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Le jour tant attendu était enfin arrivé. La seule raison à la guerre qui a secoué Artorias allait enfin se dérouler et ce sans trop de problème. Les préparatifs avaient été longs. Pour garantir que les pourparlers se déroulent à la convenance de la Sith, il avait fallu préparer le terrain. Tout d’abord, retirer les vaisseaux républicains encore en état de fonctionner. Ils seront soit ferraillés, soit réparés et réutiliser si la flotte Sith en estime le besoin. Les chasseurs et autres vaisseaux de transports subiront aussi le même sort. Bien entendu, les vaisseaux qui ont combattu trop près de la planète n’ont pas pu être récupérés. La pluparts des vestiges flottant en orbite avaient finit par tomber sur la planète et être détruit lors de l’entrée dans l’atmosphère. Le seul problème était que la plupart des vaisseaux mis hors de combat autour de la planète étaient Sith. Très peu d’entre eux ont donc pu être récupérés. Une contrariété mineure, mais pas pour l’Empire Sith.

La Sith se souvenait des ces batailles ou le camp victorieux, qui avaient subis de lourdes pertes, arrivaient à les colmater juste parce qu’ils tenaient le terrain et pouvait ainsi récupérer le matériel encore fonctionnel, même après une nuit de réparation pour aligner un potentiel de combat à peu près égal à celui de la veille. Le matériel républicain est satisfaisant, mais sans plus. Et les mondes de la République ont les moyens de mener une guerre longue, pas les Sith, il fallait le reconnaître.

En plus du nettoyage du champ de bataille, il avait fallu faire venir un vaisseau où les négociations pourraient avoir lieu. Le modèle était ancien, mais ne manquait pas de charme. Il s’agissait d’un ancien ferry spatial, appartenant à une compagnie de transport de la République. Il a été capturé lors d’un raid il y a un peu plus de 450 ans. Les passagers ayant été « consommés » sur Dromund Kaas. Depuis l’engin a changé de transpondeur et aussi de peinture. Bien qu’il soit douteux que la République reconnaisse un vieux vaisseau disparu depuis longtemps. Mais mieux vaut éviter l’incident diplomatique pour un détail ayant aussi peu d’importance à l’heure actuelle. Bien entendu, le vaisseau est non armé, ni apte au combat. Chose pour laquelle il n’a jamais été prévu.

Pour garantir la sécurité de la Dame Noire des Sith à bord du vaisseau, une demi-escadre de deux croiseurs Sith de classe Leviathan restait non loin. En plus des corvettes Sith assignées à la surveillance d’Artorias, nouvelle terre de l’Empire Sith.  Plusieurs groupes d’Intercepteurs Sith sont de sorties pour patrouiller aux différentes zones de surveillance. Bien entendu, en cas de problème, le reste de la flotte Sith est à la bordure du système, prête à faire un bond hyperspatiale. Les puits gravifiques des Leviathan feront le nécessaire pour que les croiseurs sortent de l’hyperespace à l’endroit voulu et prendre en tenaille la force de combat de la République comme quelques semaines plus tôt.

Les émissaires républicains n’allaient plus tarder et Darth Ynnitach rongeait son frein. Son regard se posait instinctivement sur l’horloge holographique. Voyant les secondes s’égrener aussi lentement que des heures. C’est exagéré, mais elle attend depuis des mois, qu’à présent, sachant que ce moment est aussi près d’elle que de quelques minutes, s’en devient insupportable.

-Je vous en prie, majesté, calmez-vous…  La voix aux accents caustiques du Muun retentissait dans la pièce.

Instinctivement, la Sith s’était redressée, prête à incendier d’une volée d’éclair l’impudent qui avait osé s’adresser à elle de cette manière ! Mais il s’agissait de son intendant, Zar’hat Gar. Elle le connaissait depuis… si longtemps. Ses débuts de Dame Sith, en fait. Il avait ses habitudes et ses conseils étaient souvent les bons. C’est vrai que le calme serait une bonne chose en ce moment. Mais elle n’y arrive pas ! Pas tant que LUI sera arrivé !

-Oui… oui… Tu as bien raison Zar… Mais sa fait si longtemps que j’attends ce moment. Tout est bien près, n’est-ce pas ?

-Oui maîtresse…

Bien entendu que tout était près. Darth Ynnitach y avait veillé et l’intendant aussi. Et plutôt deux fois qu’une ! Il savait à quel point sa maîtresse était exigeante et il n’avait guère l’envie de goûter aux tortures qu’elle infligeait à qui la décevait, ou se trouver être son ennemi. Oui, tout avait été fait pour que le Hutt et l’Anzat se sentent bien, presque comme chez eux à vrai dire. Du moins le Muun l’espérait grandement. Un bip l’arrachait à ses réflexions.

-Madame ? Un croiseur de la République vient de sortir de l’hyperespace. Ses armes ne sont pas activées, ni ses boucliers pour le moment. Il y eut un temps de silence avant que la voix ne reprenne. Un transport vient de quitter l’un des hangars du croiseur, il est escorté de quatre chasseurs de classe Aurek. D’après le croiseur, il s’agit du Ministre Spécial d’état Rejliidic.

-Merci… Laissez-le approcher et transmettez les indications d’arrimage au vaisseau.

*Le Ministre Spécial d’état… Soit il aime ses titres soit il veut m’en mettre plein la vue avant de faire son entrée…*

-Dis moi, Zar… l’Atramentar est loin je suppose ?

-Oui maîtresse, il est partie hier soir et il doit être à sa cinquième coordonnée hyperspatiale.

-Très bien…

Quelque peu rassurée, Darth Ynnitach se levait, lissant sa robe blanche pour faire disparaître les plis créent par le fait de s’être assise. Le blanc n’est pas la couleur qu’elle affectionne pour les vêtements, mais c’était une idée de son intendant. Le blanc ayant une connotation de paix, l’idée de cette réunion d’ailleurs. L’un des gardes de la Sith présent dans la pièce lui indiquait que le vaisseau était posé et que l’on conduisait le Hutt jusqu’ici.

Quelques instants plus tard la porte de l’autre côté de la salle s’ouvrait. Laissant le passage à un serviteur de la Sith qui annonçait solennellement l’entrée du « Ministre Spéciale d’état ». Puis il laissait le passage libre. Le Hutt faisait une entrée remarquée, sur son chariot à répulseurs et l’un de ses fameux ponchos. Elle l’avait rencontré sur Nar Shaddaa il y a quelques mois et il fallait admettre que le bonhomme l’avait tut bonnement intéressé pour son côté original pour un Hutt.La Dame Noire détaillait du regard les gens qui l’accompagnait. Un être qui devait être son valet personnel et aides en plus de deux soldats républicains portant un simple blaster chacun. Ils faisaient pâle figure à côté de ceux de la Sith, imposant qu’ils sont dans leurs armures noires ouvragées et avec leurs armes de cérémonies, qui sont les plus visibles.

-Monsieur le Ministre Spécial d’état Rejliidic… Dit-elle simplement en inclinant légèrement le buste pour saluer l’émissaire républicain. C’est un "plaisir" de vous recevoir ici, à bord de ce vaisseau, dans le système d’Artorias.
Ragda Rejliidic
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Système Dantooine, 14h34(TSG), onzième jour après la débâcle d'Artorias.
 
« Saut hyperespace dans trois... deux... un... »
 
Lorsque les étoiles s'étirèrent soudain en de longues lignes blanches, avant de se muer en un surréaliste couloir bleuté tournoyant, Ragda Rejliidic, le Ministre Spécial d’État de la République Galactique, déambulait sur la passerelle de commandement du vaisseau de classe Valor, le Défiance. Il n'était pas seul. Une jeune Mirialan d'une vingtaine d'année, lui tenait compagnie. Celle-ci, instinctivement, se laissa happer le regard par le tunnel hyperespace tout juste formé... Preuve que la jeune femme accomplissait ses premiers voyages spatiaux... Avec le temps, Ragda, lui, n'y prêtait plus aucune attention... Avec tous ses aller-retours entre Coruscant et Bakura, l'hyperespace était presque devenu sa résidence secondaire.
 
La voix humaine, cybernétisée par les enceintes intégrées aux consoles de la passerelle, cessa de déblatérer son compte à rebours. Aussitôt, le brouahah attestant de l'effervescence qui régnaient parmi les militaires reprit le monopole du spectre audible. Leur destination avait été gardée secrète, pour éviter toute fuite : outre le Conseil de Défense Républicain, composé des grand-Amiraux de la flotte, ainsi que des Majors-Généraux des armées, seul la Ministre de la Sécurité, le Directeur des Services du Renseignements ainsi que Capitaine des Gardes Sénatoriaux avaient été mis dans la confidence. Mais pour autant, personne à bord n'était dupe... Il ne fallait pas être astrophysiciens pour deviner où ce saut, depuis Dantooine, pouvait conduire...
 
Artorias...
 
L'inquiétude des troupes résidait plus dans l'effectif de l'expédition que dans sa destination. Le Défiance venait de quitter la flottille stationnée dans l'orbite de Dantooine, seul, sans même une escorte de rapides Thrantas pour le couvrir... Un suicide murmuraient certains.
 
Mais maintenant que toute communication était provisoirement coupée avec le reste de la galaxie, il était temps de tout leur révéler. Prenant place à proximité du siège de commandement, dans lequel le Grand-Amiral Fyrd gardait le silence, Ragda empoigna la comlink que celui-ci lui tendait. L'appareil était réglé sur la fréquence commune du navire de guerre. Sa voix résonna alors dans tout le bâtiment :
 
« Soldats et officiers de la République,

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : le Défiance fait actuellement route vers le système Artorias, en plein cœur des territoires conquis par l'armée Sith. »

 
Un silence morbide glaça l'air recyclé.
 
« Il ne s'agit évidemment pas d'une mission suicide ! Nos intentions ne sont pas belliqueuses... Bien au contraire. Le leader des forces ennemies nous a proposé des pourparlers... Ce que j'ai accepté. Nous sommes aujourd'hui face à notre unique chance de sortir de ce conflit par la voie diplomatique... Toute la République compte sur nous. »
 
De nouveaux murmures s'élevait depuis les fausses de chaque coté de la passerelle de commandement... Mais cette réaction était prévisible. Il n'était jamais aisé d'annoncer à des soldats que la guerre serait gagnée pacifiquement, sans leur aide, uniquement par des accords passés entre politicards.
 
« Pour y parvenir, j'ai besoin de vous tous. Aucune fourberie n'est à ignorer. Qui sait quelles sont les réelles intentions de nos ennemis... Je compte sur vous pour rester alerte, aux aguets... Mais aussi pour garder la tête froide, afin d'éviter tout regrettable malentendu. Vous avez le poids de millions de vie entre vos mains... Toutes ces vies que la guerre emportera si nous ne la stoppons pas aujourd'hui. »
 
Ragda coupa la communication. Le murmure continua encore quelques dizaines de secondes... Avant que le Grand-Amiral Fyrd, en véritable maître respecté, n'ordonne à chacun de reprendre son travail. Depuis leurs échanges holographiques, les deux êtres évitaient de se parler... Mais aucun des deux n'était assez stupide pour monter ouvertement leur agacement. Rapidement, la fourmilière qu'était devenu le Défiance recouvra son mode de fonctionnement nominal... Les militaires étaient ainsi : lorsqu'ils recevaient des ordres, ils obéissaient.
 
****
Quelques minutes plus tard, pont 37, poupe du Défiance.
 
« Doucement ! Je ne comprends strictement rien à ce que vous me racontez... Vous pourriez au moins faire l'effort de m'expliquer vos termes scientifiques à la noix ! »

Ragda détestait avouer son incompréhension... Mais mieux valait révéler celle-ci de rester dans l'ignorance.
 
La jeune Mirialan qui lui collait aux basques depuis son embarquement – pour, officiellement veiller à ses besoins mais officieusement servir de chien de garde – ouvrit de grand yeux, puis s'excusa, confuse :
 
« Monsieur le Ministre Spécial... Je suis désolée... Je ne voulais pas vous... »
 
L'heure n'était vraiment pas aux mélodrames...
 
« C'est bon ! C'est bon... Continuez, mais soyez plus explicite cette fois-ci. »

« Bien Monsieur... »

La jeune femme enjamba un entrelacement de câbles aussi large qu'un poing humain. Fort heureusement, le chariot répulseur du Hutt lui évita cette péripétie. La soute, réaffectée à la hâte en salle des opérations d'espionnage, débordaient d'appareils électroniques et consoles en tout genre. Des amoncellements de câbles créaient autour d'eux un labyrinthe en trois dimensions derrière lequelle s’affairaient des dizaines de civils, tous techniciens chevronnés des renseignements. Au loin, à l'autre extrémité de cette pièce rectangulaire d'une trentaine de mètre de profondeur, Ragda devinait la silhouette de Baltus Needa, le directeur de services de renseignements de la République. La Mirialan repris, essayant d'adapter son vocabulaire technique à la compréhension du Hutt :
 
« Alors, comme je vous le disais, nous avons eu le temps de charger quasiment tout le matériel prévu... Seuls deux appareils de mesure ont du être laissé sur Dantooine. »

« Et pourquoi ce contre-temps ? »
 
« Et bien... Je... Disons que les activités de bord n'ont pas aidé au chargement de tous ces petits bijoux de technologie... Les préparatifs militaires passaient avant le reste... »
 
Fyrd n'y était certainement pas étranger...
 
« Toutefois, le plus important est là. A gauche, la... grosse machine qui clignote... Est un puissant spectromètre qui mesure la diffusion du rayonnant gamma... »
 
Et découvrant l'incompréhension dans les yeux de son interlocuteur, elle s'expliqua :
 
« Les hyperpropulseurs produisent un puissant rayonnement gamma... Il s'agit même d'une caractéristique de ce mode de déplacement. Grâce à ce type de matériel, nous devrions être en mesure d'estimer la quantité de saut hyperspatiaux entrant et sortant du système d'Artorias, sur les huit ou dix derniers jours.

De plus, comme chaque navire dispose d'une conception qui lui est propre, nous devrions être capable d'identifier leur type, tout du moins pour les sauts les plus récents... Enfin... Je parle bien évidemment des bâtiments de guerre républicains et des vaisseaux civils répandus... A vrai dire, nous n'avons actuellement aucune idée des signatures produites par les vaisseaux Sith... »

Avec les scientifiques et les techniciens, après une bonne nouvelle, il y avait toujours un « mais », synonyme de limite ou d'approximations...
 
« Et celle là ? »

« Il s'agit d'un... Thermoscope différentiel haute résolution. Cet appareil permet de mesurer d'infimes variations de températures. Le métal constituant les coques des vaisseaux de guerre chauffe lorsqu'il est exposé au rayonnement solaire. Nous comptons donc l'utiliser pour détecter les navires ou les épaves actuellement en orbite autour d'Artorias et de ses planètes proches... Bien qu'à cette distance, les résultats risquent d'être difficiles à interpréter. »
 
Et encore... Toujours un « mais » !
 
« A coté, nous avons pu installer un télescope dernière génération. Habituellement ce type de matériel est utilisé pour quadriller et cartographier à distance des portions de l'espace inconnu... Mais nous avons de bonne raison de croire que sa nouvelle programmation devrait nous permettre de réaliser des clichés détaillés de la surface d'Artorias... Qui sait, avec un peu de chance, nous pourrions en apprendre plus sur les troupes au sol... »
 
« Oui avec de la chance...  Et là qu'est-ce que c'est ? »
 
« C'est l'appareil le moins coûteux de toute l'installation : un enregistreur multifréquence. Nous pourrons ainsi capter et enregistrer tous les signaux et holosignaux Sith... Il ne restera ensuite plus qu'à percer leurs codes de cryptage... Mais même sans ce code, une hausse soudaine de l'activité pourrait être synonyme d'un danger imminent... Ensuite il y a... »
 
« Merci Melle Holm, j'en ai assez entendu. Je suis satisfait. Le département technique des services de renseignement a réalisé un travail exceptionnel compte tenu des impératifs temps. Retournez à vos... réglages... Je dois m'entretenir avec M. Needa avant la sortie d'hyperespace...

Juste une dernière question : rassurez moi, les Sith ne peuvent pas détecter nos appareils espions ?! »

 
« C'est impossible Monsieur. Nous avons veillé à n'embarquer que des appareils de mesures passifs. Nous ne transmettons aucun signaux. Nous nous contentons de mesurer ce qui peut l'être à distance.  »
 
« Parfait ! »
 
****
Quinze minutes plus tard, Hangar 16-B, pont 8.
 
« Monsieur le Ministre... Sauf votre respect... Ce subterfuge est-il vraiment nécessaire ? »
 
Ragda releva les yeux de son datapad... Et manqua de pouffer de rire.
 
« Capitaine Nexis ! Ces... habits vous vont comme un gant ! Vous avez raté votre vocation !»
 
Le Capitaine Certorus Nexis, commandant de la Garde Sénatoriale, ne trouva pas la remarque très amusante, bien au contraire. Il se sentait presque insulté... Tant d'années de bon et de loyaux services pour se retrouvé affublé d'un simple habit civil...
 
« Si cela peut vous rassurer, il s'agit d'une idée de M. Needa. Une question d'effet de surprise. Pendant toute cette opération vous serez Saraka Polae, mon assistant personnel... »
 
Face au visage déconfit du plus haut gradé de la garde personnelle des sénateurs, Ragda préféra passer sous silence un petit détail qu'il trouvait particulièrement truculent... Saraka Polae... Ni plus ni moins qu'un anagramme de Rasaak Opale ! Le Hutt manqua de pouffer une nouvelle fois.
 
« Choisissiez également deux de vos hommes. Ils seront habillés en simples soldats. Comprenez-vous l'astuce ? Personne n'ira se douter que sous ces déguisements se trouve en réalité des spécialistes du Hijkata ! J'ai même cru comprendre que le Teräs Käsi ne vous était pas totalement inconnu... »

L'homme grimaça, puis répondit finalement :
 
« J'obéirais à vos ordres Monsieur le Ministre Spécial, comme le m'a réclamé Mme la Ministre de la Sécurité... Mais sachez que je désapprouve ces méthodes ! Les idées de M. Needa sont à la limite de l'acceptable ! »

« J'en prends bonne note Capitaine. Quoi qu'il en soit nous n'avons plus le temps pour discuter de votre sensibilité. Nous devrions sortir de l'hyperespace dans quelques minutes... Et je ne compte pas m'éterniser plus que nécessaire dans ce système. Je vais rejoindre sans plus tarder l'équipage de la navette, ne me faites pas faux bond au dernier moment ! »
 
****
 
« Sortie d'hyperespace dans trois... deux... un... »

« Navette XC126 à contrôle de vol. Paré au lancement... »
 
« Contrôle de vol à navette XC126, autorisation de quitter la hangar. Je répète : autorisation à quitter le Hangar. Ne vous éloignez pas trop vite, votre escorte vous suivra de prêt. »

« Navette XC126, bien reçu. »
 
Le pilote se retourna vers le Hutt et lança :
 
« C'est l'instant de vérité Monsieur... S'il s'agit d'un grossier piège, nous serons certainement désintégré à la sortie du champs de rétention du hangar... »

Fort heureusement, si piège il y avait, celui-ci était beaucoup plus subtil qu'un simple tir aux pigeons républicains...
 
****
Système Artorias, 15h30(TSG), onzième jour après la débâcle d'Artorias.
 
Et voilà... Il y était enfin ! Il n'y avait de plus belles histoires que celles qui se finissaient par un vrai dénouement... Et celui-ci allait se jouer dans les minutes à venir ! Ah... Il avait pris tant de risques... Il avait du faire face à tant d'imprévus... Certains venant de lui même, tels que ces sentiments de loyauté qu'il avait eu du mal à réprimer... Halussius n'était pas un homme que l'on pouvait trahir si facilement...
 
Mais il était trop tôt pour crier victoire. Les Sith n'étaient pas réputés pour leur franchise... A tout moment, la situation pouvait basculer... D'autant que Ragda ne comptait pas se présenter comme un vassal, bien au contraire : il comptait bien parler à la Dame Sith d'égal à égal.
 
Lorsque le Hutt fit son entrée dans la salle aménagée pour recevoir les deux délégations, il bomba fièrement le torse, le port de tête bien haut. Dans son poncho bleu nuit, couleur habituellement réservée à la garde sénatoriale – ce qui ne manquait pas de faire fulminer le capitaine déguisé en secrétaire – Ragda se sentait puissant... Et pour mieux faire comprendre à son interlocutrice qu'elle ne parlerait pas avec un simple Ministre, il avait fait broder, en fils d'or, le blason de la république, là ou se trouvait son coeur. Toujours des mêmes fils dorés, il avait également fait apposé les premiers mots de l'article deux de la constitution galactique sur le pourtour de son col : « Tous les individus naissent libre et égaux en dignité et en droits». D'ailleurs ce col ressemblait plus à une collerette doublée de satin rouge sang, qui lui donnait des allures de souverain. Son faciès lui, ne trahissait aucune émotion... Même si la tenue de la Sith l'amusait au plus haut point...
 
Une robe blanche... C'était un peu comme ces vieilles femmes qui se remariaient en blanc, imaginant que tous serraient dupe quant à l'état pourtant piteux de leur virginité...
 
Ragda répondit aux amabilités :
 
« Dame « Noire »... Plaisir évidemment partagé... Même si j'ai connu bien pire compagnie, permettez moi de vous dire que je préférerais en finir au plus vite... Alors ne perdons pas notre précieux temps en mondanités inutiles. »

Il exhiba l'un de ses petit bras chétif, auquel il portait un bracelet noir, d'aspect métallique.
 
« Par simple mesure de précaution, je porte un brouilleur... Qui fait aussi office de lecteur de signes vitaux. Au moindre problème, toute cette entrevue se transformera en un tas de poussières en fusion... Je suis convaincu qu'une telle mesure est superflue... Mais dans le doute, je préfère prévenir, simple politesse. »

D'un rapide coup d’œil, le Hutt observa les personnes présentes, puis il repris :
 
« Je vous rappelle nous nous étions entendu pour des négociations à huit clos. Faites sortir vos hommes, et je ferai de même pour les miens... Ensuite seulement je serai prêt à écouter vos conditions. »

Ragda croisa alors les bras sur son large torse... Il n'était pas question qu'une seule oreille autre que les leurs puisse entendre ce qui allait se passer ensuite...
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Darth Ynnitach n’était guère ravie du retour de ses amabilités. Le Hutt se montrait le plus ignoble au possible. A croire que cette petite bravade en sa présence tenait plus lieu de vengeance quant à la défaite d’Artorias que d’un acte particulièrement réfléchit. Dans un premier temps, sous le coup d’une impulsion elle avait envie d’envoyer promener ce Hutt et ses grands airs. Mais finalement, elle se contentait d’hausser les épaules en guise de réponse, trouvant cela trop affligeant. Mais hélas ce n’était pas tout. En plus de la provocation il y avait aussi une menace. Mais elle semblait bien creuse à ses oreilles. Qui pouvait bien croire qu’un Hutt, même s’il semble être du côté de la République, puisse avoir cette notion du sacrifice. Finalement, la Sith s’autorisait un sourire. La menace était amusante et l’exigence du Hutt était drôle. Annoncer clairement qu’il avait bien l’intention de cacher au reste de la galaxie ce qui allait se dire dans cette pièce.

-Bien entendu…

Exhalant un soupir, la Dame Noire tournait la tête vers son intendant Muun.

-Laissez-nous.

Pendant une brève seconde, la Sith soutenait le regard du Muun, qui ne semblait pas très d’accord avec ça. Mais ne voulant provoquer l’ire de sa maîtresse, il préférait abdiquer. A la suite de sa sortie, l’un des gardes sortait à son tour, suivit par le second et dernier. C’était très solennel et fait exprès bien sur.  Plus pour montrer le désaccord de la Dame Noire quant à cette mesure inutile en ce qui concerne ses gens. Mais s’il fallait cela pour rassurer le Hutt et les membres de la délégation qui l’accompagne… et bien soit. Néanmoins avant de reprendre la parole, la Dame Sith attendait elle aussi que les républicains quittent la pièce. Eux aussi prenaient leur temps, mais il semblait se moins solennel que la délégation Sith.

*Enfin seuls…*

C’est ce qu’elle se surprenait à penser. Bien que se ne soit pas la première fois. Depuis cette première rencontre en tête à tête sur Nar Shaddaa, elle savait que ce Hutt serait différent des autres. Ses congénères gangsters se laissent porter par leur égo et à ce qui leur tiens lieu de cœur lorsqu’il s’agit de leurs revenus. Lui, Ragda, serait différent. En plus d’être loyal envers lui-même, il semble cultiver une certaine loyauté envers la République. Une bien belle curiosité, cette limace.

-Un bien joli bracelet, que vous avez là… Dit-elle pour rompre la glace. Il faudra que vous me donniez l’adresse de votre bijoutier ! Pour ma part, vous devez déjà connaître ce modèle. Elle sortait son propre brouilleur. Celui qu’elle-même avait utilisé sur Nar Shaddaa lors de leur entrevue.

Etant sure qu’à présent personne n’entendrait quoi que se soit, Darth Ynnitach se dirigeait vers le buffet qui se trouvait contre la cloison, vers le milieu de la pièce. Elle se saisissait de deux verres et les remplissaient tout deux d’un vin léger. L’alcool et les affaires ne font pas ménage, mais elle avait opté pour un alcool très léger. Elle en avait l’habitude et elle imaginait que le Hutt pourrait bien en supporter un verre. En fin de compte, Artorias est leur œuvre après tout.

En revenant auprès du Hutt avec le verre qu’elle lui destinait, ce dernier pouvait clairement voir qu’elle arborait son sabre laser à la ceinture. Pas le top dans une réunion diplomatique il faut le dire. Mais qu’est ce que le Hutt pouvait bien risquer après tout, un coup de sang de la Sith, mis à part ? Et puis dans un de ses accès de paranoïa, elle imaginait Ragda, en vieux Hutt rusé, se trimballer tout une cargaison d’armes et d’équipements divers dans son chariot à répulseurs. Même si ce n’était pas vrai, on n’est jamais assez prudent. Une fois le verre déposé sur la table, elle allait s’asseoir dans le fauteuil le plus proche.

-Bien ! Et maintenant ? Quelle part allons-nous commencer à découper de ce « gâteau » que nous avons préparé depuis deux mois ?

Aux yeux de la Sith, la participation du Hutt était plutôt anecdotique. Même s’il avait pris de gros risques. Mais dans tout les cas, elle savait qu’il aurait trouvé un moyen de rebondir le cas échéant. Mais elle aimait l’inclure bien davantage dans ce petit jeu. Comme pour le lui rappeler sans cesse qu’il est moyen jusqu’à son cou grassouillet.
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Lorsque la pièce fut enfin vide... Ragda laissa échapper un soupire tonitruant. Il y était ! Enfin ! Ce moment tant attendu... Telle une consécration ! La consécration de son génie politique ! Incapable de contrôler les décharges nerveuses qui lui parcourait le corps, l'imposant Hutt descendit de son chariot répulseur pour commencer à arpenter la pièce, de long en large, plongé dans un mutisme songeur, les yeux tournés vers le sol. Ce faisant, il n'écouta que d'une oreille distraites les paroles de son interlocutrice... Il lâcha seulement :
 
« Un gâteau... »
 
Ragda leva alors les yeux pour plonger son regard dans celui de la Sith, alors même qu'il plongeait avec vivacité l'une de ses minuscules main dans la poche ventrale de son poncho criard. Un geste volontairement provocateur, afin de tester les nerfs de son interlocutrice. De cette poche, le Hutt ne tira ni blaster, ni arme quelconque, seulement une petite boite rectangulaire : son étui à cirages. Ses cirages Corelliens... Avec ironie, il se remémora le dernier débat avec Ion, puis porta un toast mental à la médiocrité de ses pauvres adversaires... Ils les avaient tous eu ! Preuve, s'il en fallait une, que l'intelligence des Hutt dépassait de loin celles de toutes les autres espèces, même de celle qu'il avait à présent devant les yeux.
 
Alors qu'il allumait son barreau de chaise, Ragda s'autorisa une fulgurante rétrospective... En moins de deux ans, il était passé de minable politicard Bakurien sans importance, à Ministre Spécial de la République, l'équivalent, à quelques détails prêt, du Chancelier, le poste qu'il visait depuis son entrée dans les arcanes politiques. Et maintenant... Il le touchait presque du doigt...
 
Tout avait été si... facile. C'était presque... Décevant.
 
« Vous savez... Il y a une chose que j'apprécie véritablement dans nos têtes à têtes : c'est le seul moment où je peux enfin tomber le masque et être moi-même... C'est... apaisant. »
 
Parlait-il avec franchise, ou venait-il d'enfiler un autre masque ?
 
« Qui aurait cru que notre petit échange sur Nar Shaddaa nous aurait conduit ici aujourd'hui ? »
 
Le faciès du Hutt se déforma d'un rictus amusé :
 
« Vous, vous le saviez ! Depuis le début vous aviez tout ce plan en tête, n'est-ce pas ? Vous aviez juste besoin d'un petit coup de pouce de l'intérieur pour vous assurer une réussite totale... Épanchez donc ma curiosité... Vous prépariez ce coup depuis combien de temps ? Cinq ans ? Dix ans ? La République n'avait aucune chance... »
 
Il recracha la fumée, tout en posant enfin son immense cul difforme dans un erzats de fauteuil aux dimensions gargantuesques.
 
« ... Et il aurait été suicidaire que de refuser votre offre, sachant cela. Je n'ai pas pour habitude de choisir délibérément le camps des vaincu. »
 
Après quelques seconde de silences, il continua :
 
« Connaissez-vous le proverbe Hutt qui dit : Lorsqu'un humain plante un jour une graine, c'est un Hutt qui récolte les fruits pendant un millénaire ? ... Je trouve qu'il résume parfaitement la situation.

Je pourrais... Vous demander de garder Arnor prisonnier... Sans lui, je deviendrais probablement Chancelier, qui saurait m'en empêcher ? Je mentirais en niant être tenté ! Mais agir ainsi serait... stupide. Nous sommes tous les deux les représentants d'espèces aux espérances de vie dépassant de loin celles de la plupart de nos contemporains... Pourquoi se contenter médiocrement d'une vision sur un aussi court terme ? La chancellerie aujourd'hui, si c'est pour la perdre demain... Aucun intérêt... Nous avons le privilège de voir sur un bien plus long terme... »

 
Un nouveau rictus zébra la large face du Hutt :
 
« Ce n'est pas à un gâteau que je comparerais la galaxie... Mais plutôt à un vaste terrain vague. Quel intérêt que de se partager aujourd'hui une terre en friche ? Alors qu'ensemble, telles les deux mains du destin, nous pourrions poser pierre après pierre, les fondations d'un ordre nouveau ? Des pierres que nous poseront avec tant de subtilité que l'édifice sera depuis longtemps terminé avant que le commun des mortels ne lève les yeux pour le découvrir... »
 
Il ricana :
 
« Il n'y a rien de plus pernicieux que les changements qui se distillent dans le temps, lentement mais sûrement... Personne ne les remarque, tout le monde les accepte... Mais je ne vous apprend rien. »
 
Il se redressa :
 
« Alors mettons un terme le plus rapidement possible à cette mascarade de négociations. Offrons à la galaxie un accord crédible, qui lui fera croire que la crise est terminée... Alors que le changement ne fera que commencer, et ce pour les siècles à venir...  J'ai apporté avec moi quelques... exigences.»
 
Une fois de plus, le Hutt plongea la main dans la proche ventrale de son poncho, extrayant cette fois un datapad ultra mince large comme deux de ses paumes. Plongé dans la recherche des données qu'il avait préparé depuis le début de ce conflit, Ragda ne remarqua même pas l'entrée, dans son dos, d'une nouvelle personne dans la pièce...
 
D'une voix faussement solennel, il commença à énumérer ses recommandations :
 
« Exigence N° 1 : Tous les prisonniers, qu'il s’agisse de civils ou de militaires doivent être libérés sous les plus brefs délai... Évidemment la République s'engagera à faire de même avec les quelques Sith qui sont actuellement captifs sur son territoire.

Exigence N°2 : La République demande à ce que les citoyens d'Artorias aient le droit à l'autodétermination. C'est à dire l'organisation conjointe d'un référendum planétaire visant à rétablir la souveraineté du peuple : ceux-ci devront choisir entre rester entre les mains des Sith ou rejoindre définitivement la République... Après tout, que représente ce monde pour vous ?

Exigence N°3 : La République s'engage à reconnaître l'Empire Sith comme une puissance majeure de la galaxie, politiquement, militairement et diplomatiquement.

Exigence N° 4 : A ce titre la République renonce à toute ingérence politique, militaire et/ou diplomatique dans l'espace reconnu de l'Empire Sith. Évidemment, j'attends une réciprocité de ce principe.

Exigence N°5 : Tous les citoyens de la République sont et resteront égaux en droit et devoir. De même, tous les visiteurs étrangers doivent respecter nos lois. Il ne pourra donc être fait aucune discrimination entre un citoyen lambda, et un citoyen doté de pouvoirs issue de la pratique de la « Force » lumineuse ou obscur. Cette exigence engage la République à abolir toutes ses lois discriminant les Sith, héritées des précédents conflits. En échange, les ressortissants de l'Empire Sith s'engagent à respecter l'intégralité de nos lois lors de leur(s) séjour(s) dans les frontières de la République.

Exigence N°6 : La République s'engage à autoriser le passage des ressortissants civils, ainsi que des marchandises, moyennant les habituelles taxes douanières, de l'Empire Sith à l'intérieur de ses frontières ; et demande à ce qui ses citoyens, ainsi que ses marchandises, puissent circuler dans les frontières de l'Empire Sith.

Exigence N°7 : Les frontières communes de la République et de l'Empire Sith, telles qu'elles existent aujourd'hui – à l'exception du cas particulier d'Artorias – doivent être reconnues par les deux partis. Toute opération militaire d'un parti à l'intérieur des frontières de l'autre parti sera de facto considéré comme un acte de guerre.

Exigence N°8 : La République demande à ce qu'un accord soit trouvé afin de créer une force de sécurité commune visant à protéger les termes de cet accord contre toute personne ou groupe désireux d'y nuire.

Exigence N°9 : La République désire ardemment ouverture d'une ambassade Républicaine sur le monde-capitale de l'Empire Sith, et s'engage à autoriser une ambassade Sith sur son propre monde-capitale.

Exigence N°10 : La plus importante : La République exige la libération inconditionnelle et sans délais de son Chancelier Suprême, le Chancelier Halussius Arnor retenu actuellement prisonnier par l'Empire Sith. »

 
Le Hutt marqua une pause pour reprendre son souffle et porter son cigare à sa bouche dépourvue de lèvres. Puis conclu :
 
« Il ne s'agit là évidemment que d'une ébauche... Bien des termes doivent être approfondis par une batterie de spécialistes juridiques... Et vous savez tout aussi bien que moi qu'aucune de mes paroles n'a de réelle valeur sans l'aprobation du Sénat... Mais j'ai  toutefois exposé les grands principes, je vous invite à faire de même à présent. »
Halussius Arnor
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Il y avait trois hommes dans le compartiment. Un compartiment décoré et meublé selon les standards de la République pour tous vaisseaux destinés à servir la diplomatie sénatoriale. Tous trois échangèrent un bref regard, puis considérèrent la table qui les séparait. Il s'y trouvait trois bouteilles et autant de verres, mais personne n'y avait encore touché. Celui le plus proche de la porte étendit alors le bras et se mit à tambouriner des doigts sur la table.

 « Allez vous restez là assis à vous interroger indéfiniment ? »

L'homme qui venait de parler se dénommait Simeon Keis, un homme politique relativement jeune dans le monde politique de Brentaal dont il était le représentant. L'homme qui se trouvait en face et à qui il venait de s'adresser était Bail Rannis, sénateur de Carida. Le jeune homme tentait de briser le silence pesant qui s'était installé depuis le début de leur voyage. Tous pensaient à la nouvelle qui avait été annoncé quelques heures plus tôt par Rannis devant l'assemblée sénatoriale toute entière.[i]

 « Serait-ce les négociations à venir qui vous terrent dans votre silence ? »

[i]Syal Dorn, sénateur de Fondor, eut un petit ricanement sans gaieté.


 « Mon cher collègue, le sénateur Rannis, comme moi même, est seulement en train de repenser aux dernières heures que nous venons de vivre... ainsi qu'aux révélations qui nous ont été faites. Admettez que l'on puisse prendre quelques instants... »

Rannis ne bougea pas. Il se contenta de regarder le jeune sénateur, visiblement plein de fougue et de zèle, comme tous les jeunes politiciens faisant leur entrée dans la grande arène galactique de la politique. Il ne semblait pas avoir pris la mesure de la situation.

 « Allons, messieurs, je ne vois pas ce qui peux vous affecter autant. Le Chancelier est en vie et nous somme sur le point de le faire libérer ! Il n'y a que cela qui compte de mon point de vue. Et je me réjouis de pouvoir venir apporter mon aide au Ministre spécial d'Etat Rejliidic partie en avance pour assurer notre sécurité. »

Dorn émit de nouveau un petit ricanement.

 « Mon cher collègue votre candeur est tout à votre honneur, mais sans vouloir vous manquez de respect, il va vous falloir apprendre rapidement à décrypter ce qui se dit à la fois dans la Rotonde et des ses couloirs, à lire entre les lignes, si vous voulez survivre dans ce monde hostile. »

Le sénateur de Carida eut un petit clin d'oeil furtif à l'attention de Dorn. Devant la perplexité de son jeune collègue, Rannis se décida à prendre la parole.

 « Peut être n'ai-je pas été assez clair lors de mon allocution au Sénat. Veuillez m'en excuser. Le ministre Rejliidic n'est en rien parti en avance pour préparer les négociations... Nous avons la preuve que le ministre spécial s'est entretenu avec les autorités Sith qui ont attaqués le système d'Artorias afin d'organiser et de mener ses négociations dans le plus grand secret... Mettant volontairement le Sénat hors jeu. »

Le visage de Keis s'assombrit soudainement. Il se tourna respectivement vers Rannis puis vers Dorn.

 « Pardonnez moi, messieurs, eut égard au respect que je vous dois, je sais parfaitement ce que j'ai entendu lors de la séance.... Et ce que vous venez de me dire n'est pas ce qui à été dit devant l'assemblée, sénateurs. Par ses faits, le ministre Rejliidic est passible d'être accusé de conspiration contre la République, c'est de la trahison ! Pourquoi ne pas avoir dit clairement les choses aux sénateurs ?! »

Les deux sénateurs expérimentés ne changèrent guère d'attitude. Keis arborait un petit sourire narquois. Rannis quant à lui adopta un regard plus sérieux.

 « Comprenez bien, mon cher collègue, que si ce que je viens de vous dire avait été dévoilé dans son intégralité devant la chambre, nous courrions alors le risque de précipiter le Sénat et la République dans une crise... une crise qui n'aurait eu pour seul dénouement que l'effondrement de la République.

D'autant plus que les documents qui nous ont été donnés, s'ils peuvent laisser penser que Rejliidic est compromis, ils ne font justement que le laisser penser... Rien n'est clairement prouvé... mais la chose reste troublante et demandera des explications en tant utile. »


 « Comment comptez vous procéder ? »

Rannis baissa ses yeux sur l'écran incrusté de la table ; un écran qui affichait dans un coin, l'heure et la date.

 « Vu l'avance que possède le ministre spécial, les négociations sont sur le point de commencer ou viennent tout juste de débuter. Rien ne doit être décidé sans que nous ne soyons présent. Et surtout, rien ne sera décidé tant que le Chancelier suprême sera prisonnier. Sa libération sera la condition préalable à toutes négociations. »

Rannis se redressa alors de tout son long et croisa ses mains devant lui en les posant sur la table. Son regard était grave.

 « Mon cher ami, j'attire votre attention sur le fait que ce que vient d'être dit entre nous dans ce compartiment, doit rester absolument secret... Pour le moment du moins. Une fois libéré, le Chancelier sera bien évidemment informé de la situation réelle. Mais j'insiste sur le fait que personne au Sénat ne doit être au courant de toute l'affaire. Aucune décision ne doit être prise sans l'avis du Chancelier. Nous sommes d'accord ? »

Dans son fort intérieur, Dorn ressentait une certaine exaspération. Il n’appréciait guère la manière dont ces deux collègues plus âgés s'adressaient à lui. Il avouait volontiers que certaines subtilités pouvaient lui échapper, mais cela ne justifiait en aucun cas l'usage de condescendance à son égard. Cependant qu'il fulminait intérieurement, le jeune sénateur compris que la situation au Sénat était telle que les choses pouvaient vite dégénérer... Il repensa de suite que le Sénat venait tout juste d'éviter une crise sécessionniste, qui pourrait très bien reprendre en un instant.[i]

 « Nous sommes d'accord, c'est évident. Nous devons tout faire pour que la République perdure. »

[i]C'est alors qu'une voix se fit entendre dans l'habitacle. Le capitaine du Defender venait d'annoncer qu'ils venaient d'entrer dans le système d'Artorias. Tous se levèrent alors et se dirigèrent vers le poste de pilotage.

A l'instant même où ils pénétrèrent dans le cockpit, le couloir bleuté et chaotique de l'hyper-espace se changea en milliers de petits traits de lumière intense qui se changèrent à leur tour en milliers d'étoiles scintillantes. Quelques instants plus tard, l'on pouvait distinguer plusieurs vaisseaux dont un visiblement Sith... L'autre était un vaisseau de classe Valor de la République. Le capitaine dit aussitôt. Les différents instruments de bord de l'appareil affichèrent alors que le Defender venait de se faire repérer via ses transpondeurs.


 « Monsieur, nous recevons une communication en provenance du Défiance. »

Rannis lui fit signe d'accepter la communication. La voix d'un homme raisonna alors.

 // Vaisseau Defender, vous pénétrer dans une zone de guerre verrouillée à la navigation. Veuillez vous en retourner sur le champ sous peine d'être arrêté pour haute trahison.//

Les trois sénateurs se regardèrent successivement les uns les autres. Rannis demanda alors au capitaine d'ouvrir une communication retour. Il envoya un message.

 « A l'intention du Grand Amiral Fyrd. Je suis le sénateur Bail Rannis de Carida, accompagné des sénateurs Dorn de Brentaal et Keis de Fondor, en mission diplomatique dans ce système. Le Sénat à été informé de la nature et du but de la mission que le Défiance mène en ce moment même dans se système.

Par l'autorité que l'assemblée galactique nous à confiez, je demande la permission de monter à votre bord afin que nous puissions nous entretenir au plus vite avec le ministre Rejliidic. »


Le ton utilisé par le sénateur était clairement sans ambiguïté. La demande faite avec politesse mais aplomb par le sénateur ne saurait souffrir d'un refus. Quelques instants plus tard, la voix se fit de nouveau entendre. Rannis fit transmettre l'ordre de mission du Sénat, un document officiel digitalisé portant le sceau numérique de l'assemblée de la République.

 « Defender, vous l'autorisation d'apponter. Configurer votre console de navigation pour un guidage automatique. »

Immédiatement, la console du Defender afficha que les systèmes du Défiance venaient de prendre le contrôle de l'appareil. Peu à peu le hangar de l'appareil se faisait de plus en plus imposant. Aussitôt le Defender arrimé, la délégation sénatoriale demanda à s'entretenir avec le ministre Rejliidic.
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-Laisser tomber le masque et être vous-même ? Je crois que vous êtes vous-mêmes  à chaque instant. Je dirais même que ces personnages que vous pensez interpréter en tout lieu et à tout vos interlocuteurs, y compris avec moi-même, sont vous, vos différentes facettes. L’image que vous voulez donnez, alors que votre cerveau reste le même. Oui vous pouvez appeler ça un masque. Il n’empêche que j’ai su déceler votre nature sans que vous vous donniez cette peine… ou que je vous ai fait croire que votre manœuvre était suffisante pour créer la surprise… comme sur Nar Shaddaa.

Ou comment reconnaître que la Dame Noire avait déjà ce plan en tête dès leur première rencontre sur Nar Shaddaa, sans l’avouer directement. Qu’elle avait déjà entraperçue le fait que le sénateur Hutt serait un allié « de poids » pour cette petite manœuvre sur Artorias. En réalité, Darth Ynnitach pouvait remercier la cupidité des Hutts et leur nature avare à obtenir toujours plus. Ragda ne dérogeait pas à cette règle, bien qu’en plus il soit perçu comme un exilé aux yeux de ses pairs Hutts. Des petites faiblesses que la Sith avait eu l’élégance d’exploiter.

-Honnêtement je l’ignore. Je crois que les premières ébauches doivent remonter aux environs de l’époque de ma naissance. Mais il avait très vite été abandonné car irréalisable. C’était vers la fin de la période de la Restauration qui fut souvent interrompue. Et plusieurs stratèges Sith pensaient qu’il y aurait un siècle à attendre, voir plus, avant qu’une occasion ne se présente. En fin de compte les agressions récentes des autres Sith ont donné un coup de pouce supplémentaire à ce projet : Profiter de l’hégémonie républicaine à se vouloir se tailler un immense territoire au détriment du reste de la galaxie. Et nous y voilà.  

Les choses étaient aussi simples à expliquer, mais pas dans sa réalisation. Il avait fallu pour ça, avec les maigres ressources des Sith, maintenir une flotte et une armée suffisante pour frapper une fois. Ensuite… C’est selon la volonté de la Force. Le seul point noir du plan, laisser le soin  à la Force de décider. Et Darth Ynnitach n’appréciait guère l’idée de jouer l’existence des Sith sur un coup de dé. C’était non de la joie, mais un soulagement qu’elle avait ressentis en voyant la flotte républicaine ployée sous les coups de sa flotte. Et la Sith était bien déterminée à ne plus avoir à recommencer ça.

-Oui vous avez raison, ce proverbe peut s’appliquer à cette situation et à nous deux… si ce n’est que je ne suis pas d’une race végétarienne…  Ponctuait-elle dans un sourire.

En plus d’être une race ayant l’habitude « vampiriser » les autres races de l’univers, elle était une Sith. Un groupe d’individus disposant de terribles pouvoirs et ayant toujours eu l’habitude de projeter leur volonté sur autrui et à en vivre à leurs dépends. Darth Ynnitach ne ferait pas exception à cette règle… d’une manière ou d’une autre. Profitant de l’inattention du Hutt, ma Dame Noire appuyait sur un bouton situé sur une commande du fauteuil dans lequel elle était assise. Il était relié à une pièce ou se trouvait son intendant Muun, et ne faisait qu’allumer une lampe, indiquant de passer à une autre phase de la négociation.

-Voici de fortes intéressantes revendications que vous présentez là. Elle se levait de son fauteuil. Je peux d’ors et déjà vous annoncer que votre revendication N°… Elle faisait mine de réfléchir un instant. Dix, oui c’est celle là, est déjà exaucée. Son regard se portait au dessus du Hutt. Venez donc vous joindre à nous chancelier Arnor… il ne manquait plus que vous. Dit-elle dans un sourire amical avant de reporter son attention sur Ragda et de finalement se rassoir.

-Alors… vous avez entendu les exigences du Ministre Spécial d’Etat, voici les miennes. Elle sortait à son tour un databloc et envoyait le texte aux datablocs de Ragda et à celui en face de la place d’Halussius. Je vous rappelle à tout deux, qu’il s’agit ici que d’une base d’accord, des points pourront venir s’y ajouter par la suite…

Exigence N°1 : Reconnaissance officielle de l’Empire comme état souverain et légitime sur la scène galactique. Avec toutes les prérogatives qui sont accordées et reconnues par la République (dont celui d’intégrer les planètes qui souhaite rejoindre l’Empire Sith).

Exigence N°2 : Restitution des prisonniers Sith que la République détient ainsi que ceux détenus par l’Ordre Jedi. En échange les prisonniers Jedi et les militaires républicains capturés sur et au dessus d’Artorias seront rendus.

Exigence N°3 : Restitution des territoires Sith volés par la République antérieurs et à la suite du règne d’Exar Kun, Seigneur Noir des Sith. Sauf le système d’Ondéron (-4000 BBY).

Exigence N°4 : Artorias sera rendue d’ici trente ans à la République en échange d’Ondéron.

Exigence N°5 : A la suite de ces exigences confirmées, l’Empire Sith pourra proposer la paix à la République. Et pour garantir la paix entre les deux puissances galactiques que nous représentons, une délégation Sith sera admise au Sénat à Coruscant pour garantir cette nouvelle période de prospérité qui pourra s’ouvrir entre nous. Les détails resteront à régler quant à cette délégation.

Exigence N°6 : La République devra s’acquitter d’une somme substantielle à l’Empire Sith comme réparation de guerre pour les dégâts causés à la flotte et aux armées Sith, ainsi que sur Artorias par les combats. La somme minimale serait l’équivalant de deux cent cinquante millions de vos crédits républicains.


 
Ragda Rejliidic
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« Ma revendication... Exaucés ? Mais que... »
 
Ragda tourna vivement la tête... La surprise et le choc furent tel que le Hutt manqua de dégringoler de son fauteuil... Afin de conserver un minimum d'amour propre, il préféra se redresser, plutôt que de risquer la chute...
 
En se redressant, la limasse laissa même échapper un hoquet de stupeur... Un doute, une terreur incontrôlé lui nouait à présent les tripes... Ragda ne contrôlait plus rien. Son esprit frisait la surtension...
 
« Halussius ! Je n'arrive pas à y croire ! Comment... Vous allez bien ?! »
 
Heureusement, l'instinct de survie du Hutt passait aussi par sa capacité d'adaptation... Plutôt que de rester bouche bée devant la silhouette de l'homme qu'il admirait autant qu'il enviait, Ragda reporta son regard sur la Dame Noire, espérant faire passer une partie de ses émotions comme une réaction à la gravité de ses propos... Ses exigences dépassaient tout ce qu'il avait imaginé... La garce !
 
La garce ! La garce ! La garce ! LA GARCE !!! Saloperie de Sith, elle pouvait tous aller crever au fin fond de l'univers !
 
Et merde ! Depuis quand Halussius était-il dans la pièce ?! Qu'avait-il entendu ?! Jamais il ne croirait que son précédent laïus n'avait d'autre but que de brosser la Sith dans le sens du poil... Espérant ainsi obtenir de bien meilleures chances de faire passer ses exigences...
 
Mais à quoi jouait-elle donc ?! Elle avait libéré Halussius bien avant qu'il ne le demande... La garce !
 
Et maintenant... Il se retrouvait en porte-à-faux, complètement piégé ! Il s'était fait prendre comme un débutant ! Putain, il n'avait rien vu venir... A présent, soit il jouait le jeu de la Sith au risque de passer pour un traître aux yeux du Chancelier... Soit il prenait parti pour la République, au risque de voir Ynnitach cracher le morceau sur leurs « véritables » relations...
 
Dans un cas, comme dans l'autre, il était grillé... Pourtant Ragda refusait de s'avouer vaincu sans s'être battu. Il lui fallait gagner du temps ainsi réfléchir... Il y avait toujours un échappatoire... Toujours... Même dans les situations désespérées ! La priorité était de sauver la confiance qu'Halussius conservait à son égard. Aussi il ne répondit de prime abord :
 
« Et bien ! En voilà des exigences... A vous entendre on croirait que vous venez de gagner la guerre, et que nous sommes là pour signer notre capitulation... »
 
Ragda jeta un coup d'oeil au Chancelier. Il avait l'air fatigué, mais rien, dans ses traits ou son attitude, ne trahissait de la colère... Avec un peu de chance, il n'avait rien entendu de trop compromettant... Recouvrant peu à peu un semblant d'assurance il continua :
 
« Vous ne manquez pas d'air tout même ! »
 
Parlait-il des exigences énoncées... Ou de la libération anticipée du Chancelier ?
 
« Je tiens à vous rappeler que la République, par mon intermédiaire, s'est présentée ici de son plein gré, sans aucune contrainte. Et ce afin de pouvoir débattre d'une issue pacifique à ce conflit... Vous savez parfaitement que chacune de vos exigences devra être débattu et validée par le Sénat. Si je reviens avec de tels paroles, tout cette débauche de temps et de moyen n'aura été qu'une pure perte... La guerre sera ouvertement déclarée, et l'un de nous finira par être écrasé par l'autre, au prix de millions de vies.

Alors certes nous avons perdu cette bataille sur Artorias, mais nous sommes loin d'avoir perdu la guerre, ne faites pas semblant de l'oublier. Dans votre empressement à demander des réparations, vous ne faites que sous-entendre que vous avez subi de bien lourdes pertes. C'est peut-être vous, qui finalement, a le plus besoin d'un cessez-le-feu...

Et quant à vos prétendues revendications territoriales... Je ne préfère même pas aborder le sujet.

J'étais venu ici l'esprit plein d'espoir, et voilà que je vous voit agiter le sceptre de la désillusion...»

 
Encore une fois, il ne parlait pas seulement ces exigences...
 
Ragda s'étonna presque lui même de son ton incisif. Il réagissait comme une bête acculée qui n'avait plus rien à perdre. Il espérait fortement que son assurance inciterait le Chancelier à lui renouveler sa confiance.
 
« Même la prompt libération de notre Chancelier ne saurait faire accepter vos exigences... Et je suis certain que M. Arnor est entièrement d'accord avec ce que je viens de vous répondre.  La République est unie, et c'est toute sa force. »
 
Il espérait qu'Halussius jouerait son jeu... Ynnitach était allée trop loin. Malgré tout, le Chancelier Arnor, par sa simple présence en ces lieux, restait une gêne... Il fallait le faire partir... Et pour cela, Ragda eut une idée :
 
« Avant de continuer ces négociations... Je demande à ce que le Chancelier Arnor puisse être immédiatement rapatrié sur le Défiance, afin de subir un examen médical complet, qui attestera qu'il n'a subi aucune torture... »
 
Il se tourna vers le Jedi :
 
« Ne vous sentez pas obligé de rester, Halussius. Je dispose des prérogatives pour mener ces négociations préliminaires... Reposez vous quelques heures... J'ai bien peur qu'il s'agisse d'un luxe dont vous ne disposerez plus à notre retour sur Coruscant. »
 
La garce... Dire qu'il avait passé prêt d'un quart d'heure à discuter avec la Sith, la brossant dans le sens du poil, lui laissant miroiter une coopération mutuellement avantageuse... Tout cela pour ça... Il aurait mieux fait de se taire... Néanmoins il fallait calmer un peu le jeu, au risque de la voir cracher un morceau bien trop gros :
 
« Toutefois je note que vos deux premières exigences vont dans le sens de celles de la République, preuve que nous pourrions tomber d'accord sur un certain nombre de sujets... »
 
Il termina enfin par cette phrase à double sens que seule la Sith pouvait interpréter à sa juste valeur :
 
« En me rendant à cette entrevue, j'avais à l'esprit l'avenir de notre galaxie... Et mes objectifs n'ont pas changés. Alors, Madame, je vous prie de bien vouloir reconsidérer vos désirs, afin que nous puissions trouver une issue mutuellement acceptable... »
Halussius Arnor
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Les yeux fermés, la respiration lente... Halussius semblait paisible. Cette quiétude n'était cependant qu'apparente. Le Jedi était plongé dans la Force en quête de soulagement, d'apaisement, de réconfort.

On l'avait transférer quelques heures plus tôt, sans qu'on lui en donne la raison. Un homme habillé sombrement était venu le voir dans sa cellule du vaisseau-prison. Deux gardes en armure l'accompagnaient. L'individu était venu l'informer qu'on lui avait attribué des nouveaux quartiers, plus en accord avec son rang... Dubitatif, Halussius n'avait pas posé de questions se contentant de suivre le mouvement... Le Jedi-Chancelier, en la circonstance, n'était guère sensible à ces marques d'attention, au respect du protocole. Son esprit restait encore accablé par les derniers événements.

Halussius commença à se questionner lorsque son escorte et lui commencèrent à prendre le chemin des niveaux supérieurs du vaisseau, vers les hangars. Dans l'imaginaire du Jedi, il n'était nullement question de la conduire sur un autre vaisseau. Non. De son avis, la destination vers laquelle il allait être conduit ne pouvait être qu'une planète, une planète certainement bien gardée, une planète où il serait en sécurité... pour les Sith. Un monde où ils seraient certains que la République ne pourrait pas le chercher, ni tenter de le délivrer.

De la manière dont était conçu la navette, Halussius pouvait voir à travers la verrière du cockpit depuis son siège. On ne le conduisait pas sur une planète, mais sur un autre vaisseau de la flotte.

La pièce dans laquelle on l’emmena n'avait rien de commun avec les suites ou les appartements de Coruscant, notamment ceux réservés aux dignitaires d'un rang équivalent au sien. Mais elle avait le mérite de ne pas être une cellule, formellement du moins. Et malgré le confort sommaire qu'elle pouvait offrir, le fait d'avoir été transféré dans cet endroit était un luxe et un privilège certain. On lui apporta même un repas, un peu plus étoffé que le dernier qu'il avait partagé en compagnie de son « hôte », la Dame sombre. Il n'y toucha pratiquement, se contentant seulement de boire quelques gorgées d'eau.

Plongé dans la Force, Halussius commença à sonder le fluide mystique à la recherche de ses semblables, prisonniers comme lui... Il ne percevait rien. Aucun Jedi. La Force autour de lui penchait du côté sombre, immanquablement. Halussius le ressentait physiquement. Il était troublé, se sentant comme oppressé par une force étrange venait troublé sa concentration et ses sens. Darth Ynnitach était là elle aussi, sur ce même vaisseau. Les jours passés dans sa cellule ne furent cependant pas inutile Devant cette pesante présence du Côté obscur, Halussius semblait commencer à s'y adapter et supporter à peine sa présence... Une adaptation qui lui permis de ressentir un changement... Quelque chose venait d'arriver ou était en train d'arriver... Son impression ce confirma finalement lorsqu'il usa d'une grande concentration pour percer l'obscurité l'entourant... Les Sith n'étaient plus les seuls dans le système. Un autre vaisseau venait d'arriver. La sensation était toute particulière pour Halussius... L'arrivée soudaine du vaisseau qu'il venait de percevoir devait certainement avoir un lien avec son récent transfèrement et la présence de la Dame sombre.

Assis en tailleur sur la couche basique qu'on lui avait attribué. Halussius tourna alors tranquillement la tête vers la porte de la pièce. Quelqu'un était sur le point de rentrer... Sa perception ne l'avait pas trahit... L'homme qui était venu le chercher plus tôt dans la journée était de nouveau pénétra à nouveau dans la pièce. Il était seul. Aucune escorte ne l'accompagnait.


 « Vous êtes attendu... Votre Excellence... Suivez moi ! »

La froideur et le dédain perceptible dont venait faire preuve l'individu ne marqua nullement Halussius. Une seule chose l'intriguait. Qui pouvait l'attendre ? Étant donné sa situation, il ne pouvait s'agir que de Darth Ynnitach. Dès lors, quelle pouvait être la raison de cet entretient ? Le Jedi se rappelait parfaitement de la discussion que la Sith et lui eurent quelques jours plus tôt. Une conversation dont il était sortie qu'Halussius serait libéré probablement et que des négociations devaient être menées entre les deux camps. Peut être que le moment était venu pour lui de retrouver l'espace républicain... Bien que rien ne pouvait le laisser penser, Halussius commença au fond de lui à espérer cet instant.

A mesure qu'il suivait son guide à travers la coursive, Halussius commençait  à distinguer quelques voix lointaines. Il distinguait au moins deux sons différents... L'un beaucoup plus grave et lourd que l'autre. Plus il avançait et plus les sons se précisaient, plus les voix devenaient audibles... et reconnaissables.

Halussius ferma alors un instant les yeux et poussa un léger soupire... Une des voix lui était plus que familière. Un voix grave, lourde et pesante... Une voix de Hutt... La voix de son plus proche collaborateur... La voix de Ragda. Il n'y avait plus de doute pour le Jedi... Il vivait ces derniers instants sur ce vaisseau. Arrivé prêt d'une porte ouverte, en forme d'arche, le serviteur lui fit signe de se stopper... Halussius s'exécuta et se mit à attendre. C'est alors que le visage d'Halussius retrouva de son sérieux témoignant de sa concentration. Depuis sa position, il pouvait clairement entendre et comprendre ce que les deux interlocuteurs se disaient... Les négociations venaient de commencer... Il écouta avec attention les exigences de Ragda... Certaines semblaient, d’emblée, inacceptable...

Darth Ynnitach semblait tenir à ce qu'il assiste indirectement aux négociations...  A ce qui allait ce décider sans qu'il puisse intervenir... Une certaine forme d'humiliation en somme, plus subtile... Une certaine tension envahie le jeune homme lorsque la dixième exigence de Ragda fut énoncée par lui... Sa libération... C'est alors qu'il entendit Darth Ynnitach l'interpeller, lui, personnellement. L'homme qui était venu le chercher s'écarta alors aussitôt de devant l'ouverture pour lui permettre d'entrer.

Le cœur d'Halussius battait rapidement tant l'excitation d'être enfin libéré était intense. Ragda se trouvait à quelques mètres de lui, à peine. La Dame sombre était debout, son regard joyeux, presque amical. Halussius se dirigea de suite vers son ministre. Le jeune homme était fatigué mais le soulagement et la joie pouvaient se lire dans ses yeux, bien que son regard resta quasi inexpressif. Inclinant la tête, Halussius posa une main sur le bras du Hutt, comme geste de salut et d'amitié.


 « Je vais bien, rassurez vous... Mon ami, c'est un réel plaisir de vous voir ici. Merci »

Halussius insista sur le dernier mot. Autant le ton employé par le jeune homme que son regard et la légère pression qu'il effectua de sa main sur le bras du Hutt, traduisaient la profonde reconnaissance que le Jedi éprouvait à cet instant. L'instant d'après, Halussius prit place sur un siège à côté de Ragda. Darth Ynnitach reprit immédiatement la parole et énonça à son tour ces exigences. La joie disparut... D'aucuns diraient que « les choses sérieuses commencent » ou reprennent. Les conditions étaient rudes, très rudes, trop rudes pour le Jedi. Pour la plus part inacceptables.

Halussius resta silencieux... Il s'était accordé à ne pas intervenir, pas encore du moins. Tant qu'il ne serait pas de retour sur Coruscant, Ragda assurait toujours l'interim... Il restait donc le seul habilité à parler au nom de la République dans cette salle. Le ministre spécial réagit très vite.. Halussius partageait pleinement ses avis... La République avait perdu ce système, mais n'était pas dépourvut de ressources. Si une guerre devait se déclarer, elle serait en mesure de lutter.

Le Chancelier suprême acquiesçait aux propos de son ministre. Il faisait preuve d'une argue redoutable, digne de son fort caractère, ce qu'Halussius appréciait chez lui. Il fit un signe claire de la tête lorsque Ragda l'interpella. Il était pleinement d'accord. C'est alors que Ragda exiga qu'il soit conduit sur le vaisseau qui avait conduit Ragda jusqu'ici, pour un examen médical, lui proposant d'aller prendre du repos. La chose était compréhensible. Ragda ne savait certainement pas que Darth Ynnitach avait fait en sorte de prende soin de lui, de sa santé.


 « Mon ami, je vous remercie de cette attention... Mais un tel examen pourra attendre notre retour sur Coruscant. Les médecins de notre hôte ont pris soin de me garder en bonne santé... Bien que je me doute que ce ne soit pas par altruisme, cela mérite d'être dit et je vous en remercie... »

Halussius inclina la tête en direction de la Dame des Sith en guise de remerciement.

 « Je suis donc tout à fait dispos »

--------------------------------------------------

Sur la passerelle du Défiance, Rannis et ses deux collègues observaient tous les trois le vaisseau le plus proche. Le ministre Rejliidic n'était déjà plus à bord... Il se trouvait déjà sur ce vaisseau. Fyrd n'avait opposé aucune objection, ni aucune résistance face aux demandes des sénateurs. Comment l'aurait-il pu ? Même un Grand amiral  ne pouvait que s'incliner devant la volonté souveraine du Sénat de la République. Les trois hommes partageaient cependant le même sentiment... Pourquoi le Rejliidic avait pris autant de précaution pour que l'entretien reste confidentiel ? Ici même, dans ce système exclut de toute forme de navigation non autorisé, dans ce  système sous contrôle ennemi, personne ne pouvait savoir ce qui se tramait sur le vaisseau distant. Un officier de pont, responsable des communications, s'adressa alors au sénateur de Carida.

 « Sénateur, nous sommes prêt à envoyer votre message.»

L'opérateur activa un touche sur sa console et lui fit signe qu'il pouvait parler.

 « Je me nomme Bail Rannis, sénateur de la République et ambassadeur plénipotentiaire en mission spécial dans ce système. Ce message s'adresse aux autorités Sith.

Nous avons que le ministre Rejliidic est actuellement en votre compagnie dans le but de négocier les termes d'un cessez-le-feu entre nos deux autorités. Vous devez savoir que par décision du Sénat, le ministre Rejliidic n'a plus autorité pour mener ces négociations au nom de la République. Il doit revenir à bord du Défiance de toute urgence afin que de nouvelles dispositions soient prises.

Je tiens à vous assurer que la République et le Sénat sont déterminés à résoudre et mettre un terme à ce conflit dans les meilleurs conditions et les plus brefs délais. Si vous y consentez, il serait bon que le Chancelier suprême soit libéré et rejoigne notre bord. Ce gage de bonne volonté de votre part, je peux l'assurer, ne pourra qu'être salué et pris en compte par le Sénat lors de nos conversations futures.

Défiance, terminé. »


L'opérateur actionna alors une série de touches sur sa console. Le message venait d'être transmis en direction du vaisseau Sith.
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Anonymous
 
C’est avec un plaisir certain que Darth Ynnitach voyait le Hutt tenter de se dépêtrer de la toile qu’elle avait tissé, dans laquelle il avait plongé de manière presque volontaire d’ailleurs. La trahison, le conflit et la discorde sont ses armes. En temps de guerre toute arme est bonne du moment que vous écrasez votre ennemi. Là, l’ennemi n’est pas écrasé, pas encore du moins. Et en réalité la Sith n’y tenait pas non plus à en arriver là. Sauf si elle changeait d’avis d’ici là…

-Ne me prenez pas pour une imbécile, Ministre Rejliidic. Et ne vous faîtes pas paraître plus idiot qu’un criminel Hutt ! Si j’avais mis à feu et à sang la moitié de votre République et que l’autre moitié m’appartenait déjà, nous ne serions pas ici, croyez moi ! Et vous aussi, si vous êtiez les vainqueurs, en feriez autant. Certains se plaisent à me rappeler votre tentative de génocide à notre encontre peu après la Guerre de l'Hyperespace !

La porte qui se trouvait dans le dos de la Dame Noire s’ouvrait pour laisser la place à un représentant de l’espèce Muun. Il s’approchait doucement de la Sith en inclinant la tête en adressant un « excusez-moi » à la tablée, avant de se pencher à l’oreille de la reine Sith. Malgré les messes basses des mots comme « Sénat », « représentants », parmi les plus intéressants, avaient été audibles. Après un simple signe de tête et une dernière recommandation, le Muun s’en allait de la même manière qu’il était entré.

-Je m’excuse, mais il semble que le Sénat, ou du moins ceux qui pensent réellement le représenter, viennent d’arriver sur votre vaisseau. Dit-elle à l’adresse de Ragda. Le Défiance je crois… Mmm… Voilà un nom bien curieux pour parler de « paix » d’ailleurs. Si je rajoute leurs exigences aux vôtres,  je dirais que les miennes passent pour acceptables. Ils souhaitent que le Chancelier soit relâché, ce qui sera le cas. D’autant que je souhaitais bien le faire et que le Ministre Rejliidic a prit de son propre chef le courage de venir négocier lui-même. Si cela devait être fait avec le Sénat, la guerre continuerait encore durant des mois. Car oui, entendons-nous bien, la guerre continue.

Darth Ynnitach faisait semblant de relire certaines notes et faire défiler de nouvelles informations de son databloc. En même temps qu’elle parlait, elle envoyait un message destiné au seul databloc de Ragda.

« Ils ont ajouté aussi que vous avez été destitué de vos fonctions. »

Elle espérait, que le fait de ne pas l’avoir dévoilé au chancelier, ferait que le Hutt pourrait se montrer plus serein, plus reconnaissant qui c’est, et voir que malgré l’arrivée inopinée du chancelier Arnor, n’était pas un « sale coup » à son encontre. En réalité c’était plus pour montrer à Ragda qu’elle était aussi capable de jouer sur plusieurs tableaux à la fois. Mais que malgré tout, elle le considérait toujours un comme interlocuteur privilégié.

-Cela étant dit, j’ai pris sur moi de leur faire savoir que l’un comme l’autre, étiez ici, avec moi à négocier cette paix. Que vous, chancelier, étiez en pleine possession de vos moyens et le faisiez sans contrainte. Et que vous. Dit-elle en reportant son attention sur le Hutt. Que vous fussiez, à mes yeux, la seule personne au Sénat, le chancelier mis à part, avec qui il est possible de traiter car vos fonctions et l’aura de prestige vous entourant au sein du gouvernement du chancelier, vous rend comme étend le plus apte à penser, en premier lieu, aux intérêts de votre colossale fédération. De plus, votre célérité à agir et le fait de venir en personne démontre votre courage et votre volonté d’agir. Qualités qui, hélas, font souvent défaut au Sénat, je le crains.  
 
Bien entendu les deux républicains ne seraient dupes de la courtoisie d’une Sith. Mais dans un cas comme dans l’autre, cela leur évitait de se retrouver sur la touche. D’autant que si le Sénat ne souhaitait pas être sur la touche et était bien décidé à faire la paix, le sénateur Bail Rannis, et sa délégation, devraient prendre une décision eux aussi.

-Je dois toutefois reconnaître que votre administration est plus que lourde. Je sais que l’on pourrait vous reprocher de ne pas suivre la « voie légale », mais vous devez quand même comprendre que le jeu en vaut la chandelle. Ce n’est pas juste une rétrocession de territoire qui vous a été présenté, c’est la paix, la paix ! Auriez-vous, les Jedi en particulier, osés penser qu’un jour les Sith vous la proposeraient ?

Mais si vous préférez maintenir une guerre et créer davantage de rancœurs pour les siècles à venir, et bien soit. Continuons sur notre lancée. Si vous souhaitez rester dans la catégorie des bouchers galactiques, alors que vous pourriez êtres, nous pourrions êtres, les initiateurs d’une nouvelle ère… Cela ne dépendra plus que de vous, Chancelier… Pensez-vous être capable de pouvoir entamer un tel processus pour la République. Et vous, Ministre Rejliidic, pourriez-vous continuer à le soutenir ? Et les Jedi ? Sans vouloir vous offenser Chancelier, vous êtes vous-même un Jedi, vous savez comment le Conseil peut être très fermé aux idées nouvelles. Pensez-vous qu’il serait possible de les amener dans cette direction ?
Ragda Rejliidic
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« MES QUOI ?! »
 
Ragda explosa, et vociféra ces deux mots bien plus fort qu'il ne l'avait escompté... Une colère sourde lui embruma soudain esprit, tandis que ses mains tremblaient nerveusement... S'il avait été seul, il se serait défoulé sur le mobilier.... Destitué ?! Mais que s'était-il passé depuis son départ pour qu'une telle aberration puisse avoir lieu ?! Un cocktail détonnant de rage et de frustration coulait à présent dans ses veines, affectant ses humeurs. Elles devinrent aussi noir, et aussi froide, que l'espace profond qui les entourait...
 
Toutefois, le Hutt n'oubliait pas où il se trouvait... Et surtout en présence de qui il se trouvait. Ce fut les deux seuls mots qui lui échappèrent, malgré son incapacité à dissimuler le fond de ses pensées. La Reine des Sith put alors continuer son laïus... Qui fort heureusement contribua à le stabiliser. Quels que fûssent les plans de cette femme dangereuse, elle ne l'avait pas vendu au Chancelier... Soit elle jouait encore avec lui, soit elle ne voulait pas mettre un terme aussi définitif à leur « relation ». Ragda était un gros parieur... Il paria sur la seconde proposition. Alors qu'elle continuait à parler, il respira profondément, cherchant à faire terre la tempête émotionnelle qui risquait de mettre en pièce son esprit d'analyse et ses facultés oratoires. Il lui fallait surtout taire sa paranoïa... Jamais il n'avait ressenti avec tant de force cette impression que l'univers tout entier complotait contre lui... D'abord Ynnitach qui libérait Halussius afin de le mettre en porte-à-faux... Puis les Sénateurs qui arrivaient à retirer l'incapacité du Chancelier sans même lui en avoir touché un mot... Mais putain, que s'était-il passé au Sénat ? Lors de son départ, il avait pourtant eut l'impression de toujours surfer sur la vague médiatique créée par le débat de la session extraordinaire ! Avait-il laissé traîné dernière lui quelque chose susceptible de retourner l'opinion des Sénateurs ? Impossible ! Il avait été parfait... PARFAIT !
 
Ragda se racla la gorge, avant de déglutir bruyamment... Et ce fut au prix d'un effort sur-huttin, qu'il arriva à répondre d'une voix posée, dans laquelle il taisait ses tumultes internes :
 
« Madame, vous me voyez très honoré de la manière dont vous me considérez. »
 
Ça ne passait pas... Ca n'allait définitivement pas passer comme cela ! Au fond de son être, il sentait cette bombe émotionnelle prête à exploser... Et une bombe ne pouvait être neutralisée que de deux façons : Soit en la désamorçant... Soit en la faisant péter dans un lieu bien sécurisé... Et comme il risquait de ne plus rien contrôler...
 
« Visiblement, il y a eu un malheureux contretemps au Sénat durant mon absence... Si vous voulez bien m'excuser quelques minutes... J'aimerais moi-même m'entretenir avec ces Sénateurs... afin de... de tirer cette affaire au clair, que nous puissions poursuivre ces discussion dans la plus prolifique des sénénités...»
 
Décidemment... Le Défiance n'avait jamais aussi bien porté son nom ! Ragda n'attendit pas l'autorisation de son hôte pour quitter la pièce. C'était bien trop urgent. Une fois la porte refermée derrière lui, le Hutt gromela quelque chose dans sa langue natale qu'il n'utilisait pourtant jamais, face au regard interloqué de son escorte qui attendait toujours à l'extérieur. Naturellement, le Capitaine des gardes sénatoriaux s'approcha, visiblement troublé :
 
« Monsieur le Ministre Spécial, tout va bien ? Nous... Nous avons vu passer le Chancelier ! Il est vivant ! Il a l'air en bonne santé ! Que se passe-t-il ? La réunion est déjà terminée ? Où est M. Arnor ?! »
 
Le Hutt lui lança un regard noir.
 
« Capitaine ! Ce n'est pas le moment ! »
 
Très énervé, le Hutt glissa de quelques mètres... Dans sa précipitation il n'avait même pas pris le temps de remonter sur son chariot répulseur... Quelle connerie, il était trop tard pour faire demi-tour et le récupérer ! Enfin, il trouva un lieu qui lui convenait : Ragda s'isola dans un sas d'embarquement. Le Capitaine l'avait suivi du regard, mais un geste du Ministre lui intima l'ordre de se concentrer sur autre chose.
 
Bon... Il souffla un grand coup, écoutant son cœur battre comme un demeuré sous sa poitrine graisseuse. Il était temps de contacter le Défiance. Il referma un peu plus la prise sur le datapad qui ne avait pas quitté des mains. D'un geste de l'index il chassa l'écran où était toujours noté ces stupides exigences. Puis entrepris de contacter le vaisseau amiral, sur une fréquence militaire réservée au haut commandement. Un officier de pont lui répondit immédiatement :
 
« Ministre Rejliidic ?! Que se passe-t-il ? Il y a des Sénateurs à bord et ils nous ont dit que... »
 
Ragda grogna :
 
« Je n'ai pas le temps ! Passez moi la délégation sénatoriale... TOUT DE SUITE ! »
 
Face au ton du Hutt, l'officier obtempéra sans un mot... Et bientôt ce fut trois hommes qui se matérialisèrent sur l'écran holographique du datapad... Ragda n'eut aucun mal à les reconnaître. Bail Rannis, Sénateur de Carida, Syal Dorn, Sénateur de Fondor... Simeon Keis, Sénateur de Brentaal... Ils allaient en prendre pour leur grade. Comme le lui avait appris la vie politique, la meilleure défense résidait toujours l'attaque... Alors il attaqua :
 
« Que venez vous interférer dans ces négociations ?! Soit vous êtes stupides, soit vous êtes de parfaits incompétents ! Ne vous a t-on jamais appris des notions de diplomaties ?! A l'instant où nous parlons, la représentante des Sith doit se délecter de votre intervention ! Vous venez de lui offrir sur un plateau d'argent toutes les raisons du monde pour rester la plus intransigeante... Elle sait à présent que nous sommes plus fébriles que jamais... VOUS ETES DES INCAPABLES ! »
 
Il ne leur laisse évidemment pas le temps de répondre :
 
« Et lever l'incapacité du Chancelier... Mais quelle idée glorieuse... Laissez moi résumer :

En gros vous venez de placer à la tête des négociations, seul, un homme qui en quelques semaines a perdu une bataille spatiale, porte le poids de milliers de morts, a été blessé, capturé, humilié, peut-être même torturé... Et qui doit, par dessus le marché, s'entretenir avec la personne responsable de tous ces maux, celle là même qui a ordonné l'attaque de son monde natal, celle là même qui porte le sang de milliers de ses concitoyens sur les mains ?! Mais vous vous rendez compte de ce que vous venez de faire ? Vous venez, sur un coup de tête, sur un pari, de mettre l'avenir de la République dans les mains d'un homme dont nous ne connaissont rien de l'état psychologique... Mais nous sommes face à des Sith, merde, pas à des crétins de pirates de l'espace... Qui nous dit qu'ils n'ont pas joué avec son esprit, qu'ils ne l'ont pas détourné ? Rien, absolument rien du tout ! VOUS ETES VRAIMENT UNE BELLE BROCHETTE D'INCAPABLES !

Vous voulez que je vous dise ?! Très bien, j'accepte votre décision... Je n'ai vraiment pas le choix, après tout... Le Chancelier dirigera ces négociations...

Mais sachez une chose : Si la République devait souffrir de votre décision, je peux vous assurer que les têtes de tous ceux qui ont participé de prêt ou de loin à cette levée de l'incapacité tomberont. Sénateur Rannis... Je vous croyais un homme sensé... Je suis extrêmement déçu... Dans votre loyauté aveugle envers la personne du Chancelier, vous avez oublié celle envers la République elle même... Vous êtes à la fois en train de nourir le sentiment de supériorité des Sith... Et les arguments des détracteurs du Chancelier Arnor ! Croyez moi, tout ceci ne restera pas sans conséquences pour votre carrière... »

 
Ragda repris sa respiration, puis conclu, faussement plus calme :
 
« Puis-je au moins seconder le Chancelier ? Il faut bien que quelqu'un tente de sauver les meubles ! A moins que vous ne voudriez venir en personne, et prendre le risque de subir le courroux d'un Sith, vous-même... »
 
Tout en terminant ses remontrances, Ragda tapota sur son datapad. Il bouillonnait de colère, et ce défoulement n'avait rien changé... Seule une chose pouvait le calmer : la vengeance. Alors qu'il observait le visage des hommes qu'il venait grassement de rabaisser, il envoya un message textuel à la Reine des Sith, utilisant le canal sécurité par lequel elle l'avait contacté avant cette guerre :
 
// Je ne sais pas ce que vous aviez en tête... Mais je suis prêt à vous rendre n'importe quel service si vous m'en rendez un d'abord : ne lâchez rien... Ne lâchez rien du tout... Soit vos exigences passeront, soit les négociations échoueront lamentablement... Dans tous les cas, le Sénat sera ridiculisé, destabilisé... Vous y gagnerez un avantage politique, j'y gagnerai une vengeance bien mérité... //
 
Jamais il n'aurait cru aller aussi loin... Mais trop, c'était trop. Ces crétins de Sénateurs méritaient une leçon qu'ils n'étaient pas sur prêt d'oublier...
 
Maintenant il ne lui manquait plus que de connaître l'identité exacte de la personne qui avait levé l'incapacité... Celle-ci allait réellement morfler.
 
« Alors ? Je reste ici ou vous venez me remplacer ? »
Halussius Arnor
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Assis une fois de plus en face de Darth Ynnitach, Halussius patientait aux côtés de Ragda, ne disant aucuns mots. Il connaissait sa position, il savait que son sort n'était pour l'heure pas totalement réglé, mais en passe de l'être. Il savait aussi, pour l'avoir fait lui même, que c'est Ragda qui s'exprimait au nom de la République, en dépit du fait que le Jedi soit toujours le dirigeant en titre de la République.

Étrangement, l'équilibre dans la Force semblait être plus prononcé et effectif à l'intérieur de a pièce que dans le reste du vaisseau. La Dame sombre faisait-elle preuve de considération, de faiblesse selon les critères de son clan, à son égard en contenant volontairement le côté obscur de la Force alentour ou bien était-ce le jeune homme qui recouvrait pleinement ses capacités d'enfant de la Force, augmentant toujours plus sa résistance face à la sombre influence. Halussius ne pouvait le dire... Ce qui est certain, c'est qu'il pouvait à nouveau percevoir la Force au delà des limites proches de ce vaisseau. Il percevait pleinement de la tension, de l'inquiétude au loin...

L'intensité de sa perception gagna soudainement en intensité lorsque leur hôte annonça que des sénateurs venaient d'arriver à bord du vaisseau affrété par la République... Cette fois la tension n'était plus diffuse, ni lointaine... Elle était proche, toute proche et émanait de son ministre. Si lui avait pu le percevoir, nul doute que Darth Ynnitach le percevait aussi.

Halussius tourna alors son regard vers lui. Le ministre venait de s'exprimer à voix haute, ne faisant ainsi qu’augmenter la tension qui émanait de lui. Le Jedi ne comprenait pas ce qui était en train de ce passer. Connaissant le fonctionnement des institutions républicaines par cœur, Halussius savait qu'étant en charge de l'intérim, Ragda était le porte parole officiel de la République, en rôle qu'il devait pleinement partager avec le Sénat... Dès lors, pourquoi le ministre manifestait-il une si vive émotion face à la présence de la délégation sénatorial...

L'incompréhension et le questionnement d'Halussius furent plus encore mis à l'épreuve lorsque le Hutt quitta subitement sa place et la salle de conférence. Halussius se tourna pour suivre son déplacement, il n'eut même pas le temps de dire un mot...


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Les trois sénateurs présents sur la passerelle étaient en train de commenter le message que Rannis venait d'envoyer aux Sith... Keis de Brentaal s'accordait avec le message de son confrère. Dorn, si lui aussi le soutenait, faisait preuve d'un peu plus de réserve, somme toute assez peu importante...

L'opérateur qui venait d'envoyer le message quelques instants plus tôt, indiqua alors qu'une communication venait d'être établi. Se dirigeant vers un écran large incrusté dans la paroi métallique de la passerelle, les sénateurs purent voir s'afficher l'image de Ragda. Rannis remarqua de suite la dureté des traits gras et épais de ministre... L'impression de fureur que ce dernier laissait entrevoir se confirma par la suites avec ses propos...

A mesure que le Hutt proféraient ses invectives, Rannis avait son visage qui se rigidifiait à son tour. Un regard de marbre. Tous trois échangèrent un regard. Keis avait l'air désabusé tandis que Dorn semblait plus que gêné devant un tel déferlement de violence verbale. Rannis réagit immédiatement lorsque Ragda eu terminé... Tous les officiers sur la passerelle s'étaient discrètement tournés ou tendaient l'oreille, tous piqués par la curiosité et surtout conscient de la nature délicate de leur mission et des conséquences que tout ceci pouvait avoir.


 « Des incapables... »

Rannis se força à esquisser un petit sourire narquois.

 « De mon point de vue, monsieur le ministre, si nous sommes incompétents, alors notre situation est bien plus enviable que la vôtre... Je préfère de loin être soupçonné d'incompétence que... de trahison! »

Le mot venait de raisonner dans toute la passerelle... comme un poids qui venait de s'écraser dans un bruit sourd et pesant.

 « C'est plus tôt votre carrière qui devrait vous inquiéter, monsieur le ministre ! En tout cas, sachez qu'elle préoccupe grandement le Sénat depuis quelques jours. Je suis vraiment navré de venir ainsi perturber votre « rendez-vous » avec le commandant en chef des forces ennemis... Un rendez-vous prévu de longue date, je me trompe ? « 

Rannis poursuivit immédiatement son intervention.

 « Je pense que vous n'avez même pas idée de l'émotion qui à submergé notre assemblée lorsque que nous avons appris que le Ministre spécial de la République avait quitté Coruscant dans le plus grand secret, et sous un faux prétexte, afin de s'entretenir et de mener des négociations avec l'ennemi déclaré de la République... Ni même lorsque nous avons appris l'existence... et écouté... la communication secrète entre vous et la dite Darth Ynnitach. Des propos remarquables et pour le moins instructif. »

Rannis marqua volontairement une longue pause... Rannis ne fit même pas attention à ses deux collègues et s'avança plus vers l'écran... Le système de communication zooma alors immédiatement sur lui seul. Il était à présent le seul à apparaître sur l'écran de Ragda.

 « Estimez vous heureux, mon « cher ami », que j'ai encore la délicatesse de vous demander de revenir sur le Défiance, de votre propre gré. Si cela ne tenait qu'à moi, ministre Rejliidic, je vous aurais déjà fait destituer de toutes vos prérogatives et de votre mandat de sénateur... un escadron de gardes sénatoriaux se tiendrait prêt à vous mettre en cellule avant que vous soyez jugé pour conspiration contre le Sénat et haute trahison envers la République !!

Non seulement, vous avez volontairement mis le Sénat à l'écart de cette affaire alors que votre statut ne vous le permet pas en aucun cas ! Puisque votre mémoire semble défaillante, je vous rappelle que... VOUS N'ETES PAS LE CHANCELIER SUPREME ! VOUS NE VOUS NE DIRIGEZ PAS LA REPUBLIQUE !

Mais en plus, vous vous rendez coupable de collusion avec l'ennemi... Car je ne suis pas dupe, monsieur le ministre, si vos propos dans cet enregistrement peuvent être sujets à interprétations diverses, pour moi les choses sont claires à votre sujet et vos relations avec les Sith !!

Vous osez vous adresser à nous avec mépris et une violence inouïe... J'espère que vous saurez garder toute cette énergie et toute cette vigueur, lorsque le Sénat demandera à vous entendre à vous expliquer sur toute cette affaire... Sachez que certaine voix s'élèvent déjà vous accusant d'avoir provoquer cette situation, d'avoir fait en sorte que cette bataille soit une défaite et que le Chancelier soit fait prisonnier... J'espère également sue nous saurons quelles têtes vous voulez faire tomber....

Car je vous le dit sans détour, Rejliidic, si des têtes doivent tomber, alors soyez assurer, aussi certainement que le soleil de Coruscant se lève et se couche, que la vôtre sera sur la liste... Vous pouvez le faire confiance »


Tous le monde sur la passerelle, y compris les deux autres collègues de Rannis, restaient comme tétanisés par la violente conversation à laquelle les deux politiciens étaient en train de se livrer. Rannis lui même semblait surpris de se laisser aller à autant de argue.

 « Vous êtes un opportuniste et un arriviste comme il ne devrait pas y en avoir au Sénat. Vous êtes tellement aveuglé par votre avidité, pour votre soif de pouvoir que vous ne vous rendez même pas compte de ce que vous faite ! Par notre présence, nous mettons peut etre à mal ces négociations... mais par VOTRE ATTITUDE, VOTRE COMPORTEMENT, c'est la République toute entière qui menace de s'écrouler !

Comment croyez vous que toute cette affaire sera perçu par les sécessionnistes qui œuvrent au Sénat ? Hein ? Dites le moi ?! Croyez moi, de nous deux, c'est bel et bien vous, qui fournissez les arguments aux opposants du Chancelier...

Vous n'êtes pas digne de la confiance que le Sénat vous portait jusque là... »


Rannis avait volontairement radoucit le ton de ses propos. Un certain calme s'était imposé.

 « Ceci étant dit, et comme je l'ai dit dans le message envoyé aux autorités Sith, il est impératif que vous reveniez immédiatement à bord du Défiance avec le Chancelier suprême... Sans cela les négociations n'auront pas lieu... Je pense que la paix vaut bien une petite interruption de quelques minutes ? Et je ne doute pas que vous saurez convaincre votre ami... »
Invité
Anonymous
La réaction intempestive du Hutt quant au petit message qu’elle lui avait envoyé, avait été presque savoureuse. Quelle dommage que Ragda ait fait montre d’une si grande retenue. C’est du moins ce que la Sith avait pensé de prime abord. Au fil des secondes elle avait trouvé cette courte exclamation, si spontanée plus convaincante. Rien ne changerait de l’ordinaire. Cette réaction n’avait pas empêché Darth Ynnitach de poursuivre, tout en portant la conversation davantage sur le chancelier, oubliant le Hutt. Elle allait le laisser ruminer la révélation qu’elle venait de lui partager.

Intérieurement la Dame Noire était aux anges. Ragda réagissait à la perfection. L’idée était bonne d’avoir un interlocuteur qu’elle ne pouvait contrôler avec ses pouvoirs. Mais faire face à un individu qu’elle allait comprendre l’était d’autant mieux. Et la sortie du Ministre Spécial avait été plus que bénéfique. Gardant rivé sur lui son regard alors qu’il sortait de la pièce, la Sith attendait que la porte se referme avant de se concentrer à nouveau sur le chancelier.

Le laissant mariner encore un peu, Darth Ynnitach se levait et allait chercher une carafe de vin et les verres. Par courtoisie et pour laisser le doute dans l’esprit du Jedi, elle n’en mettait pas un à la place du Hutt. Versant le verre du chancelier, elle le faisait glisser vers lui. La Sith ne lui avait pas demandé son avis, mais qu’importe. Elle se versait son verre et profitait d’un instant de silence pour goûter au vin.

-Ah le Sénat… Une charmante idée au départ, je trouve. De réunir toutes ces personnes qui sont les représentants des peuples de la République. Hélas, au final, tout n’est question que d’intérêts. Certains vous jalousent et ne comprennent pas pourquoi un Jedi dirige. D’autres envies les places qu’occupent les membres de votre gouvernement.

Elle déposait son verre et adressait un franc sourire au Chancelier.

-J’ai mes informateurs.

Elle avait dit cela sur le ton de la confidence. S’attendant parfaitement à la question habituelle du « comment savez-vous ça ? ». De toute manière il était de notoriété que le Sénat  était une machine lourde, grippée par les intrigues et les alliances politiques qui se font et défont au rythme des échéances électorales ou du dernier scandale à la mode dans les médias. Et il fallait admettre aussi que cet organisme était, parfois, incapable de gérer quoi que se soit.

-Depuis votre revers, des coalitions se forment pour vous défendre et d’autres pour vous anéantir. Sauf qu’il y a peu de choses à vous reprocher…

*Mis à part votre imprudence… qui fut fort profitable*

En revanche les attaques se portent à l’encontre de votre Ministre Spécial. Une cabale de sénateurs veut la tête de ce Hutt parvenu. Du moins qu’ils considèrent comme un parvenu. Pour ma part j’ai le plus… profond respect pour ce genre d’individu, ceux qui arrivent à se hisser et qui reste fidèle à quelque chose.

Je n’ai pas à vous dicter ce que vous devez faire. Mais si vous le permettez je vous donnerai volontiers un petit conseil. Souvenez-vous qu’en ce moment, c’est ce ministre qui est là, qui a eu le courage de se porter à ma rencontre pour négocier une paix. Un… ami de votre personne, qui ne cherche qu’à faire ce qu’il peut pour maintenir la République. Il est là, il vous soutient. Ne l’abandonnez pas… pour de mauvaises raisons.

La Dame Noire avait conscience que son discours à propos du Hutt serait tendancieux et pourrait pousser le Chancelier à se méfier davantage de son ministre. Qui pouvait garantir qu’il n’était pas ici en jouant à un jeu plus sale et plus dangereux ? Rien. Un bip provenant de son datapad lui indiquait qu’elle avait reçu un message. Le parcourant des yeux, la Dame Sith, souriait intérieurement. Rapidement, elle pianotait une réponse rapide.

« La vengeance… Un noble sentiment lorsque l’on y donne tout ses moyens pour l’assouvir et à en jouir du triomphe… Parait-il. Quoi qu’il en soit, tenez le coup… mon ami… »
Ragda Rejliidic
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(J'ai réussi à me dégager un peu de temps pour écrire \o/ J'ai pondu ca super vite du coup... )
 
La réponse ne se fit pas attendre.
 
« Je retire ce que j'ai dis Sénateur Rannis : vous n'êtes pas un incompétent, vous êtes un abruti. »
 
Une entrée en matière comme le Hutt les affectionnait tant. Ce genre de petites phrases qui restaient gravées longtemps dans les esprits. Peut-être sous le coup de la colère, Rannis en avait un peu trop dit, révélant du même coups quelques traits de sa personnalités bien moins lisse que ne le laissait supposer son habituel calme.
 
« Descendez un peu de vos grands chevaux, et utilisez ce qui vous sert de cervelle ! Contrairement à ce que vous pensez, c'est vous qui faites le jeu des Sécessionnistes, que j'ai moi même maté au Sénat il y a peu... Franchement, que croyez-vous qu'il se serait passé si j'avais informé le Sénat de cette entrevue ? Le Sénateurs auraient été incapables de se mettre d'accord, de choisir quand, où et comment y répondre... Les débats auraient duré des jours, et auraient été complètement saboté par les anti-Halussius... Résultat, le mandat spécial aurait été terminé, et nous aurions eut le droit à de nouvelles élections : AU PLEIN MILIEU D'UNE GUERRE ! Et ne me dites pas qu'il ne s'agit là que de suppositions... Vous savez tout aussi bien que moi jusqu'où sont prêt à aller nos ennemis politiques...

Vous pouvez insinuer ce que vous voulez, j'en n'ai que faire de votre avis personnel... Mais je ne vous permet pas de remettre en doute ma loyauté envers notre Chancelier. Si j'ai agis avec les Haut Commandement, c'est uniquement parce que cette institution a été purgée des traîtres il y a peu, et que je peux donc lui faire confiance. Votre présence aujourd'hui, ne fait que me conforter dans l'idée que le Sénat a depuis longtemps été influencé par les Sith... Tout comme ils avaient su infiltrer les hautes sphères de nos armées pour attaquer Coruscant...»

 
Ragda repris sa respiration pour lancer une autre petite phrase choc :
 
« Ils ont retournés nos armes contre nous, et vous vous empressez d'appuyer sur la détente ! »
 
Ce qui n'était pas faux.
 
« En tout ça je note que c'est surtout votre attitude qui est déplacée Sénateur. Ainsi vous vous permettez de me juger avant même d'avoir su écouter ma version des faits... Quelle belle preuve du respect de nos lois, de nos règles... Encore un seul mot, et je manquerai pas de vous attaquer pour diffamation ! Et pour le coup, j'ai deux témoins... »
 
Peut-être vous croyez-vous au dessus des lois ? Je ne vois qu'un opportuniste ici, et c'est vous : celui-là même qui s'empresse de voler au secours du Chancelier et de poignarder dans le dos son véritable sauver ! »
 
Ragda ricana.
 
« Un abruti oui. Vous annoncez à la plus haute représentante politique de la puissance qui vient de nous battre à plat de couture que je suis « destitué »... Et après vous voulez que je lui impose une interruption ? Et je prétexte quelle autorité pour justifier une telle demande ?

Débrouillez-vous vous-même puisque je ne dispose plus d'aucune prérogative. Il est temps d'assumez vos choix, et les conséquences qu'ils auront sur votre carrière. »

 
Le Hutt coupa court à la conversation en éteignant son datapad. Au moins, contrairement à ce qu'il avait cru, la cour suprême galactique n'avait pas encore restitué ses pouvoirs au Chancelier. Ce qui ne tarderait guère. Certes il se retrouvait dans une situation des plus bancales, mais l'attitude du Sénateur Rannis lui donnerait un peu de mou pour se justifier... Maintenant tout reposait sur la Sith... Ragda détestait cela, mais il n'avait d'autre choix. Si ce petit jeu l'amusait ou lui était utile, il sauverai quelques meubles... Assez pour ne pas finir dans un trou pour le reste de ses jours... Et il lui en restait beaucoup.
 
Le Hutt repassa rapidement devant son escorte, et regagna la salle de réunion toujours occupée par Ynnitach et Halussius. Son entrée interrompit une conversation dont il ignorait le contenu.
Halussius Arnor
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L'incrédulité semblait s'être emparée tout entier  de Keis et Dorn. Les deux sénateur restaient stupéfaits par la tournure que venait de prendre la discussion entre leurs collègues. Leurs réactions, tant celle du Ministre spéciale que celle de Rannis, leur paraissaient bien excessive. Les officiers de la passerelle s'étaient empressés de vaquer à leurs occupations et tâches lorsque le ton commença à monter, tout en ne pouvant s'empêcher de garder une oreille un peu indiscrète. Dorn fut le premier à prendre la parole lorsque la communication fut brutalement interrompue par le ministre Rejliidic.

 « Ne penses vous pas que vous y êtes allé un peu fort, mon cher collègue. »

Rannis semblait parfaitement calme. Ce qui semblait être de l'emportement dans ces précédents propos, n'était rien d'autre qu'une manœuvre afin de déstabiliser le Ministre spécial. Une manœuvre de toute évidence partiellement échouée. Partiellement, puisque l'opinion que Rannis se faisait du Hutt n'en sortait que plus renforcée. Il était calme... et pourtant une forte tension l'animait au plus profond de lui.

 « Un peu fort ? Je ne pense pas non... Vous avez vu sa réaction, comme moi n'est ce pas ?  Rejliidic se moque ouvertement de l'avis du Sénat et de ses instructions ! On ne peut pas le tolérer ! »

Ce fut le tour de Keis de réagir. Le jeune sénateur avait toujours montré une certaine sympathie pour le Hutt.

 « De mon avis, rien dans ce qu'a dit le Ministre spécial ne permet de l'affirmer. Vous l'avez provoquer et il à réagit avec la même agressivité que vous, mon cher collègue. »

Le regard de Rannis vis-à-vis de son jeune collègue politicien frisait la condescendance, teinté d'un certain agacement.

 « Sauf votre respect, votre expérience au Sénat n'est pas encore assez étoffée pour que vous puissiez pleinement appréhender la gravité de la situation... Rejliidic ne joue pas le jeu, il refuse de le faire ! Ouvertement ! Et de manière éhonté et désinvolte... »

Dorn se permit respectueusement de couper la parole de son collègue et ami.

 « Il est certain que Rejliidic n'est pas tout à fait honnête dans cette affaire. Néanmoins, les documents dont nous avons à notre disposition ne prouvent rien... Tout au plus, ils peuvent susciter un léger doute mais rien de plus. Il faut néanmoins reconnaître qu'il existe également un doute légitime sur la probité du Ministre... »

 « Je suis tout à fait d'accord. Rien ne prouve la malhonnêteté du ministre. J'ajouterai, mon cher Rannis, que jeunesse n'est pas synonyme de naïveté... Je crois trop sage et intelligent pour que vous fassiez cette erreur à mon égard, sauf votre respect. »

 « Allons mes chers collègues, je vous en prie, je crois que nous avons mieux à penser pour le moment, ne pensez vous pas ?

Je vous résume la situation. Rejliidic n'est plus apte officiellement à mener ses négociations, l'incapacité du Chancelier suprême est en cours de révision mais est toujours effective. Nous, nous trois, avons été désignés comme envoyés diplomatiques parlant pour le Sénat... cependant, nous sommes toujours sur ce vaisseau... »


Rannis et Keis semblaient excédés au plus haut point, tout comme Dorn, qui tentait avec plus ou moins de succès de tempérer les choses. Il semblait néanmoins planer comme une atmosphère particulière sur toute la passerelle, comme dans tout le vaisseau et dans toute la zone proche du vaisseau.

 « Rejliidi veut nous forcer la main... Il sait qu'il n'est plus apte à mener ses négociations et pourtant il refuse de quitter les négociations... Il est hors de question que Rejliidic poursuive les négociations... »

 « La solution est simple, nous n'avons qu'à nous rendre sur le vaisseau des Sith afin de mener nous même les négociations, non ? »

 « On perdrait du temps et cela ne ferait que renforcer les Sith... Rejliidic veut rester sur ce vaisseau, et bien qu'il reste... »

Rannis commença lentement à marcher le long de ma baie vitrée, l'air pensif, les mains derrières le dos.

 « Nous devons miser sur le Chancelier suprême... »

 « Excusez moi ?! Vous ne songez tout de même à ce que je crois ? Je vous rappel que légalement, le Chancelier suprême n'est pas en mesure de mener ces négociations tant que la Cour suprême ne s'est pas prononcée. »

 « Ce n'est qu'une question de temps. Lord Janos doit actuellement s'entretenir avec les juges suprêmes pour y remédier. Connaissant notre estimé et controversé collègue, je ne doute pas de son succès. »

Rannis déambulait toujours avant de finir par se stopper.

 « C'est un situation de crise... Nous devons donc prendre des décisions en conséquences... Rejliidic désavoué par le Sénat et nous restant sur ce vaisseau, c'est au Chancelier qu'il revient de mener les négociations. En sommes, nous ne faisons qu'anticiper la décision de la Cour suprême... »

 « C'est incroyable... »

 « Qu'est ce que vous préférez Keis ? Que le conflit s'étende ? Une crise institutionnelle ajouté à une guerre généralisée ?! L'implosion de la République ?!

Je dis donc, que le Sénat reconnaît pleine et entière compétence au Chancelier Arnor pour mener à bien ses négociations, comme ses fonctions le lui permettent.»


Le ton et la gravité de la voix de Rannis marquèrent indubitablement le jeune sénateur qui ne su quoi répliquer. Bien qu'hésitant à son tour, Dorn acquiesça finalement. Rannis demande à l'officier des communications d'envoyer un message au vaisseau Sith dans lequel il indiquait que le Chancelier suprême était le seul interlocuteur reconnut par le Sénat pour parler au nom de la République.


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Halussius n'aimait guère la tournure que prenait la situation. Dans son esprit de dessinait déjà divers scénarios, diverses hypothèses sur ce qui avait bien pu amener le Sénat à envoyer un délégation alors même que Ragda, le Ministre Spécial, était lui même présent. Un renversement de situation au Sénat ? Halussius avait quitté le Sénat sur un climat de sécession... Le cénacle législatif était tout aussi changeant et imprévisible que la météo elle-même, encore que sur ce point le climat de Coruscant étant technologiquement régulé, il était de notoriété publique que l'on pouvait plus se fier à la constance de l'Holoweather qu'à celle de l'assemblée galactique.

La dame sombre semblait , quant à elle, prendre un grand plaisir, un certain amusement à voir se jouer ces péripéties bureaucratiques. Halussius pouvait le comprendre parfaitement. L'image que cela pouvait donner de la République en était évidement affectée. Ragda avait quitté la pièce. Chose étrange encore, seulement deux coupe furent déposées sur la table par Darth Ynnitach. Une pour elle et une pour lui.

Halussius se saisi de la coupe et l'apporta prêt de lui, sans pour autant la porter à ses lèvres. Les premières révélations que la Sith lui dévoila surprenaient Halussius, qui cependant n'en était guère choqué. Non, ce qui l’impressionnait n'était pas tant le fait qu'il y est des espions Sith au sein de la République, cela il le savait pour en avoir lui même rencontré et combattu, que la rapidité avec laquelle ils transmettaient leurs informations. Tout ce qui fut dit par la suite laissa le jeune Chancelier pour le moins perplexe, tant sur la question des formations politiques qui semblaient s'être constituées au Sénat que sur les raisons qui pourraient les pousser à vouloir destituer Ragda mais ce qui emportait le sommet de la perplexité n'en restait pas moins la sympathie affichée par la Sith envers Ragda.

Une sympathie qui trahirait presque une forme de compassion qui n'était guère l'apanage des Sith, dans l'esprit d'Halussius. Non seulement, elle semblait se soucier du sort du Hutt mais en plus elle encourageait le Jedi à ne pas l'abandonner... Pour de mauvaises raisons.


« C'est un fait que, pour le moment, vos informateurs remplissent parfaitement leur mission. »

Halussius marqua volontairement un pause rapide. Il avait bien insisté sur le « pour le moment ».

« Moi aussi, j'ai mes informateurs. »

Presque par mimétisme, sorte de parallélisme des formes, Halussius employa lui aussi le même ton que la Dame sombre, comme s'il lui faisait une confidence

« Vous affichez une sympathie certaine pour le ministre Rejliidic... Un sentiment que je partage, bien évidemment, auquel j'ajouterai également la confiance. C'est cette même confiance qui m'a poussé à lui faire accéder à ses fonctions et c'est cette même confiance qui me poussa encore aujourd'hui à lui donner tout mon soutien...

Dès lors, je ne peux que me demander, pour quelles « mauvaises raisons », je l’abandonnerai ? »
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-Pour les mêmes raisons qui pourraient vous pousser à l’abandonner aujourd’hui du fait que j’ai une certaine sympathie envers lui. Ou des machinations du Sénat qui ne supporte guère la venue d’un parvenu dans ses rangs. Cela pourrait vous paraître étrange, mais en effet, c’est le dernier ami que vous avez au Sénat… De plus, je pense qu’il doit y avoir des sénateurs pour souhaiter que la guerre continue, encore et encore…  Se sont de ces mauvaises raisons qu’il faudrait vous garder, tout comme de votre impulsivité. Je suis sure, cependant, que la leçon d’Artorias devrait à l’avenir refréner vos… ardeurs ?

Le ton employé était le même que celui qu’elle avait employé lorsqu’elle s’était adressée au Chancelier. Le même que ce dernier avait choisit d’employer pour lui répondre. Ce n’était guère protocolaire, mais rien dans cet entretien ne l’est réellement. La dernière pique d’Ynnitach était sincère ou du moins c’est ce qu’elle voulait.

-Après tout, de vous à moi, lequel de nos deux… régimes, se satisfont le plus de la guerre ?

La question n’en était pas une. La Sith savait très bien quelle réponse était la bonne et laquelle serait susceptible de lui donner le Jedi. De toute manière, ni l’un, ni l’autre n’aurait l’occasion d’en débattre davantage, le Hutt venant de faire son retour. D’après ses différentes entrevues avec lui, la Dame Noire le trouvait un peu moins grincheux qu’après son départ précipité. Un  « bip » retentissait à nouveau sur le databloc de la Sith. Appuyant sur une touche elle lisant avec une certaine nonchalance le message envoyé depuis le vaisseau républicain.  

« Nous, le Sénat de la République Galactique, confirmons au Chancelier Arnor, selon ses prérogatives, la compétence de mener à biens les négociations entre la République et l’Empire Sith »

Elle n’y croyait pas, voilà que le petit grain de sable qu’il fallait éviter venait de s’insinuer dans les rouages parfaits de la machinerie mise en place quelques mois plus tôt. Des sénateurs qui ont trouvés le courage d’agir. Une chose que l’on ne voit pas tout les jours… Pour un peu, la Dame Sith applaudirait devant ce… courage. Un courage qui cache une certaine lâcheté en réalité. Au lieu de remplir leurs fonctions, ils laissent le soin à un Chancelier prisonnier de négocier tandis qu’ils restent à l’abri sur un vaisseau de guerre. Si elle voulait la tête, elle n’aurait qu’un mot à dire… Mais l’heure n’était pas à ce genre de pensées lugubres. Non, il fallait rattraper le coup.


Appuyant sur une nouvelle touche de son databloc, la Dame Noire des Sith faisait suivre le message reçu au databloc de Ragda. Le message avec la note suivante en dessous.

« Rien ne confirme votre retrait de ces négociations, je ne vois donc aucune raison de vous faire sortir et encore moins de vous « empêcher » de conseiller le Chancelier… »

Ainsi, l’Anzat laissait le soin au Hutt d’annoncer au Chancelier le fait qu’il était abilité de mener à bien les négociations. Sans non plus omettre la véritable raison de son départ précipité et de faire en sorte de rester dans la course pour la suite. Ne serait-ce que dans l’espoir de sauver quelques meubles lors de son retour avec Halussius dans la République… En tout cas, la Sith comptait vraiment sur l’instinct de survie de Ragda pour agir de la sorte… Une idée fort déplaisante au final.


-Bien ! Dit-elle à voix haute en regardant tour à tour l’humain et le Hutt. Si nous reprenions ? Le ministre Rejliidic et moi-même avions évoqués nos exigences respectives. Il se trouve qu’une de nos exigences communes soit déjà appliquée. Celle de la reconnaissance de l’Empire Sith comme régime galactique souverain et légitime. Mais pour que cela soit effectif, il va bien falloir le ratifier clairement selon les termes définis dans l’exigence N°1. Puis il faudra aviser à propos des frontières. Dans l’exigence N°3 je réclame le retour dans l’Empire Sith les anciennes possessions territoriales Sith d’avant le règne du Seigneur Noir des Sith, Exar Kun. A moins que vous n’ayez rien de mieux à proposer, je ne changerais pas d’avis. Ensuite, selon l’exigence N°5, si les précédentes conditions ou toute autre proposition sont acceptées, l’Empire consentira à négocier la paix. Une paix véritable et, souhaitons-le, durable entre nous. Tout comme la relâche des prisonniers selon l’exigence N°2 et les dispositions concernant Artorias dans le futur selon les exigences N°4 et 6.
Ragda Rejliidic
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(c'est écrit un peu vite dsl...)

Ragda pestait toujours intérieurement lorsqu'il pénétra dans la salle des débats. Les sénateurs, et ce reversement inattendu de situation l'ulcérait... Sentiments qu'il tentait coûte que coûte de dissimuler...

Le Hutt lança un regard à la Dame Sith, puis au Chancelier. Rien dans leurs expressions ne pouvait lui indiquer de quoi ils avaient parlé en son absence. Encore une fois, il venait de prendre un risque démesuré... Ynnitach aurait très bien pu vendre toute la mèche... Mais cet intermède avait au moins le mérite d'avoir crevé l’abcès de sa colère. Dorénavant, les nappes de haines qui inhibait ses facultés intellectuelles s'étaient dissipées... La situation était grave, certes, mais pas critique pour autant... Et puis... Il avait toujours adoré relever les défis...

La Sith baissa ses yeux sur son datapad. Ragda compris immédiatement de qui venait ce message... Les Sénateurs auraient-ils les couilles nécessaires pour demander la levée de l'audience en cours ? Contre toute attente, la Dame Noire lui fit suivre le fameux message...Elle jouait toujours avec lui, et non contre lui...

Ragda soupira. Ces sénateurs étaient décidément des abrutis dépourvus du moindre courage. Mais comme les absents avaient toujours tord, leur attitude lui donnait soudainement une idée...

Le Hutt s'approcha d'Halussius alors que la Sith renouvelait son discours. Très calme, la limace la laissa déblatérer sans mot dire. Enfin lorsque celle-ci referma sa bouche, il commenta, pour ne pas laisser le temps au Chancelier de lui couper l'herbe sous le pied :

« Madame, nous avons bien pris note de vos exigences... Mais vous n'être pas sans savoir que chacune de vos propositions devra être validée par le Sénat de la République. Je comprends parfaitement vos ambitions... Mais à trop en vouloir, vous risquez de ne rien avoir du tout... Encore une fois, je vous demande d'y réfléchir...»

Cette remarque, qui transpirait la tempérance, n'était en réalité qu'un rappel de ses premières paroles, avant la venue du Chancelier dans ces lieux.

« Chancelier Arnor, il faut que je vous explique ce qui se passe dehors » avoua soudainement le Hutt.

« Je vais être franc : je n'avais pas prévu d'avertir le Sénat de ces négociations avant mon retour sur Coruscant avec les exigences de l'Empire Sith. Mais le Sénat a tout du même eu vent des mes manigances, et a donc interprété mes actes comme une potentielle trahison... Quipro quo que je démentirai aisément lorsque j'aurais exposé mes motivations... Sachez seulement ceci : j'ai promis de vous sortir de là Halussius... Et j'ai mis tout en œuvre pour y parvenir, dans les plus bref délais. »

Le meilleur des mensonges était toujours enrobé d'une part de vérité. Le plus important, pour le moment, était de conserver la confiance du Chancelier. Et pour cela, il fallait avoir dire presque toute la vérité...

« Rien n'est du au hasard. En réalité j'ai déjà rencontre cette personne, sur Nar Shaddaa... » déclara t'il soudainement, en désignant la Sith. « Il s'agit du Sith dont j'ai parlé dans le rapport, même si à cette époque je n'avais pas connaissance de son identité, ou de son poste... »

Il marqua une pause pour être sur que Halussius comprenne bien.

« Je ne prétend pas discerner toutes les motivations de cette personne... Mais lorsqu'elle m'a contactée, moi, directement, j'ai sauté sur l'occasion pour essayer de vous rapatrier le plus vite possible, avant le terme de l'absence légale... Et nous y voilà. J'ai fais tout ça pour vous, et pour la République ! Maintenant, les mauvaises interprétations du Sénat risquent de tout faire capoter ! »

Ragda avait du mal à dissimuler sa colère.

« Mais rendez-vous compte ! Nous sommes à un tournant de l'Histoire ! Nous négocions l'avenir de la galaxie ! Entre nos mains se trouve des milliards de vies qui souffriront si nous prenons les mauvaises décisions... Et pendant que je risque mon cul ici, au nom de la paix, les Sénateurs, eux, agissent comme des enfants susceptibles !  Ils pensent à leur égo avant de penser à nos propres citoyens !»

Le Hutt soupira.

« Chancelier, vous êtes le seul à pouvoir leur faire entendre raison. Utilisez mon datapad... Dites leur de repartir, ou d'attendre... Mais dites leur, s'il vous plaît, de nous laisser œuvrer. Même sans mes pouvoirs étendu, je suis en mesure de vous conseiller... Même si techniquement aucun de nous deux ne dispose réellement des pouvoirs pour mener ces négociations... Lorsque nous retournerons sur Coruscant, nos ennemis politiques ne manqueront pas de nous attaquer sur cet angle pour nous discréditer... Mais je serais alors le témoin qui certifiera de la pleine possession de vos moyens intellectuels. Halussius... Ensemble, nous pouvons mettre fin à cette guerre aujourd'hui... Ne laissons pas quelques éléments du protocole nous faire passer à coté de cette opportunité unique... Nous aurons tout le temps d'en reparler plus tard.»

Halussius n'avait pas tellement le choix d'une certaine façon... Après ce laïus, Ragda leva les yeux sur leur hôte, puis déclara :

« Je m'excuse de ce énième intermède, mais je pense sincèrement qu'il était nécessaire d'expliquer ces éléments au Chancelier, si nous voulons voir les négociations aboutir. Si la paix vous tient autant à cœur que vous le prétendez, je suis convaincu que vous le comprenez. Maintenant, je laisse la parole au Chancelier Arnor, qui représentera donc la République Galactique à partir de maintenant dans ces pour-parlés...»
Halussius Arnor
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Pour la première fois depuis le début de cette journée, le nuage gris entourant les événements étant en train de se jouer semblait s'éclaircir quelque peu. Halussius écouta avec une très grande attention les « confessions » de son ministre Hutt.

Halussius était en train de découvrir progressivement quel sensation, quel effet cela pouvait faire d'être à la place de celui mit devant le fait accompli, à la place de celui qui ne fait qu'observer une situation où il est pourtant partie prenante... Une position qu'il trouvait assez déroutante et inconfortable... Avait-il cependant le choix ? Les jours et les semaines à venir seraient certainement d'une intensité incommensurable... pour tout le monde. Halussius adhérait à ce que disait le ministre Spécial... De cette réunion allait dépendre la paix et la stabilité de la galaxie... même si de nombreux points restaient à éclaircir.

La dernière phrase de Ragda fit naître, étonnement, une nouvelle sensation dans l'esprit du jeune homme. Halussius était en train de découvrir un nouveau sentiment... Il n'était plus maître de son sort depuis trop longtemps et commençait à s'exaspérer qu'on lui dise quoi faire... Dans son souvenir, pour le première fois depuis son entrée en fonction à la tête de la République, Halussius se considérait pleinement comme le Chancelier suprême... Pour la première fois, il se rendait compte du potentiel de sa fonction et de ce que l'on pouvait en attendre... Le Chancelier suprême est le dirigeant, le « chef » de la République et du Sénat... Halussius entendait, de manière surprenante, jouer enfin pleinement ce rôle.

Il se tourna vers Ragda, le visage assez inexpressif, chose peu commune lorsque l'on connaissait un tant soit peu le Jedi.


 « Je vous remercie, mon ami. Comme je le disais à notre hôte, vous avez ma sympathie et ma confiance... De nombreuses choses restent encore à éclaircir, mais cela se fera le moment venu. »

Halussius reporta alors son regard vers le pad qui lui avait été donné lorsqu'il avait prit place peu après le début de l'entretien. La pad listant les exigences venant conditionner la paix entre les deux adversaires. Le visage d'Halussius était toujours inexpressif tandis que ces yeux parcouraient avec patience les conditions sévères... Tout en lisant, Halussius porta sa main devant sa bouche, une posture banale qui n'avait d'autre explication que l'expression de sa concentration... C'est alors qu'il s'adressa à Darth Ynnitach en la regardant.

 « Je lis ces conditions... Je les lis avec une grande attention... Je les comprends... Je les appréhendent... et j'en arrive à a conclusion qu'elles sont inacceptables. »

Halussius marqua un long moment de pause volontairement, frottant un instant son sourcil machinalement.

 « Il faut que nous comprenions, tous ici, qu'il est indéniable, évident, que la République a perdu le système d'Artorias... Vous avez remporté la bataille... Mais ce n'est pas pour autant que vous avez vaincu la République toute entière.

Par cette bataille vous avez démonter que vous aviez une puissance militaire réelle et efficace et que par conséquent vous étiez en mesure de jouer un certain rôle sur la scène galactique... Que seul un fou pourrait contester. Mais je vous crois assez sage pour que vous ne fassiez pas l'erreur de croire que la République n'a pas les capacités de lancer une contre-offensive prompte et décisive...

Nous ne mettons pas fin à une guerre longue et douloureuse qui s'achève sur la défaite d'un des belligérants. Nous sommes justement ici pour l'éviter. »


Si le visage d'Halussius était inexpressif, le ton qu'il utilisait n'avait pourtant rien perdu de douceur. Il était toujours aussi agréable à entendre, bien que l'on pu percevoir une fermeté certaine dans sa voix.

A dire vrai, Halussius savait qu'il était en train de jouer sur les mots... La République possédait bel et bien les capacités de mener la guerre... mais était-elle vraiment en mesure de les employer ? Les derniers attentats perpétrés sur Coruscant, et la corruption qui s'était répandu dans les hautes sphères des forces armées, avaient poussé Halussius à réformer en profondeur les structures et chaînes de commandement des armées de la République, de toutes les armées. Si l’État-major était à présent assaini, des milliers d'officiers étaient en train d'être réaffectés dans les nouveaux secteurs militaires et flottes... Ce qui, de facto, paralysait momentanément les forces républicaines. Un état de fait qui n'était guère ignoré de Darth Ynnitach.


 « Cependant, la paix étant, je le pense, la meilleur chose pour la stabilité de notre galaxie, je pense que la meilleure des solutions est que nous parvenions à un compromis... »

Halussius reporta son attention sur le pad sur lequel se trouvaient inscrits les différentes conditions formulées par la Sith.

 « Comme vous l'avez dit, la première de vos exigences semble dors et déjà validée. Je ne vois donc rien à ajouter. La deuxième exigence me semble assez équilibré et raisonnable... Donc acceptable sur le principe. »

Halussius marqua encore une pause puis reprit.

 « Pour ce qui est de la troisième de vos conditions... Elle est évidemment inacceptable. Vous demandez à ce que la République vous cède les territoires qui appartenaient jadis à l'ancien Empire Sith, soit l'Empire d'il y a trois siècles... C'est une folie.

Je crois me souvenir, j'espère que ma mémoire est bonne, que le territoire de cet Empire s'étendait sur prêt d'un quart de la bordure extérieure, une bonne partie de la bordure intérieure, sans parler des enclaves dans les colonies et le Noyau...

Le Sénat n'acceptera jamais que les secteurs du Noyau et des colonies redeviennent des territoires impériaux... Je ne l'accepterai pas. Il en va de même pour les territoire de la bordure intérieure. C'est un point qui n'est pas négociable, dans la mesure où je peux vous assurer, et monsieur le ministre pourra vous le confirmer, que les sénateurs ne l'accepterons jamais...

Cependant, et en dépit du fait que les territoires en question aient été intégrés à la République à l'issu du dernier conflit galactique, je pense que nous pouvons discuter sur les secteurs de la bordure extérieure. »


Halussius enchaîna ensuite sur les autres exigences.

 « Bien que je répugne à cette idée, je ne vois pas comment je pourrais m'opposer à la quatrième exigence... A ceci prêt que j'estime que le peuple d'Ondéron soit consulté sur cette question.

Concernant la cinquième exigence, je dois, là aussi, vous informer qu'elle est inacceptable... J'imagine déjà la réaction des sénateurs à la mention de cette exigence... Jamais, ils n'accepterons la présence d'une délégation impériale permanente dans l'enceinte du Sénat... Cela serait perçu de facto comme une ingérence direct de votre gouvernement dans les affaires de la République et comme une potentielle mise sous tutelle du point de vue de l'opinion. Il est absolument hors de question que l'Empire s'installe dans une des nacelles du Sénat...

Comprenez bien que c'est seulement sur le forme que nous divergeons. Sur le fond, il est tout à fait concevable que l'Empire dispose d'une représentation diplomatique permanente, mais cela doit être dans le deux sens. Si l'Empire pourra disposer d'une ambassade en territoire républicain, la République devra disposer d'une ambassade en territoire impérial... »


La dernière exigence était en passe d'être commenté par le Chancelier-Jedi... La pause qu'il marqua dura un peu plus longtemps que les autres.

[color=green] « Il est hors de question que la République verse un seul crédit à l'Empire au titre des réparations de guerre... La chose aurait put être entendue si vos subordonnés s'étaient montrés respectueux des règles d'engagements militaires.

Je vois encore les montagnes de flammes se répandre et s'échapper de la cité d'Anarion avant de la réduire en cendre... J'entends encore les cris de terreur et de souffrance des centaines de milliers de ses habitants... Le bombardement de cette cité n'entrait dans aucune stratégie militaire digne de ce nom... Cette cité ne présentait aucun intérêt stratégique... Votre... lieutenant s'est livrée à une infâme destruction dans le seul but de me capturer...»

Halussius marqua à nouveau une pause.

« Je crois que nous avons fait le tour. Que pensez vous de ces nouvelles bases de réflexion ?... hum ... je crois que j'oublie une chose cependant. Jusqu'à maintenant vous êtes la seule à avoir formulée des exigences conditionnant le futur traité de paix... La République à une exigence. Pas une demande, ni une négociation, non. Une réelle exigence.

La République demande à ce que la dénommée Zora Shaar-lâ lui soit livrée afin d'être jugée pour crime de guerre et génocide.» 


Les derniers mots d'Halussius étaient d'une rare fermeté... qu'il n'avait guère l'habitude d'employer. A dire vrai, Halussius se doutait déjà de la réponse de la Sith. Le Jedi ne faisait que formuler une demande tout aussi inconsidérée et inacceptable que celle formulée par la Ynnitach.
Invité
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Inacceptable… Un mot que Ragda avait déjà employé au départ. Un mot que reprenait à nouveau le Chancelier. Un mot prononcé par les parties en présence, pour l’une ou pour l’autre. Darth Ynnotach était dure dans ses propos et elle avait raison. Certes, Artorias n’était qu’une escarmouche à l’échelle galactique et la victoire Sith avait eu le mérite de montrer que cette puissance n’était pas aussi à genoux que l’on pouvait encore le penser. C’est du moins ce qui serait écrit à l’avenir sur le sujet. La réalité était bien pire…

-Allons, Chancelier, inutile de vous montrer aussi dur… Dit-elle d’une voix qui se voulait apaisante. Ne vous laissez pas « aveugler » par vos sentiments, chancelier. D’autant qu’il me semble que vous en étiez la proie durant la période ou vous étiez soignés durant vos brefs moment dans le coma, je crois.

Sans crier gare, la Sith abattait la main sur la table avec force.

-La République n’a rien à exiger ! Artorias… ne fait pas partie de la République ! Avant elle n’était à personne et maintenant elle appartient à l’Empire ! Malgré son désir de se joindre à votre état fédéral, il n’en est rien ! D’autant que, vous, chancelier, vous accusez sans preuve ! De plus il me semble que des soldats républicains étaient encore sur place, sans compter des bandes de mercenaires que vous avez apportés avec vous pour seconder votre armée. Les combats duraient encore, donc il est impossible de déterminer exactement les circonstances ! Quoiqu’il en soit, les tirs les plus destructeurs provenaient de mes vaisseaux… Je vous promets que les responsables sur le vaisseau responsable seront châtiés sévèrement. Mais à l’avenir, pour la concorde que nous essayons de bâtir, veillez ne plus accuser les Sith sans véritables preuves ! Ces destructions sont le seul fruit de votre ingérence ! Le temps ou la République pouvait tout faire et tout imposer et définitivement terminé !

Et cela avait été le pari fou de la Dame Noire de frapper la République sur une future possession de cette dernière. Tout cela pour l’amener à négocier une paix, une paix nécessaire pour assurer un nouvel essor, un nouvel âge d’or pour les Sith. La colère plutôt vive qu’elle avait ressentie à l’idée de sacrifier son apprentie pour trois fois rien, commençait à s’estomper. C’est dans un geste d’excuse que la Sith relevait celle qui s’était violemment abattue sur la table.

-J’admet. Dit-elle dans un sourire. Que c’est dans mon désir le plus ardant de voir la paix instaurée entre nous, que c’est prématuré, surement, que de voir des représentants de nos factions présents dans votre Sénat et dans notre propre système de gouvernement. Cela étant, il est nécessaire pour nous tous de pouvoir conserver une certaine relation diplomatique entre nous. Au lieu de traditionnelles ambassades, qui seront, selon une certaine crainte de votre part, de véritables nids d’espions, alors que les cicatrices entre nos deux systèmes politiques sont et seront encore, hélas, vivaces. Je vous propose plutôt que des représentants de nos deux systèmes soient présent sur une station spatiale en zone neutre. Et, au besoin, que nous pussions  à l’avenir pouvoir à nouveau nous rencontrer sans risque pour qui que se soit et pour aider dans l’avenir à améliorer plus encore nos relations.

Ce n’était pas réellement ce qu’elle voulait, mais il fallait bien faire quelques concessions. D’autant que le ministre Hutt et le Chancelier était d’accord sur ce point sans même s’être consulté. Oh bien sur, il était toujours possible de forcer les choses. Forcer le Chancelier à approuver ça et forcer Ragda à l’appuyer, mais le résultat serait surement pire au final. Non, la modération était de mise.

-Pour en revenir aux réparations de guerre, je vous dirais simplement ceci. A vous de voir à présent si vous voulez récupérer un champ de ruines et un cimetière au lieu de la planète que vous connaissez… d’ici trente ans.

La menace était suffisamment claire et bien entendu, la Dame Noire jouait sur les sentiments du Jedi vis-à-vis de son monde natal, une fois encore. Si le Chancelier voulait être responsable de la destruction des villes épargnées et de la population, grand bien lui fasse. L’Empire trouvera toujours un moyen d’exploiter la planète d’une manière ou d’une autre.

-Quant aux territoires, sachez que si vous souhaitez véritablement la paix, se dont je reste en droit de douter vu que vous me menaciez encore il y a peu de nous envahir, c’est une condition sine qua non quant à la reconnaissance de l’Empire sur l’échelle galactique ! La Sith laissait planer un instant de silence. A moins que… vous n’ayez autre chose à me proposer ?
 
Ragda Rejliidic
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Le visage de Ragda se décontracta enfin. La Sith ne semblait pas vouloir le trahir, tandis qu'Halussius témoignait, dans son attitude, d'une relative confiance. Pour l'heure, il ne pouvait en espérer davantage... Alors autant briller du mieux qu'il le pouvait.
 
Le Hutt répondit ainsi rapidement aux propos de la représentante de l'Empire Sith. Il n'était pas question que son nouveau statu improvisé de conseiller ne lui empêche de participer activement aux négociations... Bien au contraire. Son nom, comme celui d'Halussius, resterait gravé dans l'Histoire... Pour des siècles, des millénaires peut-être... Étrangement, plutôt que de se ranger ouvertement du coté du Chancelier, Ragda décida de jouer les intermédiaires, de rechercher les compromis.
 
Le Hutt, de nouveau sur son chariot répulseur, manipula son engin pour se positionner entre les deux représentant, formant ainsi un triangle quasi équilatéral.
 
« Il est clair qu'au vu des éxigences ni la République, ni l'Empire, ne trouvera entière satisfaction aujourd'hui. Nous sommes ici pour négocier des compromis, et non pour imposer des exigences à l'autre. »
 
Ragda regarda la Sith, puis le Chancelier.
 
« Déjà je me réjouis que nous soyons d'accord sur plusieurs points cruciaux. C'est un grand pas, ne trouvez-vous pas ? Historiquement, institutionnellement, tout nous oppose, mais pourtant nous démontrons notre capacité à nous entendre... Alors ne faisons pas dégénérer ces négociations pour quelques conditions jugées « non négociables » ».
 
Où voulait-il en venir ? Le Hutt le savait très bien.
 
« Je tiens à rappeler l'une des valeurs fondamentales de notre République : Tous les êtres intelligents sont égaux en droit. Tous, sans exception aucune. Dès lors, je trouverais inadmissible que nous agissions avec vous, Empire Sith, à coup de règles diplomatiques particulières. Je trouverais inadmissible toute discrimination ou tout favoritisme. A partir du moment où votre Empire sera officiellement reconnu par nos instances, il est tout à fait légitime qu'une Ambassade soit créée sur Coruscant... A condition qu'une Ambassade Républicaine puisse également être créée sur votre monde capital. Ce genre d'échanges vont dans les deux sens, comme c'est le cas avec toutes les nations avec lesquelles nous entretenons des relations saines... Les Hapiens sont un très bon exemple.

Pour ce qui est de la création d'une délégation Sith au Sénat... Le sujet est plus qu'épineux, et il faudra nous indiquer ce que vous souhaitez plus exactement... Parce que si ce n'est que pour observer les débats, la République sera heureuse de vous offrir les droits d'abonnement à la très respectée holochaîne « Débat direct »... »

 
Ragda sonda quelques secondes la Dame Sith, puis continua avant que quelqu'un puisse lui répondre, d'un coté ou de l'autre.
 
« J'insiste également sur ma septième exigence. Je juge vital la création d'une force de sécurité commune chargée de protéger ces futurs accords. Sinon, comment assurer une paix durable ? Pourquoi ne pas établir le QG de cette organisation, ici même, en orbite autour d'Artorias ? »
 
Ragda soupira. Le plus compliqué commençait
 
« D'ailleurs, une paix durable se forme aussi une socle d’honnêteté et de bon sens. Si votre flotte a subi des pertes, c'est parce que vous avez attaqués. N'inversons pas les rôles. Dès lors, je vois mal les dédommagements que nous vous devons. Néanmoins, je suis sur que la République, en la personne d'Halussius, pourrait trouver un compromis en vous cédant les vaisseaux que vous avez capturés... En guise de main tendue pour nos relations futures. Ils remplaçeront aisément les navires que vous avez perdus.

Pour ce qui est d'Artorias... Peut-être devrions-nous envisager une action commune de reconstruction. Il s'agit d'une offre plus que généreuse, sachant que ce monde, si l'on suit votre logique, ne fait absolument pas parti de notre République... »

 
Ensuite venait la question territoriale, la plus épineuse.
 
« La restitution pure et simple de territoires vieux de plus de trois cent ans est difficilement acceptable, comme tenu de l'avancement du conflit... Nous aurions le couteau sous la gorge, peut-être notre discours serait-il différent, mais ce n'est pas le cas... Mais comme nous souhaitons tous autant la paix, alors nous nous devons de trouver, là encore, un compromis.

La République n'est pas une secte qui contraint ses membres à la suivre. Si des mondes souhaitent, dans les prochains jours, dans les prochaines années, quitter volontairement nos institutions pour rejoindre votre Empire, nous ne pourrons nous y opposer. Il en va de la souveraineté de chaque monde membre.

Cédez les mondes cités, de force, n'est définitivement pas une option. D'autant que je comprends mal quelle satisfaction vous en obtiendrez... La plupart des mondes réintégrés le seront de force, les citoyens s'y opposeront, il vous faudra éparpiller votre armée et vos forces de sécurité pour maintenir la cohésion de vos nouveaux territoires... Un sort peu enviable... Surtout lorsque certaines personnes, au sein de la République, ne manqueront pas de guetter la moindre de vos faiblesses pour vous faire payer ce qui vient de se passer sur Artorias... Bref, une telle mesure ne ferait que précipiter un nouveau conflit à court ou à moyen terme, ce que nous voulons éviter aujourd'hui par cette entrevue, n'est-ce pas ?

Toutefois, il ne faut pas jouer non plus sur les mots. La République a perdu cette bataille... Et il est donc logique que nous ayons à concéder plus de compromis que vous.

Il est aux frontières de la République quantité de systèmes explorés mais non exploités, faute de temps, faute de moyens, faute d'entrepreneurs. Je pense qu'il pourrait être tout à fait envisageable de reconsidérer le découpage géopolitique de ces régions mineures en terme d’intérêt politique, mais majeures en terme de ressources.»

 
Ragda interrogea du regard Halussius, espérant que lui aussi chercherait le consensus. Le Hutt jouait un jeu dangereux. Dans les formes, il se plaçait clairement du coté de la République... Mais dans le fond, il demandait tout de même au Chancelier de faire des efforts... Les deux partis pouvaient très bien mal interpréter son double jeu. Afin d'éviter ce genre d'interprétation hâtive, Ragda lança :
 
« J'essaye juste de trouver des compromis, afin que nous puissions avancer, et trouver un terrain d'entente... Chancelier Arnor, qu'en pensez-vous ?»
 
Le Hutt refusa volontairement d'aborder le dernier point soulevé par Halussius. Il ne savait rien dans cette affaire, de cette Zora, et mieux valait se taire que de dire une connerie par ignorance.
Halussius Arnor
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Les négociations venaient de prendre une nouvelle configuration. N'étant plus la voix de la République, le ministre Rejliidic venait de s'arroger une place arbitrale dans les négociations... Halussius écouta avec attention les propositions portées par le Hutt. Tout en écoutant, le chancelier ne pouvait s'empêcher de laisser aller son esprit à la réflexion concernant le Hutt... Des réflexions qui n'appartenaient qu'à lui seul...

Le Jedi avait clairement exprimé son point de vue sur les exigences scandaleuses de la Dame sombre. Cependant, il partageait depuis longtemps cet avis présenté par son ministre, ces négociations ne seraient un succès que par la voie du compromis. Un compromis qui se devait cependant d'être équitable...

Peu de temps avant que Ragda ne prenne la parole, le projecteur holographique installé dans la masse centrale de la table autour de laquelle se déroulaient les négociations avait été activé par Darth Ynnitach. Un hologramme de la galaxie flottait à présent au dessus d'eux, avec en surbrillance les différentes forces politiques en présence. La République était, clairement, l'organisation qui possédait le territoire le plus étendu. L'espace Hutt était également représenté. Le territoire réclamé par la Sith apparaissait également dans une autre couleur. Halussius avait prit un peu le temps de la réflexion, tout en écoutant son ministre. Il fallait ici faire preuve de pragmatisme. Le Jedi fut tiré de ses réflexions lorsque le Hutt l'interpella.


 « Je suis d'accord avec vous, Ragda. Ces négociations ne pourrons aboutir de manière certaine et durable que si nous arrivons à un consensus... »

Halussius leva alors son regard vers la carte et invita les autres participants à regarder.

 « Partant dans cet esprit de compromis, la République pourrais consentir à ce que les anciens territoires sith de la Bordure extérieur redeviennent des territoires impériaux, rétablissant ainsi une frontière une frontière entre nos deux organisations...

Peut être que cette frontière pourrait courir le long de cette ligne partant de Sy Myrth passant par Abhean-Eres-Phindar-Botajef et se terminant à Axxila... Ce qui revient pratiquement à rétablir le territoire impérial dans son entier dans cette région, tel qu'il était avant la dernière guerre. »


Halussius se retourna un instant vers Ragda, l'air pensif, puis reprit à l'attention de Ynnitach.

 « Etant donné la situation, je pense qu'il serait mieux, pour tous le monde, que cette rétrocession, pour emprunter un terme technique, de territoire se fasse avec une certaine sérénité. C'est pourquoi, il me semble que se serait une bonne chose de laisser un certain délai, de quelques mois au moins, pour que les personnes habitants les mondes retournant dans le giron impériale puisse choisir entre rester sur leur monde et se conformer à l'autorité impériale, soit de quitter leur monde et de venir s'installer dans l'espace républicain... En échange de quoi, la République consentira à verser une certaine somme... »

Il marqua une pause et repris.

 « Pour ce qui est de la délégation impériale au Sénat, pardon monsieur le ministre, mais je ne transigerai pas sur ce point... Il ne peut y avoir une délégation permanente au sein de l'assemblée, pour les raisons que j'ai invoqué précédemment.

Votre proposition, Madame, concernant l'installation de nos délégations respectives sur un territoire neutre, me paraît tout à fait convenable, cependant. Vous parliez d'une station spatiale... Avez vous une station en particulier ? »


(Dsl, c'est assez court je sais, mais je vais à l'essentiel, j'ai pas trop le temps aujoud'hui, et comme on essai de finaliser le Rp, je veux pas faire perdre plus de temps...)
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Le ministre Rejliidic jouait son rôle. Il jouait le rôle, le seul qu’il pouvait véritablement jouer en ce moment. Un rôle qu’attendait la Dame Noire des Sith. Une sorte de juste milieu qui pouvait par le soutien qu’il apportait faire changer le cours des négociations d’un côté ou de l’autre. Pour le moment il se penchait visiblement que d’un côté. Mais pas seulement, ses propos concernant le fait de traiter les Sith en égaux, ça, elle ne s’y attendait pas ! Après des siècles, voir des millénaires de luttes qui ont inévitablement crée que de la haine et de la rancœur, voilà que l’idée concrète de se considérer comme en paix, comme partenaire, venait d’être véritablement évoquée. L’idée n’était pas neuve, puisque Darth Ynnitach avait évoquée quelque chose de ce genre auparavant avec le Hutt et quelques minutes avant que le Chancelier ne fasse son entrée.
 
-Monsieur le ministre, avant de créer une force de sécurité qui engloberait les troupes de l’Empire Sith et celles de la République, il faudrait déjà que l’Empire puisse s’exprimer. Or, vous refusez notre entrée au Sénat ! Du coup, il est impossible de nous entendre sur ce point là. De plus, nos armées et les vôtres n’ont pas le même modus operandi. A cela il faut ajouter que la campagne d’Artorias n’aidera pas en ce sens…  Mais plus tard, certainement, vous, comme moi-même, pourrions revoir nos points de vue respectifs sur la question. Mais en attendant…

Ensuite j’ajouterais, monsieur le ministre, que vous êtes quelqu’un d’intelligent, mais si nous avons subis des pertes, c’est uniquement dû à votre intervention sur Artorias. Artorias à capitulée de manière officielle dès noter arrivée, ce qui nous a permis de nous poser et d’occuper la planète. Mis à part quelques uns qui résistaient. Comme vous le dîtes si bien, Artorias n’est pas dans la République, donc c’est VOTRE intervention qui était illégale. Et c’est cette même intervention qui est à l’origine des dégâts causés à la planète ! Du coup ma demande de dédommagements est plus que justifiée ! Et j’ajouterais que les vaisseaux abordés ou abandonnés durant la bataille ont été récupéré par notre flotte, par conséquent, selon les lois de la guerre ils nous appartiennent. Alors, monsieur le ministre, n’essayez pas de me rouler comme si nous étions sur un marché au bestiaux !
 
A peine venait-elle de répondre au Hutt, que le Chancelier qui s’était contenté de rester silencieux, pris soudainement la parole. Sans surprise il soutenait les propos de son ministre, qui il faut le dire allait dans son sens. La proposition du Jedi était… surprenante. Oui vraiment très surprenante. Il se proposait d’offrir des territoires faisant au moins trois fois la superficie de ceux demandés par Darth Ynnitach à l’origine. Cette dernière entrait les noms des systèmes prononcés par Halussius. Une ligne rouge était tracée sur la carte, reliant les différents systèmes, traçant une frontière qui englobait une large portion de la bordure nord-est de la galaxie. Seule Artorias, planète sans grande importance, était cerclée de rouge, perdue dans le nord de la galaxie.

-Ainsi, Chancelier vous céderiez une partie de vos territoires, en échange des anciens territoires Sith que je vous réclame ? Je dois dire que c’est assez osé. D’autant que cela représente, en termes de superficies et de populations, bien plus que ce que je vous demandais. Dit-elle quelque peu surprise, avant de reprendre d’une voix ferme. Quoi qu’il en soit, je prends acte de la frontière définie. Je dois dire que l’Empire ne sera d’accord avec cette frontière proposée que si elle est maintenue. Il n’y aura pas de recours possible pour les planètes en question.


Quant au lieu d’une station spatiale, je suis sure, que vous pouvez en avoir qui puisse recevoir ce genre de rencontre. Mais si vous préférez un endroit neutre, qui engagerait ainsi les deux parties à en respecter les règles et protocoles établies à l’avance, pourquoi pas. Que pensez-vous, tout les deux, de ce principe ? 
Ragda Rejliidic
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Ragda jeta un regard interloqué à la carte galactique qui venait de se matérialiser au milieu de la pièce. Il découvrait avec stupeur les nouvelles frontières se tracer en temps réel... Le partage de la galaxie s'exécutait devant ses yeux.
 
Le Sénateur Hutt releva la tête. Il dévisagea à tour de rôle le Chancelier Arnor et la Maîtresse de l'Empire Sith. Que s'était-il joué entre ces deux là pendant ces longs jours de captivité ? Ragda avait le sentiment qu'Halussius vendait un peu trop facilement la bordure extérieure de la République... Avait-il quelque chose en tête ?
 
En l’occurrence, cette situation inattendue n'était pas pour lui déplaire, bien au contraire... Voilà qu'il pouvait appuyer le choix du Chancelier, tout en faisant le jeu de la Sith... Encore fallait-il lui répondre rapidement pour dissiper tout malentendu :
 
« Madame, ne vous méprenez pas sur mes propos. » Elle semblait un tantinet furax : jouait-elle la carte de l'intimidation ? « Je cherche le compromis, uniquement. » déclara-t-il d'un ton calme et posé. « Lorsque je parle de la création d'une force commune, je n'évoque certainement pas une fusion de nos corps armés, il faudrait être soit sot, soit idéaliste pour considérer une telle proposition. Et je ne suis ni l'un ni l'autre. Bien au contraire. Non, j'imaginais la création d'un département bi-gouvernemental, chargé de gérer toutes les problématiques liées aux conséquences directes ou indirectes de nos accords. Et ce, uniquement dans le but de disposer de diplomates, d'enquêter, voir de militaires, ayant l'autorité et l'impartialité nécessaire pour nous éviter de sombrer dans un nouveau conflit à la moindre des provocations, d'un coté comme de l'autre. »
 
Était-ce plus clair cette fois-ci ? Un petit exemple ne coûtait toutefois pas grand chose...
 
« Revenons sur cette offre généreuse du Chancelier, sur ces nouvelles frontières, qui dépassent largement vos conditions, au passage. Et bien, que ce passera t-il si dans un avenir proche naît des tensions à nos nouvelles frontières ? Viol de l'espace, terrorisme, piratages, contrebande... Autant de prétextes qui pourraient servir d'arguments à de bien mauvais pensants désireux de relancer le conflit. Pour éviter tout qui pro quo, ce département bi-gouvernemental serait là pour mener les enquêtes, rédiger les rapports, et apporter une vision impartiale... Histoire que la République et L'Empire Sith ne soient pas tentés de se rejeter indéfiniment la faute l'un sur l'autre... Je vois cela comme une ceinture de sécurité... »
 
Il s'arrêta là. Si les deux intéressés ne surenchérissaient pas, il laisserait tomber cette idée, à contre cœur. Son instinct lui prédisait pourtant une utilité à ce genre de structure... C'était l'avenir de la galaxie... L'évolution vers un grand tout unifié. Toutefois, le Hutt ne s'arrêta pas là :
 
« Pour ce qui est des dédommagement, il serait très maladroit d'évoquer les lois de la guerre, alors qu'à notre connaissance, vous n'avez jamais lancé le moindre déclaration de guerre à Artorias... Dans le cas contraire, nous aurions été là bien avant vous.

La proposition de la République, en ce qui concerne le redécoupage des frontières est extrêmement généreuse... Pourquoi ne pas s'en satisfaire ? Tout du moins, pour ce qui concerne le dédommagement des dégâts subits par vos troupes... Avec toutes les nouvelles ressources dont vous disposerez sous peu, les réparations seront largement remboursées.

Pour ce qui concerne Artorias en elle même... Les dégâts sont tout autant la faute de la République que la votre. Même si ce monde ne faisait pas officiellement et définitivement parti de la République, rien de vous autorisait à y débarquer... Nous n'avons fait que répondre aux messages de détresse... Nous pourrions passer des heures à nous rejeter la faute... Alors, pour faire simple : partageons cette sordide ardoise.»

 
Ragda allait céder la parole au Chancelier, espérant qu'il irait dans son sens sur cette dernière proposition, lorsqu'il jugea bon de préciser quelques éléments, toujours par soucis de dissiper toute mauvaise interprétation :
 
« Je comprends votre méfiance. Mais tout ce qui sera rédigé et voté au Sénat à la suite de notre entrevue sera entièrement respecté. Si les nouvelles frontières sont validées, elles seront maintenues. Il faudra toutefois faire preuve d'un minimum de patience : ce genre de décisions ne peuvent être mises en application en un claquement de doigts... Comme le propose le Chancelier, il me semble judicieux de nous laisser un échéancier suffisant pour permettre aux ressortissants de chaque monde de quitter leur planète s'ils le désirent. Cette procédure de rétrocession devra faire l'objet de négociations plus précises j'en conviens... Mais adhérerez-vous au moins au principe ? »
 
Il restait également la question du Sénat... Halussius ne semblait pas vouloir jouer des compromis sur celle-ci...
 
« Je ne reviendrais pas la question de votre représentation au Sénat. Le Chancelier Arnor, qui a toute autorité pour négocier, réfute catégoriquement cette proposition. Mais comme j'ai pu le dire, si votre souhait est de simplement suivre les débats, sachez que la plupart sont publics... Un simple corps diplomatique, établi sur Coruscant, serait largement suffisant pour répondre à cette demande... Mais, de votre coté, êtes-vous prêt à accepter un corps diplomatique Républicain sur votre monde capital ?

Si ce n'est pas le cas, autant abandonner cette idée, et considérer votre proposition de station  spatiale pour nos échanges politiques... Je proposerais même positionner, ici, aux coordonnées spatiales exactes où nous allons signer ces accords historiques... Alors oui, certes, ce n'est pas la zone de l'espace la plus neutre... Mais elle est hautement symbolique... Et serait très justifiée si nous parvenions à tomber d'accord sur une reconstruction commune d'Artorias... »

 
Ragda, sceptique, n'aborda volontairement pas le cas de l'échange entre Artorias et Ondéron... Cette exigence puait le bantha crevé à mille parsecs à la ronde... Autant ne pas se mouiller sans y avoir été convié.
Halussius Arnor
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L'intervention militaire de la République, illégale ? Halussius renfrogna un léger agacement lorsque les paroles de la Sith furent prononcés à ce sujet. Halussius écouta un à un les deux autres interlocuteurs. Avant de reprendre ce qui venait d'être dit et de poursuivre, Halussius dit en direction de Darth Ynnitach.

 « Madame... Si vous comptez rendre responsable la République de ce qui vient de se passer ici et, par conséquent, de vous faire passer pour une pauvre victime innocente, je me permet de vous dire que cela n'a aucune chance d'aboutir... Dans quelques minutes, vous en arriverez même à dire que c'est la République qui a attaqué Artorias...

Vous êtes intelligente... et puisque vous semblez si bien informée de ce qui se passe dans notre côté... »


Halussius prononça ces mots en tournant un instant son regard vers Ragda, avant de revenir vers Ynnitach.

 « Vous donc très bien qu'Artorias, de fait, est liée à la République. Je dois dire que ce n'est même un secret pour personne puisque voilà presque dix ans que le gouvernement d'Artorias négocie avec le Sénat pour être membre de la République... Artorias ne faisait pas partie de la République dans ce sens où ce système n'avait pas encore de représentant officiel à l'assemblée galactique, mais les différents accords conclut entre les deux gouvernements n'en n'étaient pas moins valide... notamment les accords de défense.

Au regard des règles du droit inter-galactique, la République était dans l'obligation de réagir face à votre invasion. Par conséquent, notre intervention était parfaitement justifiée contrairement à la votre. Que cela soit dit et entendu une fois pour toute. »


La Sith ne manquait vraiment pas d'audace... Tout comme le ministre Rejliidic. Halussius avait écouté avec attention ses propos... Un département gouvernementale conjoint entre la République et l'Empire... Une folie ! Peut être qu'un telle chose pourrai voir le jour à l'avenir mais pour l'heure il est évident que cela n'était guère envisageable tant pour la Sith que pour le Jedi.

Les deux enfants de la Force avaient déjà abordé le sujet quelques jours plutôt, imaginant une possible réconciliation, voir une collaboration entre les deux gouvernements... Mais tous deux en étaient arrivés à la même conclusion... Mettre en œuvre une telle chose serait certainement le projet le plus audacieux que la galaxie est jamais connu... Une mise en œuvre qui prendrait certainement des dizaines d'années voir des siècles...


 « Monsieur le ministre, votre proposition d'un département spécialisé destiné à assurer une collaboration entre nos deux gouvernements ne me semble pas réalisable en l'état actuelle de la situation... mais elle n'est pas foncièrement mauvaise.

Pour l'heure, le plus raisonnable, il me semble, est de rester sur l'idée de la mise en place d'une délégation respective sur un territoire neutre. Cela me semble pour le moment, le meilleur garant et une base stable pour envisager un apaisement de nos relations et pourquoi, dans à l'avenir, une possible collaboration. Je suis donc favorable à cette idée. »


Halussius poursuivit alors.

 « Je me suis déjà exprimé sur la question des réparations de guerres de vous exigez... Chose surprenante par ailleurs lorsque l'on considère, encore une fois, qu'il n'y a pas encore de guerre et que nous essayons justement de l'éviter... Bref. La République ne versera pas un crédit à ce titre.

Néanmoins, monsieur le ministre a dit une vérité évidente et logique. La rétrocession des territoires de la Bordure extérieure n’entraînera peut être pas de difficultés de votre côté, il es néanmoins tout autrement de nôtre.

La lourdeur et la complexité de l'administration républicaine n'est un secret pour personne... Remarquez qu'elle est néanmoins capable de faire des prouesses lorsqu'elle travaille dans l'urgence. Mais dans note cas précis, il y a des limites naturelles que même l'administration ne peut franchir...

Il est impossible de rétrocéder autant de territoires du jour au lendemain, ne serait ce que pour évacuer le personnel administratif, le matériel et j'en passe. Le mieux est donc d'établir une période de battement, de quelques mois, afin de permettre à la République d'évacuer de manière progressive mais certaine, les territoires en questions. Ce n'est pas une requête ou une exigence, c'est du bon sens tout simplement, si nous voulons que les choses se passent bien.

Une période de battement donc... Période durant laquelle les habitants de ces territoires auront toute liberté de quitter leur monde, s'ils le désirent, afin de rejoindre l'espace républicain. Consentez à cette demande et la question de vos « dédommagements » sera envisagée. »


Halussius fit à nouveau une pause... Et allait aborder un autre sujet, certes en lien avec les négociations en cours, mais un sujet assez nouveau.

 « Que je l'ai dit précédemment, l'idée d'un département conjoint entre nos deux gouvernement n'est pas envisageable actuellement... Pour toutes les raisons que nous venons d'évoquer... Mais pourquoi n'est-elle pas envisageable surtout ? Parce que l'idée même, en cas de désaccord entre nos deux organisations, d'aboutir à un compromis équitable et juste est impossible. Les deux camps ne peuvent pas à la fois être juges et parties.

La reconnaissance de l'existence officielle de l'Empire Sith implique un basculement, un changement significatif dans les relations inter-galactique. Jusqu'ici quelles étaient les puissances en place sur la scène galactique ? La République évidemment, que l'on pourrait, et que l'on peut d'ailleurs, qualifier de super-puissance, puisque son influence s'étend sur les trois quart de la galaxie. L'espace Hutt qui est toujours rester neutre tout au long de l'histoire... Le consortium d'Hapès, qui forme une enclave au sein du territoire républicain et qui en dépit de son faible territoire représente une force économique et militaire bien tangible... Et maintenant, l'Empire Sith.

Quatre territoires, quatre puissances. Il faut être clair et honnête, la plupart des différents et désaccords qui naîtrons à l'avenir opposeront la République et l'Empire. A mon sens, la seule manière d'arriver à des solutions équitables et surtout pacifiques est d'arriver à la création d'une organisation, d'une institution indépendante, qui serait chargée de trancher les litiges qui concerneraient la République et l'Empire, mais également l'espace Hutt et le consortium, sur la bases de traités et d'accords conclut entre ces quatre puissances, formant ainsi un droit inter-galactique nouveau destiné à éviter la guerre... Quel est votre sentiment ? »

Invité
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Darth Ynnitach haussait les épaules face aux petites récriminations des « lois de la guerre » selon le Hutt. Qu’importe après tout, se sont les lois guerrières des Sith qui ont prévalues sur Artorias et qui prévaudront encore ! Et bien entendu, le Chancelier se croyait effectivement malin d’enfoncer le clou et de se faire passer pour bête en supposant que la Dame Sith allait se poser en victime. Ça jamais ! Les Sith ont attaqués et ça c’était indéniable et cela avait été fait avec raison, quoi qu’en dise des « bien-pensants pseudo-humaniste qui rêvent de vie en rose » !

-Je dois dire que je suis du même avis que le chancelier concernant la création d’un département spécialisé. La paix n’est pas encore prononcée, car quoi que vous pussiez dire chancelier, la guerre est belle et bien là. A vous de voir à présent si vous souhaitez la poursuivre ou si vous préférez faire en sorte qu’elle se stoppe maintenant.


Cette guerre dure depuis bien trop longtemps et je crains, à juste titre d’ailleurs, car comme je vous l’ai déjà dit je suis bien renseignée, que vous comptiez vous « venger » de l’affront fait par certains Sith en ayant attaqué Coruscant et votre précieux Sénat. L’attaque d’Artorias n’était rien de plus qu’une… démonstration, visant à vous faire comprendre que porter la guerre au sein de l’Empire Sith serait aussi pénibles que coûteux… Et pour rien au final.

Cette attaque de Coruscant était la raison pour laquelle, la Dame Noire avait choisie de frapper une planète de moindre importance, plus ou moins dans la République. Le but étant de montrer la capacité que les Sith ont de faire la guerre et aussi une forme de respect envers la République de ne pas frapper, une seconde fois, Coruscant et les Mondes du Noyau et ainsi obtenir facilement cette paix, quelque soit l’issue de cette campagne.

-Vous en auriez pour des années et des billions de crédits dépensés, de quoi faire fonctionner votre état pendant des années dépensés pour une guerre aussi stupide qu’inutile. Jadis la République et les Jedi ont cru pouvoir mettre fin aux Sith par ce genre d’acte, et c’est un échec. Il n’en sera pas différemment aujourd’hui… Sachez cependant que les Sith responsables de cette attaque, que vous n’avez pas capturés ou tués, ont déjà été châtiés.


*Ou sont en passes de l’être…*

-Concernant votre demande d’évacuer les habitants désirant ne pas rester sur un monde qui sera administré par les Sith, j’y conçois parfaitement, tout comme le fait que votre Sénat sera lent. Toutefois, il sera bon qu’il s’active pour une fois et qu’il agisse promptement. J’accorde un délai de quatre mois, suite à l’accord au Sénat concernant la rétrocession de ces mondes à la L’Empire Sith. Le Sénat aura lui-même un délai de deux mois pour se mettre d’accord sur la question. Sachant qu’à partir de deux semaines après cette même annonce, le futur gouvernement Sith de chacun de ces mondes s’installera sur leur planète respective, ne serait-ce que pour s’assurer de la bonne tenue du changement qui sera amorcé.


Et je terminais en vous spécifiant que je ne tolérerais aucun retard ! Il n’y aura pas de délais supplémentaires accordés. Si à l’issu de ce délai accordé au Sénat il n’y a aucune annonce, j’en déduirais que la guerre continue…

La Sith accordait un sourire comme pour les rassurer, du moins rassurer le chancelier qui semblait être le seul à se soucier du sort des populations.

-L’Empire Sith fera le nécessaire pour évacuer les populations qui le désireront. Du moins ceux qui sont citoyens de la République.

Bien ! A présent qu’elle avait accepté, sur le principe, que le Sénat allait mettre un petit moment pour débattre et voter, il restait à voir la question de la somme que versera la République.

-Comme j’ai été assez conciliante pour laisser le soin à votre Sénat de se rendre utile, dont j’ai déjà pu voir les « immenses qualités » de cet organisme, n’est-ce pas monsieur le ministre ? Il reste à présent à voir quelles seront les appointements que la République serait en mesure de verser pour permettre à Artorias de retrouver, son lustre d’antan…


Comme je l’ai déjà signalé dans mes conditions précédentes j’établissais une somme minimale à deux cent cinquante millions de crédits. Or, cela ne concernait que le rétablissement des infrastructures de grandes importances d’Artorias. Pour permettre le rétablissement complet de la planète d’un point de vue gouvernemental et aussi pour l’ordre public, se sera dix milliards de crédits. Et pour « pousser » le Sénat à agir, se sera à nouveau vingt milliards de crédits en dédommagements  par mois nécessaires pour permettre à l’Empire Sith d’obtenir les nouvelles frontières que vous proposez.

Concernant les ambassades, chancelier, monsieur le ministre, c’est peut être encore trop tôt. En revanche, entre le temps ou je vous ai contacté et aujourd’hui j’ai déjà prospecté quant aux lieux qui pourraient convenir. Artorias n’entrait pas du tout dans ma ligne de choix. Un choix intéressant cependant ministre Rejliidic , mais pas satisfaisant à mes yeux. Parmi les lieux les plus intéressants l’un d’entre eux a retenu mon attention, il s’agit de la station spatiale Flydon Maxima. Elle se trouve en terrain « neutre », hors de la République ou de quelques « juridictions légales » que se soit. Chose rare de nos jours, n’est-ce pas ? L’entrepreneur de cette station accepterait la venue d’une délégation Sith et républicaine selon ses propres conditions concernant la sécurité. Je ne vais pas noyer sous ces considérations, mais déjà, est-ce que ce lieu pourrait vous agréer ?


Ayant finit de parler, la Dame Noire des Sith se saisissait avec une lenteur calculée son verre et savourait pleinement le goût du vin fruité sur sa langue et son palais avant de l’avaler avec un certain plaisir.
Ragda Rejliidic
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(HRP : j'ai pas grand chose à dire, alors j'ai fait court)

Ragda soupira. Un soupir de déception. Comment les deux plus puissants responsables politiques de la galaxie pouvaient-ils avoir une vision aussi tronquée de l'avenir ?! A croire qu'ils portaient les mêmes œillères ! Etait-il le seul être doté de suffisamment de clairvoyance pour concevoir des plans sur les décennies à venir, voir les siècles à venir... Il est vrai que ce genre de calculs n'était pas donné à tout le monde... Encore fallait-il disposer d'une espérance de vie suffisante...
 
Le Reine des Sith le décevait énormément. Il l'avait imaginé beaucoup plus calculatrice, plus manipulatrice, plus fourbe... Avec un plan sur le plus long terme... Et bien non, au final, elle n'était autre qu'un chef de guerre assoiffé de vengeance, cherchant juste à gratter des crédits et des territoires. Réellement décevant. Il n'avait été qu'un pion dans son jeu, un jeu qui l'avait conduit ici, après cette victoire, afin de faire cracher la République. Pfff ces imbéciles n'avaient qu'une vision binaire de la galaxie...
 
Et puis, Halussius... Il n'était que l'ombre de lui même ! Ragda le sentait changé, non pas diminué, seulement changé. Voilà qu'il vendait le bordure extérieure sans autre forme de procès ! Quelques moins auparavant, une telle décision aurait été impensable ! Comment allait réagir l'opinion publique... Et puis comment allait-on organiser l'exode massif des populations concernées... Une folie...
 
Au moins, il fallait voir le bon coté des choses. Il n'avait même pas besoin d'ouvrir la bouche. Il n'avait plus qu'à se taire et à laisser faire les choses... De toute façon, ces deux la étaient trop focalisés sur leurs idées fixes pour l'écouter. Qu'ils se démerdent sans lui !
 
Aux derniers propos de la Sith, cette fois, le Hutt leva les yeux au ciel... Mais bien sur ! Flydon Maxima ! Il avait tout entendu ! Alors oui, pour la neutralité, il n'y avait rien à redire...
 
Flydon Maxima, une station spatiale perdu dans un secteur de l'espace échappant à toute législation. Une station spatial qui appartenait à l'une des personnalités les plus controversées de la galaxie : Flydon Floyd, l'excentrique multimilliardaire Zeltron, accro aussi bien à l'argent qu'aux plaisirs en tout genre.
 
Y avait-il une pointe de jalousie ? Flydon avait toujours été un sérieux concurrent... Peut-être...
 
Quoi qu'il en soit, cette station n'était qu'un concentré de casinos, hôtels et boutiques de luxes, galerie d'art, laboratoires scientiques... Et tous les trafics associés. Lorsque l'on se trouvait dans un secteur de l'espace sans aucune législation ; qu'y avait-il d'illégal ? Ni l'esclavage, ni la prostitution, ni le trafic de drogue, ni les recherches dépassant tous cadres éthiques... Cette station servait également de paradis fiscal pour beaucoup de sociétés malveillantes, qui n'hésitaient pas à faire disparaître leurs bénéfices dans des montages financiers sans queue ni tête.
 
Bref, il s'agissait de tout sauf de ce que le Hutt se serait imaginé d'un lieu destiné à recevoir des sommets de la plus haute importance. Que Flydon accepte ? Il n'y avait aucun doute ! Tout ce qui faisait parler de lui était bon à prendre ! Ce type était mégalo qui se croyait intouchable ! Il se voyait comme un visionnaire, un mécène, une divinité même ! Il entretenait, à ses frais, une armée privée pouvant rivaliser avec les forces spéciales de la République... Il ne craignait personne.
 
Il aurait été tellement plus symbolique de construire une station dédiée à ces échanges politiques, plutôt que de proposer un tel compromis... Était-ce un test ? Pour voir comment réagirait le Chancelier ? Peut-être... En tout cas, s'il acceptait, Ragda déclinerait toute responsabilité. Afin de ne froisser personne, il répondit seulement :
 
« Une choix... intéressant. Pour la neutralité, il n'y a rien à redire. »
 
Ragda ne prononça plus un mot de plus. Il se trouvait déjà dans une déjà situation bien assez périlleuse. Alors autant ne pas faire transparaître ce qu'il pensait réellement de cet ersatz de négociations.
 
Tout se résumerait à une somme de crédits à verser, et à une ligne tracée sur une carte galactique... Vraiment décevant. Avec du recul, ils avaient tous les deux raisons : la galaxie n'était pas encore prête à mieux. Ou tout du moins... L'Empire Sith et la République, il s'en rendait compte à présent, n'était que des dinosaures d'un autre temps, qu'il faudrait faire tomber, un jour, pour passer à autre chose...
 
Bon, peut-être était-il en train de noircir le tableau, Halussius ne manquait pas d'idée, il fallait lui reconnaître cela :
 
« Même si cela dépasse le cadre de ces négociations, j'approuve l'idée de réunir plus que nos deux gouvernements autour de la table. J'espère sincèrement que l'espace Hutt et le consortium Hapes répondront à l'appel... »
 
Alors là, pour le coup, les Hutt apprécieraient certainement le lieu de rendez-vous ! Ils se sentiraient presque comme chez eux !
 
Ragda tourna la tête vers Halussius, curieux de connaitre sa réaction.
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