Le sabre de Myir voltigea dans la direction du duros aux formes arrondies et dégoulinant de sang, et l’entailla une seconde fois. La créature suffoqua à plusieurs reprises, de douleur ou bien de surprise dans cette attaque inattendue. Puis le sabre décrivit une courbe pour revenir en claquant sèchement dans la main de sa propriétaire. La Twi’lek ne put s’empêcher de décocher un sourire à leurs adversaires. L’autre duros, encore épargné, se hâta de la remettre en joue. Elle avait espéré que les deux criminels finissent par se rendre mais visiblement, ils avaient décidé que ce serait un combat à mort. Les imbéciles ! Déjà, le plus gros de deux duros lui aussi essayait de se servir de nouveau de son arme. Voyant les deux canons pointés sur elle, Myir se hâta de se remettre en garde.

- Oups, je crois que je les ai un peu énervés…

C’était peu de le dire ! Les armes crachèrent à plusieurs reprises et il sembla à Myir qu’elle allait ressembler à une passoire en quelques secondes. Elle se concentra sur son bouclier de Force, espérant qu’il tiendrait le coup, tout en tâchant de visualiser comment les tirs pourraient être déviés grâce à son arme.

[Défense sur le tir de Cud, défense sur le 1er tir de Zhelt]

Malheureusement, les tirs survinrent en même temps jusqu’à elle et si elle put en dévier un, les autres mordirent son bouclier et elle le sentit voler en éclats. L’instant suivant, elle sentait la brûlure soudaine sur sa peau et se courba de douleur : le tir de fusil l’avait atteinte à l’épaule où un trou béant, laissant apercevoir des chairs déchiquetées, s’était formé. Un coup d’œil sur la plaie et Myir sentit un vertige s’emparer d’elle. La blessure était grave. Elle se laissa tomber sur un genou pour éviter de s’évanouir. Un blaster l’avait aussi touchée à la jambe, mais la trace carbonisée sur sa cuisse lui semblait tout à fait superficielle en comparaison de ce qu’elle venait d’écoper.

Rapidement, l’adrénaline reprit le dessus et elle put regarder ses adversaires à nouveau. La voir ainsi blessée les avaient rassérénés ; ils rechargeaient déjà, certainement boostés par la vision de leur dangereuse ennemie un pied à terre. La Twi’lek se dit qu’ils devaient maintenant rapidement en finir pour que sa blessure, dont s’écoulait un filet de sang chaud et sombre, ne soit ignorée trop longtemps.
Au même moment, dans son champ de vision périphérique, Myir capta du mouvement en hauteur : Joseph était sorti de sa planque et canardait les deux duros tout en courant dangereusement sur les fins parapets. Il prenait des risques, mais elle lui était reconnaissante de détourner l’attention des duros qu’elle n’arrivait plus à approcher à cause du fait qu’ils concentraient maintenant leurs feux sur elle. Avec un peu de chance, l’un des tirs de Joseph toucherait et en abattrait un… C’était en tout cas leur meilleur espoir, car à cet instant précis, elle n’était pas encore prête à reprendre le combat.

- Vivant, facile à dire, bougonna Myir qui, toujours un genou à terre, avait posé une main sur la plaie de son épaule.

Le sang coulait toutefois entre ses doigts, mais la douleur s’était atténuée, ou bien la Twi’lek s’était habituée à la brûlure intense.
Elle était dans tous les cas en bien meilleur état que son principal adversaire, le duros bedonnant qui ne semblait presque plus être en mesure de tenir debout. Myir était persuadée qu’il n’était pas loin de mourir avec de telles hémorragies. Si elle taillait encore dans la chair, nul doute qu’elle l’achèverait. Non, il fallait seulement qu’elle le fît plier pour se soumettre, d’un dernier coup bien senti mais non meurtrier.

La Twi’lek se remit debout et éteignit son sabre laser, profitant du moment où l’autre duros s’intéressait à son ami voltigeant presque sur les toits. A pas lents et mesurés, elle se rapprocha d’eux, veillant à ce que le compagnon encore en forme fût bien absorbé dans l’échange de tir avec son camarade. Quelques tirs perdus venaient s’écraser au sol en faisant voltiger de la poussière, mais Myir ne cessait d’avancer.

Le gros duros était retombé à terre, à quatre pattes. Il releva la tête pour la voir arriver, et la Twi’lek vit dans ses yeux la crainte. La même peur qu’elle inspirait auparavant sur les champs de bataille lorsqu’elle était une Sith. C’était pour cette sensation qu’elle savait que malgré les propos d’Emhyr, elle ne pourrait jamais plus être un être lumineux : elle ne pouvait pas dire qu’elle aimait l’effet de provoquer la peur chez son adversaire, mais elle savait qu’elle ne pourrait plus s’en passer. C’était là sa force, l’essence de son utilité dans la galaxie, et cela n’avait rien de lumineux.

Dans un geste de courage admirable, le duros reprit sa hache tandis qu’elle s’approchait de lui. Il était prêt à se défendre jusqu’au bout, comme un bon guerrier ! Mais Myir ne lui donnerait pas la mort. Arrivé à sa hauteur, elle se contenta de lui décocher un coup de pied dans la mâchoire en espérant que le choc le ferait défaillir et abandonner le combat. Joseph et elle, en effet, attendaient une meilleure prime si les deux duros étaient pris vivants. Cela l’ennuierait donc que son gros adversaire dégoulinant de sueur et de sang ne passât de vie à trépas dans cette ruelle. Elle voulait juste le mettre hors d’état de nuire.

[Sacrifice d'un dé pour aller au corps à corps des duros, puis jet d'agilité pour frapper Zhlet SANS mon arme.]

Une fois cela fait, la Twi’lek se hâta de rallumer son sabre laser et de se tourner vers l’adversaire qui restait : le plus grand des deux duros et, au vu du fait qu’il était encore debout, le plus intelligent des deux. Mais il était désormais en sous-nombre !

Myir leva les yeux vers les toits et sentit un pincement dans sa poitrine en constatant que Joseph, certainement après un tir, n’était plus visible. Etait-il juste planqué le temps de se remettre, ou bien était-il raide mort et devrait-elle se débrouiller toute seule ? Un instant, l’idée lui traversa l’esprit qu’elle allait empocher tout l’argent seule, mais rapidement le crâne rasé du mercenaire réapparût sur le toit. Tant mieux, elle ne voulait pas être celle qui irait chercher la prime de toute façon.

- Tu es fichu, lança-t-elle au grand duros. Ton copain est entre la vie et la mort, et nous sommes deux contre toi. Rends-toi et tu vivras !

Peut-être. Elle n’avait aucune idée de ce que ferait le commanditaire des deux duros en réalité… Un procès équitable ? Ce genre de choses ne lui importait plus guère depuis longtemps.

Action:

Le gros duros était à bout de forces, mais son âme de guerrier faisait qu’il n’abandonnait pas la bataille. Même à quatre pattes devant elle, même le ventre béant, le sang et les tripes dégoulinant au sol, il avait tenté de reculer pour esquiver le coup, puis avait posé la main sur sa hache pour continuer à se battre. Myir se surprit à penser qu’il aurait fait un bon impérial. Mais le bout de sa botte avait heurté suffisamment la mâchoire du duros pour qu’il gémît. Il était trop faible.
Myir recula d’un pas, ignorant royalement la minable tentative du duros à genoux de lui faucher les jambes de sa lourde hache qu’il n’arrivait presque plus à soulever.

[Esquive du coup de Zhelt]

Maladroitement, le duros fendit l'air de sa lame lourde et acérée, et parvint à frôler le mollet de la Twi'lek, dont la combinaison sombre se déchira, faisant apparaître un filet de sang que Myir ignora : le duros s'effondrait déjà sous son effort inutile pour essayer de la divertir, mais ça ne fonctionnerait pas. son attention s’était déjà portée vers l’autre, le grand dadet qui par miracle était resté intact dans la pluie de tirs que provoquait Joseph. Entre deux traits lumineux, elle croisa le regard intelligent du duros, et comprit que l’autre n’était qu’un bras droit, une brute sans cervelle, et que le plus coriace des deux était celui-ci. Certainement l’un du genre dont il faut se méfier. Myir lui rendit son regard farouche.

- Même en étant le plus malin, glissa-t-elle, à deux contre un, tu ne fais pas le poids.

Elle avait parlé calmement, essayant d’atteindre son sang froid plutôt que d’attaquer physiquement. Ce que ni lui ni Joseph ne pouvaient voir, bien sûr, c’était la Force qui se tendait entre elle et le grand duros, comme un filament puissant qui cherchait à prendre l’ennemi entre ses serres et l’envelopper sans qu’il ne s’en rendît compte. A cet instant, il lui semblait en effet que c'était la meilleure chose à faire : avec cette pluie de tirs, elle ne voulait pas risquer de prendre un pruneau de la part de son compagnon ; d'autant plus que si elle l'attaquait, il deviendrait plus difficile à Joseph de viser. Il pouvait en plus être tenté d'avoir "par erreur" tiré sur la mauvaise cible… Bien que ce ne serait sûrement pas à son avantage. Myir comptait sur l'intelligence de son compagnon pour ne pas la trahir à ce moment-là, et resta concentrée sur le grand duros.

- Tu le sais aussi bien que moi, tes employeurs ne te protègeront pas. Il vaut mieux que tu te rendes, nous n’avons pas l’intention de te tuer.

[Tentative de Persuasion sur Cud]

Myir ressentit immédiatement une intense satisfaction : la Force se pliait enfin à sa volonté. Ces derniers temps, elle avait été capricieuse, au point que la Twi'lek s'était demandé si elle n'était pas tout simplement en train de perdre ses aptitudes. Elle n'arrivait pas bien à se concentrer, et la Force était chaque jour un peu plus dure à maîtriser. Mais aujourd'hui, au cœur du combat, elle acceptait enfin de se plier à nouveau à sa main, qu'elle tendait devant elle… en un signe de paix envers le duros.

- Baisse ton arme, lui intima-t-elle dans un souffle que Joseph ne pouvait certainement entendre depuis les toits. Si nous cessons le feu, nous pourrons discuter.