Darth Hope
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Depuis des jours, de nombreux Inquisiteurs et Inquisitrices se rassemblaient à la Citadelle de Shar Dakhan. Ils étaient accompagnés de soldats de l’Inquisition et supervisés par un ou deux Maître Inquisiteur, dont Darth Runà. L’effervescence avait gagné les lieux depuis l’annonce de la visite prochaine du Seigneur Khorog sur Ch’Hodos. Akusha lui-même ; habituellement peu enclin à se farcir les visites protocolaires, s’était ébroué et c’était Ch’Hodos tout entier qui avait tremblé.

Plouf.

Le corps dénudé de Dana fendit l’eau du bassin avec grâce. Les nénuphars flottant à la surface de l’eau tiède et parfumé furent secoués par ses brasses légères. Deux autres prêtresses se baignaient. Une Miralian à la chevelure rousse et une zeltronne au regard ténébreux. Aux quatre coins de l’immense salle d’eau, des soldats du Clergé veillaient à la sécurité. Des bas cadencés troublèrent le calme des lieux et apparut Zyna Min, une Inquisitrice ambitieuse et dévouée, qui avait Dana en horreur. Elles s’étaient rencontrées à de multiples reprises au Temple de Korriban, suivant les mêmes formations. Sa présence, en ce jour, sur Ch’Hodos refila des boutons à Shar.

-Inquisitrice Min, ce n’est pas un plaisir. Tu peux retourner te mettre sur le côté et regarder les mouches voler. Quant à moi, je dois accueillir le Seigneur Khorog et tu n’es pas invitée.

Zyna se posta à l’entrée du bassin et toisa sa consœur d’une œillade impitoyable et sévère. Ses lekkus frémirent de rage.

-Depuis quand es-tu Impératrice, Shar ? J’ai dû louper l’intronisation, railla-t-elle.

Et les deux autres femmes ricanèrent, amusée par le spectacle. Dana émergea lentement de l’eau, grimpa les marches pour s’extirper du bassin. Un silence religieux s’était abattu dans les thermes. Min lui décocha un regard méprisant, de la tête aux pieds.

Clac.

La gifle que Dana lui envoya résonna dans un écho sinistre. Elle attrapa la Twil’Lek par le collet et la jeta dans le bain, sans ménagement. Zyna poussa une exclamation de surprise. Deux esclaves sortirent de l’ombre pour couvrir leur maîtresse d’une toge transparente. Les soldats n’avaient pas bronché jusqu’à l’arrivée de Darth Runà qu’ils saluèrent d’un geste soumis et impeccable. La Miraluka contempla ce qu’il demeurait du spectacle et poussa un soupir.

-Dana. Viens avec moi.



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-Zyna est l’une des disciples du Seigneur Bekhaar, tu devrais tenir ta langue et modérer tes gestes en sa présence, avertit Rùna.
-Ce n’est pas parce qu’elle passe régulièrement sous le bureau du Cardinal Noir que je dois accepter qu’elle me manque de respect.

Si elle avait eu des yeux, la Maîtresse Inquisitrice les aurait levés au ciel.

-Habille-toi convenablement. Les Seigneurs Akusha et Khorog sont déjà dans l’atrium.

Dana s’apprêta à bifurquer vers ses appartements, mais son Maître la retint soudainement par le bras.

-Quand je dis convenablement, c’est autre chose qu’un pantalon et un chemisier. Pas de loques. Tu dois bien avoir une robe qui traîne dans un placard. .

La brune se dégagea de la poigne désagréable et fouilla dans sa poche pour en extirper une cigarra et un briquet. A peine eut-elle allumer ce dernier que sa supérieure lui confisqua la cigarette des lèvres.

- Et évite la cigarette en présence du Grand Inquisiteur, est-ce bien clair ?
-Si je ne vous connaissais pas aussi bien, je dirais que vous êtes stressée, Maître, s’amusa-t-elle.
-Je dois rassembler les ouailles au Temple, le temps que vous discutiez. Tâche de faire bonne impression.
-Et si…

La voix de Dana avait changé. Elle était devenue plus basse et vulnérable. Runà déchiffra sans problème l’origine du trouble de son apprentie.

-S’il te touche, tu te laisses faire. S’il te demande de lui masser les pieds, tu le fais. Tu fais tout ce qu’il te dira de faire. A moins que tu tiennes à finir le restant de tes jours dans les geôles du Temple de Korriban ?

C’était clair.



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La terrasse de l’Atrium était couverte d’une tenture claire, permettant à ses occupants de profiter du climat ensoleillé de Ch’Hodos sans brûler. Les hauteurs du palais permettaient de respirer un air pur, rafraîchi par une brise constante qui dérangeait les plis des bures et des robes. Un domestique rodien s’était agenouillé devant Khorog pour lui présenter des mets de la plus haute qualité, ainsi que des boissons locales non-alcoolisées. Tout fut au préalable goûter devant lui et le serveur n’avait osé apporter ces offrandes qu’après quelques minutes passées. Fidèle à lui-même ; le Haut-Prêtre de la Pureté paressait sur son transat confortable.

-C’est un honneur Seigneur Khorog, Grand Inquisiteur de notre éternelle cause. J’ai toujours su que vous iriez loin. La jeunesse devrait prendre exemple sur vous.

Et la vieillesse aussi, pensa Dana alors qu’elle apparaissait sur la terrasse, prenant le discours flatteur au vol. Son parfum fruité parvint jusqu’aux narines des Seigneurs. Dès qu’ils sentirent sa présence, au travers de la Force ou du tintement des bracelets qu’elle portait aux poignets ; elle s’inclina entre raideur et élégance. Il fallait dire qu’elle était un peu sur les nerfs. Elle n’avait jamais rencontré Khorog, mais ce nom était tant murmuré par ses pairs qu’elle avait l’impression de l’avoir toujours vu. Pour l’occasion, et contrainte par les impératifs protocolaires, elle s’était revêtue d’une robe légère et sombre, qui dévoilait tout et rien à la fois. Au creux de sa chevelure tressée, un fin diadème doré attrapait la lumière du soleil.

-Seigneur Khorog, bienvenue sur Ch’Hodos.

Elle n’aurait su dire plus, car elle n’était pas douée pour les longues élocutions.

-Ah oui, je l’avais oublié celle-là. C’est ma femme. (Et il l’avait dit très vite, comme s’il n’en tirait aucune fierté.) Une de vos Inquisitrices, je crois. Enfin, je suppose. Elle est toujours en vadrouille pour l’Inquisition. Ca ne me laisse que peu de temps pour l'engrosser.

Pour une fois que ta mémoire ne te fait pas défaut, vieux con.

-Je suis Dana Shar, compléta-t-elle en déviant son regard vers le paysage aride. Elle avait terriblement envie de fumer. Je sers en effet le Clergé et votre Excellence, dans la gloire éternelle des Siths. Je place mes devoirs d'Inquisitrice au-dessus de mes devoirs d'épouse, il est vrai.

Elle savait que cette rencontre n’était motivée que pour des affaires internes au Clergé. Les yeux de Bekhaar s’étaient de nouveau tournés vers Ch’Hodos au fil des exécutions sommaires perpétrées par Akusha. Il fallait remettre ce dernier à sa place, lui faire comprendre que le temps où l’on régnait par la terreur était révolu et lui faire lâcher son archaïsme. Le vieux dirigeant n’avait exigé la présence de son épouse que dans l’espoir d’adoucir l’humeur du Grand Inquisiteur et il était vrai, qu’ainsi apprêtée – loin de ses habituelles tenues rigides, elle avait l’impression d’être un agneau prêt à être sacrifié.

-Maître Runà et quelques Inquisiteurs dévoués se rassemblent dans le Temple, rajouta-t-elle, de bon ton. Il fallait rester professionnelle et ne pas perdre la face devant son chef. Sa tenue la décrédibilisait déjà bien assez. Quant à moi, je suis honorée de vous accueillir.
-Elle est un peu maigre, vous ne trouvez pas ? intervint de manière complètement fantasque Akusha. Je lui dis de manger, tout le temps. Enfin. Je suis curieux de connaître les dernières nouvelles de Korriban.

Il risquait de ne pas être déçu.



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Le seigneur Khorog se tenait dans ce très bel atrium, entouré de danseuses, installé dans des coussins extraordinairement confortables et entourés de mets délicieux. Le seigneur Akusha était si souriant que sa dentition n’avait plus aucun secret pour le draethos. Darth Khorog était assis là depuis ….. depuis une éternité. Toute cette oisiveté, toute cette douceur il avait horreur de ça. Comment pouvaient-ils lui faire perdre autant de temps de cette façon ? Le Cardinal Noir lui avait ordonné de se rendre sur Ch’hodos pour rencontrer ce Akusha, un prêtre qui n’avait visiblement rien de sérieux. Selon les rapports qu’il avait lu, le Grand Inquisiteur avait repéré une hausse alarmante des incidents avec la population. Répressions arbitraire, emprisonnement sans raisons valable, aucune productivité, économie en berne. Cette planète n’était qu’un trou perdu qui pompait l’argent de l’Empire sans aucune amélioration de situation. Des moffs se serait fait exécutés pour moins que ça.

Le Sith était venu avec une petite escorte. Il s’imaginait faire une visite courte et expresse. Il avait été idiot. A peine eut-il posé le pieds sur le sol de Ch’hodos que cette larve d’Akusha s’était précipité avec ses courtisans pour le glorifier. Ils l’ont traîné jusqu’à cet odieux atrium et l’ont presque installé de force dans les coussins moelleux. Le Sith n’avait qu’une idée en tête … couper court à tout ça en faisant exploser ce palais. Qu’est-ce qu’il ne donnerait pas pour une petite discussion intéressante … n’importe quoi. Ou au moins quelqu’un d’intéressant.

Si son inconfort était visible, le prêtre Akusha ne semblait pas s’en apercevoir. En fait il ne faisait que glorifier “son palais” et “sa” planète. Espèce de macaque, si seulement il pouvait voir la raison de son règne si long. Plus il passait de temps ici à ne rien faire, et plus sa notation allait être salé. Certes il avait été bien accueilli, mais il n’était pas dupe, tout ce chichi c’était pour l’éloigner de ce qui était réellement préoccupant. Une technique d’amateur que le Seigneur Sith avait systématiquement dû affronter. Ce spectacle fatiguant allait de mal en pire avant qu’une jeune femme d’entre dans la salle.

Elle était magnifique aux yeux du draethos. Elle n’était pas grande, ni petite, son corps visible à travers cette exquise robe quasi transparente le fit saliver. Elle avait en elle cet esprit guerrier et il reconnut la même impression que lui même avait de tout ce protocole.


Le Sith répondit sans même y penser. Il n’écoutait pas ce que disait Akusha. Les banalités de ce genre n’était pas vraiment sa tasse de thé. Par contre, il était sûr d’avoir en face de lui Dana Shar. Lorsqu’elle lui souhaita la bienvenue, le Sith hocha la tête.

- Merci à vous Dame Shar.

Le draethos était toujours plus à l’aise pour intimider plutôt que pour être agréable. Mais il sentait qu’il n’était pas obliger de jouer la comédie avec elle. A côté de lui hélas, Akusha continua son monologue. Critiquant la maigreur de son épouse. Il ne connaissait même pas son office. Être l’épouse d’un tas de bouse comme lui, quand on avait le sang de Shar Dakhan dans les veines, ce devait être difficile à vivre.

- Vraiment ? Je connais beaucoup de Sith qui donnerait cher pour un peu de temps avec votre épouse, seigneur Akusha.

Il doutait cependant que ses mots fasse mouche. A la phrase de Dana, le Sith hocha une nouvelle fois la tête. Lisant dans ses pensées il se retint de rire lorsqu’elle insultat son époux. Darth Khorog n’était pas spécialement souriant, mais son humeur s’était amélioré.

- C’est normal, tout Sith digne de ce nom devrait préférer sa loyauté à l’Empire des Sith plus qu’à toute autre.

Le Sith sentit qu’elle n’était pas à l’aise dans cette robe. Cela se comprenait, si elle était une vrai Inquisitrice, se promener en tenue légère devait être particulièrement déstabilisant. Le Sith fit d’un ton neutre.

- Il est vrai qu’avec cette robe vous n’avez en rien l’air d’une Inquisitrice. Néanmoins, seule une véritable Dame Sith pourrait se permettre de s’afficher ainsi.

Il écouta successivement Dana et son époux. Il répondit au deuxième d’un ton tout aussi neutre.

- Notre impératrice vénéré n’est pas non plus connue pour son physique. Cette robe révèle une bonne musculature et des cicatrices très appréciable pour le rôle qu’à votre épouse. Et oui, c’est bien à son rôle d’Inquisitrice que je fais référence. Quand à Korriban, j’ai ordonné de nouvelles construction. En tant que seigneur du berceau des Sith, je refuse de voir notre monde vénéré à ce point déserté et relégué à la dernière position. Le palais du gouvernement et la nouvelle académie Sith sont en construction. Vous devriez venir jeter un oeil lorsque vous en aurez l’occasion.

Le Seigneur Sith tourna ensuite sa tête vers Dana, il se leva. D’un geste il claqua des doigts aux domestiques.

- S’il vous plaît, apportez une cigarette pour votre maîtresse.

Il tourna sa tête vers la jeune Sith.

- Inutile de vous retenir pour moi. En revanche, j’aimerais beaucoup que vous me faisiez visiter votre palais, vous et moi. Je suis sûr que vous avez beaucoup de choses à dire à votre supérieur.

Sans prêter attention à Akusha ni au reste de sa cour, le seigneur de Korriban fit signe à Dana d’avancer et il lui emboîta le pas. Le palais était beau et antique, mais c’était Dana qui l’intéressait. Il s’avancèrent un moment avant que le draethos ne finisse par dire :

- Je suis navré que vous soyez obligé de supporter un tel énergumène comme époux. Il ne mérite pas une femme de votre niveau. J’ai lu votre dossier avant de venir ici, vous avez plus de sang Sith dans les veines que n’importe qui d’autre dans ce palais. Au vu de ce que j’ai observé jusqu’à présent du moins. Parlez moi de votre époux, je vous en prie, comment est-il en vérité ?
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L’aura du Seigneur Khorog était particulière. Le monde de Ch’Hodos n’abritait en majorité que des représentants d’espèces humaines et variées. Shar Ram avait exacerbé la politique speéciste, jusqu’à la transmettre à sa fille. Elle se remémorait quand, la main dans la sienne, son père lui faisait visiter son zoo « personnel ». Elle se rappelait des Twi’Lek en cage, aux côtés d’autres races galactiques. Jusqu’à l’âge de dix ans, elle avait toujours cru que ce qui n’était pas humain était foncièrement animal. L’Empire s’était efforcé de déconstruire cette vision beaucoup trop radicale sur Ch’Hodos. Il fallait accepter que des Siths de la plus haute importance n’aient pas de visage humain. C’était le cas de Khorog dont la voix étrange grinçait aux oreilles de Dana.

Elle ne sut trop comment accueillir les sobres compliments, peu habituée à ce qu’on la flatte. Un serviteur se dépêcha de lui apporter de quoi fumer et elle ne s’en priva pas. Trop heureuse de savourer la toxicité de son vice. Entre deux volutes de fumée, ses yeux éclatants avisaient son supérieur. Il avait remis Akusha à sa place, mais ce dernier faisait la sourde oreille.

-Oui, oui, je passerai à l’occasion.


Ils se retrouvèrent bien vite dans les entrailles fraîches du palais et le derme de l’Inquisitrice s’érigea d’une subtile chair de poule. Quelques esclaves osèrent des regards étonnés vers leur maîtresse, peu habitués à la voir accoutrée de cette manière, mais ils remarquèrent rapidement sa pique-laser fermement attachée à sa cuisse.

-Ce palais est celui du Seigneur Shar Dakhan, nous ne faisons que le préserver grâce au Clerge Sith, expliqua-t-elle en fumant lentement.

Elle marqua une pause et dans sa marche et dans son discours, jetant son attention sur le profil draethique du Grand Inquisiteur. Pourquoi s’intéresser à sa relation absurde avec Akusha ? Personne n’ignorait les tenants et aboutissants de cette union. Cependant, elle se rappela qu’il avait eu accès à son dossier. Et quel dossier, ricana-t-elle en pensant à quel point il devait être pathétique pour une descendante de seigneur noir. Elle finit par hausser les épaules bien qu’elle conserva un port respectueux envers le Sith.

-Les vieilles traditions ont la vie rude. Un Shar doit régner sur Ch’Hodos, c’est la tradition, je ne dirige pas ce monde mais mon union avec son dirigeant officiel me permet de garder un œil sur sa gestion….catastrophique. Le Seigneur Akusha est vieux. Il ne comprend plus les enjeux. Mais c’est un fervent Sith. En réalité, je pense que ses prêtres le conseillent très mal.


Elle reprit leur progression, l’invitant à le suivre vers les jardins suspendus. Dans leur ombre, les pas de trois soldats de l’Inquisition résonnaient.

-Je l’ai déjà vu manier la Force. Une fois.

La fois de trop. Le vieillard s’était transformé en guerrier redoutable.

Un oiseau exotique frôla Khorog au vol dès qu’ils émergèrent à la lumière des jardins, après une courte ascension. C’étaient les toits du palais et ils étaient grouillants d’une verdure oppressante. Laissés à l’abandon depuis la disparition de Ram, il s’agissait plus d’une modeste jungle luxuriante que de jardins entretenus.

-Il a failli me faire exécuter plusieurs fois. (Elle expira une longue bouffée de toxine, laissant les plis de sa robe être tourmentés par les caprices du vent des hauteurs.) parce qu’il avait encore oublié qui j’étais.

Nouveau haussement d’épaules. Ces incidents relevaient désormais du quotidien qu’elle ne s’en émouvait plus du tout.

Une onde, légère, dans la Force fit écho aux bruissements des feuillages. Ils purent le sentir tous les deux. Les oiseaux du parc s’envolèrent dans une tornade de battements d’ailes. Le temps allait changer, pensa-t-elle silencieusement. Les pluies étaient rarissimes sur Ch’Hodos, mais lorsqu’elles s’abattaient, elles étaient autant de torrents jaillissant des cieux. Mieux valait rentrer.

-Le bâtiment a été transformé au fil des siècles mais, les parties basses et souterraines ont subi peu de modifications.

Ils empruntèrent un escalier de pierre brute, aux dimensions gigantestes. Il s’enfonçait dans les profondeurs de la falaise tel un œsophage rocheux. Elle conservait une démarche assurée parce qu’elle connaissait les lieux par cœur. Des échos de chants et de litanies sombres perçaient parfois le secret des murs, mais ce n’était peut-être que dès hallucinations. L’aura des Siths qui avaient régné sur ce fort perdurait encore et écrasait l’atmosphère sous chape de ténèbres.
Deux esclaves leur ouvrir la porte des thermes. Les rires qui touchaient les plafonds voûtés se turent. Et la dizaine d’humaines qui se baignaient baissa les yeux. L’air sentait les huiles essentielles et les épices et une légère vapeur chaude gênait la vision.

-Les bâtardes de Shar Ram. Ce sont les courtisanes du palais, dit laconiquement Dana. Papa avait un harem conséquent.

L’histoire familiale ; une vraie fresque romantique. Shar Ram avait tant espéré un héritier mâle et devant l’incapacité de son épouse à lui en fournir, s’était désespérément tourné vers ses concubines. Sans plus de succès. Il accusa tout le monde, sombra dans la folie, se mit à regretter de ne pas avoir contracté d’union dans sa propre famille. Dana était la dernière née, la déception de trop. Elle avait pris sur elle cet échec de ne pas être née homme. Mais cela importait peu, désormais. Elle était la dernière de sa lignée.

Elle s’avança, s’immergeant progressivement dans le bain. Ses « demi-sœurs » s’écartèrent. Sa robe flotta autour d’elle :

-L’eau des bassins provient d’une des rares nappes phréatiques de la planète. Il paraît qu’elle a toute sorte de propriétés.

Un Intendant les interrompit en se prosternant si bas que son front manqua de heurter le sol.

-Monseigneur Khorog, Dame Shar. Le Seigneur Akusha retourne à Hodos City. Des affaires urgentes.

Des têtes à faire arbitrairement tomber, ouais. Contrariée, elle quitta la piscine, laissant son vêtement coller désagréablement à ses courbes.

-Il est franchement pas gêné.
-Et les prêtres ont terminé de se rassembler au Temple. Ils attendent sa seigneurie le Grand Inquisiteur pour qu’il puisse leur donné sa bénédiction noire.
-Avec votre permission, Seigneur Khorog, je vais me changer et rejoindre mes consoeurs et confrères au Temple.

Darth Khorog
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Le Sith n’eut pas de mal à lire dans l’esprit de Dana ce qu’elle taisait. Darth Akusha n’était pas un bon dirigeant à ses yeux. Sa puissance semblait conséquente et nul ici ne semblaient être à la hauteur pour prendre le pouvoir. Visiblement Darth Bekhaar avait placé ici ce prêtre pour être sûr de contrôler ce monde. C’était chose faite, les prêtres étaient partout et avaient la main haute sur toute la planète. Mais de ce qu’il avait lu, Ch’hodos était un monde pauvre, sans réel intérêt stratégique. Pourquoi le Cardinal avait-il placé un prêtre tel que Akusha sur une telle planète ? C’était complètement invraisemblable.

Darth Khorog écoutait paisiblement lorsqu’elle prenait la parole. Mais il devait bien avouer que la voir dans cette tenue ne le laissait pas indifférent. La démarche de Dana Shar était pourtant quasi militaire, mais elle semblait voluptueuse. Il ne comprenait vraiment pas pourquoi Akusha boudait ainsi son épouse. A sa place, Darth Khorog ne cesserait jamais d’en profiter.

Le draethos observait aussi le palais. C’était un édifice en pierre pour l’immense majorité. Il pouvait constater que la décoration suivait la politique du Clergé en matière de dogme et mettait en avant l’antique peuple Sith. Les magnifiques vases, bustes et fresques qui exposait l’histoire du grand Shar Dakhan, lui qui avait sauvé l’Empire en une époque déjà si lointaine. Darth Khorog avait souvent rêvé de pouvoir rencontrer ce personnage. Que pourrait-il donner pour le voir aujourd’hui assis sur le Trône ? Sa lignée et cette planète était tout ce qu’il restait de lui. Ch’hodos avait du potentiel, et sa descendante était jeune et charmante. Le draethos se souvenait de la sœur de cette dernière, une impie qui avait fricoté avec un Jedi. Il avait même entendu les rumeurs d’une grossesse. Et dire que Darth Khorog avait …. Bref. Le Sith sorti de sa rêverie en tombant sur les bâtardes de Shar Ram. Elles étaient faiblement vêtues et visiblement aussi peu intelligentes que les pierres qui les entouraient.

- C’est complètement stupide. Vous auriez dû prendre le pouvoir sur cette planète, votre genre n’est pas un élément qui justifie votre asservissement. Et que votre époux puisse vous menacer de quoi que ce soit … c’est indigne de lui. Vous avez du potentiel, c’est clair. Mais visiblement il préfère vous voir en tenue si légère. Bien qu’il n’apprécie pas le spectacle.

Le Sith se mit à penser que Akusha ne portait pas le sexe féminin très en valeur. Faisait-il parti de ces Sith qui pensait que les mâles devaient diriger sans l'ingérence des femelles ? C’était complètement stupide. Darth Khorog était bien placé pour savoir que les femmes étaient souvent plus fortes que les hommes. Il l’avait déjà vu à plusieurs reprises.

Sous ses yeux, dans les souterrains qu’ils avaient pénétrés, Dana lui désigna le bain. Le draethos ne crut pas un seul instant que cette eau puisse être miraculeuse, mais il apprécia de voir la belle Dana s’immerger dans cette eau, rendant sa robe quasi inexistante. Le Sith resta quelques secondes à admirer le spectacle. Ce bassin était vieux, des motifs en reliefs étaient sculptés, bien qu’usés, sur les bords. Des massassis sculptés crachaient l’eau chatoyante et le plafonds peint exposait l’histoire d’une antique famille.

- Permettez Dame Shar, je ne souhaite pas mouiller mes vêtements.

Darth Khorog prit le soin de se déshabiller. Sans craindre la moindre pudeur il entra dans l’eau totalement nu. Il s’installa non loin de la jeune Dana. Dans l’eau, la robe flottait à la surface, laissa les jambes délicates tendues. Elle était musclée, et des cicatrices marquaient son corps. Le Sith aimait ce qu’il voyait.

- Ne croyez pas ce que dit votre époux, vous êtes magnifique Dame Shar. Vous êtes une véritable Sith. Le fait que vous soyez une femme ne diminue pas votre valeur, ce serait stupide de penser cela.

Le Sith resta pensif un moment, avant de reprendre.

- J’ai connu beaucoup de seigneurs Sith qui se pensaient immaculés, purs et sans failles. Mais c’est tellement faux. J’ai lu votre dossier, je sais ce que vous avez fait. Être une Lame Rouge, survivre et réussir à revenir à l’Académie pour devenir une Sith … vous êtes tout sauf faible. Vous êtes une survivante et j’aime ça.

Le Sith écarta d’un geste agacé une courtisane qui s’était rapproché pour le caresser.

- Je vais être honnête avec vous. J’ai besoin de Vrai Sith, des gens comme vous. Si vous acceptez, je pourrais vous placer à mon service exclusif.

Darth Khorog voulait voir de quoi la descendante était capable par ses propres yeux. Les rapports de missions de ses maîtresses étaient peut-être falsifiés. Il était assez courant de voir des Sith rabaissé pour éviter qu’ils ne prennent trop d’ampleur. Mais dans le cas de cette créature, Darth Khorog voulait la voir dans son élément.

- Je n’étais venu ici que pour inspecter le travail de votre époux. Mais je suis ravi d’avoir rencontré son épouse. J’espère qu’il me pardonnera si je vous enlève à lui. Une Purificatrice avec votre charisme ne devrait pas se contenter de plaire à de vulgaires invités. C’est indigne de votre vocation de prêtresse.

Le Sith n’observait plus que Dame Shar, elle était posée dans le bain, leur proximité rendait le draethos un peu nerveux. Il n’était pas dans son habitude de ne pas toucher les femmes comme elle dans ce genre de situation.

- Vous m’avez fait visiter votre demeure, j’espère avoir l’opportunité de vous rendre la pareille Dame Shar.

Le Sith n’avait pas l’habitude de faire usage d’un tel discours, il essayait d’être agréable mais son ton bourru compliquait la chose. Il avait toujours eu tendance à être intimidant plutôt qu’agréable avec ses interlocuteurs.

Le Sith allait lui parler de Korriban quand un intendant vint les interrompre. Il était attendu … bien sûr. Il devait se rendre auprès du maître de maison. Quel dommage que cet Akusha ne soit pas plus Sith. Peut-être aurait-il aimé … ahem, bref passons. Le Sith hocha la tête et ne gâcha pas une miette de la vision merveilleuse que Dana Shar offrait au draethos.

- Je n’ai pas envie de vous donner ma permission Dana. Je préférais que vous restiez avec moi mais ce ne serait pas raisonnable. Allez-y et portez donc une tenue digne d’une Purificatrice, digne de votre valeur et de votre statut. Vous êtes issu d’un sang pur et fort alors il est inutile de vous habiller aussi légèrement avec moi, sauf si tel est votre bon plaisir, bien entendu.

Le Sith voulait le voir dans cette tenue mais il était également certains qu’elle serait bien mieux mise en valeur dans une tenue d’Inquisitrice. Le Sith se leva à son tour, toujours sans aucune crainte d’afficher sa virilité à Dame Shar.

- Je vais également me préparer dans ce cas.

Le Sith sorti du bain et laissa les courtisanes s’approcher avec des serviettes. Elles le séchaient d’une façon un peu trop sensuelle à son goût mais il fit avec. Il ne fallait pas trop leur en demander non plus.
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Elle avait été surprise, ne pensant pas que le Grand Inquisiteur pouvait se plier à l’exercice du bain. Dana possédait bien des défauts, mais la naïveté n’en faisait pas partie. Elle avait senti son regard draethique sur ses courbes à moitié immergée et l’assumait. Après tout, elle lui avait offert ce spectacle sciemment. Alors qu’elle repensait à la concupiscence voilée du Sith, Dana sourit de manière fugace.

-Votre discours, c’est trop d’honneur pour la simple purificatrice que je suis, rétorqua-t-elle à la sortie des thermes souterrains. Je suis prête à mourir pour la cause Sith. Dus-je pour cela sacrifier tout Ch’Hodos avec moi.

Silence. Les esclaves baissèrent les yeux, horrifiés en s’imaginant périr dans un feu destructeur. Mais ils avaient l’habitude, chaque Shar s’était investi de la mission sacrée qu’était sauvegardé l’entité Sith, que cette dernière fût un Empire ou se limitât aux frontières Ch’Hodienne. D’un mouvement élégant, elle revint sur ses pas, approchant Khorog. Elle essayait de se persuader qu’elle n’était pas déstabilisée par son faciès inhumain. D’un geste autoritaire, elle chassa les courtisanes qui le séchaient et s’empara d’une de leur serviette qu’elle fit courir sur le derme humide du Draethos.

-Je suis votre obligée, après tout. Seigneur Khorog, ponctua-t-elle en se délestant de l’essui pour le remplacer par sa paume douce et ses doigts agiles. Gloire à l’Empire.

Elle lui envoya un clin d’œil qui fit frémir ses longs cils d’insolence et de sensualité, puis disparut vers les étages supérieurs, ses esclaves sur les talons.







Khorog avait l’honneur du premier rang dans l’assemblée de fidèles au Temple de Shar Dakhan, situé quelque part dans la Citadelle. On l’avait installé sur un trône modeste, mais qui départageait son rang parmi les sièges rudimentaires qui l’entouraient. L’estrade qui leur faisait face était sombre et une chair, se confondant également en autel, n’attendait que son orateur. Zyna était placée à la gauche de Draethos, à sa droite le siège sensé accueillir Dana Shar dont le retard avait mis à rude épreuve la patience d’une Darth Runà en colère. Le bruit des grandes portes que l’on ouvrait et les figures se détournèrent vers le fond de la pièce. Shar apparut dans sa tenue inquisitoriale qui moulait le galbe de ses jambes d’un cuir ténébreux et sa taille marquée par un bustier pourpre. Les talons de ses bottines claquèrent contre le dallage en pierre alors qu’elle remontait l’allée d’un pas décomplexé. Sa pique-laser se balançait en rythme contre sa cuisse droite. La miraluka soupira et monta sur scène tandis que sa protégée prenait place aux côtés du Grand Inquisiteur. Elle rejeta sa longue chevelure en arrière, d’un geste féminin et assumé sous le regard furieux de Zyna.

-Inquisiteurs Sith ou simple fidèle embrassés par la volonté obscure, portons respect au Grand Inquisiteur, le Seigneur Khorog, béni par la noirceur des anciens Seigneurs siths. Sa visite sur Ch’Hodos doit nous rappeler à quel point cette planète est sacrée et recèle encore de nombreux secrets à nous livrer. Pour cette occasion, je laisserai mon apprentie. Dana Shar, s’exprimer.

La concernée se redressa et remplaça son Maître qui en profita pour la fustiger d’un murmure :

-Tu paieras ce retard.

Ignorant ce reproche, la brune avisa l’assemblée réunie avant de poser son attention sur Khorog. Elle n’était pas douée pour les grands discours. Runà lui avait imposé l’exercice afin d’adoucir son penchant pour l’agressivité. Elle se sentit presque démunie face à autant d’yeux braqués sur sa silhouette. Ils n’étaient pas venus se délecter d’un spectacle de danse, mais espéraient être galvanisés par des paroles pleines de passion. Mais elle savait exactement quoi dire et ils allaient l’écouter.

-Il y a deux millénaires, le Seigneur Shar Dakhan rassembla sur cette terre les dernières forces d’un Empire Sith. Il était entouré de ses derniers guerriers Massassis. Le seigneur noir Sadow lui-même fut défait, mais Shar Dakhan refusa de partager son sort. Avec ses dernières forces vives, il attaqua la République, ce nid à Jedis répugnant.. Il ne connut la défaite que dans la gloire des Siths. C’était lui le veritable seigneur noir de son époque. Même dans sa mort, il a laissé les Siths indéfaits. On dit que son tombeau est quelque part sur Ch’Hodos, mais aucune recherche n’a permis de le metrre à jour. Et c’est à cette tâche que doit s’employer le Clergé sur Ch’Hodos, préserver cet héritage noir et le retrouver.

Zyna qui avait passé son temps à rouler des yeux persiffla un rire qui ponctua les dernières paroles de Dana. Cette dernière braqua immédiatement son attention sur sa rivale.

-Ca te fait marrer, sale conne ?
-Oui, tu es une vaste blague, Dana, se leva la Twi’Lek avant de faire face aux adeptes pour les prendre à parti, Vous écoutez cette pauvre folle. Rabâcher des contes dont on l’a abreuvé tout au long de sa pauvre enfance. Parce qu’elle se pense la réincarnation d’un Seigneur auquel elle n’arrive pas à la cheville et dont la lignée n’est faite que de fous et de traîtresses.. Tu es une descendante de Shar Dakhan, Dana ?! Prouve-le nous !

Quelques murmures amplifièrent le silence mortifère de la salle. Darth Runà poussa un profond soupir, voyant arriver la suite.

-Je vais t’arracher la tete, dit-elle calmement. Et je l’offrirai au Cardinal Noir, gueule ouverte, pour que même morte tu puisses continuer à le s….
-Dana ! Intervint autoritairement la miraluka, excédée. Pourquoi ne pas régler vos problèmes par un combat. Seul le plus Fort a raison.

L’estrade devint donc un ring de combat sur lequel les deux Purificatrices se firent bientôt face.
Zyna ouvrit les hostilités d’un éclair qui illumina la salle d’une lueur obscure. Sa concurrente l’évita in extremis et fut projetée au sol dans la manœuvre. La Twi’Lek souhaita en profiter pour frapper de nouveau mais Dana tendit sa main vivement, appelant la Force à elle, les dents serrées de rage. Sa rivale fut propulsée contre un mur. Le choc lui arracha un cri de douleur. Tout en se redressant, Shar activa sa pique-laser.

-Nous sommes en présence du Seigneur Khorog, rappela Runà, Aucune ne doit tuer l’autre, ni trop l’abîmer, ce serait du gâchis pour le Clergé

La purificatrice alien alluma également son sabre, les yeux brillant d’une colère sourde. Le crépitement des lames qui s’entrechoquérent frappa désagréablement les oreilles de l’Assemblée. Shar leva son pied et porta un coup violent à l’abdomen twi’lek. Zyna recula, eut à peine le temps de reprendre son souffle qu’elle paraît une nouvelle attaque. Ne pas tuer l’autre, hein. Cette garce de Shar ne semble pas saisir la consigne. Tant pis pour elle.

Dana fut surprise quand son adversaire brandit un second sabre qui lui entailla le bras d’une vive brûlure. Elle courut se mettre à l’abri derrière l’estrade, pour contenir la douleur, se remettre de sa stupeur et élaborer une stratégie. Elle n’avait que très peu combattu des adeptes du Jar’Kai, elle ignorait que Zyna maîtrisait ce style. Faistchier.

-Tu te caches comme une vulgaire proie, Dana ?! Je pensais que Shar Dakhan avait refusé d’être piégé comme le seigneur Sadow le fut !

Quelques ricannements secouèrent des bouches hilares. Darth Runà souffla un sourire amusé.
L’humaine releva ses yeux vers le lustre noir qui éclairait l’estrade. Elle invoqua la Force. Les chaînes qui retenaient des kilos de fer noir frémirent avant de se briser. La Twi’lek glapit un cri de stupéfaction et découpa de justesse l’objet qui l’aurait assommé sous le coup. Shar profita de cette diversion pour remonter sur scène et fondre sur son ennemie qui réagit immédiatement en croisant ses sabres pour repousser la pique rougeoyante qui s’abattait sur elle.

-De toute évidence, elles font jeu égal, commenta Runà à l’oreille de Khorog. Je n’en attendais pas moins d’une proche disciple de Bekhaar.





Darth Khorog
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Le Sith avait beaucoup apprécié la petite scène que lui avait faite Dana Shar. Il avait ressenti sa peur et sa crainte lorsqu’elle l’avait touché si sensuellement. Le draethos l’avait remercié et n’avait pas dissimulé sa satisfaction. Il espérait réellement pouvoir réitérer ce genre d’expérience avec elle. Mais en attendant il avait été obligé de remonter pour assister à la cérémonie.
Dans la salle, le Sith fut contraint d’attendre que Dame Shar finisse de s’habiller en une vraie Inquisitrice. Sa tenue lui allait bien, elle était tout aussi attirante en noir et armé que presque nue.

La jeune femme était un peu indisciplinée, mais le Sith ressentait cette attitude comme un défi à l’égard de cette Zyna de Darth Runà. Cette dernière était fort séduisante d’ailleurs. Au début la cérémonie fut assez morne et classique, une cérémonie comme les autres en somme. Dana Shar monta à son tour pour parler de son ancêtre, Shar Dakhan, un Sith extraordinaire qui avait sauvé les Sith en son temps. Le Sith était plutôt d’accord avec la jeune femme, même si elle ne faisait qu’enfoncer des portes ouvertes. Tout le monde ici étaient du même avis …. Mais une petite impertinente se mit à rire et de sa voix moqueuse, elle s’amusa à critiquer l’héritage de son interlocutrice. C’était la disciple de Darth Bekhaar. La colère monta dans l’esprit du Grand Inquisiteur, bien qu’il cherchât à le dissimuler.

La Miraluka lança un défi, un combat. Mais ce n’était pas un Kaggath et il n’avait pas lieu d’être. Le seigneur Khorog senti son ressentiment s’élever plus encore. Il se demandait ce qu’il faisait là. Les sabres laser s’allumèrent et le combat débuta. Dans un premier temps, le combat semblait être à égalité entre l’une et l’autre, mais rapidement, Zyna s’avéra être une adepte du Jar’Kai et mis en difficulté son adversaire qui alla se cacher lâchement derrière pour réfléchir. Le seigneur Khorog observait autant ce combat avec son esprit qu’avec ses yeux. Puis enfin le lustre noir tomba du plafond pour venir s’écraser sur le sol, manquant de tuer Zyna au passage. La goute d’eau fut le commentaire de Darth Runà, qui elle semblait profiter de ce spectacle. Le Grand Inquisiteur fini par ne plus pouvoir se contenir et se mit à hurler :

- ASSEZ !

Il usa de la Force pour plaquer violement les deux belligérante au sol. Il le fit sans aucune délicatesse, avec la volonté de faire mal. Les muscles et les os étaient compressé sous le coup de la colère soudaine du Seigneur Sith. Il fit également usage de son esprit pour instiller la douleur dans les têtes des deux écervelées.

- Vous pouvez me dire ce que je fais ici ?! Qu’est-ce que c’est que cet endroit, une cantina ?!

La voix alien de Darth Khorog tonnait dans la salle, alors que Darth Runà semblait vouloir prendre la parole mais elle se tut devant le regard que lui jetait le draethos. Chacune des paroles de Khorog résonnait dans les têtes des deux suppliciés.

- Je ne vois ici que dépravation et déliquescence ! De la poussière et de la vanité sur un trésor dilapidé en soierie et en mets délicats ! Et vous deux bandes de créatures stupides vous vous amusés à vous battre lors d’une célébration religieuse ?!!

Quelque part, un vase s’écrasa au sol, seul bruit qui perturbait le silence s’étendant dans la salle.

- Les Kissai ne sont pas de vulgaires Massassi qui s’entre déchirent pour un regard de travers ! Nous sommes les héritiers de la grandeur des Sith passés et vous vous amuser à vous donner en spectacle pour de la poussière ! Vous n’êtes rien ! Zyna !

Alors qu’il prononçait son nom, il fit se relever la jeune Sith via la Force. Il l’obligea à se prosterner devant lui.

- Vous vous cacher derrière la grandeur d’un homme qui vous dépasse ! Ne croyez pas que Darth Bekhaar ignorera le scandale que vous vous amusez à commettre sous le toit d’une autre ! Avant de critiquer un sang aussi noble que celui de Shar Dakhan, aller plutôt créer votre propre légende ! … Je vais peut-être vous envoyer conquérir Junkfort Station … non ? Vous irez seule et sans sabre laser, peut être que les gangsters surarmés et les droïdes de Guerre Kossakii se prosternerons devant votre médiocrité maladive.

Puis il se tourna vers Dana, il relâcha son emprise et la fit également se prosterner devant lui. Il lui dit avec la même colère impétueuse dans sa voix :

- Quant à vous très chère, vous êtes ici chez vous ! Vous n’êtes plus dans l’armée mais bien une aristocrate dans SON propre Palais ! Et une Prêtresse de MON collège en plus de ça ! Les Inquisiteurs garantissent l’Ordre et la Discipline ! Si vous êtes incapable de tenir votre rang en tant que Shar et Prêtresse de la Purification, peut être que je devrais vous renvoyer là d’où Runà vous a sorti, qu’en pensez-vous ? Vous êtes une Shar dans la Maison des Shar ! Alors apprenez à vous contrôler ou je vous forcerais à le faire !

Le Grand Inquisiteur relâcha son étreinte télékinétique et mentale. Il observa le lustre qui gisait au sol. Le Sith était en colère maintenant, il en avait raz le cul de ce monde-musée rempli de mannequin sans âme. Il s’adressa à l’assistance, la rage brulait dans son regard incandescent.

- Le Clergé Sith n’est pas destiné à se battre pour grapiller des miettes de pouvoirs. Nous ne sommes pas les acteurs de la misérable petite guerre d’influence que se livrent les Seigneurs Sith du commun. Nous sommes l’Empire ! Je vois qu’ici il a été oublié depuis bien trop longtemps que le pouvoir se mérite au sein des Kissai. Shar Dakhan était un Seigneur de Guerre qui a pris le parti de sauver les Sith de l’éradication ! Et vous vous amuser à vous contenter des ruines qu’il vous a laissé. Pire encore, vous oubliez quel est la principale mission des Kissai … Assurer la survie de l’Empire et sa prospérité. Je suis déçu de ce que j’ai vu jusqu’ici.

Le Grand Inquisiteur prit un temps pour respirer. La colère était forte et il la fit baisser d’intensité. Puis il se reconcentra sur son auditoire silencieux.

- L’Impératrice Ysanne Ha’mi et le Conseil Noir œuvre pour que l’Empire des Sith puisse prospérer et s’étendre. Mais si la zizanie règne alors c’est la destruction qui nous guette. Je ne tolèrerais aucune autre interruption lors d’une célébration religieuse de ce genre. Nos ennemis s’étripent peut-être dans la boue et la fange, mais nous ne sommes pas des êtres inférieurs. Nous sommes le peuple Sith et le Trône en attends beaucoup plus de vous.

Darth Khorog continua la célébration dans un silence de mort puis tout le monde prit congé. Le draethos cependant ordonna à Runà de faire venir Dana Shar sur le balcon de ses appartements dans la soirée. Après tout, le Sith allait devoir s’entretenir de certaines choses avec elles. Peut être que son mari allait venir aussi et ce n’était pas plus mal. Il régnait ici un relent de pourriture et d’impiété. Tout au fond de la conscience de Khorog, un rire sardonique résonnait, s’amusant beaucoup de cette situation.
Darth Hope
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L’esclave s’agitait autour d’elle comme une abeille butinait une fleur. C’était une twi’lek à la peau tannée par le soleil Ch’hodien qui, en silence, s’affairait à peigner et coiffer sa maîtresse dont l’humeur irascible ne s’apaisait pas. Dana admirait cette grimace de colère qui déformait son joli minois dans le reflet de sa coiffeuse. Et elle captait dans ce même écho visuel, la silhouette impérieuse de Runà qui la toisait de sa présence.

-Ca suffit, ordonna-t-elle sèchement à l’esclave. Arrête, dégage.

Elle fut obéie sans un mot et le soupir de la miraluka désapprouva ce choix.

-Tes cheveux ne sont pas assez coiffés.
-Tant pis. Merde. J’ai été humiliée comme une vulgaire apprentie, par ce…ce
-Le Seigneur Khorog, rectifia la rouquine sans animosité. Tu t’indignes que le Grand Inquisiteur ait ses sautes d’humeur, ses caprices. C’est un Seigneur Sith. Comme ton père le fut.
-Zyna méritait que je la décapite. Kissai ou pas, Clergé ou pas.
-C’est parce que tu tiens ce genre de discours que j’apprécierai que tu sois belle. Peut-être que ta poitrine mise en valeur et ta chevelure magnifique adouciront la colère de Khorog.
-Je suis pas une prostituée et le Seigneur Khorog est pas con.
-Tu es en colère, c’est normal. Tu as senti la Force du Grand Inquisiteur briser ta volonté pour la soumettre à sa puissance. J’ai moi-même été irritée par son coup de rage, mais il faut l’accepter. C’est l’ordre naturel des choses. Et puis, il était beau ce lustre.
-Rha la ferme ! s’exclama-t-elle en envoyant valser tous les cosmétiques qui trônaient sur la commode.

Un silence presque miraculeux suivi cet excès de haine. La poitrine de Dana se soulevait de manière irrégulière au rythme de sa colère qui décroissait pour laisser place au vide. Elle se prit la tête entre les mains, avec la sensation amère d’avoir tout gâché. Elle avait souhaité se montrer digne de sa fonction, et résultat, elle était rappelée tout en bas, là où était sa place. Celle qu’elle ne quitterait probablement jamais. C’était rude à avaler et un millier d’épines perçaient sa gorge sèche. Runà eut un mouvement vers son apprentie avant de se raviser car la silhouette de Darth Tiamat venait d’émerger à la lueur des candélabres qui irradiaient la chambre de leur chaleur. La maîtresse de la Forteresse était drapée dans une robe aussi sombre que volage et contrastait avec les couleurs virginales dont était vêtue la miraluka.

-Pathétique.

Manquait plus que ça.

-J’ai dû m’excuser une heure auprès du Seigneur Khorog pour ton misérable petit numéro du Temple. Tu es comme les animaux sauvages que collectionnait inutilement ton père. Prête à mordre pour un rien, incapable de la moindre intelligence.
-Dame Tiamat….Dana a déjà fait son auto-critique.
-Et vous, l’avez-vous fait ? Vous étiez sensée enseigner à ma fille. Lui montrer le comportement digne d’une Sith. Votre influence a fait pire que mieux. Vous n’êtes pas la bienvenue sur Ch’Hodos, Dame Runà.
-Je m’en irai, sitôt le Grand Inquisiteur parti, tempéra calmement la rousse, indifférente aux insultes. Puisque je fais partie du Clergé Sith invité à cette manifestation sur Ch’Hodos.
-Prenez Dana avec vous quand vous quitterez.

Elle avait l’habitude du mépris de sa mère, des mots acerbes qui reflétaient sa déception permanente vis-à-vis de l’héritière ratée qu’elle était. Elle sentait jusque dans la Force l’envie de Tiamat de supprimer ce qu’elle avait elle-même créée en mettant bas. Mais quelque chose retenait encore le bras de sa génitrice et Dana n’aurait su dire quoi. Elle savait juste que viendrait le jour où leurs deux présences seraient de trop sur Ch’Hodos que ce problème ne serait résolu que par la mort d’une d’entre elles. Shar n’attendait pas ce jour avec impatience. Elle l’espérait.

-Bien, ne tarde pas trop à rejoindre le Seigneur Khorog. Et présente-lui tes excuses. Ne compte pas trop sur Akusha pour te soutenir.





Akusha avait ajusté ses bracelets et renvoyer avec irritation les esclaves qui s’étaient pressés autour de lui pour ajuster son pagne. En chemin, il croisa la silhouette de son épouse drapée d’une robe précieuse, à la mode Ch’Hodienne. Pour une fois, il n’oublia pas son prénom, la colère aidant. Tout le monde était en colère après Dana Shar, ce soir et la concernée finissait par se complaire de leur rage. Elle avait, de toute façon, tous envie de les tuer. Akusha en premier.

-Petite idiote, souffla-t-il.

Et il lui sembla que derrière cette insulte lucide, le dirigeant de Ch’Hodos avait fait tomber son masque de sénilité pour revêtir l’aspect vrai du seigneur sith cruel qu’il était. Elle se contenta de le fustiger du regard et tous deux furent introduits dans les appartements luxueux qui avaient été dévolus à Khorog, soit l’ancienne chambre de Shar Ram en personne, bondée d’objets artistiques siths d’intérêt archéologique variés. Un esclave les conduisait jusqu’à la grande terrasse. Akusha inclina brièvement le buste et Dana se pencha pour offrir un geste de soumission qui brisa tous les os de sa fierté pathétique. Mais elle survécut au geste humiliant. Le vieil homme lui, serrait les dents, conscient d’être dans cette situation délicate à cause du comportement de cette épouse qu’on lui avait refourgué dans les pattes au nom de son règne sur Ch’Hodos.

-Je vous présente mes excuses, Seigneur Khorog. Mon attitude a visiblement lésé la mission sacrée du Clergé Sith et sali mon devoir de piété en tant que Purificatrice.

Elle ne pensait rien d’autre, si ce n’était que sans Zyna, tout cela ne serait jamais arrivé. Oh, elle était impulsive, elle le savait.

-Je pensais bien faire.

Elle dirigea ses prunelles dorées vers l’horizon panoramique qui s’étendait au-delà de la terrasse. Le ciel de Ch’Hodos s’était assombri et trois lunes régnaient désormais sur ses étoiles. Au loin la clameur et les lueurs de la Capitale. Tout près, le silence millénaire de la Citadelle de Shar Dakhan. L’air avait rafraîchi, suffisamment pour contrarier sa peau nue d’une légère chair de poule, mais elle ne broncha pas outre mesure.

Darth Khorog
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Le Seigneur Sith avait été très en colère après la mascarade que fut cette soirée. Il avait ressenti beaucoup de frustration à la vue d’une Dana Shar qui se laisse aller à de petite provocation. Peut être qu’il l’avait mal jugé ? Ce ne serait pas la première fois. Néanmoins il ne voulait pas désespérer. La descendance de Shar Dakhan ne pouvait pas être la même trempe que les autres. Dame Tiamat était venu pour pérorer sur Dana, elle avait cherché à l’enfoncer pour éviter de se mettre dans l’embarra. Elle avait même suggéré de se montrer plus accessible que nécessaire. Chose que le Grand Inquisiteur avait poliment décliné. Il était désespéré de voir autant de mièvrerie et un tel manque de fierté de la part de ces gens. Ils se contentait de cracher dans son dos, pensant qu’il n’était pas capable de lire dans les pensées de leurs si faibles esprits. C’était réellement pitoyable.
Il était dans les appartements privés de celui qui fut jadis Shar Ram. C’était un ensemble de plusieurs vastes pièces ouvertes sur un balcon. La vue sur la citadelle et l’horizon était imprenable. La décoration était fastueuse mais elle illustrait bien l’honneur familial. Ici tout n’était qu’honneur à la lignée de Shar Dakhan et ses hauts faits. Ce n’était pas étonnant que Akusha n’ai jamais daigné en faire ses propres appartements. Outre le fait que la citadelle n’était pas la capitale, tout ici tout rappelait que le règne d’Akusha n’était pas légitime. Darth Khorog n’aimait tellement la profusion de luxe, mais quelque chose en lui tempérait cela. Un sentiment obscur et difficile à saisir, que le draethos ne comprenait pas. Cette chose, du plus profonds de son esprit, s’amusait beaucoup de tout cela. La scène et la mine déconfite sur les visages des dignitaires de Ch’hodos, le visage colérique de Akusha et il avait été tenté par la proposition silencieuse de Dame Tiamat. En fait, le seigneur Sith ne savait pas s’il était en colère après Dana Shar, ou envers lui-même. Cette colère était peut-être l’occasion d’assoir un peu plus le contrôle de Darth Bekhaar sur ce monde. Quelque chose en Akusha ne plaisait pas au Grand Inquisiteur, cette tête de fouine ne lui revenait pas.

Lorsque les deux visiteurs attendus entrèrent dans la chambre, Darth Khorog était en train de méditer à même le sol. La pénombre qu’il aimait tant régnait alors dans les appartements de Shar Ram, en même temps que le côté Obscur. Darth Khorog n’eut pas besoin de faire le moindre geste. Ils s’avancèrent et Shar Dana présenta ses excuses. Le draethos ne réagit pas, pas immédiatement. Puis doucement ouvrit les yeux et tourna sa tête d’alien vers Akusha. D’un geste de sa part, ils prirent place sur des chaises. Le Grand Inquisiteur, sans bouger de sa position de méditation prit la parole de sa voix désagréable.

- Seigneur Akusha, je sais bien que vous êtes gênés par les actes de votre épouse. Et je suis sûr que la petite sotte qui sert de disciple à Darth Bekhaar le sera également quand je lui en ferais part. Cependant je m’interroge beaucoup. La piété des Sith et le Clergé n’est pas et ne doit pas être une arène où se battent des prêtresses pour des motifs pareil.

Il fit une courte pause, puis reprit.

- J’ai remarqué que vos nobles, votre élite politique et même les prêtres sous votre autorité se comportait de manière fort peu conventionnelle. J’ai cru, lorsque j’ai posé le pied sur cette planète, m’être retrouvé dans le lupanar d’un gangster Hutt. Vous êtes pourtant un fier Prêtre de la Pureté et je sais bien que l’acte de gouverner n’est pas une tâche facile. Surtout sur une planète aussi … compliqué.

Le draethos releva la tête pour fixer Akusha dans les yeux.

- Vous êtes un homme intelligent, vous vous doutez bien des raisons de ma venue. Et je ne suis pas réputé pour mon oisiveté, bien au contraire. Ce que j’ai remarqué jusqu’ici de l’efficacité de votre règne, c’est la qualité de vos fruits et le confort indiscutable de vos sofas. Mais ce n’est pas suffisent pour pouvoir bénéficier des généreuses donations financières que l’Impératrice Ysanne Ha’mi verse pour maintenir à flot cette historique et prestigieuse planète.

Le Sith retourna sa tête vers l’horizon. Il pouvait percevoir de loin, les pensées colérique et indignés que Akusha dissimulait habilement derrière son visage faussement contrit et désolé. Mais le Sith n’en avait rien à faire. Au dehors, le ciel nocturne était dégagé de tout nuages et les étoiles brillaient maintenant avec plus d’intensité qu’il y a ne serait-ce que quelques minutes. La nuit tombait et prenait la place du Soleil. C’était ce qui risquait d’advenir pour Ch’hodos, Darth Khorog le sentait bien. Mais il ne le laisserait pas faire.

- Je compte bien continuer à visiter ce monde que vous administrez depuis longtemps maintenant. Dès demain j’irais voir ce que bon me semblera sur le moment. Afin de m’assurer que le reste corresponde aux critères nécessaires à l’obtention des subventions impériales.

Le Sith garda le silence un moment, pour laisser Akusha s’exprimer au besoin et écouter ces arguments. Le Prêtre était un homme intelligent et il se doutait bien que Darth Khorog ne s’amusait jamais à rendre des visites sans raison. L’Inquisition de son côté était celle qui s’assurait de l’efficacité des moffs et, au cas échéant, les faisait déchoir de leurs fonctions pour laisser la place à un autre. Le Grand Inquisiteur faisait la même chose pour les Prêtres nommés à des postes généralement attribués à des Moffs. Les rumeurs des lourds remaniements que Khorog imposait à l’Espace Kossakii n’était pas non plus un secret et il n’y n’avait pas cent six milles raison à sa présence sur Ch’hodos. Après avoir discuté un moment pour panser la blessure que le Grand Inquisiteur avait infligé à la fierté du seigneur des lieux, il tourna enfin son attention vers la demoiselle en si belle tenue. Il l’observa un moment puis lui dit enfin.

- Dame Shar, vous s’avez que j’ai été déçu par votre comportement. Et je comprends également votre déplaisir à être ainsi malmené devant un public. Cependant, et j’insiste sur ce point, je suis votre supérieur. Au sein de l’Empire Sith, le désordre est un crime en soit. Du Chaos naît ce qui ne peut être contrôler efficacement … or, l’Inquisition est l’instrument du Contrôle.

Darth Khorog se doutait bien que ce genre de discours avait dû être répété milles et une fois par Darth Runà. Mais c’était important de le souligner.

- Vous êtes peu être l’épouse du seigneur de Ch’hodos, mais avant cela, vous êtes un Prêtresse Sith, dont la tâche est de punir et de corriger la déviance et le chaos au sein de l’Empire des Sith. Et oui, je sais bien que l’impertinence de l’apprentie du Cardinal Noir était déplacée. Mais l’ignorer aurait été pour elle un coup bien plus fatal qu’un sabre laser. En sortant le vôtre, vous lui avez donné raison et vous avez tort.

Le draethos fit un geste de la tête vers Akusha.

- Observez votre époux. Ce que je viens de lui dire l’a mis dans une colère noire. Il est indigné et se sent sans doute humilié. Il est également très puissant dans la Force et son sabre laser est sans aucun doute une arme redoutable entre ses mains. Il pourrait le sortir et tenter de me couper la tête ici même. Nous pourrions nous battre, nous pourrions faire preuve de notre puissance pour déterminer qui de nous deux a le droit de critiquer l’autre. Mais il ne le fait pas. Il reste là et se tait. Est-ce de la soumission ? Non, c’est de la politique, de la maîtrise de soi et surtout de l’intelligence. Il est inutile de provoquer le désordre alors qu’il peut très bien me donner tort sans sortir une seule fois son sabre laser, sans faire une seule fois usage de la Force.

Darth Khorog inclina la tête envers son hôte et lui dit d’un ton considérablement plus doux :

- Je vous remercie de m’avoir écouté, et je vous demande également pardon pour m’être montré aussi violent en public. J’aurais dû sermonner votre épouse en privé. Maintenant, si vous me le permettez, j’aimerais m’entretenir en privée avec ma subalterne.

Le Grand Inquisiteur attendit que Darth Akusha soit sortit des appartements de Shar Ram, puis après quelques minutes supplémentaires il se retourna vers Dana Shar. Il lui fit signe de se taire puis tendit son esprit vers le siens. Il ne se fit pas invasif, il ne fit que se connecter en surface et il lui dit par ce biais télépathique :

« Dame Shar, nous allons nous discuter par ce biais, pour éviter d’être entendu par les micros de votre époux. Ne me répondez pas à voix haute, pensez simplement et je vous entendrais. Faite moi signe si vous êtes d’accord. »

Le Sith attendit sa réponse puis continua sans en tenir réellement compte.

« J’ai conscience que la façon dont vous avez été traité par moi-même n’est pas ce à quoi vous vous attendiez. Vous espériez vous attirer mes bonnes grâces en neutralisant cette espèce de perruche vous-même. Même si l’intention est louable, le lieu et le moment n’était pas bien choisi. Je vous laisse le choix, si tel est votre volonté, de défier en duel l’apprentie de Darth Bekhaar. C’est dans ce genre de cadre officiel et ordonné, que les Prêtres et Prêtresses règles leurs comptes et j'y assisterais volontiers, de même pour le Cardinal Noir en personne je pense. »

Le Seigneur Sith fit un signe de la main.

« Quittez cette chaise et venez vous assoir à mes côtés. Zyna n’avait pas à vous parler sur ce ton, mais si vous l’aviez défié en duel, ou plus important encore un Kaggath, elle aurait réfléchi à deux fois avant de se risquer à accepter. Il vous faut comprendre que vous n’êtes plus une apprentie et que votre puissance ne doit pas venir de votre sabre laser, mais de votre dignité et de votre autorité. Vous avez un potentiel mais il a été mal exploité. Darth Runà est le genre de Sith qui pense à travers ce qu’elle peut gagner au lieu de réfléchir aux défaillances qu’elle pourrait corriger. Cela causera sa perte un jour. Mais vous n’avez pas à tomber avec elle. Initialement je pensais vous prendre sous mon aile pour vous faire embrasser votre plein potentiel. Mais je ne puis me risquer à prendre avec moi un Prêtresse qui ne sait pas se contenir et qui démarre au quart de tour à la première insulte d’une adolescente mal baisée. »

Le Sith usa de la Force pour faire venir à lui un petit objet, une tablette de pierre qui illustrait Shar Dakhan et il la tendit à son interlocutrice silencieuse.

« Cette image vous la connaissez par cœur, on vous compare à lui, à votre sœur, à votre père depuis votre prime enfance. Vous n’avez pas à les copier, vous devez vous en inspirer. D’ailleurs dite moi, est-ce que vous connaissez Hragh’rshan ? »

Le Sith attendit qu’elle réponde, puis il enchaîna.

« C’était mon mentor, non pas mon maître Sith, celui-ci je l’avais déjà tué à cause de sa trahison. Non, Hragh’rshan était un Haut Inquisiteur, un adari. Il était extrêmement puissant et sa maîtrise de la Force était incroyable. Mais c’était aussi un chef impitoyable. Il avait un sous-fifre préféré, en dehors de moi. C’était un zabrak dont le nom m’échappe. Toujours est-il que ce zabrak avait été envoyé en mission dans la demeure d’un moff important. Il avait pour tâche de s’assurer de sa loyauté et de l’avancement des projets secrets qu’il menait au nom du seigneur Hraghr’shan. Mais le zabrak était comme vous, Dame Shar. Il était impatient, avait du mal avec l’autorité et plus encore, il voulait pouvoir servir selon ses propres critères le Clergé Sith. Alors que le moff donnait une célébration en l’honneur du zabrak, ce dernier s’est mis en tête de tuer un jeune homme parce que ce dernier avait malencontreusement renversé du vin sur sa robe de Prêtre. En conséquence, le zabrak a tué le jeune homme et s’est mis en tête de critiquer vertement les convives pour ce fait. Mais ce qu’il ignorait, c’est qu’en réalité sa victime était un jeune amant du moff. Et ce dernier à décidé de le faire assassiner. Le zabrak a échappé de justesse à la tentative et s’est réfugié auprès de Hraghr’shan. »

Le draethos se tut, pendant quelques instants il ne dit rien. Laissant le temps à Dana Shar de réfléchir. Puis il reprit son récit, mais cette fois ci, il se servit de la connexion télépathique pour transmettre ses propres souvenir de la scène.

« Le zabrak s’est rendu après de mon mentor, et lui a fait le rapport de ce fiasco. Le Moff menaçait de fuir dans la République pour balancer tout ce qu’il savait sur le projet secret qu’il menait. Hraghr’shan a torturé le zabrak. Il lui arraché ses cornes, la peau, ses nerfs. Il s’est servi de la télépathie pour lui faire endurer des souffrances ignobles. C’était la première fois que je voyais une torture aussi délicate et précise. Je n’ai jamais entendu personne hurler de cette manière, avec tant de désespoir. Ensuite, il envoyé le corps encore gémissant au Moff qui l’a fait exécuter et l’a exposé devant son manoir. Puis, je suis aller l’exécuter sur Ordre du Haut Inquisiteur. »

Darth Khorog interrogea du regard son interlocutrice, puis lui demanda :

« Vous comprenez pourquoi je vous parle de cette histoire ? Vous êtes quelqu’un d’important, donc vos actions ont des conséquences. L’image que vous donnez de vous, c’est celle qui découle du Clergé Sith tout entier et que la galaxie retiendra. L’Inquisition doit rester forte, digne et imperturbable. Le meurtre gratuit, les ambitions personnelles, les scandales en public, c’est une chose à réprimer. Vous vous êtes donné en spectacle et je ne pouvais pas vous laisser vous ridiculiser sans rien faire. Vous me comprenez ? Qu’est-ce que vous pensez de tout cela et surtout, que comptez vous faire à partir de maintenant. »

Le Sith avait envie qu’elle comprenne, il voulait qu’elle accepte mais il ne pouvait pas l’obliger. Il ne fit qu’espérer qu’elle choisisse la bonne voie. Il sentait un potentiel en elle et il ne comptait pas la laisser mourir à cause d’une énième crise de colère là ou elle devrait paraître comme une vraie Sith.
Darth Hope
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Non, Dana ne comprenait pas, pour la bonne raison qu’avoir laissé éclater sa fureur devant toute une assemblée, plus tôt, était complètement contradictoire avec la leçon qu’il lui inculquait. Elle avait assisté à l’humiliation d’Akusha qui n’avait bronché un mot, sans doute trop vieux pour répliquer, ou trop sénile pour résister, qu’importait. Le Seigneur s’en était allé, sans même un mot de soutien pour une épouse dont il n’avait absolument pas pris la défense. Ce soir elle était invisible, demain il l’accablerait encore.

Cependant, l’Inquisitrice avait bien saisi une chose. Darth Khorog était son supérieur hiérarchique et comme tous les êtres supérieurs à son propre rang, elle devait se plier aux caprices de ceux qui représentaient les plus Forts de l’Empire Sith. Aussi, elle se contentait d’accepter le discours que le draethos avait tissé dans son esprit, aussi pédagogue qu’un professeur, presqu’aussi patient qu’un père. Elle tâchait de ne penser à rien de plus, rien de moins. Elle n’aurait pas voulu qu’il lise en elle, autre chose que de l’approbation. Et cette dernière s’illustra par un maigre sourire qui fit à peine frémir les lèvres de l’héritière. Elle lui accorda son regard et hocha du chef.

« Je ne connaissais pas, Hragh’rshan et je ne doute pas qu’il fut puissant. Vous reconnaissez en moi un sang Sith, d’importance. Tout ce que je souhaite c’est honorer cette maison. Et l’élever comme Shar Dakhan le fit avant moi. Ma loyauté va au Clergé Sith, comme à l’Empire Sith que je m’évertuerai à protéger, peu importe la manière. »

La jeune femme se redressa, quittant les côtés de Khorog pour se déplacer en direction du grand balcon. De cette pièce, la terrasse immense offrait une vue imprenable sur les contreforts de la Forteresse, mais également sur l’horizon lointain de Ch’Hodos. Elle apercevait les points luminaux de Ch’Hodos City au loin, les feux de son arène grandiose et le dôme du palais royal qu’Akusha avait dû investir, la queue entre les jambes après cette déconvenue auprès du Grand-Inquisiteur. Le vieil humain n’était pas du genre à réagir sur un coup de tête, comme son épouse avait l’habitude de le faire. Il était à l’image d’un mastodonte calme et peu réactif, qui aimait ruminer dans sa tanière jusqu’à ce que l’envie lui prenne de répliquer. Il avait vécu longtemps pour un humain, grâce à la Force, grâce à l’Alchimie Sith.

« Je compte reprendre ce qui m’appartient de droit. Et je compte plus désobéir ou scandaliser. »

Elle récitait parfaitement la leçon. Et il aurait pu pressentir qu’elle ne mentait pas. Elle avait tant été habituée à se soumettre, durant ses années à l’Académie, durant son passage chez les Lames Rouges, durant sa formation d’Inquisitrice sur Korriban. Elle avait toujours su où se définissait la limite de la hiérarchie, mais Dana Shar avait son caractère et le lui retirer, c’était comme dégriffé un nexu. Retirer sa combattivité à un Inquisiteur n’était pas spécialement une chose à faire.

« Je suis pas faite pour les mondanités, Seigneur. Simplement pour exécuter les tâches qui me sont confiées dans le but évident de protéger la tradition Sith. Je combattrai Zyna selon nos codes, et quand ce jour viendra. Elle regrettera ses paroles, je peux vous l’assurer. D’ici là, aucune vague, et plus de lustre cassé. J’ai bien saisi. »

Dana se redressa et s’exprima, cette fois-ci, à haute-voix, reprenant un tout à fait déférent :

- Je vais vous laisser à votre repos désormais, Seigneur, si vous me le permettez évidemment. Vous êtes ici comme chez vous, ces appartements royaux étaient ceux de mon bien-aimé Papa. Ils vous iront à ravir et auront tout le confort et la tranquillité pour une personne de votre rang. Tout le monde ici, se mettra en quatre pour exécuter les volontés du Grand Inquisiteur. Même moi. J’admire votre force et votre discipline, un exemple que je suivrai, sans aucun doute. Vous pouvez compter sur moi pour vous soutenir.

Elle singea une révérence brève et un peu maladroite, peu à l’aise dans le carcan protocolaire, mais elle souhaitait lui prouver sa bonne foi.






La brise nocturne rafraîchissait sa chambre, s’engouffrant à travers les larges arches qui dessinaient des fenêtres immenses sur les murs. Au-delà, l’horizon étoilée de Ch’Hodos et les clameurs étouffées de la Citadelle. Elle poussa un soupir, délaissa son attache pour se masser la nuque, épuisée par sa journée tendue. Ne pas faire le moindre faux pas devant le Grand Inquisiteur avait pesé sur ses nerfs et ses muscles se décontractaient à peine après une telle rencontre. Ses doigts revinrent à l’attache dorée de sa robe quand une ombre surgit derrière elle. Un bras la ceintura et d’autres doigts se mêlèrent aux siens pour faire tomber l’attache.

- La princesse ne m’appelle pas pour la dévêtir ? Je suis pourtant son esclave.
- Hélios…soupira-t-elle en réprimant un sourire amusé. Si je t’appelle pas alors tu devrais rester à ta place.

Il poussa un soupire inconvenant et d’un geste ample la fit se retourner pour planter ses prunelles bleutées dans les siennes. Il se permettait cette familiarité au regard de ce qu’ils étaient : des amis d’enfance, partageant une demi-goutte du même sang, même si elle était la maîtresse et lui l’esclave. Avec une lenteur indécente, il rabattit le tissu azuré de la tunique, dévoilant au fur et à mesure, la poitrine de la Sith, sa taille et ses hanches.

- Ma place, est là, provoqua-t-il alors qu’elle levait les yeux au ciel.



Demain serait un autre jour, songeait-elle. Encore un, qui la rapprocherait de Lloyd Hope ou l’en éloignerait.






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