Niganoht Qademanda
Niganoht Qademanda
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L'odeur qui parvint aux narines du serpent n'était pas autant chargée en poussière qu'il avait pu l'appréhender, au contraire, c'était une odeur plutôt saine qui était véhiculée dans ce conduit, preuve que le système d'aération des locaux était performant. Si Niganoht se fiait à son sens de l'orientation et à ce qu'il avait mémorisé du plan intérieur du bâtiment, l'une des bouches de ce conduit devait donner sur les appartements de Darth Khorog. Il espérait ne pas se tromper et ne pas avoir à improviser et prendre plus de risques qu'il ne le faisait déjà. Il avait déjà eu sa bonne première dose de contrariété en arrivant sur Ossus.
Dans le plan, Darth Khorog n'était pas censé se trouver sur Ossus. Niganoht avait refusé de reporter son objectif, un peu par entêtement, et aussi parce que même si le candidat Sith à la Présidence de l'AGPU n'était finalement pas absent de la planète, il était tout de même prévu en déplacement hors de ses appartements pour la journée. En se débrouillant bien, Niganoht devait donc avoir, estimait-il, le temps de fouiner à l'intérieur desdits appartements et de trouver éventuellement des indices. Une corruption ? Un plan d'implosion de l'AGPU afin de repartir de plus belle en guerre ? Un projet d'invasion ? Une fraude électorale ? Une volonté de semer le chaos chez les Hutts en retournant les kajidic du Cartel les uns contre les autres ? Tout serait bon à prendre. Niganoht n'avait pas encore voté et il avait envie d'avoir toutes les cartes en main à propos de cette élection et de ce qui se jouait en coulisse. Et tout le monde était en droit de se demander ce qu'il pouvait advenir de l'AGPU si un Grand Inquisiteur Sith venait se trouver à sa tête. La candidature de Darth Khorog était-elle honnête, avec une vraie volonté de mener légitimement les processus de paix ? Ou bien cachait-elle un tout autre dessein ?

Niganoht colla son museau contre une bouche d'aération, mais à travers les fentes il devinait être au mauvais endroit. Il était au bon étage, il était au moins certain de cela. Et il aurait été bien ennuyé de devoir monter à un étage au-dessus, car les conduits d'aération ne lui permettaient aucune escalade. Il se remit à ramper dans le petit labyrinthe, n'étant plus sûr de la cartographie qu'il se modélisait en tête. Il arriva à une autre bouche, et soupira de soulagement : ça ressemblait à des appartements, et ce devaient être les bons. Il n'en aurait le cœur net qu'en entrant. Il darda sa langue à travers les fentes, s'assurant de ne capter l'odeur d'aucune personne présente dans la pièce. Il donna plusieurs coups de tête sur le cache grillagé qui était simplement clipsé et non vissé, et réussit à le démonter, sans trop de bruit. Il put enfin quitter le conduit d'aération, son corps glissant lentement de toute sa longueur sur le sol en parquet. Un mètre, deux mètres, trois mètres, quatre mètre, et demi, encore un peu plus, et voilà l'Anacondan se déplaçant de tout son long sur le sol de cet appartement vide. Un drapeau et quelques babioles remarquables lui permirent d'identifier avec certitude que le locataire était de l'Empire Sith. De fait, il ne pouvait s'agir que de Darth Khorog. La fouille pouvait commencer.

Niganoht se hissa sur un bureau. Quelques documents bien rangés, il commença à en lire les titres. Rien ne lui accrocha l'œil. Le bout de sa queue s'enroula sur la poignée d'un tiroir pour en dévoiler le contenu. Puis un autre. Il ne cherchait rien de précis, et peut-être ne trouverait-il absolument rien de nature à le préoccuper dans cette pièce, ce qui serait en fin de compte très rassurant. Il glissa vers une chaise puis vers le sol, quittant ce bureau après avoir tout remis à sa place initiale, pour se déplacer vers un autre meuble à rangements verticaux. Il ouvrit un premier tiroir, et avec la pointe de sa queue, écarta la objets pour voir s'il traînait là un papier, une petite boîte, des crédits à l'origine suspecte... Il ouvrit un autre tiroir. Ah ! Un tiroir à cadres pour dossiers suspendus ! En voilà de la lecture qui s'annonçait !

Les minutes défilaient, Niganoht était tout à sa lecture, et il y eut le moment d'inattention de trop : il n'entendit pas une personne approcher de la porte de l'appartement, qui s'ouvrit sans lui laisser le temps de se cacher. Le défaut d'avoir un corps long de quatre mètres soixante, c'est que cela prend plus de temps à recroqueviller... Et Niganoht eut à peine le temps de se laisser tomber du tiroir sur lequel il était perché...
Darth Khorog
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Lorsque Zinsko entra dans la pièce, c’était pour récupérer jeter un œil sur les dossiers relatifs à quelques dépenses, des histoires de chiffres et de pourcentages. Quelque chose de tout à fait normal dans le quotidien de la Maîtresse Inquisitrice. Et pourtant, ce qu’elle trouva en ouvrant la porte la rendit perplexe. Elle claqua des doigts pour alerter les gardes à la porte puis sortit son sabre laser et s’avança vers cet animal allongé sur le bureau. D’un pas rapide elle fit le tour pour se mettre face à la bête.

Elle alluma son sabre et le pointa juste devant la tête de l’intru. Elle leva la main à l’intention des soldats pour les empêcher de tirer. Lorsqu'elle prit la parole, la belle Sith composa un visage enjôleur.

- Mais quelle surprise ! Vous-ici ? Je ne m’y attendais pas du tout, vous n’aviez pas pris rendez-vous, monsieur l’ex-sénateur Qademanda.

Elle ne bougeait pas et gardait l’intru au bout de sa lame.

- Je suis très curieuse de savoir pourquoi un individu aussi respectable que vous, s’amuse à jouer les curieux dans des dossiers papiers … Honnêtement quelle drôle d’idée, qui utilise du papier pour travailler.

Elle marqua une pause.

- Je crois que le Grand Inquisiteur sera très intéressé par votre histoire. Peut-être serait-il heureux de discuter avec vous.

En l’espace de quelques instants, l’Anacondan fut maîtrisé à grand coup de seringues puis enfermé dans une cage.

L’ex-sénateur se réveilla bien plus longtemps après dans un endroit sombre. Très sombre, et métallique. Il n’y avait rien de vivant ici, sans compter la température. L’air était froid et artificiel. Caractéristique d’un vaisseau spatial. Lorsque le prisonnier bougea dans ce qui semblait être une cage en verre épais, un droïde, jusque-là invisible dans le mobilier mal éclairé, s’anima à son tour pour sortir de la pièce pour n’en revenir qu’au bout d’une éternité d’attente. Un individu de grande taille, revêtu d’une longue robe noire taillé pour le combat et portant un sabre laser ostentatoire à la ceinture.

Darth Khorog prit place sur une chaise en acier qui avait été laissée là à son intention, juste devant la cage à peine réchauffée par une lampe puissante. Lorsque le draethos se mit à parler, sa voix crissante et désagréable résonna dans la pièce.

- Niganoht Qademanda. Salutations, je suis Darth Khorog. J’espère que vous avez bien dormi. J’espère aussi que votre cellule est à votre goût, pas trop froide ni trop dégradante. Hélas nous n’avons pas de cellule dédiée aux anacondans tels que vous, alors mes hommes ont fait avec les moyens du bord.

Le seigneur Sith s’avança légèrement pour mieux contempler le prisonnier.

- Je suis fortement surpris d’apprendre que vous êtes un ancien sénateur ayant abandonné son poste. Je pensais que les sauvages tels que vous autres, républicains, vous vous accrochiez, tels des sangsues, à vos petits prestiges de bureaucrates.

Le draethos fit un geste de la main, comme s’il balayait une idée ridicule.

- Oh bien sûr vous n’êtes venu sur Ossus, dans mon bureau, que pour me demander un autographe j’imagine. Pas pour fouiller dans un bureau de bois que je n’utilise quasiment jamais. C’est Zinsko qui s’occupe de la paperasse. Vous l’avez déjà rencontré, c'est elle qui vous a pris la main dans le sac ... ou dans le tiroir pour être plus exact.

Il lui adressa un sourire carnassier.

- Mais je suis tout ouïe. J’écoute votre plaidoirie.
Niganoht Qademanda
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Niganoht reprit connaissance avec une sensation de vertige et de légère nausée. Il garda finalement la tête posée au sol le temps de se remettre et observa son environnement. Il remarqua en premier la cage en verre dans laquelle il se trouvait enfermé. En se rappelant les dernières minutes avant sa perte de connaissance, il n'était en rien étonnant de se réveiller dans ces conditions. Son corps était lové, manquant de place pour s'étendre. Cette cage lui rappelait les conditions de captivité de certains Anacondans sur Agamar : le temps de trouver acheteur, ils étaient parfois enfermés dans des espaces invivables, sous prétexte qu'ils n'avaient pas encore leur taille adulte et que l'on pouvait plus facilement les enfermer dans des cages étroites.

La situation était tout de même bien différente ici : Niganoht n'était pas là pour être vendu et adopté, mais pour être interrogé. La personne qui l'avait surpris en plein délit d'effraction avait paru prendre les choses avec amusement, mais en réalité, le délit était sérieux. Seulement, pour ce genre de choses, il y avait des procédures légales, même sur une planète neutre, d'autant qu'Ossus n'était pas n'importe quelle planète. Séquestrer un cambrioleur dans une cage n'était assurément pas moins condamnable que l'effraction en elle-même. Alors qu'un droïde, remarquant le réveil du prisonnier, se leva et quitta la pièce, Niganoht prit le temps d'analyser la situation.

L'odeur métallique et quelque peu huileuse, ainsi que le bourdonnement du sol que l'Anacondan crut percevoir malgré l'intermédiaire de la paroi de la cage, étaient typiques d'un vaisseau de type spatial. Il n'était pas dans un commissariat, pas dans une geôle prévue à cet effet, rien de vraiment officiel. Si les hommes de Darth Khorog n'en avaient à ce point rien à faire de la loi, pourquoi s'être embêté à enfermer Niganoht dans une cage plutôt que de l'avoir simplement abattu ? Le serpent avait encore très clairement en tête l'image de ce sabre-laser pointé vers son museau, prêt à lui trancher l'avant du corps. Pourtant, les seules choses à avoir été plantées dans son corps avaient été des seringues, remplies manifestement d'anesthésiant ou quelque chose dans le genre. Pourquoi ? Qu'est-ce qui l'attendait ? Est-ce qu'il avait vraiment envie de le découvrir en le subissant ?

Se sentant moins étourdi, Niganoht se recroquevilla, puis détendit son corps comme un ressort pour frapper la paroi frontale de sa cage en verre, non pas avec la tête directement mais avec le cou. Il réussit à la faire basculer, mais pas à la fissurer. La gravité l'emporta vers la paroi qu'il venait de frapper et qui se trouvait désormais au sol, et son corps s'étala sur lui-même. Le verre était épais, et même si l'Anacondan constricteur ne manquait pas de puissance musculaire, il sentait très bien qu'il n'avait pas de quoi frapper la paroi de sa cage avec suffisamment de force, depuis l'intérieur, pour espérer la fissurer ; quant aux quelques trous, servant ne serait-ce qu'à ouvrir la porte de la cage, ils étaient évidemment beaucoup trop petits pour que l'Anacondan pût s'y infiltrer. Le serpent se démêla de son propre corps et observa la pièce dans laquelle était posée sa cage. Une lampe aveuglante pointait droit sur lui, enfin un peu moins maintenant qu'il venait de déplacer sa cage, et diffusait une certaine chaleur par déperdition. A un mètre de là, une chaise était posée, en plein milieu de la salle, sans bureau ni rien, et semblait n'attendre que celui ou celle qui allait venir interroger l'intrus. Niganoht réfléchit mais ne trouva rien autour de lui qui pourrait l'aider à briser sa cage. Et finalement, une personne arriva.

Sans aucune surprise, il s'agit de Darth Khorog lui-même. Niganoht darda machinalement sa langue, s'imprégnant de l'odeur individuelle du Draethos.

DARTH KHOROG – Niganoht Qademanda. Salutations, je suis Darth Khorog. J'espère que vous avez bien dormi. J'espère aussi que votre cellule est à votre goût, pas trop froide ni trop dégradante. Hélas nous n'avons pas de cellule dédiée aux Anacondans tels que vous, alors mes hommes ont fait avec les moyens du bord.

Cette désinvolture... Il s'amusait. Il se délectait de cette situation. Il n'était absolument pas dans une démarche légitime. Darth Khorog y mettait déjà quelque chose de personnel, sans que Niganoht ne sût deviner pourquoi. Si Darth Khorog avait voulu le tuer, il l'aurait déjà fait, mais peut-être craignait-il les retombées et les enquêtes dès lors que la disparition de l'ex-Sénateur inquièterait ; pourtant, il aurait pu simplement le livrer aux autorités d'Ossus, or il prenait un petit plaisir personnel à le séquestrer pour l'interroger lui-même. Son côté sith, sans doute... Cela restait anormal.

DARTH KHOROG – Je suis fortement surpris d'apprendre que vous êtes un ancien sénateur ayant abandonné son poste. Je pensais que les sauvages tels que vous autres, Républicains, vous vous accrochiez, telles des sangsues, à vos petits prestiges de bureaucrates.

Il n'avait pas tort : beaucoup (trop) d'élus ou de dignitaires républicains entraient dans cette description. C'était bien mal connaître Niganoht que de s'imaginer qu'il en faisait partie.
Darth Khorog effectua un geste théâtral de la main pour accompagner sa phrase suivante :

DARTH KHOROG – Oh bien sûr vous n'êtes venu sur Ossus, dans mon bureau, que pour me demander un autographe j'imagine. Pas pour fouiller dans un bureau de bois que je n'utilise quasiment jamais. C'est Zinsko qui s'occupe de la paperasse. Vous l'avez déjà rencontrée, c'est elle qui vous a pris la main dans le sac... ou dans le tiroir pour être plus exact.

Le sourire carnassier qui suivit montrait clairement que Darth Khorog n'avait pas l'intention de faire dans la légalité.

DARTH KHOROG – Mais je suis tout ouïe. J'écoute votre plaidoirie.

Niganoht sentait les battements de son cœur s'accélerer. Il se trouvait dans une situation bien inconfortable, inattendue et incertaine, devant un Draethos Sith qui semblait s'amuser à l'interroger hors de tout protocole légal comme un chat jouant avec sa souris. Heureusement le reptile avait une bonne dose de sang-froid à revendre, et s'il était effectivement intimidé, il réussit à le cacher, et à répondre sans balbutier.

NIGANOHT – Si vous voulez me signer un autographe, je n'ai rien contre. Seulement, vous êtes quelqu'un d'intelligent, et vous avez forcément déjà une idée de ce que je faisais dans votre bureau, inutile donc de vous mentir. Je ne suis plus sénateur mais je reste un électeur, et les suspicions de fraude dans le cadre de ces élections à la Présidence de l'AGPU suscitent toutes les craintes. J'ai été secrètement mandaté pour enquêter en cherchant d'éventuels indices de fraude.

Ce sang-froid et cette assurance permettaient à l'Anacondan de balancer dans le plus grand calme un énorme mensonge que rien, sur sa tête de serpent, ne trahissait ; et parce qu'il avait la langue bien pendue, il rendait ce mensonge plus crédible encore en le précédant d'une forme de résignation mêlée de flatterie. « Vous m'avez eu, vous êtes intelligents, ça ne sert à rien de vous mentir. », tout ça pour en effet mentir. De plus, Niganoht avait, en amont de son action, réfléchi à une défense en cas de besoin, même s'il n'avait pas envisagé que cela se ferait dans ces conditions-là. Il y avait bien une petite part de vérité, à savoir la crainte d'une fraude de la part du candidat Sith, mais ce n'était qu'un élément parmi d'autres et non l'objet unique de son investigation.

NIGANOHT – Je pense que nous nous comprenons, vous et moi. Après tout, vu les conditions dans lesquelles vous m'interrogez, vous ne semblez pas fondamentalement attaché au respect des procédures légales. Vous seriez donc bien mal placé pour me reprocher cet écart dans votre bureau. Et puis, en tant que Grand Inquisiteur Sith, vous savez mieux que quiconque l'utilité d'avoir des yeux et des oreilles partout.
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Le Grand Inquisiteur observait le serpent agiter sa langue. Il maîtrisait bien ses mouvements corporels. Il était facile pour un tel reptile de mentir, les expressions faciales n’étant pas les mêmes que celles des bipèdes, il lui était difficile de séparer le grain de l’ivraie. Cependant, le seigneur Sith n’était pas sans ressources. Il écouta ce Niganoht, qui assurait que sa présence était mandatée, qu’il était suspicieux de quelques fraudes. Le Sith ne put s'empêcher de rire sèchement à ces dernières paroles.

Il se permit de prendre la parole.

- Je vais vous raconter une anecdote. C’était sur Raxus Secundus, capitale du nouveau territoire Sith que je dirige dans l’ex-espace Kossakii. Là-bas, il est très difficile de faire plier l’échine des gangsters jadis au services des Hutts. Vous connaissez ces exécrables créatures visqueuses, n’est-ce pas ? Bref, il y avait un homme, important semble-t-il, qui dirigeait jadis un important trafic d’armes sur cette planète. Il avait beaucoup de notables qui lui mangeaient dans la main, des personnalités qui contrôlaient à ce moment-là des secteurs entiers de la planète, des bureaucrates, des marchands, des médias. Il m’a assuré qu’il disposait du soutien des seigneurs Kossakii. Exactement comme vous le faites. Maiiis je l’ai tué, sur le coup. Il n’avait aucun conctact avec cette grosse larve de Asdroga. Comment pouvais-je le savoir, me demanderez-vous, et bien tout simplement parce que c’est mon métier et ma vocation que de rechercher des grosses tâches fouineuses et lâches qui n'hésiteraient pas à vendre père et mère pour pouvoir obtenir ce qu’ils veulent !

Le Sith s’était penché sur le serpent, plus bas que lui. Il le regardait avec ce même regard qu’il jetait à tous les criminels qu’il rencontrait.

- Je n’ai pas besoin de vous torturer pour connaître la vérité. Je n’ai pas besoin de toucher à votre intégrité physique. En bon draethos, et Sith, que je suis, je peux entrer dans votre tête de force et la vider de toute sa substance psychique. C’est extrêmement douloureux, particulièrement humiliant et sans retour. Je suis un spécialiste de ces tortures mentales.

Darth Khorog avait reprit un ton plus doux, un peu comme s’il discutait à présent de cuisine ou de musique.

- De plus qu’elle est cette idée stupide ? Pourquoi chercher des “papiers” dans un bureau de bois sur Ossus ? Vous me pensez sérieusement assez idiot pour utiliser de tels procédés archaïques ? Sur un sol comme celui d’Ossus ? Je ne sais pas quelles informations vous cherchiez mais les préjugés des sauvages de Coruscant vous ont totalement abruti l’esprit.

Le Sith balaya l’air d’un revers de la main, comme s’il chassait une mauvaise pensée.

- Bon maintenant vous allez me dire ce que vous cherchiez exactement, pourquoi vous le faisiez, quel rapport cela à avec votre démission et enfin qu’est-ce que vous comptiez en faire. Si vous ne le faites pas, je vais vous faire revivre les pires moments de votre vie et je vais peut-être même vous créer de nouveaux “mauvais souvenirs”.

Darth Khorog était relativement agacé, il était là à discuter avec cet énergumène alors qu’il avait une guerre civile sur le dos et une campagne électorale à gérer ! Par Adas mais qu’est-ce qu’il avait bien pu faire de travers pour que tout s’emballe ainsi soudainement ?
Niganoht Qademanda
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En étant Grand Inquisiteur ayant des espions et des vendus partout dans la galaxie, il aurait en effet été malhonnête de la part de Darth Khorog de critiquer les méthodes de Niganoht. D'un autre côté, dans ce contexte de tension, avec la disparition de Virgile-Auguste d'Ossus, les élections en approche, la guerre civile dans l'Empire Sith, trouver un ex-Sénateur fouinant dans son bureau alors qu'il venait juste comme par hasard de démissionner, avait forcément de quoi susciter toutes les interrogations et la méfiance dudit Grand Inquisiteur Sith. Il était évident que ce dernier n'allait pas pouvoir se contenter de l'argument « Vous faites pareil, alors ne me dites rien, je fais ce que je veux. ». Niganoht n'essayait pas tant de dire que l'interrogatoire à son endroit était injustifié, que d'insinuer que s'il y avait bien quelqu'un qui pouvait comprendre ce qu'il avait été surpris à faire, puisqu'il devait s'expliquer, c'est justement bien Darth Khorog.

De toute façon, Niganoht avait consenti à fournir une explication, aussi mensongère fût-elle. Il espérait que cela puisse passer, après avoir amadoué son interlocuteur. Pourtant, Darth Khorog ne le crut pas. Son expérience lui avait déjà fait vivre des situations similaires, et il avait déjà entendu les mêmes mensonges de personnes prétendant avoir été mandatées pour commettre leurs actions.

Darth Khorog ajouta qu'en tant que Draethos et Sith, il pouvait très bien connaître la vérité en entrant directement dans sa tête et en vidant son esprit. Nul doute qu'en tant que Grand Inquisiteur Sith, il avait acquis suffisamment de puissance dans la Force pour réaliser une telle manœuvre – Niganoht comprit moins le rapport avec le fait d'être un Draethos mais il en savait trop peu sur cette race.
Mais alors pourquoi ne l'avait-il pas fait directement ? Cela lui coûterait-il quelque chose ? Niganoht doutait que Darth Khorog se retenait simplement par magnanimité ; de ce qu'il avait pu apprendre sur le personnage désormais public, ce n'était pas du tout sa première qualité. Niganoht avait-il droit à un traitement privilégié ? Ou bien Darth Khorog avait-il simplement pensé aux retombées possibles s'il s'en prenait à un ex-sénateur occupant toujours un poste officiel sur une planète républicaine ?
Niganoht était assez culotté parfois, mais pas au point d'aller provoquer le Grand Inquisiteur Sith sur ce terrain. Il n'allait pas le mettre au défi. Il avait quand même peur pour sa vie. Toutefois, Darth Khorog lui laissait malgré tout l'opportunité de continuer à mentir, puisqu'il se refusait pour une raison ou pour une autre à employer les grands moyens pour savoir la vérité.

DARTH KHOROG – De plus qu'elle est cette idée stupide ? Pourquoi chercher des “papiers” dans un bureau de bois sur Ossus ? Vous me pensez sérieusement assez idiot pour utiliser de tels procédés archaïques ? Sur un sol comme celui d'Ossus ? Je ne sais pas quelles informations vous cherchiez mais les préjugés des sauvages de Coruscant vous ont totalement abruti l'esprit.

Au contraire, Niganoht ne préjugeait de rien. Puisqu'il devait chercher des indices, sans même savoir exactement ce qu'il cherchait, alors il fouillait tout. Justement, quel espion ferait-il s'il délaissait des pistes juste en partant de l'idée que de toute façon il n'y trouverait rien ? Sur quoi aurait-il pu se baser pour se dire qu'il n'y trouverait rien ? Juste parce que le papier était archaïque ? Pourtant il y avait bien des dossiers dans le bureau de Darth Khorog, et Niganoht n'avait pas pu se douter que seule la dénommée Zinsko s'en servait. Et quand bien même, se renseigner sur Zinsko pouvait aussi donner des informations sur Darth Khorog indirectement. Et qui sait ce que Niganoht aurait pu y trouver... De faux bulletins de vote, une reconnaissance de dette... Zinsko n'était pas la seule dans la galaxie à considérer qu'il valait mieux garder certaines informations hors de tout appareil connecté car, après tout, le papier ne pouvait être piraté à distance. Niganoht n'était lui-même pas adepte des anciens supports, notamment pour des raisons écologiques, mais il fallait de tout pour faire un monde et ces documents, puisqu'ils existaient, ne devaient pas être négligés.

DARTH KHOROG – Bon maintenant vous allez me dire ce que vous cherchiez exactement, pourquoi vous le faisiez, quel rapport cela a avec votre démission et enfin qu'est-ce que vous comptiez en faire. Si vous ne le faites pas, je vais vous faire revivre les pires moments de votre vie et je vais peut-être même vous créer de nouveaux “mauvais souvenirs”.

C'est là que si Niganoht avait moins été en position de faiblesse et avait eu moins peur pour son intégrité mentale, il aurait pu rétorquer que si Darth Khorog avait voulu se livrer à cette méthode, il l'aurait déjà fait. Au lieu de ça, il prit un instant pour déglutir et étala lentement sa réponse :

NIGANOHT – Je vous crois quand vous dites que vous pourriez soutirer toutes ces informations en vous introduisant dans mon esprit. Mais ce qui est certain, c'est que personne en cette galaxie ne peut se vanter d'être informé de tout ce qu'il se trame. Vous m'accusez de mentir sans même avoir voulu savoir qui m'a mandaté pour enquêter, de fait vous ne pouvez donc pas vérifier ce que je vous dis. Et vos questions prouvent que vous n'avez pas toutes les informations, sinon vous ne me les demanderiez pas.

Il était difficile pour de mettre Darth Khorog face à son impossibilité immédiate de savoir qu'il venait d'écouter un mensonge, sans tomber dans la provocation, ce que voulait éviter Niganoht. Ne voulant pas énerver son interlocuteur, Niganoht feignit d'aller dans son sens :

NIGANOHT – Je vais vous répondre. Oui, j'ai démissionné de mon poste de sénateur justement pour pouvoir agir sur place comme aujourd'hui. Vous me connaissez, vous vous êtes renseigné sur moi j'imagine. Vous savez ce que disent les holojournaux sur moi. J'ai toujours été considéré indigne d'être sénateur. J'ai des prises de positions hostiles au fédéralisme de la République. Le Sénat Républicain est rempli de singes et je ne me suis jamais senti à l'aise dans cette foire absurde. Enfin vous avez peut-être entendu parler de mon dégoût pour la bureaucratie, de mes tendances à voyager, pour des motifs plus ou moins justifiés. Je ne suis pas fait pour rester sur place dans un même bâtiment chaque jour à devoir prendre des décisions à distance. Je voulais agir d'une autre manière, sans avoir les projecteurs des holocaméras braqués sur moi.

Voilà une pure vérité. Tout simplement parce qu'aucun mensonge n'aurait mieux servi que cette vérité nue. Et tout bon menteur savait de toute façon qu'il fallait toujours glisser une vérité entre deux mensonges pour crédibiliser ces derniers.

NIGANOHT – Si je n'avais pas démissionné, je n'aurais pas pu me sentir utile aujourd'hui. Je sais que cette phrase va vous déplaire, mais oui, je me suis senti utile en fouillant dans votre bureau. Beaucoup plus utile qu'à me faire piétiner par des abrutis à la barre de la Rotonde. Et croyez-moi, il n'y a pas que la République qui se demande ce qu'il peut advenir de la paix si le Grand Inquisiteur Sith, un Draethos qui plus est, parvient à la Présidence de l'AGPU. C'est une inquiétude très largement relayée. La vraie question qui se pose n'est donc pas de connaître mes motivations, mais de connaître les vôtres, Darth Khorog.
Darth Khorog
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Le draethos se retint d’investir son esprit sur le champ. De lui défoncer ses misérables résistances mentales pour prendre tout ce qu’il voulait dans sa tête de reptile à peine civilisé. Mais quelque chose, ou quelqu’un, en lui le retint. Il savait très bien ce que ce reptile voulait faire, le manipuler comme ils tentaient tous de le faire, le faire se retourner contre son crédo même et pourquoi pas le pousser à commettre des erreurs encore plus graves, encore et toujours. Il pourrait sans doute faire en sorte que ces choses ne soient pas évidentes pour le serpent. Lui faire croire qu’il avait une chance, mais il ne s’agissait pas d’une bonne idée. Il devrait lui faire comprendre dès maintenant que l’avenir qui jadis était le siens était dès lors terminé.

- Vous n’êtes plus sur Coruscant. Rappelez vous votre train de vie. Les gens qui vous observaient lorsque vous étiez sur votre tribune, à parler de cette loi sur laquelle vous aviez tant donnée. Rappelez vous ces sénateurs bouffis d’orgueils qui se sont ligués contre vous, ou bien qui vous ont soutenus parce qu’ils avaient quelque chose à gagner. Est-ce que vous voyez ce que je vois ? Leurs visages, ces Ithoriens, ces Neimoidiens, les humains, les Arkaniens. Ces riches sénateurs de Alderande, de Corellia, de Imperatrice Teta. Ces immenses têtes blondes qui vous ont observés pendant des années, vous misérable petit serpent. Qu’est-ce que vous pouviez faire là-bas ? Que croyez vous qu’ils vous auraient fait si vous étiez restés ?

Le Sith prit un temps de silence. Le temps de regarder fixement et très froidement le serpent dans ses yeux.

- Ils vous auraient fait comprendre que vous n’êtes qu’une marionnette qui abandonne. Un pion sur l’échiquier, un idiot qui accepte d’être un animal dans un bocal. Votre planète je ne la connait même pas, votre espèce non plus et j’imagine que vous êtes tous esclaves là d’où vous venez, ou pire que vous avez été adopté puis anthropomorphisé par une famille fortunée. Ils vous auraient tué, ex-sénateur Niganoht. La loi de la République n’a pas d’autre but que d’être cruelle. Ils se moquent bien des génocides qu’ils ont causés. Des pertes immenses qu’ils nous ont fait subir. Des années de traquent, de peurs, de souffrances indicibles dont ils ont été la source. Pour les Sith, dont le génocide historique a été passé sous silence, ou toute ses planètes dont les intégrations au sénat n’ont eut de démocratique que le nom.

Darth Khorog reprit son souffle. Il s’était vidé les poumons sous ses derniers mots. IL était en lui et IL continuait de le tourmenter. Le draethos tenta de chasser les images qu’IL injectait dans sa tête. Ses yeux, d’ordinaire rouge incandescents était là teinté d’un rose violacé tout à fait inhabituel, si tant est que ce mot puisse être attribué à un draethos Sith.

- Savez-vous ce que sont les Sith ? Un peuple civilisé qui ne se cache pas. Qui connait la véritable réalité de la Galaxie. Le conflit, perpétuel et éternel pour le Pouvoir et le droit de Domination. Nous sommes plus fort lorsqu’on s’associe, c’est cela qu’à compris le Sénat. Ce sont tous des Siths, mais ils ont troqué les sabre lasers pour le Vote truqué. Vous voulez vous rendre utile ? Alors aidez-moi à libérer les peuples de la République de la mort lente et écœurante que votre Sénat lui fait subir.

Le Sith crachait presque tant il était en colère. Le draethos ne savait pas pourquoi. Il ne remarqua pas non plus que sa voix avait un peu changé. Elle n’était plus aussi crayeuse et désagréable à entendre, mais plus douce et aussi plus proche de celle d’un être humain.

- Vous voulez vous rendre utile ? Alors étranglez le cou de ce sale petit fils de pute de Ramken ! Et de tous les traîtres qui se disent Sith mais qui ne valent pas plus que les Jedi aussi sourds qu’ils sont ! Mais vous n’êtes qu’un serpent dans un bocal monsieur Niganoht. Un simple serpent. Que pourriez vous faire face à des anciens Prêtres Sith capables de vous étrangler avec vos propres anneaux. Vous avez déjà abandonné votre poste une fois, qu’est-ce qui vous dis que vous ne recommencerez pas avec cette personne qui vous a « mandaté ».

Le Sith pointa un accusateur sur un hublot assez grand pour apercevoir Ossus.

- Je ne serais pas élu, monsieur Niganoht, à aucun moment de quelque manière que ce soit ces singes, de la même espèce que ceux du Sénat, n’accepteront de me voir assis au-dessus de leurs têtes. Parce qu’ils savent que les gens comme moi sont dangereux. Je suis incorruptible. Je haï la dissidence et la corruption. Les gens qui utilisent leur poste pour eux-seuls et non pas pour leurs communautés me donnent envie de vomir. Je les extermine jusqu’aux derniers ! Ils ont peur parce que je ne triche pas, et parce que je serais toujours là pour leur barrer la route. Je suis le Grand Inquisiteur de l’Empire des Sith, je représente la Loi ultime et Parfaite d’un Peuple qui a survécu à l’Ire de la pute de Koros Major.

Les yeux de Khorog étaient dès lors totalement rose-violet. Il ne parlait plus comme Khorog. Ses gestes étaient devenus délicat, sa posture, sa voix et même son langage non verbal étaient devenus très différents de l’alien qui se tenait là quelques minutes plus tôt. Puis … en quelques secondes, le Sith sembla chanceler brièvement avant de se reprendre, et le Seigneur de Korriban refit son apparition. Ses yeux rouges et sa voix crayeuse à en faire des cauchemars.

- Vous souhaitez quelque chose, ex-sénateur Niganoth. Je suis très curieux de l’entendre. Je vais fouiller votre tête jusqu’aux premières secondes qui ont succédé à votre éclosion. Alors prenez votre temps pour me dire qu’est-ce vous souhaiteriez maintenant et à l’avenir. J’ai une guerre civile à étouffer dans l’œuf …. Sans mauvais jeux de mots bien sûr.

A ces mots le Sith esquissa un sourire qui n’en était pas un. Il était là, assis dans une cellule avec un serpent qui parle. Et l’AUTRE qui s’amusait à le tourmenter … quelle journée pourrie.
Niganoht Qademanda
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Cette défense de Niganoht était calculée, malgré la part d'inconnues. Cracher sur le Sénat n'était pas acte anodin de la part de l'ancien Sénateur. Niganoht misait sur le fait que le Sith, bien que candidat à la Présidentielle de l'AGPU, n'ait pas une bonne image du Sénat Républicain. Une façon de le caresser dans le sens du poil, espérant l'amadouer, et cela ne demandait aucun effort puisque Niganoht avait lui-même une mauvaise image de ce cercle dont il s'était dernièrement exclus pour plusieurs raisons dont celle-ci. En gratinant cette défense d'élans d'honnêteté, Niganoht se prémunissait d'une insistance à obtenir la vérité, puisqu'il la délivrait. Partiellement, toujours, mais ses derniers mots étaient bien sincères. Oui, il méprisait les « singes » qui vociféraient au Sénat. Oui, il se sentait plus utile à fouiller dans le bureau de Darth Khorog qu'à participer à ces chamailleries de bureaucrates. Oui, l'inquiétude de voir le Grand Inquisiteur Sith, qui plus est un Draethos avec ce que l'on pouvait avoir de préjugé sur cette race, était partagée par un grand nombre d'acteurs de la scène journalistique, médiatique, mais aussi par les électeurs eux-mêmes.

Si Darth Khorog avait voulu la vérité, alors il l'obtenait, et ainsi, en choisissant savamment ses moments de sincérité, Niganoht retirait à son interlocuteur toute justification pour purger son esprit via les arcanes de la Force. Au milieu de tout cela, Niganoht avait subtilement glissé une fausse piste en laissant entendre que la personne à l'avoir secrètement mandaté ne serait peut-être pas un Républicain – il noyait ainsi un mensonge qu'il avait crédibilisé. Le sujet du Sénat Républicain relevait un peu plus du coup de poker, puisque Darth Khorog pouvait très bien au fond de lui être animé d'une réelle volonté de paix avec la République et de coopération avec son Sénat ; il restait avant tout un Sith et pas n'importe lequel, Niganoht espérait marquer des points en se disant qu'au pire, de toute façon, il ne risquait rien à se livrer ainsi sur son propre point de vue, il ne voyait pas comment ses propos pourraient fâcher le Sith.

Darth Khorog se lança dans un monologue qui montra à Niganoht qu'il avait misé juste, tout en lui mettant le doute d'avoir été bien écouté, car Darth Khorog sembla vouloir le convaincre de ce qu'il venait déjà d'exprimer.

DARTH KHOROG – Rappelez vous ces sénateurs bouffis d'orgueils qui se sont ligués contre vous, ou bien qui vous ont soutenus parce qu'ils avaient quelque chose à gagner. Est-ce que vous voyez ce que je vois ? Leurs visages, ces Ithoriens, ces Neimoidiens, les humains, les Arkaniens. Ces riches sénateurs de Alderande, de Corellia, de Imperatrice Teta. Ces immenses têtes blondes qui vous ont observés pendant des années, vous misérable petit serpent. Qu'est-ce que vous pouviez faire là-bas ? Que croyez vous qu'ils vous auraient fait si vous étiez resté ? (silence) Ils vous auraient fait comprendre que vous n'êtes qu'une marionnette qui abandonne. Un pion sur l'échiquier, un idiot qui accepte d'être un animal dans un bocal.

Niganoht ne comprit pas bien la finalité de tels arguments. Il avait lui-même démissionné, exprimé ne pas s'être senti à sa place au Sénat Républicain, et venait à l'instant de verser sa bile sur ses anciens homologues. Darth Khorog parlait un peu dans le vent, comme quelqu'un qui aimait trop s'écouter. Ou peut-être voulait-il simplement se donner l'impression d'être celui qui manipule l'autre. Il était en position de force, c'était vrai, puisque c'est Niganoht qui était enfermé en cage et en terrain hostile, pourtant il semblait avoir besoin de compenser quelque chose. Comme si, malgré sa position de force, il avait peur, finalement, de laisser l'Anacondan le convaincre. Alors il se lançait dans une mise en garde superfétatoire, voulant montrer à Niganoht qu'il avait tort de s'attacher à son passé de Sénateur... alors qu'il avait exprimé tout le contraire.

DARTH KHOROG – La loi de la République n'a pas d'autre but que d'être cruelle. Ils se moquent bien des génocides qu'ils ont causés. Des pertes immenses qu'ils nous ont fait subir. Des années de traques, de peurs, de souffrances indicibles dont ils ont été la source. Pour les Siths, dont le génocide historique a été passé sous silence, où toutes ces planètes dont les intégrations au Sénat n'ont eut de démocratique que le nom.

Et il espérait se faire élire à la Présidence de l'AGPU avec de telles idées ? Niganoht se félicita intérieurement d'avoir réussi, sans même avoir forcé la chose, à faire parler Darth Khorog au point de lui faire dévoiler son réel point de vue. Darth Khorog à la Présidence de l'AGPU, et la paix entre l'Empire et la République ne serait qu'un opaque rideau de cristal pour cacher de profonds ressentiments.
A se demander qui était réellement interrogé par qui.
Darth Khorog n'écoutait pas bien ce que lui disait Niganoht, cherchant à tout prix à se donner l'air du manipulateur, mais à trop s'écouter parler, il dévoilait son vrai visage et fournissait à Niganoht exactement ce qu'il avait voulu savoir sur lui.

Au fil de son monologue, la voix du Draethos évoluait. Naturellement crayeuse et crispante, elle s'adoucissait, se rapprochant jusqu'à l'impossible d'une tonalité parfaitement humaine. Encore un tour de la Force ? Mais dans quel but ? Les yeux du Draethos changeaient aussi de couleur à la même allure que sa voix, passant du rouge à un rose violacé. Alors qu'il dardait sa langue bifide par réflexe à intervalles irréguliers, l'Anacondan crut aussi percevoir un changement dans l'odeur corporelle, bien qu'infiniment plus subtil que celui de la voix ou des yeux. De son point de vue, c'est comme s'il commençait à avoir affaire à une autre personne, prenant la place de Darth Khorog avec une apparence similaire. Comme une possession mais pas seulement de l'esprit. C'était plus qu'un trouble de dédoublement de personnalité. Déroutant.

Niganoht se retrouvait momentanément distrait, l'esprit plus occupé à essayer de comprendre de quoi il était témoin, qu'à écouter le discours qui lui était adressé. L'insulte « sale petit fils de pute » portée à l'endroit de Darth Ramken, la figure ayant déclenché la guerre civile dans l'Empire, suffit juste à donner une petite claque permettant de se raccrocher un instant aux mots. Darth Khorog, ou celui qui était en train de prendre possession de lui, répéta plusieurs fois à Niganoht qu'il n'était qu'un « serpent ».

DARTH KHOROG – Vous avez déjà abandonné votre poste une fois, qu'est-ce qui vous dis que vous ne recommencerez pas avec cette personne qui vous a « mandaté ».

Niganoht aurait eu matière à répondre à cela, mais il laissa son interlocuteur poursuivre son monologue caustique. Il fut satisfait de l'entendre parler de « singes », reprenant le terme injurieux qu'il avait le premier utilisé, pour qualifier les résidents du Sénat.

DARTH KHOROG – Je hais la dissidence et la corruption. Les gens qui utilisent leur poste pour eux seuls et non pas pour leur communauté me donnent envie de vomir. Je les extermine jusqu'aux derniers.

Des mots extrêmement forts, mais Niganoht était plus que perplexe, et ne savait pas s'il pouvait toujours les attribuer à Darth Khorog, qui semblait de plus en plus en transe. Si Niganoht n'était pas concentré sur chaque mot de chaque phrase, car distrait par le spectacle déroutant, il capta la toute dernière insulte concluant la transe :

DARTH KHOROG – ... d'un peuple qui a survécu à l'ire de la pute de Koros Major.

Se retrouver pris la main dans le sac, enfermé dans une cage, et interrogé par le Grand Inquisiteur Sith en personne, vous menaçant de purger votre esprit avec des séquelles irréversibles, ce dont il était indubitablement capable, était déjà en soi source d'angoisse, et Niganoht ne ferait qu'un mensonge de plus s'il prétendait ne pas avoir été intimidé par son interlocuteur ; mais ce spectacle déroutant avait quelque chose d'effrayant s'il en est.
Niganoht déglutit.

Quelques secondes furent laissés en suspens, Niganoht restant totalement coi, et tout à coup, Darth Khorog redevint lui-même : voix, yeux, odeur, gestuelle, posture...
Niganoht le renifla de sa langue frénétiquement pendant quelques instants pour bien s'assurer que tout était revenu à la normale.

DARTH KHOROG – Vous souhaitez quelque chose, ex-Sénateur Niganoth. Je suis très curieux de l'entendre. Je vais fouiller votre tête jusqu'aux premières secondes qui ont succédé à votre éclosion. Alors prenez votre temps pour me dire qu'est-ce vous souhaiteriez maintenant et à l'avenir. J'ai une guerre civile à étouffer dans l'œuf... sans mauvais jeu de mots bien sûr.

Quoi ?! Après tout ça, on en revenait au point de départ ?! Darth Khorog restait dans son idée de fouiller la tête de Niganoht comme si ce dernier n'avait rien dit, rien avoué ?
Reprenant la parole d'un ton aussi placide que possible, cachant son effroi, Niganoht rappela la teneur de leur conversation :

NIGANOHT – Me suis-je donc ouvert à vous pour rien ? Je vous ai expliqué pourquoi j'ai été trouvé dans votre bureau et ce que j'y cherchais. Je vous ai rappelé les doutes qui pèsent sur votre personne en tant que candidat à la Présidence de l'AGPU. Savoir que je fouillais dans vos affaires vous contrarie et ce n'est rien de dire que c'est tout à fait normal ; mais mon action était justifiée, comme je vous l'ai expliqué, et en tant que Grand Inquisiteur, vous êtes mieux placé que quiconque pour le comprendre.

Niganoht pouvait aussi rappeler à Darth Khorog que de part son statut d'ex-sénateur occupant toujours un poste gouvernemental officiel sur une planète républicaine, atteindre à son intégrité physique ou mentale par un biais que seul un Sith était capable de réaliser serait très mal avisé de sa part ; mais il ne voulait pas sembler lancer une menace, aussi se retint-il. De toute façon, Darth Khorog était suffisamment intelligent pour le réaliser lui-même.

NIGANOHT – Continuez de me traiter de simple serpent, je le mérite certainement. En tant que Draethos, vous avez dû vous-mêmes essuyer un nombre inimaginables d'insultes racistes, vous savez donc ce que vous dites et je comprends votre intention de me blesser. Reconnaissez au moins que je coopère, et que nous avons même plusieurs points communs. Je hais comme vous ces singes ne criant que pour leurs seuls intérêts personnels en feignant de penser aux peuples qu'ils représentent. J'ai démissionné de mon poste de sénateur avec conviction que je n'y avais pas ma place, et j'ai éprouvé grâce à cela du soulagement. Ce que je souhaite ? Etre utile, je vous l'ai dit. Aujourd'hui je me suis infiltré dans votre bureau, demain ce sera ailleurs, un autre jour je saboterai l'action d'un quelconque politicard gangréné par son ambition. Vous avez une guerre à étouffer dans l'œuf, dites-vous. Vous souhaitez nettoyer l'Empire de ses mauvaises herbes : je souhaite nettoyer la République des siennes. Et j'y mettrai tous les moyens.
Darth Khorog
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Darth Khorog essaya d’oublier l’épisode quelque peu regrettable qui venait de se passer. Le Dépravé se faisait de plus en plus présent depuis quelque temps. Cela incitait Khorog à dire plus qu’il n’en voudrait. Se mettre à nu ainsi, Khorog sentait que cela amusait beaucoup Nostos. Il se recentra néanmoins et reporta sa colère sur le serpent en face de lui, dans son bocal.
Niganoht semblait vouloir quelque chose. Darth Khorog ne savait pas ce que c’était. Le serpent semblait tourner autour du pot. Il ne l’avait toujours pas supplié de le libérer, il ne lui avait pas proposé un arrangement, il ne lui avait pas montré qu’il pouvait lui être utile. Non il ne faisait que répéter le même discours au final. Qu’il détestait le Sénat et qu’il voulait agir par lui-même. Le Sith était déjà grognon avant d’entrer dans la salle, mais avec Nostos qui s’amusait à le pousser à bout depuis quelque temps, le Sith se mit à éprouver de l’impatience. Il jeta un regard froid au serpent et lui dit :

- Vous ne semblez pas comprendre votre situation. J’ai beaucoup de travail, beaucoup de traîtres à châtier et à dénicher. Je n’ai pas le temps d’écouter les inepties d’un serpent qui s’amuse à démissionner de son poste d’influence pour jouer les criminels diplomatiques. Je pourrais vous tuer ici même, là dans cette pièce et vous jeter dans l’espace. Personne n’en saurait rien et moi je pourrais retourner à mes affaires qui, elles sont très urgentes contrairement à vous … si j’ai bien compris l’étendue de vos inquiétudes.

Le Sith se retourna pour s’approcher de la fenêtre et observa Ossus.

- Je pourrais aussi vous faire retirer votre capacité à parler et vous enfermer dans un Zoo ou encore vous vendre à un Hutt, qui finirait probablement par vous dévorer au bout d’une petite semaine, si vous avez de la chance.

Le Sith continua de parler sans se retourner. D’un air qui mêlait agacement et lassitude.

- Vous et moi n’avons rien en commun. Je suis un Sith et un draethos, loyal envers le peuple Sith. Je mourrais pour l’Empire. Alors que vous, vous avez trahi les votre, quitté vos fonctions et vos responsabilités pour venir ici avec une idée totalement stupide en tête. Le jour où vous tuerez un Jedi et que vous le mangerez sur place, là nous seront égaux.

Le Sith se retourna brièvement, le temps de jeter un coup d’œil au serpent avant de rajouter.

- De plus vous n’avez pas été très utile. Vous introduire dans mon bureau, sans préparation, ni contacts, pas d’alliés, pas de soutien en cas d’échec, personne pour vous retrouver, personne pour vous informer. Si vous aviez des alliés et des informations, vous sauriez que nous ne gardons pas de dossiers sensibles. Vous auriez été prévenus de l’arrivée de Zinsko à l’avance pour pouvoir vous cacher. Vous êtes un amateur, Niganoht. Un Politicien, un adapte de la Rhétorique et de la Tromperie. Vous vous cachez derrière votre masque pour faire passer ce qui est, selon vous, juste. Mais au fond, vous êtes pareil que les autres. Strictement aucune différence. Vous êtes un singe qui est tombé de l’arbre.

Darth Khorog s’empara de son sabre laser, mais il ne l’alluma pas. Il le laissa simplement à la vue de Niganoht. Toujours tourné vers la fenêtre, le Sith observait l’espace et les vaisseaux qui allaient et venaient. Le silence obscur de cette immensité avait quelque chose d’intimidant, comme toujours. Le Sith de son côté, commença à faire pression sur l’Esprit de son prisonnier. Sans s’y introduire, il lui fit clairement sentir sa présence dans sa tête, son intention de lui faire du mal et un aperçu de la Colère qui bouillonnait en lui, de cette haine de rien ni personne ne pouvait apaiser.

- Vous vous êtes ouverts à moi parce que je vous l’ai ordonné. Parce que sinon je vous tue, ou pire encore. Vous persistez à ne pas me dire la vérité. Toute la vérité. Soit, vous cherchez à me mener en bateau, soit vous vous mentez à vous-même. Alors dites-moi vraiment ce que vous cherchez à faire. Je me fiche éperdument de votre vie. Vous n’êtes rien, aucune valeur, aucun intérêt, vous ne représentez pas de menaces et vous n’avez rien pour vous opposez à moi. Je vous pose la question parce que je suis quelqu’un de courtois, de poli. L’un de mes disciples vous aurait déjà éventré sur place, vous aurait démolie l’esprit au point de vous convaincre que vous êtes un chat. Alors si vous ne souhaitez pas passer entre leurs mains, je vous conseille de passer aux aveux au lieu de tourner autour du pot en déblatérant des âneries. Je connais ce manège et je n’ai pas la patience pour ce genre de discussion maintenant.

Le Sith s’approcha de la cage de verre, il pointa sa griffe en direction de la tête de Niganoht puis il se mit à rugir de sa puissante voix de draethos.

- Je vous le répète pour la dernière fois, Anacondan ... Dites-moi tout ou je me permets de rentrer là-dedans et tout ce dont vous vous souviendrez avant de mourir CE SERA VOTRE CALVAIRE DURANT LES CINQ PROCHAINES SECONDES !

Il avait tellement hurlé, que ce soit dans la tête du serpent ou dans ses oreilles, qu’il en avait allumé son sabre laser sans s’en rendre compte. Le Sith savait y faire pour mettre la pression. Peut importe si le serpent disait la vérité ou non depuis le début. Le Sith avait besoin de se défouler et il allait pouvoir se faire plaisir sur un (ex) sénateur. Il aurait préféré un en exercice mais il fallait faire avec ce que l’on avait.
Niganoht Qademanda
Niganoht Qademanda
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DARTH KHOROG – Vous ne semblez pas comprendre votre situation.

Qu'est-ce qui lui permettait d'affirmer cela ? En y réfléchissant, peut-être que Drath Khorog avait l'habitude de tomber sur des prisonniers plaintifs, prêts à tous les sacrifices pour obtenir leur libération. Il s'était sûrement attendu à être supplié. « Pitié ne violez pas mon esprit, pitié libérez-moi je vous en prie... », voilà ce qu'il devait entendre le plus souvent, et sûrement se délectait-il de cela. D'autres prisonniers, plus sûrs d'eux, devaient essayer de négocier leur libération quand ils ne réussissaient pas à montrer patte blanche. Seulement, Niganoht n'était pas un prisonnier ordinaire. Oh, il avait peur, bien sûr, seulement il arrivait mieux que les autres à le dissimuler, et grâce à son sang-froid, il évitait l'accès de panique qui l'aurait en effet poussé à supplier le Sith. Peut-être aussi, quelque part en lui, se sentait-il un peu protégé par son statut officiel, car bien qu'il eût menti sur l'existence d'une personne l'ayant mandaté pour enquêter dans le bureau de Darth Khorog, les instances gouvernementales d'Agamar étaient bien au courant de sa visite sur Ossus autour du palais où logeaient les candidats à la Présidentielle de l'AGPU ; de fait, si des méthodes typiquement sith étaient employées pour anéantir son esprit, les enquêtes agamariennes voire républicaines conduiraient très rapidement à soupçonner Darth Khorog. Niganoht n'était pas fou et savait très bien qu'il ne pouvait pas se sentir invincible sur ce seul fait, mais malgré lui cette pensée devait quand même l'aider à se montrer brave. Quant à négocier sa libération, cela viendrait sans doute, mais avant cela Niganoht avait d'abord besoin de jauger l'homme à qui il avait affaire. Darth Khorog s'était déjà dévoilé plus qu'il ne l'aurait espéré. Niganoht savait en tout cas être en position de faiblesse, sur le papier en tout cas, et choisissait de répondre avec calme et avec une franchise mêlée de quelques mensonges aux questions qui lui étaient posées, ce qui en effet devait dérouter Darth Khorog qui avait l'impression que son prisonnier ne comprenait pas dans quelle situation il se trouvait.

DARTH KHOROG – J’ai beaucoup de travail, beaucoup de traîtres à châtier et à dénicher. Je n’ai pas le temps d’écouter les inepties d’un serpent qui s’amuse à démissionner de son poste d’influence pour jouer les criminels diplomatiques.

S'il n'avait pas le temps d'écouter ces « inepties », alors pourquoi posait-il ces questions ? Encore une fois Niganoht se retint bien de réagir aussi crûment, ce serait perçu comme de la provocation, de l'effronterie, et on pourrait vraiment lui reprocher de ne pas avoir conscience de sa situation. Il avait tout de même du mal à comprendre le mécanisme de pensée de Darth Khorog, qui semblait là lui reprocher de répondre à ses questions, ce qui ne faisait aucun sens.
Et il y eut encore cette insulte, “serpent” : Darth Khorog tenait véritablement à animaliser Niganoht. Il lui parlait avec un mépris raciste incroyable, et s'il avait su noter tout l'effort de Niganoht pour ne pas se vexer de ces insultes, il ne l'aurait pas soupçonné de ne pas comprendre sa situation.

DARTH KHOROG – Je pourrais vous tuer ici même, là dans cette pièce et vous jeter dans l’espace. Personne n’en saurait rien et moi je pourrais retourner à mes affaires qui, elles, sont très urgentes contrairement à vous...

Mais alors pourquoi ne le faisait-il pas ? Plus Darth Khorog affichait de simples velléités, et plus Niganoht se sentait confiant d'en découvrir plus sur ce personnage. Pour cela, encore une fois, la clé était de ne surtout pas le provoquer. Niganoht avait de la chance que Darth Khorog refusât d'employer la manière forte, et il devait la jouer finalement pour comprendre pourquoi et réussir à s'en tirer indemne. Dos à lui, le regard perdu dans l'horizon offert par la seule fenêtre de la pièce, Darth Khorog continua à débiter quelques velléités, puis tint encore quelques propos incohérents, ou tout du moins injustifiés, comme quand il accusa Niganoht d'avoir trahi la République. Niganoht avait certes bravé quelques lois en s'introduisant par effraction dans le bureau de Darth Khorog en employant une méthode permis par sa nature de « serpent », mais de là à dire qu'il avait « trahi la République »... Niganoht venait justement d'affirmer qu'il voulait pour la République la même chose que Darth Khorog pour l'Empire ; or personne n'oserait accuser Darth Khorog d'avoir trahi l'Empire. Cela n'avait pas de sens, pas plus que de mettre au défi Niganoht de tuer un Jedi et de le manger – encore une insulte raciste, puisqu'il ramenait Niganoht à un animal incivilisé capable de manger une personne – pour se sentir égal à lui : Niganoht n'avait jamais prétendu être égal à Darth Khorog, il avait simplement aligné leurs intentions.
Les tentatives de Niganoht d'amadouer Darth Khorog ne pouvaient hélas pas fonctionner si ce dernier interprétait ses paroles de travers...

DARTH KHOROG – De plus vous n’avez pas été très utile. Vous introduire dans mon bureau, sans préparation, ni contacts, pas d’alliés, pas de soutien en cas d’échec, personne pour vous retrouver, personne pour vous informer. Si vous aviez des alliés et des informations, vous sauriez que nous ne gardons pas de dossiers sensibles. Vous auriez été prévenu de l’arrivée de Zinsko à l’avance pour pouvoir vous cacher. Vous êtes un amateur, Niganoht.

Pour une fois les propos de Darth Khorog devenaient plus pertinents. Encore que... Il était peut-être trop tôt pour affirmer que Niganoht n'avait aucun soutien en cas d'échec. En revanche, les faits avaient démontré que Niganoht avait manqué d'informations. Ce manque d'informations pouvait avoir plusieurs explications et Darth Khorog n'en retenait qu'une seule : il avait agi seul. Soit il était de nature à aller très vite en besogne dans ses déductions, soit il essayait de piéger Niganoht en bluffant pour obtenir la vérité.

DARTH KHOROG – Vous vous cachez derrière votre masque pour faire passer ce qui est, selon vous, juste. Mais au fond, vous êtes pareil que les autres. Strictement aucune différence. Vous êtes un singe qui est tombé de l’arbre.

Autant de mépris, de dégradation... En certaines circonstances, cela pouvait avoir un effet. Lorsque l'on voulait manipuler une population ou un entourage voué à la servitude, la dégradation pouvait amener l'auditoire à se rabaisser au niveau auquel il était considéré, à être plus servile, plus complaisant. Seulement, c'était un processus à long terme qui devait être utilisé pernicieusement. Là, Darth Khorog ne faisait que lâcher une série d'insultes à une seule personne de façon grossière, et cela ne pouvait apporter aucun effet positif. Et il devait très bien le savoir. Alors était-ce simplement un acharnement gratuit ? Niganoht servait-il d'exutoire ? Darth Khorog avait-il besoin de cela pour se sentir au-dessus ? Dans les faits, Darth Khorog avait le pouvoir, dans cette situation ; mais il se décrédibilisait tout seul en s'énervant comme un enfant, en lâchant des menaces et des insultes dans le vent.

Pour en rajouter une coucher, Darth Khorog attrapa son sabre-laser ; sans même tourner le regard vers Niganoht, il le laissa bien à la vue de ce dernier, dans sa main, sans l'allumer, juste une façon de rappeler que « s'il le voulait, il pourrait le tuer net d'un seul geste ». Cette accumulation superflue de menaces avait forcément une signification, et si Niganoht avait été psychologue ou mentaliste, il aurait su deviner cette signification. Darth Khorog en rajoutait toujours plus dans la menace et dans l'insulte, alors qu'on avait déjà bien compris l'idée depuis longtemps.

Darth Khorog répéta sa question ; il voulait savoir ce que Niganoht cherchait à faire, persuadé qu'il lui avait menti sur toute la ligne. Niganoht avait partiellement menti, certes, mais pas sur ses intentions, pour le coup. Darth Khorog était-il si peu confiant, se sentait-il si précaire, pour tout remettre en doute, pour être persuadé que Niganoht le manipulait complètement ? C'était peut-être ça, la raison de ces accumulations de menaces et d'insultes. Une façon pour lui de se positionner en dominant, de se réconforter face à quelqu'un par qui il avait peur de se laisser manipuler. Il prétendait que Niganoht ne comprenait pas sa situation, mais la réalité était inverse : c'est bien Darth Khorog qui semblait ne pas avoir conscience d'avoir la position dominante, d'être celui qui avait les armes en main. S'il en avait eu conscience, il n'aurait pas eu besoin de s'exciter autant, il aurait gardé plus de sang-froid et aurait mené un vrai interrogatoire pour démêler le vrai du faux, au lieu de répéter bêtement la même question en série en partant du principe qu'il n'entendait que des mensonges. Quel manque de lucidité pour un Grand Inquisiteur.

DARTH KHOROG – Vous n’êtes rien, aucune valeur, aucun intérêt, vous ne représentez pas de menaces et vous n’avez rien pour vous opposez à moi. Je vous pose la question parce que je suis quelqu’un de courtois, de poli.

Peut-être était-ce en partie vrai, Niganoht pouvait bien accorder le bénéfice du doute ; mais il y avait autre chose de plus profond. Darth Khorog n'était simplement pas à l'aise, voilà tout. Il savait que tuer l'ex-sénateur pourrait avoir des conséquences, ne serait-ce qu'attirer l'attention sur lui, même s'il faisait tout pour ne pas laisser de traces. Il avait peut-être aussi ce besoin de contempler sa proie, son animal, son serpent, comme un chat jouant avec son trophée. Seulement il se mettait tout seul dans l'embarras.

Une fois que l'on avait dit tout cela, cependant, il restait à savoir comment convaincre quelqu'un qui refusait obstinément de croire. Darth Khorog attendait la vérité, et quand elle lui était servie, il la rejetait. Le problème venait peut-être aussi en partie de Niganoht lui-même. Déjà, qui voulait croire un « serpent » ? Le racisme, il n'avait pas attendu Darth Khorog pour le subir, et le simple fait d'attirer plus facilement la méfiance parce qu'il ressemblait trait pour trait à un vrai serpent, Niganoht connaissait cela depuis qu'il avait quitté le giron familial. Cela, encore, il n'y pouvait rien. Seulement, sa façon inhabituelle de réagir à son incarcération était peut-être fautive, aussi. Il déroutait, et ne pouvait donc pas nier qu'il provoquait en retour des réactions irrationnelles. S'il avait immédiatement supplié Darth Khorog, ce dernier se serait senti en terrain conquis et les choses auraient filé droit. Niganoht pouvait donc peut-être aussi se reprocher le fait de ne pas être cru dans ses élans d'honnêteté : à se comporter de façon inhabituelle, il se rendait suspicieux, ça allait de soi.

En punition, Darth Khorog commença à faire sentir une sorte de pression spirituelle à Niganoht. Il arrivait déjà à atteindre son esprit via la Force et lui donnait un avant-goût des souffrances qu'il pouvait lui infliger. L'Anacondan siffla sourdement et se tassa, son corps se contractant légèrement sur place. Enfin Darth Khorog se mit à hurler une ultime menace tout en allumant son sabre-laser. Niganoht s'aplatit à même le sol de sa cage en verre.

NIGANOHT – Seigneur Khorog (il l'appela soudain “Seigneur” en espérant que cela aiderait à le calmer, sans certitude), dites-moi à quel moment vous pensez que je vous cache la vérité. Dans la situation où je suis, je ne peux pas me permettre de vous mentir. Je vous ai dit ce que vous vouliez savoir. Je vous ai dit que j'avais des doutes sur vos intention à la tête de l'AGPU, et c'est vrai. Je vous ai dit beaucoup d'autres pensent comme moi, et c'est vrai. Je vous ai dit que c'est pour cela que je suis entré dans votre bureau, et c'est vrai. Je ne savais pas à l'avance ce que je cherchais, c'est vrai. Je vous ai dit avoir démissionné de mon poste de sénateur par conviction, et c'est vrai. J'ai accepté un autre poste parce qu'il me permettrait de me rendre ailleurs qu'au Sénat et d'agir plutôt que de parler, et c'est vrai. Si j'étais resté sénateur, je n'aurais pas pu enquêter par moi-même sur vous, dans votre bureau, on m'aurait reproché le simple fait de voyager sur Ossus, alors que mon nouveau poste me le permet. C'est vrai aussi que l'on sait que je suis venu sur Ossus. Vous êtes Grand Inquisiteur, vous savez donc que tout cela est vrai. A quel moment ne me croyez-vous pas ?

Darth Khorog l'avait qualidié de « traître » à la République alors que Niganoht avait affirmé vouloir la « nettoyer de ses mauvaises herbes ». Peut-être simplement qu'il connaissait le réel point de vue de Niganoht sur la République, il savait que l'ex-Sénateur d'Agamar ne voulait en tirer que des bénéfices en rejetant tout ce qui le muselait. Il savait forcément que Niganoht était hostile aux Jedis. Peut-être était-ce pour cela qu'il l'avait qualifié de « traître », alors il n'avait même pas de question à poser sur ce point, et rien n'entrait en contradiction avec les affirmations que Niganoht venait de répéter.

NIGANOHT – Et vous avez raison, j'ignorais qu'aucun dossier sensible ne se trouvait dans votre bureau. Reconnaissez que si j'avais pu facilement avoir l'information de leur réelle localisation, cela aurait fait de vous un piètre Inquisiteur. Tout ce que mon manque d'informations démontre, c'est votre prudence et votre capacité à tenir ces choses-là secrètes parce que vous avez toutes les qualités requises pour être Grand Inquisiteur. Je fais appel à une autre de ces qualités : la lucidité. Cela fait plusieurs fois que vous exigez la vérité, et je vous la donne. Et vous savez que c'est la vérité, vous-même vous l'avez dit : « vous ne vous êtes ouverts à moi que parce que je vous l'ai ordonné », oui, je me suis ouvert à vous, c'est donc la vérité que je vous ai livrée, parce que vous me l'avez ordonnée. J'ignore maintenant quoi vous dire de plus.
Darth Khorog
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Le seigneur Sith observa le serpent dans son bocal. Il ne lui disait pas toute la vérité mais après tout il pourrait peut-être s’en servir, d’une façon ou d’une autre. Il restait à déterminer de quelle manière. Le draethos resta quelque seconde sans rien dire. Il tourna la tête vers la porte, comme s’il s’attendait à la voir s’ouvrir soudainement. Puis il tourna autour de la pièce, les mains jointes. Il marmonnait dans sa barbe, pensif. Enfin il se reprocha du serpent, sans s’arrêter, et lui fit d’un ton détaché :

- Restez ici, je reviens.

Puis il sorti de la pièce. Dans les couloirs du vaisseau, les membres d’équipages s’affairaient à leurs tâches quotidiennes. Certains se redressait sur le passage du Sith pour se prosterner. Un jeune soldat, penché sur un panneau de commande, ne remarqua pas l’arrivé du Sith. Le draethos, soudainement prit par un élan irrépressible, claqua le beau fessier du jeune homme qui se redressa immédiatement, rapidement pétrifié de peur en apercevant le Grand Inquisiteur qui se dépêcha de continuer sa route. Il se rendit dans son bureau et démarra immédiatement une conversation par holo sécurisé avec Zinsko. La belle cathar répondit à l’appel.

- Maître ? Avez-vous trouvé quelques informations utiles avec le sénateur ?

Le Sith souffla dans ses narines, quelque peu agacé.

- Non, rien du tout. Il semble totalement innocent au vu de ce qu’il dit mais il est suspect. Je ne peux pas juger par son faciès. Cependant j’ai peut-être une idée. Avez-vous quoi que ce soit sur lui ?

La jeune cathar haussa un sourcil.

- Heuu … je ne sais pas, oui sans doute. C’est un sénateur qui a beaucoup perdu d’influence ces derniers mois, comparativement à la globalité de sa carrière. Cependant les individus de son espèce font des esclaves très à la mode. Peut être pourriez vous lui trouver une utilité en vie, mon maître.

- Une utilité ? Vous voulez que je le vende ?

- Non, je veux dire que vous pourriez l’utiliser. Un serpent qui parle, ce n’est pas commun. Personne ne le reconnaitra tant qu’il n’ouvre pas la bouche. Et s’il n’est pas fiable, il n’y a qu’à prendre des mesures adéquates.

Le draethos hocha la tête. C’était intelligent comme toujours. Il n’avait pas confiance envers cet ancien sénateur, mais il pourrait toujours tenter de l’utiliser en l’orientant contre des ennemis communs. Les Hutts par exemples.

- Très bien, je vais voir ça. Merci Zinsko, terminé.

La communication se stoppa là. Le Sith resta un moment à ne rien dire, dans la pénombre de la salle. Enfin, il fini par faire demi-tour. Cette fois ci tous les membres d’équipages se retournèrent sur son passage, même le petit jeune. Le Sith se dit qu’il pourrait bien le faire monter dans ses quartiers et se promit de lui faire parvenir l’ordre.

La porte de la prison improvisée s’ouvrit et le Sith entra à nouveau dans la pièce. Il vint se planter devant la cage de verre. Il ne savait pas combien de temps s’était écoulés. Sans détours, le Sith lui fit.

- Je me demandais, mis à part tenter de me flatter à l’excès dans l’espoir de me voir plus conciliant à votre égard, que pourriez-vous faire pour me convaincre de vous laisser partir ? Vous me dites que vous voulez nettoyer la République de sa vermine et visiblement quelques Sith au passage aussi, n’est-ce pas ? Sinon vous n’auriez pas eu l’idée saugrenue de visiter les tiroirs d’un bureau.

Le Sith fit semblant de réfléchir puis rajouta :

- Quoique non, je ne vais pas vous laisser partir comme cela. Vous devez payer l’affront que vous m’avez fait, à moi et à l’empire, en pénétrant illégalement dans une zone qui vous est interdite. La première chose qui me vient à l’esprit, ce serait que vous travailliez pour moi. Qu’en dite vous ?
Niganoht Qademanda
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Il ne fallait pas être dupe : évidemment que Niganoht ne disait pas toute la vérité. Toutefois il en disait beaucoup, se contentant certes de ce qui l'arrangeait à être dit, mais cela donnait suffisamment de matière. De plus, Darth Khorog ne semblait pas chercher à savoir tout ce que Niganoht pouvait lui cacher, mais à réfuter toutes ses affirmations comme s'il mentait sur toute la ligne, et c'est en cela qu'il se trompait. Niganoht était donc encore une fois étonnamment sincère quand il disait ne pas voir ce qu'il pouvait dire d'autre. Darth Khorog ne lui demandait pas d'en dire plus, mais de dire autre chose ; or, autre chose, ce serait pour le coup mentir sur toute la ligne. Le Sith resta un instant à observer fixement le serpent qui essaya de se détendre dans sa cage après le court assaut de Force sur son esprit, dardant sa langue bien qu'il eût déjà fini d'analyser et de mémoriser l'odeur corporelle du Draethos.

DARTH KHOROG – Restez ici, je reviens.

Très drôle. Où pensait-il que Niganoht pût aller sinon ?
Le Grand Inquisiteur quitta la pièce, et Niganoht n'eut aucune idée de ce qu'il partit faire. Chercher un outil pour le torturer ? Une autre prisonnier pour le faire parler ? Une information à utiliser contre lui ? Ou était-ce simplement une technique d'interrogatoire pour l'avoir à l'usure ?
Quoi qu'il en soit, Niganoht n'eut en effet pas d'autre choix qu'attendre. Attendre dans cette cage en verre juste assez grande pour qu'il puisse lover son long corps de quatre mètres soixante. C'est que l'Anacondan n'était pas juste un petit serpent. Quatre mètres soixante de muscles dédiés à la constriction, il fallait pouvoir les loger. Niganoht n'avait aucun souvenir d'avant ses quatre ans, mais Antobin lui avait bien sûr raconté le jour de son achat. Niganoht avait été élevé en captivité, dans un terrarium. En somme, il avait passé les toutes premières années de sa vie dans une cage en verre comme celle dans laquelle il était à cet instant emprisonné... à l'exception qu'à l'époque, il avait été bien traité, avec un sol en terre, de l'eau, de l'éclairage chauffant et un abri. Et puis, avant quatre ans, il ne faisait pas du tout la même taille, et il n'avait pas été compliqué de trouver une cage qui lui offrait largement assez d'espace. Maintenant, adulte, c'était un autre bestiau. Quatre mètres soixante... Certes, on pouvait trouver plus long parmi les vrais serpents, mais ça restait une belle taille, avec l'épaisseur de corps attendue d'un serpent constricteur. Un Anacondan avec un corps fin de cobra comme Jadin, pour la même longueur, se serait toutefois contenté de moins d'espace pour se lover ; mais Niganoht était un constricteur, long et musculeux. Et beau, voire magnifique pour quiconque aimait les serpents. Le motif de ses écailles le magnifiait, et lui conférait un charme fou. Il n'était pas si lourd, avec une cinquantaine de kilos, et pouvait être ainsi manipulé à mains nues s'il ne s'agitait pas, en répartissant bien son poids sur les épaules de la personne.

Enfin Darth Khorog revint. Sans outil. Sans autre prisonnier.

DARTH KHOROG – Je me demandais, mis à part tenter de me flatter à l'excès dans l'espoir de me voir plus conciliant à votre égard, que pourriez-vous faire pour me convaincre de vous laisser partir ?

Tiens, curieux : Darth Khorog donnait presque l'impression d'être celui qui cherchait à négocier, quand la situation aurait voulu logique que ce soit l'inverse.

DARTH KHOROG – Vous me dites que vous voulez nettoyer la République de sa vermine et visiblement quelques Sith au passage aussi, n'est-ce pas ? Sinon vous n'auriez pas eu l'idée saugrenue de visiter les tiroirs d'un bureau.
NIGANOHT – Possible..., siffla-t-il laconiquement, essayant de voir où son interlocuteur voulait en venir.
DARTH KHOROG – Quoique non, je ne vais pas vous laisser partir comme cela. Vous devez payer l'affront que vous m'avez fait, à moi et à l'empire, en pénétrant illégalement dans une zone qui vous est interdite. La première chose qui me vient à l'esprit, ce serait que vous travailliez pour moi. Qu'en dites-vous ?

Darth Khorog réalisa tardivement, mais tout de même, qu'il était en position de ne pas avoir à négocier. Il fallait dire qu'il s'était mis seul dans l'embarras, à trop parler, à ne pas vouloir croire Niganoht, à l'accabler de vaines insultes et menaces, sans montrer une réelle volonté de le tuer ou même de le torturer, car il savait au fond de lui qu'un tel acte ne saurait rester sans conséquence compte tenu du statut de son prisonnier.

NIGANOHT – Travailler pour vous ? Mmh... Vous me reprochez à tort d'être un traître à la République, et maintenant vous me proposez de travailler pour vous ? Mmmh... En quoi cela consisterait-il au juste ?
Darth Khorog
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- En vous introduisant dans le bureau d’un haut responsable de l’Alliance Galactique des Puissances Unies, sans l’autorisation expresse de ma personne ou de ma subalterne Zinsko, vous vous êtes rendu coupable d’un crime important. En tant qu’ancien Sénateur de votre nation, vous avez trahis la « morale » de vos concitoyens et la confiance qu’ils avaient placés en vous. Donc oui, vous avez trahi la République Galactique.

Le Sith continuait sur sa lancé, ne se souciant pas réellement des réponses du serpent. Il ne lui laissait pas réellement le choix de toute manière, s’il s’imaginait avoir un libre-arbitre, cela voulait donc dire qu’il était aveugle.

- Normalement les traîtres je les exècres, et je les tue. Pour rendre service à votre Sénat je devrais vous tuer, cela épargnerait à la République un scandale médiatique et cela m’épargnerait l’innommable déshonneur que serait l’obligation de m’expliquer devant vos soi-disant « journalistes » et vos pseudo délégations juridiques. En tant qu’ancien Sénateur vous seriez soit relâché puis suicidé d’un coup de blaster dans le dos … peu importe où cela puisse être, ou bien enfermé dans un autre bocal. Au final vous y perdriez et moi aussi.

Le Sith recommençait à parler différemment, mais pas aussi clairement que tout à l’heure. Le Dépravé s’agitait et voulait contrôler la discussion, mais Khorog tint bon.

- J’ai de nombreux ennemis, et puisque vous semblez si concernés par l’idée de la Justice, je vous propose de « faire un stage » au sein de mes sous-fifres les plus serviles. Vous seriez ma chose, ma possession, mon reptile qui parle. A défaut de vivre dans une cellule et de finir en sac à main en moins de 15 jours, vous serez un agent de l’Inquisition. Vous m’aiderez à nettoyer l’Empire Sith de tous les emmerdeurs. Vous m’aiderez à cramer tous les Hutts qui ne s’alignent pas sur notre politique et surtout vous m’assisterez dans l’extermination totale de ces sauvages de Jedi, ces génocidaires tyranniques et manipulateurs. Pour commencer, cela suffira.

Darth Khorog était resté debout, les mains dans le dos, la tête droite et le regard fixe. Il avait faim et la vue du serpent lui donnait des gargouillements sonores. Le Sith se moquait bien de cela, il espérait plutôt pouvoir quitter la pièce avant d’avoir réellement des idées stupides en tête. Avec le Dépravé qui faisait des siennes, cela n’aurait pas été prudent.

Il se demandait aussi comment Niganoht allait prendre la très claire implication de sa future condition d’esclave.

- Je vous rappelle qu’au sein de l’Empire Sith, l’esclavage n’est pas près de changer, et si vous souhaitez réellement survivre à cet entrevu et à votre future carrière qui, j’en suis sûr après une petite formation, sera formidable, vous vous conformerez à votre nouvelle condition jusqu’à ce que j’estime votre peine purgée et que je procède à votre pleine libération. Si vous acceptez, vous serez sous ma protection.

Bien entendu, Darth Khorog ne mentionnait pas le conditionnement et l’endoctrinement qu’allait devoir subir le serpent au fur et à mesure de son service auprès de lui. Mais cela, il allait le découvrir bien assez tôt.

- Au cas où ce n’est pas assez clair, je me fiche royalement que vous soyez Anacondan, togruta, humain, wookie ou un Hutt. Lorsque vous mourrez de vieillesse, je n’aurais pas pris une ride et il se pourrait bien que vos descendants, si du moins vous en avez, entre eux même à mon service pour les siècles à venir. De ce fait, je vous serai reconnaissant de ne pas vous arrêtez aux clichés de propagandes Jedi qui circulent dans la République et de bien comprendre votre situation sur le long terme. Les Hutts veulent de l’oisiveté et du pouvoir personnel. Moi je veux la perfection de mon peuple et de mon pays. Vous étiez un seigneur tout en restant esclave, moi je vous propose le contraire … si vous êtes efficace et loyal.

Le Sith insista sur le dernier mot, comme s’il avait milles significations bibliques à connaître impérativement.

- S’il vous faut du temps, je peux m’absenter quelques jours. C’est à vous de voir. Je me suis assez exprimé en monologue, je pense que vous en savez assez sur moi pour pouvoir juger de ma "proposition", monsieur Niganoht.
Niganoht Qademanda
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DARTH KHOROG – En vous introduisant dans le bureau d'un haut responsable de l'Alliance Galactique des Puissances Unies, sans l'autorisation expresse de ma personne ou de ma subalterne Zinsko, vous vous êtes rendu coupable d'un crime important.

Niganoht n'allait pas s'amuser à jouer sur les mots, mais tout de même : “crime important” était peut-être un peu fort. Un délit caractérisé, sans aucune contestation possible, mais un “crime”... non, ça aurait été un crime s'il avait attenté à la vie de Darth Khorog, à la limite. Mais une simple effraction dans le bureau d'un dignitaire politique, ne restait jamais qu'une effraction. Le moment était de toute façon mal venu de jouer sur les mots, ce qui donnerait simplement l'impression de minimiser la gravité, bien réelle, de l'entreprise de Niganoht.

DARTH KHOROG – En tant qu'ancien sénateur de votre nation, vous avez trahi la “morale” de vos concitoyens et la confiance qu'ils avaient placée en vous. Donc oui, vous avez trahi la République Galactique.

C'était une façon de voir les choses. Niganoht se posait en désaccord avec cette vision. Il estimait que les sénateurs qui, une fois élus, restaient le cul planté sur leur chaise à palabrer dans leurs seuls intérêts personnels et égoïstes en négligeant totalement l'intérêt général au profit d'un carriérisme bureaucratique, ces sénateurs-là, ô combien nombreux, trahissaient bien plus la République Galactique et leurs électeurs que Niganoht pouvait bien le faire en prenant les choses à bras-le-corps tout en restant aiguisé diplomatiquement parlant – nonobstant le fait que Niganoht n'avait pas été élu, de toute façon. Il savait faire de beaux discours, manier les mots et les entourloupes, mais il ne se contentait pas de cela. C'est peut-être justement ce qui lui avait toujours été reproché, comme si la place d'un sénateur n'était qu'à palabrer et rien d'autre. Et même Darth Khorog aujourd'hui lui faisait le même reproche. Niganoht s'inscrivait en faux de toute cela. Il servait mieux ceux qui avaient sa confiance, il y mettait plus d'ardeur et y déployait plus de moyens, que quiconque d'autre à la Rotonde ne pouvait s'en vanter.

DARTH KHOROG – Normalement les traîtres je les exècre, et je les tue. Pour rendre service à votre Sénat je devrais vous tuer, cela épargnerait à la République un scandale médiatique et cela m'épargnerait l'innommable déshonneur que serait l'obligation de m'expliquer devant vos soi-disant “journalistes” et vos pseudo-délégations juridiques.

Oh, Niganoht était habitué à déclencher les scandales, ou du moins à défrayer la presse agamarane, il n'était plus à ça près. Un revanche, Darth Khorog pourrait y perdre plus qu'il n'y gagnerait à tuer un ancien sénateur occupant toujours par ailleurs un poste gouvernemental officiel. S'il voulait tuer des traîtres, alors il n'avait que l'embarras du choix au sein de la Rotonde ; là il s'en prenait à la mauvaise personne.

DARTH KHOROG – J'ai de nombreux ennemis, et puisque vous semblez si concerné par l'idée de la justice, je vous propose de “faire un stage” au sein de mes sous-fifres les plus serviles. Vous seriez ma chose, ma possession, mon reptile qui parle. A défaut de vivre dans une cellule et de finir en sac à main en moins de quinze jours, vous serez un agent de l'Inquisition.

Et encore une allusion raciste... Décidemment, c'était profondément ancré dans la personnalité de Darth Khorog. Ce n'était plus un sentiment d'insécurité ou un complexe d'infériorité qui le poussait à rabaisser ainsi Niganoht, ça relevait d'une nature compulsive à ce stade-là. S'adresser à un interlocuteur reptilien, donc à la peau couverte d'écailles, en imaginant que son sort serait forcément de finir en sac à mains, était encore une fois extrêmement réducteur et dégradant. L'on faisait aussi des outres en cuir de mammifère et pourtant on ne rabaissait pas tous les humanoïdes à pelage à cela.

Silencieusement, tout en l'écoutant, Niganoht jugeait Darth Khorog. Oui, de son regard de serpent, le museau fixe, la langue palpant l'air à intervalles espacés désormais, il portait un jugement sur son interlocuteur. Il n'en disait rien, et difficile de lire ce jugement sur son faciès quasi identique à celui d'un simple serpent. Il n'en pensait pas moins. Darth Khorog était de ces gens qui voyaient l'esclavage comme un moyen de hiérarchiser les espèces, de cristalliser la supériorité supposée des unes sur les autres. Niganoht était favorable à l'esclavage, sauf que pour lui, ce n'était pas une question d'espèces, et un Draethos ou un Humain méritaient autant cette condition qu'un Anacondan.

Toutefois Darth Khorog retenait son attention car il en venait à une proposition concrète : faire de Niganoht une chose servile, certes, mais un agent de l'Inquisition.

DARTH KHOROG – Je vous rappelle qu'au sein de l'Empire Sith, l'esclavage n'est pas près de changer, et si vous souhaitez réellement survivre à cet entrevue et à votre future carrière qui, j'en suis sûr après une petite formation, sera formidable, vous vous conformerez à votre nouvelle condition jusqu'à ce que j'estime votre peine purgée et que je procède à votre pleine libération. Si vous acceptez, vous serez sous ma protection.

Revenir à une condition d'esclave serait un brusque retour en arrière pour Niganoht, mais il avait été élevé ainsi, ou du moins comme un animal de compagnie, ce qui revenait à peu près au même finalement. Son caractère s'était développée en s'adaptant parfaitement à cette condition. Autant dire que ce que lui annonçait Darth Khorog ne lui faisait pas peur. Ce serait un retour en arrière, certes, mais vers quelque chose de familier voire de confortable. Niganoht n'était pas naïf et se doutait bien qu'être l'esclave d'un Sith présenterait quelques différences avec la condition d'animal de compagnie d'une innocente famille d'Humains aimante et attentionnée ; toutefois, n'aurait-il pas à y gagner dans cette histoire ? Ce “retour en arrière” ne lui permettrait-il pas au final de mieux rebondir, de se doter de moyens pour parvenir à ses fins et d'une protection que la République ne lui offrait que par de vieilles lois contestables ?

Et de toute façon, dans la situation actuelle, Niganoht avait-il seulement le choix ? Cela ne servait à rien de réfléchir comme s'il avait le pouvoir de refuser. Il ne demandait qu'à sortir de sa cage et à pouvoir se rendre utile. Or, se rendre “utile à la République” ne signifiait plus grand-chose pour lui. Se rendre utile à un Sith ne serait qu'un changement de méthode, mais pas un changement d'idéal.

DARTH KHOROG – De ce fait, je vous serais reconnaissant de ne pas vous arrêter aux clichés de propagandes jedis qui circulent dans la République et de bien comprendre votre situation sur le long terme. Les Hutts veulent de l'oisiveté et du pouvoir personnel. Moi je veux la perfection de mon peuple et de mon pays. Vous étiez un seigneur tout en restant esclave, moi je vous propose le contraire... si vous êtes efficace et loyal.

Darth Khorog appuya dans son intonation le mot “loyal” de sorte à lui donner un sens très lourd. Ce mot était de toute évidence capital pour lui. Toutefois, la discussion avait montré que Darth Khorog et Niganoht n'avaient probablement pas la même notion de la loyauté, puisque le second avait été accusé par le premier d'une trahison qui n'en était pas une de son point de vue.

DARTH KHOROG – S'il vous faut du temps, je peux m'absenter quelques jours. C'est à vous de voir. Je me suis assez exprimé en monologue, je pense que vous en savez assez sur moi pour pouvoir juger de ma “proposition”, Monsieur Niganoht.

Une “proposition” qui n'en était pas une, Niganoht en avait bien conscience. Plutôt donc de rechigner à cette alternative, lui évitant un emprisonnement prolongé, des ennuis judiciaires ou encore une atteinte à son intégrité physique ou mentale, il eut le réflexe d'évaluer tout de suite les bénéfices qu'il pourrait tirer de cette nouvelle condition.
Il venait de se faire appeler “Monsieur Niganoht” et aurait pu objecter qu'il aurait été plus correct de dire “Monsieur Qademanda” puisque tel était son nom de famille, mais il y avait bien plus sérieux et important à répondre que cela, d'autant que, d'une part, ce nom de famille représentait chez lui assez peu de choses compte tenu du contexte dans lequel il lui avait été attribué, et d'autre part, puisque Darth Khorog lui parlait de devenir esclave – et à la fois agent de l'Inquisition – il pouvait déjà s'estimer honorer de se faire quand même appeler “Monsieur”. C'était peut-être la première marque de respect que Darth Khorog lui avait montrée depuis le tout début de leur entretien, à se demander si ce n'était pas ironique au demeurant.

NIGANOHT – Nul temps ne m'est nécessaire pour évaluer la situation, qui s'impose d'elle-même. Sachez que je me fiche des propagandes jedis. Les seules craintes que j'avais concernant l'Empire était que ma planète, Agamar, ne se fasse assaillir par vos armées ou subisse les ricochets d'une guerre ouverte. Vous voulez prendre la tête de l'Alliance Galactique des Nations Unies alors je suppose que vous voulez œuvrer pour la paix, n'est-ce pas ?

Il s'agissait d'une question de rhétorique visant à tester Darth Khorog, à mieux sonder ses intentions réelles.

NIGANOHT – République ou Empire, peu m'importe, tant que je peux me donner les moyens d'agir pour les causes qui en valent la peine. Et les Jedis... ha, je fais des courbettes devant eux parce qu'il faut bien montrer un minimum de respect, après tout c'est cela la diplomatie, mais ce respect n'est que de façade. Plus ils se tiennent éloignés de moi, mieux je me porte.

Ce n'était que pure vérité et ça ne datait pas de la veille.

NIGANOHT – Vous critiquez les Hutts, à raison, mais vous ne semblez pas voir les singes de la Rotonde comme je les ai vus de mes propres yeux, écoutés de ma propre ouïe. J'étais là pour les voir se comporter en bureacrates, détachés des réalités de leurs peuples, se chamaillant comme des enfants pour toujours plus de pouvoir. Ils sont exactement comme les Hutts que vous décrivez. Voyez ce que je vois, et vous cesserez de dire que je suis un traître. Vous voulez des traîtres ? Entrez à la Rotonde et servez-vous : vous n'aurez que de ça.

Ce discours plein de sincérité visait à peut-être, enfin, faire évoluer l'opinion de Darth Khorog sur lui. La situation ne permettait pas à Niganoht de prétendre qu'il se moquait de ce que Darth Khorog pouvait penser de lui.

NIGANOHT – Unissons nos forces, Darth Khorog, et vous verrez que nous nettoierons la galaxie de ce qui ne font rien pour la rendre meilleure. Ceux qui tirent profit de l'instabilité sociale, écologique et sécuritaire de la galaxie dans leurs seuls intérêts égoïstes et carriéristes, ne méritent ni notre respect, ni notre pitié.
Malaco Signavar
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Une voix résonna alors dans la pièce, tandis qu’une nouvelle figure entrait.

“La rotonde est bourré de riches imbécile corrompu ne pensant qu’à leurs propres intérêts. C’est véritablement incroyable, on dirait que cela vient d’une holovid de série B!”

La voix sarcastique teintée d’un petit rire appartenait à une Togruta qui était les bras croisés en train d’observer le duo, un petit sourire au coin des lèvres et son sabre-laser pendant de sa ceinture. Portant une toge noir typique des Apprentis Sith, les yeux de la Togruta étaient cependant bleu et ne portait pas la signature caractéristique des Siths usant du Côté Obscur. Signale pour Darth Khorog qu’il s’agissait là de Malaco en contrôle et non de Vira.
L’apprenti était arrivé sur le vaisseau il y avait relativement peu de temps et avait rapidement été mis au courant de la situation. Si elle avait été surprise, son sang-froid avait été maintenu et rapidement avait pu écouter la discussion avant d’entrer.
Regardant le Seigneur Khorog, elle baissa rapidement la tête puis ajouta.
“Comme vous pouvez le voir, j’ai bien reçu votre convocation. Prête à vous servir Seigneur Khorog.”
Elle se doutait de pourquoi elle était là, Khorog avait déjà fait appel à la Togruta pour le passé pour diverses tâches et sa convocation qu’elle avait reçue coïncidait avec la découverte du reptile et si la transmission n’avait pas été de la meilleur qualité -merci les sabotages de ces maudits rebelles cherchant à aider Darth Ramken- elle avait eu l’idée général de sa future tâche. Ni une, ni deux, elle avait foncé dans son chasseur personnel et avait mis le cap sur Ossus y arrivant en un temps record. Le Seigneur Sith et l’Anacondan ne pouvait très certainement pas le voir, mais elle avait littéralement mangé en plein durant le trajet hyperespace et avait regretté l’absence de machine à café: objet qu’elle fera en sorte d’avoir en sa possession si un jour elle obtient un vaisseau de plus grande taille.

La raison de sa convocation s’était vue éclaircir quand un membre de l’équipage du Destroyer qui l’acceuilla lui expliqua rapidement la situation et le fait que Khorog visiblement croulait sous la paperasse et les rendez-vous, réunion. Bref, une situation similaire à Axxila pour l’Inquisiteur.
Oui, Khorog avait des rendez-vous, des consultations, et différentes choses qui nécessitait son attention de manière assez urgente, ce qui expliquait très certainement en partie sa mauvaise humeur actuelle -bon, apprendre qu’un Serpent s’était littéralement glissé dans ses papiers ne devait pas aider.-

Elle était tout de même curieuse vis à vis de ce serpent. Un ancien sénateur, Niganoht Qademanda -pas facile à prononcer nota-elle, elle devra faire attention à ne pas écorcher son nom- et de ce qu’elle avait compris, il était un personnage très atypique -sans mentionner le fait que les Anacondans n’étaient pas des créatures fréquente à rencontrer, quand on sait que des serpents dépourvue de sentience existaient au travers de la galaxie-.
Venant de la planète Amada, il avait été un Sénateur que certains qualifieraient de “putain d’emmerdeur de première catégorie” à titiller les sénateurs corrompu et poser les questions qui fâche. Bref, elle l’aimait déjà à titre personnel.
Niganoht Qademanda
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Dans l'objectif d'amadouer Darth Khorog – et de se convaincre soi-même qu'un rapprochement avec un Maître Sith pouvait être profitable – c'était un risque que de parler d'écologie : Niganoht doutait que Khorog en eût quoi que ce soit à faire, cette thématique ne devait très certainement pas rentrer dans ses priorités, et probablement même pas dans ses préoccupations. Il tenait néanmoins à pouvoir placer ce mot, voulant aussi pouvoir tester un peu Darth Khorog sur ce point-ci et prendre un peu la température de ses opinions. Peut-être après tout se fourvoyait-il, Darth Khorog avait peut-être une vraie préoccupation pour l'écologie.

Il n'allait pas le savoir tout de suite. Niganoht n'y avait pas fait attention mais pendant qu'il parlait, quelqu'un avait fait son entrée dans la salle, en restant assez discret le temps qu'il finît son petit discours. Cette personne prit la parole, faisant entendre une voix féminine à sonorité humaine :

MALACO – La Rotonde est bourrée de riches imbéciles corrompus ne pensant qu'à leurs propres intérêts. C'est véritablement incroyable, on dirait que cela vient d'une holovid de série B !

Même si Niganoht était en effet en concordance avec ce qui fut dit, il eut en premier lieu la curiosité de découvrir l'identité de la personne qui venait de parler. Cette dernière s'avança et se dévoila. C'était une femme Togruta dont les lekkus présentaient des motifs rouge et blanc harmonieusement symétriques. Grande et mince, elle portait une bure sith sobre, sans élégance, et son visage à peau rouge, sur lequel contrastaient ses yeux bleus, s'habillait de tatouages traditionnels couvrant essentiellement le front, les tempes et les joues. Elle finit de s'avancer et s'inclina machinalement devant Darth Khorog, alors que Niganoht l'analysait depuis sa petite cage en verre.

MALACO – Comme vous pouvez le voir, j'ai bien reçu votre convocation. Prête à vous servir, Seigneur Khorog.

Ainsi son arrivée avait été demandée par Darth Khorog, sûrement pendant le moment où il s'était absenté de la salle. Le Grand Inquisiteur accueillit celle qui ne devait être qu'une Apprentie à coup sûr, et laissa Niganoht à ses bons soins, quittant définitivement la salle ; comme il l'avait dit, il « n'avait pas le temps d'écouter les inepties d'un serpent qui s'amusait à démissionner de son poste d'influence pour jouer les criminels diplomatiques », alors il avait décidé de confier la tâche à quelqu'un d'autre, au moment pourtant où tous deux semblaient parvenir à un accord. Avec un peu de chance, cette nouvelle interlocutrice serait un peu moins obtue, ce qui faciliterait le dialogue. Niganoht allait devoir trouver le moyen de l'amadouer à son tour, mais au moins, le travail avait déjà été avancé, puisque Darth Khorog avait déjà énoncé une possible condition de libération de Niganoht, et avait forcément dû en informer sa sbire.

L'Anacondan fixait l'Apprentie Sith du regard, dardant régulièrement sa langue pour palper son odeur et la mémoriser, et attendant de savoir comment cette Togruta allait s'y prendre avec lui.
Malaco Signavar
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Le Seigneur Sith quitta la pièce après quelques instants. Et désormais la Togruta se retrouvait seule face à l'Anacondan et la première chose qu’elle fit fut l’action de prendre une chaise, s’installer en face de la cage en verre retenant l’ex-sénateur et de... Sortir d’une de ces poches une petite barre de ration sucrée. Friandise fort en calorie et bon pour se donner un coup de jus, déchirant le paquet protecteur, elle prit une petite bouchée avant de commencer à parler.
“Désolé, mais même un Sith doit manger de temps en temps, et j’ai dû partir en quatrième vitesse de Korriban pour venir jusqu’ici. Je n’ai même pas eu le temps de prendre un café!” Dit-elle sur un ton à moitié-amusé et faussement irrité.

La Togruta avait déjà choisi de jouer la carte de l'amabilité et de briser la glace. Si Khorog était le vilain flic, elle serait le bon flic... C’était de toute manière plus dans son caractère, mais si le (ex)sénateur pensait qu’il pourrait l’utiliser et la manipuler, il commettait une erreur potentiellement fatal.
“Z’avez eu à manger d’ailleurs? Je ne sais pas exactement ce que les Anacondans mangent, je dois dire que mes interactions avec des membres de votre espèce sont... Très limité, en fait vous êtes le premier que je croise!”
Terminant sa petite friandise, elle reprit alors.
“Bon, on va passer aux présentations. Malaco Signavar, Apprentie Sith et je serais votre interrogateur pour aujourd’hui.” Dit-elle sur un ton toujours aimable.
“Et vous êtes Niganoth Qademanda, une épine dans le pied de pas mal de sénateur de la République, et visiblement le seul à être assez courageux ou stupide pour tenter d’espionner un Seigneur Sith. Entre nous, ce n'était pas vraiment une bonne idée, mais je crois que vous vous en êtes aperçus!”

Petit brin de sarcasme toujours teinté d’une approche plus humoristique que menaçante.
“Le Seigneur Khorog n’était pas de bonne humeur, et faut dire je doute que vous apprécierez si vous trouviez quelqu’un en train de fouiner dans vos documents. Entre nous, vous avez de la chance qu’il n’ai pas simplement décidé ici et là de vous trancher d’un coup de sabre-laser ou de vous jeter dans l’espace.”
Tout en disant cela, elle prit une petite pose décontracté sur sa chaise, tout en faisant voleter en l’air son propre sabre-laser. Le message était clair, elle était bien armé et le serpent n’avait aucun intérêt à tenter quoique ce soit d’idiot. Ho, elle savait qu’il ne tenterait rien, il ne pouvait pas faire grand chose de toute manière, mais au moins cet éventuel doute était levé.
Notant alors une légère imperfection, elle prit le sabre en main et le regarda d’un œil minutieux tout en continuant à parler.

“Vous parliez d’Alliance avec le Seigneur Khorog, mais je peux vous dire que cela ne se fera pas. Du moins pas comme cela, l’Empire demande une loyauté et des preuves de loyauté. Je le sais, j’ai dû passer par là.” Dit-elle alors en stoppant son mouvement, ses yeux se plongeant dans celui du reptile.
“Néanmoins, je vais vous laisser une nouvelle opportunité d’exposer votre cas, ce que vous souhaitez faire, et ce que vous pourriez offrir en échange d’une relative liberté comparé à votre situation actuel.”
Niganoht Qademanda
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La Togruta Apprentie prit tout d'abord une chaise, qu'elle positionna bien devant la cage en verre dans laquelle était toujours enfermé Niganoht. Elle s'assit, l'observa un instant en même temps qu'il la reniflait en dardant sa langue, puis sortit quelque chose de l'une de ses poches. Une... sucrerie ?! Oui, ça en avait bien l'air, et l'odeur, bien qu'il soit toujours plus difficile d'analyser l'odeur de quelque chose quand on en est séparé par une paroi de verre. Elle se justifia par le fait que « même un Sith devait manger de temps en temps », or personne dans la galaxie n'avait jamais remis en cause la sensibilité des Siths à la faim ; et par le fait qu' « elle avait dû partir en quatrième vitesse de Korriban » suite à l'ordre de Darth Khorog, et « n'avait même pas eu le temps de prendre un café ». Etait-ce une technique de déstabilisation ? Ou encore une façon de se montrer plus fragile, et donc plus abordable, plus ouverte, plus à son niveau ? Après un Darth Khorog qui se voulait menaçant et violent, bien que ce ne fussent que des velléités exagérées, elle se mettait à grignoter devant lui et à parler très simplement.

Bon... Niganoht n'avait en effet pas le même type d'interlocuteur, mais cela pouvait tout à fait être une technique mise en place par les deux Siths pour le déstabiliser et le faire parler plus facilement. En ce cas, Niganoht le verrait vite puisque l'Apprentie ne tarderait pas à lui poser les mêmes questions déjà soulevées par Darth Khorog. Continuant son petit manège, l'Apprentie demanda à Niganoht s'il avait mangé.

MALACO – Je ne sais pas exactement ce que les Anacondans mangent, je dois dire que mes interactions avec des membres de votre espèce sont... très limitées, en fait vous êtes le premier que je croise !

Déjà, elle connaissait le nom de son espèce, pourtant rare est très peu connue, ce qui impliquait qu'elle avait déjà dû se renseigner sur eux. Feignait-elle donc l'ignorance ? Un premier signe de malhonnêteté ? Pour l'heure, autant entrer dans son jeu afin de la mettre en confiance et de voir où elle allait en venir. Il ne fallait pas qu'elle sente Niganoht sur l'offensive.

NIGANOHT – Je n'ai pas mangé, mais pour l'heure j'ai surtout soif, et besoin de respirer.

Il verrait bien jusqu'où irait cette Apprentie pour se faire passer pour une gentille.

MALACO – Bon, on va passer aux présentations. Malaco Signavar, Apprentie Sith et je serai votre interrogateur pour aujourd'hui. Et vous êtes Niganoth Qademanda, une épine dans le pied de pas mal de sénateurs de la République, et visiblement le seul à être assez courageux ou stupide pour tenter d'espionner un Seigneur Sith. Entre nous, ce n'était pas vraiment une bonne idée, mais je crois que vous vous en êtes aperçu !
NIGANOHT – Aucun plan n'est jamais parfait, vous en conviendrez... Quant à savoir si je suis plutôt courageux ou stupide, je dirais surtout que je suis le seul à être vraiment volontaire et impliqué. Je pense tout de même que nous sommes plus proches de “courageux”, à choisir. Mais tout est question de point de vue, nous sommes tous stupides aux yeux d'un autre.

Cette dénommée Malaco semblait pour l'instant plus sur le ton de l'amabilité voire de l'humour, alors autant entrer dans une vraie conversation afin de voir si ce n'était qu'une façade trompeuse.

MALACO – Le Seigneur Khorog n'était pas de bonne humeur, et faut dire je doute que vous apprécieriez si vous trouviez quelqu'un en train de fouiner dans vos documents. Entre nous, vous avez de la chance qu'il n'ait pas simplement décidé ici et là de vous trancher d'un coup de sabre-laser ou de vous jeter dans l'espace.

Et allez, on était reparti pour un tour... Mais oui, Niganoht avait beaucoup de chances de ne pas avoir été tué, c'est ça... Mettez tout sur le compte de la chance... La vérité, c'est que si Darth Khorog avait voulu tuer Niganoht, il l'aurait fait. Or, s'il ne l'avait pas fait, c'est parce qu'il avait pesé le pour et le contre, parce que c'était quelqu'un d'intelligent, et qu'une telle décision avait forcément été réfléchie. S'il avait emprisonné Niganoht pour l'interroger plutôt que de le tuer, c'est qu'il avait ses raisons, et cela n'avait rien à voir avec la chance. Niganoht avait juste eu affaire à quelqu'un de réfléchi, voilà tout. Ces tentatives de l'impressionner étaient donc superfétatoires, c'en était lassant au possible. Et à son tour la Togruta prit en main son sabre-laser dans un geste ostensible, comme pour rappeler la menace à son prisonnier. Un instant pourtant Niganoht avait cru que cette Malaco Signavar ne se serait pas abaissée à cela. Déception.

MALACO – Vous parliez d'alliance avec le Seigneur Khorog, mais je peux vous dire que cela ne se fera pas. Du moins pas comme cela, l'Empire demande une loyauté et des preuves de loyauté. Je le sais, j'ai dû passer par là.

Osait-elle contredire la proposition de son maître, ou l'avait-elle juste mal comprise ?
Elle révélait avoir eu elle-même besoin de démontrer sa loyauté envers l'Empire, comme si on avait pu douter d'elle par le passé. Intéressant...

MALACO – Néanmoins, je vais vous laisser une nouvelle opportunité d'exposer votre cas, ce que vous souhaitez faire, et ce que vous pourriez offrir en échange d'une relative liberté comparé à votre situation actuelle.

Niganoht garda la tête au plus près du sol, bien que son long corps occupât déjà tout le plan en s'étalant sinueusement dans cette cage trop petite pour lui. Son langage corporel indiquait ainsi la soumission, ou du moins la passivité, même si c'était calculé. Il ne voulait pas paraître agressif en dressant la tête près du plafond de sa cage.

NIGANOHT – Je n'emploierais pas le terme d' “alliance”. Le Seigneur Khorog m'a proposé autre chose qu'une alliance, quelque chose qui servirait avant tout l'Empire mais qui saurait également me convenir, ce qui permettrait que je me mette en action de bon cœur, ainsi vous seriez assurés de ma loyauté.

Si Malaco avait voulu contredire Darth Khorog, Niganoht remettait les choses sur les rails ; si elle avait simplement mal compris, alors il lui réexpliquait ce qu'il en était.

NIGANOHT – La proposition de Darth Khorog est que je me mette à votre service en échange de votre protection, car Darth Khorog a des ennemis, des ennemis de la paix, insoutenables pour un candidat à la Présidence de l'Alliance Galactique des Puissances Unies. Or, comme vous venons de le rappeler ensemble, je suis moi-même défenseur de la paix, et lorsque j'occupais la fonction de Sénateur de la République, j'étais le seul à être réellement investi pour le peuple et non seulement pour mon propre profit au mépris de ceux qui m'ont pourtant accordé leur confiance. J'ai toujours une fonction politique au sein de la République, une fonction qui justifie mes déplacements dans toute la galaxie, et qui m'offre une couverture parfaite si je viens à espionner pour l'Empire et à éliminer de mauvaises herbes dans la République. Voilà pourquoi Darth Khorog a pensé à faire de moi un agent de l'Inquisition.
Malaco Signavar
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“Qui nous dit que vous ne profiterez tout simplement pas de la première occasion pour vous mettre hors de portée des Siths, ou de jouer l’agent double et d’envoyer de fausses informations?"
Parla la Togruta tout en se rapprochant de la vitre, dominant complètement le reptile de sa taille et de sa position de force. Le pire, elle n’en faisait pas exprès pour le coup! Elle profitait simplement de l’occasion pour observer de plus près l’impressionnant reptile.
“Vous n’êtes ni le premier, et ne serez très certainement pas le dernier à vous retrouver dans une situation telle que la vôtre, à proposer exactement ce genre de deal. Vous devriez bien vous en rendre compte non?” Demanda t-elle en levant un sourcil d’un air légèrement taquineur.
“Mais bon, qui ne tente rien n’a rien non? De votre côté si vous réussissez à sortir vous pourrez dire à vos enfants que vous avez échappé aux terribles griffes des vilains Siths. Peut-être que je devrais simplement vous tuer ici et maintenant et résoudre la question une bonne fois pour toute.” Dit-elle en mettant sa main en évidence.
“Mais coup de bol pour vous, je suis du genre à donner une seconde chance aux gens.” Dit-elle alors sur un ton qui ne trahissait ni moquerie, ni taquinerie. Juste un sérieux professionnel qui tranchait avec le comportant précédent de la Togruta.
D’un mouvement de doigt, le haut de la cage en verre s’ouvra d’un petit clic.
“Vous serez aux ordres de Darth Khorog ainsi que de ses officiers, vous répondrez aux forces de l’Inquisition et serez naturellement placé sous une certaine surveillance pour s’assurer que vous ne retourniez pas votre veste une nouvelle fois.”
Elle croisa alors les bras, continuant.
“Il me fallait m’assurer de mon ressenti sur vous, vous me faites une plutôt bonne impression. Rappelez vous de cela en revanche Niganoht Qademanda: d’autres vous auraient tué sans aucun scrupule. Mais ce n’est pas mon genre, peut-être que mon passif de Jedi continue de m'influencer mais je pense que cela à du bon. De toute manière, ce sera à vous de faire vos preuves sur le terrain. Mais croyez-moi que vous ne voulez pas décevoir le Seigneur Khorog, ni aucune personne de haut rang au passage. Chaque Sith que vous croisez pourrait bien être celui qui vous tuera pour l’avoir regardé de travers. Nous avons malheureusement de tels individus dans nos rangs.”
Se dirigeant alors vers la porte, la Togruta tapota un petit code et celle-ci s’ouvrit.
“Les gars de la surveillance vont s’occuper de préparer la paperasserie vis à vis de votre entrée. En attendant, il me semble que vous avez mentionné avoir besoin d’air, et de manger non?”
Elle lui fit signe de la suivre, les corridors du vaisseau étaient grand et la cantine n’était pas non plus très proche des cellules de détentions sur ce vaisseau. Une chance qu’ils étaient tous sur un modèle similaire, la Togruta désormais savait se repérer dans cette ville flottante. Le temps où trouver les toilettes n’était plus qu’un lointain mauvais souvenir. Là maintenant, elle était concentrée sur les réactions sur serpent qui ne devait pas s’attendre à pouvoir sortir aussi rapidement... Mais la Togruta se tenait prête juste au cas où son instinct la tromperait...
Niganoht Qademanda
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MALACO – Qui nous dit que vous ne profiterez tout simplement pas de la première occasion pour vous mettre hors de portée des Siths, ou de jouer l'agent double et d'envoyer de fausses informations ?

C'était une question prévisible car logique. Ce qui était tout de même amusant, c'est que cette dénommée Malaco Signavar semblait de fait sous-estimer les capacités de Darth Khorog, pourtant Grand Inquisiteur des Siths, ce qu'elle ne pouvait ignorer. Ou bien voulait-elle simplement vérifier si Niganoht lui-même avait bien conscience de la situation ?

MALACO – Vous n'êtes ni le premier, et ne serez très certainement pas le dernier à vous retrouver dans une situation telle que la vôtre, à proposer exactement ce genre de deal.

Proposer quoi ? N'avait-elle donc pas écouté ce que Niganoht lui avait expliqué ?

MALACO – Mais bon, qui ne tente rien n'a rien, non ?

De quoi parlait-elle ? Niganoht venait de bien prendre la peine de lui réexpliquer toute la situation – certes à sa manière mais sans mensonge – et cette Apprentie ne semblait pas avoir intégré que Darth Khorog avait fait une proposition au prisonnier et non l'inverse. Niganoht n'avait rien tenté, rien proposé. Du moins, rien qui ne pût pertinemment justifier ces phrases de la part de son interrogatrice.

MALACO – Peut-être que je devrais simplement vous tuer ici et maintenant et résoudre la question une bonne fois pour toutes. Mais coup de bol pour vous, je suis du genre à donner une seconde chance aux gens.

Il commençait à devenir de plus en plus difficile même pour une personnalité aussi flegmatique que Niganoht, de se retenir de soupirer de lassitude. Darth Khorog avait déjà répété jusqu'à l'excès les velléités du genre « Je pourrais vous tuer, vous n'êtes rien pour moi. » au point que l'on aurait pu finir par oublier pour quelle raison il ne l'avait pas déjà fait ; là, autre interlocutrice mais mêmes tentatives superflues de se montrer menaçante, avec en plus de fausses excuses pour ne pas passer à l'acte, quand elle n'accusait pas simplement la chance.
Si elle pouvait cesser de prendre Niganoht pour un idiot, ce serait une bonne chose, y compris pour elle car ça lui éviterait de paraître ridicule. La chance, encore une fois, n'avait rien à voir là-dedans, ni même sa bonne disposition à donner une seconde chance aux gens, ou encore sa bonne humeur. Feignait-elle de ne pas réaliser que Niganoht avait été capturé par Darth Khorog, qui revêtait un rang autrement plus haut qu'elle, et qu'il serait ainsi très mal vu qu'elle tue un prisonnier confié par un Maître Inquisiteur sans bonne raison. Si Darth Khorog s'était refusé à tuer Niganoht, pourquoi cette Sith de seconde zone en prendrait-elle la liberté si vite ?
Cet entassement de menaces superfétatoires les rendaient chaque fois de moins en moins crédibles. Niganoht s'était trouvé dans une situation dont il avait déjà conscience de la précarité et de la dangerosité, et Darth Khorog n'avait pas eu besoin d'artifices pour l'intimider ; pourtant, arrivé à ce stade, Niganoht était bien plus en proie à la lassitude qu'à l'intimidation. C'était quand même dingue de la part de ces deux Siths de réussir l'exploit à se décrédibiliser dans une situation qui était pourtant, en soi de base, déjà tout à leur avantage.

NIGANOHT – Je ne prendrais pas ce risque pour moi, pour deux raison. La première est que j'y trouverai mon compte. La République est infestée de mauvaises herbes que je me ferais un plaisir d'arracher ; l'Empire soit-il celui qui m'en donne l'ordre, cela ne change rien pour moi. La seconde est que j'ai conscience de qui est Darth Khorog et des moyens qu'il a à sa disposition. Si je trahis ma parole, je n'ai aucun doute qu'une personnalité politique comme moi sera facilement localisable par les services du Grand Inquisiteur, et je le paierai bien plus cher qu'une simple effraction dans son bureau. Par ailleurs, je me permets de répéter que c'est Darth Khorog qui m'a fait cette proposition, cela n'émane pas de moi ; si Darth Khorog s'est permis cela, c'est qu'il a évalué les risques et les bénéfices et qu'il a senti que j'étais sincère dans mes convictions.

Des paroles ironiques de la part d'un très grand menteur.
Malaco Signavar parut convaincue, à tel point qu'elle consentit à ouvrir la cage en verre. Enfin ! Elle avait demandé si Niganoht avait faim et ce dernier avait répondu avoir surtout besoin de boire et de « respirer » ; la Sith l'avait entendue et offrait un début de liberté à l'Anacondan. Etait-ce un piège ? Probablement pas mais Niganoht ne voulait pas se réjouir trop vite. Il commença à ramper hors de sa cage avec un regard méfiant. La Sith essaya de le rassurer en lui disant qu'elle avait voulu s'assurer de son ressenti sur lui et qu'elle avait plutôt une bonne impression.

MALACO – Rappelez-vous de cela en revanche, Niganoht Qademanda : d'autres vous auraient tué sans aucun scrupule. Mais ce n'est pas mon genre, peut-être que mon passif de Jedi continue de m'influencer mais je pense que cela a du bon.

Oh, voilà qu'elle en livrait un peu plus sur elle. Cela semblait avoir été dit avec spontanéité, et Niganoht ne crut pas à un mensonge, d'autant que cela corroborait une précédente phrase, quand Malaco Signavar avait dit qu'elle avait elle-même dû faire ses preuves de sa loyauté envers l'Ordre Sith : si elle était une ancienne Jedi, cela faisait sens.

Rampant à même le sol lisse et légèrement glissant, Niganoht suivit les pas de Malaco Signavar jusqu'à une porte que cette dernière ouvrit.

MALACO – Les gars de la surveillance vont s'occuper de préparer la paperasserie vis-à-vis de votre entrée. En attendant, il me semble que vous avez mentionné avoir besoin d'air, et de manger, non ?

L'Anacondan hocha la tête lentement.

NIGANOHT – De boire surtout, plus que de manger, mais oui...

Supposant qu'elle n'allait pas le laisser seul dans le bureau, il dit révérencieusement :

NIGANOHT – Je vous suis, Malaco Signavar.
Malaco Signavar
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Commençant à marcher dans les différents couloirs du vaisseau, la Sith observait du coin de l'œil le reptile qui l’accompagnait, s’assurant de toujours pouvoir le garder à proximité. Elle se doutait qu’il ne tenterait rien de stupide, mais comme l’avait dit un jour son ancien Maître Jedi Jelo Balbowa.
“Les cons, ça osent. C’est même à ça qu’on les reconnait."
Phrase qui, certes vulgaire, n’en demeurait pas moins vraie. Preuve que la sagesse ne demandait pas nécessairement une mise en évidence nécessairement digne d’une pièce de théâtre.

Autour d’eux, plusieurs individus en uniforme de la Marine Impérial s'affairaient, certains jetant des coups d'œil rapide avant de tous sans exception se dégager sur les côtés, n’hésitant pas à saluer au passage de la Sith. C’était une chose dont elle avait été rapidement forcé à s’habituer. Être saluer, elle n’était qu’apprentie et pourtant cela lui conférait suffisamment d’autorité pour que n’importe membre de l’armée la traite comme un officier supérieur. Et à juste titre: certains de ses confrères avaient créé cette fâcheuse “tradition” de tuer les soldats qui faillissent à leurs tâches, ou bien tout simplement parce qu’ils en avaient envie. Elle se souvenait encore de cette Apprentie pour un Seigneur Sith qui en entrant sur le pont du vaisseau avait décidé de lancer son sabre-laser en direction d’une importante console de contrôle, tuant au passage une officier et détruisant une importante console.
Pourquoi? Parce qu’il était énervé ce jour-là, et que cette femme avait une couleur de cheveux qui ne lui plaisait pas.

Malaco avait alors dans la journée veillé à ce que l’Apprentie ai un “malheureux accident” lui coûtant la vie dans le Hangar. Quel dommage, un des blasters lourds d’un chasseur en pré-chauffage -celui de l’apprentie Sith ironiquement- avait accidentellement eu un accident de décharge. Tuant le Sith sur le coup.
Personne ne versa une larme ce jour-là et le Seigneur Sith ne sembla guère attristé de cette perte. L’enquête officielle ne trouva aucun responsable et fut rapidement classée.


Bon petit souvenir qu'elle gardait pour elle, mais fit naître un petit sourire sur son visage. D’un petit regard vers le serpent, elle commença alors à parler.
“J’ignore si vous avez déjà eu l’occasion de monter à bord d’un de nos vaisseaux, mais voici les règles, restez à l’intérieur des corridors ayant la bande blanche sur le mur. Il s’agit du secteur public du vaisseau, chaque autre couleur est là pour indiquer des sections différentes, armements, moteurs, bouclier, transmissions. Et le pont. Si vous vous trouvez dans un secteur sans accréditation, vous pourrez être abattu à vue. Le mess est relativement facile à trouver vu qu’il sert de point de repère sur le vaisseau. Vaisseau qui comporte pas mal de mess d’ailleurs, un bon moyen de vous situer dans le vaisseau. On arrive.”

Prenante une grande porte s’ouvrant de manière automatique, la Togruta ne perdit pas de temps, prenant un plateau pour le reptile dépourvue de membre et n'hésita pas une seconde à couper la ligne, se plaçant avec Niganoht directement devant une longue file d’attente de soldats attendant leurs tours.
Celui qui aurait dû normalement passer se vint alors couper la route par le dos d’une Togruta en toge Sith... Mais ne comprit pas directement et commença alors à rouspéter.
“Et alors? La queu-quoi...?”
Sa phrase devint un quoi quand son camarade à l’arrière lui donna un coup de coude, lui murmurant de se taire. Et il comprit alors, le “danger” faisant enfin “clic”.

Malaco, d’humeur à s'amuser, se retourna en direction du soldat, et d’un simple jeu de regard lui fit comprendre qu’il avait de la chance d’être tombé sur elle, sinon d’autres l’auraient déjà balancé à travers la salle. -Déjà vue, déjà vécue-.

Prenant ce que Niganoht désirait -y compris un grand verre d’eau amplement suffisant pour le satisfaire.- Puis elle donna une instruction au cuisinier. Et enfin, elle s’installa à une table pour deux, laissant le serpent commencer à manger, boire, et peut-être lancer une discussion.
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