Ervin Holz
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Avertissement ^^ :

Huit mois après l'expédition de Klen'totan ..


— Pas mal, tu rebondie bien toi.. »

La suite de luxe s'étendait sur cent-douze mètres carrés, mais cette pièce que l'homme appréciait particulièrement n'en faisait qu'une trentaine. Un magnifique sofa cobalt en cuir de Beck-tori aquatique s'étendait sur presque toute une façade de la salle. Le genre « canapé-lune », en arc-de-cercle, précédé de sa garde de bridges papasans carmins, orientés vers le haut comme des petites paraboles de soie. C'était un modèle qu'il avait toujours apprécié, aux accoudoirs garnis de pierres polies, et qui lui avait coûté une fortune. Le tout était bercé d'une douce lueur rosée et tamisée, projetée par l'énorme globe de plasma qui sortait en partie du plafond alvéolé, et qui était filtrée par l’abat-jour grenat en tissu fin flottant tout autour.
Profondément avachi sur son trône moue, le Général dévorait du regard la danseuse qui tournoyait sous la musique d'arrière fond en agitant ses bras, ses jambes, son cou, exhibant ses formes impeccables, les yeux chargés d'une insolente malice, défiant par le regard et l'attitude l'homme assis qui lui faisait face. C'était une Twile'kl au teint céruléen, haute d'un mètre quatre-vingt-dix facilement, bien plus imposante que lui, et au physique ô combien gâté par la nature. En toute vérité, il était rare de croiser d'aussi belle Twile'k. Et surtout, de se les approprier. Mais rien ne se refusait à un gars de son envergure. Il était le Général Tiberius Lyle Fang.



— Va nous chercher une bouteille d'amasec. » il lui lança un regard complice.

Bien qu'il n'y avait rien de complice.
Un instant, il s'abandonna à ses pensées. Un exercice que son esprit très rationnel appliquait en vérité très peu. Mais tout ce parcours, légèrement délirant, qu'il avait accompli depuis, l'incitait un peu plus chaque jour à la méditation.

Au terme de tout ce putain de chemin, il avait finalement échoué. Tous ses hommes, ou presque, étaient morts là-bas. Mais lui, l'ours invulnérable, demeurait l’indétrônable champion du jeu. La dernière pièce verticale sur échiquier. Quand on ne vous met pas et mat, alors que vous êtes complètement encerclé de toute part, c'est assurément un match nul. Et ça lui convenait très bien. Même s'il devrait vivre le restant de ses jours dans la clandestinité, sur cette putain de planète, en tout cas dans cette partie de l'espace acquise à la pègre, il pourrait compter sur cette fortune qu'il avait toujours conservé jalousement en la disséminant dans des planques pour mener une existence agréable. Certes il n'avait pas pu tout récupérer, notamment les plus précieux de ses mobiliers étalés dans les caves de son manoir en bordure de la Forêt noire, à Kaas City. L'Inquisition avait largement retourné la zone, avant de raser cette demeure de six-cent tonnes d'audace bâtie à proximité d'un Temple de l'Obscur. Si vous voulez définitivement semer vos ennemis, installez-vous chez eux .. aimait-il fanfaronner. Il sourit.
Son Yatch, lui non plus, n'avait pas échappé aux griffes des justiciers du trône. Quand à la Base-729 érigée dans le trou du cul de Yavin-IV, où s'entraînait la Shadow Company qui s'apprêtait à débarquer au Conseil Noir comme des enfoirées pour flinguer tout le monde, aucun n'avait échappé au bombardement orbital quand six croiseurs s'étaient pointés en traînant leurs carcasses insolentes et monstrueusement enflées. Les assujettis de l'ancienne garce n'avaient tellement pas eu envie de se mouiller, tellement pressés d'effacer cette trace noircie laissée dans le sillon Sith, qu'ils avaient simplement vitrifié la zone sur six-cent kilomètres carrés, histoire d'être sûr que rien ne repousse, et que personne ne sorte de ce nid de rat qui projetait de devancer Ramken et sa clique. Certainement un coup de ce bâtard de Khorog, qui devait probablement jubiler d'avoir retiré lui-même cette écharde plantée dans le cul de l'Empire.

Il flottait dans l'air, une odeur sucrée, qui se mariait avec la lumière tamisée en accentuant l'ambiance érotique. La silhouette souple de la Twile'k apparut, soutenant une carafe cristalline dans laquelle baignait un liquide doré. Le regard de Fang resta cette fois scotché sur l'énorme paire de nibards soutenue par la brassière noire de la fille.

— Je te sers ? » lui demanda t-elle d'une voix hautaine.

— On verra, approche. »
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Sur un flanc du riche et petit corridor aux parois ambrées, le minibar était ouvert, dévoilant sa mosaïque de bouteilles translucides aux formes variées, certaines en flûte, d'autres arrondies en clavelin, abritant toute sorte de liquides divers aux contenus odorants et aux robes colorés.
On reconnaissait l'ambrostine et son teint écarlate et vif, le Boga Noga quasiment noir avec ses reflets bleus cendré, et, bien sûr, l'amasec, trois cent crédits la bouteille, édition unique de cette année 21.576 provenant d'une boîte de six. Sans surprise, elle était entamée de moitié.

Un spectacle muet et immobile, autrement plus calme que

Ils restèrent là un moment, dans le silence de leurs souffles haletants, lui appuyé contre le divan à reprendre sa respiration, elle affalé, le regard perdu vers d'invisibles étoiles.

— Tu t'en sors plutôt bien pour un humain. » fit-elle, toujours sur cette voix hautaine.

Fang, affalé, chassa d'un geste la sueur de son front en se remettant droit.

— Les catins disent toujours ça. »

— Catin moi ? Ah non ! C'est vulgaire ça. » 

— Et qu'est-ce que tu es d'autre ? »

Elle ignora la remarque en inspectant délicatement son visage lisse dans un petit miroir ovale qu'elle avait sortit de nul part.

— Mon mascara est parti .. »

Ce fond de teint était d'une piètre qualité. La sueur l'avait fait couler sur ses joues en deux longues et fines larmes noirâtres. Plus jamais elle n’achèterait cette marque minable !

— Et d'abord .. je suis célèbre pour ma voix, avant tout. Tu devrais le savoir .. » se justifia t-elle en tamponnant ses joues bleus.

— Si tu savais le nombre de choses dont je me fou, petite. » fit le mâle à la chevelure blanche en traînant son corps athlétique hors du divan. Où étaient passés ces foutus cighalos ?

L'alien fit la moue et se contenta d'un claquement de langue pour souligner son mécontentement. Et pourquoi l'appelait-il "Petite" d'abord ? A vingt-cinq ans on a plus l'âge d'être appelée "Petite", tsss. Elle ne pouvait cependant s'empêcher de craquer pour lui. Il était si charismatique. Elle aimait tellement quand il la dominait, quand elle n'avait rien à faire d'autre qu'obéir aux ordres. C'était lui le maître et elle la soumise. Et il savait s'y prendre. Mieux. Peut-être qu'il s'intéressait à elle ? Il y avait toujours un espoir ! Pourquoi l'aurait-il séduite lors de ce dancing dans ce club très select de la ville sinon ?
Une satiété aux airs de malice se dessina sur son visage bleu tandis qu'elle caressait sa tentacule droite.

Nu, Fang, se dirigea d'une démarche nonchalante vers le buffet en vitriglace dorée où étaient posées d'autres bouteilles qu'il avait sorti du minibar tout à l'heure, des apéritifs et surtout son paquet noir jais monochrome de Kurtis Clayke, ses préférés. Il y aurait pu avoir de la drogue, du genre jovialithe, un truc qui correspondait mieux à un gars de son envergure que les bâtons-de-la-mort, cette merde réservée aux junkies balosars et à la racaille des bas-fonds. Mais lui ne touchait pas à la drogue. Malgré l'étendue de ses possibilités certains de ses principes étaient aussi figés qu'une montagne de glace. Le genre de détail qui faisait encore plus mouiller Miss Mascara.

Quand il se retourna, son regard croisa celui de la Twi'lek profondément affalée dans l'assise du sofa, les jambes et les mains écartées, un regard abasourdi et rêveur sur le visage. C'est ce type qui m'a baisé comme ça ? Est-ce que j'ai rêvé ou c'était bien réel ?
Fang se fendit d’un sourire en allumant son cighalo. Elle est mignonne quand même, cette petite garce.
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— Il suffit qu'un gars ait un semblant d'autorité et de relations sociales pour que vous le suiviez comme des mouches. Et si ce gars a de l'argent .. alors là .. »

Elle secoua de la tête en continuant de s'inspecter dans le miroir. Qu'est ce qu'il était macho ! C'était donc ça le prix à payer pour vivre avec un puissant qui n'était pas une grosse limace baveuse ?
Fang, lui, s'était rassis et fumait son délicieux cighalo aux arômes terreuses en faisant des cercles de fumés.

— Je suis une femme, Tiberius. »

— Toutes les femmes ne sont pas comme ça. Rétorqua Fang que l'idée semblait révulser. Le soldat le plus compétent que j'ai connu était une femme. Si elle avait survécu, elle aurait été un général bien plus redoutable que je l'ai été. Toi tu es une catin, c'est différent. »

L'alien sentit sa gorge trembler malgré elle. Jamais on ne lui avait parlé sur ce ton. Pourquoi était-il si méchant ? S'était-il jamais intéressé à elle ? Mais non, bien sûr que non, quelle idiote tu as été de le croire ! Lui il est riche et très puissant, toi tu n'es qu'une chanteuse d'opérette, tu ne joues pas dans la même cours, il n'a pas besoin de toi. Mais alors pourquoi m'a t-il accordé ces longues heures pendant cette soirée ? Il veut simplement me rendre vulnérable ..

— Le Colonel Anabella Shadeblade avait autre chose à foutre que de passer sa vie scotchée sur son miroir. Oh ! Mais que je suis belle ! Oh mais mon mascara s'en va ! Les garçons ne vont plus me regarder ! Oh mais si, il me restent mes énormes pastèques heureusement. »

Voilà que Fang se baisse, cet enfoiré était encore sacrément souple pour son âge, pour éviter le miroir qui frôla sa tête avant de se fracasser plus loin sur le sol de jais polis.

— T'es qu'un sale con !! »

— Oh ! Doucement oui. » il sourit en voyant l'alien qui s'enfuyait s'enfermer dans la salle de bain.

Un vacarme s'en éleva, comme si quelqu'un était entrain de retourner toute la pièce en cassant tout ce qui était à sa portée de main. Fang haussa les épaules. Et tandis que des sanglots étouffés s'élevaient de la salle d'eau, lui s'affala sur le sofa en croisant ses pieds et en tirant de longues bouffées caramélisées sur son cylindre. Toutes les mêmes.

Il allait s'endormir c'était clair. Ses pensées floues divaguèrent, son cerveau était engourdi d'une sensation agréable. Il faisait le compte-rendu de sa vie. Risquée, mouvementée et passionnante. Il avait soixante-cinq ans, mais c'était très, très loin d'être fini. En fait, c'était le début, il n'était qu'un enfant, qu'un gosse. Il comptait bien utiliser des hormones de synthèses ou une connerie du genre pour contrer les limites de l'âge. Il n'avait certes pas eu la couronne mais il existait des technologies médicales amplificatrices, même si ça coûtait une fortune. Vehina devait justement se renseigner à ce sujet pour lui, sur Nar Haska, notamment les cliniques qui existaient dans le secteur et leurs prix. A défaut de devenir le nouvel empereur, gavé des superpouvoirs de la relique d'Amhotos, il serait toujours un seigneur vivant dans l'opulence et la richesse. Il avait encore de l'argent à dépenser oh oui .. Cette expédition avait sacrément merdé c'est vrai, mais bon. Il repensa à ce con de Holz, prisonnier à jamais des glaces de Klen'totan. Son tombeau.

— Où est passé la princesse de Ryloth ? Princesse ? Allez viens arrête de bouder .. »

Les femmes lui avaient toujours paru irrationnelles. Bien qu'ayant cumulé les conquêtes il admettait ne jamais les avoir réellement comprises. Certains hommes comprenaient très bien les femmes, ils étaient dans leurs têtes et agissaient en conséquence pour les amener dans leur lit. En général ce genre d'homme n'était pas complètement des hommes. Pour penser à la place d'une femme il faut être une femme soit même. C'était donc des fiottes. Lui, il était juste lui-même, il n'était jamais calculateur. Et ça suffisait amplement. Il aimait évidemment la bonne chaire mais ce n'était pas une obsession. Vulgaire oui, mais certainement pas pervers ou obsédé sexuel. Sa grande passion c'était le combat d'arène, deux gladiateurs, pas d'arme, mains nues. Un spectacle qu'il se complaisait à regarder en mâchouillant ses cighalos. Depuis qu'il avait emménagé dans cette suite située dans l'un des quartiers les plus huppés de Nar Shaada, il avait passé un temps considérable à regarder ces holofeuilleton sur Network Wotaa Channel.

Une heure plus tard, un bruit dissipa ses pensées et le réveilla. Quelque chose vibrait sur la table de vitriglace, son datapad ambre chromé. Il se redressa et s'arrêta sur la forme à l'autre bout du sofa. L'alien était déjà endormie, il souffla du nez et se leva pour attraper l'appareil en acceptant l'appel. C'était Reinhold, le chef des gardes du corps.

— Mon Général, je m'excuse de vous déranger mais on a un problème. »

— Quoi encore ? »
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— Un type s’est pointé au standard avec un chien, il demande à vous voir, mon Général. »

— Avec un chien .. ? »

— Un chien Kath, du genre massif. Je vous transmet la vidéosurveillance. »

Davantage lassé que curieux, Fang alluma l’écran plasma d’un clic de télécommande, la Hutta Channel switcha sur la vidéosurveillance du rez-de-chaussé de l’immeuble. Une silhouette, baignante dans un long manteau d’écailles et effectivement accompagnér d’un fauve se tenait immobile devant l’entrée de la résidence. Son visage ne lui disait pas grand chose. En fait, carrément rien.

— Je ne connais pas cet homme. »

— Je m’en occupe tout de suite mon Général. »

Fang eut une seconde d’absence, l’holophone collé contre son oreille, puis il raccrocha et réalisa qu’il était toujours à poil. Il se dirigea vers son peignoir rouge qu’il enfila. Avant de retourner s’asseoir sur le canapé. Se rendormir serait difficile, autant remettre ça. Son regard s’arrêta encore une fois sur son gros boule.
Putain.
La Twi’lek sursauta en émergeant quand l’humain se rassit sur le sofas, deux verre de Cortig dans les mains.

— C'est une résidence privée ici, Monsieur Windsan a décliné votre requête. Je te conseille de décamper, j’ai bien moins de patience que le boss. » fit le garde du corps dans l’interphone.

Une minute s’écoula mais Reinhold, stupéfait, remarqua depuis sa cabine privée que le type et le chien étaient toujours là.
Devant l’entrée un index discret se leva. Le fauve se mis à aboyer férocement en se rétractant, il fit un tel vacarme qu'un hublot du premier étage s’ouvrît et qu’un majordome passa la tête par l’entrebaillement, avant de pousser des jurons.

— Bouge pas, je vais m’occuper de toi. »

La silhouette massive de Reinhold enfermée dans son costard noir apparut dans le hall principal qu’il traversa en direction de la porte, se craquant les doigts en chemin. Enfin un peu d’action, même si craquer la nuque d’un vagabond n’avait rien de très original pour lui. Les junkies et les ivrognes pullulaient sur cette planète de racailles qu’il avait toujours méprisé.
Il activa l’ouverture de la porte de verre. L’homme était toujours là, ce nabot paraissait bien petit à côté de ses 1m96. Même le chien avait arrêté d’aboyer en le voyant. Le cogneur sourit.

— Par quoi on commence ? Oh attends, on va faire ça vite. » Les pupilles de Reinhold se rétractèrent, la folie meurtrière le gagnant. Il allait rompre un cou. Éteindre une vie, et savourer cette sensation de toute puissance que l’on ressent après chaque meurtre. Il saliva. Il adorait ça putain.
Il projeta son énorme main vers l’inconnu, ignorant le chien. Un éclair fusa. La silhouette de l’homme au manteau d’écailles sembla se dissiper dans la vitesse de sa parade, Reinhold ne put seulement voir l’expression de folie sur le visage du type, l’instant d’une seconde. C’était la dernière chose que vit Reinhold sur ce monde. Sa lourde masse tomba à genou dans un bruit étouffé, la bouche ouverte et les yeux fixes. Sa main tremblante toucha sa gorge en se maculant du sang qui s'évadait de l’affreuse plaie. Son téléphone sonna, « Mon Amour », mais Reinhold visitait déjà l’abyssal territoire du néant.

L’homme au manteau d’écailles pénétra dans le hall avec le chien.
Il retira son nez. Puis jeta cette crinière blonde ridicule au sol. L’eunuque derrière la réception se mis à hurler, mais un Chenninger 4000 était déjà braqué sur sa tête et la vitre qui le séparait de l’intrus était bien fine. L’homme au manteau d’écailles rangea son arme et avança en dépassant le cadavre du réceptionniste dont la moitié du crâne s’était éparpillé sur le mur, derrière. En plus le vieil ours employait des homosexuels, de mieux en mieux..
Une pédale de moins dans cette fabrique à dépravés, même si le score était bien faible devant la réalité de cette déchèterie. Ce qui manquait à cette planète, c’était un bon bombardement orbital. Pas du genre bombardement de fiottes. Celui qui vous vitrifie la surface sous une feuille de verre.
Saletés de vermines..
Mais il n’était pas venu d’aussi loin pour ça. S’il avait fait tout ce chemin c’était pour rendre visite, à une « vieille » connaissance.
Il retira son caban et le suspendit à un porte-manteau du hall, avant de disparaître dans le couloir qui donnait aux ascenseurs.
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Les yeux clos, le visage dur, il dormait à moitié avachi sur le sofa. D'ailleurs, il faisait parti de ces rares personnes à apprécier la stature assise pour dormir, ce qui n'était pas le cas de Miss Mascar affalée quelques centimètres plus loin et dont l'abdomen montait et descendait lentement sous le rythme de sa respiration. Ce serait tout pour ce soir sans doute.
Leurs flûtes de cristal étaient vides sur la petite table de vitriglace devant eux, et l'air empestait cette odeur si caractéristique après le sexe. Pas question cela dit d'ouvrir une fenêtre, d'abord pour des raisons de sécurité, et surtout pour éviter l'intrusion d'air pollué auquel il préférait son dispositif d'aérateurs chromés intégrés aux parois de sa suite. Un système qui aspirait l'air vicié pour le recycler. Une installation à quinze mille crédits, tout de même, mais qui en valait la peine.

Soudain il s'éveilla. Ouvrant progressivement les yeux. La première chose fut de regarder vers la plafond où l'holoprojecteur indiquait l'heure en caractère bleu pastel. Trois heures treize. Il ne dormait que depuis une heure. Pourquoi ce réveil précoce ? Son visage était dur, vrai, dépouillé de tous les artifices qu'il pouvait user en situation sociale pour dissimuler la noirceur de son âme. C'était le vrai Général Fang. Il avait appris à maîtriser ce sixième sens qui l'alertait souvent de l'imminence d'un danger, en influent notamment sur son horloge biologique. D'un geste de télécommande il fit apparaître la caméra de surveillance du rez-de-chaussé. Tout semblait normal, mais pas de trace du réceptionniste. Bizarre. Rainer, lui, devait sûrement dormir après avoir réglé le drôle de problème de tout à l'heure. Son regard vint caresser le corps de la Twi'lek l'instant de quelques secondes. Quelle beauté n'empêche. II ne se lasserai jamais de la regarder nue. Puis il se leva en traînant son lourd corps musclé or du sofa, boutonnant son peignoir en s'avançant vers un meuble. Il ouvrit le premier tiroir et approcha une boîte bisque, qu'il ouvrit. Un pistolet lourd trônait sur son divan de velours rouge. Son Catingan 47, arme de toute sa vie. Il inséra une cartouche en chambre, des « ultra-chargée », les seuls qui convenaient à un calibre de ce type. La culasse claqua. La Twi'lek gémit dans son sommeil en se tournant sur le côté.

Le vieux tigre se coinça un cigalho entre les maxillaires qu'il se mis à mâchouiller durement. C'était le combien de la nuit déjà ? Il tenta de contacter Rainer. Aucune réponse. Seconde tentative. Idem.
Sa forte silhouette apparut dans le corridor longiligne menant au vestibule, s'arrêtant sous le lustre de verre, l'arme dans sa main droite. Il fixa le sas d'entrée en sentant la tension monter. Pour une raison qui lui échappait complètement son cœur, si lent d'ordinaire, commença à s'agiter et des perles de sueur apparurent sur son front. Son cigalho coincé dans un rictus laissant entrevoir ses dents blanches, il fixa longuement la porte.
Enculé de sixième sens.

Le sas se désintégra dans une déflagration. Un éclair d'instinct le fit mécaniquement reculer, comme s'il était frappé par la foudre, réveillant tous les nerfs cachés sous son épyderme. Son bras s'était levé à l'horizontal en une fraction de seconde, pointant l’œil noir de son Caningan vers la brèche fumante, envahie d'une brume d'énergie vibrante. Les cris affolés de Miss Mascara retentissaient déjà depuis l'autre pièce.

— QU'EST-CE QUI SE PASSE ??! CHÉRIE ?!! »

Mais il ne dit rien, se contentant de braquer son arme devant lui. Il se souvint tout de suite des ennemis qu'ils avaient sur le dos. Déjà ses anciens hommes, ceux qu'ils avaient abandonnés là-bas du moins, ensuite les Si .. 
La brume s'illumina d'un faisceau qui irradiait de sa malveillance écarlate. Fang sursauta en ouvrant le feu. Son pistolet hurlait de sa fureur destructrice en claquant sa culasse, bombardant la silhouette dont les contours apparaissaient brièvement dans la brume et qui s'était mise à danser en parant les tirs qui affluaient dans toute leur frénésie.

— CHÉRIE ?!!! »

La Sith progressa dans l'étroit couloir en continuant de renvoyer les tirs qui ricochait sur son arme comme de lourdes décharges. Il fallait un skill assuré pour parer un calibre aussi lourd, mais pour une guerrière de son niveau c'était monnaie courante.
Fang dont la peur avait grimpé à 8 sur une échelle de 1 à 10 recula avant de s'enfuir dans le salon, se prenant les pieds dans son peignoir avant de s'effondrer. Ses réflexes de soldat de l'armée impériale réagirent au quart de tour, et il se mis à ramper vers le canapé où la Twi'lek s'était recroquevillée en hurlant d'effroi. Prise de panique, elle avait du mal à respirer. Fang se hissa jusqu’au canapé et s'y adossa, haletant comme une bête sauvage, l'arme pointée vers l'entrée de la pièce. Un coup d’œil rapide lui indiqua qu'il restait trente tirs dans cette cartouche de plasma. Il déglutit en se concentrant.
Des pas, souple, accompagné d'un bourdonnement rauque, résonnèrent depuis le corridor. Ils se rapprochaient, lentement, faisant durer le suspens. C'était insoutenable.

La silhouette apparut dans le salon, son sabrolaser rouge flamboyant tenu à la verticale. Elle s'était visiblement débarrassée de son manteau d'écailles qui dissimulait sa combinaison noire souple en cuir. Fang, l'arme toujours braquée sur elle, sentit une décharge de stupeur le frapper en reconnaissant ce visage angélique, cette chevelure blonde, ces yeux noisettes. Mais surtout cette lueur meurtrière qui luisait dans son regard.

— Anabella ? C'est quoi ce putain de bordel. »

— La partie est terminée Tiberius. »

— Par l'enfer. » souffla t-il, en plein désarroi. « Je ne comprends rien là. Je te croyais tuée sur Makria Prime. »

La femme au sabre rouge se contenta de le fixer de son regard glacial, vide de toute émotion. Son expression naturelle, maintenant qu'elle n'avait plus à se dissimuler.

— J'avais confiance en toi... ça faisait presque un an que tu étais avec nous. Anabella ! Nous avons même... »

— Oui, oui, je sais. J'ai envie de vomir rien que d'y penser. Laisse tomber ton jouet. »

— Anabella, dis-moi que ce n'est pas vrai... tu es une Sith ? Une putain de Sith Anebella ! »

— Je ne m'appelle pas Anabella. Jette ton arme. »

Le regard du Général avait toujours une lueur sadique. Ses yeux aciers luisaient d'un reflet malveillant. Derrière, l'alien n'arrêtait pas de geindre, recroquevillée en pleurant sur son cousin. Fang sentit la tension monter, la bouche semi-ouverte, signe qu'il réfléchissait, il pressa la détente. Une fois, deux, trois fois, quatre, crève salope, il vida son chargeur en se relevant, courant jusqu'à la verrière du balcon qu'il fit voler en éclat d'une énième décharge.

— Vous ne m'aurez pas vivant. »

Le Général effectua une roulade qui le fit traverser les dernier mètres, il se releva contre la rambarde de pierre polie du balcon. L'immensité de la ville le dominait, mais surtout les quatre cents étages de l'immeuble, l'un des plus hauts du secteur. L'espace d'un instant il resta à fixer l'horizon, semblant être déconnecté de tout, seul le bruit de la vie nocturne résonnait dans ses tympans, et les douces brises du vent venaient caresser sa peau humide de sueur.

— Lâche ce blaster pour la dernière fois. » claqua la voix de la Sith.

Fang avait un air grave, il sembla lui adresser un discret hochement du menton, puis soudain, il glissa et passa par-dessus la rambarde, les épaules en premier. Pain se sentit prise d'un léger vertige et courut jusqu'à la balustrade. Elle vit le corps en peignoir rouge chuter vers les abysses illuminées, les bras et les jambes écartées, la tête vers le bas, affrontant son sort inévitable. Ses cheveux battant au vent, elle éteignit son sabrolaser.

— Ainsi périt Tiberius Lyle Fang, le Dernier des Arcanautes. »

Fin du cycle des Arcanautes




Remerciements à

Joseph Vankrayn
Membre de toutes les expéditions

Pash Arslen
Mercenaire de l’expédition 1

Suspisy Freeta
Mercenaire de l'expédition 1

Etiam Benhult
Mercenaire de l’expédition 1

Nico O'Maley
Mercenaire de l’expédition 1

Absalom Thorn
Soutien des Arcanautes sur Louxor IV et Klen'totan.

O.R.I.S
Compagnon de mission de Holz sur Mimban

Gasyot Noanes
Membre des expéditions 1 et 2

Asherat Shahrizai
Membre de l'expédition 1

Darth Asmenys
Membre de l'expédition 1

Ashela Derla
Membre de l'expédition 2

Darth Khorog
Ennemi juré des Arcanautes

Chevalier Ses'kai Mora
Adversaire des Arcanautes lors de l'expédition 2

Avner Prim'lac
Adversaire des Arcanautes lors de l'expédition 2


Arcanautes célèbres tombés au champs d'honneur

Capitaine Maeiv Alexandras
Morte dans les combats contre le Mnggal-Mnggal.

Monsieur Pimp
Mort dans les combats contre le Mnggal-Mnggal.

Lieutenant Wiktor Skelm
Mort en défendant l'Arca contre l'Ordre Jedi

Lieutenant Quintus Zorn
Mort en défendant l'Arca contre l'Ordre Jedi

Major Ervin Holz

Mort dans les combats de Klen'totan

Capitaine Bob Jourk
Mort dans les combat de Klen'totan.

Laure Vatiss
Morte dans les combats de Klen'totan

Capitaine Lucius Codyn
Mort dans le crash de l'Arca sur Klent'totan

Lieutenant Svan Aquilax
Mort dans le crash de l'Arca sur Klen'totan

Tilt

Mort dans le crash de l'Arca sur Klen'totan

Willy Tendoza
Mort dans les combats de Klen'totan

Gaskar Bronski
Mort dans les combats de Klen'totan
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