Tanlo Jakobi
Tanlo Jakobi
Messages : 177
Eclats Kyber : 0
Il ne l'aurait jamais dit à quiconque, mais Tanlo Jakobi avait Aoi Takeda à l'oeil depuis bien longtemps désormais.

Pour l'homme et sa quête d'amélioration et de renforcement continue de lui-même et de son art, le seul moyen de progresser, était d'absorber les connaissances des autres. Prendre ce qu'ils pouvaient lui apporter, garder ce qui était utile, jeter le reste, et y apporter sa touche personnelle.

Depuis presque 30 ans, il continuait ce cycle sans fin. Mais il était arrivé à une impasse.

Quelque chose lui manquait. Sa connaissance dans les arts martiaux était proche de l'encyclopédique désormais. Il n'existait pas une seule technique que Tanlo ne pouvait pas reproduire. Même de manière médiocre. Mais sa connaissance dans les arts armés...

C'est en lisant un hololivre sur Listehol que son attention s'était porté sur les Takeda.

Cette planète avait tout pour plaire. Des maisons nobles, portées sur l'art du combat depuis des millénaires. Des lignées entières de généraux, de guerriers, et même de Siths. Et surtout, vénérable parmi les vénérables, les Takeda.

Il n'avait jamais entendu parler d'eux auparavant, mais la lecture du livre fut assez explicative : comme lui, la passion de cette famille pour l'armée et le combat approchait quasiment de l'autisme.

Il y avait quelque chose à exploiter. A découvrir.

A apprendre.

Il continua de se renseigner. Qui, parmi cette ribambelle de nobles, pères, fils, cousins, petits-enfants, serait susceptible de lui apprendre quelque chose ?

Il lui fallu du temps pour trouver la bonne personne. Heureusement, Tanlo lui-même avait une certaine réputation. Il connaissait des gens. De coups de fils en rendez-vous, il en apprit plus sur les Takeda. Et surtout, sur Aoi Takeda.

- Ha ! J'ai combattu sous ses ordres lors des batailles de Dubrillion...

Souvenirs souvenirs. C'est ici qu'il avait accompli son plus grand fait d'armes : défaire un Jedi ainsi que sa Padawan, tuant cette dernière. Oh, Darthomir aussi... comme quoi, la galaxie est petite.

La jeune femme...

- ATTENDEZ ELLE EST PLUS VIELLE QUE MOI ?!
s'écria t-il d'un air scandalisé. Elle faisait 25 ans, tout au plus. Il fulmina contre le côté obscur. Lui avait une date de péremption. Pas elle.

Il ouvrit son frigo, en tirant une bouteille d'eau, qu'il but afin de se calmer. Le liquide frais, pur et sans la moindre nocivité, le détendit un peu. Il fronça les sourcils.

La fille d'une famille militaire vénérable. Héritière d'une nobelle d'épée. Une sith. Une commandante. Qui, au vu de son histoire, connaissait aussi bien la victoire que la défaite. Parfait. Ceux qui gagnaient tout le temps ne connaissaient rien de la "lutte", la vraie. Rien d'intéressant à tirer d'eux.

Ils n'avaient jamais combattus côte à côte, mais l'avait fait aux mêmes endroits. Peut-être même s'étaient-ils croisés à un moment ? Hum, il en doutait. Lui, n'était qu'un outil envoyé pour les basses besognes. Beaucoup de Siths n'avaient aucune connaissance de lui, et encore moins une quelconque estime.

Il se mit à sourire.

Il serait peut-être temps de changer ça...

D'autres recherches. D'autres investigations. Apparemment, il est possible de contacter les Takeda. Hum. Ce message sera t-il une bouteille à la mer ?

Ca valait le coup de tester.

Quelques heures plus tard, l'holo enregistrement de Tanlo Jakobi fut envoyé. Un homme massif, habillé comme tout un chacun, avec son chapeau, s'inclinant dans une révérence parfaite.

" Mes respects, seigneurs Takeda. Je suis Tanlo Jakobi, mercenaire pour l'Empire, et Grand Maître des arts martiaux. J'ai notamment combattu sur Dubrillion et Darthomir, auprès de votre famille. Je suis âgé, mais je sais que la vie est un perpétuel apprentissage. Je souhaite apprendre, et en savoir plus sur l'art du combat, notamment à l'arme blanche, auprès de vous, dont la réputation dans ce domaine est inégalée"

Un peu de lèche ne faisait de mal à personne....

" Pour cette raison, je vous présente ma demande d'une audience, et vous demande humblement de me prendre sous votre aile, ne serait-ce quelques jours, ou semaines, afin que je puisse améliorer mes compétences dans ce domaine."

La silhouette bleutée du mercenaire se brouilla, avant de revenir. Il croisait les bras.

" Je suis moi-même un pratiquant d'arts martiaux comme le Stava, le Sholân Kha, le K'thri, la défense Forbéléenne et bien d'autres. Je sais affronter les Jedi et les Siths. J'en ai même vaincu."

Léger silence.

" Je pense même avoir quelque chose à vous apprendre. Mes respects, seigneurs Takeda, en espérant recevoir une réponse de votre part."

L'image disparut.

Il se laissa tomber sur son lit, fixant le plafond.

Un peu inquiet. Et excité, comme un adolescent.
Invité
Anonymous
La guerre civile avait poussé Listehol à vivre en état de siège permanent : Aoi avait, après la purge initiale, décrété l’état d’urgence : plusieurs dispositions d’exceptions furent prisent afin de mobiliser le peuple et la petite économie locale dans la course vers la victoire : chaque clan mobiliser ses effectifs selon les ressources dont sa province disposait. Le Bakufu travaillait à faire de cet ensemble militaire hétéroclite une véritable force de combat qui serait capable d’agir de façon coordonnée et où chaque partie compléterait les autres en gommant ainsi les faiblesses inhérentes à chaque doctrine. Les Daimyo payaient de leurs personnes et rarement Takeda ne fut aussi fière d’être la dirigeante d’un monde ou l’ordre avait un vrai sens : personne ne pouvait contester la justesse de leur cause en observant ses colonnes de soldat défilant dans les villes et sur les routes, se préparant pour rejoindre diverses zones de combat pour mettre fin a l’incompétence du Conseil Noir. Certes, la première opération avait rencontré quelques difficultés, mais la Shogun ne désespérait pas : il était normal de connaître quelques problèmes, d’autant plus lorsque l’on lançait une attaque surprise dans le but de surprendre : les prochaines opérations seraient sans doute davantage préparée et avec un peu de chance, placeraient les bonnes personnes au bon endroit.

De toute manière, tout ceci allait désormais beaucoup trop loin pour lui permettre de faire machine arrière. Cette lutte serait un combat à mort et comme le disait l’adage : « Malheur aux vaincus ». La seule source d’inquiétude de la générale se trouvait dans la situation de Dana Shar, qui avait rejoint la faction loyaliste, et se retrouvait coupé d’elle comme de son monde natal. Elle espérait que la jeune fille saurait prendre les bonnes décisions et se dresser contre l’incompétence et la corruption qui allaient mener l’Empire à disparaître sans tirer un seul coup de feu. Il suffisait d’attendre, elle ne pouvait pas tout contrôler de toute façon. Dans le calme de son bureau, elle rédigeait et signait plusieurs ordres de missions pour les divisions fraîchement constituée : hors de questions d’envoyer des bleus sans formation se faire massacrer : elle avait planifié un programme d’entraînement accéléré sur Listehol qui leur offrirait les bases nécessaires pour combattre. Listehol avait forgé sa culture dans le sang versé lors de ses trop nombreux conflits et celui-ci avait servi d’engrais à une population qui vivait dans la culture de la discipline et de l’honneur. Elle était convaincue que son peuple serait capable de prouver qu’il pouvait faire des miracles en un temps record. Et elle avait de toute façon bien assez d'unités professionnelles à envoyer directement sur le front, il était vital de constituer des réserves et des troupes fraîches, au cas où…

Alors qu’elle signait un ordre d’entraînement, la porte de son bureau s’ouvrit et Takeda redressa la tête pour découvrir son aide de camp. Celui-ci s’inclina rapidement et elle inclina la tête pour lui répondre. L’homme, toujours droit, prit la parole dès qu’il compris qu’il était désormais autorisé a s’exprimer.


« Takeda Sama, nous avons reçu une transmission provenant d’un mercenaire du nom de Tanlo Jakobi, qui se présente comme un expert en art martial. Il semblerait qu’il souhaite vous rencontrer afin de bénéficier de votre entraînement, en échange de ses propres connaissances. Nos services n’ont aucune idée de ses inclinaisons politiques, mais il a déjà travaillé plusieurs fois pour l’Empire et il était sur Dathomir avec vous. »

L’homme tendit un dispositif holographique qu’Aoi fit venir à elle avec la Force afin de pouvoir écouter son message. C’était peut-être un piège, mais elle ne voyait aucune raison de refuser : s’il essayait de la tuer, elle pourrait prouver sa supériorité en lui donnant une leçon que ses employeurs retiendraient sans doute. Mais ses paroles avaient l’air sincère : il faisait sans doute partie de cette catégorie de guerriers qui avaient compris que l’apprentissage des métiers des armes était éternel : il était impossible de maîtriser parfaitement tous les aspects de l’art de la guerre et il fallait sans cesse se perfectionner : elle même pouvait sans doute tirer quelque chose d’un entraînement avec lui. Le message était sans doute trop élogieux pour elle : il avait peut-être craint qu’elle refuse de l’écouter s’il n’employait pas la brosse à reluire, mais elle lui pardonnerait volontiers cet excès de politesse, beaucoup de Sith étaient bien plus susceptible qu’elle. Elle s’empara d’un papier et écrivit rapidement quelques notes afin de pouvoir les confier à son aide de camp avec la Force, elle avait une occasion de pouvoir rencontrer ce mercenaire dans les conditions qu’il recherchait.

« Très bien, nous allons le recevoir : transmettez-lui ses instructions, nous devons respecter un protocole de sécurité strict. Vous pouvez disposer. »

L’homme claqua des talons et quitta la pièce, prenant ses dispositions. Aoi se remit immédiatement au travail, ses obligations administratives ne pouvant guère attendre plus longtemps…

- - - Quelques jours plu tard - - -

Lorsque le vaisseau de Tanlo sorti de l'hyperespace pour atteindre Listehol, il reçut une transmission pour contrôler son identité et lui fournir un plan de vol vers un spatioport. Les détails ayant été convenu par communication avant son arrivé, tout ne fut qu’une formalité, mais le mercenaire eut tout de même l’occasion de pouvoir observer une petite flotte de guerre regroupé autour de son vaisseau amiral, un Croiseur affichant des couleurs étranges rouges et noir du nom de Fersang. C’était le vaisseau amiral d’Hildegarde Von Kreuzer, toujours présente sur la planète et attendant elle aussi fébrilement l’occasion de pouvoir aller combattre certains de ses vieux rivaux restés loyalistes. Deux chasseurs vinrent escorter le vaisseau du mercenaire jusqu’à la surface afin de s’assurer qu’il ne déviera pas de sa trajectoire, ce qui pouvait sembler paranoïaque, mais n’avait rien d’anormal sur un monde qui était désormais en état de guerre et pouvait encore risquer de subir une contre-offensive des loyalistes, l’on était jamais trop prudent dans ce genre de situation. Une fois dans l’atmosphère de Listehol, Tanlo put toutefois admirer un panorama bien plus agréable que celui de l’espace, pouvant voir plusieurs îles et villes dont la construction semblait être un mélange harmonieux de tradition et de modernité.

Une fois le vaisseau posé, il fut reçu par une délégation composé de quatre membres de la Kempetai, la police militaire en uniforme brun, ainsi que par une jeune femme en tailleur portant un pin’s du Soleil Levant, l’un des symboles nationaux de Listehol. Cette jolie brune était dotée d’un charme discret, s’effaçant derrière ses fonctions administratives, mais cela amenait souvent ses interlocuteurs à la sous-estimer. Elle s’inclina respectueusement après s’être avancée devant les membres de la police militaire afin de saluer l’invité du Shogun. Elle pris la parole d’une voix claire et respectueuse, qui se voulait le plus agréable possible, signe qu’aucun détails n’étaient laissé au hasard, mais une observation du spatioport et des personnes s’y déplaçant ainsi que des membres de la police militaire ne laissait aucun doute sur la nature réelle du peuple de Listehol : sévère et discipliné.


« Tanlo Jakobi ? Le Shogun Takeda m’a chargée de vous recevoir et vous conduire à elle, veuillez me suivre s’il vous plaît. »

La petite troupe se dirigea vers une petite colonne de speeder, et Tanlo prit place avec la représentante dans le plus spacieux, qui était au centre de la colonne. En quittant le Spatioport, la colonne quitta rapidement la petite ville installée autour afin de s’enfoncer dans une forêt profonde. Pendant quelques minutes, seul le bruit provoqué par les répulseurs des speeders perturbe la quiétude de la nature. De nombreux animaux vinrent observer à bonne distance la colonne, partagé entre l’habitude de voir des speeders emprunter ce chemin et l’inquiétude que ces derniers provoquaient toujours chez eux. La jeune femme repris la parole rapidement.

« Nous tenons à nous excuser pour ses nombreuses mesures de sécurité, mais la situation actuelle nous contraint à l'état d’urgence : il est impossible de prévoir les mouvements de l’ennemi et nous nous devons d’assurer la sécurité de notre peuple par tous les moyens possibles. »

Une pure formule diplomatique, mais il était vrai que l’ambiance pouvait avoir pour un étranger quelque chose de pesant. Pour le peuple de Listehol, elle était en revanche très solennelle et incitait au dépassement de soi pour la Patrie et l’Empire. La colonne termina sa course en sortant de la forêt sur un grand bâtiment qui semblait mélanger les nécessités de la guerre moderne avec la tradition que l’on percevait partout sur Listehol. C’était l’académie militaire ou avait servi si longtemps le père d’Aoi, le terrain idéal pour une séance d’entraînement. La petite troupe entra, après avoir quitté les speeders et, en saluant les sentinelles après un contrôle rapide des identités, s’enfonça dans le bâtiment pour rejoindre une grande pièce qui faisait office de salle d’entraînement d’art martiaux. Un grand Tatami permettait à plusieurs petits groupes de combattants de s’affronter et de nombreux officiers entouraient ce dernier afin d’observer la jeune génération à l'entraînement. Il était très facile de faire la distinction entre les officiers originaires de Listehol, portant tous l’uniforme brun avec un chrysanthème sur les pattes de col, symbole impérial sur la planète, de ceux appartenant a l’ordre de la pureté de Von Kreuzer, tous en noir ou en blanc selon leur appartenance dans un uniforme taillé par un grand couturier.

Au centre, Aoi se tenait assise en tailleur sur un tapis, portant le masque de la Lune de Sang, dans un grand kimono blanc ample, observant les groupes de jeune s’affronter avec attention. L’apparition de son invité la poussa toutefois à demander à tout le monde de cesser les combats. Les cadets se saluèrent, puis tout le monde se tourna vers le mercenaire. Aoi s’inclina à son tour pour le saluer puis pris la parole.


« Bienvenue sur Listehol. Nous espérons que vous avez fait bon voyage malgré les circonstances actuelles. Selon l’intitulé de votre message, il m’a semblé plus approprié de vous recevoir au sein du Dojo de notre académie militaire, vous recherchez le savoir et vous en offrez un autre en retour, quel lieu pourrait être plus approprié que celui-ci ? Mais vous avez sans doute fait un long voyage, peut-être souhaiteriez vous vous restaurer avant tout ? Je vous en prie, entrez »
Tanlo Jakobi
Tanlo Jakobi
Messages : 177
Eclats Kyber : 0
La jeune femme n'avait pas quitté Tanlo des yeux un seul instant.

Ca ne le dérangeait pas.

L'homme s'était intéressé à Listehol. Discipline, exigence, froideur, détermination. Il n'était pas surpris de l’accueil, et aucune démonstration de force, même subtile -gardes sur-équipés, uniformes impeccable, fouille au corps prononcée- ne l'impressionna.

Il faisait tâche dans le paysage. L'homme portait son chapeau habituel, ainsi qu'un jean bleu, et une chemise à carreaux, ainsi qu'un blouson de cuir brun. Il ressemblait à un type comme les autres qu'on pouvait croiser dans n'importe quelle cantina de la galaxie. Aucune arme sur lui. Même pas un blaster, ou un petit couteau.

La jeune femme le fixait, écrivant déjà mentalement son rapport sur l'homme. Dans le speeder, son bras épais était posé sur le rebord du véhicule, les muscles apparents malgré la chemise épaisse. Les jambes croisées, il prenait ses aises, regardant le paysage avec sourire. Il exsudait une aura d'assurance complète et non feinte. Mais non aveugle. Ce n'était pas le même genre d'assurance que l'on pouvait voir chez les jeunes idiots, inconscient de leur faiblesse.

Il appréciait le paysage, tout simplement.

« Nous tenons à nous excuser pour ses nombreuses mesures de sécurité, mais la situation actuelle nous contraint à l'état d’urgence : il est impossible de prévoir les mouvements de l’ennemi et nous nous devons d’assurer la sécurité de notre peuple par tous les moyens possibles. »

Il lui fit un clin d’œil, suivit d'un sourire presque paternel.

- Pas d'inquiétude.

Lorsqu'il lui fut ordonné de descendre, il obéit. Elle continuait de l'observer. Sa démarche était relativement silencieuse, légère presque, malgré son gabarit. Ses jambes étaient aussi épaisses que le corps de la brune.

Il avançait comme en terrain conquis. Ses yeux bleus brillants fixaient les alentours, comme s'il cherchait une voie de sortie.

La secrétaire ne pouvait s'empêcher d'être curieuse. Cet homme était grand, fort, et plein d'assurance, mais elle ne détectait rien de spécial chez lui.

Ils entrèrent dans le dojo principal. Il souriait toujours.

Tanlo aimait sentir l'attention sur lui. Il aimait ces regards fixés sur lui, la majorité le regardant avec circonspection. Le sien était plongé sur celle qui captait toute son attention. Aoi Takeda. Avec ce masque et ce kimono, elle était particulièrement élégante. Belle, même, loin de l'image sinistre des Siths qu'il avait croisé.

Elle était petite aussi. Bien plus que lui. Une fine brindille en face d'un tronc d'arbre. Elle prit la parole. Une voix ni chaude, ni froide. Factuelle. Disciplinée. Une rigueur martiale contrastant avec une souplesse qu'il devinait sans peine.

« Bienvenue sur Listehol. Nous espérons que vous avez fait bon voyage malgré les circonstances actuelles. Selon l’intitulé de votre message, il m’a semblé plus approprié de vous recevoir au sein du Dojo de notre académie militaire, vous recherchez le savoir et vous en offrez un autre en retour, quel lieu pourrait être plus approprié que celui-ci ? Mais vous avez sans doute fait un long voyage, peut-être souhaiteriez vous vous restaurer avant tout ? Je vous en prie, entrez »

Il s'inclina respectueusement.

- C'est un excellent choix. Votre académie est impressionnante
dit-il d'une voix grave et profonde. Il retira son chapeau, devenant tête nue. Ses cheveux grisonnants étaient encore nombreux, désordonnés, sauvages. C'était la chevelure d'un adolescent, pas d'un quarantenaire. Il respirait la forme. Puis, il se baissa en avant, et retira ses épaisses bottes. Il entra ainsi, pieds nus.

Ils étaient recouverts de corne, les ongles parfaitement taillés. Sous les lumières du plafond, ils brillaient presque. Les muscles étaient visibles. Epais. Polis comme la lame d'un katana entretenu avec obsession.

- Et je reconnais que de quoi me désaltérer serait très apprécié. Votre planète est à couper le souffle.

La secrétaire fit un signe à un serviteur, qui s'esquiva, avant de revenir. On indiqua à Tanlo de s'avancer vers le centre de la pièce, et une petite table fut installée devant la maîtresse des lieux. Comprenant l'invitation, il s'assit également en tailleur, en face de la Sith, toujours cachée derrière son masque.

Deux tasses furent apportées, ainsi qu'une carafe, dont le contenu chaud fut versé avec expertise par une servante, qui s'écarta ensuite.

Le processus n'avait duré qu'une demi-minute.

- Et bien, quel accueil... je regrette de ne pas être venu plus tôt, dit-il sans toucher à la tasse. Il observait son interlocutrice, attendant qu'elle agisse pour l'imiter, avant de ne pas commettre d'impair.

Il déposa son chapeau à côté de lui, sur le tatami. Les regards des cadets sur eux deux ne semblait pas le gêner.

- C'est un honneur de vous rencontrer enfin. J'ai entendu beaucoup de bien de vous. Il essayait de chercher un sujet de conversation commun, pour briser la glace. C'est Dana Shar qui m'a conseillé de vous voir. Elle m'a dit que vous étiez la plus indiquée pour m'instruire.

S'il était un grand maître, il n'avait aucun scrupule à se présenter en élève.
Invité
Anonymous
L’homme qui venait a elle rechercher la connaissance était paradoxal : son aspect physique ressemblait a une sorte de savant mélange entre les signes de l’expérience, que l’on devinait aussi bien sur ses pieds que sur ses mains, ainsi que sa carrure générale qui affichait une musculature impressionnante, ne laissant aucun doute sur le fait qu’il disposait d’une force physique supérieur a celle de la Sith, mais également d’autres signes qui évoquaient eux l’adolescence ou le début de l’âge adulte : une coiffure en bataille, guère entretenue et une tenue qui détonnait dans le décors du Dojo par une décontraction a toute épreuve face aux tenues traditionnelles des locaux et des uniformes de grands couturiers des dignitaires de l’Ordre de la Pureté. Toutefois, personne ne fit une remarque déplacé : chacun venait de la façon dont il le souhaitait et le simple fait qu’il ai retirer ses chaussures prouvait qu’il était tout de même attentif aux traditions de la planète qui l’accueillait. Il était d’ailleurs évident que l’homme était impressionné, dans le bon sens du terme, par le cadre de Listehol. A moins de n’apprécier que les ambiances de fête comme celle de Zeltros, il était difficile de ne pas être charmé par au moins un aspect de la planète natale d’Aoi, mais il arrivait que des personnes la déteste. Pour la Sith, ce n’était qu’une preuve de leur manque total de goût et de respect.

Il accepta la proposition d’Aoi et plusieurs serviteurs vinrent installer une table afin de préparer le thé : pour un geste aussi banal que celui-ci, le rituel restait extrêmement codifié : bol plutôt que tasse, préparation méticuleuse servant d’abord l’hôte, puis l’invité, les gestes restaient millimétré sans pour autant trop en faire, ce qui donnait a cette cérémonie quelque chose de solennel : elle était construite pour aider chaque participant a profiter de l’instant présent et du plaisir d’être en vie, sans se soucier de l’avenir, du passé, ou des pensées pouvant être parasite a un bien-être simple. Les bols, qui étaient fabriqué selon une méthode ancestrale, était une preuve de cet objectif : a la place de bol richement ornée, il s’agissait d’objet plus ordinaire, avec des défauts de fabrications évident, mais qui donnait une âme plus puissante a l’objet : il ne devait pas parasiter le bien-être que procurait la dégustation du thé. Aoi était très attachée au respect des traditions ancestrales de son monde d’origine, bien plus que celle des Sith qu’elle respectait, mais observait surtout avec la rigueur qu’imposait sa fonction d’historienne. Un paradoxe avec lequel elle vivait sans aucun problème, sachant que n’importe quel personnalité contenait sa part de paradoxe.

D’un geste, la Shogun l’invita a boire, puis fit de même. Tous les étrangers n’appréciaient pas le thé de Listehol a la première dégustation, car la préparation pour la cérémonie était particulière, mais lorsque l’on prenait le temps de le savourer a sa juste valeur, l’on pouvait reconnaître ses vertus et pouvoir ainsi comprendre l’esprit de cette cérémonie si particulière. Même en ses temps de guerres civiles, Aoi refusait d’abandonner l’art et la tradition : cela reviendrait a renoncer a son âme, et une société qui abandonne son âme était une société prête a chuter : continuer a faire vivre Listehol tel qu’elle l’a toujours fait était également une preuve de sa force. La guerre faisait certes partie intégrante de cette culture, mais il y avait d’autres aspects qui permettait a Listehol de rayonner au sein de l’Empire, et la dirigeante avait bien l’intention de les développer afin d’offrir a son monde natal une plus grande influence dans la politique impériale. Toutefois, la discussion s’orienta sur un aspect inattendu : Tanlo révéla qu’il avait pris connaissance de l’existence d’Aoi grâce a Dana Shar. Etaient-ils proche ? Si elle avait rencontrer le mercenaire après elle, cela signifiait qu’elle avait retenue une de ses leçons : entretenir un réseau de contact pour disposer d’appui. Personne ne peut gouverner ou combattre seul. Derrière son masque, un mince sourire se dessina sur les lèvres de la Sith avant que cette dernière ne reprenne la parole après avoir déposer son bol.


« Dana Shar est quelqu’un de prometteur, vous avez eue raison de suivre ses recommandations. Espérons que cette guerre civile ne lui brise pas les ailes, sa perte serait des plus regrettable pour les Sith. »

La famille Shar disposait d’une certaine influence dans l’ordre et si son aura n’étaient plus que l’ombre de ce qu’elle fut jadis, Aoi avait bien l’intention d’aider la jeune femme a briser le voile de faiblesse que son entourage lui imposait afin de lui permettre de redorer le blason familial. Toutefois, Tanlo n’était pas Sith lui-même et pour la plupart des personnes présentes dans cette pièce, ce n’était sans doute pas un sujet de conversation très pertinent. Elle choisit de faire ce qu’elle faisait toujours : entrer directement dans le vif du sujet. La politesse était certes importante, mais il était évident en l’observant que Tanlo était un homme d’action et l’assomer d’une longue discussion philosophique sur les Sith ou la tradition de Listehol ne serait sans doute pas très productif pour un esprit comme le sien : il comprendrait mieux l’état d’esprit du clan Takeda avec une démonstration de ses talents d’une façon plus directe. La Sith repris donc la parole rapidement alors que la servante revenait en proposant quelques gâteaux au jeune homme qui accompagnait traditionnellement la cérémonie du Thé.

« Votre message évoquait la recherche d’un perfectionnement dans l’art du combat a l’arme blanche. Mais c’est un domaine particulièrement vaste. Si l’on tend a considérer la maîtrise d’un individu en la comparant avec toutes les disciplines de l’escrime, même le bretteur le plus talentueux reste un éternel débutant. Quels genre de connaissance recherchait vous Tanlo Jakobi, et quel autre doctrine offrirez vous en échange a notre dojo ? »

Enseigner une nouvelle technique de combat a ses élèves offrirait un rayonnement plus grand a son académie militaire et permettrait de préparer ses recrues a des menaces plus diversifiée. Attentive, elle attendit une réponse du mercenaire en gardant sa posture droite, toujours assise en tailleur.
Tanlo Jakobi
Tanlo Jakobi
Messages : 177
Eclats Kyber : 0
Tanlo grimça un peu en portant le bol de thé à ses lèvres. Non pas que le goût était mauvais. Il était même objectivement très bon, bien que très éloigné de ce qu'il avait l'habitude de boire. Mais la préparation était chaude, bien qu'apparemment pas assez pour déranger son interlocutrice.

Il tenait le bol du bout des doigt. Le récipient, entre ses mains immenses, ressemblait à une minuscule tasse, comme s'il jouait à la dinette avec sa fille. Sa langue passait doucement entre ses lèvres, ne perdant pas une goutte du liquide. Il voulait faire bonne figure.

« Dana Shar est quelqu’un de prometteur, vous avez eue raison de suivre ses recommandations. Espérons que cette guerre civile ne lui brise pas les ailes, sa perte serait des plus regrettable pour les Sith. »

Un hochement de tête de sa part. Il ne la repris pas la dessus. Tanlo aimait la bagarre, mais savait quand faire profil bas. Une guerre civile entre siths ne le concernant pas, et tant que personne ne venait le chercher, il n'avait aucune raison de prendre parti.

« Votre message évoquait la recherche d’un perfectionnement dans l’art du combat a l’arme blanche. Mais c’est un domaine particulièrement vaste. Si l’on tend a considérer la maîtrise d’un individu en la comparant avec toutes les disciplines de l’escrime, même le bretteur le plus talentueux reste un éternel débutant. Quels genre de connaissance recherchez vous Tanlo Jakobi, et quel autre doctrine offrirez vous en échange a notre dojo ? »

- Hum.

Il semblait embêté, ne cachant pas qu'il réfléchissait. En soi, la réponse était simple. Mais il ne voulait pas être simpliste. Hélas, il n'était pas doué avec ses mots. Le risque de se ridiculiser était présent.

- Disons que...

Il se saisit d'un gâteau, le mâchant. Il était sec, cassant. Il suiva le regard de la Daimyo, qui allait du gâteau au thé. Il compris alors, trempant ce dernier dans le thé.

Oui, c'était bien meilleur ainsi.

- Je n'ai jamais touché une arme blanche de ma vie. J'ai toujours utilisé mes poings et mes pieds. Et ça m'a toujours suffit.

Il avança sa main libre vers elle, avant de la serrer lentement. Son poing étais épais, dur, ressemblant plus à une brique couleur chair qu'à une main. Sur sa peau qui était devenue de la corne, Aoi pouvait y voir de multiples petites cicatrices plus foncées strier le membre, et quelques vieux hématomes guéris mais dont le souvenir marquait toujours cet instrument de mort.

- Mais... notre univers martial a de spécial qu'il est pragmatique. Les techniques de combat inutiles, finissent immanquablement par disparaître. Les vôtres existent depuis un bout de temps maintenant.

Il reprit un peu de gâteau et de thé. Sa main revint vers lui.

- J'ai déjà affronté des gens comme vous. Siths. Jedis. J'ai gagné, mais jamais facilement. Je connais vos techniques en tant qu'opposant mais pas en tant que pratiquant. Je pense qu'en apprenant quelques techniques, et mouvements, je deviendrais plus efficace sur le champ de bataille. Compléter le style Jakobi.

Il reposa le bol, à moitié vide. Se redressant, il deposa ses mains sur ses genoux. Détendu. Comme en position de méditation. Il parla un peu plus fort, signifiant qu'il ne s'adressait pas qu'à Aoi.

- Et vous alors, me diriez vous. Pourquoi quelqu'un capable de lancer des éclairs, et destiné à se battre et mourir lame à la main, apprendrait à se battre sans ? Il souriait, soufflant du nez comme s'il riait. Pendant le voyage jusqu'ici, j'ai vu plusieurs de vos statues d'Oni.

Silence. Il sentit quelques spectateurs froncer les sourcils.

- Vous n'avez jamais remarquée qu'ils ne sont jamais représentés sans leurs Kanabo ? Car c'est le Kanabo qui fait d'eux des Oni. En représenter un sans Kanabo, ca n'a pas de sens. Mais l'Oni et son arme sont séparés. Ils sont séparables. Ils ne peuvent pas marcher ensemble. Et meilleur l'Oni est avec son arme, plus il devient vulnérable lorsqu'il en est séparé.

Il recoiffa quelques mèches qui étaient tombées sur son front.

- Si un Oni pouvait demander un cadeau, il demanderait une arme dont il ne peut être séparé. Une arme absente. Sa main droite bougeait avec lenteur, pour se poser sur le cœur de l'homme. Moi, qui pratique le combat sans arme, le vrai, je l'ai, cette arme depuis le début. Mes membres sont mes armes. Et mes membres sont toujours avec moi.

Il se pencha légèrement vers l'avant, souriant.

- La vérité, c'est que la finalité de la voie de l'épée, c'est l'absence de l'épée
Invité
Anonymous
La proposition de Tanlo devint assez claire au fur et a mesure que celui-ci la formula : il offrait son expertise dans le domaine du combat a main nue, qui lui avait permis de vaincre plusieurs Jedi et Sith durant sa carrière, contre une formation sur l’art du combat au sabre. Aoi imagina facilement que beaucoup auraient refuser a cette simple demande : le sabre-laser utilisaient des techniques réputé pour n’être utilisable que par les sensitifs eux-mêmes. Parmi les explications a cette exclusivité, il y avait le fait que l’arme était très légère et produisait une vibration trop intense pour la force physique d’un individu non assisté par la Force, qui risquait davantage de se blesser lui-même que de toucher son adversaire en maniant la lame énergétique, mais aussi l’exigence des formes de combat, dont la plupart se reposait sur une utilisation plus ou moins intense de la Force… A l’exception de deux, pouvant être pratiquée par un individu normal avec une arme plus classique : le Shii-Cho, la technique la plus basique, ainsi que l’élégant Makashi, qu’Aoi avait élevé au rang d’art a part entière et pratiquait avec un dévouement sans limite, puisqu’il s’agissait de la forme des duellistes, incarnant le mieux son état d’esprit.

Sa main portait les stigmates de ses combats, et Aoi ne fut guère surprise de se rendre compte qu’il connaissait une partie de la culture de Listehol : les guerriers apprenaient généralement a connaître les cultures versées dans les arts militaires et même un monde aussi reculé que Listehol disposait de sa petite notoriété. Son offre pouvait être intéressante, car ce n’était pas n’importe quel style de combat qui permettait de combattre efficacement a main nue un Jedi ou un Sith : cette performance tenait de la prouesse, même avec un entraînement très poussé, bien que d’autre paramètres, comme l’arrogance trop présente chez les sensitifs, entraient souvent en ligne de compte. Dissimulée derrière son masque, Takeda ferma un instant les yeux, pesant le pour et le contre et réfléchissant a la meilleure manière de répondre a sa déclaration : il y avait bien des choses a dire, d’autant plus que les pratiques martiales étaient souvent remplie également d’une certaine mystique, il s’agissait de préserver un cadre de vie sain dans un corps sain, afin que le propre corps devienne une arme aussi affûtée que la lame d’un Katana.


« Un guerrier dispose de nombreuses armes durant sa longue existence sur le grand canevas de la guerre, mais si la plupart sont remplaçable, son propre corps lui est unique : il se doit d’être entretenu avec soin et affûté aussi sérieusement que le meilleur des Katana. Quiconque oublierait cette vérité ne serait plus qu’un poids destiné a verser son propre sang de façon de façon vaine et inutile, déshonorant les siens. »

C’était sa façon a elle d’approuver une partie de son discours. Elle marqua une pause, reprenant quelques gorgées de Thé tout en réfléchissant a sa prochaine tirade : elle n’avait pas besoin de se presser, un Dojo était un lieu ou le calme et la sérénité devait régner, combien même un entraînement pouvait devenir intensif et violent. Pour Aoi, il était nécessaire de conserver le contrôle de soi-même en toute circonstance, sinon, il devenait impossible de prendre les bonnes décisions et l’on courrait vers une mort aussi certaines que pathétique. Elle fini toutefois par reprendre la parole afin d’éclaircir certain point, tirant la magnifique poignée de son sabre-laser, avec sa finition Electrum, de sa ceinture afin de pouvoir prouver son statut de maîtresse d’arme.

« Même si je ne combat guère avec mes poings, je n’ai jamais négligée mon corps, l’adaptant a la façon dont je pratique le combat. Notre académie enseigne plusieurs formes d’art-martiaux, mais si vous avez vaincu des Jedi et Sith, vous connaissez sans doute de nombreuses techniques qui nous sont ici inconnu et enrichirons nos enseignements en terme d’art martial. Et nous disposons des connaissances nécessaire pour vous guidez sur le chemin de l’art du sabre, même si je vais devoir vous prévenir de quelques précautions d’usage. »

Elle marqua une nouvelle pose, plaça la poignée de son sabre de tel sorte a pointer la lame énergétique vers le plafond pour ne blesser personne et l’alluma : aussitôt, une lame rougeoyante s’illumina, des éclairs la traversant a cause de la nature instable des cristaux manufacturé utilisé par les Sith. Toutefois, il était impossible de nier son élégance, même si le vrombissement caractéristique de l’arme avait envahi la pièce. La lumière se reflétait autant sur le visage de Tanlo que sur le masque blanc de la Shogun, qui repris rapidement la parole.

« Comme vous le savez sans doute, les Jedi comme les Sith sont fier d’affirmer qu’ils sont les seuls détenteurs de l’art du combat au sabre-laser. Si l’arme serait en effet dangereuse pour tout individu n’utilisant pas la Force, je peut tout de même vous enseignez certaines technique de deux formes en faisant usage de Bokken, plus adapté dans un cadre d’entraînement. Vous avez consacrer votre vie a l’art martial comme j’ai consacrer la mienne au maniement du sabre : nous ne pouvons sans doute pas rattraper nos retards respectifs dans ses spécialités, mais apprendre a les connaître et a les contrer me semble un objectif réaliste. L’échange me semble, de fait, équilibré. »

Éteignant son sabre-laser, elle se leva soudainement et se rapprocha de l’un des instructeurs de l’académie, qui lui tendit en s’inclinant un Bokken. Elle s’en empara en faisant usage de la Force, puis vint se placer au centre de la pièce, imposant une présence bien plus impressionnante que son physique ne le laissait supposer. Tenant le sabre de bois dans une position de garde assez classique, elle repris la parole afin de l’inviter a le rejoindre : les actes étaient souvent plus démonstratifs que les paroles.

« Levez-vous et prenez un autre Bokken, commençons tout de suite. J’espère que la présence d’un public ne vous dérange pas, la vocation d’une académie et de permettre au plus grand nombre de parfaire ses connaissances après tout. »
Tanlo Jakobi
Tanlo Jakobi
Messages : 177
Eclats Kyber : 0
Leurs échanges ressemblait plus à une correspondance qu'à une discussion. Il parlait, elle écoutait. Elle répondait, il écoutait. C'était simple, reposant. Pas d'interruption, pas de pique, pas de réponse à penser rapidement. Il se sentait bien ici, même si quelque chose le dérangeait. L'odeur de la sueur, du sang et de la douleur, n'étaient pas aussi présentes ici qu'elles ne le devrait.

C'était trop policé. Trop sécurisé. Professionnel et exigeant, au point d'en avoir perdu son naturel. Il était songeur.

Il ne fallait pas que sa soif de sang trouble trop cet endroit. Mais la tentation était si grande. Un large sourire illumina son visage, alors qu'elle allumait son sabre laser devant lui. La lumière du laser instable se projetait sur son visage épais et tranché, créant de multiples zones d'ombres contrastées.

« Comme vous le savez sans doute, les Jedi comme les Sith sont fier d’affirmer qu’ils sont les seuls détenteurs de l’art du combat au sabre-laser. Si l’arme serait en effet dangereuse pour tout individu n’utilisant pas la Force, je peut tout de même vous enseignez certaines technique de deux formes en faisant usage de Bokken, plus adapté dans un cadre d’entraînement. Vous avez consacrer votre vie a l’art martial comme j’ai consacrer la mienne au maniement du sabre : nous ne pouvons sans doute pas rattraper nos retards respectifs dans ses spécialités, mais apprendre a les connaître et a les contrer me semble un objectif réaliste. L’échange me semble, de fait, équilibré. »

Lui qui était sensible mais n'avait jamais été formé, saurait-il en utiliser un ? Il jugea bon de garder cette question pour plus tard.

- Merci pour votre accord.

Il eu une petite pointe de tristesse lorsqu'elle éteint ce magnifique sabre. Des bokkens. Hum. Il comprenait qu'il fallait bien commencer par les bases, aussi peu excitantes soit elles. Mais il était ravi de voir que c'est la sith elle même qui se chargeait, du moins pour l'instant, de son entraînement. C'était bien plus excitant. Il se leva, et vint prendre le sabre, avant de se positionner au centre du dojo. Le temps qu'il revienne, la table avait déjà été évacuée.

J’espère que la présence d’un public ne vous dérange pas, la vocation d’une académie et de permettre au plus grand nombre de parfaire ses connaissances après tout. »

- Ha ! Lors de ma première participation au tournoi de Nar Shadaa, je me suis pris une raclée devant 250 000 spectateurs. Je ferais avec une petite cinquantaine.

Il fit une révérence, et se met en garde.

Entre eux, quinze mètres.

- Ne retenez aucun coup ni aucun mot. Je suis là pour apprendre.

Et, instantanément, tous les apprentis comprirent.

Une réalité qui aurait pourtant dû être évidente, mais qui ne les marquait que maintenant.

Cet homme...

... n'avait de toute évidence jamais tenu une arme blanche de sa vie. Certains ne purent s'empêcher de sourire, voir de ricaner. L'homme avait imité la garde de la sith, mais la position de ses pieds était hasardeuse. Ses bras, plus épais que ceux de la jeune femme, semblaient gauches. Sa posture était mauvaise. Devoir compter sur ce bout de bois, de toute évidence, le troublait énormément.

Le colosse aux corps d'acier, ressemblait à tous ces apprentis franchissant pour la première fois la porte du dojo, et qui essayaient dès le premier jour d'accomplir ce qui n'étaient pas à leur portée.

Même lui sembla se rendre compte de l'arrogance d'imiter l'instructrice, et il baissa les bras.

- Non, non, ça colle pas...

Elle était toujours immobile, le fixant avec intensité. Il sourit.

Même malgré son cinéma, ce contexte d'entraînement, et le fait qu'il n'était pas dans son élément, elle se tenait sur ses gardes.

- Hum...

Il semblait réfléchir. Puis, avec une lenteur telle qu'il en devenait rapide, il sembla s'effondrer sur lui même. Ses bras étaient ballants. Ses épaules, baissées. Ses jambes se plièrent sur ses genoux, alors que certains pensaient qu'il s'évanouissait.

Le corps se relâche...

Les genoux se vident de leur énergie...

Dans les talons...

... et vers l'ennemi.

Une explosion. Un coup de feu. Il s'élance dans une explosion sonore, le tatami sous ses pieds projeté vers l'arrière, alors qu'il lève les bras si vite qu'ils semblent devenir flous.

Le terrain entre eux est couvert en un battement de coeur. Ses pieds épais se posent fermement sur le sol, et sans la moindre coupure dans son rythme, avec une fluidité parfaite, il pivote sur ses jambes, son bassin, son torse, son bras, son poignet.

Alors que son boken tranche devant lui en arc de cercle, il frappe. Sans retenue si compétence, avec toute la force et la vitesse dont il recèle.
Invité
Anonymous
Il devint évident en l’observant prendre place face a elle qu’il n’avait jamais tenu une lame de sa vie. Ce n’était pas un problème ni une surprise : les arts-martiaux qu’il pratiquait étaient déjà très exigeant et demandait une maîtrise parfaite afin de pouvoir être employé avec talent sur un champ de bataille, un temps qu’il n’avait pas put consacrer a l’art de l’épée. Mais Takeda pouvait palier a ce problème, et d’ailleurs, les quelques rires qui traversèrent l’assistance, provenant de quelques étudiants de Listehol, se turent vite face aux regards réprobateurs de leurs maîtres en art martiaux. Les invités de l’Ordre de la Pureté, eux, observaient la scène avec une certaine fascination : ils attendaient sans doute du spectacle afin de pouvoir faire un rapport a Von Kreuzer sur les talents de leurs hôte, mais aussi sans doute pour leur divertissement personnel. Takeda restait en tout cas imperturbable, elle prenait toute les situations avec sérieux et ne déconcentrait jamais, c’était sans doute l’un des prix a payer pour vivre dans la société Sith, ou il fallait changer son être afin de pouvoir être en permanence sur le qui-vive. Elle compris rapidement ce qu’il essayait de faire, elle était capable de lire le non verbal de ses muscles, et la Force l’aidait également a anticiper le mouvement, un avantage considérable des sensitifs sur ceux qui ne recevaient pas le don.

Aussi, lorsque l’homme bondit en déplaçant toute sa puissance physique dans ses chevilles pour se donner le plus d’élan possible, la Shogun réagit bien plus vite encore qu’il ne l’avait fait. Elle s’écarta d’un pas, plaçant son Bokken sur la trajectoire de celle de son partenaire d’entraînement. Les deux lames de bois s’entrechoquèrent, mais plutôt que de rechercher une épreuve de force qu’elle ne pouvait guère remporter face a un tel colosse, Aoi laissa son sabre d’entraînement glisser sur celui de Tanlo tel un danseur tournant autour de sa partenaire. La Sith savait toutefois parfaitement ce qu’elle faisait dans cette manœuvre : étant dans son élément naturel, elle avait un coup d’avance sur son adversaire qui n’avait sans doute pas prévu d’option si sa manœuvre ne fonctionnait pas. Les regards se croisèrent et celui de maîtresse des lieux affichait toujours cette froide détermination qu’elle ne semblait jamais réellement abandonner. L’homme se doutait sans doute déjà qu’elle avait prévu quelque chose, mais ne pouvait savoir de quoi il s’agissait. Aoi mania son Bokken avec célérité et frappa dans l’angle sans doute le plus inattendu.

Une fois écarter de la menace représenté par l’arme de son adversaire, elle fit usage de l’enseignement du Makashi afin d’amener le sabre de bois derrière son genou pour lui couper l’équilibre et le contraindre a mettre un genou a terre, puis passa derrière lui en un instant pour glisser la lame de bois sous sa gorge. Contre une lame véritable, il serait déjà mort égorgé et sa force physique ne lui aurait été ici d’aucun secours. Mais si l’échange fut bref et son résultat spectaculaire, il ne manqua pas d’enseignement pour la professeure, qui recherchait ainsi a comprendre le comportement de son élève : la leçon avait été retenu pour le public en tout cas, pas d’applaudissement, mais pas de moquerie non plus. Ce n’était qu’une façon de lui montrer que sa force principale pouvait se retourner contre lui sans même pousser sur l’extrême inverse : beaucoup pensait que le meilleur moyen de combattre une force pesante était de faire preuve d’une grande agilité : chez les Sensitif, cela menait souvent a l’utilisation de style acrobatique comme l’Ataru, mais Aoi savait que l’on pouvait, en économisant sa propre force, combattre un adversaire plus puissant de façon rationnelle, en connaissant les points de faiblesse du corps, l’un des enseignements de la première forme de combat au sabre-laser et cela, même un non-sensitif pouvait le comprendre.


« Vous êtes morts. »

La cheffe du clan Takeda retira son Bokken et fit quelques pas en arrière afin de lui permettre de se relever. Elle adopta de nouveau une position de garde, mais cette fois, elle ne le laisserait pas sans explication : elle avait fait ce test pour savoir sur quel point il serait nécessaire de travailler, même si cela pouvait paraître évident, il était toujours plus prudent de vérifier. Le résultat fut toutefois ce qu’elle attendait : comme il n’était pas très a l’aise avec son arme, il préférait se reposer sur son propre corps, mais en plaçant sa puissance dans ses chevilles, son coup avait manquer de conviction, et elle l’avait contrer sans problème : la première chose qu’il faudrait lui apprendre était de faire confiance a son arme, elle devait devenir un prolongement de lui-même, il devait être capable de s’en servir comme s’il s’agissait d’un autre membre de son corps. Elle ferma un très court instant les yeux, recherchant le meilleur moyen d’expliquer cela, se remémorant les cours de son père lorsqu’il était a l’académie : il fut un bien plus grand pédagogue qu’elle ne le serait jamais, mais elle espérait tout de même être capable d’offrir a cet homme venu demander son assistance ce qu’il demandait, ou ce qui s’en rapprocherait le plus.

« Vous avez placer votre puissance dans votre corps pour gagner de l’élan, mais vous devez offrir plus de force a votre arme pour la rendre réellement dangereuse. Ne vous précipitez pas : prenez le temps de tenir correctement votre arme, dans une position ou vous-vous sentirez a l’aise, elle doit devenir un prolongement de votre propre corps, vous devez lui faire confiance, actuellement, vous la porter comme un poids et elle vous handicape. Choisissez une position de garde plus confortable pour vous et recommencer, si vous le souhaiter, je peux vous en montrer plusieurs, l’essentiel, c’est d’avoir confiance dans votre posture. »
Tanlo Jakobi
Tanlo Jakobi
Messages : 177
Eclats Kyber : 0
Agenouillé, il avait lâché son arme, mains levées, sentant le bois dur contre sa gorge. Il repassait la scène dans sa tête. Il visualisa sa tête tombe sur le sol, le sol giclant de partout.

« Vous êtes morts. »

- Je vois ça !

Elle recula, et il se releva. Il applaudit des deux mains, d'un air enjoué. Sa défaite et mort fictionnelle ne semblait pas le gêner, ni le vexer outre mesure.

- Impressionnant ! J'adore !

« Vous avez placer votre puissance dans votre corps pour gagner de l’élan, mais vous devez offrir plus de force a votre arme pour la rendre réellement dangereuse. Ne vous précipitez pas : prenez le temps de tenir correctement votre arme, dans une position ou vous-vous sentirez a l’aise, elle doit devenir un prolongement de votre propre corps, vous devez lui faire confiance, actuellement, vous la porter comme un poids et elle vous handicape. Choisissez une position de garde plus confortable pour vous et recommencer, si vous le souhaiter, je peux vous en montrer plusieurs, l’essentiel, c’est d’avoir confiance dans votre posture. »

Il se gratta l'arrière du crâne, d'un air gêné.

- Ouais. Je sais pas trop quoi en faire de bout de bois dit-il en regardant le bokken qu'il tenait en main. J'ai l'impression d'avoir les mains liées plus qu'autre chose. Et ca me gêne pour faire des coups de pieds.

Il se remit en garde.

- Je suis un peu gauche.

Il leva le sabre au dessus de sa tête. Il semblait toujours un peu hésitant. Lui-même avait un peu mal à sa colonne vertébrale.

- J'arriv...

Il attaque. D'un seul coup, la silhouette massive devint floue, alors que les spectateurs serraient les dents et les fesses, sentant un frisson parcourir leurs corps. Ils comprirent, instinctivement, une chose. Cet homme n'était "bon", "doué" ou quoi que ce soit.

Il était "dangereux".

Généreusement, il frappa, de haut en bas. Ce coup aurait probablement brisé le crâne de la sith, mais il avait confiance en elle. Il savait qu'il ne la toucherait pas sans qu'elle ne le permette. Sans surprise, son sabre ne rencontra que le sol. Et une douleur vive traversa son flanc, alors que l’extrémité du sabre de bois de son adversaire rencontrait son foie.

- Urgh...

Il s'agenouilla, comme par réflexe, et elle leva le sabre, avant de mimer une décapitation.

Mort.

- Encore !

Et ils recommencèrent.

vingt-sept fois de suite, il attaqua, et vingt-sept fois de suite, il se retrouva mort. Décapité, égorgé, éventré, éborgné, les deux bras coupés, le cœur perforé, encore et encore, Aoi Takeda, trouvant sans cesse une nouvelle manière de le tuer.

- Encore ! dit-il pour la vingt-septième fois, allongé sur le sol, après qu'elle l'ai fait chuter.

D'une impulsion, il se releva. Il semblait encore en forme, dynamique. Il n'était pas frustré de ses échecs successifs. Paradoxalement, leurs spectateurs, et, il le sentait un peu, sa professeur, l'étaient plus que lui. Il était évident qu'il ne progressait pas d'un pouce, et agissait encore à sa manière.

Il avait toujours été comme ca. Il affrontait un problème, encore et encore, jusqu'à trouver la solution. Par tâtonnement. Un essai. Une erreur. Une nouvelle chose qu'il apprenait.

- Hum.

Ses yeux alertes continuaient d'observer son adversaire. Il se mit en garde.

- Cette fois, je vaincrais ! Je connais tout de vos gestes ! Vous ne me toucherez plus ! dit-il d'une voix puissante. Quelques étudiants sourirent, et l'un d'entre eux ne put cacher un pouffement. Le colosse venait d'imiter les paroles d'un méchant d'holofilm très connu de la série "Et pour quelques crédits de plus".

Il se précipita sur elle. Elle avait la même garde, toujours.

Encore une fois, la distance entre eux se réduisa comme peau de chagrin. Il attaqua, d'une puissance fente. Elle l'évita, faisant glisser son sabre sur le sien pour le faire dévier. Et se retrouva propulsée en arrière. L'homme avait suivi sa fente d'une puissance charge d'épaule qui n'avait définitivement rien d'une technique d'escrime.

Elle vola dans les airs. Pendant un bref instant, ils crurent qu'elle allait tomber. Mais, était-ce de la chance, son agilité naturelle, ou la force, elle retomba sur ses pattes, semblait un bref instant trébucher, pour finalement retrouver son équilibre.

Il l'avait suivie.

Son attaque était puissante. Vive. Rapide, même. Mais il restait plus lent, plus prévisible qu'elle. Ce n'était pas la première fois qu'il tentait une telle passe d'arme, du haut vers le bas.

Son coup se retrouva dévié, une nouvelle fois, et elle riposta.

Le sabre de la Sith s'arrêta à un millimètre de son cou. Et pour une bonne raison.

Pour la première fois, Tanlo Jakobi venait de réussir à parer une attaque d'Aoi Takeda. Un sourire carnassier illumina son visage.

Il progressait.

Avec précipitation et fluidité, elle se désengagea, et il fit de même. Les deux combattants se mirent en position et frappèrent exactement en même temps.

- Argh !

Elle le frappe en plein visage, plus rapide, plus précise, alors que le sabre de l'homme frôlait le crâne de la belle, faisant voler ses cheveux. Le bokken de bois s'écrasa sur le nez de Tanlo qui se mit à saigner abondamment. Il recula et tituba, essayant de prévenir le sang de tâcher sa chemise, mais surtout, le sol. Les étudiants fixèrent la Sith. Indemne.

La différence entre les deux était encore claire, et le gouffre, immense. Mais il venait déjà de le réduire, même de manière infime.

Et, avec la lenteur d'une fleur s'épanouissant sous la lueur du soleil printanier, une minuscule fente s'ouvrit sur le front pâle de la daymio, souillant la peau claire par une traînée carmine.
Invité
Anonymous
La persévérance était une qualité, l’obstination était un défaut. Pourtant, ou était la véritable différence entre les deux ? Dans les deux cas, l’on répétait sans cesse une tâche précise que l’on arrivait pas a accomplir. Beaucoup se contenteraient sans doute d’une explication simple affirmant que le persévérant réussi là ou l’obstiné échoue. Pourtant, la réalité était plus simple encore et complexe a la fois. Aoi considérait qu’il s’agissait des deux faces d’une même pièce et que l’une ne pouvait exister sans l’autre. L’on avait forgé deux mots pour qualifier la même chose en ajoutant une nuance subtile afin de pouvoir rendre le langage plus riche. Le public observant l’entraînement avait en tout cas déjà choisit le camp dans lequel il avait placer l’étranger, le considérant comme obstiné. En soit, ils n’avaient pas forcément tord, a chaque échec, l’homme se relevait, souffrant des blessures en affichant un sourire resplendissant, parce qu’il s’agissait d’un homme qui ne vivait que pour le combat, sa muse, sa maîtresse et son âme sœur. Comme elle, ils ne vivaient que pour perfectionner leur techniques respectives dans les domaines qu’ils avaient choisit, afin d’incarner une perfection que l’un comme l’autre n’atteindrais sans doute jamais. S’ils avaient abandonner les bokkens pour les poings, nul doute que le résultat serait totalement inversé, tant Aoi n’était pas complète au combat sans son sabre-laser.

Pour beaucoup, tout ceci était vain : Tanlo ne parvenait toujours pas a tenir correctement son arme, ni même a changer de tactique.

Aoi resta silencieuse, le laissant se briser sur elle comme une vague contre une falaise. Beaucoup d’architectes ne savaient travailler qu’en faisant usage de la méthode empirique, en expérimentant eux-mêmes sans pour autant être capable de réellement écouter les consignes d’un Sensei et elle respectait cela : c’était une preuve de détermination qui était tout a son honneur : expérimenter et s’adapter, voilà la clef de la survie sur un champ de bataille. Ceci dit, il serait déjà mort de nombreuses fois ici, tant le schéma semblait condamner a se répéter inlassablement. Elle continuerait, autant de fois qu’il le voudrait, elle s’était engagée et ne voyait aucune raison d’arrêter, elle n’était pas fatiguée, économisant un maximum ses mouvements sans pour autant reproduire le même mouvement afin de ne pas être prévisible. Il devenait plus difficile pour les professeurs de contenir les réactions parfois exaspéré de leurs étudiants devant l’apparente médiocrité de l’élève de la Shogun, mais les membres de l’Ordre de la Pureté dans leur magnifique uniforme de grand couturier observaient eux la scène avec une fascination manifeste : ce n’était pas si souvent qu’Aoi Takeda daignait faire une démonstration de sa maîtrise a l’épée, et sa maîtrise semblait être capable d’exercer sur eux une certaine forme de fascination, plus qu’ils ne l’auraient jamais admis.

Il se releva de nouveau, et prononça le genre de réplique que l’on trouvait dans les holo pour enfant que l’on diffusait sur Listehol pour éveiller les valeurs du courage et du dépassement de soi. Derrière le masque qu’elle portait, Aoi laissa un instant se dessiner un sourire amusée, serait-il capable de tenir ses promesses ?

L’échange fut plus long et vigoureux que les autres et cette fois, il fit preuve d’une résistance plus opiniâtre, parvenant même a contrer une attaque en pointe qui visait directement sa gorge. Dans une tension qui sembla soudainement rejoindre celle de ses fameux holo qu’il avait si bien incarner quelques instants plutôt, les deux adversaires s’éloignèrent, puis chargèrent, abandonnant toute forme de subtilité pour une charge digne des plus grands films d’action ou série d’animation basé sur l’art du sabre. L’espace d’un instant, tout le monde retint son souffle et aucun bruit ne venait perturber le combat, en dehors des pieds des combattants foulant le dojo de l’académie militaire. Elle frappa avec plus d’assurance, provoquant une blessure plus franche sur le front de son adversaire, mais senti avant que tout le monde ne fut capable de le voir que son masque s’était fracturé : le picotement d’une blessure vint envahir son front et si elle n’était pas vive, elle devait admettre qu’elle avait baisser sa garde pour cette charge, montrant ainsi parfaitement les limites de la première forme de combat au sabre-laser, l’une des raisons pour lesquelles elle préférait la seconde, qui lui imposait un contrôle absolu sur le combat et refusait l’abandon a une telle extrémité.


« Pas mal… Vous avez donc vraiment appris, une leçon pour nous tous : la persévérance reste la clef en toute chose. »

Elle porta sa main gauche a son visage, puis observa l’espace d’un instant son propre sang presque comme s’il lui était étranger : pourtant, ce n’était pas la première fois qu’elle avait l’occasion de l’observer, elle avait déjà subit de nombreuses blessures et quelqu’un qui aurait l’occasion de voir son corps nu pourrait s’amuser a toute les compter une par une et en avoir pour une nuit complète. Morsure de sabre-laser, tir de blaster frôlant, voire touchant sa peau et provoquant d’intense brûlure, éclat de grenade ou d’obus suite a des explosions, voire des blessures subie pour cogner un mur ou une surface rocheuse après une explosion ou une violente poussée de force, certaines traces provenaient même de vibro-lame d’assassin ou de soldat trop téméraire pour leur propre survie… Mais le contempler lui faisait toujours le même effet, un rappel que malgré tous ses efforts pour atteindre les sommets, même après avoir atteint le rang de Seigneur Sith, Aoi Takeda restait mortelle et que son temps était compté. Si elle voulait atteindre ses objectifs et conquérir l’univers, elle allait devoir redoubler d’effort pour progresser, comme le prouvait ce sang qui coulait sur la paume de sa main.

Deux de ses gardes du corps se rapprochèrent, apportant de quoi panser la blessure ainsi qu’un nouveau masque pour permettre au Shogun de pouvoir remplacer celui qui venait de se briser. Une équipe médicale se rapprocha de Tanlo pour traiter également sa blessure, l’échange imposait une pause bienvenue qui allait permettre a l’escrimeuse de pouvoir faire des remarques sur le style, la forme un, la posture et la manière d’aborder le combat en général. Il allait devoir faire encore beaucoup de progrès, mais il avait montrer qu’il était plus capable que tous ses essais précédents aurait put le faire croire. Lorsqu’elle fut prête, son nouveau masque ajusté, elle se retourna vers lui et accrocha un instant le Bokken a sa ceinture, croisant les bras sous sa poitrine, un geste qui prouvait qu’elle était désormais en phase d’évaluation. Sa voix était froide et analytique, mais contenait cette part mystique que l’on attendait d’un grand sensei : elle savait travailler ses postures afin d’imiter celle de son père, même si de son point de vue, son charisme n’égalerait jamais celui du modèle de son existence le plus important, la mission sur Khar Delba lui avait amèrement rappeler…


« A force d’échec, vous avez fini par comprendre instinctivement les limites de la forme 1 : lorsque les Jedi ont créer cette technique, le combat au sabre-laser restait a ses balbutiements, le Katana Jedi et l’épée Sith dominaient encore les champs de bataille, et le fantassin utilisait encore une épée ou un sabre. La première forme existe dans le but de désarmer son adversaire, et combattre plusieurs ennemis a la fois. Elle manque donc d’option offensive, et l’on atteint vite ses limites lorsque l’on affronte qu’un seul adversaire. En tant que mercenaire, elle pourrait toutefois vous être utile : les maîtres d’armes ayant conçu et perfectionner la première forme se sont peu reposé sur la Force pour l’utiliser et nombre de ses mouvements peuvent être reproduit sans l’usage de cette dernière et j’imagine que vous devez combattre en infériorité numérique assez souvent. Vous pourriez ainsi reproduire certaine botte avec une vibro-lame, voire même peut-être en trouver des équivalents avec vos poings et vos pieds afin de surprendre vos adversaires, pour peux que vous investissiez dans un équipement capable de parer la lame d’un sabre-laser, ce qui est loin d’être courant dans la galaxie. »

Elle marqua une pause, le temps de lui laisser assimiler les informations, alors qu’on lui proposait une bouteille d’eau afin de pouvoir se désaltérer après l’effort. Aoi n’en reçu guère, preuve qu’elle était toujours en forme malgré cette blessure légère, ou qu’elle veillait a maintenir son image de puissance envers et contre tout, après tout, son masque la rendait indéchiffrable.

« Ceci étant dit, si vous souhaitez réellement manier l’épée, il va falloir travailler votre position de garde et votre posture : l’instinct et la persévérance sont des qualités, mais dans l’escrime, la connaissance technique et la maîtrise sont sans doute encore plus importante, car la moindre erreur peut s’avérer fatale. »
Tanlo Jakobi
Tanlo Jakobi
Messages : 177
Eclats Kyber : 0
Sang au nez, odeur de fer. Tanlo Jakobi n'était que bien trop familier avec le goût de son propre fluide vital. Il l'avait encore en bouche, tout le temps.

Cette dernière passe d'arme s'était soldée par un échec. Mais on apprenait beaucoup dans la défaite, et Tanlo avait beaucoup perdu. Il resta souriant, acceptant les soins sans discuter. Son nez était encore violacé, et la moindre inspiration faisait que l'odeur envahissait son cerveau. Il adorait ca. On lui apposa du gel soignant, puis un pansement, à l'horizontale, sur l'arrête du nez, qui lui donnait un air rebelle et presque juvénile.

Il fixa la Sith, alors qu'elle lui attachait le Boken à la ceinture. Sacré femme. Plus forte et puissante qu'elle ne le laissait supposer malgré son gabarit fin. Il avait encore tant de chose à lui demander et lui dire !

- Il faudra que je m'instruise vos histoires. Il y a beaucoup à apprendre.

Bon élève, il resta silencieux, hochant la tête lorsqu'elle prodiguait ses conseils et observations.

« Ceci étant dit, si vous souhaitez réellement manier l’épée, il va falloir travailler votre position de garde et votre posture : l’instinct et la persévérance sont des qualités, mais dans l’escrime, la connaissance technique et la maîtrise sont sans doute encore plus importante, car la moindre erreur peut s’avérer fatale. »

- Oh, je le sais que trop bien. Vous parlez à celui qui se bat à mains nues dans une galaxie de sabres lasers et de blasters.

Il leva ses deux mains.

- Je suis habitué à me battre avec ces deux mains depuis presque 35 ans. Indépendantes. Les rejoindre l'une avec l'autre... il mima la prise en main d'un sabre invisible ce n'est pas naturel pour moi. Je vais avoir besoin de temps pour m'y habituer.

Il rouvrit ses mains, avant de coller ses doigts les uns contre les autres. Il mima quelques gestes de "découpe" dans l'air.

- Il n'existe pas une forme de combat à deux sabres ? Je me demande si ça ne serait pas plus approprié pour moi d'apprendre cette forme. Il croisa son regard. Après avoir appris la première forme bien sûr. Je vais pas apprendre à courir avant de savoir marcher.

Il revint en face d'elle, avant de s'incliner respectueusement, imitant le salut de Listehol.

- Merci pour la leçon. J'ai beaucoup appris. dit-il avec sincérité. Mais...

Il se redressa, et recula lentement, un sourire aux lèvres. Il écarta ses bras avec lenteur, amorçant des gestes lents et fluides, circulaires. Il répétait, avec une grâce presque féminine, un kata, qu'aucun ici ne reconnaissait.

Lentement, il se mit en garde. Mains nues, il se sentait bien. Comme un handicap en moins. Il était complet.

- Je ne suis pas venu ici que pour apprendre, mais aussi pour instruire. Un coup d'oeil autour de lui. Et avant que nos chers apprentis m'écoutent, j'ai une crédibilité à établir, n'est-ce pas ?

Son bras gauche était tendu vers l'avant, se terminant en un poing massif. Il orienta son poing vers le ciel, l'ouvrant lentement, paume face au plafond. Ses quatre doigts s'agitèrent, invitant la Sith à venir vers lui. Il la défiait.

- Montrez-moi ce que vous valez sans votre sabre. Un moment de silence. Il se mit à sourire.
- Quoi que, vous pouvez le prendre si vous le souhaitez. Qu'il soit en bois ou non...
Invité
Anonymous
« Il y a plusieurs façon de combattre avec deux armes en escrime : les sensitifs nomment cela Jar'Kai et font usage de deux sabres simples, voire a poignée recourbée comme le mien. C'est une technique qui se marie mieux avec des styles agressif, comme le Djem So, car a deux sabres, l'on recherche avant tout a submerger l'ennemi de coup. Cependant, même les non-sensitifs sont capable de faire usage d'un style a deux armes. Nous avons plusieurs maîtres dans l'art du sabre qui enseigne une technique visant a utiliser le fourreau de l'arme dans la main gauche, ou un sabre plus petit qu'un Katana traditionnel, afin que la main gauche, ou la droite si vous êtes gaucher, servent comme appui défensif pendant que l'autre recherche le coup le plus précis possible. »

Cette présentation restait assez sommaire, mais elle semblait a Aoi efficace afin de présenter les bases. Elle n'aurait pas recommander l'utilisation d'un style aussi spécifique pour apprendre l'escrime, mais s'il était effectivement ambidextre, alors il y avait des chances qu'il puisse en effet combattre et apprendre plus facilement en faisant usage de deux armes plutôt qu'une. Chaque individu s'engageant sur la voie du sabre devait suivre son propre chemin, correspondant a son propre style de vie. Bien entendu, Listehol était recouvert de Dojo et d'Académie qui enseignaient des techniques particulière, mais même si des élèves très capable étaient capable de les reproduire, les vrais maîtres adaptaient leurs techniques, les modifiaient afin de pouvoir les rendre encore plus efficace au combat. Ceux dont la technique devenait assez perfectionnée ou qui survivait a l'épreuve de la guerre fondait généralement leur propre école afin de pouvoir transmettre leur savoir, mais ce que recherche chaque maître d'art martial qui enseigne, c'est trouver cet élève qui poursuivra son inlassable travail de recherche sur les techniques de la guerre et sera capable a son tour de l'enrichir de ses propres réflexions. Une quête sans fin, qui se poursuivrait sans doute jusqu'à la fin des temps, car la perfection martiale est une qualité dont la civilisation aura toujours besoin.

Toutefois, l'homme n'avait pas oublier qu'il était venu aussi pour enseigner et pour cela, il devait faire la démonstration de sa propre technique. Il adopta une posture de garde en faisant preuve d'une souplesse que l'on ne soupçonnerait pas chez un homme de sa corpulence et instantanément, tout cela sembla bien plus naturel et bien plus intimidant en réalité : l'on pouvait sentir qu'il était en contrôle et en confiance, ce qui expliquait sans doute sa réputation et la manière dont il était capable de faire preuve de persévérance. C'était, a sa façon, un architecte de la guerre qui recherchait toujours le perfectionnement, tout en prenant le temps de transmettre son savoir. Aoi avait suivit bien des enseignements dans son existence, mais n'avait jamais rechercher a combattre a main nue : cela semblait être devenue anachronique dans une galaxie en guerre ou les lames et le blaster se partageait le champ de bataille. Mais elle tenait la preuve devant ses yeux qu'elle avait fait une erreur de jugement : peut-être la Force lui susurrait-elle, mais de son point de vue, c'était quelque chose de plus primaire, l'instinct de survie, qui lui disait que si elle essayait d'affronter son adversaire sur son propre terrain, elle serait vaincue d'une façon assez humiliante.

C'était quelque chose d'ennuyeux, pas en tant qu'instructrice, car cela servait son discours sur la nécessité d'apprendre sans cesse et se remettre en question, mais en tant que Sith et leader militaire impérial dans une guerre civile : s'il y avait des espions, ils pourraient se servir de cela pour la moquer et la tourner en dérision, hors, la réputation était importante dans ce genre de conflit. Un soupir de résignation s'échappa de ses lèvres, mais le colosse fit preuve d'une élégance sans doute involontaire en lui proposant de garder son arme. Il lui proposa même de se servir de son sabre-laser, mais cela lui sembla exagérer : elle souhaitait conserver cette atmosphère studieuse, montrer que l'on était pas ici entre adversaire, mais entre pratiquant d'un art respectable plusieurs fois millénaire, une tradition ancestrale qu'il était important de préserver et perfectionner, en respectant l'aura des Kami qui protégeaient Listehol. L'atmosphère devint plus lourde alors qu'Aoi repris son Bokken et effectua de nouveau le salut du Makashi. Quelque chose lui disait qu'elle allait sans doute en casser beaucoup, mais ce n'était pas grave en soit, cela viendrait offrir du spectacles aux étudiants comme aux membres de l'Ordre de la Pureté qui assistait a la scène avec intérêt.


« Je vais rester sur le Bokken, ne retenez pas vos coups. Cela sera pour moi l'occasion de réviser mes techniques défensive tout en vous offrant la possibilité de les observer. »

Il était de nouveau temps de faire appel a la forme trois, le bouclier du Soresu, conçu pour bloquer n'importe quel type d'assaut ou presque. Durant quelques secondes, les adversaires se firent face, Aoi tenant fermement a deux mains son Bokken dans une garde parfaite que les maîtres d'armes de Listehol n'auraient pas renier. Un silence solennel envahi le Dojo, tous les spectateurs retenant leur souffle. Tanlo s'élança finalement et donna le ton immédiatement : il était rapide et brutal, et Aoi serait contrainte d'être rapide et souple si elle voulait éviter une épreuve de force dans laquelle elle ne pouvait vaincre. Le Soresu, contrairement a la première forme, exigeait d'utiliser la Force afin d'être efficace : il lui fallait anticiper chaque coup a l'avance et trouver la trajectoire d'interception ou d'esquive qui lui permettait d'encaisser le choc sans pour autant rompre. Bien que fabriquer en bois, le Bokken fit honneur a sa réputation de solidité alors que plusieurs impacts violent vinrent le frapper, il ne plia pas, mais elle avait conscience qu'il ne pourrait pas encaisser des coups aussi dur éternellement. Elle devait pourtant apprendre de sa technique afin de pouvoir trouver le meilleur chemin pour la contrer, et pour cela, maintenir une posture totalement défensive lui semblait le meilleur choix.

Toutefois, il était impossible de bloquer une pluie de coup aussi rapide, surtout lorsqu'elle faisait usage des poings comme des pieds et semblait conçu pour combattre spécifiquement un adversaire avec une lame, et certainement pas en bois. Faisant usage de méthode peu orthodoxe, elle décida de se servir de son propre corps comme bouclier lorsqu'elle était surclassée en vitesse, plaçant un coude ou une jambe contre un coup trop violent pour en atténuer l'impact, acceptant même d'encaisser dans le ventre lorsque la Force lui murmurait qu'elle pouvait le faire sans trop souffrir. Toutefois, l'image du duel qui ressortait était qu'elle cédait inexorablement du terrain face a la domination du géant, ce qui laissa plusieurs élèves médusé et les membres de l'Ordre de la Pureté avec une expression étrange de curiosité et de fascination. Il ne s'attendait sans doute pas a un tel spectacle, ils avaient bien vaguement entendu parler d'une technique de combat conçu pour combattre les sensitifs, mais ne l'avaient sans doute jamais vu a l’œuvre. Elle était brutale et pure dans son exécution, et Aoi compris plus vite que n'importe qui d'autre que les prétentions de son visiteur étaient loin d'être usurpée. Mais elle n'avait pas peur : l'apprentissage Sith se faisait dans la souffrance, elle encaisserait, encore et encore, jusqu'à la limite de son corps, en espérant trouver une ouverture dans sa garde un moment ou un autre.
Tanlo Jakobi
Tanlo Jakobi
Messages : 177
Eclats Kyber : 0
« Je vais rester sur le Bokken, ne retenez pas vos coups. Cela sera pour moi l'occasion de réviser mes techniques défensive tout en vous offrant la possibilité de les observer. »

Il lâcha un "Hmpf !" un peu agacé. Bien. Qu'elle reste sur la défensive, donc. On pouvait sentir que l'homme était un peu déçu, mais il ne fit rien pour insister, et la laissa se mettre en garde.

Pas de round d'observation. Il était bien trop impatient. Comme possédé, il s’élança vers elle. Et il frappa.

Encore.

Et encore.

Plusieurs des spectateurs commencèrent à compter le nombre de frappes, avant d'abandonner lorsqu'ils dépassèrent les cinquante. Le maître s'était lancé dans un enchaînement infini. Telle une mélodie savamment orchestrée, chacun de ses coups se terminait dans une position servant de point de départ pour un autre. Il n'y avait aucune pause, ni aucun répit.

La Sith parvint à parer la majorité des coups, et à en éviter d'autres. Mais même ses sens supérieurs ne pouvaient la mettre à l'abri éternellement. Elle recula, encore et encore, alors qu'il continuait de la frapper tout en la suivant, l'emprisonnant petit à petit vers un coin de la pièce. Son poing fermé, le tranchant de sa main, la plante de son pied, s'écrasèrent sur le corps de la femme faussement frêle.

A chaque fois, un claquement résonnait dans les airs. Il sentait les muscles se tendre, la douleur se répandre dans le corps de son adversaire. Il la fouettait plus qu'il ne la frappait.

Elle recula encore, se retrouvant dos au mur. Il frappa, son poing ouvert. Les apprentis ne virent qu'un coup parmi d'autres. Tanlo compris qu'elle avait compris.

La Sith plongea sur le coté. Plus qu'une esquive, c'était une fuite.

La main de Tanlo, dont les doigts étaient parfaitement tendus, percuta le bois.

Et le pulvérisa.

Il enfonça son bras au-delà du coude dans le mur pourtant épais, le retirant dans une tempête d'échardes.

Uniquement sur le coup là, il ne s'était pas retenu.

La Sith mit de la distance entre eux, se remettant en garde, visiblement affectée par cette tempête de coups. Il était toutefois surpris, positivement. Il s'était attendu à ce qu'un corps aussi mince, même musclé par l'exercice, s'écroulerait face à ses attaques. Mais elle était toujours debout.

- Wu-Hu-Xi-Lian-Da. Dit-il d'un ton grave. La technique la plus basique que j'ai appris lorsque j'ai commencé le Stava. Elle nous apprend à garder notre souffle et notre respiration, et enchaîner les attaques sans interruptions. C'est Ary'ush qui l'a inventé. Pour n.... pour les Noghris, c'était une légende. Un dieu vivant.

Il se mit en garde. La manche de sa chemise droite était légèrement déchirée, après que son bras ait pulvérisé le mur en bois. Mais lui-même ne semblait pas être atteint le moins du monde. Il avait un souffle normal, une respiration sereine.

- Moi, je ne suis pas une légende. Mes poings et mes pieds non plus.

Il s'inclina légèrement vers l'avant, ses yeux vrillant dans ceux de la Sith, alors que sa voix devenait plus grave et menaçante.

- Mais ils peuvent détruire un dieu.

Un frisson parcourut l'assemblée, instinctif, sentant un tremblement secouer leur colonne vertébrale.

- Mon prochain coup détruira votre Bokken. Alors arrêtez de rester sur la défensive. Nous ne faites au mieux que prolonger le statu Quo. Prenez-moi au sérieux un instant.

Comme toujours, elle ne parlait pas. Une vraie statue. Alors, il continua de faire la discussion. Il savait pourquoi elle restait ainsi. Elle attendait une faille dans sa garde pour une contre-attaque mortelle et décisive. Mais il n'avait pas de sabre en bois. Il se battait à mains nues. Il était bien plus dangereux ainsi.

- Vous trouverez rien d'autre que ce que je laisse exprès. dit-il avant de s'élancer vers elle.

Et pour la première fois, elle fit de même.

Il sourit intérieurement. Elle ne tenait plus son bokken comme un sabre de bois, mais une vraie arme. Comme un sabre laser.

Le genre d'arme qu'on ne pouvait pas toucher, ni bloquer. Elle était vive. Son sabre de bois devint flou, et elle amorca une frappe.

Un "SPANK" résonna dans la salle. L'homme s'était déplié. Un fantastique coup de pied vers l'avant, son corps entier tendu vers son adversaire, couvrant une distance de plus de deux mètres. Il ne tenait guère que sur les doigts de pied de sa jambe d'appui.

Son pied puissant avait percuté la main de la Sith qui tenait le sabre. Elle s'était reculé au dernier moment, évitant de justesse un coup qui lui aurait broyé les mains à coups sûr. Il continua sur son élan, tournant sur lui même. Son coup de pied latéral la rata de peu, mais même les apprentis adossés contre le mur sentirent la rafale de vent dégagée s'écraser contre leur visage et faire voler leurs cheveux.

Profitant de son esquive, elle attaqua à son tour. Il sauta en arrière, le sabre tranchant le vide où se trouvait ses jambes un instant plus tôt. Elle continua sur sa lancée. Une attaque fluide, rapide, tranchant de haut en bas. Il leva son pied, présentant son flanc en tournant sur lui même. Le sabre de bois frôla sa chemise, son bassin et ses genoux. Son visage était déformé par une grimance montrant l'effort qu'il faisait pour esquiver ces attaques qu'il considérait comme mortelles.

Une troisième attaque. Son sabre s'approcha dangereusement du visage de Tanlo... mais elle arrêta son coup à la dernière second, la lame de bois frôlant la barbe de l'homme.

Murmures et stupéfactions. Pourquoi avait-elle arrêtée son coup ? Une autre leçon ? Où...

Un grognement. Presque un souffle, peiné, avait été entendu derrière le masque. Le bras de la jeune femme tremblait. Elle semblait paralysée.

Ils virent alors. La pointe du gros orteil de Tanlo Jakobi était enfoncé entre les métatarse du deuxième et troisième orteil de la Sith, au point qu'un peu de sang en jaillissait. Elle pouvait le sentir. L'horrible sensation de voir son corps vous échapper. Il l'avait paralysée. Il continuait de remuer son orteil en elle. Pas la moindre douleur, si ce n'est que la moitié droite de son corps était complètement tendue, presque crampée.

Le Stava était connu et célèbre pour sa capacité à atteindre les points vitaux de l'adversaire pour manipuler son corps, se jouant des différences de gabarit ou de la résistance physique d'un adversaire. Il avait été spécialement amélioré pour même défaire les adeptes de la Force. Sensible ou pas, vos points vitaux sont les mêmes que ceux de tout le monde. Et pire. Lorsque votre corps lutte contre vous, puiser dans la Force devient encore plus difficile.

Il était en garde, et frappa. Son poing s'arrêta au niveau de la gorge de la Sith.

- Vous êtes morte.

Il releva son pied, libérant le bras de la Sith, qui ne put retenir son bras de partir. Naturellement, il avait eu le temps de mettre son autre main sur la trajectoire. Il se saisit du poignet de la Sith. Il enfonca son pouce dans le muscle radial du bras. Elle pouvait sentir une vive douleur remonter jusqu'à son coude, avant de se transmettre le long du flanc, puis du bassin, parcourant des muscles dont même elle en avait oublié l'existence.

Par réflexe, comme quelqu'un retirant sa main lorsqu'elle brûle, la Sith fléchit, sans mettre genoux à terre. Tanlo Jakobi avait retiré sa main pour refrapper, s'arrêtant cette fois au niveau de ses yeux, à un cheveux de lui faire perdre définitivement la vue.

- Vous êtes morte.

Il pivota sur ses appuis, et, d'un mouvement rapide du pied, la fit trébucher vers l'arrière. Il accompagna son mouvement, la projetant contre le sol. Elle tomba lourdement sur le dos, ne voyant plus que le plafond. Le pied

Et enfin, le poing fermé de Tanlo, qui masque l’entièreté de son champs de vision. Si proche, on pouvait y voir la peau devenue corne, et les innombrables marques d'impact de ce qui était plus proche d'une masse que d'une main.

- Vous êtes morte.
dit-il une troisième et dernière fois. Il était agenouillé au dessus d'elle, son pied gauche écrasant son épaule droite, le genoux gauche enfoncé dans l'intérieur du coude du bras droit, prévenant tout mouvement.

Il parlait d'une voix sombre et sérieuse, son visage devenu fermé. Puis, après de longues secondes, il se releva, et s'écarta.

- Ne vous relevez pas trop brusquement, dit-il avec prévenance. Laissez le temps à votre jambe et à votre bras de récupérer.
Invité
Anonymous
Elle aurait du attendre plus longtemps encore…

La douleur, la peur, tout cela n'était rien d'autre que des informations, que l'on pouvait, a force d’entraînement, balayer ou au moins traiter comme une information de plus, de la même façon que l'on recevait un rapport de situation par exemple. Ne jamais transmettre aucune information autre a son adversaire que sa concentration faisait partie de ses habitudes, et il fallait tout de même dire que son masque l'aidait beaucoup en ce sens, bien que l'expression de ce dernier suggérait davantage une colère et une malice qui n'habitait pas l'épéiste, comme si elle avait recherchée a compenser par un masque traditionnel de son monde son manque de passion évident pour la pratique de la face obscure de la Force et de ses arcanes, lui préférant depuis le début de sa formation l'escrime et l’exigence de discipline que cette dernière incarnait. L'échange restait instructif, dans les deux sens, mais Aoi restait centrée sur les raisons de son échec et pour elle, la principale raison était d'avoir rechercher la contre-attaque trop tôt : le Makashi était conçu pour l'escrime contre d'autres adversaires doté d'une épée, pas pour affronter quelqu'un se battant a main nue : il avait l'habitude d'affronter des épéistes, les pointes étaient sans aucun doute trop évidente pour lui, mais elle avait laisser de côté une arme bien plus précieuse de la forme III qui lui aurait permis de prendre l'avantage.

Cette arme n'était nul autre que la frustration.

Car pour quelqu'un passionné par le combat, il n'y avait rien de plus frustrant que de faire face a un mur qui passe son temps a se défendre sans même rechercher a répliquer : c'était l'une des techniques favorites des Jedi contre les Sith : retourner contre un adversaire plus puissant sa passion et sa fougue afin de pouvoir vaincre soit en l'épuisant, soit en exploitant sa frustration et son absence de patience face au mur défensif. Certes, elle avait souffert, mais la douleur en elle-même n'était qu'une chose a laquelle elle pouvait faire face, elle en avait vu d'autre et subit des morsures bien plus douloureuses que celle d'un coup de poing en pleine poitrine. Il avait toutefois révéler l'origine de sa doctrine, ce qui ne manqua pas de provoquer quelques grimaces dans les rangs de l'Ordre de la Pureté : il suivait un enseignement Alien, considérer donc comme inférieur. Ceux originaire de Listehol l'observait en revanche avec une certaine fascination, elle semblait puissante et difficile a contrer et pourrait donc représenter un ajout intéressant pour le Dojo a long terme afin de mieux former les gardes du corps du Bakufu par exemple. Le perfectionnement reste une quête infinie et comme elle le disait souvent, l'on reste un apprenti toute sa vie dans le domaine des arts martiaux.

Toutefois, même a terre, privée de mouvement, Aoi gardait encore quelque chose pour elle contre son adversaire : la Force… Et même si elle n'était pas la meilleure en la matière, elle restait capable de faire un peu de télékinésie. Trop occupé a faire la démonstration de ses talents, Tanlo n'avait pas prêter attention au fait que le sabre-laser de la générale avait quitter sa ceinture depuis pas mal de temps maintenant. Elle l'avait discrètement écarté du champ de bataille pour attendre le moment le plus propice, et seul les observateurs les plus attentifs, les rares n'étant pas totalement absorbé par l'intensité de l'échange, l'avait remarquer. Soudainement, la lame rouge s'activa, l'arme planant dans les airs derrière le combattant et la lumière rouge instable venant frôler le cou de celui-ci. Pour Aoi, c'était un rappel de la nature des Sith, celle de toujours trouver une solution pour l'emporter, même lorsqu'ils étaient apparemment vaincu. Le vrombissement de l'arme imposa le silence, la salle l'observant avec diverse réaction, de l'incrédulité a l'amusement en passant par la surprise ou la désapprobation chez les plus respectueux, mais la Shogun assumait son geste et repris la parole afin de s'expliquer.


« Votre technique est impressionnante, je dois bien l'admettre, mais n'oubliez jamais une chose dans un combat contre un Sith : celui-ci recherchera toujours a obtenir la victoire, quitte a tricher. »

La lame s'éteignit et revint se placer a la ceinture de la générale tout doucement. Cette dernière pris le temps de se redresser doucement, se massant quelque peu la tempe afin de se remettre du choc comme de la dépense d'énergie. Si sa tenue en avait pris un coup, il restait que son masque empêchait d'observer son visage et donc de se rendre compte de son état physique. Elle voulait tout de même mettre une chose au clair, puisqu'elle n'avait pas répondu pendant l'action, elle pouvait maintenant le faire tout en expliquant les limites de ses techniques, après tout, il s'agissait un échange dans lequel les deux pratiquants de l'art de la guerre partageaient leurs connaissances. Aoi croisa les jambes, retrouvant une position en tailleur avec une aisance surprenante pour quelqu'un qui venait de se faire balayer, posa ses deux mains sur ses genoux, puis repris.

« J'ai choisit le Soresu car je voulais tester une technique Jedi, a savoir miser sur votre frustration face a un bloc défensif puissant. Mais mon amour pour le Makashi m'a poussé a rechercher a faire preuve de style, hors, en utilisant vos poings, vous contournez la raison même pour laquelle la forme II existe : combattre d'autres adversaires doté d'une épée. Soyez prudent toutefois, vous rencontreriez sans doute plus de difficulté contre les adversaires pratiquant la forme V ou la forme VII, mais soyez assurer que je n'ai pas pris cet échange a la légère, j'ai choisit une stratégie défensive car sur l'instant, elle me semblait simplement la plus adapté pour vaincre contre une technique que je ne connaissais pas, ce qui n'était peut-être pas le choix le plus pertinent, mais qui semblait le plus rationnel face aux informations dont je disposais au moment de faire ce choix. »

Cette simple formule résumait Aoi Takeda mieux que n'importe quel autre : toujours prendre la direction « cérébrale », réfléchir a chaque choses et pouvoir ainsi prendre la décision la plus rationnelle… C'était peut-être aussi cela qui l'avait perdu face a quelqu'un faisant bien plus aisément confiance a l'instinct.

« Seriez-vous intéresser a l'idée de séjourner quelques temps sur notre planète ? Votre technique est réellement impressionnante, et j'apprécierais que vous l'enseignez a plusieurs de nos maîtres d'arts martiaux. Vous seriez bien entendu rémunérer, et si la situation militaire venait a devenir dangereuse pour votre sécurité, nous vous ferions partir avant que l'ennemi n'arrive a nos portes. »
Tanlo Jakobi
Tanlo Jakobi
Messages : 177
Eclats Kyber : 0
- Votre technique est impressionnante, je dois bien l'admettre, mais n'oubliez jamais une chose dans un combat contre un Sith : celui-ci recherchera toujours a obtenir la victoire, quitte a tricher.

Il avait sourit d'un air carnassier, sentant la lame brûlante du sabre à quelques millimètres de lui. Il souffla chaudement.

- Vous ne m'apprenez rien.

Il était le premier à se battre à la déloyale. Dans un monde de blasters et de sabres lasers, on ne s'en sort pas aux poings en étant plein d'honneurs. Embuscades, tromperies, traitrises, tous les coups étaient permis pour le mercenaire.

Ils étaient revenus en position en tailleur, l'un en face de l'autre. Il resta silencieux et concentré. Il connaissait cette stratégie. Elle était valide. Mais elle était inutile contre lui. Tanlo n'était plus un adolescent, et avait toute la patience du monde. Quelqu'un restant sur la défensive ne posait aucune danger. Excepté, évidemment, durant un entraînement, ou une démonstration.

- Seriez-vous intéressez a l'idée de séjourner quelques temps sur notre planète ? Votre technique est réellement impressionnante, et j'apprécierais que vous l'enseignez a plusieurs de nos maîtres d'arts martiaux. Vous seriez bien entendu rémunérer, et si la situation militaire venait a devenir dangereuse pour votre sécurité, nous vous ferions partir avant que l'ennemi n'arrive a nos portes. »

Les bras croisés, il rigola bien fort.

- Me faire partir en cas de combat ? Pour qui me prenez-vous ? Pour un de ces maîtres d'opérette incapables de quoi que ce soit en dehors des tatamis ?!

Il la regarda ardemment, plein de vie et de dynamisme.

- Si les combats s'intensifient ici, vous avez intérêt à me laisser prendre part aux réjouissances. Sa voix devint plus calme. Je vous remercie pour votre proposition en tout cas, et l'accepte avec grand plaisir. J'ai pas besoin de grand chose, un lit par terre et une chambre assez grande pour m'entraîner me suffiront.

Il n'aimait pas son masque. Elle se cachait. N'osait pas se révéler. Lui était l'opposé complet. Il ne cachait ni ses pensées, ni ses intentions, ni ses paroles. Il allait toutefois faire avec cette femme qui semblait être son opposé complet, tant sur le plan physique que mental. Il ne s'inquiétait pas sur leur entente mutuelle. On disait souvent que les opposés s'attirent.

- Je suis un bon professeur, mais je suis aussi un bon élève. J'aimerais assister et participer à vos cours collectifs si possible. Au niveau du combat au sabre, je ne vaut pas... d'un grand geste du bras, il désigna le public autour d'eux. Il caressait doucement le sabre de bois à sa ceinture, avec des gestes absents et rêveurs. Aussi bon qu'eux. Mais je pense que vous serez satisfaite de mes progrès, en fonction du temps que vous gardez ici.

- Et sans vouloir donner l'impression de prendre mes aises. J'aimerais aussi beaucoup visiter le reste du temple et même votre ville. Rester enfermé ici serait du gâchis, vous ne pensez pas ? Il se demandait si elle lui servirait de guide, mais il en doutait. Elle avait sans doute de bien plus importantes choses à faire que jouer la guide touristique.

Invité
Anonymous
« Nous recherchions simplement a préserver votre neutralité, mais si vous préférez combattre, nous trouverons un moyen d'exploiter vos talents avec sagesse et pour votre entière satisfaction. »

Commander englobait de nombreuses tâches et exigeait également de nombreuses qualités, mais l'une des plus importantes, si ce n'était peut-être la plus essentielle, était d'être capable de placer la bonne personne au bon endroit afin de s'assurer de tirer de chacun de ses subordonnés le meilleur de ses capacités. C'était une chose que l'on apprenait a l'académie, mais que de trop nombreux officiers oubliaient en cours de route, quand aux Sith… Ils étaient bien trop obnubilé par leur propre importance pour être capable de prendre ce genre de décision : leurs collaborateurs étaient choisit simplement selon une échelle de loyauté qui n'avait plus grand-chose a voir avec la compétence, ce qui avait engendré une génération d'officier craintif et servile qui obéissaient aux ordres les plus absurdes sans jamais poser de questions ou proposer des plans qu'ils pouvaient juger meilleur. Tout pour ne pas craindre de froisser la susceptibilité d'un être arrogant ayant le pouvoir de vie et de mort sur tout ceux qu'ils jugeaient inférieur. L'expérience avait forger dans l'âme d'Aoi une bien piètre opinion de la plupart de ses coreligionnaires, ce qui expliquait en partie son dédain pour le clergé. L'ironie de l'histoire avec un grand H l'avait placée dans la rébellion d'un membre de l'organisation, mais elle allait aussi affronter le clergé pendant la guerre, il lui faudrait donc s'en contenter.

Il accepta ceci dit sa proposition de rester quelques temps afin d'enseigner sa technique, précisant qu'il n'avait pas besoin de grand-chose. Elle n'avait pas de confort grand luxe a lui offrir, mais l'Académie disposait d'un internat pour les étudiants comme les professeurs qui venait des quatre coins de Listehol et elle mettrait a disposition l'une des chambres de cette dernière. Elles étaient quelque peu spartiate, mais l'on y trouvait le nécessaire et visiblement, le géant ne recherchait pas les ors que l'on pouvait trouver sur des planètes comme Dromund Kass. Ici, l'on pourrait presque dire que, en dépit des différences culturelles, il était avec les siens, un peuple entier qui avait consacré son existence a l'art de la guerre, a la théoriser comme la pratiquer. Il trouverait sans doute de nombreux interlocuteurs chez les locaux qui accepteraient de discuter de technique d'art martiaux, de spiritualité et de culture guerrière, elle n'avait donc que peu de doute qu'il se sente ici comme un poisson dans l'eau. Mais pour elle, l'important était de pouvoir ajouter sa technique dans la série de celle que son école enseignait, une connaissance qui pourrait s'avérer aussi utile sur un champ de bataille que pour attirer encore davantage d'étudiant au sein de l'établissement et faire fructifier l'héritage de son père, l'une des plus grandes responsabilité du clan Takeda.

L'homme émit plusieurs souhait, comme le fait de pouvoir assister a ses cours collectifs afin de pouvoir progresser au sabre, mais aussi de pouvoir bénéficier d'une visite de la ville non loin. Elle pouvait se permettre un détour vers cette dernière, elle disposait d'encore un peu de temps avant que ses responsabilités ne l'amène a devoir de nouveau rejoindre le palais et retrouver les membres du Bakufu, qui surveillait la progression de la guerre avec une certaine anxiété compréhensible : tous jouaient leur vie dans ce conflit, en cas de défaite, la mort par suicide rituel était pour chacun d'entre eux une issue préférable a l'humiliation de devoir s'avouer vaincu. Certains considéreraient cela comme de la lâcheté, mais dans la culture de Listehol, la mort était le seul prix valable pour laver une honte aussi grande et tous avaient conscience du poids de la décision initiale qu'ils avaient prise. Raison pour laquelle Aoi n'hésitait pas a se ménager quelques instants rien que pour elle, même si elle restait toujours joignable en cas d'urgence : l'on est jamais trop prudent et il serait particulièrement humiliant qu'elle rate une opportunité juste parce qu'elle essayait de se ressourcer loin de la pression imposé par le conflit et sa position de dirigeante sur les épaules.


« Vous avez raison, Listehol a bien des choses a offrir et pour ceux qui savent apprécier son charme, ancrer des images inoubliables. Je vais devoir rentrer bientôt au palais, mais nous avons le temps de faire un crochet par Kōfu, je vais vous faire une petite visite, c'est le fief de mon clan depuis de nombreuses générations. »

Elle se redressa enfin, retrouvant la position debout avant de s'incliner devant tous les participants. Les étudiants comme les professeurs firent de même, tandis que les étrangers de l'Ordre de la Pureté se contentèrent de claquer des talons dans un garde a vous dont ils avaient le secret. Puis d'un geste, Aoi indiqua a Tanlo de la suivre. Elle fit le chemin a pied, quittant l'académie d'un pas léger, bien que disposant d'une certaine vitesse. Elle ne s'autorisa réellement a ralentir que lorsqu'ils eurent quitter l'académie pour rejoindre un chemin pavé qui se dirigeait vers la ville et semblait venir d'un autre âge. Le fief des Takeda n'était pas la ville la plus impressionnante de Listehol, mais elle disposait d'un charme incomparable : des constructions traditionnelles côtoyais des ensembles plus contemporains, généralement des bâtiments militaires. Deux gigantesques bunker se trouvait en périphérie de la ville et il n'était pas difficile de deviner leur fonction : il s'agissait d'abri construit pour la population civile dans le cas terrible ou la ville subirait une attaque aérienne : depuis le début de la guerre civile, il y avait eu plusieurs exercices pour s'assurer que la population s'y rendrait dans le calme et Aoi pouvait être fière de ses concitoyens : tous les exercices s'étaient pour le moment révéler concluant. Mais elle ne se faisait aucune illusion : si une véritable attaque surgissait, il y aurait des problèmes car la panique rendait la réaction populaire imprévisible.

Pour le moment toutefois, les rues de Kōfu restaient calme. Les civils vaquaient a leurs occupations, déambulant entre les échoppes de commerce de proximité proposant des produits de tous types. Beaucoup s'inclinaient respectueusement devant le passage du Shogun, qui répondait a chacun en s'inclinant elle-même en signe de respect. Un groupe d'enfants passa, leurs jouets en plastique laissait aisément deviner qu'ils étaient entrain de jouer a la guerre. De nombreux hommes de la Kempetai encadrait toutefois les rues, une présence davantage rassurante pour la population qu'autre chose, le peuple de Listehol étant très discipliné, il faisait tout de même planer une certaine menace, car ils étaient tous en armes. Quelques groupes d'étranger s'attardaient également particulièrement devant les échoppes, ils portaient tous les uniformes sombres ou brun de l'Ordre de la Pureté et découvrait les coutumes locale en s'exprimant dans leur langue gutturale. Pour une guide improvisée, Aoi ne semblait pas décider a entretenir la conversation, se contentant de laisser son invité s'imprégner de cette ambiance et profiter lui-même des lieux, mais elle le guidait vers un temple afin de pouvoir lui permettre de voir un point d'intérêt qui l'intéresserait sûrement. Elle fini tout de même par prendre la parole afin de lui poser une question sur lui-même, en espérant qu'il accepte de lui répondre.


« Dite moi, quel chemin vous a conduit sur l'art de la guerre ? J'imagine qu'observer Listehol vous laisse imaginer facilement pourquoi j'ai choisit cette route plus qu'une autre, mais chaque guerriers a sa propre histoire, et un talent comme le votre est très particulier. »
Tanlo Jakobi
Tanlo Jakobi
Messages : 177
Eclats Kyber : 0
Tanlo aimait les villes. Il pouvait sentir l'énergie des gens, ces innombrables âmes qui entremêlaient leurs vies, leurs soucis et leurs espoirs, imbibant les bâtiments parfois centenaires des échos de leur vie. ll suffisait de regarder et d'écouter attentivement pour saisir les subtilités des sociétés et de caresser la surface d'une culture.

Les arbres, les plaines et les mers l'ennuyaient. C'était plat, sans dialogue. Une constante ennuyante. La civilisation, voilà qui excitait Tanlo. Sa tête se balançait de gauche à droite. Il observait attentivement, s'intéressant parfois à un simple mur, un étal, la constitution d'un vêtement. Sa guide était suffisamment connue pour que tout le monde s'incline sur son passage. Personne ne lui adressa spécifiquement la parole, mais il sentait leurs regards. Il faut dire que sa silhouette massive détonnait au milieu de la foule, sur une planète où les hommes lui arrivaient à l'épaule.

Aoi Takeda ne parlait pas. Ca ne le dérangeait pas outre mesure. Il avait plus de temps pour s'imprégner de l'endroit.

- Dites moi, quel chemin vous a conduit sur l'art de la guerre ? J'imagine qu'observer Listehol vous laisse imaginer facilement pourquoi j'ai choisit cette route plus qu'une autre, mais chaque guerriers a sa propre histoire, et un talent comme le votre est très particulier.

- Oh c'est une longue histoire... dit-il d'un air un peu évasif. Un bruit sourd se fit entendre au dessus d'eux, dans le ciel, alors qu'un vaisseau de transport entrait dans l'atmosphère, filant à travers le ciel vers un spatioport. Il désigna le vaisseau du doigt.

- Je suis né dans un vaisseau comme ça, dans l'espace. Ma mère est morte en me donnant vie et mon père était parti depuis longtemps. J'étais isolé et turbulent... et quand le vaisseau a atterrit sur Tatoiine, j'ai faussé compagnie au reste des habitants. J'ai rencontré un vieil homme tabassant des brigands... et je l'ai un peu forcé à me prendre comme apprenti. Je devais avoir... 7 ans ?
dit-il en haussant les épaules.

S'arrêtant à un étal, il désigna une paire de pommes au commerçant, et, se faisant comprendre par des gestes, acheta les fruits, en donnant une à la Sith, alors qu'il croquait la sienne avec appétit.

- J'ai rien connu d'autre. J'étais doué pour le combat, et il était exigeant. Une fois que j'ai compris que personne sur la planète n'était à la hauteur, j'ai erré un peu partout dans la galaxie. Et trente-cinq ans plus tard... me voilà !

C'était court, et il avait bien plus à raconter, mais il ne voulait pas lasser la femme en racontant toute son histoire.

Né dans le vide spatial, Tanlo n'avait ni héritage, ni origine, ni culture à laquelle s'accrocher. Sur ce point de vue là, il enviait beaucoup la Sith, qui avait un héritage auquel se référer, une famille, des concitoyens. Lui, dans cette gigantesque galaxie, était seul contre tous. Son propre nom de famille était une invention.

Ils continuaient leur route, avançant entre les rues serpentantes, qui commençaient à monter.

- Vous, je comprend pourquoi vous êtes combattante, oui. Mais est-ce que vous aimez ca ? Si vous aviez le choix et la possibilité de tout balancer sans conséquence ni pour vous ou qui que ce soit d'autre, vous feriez quoi ?

Elle répondit.

Ils discutèrent.

Ils s'affrontèrent.

Et ainsi, pendant de longues semaines, d'efforts, de peines, de blessures et de compréhensions mutuelles...

Une collaboration vit le jour.


*FIN*


Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn