Torhyn Lokred
Torhyn Lokred
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Plus j’écoutais mon interlocuteur, plus je me disais qu’il était un homme bourré d’optimisme. A chaque problème sa solution. J’aimais cette mentalité. Du moment qu’elle n’était pas cédée à une forme d’inconscience due à une mauvaise estimation des risques. Mais Absalom ne semblait pas homme à l’imprudence. Il avait de l’expérience…Plongés dans notre discussion, nos pas nous avaient ramenés à notre hôtel. Le temps de regagner la chambre, et nous pûmes nous poser l’un et l’autre dans un fauteuil. J’avais posé mon sac, où sommeillait la peluche gagnée à la foire, à mes côtés, sur le sol.

Il était plaisant de retrouver un peu de calme, loin de l’agitation des rues de cette ville en pleine foire des courges. Absalom relâcha ses longs cheveux blonds. En les voyant ruisseler sur ses épaules, j’estimais qu’il aurait été dommage de les couper. Mais je n’étais pas très au fait des dernières modes. J’avais porté les miens courts pendant des années. Laisser pousser ma tignasse sombre et ondulée était un autre moyen de couper avec mon ancienne vie. Machinalement je passais ma main sur ma petite barbe, comme pour vérifier qu’elle était toujours là.

J’écoutais Noctis me narrer les difficultés d’être homosexuels sur Hapes. Malgré ce genre tare, les gens comme nous étions tout de même des curiosités qui nous rendaient moins détestable que des hommes hétérosexuels finalement. Une autre forme de paradoxe logique en soit.

- J’ai toujours entendu dire que l’Ordre Jedi estimait que l’attachement était fort peu conseillé. Encore une fois ma culture sur les Jedis était limitée. Je suis sûr que vous faites tout pour que votre compagnon trouve la paix et l’affection qu’il mérite malgré les souffrances qu’il a pu subir, avais-je soufflé doucement. Je ne pus, à c’et instant, m’empêcher de penser à Mee. Le jeune homme me manquait. Et j’ignorai s’il avait survécu à l’explosion. Je revoyais sa surprise lorsque l’espion de Malevolus lui avait révélé mon inclination à son égard…même si je la savais non partagée. J’avais toujours eu un faible pour les hommes aux yeux clairs…J’avais été prêt à me laisser emmener pour peu que les impériaux le laisse sauf. A présent…le jeune mercenaire n’était probablement plus.

- Que ne ferait-on par amour, fis-je avec un air grave. L’hapien en face de moi était un sentimental en fin de compte. Je me souvenais de mon ancien compagnon lorsque j’étais étudiant. J’aurai déplacé des montagnes pour lui. Il parvenait toujours à me convaincre de le suivre dans des soirées, ou des parties de sabacc, ou que sais-je encore. M’extirper de mon quotidien studieux. J’ai appris beaucoup de chose à son contact. Dommage que la distance nous ait, au final, séparés. La dernière personne à m’avoir aimé, a terminé métamorphosée en Rakghoule. J’avais eu besoin d’un spécimen, et elle s’était présentée. J’avais fait passer mon travail avant l’assurance d’un amour qu’on m’assurait sincère. Mais je n’avais pas cru à cela. Qui sait, murmurais-je avec un sourire en remettant en place une de mes ondulations rebelles derrière mon oreille, la vie peut réserver parfois bien ses surprises.

Je jalousais presque mon employeur d'avoir trouvé quelqu'un à aimer et qui l'aimait pour ce qu'il était en retour. Je songeais à une certaine demoiselle avec qui j'avais une "relation compliquée". Certes j'appréciais He'Thu. Nous étions sur une même longueur d'onde. Mais je ne ressentais pas un amour sincère. Nous étions trop identiques tout les deux. Je soupirais...et finalement posais mon regard sur la fameuse mallette, désormais codée avec les yeux d’Absalom.

- Si nous regardions d’un peu plus prêt ce que notre amis Bothan souhaitait nous vendre ? A moins que vous ne souhaitiez-vous délaver avant ? Avec toutes ces pérégrinations, je ne dirais pas non à une bonne douche personnellement.

Le souvenir de la dermatite du Bothan déclencha chez moi une sensation de démangeaison très désagréable. Sans oublier le sang que j’avais pourtant nettoyé, mais je me sentais totalement souillé.


Absalom Thorn
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Je vous en prie, fit le sorcier en indiquant la salle de bain d’un geste de la main. La douche est tout à vous. Je vais en profiter pour vérifier avec notre pilote qu’il ne s’est rien passé d’anormal de son côté.


La jeune femme n’avait probablement pas quitté son vaisseau. À vrai dire, Absalom ne se souvenait plus de la dernière fois qu’il l’avait vue à plus de cinquante mètres d’un speeder ou d’une navette. Il l’avait trouvée il y avait plus de cinq ans de cela, à périr d’ennui dans une colonie minière de la bordure impériale, où on la cantonnait à exécuter tous les jours le même trajet, pour charrier le minerai. Un gâchis.


Leur conversation fut brève. De son côté, elle avait de Balamak une expérience bien différente de la leur : il ne s’y passait strictement rien. L’astroport était sans histoire, aucun malfrat n’était venu lui chercher des noises, et c’était sans doute mieux ainsi, mais Absalom devinait dans le ton de sa voix, malgré toute sa déférence, qu’elle n’aurait pas été contre quelque incident romanesque.


La prochaine fois nous irons dans l’Espace Hutt, conclut-il. Ce sera probablement plus intéressant.


Puis il raccrocha et, par habitude plus que par intérêt véritable, il entreprit de repasser dans sa mémoire les événements de la journée, pour vérifier s’il n’y avait pas quelque avantage à en tirer encore. Des combinaisons se formaient dans son esprit. Prendre le contrôle de ce gang de secteur, c’était sans doute possible. Les dénoncer à la police et racheter pour une bouchée de pain une partie de leurs opérations, en terrorisant la concurrence.


Mais ces choses-là appartenaient désormais à son passé. Quitter l’Empire l’avait soulagé plus qu’il ne s’en était rendu compte d’abord. La vie sur Hapès lui offrait un luxe précieux : celui du temps libre. Toute cette énergie investie jadis à entretenir une puissance politique et financière pour tenir son rang au sein de l’Ordre Sith pouvait être désormais dévolue pour une bonne part à sa passion véritable, qui était l’étude de la Force.


Ainsi, quand son compagnon de voyages quitta la salle de bain, ses pensées avaient dérivé vers des considérations moins pragmatiques et plus ésotériques, qui l’absorbaient si complètement qu’il mit quelques instants avant de se rendre compte que la place était libre. Le regard qui releva était d’abord lointain, comme le sourire adressé au médecin, et, sans un mot, il lui succéda dans la salle de bain.

De sa vie de Jedi, il avait gardé l’habitude des douches brèves et efficaces. De manière générale, Absalom ne se délassait pas, sauf dans les bras des amants qu’il semait aux quatre coins de la galaxie. Il se méfiait des autres plaisirs, par réflexe, par habitude, persuadé qu’on se laissait facilement amollir. Sous ses manières gracieuses et légères, et derrière un tempérament plus facile que sa réputation ne devait le laisser attendre, se cachait une rigueur monastique, comme une sévérité dissimulée derrière la douceur.


Le Hapien sortit vite de la salle de bain, torse nu, les cheveux enveloppés dans une serviette. Pour un médecin comme Torhyn Lokred, le spectacle devait être encore plus étrange encore que pour un autre. Il y avait quelque chose de contre nature dans ce corps qu’il apercevait ce jour-là plus que de coutume : le dessin des muscles était trop régulier, la symétrie trop précise, la peau trop pure, même pour un Hapien, et même pour le fils d’une grande généticienne qui avait dû employer sa science à façonner son enfant comme l’artiste sa sculpture, pour que quelque chose d’inquiétant n’y soit pas à l’oeuvre.


Cet homme qui avait traversé la galaxie de part en part, qui avait trahi et été trahi, qui avait couru la Bordure, visité l’Espace Hutt et fait la guerre, dont le vaisseau, disait-on, s’était un jour écrasé à la surface de Gree, comment n’avait-il pas la moindre cicatrice ? Comment paraissait-il si jeune ? Combien de vies arrachées avaient formé la matière première de cette apparence qui était la suprême démonstration de sa science ?


Notre mallette, donc, dit-il en se rasseyant sur son fauteuil.


La serrure pré-programmée scanna ses yeux et la valise s’ouvrit avec un déclic, pour révéler bientôt une rangée de cinq datadisques hors d’âge, maintenus dans une mousse protectrice, et l’appareil lui-même antique qui permettait de les lire. Absalom eut un regard sur le côté et son sac de voyage traversa la pièce de lui-même pour se ranger à ses pieds. Il en sortit un datapad plus récent, qui s’alluma sur un tutoriel.


Très.
Détaillé.


Je me suis fait écrire des instructions, expliqua-t-il, car je dois reconnaître que l’informatique n’est pas précisément ma grande spécialité.


Un bel euphémisme, dans les règles de l’art.


Après avoir relu le tutoriel pour la énième fois, le sorcier n’en connecta pas moins les deux lecteurs ensemble, avant d’insérer les disques dans le plus ancien et de procéder méthodiquement au transfert des données, pour le cas où les supports originels fussent trop fragiles pour survivre encore très longtemps.


C’est lent, observa-t-il, et en effet l’opération prit en tout une bonne demi-heure.


Enfin, il rangea soigneusement le contenu de la mallette, qui désormais revêtait surtout une valeur historique, et les deux hommes purent se pencher ensemble sur le fruit de leurs efforts.


Hé bien au moins c’est rédigé en basic, commenta le Jedi Noir.


Mis bout à bout, il y avait en tout et pour tout une centaine de pages de rapport et une dizaine de schémas, mais les données avaient été évidemment corrompues par le tout, et il s’agissait de fragments. Au mieux, on trouvait une quinzaine de pages consécutives, mais le reste n’était que bribe : quelques phrases ici, une dizaine de paragraphes là.


On dirait des procédures pour créer des esclaves aux facultés augmentées. Réduction du libre-arbitre, volonté atrophiée, mais ici, il est question d’une puissance musculaire plus développée, là des réflexes. Cette partie, là…


Il arrêta le défilement des pages sur un schéma qui n’était manifestement pas scientifique, une sorte de diagramme compliqué en forme de sceau.


… est utilisée parfois pour renforcer l’ascendant mental d’un maître sur ceux qui l’entourent, en son absence. Disons en quelque sorte qu’on infuse son aura dans le symbole, pour qu’il perpétue la présence de son créateur. Généralement, cela prend les proportions d’une pièce, ou plus encore, mais ici il est question… Si je comprends bien… De le graver à même les os d’une créature.


Dans les grandes lignes, il semblait donc que la science médicale était convoquée pour permettre aux sujets de survivre à des opérations particulièrement douloureuses et invasives fondées, elles, sur la Force. Pourquoi déployer de tels moyens plutôt que des augmentations cybernétiques, c’était ce que ces rapports lacunaires ne permettaient pas de comprendre.
Torhyn Lokred
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J’aimais les douches. C’était indéniable. Le contact de l’eau chaude sur ma peau blafarde me faisait du bien. J’avais l’impressions que l’eau purifiait mon corps de la maladie, pendant un temps du moins. Après une journée comme celle-ci, ce moment de délassement était plus que bienvenu. Je frottais énergiquement mon corps de savon pour me débarrasser de cette désagréable sensation de « démangeaison ». Sans y aller trop fort non plus. Et surtout je réprimais l’envie de me « gratter ». Car en pareille circonstance, le sentiment de démangeaison serait encre pire. En effet, se frotter un coin de peau de la pulpe des doigts ou du bout de l’ongle est un mauvais réflexe ! Plus on se gratte et… plus on se gratte. Car en sollicitant la peau, ce geste excite à nouveau les terminaisons nerveuses et réenclenche le mécanisme. Un cycle infernal ! Je grimaçais en songeant à nouveau à l’état dans lequel nous avions retrouvé le Bothan. Quelle histoire !

Je sortis de la douche avec un sentiment de bien-être. Me cheveux longs et épais dégoulinaient d’eau et s’étaient plaqués le long de mon visage et de mes épaules. Je séchais, épongeais le tout du mieux que je pus. Vous avais-je déjà dit que mes cheveux étaient rebelles au point parfois d’être de vraies calamitées ? Je me présentais devant Absalom en souriant, quelque peu revigoré par cette douche salvatrice, lui cédant la place. Mes cheveux épais étaient encore largement humides. Mes ondulations allaient se dessiner parfaitement à mesure que le tout allait sécher et s’alléger du poids de l’eau. J’avais passé une tenue légère et confortable pour lui.

Ce fut le tour d’Absalom qui devait sans nul doute avoir contacté sa pilote. Alors qu’il faisait ses ablutions, je pris mon datapad pour reprendre un cours de linguistique en ligne « Le Hapien pour les débutants ». J’étais actuellement sur une leçon de vocabulaire, je tâchais de retenir les mots et leur signification en basic tout en enregistrant la prononciation. Un exercice qui ne me déplaisait pas. Les lorrdiens étaient assez doués en matière d’apprentissage de dialectes et autres sabirs. Mais ma leçon fut de courte durée. Car mon compagnon de route se présenta plus rapidement devant moi que je ne l’aurai cru. Les douches ne devaient pas être son truc. En revanche, je devais reconnaitre que le spectacle de son corps à moitié dénué n’était pas pour me déplaire. Au premier coup d’œil je restais figé, pantois. Je dus faire un effort pour me ressaisir et ne pas risquer de le mettre dans l’embarras…même si j’imaginais qu’il avait l’habitude de capter le regard des autres. Mais il avait un compagnon, et la politesse me dictais de demeurer courtois et gentleman.

Néanmoins, quelque chose m’interpela…L’homme devant moi était parfait, en tout point. Pas que cela doit dérangeant, mais c’était surtout impossible ! Il n’avait pas une cicatrice, aucun stigmate sur sa peau. Comme s’il avait été totalement préservé, à la fois des affres du temps, mais aussi de toute trace. Cela n’avait rien de « naturel ». Son pouvoir allait-il jusque-là ? L’aura mystérieux qui entourait l’homme qui faisait face était troublante, inquiétante même, et diablement attirante.

Mais pour l’heure nous avions une mission à poursuivre. Nous étions venus pour une mallette contenant des informations importantes sur de vieux rites Siths. Mais ni moi ni Absalom n’étions formé à l’informatique. Heureusement l’ex Sith avait pensé à tout. Après lecture du tutoriel, et un temps d’attente que je jugeais interminable, nous fumes enfin récompensés.

Penché au-dessus des données avec l’Hapien, je survolais les tout, avide de décrypter ces savoirs anciens. Ma curiosité n’était même pas dissimulée et mes yeux pétillaient de joie. Les mots d’Absalom résonnaient comme une douce mélodie à mes oreilles : « esclaves aux facultés augmentées », « Réduction du libre-arbitre, volonté atrophiée », mais surtout : « puissance musculaire plus développée », « réflexes ». Un peu plus loin, Absalom repéra un rite qui permettait d’asservir des êtres en….gravant directement sur leurs os ?

- Par les étoiles…c’est fantastique ! Il faut que l’on comprenne comment cela fonctionne. Si on peut parvenir à détourner certaines de ces pratiques…Cela pourrait s’avérer très utiles…Imaginez? Un moyen d'asservir quelques rakghoules...? Des alphas notamment, afin que les autres suivent naturellement. C'est...incroyable...

J'en étais tout retourné. Mon cerveau était en ébullition. Pourrais-je utiliser cela pour me sauver? Retrouvé une forme et une seconde jeunesse !

- Il manque beaucoup de données…Cela va prendre du temps et nécessiter des recherches pour trouver des sources qui complèteraient ou valideraient ces informations. Je lui montrais mon propre datapad et lui demandais : est-il possible de me transférer cela ? Que je puisse les étudier, notamment comprendre l’agissement de ces processus sur les specimens en matière médicale. Et…ne connaitriez-vous pas quelqu’un de susceptible de nous indiquer s’il y a autre chose de récupérable parmi les éléments détériorés ? Je ne suis pas non plus un spécialiste en matière d’informatique…j’ignore si c’est faisable ou non.

Une chose était sûre, j’avais désormais une nouvelle piste à creuser, et j’allais commencer…maintenant. Dormir ? A quoi bon.




Absalom Thorn
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Quand Torhyn demanda à ce que les données lui fussent transférées, Absalom répondit sans hésitation :

Bien entendu.

Et pourtant, la requête lui avait inspiré une méfiance spontanée, ce calcul instinctif des gens qui sont face à un mystère et qui souhaitent s’en préserver la primauté. Mais le Hapien jugeait ce genre de réflexes malheureux et contre-productifs. De son point de vue, mieux valait pêcher par excès de confiance, car c’était un calcul plus rationnel : on profitait de l’intelligence collective, et si l’on n’était trahi parfois, la perte était compensée par de vastes bénéfices. Absalom ne croyait pas au mythe du génie solitaire.

Son datapad fut donc promptement connectée à celui du docteur.

Les formes les plus raffinées de la sorcellerie sith permettent d’ores et déjà de contrôler des morts-vivants et j’imagine que pour une personne très versée dans ce domaine, il serait possible de manier les rakghoules. Je crains de n’en connaître moi-même que les rudiments, les cercles sith n’étant pas toujours ouverts aux perspectives les plus… Atypiques.

De ce point de vue, il était bien forcé de reconnaître que son séjour au sein de l’Empire avait été un triste échec. S’il avait tiré de sa fréquentation de l’Ordre Sith un vaste savoir dans le domaine de la corruption, qui lui avait permis un bond dans ses recherches, le cénacle des adeptes de la sorcellerie lui avait presque toujours fermé ses portes. Pour eux, il était resté au mieux un étranger, au pire un hérétique.

Ceci étant dit, j’ai autour de moi des gens plus compétences en la matière qui sauront se charger de la partie applicative, pour peu que nous arrivions à compléter ces informations. J’imagine que l’on peut en extrapoler un bon nombre et des recherches dans les archives de la bibliothèque devraient permettre d’en trouver l’origine. À partir de là, nous nous mettrons en quête d’autres sources et il ne restera plus qu’à collationner.

Il relut une nouvelle fois le document, pour en graver les principaux passages dans sa mémoire, ceux qui lui paraissaient le plus atypiques et par conséquent les plus susceptibles de livrer des indications quant à la suite de leur enquête. Plus il coupa son datapad pour le poser à côté de lui.

Mes informaticiens se pencheront sur le reste des données. Il faut s’attendre néanmoins à devoir les compléter avec d’autres matériaux. J’ignore pour l’heure quel ancien Seigneur a conduit ces recherches et où nous sommes susceptibles de trouver des informations les concernant, mais Darth Venenous saura au moins remonter discrètement la piste de notre Bothan et identifier sa source.

Pour sa part, il s’était gardé de trop intervenir dans l’esprit du Bothan, car il existait une éventualité qui lui paraissait douteuse, et néanmoins possible : celle qu’il ait été un émissaire involontaire d’un Seigneur Sith qui se serait servi de ces données fragmentaires comme d’un appât. Dans ces circonstances, Absalom préférait confier la première partie de l’investigation à une professionnelle du renseignement. Une inquisitrice chevronnée saurait démêler le vrai du faux.

Ce qui m’amène à une question, docteur…

Absalom se rapprocha du bord de son fauteuil, pour mieux plonger son regard clair dans celui de son interlocuteur.

Je n’ai pas m’empêcher de penser que vous avez éprouvé un certain plaisir à nos péripéties de la journée, mais au fond, je vous connais encore mal et je n’en mettrais pas ma main à couper. Si l’on vous en donnait le choix, est-ce une expérience que vous souhaiteriez renouvelée ? Être sur le terrain, remonter à la source, avec les dangers et les aventures que cela implique. Ou bien préférez-vous, et ce serait bien entendu parfaitement compréhensible, rester en sécurité dans votre laboratoire ?

Le sorcier était bien conscient que tout le monde ne partageait pas son goût pour les aventures rocambolesques. Chacun, à ses yeux, avait le devoir d’exceller en son domaine, mais il était loin d’exiger que tous ses collaborateurs s’exposent au danger.

Si vous souhaitez m’accompagner sur le terrain, quand ce sera possible, je vous y accueillerais avec plaisir, mais je conçois que ce ne soit pas nécessairement le cas. Je voudrais que vous vous sentiez pleinement impliqué dans vos travaux. Pour certains, cela veut dire se retrouver dans le feu de l’action, pour d’autres, il faut au contraire privilégier la stabilité. C’est là une affaire de tempérament et vous connaissez le vôtre.

Pour prévenir une éventuelle objection, il précisa aussitôt :

Je sais que votre santé est encore fragile, mais il est des personnes qui se sentent plus robustes quand elles triomphent de l’adversité. C’est votre choix. Si j’avais su que notre voyage aujourd’hui nous exposerait à des dangers, je ne vous aurais pas demandé de m’y accompagner sans vous les avoir d’abord exposé. Ne vous sentez donc obligé à rien : songez à ce qui vous serait le plus profitable, car votre profit sera toujours indirectement le mien.
Torhyn Lokred
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Lorsque Noctis laissa entendre que la sorcellerie Sith permettait de contrôler les morts vivants, et donc possiblement les rakghoule par un procédé similaire, je levais vers lui mon regard bleuté. Que savait-il de cette Peste au juste ? Savait-il d’où venaient ces créatures ? Je souris avec douceur. Et repris :

- J’imagine que c’est fort possible en effet. Connaissez-vous l’origine de ce Virus Rakghoule ? Lors de mes études sur Coruscant en paléopathologie, on nous disait que c’était une mutation qui résultait de la polution de Taris. J’avais donc travaillé en ce sens. Mais, lorsque je fus capturé par les Siths, mon « employeuse-geôlière » me révéla une tout autre version. Les Rakghoules ont été créées par un certain…Karness Mur, ancien Jedi, devenu un Seigneur Sith, si mes souvenirs sont exacts. En usant d’alchimie, il changeait toute personne non sensible à la Force en rakghoule, par le biais d’un artefact. Mais nous sommes loin des créatures actuelles…les rakghoules originelles étaient capables de reflexion, conservant leurs capacités et leurs savoirs-faires. Bien entendu elles étaient soumises au possesseur de l’artefact. Mais ce dernier est perdu depuis bien longtemps…enfoui sur Taris. C’est sous son action, même diminué, que les rakghoules que nous connaissons sont apparues…Ce virus touche aussi bien les sensibles que les non sensibles. Lorsque nous nous étions rendus sur Taris pour chercher des prélèvements, nous avons été attaqués. Je fus placé à l’abri…mais mes anciens employeurs m’ont parlé d’une rakghoule qui avait conservé un vestige de conscience…et elle usait de la Force, et d’un sabre. Un ancien Jedi possiblement. Il commandait aux autres, tel un alpha dans une meute. Là où d’aucuns prétendent que ces créatures sont des monstres sans cervelles…j’ai vu tout autre chose…Elles répondent à de bas instincts oui…Mais elles sont capables de vivre en groupe. C’est même leur nombre qui fait leur force. A l’instant, l’image de Chani sur Lorrd, métamorphosée en cette puissante rakghoule à la robe vermillon me revint… Des rakghoules plus fortes, plus imposantes, et plus intelligentes…Noctis avait raison…je n’avais jamais douté qu’il soit possible de contrôler quelques rakghoules, selon le principe d’une meute. A défaut de retrouver cet ancien, mais très dangereux artefact, j’ai cherché des moyens de soumettre un groupe de ces créatures. Je ne désespère pas de réussir. Surtout si j’ai de l’aide en matière de…magie Sith.

Mon sourire s’était quelque peu élargi, il était disposé à ce que ses gens, qualifiés, puissent nous aider à compléter les recherches et recouper les informations que nous venions de collecter. Cela nous permettra d’y voir plus clair sur ces procédés Siths que nous avions sous les yeux. Des informaticiens pourront jeter un coup d’œil également sur les parties qui ont été altérées….

- Cela me fait penser que j’ai également un bloc de données à faire réparer…Il contient une partie de mes travaux que j’ai perdu lors de l’explosion de la base des Siths qui me retenaient.

Je n’avais pas quitté mon acolyte des yeux lors de sa question sur le fait de l’accompagner ou non lors de ses aventures. Je pris quelques instants pour réfléchir…

- Vous avez raison…j’ai éprouvé un certain amusement lors de cette journée. Quelque chose que je n’avais pas ressenti depuis longtemps. Certes ma santé n’est pas au mieux…Mais…comme vous le disiez tout à l’heure, il est étonnant de voir comme l’on se sent particulièrement vivant quand on prend des risques. Alors…oui, je veux bien vous accompagner lorsque vous jugerez ma présence nécessaire, et si je suis en état de le faire.

Et qui sait…retrouver une certaine forme pourra sans doute me donner une energie nouvelle pur mieux parvenir à mes fins.

- J’aime travailler en laboratoire. Mais, j’avoue que ces dernières années, cloitré, prisonnier…Je ne suis pas fâché de revoir un peu le reste de la Galaxie…et de prendre de bons bols d’air maintenant que je le peux à nouveau.

C’était un autre détail sur lequel j’allais devoir me pencher : remplacer mes poumons synthétique par de vrais poumons…Il me fallait trouver un donneur compatible…L’idéal serait un lorrdien…Mais je ne serais pas trop difficile, du moment que la greffe est possible…




Absalom Thorn
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Les doigts croisés devant ses lèvres, Absalom avait écouté avec attention le récit du docteur. Il était rocambolesque, mais aussi typique de ce que l’on pouvait lire dans les archives de certaines académies sith. Alors l’ancien Seigneur ne doutait pas de sa véracité. Sans doute y avait-il là un peu de légende qui se mêlait aux faits historiques, mais c’était le propre de toute recherche ésotérique que de démêler l’imagination du réel.

Rien n’interdit d’envisager la création d’un autre artefact. Ces choses-là sont des outils, des outils très particuliers que l’on ne saurait produire en série, bien entendu, mais qui peuvent être répliqués, pour peu que l’on fasse preuve de patience. Cela dit, une solution biochimique serait sans doute plus adaptée à vos propres aptitudes. Quelque chose que vous pourriez synthétiser et qui rendent les rakgoules suggestibles. Il suffirait ensuite d’implanter des injecteurs sur leur peau.

Comment mettre tout cela en œuvre, concrètement, il l’ignorait, mais il avait vu des dispositifs semblables sur d’autres espèces : c’était donc que rien ne l’interdisait.

Si à l’occasion vous pouvez écrire un compte-rendu de ce que vous savez sur ce sujet, en particulier les noms et les époques historiques mentionnés par votre ancienne employeuse, cela faciliterait les recherches de mes acolytes, au sein du répertoire de la Bibliothèque. Et celles de Darth Venenous, si d’aventure il fallait chercher au-delà et identifier de nouvelles sources.

Les réseaux de l’Inquisitrice étaient vastes, mais quelques indications ne seraient pas de trop.

En tout cas, c’était entendu : le médecin et le sorcier poursuivraient leurs investigations ensemble, sur le terrain, quand ce serait possible. Absalom se réjouissait de cette association. Le savoir n’était jamais pur : toute connaissance était un mélange de domaines divers, ici un peu d’archéologie, là de l’ésotérisme, là encore de la médecine. La galaxie était trop vaste pour que le Hapien crût encore à la possibilité d’un esprit universel. Il fallait s’associer pour progresser et, selon lui, l’orgueil des génies solitaires menait nécessairement à l’ignorance.

Excellent, conclut-il. Nous procéderons donc ainsi. Si vous avez l’impression qu’il vous faut une remise à niveau pour affronter ces missions, n’hésitez pas à m’en faire peur. Nous trouverons des entraînements appropriés à votre condition. Sans cela, bien entendu, dans la mesure de mes moyens, j’assurerai votre protection.

Et de la part du Hapien, ce n’était pas une parole en l’air : la fidélité et l’instinct de protection de Noctis envers ceux qui l’entouraient étaient réputés sans faille. Lui dont les loyautés nationales changeaient au gré de ses intérêts, et qui n’hésitait à abandonner un parti quand il cessait de lui être utile, remuait les étoiles et les planètes pour ceux qui s’étaient rangés à ses côtés.

Pour l’heure, je vais réfléchir à ce que nous avons lu.

Sur quoi le sorcier se leva pour s’asseoir en tailleur à même le sol, les mains sur les genoux, le dos droit, et les yeux fermés. En quelques secondes sa respiration s’était ralentie au point de devenir imperceptible, alors qu’il purgeait son esprit de toutes les pensées inutiles. De sa mémoire fut convoqué le souvenir exact des données découvertes ce jour-là et, sans chercher à réfléchir, il se contenta de les contempler ainsi, longuement, dans un état second.

Le reste du séjour reprit son cours ordinaire. Ils firent ce qu’ils avaient prévu de faire et Absalom témoigna d’une passion perverse et déviante pour les conférences d’agronomie. On aurait juré que rien ne l’enthousiasmait plus que de rester assis pendant une heure à écouter un vieux professeur détailler les subtilités insoupçonnables de l’hydroponie.

Enfin ils partirent, sans avoir revu leur ami Bothan, qui avait probablement quitté Balamak depuis un moment déjà. Noctis avait retrouvé son vaisseau sans plaisir et il fut aussi taciturne que d’habitude dans ces moments-là, le sourire ne lui revenant qu’au moment où ils se posaient sur la terre ferme d’Hapès. Le jour perpétuel de sa planète natale fut accueilli avec un sourire satisfait et en effet, Torhyn avait peut-être remarqué, lors de leur séjour, que le Hapien, comme la plupart de ses congénères, évitait de sortir une fois la nuit tombée.

Les datadisques furent remis à deux femmes, deux Twi’Leks qui portaient une robe d’acolytes, et qui se mirent aussitôt au travail. Ces informaticiennes d’un genre un peu particuliers, qui avaient poussé l’étude du Domaine de la Foudre dans ses détails les plus subtils, se concentraient longuement pour manipuler des charges électriques infimes et en extraire les informations tant désirées.

C’était un labeur fait de progrès minuscules, et qui alla lentement, mais au bout de quelques semaines, une carte avait émergé des données lacunaires.


FIN
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