Invité
Anonymous
¤Mustafar¤


Un nouvel apprenti sous son aile, le maitre jedi n'avait guère le temps de chômer. Surtout qu'une situation urgente avait attiré son attention. Laissant le Temple sous la direction d'Ulrich Wora, la jeune femme quittait le QG l'esprit tranquille et serein en attendant le retour de Saï Don. Alors qu'elle avait préparé son départ soigneusement, réservant un chasseur jedi à deux places et faisant elle-même toutes les vérifications manuelles concernant le vaisseau, Ellana se rendit compte à la dernière minute d'un oublie d'une importance non négligeable. Elle devait donner l'autorisation à un maitre jedi de donner une leçon particulière à des petits bouts de chou, alors Ellana s'empressa de courir en direction d'une salle de communication pour transmettre l'autorisation. De ce fait, lorsqu'elle se rendit dans le hangar des jedis, la jeune femme avait déjà quelques minutes de retard avec son rendez-vous avec Orme. De toute façon, la ponctualité n'avait jamais été son point fort.

Un sourire au lèvre, elle salua son padawan d'un signe de tête avant de l'inviter à prendre place dans le chasseur. Il était assez expérimenté et doué pour qu'elle n'ait aucune crainte à son sujet, du moins concernant les dangers de la mission. Ce qu'elle allait lui apporter, ne serait qu'une modeste contribution avant qu'il ne puisse voler lui-même de ses propres ailes.

-Bonjour Orme ! Désolé du retard, juste des petites formalités avant de partir!

D'humeur plutôt joyeuse, Ellana était soulagée de partir. Non pas que ce lieu ne lui convenait plus, mais elle avait besoin de sa dose de liberté, de mouvement et à l'image de son maitre, elle comptait bien continuer la formation de son padawan à travers l’expérience et le terrain pratique. Quoi de mieux que de se retrouver face à une situation d'urgence pour apprendre à réagir correctement ?
Elle espérait secrètement que sa mission se déroulerait sans problème "non désirable", par cela elle entendait une mission qui se déroulerait parfaitement selon son plan. Même si elle avouait que ses plans étaient loin d'être parfaits, aucun ne s'était réalisé sans aucun élément perturbateur.

-Ma dernière mission, c'était avec mon ancienne padawan. C'était il y a quelques mois et ... disons qu'un sith avait engagé une ado pour me piéger. J'avais besoin d'un guide et je l'ai engagé, et je me suis retrouvée face à deux siths et des tourelles de vaisseau à la fin. Et ma padawan n'était pas là. Je sais plus comment j'en suis arrivée là mais, c'était mémorable...

Et très inattendu surtout... Elle gardait ainsi un fort souvenir de l'apprenti de Darth Layrä.

-Juste comme ça, est-ce que tu es déjà allé sur Mustafar ?

N'ayant mentionné aucune information à propos de leur mission, Ellana se contentait juste d'annoncer petit à petit les détails. Non pas que c'était volontaire de sa part, mais plutôt parce qu'elle même n'avait pas une idée réellement précise.
Invité
Anonymous
— Les petits pois sont dans le réacteur principal du peuplier.

C'était du moins ce que lui avait affirmé toute la nuit Ulrich Andersen, vêtu dans son rêve d'un costume tribal Twi'Lek, et qui avait la ferme intention de se lancer dans le commerce de primeurs. Sans qu'Orme en sût exactement la raison, cette perspective paraissait, dans son rêve, fort effrayante et il essayait de combattre le projet de son camarade avec des raisonnements économiques parfaitement absurdes. Puis il se réveillât.

En rassemblant dans la douche les bribes de son étrange aventure onirique, il songea que sa première mission avec son nouveau Maître ne devait pas être étrangère à ce rêve et que l'animosité d'Ulrich envers Ellana avait ranimé dans les profondeurs de son inconscient l'image du jeune homme. Mais pour le reste, il ne parvenait pas à l'interpréter et, après avoir réfléchi quelques minutes, il décida de laisser la question en suspens.

Errant, comme toujours au réveil, dans un état de semi-conscience, le Padawan se coiffa machinalement (sans grand succès), tenta de choisir des vêtements (tâche difficile sans détail sur la mission), s'assura qu'il avait son équipement de base et sortit dans les couloirs du Temple, assez en avance pour pouvoir marcher très lentement et se réveiller petit à petit. Un petit détour vers le réfectoire. Voilà.

Il arriva quelques minutes avant l'heure du rendez-vous dans le hangar, sans y trouver Ellana et patienta ensuite en observant le chasseur préparé. Il n'aurait pas à piloter lui-même (enfin, tout du moins, il l'espérait), c'était déjà un soulagement. L'accident de son précédent Maître avait encore augmenté sa réticence à emprunter des vaisseaux individuels et il faisait tout pour essayer de ne pas penser à toutes les petites pièces qui pouvaient s'avérer défectueuses et les faire exploser en plein vol.

Il faisait donc le tour de l'appareil en essayant de voir s'il n'y avait pas un truc ou un bidule qui dépassât, quand il entendit la voix d'Ellana. Se retournant docilement vers son Maître, il inclina légèrement la tête.

— Bonjour.

Bon, on ne pouvait certes pas dire qu'il était aussi chaleureux qu'elle, mais enfin, c'était une part de son caractère et puis il était un peu nerveux. A bien des égards, Orme était comme un chat sauvage qu'il fallait apprivoiser. Il écouta sagement le récit des dernières aventures du Grand Maître, en se demandant si, au moins une fois dans l'histoire de l'Ordre, un Jedi avait pu accomplir une mission en toute quiétude.

Quand Ellana eût achevé son récit, Orme décida qu'il serait courtois de partager à son tour une expérience personnelle, pour créer des liens.

— Dans ma dernière mission, on a tenté de voler mes organes.

Il esquissa un vague sourire, comme s'il venait d'évoquer un souvenir agréable, et ne développa pas plus un récit pourtant fort elliptique. Il était aisé de constater que son laconisme ne naissait pas réellement d'une quelconque réticence de principe à l'endroit de son nouveau maître, mais bien plutôt d'une personnalité réservée. Nouvelle preuve qu'il préférait les gestes au mot, il secoua la tête au lieu de parler, pour répondre à la question d'Ellana.

Entreprenant de rejoindre son cockpit, Orme se décida une nouvelle fois à ne pas paraître complètement silencieux.

— Je sais que grâce à nous, ce n'est plus un endroit très accueillant.

Il faisait allusion à la bataille de Mustafar entre les Jedis et les Siths qui avait conduit au déplacement de la géante gazeuse — dont les conséquences pour la planète avaient été plus que catastrophiques. Naturellement, les Jedis n'avaient pas été les seuls responsables de cet événement, mais Orme, comme beaucoup de membres de l'Ordre, estimait que le Cube de Chu-Gon devait avoir joué une large part dans la chose.

Une fois installé dans son cockpit et après avoir attendu que son Maître rejoignît le sien, il régla son comlink pour reprendre la conversation — sa curiosité avait été piquée par cette question.

— On va chercher le Cube ?

Il y avait un brin d'espoir dans sa voix. Qui ne rêvait pas de recouvrir des artefacts mythiques ? Bien sûr, il ne se faisait pas trop d'illusions : c'était un travail pour les Archéologues du Temple plutôt que pour eux. Mais, sur un malentendu...
Invité
Anonymous
La question d'Orme n'était pas réellement surprenante. Le cube de Chu-Gon était réellement un mythe et méritait qu'on y attarde son attention dessus. Mais, la jedi n'était pas de ceux qui rêvaient de partir à la recherche d'artefacts anciens, d'holocrons renfermant la connaissance des jedis. Elle les jugeait nécessaires et légitimes et peut-être qu'un jour, elle irait elle-même à la recherche de l'un d'entre eux, mais pour l'instant, la question ne se posait pas.

-Pas aujourd'hui en tout cas. Je crains que ce soit quelque chose de plus ennuyeux qui nous attend.

Le jeune homme semblait plutôt réservé, cela la changeait de Sélène qui était très vive, très excitée, mais Ellana s’accoutumait à tous les caractères. Surtout qu'elle notait un certain effort de la part du padawan, alors elle s'en accommodait. Sans perdre de temps, la jedi démarra le moteur et entreprit d'enregistrer les coordonnées de Mustafar. La planète se situant dans la bordure extérieur, le trajet serait plutôt long. En réalité, la jedi avait été surprise lorsqu'une planète aussi discrète avait requis l'aide des jedis. Mais Ellana voyait ce signe d'un bon oeil, quelque part dans la galaxie, quelqu'un croyait encore aux jedis. Le maitre jedi n'était pas aussi pessimiste sur la situation de l'Ordre et savait que les choses n'allaient pas tarder à changer, à présent ce n'était qu'une question de temps. Ellana songeait encore au chancelier, toujours aucune demande de rançon et aucune nouvelle de la part des siths, cela en devenait inquiétant et à chaque seconde de son existence, la jeune femme ne pouvait s'empêcher de penser à sa disparition et des conséquences qu'elle engendrait. Mais aujourd'hui, c'était différent. Ellana n'était pas ici en tant que Grand maitre de l'Ordre, mais en tant que maître simplement.

-Voler des organes, ce n'est pas très commun ça. Les jedis ont toujours intéressé les plus grands fous de l'histoire, à croire que seuls les attardés nous considèrent encore...

En fait, Ellana pensait à cet homme qui organisait des combats entre les jedis pour donner un effet plus spectaculaire, ou encore à ce réalisateur de films qui voulait voir de véritables effets spéciaux ou encore même, à ces savants fous qui avaient tenté des expériences sur elle, lui donnant la couleur violette de ses yeux. Bref, que de tarés...

Le temps passait vite et soudainement, la jedi se rendit compte qu'il était peut-être temps de lui expliquer le but de leur mission. A prêt tout, ils venaient déjà de passer dans l'hyperespace, alors il était peut-être temps !

-Mustafar est encore très peu développé, c'est un monde instable à cause de leur environnement géographique, les Mustafariens septentrionals et méridionals ont réussi à se réunir pour tenter de commencer une vie. Mais, un groupe extrémiste de méridional pense que les septentrionals n'ont rien à faire avec cette planète. C'est tout ce que je sais, mais apparemment il y aurait une sorte de guerre civil entre les deux groupes.

Encore un conflit de civilisation, rien de tel pour se décontracter, songeait Ellana. Elle avait souvent eu affaire à des conflits de ce genre, c'était certes des conflits inquiétants où la pression pouvait monter d'un seul coup. Mais les jedis n'apportaient jamais de solution miracle et il fallait inciter chaque personne à bien considérer les autres...

- C'est hors sujet, mais j'imagine que tu as entendu parler de ce qui s'est passé sur Impératrice Téta et Coruscant ? Franchement, qu'en penses-tu ?

La jeune femme avait besoin d'un avis extérieur et à qui pouvait-elle s'adresser si ce n'était son propre padawan ? Un avis venant d'une personne jeune et moins expérimentée qu'elle, pouvait lui apporter le petit plus qui lui échappait. La Force lui donnait des réponses floues et imprécises, si bien qu'Ellana avait l'impression de devoir s'en sortir par elle-même...
Invité
Anonymous
Orme ne put s'empêcher d'arborer une moue légèrement déçue. Chercher le Cube eût été une aventure à coup sûr passionnante. De temps à autre, il se demandait si, malgré tout, il n'allait pas épouser la carrière des archéologues Jedis. Après tout, les longues recherches en bibliothèque ne le dérangeaient pas et courir les dangers pour trouver des artefacts légendaires lui paraissait assez séduisant. Mais la perspective de passer le plus clair de son temps à décrypter de vieilles inscriptions avait de quoi le refroidir.

Le jeune homme exécutait machinalement celles des manoeuvres de décollage qui lui incombaient. Le trajet devait se dérouler sans encombre — un long trajet, fait de plusieurs sauts, pour contourner d'importantes étoiles, mais rien de très excitant. A sa connaissance, la route vers Mustafar n'était pas réputée pour être fort dangereuse, depuis Ondéron. A vrai dire, personne ne cherchait réellement à se rendre sur cette planète désolée et il n'y avait rien là-bas qui pût attirer l'intérêt même des pirates.

Le vaisseau ne tarda pas à s'élever sur Ondéron. La part d'Orme devint vite fort limitée : surveiller les capteurs, lire les informations mécaniques, s'assurer que tout se passait bien. Loin derrière eux, le Temple se perdait déjà dans la verdure de la jungle et bientôt la distance effaçait la distinction des villes et de la végétation et Ondéron ne fut plus qu'une peinture impressionniste, suspendue dans la froideur de l'espace.

Les étoiles s'étirèrent, ils sautèrent dans l'hyperespace. Si les longs voyages dans des vaisseaux exigus mettaient les nerfs des pilotes à rude épreuve et constituaient, peut-être plus que l'adrénaline vivante des batailles, la réelle difficulté de cette profession, les Jedis avaient la chance de diluer le temps en transes et méditations. Une fois n'était pas coutume cependant, le Grand Maître semblait vouloir engager la conversation.

Des négociations, donc. La guerre civile était beaucoup plus proche des spécialités du Padawan, mais il se doutait que leur mission consisterait plutôt à rapprocher les deux camps qu'à prendre parti pour l'un ou l'autre — et il était loin de le désapprouver. Sans manque de talent dans la diplomatie était loin de faire de lui un va-t'en-guerre et, comme tous les Jedis, il préférait la solution pacifique quand elle se présentait — contraint cependant de reconnaître qu'il n'y avait jamais beaucoup part.

Cependant, ces négociations ne se présentaient pas sous leur meilleur jour. Si ce qu'Ellana lui avait dit représentait en effet tout ce qu'elle savait de la situation, ils partaient avec bien peu de matériel, sur une planète qui devait, en raison de l'Histoire, n'être guère favorable ni aux Jedis, ni aux Siths. Sans doute leur présence était-elle l'effet d'une ancienne sympathie, mais il paraissait bien audacieux à Orme d'espérer que cela fût suffisant.

Rien ne servait pourtant de spéculer en l'absence de matériaux et la conversation — ou plutôt Ellana car, comme à son habitude, Orme n'alimentait guère l'échange — roula bien vite sur un autre sujet, guère moins préoccupant. Le Padawan réfléchit quelques instants à la question et finit par répondre avec sa douceur habituelle.

— Rien de particulier.

Après quelques secondes de réflexion supplémentaires, il ajouta :

— C'est une stratégie de la fausse bannière assez classique, je suppose. On crée des ennemis à ses ennemis parmi d'autres ennemis. Un groupe A ennemi avec les groupes B et C se fait passer pour B en attaquant C, de sorte que B et C s'attaquent l'un l'autre et qu'il ne reste plus à A qu'à arpenter les décombres. Les Siths se font passer pour des Jedis et attaquent la République. La République est affaiblie par cette attaque et les Jedis par la réplique de la République.

Une fois de plus ses qualités d'analyste tacticien produisaient, avec son apparence juvénile, un curieux paradoxe.

— L'intérêt en ces circonstances, c'est que même si la fausse bannière échoue et que tout le monde reconnaît les Siths, tout le monde sait également que c'est à cause des Jedis que les Siths attaquent la République. Que les agents Siths survivent ou non à l'attaque, ils sont certains de faire beaucoup de victimes. Donc les Jedis sont incapables de protéger la République. Quoi qu'il se passe, les Siths gagnent.

Et après cette longue tirade, jugeant sans doute qu'il avait assez développer ce qui devait être, pour tout le monde, des évidences, le Padawan rejoignit son habituel silence.
Invité
Anonymous
Ce qui venait de dire Orme n'était rien d'autre que la stratégie actuelle utilisée par les siths. C'était une guerre, une guerre sans fin... C'était exactement ce qui s'était passé dans l'histoire. L'intervention de Lord Keto, le procès de Lana Anthana, la mise sous tutelle de l'Ordre etc... Tant d'évènements qui s'étaient déchainés... A l'initiative de la dernière attaque sur Coruscant, les victimes furent les sénateurs, certains furent blessés et d'autres avaient trouvé le repos éternel. Et même si les victimes étaient affiliées directement au Sénat, chacun savait que la manœuvre n'avait pas eu d'autre but que d'affaiblir les jedis une nouvelle fois.
Pourtant, même si la première partie du discours sonnait juste aux yeux d'Ellana, la seconde méritait une meilleure réflexion. "Que les agents Siths survivent ou non à l'attaque, ils sont certains de faire beaucoup de victimes. Donc les Jedis sont incapables de protéger la République. Quoi qu'il se passe, les Siths gagnent." Son padawan semblait clairement affirmé une certaine victoire de la part de l'autre camp, alors que le maitre jedi songeait encore que rien n'était joué d'avance.

-Les siths n'ont pas encore gagné.

En fait, la guerre était interminable et de ce fait, aucun gagnait ne serait déclaré... Ellana songea à la fois où alors qu'elle dirigeait un commando pour conquérir le Tarkona, dirigé par Darth Sinya, elle s'était retrouvée face à un jedi gris. La jeune femme avait alors avoué pour la première fois qu'elle luttait pour une idéologie qui ne se réaliserait jamais et qu'elle était pleinement consciente que même si elle se battait aujourd'hui, tout ce qu'elle aurait entrepris auparavant serait détruit...

-Et c'est à nous de les arrêter. Le temps... et la patience, c'est tout ce qui importe aujourd'hui.


Les prochaines semaines seraient mouvementées, mais consciente que ce n'était pas le moment pour détailler son programme, Ellana décida de clore la conversation sur la politique des jedis et du Sénat. En même temps, Mustafar apparut devant eux. La planète en feu n'avait rien d'enviable aux premiers abords, chaleureuse serait un euphémisme, mais en fait, Mustafar était bel et bien peu accueillante. Ellana entra les coordonnées qu'on lui avait donné en tant que lieu de rendez-vous et quelques heures après, le chasseur jedi se posa sur l'unique plate-forme qui se trouvait dans les environs.
Détachant sa ceinture et quittant le vaisseau, elle tenta de se faire une raison alors qu'elle souffrait déjà de la chaleur étouffante de ce monde. Mais, alors qu'Ellana mit son premier pieds à terre, elle s'allongea sur le sol et eut le temps de voir un tir arrivé vers elle. Puis, sans perdre de temps, elle se réfugia de l'autre côté du vaisseau afin de s'y abriter...

-Et bien, quel accueil ! Je me demande si c'est une coutume d'appeler des personnes et de leur tirer dessus.

Invité
Anonymous
Comme à son habitude, Orme avait analysé la situation avec une distance un peu trop paisible pour être tout à fait rassurante et cette objectivité qui confinait, parfois, aux yeux de certains Jedis, au pessimisme n'était pas étrangère à une partie de sa mauvaise réputation au sein du Temple. Si le Padawan avait une fois inébranlable en la Voie du Jedi, sa confiance beaucoup plus pondérée en l'Ordre lui-même n'était pas sans le mettre en délicatesse.

Cependant, il était loin de songer que les Siths avaient définitivement gagné la bataille. D'abord, il lui semblait douteux que ni l'Ordre ni les Siths pussent jamais triompher totalement de leur ennemi et il se demandait même parfois si la chose était tout à fait souhaitable. Privées d'un bouc-émissaire fédérateur, chacune des deux institutions couraient le risque de s'effondrer sur elle-même ou bien de sombrer dans l'apathie.

Que les Siths eussent gagné cette manche, en revanche, il en était tout à fait convaincu. Les allées et venues des Inquisiteurs au sein des Temples Jedis n'étaient pas faites pour le détourner de cette opinion. Cette victoire, du reste, ne lui paraissait pas surprenante. Moins contraints par les institutions politiques, plus portés à l'offensive, les Siths ne pouvaient stratégiquement qu'avoir l'avantage.

Le Padawan ne répliqua rien aux assurances de victoire future, quoique lointaine, de l'Ordre. Il avait encore assez de bon sens pour ne pas pousser l'analyse trop loin et, de toute façon, il doutait de l'utilité de disséquer ce maigre matériau. A ses yeux, la stratégie défensive de l'Ordre n'était pas nécessairement mauvaise et puis, de toute façon, il se doutait bien que l'essentiel des informations lui échappait pour l'heure.

Le reste du voyage fut une nouvelle preuve qu'Orme n'était pas le disciple le plus loquace du Temple. Il fallait dire que les longues heures de route disposaient plus à la méditation qu'à la discussion. Peu de temps leur parut donc s'être écoulé quand ils arrivèrent près de la planète et entamèrent les manoeuvres d'approche, que l'atmosphère sulfureuse de Mustafar ne rendait pas des plus aisées. Les précautions étaient de rigueur.

Aux deux Jedis qui venaient de quitter Ondéron, Mustafar présentait un visage bien sinistre. De vastes massifs rocheux étaient travaillées par d'incessantes coulées de lave et, de proche en proche, sur l'horizon, se distinguaient les violentes éruptions de cette planète essentiellement volcanique. Les traces de l'activité minière, si elles témoignaient que la vie était encore possible dans ces régions hostiles, n'égayaient cependant pas le paysage.

En atterrissant, le pudique Padawan fut contraint de se faire une raison : pour une fois, il lui faudrait remiser dans le cockpit son manteau et ses multiples hauts. Se débarrassant rapidement de ses effets superflus tout en ayant conscience qu'allégé de la sorte, il ne trouverait pas pour autant la chaleur de la planète très supportable, il ouvrit son cockpit et sauta sur la plateforme, au moment où un tir de blaster s'écrasait sur le fuselage, à côté de lui.

Sans prendre le temps de la réflexion, un saut périlleux arrière conduisit le Padawan à rejoindre son Maître de l'autre côté du vaisseau. Décidément, il ne connaîtrait jamais une mission sans se faire tirer dessus. Il y avait de quoi douter du sens des mots négociation et diplomatie.

— Si on rentre dans le chasseur et qu'on tire avec les canons, la plateforme s'effondrera. Impossible de savoir si on trouvera un autre endroit pour atterrir dans cette zone.

Orme risqua un coup d'oeil sous le vaisseau. Sans doute leurs agresseurs, qui ne devaient pas être trop nombreux, à en juger par le nombre fort restreint des tirs qui arrosaient en vain le chasseur, devaient se dissimuler derrière deux éminences rocheuses qui, de part et d'autre, encadraient le ponton par lequel la passerelle était reliée à la route des montagnes.

— S'ils avaient eu des chasseurs pour nous attaquer, ils n'auraient pas pris la peine de nous accueillir au blaster. Ca veut dire que si on reste ici, ils seront forcés de s'approcher au bout d'un moment, pour tenter quelque chose d'autre. On peut les attendre.

Orme haussa les épaules avant d'ajouter sereinement :

— On peut aussi foncer dans le tas.


Ses yeux se posèrent sur le Grand Maître, dans l'attente de sa décision.
Invité
Anonymous
Un accueil très chaleureux, c'était le cas de le dire. Les tirs continuaient à fuser, bien que très peu nombreux et Orme avait raison, il fallait agir ou du moins, cesser d'être autant passif. Le problème s'ils fonçaient sur leurs adversaires, était qu'ils prenaient le risque de voir leur vaisseau aux mains de personnes non désirables, or en ce moment même, leur chasseur jedi était le seul moyen de quitter cette planète. Mais pourquoi pensait-elle à quitter cette planète alors qu'elle venait de s'y poser ? Décidément, son esprit partaient parfois très très loin... Tant pis pour le vaisseau, décida Ellana.

-On fonce.

Après avoir étudié les trois options de son padawan, il était indéniable que la dernière proposition lui avait semblé bien plus alléchante que les autres. Ellana était une femme d'action mais, cela restait toutefois dans la rationalité des choses et qu'y avait-il de plus logique que d'aller recueillir les informations qu'on ne leur donnait pas. Donnant ainsi le signal, la jedi se montra à découvert, sabre laser en avant et déjouait avec une certaine propreté les tirs dirigés contre elle. Évoluant rapidement, Ellana était sur le point de se rapprocher de l'un de ses assaillants, quand soudain les tirs cessèrent et un signal fut émis, provenant du vaisseau directement.
Consciente que cela signifiait enfin qu'on daignait leur expliquer la situation, le maitre jedi cessa les hostilités et en deux ou trois bons se retrouva au bord des commandes du vaisseau. Activant le réseau de communication, un hologramme s'activa, laissant apparaître un mustafarien méridional dont la caractéristique de ces êtres consistait à avoir une petite taille comparé au mustafarien septentrional. Parlant un langage incompréhensible aux oreilles de la jedi, celle-ci remercia la technologie d'avoir inclut un traducteur, permettant ainsi une communication parfaite entre les différents protagonistes.

-Je vous salue Maitre Caldin, ainsi que votre apprenti. J'ai cru comprendre que mes amis les septentrionaux ont fait appel à votre aide, je suis alors heureux de vous annoncer que nous n'avons plus besoin de vous. Le problème qui s'est posé a été résolu il y a quelques heures, je suis navré de vous avoir fais venir pour rien, toutes mes excuses Maitre Caldin.

Un coup d’œil entendu avec son padawan pour comprendre qu'il pensait la même chose qu'elle. Ce méridional ne cherchait qu'à se débarrasser d'eux. Aucune excuse pour les tirs et pour l'accueil explosif, aucune autre explication, cette personne là était un piètre orateur.

-Je souhaiterais m'entretenir avec Lock Elbar, c'est lui m'a chargé de venir ici, j'aimerais au moins une explication pour mon déplacement inutile.

Le déplacement ne serait pas inutile, Ellana le sentait, mais le dialogue était une source d'information inestimable et à chaque nouvelle parole, chaque nouveau mot, c'était une nouvelle connaissance qui en sortait.

-Il est indisponible pour le moment. Si vous ne quittez pas les lieux Maitre Caldin, je serais dans l'obligation de vous faire partir moi-même.

Voilà qui était clair au moins et la réponse d'Ellana le serait également.

-Je ne partirais pas avant d'avoir obtenu mes réponses.

A peine avait-elle terminé sa phrase que les tirs fusèrent à nouveau, mais cette fois, de manière plus accrue. Le dialogue n'avait été qu'un prétexte pour amener des renforts en cas de litige, et litige il y avait.

-Et c'est repartie pour un tour !
Invité
Anonymous
Orme hocha la tête en guise de réponse à la directive de son Maître. Foncer dans le tas, c'était très bien aussi. Ce n'était peut-être pas la plus délicate et la plus subtile des stratégies, mais enfin, le Padawan n'excluait pas les mesures un peu directes de temps à autre. Et puis, ce serait indubitablement beaucoup plus rapide que d'attendre que des assaillants un peu timorés peut-être fissent les premiers mouvements.

Le Padawan posa la main sur son sabre laser et attendit que le Maître donnât le signal de l'assaut. A peine la femme se fût-elle montrée à découvert que son apprenti bondit de l'autre côté du vaisseau, dans un éclair dorée et entama une progression fulgurante vers les assaillants, évitant les tirs de blaster beaucoup plus qu'il ne les déviait ; de temps à autre cependant, la lame jaune de son sabre rencontrait un rayon, qui partait s'écraser contre la montagne rocheuse.

Mais les tirs cessèrent aussi soudainement qu'ils avaient commencé et, quelques mètres derrière eux, alors qu'ils allaient enfin contourner les rochers derrière lesquels se dissimulaient probablement leurs assaillants, le système de communication du chasseur se mit à grésiller. Orme eût volontiers ignoré ce message qui arrivait mal à propos, mais Ellana semblait d'un tout autre avis et les deux Jedis, abandonnant le décisif avantage de terrain qu'ils avaient laborieusement conquis, se replièrent vers leur appareil.

Pendant que le Maître rejoignait rapidement le vaisseau, Orme entamait, le sabre toujours allumé, une marche à reculons beaucoup plus lente, prêt à parer à toute éventualité et à protéger Ellana pendant qu'elle s'occupait de la communication. Arrivé près du vaisseau, le Padawan adopta une posture défensive Shien, garde inversée, le regard obstinément fixé sur le ponton qui reliait la plateforme au défilé de la montagne.

La conversation d'Ellana avec son mystérieux interlocuteur ne lui disait rien de bon. Même lui qui était un piètre diplomate estimait que le discours de celui qui, selon toute vraisemblance, avait commandité leur agression, n'était guère convaincant. Laissant cependant à son Maître le soin de pousser la conversation pour mettre en évidence la traîtrise, Orme se mit à réfléchir à la dimension immédiatement tactique de leur situation.

S'ils devaient interpréter les tirs qu'ils avaient essuyés comme des coups de semonce, nul doute qu'une fois qu'Ellana aurait refusé de partir, le feu serait bien plus nourri. Alors, aussi doués qu'ils fussent, il leur serait impossible de traverser la passerelle. L'activité minière des siècles passés devait avoir laissé des réseaux de galeries désaffectées dans les flancs de la montagne et ce serait sans doute une manière plus longue, mais plus sûre de passer par-delà leurs assaillants.

Restait à trouver une entrée. Derrière lui, Ellana achevait d'opposer sa fin de non-recevoir au Mustafarien et, une seconde à peine après l'interruption de la conversation, les tirs reprirent. Orme dévia quelques rayons avant de rejoindre à nouveau son Maître de l'autre côté du chasseur. La situation devenait critique. Le jeune homme ouvrait la bouche pour exposer ses conclusions lorsqu'une violente secousse agita le sol.

Puis une seconde. Une sinistre constatation s'imposait.

— Ils ont touché le système antigravité de la plateforme. On va tomber dans la lave.

Les secousses répétées suggéraient assez qu'ils n'avaient guère le temps de remonter dans le chasseur et de décoller, ni même le loisir de faire exploser la passerelle. Le Padawan se mit à scruter avec assiduité, en compagnie de son Maître, le flanc de montagne qui leur faisait face, pour tenter de déterminer un chemin qui leur permettrait de quitter la plateforme en pleine chute et de distancer leurs adversaires.

Suivant finalement le regard de la femme, Orme hocha la tête : un côté moins abrupte offrait une pente où il serait facile (pour un Jedi) de se recevoir et la coulée de lave, quelques mètres plus haut, faisait un coude qui les mettrait hors de vue de leurs agresseurs. Alors, s'ils poussaient leur fuite suffisamment longtemps, ils prendraient assez d'avance sur leurs éventuels poursuivants pour trouver refuge dans un abri beaucoup plus durable.

De toute façon, le temps de la réflexion touchait à son terme. Dans un ultime soubresaut, le système d'anti-gravité céda et, avec un fracas métallique, la plateforme s'inclina puis se détacha de la passerelle pour tomber vers la lave. Il fallut des réflexes de Jedis aux deux infortunés pour bondir à temps sur la paroi rocheuse opposée. Sabre laser désormais éteint, Orme se réceptionna dans une roulade sur le sol et, sans reprendre ses esprits, se précipita vers le coude, tandis que les tirs, qui les poursuivaient encore, devenaient plus erratiques à cause de la distance.

D'un commun mais silencieux accord, les deux Jedis poursuivirent leur course plus que nécessaire, pour être certains de laisser loin derrière eux leurs ennemis armés. Enfin, avisant l'entrée condamnée de ce qui devait être une mine fort ancienne, abandonnée moins à cause de la fragilité des galeries que de l'épuisement des minerais dans cette partie de la chaîne, ils décidèrent de s'y mettre en sécurité.

Orme se laissa enfin tomber sur le sol, adossé au mur de la grotte qui formait l'entrée du réseau, le souffle un peu court ; même avec l'entraînement des Jedis, leur cavalcade n'avait pas été de tout repos.
Invité
Anonymous
La jedi partie dans un grand éclat de fou rire. Allongée sur le sol, Ellana savait bien qu'après un grand effort, il était déconseillé de s'arrêter immédiatement. Mais à l'instant présent, la jedi voulait bien faire une exception. La situation n'était sans doute pas la plus risible en ce moment même, sauf pour la jeune mère. C'était ce qu'elle aimait dans sa vie de jedi, l'adrénaline, l'excitation, le danger et le risque. En ce moment même, le maitre jedi avait l'impression d'être un enfant qui venait de se défouler dans une aire de jeu et qui, épuisé, rigolait simplement pour exprimer son contentement...

-C'est passé de très près!

En effet, il s'en était fallut de peu et ils ne devaient leur survie qu'à leurs capacités que la Force augmentait. Mais à présent, la récréation était terminée pour elle et il était temps de se concentrer à nouveau. Se remettant sur pieds, Ellana signalait la fin de leur petite pause. Songeuse, la jedi réfléchissait à chaque détail qui aurait pu lui donner un indice sur la situation. Les septentrionaux avaient demandé son aide, mais c'était les méridionaux qui les avaient accueilli et quel accueil... Il n'était pas difficile de deviner que la conciliation entre les deux camps avait échoué et de conclure que les septentrionaux étaient à leur merci ou pire encore. Mais, c'était une conclusion tellement hâtive et pourtant, la plus évidente. Ne voulant rien négliger, la jedi jugea plus prudent et plus sage d'attendre d'investir les lieux de litige avant de déterminer la démarche à suivre.

-M***e, on a perdu le chasseur.

Ce petit incident lui vint à l'esprit, enfin petit... tout était relatif, sauf que là, ils venaient de perdre leur seul moyen de quitter la planète. Ça tombait bien en quelque sorte, puisqu'ils n'avaient pas pour projet immédiat de la quitter, mais pour l'avenir, cela deviendrait surement un problème plus urgent...

-Bon, on s'en occupera plus tard, décréta la jedi.

La Force serait bien cruelle si elle avait décidé de les laisser finir le reste de leur vie ici. Il fallait retrouver les septentrionaux au plus vite, trouver une base ou un village, elle avait aucune idée de l'appellation de leur foyer, non seulement pour mener leur mission, mais également s'ils voulaient survivre. La Force avait beau fait d'eux des hommes sur-puissants, ils n'étaient pas invincibles surtout quand l'environnement se liguait contre eux. Sans nourriture, surtout sans eau avec une telle chaleur, ils n'iraient pas bien loin. Après avoir attendu de bonnes minutes, leurs agresseurs avaient du se rendre à l'évidence que les jedis étaient tombés dans la lave, ils sortirent de leur cachette. Avisant un chemin quelques mètres plus loin, ils se laissèrent guider par la Force pour qu'elle les mène dans la bonne direction.
Intégrer la base ne serait pas aisé, celle-ci se trouvait à leurs pieds, une petite descente parsemé de cailloux et de rochers et ils y seraient. Le problème majeure restait la discrétion. Très peu d'humains devaient se trouver en ces lieux et avec sa crinière rousse, elle passait difficilement inaperçue.

-On va se séparer. Peut-être qu'ils nous croient morts, mais si on est deux, ça risque d'attirer l'attention. Essaye d'être discret.

Plus facile à dire qu'à faire, un humain parmi les mustafariens...

-Le premier qui trouve Lock Elbar a gagné. Tiens, attrape ça.

La jedi lui balança une sorte de capsule ronde qui, activée, laissait apparaitre l'hologramme d'un septentrional, très grand et fin. Sans attendre de réponse précise, Ellana sauta dans le vide avant de se réceptionner quelques mètres plus loin, continuant ainsi sa course...
Invité
Anonymous
Orme haussa un sourcil en observant Ellana se gondoler de contentement sur le sol de la caverne. Il avait beau être un Padawan peu conventionnel à certains égards, il ne trouvait pas qu'il y eût, dans ce début de mission qui signait, avant même qu'elles eussent commencé, l'échec des négociations, beaucoup à se réjouir et la même rigueur analytique qui, sur le terrain, le poussait à prendre des décisions bien réfléchies, cultivait en lui une certaine austérité peu propice à ce genre de réjouissances.

Il s'abstint de toute remarque cependant et, même, son regard ne se fit pas désapprobateur. Après tout, chacun avait sa manière d'aborder les missions, et peut-être le rire d'Ellana était-il purement nerveux. Il détourna son regard de la jeune femme et observa, par l'ouverture de la grotte, le paysage volcanique désolé qui s'étendait encore en contrebas de la montagne, sur toute la planète pareillement, s'il avait bien compris.

Pendant ce temps, le Grand Maître retrouvait son calme. Orme, lui, attendait patiemment les directives. Averti à la dernière minute de leur destination, il n'avait eu le temps de se renseigner ni sur la situation locale, ni sur les circonstances particulières qui avaient conduit tout ou une partie des habitants à solliciter l'aide de l'Ordre. Habitué à étudier sérieusement ses ordres de mission, il détestait s'aventurer de la sorte dans le brouillard.

A l'amère constatation de la perte du chasseur, il ne répondit que par un vague hochement de tête. Comme Ellana, il trouvait que cette préoccupation était éclipsée par leur mission pour l'heure. De toute façon, si les Mustafariens avaient réussi à contacter l'Ordre, ils pourraient le faire à nouveau sans doute, et dans l'hypothèse improbable où ils n'eussent pas eux-mêmes de vaisseaux interstellaires sur la planète, il ne serait pas difficile d'en faire venir un nouveau.

Le Padawan se releva enfin et, emboitant le pas à son Maître, considéra à son tour la base échafaudée en contrebas. Le moins que l'on pût dire, c'était que la construction n'était pas très typique et probablement il s'agissait là d'une structure largement préfabriquée, importée sur Mustafar, semblable à ce que l'on trouvait sur des milliers d'autres planètes, parfois habitations temporaires, d'autres fois logements plus durables, selon les moyens du bord. Impossible de déterminer, à cette distance, s'il s'agissait d'une base provisoire ou d'un village permanent.

L'adolescent attrapa l'holoprojecteur miniature que lui lança la Jedi et examina scrupuleusement l'image de leur contact, avant de faire disparaître l'objet dans une poche de sa combinaison. A nouveau, il hocha la tête pour indiquer qu'il avait entendu, compris et accepté les ordres et, laissant son Maître partir au devant, se fit un devoir d'examiner un peu plus le terrain, pour décider de la meilleure approche.

Il lui sembla plus prudent de contourner la base à partir des hauteurs pour entrer à l'opposée de l'endroit où Ellana devait arriver. Couvrant deux terrains distincts en se rejoignant, ils multiplieraient ainsi leurs chances de trouver leur homme mais, surtout, si l'un des deux rencontraient des problèmes dans une partie de la cité, il créerait au moins une diversion pour que l'autre se mît à couvert et pût poursuivre plus paisiblement la mission.

Le Padawan commença sa progression, rapide, bondissante et discrète, s'abritant toujours derrière des rocs et des détours du terrain, mettant à profit sa légendaire agilité. Sans la chaleur, c'eût été un parcours de santé pour lui sans doute, mais il pouvait encore se consoler en songeant qu'à l'inverse d'Ondéron, Mustafar offrait le léger avantage d'un climat sec, qui rendait l'atmosphère moins oppressante que sur la planète qui abritait le Temple.

Le contournement n'était pas aisé cependant et Orme jugea qu'Ellana devait avoir atteint son but depuis une bonne demi-heure déjà lorsque lui-même entra dans le village. Plutôt que base strictement gardé, c'était manifestement une installation de fortune qui avait duré, ancrée au pied de la montagne depuis des décennies peut-être et qui vivait de l'exploitation des mines.

En cette heure de la journée, la périphérie du village, qui regroupait les habitations, étaient désertes, soit que les travailleurs fussent encore dans les galeries ou aux fonderies lointaines, soit qu'ils se trouvassent au marché, dans les administrations, sur les places publiques. De temps en temps, des passants isolés rejoignaient d'un pas pressé leur logement et il n'était pas difficile de voir qu'ils faisaient des efforts pour considérable pour ne pas prêter attention à lui.

Il régnait dans les rues le climat du quant-à-soi caractéristique des périodes de troubles et chacun soupçonnait, dans chaque nouveau visiteur, chaque nouvel élément, le signe avant-coureur d'une catastrophe, cultivant alors la croyance un peu naïve, un peu désespérée, que si on ne le regardait pas, il disparaîtrait. Manifestement, les négociations avaient tourné court sur Mustafar.
Invité
Anonymous
    Dévalant la pente à une vitesse affolante, la jedi mit peu de temps avant de parvenir à un bout du village. Posant son pieds une demi-seconde sur chaque pierre afin de ne pas provoquer d'éboulement, la jeune femme donnait l'impression de voler...
    Mais la course s'arrêta sur le toit d'une caverne, et lorsqu'elle sauta une dernière fois sur le sol, Ellana se dirigea vers un étendage à linge pour emprunter un gilet beige en coton, comportant une capuche assez large. Elle pourrait difficilement cacher sa forme humaine, mais cela aurait le mérite qu'on attarde moins son attention sur elle.
    Ainsi déguisée, la jedi fit son entrée et se promena dans les alentours, gardant un oeil attentif sur chaque détail qui pourrait lui donner un indice. Le train de vie des mustafariens était intéressant à étudier, ils avaient une vie plutôt primitive mais on pouvait se douter dès lors que la technologie était tout de même présente dans leur vie. A prêt tout, ils avaient pu contacter l'Ordre. Les environs étaient plutôt déserts, peut-être que les hommes travaillaient encore dans les mines ou bien qu'elle se trouvait dans un quartier plutôt désert habituellement. La jedi commençait à se faire à la chaleur, insupportable depuis le début, son corps s'y habituait peu à peu, d'autant plus qu'un vent passager permettrait de donner un peu de fraicheur à l'atmosphère. Elle avait réellement chaud et se demandait s'il valait mieux vivre sur Mustafar ou sur Hoth, les deux étant complètement antinomiques.

    Trêve de réflexion inutile, le maitre jedi se focalisa sur la recherche des septentrionaux. Il lui semblait tout à fait logique de se rendre à la base du méridionale qui l'avait attaqué. D'ailleurs, il ne s'était pas présenté alors qu'il connaissait son identité, et la jedi avait horreur de cela. Mais, si réellement le méridionale avait pris le pouvoir dans ce village, alors son repère devait se situer au centre du village.
    Dépassant les quelques passants qui s'empressaient de rentrer chez eux, la jedi ne tarda pas à trouver ce qu'elle cherchait. La caverne, l'habitat le plus important était orné d'un insigne qui démontrait sans doute l'emblème des septentrionaux. Mais le problème qui n'allait pas tarder à se poser était la façon dont elle allait y entrer. Une caverne, ce n'était pas un immeuble ou une usine où les manières d'entrer sans se faire repérer ne se comptaient plus. Ici, il n'y avait qu'une seule entrée et qu'une seule sortie...

    Une pression sur le comlink et la jedi invita son padawan à se joindre à elle. Elle ignorait encore s'il avait découvert quelque chose ou même s'il lui était arrivé quelque chose, mais la jeune femme lui réservait un petit exercice. En attendant qu'Orme arrive, Ellana observa discrètement les gardes afin de mesurer leur force en cas de complication et complication il y aurait surement, tôt ou tard...
    Orme ne tarda pas à pointer le bout de son nez, ou plutôt il arriva derrière son dos, aussi discret qu'une ombre et la jedi parut satisfaite de ne pas imputer au jeune homme la maladresse et le manque de délicatesse dont les garçons faisaient preuve aujourd'hui.

    -Ils sont à l'intérieur, mais si on peut éviter pour le moment de se faire remarquer, ce serait pas mal. Essaye de nous faire passer.

    Le maitre jedi sous-entendait bien sur d'invoquer la Force pour influencer les esprits faibles que devaient représenter les trois gardes. Elle n'avait jamais tenté d'influencer un mustafarien et Ellana savait que certaines espèces étaient plus ou moins insensibles à leur tour de jedi, et aujourd'hui était l'occasion d'en avoir le coeur net sur la résistance mentale des mustafariens. Un exercice plutôt compliqué, d'autant plus que trois esprits à convaincre sonnaient toujours plus difficile qu'un seul. Mais, c'était l'occasion rêvé d'en apprendre un peu plus sur Orme, sur ses faiblesses et ses forces...
Invité
Anonymous
Le quartier que parcourait Orme ne présentait pas beaucoup d'intérêt. Non seulement les demeures, toutes identiques, n'avaient rien de remarquables, aucune affiche, aucun signe, qui pût indiquer quel était l'état d'esprit de la population, mais la population elle-même, fuyante et manifestement inquiète, n'était pas d'un très grand secours. A part la conclusion qui s'imposait que les choses ne s'étaient pas déroulées pacifiquement entre les deux camps, il était difficile d'en déduire plus.

Il y avait une chose cependant qu'Orme remarquait et c'était que sa présence, si elle n'enchantait pas les rares passants, ne semblait pas pour autant les étonner. Mustafar n'était pas une planète très courue et les équipages des vaisseaux qui venaient s'approvisionner dans les fameuses fonderies mustafariennes quittaient rarement le bord pour profiter du paysage. Orme supposait donc que l'un ou l'autre camp avait dû faire appel à quelques mercenaires — qui n'avaient pas laissé un souvenir enchanteur.

Il n'avait pas parcouru quelques rues que déjà son comlink sonnait. Il allait accuser réception de l'ordre, mais Ellana avait déjà raccroché. Haussant les épaules, le jeune homme se mit en route, se glissant dans les ombres de la petite bourgade, soucieux de mettre à nouveau à profit les techniques de dissimulation apprises tout au long de son entraînement pour devenir Sentinelle. Ce n'était pas parce que sa présence ne paraissait pas remarquable qu'il fallait absolument se faire remarquer.

Le Padawan ne tarda pas à rejoindre son Maître et considéra à son tour la demeure centrale. C'était l'avantage avec les personnes de pouvoir : elles préféraient se faire remarquer que se dissimuler et il n'était jamais très difficile de les retrouver. Il fallait dire qu'en l'occurrence, les dimensions fort modestes de l'avant-poste jouaient en faveur des deux Jedis.

Ce fut alors qu'une mauvaise nouvelle s'abattit sur Orme. Il leva un regard un peu incertain vers Ellana. Les faire passer ?

— Euh...

S'il y avait bien deux domaines dans lesquels il n'était pas doué, c'était l'ingénierie et le contrôle mental. Mais son Maître paraissait si sûre d'elle que l'adolescent comprit qu'il serait inutile de négocier. Après tout, il fallait s'y attendre : elle voulait se rendre compte par elle-même, lors de cette première mission, de ses forces et de ses faiblesses. Orme avait simplement espéré qu'elle ne fût pas arrivée si vite aux faiblesses.

Il s'avança malgré tout vers les trois hommes et, rassembla toute sa concentration, esquissa un léger geste de la main et glissa de l'air le plus persuasif possible :

— Vous allez nous laisser passer.

Les gardes, des colosses pour leur espèce (c'est-à-dire qu'ils faisaient à peu près sa taille), échangèrent un regard incertain. L'espace d'un instant, Orme se laissa aller à penser que, peut-être, le tour de passe-passe allait fonctionner. En réalité, les trois hommes s'interrogeaient pour savoir s'ils avaient en face d'eux l'un des rares mercenaires engagés et s'il fallait donc, effectivement, le laisser passer.

— Ouais.
— Faut voir.

— C'est quoi vos noms ?


L'un des gardes dévisagea tour à tour Ellana et Orme, comme si leurs noms devaient être gravés sur leur front. Un deuxième garde avait sorti un datapad de sa poche et consultait un document, sans doute la liste des mercenaires employés par le camp. Bien décidé à tenter le tout pour le tout, Orme affirma de son ton le plus décidé :

— Marnie Fields de Corellia. C'est ma coéquipière, Jolda la Mangouste.


Oui, bon, il n'était peut-être pas très doué pour inventer des noms. Cependant, les trois hommes avaient l'air d'hésiter.
Invité
Anonymous
    Jolda la Mangouste ? Où avait-elle déjà entendu ce nom ? Enfin, la réponse n'importait peu, mais la curiosité l'emporta et la jedi commença à se creuser les méninges, fouillant au plus profond de sa mémoire pour connaître l'origine de ce nom. Ah oui, une fois elle s'était arrêtée dans une librairie, prenant un bouquin au hasard, la jedi était tombée sur une bande dessinée où un héros, amnésique, avait pour seule identité un nombre tatoué sur le cou, et l'un des assassins qui voulaient sa vie, se nommait la Mangouste. Drôle de pseudonyme en définitif.
    Après, le maitre jedi ignorait si l'inspiration de son jeune padawan venait de là, ou si la Force elle-même l'avait inspiré...

    A la première tentative, la jedi avait serré les dents. Lorsque plusieurs secondes s'écoulaient, signifiant une profonde hésitation, c'était plutôt mauvais signe et à l'instar, les gardes leur demandèrent leur nom. Au pire, Ellana était consciente qu'elle pourrait rattraper la situation et elle préférait laisser Orme se débrouiller seul. Les combats ne l'avaient pas gêné, mais la jeune femme avait noté une certaine réticence, voire même un doute sur sa capacité à s'aider de la Force pour influencer les esprits faibles. Bon c'était à travailler...

    Trop de temps, trop d'hésitation. Ce n'était jamais bon et lorsque l'un des gardes demanda si Jolda la Mangouste n'était pas une twi'lek, Ellana s'avança et abaissa sa capuche. Esquissant un petit geste de la main, la jedi tenta d'influencer les trois gardes. Son regard violet s'attarda sur chacun, elle mit toute sa conviction dans les paroles qu'elle débitait et la Force ferait le reste...

    -Jolda la Mangoustre est une humaine et a toujours été humaine. Vous allez nous laisser entrer maintenant.


    Tout semblait s'être arrêté, le temps lui-même semblait suspendu, mais lorsque le premier garde reprit ses esprits...

    -C'est bon, dégagez vite maintenant.

    Ils ne se firent pas prier et une fois à l'intérieur, ils s'enfoncèrent encore plus dans la caverne à la fois sombre et plutôt glauque. Éclairées sur le côté par des torches, une certaine fraicheur était conservée à l'intérieur de la caverne et Ellana était bien d'avis de profiter de cette température agréable.

    -La concentration Orme, si ton esprit est trop éparpillé, tu n'arriveras jamais à rien. La prochaine tentative sera encore pour toi.

    Arrivés au bout, ils se trouvèrent face à trois passages. Avisant celui qui se trouvait le plus à droite, la jedi se laissait guider par la Force. Avançant dans l'inconnu, d'un pas déterminé, les deux finirent par atterrir dans une salle de communication. Plusieurs consoles et écrans recouvraient la pièce et lorsqu'elle s'approcha d'un écran de contrôle, l'image des septentrionaux apparut. Ils semblaient détenus dans une cellule primaire et rien ne serait plus aisé que de les en sortir. Enfin, en toute logique... Si cette pièce permettait de les surveiller, elle permettait également de communiquer avec eux. Appuyant sur un bouton, elle s'approcha du seul micro.

    -Lock Elbar. Ici, Ellana Caldin. Désolé pour le retard, nous avons eu un petit contre-temps.

    Plusieurs têtes se relevèrent à l'entente de cette nouvelle voix, mais une seule personne se leva et se dirigea face à la caméra. Lock Elbar semblait vieux et fatigué, pourtant ils avaient tous les deux le même âge et la jedi se désolait de constater à nouveau les conséquences de la cruauté et de l'ambition.

    -Maitre Caldin. Je suis ... heureux d'entendre... votre voix, il n'est ... jamais trop tard.

    Parlant lentement, mais surement, la jedi décida néanmoins de se presser, puisque le temps était compté.

    -Nous allons vous sortir de là avec mon padawan. Savez-vous où vous vous trouvez ?
    -Non, il y a...plus urgent. Une bombe...cachée. Elle détruira tout le village si les autres l'activent. Si vous... arrêtez la bombe... nous gagnons.
    -Je me charge de la bombe, mon padawan va vous délivrer.
    -Merci... Maitre. Une fois libre... mes hommes ... seront assez nombreux ... pour reprendre le... contrôle.

    Un autre mustafarien se leva à son tour.

    -Maitre Caldin, l'alarme n'a pas encore sonné. Ils ne sont pas encore au courant de votre présence, vous avez donc l'avantage. S'ils vous découvrent, ils se serviront de cette bombe comme moyen de pression.
    -Alors, nous serons aussi discrets que possible.
    -Lorsque la bombe sera désamorcée, nous pourrons reprendre le contrôle de notre quartier.
    -Très bien, on se retrouve bientôt.

    Se tournant vers Orme, la jedi fit un signe de tête pour confirmer l'ordre.

    -Rien de stupide ou d'irréfléchie, d'accord ?


    Bien sur, elle le taquinait, tout en étant très sérieuse à la fois. Rien ne lui ferait plus plaisir que ne pas réparer les erreurs de son padawan. Ils se séparaient et Ellana s'enfonça encore plus dans les profondeurs...

Invité
Anonymous
Plutôt que dans la Force, c'était dans son propre subconscient qu'Orme avait trouvé le nom de Jolda la Mangouste, qu'il avait dû apercevoir, un jour, à la faveur d'une visite dans un magasin, sur un dépliant publicitaire, aux mains d'un de ses camarades, peu importait. Ce n'était pas vraiment son genre de lectures, mais il avait pris ce qui s'était présenté à son esprit et, finalement, il ne s'en tirait pas trop mal : les gardes n'avaient pas décidé d'attaquer sans prévenir, ce qui, pour le jeune homme, constituait déjà une petite victoire.

Mais il fallait se rendre à l'évidence : la manipulation psychologique n'avait pas fonctionné. Orme n'en était guère surpris et, à vrai dire, guère vexé non plus. La persuasion de Force ne faisait pas partie de ses techniques favorites et son inexpérience en la matière naissait tant d'une certaine répugnance morale que d'un manque de dispositions. Il fallait bien reconnaître qu'il n'avait pas été très appliqué pour reprendre ce petit défaut.

Sa main s'apprêtait déjà à rejoindre son sabre laser, comme l'hésitation des gardes se faisait de plus en plus certaine, quand son Maître vint à son secours et, avec une aisance presque déconcertante, détourna de ces esprits simples des soupçons pourtant bien légitimes. Les deux Jedis pénétrèrent dans le dôme, partie émergée d'un complexe beaucoup plus vaste dont les galeries s'étendaient sous le village.

Orme ne répondit rien à la remarque d'Ellana, ce qui, en soi, constituait déjà pour l'adolescent une belle preuve de docilité. Certainement, malgré ses réticences de principe, il n'eût pas été fâché de se perfectionner dans une technique qui évitait souvent bien des complications et s'il pouvait profiter de son changement de Maître, aussi malheureux fût-il, pour combattre des habitudes dont il n'était pas nécessairement satisfait, ce ne serait pas un mal.

Les deux Humains ne tardèrent pas à pénétrer dans le centre de communications. Une fois passée les premiers gardes, la surveillance n'était manifestement pas considérable, mais il n'y avait là rien de très surprenant : les principaux chefs de la résistance étaient emprisonnés et le gros des forces de la région devait être à la poursuite des Jedis, qui avaient pris soin de ne pas laisser des traces que l'on pût aisément suivre.

Cette sécurité confortable ne durerait sans doute que peu de temps cependant et, quand il n'y aurait pas eu d'alarme qui pût trahir leur présence, Orme eût été toujours d'avis d'agir au plus vite. Se séparer devenait une nécessité et la tâche que lui confiait son Maître ne l'intimidait pas. Pour désamorcer une bombe, il s'en fût remis à la Force beaucoup plus qu'à ses propres connaissances, mais pour retrouver quelqu'un, il pouvait compter autant sur l'une que sur les autres.

Il hocha la tête à la dernière recommandation d'Ellana, mais s'il y avait bien des défauts qu'on ne pouvait malgré tout lui reprocher, c'était la stupidité et l'irréflexion. Pendant que la femme s'éloignait, il observa le centre de communications, frôla du bout des doigts les différents boutons et, après avoir constaté qu'ils étaient groupés par secteurs, comme dans toute console intelligemment conçu, il n'eut pas de difficulté à déterminer grossièrement l'emplacement des cellules.

Rebroussant chemin, le Padawan revint au croisement qu'ils avaient d'abord passé et emprunta le couloir du milieu, qui bientôt descendait plus profond dans le réseau des tunnels métalliques. Les travaux de forage avaient été rudimentaires, comme l'architecture de tout le village, et témoignaient d'une installation d'abord temporaire. Il y avait fort à parier que les forces qui s'étaient emparées du village n'étaient pas familières de l'ensemble des édifices.

Un frisson parcourut la peau du jeune homme. Sous terre, la température était loin d'être aussi caniculaire qu'à la surface de la planète et la combinaison légère qu'il avait adoptée ne lui paraissait plus désormais une idée aussi brillante. Mais son attention fut vite détournée de ces menus problèmes par les deux silhouettes qui encadraient une nouvelle porte, l'entrée probablement du modeste quartier pénitentiaire.

Le jeune homme avança avec lenteur vers les deux gardes. Il lui paraissait impossible de leur imposer, non seulement de le laisser passer, mais encore d'ouvrir la porte des cellules pour libérer les prisonniers. Si une simple supercherie était hors de la portée de ses pouvoirs de Jedi, la tentative d'une persuasion si complexe serait bien trop dangereuse, pour lui, pour Ellana comme pour les prisonniers, pour être essayée.

Le combat lui paraissait la seule solution souhaitable. S'il ne doutait pas de pouvoir maîtriser deux hommes dans la force de l'âge, plus encore deux Mustafariens d'une taille inférieure à la sienne, il supposait que ce peuple avait développé une habitude des galeries, qui formaient le cadre de la principale activité industrielle de la planète, et que, dans un environnement qui ressemblait si fort aux mines, il était dangereux de les sous-estimer.

Il fallait agir avec rapidité et efficacité, pour leur ôter toute possibilité de réagir, afin que le combat ne s'étendît pas à son désavantage et que l'alerte ne fût pas donnée. Enfin près des gardes, qui s'apprêtaient à l'interroger sur la raison de sa présence au coeur de la base, Orme décocha un coup de genou parfaitement déloyal mais fort efficace entre les jambes du premier.

Le second leva son arme, mais trop lentement pour empêcher le Padawan de lui briser le nez d'un coup de paume, qui projeta violemment la tête du malheureux contre la paroi métallique. Pendant que le second garde s'effondrait sur le sol, Orme attrapa le canon de son arme et, l'arrachant de ses mains inertes, assomma le premier homme, qui se remettait à peine du premier coup, par un revers de crosse.

Il ne restait plus qu'à forcer la porte.
Invité
Anonymous
    Alors qu'elle s'enfonçait de plus en plus dans les galeries souterraines, la jedi constatait que la hauteur des parois diminuait de plus en plus, si bien que malgré sa petite taille, Ellana devait elle-même se courber pour pouvoir passer. Simple coïncidence ou est-ce que les méridionaux avaient voulu poser un obstacle aussi dérisoire à quiconque voudrait désamorcer la bombe?
    Elle avait pensé à LA bombe, mais lorsqu'elle se retrouva face à 3 bombes synchronisées et assemblées, la jedi dut se questionner sur ses talents de déminage avant de conclure qu'en fait, à part donner un coup de sabre au hasard, elle n'avait jamais désamorcé une bombe de telle sorte. Si elle en touchait une seule, la jeune femme fit la conclusion rapidement que les deux autres exploseraient aussitôt. Il fallait donc les désamorcer en même temps. Donner un coup de sabre en même temps ? Elle n'avait plus à rougir de ses talents au sabre laser comme il y avait quelques années, mais devant la délicatesse de la situation, la jedi se devait de reconnaître que c'était peine perdue.
    Et si la solution consistait seulement à bidouiller un peu les fils ? Ellana n'y comprenait rien en théorie, mais toutes ces choses, n'était-ce pas simplement de la logique ?
    S'accroupissant pour examiner attentivement les fils qui sortaient, la jeune femme ne tarda pas à en comprendre le système. Elle comprit que le fil rouge reliait la bombe 1 à la bombe 2 et que le fil noir reliait la bombe 3 à la bombe 1, mais ce qu'elle était incapable d'affirmer, c'était si les bombes 2 et 3 allaient exploser si on les débranchait. C'était un risque qu'elle aurait pris si dans le périmètre, elle avait été seule. Mais en ce moment même, ce n'était pas seulement sa vie qu'elle jouait, mais de celle de tout un peuple. Alors, déçue et la défaite amère, Ellana décida de rebrousser le chemin non sans en informer Orme. Elle lui indiqua qu'elle le rejoignait pour passer au plan B.
    Le plan B, c'était toujours le même, improviser et passer à l'action pure et simple...

    Alors qu'elle rejoignit à nouveau le centre de contrôle, elle ne fut pas la seule à s'y trouver. Deux mustafariens surveillait à présent l'endroit. A la vue de la jedi, ils parurent surpris et elle identifia une expression qu'elle traduisait comme « La jedi ?!! ». Pour la discrétion, c'était raté mais il fallait éviter le pire, c'est-à-dire l'alerte. Ellana ne fut pas longue à réagir, plaçant ses mains en avant, elle envoya une simple vague de Force qui les envoya à terre. Avisant le premier qui se releva et s'élança vers un tableau de bord pour appuyer sur un bouton, surement le bouton d'alerte, le maitre jedi en fit sa cible. Elle se rua sur lui et l'assomma d'un coup de poing avant de décrocher un coup de pieds au deuxième qui en profitait pour se faufiler vers elle. C'est alors qu'elle eut cette idée. Se penchant sur le premier homme, elle pouvait ressentir une certaine peur, un dégoût, un doute et la jedi n'eut aucun mal à conclure que tous les méridionaux n'étaient pas forcément des brutes ou des monstres sans cœur. Il s'agissait bien d'un homme qui avait une famille et qui ne rêvait que d'une seule chose, pouvoir vivre tranquillement. La jedi projeta alors son esprit dans le sien, de la même manière qu'elle faisait lors d'un contrôle mental.

    -Tu vas aller voir tes amis et organiser une révolte contre ton chef. Il vous traite comme des vermines et il vous met en danger constamment, c'est intolérable. Et surtout, veille bien à ton chef ne s'échappe pas.

    Son tour de passe passe ne durerait pas éternellement, au plus 1h avant que le mustafarien ne reprenne ses esprits. Cela leur donnait peu de temps, mais assez pour semer le trouble. Elle se pencha ensuite vers le second pour l'influencer et lui suggérer d'aider son ami.

    Puis, se tournant vers les écrans de contrôle, elle constata avec satisfaction qu'Orme suivait très bien les consignes et s'empressa de pister sa présence à travers la Force pour le retrouver. Elle reprit alors le chemin inverse qu'ils avaient pris tous les deux au départ, et lors du croisement, elle prit celui qui lui permettrait de rejoindre son padawan. Elle put constater les dégâts qu'il avait déjà causé. Quelques gars à terre et les prisonniers libérés.
    S'inclinant devant Lock Elbar, Ellana entreprit d'expliquer la situation.

    -Je n'ai pas pu désamorcer les bombes, il y en avait trois. Il n'y avait pas de compte à rebours non plus, du coup je pense qu'elles s'activent à distance. Il garde surement une télécommande sur lui. Dans les minutes qui arrivent, il est très probable qu'il doive faire face à une révolte, j'ai inspiré certains de ses hommes et normalement, il devait y avoir assez de désordre pour qu'on puisse venir calmer le jeu.
    -Je vous remercie Maitre Caldin, vous et votre élève. Sachez que nous vous serons redevable à vie.
    -Ne parlons pas trop vite, tout n'est pas encore joué. Savez-vous où devrait se trouver leur chef ?
    -Dans la grande salle surement.
    -Vous pouvez nous y conduire ?

    Le nouveau groupe constitué prit la direction de la grande salle commune. Comme les galeries n'avaient plus de secret pour aucun d'entre eux, le trajet fut plutôt court. Deux passages permettaient d'accéder à cette salle, le groupe se sépara alors en deux. L'un guidé par son padawan et l'autre par elle-même. A leur arrivée, des éclats de voix signalaient que le plan d'Ellana fonctionnait à merveille... A travers le comlink, la jedi donna les dernières instructions à son padawan; avancer vers le chef, prendre la télécommande et arrêter ensuite les autres mustafariens.
Invité
Anonymous
Orme observait la porte d'un air perplexe. La cellule était peut-être trop petite, de l'autre côté du blindage, pour qu'il prît le risque de découper au sabre-laser. Il n'avait aucune envie de pratiquer une ouverture pour constater que, de l'autre côté, sa lame avait accidentellement réduit en pièce un innocent prisonnier. Il fallait donc employer des méthodes plus traditionnelles et se rabattre sur le digipad. Le jeune homme démonta le boitier.

Convoquant ses souvenirs, Orme tenta de se rappeler de sa mission avec Joclad. Il avait vu son camarade forcer l'un des digipads de la déchetterie d'Iziz et il ne lui semblait pas que le modèle auquel il avait désormais affaire fût très différent. Le problème, c'était que Joclad, sur le moment, ne s'était pas répandu en explications et Orme ne pouvait que déduire des gestes qu'il avait aperçus du coin de l'oeil, pendant qu'il surveillait l'entrepôt, ce qu'il convenait de faire.

Il suivit les fils du bout des doigts, isola ceux qui présentaient une couleur particulière et tenta de les recombiner pour aboutir à la bonne combinaison. Deux petits bruits électroniques lui indiquèrent d'abord l'insuccès de ses tentatives, mais au troisième essai, un chuintement métallique annonça la réussite de son entreprise et, bientôt, la lourde porte coulissa à l'intérieur du mur, ouvrant la voie aux quelques prisonniers.

Orme s'inclina devant celui dont il avait compris, à la conversation avec Ellana, qu'il était le chef et il allait enjoindre la petite troupe à le suivre pour sortir du labyrinthe, quand le Grand Maître surgit de l'autre côté de la courte galerie. Il ne fallut pas longtemps au Padawan pour comprendre que la tâche d'Ellana n'avait pas été aussi aisée que la sienne et l'idée qu'une bombe était encore prête à exploser à tout moment sous leurs pieds se grava dans son esprit.

Se reculant de quelques pas pour laisser les deux dignitaires se rencontrer. La conversation fut brève ; le temps manquait. Le cortège remonta les galeries jusqu'à une nouvelle intersection, pour se séparer en deux groupes. Tandis que Lock Elbar et deux hommes suivaient Ellana, Orme s'engageait dans une voix parallèle avec un homme, un avocat s'il avait bien compris, et une femme, qui avait un grade quelconque dans l'armée.

Les présentations furent brèves cependant et uniquement destinées à permettre au Padawan d'évaluer les compétences de ses associés de fortune. Les trois individus remontèrent silencieusement la galerie, jusqu'à un coude au-delà duquel s'ouvrait la grande salle. A eux comme à Ellana, les éclats de voix parvenaient. Ce n'était pas encore une révolte franche et ouverte, mais la sédition se développait et devait distraire suffisamment le chef pour permettre le succès d'une attaque surprise.

Après avoir accusé réception des dernières instructions d'Ellana, Orme se retourna vers ses acolytes et murmura :

— Comme vous n'êtes pas armés, ils font concentrer leur feu sur Maître Caldin et moi. Prenez-en deux par derrière pour récupérer leurs armes et couvrez les sorties.

Les deux Mustafariens hochèrent la tête d'un air un peu incertain. Orme sortit son sabre-laser et, se plongeant dans la Force, il attendit de sentir qu'Ellana donnait l'assaut de son côté pour bondir à son tour. La salle mesurait une centaine de mètres carrés et, à gauche, à droite, de longues tables holographiques affichaient différents endroits stratégiques de la planète. Dans le fond, une table circulaire semblait être le centre de commandement. De place en place, des caisses de matériel et de munitions.

Il devait y avoir une trentaine de Mustafariens, certains encore affairés à leur poste, mais la plupart réunis au centre de la salle et engagés dans une vive dispute. L'un d'entre eux, qui dominait par la richesse de ses habits plutôt que par sa stature, tentait manifestement de calmer l'assemblée par un savant mélange de menaces et de mots d'apaisement. Deux ou trois droïdes de maintenance complétaient la population.

Dans une succession d'éclairs dorés, Orme bondit vers le centre de la salle. Enfin, il était dans son élément. Avant que quiconque eût pu réagir, deux gardes avaient vu leurs blasters fondre tandis que deux autres avaient été projetés par une vague de Force contre les caisses de munitions, assez sonnés pour que les deux coéquipiers du Padawan pussent récupérer les armes. Mais déjà, les tirs de blaster commençaient à fuser dans la salle.

Il y avait les Mustafariens qui profitaient de l'occasion pour se retourner contre leur chef, ceux qui demeuraient loyaux et ceux, bien sûr, plutôt scientifiques, architectes et politiques que combattants, qui cherchaient une manière de fuir ce chaos. Le chef pour sa part tentait de trouver une sortie — car ses bombes ne lui étaient d'aucune utilité tant qu'il se trouvait de leur rayon d'action.

Un important contingent de gardes se formait entre le groupe du Grand Maître et le centre de la salle, tant il paraissait évident que là se trouvait le danger plus immédiat. Par les galeries que les deux Jedis avaient empruntées, des renforts commençaient à arriver au compte-goutte, mais il était probable que l'essentiel de la garnison présente dans la ville se trouvât déjà dans la salle. Orme n'avait ainsi d'autre choix que de se charger lui-même du chef.

Le délicat était à vrai dire de le neutraliser sans le tuer, car sans doute il détenait des informations importantes et, d'ailleurs, la guerre civile ne pouvait être apaisée que si des procès publiques avaient lieu. S'assurant que l'on couvrait plus ou moins ses arrières, Orme effectua un nouveau bond pour atterrir en face de son adversaire, pressé d'atteindre une porte dérobée, dans le fond de la salle, en profitant de la confusion.

L'homme tira son blaster, mais un éclat de sabre découpa aussitôt le canon en deux.

— Je vous emporterai avec moi dans la mort, Jedi. Tous.

Orme haussa les sourcils et rétracta la lame de son sabre, afin de ranger son arme.

— Pas l'intention de vous tuer.

Se rendant compte qu'il venait de perdre son unique moyen de pression et que par ailleurs son adversaire humain le dépassait d'une bonne tête, l'individu reconsidérait sérieusement ses options. Mais son choix se limitait entre se jeter dans les feux croisés en arrière ou affronter Orme. En espérant prendre le Padawan par surprise, le Mustafarien bondit sur lui. Une minute plus tard, il crachait son sang au sol et la lame dorée vrombissait contre son cou.
Invité
Anonymous
    Le moment propice approchait , il ne fallait pas agir trop tôt car elle attendait que les quelques éclats de voix s'achèvent par une querelle. Mais, il ne fallait pas agir trop tard, au risque de voir la dispute s'achever brièvement. Elle attendit que le maigre commando que constituaient à présent Lock Elbar, Orme, Ellana et certains mustafariens, soit prêt.

    En bondissant dans la salle par surprise, la jedi donnait ainsi le signal. Comme toute logique, sabre laser en main, les deux jedis représentaient actuellement la plus grande menace. Pris de court, les méridionaux concentrèrent leur feu sur leur ennemi commun, semblant oublier la querelle qui les avait divisé quelques minutes auparavant.
    Elle envoya valser les malheureux premiers gardes qui furent sur son chemin, donna un coup bien placé au prochain avant de se retrouver sous une avalanche de tir.
    Faisant office de bouclier à ses trois autres coéquipiers, Ellana renvoyait tous les tirs vers leurs émetteurs. Cependant, malgré l'habilité et les prouesses de la jedi, celle-ci peinait à avancer et bientôt toutes les personnes présentes s'accumulaient dans le centre de la salle.
    Ne songeant pas une seule seconde qu'elle se trouvait dans une position délicate, il lui fallait son temps pour parvenir à bout de tous ces hommes et c'était sans compter l'aide des septentrionaux qui, armés à présent, étaient d'une grande aide également.

    Elle avait pu suivre discrètement et en quelques secondes le talent de son padawan, qui se débrouillait plutôt bien au corps à corps, confirmant une fois de plus ses soupçons. Mais, elle le perdit rapidement de vue car Ellana fut aussitôt occupée à protéger sa propre vie. Mais, elle s'arrêta soudainement car elle sentit une rupture dans la Force et celle-ci venait justement d'Orme.
    Mais, elle ne fut pas la seule à s'arrêter, tous les gardes autour d'elle s'arrêtèrent également, même Lock Elbar. A croire que cette scène de combat se figeait subitement. Et chacun en comprit rapidement la raison.

    Sabre laser en main, la lame d'Orme était à deux centimètres du cou du chef. Chacun retenait sa respiration, en attendant de savoir ce qui allait se dérouler, sauf Ellana qui traversaient les quelques mètres qui la séparaient d'Orme. Elle fouilla rapidement le mustafarien pour récupérer la commande des trois bombes avant de la neutraliser en la sectionnant en deux avec son propre sabre. Puis, se tournant à nouveau vers lui.

    -Si vous ne quittez pas les lieux Maitre Caldin, je serais dans l'obligation de vous faire partir moi-même. On peut vraiment dire maintenant le contraire. Vous êtes décidément en bien mauvaise posture.

    Tandis que Lock Elbar s'approchait.

    -Avec tout le respect que je vous dois Maitre Caldin, permettez nous de le juger ici et non devant un tribunal républicain. C'est ici que ça a commencé et c'est ici que cela doit se terminer.
    -Bien, il en revient à votre justice de le condamner. Mais en échange, je voudrais juste un moyen de transport pour Ondéron pour mon padawan et moi.

    Hochant de la tête, la requête était acceptée et Lock Elbar donna ensuite l'ordre d'emmener le nouveau prisonnier dans sa cellule.

    -Vous le payerez jedis! Vous vous êtes trompés, encore une fois! C'est lui le vrai tyran!

    Mais la voix de ce maudit diminuait de plus en plus, tandis qu'il s'éloignait. Avec un sourire gêné, Lock Elbar fit mine de rire de la stupidité de ces propos. Et pour la première fois, des doutes pénétrèrent dans l'esprit de la jedi alors qu'elle se retrouvait dans une totale confusion.

    -Votre vaisseau vous attend. Nous remercions une fois de plus de nous avoir aidé à instaurer l'ordre et la sécurité.

    Un salut respectueux et les deux jedis quittèrent la salle...


Invité
Anonymous
La situation infortunée du chef de la petite faction révoltée avait mis un terme au combat général et une certaine tension s'était installé dans la grande salle. Il n'y avait guère que quelques fuyards qui en profitaient pour s'éclipser par les portes latérales, alors que tout le monde observait la lame dorée qui brillait d'un éclat hypnotique. Même les séditieux à l'intérieur du camp révolté comprenaient que sans le chef qu'ils avaient prévu de renverser, en l'absence d'un remplaçant surtout, la cause était perdue.

Orme ne prêtait guère attention à ces dizaines de regards tournés vers lui et sa concentration demeurait inchangée. L'action était sa spécialité, le domaine dans lequel il se sentait le plus à son aise et, alors que dans la vie quotidienne, un regard un peu trop insistant pouvait aisément le déstabiliser, sur le champ de bataille, sa détermination et son efficacité étaient sans faille. Il ne fallait pas que sa cible s'échappât et elle ne s'échapperait pas.

Quand Ellana fut à son tour proche du prisonnier, Orme rétracta la lame de son sabre. Dans la salle, leurs alliés Mustafariens avaient déjà désarmés les ennemis et il n'y avait pas d'apparence que le chef pût s'enfuir en présence de deux Jedis, dont un Grand Maître de l'Ordre. Orme ne relâchait pas sa vigilance pour autant, mais il n'était plus nécessaire de déployer les grands moyens. Il recula d'un pas pour laisser son Maître régler la situation.

Les quelques propos qui s'en suivirent éveillèrent un sentiment de malaise chez le Padawan. Il n'aimait guère la politique et, régulièrement, la politique se chargeait de lui en rappeler les raisons. Le jeune homme ne parvenait pas à déterminer s'il fallait prêter foi aux propos d'un chef qui venait d'être démis et que la défaite pouvait faire parler, si Ellana elle-même y soupçonnait quelque apparence de vérité et si, dans ce cas, elle agissait en toute connaissance de cause.

Après tout, pouvait-on croire un homme qui en accusait un autre de tyran, que cet homme avait attaqué deux émissaires diplomatiques sans prendre le temps de mener des négociations et installé sous une ville, de petite taille certes, mais peuplée de civils innocents, des engins explosifs susceptibles de les décimer tous ? D'un autre côté, la précipitation de Lock Elbar à faire disparaître son détracteur et la promptitude de l'appareil judiciaire qui avait l'air de se mettre en place n'étaient pas faites pour calmer les soupçons.

Mais peut-être Maître Caldin était-elle au courant du genre d'hommes qu'était Lock Elbar, peut-être le savait-elle en effet tyrannique mais souhaitait-elle qu'il restât en place, parce qu'il était plus ouvert sur le monde extérieur par exemple, plus prompt à faire appel à l'Ordre, un allié politique et économique, en somme, à défaut d'idéologique. Orme connaissait trop peu son nouveau Maître pour juger de ces choses.

Les deux Jedis se retirèrent et, pendant qu'ils remontaient les galeries, Orme demeurait silencieux, tant parce qu'il méditait ce qu'il venait de se passer que parce qu'il soupçonnait qu'à l'intérieur de cette base, dans les rues de la ville même au-dessus d'eux, leurs propos ne seraient pas sans témoin et la Force lui suggérait l'impression diffuse que l'on attendait qu'ils eussent gagner leur vaisseau pour mettre en branle l'appareil judiciaire local — ce qui, tout du moins, en tenait lieu.

La situation était presque inextricable, car il y avait fort à parier qu'une fois dans le vaisseau, les Mustafariens, si leurs intentions étaient vraiment mauvaises, leur proposeraient, leur imposeraient, une escorte de chasseurs pour quitter l'atmosphère, de sorte qu'ils n'auraient pas le loisir de revenir se poser en un autre lieu de la planète. S'ils faisaient mine de partir pour revenir un peu plus tard, le mal serait déjà fait et toute forme de résistance serait décapitée, sans espoir immédiat pour la planète de se reconstruire.

S'ils devaient agir, il ne fallait pas tarder. Orme se voyait contraint d'utiliser une technique qu'il maîtrisait mal mais qui, au moins, les mettrait à l'abri des oreilles indiscrètes : la télépathie. Ralentissant encore le pas, pour gagner du temps, le jeune Jedi se concentra sur la Force et, après quelques tentatives infructueuses, parvint à inscrire quelques mots dans l'esprit d'Ellana.


* Maître. Que pensez-vous de Lock Elbar ? *


La question était suffisante pour suggérer ses soupçons et il n'était pas utile de développer plus avant. Orme espérait vivement que la Jedi partageait ses réticences.

Invité
Anonymous
    La question d'Orme confirmait que ses soupçons semblaient partagés. Avaient-ils aidé la mauvaise personne ? Certes, la jedi ne s'était pas attendu à un tel coup de théâtre, mais l'avertissement du chef des méridionaux et l'attitude de Lock Elbar méritaient qu'on accorde une petite réflexion. Mais à prêt tout, depuis le début le chef des méridionaux avait agit comme un ennemi et surtout, avec hostilité tandis que Lock Elbar... D'un autre côté, si celui-ci désirait l'aide des jedis, il valait mieux pour lui de se comporter de la façon adéquate.
    Mais peut-être qu'ils se trompaient tous les deux, dans ce cas là, comment justifieraient-ils une action supplémentaire auprès de Lock Elbar ?
    Mais, Ellana le sentait dans la Force, que quelque chose n'allait pas et si même son padawan formulait les mêmes doutes, il n'y avait plus de place à l'hésitation.

    *Je pense qu'il nous cache quelque chose. Peut-être que son appel n'avait que pour but de reprendre le pouvoir.*


    Si c'était réellement le cas, c'était finement joué de sa part. Reprendre le pouvoir à l'aide des jedis et ainsi, être légitimé devant la République.

    *Mais si ce n'est pas le cas, il vaut mieux être discret. *

    La question était maintenant de savoir comment déjouer la surveillance de leur escorte. Deux personnes étaient inoffensives, mais une attaque directe alerterait aussitôt Lock Elbar et leur chance de comprendre son plan serait réduit à néant. Mais le temps se jouait d'eux également et il fallait agir au plus vite, du moins avant qu'ils ne soient poussés dans leur vaisseau qui les ramènerait sur Ondéron.
    Ellana avait déjà vu Horus Vahalor, un maitre jedi créait un sosie grâce à la Force. Mais le maitre jedi n'était pas certain de pouvoir en faire de même, elle n'avait jamais encore tenté, mais si elle doutait de ses propres capacités, elle songeait également à Orme. Un tel pouvoir était rare à maitriser et visiblement, le temps ne leur permettait pas de commencer une leçon de clonage. Semer leur escorte ne serait pas non plus d'une grande utilité, leur disparition serait aussitôt déclarée. De même, s'ils utilisaient leur vaisseau pour se poser plus loin, cette solution serait inefficace dans le sens où Ellana était persuadée qu'ils seraient escortés jusqu'à leur passage en hyperespace. Il ne leur restait plus qu'à user de la vieille méthode habituelle, influencer une nouvelle fois les esprits.

    *Concentre toi dans la Force, à défaut de pouvoir créer un double de nous, il faut que tu leur fasses entrer cette image de nous. C'est de la persuasion, il faut qu'ils pensent qu'on les suit. Concentre toi sur chacun d'entre eux et puis laisse la Force faire ce qui doit être fait...*

    Si Orme avait un talent dans la maitrise du sabre laser, il n'en était pas de même concernant ses facultés à manier toutes les possibilités que leur offrait la Force. Elle-même favorisait cette aide plutôt que sa maitrise du sabre laser, mais avec le temps, la jeune femme avait apprit à rattraper ses faiblesses.
    Ellana observait attentivement à travers la Force l'évolution de son padawan. Le temps se jouait d'eux et la jedi espérait que cette pression ne perturberait pas Orme, mais bien au contraire, l'encouragerait. Elle était consciente de la difficulté de l'exercice, inculquer une image et dans le long terme, cela demandait un travail minutieux et attentionné. Sans oublier le fait qu'on avait tendance à être concentré assis, ou du moins avec une position fixe... mais que dans ce cas là, s'arrêter alerterait aussitôt les deux gardes. Les deux jedis marchèrent toujours silencieusement... en attendant de pouvoir retourner dans la grande salle.

    *Je ne veux pas te mettre la pression, absolument pas... mais quand même, l'avenir de Mustafar dépend de toi maintenant!*


    De toute façon, il fallait s'habituer à la pression constante, à prendre des décisions dans l’urgence, agir dans le stress. Elle ne faisait que l'aider sur ce coup là!
Invité
Anonymous
Orme réprima une expression de soulagement en percevant la réponse de son Maître. Elle ne suffisait certes pas à lever tout à fait les soupçons plus généraux que la prudence et une longue habitude de méfiance lui inspiraient à l'égard des positions politiques de l'Ordre Jedi mais, pour la situation particulière qui l'occupait ce jour-là, elle apportait assez de réconfort pour que le Padawan pût songer sereinement à la suite des événements.

Une suite qui s'annonçait, du reste, un peu complexe. Comme il savait que son Maître partageait ses impressions, le jeune homme ne pouvait s'empêcher de percevoir l'escorte qui les encadrait moins comme un honneur que comme une garde de geôliers. Il eût été aisé de s'en défaire, sans aucun doute, mais c'était dans la discrétion nécessaire à leur entreprise que résidait toute la difficulté d'une pareille opération.

Insensiblement, les deux Jedis ralentissaient le pas pour se donner le loisir de la réflexion. Orme promenait évasivement son regard autour de lui, pour donner à leur train sénatorial l'apparence d'une justification touristique. Ils étaient sortis de la base désormais pour traverser la ville jusqu'à une plateforme d'atterrissage aux dimensions modestes, où les attendait le chasseur que Mustafar mettait à leur disposition.

La décision d'Ellana n'enchanta guère le Padawan. Il était à son sens un peu délicat de faire reposer la réussite de cette mission sur ses capacités vacillantes dans un domaine très particulier. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher de songer, au fond de lui-même, qu'un entraînement de ce genre était excellent et il se félicitait malgré lui d'avoir un Maître disposé à le confronter à ses faiblesses sans l'accabler : il n'y avait précisément pas de pédagogique qui fonctionnât mieux avec lui.

La pression cependant ne semblait guère le perturber. Orme était un homme d'action : les doutes, les inquiétudes, les petites peurs quotidiennes qui avaient tendance à le submerger dans les aléas de son existence personnelle étaient toujours balayés chez lui lorsque, pendant une mission, la responsabilité lui incombait d'agir au mieux pour sauver des vies qui n'étaient pas la sienne ; alors il se sentait à son aise.

Se concentrant dans la Force, il prit le temps d'abord de bien cerner la présence de leurs deux gardes puis, lentement, insensiblement, captiva leurs sens pour qu'ils ne fissent plus attention qu'à cette marche, qu'à ces Jedis qu'ils encadraient, fascinés par l'image hypnotique de cette tranquille procession. Une fois cette image ancrée dans l'esprit des deux hommes, Orme attira leur attention sur l'image plutôt que la réalité et contraignit leur cerveau à observer non les Jedis qu'ils suivaient, mais le reflet de ces Jedis dans leurs propres pensées.

A vrai dire, le Padawan trouvait l'exercice plus aisé que celui qui consistait à forcer une personne à agir contre sa volonté, car il lui semblait que cette illusion était plus proche de la méditation, moins violente et moins invasive en quelque sorte. Il y avait quelque chose de poétique dans la création de ce rêve éveillé qui n'était pas pour lui déplaire et son solide entraînement méditatif en facilitait la réalisation.

D'un geste de tête, le Padawan indiqua une petite ruelle parallèle dont le cortège s'approchait et que fournirait une excellente occasion pour s'éclipser. Alors les deux Jedis abandonnèrent leurs gardes pour se glisser entre les deux rangées de maisons, tandis que les Mustafariens continuaient, imperturbables, à suivre la marche de leurs idées. Orme les observa pendant quelques secondes avec un sourire un peu songeur.

Finalement, il chuchota :

— Cela dit, ça ne nous laisse pas non plus beaucoup de temps. Quand ils verront que le vaisseau ne décolle pas, ils vont comprendre que quelque chose ne tourne pas rond.

Le Padawan reposa son regard sur son Maître, pour y trouver de nouvelles directives, un plan d'action.
Invité
Anonymous
    Un petit sourire de satisfaction s'affichait sur les lèvres d'Ellana tandis qu'elle suivait l'évolution lente mais certaine de son padawan. Calme, précis et confiant, il n'avait même pas besoin d'elle et la jedi ne pouvait s'empêcher de penser malgré elle que ses enseignements ne lui seraient bientôt plus utiles. Son ancien maître avait déjà accompli une bonne part du travail qui consistait à forger la personnalité et entraîner ce garçon. Elle, elle arrivait bien tard et la seule chose qu'elle pouvait faire à présent, c'était lui donner un coup de pouce. Le pousser dans ses faiblesses, combler le peu de lacune qu'il lui restait et il s'envoleraient, comme tout le monde...
    Ellana s'était déjà attaché à ce jeune garçon qui n'avait pas une vie facile. C'était un battant, et cela suffisait pour plaire à la jedi.
    Mais lorsqu'il lui chuchota ces quelques mots, elle revint à la réalité. Pour l'instant, elle était encore son maître et son rôle était de donner une directive pour accomplir leur objectif.
    Objectif encore bien flou ou alors bien trop vague ; la recherche de la vérité...

    La seule complication actuelle, comme venait de lui faire remarquer Orme, c'était leur manque de temps. En ce moment, Ellana songeait qu'un nouveau conflit serait inévitable car une fois qu'on apprendrait l'absence des deux jedis, l'alerte serait donnée immédiatement. Peut-être qu'aucune hostilité ne serait démontré à leur égard, mais on s'interrogerait sur la nature de leur présence. Dès lors, impossible d'expliquer devant Lock Elbar qu'ils avaient tous les deux des doutes sur son honnêteté...
    Un plan d'action, Ellana, consciente du temps précieux, en recherchait un à tout vitesse. La priorité serait d'avoir une petite conversation avec l'ancien chef, d'ailleurs il était temps de mettre un nom à sa tête. Et après, ils aviseraient une fois de plus selon les révélations...

    Se dirigeant à nouveau vers le centre du village, la jedi ne prit aucune précaution cette fois pour entrer dans le quartier général.

    -C'est encore moi, Jolda la Mangouste.

    Sans comprendre de quoi il s'agissait, les deux gardes furent rapidement à terre. Un coup de poing bien précis et une force de frappe accrue par la Force sonna le premier tandis que le second fut projeté contre un mur par une vague de Force. Sans perdre du temps, le duo se faufila à l'intérieur de l'enceinte. C'est alors que la jedi se dirigea vers la salle de communication où le dispositif de surveillance fournissait l'accès à des enregistrements. Commençant à connaître le chemin, le parcours prit quelques minutes. Personne ne se trouvait actuellement dans la pièce, avec le changement de régime et de chef, l'organisation n'était pas non plus à son maximum. Pianotant quelques dates sur le tableau de bord, Ellana recherchait des enregistrements qui avaient pu précédé la destitution du pouvoir de Lock Elbar. Ce dernier avait informé dans son hologramme à Ellana qu'un petit groupe de terroristes menaçait le village dont il était au commande, s'il s'agissait bien de la vérité, les images devraient montrer Lock Elbar commander la ville.
    Hors, la jedi avait beau retourné en arrière, même 1 mois avant, les images montraient toujours le chef méridional, que ce soit dans les salles de conférence que dans la grande salle. Lock Elbar leur avait visiblement menti, mais la question était de savoir dans quel but. Un dessein honorable ou une ambition démesurée, au point de faire appel à des jedis pour accomplir son plan ?
    Ils n'avaient que peu d'éléments en main, mais une décision rapide à prendre....

    Visiblement, il s'agissait d'un conflit qui les dépassait. Une lutte de pouvoir incessante à laquelle les jedis n'auraient jamais du intervenir. Maintenir l'équilibre et la paix dans la galaxie, c'était le rôle des jedis, leur rôle.

    -Libérons le méridional. C'est nous qui l'avons mis derrière les barreaux alors que ce n'était pas à nous de le faire. Je vais chercher un moyen de transport pendant que tu le libères et je reviens te chercher. D'accord ?

    Ceux qui voyaient les jedis comme des dieux, des hommes extraordinaires capables de régler tous les conflits, capables d'apporter la lumière sur tout, se trompaient... Peut-être qu'Orme serait déçu, mais Ellana espérait qu'il comprenne sa décision. Remplacer un tyran par un autre, qui serait bientôt renversé... ce n'était pas la solution.

    -Parfois, ce n'est pas à nous de régler la situation. La modestie pour un jedi, est de reconnaître qu'il n'est pas tout puissant. C'est à ce village de trouver sa propre voie et je suis sur qu'avec le temps, ils trouveront bien un moyen de vivre leur vie en dehors des crises.
Invité
Anonymous
Devenir enfin un Chevalier Jedi, être beaucoup plus libre, sinon de ses mouvements, du moins de ses décisions, ne pas subir en permanence la condescendance souvent mal informée de ses aînés, c'était assurément une chose qu'Orme désirait et il ne trouvait pas qu'il fût très éloigné d'avoir acquis, grâce à son rude entraînement, les compétences nécessaires. La perspective cependant lui en semblait lointaine et, pour ne pas augmenter encore son impatience, il tâchait de n'y pas songer.

Sans doute y avait-il, parfois, une certaine douceur à laisser la responsabilité des décisions peser sur quelqu'un d'autre. Il n'était pas rare, en mission, que tous les choix qui s'offrissent aux Jedis parussent mauvais et qu'il fallût se résoudre à choisir, à défaut du meilleur, celui qui n'était pas le pire ; ces décisions peu agréables, qu'Orme eût prises sans hésiter cependant, étaient généralement épargnées aux Padawans.

Mais pour l'heure, les choix qui s'offraient à eux n'étaient pas considérables. En d'autres circonstances, ils eussent pris le temps d'une enquête de proximité et le soin de sonder la population, mais une pareille entreprise prenait plusieurs heures et ils n'avaient qu'une dizaine de minutes, un quart d'heure tout au plus. Il fallait agir de manière plus décidée et se jeter à nouveau dans la gueule du loup, en dépit des dangers qu'ils pouvaient y courir.

Orme emboîta le pas à son Maître et les deux Jedis ne tardèrent pas à pénétrer de nouveau dans la base centrale du village, offrant aux gardes une nouvelle démonstration de leurs techniques ancestrales, qui n'avait certes pas la douceur de la première. Orme réprima un sourire, mais il ne put s'empêcher de songer que, décidément, une action directe serait toujours plus efficace que les subtilités des manipulations mentales.

Une fois la salle de contrôle retrouvée, le Padawan laissa Ellana examiner les archives pour surveiller les différentes entrées. De temps en temps, il jetait un coup d'oeil aux images, toujours plus anciennes, dont le déroulement ne semblait pas devoir beaucoup accréditer les prétentions de celui qui les avait contactés. D'ailleurs, Orme était surpris que Lock Elbar n'eût pas trouvé, malgré le tumulte, assez de fidèles pour s'assurer le contrôle, sinon du village, du moins de la base.

Le jeune homme hocha la tête en entendant les directives de son Maître et quoique ce fût la seule réponse que son laconisme apporta aux paroles de la femme, il ne semblait pas toutefois que son silence naquît d'une incompréhension. Entraîné comme une Sentinelle, Orme était habitué aux zones grises dans lesquelles il était préférable de ne rien faire plutôt que d'agir et, comme Ulrich (car il y avait en effet des points sur lesquels ils tombaient d'accord), il ne trouvait pas que l’interventionnisme de l'Ordre fût toujours des plus judicieux.

Il pianota pendant quelques secondes sur la console de contrôle pour repérer sa cible. La base avait beau constituer le fleuron de l'architecture du village, elle n'en restait pas moins aux dimensions de cet avant-poste très modeste et, manifestement, il n'y avait pas de geôles plus appropriées pour retenir les prisonniers que celles dont il avait fait lui-même évader Lock Elbar. La chose n'était pas sans ironie.

Pendant que son Maître s'éclipsait à la recherche d'une porte de sortie, Orme s'enfonça à nouveau dans les profondeurs de la base. Cette fois, il connaissait bien le terrain et, avant de tourner le coude qui l'amènerait dans la coursive conduisant à la cellule, sous le regard des nouveaux gardes, il s'arrêta. Impossible cette fois de passer pour un mercenaire : il serait immédiatement reconnu et si les intentions de Lock Elbar étaient aussi mauvaises qu'il paraissait, immédiatement attaqué.

Pourtant, il n'avait guère le choix : la coursive constituait le seul passage vers les geôles. Il était inutile de songer à se dissimuler dans la Force : seul un Maître eût pu réussir la prouesse de se rendre invisible dans ce couloir bien éclairé pour des gardes que le climat ambiant devait rendre fort attentifs. L'étroitesse des lieux réduirait sa marge de manoeuvre et il n'y avait pas de diversion qui pût lui faire gagner de précieuses secondes.

Orme prit une profonde inspiration, se saisit de son sabre laser et passa le coude. Il ne fallut que deux ou trois secondes aux deux gardes pour dégainer leurs blasters et faire feu sur leur cible : il n'était ainsi que trop clair que les directives de Lock Elbar avaient été sans équivoque. Activant la lame de son arme, Orme se précipita, déviant les coups, parvenant aux gardes et les assommant l'un après l'autre.

Ce ne fut que lorsque le second corps retomba sur le sol métallique, que les blasters se turent et que sa lame se rétracta que le Padawan prit conscience d'une cuisante douleur sur le côté gauche. Un tir avait ouvert une entaille un peu profonde que la chaleur du rayon n'avait pas suffi à cautériser entièrement et le sang qui commençait à s'en échapper lentement, s'il ne constituait pas un danger immédiat, deviendrait en quelques heures une source d'inquiétudes.

Le Padawan n'en était pas à sa première blessure. De sa main droite, il pressa la plaie pour contraindre autant que possible l’hémorragie et entreprit, avec sa main libre, de berner à nouveau la porte de la cellule pour en libérer l'unique prisonnier.
Invité
Anonymous
    Alors qu'Ellana avait tourné le dos à son padawan, elle songea immédiatement au transport qu'on leur avait proposé une heure avant. Il serait parfaitement adapté à leur morphologie, en bonne condition, techniquement irréprochable et surtout disponible immédiatement. Le maitre jedi n'avait pas un seul instant à perdre, il lui fallait tracer tout le chemin inverse et retrouver les mustafariens qu'Orme avait réussi à berner il y a quelques instants.
    Purgé de tout obstacle, Ellana retrouva facilement la seule issue pour sortir du quartier général. Les gardes étant assommés par sa précédente intervention, il ne valait mieux pas pour eux de se réveiller. Et par le plus grand des hasards, personne ne le fit. Une fois dehors, l'air fut à nouveau étouffant et même si elle commençait à s'y habituer, la jedi n'était pas mécontente de quitter cette planète.
    Faisant appel à la Force pour se mémoriser le chemin qu'il avait pris pour se diriger vers leur vaisseau de transport tout à l'heure, la jeune femme avisa un chemin étroit qui devait mener vers une plate-forme. Des traces de pas encore fraiches démontraient qu'Ellana était sur la bonne voie et après avoir parcouru quelques mètres en courant, la jedi se stoppa soudainement à la vue d'un petit comité d'accueil, ou plutôt de départ, Lock Elbar se trouvant dans le groupe. Ce dernier s'avança vers elle et à ce moment précis, la jedi ne put définir si son visage comportait une expression de tristesse ou de colère. Tout ce qu'Ellana savait, c'était qu'elle était seule, dégoulinant de sueur face à 5 gardes qui pointaient leurs blasters dans sa direction, et cela ne présageait rien de bon généralement.

    -Vous me décevez Maitre Caldin. Nous pensions avoir confiance en vous, et vous nous avez berné comme si nous étions quelconque.
    -Le contraire serait plutôt approprié. Vous nous avez berné pour qu'on vous aide à reprendre un pouvoir qui n'est pas légitimement le votre.
    -Mais qu'en savez-vous Maitre jedi ? Je suis destiné à soutenir ce peuple, à régler les conflits et à arrêter tout dissident qui s'oppose à moi.
    -Vous parlez déjà comme un dictateur. Notre place n'est plus ici, laissez nous partir.
    -Où est votre padawan Maitre Caldin ? Je parie qu'en ce moment même, il est en train de libérer mon cher vieil ennemi. J'espère que l'accueil que je lui ai réservé sera digne de son rang. Vous ne me laissez guère le choix.


    Le maitre jedi s'y attendait, il n'y avait aucune place à la négociation en ce lieu même et si elle désirait se sauver, le seul moyen serait la contrainte. Elle avait confiance en Orme, toutefois la jedi ne pouvait nier que les derniers mots de Lock Elbar avaient fais naître une inquiétude à son sujet. Le temps pressait et alors que le premier garda appuyait sur la détente, la jedi se jeta au sol en rouler bouler pour esquiver le tir. Attirant le blaster vers elle, un tir précis sur l'épaule du mustafarien vint neutraliser le premier garde. Puis, se rapprochant du comité, elle saisit le deuxième par les épaules et le repousser par terre avec une telle puissance accrue par la Force que celui-ci ne revint plus à la charge. Une douleur cuisante à la cuisse l'alerta, mais lorsqu'elle se rendit compte qu'il ne s'agissait pas d'elle-même, la jedi acheva de continuer sa danse folle. Des coups de pieds bien placés, combinés par des acrobaties lui permirent de se débarrasser des derniers. Se retrouvant seule avec Lock Elbar, Ellana fit quelque chose qui lui démangeait depuis quelques secondes. Se rapprochant de lui, elle lui mit son poing dans la gueule de telle sorte qu'il put voir toutes les étoiles et de toute sorte.
    Enfin, sans perdre de temps, elle prit place dans la vieille navette de fortune et démarra sans tarder. Manœuvrer un engin volant était une chose, le manœuvrer à l'intérieur d'une ville en était une autre. Et si elle n'avait jamais été réputée pour être une pilote hors pair, la jedi se fiait uniquement à la Force pour ne pas défoncer tout ce qui se trouvait sur son passage. Se réceptionnant aussi près que possible de la base générale, Ellana aperçut enfin Orme et ses craintes furent confirmées. Sa main semblait retenir le sang, sans plus de succès que cela et la jedi l'aida à marcher vers le vaisseau. Il s'agissait d'une navette de transport un peu dépassé, mais qui serait sans doute beaucoup plus confortable qu'un chasseur jedi à l'heure actuelle. Prenant place sur le siège du pilote, elle démarra aussitôt, quittant ce maudit village. Il n'était point suivit, une bonne chose et après avoir enclenché le pilote automatique pour quelques minutes, le maitre jedi tacha d'examiner la blessure d'Orme. Ellana excellait dans le domaine de la guérison, même mieux que dans le maniement du sabre laser et des blessures ouvertes, elle en avait vu défiler dans sa vie. Celle-ci n'en était qu'une de plus. Dégageant la main droite d'Orme, la jeune femme appuya à son tour sur la blessure. Le pouvoir de guérison n'étant pas un processus miraculeux, il s'agissait seulement d'accélérer la cicatrisation. Alors que la plaie cessa de saigner quelques minutes après, la jedi se leva pour reprendre les commandes du vaisseau.

    -Le pouvoir de guérison fait partie des dons que tu peux apprendre à maitriser. Aide toi de la Force, elle ne t'abandonnera jamais. Et même si la guérison n'est jamais parfaite, elle t'évitera une douleur et surtout, ça évitera que tu mettes du sang partout dans le vaisseau.

    Peut-être qu'en ce moment même, la seule chose qu'il souhaitait réellement, était d'éviter la souffrance et qu'elle le soigne encore, mais son rôle de pédagogue se s'arrêtait pas à la première blessure.
Invité
Anonymous
Une main ne constituait pas exactement la compresse la plus efficace du monde, mais le Padawan n'avait guère de temps à perdre avec ce qu'il considérait être, somme toute, un détail pour l'heure négligeable. Peu habitué, comme la plupart des Jedis et singulièrement des Gardiens et Sentinelles, à se ménager en missions, le jeune homme n'accordait pas la moindre attention à la douleur lancinante et à l'écoulement de sang, se concentrant entièrement sur le mécanisme de la porte.

Il commençait à acquérir une certaine expérience dans le domaine et cette fois-ci, il n'eut pas à attendre le troisième essai pour faire coulisser le battant. Quand la porte le dévoila, le prisonnier ne pût s'empêcher de poser sur lui un regard surpris. N'était-ce pas, après tout, Orme précisément qui l'avait arrêté pour le jeter dans cette geôle ? Comment comprendre que ce fût le même Jedi qui vînt ainsi le libérer ?

L'apparence du Padawan, les deux gardes assommés à ses côtés, le sang qui suintait de sa plaie, ne laissaient guère de doute sur le déroulement des événements et, de toute évidence, ce n'était pas à une libération officielle que le jeune homme se livrait. Mais peu enclin à présenter des excuses pas plus qu'à s'étendre en explications, le Coruscantien se contenta d'interroger d'une voix pressante :

— Vous parviendrez à quitter la base ?
— Je connais tous les sous-terrains secrets. Après tout, c'est moi qui l'ai fait construire.


Le sous-entendu n'échappa pas au Jedi : c'était lui qui avait fait construire la base, c'en était lui le possesseur légitime et ils avaient aidé un usurpateur en puissance. Dans une situation plus calme, le jeune homme eût très probablement été sensible au sentiment de culpabilité que son interlocuteur tentait d'insinuer en lui, mais les circonstances l'empêchaient de céder à ses vieux démons et il se contenta de conclure d'un hochement de tête.

Du reste, le chef renversé ne paraissait pas désireux de prolonger beaucoup plus longtemps la conversation et, déjà, il avait contourné le Jedi pour s'enfoncer dans les profondeurs d'une base qu'il connaissait par coeur. Ses deux retournements de fortune ne paraissaient pas avoir éteint en lui un sens politique et pratique à toute épreuve, et il avait la présence d'esprit des dirigeants expérimentés, que l'adversité ne parvient pas à abattre.

Sabre éteint à la main, Orme entreprit à son tour de sortir de la base, regagnant pour sa part la surface alors que le prisonnier libéré s'était enfoncé dans les profondeurs. Progresser dans les tunnels étroits de l'architecture mustafarienne avec une jambe sanguinolente n'était pas des plus aisés, même pour un Jedi aussi opiniâtre qu'Orme et, à plusieurs reprises, le Padawan dût s'arrêter pour offrir à son muscle meurtri un bref répit sans lequel il n'eût pas été possible de progresser plus.

Conscient cependant qu'à tout moment, des gardes pouvaient arriver et qu'il serait beaucoup moins assuré que de coutume, dans son état, de l'emporter, Orme pressa le pas, serrant les dents et ravalant la douleur sans cesse plus sensible. Il lui fallait toute sa force de caractère appuyée de son entraînement jedi pour faire abstraction de la déchirure sans cesse plus sensible. Arrivé à la surface, Orme se mit à parcourir désespérément les environs en quête d'Ellana.

Il n'eût pas longtemps à chercher et, comme la navette se rapprochait du sol, il rassembla ses forces pour sauter à son bord et se traîner jusqu'à la cabine de pilotage. Il s'effondra sur le siège de copilote et pendant que son Maître s'assurait qu'ils pussent quitter la planète sans encombre, profitant de la confusion que le coup d'Etat mettait dans les forces de leurs éventuels poursuivants, Orme déchira son pantalon à l'endroit de la plaie, pour dégager la place la plus nette possible, soucieux de ne pas ajouter une infection à la liste de ses problèmes.

Il eût bien tenté de se guérir lui-même mais, quoiqu'il progressât à un bon rythme dans le domaine, ses compétences n'en étaient pas encore à ce point et son état de santé général ne paraissait pas l'aider. S'il se montrait étonnamment réceptif aux soins prodigués par les spécialistes du Temple et si la guérison de Force fonctionnait sur lui d'une manière étonnante, il avait des difficultés considérables à l'utiliser lui-même, comme s'il manquait d'énergie vitale pour y parvenir.

Il ne put réprimer un soupir de soulagement quand le Grand Maître assura à sa plaie les premiers soins, amplement suffisants pour tenir jusqu'à leur arrivée au Temple. Orme murmura d'une voix un peu fatiguée :

— Merci.

Il se tourna vers les consoles de copilote et jeta un coup d'oeil aux instruments, manifestement peu enclin à se reposer.

— Le prisonnier est libéré. Il a tenu à souligner qu'il pourrait s'enfuir, parce qu'il connaissait la base pour l'avoir fait bâtir.

Orme pianota machinalement sur quelques détecteurs puis, après avoir hésité quelques instants, se tourna vers Ellana.

— Maître. Est-ce que cela arrive souvent ? Que les Jedis soient ainsi utilisés ?


Habitué à traquer les criminels et assurer la sécurité des grands sommets diplomatiques plutôt qu'à s'impliquer dans la politique locale, Orme ne pouvait qu'être refroidi par une expérience de ce genre.
Invité
Anonymous
    A la répétition des mots du mustafarien libéré, la jedi avait simplement haussé les épaules. A quoi bon s'éterniser sur les erreurs? La tentative pour faire culpabiliser les deux jedis venait d'attaquer dans le vide en ce qui concernait Ellana. Préoccupée par le blessure de son padawan, elle constata avec satisfaction que ce dernier semblait plus solide que son physique ne laissait penser. Mais, la question qui suivit fut particulièrement délicate. Elle se rappela alors de l'abordage du vaisseau de Dart Sinya où un jedi gris lui avait barré le passage. Ce dernier lui avait demandé pour quel but elle se battait et la réponse inattendu d'Ellana avait eu pour résultat de gagner le droit de passer. A chaque fois qu'on la questionnait sur les jedis, leur rôle, leur dessein, leur cause, elle se retrouvait à devoir expliquer ses véritables convictions.

    – En quelque sorte, oui … et non.

    C'était plutôt vague comme réponse et elle n'apportait sans doute pas grand chose. Alors, il convenait qu'une petite explication devait suivre.

    – C'est vraiment la première fois que cela m'arrive. Je commence à accumuler les années d'expérience, mais c'est vraiment la première fois qu'on m'utilise pour organiser un coup d'état, une prise de pouvoir. Après, si c'était la première fois qu'on m'utilisait pour accomplir des projets, je dirais que non.

    On disait toujours que les jedis étaient les instruments de la paix, et d'une certaine façon il était des instruments tout court. Que ce soit pour des desseins honorables, des projets de paix ou des rétablissements de l'ordre, ils agissaient pour le compte d'une personne, d'une entité, d'un peuple et la seule chose qui limitait cette notion d'instrumentalisation pour elle, c'était sa volonté. Le désir d'aider son prochain.

    – Être un jedi, ce n'est pas seulement suivre la lumière, faire le bien, suivre le Code, sauver le monde et touts les préjugés qu'on peut nous coller. On est bien plus que ça, à la fois l'instrument et à la fois le héros, à la fois le gentil et d'un autre côté le méchant, on représente pour certains l'ordre et pour d'autre, la domination. Nous sommes utilisés, nous sommes des instruments de la Force et parfois, nous sommes même manipulés à notre insu.

    La jedi était consciente de l'impact que ces mots auraient sur Orme, que ce soit dans sa propre opinion ou celle qu'il se faisait d'Ellana.

    – Faire partie de l'Ordre, c'est un cercle vicieux car plus tu te bats pour les autres, et plus ils t'en voudront pour certaines raisons. Ce n'est surtout pas pour la reconnaissance que tu dois être un jedi. Il y a des années de cela, je disais vouloir apporter la paix dans la galaxie, c'était mon unique but et j'ai compris au fur et à mesure que c'était un dessein perdu d'avance. Aujourd'hui, je dis simplement que je reste dans l'Ordre pour que la galaxie ne sombre pas dans le chaos et le désordre. Finalement, si nous sommes là, ce n'est pas simplement pour apporter la lumière, mais pour maintenir un équilibre fragile entre l'ordre et le chaos.

    Cela pouvait se faire passer pour une vision pessimiste, mais Ellana la trouvait juste réaliste. Après, elle était parfaitement consciente que tous les jedis ne partageait surement pas son opinion bien trop proche de la vision d'un jedi gris.

    – Retenir le désordre me paraît bien plus adapté que de me dire que j'aiderais à établir la paix dans la galaxie entière un jour. Après, il faut être conscient d'une chose. Personne n'est parfait. Nous ne sommes pas des dieux, nous sommes les enfants de la Force, nous sommes humains et tous les malheurs du monde ne peuvent pas être remis sur nos épaules. C'est ce que la plupart des gens ont tendance à oublier. Je ne dis pas que nous ne sommes pas responsables de nos actes, loin de là. Seulement, la part des choses doit être faite. Et si la plupart des personnes pensent que nous sommes de véritables héros, capables de miracles, ils se leurrent...
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn