Mon coup n’avait clairement pas porté. Et pire encore, le militaire semblait avoir encore un peu de ressources. Pourquoi ne pouvait-il simplement pas tomber face contre-terre et me laisser tranquille ? En plus de cela, j’étais moi-même bien trop touchée pour pouvoir me mouvoir avec la rapidité que j’aurais espéré. Si bien que malgré ses blessures, le major me collait aux basques. Le combat était tout simplement acharné. Et je n’aimais clairement pas ça !

Il devenait alors évident que je ne pourrais embarquer incognito, sous couverture, si cet homme était sur mes talons. De plus, d’un coup rapide du regard vers l’une des baies vitrées qui courraient le long des couloirs, j’avais pu voir que la flotte de Riakath avait disparue. J’étais en retard, et j’allais devoir compter sur mes propres moyens pour prendre la fuite. Pire encore, il me serait encore bien plus compliqué de me frayer un chemin entre tous les vaisseaux Républicains, et cela sans appui extérieur.
Autrement dit, le plan A qui consistait à simplement prendre mes distances, embarquer dans une navette, voler entre les rafales de turbolasers et me poser à bord d’un navire Sith venait de tomber à l’eau.

Fort heureusement il existait toujours le plan F. F comme foutu, quoi. Vu de cette manière, il était clair que ce n’était pas gagné.
Alors quitte à tenter le tout pour le tout, autant en finir avec ce militaire pour s’assurer d’avoir une marge de manœuvre plus grande. Je stoppais donc mon avancée, prenant difficilement appui sur une de mes jambes, l’autre étant quelque peu chancelante. Et ramenant mon sabre devant moi, je me redressais, bien droite. Dans l’idée de lui faire croire que j’avais encore pas mal de ressources –ce qui n’était bien évidemment pas le cas, fonctionnant plutôt sur les batteries de secours-, je faisais tournoyer mon sabre, m’avançant vers le militaire avec un certain calme, repoussant plusieurs rafales, espérant ainsi le décontenancé devant une telle aptitude, et cela malgré la douleur.

Et sans attendre plus longtemps, une fois que le militaire était à portée de ma lame, je repoussais un un autre tir avant de profiter du mouvement pour abaisser ma lame au niveau de son épaule. Enfin, c’était ça l’idée à la base. Mais voilà que monsieur avait décidé d’agir plus rapidement qu’à l’accoutumée. Et au lieu de frapper, je me retrouvais à parer le tir du mieux que je le pouvais. Succès ou pas, cela importait peu. Je savais que j’étais capable de résister à un autre tir subi de plein fouet, à condition qu’il ne soit pas fatal.

Sans même chercher à savoir si j’avais été touché ou non, j’utilisais l’inertie donnée par mon mouvement pour le repousser du pied. Ce n’était pas vraiment un coup violent, mais plutôt une poussette me permettant de m’éloigner. Car de toute façon la douleur était tellement intense qu’un coup de plus ou de moins ne ferait pas réellement de différence.
Du reste, je devais me rendre à l’évidence que la victoire m’était impossible. Pas aujourd’hui. Je ne répliquais donc pas sur l’instant, mais je reculais plutôt soudainement. Il était temps d’user de ma dernière ressource, ma dernière carte pour sortir d’ici. Sinon, je devrais trouver un autre moyen.

La rapidité était la clé. La douleur me faciliterait la tâche. Je sentais déjà la Force réagir, alors que je cherchais à passer l’esprit endolori par les blessures physiques du militaire. Le but était simple. Le convaincre de me laisser filer, ou du moins, le laisser douter juste assez pour que je puisse prendre une avance considérable. Cela impliquait que je l’épargnais. Et alors ? Ce n’était qu’un soldat parmi tant d’autre, une goutte d’eau à côté du reste. Il ne suffisait que d’un simple souffle,d e quoi le faire douter…