Maxence Darkan
Maxence Darkan
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-Oh, oui, Nar Kaaga, je pensais pas dire ça un jour, mais tu m'as tellement manqué.

Un des membres d'équipage était à genoux, il embrassa le sol du spatioport avant de regretter son geste essuyant sa bouche d'un revers de manche plein de terre. Maxence venait de descendre de son chasseur, beaucoup d'entre eux lui serrèrent la main, la remerciant, Samuel lui fit les yeux doux, Mary lui rappela une dernière fois qu'elle ne s'appelait pas Mary et le Cathar ne daigna pas lui donner son prénom, une façon somme toute banal de remercier chez les Djiilo. Les sourcils de la blondinette ne s'empêchaient jamais d'exploser le plafond quand les abdominaux de Karm rentraient en jeu, une sorte de réflexe.

-Si j'vais bien ? Putain, t'es con ou quoi ? Tu t'tires en m'lançant un « j'vais p't'être crever, à toute » avant d'revenir comme si de rien était, tout ça pour me montrer un bleu proportionnel à la taille de ta bite sur tes... euh...

L'œillade lancée sur le torse nu du Jedi la coupa l'inspiration. Elle aurait pu continuer de dire des insanités pendant une bonne poignée de minutes, mais, visiblement, il savait comment la calmer. Elle soupira longuement en caressant le haut du crâne -on peut appeler ça un crâne ?- de Blip avec douceur avant de sortir un petit sachet d'herbe de son blouson, sûrement pas légale dans une bonne partie de la République. Des feuilles bleues, hachées menues pour n'en faire qu'une sorte de tabac.

-Dans la jungle, c'était... un p'tit coup d'mou, t'sais, le manque, tout ça. Mais ça va. Elle s'approcha pour s'asseoir au-dessus de lui, comme la dernière fois, dans le club. Karm, maintiens tes pulsions : Blip nous regarde, j'ai pas envie qu'tu t'embarrasses devant ton capitaine de vaisseau. Faut dire, elle est serrée cette banquette.

Une technique comme une autre. Maxence s'engagea à rouler -non, pas tout de suite- une cigarette un peu plus longue que la moyenne, et ça, devant un Jedi. Croyez-le ou non, le faire devant un Maître, même un ami qu'elle connaissait faisait renaître sa nature de vilaine gamine des bas-fonds. Quand elle eut fini, la blondinette s'approcha un peu plus pour s'installer plus confortablement sur lui et allumer sa création.

-Bip bip.

-Ouais, bah ça va, un peu plus à nettoyer, un peu moins, on est plus à ça près, pis t'as pas d'cendrier, c'est pas ma faute. 'toute façon, t'auras juste à aérer un bon coup et roule ma poule.

-Bip.

-Hé ! Surveille ton langage.

L'astromecano fit un désinvolte demi-tour vers la cabine de navigation, tandis qu'elle leva les yeux aux ciels pour les reposer sur son ami, dans une position purement platonique. Elle posa une main sur une de ses épaules, Maxence prit une longue bouffée pour souffler la fumée à l'écart de son visage, elle semblait prendre un malin plaisir à laisser peser -son poids et- le silence.

-J'vais bien, j't'assure, je... j'avance... à mon rythme, mais j'avance. Va falloir que je termine quelques trucs de mon côté, le truc dont j't'ai parlé, mais qui reste secret. 'fin bref. Tu sais, j'te suis vraiment reconnaissante pour tout c'que t'as fait, la dernière fois, je sais pas c'que j'serais devenue sinon. Puis son ton s'allégea. Et maintenant tu t'pointes pour me filer un coup d'main dans une mission qu'j'aurais sûrement jamais réussi sans ton aide et tes pouvoirs de moine mystique, franchement, j'ai l'impression qu'tu cherches mon affection dans un coin d'ce vaisseau.

Son inimitable ricanement qui ne vous offrait jamais la satisfaction de vous dire clairement si c'était une blague ou non. Quand elle eut fini, la blondinette se rapprocha encore un peu plus, figeant ses yeux dans celui de l'Ark-Ni.

-Donc, c'est pas moi dont il faut s'occuper. J'te signale qu'en tant que femme aimante, je me donne pour mission de veiller sur mon tendre mari, tendre mari qui, visiblement, est blessé. Y' a différentes manière de t'faire oublier la douleur, tu pourrais méditer, j'pourrais t'aider à méditer, mais d'abord.

Elle retira son blouson, le laissant couler le long des ses bras pour le poser à côté. Autant dire que la vue était belle pour le Jedi. Finalement, elle lui présenta sa cigarette, l'odeur était douce, sucré, un arôme fort agréable pour les amateurs de drogues douces.

-T'inquiètes, tu vas pas commencer à avoir des hallucinations, des trucs à la con, nan, nan, ta chérie a tout prévue, ça va t'détendre. De toute façon c'est dans les holofilms bouseux qu'on voit ces conneries. 'fin bref, j'ai oublié le nom, c'est une plante de Jabiim, exportée et modifiée au cours des années. j'l'ai découvert y' a pas longtemps, des mecs qu'en cultivent dans une grande exploitation hyper légale sur Lannik. … En plus c'est bio.

Elle fit glisser sa main libre le long de sa peau. En vérifiant qu'aucun Blip ne se trouvait dans les parages pour observer la scène.

-Maintenant, tu peux libérer tes pulsions.
Karm Torr
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Tout sociable qu’il fût, le Jedi goûtait le calme — relatif, Maxence étant toujours lui — revenu dans son vaisseau. Cette mission éprouvante avait soulevé bien des questions. Qui en voulait aux Djiilo ? Devaient-ils craindre un nouveau sabotage du vaisseau ? Qu’est-ce qui expliquait les perturbations magnétiques autour de Pzob ? Quelle mystérieuse querelle animait les Gamorréens ?

L’examen patient et méthodique de toutes ces questions fut mis en péril par son amie, qui semblait déterminée à lui grimper dessus. Karm la laissa faire, sans opposer trop de résistance, probablement parce qu’il était blessé. Probablement. Cette fois-ci, cependant, à la différence du club, le jeune Maître conserva la pleine maîtrise de toutes les parties de son anatomie.

De sa dernière rencontre avec Maxence, il avait tiré la conclusion que les avances de la jeune femme ne s’arrêteraient pas de sitôt, quelque promesse que celle-ci lui eût fait alors. Il devenait par conséquent impératif d’apprendre à se contrôler, et d’abord de dominer les manifestations physiques qui naissaient d’une excitation bien légitime. Le curieux exercice avait conduit à des méditations d’un genre bien particulier, dont ne trouvait guère d’exemple dans la littérature jedi, mais dont il avait fini par tirer des fruits.

Ah non mais moi, commença-t-il d’un air faussement sérieux, les mains sagement posées à côté de lui sur la banquette, je venais pas pour t’aider, c’est juste le côté planète lointaine et jungle hostile qui m’a motivé, tu me connais.

Blip confirma d’une série de pépiements résignés la passion de son maître pour les destinations les plus improbables.

Ceci étant dit, sérieusement, faudra que j’y retourne, sur Pzob. J’ai pas l’impression que ça suscite beaucoup la passion des gens, après les Gamorréens, et y a probablement pas mal de trucs à découvrir sur place. J’mettrai une perruque pour qu’on me reconnaisse pas et comme ça, on pourra entamer des relations diplomatiques.

Pour l’heure, on essayait de le droguer. Un frisson sur sa peau suivit le chemin des doigts de Maxence le long de ses flancs, alors qu’il prenait entre les siens la cigarette qu’elle lui tendait.

Gamine, dit-il avec un sourire en coin, si tu crois que t’as des choses à m’apprendre sur l’herbe, tu te trompes lourdement.

Une seule fois par le passé, il avait fait allusion à sa familiarité avec le domaine. Elle se confirma ce jour-là, quand il tira une longue bouffée de la sécurité, avec l’air d’un connaisseur qui déguste un bon vin et cherche à en reconnaître toutes les nuances.

Bon, j’avoue que la marchandise commerciale, j’y connais pas grand-chose. Je m’intéresse surtout à la botanique mystique. Tu sais, ce que les gens fument ou mâchent dans des cérémonies religieuses. Surtout les tribus chamaniques. J’en ai rencontrées pas mal, dans mes explorations, même si mon domaine est pas trop l’ethnographie. Juste que des fois ça se passe comme ça. Et y a vraiment des traditions riches et complexes, à travers la galaxie, de méditation par les plantes.

Après une nouvelle bouffée, il rendit la cigarette à Maxence.

Perso, je pense que le maniement de la Force est une tension entre le contrôle et le lâcher-prise, et que parfois, l’Ordre Jedi insiste trop sur le contrôle, alors qu’il faudrait s’inspirer de ces pratiques chamaniques pour apprendre à danser au rythme de la vie.

Chez Karm, le hippie n’était jamais très loin.

C’est un peu l’un de mes rêves, qu’on puisse cultiver des plantes de méditation dans l’Enclave de Dantooine, et s’en servir pour des rituels de relaxation et de déploiement de la conscience, afin de permettre à chacun d’envisager la Force dans toutes ses complexités.

De quoi filer des crises cardiaques à une bonne partie des autres Maîtres, sans aucun doute.

Si tu veux, un jour, je te ferai essayer d’autres herbes. Plus ou moins fortes. Plus ou moins psychédéliques. Les hallucinations, c’est plein de mérite aussi, quand on sait bien comment s’y prendre. Parfois, faut savoir se libérer de notre rationalité et de nos perceptions les plus immédiates, pour vraiment voir le monde.

C’était à se demander pourquoi son vaisseau n’était pas peint à motifs de fleurs multicolores et pourquoi Blip n’était pas affublé d’attrape-rêves.

Quoi qu’il en soit…

Karm fit délicatement basculer son amie à côté de lui, sur la banquette, avant de se relever, non sans marqué un temps d’arrêt et porter la main à sa blessure, puis d’enfiler, tant bien que mal, son tee-shirt.

J’ai toujours un mec, dit-il aussi doucement que possible, qui est toujours très exclusif.

Ce n’était certes pas l’envie qui lui manquait, et plus son amie se faisait entreprenante, au fil des mois, plus il arrivait que ses rêves fussent agitées par une imagination fort peu innocente, mais sa résolution, elle, demeurait inchangée.

De toute façon, j’vais essayer de consulter un guérisseur sur Dantooine sans trop tarder. T’es évidemment toujours la bienvenue pour faire le voyage avec moi.
Maxence Darkan
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-J'suis toujours partante pour vivre de nouvelles expériences.

Évidemment, elle ne parlait pas que de substances hallucinogènes, premièrement parce qu'elle en avait déjà pris, deuxièmement parce qu'à l'instant où elle prononçait cette phrase, elle était toujours au-dessus du Jedi. Elle se rappela du coup des encensoirs de beuh dans le temple en le voyant prendre une bouffée de la cigarette, une facette de Karm encore bien trop inexplorée.

-J'pourrais toujours t'aider à trouver des graines et faire un p'tit potager dans un coin d'l'Enclave. Rien t'oblige à crier sur tous les toits que t'en as un. Bon, j'me débrouille mieux quand y' s'agit d'décrasser des réacteurs qu'à tripatouiller d'lengrais, mais j'suis dans l'genre à apprendre vite.

Maxence retomba à côté de Karm, gentiment repousser par ce dernier. Elle passa ses mains derrière sa nuque en affichant un sourire presque conquis de le voir maintenir sa promesse envers Luke. Est-ce que se faire rejeter une énième fois lui faisait prendre conscience qu'il fallait sûrement arrêter ce petit jeu de harcèlement ? Non, la blondinette marchait par usure, pas logique.

-Ça coûte rien d'réessayer. Encore.

Elle tira sur la cigarette, se donnant pour mission de la terminer. Ses jambes se croisèrent, son regard se soutenait dans le sien, vaguement masqué par la fumée qui s'échappait de sa bouche. Comme elle pouvait insister pour coucher avec lui, le Jedi espérait vraiment la voir partir avec lui sur Dantooine. Elle en avait très envie, peut-être pensait-il qu'ainsi, il l'écarterait de potentiels problèmes qu'elle s'attirerait avec ces plans secrets. Néanmoins, il était un peu tard pour faire demi-tour, pas après tous les efforts et les ressources mises en place pour passer son message.

La mercenaire se leva en silence pour écraser le reste -loin d'être terminée- de la roulée sur la table. Son sourire avait disparut. Elle se tourna vers lui, ne sachant trop quoi dire, elle soupira en passant sa main dans ses cheveux, rangeant un côté de sa chevelure derrière son oreille.

-Tu connais la réponse, pas vrai ? Pas tout de suite. Blabla, compte à régler, blabla, secret, blabla, j'te cache des choses, je sais, considère que j'fais ça pour ton bien et, plus largement, le nôtre. Elle plissa les yeux en rapprochant son index et son majeur. Je suis... à ça de foutre un bordel incroyable pour une cause qui t'dépasse complètement. 'fin, genre, vois pas ça comme une insulte, juste, voilà, j'ai mes problèmes, t'as les tiens, je... ouais, j'm'enfonce, tu m'as compris.

Elle récupéra son blouson pour l'enfiler, de base, elle ne l'avait pas retiré parce qu'elle trouvait qu'il faisait trop chaud dans la cabine. Le but était de faire monter la température. La blondinette retira le paquet d'herbe pour forcer son ami à le prendre, un cadeau, en somme.

-Tu penseras à moi quand tu triperas sur un plafond. Imagine-moi aussi, avec ou sans vêtement, c'est toi qui vois. Gloussements intéressés. Aller, de toute façon, cette histoire est pas terminée d'mon côté, j'ai encore des rapports de trois lignes avec des fautes à faire pour mon « supérieur »... j'déteste l'appeler comme ça, mais bon. En plus de ça, l'équipage a beau s'être tiré pour baiser des putes et boire des coups, on a des questions à leur poser. Faut qu'on connaisse l'itinéraire qu'ils ont emprunté pour comprendre ce qui aurait pu arriver au vaisseau. Sabotage, dysfonctionnement, problème de maintenance, les joies d'la mécaniques et c'est bibi qui s'y colle.

Pour les Cartels, ce genre d'incidents n'étaient pas si rares. L'organisation générale ne se faisait pas de façon aussi ordonné que la République ou l'Empire, la plupart du temps, il s'agissait de missions officieuses, s'échappant des contraintes de normes, autorisations et autres vérifications officielles. Le principe se basait donc sur la rapidité pour plus d'efficacité, facilitant les règlements de compte, enchaînant sur des contres règlements de compte et ainsi de suite pour former un tout : l'espace Hutt, le paradis.

-Désolé Maître Vénéré, mais ton rôle s'arrête là. Tu pourras toujours refaire un tour sur Peau d'Zob pour faire un coucou à nos potes. Y a même des déguisements Gamorréens pour passer inaperçu.

Les déguisements avaient été retirés de la vente républicaine, considérés comme dégradant, rien n'empêcher de s'en dégoter un sur l'holodark-web. Dans tous les cas, Maxence enlaça son ami -cette fois, aucune intentions déplacées- avant de lui déposer un baisé sur la joue.

-Merci encore. Remets-toi bien, j't'enverrai des nouvelles.

-Bip. Demanda poliment Blip, sorti de nulle part.

-J'peux pas être partout, attends ton tour. La mercenaire lâcha son ami pour se mettre à la hauteur de l'astromécano et poser sa main sur sa caboche. Tu fais gaffe à lui, il a du mal à s'gérer ces temps si.

-Bip bip.

-Je sais, je sais, il est ingérable, mais t'es la dernière chose qui l'tient en vie. Aller, à plus les beaux gosses.

Lançant un ultime clin d’œil à Karm en sortant du vaisseau, elle ne le reverrait pas avant un petit bout de temps, rien qui n'était pas prévenu, le tout restait de savoir comment elle rentrerait.


[FIN]
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