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La seconde manœuvre orchestrée par le commandant Stevens et la cabale d’officier qui s’était servie d’elle pour tester une de leurs idées durant la campagne venait d’être couronnée de succès. La première vague composée de chasseurs avait affaiblie les boucliers et mis en danger l’intégrité des coques des vaisseaux ennemis. En plus, cette attaque avait eu le mérite de détourner l’attention des artilleurs républicains. La tactique avait fonctionné une fois, mais elle ne serait plus une surprise à l’avenir. Un détail que Darth Ynnitach ignorait jusqu’alors était que les Sith n’usaient guère de vaisseaux de soutiens pour les chasseurs. Pour ces derniers, seule la masse compte. Utiliser des transports lourds démodés en torpilleurs était une surprise, mais elle ne durerait pas.

A présent la flotte ennemie était ébranlée et il fallait l’achever le plus vite possible. Tant que la bataille allait durer, les éventuels renforts républicains risquaient d’affluer. Il fallait en finir et vite. Mais hélas, la flotte Sith ne disposait pas d’autant de moyens pour le faire. Les vaisseaux lourds devaient continuer de pilonner. Tandis que la première vague de chasseurs devaient toujours faire face à leurs homologues ennemis et leurs bombardiers. Les torpilleurs avaient remplis leur office et maintenant ils risquaient d’être la cible de l’artillerie ennemie une fois que le choc serait passé. Ces engins allaient se replier mais en attendant il ne restait plus rien pour attaquer, mis à part de récupérer la première vague et de recommencer.

Jusqu’ici l’attaque se déroulait bien, mais la Dame Noire était complètement déconnectée de la bataille en cours. Durant les combats, elle avait sentie un évènement particulier, qui la touchait bien plus que les dizaines de morts qui pouvaient se produire autrement. Une présence dans la Force venait de disparaître. Très vite, la Sith fut rassurée, il ne s’agissait pas de Zora. La jeune humaine avait réussi à se faire une place auprès d’elle et aussi quelque part dans ce qui lui tiens lieu de cœur. La perdre de cette manière serait bien une chose stupide. Non, c’était quelqu’un d’autre, quelqu’un de familier. En sondant un peu mieux la Force.

-… Madame ?...

Darth Ynnitach ignorait la voix, essayant de la contenir à la périphérie de son esprit, se concentrant sur ce qu’elle voulait savoir. Qu’ils aillent tous au diable avec leur bataille ! Elle voulait savoir ! Au bout de quelques secondes, elle devait se rendre à l’évidence, il s’agissait d’un seigneur et pas n’importe lequel… Darth Araya. C’était lui qui venait de disparaître. La Dame Sith ouvrait les yeux, sans faire plus attention à ce qui l’entourait. Que pouvait-elle bien ressentir ? De la tristesse ou une forme de tristesse ? De la joie ? Ou encore rien du tout ?

*Un peu des trois… dommage pour lui…*

Se rappelant que la femme-officier était auprès d’elle et requérait son attention, la Sith tournait la tête vers elle. Peut être même un peu trop vivement à son goût.

-Oui commandant ! Son ton était sec, comme si elle était en colère. Ce qu’elle était en réalité. A croire que la disparition du seigneur Araya l’affectait bien plus qu’elle ne l’imaginait. Cela avait peu d’importance maintenant, il faudrait le remplacer, voilà tout.

-Madame… Les chasseurs et torpilleurs ont infligés des dégâts importants à la flotte ennemie. Il semblerait même qu’ils perdent toutes cohésions car trop endommagés. A cause de ça notre artillerie sera moins efficace à longue portée. De plus il nous faudra recharger certaines de nos armes. Puis-je rappeler la première vague de chasseurs et les torpilleurs pour préparer une autre attaque ? Puis-je nous faire avancer ?

-Oui, faîtes-le !

Le commandant s’éloignait à toute vitesse. Les vaisseaux commençaient déjà à manœuvrer pour achever les républicains. En sondant la Force, la Dame Noire avait sentie une autre présence. Plus forte que celle d’Araya et bien plus que celle de nombreux de Jedi. Elle avait l’air d’être avec la flotte ennemie. La Sith fermait à nouveau les yeux et invoquait la Force et les pouvoirs du Côté Obscur pour le localiser, ce qui était facile. L’être servait la Lumière et il était un fanal de cette facette de la Force au milieu de tout ce chaos. Une fois localisée, Darth Ynnitach déversait sur le Jedi son aura et tourmentait son esprit par la Côté Obscur.

*Tu as perdu… Rends-toi… et ta flotte aussi… Et vos vies seront épargnées…*

La voix n’était pas réelle, à peine audible à la limite de la conscience.



HRP : jet d’intelligence pour attaquer
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Attaque réussie, Saï Don peut se défendre avec un jet de sagesse ou contre attaquer avec un jet intelligence!
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Les moyens militaires se sont amenuisés jusqu’à ce que la flotte Républicaine se retrouve tout à fait cernée par les Sith. Ils auront résisté autant que possible, mais la fin était inéluctable… Les bâtiments Jedi n’ont que peu de chance de s’enfuir facilement, il faudra peut-être coopérer...


Darth Ynnitach remporte la bataille.



Spoiler:

Saï Don
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-------Tu as perdu…


- Commandant, nous perdons trop d’hommes.

- Vous voulez dire, nous avons perdu assez d’hommes.
- Je le crois.

Constat difficile à admettre. Inutile de sacrifier plus de vies encore sur l’autel de la fierté militaire. Ils avaient échoué, il leur fallait l’admettre… Ou, peut-être pas tout à fait.

- Je viens d’apprendre que les dirigeants d’Artorias sont sur le point d’être mis en sécurité hors de leur monde. Des Jedi sont avec eux. Nous ne pourrons plus rien faire à terre, la République se retire.
- Dans ce cas, il est inutile de résister plus avant.
- Exact.

Le rapport en question évoquait une certaine Chevalier Shas’naith’arida. Le vieil homme croyait savoir qu’il s’agissait de la Chiss loyale du Temple d’Ondéron... Unique en son genre, elle était aussi inflexible qu’Ellana Caldin – la famille royale était en sécurité auprès d’elle. Par ailleurs, Luke était avec eux. Double raison d’être rassuré : Luke était lui-même en sécurité, et il était en renfort pour protéger les dirigeants de la pauvre planète.
Il ne lui restait plus que son équipe et lui-même pour qui s’inquiéter.


-------Rends-toi…


Les nuées, devenues maigres, de chasseurs républicains, s’éclipsèrent en l’espace de quelques minutes suite aux ordres du Commandant de Bord aux officiers. Leurs mines étaient déconfites. Chacun attendit la suite dans un silence pesant, car tous savaient qu’il n’y avait pas d’échappatoire. Ils auraient pu s’enfuir avant… Mais ils avaient choisi de soutenir les opérations au sol le plus longtemps possible. Il payait le prix par un sacrifice.
Que feraient les Sith de leurs prisonniers, se demandaient les hommes. On disait d’eux qu’ils étaient terribles, cruels. Que certains tuaient pour le plaisir…. Mais un empire était une grosse machine, des rouages immenses qu’ils se représentaient comme une bureaucratie totalitaire. Leur ferait-on réellement du mal ?


-------…et ta flotte aussi…


Maître Don savait qu’il n’aurait d’autre choix que de coopérer. La plupart des Jedi allaient pouvoir faire demi-tour, c’était ce qui comptait. Croirait-on encore à sa mort ? Peut-être que cette fois, les siens auraient raison d’avoir à lui dire adieu. Mais…
Il avait du mal à y croire. Cette voix le lui soufflait, et il ne parvenait pas à en déterminer la provenance : était-ce sa conscience, ou bien quelqu’un qui lui instillait des idées ?

Les bâtiments Sith se resserrèrent autour des bribes de flotte républicaine, tel un étau méthodique. Quelques chasseurs parvinrent à leur échapper. D’autres payèrent le prix fort pour avoir tenté de s’enfuir et cela en dissuada bien des autres. Quant aux vaisseaux de taille supérieure, ils n’avaient aucune chance et tenaient donc tranquillement leur position. Les puits gravifiques empêchaient de toute manière toute échappée en hyperespace. Plus aucun tir n’était émis par la République pour ne pas que la rage d’un seul compromette les chances de survie de l’ensemble de la flotte.

Lorsqu’ils furent assez près de l’Eclaircie, les Sith employèrent des rayons tracteurs pour s’arrimer à eux. On savait que des centaines de soldats allaient se déverser dans les coursives, les salles d’opérations, les quartiers de repos, les salles de commandement. Même à l’état-major, en fin de compte. L’ordre avait été donné de coopérer, car c’était là qu’il y avait le plus d’espoir de survie. Le Commandant de Bord avait discrètement émis la possibilité de demander aux hommes de s’abattre pour limiter l’information qu’ils délivreraient si tout le monde coopérait, mais le vieil homme refusa. L’empire Sith avait déjà toute l’information qu’il désirait, le Jedi en aurait mis ses deux mains à trancher au sabre laser. Sacrifier quelques vies n’y changerait rien.


-------Et vos vies seront épargnées.



Sauf qu’il ne tenait plus guère à sa vie. Après tant d’années, il savait que ce n’était plus qu’une question de temps avant que la Force ne l’emporte à jamais.

Cette voix ne pouvait donc venir de lui. Aux aguets dans la Force, le vieillard attendit, comme tout le monde, que le destin vienne leur mettre les fers.
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La bataille était gagnée. Les vaisseaux capitaux et de classes intermédiaires ne pouvaient s’enfuir. Et ils se trouvaient à la merci des vaisseaux Sith. Les chasseurs, plus rapides et agiles, tentaient de se frayer un passage. Un couloir qui aurait permis la fuite de leur flotte, mais les escadrilles de chasse Sith étaient bien trop nombreuses. Et les rares pilotes à s’y risquer étaient tués ou bien battaient en retraite.

Voyant cela au travers de la baie vitrée du croiseur Leviathan « Imperator », Darth Ynnitach souriait. La bataille était terminée et elle triomphait. Nul doute à présent, la Force était avec elle. L’Empire Sith et la République se sont affrontés, presque à la loyale. Et les Sith avaient vaincus les républicains. Oh bien sur, l’ennemi a marqué quelques points à la surface, mais à quoi peut bien servir des succès aussi incertains ? Incertains lorsque l’espace est aux mains de son adversaire. Cependant la Dame Noire n’a pas pour but de raser la planète toute entière. Mais la menace est là, et s’il le faut, elle le fera. Mais semer la mort et la destruction n’est pas une fin en soit. C’est juste un autre moyen pour augmenter son pouvoir et étendre l’influence de l’Empire renaissant.

Des vaisseaux de transports quittaient les croiseurs Sith. La pluparts se rendaient au sol, appuyer les unités qui étaient déjà déployées avant le début de l’attaque de la République. Nettoyer les dernières poches de résistance prendrait plus de temps et de moyen que la véritable bataille. Les autres transports se rendaient sur les vaisseaux républicains. Ils étaient bourrés de troupes d’assauts Sith. Ils avaient pour mission d’aborder les vaisseaux et de maîtriser leurs équipages. Pour cette mission, la Dame Sith avait spécifié que les troupes devaient être des soldats de Dromund Kaas. Hors de question qu’il s’agisse de troupes issues d’autres provinces de l’Empire. Tout n’était qu’une question d’apparence. L’uniformité, l’unité et la rigidité de l’armée Sith était devenues des légendes urbaines. Et pour faire passer le message que l’Empire est unifié, était primordial.

Darth Ynnitach laissait le commandement de la flotte et la supervision des opérations au commandant Stevens. Se rendant au hangar tribord, la Sith allait prendre un transport et se rendre sur le vaisseau qui devait être celui de commandement de la flotte ennemie. C’est aussi sur celui là qu’elle avait sentie une grande présence dans la Force. Le trajet avait duré près de dix minutes. Pendant ce temps, la Dame Noire observait sur un écran holographique les comptes rendus des équipes d’assauts ayant prit pied sur « l’Eclaircie ». Les cloisons menant à la passerelle étaient abaissées, et les membres d’équipages n’opposaient qu’une résistance symbolique.

Une fois arrivée à bord dans l’un des hangars du vaisseau républicain intact, Darth Ynnitach descendait du transport, accompagné de ses deux gardes personnels qui l’avait suivit jusque sur la passerelle de son vaisseau-amiral. Ils restaient à trois pas derrière elle, vigilant, gardant un œil sur les soldats Sith qui les entouraient. Le groupe empruntait une des coursives du vaisseau. Celle-ci était sécurisée. Les soldats Sith présent montaient la garde et les corps des républicains tués étaient, pour le moment, poussés sur les côtés pour ne pas gêner.

La marche avait durée quelques minutes avant d’arriver sur la passerelle. La porte avait été éventrée par une charge explosive. L’odeur de carbone continuait de planer dans la pièce. Les soldats Sith étaient entrés et avaient ouvert le feu, autant pour forcer les républicains à se protéger que de tuer ceux qui se défendaient encore. Darth Ynnitach y entrait, suivie par ses gardes qui la flanquaient. Ses yeux se posaient sur les soldats encore en vie et éprouvée par la bataille et les évènements qui s’en sont suivis.

-Maître Don… A ces mots son regard violet se posait sur le vénérable Jedi à la barbe blanche. J’ose espérer que vous allez accepter la reddition et non pas l’un de ces duel final que vous affectionnez tant ! Un sourire étirait ses lèvres. Les conséquences d’un tel choix ne se limiteraient pas qu’à vous, je le crains…

Les soldats Sith empoignaient plus fermement leurs blasters et les pointaient sur les hommes d’équipages, prêt à les exécuter. Les deux gardes de la Dame Sith raffermissait leur prise sur leurs armes, prêt eux aussi à s’interposer entre le Jedi et leur maîtresse.





Spoiler:
Saï Don
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Le sauvetage de la famille royale était une maigre consolation, mais une consolation tout de même, à laquelle se raccrochait le vieil homme en attendant que les Sith parviennent enfin jusqu’à eux. L’attente avait été longue, désagréable, chargée du silence gêné des officiers se demandant quel serait leur avenir. Poussés par une étrange motivation, ils avaient rangés les bureaux sur lesquels ils avaient travaillés pendant toute la bataille. Les fichiers et les sauvegardes des communications avaient été supprimés sur les ordres du Commandant de Bord, lui-même attendant les Sith avec la dignité qui caractérisait les militaires qui se rendaient. Sur le même mode, Maître Don avait patienté en les observant avec une pointe de compassion.

Et puis, le bruit des tirs et des explosions se rapprocha. Ainsi donc, les soldats Sith ouvraient le feu malgré l’ordre qu’avaient les Républicains de se rendre. Certains étaient-ils belliqueux ou les Sith aimaient-ils faire preuve de zèle pour bien montrer leur puissance ? Un peu des deux, peut-être..
Finalement, la passerelle fut atteinte et la porte la scellant fut éventrée bruyamment avant de laisser passer le flot de soldats ennemis. En quelques minutes, les républicains avaient quitté leur poste pour se protéger par des abris de fortune, ne répondant pas aux tirs pour ne pas attiser la violence, comme ils en avaient eux aussi reçus l’ordre. Et l’échauffourée se calma aussi vite qu’elle était apparue. Le vieux Jedi fatigué n’eut que le temps de se redresser pour voir apparaître enfin celle qu’il avait senti approcher dans la Force – l’aura sombre et calculatrice qui avait orchestré toute la bataille et fait tomber le Chancelier Suprême…

Elle ne ressemblait pas tout à fait à l’image que son imagination avait bâtie. De longs cheveux blancs encadraient un visage dur, sec, mais fier. Elle n’était pas si âgée, estima-t-il, mais avait l’attitude assurée de celle qui détient le pouvoir et l’expérience à la foi. Une ennemie visiblement redoutable… Mais ça, il l’avait déjà compris depuis le début de l’évènement Artorias.

Le vieillard ne répondit pas à son sourire, se contentant d’opiner lentement du chef, le visage grave pour démontrer sa désapprobation manifeste. Mais non, il n’avait pas l’intention de sortir son sabre laser pour l’attaquer… Cela aurait été idiot après avoir demandé au reste du bâtiment de se rendre calmement. Mais cela lui rappelait combien l’évènement entre Darth Ritter et lui était encore vivace dans esprits… Des Sith, notamment. Les Jedi ou les Républicains auraient-ils espéré qu’il en découse aussi avec l’Impératrice ? Ils allaient être déçus… Car il n’avait aucune arme contre elle, pour le moment.

- Darth Ynnitach, je présume ?
finit-il par déclarer puisque le Commandant de bord restait silencieux, le visage fermé par la fureur de se sentir si humilié par l’ennemi victorieux. Nous nous rendons, sans opposer de résistance. J’ose avoir l’espoir que cela puisse solliciter votre clémence.

Car oui, il y avait encore beaucoup d’hommes à bord, et le vieillard s’inquiétait pour leur sort. Les Sith étaient tristement célèbres pour les traitements divers et variés, mais jamais altruistes, qu’ils infligeaient à leurs ennemis. Il n’avait guère d’espoir que Darth Ynnitach fut différente des autres. En revanche, il fallait profiter de ce qu’elle était présente pour faire pencher la balance en leur faveur, si cela était possible… Et donc éviter d’attiser des sentiments négatifs qui pourraient influer sur le sort réservé aux républicains : pas question de jouer les insolents, donc.

Pourquoi était-elle présente en personne, d’ailleurs ? Pour qu’une Dame de son rang –du moins du rang qu’elle souhaitait se donner- se déplace jusqu’ici malgré les dangers, il devait y avoir une excellente raison à cela. Le rencontrer lui ? Il n’était même pas en position de négocier, et cela aurait pu attendre de toute manière. A moins qu’elle ne se soit attendue à une manœuvre inattendue de sa part et qu’elle ait voulu jouer la sécurité… Finalement, c’était peut-être cela le plus plausible.

Dans tous les cas, lui et le reste des Républicains étaient désormais entre ses griffes. Le vieillard eut une pensée pour Halussius – au moins lui restait-il l’espoir que le Chancelier soit parvenu à s’échapper.
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Darth Ynnitach était à la fois ravie et soulagée de voir que le vénérable Jedi acceptait de se rendre. Le combat n’est pas son fort, mais s’il en avait fallu passer par là… Finalement non, et c’était une bonne chose. La Sith tournait la tête vers l’un de ses gardes, celui qui se trouvait derrière elle, à sa gauche. Elle lui faisait un signe de tête et ce dernier répondit de même, la dépassant et venant se planter devant le Jedi.

-Votre sabre… Enonçait simplement la Dame Sith.

Après une certaine réticence de la part du Jedi, ce dernier s’était finalement résolu à le faire et le tendait au soldat, avec un certain regret.

-Bien, à présent…

Elle fut  interrompue par un officier Sith, qui dirigeait la troupe d’assaut. Il lui chuchotait une information, le dos tourné aux républicains. Un sourire venait animer le visage de la Dame Noire, un sourire presque joyeux.

-Emmenez les prisonniers vers les hangars encore intacts du vaisseau.

Les soldats regroupèrent les prisonniers en colonne et le faisaient quitter le pont en les poussant du canon de leurs armes pour les obliger à les faire avancer. Darth Ynnitach les regardait avancer, gardant la tête haute et cherchant à rester digne. Ah ! La fierté mal placée du militaire ! Enfin, s’il fallait ça pour qu’ils croient encore que leur reddition est honorable… Ils déchanteront très vite. Le vaisseau de prisonniers prévu pour eux ne sera pas de toute repos et il est encore impossible à prévoir combien de temps ils resteront à bord. Et tout acte de rébellion sera sévèrement puni.

-Ne vous inquiétez pas, Jedi. Vous serez transférés à bord d’une vaisseau-prison. C’est le seul moyen pouvant accueillir autant de prisonniers d’un coup. Oh bien sur j’aurai pu vous faire exécuter avec tout ces gens.

L’un des gardes se saisissait de l’épaule du Jedi pour le forcer à s’avancer lui aussi dans le couloir. Il serait emmené dans le hangar le vaisseau ayant amené la Sith à bord, allait l’emporter vers l’Atramentar. Darth Ynnitach continuerait de veiller sur lui durant le trajet. N’ayant pas du tout, confiance en lui.

-Profitez bien du repos, vieillard, cette guerre ne vous concerne plus.

Elle tournait la tête vers lui, un sourire aux lèvres. Que pouvait-il bien faire d’autre maintenant ? Rien, à part laisser la volonté de la Force s’accomplir. Le trajet vers le hangar fut bien plus rapide que l’allé. Les coursives étaient à peu près dégagées. Les débris les plus importants avait été déblayés, mais il restait encore des corps de soldats républicains et par moment, de soldats Sith. En plus de l’odeur d’ozone des décharges de blaster qui persistait à se maintenir. Sans doute que la ventilation interne était endommagée. Une fois dans le hangar, une paire de bracelets incapacitants fut enfilées autour des poignets de Saï Don.

-J’ose, encore une fois, espérer que les Jedi resteront fidèles à la République… surtout après ça. Il n’est guère judicieux de prôner la rébellion ou d’avoir des idées séparatistes ces temps-ci.

A peine eut-elle terminé sa phrase, l’un de ses gardes enfilait un masque de torture Sith sur la tête du vénérable Jedi, plus pour l’empêcher de se concentrer que de le tourmenter. Ensuite il fut embarqué de force dans la navette pour l’emmener sur le vaisseau-prison, sa nouvelle demeure.
Saï Don
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Le vieillard consentit à donner son sabre au bout d’une seconde d’hésitation. N’était-ce pas son bien le plus cher ? Oui et non. Il était l’objet dont aucun Jedi ne souhaite être séparé… Et bien sûr, il y avait aussi une valeur symbolique dans le fait que la Dame Noire lui ôta son moyen de défense le plus évident. Mais il fallait voir au-delà de l’apparente faiblesse infligée au Maître Jedi, se dit le vieil homme. Il fallait conserver l’espoir, rester alerte pour savoir quelle serait l’occasion qui lui permettrait de se tirer de ce mauvais pas, s’il y en avait une. A bien y réfléchir, d’ailleurs, ses évasions les plus réussies n’avaient jamais requis son sabre laser. Et il s’en construirait un autre, s’il ne pouvait le récupérer.

Après ce transfert symbolique du pouvoir sur le vaisseau, ils furent emmenés les uns à la suite des autres, comme des bagnards, vers les hangars de l’Eclaircie. Leurs gardiens les surveillaient de près, et Saï ressentait parfois en eux un mélange de méfiance et d’excitation. Quant à la Dame Noire, elle s’adressait à lui. Elle veillait visiblement personnellement à ce qu’il ne lui joue pas de mauvais coup, et le Maître devait reconnaître qu’elle se comportait avec intelligence. Il n’était pas étonnant que ses tactiques militaires fussent venues à bout de la République… En réalité, ce n’était pas le genre de Sith auquel il était habitué. Pas d’effusion d’arrogance, ni d’humiliation pour démontrer sa supériorité. Pas de dédain pour l’ennemi qu’elle considérait visiblement à sa taille – c’était pourtant l’erreur qu’ils commettaient tous à la vue d’un vieillard décrépi et vaincu. Il serait beaucoup plus difficile de tromper sa vigilance…

Le vieux Jedi ne répondit rien aux paroles de Darth Ynnitach sur le chemin du vaisseau qui serait le premier bâtiment de leur captivité. Il n’y avait rien à dire en fait, et il savait ne pouvoir soustraire facilement une information capitale. Il préférait l’observer passivement, l’air de rien, avançant de son air résigné, mais grave et digne, auprès de ceux qui avaient combattu sous ses ordres. C’était la dernière chose qu’il pouvait faire pour eux : compatir, alimenter leur fierté et, peut-être, leurs espoirs. Mais certains attendaient peut-être de lui un miracle, ce qu’il n’était pas en mesure de leur offrir.
Seules les dernières paroles de la Dame Noire retinrent son attention. Il ne comprenait pas très bien : pourquoi les Jedi ne soutiendraient-ils plus la République, alors même que le chef de leur Etat était de leur Ordre ? Avait-elle d’autres plans qu’il avait été incapable de prévoir et qui scinderaient de nouveau les Jedi et le Sénat ? Le vieillard la regarda sans comprendre.

Il ouvrit la bouche pour poser une question mais sur un signe subtil de Darth Ynnitach, un soldat lui enfila soudain un masque sur la tête, sans douceur. Brusquement plongé dans le noir, le vieil homme refusa de céder au sentiment de frustration en attendant que la Force pallie les capacités de ses perceptions obstruées.

Mais rien ne vint. Comme il était obligé de poursuivre sa marche, poussé derrière, tiré par les menottes devant, il sentit ses pieds le faire tituber par manque de repères. La Dame Noire n’avait plus d’aura, il n’avait plus la Force pour se repérer ni dans l’espace ni dans le temps. Saï haleta un bref instant sans comprendre et toujours balloté dans la file de prisonniers.

- Comment est-ce…
fit-il sous le masque, mais il ne termina pas sa phrase.

Le sol changea d’inclinaison sous ses pieds et il dut se concentrer sur ses pas pour ne pas trébucher. Une passerelle, ce devait être une passerelle. Darth Ynnitach était-elle à ses côtés, en train de monter avec lui, ou bien restait-elle sur l’Eclaircie ? Privé des perceptions que la Force lui fournissait habituellement, il était incapable de le dire. Il faillit demander à haute voix d’où provenait ce maléfice mais s’y refusa. C’état ce masque, bien sûr.

Ce masque qui le plongeait dans une obscurité absolue, qui le transformait brutalement en le vieillard amoindri qu’il n’avait jamais été. Anonyme, coupé du monde et impuissant. Que pouvait-il espérer faire dans ces conditions ?

Saï fut bousculé à la fin de leur traversée, et il sentit que ses menottes étaient reliées à quelque paroi dure et froide près du sol. Comme ses camarades silencieux dont il frôlait les épaules, il fut forcé de se mettre à genoux pour ne pas tomber quand la structure qui les soutenait tous se mit à trembler.

Ils décollaient.
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