Maxence Darkan
Maxence Darkan
Messages : 2364
Eclats Kyber : 0
-Hermann Denoir... t'es sûr que ce type est lié à Flak.

-Aucun doute, il aurait collaboré avec un certain Darwin Badgam et la famille O'Wingom a été arrêtée parce qu'ils sont soupçonnés d'avoir travaillé avec Denoir. Max, Hermann est un légende dans l'Empire... du genre, personne n'est vraiment sûr de son identité, tout ce que je peux te dire, c'est que son nom est recherché par l'Inquisition pour terrorisme et haute trahison envers l'Empire. Si Hermann ne s'est toujours pas fait arrêté, ou ne serait-ce que repéré par l'Inquisition, alors on a quasiment aucune chance de l'retrouver.

-Et pourtant, c'est l'seul à pouvoir nous offrir des réponses sur Flakstaff.

-Certes... mais j'suis pas sûr que le jeu en vaille la chandelle. On risque gros à vouloir contacter c'type là. Pourquoi tu cherches absolument à savoir qui est Flak ?

-Je sais pas, p't'être que j'ai tortu... elle jeta un œil furtif autour d'elle, puis baissa d'un ton, p't'être que j'ai torturé deux Siths en sa présence et qu'il m'a permis d'récolter des informations d'une précision quasi impossible sur des dossiers Impériaux. Et il en connaît un rayon sur Taha. Bref, j'ai toutes mes raisons.

-C'est toi qui vois, je creuse la piste Hermann. À plus, quinze pour cent.

-À plus, trente pour cent.

Elle coupa la communication de son bracelet. Abraham, sacré bout de garçon... il lui en manquait deux, de bouts, en passant. Un peu dans le même cas que sa compère, mais c'était un Jedi qui lui avait coupé un bras -la jambe, simplement une mine-, une longue histoire et si le Jedi avait pu faire autrement que lui couper le bras, il l'aurait fait, croyez-moi.

C'était un grand jour pour la blondinette, si les guérisseurs avaient accordé la fiabilité du modèle de prothèse convoitée par Maxence, l'argent, lui, ne tombait pas du ciel... ou pouvait-il ? Cette chère Madame De Fontaine, une femme, pour le peu... gentille ? Bon, clairement, il y avait une certaine envie de se taper la blondinette et, du côté de l'intéressée, il y avait une certaine envie de montrer sa reconnaissance. Un voyage d'affaire, donc, prévu pour la remercier en bon et due forme. Avec la prothèse en sa possession, il ne manquait plus qu'une chose, l'installer. Certes, Fély était médecin, mais il était bien trop occupé à étudier ces quatre encyclopédies de « La Physiologie de la Force » qui parlaient de -je vais éviter de vous prendre pour des cons- en plus de pas en biter une sur les prothèses. C'était Karm qui lui avait conseillé un homme connu par l'Ordre pour son travail médical. Un militaire. Balian Atraïde. Je vous laisse imaginer la joie sur le visage de Maxence.

Devant le CFIMRS ou le Centre de Formation Initiale des Militaires du Rang et des Sous-officiers, pour les intimes, la mercenaire fumait sa clope tranquillement, une imposante mallette à ses pieds, surveillée de prêt par les deux gardes militaires, ou peu importe leur prénom. Évidemment, se balader avec une grosse mallette, fumer une clope et avoir deux armes accrochées aux cuisses n'avait pas de quoi détendre l'atmosphère. Mais on est dans une République libre, le deuxième amendement mon pote, les flingues avant tout... peut-être, j'en sais rien, elle a un permis d'arme, donc c'est cool.

C'était l'heure, cinq minutes d'avance, une exception pour la jeune femme. Elle jeta son mégot, attrapa la poignée de sa mallette pour se diriger dans le bâtiment. À l'entrée, elle n'y manqua pas, on lui prit ses armes, demanda son identité, sa convocation -ou laisser-passer pour les plus détendus d'entre vous- ainsi qu'une vérification rapide du contenu de la mallette qui engrangea de très beaux haussements de sourcils suivi d'un rapide coup d'œil à la main droite de Maxence.

Après ça, elle traça son chemin dans le bâtiment rempli de séduisants et séduisantes infirmier•e•s. Sur le carrelage blanc, les semelles de ses sneakers bas de gamme crissaient. Elle portait fièrement le blouson de cuir de sa mère, offert par son oncle, un blouson de cuir brun, comme on en faisait des milliers, avec un écusson sur l'épaule, un triangle noir barré en longueur par un trait blanc. Aucune idée de ce qu'il signifiait, mais elle avait trop à penser pour s'intéresser à cela pour l'instant. En arrivant au comptoir de l'accueil de l'aile médicale, elle posa lourdement sa valise dessus.

-J'ai rendez-vous. Maxence Darkan. Check up de santé physique, psychologique, et surtout, pose d'une prothèse, le pack premium quoi.

L'intégral, ça ne paraissait pas, mais certains s'inquiétaient pour la santé de la blondinette.

-Hum, oui. L'hôtesse d'accueil sourit, plus par politesse qu'autre chose, avant de chercher sur son ordinateur. Maxence Darkan, en effet, avec Monsieur Atraïde. Pose d'une prothèse des industries Tak'agami, Abhean ?

-Bingo.

-Prenez un siège, il vous recevra d'ici peu.

La mercenaire lui présenta son plus beau pouce en l'air avant de se diriger dans la grande salle d'attente aux allures de hall. Assise, Maxence était nerveuse, les médecins la faisaient souvent flipper, alors les médecins militaires, n'en parlons pas. Elle en avait besoin, elle avait beau se dire et, il fallait quand même l'avouer, être une dure à cuir, elle restait humaine, son corps ne supportait pas toujours ses bêtises... encore moins sa prothèse. Sa prothèse noire civile aux courbes féminines n'était pas faite pour supporter sa vie de mercenaire. Rayée, cabossée, avec l'articulation du petit doigt amochée, son manque de soin à l'égare du membre mécanique jouait largement vis-à-vis de cet état.
Balian Atraïde
Balian Atraïde
Messages : 1115
Eclats Kyber : 0
- Je Je J’ Je je vvvvv-eux pas y aller ! N-N-N-n-n-non ! Je veux rester ic-c-c-i ! La porte de la salle d’examen s’ouvrit sur mon passage alors que mon patient continuait de râler : Non ! Je n’irai pas ! J-J-J-jejeje je veux pas y aller ! Je veux pas !

Le twi-lek qui bégayait ainsi s’était mis à taper du pied comme un enfant, alors qu’il avait près de trente-cinq ans. Comme de coutume, je portais mon treillis kaki, impeccablement repassé, mes bottes noires étaient toujours aussi bien cirées. Par-dessus je portais une blouse blanche, mon stéthoscope autour de mon cou, et mon badge d’accès était accroché sur une des poches de ma blouse. Je soupirais, tout en pianotant sur mon datapad. Je m’approchais de la secrétaire médicale à l’accueil.

- L’équipe de transfert ? / Non non ! Je n’irai pas ! Je veux pas aller aiii-lleurs !

-Toujours pas arrivée. Votre rendez-vous en revanche vous attend. / De toute manière je vais rester ici !

Je regardais l’hôtesse, elle me désigna alors la demoiselle au style baroudeuse qui patientait dans la salle d’attente avec cette énorme mallette à ses pieds.

- Bon, essayez d’appeler l’équipe de transfert, qu’il se bougent le train! Quand on a un patient comme lui on fait l’effort de pas le perturber davantage.

Je me tournais vers le Twi-Lek qui m’avait agrippé la main. Il était passé de la colère à la supplique :
- Non non Docteur ! Vous aviez dit que vous vous occuperiez de moi ! Je serai sage ! Mmmm’envoyez pas ailleurs.

Avec un sourire qui se voulait chaleureux, je lui expliquais :

- Allons allons…Caporal…comme je vous l’ai dit. Vous allez mieux. Il faut que vous réappreniez à vivre maintenant. Et il faut bien prendre vos médicaments et bien faire ce que les médecins vous diront. Okay ?

- J-j-j’ je vais mieux ? Mmmmmais mais mais j’ai très très peur….

- C’est normal Caporal. Mais psychologiquement vous avez retrouvé une stabilité. Là ou je vous envoie, si ces cons daignent arriver, ils vous aideront à chasser cette peur. Et vous retrouverez une vie plus sereine.

- Mmmmmmmais pppppppoupoupourquoi ce n’est pppppppapas vous qui faites ça ?

Je posais une main sur son épaule :

- Parce que j’ai plein de patients à soigner. Plein de personnes comme vous, qui ont besoin de mon aide…Et peut-être même que je devrai retourner sur le terrain. Alors il faut que des personnes plus disponibles s’occupent de vous.

- Ppppppas rrrrrereretourner là-bas, s’exclama-t-il en secouant le doigt de manière négative, pppppas y rrrretourner.

- Non…vous n’y retournerez pas…Vous ne pouvez plus…Ne vous inquiétez pas.

Soudain deux ambulanciers se présentèrent :

- On vient chercher le Caporal Hagui’Lar.

- Ben il était temps, pestais-je à leur encontre. Vous croyez qu’on peut se permettre de le laisser seul ?

- Désolé Sergent, il y avait des bouchons.

- Rien à foutre ! Vous avez intérêt à prendre soin de lui, c’est un vétéran. Sinon je vous jure que y’aura une promesse de mariage entre mon pied et votre postérieur !

Doux et attentionné avec les patients, râleur et peu avenant avec les autres. Il en était toujours ainsi, même si je faisais des efforts. Je signais le formulaire de transfert et me tournais vers la jeune femme qui m’attendait :

- Maxence Darkan ? Je suis le Docteur Balian Atraïde, Veuillez me suivre s’il vous plait.

Ma voix était neutre, je la guidais vers la salle d’examen n°2, la porte se referma sur notre passage. Une salle sobre, mais bien équipée. En son centre on trouvait une table d’auscultation dont on pouvait moduler la hauteur et la position. Une grosse lampe à spot articulée était au-dessus. Une armoire réfrigérée dans un coin, tout le long d’un mur un plant de travail avec des modules de rangement haut et bas. Un stérilisateur et un système de désinfection reposaient sur une paillasse. Une table à translation électrique avec un tabouret, le tout monté sur roulette sommeillaient dans un autre coin.

Je désignais une chaise face à un bureau où se trouvait un ordinateur.

- Je vous en prie asseyez-vous.

Je pris place devant l’ordinateur pour mettre en place le dossier médical de la patiente.

- J’ai cru comprendre que c’étaient les Jedis qui vous envoyaient ? Vous venez pour un « check up santé, entretien psy, et la pose d’une prothèse ». La totale quoi…Mes yeux sombres la détaillaient, je cherchais à comprendre comment cette jeune femme avait pu être en contact avec les Jedis…Qui m’a recommandé ? Demandais-je en notant son nom sur le dossier informatique. Je m'attendais à ce que ce soit Luke. C'était celui que je connaissais le mieux chez les Jedis.
Maxence Darkan
Maxence Darkan
Messages : 2364
Eclats Kyber : 0
Youhou ! Une ambiance de folie dans les couloirs ! Littéralement. Les traumatisés de guerre faisaient partie des profils que Maxence ne connaissait pas vraiment... elle était plutôt calée en criminels de guerre. C'était un joli et bien étrange spectacle que Maxence admirait en souriant... parce qu'évidemment, ça la faisait rire, cette sociopathe. Son sourire s'était tout de même effacé lorsque le docteur se tourna vers elle. Un type de l'armée, elle ne s'attendait pas à grand chose... pour autant, elle en avait un peu peur. Pour sûr, il lui était possible de faire un doigt aux plus hauts gradés l'armée et continuer d'en rigoler en garde à vue, mais foutait lui un médecin devant le nez et c'était terminé. En plus de ça, sa petite démonstration d'autorité foutait les jetons. Les types capables d'être doux comme des agneaux pour reprendre la seconde d'après sur la manière dont il égorgerait ta grand-mère un jour de nouvel an à la fin du décompte, ce n'était jamais très rassurant.

La blondinette l'avait suivi jusque dans son cabinet. Je vous entends déjà, « mais pourquoi elle fait pas une remarque désobligeante pour nous faire rire ? », déjà, ramasse ton quatrième mur et ensuite, elle se l'était dit, il fallait qu'elle apprenne à calmer ses préjugés. Ça ne voulait pas dire qu'elle aimait désormais tous les militaires, comme ça, en un claquement de doigt, non, le respect était toujours au plus bat, mais elle se contenait pour éviter les emmerdes. Se foutre de la gueule de la personne qui allait placer sa prothèse et faire toutes les vérifications nécessaires, même elle trouvait ça franchement con.

-Karm Torr, 'fin, Maître Torr. Vous voyez qui c'est ? Un p'tit gars, ma taille à peu près, androgyne, vraiment craquant, cheveux argentés, yeux bleus... nan, verts... nan, les deux. Genre les deux dans les deux yeux. Pas verrons, juste bleu-vert de chaque côté.

Je ne vais pas vous mentir, elle avait clairement paniqué vers la fin de son explication. Elle retira son blouson, le laissant sur le dossier de sa chaise. Maxence se disait que se taper la causette avec le docteur Atraïde permettrait de détendre l'atmosphère... ou du moins, se détendre, elle.

-J'ai cru comprendre que vous aviez d'sacrés atomes crochus avec l'Ordre. J'sais pas trop c'que vous avez fait, mais la gonzesse de l'accueil du Temple avait hâte de vous revoir.

La blondinette gloussa une seconde avant de porter sa main à sa bouche pour se faire taire. Elle s'enfonça ensuite dans son siège pour marmonner un « Ouais, donc, bref » discret. Dans les faits, l'idée de se renseigner et animer ses ressources pour se renseigner sur le médecin qui lui arrangerait son nouveau bras lui était venue à l'esprit... sauf que ça lui aurait pris une branlée de temps et qu'elle avait suffisamment confiance envers Karm pour laisser son jugement guider sa santé.

-J'avais un contrat avec l'Ordre Jedi, un truc privilégié, un truc avec des avantages quoi, mais bon... mes accréditations ont été révoquées pour cause de « mauvais comportement », c'est pour ça le check up psy.

Elle passa ses mains derrière sa tête, un visage qui inspirait tout, sauf des regrets. Mais parce qu'elle se doutait que la question « pourquoi » allait pointer le bout de son nez, elle se mit à réfléchir.

-Pourquoi ça a été révoqué, déjà ?... Se demanda-t-elle en premier lieu. Hum... qu'est-ce que j'ai fait d'mal ? Ah, ouais, ça y est, j'm'en souviens. J'ai tabassé un Maître Jedi et j'ai menacé des gens. Nan. L'inverse. J'ai menacé un Maître Jedi et j'ai tabassé des gens. Techniquement, c'est moins grave. Techniquement. Et puis j'tiens à dire que c'était eux ou moi.

Ce n'était pas tout à fait vrai. Certes, les types en face n'étaient pas des plus chaleureux, cependant, ils n'avaient pas montré de signe d'hostilité et elle n'était sûrement pas obligé de péter un bras pour obtenir des infos. Il fallait voir le bon côté des choses, premièrement, elle leur avait économisé du temps, deuxièmement, elle leur avait aussi sûrement économisé de l'argent. Moral de l'histoire : tabassez des gens pour gagner du temps. Non, ne le faites pas, j'ai déjà suffisamment de problème avec la police.

Si ce comportement impulsif mena la révocation des accréditations, cela posait aussi une sacré question sur la santé mentale de la jeune femme. En effet, depuis la perte de son bras, elle enchaînait les excès de colère, les décisions prises sur impulsion et même pour une habitude venant d'elle, cela s'intensifiait dangereusement. L'expertise d'un médecin de guerre qui avait connaissance des problèmes psychologiques en plus d'avoir vu une foutre branlée de profil passer la porte de son cabinet restait donc la meilleure solution.

-Alors on fait quoi, doc ? J'dois remplir un truc en particulier ? Ou j'me fous à poil sur une balance ? Puis elle se pencha en avant, l'air inquiète, coudes sur les genoux. Me dites pas qu'y' a des piqûres. J'vous jure, j'vais péter un câble si y' a des piqûres.

Ah, oui, à la question, pourquoi Maxence a peur des médecins ? La réponse est : elle a la phobie des piqûres, les seringues, ce genre de trucs. Si c'est t'y pas mignon, vous trouvez pas ?
Balian Atraïde
Balian Atraïde
Messages : 1115
Eclats Kyber : 0
Je fus surpris d’apprendre que le Jedi qui m’avais recommandé fut Karm Torr. J’avais appris de mon ami, le chevalier Kayan, que l’Ark-Ni était devenu un Maitre. Je m’en étais réjoui. Je n’avais travaillé avec lui que lors d’une mission, mais il avait fait forte impression. Visiblement je n’étais pas le seul à être marqué. Maxence semblait avoir noté chaque détail de la physionomie du Maitre Jedi. Et par sa petite remarque sur son coté « craquant » (je ne saurai le dire) il lui avait plus que tapé dans l’œil.

- Je vois qui c’est oui…J’ai déjà travaillé avec lui. Je vois ce que vous voulez dire coté description. Il y a cependant un Jedi aux yeux hétérochromes, il s’agit du chevalier Luke Kayan. Un bleu, un vert. Une mutation génétique.

Je la sentais monter en stress, et notais son besoin irrémédiable de…parler. Avec un vocabulaire des plus coloré. Mais cela ne me choquait pas outre mesure. Je n’étais pas du genre à garder ma langue dans ma poche, ma franchise me jouant souvent des tours. Et…je n’employais pas toujours un langage soutenu. Occupé à créer son dossier médical, je ne levais pas les yeux vers elle quand elle mentionna une personne au Temple qui visiblement ne tarissait pas d’éloge à mon propos ? Je n’avais aucun souvenir d’une telle personne. Il fallait dire que coté « relationnel » je n’étais pas un exemple.

- Les Jedis avaient fait appel à moi il y a quelques années pour poser un diagnostic pour l’un d’entre eux sur le plan psychiatrique. Depuis je travaille souvent avec eux, notre collaboration est…comment dire…un échange de bons procédés.

Je lui accordais enfin un regard quand elle me parla des raisons qui nécessitaient un entretien psychologique pour elle. Il semblerait qu’elle ait un statut spécial au sein de l’ordre mais son impulsivité lui avait joué des tours. Classique. Elle m’avait l’air jeune. Très jeune. Et pas très au fait de la notion de « responsabilité » quand on s’amusait à jouer des poings sur les mauvaises personnes.

- Je vois...Nous verrons tout cela plus en détails par la suite. Pour le moment…vous allez en effet me remplir ce questionnaire. Rien d’extraordinaire, c’est pour terminer de créer votre dossier médical. Quant à la piqure…je la fixais un temps, sans rien dire, et achevais avec douceur : nous verrons cela plus tard aussi…Je lui présentais le formulaire à remplir sur mon datapad avec un petit sourire. S'il vous plait. Si vous avez des questions n'hésitez pas.





QUESTIONNAIRE DE SANTE


Données administratives :

    - Nom de jeune fille :
    - Nom d’usage :
    - Prénom :
    - Espèce :
    - Date de naissance/ Age / Lieu de naissance :


Biométrie :

    - Taille :
    - Poids :
    - Calcul IMC : (par le médecin)


Antécédents médicaux :


    - Avez-vous déjà subi une intervention chirurgicale ?
    > si oui de quel type ?

    - Troubles cardiaques : Oui /Non
    - Troubles cutanés : Oui /Non
    - Troubles vasculaires/sanguins : Oui /Non
    - Allergies : Oui /Non
    > Si oui, précisez lesquelles

    - Troubles hépatiques : Oui /Non
    - Troubles glandulaires/hormonaux : Oui /Non
    - Troubles nerveux/épilepsie : Oui /Non
    - SIDA / HIV+ : Oui /Non
    - Troubles pulmonaires / asthme : Oui /Non
    - Hépatite : Oui /Non
    - Troubles oculaires : Oui /Non
    - Tuberculose : Oui /Non
    - Diabète : Oui /Non
    - Cancer : Oui /Non
    - Autre maladie(s) ?
    - Prenez-vous des médicaments ? Oui /Non
    > Si oui, lesquels :


    - Avez-vous déjà fait une dépression? Oui/Non?


Pour les femmes :

    - Avez-vous un dispositif de contraception ? Oui/Non
    > Si oui lequel ?

    - Avez-vous déjà été enceinte ? Oui/Non
    - Avez-vous déjà subi une interruption de grossesse ? Oui/Non




Vaccinations


    - Avez-vous déjà été vacciné(e)? :
    - Si oui indiquer les vaccins déjà suivis et la date des dernières injections :



_____


  • Note de santé perçue : veuillez indiquer par une note comprise entre 0 et 10 votre état de santé tel que vous le ressentez (0 pour mauvais, 10 pour bon) :

  • Aujourd’hui, y a-t-il une question qui vous préoccupe ?:



Date:

Signature du patient:




Maxence Darkan
Maxence Darkan
Messages : 2364
Eclats Kyber : 0
Oh bordel de cul, il connaissait Luke. Évidemment qu'il connaissait Luke, il n'y en avait que pour sa gueule parfaite d'aveugle. C'était fou, elle avait des ennemis dans tous les camps, partout, prêts à lui arracher le visage en la croisant dans la rue... mais lui... lui était bien plus malin que les autres. Si Maxence pouvait se permettre de tuer tout le monde sans trop de répercussion sur sa vie, Luke était intouchable. Elle devait l'admettre. Le Chevalier Kayan était l'adversaire le plus sournois et réfléchi qu'elle n'avait jamais rencontré. Un homme machiavélique.

Ceci dit, la blondinette s'était abstenue quelconque réaction. Il était bon de savoir que l'Ordre ne comptait pas que sur les pignoufs du temple, mais aussi les pignoufs de militaires. Dans leur logique, un bras cassé plus un autre bras cassé, ça fait presque un bras.

Le vrai problème dans cette affaire, c'était bien le « nous verrons plus tard », qui ne faisait qu'angoisser la gamine. Pas de quoi s'affoler, au pire il faisait une prise de sang, avec les technologies, une simple petite piqûre rapide au pouce suffirait largement, rien de plus. Elle attrapa le formulaire pour le lire dans son intégralité, bonne nouvelle, il ne voulait pas l'enrôler, simplement ses antécédents médicaux. Elle ne les connaissait pas tous, mais Eos était un sacré petit filou qui savait gérer les choses à la place de sa partenaire.

Pas facile de reconnaître tous les noms médicaux, plutôt que d'embêter la personne qui lui faisait peur, elle préféra se réfugier quand nécessaire sur l'holonet. Après une inspection rapide des définitions, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas la tuberculose, plutôt cool. Elle tiqua sur la dernière question des antécédents médicaux. Beaucoup d'images lui étaient revenues en mémoire. Un rictus mauvais se dessina sur son visage alors qu'elle continuait.

Maxence jeta un œil à ce qu'avait enregistré Eos, lui-même s'était permis de contacter les médecins d'enfance de la blondinette pour s'assurer des vaccins, la connaissant, il ne pouvait pas se fier à son jugement. Pour une mercenaire en vadrouille partout dans la galaxie, avoir des vaccins à jour, du moins, les plus importants, était primordial.


QUESTIONNAIRE DE SANTE


Données administratives :

    - Nom de jeune fille : Darkan
    - Nom d’usage : Darkan
    - Prénom : Maxence ; Ellie ; Bellamie ; Phillipe
    - Espèce : Humaine
    - Date de naissance/ Age / Lieu de naissance : 21.555 / 22 ans / Coruscant


Biométrie :

    - Taille : 1 m 70
    - Poids : 67 kg (64 sans compter la prothèse)
    - Calcul IMC : (par le médecin)


Antécédents médicaux :


    - Avez-vous déjà subi une intervention chirurgicale ?
    > si oui de quel type ?
    Appendicite, bras droit, extraction de bouts de métaux en tout genre

    - Troubles cardiaques : Non
    - Troubles cutanés : Non
    - Troubles vasculaires/sanguins : Non
    - Allergies : Oui
    > Si oui, précisez lesquelles
    Latex

    - Troubles hépatiques : Non
    - Troubles glandulaires/hormonaux : Non
    - Troubles nerveux/épilepsie : Non
    - SIDA / HIV+ : Non
    - Troubles pulmonaires / asthme : Non
    - Hépatite : Non
    - Troubles oculaires : Non
    - Tuberculose : Non
    - Diabète : Non
    - Cancer : Non
    - Autre maladie(s) ?
    - Prenez-vous des médicaments ? Non
    > Si oui, lesquels :


    - Avez-vous déjà fait une dépression? Non


Pour les femmes :

    - Avez-vous un dispositif de contraception ? Oui
    > Si oui lequel ?
    Pilule oestro-protruc

    - Avez-vous déjà été enceinte ? Non
    - Avez-vous déjà subi une interruption de grossesse ? Non




Vaccinations


    - Avez-vous déjà été vacciné(e)? : Oui
    - Si oui indiquer les vaccins déjà suivis et la date des dernières injections :

Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite, Coqueluche, 13 ans / Hépatite B, 15 ans

_____


  • Note de santé perçue : veuillez indiquer par une note comprise entre 0 et 10 votre état de santé tel que vous le ressentez (0 pour mauvais, 10 pour bon) : 7

  • Aujourd’hui, y a-t-il une question qui vous préoccupe ?:
J'en ai deux : Je peux fumer dans le cabinet ? Et pour les piqûres du coup ?


Date: 21.577


Signature du patient:

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]


Elle lui rendit son formulaire avant de s'attacher les cheveux. Un exercice compliqué, quand on ne possède qu'un bras, mais elle s'y faisait.

-J'connais Luke. Il a...

Elle se figea en fixant le docteur. Maxence venait de se rendre compte que les crack crack boum boum entre Karm et Luke était un petit secret qu'elle avait découvert. Le docteur Atraïde ne devait pas le savoir. C'était sûrement son seul et unique point de pression sur Luke soit dit en passant, mais son grand cœur lui interdisait de le crier sur tous les toits.

-J'le connais par l'intermédiaire de Karm. On a déjà fait une mission ensemble, Luke et moi. Charmant garçon.

Prononça-t-elle gravement, ne faisant aucun effort pour cacher son mépris envers lui.

-D'ailleurs, tout c'qu'y' s'passe pendant la séance, ce sera transmit à l'Ordre ?
Balian Atraïde
Balian Atraïde
Messages : 1115
Eclats Kyber : 0

Je laissais à la jeune femme le temps de répondre à mon formulaire. J’en profitais pour me lever et préparer la table d’auscultation, allumer les spots, ouvrir des tiroirs, prendre des instruments, et des outils, refermer les tiroirs. Ouvrir un module bas, en sortir une petite mallette. Je disposais le tout sur le plan de travail. Puis je me dirigeai vers la table à translation électrique pour y disposer les instruments dont j’allais avoir besoin.

Je m’interrompis lorsque Maxence me signala avoir terminé. Je la rejoignis, restant debout devant elle, et pris le datapad avec un sourire de remerciement. Et je lis…j’haussais un sourcil, je ne tâchais même pas de dissimuler le petit sourire amusé en lisant ses dernières remarques.

- Non, vous ne pouvez pas fumer ici. Ensuite…concernant les piqures…je vérifiais ses vaccins, je vous rassure je n’aurai pas besoin de vous faire d’injection. Juste la prise de sang, mais c’est un kit de prélèvement léger. Une petite piqure au doigt. Je n’ai pas besoin de vous vider de votre sang pour la suite.

Il était amusant de voir comme les gens, habitués à souffrir pourtant, pouvait craindre une si petit chose qu’une aiguille pénétrant leurs chairs. En ce qui me concernait…j’étais parfaitement habitué, il fallait dire que coté injections j’avais de l’entrainement…avec mes prises de…heu… « stimulants ».

- Luke…c’est un sacré personnage oui. La première fois que je l’ai rencontré, il m’a sorti d’une mauvaise situation. J’allais me faire tabasser par des malfrats dans une ruelle de Coruscant. Depuis nous sommes souvent en contact. Sa question sur ce que j’allais bien pouvoir dire aux Jedi me fit sourire : Mademoiselle Darkan, je suis tenu au secret médical. Donc tout ce que vous me direz restera entre vous et moi. Je ne ferai que transmettre mon expertise à l’Ordre. Vous pouvez bien insulter qui vous voulez. Ça ne filtrera pas par moi.

Je désignais la mallette de la jeune femme :

- J’imagine que c’est la fameuse prothèse ? Je peux ? une fois aval obtenu, je révélais son contenu sous mes yeux scintillant. J’émis un petit « waw ! » d’admiration. Belle bête, ce n’est pas le genre de modèle qu’on trouve à tous les coins de rue. C’est un modèle fait pour le terrain. Je levais les yeux vers elle : c’est quoi votre métier exactement ?

Cette prothèse pouvait largement rivaliser avec la mienne en matière d’efficacité et de confort. Si cette demoiselle, âgée de seulement vingt-deux ans, pouvait se la payer, soit elle était plus riche qu’elle n’en avait l’air, soit elle avait de sacrés contacts, soit…bon elle est envoyée par les Jedis donc ce n’est pas non plus une bouseuse, ni une raclure sortie de la fange la plus pourrie de la galaxie.

- Ca va devenir une manie chez les Jedis d’équiper leurs…amis…de prothèses dernier cri, car après tout, sans une certaine maître Jedi, j’aurai encore mon vieux modèle de prothèse couinant et grinçante, pas pratique pour deux sous.

Je posais la mallette sur le plan de travail, et fis signe à Maxence :

- Je vais déjà regarder votre état physique. Pourriez-vous vous déshabiller, vous pouvez garder vos sous-vêtements. Je vais faire un check-up rapide. Vérifier vos articulations et vos stimuli. Puis nous passerons à la salle d’opération. Je n’ai pas le matériel nécessaire pour défaire et poser une prothèse de cet acabit dans une simple salle d’examen. J’espère qu’ils auront terminé de tout préparer. Un instant je vous prie.

Je m’approchais du mur pour actionner le terminal de communication interne à l’unité médicale :

- Caporal-Chef Goodspeed ? Où en êtes-vous dans la préparation de la salle d’opération n°3 ?

La voix du caporal-chef s’éleva avec une légère hésitation :

- Heu…Docteur Atraïde, je…hum…c’est presque prêt.

- « Presque » ? Vous savez que j’ai besoin de cette salle dans les plus brefs délais ! Vous n’aviez rien d’autre à faire que cela !

- Mais heu…je suis dans la salle d’opération n°2…le docteur Artas…

Je fus soudainement pris d’un profond désappointement, et je frottais mes sinus ethmoïdaux comme à chaque fois que j’étais las ou énervé…Un toc désormais. J’inspirai, et expirai, tâchant de faire cette connerie de paix intérieure et demandais à mon infirmier avec tout le calme possible :

- Que foutez-vous là-bas caporal-chef ?

- Hé bien…le docteur Artas a demandé mon assistance pour l’amputation de…

- Sans blague et il faut être combien pour amputer un pied ? Cette andouille a une équipe d’infirmiers pour…

- O-oui… mais l’infirmier en anesthésie-réanimation est souffrant…Alors je…

- Ben voyons ! Et bien sûr, me prévenir c’était pas possible !

- Je suis désolé docteur, je n'ai pas eu le temps de...

- Ca va…laissez tomber caporal-chef. Je me débrouillerai. fis-je avec plus de douceur...Après tout il n'y était pour rien...

- Il y a toujours le droide d’assi…

- Je veux pas de votre satanée boite de conserve ! Tâchez de faire en sorte que l'autre abrutis fasse correctement son travail de pseudo-médecin ! Que je ne me retrouve pas avec un moignon dégueulasse pour poser la future prothèse du patient ! Sinon je vous jure que vous aurez de mes nouvelles.

Et sans attendre sa réponse je coupais la communication, non sans pester :

- Bordel…tous des crétins…suis pas aidé. Même pas foutus de faire une amputation en milieu hospitalier…

Ca y est…j’étais énervé. Et allez savoir pourquoi, mais je le sentais bien : cette journée allait être merdique.






Maxence Darkan
Maxence Darkan
Messages : 2364
Eclats Kyber : 0
Pas le droit de fumer, mais juste une prise de sang, un mal pour un bien, équitable. C'était fou à quel point la galaxie pouvait être petite quand elle s'y mettait. Bon, la probabilité que deux personnes rencontre le même Jedi restait plus forte que rencontrer le même random fermier dans un coin paumé de la galaxie, mais quand même... ce putain de Luke. Visiblement, Balian avait remarqué -en même temps c'était immanquable- le mépris de Maxence envers Luke, du moins, il disait clairement qu'elle pouvait se lâcher sur les insultes... peut-être pas trop se lâcher, parce que la mercenaire qui se lâche en terme d'insultes, ça a tendance à dégénérer.

Elle lui présenta fièrement sa prothèse, pour sûr, une belle bête. La prothèse était réputée pour sa robustesse et l'industrie prothétique qui la fabriquait les faisait sur mesure. Le prix était exorbitant, même avec l'argent offert par Mademoiselle De Fontaine, Maxence avait dû passer son opération de l'appendicite sur une table à manger dans un appartement de Coruscant... sacré Fély, un médecin de guerre dans l'âme. On peut dire que ça lui avait coûté un bras -fallait la faire à un moment où un autre celle-là-.

-J'suis mercenaire... et fouteuse de merde professionnelle. Des fois j'ai du mal à savoir par quel titre me présenter en premier. Difficile à dire, le Docteur Atraïde pourrait sûrement répondre à cette question à la fin de la visite médicale. C'est une prothèse militaire blindée avec option d'sensibilité de la main. Haussement de sourcils malicieux. Pour manier les flingues.

Maxence ne savait pas à quoi s'attendre venant de la sensibilité de la main. Si elle s'était habituée à ne plus en avoir avec la main droite, la retrouver lui ferait le plus grand bien. Aucun mercenaire ne pouvait se permettre de refuser un tel avantage.

-Les guérisseurs de l'Ordre avaient l'air plutôt calé prothèses... en même temps, des Jedis qui s'font couper des membres, ça doit pas être nouveau.

Aussi bien un faux mouvement, qu'une grenade ou un Sith levé du pied gauche, tout était bon à perdre son bras du côté des emburés. Karm lui-même en avait fait la remarque, les Jedis étaient très touchés par l’installation de prothèses et certains guérisseurs devaient se spécialiser dans le domaine pour offrir leurs meilleurs expertises, ainsi que maniement/pose des dites prothèses.

Maxence s'attela à faire quelque chose qu'elle connaissait plus que bien : se déshabiller. Balian avait bien fait de lui préciser de garder ses sous-vêtements, sinon, tout le monde sait parfaitement ce qu'il se serait passé. Elle posa ses vêtements sur sa chaise, ses chaussures juste à côté avant de regarder le docteur engueuler son... sous-fifre ? Il était quoi, lui ? Sergent ? Lieutenant ? Franchement, elle ne connaissait pas la différence entre les deux... elle savait juste que caporal et caporal-chef étaient de jolis nominatifs pour dire troufion.

-Hé ben. Sacré tempérament Sergent. Va falloir resserrer les troupes.

Singea-t-elle, à moitié à poil, en tentant le premier grade qui lui était venu à l'esprit. Le bilan de ce manque de tissu sur le corps pouvait se montrer mitiger dès le premier coup d’œil pour un médecin. Son inévitable cicatrice à l'épaule l'épaule gauche, vestige des débuts de sa carrière... elle devait avoir dix-huit ans à tout casser. Une autre cicatrice sur sa hanche, une vibro-lame de pirate, une sur la cuisse du même style, celle de son appendicite. Sur le reste du corps, c'était quelques restes, certains témoignaient de la réponse : « extraction de bouts de métaux en tout genre », d'autres n'étaient que de simple blessures, chutes, chocs mal soignés, terminant par laisser des traces.

Sinon, au-delà de ça, la blondinette s'était affranchie des canons de beauté, pas de ventre plat, de corps fin et courbé, plus une combattante de MMA dans la catégorie des poids légers. Muscles apparents, abdos, un corps entraîné et cela depuis son rendez-vous chez Tanlo. Son opération du bras lui avait coûté une partie de son travail, mais elle s'efforçait de reprendre. Les techniques martiales qu'elle maîtrisait demandaient une grande force physique et des aptitudes exceptionnelles.

-Vous pouvez toucher et mater. … C'est votre boulot après tout.

La patiente s'était assise sur la table d'auscultation, elle s'attendait au petit marteau sur la rotule ou ce genre de trucs, cependant, elle se laissait complètement faire par le docteur. Loin d'être une expérience qui lui était inconnue de toute façon, autant se faire tripoter que manipuler.

-J'vais poser une question un peu à la con. Pourquoi vous vous êtes engagé ? Dans l'armée, j'veux dire. C'est pas l'métier le plus lucratif, surtout pour un médecin.

Ça et le fait d'avoir des chances de se faire tuer sur un champ de bataille. C'était une question qu'elle posait à la plupart des militaires qu'elle rencontrait, toujours le même bullshit, soit orphelinat, soit vie de merde, parents abusifs et besoin de reconnaissance... néanmoins, la mercenaire essayait de se calmer sur les mauvaises remarques... essayait.
Balian Atraïde
Balian Atraïde
Messages : 1115
Eclats Kyber : 0

Elle me précisa la capacité sensible de la prothèse, forcement, pour manier les flingues. Rien d’étonnant. Je n’avais pas relevé ses propos sur les guérisseurs de l’Ordre. Je ne doutais pas qu’ils avaient un certain savoir-faire. Elle s’était dévêtue comme je lui avais demandé et se présentait devant moi sans signe de pudeur pendant que j’étais en train de pester contre mon caporal-chef. Sa remarque me fit sourire :

- Vous êtes une fouteuse professionnelle, moi un emmerdeur à temps partiel. En un sens on n’est pas si différent. Mais alors que je la regardais je constatais les stigmates que son corps portait. Des cicatrices en nombre, et bien entendu…la prothèse. Mon regard inquisiteur analysait chacune des cicatrices que je repérais et pointais sur mon datapad. Vous semblez avoir pas mal morflé dans votre vie…malgré votre jeune âge mademoiselle Darkan, précisais-je en pointant ses cicatrices. Nulle critique dans ma voix toutefois, après tout elle faisait un métier dangereux. Et je n’étais pas mieux lotis. Toutefois, moi j’étais une tête brûlée, et j’étais militaire. Être blessé à la guerre c’était normal. Je ne m’étais pas attendu à la voir aussi marquée. Et généralement chaque trace sur un corps avait son lot de souffrance psychologique. Même si le sujet estimait bien aller.

Je ris à sa remarque sur « mater » et « toucher ». Elle n’avait aucun filtre…L’âge sans doute, et bien sûr la grande gueule que j’étais n’avais pas pu s’empêcher de railler :

- Pour que vous criez au viol ? Non merci. Je touche oui, mais je ne mate pas jeune fille…j’analyse. Nuance.

Humour sarcastique...comme de coutume. Je m’étais approché et commençais mon examen. Pour ne pas lui générer de stress j’expliquais chacun de mes gestes :

- Je vais palper vos ganglions afin de vérifier qu’ils ne sont pas gonflés… Ce que je fis, okay pas d’infection sous-jacente. Maintenant, je vais vérifier votre état sur le plan neurologique. Pour cela je vais vous demander de faire certaines choses qui vont me permettre, en vous observant, de détecter toute anomalie des voies nerveuses impliquées.

S’en suivi toute une série de tests comme : faire la grimace, les marionnettes avec les mains, suivre le doigt avec les yeux, voir le réflexe photomoteur, le réflexe pharyngé, le réflexe plantaire, le réflexe rotulien. Puis je lui demandais de faire le « gros dos » avec de vérifier sa colonne vertébrale.

- Okay Maxence, maintenant vous allez utiliser votre index pour toucher le bout de mes doigts, je tendis la main devant elle, et ensuite votre nez. Bien, maintenant je vais vous demander de répéter ce geste de plus en plus vite. Bon…c’est parfait. Je vais vérifier vos articulations. Allongez-vous s’il vous plait. Je vais guider le mouvement, pliez les articulations que je sollicite et ensuite poussez le plus fort possible pour repousser ma main.


Sa question me surpris quelque peu…je stoppais net mon geste…Pourquoi étais-je entré dans l’armée ? Pas par conviction, ça c’était clair. Je ne me destinais pas du tout à l’armée initialement. Je soupirais…et finalement reconnu :

- Ben c’était ça ou…ou quoi ? la prison ? la mort ? je réfléchissais avant de reprendre : disons que j’ai fais des erreurs qui m’ont mis devant le fait accompli. La dernière chance d’exercer la médecine, voilà ce que représentait l’armée. Et puis…après…on s’y fait. Et vu le manque de chirurgien de combat. Me voila...

Bien entendu, imbu de moi-même comme je pouvais l’être je me sentais (savais ?) existentiel et irremplaçable. Et maintenant que j’avais foutu un sacré coup de pied dans la fourmilière depuis le procès Kira, la tête de rancor que j’étais n’avait pas pour volonté de faire marche arrière.

- Pourquoi le métier de « mercenaire » ? demandais-je tout en continuant l’examen.








Maxence Darkan
Maxence Darkan
Messages : 2364
Eclats Kyber : 0
Les auscultations lui foutaient toujours des frissons, pas des bons frissons, du genre : il est une heure du matin, vous êtes seul•e chez vous, vous n'attendez personne, et pourtant, vous jurez avoir entendu la porte d'entrée s'ouvrir. Ce genre de frissons. Ce n'est pas parce qu'on connaît quelque chose qu'on aime ça. L'état de Maxence avait pour premier coupable elle-même, son goût du risque et sa négligence, les missions dans lesquelles la mercenaire s'engageait n'avaient pas grand chose à voir.

-Hou... un passé sombre hein ? On a tous ça quelque part, ça s'voit plus sur certaines personnes que d'autres.

C'était bien plus intéressant que les histoires précédemment entendues, là, il y avait du potentiel. Elle ne savait pas ce qu'il avait fait, cependant, il ne faut jamais oublier une chose : la fuite est une option. Rien de dégradant à refuser d'admettre ce qu'on avait fait et les conséquences qui suivaient derrière, à partir du moment où on se trouve un nouvel horizon.

-J'étais pas bonne élève.

Commença-t-elle sobrement. Ce n'était pas vrai, d'ailleurs, avant la disparition de ses parents, Maxence était une bonne élève, pas incroyable, pas première de la classe, mais une bonne élève. Puis, quand ils ont disparu, tout changea soudainement, plus aucun intérêt, plus aucune attention, ni motivation et tout ce qui lui restait, c'était le sport, une discipline dans laquelle elle excellait.

-Vous savez, quand les conseillés d'orientation vous disent qu'il faut faire son choix vite, pour préparer son futur. Bah j'l'ai pas fait, parce qu'ils disent de la merde. J'ai arrêté l'école à seize ans et... sans diplôme, soit j'me lançais dans la prostitution, soit j'm'engageais dans l'armée, soit j'utilisais le vaisseau d'mon père pour vivre ma vie. Allongée, elle continuait les exercices du docteur. J'ai hésité entre deux avenirs... j'vous l'donne en mille, mercenaire ou prostituée.

Et c'était vrai. Elle avait vraiment hésité entre les deux. Pourquoi ? Parce que, dans un sens, la différence entre les deux restait assez mince. Surtout, elle ne voyait pas la prostitution comme quelque chose de dégradant, bien au contraire, pour une femme qui avait déjà payé ce genre de services, ce serait hypocrite de sa part. Disons que, dans l'ensemble, cet avenir semblait moins grisant que celui de mercenaire.

-J'ai jamais aimé l'armée... du genre, j'aurais jamais supporté donner des ordres, qu'on m'donne des ordres, ou qu'on m'dise comment faire telle ou telle chose... elle souffla d'épuisement, rien qu'en y pensant. J'préfère qu'on m'dise quoi faire, mais pas comment faire. Pis j'peux refuser les missions aussi. Et y a pas d'douches communes.

Mercenaire ne représentait pas la voie de la facilité pour autant, bien au contraire, par rapport à l'armée : pas de mutuelle, d'assurance santé, de médecin, d'aide psychologique et tout ce qui allait avec.

-'fin bref, j'avais un chasseur, un blaster un peu pourri et deux bras, j'veux dire, mauvais jeu de mots en approche, j'avais toutes les cartes en main. Je vous avez prévenu. Oh, j'les vois venir : nan, j'regrette pas mon choix et oui, j'traîne dans des trucs louches.

Plus louche que se battre sur des champs de bataille, tuer des soldats adverses parce qu'on vous dit de le faire, détruire des villes et, de ce fait, des vies ainsi que des familles ? Peut-être, oui. Balian était un médecin, lui, différent d'un simple soldat, il avait dû tuer, sans aucun doute, mais le monde n'était pas parfait. Sa haine de l'armée, c'était l'ombre gigantesque qu'elle projetait sur la galaxie. Évidemment que tout le monde voyait les vétérans comme des putains de héros, ils ont fait la guerre pour nous sauver, c'était plus simple d'oublier ce qu'ils laissaient sur leur passage. Et les malheurs retombaient sur quelques boucs émissaires, les mercenaires, les hommes de main et autres portes flingues, eux, n'étaient bons qu'à créer des problèmes... ce qui n'était pas faux. Mais ce n'était pas les vétérans qui se chargeaient de régler les problèmes locaux plus rapidement que les autorités et vous libéraient d'un poids quand il s'agissait d'éviter de faire le sale boulot soi-même. Maxence n'avait pas peur de le dire, les militaires étaient autant des raclures que les mercenaires, le jour où les gens l'accepteraient, alors elle aurait un peu plus de respect pour l'armée.

Pour en revenir aux articulations, elle n'avait rien senti d'étrange. Pas de douleur, une belle impression de souplesse et de force. Peut-être une épaule droite un peu plus dure que l'autre l'autre. C'était très léger, mais avec le traumatisme physique et même avec les mois de réhabilitation, il restait une cicatrice... les muscles en avaient pris un coup qu'ils renvoyaient dans les mouvements. Avec un peu d'entraînement, la blondinette serait de nouveau complètement rétablie des deux côtés. Quand le docteur termina cet exercice articulaire, la patiente se redressa en se raclant le gorge.

-Alors docteur ? C'est grave ? J'en ai pour combien d'temps encore ? Sacré fanfaronne. Nan, sérieux, pas d'problèmes ?
Balian Atraïde
Balian Atraïde
Messages : 1115
Eclats Kyber : 0

Un passé sombre, c’était le moins que l’on puisse dire. Elle avait raison, nous en avions tous plus ou moins une, d’obscurité, dans nos vies.

- On fait tous des erreurs…Et ce jusqu’à la fin de nos vies. Il ne tient qu’à nous de chercher à les réparer. Ou non.

Je l’écoutais me raconter les bribes de sa vie, son choix d’orientation à dire vrai. Je notais chaque information dans ma tête. La mention à son père…Je demeurai impassible quand elle précisa ne pas aimer l’Armée. Recevoir des ordres lui posait un souci visiblement. Je souris…je n’étais pas le meilleur subordonné de l’année. Dans le genre « respect de la hiérarchie » on faisait bien mieux que moi.

- Je déteste recevoir des ordres aussi…J’obéis tant que l’ordre ne me semble pas trop con. Cela dit, en tant que médecin, mes missions diffèrent des militaires plus…combattants. J’ai appris à tuer dans le seul but de me défendre. Et de protéger les autres. Moi je récupère ces pauvres garçons, perdus et hagards sur le champ de bataille. A jamais choqué, traumatisé, dans leurs chairs et dans leur âme par ce qu’ils ont vu. La guerre…et ses horreurs…c’est une belle merde. Sans oublier les populations civiles qui subissent les sévices des guerres. Ceux qu’on appelle des dommages collatéraux. J’avais serré les dents…avant de reprendre : et que dire des familles de ceux qui sont tombés ? Ou qui sont revenus transformés ? Ceux qui ne sont pas revenus entiers ? Nouvelle pause. Je faisais partie de ceux-là. J’y avais laissé une jambe, un tiers de ma peau, et un traumatisme psychologique qui me hantait jour et nuit. Je milite pour qu’on daigne prendre tout cela en considération. Et qu’on daigne offrir à nos soldats, aux familles et aux civils des sois psychologiques et physiques corrects, dans la dignité. Mais…dur de se faire entendre quand on est au bas de l’échelle…Et qu’on vous scande toujours les mêmes conneries. Le politiquement correct et les problèmes de budget…Alors vous voyez…c’est pas la joie.

Je venais de dresser un sombre tableau de l’armée républicaine. Et malgré tout je lui restais fidèle. Mais ce n’était pas pour nos dirigeants, ou pour nos officiers. Je le faisais pour les « oubliés » de la guerre. Quels qu’ils soient. J’aidais la jeune femme à se redresser pour se rassoir.

- Dans l’ensemble vous m’avez l’air en forme. Pas de problèmes d’articulation en dehors de votre côté droit supérieur. Mais…c’est normal compte tenu de la cicatrice que j'y vois... Je vais prendre votre tension et la petite prise de sang.

J’attirais un tensiomètre à moi et avec douceur je le plaçais sur son bras. Quelques instants plus tars le bip du tensiomètre me révélèrent une tension légèrement élevée.

- Hum…14/09…On la reprendra tout à l’heure, vous pouvez avoir un petit coup de stress du fait d’être dans un lieu inconnu avec un médecin inconnu. Je saisis sa main, et disposais le mini kit de prélèvement sanguin. Je n’avais pas besoin de beaucoup. Ca va aller fis-je gentiment, ce fut rapide, une petit piqure au bout de son doigt, et le tour était joué.

- Voila, vous pouvez remettre pantalon, chaussure, t-shirt. Nous allons passer à la salle d’opération et voir ces prothèses de plus près. Je vais prendre votre mallette.

Pure galanterie de ma part. Je me doutais bien que la miss n’était pas en sucre. Mais…c’était un réflexe. Et j’étais attentif à mes patients. D’un geste j’actionnais l’ouverture de la porte, la laissais prendre ses affaires et je l’enjoignis à me suivre.

- Ho ! Docteur Atraïde, me héla la secrétaire à l’accueil, Madame Zuski a rappelé concernant son fils que vous avez eu en consultation. Elle exige un autre avis médical.

- Hein ? Mais pourquoi faire ?

- Elle dit que vous avez été :je la cite « un connard égocentrique qui l’a prise de haut et n’a pas daigné lui expliquer les raisons qui vous ont poussé à poser ce diagnostic dégradant pour son fils en choisissant l’option de facilité avec une amputation de la jambe ».

- Ha…oui…dit comme cela c’est peu engageant…Et bien dans ce cas, dites-lui que si elle veut un autre avis médical c’est son droit, mais la vie de son fils est en danger et que si on n’ampute pas, le prochain plat de la rougeur mangeuse de chairs dont il souffre sera sa saucisse et ses boulettes ! Mais si elle préfère la prochaine fois je leur prescris un parpaing…ce sera plus rapide.

- Très drôle…

Je soupirais…et je repris un peu de sérieux en répondant finalement :

- Dites-lui qu’on vit très bien avec une jambe en moins. Recommandez-lui Artas pour un autre diagnostic si elle le veut. Précisez-lui qu’on ne peut pas s’encadrer comme çà elle ne croira pas que je cherche à l’influencer. Il est con, mais je sais qu’il fera le même choix que moi, parce qu’il n’y a rien à faire d’autre dans ce cas. Dès qu’elle donne son aval programmez l’intervention en urgence.

- Entendu…

Je poursuivis ma route en guidant Maxence en direction de l’élévateur au fond du couloir. Direction le sous-sol.

- Vu que vous avez dit que le vaisseau était à votre père, j’imagine qu’il n’en avait plus besoin… ? Question implicite pour demander si son père était mort, ou indisposé. Et…votre mère ? Une jeune femme qui arrête l’école si jeune et entre dans un métier dangereux…C’était qu’elle y était forcée, et n’avait plus rien d’autre. Un désir de vengeance pouvait également être possible.





Maxence Darkan
Maxence Darkan
Messages : 2364
Eclats Kyber : 0
Un médecin avec un sacré tempérament, donc, Maxence n'avait pas tort. Il devait s'attirer pas mal d'emmerdes à refuser les ordres qu'il considérait comme con... et à sa place, si la blondinette faisait de même, elle n'aurait jamais moufté son cul. C'était étrange de voir un homme comme lui dans l'armée, moins caricaturaux que les prédécesseurs rencontrés par la blondinette, plus vieux, mais conservé -c'est techniquement un compliment-, quelles genres de conneries avaient pu pousser cet homme dans cette voie ? Meurtre ? Viol ? Nan, on ne mettrait pas un violeur en tant que médecin. Il s'était engagé pour rester dans la médecine, alors quoi ? Du deal de médicament ? Elle connaissait, il y avait de quoi se faire des sacrés trips avec les bons médocs.

La mercenaire s'était souvent posée la question, où retombaient les atrocités de la guerre, autre que sur des boucs émissaires ? Elle avait sa réponse, plutôt évidente d'ailleurs, sur les types comme le docteur Atraïde. L'armée avait du mal à se gérer visiblement, elle n'était pas aussi infaillible qu'on nous le faisait penser. Balian devait avoir du cran, voir toutes ces têtes, tous ces cerveaux ravagés, des fois par de simples heures sur le champ de bataille, ce mec devait s'enfiler un paquet de clope en enchaînant verre sur verre en rentrant chez lui. Peut-être avait-il été à la place des traumatisés. Le politiquement correct, une connerie. Putain, exactement. Elle souffla du nez en souriant, pas la joie, effectivement.

Maxence restait tendue du cul, cela dit. Ce taper la causette aidait, aussi étrange que cela puisse paraître, elle se serait déjà évanouie sinon. 14/09, ça voulait dire quoi ? Tant pis. Lors de la piqûre, Maxence se comporta comme une grande fille, un petit gémissement apeuré, des yeux fermés et une preuve que ce n'était pas si terrible que ça en avait l'air... encore. Rapide efficace, elle était en ordre, alors ses habits reprirent leur place, c'est-à-dire au-dessus de sa peau. Blouson à la main, elle observa cette étrange scène entre le médecin et la réceptionniste, la blague sur la bite valait le détour.

-C'est bizarre, reprit-elle quand le tout fut conclu, connasse égocentrique qui prend de haut, c'est mon cinquième prénom. Elle échangea un regard, presque complice avec le docteur. J'suis d'bonne humeur aujourd'hui, vous avez d'la chance.

Pour sûr, certains de ses compères militaires ne l'avaient pas eue. Les amputations foutaient toujours un coup sur le moral, au moins, le type la faisait dans un milieu médical, pas dans une ruelle à coup de sabre. La question sur les parents, elle, ne valait pas le détour. Maxence souffrait du trouble commun du « J'en ai trop dit, c'est ça ? » qui comprenait comme symptômes, malaises généraux, silences anxieux et regards fuyants. Elle devait lui dire quoi ? « Oh, rien de bien incroyable, mon père est un tueur de Jedi et petit génie de l'informatique qui m'a caché à mes cousins en plus de m'espionner pendant une bonne partie de ma vie. Ah, oui, j'allais oublier, ma mère est en prison » ? Par exemple, là, c'était trop.

-Mes parents étaient contrebandiers. C'tait des bons parents. Les gens s'disent toujours : « bon sang, la vie devait être dure, ils te battaient ? » et ma réponse se termine souvent par une dent en moins. Y' s'occupaient bien d'moi, au début. Ils disparaissaient de temps en temps, mais c'était leur boulot. Sauf qu'un jour, y' a que mon père qu'est revenu avant d'repartir aussi sec. Ma mère est en prison sur Alderaan et mon père a disparu. Elle inspira un grand coup en souriant. C'est la vie.

L'élévateur descendait déjà vers les étages inférieurs, l'excitation de trouver une nouvelle prothèse à la place de l'ancienne la prenait au cœur. Si sa tension était déjà haute, maintenant, c'était pire.

-J'suis partie en orphelinat... c'est les Jedis qui m'y ont emmenée, mais c'est pas pour ça qu'j'me suis lancée dans un contrat avec eux. De base, j'ai du mal à les blairer, mais on a pas besoin d'être amie avec ceux qui vous rapportent des crédits.

Pas faux. L'élévateur s'arrêta dans les sous-sols, là où se trouvaient les salles d'opérations. Elle emboîta le pas, juste derrière le médecin qui lui montrait la voie.

-J'ai retrouvé son vaisseau un ou deux ans plus tard, abandonné dans un hangar de Coruscant. Il a fallu qu'j'le retape, mais c'est un des meilleurs coucous d'la galaxie. Du coup, j'suppose qu'il en avait plus besoin.

Techniquement, il ne l'avait pas abandonné, il l'avait laissé là où il en avait besoin. Il voulait une fille forte, une fille indépendante, quitte à ce qu'elle le déteste et il avait désormais tout ça à la fois.

-'fin bref, j'vous passe les détails, les Darkan, c'est une famille à emmerde, c'est tout c'qu'y' a à savoir. Ça et l'fait qu'on est les meilleurs mercenaires de la galaxie, en toute objectivité. En toute objectivité. Mais bon, on a quasiment tous une famille à emmerde, y' a rien d'exceptionnel à ça. Et tous ceux qu'ont une famille facile, c'est les gens les plus ennuyeux de la galaxie, croyez-moi. J'veux dire, j'vous file cinquante crédits si vous m'prouvez le contraire. Dites-moi qu'vous avez eu une famille facile.

La porte s'ouvrit à l'instant où elle termina sa phrase -une phrase qui, par ailleurs, ressemblait à une très étrange compliment-, celle où l'opération allait se dérouler, celle où sa vie allait changer... du côté droit, sa vie allait changer du côté droit.

-C'est là qu'la magie opère ?
Balian Atraïde
Balian Atraïde
Messages : 1115
Eclats Kyber : 0

- J'suis d'bonne humeur aujourd'hui, vous avez d'la chance.

- Moi aussi…

(si si je vous jure!)

Enfin jusque maintenant. Alors que nous descendions, j’écoutais les explications de la jeune femme. Une vie pas facile, une famille particulière.

- Vous savez, ce n’est pas parce que vous êtes issue d’une famille de contrebandiers que vos parents étaient prédestinés à être horribles…Croyez-moi j’ai eu affaire à des jeunes étudiants issus de bonne famille qui n’avait pas une once d’éducation, ni la moindre affection de la part de leurs parents qui compensaient en leur achetant ce qu’ils voulaient…faisant d’eux de détestables petites pestes.

Les portes de l’élévateurs s’ouvrirent. Je bifurquais immédiatement sur la gauche, l’embranchement de droite menant à la morgue. J’activais la porte de la salle d’opération.

- Je vois… Famille à emmerde…Il y a des drames dans toutes les familles. Et des banthas noirs bouc-émissaire dans chacune d’elles. J’ai eu mon lot de ce côté aussi…Cela dit…j’ai pas été l’enfant modèle non plus.

Il faisait froid, comme dans toutes les salles de chirurgie. Elle était totalement immaculée, du sol au plafond, tout était blanc. En son centre une table blanche d’opération, modulable à souhait coté hauteur et disposition. Un cercle se trouvait à la tête de la table, c’était un scanner intégré. Un immense spot se trouvait au-dessus directement accroché au plafond avec deux bras articulés pour les chirurgies de précision. Des écrans se trouvaient un peu partout pour permettre à tous les potentiels intervenant de suivre l’opération en cours. J’installais la mallette et l’ouvris sur une paillasse en précisant :

- Pas de magie…juste un savoir-faire. Mais oui…c’est là que tout va se jouer.

Je la gratifiais d’un sourire en lui indiquant le lit d’auscultation alors que je préparais sur une table à roulette les instruments et les outils dont j’allais avoir besoin.

- Je vais commencer par démonter votre précédente prothèse. Ensuite je vous ferai une anesthésie locale suffisamment forte pour que vous ne sentiez rien. Je vais devoir tailler dans les tissues pour changer la base de la prothèse et la connecter au reste de votre corps. C’est une prothèse dernier cri…elle doit être parfaitement intégrée si on veut qu’elle fonctionne correctement. Cela prendra un peu de temps. Une fois l’opération terminée, nous pourrons faire les réglages pour la sensibilité et coté confort. Enfin, je ferai les derniers réglages sur le stand de tir. Pas question de vous laisser repartir sans vérifier que tout est en ordre de ce côté.

Sans attendre de réponse de sa part, je fis rouler un tabouret et mes instruments jusqu’à la table ou elle était allongée.

- En attendant que tout se calibre…je vais démonter votre prothèse.

Bien entendu si mon infirmier n’avait pas été réquisitionné dans la salle d’à côté tout aurait été prêt et je n’aurai pas eu à perdre tout ce temps…Et je commençais mon travail.

- Ce bras a morflé…fis-je en commençant à démonter les premières pièces. Comment avez-vous perdu votre bras?

La question devait bien finir par tomber. J’imaginais qu’elle avait dû faire une mission plus périlleuse que les autres. Mais je me demandais bien dans quoi elle avait trempée pour qu’il lui manque un sacré bout de viande.



Maxence Darkan
Maxence Darkan
Messages : 2364
Eclats Kyber : 0
Personne ne peut réellement être un enfant modèle, Maxence avait eu son lot de conneries plus petites, en présence de ses parents. Pas du genre à foutre le feu à la moquette, mais plutôt se retrouver dans des bagarres de cours, même jeune, même bonne élève, Maxence restait Maxence. Cependant, elle s'estimait heureuse, quelque part, de ne jamais avoir eu tout ce qu'elle voulait, la vie était dure, mais il fallait l'admettre, même si ça lui faisait mal au cul de l'admettre à son père, grâce à ça, elle était devenue bien plus indépendante.

Malgré le froid et la chair de poule qui se formait sur ses... pardon, son bras, la blondinette s'allongea sur la table d'auscultation. La prothèse bien en évidence pour qu'il puisse travailler dessus, l'entendre expliquer ce qu'il allait faire la rassurait, non pas qu'elle savait précisément, mais c'était mieux que se faire tripatouiller le bras mécanique sans un mot. Qui disait anesthésie, cependant, disait piqûre. Hé bah oui ! Ce n'est pas parce qu'elle a survécu à la prise de sang qu'elle n'en flippait pas moins pour la suite. Elle était vraiment trop mignonne quand elle s'y mettait. Le côté pratique des prothèses de qualité militaire, c'était bien les fixations, bien meilleures que celle de sa prothèse civile, il fallait tout de même une petite opération pour la placer. Après, avec les bons outils et la patience, il était toujours possible de retirer le bras, mais si elle était taillée pour le combat, ce n'était pas rien de rajouter des difficultés supplémentaires.

-Vous pouvez m'charcuter, comme vous pouvez l'voir, vous êtes pas le premier à l'avoir fait.

Quand il s'attela à ouvrir la prothèse pour la retirer, Maxence le regardait l'action d'un œil affûté, pas pour le surveiller, par curiosité. Elle releva son regard sur son visage quand la fameuse question -à laquelle elle s'attendait, ne nous mentons pas- tomba, au meilleur moment. La mercenaire ricana une seconde.

-J'suis tombée dans les escaliers. Elle marqua une petite pause. Bon, ok, avec vous ça marchera pas, mais y' en a qui gobent ce genres de conneries comme le feraient des putes avec des bites. Wow, juste wow. Disons qu'j'ai eu des... Son sourire disparut et son regard se porta sur le plafond, tout lui était revenu à l'esprit, mais la seconde d'après, elle soupira. Un sabre laser, celui d'un Sith. Ça a pas l'air fameux comme ça, mais t'aurais dû voir la gueule du type en face. Elle était partie sur les tutoiement, plus simple pour parler d'un événement comme celui-là. J'ai insulté sa daronne de suceuse de queues, erreur de débutante... elle avait définitivement un problème avec les phallus, ils sont très tatillons sur les mamans, j'te déconseille ce genre d'insulte quand l'un d'eux est en face.

Maxence gloussa. C'était plus simple d'en rire. Il ne fallait croire, c'était devenu une habitude de sa part d'inventer toutes sortes de petits mensonges brodés autour de la vérité, elle risquait moins d'emmerde, moins d'empathie, moins d'intérêt. On lui avait déjà posé cette question auparavant, évidemment, on lui avait déjà demandé si elle s'en sortait, si elle avait encore mal... mais la question qui l'avait réellement marquée, c'était celle d'une personne qui n'en avait jamais perdu : ça fait quoi de perdre un bras? Ça fait mal, avait-elle répondu.

-Pour les détails, j'me suis battue contre lui, j'avais un couteau et les idées franchement pas en place, lui, il avait la Force et un sabre. La patiente fixait le docteur en racontant. Puis, quand j'ai pigé qu'j'pouvais pas gagner, ni fuir -plus par honneur que physiquement-, j'me suis dit, pendant p't'être un millième de seconde, que j'allais douiller, m'en vouloir, que j'pourrais l'remplacer et qu'j'avais une ouverture pour le planter avec mon bras gauche. Du coup, j'ai élancé mon poing droit, il l'a coupé, et mon couteau s'est enfoncé dans son ventre.

Certains voyaient ça comme du courage, d'autres comme de la folie, elle, le voyait comme une erreur, mais une bonne, un échec qui lui en apprit bien plus sur elle-même qu'elle ne pourrait l'espérer. Au final -c'est peut-être l'avis du narrateur, mais-, il fallait de sacrés couilles pour le faire.

-Faut faire des compromis dans la vie... des concessions ? Sacrifices ? Un peu des trois j'suppose.

Pendant ce temps là, Balian venait de retirer tout l'avant-bras et terminait presque de retirer l'articulation du coude.

-Putain, tu peux pas savoir à quel point j'ai hâte de retrouver la sensation d'ma paume droite, bordel... rien qu'm'allumer une clope... plus m'sentir obligé d'faire tout l'travail de la main gauche au lit. Trop loin, définitivement trop loin. Ça fait pas si longtemps... et pourtant, c'est quand un truc te manque que tu découvres à quel point il compte.

Grande philosophe dans l'âme. Attendez qu'elle soit shootée avec l'anesthésie, ça va chier des bulles.

-T'as dû en voir passer des gens comme moi ? Tu t'y connais bien en prothèse ? 'fin, j'm'en rends compte maintenant, mais on peut s'tutoyer ?
Balian Atraïde
Balian Atraïde
Messages : 1115
Eclats Kyber : 0

Son franc parler était amusant. Elle parlait sans filtre, et ne se posait pas vraiment de question sur le politiquement correct ou sur un risque de choquer son interlocuteur. Cela dit, il en fallait plus pour me choquer, malgré la réputation que j’avais d’avoir, je cite un balai dans le cul ».

- Vous avez été confrontée aux Siths ? Je ne remettais pas en question la véracité de ses propos. J’étais surtout surpris du courage – la stupidité – dont elle avait fait preuve pour affronter être dangereux. L’avantage c’est qu’une amputation au sabre laser au moins ca a été cautérisé de suite. Pas d’hémorragie à arrêter, de garrot à poser qui peut faire plus de mal que de bien des fois si on le laisse trop longtemps. Je réalisais subitement que j’étais limite en train de trouver un bon côté à cette amputation et que cela pouvait ne pas être du gout de la jeune femme. Je me raclais la gorge et repris : enfin…d’un point de vue médicale j’entends…après…c’est clair qu’il vaut mieux rester entier.

Ça j’en savais quelque chose. Je notais le tutoiement, mais je ne le relevais pas. Il était évident que ce n’était pas un manque de respect de la part de la jeune femme de tutoyer une personne comme moi…C’était juste son côté fougueuse-écervelée-aventuriste. Pas de quoi mal le prendre...

- Je doit reconnaître que vous ne manquez pas de témérité pour avoir agis de la sorte. Vous deviez avoir une bonne raison de vous en prendre à un Sith au point d’en arriver à un corps à corps avec lui de cette façon. Je changeais de tournevis et entrepris de déconnecter les connections de la prothèse qui faisaient office de « nerfs » pour son bon fonctionnement. Oui…des concessions, des sacrifices. On finit tous par en faire un jour ou l’autre dans nos vies. Certains en font plus que d’autres…La Force a parfois une drôle de manière de se jouer de nous.

J’avais parlé sans trop m’en rendre compte de la Force. La jeune femme ne connaissait peut-être pas les traditions de mon peuple. Mais qu’importait. Libre à elle de me questionner ou non.

- Vous retrouverez toutes ces sensations rapidement. Cette prothèse est une petite perle. Elle se prend rapidement en main. C’est quand on perd quelque chose qu’on se rend compte de son utilité et de toutes ces petites actions qui peuvent nous manquer par la suite.

Pendant que nos discutions, j’avais fini par démonter totalement son bras. Il ne restait plus que l’interface qui reliait le bras et la prothèse. Dommage que celle-ci n’était pas compatible avec la nouvelle prothèse. Mais le secret d’une meilleure sensibilité était là. Plus de connexions et de raccordements qui permettait des impulsions nerveuses rapides et des réactions casi instantanée. Suite à sa dernière question, je posais mes outils et reportais mon attention sur la jeune femme. Mes yeux sombres plongèrent dans les siens, me laissant pensif quelques instants. Finalement je lui souris et répondis :

- C’est pas un souci pour moi le tutoiement. Tu n’es pas militaire, ni une de mes subordonnées. Je donnais une impulsion dans ma jambe pour faire « roule » mon tabouret en direction d’un tiroir. J’en extirpais un petit kit et je revins vers Max de la même manière. Pour répondre à ta question…oui j’en ai vu passer. Depuis que je suis à l’Armée je me suis spécialisé dans la chirurgie de combat. Je soigne au mieux et si besoin j’ampute. Ce n’est que depuis quelques années que j’ai commencé à m’intéresser à la mécanique des prothèses. La raison est assez simple…je m’assis et tapotais sur ma jambe. J’en avais besoin pour entretenir la mienne. J’avais un vieux modèle qui faisait des siennes sans cesse, et qui en a vu de toutes les couleurs. J’ai beaucoup moins de souci avec celui-ci qui est fait sur mesure pour moi et mes besoins. Une chance inouïe…Beaucoup de militaires n’ont pas la chance d’avoir des prothèses comme les nôtres…C’est bien dommage si tu veux mon avis. Je désignais le kit que j’avais à la main et expliquais : bon…tu vois ça ? C’est un patch anesthésique. Voila ce que je te propose. Je te mets ça pour l’anesthésie locale plutôt qu’une piqure ou un gaz hilarant qui te colleraient dans les vapes pendant des plombes. Ce patch va endormir la zone…juste la zone pour le temps de sa pose. Je vais devoir aller vite car il n’a pas une durée de dingue. Et…par contre tu « sentiras » tout ce que je fais…mais aucune douleur. Et au moins tu seras opérationnelle pour les tests de la prothèse. T’en penses quoi ?



Maxence Darkan
Maxence Darkan
Messages : 2364
Eclats Kyber : 0
-Bonne raison... bonne raison... tout l'monde trouve toujours une bonne raison pour s'excuser d'avoir perdu un membre. J'vais plutôt t'avouer qu'j'ai joué au conne.

De la stupidité, donc. Ce genre de choses arrivaient. Balian devait avoir fait des trucs de dingues sur le champ de bataille : des amputations à l'arrache, retirer des éclats de métaux avec des mains pleines de boue, du sang sur le visage et une grosse goût de sueur coulant le long de sa tempe. C'était toujours plus facile de tuer quelqu'un que de le soigner.

-J'avais pas remarqué ta prothèse.

En même temps, Balian ne se baladait pas en slip pour que tout le monde puisse l'admirer -comparé à certain-, ce qui ne facilitait pas l'approche. Maxence comprenait l'intérêt de ne pas fournir de superbe prothèse aux militaires... bon d'accord, le fait qu'elle ne les aimait pas biaisait une partie de son jugement, mais en même temps, la prothèse qu'elle s'était achetée avait coûté une blinde de tunes. Certes, il s'agissait d'un modèle légèrement supérieur à la moyenne des autres prothèses militaires et la sensibilité en était la raison, cependant, ce genre de membre fait sur mesure ne s'offrait pas à n'importe qui... surtout pas à de la chair à canon prête à mourir en une fraction de seconde lors d'un tir de barrage. Un gradé pouvait mériter ce genre de traitement de faveur... ou médecin militaire. L'avait-il acheté ?

La mercenaire considéra le kit du docteur. C'était la première fois qu'elle voyait un patch anesthésique... pourquoi est-ce qu'elle se prenait toujours des piqûres alors ? Pour l'instant, elle n'allait pas s'en plaindre et remercier les évolutions en médecine qui lui permirent d'éviter un jour de plus à couiner comme une gamine. Dommage, pas de séance de shoot à la morphine ou peu importe le type d'anesthésiant.

-Ça m'va. Puis elle singea avec un rictus malicieux un : Charcutez-moi l'bras, et avec le sourire monsieur.

Si même lui commençait à dire que son nouveau bras était un petit bijou de technologie, alors c'était bien qu'elle allait en jouir -calmez-vous- comme une dingue.

Sa poche bipa. Un petit son strident qui fit grogner une insulte à la blondinette. Elle fourra sa main libre dans sa poche pour en ressortir une sorte de petit jouet électronique, un truc pour les enfants qui n'avait clairement rien à faire dans les poches d'une mercenaire. Happée par le jeu, finalement, la patiente eu la bonté de relever le regard sur la personne qui prenait soin d'elle. Fière, Maxence lui présenta l'écran de son jouet.

-J'te présente Connard, j'dois m'occuper d'lui, sinon il joue dans ses propres excréments avant d'mourir de faim... c'est un peu comme un vrai gosse. Regarde, là, par exemple, il sautille dans son caca parce qu'il est content, c'est t'y pas mignon ?

C'était un peu de la faute de Eos s'il s'appelait Connard, l'IA avait innocemment proposé Connor... erreur de débutant. Donc, pendant que Maxence jouait à l'enfant autiste, Balian, lui commençait déjà son travail, il avait posé le patch et, effectivement, elle ne sentait plus rien... du moins, elle ne sentait plus la douleur. Juste avant qu'il ne commence son boulot chirurgical. C'était un peu comme dormir une nuit entière avec son bras derrière sa tête et se réveiller le matin sans le sentir, tout était engourdi.

-Si j'étais une psychopathe, j'aurais presque dit qu'c'était agréable. Affirma-t-elle dans le plus grand des calmes quand il commença. Le patch marche à merveille.

Ce n'était pas non plus super agréable, sentir sa chair se faire entailler sans même la douleur qui allait avec... d'un côté c'en était presque frustrant, de l'autre, ça faisait un peu peur comme sensation. Ses mouvements millimétrés et son regard concentrait trahissait ses connaissances en charcutage légal de personne.

-J'suppose que t'es dans l'armée depuis un bout d'temps maintenant et qu'ta jambe, c'est un cadeau pour ton dévouement à la République ? Vu qu'les militaires ont pas vraiment droit à des prothèses de compète, tu t'l'ais acheté toi-même ?

Après tout, s'il avait les moyens de se payer des études de médecine, rien d'étonnant qu'il s'achète ce genre d'engin.
Balian Atraïde
Balian Atraïde
Messages : 1115
Eclats Kyber : 0

Alors que je besognais, j’haussais un sourcil en voyant le pauvre-nommé « Connard ». Je ne m’attendais pas à voir un tel jouet entre les mains d’une femme pareille. Mais je me contentais de sourire, tout en accordant un coup d’œil au « Thrantagotchi » avant de charcuter le bras de la demoiselle. Je tâchais d’être rapide et précis, ne pas perdre de temps. La sensation qu’elle devait ressentir n’étais pas agréable, et le patch n’allait pas durer indéfiniment.

Alors que je déconnectais doucement l’ancienne interface, elle me posa une question qui ne me surpris pas vraiment. Ma prothèse avait suscité par mal de questions déjà avec mes collègues, et autres homologues militaires. Alors pourquoi pas ici…

- J’ai l’impression que je suis dans l’armée depuis une éternité. Et pourtant…Je n’y suis rentré qu’il y a quelques six ou sept ans maintenant. Je ne suis pas…très populaire au sein de ma hiérarchie. J’ai la fâcheuse tendance à dire tout haut ce que d’autres pensent tout bas. Ce n’est pas toujours une bonne idée dans l’Armée ce genre de comportement. Mais ils ont besoin de moi…donc ils me gardent. Mais côté avancement ce n’est pas trop çà…Imagine alors m’offrir une jambe pareille ? Tu parles…Quand j’ai été blessé on m’a donné une jolie médaille…Et une autre pour « opérations extérieures » …Mais je ne les ai plus. Je leur ai envoyé dans la tronche lors de mon intervention au procès Kira. Je ne pus m’empêcher de sourire en repensant à l’esclandre que j’avais fait ce jour-là. Tous ces politiciens en rang d’oignon…et ce padawan…J’avais arraché mes médailles et le leur avait envoyé à la figure. Jouissif. Et complètement débile maintenant que j’y repensais. Mais que voulez-vous…j’étais impulsif. Je repris doucement : Non ma jambe est un cadeau oui. Mais pas par l’Armée…Disons que j’ai rencontré les bonnes personnes. Hé merde ! Une pince à clamper n’avais bien rempli son office, et : l’artère profonde du bras va m’emmerder.

D’un coup de jambe, je « roulais » à nouveau vers un tiroir pour en extraire une boite remplie de pince à clamper. Et je revins de la même manière vers la jeune femme pour la rassurer :

- T’inquiète…y’a rien de grave. En principe ces pinces empêchent le sang de s’échapper. Celle-ci doit avoir un défaut…Le caporal-chef va m’entendre. Elle a dû être déformée lors de la stérilisation, ou une mauvaise manipulation. Il faut qu’il les vérifie toutes. On est sur une petite opération ça va. Mais imagine en pleine chirurgie cardiaque…Ce serait la merde. Bon, et du coup…Je me levais et me penchais au plus près de la demoiselle pour essayer de retrouver l’artère fuyante. Crénom…elle est passé où…le sang qui s’échappait du vaisseau récalcitrant ne me rendais pas la tâche facile. Je m’armais de compresses pour éponger le tout, un coup de giclée d’eau…et …La voilà ! Je clampais rapidement. Bon…je dois nettoyer tout ce merdier avant de continuer. Voila… Je me rassis et je saisis une visseuse-deviseuse dont je testais le fonctionnement, avant de finalement venir dévisser les vis qui maintenaient le tout directement dans son humérus, sectionné juste que dessus du coude. Voilà…j’ai tout démonté. On va pouvoir passer à la greffe de la nouvelle interface. Je poursuivis mon travail, et repris mon explication : si tu veux tout savoir, c’est un Maitre Jedi qui m’a fabriqué cette prothèse. Elle te plairait d’ailleurs…pas du tout conventionnelle…Un genre de Maître Torr…version Arkanienne…C’est elle qui a fabriqué ma jambe, la Vice-Chancelière a participé, je crois, coté matériel…

Je vissais le nouvelle interface. Et entrepris de connecter ses nerfs sur les capteurs adéquats.


Maxence Darkan
Maxence Darkan
Messages : 2364
Eclats Kyber : 0
Six ans dans l'armée à se comporter de façon exécrable sans jamais se faire virer et cela, uniquement parce qu'il s'agit d'un médecin ? Pas mal.

-Le procès de qui -ra- ? Parce que vous avez vraiment cru qu'elle en avait quelque chose à foutre de la politique ? Vous êtes définitivement très drôles. À mon tour de dire tout haut c'que tout l'monde t'as sûrement déjà dit tout haut, mais t'as vraiment pas la carrure pour être dans l'armée. 'fin, dans l'sens où, j'suppose que t'es capable de péter des gueules et t'servir d'une arme, mais mentalement... pfiuu, t'as l'air au-dessus d'ça.

Un ricanement lui échappa alors que ses yeux se balancèrent entre les instruments en train de l'ouvrir et la tête du docteur qui les manipulait. En fait, elle voyait Balian comme un autre talent gâché par l'armée, tout en respectant les efforts qu'il devait mettre pour changer les considérations des hauts placés par rapport aux conditions des soldats. C'était quelque chose qu'elle n'avait jamais eu, ce besoin de faire bouger les choses, cependant, elle voyait ça comme une force : Une mercenaire Djiilo de vingt-deux ans, faire changer la galaxie ? Mon cul ! Son cul ! Tout le monde s'en branle, elle faisait mieux de continuer de profiter des failles béantes des sociétés merdiques qu'elle méprisait plutôt que jouer les béni-oui-oui pour se donner bonne figure. Il suffisait de regarder un film d'action lambda pour comprendre, les gentils morflent toujours avant de gagner et les méchants perdent toujours, pourquoi ne pas se placer entre les deux ?

-Certains mercenaires vendraient leur daronne pour avoir un type comme toi à leur côté et, crois-moi, putain, ils feraient tout pour pas t'perdre. T'aurais d'quoi t'faire des couilles en or en deux semaines, t'aurais une villa avec un terrain de trente-cinq hectares, tu serais considéré comme un putain de héros pour une branlée d'entre-nous et... t'aurais même pas à discuter les ordres ou en donner.

La mercenaire gardait ce même rictus malicieux. Un petit peu de pub ne faisait jamais de mal. Maxence ne se faisait pas d'idée, ce type était là pour une raison et il y resterait. C'était toujours bien de rappeler à son prochain le potentiel qu'il avait, comme on conseilla un jour à la blondinette de se lancer dans la fabrication de sextoys.

Elle lança un regard on ne peut plus désintéressé à l'incision par laquelle s'écoulait le sang. Balian était parti chercher les ciseaux-pinces fonctionnels. La vue et l'odeur du sang n'était plus vraiment impressionnant pour Maxence... elle a quand même vu son propre bras détaché de son corps sur le sol, à partir de là, une artère qui fuite, elle n'était plus à ça près.

-Oh, j'm'inquiète pas. Puis, elle admit dans le plus grand des calmes. Ce genre de chose arrive.

Étrangement intéressée par son travail, elle le regardait nettoyer ce bazar avant de reprendre plus en profondeur son travail. Ça lui rappelait la fois où elle s'était faite retirer des bouts de métaux dans le dos sans anesthésie, juste une petite opération, rien de grave, mais diablement douloureuse. Affaire vite régler, sans étonnement, l'armée n'avait pas fourni la prothèse.

-Un genre de Maître Torr ? Y' a d'sacrés spécimens chez l'Ordre.

Techniquement, elle avait déjà rencontré la fameuse Maître Jedi Arkanienne au détour d'un échange rapide parce que la galaxie est foutrement petite, mais elle ne s'en souvenait vraiment plus. Cette mission, pour elle, était un insignifiant échange de matériel. Par contre... la Vice-Chancelière ?

-La Vice-Chancelière ? Hé bah, tu sais t'entourer, toi. J'ai aucune foutre idée d'qui est la Vice-Chancelière parce que j'm'en bats les ovaires de la politique, mais j'sais c'que ça représente. Putain ! C'est d'sacrés burnes que tu viens d'poser sur la table. Finit-elle par admettre. 'fin, façon d'dire.

Heureusement qu'elle le précisa, sinon je me serais senti obligé de vous informer qu'il n'avait pas vraiment posé ses testicules sur la table d'opération. Maxence le regarda tripatouiller sa nouvelle interface... néanmoins, son rictus malicieux se transforma peu à peu en une grimace d'inconfort. Là où, il y a une poignée de minutes, elle ne sentait que les incisions sans douleur, sauf que maintenant, elle avait l'impression d'avoir quelque chose qui lui plantait le bras.

-J'crois... j'crois qu'le patch commence à perdre de son effet.

Jouant les dures, elle n'en rajouta pas plus, malgré l'humiliation qu'elle s'était infligée par la simple peur d'une aiguille de seringue, Madame avait un égo à maintenir.

-Dis, j'pense que t'as dû connaître ça, j'suppose que tu t'es fait exploser la jambe ou un bordel du genre et j'me doute que t'as déjà... -eu une jolie médaille ?- vécu les douleurs fantômes.

Sacré bout de phénomène les douleurs et sensations fantômes. Toujours de quoi égailler les repas de famille.

-T'as un remède contre ça ? J'prends tous les conseils, même les remèdes de grand-mère à la con, du moment qu'j'ai plus à m'dire que je serais prête à faire exploser un orphelinat juste pour me gratter un bras qu'existe plus.

La sensation de la paume allait sûrement l'aider à ne pas massacrer des enfants sans parent.
Balian Atraïde
Balian Atraïde
Messages : 1115
Eclats Kyber : 0

J’aurai dû me douter que la miss n’aurait pas la moindre foutue idée de qui était « Kira ». Avec un petit sourire amusé je répondis :

- Emalia Kira, actuelle reine d’Ondéron…oui là où se trouve le Temple Jedi…Et ancienne Chancelière de la République, juste avant Grendo S’Orn. Elle a subi un procès pour avoir provoqué les hostilités contre l’Empire qui a mené à la bataille de Dubrillion, sans l’aval du Sénat. J’ai été requis en tant que médecin chargé d’apporter son expertise sur les rapports médicaux des blessés et traumatisés suite au conflit. Elle a été jugée coupable et a dû se retirer de la vie politique au sein du Sénat, et je crois savoir qu’elle a une amende énorme à payer. Je marquais un temps et repris : ce jour-là, j’ai été pris de haut par des Jedis et des politiciens qui étaient présents. Entre ceux qui dédramatisaient et ceux qui remettaient en question mon expertise…j’ai heu…pété un câble ? Oui c’est le mot. Et je leur ai dit leur quatre vérités…Les exhortant à bouger leur cul béni pour venir réellement sur le terrain…Je ris en imaginant la scène.

J’écoutais Max qui tentait de me faire comprendre que je n’avais pas ma place au sein de l’armée. C’était un fait. L’armée n’était pas faite pour moi. J’avais du mal avec la hiérarchie, je tapais des scandales, j’avais un caractère exécrable et je hurlais sur tout le monde. Mais…j’étais un bon chirurgien, un bon médecin. Et comme tout bon médecin, je faisais passer mes patients avant tout. Et je ne pouvais plus les abandonner maintenant. J’avais déjà trop fait pour eux…Néanmoins, je répondis avec un sourire et un clin d’œil à la jeune femme :

- Je prends bonne note de ce que tu me dis là.

Bien sûr qu’un peu de sang ne l’inquiétait pas. Elle s’était fait amputer rageusement, et elle était couverte de cicatrice. Alors qu’une artère joue les rebelles, dans un centre médical, avec un médecin, y’avait pas grand risque.

- Oui…ils sont spéciaux ces Jedis…Je ne comprends pas toujours leur logique. Je ne sais pas s’ils sont terriblement niais parfois, ou totalement embrigadés dans leurs délires…Enfin…tu vois ce que je veux dire.

Mes conversations avec Luke me faisaient parfois cet effet-là. Avec See’Ryl aussi. Quant à Karm Torr…que dire…Un sacré numéro aussi celui-là…Plus jamais je monte dans un vaisseau avec lui aux manettes…plus jamais. Un excité du manche !

- Ouai...la vice-chancelière...je l'ai rencontrée suite au procès. Apparemment j'ai fait forte impression. Et elle côtoyait Maitre Asho'Tye du coup...Cela dit, j'ai terminé de l'intéresser...Donc y'a pas de quoi s'emballer.


La remarque de la miss sur le fait que les effets du patch s’estompaient me firent accélérer. Je terminais de raccorder les nerfs, et dévier ses vaisseaux sanguins pour que tout reste parfaitement opérationnel.

- Ok…t’inquiète…j’ai terminé la chirurgie. On va pouvoir passer à…l’installation de la prothèse à proprement parler.

Je me levais pour chercher la mallette et l’ouvrir. Je saisis avec précaution les parties du bras bionique flambant neuf et revins poser le tout sur la table roulante et me rassis. Sa question sur les membres fantôme me suspendis dans mes gestes…Je soupirais et avec douceur je soulevais son moignon où se trouvait la nouvelle base de la prothèse.

- A quelle fréquence ces douleurs surviennent ? Et comment les décrierais-tu ? Est-ce qu’elles sont lancinantes et surviennent sans prévenir et reparte de la même manière ? Ou bien sont-elles plus diffuses et s’étalent dans le temps ? Dans quelles circonstances ce Sith t’as amputé le bras ? Je veux dire…dans quelle état émotionnel étais-tu ?

Je prenais la chose très au sérieux. Là où pour moi il n’y avait rien à faire…pour elle il était peut-être possible d’agir. Mais…je devais savoir la nature de sa douleur.

- Quand on nous ampute, selon les circonstances, il peut y avoir une sensation de contraction. Et cela fait extrêmement mal parce que du coup c’est comme si tu serrais sans cesse le poing…Alors que…tu n’en a plus. Cela arrive lorsque l’amputation a été violente, dans ses circonstances traumatisantes…Et cela ressurgit lors de stress, d’anxiété, de variation météorologiques, que sais-je. On ne sait pas tout sur la douleur des amputations. Dans mon cas…j’ai été amputé à la va-vite. Ma jambe était sauvable, mais…il y avait un risque d’une septicémie ou d’un choc microbien à cause des brulures que j’ai subi sur un quart de mon corps. Alors ils ont préféré amputer. Mais…pour certaines raisons…je n’ai pas pu être anesthésié…heu…suffisamment longtemps…pour éviter que je ne développe une accoutumance…Enfin bref il a fallu me purger des produits anesthésiques…Et…j’ai douillé à mort. Evidemment…un toxicomane mis sous anesthésie à base d’opiacées…forcement çà faisait des dégâts. C’est pour ça que maintenant…ces saloperies de douleurs fantômes me choppent d’un coup…Et j’ai méga mal un court instant, mais assez pour me sécher sur place un moment…






Maxence Darkan
Maxence Darkan
Messages : 2364
Eclats Kyber : 0
Il y a de cela deux ans, elle aurait été capable de lancer son plus beau : « Grendo qui ? », mais en entrant chez les Djiilo, la mercenaire fut quelque peu forcée d'apprendre ne serait-ce que les têtes principales de la République. Attention Jaliac, avant sa mort... wops, pardon, non, mauvaise timeline, faites pas attention au quatrième mur, on reprend, donc : Jaliac tenait beaucoup à son partenariat économique et les lieutenants aussi... du moins, les plus hauts dans l'immense toile du Cartel. Maxence, elle, s'en foutait royalement, cependant, lieutenante de seconde zone, devait pour l'instant maintenir bonne figure avant de se placer au top.

Et oui, elle voyait parfaitement ce qu'il voulait dire sur les Jedis, se contentant d'un hochement de tête complice. Les emburés étaient des putains d'illuminés complètement à la ramasse par rapport au reste de la galaxie et ça valait aussi pour les Siths.

Face aux questions sur ses douleurs fantômes, Maxence inspira un grand coup en réfléchissant.

-Les douleurs arrivent avec... j'dirai, la fatigue, l'énervement, les mauvais souvenirs... selon les situations... j'crois qu'ça dépend principalement d'mon mental du moment. C'est comme si on enfonçait lentement des couteaux dans mon avant bras et qu'on les tournait petit à petit avant d'les retirer d'un coup. Lancinantes, donc. Les circonstances... elle passa sa main libre dans ses cheveux, j'l'ai dit, c'était un coup net que j'ai vu venir. Elle revoyait encore la lame passer à travers son bras comme dans du beurre. Quant à l'état émotionnel, j'étais... euh...

Complètement ravagée ? En rage ? Détruite par la tristesse ? Maintenant qu'on lui faisait la remarque, elle se rendait compte que tout cela devait jouer et, le simple souvenir de sa vision troublée par les larmes, son unique main autour du cou de Lloyd, anima le début d'une douleur -justement- lancinante dans le bras. Elle se souvenait perdre conscience dans un speeder volé par Flakstaff, lui tapant la joue en conduisant à toute vitesse dans les rues de Nar Kaaga alors que la douleur la prenait au ventre. Elle se souvenait aussi de son arrivée dans l'hôpital, les gens plaçant leurs mains proches de leur bouche dans un hoquet de surprise, tout en s'écartant pour la faire passer en urgence. Puis elle se souvenait du choc en s'évanouissant, sa tête se cognant contre un mur en tombant.

Puis, alors qu'elle commençait à phaser et que sa phrase restait beaucoup trop longtemps en suspend, elle se souvint de Fély, à ses côtés lors de son réveil post-opératoire, des visites qu'il s'efforça de maintenir alors qu'il cachait d'anciens esclaves sensitifs dans une chambre de motel. Et la douleur disparut.

-J'étais pas moi-même. Et pour tout dire, j'étais c'que j'pouvais être de pire quand quelqu'un fait un pas d'trop dans ma vie. Ça ressemblait presque à une menace, mais ce n'était pas le cas, et sa main de chair frottant ses sinus en témoignait. C'était... c'était un soir de dingue et j'sais pas c'que j'ai foutu... on était plusieurs sur le coup et on a presque tous merdé.

Lui aussi, les connaissait. Le regard de Maxence se figea vers le plafond alors qu'un soupir lui échappait. Il ne semblait pas avoir de remède miracle, lui non plus. Abraham non plus n'en avait pas, il vivait avec, mais trente pour cent -comme on l'appelle, dû au trente pour cent de son corps manquant pour ceux qui n'avaient pas la référence- gardait ce petit côté taré masochiste quand il se battait qui faisait presque oublier à ses coéquipiers par où il était passé. Une mine pour la jambe, une broyeuse pour l'avant bras et un sabre pour terminer le bras... c'était de la folie, il méritait presque son propre holobook.

-Une amputation sans anesthésie complète, y' a d'quoi douiller, effectivement. J'peux qu'imaginer... 'fin nan, j'comprends totalement du coup, mais une amputation médicale, ça doit être un peu plus lent qu'un coup d'sabre net dans l'biceps.

Et ce fut un magnifique rire nerveux qui en suivit. Perdre une jambe sauvable, par contre, elle ne pouvait qu'imaginer, ce n'était pas comme s'il n'avait que des tendons qui tenaient un bout de chair mort, c'était perdre un membre qu'il était techniquement possible de garder. En tant que médecin, peut-être l'avait-il mieux vécu en sachant pertinemment les problèmes qu'il encourait après. La septicémie... sale affaire... oui je n'ai absolument aucune idée de ce que c'est, mais faites comme moi, prenez un air mystérieux en hochant la tête. ... Oh mon Dieu je viens de m'informer, c'est horrible.

-J'crois qu'le pire dans ce genre de truc à la con, c'est la rééducation. Oh, comme c'était t'y pas trop mignon comment elle lui disait tout. J'veux dire, la perte de sensation, c'est chiant, mais bordel, j'ai dû réapprendre à utiliser un membre que j'maitrisais sous tout ses sens.

Absolument tous ses sens. Par contre, elle avait réussi à réapprendre à se servir de son blaster de la main droite, ce qui n'était pas mince affaire.

-J'ai compris qu'on avait tous nos manières de gérer ça. Perso, j'ai pas eu d'rééducation avec un suivi médical parce que... parce que j'm'en branlais et qu'j'avais pas l'temps. Mais j'me battais... 'fin, j'm'entraînais à m'battre.

Sacré Tanlo, ce papa poule tortionnaire lui avait enseigné un art qui collait désormais à la peau de son apprentie.

-Ça m'a permis d'me remettre en forme, -elle avait tout de même perdu du poids après l'opération- d'me vider l'esprit comme je pouvais et surtout d'être plus précise dans mes mouvements. … Par contre, rien à voir, mais j'ai mal au moignon... oh... c'est vraiment un mot d'merde, moignon.

Il avait peut-être terminé sa petite chirurgie, mais elle prenait la douleur de se faire bidouiller les nerfs et les artères fuyantes après coup. Pour l'heure, Balian était en train de lui coller sa prothèse dans son interface et cette phrase prend soudainement un double sens un peu dégueulasse.
Balian Atraïde
Balian Atraïde
Messages : 1115
Eclats Kyber : 0

- Je vois…murmurai-je tout en reprenant mon travail. J’entrepris de visser la première partie du bras qui allait accueillir ensuite l’articulation du coude motorisée pour une fluidité de mouvement optimal. En théorie, ce genre de sensation devraient diminuer avec ce nouveau bras. Les capteurs qui le rendent si sensible en font également une prothèse décode les mouvements du « membre fantôme ». C’est pour cela qu’on pose des électrodes sur les muscles du moignon. Les signaux émis sont captés par un ordinateur intégré dans l’architecture de contrôle embarqué, dans l’avant-bras, qui, au moyen d’algorithmes spécialement conçus par les spécialistes d’intelligence artificielle, sont capables de reconnaître les activités musculaires réellement engendrées les mouvements du membre fantôme. Puis de reproduire le mouvement détecté avec la prothèse. Attention je te propose pas de solution miracle. Tu vas avoir une prothèse de dingue. Elle va aider au niveau de l’influx myoélectrique…Mais pour le reste…lié au traumatisme de l’amputation…C’est autre chose. Si tu veux me raconter ce qui t’as poussé à « être ce qu’on pouvait de pire » face à ce Sith qui visiblement t’as poussée dans tes retranchements, je suis tout ouïe. Mais je ne te forcerai pas à en parler si tu n’es pas prête. Sinon on peut songer à une médication…mais je suis pas fan de ces trucs qui peuvent abrutir les gens.

Je terminais de fixer le coude. Je vérifiais le bon fonctionnement de l’articulation grâce au mode « test », sans enclencher la mise en route du moteur. Puis je passais à l’assemblage de l’avant-bras…C’était une phase délicate car les composants les plus important en matière de fonctionnement de la prothèse s’y trouvaient.

- La rééducation c’est l’enfer. Je te rassure, pour cette prothèse il n’y en aura pas besoin vraiment. Je me souviens pour ma jambe…je ne voulais pas qu’on puisse voir que je portais une prothèse. Alors j’ai tout fait pour coté rééducation. Mais j’en ai bavé.

L’avant-bras était fixé…Cette prothèse s’emboitait avec une facilité déconcertante. Je passais au poignet qui s’enclencha tout seul…Je vérifiais son fonctionnement et … je passais à la main et ses cinq doigts.

- L’exercice c’est une des meilleurs choses à faire quand on est amputé. On croit qu’on est foutu et qu’on n’est plus bon à rien. Mais c’est faux. On apprend à se dépasser pour retrouver un semblant de notre vie d’avant. Et l’exercice aide dans les douleurs fantômes…Ou quand on n’arrive pas à dormir…J’ai passé des heures à faire des pompes, des tractions etc. pour m’épuiser quand il m’était impossible de dormir. Maintenant j’ai…hum…appris quelques petits trucs de Jedis…Enfin ce n’est pas super au point. Je maitrise mal.

Il fallait dire qu’il fallait cette putain de foutue paix intérieure de merde pour entrer en méditation avec la Force. Déjà que je n’étais pas du genre super sensible…On ne pouvait pas me qualifier de Jedi…Mais rajoutez à cela l’esprit tordu qu’était le mien…faire la paix intérieure c’était bien plus difficile qu’on ne pouvait le croire.

- Ok…j’ai terminé l’assemblage ! fis-je triomphalement en me redressant. Ça a de la gueule…Cherche pas à bouger…elle n’est pas connectée, ni alimentée. Je suis désolé pour la douleur, mais si je te file un truc maintenant…ça va endormir tes nerfs et ils seront moins réactifs. Ça ira mieux quand ils auront trouvé un sens à leur vie…à savoir quand la prothèse sera réceptive. Je me dépêche. Je vais l’alimenter et réveiller ses fonctionnalités. Ne bouge pas.

Je me levais pour chercher dans la mallette la fameuse cellule d’énergie…Je regagnais ma place en la faisant miroiter sous le nez de la demoiselle.

- Bon ça va te faire bizarre, tu vas sentir comme une décharge. C’est normal. Des nerfs qui s’étaient endormis, car non utilisés avec ton ancienne prothèse, vont se trouver subitement stimulés…
J’ouvris la trappe de l’avant-bras pour connecter la cellule d’énergie. …voilà. Ça va Max ?

Je saisis mon datapad pour me connecter à l’interface de L’IA du système embarqué pour procéder aux réglages de la prothèse.



Maxence Darkan
Maxence Darkan
Messages : 2364
Eclats Kyber : 0
-Nan, ça ira pour les médocs. Y' a pas grand chose à dire... à part peut-être que la vengeance n'amène rien d'plus que des ennuis supplémentaires... et qu'la prochaine fois, j'éviterai d'faire preuve de pitié.

Rassurante jeune femme. Face à un soldat qui doit sûrement connaître le coup typique du : « Tuer ou être tué », il n'y avait rien de bien choquant à dire ça. Et, même si elle appréciait le petit père Balian, elle n'était pas là à lui balancer ces petits secrets tordus, intimes, ou sombre... au mieux, elle pouvait lui filer son cycle menstruel si besoin... mais c'était peut-être sa condition de médecin qui voulait ça.

-J'ai jamais vraiment cherché à l'cacher... 'fin après, on peut cacher une jambe sous les vêtements, mais comment j'suis censée cacher un bras en moins ? Avec un gant ? Comme si elle n'avait pas déjà suffisamment de difficultés à tirer. En plus j'me retrouve la moitié du temps à poil, donc à partir de là... Toujours trop loin avec elle. En fait, j'ai préféré balancer mon bras d'un coup, sinon les gens fixent ma prothèse sans oser m'demander, ça m'les brise.

Comment ça « des trucs de Jedis » ? Ce con aussi se mettait à méditer sur le sens de la vie et gigoter des bâtons lumineux comme un attardé ? Après, chacun ses hobbies, du moment qu'il lui foutait sa prothèse en place, elle n'allait pas lui expliquer pourquoi les « trucs de Jedis » n'avaient aucun sens aux yeux de la galaxie.

Et d'ailleurs, en parlant de la prothèse, il venait de l'installer. Elle était magnifique. Les doigts de sa main gauche se mirent à caresser les courbes du membre tandis que le docteur l'alimentait. Elle attendit patiemment, mais son souffle s'amenuisa, comme sous la pression du suspense. Puis le choc. Elle le sentit violemment, comme un courant d'air glacial traversant son bras de part en part. Les yeux s'écarquillèrent et le souffle saccadé prirent la relève. C'était comme revivre. Mais l'air glacial qu'elle sentait, ce n'était pas un effet secondaire, c'était l'air ambiant. Lors du calibrage, sa nouvelle main se mit à trembler, Frankenstein, mais en cool. Alors que la sensation devînt plus claire, moins brute, les pupilles de Maxence se mirent à briller de mille feux, elle se voyait déjà faire des folies avec ce nouveau putain de bras.

-Si ça va ?

Fit-elle, un ton plein d'ironie alors que la prothèse se mit à bouger comme par miracle. Elle se laissa un temps, un long temps de suspend à sa propre question. Elle admira sa main bouger, comme la première fois où elle vit sa prothèse civile bouger, mais avec une tonalité différente, là où elle voyait une forme de dégoût envers elle-même, c'était de la beauté pure. En profondeur de la simple vue d'une main robotisée de compète comme il en existait énormément dans la galaxie, il y avait ce petit changement, un rien que tout le monde de normalement constitué possédait, mais qu'elle redécouvrait, comme des seconds premiers pas. La sensation. Elle était là, elle la sentait. Infimement sur sa peau de synthèse, l'air plat, aseptisé de la pièce, se posait sur sa paume synthétique et il le comprenait, son cerveau le comprenait. Elle crut presque tourner de l'œil.

-Putain, mais j'pourrais pas aller mieux. J'en ai plus rien à branler d'mon moignon douloureux, je sens un truc avec ma putains d'main droite.

Le calibrage n'était pas terminé et les mouvements restaient brouillons, mais ils s'affinaient petit à petit. Elle tendit les doigts, serra la main, répéta l'action, encore et encore jusqu'à ce que le mouvement soit parfait. Puis le coude, qu'elle plia, déplia, replia, ainsi de suite. Au fur et à mesure qu'elle avançait dans l'exercice, elle se rendait compte du changement de qualité. C'était bien plus flagrant qu'un nouveau grille pain, Maxence pouvait le sentir, c'était son bras qu'elle avait changé et rien d'autre, ça se remarquait dès les premiers mouvements.

-Bordel de merde... si tu pouvais sentir c'que j'sens... 'fin techniquement, t'as tes deux mains mais... ouais t'as compris.

Maxence se toucha le corps, un large sourire éclatant son visage. Sa paume artificielle caressa sa joue, passa sur son front pour remonter dans ses cheveux. Elle pouvait les sentir, les mèches entre ses doigts, le chignon mal arrangé, la douceur qu'offrait ce shampooing bas de gamme qu'elle s'achetait... elle le sentait. Il y eut un petite pause silencieuse, puis sa main retomba sur son torse, glissant sous ses vêtements pour se toucher les seins.

-Merde, j'pensais plus jamais vous sentir de la droite tous les deux. La blondinette échangea un regard furtif avec Balian. Ils ont des noms.

Franchement, à un moment, il va falloir s'habituer aux mensonges stupides de Maxence, je ne serais pas toujours là pour vous les expliquer... Ils s'appellent Bobby et Poppy.

-C'est pas... c'est pas comme dans mes souvenirs, tout est plus... mou. J'parle pas d'mes nichons, juste, en général. Parce que, techniquement, tout ne tournait pas autour des nichons de Maxence. C'est comme si... comme si j'l'avais toujours eu.

Ses iris bleutés se figèrent sur la paume, caressant les doigts du regard, sa main gauche venait de saisir le poignet et tout bougea si lentement. Le calibrage n'était pas encore terminé, cependant, elle se redressa en tailleur sur la table d'opération. La blondinette se lança dans le délicat mouvement du moulinet d'épaule.

-J'ai l'impression d'avoir un orgasme sans même me toucher. Pauvre Balian. Alors doc ? J'ai été une gentille fifille, j'ai l'droit à une sucette ? Calmez-vous immédiatement. Y' a p't'être encore besoin d'calibrage ?
Balian Atraïde
Balian Atraïde
Messages : 1115
Eclats Kyber : 0

La vengeance…Combien de fois les gens pouvaient employer cette excuse pour justifier de mauvaises actions. Sou prétexte que ce n’était qu’un retour de bâton bien mérité… Physique, « tripale », la vengeance est un mécanisme de réaction primaire ancré dans l’inconscient.

- Tu as fait preuve de pitié ? fis-je avec un petit haussement de sourcil. Je me demandais vraiment ce qu’il s’était passé. J’imagine qu’on a déjà dû te dire que la vengeance était rarement une solution. Sur le moment tu te sens bien…possiblement. Mais au final cela peut faire plus de mal que de bien.

Dans notre inconscient, il y a un principe de réciprocité : « il faut que l’autre ressente ce que j’ai ressenti ». Il y a enfoui en nous des désirs de mini-vengeance, qui se réveillent chaque fois qu’ils sont sollicités. Ils sont à la source de notre vie psychique. Mais il faut distinguer la mini-vengeance, réaction pulsionnelle à un désagrément, de la Vengeance avec un V majuscule. Cette dernière prend racine dans une douleur puissante, insupportable, qui nous blesse profondément. Elle naît de l’idée d’une urgence absolue de réagir à une offense. Je me demandais à quel niveau se situait Maxence. Et ce qui avait pu provoquer pareil désir.

- Je ne me permettrai pas de juger…t’inquiète. Et je ne vais pas te faire la morale. Tu as fait ce que tu estimais juste.

Certes j’étais en train de la psychanalyser depuis tout à l’heure, à travers mes questions anodines, et la petite discussion que nous avions. Mon but n’était pas de la juger. Jamais. Je voulais simplement me rendre compte de son état psychologique. Était-elle suffisamment stable émotionnellement ? Je déterminerai cela à la fin de la journée.

Concernant sa prothèse, elle m’expliquait ne pas avoir cherché à la cacher. Il était vrai que cacher une main était plus compliquée qu’une jambe. Certains optaient pour une peau synthétique qui permettait de dissimuler les parties mécaniques. J’avais tout fait pour « « oublier » cette jambe synthétique. Ce rejet de ma part s’était atténué avec le temps.

Bien sûr qu’elle se sentait bien. Je venais de lui rendre une motricité non négligeable au niveau d’un membre supérieur. Je souris en voyant son naturel alors qu’elle tâtait les parties de son corps, même sa poitrine sans la moindre gêne. Son franc parler était amusant. Je la voyais heureuse et c’était l’essentiel. Elle prenait possession de la prothèse sans la moindre difficulté. Comme je l’avais prévu, ce type de cybernétique était très facile à manier, sans vraiment de rééducation.

- Oui il va y avoir un peu de calibrage. Attends, on va y aller doucement si tu veux bien. Je vais régler quelques paramètres de base. Armé de mon datapad, raccordé à l'interface du bras, j’entrepris quelques réglages, à commencer par le coude. Plie et déplie le bras plusieurs fois s’il te plait. Dis-moi à quel moment tu sens que c’est mieux. Okay…on va regarder les articulations poignet et doigts…Pareil essaye de les bouger et dis-moi comment c’est. Encore quelques exercices…Je pense que la sensibilité est assez correcte. Bon visiblement les tissus mous sont okay…Mais on verra ca mieux une fois en extérieur. C’est bon pour moi pour le moment. A défaut de sucette, vu que tu as été une gentille fille en effe, si tu veux je peux te proposer un truc à boire…sans alcool. Café ? Jus ? Boisson protéinée ? On a tout ce qu’il faut au mess. Et ensuite on pourra se rendre au terrain d’entrainement et le pas de tir. Tu avais des armes en arrivant j’imagine ?



Maxence Darkan
Maxence Darkan
Messages : 2364
Eclats Kyber : 0
-J'ai fait preuve de pitié.

Admit Maxence un peu mystérieuse, concentré sur sa prothèse. De base, son plan était de laisser les deux Siths attardés en vie en les laissant méditer sur leur pathétisme à gerber... sauf que si sa vie se passait toujours comme prévu, elle ne se retrouverait pas là, avec Balian. Un soupire amusé lui échappa, les médecins... étrangement, ces types là, elle les adorait. Ils avaient tous cette espèce de code moral anti-jugement qui rendait les conversations bien plus simples, et si Fély était son point de repère, les autres qu'elle avait rencontrés était comme l'homme en face de lui : il faisait leur boulot, rien de plus, la vie de leurs patients appartenait à leurs patients.

C'était étrange de ressentir son bras comme elle le ressentait. Tout semblait soudainement très instinctif. Peut-être que la précédente rééducation avait joué suffisamment le jeu pour lui permettre de prendre le relais sur la suivante. La sensation offrait aussi ce sentiment de confidence et d'assurance qui ne lui donnait pas peur.

-Mieux.

Affirma-t-elle en dépliant le coude alors que l'articulation du coude gagna en rapidité de flexion. Elle aurait presque aimé avoir un bras bien plus rapide que son autre, mais ne pas garder les mêmes performances de la gauche et la droite n'allait pas forcément être ma meilleure idée, problème de rééducation « secondaire » et de coordination, sûrement même dans les moments les plus tendus. Au moins, maintenant que toutes ses articulations mécaniques se déliaient, la mercenaire se sentait bien plus libre. L'autre était un outil compétent de la vie de tous les jours, pas une arme utile à ses aventures. Souvent lente et dure dans le mouvement, le substitut civil avait fait son temps. Coude en place, efficace, doigts agiles, rapides, poignet flexible, polyvalent, tout était en place.

Une fois terminé, la blondinette se leva sans vraiment demander si elle pouvait, toujours absorbée par la prothèse, l'anesthésique agissait encore légèrement, mais bientôt elle reprendrait pleinement sa petite vie d'admiration.

-Oh ? Ça part en rencard ? … C'est bon, j'déconne. 'fin... j'peux ne pas déconner. ... Un café fera l'affaire.

Laborieux. Les médecins n'avaient pas vraiment le droit de s'envoyer en l'air avec leurs patient•e•s, me semble-t-il. Après, c'était une manière de pimenter les choses. Maxence attrapa son blouson avant d'emboîter le pas vers la sortie en compagnie de Balian, évidemment, qui lui présentait la voie au mess.

-Et ouais, j'ai ramener mes flingues, Westar-35 pas très flambant neufs, mais franchement incroyables. Toujours là pour faire la pub de ses armes. D'ailleurs j'pige pas trop pourquoi on empêche les gens d'entrer dans un bâtiment militaire républicain avec des armes...

C'est indécent ! Et puis quoi encore ? Interdire les couteaux à cran dans les piscines publiques ? Le monde marche à l'envers, je vous le dis. Dans les couloirs, Maxence se la pétait un maximum. Pas du genre à bomber le torse, du haut de t-shirt bas de gamme, la blondinette caressait les murs et encadrements de portes de la main droite, un sourire presque nié au visage. C'était même elle qui avait appelé l'ascenseur. Un peu comme un film avec une musique entraînante en fond, le personnage en train de vivre son meilleur moment depuis un bout de temps, mais seul les spectateurs peuvent entendre cette fameuse musique. En gros, elle passait pour une gogole.

Ils étaient remontés jusqu'au rez-de-chaussé. Faisant ses premiers pas dans le mess, elle jeta un œil aux environs. Des infirmiers profitant de leur pause, des patients pas trop endommagés sortis de leur chambre pour changer d'air et même des duos dans le genre de Balian et Maxence, docteur et patient en consultation. La blondinette se doutait qu'il l'invitait ici pour s'assurer qu'elle n'ait pas de problème, autant moteur que de sensibilité. Si la mercenaire savait que l'anesthésique agissait encore un peu, lui devait parfaitement savoir quand tous les effets allaient retomber.

Devant la machine de boissons chaudes, la patiente sous observation faisait son choix. Un café noir, sec. Elle utilisait évidemment sa main droite et, malgré quelques petits gestes de précision manqués en appuyant sur les boutons, elle se débrouillait comme une cheffe. Attrapant son gobelet, elle pouvait sentir la chaleur... une sensation capé par les capteurs pour qu'elle n'ait pas à ressentir la douleur, mais par instinct, elle releva ses doigts, n'entourant que le col du gobelet de son index et son pousse. Assise à la table la plus proche, elle laissa Balian faire comme bon lui semblait alors qu'elle posait délicatement sa boisson.

-Wow... elle fit tourner son poignet, puis entoura son avant bras avec sa main de chair. J'ai du mal à croire que la prothèse puisse faire des mouvements aussi précis : l'autre c'était... genre... une bourrine, elle faisait c'que j'lui demandais d'faire, sauf que c'était souvent primitif comme réponse.

Son ancienne prothèse n'était pas non plus un bout de bois accroché à son moignon, elle faisait parfaitement bien son boulot. Disons qu'elle ne se targuait pas d'avoir une incroyable technologie de mouvement. Maxence porta son verre à ses lèvres, le café était... du café, dirons-nous.

-Alors doc', vous vous y connaissez en flingues ? Derrière vos allures de psychologue sauveur de vie et rafistoleur de membres se cache un as de la gâchette prêt à en découdre ? Parce que j'pourrais vous dire de quoi j'suis capable, mais j'vais m'contenter d'être patiente et vous l'montrer directement.

Parce que boire du café, c'était le baby-mode, comme dirait l'autre : « gougougaga le café », après ça, c'était manier son outil de tous les jours, celui qui lui sauvait la vie en échange d'en prendre une autre.
Balian Atraïde
Balian Atraïde
Messages : 1115
Eclats Kyber : 0

Après les réglages en fonction de ses besoins et de ses remarques je l’avais invitée à venir prendre un café. Quand la jeune femme mentionna le rencard, je souris et répondis :

- Je suis un peu vieux pour toi gamine non ?

Bien sûr que nous étions sur une tonalité de déconnade, mais je préférais éviter de laisser trop d’ouverture. J’étais déjà techniquement un médecin qui avait eu des rapports avec sa patiente, alors ce n’était pas le moment de laisser un espoir à une demoiselle un peu trop entreprenante. Heureusement ce sujet fut vit éludé par un autre : ses armes ! Elle en était fière visiblement, des Westar-35. Je n’étais pas un spécialiste, mais je voyais vaguement de quoi il s’agissait. Elle semblait particulièrement y tenir. Comme beaucoup de personne utilisant ce genre d’armes, c’étaient leurs outils de travail. Ne nous disait-on pas durant nos classes quand on nous confiait nos armes « prenez-en soin comme si c’était votre copain ou votre copine ».

Sa remarque sur le port d’arme au sein d’une base militaire par des civils me fit sourire, mais je ne relevais pas. Nous étions en route pour rejoindre le mess. Je l’observais, pas de vertiges, pas de troubles liés à la petite anesthésie. Elle profitait de sa nouvelle main et des sensations retrouvées. C’était amusant à voir. Nous étions revenus au rez-de-chaussée, et je l’avais guidée jusqu’au mess du service médical. Il n’y avait pas trop de monde. Je laissais la jeune femme passer sa commande au niveau de la machine à boissons chaudes. Je n’intervenais en rien, la laissant utiliser sa nouvelle prothèse. Sa joie faisait plaisir à voir, et c’était pour ce genre de choses que j’aimais mon métier. Voir les gens retrouver de la motricité, la dignité qui allait avec, et le débordement d’émotions qui accompagnait tout ceci.

Alors qu’elle gagnait la table la plus proche, je passais commande de mon sempiternel café noir, long, sans sucre, et la rejoignais avec mon gobelet. Je m’attablais en face d’elle.

- Et encore, tu n’es qu’au début de tes sensations retrouvées. Plus le temps va passer, et plus ton cerveau va s’habituer et les réponses de la prothèse seront de plus en plus fluides et naturelles. Je pris une gorgée de café. Il était loin d’être d’une qualité extrême, mais pour un truc d’une machine ça se buvait. Je réfléchis quelques instants suite à sa question sur mes connaissances en matière d’armement. Puis je répondis doucement : je ne suis pas un guerrier. Je suis médecin, mon travail est de soigner et sauver, pas tuer. Alors…pendant longtemps j’ai été réticent à utiliser des armes. Mais je me suis rendu compte que c’était nécessaire pour ma survie. Sur un champ de bataille, le toubib est une cible de choix. Je ne suis pas un as de la gâchette, je fais de mon mieux avec un blaster. Je n’utilise pas d’arme lourde. J’ai déjà un équipement conséquent en matière médicale. Je ne peux pas m’encombrer d’une arme trop grosse. Les blasters sont donc de bons compromis. Je repris une gorgée de café avant de préciser : je ne doute pas que tu sois bien meilleure que moi. Après tout c'est ton outil de travail.

J’avais réalisé il y avait finalement peu de temps que je devais progresser sur le plan physique afin d’apporter une réponse optimale sur le terrain en tant que médecin. Pour neutraliser au plus vite ceux qui tentaient de me nuire, et apporter plus rapidement mon secours aux victimes.
Soudain, je vis surgir dans le mess le caporal-chef Goodspeed. Il me fit un signe auquel je répondis et il nous rejoint. Il me salua rapidement d’un coup de tête réglementaire. Je désignais Maxence :

- Caporal-Chef Stanley Goodspeed, Maxence Darkan. Il la salua, observant le bras de la jeune femme.

- Cela s’est bien passé ?

-Evidemment…vous en doutiez ?

- Ho non sergent ! Ce n’est pas ce que je voulais dire.

- J’ai perdu du temps parce que tout n’était pas prêt, fis-je d’un ton neutre en reprenant du café. Goodspeed allait répliquer mais je levais la main pour lui signaler que ce n’était pas grave. Et vous ? Vous êtes-vous assuré que le docteur Artas a bien fait son travail coté amputation ?

- Oui ! Vous serez satisfait je pense !

- Formidable caporal-chef ! Dites, pendant que j’y pense. La demoiselle ici présente à besoin de récupérer ses armes…Pouvez-vous vous assurer qu’elles soient apportées au stand de tir le plus rapidement possible ? Des exercices supplémentaires en matière de maniement des armes pour finaliser le calibrage de son bras.

- Je m’en occupe sergent ! Mademoiselle ! et il s’éloigna rapidement afin de s’acquitter de la mission que je venais lui confier, trop heureux de se rattraper ! Je me souvins soudainement d'un autre détail:

- Ho Caporal-chef!

- Oui monsieur?

- Prenez Ed avec vous!

- Ha! Heu...entendu...Il n'était pas très enjoué par la nouvelle...Je savais qu'il avait encore peur de Ed. Mais je savourai mon café sans prendre plus d'attention au pauvre Goodspeed qui semblait subitement moins pressé. Je ne pus réprimer un sourire taquin...



Maxence Darkan
Maxence Darkan
Messages : 2364
Eclats Kyber : 0
Les coups d'un soir n'ont pas d'âge, me direz-vous. C'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure confiture, insisteriez-vous. Est-ce que Maxence déconnait ? Demanderiez-vous. Peut-être. Personne ne peut réellement le savoir à part elle-même après tout. Vous la pensez capable d'être sérieuse ? Wow. Donc vous la pensez sérieuse. Je suis le narrateur je vous signale, je lis dans les pensées, vous êtes dégueulasses, mettez-lui immédiatement des vêtements.

Et d'ailleurs, elle avait ce même rictus entendu collé au visage en écoutant Balian... en tant que médecin, calmez-vous, elle déconnait. Peut-être, je l'ai dit, j'en sais rien. L'idée de savoir que les sensations ne se feraient que plus réelles lui donnait l'impression de se faire ses plus beaux préliminaires en solo. Elle en avait presque marre de se répéter encore et encore les mêmes choses, mais ces sensations, ces motifs, ceux qu'elle sentait, ne serait-ce que sur la petite partie de sa peau synthétique, il n'y avait pas de mot pour les décrire. En jouant avec sa petite tasse de café, la chaleur, les courbes de son gobelet et celle de la table, elle écoutait le militaire. Malgré le fait qu'elle le considérait plus comme un médecin qu'un militaire, au final, ne nous mentons pas, il restait militaire.

La blondinette haussa un sourcil. Les médecins étaient des cibles de choix sur les champs de bataille ? Bon, d'accord, Maxence était largement dans le genre à dire que la fin justifiait les moyens et son passé en était la preuve, mais franchement, les médecins ? Et après on considérait les membres des Cartels comme des monstres. Alors oui, certains ne se gênaient pas pour tirer sur eux, mais ceux que la mercenaire avait côtoyés valaient mieux que ça. Elle-même ne tirait jamais sur un médecin à partir du moment où il ne lui tirait pas dessus en premier. C'était quand même la moindre des choses, on ne tue pas quelqu'un qui sauve des vies, peu importe le camps dans lequel il se trouve... après, rien n'interdisait de le capturer... mais il fallait au minimum bien le traiter. Cependant, les dernières paroles du docteur Balian l'intriguèrent et elle se permit de boire en cet honneur.

-Hé bah, que d'humilité d'ta part. Elle haussa les épaules en accueillant cet aveu avec plaisir. J'ai pas l'habitude que mes aînés s'pensent moins bons qu'moi avec des blasters... mais en même temps, t'es bien la première personne réaliste parmi toutes les autres.

Soyons réaliste, qui peut se permettre de confronter Maxence en se proclamant meilleur qu'elle avec un blaster de nos jours ? Personne. J'insiste, personne. C'était ce qui faisait sa force, personne ne s'inquiétait d'une gamine et elle s'en foutait pas mal, elle n'avait pas besoin de faire ses preuves en présence de trou du cul avec l’ego fragile. Qu'on lui reconnaisse ça dès le début, bon sang, c'était nouveau.

-J'veux dire... après, j'suis incapable de m'soigner sans faire une connerie. J'ai failli mettre de l'alcool à quatre-vingt-dix sur une brûlure avant d'me prendre une patate de la part d'un médecin pour m'arrêter. Sacré gamine. J'ai même réussi à mettre le bout collant d'un pansement sur la blessure une fois. Elle secoua la tête en gloussant. Chacun ses priorités.

Effectivement et personne ne pourrait dire mieux. Cette femme était une véritable catastrophe sur le plan médical, certains en perdaient leurs plumes, d'autres la regardaient se foutre en l'air en rigolant, de son côté, elle faisait toujours tout son possible pour ce « soigner » avec ce qu'elle avait et ce qu'elle croyait connaître. Après cela, Maxence considéra Goodspeed d'un œil détaché, le saluant vaguement, elle lia son index et son pouce pour soutenir la réponse de son chirurgien chéri. La voix ressemblait à celle de l'interphone et pour peu, elle avait retenu le prénom Goodspeed -non-. Il s'agissait du type qui aidait à amputer malgré les nombreuses réticences de sa maman d'amour. Un débat parallèle qur lequel elle était en accord avec Balian.

-Hé ! Fit-elle juste avant que le Caporal-chef ne s'en aille. Les armes valent plus que toute ta famille réunie, alors si tu veux pas t'retrouver à la place du type qui s'est fait amputer, fais gaffe.

Il lança un dernier regard au Sergent, un rictus amusé pour signaler le sacré tempérament de sa patiente sans pour autant être réellement touché par les menaces. D'ailleurs elle avait de la chance de se trouver en présence d'un militaire aussi conciliant que Goodspeed, elle aurait presque pu risquer quelque chose pour ses mots.

-Par contre c'est foutre qui, Ed ? Nan, t'sais quoi ? Elle leva un doigt en l'air. J'veux pas savoir, j'vais l'découvrir.

Un auto-effet de surprise, ça valait le coup d'essayer. Et d'ailleurs, il était l'heure d'aller voir ce que donner ce stand de tir de l'armée républicaine. Ed ne devait qu'être un militaire de plus, un autre patient, ou un professionnel de la gâchette près à montrer à une infirme ce qu'était tirer, tous des défis qu'elle était prête à accepter.

***

-Un animal de compagnie ?

S'interrogea soudainement Maxence, à l'entrée du stand. Le Caporal-chef Goodspeed tenta tant bien que mal de faire un signe au Sergent alors que l'Anooba qu'il tenait en laisse se secouait dans tous les sens en direction de son maître, Balian. Il n'avait pas l'air méchant, il avait l'air... gentil. Un joli mot pour dire con, très con. Il tenait les holsters de la mercenaire sur son l'épaule, elle voyait le coup venir, et pas besoin d'avoir la Force pour le voir venir.

-Sergent, j'ai... je... hé ! Du calme ! Oh...!

Maxence se précipita à une vitesse hallucinante, le Caporal-chef tombait. Elle glissa sur les genoux pour rattraper ses armes, laissant le militaire s'écraser lourdement sur le sol. À peine eut-elle le temps de soupirer de joie que l'animal lui sauta dessus pour lui lécher le visage. La blondinette ricanait en caressant la bête. Son pelage lui semblait incroyable, surtout du côté droit. Normalement, elle n'était pas vraiment fan des animaux de compagnie, elle préférait de loin les astromecanos, mais pour le coup, lui donnait l'impression de les avoir toujours aimés.
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn