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Visiter Ch'Hodos n'était pas un acte s'imposant de source pour le Shogun de Listehol. La planète était détenu par un vieux Sith semblant davantage occuper par ses recherches occultes plutôt que ses fonctions, avec une épouse qui n'avait été choisit que pour raison politique. La différence d'âge entre les deux, mais également la mentalité de Darth Akusha, l'homme a la tête de ce monde, ne laissait que peu de place au doute. L'invitation était d'autant plus surprenante qu'elle émanait de membre du clergé, que la dirigeante de la Lune de Sang fuyait plus vite que son ombre en temps normal. Pourtant, derrière chaque zone d'ombre et derrière chaque impasse apparente, l'on pouvait trouver une opportunité, comme derrière cette période de paix si frustrante pouvait se dissimuler une période de guerre bien plus efficace et rapide que toute celle que l'Empire avait connu jusqu'ici, c'était en tout cas ce que la femme occupant la fonction de Shogun espérait de ses vœux. Une guerre rapide, brutale et violente, qui paralyserait la galaxie dans un mélange de surprise et de terreur, face a une menace que tant s'imagine si loin, mais qui peut venir frapper a leur porte en quelques sauts hyper-spatiaux a peine… Des pensées saines qui occupait a chaque instant la stratège militaire.

Il y avait bien quelque chose, ou plutôt quelqu'un qui méritait qu'on lui accorde de l'attention sur Ch'Hodos : Dana Shar, l'épouse négligée d'Akusha, était une personnalité atypique, issue d'une grande lignée Sith dont la réputation s'était pourtant terni. La mort de sa sœur fut présenté comme un drame pour le clergé, ce qui ne faisait naître aucun sentiment de malaise chez la Sith, mais sonnait parfois faux. Aoi ne s'en méfiait pas, la propagande était nécessaire et l'armée elle-même n'hésitait pas à enrober certaines choses pour maintenir le moral des troupes, mais vivre dans l'ombre d'un cadavre maintenu en vie par la Force n'était pas vraiment dans les habitudes des Sith. Dana Shar était certes membre du clergé, mais elle occupait des fonctions officielles également sur sa planète et elle représentait aux yeux de la générale le principal centre d'intérêt de celle-ci. Pour gagner en influence et progresser, il fallait être capable de construire un réseau d'influence, trouver des appui. Venir en aide à quelqu'un pouvait sembler vain pour un Seigneur Sith, mais même dans un univers ou la trahison et la violence était quelque chose de commun et banal, investir dans quelques personnalités et inspirer la loyauté pouvait payer, c'était comme cela que l'officier était devenue Shogun et Seigneur Sith après tout.

Ch'Hodos était une planète placée sous un climat bien plus chaud que celui de Listehol. Elle était également plus proche de l'architecture Sith, ce qui signifiait que l'environnement pouvait devenir un piège en soit pour la générale : dans la politique, le paraître et le savoir être était deux qualités essentielles et si elle n'était pas une experte dans ce domaine, ses compétences en histoire lui avait enseigné qu'il ne fallait jamais se montrer faible : si elle suait à grosse goutte ou qu'elle avait l'air mal à l'aise, ses interlocuteurs tireraient la conclusion qu'elle n'était pas en position de force et cela pouvait l’affaiblir dans les négociations et discussion éventuelle. Pour cette raison, elle avait choisit d'adopter le Kimono qu'elle portait lors des réunions de la Lune de Sang : il lui permettrait peut-être même de faire jouer en partie l'effet de surprise : elle avait l'habitude de se rendre partout en uniforme, qui ne laissait aucune place ou presque a ses formes féminines et évoquait naturellement l'autorité, ainsi qu'une certaine forme d'austérité. Dans cette tenue écarlate, Aoi Takeda affichait davantage son corps et avait davantage l'air d'une véritable Sith, ce qui n'était pas très courant chez elle. Puisque ses interlocuteurs étaient également membre du clergé, adopter une apparence plus proche de leurs standards avait également un avantage.

Elle marquait également son attachement a ses origines, et marquait bien son statut de dirigeante comme d'ambassadrice de Listehol. Comme garde du corps, outre son droïde qui ne la quittait pratiquement jamais, elle avait choisit deux membres du personnel de sécurité de la Lune de Sang, un homme et une femme, qui seraient également en Kimono écarlate avec un masque de théâtre Nô sur le visage. Seul Aoi, pour des raisons évidente de diplomatie, ne porterait pas le sien, qui resterait attacher a sa ceinture en compagnie de son sabre-laser a poignée recourbée, bien en évidence pour marquer son statut. Enfin, plusieurs hommes et femmes d'affaires l'accompagnerait dans son voyage, car une entrevue diplomatique était toujours l'occasion de négocier quelques contrats : ils ne participeraient pas directement aux négociations, mais auraient l'occasion de rencontrer leurs homologues de Ch'Hodos afin de tenter d'obtenir quelques accords commerciaux, un échange de bon procédé en quelque sorte. Tous portaient des tenues traditionnelles adapté aux mois d'été : certains seraient sans doute bien plus affecté que d'autres par le soleil, mais pour Aoi, l'essentiel était qu'elle et ses deux gardes du corps ne laissent rien paraître, les autres ne comptaient pas vraiment.

A la sortie de l'Hyper-espace, le vaisseau transmit rapidement ses codes d'identification et ils obtinrent naturellement l'autorisation d’atterrir. Ainsi, la délégation de Listehol put prendre le chemin de la surface de la planète à bord d'une navette de transport militaire encadré de deux chasseurs, une escorte standard pour ce type de rencontre. La navette fut secouée de tremblement durant l'entrée dans l'atmosphère qui perturba les civils, mais Aoi et ses gardes du corps restèrent de marbre, trop habitué a cette sensation a force de sillonner la galaxie pour le compte de l'Empire et du Bakufu. Lorsque le transport s'immobilisa enfin sur le spatioport, plusieurs poussèrent un soupir de soulagement, alors qu'ils n'étaient en réalité pas au bout de leurs peines. Aoi se leva la première, ses gardes du corps l'encadrant tout en restant en retrait, puis les civils prirent place en formant deux colonnes, le droïde fermant la marche en adoptant une posture droite que l'on attendait pour une machine de son acabit. La porte s'ouvrit et laissa aux Listeholiens l'opportunité de découvrir l'atmosphère de la planète et la chaleur étouffante qui y régnait. Aoi n'y prêta aucune attention et se déplaça d'un pas martial en quittant la navette, laissant toute sa troupe la suivre. Lorsqu'ils eurent tous quitter le vaisseau et que les hôtes les eurent rejoint, tous s'inclinent en signe de salut et de respect comme l'exige la tradition de leur monde natal.

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ChHodos possédait de nombreux temples siths, depuis les ors de la Capitale jusqu’aux confins désertiques, le culte était présent. Et il était aussi pesant que la chaleur. La Citadelle de Shar Dakhan abritait le plus ancien des sites cultuels. Ses fondations prenaient racines profondément dans la roche aride et ocre et entre ses murs silencieux, il y faisait froid.

Dans une des salles du temple des Shar, Dana se concentrait. Aucune prière, aucune médiation. Elle s’offrait juste à la Force et plongeait tout entière dans ses ténèbres. Un esclave enclencha un levier et le plafond se scinda en deux. Douze barres d’acier noir chutèrent juste au-dessus d’elle. Elle leva les bras et ouvrit les yeux.

Cling. Cling. Clac.

Quatre barres se fracassèrent au sol. Les huit autres demeuraient en lévitation au-dessus de la tête brune, à quelques centimètres de son crâne. Elle serra les dents et les manipula au travers de la Force, les faisant pivoter à l’horizontale. Dans un cri plein d’efforts, elle les projeta droit devant elle. Cinq seulement, se plantèrent proprement dans le mur, fissurant la pierre avec brutalité.

-Damaya réussissait à contrôler les douze. Tes dons stagnent, annonça la voix sinistre de Darth Tiamat dont la robe sombre frôlait le revêtement rocheux.
-Et cela ne l’a pas empêché de mourir.
-Si tu ne ressaisis pas, tu risques rapidement de la suivre.
-Un parent ne devrait-il pas souhaiter que ses enfants lui survivent, ricana-t-elle en allumant une cigarette.

Tiamat prit le temps d’observer sa progéniture qui portait un simple pantalon de cuir et un débardeur. La sueur du labeur brillait sur son derme légèrement bronzé par l’astre solaire de Ch’Hodos. Elle traçait les muscles fins de l’Inquisitrice. Ses cheveux de jais, attachés sans soin au sommet de son crâne, elle les avait hérité de son père, tout comme ses yeux en forme amande. Ce n’était pas son enfant qu’elle contemplait, mais le rejeton du Seigneur Ram Shar. Elle en éprouvait un certain dégoût et une déception amère.

-Dans l’ordre naturel des choses, les parents s’éteignent avant les enfants. Mais nous sommes des..
-Siths, termina-t-elle, d’une drôle d’élocution puisque ses lèvres étaient accaparées à fumer.
-Ton cher époux veut te voir.
-Il casse les c….
-Ton langage, persifla sèchement Tiamat.

Elle détestait quand Akusha se remémorait soudainement son existence pour la convoquer comme un chien. Elle haïssait devoir accourir à ses pieds pour un oui ou pour un non. La dernière fois, il l’avait fait mandé pour un simple baiser sur la joue. Sale petit vieillard sénile. Son retour temporaire sur Ch’Hodos était dû à une avarie du Lightbreaker qui se reposait en cale-séche. Un presque retour à la case départ, en attendant des nouvelles de Runà ou de n’importe qui. Elle dévala les escaliers millénaires de la Citadelle, depuis son sommet jusqu’à l’entrée principale. Les habitants, pour la plupart des esclaves, s’inclinaient par habitude à son passage. Elle se dirigea d’un pas ferme vers le landspeeder aux couleurs impériales qui était venu la chercher.





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Une Twi’Lek à la peau carmine éventait Darth Akusa sur la terrasse du palais et ce depuis des heures. Ses bras lui donnaient l’impression de rompre à chaque nouveau mouvement, mais elle n’osait s’effondrer d’épuisement, par peur de déclencher l’ire du Sith. Ce dernier admira l’horizon urbain de la capitale profitant de la fraicheur relative du large balcon. Il s’ennuyait.

-Seigneur Akusha, intervint la voix claire de son Intendant, un Falleen en toge violacée. Dame Shar est arrivée et…
-Pousse-toi.

L’Intendant fut bousculé et il esquissa une courbette vers Dana, puis vers son seigneur avant de les laisser en paix. L’Inquisitrice avisa l’esclave aux lekkus.

-Tu peux partir aussi.

Hésitation. Peur.

-Maintenant.

Et elle fila en quatrième vitesse. Quelques secondes plus tard, Akusha ouvrit un œil, conscient que la ventilation s’était arrêtée. Il grogna.

-Ou est Lena ?!
-Je lui ai donné son après-midi.

Il s’ébroua et déploya ses jambes aux articulations nouées pour quitter sa méridienne luxueuse. Il était vêtu d’un pagne sombre aux ornements précieux. Ses poignets noueux supportaient le poids de plusieurs bracelets d’or. Et son torse dénudé présentait tous les stigmates de l’âge. Pourtant un éclat de santé resplendissait au cœur de ses prunelles bleues. Dana fut étonnée qu’il se souvint du nom de l’esclave alors qu’il passait son temps à oublier le sien.

-C’est bien toi ma femme ?

Shar leva les yeux au ciel et avisa la ville qui s’étendait à leurs pieds, écrasée par le soleil de plomb. Il le fallait, pour son monde, pour le peuple de ses ancêtres. Il le fallait, répéta-t-elle silencieusement.

-Oui.
-Alors je me demande qui était la petite blonde qui a dîné avec moi ce midi. Je l’ai prise pour mon épouse.

Et il éclata d’un rire désagréable.

-Un peu de sérieux, Seigneur Akusha. Si vous laissez des étrangers vous approchez, ils risquent de vous porter préjudice.
-Jalouse, hein ? Bon. Lana.
-Dana.

Et il agita sa main, faisant tinter ses bracelets, pour chasser cette correction malvenue.

-Je suis fort occupé ces temps-ci. Ce peuple de Ch’Hodos est indiscipliné. Il me prend toute mon énergie.
-Vraiment ?

Il mentait, elle le savait. Désormais, elle ne tentait plus de ménager sa susceptibilité en jouant les crédules.

-Non. Mais j’ai un banquet de trois jours prévus à Dahara. Je n’aurais pas le temps de recevoir cette émissaire. Tu vas y aller à ma place, Sana.

Il se rapprocha d’elle et la toisa de la tête au pied. Il la trouvait bien trop maigre. Elle avait plus le physique d’une esclave que d'une dame Sith. Inadmissible selon les standards d’Akusha.

-Amuse-toi bien.





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Et voilà comment Dana se retrouva à faire le pied de grue au spatioport de Hodos City, l’Intendant aux trousses qui tentait péniblement de lui transmettre des informations sur leur invitée de marque. Elle était indifférente aux rayons voraces de l’astre solaire qui dévoraient le derme de ses bras. Elle avait revêtue une tenue moins informelle. Troquant l’habit de combat pour un esemble au bustier de cuir souple, fendu jusqu’en haut des cuisses. Assez élégant, assez pratique. Trois soldats impériaux escortaient la « Dame Shar ». Ils se tenaient droits et saluèrent impeccablement la personnalité d’Aoi Takeda, comme un seul homme. Dans un claquement de bottes parfait.

-Seigneur Night, salua Dana, la voix neutre. Le Seigneur Akusha est heureux de vous recevoir sur Ch’Hodos. Je suis Dana Shar, Inquisitrice. Ne me demandez pas trop où il est et ne soyez pas déçue par son illustre absence. Vous ne ratez rien.

Raclement de gorge, le Falleen se prosterna très bas devant Takeda.

-Seigneur, je suis terriblement navré. Mon seigneur Akusha a été retenu par des impératifs locaux de la plus haute importance.

Mon cul

-Son épouse, Dame Shar, sera son substitut durant votre séjour

Et il s’inclina encore plus bas, presque désolé d’exister et d’avoir adressé la parole à cette illustre Sith.

Les contreforts de la Citadelle millénaire apparurent après une heure de landseeper à travers les paysages arides où poussaient ci et là un peu de vie. Ils avaient longé une paetie de la Capitale qui ressemblait à une gigantesque oasis de technologie secoués par les soubresaut du véhicule, ils passèrent à l’ombre des remparts du fort. Un fleuve fendait l’étendue désertique.

-La Citadelle de Shar Dakhan fut construite sous le règne du bien-aimé seigneur noir Shar Dakhan, voilà plus de deux milles ans. Elle fut la capitale de Ch’Hodos jusqu’à l’avènement de l’Empire, expliqua poliment le Falleen tandis que Dana restait silencieuse. Grâce à la générosité de l’Empire, ses remparts purent être reconstruits, ainsi que le palais des Shar.

Le véhicule entreprit l’ascension jusqu’au sommet de la falaise d’où dominait le palais en question. Dès leur descente, ils furent accueillis par Darth Tiamat, impeccablement vêtue de sa robe sombre au décolleté plongeant. Ses cheveux blonds étaient strictement tirés vers l’arrière mettant en exergue son faciès trop pâle pour ce monde. En bonne originaire de Ziost, elle ne s’était jamais acclimatée à Ch’Hodos.

-Seigneur Night, salua-t-elle avec un peu plus de formes dans le ton employé. C’est un honneur de vous recevoir dans la Citadelle.. J’espère que vous apprécierez l’architecture de ce fort, conçu spécialement pour rassembler les dernières forces siths, fut une éternité. Rao, laisse-nous.

Le Falleen se courba en quatre, content de quitter ces gens-là et pressé de retrouver la sécurité des protocoles.


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« Ne vous excusez pas pour lui, nous ferons affaire avec ceux daignant nous adresser la parole. C'est a cela que l'on reconnaît un véritable partenaire a un simple opportuniste après tout. »

Pas sur que cela apaise le Falleen, mais le message ne lui était pas totalement destiné. Aoi recherchait avant tout a faire comprendre qu'Akusha ne l'intéressait pas et elle était convaincu que la petite troupe d'homme d'affaire l'accompagnant serait soulagé d'apprendre son absence. Les gardes du corps n'eurent eux aucune réaction, se contentant de veiller à ce que la sécurité du Shogun ne soit jamais menacé par quoi que ce soit. Ce que la dirigeante de maison Takeda ignorait en revanche, c'était qu'il y avait une heure de trajet pour rejoindre la citadelle en Speeder, ce qui serait plus difficile pour certains que pour d'autre. Une colonne de speeder se mis donc en marche afin de pouvoir rejoindre le palais : les dirigeants prirent place dans celui de tête, les hommes et femmes d'affaires occuperaient les autres. Aoi resta totalement imperturbable durant le trajet : elle avait déjà combattu sur nombre de monde hostile, et la chaleur étouffante de ce monde ne l’impressionnait pas plus que nombre d'autre climat perturbant dont elle connaissait la réponse. Du reste, il lui fallait tenir son rang, aussi bien de Dame Sith que de Shogun, ce qui signifiait qu'elle ne pouvait afficher aucune faiblesse devant personne.

Le Falleen tenta d'apporter un peu de distraction à ce trajet et s’improvisa guide touristique, mais Aoi était déjà en train d'inspecter la citadelle alors qu'il s'exprimait. Si sa localisation lui semblait juste, ses systèmes défensifs, même en tenant compte des normes de l'époque de sa construction, lui semblait sérieusement à désirer. Il était fort possible que la citadelle dissimule un bouclier d'énergie, mais même cela ne dispensait pas d'organiser des remparts, des meurtrières et des miradors correctement, sans parler de la citadelle, qui évoquait davantage un grand palais qu'un bâtiment défensif. Si elle avait été contrainte de défendre ce bâtiment, elle aurait sans doute pester sans cesse contre ses ingénieurs et surtout l'homme qui avait investi dans la construction de celui-ci, bien trop occuper à incarner sa puissance pour lui offrir une structure défensive efficace. Mais Aoi n'appréciait pas la défense, elle faisait partie de ses individus qui pensaient que la défense la plus efficace était l'attaque. Même ses stratégies défensives étaient généralement basé sur un contrôle lâche de la progression adverse pour mener des contre-attaques ciblées visant a détruire les pointes de ses assauts et ainsi affaiblir ses effectifs. Pour un officier qui souhaitait faire la guerre de mouvement, la défense de forteresse restait associé à une position statique vaine.

Après l'ascension d'une falaise afin de rejoindre le donjon, le groupe fut finalement accueillit par Darth Tiamat, la mère de Dana Shar. Cette dernière avait quelque chose de différent des locaux, sa chevelure blonde, ses formes voluptueuses, cadrait mal avec l'allure plus athlétique de Dana. Elle accusait également quelque peu le poids de son âge, et le choix du chignon, coiffure rendant plus sévère, et donc accentuant les rides sur le visage, ne faisait que renforcer cet aspect. Aoi ne perdit même pas son temps dans son décolleté, ce genre d'artifice n'avait aucun effet sur elle, pour qui la passion se conjuguait avec la stratégie, mais la femme originaire de Ziost commis une erreur : elle évoqua le sujet de l’architecture du lieu, autant dire qu'Aoi avait des choses a dire sur ce dernier. Le Falleen fut congédié et la Shogun choisit de le laisser partir avant de répondre : sa nature craintive fatiguait Darth Night, qui avait eue toutes les peines du monde a faire disparaître cette posture soumise chez ses subordonnés : la peur provoquait l'immobilisme, sur un champ de bataille, la paralysie était mortelle : un officier devait faire preuve d'initiative, saisir les opportunités afin de pouvoir prendre l'ennemi a la gorge et ne lui laisser aucune chance de s'en sortir : s'il était terrorisé par les conséquences éventuelles d'un échec, il ne faisait rien comme c'était le cas aujourd'hui, et l'armée devenait un marteau aussi pesant qu'inutile…


« Je vous remercie de votre hospitalité Darth Tiamat, même si je dois admettre ne pas être favorablement impressionnée par cette citadelle. J'imagine que Shar Darkhan était davantage occupé à lui offrir les atours capable d'incarner sa puissance plutôt qu'en faire une véritable place forte : même selon les standards de son temps, cette citadelle manque de moyen défensif, ou ne semble pas avoir été construite dans ce but. Mais il s'agit d'histoire ancienne, et j'imagine que mes connaissances d'historienne ne vous intéresse pas. »

Elle ressentait une certaine hypocrisie chez la blonde qui ne lui plaisait pas. Dana Shar, qui ne s'était pourtant que peu exprimée, était la seule personne a s'être attirée une forme de sympathie instinctive chez le Shogun de la Lune de Sang : sa franchise a l'évocation de son mari semblait en faire un élément fiable, qui en plus n'avait pas sa langue dans sa poche. Même si elle était du clergé, elle semblait être doté de bon sens, là ou sa mère, par son accoutrement, évoquait davantage le fantasme, le fantasme d'une grandeur qui n'existait sans doute plus que sans ses nuits enfiévrés, alors qu'elle devait être entretenue par un ou deux amants lui rappelant la vigueur d'une jeunesse définitivement perdue. Lorsque l'ensemble de sa délégation fut de nouveau réuni en colonne, et alors que plusieurs civils témoignaient d'un véritable intérêt pour l'architecture de la citadelle, Aoi décida en quelque sorte de prendre les choses en mains. Elle se tourna vers Dana, snobant ostensiblement sa mère devant elle et accordant a la jeune femme la légitimité d'être devenue son interlocutrice privilégiée avant de reprendre la parole.

« Je suis venu avec une dizaine de représentant de entrepreneuriat de Listehol qui, s'ils ont une certaines curiosité pour les lieux, sont avant tout présent pour parler affaire. Auriez vous l’amabilité de nous faire entrer ? Nous venons de très loin, et de simple civils n'ont pas l'endurance de Seigneur Sith. »
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On pensait que Darth Tiamat ne pouvait être plus pâle et pourtant, elle le fut. Son teint devint livide, presque transparent à la remarque incisive de la Dame Takeda. La maîtresse de la Citadelle conserva un port droit bien que raidi par une colère qui ne s’apaisa pas quand Dana ricana. Elle était bien bonne celle-là. La jeune Shar s’amusait de la remarque du général. Après tout, qui étaient les débiles qui avaient décidé de faire de la Citadelle une attraction touristique ? Un lieu si sacré qui reflétait, effectivement, la puissance d’un grand Seigneur Sith. Mais Tiamat se fichait de l’incarnation de Shar Dakhan, elle n’en partageait pas le sang. Seule la richesse matérielle lui importait et elle n’allait pas se priver de ces milliers de pèlerins fanatisés qui, chaque année, dépensaient leurs crédits entre ses remparts millénaires.

-Cela te fait rire, Dana ?
-Au contraire, ses connaissances d’historiennes m’intéressent. (Puis, elle se détourna vers Aoi et sa petite délégation qu’elle contempla le temps d’allumer une cigarra. Une taffe, une expiration et elle reprenait sérieusement.) Le palais possède assez de chambres et de salles pour tous vous mettre à l’aise. Les notables de Ch’Hodos ont été mis tardivement au courant de votre arrivée. C’est là toute l’efficacité de l’administration Akusha.
-Dana…intervint Tiamat, sur le ton de l’avertissement. Celui de ne pas emprunter la pente dangereuse de la critique du pouvoir établi.
-Cela dit, reprit-elle en ayant superbement ignoré sa mère, ils arriveront bientôt et vous pourrez négocier jusqu’à en gerber. Par ici.




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A l’ombre des murs du palais, la température était plus supportable. Dès l’entrée franchie, ils accédèrent à l’immense salle principale ; une aula aux proportions démesurées qui faisait office de « trône », de pièce de doléances et qui servait pour accueillir la population, fut un temps, lors de grandes festivités. Un grognement vorace fit sursauter quelques invités. Dans un coin, une cage de bonnes dimensions accueillait un Nexu adulte qui tournait en rond et que leur arrivée fraîche venait de tourmenter.

-L’un des animaux de compagnie de papa, annonça-t-elle sobrement.
-Mon époux, le Seigneur Ram (Et elle insista sur le mot Seigneur, pour rappeler à Dana que son langage familier n’était pas le bienvenu.), possédait une vraie ménagerie. Elle se trouvait dans les jardins suspendus du palais. Depuis qu’il nous a quitté, ne reste plus que ce Nexu insupportable que Dana tient ridiculement à conserver.

Les lieux transpiraient l’exotisme et le luxe. Des statues de Seigneurs siths faisaient office d’autels improvisés. Les ancêtres Shar. Des dizaines de bougies coulaient à leurs pieds, ainsi que des offrandes en tout genre, dont des épices déposées par des serviteurs dévoués. Des ombres passaient et repassaient en toute discrétion. Les domestiques et esclaves se faisaient à peine remarquer dans leurs tâches quotidiennes. Un grand silence régnait dans la pièce et ils prirent la direction suivante. Depuis la disparition du véritable Seigneur des lieux, plus personne ne trônait ici, pas même son épouse. Plus de banquets, plus de festivités, de danses, de chants et de séances de justice expéditive.

La mode locale était loin des accoutrements que portaient les deux Siths du palais. Les femmes de Ch’Hodos portaient des saris aux motifs colorés, qui soulignaient la douceur de leurs courbes, ou l’excès de leur féminité. Les mâles, eux, portaient des pagnes ou des ensembles sombres à la coupe assez large. Dès qu’ils atteignirent le grand atrium, dans lequel un puits de lumière s’engouffrait pour mettre en valeur une fontaine de marbre ancienne, dont l’eau fraîche – extraite des profondeurs de la falaise, scintillait indécemment, des esclaves leur apportèrent des rafraîchissements. On les invita à s’installer sur des méridiennes. Une arche donnait une terrasse immense et un léger courant d’air soulevait les moustiquaires. Takeda, Tiamat et Shar s’installèrent à l’écart du groupe et la matriarche des lieux porta un regard dédaigneux sur les gardes du corps de la générale. A cette dernière, fut proposée un verre de vin et un verre d’eau.

Etrangement, il y avait peu de traces de technologie holographique, comme si la Citadelle n’avait jamais traversé le progrès du temps. Parfois, un droïde protocolaire ou un assistant humanoïde talonnait un domestique. Mais les Shar comptait sur la manœuvre inépuisable qu’était les esclaves et seule la salle des opérations, permettait un relent de modernité. Hodos City s’était modernisée plus rapidement grâce à l’avènement de l’Empire, creusant l’écart avec les reliquats du passé de la planète.

Si Darth Tiamat s’était rapidement forgé une opinion sur Aoi Takeda, Dana, elle, jaugeait encore son invitée. Elle lui paraissait assez éloignée des standards de ses congénères Siths, plus mesurée, sans doute. Attitude rare. En réalité, peu de représentants Siths abordaient Ch’Hodos qu’ils jugeaient trop primitive. La planète demeurait l’apanage du Clergé et de quelques fanatiques religieux qui vouaient un culte à Shar Dakhan. Aucun investisseur économique sérieux à l’horizon et l’économie tournait en vase clos, soutenue par les subsides impériaux. La plupart des invités de marque provenaient du Clergé Sith. Jamais de militaire. Aussi, Dana fut intriguée par ce vent de fraîcheur dans le paysage politique de son monde.

-Evidemment, si le Seigneur Ram était encore de ce monde, il vous aurait accueilli de manière plus honorable.
-Papa était du genre à aimer impressionner ses hôtes, surtout quand elles étaient aussi belles, s’amusa Shar en consumant sa cigarette dont elle jetait les cendres au creux d’un cendrier proche.
-Ca suffit maintenant, Dana.
-Plus belle que vous, je précise. Sinon, il n’y avait pas d’intérêt.

Un bruit soudain percuta leurs oreilles. Tiamat venait de projeter le cendrier au sol et sa rage pouvait se sentir dans la Force. Elle fustigeait son enfant d’une œillade noire et Dana semblait indifférente à cette démonstration d’autorité. Elle en avait tant connu au sein de ce palais. Consciente que son coup de sang devait faire mauvaise impression devant l’assemblée, elle se drapa d’un reste de dignité et se redressa.

-Nous nous retrouverons ce soir.
-J’ai hâte.

Les pas de Tiamat résonnèrent longtemps contre le dallage précieux de l’atrium, jusqu’à ce qu’elle disparaisse, avalée par les ténèbres du palais. Une jeune humaine se précipita pour ramasser les dégâts et l’Inquisitrice l’en empêcha.

-Laisse ça là. Ce n’est pas à toi de le ramasser.

Oui, elle aurait bien fait lécher le sol à sa propre mère pour qu’elle nettoie de sa langue la moindre cendre.

-Bienvenue sur Ch’hodos, enchaîna-t-elle ensuite vers Takeda, partagée entre l’amusement et un soupçon de colère. Maintenant que nous avons la paix, je suis tout ouïe.

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Sans surprises, les relations entre la mère et la fille n'étaient pas au beau fixe. Dana avait un caractère trop bien trempée, appréciant la provocation, ne prenant pas de détours pour expliquer une situation tel quel était, sans prendre aucun gants pour la bienséance. Les Sith avaient beau être cruel et sans pitié, beaucoup tentaient de maintenir une illusion d'éducation, surtout les Seigneurs, qui formaient la noblesse de l'Ordre et tentaient donc d'adopter un comportement affirmant leur supériorité. Aoi avait entendu dire que la jeune femme n'appréciait pas particulièrement l'armée, et elle trouva cela dommage, car l'on avait toujours besoin d'un officier qui n'avait pas sa langue dans sa poche et disait tout haut ce que les autres pensaient tout bas : parfois, la confrontation était nécessaire pour prendre la bonne décision, et une stratégie saine était une stratégie globale née de plusieurs cerveaux en accords, pas celle d'une seule personne s'imposant a tout un groupe, encore moins lorsqu'elle se limite a envoyer les soldats mourir vague après vague sur les lignes adverses. Mais ce n'était pas un problème qu'elle évoquerait aujourd'hui, ses considérations sur la stratégie de guerre impériale n'intéresserait sans doute pas Dana Shar, qui avait visiblement d'autre chat a fouetter sur son propre monde.

Les statues des différents Shar étaient dans le plus pur style Sith : gigantesque, sombre et inquiétante, elles étaient toutes construite sur le même modèle. Mais pour Aoi, c'était un inconvénient majeur : les capuches dissimulaient les visages de tel sorte à ce qu'il était difficile pour un observateur lambda de pouvoir identifier l'un par rapport à l'autre. Leur présence confirment également sa première remarque, sur le fait que ce lieu était davantage le reflet d'une puissance Sith brute que celle d'une forteresse conçu dans un but défensif. En revanche, le Nexu pris davantage l'attention de la générale, qui fit un geste pour demander à l'assemblée de marquer une courte pause et s'en rapprocha. Le commentaire de Darth Tiamat ne lui avait pas échappée, mais elle voulait voir cette créature de plus près. Sur Dathomir, avant d'affronter les soldats Républicains, ses troupes avaient d'abord affronter la faune et la flore de la planète, bien décidé à chasser toute forme de vie intelligente de son sol : les Républicains avaient connu les mêmes difficultés, et voir trois Rancors débarquer d'un coin dense de forêt que l'on croyait sans danger était un spectacle que l'on oubliait pas facilement. L'armée fut même contrainte de démobiliser plusieurs soldats, les syndromes de stress post-traumatique étant trop violent pour s'assurer qu'ils ne deviendraient pas des dangers pour eux mêmes et leurs camarades de combat.


« Le Nexu est un prédateur dangereux et efficace. Vous devriez rechercher à le dresser, il pourrait vous rendre des services que vous ne soupçonnez pas. »

La remarque était, une fois de plus, destiné à Dana, puisque Tiamat semblait se désintéresser totalement de la bête. Elle avait bien remarqué le trône, cette salle laissait l'impression d'un abandon, il lui manquait quelque chose : un Seigneur pour prendre place sur son trône. Le trop grand nombre d'esclave présent, l'argent mal investi… Tout cela donnait l'impression a Takeda d'un pouvoir abandonné, qui laissait simplement les choses se faire, comme dans chaque sociétés affrontant la décadence. La Dame Sith ne pouvait que déplorer ce gâchis de ressource alors que l'Empire montrait des signes de fatigues après dix années de conflit gérer de façon aussi vaine. Même les hologrammes étaient très peu présent, alors que Listehol était parvenu à en installer dans les demeures traditionnelles des Daimyos, bien différente de cette forteresse et moins propre aux aménagement technologiques. Quelque chose ne tournait pas rond ici et il fallait que cela change. Alors que le groupe se séparait, et qu'Aoi laissait à ses négociateurs la charge d'être capable de construire des accords financiers profitable, elle savait déjà ce qu'elle demanderait a Dana lorsqu'elles seraient enfin seule… Enfin, avec ses gardes du corps évidemment, qui restait près d'elle quoi qu'il advienne, au grand déplaisir de Darth Tiamat.

Une nouvelle dispute éclata entre mère et fille et la première fini par perdre patience lorsque la seconde laissa sous-entendre que la Dame Sith invitée était plus belle que sa mère. Aoi ne releva guère cette fois, parce qu'elle n'avait aucune idée sur la question, ayant toujours considérer que le terme « belle » ne s'appliquait pas a elle : elle n'en avait guère le besoin de toute façon, la beauté n'était pas un atout utile lorsque l'on recherchait a conquérir les étoiles. Toutefois, elle trouvait bizarre que Tiamat justifie un accueil moins qualitatif par l'absence d'homme, elle n'avait jamais fait offense a un invité parce qu'elle était une femme ? Peut-être avait-elle mal interpréter la remarque, aussi s'abstint-elle de toute forme de commentaire, obtenant enfin ce qu'elle désirait : la mère battît en retraite, la laissant désormais seule avec la fille, les gardes du corps et son verre d'eau, puisqu'elle avait déclinée l'alcool, pour une discussion sérieuse, il lui semblait plus raisonnable de se contenter d'eau, si elle voulait vraiment de l'alcool, elle pouvait partager le Saké avec ses gardes du corps de toute façon. Pour une raison étrange, peut-être pour assumer ses propres responsabilités, Dana interdit a l'un de ses esclaves de ramasser le cendrier que sa mère avait fait tomber, puis tourna enfin son attention vers son invitée. Aoi, adoptant le style direct de son hôte, commença par la question qui lui semblait la plus évidente.


« Une seule question se pose après tout ceci, Dana Shar : pourquoi le Seigneur Akusha est-il toujours vivant ? »

C'était un détail très méconnu de l'histoire d'Aoi Takeda, mais lorsqu'elle n'était qu'une Acolyte, le Guerrier lui servant de mentor l'avait transformer en assassin de luxe. Elle avait ainsi appris toutes sortes de façon de tuer, et à sa place, elle aurait déjà trouver une façon ou une autre de l'éliminer. Elle laissa quelques instants à Dana de réfléchir à cette question, mais avant qu'elle réponde, elle justifia tout de même sa question et d'un geste, désigna le palais.

« Depuis que j'ai poser le pied sur cette planète, je ne vois que discorde, gâchis de ressources impériales et un dirigeant pseudo tout-puissant incapable d'incarner son pouvoir devant des dignitaires étrangers. Je pourriez vous dire que ma déception est immense, mais nous savons toutes les deux que ce n'est pas le cas et c'est un triste tableau que je m'attendais a découvrir en arrivant ici. L'Histoire enseigne a ceux qui lui accordent de l'importance a reconnaître les signes de décadence et ils sont partout ici : il y a trop d'esclave, pas assez de droïde, les individus épuisés ici dans des choses futiles seraient plus utile dans des fonctions gratifiante pour l'Empire. Cette forteresse sans réelle construction défensive, ses statues vide de caractère ne permettant même pas de distinguer un Seigneur d'un autre. Je suis certaine que vous êtes consciente de ses problèmes autant que moi, et bien d'autre encore puisque je viens a peine de poser le pied sur cette planète, je répète donc ma question : pourquoi le Seigneur Akusha est-il toujours en vie ? »
Darth Hope
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- (…) pourquoi le Seigneur Akusha est-il toujours en vie ?

Pas gonflée pour un sou, celle-là, s’amusa Dana après avoir digéré le discours de Takeda. Elle accepta un bâtonnet de réglisse qu’une esclave lui apporta sur un plateau et le mâchouilla lentement, prenant le temps de savourer le goût particulier de l’épice noire.

-Parce qu’il est en bonne santé décréta-t-elle simplement. Avez-vous déjà vu le Seigneur Akusha combattre ?

Sa question résonna dans l’Atrium et les serviteurs présents se figèrent, parce que la plupart d’entre eux avaient déjà vu le vieux dirigeant à l’œuvre. Ce dernier s’amusait, une fois par an, à rassembler des challengers ici de Ch’Hodos, dans l’Arène de la capitale. Il établissait des conditions claires : un duel. Celui qui réussirait à le terrasser, aurait la direction de Ch’Hodos (et franchement, qui se souciait de l’avis du Cardinal Noir. Les lubies d’un vieillard n’avaient pas de limites.) et tout ce qu’il possédait ; Dana comprise. A chaque fois que cet évènement arrivait, elle devait pester pour qu’il retirer cette close ridicule. Elle était simplement son épouse officielle, pas un vulgaire bien dont on héritait. Bref. Tous ici avaient le souvenir du sang frais et abondant qu’absorbait le sable aride de l’arène. Et ce n’était pas celui d’Akusha.

-C’est un sorcier Sith redoutable, doublé d’un guerrier expérimenté. Son âge, bah. C’est un vieux croûton, mais sa vieillesse lui donne l’avantage de l’expérience. Je n’ai pas vraiment envie de perdre mon temps à me faire exécuter pour crime passionnel doublé de l’assassinat d’un foutu Haut-Prêtre de la Pureté. En fait, j’aimerais ne pas passer pour une traîtresse si possible. Akusha en vie, les rébellions se meurent. C’est pour ça qu’il est arrivé sur Ch’Hodos et a remplacé Papa.

Elle fit couler une gorgée d’eau entre ses lèvres et observa les lieux, ressassant la description peu avenante d’Aoi sur ce monde. Son monde. Ch’Hodos était désormais un bastion éteint, elle le savait. Ne demeuraient plus que les souvenirs lointains de Shar Dakhan qui se raréfiaient. Plus personne ne craignait cette illustre Seigneur Noir. Le temps faisait son œuvre et érodait cette planète et son peuple, comme l’eau ponçait une roche dure à chaque siècle qui passait.

Et puis ? Cette manie qu’avaient les gens à lui rappeler que Ch’Hodos était en reste comparé à d’autres mondes impériaux. Sa mère, le Seigneur Khorog, Aoi Takeda. Ils se succédaient avec le même constat…comme si elle était la figure légitime d’un changement possible. Il fallait un peu se reconnecter à la réalité.

-J’ai conscience de tout cela, mais que voulez-vous que j’y fasse. Je suis Inquisitrice, je dédie ma vie à traquer et à exterminer. Si ma sœur aînée.

Mention rare. Trop rare, il fallait le souligner.

-Était encore de monde, elle aurait sans doute pu prendre en main ce merdi…cette situation. Mais je ne suis pas Damaya Shar, je n’ai pas été élevée pour résoudre les problèmes de Ch’Hodos. Pour faire bref, je suis simplement la seconde née.

Elle en était presque désolée, parce qu’elle chérissait l’héritage de sa lignée. Elle vivait à travers lui, sans Ch’Hodos, sans Shar Dakhan, elle aurait l’impression d’être une enveloppe vide et de ne plus compter sa place en ce monde complexe.

-Et pour avoir une réponse claire à votre question. Pourquoi le Seigneur Akusha est-il toujours en vie ? Il suffit de s’adresser au Cardinal Noir. Il est au courant de ce qu’il se passe ici. Tiamat est au courant également. En fait, je suis plutôt curieuse de votre présence ici. Parce que vous seriez plus perdants que gagnants à négocier des accords avec Ch’Hodos. Sauf si vous voulez des esclaves ou…

Et elle brandit son petit bâton de réglisse.

-Des épices. Nous avons des minerais précieux, également, dans des mines aux quatre coins du globe. Mais leur rentabilité n’est pas à son meilleur. Trop d’esclaves, pas assez de droïdes. C’est triste, oui.

Le oui, le plus ironique du monde étai tombé de la bouche fardée de Dana.

-Si j’avais été Seigneur de ce monde, je me serai entourée de meilleurs conseillers que ceux qui polluent l’environnement d’Akusha. Ils lui tournent autour comme des mouches pompent la merde sortant des yeux d’un bantha. En gros, ils se gavent et rien ne s’arrange.

Akusha était conseillé par les notables locaux, ceux qui autrefois mangeaient dans la main du Seigneur Ram tout en craignant son coup. Ils étaient bien trop heureux d’avoir trouvé en ce vieillard indolent, une figure moins bipolaire que ne le fût son prédécesseur. Ceux qui avaient acquis la confiance du père de Dana, se déclarant rares descendants de Massassis, avaient été révoqués par Akusha qui craignaient leur influence et leur lucidité.

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« Chez les Sith, l'assassinat d'un rival est légitime : c'est un symbole d'ascension et une preuve de puissance. Ceux qui sont trop faible pour se défendre ne mérite pas d'être protéger par la Loi. Personne ne vous jugerez pour trahison si vous lui coupiez la tête, qu'importe les circonstances, même le Cardinal Noir serait trop ravi de vous offrir sa couronne : vous êtes jeune, vous avez plus de valeur que vous semblez vous accorder, et vous avez survécu a toutes les humiliations que la carrière Sith inflige pour arriver où vous êtes. C'est déjà la preuve d'une certaine force mentale. »

D'une certaine façon, elle s'était attendue a ce genre de réponse : le vieux devait impressionner ses rivaux avec sa puissance dans la Force : même s'il n'avait plus une once de lucidité, son maniement brute de la puissance du Côté Obscur devait suffire a écarter bien des rivaux potentiels. Pourtant, Aoi savait très bien que cette puissance dont les Sith étaient si fier n'était qu'une illusion. Combien de ses « Seigneurs Illustres » avaient-elle vu tomber au combat, frapper par un simple tir perdu de fusil blaster ?!? Beaucoup trop pour se souvenir de tout leurs noms. De la même façon, l'assassinat restait la méthode d'ascension privilégié des Sith : l'académie prétendait l'interdire, mais ce n'était qu'une ironie, le premier des mensonges de l'ordre : cela signifiait pas qu'il était interdit de tuer, mais qu'il était interdit de se faire prendre et qu'il fallait donc faire preuve d'inventivité afin de pouvoir écarter ses rivaux. Elle avait eue la chance de ne pas connaître ses épreuves, mais savait très bien comment cela marchait : quelques discussions avec des clans de Lame Rouge lui avait permis de confirmer ses soupçons. Malgré tout, vu le nombre de Lame Rouge, l'interdiction devait être efficace, ou a l'instar de Dana, beaucoup d'apprenti devait manquer d'imagination sur la façon de supprimer quelqu'un. Mais elle même avait tuer pour atteindre la position qu'elle occupait aujourd'hui.

Cette discussion était en tout cas instructive : elle lui permettait de poser les bases de la tragédie de la décadence d'une civilisation jadis puissante qui était entrain de se jouer devant ses yeux et ceux des millions d'habitants de cette planète. Dana Shar était touchée du syndrome de « l'héritière par accident » et d'un fort sentiment d'infériorité en comparaison de sa sœur aînée, morte dans des circonstances troubles. Pour qu'elle soit capable de s'élever, il allait falloir travailler a ce qu'elle surpasse cette image d'infériorité. Mais il fallait savoir quel genre de rapport elle entretenait envers le souvenir de cette sœur disparu et ce serait sans doute un travail de longue haleine. La vie de Tiamat et Akusha y serait sans doute liée : le Côté Obscur progressait par le sang versé, le meurtre était souvent un élément fondateur de la psyché d'un Sith et de sa puissance mentale. Tiamat, avec ses manières d'aristocrate et sa façon de rabaisser sa fille, était un obstacle évident : Akusha semblait plus indirect, comme une ombre qui pesait sans réellement être présente. Aoi pouvait déverrouiller plusieurs verrou dans cette situation, mais il allait falloir travailler sur chacun d'entre eux de façon patiente en essayant de ne pas commettre trop de faux pas, sans ménager une jeune femme qui disposait d'un caractère bien trempée.


« Vous pouvez être vulgaire avec moi : lorsque l'on traîne dans la boue sous le bombardement d'artillerie adverse, l'on ne s'embarrasse pas des convenances, et après nous, nous sommes des serviteurs de l'Empire, donc des compagnons d'armes au-delà de toutes nos différences. »

Elle marqua une pause, reprenant une gorgée d'eau, avant de reprendre la parole.

« Pour les négociations, laissons cela aux représentants des Zaibatsu : c'est leur travail et ils sauront obtenir des contrats qui seront avantageux pour remplir les objectifs du Bakufu. Il existe de nombreuses ressources, et les échanges commerciaux sains n'implique pas forcément les choses les plus évidente. Mais moi, personnellement, c'est vous que je suis venu voir : les Shar conservent une place importante dans l'histoire des Sith, et je voulais savoir si j'assistais à leur fin ou leur renaissance. Avant que vous ne posiez la question, je n'ai toujours pas d'avis arrêté sur cette question. Cela dépendra de vous et de vos actes, mais avant, laissez moi vous expliquer quelque chose. »

Elle ferma les yeux, recherchant la meilleure façon d'expliquer ce qu'elle avait en tête. Elle était historienne, elle connaissait fort bien les ciments dont faisait usage la société afin de pouvoir se construire, mais aussi leurs limites et les mensonges qu'ils contenaient afin de s'assurer que le pouvoir en place ne serait pas remis en question. Ironiquement, ses mensonges étaient ici devenu le principal frein au renouveau d'une grande lignée Sith : Dana n'avait sans doute pas montré des prédispositions à une grande carrière, elle n'avait jamais été qualifiée de génie de la Force, ou tout autre expression que l'on retrouvait dans les biographies de personnages comme Exar Kun, Darth Revan ou encore les Exilés Jedi. Toutefois, elle savait également que l'histoire avec un grand H n'était pas toujours construite par les génies. Le travail, la patience et l'obstination pouvait parfois être bien plus efficace. Teta par exemple, une non-sensitive, avait unifiée son système, puis repoussé Naga Sadow et raser Korriban simplement en faisant preuve de ses talents dans la tactique et l'administration, en s'entourant des bonnes personnes et en faisant les bons choix là où ses adversaires prenaient systématiquement les mauvais. Un véritable modèle à suivre pour quiconque cherchait à exercer efficacement le pouvoir.

« L'ordre de naissance n'a aucune importance. Je suis le Shogun, mais aussi le Daimyo de mon clan, pourtant, je n'ai aucun héritier et je suis trop âgée pour faire un enfant. Lorsque je disparaîtrais, mon clan me survivra et le membre le plus illustre en prendra la tête, perpétuant ainsi notre nom. Quand au titre de Shogun, il n'est pas héréditaire, le Bakufu élira un nouveau Shogun a ma mort comme l'exige la tradition. Nombre de société repose sur le lignage de la primogéniture masculine pour éviter les querelles de succession, mais ce n'est qu'une façon de maintenir l'ordre. Vous n'êtes pas plus faible que votre grande sœur, ou moins légitime, parce que vous êtes la seconde. Vous êtes maintenu à cet état par ceux qui ont tout intérêt à vous voir entretenir cette image de faiblesse et d'absence de légitimité pour gouverner en votre nom, ici, Akusha et Tiamat. »


Le problème des conseillers d'Akusha n'était aux yeux d'Aoi qu'une preuve supplémentaire de l'incompétence du Sith : celui-ci préférait des courtisans docile a des administrateurs talentueux. Mais ici aussi, il y avait une échappatoire, une façon de préparer une transition. Aoi fit un signe à l'un de ses gardes du corps qui sortit de sa ceinture un petit dispositif holographique que la Sith manipula avec une certaine grâce. Elle l’alluma afin d’afficher un organigramme qui ressemblait à celui du gouvernement d’un monde Sith classique, puis elle repris ses explications en bougeant certains éléments au fur et à mesure de façon habile.

« Rien ne vous empêche, en tant qu'Inquisitrice et héritière du nom Shar, de vous entourez de vos propres conseiller au frais de l'inquisition ou de votre mère : dans la République, l'opposition au pouvoir en place forme souvent ce que l'on nomme le Shadow Cabinet, un gouvernement d'opposition qui présente des projets alternatifs à celui du pouvoir en place afin de séduire les électeurs. Faite le votre : entourez-vous de ceux que vous jugerez compétent, faite usage de vos directives afin d'imposer certaines de vos décisions, poussez vos rivaux à la faute : c'est ainsi que vous gagnerez du soutien et ferait progresser votre étoile. Mais avant cela, il y a une question importante à laquelle seule vous pouvez répondre, car selon la réponse, tout ce que je viens de dire pourrait être totalement inutile. »

Elle planta son regard dans le sien et repris.

« Quel est votre souhait le plus cher Dana Shar, l'ambition qui vous motive chaque jour à endurer toutes ses humiliations permanente ? »
Darth Hope
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Le discours d’Aoi plaisait à Dana Shar. En réalité, plus la Shogun dévoilait ses connaissances stratégiques, moins l’Inquisitrice avait envie de l’envoyer sur les roses. Sort que bien des invités de Ch’Hodos avaient connu en ce palais antique. Elle abandonna sa friandise pour se concentrer sur l’holographie qui reflétaient dans ses prunelles dorées, des halos bleutés. Takeda ne s’encombrait pas du langage ou de la politesse, mais allait droit au but et cette attitude seyait parfaitement au caractère de Shar. Elle ne se considérait pas comme une politicienne ou une intrigante (à l’instar d’autre sith). Soucieuse de suivre l’exemple de son ancêtre et des Siths anciens, qui privilégiaient la voie du plus fort, elle voulait être celle au-dessus des autres sur Ch’Hodos. Le général avait parfaitement raison : les conseillers compétents pouvaient administrer.

-Je désire reprendre mon héritage et perpétuer la lignée Sith. Sur cette planète d’abord. Ch’Hodos me revient de droit comme elle est revenue à Papa avant moi, et à tous les Seigneurs qui partagent le sang de Shar Dakhan. Je peux pas laisser ce connard d’Akusha et Tiamat réduire ce monde en morceaux. Mais….

Elle avisa l’atrium d’un regard global, consultant les ombres discrètes que formaient les esclaves silencieux, les murs multiséculaires à la peinture rénovée et aux tentures de soie colorées.

-Le travail pour l’Inquisition laisse peu de place à cette ambition. Je peux décemment pas prendre le pouvoir ici, tant que j’ai pas vengé ma sœur. Et tant que mon Maître…Darth Runà me colle toujours aux basques. Je n’ai pas fini d’apprendre. Je peux être encore plus forte.

Elle repensait aux barres d’acier noirs. Damaya réussissait à maîtriser les douze. Elle n’en contrôlait que cinq.

-Je dois me réapproprier la puissance qu’avaient mes ancêtres. Vous ne comprendrez sans doute pas. Je commence à voir quel genre de Sith vous êtes. Mais je vous concède que la force brute ne suffit pas toujours, sans la stratégie pour la déployer. C’est clair.

Runà avaient vainement tenté de lui inculquer quelques cours de subtilité. Dana se réduisait à un diamant brut, à peine poli par ses propres expériences, encore marqué du charbon dans lequel il était né. Il avait de la valeur, sans en avoir. Il attirait mais rebutait aussi car contrairement aux joyaux aboutis, il lui manquait la forme taillée à la serpe, pour absorber toute la lumière et la renvoyer dans une myriade d’éclats. Cela pouvait expliquer ses rapports humains catastrophiques, le fait d’être constamment désirée puis rejetée pour finalement ne pas trouver sa place et errer en quête d’un pouvoir ne se trouvait qu’en elle. Elle devait développer plus de facettes et arrêter d’être un gros caillou vaguement brillant que l’on se passait de main en main dans l’espoir d’en éprouver la valeur. Mais cela signifiait prendre des coups à nouveau, les laisser glisser contre elle pour la façonner, les accepter et ressentir la douleur qu’ils engendraient.

-Je me dis qu’un jour, tout ça. Toutes ces humiliations, elles aboutiront au retour d’un vrai Shar au pouvoir.

Elle espérait que ce Shar, ce soit elle.

-Je peux vous lister les noms des Seigneurs. Les statues dans la aula. Vous dîtes ne pas différencier, mais moi, je sais qui ils sont.

Grâce à un simple lavage de cerveau. Elle n’oubliait pas ses longues promenades dans cette grande salle, sa petite main d’enfant dans celle de son père. Ils s’arrêtaient devant chaque figure de pierre anonyme et ils répétaient les noms, les exploits, les louanges. Parmi elles se trouvaient son arrière-grand-mère. L’une des rares femmes à avoir régner sur Ch’Hodos et qui devait cette prouesse à ses dons pour la Sorcellerie Sith et son esprit particulièrement cruel.

Voilà toutes les ambitions de la Sith, sans originalité, sans pudeur, sans faux-semblant. Le pouvoir. Qui ne nourrissait pas son appétit pour lui une fois corrompu par le Côté Obscur. Aussi jeune était-elle, Dana n’échappait pas à cette loi universelle. Mais d’autres ambitions existaient, empoisonnant son sein, corrompant son héritage lentement, à l’image d’un univers qui mettait des milliards d’années à se former. Il y avait un homme qu’elle convoitait, qu’elle voulait. Ses yeux échappèrent au spectacle quotidien pour se poser à nouveau dans ceux d’Aoi. Un homme dangereux, parce qu’il pouvait prendre plus de valeur que Ch’Hodos. Un homme qu’elle aurait dû tuer, qu’elle devrait peut-être tuer, mais il restait quelque chose d’humain en elle, qui l’en empêchait. Elle avait l’impression qu’Akusha, Tiamat, n’étaient que des obstacles de poussière, mais que cet homme….se dresserait un jour sur son chemin, aussi sûrement qu’un mur vous fracassait les os quand vous vous échouiez contre à pleine vitesse.

-Mais, comment ça se fait que les ambitions d’une petite Sith comme moi intéressent une personnalité de votre acabit ? J’ai déjà donné pour l’armée impériale, de mon mental, de mon corps. J’y retournerai pas chez les Lames Rouges.

Elle se doutait bien qu’Aoi Takeda n’aurait pas fait un si long voyage pour la recruter dans les rangs de l’armée, mais elle avait eu besoin de verbaliser son traumatisle passé, pour se rappeler ce que les champs de bataille lui avaient fait. Toutes ces marques indésirables sur son corps, elle les devait au fait d’avoir été de la chair à canon. D’élite, peut-être, mais de la chair à canon quand même. Et elle n’avait jamais être assez conditionnée pour l’accepter, parce que sa carrière militaire n’avait existé que parce qu’elle avait échoué à être une Sith complète. Elle n’avait pas réussi à prendre la bonne file dans l’abattoir.

-C’est dernière moi, maintenant.

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« Rassurez-vous, je ne suis pas venu vous ramener sur un champ de bataille, encore moins dans les lames rouges : je n'ai pas le bras assez long pour vous l'imposez et je n'en ai nullement le désir non plus : pour moi, les lames rouges n'est qu'une organisation visant a sous-traiter l'éducation des jeunes Sith a l'armée pour dissimuler l'incompétence des enseignants de Korriban. Si je commandais l'armée, ma première décision serait de les dissoudre sans attendre. »

Elle faisait ici preuve d'une marque de confiance envers l'héritière Shar : c'était certes un secret de polichinelle, mais l'affirmer aussi crânement pouvait être mal vu, d'autant plus en faisant porter le chapeau de l'échec de la formation de ses étudiants a leurs tuteurs, et non aux étudiants eux-mêmes. Aoi avait toujours trouver que tous les systèmes éducatifs remettaient trop en cause la compétence des individus a qui ils devaient enseigner avant de viser leur propre structure pédagogique. Pourtant, parfois, c'était cette dernière qui était dysfonctionnelle : trop éloignée de son public, usant de méthode pédagogique archaïque et guère adaptée a une jeunesse en quête d'idées nouvelles, trop fière pour admettre qu'elle pouvait échouer. Et la Sith n'avait pas fait ce constat qu'au sein des Sith : l'armée impériale était également gangrenée par ce problème et quelqu'un devrait s'y attaquer un jour. Cela aussi faisait partie de ses projets : remettre a plat l'enseignement et mettre l'accent sur l'élitisme et la formation plutôt qu'une vague formation visant a apprendre a un homme ou une femme a seulement savoir tenir un fusil et recharger. Il y avait des tas de choses a changer, mais les évoquer maintenant serait inutile : vu comment Dana parlait de la vie militaire, elle n'aurait sans aucun doute aucun intérêt pour le plan complet de réforme de l'armée qu'Aoi construisait patiemment a Listehol en attendant son heure.

Il convenait toutefois de répondre a sa question aussi honnêtement que ne l'avait fait la jolie brune. Une réponse au combien satisfaisante pour le Shogun qui n'attendait qu'une affirmation de ce genre. Elle sentait bien que le chemin serait difficile, mais Dana Shar affichait le profil de quelqu'un qui voulait vaincre par la puissance, entretenant sans doute le culte du triomphe de la volonté sur tout. C'était l'une des puissances qui motivaient le mieux les Sith, mais cela signifiait qu'il n'y aurait pas trente six façons de l'aider a croître afin de reprendre en main ce monde en perdition. Elle comprenait tout a fait la question : a sa position, elle n'avait aucun intérêt a aider une jeune guerrière recherchant encore ses repères a être capable de venir a bout des obstacles qui se dressait sur elle. Mais cela n'était que la vision limité qu'entretenait les Sith sur les liens de vassalité et de fidélité qui empêchait beaucoup de voir ce qu'Aoi elle était capable d'entrevoir chez Dana Shar. Et trop de pédagogue idiot n'était capable de prendre le problème a bras le corps afin de lui permettre d'être enfin elle-même. Croisant les bras, abandonnant pour le moment son hologramme, la générale repris la parole afin de pouvoir s'expliquer.


« J'ai de nombreux intérêt a vous assister dans votre quête Dana Shar, commençons par le plus évident : nous souhaitons tout deux que l'Empire soit plus puissant, et il le sera assurément si Ch'hodos est de nouveau capable d'être un phare pour une nouvelle génération de Sith comme pour la population impériale. Akusha, Tiamat, ce ne sont que des membres gangrenés qu'il convient de trancher, comme de nombreux organisme trop nécrosé dans l'Empire pour pouvoir être guéri. J'ai l'intention de faire partie des remèdes qui seront capable de guérir, d'une façon ou d'une autre, notre société du mal qui l'empêche d'avancer. »

Elle marqua une pause, l'intérêt patriotique et purement professionnel était une chose qui était évidente, raison pour laquelle elle avait commencer par celui-ci. Ce n'était pas faux, mais la jeune femme l'avait sans doute déjà imaginer si elle avait commencer a cerner correctement Aoi Takeda. Cette dernière repris rapidement.

« Mais ce n'est pas la seule raison, seulement la plus évidente. Aussi différente que nous sommes, nous nous ressemblons également sur certains aspects. Cela vous paraîtra peut-être présomptueux, puisque je ne connais pas tous les éléments de votre vie, mais l'on arrive pas où je suis sans faire de sacrifice, et j'ai vu les ténèbres de la haute société Sith, j'ai nager a l'intérieur lorsque je n'étais encore qu'une Acolyte. Ceux qui vous ont tourner le dos sont des idiots : ils réaliserons trop tard votre véritable potentiels, et leurs têtes irons rejoindre celle de tous les obstacles qui se dresserons sur votre route. Derrière tous les obstacles, je vois une aura de sombre majesté, celle qui forme les Seigneurs et les Dames Sith les plus illustres. Votre simple présence prouve que vous avez la volonté, il ne vous manque pas grand-chose en réalité, mais je serais là pour vous montrer une partie du chemin. Mon intérêt la dedans ? Il va sans doute vous faire sourire, mais je vais vous le dire. »

Nouvelle pose, elle se lève de son siège et commence a tourner autour de la table, contraignant Dana a la suivre du regard pendant son exposé, ignorant royalement les Esclaves qui pourraient pourtant rapporter ses paroles : elle avait un autre plan pour eux, mais plus tard.

« Je crois que malgré l'histoire cruelle de votre lignée, vous serez assez intelligente pour être reconnaissante envers ceux qui vous tendrons la main dans une période aussi sombre, et que lorsque j'aurais besoin de votre assistance, vous me l'accorderez en souvenir de cette aide que je vous offre aujourd'hui. Il y a aussi un peu de romantisme historique : vous portez un nom illustre, et mon âme d'historienne souffre a le voir disparaître dans l'oubli : je préfère être l'une des architectes de sa renaissance que la témoin désabusée de sa fin. Aussi révolutionnaire que je puisse être sur certains sujets, j'ai aussi un fond conservatrice. Si vous acceptez mon aide, soyez assurer que je ne vous laisserez jamais tomber, quoi qu'il arrive. »

La politique de la main tendue… C'était presque ridicule pour un Seigneur Sith, mais Aoi faisait partie de ses individus qui croyait en la politique de la reconnaissance : les grands dirigeants, y compris les plus grands autocrates, avaient rapidement compris qu'il était nécessaire de construire autour d'eux une élite qui les suivraient en étant convaincu que le dictateur qui les soutenaient était la bonne personne pour diriger, tandis que ce dernier employait les meilleurs talents pour rendre son règne prospère et glorieux. Il fallait savoir inspirer ses troupes et Aoi, en tant que générale, connaissait cela mieux que personne. En creux, elle faisait aussi un acte de foi envers la brune : elle était convaincu que sa nature, son ascendance, lui offrait une valeur insoupçonnée dans la société Sith, une valeur dont elle pouvait profiter si elle était capable de s'en faire une allié. C'était également un curieux aveux de faiblesses : elle lui disait que dans l'avenir, aussi improbable que cela puisse paraître en cet instant, c'était elle, et non l'héritière déchue, qui pourrait avoir besoin de son aide. S'appuyant sur le siège le plus grand, sans doute celui du Seigneur de ce lieu, elle repris la parole.

« Votre poste a l'inquisition vous contraint a certains devoirs, mais il vous ouvre également de nombreux droits, ainsi que des soutiens : vous pouvez enquêtez sur n'importe qui pour soupçons d'hérésie, profiter du soutien de l'organisation pour mener vos enquêtes et faire tomber quelques têtes trop gênante. Si l'organisation ne vous soutien pas, je ne saurais que trop vous recommander de changer de carrière : rejoindre une organisation vise aussi a profiter de la protection et de l'appui que cela offre. Mais je ne crois pas l'inquisition assez bête pour vous abandonner. Elle a toute intérêt a vous voir progresser, peut-être plus encore que moi dans l'instant présent. Viser des personnes dans l'entourage de votre mère, faite les condamner pour n'importe quel motif. Mettez lui la pression, c'est comme cela qu'elle fera des erreurs et que vous pourrez frapper. Peu importe ses vociférations : le simple fait qu'elle n'ai pas renverser Akusha prouve sa faiblesse, elle doit être la première a mourir... »

La condamnation a mort claqua dans les lèvres du Shogun avec autant de violence qu'un mouvement circulaire de Katana visant a trancher une gorge ouverte. Mais elle repris sur une question.

« Je ne connais pas votre tutrice actuelle, Darth Runà. Quand j'étais a votre place, je ne suivais déjà plus aucun tuteur dans la Force. Parlez moi d'elle. »
Darth Hope
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-Me tendre la main ?

Elle se mordilla l’intérieur de la joue pour considérer tout le poids des propos déclamés par AoPi Takeda. Dana n’était pas sûre d’en saisir toute la subtilité puisqu’elle était aussi mauvaise politicienne que diplomate. Elle avait de l’ambition mais s’était toujours évertuée à éviter de comploter dans les différentes sphères de pouvoirs, parce qu’elle n’était pas prête. Elle savait s’engager sur un champ de bataille où on prédisait mort et destruction, mais affronter les egos des uns et des autres était une autre paire de manches. Elle ne savait pas assez bien jouer aux cartes, était mauvaise parieuse, et avait trop tendance à se mettre les règles à dos, sans arriver à les contourner ou à les briser. Sans arriver non plus à s’en faire des alliées.

-Runà. Que dire.

Nouvelle cigarette, nouveau cliquetis, nouvel embrasement. Elle se mit à fumée pour ordonner toutes ses pensées concernant sa Maîtresse et faire le tri sur ce qui était pertinent à dire face à une presqu’inconnue.

-Vous savez, il y a des Siths qui demeurent d’éternels apprentis, parce qu’ils ont contracté une dette de vie, de mort, d’amour. Qu’ils ont vendu leur âme en quelques sortes. Elle m’a sauvé des ruines de Gravlex Med. J’ai été mortellement touchée. Ouais.

Elle puisa une profonde inspiration, se saoulant de toxines pour supporter le conflit qu’engendrait ce souvenir en elle. La collusion entre la reconnaissance et le regret. Reconnaissante d’être en vie, regretter de ne pas être morte.

-Si elle m’avait pas ramassé là, je serai qu’un nom sur la liste de ceux qui sont tombés pour l’Empire. J’en suis pas particulièrement fière. J’avais été chassée de l’Académie, je m’étais enrôlée dans les Lames Rouges parce que je me voyais pas revenir ici. Et puis Runà m’a appris toutes ces choses que font les vrais Siths. Elle m’a appris à manier la pique-laser et à utiliser la Force pour combattre.

L’heure de la démonstration avait sonné. Après tout, elle ne se priverait pas d’offrir un peu de spectacle à son hôte. Rien de bien impressionnant, bien sûr, mais le divertissement était toujours le bienvenu. Elle capta la présence d’un esclave. Comme la plupart des mâles que possédaient la famille Shar, celui-ci avait une tignasse aussi claire qu’un champ de blé. On aurait pu croire que c’était une extension de l’obsession que Dana portait à Lloyd Hope, mais il n’en était rien. La génétique de la lignée Shar prédisposait ses membres à être bruns. S’entourer d’esclaves blonds permettait de tracer une limite entre les propriétaires et leur objet. Tiamat avait toujours détesté cette tradition, étant elle-même d’une blondeur lunaire, elle avait tenté de convaincre son époux d’abandonner cette symbolique. Il avait refusé et maintenant qu’il avait disparu et que les finances se portaient mal, elle ne pouvait se permettre de racheter de nouveaux esclaves.

-Elle m’a aussi appris à faire ça. Viens là, fit-elle vers l’esclave en claquant des doigts avec autorité.

Il s’exécuta. D’un geste, elle le somma de se pencher sur elle et captura les lèvres de l’humain pour lui administrer un baiser glacial. Le contact qu’il fallait pour insuffler la Force dans son esprit et l’écouter raisonner contre la volonté de l’asservi. Jusqu’à ce que ses envies soient celles de l’héritière. Elle le relâcha et il se redressa mollement, le regard vitreux et vide. Shar ne parla pas. Elle était concentrée sur le lien qu’elle avait planté dans l’esprit faible pour le contrôler. Lentement, l’échine du jeune homme ploya, avec difficulté comme s’il se brisait les os à chaque centimètre. Il finit par se prosterner aux pieds de sa maîtresse pour les embrasser.

-Il l’aurait fait sans ça, souffla-t-elle en haussant les épaules.

Et elle le dégagea d’un mouvement de jambe, rompant le sort qui lui demandait encore trop d’énergie. L’esclave cligna des yeux, baignant dans l’incompréhension la plus totale et se dépêcha de regagner l’ombre dont on l’avait tiré.

-Runà maîtrise ce don à un autre niveau. C’est une sorcière. Elle est flippante. Je l’ai déjà vu contrôler des gens. Mais elle voit des trucs aussi. Elle est déçue que je n’ai pas cette capacité de voir au-delà du présent. Mais j’ai pas que ça à faire. Ses visions sont qu’un ramassis de conneries. Oh. Elle a tendance à se prendre pour ma mère un peu trop souvent, en me traitant comme une adolescente attardée. Parce que je fais jamais les choses assez bien. Je suis pas assez subtile. Mais qu’est-ce qu’on gagne à être subtile ? Je vais vous dire. Runà préfère que les gens l’aiment. Moi, je préfère qu’ils me craignent. Ca évite les problèmes. Elle est dans l’Inquisition également, c’est ma supérieure hiérarchique, elle vérifie le moindre de mes mouvements via le Clergé, et me demande toujours des comptes. Vous pensez que j’ai pas essayé déjà de faire tomber des têtes sur Ch’Hodos ?

Dana se redressa, continuant de fumer. Elle fit le tour du bassin de l’atrium que bénissait un puits de lumière. L’eau de la fontaine scintillait comme si des pierres précieuses s’y trouvaient. Ses prunelles dorées ne quittaient pas Takeda.

-Tuer Tiamat, tuer Akusha (et sa main virevoltait alors qu’elle énonçait les têtes à faire sauter.) Tuer, tuer. On dit que la violence c’est le dernier recours hein ? Le dernier recours de ceux qui ont épuisé toutes leurs idées raisonnables. On y court parce qu’elle est simple. Directe. C’est un option qui est presque toujours disponible. Moi j’aime beaucoup y recourir. Parce que la plupart du temps, ça me semble être la seule issue raisonnable pour que l’autre ferme sa gueule.

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« Tous les praticiens de la Force sont d'éternels apprentis, Dana Shar. Nous ne connaissons jamais tout et il est toujours nécessaire d’apprendre, même au crépuscule de notre existence. La question est de savoir de quelle manière le faisons nous. »

Tel une pédagogue corrigeant un élève, Aoi avait tenu à préciser ce détail, mais c’était également très révélateur de la manière dont elle s’envisageait elle-même : le Shogun de Listehol voyait toujours plus loin, il fallait toujours progresser et ne jamais se reposer sur ses lauriers : c’était en étant capable d’analyser une situation et de prendre la bonne décision au bon moment que l’on progresse. Elle croyait dur comme fer au pouvoir de l’intellect, à la rationalité ainsi qu’au bon sens : pour elle, une personne devait être capable de savoir utiliser sa matière grise afin de prendre les bonnes décisions, sans doctrine ni étendard. Raison pour laquelle elle n’appréciait pas vraiment le clergé. Ceci étant dit, les détails offerts par Dana sur sa « tutrice » actuelle brossait un portrait qui était finalement assez simple à définir. La générale se montra davantage intéressée par la démonstration, se concentrant sur le flux de la Force pour jauger la manière dont Dana la maniait. Ce n’était pas encore parfait, mais il y avait un potentiel évident. Runà semblait être moins avare que Tiamat et Akusha en termes de conseil et d'apprentissage, mais elle ne s'adapte pas à son élève, elle essayait simplement de la faire rentrer dans son moule personnel, ce qui n’était pas la bonne technique pédagogique non plus. Mais pouvait-elle réellement parler d’un domaine qu’elle n’avait jamais pratiqué ? Après tout, jusqu’ici, elle n’avait jamais enseigné à aucun apprenti.

La technique elle-même en disait davantage sur Runà que le discours de Shar : elle faisait partie de ces personnes qui ressentaient un besoin maladif de se faire aimer, d’être admirées et de contrôler leur entourage dans leurs moindre détail. Il devait être particulièrement pénible à la sorcière Sith de devoir rendre des comptes à sa hiérarchie sur ses agissements et sans doute devait-elle toujours essayer d’en dire le moins possible, là où Aoi faisait toujours des rapports très complets de ses activités militaires à ses supérieurs. Le discours de la sorcière ne lui semblait pourtant pas dénuée d’intérêt, mais comme elle ne montrait pas l’exemple, il était vide de sens. Aoi soupira quelques instants en entendant parler des visions avant d’afficher une expression franchement amusée lorsque Dana évoque le fait qu’elles étaient « des ramassis de conneries ». Elle connaissait bien les pratiques des Prophètes du Côté Obscur, et si Dana avait dit les choses simplement, son expression était en grande partie exacte. Pourtant, le domaine de la divination était utile et Aoi savait s’en servir, pas à un niveau très élevé certes, mais tout de même. Toutefois, sa quête pour en apprendre davantage l’avait amenée à constater de nombreuses pratiques autour de cet art rendant la fiabilité des prophéties énoncées par ceux qui se targuent d’être des prophètes au mieux très bancales…


« Les visions de Force offrent souvent une vision imprécise de l’avenir, je le sais parce que je suis aussi capable de m’en servir, sans doute à un degré moindre que cette Runà. Mais vous avec raisons : ils ne font souvent que proférer des sornettes, qu’ils transforment en réalité en utilisant leur réseaux d’espions et d'assassins pour faire disparaître ceux dont ils prédisent la mort, ou faire avancer la situation tel qu’ils l’ont énoncé. Toutefois, son discours n’est pas totalement erroné : c’est une chose de se faire craindre, vous obtenez, pour un temps, l’obéissance, mais pas le zèle. L’obéissance est utile, mais elle n’exploite pas les individus au mieux de leurs capacités. Vous savez pourquoi les Jedi ont toujours vaincu les Sith ? Parce qu’ils ont foi en leurs idéaux et que ceux qui combattent à leur côté ont tout à perdre dans leur défaite. Alors que les serviteurs qui craignent sans cesse la colère de leur seigneur seront prompt à trahir s’ils entrevoient une porte de sortie capable de leur offrir un avenir meilleur, même si cela signifie mourir. Un dirigeant doit se faire aimer, parce que c’est la façon la plus efficace de gouverner en tirant le meilleur de chaque individu se plaçant à votre service. Nous offrons une protection contre un service, un ordre établi contre le chaos. Bien entendu, il est parfois nécessaire de rétablir l’ordre par la force légitime de l'État, mais cette solution doit être employée avec parcimonie, pas de façon aveugle. »

Bien trop de Sith pensaient qu’ils pouvaient gouverner en instaurant une terreur constante parmi leurs ouailles, mais ce n’était pas une méthode digne d’un grand conquérant, ni d’un grand dirigeant : l’histoire ne trompait pas, il fallait être capable de séduire les foules, être capable de leur faire adhérer à un idéal commun, afin de pouvoir devenir un grand dirigeant. Il y avait de nombreux leviers pour cela : l’exploitation des traditions et de la culture en faisait partie par exemple. Mais combien de Sith prenaient encore le temps de créer des œuvres d’arts ? Combien entretenait la culture perdu à cause de la folie destructrice et l’égo démesuré de Naga Sadow ? Bien trop peu. Les imbéciles du Conseil Noir pensaient qu’ils tiendraient le pouvoir avec une marionnette simplement parce que les autres Sith craignaient leurs puissances, mais Aoi n’était pas dupe : un jour ou l’autre, cette chape de plomb allait s’effondrer et quelqu’un lancerait un conflit pour le contrôle de l’Empire. Parce que le pouvoir central était trop faible et que l’idéologie même du Côté Obscur ne permettait pas de tolérer un vide dans le pouvoir, il devait être rempli. Le sang allait couler, c’était certain, il restait à savoir qui déclencherait les hostilités… Mais ce n’était pas tout à fait le sujet dont elles discutaient a l’instant. Aoi ne laissa donc pas son esprit vagabonder ailleurs afin de se recentrer sur le destin de Dana.

« Runà ne cherche cependant pas à se faire aimer, elle veut simplement contrôler : ce pouvoir qu’elle vous apprend n’est qu’une preuve supplémentaire de cela : elle s’imagine que la sorcellerie Sith lui permettra de contrôler son entourage, et selon ses ambitions, c’est une technique qui peut fonctionner. Mais votre héritage nécessite que vous preniez le contrôle d’un monde entier : vous avez besoin d’un personnel compétent qui vous suivra parce que vous inspirez naturellement la loyauté. Vous avez un bon franc parler, du charme, ce qui est un avantage indéniable, et vous êtes assez intelligente pour endosser l’habit de la fonction. Mais pour cela, vous devrez vous emparer de votre pique laser et trancher les fantômes de votre passé, car comme vous l’avez si bien dit, le pouvoir du côté obscur est incarné par la violence ! »

Elle s’empara de la poignée de son sabre-laser, qui brillait grâce à sa finition en Electrum, et l’activa, laissant la lame rouge bourdonner au-dessus de la table et admirant son reflet, puis repris.

« Runà n’a pas l’étoffe d’une dirigeante, seulement d’une conspiratrice. Vous aspirez a bien plus qu’elle ne le sera jamais, et c’est la raison pour laquelle elle vous traite comme une adolescente. Mais elle n’est pas assez bête pour vous refuser son savoir. Conserver là tant qu’elle continuera à jouer son rôle. Le jour ou vous estimerez qu’elle ne vous est plus utile, contentez vous de me contacter : Tiamat et Akusha sont bien suffisants pour asseoir votre légitimité, j’assumerais le soin de faire disparaître les déchets inutiles, je dispose d’assez d’outil pour cela. »
Darth Hope
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Dana contempla la lame rougeoyer hors de sa garde à la finition élégante. Aoi Takeda avait l’air d’être une sith sûre d’elle. Elle n’avait pas besoin d’élever la voix pour imposer son point de vue, ni de laisser éclater sa colère pour appuyer son argumentaire. Elle possédait aussi le culot ou l’inconscience devenir menacer les gens de morts dans leur propre demeure. Tiamat n’ignorerait pas bien longtemps les mots qui avaient percuté les murs de la forteresse ancestrale. Elle ne les laisserait pas impuni et si sa couardise ou sa subtilité l’empêcherait de s’en prendre directement à la générale, elle jetterait sa vindicte sur sa propre fille, loin de lui pardonner d’avoir toléré de telles paroles au sein de sa maison, dont elle se voyait l’unique maîtresse. Et avec cette notion de propriété absolue, Shar était en totale contradiction. La citadelle appartenait à ceux dont le sang de Shar Dakhan bénissait les veines. Tiamat n’était qu’une étrangère, une barbre venue de Ziost et bien qu’elle-même issue d’une ancienne lignée sith, elle ne pouvait prétendre à tout cet héritage. Un héritage qui revenait de droit à Dana, depuis qu’on l’avait injustement arraché à sa sœur aînée.

En réalité, les paroles de Takeda séduisaient la jeune héritière. Cette dernière n’avait connu que la violence comme recours, comme puissance, comme pouvoir. La violence comme unique vecteur d’asseoir sa domination. Mais elle n’avait jamais songé qu’un lien aussi fort que l’affection, l’admiration la loyauté volontaire, pouvaient conduire à une forme de violence moins éclatante, moins impressionnante, mais toute aussi efficace. Un peuple qui apprécie son dirigeant. Elle n’oserait jamais avouer qu’elle aimerait que le peuple de Ch’Hodos l’aime, qu’elle voulait qu’il la valorise et non qu’il la craigne. Elle laissait la crainte pour ses ennemis, pour ceux qui se dressaient sur son chemin. Quant à ceux qui se soumettaient, elle attendait autre chose d’eux que de la peur. Elle souhaitait leur subtiliser tout ce auquel elle n’avait jamais eu droit.

Et elle se sentait galvanisée par les promesses de morts et de brutalité que tissait Aoi. Elle avait envie de reprendre ce qui lui revenait de droit, par la force, puisqu’elle ne savait l’obtenir autrement dans un premier temps.

-Une fois que j’aurais fait ça. Que j’aurais fait le ménage. J’aurais votre soutien ?

Shar n’était pas un grand stratège, ni une fine politicienne, mais elle n’était pas idiote. Attenter à la vie des dirigeants officiels de ce monde, de manière subtile ou non, ne serait pas gage de réussite. Il lui faudrait un appui logistique conséquent, comme des troupes, une armée, pour faire ployer le moindre grain de sable des étendus arides de Ch’Hodos. Parfois, les gens avaient besoin d’un petit coup de pouce pour miser sur le bon cheval. Si on lui reconnaissait l’intelligence des bonnes alliances, peut-être que certains lui accorderont leur confiance plus aisément, portés par l’assurance d’un avenir stable.

-J’accepte la main que vous me tendez, Dame Night. Et je tendrai la mienne en retour. Je n’oublie pas les services rendus, parce que déjà ils sont rares. Assez pour être appréciés et récompensés. On ne gâche pas des ressources rares, n’est-ce pas. Je veux plus pour Ch’Hodos que cette oisiveté embarrassante. Ce monde est un monde sith. Tant que je serai en vie, je le laisserai pas être voué à dériver de mains incompétentes en mains séniles. C’est clair. J’accepte vos conditions, si elles me placent tôt ou tard à la tête de Ch’Hodos. Alors il est temps de mes les énoncer clairement. Mais pour cela, rendons-nous ailleurs.

Un Grand Prêtre ? Une Dame Sith ? Le monde de Shar Dakhan méritait un souverain digne de ce nom. Un Roi. Une Reine. Une autorité compétente, que l’on idolâtrerait et sous l’ombre de laquelle on se réfugierait dans l’espoir de profiter de ses largesses. Dana savait que c’était là, également, le projet de Damaya, avant qu’elle ne vrille complètement. Damaya aurait été la première Reine sith de Ch’Hodos, elle aurait porté la couronner mieux que quiconque. Ses sujets l’auraient aimé, seraient allés à la mort avec allégresse sur simple gage de son sourire magnifique. Ils auraient admiré sa puissance avec fierté. Ils auraient reconnu l’ADN de Shar Dakhan en elle. Sans doute que Damaya Shar n’aurait pas eu besoin d’une main tendue, ou d’un service rendu pour mener à bien cette ambition. Mais maintenant qu’il ne demeurait plus que son fantôme, Dana faisait de son mieux. Et elle n'était pas complètement dénuée de ressources. Des personnes compétentes, elle en connaissait. Une.

Dana invita la générale à la suivre dans le dédale du palais. Elles parcoururent quelques coursives, traversèrent des jardins et des terrasses pour atteindre le seul lieu qui demeurait hors de l'influence de Tiamat. Ses propres appartements, excentrés du reste de la Forteresse. C'était une suite donnant une balcon dont la verdure baignait de soleil. Les tentures légères se soulevaient au gré d'une brise chaude. Il y avait le lit de Dana qui trônait majestueusement dans ce grand espace, couvert de soierie aux motifs historiques. Il y avait cette fresque peinte à même le mur, coloré, qui racontait en image les exploits de son ancêtre. Elle chassa le moindre esclave de l'endroit et indiqua à Aoi une méridienne, près du balcon, à l'ombre de la pièce.

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« Tout ce dont vous aurez besoin et que je serais capable de vous fournir. Et Listehol apparaît peut-être comme un monde disposant de peu de ressources, mais il dissimule bien des choses derrière ses traditions ancestrales. »

Qu’elle ait besoin d’une armée, et Aoi pourrait lui lever des milliers de soldats en ordre de bataille, chaque bataillon disposant de son propre soutien blindé et escadrille de couverture comme d’attaque au sol. Si elle recherchait un soutien plus politique, comme l’organisation d’une campagne de propagande, la dame de Listehol disposait également des ressources, pouvant mobiliser du personnel du clan Takeda ou du Shogunat afin de pouvoir organiser des campagnes de promotion vantant ses mérites auprès de son peuple. Aoi pouvait même s’investir personnellement en lui offrant un appui aussi bien dans la bataille qu’en dehors, en jouant de son image et de sa réputation, certes encore modeste, mais réelle, afin d’affermir sa position. L’essentiel serait qu’elle sache de quoi elle aurait le plus besoin lorsque l’instant viendrait, mais la Shogun le savait, elle pourrait mobiliser nombre de ressources pour lui venir en aide. Elle ne s’attendait pas à ce que le Grand Prêtre qui dirigeait cette planète abandonne sans combattre, il faudrait donc sans doute des troupes, mais elle devait également tenir compte du fait qu’il faudrait gagner le cœur de la population, de ce fait, une simple réponse armée ne pourrait suffire à la conquête et la consolidation de son pouvoir.

Lorsqu’elle accepta finalement sa proposition, scellant ainsi un pacte, Aoi éteignit son sabre-laser et l’élégante poignée recourbée vint rejoindre sa ceinture. Elle n’avait en effet pas exprimer ce qu’elle attendait ouvertement, mais elle ne pouvait se permettre de le faire devant tout le monde et cela, la brune en avait conscience, raison pour laquelle elle lui proposa de la suivre. D’un signe de la main, Takeda indiqua à ses gardes du corps comme à son droïde de l’attendre dans cette pièce, elle ne risquait rien avec Dana, puis elle suivit l’héritière des Shar au sein de sa forteresse. Elle offrit un regard neutre a chaque esclave qui se retournait sur elle, oui, sans doute allaient-ils raconter a Tiamat ce qu’elle avait dit, mais cela faisait partie de son plan : il fallait que cette vieille harpie prenne conscience que son règne d’incompétence était désormais menacé par quelqu’un qui avait les moyens d’accomplir une véritable ambition pour sa fille, lui faire réaliser a quel point elle avait été une mère ratée, mais aussi la pousser a reprendre l’entraînement afin que son meurtre soit un défi, et non pas une simple formalité dans une ascension : cela offrirait un entraînement idéal a Dana, et renforcerait son sentiment d’accomplissement et donc sa détermination a poursuivre sa tâche.

La forteresse était un vrai dédale et Aoi eue l’occasion de constater qu’elle dissimulait quelques trésors, notamment des jardins entretenu sans doute par la force des esclaves qui devaient se tuer a la tâche pour maintenir un coin de verdure sur une planète dont le climat ne se prêtait pas réellement a ce genre de culture. Mais la brune l'emmenait directement dans ses appartements, sans doute à l'abri du regard de sa mère et du Grand Prêtre, ce qui signifiait que les deux femmes allaient pouvoir enfin évoquer les choses sérieuses. Bien entendu, le regard de l’histoire fut immédiatement happé par les fresques historiques représentant Shar Dakhan à diverses étapes de sa vie. A la réflexion, il était dommage qu’un homme comme lui, prêt à tous les sacrifices, ai choisi le parti de Naga Sadow, mais personne n’est parfait, heureusement pour la galaxie. Toutefois, ses représentants d’immense mobilisation militaire avaient quelque chose d’inspirant pour la générale, qui trouvait ici des images évoquant les propres regroupements de ses forces sur Listehol. La jeune femme se tourna vers la méridienne que l’héritière des Shar lui indiquait, puis pris place sur cette dernière avant de croiser les bras et de reprendre la parole, il était temps d’expliquer pourquoi elle recherchait du soutien.


« Si vous m’aviez poser la question il y a quelques temps, je vous aurez répondu que j’étais en quête de soutien pour obtenir la tête de l’armée : Darth Ladium est incapable de faire preuve d’imagination stratégique, nomme les individus selon ses complexes intrigues de cours davantage qu’en assurant la promotion de ses officiers compétents, et nous suivons une doctrine qui nous mène droit a la défaite : envoyer nos soldats vague après vague contre un adversaire numériquement supérieur représente un suicide stratégique, que je souhaite de tous cœur faire cesser. Mais ces dernières semaines, plusieurs éléments m’ont amené à reconsidérer mes ambitions, et j’ai commencé à imaginer ce qui m’avait toujours semblé jusqu’ici chimérique. »

Elle tira de nouveau son hologramme de sa poche, puis afficha cette fois l’organigramme du Conseil Noir : tout en haut figurait l’impératrice Ha’mi, mais la lecture des informations sur cette dernière ne laissait aucun doute sur son importance réelle en comparaison de celle des conseillers noirs. Aoi repris son exposé, toujours avec calme, manipulant les hologrammes au fur et à mesure pour faire ressortir des documents utile illustrant ses propos.

« Notre Empire est actuellement dirigée par l’ancienne acolyte de l’Impératrice, Ysanne Ha’mi. Mais elle n’est qu’une figure de proue, une marionnette légitimiste pour le Conseil Noir, qui est le vrai dirigeant de l’Empire. Au sein de ce dernier, le clergé prend une importance de plus en plus grandissante : en utilisant ses fonctions de gardien spirituel, il s’insinue dans toutes les facettes de la vie de l’Empire, jusqu’à nourrir l’ambition de construire une armée et une flotte parallèle à son unique service. Difficile de savoir s’il a l’ambition de transformer l’Empire en théocratie, mais cela va éveiller des tensions, et faire grandir les appétits de conquête de certain : pouvoir central faible, et organisation étatique tentant de s’emparer de tous les leviers de pouvoir sont les deux piliers d’une situation explosive qui ne tardera sans doute pas à dégénérer en guerre civile. Nous ne pourrons malheureusement plus rien pour l’éviter, la question est désormais de savoir quand elle éclatera, et non plus si, et de qui viendra le premier coup. »

Elle marqua une nouvelle pause, éteignant son écran holographique, puis conclut son discours.

« Mon ambition dépasse désormais le simple cadre de l’armée : je souhaite acquérir l’influence nécessaire pour offrir à notre Empire les institutions, les administrateurs, les soldats, les diplomates et les économistes qu’il mérite. Le Conseil Noir est trop paralysé par ses propres luttes intestines et puisque personne ne semble nourrir l’ambition que je dessine pour l’Empire, alors il me faut devenir moi-même l’architecte. J’attend de Cho’dos et de sa future souveraine que, le moment venu, elle soutienne le seul projet viable et ambitieux de construction d’un Empire dans cette galaxie qui a grand besoin, rien de plus, rien de moins. »

Il n’était pas très difficile de comprendre que la générale visait la fonction suprême. L’affirmer aussi crânement était très dangereux, mais elle devait faire confiance à Dana si elle souhaitait la même confiance de sa part en retour. Pour quelqu’un qui venait de tenir un discours contre le clergé, elle accomplissait ici un acte de foi dangereux, mais dont elle était certaine qu’il porterait un jour ou l’autre ses fruits.
Darth Hope
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Dana s’assit au bord de son lit immense et fit face à la générale avec sérieux. Elle était entourée des tulles dorées qui retombaient depuis les baldaquins, brillant sous la lumière timide du jour. Elle se tenait droite, comme l’exigeait son rang d’héritière sur cette planète et ses oreilles étaient attentives aux propos de son interlocutrice.

Propos auxquels succéda un silence.

Un très long silence.

Quelle réaction feindre ? L’étonnement. Il aurait été hypocrite et malvenu. Quel Sith pouvait bien s’étonner de l’ambition d’un autre Sith, si vorace qu’elle était. Que répondre ? Elle avait critiqué les desseins du Clergé Sith, dont elle faisait partie. Des desseins que Shar ignorait. La petite Inquisitrice qu’elle était n’avait pas accès à l’ombre des confidences des puissants. Si le Conseil Noir dirigeait, alors Bekhaar dirigeait. A quoi cela lui servirait-il d’avoir une autre armée ? A moins que quelqu’un, sous le Cardinal Noir, ne tentât ce petit coup de maître. Mais quelle importance pour Dana. Les ordres seraient les ordres, elle les recevait du Cardinal. Peu importe qui occuperait cette fonction.

-Vous ne seriez pas la première, ni la dernière à convoiter le trône impérial.

Elle se saisit de son paquet de cigarras et prit tout son temps pour en loger une entre ses lèvres fardées. Son attention restait fixée sur la dame de Listehol, dans une tentative infructueuse de lire au-delà de ses paroles, dans ses pensées les plus profondes. Elle dégagea son briquet, alluma le tout d’un geste sec et rôdé avant de soupirer.

-Vos ambitions ne me dérangent pas. Si je dirige Ch’Hodos un jour, je les reconnaîtrais à leur juste mesure, j’vous offre cette garantie. Mais n’oubliez pas que je fais partie du Clergé Sith.

Dana eut un sourire fugace sur ses lèvres et avisa Aoi d’une œillade à la fois amusée et sérieuse.

-Vous trouverez pas plus fervent défenseur de la Tradition Sith que moi. Qu’importe que l’armée soit réformée par vos goûts ou votre intelligence. C’est un organe fonctionnel, mais n’espérez pas faire disparaître ce qui fait de nous des Siths. L’Inquisition Sith est nécessaire au maintien de cette tradition, au maintien d’un ordre au sein de cette tradition. Je la laisserai pas disparaître.

Je ne laisserai pas disparaître ce pourquoi Damaya Shar s’est battue.

-L’inquisition Sith, reprit-elle en perdant son sourire, s’applique à conserver par la force toute la pureté des Siths. Nous purifions ce qui doit l’être. Je doute qu’un Inquisiteur ai l’ambition de diriger une flotte. Nous ne sommes que des ombres qui œuvrons à garder intacte la religion Sith.

Elle prit le temps de fumer ensuite, gravant ses mots dans un silence bref. Depuis l’extérieur leur parvenaient les clameurs lointaines de la Forteresse dont les habitants vivaient à l’ombre des hautes murailles du palais de Shar Dakhan. Le bruit des airsspeeders vibrait dans l’air, se répercutant paresseusement à leurs oreilles.

-Mais vous savez quoi. Je vous apprécie. Vous avez pas cherché à lécher les bottes d’Akusha. Vous m’avez pas ignoré comme bons nombres de dignitaires Siths s’empressent de faire quand il m’envoie à sa place. Et si vous étiez à la place d’Ysanne Ha’mi, sans doute qu’on s’éclaterait un peu plus. Mais vous n’y êtes pas, et vous êtes là. Ce qui m’arrange énormément.

Qu’y avait-il derrière les mots de Dana qui franchissaient si lascivement ses lèvres fardées ? De la moquerie ? De l’insouciance ? De l’ignorance ? En tous les cas, de la sincérité. L’Inquisitrice n’était pas maîtresse des longs discours empoisonnés. Elle ne disait pas une chose pour en signifier une autre. Son passé martial lui avait enseigné à être aussi directe qu’une lame qui se fichait dans une poitrine ennemie. Et la fumée de sa cigarette dansait devant ses prunelles dorées tandis qu’elle considérait la dame sith encore une fois.

-J’étais envoyée après l’artillerie en général, vous savez. Enfin vous devez savoir quand les Lames Rouges sont déployées. Il faut croire que le poste de Castellan Noir n’attire que les incompétents en ce cas. Odium n’était pas mieux que ce que vous décrivez de Laduim.

Ca y était. Elle ressassait la terreur de Lorrd et sa main tremblait fébrile, emportée par le fantôme du traumatisme, mais elle réussit à en chasser le spectre. Elle tira une profonde inspiration sur le filtre de sa cigarra.

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L’absence de réponse immédiate était compréhensible : ce n’était pas tous les jours que quelqu’un avait l’aplomb d’admettre qu’il visait directement le trône, tout en critiquant l’organisation a laquelle Dana appartenait en l’accusant de préparer une sorte de coup d’état en lame de fond. Aoi s’était pourtant permise de venir jusqu’ici, et elle avait des preuves pour étayer ses accusations. La générale restait quelqu’un de très direct, et puisqu’elle essayait de construire un partenariat de long terme, il lui avait sembler nécessaire de jouer franc jeu avec celle qu’elle essayait de rallier a sa cause : vous ne pouvez convaincre très longtemps quelqu’un de vous suivre en proférant des mensonges. Dana se tenait droite, comme l’exigeait son rang, et soupesait les paroles de la générale, les comparant sans doute avec son propre vécu. Avait-elle déjà vu des situations au sein de l’Inquisition se rapprochant des accusations de la Shogun ? La Dame de Listehol en doutait, elle n’avait sans doute pas l’influence nécessaire au sein du clergé pour pouvoir atteindre ses informations. Mais Takeda avait de quoi étayer ses accusations, et elle pouvait aussi parler philosophie si nécessaire. Elle avait conscience qu’avec le clergé, sa réputation jouait contre elle, mais Dana lui laisserait l’occasion de pouvoir développer son point de vue.

Les réserves que la brune exprima sur le discours de la générale était compréhensible, d’autant plus en considérant l’éducation qu’elle avait reçu : elle ne s’attendait pas a obtenir une approbation sans aucune contestation, mais contrairement aux grands prêtres, elle était ouverte a la négociation et au compromis, tant que cela aboutissait a un résultat qui offrirait a l’Empire les structures dont il avait besoin. Sa discussion avec Darth Noctis lui avait permis de se rendre compte des limites de sa doctrine : ce dernier souhaitait détacher l’Empire des Sith, mais c’était une position qui ne lui semblait pas réaliste a l’heure actuelle. La seule chose que souhaitait Takeda, c’était que l’Inquisition joue le rôle important dont elle avait la charge sans pour autant tenter de s’ingérer dans les fonctions des autres institutions impériales. Rétablir un équilibre entre chaque administration serait une tâche ardue, mais nécessaire : pour fonctionner correctement, un Empire avait besoin que toutes ses institutions fonctionnent avec les moyens nécessaire pour accomplir leur tâche et que chacune aient conscience qu’elle était un rouage indispensable a l’accomplissement du destin de la nation. Mais cela, aucun Seigneur Sith n’était capable de le comprendre, l’attrait du pouvoir personnel prenait bien trop le pas sur le destin collectif, les heures glorieuses du règne de Marka Ragnos étaient révolue depuis bien trop longtemps…

Mais Takeda la laissa finir sans l’interrompre. Un sourire se dessina même un instant sur ses lèvres, lorsqu’elle évoqua le fait qu’elle l’aimait bien parce qu’elle ne l’avait pas ignorée, parce qu’elle n’avait pas rechercher a lécher les bottes d’Akusha, et qu’elle pensait que la situation serait bien plus amusante si elle était actuellement a la place de l’impératrice. Il n’était pas très difficile de comprendre pourquoi la brune était satisfaite du fait que cela ne soit guère le cas ceci dit, car si Aoi était au sommet, peut-être, sans doute même, n’aurait-elle pas reçu son assistance. La générale appréciait cette franchise a sa juste valeur, cela promettait sans doute quelques discussions mouvementée, mais il était préférable que tout ceci se fasse dans un cadre ouvert plutôt que de non dit. La discussion pris toutefois une tournure plus lourde lorsque la jeune femme évoqua son expérience dans les lames rouges, et le fait que le poste de Castellan Noir n’attirait que des incompétents. Une réalité a laquelle Takeda adhérait, mais qui avait marquer plus durement peut-être l’héritière des Shar, dont la main s’était mise a trembler quelques instants, avant qu’elle ne tire une bouffée de sa cigarette pour reprendre le contrôle. Délicatement, Aoi dira un coffret de sa ceinture et l’ouvrit, elle en sorti une petite chaîne a laquelle était fixée de nombreuses plaques militaires.


« Toutes ses plaques sont celle des soldats morts sous ma responsabilité sur Dathomir. Mort parce que je n’ai pas pris les meilleures décisions, mais mort aussi parce que nous avons mener un combat absurde sur une planète qui ne voulait pas de nous et a rechercher par tous les moyens a nous éliminer. Je garde ses plaques en souvenir, parce que la souffrance que je ressent a chaque fois que je l’observe m’offre la force de poursuivre mon combat pour une doctrine plus juste et un encadrement compétent, ce qu’aucun de nos supérieurs n’a réussi a nous offrir jusqu’ici. »

Elle marqua une pause, son regard prenant soudainement une teinte mélancolique alors que ses doigts glissaient entre chaque plaque, semblant en prendre soin de façon presque maniaque, avant de reprendre.

« Lorsque nous aurons atteint nos objectifs, car je ne doute nullement de notre victoire finale, alors leurs âmes pourrons reposer en paix, et nous aurons l’influence nécessaire pour construire un système qui empêchera ses erreurs dramatiques de se reproduire, Dathomir, Lorrd et toutes les autres… Les responsables rendrons des comptes et je ferais en sorte que cela ne se reproduise jamais, je vous le garanti. »

Elle rangea le collier dans le coffret avant de le remettre a sa ceinture puis se leva, se dirigeant vers une fenêtre pour observer la vue, et voir de ses propres yeux le mouvement autour de la citadelle. Pourtant, ce qu’elle voyait n’était pas exactement le spectacle qu’elle avait devant ses yeux, mais la vision d’un avenir plus prospère, avec un système défensif plus abouti, mais aussi une activité économique plus florissante et un peuple plus heureux, dirigé par une reine adulée par ses sujets… C’était cela qu’elles allaient bâtir, ensemble, en utilisant toutes les armes a disposition des Sith, mais aussi en se montrant plus malin qu’ils ne l’étaient. Takeda se retourna pour faire de nouveau face a Dana, ferma les yeux quelques instants, comme pour garder cette vision ancrée dans son esprit, avant de reprendre.

« Je ne veux pas remettre en cause l’existence de l’Inquisition : notre Empire est un Empire Sith et je n’ai pas l’intention de voir cela changer. Je souhaite simplement qu’elle ne recherche plus a s’immiscer dans le fonctionnement de toutes les administrations impériale, son rôle est bien trop important pour que son temps soit gaspiller dans des jeux de pouvoirs stériles. Mais elle est loin d’être mon seul adversaire, même parmi l’armée, de nombreux généraux et amiraux refuse d’observer la réalité en face, se dissimulant derrière l’excuse de la tradition pour ne pas affronter la nécessité d’une réforme structurelle. Avec quelqu’un comme Akusha, je suis certaine que vous savez parfaitement de quoi je parle. J’aurais une question assez simple a vous posez, au-delà de votre fonction d’inquisitrice, de Sith a Sith. »

Elle marqua un temps d’arrêt, allant s’appuyer contre un mur en croisant les bras sous sa poitrine, puis repris de plus belle.

« Vous parlez de la tradition Sith, quel est-elle pour vous ? Au delà de la ligne officielle de l’Inquisition j’entends, comment vivez-vous votre engagement spirituel envers l’Ordre ? Quels sont ses valeurs sacrés pour lesquelles vous seriez prête a mourir afin de les préserver ? »
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Les plaques de ces soldats tombés au combat se balançaient devant les prunelles rutilantes de Dana. Elle ne voyait plus rien d’autres que ces petits bouts de métal, tout le reste était flou et se focaliser sur autre chose devenait impossible. Elle n’avait jamais expérimenté la perte d’un camarade sur le champ de bataille, car les Lames Rouges ne nouaient pas de liens assez solides pour pleurer l’un des leurs. Mais il y avait bien cette opération où elle avait été envoyée et où les morts avaient compté. Elle contracta douloureusement sa mâchoire et s’arracha à cette vision macabre. Elle avait enfoncé ses ongles dans ses paumes en serrant les poings, si fort, que le sang avait perlé à travers sa peau irisée. Elle se força à sourire pour préserver la face et ne pas admettre que certains souvenirs l’avaient affecté. Ne pas montrer ses faiblesses était primordial devant plus fort que soi.

Toute revint comme le reflux des vagues houleuses sur un océan de noirceur. Les odeurs de Ch’Hodos, les clameurs lointaines de la Forteresse, les mots élégamment articulés de la générale. Elle eut une moue excédée et se détourna, passant ses doigts sur ses propres lèvres, dans un geste à la fois nerveux et pensif.

- Je ne peux pas décemment vous laisser dire que l’Inquisition Sith est votre ennemie. L’Inquisition Sith est au service de l’Empire et des Siths. A moins que…vous ne souhaitiez combattre ce que nous sommes, l’essence même de notre religion. C’est quelque chose de sacré. J’peux comprendre qu’une dame comme vous ne se sent pas préoccupée par les choses de la religion, c’est même plutôt normal. C’est pour ça que le Clergé Sith existe. Pour la Loi et l’Ordre du plus Fort, pour que perdure le Côté Obscur. N’en faîtes pas votre ennemi, Dame Takeda.

Dana eut un sourire presque conciliant quoiqu’un peu forcé. Elle passa brièvement sa langue sur ses lippes, le temps de chercher d’autres mots pour verbaliser ses idées. La lumière diurne pénétrait sa chambre et ses reflets jouaient indifféremment à des jeux d’ombres sur leurs figures, leurs vêtements.

- Je vais être claire. La tradition Sith, c’est mon sang. C’est ce que tous mes ancêtres Sith ont accompli et que j’accomplirai à mon tour. C’est Shar Dakhan réduisant en miette l’espoir qu’avaient tous nos ennemis de voir disparaître les Sith. C’est la corruption qui ne disparaît jamais. C’est la mort de la Lumière. La libération par la Force et la douleur.

On aurait dit qu’elle récitait une leçon chèrement acquise à l’Académie, mais elle pesait et pensait chacun de ces mots. La Lumière, L’Obscurité. C’était une balance impossible. C’était un équilibre qu’elle souhaitait voir détruit car il avait représenté l’idylle de Damaya avec un Jedi. L’union de la Lumière et de l’Obuscrité. Et à quoi cela avait-il mené ? A la mort d’une sœur jalousée mais adorée. A la fin de sa propre existence telle qu’elle l’avait connu. Le faux-pas de Damaya Shar avait changé la face de s vie à toujours et avait réduit à néant ses espoirs de ne pas être une Sith. Et aujourd’hui, elle ne souhaitait rien de plus au monde qu’être la meilleure d’entre eux tous. La meilleure dans le Côté Obscur. Alors elle s’y abandonnait complètement, comme on s’offrait à l’ivresse et à la noirceur.

- C’est la loi du plus Fort, conclut-elle avec le poids qu’un couperet. Je serai prête à mourir pour que la Lumière meurt également et pour que le Côté Obscur soit le plus Fort, parce qu’il n’y a que ça pour tous nous libérer, ok ? Il n’y a que la douleur. Il n’y a que la passion. Si ma lignée s’éteint, j’aurais tout détruit, j’aurais tout raté. J’aurais trahi les Siths.

Comme Damaya aurait trahi. Elle refusait d’y croire, mais la vérité grognait au fond d’elle, hâtée d’être libérée des chaînes du déni.

- Est-ce que c’est suffisant ? lança-t-elle vers Aoi, comme un défi.


Invité
Anonymous
La colère, la haine, la souffrance… Ses sentiments si puissant, si douloureux, pavaient l'existence d'un Sith de sa renaissance dans les griffes du côté obscur jusqu'à sa mort, qu'il soit vaincu sur un champ de bataille, trahi par l'un de ses rivaux, ou emporté par la Force elle-même. Dana Shar avait de la haine a revendre, c'était évident a observer sa présence dans la Force, qui, malgré elle, s'était soudainement accru, sa frustration venant nourrir cette haine, haine envers tous ses obstacles, peut-être, sans doute même envers elle-même pour ne pas être encore assez forte pour accomplir ses objectifs. Aoi la laissa extérioriser ce qui la frustrait, accordant simplement un regard neutre : se moquer d'elle comme lui offrir une épaule ou un regard compatissant lui aurait sans doute aliéner la brune, il fallait ménager sa fierté sans pour autant la rabaisser ou la provoquer. Elle se raccrocher a l'Inquisition car elle symbolisait la pureté de la nature des Sith a ses yeux. Dans une certaine interprétation, c'était vrai : elle était devenue l'instrument des grands prêtres pour accroître leur pouvoir et damner le pion a toutes les autres organisations et se servir d'une organisation pour éclipser ses rivaux était une manœuvre digne d'un Sith. Mais…

« La paix est un mensonge, il n'y a que la passion... »

Aoi disait cela avec un calme si glacial que cela pouvait presque ressembler a de la provocation. Pourtant, ceux qui l'avait déjà vu devant une carte tactique, réfléchir a tous les défis se posant a elle et prenant des décisions sous la pression savait a quel point la passion l'habitait. Mais en tant qu'historienne, Aoi savait très bien ce qu'était l'histoire des Sith, elle avait construit sa thèse sur eux et continuait inlassablement sa quête pour découvrir leurs origines. Dans un sens, l'existence de l'Inquisition était aussi logique qu'elle n'était absurde : elle prétendait défendre un dogme en vénérant ceux qui l'avait remis en question, brisé, provoquant par l'hybridation la disparition de l'espèce des Sith, sa pureté corrompu par le génome humain, puis balayer par le feu purificateur de la flotte de Teta… Dana incarnait en quelque sorte cette dernière flamme, la dernière héritière de Shar Dakhan, qui s'agitait encore, refusant de s'éteindre malgré toutes les forces tentant de l'étouffer. Elle avait l'admiration sincère de la générale pour cela, refuser d'abandonner malgré tous les facteurs contre elle. Elle pouvait raviver cette flamme, faire fructifier son héritage, mais pour cela, il lui faudrait ouvrir les yeux sur la réalité de la politique au sein de l'Empire et faire les bons choix.

Aoi ferma les yeux un instant, elle se revoyait enfin, son père veillant sur elle alors qu'elle essayait de ses petites mains d'attraper les étoiles, convaincu qu'elle serait capable de les conquérir un jour. Cependant, elle avait sans doute déjà griller plus de la moitié de son existence sans pour autant avoir été capable d'avoir assez de pouvoir pour lancer cette conquête. Mais elle n'avait pas abandonner son rêve, comme Dana Shar, elle s'y raccrochait car c'était la seule chose qui offrait une justification a son existence, la seule route possible vers une forme d'immortalité, le seul et unique objectif de chaque Sith : trouver un moyen de vaincre la mort. Puisqu'elle ne s'était jamais sentie en phase avec la sorcellerie Sith, Takeda avait choisit le chemin d'une « immortalité historique » et elle atteindrait son but. Elle était convaincu que son destin et celui de Dana Shar était destiné a se croiser, qu'elles avaient toutes les deux un avenir en commun. Lorsqu'elle eue terminée, elle se redressa alors que la jeune brune lui demanda si c'était suffisant. Elle approuva d'un hochement de tête et repris la parole. Il était important que cela sorte, car c'était la nature même des Sith de rechercher la liberté par le pouvoir. Elle devait accomplir sa destinée pour se libérer de ses chaînes et avoir enfin le droit d'être elle-même.


« Vous avez parler avec votre cœur Dana Shar, vous avez laisser la passion gagner votre esprit, sans honte, sans artifice, et cela fait de vous un vrai Sith. Quiconque contestera cet état de fait ne mérite que de voir sa tête séparé de son corps pour un affront a une vraie Reine, parce que même quelqu'un comme moi est capable de ressentir la puissance, la colère et la rage qui vous anime. Ceux qui vous ont insulté, ceux qui vous ont maudit, ceux qui vous ont traîner plus bas que terre, tous mordrons la poussière par la Force ou par la lame, par votre propre main comme celle de vos partisans, car tel est la volonté du Côté Obscur. »

Elle marqua une pause, décroisant les bras afin de poser ses mains sur ses hanches, puis repris.

« Le code Sith est notre credo, comme les Jedi suivent le leur, et les Mandaloriens s'accrochent a leur Resol'nare. Nous sommes assez fort pour accepter notre véritable nature et vivre en réalisant nos passions, prêt a périr pour obtenir notre juste récompense. Mais souvenez-vous de la première phrase du code, la Paix est un Mensonge. Qui vient de négocier et signer la paix ? Qui promeut l'instauration d'une organisation transnationale charger de la maintenir ? Darth Khorog, un grand prêtre agissant avec la bénédiction du clergé. J'ai quelque chose a vous montrer le concernant. »

Reprenant son projecteur holographique, Aoi afficha une convocation : elle émanait du Seigneur Khorog et demandait son assistance sur Taskeed dans une opération de lutte contre des pirates. Rien de choquant en premier lieu, mais le diable se dissimulait dans les détails : elle était la seule convoquer, elle avait le droit d'emmener seulement son ordonnance, précisant que les troupes seraient fournie par l'inquisition. Elle tourna ensuite des pages présentant le déploiement des forces impériales sur Taskeed. Aucune troupe militaire régulière, en revanche, l'on trouvait des unités sous les ordres de l'inquisition, doté de char de soutien spécialement conçu pour le compte de l'organisation, organiser de la même façon d'une brigade de char de combat. Elle lui laissa le temps de lire, afin de lui permettre de digérer ses informations. Même si elle n'avait fait que les Lames Rouges, Dana comprendrait très bien ses ordres, elle savait comment fonctionner l'armée un minimum, elle pouvait lire un ordre de bataille. Aoi repris la parole rapidement.

« J'irais accomplir mon devoir sur Taskeed bien sûr, ses pirates mené par des Jedi Noir seront châtier. Mais pensez-vous qu'une organisation chargée de veillez a la pureté spirituelle de notre peuple doit être en charge d'une opération coloniale, en formant des unités militaire a son propre compte afin d'en assurer la défense ? L'Inquisition n'est plus un organe au service de l'Empire, c'est l'Empire qui est désormais mis au service de l'ambition de l'Inquisition. C'est pour cela que le Conseil maintien Ha'mi au pouvoir, c'est aussi pour cela qu'une personnalité comme Akusha peut régner a la place de la digne héritière de Ch'Hodos : Darth Bekhaar recherche simplement a s'emparer du trône afin de pouvoir s'emparer a terme du contrôle de toute les institutions de l'Empire, et des individus comme Khorog sont les instruments de sa volonté, pas de la tradition des Sith. »

Elle marqua une nouvelle pause, recherchant les mots justes pour transmettre le fond de sa pensée, elle n'était pas la plus grande oratrice et craignait de commettre une maladresse, mais elle s'exprimait de façon franche.

« Néanmoins, je sais que je suis une personne trop pragmatique pour comprendre tous les enjeux des questions religieuses. Aussi, sur cet aspect, je me fierais a votre jugement. Vous avez la légitimité pour savoir ce qui sera le plus bénéfique au culte, je tâcherais de vous apporter les connaissances historiques pour vous aidez dans vos choix. Cela vous convient-il ? »

En creux, elle lui offrait, si un jour elle obtenait le trône, le titre de Cardinal Noir… De quoi faire tourner la tête a plus d'une personne, mais pour elle, c'était le meilleur moyen de lui faire comprendre qu'elle ne voulais pas combattre l'Inquisition en tant qu'organisation existante, mais ceux qui s'en servait simplement pour accomplir leurs ambitions personnelles en la transformant en une organisation tentaculaire destinée a diriger tous les aspects de l'Empire.
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