Maxence Darkan
Maxence Darkan
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On navigue tous à vue, Max.
Va te faire foutre Lloyd.
Je te hais, Lloyd... je te hais.

Dans la chambre de motel, le bracelet de Maxence était posé sur la table basse en face du canapé. Il projetait une série holographique, une sorte d'animation 3D pour les enfants avec un Twi'lek foutrement mal branlé et tout un tas de caractères plus ou moins gentil qui cherchaient à se faire une place dans la galaxie, plein de moral, un peu idiot sur les bords, de quoi occuper les trois neurones en guerre constante dans la caboche des mioches. Sur le lit double, une jeune femme, plus jeune que Maxence, mais ayant dépassé l'âge de s'intéresser à ça, faisait léviter tranquillement un Westar-35, tout en l'admirant.

La blondinette dormait sur le canapé, allongée de tout son long, sur elle, un petit garçon venait de s'assoupir, enlacé inconsciemment par le bras prothétique qui prenait lentement sa chaleur. La tête contre le buste de sa responsable -plus ou moins- légale, les cheveux chatouillant son menton, il se sentait bien près d'elle, mais ne le disait jamais. Au pied, il y en avait un autre, happé par le programme présenté, il semblait toujours découvrir les choses qui l'entouraient : lorsqu'on lui avait donné une canette de soda pour la première fois, c'était comme lui donner une nouvelle galaxie.

Toc toc-toc-toc-toc toc-toc.

Maxence ouvrit les yeux, tout le monde se tourna vers la porte. Elle attrapa le blaster posé à côté de sa tête pour écarter doucement le petit garçon d'une main maternelle -et métallique-. La mercenaire, arme entre les doigts, leur fit signe de ne pas faire un bruit alors qu'elle baissait le volume de leur série animée. Elle passa son visage près de l'œil de bœuf de la porte : c'était un Gozzo à la mine fatiguée. Elle lui ouvrit en rangeant le blaster dans la ceinture de son pantalon.

-Max, je peux te parler... en privé.

-Ouaip, une seconde.

Ils avaient commandé deux chambres de motel pour tenir tous les sensitifs, Fély prenant une chambre, Maxence l'autre, ils étaient censés alterner, mais un des mioches c'est immédiatement attaché à la blondinette pour des raisons qui lui échappaient encore. Alors le Gozzo s'occupait des adultes et l'Humaine des plus jeunes. Elle fouilla parmi tout un tas de paquets de clopes vide pour en attraper à peu près rempli. Elle jeta un œil à la femme tout juste adulte avant de prendre l'arme qu'elle faisait voler et le poser sur une table.

-Fais... fais attention avec ça, tu veux ? Tu vas t'blesser. Elle allait pour sortir, mais se retourna rapidement. T'es la plus grande, tu les surveilles ? Pas de réponse. J'aurais essayé.

Elle attrapa un sweat-shirt puis ferma la porte derrière elle. Les chambres de l'établissement étaient alignées à l'extérieur, un grand couloir aux allures de balcon donnant une très belle vue, depuis la rambarde du premier étage, sur les rues du Nord de la ville. Maxence colla une cigarette au coin de sa bouche, le briquet lui échappa des doigts métalliques, elle commençait tout juste à prendre l'habitude de tout foirer avec.

-Tu... ça va avec ton nouveau bras, pas de problèmes ? Demanda-t-il en la regardant ramasser le zippo. Des douleurs fantômes, des difficultés à bouger, ce genre de choses ?

-Nan, nan, j'échappe à ça étrangement, le truc c'est qu'avant, je sentais les objets dans ma main. Pis les anti-douleurs m'écartent des maux d'moignon... « moignon »... vraiment un mot d'merde.

-On fait des prothèses qui imitent la sensation, tu sais ?

-Ouais... j'y ai pensé, mais c'est pas la priorité pour l'instant. Donc, tu voulais m'dire un truc ?

-Ouais. Il lui tendit un datapad. Flakstaff m'a envoyé un message.

L'espace d'un instant, Maxence se stoppa complètement, hésitante à lancer l'enregistrement, ses mains le firent par automatisme. La tête du parieur apparut, il avait l'air en forme, mais l'air grave, les secondes qui s'écoulèrent entre le début et sa première phrase témoignait de son inconfort.

« Salut Fély... euh... ouaip, j'suis pas vraiment allé cherché des clopes, désolé. Dans pas longtemps, Max sortira de l'hôpital et... je sais pas, j'pense qu'elle a besoin d'une vraie personne de confiance à ses côtés : toi, pas un mec sorti d'nulle part qui ment à tour de bras. 'fin bref, Bigord... Bigord était un type bien, on en a pas parlé, j'voulais pas t'en parler, mais il mérite de vraies funérailles. Il a eu une vie d'merde, Skroutch et Taha étaient les deux dernières personnes à qui il pouvait s'accrocher, leur mort, ça... ça l'a perdu. Prend soin des sensitifs, vous leur trouverez un endroit sûr, j'vous fais confiance là-dessus. Quittez la planète dès qu'possible si c'est pas déjà fait et... Fély, prend soin d'elle. Prend soin d'toi. »

Fin de l'enregistrement, elle lui rendit.

-C'est bon.

-T'es sûre ? Je veux dire, si tu veux du...

-J'ai dit : c'est bon.

Son haussement de ton força un silence pesant. Maxence n'en voulait pas à Flakstaff, il avait mal géré la situation de son côté, comme elle avait merdé du sien, elle aurait pu s'en sortir sans une seule égratignure, mais emportée par ses émotions, la catastrophe était inévitable. Ce jour là, celui de la pièce était devenu le plus grand tabou de son histoire et ça, dès le lendemain, les choses arrivent, parce qu'elles doivent arriver.

-Hé... fit Fély en admirant l'horizon pour changer de sujet. La sentinelle arrive quand ? Elle saura où nous trouver ?

-Elle a d'quoi m'joindre. Elle devrait pas tarder. Tu verras, ce sera bien, Dantooine. 'fin, c'est c'qu'on m'en a dit.

Maxence, les coudes sur la rambarde, ne sentait le froid du métal à travers ses vêtements seulement sur l'un d'eux. Son regard avait suivi celui de son ami vers la circulation d'à côté, puis sur les maisons, terminant lentement vers l'étoile épuisée d'une fin d'après midi vaguement chaude. Sa cigarette était presque consumée.
Invité
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Communication SRX-8794//Commandant Blackwatch//Unité expérimentale Audient Void//Opération Orphanmaker//

Mise en situation : Un assassin Sith déchu dénommé Rhulom (Atout Stratégique 74-38) a mis en place un réseau (Groupe d'Intérêt TRX-H8) pour exploiter la manne que représentent les sensitifs de l'Espace Hutt (Atout Stratégique 66-66). À 27-4-870-21576, 74-38 a manqué son rapport hebdomadaire, toutes les tentatives de contact à distance ultérieures se sont révélées infructueuses. L'unité expérimentale Audient Void a été subséquemment déployée marquant le début de l'opération Orphanmaker.

Objectif : Attester du statut de 74-38, TRX-H8 et 66-66.

Rapport opérationnel établi par le Commandant Blackwatch :

Statut de 74-38 : Rhulom est confirmé mort, un examen de son corps atteste de blessures causées par un sabre laser. Implication de l'Inquisition hautement probable.

Statut de TRX-H8 : Avec la mort de Rhulom le réseau peut être considéré comme démantelé. La base de données est curieusement intacte et sans trace de manipulation, négligent, même pour l'Inquisition. Copie et purge effectuées suivant le protocole « Ombre Brûlée ».

Statut de 66-66 : Le dernier lot de Rhulom est introuvable. Mort ? L'absence de signe de violence adéquate infirme cette théorie, s'ils ont été tuer ce n'est pas ici. Échappé ? Possible, mais Rhulom avait suivi la procédure, il leur aurait fallu une assistance. Embarqué par l'Inquisition ? Le plus logique, mais nous ne vivons pas dans un univers logique. Investigations supplémentaires nécessaires.

Informations additionnelles : L'analyse de la scène de combat à révélé des types de dégâts incompatibles avec l'utilisation d'un sabre laser ou de la Force. La force attaquante était composé de multiples individus disposant d'armement conventionnel. Des soldats inquisitoriaux ? Extrêmement improbable en territoire Hutt, les chiens du Cardinal manquent de finesse pour une telle opération et les limaces de patience à leur égard. Des mercenaires ? Hautement probable, soit directement engagé par l'agent inquisitorial soit « prêté » par les Hutt, n'oublions pas dans quel Kadijic nous nous trouvons, ils sont mêmes supposés avoir aboli l'esclavage sur leur territoire. Rhulom aura manqué de discrétion, notre présence ici n'aurait pas été nécessaire sinon. Investigations supplémentaires nécessaires.

En attente d'instructions supplémentaires.

Communication SRX-8795//Commandant Blackwatch//Unité expérimentale Audient Void//Opération Orphanmaker//

Modification des objectifs de missions : Poursuivre les investigations sur le lot manquant de 66-66, les mercenaires et l'agent inquisitorial. Attester de leur statut sur Nar Kaaga.

Initiation du Protocole Paraphernal. Déploiement des agents agrégateurs Volkgeist, Weltgeist et Zeitsgeist. Ajustement des paramètres modaux sur les standards des mondes Hutt.

Nous sommes leurs yeux, ils voient pour nous. Nous sommes leurs oreilles, ils écoutent pour nous. Nous sommes leurs cœurs, ils trahissent pour nous.

Statut de l'agent inquisitorial : L'agent n'a pas pu être identifié, l'analyse de l'ADN extrait de la zone de combat atteste qu'il s'agissait d'une femme. La probabilité qu'elle est quittée Nar Kaaga une fois sa mission accomplie est suffisamment haute pour l'exclure des paramètres de l'Opération à partir de ce point.

Statut des mercenaires :

Rapport du Protocole Paraphernal :

- Résultat de la veille des cliniques officielles et clandestines : 11-5-870-21576, Hôpital public du secteur, pose d'une prothèse d'avant-bras, la nature de l'amputation correspond à l’œuvre d'un sabre laser. Serveurs de l'hôpital infiltré avec succès, spécificités de la prothèse et dossier médical du patient acquis avec succès. Données ajoutées au Protocole Paraphernal.

- Recherche de correspondances dans la base de donnée impériale... Patient identifié : Maxence Darkan. Mercenaire. Affiliation : Volatile Affiliation Majoritaire : Cartel Djillo actuellement alignée avec la République. Historique : Engagé sous contrat par les Renégats pour participer à la capture de Moh Trekkar sur Khar Delba. L'opération fut un succès mais Darkan à décliné l'offre de prolongement de collaboration ultérieure... Deux mercenaires Djillo supplémentaires ont été déployés avec elle, ils n'ont pas survécu à l'engagement... Probabilité que cela soit la cause de sa rupture d'affiliation avec les Renégats ? Haute.

- Reconstruction de la chronologie : Le Kadiji Djillo à aboli l’esclavage sur ses territoires, les opérations de Rhulom furent considérées comme de l'esclavage et donc en infraction avec cet édit. Une alliance opportuniste entre un détachement de mercenaires et l'agent inquisitorial a été formée pour terminer Rhulom et ses opérations...ERREUR DE CHRONOLOGIE... L'absence de membres sur la zone de combat et le niveau de pré-cicatrisation de la blessure atteste que l'amputation a eu lieu après la mort de Rhulom. Hypothèse : Un conflit a éclaté après-coup entre les mercenaires et l'agent inquisitorial. Motif : Données supplémentaires nécessaires

Recommandation : Surveillance des interactions étendue, extrapolation des interconnexions par référencements des archives, établissement d'un modèle prédictif.

Statut de 66-66 : Profils biométriques extraits des archives de TRX-H8 et fournit au Protocole Paraphernal. Recherche des signaux de leurs colliers infructueuse, modèle bon marché, aisément retirable avec les bons outils.

Rapport du Protocole Paraphernal :

ALERTE... REFÉRENCES CROISÉES DETECTÉES

- Résultat de la veille des flux vidéo : Les sensitifs ont été aperçus par la surveillance du spatioport à deux reprises, une fois entrant à 28-4-870-21576 et une fois sortant 29-4-870-21576. Les deux fois accompagnées par Maxence Darkan.

- Consultation des registres du spatioport : Aucun des vaisseaux présents ne semble être enregistré au nom de Maxence Darkan. Cependant, la douane a saisi peu de temps après un vaisseau dont le propriétaire ne s'est pas manifesté après un période de temps supérieur à celle prévu par le règlement. Hypothèse : Ce vaisseau a servi d'abri temporaire pour les sensitifs après la mort de Rhulom avant d'être ensuite à nouveau déplacé ailleurs.

- Mise à jour de la chronologie : Probabilité élevée que le conflit opposant Maxence Darkan à l'agent inquisitorial eut pour objet les sensitifs. Le conflit semble s'être conclu sur le départ de l'agent et la conservation des sensitifs par Darkan.

Recommandation : Fusion des objets de recherches, initiation d'un protocole de filature, mise à jour du modèle prédictif.

Elle les a arrachés aux griffes des renégats tout en refusant de les livrer aux loyalistes. Mais elle ne les a pas non plus confiés aux autorités locales et je ne la vois pas les garder avec elle indéfiniment, ce qui ne nous laisse qu'une possibilité. Les Djillo sont affiliés à la République, et qui dit République, dit Jedi.

Solid Whisper l'a mise sur écoute, si elle tente la moindre communication hors monde, nous le saurons.

Communication SRX-8796//Commandant Blackwatch//Unité expérimentale Audient Void//Opération Orphanmaker//

Darkan et les sensitifs ont été localisés dans un petit motel de Pine Point 86. Le fait qu'elle n'est pas cherchée à quitter la planète ou au moins la ville a grandement facilité notre travail. Est-ce parce qu'elle cherche à écouler les sensitifs avant ou bien pense-t-elle qu'elle est en sécurité parce que les méchants sith ne sont plus là ?

Erreur – Syntaxe non réglementaire – Veuillez reformuler

L'écoute de leurs communications a révélé des choses très intéressantes. Elle a effectivement contacté les Jedi, elle compte donc bien leur refourguer les sensitifs, mais sans demander de crédit au passage, sage décision, se sont de mauvais payeurs, seulement une chance de partir avec eux. Qu'est-ce qui ne va pas, Maxence, on a peur finalement ?

Erreur – Syntaxe non réglementaire – Veuillez reeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee

Je sais qui l'ordre à envoyé/Identi/ La Sentinelle Jedi H'phedia Kith'Araquia/Recher/Il y a deux ans elle s'est infiltrée dans la prison impériale de Malhazar pour exfiltrer un prisonnier Jedi, elle a échoué mais est parvenue à échapper... J'y étais... Elle nous à tous très déçu....

Suggestion : Procéder à la récupération avant l'arrivée de l'agent jedi (Oui/Non)

Non. Laissez-la venir. L'univers n'est pas logique, mais ironique, et il marche dans les deux sens.

Erreur---//non____--///veuillez

Petites choses, terrées dans votre petite boîte, vous qui appelez les étoiles à l'aide, vous qui attendez que l'on vienne vous sauver... Seule la mort viendra.

Erreur/Erreur/Erreur/////////////aide//////lecauchemar-----------------


*****

Cela avait pris plus longtemps qu'elle ne l'avait prévu. Depuis Onderon Nar Kaaga ce n'était pas la porte à côté. Elle avait dut suivre la Trellen jusqu'à Kashyyyk, puis de là prendre la Ootmian Pabol jusqu'au cœur de l'Espace Hutt avant que, après quelques sauts supplémentaires, elle n'arrive enfin à destination.

Le transport KT-400 qui émergea de l'hyperespace ne payait absolument pas de mine, il appartenait après tout à une ligne de vaisseaux vieille de plusieurs siècles. Pour quiconque le regarderait il ne serait qu'un rafiot obsolète et bon marché, indigne de toute considération, prouvant ainsi que l’indifférence née du mépris pouvait être l'un des camouflages les plus efficaces qui soient. Sous ses allures insignifiantes se cachaient de nombreuses modifications pour le moderniser et le rendre aussi furtif que possible.

Aux commandes, un mâle humain à la trentaine avancée, son visage carré, aux traits anguleux, examinait le globe en approche avec un air fermé et dur. Cet homme, qui transpirait le sérieux et le professionnalisme par tous les pores de sa peau, qui portait comme un uniforme une tenue voulue aussi passe-partout que le vaisseau qu'il pilotait, c'était le Colonel Jijavo Penicimus Illfacto, membre du Bureau Central d'Information de l'Armée de la république.

« Une dernière fois, que nous soyons bien clair, tout ceci est totalement irrégulier et parfaitement exceptionnel. C'était une faveur que je vous devais pour Malhazar qui, certes, a été un fiasco, mais un fiasco auquel vous nous avez permis de survivre pour nous lamenter que c'était un fiasco. L'on se pose, vous récupérez ce que vous devez récupérer et on met les voiles. Après cela, chacun repart accomplir son devoir de son côté. »

H'phedia, qui se tenait à ses côtés, lui répondit poliment.

« Tout ceci est parfaitement clair... Colonel... Et je vous remercie encore de m'apporter votre aide. »

La bouche du Colonel esquissa l'ombre d'un sourire crispé.

« Et le pire c'est que vous le pensez vraiment. Je crois que je n'ai plus l'habitude, à force de côtoyer divers degrés de sac à merde à longueur de journée. »

Son visage reprit cependant très vite sa dureté habituelle.

« Ça pue cette histoire, plus encore que ce que cette mercenaire a bien voulu nous en dire. Au point d'appeler les Jedi à l'aide, car c'est ce que c'était, un appel à l'aide, au lieu de simplement quitter la planète par elle-même. Elle se cache, elle a énervé des gens très rancuniers et très peu rationnels, et ils ont sûrement déjà envoyé leurs monstres à ses trousses. Espérons que sommes arrivées avant eux. »

« Oui... Espérons... »

*****

Le cas des sensitifs au sein de l'Espace Hutt n'était pas quelque chose qui était souvent discuté. La Force ne souciait guère des frontières, naturelles ou politiques, ce qui n'était pas le cas de l'Ordre Jedi. Ceux qui naissaient dans les Kadijics vivaient, et mouraient, sans jamais se rendre compte de leur don, tout au plus les aurait-on considérés comme des individus particulièrement chanceux ou perspicaces. Les quelques rares exceptions arrivaient quand ils s'aventuraient dans d'autres territoires, ou qu'un jedi de passage les remarquait, un jedi... ou un sith.

L'un d'entre eux avait décidé de mettre à profit cette manne inexploitée, mais il avait commis une erreur de calcul, celle de faire son trafic sur le territoire du seul Kadijic qui avait aboli l'esclavage. Une manœuvre opportuniste pour se rapprocher de la République certes, mais une qui avait été appliquée avec diligence. Cela expliquait sans doute comment Maxence Darkan, une mercenaire, c'était retrouvée impliquée dans tout ça. Et à présent elle se retrouvait avec des sensitifs sur les bras dont elle ne savait que faire et visiblement suffisamment de fibre morale, ou de connexion avec les Jedi, pour vouloir les confier au soin de l'Ordre.

Nar Kaaga était un monde particulièrement mineur de l'Espace Hutt, à des années-lumière d'un carrefour commercial comme Sleheyron. En réalité, tout ce qu'elle avait pu trouver à son sujet, c'était qu'il s'agissait d'un monde froid et marécageux, et qu'on avait donné son nom à la voie hyperspatiale sur laquelle il se trouvait.

Pine Point 85 était la récapitulation de toute la misère de ce monde laissé à l'abandon, elle collait à tout comme une couche de graisse rance, elle se développait comme une moisissure sur un cadavre.
La ville entière dévorait ses habitants autant que ses derniers la dévoraient, elle s’effondrait sur elle-même, entraînant dans sa chute tous ceux pris dans ses mâchoires de béton et de désespoir.

Le Colonel était resté au spatioport, il gardait le vaisseau et par là même leur moyen de retraite, oui, c'était le mot qu'il avait employé, retraite. La Sentinelle quant à elle arpentait les rues de la ville dissimulée par un voile de Force, elle ne voulait pas attirer l'attention, de quelque nature qu'elle puisse être.

Elle se dirigeait vers la position de Maxence Darkan, position obtenue grâce aux informations contenues dans son message, la triangulation de l'émission de ce dernier et finalement grâce a un peu de déduction, et l'aide du Colonel. Tout ceci la conduisit à un motel si confidentiel qu'il n'avait même pas de véritable nom. Elle sut cependant qu'elle ne s'était pas trompée, quand elle vit la jeune femme accoudée à la rambarde du premier étage, le regard perdu dans le lointain.

La jeune araignée leva alors son camouflage pour lui signifier sa présence.

*****

Communication SRX-8797//Commandant Blackwatch//Unité expérimentale Audient Void//Opération Orphanmaker//

Log des communications inter-unité :

Blackwatch : La voilà. Solid Whisper, brouille leurs communications, rien n'entre ni ne sort.

Solid Whisper : Je contrôle le volume.

Blackwatch : Pyrophoric, en position sur le toit par le sud, tu nettoieras le second étage.

Pyrophoric : Une jolie fleur !

Blackwatch : Onslaught, tu avances par le nord, tu te charges du rez-de-chaussée.

Onslaught : Rogith sruk norek

Blackwatch : Raw Shock, poste-toi sur un bâtiment à l'est, tu dégraisseras le premier étage, que nos invités de marque est un peu d'espace.

Raw Shock : ….....

Blackwatch : Silent Way, tu es déjà sur place, sécurise les sensitifs le moment venu, commence par les adultes.

Silent Way : 01110010 01100101 01100011 01110101

Blackwatch : Je m'occupe du Jedi.... Mieux vaut que j'y mette les formes.

Rapport de situation : Darkan, un ami à elle, la Jedi et les Sensitifs se sont retranchés au premier étage d'un petit motel miteux. Les sensitifs sont répartis entre deux chambres côte à côte, les enfants dans l'une, les adultes dans l'autre. Le reste de l'unité est en position, nous donnerons l'assaut sous peu. Tout sera terminé avant la tombée de la nuit.

Objectif : Tuer tout ce qui n'est pas les sensitifs, niveler le motel pour effacer toute trace de notre passage, sécuriser les sensitifs en commençant par les adultes, ce sont eux qui ont les chances d'avoir les pouvoirs les plus développés. Les N.O.U.N.O.U seront déployés après-coups pour les prendre en charge. Dans l'éventualité où leur sécurisation se révélerait impossible, alors ils devront être éliminés eux aussi. Mieux vaut qu'ils soient morts plutôt qu'ils aillent gonfler les rangs des Jedi.


*****

Au nord du motel, dans une ruelle étroite encombrée d'ordures, une forme colossale, elle devait bien approcher les trois mètres, attendait prostrée, recouverte d'une toile beige crasseuse.

Une silhouette cauchemardesque escaladait la façade sud du motel. Portée par ses quatre membres arachnéens, sa fluide et élégante difformité arriva sur le toit en quelques instants seulement. Le « tic-tic » de ses lames effilées noyé dans le bruit ambiant de la ville.

Sur le toit d'un bâtiment, à l'est, au-delà de la rue qui séparait le motel du reste de la ville, se tenait la forme d'une femme. Elle tenait un long et imposant fusil de précision entre ses mains, la lunette de ce dernier connecté à l'implant qui dévorait la moitié de sa tête.

Au rez-de-chaussée du motel le tenancier pestait, son holo-écran affichait des ratés, problématique en temps normal, tragique alors que le match était sur le point de commencer.

Dans la chambre de Fély, il y avait un vide, un simple angle formé par le plafond, le plancher et les murs. Il n'y avait rien là. C'était juste un coin de la pièce. Ça regardait les deux sensitifs avec attention.

H'phedia monta tant bien que mal l'escalier extérieur qui était un peu trop petit pour elle et qui l'amena au premier étage, face à la mercenaire.

« Bonjour... Mlle Darkan... J'ai mis le temps... C'est vrai... Mais je suis finalement arrivée. »

Le soleil continuait de descendre, la nuit tomberait bientôt.
Maxence Darkan
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Quasiment toutes les chaînes de Pine Point parlaient de « La Tuerie du Théâtre ». En fait, les autorités avaient débarqué deux jours plus tard dans la grande salle. Flakstaff avait fait tout le sale boulot avant, il avait tiré une balle dans la tête des morts que Lloyd avait semé avec ses pouvoirs, ramassé Bigord pour envoyer son corps sur Lannik afin de le préparer pour ses funérailles et masqué les quelques preuves qui pouvaient inculper Maxence, Fély ou lui-même dans cette affaire. Tout ça pendant qu'elle était à l'hôpital. Désormais, tout ce que les informations avaient, c'était l'histoire d'un règlement de compte de deux gangs rivaux, sûrement affiliés à « l'attentat » de l'hôtel durant la parade, impliquant le gang des Vampass. Pour l'instant, les deux Djiilo restant s'en sortaient excellemment bien et ne risquaient pas de se faire chopper par les flics de la ville de si tôt.

Quitter Nar Kaaga lui faisait peur quelque part. Cette planète était devenue sa seconde maison après Coruscant. La fraîcheur de son air lui offrait un sentiment de sécurité et de déjà vue qui la rassurait en lui remémorant quelques bons souvenirs passés. Cependant, elle ne voulait sûrement pas voir l'inquisition se pointer dans le coin en ayant supporté les misérables pleurs du couple qu'elle avait torturé et ça, pour lui régler son compte une bonne fois pour toute. Pine Point 86 fut un tournant, pas une fin en elle-même, la blondinette laisserait cette ville maudite loin derrière, portant son attention sur autre chose... quoi ? Aucune idée, mais pas Nar Kaaga. Quand son regard se baissa, c'était pour admirer la sentinelle, tout juste arrivée, malgré sa taille imposante, elle ne l'avait pas vu venir.

-Elle est là. Plutôt belle gosse.

-Max, c'est pas le moment de faire des blagues comme ça.

-Qui a dit qu'c'était une blague ?

Le visage du Gozzo se crispa dans une grimace mêlant incompréhension et imagination farfelue qu'il fit disparaître à l'approche de la Jedi. En la voyant, Fély n'ayant pas l'habitude de voir les moines de l'espace d'aussi près ne sut quoi dire, à la place, il la fixait, hésitant presque à s'incliner. Maxence, quant à elle la considéra un instant en terminant de prendre une dernière bouffée, jetant sa cigarette, balayant la fumée de ses lèvres en agitant une main devant, comme si elle y trouvait un intérêt.

-Pas d'problème, les gosses se comportent comme des anges et les adultes commencent à prononcer leurs premiers mots. Disons qu'on... elle soupira, fatiguée, merci d'être venue sentinelle H'pe... H'phet...

-H'phedia Kith'Araquia. Lança-t-il sobrement en reprenant ses esprits. Je suis Fély, c'est un honneur de vous rencontrer.

La mercenaire l'interrogea du regard. En fait, elle n'était pas étonnée de le savoir content de rencontrer une Jedi en personne, surtout dans des circonstances ou ladite Jedi lui sauvait en partie les miches, elle se demandait juste comment il avait fait pour retenir son prénom.

-Ouais, donc, tu peux m'appeler Max, ça sera plus rapide. Les sensitifs sont dans les deux chambres, on avait pas assez d'place pour tous les réunir. Comme j'l'ai déjà dit, y' parlent quasiment pas, perso, j'ai même pas réussi à faire dire un seul mot aux gosses. Par contre, les adultes ont des excès soudain d'lucidité et nous sortent des phrases, des fois, carrément des questions... je sais pas trop c'qu'y' ont vécu, mais... ouais, j'esp...

La porte de sa chambre s'ouvrit pour en laisser échapper le petit garçon qui dormait sur elle il y avait de ça quelques minutes. Il portait un de ses sweat-shirt, ce n'était pas la première fois qu'il faisait ça et Maxence détestait quand c'était le cas. Il avait vraiment l'air con, tout en offrant un côté mignon. Elle le voyait un peu comme un Tooka de compagnie : ces trucs là étaient connus pour se blottir dans les vêtements qui avaient l'odeur de leur propriétaire. Il l'enlaça pour lui faire un gros câlin d'enfant. Évidemment, la blondinette soupira en enroulant sa prothèse autour de lui, lui caressant le haut de la tête de l'autre main. Dans ses bras, il observa la grande araignée mystérieuse, sans peur, sans un mot, sans même une expression faciale.

-Qu'est-ce qu'y' a ? Il pointa son bracelet qu'elle pouvait voir sur la table basse. Quoi, ça t'plaît pas ? Tu veux qu'je change ? On va bientôt partir de toute façon, la dame va nous ramener en lieu sûr, ok ? Elle se tourna vers la Jedi. On va faire en sorte que ça aille vite, on prend les affaires et on s'tire. Fély, occupe toi des adultes.

Peut-être que, depuis le toit, elle n'avait pas pris le tir par peur d'endommager la marchandise, mais le groupe se sépara et Maxence invita la Jedi à la suivre dans la chambre des enfants. À l'intérieur, les visages se tournèrent vers l'araignée, la plus grande avait repris le blaster pour le faire voler et l'autre gamin pointa à son tour le bracelet où les images de leur dessin animé tressautaient.

-Ah, ouais, c'était pour ça alors ? Fit-elle en jetant un œil au plus petit, accroché à son bras. C'est rien, y' doit manquer d'batterie. Et j't'ai dit d'arrêter d'jouer avec le flingue, toi. Bref, j'vous présente la sentinelle qui s'occupera d'nous. On quitte la planète. Prenez vos fringues et mettez les dans des sacs, on part maintenant.

Étonnamment, ils l'écoutèrent, la jeune adulte rendant son arme à la blondinette pour rassembler les vêtements neufs qu'on leur avait acheté. À son tour, Maxence accrocha ses holsters pour attraper son sac à dos et commencer à ranger ses affaires, dont les paquets de clopes encore pleins. Beaucoup des objets qu'elle attrapait de la droite lui échappaient et à chaque fois, elle grommelait quelques mots incompréhensibles.

-Hé, j'me demandais, qu'est-ce que vous comptez faire d'eux ? Genre, les réinsérer dans la société ou... en faire des... des gens comme vous ?

L'idée de participer à l'épanouissement d'une religion basé sur l'embrigadement des enfants soldats ne l'enchantait guère. Mais après tout, elle n'avait pas d'autre choix et ils allaient sûrement mieux être traités chez les Jedis que chez les Siths, fallait-il espérer qu'elle ne se trompe pas.
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H'phedia n'eut pas le temps d'ajouter plus que le collègue de Dakan, un alien avien dont l'espèce ne lui disait rien, se jeta quasiment sur elle pour la saluer avec un enthousiasme certain. Même dans un endroit comme celui-ci il y avait des gens qui étaient heureux de voir un Jedi.

« Enchanté... Fély. » lui répondit-elle poliment avant de recentrer son attention sur la mercenaire. Elle était fatiguée, épuisée, cela se voyait, elle voulait en finir et aller à l'essentiel.

« Eh bien... Max... dans ce cas vous pouvez m'appeler... Phe... si c'est plus simple pour vous. »

Selon elle les sensitifs allaient bien, physiquement du moins, mais mentalement... Elle repensa à sa propre expérience aux mains des Sith, aux marques qu'elle portait encore, aux marques qu'ils porteraient encore.

« L'endoctrinement des Sith repose sur la destruction du Soi... Si vous êtes chanceux ils s'arrêtent là... sinon... ils vous reconstruisent en quelque chose de pire... quelque chose qui aime ce qu'il est devenu... Le conditionnement a dû commencer le moment où ils ont fini dans ces cages... ne serait-ce que pour s'assurer de leur docilité...

« C'est une bonne chose que ce trafic ait été démantelé... même si je ne peux m'empêcher de penser à toutes les vies qu'il a déjà détruites. »


Combien d'entre eux mouraient au cours de leur « formation », et combien retrouverait-elle un jour face à elle, le rouge à la main et l'or dans les yeux ?

Une porte s'ouvrit, un enfant en sortit pour venir se blottir contre la mercenaire, son regard et celui de la jeune araignée se croisèrent, aucun mot ne fut échangé, pourtant un échange eut lieu, une compréhension s'effectua. Ils étaient tous deux enfants de la Force, tous deux marqués par les Sith.

« Il a l'air... de vous apprécier. » dit-elle.

Elle suivit Max dans la chambre des enfants, au nombre de quatre ils étaient tous d'âges différents et la plus vieille savait déjà utiliser quelque peu la Force. Ce qui l'amena une nouvelle fois à considérer le sort des sensitifs dans l'Espace Hutt, la façon dont ils étaient livrés à eux-mêmes, tout se demandant si certaines communautés marginales ne pussent pas exister, mélange d'auto-didactisme, de superstitions et de transmissions séculaires.

Dehors, la nuit était tombée.

Sur le toit du motel la forme arachnéenne s'arc-bouta une ultime fois, plantant un dernier cylindre dans la surface en ferrobéton bon marché comme si elle bondait un œuf , si ce n'est que celui-ci ne renfermait rien d'autre que la mort.

La silhouette colossale avait quitté sa ruelle et sa toile crasseuse, sur le parking faisant face à l'entrée du motel elle s'avançait, de son bras gauche elle brandissait une mitrailleuse à canon rotatif avec autant d'aisance que s'il s'était agi d'un simple blaster.

La forme de la femme n'avait pas quitté son perchoir à l'est, depuis sa position elle l'avait l'intégralité des chambres du premièr étage parfaitement alignées dans sa ligne de mire. Aucune forme de vie ne pouvait échapper aux senseurs de son arme enracinés profondément dans son cortex visuel, parmi celles-ci c'était la petite humaine blonde qui avait toute son attention. Elle ajustait son tir, son doigt sur la gâchette, un réflexe psychosomatique, car il n'y avait ni doigt, ni gâchette, l'arme tirait à la vitesse de la pensée.

Quand Fély revint dans la chambre des adultes, le vide vigilant se contenta de l'ajouter à sa liste de cibles.

Dans la chambre des enfants, Max se pressait de tout mettre en ordre pour leur départ, elle trouva cependant le temps de lui demander ce qu'il adviendrait des sensitifs une fois confiés à l'Ordre. Une question compliquée, s'il en était une.

« Tout d'abord... nous allons essayer de réparer ce que les Sith leur ont fait subir... ensuite... leur apprendre ce qu'ils sont et ce qu'il y a en eux... après... cela dépendra... ceux qui n'ont pas le potentiel suffisant seront en effet rendu à la vie civile... les autres... je ne vous mentirais pas en vous disant qu'on leur offrira assurément de rejoindre l'Ordre... À la toute fin... ce n'est pas vraiment de mon ressort... plus de celui de maître Torr... il est celui qui va les prendre en charge sur Dantooine après tout. »

H'phedia appuya sur un bouton de son comlink pour envoyer un signal au colonel qui lui indiquerait qu'elle avait établi le contact, que tout se passait bien et qu'elle était sur le point de revenir vers lui avec leur futurs passagers. Cependant, le signal sonore que lui renvoya son appareil n'était pas celui qui indiquait la bonne réception du message, mais qu'il n'avait jamais atteint son destinataire. Son regard dériva sur le bracelet posé sur la table, sur le dessin animé saturer de parasites. Elle n'y avait guère prêté attention au départ, la réception holonet pouvait parfois être capricieuse, tout particulièrement dans un endroit comme celui-ci, mais que son comlink soit affecté du même problème ? C'était Illfacto lui-même qui avait établi et testé la ligne de com avant qu'elle ne parte, et il n'était pas du genre à bâcler le travail. Ce qui ne pouvait signifier qu'une chose, on les brouillait, et si on les brouillait alors...

Tout les poils de son corps se dressèrent, son instinct lui hurla que quelque chose allait se produire, mais sans savoir quoi exactement, juste que ça semblait arriver de tous les côtés à la fois.

« Quelque chose ne va pas... Il ne faut pas rester ici... on nous... »

Dans la chambre des adultes trois micro-aiguilles trouvèrent trois nuques dans lesquelles se planter, le temps que leur système nerveux enregistre la piqûre, le tranquillisant expérimental NOX l'avait déjà déconnecté. Deux secondes, trois corps gisaient au sol dans une inconscience profonde. Trois secondes, un rayon bleuté perfora la chambre, comme toutes celles du premier étage.

L'occupant de la chambre 303 criant deux fois, la première fois quand son plafond prit feu, la seconde quand un cylindre chauffé à blanc atterrit sur son plancher. Il y eut deux détonations, la première aspira tout l'air de ses poumons, la seconde les remplit de flammes. Leurs frères détonnèrent dans le même temps, effaçant l'intégralité du second étage.

Le tenancier eut sa revanche sur son holo-écran quand ce dernier se retrouva déchiqueté par des tirs de blasters à haute fréquence, son holo-écran eut sa revanche quand son propriétaire fut fauché par la même rafale.

H'phedia se releva difficilement, elle s'était jetée sur Max pour l'écarter de la trajectoire du faisceau qui avait traversé les murs de la chambre comme s'ils n'existaient pas, et qui visait sa tête, et c'était avant que le motel tout entier ne se mette à trembler comme si une armée s'était mise à le pilonner. Elle dut s'y reprendre à deux fois, sa patte arrière gauche cédait sous son poids, il y avait un trou fumant en plein milieu, les chairs étaient cautérisées alors elle n'aurait pas à se soucier du saignement, mais elle pouvait faire une croix sur elle.

Il n'y avait pas de doute à avoir quant à l'identité des attaquants, entre la synchronicité et le matériel impliqué, il ne pouvait s'agir que de l'Empire. Les craintes de la mercenaire étaient fondées, la vengeance des Sith était sur eux.

« Il... Il faut que l'on s'en aille d'ici... un... un speeder... Il nous faut... »

Son instinct à nouveau, elle se tourna vers la porte, ses lames dorées tirées. Le panneau vola en éclat, une rafale d'une énergie pourpre de nature inconnu jaillit, se moquant de ses sabres dressés, elle la frappa de plein fouet. Elle put sentir l'intégralité de ses organes vibrer alors qu'elle décolla du sol, elle eut mal, elle eut encore plus mal quand elle heurta le mur opposé sans pour autant s'arrêter, qu'elle passa au travers pour, après un vol plané magistrale, s’écraser sur le bitume au pied de la façade nord du motel.

*****

Communication SRX-8798//Commandant Blackwatch//Unité expérimentale Audient Void//Opération Orphanmaker//

Log des communications inter-unité :

Blackwatch : Raw, tu l'as manqué.

Raw Shock : ….....

Blackwatch : Silent, les adultes sont sécurisés ?

Silent Way : 01011001

Blackwatch : Silent, j'envoie les N.O.U.N.O.U, sécurise les enfants.

Silent Way : 01011001

Blackwatch : Pyro, la blondasse respire encore, la Jedi a voulu jouer les héroïnes, je vais le lui faire regretter, toi, fini le travail.

Pyrophoric : Une jolie fleur !


*****

H'phedia n'était plus qu'un concert de douleur et de confusion, utilisant toute la force de sa volonté, ainsi que celle de la Force, elle parvint toutefois à redresser son corps meurtri. Il lui fallut un temps pour comprend où exactement elle se trouvait, et comment elle avait atterri là. Se rappelant qu'on l'attaquait, elle alluma ses sabres, avant de se rendre compte qu'avec sa patte inutilisable, elle ne pouvait en brandir qu'un sous-peine de s'effondrer à nouveau au sol. Sa réalisation fut commenté par un rire malveillant aux accents mécaniques.

Un homme se tenait devant-elle, depuis combien était-il là à la regarder se débattre pour se remettre debout ? Il était grand, très grand, deux mètres, si ce n'est plus. Il portait une armure noire qui le recouvrait intégralement et lui donnait l'apparence d'une imposante statue sans visage. Au travers des brumes de son esprit endolori l'image de cette armure se fraya un chemin dans sa mémoire, elle l'avait déjà vu, il y a plus qu'un an de cela, dans les toundras de Ziost, ils auraient pu se croiser à cette époque, quelles étaient les chances que cela arrive à présent ? Sa présence dans la Force était... étrange, tronquée comme dans les cas de cybernétisations massives, mais aussi... brouillée, et cela elle ne parvenait pas à ce l'expliquer. Il tenait dans sa main droite un étrange fusil à la bouche hexagonale qu'il ne prenait même pas la peine de braquer sur la jeune araignée.

« Regarde toi, ce n'est plus un combat, c'est une exécution. »

La raillerie, le reproche, le sadisme, elle pouvait entendre tout ça dans sa voix. Il sera son poing gauche et une longue lame jaillit de son avant-bras, sa fabrique lui était inconnue, elle était argentée et son tranchant brûlait d'une énergie écarlate.

« Après, qui a dit qu'on devait faire ça à la loyal ? »

*****

Deux formes ovoïdes surgirent à grande vitesse d'un coin de rue et pénétrèrent avec grand fracas dans la chambre des adultes. À peine les débris de la porte avaient-ils touché le sol que, perchées sur leurs répulseurs, elles flottaient déjà de façon sinistre au-dessus des deux sensitifs inconscients. Les formes s'ouvrirent pour dévoiler un large espace vide couronné de bras manipulateurs, de seringues et autres entraves. Ces sarcophages de cauchemar commencèrent à tirer les adultes en leur sein.

*****

Un tout autre cauchemar venait de se glisser dans la chambre des enfants par le trou qu'H'phedia avait laissé dans le mur. De loin on aurait pu prendre cette forme pour l'une des nombreuses espèces insectoïdes qui peuplaient la galaxie, mais de prés, de prés l'horreur se dévoilait, car sur le torse de cette chose de métal noir planait encore le spectre de l'humanité. Ses quatre membres arachnéens se terminaient par des lames longues d'un mètre et demi sur la pointe desquelles elle marchait avec une aisance impossible. Dans son dos, courant tout le long de son épine dorsale, deux rangées d'ampoules et de cylindres à l'usage mystérieux. Sa tête, perchée sur un long cou mobile couvert de plaques flexibles et chevauchantes, se prolongeait en un rostre conique composé de plusieurs segments triangulaires qui s'agitaient comme les mandibules d'un insecte.

Elle s'avança vers Max, un bourdonnement lancinant envahit la pièce, ses lames s'étaient mises à vibrer avec une telle intensité que l'air autour d'elles s'échauffait, que leur métal d'obsidienne commençait à rougir, laissant des traces enflammer dans le sol a chaque pas. Son rostre s’entrouvrit comme un iris, dévoilant la lueur écarlate et le son glaçant d'une arme à faisceau en train de charger.

Puis, vint le plus horrible de tous ses bruits, une plainte éraillée, distordue, comme passée et repassée par trop de vocodeur avant que finalement on lui permette de se répandre dans la pièce, et pourtant, si intelligible, si clairement identifiable, et si abominable car elle vous refuse la paix de l'Autre, de l'aliénation, de l'inhumanité.

Une voix de femme, une voix heureuse.

Une jolie fleur !
Maxence Darkan
Maxence Darkan
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La belle araignée sur elle, les lasers qui traversaient la pièce, l'explosion... c'était quoi la suite ? Un tir de sniper ? Oh, tien, un tir de sniper. Le coup était super violent et le rythme cardiaque de Maxence s'accéléra quand elle comprit finalement que quelqu'un les avait belle et bien retrouvé. L'Empire aurait-il mit tant de moyen dans une telle action ? Le sang de la blondinette ne fit qu'un tour et ses pupilles se dilatèrent : les sensitifs. C'était une évidence, les assaillants voulait les sensitifs, donc ceux de la chambre à côté, là où Fély se trouvait. Elle se redressa, son centre de gravité baisser pour éviter un autre tir, elle se glissa vers le gosse qui l'aimait tant pour le prendre dans ses bras et le réunir auprès des autres. Elle lui caressa les cheveux en balayant la chambre désormais en vrac.

-Eos, appelle tous les taxis disponibles dans le coin à cette adresse précise.

Il leur fallait un speeder, quitte à oublier la Jedi dans l'opération, il fallait qu'elle sorte les enfants, les adultes et surtout Fély de toute cette merde.

-Vous en faites pas les enfants, j'vais vous sortir de là et vous aller foirer tous vos examens au sein de l'Ordre pour devenir des vraies personnes utiles à la société et pas des putains de Jedis, ok ? Incorrigible. Ça va aller, j'vous l'promets.

À l'instant précis où elle se redressa pour attraper le sac dans lequel se trouvait une paire de grandes qui lui paraissaient plus qu'utiles à leur fuite, la monstruosité faite de métal et de chair, plus de métal que de chair, d'ailleurs, s'engouffra dans la chambre. Une abomination telle que Maxence s'en retrouva paralysée à première vue, admirant ce qu'on pouvait faire de pire. Finalement, elle attrapa son blaster quand le son grinçant, frappant ses tympans, d'une voix féminine qui demandait presque qu'on l'achève avec enthousiasme. Pointant son arme sur la chose, elle tremblait en plaçant sa prothèse entre les enfants et sa nouvelle meilleure amie.

-Une jolie fleur !

-Putain, j'hallucine, t'es quoi au juste ?

Il y eut un silence, l'arachnide s'arrêta, brûlant un peu plus la moquette pourrie, le laser à la place de ce qui devait être sa figure vrombissait doucement, puis elle affirma avec toujours ce même enthousiasme agonisant.

-Une jolie fleur !

Maxence donna un coup de pied à son petit protéger pour le repousser avant de bondir et rouler dans l'autre sens. Un faisceau écarlate éclata de son visage pour brûler le mur, suivant la blondinette au pas, juste derrière les bonds qu'elle exécutait pour l'éviter. Le cou de la chose tourna sur lui-même sans que le corps n'eut quoi que ce soit à faire, puis, quand le faisceau s'arrêta, Maxence lui sauta dessus pour la plaquer contre un mur. Malheureusement pour elle, l'arachnide connaissait ce genre de comportement et ses membres semblèrent se disloquer pour se tourner vers leur proie, balayant l'horizon, la manquant de peu. Tombée sur ses fesses en esquivant, elle braqua son blaster, les lasers s'écrasèrent tantôt sur l'armure, tantôt sur les lames lorsqu'elle protégeait son buste, le tout, sans grand effet.

À première vue tétanisée par la figure cauchemardesque qui la surplombait, elle roula sur elle-même en esquivant les pattes rasoirs de son adversaire qui s'enfonçaient dans le sol comme dans du beurre. À l'aide de sa main gauche, la paume plaquée sur le sol, elle propulsa son corps pour retomber sur ses jambes. Le souffle court, elle semblait plus être prise par les émotions que par l'effort du combat. Puis elle eut un souvenir sale, celui de son maître en art martial, le masque qui l'avait coupé du son du monde extérieur, celui avec lequel seul les craquements de ses articulations et sa propre haleine résonnait. Tuer ou être tuée. Péter des bras à un rythme industriel. On y était, elle le sentait, son cœur battre, les pulsions dans ses veines, le son de son corps l'adrénaline prenait le dessus sur les antidouleurs... si seulement elle ne les avait pas pris, elle aurait pu faire bien plus d'un coup... plus son bras... et les sensitifs, elle était en sacré désavantage, elle le savait.

Son blaster se redressa et une salve de tirs s'échappa du canon pendant que sa propriétaire se rua son opposante. Un bond spectaculaire là propulsa un bon mètre au-dessus du sol, puis son pied s'écrasa dans la tête de l'arachide. Son cou se désarticula une seconde, juste le temps pour Maxence de glisser sous ses longues jambes pour attraper sa vibrodague encore sur une table de chevet. Les membres de la chose se mirent à trembler, d'un geste brusque, elle coupa l'air dans un horrible bourdonnement, la mercenaire à ses pieds venait de s'écraser au sol exprès, se redressant pour tenter d'enfoncer sa lame dans l'épaule du... truc. Évidemment, elle ne fit que l'égratigner. Un mouvement brusque vers l'arrière pour éviter le revers de la médaille, la chaleur de la patte lui incisa la pommette en surface. Un cri de douleur. Des esquives désespérées. Des coupures. Une sur son avant bras de chair, une sur son épaule, une autre sur son flan. Pas le temps de riposter, les... pieds -?- de l'arachnide prirent la relève pour entailler son ventre et arracher le bas de ses vêtements.

Vite dépassée, Maxence se retrouva plaquée contre un mur. Une lame, celle de droite, s'enfonça juste à côté de son visage, elle pouvait sentir la chaleur. Puis le pied gauche loupa de peu sa cuisse, mais la proximité lui brûlait les vêtements et la peau. Quand la lame gauche s'approcha dangereusement de sa tête, elle tendit ses bras pour la retenir à partir de son articulation. Le pique se rapprochait. Encore plus. Il toucha son épaule et commençait tout juste à s'enfoncer dedans. Maxence hurla, prise par l'effort de tenir -littéralement- sa vie à bout de bras et la douleur que son corps entier subissait.

Tout lui semblait si désespéré. Les sensitifs devaient s'enfuir, si elle pouvait au moins leur faire gagner du temps. Mais il y eut un coup de feu. La monstruosité se crispa sur l'instant, la même plainte éraillée qu'à son arrivée, mais elle souffrait. Elle se retourna, la plus âgée des sensitifs tenait l'un des blasters de Maxence, horrifiée. La mercenaire profita de cet instant, elle repoussa la lame de son épaule, roulant autour de son opposante, elle mit toute sa force pour la plaquer, enfonçant ses lames un peu plus dans le mur, la blondinette saisit le bord d'une armoire pour la faire s'effondrer sur l'abomination.

En à peine une poignée de secondes, la blondinette enfonça sa main dans son sac pour en sortir une grenade déjà allumée et la lancer sur sa cible. Elle se jeta ensuite sur un des enfants alors que l'explosion fit gronder le bâtiment entier. Les débris du plafond s'écrasaient sur la silhouette horrifique qui s'étouffa en dessous.

Silence. Les derniers décombres tombèrent sur le tas post-explosion. En se relevant, Maxence s'assura que tous les sensitifs allaient bien, puis, après un moment de réflexion, elle récupéra son blaster pour le diriger vers le second trou béant qui donnait droit sur la chambre de Fély. Elle s'approcha lentement, mais sûrement, passant au-dessus de ce qui couvrait la chose, le corps de son ami gisant sur le sol accéléra son pas pour se mettre à son chevet et commencer à le secouer. Les sensitifs de sa chambre avaient disparu, mais il était toujours là et il respirait, inconscient.

-Hé, hé, Fély tu...?

Un grincement venant d'un coin, elle leva sa main droite au niveau de son visage, par chance, sur le chemin, elle sentit un impact sur sa prothèse, sa paume plus précisément. À peine visible, le regard de la blondinette tourna au noir en voyant apparaître un droïde, typique assassin aux allures squelettiques, se détacher du mur. Les enfants la joignirent, juste derrière elle, les décombres se mirent à bouger au même instant, elle n'en avait pas terminé avec la tarée robotique. Dressée fièrement au-dessus de son ami, protégeant les gosses du haut de son mètre soixante-dix, Maxence avait une posture étrange, blaster en main, prête à en découdre malgré son corps fatigué, entaillé.

-Alors quoi ? Lloyd a pas les couilles d'en finir lui-même ? Croyez-moi bande d'infâmes saloperies, j'me servirai d'tes putains d'lames comme cure dent quand j'vous aurais bouffé tout cru.

-Une jo-jolie fleur !

-J'crois qu'j'ai pigé, c'est la quatrième fois qu'tu l'dis.

-Troisième.

Maxence lança un regard indigné, mais furtif à la fille la plus âgée des trois.

-Ah, parce que tu parles maintenant, toi ?
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Anonymous
Quand elle était petite fille, son rêve était d'apprendre la peinture et de devenir une artiste.

À huit ans, elle avait voulu aider sa mère à faire la cuisine, ses mains étaient si petites et le couteau si grand... et si lourd. La toile de sa vie se peigna de rouge et de douleur, elle ne tiendrait jamais un pinceau.

Elle devint une femme de ménage, femme térébenthine effaçant jour après jour la peinture du monde pour ne laisser qu'une toile immaculée.

Elle tomba amoureuse de son employeur, c'était réciproque, elle l'épousa.

C'était un ancien mercenaire et contrebandier, de ceux qui avaient survécu assez longtemps et fini assez riche pour mener une vie confortable en laissant les autres se salirent les mains à leur place.

Elle était enceinte de lui, la grossesse se passait mal.

Un jour, un homme est venu, un homme comme on en voit que dans les cauchemars, ses yeux la hanterait jusque dans la tombe. Il était venu pour son époux, avec un marché à lui proposer, entrer à son service et en échange, elle recevrait les meilleurs soins. Il accepta.

Jamais il ne lui a dit ce qu'il faisait pour cet homme, mais les cauchemars commencèrent peu après, et ses cris lui glacèrent les sangs. Elle voulait qu'il arrête, avant que ça le détruise définitivement, mais c'était trop tard, pour tout le monde.

Elle perdit son enfant, emporté par l'homme-cauchemar, elle perdit son mari, tué par un monstre sans visage, elle perdit sa ville, brûlée vive par une révolte et sa répression, mais le destin eut la cruauté de l’épargner, elle.

Elle faisait la plonge dans les cuisines d'un restaurant minable quand la révélation lui vint dans le reflet d'un couteau. Sa vie avait été réduite à un canevas immaculé, il ne restait plus rien à nettoyer, alors, peut-être était-il temps de le salir à nouveau ? Elle avait enfin trouvé son pinceau, sa peinture suivrait bientôt.

Elle était seule dans le restaurant à présent, seule avec l'homme de ses cauchemars, mais elle ne s'en souciait plus, elle était trop occupée à peindre. Elle avait encore beaucoup à apprendre, aussi avait-elle commencé par quelque chose de simple.

Une jolie fleur.

*****

« Qui... êtes... vous ? »

L'homme de métal fit un pas vers elle avant de lui répondre, sa voix exprimant une jubilation moqueuse.

« Ah oui, les présentations... Commandant Blackwatch de l'unité expérimentale Audient Void. La petite Maxence a été une très vilaine fille, elle a pris ce qui ne lui appartenait pas et c'est moi que l'on a envoyé pour le récupérer. Toi, tu es juste un dommage collatéral, un merveilleux dommage collatéral... H'phedia. »

Ce n'était pas le fait qu'il connaissait son prénom qui la fit frémir, ce n'était pas une information classée secrète après tout, mais l'étrange familiarité avec laquelle il l'employait. Il sembla avoir remarqué son trouble, car il lui répondit : « Oui, je te connais, un petit peu plus que tu ne le crois. Je t'ai attendue, H'phedia, nous t'avons attendus. Je me suis tenue devant la cellule de cette Chandra-fan pendant je ne sais combien de temps, à attendre qu'enfin, tu arrives, qu'enfin, je puisse te tuer. C'était ma mission, et elle est restée inachevée, tout ça parce que tu t'es fait repérer comme une bleu. »

Ainsi donc, même si elle était parvenue à atteindre la cellule de Maître Rahk, elle se serait retrouvée face à lui, cette mission avait été un piège depuis le début.

« Tu nous as beaucoup déçus ce jour-là, les cauchemars ont duré longtemps après ça. Mais aujourd'hui, tu as la chance de te racheter, H'phedia, alors... dis au revoir. »

Avant qu'il ne finisse, elle se rendit invisible et tenta de le contourner par la droite. Blackwatch émit ce qui sembla être un soupir métallique avant de tirer avec son arme. Il ne visa cependant pas là où la sentinelle se trouvait une seconde plutôt, mais le sol. Le bitume explosa, projetant un nuage de poussières et de micro-débris qui vit surligner la forme dissimulée, mais pas intangible, de l'araignée. Le cyborg tira une seconde fois, cette fois-ci droit sur elle. Elle parvint à rouler sur le côté au dernier moment, si elle évita le tir direct, l'onde de choc de l'impact la projeta à nouveau au sol.

L'homme de métal avançait à nouveau vers elle, mais cette fois-ci son arme était braqué sur elle.

« Ta Force, ce n'est qu'une collection de tours minables, dit-il avec un mépris glacial, une fois qu'on les connaît, ils n'ont rien de bien impressionnant. »

Puisant dans ses forces et dans la Force, H'phedia obligea son corps à se relever à nouveau.

« Vous... sous-estimez... le pouvoir de la Force. »

« Et toi, tu le surestimes. Tu ne peux pas m'échapper, pas plus que te cacher et encore moi me tuer. Il fit un geste de sa main libre pour désigner le motel. C'est fini pour eux, il n'y a plus que toi et bientôt, il n'y aura plus que moi. »

Elle ralluma son sabre, assumant un semblant de posture de combat. Ce qui lui valut un ricanement mauvais de la part du cyborg.

« Quelle détermination, et tout ça pour quoi ? Ah oui, une poignée de « candidats potentiels », la denrée de choix pour les peuples en voie d'extinction et la porte-flingue des Hutt qui les monnaient uniquement pour échapper aux conséquences de ses actes. L'altruisme, n'est-ce pas le plus grand mensonge jamais inventé ? Mais vous avez été trop lent, les conséquences sont là, et elles vont être... Douloureuses. »

« Vous... ne devriez pas parler... de ce que vous ne pouvez pas comprendre. »

Il y eut un rire d'acier, un rire sans joie ou humour, pire que le rire d'une machine, le rire d'un fou.

« S'il y a bien quelqu'un qui n'a pas la moindre idée de quoi il parle, c'est bien toi, Jedi. Les tiens se battent et meurent pour ceux qui les haïssent et les trahiront à la première occasion, vous pensez que cela fait de vous de nobles héros, mais vous n'êtes que des idiots naïfs. Vous périrez en vous prenant pour des martyrs, la galaxie, elle, se contentera de rire et de continuer sa course démente comme si de rien n'était. Ils se sont battus pour rien et sont mort pour rien, voilà ce qu'on écrira sur vos tombes, voilà ce que j'écrirais sur la tienne. »

Elle le faisait parler pour s'aménager un temps de réflexion. Tout d'abord, elle ne le croyait pas, Max était en mauvaise posture, mais la sentinelle ne pensait pas que c'était encore fini pour elle, pas si elle arrivait à la rejoindre, mais il lui faudrait d'abord trouver un moyen d'échapper au cyborg et ensuite au reste de sa bande.

« Je ne suis pas encore morte... et je ne vais pas vous laissez prendre ma vie aussi facilement. »

« Je vais la prendre... et ce sera facile. »

Il tira, elle lança une vague de Force. C'était un pari de sa part, l'arme de Blackwatch était de nature sonique, une onde pour contrer une onde. Un pari réussi, la rencontre des deux énergies provoqua une explosion, le cyborg demeura impassible, les débris de bitumes ricochant sur son armure. Profitant de la confusion provoquée, elle se lança dans un grand saut périlleux avant de s'abattre sur lui dans un mouvement tournoyant de son sabre, une ouverture classique de l'Ataru.

Elle visait son arme, mais les réflexes de l'homme de métal étaient proprement surhumains, il fit mine de lever son bras pour se protéger de son assaut, mais déploya en réalité une lame jumelle de celle montée sur son autre membre pour parer son coup. Un étrange courant énergétique parcourait le tranchant de cette dernière et lui permettait de faire face à la sienne.

Alors que leurs lames glissaient l'une contre l'autre, Blackwatch exécuta un étrange mais fluide mouvement du bras qui retourna sa rotation contre elle et l'envoya une fois encore s'écraser au sol. Quand il pointa à nouveau son arme sur elle, par réflexe, elle lança une nouvelle vague de Force, mais c'était exactement ce qu'il attendait. Exécutant sa propre pirouette, il passa par-dessus l'onde, par-dessus elle. C'est à ce moment précis qu'il tira.

*****


Communication SRX-8798//Commandant Blackwatch//Unité expérimentale Audient Void//Opération Orphanmaker//

Log des communications inter-unité :

Solid Whisper : Les Unités N.O.U.N.O.U 1 et 2 ont confirmé la sécurisation des deux adultes. Les unités 3, 4 et 5 restent en stand-by pour les juvéniles. Attention, 21 530 requêtes ont été envoyés à différentes sociétés de taxis à travers toute la ville, 99,9% d'entre-elles ont été bloqués, une assistance est requise pour le 1% restant.

Blackwatch : Onslaught, tu me pulvérises tout ce qui entre dans le périmètre.

Onslaught : Jek Jek tarr.

Pyrophoric : Une jo-jolie fleur !

Silent Way : 01101101 01100101 01110010 01100100 01100101

Blackwatch : Raw Shock, la blondasse est plus tenace qu'un mynock accroché à un vaisseau, va les aider.

Raw Shock : ….....

Blackwatch : Moi et la Jedi sommes sur le point de conclure, je vous rejoins juste après.


*****

Elle gisait dans un cratère creusé dans le bitume, elle gisait dans une cage faite de sa propre souffrance, et au travers de cette douleur, une autre sensation, celle d'un canon posé contre son abdomen.

« Les araignées sont vraiment des créatures amusantes quand on y pense, elles ont les pattes sur la tête et le reste de leur corps n'est qu'une grosse cloque qu'elles traînent derrière elles... Quelle cible facile. »

Elle ne pouvait pas bouger, elle ne le devait pas, pourtant elle devait agir, car il ne lui restait que moins d'une minute à vivre. Le cyborg, bouffi d'arrogance, ne pouvait s'empêcher de pérorer une dernière fois avant de l'achever, mais son monologue ne durerait pas éternellement.

Mais, ce que l'homme de métal ignorait, c'est que ce n'était pas la première fois qu'elle se retrouvait prisonnière de son corps. Son esprit demeurait, son esprit endurait, il remontait le flot de sa souffrance pour se reconnecter à la Force.

« Cette douleur atroce que tu ressens, ce sont tes organes qui sont au bord de l'implosion. Tu es un grand brin fille, tu sais, et il y a toute cette histoire d'exosquelette, mais je pense qu'il ne faudra pas plus d'une décharge supplémentaire pour les liquéfier. »

L'un de ses sabres reposait juste à côté d'elle, elle ne pouvait pas tendre la patte pour le saisir, une patte se tendit pourtant pour s'en emparer.

« Tu vois, je t'avais dit que ce serait facile. »

Blackwatch pressa la gâchette. Une lame dorée vint transpercer son fusil. Il émit un son à mi-chemin entre la surprise et l'amusement. Son arme explosa.

*****

Environ une vingtaine de taxis convergeaient vers le motel, employés de compagnies locales ou à leur compte, organiques ou droïdes, tous accouraient allécher par la promesse d'une course juteuse.

La forme massive se détourna du motel pour faire face à la route, ses pas faisant trembler le sol, les fûts de sa gatling tournoyant en anticipation du massacre à venir.

L'horreur montée sur lames s'arracha des décombres dans un concert de crissements éraillés, elle était secouée, mais il n'y avait plus assez de vie en elle pour se soucier de la douleur ou de sa propre fin, seule comptait la mission implantée en elle. Elle vint se planter dans l'ouverture qui séparait les deux chambres, tel une fleur déployant ses pétales son rostre s'ouvrit complètement, une lumière écarlate s'en échappa pour envahir la pièce. La température commença soudainement à monter, le papier-peint commença à se décoller, le sol lui-même, composé d'une matière plastoïde douteuse, semblait commencer à bouillir.

À l'opposé, le droïde cerclait le groupe tel un prédateur, se mouvant avec un silence et une économie de mouvements dérangeante. Son bras droit se terminait par un lanceur de fléchette qui finissait de se réarmer, l'autre par une vibrolame qui venait de s'activer. Sa forme ondulait et miroitait, comme s'il n'était fait que d'eau, alors qu'il activait à nouveau son camouflage.

La femme sur son perchoir changea un élément de son fusil. C'est presque avec désinvolture qu'elle pressa à nouveau la gâchette. Ce n'est pas un laser qui s'échappa du canon cette fois-ci, mais une sorte de cylindre effilée, son extrémité terminée par ce qui semblait être une tête de foreuse miniature. Bien que plus lent, les avantages de ce nouveau projectile se révélèrent quand il changea de trajectoire en plein vol pour contourner le motel par le nord. Connecté, comme son arme, à son système nerveux central, elle voyait à travers lui et le dirigeait comme si s'était elle-même qui volait. Après un nouveau changement de cap, il plongea brutalement vers la chambre où se trouvait la mercenaire, traversant un mur au passage comme si c'était du beurre.

*****

Blackwatch avait disparu, elle ignorait jusqu'où la déflagration de son instrument de mort l'avait envoyé, mais elle ne comptait pas rester là pour le savoir.

Faisant appel à sa formation de Jedi, elle laissa la douleur, la confusion, l'inquiétude et la colère glisser sur son esprit comme autant de gouttes d'eau, un torrent qu'elle laissa glisser sur elle sans le laisser avoir emprise sur elle. Elle laissa sa détermination aiguiser son être jusqu'à ce qu'il soit une lame tendue vers le motel, Max, les enfants et les monstres qui les assaillaient.

Et ainsi, elle se redressa à nouveau. Tirant une série de fils de soie de son propre corps, elle se fit une attelle de fortune pour sa patte. Cela ne lui rendrait pas sa pleine mobilité, mais au moins, elle pourrait soutenir son poids.

Allumant ses lames jumelles, elle s'élança vers le motel.
Maxence Darkan
Maxence Darkan
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-Fait chaud... vous voulez pas faire une pause ?

Juste une petite bière fraîche pour papoter quoi... ils n'avaient pas l'air très enthousiastes à l'idée de s'arrêter là. Les possibilités de la blondinette à s'en sortir commençaient à s'amoindrir, elle réfléchissait à toute vitesse en regardant autour d'elle, le droïde lui tourner autour, Jolie Fleur qui continuait de faire monter la température. Si elle attaquait Jolie Fleur, le droïde en profiterait, mais si elle laissait Jolie Fleur, elle finirait carbonisée. La sueur perlait déjà sur son front, elle espérait voir Fély se réveiller, mais il ne bougeait pas d'une plume. La gamine pouvait lui être utile, elle savait faire des trucs, elle était grande, mais sous pression, sans connaissance en combat... c'était la méga-merde.

Maxence se dressa, un sifflement, elle tourna la tête en plongeant sur le côté alors qu'une balle s'enfonça dans son épaule, celle du bras en moins pour en ressortir sur le côté. La douleur fut directe. En s'écroulant sur le sol, un cri lui échappa. Le droïde lui bondit dessus, vibrolame dans les airs. Elle roula, la pointe s'enfonça à côté de sa gorge. Blaster tendu, les lasers percutèrent la carapace de l'automate qui, sans prendre énormément de dégât, fut au moins repoussé. Allrs que la mercenaire se démenait de son côté, la gamine passa à côté de l'arachnide de métal pour aller chercher le secondblaster. Étrangement, elle ne sembla pas y prêter plus attention que ça, elle était figée dans sa position, comme ailleurs, trop concentrée sur la surchauffe qui engourdissait chacun des membres de Maxence.

La gamine attrapa le blaster. Alors qu'elle allait mettre en joug la chose les bruits de gatling attirèrent son attention de l'autre côté de la fenêtre. Un énorme type était en train de tirer sans sommation sur les quelques taxis en approche. Certains arrivèrent à faire demi tour, ceux encore loin, d'autres, pris de peur, braquèrent leur volant si fort qu'ils terminèrent droit dans le mur et pour les moins chanceux : les premiers arrivés, la peur et l'impuissance étaient les deux derniers sentiments qu'ils purent ressentir avant de mourir. Un des véhicules prit une accélération soudaine alors que le Twi'lek qui la conduisait était mort le pied au plancher. Onslaught, nonchalant, le considéra passer à côté de lui pour s'écraser dans un lampadaire en riant grassement.

Les appels aux autorités s'enchaînaient de tous les côtés, mais, étrangement, les gens apeurés au bout du fil n'arrivaient pas à joindre quoi que ce soit. Avec la plupart des communications coupées, les assaillants gagnaient toujours un peu plus de temps pour éliminer leurs cibles. La fille regarda la chose dans le dos, les yeux plissés en appuyant sur la détente. Le laser frôla sa carapace. Le second toucha son bras, mais elle ne bougeait toujours pas. Un moment d'hésitation, un regard sur la mercenaire au sol en train de se débattre pour éviter le coup de vibrolame. Elle tira dans l'une des ampoules du dos qui éclata. La plainte criarde intense extirpa la chose de sa stase. Son bras, par réflexe, balaya derrière elle. Le Westar échappa des mains de la jeune fille dans une giclée de sang alors que son auriculaire s'envola à l'autre bout de la pièce. Son hurlement de douleur détourna l'attention de la blondinette.

Maxence la vit, recroquevillée dans un coin, la main portée à son torse, les larmes aux yeux. Elle se revoyait. Dans cette putain de ruelle. Cette putain d'ruelle. Sa conscience disparut sur l'instant. Elle posa ses talons contre l'articulation du genou du droïde, poussant de toutes ses forces pour le déstabiliser, son bras valide la redressa d'un coup. Coup de pied latéral, coup direct, elle tendit la main en direction d'un gamin qui lui lança sa vibrodague. Ignorant toute douleur, elle balaya l'arme du droïde pour planter sa lame dans son épaule. La puissance de sa dague était insuffisante par rapport à son blindage, mais elle s'enfonçait petit à petit, grinçant, le métal était en train de faillir. La main libre de l'assassin remonta le long du bras mécanique pour enfoncer son pouce dans la plaie ouverte. Elle grognait. Elle hurlait. À l'instant où il allait lui tirer une fléchette dans l'épaule, la mercenaire dressa son avant bras. La fléchette fendit l'air pour s'arrêter dans un mur.

-U-Une jo-jolie fleur.

Maxence se laissa tomber sur le sol en voyant arriver le danger derrière. La lame-bras de la tarée-araignée s'enfonça dans le droïde. Sans s'en soucier, elle la retira pour se tourner vers sa proie qui rampait maintenant sur le dos pour chercher le blaster laissé par la gamine, toujours dans un coin. Il faisait toujours très chaud, mais la température baissait. Le trou dans son muscle l'empêchait de reculer suffisamment rapidement. Elle s'approchait. Elle était là.

-U-Une jo-jolie fleur.

-Va bien t'faire enculer, salope. Un des enfants lui jeta un grava, sans réaction. Vous êtes aussi naze que c'que j'croyais. Le droïde se redressa lentement en considérant le trou qu'il avait dans l'abdomen. Franchement, trois avec un sniper, et tu prends autant d'temps à m'buter... ça fait vraiment pitié.

-U-Une jo-jolie fleur !

Une goutte de sang s'échappa du nez de Maxence en regardant Jolie Fleur droit dans ce qui pouvait être un ou des yeux, le blanc de ses yeux était rouge de rage. Elle sentait qu'elle reprenait des forces, qu'elle trouverait le moyen de se relever... avec un peu plus de tant. La mâchoire serrée, crachant entre ses lèvres, elle admirait la patte brûlante se brandir au-dessus d'elle en grognant des mots qu'elle croyait être ses derniers.

-J't'emmerde.
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