Absalom Thorn
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N’y a-t-il rien que tu puisses faire ?
Je vais… me documenter.
C’est un esprit exceptionnel.
Je n’en doute pas.

Les deux Thorn considérèrent encore un instant le vieillard étendu sur le lit de la clinique privée. À plus de quatre-vingt-treize ans, le professeur Rei n’avait probablement plus que quelques semaines devant lui, mais Absalom savait l’attachement de sa mère pour celui qui avait été, il y a bien longtemps, son directeur de thèse.

Merci de m’avoir accordé un peu de ton temps, reprit Cala Thorn, en se détournant du lit pour regagner les spacieux couloirs du complexe médical, accompagnée de son fils.
Mais c’est tout naturel.
Je sais que tu es fort occupé ces derniers temps.

Absalom adressa un regard en coin à la [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]. Cala Thorn ne se lançait jamais dans des bavardages indifférents quand les règles de la civilité ne l’imposait pas. L’ancien Sith s’attendait donc à tout instant à une requête, sans contrariété aucune d’ailleurs : Cala Thorn était de ces gens qui avaient l’intelligence de ne jamais demander de services que ceux qui étaient mutuellement profitables.

Tu penses beaucoup de temps avec cette jeune femme de Cadézia, la jeune docteure Publius…
La jeune docteure Publius passerait volontiers un peu de ce temps en votre compagnie, mère.

Cala Thorn avait ce tempérament casanier des Hapiens de la bonne société qui répugnaient à quitter leur propre planète et Absalom avait bien du mal à la pousser à faire le voyage de Cadézia, pour y concrétiser l’[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] dont elle avait pourtant elle-même engagé les négociations.

C’est en tout cas une jeune femme fort respectable. Fort convenable. À demi-humaine, certes, mais enfin, fort convenable tout de même.

Sa mère était-elle en train de suggérer ce qu’il pensait ?

Quoi qu’il en soit, poursuivit la scientifique en changeant un peu brutalement de sujet, j’ai pris pour toi un rendez-vous avec la directrice de cabinet de la ministère des affaires étrangères. J’espère que tu me pardonneras cette liberté.
J’imagine qu’il ne s’agira pas d’une visite de courtoisie, répondit Absalom d’un ton dégagé.
Quoique je ne doute pas que toutes tes visites soient courtoises, j’aimerais en effet que tu lui offres tes services pour… un sommet, ce serait beaucoup dire, mais ce sont un peu plus que des rencontres informelles, j’ignore précisément comment vous appelez cela dans votre langage de diplomates…
Des discussions… ?
Excellent. Ton assistance pour des discussions avec une délégation qui devrait arriver dans trois semaines, conduite, si j’ai bien compris, par la jeune sénatrice d’Alderaan, dans le cadre d’un accord de coopération scientifique là aussi, universitaire, même, je devrais dire, puisqu’il est aussi question d’étudiants.
Sans doute, mère, êtes-vous parfaitement capable, et plus que moi, de participer à ces discussions ?
Certes, certes…

Cala Thorn ne s’était pas hissé au sommet de sa profession par la seule force de son expertise scientifique, au demeurant incontestée : elle avait su assimiler les aspects politiques et administratifs inhérents à la carrière d’une éminence académique dans les plus prestigieuses institutions du Consortium.

… mais si je ne manquerai pas de m’entretenir avec leurs experts scientifiques et pédagogiques, j’aimerais avoir ton avis éclairé sur le versant plus politique de la chose. Sur la sénatrice, par exemple. Afin d’être parfaitement sûre que rien ne soit laissé au hasard.
Vous ne faites pas confiance aux diplomates du ministère ?

C’était une question presque rhétorique. Cala Thorn était une Hapienne et, par principe, les Hapiens ne faisaient confiance à personne. Qui plus est, elle entretenait de secrètes idées républicaines dans une monarchie qui tentait tant bien que mal de nourrir la fiction de son absolutisme, et ces idées la disposaient à une méfiance de principe envers le gouvernement de la Couronne.

Nous visons une époque troublée, Absalom, où ceux qui sont au pouvoir se préoccupent peut-être plus de leurs intérêts personnels que du bien commun.
Je vois.
Tu es donc disposé… ?
Mais naturellement.

Dans les jours qui suivirent, le diplomate eut en effet trois conversations avec la directrice de cabinet. L’influence de ses parents ouvrait bien des portes et, au demeurant, il s’était déjà rapproché du ministère à l’occasion de la délégation scientifique hapienne sur Cadézia.

Nous sommes tout disposés à cet accord, lui avait dit la politicienne, lors de la première rencontre.
Mais… ?
Nous craignons que la délégation d’Alderaan éprouve des difficultés à convaincre certains acteurs du secteur académique hapien. Un accord purement économique est certes toujours possible, mais je crains qu’il ne satisfasse pas entièrement madame la professeure, n’est-ce pas ?
Les réticences de notre côté naissent de… ?
Hé bien, il s’agit de recevoir ici des étudiants… des étudiants d’ailleurs.

Absalom avait conservé un silence perplexe.

Des étudiants qui seront probablement, étant donné la composition de la population d’Alderaan, majoritairement des humains.
Je crains de ne pas vous suivre.
Les familles s’inquiéteraient.

Malgré le non-dit, la lumière fut et Absalom saisit toute la complexité de cette crainte si typiquement hapienne.

Trois semaines plus tard, il se rendit à nouveau au ministère. La délégation d’Alderaan était arrivée la veille et la ministre l’avait gratifié d’un dîner informel dans sa résidence de fonction, ce qui constituait un honneur presque surprenant, parce qu’Alderaan n’était somme toute qu’une planète, tandis que le Consortium regroupait des centaines d’étoiles. Mais la ministre aimait cultiver de nouvelles relations personnelles, particulièrement au sein de la République : l’instabilité politique du Consortium la poussait à considérer avec de plus en plus de sérieux une carrière au sein des institutions fraîchement créées de l’AGPU.

Dès le lendemain, cependant, elle avait disparu dans les coulisses comme le magicien derrière son rideau, en laissant ses diplomates occupés le devant de la scène. On avait convié la sénatrice à un rendez-vous au ministère, pendant que les universitaires, eux, se voyaient gratifier d’une visite privée parmi les splendeurs du campus hapien.

Il régnait dans les couloirs du bâtiment qui embrassait dans une vaste courbe élégante le tracé d’un fleuve soigneusement domestiqué une atmosphère étrange. Ce n’était pas seulement qu’ici comme ailleurs sur Hapès, à l’inverse de ce qui était encore l’usage sur bien des planètes de la Galaxie, les hommes semblaient être systématiquement relégués aux positions ancillaires tandis que les femmes dirigeaient, mais aussi que l’on tentait d’y entretenir l’illusion d’une tranquillité parfaite, alors même que ce matin-là encore, les médias hapiens avaient évoqué en boucle la crainte de nouveaux attentats.

Dans le salon où l’on avait installée pour qu’elle y patiente, Evea Ekway aurait pu croire, en contemplant l’architecture des bâtiments de prestige qui s’alignaient le long du fleuve, que la vie du Consortium n’était plus agitée par cette lutte incessante, impitoyable et de mois en mois plus violente pour la conquête du pouvoir. Des pétales de fleur infusaient calmement dans la tasse à la transparence cristalline qu’on avait déposée près d’elle et une musique discrète et irénique venaient troubler à peine le silence de son attente.

Celle-ci, du reste, fut brève. Bientôt, la porte s’ouvrit.

Madame la sénatrice, je vous prie de bien vouloir me pardonner si je vous ai fait attendre.

Comme tous les Hapiens, Absalom Thorn était d’une beauté surprenante, qui éclipsait sans difficulté celle des humains, mais il y avait dans son apparence quelque chose de plus étrange encore, comme une grâce qui n’appartenait pas tout à fait au monde naturel, comme une jeunesse qui cachait trop d’expérience.

Je suis le docteur Absalom Thorn, fit-il en invitant d’un geste de la main la sénatrice à se rasseoir.

Bien sûr, il n’était pas que cela, et Evea le savait peut-être. Il avait été le diplomate impérial le plus médiatisé lors du dernier Sommet pour la Paix et les médias républicains s’étaient un temps disputés à son propos, pour savoir si ce Seigneur Sith si maître de lui était véritablement le criminel de guerre sanguinaire dépeint par l’Ordre Jedi ou le pacifiste vertueux et passionné que le public avait découvert.

J’espère que vous ne serez pas froissée par ma présence, déclara-t-il aussitôt, parce qu’il lui semblait inutile de tourner autour du pot, et je vous assure que je ne représente ici nullement les intérêts de l’Empire, mais bien ceux du Consortium, dont je suis de naissance un sujet et depuis plus d’un an désormais à nouveau un résident permanent. Du reste, le sujet du jour me touche de près…

L’air d’Absalom était ce jour-là d’autant plus facilement avenant et sincère qu’il n’avait aucune raison de chercher à tromper Evea. Il y avait un accord dont tout le monde, à part quelques réactionnaires hapiens, désirait la signature et il était déterminé à l’assurer, en appuyant les enforts de son interlocutrice.

… car vous savez peut-être que je suis le fils de la professeure Cala Thorn, de l’Académie des sciences, et qui dirige ici l’Institut de Biotechnologies Évolutives. Ma mère éprouve un intérêt vif et sincère pour la réussite de vos négociations, et si le ministère ne m’avait pas missionné pour vous assister, je l’eusse volontiers fait par moi-même.

Une sénatrice assistée par celui que la République connaissait encore comme un Seigneur Sith ? L’idée n’était pas commune.

Croyez bien que cette assistance que nous vous proposons ne reflète nullement un doute de notre part quant à vos aptitudes, mais simplement des craintes, je le crois hélas fondées, inspirées par une certaine partie de l’élite intellectuelle hapienne, dont l’ouverture à l’étranger n’est pas la première qualité. Le ministère, parfaitement conscient de… disons, l’opacité de la culture et de la société hapienne aux observateurs de l’étranger…

C’était une manière fort polie de décrire le racisme et la xénophobie maladifs qui régnaient au sein du Consortium.

… a cru qu’il serait bon de vous adjoindre les services d’un diplomate de carrière qui ait une longue expérience des affaires républicaines et une relative familiarité avec les projets académiques. C’est là que j’interviens. Comme un truchement, en quelque sorte, au sens ancien du terme.

Il était évident que sa fonction, aux yeux des Hapiens, ne pouvait se réduire à cela, sans quoi un droïde protocolaire eût amplement fait l’affaire.

Naturellement, rien ne vous oblige à accepter et nous comprendrions parfaitement que vous souhaitiez poursuivre vos travaux par les seules forces de votre propre délégation, qui sont sans doute considérables.

La précaution était de pure forme, tant il paraissait difficile de repousser diplomatiquement une offre de service qui émanait tout à la fois des affaires étrangères du Consortium et de l’une de ses scientifiques les plus influentes.
Evea Ekway
Evea Ekway
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- Miss Ekway ? J'ai à vous parler.
- Je vous écoute Monsieur le Ministre.
- Nous partons pour le Consortium demain, une navette passera vous chercher.
- La proposition d'accord Universitaire a donc aboutit ?
- Tout à fait, après Umbara et Ralltiir, le Vice-Roi veux créer de nouveaux liens grâce à votre expérience dans le domaine, mais cette fois en dehors de la République.
- Je comprend parfaitement, merci de m'avoir prévenu. Au revoir Monsieur Cetac.

Et elle coupa la transmission holographique. La pantoranne poussa un soupir. En début d'année elle avait due gérer un accord commercial entre Alderaan et Umbara même si elle avait reçue l'aide du Vice-Roi pour cette entreprise qui a été parfaitement mise en place. Il y a de ça 2 semaines, la Sénatrice Méridan de Ralltiir était venue à sa rencontre pour demander à ce qu'Evea, alors encore seulement assistante sénatoriale, érige les termes d'un accord commercial entre leurs deux système respectifs. Et là encore Evea Ekway était parvenue à établir des échanges commerciaux et bancaires entre les deux système avec un très grand brillaux, à tel point que la Sénatrice Méridan n'a pas eue à renégocier un seul point du traité.

Maintenant la pantoranne est Sénatrice. Elle a accédée à ce poste il y a 8 jours, et voilà que le Ministre de l'économie d'Alderaan la contacte pour mener les négociation de l'accord scientifique et universitaire avec le Consortium de Hapès ! Est-ce que dans toute l'histoire de la politique, une personne avait due mener autant d'accord inter-systèmes en si peu de temps ? Impossible. Le cours des circonstances était surprenant mais bénéfique pour Evea Ekway qui gagnait ainsi beaucoup en expérience.

A chaque fois qu'elle devait mener des négociations pour un traité commercial ou pas, elle se disait : "ça ne pourra pas être aussi compliqué que la dernière fois" surtout en comptant qu'avec Umbara elle avait été victime d'une tentative d'assassinat qui visait la Vice-Chancelière avec qui elle négociait. Sauf que là ce n'était pas avec UN système qu'elle devait négocier, mais avec tout le Consortium de Hapès, ainsi donc avec un conglomérat étranger. Qui plus est peuplé d'Hapiens qui abhorraient les étrangers et se mêler aux autres espèces... même si Evea n'était pas humaine elle n'en restait pas moins une non-hapienne.

Mais la jeune politicienne s'avait s'y-faire avec les xénophobes, après tout elle avait déjà négociée avec les umabarans qui sortaient à peine d'une longue période d'isolationnisme ! enfin bref, elle ne devait pas non plus miser uniquement sur son expérience, elle secoua la tête comme pour évacuer ces pensées, elle allait devoir aussi miser sur l'image qu'elle donnait d'Alderaan, comme à son habitude elle devra sourire de plus belle tout en marquant les règles de respect traditionnelles de Hapès. Après tout elle pouvait très bien établir une relation de confiance.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
La célèbre Académie d'Aldera qu'Evea devra promouvoir dans ses négociations.

Le lendemain elle embarqua pour Alderaan où elle débarqua immédiatement sur l'astroport de l'Université réputée dans toute la République qui faisait la grande fierté des alderaaniens. Elle fut accueillie en grande pompe par le Ministre Cetac chargé de l'économie ainsi que le Second recteur de l'Académie : Evan Panteer. C'était un immense honneur de se tenir face à ces deux hommes avec qui elle allait devoir travailler.

- Mademoiselle Ekway, je vous présente Evan Panteer qui mènera les négociations au nom de son Université, tant qu'à moi je me chargerai du côté financier de la chose. Pendant ce temps vous représenterez notre monde face aux notables de Hapès avec qui nous discuterons.

- Enchanté de vous rencontrer Miss Ekway, j'espère que vous mesurez l'ampleur de ce que nous aurons à discuter avec les représentants des sciences du Consortium. Ajouta le vieux recteur.

- Tout à fait Monsieur Panteer, je surveillait le dossier depuis longtemps. Nous décollons dans combien de temps ?

- Immédiatement, vos affaires ont été transférées dans mon vaisseau, si vous voulez bien. Il désigna la navette de classe Tantive IV dont les moteurs démarrèrent à l'instant.



A peine arrivé sur Hapès, la délégation fut accueillie par la Ministre hapienne, Evea Ekway avait montrée un immense respect, multipliant les sourires gratifiants et les commentaires valorisants tant qu'à la décoration, le savoir-faire, la nourriture, les vêtements, enfin tout ce qui pouvait être sujet à un compliment.

Mais elle ne faisait pas tout cela par hypocrisie, loin de là ! Au contraire, Evea détestait l'hyprocrisie par dessus tout, elle était simplement et naturellement émerveillée devant la culture hapienne, même si cet amour n'était en aucun cas réciproque à son grand désarroi.

Mais inutile de s'en morfondre, la Ministre s'était montrée très courtoise en les accueillant avec un dîner qui avait paru plaire énormément au Ministre alderaanien. Le vénérable Evan Panteer tant qu'à lui restait très réservé et ne s'entretenait qu'avec ses étudiants qu'il avait avait amené avec lui. Enfin, pour faire un décompte des membres de la délégation alderaanienne :
- Evea Ekway, pantoranne, Sénatrice d'Alderaan et cheffe de la délégation.
- Erza Cetac, humain, Ministre de l'économie d'Alderaan.
- Evan Panteer, humain, 2ème recteur de l'Université d'Alderaan.
- Trois étudiants de 3ème année en physique, ingénierie et médecine de l'Université.
- Six gardes de l'Alderaan Consular Security pour les escorter.



Mais dès le lendemain de leurs arrivée, Evea Ekway reçue une invitation à se rendre au ministère pour une entrevue. Le Ministre Cetac s'offusqua de ne pas être convié avec elle, mais se rengorgea à l'idée de manifester son mécontentement. Mais finalement le Ministre de l'économie rejoignit Evan Panteer et ses étudiants pour aller visiter le campus.

- Nous vous rejoindront, Monsieur Panteer et moi-même dès votre entrevue terminée. Avait-il explicité juste avant que la Sénatrice ne parte.

Ce petit homme avait un ego qui déplaisait fortement à la Sénatrice, ce fils de comte avait été tiré de l'anonymat par son cousin : Elvis Ulgo-Frethrac qui l'avait choisi comme Ministre de l'économie lors de son accession au titre de Vice-Roi. Et visiblement ce titre de noblesse lui était monté à la tête. Le quarantenaire qui devait l'épauler dans cette affaire était réservé mais n'hésitait pas à rappeler son titre de ministre à tout bout de champs !

Bref, espérons qu'elle ne tombera pas face à des personnes de ce genre dans la délégation hapienne avec qui ils allaient échanger. Elle arriva assez rapidement dans un salon vide, où elle patienta avec un thé qu'on lui avait servie, elle avait gratifiée d'un immense sourire le droïde de protocole qui le lui avait servie. Et ce thé se révéla tout à fait délicieux ! Evea se réjouit de voir que rien ne laissait transparaître une quelconques instabilité planétaire, même si elle se doutait des problème auxquels le gouvernement faisait face ! Avant de venir elle s'était bien renseignée, elle avait énormément lue sur le sujet même et s'était rendue compte de la difficulté à venir des négociations.

Elle n'eue cependant pas si longtemps à attendre avant que quelqu'un ne passe la porte qu'elle observait tout en écoutant la calme musique qui la berçait depuis un moment. Elle s'en doutait au fond d'elle qu'elle tomberait face à ce célèbre hapien dans toute la galaxie : Absalom Thorn.
Elle avait suivit avec intérêt sa biographie, se doutant qu'elle le rencontrerait. Evea se releva avec un grand respect, accordant au diplomate un immense sourire découvrant ses dents blanches inférieures. Il se présenta tout en l'invitant à se rasseoir, ce quelle fit avant de répondre :

- Je suis enchantée de vous rencontrer M.Thorn, c'est un immense honneur pour moi. Elle ne mâchait pas ses mots. Evea lui sourit encore une fois, ravie de pouvoir passer aux choses sérieuses sans le Ministre Cetac dans les pieds.

En effet elle avait déjà entendue parler de la mère de l'individu qui lui faisait face. Et cela la ravissait car il paraissait tout particulièrement conciliant, ce qui était une bonne chose, ils ne manqueraient pas de bien s'entendre tout deux. De plus ils partageaient un idéal pacifiste qui les rapprocheraient à coup sur !
Elle écouta avec grande attention tout ce qu'il expliqua par la suite, le hapien l'intriguait beaucoup, et quand il eu terminé, la Sénatrice d'Alderaan lui sourit de plus belle, ce sourire caractéristique de la jeune pantoranne, un sourire radieux qui réchauffait les cœurs de n'importe qui, ce qui lui avait valu le surnom de La Fleur Bleue au Sénat.

- Encore une fois, je suis honorée de l'attention que vous m'accordez le respect quelle lui portait se reflétait dans sa voix. Je suis fermement convaincue que nos idéaux et notre but commun lors de ces négociations nous seront bénéfique. C'est pourquoi je me ferait un plaisir d'accepter l'assistance que vous me proposez là, sans douter que nous parviendront à convaincre mes négociateurs.

A n'en pas douter que le hapien présente bien plus de ressources que le Ministre de l'économie qui n'allait pas tarder à la rejoindre avec le recteur de l'Académie d'Alderaan.

Pour l'instant elle était très satisfaite de l'accueil qu'on lui avait réservée, le peuple du Consortium semble très cultivé, ainsi l'accord qu'Alderaan allait proposait ne manquerait pas de les intéresser au plus haut point.
Absalom Thorn
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Je suis ravi de vous voir si bien disposée.

Absalom avait beau savoir que la Pantorane qui lui faisait face n’était pas inexpérimentée — les services diplomatiques hapiens avaient pris soin de compiler un bref dossier à l’intention de leurs négociateurs sur chacun des membres de la délégation alderaanienne, comme le voulait l’usage —, il trouva son enthousiasme singulier. Sans les renseignements de son gouvernement qui lui assuraient que la jeune femme qui lui faisait face s’était dépêtrée des méandres inextricables de la politique d’Umbara, il l’aurait volontiers cru naïve.

Comme vous le savez sans aucun doute, la société hapienne se caractérise par une homogénéité presque unique en son genre, dans la Galaxie, pour un groupement de planètes aussi importants. Les étrangers y sont rarissimes et ils occupent généralement une place bien distincte dans les rapports sociaux. Et les Hapiens ont une définition particulièrement… Large. De ce qui constitue un étranger.

C’était un résumé qui ne s’embarrassait pas de langue de bois, mais puisque leurs intérêts étaient dans une large mesure convergents, le diplomate avait jugé opportun de préférer l’efficacité aux euphémismes convenus.

Je ne doute pas que vous ayez lu tout cela avant de venir ici. Mais la réalité peut être difficile à appréhender, même pour les personnes les mieux documentées. Dans l’élite intellectuelle du Consortium, en particulier sur sa planète centrale, ici, sur Hapès, cette relation compliquée à l’autre s’accompagne d’un raffinement culturel, dont les délicatesses de langage et les subtilités d’expression peuvent induire en erreur. Je veux dire par là qu’un Hapien peut paraître s’accorder avec vous sur tous les points, et faire assauts de courtoisie, tout en refusant ce que vous lui demandez.

L’hostilité ouverte n’était pas vraiment la marque de fabrique d’un consortium où la pratique du complot était si solidement ancrée.

Dans ce contexte et s’agissant de ce qui nous occupe… hé bien, pour le volet économique, une bonne partie des acteurs hapiens restent dubitatifs face à la nécessité de s’ouvrir à l’extérieur. Après, le Consortium est composé de centaines d’étoiles, et donc de centaines de planètes : ce ne sont pas les possibilités de commerce interne qui manquent et la diversification économique est généralement perçue moins comme un calcul rationnel visant à la prospérité collective que comme une lubie purement politique teintée d’un dangereux cosmopolitisme.

Voilà qui était encourageant.

Pour le volet académique, la situation est sensiblement différente. S’il est vrai que les scientifiques du Consortium peuvent se targuer de l’excellence dans la plupart des domaines, ils sont généralement plus ouverts aux expériences internationales et à une relative mobilité. Le versant de la recherche ne pose donc, a priori, que peu de problèmes. C’est sur la question des mobilités étudiantes, entrantes et sortantes, que la situation est plus… nuancée.

Compliquée, c’était plutôt le mot.

Le problème est à vrai dire de nature b…

Mais le diplomate fut interrompu par le retour du droïde protocolaire, qui circulait dans les couloirs du ministère en glissant silencieusement sur ses innombrables petites roues.

Je vous prie de bien vouloir me pardonner, docteur Thorn, déclara le robot en hapien plutôt qu’en basic mais M. le ministre Cetac et M. le recteur Panteer sont arrivés.
Faites-les entrer, répondit Absalom dans la même langue, avant de reporter son attention sur Evea et d’expliquer, en basic cette fois-ci : le ministre et le recteur sont là.

Quelques secondes plus tard, l’ancien Sith se relevait alors que les deux hommes faisaient à leur tour leur entrée dans le salon, précédés par le droïde protocolaire.

M. le Ministre de l’Économie d’Alderaan, Erza Cetac, et M. le Second Recteur de l’université d’Alderaan, récita le droïde de protocole, Evan Panteer. Monsieur le Ministre, monsieur le recteur, je vous présente le docteur Absalom Thorn, conseiller diplomatique extraordinaire pour la négociation de l’accord de coopération universitaire et économique.

La présence inopinée d’un dignitaire impérial dans les négociations entre une planète républicaine et le Consortium était propre à jeter un froid, mais ce fut avec toute la cordialité du monde que d’un geste de la main, Absalom invita les deux nouveaux venus à s’asseoir.

Messieurs, je suis enchanté. Comme je l’expliquais justement à madame la sénatrice, je suis bien ici en qualité de sujet de la couronne hapienne, et nullement comme représentant de l’Ordre Sith. D’ailleurs, je ne réside plus en Empire depuis plusieurs mois. J’ai été, comme qui dirait, rattrapé par mon patriotisme.

Et surtout considérablement motivé par son instinct de survie, qui l’avait convaincu de mettre une bonne distance entre lui et l’inquisiteur sith le plus proche.

J’espère que votre visite du campus a été intéressante. Il a subi bien des transformations ces dernières années, pour accueillir des bâtiments plus modernes, à la hauteur des ambitions scientifiques et pédagogiques de la présidence de l’université. Je crois que vous aurez l’occasion, demain, de mener une partie des négociations à l’Académie des Sciences, dont l’aspect est moins futuriste, mais la beauté plus patrimoniale.

Mais ses nouveaux interlocuteurs n’avaient probablement pas traversé une partie de la Galaxie pour discuter vieille pierre et architecture moderniste.

Vos premières impressions ont-elles été conformes à vos espérances ? Et à celles des étudiants dont vous fûtes, si je ne m’abuse, accompagnés… ?
Evea Ekway
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HRP : Je m'excuse pour avoir mis un peu de temps à répondre, cela ne se reproduira plus, désolé.

Evea Ekway était tombée dans le bassin, cette eau gelée qui venait meurtrir sa peau douce, au milieu de cette eau, Evea se fondait dans le bleu du bassin. Mais quand elle y est tombée, son arrivée à la surface n'avait pas manquée de faire des remouds, chacun de ses mouvements créaient des ondes dans tout le bassin. Et ces mouvements sautaient aux yeux des habitants de ce bassin, ils ne l'avaient pas manqué à son arrivée, Evea est différente des locaux du bassin, et la plupart eurent de l'animosité pour elle dès la seconde où elle avait plongée dans cette eau calme qui dissimulait de terribles courants. Soudain Evea se rendit compte que des centaines de requins sortirent du grand bleu pour se mettre à tourner autour d'elle, décrivant des cercles de plus en plus petits.

Ce bassin c'était Hapès, et les requins les hapiens. Et Absalom le lui avait bien rappelé. Toute la difficulté de son entreprise reposait sur le tranchant des dents de requin.

Elle apprécia cependant le franc parler du hapien qui opérait maintenant en temps qu'assistant. Une aide qui lui sera précieuse afin de ne rien laisser au dépourvu. Alors qu'il parlait des difficultés à venir, Evea avait posée la tasse de thé et était pendue à ces lèvres, ne quittant pas du regard les yeux magnifiques du hapien qui la mettait en garde. Il lui disait tout cela comme si elle était là par plaisir, pour un simple voyage d'agrément. Sauf que des gens reposaient leurs espoir sur elle, elle ne pouvait se déroger à cette mission et ne peux pas non plus faire demi-tour. C'est pourquoi elle devra mettre toute son énergie afin de convaincre les requins d'accepter sa proposition, de préférence sans avoir à leurs donner de coups sur le nez.

Absalom parla un moment du tempérament des hapiens qu'ils allaient bientôt rencontrer. C'était exactement la description qu'on lui en avait faite... Avec plus de poésie, Thorn avait le sens de la rhétorique. La Sénatrice, alors qu'elle ne l'était pas encore, avait déjà rencontrée un hapien, un hapien aveugle du nom de Luke Kayan, un Jedi. Absalom Thorn lui rappelait beaucoup ce chevalier Jedi par sa manière franche de parler, sa rhétorique avancée, sans parler de sa manière de se déplacer et de se mouvoir. Enfin peu importait le Jedi ici. De toute façon ils ne se seraient certainement pas bien entendus !

- Je vous remercie pour ces explications, je mesure amplement la rudesse de cet accord universitaire. Mais mon Vice-Roi a tendance à ne pas passer par quatre chemins, et sans mesurer l'isolationnisme du Consortium il m'a fait la demande d'établir des échanges avec le peuple que vous représentez. Sachez que j'y suis tout à fait préparée et je reconnait que votre aide nous sera précieuse. Elle avait employée un ton sérieux mais calme. Elle se tut afin de laisser le hapien terminer.

Mais il n'eut pas le temps d'aligner quelques mots que le droïde de protocole qui l'avait accueillie revint et parla dans la langue natale du hapien qui lui répondit. Absalom Thorn informa la pantoranne que le Ministre et le Recteur étaient arrivés, pourtant Evea avait été claire qu'elle ne voulait pas être dérangée pendant cette entrevue comme elle avait été mandée personnellement... Enfin bon le Ministre Cetac ne semble pas apprécier être mis de côté trop longtemps.

Mais pendant que le droïde faisait les présentation, le visage du Ministre de l'économie traduisait son désarroi de tomber face à ce... Sith ! Tandis qu'à côté de lui, le Recteur sourit au hapien, un sourire sincère. Erza Cetac fut rapidement rassuré par les détails sur sa présence ici que le docteur Thorn s'était empressé de clarifier. Ainsi les deux hommes vinrent s'installer dans les deux fauteuils encore libres du salon, même si le Ministre marqua un écart dans un premier temps, un peu comme une distance de sécurité avec le hapien, il vint lui serrer la main dans un second temps. Le recteur en fit de même, comme les convenances le voulaient dans de telles rencontre sur Alderaan, mais sans aucun périmètre de sécurité.

- Votre aide nous sera précieuse, venant d'une personne si cultivée que vous. Complimenta le recteur avant de s'installer avec difficulté dans le fauteuil.

Ensuite Absalom Thorn posa quelques questions tant qu'à la visite à laquelle ils venaient d'assister. Le Ministre paru voulu prendre la parole mais fut devancé par Evan Panteer qui se faisait un plaisir de parler tant qu'il le pouvait encore :

- Vos installations sont tout simplement impressionnante, c'est bien l'adjectif le mieux qualifié pour décrire le résultat de nombreux investissements bien placés. Outre les bâtiments qui sont propre, bien entretenus et modernes, les équipements mis à disposition des étudiants sont propices à la bonne réussite de chaque doctorant qui se respecte. Et vos complexes alloués à la recherche sont tout bonnement excellents, je suis comblé de cette visite très instructive. Il reprit une inspiration, inhalant le parfum d'écorce d'orange qui planait dans la pièce Tant qu'à nos étudiants, ils débattent à l'extérieur de ce qu'ils ont vus ce matin, sur Alderaan nous promouvons les débats inter-étudiants afin de développer au mieux leurs esprit critique, cela fait des merveilles, mais serait bien plus intéressant avec des doctorants d'autres universités comme la votre. Enfin bref, ils sont avec trois gardes alderaaniens aussi. Il avait ajouté cette dernière précision pour signaler qu'ils étaient en sécurité... comme s'il craignait quelque chose pour ses précieux étudiants, après tout les recteurs de l'Université d'Aldera sont très protecteurs.

Evea n'avait pas eue le temps de préciser que le recteur de l'Académie aimait une seule chose dans cette galaxie : Parler.
Le docteur en faisait là l'expérience, pensant surement avoir une réponse brève, il en a obtenu tout un discours, et au final Evan Panteer s'était attaché à débattre sur l'aspect architectural. Evea Ekway adressa un énième sourire au hapien.

Au moins ils ne manqueront pas d'argumentaire avec un tel homme, qui plus est très cultivé !

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Soldat de l'Alderaan Consular Security.
Absalom Thorn
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Excellent, répondit Absalom, quand le recteur interrompit son spectaculaire exercice d’apnée pour respirer, une occasion dont le Hapien avait rapidement compris qu’il s’agissait de ne pas la laisser passer, faute de ne plus avoir son mot à dire pour encore toute une heure. L’attachée scientifique de l’ambassade du Consortium sur Alderaan a envoyé, si je ne m’abuse, un rapport détaillé sur la situation du milieu universitaire de votre planète et la direction générale à la coopération extérieure de notre ministère de l’enseignement supérieur…

Toutes ces administrations en devenaient labyrinthiques, mais c’était le propre des négociations de haut niveau que de jongler avec les ministères et leurs innombrables interlocuteurs.

… a préparé une session de mise en ordre avec votre ambassade ici, à laquelle il me semble que nous ne devrions pas être en retard. M. le Ministre, poursuivit-il en se relevant, la chambre du commerce République-Consortium vous prie, comme j’espère on vous en a averti, de lui faire l’honneur de votre présence pour le déjeuner aujourd’hui, ce qui vous permettra de rencontrer nos entrepreneurs les plus engagés dans le commerce avec la République, et les plus susceptibles de soutenir un traité commercial, et surtout douanier, compréhensif.

Des rencontres riches en contenu en perspective, mais qui avaient principalement l’intérêt, aux yeux du diplomate hapien, de le défaire des deux hommes encombrants. La sénatrice venait de confirmer que c’était à elle que la mission plénipotentiaire avait été confiée, et c’était donc vers elle que souhaiteraient se tourner les décisionnaires hapiennes, à plus forte raison dans une société où les accords importants se nouaient de femme à femme.

Secondé du droïde de protocole, Absalom guida les trois visiteurs dans les couloirs du ministère, jusqu’à ouvrir la porte d’une salle de réunion pour le recteur.

Je vous laisse entre les mains de notre unité protocolaire, qui saura faire les présentations, il me semble que la discussion sera plus facile si vous êtes entre universitaires. À très bientôt, M. le recteur.

La porte refermée, l’ancien Sith se tourna vers le ministre.

M. le Ministre, le chauffeur de votre ambassade saura vous mener à bon port, mais permettez que nous vous raccompagnons jusqu’à la plateforme de décollage.

Le reste de leur trajet fut consacré par Absalom à des commentaires généraux sur l’architecture du ministère et les œuvres d’art qui en décoraient les couloirs, l’une comme l’autre exprimant le raffinement d’une culture hapienne qui, pour être hostile aux influences étrangères, n’en avait pas moins réussi à développer une esthétique remarquable. Dehors, les soleils perpétuels de la planète imposaient une telle clarté qu’il eût été bien difficile à tout autre qu’un Hapien d’en juger l’heure de la journée.

Le speeder qui arborait les drapeaux diplomatiques d’Alderaan ne tarda pas à emporter le ministre vers son déjeuner et Absalom le suivit quelques secondes du regard, avant de se tourner vers la sénatrice.

Vos collaborateurs, je le crains, n’accompliront jamais que des progrès limités dans leurs négociations, mais il est important qu’ils réalisent un travail de fond, pendant que les aspects plus décisifs vous seront réservées. Comme vous le savez sans aucun doute, la société hapienne est doublement hiérarchisée par le genre et par la classe sociale, et votre parole, en tant que femme, aura infiniment plus de poids que la leur. Au demeurant…

Un second speeder, celui-ci immatriculé par le ministère, vint se poser en douceur sur la plateforme. Aussitôt, deux astromechs sortirent d’alcôves dans la façade pour l’inspecter sous toutes les coutures, afin de s’assurer que le véhicule ne dissimulait aucun explosif, preuve s’il en fallait que l’atmosphère tranquille de la planète était en partie illusoire. Après quelques bips de confirmation, les deux robots laissèrent le pilote s’approcher du diplomate.

Tout est en ordre, Seigneur, fit l’homme après avoir ôté son casque et incliné la tête.

Absalom plissa légèrement les paupières. À travers la Force, son esprit s’insinuait dans celui de son nouvel interlocuteur, imperceptiblement, très légèrement, à la recherche de la moindre intention hostile. Par les temps qui couraient, sur Hapès, deux précautions valaient mieux qu’une. Le Jedi Noir fut cependant vite satisfait de son examen et répondit d’un ton affable :

Excellent, merci, M… ?
Mei, Seigneur. Major Jon Mei.
Nous allons à l’université.

L’homme s’inclina à nouveau avant de s’installer au siège de pilotage.

S’il ne s’adresse pas à vous, c’est une marque de respect, non de politesse, précisa à tout hasard Absalom, alors qu’il s’installait aux côtés d’Evea sur la confortable banquette arrière.

L’engin ne tarda pas à décoller et l’ancien Sith se sentit immédiatement mal à l’aise, comme à chaque fois qu’il devait voler. Il parvint cependant à cacher entièrement son trouble, pour reprendre le fil de ses explications.

Au demeurant, disais-je, les Hapiens, pour être pour la plupart des monarchistes convaincus, comprennent fort bien qu’en tant que sénatrice, vous portez en vous une légitimité particulière. À la fois parce que vous êtes investie par le vote de la souveraineté populaire et parce que vous êtes en position de donner de la résonance à un traité éventuel dans le cadre plus large de la République. Les partenaires de négociation considéreront donc toujours que les entretiens avec messieurs le ministre et le recteur ne sont que des prolégomènes à la véritable négociation, celle qui sera décisive, et que vous conduirez personnellement.

Tout autour du speeder, le centre-ville de la capitale continuait à déployer son architecture de prestige, dont les lignes épurées offraient un modernisme élégant et harmonieux. Bien sûr, beaucoup plus loin, les quartiers populaires n’avaient pas les mêmes luxes de l’urbanisme, mais il était peu probable que la délégation d’Alderaan y mît jamais les pieds.

Nous allons rencontrer la chancelière de l’université. Elle a un sénat universitaire, composé de représentants du personnel élus par leurs pairs, mais son rôle tend à devenir de plus en plus symbolique ces dernières années, au profit d’un pouvoir entier de la présidence.

En somme, le monde universitaire hapien se modelait sur le fonctionnement de la Couronne.

La chancelière… Disons que ce n’est pas vraiment une diplomate, mais plutôt une administratrice compétente. Je veux dire par-là que c’est une personnalité concrète et peut-être, ma foi, un peu terre à terre. Je doute qu’elle soit très sensible à des discours fondés sur les valeurs, les beautés de la coopération, les vertus de l’entente entre les peuples et tout ce genre de choses. Mieux vaut en venir directement au concret. Combien d’étudiants échangés, sur quels formats, avec quels budgets spécifiques, pour quelles disciplines. Bref, vous voyez. Et donc, à propos de ce que je vous disais plus tôt…

Les premiers bâtiments du campus commençaient déjà se dessiner sous leurs pieds, mais celui-ci s’étendait sur des hectares et des hectares.

La crainte principale, dans toute cette histoire, est, et je suis navré d’être aussi direct sur des sujets comme celui-ci, une crainte eugénique. L’université craint de subir des pressions de parents mécontents qui redouteraient que leurs enfants ne s’engagent dans des relations, comment dire… Des relations avec des conséquences. Je parle de procréation, en somme. Pour une bonne partie de la population hapienne, le métissage est malheureusement parfaitement inacceptable, fût-ce avec des humains.
Evea Ekway
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Absalom finit par reprendre le bâton de parole, le Ministre ne manifestant pas le besoin d'ajouter quoique ce soit. Le hapien décrivit donc le programme qu'attendait M.Cetac, ce qui paru le réjouir de passer aux choses sérieuses. Ils étaient là surtout pour un accord universitaire qui était du ressort d'Evan Panteer, mais le Vice-Roi d'Alderaan avait stipulé que si les hapiens étaient enclins à l'accepter, un accord agricole serait le bienvenu.

Afin de faire un bref bilan sur les productions agricoles du système d'Alderaan :
Alderaan accueille 5,5 millions km² de vignes et 6,3 millions km²de vergers ainsi que 4,5 millions km² de pâturages.
Et Delaya compte 10,9 millions km² de champs de blé/maïs, 3,2 millions km² de pâturages et plus de 700 000 serres.

25% de la production est consommée par les 2 milliards d'habitants du système. 30% partent pour Coruscant et près 20% sont réservés aux échanges commerciaux actuels. Ce qui fait 25% de cette production agricole annuelle est gardée en réserve ou jetée. Le Vice-Roi aimerait mettre fin au plus vite à ce gâchis en exportant la totalité de cet excédent, voilà pourquoi les diplomates alderaaniens sont priés d'implanter un chapitre agricole dans chacun de leurs accords commerciaux avec des systèmes étrangers.

Enfin, voilà donc l'utilité qu'avait Erza Cetac dans ces échanges diplomatiques avec le Consortium en ce jour si prometteur. Sans parler que Hapès aurait beaucoup à gagner car aucune planète du Consortium ne produisait de Jogan ni de Kavasa ni de baies de Tuanul. Tandis qu'Alderaan produit quasiment tout les fruits et légumes/céréales existantes, de nombreux systèmes s'arrachaient les accord agricoles avec Alderaan, avides de goûter à des fruits exotiques. Le système n'est pas surnommé le "Grenier de la République" pour rien !

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Erza Cetac, Ministre de l'économie et du commerce.

Bref, Absalom Thorn se leva, et dans un seul mouvement le Ministre et Evea firent de même tandis que le recteur eu de la peine à redresser son corps meurtrit par l'âge. Il les guida dans des couloirs richement décorés, décidément tout laisser à penser qu'Alderaan et Hapès étaient fait pour être alliés :
Une architecture resplendissante et diversifiée, des œuvres d'art fascinantes et omniprésentes, une culture sans faille, une recherche scientifique à la pointe de la technologie, des Universités rayonnantes par leurs génies, un environnement inviolé et verdoyant... enfin bref la liste des points communs étaient sans fin si on omettait la situation militaire et le fait qu'Hapès n'était pas membre de la république... ah ! Et que le Consortium se limitait au strict minimum d'ouverture !

Enfin il ouvrit une porte donnant sur une salle de réunion et invita le recteur de l'Académie à y pénétrer. A n'en pas douter qu'ici il pourra déverser son torrent de parole tout son soûl ! Evea sourit une dernière fois au vieil homme qui les salua très respectueusement.

- Bonne chance à vous Monsieur Cetac, à vous aussi Mademoiselle Ekway. Et la porte se referma sur l'académicien.

Ne perdant pas une seule seconde, Absalom passa au cas du Ministre, se proposant de l'accompagner jusqu'à l'astroport du ministère. En silence le politicien acquiesça et ils se remirent en route, ne prononçant aucun mot sur le chemin, de crainte de briser l'agréable silence qui régnait. Mais Evea ne parlait pas afin d'économiser sa salive, elle risquait de manquer de souffle lors des négociations à venir, alors autant apprécier le calme avant la tempête comme disait son vieux père.



Alors que le cousin du Vice-Roi grimpait dans sa navette diplomatique, Evea observait le paysage urbain dans lequel ils baignaient. L'architecture était très... différente de celle d'Alderaan, même si les deux styles reflétaient la richesse qu'elle soit intellectuelle ou économique, Alderaan arborait plutôt de douces courbes et harmonieuses créant des bâtiments aux formes indistinguables les unes des autres, créant des sortes de vagues immenses et blanchâtres aux éclats dorés parsemés de nombreuses fenêtres et puits de lumières.

Enfin, le hapien se détourna du quai pour faire face à son homologue. Il expliqua que le traité reposait plus sur ses épaules que sur les deux hommes dont ils venaient de se séparer. Evea Ekway était bien consciente de tout cela, c'est elle qui décidera des termes de l'accord, et elle y était préparée, elle connaissait parfaitement son sujet et savait ce qu'il fallait ou ne fallait pas dire. Et elle faisait confiance à l'ancien Sith qui ne manquera pas de lui apporter un soutien, ils voulaient tout deux que les deux universités s'unissent dans un partenariat fructueux.

Mais ils furent coupés par l'arrivée de la navette, et la sénatrice pue assister aux mesures de sécurité qui étaient mises en œuvres afin de les protéger. Voilà l'un des seuls défauts du Consortium, mais elle s'en accommodera, sachant pertinemment le danger que représente un attentat de part l'expérience qu'elle en avait. Evea glissa un sourire à l'attention du pilote bien plus grand qu'elle... en fait tout le monde ici était plus grand qu'elle, les hapiens la dépassaient de 20 cm au minimum et Absalom Thorn la surplombait de près de 40 cm, l'obligeant à lever les yeux très haut pour lui parler.



Une fois dans la navette, Absalom Thorn repris ses explications auxquelles la pantoranne accorda un grand intérêt. Quand il eu terminé tant qu'au sujet de sa souveraineté à mener ces négociations, elle ajoute ces quelques mots :

- Je comprend ce que vous me dites, et j'en suis bien aise.

Elle le laissa ensuite entrer dans le vif du sujet, ne le quittant pas de ses grands yeux jaunes. Mais ce qui suivit déplut quelques peu à la pantoranne, mais ne le montra pas par ses expressions faciales qui respiraient toujours le calme et l'aisance naturelle qu'elle reflétait.

- Je vois ce qui tracasserai les représentants de l'Université si cet accord venait à entrer en vigueur. Il faut savoir que 40% de nos étudiants ne sont pas humains, nous accueillons énormément d'autres espèces cherchant à acquérir l'éducation alderaanienne si prisée au sein de la galaxie. Mais il est indéniable qu'un règlement particulièrement draconien devra être mis en place, et une telle mesure a déjà été envisagée par mes collaborateurs, et il est prévus que seuls des doctorants alderaaniens seront éligibles à un séjour au sein du Consortium comme il est de coutume dans les habitudes de notre recteur. Ainsi une maturité irréprochable sera au rendez-vous. Elle sourit au hapien à n'en pas douter que je saurait rassurer les académiciens sur cette crainte que je comprend parfaitement.

Miss Ekway était particulièrement reconnaissante envers le diplomate pour la mettre en garde comme il le fallait tant qu'à la consistance des négociations ardues qui approchaient à grand pas ! Et justement, ils venaient d'arriver sur le campus, ou tout du moins au grand bâtiment principal de l'Académie qui dépassait tout les autres de quelques dizaines de mètres.

Elle descendit la première, ouvrant la portière d'elle-même, sans attendre que le chauffeur vienne la lui ouvrir comme la plupart des chauffeurs dans ce genre le faisaient dans la noblesse. Evea avait toujours cette manie afin de ménager les gens à "son service", très proche du peuple elle n'est pas une seule seconde attachée à toute ces fioritures, luxes ou manières bourgeoises qu'elle enterrerait avec grand plaisir. Préférant accorder un large sourire aux serviteurs et majordomes plutôt que d'attendre qu'ils lui prennent ses bagages. Elle était comme ça, et si les nobles hapiens n'étaient pas contents, ils feraient avec.

Quoiqu'il en soit, elle attendit son "assistant" sur le quai, appréciant les caresses des rayons de soleils une dernière fois avant d'aller s'enfermer dans une salle de réunion, un grand psychologue (ayant étudié à Aldera) avait démontré que cela faisait l'effet de 6 tasses de cafés, et sans s'attaquer à la santé !
Absalom Thorn
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Oh, vous ne négocierez pas avec les académiciens.


Ils longeaient désormais à pas lents les quais dont la courbe, qui suivait le fleuve, les ramènerait par un chemin détourné au grand hall de l’université.


L’université de Hapès et l’Académie des Sciences du Consortium sont deux entités bien distinctes, même si les professeurs les plus célèbres de l’université sont sur-représentés au sein de l’Académie. L’Académie est une institution transversale aux établissements de recherche et d’enseignement de l’ensemble du Consortium et son rôle est principalement… Je ne dirais pas protocolaire, mais disons que c’est une question de prestige. C’est l’université d’Hapès qui accueille effectivement les étudiants.


Dont une bonne partie se trouvait précisément sur le campus, alors qu’ils en remontaient l’une des allées. L’uniformité de la population était plus frappante encore qu’ailleurs : tous étaient beaux, tous étaient Hapiens et la différence de leurs traits, pour une observatrice extérieure, était parfois trop subtile pour qu’il fût possible de les distinguer les uns des autres. D’ailleurs, la Pantorane s’attirait d’innombrables regards curieux, et quelques-uns dont l’hostilité était à peine dissimulée.


Il faut bien prendre conscience au demeurant que la chancelière de l’université d’Hapès n’est habilitée à négocier… hé bien que pour son université, précisément. Si elle accepte d’accueillir des étudiants étrangers au Consortium, cela ne préjuge en rien de la décision que prendraient d’autres universitaires sur d’autres planètes de notre territoire et cela n’implique pas nécessairement que nos autorités lèveront les restrictions migratoires.


Ensemble ils gravirent les quelques degrés qui menaient au grand hall de l’université. Là, un hologramme gigantesque offrait une perspective sur l’ensemble du Consortium, dont on voyait les centaines d’étoiles et les milliers de planètes tournoyer lentement au rythme de la rotation galactique. Le spectacle relevait presque de l’art abstrait.


Mais évidemment, la chancelière de la plus importante université du Consortium joue un rôle important dans la définition de la politique scientifique générale. Elle est la moins difficile à convaincre et c’est par elle que vous pourrez exercer… non pas une pression, mais disons faire valoir des incitations sur les autres personnalités impliquées. Votre recteur, pendant ce temps, s’occupe de convaincre les agents du ministère. Disons que nous travaillons sur deux fronts.


Ils laissèrent l’hologramme sur leur gauche pour gravir quelques marches couvertes d’un tapis rouge et un homme devant un pupitre les arrêta pour prendre leur nom. À celui d’Absalom, il s’empressa de bafouiller des excuses de ne pas l’avoir reconnu, sans qu’il fût possible de savoir si c’était l’aura du Sith qui l’inquiétait, ou bien la réputation de la mère de celui-ci, qui exerçait sur ce campus une influence considérable.

En tout cas, l’homme les précéda dans le turbolift dont les portes s’étaient ouvertes à côté de son pupitre et, quelques secondes et dix étages plus tard, Evea et Absalom émergeaient dans un salon de réception, dont les murs étaient décorés par les portraits des chancelières successives : toutes des femmes. Absalom s’arrêta devant l’un d’entre eux.

C’était une femme aux traits sévères, qui paraissait avoir une quarantaine années, mais dont la beauté hapienne pouvait cacher les cinquante et même les soixante ans. Ses cheveux bleus étaient tenus dans un chignon compliqué et elle portait un collier dont le pendentif était une feuille d’or ouvragée. Sous le tableau, on pouvait lire :




Arka Lekv
Professeur d’exobotanique
Chancelière de l’Université d’Hapès
depuis 21 570




En raison de la nature de sa spécialité, expliqua Absalom sans parler plus haut qu’un murmure, comme si les lieux imposaient une sorte de gravité, elle a effectué de nombreux travaux de terrain à l’extérieur du Consortium par le passé, ce qui le rend assurément plus sensible aux problématiques de coopération internationale. Ou en tout cas plus ouverte sur l’étranger. Elle est aussi l’une des rares chancelières à ne pas être issue de la noblesse hapienne. Ce n’est pas nécessairement un gage de progressisme, mais c’est mieux que rien.
Madame la Sénatrice ? Seigneur ?


Un secrétaire venait de faire son apparition.


Si vous voulez bien me suivre, madame la Chancelière va vous recevoir.


Le bureau de la Chancelière était d’une sobriété qui confinait au minimalisme. Le meuble du bureau lui-même était si fin qu’on l’apercevait à peine et, avec les sièges aux courbes raffinées, il constituait le seul ameublement de toute la pièce. C’était comme si on avait dépouillé les lieux pour mieux attirer l’attention sur l’immense baie vitrée qui offrait une vue imprenable sur le parc luxuriant du campus.


Madame la sénatrice, docteur Thorn, commence la chancelière, en se portant à leur rencontre, avec un sourire pas tout à fait chaleureux, mais poli, et une poignée de main de femme de caractère.


D’un geste, elle les invita à s’asseoir dans des fauteuils qui étaient assemblés en cercle.


J’espère, madame la sénatrice, que vous avez fait un agréable voyage et que vous vous accommodez de vos quartiers ici sur Hapès. J’ai eu moi-même il y a une vingtaine d’années l’occasion de séjourner quelques semaines sur votre planète et j’ai trouvé les paysages de Pantora tout à fait surprenant.


L’idée qu’Evea pût être née sur Alderaan ne l’avait manifestement pas effleurée.


Le secrétaire, qui s’était éclipsé, réapparut avec un plateau de rafraîchissements, avant de disparaître presque aussitôt.


J’ai cru comprendre que votre vice-recteur avait découvert une partie de notre campus ce matin et j’espère que la visite a été agréable.


Elle interrogea brièvement Absalom du regard, qui d’une légère inclinaison de la tête marqua son assentiment.


Mais si vous le voulez bien, je propose que nous entrions dans le vif du sujet et que vous me disiez ce que vous attendez de nous. Je m’efforcerai de présenter vos requêtes aussi fidèlement que possible à notre sénat universitaire.


Pure fiction, puisque, comme Absalom l’avait expliqué à Evea un peu plus tôt, le sénat universitaire n’avait plus guère qu’un rôle symbolique, mais c’était une manière pour la chancelière de se ménager un refus facile, en faisant porter sa responsabilité sur les représentants de ses collègues.
Evea Ekway
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- Je sait bien que je ne négocierai pas avec les académiciens, cela n'est point de leurs ressort, mais ils seront rassurés sur le point que vous venez de relever. Et je m'y emploierai pour que le compte rendu qui sera rédigé appuie bien sur le point de la réglementation. répondit Evea afin de clarifier son propos.

Alors qu'ils avançaient sur l'allée fleurie bordée de courtes haies, Evea écoutait avec la même attention son interlocuteur. Et la pantoranne s'affairait en même temps à adresser des sourires respectueux aux hapiens qu'ils croisaient sur leurs chemin. Ce havre de savoir où ils évoluaient menait à l'ouverture d'esprit, et Evea se réjouit intérieurement lorsque deux jeunes hommes lui rendirent un sourire, certes très timide mais un sourire respectueux quand même. C'était la moindre des chose que de saluer discrètement les gens que nous croisons lorsque nous marchons... Du moins Evea pensait que c'était le minimum de politesse dans toutes les sociétés.

Tout en pénétrant dans les bâtiments, Evea hochait la tête à chaque information que donnait Absalom afin de manifester l'intérêt quelle lui portait... Et qu'elle l'écoutait bel et bien, car elle observait surtout le décors qui se présentait à elle. Au final, toutes les universités galactiques se ressemblent ! De grands escaliers larges et présentant de nombreux paliers reliant les différents hall qui eux-même s'ouvraient sur de nombreuses portes qui ne faisaient que s'ouvrir et se refermer sous le passage des étudiants qu'ils croisaient tout en montant les marches.

- Je vois, donc il m'est inutile de m’étaler, j'irai donc droit au but, surtout que la plupart des informations au niveau de l'Université d'Aldera ont été envoyées ou bien délivrées par le recteur. Très bien. Elle esquissa un léger sourire.

Ensuite ils montèrent dans le turbo-lift, gardant le silence un instant dans cet espace restreint. Le duo de diplomates arriva dans un salon de réception richement décoré dont les murs étaient ornés de nombreux portraits. Evea passa un regard circulaire sur les lieux avant de s'avancer avec Absalom Thorn devant un portrait qui paraissait être le plus récemment installé ici.

Le hapien présenta rapidement à mi-voix le patrimoine de la hapienne aux cheveux bleus qui trônait au centre du cadre doré. Evea Ekway admirait ce système matriarcal qui régissait tout les étages de leurs société ! Cela contrastait fortement avec la politique républicaine qui n'avait obtenue la parité que très récemment, même si l'élite est toujours en majorité masculine. Il suffisait d'observer le gouvernement alderaanien où avant Emma Organa (ex-Vice Reine) il n'y avait pas eue de Vice-Reine depuis 79 ans. Cela était tout simplement déplorable, heureusement qu'au Sénat les femmes se faisaient remarquer de plus en plus. La sénatrice compte bien se battre pour obtenir une totale parité sans déséquilibre avant la fin de sa carrière !

Elle fut tirée de ses pensées par le secrétaire qui vint à leurs rencontre afin de les inviter à pénétrer dans un bureau à la sobriété invraisemblable. Et cela ne déplaisait en aucun cas à la pantoranne qui appréciait grandement ce genre de décorations, elle-même possède aucun objet inutile dans son petit bureau de l'aile ouest du Sénat Galactique. Elle accorda un rapide regard au paysage qui se laissait admirer par la baie vitrée avant de se re-concentrer sur la hapienne postée de l'autre côté du bureau. Evea Ekway apprécia que la chancelière vint à leurs rencontre, lui rendant son sourire poli ainsi que sa poignée de main. Voilà exactement le type de femme forte qu'Evea appréciait traiter avec !

- Madame la Chancelière. Répondit t'elle avec un ton respirant le grand respect que la pantoranne lui portait.

Elle alla s'installer avec Absalom Thorn sur les fauteuils mis à leur disposition. Evea fut surprise qu'une telle femme avait pue séjourner sur la planète natale de la pantoranne, elle fit un léger calcul et ajouta sans montrer sa surprise :

- Je n'était encore qu'une enfant lorsque vous vous y êtes séjourné alors, mais depuis la situation politique s'est quelque peu... détériorée, fermant ainsi les frontières du système.

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La prestigieuse école de politique d'Aldera, où Evea a terminée ses études.

Mais trêve de bavardages, Arka Lekv entra dans le vif du sujet après cette introduction. Evea ne toucha pas aux rafraîchissements servit par pur respect, elle avait bien préparée ce qu'elle avait à dire et n'avait nul besoin de se désaltérer pour faire son travail. Et sans plus attendre elle pris un air sérieux afin de réciter :

- A la demande du conseil rectoral de l'Université d'Aldera, le campus souhaiterait faire des échanges contingentés d'étudiants en 5ème année ou plus. Le programme s’étalant sur 10 ans pourra voir les volumes de ces contingents varier, à savoir que les échanges comprendront les écoles d'ingénierie du secteur de l'aéronautique et de l'électronique, les écoles en politique ainsi que nos écoles de botanique. Elle marqua une courte pause avant de reprendre, toujours en gardant son regard plongé dans celui de son interlocutrice. Tant qu'aux contingents, l'Université d'Aldera est prête à accueillir un maximum de 28 élèves par ans et propose d'envoyer au sein du Consortium 20 élèves dont la moitié devra être doctorante. Un grand intérêt à été accordé à la possible évolution de cet accord qui pourra se voir prolongé et/ou élargit à d'autres écoles, sans parler d'une possible augmentation des contingents. Tout a été pensé pour un renouvellement annuel des étudiants sur votre sol, et les échanges entre étudiants se feront uniquement dans le cadre de l'éducation, cela va de soit. Elle parut avoir terminée sur le sujet mais ajouta : Un règlement très strict, dans le respect des droits des étudiants sur chacun des deux mondes sera appliqué afin d'éviter tout débordement, une bonne ambiance sera ainsi privilégiée et les étudiants pourront ainsi découvrir de nouvelles manières d'étudier sur des sujets qui les intéresse en s'immergeant dans une culture différente de la leurs.

Evea repris silencieusement son souffle et pris un verre d'eau, précédemment apporté sur la table centrale, le portant à ses lèvres, attendant la réponse de la chancelière qui avait tout le temps qu'il lui fallait pour réfléchir au résumé rapidement fait par la sénatrice. Tout les détails seront apportés par le Vice-recteur.

Absalom Thorn
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Je vois.


La chancelière n’avait pas détaché son regard de celui de la sénatrice, alors que celle-ci avait exposé les termes de l’accord. Sans doute, tout cela n’était pas nouveau, mais entre les documents préparatoires et la réalité des négociations, les changements étaient toujours possibles, et Arka Lekv était de ces femmes qui préféraient se fier aux paroles plutôt qu’aux fichiers : c’était une manière, selon elle, d’engager les autres parties personnellement.


Un échange doctoral serait sans aucun doute le plus sage dans un premier temps. Les membres de nos facultés sont très attachés à la formation initiale des étudiants et je crois que la plupart des professeurs, tout comme des familles au demeurant, préféreraient que les jeunes gens ne voyagent pas avant d’avoir passé quelques années entre nos murs.


La préoccupation était certes pédagogique, mais elle n’avait rien d’innocent : les Hapiens considéraient toujours les cultures extérieures comme des périls dont il fallait se prémunir par le traitement prophylactique que constituait une éducation locale.


Et certainement les disciplines que vous avez choisies paraîtront les plus… Porteuses.


Et les moins problématiques : les sciences et les techniques avaient le mérite d’une relative neutralité, tandis que les Hapiens auraient considéré avec méfiance que la jeunesse allât s’initier ailleurs aux principes d’une sociologie ou d’une histoire étrangère. C’eût été courir le risque de revenir au pays avec des idées séditieuses propres à mettre en péril un ordre social déjà très fragile.


Il est vrai cela dit que nous avions envisagé d’autres proportions.


La botaniste effleura le rebord de la petite table basse qui les séparait et un holoprojecteur, habilement dissimulé dans la boiserie du meuble, afficha aussitôt une représentation sphérique de la planète Hapès, avec des points rouges à divers endroits de sa surface.


Comme vous le savez, notre université est la principale institution d’enseignement supérieur du Consortium et répond aux besoins éducatifs de l’élite intellectuelle de plusieurs centaines de systèmes. Ses installations sont réparties sur cinquante-trois sites sur la planète elle-même, plus deux stations spatiales dans ce secteur, et nous accueillons au total cinquante-trois millions d’étudiants en présentiel, et vingt-trois millions par correspondance.


La planète avait été remplacée par la projection des statistiques sur le corps étudiant de l’université d’Hapès et des courbes qui les illustraient.


En conséquence, j’avais songé pour ces échanges à un programme pilote de petite ampleur qui verrait la circulation de 10 000 étudiants annuellement. Je veux dire, 10 000 de nous à vous, et 10 000 de vous à nous. Plus une ouverture circonscrite à certains cours de l’enseignement par correspondance, à travers un système d’équivalence, pour faire des expérimentations qui ouvriraient la voix à de futurs diplômes conjoints.


Absalom lui-même éprouva une certaine surprise, dont il ne laissa cependant rien paraître. Il était trouvé à la fois par la modestie de la proposition qui émanait de la délégation d’Alderaan et par l’ambition de la chancelière : il avait cru que les premiers seraient plus ambitieux et que la seconde se montrerait plus prudente. Le regard de la chancelière croisa le sien et elle lui adressa un sourire presque malicieux.


Qu’en pensez-vous, docteur Thorn ?
Madame la chancelière, je ne peux pas que saluer votre esprit d’ouverture et la détermination avec laquelle vous envisagez un futur d’échanges dont les jeunesses de nos pays tireront, à n’en pas douter, des profits mutuels.
Mais vous craignez que des flux aussi importants ne suscitent des mécontentements au sein de notre sénat universitaire et de notre corps de donateurs ?
Il est difficile d’ignorer les convictions de certains de nos notables, quoique nous puissions les regretter.
En effet.


La scientifique se cala profondément dans son fauteuil, les mains croisées.


Mais voyez-vous, je considère les choses de la manière suivante. Si nous faisons partir, par exemple, vingt étudiants. Et que sur ces vingt étudiants, il s’en trouve un qui, subjugué par la culture d’Alderaan, ce qui n’est pas une hypothèse trop déraisonnable, décide d’y rester, d’y foncer une famille, puisque nous essuierons 5% de perte, n’est-ce pas ? Mais si, sur 10 000 étudiants, une dizaine en venait à rompre les codes de la société hapienne, ma foi… Tout le monde ne verrait là que quelques cas isolés.


En bonne Hapienne, pas une seule seconde Lekv n’imaginait que ces défections pussent jamais s’élever à des chiffres plus significatifs.


En somme, vous considérez que le programme sera plus facile à défendre, une fois en place, même s’il sera plus difficile à mettre en place ?
Quelque chose comme cela, oui. Mais apparemment, nous allons un peu vite en besogne.


La chancelière reporta son attention sur son interlocutrice.


Je crois comprendre qu’Alderaan considérait les choses dans des dimensions très différentes, madame la sénatrice. Y aurait-il des raisons particulières à la prudence que vous souhaitez manifester ? Des craintes que nous pourrions nous employer à dissiper.


Ainsi donc la situation s’en trouvait curieusement renforcé, puisqu’il semblait que c’était Hapès qui souhaitait convaincre Alderaan, plutôt que l’inverse.
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