Fúm Ellar
Fúm Ellar
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21 576, 2nd semestre • En route pour Bacrana, cabine du capitaine.


Fúm Ellar alias Pink Poppy - #E9CBE8
Maxence Darkan - #ff6600



Le voyage vient à peine de commencer. J’arrête pas de cogiter. Je ne sais pas quoi penser de la situation, je ne sais pas ce qui m’attend. Je ne sais pas ce qu’elle attend. J’ai répondu ce que j’étais capable de répondre, voilà… Faut pas qu’elle espère que je me jette dans ses bras, genre de rien. Elle n’a pas été cool. Elle joue. Elle joue avec moi et c’est pas gentil du tout. Genre « fille glaciale et distante mais quand j’ai besoin je sais réchauffer notre relation »… Non, j’exagère. J’exagère car je lui en veux de m’être inquiétée autant et en même temps, c’est pas parce que je sais que j’exagère que je vais arrêter d’exagérer. Merde. Voilà. Merde. Et comme une connasse, parce que j’ai que ça à foutre, parce que je suis une fieffée connasse qu’arrive pas à gérer les relations inter-espèces sans comprendre, j’suis là à refaire le fil de nos conversations… Elles ont commencé genre, deux semaines après notre rencontre ?

HoloMessenger, Conversation avec Namour a écrit:12/01/21.576
« Test, test, test, c'est bien la ligne de Maxouchoupichounamourquimemanque ? Ou bien j'me suis trompée ? Alpha, Roger, Lapine, terminé. »
« Bien reçu. On se connait ? »
« Pas romantique pour un crédit, hein ? Loin des cuisses, loin du cœur ? Genre t'as déjà rencontré mille lapine pour me remplacer... Je viens aux nouvelles. J'ai pas oublié que... 'Fin, t'avais un truc pas drôle à faire et j'me suis dit, vas-y, si j'fais semblant de m'inquiéter, y a moyen d'avoir un deuxième rencard. »
« Tu peux dire Fum, c'est plus rapide. Jpète la forme, comme dab je tue des bb Voorpak et égorge des grands-mères, quoi de neuf ? »
« Parce que je t'ai laissé le sentiment d'faire dans l'rapide ? Raahh... C'est quoi des Voorpak ? J'vois c'que c'est des grands-mères... J'suis en train d'prospecter sur la bordure pour trouver des trucs à faire mais à part la pute ou la tueuse à la petite semaine, y a pas grand-chose à foutre. »
« « Dans le rapide » ça dépend, mais va falloir que tu travailles ton tempo. Et un Voorpak c'est un animal vraiment mignon. »
« J'aurais dû prendre le temps de fumer avant... Sans quoi, ça me rend toujours un peu... haute fréquence ! J'crois qu'tu vois c'que je veux dire. En même temps, s'vous les fragiles d'Humains, là... I love you J'viens d'voir un holo de Voortruc. J'comprends mieux. M'enfin, j'veux pas t'embêter trop longtemps, j'voulais juste pas qu'tu m'oublies. ça te dit on s'file nos ID pour qu'on puisse savoir quand on est pas si loin ? »
« J’t'envoie ça en pièce jointe. »
« J'étais sûre que mon charme avait frappé juste. On se revoit bientôt, namour I love you »

09/03/21.576
« HHHAAANNN NNNAAMMOUUURRR ! J'ai un EEENNOOORRMMMEEE truc à te raconter, mais on doit s'voir, genre pour de vrai, j'peux pas l'dire par message. J'ai trouvé un bon plan sable blanc et îles paradisiaques du côté de Bacrana, si jamais t'as des RTT à poser... »
« Peux pas, pas dispo »
« Et tu le seras un jour ? »
« Pas longtemps, je gère un truc. »
« Okay. Prends soin de toi et conduis prudemment, I love you »

02/04/21.576
« J'ai vu par hasard que t'étais aussi sur Coruscant... Si jamais t'as envie qu'on boive un verre, quelque chose, qu'tu veux un coup d'main, j'sais pas... Fais signe. »
« J'ai besoin d'un compensateur cylindrique de particules, d'une bière et de chaussettes propres. Je t'envoie des coordonnées, on se rejoint là-bas. »
« Un modèle particulier ? Une couleur particulière ? Une taille pourrait m'aider pour les chaussettes, c'est pas tes pieds qui m'ont le plus intéressée la dernière fois et j'imagine toujours les pieds humains comme minuscules... A tout à l'heure. »
« Qu'importe le modèle, c'est pour des tests, blonde, j’m’y connais pas en taille de pieds, pas trop grandes, pas trop petites, moyennes quoi, à tout' »
L’hôtel n’était pas du genre chic, mais il ne donnait pas la nausée non plus. Le genre de truc où l’on se perd facilement, où l’on va et l’on vient si vite que le service de nettoyage tourne sans arrêt. J’ai attendu… Mille vies. Putain d’Humains, sont jamais foutus d’être à l’heure. Bah m’en foutais, tant pis, j’ai fumé en attendant, rien à péter, j’m’étais faite toute belle en plus. D’façon, ça doit être légal sur Coru’, non ? Alors qu’elle arrivait, j’avais envie d’lui mettre un coup d’boule mais j’ai pas eu le temps même de dire bonjour qu’elle avait déjà glissé sa main derrière ma nuque pour m’embrasser… Pfouit, la colère s’est évaporée, on a rempilé comme pendant la guerre mando’. Rigolade – on s’est trouvé une connaissance commune en FFF –, pétales de roses et fessées passionnées. On a passé un bon moment. Elle s’est enfuie plus vite qu’elle n’est arrivée, le lendemain, un baiser, un « on s’revoit bientôt » et la porte claquait déjà… Putain, faut vraiment qu’j’me fasse chier pour courir après ce genre de lièvres.

05/04/21.576
« C'était cool. Ce serait drôle qu'on arrive à se voir, toutes les trois, avec Jez', à l'occaz'... On pourrait peut-être distribuer des kicks en boîte. J't'embrasse, namour, à bientôt <3 »
« T'inquiète on trouvera un moyen de s'arranger un truc, prépare-toi à voir des trucs exploser, ça arrive à chaque que j’me retrouve avec Jez’. »
« J'ai une idée de ce que j'aimerais voir exploser en votre présence.
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image] »


04/05/21.576
« J'ai un taff pour toi, simple comme bonjour, un type du nom d'En’ri Eca, un humain d'une vingtaine d'années, une chochotte. Il se planque sur Dennogra, secoue-le un peu de la part de Max, mais évite de faire trop de bruit et de poser les mauvaises questions. C'est bien payé, si ça t'intéresse, j’t’envoie les détails en pièces jointes »
« Si j'arrive à lui faire cracher son numéro de CB, ça me fait aussi gagner une nuit avec toi ? »
« Dépend du nombre de chiffres sur son compte. »
« Envoie-moi ce dont tu as besoin, et considère que c'est fait. »
« <3 »
« Qu'est-ce que je ne ferais pas pour le plaisir de tes lèvres... »


24/05/21.576
« J'ai ce que tu m'as demandé, on s'retrouve où ? »
« Nar Shaddaa, j'y serais pas, un type du nom de Flakstaff récupéra le colis pour moi. Beau gosse, brun, un mètre quatre-vingt, yeux noisette, il te trouvera sûrement avant que tu le fasses. »
« J'ai le droit de lui réclamer d'honorer ta dette d'une soirée ? »
« Tu peux toujours essayer, mais y a peu d'espoir. »
« J'ai comme le sentiment de m'être faite arnaquée, tu me le paieras cher. A tantôt. »

28/06/21.576
Cela fait des semaines qu’elle ne réagissait plus à mes bêtises. Même mon nude ne l’a pas faite réagir… Pourtant, j’étais assez fière de moi, sur le coup. J’suis pas du genre chiante, d’habitude, mais là… Si elle voulait me ghoster, fallait m’le dire, et si ça allait pas, aussi, quoi… Y a un cœur sous ses oreilles choupis, merde.
« ? Namour ? J'sais bien qu'y a rien qui nous uni mais là... Euh... Bah j'm'inquiète. Fais signe, même un émoji pêche, je prends. Coeur à toi. »
« :PouceVersLeHaut: »
« <3 »

30/07/21.576
Ouais, nan, c’était pas normal. J’viens d’regarder, deux jours après le pouce, plus rien. Elle n’ouvrait plus mes messages, rien. Si elle avait voulu me ghoster, elle l’aurait fait avant, en fait, elle aurait pas réagi à mon message. Y a un truc qui s’est passé. Si elle me lit pas… Merde, j’ai pas aimé passer pour la chieuse, comme ça. Tant pis, rien à foutre, j’l’ai appelé, en vocal, et nique sa mère la prisonnière.
« J'sais pas trop comment dire ça... Bon... Notre relation, c'est du lol, tout ça, mais t'es ma pote et j'ai pas d'nouvelles depuis loin. J'sais pas. J'suis pas rassurée, là. J'sens qu'y a un truc et... 'Fin merde, rappelle-moi. Tes GIF's tordus me manquent. Ton cul aussi. Bisou. »

15/11/21.576
« Salut Fúm, ça fait un bail, pas vrai ? Tu dois sûrement me détester, mais t'inquiète pas pour ça, j'ai l'habitude. J'ai des raisons, plein de raisons, tu verras, peut-être, possiblement, hypothétiquement. C'était quoi la proposition la dernière fois ? Sable blanc et îles paradisiaques ? Ça tient toujours ? »

17/11/21.576
« Oui, ça tient toujours. J't'envoie le lien, tu fais la résa', tu m'envoies les dates, j'serai là. J'ai eu peur. <3 »

Elle m’a envoyée les résa’, vite. D’habitude, c’est moi qui coure après pour qu’elle réponde. J’le vois. Parmi les conneries qu’on avait l’habitude de s’envoyer, c’était neuf fois moi qui commence, pour une fois où c’était elle qui pensait à moi. Ouais… Elle s’en veut peut-être, j’en sais rien. On verra. En attendant, on m’paye des vacances, j’vais pas cracher dans le jus. Et j’ai un nouveau maillot à exposer, aucun risque que je me défile… Et de nouvelles lunettes.
Maxence Darkan
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-Réflexe !

La clé à molette traversa la pièce à vitesse grand V, Abraham l'avait lancé de toutes ses forces. L'outil fit une courbe lobée, passant au-dessus des armatures métalliques basses de la pièce avant de retomber sur Maxence, dos tournée. Prise d'un réflexe soudain, elle se retourna brusquement en positionnant son avant bras droit devant son visage. La clé s'écrasa sur la prothèse pour retomber lourdement sur le sol, sans même égratigner le membre mécanique.

-Franchement, c'est quoi ton problème ?

-J'y peux rien ! Fit-il en écartant les bras, comme pour démontrer une évidence immatérielle. J'suis fan de ton bras.

Ils étaient trois dans un vieux hangar de Coruscant. Le vaisseau d'Abraham dans un coin, celui de Maxence dans l'autre, Fély, lui triait ses dossiers médicaux sur une vieille table posée à l'arrache. La blondinette faisait une sale tronche, presque préoccupée, en posant un sac de voyage dans le font de son vaisseau. En fait, elle avait la gueule d'une gamine qui venait de se mettre une mine monumentale et devait désormais confronter ses parents... elle allait se faire ravager.

-Je ne suis pas d'accord. Affirma simplement Fély sans détourner les yeux de ses datapads. Mauvaise idée, je ne l'aime pas du tout.

-Comment tu peux dire ça ? Tu l'as jamais rencontré.

-Franchement, on a vraiment besoin d'rencontrer une ancienne Padawane se rendre compte qu'on l'aime pas ?

-Ok, alors, oui Fély, j'traîne avec les pires influences possibles, mais j'suis une grande fifille, pigé ? Je sais m'gérer, tu pourras pas toujours être derrière moi. Il haussa les épaules avec un air faussement désintéressé. Quant à toi, Abraham, tu devrais laisser d'côté ta putain d'rancune une seconde et t'rendre compte que tout tourne pas autour des putains d'illuminés. Elle s'est tirée, fin d'l'histoire, maintenant c'est une mercenaire comme nous.

-Ah ouais ? Putain, si demain j'me pointais dans un putain d'temple avec un sabre à la main en m'autoproclamant Padawan, tu crois qu'les connards en bure m'accepteraient ? Nan, alors j'vois pas pourquoi on devrait accepter le premier trou du cul sorti d'un temple parmi nous. J'l'emmerde et j't'emmerde.

-Je vous préviens tout de suite. Admit le Gozzo sans même regarder les deux mercenaires prêts à se foutre sur la gueule. Vous pouvez vous foutre vos soins où je pense si ça se termine en salade de phalanges.

-Bonnes vacances, Maxence.

-Va t'faire mettre, tu pourras goûter mon nouveau bras quand j'rentrerai.

Sur ces jolis mots qui glissaient sur, premièrement, la vague de l'humour, deuxièmement, celle d'un terrifiant sérieux, la blondinette tourna les talons pour sauter dans son chasseur direction Bacrana. Durant le voyage, elle s'était changée, presque fait un effort pour l'occasion, la blondinette portait son plus beau short en jean accompagné d'un t-shirt de groupe de punk underground, des sneakers noires et blanches, tout ça pour dire que vous n'avez pas encore vu ses lunettes de soleil noir qui, de l'extérieur, semblaient noires opaque.

Arrivée la première, c'était dans une petite ville balnéaire de la planète qui ne tournait qu'en été qu'elle avait décidé de faire la réservation. Le moment de l'année était parfait. Du côté urbain, le centre-ville était rempli de bars, restaurant et magasins en tout genre pour passer un bon moment en vacances. Sur la côte, les hôtels s'alignaient tous plus ou moins chics. La plage en face des grandes façades, du sable blanc, des serviettes neuves, des gens en train de bronzer. Sur l'horizon, au-dessus des vagues, les archipels typiques du coin pointaient comme les monuments naturels qu'ils étaient. Si vous aviez la fois de faire quelques kilomètres plus loin sur la côte, vous pouviez atterrir dans de belles criques, des plages sauvages et des forêts de bord de mer lumineuses.

Maxence en avait choisi un hôtel quatre étoiles. Si la blondinette ne roulait pas sur l'or, elle n'était pas connue pour être à plaindre, alors pour quelques jours qui, avec chance, ne seraient pas écourtés par la rancune ou la colère, elle pouvait se permettre de dépenser sans compter. Leur chambre au quatrième étage, très spacieuse, possédait un balcon suffisamment grand pour accueillir une petite terrasse. Toute équipée, elles avaient de quoi boire, commander à manger, se détendre, jouer aux jeux vidéo, ou regarder la télé, tout ça dans un grand confort. Malgré une décoration légèrement froide, la vue sur la plage rattrapait le tout.

Après avoir fait son check in, elle monta, posa son sac dans un coin pour se diriger sans hésiter sur le balcon. Quasiment pas de nuages, en contre-bas, les touristes voguaient dans la rue juste au-dessus de la plage. Elle soupira avant de se mettre des petites baffes pour se réveiller et redescendre et attendre devant l'hôtel.

La mercenaire avait un petit point au cœur, elle ne s'attendait pas à grand chose, foutre ses relations en l'air devenait presque une habitude. Fúm lui en voudrait sans aucun doute, elle ne savait rien de ce qu'il s'était passé et la blondinette ne lui balancerait pas cette putain d'histoire à la gueule. Cependant, sa nouvelle prothèse allait légèrement spoiler la finalité de l'aventure. Maxence ne portait pas un t-shirt pour qu'elle le remarque sur l'instant et s'apitoie sur son sort, sûrement pas, elle assumait désormais pleinement son bras, mieux qu'un vrai, rien de plus.

Elle se posa contre un muré en dégainant une cigarette. Elle stressait la conne. Pourquoi elle était en train de stresser ? En plus, elle était prête à se prendre la plus grosse patate de sa vie avant de se faire engueuler, mais il y avait autre chose qui l'inquiétait. Son zipo glissa habilement entre les doigts de sa nouvelle main avant d'allumer la clope.

Les minutes s'écoulèrent. Son regard s'était porté sur un volatile qui disparaissait au-dessus de l'océan, puis, en se tournant, la carrure de la lapine se dessina parmi les passants. Maxence leva ses lunettes sur son front avant de la saluer d'un geste timide, un sourire en coin qui découvrait légèrement une canine. Je pose dix crédits sur un crochet du droit, faites vos paris.
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« J’ignore si ce sont là les termes appropriés, madame, pour entamer une conversation en vue d’une réconciliation des deux partis en présence. – Et pourquoi, hein ? Moi, ça me paraissait bien ta mère la grosse pute va bien niquer tes morts ! Elle s’est foutue de ma gueule ! De ouf ! Elle m’a fait courir la galaxie pour disparaître comme si j’étais personne. J’suis personne moi ? J’SUIS PERSONNE MOI ?! Non, j’suis une putain d’princesse et on ne me traite pas comme ça. J’l’encule, moi ! Tu comprends ça ?! J’prends sa p’tite tête blonde entre mes mains, et j’l’écrabouille comme une pastèque trop mûre. Elle avait pas le droit ! – Madame… Vous oubliez, dans votre emportement, qu’elle n’est peut-être pas à l’origine de cette rupture subite de vos échanges… Peut-être est-elle simplement, si vous me permettez de la qualifier ainsi, qu’une seconde victime dans toute cette histoire. – J’EN AI RIEN A FOUTRE ?! TU PEUX L’ENTENDRE CA ! J’AI PAS PAYE ASSEZ CHER POUR QUE TU SAISISSES CA ! J’AI MAL PUTAIN ! MMMAAALLL ! » J’envoie valdinguer tout ce que je peux trouver, à portée de main, puis à portée de Force… Lazu part se planquer derrière une cloison, il a l’habitude. C’est même pas lui que je vise, finalement, je me contente de toute balancer rageusement au fond. C’est ça les sentiments d’Lepi. C’est jamais à moitié. C’est jamais totalement non plus, c’est au-delà de tout ça. On peut aimer mille galaxies, on le fera toujours avec la même force, on en souffrira toujours avec la même violence et… C’est ça qu’est bon non ? Le vaisseau vient d’atterrir. Mon sac est prêt, en fait, depuis vingt minutes. J’ai jusqu’à sortir. Y aller. La voir. Lui parler. C’qu’une bonne copine. ‘Fin… Chez moi c’est toujours assez vague ces notions. Tu m’demanderais si j’l’aime que je saurais pas te répondre et, en vrai, ça n’a aucun putain de sens. Ça fait même pas un an qu’on s’connaît. C’juste que… C’est tout, j’sais pas vivre les choses « normalement ». Alors j’casse tout. Et elle en saura jamais rien. Parce que j’suis une putain d’tarée et que si elle savait, ça, si elle voyait, ça, elle me jugerait de ouf et me cracherait à la gueule une de ces remarques cinglantes sur le fait que je suis fucked de la tête comme personne. Alors merde. Encore une belle conclusion. Et notez que j’emmerde le monde avec une puissance…

🥕

Je pandicule tout ce que je peux, sous le soleil. Mon maillot, magnifique, j’suis trop fier. Le long de mes jambes, un paréo diaphane. C’est mort, j’quitte plus cette tenue du séjour que pour me mettre à poils, ou rien. Une jolie agrafe d’or retient le tout juste au dessus de ma taille, le joli nœud s’appuyant sur ma hanche pour éviter que le tissu ne s’envole. A mes pieds, comme d’habitude, des talons extravagants, tout en ouverture, noir comme la nuit, en feutre. Du bling, bling de pute des plages. J’adore. Mes lunettes rosifient le monde, lui donnant un éclat incomparable. J’ai fait le choix d’un grand chapeau crème, mes oreilles rabattues vers l’arrière ne gêne en rien sa stabilité sur mon sommet. J’ai les cheveux qui commencent à se faire longs, entre le blanc et le rose. J’suis une bebom, de ouf.

Un sac de voyage en tissu à la main, noir, j’m’enfile les quatre-cinq kilomètres qui me séparent de la plage en taillant les trottoirs à coup de talons. On s’retourne sur moi, je le sais. Je souris, aux anges, même aux enfants. Putain… Le soleil, les vacances, la mer… J’ai qu’une envie c’est d’aller me perdre dans une cascade de l’arrière-pays et d’attendre là que la galaxie finisse de brûler, en m’servant des reins d’un tchoin comme d’un bar, et en tâtant un p’tit cul d’bg avec l’autre. C’est ça, la vie, non ? J’en sais rien. En vrai, c’est la première fois que j’me pointe dans ce genre d’endroit et j’me vois pas l’faire autrement que comme une impératrice, au moins. Mon pad m’fait savoir que je dois tourner à droite, l’adresse est à cinq cents mètres. J’me suis décidée. Je sais. Je sais ce que je veux lui dire. Je sais ce que je dois lui dire. Tac, tac, tac. La rue, assourdissante, autour de moi, hurle. Les oiseaux célèbrent ma venue, claironnent ma majesté. Elle est là, je la vois. Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan, j’aperçois la douleur qui fascine, le plaisir qui tue. Fragment irréel de rêve d’outremer. Le soleil. Au Zénith. Rien à foutre de ce que j’avais décidé, j’suis une putain d’princesse. Tac, tac, tac.

Arrivée presque à sa hauteur, je lui envoie mon sac, pas dans la gueule quand même, directement dans les bras, mais avec un manque de délicatesse certain. Tout en lui passant devant, je lui fais savoir mes conditions, avec le sourire des grandes dames que le luxe semble avoir blasées et dont le temps est toujours trop cher pour ceux avec qui elle le partage. « Tu as une minute pour me dire bonjour, deux pour me présenter tes excuses, cinq pour m’emmener jusqu’à la chambre et trente pour me bouffer l’abricot comme jamais tu ne l’as fait à aucune de tes conquêtes. En fonction du mal que tu te seras donné, peut-être que je te pardonnerai et t’adresserai davantage la parole. » Je ne me suis même pas arrêtée pour débiter tout ça, jouant de mon déhanché pour que le vent virevolte dans le voile noir de ma traine, mais soudain je m’arrête, me retourne vers elle un instant, abaisse mes verres, et sur un ton neutre effroyable, ajoute : – Oh et, à propos, il est hors de question que je paye quoique ce soit du séjour, namour. » Et je reprends aussitôt ma marche, triomphale, gravissant les marches de l’autel comme une déesse venue reconquérir son palais céleste.
Maxence Darkan
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Oh, elle s'approchait, le sourire de Maxence se transforma en une grimace apeurée, puis elle se prit son sac dans les bras. Son air devînt surpris, elle avait encore toutes ses dents, son nez ne saignait pas et sa mâchoire était en place. Quand la lapine emboîta le pas, la blondinette la suivit en essayant d'en caler une entre toutes les conditions qui lui étaient envoyées à la gueule et qui, au final, se montraient bien plus douloureux qu'un passage à tabac. Les sourcils fronçaient d'incompréhension, elle caressait les courbes de Fúm de son regard qui bavait avant même de la toucher.

-C'est juste que...

Elle allait tout payer. C'est juste qu'elle allait tout payer. La mercenaire s'était arrêtée en admirant la femme qui déchaînait autant sa passion que ses propres émotions prendre de l'avance. Hagard, elle resta en plan une seconde, bouche bée.

-Ça va être un long séjour pour votre bon vieux bracelet.

-Ouais, tu l'as dit.

Maxence trottina pour la rattraper et continuer de marcher à ses côtés. Fúm ne marchait pas si vite, mais la blondinette semblait peinait à suivre son rythme.

-Salut belle gosse, écoute, j'suis désolée, j'pensais pas qu'tu m'en voudrais autant, j'ai... euh... Putain d'bordel de merde qu'est-ce que j'suis sensée lui dire ? Y' s'est passé plein d'trucs, j'ai merdé, je sais, j'aurais dû t'prévenir, j'ai quand même...

Elle appuya frénétiquement sur le bouton de l'ascenseur, quand il s'ouvrit, elle bouscula tout le monde à l'extérieur pour faire place à Princesse Ellar avant d’interdire l'accès aux autres clients de l'établissement. Portes fermées, quatrième étage.

-J'ai merdé, voilà, j'ai totalement, complètement, indubitablement merdé. Et j'ai pas les mots pour m'excuser.

Fúm se tourna vers Maxence, se collant à elle, le sac de toile tomba au sol, l'avant bras derrière sa nuque, la blondinette se retrouva renversée dans un long et tendre baisé. Autant dire qu'elle était aux anges à cette instant précis et qu'elle dégustait le moment qui, malgré les secondes que prirent l’ascenseur à s'arrêter à l'étage voulu, ne sembla durait qu'un millième de seconde. La princesse se redressa aussitôt avant de continuer sa route, maintenant elle comprenait ce qu'était ressentir le temps comme une Lepie. Maxence s'arrangea les cheveux, puis la voix.

-Eos, j'crois qu'tu peux t'éteindre à partir de là. … Eos ?

Le con l'avait déjà fait depuis un bout de temps. Reprenant le sac, au pas de course elle conduit Madame à leurs appartements. En entrant, la blondinette posa les affaires sur une table avant de se coller à Fúm, la plaquant contre une mur pour l'embrasser, entre deux baisés et quelques vêtements en moins, elle chuchota.

-En trente minutes... c'est pour te terminer une fois ?... ou deux fois ? Doux Jesus. T'inquiète... j'ai perdu un bras, j't'explique après, mais j'sais faire des trucs d'enfer avec.

Et quand je pense qu'on ne me paye pas pour narrer ce genre de choses... Je vous la fait courte -parce que je n'ai vraiment pas envie de vous la faire longue-, Maxence retira son haut, le haut de sa partenaire, puis le reste de... de tous les vêtements, en fait, avant de la pousser sur le lit.

Vingt-huit minutes, trente-sept secondes et cent-vingt-cinq millièmes de seconde. Je vous épargne Vingt-sept minutes, trente-huit secondes et cent-vingt-cinq millièmes de seconde de dur labeur. Maxence s'écroula d'un côté du lit, le souffle court, ses yeux fixèrent le plafond une seconde, puis elle se mit à ricaner. Un ricanement qui s'éteignit au moment où elle se tourna sur son flanc, maintenant sa tête avec sa main pour considérer sa partenaire.

-Du coup... hum... tu m'en veux toujours, ou ?...

La Lepie posa sa main sur sa joue et la caressa.

-J'ai eu peur, puce. Vraiment. Mais je peux pas comprendre si tu ne m'expliques pas un peu... 'fin... Je veux pas que tu me racontes des trucs que tu n'as pas envie de me dire mais... J'ai besoin de savoir si tu m'as vraiment ghostée. Ou si j'ai juste été une victime collatéral d'un truc pas cool qui t'es arrivé.

Ce à quoi l'intéressée répondit premièrement par un long grognement, comme une boucle qui se répéter, elle en avait marre de raconter ce qui lui était arrivée... sauf que le grognement admettait aussi que les personnes qu'elle avait laissé en plan méritaient au moins une explication.

-T'es une victime collatérale. Admit-elle de but en blanc. Mais en même temps... j'crois qu'j't'ai ghostée exprès. J'veux dire, j'ai foutu la merde dans ma propre vie et j'en ai payé l'prix fort, j'me suis menti comme une conne en m'disant qu'j'étais en train d'tout arranger, mais... 'fin... mon cul, ouais.

-Tu me promets que tu feras plus ça ? Me faire mal, comme ça, sans... Qu'on parle de tout ça ? Elle la regardait, les yeux un peu humide. J'me fous de ce qui s'est passé, si tu me dis que c'est fini mais... J'sais pas. J'peux pas... On est... Fin... Ouais... J'veux juste plus de ça. Et à la fois, j'peux pas trop t'en demander... Tu t'es déjà bien donnée...

Sourire coquin. Maxence se rendait à l'instant compte de la grande sentimentale que pouvait être Fúm... et elle se rendait compte du genre de mal qu'elle pouvait faire aux autres. Même si sa compagne était un cas un peu unique dans sa vie, c'était un déclic étrange. D'un côté, elle se demandait quand même comment la lapine pouvait se dire qu'elle fut la seule à souffrir de ça, sans même se demander ce que Maxence, de son côté, avait ressenti, mais de l'autre, elle en avait simplement marre de s'expliquer et d'entrer dans les détails des événements. La blondinette s'approcha pour enrouler sa main autour de son buste, remontant dans ses cheveux pour les caresser et poser sa tête sur son épaule.

-J'te l'promets. Maxence qui promet des trucs, on est pas dans la merde. Par contre si on peut ralentir le rythme pour la suite, j'aimerai vraiment terminer l'séjour sans faire une crise cardiaque.

-T'inquiètes, t'as été gentille, la prochaine fois, c'est moi qui me fatigue...

Eh bien, avec un peu de chance, on aura plein d'autres ellipses à vous offrir. Elles restèrent l'une contre l'autre jusqu'à ce que la blondinette se décide à se lever. Elle ouvrit la porte coulissante pour laisser rentrer l'air de la mer dans la chambre avant de fouiller dans son sac pour en sortir son bikini acheté pour l'occasion, mais qui n'avait rien de bien extraordinaire.

-Alors, on commence par la plage ou t'avais d'autres idées en tête ?
Fúm Ellar
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Fúm Ellar alias Pink Poppy – #E9CBE8
Maxence Darkan – #ff6600


Je laisse aller ma tête contre son épaule, je respire son odeur à plein poumons, toujours cendrée par la cigarette, avec tellement d’autres notes. En a-t-elle seulement conscience ? Qu’est-ce que je peux lui dire, moi, sans passer pour une tarée. Elle a cédé à toutes mes exigences, j’ai eu droit à tout ce que ma lubie a pu inventer. Tout. Putain. Et j’suis là, à pas savoir quoi dire, pas savoir quoi penser, pas savoir quoi ressentir. Putain… J’suis givrée. J’suis givrée de ouf. J’me fais peur. Et elle est là, contre moi, et joue avec ses doigts dans mes cheveux, et le monde peut se terminer là, pour ce que ça m’importe. Et quoi ? J’en fais trop ? J’y suis pour quoi ? C’est tout. C’est absolu, c’est comme ça. Elle n’avait qu’à se contenter de me baiser, et passer à autre chose. Mais non, y avait d’autres pas qu’avait été franchis, on s’était dit tout plein de choses, et en même temps rien et… merde. Voilà. Juste merde. Et ses doigts qui jouent dans mes cheveux et mes lèvres dans son cou. Fuck le reste. #VisMaVieDeLepi

Je sais pas bien le temps qui s’est écoulé. Elle se lève, elle me bouscule, je ne me réveille… Si, en fait, j’suis réveillée et je la regarde partir et se préparer. Je finis par l’imiter avec plus qu’une seule idée en tête : profiter comme putain de jaja’ ! En fait, j’ai réfléchi, pendant les trois, quatre secondes d’avant ma réaction – et la Force sait que c’est déjà beaucoup pour moi, ce temps de réflexion – et j’ai jamais eu ça. Genre. Des vacances où vraiment je peux juste penser à moi. Chaque fois, j’étais juste en congé, mais des congés d’pauvres. Tu restes chez toi, t’as même pas de quoi allez aux p.tes… Vraiment, l’truc nul où tu picoles un peu et tu glandes mais rien quoi. Et là, on est à la mode bling bling… J’suis tellement excitée ! J’aurais envie de faire douze mille choses mais là, là y a un truc que je veux faire. Je cours à travers la pièce pour récupérer mes propres pièces de maillots de bain, le joli paréo noir diaphane, les talons, tout ça : remode bebom, quoi. Comme si on venait pas de passer la dernière petit heure à tenter d’me briser les pattes. J’y repense, je souris niaise… Ouais… Y a de gros efforts qu’ont été fait pour m’briser les pattes… Mah j’en ai du muscle à revendre. Je la regarde. C’est drôle de la voir comme ça, en train d’essayer de se conjuguer au féminin mais sans savoir ce que girly veut dire. Mah, l’est canon, mon p’tit bonhomme. Je bondis jusqu’à elle – assez littéralement on s’en doute – et je lui glisse à l’oreille : « Tu crois qu’y a genre moyen d’trouver quelque part un p’tit lac, cascade, écrin de verdure, glacière blindé de champ’ et oiseaux qui chantent ? »

J’lui glisse à l’oreille comme pour ne pas être entendu des autres touristes de l’hôtel, alors qu’on est seul dans la pièce, bien sûr, mais faudrait pas risquer que ce paradis que j’ai décrit, s’il existe vraiment, ne soit pris d’assaut par quelque pécore qu’aurait volé l’idée. Elle, moi, des arbres, du soleil, rien foutre et nager dans l’eau douce… Ouais, c’est une image du bonheur qui me tente bien, là. Et puis au moins j’pourrais m’les rouler sans que personne m’emmerde sur la plage ; j’veux pas passer ma première journée au poste parce que j’aurais fait sauter les dents de la première poufiasse reloud venue m’péter les reins parce que soit disant ma fumée va dans la gueule de ses morveux et que c’est pas l’bon exemple.
Maxence Darkan
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Elle s'était contentée de remettre ses vêtements avec le bikini en dessous. La Lepie bondit et, comme par réflexe, elle enroula ses mains dans son dos alors qu'elle lui glissait quelques mots que ne la laissèrent pas indifférente. Maxence jeta un œil à son bracelet sur le sol -jeté dans l'action, vous comprenez, on fait comme on peut-, juste à côté d'elles, il devait s'être allumé depuis peu.

-Eos, tu pourrais nous...

-J'ai déjà réservé un speeder décapotable à cent-cinquante mètres d'ici, ainsi qu'un pack spécial de trois champagnes vendu dans une cave modérément prestigieuse, le tout, sans oublier un magnifique lac non loin, à quinze kilomètres de là, très peu fréquenté et méconnu du grand publique.

-Modérément pré-quoi ?

-Suivez le gps et payez, Maxence. Les conditions de Fúm sont plutôt clair il me semble. Tout compte fait, pas besoin de payer, j'ai déjà tout payé à l'avance.

La tête de la blondinette s'écroula sur l'épaule de sa partenaire alors qu'elle prenait compte des dégâts à venir sur son compte en banque. Est-ce que ses excuses méritaient de dépenser autant d'argent ? Non. Est-ce que la présence de Fúm méritait de dépenser autant d'argent ? Étrangement, oui ? Le côté positif, restait de se dire que Eos était un sale con, mais un sale con avec des limites, parce que l'argent qu'elle possédait servait à l'entretenir lui, le vaisseau, donc il faisait les comptes à sa place. La blondinette attrapa donc la lapine par la main après quelques secondes de lamentations pour l'accompagner à l'extérieur.

Son cerveau s'était éteint dans le mouvement. En présence de Fúm, ça lui faisait bizarre, elle se mettait en autopilote à ses côtés et n'avait pas peur de quoi que ce soit. Non pas qu'elle se sentait en sécurité, parce qu'elle s'attendait toujours à une patate dans la mâchoire, mais c'était comme ça, elle était avec une bombe qui lui faisait ressentir des trucs inconnus et ça marchait. Pas besoin de comprendre. Pas besoin de réfléchir. Loue la bagnole. Va chercher le champagne et fais-lui passer les meilleurs moments de sa vie.

Son autopilote cessa quand elle se trouva au volant de la décapotable, sa main droite sur le volant, l'autre sur l'appui de fenêtre, la caisse de champagne dans un box réfrigéré offert avec le pack de champagne qui faisait office de glacière. Les lunettes sur le nez, sur de petits chemins en dehors de la ville, la route du bord de mer, l'air marin dans les cheveux et les cheveux au vent, elles pétaient la classe. Sa paume mécanique sur le volant, elle profitait plus de la sensation que de la conduite en elle-même. Elle ne s'était toujours pas faite mentalement à l'idée de ressentir de nouveau quelque chose dans sa main un jour. En tournant la tête vers les enceintes du véhicule, elle avait même mis son groupe de punk rock préféré en fond, pas mal.

Le paysage se transforma, au revoir les constructions balnéaires de la ville d'une saison, bonjour les paysages naturels. Au détour d'un virage, le speeder s'engagea sur le rebord d'une petite falaise, face à l'océan, l'étoile au-dessus de l'eau, Maxence passa une vitesse supérieure, seules, sur la route, elles fonçaient désormais bien au-dessus de la limite autorisée sous le plus beau panorama possible.

Nouveau virage, la blondinette retourna dans les terres, un peu plus loin, aux abords d'une forêt de pins, elle empruntait un petit chemin de terre oubliée. Les rayons de l'étoile passait entre les arbres pour caresser leur visage, puis, le speeder s'arrêta. Devant elles, un grand lac, un coin d'herbe plat où se poser, de l'eau douce, et derrière, un brin de végétation pour refermer leur petite chambre d'intimité.

La mercenaire bondit hors du speeder, attrapant la box de champagne, elles n'avaient peut-être pas de nappe, mais elles avaient des serviettes. Évidemment que Maxence prépara tout pour Fúm. Dans le pack se trouvait des flûtes en prime... on en espérait pas moins en balançant un smic pour trois bouteilles d'un litre cinq. Assise fasse au lac, elle tapota la serviette à ses côtés pour que sa compagne la suive, une bouteille à la main, elle retira le petit chapeau métallique. Petite grimace puis... pop! Les bulles contre le verre, la mousse jusqu'au bord, le chant des oiseaux et une chaleur à vous buter un Bantha. La blondinette leva son verre pour trinquer.

-À... hum... nous deux. Et mes excuses.

Elle prit un gorgée avant d'admirer la vue. Passant une main dans ses cheveux, elle s'allongea, soutenue par ses coudes.

-Fúm ?... T'as vraiment eu peur pour moi ? Alors que sa question ressemblait à une sorte de demande de preuve d'amour, elle se tourna vers elle avec un sourire malicieux. La grosse dure que t'es s'inquiétait pour sa p'tite Maxichoupinetteàlacon ? Pas vrai bichonne ?
Fúm Ellar
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Han… Son bracelet qui parle… Je l’avais presque oublié ce truc. Faut dire, c’est tellement bizarre. J’sais toujours pas quoi pensé d’un vaisseau capable de faire… ce qu’il fait. C’est pas que je considère pas que les droïdes ont leur caractère mais… il a tellement une façon de… de penser, en fait. De penser. Ouais. C’est fucking terrifiant, ça. Enfin… Pas terrifiant au sens où j’ai franchement peur. Non, c’est plus que ça mindfuck complètement. Ta tête entière elle te dit « nope » et quand tu lui demandes pourquoi, elle te répond que « nope quand même ». ‘Fin… L’esprit a juste un mal fou à concevoir ça. C’est un peu comme genre l’infini. L’infini. L’espace, est infini. Okay. Maintenant pense-le. Genre, pas « imagine un truc qui s’étend ». Non, projette dans ta tête, d’un coup, l’infini. S’pas possible. S’juste pas possible. Ou du moins à froid sans truc chelou sorti d’un labo’ douteux.

Et là, je décide que ce truc fucking bizarre, je l’adore et j’en fais mon troisième meilleur copain après je sais pas qui et avant je sais plus qui. Il a tout compris de moi comment je fonctionne, et ça, c’est formidable. Alors qu’il fait tombé le couperet, je regarde ma Sugar Maxy et sourit de toutes mes dents avant de voir sa tête s’effondrer sur mon épaule. Bah ouais… j’suis une princesse, t’avais qu’à pas être méchante. Nah. Je finis par la remercier d’un baiser, car je suis bien élevée, quand même, et elle m’embarque vers notre nouvelle aventure.

🥕

La ville est partie, loin, un virage, elle disparaît. Le vent frappe mon visage, secoue mes cheveux, a manqué de voler mon couvre-chef. Elle conduit, aussi enivrée que moi par la vitesse, le vent, le vide rempli de la nature. Une main sur sa cuisse, le coude à la portière, je laisse les furies gifler mes paupières fermées. Par-delà les fouets du vent, cinglants, j’entends la voix des oiseaux, le bruissement des arbres, les ressacs, qui s’éloignent et reviennent, de la mer. Cet étrange écho des côtes. J’ouvre les yeux, étrécis par les rafales, ils pleurent, tout piquetés de couleurs trop vite aperçues. Les champs de fleurs sauvages, la tranquillité des arbres, le bleu céleste. Impression bonheur levant ? Nous tournons le dos à la mer, nous perdons dans la montagne, le temps ralentit ; peut-être est-ce le monde ? Oh le papillon ! Mes yeux s’arrondissent, je saute de la voiture et bondis pour le voir de plus près, déclenchant l’envol d’une dizaine d’autres et mon visage ébahit d’enfant de vingt ans. Je courrais après trois autres et admirais une fleur lorsque Max attira de nouveau mon attention… Que de belles fleurs à butiner !

Je m’empresse de la rejoindre, tout est déjà prêt à m’accueillir, et puisque tout a été élégamment prévu, je me vautre de tout mon long sur la serviette qui m’a été dédiée, m’étendant de tout mon long, ondulant du torse jusqu’à la croupe pour faire craquer tout ça et trouver la meilleure position. Je suis à peine redressée que déjà le tir est parti, les flûtes servies, le son cristallin s’élève en point d’orgue pour la mélopée volatile. Je bois aussi, mais soudainement, le tout prend un peu un goût amer. Nous deux ? Okay… oui. J’sais pas ce que ça veut dire, mais allons, passons. Par contre, ses excuses ? C’est bon, basta…

« Tu es déjà pardonné, namour, arrête avec ça… Tu m’as promis que c’était fini, ce genre de truc, je te crois, basta. J’veux pas que tu passes le temps qu’on va penser ensemble bouffer par la culpabilité comme un Mynock suce l’énergie. Okay ? et l’autre question… Mah. Pourquoi ? Pourquoi qu’on me demande des trucs pareils, à moi ? J’me retrouve assise à l’indienne, juste à côté d’elle, ne sachant plus poser mes yeux sur son bikini presquepaspremierprix, les perdant plutôt sur les berges du lac derrière elle, jouant avec ma coupe dont le pied se perd dans mon giron, les coudes sur les genoux. J’me planque pas derrière une façade, j’en ai pas besoin, justement parce que mon talon dans la gueule des cons suffit à abréger la conversation. J’joue pas la dure… ‘Fin si, mais pas la dure genre, zéro sentiment, cœur de glace. C’est pas mon délire. J’me mens pas. J’te l’ai dit. Alors oui… J’ai eu putain de peur. Pas que de t’avoir perdu. ‘Fin… Mais… J’crois que j’ai d’autant plus eu peur que je savais pas ce que je perdais. Je sais pas. Tout ça… ‘Fin… en vrai, on rime à quoi ? Mais j’m’en fous, avec toi les choses ont pas de sens, elles sont justes là, je les vis, et voilà. Et je suis heureuse. Là. Genre. Pas comme après une bonne levrette fessée des familles. Non. Genre, j’suis vraiment bien. Mes soucis s’en vont vraiment. Tu m’fais marrer… Tes yeux, ta bouille, ton nez, ton caractère de merde. T’es au moins aussi fêlée que moi. J’sais pas… J’dois d’faire peur à raconter toutes ces conneries et à prendre tout ça en mode TeamPremierDegré, nan ? » Je fais pas semblant. Mon chapeau écarté lorsque je me suis allongée, elle peut voir combien mes oreilles s’affaissent et combien sa question, sûrement anodine dans sa bouche, m’oblige à une honnêteté qui ne me met pas très à l’aise. Je sens le mur venir. Et comme tout à l’heure, j’ai l’impression qu’à aucun moment je ne vais ralentir avant de m’écraser la gueule dedans. Il cèdera pas. Nope. Parce que le mur de la réalité, il cède jamais, c’est toujours nos sales tronches qui finissent par s’étaler dessus. Ma sale trogne, surtout. Et pas forcément toujours quand j’ai trop bu.
Maxence Darkan
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-Ok, pigé, plus d'excuses.

Maxence s'attendait à plus de résistance que « Excuse-toi et baise-moi » pour qu'elle accepte vraiment les excuses. La blondinette s'était déjà accrochée à des poissons bien plus gros que ça qui ne voulaient pas lâcher l'affaire une fois que l'hameçon était tombé... et franchement tant mieux si Fúm ne jouait pas ce petit jeu de chantage sur les regrets, sinon la coupable aurait fini par en avoir ras le cul assez vite.

Les sourcils de l'Humaine eurent un sursaut, voilà une réponse à laquelle elle ne s'attendait pas. En fait, elle s'attendait plus à un verre de champagne dans la gueule et une bonne baffe pour lui remettre les idées en place. Au final, elle l'avait eu, sa preuve d'amour bizarre. La lapine soulevait un point que Maxence avait encore du mal à saisir, les gens qui s'attachaient à elle... il en existait différents types, ceux qui cherchaient son cul, ça arrivait, ça arrive toujours et, en général, elle leur disait d'aller se faire joyeusement mettre dans une orgie de quinquagénaires frustré•e•s de leur mariage qui s'écroulait chaque jour un peu plus... puis il y avait le type de Fúm. Ses sourcils étaient passés de haut en bas pour se froncer, un soupir s'échappant de son nez alors qu'elle détournait son regard en buvant une gorgée.

Pourquoi elle avait toujours l'impression que les gens parlaient trop vite ? Qu'ils pensaient les choses trop rapidement ? Sans savoir de quoi ils parlaient réellement ? C'était elle le problème ? Karm lui avait déjà répété qu'elle devait arrêter de se considérer comme une mauvaise personne, qu'elle avait un bon fond et toutes les merdes qu'il pouvait déblatérer quand il sortait de sa personnalité naturellement cool pour prendre celle du Maître Jedi complètement attardé. Entre avoir un bon fond et considérer qu'une personne avait un bon fond, il y avait une belle différence.

Finalement, Maxence se contenta de voir ce que disait la lapine comme ce que c'était : les choses n'ont pas de sens, mais elles n'ont pas besoin d'en avoir. Avec Fúm aussi, ses problèmes s'envolaient et son travail de mercenaire Djiilo disparaissait rapidement derrière le plaisir.

-Si tu fais peur ? Elle ricana. Ma pauvre, t'es carrément flippante. On dirait presque que tu veux qu'on s'envoie en l'air maintenant avec tes déclarations. J'veux dire, c'est pas comme si ça m'dérangeait, mais j'aimerai au moins terminer mon verre qui doit coûter au moins deux-cents crédits à lui seul.

En passant, elle ne s'y connaissait pas en champagne, elle n'avait aucune idée de la qualité du truc. Mais c'est de l'alcool, alors on ne dit pas non. Elle prit d'ailleurs une gorgée sans quoi savoir en penser.

-Y' a une limite à s'donner une façade, j'pense pas qu'ce soit une mauvaise chose, ça aide. Pour moi, en tout cas, ça m'a permis d'pas flancher dans les pires moments. Quand t'en as pas, t'es trop naturelle, tu parles trop, t'exprimes directement c'que tu penses, ressens et ça profite aux autres... sauf que quand tu t'donnes une grosse façade, une qui t'représente pas, tu t'retrouves à t'mentir méchamment et... le jour où tu t'en rends compte... tu perds un bras? tu l'payes salement.

Maxence travaillait jour après jour cette façade. Représentative, mais suffisamment décalée pour ne pas lui faire perdre pieds. C'était un exercice compliqué qui ne menait pas à plus que ne pas devenir complètement tarée, psychopathe ou sociopathe... le pire était de penser que le monde vous appartenez, se penser le plus fort parce que vous avez fait vos preuves de temps en temps, ça conduit toujours à pire que la mort : la réalité. La blondinette avait déjà fait cette erreur une fois et elle était ravie de l'avoir fait tôt dans sa vie. Pour autant, elle ne considérait pas comme une enfant de cœur : certes, tuer des gens sans défense, ça ne l'enchantait pas, elle vivait pour l'action, l'adrénaline, elle voulait que les gens se défendent en face, qu'elle galère pour vaincre son ennemi... sauf que certain•e•s civil•e•s étaient vraiment des sales con•ne•s qui méritaient plus une balle dans la tête que les plus grandes ordures de la galaxie.

-Tu sais c'que t'aurais raté ? Le meilleur coup d'ta vie et cinq ou six soirées à t'réveiller dans un endroit qu'tu connais pas, au milieu de quatre beaux et belles gosses, dont moi, complètement à poil.

Certaines personnes l'avaient expérimenté... plus ou moins bien me direz-vous, mais Fúm ressemblait pas mal à Maxence sur ce point, baiser, c'était une expérience qu'il fallait comprendre sous toutes ses coutures.

-Tu sais, j'm'en voulais, genre, vraiment. J'm'excuse pas encore, promis, juste, voilà, j'ai relu toutes nos conversations et toutes les fois où j't'ai zappé et... j'sais pas, j'crois qu'c'est comme toi, j'avais peur de manquer un truc. T'es comme une énigme pour moi, mais dans l'bon sens du terme, j'ai envie d'te retourner dans tous les sens -autant littéralement que métaphoriquement- pour te comprendre. J'ai presque l'impression qu'c'est impossible et c'est c'qui m'donne envie d'continuer.

Alors à nous deux!
Fúm Ellar
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C’est le principe Lepi. Si on doit accorder le pardon, c’est dans la minute ou c’est jamais. Comme tout, on traite les informations vite, on les classe, on referme le dossier et basta. La rancune c’est un truc qu’on connaît pas. On connaît la haine, l’amour, la colère et la tristesse. Mais la rancune ? P’tain, les gars, faut s’faire chier pour rester focaliser là-dessus. Alors oui, je savais que j’étais capable de lui pardonner si elle était sincère, elle est sincère, affaire classée, elle est pardonnée, définitivement. Aussi sûr qu’on a zigouillé l’autre connard de mafieux.

M’enfin, n’empêche que comme d’hab, j’gâche tout, son regard s’est perdu au loin, elle se tait, elle souffle. J’suis qu’une sombre conne qui saura jamais n’pas faire fuir ce qui l’entoure. Qu’une pauvre merde. Une débile. Une lapine à la con qu’aurait mieux fait d’comprendre que sa vie ça devait être les choux et les navets car dans sa putain de cervelle, elle est restée sur la même composition. Putain… Ce que ça fait mal. Mal.

Le souci, c’est que je pense trop vite. Les gens, ils font dans l’dramatique, ils prennent le temps de penser, de peser. Moi, j’ai déjà souffert mille martyrs et je me mords comme je peux en priant pour ne pas pleurer comme une tanche quand elle ricane et s’décide enfin à répondre. Faudrait peut-être qu’on se mette d’accord sur la notion de suspens, à un moment, parce que moi, en fait, j’ai l’temps d’crever dix fois.

Bon… Elle dit qu’elle veut baiser avec moi, c’est bien ça, non ? ça parle façade, à croire qu’on est dans l’bâtiment, ça philosophe, ça philosophe, ça veut boire. Et quoi ? Revers monumental ou pas ? Finalement ? J’me suis éclatée la tête dans l’mur ou on parle bien d’se laisser vivre ce qu’on a à vivre ? Putain… Des partouzes, bon, ça, normalement, c’est positif comme invitation, non ? Tentant, aussi. C’est drôle. Et dans ces cas-là, souvent, j’ai même pas besoin de fumer parce que du coup, le nombre démultiplie l’énergie disponible mais ça, c’est du détail, de la théorie, faut tester pour être sûr. M’enfin. Pourquoi tant de détours ? Tu m’kiffes ou pas ? Tu peux pas me le… « De continuer ? Alors j’suis pas juste… Un genre de truc rigolo ? J’suis pas rien ? » Okay. Bon. La voix et beaucoup trop étranglée pour que je passe pas pour une freaking connasse. Bah fuck… C’tout. Sans filtre. J’sais difficilement faire mieux. Et j’espère qu’elle a pas vu qu’j’ai attrapé une larme vite fait avant qu’elle ne dévale. Elle a un mouvement de recul. Allez, encore un peu, pouffiasse, et t’auras réussi à tout niquer. – Nan, t'es pas juste un truc rigolo, t'es, genre... où est-ce que tu veux en venir ? – J'en sais rien. J'crois que j'ai juste besoin d'savoir que je t'ai manqué aussi. J'veux pas faire genre t'es ma meuf, rien à foutre, ça n'a pas de sens pour moi ces conneries. Juste... J'me sentirai mal si quand on se quitte, j'suis la seule à attendre la fois suivante. Et en même temps, j'veux pas t'foutre la pression. J'veux juste... Arrêter d'être la meuf trop conne qui pense trop vite et qui s'emballe comme une débile pour finir au fond de son lit à pleurer parce qu'au fond elle sera encore seule. Ouais... Là, la voix on est sur du canard qui vient de prendre un coup de batte dans la trachée. Le combat est acharné pour que l'articulation sorte sauve du conflit. – Ok, j'vais t'poser une contre-question. À ton avis, est-ce que j'me serais fait chier à voyager jusqu'ici pour m'excuser et dépenser une putain d'fortune, tout ça pour m'amuser avec un « truc rigolo » ? Oui… Oui, c’est putain d’évidence et j’suis crétine de pas l’avoir vu. De pas réussir à l’admettre. On fait pas… tout ça. On fait pas tout ça quand on en a rien à foutre, en fait, c’est évident. On ghost, on dit merde. Mais on fait pas tout ça.

Je ris mais, comme une torpille, mon rire fait sauter les digues et j’me mets à pleurer en même temps. J’ai mes limites, putain. – Tu oublies que de nous deux, je reste le meilleur coup, si j'ai fait le déplacement pour toi, laisse-moi le droit d'avoir peur qu'tu sois venue juste pour mon cul. Je souris et je pleure, ça coule, ça coule, j’attrape de quoi essayer de limiter les dégâts. Putain, si j’pouvais par la Force creuser un trou, tout de suite, et m’cacher au fond. J’me déteste quand j’suis comme ça. J'suis désolée... M'prends pas pour une folle, teuplaît. C'est Lepi. C'est... Hyper dur de gérer. J'vais jamais à la même vitesse, à la même intensité. Vous êtes des insensibles vous les Zhumains. J'te jure. Je ris encore, c’est nerveux, ça sort, j’me sens nulle. Elle se lève. La gamine en moi a peur de la voir partir, j’ose pas bouger. Elle fait trois pas, me contourne, s’assoit, cette fois, dans mon dos, me donnant ses jambes, ses bras, son corps pour cocon. Mais quelle connasse… Choisir ce moment pour être d’une choupiness à couper les pattes d’un Seigneur Sith… – Tu ferais mieux d'fermer ta gueule, sinon j'vais vraiment t'prendre pour une folle. » Je fonds définitivement en larmes et je m’abandonne totalement à elle. Le terme hypersensible, pour ma fucking race de poilu, c’est un gentil euphémisme des familles. Après, y a un avantage, les sanglots passent en pas trois minutes et après, j’suis déjà à multiplier les assauts bisouteux sur sa joue, heureuse de sa chaleur. J’sais pas c’qu’on est, mais ça, même si ça n’a pas de nom pour le mettre en rayon, c’est clairement pas à la portée de toutes les bourses.

🥕

Les larmes sont parties mais nous sommes encore étroitement enlacées. J’ai attiré à nous les coupes, le champagne, on s’est déjà resservie. En riant, la gorge plus nouée du tout, j’l’oblige à se confesser : « Avoue t’essaie de me faire vriller le plus vite possible parce que tu flippes pour tes thunes. Les oreilles dressées aux cieux, le sourire éclatant, je l’embrasse dans le cou et sur les lèvres avant de proposer : On finit nos coupes et on va se baigner ? » J’ai le nez qui gigote en tous sens, si j’voulais pouvoir sourire plus grand, faudrait qu’j’procède à deux coupes d’scalpels avant.
Maxence Darkan
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Une putain d'énigme. En se plaçant dans son dos, la lapine avait fondu en larmes. Elle ne savait pas trop comment réagir, la dernière fois qu'elle avait soutenu quelqu'un en train de pleurer c'était... loin, le début de son adolescence, sûrement. Même elle n'avait pas pleuré depuis longtemps, depuis le théâtre en fait, elle s'était convaincue que ce n'était qu'une coïncidence, que ça n'avait rien avoir, parce que depuis, elle n'avait rien eu à pleurer, mais une petite voix lui répétait qu'il y avait un raccord à faire. Contre elle, alors qu'elle pleurait, la blondinette la réconfortait en posant ses lèvres contre son cou, dans sa nuque, à la base de son épaule, juste avant que les rôles s'inversent et qu'elle se retrouve assaillie de bisous.

Fúm était une bombe qui se savait bombe, prête à faire tourner les têtes des personnes qu'elle croisait dans la rue, mais la réalité était bien loin de ça. C'était sa façade. Au final, ce qu'elle voulait, c'était des épaules, ne serait-ce qu'une sur laquelle se reposer quand nécessaire. Et la blondinette ferma les yeux quand la Lepie l'embrassait dans le coup. Elle n'avait peut-être pas le même odorat que sa partenaire, mais elle la sentait, le parfum de Fúm et les touches personnelles qui l'enivraient, la rendant presque dingue, son odeur... et son putain de mental. Qu'est-ce qu'elle voulait au juste ? Une amie ? Un plan cul ? Une petite amie ? Des fois, la lapine semblait dire des choses contradictoires à ses gestes. Qu'est-ce qu'elle était sensée penser, elle, dans ce tourbillon d'émotions ?

Fúm pensait trop vite, si Maxence arrivait à suivre une personne qui agissait vite, elle était Humaine, elle faisait des pauses, elle se posait, prenait son temps, appréciait un moment, le moment... sa compagne, elle semblait toujours sur la piste de course, elle la secouait, elle l'étouffait par sa simple présence, c'était horrible et, en même temps, elle adorait ça.

-Si j'essaye de t'faire vriller ? Ma pauvre, tu vrilles l'instant où j'te dis bonjour. Ouais, p't'être bien qu'j'essaye de t'faire vriller.

Sa paume sur sa mâchoire, son pouce caressa sa joue pour faire disparaître les derniers sillon humides des larmes qu'elle avait versées pour Dieu sait quelle raison. L'étoile lumineuse éclatait sa peau, son sourire brillait comme aucun sourire n'avait brillé devant elle. Peut-être que c'était Fúm qui la faisait vriller. Pour autant, la considérait-elle comme le meilleur coup de sa vie ? Difficile à dire, tous les bons coups étaient à prendre, chacun•e son expérience, chacun•e sa façon d'agir.

-On finit et on s'baigne, ça m'va.

Enlacée l'une dans l'autre, la blondinette posa son menton sur son épaule. Derrière le lac, il y avait une petite forêt de pins, derrière la forêt de pins, des collines et, supposément, derrière les collines se trouvaient les falaises donnant droit sur la mer. C'était une pause dans cet ouragan qu'était la Lepie, Maxence aimait ne pas parler, pas tout le temps, sa peau contre la sienne, un moment de silence, une éternité pour sa partenaire, l'air frais et la chaleur. La coupe de champagne s'envola, pour Maxence, un ressenti de cinq secondes, pour Fúm, trois vies. Elle enfonça son visage dans son cou pour lui offrir un dernier baiser avant de se lever. Elle lui prit la main pour l'accompagner vers le lac, sur la rive, elle posa ses paumes dans les siennes, en face d'elle, un sourire se dessina sur son visage.

-Désolée, c'est la tradition chez les Darkan.

Elle la poussa -presque trop violemment- dans l'eau avant en rigolant comme une dégénérée. Mais ça n'eut pas l'effet escompté, si elle voulait se foutre de la gueule de sa partenaire, c'était bien la partenaire qui se foutait de sa gueule. Elle avait glissé au fond de l'eau en se laissant faire. Le rire de Maxence disparut parce que la bouille de sa victime ne réapparaissait pas. Un peu plus loin, elle plissa les yeux, mais ses oreilles de lapine apparurent, juste les deux pointes distinctives. Un rictus se dessina sur son visage alors qu'elle admirait désormais les deux périscopes artisanaux jouer avec sa farce.

-Ok, j'ai pigé.

La mercenaire prit de l'élan pour faire sa plus belle bombe dans l'eau et la rejoindre à grand coup de brasse. Elle la rejoint en un rien de temps pour la sortir de l'eau. Ses yeux se figèrent dans les siens, elle voulait lui dire quelque chose, mais les mots ne sortaient pas. Qu'est-ce qui lui arrivait ? C'était le champagne qui lui montait déjà à la tête ? Les larmes de sa compère qui, par on ne sait quel détour, la touchait personnellement? Sa main se posa sur sa hanche et elle tourna autour de Fúm, la considérant d'un œil aiguisé. Finalement, elle s'arrêta, leur tête l'une proche de l'autre, elle s'approcha. Leurs souffles semblaient ne faire qu'un, juste l'espace d'un court instant, puis elle posa ses lèvres sur les siennes. La blondinette s'écarta.

-Tu m'rends dingue, tu l'sais ça ? J't'ai donné tout c'que tu voulais parce que tu m'rends dingue. J'suis pas très forte pour parler aux gens, mais fallait qu'ça sorte. Tu m'as manqué.

Pour sûr, elle avait toujours eu un filtre, elle, pour se protéger, sa confiance et ses sentiments n'étaient partagés que dans un cercle très restreint qui se comptait sur les doigts d'une main, parce qu'elle maintenait cette appréhension. Et si on lui mentait ? Et si on cherchait sa confiance pour lui nuire ? Fúm était peut-être une bonne actrice, qui sait ? Et puis merde.
Fúm Ellar
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Vivre ce que l’on a à vivre. Elle ne répond pas immédiatement à ma demande. Elle me serre, contre elle. Sur mon épaule, son menton. Contre ma joue, sa joue. Ma main joue distraitement avec la sienne tandis que l’autre empêche ma coupe de s’épancher. Vivre ce que l’on à vivre. On vit peut-être trois vies quand d’autres profites d’un instant de douceur, mais trois vies d’une infinie tendresse comme celles-ci, cela vaut bien d’attendre un peu. Ses lèvres, sur ma peau, je frémis, mon souffle m’échappe.

Je n’ai pas besoin d’implorer sa bonne grâce une seconde fois, elle a déjà envoyé valdinguer son verre et je n’ai plus qu’à culsequer le mien. Je m’exécute. Les bulles me piquent le nez et me chatouille. J’éclate de rire. J’ai abandonné mon paréo, à mi-chemin, et nous voilà à courir jusqu’à la berge. Le fond du lac est en petits gravillons. Son eau est claire comme l’air. C’est putain de beau et j’suis contente d’avoir pris mon nécessaire à dessin dans mon sac pour en faire l’esquisse, plus tard. D’un geste sec mais doux du poignet elle me fait volter et me voilà face à elle, dos au lac, mes yeux tutoyant les cieux à regarder effrontément dans les siens. Namour, namour… Cinquante putain de frères et sœurs, tu me prends pour un lapereau de trois semaines ? Elle envoie l’impulsion, je m’emporte vers l’arrière et me cambre, de tout mon long, les pieds et les bras tendus, crevant à peine la surface du lac.

Le froid me saisit, délicieux, l’eau glisse, j’ouvre les yeux et découvre la lumière brouillée qui vient jusqu’à moi. Je fends les profondeurs et ondule, ne dérangeant qu’à peine les habitants des lieux, comme en méditation. Les secondes filent et les mètres. Je me laisse lentement ralentir puis remonter… Je suis apaisée. Heureuse ? Joueuse… Je joue avec l’air de mes poumons pour rester juste en-dessous de la surface et je ne laisse dépasser que mes oreilles qui font mine, alors, de chercher quelqu’un. Je me fais marrer toute seule en imaginant la scène depuis la berge. Elle ne tarde pas à percuter la surface, avec son raffinement habituel. Je ris, sentant l’ensemble de l’univers aqueux, sous nous, terrifié par cette maboule. J’ai laissé filer l’air en riant, j’vais en chercher de nouveau et je la vois arriver jusqu’à moi, enchaînant les brasses souples et puissantes. Quelle femme…

Nous valsons dans l’eau, ses mains sur mes hanches, l’eau lui sert de tiare, le rose délicat de mes cheveux est couvert de perles. On dirait le début d’un film porno à très gros budget. Un papillon s’incruste dans mon ventre quand elle parle. Je lui ai manqué. Je souris. Comme une idiote. Mais alors, vraiment, comme une grosse débile. Je ris. Je l’embrasse. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Pic, pic, pic, tout doux. Et soudain, je m’enfonce dans l’eau, rempli mes joues de tout ce que je peux, et ressurgis pour mieux déverser mon amour à sa figure de grosse emmerdeuse que j’adore. J’viens d’déclencher une putain de bataille de silver shower. On s’enfonce, on ressort, on essaie de tenir le plus longtemps possible, de feinter et cette grosse tchouin elle utilise ma faiblesse ultime… Ses doigts courent le long de mes côtes, je manque de m’étrangler sous l’eau, d’énormes bulles bouillonnent et s’échappent, je remonte en toussant tout ce que je peux, en riant aussi, pour mieux me prendre son assaut dans la gueule, en plus. J’suis obligée de battre en retraite et de tenter de me sauver. En crawl, poursuivie par une folle dingue bien décidée à me noyer et à profaner après mon cadavre, j’en suis sûre. AAAHHHH ! Je sens ses mains tout juste là, prêtes à m’attraper. Mayday, mayday ! J’arrive pas à tout cadencer correctement, encore à moitié étranglée, à rire comme une folle, à essayer de pas patauger comme une vieille otarie obèse.
Maxence Darkan
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-Ok... ok... j'ai... pigé... je... crois...

Tenta de prononcer la blondinette entre chaque baisés. Elle avait fini par faire ce qu'elle savait faire de mieux, être conne. Elles se crachaient de l'eau dessus... qui fait ça ? Elles, visiblement. Prise d'un excès de mesquinerie, ses doigts glissèrent sur ses côtes, mieux qu'une clé de bras, elle venait de la rendre incapable de cracher. Mais quand elle s'étouffait en remontant, la blondinette continuait son petit numéro en ricanant. La lapine la repoussa pour s'enfuir avec son plus beau crawl de la baleine en phase terminale du cancer des nageoires. Un challenge à la hauteur de Maxence Darkan.

Elle s'élança dans l'eau. C'était une bonne nageuse, pas la meilleure, elle se débrouillait mieux au crawl qu'à la brasse, aussi étrange que cela puisse paraître. Une main après l'autre. Tête dans l'eau pour expirer, tête hors de l'eau pour inspirer, elle s'approchait de sa proie avec un regard de tueuse. La guerre était lancée. Finalement, elle la rattrapa pour lui saisir une cheville. Elle la tira vers elle, large sourire de psychopathe, la blondinette profita du momentum pour poser sa main sur le haut de la tête de Fúm et l'enfoncer dans l'eau. Les bulles remontèrent sous le sourire conquis de la mercenaire. Puis on lui attrapa les cuisses pour les pousser sur le côté, une main sortant du lac comme une mort-vivante, passant dans ses cheveux pour la couler à son tour. La lapine passa au-dessus, emportée, les jambes de Maxence s'échappèrent désespérément de la surface. À son tour, donc, de faire remonter ses plus belles bulles.

Sauf qu'elle n'avait pas dit son dernière mot, avec une extraordinaire souplesse, elle s'échappa de l'emprise de sa partenaire, s'enroulant autour d'elle pour passer derrière. Plouf. Encore. Elles continuèrent leur petit jeu de qui noiera l'autre en premier un bon bout de temps. Des fois, elle ressortait en crachant la tasse qu'elles venaient de s'enfiler, mais en souriant. À un moment, Maxence attrapa les poignets de Fúm pour les dégager, brandissant ensuite son bras dans les air en signe de drapeau blanc.

-Attends ! Attends ! C'est bon, j'ai eu mon compte.

Sa paume passa sur son visage pour bousculer l'eau qui ruisselait dessus. Elle souffla un bon coup, détournant son regard de la Lepie une seconde, sans dire un mot. Soudain, regard en coin, mouvement brusque, elle tendit sa main en direction du haut du crâne de Fúm avant de se faire balayer le bras d'un geste brusque. À peine eut-elle le temps de dire « oups » qu'elle venait de refaire sa plus belle immersion forcée. Quand elle remonta à la surface, c'était une combattante en noyade très assurée qui lui fit face.

-Ne sous estimez jamais votre adversaire, Mademoiselle Maxounamour.

Fit-elle faussement sérieuse avant de rigoler et s'enfuir. Maxence, forte de son apprentissage, ne se ferait pas avoir une troisième fois à ses jeu de bluff-surprise. Son point faible, elle n'avait jamais eu de frère ou de sœur... non, Eos ne compte pas... enfin si, un peu quand même, mais plus un tuteur qu'un frère. Alors elles recommencèrent à se chamailler dans l'eau, comme le début d'un film porno haut budget, effectivement... sans nul doute que cela se terminerait aussi comme dans un film porno haut budget, mais en clairement mieux.

***

Elles s'étaient retrouvées au bord de la rive, verre à la main, ramenés pas les soins de la forceuse, au moins une utilisation que la blondinette ne méprisait pas. L'eau jusqu'aux épaules, les rayons de l'étoile caressaient doucement la pointe des collines au-delà de la forêt. La lumière en écho sur la surface tremblante du lac, Maxence soupira, un sourire aux lèvres, les cheveux trempés, plaqués en arrière. Elle s'approcha lentement pour se coller à sa compagne de séjour, passant une main dans son dos pour l'arrêter sur sa hanche, sa tête se posa sur son épaule. Minutieusement, elle enfonça sa coupe dans l'eau, à moitié vide, le verre se mit à flotter à la surface, juste devant elles.

-J'ai trois questions pour toi gueule d'amour. Premièrement, t'as ramené d'quoi fumer ? Eh, une question primordiale. Deuxièmement, t'as fait quoi exactement pendant qu'j'ai disparu ? Tu t'es fait des nichons en or ? Très belle expression détournée des couilles en or. Et troisièmement... elle laissa une longue seconde de silence. Quand est-ce que tu vas avouer qu'j'ai gagné notre combat aquatique ?
Fúm Ellar
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Elle a ma cheville, elle a ma chevilleeeeuuuhhh !! AAAHHHH… blouolboulbou. Ma vue se brouille, des milliards de bulles, je suis sous l’eau, hilare, et c’est vraiment pas une combinaison gagnante. Mais l’îvresse est là. Celle du combat, bien sûr, les batailles d’eau sont une chose à ne pas ne pas prendre au sérieux. Mais il y a autre ivresse. Dans mon ventre. Et j’ai l’impression que j’ai plus vécu ça depuis si longtemps que j’avais fini par oublié que ça me manquait terriblement. Elle veut la guerre, ma p’tite puce, elle va se prendre l’enfer en pleine gueule. Je suis une petite sœur, je suis aussi une grande sœur. Imaginez, la famille Ellar, au bord d’un lac. Des blessés par dizaines, des piles d’épuisés qui s’entassent, à deux doigts de la mort, et tous les coups bas les plus viles, toutes les alliances les plus instables, toutes les trahisons les plus abjectes. Les plus grandes tragédies se font au sein des adelphités envoyées « jouer ».

De vengeance en vengeance, la monté des violences. Je n’arrête plus de rire, j’en peux plus, j’ai l’impression qu’vais finir par oublier de respirer entre deux immersions. Elle feint le drapeau blanc… Namour, namour… allons… Pas à moi. Au cœur du conflit, il n’y a jamais d’autres règles que celle exigées par la victoire totale. Une grande sœur, ça sait reconnaître immédiatement quand l’adversaire rend réellement les armes. Je vois le coup venir à mille pas de là, je balaye sa main et, sans pitié, je refuse le cessez-le-feu et lui enfonce sa tignasse d’or profondément sous la surface, riant aux éclats. Lorsqu’elle remonte en toussant, je la regarde avec ce sérieux qu’elle est capable d’avoir quand elle m’apprend un peu la vie, et prenant une grosse voix, je signe ma victoire d’une ultime taquinade avant de vaillamment prendre la fuite ; j’suis pas folle non plus.

🥕

Nous sommes allongées dans l’eau, à moitié couchées sur le gravier, à moitié portées par l’eau. C’est étrange. J’ai mis du temps à le remarquer mais on n’a pas si froid que ça, en fait. Même au plein cœur de l’été, un lac de montagne, c’est pas chaud, chaud, normalement. Doit y avoir quelque chose. J’sais pas quoi, mais j’ai l’sentiment d’être dans un putain d’jacuzzi offert par madame nature sans code promo ni promesse d’achat.

Elle se rapproche et se laisse aller contre moi. Y a plus de chat, y a plus de souris. On s’est manqué, on se laisse aller. C’est une belle journée. Le nuancier éclate en thématique de rose, de cyan, de bleu, de magenta, d’or et d’orange dans les cieux vieillissants. Sa flûte flotte, docile, tranquille. Cascadent ainsi les questions existentielles. A la première, je réponds en fermant les yeux. Je visualise, non loin, dans le speeder, là-bas. Autour, elle circule, partout. Elle est le vent qui prolonge ma volonté. Je saisis, profondément concentrée, l’offrande réclamée par la divinité. Un bruit sourd, dans notre dos. Ma petite besace de voyage vient de se poser dans l’herbe pas loin de nous. On va être honnête, ça m’aurait demandé beaucoup moins d’efforts et j’aurais été bien plus rapide à lever mon gros cul pour aller chercher tout ça en galopant mais deux arguments de choc : putain c’que j’pète la classe quand j’fais ça et j’ai bien envie d’continuer à impressionner ma minette, deuxièmement, faudrait être sacrément conne comme une pelle pour mettre un terme à un câlin d’une telle qualité pour économiser l’énergie et le temps. Bon… par contre, j’vais pas faire genre, j’ai pas le doigté mental nécessairement pour effriter, rouler, tasser, allumer tout ça. Clairement pas. Donc à un moment, faudra sortir de l’eau. Retardons un peu l’moment en répondant d’abord aux autres questions.

« Qu’est-ce que j’ai foutu ? … Bah… D’la merde. En vrai… J’trouve rien qui m’passionne. J’fais d’la sécurité, du recouvrement de dettes. J’ai participé à une ou deux opérations où l’armée avait b’soin d’mercernaires un peu compétent mais… Nah, en gros, j’m’emmerde vraiment. Financièrement, j’suis sur une assiette à peu près stable, mais en termes de moi-même, c’pas ouf… J’sais pas… Faut qu’j’me bouge le cul. J’en ai marre d’être une blaireaute. ‘Fin voilà… Mais j’ai continué à peindre, tout ça, et j’ai même commencé le graph’ ! J’ai rien lâché depuis mes aventures avec Jez’. Et j’crois qu’à force, j’commence à presque pas être tout à fait mauvaise. Voilà. Autant de temps de gagner. P’t’être qu’elle a remarqué que j’parle vachement lentement pour une fois ? Merde… ça pourrait faire foirer ma strat’. Fuck, elle réagit, j’suis repérée ! Elle me regarde dans les yeux. Prendre l’air naturel ! – Tu manques de piles où j'rêve ? Merde… Sur le ton de la confidence, une pirouette, vite ! – Non, j'kiffe le câlin alors j'retarde le moment d'me lever pour aller chercher l'herbe. Fais genre de rien, sinon, les gens vont s'rendre compte de quelque chose ! – Ouais, j'voudrai pas qu'les gens s'rendent compte de quoi qu'ce soit. Pfiiiouu ! Le drame a été évité de peu…

Et enfin… La troisième grande question, la troisième longue réponse, sur le rythme du parler baleine version lepi – autrement dit, sur un rythme humain presque normal. N’empêche que le moment est capital. C’est peut-être la question la plus importante des trois. Il faut manœuvrer intelligemment. Et, bizarrement, parfois, j’peux être méga-futée. « Meuf, d’un point de vue tactique, tu es un bébé de la bagarre en terrain aqueux. Mais… J’dois bien admettre que d’puis qu’on s’est vu t’es devenue… terrible. Une vraie anguille. Sans la Force, j’sais pas si j’peux gagner la bagarre contre toi. Cependant, je n’admettrais publiquement aucun de ces faits sans qu’un traité soit clairement établi, lequel traité exigera de toi d’énormes compensations ; si tu veux savourer le bonheur de la victoire, il te faudra négocier, Namour, ou tu te heurteras à un mur de mauvaise fois inébranlable. Et quand je dis inébranlable, je te rappelle que j’ai vécu avec plus de trente autres gens comme moi, autant te dire que je suis largement blindée. » Je souris, du sourire des anges qui se savent vilains. P’tain, c’qu’on est bien… J’tente de pousser l’avantage en attendant sa réponse avant d’me lever pour aller préparer ce qu’il faut pour la combler.
Maxence Darkan
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-Attends une seconde, alors, la première fois qu'on s'est vu, tu t'vantait d'pouvoir me mettre une branlée à la bagarre et maintenant, soit-disant qu't'aurais p't'être une chance avec la Force ? Laisse-moi rire.

Elle ne rigolait pas. Absolument pas. La Force, la Force, pouvait-on arrêter d'y revenir en continue ? Elle y voyait quoi de dire ça ? De la fierté ? « Je suis pas capable de faire les choses moi-même, mais regarde-moi me faire assister ? » À quoi bon vouloir arrêter d'être une blaireaute si elle n'était pas capable de faire les choses par elle-même ? À rien, elle resterait une blaireaute. Désormais, elle en avait appris suffisamment sur la Force pour comprendre qu'elle n'avait rien de bien impressionnante, du moins, pour les pouvoirs physiques. Voir la Force comme une alternative de technologie, la télékinésie comme des balles, la protection comme son bouclier, les champs de mort comme des grenades. Les pouvoirs psychiques, eux, c'était autre chose. Maxence leva les yeux au ciel. Elle ne voulait pas gâcher le câlin sur son ressentiment envers la Force, mais elle aurait pu largement se passer de ce genre de réflexion.

-Disons qu't'as gagné, j'dois admettre que j'suis une débutante dans l'domaine... et puis j'ai vraiment pas envie d'subir les énormes compensations. Sourit-elle. Même si j'me doute que tu te serais montrée compatissante et tellement reconnaissante que les compensations n'auraient qu'apporté mon bonheur.

Sans aucun doute, Fúm n'oserait pas profiter de ces vacances et de cette offrande de victoire à la blondinette pour la ruiner en alcool, cadeaux et petits extras d'hôtel en tout genre. Sachez une chose, jeunes impudents, les plus grand•e•s combattant•e•s savent reconnaître leurs défaites, sauf qu'ils/elles n'échouent jamais, ils/elles apprennent toujours. Non, ce n'est pas de moi.

-Pour en revenir à tes p'tits projets d'artiste, j'pourrais p't'être t'aider... j'veux dire, j'ai eu mon p'tit moment graffiti dans ma vie et j'me débrouillais pas trop mal.

Elle a vécu la plus grande partie de sa vie dans les bas-fonds de Coruscant, c'était la street, il fallait graffer des trucs pour chopper de la notoriété. Niveau dessin, Maxence n'était pas vraiment une professionnelle dans la matière, son milieu de prédilection étant la danse, elle pouvait au moins se vanter de connaître la bombe de peinture.

-Bon, ça fait un bout d'temps qu'j'y ai pas touché et j'dois être un peu rouillée maintenant, mais si j'suis pas la mieux placée pour te filer des conseils ou t'aider, j'ai quelques contacts graffeurs qui pourraient t'aider à explorer cette voie. Des vieilles connaissances, si tu vois c'que j'veux dire.

Les trois quarts d'entre eux avaient soit terminer en garde à vue pendant une branlée de temps, soit payé des amendes monstrueuses accompagnées de leurs plus belles heures d'intérêts généraux et, pour les plus hardcores, ils étaient tombés sur la case prison. Puis l'ampoule des idées fantastiques s'alluma quelque par dans le crâne de la blondinette.

-Ça t'dirait qu'on s'prenne un peu d'temps pour dégrader quelques beaux murs avec de la peinture neuve et des dessins d'amatrices ?

Oreilles dressées, yeux qui brillaient, nez qui s'emballait à peine moins que quand Maxence lui proposait des trucs coquins.

-La façade de l'immeuble du Clan Bancaire, c'est le plus haut du centre ville. Je veux aller percher nos gribouillis là-haut.

-Oh, t'as déjà l’œil pour repérer les spots, c'est une belle base. Va falloir qu'on fasse un peu d'escalade si on veut monter sans s'faire repérer, rien d'bien difficile je pense. Alors j'vais t'demander d'réfléchir à c'que tu vas faire, mais surtout... Sa main libre sur posa sur le ventre de la lapine alors que son regard croisait le sien. Quand est-ce que tu veux qu'on s'lance ?

Le regard de Fúm évolua rapidement comme à chaque fois qu'elle réfléchit à toute vitesse.

-Meuf, pas besoin de se faire chier à escalader la façade, regarde nous. On se présenter à la porte de services, on trouve un vigile un peu puceau, et basta, on la lui fait à l'envers ! Faut attendre la nuit, en plein soleil, on va être aussi visible qu'un bantha dans un couloir. On aura tout le temps du monde.

-Nan, nan, ça c'est un truc de débutante, j'connais l'coup, t'entres comme chez toi, tu montes au spot et t'as à peine le temps d'secouer ta bombe que les flics sont déjà en bas du bâtiment, prévenus par les péquenots qui matent les caméras d'sécurité.

-Alors j'écoute madame la délinquante, pervertissez-moi ! Faites de moi un génie du mal digne de vous.

-Les plans, c'est pas fait pour moi, pour l'instant, y' m'faut un pétard, un peu d'temps pour me remettre dans l'bain et une bonne dose d'impro le moment venu.

-Ah, ça, je sais faire, et j'ai pas besoin de conseil. Viens, namour, tu l'as mérité.

Maxence eut même droit à un petit bisou sur le bout du nez avant qu'elle ne sorte de leur bain géant. Après s'être séchées, la lapine se mit à rouler leur drôle de cigarette tandis que Maxence ouvrait la deuxième bouteille de champagne. Le bouchon en liège fut propulsé un peu plus loin dans l'herbe sans que la propriétaire n'y porte vraiment d'attention. Elle leur servit chacun un verre, en tailleur à côté de Fúm elle attendit qu'elle finisse sont travail avant de trinquer. Celle qui roule fume la première, c'est la règle. Quand se fut le tour de la blondinette, elle se rappelait enfin du goût, sûrement une des meilleures herbes qu'elle n'avait jamais fumé.

-Ça m'fait pensé, j'ai découvert y a pas longtemps qu'j'avais d'la famille sur Corellia, figure toi qu'ils cultivent de la beuh, légal dans quasiment toute la République. Ce qui expliquait peut-être qu'elle était moins bonne que celle de sa partenaire. J'ai six cousins cousines et j'ai pas vraiment su comprendre comme gérer les rapport familiaux.

Sans oublier que l'un d'eux avait la Force pour des raisons qui lui échappaient, heureusement qu'il ne s'était pas fait endoctriné par les illuminés. Elle se demandait toujours comment il avait fait pour apprendre à la maîtriser, malgré son très faible niveau, sans un entraînement digne de ce nom... mais le fait qu'il soit le petit génie de la famille expliquait beaucoup de choses.

-T'as des conseils à m'filer sur les relations familiales ?
Fúm Ellar
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Ohlala… Maxou… P’tain vas voir un psy, quoi, bordel. Se vexer chaque fois qu’on lui parle de la Force, bordel… L’pire c’est qu’j’ose même pas aborder l’sujet, vraiment, histoire de crever l’abscès quoi. Ça n’a aucun sens. Bah oui, j’suis née avec, j’ai rien d’mandé et toutes les conneries du Temple, j’y crois pas une seconde. T’as des espèces qui sont capables de sentir la PUTAIN de gravitation de sa mère ? Et elle va aller les engueuler ceux-là aussi ? Et les télépathes ? Et les putain de trucs chelou qui te font des phéromones du cul et qui te font vriller la tête ? C’est tout, c’est comme ça. Y a des énergies qui sont invisibles, et y a plein d’espèces qui sont parfois capables de les manipuler ces énergies imperceptibles… Et encore ! Invisible, invisible… Les Mikuralis. Non. Les Maruli… Les… Bon, ceux qu’on des trous à la place des yeux, ils sont putain capables de la voir carrément. Alors c’est tout, c’est comme ça. L’truc il fait partie du monde physique, bouder à chaque fois qu’on entend son nom et risquer de péter une pile à chaque fois que quelqu’un a tiré l’bon ticket… Qu’est-ce que ça va y changer ? Faudrait quoi ? Tenter d’éradiquer la Force elle-même ? Genre comme si on essayait de combattre l’électricité, le vent ou la gravitation universelle ? Aucun putain de sens. Mais elle est bonne et je peux pas en vouloir à sa bouille… Moi aussi j’ai mes vrilles. Moi aussi j’peux me mettre en colère pour n’importe quoi. Et elle a dit j’lui manquais. Alors gâche pas tout putain d’lapinou ! D’autant que la conversation redevient intéressante.

Un projet d’artiste. C’est drôle de se l’entendre dire. Ouais. J’pourrais p’t’être l’envisager. Plus ça va, et plus le projet fait naître en moi un vent de folie. Je vois ses paroles. J’propose, elle dispose. On va s’éclater. C’est encore trop tôt pour s’lancer, mais main’nant qu’on a l’idée, c’est impossible qu’on la lâche.

🥕

Frick, frick, frick, frot, frot, frot, slurp, slurp, tap, tap, tap, schriiik… La fumée entre, inonde, tourbillonne et soudain… tout ralenti. Mes neurones décélèrent, le monde décélèrent. Un verre d’un truc hors de mes prix habituels dans une main, j’suis posée à l’indienne, ma cuisse touche la sienne, j’tire deux, trois taffes, histoire d’infuser, et j’passe le relai. Ma main va chercher toute seule la naissance de son dos pour papouiller doucement. Et là… la révélation. Bon sang… Et elle balance ça comme ça ! J’ai les yeux qui pétillent et exultent. La famille. J’suis trop heureuse pour elle. Ça n’a aucun sens d’ailleurs, mais voilà. La famille. Des gens à taper, aimer, retaper, reaimer, et pourquoi on brûlerait tout d’un bout à l’autre de la galaxie quand bien même on s’est encore engueulé la veille… Quelle aventure ! M’enfin, des conseils ? A une Lepi ? ‘Fin… Moi j’sais pas comment ça s’passe ces trucs-là chez les Zhumains. Qu’est-ce que j’en pense moi ? Faut dire, on est tellement, chez nous, y a un truc un peu étrange. J’sais pas… J’me mets à réfléchir tout haut.

« Ma daronne me disait souvent un truc. La famille, c’est l’truc que t’aime d’abord et tu dois travailler ensuite à savoir pourquoi. Les amis, tu sais d’abord pourquoi, et ensuite tu les aimes. J’ai aucune putain d’idées de ce que ça veut vraiment dire mais… J’sais pas quoi te dire moi. J’pense qu’il faut d’abord que je sache, ça t’a fait quoi, à toi, tout ça ? ‘Fin… Pour l’instant, rien à foutre des « relations familiales ». L’important c’est de savoir : cette famille-là, tu veux qu’elle compte pour toi ? à grandes-noreilles-land c’est de la triche, on est genre paramétré pour que la famille soit un absolu. ‘Fin… On est élevé comme ça, aussi, beaucoup, donc distinguer le naturel du social, j’en sais rien, mais… J’crois c’est ça la première question : qu’est-ce que ça t’a fait, Namour, de savoir que finalement tu n’étais pas si seule ? » Ma main se fait caressante, réconfortante. J’me souviens qu’lors de notre première rencontre, ce sujet-là c’était pas super, super ça. Elle parle jamais d’elle, ou du moins fort peu. J’ai l’sentiment qu’j’commence à essayer d’grimper sur un croiseur alors qu’il est sur le point d’sauter en hyperespace. J’ai peur de dire les mauvais mots. Alors j’essaie que les gestes, aux moins, ils soient à la hauteur. – Bah... j'dirais que... j'en ai aucune foutre idée. J'm'attendais pas vraiment à c'que tu joues les psychologue avec moi, là. J'voulais juste, genre, que tu m'expliques comment faire pour parler à des gens qui partagent le même sang qu'toi alors que tu les as jamais vu... ou, du moins, depuis longtemps. » L’anguille. Ouep. On l’appelle l’anguille. Mah en vrai, forcément, direct, mes instincts m’mettent en alerte, et j’m’inquiète. On le sent, y a un truc qui va pas, et t’es là, t’es comme une conne, t’essaie de défaire le nœud sans que le paquet t’explose à la gueule. Bordel… pourquoi c’est à moi qu’on demande de faire de la chirurgie de pointe ?

« Mah, je joue pas les psys, Namour, on parle, c'est tout. Pourquoi tu me demandes ça comme ça ? Y a genre un truc qui t'inquiète ? Ça me paraît normal que tu sois un peu perdue. C'est tout nouveau, ils sortent de nulle part. Ça se construit une relation. Faut de la patience. De l'écoute. Laisser les caractères s'exprimer et pour ça... Côtoyer les gens. T'as été combien de temps avec eux ? – J'te demande ça parce que t'as une famille, j'suis pas inquiète, je cherche des réponses, pas des questions. J'suis restée trois jours. Clic. Première mine. Et voilà la p’tite lapine qui décolle, le poil roussi. Et qu’est-ce qu’elle rend pas les choses faciles, putain… Mais qu’est-ce que j’ai envie de réussir à la construire, aussi, notre relation. – J'suis désolée, j'ai l'impression d'être à côté et de pas faire les choses comme il faut. Alors on va faire plus simple, je vais te dire ce que je fais, et ça vaut ce que ça vaut... T'sais bien qu'j'suis pas forcément l'exemple à suivre. Le truc, quand je suis revenue la première fois, je te l'ai déjà dit, c'est que c'était bien ma famille, certes, et il m'accueillait, aussi, mah n'empêche que j'étais une étrangère, et qu'ils étaient aussi des étrangers. Alors, tout ce que je pouvais faire, c'était comme avec toi, en fait. Être honnête, sur ce que je suis, être honnête sur ce que j'attends. Prendre du temps avec chacun, partager des choses, tout doucement. Quand j'y repense, finalement, j'ai fait l'erreur, moi, de faire comme si les choses devaient être évidentes. C'est pas vrai. Ça marche pas comme ça. Alors j'ai regardé, longtemps, comment ils fonctionnaient, qui ils étaient... Et petit à petit je me suis glissée parmi eux. J'ai demandé si je pouvais aider, j'ai proposé aux plus petits s'ils voulaient jouer... Faut accepter aussi d'être refusée. C'est dur mais... Je sais que Topi a eu beaucoup de mal. Il avait entendu parlé de moi mais il était trop jeune pour s'en souvenir. Il a mis presque un mois à simplement réussir à rester dans la même pièce que moi sans que quelqu'un soit là. Et il a genre onze ans passés.

Trois jours... En trois jours, tu peux pas construire une relation. Si t'en as envie, faut proposer. R'garde nous : tout ça, j'ai lancé l'idée et quand tu as été prête, quand t'as voulu qu'on se rapproche, quand t'étais disponible à me laisser une place, tu m'as laisser entrer...
De la sincérité, un poil de légèreté… Bordel, elle vient de souffler du nez et de presque sourire. M’enfin, c’est toujours pas gagné ! – Du temps. J'ai pas, ça. J'ai une branlée d'trucs à réfléchir et... tu veux savoir ? C'que j'ai ressenti ? J'étais une putain d'orpheline au milieu d'une bande d'inconnus engendré par mon oncle. C'était pas dur, ni flippant, c'était comme un putain d'couteau qu'on t'enfonçait lentement dans l'cœur. Mon père est une ordure, ma mère est en prison, mon oncle est une ancienne ordure repentie dans la beuh et moi j'me pointe avec toutes les cicatrices que mon corps porte en essayant d'comprendre c'qui m'a amené à foutre les pieds dans un endroit comme celui-là. L’image est terrible, mais je sens pas le bouleversement qu’elle énonce. Comme moi, elle a trié l’information, l’a rangée, et elle y réfléchit. P’t’être que finalement, elle a juste perdu ses grandes oreilles ? ça expliquerait au moins en partie pourquoi elle est moitié aussi cinglée que moi. – Parce que t’es pas assez conne pour croire que les tares des vieux sont héréditaires ? Tes cousines, tes cousins, c’est pour eux qu’t’as fait ça ? Pour pas mourir conne de pas leur avoir laissé leurs chances, à ces jeunes, de te montrer autre chose que le pire chez une famille ? J’en sais rien… Tu m’le dis souvent, y a des réponses, c’est pas aux autres de te les donner. M’enfin… T’as trouvé le temps pour moi, parce que tu l’as dit, malgré tout, je t’ai manqué. Si eux te manquent aussi, comme pour moi, tu trouveras du temps pour eux. Et… J’viens d’avoir une idée mais j’veux pas qu’ça ait l’air d’un putain de traquenard. Et en même temps, j’me dis, au moins, bah… Y a moyen qu’elle comprenne. Genre des travaux pratiques. Tu m’permets de te proposer un truc qui pourrait paraître complètement débile mais qui pourrait t’aider, je crois ? – J'ai quatre de mes cousins cousines qui sont plus vieux qu'moi, j'ai plus rien à leur apprendre, mais dis toujours. » J’ai toujours la tête sur les épaules, deuxième manœuvre d’approche.

Je pose ma coupe, me place devant elle, glissant fluidement, ma main sur sa joue, je l’invite à me regarder dans les yeux et avec le plus grand sérieux du monde, je lui propose : « Laisse-moi te faire un enfant. » Je ris, doucement, parce que je crois que mon rire l’aide aussi à aller mieux parfois. Genre, elle doit se sentir rassurer que je sois aussi folle et que j’m’en sorte à peu près quand même. Un genre d’espoir chelou qu’j’dois donner aux gens. Ma main retombe, mais je garde mes yeux rivés dans les siens. Nan... J'voulais juste te proposer genre, d'passer. Dans la famille Ellar. Genre, un peu. Si t'arrives à survivre à ça, tu devrais réussir à t'en sortir avec seulement six des tiens. – Propositions alléchantes, mais j'dois t'rappeler un truc. Ses mains trouvent mes joues, à leur tour. Je suis rassurée, je me laisse faire sans broncher. Lorsqu’elle est tactile comme ça, c’est qu’la Max qui veut m’faire avaler mes dents est loin. – J'ai pas l'temps et une seule Ellar me suffit. Je souris et rougis. J’ai du mal à accueillir ses compliments lancés dans les yeux, comme ça, sans être une gamine. Diversion dérision, c’est parti. – Tu dis ça mais t'as pas rencontré mes sœurs encore. Y a du joli p'tit lot dans la famille. M'enfin... Contre-attaque, affection, confiance, kick d’amour dans ta gueule. Je détourne un tout petit peu le visage, pour embrasser la paume de sa main, puis j'avance au poignet, puis l'avant-bras et je remonte la piste jusqu'à son cou, puis sa joue, mais pas ses lèvres. Je pose mon front contre le sien, la pointe de mon nez touche le sien. Nos souffles se confondent et nos parfums aussi. J’ai l’impression qu’elle a gardé dans ses cheveux toute la fraicheur des montagnes. J’la croquerai. Je pose ça là, comme la dernière fois, t'en fais ce que tu veux. On est toujours au moins quarante à table. Quand tu t'incrusteras dans six mois parce que finalement tu auras trouvé du temps pour moi, et pour toi, tu seras la bienvenue. Et si jamais ça ne devait jamais se faire… Et bien ça ne m’empêchera pas d’être folle de toi comme ça, okay ? » Zéro stress, zéro pression, juste une main tendue et l’espoir qu’elle ne fuit pas, comme la dernière fois. Que sa promesse, que ses mots, que ses changements la rendent un peu heureuse et voilà. Mah… qu’est-ce que j’fous là ? C’est le champagne qui me fait tourner la tête comme ça ?
Maxence Darkan
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Maxence regretta vite son choix de parler de sa famille. Elle était dure avec la lapine, au même niveau qu'elle l'était avec elle-même. Cette histoire était une anecdote. Un point. Une parcelle dans sa jeune vie qui, pour autant, se montrait immense. C'était cette voix, celle qui la forçait à fermer sa gueule, parce que des fois, elle l'ouvrait trop. Elle détestait plein de trucs, elle en adorait moins, mais quand il s'agissait de parler d'elle, elle avait peur, peur d'emmerder, de fatiguer, de faire peur, c'était arrivé plus d'une fois, désormais, c'était le frein à main.

Cependant, elle ne pouvait que rester envoûtée par sa compagne. La blondinette l'admira remonter le long de son bras, les yeux clos une seconde, juste le temps du chemin sur son cou, puis la joue. Son esprit tant de sensations, il y avait le champagne, la fumée qui s'était mêlée entre elles, la tension d'un instant. Ses mains épousant les formes de sa mâchoire, son pouce caressant sa joue, son front contre le sien et son ventre qui partait en feu d'artifice. Ses lèvres s'approchèrent d'autant plus quand elle devait répondre à cette question, elle cherchait ses mots dans toute cette chaleur.

-J'ai l'impression qu't'essayes de m'convaincre d'un truc... et ça a l'air de marcher.

Elle posa ses lèvres sur les siennes, son souffle monta en intensité, en même temps que son cœur. Elles se balancèrent, l'une contre l'autre, aimantées. Les paumes de Maxence glissèrent sur les hanches de sa partenaire, remontant le long de son buste pour la pousser doucement sur l'herbe. Plus lentes, plus douces, moins de pression, moins d'action, plus de sensations. Moins de prise de risque, plus d'assurance, elles n'avaient pas de draps auxquels se raccrocher, seulement l'herbe, leur peau, leurs cheveux.

***

La nuit était troublée par les lumières urbaines d'une ville balnéaire qui ne mourrait pas une fois l'étoile couchée. Les lampadaires, un bouclier bloquant la visibilité des étoiles, des restaurants en terrasse profitant de la chaleur accumulée durant la journée pour accueillir leurs clients et une pointe d'ivresse sur le visage de chacun. L'imposante structure du clan bancaire surplombait, maître de tous, les autres bâtiments, parce qu'ils prouvaient que l'argent faisait le bonheur. Dans le coin d'une ruelle, sur le flanc du colosse, deux silhouettes marchaient vers le point à gravir.

Maxence retira son sac, elle avait enfilé ses vêtements de mission pour être un peu plus à l'aise, à l'intérieur, elle s'assura que tout y était, les bombes de peinture s'entassaient, son sourire s'élargit. Elle jeta un œil à Fúm, juste à ses côtés, les deux, prêtes à emmerder le monde à leur échelle. La blondinette retrouvait une sensation qu'elle avait perdue depuis longtemps, quand bien même le graffiti n'eut jamais une place impressionnante, elle se revoyait taguer ses plus beaux slogans faussement révolutionnaires. L'excitation se faisait plus grande alors qu'elle regardait les plans de l'extérieur qu'elle avait dégotté rapidement, évidemment, cet endroit était comparable à une forteresse, une entrée directe pouvait se faire avec un peu de volonté, mais il y avait mieux.

Au début, elle avait pensé à trouver un ascenseur pour laver les vitres et se l'approprier pour monter, mais ce n'était pas le jour du lavage de vitre. Cependant, il existait des échelles de secours qui servaient aussi pour la maintenant, juste à l'arrière du bâtiment, interdites au public, évidemment, ça n'allait pas les arrêter. Devant une zone protégée d'une grande grille formant un carré impénétrable pour les amateurs, Maxence dégaina sa vibrolame qui s'enfonça avec simplicité dans le paterne métallique, une porte royale. L'échelle en question était entouré d'un squelette de métal pour protéger des chutes, pour y accéder, il fallait passer une porte renforcée, difficilement pénétrable avec la dague, mais rien d'impressionnant à escalader.

-Fais la courte.

Un peu d'élan, un joli bon et la blondinette s'accrocha comme si de rien était à l'armature de l'échelle. Elle tendit sa main pour accompagner sa compagne dans l'escalade avant de se faufiler et commencer à grimper les nombreux... très nombreux barreaux. Plusieurs palliers, de petits toits rapetissant la structure, des graviers et un sol synthétique qui offrait une vue toujours plus panoramique sur le reste de la ville.

Enfin, le duo arriva en haut. Dernier étage. Le toit surplombant tous les autres. L'air s'était rafraîchi, mais le vent était doux, très doux, portant les vagues de chaleurs restantes. En se retournant, Maxence considéra une grande façade tenant une antenne, un mur blanc comme neige, loin des souillures artistiques que les hauts placés du clan méprisaient. Elle retira son sac pour laisser valdinguer tout l'équipement sur le sol.

-Alors gueule d'amour, qu'est-ce que t'as prévu d'faire ?

Elle regarde son ébauche, puis la blondinette, puis son ébauche, puis la blondinette. Ses oreilles s'affaissaient et son enthousiasme semblait se dégonfler. Elle manquait d'assurance.

-Tu vas pas te moquer hein ? Je débute... J'ai fait ça vite...

-Dis toujours, on débute tous un jour.

Fúm hésita, elle considérait son dessin de plus en plus, mais finalement, elle lui tendit en écrasant les graviers du toit nerveusement. Le dessin en question laissa Maxence silencieuse, pas sans voix, silencieuse. Un petit soupire, difficile de distinguer le genre de soupir, lui échappa.

-Ça peut l'faire. Ça peut carrément l'faire. Elle attrapa une bombe pour lui tendre et, au moment où la lapine l'attrapa, elle l'approcha brusquement d'elle, leur visage proche l'un de l'autre. Tu dessines foutrement bien et maintenant j'comprends d'où t'vient toute ton imagination.

J'ai pas envie d'en parler. Donc, après un long baisé digne des plus beaux films sur le toit de la tour la plus haute, Maxence prit à son tour une bombe de peinture, enroulant un foulard autour du bas de son visage, elle grimpa sur la plateforme d'observation de l'antenne en secouant son joujou. Regard malicieux en coin.

-Tu t'occupes du lapin, j'm'occupe de c'qui l'entoure.
Fúm Ellar
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Est-ce un effet de la fumée ? Suis-je réellement devenue si vaporeuse ? Ses caresses, comme le vent sur ma peau, ses mots, comme du miel dans mon cou, ses lèvres, comme le baiser ardent du soleil sur ma peau, et le temps, si long, si long… Que la valse des galaxies entières s’arrêtent un instant par pitié pour celles qui, ne s’offrant plus rien que ce qu’elles sont, ne désirent rien d’autre que ne jamais en voir le bout. Pourtant, jamais l’horrible décompte perlé des heures n’entend mon appel.

🥕

On va vraiment faire ça ? Putain, on va vraiment le faire ? J’suis tellement excitée dans tous les sens que je m’étonne moi-même : j’suis pas en train de bondir partout ! Tenue de travail, chaussures de travails, petite capuche sur la ma trogne de lapine, et un putain de sac qui cling clang dans tous les putains de sens et à chaque putain de mouvement ! Bon, j’avoue, j’me suis un peu entraînée. Genre, sur un vieux chantier. Mais là, c’est pour de vrai. Pour de vrai de vrai. Et j’vais ça avec Namour… J’savais pas que les vacances c’étaient putain d’si bien. Sinon, j’en aurais pris tellement plus souvent ! Elle me demande de l’envoyer en l’air, je m’exécute. Je me rends compte combien elle est légère, Namour. La voilà qui attrape l’échelle, une belle extension, j’attrape sa main, et nous gravissons les sommets.

Je suis surprise, là-haut. Surprise de découvrir le panorama, magnifique, de la nuit qui ne dort pas, sous nous. Surprise aussi du calme qui règne, j’aurais mis une oreille à couper que là-haut, pouvait y avoir rien d’autre qu’un vent à arracher les oreilles mises en pari. Mah non. C’est tranquille. J’ai presque oublié pourquoi qu’on est là. C’est elle qui me ramène sur terre. Enfin, façon d’parler. Elle me demande de sortir ce que j’avais en tête. Toujours difficile. Déjà de base, j’me considère pas forcément beaucoup, beaucoup, mais alors là… C’est encore plus intime que de me mettre nue. Parce qu’en fait, pour la première fois, j’ai l’impression de donner vraiment. J’fous pas que des baffes, là, j’fais autre chose. C’est bizarre. Sentiment à la con. J’sais pas comment elle fait pour avoir tout l’temps cette assurance, pour jamais douter de rien. Le ciel, dans ses yeux, il a jamais l’air de se voiler d’un doute… Mah j’raconte des conneries. J’me raconte des conneries. Je le sais, elle aussi parfois elle a peur, je l’ai vu. Sauf que quand c’est comme ça, plutôt que de réagir comme une lapine de huit ans, elle, elle veut égorger son interlocuteur… Putain, bouge-toi l’cul crétine de lapine.

J’ose enfin lui montrer et, dans ma poitrine, y a plus rien qui bouge jusqu’à son approbation et là… P’tain, si j’avais su plus tôt que gribouiller ça permettait d’me faire emballer comme j’viens de me faire renverser, au sommet du monde, c’est comme pour les vacances, je m’y serais mise bien plus tôt. Ses bras, autour de moi, comme un rempart. Sa chaleur, en moi, qui se déverse. Et ce n’est que le premier jour ? L’échange salivaire se clôt. J’ai le nez qui gigue plus frénétique que jamais, cela fait longtemps que mon corps a éliminé toute trace de fleur de mon sang. Pour des échanges comme ça, et pour l’art aussi, bien sûr, j’suis prête à exécuter toutes les fresques.

J’ai reçu mes directives, bien vite, j’entre dans ma transe chelou de quand je fais ces choses-là. Bizarrement, en plus des bombes, j’ai été choper une boite de craie. C’est qu’j’suis pas encore sûre, sûre du truc, et que comme un bébé artiste, j’ai encore besoin d’un premier tracé, pour pas directement me foirer. Les lignes blanches se succèdent, j’en défais parfois certaines, j’en ajoute d’autres, je dévie, je refais, je m’adapte à la surface, je laisse l’imagination filtrer au-delà du prévu. Je recule. Satisfaite. J’attire à moi les bombes et là, le pschitt pschitt se met à colorer les murs dans tous les sens. Du noir, pour marquer les lignes, mais aussi du rose pétant, du bleu électrique, de la peinture chelou invisible qui brillera dans la nuit lorsqu’elle aura absorbé la lumière du lendemain, un peu de gold – pour le bling bling. C’est nawak. C’est putain de nawak mais dans ce chaos absolu, y a un truc qui me réjouit.

J’sais pas combien d’temps il faut. C’que je sais, c’est qu’y a deux-trois cadavres de bombes qui sont déjà couchés sur le flanc. J’suis en train d’lui gribouiller son bidou, penchée, impudiquement, mi-courbée, mi-renversée. Y a pas beaucoup plus de sens dans ma posture que dans mon dessin. Et là… Clac. Sa main, mutine, me fait sortir de ma fureur créatrice. Tout sourire, me frottant le visage, étalant par là de la peinture, j’me tourne vers elle. J’ai certainement les yeux qui pétillent plus qu’un coupleur d’énergie industriel.

« Alors, Namour, ça te plaît ? C’te kiffe, putain… J’aurais jamais osé sans toi. » Pic, pic, pic, pic ! Je la mitraille de bisous avant même qu’elle me réponde. Fallait pas m’encourager à vriller comme ça si elle voulait éviter ce genre de bombardement orbital.
Maxence Darkan
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Revenir aux fondamentaux. Ça faisait combien de temps qu'elle n'avait pas manié la bombe de peinture ? Un petit deux à trois ans et pourtant... elle n'avait pas perdu la main. C'était de bons souvenir d'adolescence dans les bas-fonds qui lui revenaient à l'esprit alors qu'elle souriait un peu bêtement. Ses premières histoires de graffitis lui étaient venues avant même la disparition de ses parents. À ses douze ans, la liberté de sortir de chez elle lui fut grassement offerte, à treize ans, elle commençait déjà ses premiers tags. Ce n'était pas devenu un hobby, c'était plus comme quand elle avait commencé à fumer des pétards à seize ans, de temps en temps, mais pas tout le temps. Cependant, c'était plus lors de son arrivée à l'orphelinat qu'elle s'y lança... avant d'arrêter doucement, prise par les réparations de cette carcasse intelligente qu'était Eos et les débuts de ses aventures de Mercenaire. Ensuite, c'était la dégringolade, Djiilo, Jedis, Siths, une branlée de détour qui lui avaient fait perdre l'idée de s'y remettre.

Ses mouvements témoignaient d'un naturel créatif, aidé par les plans de sa partenaire de crime, Maxence était assez d'accord avec elle-même, ce projet n'était pas le sien, elle était la rambarde qui permettait à la lapine de faire le premier pas. Ses yeux glissaient de temps en temps sur le travail de sa partenaire : de la craie ? Mignon, malin aussi. La blondinette était une oldschool, ces tags ne visaient pas à éblouir les gens de leur beauté, mais à envoyer un message. Son style se basait plutôt sur la disproportion, les bavures, le manque d'application, le tout sur une touche très légère pour que le public puisse comprendre... parce qu'au final, ce qui importait, c'était ce qu'elle voulait dire, pas ce que les gens voulaient voir.

De la couleur par ci, de la couleur par là, voilà qui ne lui était pas familier. Ces deux couleurs de prédilection étaient le noir -ce n'est pas une couleur, mais vous avez l'idée- et le rouge, pour le coup, c'était un festival et ça l'amusait. Elle jouait comme Fúm jouait pour offrir une teinte uniforme au graffiti. Elle jeta sa bombe de peinture vide sur le sol, avec les autres en s'écartant de quelques pas. La lapine était ailleurs, alors elle la réveilla comme elle savait le faire, une main aux fesses un peu brusque. Elle baissa son foulard plein de peinture, le haut de son visage en était couvert au même titre que ses vêtements, mais elle n'était pas peu fière de ce qu'elle venait d'achever.

Bisou, bisou, bisou, bisou... Macence baladait son regard entre leur œuvre et le visage de Fúm en extase. Elle posa ses mains sur les épaules de sa partenaire pour s'écarter doucement et attraper une autre bombe de peinture. Jonglant d'une main à l'autre, elle fit une drôle de mou.

-C'est pas mal, mais j'crois qu't'as oublié un truc plus qu'important dans tout ça... elle est où la signature ?

Fúm, l'air un peu perdu, fixa la blondinette, son cerveau gelé sur place.

-Une signature ?

-Tu sais, dans le monde des grands, on a inventé les signatures, pour prouver que c'est bien toi qui payes tes amendes... et dans le monde des artistes, on l'fait pour prouver que c'est bien toi qui l'a fait et qu't'es bien passée par là.

-Mah... Tu crois que... Bah... Je suis une artiste ? J'sais pas si... J'ai jamais... Rien fait quoi.

-C'est vrai. Mais les artistes les plus connus ont commencé quelque part en signant pour la première fois leur œuvre, alors maintenant tu arrêtes de faire ta timide et tu signes ce putain d'tag.

Fúm posa rapidement ses lèvres sur celles de sa partenaire et lui caressa la joue avant de sourire et signer. Elle avait dû réfléchir au retour car elle allia, dans un seul dessin, les trois lettres de Fúm, le F en guise de visage, le u servant de nez et le M les oreilles. Une façon très stylisée de représenter une lapine en somme.

-Mah on était deux à réaliser... Me paraît bien seule ma signature...

Fit-elle remarquer, forçant un petit soupir amusé de la part de Maxence qui saisit sa bombe pour s'approcher et se lancer dans sa signature. Bien plus simple, bien plus épuré, un M barré, celui qui désignait qu'elle était belle et bien passée par là. Sur certains murs de Coruscant, on pouvait retrouver des M barrés à côté des graffitis recouverts par d'autres, effacés par le temps, ou toujours bien en place.

-Pas mal du tout. Admit une dernière fois Maxence. Maintenant, va falloir jouer aux héroïnes de la nuit et laisser notre œuvre s'affiner avec le temps. Puis elle se colla à elle. J'te propose qu'on retourne à l'hôtel, qu'on prenne une bonne douche et qu'on lance le troisième round.

La libido de cette femme était difficile à arrêter durant ses meilleurs jours. Elle récupéra ses affaires avant de redescendre les nombreuses échelles. Moins épuisant que monter, elle glissait le long de quelques unes avec classe. Arrivée en bas, elle passa au travers des barreaux pour sauter au-dessus de la porte et sortir par leur entrée initiale. À peine eut-elle le temps de franchir le trou qu'une lampe torche l'éblouit.

-Hé ! Un homme, un technicien du bâtiment. Qu'est-ce que vous faites là ?! Restez où vous êtes, j'appelle les flics.

-Oh, sérieusement ?

-Vous venez de vous introduire sur un endroit interdit au public et le trou dans le grillage a pas l'air de vous désigner comme des employés. Vous en faites pas pour les explications, vous aurez tout le temps d'en donner devant le juge.

-Et le juge, il court à quelle vitesse ?
Fúm Ellar
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C’est chelou de ouf. En vrai. De faire tout ça. En fait, c’est d’autant plus chelou que vraiment, j’prends un plaisir fou, en fait, comme pour la bagarre. J’me rends compte que finalement, j’connais rien. Rien des choses mais rien de moi aussi. Passée par la moulinette de la pécorité, on entend par-là l’fait d’être d’abord élevée dans une putain d’famille d’pécores, pour ensuite être aplatie sous le rouleau à pâtisserie géant d’l’ordre Jedi, faut croire que j’ai pas été faite avec la bonne farine vu l’résultat, j’ai pas vraiment eu l’occasion d’m’affirmer – ce dont on pourrait être surpris, j’entends – et d’découvrir mes goûts, mes envies, mon bonheur. Alors là, forcément, c’est tout bizarre. De toute façon, d’puis ma rencontre avec FFF, trop d’trucs bizarres qui se passent.

Déjà, les péripéties d’Alderaan ça avait été quelque chose, mais celle d’Ondéron. P’tain. Ce goût, là, venu d’un coup. Une passion. Vous imaginez vous ? Une grande fille comme moi ? Qui découvre des trucs, normalement, genre qu’on trouve à cinq ans. Mah non, j’avais attendu d’être déjà décatie pour me mettre à faire tout ça. M’enfin… J’pensais juste être bonne à la bagarre de base, tu vois, et là, j’me découvre aussi d’autres goûts que la fumette, la castagne et claquer des culs. J’me découvre même qu’en fait, les blondes, elles peuvent arriver dans ta vie et être un peu comme la famille. Naaann… C’est nawak mais c’que ça fait du bien.

J’regarde nos deux signatures, j’regarde notre œuvre. Le cœur pétarade. Ouais, il est temps de rentrer à l’hôtel sans quoi faudrait tout faire sur ce toit et on aurait l’air bien, surprises par les flics, à oilps, avec pour seule sortie de secours un bond pareil… On aurait dû prendre des parachutes ! PpffiiouuuuooOUuooUUuuoouuuhhhh… dans l’vent et tout… Faudrait j’essaye, ça aussi, c’est peut-être rigolo. Et pis c’est joli, d’ici, on aurait l’impression de survoler un tapis d’étoiles, avec juste le bruissement de la nuit…

J’entends qu’elle s’agite, je l’imite, j’range tout dans mon sac ! Zéro preuve, c’est apparu comme par magie ! Tfou ! Et nous voilà qu’on commence à r’partir. J’prépare le troisième round en déployant toutes mes capacités en parcours. Mi-acrobate, mi-lapin et mi-athlète derrière, j’m’éclate autant qu’elle à cavaler derrière, à faire des roues quand y a pas besoin, un p’tit flip, un p’tit flap… C’est pas tous les jours qu’on peut jouer les kékés sur un putain d’immeuble de cette classe, et y a tellement d’bêtises à faire de terrasse en terrasse… Pour l’coup, ça m’rappelle un peu les entraînements d’moine soldat.

Dernière échelle, j’imite les culbutes de Namour et v’là qu’on s’retrouve nez à nez avec un agent d’sécurité. La boutade ma copine me fait rire, j’ai compris l’message. D’un mouvement d’main, j’lui envoie sa lampe torche en pleine gueule : combo éblouissement et nez pété, c’est fait, et d’l’autre main, j’claque les fesses de ma complice pour marquer le top départ.

On galope, on galope, on galope, et j’dois bien l’dire, j’me marre en même temps. Dans l’ciel, le speeder de la police nous survole et nous baigne, un instant, de bleu et de rouge. On court suffisamment vite, l’une comme l’autre, pour facilement rejoindre la dernière zone active de la station : les boîtes et les bars de bord de plage. On se mêle à la foule, on rigole, on s’prend un dernier verre et quand tout indique qu’personne nous a suivies, on file tranquillement à l’hôtel, vers la douche promise.

De la douceur, des rires, de l’ardeur, des voix essoufflées, le soleil se lève, inondant par la baie vitrée, nos doigts entremêlés.
Maxence Darkan
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Ses doigts sur son visage, sa paume contre sa joue. Elle regardait la lapine assoupie sans trop savoir quoi penser. La simple excitation d'un moment, un sacré plan cul à n'en pas douter, jusqu'où se dirigeaient-elles ? Comment Fúm considérait-elle Maxence ? Une amie ? Déjà ? Putain de Lepis, ils allaient mille fois trop vite pour la blondinette qui avait du mal à se voir mettre un pied devant l'autre quelques secondes à l'avance. Elle cligna des yeux. Rapidement. Comme la journée qu'elle venait de passer, et comme les suivantes. Un clignement. Baignade, rires, maillots de bain, mer, dîner en tête à tête et chamailleries en tout genre. Deux clignements. Son corps contre le sien, ses mains sur sa peau, balade entre les arbres et pique-nique sur l'herbe fraîche. Trois clignements.

Une crique. Elles étaient dans une crique. Peut-être le dernier endroit où elles iraient pour le séjour. L'endroit était presque paradisiaque, sur le haut de la plage, des galets, ronds, lisse, gris, marron, rouge, s'empilant les un sur les autres, offrant toujours de l'air à son prédécesseur. Au-dessus, la falaise d'une dizaine de mètres de haut sur laquelle trônait toutes sortes d'arbres. Maxence et Fúm pouvaient y monter par un chemin gravé dans la roche, glissant, dangereux aux premiers abords, mais qui valait le coup, une fois protégées dans ce petit paradis.

Derrière les galets, une plage de sable, découverte par une marée descendante. Une mer bleue comme le ciel, une étoile brûlante, couverte par quelques nuages passagers. Une minuscule cascade venant d'un ruisseau, sur la gauche, quand elle tournait la tête. La terre donnait l'impression de s'être arrêtée brusquement en voyant la mer, ne laissant même pas l'eau douce terminé tranquillement son chemin, punie.

Maxence se retourna, les pieds dans l'eau, un short comme seul vêtement, un bikini pour le reste. Une sensation de déjà vu, malgré le fait qu'elle ne se souvienne pas être arrivée ici consciemment. Fúm était allongée sur une serviette, lunettes de soleil, elle était magnifique sous la lumière. Prise de réflexe, la blondinette se remit à faire ce qu'elle faisait depuis tout à l'heure. Elle se baissa, attrapa un caillou, le plus plat possible avant de le jeter et tenter tant bien que mal de faire des ricochets parmi les vagues. Sur la droite, entre deux lancés, elle admirait avec désire la falaise s'enfonçant dans l'océan, creusée par les vagues, formant un petit tunnel sans énormément de courant qui lui chuchotait presque de se jeter pour nager au milieu.

Elle attrapa un nouveau galet, s'approcha, attendit le bon moment, et le jeta. Puis, au moment de répéter pour la énième fois l'action, elle considéra la roche entre ses doigts synthétiques. Elle sentait chacune des aspérités de l'objet, son pouce caressant tendrement la surface, elle semblait ailleurs, étrangement préoccupée. C'était ce genre de drôle de moment, des secondes qui semblaient des minutes et des minutes qui semblaient des heures. Des heures où son passé la rattrapait furtivement et il lui chuchotait les mêmes mots incompréhensible. De toutes ses forces, son bras l'élança, la pierre s'envola en cloche pour disparaître lourdement dans l'eau. Le bruit réveilla Fúm de sa scéance de bronzage... peut-être était-ce les pensées troublées de sa partenaire. Maxence tourna la tête vers elle, le visage grimaçant par la lumière, elle essayait de sourire dans ce fouillis de muscles contractés.

-J'me demandais, c'est quoi la suite ? Pour toi j'veux dire. T'as des plans d'avenir ? Ou tu cherches du boulot ?

La lapine se redressa, sur le ventre, elle passa sur le dos, les coudes en arrière pour la soutenir, les quelques mètres qui les séparaient faisaient peser une étrange et incomparable atmosphère.

-C'est une façon un peu étrange de me proposer un contrat, Namour ?

-J'ai pas... j'ai pas vraiment d'boulot à t'proposer en fait, 'fin, pas un en particulier. Juste que si tu cherches à t'faire un nom... bah demande moi, j'te trouverai un truc.

-Tu crains que je ne disparaisse de ta vie, ma belle ?

Elle avait ce sourire goguenard et son nez qui frétillait. L'Humaine ricana. Le pire c'est qu'elle n'avait pas complètement tort, si elle disparaissait après ça, tout ce séjour ne serait qu'une immense perte d'argent et les souvenirs d'un des meilleurs coups de sa vie. Par contre, ce qui emmerdait un peu Maxence, c'était bien les gens qui tournaient autour du pot. Pourquoi fallait-il toujours qu'on réponde à la question : « Aimes-tu les tomates ? » par « Tu me demande ça parce que tu aimes le rouge ? »

-Nan, c'est pas... pas vraiment ce à quoi j'pensais, mais tu fais bien d'me l'rappeler. C'était juste... elle leva les mains en l'air, haussant les épaules en soupirant, j'm'intéresse à toi, excuse-moi.

-Et moi, je suis juste une putain de princesse qui veux s'entendre dire qu'elle te manquera à chaque seconde que tu passeras seule dans ton lit, et que même dans le souffle de tes autres amantes, tu te cherches qu'à retrouver les effluves évanescentes du sien...

Figure de star, toujours, sourire de dame mystérieuse. La blondinette scruta sa compère, elle était sérieuse ? Elle semblait sérieuse. Dans tous les cas, la lapine ne voulait vraiment, mais alors vraiment pas répondre à la question initiale.

-Va falloir me forcer à dire ce genre de choses, si c'est c'que madame la princesse désire vraiment.

Fúm lança ses lunettes négligemment sur le côté de sa serviette, se levant d'un bond puis, réalisant deux roues terriblement lentes qui mettent terriblement son corps en évidence, la seconde la faisant terminer pile aux pieds de la blondinette. Proches l'une de l'autre, le souffle de Maxence se coupa de contemplation tandis que le bras de la lapine entourait sa taille pour la forcer à se laisser aller légèrement en arrière, dévoilant son cou et sa gorge, qu'elle mangea délicatement. Maxence gloussa comme une idiote, on aurait dit une gamine un peu paumée à qui le membre d'un boysband aurait fait un clin d’œil. Elle se laissa faire. Au début.

-Ok, c'est bon, j'ai pigé.

Mais la Lepie ne lâcha pas l'affaire. Maintenant elle comprenait vraiment. Elle n'arrêtait que l'instant où elle prononcerait ces fameux mots. Prise au piège, donc. Sa spécialité. Maxence croisa une de ses jambes, la faisait rapidement couler le long des cuisses de sa partenaire pour passer derrière, une main contre sa taille, l'autre sur son épaule, elle les bouscula d'un coup de hanche. Elles tombèrent, amortis dans une roulade maîtrisée par la blondinette. Leurs corps se stoppèrent, elle passa au-dessus de Fúm, ses mains avaient saisi ses poignets les plaquer contre le sable. Son visage à quelques centimètres du sien, un sourire malicieux et les mèches cheveux caressant les flancs de ses joues.

-J'te l'ai dit « princesse », va falloir me faire cracher les mots.
Fúm Ellar
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Quel cadre, quel douceur, quel bonheur… La brave lapine que je suis a cédé à tout ça et s’est endormie, bénie de toutes les déesses de cette putain de galaxie, au soleil, la truffe enfoncée dans son drap de plage. Combien de temps ? Bon, en vrai, les siestes lepi c’est jamais long, long, non plus. Mais suffisamment longtemps pour que, sans que je le sache, les pensées de Namour l’amène à un énorme plouf. Je dresse une oreille, puis deux, et je finis par basculer tout à fait, du ventre au dos. D’où qu’elle me réveille alors que je fais un super dodo ? M’en vais l’embêter pour me venger moi…

Et la vengeance, personne ne sait jamais jusqu’où elle peut nous mener. Sitôt qu’on y cède, la folie des Érinyes caracole et vous emporte, aucune bride ne pouvant les restreindre. « J'te l'ai dit « princesse », va falloir me faire cracher les mots. » Elle est joueuse, et mes ires sont inextinguibles. Alors, elle réclame la sentence terrible des pénates ellariennes, soit, elles s’abattront sur elle. Je suis mauvaise, à quel point ? Elle n’en a pas idée. Au fond des yeux, tout au fond des yeux… Ne m’a-t-elle pas posé une question ? « Je vais reprendre quelques études en distanciel et tenter d'être moitié moins conne que ce que je suis. – Attends, quoi, tu réponds à la première question ou t'abandonnes déjà ? – Tu me poses des questions, je suis une gentille fille, tu me connais, je réponds. » Grands yeux candides et mignons d’une fille habituée à tromper la vigilance de ses parents quand elle fait des bêtises avec ses frères et sœurs. Un instant d’inattention, je l’attaque avec toute la douceur de mes oreilles, ma cible déstabilisée, je l’entraîne dans de nouvelles roulades et voilà qu’elle se retrouve sur le ventre, ses reins barrés par ma majesté, en califourchon.

Je me mets aussitôt à exercer ma vengeance, la massant avec expertise, la caressant de mes oreilles et déposant ci et là de tendres baisers. «
Je ne vous ferai rien cracher, Baie d'Or, mes méthodes sont autrement plus perfides, et comme chaque fois, vos aveux vous échapperont, poussés de l'intérieur par des vagues de passion et d'amour incontrôlables.
Ouragan de papouilles duveteuses, de mains qui défont les nerfs et de lèvres qui glissent sur la peau chaude. Bim, bim, bim ! Elle est troublée, mais continue de se débattre – au moins par les mots. – Une technique de torture basée sur mes faiblesses... sauf que j'ai vraiment très envie d'te rendre la tâche compliquée... soit tu mets l'paquet, soit j'fais continuer ce p'tit jeu jusqu'à c'que t'abandonnes. » Elle pique au vif ma passion pour le jeu. Elle ignore encore totalement la force de ma détermination. Je peux pas m’empêcher de glousser de joie. J’attire à moi la ceinture en tissu qui servait à fermer mon peignoir de plage, un ensemble ample, noir, encore, diaphane. J’utilise la bande de tissu pour lier ses poignets, bien au-dessus de sa tête, elle ne pourra s’en défaire que lorsque je l’aurai décidé.

La frustration, les va-et-vient. Les paliers sont franchis, chaque fois, le feu d’artifice promet d’être plus grand, mais aussi, tout s’arrête, brutalement, et avec mon innocence, je feins de ne pas le comprendre. Et je reprends. Alors que je la sens au bord de la vrille, je la libère. Le loup bondit, se retrouve à nouveau sur moi, et je souris, me laissant faire alors qu’elle tente de reprendre pieds. « Bien essayé, vraiment bien essayé, mais t'auras pas la victoire aussi facilement. Elle entreprend de mener un nouvel assaut, mais je l’arrête, je remonte, je me colle à elle et mes lèvres viennent trouver le creux de son cou et son oreille, où je murmure. – Je ne cherche pas la victoire, c'est pour ça que j'ai déjà gagné, Namour. Je veux juste notre bonheur. Maintenant, continue de nous rendre heureuses, tu veux ? Je me recule, de nouveau mes grands yeux candides l’inonde de mon amour simple. – Alors je crois qu'on va toutes les deux gagner. » C’aura été long mais finalement… elle aura peut-être compris… Elle est déjà si haut, j’ai les ailes suffisamment amples pour l’emmener au-dessus des nuages et nous nous y égarons…

🥕

Je me suis lovée dans ses bras. Nous sommes couchées sur le flanc, l’herbe nous sert de matelas, nos affaires roulées en boule font office d’oreillers. D’une main, j’utilise l’une de ses mains pour me papouiller le ventre. De l’autre, elle joue dans mes cheveux. Je n’ai pas eu à lui demander. Nous nous faisons l’une à l’autre. Une idée me traverse l’esprit, alors que nous sommes pas loin de la définition du paradis, quelques fruits en moins.

« - J'étais sérieuse, pour les études. Je pense que je vais essayer de prendre quelques cours et travailler pour des gens qui sauront me payer correctement... Y a quelqu'un récemment qui m'a fait comprendre que j'étais moins conne que ce que je croyais. Et j'crois je peux... réussir à me tailler une place pas dégueux. Mah j'aurais certainement besoin d'argent pour tout ça. Tu pourrais vraiment m'aider ? Ma voix est rendue tranquille par le cocon de douceur dans lequel je me suis blottie. – Quand tu dis des études, des études en quoi ? Et puis, j'veux dire, t'aurais pu m'demander d'te financer avant d'me faire payer trois jours dans un putain d'hôtel au bord de la mer en prenant les bouteilles d'alcool les plus chères du marché. P’tain, j’ai toujours un mal fou à m’faire comprendre… – Non, j'te parle pas d'argent, j't'ai assez plumée. J'veux m'rendre utile. Si t'as des trucs à faire, des bagarres, des... J'en sais rien. Des trucs qu'une lapine givrée mais ultra bonne peut faire quoi. J'en sais rien... J'veux pas te donner l'impression d'profiter d'toi, s'juste, j'dis oui à ce que tu me proposais tout à l'heure. Ma main ne libère pas la sienne, mais mon autre bras se perd en arrière et enserre sa cuisse pour serrer toute entière Max plus fort contre moi. – Alors là, tu seras servi ma grande, des boulots pour des lapines dans ton genre, j'en choppe tous les jours... et puis franchement, j'vais pas dire non à une mercenaire aussi dévouée qu'toi. Je souris… Finalement, peut-être que les choses pourraient se faire un peu plus simplement, à partir de main’nant ? – Et tu crois que j’dois m’syndiquer ? Des fois que la patronne, elle me fasse du harcèlement sexuel ? » Je rigole, comme un oiseau piaffant, heureux de trouver l’eau fraiche et le bonheur.
Maxence Darkan
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-Tu seras pas la première à avoir l'idée. Et tu seras pas non plus la première à abandonner l'idée pour tomber dans mes bras.

Rassurant. Ou pas. Ou un peu. Peu importait. Elle s'éclaircit la voix en continuant de glisser ses doigts de chair dans les cheveux de Fúm. Elle était aux anges, sourire figé, presque rien ne pouvait lui retirer en cet instant, un peu complètement nue aux côtés de sa compère. Elle entendait les volatiles chantaient joyeusement autour d'eux... certains donnaient plus l'impression de crier à la mort, comme si on leur arrachait leurs yeux des orbites, mais le tout formait une douce mélodie. Ses yeux pouvaient se permettre de fixer le ciel et les nuages, l'étoile était un peu plus bas, pas loin, toujours dans un coin de sa vision, ses pupilles brillaient.

Quand sa seconde main s'approcha de la lapine, elle eut une hésitation. Son visage n'avait pas changé, toujours le sourire, les pupilles pétillantes, cette bonne humeur. Cependant, son bras remonta pour se présenter dans son champ de vision. Elle aurait aimé remonter son autre bras pour caresser les courbes mécaniques, sillonner le blindage, toucher sa paume... les cheveux de Fúm jouaient parfaitement les aimants. Finalement, sa paume synthétique retomba lentement sur la Lepie pour glisser sur sa peau. Elle sentait tout.

Fúm lui attrapa le bras en route pour mettre ses doigts entre les siens. La blondinette ne regardait pas, elle se laissait faire. Puis la sensation disparut, les doigts de la lapine se promener le long du bras et c'était à l'imagination de prendre le relais. Les précédents souvenirs, les derniers à avoir joué au petit bonhomme sur son bras. Qui ? Sa mère, peut-être, quand elle était petite... et sûrement pas dans le même contexte.

-Tu sens, quand je me promène comme ça ?

-Nan. Je sens plus grand chose de c'côté là. Le bras est pas fait pour ça... 'fin, la paume si. Tu trouves ça comment ? Physiquement ? À regarder ?

Maxence n'était pas connue dans la galaxie pour s'attacher au principe de beauté féminin. Quasiment, si ce n'était jamais de maquillage, pas sans une très bonne raison, elle se regardait dans le miroir, tous les jours et la première chose qu'elle voyait, c'était ce putain de bras. Plus joli que l'ancien, bien plus efficace qu'un vrai... ce n'était tout simplement pas un vrai.

-En vrai ? C'est plutôt réussi... C'est juste, un peu bizarre parfois dans les mouvements. Et je sens, quand je te touche, que je serre ta main, la vibration du mécanique là-dessous. C'est comme si des trucs vivaient dans ton bras. Mais... Ses oreilles s'affaissaient un peu. J'sais pas... Quelque part ça me rend un peu triste de savoir que tu ne sens pas quand je te touche... J'peux pas travailler pour t'en as un meilleur ?

-Un meilleur ? C'est sûrement un des meilleurs du marché... pour mon boulot, en tout cas. J'peux tenir mon flingue et l'manier à la perfection, il résiste... euh... je sais pas trop jusqu'où va sa résistance, mais bien plus loin qu'la moyenne. Y' a même des chances qu'il résiste à une grenade. Grande utilité quand le reste du corps était fait de chair, de sang et d'organes vitaux qu'il ne fallait surtout pas endommager avec une grenade. Et mes coups d'poings font foutrement plus mal maintenant. Crois-moi, il m'a coûté une blinde et j'ai dû m'payer mon opération d'l'appendicite sur une table à manger après ça.

-T'es sexy quand tu parles bagarre comme ça mais... J'sais pas... Elle embrassa le bras mécanique comme espérant qu'une magie s'opère. Rien. Bref... Ça t'embête si je te pose une question, Namour ?

-On est sur une jolie lancée belle gosse, j't'écoute.

Maxence n'était pas dupe, elle savait ce que signifiait ce genre de demande. Les : « Je peux te poser une question ? » terminaient tous par, soit une question indiscrète, soit une question difficile. Des fois les deux.

-J'ai pas osé le premier jour car je voulais pas me montrer... Brusque. Mais... Maintenant qu'on sait qu'on s'aime et qu'on a plus ou moins accepté que même si ça t'embête encore de le dire, tu peux plus vivre sans moi, j'peux pas m'empêcher de te demander... Bah... Comment c'est arrivé... Si tu souffres encore et... Et si je peux servir de kolto de luxe, d'une façon ou d'une autre.

-Ça fait trois questions. Mais son sourire tint bon. Les raisons sont... compliquées... un peu flippantes, alors reste calme. J'connais un type, une ordure parmi les ordures, un incapable avec... de la chance, on va dire. Beaucoup d'chance. Un Sith. Il a fait l'erreur de trimballer sa p'tite gueule suffisante devant moi... t'aurais dû l'voir quand il s'est mis à pleurer. Et ses larmes imprégnaient encore le parquet du théâtre de Pine Point 86. Sauf que moi, j'ai fait l'erreur de l'confronter sans être suffisamment préparée. Il avait un sabre, j'avais un couteau, il avait l'allonge, pas moi. Alors j'ai fait un choix.

La lapine eut un frisson qui se heurta sur la peau de Maxence, le faisant disparaître sur le coup. Les lèvres de sa partenaire parcourait son corps, rassurante, apaisante.

-Quant au fait que je souffre encore ou non... bah, c'est comme une plaie cicatrisée, j'ai pas mal et j'ai toute une armature dans la peau et dans l'os pour tenir la prothèse. En soit, c'est un autre bras, ça change rien. 'fin, « rien », si ça change pas mal de trucs, j'ai... c'qu'on appelle des douleurs fantômes. J'en ai parlé avec le type qui m'a installé la prothèse, un médecin d'l'armée qu'à perdu une jambe. Un chic type que le temps avait conservé. Selon les conséquences de la perte du membre, tu peux avoir des sensations ou des douleurs fantômes. J'ai des jours comme ça où j'ai l'impression qu'on m'enfonce lentement un couteau dans l'bras.

Puis elle ricana, assez amèrement, mais elle voyait le bon côté des choses.

-Le pire, c'est quand ça m'gratte. Putain, j'serais prête à faire exploser Alderaan juste pour pouvoir me gratter. Et des fois, elle le pensait sincèrement. Mais bon, avec ma paume sensible et l'fait que j'me sente mieux avec ce bras là qu'l'ancienne, j'ai quasiment -et elle disait bien quasiment- plus ce genre de problèmes.

La blondinette n'avait jamais suivi d'aide psychologique par rapport à ça, elle ne s'en voulait pas, mais peut-être aurait-elle appris à accepter plus facilement son « handicape » qu'elle espérait désormais transformer en force.
Fúm Ellar
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Rester calme, rester calme... Bah non, moi ça m’inquiète tout ça. On me raconte des horreurs, on me dit qu’on a failli y perdre la vie, et j’dois rester calme ? C’est pas comme ça que ça marche. On peut pas me faire vivre un rêve, et après m’avertir que bon, peut-être qu’à l’occasion d’une rencontre malheureuse, y aura peut-être une interruption subite des programmes. J’la pique-pique-bisoute pour essayer de faire passer l’inquiétude mais visiblement, j’suis pas plus furtif qu’un gars dans un carton qui traverserait une salle de réunion en passant sous la table.
« Quoi ? Bon… Puisqu’on m’invite gentiment à dire, mes p’tits yeux ronds d’débilos doivent de toute façon largement laisser filtrer l’inquiétude. – Tu vas encore te bagarrer avec lui, hein ? – Nan, nan, j'en ai fini avec lui... sauf que j'le connais sûrement mieux qu'toi maintenant, pas sûre qu'il en ait fini avec moi. C’est pas possible. J’suis désolée, mais non, c’est pas possible. On touche pas. Namour, c’est noté dessus, regardez bien, c’est « pas touche, gros connard, bisou ». Mon sang n’fait qu’un tour, l’injection fait péter les vilebrequins, j’crois même que j’ai p’t’être claqué des dents. – Qu'il te touche seulement davantage, je lui fais bouffer chaque putain de cailloux que compte cette putain de galaxie. – C'est vraiment mignon d'ta part, mais si tu t'sens difficilement capable de m'foutre une branlée, lui... Lui, c'est autre chose. Elle s’est moqué d’abord, mais l’froid polaire en conclusion, ça dit bien le niveau d’menace du mec. Mais quoi ? Pourquoi qu’elle pense qu’j’suis incapable de faire face ? J’suis vraiment devenue une naze à ses yeux ? – Je vais devenir meilleure. Bien meilleure. Je te collerai d'abord ta branlée pour en avoir douté et après, j'lui pèterai si fort le coccyx que même la prothèse la plus cher lui permettra plus de marcher. Et ça se passera pas autrement que ça, et ce sera putain ce qui arrivera à quiconque s’approche comme ça, en voulant tuer. – Écoute, j'te crois, mais reste en dehors de ça, loin d'lui. La seule chose que j'regrette, c'est bien d'lui avoir donné c'qu'il voulait, de l'attention, alors contente toi d'devenir plus forte pour autre chose. Mais j’en ai rien à foutre moi. On la menace pas. J’irais pas le chercher ? Qui a dit que j’allais aller le chercher ? Moi, j’suis pas assez conne pour faire la moitié de la galaxie et m’fritter avec alors que c’est là, le gars il en a plus rien à foutre, mais j’dis juste ce qui, il essaye, je lui pète chaque os du corps, et quand c’est fini, je lui répète pour en faire trois morceaux distincts, même des plus petits.

Je sens la colère en moi. Quand c’est comme ça, je vrille, j’peux pas penser correct. J’veux pas m’fâcher avec Namour, alors j’essaie. Je respire, je respire. Je vais chercher son odeur mais dans son cou j’peux pas m’empêcher de marmonner. « Pour toi, pour eux, pour moi, et pour cramer la putain de gueule de tous ceux qui vous approchent sans permission. Respire… respire… – Fúm, j'ai pas besoin d'qui qu'ce soit pour me protéger et encore moins pour me venger. Je suis passée par là et va falloir me croire quand j'te dis qu'c'est une idée d'merde.. Non. Non. Non. Non. Pas elle. Plus maintenant. Elle, au début ? Allez, pourquoi pas. Maintenant ? Après tout ce qu’elle m’a dit ? Me renvoyer encore dans mes vingt-deux ? Non. J’suis désolée, c’est pas possible. Ce qui aurait été, normalement, juste blessant, sous l’effet de la colère, s’électrise immédiatement et part en furie. En plus elle utilise mon prénom, comme ça ? Genre, ça y est, on s’connaît plus, bam, mange-toi la distance et la condescendance en même temps dans la gueule ? J’deviens encombrante, ça y est, ça recommence ? – Hé quoi ?! Qu'est-ce que ça peut foutre ? Il t'approche, j'le dézingue, qu'il soit le putain d'empereur des Sith en personne, j'en ai rien à péter. Quand on me cherche, on me trouve. » Dans mon œil, y a un cyclone gros comme le cul de tous les darons de la galaxie qui s’lève. Quelque part, pourtant, j’entends bien, hein. Un genre de petite fille, plus intelligente que moi, qui supplie pour qu’ça s’arrête et qui voit bien qu’toutes les commandes de sécurité pètent les unes après les autres. Mais faut croire qu’y’a qu’moi qu’a essayé d’lire un peu l’manuel d’utilisation d’l’autre, parce qu’alors qu’elle aurait pu tout arrêter d’un bisou ou d’un silence, Namour saute à pieds joints sur le gros bouton rouge. « Et quand il te trouve, il te coupe le bras ! Merde, Fúm, écoute-moi, regarde-moi, tu vois bien qu'ça marche pas. Elle s’est redressée. Déjà qu’elle m’a giclée dans au loin, en métaphore, là elle met du vide entre nous, pour de vrai. Du vrai vide. Encore.

Et pour me traiter d’incapable en plus. Alors ouais, elle a pas dit, alors ouais, elle pense certainement pas ça. Mais j’y peux quoi ? J’y peux quoi si j’ai cette merde en moi, hein ? Cette fureur de cinglée qu’j’arrive jamais à gérer quand elle arrive si on m’aide pas – au moins en m’laissant tranquille. J’peux pas m’empêcher d’bondir, et d’partir taper un truc. Un tronc. Bah ouais, en forêt, c’est surtout ça qu’on trouve. Y a d’l’écorce qui vole. Sans déconner, on trouvera aussi mon ADN là-dessus, j’ai pas plus épargné l’arbre que mes phalanges. J’arrive plus à réfléchir, j’arrive plus à respirer, elle m’a montée en l’air et y a trop d’sentiments confus qui cascadent. J’reviens vers elle, c’est un putain d’avatar de la colère qui vient d’prendre possession d’mon corps. J’voudrais l’embrasser, lui dire que je suis désolée, que j’veux pas m’disputer avec elle, qu’au fond je suis trop conne, qu’elle a raison, que mes émotions j’les maîtrise pas, que j’ai eu peur, que j’ai encore peur, que je dois apprendre à gérer ça, ne pas être possessive, ne pas lui imposer ma présence. Ouais, j’devrais, mais au lieu de ça, Fúm-fureur, elle pète tout parce qu’elle est bonne qu’à ça : « PARCE QUE T'ES PUTAIN DE PARTIE SANS MOI ! ARRÊTE DE ME TRAITER COMME UNE PUTAIN DE GAMINE, J'AI PLUS SIX ANS ! T'AS PAS L'DROIT D'ME FAIRE ÇA ! » J’en pense pas le tiers, mais ça sort quand même malgré moi. S’te plaît, r’garde-moi. R’garde dans l’état où j’suis. Les oreilles qui tressaillent, la lèvre qui tique, les griffes en évidence, le souffle court. Aide-moi à m’arrêter, n’en rajoute pas… – J'suis partie sans toi, parce que c'était tout sauf tes putains d'oignons ! Il a tué... il a... Elle lève les mains en l'air. Tu veux savoir pourquoi t'étais pas là ? Tu veux vraiment savoir ? Frappe-moi. Vas-y, frappe-moi. Elle comprend pas… Elle comprend putain de pas.

Ou elle veut pas comprendre ? Et elle veut vraiment m’tenir comme ça, comme au bout d’une laisse ? Une main pour flatter mon cul, m’ébouriffer la tignasse, et l’autre pour m’appuyer sur le front quand j’approche trop ? – C'EST VRAIMENT CE QUE JE DOIS FAIRE POUR AVOIR TA PUTAIN DE CONFIANCE !? POUR QUE T'ARRÊTE DE TE PLANQUER DERRIÈRE TES MOUVEMENTS D'HUMEUR COMME SI T'ÉTAIS AUSSI CONNE QUE MOI ! QUI C'ÉTAIT ?! QUI C'ÉTAIT POUR QUE TU M'FASSES MAL COMME ÇA ?! J’veux juste comprendre, putain, j’veux juste comprendre pourquoi ça fait mal. Et j’suis qu’une putain garce, parce que j’vois bien qu’j’viens d’tout gâcher, j’vois bien sur son visage, tout ce qu’elle ressent. Ce que je peux me détester d’être comme ça… – C'est quoi ton putain d'problème ?! Mes mouvements d'humeur ? Mes putains d'mouvements d'humeur ?! Tu... t'as la moindre putain d'idée de c'que tu dis ?! Je sens son poing partir avant d’le voir. J’esquive en pivotant, et j’peux pas m’empêcher d’lui frapper l’poignet pour dévier l’coup. C’est elle, aussi, qui m’prend pour une gamine. – J'SUIS PEUT-ÊTRE TROP CONNE POUR COMPRENDRE, OU J'EN AI PEUT-ÊTRE MARRE DE ME TAPER LA TÊTE CONTRE UN MUR QUI ME DIT QU'IL VEUT DE MOI POUR ME CLIQUER AUSSITÔT LA PORTE AU NEZ. VAS-Y, BALANCE-MOI TOUT, DIS-MOI POURQUOI ! POURQUOI TOUT ÇA ! Faut que je libère les énergies, c’est trop, que je reprenne du mouvement. J’lui tourne autour. Mais je sens bien que tout mon corps réclame que ça tape. Peut-être que j’veux aussi qu’elle m’en mette une… Peut-être que… J’me punis ? J’en sais putain de rien. J’ai juste gâché le moment le plus heureux de ma vie depuis deux dizaines d’années et j’suis là, à continuer d’piétiner les morceaux comme si ça pouvait colmater la brèche, m’faire arrêter de saigner. – T'es sur un putain d'terrain miné et j'te laisserai pas faire un pas d'plus. Je pleure. Je le sens. Et ma garde se met en place. Et j’ai tellement mal qu’elle me repousse encore une fois, qu’elle n’essaie pas de me comprendre, que… P’tain, y a même plus aucune raison à ce qu’il passe, j’suis justement totalement givrée. J’suis juste une putain de tarée. Et j’sers les dents, et je crache, parce que pour bousiller les choses, ça, c’est clair, j’suis passée maître : – Alors va falloir frapper plus fort, Namour, parce que je vais pas me taire. Faut que ça sorte, pour toi, pour moi. Elle secoue la tête. Je la déçois… Je la déçois tellement. J’ai définitivement tout perdu, pour un accès d’humeur. J’suis qu’une sombre conne… – Tu l'auras voulu. »

Y a pas eu d’premiers coups. Pas eu d’premier tir. La première frappe, on l’a lancé ensemble, et les doigts qui se sont enlacés un instant plus tôt se retrouver à se heurter avec une violence inimaginable. Tout va très vite. Elle est excellente. Mon esprit voit les coups venir et c’est la seule chose qui me permet de tenir le rythme. J’ai la même souplesse, mais elle me dame le pion en technique. La colère redouble. La colère redouble encore parce que je me rends compte, pour la deuxième fois, de combien elle a raison. J’suis pas prête à affronter des titans pareils. N’empêche que je suis furieuse, qu’elle m’a blessée, et que c’est justement parce qu’elle a raison, que peut-être, j’ai envie de lui faire bouffer chacune de ses dents… Enfin… Connasse comme je suis, un spectateur un peu averti et pas trop saoul verrait immédiatement qu’aucun de mes coups ne partent vers son visage. Comment est-ce qu’on en est arrivé là, déjà ?
Maxence Darkan
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Maxence ne comprenait pas, elle la regardait avec des yeux qu'elle n'avait jamais fait auparavant, ils mélangeaient confusion, déception et tristesse. Des fois, la déception prenait le dessus... puis la confusion. Pourquoi elle lui faisait ça ? Pourquoi elle lui disait tout ça, comme si Maxence n'avait jamais fait d'effort, comme si elle ne s'était comportée que comme une salope. La blondinette se mit à douter, la boucle se répétait, elle ruinait quelque chose, encore ? Non, non sûrement pas. Il y a des terrains sur lesquels on ne force pas l'attention de Maxence, des terrains sur lesquels, qui que vous soyez, vous marcherez sur de la glace très très fine et Fúm venait de passer à travers, en plein milieu du lac. Ils étaient tous pareils, ils voulaient tout contrôler, ils sentaient tout permis. Cette putain de Force. Ces mimiques, scruter l'autre, peu importe son affiliation. Tout le temps la même chose.

Maxence se mit en garde, une garde moyenne, très étrange, elle mêlait ses connaissances sur son opposante avec ces connaissances martiales pour s'offrir le meilleur départ. Chacune s'envoya un coup dans les côtes pour se chauffer. La lapine tapait dure, si l'encaissait n'était pas la mer à boire, c'était un bon moyen de savoir à quoi s'attendre pour la suite. La blondinette avait un style de combat très agressif, elle jouait sur la vitesse, le fait de déborder son adversaire le plus vite possible pour gagner et Fúm l'expérimentait. Malgré ça, la Lepie esquivait, encore et encore, ses poings frappaient l'air, la contre attaque prévisible, elle recula, un petit pas, le coup la frôlant, elle bondit, son pied coupa l'air, une nouvelle fois, mais au moment de redescendre, elle s'écrasa sur le sol pour balayer l'herbe. Elle venait de la bloquer. En esquivant, Fúm venait d'ouvrir sa garde et en un court instant, Maxence pivota, élançant le dos de sa main dans ses côtes, avant d'enchaîner par un coup direct dans le ventre.

Ça ne se terminait pas là, son adversaire ne s'écroulerait pas avec des coups aussi simples que ça. D'ailleurs Fúm lui fit comprendre rapidement. Tibia dans la hanche, balayage de garde, phalange dans le ventre. La blondinette grogna en se balançant, exécutant une roue arrière parfaite. Ruée. Saut. Sidekick. Puis enchaînement. Esquive. Esquive. Esquive. Elles se rataient entre elles. Elle comprenait enfin. Comme sur Dantooine, le combat de deux secondes chrono contre Karm, le coup du devin. Une incapable. Ses avants-bras furent si rapide que la lapine eut à peine le temps devoir physiquement les bras bouger. Maxence lui attrapa le poignet d'une main. Son pied bouscula l'autre bras de Fúm avec une agilité hors du commun, alors qu'elle s'enroulait autour pour lui envoyer son coude dans les côtes. Pas de côté. Talon dans le ventre.

-Tu t'reposes sur la Force et tu crois pouvoir battre quelqu'un grâce à ça ? C'est mignon d'penser comme ça, mais si ton corps est incapable de suivre derrière, alors à quoi bon ? T'as aucune idée de c'que ça fait d'se dépasser. T'as aucune idée de c'que ça fait d'devoir en baver pour être mercenaire, parce que t'en ai pas une. T'es qu'une Jedi ratée.

Le visage de la lapine se figea dans la colère. Une bourrasque, un brin de Force, les cheveux blonds s’ébouriffèrent pour tomber devant ses yeux. Pas le temps de les balayer de sa vue qu'elle venait de se prendre un coup dans les abdos.

- Qu'est-ce qui t'emmerde, putain ? De pas être née avec ?! TU EN VEUX !!! TU CROIS QUE J'AI SOUHAITÉ ÊTRE ARRACHÉE À MA FAMILLE PAR CES PUTAINS DE CINGLÉS ?! C'EST QUOI TON PROBLÈME, MAX ?! TU PEUX PAS T'EMPÊCHER D'ÊTRE CONNE COMME LE RACISTE DE BASE ?! JE SUIS NÉE COMME ÇA ! ET PARCE QUE ÇA T'EMMERDE JE DOIS AVOIR HONTE D'ÊTRE DIFFÉRENTE ?!

-Oh, parce que c'est moi l'intolérante ? Fit-elle en se redressant du coup de poing qu'elle venait de prendre. Les privilégiés qui partent au Temple, qui se font aduler par la galaxie entière en asservissant les autres, ou en se mêlant des affaires des autres sont clairement tous propres dans cette histoire. Crois-moi, ta Force, tu peux t'la garder, ça m'donne envie d'gerber rien qu'd'y penser.

-Et le fait que j'en sois partie dès que j'ai pu, ça t'aide pas à comprendre que je suis d'ton avis... T'as pris trop d'coup dans la gueule pour pas voir l'évidence.

Maxence lui fondit dessus, une charge violente. Elle lui ceintura l'abdomen pour la plaquer au sol. Elles roulèrent, l'une sur l'autre, s'échangeant des coups dans les flancs. Fúm la repoussa, d'un coup de patte, les deux se redressèrent et la blondinette reprit aussitôt. Front kick, directe, crochet. Des coups qui s'enfonçaient dans la garde ou partaient dans le vent. Normalement, elle jouait sur la force de l'autre, souvent contre des gabarits plus gros qu'elle, c'était la seule solution... sauf que cette fois, c'était elle, le gros gabarit. Maxence s'enfonça dans la garde de la lapine, encaissant d'autres coups au passage, elle finit par lui balayer les mains. Sa plante du pied frappa la rotule de son opposante pour la faire vaciller, la redressant d'un coup de genou dans le ventre. Elle était dure, violente, sans pitié, elle frappait vraiment. Ses paumes sur ses épaules, ses doigts s'enfonçant dans la chair, elle envoya son front contre le nez de Fúm. Elle tomba en arrière, se réceptionnant sur les mains pour exécuter une roue.

-J'ai très bien compris c'que t'était, t'es comme eux. Tu m'expliques qui tu comptes protéger ? Regarde toi, t'es à peine capable de faire monter l'adrénaline. T'es bonne qu'à foutre en l'air les gens, en posant tes questions à la con, jouer les pleurnichardes incapables et tenter d'me prendre par les sentiments. Plus j'y pense, plus ça m'dégoutte.

-Si c'est vraiment ce que tu penses de moi, alors vas-y, fais-toi plaisir, venge-toi pour tous les connards qui t'ont eu, et range-moi parmi ceux-là. J'peux pas t'convaincre que je t'aime, si ce n'est avec tout ce que je t'ai déjà donnée, Max...

Elle venait de baisser sa garde, elle était en larmes, mais le visage de Maxence ne flanchait pas. Elle recommençait, ces petits jeux de sentiments à la con. Elle ne méritait pas d'être mercenaire. Elle ne méritait pas de connaître Maxence. Elle ne la voyait plus comme une amie, si tant est qu'elle l'ait jamais fait. Elle la méprisait. Elle s'approcha lentement pour lui attraper le poignet. Alors qu'elle semblait douce aux premiers abords, elle ne faisait que vérifiait si elle mentait. Elle ne mentait pas. Son pouce s'enfonça dans sa peau. Sur le coup, ça ne se voyait pas, mais elle l'avait fait avec une précision chirurgicale. Elle écrasa des nerfs et des muscles, Fúm put sentir toute sa main s'engourdir puis, en maintenant la pression, une forte douleur lancinante lui prit le bras entier. Elle ne connaissait pas encore assez en Stava pour paralyser un membre, sauf qu'elle gérait suffisamment bien les points vitaux pour faire vriller. Son pied frappa le genou, Fúm tomba dessus. Maxence tenait l'autre bras avec une poigne puissante, trop puissante par rapport à la résistance qu'on lui offrait. Un coup éclaire. L'intersection entre son pouce et son index s'écrasa dans la gorge de son opposante, lui coupant le souffle sur l'instant, elle relâcha la pression pour la faire tomber au sol. La Lepie devait prendre quelques instants pour reprendre sa respiration.

-Elle s'appelait Taha'san. Avoua froidement Maxence au-dessus de sa partenaire qu'elle laissa au sol. Et il l'ont forcée à s'tirer une balle devant moi. Il aurait pu l'faire avec moi, il aurait pu, juste, utiliser la merde dont tu sembles vraiment être fière d'avoir sur moi et, hop. Mais nan. Son visage était dur, une larme coulait le long de sa joue. Le prêtre qu'a fait ça est en train d'se faire torturer jusqu'à la fin d'sa misérable vie. Quant à lui, il était dans l'mauvais camp. J'l'ai traqué, j'ai espionné le moindre de ses faits et gestes, j'le connais mieux que je n'te connais maintenant.

Elle renifla en détournant une petite seconde le regard, portant sa main à son nez.

-Alors j'ai eu une idée. Le torturer lui et celle qu'il aimait. J'me suis fait un plaisir de tabasser sa p'tite copine enceinte, tout ça parce que j'me disais qu'après j'me sentirai mieux... mais c'est pas l'cas. Le truc c'est qu'j'aurais beau m'dire que j'étais pas moi-même, que c'est une expérience de vie horrible, que j'en tire des leçons... la vérité c'est qu'j'me déteste et qu'mes actions me poursuivent jusque dans mes cauchemars. Et des fois, j'ferme les yeux, juste pour imaginer son visage, le son d'sa voix, son odeur.

Ses poings serrés, les larmes se faisaient nombreuses, pourtant elle gardait cette même voix grave, chuchotante. Maxence se pencha en avant.

-C'était c'que tu voulais ? Ça t'fais plaisir de m'entendre dire ça ? Hochement de tête. J'espère en tout cas. Un petit ricanement nerveux lui échappa en passant le dos de sa main sur sa pommette. T'as réussi ton coup.

La mercenaire tourna les talons pour récupérer ses vêtements et marchant d'un pas décidé vers le speeder, elle ne daignait même pas se retourner pour regarder la personne qui l'avait accompagnée ces derniers jours.
Fúm Ellar
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Elle me détruit. Avec une minutie chirurgicale. Elle me rend coup pour coup. J’ai été une sale garce, elle me traite comme ça. Je sens le mépris, je sens la colère, je sens la peine. Et j’ai envie de mourir. J’ai envie de me rouler en boule, et d’attendre là que quelqu’un, quelque chose daigne me vriller la nuque. J’ai tout ruiné. Encore. A ne pas comprendre qu’une sale pute de Lepi peut pas fréquenter les Zhumains. A ne pas vouloir comprendre que j’aurais jamais dû sortir de ma condition de planteuse de navets. Que j’aurais pas dû m’attacher, parce que de toute façon on ne pouvait pas vouloir de moi pour de vrai. Qui supporterait quelqu’un capable de vriller à ce point ? De détruire la moitié d’un appart’ juste parce qu’elle ne trouve pas l’économe ? J’me dégoute. Mais parce que je lui dois, je subis avec une forme piteuse de dignité le traitement qui m’est infligé. Je sers les dents. Je sers mon cœur. Je ferme ma gueule. Mon genou cède, puis la gorge. Elle m’humilie. Est-ce ainsi qu’elle le sent ? Je peine à retrouver ma respiration, je tousse. Je ferme ma gueule. La trachée déjà engorgée de larmes, elle n’en est qu’à peine plus écrasée, finalement. Je veux mourir, de honte, de culpabilité. Elle se livre à une confession. Une confession que je ne lui ai dit, pourtant, que je ne désirais pas entendre, l’autre jour, à l’hôtel. Pourquoi ne s’en souvient-elle pas ? Pour pense-t-elle que la folle furieuse, en moi, exprime davantage de sincérité que l’amante avec laquelle elle s’allongeait, jusque-là. Mais je ne peux pas l’arrêter. Je peine trop à retrouver mes esprits après le traitement que je viens de subir et, les oreilles trainant dans le dos, le nez en sang, la bouche en sang, des contusions partout sur le corps, j’écoute. J’écoute l’horreur et la tristesse. Je constate ma putasserie. Là, à ses pieds, dans un maillot choisi pour elle. Je veux mourir, pour oublier…

Elle se penche vers moi. Sa main… Je frissonne quand elle me touche. Du dégoût ? Pour moi. Peut-être. J’entends. Et non, à cet instant, je suis morte, et mon faible vocabulaire est incapable de l’exprimer. Je n’ose pas la regarder dans les yeux, je regarde ailleurs, et je continue de pleurer. Ces mots font bien plus mal que ses coups. Tellement plus mal. Infiniment plus mal. Mille lames crantées pour venir écorcher mon âme, et la laisser exsangue. Mon coup ? … Je suis une cinglée… Comment… Elle s’éloigne. Est-ce que c’est ça ? Est-ce ainsi que ça doit finir ? Ma colère, encore ? Ton flinguer, et dans une semaine oublier ? Est-ce que je saurai ? Est-ce que je pourrais, encore, balayer tout et… Non. Non… J’en suis incapable. J’peux pas… En un instant, je repense à cette semaine. Je repense… Son odeur, son rire. Le lac. Nos étreintes. Le bleu de ses yeux. Sa fougue… Mais aussi, cette façon qu’elle avait de m’avoir fait sentir… Mieux ? Comprise. Comprise, jusque-là. Jusqu’à c’que ça vrille tellement. Pourquoi ? Non… Elle est presque au speeder. J’dois essayer. Arrêter de laisser les choses brisées sans rien faire. Arrêter de détruire. Arrêter d’oublier. Parce que je veux plus être seule. C’est pas que je ne veux être qu’avec elle, c’est pas que je veux chevaucher les bras de la galaxie à ses côtés, c’est juste que… J’étais heureuse, de croire, que quoi qu’il arrive, jusqu’à si peu de temps, elle était quelque part à penser à moi, parfois. Est-ce que je suis ainsi ? Incapable de ne pas détruire ce que j’aime ? De ne pas décevoir mes parents, de ne pas décevoir mon maître, de ne pas décevoir ma famille, de ne pas décevoir… la seule que j’osais penser comme une amante. Une vraie.

Je me lève, mon genou me fait un mal de chien, mes côtes… quelque chose ne va pas de ce côté-là et mon bras me pendouille au côté, largement endormi. Ridiculement, je franchis les mètres, je finis par courir et je m’échoue sur la carlingue du cabriolet, me redressant. J’affronte son regard. Je fais un pas, pour ne pas lui interdire le passage, mais tout de même, je suis devant elle et… tout ce qui me passe par l’esprit jaillit : « S'il te plaît... Pars pas comme ça... Je... Je n'ai pas menti quand je t'ai dit l'autre jour que je respectais que tu ne veuilles pas en parler. Je suis désolée... Je... Merde... T'as bien vu comment je vis les choses... Quand je suis en colère, j'pense pas le quart de ce que j'dis, putain... J'suis v'nue. J'suis v'nue jusqu'ici et tu sais quoi ? J'ai ravagé le putain d'intérieur de mon vaisseau pourri pour venir jusqu'à toi. Max. Max... S'il te plaît, ne me juge pas sur mes pétages de câbles. Je ne suis pas ça... Merde... S'il te plaît. J'ai toujours été sincère, si j'ai vrillé, c'est justement parce que je tiens à toi. Et je sais que je fais peur, et je sais que les Humains ont du mal à croire qu'on est pas cinglé et que... Merde, Max, s'il te plaît, regarde-moi. Tous c'qu'on a vécu ces derniers jours, ça peut pas partir comme ça. S'il te plaît... Pas comme ça... Pas alors que... Ma voix est rauque. Elle gagne un peu en assurance mais entre la peine, la douleur. Ça n’a aucun putain de sens… Si tu veux, c'est moi qui paye le resto', ce soir. Les sanglots s’entremêlent à un rire nerveux, je suis ridicule. Je vais la perdre. Je me déteste pour tout ça. Et je l’aurai mérité. Mets-moi une dernière claque, putain… J’ignore quoi dire, j’ignore quoi faire. Je… La première fois, électrisante, folle. Ni elle, ni moi nous ne l’avions pensé. Je retire de mon visage le sang, les larmes, je me recompose une truffe moins lamentable. Un baiser. Juste... Un baiser. Et si tu penses que c'est un jeu, et que je n'y mets pas toute mon âme, alors tu pars, et plus jamais t'entends parler de moi car je ne t'aurais pas mérité. Un baiser parce que je suis une connasse de romantique chelou et que c'est aussi ce qui t'as plu. » Pour me sauver, là, il faudrait un putain de miracle… Pink Poppy, hein ? Tu m’fais pitié.

« C'est pas une question d'argent, c'est pas non plus la manière dont t'exprimes ta colère... tu joues avec moi. Tu t'immisces dans ma vie, tu m'poses des questions, plein d'questions et... quand j'essaye de mettre des barrières, tu m'fais culpabiliser comme si j'me comportais comme une merde. Tu sais quoi ? T'as presque réussi à m'avoir sur ce point. Me donner l'impression que j'étais l'problème entre nous deux, que j'étais la rabat joie, celle qui foutait l'ambiance en l'air avec ses sautes d'humeur... mais finalement j'ai compris. C'est plus facile de tenir une personne en laisse quand tu connais le moindre de ses petits secrets. Elle tient sa distance, comme si elle craignait mon contact, et elle pleure. Elle pleure putain. Pas de rage, pas de haine. Juste… Je lui ai crevé la fémorale. Une gentille lapine, mmh ? Tu m’dégoûtes. Alors quoi ? Tu veux qu'on oublie avec un resto et que j'me mette à t'regarder dans l'blanc des yeux comme si tu m'avais jamais forcée à t'avouer tout ça ? Et ce qu’il y a de fou, avec les salopes dans mon genre, c’est qu’elle s’arrête jamais. Jamais elles ont la décence de quitter la place, avec humilité, de rassembler leur merde et de se faire oublier. Non. Faut que ça ouvre sa gueule, et que ça continue d’tenter d’tutoyer les étoiles trop bleues pour elle. Et à la fois… Merde… J’m’en veux tellement… J’peux pas la laisser partir. Pas elle. Plus maintenant. Oui, c’est débile. Totalement. Oui, y a qu’une connasse de Lepi pour gérer les choses comme ça… Et quoi ? Qu’est-ce que j’y peux, finalement, d’être juste ce que je sais être. Pas elle, pas maintenant. J’ai si honte… – A aucun moment. Je ne peux pas te promettre que je n'aurai plus jamais ce genre de... Colère... J'aurais dû m'isoler, anticiper... Je suis tellement désolée. Je t'ai donnée mes conditions de pardon, tu n'as pas sourcillé, tu as assumé. J'assumerai. J'assumerai jusqu'au bout, même si tu dois me faire faire courir quinze fois le tour de cette putain de planète. Je veux pas te perdre... Mais aussi, tu es superbe parce que tu es libre, alors j'm'imposerais pas. Tu es libre... Ouais, parce que bon… J’suis p’t’être qu’un sale vermisseau rampant, ridicule, ignoble, dégueulasse de pathétique, mais j’ai un minimum de respect. J’force personne à m’subir. Je m’écarte de l’appareil. Si tu veux partir, et m'oublier, je l'aurai mérité. Tu es libre... Et tu peux aussi me laisser galérer à essayer de recoller les morceaux, parce qu'au fond, t'as senti que j'étais autre chose qu'une connasse paumée sortie d'un temple de trous du cul où elle aurait jamais dû foutre les pattes... » J’aurais pu rajouter pire au portrait, mais le souffle me manque.

Je ne cherche pas son regard, je ne souhaite pas faire peser sur elle… Elle monte. Je ne me retourne pas, je me suis écartée pour qu’elle puisse partir sans danger, je tourne le dos à l’appareil et je pleure. Je pleure car j’ai tout foutu en l’air. J’ai mal, putain. J’ai si mal. Le moteur. Quelque part, je suis heureux qu’il s’allume, il couvre ma complainte. Elle ne part pas. Les secondes. Des heures. La douleur lancinante de mille symphonies funestes. Le vide m’engloutit. Toute entière. Je sens mes jambes qui tremblent. Pars. S’il te plaît. Pars, je ne veux pas te faire assister à davantage de… Pars.

« Monte dans ce putain de speeder. »



J’ai un hoquet, ma respiration se fait un peu plus facile et malgré moi, un sourire. J’ai rarement été aussi triste et pourtant, un éclat, sur mes lèvres. Je me tais. J’attire à moi les affaires que j’avais laissées plus loin et je monte doucement dans le speeder, ouvrant la porte, comme pour lui laisser le temps de se raviser si elle le voulait. Je dépose tout sur la banquette arrière et je n’ose lui imposer mon regard. Je me contente de regarder mes jambes. De fermer ma gueule. Et d’avoir honte… si honte. Comment ai-je pu la blesser à ce point ? T’es qu’une sombre merde, Fúm Ellar, et va falloir changer ça…
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