Absalom Thorn
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Une honte !
Un scandale !
Je suis outrée !
Shlibok patok kavalin !

Dans l’assistance, en effet, l’émotion est vive.

Les noms d’auteur en majuscules… !
Et puis quoi encore ?
Une virgule devant la planète d’édition ?
Je suis outrée !
Je vous assure que… Vraiment…
Vous voulez que je vous dise, professeur ? Ce que c’est que tout cela ?
Shlok shlok abadol pu-ul ?
Parfaitement ! Du jedaïmo-gauchisme.
Triste génération, vraiment…
Je suis outrée !

Et la salle se vide de l’auditoire choisi venu assister à la présentation des progrès de la sélection génétique chez l’éopie comme mesure prophylactique contre les virus, recherche assurément captivante, mais que le jeune doctorant a eu le malheur de présenter dans un holorama adoptant le style bibliographique de l’université d’Alderaan, plutôt que celui de l’Association Républicaine de Biologie, comme le veut pourtant la tradition du CoGéVi.

Quand la pièce est désertée néanmoins, un ravissant Hapien y fait son apparition.

On dirait que vous avez été malmené.
Oh mon dieu, s’exclame le jeune généticien, en pâlissant d’un coup !
Je vous en prie, appelez-moi Absalom.
Vous… vous vous… vous… vous…
Oui, l’encourage-t-il de sa voix douce ?

(C’est que le Jedi Noir est d’une patience angélique avec tous les jeunes scientifiques qui atteignent une certaine taille en tour de biceps.)

Vous allez me tuer ?
Moi ? Allons donc ! Quelle drôle d’idées ! Je ne ferais pas de mal à une mouche.

Et il lui adresse son sourire le plus rassurant, un rassurant d’une honnêteté infaillible, un sourire à vous réchauffer le coeur.

Venez, vous avez été rudoyé, je vous offre un verre pour vous consoler.
Je… euh… je suppose, oui… si… si vous voulez…

Et le généticien en herbe, aussi adorable que l’agneau qui se jette dans la gueule du grand méchant loup, remballe son datapad et son pointeur laser — c’est comme un sabre, mais en beaucoup moins impressionnant — et emboîte le pas à son visiteur inattendu. Difficile, de toute façon, de lui refuser quelque chose : il est après tout le fils de la grande prêtresse de cette réunion et le scientifique craint trop d’insulter Cala Thorn, c’est-à-dire, à peu de choses près, de blasphémer horriblement.

Les halls de la prestigieuse Académie des Sciences du Consortium, sur Hapès, sont en effet ce jour-là peuplés de biologistes et de généticiens, d’immunologistes et de virologues, d’épidémiologistes et d’hématologues, de toute une population de chercheurs distingués, venus des quatre coins de la Galaxie, de l’Empire jusqu’à la République, en cette terre à peu près neutre où, cette année, se tient le Congrès de Génétique Virologique, sous l’égide de l’une des sommités galactiques du domaine, la Pr. Cala Thorn.

Tous ne sont pas ravis d’avoir dû voyager jusqu’à Hapès. La présence de la police royale en particulier en met certains mal à l’aise. Les Impériaux s’en accommodent sans broncher, mais les Républicains ne cessent de jeter des regards soupçonneux tout autour d’eux. Mais il faut bien reconnaître que la proposition de la Pr. Thorn est arrivée cette année-là à point nommé. La tension entre les deux grandes puissances, et les risques inhérents à une situation instable, imposaient un lieu qui soit à la fois neutre et mieux protégé qu’une planète indépendante.

Absalom lui-même, fidèle à la relation de bons services mutuels qu’il entretient avec sa mère, n’a pas ménagé ses efforts auprès des différents corps diplomatiques pour faciliter les délivrances de visas, les autorisations d’entrée ou de sortie du territoire, ni d’ailleurs pour motiver les chercheurs les plus distingués en leur faisant miroiter la possibilité de profiter de leur présence pour négocier des accords de coopération scientifique avec telle ou telle institution, sur Hapès ou ailleurs, pour lesquels il s’offrirait comme gracieux intercesseur.

Désormais, les conférences battent leur plein, trente sessions parallèles, des recherches révolutionnaires, et puis le tout venant des travaux quotidiens. La présence d’un Seigneur Sith au milieu de tous ces savants, et surtout d’un Seigneur à laquelle des rumeurs persistantes, en Empire comme en République, prêtent des efforts pour développer des armes biologiques, n’est pas sans ajouter un petit côté sulfureux à une manifestation qui l’est déjà assez, quand se confrontent les normes éthiques radicalement différentes de la République et du reste de la Galaxie.

Noctis en est ainsi à sa troisième conversation à mots couverts avec tel vieux scientifique plus ou moins illuminé qui cherche à le sonder, et surtout à sonder le compte en banque des Thorn, pour lui faire financer des recherches douteuses sur on-ne-sait-quel-trop sérum de super-soldat, conversations que le Hapien supporte avec une patience olympienne, mais un désintérêt total.

Faute de trouver le cinglé sans scrupule de ses rêves dans cette assemblée distinguée, le sorcier tue le temps en flirtant avec les jeunes et jolis chercheurs débutants, non sans un certain succès. Après tout, ce qui se passe au CoGéVi reste au CoGéVi, n’est-ce pas ?
Torhyn Lokred
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Un Congrès de Génétique Virologique organisé par la grande et redoutable Cala Thorn. Comment résister à ce genre d’évènement ? Même moi je savais reconnaitre l’importance de ces rassemblements scientifiques. Déjà lorsque j’étais encore un Lorrdien je connaissais la réputation de Cala Thorn. Je n’avais jamais eu l’opportunité de la rencontrer. Alors quand l’occasion se présenta, je sautais dessus. Certes je n’étais plus personne, un simple médecin, au nom inconnu. Un corellien qui n’avait encore rien accomplis de notable. Cependant, il fallait reconnaitre qu’être dans les faveurs de la Vice-Chancelière de la République ouvrait certaines portes. Du moins pour l’instant.

C’était donc en tant que Torhyn Lokred, caché derrière cette nouvelle identité, grassement offerte par ma bienfaitrice que je me présentais sur Hapes. A présent que j’étais libre je n’avais pas l’intention de me fixer la moindre limite. Darth Oracci m’avais remercié pour mes bons services…Même si tout ne s’était pas exactement passé comme prévu. Mais au moins…j’étais libre. J’avais reçu des soins de qualité grâce à la jeune demoiselle Publius. Mes poumons artificiels fonctionnaient à merveille pour le moment. J’avais besoin de reprendre ma vie en main. Certes je ne perdais pas de vue mon objectif. Car bientôt mon état de santé redeviendrait préoccupant. Je faisais confiance à He’Thu pour m’aider. Elle avait promis après tout.

Je m’étais présenté dans un costume impeccable, j’avais une mine bien meilleure qu’auparavant. J’avais pu reprendre quelques exercices de bases pour reprendre une hygiène de vie impeccable. Comme avant…comme sur Lorrd. Je ne pouvais cacher les petites ondulations grises dans ma tignasse noire, que j’avais simplement nouée en arrière. Mes iris saphir scrutaient chaque personne que je croisais. J’analysais, et profitais pleinement de la situation. Je faisais partie désormais des médecins républicains, malgré tout je devais bien être un des seuls à ne pas présenter de signe de nervosité. La présence des médecins impériaux ne me posait pas de souci. Nous étions en territoire neutre, pour la science. La médecine n’avait pas d’opinion politique.

J’avais repéré un homme que j’avais identifié comme étant le fils de notre hôte : Absalom Thorn…autrement connu sous le pseudonyme Sith de Darth Noctis. Une rencontre pourrait être amusante avec cet individu dont la réputation n’était plus à faire. Une occasion pour moi également de me rincer l’œil. Mais pour l’heure j’allais d’un groupe à l’autre, écoutant sagement mes confrères exposer leurs travaux. Donner leurs résultats. Quémander des financements.

Je devais toutefois reconnaître que j’étais déçu par le manque cruel de vision – dans tous les sens du terme – de mes collègues médecins. Des pratiques tellement « propres ». Rien n’avait donc changé pendant ma captivité. Comme en témoignait le discours de cet imminent scientifique qui exposait le cas d’une fillette atteinte d’un cancer et chez qui ont avait soupçonné, avant sa mort, une infection au cerveau ou la présence d’un caillot dans une zone bien précise de l’amygdale faussant ses émotions.

- C’est une zone très active du cerveau, en cherchant à l’aveuglette on risquait de la tuer.

- Oui…le seul moment pour voir cela…c’est au court d’une autopsie.

- Pourquoi ne pas l’avoir fait ? avais-je demandé avec un aplomb déconcertant.

- Hé bien…Cette pauvre fille étant décédé à présent…il était inutile de…

- Non…je parle de son vivant.

- Une autopsie sur une personne vivante, mais c’est illégal voyons.

- Hroo allons…vous ne la tuez que quelques instants, après vous la ressuscitez. Devant leurs visages choqués et visiblement plongé dans une incompréhension navrante je développais : hé bien ce n’est pas compliqué vous provoquez un arrêt cardiaque hypothermique, vous faites un pontage à la patiente en lui pompant…pfff deux litres de sang…vous lui perfusez le cerveau tout en lui faisant une IRM. Et pouf…vous trouvez votre caillot.

- Allons docteur…heu… ?

- Lokred…docteur Torhyn Lokred.

- Cela aurait été bien trop risqué et extrêmement agressif.

- Comme vous y allez. Vous pouvez comparer cela à une…réinitialisation. On éteint et on rallume.

- Quelle est votre spécialité docteur Lokred ?

- Je suis infectiologue…spécialisé en paléopathologie.

Des petits sourires en coins.

- De l’archéologie donc…

- De la recherche, insistais-je. J’estime que certaines infections du passé peuvent nous servir…à condition d’être maîtrisées.

- Vous êtes bien présomptueux de croire pouvoir maîtriser un virus ou une infection.

- Il ne peut y avoir d’avancées notables sans une certaine prise de risque.

- Vous manquez d’éthique Docteur Lokred.

- Et vous d’audace, répondis-je avec un sourire poli. Encore une fois je soulevais des points d’éthique dans la pratique médicale. Aux grands maux, les grands remèdes. Mais il y avait peu de médecins capables de comprendre ce genre de choses. Et je me heurtais sans cesse à des murs…Des cerveaux étriqués qui se réfugiaient derrière des barrières juridiques et de consciences professionnelles.

N’y avait-il donc personne ici avec un minimum de bon sens ? Personne avec suffisamment de cran ?

Absalom Thorn
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Mère.
Absalom.


Depuis la régie technique, la Pr. Thorn contemplait le grand amphithéâtre où se déroulait une nouvelle session plénière, à peu près comme un seigneur contemple son domaine.


Tout se déroule comme vous le souhaitez ?
Excellemment, dit-elle avec ce sourire de politesse que les Hapiens ont toujours à portée de lèvres, même au moment où ils poignardent leurs compatriotes dans le dos. Et comme d’habitude, ton intercession a été d’une efficacité redoutable.
Je suis heureux de l’apprendre.
À ce propos, je crois avoir trouvé quelque chose à ton goût.
Vraiment ?


La généticienne pianota sur la console de contrôle devant elle et l’écran de surveillance zooma sur l’un des participants, désormais assis avec ses congénères, parmi les rangées innombrables de la salle monumentale. Après l’avoir examiné attentivement, Absalom déclara :


Mère, je vous suis reconnaissant de votre sollicitude, mais je crains que mes goûts ne me portent vers des hommes plus…
Scientifiquement, Absalom ! À ton goût scientifiquement !
Ah !


Le Seigneur Sith commençait aussi à se dire qu’il était étrange que sa mère, ayant toujours professé une royale indifférence pour sa vie sentimentale mouvementée, en vienne soudain à chercher à le caser avec le premier cardiologue venu.


Certains de nos invités se sont plaints qui leur suggérait des méthodes peu recommandables.
C’est regrettable.
N’est-ce pas ? Je suis sûre que tu pourrais faire quelque chose pour arrondir les angles.
L’arrondissement est ma spécialité.


Une heure plus tard, quand l’exposé de l’oratrice, une Bothane brillante que l’on surnommait depuis quelques années « la reine de l’ARN », eut pris fin après la séance de questions-réponses, et alors que la salle se vidait, le sorcier se glissa dans les couloirs à côté du Dr. Torhyn Lokred, infectiologue corellien qui, pour sa part, ne brillait pas par son prestige.


Docteur, dit-il de but en blanc, vous a-t-on déjà fait visiter les coupoles de l’académie ? Vous verrez, ce sont des merveilles architecturales.


C’était le genre d’invitations que l’on ne refusait pas sans se retrouver avec une tête de bantha coupée dans son lit, et Lokred fut donc extrait dans la foule des médecins et des chercheurs trop occupés à discuter de la dernière thérapie génique promue par la Bothane pour prêter attention aux allées venues des autres.


Noctis guida son invité jusqu’à un turbolift réservé aux membres de l’Académie des Sciences du Consortium, devant lequel il passa une carte d’identification.


J’espère que vous trouvez le congrès stimulant, reprit-il avec cette douceur cordiale dont il avait le secret, et qui poussait les gens les moins perspicaces à le croire inoffensif, et même bonhomme. J’ai cru comprendre que vous aviez des conversations fort innovantes avec certains de vos confrères.


Et le Sith glissa vers le savant un regard inquisiteur d’une profondeur surréelle.


Quelques-uns d’entre eux, je ne vous le cache pas, ont même été troublés si j’ai bien compris par l’une ou l’autre de vos suggestions les plus originales. Moi-même, qui ne suis pas du métier, je n’aurais la prétention d’en juger, bien entendu…


À en croire les encyclopédies en ligne, Absalom Thorn était un économiste en effet, spécialiste des planètes en voie de développement, et un diplomate.


Ah ! Nous voilà !


Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent pour les laisser gagner une galerie circulaire qui longeait de l’intérieur le sommet de l’une des coupoles de l’Académie. Celle-ci entourait un puits centrale, où d’immenses projecteurs holographiques ultra-haute définition affichaient le cluster d’étoiles du Consortium. Absalom lança à voix haute une commande en hapien et les lumières s’abaissèrent. L’impression d’être dans l’espace en devenait saisissante.


Les projecteurs sont connectées aux stations de surveillance hyperspatiales et aux observateurs de l’ensemble du Consortium. Ils peuvent ainsi refléter l’état de nos systèmes solaires presque en temps réel et extrapolent les informations manquantes à partir des travaux d’artistes scientifiques.


Tout le raffinement hapien, en même temps qu’un tour de force technologique.


Si vous effleurez la rambarde…


Il illustra ses explications d’un geste et, soudain, la projection plongea au coeur du cluster, pour finir par se concentrer sur une seule étoile, qui emplit presque toute la pièce.


Vous pouvez zoomer, dézoomer, changer l’angle de vue.


Après quelques secondes passées à contempler dans un silence respectueux ces merveilles de l’univers, l’ancien Sith reprit la parole.


Ma mère apprécierait que vous fassiez preuve d’un peu plus de tact avec les autres médecins républicains. Non qu’elle soit fermée aux investigations les plus… originales, mais nous tenons à conserver la réputation du congrès, et par extension de l’Académie, vous comprenez ? Certaines théories sont mieux explorées face à une audience choisie, et les discussions qu’elles suscitent alors n’en sont que plus fertiles.


Il parlait sans détacher les yeux des étoiles qui flottaient devant eux, comme d’énormes sphères de feu tourbillonnant.


Si vous me permettez une curiosité de néophyte, vos suggestions sont… Hé bien, justement, purement théoriques ? J’imagine qu’il est parfois bien difficile de suivre un chemin plus audacieux sous les contraintes réglementaires de la République…
Torhyn Lokred
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*Hé bien…tu t’es fais des amis à ce que je vois*
*Silence*
*Et dire que tu osais prétendre que c’était moi qui manquais de tact et de souplesse…Tu viens de nous en donner un magnifique exemple Ryden…Sans blague…une autopsie sur une vivante !*
*Ben quoi ? Si cela peut lui sauver la vie …*
*T’es pas un cadeau je te jure…*
*Tu permets ? J’aimerai suivre cet exposé sur l’utilisation de l’ARN dans les vaccins*

Les échanges avec lui étaient toujours animés. Quoiqu’heureusement, depuis qu’il s’était fait damer le pion par Darth Ganys, mon double « maléfique » s’était calmé et il n’avait pas essayé de reprendre l’ascendant sur moi. Je demeurais maître de mes actions. Cela me rappelait d’ailleurs, que j’avais promis à cette douce et chère He’Thu de consulter un collègue psychiatre sur ce souci de trouble de la personnalité qui s’était aggravé chez moi.

L’exposé était fascinant, je devais bien l’admettre, et surtout, j’en enregistrais autant de détails que possible pour mieux les réutiliser par la suite dans mes propres recherches. Toutefois, une fois cette allocution et sa période de questions/réponses achevées, j’avais bien sûr suivi le mouvement vers la sortie de la salle. Quelle ne fut pas ma surprise d’être abordé par le fils Thorn en personne. Le lorrdien que j’étais ne put s’empêcher d’analyser l’homme qui me faisait face.

Il était…magnifique…Cela il fallait bien le reconnaître. Mais c’était un Hapien, il n’y avait pas grand-chose de surprenant là-dedans. Quoique... J’étais bien incapable de lui donner un âge tant il arborait une éclatante jeunesse et une fraicheur resplendissante. S’en était troublant, limite dérangeante, car je ne pouvais plus prétendre à une telle intensité. Il me restait un charme notable, mais la maladie qui me rongeait s’était bien attardée à me priver de mon ancienne clarté.

Je suivais mon hôte jusqu’à un turbolift, bientôt j’appris les raisons qui avaient – sans nul doute – suscité cet intérêt d’Absalom Thorn pour ma personne. Je lui décrochais un beau sourire et lui répondis avec autant de cordialité que lui :

- Ce congrès est…fort intéressant, à n’en point douter.

Dans tous les sens du terme « intéressant » bien entendu…Aussi bien sur la médiocrité de certains, l’innovation d’autres, et les comportements des spécimens d’être conscients présents ici parmi d’autres. Je l’écoutais me narrer les troubles que j’avais pu causer chez mes confrères sans pour autant porter un jugement de sa part.

- Je crains en effet avoir causé des frayeurs chez certains mes pairs et de mes confrères. Une habitude chez moi il semblerait.

Ce qu’il me présenta par la suite me laissa quelques instants sans voix. Même moi j’étais capable d’apprécier la beauté de l’espace, quand bien même à travers un jouet technologique que l’Hapien semblait maitriser. D’abord une vue générale du Consortium…des objets célestes dans leur magnificence…Puis nous fondîmes vers le détail d’une planète…Une précision du détail qui forçait l’admiration.

- Fascinant, fis-je avec une sincérité non dissimulée et un intérêt réel. Une telle technologie pourrait être détournée sur le plan médical…osais-je ajouter. Imaginez plonger dans une branche d’ADN…ou entrer dans le noyau d’un virus pour comprendre l’extraction nécessaire du matériel génétique.

Bien entendu j’avais en tête le Virus Rakghoule. Ce genre de technologie me serait bien utile pour mes recherches. Mais la magie de l’instant fut rompue par la demande spécifique d’Absalom qui parlait au nom de sa mère. Ainsi donc me voilà une fois de plus contraint à la censure verbale. Une fois de plus, la bien séance et l’obligation de paraître éthique l’emportait sur la raison et l’évolution. Je ne pus réprimer un petit soupire navré. Non pas que j’étais fâché…mais désappointé. Puisque nous étions isolés, j’aurai pu laisser libre cours à ma colère et clamer en mon innocence. Après tout ce n’était pas de ma faute si ces crétins Républicains avaient un balais tel, savamment enfoncé dans leurs postérieurs, qu’ils étaient incapables de voir le bien fondé de mes idées. Toutefois, mon éducation et la courtoisie de mon hôte appelaient à la retenue. Aussi, avec douceur et feintant une affliction mesurée, j’inclinais le haut de mon corps et m’excusais :

- Soyez assuré que la volonté de votre mère sera respectée. Loin de moi l’idée de nuire à la réputation de ce Congrès. Je promets d’être plus raisonnable et sage dans mes propos futurs afin de ne plus créer de débats de ce genre et éviter à votre mère toute déconvenue.
Il avait continué de fixer les étoiles dont les lumières se reflétaient dans nos iris. Sa question me fit sourire. Il était intelligent. Et visiblement nullement dupe de mes déboires. S’il savait…La meilleure manière de dissimuler un mensonge était de le noyer dans des bribes de vérité :

- Hé bien…je dois avouer que ce n’est pas toujours évident et je me suis souvent retrouvé confronté à des comités d’éthique pour avoir…soulevé des théories qui dépassaient le cadre établi. Il m’est arrivé d’aller au de-là de la théorie. J’ai été mis à pieds plusieurs fois pour un exercice de la médecine…comment dire…"audacieux". Je tournais la tête vers lui et lui demandais avec franchise : mais…dites-moi, quand vous êtes persuadé du bien fondé de vos actions…jusqu’où faut-il aller ? Devons-nous nos contenter d’être des médecins qui obéissent et font ce qu’on attend d’eux ? Ou devons-nous aller plus loin et montrer à nos pairs ce qui leur échappe, pour une pratique peut-être moins belle, mais qui aurait le mérite de faire avancer la Science ?




Absalom Thorn
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Les questions de l’étranger furent accueillies par un silence d’abord pensif et puis, comme il arrivait souvent, Absalom parut sortir brusquement de ses rêveries pour déclarer de but en blanc :

 Venez ! Nous avons d’autres coupoles à voir.


 Il y avait comme une insouciance juvénile dans cette attitude, et comme si, à l’image d’un enfant, pris d’une inspiration soudaine quant à ce qu’il pourrait être amusant de faire, il se laissait aller à sa fantaisie. En tout cas, il entraîna son interlocuteur le long de la galerie et ils passèrent ensemble une porte automatique, pour longer un petit couloir de service, avant de déboucher dans une nouvelle coupole.

 Là, pas de planète, mais une serre, et une serre tropicale. Sous l’oeil de verre qui dominait cette rotonde, une petite jungle s’épanouissait. Les botanistes de l’Académie lui avaient donné un aspect sauvage, mais elle était sans doute impeccablement entretenue, contrainte dans un petit monde clos et maîtrisé, car les Hapiens n’aimaient rien tant que de dominer avec élégance ce qui les entourait. 

 Je crois qu’il faut savoir poursuivre avec une détermination méthodique les passions et les curiosités qui sont les nôtres. Sans cela, c’est se condamner soi-même au consensus et à la médiocrité, et y condamner dans une certaine mesure la société qui nous abrite. Vous n’ignorez pas j’imagine que, moi-même, j’ai été jadis rejeté par mes pairs à cause de mes préoccupations et de ma manière d’y répondre.


 Plus exactement, il les avait trahis en passant à l’ennemi et sa désertion avait été une surprise pour le Conseil, mais dans sa bouche, l’histoire de sa rupture avait l’Ordre Jedi était toujours à géométrie variable, selon les besoins du moment : parfois victime, parfois félon, il jouait volontiers sur l’ambiguïté de ces événements peu documentés, et qu’il pouvait donc modeler à sa guise.

 Simplement, pour jouir de la liberté d’étudier ce que nous souhaitons, poursuivit-il en contournant lentement la jungle, qu’il ne quittait pas des yeux, il faut avoir le pouvoir de se rendre habile, et la détermination et le savoir seuls, comme vous en avez fait l’expérience, ne suffisent pas à s’affranchir des règles qui sinon nous frapperaient, et ralentiraient nos progrès.


 Nouvelle porte, nouveau couloir, nouvelle coupole. Là, le verre avait été nervuré d’or et, frappé par les soleils d’un jour perpétuel sur Hapès, il projetait des ombres sur les murs, pour y dessiner de complexes équations mathématiques. Une nouvelle fois, Absalom effleura la rambarde. La coupole se mit à tourner lentement : elle était fabriquée manifestement de cercles concentriques, qui évoluaient indépendamment, à des vitesses différentes, et avec leurs mouvements, les équations se modifiaient aussi, pour se résoudre.

 Je crois que c’est le rêve de bien des savants, pour les humanités comme les sciences exactes, pour la biologie comme les belles lettres, que de s’abstraire de toutes ces considérations, de l’éthique et de la politique, des finances et de l’administration, pour pouvoir pleinement se consacrer à son art, mais cette liberté ne s’achète jamais qu’avec la puissance qui naît du pouvoir politique, de l’argent et des amitiés bien placées.


 De toute évidence, les miracles des mathématiques ne l’intéressaient pas autant que ceux de l’astronomie et de la botanique, et c’est à peine s’il leur accorda un regard, avant de passer dans un troisième couloir, pour déboucher sous un nouveau dôme. Sous celui-ci, une immense sphère d’eau, sans bocal, flottait au milieu des airs, soutenu par des boucliers déflecteurs et des rayons anti-grav et, dans cet aquarium de prestige, évoluaient certaines des espèces endémiques à différentes planètes du Consortium.

 Naturellement, ce sont des banalités que je vous dis là, poursuivit-il en suivant la nage de certains des poissons, et je ne doute pas que vous avez pu souhaiter parfois pouvoir profiter d’appuis qui vous permettraient de mettre en pratique vos idées. Infectiologue, à ce que j’ai cru comprendre ?


 C’était un long préambule pour en arriver au coeur du sujet, mais Noctis ne l’avait pas employé à écouter le son de sa propre voix — quoique ce fût l’une de ses activités favorites. Son esprit avait effleuré celui de son interlocuteur, juste assez pour écouter la surface de ses sentiments, à la recherche des échos que ses propos pouvaient éveiller en lui. Sans doute avait-il été satisfait de cette investigation préliminaire. 

 Oserais-je pousser la curiosité jusqu’à vous interroger sur ces recherches que vos collègues ont cru, hélas, nécessaire de contrarier ?


 Cette fois-ci, le regard du Jedi Noir se détacha de l’étrange aquarium pour se plonger dans celui du médecin, des yeux clairs et pénétrants, presque obsédants, qui paraissaient faits pour lire au fond de l’esprit et de l’âme.
Torhyn Lokred
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La coupole sur la jungle me rappelait presque Kohlma, aussi je fus moins époustouflé par sa prestance par rapport à la précédente.
Si au départ je me demandais si j’avais bien fait de venir ici finalement, il s’avérait que le discours de cet Hapien, au fur et à mesure que nous progressions de coupole en coupole, me plaisait de plus en plus. Je tâchais de contenir mes ressentis, mes émotions, et de conserver un faciès tranquille et serein. Mais je devais bien admettre que le discours d’Absalom Thorn me réchauffait.

- J’ai entendu ce genre de commentaire à votre encontre en effet Monsieur Thorn. Je suis navré que des esprits étriqués aient pu vous juger avec autant de sévérité.

Finalement, Absalom Thorn et moi-même avions bien plus en commun qu’on ne pourrait le croire. Être rejeté par ses pairs était quelque chose de quasi traumatisant pour un jeune scientifique ou chercheur que ce soit sur la science ou tout autre type de recherche. J’avais vécu cela également. La coupole suivante était un joyau de technologie pour tout individu féru de mathématique. Je n’appréciais pas cette matière plus que cela. Elle m’était utile pour la pratique de mon art mais sans plus. Les propos du fils Thorn sur les besoins financiers des scientifiques tombèrent aussi nets qu’une sentence. Nous étions malheureusement obligés de nous trouver des financements pour nos recherches, au même titre qu’un artiste a besoin d’un mécène pour réaliser son art.

- Vous avez pointé du doigt tout le problème.

J’avais su trouver en Darth Oracci une aide précieuse. Mais au prix de ma liberté. Et l’explosion du complexe que j’avais sous ma coupe sur Kohlma me rendit, certes, ma liberté, mais me fit perdre mes travaux, mes spécimens, et mes infrastructures. Mes amis également. J’avais beaucoup perdu. Les données que j’avais pu sauver étaient partielles…et j’allais devoir trouver un nouvel endroit où je n’étais pas surveillé en permanence pour avancer sur mes travaux et restaurer les données qui ont été endommagées.

La coupole suivante me fit ouvrir de grands yeux. J’étais loin de m’être attendu à un aquarium géant regroupant des espèces rares.

- Magnifique, murmurai-je en songeant aux beautés que la Nature nous offrait à travers les évolutions de ces spécimens qui dansaient sous nos yeux. Je rebondis sur la question d’Absalom au sujet de ma spécialité : Nous sommes régit par ces banalités malheureusement. Je suis infectiologue oui, et notamment spécialisé en paléopathologie. Les maladies du passé sont fascinantes. Certes mes confrères estiment que c’est plus de l’archéologie qu’autre chose. J’estime que pour comprendre une science il est important d’en comprendre son passé. Et…tout ne reste pas indéfiniment enfoui. Ce n’est pas parce qu’une infection est tombée dans l’oubli qu’elle n’en demeure pas dangereuse.

Je n’avais pas quitté des yeux les animaux aquatiques, avant de finalement porter mon regard azuré dans celui de mon hôte si courtois…et curieux. Mais c’était de bonne guerre. Il était un utilisateur de la Force…de haut niveau après tout. J’ignorai ce dont il était capable. Était-il du même acabit que Darth Oracci ? Ou bien ses compétences étaient-elles autres ?
Je plongeais dans l’éclat de ses pupilles. Ses yeux étaient perçants. Moi qui me targuais bien souvent d’être capable d’une analyse poussée d’un simple regard, je comprenais à présent ce que cela faisait. C’était presque dérangeant. J’avais l’impression qu’il pouvait lire en moi. Une chose que je préférai éviter…bien entendu. He’Thu m’avait préparé à ce genre de chose…mais c’était limité. Je n’étais pas un utilisateur de la Force. Mais je me devis de rester agréable et cordial…La dernière question de ce monsieur Thorn était prévisible. Mais je sentais mon double dans mon esprit qui me mettait en garde contre ce beau mais redoutable interlocuteur. Ma nature méfiante reprenait le dessus. Aussi pris-je le parti de rester…évasif…Autant que possible.

- Disons que mes travaux portant sur des maladies infectieuses en tout genre, je n’ai pas attendu qu’on m’apporte des personnes souffrantes. J’ai…inoculé des pathogènes dangereux…très dangereux à des…êtres conscients. Des humains plus précisément. J’ai fait avec ce que j’avais sous la main. Mes supérieurs n’ont pas…apprécié que j’utilise comme cobaye des êtres conscients. Tout comme le fait que j’ai testé un vaccin sans avoir respecté le protocole traditionnel des essais cliniques. Un gain de temps et d’argent qui m’a permis de réussir dans l’élaboration de ce vaccin en un temps record. Je soupirai…j’ai été pénalisé à plusieurs reprises.

Je taisais bien sur la nature de mes recherches sur la peste Rakghoule pour l’heure. Tout comme mes origines Lorrdiennes, et ainsi le peu d’amour que je portais à l’Empire. Silence également sur le mandat d’arrêt, anciennement posé sur ma tête sous l’égide de ma véritable identité, par la République.

- J’espère ne pas…vous choquer avec ma pratique de la médecine. La fin justifiant les moyens, quand le besoin s’en fait sentir, je ne m’encombre pas des limites imposées par des pseudo-pensants qui estiment pouvoir brider ma pensée au méprit de l’avancée scientifique.

Mon maintien fut naturellement entaché par l’éclat de colère dans mes iris, illustrant la rancœur que j’avais encore sur ces brimades que j’avais pu subir.



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Je vois.

Mais ce que tout cela lui inspirait, en revanche, ne se voyait pas. Le Hapien aux traits angéliques inclina légèrement la tête et, sans avoir consulté ni son comlink, ni son datapad, il déclara :

Les sessions sont en train de reprendre, docteur. Je m’en voudrais de vous en faire manquer ne serait-ce qu’une seconde.

C’était une fin abrupte à leur conversation, mais le sorcier n’en raccompagna pas moins son interlocuteur jusqu’à un turbolift, qui les conduisit dans le grand hall de l’académie. La découverte des autres coupoles était remise à une date ultérieure et, une fois arrivés près de la foule des autres médecins, le Hapien fit :

Je vous laisse à vos confrères, mais c’était un plaisir d’échanger avec vous.

Un nouveau signe de tête était parti. Quelques mètres plus loin, Absalom croisait le regard de sa mère, mais ils n’eurent pas l’opportunité de discuter, parce que la célèbre professeure était absorbée par ses propres conversations. Le Seigneur Sith s’éloigna de la foule, pour s’isoler enfin dans un bureau inoccupé, où il activa son comlink.

Maître, lui répondit une voix féminine, qui appartenait à [url=[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] inquisitrice personnelle[/url] ?
Je ne te dérange pas, demanda-t-il avec toute l’amabilité du monde, comme si Darth Venenous, à l’autre bout du fil, avait vraiment le choix de la réponse ?
Je suis à votre service, maître.
J’ai besoin que tu te renseignes sur l’un de nos invités ici. Je vais te transmettre son formulaire d’inscription au congrès. Paléoinfectiologue, qui aurait eu des démêlés avec… L’ordre des médecins ? Quelque chose comme ça.
A-t-il résisté à vos incursions psychiques ?
Nous ne sommes pas arrivés jusque là.

La télépathie était un exercice délicat, même pour quelqu’un de son talent, et Absalom, pour l’heure, préférait ne pas indisposer sa nouvelle connaissance en mettant trop de désordre dans ses pensées.

Je vais voir ce que je peux faire, maître.
Excellent. Merci.

Une fois la communication rompue, l’homme regagna ses fonctions, pou faciliter les accords et veiller au bon déroulé de la conférence. Quand l’Académie se vida ce soir-là cependant, il avait déjà disparu sans laisser de traces.

Le sorcier avait regagné ses propres laboratoires, dans un hôpital militaire désaffecté de la surface hapienne, bien à l’abri des regards indiscrets. Depuis quelques mois, la lenteur des progrès que son équipe y faisait nourrissait en lui une frustration croissante. Il leur avait laissé le temps de l’installation, bien conscient que toute recherche exigeante prenait du temps, mais il lui semblait que tout stagnait depuis trop longtemps pour qu’il ait lieu de s’en satisfaire.

Les rapports qu’on lui fit ce soir-là n’étaient pas meilleurs que les autres jours.

… en somme, ces premiers résultats sont prometteurs, conclut sa directrice des recherches, avec cet enthousiasme tranquille que certains de ses subordonnés les moins perspicaces adoptaient parfois avec lui, quand ils surestimaient le douceur de son tempérament et ne parvenaient pas à cerner les limites floues, mais bien réelles, à ne pas outrepasser avec leur cordial protecteur.
Prometteurs, répéta-t-il d’une voix lointaine.
Bien sûr, nous avons encore quelques mois devant nous avant d’en arriver à une phase applicative…

Tous les quelques mois, elle avait quelques mois devant elle. Absalom eut un sourire chaleureux et protecteur, plus vrai que nature, et avec une parfaite bonhomme, il déclara :

Je comprends, je comprends. Très bien. Merci pour votre rapport, professeure.

Et il lui serra la main, tout en cordialité. Quelques minutes plus tard, quand il avait réintégré son speeder, le sorcier activa le petit holoprojecteur placé en face de lui, en même temps que le véhicule s’élevait.

Maître, je vous transfère le résultat de mes recherches, déclara Anna Su de but en blanc.
Merci beaucoup. Je m’interrogeais sur le protocole Turnover. Il a été récemment mis à jour ?
Comme chaque mois, maître, répondit la Kaminoane, absolument imperturbable, même à l’évocation du protocole qui prévoyait l’élimination du personnel du laboratoire secret et la disparition des corps, afin d’éviter toute fuite d’informations, en cas de remplacement. Question de pure curiosité ou bien… ?

Darth Venenous était la seule à pouvoir se permettre d’interroger son supérieur aussi librement. Et il était souvent, avec elle, naturel et sincère.

Je ne suis pas sûr que nous ayons les esprits qu’il nous faut. Possiblement, nous manquons de moyens. Enfin tout du moins, il faudrait en réaffecter. Faire grandir l’opération, pour réaliser des progrès d’échelle. Enfin, quoi qu’il en soit, je voulais juste m’assurer que nous étions parés à toute éventualité.
Naturellement, maître.

Et puis avec un signe de tête, il coupa la communication puis jeta un œil au dossier pour vérifier une adresse.

À l’Hôtel Go-Yin-Chan, s’il vous plaît, dit-il ensuite à l’acolyte qui lui servait de chauffeur.

Dehors, la ville était toujours baignée de lumière. Hapès ne connaissait jamais la nuit. Mais beaucoup de scientifiques devaient avoir réintégré leurs chambres pour y dormir, après une longue journée d’échanges plus ou moins fructueux.

Ce fut dans la sienne que l’infectiologue reçut un coup de fil de la réception.

Dr. Lokred, fit la voix d’une employée dont le basic était travaillé par un accent hapien discret, mais sensible. Un certain Dr. Absalom Thorn est là pour vous rendre visite et demande si vous souhaitez descendre.

C’était que le Hapien était bien décidé à entraîner le docteur dans son speeder, là où leur conversation, devenue trop précise pour qu’ils risquent de la laisser surprendre par d’autres, pourrait se dérouler loin des oreilles indiscrètes.
Torhyn Lokred
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Assis au milieu de mes « confrères » comme il avait dit, je fulminais sur place. Il n’avait rien dit d’autre que « je vois ». Et m’avais ramené ici. « je vois » quoi? « je vois » : cool ou « je vois » : merde?

Et le pire dans tout cela…c’était qu’il n’avait rien laissé transparaître. Mais nom d'un cobaye mal peigné, qu’est-ce qu’ils avaient tous à se murer derrière des masques de platitude et de faux-semblants ? A moins que par manque de pratique j’avais perdu mon art Lorrdien ? Même les gens de la haute société, avec leur éducation, similaire à celle que j’avais pu recevoir, laissaient filtrer de fines informations qui trahissaient leurs émotions derrière leur maintien parfait.

Mais lui…comme les Siths avec qui j’avais dernièrement évolué…rien…nadaque-dal !

Par l’Univers ce que ces gens pouvaient être agaçants !

Qu’avais-je pensé ? Quel espoir fou d'être compris avais-je pu nourrir ? Il m’avait remis à ma place au nom de sa « moman » et voila tout. Mes « confrères » … tu parles…Je n’écoutais que d’une oreille ce qui semblait être un débat stérile sur la crainte d’un manque d’efficacité d’un vaccin sur la mutation de la souche virale d’une infection qui sévissait dans le trou du cul de la Galaxie. Apparemment plusieurs variants étaient apparus et les chercheurs s’interrogeaient sur la réponse immunitaire apporté par leur vaccin initial.

J’étais cerné par des imbéciles…

Je ne fus pas fâché de rejoindre mon hôtel quand sonna la fin de cette journée de Congrès. Je retirais ma veste, défit les boutons de mon veston, relâchais le col de ma chemise, libérant ainsi mes voies respiratoires. J’avais l’impression d’étouffer. Rien à voir avec mes poumons artificiels flambants neufs. C’était plutôt un ressenti ambient. L’atmosphère de ce congrès et la frustration suite à ma conversation avec monsieur Thorn…

Je sentis un petit bruissement non loin de moi sur le lit…Une petite bosse sous les draps se déplaçait rapidement dans ma direction. Jusqu’à se qu’une petite tête blanche aux yeux rouges s’extrait pour venir se glisser dans ma main.

- Te voilà toi…fis-je avec douceur à l’encontre de mon petit ami poilu. Ta journée s’est-elle bien passée ? Surement mieux que la mienne. Tu aurais vu…tout ces pseudo-médecins chercheurs…La seule distraction de la journée fut cet homme…et encore…Je reposais mon rat sur l’oreiller où il bailla paresseusement, tourna sur lui pour faire sa petite place, et s’installa confortablement, roulé en boule pour reprendre sa sieste. Dur, dur d’être un raton. Une bonne douche me fera du bien.

L’instant d’après je me retrouvais à savourer le contact de l’eau sur ma peau pâle. Dans le reflet quelque peu flou et déformé qu’on pouvait lire sur la paroi dégoulinante de gouttelettes d’eau, j’observais ce corps que je ne reconnaissais plus. Machinalement ma main vint se poser sur la longue cicatrice qui descendant sur le centre de mon torse. Seul témoignage de ma récente opération qui m’accordait un peu de ce temps après lequel je courrai désespérément. Un peu de temps pour trouver une solution…pour rester en vie.

Je quittais la caresse chaleureuse de l’eau pour me sécher et entreprendre de dompter mes cheveux indisplinés qui retombaient mollement sur mes épaules amaigries. C’était une bataille que je savais perdue d’avance. Mes cheveux épais gagnaient toujours.

Soudain je tressaillis en levant les yeux sur le miroir…Il était là…mon double…décharné et laid…personnification des sombres aspects de ma personnalité.

*Alors ? Le grand docteur Thorlok a-t-il perdu de sa prestance et de sa harangue ? Ce fut…mémorable. Ce charismatique et séduisant Hapien t’a tourné le dos de la plus belle des manières.*
*Ho la ferme toi…*
*Non mais je m’interroge…puisque je ne suis – je cite - qu’une brute sans cervelle*
* Je t’en prie…Torhyn…*
* Comment allons-nous faire ? Le temps nous est compté, tu ne peux plus compter sur Oracci, sa base sur Kohlma a été détruite. On a failli y rester comme Ganys et Mee !*
*On ne sait pas s’ils sont morts !*
* Ma parole...tu as encore de l’affection pour ce jeune homme ? Diantre...tu étais donc sincère? Il est vrai que tu as manqué de nous faire tuer pour ses beaux yeux. *
J’haussais les épaules.
*Il nous reste He’Thu*
*Elle a beaucoup à apprendre, elle est dans la même merde que nous. Notre seule chance c’était ce dandy de Thorn…Mais toi…ben t’as tout flanqué en l’air…tu…*

Je fus interrompu dans ma conversation avec moi-même par une sonnerie. C’était la réception.

- Dr. Lokred, un certain Dr. Absalom Thorn est là pour vous rendre visite et demande si vous souhaitez descendre.

Je restais un instant sans voix…avais-je bien entendu ? Avec cet accent très exotique, j’aurai pu mal comprendre ?

- Vous êtes sûr ? Parvins-je à demander.

- Tout-à-fait. Quelle réponse dois-je lui donner ?

- Je descends ! claquais-je tout en raccrochant prestement, pour me jeter sur un pantalon bleu, une chemise blanche propre, un veston et sa veste adaptée. Je jetais un coup d’œil sur mes cheveux que je nouais comme la douce Evadné Publius m’avais enseigné. J’étais loin de lui arriver à la cheville en matière de coiffure…Ce fut donc avec quelques ondulations rebelles, contre lesquelles je pestais intérieurement, que j’enfilais mes chaussures, et je quittais ma chambre pour rejoindre un turbolift.

Ce fut lorsque je vis la silhouette du Hapien que je réalisais que ce n’était pas une farce. Il était bien là. Restais à savoir ce qu’il attendait de moi.

Avec mon plus beau sourire, j’inclinais le haut de mon corps et le saluais aimablement :

- Docteur Thorn. J'espère ne pas vous avoir fait trop attendre. C’est un plaisir de vous revoir…Que puis-je pour vous ?






Absalom Thorn
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Certains des membres du personnel de l’hôtel, quand ils traversaient le hall, s’étaient mis à décrire des arcs-de-cercle prudent pour établir ce qu’ils devaient estimer tenir du périmètre de sécurité entre eux et l’homme à la réputation sulfureuse, qui patientait pourtant fort aimablement à la réception, en discutant avec un garçon d’étage qui depuis quelques secondes le dévorait des yeux.


Mais quand Lokred fit son apparition, le terrible sorcier effleura un fugace instant la main de son interlocuteur, murmura « n’hésitez pas à m’appeler, pour que nous discutions de l’avenir » et le quitta pour rejoindre le médecin, tandis que le jeune homme, derrière lui, tentait apparemment de lire son avenir dans les fesses de l’Hapien qui s’éloignait regrettablement de lui.


Docteur ! Excellent, vous êtes libre, s’exclama-t-il avec cette jovialité qu’on n’apprenait certes pas dans les couloirs de l’académie sith de Korriban. J’ai cru que vous visiteriez avec plaisir notre capitale. Je sais combien il est parfois difficile pour des étrangers de se frayer un chemin dans les rues d’Hapès.


Vraisemblablement parce que cela relevait du parcours du combattant ponctué par d’innombrables racistes acariâtres qui vous jetaient des regards méprisants.


Spoiler:


Venez, mon speeder est garé jusque là.


Quelques minutes plus tard, ils étaient installés à l’arrière d’un véhicule aux vitres entièrement opaques et, après avoir donné en hapien quelques indications à sa pilote, Absalom referma la cloison qui séparait l’habitacle en deux et attendait que le véhicule quitte la plateforme pour reprendre la parole :


Je suis navré d’avoir interrompu brutalement notre conversation de tout à l’heure, mais nous en venions à des particularités qui auraient pu être compromettantes, et dans un congrès comme celui-ci, et à vrai dire un peu partout sur Hapès, on ne jouit parfois que d’une intimité toute relative. Pour votre propre bien comme pour le mien, j’ai jugé préférable de nous préserver des oreilles indiscrètes et j’avais moi-même besoin de quelques heures pour que certains de mes associés se penchent sur votre parcours.


Au lieu de prendre de la hauteur pour offrir une vue panoramique sur les merveilles architecturales érigées par le raffinement hapien au coeur du Consortium, le speeder glissait sur les rampes d’accès pour gagner les niveaux inférieurs de la capitale.


Nous aurions pu communiquer par télépathie, mais certains esprits réagissent mal à ce genre d’exercices et je ne voulais pas prendre le risque de but en blanc. Ceci étant dit, comme vous l’aurez compris et comme vous le saviez déjà peut-être par ailleurs, j’éprouve un vif intérêt pour les profils comme le vôtre. En Empire, j’avais supervisé le développement d’une série de recherches sur des armes chimiques, virales ou bactériologiques, principalement destinées à affaiblir les défenses psychiques des populations à très grande échelle, afin de les rendre plus malléables à la manipulation mentale.


Absalom avait pris sa décision et, désormais, il avançait avec l’efficacité pragmatique d’un homme peu disposé à perdre son temps en d’inutiles ronds-de-jambes. Il était un diplomate, certes, mais de ces diplomates qui jugeaient que la plus grande des courtoisies consistait à à ne pas faire perdre de temps à ses interlocuteurs, et il réservait les fleurs de sa rhétorique aux gens qu’il estimait moins.


Hélas, depuis que je suis en délicatesse avec l’Empire, j’ai dû m’exiler ici. Le cadre de vie est plus agréable, c’est certain, mais j’ai perdu une bonne partie des travaux de mon équipe scientifique d’alors au passage, et l’équipe elle-même. Je ne suis pas reparti de rien ici, mais les progrès sont lents et je ne suis pas certain d’être entouré des meilleurs spécialistes. Naturellement, je ne suis pas le mieux placé pour juger de ce genre de choses.


Ils devaient être près du sol de la planète désormais. C’était toujours le jour, et le grand jour, mais les rues se dépeuplaient à mesure qu’ils s’enfonçaient dans ce qui paraissait être une zone industrielle encore en bon état, mais en partie désaffectée.


Je suis avant tout un économiste, un diplomate et un sorcier. Un sorcier rationaliste, si vous acceptez cette idée que d’autres jugeraient paradoxales, mais un sorcier tout de même. Mon intérêt pour les sciences biologiques tient de ma conviction que l’exercice de la Force ne saurait qu’être amplifié par les dispositions physiologiques de ceux qui la font agir et sur qui elle agit. Mais je suis dépendant, en la matière, de l’expertise des autres, que je m’emploie à recruter sur des critères objectifs, mais vous êtes bien placé pour savoir, j’imagine, que les plus brillants chercheurs et les mieux instruits ne sont pas toujours à la hauteur des innovations que l’on pourrait attendre d’eux.


Car certains avaient l’outrecuidance de faire preuve de sens moral !


Ma mère, cependant, est assez aimable pour garder l’oeil ouvert pour moi. Elle partage un intérêt pour les investigations les plus… exotiques, disons… Que sa propre position l’empêche de conduire elle-même, en dehors de ses relations avec l’armée hapienne.


Laquelle n’était pas toujours très regardante sur les méthodes employées.


J’aimerais vous faire visiter l’une de mes installations, vous laisser vous entretenir avec les personnes qui y travaillent, et avoir votre sentiment sur la question. Une mission de consultance, en quelque sorte. Vous voyez ce que je vous dire ? Pour laquelle vous seriez, naturellement, rémunéré.
Torhyn Lokred
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La réputation du Hapien n’était plus à faire. Et je comprenais bien pourquoi. Le jeune garçon d’étage qui l’admirait de manière très marquée aussi sans nul doute. Un sourire enjôleur vint égayer mon visage pâle.

- Mais avec plaisir, je vous suis Docteur Thorn.

Visiter la capitale hein ? Un leur ? Une ruse ? J’imaginais que je ne risquerai pas grand-chose. Que diable pouvais-je bien représenter sous cette identité. Je n’étais – malheureusement – qu’un sinistre inconnu…Pour l’instant. Quant à être un étranger…je craignais de l’être partout où je mettais les pieds…Je n’avais plus de maison…Et je ne doutais pas que même sur Lorrd, la maison de ma famille ne devait plus être qu’un vulgaire tas de gravats.

Je grimpais à ses côtés dans le speeder aux vitres teintées. Quand il fit remonter la paroi qui nous séparait de son chauffeur, je compris que nous n’étions pas là pour visiter la capitale… J’écoutais ses excuses sur la manière dont il m’avait planté là. J’avoue être mécontent…Non pas contre lui. Non…lui avait agis avec tact et astuce. J’étais désappointé après moi-même. Pour avoir cru qu’il n’avait pas la vision d’ensemble, et la notion de bien commun qu’on lui prêtait. Je m’étais laissé emporté par ma frustration…encore une fois. Décidément, j’allais devoir me reprendre.

Un détail me fit hausser un sourcil. Il s’était renseigné sur moi…c’était de bonne guerre après tout. La question était : qu’avait-il trouvé ? Je ne doutais pas qu’un être tel que lui avait le bras assez long pour fouiller en profondeur dans le passé des gens. Surtout ceux qui, comme moi, cachaient leur identité véritable. Je tus mes interrogations cependant. Un sourire amusé fiché sur mon visage marmoréen, je lui répondis avec chaleur :

- Ne vous excusez pas Docteur Thorn. Je comprends parfaitement vos motivations. Si d’aventure le besoin se fait sentir de parler par télépathie, c’est un exercice auquel je serai ravi de me plier. Ce doit être…particulier…mais amusant.

Bien entendu j’avais de l’expérience dans le domaine. C’était notre mode de communication avec He’Thu depuis qu’elle avait appris cet art, nous avions donc délaissé le langage des signes. Même si lorsque je parlais à ses côtés je continuais de signer pour ne pas perdre la main. Je me souvenais également de la mise en garde d’He’Thu sur les sensibles qui chercheraient possiblement à entrer dans mon esprit pour en extraire…des informations. Et que je devais me prémunir. Je me demandais bien quel pouvait être le niveau de compétence du fils Thorn.

Ce dernier me confirma les sources que j’avais pu potasser sur lui. Un ancien Jedi donc, basculant côté Empire. Mais dont il fut expulsé pour diverses raisons. Il se présentait donc comme un économiste et diplomate de formation. Mais surtout comme un sorcier, versant dans le domaine des armes biologiques et chimiques. Voila qui était particulièrement intéressant. Les recherches sur le désir de rendre les esprits des populations plus malléable me fit sourire. Cela n’était pas si éloigné de ma propre quête au contrôle des Rakghoules sans ce foutu talisman Sith. Mon profil l’intéressait, forcement. Bien que, encore une fois, je me demandais bien quel profil il avait pu trouver sur moi. De ce que je comprenais, il était limité malheureusement. Son manque de connaissance sur le domaine médical et le recrutement de personnes compétentes et capables de faire la part des choses rendaient sa tâche difficile.

- Je comprends parfaitement votre position. Et il n’est pas toujours aisé de s’entourer des bonnes personnes. Bon nombres de spécialistes s'avèrent être rapidement...décevant. J'en sais malheureusement quelque chose...

Je notais que nous nous nous éloignions des belles bâtisses typiques de l’art et du savoir Hapiens pour gagner une zone plus…industrielle. Sa proposition tomba enfin. Visiter une installation lui appartenant, rencontrer ses gens, examiner les travaux et lui donner mon ressentis etc. Je tâchais de ne pas paraître trop enthousiaste, bien que je devais l’admettre, c’était une occasion en or pour moi !

- Je serai ravi d’apporter ma modeste contribution. Et si mon expertise peut vous servir…je vous suis.

Moi aussi j’avais perdu beaucoup de données. Et j’allais avoir beaucoup de travail pour rattraper le retard que j’avais pris sur la Peste Rakhgoule et la mise au point de mon traitement…Alors si ce Sith pouvait me servir alors qu’il en soit ainsi.

- Quand vous parlez de lente progression concernant vos recherches…c’est à quel point ? demandais-je avec douceur et intérêt.





Absalom Thorn
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Oh, entendons-nous bien, répondit l’ancien Sith. Je ne voudrais pas vous laisser croire que je juge mes collaborateurs…

Pas « personnel », pas « employés », ni « subordonnés ». Mais il était difficile de savoir si cette considération était un vernis ou bien si elle relevait d’un souci égalitariste véritable.

… incompétents. Mon laboratoire est capable de synthétiser la plupart des substances que l’on trouve sur le marché, les psychotropes surtout et les… Compositions plus définitives, si je puis dire. Légales ou illégales. Et c’est déjà en soi une petite victoire que de ne pas dépendre de fournisseurs extérieurs, ni avoir à laisser de traces pour mon approvisionnement.

Avec beaucoup de sagesse, il faisait du reste un usage parcimonieux des substances que lui concoctaient ses chimistes, mais il fallait bien avouer que quelques gouttes versées ici ou là dans un verre pouvait parfois faciliter bien des négociations. Ou écarter des concurrents gênants.

Mais j’aspire à quelque chose de plus qu’un centre de production, aussi performant soit-il. Je souhaite faire des incursions dans le domaine de l’inconnu. Et c’est là que les progrès sont lents, mais peut-être ai-je des exigences disproportionnées ? Je suis en tout cas prêt à investir plus de ressources dans le développement de mes installations, mais je veux d’abord m’assurer de confier ce programme à des personnes qui ont les épaules pour le mener. Scientifiquement, je veux dire. Les bons gestionnaires, eux, sont en général plus faciles à trouver.

Absalom estimait depuis longtemps que c’était dans le milieu du crime que l’on trouvait les esprits administratifs et comptables les plus remarquables. Ses incursions répétées, depuis des années, au sein de l’Espace Sith, lui avaient laissé entrevoir tout un monde qui, sous des apparences chaotiques qui trahissaient sans aucun doute une violence réelle, était aussi un monde où se jouaient des prouesses d’organisation, de mise en ordre et de rentabilisation, et où exerçaient des êtres dont l’intelligence aurait fait l’envi des corps de hauts fonctionnaires de la République ou de l’Empire.

Je soupçonne… Mais nous arrivons. Je soupçonne que le problème est peut-être d’ordre épistémologique que moral, vous voyez ? Que mes chercheurs sont… En un certain sens trop méthodiques, trop attachés à des principes de raisonnement solides et éprouvés, qui donnent sans aucun doute des résultats, mais qui sont mal adaptés à des expérimentations plus exotiques, où la science doit se confronter à une mystique qui, toute aussi rationaliste qu’elle puisse être dans mes formulations, demeure, fondamentalement, une mystique.

En attendant, le speeder s’était engouffré dans ce qui semblait être un ancien château d’eau, bâtisse aux murs épais et à l’architecture sobre, et même austère. Ils ne tardèrent pas à arriver dans un garage qui n’avait rien d’impressionnant. Les deux hommes quittèrent leur véhicule et Absalom eut un signe de tête et un merci pour sa chauffeuse.

Un couloir aseptisé plus tard, ils pénétraient dans un turbolift.

Nous sommes dans un ancien hôpital des armées hapiennes, qui date d’une période d’affrontement particulièrement vif avec les pirates. Il a servi uniquement pour la guerre, avant d’être abandonné à cause de sa position excentrée. Les dimensions sont modestes, mais dans la mesure du possible, j’essaie d’éviter d’occuper inutilement l’espace : la discrétion est aussi une affaire de proportions.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent pour les débarquer sur une galerie métallique qui surplombait une salle malgré tout assez vaste et qui constituait le laboratoire à proprement parler. Plus loin, derrière une porte et un nouveau couloir, se trouver des vestiaires, un réfectoire et d’anciens dortoirs, réaménagés pour partie en chambres de repos et pour partie en bureaux.

Sept personnes en tout s’activaient en contrebas.

L’humaine, à gauche. Pr. Ramayaka Sinadhîra Sri, fugitive de l’Empire, après avoir ouvertement critiqué les rapports falsifiés qu’un Moff envoyait sur Dromund Kaas. Pour ne pas perdre la face en paraissant avoir placé sa confiance dans un dirigeant indigne, le trône a fait retomber sur la faute sur Sinadhîra Sri. Le Moff a tragiquement trouvé la mort dans un accident au décollage de sa navette et la professeure a pris la fuite.

D’un geste de la tête, il désigna un humain d’un certain âge, qui manipulait un microscope.

Père Irokis, émigré coruscantien sur Argazda quand son père a fui un procès pour évasion fiscale alors qu’il n’avait que quelques années. Est rentré dans les ordres assez jeunes, tout en poursuivant une carrière scientifique. Rien de rocambolesque, mais j’ai d’excellentes relations avec l’Église Vianiste.

Développées d’abord lors de sa mission sur la planète, pour le compte de l’Empire, où il n’avait pas manqué d’exercer son influence sur le jeune dirigeant du clergé vianiste, une relation qu’il cultivait consciencieusement depuis.

Ce sont deux qui dirigent le laboratoire. Les techniciens… Voyons. Tous des locaux, comme vous le constatez.

Et par conséquent une improbable collection de beautés.

Shin Jin Wong, à gauche, master de biologie moléculaire. Fan-Yin Pei, près de la professeure, doctorat en médecine. Pour les trois jeunes hommes… Vufunkt Schrüder, ingénieur en génétique, Eriom Kan, chimiste et Sevimor Orovari, un autre biologiste, avec une légère sensibilité à la Force. Venez.

Ensemble, ils descendirent les quelques marches de l’escalier qui conduisait au vaste espace de travail où, c’était notable, ne s’activait aucun droïde.

Chers amis, nous recevons la visite d’un confrère à vous, qui serait curieux d’en apprendre plus sur vos recherches. Je ne doute que vous lui ferez un bon accueil, sentez-vous libre de partager tout ce qui est pertinent à vos travaux. Je serai moi-même dans mon bureau, à régler quelques affaires courantes. Professeure ? Je vous le confie ?

Ramayaka hocha la tête et il était manifeste qu’il ne serait venu à l’idée de personne, ici, de contrarier les désirs d’un employeur aussi doux et bienveillant.
Torhyn Lokred
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J’écoutais la voix de mon « guide » me narrer les recherches actuelles de ses gens sur des psychotropes, et autres substances du genre…Être indépendant de fournisseurs était commode. J’avais moi-même eu besoin de me fournir en bronchodilatateur pendant un bon moment. Cela avait comme conséquence de laisser une trace qui pouvait directement remonter à moi. Mais Darth Ganys s’était occupé de tout cela. Il avait tué tout ceux qui avaient eu un rapport de près ou de loin ave mes commandes. Être indépendant de fournisseurs était commode, mais de ce que j’entendais nous étions plus face à un groupe de dealer de haut vol. Toutefois je me tus et me promis d’attendre de voir par mes yeux pour porter un jugement.

Malgré tout, la suite de ses propos me confirma que finalement mon analyse n’était pas si loin de la vérité. Absalom Thorn voulait plus…bien plus.

- Vous êtes un visionnaire. Et le manque de progrès peut rapidement devenir une source de frustration même infime.

J’en savais quelque chose à dire vrai. Alors qu’il m’exposait son avis sur le manque de progrès dans les travaux de ses chercheurs, nous arrivâmes sur les lieux…Sa pensée sur la nature du problème qui restreignait les gens qui travaillaient pour lui dans ce laboratoire me fit esquisser un sourire. J’étais comme eux avant. Croyant tout maitriser. Il m’avait fallu du temps pour admettre que certaines choses avaient besoin de plus que de la science pure et rationnelle. Surtout quand il s’agissait des Siths…et des manipulations dans lesquels ils étaient passés maîtres pour tordre et transformer la matière pour donner naissance à…autre chose. Je l’avais compris avec la Peste Rakghoule. Cela me servit de leçon, me permettant d’élargir ma perception de la Science et de m’ouvrir à bien d’autres possibilité pour la réalisation de mes travaux. A commencer par ce qu’He’Thu m’avait promis pour me soigner. La sorcellerie Sith était sans doute la clé de ma survie.

- Ne vous inquiétez pas Docteur Thorn. Je vois ce à quoi vous faites allusion. Il est fort probable que vous ayez raison. Toutefois… Ne pas en dire plus pour le moment… Je ne voudrai pas mettre mal à l’aise vos collaborateurs par ma présence.

J’essayais de comprendre ce que ce bellâtre avait l’intention de faire à mon propos. Pour l’heure nous étions entrés dans une grande bâtisse aux murs épais. Une fois le véhicule garé, je le suivais jusqu’à un turbolift. Un ancien hôpital militaire donc. Quand il fit allusion au besoin de discrétion je ne pus m’empêcher de sourire avec un air espiègle.

- C’est l’évidence même.

Je notais qu’il avait fait rénover le tout avec efficacité. J’en eus pour preuve le laboratoire qui s’étendait sous mes yeux sitôt les portes de l’ascenseur ouvertes. Depuis la galerie métallique ou nous nous trouvions, je surplombais l’ensemble avec un œil inquisiteur. Comme devant chaque nouveauté, je me retrouvais à tout analyser sans perdre bien sûr les informations que mon séduisant hôte me distillait sur les individus qui gravitaient contrebas. Deux scientifiques, une impériale en fuite, et un religieux dirigeant une équipe de cinq techniciens hapiens. Forcement ils étaient magnifiques. Un plaisir pour mes iris bleutées…surtout les hommes. Aucun droïde…voilà qui était surprenant mais appréciable ! Je n’aimais pas ces boites de conserves !

Je fus présenté rapidement comme un confrère. Mon nom ne fut aucunement cité. Et personne ne vint remettre en question qu’un étranger vienne fourrer son nez dans les travaux de recherches de ces têtes pensantes. Thorn avait un ascendant terrifiant.

Il s’éclipsa et je restais seul avec ces pairs d’yeux qui me dévisageaient. J’inclinais le haut de mon corps et les gratifiait d’un sourire des plus affable.

- Pardonnez-moi de faire irruption ici, au beau milieu de vos travaux. Je serai ravi de voir les fruits de vos durs labeurs.

Je laissais les présentations en suspens. J’ignorai toujours ce que Thorn avait découvert sur moi. Donner le moins d’informations en premier lieu et adapter par la suite…Cela me semblait être la meilleure stratégie pour l’heure.

Comme m’avais demandé Absalom Thorn, j'allais donc suivre et étudier les travaux présentés avec attention. J’allais jouer mon rôle de « consultant » et porter un regard critique et constructif. Inutile d’être déplaisant sachant que mon avenir était encore incertain.




Absalom Thorn
Absalom Thorn
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Absalom consacra les deux heures qui suivirent à éplucher sa correspondance. C’était sans doute l’aspect le plus fastidieux, mais peut-être le plus nécessaire, de la vie d’un diplomate : écrire et recevoir une quantité de courriers, qui n’avaient souvent d’intérêt propre que celui d’exister, et que l’on aurait pu remplir de dessins d’enfants, si le protocole n’avait pas exigé plus de délicatesse dans l’expression.

Au sein des laboratoires, le bureau de l’ancien Seigneur était sobre, et même petit. Ce n’était certes pas là qu’il passait le plus clair de son temps et il laissait en général la supervision courante des lieux à son Inquisitrice, qui assumait pour lui la gestion effective des organisations qui gravitaient autour de sa personne. Absalom n’avait jamais été un grand administrateur : il imaginait, il voyait grand, et d’autres devaient exécuter avec minutie ce qui sortait de son esprit.

Quand il jugea que son consultant du jour avait eu sans doute assez de temps pour se faire une première idée sur le laboratoire, le maître noir sortit de sa tanière pour rejoindre la grande salle où se déroulaient l’essentiel des opérations. Malgré tous les efforts de Lokred, l’atmosphère était devenue petit à petit plus inquiète, et le Sith fut accueilli par des regards inquisiteurs, et même nerveux.

Professeure, messieurs, je vous remercie de votre hospitalité envers notre invité. Nous allons devoir nous éclipser je le crains et vous devriez vous-même profiter d’un repos bien mérité.

C’était le ton le plus courtois, le plus doux et même le plus prévenant, et la méfiance des scientifiques parut aussitôt endormie. Comment se seraient-ils sentis menacés par un homme si affable, qui les couvait d’un regard si protecteur ?

Docteur, dit-il en se retournant vers Torhyn, si vous voulez bien…

Et ensemble, ils reprirent le chemin du garage, où le speeder les attendait sagement. Quelques minutes plus tard, le véhicule s’élevait à nouveau dans les hauteurs de la ville hapienne. Quand ils eurent quitté le quartier industriel, le sorcier effleura une commande sur la portière et les vitres s’éclaircirent un peu, pour permettre d’admirer le décor. Ils étaient revenus dans le centre-ville où les immeubles élégants resplendissaient sous les soleils du Consortium, avec leurs toits où s’épanouissaient des jardins luxuriants.

Alors la visite promise commença. Absalom, en bon guide, indiquait tel ou tel point d’intérêt : ici, un musée fameux, là, la silhouette de l’université. C’était à tel endroit que s’était livrée une bataille contre les pirates et à tel autre qu’une reine avait été intronisée. Le speeder s’éloignait cependant du centre-ville pour s’engager vers les quartiers résidentiels et touristiques du front de mer, et en particulier le plus huppé d’entre eux.

À leur gauche s’étendait une immense lagune, avec ses eaux turquoises et paradisiaques. Rarement Hapès offrait un visage plus malhonnête d’un monde de beauté et de quiétude, en réalité agité par la violence de sa guerre civile larvée, jamais tout à fait résolue, et qui secouait, plus ou moins secrètement, l’ensemble de la société.

Enfin le speeder se posa sur un bâtiment qui, semblable à une fleur d’architecture, étalait devant la mer sa corolle de terrasses privatives, comme autant de pétales. Quand ils furent descendus de voiture, un majordome se présenta à eux. Il s’entretint rapidement avec Absalom, tout en hapien, et sans un mot ni un regard pour l’homme qui l’accompagnait, avant de les conduire, avant de les conduire à l’une des terrasses où une table était dressée.

À en juger par le menu qu’on leur tendit ensuite sous la forme d’un fin datapad, ils se trouvaient bel et bien dans un restaurant.

Vous devriez pouvoir activer le basic, en bas de l’interface, signala le blond quand leur serveur se fut éclipsé.

À côté d’eux, au-delà de la balustrade, c’était une plage de sable fin, et l’océan, dont les vagues roulaient vers la rive rythmiquement.

Vous m’autoriserez, j’espère, à vous inviter.

C’était sans doute préférable, car la carte n’indiquait pas les prix. Mieux valait ne pas finir en prison pour dette !

Je vous avoue que si à certains égards la société hapienne me pèse, notamment pour ses mœurs sociales et sa conception de la politique, de semblables paysages demeurent infiniment plus agréables que ce que j’ai pu connaître sur Coruscant ou Dromund Kaas. Si vous me pardonnez ce petit accès de patriotisme…

D’ailleurs, après avoir pianoté sur son écran pour transmettre sa commande, il avait perdu son regard dans la lagune.

Calme superficiel, cela dit : il y a quelques mois à peine, je chassais non loin d’ici, au large, des arachnides aquatiques géants avec un Mandalorien de ma connaissance.

Absalom dégageait une telle douceur qu’on avait certes du mal à l’imaginer dans aucune activité violente.

Enfin…, soupira-t-il avant de reporter son regard sur son interlocuteur. Qu’avez-vous pensé de vos entretiens avec mes collaborateurs ? Si vous aviez des recommandations à faire, même radicales, je serais curieux de les entendre.
Torhyn Lokred
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Qu’est-ce que Noctis avait bien pu trouver sur Torhyn Lokred ? Pas grand-chose sans nul doute. Du moins…en surface. Un humain né en 21.537 sur Coronet-City. Des études en paléopathologie et maladies infectieuses sur Coruscant, où il valida une thèse portant sur : L’apport de la paléopathologie à la compréhension des traces retrouvées sur des ossements humains (fouilles préventives en amont de travaux prévus sur une jonction du tram de Coronet-City) , bien entendu avec félicitation du jury. Apparemment le docteur Lokred souffrait d’un emphysème pulmonaire qui dégradait sa santé considérablement. Il a été récemment opéré sur Coruscant au Centre Médical Universitaire du quartier Fobosi. Il a reçu une double prothèse pulmonaire en attendant d’avoir une greffe de poumons compatibles. Il avait également publié un article dans l’incontournable revue [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], sur Les BPCO sur les Humains et Proches-Humains.

En fouillant un peu, on ne trouvait aucune mention à de quelconques déboires avec l’Ordre des Médecins, ou autre instance supérieure Républicaine en matière médicale. Quelque chose clochait cependant dans les données que l’on pouvait dénicher aisément…c’était trop « lisse » …trop « standard ». Comme s’il s’agissait d’un profil créé de toute pièce. Il restait à démêler le vrai du faux…Comme recouper certaines informations. Si on grattait du côté des personnes souffrant d’emphysème de moins de quarante ans, on se retrouvait avec une liste fort courte d’autres candidats…Parmi eux…un ancien avis de recherche sur un rescapé Lorrdien…un médecin de surcroit qui semblait exercer son art avec peu de scrupules quand il était encore en fonction sur Lorrd…Voila qui était étrange…n’était-il pas ?


**

Je suivais les collaborateurs de Thorn fils, alors qu’ils me présentaient leur installation. Le maître des lieux s’éclipsa dans son bureau. Jene vis pas le temps passer. J’écoutais les détails de leurs recherches. Ils m’exposaient fièrement leurs avancées, et les débouchés prévus. Pendant ce temps, je pointais leurs limites.

- Est-ce tout ? fis-je avec une pointe d’étonnement

- Pardon ? tiqua Ramayaka Sinadhîra Sri avec un pincement de lèvres qui trahissait un agacement naissant.

- Pardonnez-moi, loin de moi l’envie de de vous froisser, mais…d’un point de vue externe, vous vous apparentez plus à des dealeurs de luxe pour l’heure…

- Des…quoi ?

- Vous produisez…bien…Que faites-vous ensuite ? Où en sont vos essais cliniques ? Les données qui en résultent ? Les réponses à apporter pour une meilleure efficacité ?

- Excusez-moi jeune homme…mais…qui êtes-vous au juste ? ça c’était le père Irokis.

- Docteur Torhyn Lokred. Je suis infectiologue et paléopathologiste.

- Je vois. Vous savez mon garçon nous savons ce que nous faisons.

- Je n’en doute pas…soyez-en assuré…Mais vous le faites trop lentement. Pourquoi ne pas élargir les essais ?

- Il nous faut des cobayes et...

- Les cobayes cela se trouve…

- Ho mais nous devons rester raisonnable dans nos actions ! Trop de fougue et de passion risqueraient de ruiner tout notre travail.

- Certes mais à force de trop prendre de précaution, vous passe à coté de nombreuses opportunités et vous perdez tu temps, des données et de l'argent.

Le retour d’Absalom Thorn mis fin à ce qui aurait pu muter en une querelle de scientifiques. En quelques mots il apaisa l’atmosphère pesante, comme un bétabloquant endormant les effets néfastes d’une hypertension naissante. Nous prîmes congé, et je saluais le plus poliment du monde mes « collègues », suivant mon agréable hôte, bien décidé à se transformer en guide pour la suite de notre périple. Car ce fut bien la suite du programme. Reprenant le speeder, nous remontâmes vers des architectures bien plus lumineuses et travaillées. Je jouais le visiteur poli et intéressé. A dire vrai, je reconnaissais la beauté des lieux. J’avais toujours été d’une nature sensible pour les arts, les architectures, et les beautés produites par les êtres conscients. Ma mère s’était toujours assuré que je cultive mon esprit, sans le remplir uniquement de cas médicaux.

Mon aimable et séduisant accompagnateur finit par me conduire dans ce qui semblait être un restaurant, bien que son aspect diffère assez de ceux auxquels j’avais pu être habitué. Seuls sur une terrasse privative, je me retrouvais avec un datapad en main présentant des mets et autres délices dont je ne comprenais pas un traitre mot…Heureusement, Thorn vola à mon secours, me signalant la possibilité de basculer le tout en basic. Ouf…j’allais savoir – à peu près – à quoi m’attendre comme type de plat.

Depuis les débuts de ma maladie, j’avais perdu l’envie de manger, et je me nourrissais peu. Suite à mon opération, j’avais retrouvé un semblant d’appétit…Cependant, j’étais loin de mes appétences de jeunesse. A sa remarque sur sa volonté de m’inviter, j’eus un sourire entendu. Il aurait été discourtois de refuser :

- C’est fort aimable à vous Docteur Thorn.

Je validais un menu léger en guise de commande. Juste ce qu’il fallait pour ne pas abuser sans mourir de faim.

Je souris quand il manifesta sa préférence pour le cadre de vie d’Hapès.

- Il est naturel de préférer ce genre d’endroit à Coruscant…et j’avoue ne jamais avoir mis les pieds sur Dromund Kaas, mais… je connais la réputation de cette planète.

J’admirais le paysage, inspirant une grande bouffée d’air de mes poumons synthétiques. Respirer ainsi était si agréable. Un sentiment que j’avais oublié depuis bien longtemps. Mes yeux se perdaient dans le bleu de des vagues et je me laissais bercer par leur musique rythmée alors qu’elles venaient s’échouer sur le sable blanc. Coruscant...ma foi rien à voir...Dans ma fuite par la suite, j'avais fait profil bas, et donc je m'étais retrouvé dans des taudis et des vaisseaux-poubelles à jouer les médecins de bas étages pour payer mon séjour. Ensuite, Kohlma...où j'avais passé ma captivité...que dire. Une jungle, de la pluie et de rares moments de soleil. Non...vraiment, je n'avais jamais vu cela en vrai.

- Je n’avais jamais eu l’occasion de voir un tel endroit.

Sur Lorrd il n’y avait rien de tel…Ma planète était belle et majestueuse à sa manière. Un monde blanc et gelé, ou l’on ne distinguait plus le ciel de la terre. En plein jour le soleil faisait resplendir le manteau neigeux et scintiller les cristaux de glace. La nuit, les étoiles venaient se refléter sur la terre et les aurores dessinaient des chemins mystérieux dans le ciel. Non…cela n’avait rien à voir…

- Un…mandalorien avez-vous dit ? Pardonnez-moi, outre le fait que j’ignorai qu’il demeurait encore des mandaloriens, je ne vous imaginais pas pratiquer un tel sport Docteur Thorn.

Je ris doucement en imaginant une telle scène. Mais la conversation dévia vers un sujet tout autre, autrement plus sérieux. Il voulait mon avis sur ses collaborateurs.

- Comme vous l’avez dit, ils ont des compétences, à n’en point douter. Mais…leurs esprits sont étriqués. Enfermé dans des carcans traditionnels qui limite leur vision des choses. Je suis navré de vous le dire…mais vous n’arriverez à rien avec des personnes si peu ouvertes et manquant cruellement d’audace. J’entends bien qu’il faut respecter un certain protocole. Moi-même je les applique. Mais…il faut savoir quand une opportunité se présente et ne pas hésiter à prendre un peu de risque. Même dans la science. Surtout quand on innove et qu’on navigue en terrain inconnu. Avoir des compétences et l’intelligence c’est une chose…Vos installations sont prometteuses, mais elles tournent en deçà de leur capacité malgré l’équipement fourni. Je suis désolé de vous dire que...je m'attendais à voir quelque chose de plus...exalté, de plus...ésotérique.





Absalom Thorn
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Oui… oui, c’est bien ce que je craignais, fit l’Hapien, appuyé contre le dossier de sa chaise, les mains en pyramide devant ses lèvres, et le regard perdu dans l’océan. Lorsque j’ai ouvert ce laboratoire, j’ai voulu m’assurer qu’il ait d’abord une organisation… Irréprochable, vous voyez ce que je veux dire ? En recrutant du personnel trop audacieux, j’ai craint que les bases ne soient pas assez solides. Je n’ai rien contre les progressions soudaines, mais je ne voulais pas que dans l’enthousiasme et la précipitation, on bâtisse à toute vitesse sur un édifice branlant.

Il y avait quelque chose de l’économiste dans son raisonnement, car souvent il avait vu des planètes à peine développées se jeter à corps perdu dans une industrie pointe, y obtenir de beaux succès, et être balayées brutalement du jour au lendemain, quand la haute technologie devenue caduque, elles n’avaient pas d’activités diversifiées sur lesquelles se replier.

Mais il est évident que nous avons atteint un pallier et qu’un changement de personnel est nécessaire, si nous voulons continuer à progresser. Ceci étant dit, rassurez-vous, certaines recherches ésotériques sont bel et bien conduites, mais dans un autre contexte. Je crois que ce n’est un secret pour personne, en tout cas personne qui s’intéresse à ce genre de questions : je dispose d’une vaste bibliothèque ésotérique, où certains de mes fidèles s’attachent avec dévotion à faire progresser la connaissance.

La vocabulaire avait sensiblement changé. Plus de collaborateurs. Des fidèles. Et quelque chose émanait de l’aimable docteur Thorn. Quelque chose d’envoûtant ou de dangereux. Peut-être l’un et l’autre, l’un à cause de l’autre.

L’homme s’interrompit néanmoins, parce que le serveur avait refait son apparition, pour déposer les plats devant eux, avant de s’éclipser à nouveau. La cuisine de la haute société hapienne avait la délicatesse de ses autres arts, mais, pour le reste de la Galaxie, elle demeurait parfois étrange, ou en tout cas particulière : le Consortium continuait dans une large mesure à vivre replié sur lui-même et les ingrédients que l’on y employait, souvent endémiques des planètes dont il était composé, ne ressemblaient guère à ceux des bons restaurants républicains.

C’est l’oeuf d’un oiseau qui vit dans les montagnes d’une lune de Gallinore, expliqua le guide du jour en désignant d’un geste de la tête le plat choisi par son convive. On lui injecte le suc d’une fleur de la planète, avant de le cuire en coquille très lentement. Quand il commence à durcir, on le sort de la coquille puis on le poche dans une eau épicée. La richesse de l’oeuf le dispute aux parfums floraux et… Enfin, vous verrez bien par vous-même.

Lui-même paraissait se nourrir exclusivement de plantes et il n’y avait pas l’ombre d’un produit animal sur son assiette.

Que disions-nous ? Ah oui ! Le laboratoire.

Le regard du Hapien revint se poser dans celui de son interlocuteur, avec la même intensité, presque surnaturelle, que Torhyn lui avait découvert quelques heures plus tôt, sous les coupoles de l’Académie.

Donc, il s’agirait de recruter. Et peut-être de s’étendre. Diversifier les activités, couvrir de nouveaux besoins et, naturellement, compartimenter les équipes, ce qui est toujours le plus prudent. Ce qu’il me faudrait, c’est une personne de confiance, une personne de talent, même, pour donner des perspectives à la nouvelle équipe et l’inciter à explorer de nouveaux raisons. Quelqu’un, vous comprenez, qui soit animé par une passion sincère.

À l’entendre, tout cela n’était qu’une noble et vertueuse poursuite en quête d’un savoir pur et désintéressé. Un vrai sacerdoce !

Naturellement, on pourrait toujours adjoindre à cette personne des collaborateurs en charge de la gestion concrète. L’approvisionnement, les locaux, le suivi du personnel, ce genre de choses. Hapès présente l’avantage d’avoir toute une population d’hommes parfaitement compétentes, que la misandrie empêche a frustré dans leurs carrières, et qui seraient ravis de pouvoir être reconnus à leur juste valeur.

Lui n’avait pas l’air de beaucoup souffrir du sexisme de sa planète, mais c’était qu’il avait su en tirer parti, et que sa situation, très particulière, le préserver de bon nombre de ses effets.

Qui plus est, mon inquisitrice personnelle…

Voilà qui devenait plus inquiétant.

… porte toujours un regard attentif sur les différents aspects de mes opérations.

C’était une promesse qui tenait beaucoup de la menace.

Vous comprenez bien, cela dit, docteur, que pour me convaincre d’investir dans une semblable personne, dans un savant qui aurait à la fois l’audace et les compétences nécessaires à ce projet, il faudrait que je suis convaincu de ses mérites, au-delà de l’écume superficielle des apparences. Il me faudrait des preuves. Des preuves de savoir et des preuves de confiance. Une forme d’honnêteté, en somme.

Un oiseau marin passa près de leur terrasse en piaillant.

Rares sont les esprits il est vrai qui ne me dévoileraient pas leurs secrets si je me décidais à les sonder, mais je ne suis pas une brute, et je préfère qu’on me parle soi-même.
Torhyn Lokred
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Mon analyse avait tapé juste dans l’esprit de l’ancien Seigneur Sith. Il n’était guère étonné. Outre le fait qu’il était évident que s’il quémandait mon avis s’était parce qu’il avait une idée en tête me concernant, j’avais donné un avis honnête selon mes convictions. Et le Sith confirma et me conforta dans cet avis. Mieux encore, il lança l’idée que cette équipe n’avait possiblement plus sa place à ses côtés. J’imaginais bien qu’il n’allait pas les remercier…la réputation des Siths, notamment du Boucher de Kano IV n’était à faire. Le pragmatique que j’étais y vit la possibilité d’en faire de futurs cobayes pour des travaux possibles. Il ne fallait gaspiller la matière première après tout. Surtout quand on en manquait.

Il m’avoua alors posséder un autre lieu de recherche…plus…mystique, plus secret. De quoi piquer ma curiosité que je manifestais par un écarquillement de mes prunelles céruléennes. Car depuis que j’avais découvert que les Rakghoules étaient le fruit de manipulations génétiques par un ancien Sith…J’imaginais que mes recherches allaient pouvoir faire un bon en avant si j’avais la possibilité de fouiller un peu dans cette Bibliothèque. Bien que je ne sache pas trop à quoi m’en tenir sur l’aspect de ladite bibliothèque.

J’allais lui demander plus de détail sur ce lieu, mais nous fûmes interrompus par un serveur qui nous apporta nos plats. Pour moi…un œuf magnifiquement cuisiné et délicatement relevé. L’ensemble donnait envie. Je jetais un coup d’œil à son assiette, la question de son régime alimentaire potentiellement végétarien me traversa l’esprit. Mais ce n’était pas le moment d’en débattre. D’autant plus que la suite de la conversation devenait plus qu’intéressante.

Nous entrions un peu plus dans le vif du sujet. Et Absalom, dont les iris se firent de nouveau intense, m’exposa la question d’un recrutement. Il lui fallait un homme capable de répondre à ses attentes sur le plan scientifique. Diriger une équipe d’une main de maitre, non versé dans les cas de conscience et qui ne se cachaient pas derrière l’éthique. Un visionnaire sans scrupule qui œuvrait pour l’avancée scientifique sans négliger les arts mystiques, afin de magnifier les recherches en combinant deux branches d’études différentes et pourtant complémentaires.

Je l’écoutais sans le quitter du regard. J’osais soutenir la véhémence de son regard sans vergogne. Point d’arrogance dans mon attitude cependant, j’étais juste captivé, comme hypnotisé à me sure que je sentais mon corps se crisper à mesure qu’il révélait une facette de sa personnalité plus obscure. Il voulait des garanties…des preuves que l’homme à qui il confierait la tâche de diriger les recherches était bien digne de confiance.

Un coude sur la table, ma main sur mon menton, je jouais négligemment avec ma barbe…Il mettait sur la table ses capacités, et le fait qu’il était loin d’être un être sans défense. Il fallait être fou pour le croire. La mention d’une inquisitrice personnelle me fit tressaillir. Nul doute que c’était elle à qui il avait confié la tâche de trouver des informations sur moi. Et qu’elle était du genre à surveiller les affaires de son maître. Il n’était donc pas question de faire n’importe quoi.

Et la dernière menace tomba…Voici donc le Seigneur Sith qui se découvrait à travers une utilisation de la Force comme d’un outils pour extraire des informations. Cependant, ce Sith là avait la courtoisie de prévenir avant de mettre ses admonitions à exécution. Je réfléchissais à tout vitesse, calculant mes chances de survie si d’aventure je décidais d’engager une lutte. J’allais devoir donner de quoi rassurer cet homme sur mes intentions…et surtout…sur mes compétences.

Finalement, armé d’un sourire aimable, je répondis d’une voix grave mais chaleureuse :

- Cher Docteur Thorn…vous me mettez dans une position délicate. Depuis que vous avez fait mention d'avoir demandé à vos gens d’enquêter sur moi, je n’ai de cesse de m'interroger ce que vous avez bien pu découvrir. Mais cela n’a plus d’importance, car, voyez-vous, bien que j’ai été initié à me défendre contre une intrusion mentale contre mon gré, je doute être en mesure de tenir bien longtemps contre vous. Qui plus est…ce serait un cruel manque d’élégance de ma part après l’offre alléchante et la demande de confiance que vous avez formulé à l’instant. En outre…et croyez bien que ce n’est pas contre vous, j’aimerai qu’on évite de remettre le souk dans mon esprit déjà fortement dérangé. Un Sith l’a fait il n’y a pas si longtemps, j’ai bien failli passer de vie à trépas s’il n’avait pas réagi rapidement par la suite pour me sauver.

Mon sourire s’était accentué alors que je repensais à Darth Ganys maitrisant mon « double maléfique » comme j’aimais l’appeler pour me rendre le contrôle de moi-même. Mais le Sith ne m’avait pas ménagé, bien au contraire, et j’avais eu un aperçu de sa puissance, et j’ai bien faillis mourir. Prenant une gorgée d’eau clair, j’achevais mon argumentaire.

- Enfin, j’ai suffisamment côtoyé les utilisateurs du coté obscur de la Force (sans doute était-ce la raison pour laquelle je n’étais pas en train de trembler comme une feuille devant la prestance de celui qu’on appelait encore il y a quelques temps Darth Noctis) pour savoir jusqu’où je puis me permettre de pousser leur patience à bout. Je n’ai nulle envie de subir à nouveau le courroux d’un Sith, ou d’un de ses collaborateurs. Aussi…j’ai décidé de vous répondre avec franchise, sans plus vous dissimuler la vérité à mon égard. Voyez cela comme un gage de ma bonne foi à votre encontre.

Je pris une profonde inspiration…réfléchissant à ce que je pouvais dire et ce que je devais taire. Car il était encore trop tôt pour savoir si cet ex Jedi, ex Sith valait ma confiance totale. J’avais beau ne pas être très courageux quand ma vie était menacée, j’allais essayer de tempérer mes révélations.

- Comme vous avez pu le deviner, Torhyn Lokred est un nom d’emprunt. Je ne suis pas corellien, je ne suis même pas républicain de base. Je pris une profonde inspiration…avant de finalement avouer : je suis un Lorrdien…rescapé du gazage de Lorrd-city. Mon véritable nom est : Ryden Thorlok, peut être connaissez-vous le nom de mon père : Veland Thorlok, c’était un neurochirurgien de renom. J’ai étudié la paléopathologie sur Coruscant, et je suis spécialiste en maladies infectieuses. Mes recherches qui m’ont valu tant de moqueries et de difficultés portent sur…la Peste Rakgoule. J’étais fasciné par ces mutations que celle maladie pouvait causer sur les êtres contaminés. Malheureusement mes pairs ne partageaient pas cette même fascination, ni ma vision de la pratique de la médecine. J'ai été sermonné, réprimandé et suspendu à plusieurs reprises. Mais...disons que pour avoir inoculé le virus de la Peste Rakghoule à deux personnes j’ai été arrêté. L’attaque de l’Empire sur Lorrd-city me fut salutaire, car elle me permit d’échapper à la justice. Mais au prix de ma santé. J’observais les réactions de mon interlocuteur à mesure que je lui racontais les grandes lignes de mes pérégrinations: J’ai été parmi ceux qui ont fui dans les tunnels et que l’Empire a massacré de la plus vile des manières. J’ai été soigné sur Coruscant, mais le gaz avait fait son office, s’attaquant à mes poumons en premier lieu, infectant mon sang et tout mon corps. La nouvelle de mes « crimes » étant parvenu aux oreilles de la république, j’ai dû fuir, malgré l’emphysème qui me rongeait. J’ai été retrouvé et capturé par des Siths qui s’intéressaient à mes recherches. En échange d’un traitement et la promesse d’une nouvelle vie, je devais poursuivre ce que j’avais commencé sur Lorrd. Mes nouveaux employeurs tinrent leurs promesses, tout comme moi…mais encore une fois, l’Empire a mis son nez dans mes affaires, et j’ai dû à nouveau fuir…et me voici devant vous.

Un résumé rapide de ces dernières années de ma vie. J’attendais ses questions, car je ne doutais pas qu’il y en aurait.



Absalom Thorn
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Je vois.

Le Sith avait prêté à son interlocuteur l’attention la plus entière et quand, au milieu du récit, un serveur avait fait son apparition au seuil de la terrasse, le jeune homme s’était brutalement ravisé. Avec un air soudain distrait et confus, il avait tourné les talons pour disparaître à nouveau dans le restaurant. Pendant ce temps, Absalom ne quittait pas son convive du regard, même si son visage conservait un air d’intérêt poli qu’il eût été difficile d’interpréter.

Je suis navré, dit-il d’une voix douce et qui sonnait d’une absolue sincérité, que vous ayez eu à subir tant d’épreuves. Tout ce parcours a dû vous être douloureux et je ne doute pas qu’un homme de votre talent et de votre détermination mérite plus de sécurité, plus de confort et plus de certitude dans ses collaborations.

L’Hapien accompagna ses propos d’un sourire doux et le serveur pénétra enfin sur la terrasse, pour débarrasser leurs assiettes. Quand il se fut éclipsé une seconde fois, le sorcier reprit.

Ceci étant dit, je crois que vous vous rendriez rapidement compte que mon tempérament est moins tempétueux que celui de nombre de mes anciens confrères. À bien des égards, je suis porté au pragmatisme plutôt qu’aux grands mouvements d’humeur, et je ne crois pas que les colères spectaculaires soient le moyen le plus sage d’imposer son autorité. Je ne crois pas non plus, d’ailleurs, que l’autorité soit toujours le levier le plus efficace.

En voilà un dont l’intégration au sein des élites impériales avait dû être difficile.

Mais Absalom s’interrompit à nouveau, alors que leur serveur revenait à la charge avec deux plats, avant de se retirer. D’un côté, c’était un filet de poisson délicatement braisé, sur des légumes rôtis, et de l’autre, trois samossas qui renfermaient des poêlées de champignons.

Si ma réputation sur Kano-IV vous inquiète, sachez que j’ai agi là-bas par nécessité politique, bien plutôt que par sadisme. Je venais de quitter l’Ordre Jedi et il était impératif pour moi de me faire une place au sein des Siths. Les méthodes les plus spectaculaires sont dans ce cas les plus rapides et les meilleures. Je ne nie que de mon point de vue, bien des gens sont des… Ressources ? Pour arriver à une fin.

Il parlait avec détachement d’un génocide qui avait laissé jusqu’au sol même exsangue et meurtri.

Ce n’est pas que je n’aie pas de considérations pour la vie de ces gens. J’y accorde même une grande valeur. Mais cette valeur n’est pas une valeur suprême, et le savoir sur la vie renferme des bénéfices trop importants, et trop vastes, pour que l’on n’y emploie pas tous les moyens nécessaires. C’est un impératif moral, vous comprenez ? Je veille à agir en toute circonstance selon ce que me dicte ma conscience.

C’était donc un mystère qu’on ne lui ait pas encore décerné le Prix Galactique de la Paix.

Et de la même manière, je n’aurais aucun plaisir à vous torturer, ou à envahir votre esprit. Simplement… Disons que l’Ordre Sith a souvent été si… Stéréotypé ? Oui, stéréotypé dans sa manière d’incarner le cheminement vers le Côté Obscur, si outrancier et théâtral dans sa violence et sa cruauté, qu’il est naturel que quelqu’un comme moi, qui adopte des méthodes souvent fort différentes, puisse être à tort considéré comme inoffensif.

Un sourire malicieux éclaira son visage.

Une réputation dont je me féliciterais auprès de mes amis, mais je préfère que mes collaborateurs en soient détrompés. C’est plus sage pour tout le monde. Je n’aime pas prendre ceux avec qui je travaille par défaut. Ainsi donc…

Noctis écarta les bras, comme pour se livrer à un public imaginaire.

Je vous ai beaucoup interrogé, moi, mais vous avez sans doute aussi des questions. Sur le travail que vous pourriez faire, l’équilibre entre vos projets et les miens, la liberté d’engager ou non qui vous voudrez, la surveillance dont vous feriez l’objet, votre vie sur Hapès. Ou sur moi. Mon passé, mon présent, mes ambitions, mes qualités, mes défauts. Ce genre de choses.

Car tout un chacun rêve en effet de questionner un ancien Seigneur Sith sur ses défauts : c’est un peu comme devenir dentiste pour rancor, une sorte de rêve de carrière.

Je préfère que vous soyez sûr de vouloir travailler avec moi, autant que moi je souhaite être sûr de vouloir travailler avec vous, pour éliminer par avance les obstacles inutiles. J’ai quitté l’Empire Sith aussi pour m’éviter ces fastidieuses et interminables machinations, ces jeux de faux-semblant stériles, et je préfère, quand c’est possible, la transparence qui est un gage de facilité et d’efficacité.
Torhyn Lokred
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Si mon récit nous avait coupé dans notre repas, nous pûmes reprendre nos dégustations respectives alors qu’il me donnait plus de détails sur ce que mes révélations impliquaient. Tout en savourant la délicate et fondante chair d’un poisson dont j’ignorai le nom, je l’écoutais m’exposer son caractère et tout ce qui le démarquait des Siths plus…stéréotypés pour reprendre son expression. Il était vrai qu’Absalom Thorn n’avait rien d’un écervelé qui risquait de déchainer colère et passion malsaine au moindre mécontentement.

- J’avoue ne pas avoir été maltraité…Bien entendu parce que je n’étais pas assez stupide pour me dresser contre les arguments qu’on a mis sous mon nez s’il me venait en tête d’oser me rebeller. On m’a fait comprendre que je devais rester…nécessaire. Sans quoi…hé bien je ne vivrai pas longtemps.

Quelle ironie. Darth Oracci ne m’avait nullement mal traité, Darth Ganys, malgré sa rudesse avait été pour moi ce qui se rapprochait d’un amis ces derniers temps. Quant à Mee…Le souvenir du jeune homme adoucit ma mine fatiguée.


- Bien souvent les pires prédateurs sont particulièrement attirants, et chaleureux.

Un sourire qui en disait long s’était dessiné sur mon visage blafard. Je ne me considérais pas comme une frêle bête de somme…Du moins pas en matière d’esprit. J’avais bien souvent caché mon propre jeu et trompé mon entourage pour parvenir au but que je m’étais fixé. J’avais ma part de dangerosité, alors je savais reconnaitre une autre personne redoutable quand j’en croisais une. Avec douceur je repris :

- Il serait pure folie, sachant votre nature, de croire que vous êtes inoffensif. Et j’entend bien les raisons qui vous ont poussé à sacrifier ces vies sur Kanos IV. Je ne suis pas là pour vous juger. Je comprends que c’est une question de moindre mal. Et que la fin justifie les moyens. Je ne vous comparerai pas à l’individu qui a jugé nécessaire de massacrer les miens.

Je pris une gorgée d’eau pour rafraîchir ma gorge avant de poursuivre :

- Simplement je déplore le gaspillage. Il m’était souvent bien difficile de trouver des cobayes, alors j’utile toute matière première qui me tombe sous la main de manière ordonnée et intelligente.

Je parlais bien sur d’être conscients. Je remis machinalement en place une mèche de mes ondulations qui s’était extirpée du lien qui nouait mes cheveux.

- Bien entendu, j’ai plusieurs interrogations et…quelques conditions si d’aventure nous en venions à une collaboration durable. Souhaitez-vous me cantonner sur Hapès où bien pourrais-je jouir d’une certaine liberté ? Ne vous en déplaise, je refuse d’être à nouveau emprisonné…même dans la plus dorée et la plus splendide des geôles. Je ne reprocherai pas une certaine surveillance…c’est de bonne guerre. Concernant le type de recherche, je peux aisément travailler sur plusieurs choses à la fois avec une bonne équipe. Mes précédents…heu…employeurs m’avaient alloué deux droïdes pour m’aider…des calamités qui furent utiles certes…mais…je hais les droïdes. Cependant face aux Rakghoules, en attendant que je termine le vaccin, ils avaient leur utilité voyez-vous… Vous devez savoir que…actuellement…mes recherches se font dans le but de trouver un moyen d’enrayer ma maladie. J’ai plusieurs pistes grâce à la peste Rakghoule, mais il me manque la partie…mystique on va dire. Je ne manipule pas la Force bien sûr, même si je cherche à en comprendre ses principes.

He’Thu avait promit de m’aider, j’étais sans nouvelles d’elle depuis quelques temps. Il me fallait une porte de sortie au cas où je manque de temps.

- En tant que sorcier, quelles sont vos propres compétences dans la Force ? J’ai cru comprendre que certains étaient capables de prouesses en matière de mutation sur le plan biologique. J’avoue que cela m’intéresse grandement. Et…serait-il possible de visiter votre bibliothèque ?

Oui…on me parlait d’un lieu d’érudition et immédiatement je fondais et j’espérais de toute mon âme être en mesure de voir de me propres yeux un tel endroit. Cette simple idée faisait bondir de joie mon palpitant au sein de ma cage thoracique.

- D’ailleurs… Il y a une chose qui me frappe chez vous. Vous semblez avoir accompli beaucoup de choses, et d’ordinaire je cerne assez facilement les gens…Mais vous êtes un mystère pour moi, je serai curieux en effet d’en apprendre plus sur vous. Surtout…vous semblez avoir à peine la vingtaine…Et pourtant…j’imagine que ce n’est pas tout à fait cela. Pardonnez-moi cet accès de curiosité, voyez-y une forme d’admiration, peut-être est-ce de la jalousie de ma part. Moi qui désormais parait bien plus âgé à cause de mon état de santé dégradé. J’espère retrouver une certaine forme lorsque je trouverai le remède à mon mal.

Oui parce qu’après tout, moi aussi j’avais eu mes heures de gloire coté séduction. Et bien que je savais ne pas pouvoir inverser le cours du temps, si je pouvais retrouver ne serait-ce que la moitié de ce que j’étais, cela m’irait bien.

- En tant que Lorrdien j’ai l’habitude des faux-semblants etc. Mais…je ne suis pas en état pour ce genre de choses. Alors être hors des machinations infernales de l’Empire me sied à merveille. Je me dois toutefois de vous avertir…Ceux qui m’avaient retrouvé…faisaient parti des Services Secret de l’Empire…Un certain….Malevolus les avaient envoyé…Est-ce un problème ?







Absalom Thorn
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Ça en fait beaucoup, des questions.


Pour autant, il n’avait pas l’air de le lui reprocher.


Absalom repoussa légèrement son plat et se cala contre le dossier de sa chaise, les yeux à nouveau perdus dans les vagues de l’océan voisin.


Prisonnier sur Hapès, non, je ne pense pas. C’est là où vous opérerez principalement, sur le plan professionnel je veux dire, tout simplement parce que c’est l’un des endroits de la galaxie où la surveillance parallèle de la République et de l’Empire s’exerce le moins facilement. Et que j’y jouis des relations de mes parents, y compris et surtout dans le domaine médical.


En la matière, Cala Thorn était une petite reine en son domaine, et le fils et la mère vivaient une relation symbiotique, à laquelle d’aucuns auraient trouvé une froideur étrange, mais qui leur profitaient à tous les deux. Absalom arrondissait les angles ou tranchait dans le vif pour faciliter les affaires de la brillante généticienne, et celle-ci veillait en retour à ce que son fils puisse avoir accès aux connaissances et au matériel dont il avait besoin.


Le Consortium en lui-même est vaste et digne d’exploration. Pour vos loisirs, je veux dire. Être un homme n’y est jamais une condition enviable, mais être un étranger présente ses avantages et ses inconvénients. D’un côté, vous êtes condamné à rester aux portes de la société hapienne en tant que telle, mais de l’autre, les gens seront plus indifférents à la manière dont vous vous comportez. Quoi qu’il en soit, il y a des manières d’adoucir les aspects les plus… rudes… de l’organisation sociale.


Lui-même semblait s’en accommoder à merveille.


Pour ce qui est de circuler ailleurs, vous en avez toute la liberté mais… Disons que je vous propose la chose suivante. Vous pouvez bénéficier de mes moyens logistiques pour votre travail et vos loisirs au sein du Consortium, à votre discrétion, dans la mesure de raisonnable. Vous en disposez également quand il s’agit de sortir du Consortium, pour des raisons professionnelles. Ces voyages seront plus délicats, mais rien d’impossible. En revanche, pour vos déplacements personnels, hors du Consortium, vous prenez vos propres dispositions. Mais voyagez. Je vous y encourage. Je ne crois pas qu’on conserve beaucoup sa créativité si l’on reste constamment au même endroit, mais c’est peut-être le diplomate en moi qui parle.


Absalom jugeait son offre à la fois généreuse et sensée. L’ampleur des tâches qu’il se proposait de confier au médecin justifiait des bénéfices associés à la fonction, mais il fallait conserver le sens des proportions.


Vous serez supervisé, mais pas au quotidien, par mon inquisitrice personnelle. C’est une personne… Peu chaleureuse. Mais extrêmement méthodique et rationnelle. Vous et moi nous entretiendrons régulièrement de l’avancée de vos recherches de manière plus générale, de vos besoins, de la manière dont vous envisagez votre carrière. S’agissant de la bibliothèque, disons que l’accès vous en sera ouvert après une période d’essai. C’est un lieu particulier, troublant parfois, et j’ai besoin de mieux cerner votre caractère avant de vous en ouvrir les portes.


Car les bibliothécaire sont des gens austères qui tolèrent mal les crises de folie en pleine salle de lecture, sous prétexte que l’on est en train de consulter un manuscrit un peu perturbant.


Afin de favoriser vos déplacements et de vous donner une existence légale, je pense que le plus simple sera de vous faire employer par l’institut de biotechnologie que dirige ma mère. Chercheur associé, quelque chose dans ce goût-là. Cela devrait vous permettre de mener une vie relativement publique si vous le souhaitez, sans attirer l’attention du fisc hapien, des douanes, ce genre de choses.


C’était l’économiste qui parlait dans ce sens des détails.


Quant aux services secrets impériaux…


Le Hapien eut un haussement d’épaules.


Je suis techniquement toujours recherché par l’Empire et l’on ne peut pas dire que la traque ait été très mouvementée pour l’heure. Et pourtant, je ne me cache guère. C’en serait presque vexant, mais ces gens-là ont généralement mieux à faire que de s’en prendre à moi : ils ne manquent pas de crises à gérer. Mes intérêts politiques en Empire sont inexistants, et malgré quelques sympathies chez les renégats, je suis préservé de toutes ces intrigues. Cela dit, vous vous entretiendrez en détail avec mon inquisitrice et elle verra s’il est nécessaire de mettre en place des mesures particulières pour assurer votre, et notre, protection.


Il restait donc les questions les plus personnelles, et la réponse du Sith fut justement interrompu par le serveur. Cette fois-ci, il reporta son regard sur son interlocuteur.


J’ai trente-huit ans.


Pardon ?


Je suis spécialisé… Hé bien, comme sur Kano IV, précisément. La manipulation de l’énergie vitale, pour l’extraire, dans la forme la plus pure, et perpétuer mon existence. La mort et la vie, la mort donc la vie. Je sonde le corps et l’esprit des autres, pour les comprendre, intimement. Nombreux sont ceux qui vous diront que ces dons ne sont que destructeurs, corrupteurs, obscurs, mais ces personnes s’arrêtent à la vie telle qu’elle s’exprime dans un seul organisme, et je considère le mouvement de tout ce qui peut être.


Absalom eut un sourire presque tendre.


Des centaines et des centaines de personnes sont mortes et j’ai recueilli leur vie en moi, comme le parfumeur qui extrait des fleurs fragiles ce qu’elles ont de plus précieux. Les fleurs abandonnées à elles-mêmes fanent une fois la saison passée, mais le parfum, lui, peut durer des années.
Torhyn Lokred
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Si le Hapien n’avait pas encore compris que j’était de nature curieuse, le voila servi. Et ce n’était que le début…j’espérai que lui et ses collaborateurs, et fidèles étaient du genre patient coté questions. Car il y avait de forte chance que je les assomme de mes interrogations lorsque le besoin se faisait sentir.

Ses réponses concernant mon futur séjour sur Hapès en tant que personne libre, bien qu’étranger au Consortium, me satisfaisais. Et comme il le disait si bien…la République ne viendrait pas me chercher ici, et L’Empire non plus. Je n’étais pas très porté sur la politique, mais j’avais une vague idée des conditions des hommes dans cet amas de mondes qui, contrairement à bien d’autres, a préféré mettre en valeur les femmes. Moi qui venais d’un monde et d’une famille régis par les diktats du patriarcat…voilà qui allait me changer.

- Je ne compte pas faire de vagues, du moment que je peux exercer mon art de manière efficace. Quant au fait d’adoucir la situation…je ne retins pas un sourire lumineux et le léger pétillement dans mes yeux bleus, du peu que j’ai pu en voir, je n’en doute absolument pas.

Entre mon hôte charmant, sans oublier les jeunes hommes du laboratoire, Hapès avait beaucoup à offrir, rien que pour le plaisir des yeux pour commencer. Ce restaurant était une autre source d'égayements. Quoique pour l’heure je n’avais guère le temps de batifoler…pas avant d’aller mieux. J’eus un soupir de soulagement quand il m’invita au voyage.

- Votre proposition me convient, et me parait tout à fait logique. Je partage votre point de vue, mais je suppose qu’étant le principal intéressé, mon avis est biaisé par la simple joie de me savoir libre de mes mouvements.

Garder ma liberté, cela n’avait pas de prix. Et je remerciais intérieurement l’ancien Sith d’être si ouvert d’esprit. D’autant plus que je ne doutais absolument pas que je resterai sous surveillance, même discrète, par cette Inquisitrice dont il avait fait mention. J’apprenais qu’elle n’était guère avenante, mais peu me chaux. Du moment qu’elle ne m’entravait pas, ou qu’elle ne se servait pas de moi comme mannequin d’entrainement…

- Fort bien, je serai ravi de faire la connaissance de cette personne. Pour la bibliothèque je comprends parfaitement la raison de ces précautions. Je sais qu’il existe des choses en ce monde dont la nature même m’échappe malgré tout mon respect pour leur existence. Je respecterai les conditions au sujet de cette Bibliothèque. Je marquais un temps de pause…hésitant presque à lui poser cette question qui me brûlait les lèvres…Et finalement je me lançais : est-ce qu’à tout hasard il y aurait dans ce lieu d’érudition des ouvrages traitant de la Peste Rakghoule ? Ou encore de processus de mutations du coté des pouvoir Siths?

Car après tout, même si l’accès de cette bibliothèque pouvait m’être limité, il n’était pas impossible que le Sorcier me face parvenir des résumés ou autres éléments propices à mes recherches…tout en préservant les règles du lieu. J’avais appris à me satisfaire de peu…afin de mieux évoluer dans le panier de crabes et de monstres qu’était ce damné univers.

- Chercheur associé est un bon début. J’espère que votre mère n’a pas pris ombrage de mes propos du jours à certains de mes confrères. Je n’avais pas pour volonté de la mettre dans l’embarras. Je tâcherai d’être plus réservé. J’avoue que ma captivité ne m’a pas aidé coté sociabilité. Et j’ai encore du mal à réaliser que je suis…libre et que je n’ai pas à craindre, pour l’heure, qu’on me tombe dessus. J’imagine qu’il faudra un moment avant qu’on ne réalise que je ne suis pas mort dans l’explosion qui a permis mon évasion. Mais je laisserai seule juge votre inquisitrice de la marche à suivre en ce qui concerne ma…heu…protection éventuelle. De cela non plus je n’avais pas l’habitude. Puisqu’on parle de protection… Il va de soi que si je reprends mes travaux sur cette Peste la première chose sera de prendre certaines précautions. La Peste Rakghoule est une maladie infectieuse extrêmement virulente. Facilement inoculable. Ma première mission sera de recréer le vaccin que j’ai élaboré et de vous en faire profiter, à vous et vos proches susceptibles de se retrouver en présence de mes…travaux. Ne pouvant travailler sans matière première, j’aurai besoin, outre le virus, de cobayes…Des personnes dont vous n’avez plus usages feront l’affaire. Pour commencer des humains serait idéal pour reprendre sur des bases saines.

A nouveau je rafraichis ma gorge par une gorgée d’eau, mais je manquais de m’étouffé en entendant l’âge de mon nouvel « ami ». Je ne pus réprimer un accès de toux, qui se stoppa rapidement fort heureusement. Et avec elle la montré d’adrénaline qui allait de paire avec cette ancienne crainte de faire une crise d’emphysème. Mais il n’y avait plus de risque de ce côté. Je passais avec délicatesse les coins d’une serviette sur mes lèvres avant de m’excuser d’une voix légèrement cassée :

- Ha ça…Pardonnez ma stupeur…Mais je ne m’y attendais pas. Je suis votre ainé d’une seule année. C’est…incroyable ! Et particulièrement perturbant. Moi qui le pensais tout de même plus jeune que moi, il avait presque mon âge ! Son explication était particulièrement intéressante. Et je devais bien avouer être particulièrement enthousiaste à l’idée d’en apprendre plus sur les capacités de ce Sorcier. C’est fascinant! Et presque poétique. J’ai toujours eu une vision très simpliste de la mort, sans doute parce que je la donne avec une facilité déconcertante sitôt mes cobayes devenus inutiles. C’est pourquoi j’attache une importance capitale à ce que la vie apporte son lot d’utilité. Quitte à me débarrasser de ce qui est obsolète. Après tout, c’était ce que j’avais fait en mettant fin à la vie de mon propre père devenu un légume vivant. Médicalement je suis contre l’acharnement thérapeutique…Ce que vous faites est bien au-delà des capacités médicales. Et en un sens vous permettez à ces personnes de continuer à vivre à travers vous…Je ne vois pas votre pouvoir comme destructeur. Bien au contraire. Je me raclais la gorge et demandais avec une pointe d’intérêt non dissimulée : votre pouvoir vous donne-t-il la possibilité de faire profiter une autre personne de ces essences rares ?

Moi intéressé ? A peine. Cela ne coutait rien de demander, je ne cracherais pas contre un peu d’élixir de jeunesse si cela s’avérait possible.



Absalom Thorn
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Je crains que non, malheureusement, répondit le Sith. Si vous étiez sensible à la Force, je pourrais vous apprendre, mais dans le cas contraire, ce serait plutôt vers le Côté Lumineux, comme l’on dit avec une certaine simplicité, qu’il conviendrait de se tourner, et il me semble que les Jedis sont peu enclins à conserver la jeunesse. Il y a une cruauté dans leur ascèse.

À côté de lui, un fragment de la table se mit à clignoter et l’Hapien l’effleura pour afficher l’addition. C’était une succession de signes probablement incompréhensibles pour son hôte et, de son côté, il se contenta de presser une petite datacarte contre le meuble, pour transférer la somme.

Mais je ne manquerai pas de me renseigner. Vous trouverez peut-être dans la bibliothèque de la documentation sur ce genre de choses, qui vous orienteront vers des personnes plus capables que moi. L’intelligence collective n’est pas sans mérite. Dans tous les cas, elle contient très certainement des informations sur la Peste et sur les mutations siths. Si vous voulez bien me suivre, j’ai une dernière escale pour vous, avant de vous laisser dormir.

Les soleils d’Hapès brillaient toujours avec leur ferveur égale, mais le médecin devait être éreinté par une longue journée, qui se prolongeait tard dans ce qui eût été la nuit, pour lui, ailleurs.

Le speeder d’Absalom accosta à leur terrasse et les deux hommes y disparurent, pour reprendre leur périple dans la capitale hapienne.

Se procurer des cobayes humains n’est pas nécessairement ce qu’il y a de plus simple au sein du Consortium. Vous aurez remarqué en vous promenant que la population n’est pas très cosmopolite, même pour une capitale, et dans les autres mondes du royaume, l’uniformité est frappante. J’imagine que cela doit pouvoir s’arranger néanmoins, mais si l’adaptation de vos travaux à une physiologie hapienne n’est pas une difficulté, alors ce serait préférable, d’un point de vue logistique.

Le grand astroport de la capitale abritait certes son lot de perdus de l’espace, mais la réserve n’était pas inépuisable.

Le cas échéant, nous vous trouverons des volontaires. J’ai autour de moi des gens qui sont prêts à sacrifier leur vie pour les progrès de la science.

Le speeder s’éloignait désormais de la ville en longeant la côte et sa mer turquoise.

Pour ce qui est de votre attitude en public. Oui, il n’est pas mauvais de surveiller ses paroles, surtout que le Consortium n’est pas une démocratie. Cela dit, bon nombre de vos opinions éthiques ou méthodologiques qui seraient sulfureuses ailleurs sont relativement plus acceptables ici. J’imagine que la limite est difficile à cerner quand on vient d’arriver, et en particulier quand on ne parle pas la langue, mais je ne doute pas que vous y parveniez après un petit temps d’adaptation. En réalité…

Déjà le véhicule ralentissait, jusqu’à se stabiliser sur un plateau rocheux qui dominait l’océan. Là, une silhouette très élancée, encapuchonnée de noir, était tournée vers les flots.

… l’essentiel est moins d’évoquer des solutions aventures dans le domaine médical que de se tenir toujours et systématiquement éloigné du moindre commentaire politique. La situation hapienne est très explosive, parfois littéralement. Mais en tant qu’humain, que mâle et sans ascendance noble, personne ne devrait vraiment essayer de vous entraîner sur ce terrain-là. Vous voyez, il y a des avantages à être marginal ! Bref, à votre place, je ne m’inquiéterais pas trop.

Sur ces propos rassurants, l’homme quitta le speeder, pour aller à la rencontre de la silhouette, qui s’inclina devant oui. Quand Torhyn l’eut rejoint, il déclara :

Dr. Lokred, mon inquisitrice personnelle, Darth Venenous.

C’était [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] d’une rare prestance, qui portait à sa taille un sabre laser à double lame, et dont le regard trahissait une intelligence pénétrante. Elle inclina légèrement la date pour saluer le médecin, sans faire la moindre question.

Venenous évaluera vos besoins en terme de sécurité et vous mettra en contact avec l’avocate qui s’assurera que votre arrivée et votre installation au sein du Consortium se déroule dans les meilleures conditions. Ma chère, je ne doute pas que le docteur se montrera coopératif et répondra à toutes vos questions.

Une nouvelle fois, l’inquisitrice courba un peu le cou.

Devons-nous nous attendre à des difficultés particulières du côté de l’Empire ?
Le docteur a éveillé l’intérêt des Siths par le passé, mais rien qui me paraisse insurmontable. Vous êtes la mieux placée pour en juger. Je pense que le docteur est fatigué pour ce soir, mais convenez d’un rendez-vous avant son départ à la fin du congrès, pour régler l’ensemble de ces détails, et à partir de là, allons de l’avant.
Fort bien, maître, répondit-elle d’un ton égal, qui ne trahissait ni méfiance, ni chaleur particulière. Sa physiologie exotique ne permettait guère non plus de décrypter les expressions de son visage. Docteur, il me tarde d’en apprendre encore plus sur vous.

Et elle avait peut-être un peu insisté sur le encore.
Torhyn Lokred
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Dommage, mais cela ne m’avait rien couté de demander. Mais comme disait le sorcier, nul ne savait tout en ce bas monde, et qui savait…les voies de la Force pouvaient sans nul doute être impénétrables pleinement. Je notais que les Jedis pouvaient être une option. Je constatais que mon hôte était doué d’humilité et d’une certaine sagesse quant à ses limites et le besoin de possible de consulter d’autres spécialistes. Il n’était vraiment pas un Sith comme les autres.

Nous quittâmes le restaurant après un repas qui avait émoustillé mes papilles, un savant mélange entre découverte de saveur inconnues, étonnements, et subtilité dans l’association des sapidités. Mon guide manifesta le désir de me conduire autre part avant de me confier à Morphée. Il fallait dire que, même si j’avais besoin de peu de sommeil, la journée fut exténuante et éprouvante pour moi, avec tous ces rebondissements.

Il me fit part du petit, mais non moins important, souci que pourra être l’approvisionnement en cobaye. Mais ses propos me rassurèrent. Nous étions loin des difficultés que j’avais eu par le passé.

- Il me faudra étudier les caractéristiques de votre espèce, notamment sur le plan génétique, mais cela ne sera pas un souci. Vous êtes des proches-humains. Ce sera parfait. Il nous sera encore temps par la suite de trouver une solution pour trouver des spécimens de nature…plus vaste.

En apprenant qu’il avait des « fidèles » prêts à se sacrifier par simple requête de sa part, je ne pouvais m’empêcher de me questionner sur ce qui pouvait générer une telle dévotion envers leur maître. Les avait-il ensorcelés de quelque manière que ce soit ? A la réflexion, n’avais-je pas moi-même été prêt à un tel don lorsque la vie de Mee avait été menacé ? Après tout, j’avais toujours été un doux sentimental, romantique à mes heures perdues.

J’hochais positivement la tête aux explications de l’ancien Sith sur la position à conserver dans le Consortium notamment en rapport à la politique puisque visiblement mes concepts d’éthique médical ne seront pas totalement déroutant ici. De quoi être pleine rassurant en effet. Je songeais que j’allais devoir m’atteler à un autre détail : la barrière de la langue. Nous autre Lorrdiens avions des facilités dans l’apprentissage des langues. Je ne doutais nullement que je ne tarderai pas à être en mesure de baragouiner quelques mots dans leur sabir maternel. J’avais bien appris la langue des signes pour communiquer avec la délicate et redoutable He’Thu, apprentie de Darth Oracci et muette de son état avant qu’elle ne nous initie à l’art subtile de la télépathie.

Le speeder avait quitté la ville, et finalement s’était arrêté pour nous déposer sur un promontoire rocheux où une silhouette nous attendait. Je me retrouvais quelques instants plus tard face à une créature tout aussi époustouflante que son maitre. Une kaminoane…en chair et en os. C’était la première fois que je voyais une représentante de cette espèce. Malgré mon insatiable curiosité, je retins mes élans qui tendraient à la disséquer du regard pour analyser la moindre parcelle de son être pour en apprendre plus sur cette espèce peu expressive et qu’on ne croisait pas à chaque coin de rue.

- Et je vous répondrai avec plaisir, fis-je avec courtoisie en inclinant doucement la tête, affichant un doux sourire. Je me tiendrai à votre disposition pour la suite des évènements, dans l'espoir que nous saurons développer une fructueuse et durable collaboration.

Cette inquisitrice avait dit « encore ». Je me demandais ce qu’elle savait. Son maitre lui avait-il parlé sans que je le sache pour lui donner les informations que j’avais distillé au cours du repas ? Où était-elle suffisamment brillante pour avoir découvert ma véritable identité ? Mystère pour l’heure. Mais je ne doutais pas que je ne tarderai pas à en savoir plus. Et je devais me résoudre à devoir donner plus de renseignements à cette kaminoane…Restait à savoir jusqu’à quel point je saurai demeurer à la limite du raisonnable dans mes indications.

Coopératif oui…mais il valait mieux garder certaines…cordes… à mon arc. Juste au cas où.

Pour l'heure il m'importait surtout de faire le nécessaire pour guérir! Et ce Hapien avait les moyens et les talents pour m'aider! C'était tout ce qui comptait.




FIN du topic





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