Maxence Darkan
Maxence Darkan
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-J'ai l'habitude.

Ce n'était pas comme s'il s'agissait de la première fois où elle tombait, la moquette c'était presque du luxe comparé aux dernières chutes. Continuant d'enchaîner les petits gâteaux, elle ralentit le mouvement au fur et à mesure qu'il se lançait dans sa demande. Quel plot twist, retournement de situation, fascinant. Il voulait « apprendre ». Elle pencha lourdement la tête sur la droite, à deux doigts de s'auto-briser le cou en y allant trop violemment. Bien plus que fascinant, c'était intrigant. Maintenant, il voulait apprendre d'une misérable mercenaire qui ne savait rien de la bienséance et de l'élémentaire de courtoisie. Elle le fixa droit dans les yeux… au moins… il lui semblait sincère. La blondinette mâcha très lentement ce qu'elle avait dans la bouche avant de faire passer le tout à coup de petites gorgés de bière. Elle aurait voulu roter pour donner un peu plus d'ironie à sa demande, mais malheureusement son délicat œsophage ne lui permettait pas.

-Je crois qu'tu poses la mauvaise question Luke. Franchement… qu'est-ce que tu pourrais apprendre d'une vile mercenaire, toi, Ô grand Jedi respectable ?

Cette histoire de préjugés envers les mercenaires lui était restée au travers de la gorge. Elle se laissa une seconde pour réfléchir. Au final, Karm l'avait choisi, lui et pas un autre. La vie était incongrue et elle l'avait accepté depuis très longtemps maintenant. Le Jedi lui demandait gentiment, elle commençait enfin à réellement le comprendre… pourtant, elle lui en voulait tellement… elle leur en voulait à tous les deux de se cacher « parce que ça n'aurait rien changé pour la mission » ou peut-être même pire, Maxence en revenait toujours à les soupçonner de ne pas le dire parce que ce genre de relation était contraire au code Jedi. Elle se souvenait de la discussion avec lui sur la plage de Kaal, désormais, ce souvenir lui offrait un sentiment de frustration violent, frappant sa colonne pour faire frissonner tout son dos. Elle s'adossa sur sa chaise en soupirant longuement.

-La question Luke, c'est pas : Pourquoi on devrait me l'dire ? C'est plutôt : Pourquoi tu m'as menti ? J'l'ai demandé simplement, qui t'étais pour lui, et tu m'as répondu « un ami ». Me dire que t'es son pote ça apporte rien à la mission, on est bien d'accord ?

Elle allait y venir, c'était presque la finalité de la chose. Dans l'idée, lui apprendre ça, c'était d'une étrangeté tout à fait nouvelle. Elle était en train d'apprendre à quelqu'un comment être en société. Venant de Maxence Darkan, on dépassait largement la signification d'euphémisme, c'était la plus grosse putain de bizarrerie de la galaxie. Même elle le savait, ce qu'elle faisait, ce n'était -presque- pas normal. Depuis quand elle devait faire psychologue pour illuminés, elle n'avait pas signé pour cette merde, clairement un coup à faire une dépression éclaire et en finir à coup de somnifères.

-Bon. Si j'prends ton raisonnement en compte. Tout ce qui ne tourne pas autour de la mission, c'est inutile. J'vais aller droit au but : c'est d'la merde de penser comme ça. J'dirais même qu'y' a que les tocards qui pensent comme ça.

-Et toc.

-Ta gueule Éos. C'était sans animosité, elle expliquait simplement les choses à sa manière. Parce que ça veut dire que… si je suis toujours ton raisonnement, tout ce qui importe, c'est que je sois ta « collègue », qu'on cherche à récupérer de simples écrits et qu'après, t'as pas l'intention de m'revoir. Ça ne la rendait pas triste de voir les choses comme ça, soit dit en passant. En fait, j'me pose une question… comment t'as fait pour sortir avec lui ?

On y était, Maxence, la professionnelle des relations s'embrouillait dans son raisonnement à la con. Elle se l'admettait, elle ne comprenait simplement pas sa façon de penser du tout. Elle ne comprenait pas ce qu'il perdait à se présenter à des gens, qui plus est, une amie de son compagnon. Elle ne comprenait pas sa timidité. Finalement, elle haussa le ton, mais elle engueulait plus sa frustration qu'autre chose.

-Ton but c'est seulement de servir les Jedis à tout prix ? Ne rigolez pas, à ses yeux, cette question était très importante. Non, parce que… on recommence. Tout ce qui ne tourne pas autour de la mission est sans intérêt, donc, que tu sois son pote a autant de valeur que le fait qu'tu sois son mec. Tu vois vraiment les intérêts de l'Ordre supérieurs à ta relation avec lui ? Et là, sa frustration en prenait plein la gueule. Tu t'es vraiment dit que me mentir avait plus de valeur que simplement dire que tu forniques avec lui ? T'as peur de quoi ? De moi ? J'deviens quoi dans l'histoire aux yeux d'Karm s'il est même pas capable de simplement m'dire qu'il est en couple avec toi parce que la mission a plus d'intérêt ? Une manière directe de payer mes dettes ? Bordel de merde, c'est pas compliqué de simplement dire les putains d'choses comme elles sont. Puis, par résignation, elle déclara à mi-voix. C'est absurde, c'est juste putain d'absurde.

Elle ne lui avait pas appris quoi que ce soit, elle s’énervait toute seule. Intérieurement, la blondinette aurait simplement préféré qu'il ne lui demande rien du tout, la laissant simplement dans son monde en se disant qu'il était juste timide et qu'elle allait oublier. Pour le coup, tout devenait si confus, les Jedis qu'elle voyait comme des illuminés un peu con devenaient de vraies machines au service de la Force, sans parole, ni façon de penser personnelle.

-Vous comprenez juste que dalle. Ça m'fout en l'air.

Sur ce, elle se leva, sortant rapidement une cigarette pour ouvrir la fenêtre, s'asseyant sur le rebord et l'allumer. Maxence ne demandait pas à Luke de crier sur tous les toits qu'il s'envoyait en l'air avec Karm, elle lui demandait de comprendre que les gens qui l'entouraient n'étaient pas des objets malléables au service d'une force mystique à la con encore incomprise par le commun des mortels. Elle qui commençait tout juste à comprendre la confiance aveugle envers quelqu'un, elle ne savait plus quoi en penser. Sa question… elle tournait dans sa tête : « Tu vois vraiment les intérêts de l'Ordre supérieurs à ta relation avec lui ? ». Maxence était prête à tout foutre en l'air pour Karm s'il le fallait. Et lui alors ?
Luke Kayan
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- Beaucoup. Je veux dire, j'ai déjà appris de toutes les personnes que j'ai côtoyé. Certaines m'ont apporté un savoir précieux. Il n'y a pas de rang de valeur.

Même si son attitude semblait dire le contraire, Luke n'était pas du genre à ranger ses rencontres dans des castes. Les véritables criminels qui dépouillaient biens à grande échelles ou vies étaient plus difficilement considérés, mais pour les autres, le Hapien avait appris à mettre de l'eau dans son vin. L'histoire avec ce membre de l'AgriCorps paniqué qui avait entraîné sa petite amie enceinte dans un accident avait marqué une scission dans son comportement manichéen. Karm avait failli se sentir extrêmement déçu par un Luke buté qui avait finalement compris. Au dernier moment, il avait abandonné son mépris pour adopter la compassion envers le coupable. Alors tous deux s'étaient expliqués et bien qu'il peine encore à accepter d'apprendre d'assassins, le blond apprenait à leur pardonner. C'était ça être Jedi, tolérer sans approuver mais tolérer, écouter. Ainsi, lorsque Maxence le respectait, il pouvait malgré ses airs coincés, accepter son phrasé, ses manières ou ses sujets de conversation, en théorie toujours. En pratique, il fallait laisser son cerveau s'adapter.

En parlant d'adaptation, Luke s'était aussitôt raidi lorsque son interlocutrice aborda LE sujet. Pourquoi lui avoir menti ? De prime abord, il se serait insurgé, arguant que protéger sa vie privée n'était pas mentir. Disons que prétendre que Karm était son ami revenait à simplifier un peu les choses mais au final... Oui s'en était un de mensonge. Alors il se tut et baissa juste légèrement la tête. Hors mission d'infiltration, il n'était pas censé le faire.

- C'était plus simple. Tu sais... Ce n'est pas tout à fait naturel pour nous. L'Ordre est beaucoup plus flexible sur ce sujet, mais ce n'est pas entré dans les mœurs. Karm dit qu'on devrait expliquer ces choses aux adolescents, il essaye, et ça se fait un peu plus, la prévention tout ça mais nous, moi plus jeune, on ne m'avait rien dit. Forcément, découvrir ça seul... Et que bon, en plus d'être gênant de nature, savoir que je n'aimais pas les filles, ça faisait trop. Je préfère simplement rester discret. Ce n'était pas une volonté de te mentir.

Ça avait juste été une façon rapide d'évincer le problème, d'éviter de changer leur relation, leur dynamique. Trop d'émotions comme il en explosait partout autour de lui, surtout celles émanant de la jeune femme, c'était compliqué à gérer.

- Je... Ne pense pas. Je veux dire, j'aurais pu quitter l'Ordre juste pour lui. Et se rendre compte de ça, le dire, c'est contre-nature, c'est une trahison. Je sais que le Conseil serait indulgent et accepterait un départ. Nous ne sommes pas une secte, mais comment imaginer une vie au-dehors ? Nous avons eu cette discussion une fois. Elle fut très difficile quoique sincère, alors non, non je ne m'imaginais pas laisser transparaître tout ceci avec quelqu'un d'autre.

Le jeune homme inspira profondément. Lui aussi commençait à comprendre un peu Max. Tout comme il s'était offensé de son manque de respect envers Karm, elle s'offusquait de son apparente disposition à le lâcher. Exactement comme pour Jason. À cette époque, lorsque le Conseil lui avait demandé s'il était prêt à quitter cet homme, Luke avait dit oui sans hésitation. Il craignait donc qu'un jour, on lui pose la même question concernant Karm, sachant que sa réponse ne serait pas la même. Songer que cela signifierait son renvoi l'effrayait. Par chance, le fait que l'Ark-Ni eut été admis comme Maître sans qu'on le soumette au dilemme (Luke avait assez confiance en lui pour savoir que si ça avait été le cas, il lui en aurait parlé et sans doute quitté l'Ordre aussi) l'avait un peu soulagé.

- J'aime rencontrer des gens pendant la mission et si tu veux savoir, leur vie et leur bien-être passe toujours avant elle. Sauf quand deux Jedis travaillent ensemble, parce qu'ils partagent le même devoir, mais j'ai déjà mis une mission en danger pour aider Karm et vice-versa. Évidemment, ça devient compliqué, parce que c'est comme si on rompait notre contrat, qu'on mettait en péril toute l'affaire. Mais je m'éloigne... Ce que je veux dire, c'est que nous ne sommes pas programmés pour ne penser qu'au devoir. Beaucoup créent des liens avec leurs partenaires, Karm a plein d'amis un peu partout, ça c'est plutôt euh... Un problème qui vient de moi. Je ne sais jamais que dire ou que faire d'autre, et ça déraille assez souvent pour que je finisse par m'en tenir à la mission. C'est tout.

Car oui, si les Jedis maintenaient normalement une distance émotionnelle raisonnable, bon nombre étaient abordables, amicaux, voir très drôles. Karm n'était pas une exception, certains gardaient des contacts avec leurs anciens partenaires de mission, Luke d'ailleurs avait un lien plus que professionnel avec quelques policiers de Coruscant, il était juste très peu expressif à ce sujet.

- Tu comptes beaucoup pour Karm, il n'a pas voulu te mentir. D'ailleurs, je pense qu'il a surtout voulu respecter ma volonté. Lui le dirait bien facilement, c'est juste moi qui ait du mal pour toutes les raisons évoquées avant. Quoiqu'il en soit, ça ne semble pas te choquer que nous soyons ensemble, je veux dire... Deux hommes, alors hum. Je te remercie. Le peu de personnes qui ont su pour moi n'ont pas toujours... Apprécié la nouvelle.

Malgré le fait qu'il soit relativement protégé au Temple, Luke avait vécu en extérieur suffisamment pour savoir comment la société traitait l'homosexualité, la diversité raciale ou les classes "inférieures". Il savait le monde cruel et ce dernier avait déteint sur lui. À force de côtoyer le pire, il s'attendait au pire justement. Les insultes directes à son sujet avaient été peu nombreuses mais assez marquantes pour le faire devenir très prudent. Si l'on ajoutait à ça sa formation si spéciale et son caractère inhibé, son comportement s'expliquait plutôt facilement.

Une odeur de fumée lui vint aux narines quoique discrète car la fumée s'échappait à travers la fenêtre. Il se rendit compte de tout ce qu'il venait d'avouer et se sentit horrifié et soulagé à la fois. L'idée que Maxence le voit comme un profiteur ou un ingrat qui ne faisait que se "taper" Karm l'avait assez blessé pour qu'il veuille prouver le contraire et se dévoile. Au moins, ça faisait du bien.

- Vraiment, Karm t'apprécie. Il me parle très souvent de toi.

Un sourire se posa sur les lèvres du Hapien. En fait, Max était une grande inquiète qui avait peur de ne pas compter aux yeux de son ami.
Maxence Darkan
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-Maxence, vous êtes vraiment trop ch...

Elle venait de l'éteindre subitement. Ce petit connard artificiel l'avait bien mérité. Elle était trop chou. Je dois l'admettre. Elle faisait la moue en avisant sa cigarette. Elle se demandait toujours pourquoi lui. Maxence n'avait pas envie de prendre la place de Luke, les histoires d'amour, très peu pour elle, la fidélité ne possédait aucune valeur à ses yeux et s'était sûrement ce que cherchait son ami… ce qui ne l'empêcherait pas de continuer d'essayer de se le taper. Pour le coup, c'était la première fois qu'elle ressentait ce truc bizarre qui venait tout droit de son cerveau pour lui prendre le corps, cette sorte d'étrange boule au ventre ces petites palpitations au cœur, couplé à cette sensation d'engourdissement du visage. Elle s'inquiétait. Pas comme quand elle était au milieu des tirs ennemis, trois balles dans le chargeur et une dizaine d'opposants en face, c'était pire.

-T'es p't'être une bonne personne… chais pas, j'm'en branle. Mais si un jour j'apprends qu'tu lui as brisé l'cœur pour l'Ordre… j'm'assurais d'te réparer les yeux moi-même pour qu'tu puisses me voir te mutiler à mort. Crois-moi, ce jour là, j'ferais en sorte que ce soit long et qu'tu sentes chacune des entailles que j'ferais à ton corps.

Vraiment trop putain de chou. La petite fille des bas-fond sans foi ni loi qui s'attache au beau Jedi… si elle me lisait, elle me tuerait, mais elle était foutrement chou. Pas pour autant qu'elle l'appréciait désormais, il avait encore ses preuves à faire. Luke était un homme plein d'appréhensions face au monde dans lequel il évoluait, avec une pointe de lâcheté sur sa propre personne et pourtant, ce qu'il venait de dire sur son ami lui faisait énormément de bien. La blondinette était une boule d'énergie lunatique qui ne pouvait s'arrêter qu'avec une bouteille d'alcool fort, alors que tout le monde lui reprochait indirectement, qu'elle ne comprenait jamais ce qu'elle faisait de mal -qu'elle ne l'admettait pas-, lui, il s'en foutait et elle adorait ça. Et même avec toutes les choses qu'il avait fait pour elle, à chaque fois, le pire d'elle-même revenait au galop : Son père, débarquant de nulle part pour lui reprocher de se rapprocher d'un Jedi, elle, ne pouvant s'empêcher de faire n'importe quoi et l'emporter dans ses histoires sans jamais réussir à vraiment lui rendre l'appareil convenablement, sans compter ses capacités limitées à le comprendre sur beaucoup de points, elle était terrifiée à l'idée qu'il faisait plus ça par pitié qu'autre chose.

-Ouais, bah j'sais très bien qu'il parle de moi, comment il pourrait faire autrement ?

Le déni… J'ai envie de le répéter, ce même mot qui commence par « c » et qui finit par « hou ». Finalement, même si Luke avait eu beaucoup de mal à dire ce qu'il venait de dire, c'était un peu la même chose pour Maxence qui n'en avait parlé à personne. Chez les mercenaires qu'elle fréquentait, tout le monde la voyait déjà comme celle qui fricotait avec l'Ordre et même Karm, mais elle ne leur avait jamais dit à cœur ouvert ce qu'elle pensait du tout, ce qu'elle redoutait et ce qu'elle s'imaginait, parce qu'il ne s'agissait pas d'amis et que leurs intérêts étaient ailleurs. Elle comprenait tout à fait leur manière de penser, elle non plus n'en aurait rien à foutre si un d'eux se ramener pour lui parler de sa vie sentimentale… mais c'était pas si mal, de le dire à quelqu'un. Quelqu'un de vivant, pas Éos.

-Ma menace tient pour les enfoirés qui vous emmerde là-dessus. Ta sexualité j'veux dire. Puis elle se tourna. Il t'a déjà dit dans quel genre de lit j'traîne ? Tous.

-Le sexe biologique est un concept très étrange pour Maxence, autant que l'espèce me direz vous. J'ai vu des choses…

-Depuis quand tu peux t'rallumer sans mon autorisation toi ? Éteint de nouveau, un petit rot gracieux lui échappa. Son œsophage était délicat, mais il avait ses limites. Tu crois qu'j'avais des gens pour m'expliquer avec qui coucher et comment l'faire ? Tu penses vraiment qu'j'ai jamais eut des remarques en galochant une femme plutôt qu'le beau gosse d'à côté ? Ha ! Mon cul ! T'es un putain de Jedi, pose tes couilles sur la table et calme les fils de pute qui t'reprochent d'être gay. 'fin... c'est une façon d'dire, pose pas vraiment tes couilles sur la table.

Avoir peur de sa sexualité était une chose, forcer son compagnon à la cacher en était une autre. Elle ne pouvait sûrement pas lui en vouloir de préférer les pénis aux vagins, ce n'était pas comme si elle n'arrivait pas vraiment à se décider quand elle avait les deux devant ses yeux, un petit soupir amusé lui échappa à cette idée. C'était presque de l'empathie ce qu'elle ressentait pour lui, presque. Ça, elle pouvait en parler sans aucun problème, la sexualité restait un des sujets dont elle ne pouvait jamais vraiment se lasser. Le monde était intolérant, elle aussi en fait, mais sûrement pas sur ce plan spécifique de la vie.

-Aller, comme dirait Karm, on continuera plus tard nos séances d'introspe... inspection psy… psychothépique ? J'sais plus, mais c'était stylé. J'suis crevée.

Elle jeta la fin de sa cigarette avant de prendre ses affaires de rechange. Un simple t-shirt trop grand, volé il y a un bout de temps à une vieille conquête et pour le bas, une culotte, tout simplement. Elle s'était changée dans la même salle que Luke, pas besoin de vous expliquer pourquoi, puis elle se jeta sur le lit en regardant les infos qu'elle devait précédemment lire concernant la mission. Elle avait clos la conversation parce qu'elle s'aventurait beaucoup trop loin en terre inconnue avec un homme qu'elle connaissait à peine. La blondinette se sentait mieux, elle ne l'avouerait pour rien au monde, mais elle se sentait définitivement mieux. Dans la finalité de la conversation, elle se confia et maintenant, elle avait le cœur léger quand à son ressenti sur son ami, son premier ami.
Luke Kayan
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Malgré lui, Luke sourit. La menace n'était pas banale. Au moins il savait que Karm avait une amie vraiment fidèle, instable certes, mais fidèle et tolérante. La chappe de fatigue s'abattit sur ses épaules, au moment où Maxence fermait la conversation. Ces confessions avaient été si longtemps gardées que le Hapien se sentait vide. Léger, lourd au possible, il ne saurait dire s'il était mieux après avoir parlé, mais pour une fois, les conséquences étaient positives. Au lieu de s'envenimer, sa relation avec Max s'était adoucie, grâce à une discussion sur les relations amoureuses voire le sexe ? C'était assez improbable pour ce grand timide qui voyait vraiment ce sujet comme tabou. Il était impoli, de mauvais goût d'en discuter avec autrui, y compris son compagnon malgré une légère ouverture en ce sens. Depuis sa promesse faite dans la cabine du vaisseau du peuple des Étoiles, le Hapien acceptait d'écouter Karm s'exprimer et essayait de répondre, mais de là à converser joyeusement avec une mercenaire, il y avait plusieurs mondes.

En tout cas libre d'esprit, elle n'avait pas hésité à lui sous-entendre être aussi volage qu'autonome dans son apprentissage sur le sujet. La jeune femme avait expérimenté sans attendre qu'on lui expose ces choses-là. Ni recommandations, ni conseils, elle s'était lancée à la recherche de sa propre identité sexuelle. À l'extérieur, Luke en avait rougi, sa confusion allant croissante au fur et à mesure des explications de son interlocutrice, mais au fond de lui, il admirait sa façon de "poser ses couilles sur la table" (ou autre chose venant d'une femme, certes) pour s'affirmer. Lui n'était pas encore prêt d'y arriver, mais elle avait raison finalement. Personne ne devrait s'offusquer des préférences de l'un, du moment qu'elles ne suggéraient aucune souffrance pour les autres.

- Introspection psychologique, non ?

Avait dit le Jedi, bêtement content de retrouver un terrain qu'il connaissait, celui du vocabulaire, des concepts. Son sourire, discret au creux d'une nuit qui s'abattait davantage sur leur petite pièce était empreint d'une légère tendresse. Il se méfiait encore de la mercenaire, mais quelque chose lui rappelait que ce n'était pas la grande amie de Karm pour rien, et ce soir il l'avait entrevu. Il y avait du bon en elle, et beaucoup d'intelligence enrobée de mots grossiers. Elle n'était pas une nymphomane obsédée par l'argent. Sous cette croûte d'exubérance, se cachait une âme complexe, exactement comme lui s'occultait sous sa grande timidité. De quoi considérer changer d'opinion sur elle.

- Bonne nuit, Maxence.

Et il ferma les yeux, loin d'être dérangé par la lumière du datapad de la jeune femme qui s'intéressait -enfin ?- à la mission. Son "bonne nuit" adouci par leur dernière conversation, un "merci" implicite s'était glissé. Parce que s'il continuait de craindre que leurs différences génèrent encore des disputes, le Hapien était reconnaissant envers la mercenaire. Difficile de l'exprimer au-delà, mais son acceptation de leur couple, sa prise de position le concernant l'avaient touché. Plaqué contre le rebord du lit (Luke restait Luke !) pour ne pas risquer d'embêter la demoiselle, comprenez de la frôler indécemment sans le vouloir, le Consulaire s'endormit rapidement.

***

Malgré le long voyage qui pesait encore sur ses épaules, guidé par son horloge biologique, Luke s'était levé tôt. Comme se cacher ne servait à rien sinon à les rendre plus suspects pour cette mission, il était sorti en quête d'une boulangerie. Pour lui, le jeune homme avait pris un simple café à emporter, mais sachant que bon nombre d'êtres organiques mangeaient plus que lui, surtout le matin, il avait pris un petit pain au chocolat pour Maxence pour accompagner son café.

Impossible de faire des exercices physiques dans la pièce étroite de l'hôtel sans risquer de réveiller la mercenaire, Luke avait donc commencé à travailler sur la localisation de la demeure de John Doe, là où il organisait ses enchères aux alentours de midi. La tâche était fastidieuse car Luke comprenait difficilement les concepts géographiques et s'entendre répéter "à droite" ou "à gauche" le brouillait plus qu'autre chose. Certains membres de la police avaient essayé de lui enseigner à soupçonner des caches, des pièces secrètes mais c'était quasiment impossible. Un soupir plus tard, le Consulaire passa au profilage de ce cher John Doe.

- L'arrogance, il faudra absolument jouer dessus. C'est une sommité, aussi bien officiellement qu'officieusement. Et sa peur de perdre cette double-facette. Oh bonjour, ton café et ton petit-déjeuner sont sur la table.

Avait dit Luke, dos tourné à la jeune femme mais l'oreille assez fine pour savoir qu'elle s'était levée. Un simple changement de respiration prouvant le passage d'une phase de sommeil à l'éveil suffisait dans une salle aussi exigüe. Inconsciemment, il craignait légèrement une nouvelle humeur de la part de son instable collègue. Et s'il avait "rêvé" leur trêve la veille ? Il n'avait pas l'habitude que ses relations s'améliorent après s'être abîmées, mais dans son souvenir, Maxence valait au moins la peine de faire des efforts et de lui donner sa chance.
Maxence Darkan
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Introspection psycho-thérapeutique. Elle était conne comme ses pieds quand elle s'y mettait, alors elle haussa simplement les épaules. Il fallait dire qu'arrêter l'école à quinze ans avait de quoi vous offrir quelques problèmes de communication, même en basique. C'était presque à croire qu'elle comprenait mieux les astromechanos que les Humains. Elle avait menti, elle était tout, sauf fatiguée, mais en lisant, elle se rendait compte qu'il pouvait se passer des choses plutôt cocasses durant les enchères. Ce qu'il y avait de marrant avec la galaxie, c'est que le temps n'avait absolument aucun sens et elle avait quelques contacts à agiter. Non pas qu'elle en avait sur Bastion, au grand maître du conseil non, parce que le système de frontière avait beau être quelque chose qu'elle méprisait -c'est une vilaine anarchiste-, elle devait tout de même s'y accommoder. Par chance, Bastion était une de ces planètes indécises qui ne s'étaient pas décidées à rejoindre la République avec la particularité de ne pas s'être prises une blitzkrieg impériale, donc de la neutralité.

-Bonne nuit.

Elle l'avait marmonné, un peu gênée d'avoir soudainement fait éclater ses doutes. Retour à ses pensées, John Doe ne devait pas être inatteignable. Il avait des points faibles, ils avaient toujours des points faibles ceux là… et si ce n'était pas mental, c'était physique. Elle envoya une branlée de messages à quelques contacts avant de poser son bracelet à côté d'elle en fixant le plafond. Quand elle avait terminé, Luke semblait assoupi. Maintenant qu'elle savait qui il était réellement pour Karm, elle ne se sentait plus d'attaque à l'emmerder. Attention, avec Maxence, il y avait « emmerder » et « emmerder », le premier sens du terme revient à de la taquinerie, des blagues de merde et une bonne dose de sarcasmes, l'autre revenait à de la moquerie, des blagues poussives et des remarques blessantes. Du coup elle restait d'attaque à l'emmerder, mais pas l'emmerder, parce qu'elle se contenterait de l'emmerder en évitant de l'emmerder. Vous l'avez ?

Elle venait littéralement de faire son devoir de consultante comme un adolescent commencerait à réviser la veille pour un contrôle de math sur les fonctions exponentielles trigonométriques hyperboliques -oui ça existe et c'est terrifiant-. C'était troublée, mais finalement de plutôt bonne humeur qu'elle se s'enfonça dans la couette pour s'endormir à pas d'heure.

***

Son petit nez la réveilla, au-delà des marmonnements de Luke, une bonne odeur de caf et de viennoiserie lui chatouilla les narines. Elle s'étira longuement les jambes tout en essuyant la bave qui avait coulé lentement au coin de sa bouche pour se déposer sur le rebord du coussin. Le Jedi était bien là et il lui avait tout bien préparé pour son réveil. Quel gentleman. Il était encore techniquement trop tôt pour elle, personne de censé ne pouvait se lever à cette heure ci. Après un long moment à grogner en s'étirant, elle glissa hors du lit, faisant lourdement tomber ses pieds sur le sol, elle se traîna jusqu'à la table pour s'asseoir dessus. Attrapant son café légèrement tiédi entre le moment où il l'avait apporté et son réveil, ça ne la dérangeait pas pour autant.

-A'ors ? Fit-elle en mâchant son gâteau. Bien vormi ?

Elle hésita une seconde à sortir une cigarette de son blouson abandonné la veille sur le sol, elle allait maintenir sa clope matin à plus tard, dans la rue. Tout compte fait, elle se dirigea vers son bracelet, elle avait reçu quelques messages. Elle se demandait ce qu'aller penser Luke de ses trouvailles, étant donnée le penchant illégales de ces derniers, peut-être même que son grand cœur altruiste de religieux les refuserait de bonne foi. Et puis quoi encore ? Une mercenaire qui lui apprend la vie ?... Ah merde, c'est à peu près ce qu'elle a fait hier.

-J'ai choppé quelques infos sur ce John Doe. « Mais comment as-tu fait Ô vénérable et magnifique Maxence ? » Singea une blondinette qui émergeait tout juste. Très bonne question Luke, très bonne question. J'ai des contacts au taqué qui ont travaillé d'arrache pied pour me dégotter quelques petites informations croustillantes sur ce collectionneur. Faut dire que John est un homme plutôt discret… 'fin quand j'dis « discret », j'parle de sa vie en dehors de ses affaires, sinon c'est un peu comme un banthas dans une orgie : ça a beau être le bordel tout autour, tu peux pas l'rater. Difficile de faire meilleure comparaison. Son domaine, si on peut appeler ça comme ça, est foutrement grand et la plupart de ses objets sont entreposés comme des trophées absolument partout, mais c'est qu'une façade. Jusque là, elle ne devait pas lui apprendre grand chose de nouveau. Il a une salle où il garde ses plus grandes pièces de collection, mais ça aussi on s'en branle, c'qui compte c'est les endroits cachés. Tien, rega... Tu sais quoi ? J'vais m'occuper des plans. 'fin bref, c'est un mec qui se vente de posséder des objets liés à la Force : sabres lasers volés, écrits en tout genre, artefacts et pleins d'autres trucs qu'il écoule pour des sommes monstrueuses. Le tout passant par un réseaux de vente en parallèle. Il est plutôt influent dans l'coin, crois-le ou non, il a largement assez d'hommes pour le protéger, lui et ses objets.

Inspectrice Maxence au rapport visiblement.

-J'pense qu'on a pas vraiment besoin de jouer un double jeu pour lui obtenir sa « con-fiance ». J'm'y connais pas du tout perso en… trucs mystiques chelous, mais j'suppose que tu peux t'arranger pour attirer son attention.

Quand bien même fallait-il le faire avec tact. Ce genre de profile n'était pas très simple à aborder : des étrangers débarquant de nulle part pour s’immiscer dans son cercle privé n'avait rien de rassurant pour un homme de sa carrure.
Luke Kayan
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- Et bien vénérable et magnifique Maxence, c'est un très bon travail. Bravo.

La félicita Luke souriant sans ironie. S'il se serait outré des méthodes au tout début, droit comme on le connaissait (au point d'être raide selon les mauvaises langues), le Chevalier avait vite appris que quelques contournements étaient obligatoires. Collaborer avec la police l'avait fait entrer dans le monde des sources informelles, peu légales mais providentielles. Parfois, oui, c'était nécessaire, acceptable si les informations n'étaient pas obtenues à travers la violence. La blonde ayant fait un beau travail de communications grâce à ses contacts, il serait douteux de refuser les résultats, autant ne pas jouer les hypocrites.

- D'accprd, donc d'après ce que tu dis, je pense qu'il ne faut pas le sous-estimer. Il n'est pas ignorant et survivre avec une entreprise cachée de cette taille aux yeux d'autrui demande de l'ingéniosité. Certes, il est visible comme ... Euh un bantha au milieu d'une or... Du désert de Tatooine, mais il a quand même dû développer des stratégies pour échapper à la justice. Comme tu l'as dit aussi, il a une certaine puissance, si nous voulons nous en sortir sans un bain de sang, sachant qu'il y a des civils... Je pense qu'il faudrait agir différemment. Laisse-moi compiler toutes tes données, puis encore une heure, le temps d'activer mes propres contacts.

Fit-il, légèrement mystérieux. Ce matin, bien que l'ambiance lui semblait encore floue, d'autant plus que Maxence savait, le jeune homme se sentait plus détendu. Il commençait à saisir la mercenaire, du moins juste assez pour cohabiter avec sans se crêper le chignon. Force était d'ailleurs de constater son efficacité et son sérieux, de quoi la faire remonter dans son estime. Un sourire compatissant anima les lèvres du Consulaire lorsque l'humaine tâcha de réparer son erreur concernant les plans. Comment avait-elle pu être aussi brutale la veille puis devenir si attentionnée ce matin ? Le pouvoir des croissants apportés au lit n'avait donc pas de limite ?

***

Après avoir laissé vaquer l'amie de Karm à ses occupations, Luke la héla pour lui présenter deux badges. Un contact du département de la police dont la spécialité était l'infiltration avait créé des identités.

- Et ce ne sont pas seulement des passeports -fit le blond en tendant à sa collègue la seconde oreillette. Une voix féminine quoiqu'encore légèrement emprunt d'un accent robotique énuméra un véritable curriculum. En deux heures, le policier leur avait monté une vie commune surplombée d'études à Coruscant ou Alderaan et de quelques amendes de conduite pour Maxence. Luke, une fois n'est pas coutume, ne jouerait pas un valide ou un acheteur partiellement voyant. Son véritable handicap pouvait mener John Doe à le sous-estimer. - Voilà qui devrait crédibiliser notre présence et notre intérêt à la petite sauterie de ce Monsieur. Nous sommes des acheteurs de billets pour la seconde session, prévenus par des réseaux très privés si tu vois ce que je veux dire. Tu m'aides pour choisir les œuvres, naturellement vu que je ne suis pas doué en peinture, et je suis le porte-monnaie. Notre union prolifique s'est conclu par une association professionnelle officialisée par la possession d'un petit musée privé sur Coruscant. Notre spécialité : légaliser des objets acquis illégalement ou qui pourraient prêter à litige puis les présenter au public. Tout ça pour la gloire d'en être les découvreurs.


Le duo serait donc prêt à dépenser une petite fortune pour s'octroyer la gloire de "Calisto", brisé par son accident de speeder à ses 18 ans. Il aurait voulu être un grand aventurier déblayant les terres poussiéreuses de planètes hostiles pour découvrir des secrets. Son associée était moins idéaliste, plus portée sur l'argent que lui offrait cet aveugle incapable qui dupait le monde en achetant des œuvres à des confrères à deux conditions : que l'objet soit authentique et qu'il puisse s'arroger la découverte. En soi, cela arrangeait de nombreux pilleurs qui voyaient l'aubaine de blanchir leur argent en les laissant aux mains d'un mégalomane raté. Le collectionneur les débarrassait de preuves en les gorgeant de prix parfois faramineux. Petite précision dans leurs personnages, Luke avait insisté pour laisser traîner des "restes de traces" de doutes sur leur duo. Histoire qu'on les prenne au sérieux, certaines affaires laissaient sous-entendre que des marchands de camelote avaient vécu des malheurs après avoir trompé le couple.

Malheureusement, si le Hapien savait que leur passé plutôt recherché était une bonne base, il était aussi très au courant des défauts de leur présent bien plat. Aucun invité n'aurait entendu parler d'eux. Leurs noms avaient soi-disant côtoyé d'autres connus du milieu (évidemment absents ce soir et injoignables) et de discrètes recherches de John Doe alimenteraient leur faux profil... Mais ils allaient devoir bien jouer.

- Cet homme se vante, mais il a aussi une très grande culture, c'est pourquoi nous devons apprendre à connaître au moins de surface, cette liste d'auteurs et d'objets d'art. Le problème c'est que j'en sais encore moins que toi, et nous n'avons pas voulu prendre le risque qu'il m'interroge sur une couleur ou une texture. Je sais jouer mais pas jusque là. Nous aurions directement été découvert, c'est pourquoi je serai donc bel et bien aveugle. Ceci dit, avantage, il va me sous-estimer et chercher davantage ta compagnie pour te convaincre. C'est donc toi la spécialiste. Concernant le parchemin, j'aurai une idée de s'il est authentique si je peux l'approcher, lui et d'autres artefacts, surtout des Sabres-lasers ou autres objets que des Sensibles auraient manipulés. Normalement, il ne te testera pas, surtout que tu gères désormais notre compte en banque très généreux dont John Doe pourra étrangement et facilement s'assurer s'il fouille un peu dans notre vie. Bien sûr, ce montage a pris trop peu de temps pour être bien approfondi... Mieux vaut qu'il ne remonte pas à la naissance de notre entreprise mais il y a de quoi tenir une soirée. Il va surtout essayer de te vendre tout et n'importe quoi, alors joue la professionnelle, ne semble pas trop pressée et cherche à obtenir, sans l'offusquer, le certificat d'authenticité de ce que nous cherchons. Avec lui, viendront des traces écrites ou non justement de son acquisition et donc la preuve que c'était illégal. De quoi le confisquer. Bien entendu, via des méthodes discrètes.

Ça non plus ce n'était pas vraiment juste... Un peu pernicieux même, cependant Luke n'avait pas d'autres choix, il ne se voyait pas hurler "je vous arrête pour possession de faux" même avec la preuve entre les mains. Comme l'idée était de sortir du territoire pour faire examiner des preuves offertes par une source anonyme qui les auraient mis sur la piste, il faudrait bien arnaquer l'arnaqueur, et pour ça le Hapien comptait sur Maxence. Elle effectuerait un travail qu'il ne saurait faire, lui accomplirait une tâche inaccessible pour la blonde, soit essayer de retrouver la trace de la Force sur les artefacts et déterminer leur authenticité. Leur "réputation" de maniaques du vrai devrait justifier qu'ils demandent à avoir les certificats. Cela confirmerait les doutes de Luke, s'il parvenait à identifier ces écrits comme vrai et surtout ça lui donnerait du temps, éventuellement pour démanteler ce fichu collectionneur qui conservait pour lui, égoïstement, la beauté de l'Histoire.

- Il va donc falloir que tu négocies sans avoir l'air trop pressée, en arriver au carnet sans montrer que c'était ce qui t'intéressais de base... Avec un langage qui sied à ton rang d'entrepreneuse riche, ambitieuse et indépendante. Nous avons encore le temps, nous pouvons changer de plan, mais c'est ce qui me semble le plus coller avec ce que tu as dit. Avant de visiter les planques cachées, nous devrons forcément nous "présenter" et passer le test social d'entrée. En art, je ne pouvais pas prétendre y voir clair, c'est pourquoi tu devras jouer ce rôle. Désolé. Ça te vas ? Je ne vois pas vraiment d'autres solutions sinon.
Maxence Darkan
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Était-ce du sarcasme qu'elle pouvait percevoir ? Dur à comprendre, sa perception sarcastique avait tendance à lui faire défaut ces temps-ci, avec les gens qui ne disaient pas sérieusement ce qu'ils pensaient sans pour autant prendre ce fameux ton qui permettait de les comprendre. Elle plissa les yeux dans sa direction, un sourire malicieux caché par le gobelet de caf qu'elle s'enfilait à toute allure. Un coincé du cul, certes, mais un coincé du cul qui possédait cette pointe de décalage qui la faisait vaguement rire.

Ainsi voulait-il tenter une infiltration de la haute société mégalomane, exactement le type de missions que Maxence adore. Pas du tout, elle détestait ça, mais finissait vite par se prendre au jeu et en rire, pour le meilleur comme pour le pire, étant donné qu'elle pouvait parfaitement se mettre dans de délicate situation avec un accent Coruscanti des bas-fonds franchement prononcé. Après, terminer tout ça en bain de sang n'avait rien de bien grave, ces soit-disant civils étaient des bourges qui trempaient dans des affaires d'enchères louches avec des prix obtenus plus ou moins illégalement, le cœur anarchiste de Maxence lui disait tout de même de tirer dans tous les coins pour qu'ils puissent accepter les conséquences de leurs actes. Pour le maintien partiel de la santé mentale de notre cher Jedi, elle éviterait ce genre de joyeuse sauterie.

-Ok alors, fait donc tourner tes contacts. Enchaîna-t-elle toute aussi mystérieuse. Par contre, j'vais t'laisser seul, j'ai pas prévu de fringues présentables. Les portes jarretelles, tu les préfère noir ou blanc ? Elle étouffa un rire. C'est bon, j'déconne. J'préfère le rouge.

Rassurant. Très rassurant. Décidément, elle allait se balancer dans une aventure qui la mènerait à dépenser sans compter. Elle n'allait pas non plus chercher le plus chic du plus chic, pour la simple et bonne raison qu'elle n'avait pas un porte feuille illimité, mais se contenterait du minimum pour une soirée de ce genre. Écumant les magasins de couturiers amateurs, la blondinette était revenue avec un petit sac, à l'intérieur, un costume deux pièces. La robe à dos nue de la dernière enchère qu'elle avait fait lui laissait encore des traces de traumatisme personnel. Le tissu lui collant aux hanches, les mouvements restreints et les courants d'air, l'enfer quoi. Revenue pile à temps pour l'état de la situation et la manière dont ils allaient s'occuper de l'affaire.

Elle enfila l'oreillette, une sœur d'Éos lui balança absolument tout. Elle eut un frisson lui parcourant le dos. Une jeune entrepreneuse ayant suivi des études d'art antique universelle dans de grandes écoles pour terminer revendeuse d'objets volés... c'était comme se retrouver dans une dimension parallèle. Pas à dire, les flics avaient de la ressource quand il s'agissait de dire de la merde, plutôt romantique de voir qu'ils avaient même pensé aux amandes de conduite.

-Si j'ai bien pigé, on est deux riches mégalos à la recherche de trucs de valeurs pour un musé inexistant sur Coruscant. En fait, c'est plus la technique qui m'gène, on pourra sûrement pas s'pointer avec un sabre à la hanche et deux splendides blasters, parce qu'on est quasiment sûr de s'faire fouiller à l'entrée.

Elle allait ajouter quelque chose, mais préféra retenir son souffle pour après. Le tact et la stratégie du langage étaient deux choses qu'elle ne maîtrisait absolument pas. Alors, dire des conneries sur une peinture en expliquant le ressenti de l'artiste au moment où il a jeté sa peinture sur la toile, pas de problème, elle se découvrait toujours des talents cachés en fausse compréhension artistique, le plus gros problème que Luke avait rapidement souligné, c'était clairement le « langage qui sied à ton rang d'entrepreneuse riche ». Une catastrophe monumentale en approche, elle acquiesça de la tête en grimaçant comme s'il n'y avait rien de bien compliqué à mettre en œuvre.

-T'inquiète même pas, j'suis une pro en art. J'adore le théâtre, t'as déjà entendu parlé d'la pièce Romélo et Julia ? C'est super bien... quand t'as des yeux. J'aime bien ton plan, dans l'idée. Dans l'idée, oui. T'sais, moi et Karm on s'est déjà infiltré dans des enchères. C'tait glorieux. Si t'avais vu le cul du frère de Loé... 'fin bref, Éos m'a déjà fait des cours de langage soutenu.

-Non, c'était simplement un cours pour lui apprendre à parler normalement et il s'agissait d'une véritable catastrophe.

-J't'emmerde.

-Prononcez toutes les syllabes, puis insultez moi, ça vaut mieux.

-Ok, d'accord, j'avoue. J'sais pas parler d'façon respectable. En fait, j'pense que j'peux réussir à paraître crédible quand il nous présentera les pièces d'art... mais par contre, j'suis pas vraiment capable de balancer deux phrases sans m'faire rattraper par mes origines. Les bas-fonds, donc. T'sais c'que c'est.

Maxence acceptant un défaut ? Non, évidemment que non, elle voyait plus ça comme un simple fait, pas un défaut. Au moins, elle avait la décence de lui avouer qu'elle ne pouvait pas tenir le rôle de la parole convenablement. Elle se posa sur le rebord du bureau.

-En fait, j'ai deux trucs à t'demander. Vu qu'on va pas pouvoir se ramener avec nos armes dans l'bâtiment, 'faudrait p't'être trouver un plan d'secours si ça foire. Perso, j'partirai sur le bon vieux « cours plus vite que les balles », mais ils seront foutrement putain d'nombreux là-bas, donc t'as une idée ? Puis elle inspira un grand coup. Le deuxième truc que j'ai à t'demander c'est... euh... elle allait le faire, t'as pas des... des conseils pour bien parler ?

Elle venait de demander un conseil... et les gens avaient peur de 2012...
Luke Kayan
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Des porte-jarretelles, qu'était-ce donc ? Sûrement un type de culotte affriolante vu les habitudes provocatrices de la demoiselle. S'il avait eu l'occasion de découvrir ce que c'était vraiment, Luke aurait trouvé la femme étonnamment soft, mais comme il ne l'aurait jamais, il se contenta de désirer ne jamais savoir ce que c'était.

Sa collègue partie, le Hapien se mit au travail, évitant ainsi de réfléchir à leur relation, aussi nouvelle qu'houleuse. Bien que les choses se soient améliorées, il craignait toujours des débordements. S'ils se tenaient tous deux sages, Luke ne doutait pas qu'il y ait un peu d'hypocrisie. Il avait bien remarqué le changement de comportement de la Mercenaire lorsqu'elle avait découvert sa relation. Son amitié pour Karm sauvait la mission, pas le charisme du blond décidément en berne ces temps-ci. Au moins, pouvait-il être reconnaissant de cette paix salutaire et ne pas songer à l'après. Celui qui impliquerait un retour à une certaine solitude car Luke en était certain, Maxence ne le considèrerait pas comme un ami par la suite, et lui donc ? Lui ne savait pas vraiment. Il respecterait son leit motiv : la mission avant tout. En était-il heureux ? Ça ne comptait sans doute pas.

- Pourrais-tu te passer de tes armes ? Si cela peut te rassurer, le sabre est loin d'être ma spécialité. Je me bats principalement à travers la Force et j'ai une autre arme que personne ne me retirera.

Le Jedi attrapa sa besace en cuir assez proche. Il fouilla une seconde dedans, en sortit sa canne blanche rétractable, en tout point semblable à ses soeurs, si ce n'était un poids légèrement supérieur. Il effectua un geste légèrement brusque pour la déplier. C'était vraiment une canne d'aveugle comme une autre, hormis une résistance plus élevée. En apparence, rien de dangereux -et c'était bien ce qui importait, qu'elle semblât inoffensive- mais si on savait la manier, elle devenait un bon moyen de défense.

- Je ne sais pas s'il y a possibilité d'attirer davantage l'attention sur moi, du coup... Afin de faire passer tes armes.- Le concerné réfléchit un instant puis nota l'idée sous forme d'une série de trous et de points en relief. Encore un point à régler avant de se lancer. Seraient-ils prêts à temps ? En tout cas Maxence ne manquait pas de motivation, elle était aussi sincère quant à ses capacités ou ses défauts, Luke comprenait pleinement pourquoi Karm lui faisait confiance.- J'ai entendu parler de la pièce. J'en ai même entendu un bout en audio. C'est bien joué.

- Confirma le Jedi d'un ton léger et appréciateur. Les gens finiraient un jour par saisir que l'on pouvait apprécier la vie autrement qu'à travers les couleurs. Il avait par ailleurs su aimer la voix de l'actrice principale même si l'histoire lui semblait un peu trop tordue, tirée par des sentiments extrêmes avec des personnages manquant clairement d'autocontrôles. Peut-être qu'un jour il aurait l'occasion d'écouter la suite s'il devait faire une autre mission avec Maître Racine, un passionné de théâtre qui passait sa vie à en voir en rediffusion ou à les écouter. Chaque moment libre avait été dédié à la pièce, un écouteur partagé avec un Luke assez circonspect au début mais qui n'osait opposer aucune résistance face à un aîné, si enthousiaste qui plus est.-

- Les missions d'infiltration posent toujours ce souci. Si l'on est pas dans son élément, s'adapter est vraiment difficile. J'ai beaucoup de mal avec les rôles de voyants comme tu l'imagines. J'ai beau me débrouiller, je n'ai ni vos réflexes, ni vos références et certains types de langages me sont aussi... Étrangers. - Il avait tellement galéré à apprendre des postures de voyou ou des termes qui ne soient ni forcés, ni clichés sortis d'holofilms que Luke n'avait jamais vu ou entendu mais qui avaient quand même réussi à l'influencer. Quoiqu'il en soit, le jeune homme avait à coeur de tenter de mettre Maxence à l'aise. Se sentir inférieure ne semblait pas être son style mais sait-on jamais. - [color=#ffff00]Comme ton personnage est celui d'une femme d'affaires assez particulière, affirmée, elle peut se permettre quelques excentricités, donc sous-entendre qu'elle connaît les codes de la haute société mais refuser de s'y astreindre. Le minimum vital devrait suffire... Se tenir droite, et essayer de... Ne pas dire de gros mots et de ne pas mâcher les mots. Exactement ce qu'Eos suggère : prononcer les voyelles, ça aidera déjà beaucoup, parce qu'on ne peut pas non plus dire que tu ne sais pas parler. Juste éviter, non, proscrire les insultes et... Les références sexuelles. Ne pas parler d'un ton trop haut aussi et ne pas rire trop fort. On fait un essai. Je suis John Doe. Je te préviens c'est assez machiste et vieux jeu comme milieu, donc il y a une chance qu'il tente un baise-main. Quand tu rentres, tu t'annonces poliment au probable majordome en mettant des Mademoiselle et des Monsieur avant nos noms et prénoms et tu remercies bien pour l'invitation : d'abord le majordome puis John Doe qui viendras sûrement nous accueillir.

Le jeune homme réfléchit ensuite à la seconde demande de Maxence.

- On pourrait apporter d'autres vêtements, des habits d'employés, les enfiler vite fait et nous enfuir par la grande porte, c'est évident, mais parfois c'est ça qui marche, l'évidence. Si l'un d'entre nous perçoit un danger dont il est sûr qu'il va nous retomber dessus, convenir d'un code pour aviser l'autre de fuir est aussi une bonne idée... Sans oublier de trouver un lieu et une heure de rendez-vous si nous sommes séparés. Qu'en penses-tu ?




Maxence Darkan
Maxence Darkan
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Enfin quelqu'un qui reconnaît à quel point Romélo et Julia et une très bonne pièce, avec ses défauts, certes, mais c'est bien le but du théâtre, quel est l'intérêt de regarder du théâtre pour que ce soit parfait ? Autant regarder un film. Au moins, rien que pour ça, ils étaient sur la même longueur d'onde. Le problème étant, là-bas, ils n'allaient pas regarder des pièces, mais de la peinture, là, Maxence n'y connaissait rien. Pas grave, elle baragouinerait.

-Si j'peux m'passer d'mes armes ? Ouais, carrément, par contre faudra t'attendre à voir des dents voler et des articulations s'retourner dans l'mauvais sens. J'pense pas qu'on puisse faire passer autre chose que ta canne en fait... même avec une bonne diversion, les gardes se permettront pas d'oublier une fouille au corps ou un détecteur de j'sais pas trop quoi qui fait des bruits chelous.

Charmante. Elle croyait dur comme fer à ses capacités à se foutre sur la gueule, elle était capable de décoller quelques dents quand elle s'y mettait, pour sûr, mais face à une armée de gardes en colère avec un aveugle et un vieux manuscrit dans les pattes, même elle devait admettre ces limites. Elle hochait frénétiquement la tête aux conseils qu'il lui donnait sur le bon parler, le bon côté était de savoir qu'elle n'avait pas besoin de prendre l'accent de la bourgeoisie. Pas dire de gros mots, aucune putain de problème. Pas de référence sexuelle : facile, comme papa dans maman.

-J'parle trop fort ? J'parle pas trop fort ? Nan ? Et j'rigole fort, aussi ?

-Parler trop fort : Souvent. Rigoler fort : Tout le temps.

-Ouais... c'possible. 'fin bref, j'dois dire que j'ai pas mieux qu'le coup des tenues. Après, dans l'évidence, on a la fameuse alarme incendie, ou j'peux même faire péter deux-trois trucs pour détourner l'attention. On trouvera, pour avoir d'l'inspi, rien d'mieux que s'retrouver au milieu des coups d'feux, une balle dans l'bras et peu d'espoir. Sinon, pour le lieux de rendez-vous, faudra s'donner une salle et si ça tourne mal, on s'rejoindra à l'hôtel. Dans tous les cas, on verra sur place pour l'heure. Elle prit une grande inspiration. Bon, faut qu'je mette dans le caractère.

Maxence se remit à lire sa nouvelle identité ainsi que celle de Luke. Elle fit d'extravagants étirement pour absolument aucune putain de raison, pour commença un entraînement guttural digne des plus grandes chanteuses d'opéra. Ce n'était pas pour rien qu'elle était à chier en chant. Elle s'adonna ensuite à une concentration personnelle sur sa respiration, sans bouger, les yeux fermés, semblerait-il qu'il s'agissait d'un test compliqué. Donc, après ce qu'il semblait être un interminable échauffement, elle se plaça droit devant Luke pour se tenir droite, pas de mains dans les poches, pas d'épaules abaissé, ni de doigt dans le nez.

-Salut, j'm'appelle... Merde ! Ok, j'étais pas encore dans l'personnage, on recommence. Petit soupir pour se donner du courage. Bonjour, je suis Madame... ouais j'préfère « Madame ». Souffla-t-elle. Donc. Bonjour, je suis Madame Mad, Zoé Mad, et voici mon associé Monsieur Noche, Angel Noche. Lui zet moi som...

-Évitez les liaisons inutiles.

-Lui et moi possédons un petit musé sur Coruscant et sommes intéressés par quelques put... quelques pièces en possession de Monsieur Doe, un homme qui, pour sûr, a su attirer notre attention. Éclaircissement de voix stoïque. Nous eûmes comp...

-Vous n'avez pas besoin de prendre des conjugaisons sans aucun intérêts.

-Tu vas m'laisser faire ? Bon. Donc. Nous comptons faire sa connaissance et nous permettre quelques arrangements, sous certaines conditions. Sortie du personnage. Ça c'est pour le majordome, ça devrait l'faire. … Oh, merde, c'était que pour le majordome... maintenant j'dois m'présenter au connard de collectionneur à la con ? Bah, quand faut y aller, faut y aller. Tu veux lécher ma main avant qu'j'm'y mette, ou on l'compte directement comme fait ? Nan, c'est bon, j'me fous d'ta gueule, t'es pas obliger d'poser tes jolies lèvres. Aller. Entrée dans le personnage. Bonjour, j'me présente, Madame Mad et voici mon associé, Monsieur Noche. Nous sommes intéressés par quelques unes de vos pièces et serions ravis de faire affaire avec vous, maintenant comme à l'avenir.

-Une présentation légèrement trop scolaire à mon goût. Tournez-vous plus vers votre côté rentre-dedans et vos hyperboles sarcastiques masqué par un ton neutre agaçant.

-Putain, c'est c'que j'me disais. Faudrait qu'j'arrive à trouver une juste milieu entre détendue et bien parler. J'ai pas vraiment besoin d'dire « Madame » et « Monsieur » pour me présenter à Doe. Plutôt un truc du genre : Bonjour, je suis Zoé Mad, antiquaire Coruscantie. Là, le baise-main. Voici Angel Noche, mon associé et investisseur d'exception. Et là, y' t'serre la main, y' t'fait un check, ou une bataille de regard. J'suppose qu'il va falloir lui dire pourquoi on est là. J'balancerai un truc comme : Nous avons eu vent de certaines de vos pièces qui pourraient parfaitement coller dans notre musé. Elle leva le doit, pointant son regard dans celui de Luke. Mais si nous sommes prêts à mettre le prix, notre exigence face à la... euh... la... comment on dit pour les trucs qui doivent se montrer vrais de vrais, t'sais pour être sûr... la vé... quelque chose.

-La véracité.

-Mais si nous sommes prêts à mettre le prix, notre exigence face à la véracité des certificats d'authenticité n'est que plus grande. Tombée de rideaux. Alors ? C'tait comment ? Faut qu'j'la joue femme forte, autoentrepreneuse indépendante un peu stéréotypée sur les bords directe ou que j'cache mon jeu avant d'le faire ? J'ai oublié des trucs peut-être ?
Luke Kayan
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Luke écouta patiemment les tentatives de sa collègue. Il eut du mal à ne pas sourire à certains essais mais il fallait lui reconnaître de belles tentatives, la fin s'approchait même de l'idéal.

- Le secret d'une bonne infiltration est de verser un peu de ton propre caractère dans le personnage, pour le côté naturel. - Conseilla le jeune homme.- Tu as donc raison, évite le Monsieur et Madame si ça te gênes.

Fit-il, assouplissant les règles des bonnes façons au fur et à mesure qu'il cadrait Maxence. Trop coincée, la jeune femme ne serait pas réaliste, il fallait donc adapter un peu le personnage. Par chance, ce dernier restait malléable vu son profil un peu exotique. L'équipe avait fait un bon travail pour les aider à s'introduire dans le monde de Doe. Au final, bien que le Jedi craigne de la bagarre inutile, la mission avait peut-être une chance de réussir. Lui aussi d'ailleurs ferait bien de travailler ses points faibles, comme apprendre de son mieux le plan qu'ils avaient obtenu et les rues entourant les lieux afin de rentrer à l'hôtel si besoin. Vu son état, ce n'était pas la bataille à soutenir que Maxence devrait craindre, sinon d'égarer son compagnon, mais Luke avait l'habitude. Même des collègues avaient laissé sous-entendre devoir tout gérer car on le pensait prompt à se casser comme une brindille. Le Hapien le pressentait un peu à cause du discours de la femme qui le prévenait que des dents allaient voler. On essayait toujours de préserver sa fragile petite personne en oubliant son statut. Afin de ne pas inquiéter Maxence ou de défendre une "virilité" dont il n'avait rien à faire, Luke ne la rectifia pas. Le moment venu, avec un peu de malchance, la mercenaire aurait l'occasion de voir un Jedi aveugle se battre.

- Comment sens-tu que Zoé devrait être ? C'est à toi de la broder pour qu'elle ne te semble pas étrangère, que tu aies une affinité avec.

Luke laissa la mercenaire réfléchir, lui offrant volontairement le choix de travailler son personnage. Il s'amusait bien en réalité, détendu et plutôt confiant envers la mercenaire finalement imaginative.

- N'utilise pas des mots que tu ne connais pas ou du vocabulaire non maîtrisé. - Suggéra le professeur improvisé d'une voix égale, plutôt chaleureuse. Quoiqu'il en dise, Luke aimait enseigner. Il avait une patience d'ange pour le faire, peut-être pas toujours la pédagogie nécessaire, surtout avec les plus jeunes qui le surnommaient "Le somnifère" à l'époque, mais il appréciait le domaine, surtout quand son étudiant s'appliquait. Maxence n'était pas la meilleure Madame Mad, mais elle s'appliquait et Luke avait toujours valorisé les travailleurs plutôt que les talentueux de nature.- Tu ne parles pas mal si tu ne manges pas les voyelles, alors fait surtout attention à ça. Pour le reste, ça ira. Ah oui et pas de gros mots ou de références salaces. Ça, ça ne passera sous aucun trait du personnage.

Décida le Chevalier qui avait à coeur de ne pas non plus brusquer l'amie de son compagnon. Il avait conscience d'être parfois trop exigeant, même lorsque le temps manquait. Perfectionniste, le jeune homme aurait aimé peaufiner le jeu d'acteur de Maxence, seulement quelque chose lui disait qu'il ne ferait que l'agacer, sans compter que finalement, et étonnamment, elle ne se débrouillait pas mal. En fait, un peu de décontraction rajoutait du relief au personnage de Zoé et indirectement celui d'Angel. Comme quoi, l'expérience démontrait encore que l'enseignant pouvait apprendre de l'élève. Luke était juste un peu inquiet après avoir entendu plein de gros mots déferler des lèvres d'une Maxence qui ne semblait pas avoir conscience de les prononcer. Quelque part, difficile d'être trop dur avec elle, elle l'amusait (dans le bon sens du terme, sans moquerie) cette femme si nature, si libre et capable de se moquer du regard des autres. Pour lui c'était ironiquement différent, or Luke avait toujours un peu envié les gens capables d'agir sans craindre un jugement. Avoir été le Padawan du grand Saï Don, sur qui tous les yeux se braquaient n'avait pas aidé, il se libérait difficilement de l'impression de devoir essayer d'être parfait. Avec la mercenaire, le jeune homme se sentait un peu plus détendu, peut-être en partie parce qu'elle savait pour Karm et lui ? Ça faisait finalement du bien de se confier. Si seulement il pouvait s'assurer que les réactions étaient aussi avenantes que celle de la blonde.

- Pour la démarche, tu dois marcher droit, avec des enjambées plutôt franches vu ton personnage, sûre de toi mais pas... Comment dire ? De manière trop masculine. Comme tu t'en doutes, je ne sais pas comment tu te déplaces. Mais au cas où, Eos, évalue ses manières s'il te plaît. On ne va pas tarder de toutes façons. Récite-moi le chemin, l'adresse de l'hôtel, je me débrouillerai pour y arriver mais je dois connaître le trajet.

Au moins pour le jeter à la figure d'un taxi si Luke mettait la main dessus ou avoir un point de chute. Pour n'importe quel enquêteur, c'était la partie facile, celle d'enregistrer automatiquement les lieux. En général les agents d'infiltration étaient d'excellents géographes couplés à d'excellents physionomistes, deux domaines où le Hapien pêchait particulièrement, mais hors de question de ralentir la mission pour ça ou de la faire rater.

- Si quelque chose se passe mal, je servirai de distraction pendant que tu emmèneras la relique. Tu auras beaucoup plus de chance de t'en sortir s'il faut quitter la planète.

Acheva Luke, sachant qu'en guise de diversion, il risquait de peu durer. S'il savait se battre il ne pourrait pas galoper bien loin, mais c'était aussi valable pour éloigner la relique, à lui donc de se sacrifier.
Maxence Darkan
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Le problème de restait un peu naturel pour donner de la vie à notre chère Madame Mad, c'était le fait de doser le caractère de Madame Darkan. Voyez-la comme de la nitroglycérine donc chaque bout de caractère est un bidon instable plus ou moins rempli, il sera plus facile pour elle de doser la joua ou la tristesse que son impulsivité... donc cette femme était une grosse bombe bipède prête à exploser à n'importe quel instant au moment où elle s'auto-restreignait. Il fallait donc qu'elle joue avec cette immonde cocktail pour jouer un personnage qu'elle n'était pas tout en restant crédible... la catastrophe.

-J'veux qu'Mad soit... Elle réfléchit un instant. J'veux qu'elle ait des flingues, un treillis parce que c'est super pratique et un blouson en cuir, parce que c'est la classe. Nan, j'déconne. Faudrait, une pointe d'excentricité, se décaler des manières habituelles... un peu comment elle est décrite de base, mais aussi rentre-dedans, quoi. Genre, qu'elle soit claire est nette sur ses intentions et qu'elle ait pas peur de dire c'qu'elle pense d'une pièce d'art pourrie... ah oui, et faudrait qu'elle puisse dire des gros mots des fois. Elle prit une voix faussement attendrissante. Juste un peu, s'te plaît papa.

Elle avait cette particularité de pouvoir parler convenablement quand elle voulait, pas forcement bien, l'accent de la plèbe Coruscanti restait quoi qu'elle faisait, mais au moins toutes les syllabes étaient là. Elle avait appris ça par mimétisme parce que les gens qui l'entouraient ne pouvaient s'empêcher de parler ainsi et faire perdre la moitié du temps de parole à tout le monde dans une discussion, uniquement par incapacité de dire « c'qu'il ». Cette galaxie ne s'arrêtait jamais de trouver d'autres moyens d'essayer de se rendre toujours plus intéressante que les autres.

-J'peux être super féminine quand j'veux.

-Mince, mon programme d’onomatopées n'est pas encore à jour. Laissez-moi une seconde. Un fou rire préenregistré de Maxence résonna dans toute la pièce, vu l’intonation, elle était saoule. Je pense que c'est la meilleure expertise que je puisse vous offrir.

-Je sais m'montrer féminine. Insista sobrement la mercenaire.

-Le chemin jusqu'à l'hôtel est simple. Il suffit de...

Et parce qu'expliquer un parcours de près d'un kilomètre à vol d'oiseau à un aveugle est aussi passionnant qu'un concert de Céline Dion, n'en déplaise à sa jolie voix, on s'emmerde. Donc, après ces dites explications à base de tournez et continuez cent mètres plus loin, sûrement enregistré dans le datapad du Jedi, c'en était au tour de Maxence de reprendre. Un léger mouvement de recule plus loin, elle se demandait ce qu'il se passait dans la tête des énergumènes dans son genre. Décidément, les illuminés essayaient toujours de jouer les grands héros sauvant son prochain pour la paix ou on ne sait quel idéal puéril. Son regard s'intensifia dans celui vide de Luke, un sourire se dessinant lentement sur son visage, elle éclata finalement de rire. Elle se moquait comme un gosse se moquerait d'un de ses camarade de classe se cassant la gueule sur le sol.

-Ah... Aaaaah... pfiu. T'es fort quand tu t'y mets. Et tu comptes faire quoi ? Secouer ton bâton en criant des trucs de Jedi ? Elle se remit à rire. Franchement, je serais la première à payer pour ce genre de spectacle, mais c'est hors de question. Aller, arrête de dire des conneries, j'ai pas envie d'rentrer en disant à Karm que t'es mort en jouant les majorettes.

Ce tact à la Maxence teinté de camaraderie fut lancé dans le tas par la mercenaire comme si de rien était, pourtant elle restait sincère, jamais ne laisserait-elle l'aveugle en milieu hostile, tout ça pour de vieux écrits pourris à la main, fait par un autre taré qui n'avait rien de mieux à faire que jouer avec des cristaux lumineux et faire léviter des objets mystiques. Elle se tourna vers son sac de fringue pour finalement sortir le costume acheté. Elle le considéra en grimaçant, ce n'était pas du cuir, pour sûr.

-Voilà c'que j'te propose. Fit-elle sans détacher son regard dégoûté des vêtements. On part du principe que tout c'déroule bien, mais si c'est pas l'cas, t'évites de jouer les gentils héros dévoués et d'mon côté, j'm'occupe de l'action avec mes yeux fonctionnels et tout l'monde s'en sort sauf, y a pas d'quoi, pas la peine de m'remercier. … Bon d'accord, tu peux un peu m'remercier. Aller, fringue-toi, mets ton pantalon à l'endroit cette fois.

Elle se déshabilla sans plus attendre, enfilant sa chemise, sa veste et son pantalon de costume. Maxence s'admira dans la glace un instant, elle était classe... et plutôt à l'aise. Elle tenta quelques positions pour voir que rien ne serrait où que ce soit : sans aucun problème. Elle n'avait pas de maquillage, tant pis, Madame Mad se contenta d'attacher ses cheveux pour en faire un joli et parfait chignon. Malgré ça, elle pouvait se permettre de garder Éos au poignet, aussi longtemps restait-il muet, aucune chance qu'il fasse capoter quoi que ce soit. Au final, Maxence était très belle dans cette tenue, donnant presque l'impression d'être professionnelle dans son travail fictif.

-Putain d'sa mère, la classe. Elle exécuta une roue, son pied frôla de peu une commode. T'inquiète, j'ai tout en tête. Tout bien parler sans dire de trucs sur le cul, marcher de façon franche, assurée et une pointe de féminité, je gère. Alors ? Prêt à jouer les investisseurs ? Puis elle souffla. J'suis hyper belle gosse, dis-moi qu'j'suis belle gosse.
Luke Kayan
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- D'accord mais sans le treillis, c'est bien la tenue des militaires, ça ? et sans les gros mots.

Répondit Luke avec un sourire. Il n'aurait pas pensé s'amuser en compagnie de Maxence mais, pour l'instant en tout cas, tous deux semblaient avoir trouvé un terrain d'entente. Même EOS participait, descendant aimablement sa propriétaire, au point que le jeune homme soupçonnait la mercenaire d'apprécier l'autodérision pour ne pas avoir reprogrammé la machine soit disant faite pour lui apprendre les bonnes manières (alors qu'elle en avait parfois moins que la blonde). Quand la femme repris sur le thème du combat, le Jedi hésita à la corriger et spécifier ce dont il pouvait être capable, histoire qu'elle ne stresse pas en imaginant se retrouver seule avec en plus, un inutile sur les bras. Pour autant, il abandonna, considérant qu'en plus de ne pas la convaincre réellement, cela permettrait à la mercenaire d'être davantage concentrée. De toutes manières, le Chevalier avait tellement l'habitude ou l'égo si asséché qu'il ne se sentait pas vexé. Il concevait que ce soit dur de le croire apte à quoique ce soit après ses démêlées avec le sabre-laser pendant son adolescence et une partie de sa vie adulte. Aujourd'hui, le jeune homme s'était amélioré en travaillant sa souplesse, devenant plus athlétique et trouvant son style. Ça avait toutefois pris tellement de temps qu'il avait perdu confiance en ses capacités. Guère surprenant donc que d'autres pensent logiquement pareil. Mais surtout, il percevait les bonnes intentions de Maxence, elle ne voulait pas le blesser sinon le protéger. Si nécessaire, lui aussi gèrerait, sans jouer les "héros" solitaires toutefois, consensus consenti avec la blondinette.

- Et bien merci.

Luke trouva ses propres vêtements, il se changea dans la salle de bains et revint avec un smoking bien coupé dont le noir profond détonnait avec sa blonde chevelure. Une chemise blanche adoucissait l'ensemble et il avait renoncé à la cravate afin de ne pas avoir l'air trop sérieux. Son propre personnage était censé avoir une touche d'exotisme qui l'éloignait des clichés contemporains. Les cheveux attachés, il ressemblait à un homme d'affaires propre sur lui, gâté par la vie, physiquement et financièrement. Sa tenue légèrement cintrée mettait en valeur une silhouette élancée mais loin d'être privée de musculature. Angel Noche s'entretenait certainement grâce à un tapis roulant ou des machines dans son gymnase privé, à moins que ce ne soient de longues marches contemplatives qui aient dessiné cette silhouette tonique sans exagération. Pour le style mais aussi appuyer l'impression de faiblesse qui devait se dégager du personnage (au moins dans le registre du handicap), le Chevalier portait des lunettes aux verres fumés dont la fine monture laissait apparaître un goût certain pour le raffinement. Malgré tout, Angel était un peu plus conformiste que sa collègue, normal puisqu'occupé à sonder les lieux, le Jedi se devait d'être plus effacé que la jolie blonde.

- Une véritable œuvre d'art ma chère. - Fit-il à Maxence en jouant le jeu, le regard à peu près posé sur l'endroit d'où provenait le bruit de légers froissements de vêtements.- Tournez un peu voir... En effet, vous êtes très belle.

Insista le jeune homme en se servant de phrases certes un peu communes pour désigner la beauté d'une femme, mais il restait crédible, y ajoutant un ton mêlant sincérité et admiration. De fait, en cet instant, Luke aurait été tenté de décrire Maxence comme belle... Amusante, heureuse de l'instant présent, c'était un courant d'air. Sa joie insouciante rafraîchissait l'atmosphère, retirant la pression que le jeune homme avait toujours avant une mission.

- Trêve de flatteries, Mademoiselle, si vous voulez me faire l'honneur de me mener vers notre rendez-vous, je m'en remets à vos jolis yeux.

Acheva le concerné, le regard malicieux derrière ses lunettes. Il déplia sa canne d'aveugle, dont il avait ironiquement dû réapprendre l'usage étant adulte. Habitué à se promener dans lieux connus ou à combler comme il le pouvait en suivant d'autres collègues, le Chevalier avait toujours compensé. Le bâton inutile servait plus à le faire trébucher qu'à l'aider au début. En véritable aveugle, il n'était alors pas du tout crédible avant de redécouvrir que cet outil l'épuisait beaucoup moins que d'user de la Force et effectivement, parfois plus fiable. Depuis, le Jedi s'en servait s'il était habillé en civil dans certains lieux encombrés. C'était donc, sans oublier sa canne derrière lui qu'il la posa sur le sol, prêt à partir.

Il nota au passage que la mission n'était pas vraiment préparée, qu'il avait confiance en une mercenaire jusque là impossible de prononcer deux phrases sans balancer un gros mot... Mais aussi qui avait fouillé dans son datapad. Étrangement, le jeune homme était pourtant moins stressé que d'autres fois. Maxence avait ce petit côté Karm de le décharger de ses habituelles inquiétudes après avoir joué avec sa zone de confort et ses nerfs. Se pourrait-il qu'au final, ces deux larrons s'entendent ? Luke ne se faisait guère d'illusions, persuadé que la mission et notamment l'Ark-Ni les unissaient bon gré, mal gré. Pour autant, il appréciait l'instant présent. Être considéré ou même qu'on essaye de plaisanter avec lui était libérateur, que ce soit le moment ou pas, finalement.

***

La maison qui les attendaient était banale si ce n'était de part sa grandeur. Elle occupait un terrain modeste, fermé par un portail qui l'était bien moins. Au-dessus, des caméras signalées avec de gros clignotants rouges trop visibles pour être honnêtes en cachaient d'autres beaucoup plus discrètes, voire invisibles à n'en pas douter. Les invités étaient presque tous arrivés bien que certains attendent encore derrière le duo. Luke avait choisi de passer vers la fin sans se résoudre à être les derniers pour espérer passer au milieu de la masse. L'idée sembla marcher puisque le majordome dépassé par ceux qui étaient déjà arrivés et les nouveaux alternaient entre les demandes exigeantes. Il s'attarda relativement peu sur l'invitation de Madame Mad et Monsieur Noche. Les voilà entrés dans un grand hall en marbre. Deux statues, copies ou originales les accueillaient. Un humain charnu et une femme toute aussi enveloppée, nus, une main levée et l'autre désignaient de grands escaliers. Leurs parties généreuses étaient une invitation à Maxence, une tentation aux commentaires et aux allusions sexuelles.
Maxence Darkan
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Il fallait garder son sérieux, absolument. Ces lèvres bien en évidence et cet appendice masculin ne devait pas jouer sur comportement. Elle s'éclaircit la voix par réflexe avant de prendre une grande inspiration par le nez. Accompagnant donc son associé dans le hall ou beaucoup attendaient, verre d'on ne sait quoi, presque à chaque fois d'une couleur différente, elle n'avait qu'une seule chose en tête : la verge de la statue. Il lui fallait absolument un de ces trucs pour mieux se tenir. Maxence dirigea son partenaire vers des hommes et femmes en costumes, naviguant parmi les invités, plateau en main, rafraîchissement en équilibre. Elle tendit la main pour en attraper une coupe, c'était une scène étrange qu'elle offrait en tirant son aveugle de compagnie pour aller boire, mais la verge prenait le dessus. Quand elle porta le verre à ses lèvres, un homme vînt à leur rencontre, sourire, bien portant, une trentaine d'années, tapant la quarantaine, un Togruta.

-Bonjour, hé bien, vos visages ne me sont pas familier, ça fait toujours plaisir de voir du sang neuf par ici. Je me présente, Sodo'ïni Foutrapolie.

La blondinette faillit s'étouffer en buvant, toussotant, elle enroula son bras autour de celui de Luke pour serrant son poignet d'une ferme main, pour extérioriser d'une autre manière ses pulsions grossières. Se redressant pour lui faire face, un large sourire se dessina sur son visage.

-Foutrapolie vous dites ? Elle marqua une pause de bégaiement amusé. Ça me dit quelque chose. Vous êtes dans ?...

-La revente, antiquaire en somme, même si vous en convenez que ce genre de nominatif ne revient pas à quelqu'un de mon rang. Il ricana comme un bourge et Zoé l'imita sans vraiment savoir rire faussement. Enfin bref, trêve de taquineries. Alors, vous êtes ?

-Je suis. Moment de réflexion, Togruta circonspect. Zoé Mad, je suis Zoé Mad et voici mon associé Angel Noche. Lui et moi tenons un musé sur Coruscant. Des objets antiques que nous exposons pour un public tout particulier.

-Hmm, je me disais que votre accent avait quelque chose de... singulier. Je suis soudainement très curieux, vos prénoms ne me disent rien du tout, quel genre d'objets gardez-vous dans votre musé ?

-Euh... bah, des vieux trucs poussiéreux que les gens regardent en se disant que c'est super intéressant pour des raisons qui m'échappent encore.

Elle avait complètement paniqué, aucun doute là-dessus, c'était du grand n'importe quoi, à moitié couvert par une bonne diction. Elle fit les gros yeux à Luke en croyant qu'il pourrait la soutenir du regard, sauf qu'elle se souvint de son handicape qui empêchait ce genre d'interaction, la faisant d'autant plus paniquer sous les yeux inquisiteurs du Togruta qui se demandait réellement à qui il parlait. À deux doigts de s'évanouir, l'homme en face rigola à gorge déployée, rire accompagné par celui complètement à l'Ouest de la blondinette.

-J'aime votre approche. Très pragmatique. Hé bien, hé bien voilà qui est prometteur. Je comprends tout à fait pourquoi ce cher Doe vous a invité.

-Oui, d'ailleurs, en parlant de John Doe, moi et Angel nous demandions où il était. Nous aimerions lui parler.

-Oh, j'oubliais, c'est votre première fois ici. Ce mépris de la supériorité lui aurait coûté toutes ses dents dans un autre endroit. Monsieur Doe est en train de se préparer, bientôt il lancera les festivités. Quelqu'un lui fit signe à l'autre bout de la salle et il prit ça comme une sorte de sauvetage. Je vous prie de m'excuser, on me demande. Prenez quelques rafraîchissements, discutez donc, beaucoup pourront sûrement vous éclairer.

Il s'en alla, les laissant là au milieu de la foule. Maxence regarda autour, elle se rendait compte qu'effectivement, tous les invités y étaient en attendant quelque chose, un discours d'introduction semblait-il, un peu comme sur Nal Hutta. Elle écarta son compère de toute oreille indiscrète pour lui parler à voix basse, comme pour se confier sur ses problèmes d'addiction à la grossièreté.

-Putain d'merde. Des bites, des vagins... le mec s'appelle Sodo'ïni Foutrapolie, sans déconner. Marquant une pause, ce n'était que pour s'enfiler la coupe en entier. Putain, mais t'as vu la taille des bites en marbre ? Ça a dû prendre des jours pour les faire ? Le sculpteur avait un modèle ?

Peut-être avait-il simplement fait en sorte de reproduire le sien, je sais pas, je ne m'y connais pas en sculpture. Elle se demandait vraiment comment les gens faisaient pour ne pas parler de sexe et dire des gros mots toute leur sainte -putain- de journée. Combien de temps ? Même pas dit minutes et elle était en manque. Cette chère Madame Mad n'avait d'ailleurs pas lâché le bras de son compère, déambulant parmi les invités, tout en les évitant pour se retaper se genre de Togruta con.

-Comment les gens font pour vivre dans ce genre d'endroit ? Ça sens bon, la bouffe est bonne, y' a des gens pour les servir et tout l'monde parle bien, c'est comme si un être supérieur me punissait.

Le bruit d'un objet métallique sur du verre de cristal raisonna avec une puissance assez impressionnante, John Doe était en haut des marches qui devaient mener à une quelconque salle de réception, mais qui, pour l'instant, lui servait d'estrade. C'était la chance d'avoir un Jedi coincé qui voulait arriver à l'heure. Il se délecta de l'attention qu'on lui portait, quelques secondes s'écoulèrent tandis qu'il regardait ses tendres invités.

-Bonjour, bonjour, bienvenu dans ma demeure. Une voix grave, posée et charismatique, il en imposait un peu. J'espère que le voyage que certains ont dû faire pour venir en ce jour c'est bien passé. Il sonda son public. Je crois voir quelques nouvelles têtes parmi nous, c'est fabuleux. La réception commencera d'ici peu, mais je vous en prie, profitez donc des quelques boissons et petits fourres déjà proposés. Prenez vos aises, n'hésitez pas à me solliciter, je suis ouvert à tout le monde.

Il fit un signe de tête, repassa ses yeux de serpent, s'arrêtant un très court moment sur Angel et Zoé, au même titre que les autres nouvelles tête avant de descendre les escaliers pour partir se taper le bout de gras avec les bourges du coin.

-Oh, merde...

Elle passa sa main dans ses cheveux pour vérifier que tout était en ordre, redressa son costume avant de se tenir droit.

-J'vais flancher. Admit-elle à mi-voix. On est obligé d'aller l'voir maintenant ? Sinon y' a justement des p'tits fourres qu'ont l'air suc-cu-lent.
Luke Kayan
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Le nom de cet homme... Même Luke avait compris le double sens, ce qui lui faisait craindre qu'évidemment, Maxence aussi. Tiendrait-elle le coup ? Le Chevalier était si inquiet qu'il écouta à demi les paroles dudit Sodo'inie. Pas très professionnel de sa part. Au moins se passa-t-il ce qui était prévu. Lui, effacé, écoutait tandis que sa prolixe collègue, pleine d'assurance s'exprimait pour eux. Par automatisme, le Hapien lui envoya une légère onde de Force chaleureuse afin de la féliciter mais elle se perdit dans le vide. Ah oui, c'est vrai. Du coup, il lui serra avec douceur le bras et jeta un sourire au vide. Foutrapolie le pris pour lui et s'inclina avec un air éthéré, théâtral. Un moment d'angoisse plus tard (comment leur interlocuteur prendrait-il la qualification de "vieux trucs poussiéreux"?) la situation se dénouait. La première barrière, invisible, implicite venait d'être franchie. Les voilà officieusement introduit dans le cercle.

- Non je n'ai pas vraiment vu leur taille, la Force m'en garde. Mais je suis d'accord, tout ceci ressemble à une énorme caméra cachée.

Et oui, Luke connaissait le terme, il avait fallu qu'il rentre en contact avec la police pour comprendre le concept : une mise en scène puis de l'observation pour piéger quelqu'un. L'idée avait semblé extrêmement cruelle au jeune homme, mais les civils s'en régalaient. Quoiqu'il en soit, il ne se sentit pas spécifiquement à l'aise d'apprendre que les statues étaient aussi vulgaires que le nom de ce monsieur (lequel, conscient de l'étrangeté de son patronyme avait été jusqu'à la souligner). Maxence tiendrait-elle le coup dans cette immense caricature, le temple des tentations ? La Force était très malicieuse parfois et Luke aussi s'était retrouvé dans de rocambolesques situations, au point de se demander si le destin n'avait pas été chamboulé juste pour le prendre au piège. En toute modestie, le jeune homme finissait par se convaincre que non, ce serait trop d'efforts pour une personne lambda comme lui. Pourquoi le mettre, lui, au centre de toutes les attentions ? Mais aujourd'hui, certes, il se demandait vraiment si tout n'avait pas été orchestré. Si tenté qu'ils survivent, un petit rendez-vous avec le mathématicien Archibald Joris de l'Université pourrait être intéressant, il lui fournirait des statistiques.

- Et le pire, Zoé, c'est qu'il en existe des centaines de lieux comme celui-ci. Certes, pas avec le double sens que ce dernier semble prendre plaisir à entretenir.

Et même le triple si l'on comptait les reliques cachées dans une autre partie, réservée aux V.I.P qui flirtaient avec la loi. Le bruit de cristal surplombant les conversations surprit Luke, lequel se raidit légèrement. Il connaissait sa signification, tel un symbole transmis on ne sait comment entre "tous les endroits de ce genre" : Le maître des lieux allait parler. Le blond se concentra, autant pour faire illusion d'être un hôte parfait, poli, et surtout afin de glaner des informations. Rien, évidemment, il s'en doutait, mais on n'était jamais trop prudent et le Jedi avait hâte de quitter la maison malsaine au plus vite.

- D'accord, autant lui parler quand tu te sentiras prête.- Accepta le Chevalier, conscient que l'état d'esprit, très torturé en ce moment, de sa comparse pouvait aiguiller la mission vers sa réussite ou son échec. Elle n'avait pas, la pauvre, la chance d'être aveugle à son instar et d'échapper aux inepties plantées là. Bon certes, la nudité dans l'art n'était pas vulgaire à ce que l'on disait, mais dans ce manoir, visiblement certaines parties étaient un peu trop mises en valeur.-

Le Consulaire se laissa diriger vers les petits fours. Quand il le pouvait, son oreille à l'affût isolait le timbre de voix de John Doe qu'il avait déjà commencé à reconnaître. Son accent, la façon de terminer les phrases saupoudrés de la prétention de celui qui se sait maître des lieux. Le laisser parler un peu avec d'autres invités n'était pas une mauvaise chose de toutes manières, autant ne pas donner l'impression d'être désespéré par la relique.

- Repère les sorties de la salle. On fait un tour, puis on essaie d'aborder Doe.

Ne pas avoir d'yeux ne devant pas être un prétexte pour chômer, le jeune Jedi étendit prudemment son aura dans les lieux. Il repéra une personne légèrement sensible, mais c'était si désordonnée, si faible qu'il supputa que la concernée n'était pas au courant. De fait, ça ne devait même pas influencer sa vie. Le constat rassura et inquiéta à la fois le Hapien. La relique était-elle réelle ou l'homme avait-il su habilement cacher son existence hors de ce cercle ? Il aurait dû y avoir des Sensibles tout de même. Des indépendants voire des Siths. Enfin tant mieux s'il n'y avait personne de ce genre. Par contre, le Chevalier sentit quelques tensions émanant d'auras proches. Une sensation familière l'envahit.

- Je ne sais pas s'ils sont là pour la même raison, mais je pense que nous ne sommes pas les uniques intéressés.

Le jeune homme s'était retenu de dire infiltré. Après une onde de Force vaine à Maxence -ah oui, c'est vrai- il essaya de la diriger de son mieux en pressant doucement son bras. Quelques parts, juste dans les alentours immédiats, des chasseurs de trésor (ou de prime ?) rôdaient. Maxence saurait-elle reconnaître des mercenaires ?

D'ailleurs, pourquoi l'une des auras s'approchait ? Le jeune Jedi se tendit, incapable d'exactement la situer. Guillerette, une femme s'approcha de Maxence, posant une main sur son épaule avant de lui couler un regard approbateur.

- Oh ma chère... - Elle se tendit pour murmurer à la mercenaire- Maxence. - Cela faisait si longtemps. Vous m'avez manqué.

Luke se retourna, tâchant de ne pas avoir l'air trop surpris. Cette femme se trompait-elle, faisait-elle semblant ou avait-elle vraiment reconnu Maxence ?

- Et qui est ce charmant jeune homme ?

S'enquit-elle sans s'adresser directement à Luke, comme s'il n'était qu'un objet de collection de la salle de plus, un très bel objet, certes, mais dénué de sentiments. L'inconnue se fit plus inquisitrice et s'il avait été plus fin dans le domaine, le blond aurait peut-être émis l'hypothèse d'une méthode de séduction vieille comme le monde : faire semblant de reconnaître la personne qui intéressait.


Maxence Darkan
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Près des petits fours à se goinfrer comme une boulimique sous stresse intense, elle gardait ses yeux à l'affût, tâtant le terrain d'une vision que son partenaire n'avait pas. Il y avait des gardes, elle en comptait cinq, armés, mais vu la foule et ce qu'elle ne pouvait pas voir dans le tas, la mercenaire préféra se rassurer en se disant qu'il devait en avoir dix, minimum, peut-être plus. Les entrées aux autres salles semblaient closes et, pour le coup, surveillées, avec la porte principale derrière eux, pas de sortie de secours directement accessible, mais s'agissant de Maxence, les immenses fenêtres décorées faisaient l'affaire.

-Pas mal de gardes. Chuchota-t-elle entre deux bouchées. Pas d'sorties directes, mais y' a des fenêtres.

Tout autour, les discussions étaient bien trop agitées pour faire réellement attention au couple bizarre avec la femme en train de se goinfrer. En tournant une nouvelle fois la tête, elle remarqua un visage familier qui, pour le coup, l'avait aussi remarqué. Faisant comme si de rien était, Maxence continua de prendre une branlée de petits fours dans sa bouche en se disant que le timing passerait, mais malheureusement, c'était trop tard. En se tournant vers Luke, prête à sortir son plus joli : « On f'pire d'ifi » -On se tire d'ici, pour les moins habitués à la subtilité du langage bouche-pleine-, la main de la femme avait déjà atteint son épaule.

Une Mirialan en robe de soirée rouge, assez distinctive par le fait qu'elle arborait une balafre assez imposante sur le cou, descendant jusqu'à son épaule. Sans compter, de ce que souvenait soudainement Maxence, la petite cicatrice sur son ventre, témoignant d'un remplacement d'organe. Sa coupe de cheveux avait visiblement bien changée depuis la dernière fois, le côté punk, rasé sur le flanc donnait maintenant place à une longue et raffinée chevelure. Ce que Luke, en plus du physique, ne pouvait pas voir, c'était bien ses yeux crépitants de colère, prête à décapiter la blondinette sur l'instant. Mais pour comprendre le tout, il fallait un peu de contexte... premièrement, oui, elle se l'ait tapé, deuxièmement, non, elles ne se sont pas quittées en très bons termes.

-Je... elle lança un regard autour d'elle. Je te présente Angel, mon associé.

-Vous m'en voyez ravie. Elle lui tendit la main, ce à quoi Zoé attrapa celle d'Angel pour le forcer à lui serrer. Mais dites moi donc, ma chère, qu'est-ce qui vous amène ici après toutes ses années ?

Autant dire que Maxence était à deux doigts de s'évanouir. La Mirialan jouait le double jeu, la façade des belles paroles pour couvrir son air facial. Avait-elle comprit que le blond avec la blonde était aveugle ? Ou juste chanceuse ? Dans tous les cas, la mercenaire commençait à s'inquiéter de l'intégrité de la mission.

-Et bien, figure-toi que mon associé et moi sommes en pleine démarche... euh... lucrative pour... étoffer notre musé d'art. Ok, pas trop mal, il fallait l'avouer. D'ailleurs, Angel, je te présente...

-Héléna.

-Héléna, donc. Elle et moi avons, il y a de cela un petit bout de temps, eurent la chance de nous associer pour, disons, démontrer nos talents en terme de négociation musclée avant de fêter ça.

-Quatre fois.

-Avant de fêter ça quatre fois, oui, la quatrième ayant, possiblement, peut-être, éventuellement, probablement, hypothétiquement, conjecturalement conduit à une insuffisance hépatique. … Avec remplacement de l'organe concerné par un foie cybernétique. Voilà, fit-elle innocemment, après, comment c'est arrivé ? Ça, je ne sais pas.

-Oh, vraiment ? Euh...

-Zoé.

-Zoé. J'ai comme qui dirait l'impression que vous nous cachez les raisons.

-Les raisons étaient plutôt évidentes, ma tendre Héléna, un consentement mutuel et tacite à la consommation de masse d'alcool, fort ou non. Malheureusement, je crois que l'une de nous a failli à sa mission.

-Tu veux dire, celle qui a terminé à l'hôpital, ou celle qui a décidé d'acheter une bouteille à soixante degrés sur un coup de tête pour faire boire sa partenaire dans l'incapacité de réfléchir convenablement ? Elle soupira. Écoute, je suis pas là pour... regard furtif, baissement de ton, je suis pas là pour un règlement de compte, je savais même pas que t'étais là, je veux juste... elle baissa encore plus le ton, j'ai une mission à accomplir ici et je n'ai sûrement pas envie de te... de vous trouver dans mes pattes. Alors qu'est-ce que vous comptez faire ?

-On... euh... cherche une pièce d'art.

Les sourcils de la Mirialan explosèrent en direction du plafond. Pour le coup, Maxence qui mentait dans une telle situation avec autant de pénis et de vagins dans tous les sens, ça se flairait à une bonne cinquantaine de parsecs. Alors elle se tourna vers Angel, celui qu'elle considérait comme sans intérêt, comme une autre personne prête à terminer au coin des draps avec la blondinette avant de se faire jeter comme un torchon sale avait soudainement une allure titillant sa curiosité. Héléna tourna autour de lui, glissant ses doigts sur son dos pour se placer en face de lui.

-C'est étrange, elle n'a pas encore posé sa main sur vos fesses.

La consultante s'étouffa dans ses petits fours, chuchotant du mieux qu'elle pouvait.

-F'est pfas gu kout mon venre.

« C'est pas du tout mon genre », donc. Quoi que, maintenant qu'elle y pensait, le postérieur de Luke semblait d'une fermeté sans pareil. Hésitant à juste toucher discrètement, pour tester, comme s'il ne s'agissait aucunement d'une forme d'agression, la jeune femme se retourna sur la nourriture qu'elle avait embarqué.

-Peut-être, monsieur, pourriez-vous m'éclairer sur la raison de votre venue ? Après... je pourrais comprendre votre refus... et je pourrais aussi très bien comprendre le fait de faire une scène nous forçant à quitter les lieux.

Elle était devant lui, mains sur les hanches, pendu à ses lèvres. Pour le peu que Maxence s'en souvenait, elle ne savait absolument pas si « Héléna » en était capable, elle avait plutôt en tête son corps nu, ou en pleine action de négociation musclée avec une barre de fer et du sang sur le visage... pas le sien.
Luke Kayan
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À sa manière, Luke combinait ses observations - qui sur le plan purement physiques, manquaient singulièrement de précision- avec celles que lui offraient Maxence. Il avait oublié leur discussion, ses difficiles aveux, leur relation naissante déjà chaotique. Plongé dans la mission, le Jedi s’efforça de visualiser les fenêtres. En s’approchant de l’une d’elles, pu hasard, il sentit une légère brise se faufiler sous les joints abîmés ou mal collés. C’était donc là. Mais cette préoccupation pourtant capitale fut rapidement reléguée au rôle de secondaire. À travers des périphrases douteuses sertis de ressentiments hurlants au sein de la Force, le Chevalier devinait qu’Héléna et “Zoé” réglaient déjà leurs comptes. Comme s’ils avaient besoin de cette complication supplémentaire... Par chance, la mercenaire s’en tint à un niveau de provocation suffisamment acceptable pour que son interlocutrice ne décide pas de faire une scène. Au contraire, elle se tourna vers le prétendu Angel afin de lui demander des compte. Ignorant avec superbe la remarque d’une main sur son postérieur- que la nature et l’entraînement avaient en effet, rendu bien ferme, n’est-ce pas.- il répondit d’un ton dégagé.

- Mon associé vous l’a dit très chère. Nous sommes là pour une oeuvre d’art, et visiblement pour faire des rencontres. En tout cas, je suis ravie de découvrir une amie de Zoé.


Se saisissant au vol de l’opportunité laissée par Héléna qui, soit-disant, comprendrait qu’il refuse de répondre en détail, Luke ne se privait pas de jouer les collectionneurs lassés de conversations puériles. C’était un passionné, qu’en avait-il à faire de disputes de deux femmes qui partageaient un passé houleux ? Tout de même, il précisa, toujours enclin à renforcer son rôle.

- En tant qu’experte en art, vous le savez, il ne faut jamais révéler à un potentiel concurrent notre réel objectif... D’où mon imprécision dont, je l’espère, vous ne prendrez pas ombrage. Mais rassurez-vous, nous ne nous mettrons pas sur votre chemin, sauf s’il le faut, par le biais de chiffres qui montent sur un datapad.

Le Jedi perçut une hésitation sans que le sentiment ne soit précis. Maxence, par contre, dotée de jolis yeux fonctionnels le put. Héléna avait un air à demi-surpris qu’elle tâchait de cacher. Le jeu du Hapien avait fait mouche, assez en tout cas pour qu’elle devine que ce n’était pas un vulgaire mercenaire. Et si “Zoé” s’était rangée ? Était-elle passée du côté facile de la rapine en posant le grappin sur un riche héritier ? La canne d’aveugle tendait à confirme ce fait. Très beau coup de Maxence songeait-elle sans pouvoir s’empêcher de douter. Non, elle la connaissait, cette folle de la gâchette... Ce n’était pas son genre, même si le compagnon avait l’air très pratique : belle situation à en juger ses habits, son phrasé, joli garçon (voire plus) et handicapé. Le combo parfait... Pour autant, quelque chose la chiffonnait : Maxence ne survivrait pas à l’ennui provoqué par cette situation beaucoup trop facile. Incapable de répondre sur le coup, la femme grommela un “Les enchères vont commencer”. Elle avait au moins pu camoufler le dépit dans sa voix et se tourner avec grâce et dédain vers la table qui s’était animée.

Devant tous les regards, l’hôte salua ses invités. Finalement, il n’avait pas pu parler au duo plus longtemps mais ce n’était pas si mal. Qu’il n’ait pas retenu leur visage conviendrait s’il fallait fuir, et quelque chose disait à Luke qu’ils ne partiraient pas avec cette relique dans la joie et la bonne humeur.

- Bon il nous faut ces documents qui prouvent que la relique a été illégalement obtenu, sur un domaine public que John Doe ne pouvait exploiter. Je n’ai pas obtenu de mandat de perquisition alors il faut y aller doucement dans les bureaux. Ce serait parfait si le papier en question traînait dans le coin lorsque nos yeux se sont posés dessus, comme par hasard.

Ce n’était pas des plus loyal mais les policiers agissaient aussi comme ça parfois. Si on ne flirtait pas avec les lois, on n’arrêtait jamais les méchants. Luke venait donc de suggérer à Maxence de fouiller discrètement puis de prétendre que oh... Le certificat d’authentification de l’oeuvre (comprenant son lieu d’extraction, forcément, sans quoi, aucune preuve que ce soit la vrai) se tenait devant elle. Elle y poserait les yeux, verrait l’anomalie et hop, tout ça se règlerait ensuite au tribunal.

Confusément, Luke imaginait une extraction discrète d’une copie du document, lequel pourrait donner lieu à ce fameux mandat et la confiscation du bien. L’idéal serait que Zoé revienne, tienne son rôle mine de rien et qu’ils puissent confronter directement John après les enchères officielles, discrètement. Pour l’attirer, rien de mieux que lui proposer un prix plus élevé pour un produit non vendu pendant les enchères ou proposer un contrat pour des fouilles. S’il y avait encore trop de civils ou qu’on risquerait de les dépouiller du document, il faudrait partir avec les invités et revenir. Ils pourraient retourner chez Doe plus tard afin de le persuader de rendre l’oeuvre en échange de la clémence de la justice... Ohhh ça ne fonctionnerait pas aussi facilement, le Hapien le pressentait, mais partir avec un plan établi, raisonnable permettrait peut-être de ne pas directement déraper.

- Pendant ce temps, je m’assurerai que le parchemin est bien présent, s’il est mis en vente, à qui il serait remis pour noter l’adresse. Je surveille aussi tes arrières, pour voir si quelqu’un s’inquiète à un moment de quelque chose. Si tout va bien et qu’on obtient ce que l’on veut, je suggère un message, s’il y a un souci, deux.

Le jeune homme avait discrètement exposé son idée. Il pourrait, depuis sa poche, presser une quelconque touche et envoyer une lettre ou une série de blabla sur le datapad de Maxence pour le faire vibrer une fois ou deux, pareil pour elle. Bien entendu, pour éviter un drame à la Holofilm de série z, ils avaient chacun éteint la sonnerie, enfin, normalement...

La vente commença, Luke avait proposé de laisser s’écouler quelques objets afin de ne pas attirer les soupçons. C’était désormais à Maxence de jouer, de savoir quand s’évanouir discrètement pour aller aux toilettes, d’autant plus qu’il y avait cette Héléna qui devait les surveiller du coin de l’oeil.
Maxence Darkan
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Venait-il d'envoyer Maxence Darkan dans une mission d'espionnage et de récolte de preuves de haut vol ? Comprenant, discrétion, attention, pas légers et mensonges ? Les Jedis... ils savent cerner les gens du premier coup d'œil, n'est-ce pas ? La blondinette avait accepté l'idée, si par accepter, il était compris dedans : acquiescer vaguement de la tête en continuant de se goinfrer comme une boulimique anxieuse.

Les enchères commencèrent, amenés dans une salle privée, un peu plus petite, il y avait des sièges pour tout le monde, mais certains restaient en arrière pour discuter des pièces qui les intéressaient ou non. Luke et Maxence, assis dans la partie supérieure de la salle, non loin de la sortie, étaient surveillés de prêt par Héléna, à seulement deux rangs plus loin sur la droite.

Elle ne savait pas ce que faisait Héléna ici, ça ne lui plaisait pas énormément. Son vrai prénom était Armande et si Maxence ne l'avait pas prononcé, c'était pour éviter un quelconque incident en pleine mission, mieux valait garder tout le monde de son côté. Les deux femmes ne s'étaient connues que l'espace d'une mission de mercenariat, somme toute, très lambda, mais sur le coup, le courant était passé bien et, comme la plupart des conquêtes de la blondinette, tout avait viré à la catastrophe improvisée. Enchaîner les soirées et rester saoules quasiment quatre jours d'affilé, il s'agissait d'un de ses records... le vrai record était une semaine pour Maxence, elle avait appris à faire du pole dance, complètement déchirée, dans des salles privées d'un club de strip tease Coruscanti, une histoire de dingue.

Les pièces s'enchaînèrent, puis, finalement, quand lui semblait venu le temps de s'éclipser, juste assez longtemps pour ne pas attirer l'attention, elle donna un petit tape sur le genou de son partenaire avant de se lever et partir « aux toilettes ». Ce qu'elle fit vraiment. Une fois en dehors de la salle, elle se dirigea vers les WC pour s'enfermer dans une cabine.

La question était de savoir comment faire pour trouver un moyen de monter du côté des bureaux. Assise sur les toilettes, elle regardait le plan des lieux, elle ne les avait pas retenus, mais maintenant devant ses yeux, tous les accès se dessinaient. Il y avait un passage réservé aux servant de la demeure, avec un peu d'excentricité, elle pouvait s'y faufiler et remonter vers les lieux qui l'intéressaient. Il fallait qu'elle trouve une idée sur place. La mercenaire sortit des toilettes, sursautant en ouvrant la porte, Héléna.

-Qu'est-ce que tu fous là, Max ?

-Une piè... la Mirialane l'attrapa par le col pour la plaquer contre un mur, ...ce d'art ?

-Te fous pas d'ma gueule. T'es là pour voler un truc.

-Tu lis vraiment en moi comme dans un holobook ouvert. J'te trouve un peu tendue. Elle fit glisser ses mains sur les hanches de la femme. J'suis sûre qu'on peut trouver un terrain d'entente.

-Nan. Sûrement pas. Armande repoussa sèchement les avances de Maxence. J'te laisserai pas foutre ces enchères en l'air. J'te laisserai pas me foutre en l'air une nouvelle fois non plus.

-Écoute, c'est pas grand chose, j'dois juste chopper des informations sur... un truc, le voler, quoi, et c'est tout. Et commence pas à m'faire croire que t'es là pour acheter quoi qu'ce soit, tu gagnes aussi bien ta vie qu'moi, alors y' a un truc de ton côté.

Armande considéra la blondinette un instant. Visiblement, elle aussi n'était pas compliqué à lire quand il s'agissait de mentir... les deux femmes n'étaient pas connues pour ça, après tout.

-Bon, d'accord, j'dois aussi voler un truc. Il me faut des preuves. John a possiblement acheté un buste d'une valeur inestimable volé, appartenant à une famille aristocrate d'Alderaan, il faut que je m'assure qu'il l'ait.

-T'as qu'à regarder les ventes.

-Nan, il faut que je m'assure que ce soit le vrai. Il faut qu'on accède à une salle d'archives proche du bureau de John, je sais où c'est, suis-moi.

Maxence aussi savait où elle se trouvait, alors elle se contenta d'un pouce en l'air, abandonnant sa veste au passage, elle se sentait tout de même un peu restreinte à l'intérieur. En plus, la plupart des servants de la demeure étaient en chemise blanche, elle passerait peut-être plus incognito. Elles avancèrent dans un long couloir qui ne leur était pas interdit et, lorsqu'en face, un de ces fameux servants pointa le bout de son nez, Armande se positionna devant Maxence, marchand à reculons.

-Et donc, mon idiot de mari à réussi à faire tomber le vase de ma gran... Elle se cogna dans l'homme. Pardonnez-moi monsieur. Je suis confuse... Elle l'aida à ramasser les quelques napperons qu'il transportait. Qu'est-ce que je peux être tête en l'air des fois. Mille excuses.

Il lui sourit en lui offrant un signe de tête fort amical. Quand il disparut dans un autre couloir, la main de la Mirialane se leva pour présenter une carte d'accès. Petit sourire agréablement surpris, elles montèrent des escaliers clos au public. Maxence non plus n'était pas si mauvaise quand il s'agissait de voler... voler à la tir, par contre, c'était un tour de passe-passe qu'elle rêvait d'apprendre.

Un étage, puis un deuxième, elles débouchèrent dans un couloir. Le plus étrange était de ne voir personne surveiller les entrées des pièces. Après tout, John ne devait pas s'attendre à ce que quelqu'un s'y trouve. La blondinette s'arrêta devant une porte, c'était la bonne, la porte du bureau. Il y avait une branlée de bureau dans la demeure, mais celui-là était réservé à ses nouvelles pièces d'art dénichées. Une décoration très sobre, mais chic et organique, poutres apparentes et ce genre de choses. Elles ouvrirent ensuite la porte latérale à la pièce.

-Woh, bordel...

Une très grande pièce avec des étagères de datapads rangés dans l'ordre alphabétique. Elles se séparèrent pour trouver le côté qui les intéressait. Tout était organisé. Partie du côté F, elle trouva Force. Puis J, pour Jedi. Puis s'était du pif. Cinq minutes plus tard, bingo, elle venait de trouver le datapad qui les intéressait et il était fort peu surprenant d'apprendre que tout cela n'avait pas grand chose de légal. Pas le temps de lire attentivement, elle enregistrait les données dans son bracelet.

-Sortez de là.

Entre deux étagères, Armande et Maxence s'échangèrent un regard, tapis dans l'ombre. Il y avait un homme à l'entrée avec une arme.

-On vous a vu sur les caméras, fini de jouer. Sortez les mains bien en évidence.

Deux messages. Elle envoya rapidement : « Gros problèmes ». Puis « 2eme étage, archives ». Finalement, elle en envoya un troisième : « Ils m'ont repéré ». Et un quatrième : « Merde, ça fait trois messages, mais c'est urgent. » Le grand final : « Quatre messages en fait ».
Luke Kayan
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Les informations sur le parchemin étaient aussi fades qu'alléchantes. Tout cela semblait bien authentique mais le Chevalier se méfiait du vendeur. Il savait que l'escroc avait du bagou, preuve en était sa florissante entreprise. Exposé devant les yeux ébahis, l'oeuvre ou sa copie trouvèrent preneurs rapidement, tandis que l'homme promettait une livraison dans les jours suivants pour le vainqueur. Le Hapien avait fait mine de surenchérir un peu avant de laisser tomber, tout en s'étant davantage acharné sur d'autres pièces pour brouiller les pistes. Quand le parchemin lui fut exposé, il se concentra sur la Force pour ressentir un signe, n'importe quoi qui signalerait l'authenticité. Rien de spécial, mais le papier était ancien et il avait été mis sous cloche depuis des années, les effluves de grands maîtres auraient-ils pu s'évaporer ? Luke eut à peine le temps de se demander que quelque chose vibra dans sa poche. Il sursauta imperceptiblement. Ah oui, le signal... Ou plutôt les signaux.

Le jeune homme s'inquiéta, à la quatrième, il aurait paniqué sans un minimum de formation. Que se passait-il ? Maxence annulait-elle sa demande d'aide ou est-ce que les soucis s'accumulaient ? Le Chevalier trifouilla maladroitement son comlink du fond de sa poche, se trompant quelques fois de bouton, jusqu'à parvenir à la recherche de localisation. Il changea la station de ses écouteurs, jusque là branchent sur la fréquence du micro du présentateur des enchères. La voix monotone du gps lui indiqua comment se diriger "à droite sur 300 m, première à gauche", pour rejoindre la cible, soit le comlink de la mercenaire. Le jeune homme eut du mal à trouver les bons couloirs, d'ailleurs il n'évita pas une rencontre charmante avec une statue indécemment posée là, barrant le passage. Finalement, après un débat physique tournant presque au pugilat avec les oeuvres qui encombraient la demeure, le Hapien parvint au bureau. Il sentit aussitôt une présence ennemie, elle-même enduite de détermination et de peur. Le garde du corps tenait à bien faire son boulot, d'ailleurs sa voix tonna encore un ultime avertissement, dirigé vers l'intérieur de la pièce où se cachaient les femmes. Luke distingua la présence de sa complice et d'une autre personne. S'il avait pris le temps d'analyser cette aura, le Chevalier aurait peut-être reconnu Armande, mais ce n'était pas l'heure de se poser des questions. Il devait intervenir sans inviter d'autres gardes à la fête, autrement dit, neutraliser discrètement l'homme. Évidemment, le Hapien ignorait qu'on les avaient éventuellement déjà vu sur une caméra de surveillance. Par chance en tout cas, la menace n'avait pas semblé suffisante pour ameuter toute une troupe de gardes, à moins que le maître des lieux ne tienne, lui aussi, à la discrétion.

- Excusez-moi, Monsieur, je cherche les toilettes ?

À cran, l'armoire à glace se tourna vers Luke, il fit l'erreur de baisser son blaster légèrement, mais face à un jeune aveugle fluet, appuyé sur sa canne blanche, qui n'aurait pas commis la faute ?

- Allez-vous en, ce n'est ni l'endroit, ni le milieu, retournez dans la salle.

Le blond essaya d'arguer qu'il ne retrouverait pas le chemin seul, mais l'autre répondit avec impatience qu'il avait des soucis à régler et ne bougerait pas des lieux, ajoutant une menace voilée s'il s'obstinait: "Je vais appeler des collègues pour vous virer, il en va de votre sécurité". Avec un petit soupir, le Jedi haussa les épaules, fit mine de repartir en tournant le dos, mais fit volte-face et bondit sur l'armoire à glace, un humain d'environ 1m90 pour 95 kilos de muscles. Bien entraîné, celui-ci reçut le choc infligé par l'aveugle en ployant juste de surprise. Il se retourna, pointa son blaster, mais le Chevalier connaissant les risques de demeurer éloigné s'était déjà rapproché pour un surprenant corps à corps. Privé de son arme, le garde se battait avec ses poings que Luke esquivait agilement ou retenait avec sa canne qui lui servait, soudainement, d'un genre de bâton de combat. Il bondit verticalement, se retourna pour asséner un coup de pied à l'homme qui finalement, après un bien étrange duel presque silencieux, aux bruits de douleur étouffés, s'effondra.

- Sortez de là. On part.

Suggéra le Jedi, les sens en alerte.

- Il y en a d'autres, mais je ne sais pas d'où ils viennent.

S'appliqua-t-il à dire, l'ouïe brouillée par les échos qui se répandaient sur le riche sol en marbre. Il garda son bâton en position de combat, prêt à se défendre, mais sachant pertinemment que seul, il ne saurait affronter la horde qui s'apprêtait à arriver. À cause de l'inconnu(e), le blond ne put demander à Maxence si elle avait obtenu les informations voulues, mais tant pis, ils devaient partir de toutes manières... Au mieux, ils parviendraient à regagner la salle principale pour se fondre dans la masse, l'air de rien, au pire, ils étaient complètement grillés et seraient de toutes façons pourchassés.

- Crois-tu qu'ils savent qui on est ?

Interrogea le Chevalier qui ne voulait pas risquer une exfiltration soit-disant discrète alors que leurs visages étaient révélés. Rapidement, il sonda les deux femmes : elles n'avaient rien. Faute de savoir que faire et comment considérer l'accompagnatrice de Maxence, le Jedi décida de la voir comme une simple civile et de ne pas lui demander de participer à leur défense. Au mieux, elle partirait de son côté, au pire, ils devraient se la coltiner afin de la protéger si elle aussi était là pour vérifier (ou dérober) on ne sait quoi. La Force n'arrangeait pas tout, et parfois, ce foutu sens de la vue faisait vraiment défaut au jeune Jedi.
Maxence Darkan
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-Aller, ça suffit le jeu de cache-cache, c'est terminé, ne m'obligez pas à employer la manière forte.

Il était marrant lui, penser que des voleuses n'en arriveraient pas à la manière forte pour sortir d'une situation comme celle là. Avec des flingues, Maxence aurait réglé l'histoire en deux temps trois mouvements... Armande aussi, sans aucun doute. Pour l'heure, elles étaient toujours terrées dans la pièce sombre et glissèrent discrètement vers le fond quand il alluma la lumière. Elle en vînt à se demander pourquoi elle avait demandé l'aide d'un aveugle, ce con allait se taper dans l'encadrement de la porte en jouant au chevalier servant... cependant, ça restait une plutôt bonne diversion.

Luke débarqua en grand héro de la situation. Les deux femmes s'extirpèrent de la pièce avec ce qu'elles étaient venues chercher. Malgré le fait que le Jedi n'eut pas trouvé son compte dans le parchemin ancestral, la mercenaire, elle, avait dégotté les informations sur comment ce cher Doe se l'était procurée. Elle jeta un œil au garde inconscient, puis prit le blaster qu'il avait lâché avant de balayer du regard le couloir par lequel ils étaient venus. Pour l'instant, personne.

-Eh bah, sacré gaillard ton plan cul.

-Sûrement pas mon plan cul. Et il triche, le type s'est laissé faire. Discrimination positive, tout-ça-tout-ça. Il est aveugle. Armande considéra soudainement Luke d'un nouvel œil tandis que Maxence leva son majeur dans sa direction. Une preuve ? J'ai combien d'doigts levés ?

Elle se pencha au-dessus du dit garde pour lui prendre tout ce qui s'apparentait de près ou de loin à des cartes d'accès, clé de speeder, argent.

-S'ils savent qui on est ? J'sais pas, faudrait p't'être lui demander... ah, mince. Ricana-t-elle en lui tapotant la joue. Bon, on s'tire, suivez-moi.

Maxence avait les plans du bâtiment, elle était toute désignée pour prendre la tête. Par contre, la laisser prendre les rennes de la fuite discrète, c'était sûrement aussi bête que la laisser parler de façon intelligible et constructive. La blondinette, arme en main, prit la tête du trio, Luke derrière, Armande en dernière pour aider le Chevalier à ne pas se cogner dans les murs si nécessaire.

La maison était truffée de caméra, mais la mercenaire eut l'instinct de passer juste en dessous pour éviter de trop se faire repérer quand la possibilité lui était donnée. Quand des voix résonnèrent dans un couloir non loin, elle plaqua son équipier dans le creux d'une porte en posant son index sur ses lèvres -les lèvres de Maxence, évidemment, pas celles de Luke-, attendant patiemment qu'elles s'évaporent dans une autre salle -les voix, pas les lèvres, faut suivre-. Elle avança encore un peu vers un escalier pour descendre au premier étage, sans aller jusqu'au rez de chaussée, car la porte d'en bas venait tout juste de s'ouvrir. Cette petite maligne se débrouillait bien.

-Max. Souffla la Mirialan. Tu sais où on peut trouver des speeders ? Elles s'échangèrent un regard circonspect qui se transforma en regard complice. Si on veut partir d'ici rapidement...

-C'est clairement la meilleure idée. Luke, tu conduis, attention aux panneaux d'signalisation.

Elle n'en manquait pas une celle-là. Le garage de la demeure n'était pas très loin, il suffisait de continuer tout droit dans un couloir sur une bonne trentaine de mètres dégagés avant de tourner à droite, puis à gauche, puis descendre et hop, le tour était joué. La blondinette, le pas léger, continua son bout de chemin, collant le mur, s'arrêtant aux intersections pour jeter un œil, se plaquant contre le mur quand des employés passaient au loin. Les gardes ne se faisaient pas nombreux, ils devaient chercher aux étages supérieurs, ou se diriger vers les lieux où les caméras les avaient repérés. Et d'ailleurs, en parlant de ça, les caméras les venaient de les repérer à l'instant, expliquant les pas qui se précipitaient derrière eux dans leur direction.

-Bon, je crois qu'c'est le moment d'courir.

Maxence saisit le poignet de Luke avant de se mettre à sprinter comme elle pouvait avec l'aveugle qu'elle se trimballait. Il y eut des cris, Maxence tourna sur la droite, continua, puis sur la gauche avant de descendre les marches. Devant la porte du garage, un homme montait la garde. Sans hésiter, Maxence brandit le blaster, tirant dans sa jambe, elle lâcha le poignet de Luke pour fondre sur le -désormais- blessée et lui balancer un grand coup de pompe dans la figure pour l'assommer. Techniquement, le Jedi ne pouvait que saluer cette attention toute particulière qu'avait mis Maxence lors cette action non létale. Pas le temps de se la péter, ils avaient encore des gardes au cul.

La blondinette ouvrit la porte automatique du garage, referma derrière avant de tirer dans l'interrupteur. Elle appuya frénétiquement sur l'ouverture à distance des clés qu'elle avait piqué pour trouver le bon pendant qu'Armande ouvrait la grande porte principale.

-Ceinture... si tu la trouves.

Lança-t-elle à Luke sur la place passager alors qu'Armande montait désormais derrière. Elle fit rugir le moteur, puis, quand les gardes réussirent à rentrer, Maxence appuya sur le champignon comme une dingue, essuyant des tirs sur la carlingue. Le speeder dérapa dans l'allée, défonça la grille principale et disparut dans les rues de la ville.

-Facile.

-Ouais, ouais, tu peux t'la péter, mais si on t'avait pas filé le rôle de mademoiselle discrétion, on s'en serait sorti sans aucun encombre. J'peux savoir c'que vous cherchiez au juste ?

-Bah. Elle lança un regard au Jedi qui ne pouvait pas lui renvoyer. Un artefact de la Force, un truc à la con sans importance. D'ailleurs, j'ai toutes les infos qu'tu cherchais, t'as eu c'que tu voulais d'ton côté ?
Luke Kayan
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Petit soupir agacé, le Chevalier haussa brièvement les épaules, les yeux toujours fixés sur l'horizon tandis qu'on agitait des doigts devant lui.

- Quitte à faire des plaisanteries sur le sujet, je ne suis pas contre, mais soyez original.

Avait-il lâché, terminant par un étonnant petit sourire. De sa part, on se serait éventuellement attendu à des réprimandes, mais c'était un fait, Luke n'avait aucun souci pour s'amuser de son handicap. Les gens étaient juste un peu ennuyeux de répéter les mêmes blagues, à débuter par cette soi-disant collègue de Maxence dont le Hapien, d'ailleurs, se serait bien passé. Entraîner une civile ou une mercenaire chevronnée, peut-être une criminelle (?) dans cette affaire n'était pas pour les rassurer, lui et son amour pour les protocoles.

Les muscles du jeune Jedi se raidirent légèrement par automatisme. Cette proximité soudaine ne lui plaisait instinctivement pas. Il se retint, évidemment capable d'autocontrôles. Pas une fois, il ne songea à un situation équivoque, concentré sur le danger qui se rapprochait. Cependant, à peine eut-il le temps de se faire à la situation que tout se précipita. Il émit, par réflexe, un "oh" de contestation, tandis que ses jambes s'activaient par automatisme. Par chance, le jeune homme avait beaucoup travaillé son endurance sur des tapis. Il ne fatiguait donc pas vite, même si, en revanche, il ralentissait un peu parfois. Aux mains d'une personne en qui il n'avait pas confiance, le Jedi avait porté sa main devant son visage pour éviter d'éventuels murs. Par miracle ou altruisme de la part d'Armande, Luke le mena à bon port quoique pas du tout en sécurité.

- Ce n'est pas une bonne idée, je n'ai aucun sens de l'orientation !

Avait-il répliqué entre deux essoufflements, surtout pour évacuer son stress. Si formé soit Luke, il n'en demeurait pas moins être pensant donc doué d'émotions. Et courir, ça les stimulaient un peu trop ses émotions. Attentif à ce qui se produisait derrière, au cas où s'ils étaient suivis, la Force bouillonnant en lui, le Hapien faillit se laisser surprendre lors du départ sur les chapeaux de roues. Par chance, les deux filles naviguaient très bien entre les obstacles. Inutile de se mentir, ses repères perdus, le jeune homme craignit plusieurs fois pour leurs vies. Il n'aimait pas perdre autant le contrôle de la situation, et dans ce genre de moment où ni ses astuces, ni la Force ne pouvaient compenser sa déficience visuelle, il se sentait démuni. Son éducation l'avait entraîné à essayer de toujours tout maîtriser afin que chaque participant d'une négociation demeure calme. Il devait anticiper afin de tranquillisera un criminel, savoir comment réagir, s'apprêter à le faire en combat, ou encore, organiser des secours après une catastrophe. Là, il ne pouvait que se fier à Maxence et son "amie" inconnue. Perché sur un bolide qui achevait ses derniers remparts de confiance en cette mission, le Chevalier se concentra pour se maintenir droit, non sans avoir une pensée absurde pour l'honneur de la dame en ne serrant pas trop haut ou trop bas. Ridicule.

Lorsqu'enfin les ennemis furent semés, Luke se recomposa un masque en s'époussetait légèrement. Il ne comprenait toujours pas qu'Armande demeure dans le coin, et rata évidemment le regard de Maxence. Impossible, de plus, de lui faire quoique ce soit.

- Je ne pense pas que ce soit un vrai. Je n'en suis pas sûr, évidemment, mais...

C'était délicat à expliquer à une Non-Sensitive, surtout aussi sceptique que la mercenaire, seulement Luke n'avait rien ressenti. La description lui avait aussi semblé brouillonne, certaines dates ne correspondaient pas avec l'histoire Jedi, mais c'était surtout la sensation qui avait manqué. Préférant ne pas s'étendre davantage, surtout en présence D'Armande, il retourna la question.

- Et toi ?

Le jeune homme évita soigneusement de demander ce que la connaissance de Maxence faisait ici. Elle ne savait pas qui il était, vice-versa, tant mieux. Laissant les deux mercenaires se débrouiller, le Chevalier cacha sa déception. Il avait l'impression que cette mission n'avait servi à rien, sinon à se mettre en danger, lui mais surtout Maxence, une amie proche de Karm, si irritante soit-elle. D'un autre côté, si la relique était fausse, ils n'auraient plus besoin de retourner là-bas. Au milieu de cette galerie qui s'amusait, à jouer une comédie insensée qui avait finalement mal tournée. Pour autant, les croire sortis d'affaires demeurait optimiste. Trop, car si Luke ne voyait pas les panneaux de signalisation, il remarquait ce que des yeux fonctionnels ne captaient pas.

- Ils sont là. Partons discrètement.

Luke avait senti le danger, mais il ne savait évidemment pas le situer exactement. En réalité, les hommes de main de John Doe avaient suivi le signal émit par le Speeder volé et laissé le leur, un peu plus loin. Ils sillonnaient les ruelles avec la discrétion de professionnels, cherchant celles qui avaient, apparemment pu, extraire des données de l'ordinateur principal du faux antiquaire. Ces demoiselles et leur chaperon devaient mourir, ou du moins être livrées à Monsieur Doe pour un interrogatoire en bon et dûe forme, puis un effacement archaïque de la mémoire.

Luke releva la tête, attentif, les yeux rivés sur une petite ruelle adjacente, comme s'il scrutait l'obscurité des lieux. Il eut un mouvement réflexe du menton pour désigner fermement cet endroit.

- C'est de là. Fondons-nous dans la foule.

Le jeune homme se doutait que si Doe prenait garde à ne pas effrayer la foule à coups de blaster ou en scandant leur nom, il voulait être discret. La population n'avait donc rien à craindre, y compris en leur servant de couverture. Dans un mouvement pour chercher les gens, Luke proposa subtilement de se mêler à une bande qui se dirigeait vers un bar. C'était encore leur seul moyen de vraiment fuir leurs adversaires pour l'instant, avant de fuir les lieux avant demain. Avant que les images des caméras de surveillance soient analysées, leurs visages reconnus et leur personne interdite de quitter le territoire, qui sait ? Doe avait du pouvoir.
Maxence Darkan
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-Si l'artefact est un faux, alors les informations qu'j'ai récupéré pour « prouver » son authenticité sont fausses aussi. J'ai l'impression qu'on a fait tout ça pour pas grand chose.

-Tu m'étonnes, ce mec est un putain d'arnaqueur. Admit Armande en fouillant dans les informations qu'elle avait elle-même récoltées. Doe est secrètement réputé pour sa vente de contrefaçon haute gamme. Les acheteurs ne sont pas là pour la collection, ils sont là pour de la revente facile.

-Comment tu peux dire ça ?

-Ah, parce que t'as gobé l'histoire du buste d'Alderaan ? Ma pauvre, t'es naïve.

Maxence lança un regard furtif à sa compère sur la plage arrière. Armande n'était pas là pour voler quoi que ce soit ou s'assurer de l'authenticité d'un objet, elle était là pour prouver que John était un arnaqueur de première catégorie. Mercenaire volatile, elle devait jouer pour un acheteur rancunier qui tentait de la faire tomber... ce qui ne se présentait pas sous le meilleur jour quand un paquet d'hommes de main essayaient désormais de les retrouver pour leur faire la peau.

Le véhicule traçable, le trio avait fini par le quitter en suivant les indications d'un aveugle. Impressionnant auto-sabotage, donc. Regard par dessus l'épaule, la blondinette ne remarqua rien d'anormal, mais continuait de suivre le groupe de fêtard, direction un bar de hipsters à la décoration parfaitement en accord avec les costumes des trois énergumènes... peut-être que la robe de la Mirialane faisait un peu trop. À l'intérieur, Maxence poussa l'aveugle vers le fond du bar pour s'asseoir à une table. Planqués derrière une foule de jeunes gens profitant de la vie en communauté et de l'assurance qu'offrait la deuxième bière, les trois -du moins, pas Luke- avaient les yeux rivés sur les entrées et sorties des clients. Pas de costume d'homme de main, pas de blaster à la hanche ou de bosse derrière la veste, synonyme d'un holster dissimulé. Ils étaient légèrement bloqués, les hommes de Doe devaient se trouver tout autour et leur champ d'action était restreint par un terrain qu'ils ne connaissaient pas vraiment.

-Et donc ? C'est quoi la suite ?

-Attends, ta gueule, je réfléchis. Entre toi et un aveugle, c'est pas mal de points à prendre en compte pour qu'on puisse se tirer... elle lança un regard rapide à la robe d'Armande. Tu peux courir ?

-Euh... ça peut s'faire.

-Tu tiens l'aveugle pas la main, maman va vous ouvrir la voie. Nouveau regard en coin, cette fois, un sourire malicieux s'était dessiné. Ça va être d'enfer... en plus... elle tapa son cul, j'ai un cadeau pour toi.

-Max, je t'ai déjà dit que ça m'intéressait pas.

-Quoi ? Nan, mais j'parle du blaster que j'ai à l'arrière de mon pantalon, pas de... et puis tu pensais à quoi ?

-Rien, concentre toi sur notre sortie.

-Quoi ?! S'offusqua-t-elle en chuchotant. Tu peux pas m'dire des trucs comme ça et changer d'sujet. Hé, j'te parle. J'ai toujours mes chances ? La Mirialane posa son index sur ses lèvres en pointa l'entrée de l'autre doigt. Putain, mais c'est pas vrai... fallait qu'y' fouillent.

Les hommes de Doe venaient d'entrer. Mais avant ça, une pause pub de la part de notre sponsor annuel, l'église du pas-trop-mais-un-peu-quand-même Saint Bâtisseur : La galaxie fut crée par , qui, après son travail achevé, se posa la question : Porte de secours. ... non, pardon, je veux dire : Porte de secours ? Maxence emboîta le pas sans prévenir vers la porte de secours. Armande, de son côté, pris le poignet de Luke pour le diriger parmi les gens. La blondinette enfonça son épaule dans la porte, pour aucune raison, elle pouvait simplement l'ouvrir comme tout le monde, avant de regarder attentivement la ruelle dans laquelle ils débouchaient : personne. Une fois sortie, la Mirialane dégaina un couteau d'on ne sait où pour couper le bas de sa robe.

-Depuis quand t'as un couteau ?

-On s'en fout, on va où maintenant ?

Haussement d'épaules entendu, elle reprit la tête du trio. Dans les ruelles désertes situées à l'arrière des bars en tout genre qui parsemaient ce coin de la ville, leurs pas n'avait pas à se faire discret, personne n'empruntait ce genre de chemin. Bifurcation, nouvelle rue, avec des speeders... elle avait un blaster... une carte de consultante... Jedi en mission...

-Sortez du véhicule, Jedi en mission, on vous l'emprunte. Le conducteur confus ne moufta pas alors elle braqua son arme et sa carte. Bouge ton sale cul ou j'te trou l'crâne abruti.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, ça marchait foutrement mieux. Tout le monde monta et Maxence y allait aussi brusquement qu'avec le conducteur. Les regards s'étaient tournés vers eux, et dans la foule, les mauvais yeux les fixaient. La mercenaire passa la première. Au moment de passer la deuxième, des tirs de blasters s'effondrèrent sur la carlingue. La conductrice lança le blaster à Armande qui, sans un mot, riposta. Si les civils se dispersaient, la Mirialane hésita plus d'une fois à tirer, préférant se retrancher dans la carlingue en plaquant le Jedi contre le siège pour lui éviter un tir qu'il aurait du mal à voir venir.

La conduite nerveuse de Maxence les fit très vite tourner en rond dans les boulevards, changeant de temps en temps, Eos lui avait concocté un joli petit itinéraire pour retourner à l'hôtel en s'assurant que personne ne les suivait. Les yeux braqués tantôt sur le rétroviseur intérieur, tantôt sur les côtés, principalement devant. Quinze minutes à retenir son souffle, enfin, plus rien. Le speeder grondait péniblement. Il prenait son temps le pépère. Mais ils y étaient, devant l'hôtel.

-J'crois qu'on va s'contenter d'prendre nos affaires et s'tirer fissa. Armande, tu...

-J'reste. Bon, j'te pique des vêtements, puis j'reste. J'ai pas terminer mon travail ici, mais t'en fais pas pour moi, t'as l'habitude de m'foutre en plan.

-J't'en prie, dis pas ça, j'ferai sauter une planète pour tes yeux.

-Ça a marché une fois, pas deux.
Luke Kayan
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Luke soupira, l'artefact dont il s'était pris à rêver n'avait pas encore émergé de sa cachette. À la place, Maxence et lui avait déterré un fieffé arnaqueur. Il ne restait plus qu'à explorer les informations récupérées par la mercenaire pour s'en assurer, boucler le dossier, taper le rapport et rentrer bredouille. Le jeune Jedi ne pouvait même pas transmettre les données récupérées, probablement accusatrices car la loi était formelle : les preuves devaient être légalement recueillies. C'était souvent très fastidieux d'attraper des criminels, mais les règles étaient ainsi. La Constitution protégeait tout le monde, y compris ces derniers, or Luke s'y astreignait scrupuleusement. Là où il aurait pu faire des entorses pour arranger ses affaires, il le refusait, exigeant la même blancheur le concernant que ce qu'il pouvait demander à autrui.

Peu de temps, las, pour songer à l'échec ou encore la rage de laisser filer un arnaqueur de cette envergure. Ses hommes les poursuivaient. Alors que le Consulaire, pugnace, pensait malgré tout à demander des témoignages de vol à Armande ou d'autres afin de constituer un dossier contre John Doe, Maxence décida de menacer un conducteur. Sur le coup, impossible de réagir. Qu'on le traite à tout bout de champ "l'aveugle" ne le dérangeait guère, il en fallait tellement plus pour le vexer. Mais ça ? Il eut le bon sens de s'indigner après, toutefois, quand la victime était hors de portée d'ouïe, question de survie. Qu'elle se rebelle et enclenche une bagarre désespérée pour récupérer son bien aurait été autrement plus dangereux.

- Hey tes accréditations ne te permettent pas d'arrêter quel...

Trop tard, la remarque du Chevalier, émise après qu'ils se soient installés sur le speeder, littéralement volé, démarra. À nouveau balloté, Luke n'avait pour minime consolation que le fait de savoir que Maxence avait changé de tactique, optant pour un braquage pur et simple. Enfin, d'un autre côté, savoir la réputation de l'Ordre intacte mais assister à une action criminelle n'avait pas de quoi réjouir. Le blond se promit de contacter les autorités pour s'intéresser au speeder mal réquisitionné et d'aider à la récupérer ou... Il faudrait bien, de faire amende honorable en s'accusant. Il ne pouvait évidemment pas dénoncer Maxence. La légitime défense face à une menace pourrait fonctionner ? Est-ce qu'être hors de sa juridiction le condamnait à ne rien pouvoir faire pour cette pauvre victime ? Ça le protégerait sûrement en tout cas, mais Luke n'était pas du genre à se défiler. Il verrait plus tard... Encore un lourd dossier à traîner dans la boue. Merci Maxence. Par contre, il ne cacherait rien à l'Ordre. Question d'habitude, d'ailleurs, il soulignerait aussi son erreur de ne pas avoir su réagir assez vite pour empêcher cette très grosse entorse à leur règlement. Quoiqu'il en soit, pour en revenir au présent Maxence ne conduisait pas plus doucement que la première fois, néanmoins, elle possédait un certain talent qui sema leurs adversaires. Il était plus prudent de vite quitter l'hôtel pour rentrer et étudier tous les documents dans l'espace réconfortant de la République.

Le Chevalier, entendit sans écouter ce qui semblait être une dispute conjugale, ou plutôt post- relation conjugale. Les femmes en avaient gros sur le coeur. La mercenaire essayait de récupérer une Armande furieuse, probablement déçue par l'attitude de son ex-compagne. Le blond se garda d'intervenir, essayant justement de ne pas laisser traîner ses affaires en mettant ses écouteurs afin de consulter son Datapad. L'Ordre qui s'inquiétait de l'avancée des choses et de son propre retard. Fantastique. Habitué à la ponctualité presque maladive du Hapien, il s'inquiétait bien sûr de ne pas voir arriver le dossier pile à l'heure, voire en avance. Luke leur répondit rapidement à voix basse, envoyant un simple "j'ai été retardé. Mission terminée. Ce que nous pensions être n'est pas.".

En soi, ce n'était pas un si gros échec, l'artefact étant un faux, toute la procédure de récupération était annulée. Certes, ils avaient fait du bruit, s'étaient faits repérés mais John Doe n'avait pas pu les identifier, Luke en était persuadé, et puis, ce n'est pas l'arnaqueur qui irait contacter la police pour une intrusion dans sa demeure remplie de faux. Par contre, lui n'hésiterait pas à souligner, officieusement, le caractère louche du type. Avec un peu de chance, les autorités locales qui devaient en avoir marre de l'effronté s'en serviraient pour creuser davantage et Doe payerait son dû à la société qu'il rackettait. Malheureusement, le Jedi n'aurait pas l'occasion de satisfaire son désir de justice, c'était au Département spécialisé dans les faux qui devait remonter la filière et arrêter tout ce beau monde.

- Merci de nous avoir sorti de là Maxence et euh... Armande pour votre aide.

Le blond n'avait qu'une envie, et c'était visible malgré ses tentatives pour le dissimuler un peu, partir de ce lieu. Il ne voulait pas causer davantage d'ennuis ou entendre quoique ce soit d'autre d'illégal. Ces deux femmes devaient en cumuler des histoires à faire frémir son échine de bon petit amoureux de la loi, en guise de remerciements pour la potentielle Mercenaire et amante de Maxence, Luke préférait jouer les sourds.

- Nous devrions rentrer... Mais je peux te laisser jusque demain. Il y a une navette à 7h00.

Indiqua le Jedi, mal à l'aise. Dans l'idée, il serait parti de suite, enjoignant la très récente proie de Doe à faire pareil. Néanmoins, sa discussion précédente avec Maxence lui avait fait comprendre que derrière le travail, il y avait aussi le personnel. Des collègues avec qui on devait composer, qui avaient une vie, des sentiments. Luke avait l'impression que la blonde avait besoin de rester seule avec Armande, laquelle saurait se débarrasser de la première s'il ne subsistait pour elles, aucun espoir, mais il ne se voyait pas exiger le départ afin de les séparer. Il préférait renoncer à exercer ses prérogatives sur la consultante de l'Ordre. Au moins, s'il se débrouillait convenablement, le Hapien saurait se cacher ailleurs, en quelques heures de plus, Doe ne saurait le trouver ou les identifier si tenté qu'il les cherche encore.
Maxence Darkan
Maxence Darkan
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-Pas d'quoi l'aveugle, toujours un plaisir d'aider les bonnes causes.

Armande et les bonnes causes... c'était une femme avec un bon fond. Différente de Maxence qui, elle, jouait principalement pour son propre compte tout en utilisant des manières de faire pour le peu controversées, la Mirialane préférait utiliser ses talents de mercenaire au caractère bien trempé pour les bonnes causes. Ce qu'elle considérait comme les bonnes causes. Dans un sens, elle n'avait jamais fait affaire avec l'Empire et même si tous ses contrats n'avaient rien de forcément légaux, ce n'était jamais pour foutre en l'air la vie d'innocents. La blondinette tiqua en écoutant Luke.

-Nan, sûrement pas, je reste pas une nuit d'plus dans ce trou à merde avec des hommes de main prêt à m'faire la peau. Laisse-moi juste... cinq petites minutes. J'nous récupère nos affaires.

Elle grimaça en levant les pouces en l'air avant d'accompagner la Mirialane dans le bâtiment. Elles arrivèrent dans la chambre, aucune n'était traumatisée par les précédents événements, franchement, elles avaient chacune connu pire, sans même avoir à être ensemble : la belle vie de mercenaire. Maxence, comme demandé, fouilla dans ses affaires pour jeter à Armande quelques vêtements, elles faisaient presque la même taille. Quand elle commença à se déshabiller, elle fixa Maxence, l'air grave.

-Tourne-toi.

-Quoi ? C'est bon, j'suis une fille moi aussi.

-T'es Maxence avant tout. Elle se tourna en levant les yeux au ciel. Alors comme ça, Maxence Darkan chasse les artefacts de la Force avec des aveugles ? Tu sais, on s'est connue que peu d'temps et pourtant, t'as réussi à m'surprendre un paquet d'fois. Là par contre, c'est pas de la surprise, c'est de l'étonnement. Il a pas la gueule d'un Sith, mais il a pas non plus la gueule d'un mercenaire. Alors quoi, Max ? Tu bosses pour les Jedis.

-Quelle perspicacité, j'te l'ai dit dès l'premier jour, t'es la tête, je suis le corps. On est faite pour terminer ensemble.

-Tu sais quoi ? Premièrement, j'te vois essayé d'jeter un œil derrière ton épaule et deuxièmement, t'as peut-être raison. T'as toujours ton bidule qui parle ? Une fois son nouveau pantalon enfilé, elle lui prit son bras pour marquer quelque chose sur son bracelet. Si tes petits potes Jedis ont besoin de mes infos, fait leur savoir qui appeler. C'est uniquement pour le boulot, si t'as besoin de moi, tu me préviens dix jours à l'avance, si c'est pour des infos, tu payes avant et si c'est pour aller boire un verre, fais-moi plaisir, abstiens-toi.

-Oh aller, un p'tit rencard de la réconciliation. Armande secoua la tête de gauche à droite. Ou juste pour fêter une mission réussie ?

-Max, la dernière fois... qui revient d'ailleurs à la première fois, j'ai terminé avec un foie en moins et une opération. Tu m'as laissée sur place. Donc ne compte pas sur moi pour te faire confiance. Maintenant, merci pour les vêtements et n'oublie pas de filer mon numéro aux Jedis. Elle s'en alla, mais, avant de refermer la porte derrière elle, elle se retourna pour regarder la blondinette droit dans les yeux. À plus Max.

La mercenaire serra son plus beau poing de la victoire, une victoire qui n'en était pas une d'ailleurs, avant de se changer à son tour pour reprendre la tenue sobre qu'elle avait l'habitude de porter. Elle récupéra ensuite toutes leurs affaires pour sortir du bâtiment et rejoindre son coéquipier d'infortune. Il faisait plutôt bon, la jeune femme souriait, ne souhaitant plus qu'une chose, foutre le camp.

-Tirons-nous d'ici, si on s'dépêche, on pourra prendre le prochain vol dans une heure. Elle emboîta le pas. Je sais pas si t'as recroisé Armande à la sortie, mais t'en fais pas si elle faisait la gueule, elle fait tout le temps la gueule. Par contre, j'ai une bonne nouvelle, si vous comptez arrêter Doe, elle est prête à vous revendre les infos qu'elle a choppées. J'vous enverrai d'quoi la contacter.

Cette mission était donc un échec réussi, dans tous les cas, Maxence allait être payée, l'Ordre trouvait un moyen d'arrêter les petites manigances de John, Armande s'épanouirait dans sa recherche de la bonne cause et Luke avait enfin rencontré la -pas si- petite bonde effrontée dont parlait tant son petit copain... ou amant... ou l'amour de sa vie... ou son petit canaris. Ils se donnaient des surnoms ? Pas moyen qu'ils fassent autrement que de se donner des surnoms. Chéri, peut-être ? Peu importe, il fallait désormais suivre cette affaire de surnoms de très près.



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