Balian Atraïde
Balian Atraïde
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- Bah…quel intérêt aurais-je à me la raconter pour une compétence que je ne maitrise pas et qu’ensuite tu me prouves que justement c’est toi qui es meilleure. A part avoir l’air con…c’est tout ce que j’y gagnerai. Chacun son taf comme tu dis…Moi je soigne. Par contre…oui je peux me la péter en faisant une opération de dingue pour en foutre plein les yeux à des mômes tous justes sortis de fac et qui s’imaginent être les rois de la galaxie.

Mon sourire sadique en disait long sur le plaisir que je pouvais prendre à démonter littéralement ces jeunes en leur montrant ce que c’était « le terrain ». Et oui, j’étais imbu de moi-même de base, et un beau connard avec mes subordonnés. Max était ma patiente. Je n’avais aucune raison d’être désagréable avec elle…Et j’avais suffisamment d’intelligence et d’expérience pour comprendre que si la donzelle se frittait avec un Siths, elle était forcement meilleure guerrière que moi qui n’était pas un fondu des armes et des styles de combats.

- Heureusement que ce médecin t’a arrêtée à temps…de l’alcool sur une brulure…Tu aurais largement dégusté !

Elle me faisait rire cette drôle de petite demoiselle. Sous ses airs de caïd, se cachait, au final, une adolescente, et tout ce qui va avec.


**


- Oui fis-je simplement en observant le caporal-chef galérer totalement en tentant de maintenir l’anooba qui m’avait senti et vu arrivé en compagnie d’un nouveau jouet interactif en la personne de Maxence.

Maxence, dans un geste classe et rapide parvint à rattraper ses holsters qui allaient tomber au sol en même temps que le pauvre caporal-chef. Bras croisé je souriais en m’approchant tandis que Max était « assaillis » par Ed, visiblement très heureux de se faire une nouvelle copine. Je tendis la main à Goodspeed pour l’aider à se relever.

- Ca va aller ?

- Merci sergent…il est, heu…vif.

- Et particulièrement « neu-neu », précisais-je avec un sourire.

- Je, heu…je n’aurai pas dit cela…mais…heu..

- Il faut dire les choses telles qu’elles sont. Cet Anooba a vécu l’enfer…Finalement on s’est bien trouvé. Je reportais mon attention sur Max, et lui demandais : tu aimes les bêtes ? Tu sembles t’etre fait un pote. Puis je fis à l’animal dans ma langue maternelle : « Ed, tup ! » aussitôt il releva la tête, langue pendante, on aurait dit qu’il souriait benoitement, et s’assit. Il avait encore des vestiges de l’éducation stricte qu’il avait reçu quand il était « anooba de sécurité ». Une voix tonitruante retentie soudain derrière nous :

- Hey ! Toubib ! Tu peux plus t’en passer de ton clébard maintenant que tu l’as ?

Je tournais la tête vers l’immense cathar qui s’approchait de nous, canines à l’air alors qu’il souriait. Je le présentais à Max :

- Maxence Darkan, Sergent-instructeur Vhagar Zhym.

Vhagar salua la jeune femme, son regard bleu-acier scrutait Max comme pour évaluer ses capacités à partir de sa taille, sa corpulence, son maintien et sa détermination sur son visage. Il avisa la prothèse :

- Joli ! Beau boulot Doc’.

J’hochais la tête, et lui désignais le stand de tir :

-C’est prêt ?

- Oui toubib ! Tu veux profiter pour mettre à jour ton habilitation ou tu dois observer ?

- Je vais observer la miss et je ferai l’habilitation après. Je dois noter s’il y a des rectifications à faire sur son bras.

- Ok ! allons-y. Je vous préviens, y’a trois bleus-bites qui s’entrainent…Ils ont foiré leur précèdent exercice, leur lieutenant me les a refilés pour les…former. Il nous fit entrer dans le stand. Il est partiellement « fermé » pour en assurer une parfaite ventilation sans dépenser de frais supplémentaires. Heureusement il était totalement couvert. Il se divisait en deux parties : l’une était un stand classique avec possibilité de tirer sur des cibles - dont les formes représentaient les espèces les plus courantes dans la galaxie. On pouvait les garder statique ou les rendre mouvantes. Point spécifique : aucun boxe ou séparation entre les différents tireurs pour qu’un formateur puisse garder un œil sur chacun. L’autre partie, séparée d’un mur était très particulière, la plus grande du grand bâtiment où nous nous trouvions. C’était là que se trouvaient les trois bleus qui s’entrainaient. Vhagar expliqua :

- Mise en situation avec holo-simulation. On a différents scénarii préprogrammés. Ça permet de préparer les recrues au mieux. Il lui désigna le pas de tir classique, en piste. Fais-toi plaisir. Tu peux commencer sur des cibles statiques et tu me dis si tu veux passer en tir sur cibles mouvantes.

Je laissais Max se préparer tandis que je plaçais sur le côté avec Vhagar. Ed alla se poser dans un coin, derrière nous. Il bailla bruyamment et se roula en boule pour entreprendre une sieste. Pas le lieu idéal pour cela, mais l’animal n’était guère craintif des « bruits » en rapport aux armes à feu ou autre.





Maxence Darkan
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-Nan, de base, les bestioles, c'est pas mon truc, mais lui... j'dirai qu'il est bien tombé. Elle se redressa en tapotant ses vêtements, comme si le sol d'un bâtiment militaire nettoyé à la perfection pouvait lui laisser de la poussière. Particulièrement neu-neu, hein ?

Question rhétorique, il avait clairement l'air à l'ouest. Elle enfila ses holsters sans toucher le manche de la main droite pour se maintenir l'effet de surprise. L'imposant Cathar à la droiture tellement droite qu'il en ferait pâlir les plus beaux décimètres était là pour s'occuper du stand de tir et, heureusement, surveiller la mercenaire s'entraîner avec son nouveau bras. Elle eut un soupir amusé un peu perdu avant de froncer les sourcils.

-C'est pas lui qui m'a fait, vous savez, c'est pas mon père. Petit flottement. Ah, oui, merde, la prothèse, vous parlez d'la prothèse, évidemment.

Ne vous en faites pas, ses chevilles vont très bien. Maxence jeta un œil assidu à toute la pièce, ce genre d'endroit l'intéressait, non pas qu'elle désirait en avoir un à elle quand la galaxie entière était un stand de tir ouvert, mais c'était assez marrant de voir dans quel genre d'environnement s'entraînaient les militaires. La blondinette n'était pas non plus inconnue à ça, les armureries dans lesquelles elle se fournissait en munitions en possédaient presque toutes une, de plus petite envergure néanmoins. Par contre, les mises en situation, c'était tout nouveau, elle ne savait même pas de quoi il s'agissait et les entraînements devaient se montrer bien plus efficace que sur un stand de tir qui, entre nous soit dit, n'avait clairement rien à voir avec la réalité.

Elle s'approcha du pas. Arme sur les cuisses, elle considéra les cibles en face d'elle, à une vingtaine de mètres. La distance à laquelle elle excellait, en somme. Mais avant de tirer, il y a une règle primordiale, à votre avis, la quelle ? Si vous avez répondu : retirer la sécurité, vous avez tort. Il faut frimer. Toujours frimer. Bon, pour le coup, elle activa la sécurité, elle n'avait pas envie de se faire engueuler. Une fois fait, elle dégaina son arme gauche pour la faire tournoyer autour de son doigt. Dans un sens. Puis dans l'autre. Petit jet pour le rattraper. Elle le lança derrière son dos, récupérant la rotation au-dessus de son épaule avant de la ranger à la perfection à sa place. C'était un premier test, pour vérifier ce qu'elle était capable de faire avec sa main fonctionnelle. Maintenant, fini le gougougaga, il fallait voir l'important.

Sa prothèse se posa sur le manche de son arme. Sa bouche s'ouvrit de surprise. Que c'était confortable. Que c'était bon en main. Pas le temps de tergiverser, elle se lança dans le même exercice que le précédent, un peu moins fluide, elle arrêta une fois le blaster en plein mouvement pour considérer son bras avant de reprendre. Moins fluide, donc, mais elle termina tout de même son petit numéro.

L'heure fut aux tirs. Index droit sur la gâchette, l'autre main pour soutenir le dessous de l'arme, les laser s'enchaînèrent. Elle tiqua de la tête face à certains de ses tirs, puis son chargeur fut vidé. Elle invita Balian à la rejoindre pour regarder la cible, marqué par le plasma. Même s'il n'avait pas de réelle idée du niveau de Maxence, il pourrait le comprendre en se disant qu'elle portait une prothèse neuve. Elle avait visé la tête. Largement parsemée de tir, trois balles manquaient et quatre autres furent tirées un peu en dessous sur le torse ou le cou sur les quinze tirées. En somme, c'était un excellent score, mais sur une cible immobile sans danger environnant, elle n'était pas convaincue.

-J'vise le torse cette fois.

La cible se remit en place et la mercenaire rechargea avant de changer de position perpendiculaire à la cible, bras tendue avec le Westar comme prolongement. Elle appuya à de multiples reprises sur la gâchette, quinze nouveaux tirs, puis la cible se rapprocha. Pour le coup, viser le torse était plus simple, seulement quatre tirs avaient manqué. Maxence commençait à comprendre.

-Ok m'sieur Vha... euh... gar... ok m'sieur, vous pouvez les mettre en mouvement ? Avec de la difficulté supplémentaire si possible.

-En mouvement avec des otages, ça vous va ?

-Avec des otages ? Ouais, pourquoi pas.

Plusieurs cibles, toutes en mouvement avec une autre devant pour cacher la première. La blondinette s'éclaircit la voix comme une pianiste avant un concerto, puis... piou piou piou ! Concentrée, minutieuse et surtout, rapide, elle se sentait plus à l'aise quand les choses bougeaient. Elle arriva à sec, tout s'arrêta. Il n'y avait pas à dire, elle s'était presque surprise sur la perfection.

-Ma foi, ce sont de très beaux tirs... mais vous avez tué chacun des otages.

Maxence baissa lentement son arme en replaçant la sécurité. Son regard se porta sur le Sergent-Instructeur, ses yeux ronds comme des billes, toute confuse.

-Ah parce que fallait pas tirer sur les otages ?

Il lança un regard au docteur Balian, un regard interrogateur qui lui demandait tout ce qu'on pouvait demander au sujet de sa patiente sans même dire un mot, mais la blondinette n'en prit pas compte.

-J'crois qu'j'ai un p'tit soucis au niveau d'l'articulation du poignet et celles des doigts. Je sais pas, j'ai l'impression qu'la sensibilité d'la pression qu'j'essaye de donner est pas bonne. Elle lui tendit son bras. C'est moi, ou c'est elle ?
Balian Atraïde
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J’observais la jeune femme s’exercer et profiter de sa nouvelle prothèse. Les cibles mouvantes semblaient être plus adaptées à son style. Mais alors qu’elle se tournait vers le cathar pour demander si elle avait mal fait de tirer sur les otages, je vis Vhagar ouvrir de grands yeux horrifiés, tandis que moi je réprimais un rire amusé. Vhagar croisa les bras, renfrogné :

- Ben nan…fallait pas tuer les otages non…les yeux de mon ami s’étaient posés sur moi, qui était derrière Maxence, il allait rajouter autre chose mais je l’en dissuadais avec de grands gestes. Et quand Max se tourna vers moi, je me retrouvais con à faire ces mouvements que je tâchais de transformer, de manière cohérente…comme chasser un moustique ? Sa question sur sa prothèse et son ressenti au niveau de son articulation me sauva la mise. Je saisis son bras pour l’examiner.

- Non…ce n’est pas toi, c’est bien elle. Viens par là. Je l’invitais à s’assoir et poser son bras sur la table. Vhagar nous observait alors que je déballais quelques outils et entreprenais de faire quelques réglages.

- C’est dingue…t’as fait de sacrés progrès toubib.

- Hum…fis-je très concentré.

- Pour quelqu’un qui a en horreur sa propre prothèse…

- Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas.

- C’est pas faux…Cela dit, vu ta dose de conneries, c’était pas gagné.

- Dis donc, fis-je en me redressant, t’as pas des bleus à t’occuper au lieu de me faire ta psychanalyse du dimanche ? Tiens regarde, ils reviennent de leurs exercices.

Le cathar reporta donc son attention sur eux. Il fronça les sourcils quand l’ordinateur donna les résultats.

- C’est pas possible…Vous avez encore foiré ? Vous n’êtes pas des cadeaux c’est moi qui vous le dit ! C’est quand même pas compliqué ! C’est un simple exercice ! La prise de drapeau ! Y’a pas plus simple ! Bordel qu’est-ce qui m’a fichus des abrutis pareils ! Même le toubib ici présent était moins empoté que vous! Et pourtant c'était déjà un sacré numéro! Il soupira en les voyant si jeunes et si penauds…Bon…foutez-vous dans un coin, touchez à rien, je vais contacter votre lieutenant.

Alors que je poursuivais mes réglages, je sentis les trois bleus s’approcher doucement…très doucement…de Max et nous. Visiblement très intéressés par ce que je faisais.

- Woaw ! Sacrée prothèse ! s’esclaffa un des jeunes,

- Elle déchire ! fit un autre.

Soudain la tonitruante voix de Vhagar les ramena à leur dure réalité :

- HEY ! Les têtards ! Foutez donc la paix au doc ! Je vous ai de vous coller dans un coin ! Pas de tailler une bavette avec le sergent Atraïde ! Les jeunes recrues s’écartèrent, baissant la tête, et s’excusant. Vhagar les foudroya du regard alors qu’il revenait vers moi. Hummpff. Le lieutenant veut que je les garde ! Il a cru quoi ? Que je les transformerai en dieux de la guerre en l’espace de deux heures ? Ces putains d’officier tout droits sortis de l’écoles et qui n’ont en tête que leur théorie et leurs statistiques. On est loin du terrain…

- J’ai fini, signalais-je à Max alors que je revissais la plaque de protection de son bras. Ca devrait aller mieux. Le temps que je règle un détail au niveau de l’IA…pour la commande du coude…Voi-là. Essaye de bouger.

En observant la jeune femme Vhagar eut soudainement une idée :

- Dis-donc Miss-je-tire-sur-les-otages, t’es une professionnelle non ? Ça te dirait de tenter une simulation pour mettre ton bras à l’épreuve ? Histoire de montrer à ces andouilles comment on se sert d’une arme ? Tu peux être avec eux ou contre eux. C’est toi qui choisis le scénario, comme tu le sens.

Il était vrai qu’une mise en simulation serait idéale pour tester pleinement la prothèse de Max.



Maxence Darkan
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Le moustique chassé et la couverture de Balian toujours en place, il était temps de retripoter le faux bras de la blonde sous les regards intéressés des petits nouveaux de l'armée. C'était incompréhensible, les écoles militaires, Maxence n'avait même pas terminé ses études de bases et elle n'avait sûrement pas eu besoin de diplôme pour apprendre à tuer ou faire sauter des trucs. Dans un univers parallèle, cette gamine était sûrement la meilleure soldate de tout son régiment.

Quand elle bougea son bras, tout semblait soudainement plus clair, du moins, encore plus clair. Elle hocha la tête en offrant un regard enthousiaste au docteur avant de détourner son attention sur le Sergent-Instructeur. Tester son bras ? Dans une simulation ? Contre ou avec des gens ? Comment pouvait-on refuser ce genre de proposition ? Elle se leva en gesticulant sa prothèse pour être sûre, la sensibilité très légèrement changée, le mieux rester de tester proprement le tout.

-« Miss-je-tire-sur-les-otages » ? C'est la deuxième fois qu'on m'appelle comme ça. Souvenirs, souvenirs. J'vais jouer contre eux.

-Euh... on va combattre à trois contre elle ? C'est pas un peu déséquilibré ?

-Bah alors, tu commences à flipper ? Tes p'tites études de guerre te suffisent pas à battre une gamine ?

-D'accord vous deux, vous réglerez ça dans la simulation. Vous avez entendu la miss, allez vous mettre en place pendant que je lui explique comment tout ça marche. Et plus vite que ça. Il soupira en les regardant s'éloigner puis lança un regard à Balian. Ils sont d'un mou... Quand il reporta son regard sur eux, ils se mirent à trottiner en l'entendant. J'ai dit : et plus vite que ça ! Bon, suivez-moi.

La blondinette emboîta le pas, juste derrière lui, avec le docteur Atraïde, ils entrèrent dans une première salle de préparation avant d'entre dans celle de simulation. Des armures, légères, lourdes, selon la spécialisation du soldat et des armes d'entraînements, faux couteaux, blasters non-létaux, fusils comme pistolet. L'endroit était dernier cri et de quoi en faire pâlir les armées Impériales. Les bleus avaient emprunté un couloir latéral pour se positionner à l'autre bout de la simulation, contre Maxence. Le Cathar, via un terminal de communication, expliqua la marche à suivre aux autres, puis, une fois terminé, il posa fièrement ses poings contre ses hanches en considérant la petite humaine tueuse d'otages.

-Bon, la capture de drapeau n'a pas grand sens, avec aussi peu d'effectifs d'un côté, c'est sans intérêt. Alors c'est simple, élimine tes adversaires. Avant tout, c'est à toi de choisir le terrain. Il lui présenta un tableau de commandes. Je t'en prie.

Il n'avait pas à lui dire deux fois. Guerre de tranchées, escarmouche en forêt, combat en forêt, combat urbain, escarmouche urbaine. Elle venait de trouver son gagnant : escarmouche urbaine. Vhagar salua l'idée d'un signe de tête avant de pointer ses blasters du doigt.

-Les pistolets, c'est ton domaine, ou t'avais juste pas la place de te balader avec un fusil.

-C'est mon domaine.

-Bien. Malheureusement, tes armes ne sont pas réglementaires pour la simulation. Elle leva les yeux au ciel. Tu vas devoir utiliser ceux-là. Et il va falloir que tu mettes ces lunettes de protection. Les blasters n'en donnent pas l'air, mais les tirs... piquent. On va dire.

Il gloussa, presque sadique. Maxence grogna en attrapant ses armes toutes pourries et en enfilant les lunettes. Tout ça pour foutre une branlée à des idiots incapables de tenir un flingue convenablement. Elle prit sur elle en se mettant en position sur une petite plateforme. Les deux militaires derrière elle, la voix du Sergent-Instructeur retentit depuis les haut parleur pendant que la plateforme se mettait à monter.

-Ok les bleus, prouvez moi que vous n'êtes pas que des bons à rien.

La blondinette allait les massacrer. Trois mètres plus haut, son ascenseur s'arrêta pour lui offrir une vue sur une immense salle. Le sol se mit à bouger en obstacle, projetant des hologrammes de façades urbaines. On s'y croyait presque. Tout était en place, une grosse alarme sonna, le début du combat.

Nonchalante, comme à son habitude, elle marcha d'un pas décider, jetant ses lunettes sur le côté parce que, franchement, ça l'emmerdait. À la ville, même type que les bas-fonds de Coruscant, elle s'y sentait chez elle. Il fallait qu'elle trouve l'escouade adversaire avant qu'ils ne la trouvent. Elle batifolait comme une gosse dans les rues, l'oreille tendue, sourire aux lèvres. Quelques minutes plus tard, des bruits de pas et des chuchotements : ces petits malins s'organisaient à la sauce militaire. Mignon. Il était dans une rue commerçante, à la bordure d'un petit parc ouvert, l'endroit parfait pour faire parler les armes.

Maxence prit de l'élan, glissant sur ses genoux, elle passa devant eux, à quelques mètres, les armes tendues. Ils n'eurent pas le temps de parler que les lasers fusaient déjà. Un effet de style assuré, mais tirs foutrement hasardeux. Elle les avait fait se replier contre les façades. Elle roula pour éviter la contre attaque. Contre le mur, on la contournait via une ruelle. Elle anticipa les mouvements adverses, la femme était construite pour se faire canarder dessus en sous-nombre. Au pas de course dans la ruelle, elle glissa derrière une poubelle quand l'un des hommes se présenta en face. Au lieu de lever la tête au-dessus de son couvert, elle se laissa tomber sur le côté pour lui envoyer trois balles dans le torse. Elle grimaça en l'entendant se tordre en grognant bruyamment face à la douleur infligée.

Une arme rangée. Seule sa prothèse tenait le blaster. Il fallait la mettre à l'épreuve ? Elle la mettrait à l'épreuve. Demi tour, direction le parc. Elle sprintait, les bruits avaient attiré les deux derniers hommes. Les lasers la frôlaient, mais prise d'excellents instincts et d'une agilité hors du commun, elle exécuta une roue parfaite avant de sauter derrière une statut de pierre, au milieu de cette verdure artificielle. Et c'était la fête des contournements, parce qu'ils recommençaient. La mercenaire était confinée derrière un couvert si réduit que, là, elle se trouvait dans la merde.

Ces cons sortaient d'une école et ça s'entendait, ils se donnaient des ordres réfléchis... mais ils se séparaient comme des abrutis. Elle se pencha sur la droite, jeta son arme de toutes ses forces dans la tronche du premier tandis qu'une balle frôla son visage. Tour sur elle-même, roulade sur le côté, bond, nouvelle roue, terminant sa course accroupie, un tir frappa la jambe du deuxième, puis sa tête. Il s'écroula, sonné.

-Merde !

Ah, il venait de se remettre de son coup. Tant mieux, parce que Maxence venait de lui lancer son deuxième blaster dans la gueule avant de lui fondre dessus. Désarmement, coup dans la rotule, balayage de garde et phalanges dans le nez, elle prit du recule. Sourire carnassier, elle le considérait avec amusement. Pour se moquer de lui, elle cacha son bras valide dans son dos pour lui présenter sa prothèse accompagnée d'un signe de doigts hautain pour lui dire d'approcher.

Quelque peu colérique, il s'approcha. Ses enchaînements de combat aux poings étaient bons, très bons, même, mais ils étaient scolaires. Ça n'empêcha pas Maxence de se prendre quelques châtaignes en esquivant allégrement la plupart des coups envoyés sans riposté. Quand elle riposta, ce fut différent. Violent, rapide. Sa main lui saisit l'avant bras, ses doigts s'enfoncèrent dans sa chair pour lui foutre en l'air ses nerfs, son pied, souple, se leva pour l'empêcher de contre attaquer de l'autre bras. Elle le lâcha. Sous les côtes, dans le plexus, souffle coupé. Puis le grand final, une frappe droit dans la gorge, son tibia s'écrasant à l'intérieur de sa jambe pour le faire plier, terminant par un énorme direct du droit dans la mâchoire.

La mercenaire resta quelques secondes immobile devant l'homme en train de se tenir le visage. Elle se pencha.

-T'as payé pour apprendre à t'battre comme ça ? Il se leva en jurant les dieux, évitant le regard de la femme qui s'essuyait le sang qui coulait de sa lèvre fendue. Bah quoi ? C'est qu'une question. Oh j'vous jure... les militaires et leur ego.

Toutes les structures se renfoncèrent dans le sol. Ils y étaient tous allés fort, le docteur Atraïde n'allait pas être ravi. Cependant, la blondinette ramassa ses armes et retourna à l'endroit par lequel elle avait débarqué.

-Je pète la putain d'forme ! Son majeur mécanique se leva. Ma prothèse peut faire ça aussi !

De retour avec les deux hommes, elle balança son regard malicieux entre les deux.

-J'suis sûre que vous rêvez d'me filer un formulaire d'inscription de l'armée, mais la réponse est : nop.
Balian Atraïde
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Maxence allait devoir composer selon les règles de l’armée. Malgré le fait qu’elle dû utiliser des armes spéciales pour la simulation, elle se débrouillait fort bien.

- Elle est douée, fit Vhagar

- Hum… répondis-je.

- Très douée…

- Recrute-là…

- Tu plaisantes ? Elle est encore pire que toi niveau tête de pioche. Tu n’étais déjà pas un cadeau …mais là… Tu tiens à ce que je fasse une crise cardiaque ?

- Je serai là pour te réanimer.

- Connard. En tout cas sa prothèse semble aller à présent.

- En effet…

Maxence venait de nous faire une belle prestation, si bien que nous ne pûmes nous empêcher de l’applaudir tandis que les structures reprenaient leurs positions initiales et que nous les avions rejoints. Elle semblait fière d’elle, à juste titre.

-J'suis sûre que vous rêvez d'me filer un formulaire d'inscription de l'armée, mais la réponse est : nop.

- T’inquiète, fit Vhagar, je ne suis pas suicidaire. J’ai eu assez de tête brûlée avec l’autre andouille qui te sert de prothésiste. D’ailleurs…puis qu’on en parle. Le cathar se tourna vers moi. J’eux beau le supplier du regard, mais rien n’y fit. Nan nan quedal ! T’as cru quoi ? Que ta position de toubib allait t’empêcher de passer ton habilitation ? Tu vas commencer par une mise en forme toubib. Allez hop ! Lâche-moi ce datapad ! Sa prothèse va nickel tu l’as bien vu ! Allez, des tours de mise en forme, et au pas de course ! En piste l'artiste! De mauvaise grâce j’obéis. Les sourires amusés des bleus en me voyant agir eurent raison de Vhagar qui pesta : ça vous fait rire ? Tas de cons ! Vous avez pas brillé à votre place je me la jouerai discret ! Accompagnez donc le toubib !! AU GALOP !

Après quelques entrainements et étirements et un peu de cardio, histoire de bien faire grimper le palpitant, je me retrouvais devant une cible, avec mon arme à la main.

- OKAY ! Pour un tir en double action….attention…feu ! Je m’exécutais. « Double action » signifiait que la sécurité n’était pas ôtée et qu’il fallait forcer pour que le coup parte. Je fis donc feu sous l’œil attentif de mon instructeur et les autres. Bien, fit Vhagar, à présent, simple action, genoux à terre ! Encore une fois je me pliais aux ordres. Bien ! Coucher ! Rampe au sol. Tire ! Bon Blessure main gauche ! Tu tires avec la main droite ! Bien ! Main gauche maintenant ! Stop ! Incident de tir ! Comment tu gères ?

Chaque situation devait nous amener à gérer le stress face à une situation énervante, hyper stimulante, et ainsi nous apprendre à prendre sur nous pour apporter une réponse optimale. Je relevais chaque étape du mieux que je le pouvais. Finalement, Vhagar siffla la fin de mon exercice.

- Okay Doc’, ca suffira. C’est bon…tu es apte. Mais…tu as la main qui tremble encore.

- Je sais…marmonnai-je. Je n’étais pas totalement remis de mes « conneries ».

- Le stress post-trauma ?

- Sans aucun doute, fis-je avec un haussement d’épaule. Vhagar n’était pas dupe. Il savait pourquoi ma main tremblait encore. Certes je tentais de diminuer les doses, et oui le stress post-trauma me hantait toujours. Mais qu’y pouvais-je.

- Tu as touché tes cibles, c’est pas parfait, mais au moins tu les as touché. C’est mieux que la dernière fois. Tu reprends le dessus sur tout ce…merdier

- Ouai…fis-je simplement en sécurisant puis reposant mon arme de poing devant moi.

- Allez, souris Doc ! Tu as posé une magnifique prothèse avec briaud ! Et tu as su faire ton exercice de tir ! Les bleus ne peuvent pas être aussi fiers ! pesta-t-il en leur jetant un regard noir. Allez, je les ramène à leur campement. Toubib, Max. Il nous salua et s’éloigna avec les bleus non sans les avoir collés au pas. Je me tournais vers Maxence :

- Alors…ton ressentis de ta prothèse pendant ton entrainement ? Je n’ai pas vu d’accro… Ca m’à l’air nickel. Te voilà parée !

Je tentais de détourner l’attention par rapport à ma propre prestation.





Maxence Darkan
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Crâneuse. Évidemment qu'elle cranait, elle venait de foutre une branlée à des bleus avec l'autorisation de leur instructeur, qui pourrait se permettre de ne pas craner ? Humili-quoi ? Vaghar n'était pas con, du moins, elle le considérait moins con que la plupart des autres militaires... ce qui ne voulait pas dire qu'elle le trouvait intelligent, il avait simplement la jugeote de ne pas lui filer les dossiers d’inscription à l'armée sous couvert de : « au cas ou ».

Aucune idée de ce qu'était une habilitation, mais à en déduire les troupes en train de suer en courant, c'était faire des tours de terrain. La blondinette s'était assez donnée, préférant attendre contre un mur à mater tout ce beau monde s'épuisait en passant sa langue sur sa lèvre encore saignante.

Quand Balian prit la position d'un tireur, Maxence le scruta, lui et ses mouvements. Des mouvements militaires, très scolaire, indéniablement de quoi donner d'excellente base à un tireur, mais tout ça... ce charabia, ces entraînements, ces positions c'était facile. Pas facile dans le sens : « facile » du terme, plutôt facile dans le sens : « ça manque de piquant ». Cette petite dose de folie qui vous fait vriller et qui vous pousse à faire des trucs nouveaux, à se demander ce que certains soldats pouvaient inventer en plein milieu d'un champ de bataille. Et, effectivement, sa main tremblait. Elle tremblait d'une manière déjà vue par Maxence. Stress post-traumatique, qu'ils disaient, son cul, c'était pas la guerre qui lui avait filé la tremblote.

Fin de l'entraînement. Finalement, c'était plutôt intéressant de savoir comment ces types se préparaient. Étant donné qu'elle avait déjà plus ou moins promis à Karm qu'elle tenterait de s'ouvrir et arrêter de prendre les choses pour acquis, elle s'abstint de dire que toute cette mascarade la faisait intérieurement rire. La mercenaire haussa les épaules en souriant.

-Mon ressenti ? J'me sens putain d'prête à écraser mes phalanges blindées sur le premier pilier d'bar du coin. J'ai retrouvé la sensation, le mouvement, plus le blindage, j'pouvais pas espérer mieux pour l'entraînement. Elle laissa une seconde sans rien dire. Merci doc'. J'suppose que j'ai pas vraiment l'droit d'me balader sans surveillance dans un bâtiment militaire de l'armée Républicaine, alors j'vais t'suivre jusqu'à la sortie.

Et c'était un joli demi-tour dans les couloirs froids et nettoyés à la perfection que la blondinette profita en ayant une dernière fois du mal à se faire à l'idée qu'elle possédait vraiment ce bras. Son moral était largement remonté, plus d'impression d'être freinée, ou en retard, elle allait tout dégommer.

Dans le hall, alors qu'elle se retournait pour serrer la main du docteur, son image, lui et son arme, les mains tremblantes et ce trauma lui frappèrent l'esprit, comme enfoncer une porte ouverte, elle se revoyait au-dessus des toilettes à vomir son squelette, prise de sueur froide et de son corps entier, pris de spasmes. Les traumatisés de guerre avaient-ils les mains tremblantes en tenant leurs armes ? Ou pétaient-ils des câbles comme le patient avant elle ? Ne se réveillaient-ils pas en crise ? Ou ne dormaient-ils pas tout simplement ? Quand elle tenait un couteau ou qu'elle regardait son bras en se rappelant du jour où elle l'avait perdu, elle n'avait pas ça. Ce type était un putain de junkie en manque, elle en avait déjà vu, elle l'avait déjà vécu. Ce docteur de l'armée républicaine allait sûrement s'enfoncer une aiguille dans le bras juste après avoir serré la prothèse de la gamine qu'il venait de rafistoler et elle en souriait comme un requin prêt à bouffer sa proie.

Une clope au bec plus tard, elle tourna les talons pour se diriger vers la porte, s'arrêtant juste avant pour lui lancer un dernier regard en coin. Elle le considéra de la tête au pied avant de hausser la tête d'un air entendu.

-Si jamais t'as besoin d'une mercenaire parce que tu trouves toutes les... procédures légales trop lentes. Tu sais qui appeler. Et évite d'abîmer ta belle gueule si tu m'appelles, j'aime pas les faux espoirs.

Elle rigolait... j'en ai toujours aucune idée. Puis la blondinette reprit sa marche, allumant sa cigarette à l'instant même ou elle fit un pas à l'extérieur du bâtiment, méprisant rapidement du regard l'un des gardes avant de disparaître dans les rues bondées de Coruscant. Son nouveau bras allait déchirer, elle déchirait et pour le peu qu'elle connaissait du type qui l'avait remis en forme elle était prête à l'aider, s'il en avait les moyens. Mais désormais, elle roulait des mécaniques, s'en allant joyeusement.



[FIN]
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