Vankrayn approchait à vive allure dans le hangar, se précipitant en direction du chariot poussé par les esclaves de Scilen. Les soldats escortant le groupe Sarlacc qui avaient pris position défensive ouvrirent le feu sans sommation les laissant avancer vers la navette. Les soldats loyalistes présents aux abords de la navette avancèrent un peu en descendant de la plateforme où se trouvait la navette pour assister leurs compagnons d’arme, profitant de leur position légèrement surélevée. Les trois canons blaster rotatifs arrosèrent également la zone, leurs tirs filant au dessus des têtes de Jezaïl, Malaco, Dana et Scilen. Le mercenaire fut contraint de s’abriter devant un tel déferlement de puissance de feu de la part des loyalistes. L’arrivée des troupes renégates dans le hangar vint multiplier les menaces et lui offrir quelques opportunités d’essayer de progresser vers sa cible.

Lloyd s’élança pour aider Dana lorsque le chariot arriva devant la navette. L’ensemble du groupe Sarlacc avec l’aide de Lloyd et des esclaves parvint en un temps record à décharger les caisses directement dans les cales du vaisseau. Au même moment les troupes impériales s’entredéchiraient dans une lutte acharnée pour chaque mètre de terrain. Les loyalistes ne tiendraient pas longtemps devant le flot ininterrompu de troupes et déjà leurs effectifs dégringolaient petit à petit, la seule présence des trois canons blaster rotatifs permettait d’équilibrer la balance pour le moment. Alors que la dernière caisse fut chargée, Scilen se tourna vers Lloyd pour lui demander où se trouvait Moh Trekkar.

- Où est mon maître ?
- Il est perdu. Il nous a donné l’ordre de prendre la fuite avec les artefacts ...

Le jeune zabrak resta un instant dubitatif mais devant l’intensification du combat et le rapprochement de la menace il ne discuta pas davantage. Déjà quelques soldats défendant la navette avaient succombé sous les tirs ennemis et un esclave fut soudainement abattu par une décharge de blaster perdue. Le temps pressait. Le caporal transportant Suhm entra dans la navette et la déposa à l’intérieur avant de rejoindre le combat. Malaco entra en deuxième suivie de Scilen et de deux esclaves. Il y eu alors un bruit sourd derrière eux : le jet-pack de Joseph n’était plus hors service et le voilà qu’il se dirigeait comme un boulet de canon dans leur direction. Profitant de sa supériorité aérienne, le chasseur de prime épaula son fusil verpine et tira une salve de tirs vers Lloyd Jezaïl et Dana.

Les soldats levèrent leurs armes pour ouvrir le feu, imités rapidement par Jezaïl qui les accompagna en tirant à son tour. Les réacteurs de la navette commencèrent à émettre un bruit sourd annonçant son départ imminent. Heureusement le chasseur de primes fut rapidement repoussé lorsqu’un canon rotatif le prit pour cible, l’obligeant à effectuer quelques cabrioles avant de plonger derrière un nouveau couvert pour ne pas risquer d’être tué. Dana, Lloyd et Jezaïl entèrent dans la navette, imités par quelques soldats quand ceux-ci n’étaient pas purement et simplement éliminés.

Pour couvrir le repli des loyalistes, les deux derniers loyalistes utilisèrent des lance-grenades afin de causer suffisamment de vacarme et d’explosions à proximité de l’ennemi pour les empêcher d’avancer au moins temporairement. Les panneaux latéraux de la navette se refermèrent : seule une quinzaine de soldats, et trois esclaves avaient survécu à l’assaut des renégats. Ces derniers recommencèrent à tirer sur l’appareil qui décollait et avait déjà activé ses écrans déflecteurs pour se protéger ... Joseph Vankrayn se rua vers la piste, mais à quelques secondes prêts ne parvint pas à dégager assez de puissance avec son jet-pack pour espérer rattraper le vaisseau qui décollait en silence et commençait à quitter le temple. Le mercenaire resta sur l’aire, observant sa proie lui filer entre les doigts ... Son poing se resserra dans sa paume puis il fit volteface pour rentrer à l’intérieur du temple là ou l’équipe Taozin avait sans doute eu plus de succès que lui ... Ce n’était que partie remise ...

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De la flotte défensive de Khar Delba, il ne restait plus grand-chose. Le Sanguinaire avait déjà subi de lourds dégâts, quelques chasseurs vinrent escorter la navette des loyalistes mais tous à bord pouvaient voir à travers les hublots la suprématie spatiale de la flotte renégate. Darth Magamoth n’y était pas allé de main morte, et déjà de très nombreux chasseurs ennemis filaient dans leur direction. Ils seraient rapidement sur eux, et la navette n’atteindrait jamais les hangars du Sanguinaire ...

Depuis son croiseur de classe Harrower, Darth Magamoth observait la bataille se dérouler aussi bien au sol qu’en orbite. Ses troupes avaient déjà débarqué dans le temple, et la fuite de cette équipe de loyalistes était la dernière ombre à sa victoire totale. Il ordonna à ce que toute la puissance de feu de sa flotte se focalise sur les derniers vestiges de la flotte défensive de Khar Delba. Ses dangereux intercepteurs Sith étaient beaucoup plus rapides et maniables, ils seraient les premiers à couper la retraite des fuyards. Il gagnerait. C’était mathématique et inéluctable, bientôt ses pilotes
endommageraient suffisamment la navette loyaliste pour ensuite les arraisonner. Du moins c’était ce qu’il pensait jusqu’à que ce son apprenti n’arrive sur la plateforme d’un air quelques peu paniqué. Il s’inclina, le souffle haletant et l’humain s’exprima.

- Maître. Certains droïdes d’entretien ont trouvé des cadavres dissimulés !
- QUOI ?

Tonna le T’surr en frappant ses accoudoirs avec ses poings.

- Oui, les premiers éléments indiquent qu’il s’agissait de pilotes. Ils ont été silencieusement exécutés et cachés, on a probablement des agents infiltrés du Conseil Noir à bord !

C’était impossible. Darth Magamoth pâlit l’espace d’une seconde avant de rassembler les pièces du puzzle dans son cerveau. Si le Conseil Noir avait infiltré certains agents au sein de son équipage, ils auraient sans doute déjà du agir, et aucune avarie n’avait été à signaler à bord de son croiseur. Au sol ? Le colonel Traz n’avait rien signalé non plus comme anomalie ou acte de sabotage. Le général Sith se raidit immédiatement en comprenant qu’il ne restait qu’une solution. Il regarda l’holocarte affichée devant lui représentant les mouvements de ses chasseurs. Et lorsqu’il fut sur le point de vraiment laisser sa colère éclater plusieurs transmissions radio en provenance du groupe d’intercepteurs envoyés neutraliser la navette furent relayées. Il cligna des yeux pour s’assurer d’être dans la réalité car ce qu’il voyait lui fit douter de sa vue. C’était surréaliste, une opération finement menée s’était déroulée juste sous son nez, et le général eut l’impression qu’il était trop tard pour rattraper son manque de clairvoyance. Certains intercepteurs faisaient feu sur leurs propres alliés !

- TIR ALLIE ! TIR ALLIE ! ON DECROCHE !
- MAINTENEZ L’ASSAUT !

Beugla Magamoth. Mais c’était déjà trop tard, sa voix n’était pas entendue en dépit de sa dangerosité forçant son autorité. Les pilotes avaient à faire à une menace plus immédiate que de s’inquiéter de courroucer Darth Magamoth. La confusion et la zizanie semée au milieu de l’escadrille d’intercepteurs força les pilotes à abandonner l’objectif et à rompre la formation d’attaque. Les chasseurs se dispersèrent dans le chaos le plus total de transmissions faisant toutes état de tirs-amis dans leurs rangs. La suspicion au sein des pilotes les poussa à décrocher pour la majorité d’entre eux, mais aussi à ne plus faire confiance en leurs frères d’armes et à s’éloigner d’eux, d’autres à ouvrir le feu sur ceux qui pilotaient leurs appareils de manière trop suspecte. Au final, l’escadrille envoyée se dispersa et ils commencèrent à se tirer dessus, assistés par certains agents impériaux infiltrés en tant que pilotes qui firent tout leur possible pour semer davantage de chaos dans les transmissions : désignant X comme un traître, ouvrant le feu sur un intercepteur allié, se prétextant pris pour cible par un allié et demandant de l’aide ... la manœuvre d’interception de Darth Magamoth avait échoué. En rage il ordonna à son propre croiseur d’attaquer le Sanguinaire lui-même et dans les minutes qui suivirent, l’imposant Harrower commença à se déplacer dans sa direction.

A l’intérieur de la navette, ses passagers furent également quelques peu décontenancés de voir ce qui se tramait sous leurs yeux. A la merci des intercepteurs ennemis, ceux-ci avaient brusquement rompu leur formation pour commencer à se tirer dessus dans un chaos et des mouvements aléatoires traduisant une panique ou désorganisation soudaine dans la cohésion de ces pilotes. Ils reçurent une transmission entrante provenant d’un des intercepteurs de Darth Magamoth.

- Groupe Sarlacc, groupe Krayt ... Ici le Capitaine H. Un petit coup de pouce de la part de Darth Malevolus ! Voici votre ouverture, profitez-en. Notre petit jeu ne durera pas ... bonne chance.

Capitaine H. C’était évident qu’il s’agissait d’un nom de code afin de préserver son identité. Mais l’heure n’était pas au contre-espionnage : au moins la chance était de leur côté. Cela dit, cet évènement prouvait une chose : Darth Malevolus avait été suffisamment habile pour faire infiltrer certains de ses agents au sein des dissidents en un minimum de temps. Peut-être que lors de leur prochaine mission, ils pourraient compter sur une aide providentielle pour réussir à lutter contre les renégats. Aussi la navette parvint rapidement et en sécurité jusqu’au hangar du Sanguinaire qui n’attendit que la confirmation de sa présence à bord pour déclencher son hyperdrive et bondir en hyperespace avec quelques corvettes et autres frégates loyalistes en piteux état. Au total, seulement six vaisseaux loyalistes avaient survécu à l’engagement contre la flotte renégate, principalement en
jouant de leur mobilité et vitesse de déplacement afin de parvenir à éviter d’être complètement anéantis par la puissance de feu de l’escadron de Darth Magamoth ...

Au sol Aoi Takeda et Maxence Darkan avaient reçu l’ordre de rester sur place pour un débriefing après que le général Sith leur ait demandé d’attendre quelques minutes pour son arrivée. Le T’surr était plutôt du genre à faire venir les gens à lui plutôt que d’aller à leur rencontre. Cela dit le Colonel Traz avait apparemment fait état d’une découverte intéressante qu’il souhaitait partager avec les équipes Taozin et Rancor, mais plus encore avec le général Darth Magamoth. Joseph Vankrayn était également convié au débriefing. L’heure était au bilan de cette opération militaire qui avait été plutôt une réussite pour les renégats : Khar Delba était conquise et le Grand Prêtre avait été sécurisé. L’échec de la prise du trésor pouvait laisser un goût amer dans la bouche des hommes de Darth Ramken, cependant deux objectifs sur trois avaient été accomplis et il fallait garder les pieds sur terre : une victoire restait une victoire. Et celle-ci était décisive pour la suite des opérations.

Khar Delba était tombée dans les griffes de l’Empereur, des rumeurs parcouraient les rangs des soldats présents dans le temple : l’impératrice avait apparemment mystérieusement disparu. Cette simple nouvelle constituait un encouragement, une information importante prouvant le bien fondé de la cause qu’incarnait Darth Ramken contre ce Conseil Noir qui n’avait pas su lui résister en ce jour. La Force était du côté des véritables Sith, le Côté Obscur les avait désignés comme étant leurs champions légitimes et les plus aptes à gouverner l’Empire. La prise de Khar Delba n’était que le début d’un plan beaucoup plus global, et le fait que Moh Trekkar ait été vaincu convaincrait sans doute d’autres systèmes à reconnaître le seigneur noir Ramken comme étant le véritable Empereur.
Alors que le Sanguinaire et les vestiges de la flotte de Khar Delba filaient à travers les étoiles en vitesse lumière, les panneaux latéraux de la navette s’ouvrirent et une équipe médicale fut envoyée pour traiter des blessures subies par Dana Shar, Suhm Zurim et Malaco Signavar ainsi que Scilen. Le capitaine Garanor vint en personne pour accueillir les deux équipes mandatées par le Conseil Noir et s’assurer des objectifs fixés. Il prit la parole d’un ton assez préoccupé.

- Ravi de vous revoir à bord. Bien. Je présume que vous avez fait ce que vous aviez à faire ...

Il marqua une courte pause, un peu gêné d’avoir appris la disparition du Grand Prêtre, mais enchaina directement avec l’objet de sa venue dans les hangars.

- Le Conseil Noir vous demande d’envoyer vos rapports et de vous rendre sur Dromund Kaas pour les rencontrer afin de réaliser un débriefing complet en personne avec chacun de ses membres. Darth Bekhaar insiste pour que vous soyez présents. Les renégats ont également frappé Dromund Kaas pendant que nous nous battions. Nous n’avons aucune nouvelle de l’impératrice Ha’mi si ce n’est que son vaisseau a quitté la citadelle pour une destination inconnue ... L’Empire vit des heures sombres ...

Le départ précipité d’Ysanne Ha’mi sonnait comme une fuite, une désertion. Son geste avait grandement affecté le moral des troupes et paradoxalement renforcé l’autorité du Cardinal Noir qui, en l’absence de l’impératrice sur le trône, était celui qui allait avoir la charge de défendre l’Empire des ambitions de Darth Ramken. Le capitaine Garanor reprit.

- Nous nous rendrons d’abord sur Korriban conformément aux consignes données par le seigneur Bekhaar afin de mettre les artefacts que vous avez récupéré en lieux sûr. J’ignore ce qu’il compte en faire, mais s’il vous a envoyé les sécuriser, c’est que ça devait être important. Je vous conseille de prendre du repos ... vous allez en avoir besoin.

L’officier fut appelé via l’intercom, il caressa sa moustache en l’écoutant d’un air pensif et prit un air grave. L’agitation régnait à bord du Sanguinaire et l’ensemble de l’équipage était mobilisé pour procéder aux réparations du vaisseau qui avait subi des dégâts importants. Certaines sections du vaisseau avaient été condamnées le temps pour le personnel qualifié de remédier à différentes avaries. Il se tourna vers les Sith et déclara simplement d’un air professionnel et mains dans le dos.

- Je dois vous laisser. Je serai sur la passerelle si vous avez besoin de moi.

Il claqua les talons et fit volteface pour repartir. La bataille avait été coûteuse, mais les renégats ne perdaient rien pour attendre. Les loyalistes auraient leur revanche ...

FIN