Korgan Kessel
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Crissement des freins. Secousses. Le transport blindé s’arrête. Les hommes et femmes à bord, une quinzaine, relèvent la tête. Cliquetis métalliques. Déjà les premiers se libèrent de leurs harnais, lèvent leur cul de leurs sièges. Tous les sens en éveille, je me crispe sur la crosse de mon flingue, sagement rangé dans mon holster, à la cuisse.
 
Dubrillion. Un monde neutre depuis sa libération de l’oppression impériale aux premières heures de la campagne menée par la Chancelière Kira. A cette pensée, ma seconde main passe fugitivement sur mon cœur, glisse sur la poche du treillis où se dissimule la photo de Kira et moi prise sur Bakura, quelques semaines plus tôt. Mais je ne me laisse pas distraire par ces flashs du passé qui me sautent à la gueule comme un morpion un soir de cunni dans les bas-fond Coruscanti. Dubrillion. Territoire ni ami, ni ennemi. Hostile donc, par défaut. Je reste sur mes gardes. Les ennemis peuvent se terrer partout… Et vu le matériel militaire que le convoi transporte, on est en droit de s’attendre à toutes les surprises, bonnes ou mauvaises. Surtout mauvaises.
 
Éclats de voix, rendues intelligibles par l’épaisseur du blindage qui nous isole du monde extérieur. Mais rien dans les intonations n’indique un quelconque danger. Je me dé-sangle à mon tour, me lève. Face à moi, Mad’ fait de même. Matt’, à coté, idem. Claquement de bottes sur le bitume. On approche. Quelqu’un se dirige vers la porte arrière, juste à coté de moi. L’inconnu s’arrête, et frappe dessus. Ses coups résonnent à l’intérieur comme un gong assourdissant. GONG GONG GONG. Trois coups. C’est le signal. Rien de bien folichon mais efficace. Je presse immédiatement sur le bouton coup de poing. Sifflement des vérins. La rampe s’ouvre. La lumière du jour m’arrache un râle alors que je plisse des paupières pour ne pas me péter les rétines. Deux heures qu’on est tassés, comme des bêtes prêtes pour l’abattoir, dans le vendre de ce foutu transport de troupes tout-terrain, seulement baigné par les lueurs blafardes des éclairages d’urgence.
 
Une brise me caresse le visage. Fraîche, revigorante. J’ai la gueule noyée de transpiration. Faut dire, s’isoler du monde extérieur derrière un blindage c’est le top en cas de pépin… Mais c’est aussi entrer dans une étuve à peine ventilée, où la température grimpe rapidement dès que le soleil frappe sur la carcasse du véhicule. Mais bref. Je baisse la tête pour ne pas m’arracher le haut de la tête en passant l'ouverture, et descend, le premier.
 
Ce qui me saute à la gueule en premier, c’est le décor. Idyllique. Des parfums inconnus s’immiscent dans mes narines, affole mon sens de l’odorat. Putain ça sent bon. La campagne environnante est baignée par les rayons d’un soleil qui vous réchauffe les chairs. A gauche, à perte de vue, des plaines vallonnées, en friches, couvertes de fleurs de toutes les formes et les couleurs. Par endroits, des bosquets d’arbres abritent des nuées d’oiseaux qui s’envolent au rythme des courants ascendants… Mais dès qu’on tourne la tête, le contraste est total. De l’autre coté de la route s’étend, sur des milliers de mètres carrés, une base militaire bétonnée. Si de prime abord elle semble flambante neuve, avec ses rangées de grillages électrifiés dépourvus de la moindre pointe de rouille, ses enchevêtrements de barbelés immaculés, il suffit de poser les yeux sur les bâtiments pour piger qu’ils ont été construits sur des fondations beaucoup plus anciennes. Elles sont noircies par endroit, comme si toute la zone avait été pulvérisée par un bombardement aérien remontant à plusieurs années.
 
Derrière moi, les deux autres Typhons mobilisés pour la mission m’emboîtent le pas, rapidement suivi par les éléments du 103ème Régiment d’Infanterie Marine. J’ai pas vraiment eu le temps de faire causette avec ces hommes et femmes pendant les transferts… Et les quelques heures passées sur le Pride of Alderaan on surtout servi à vérifier tout le matériel. Pourtant, je capte quelques têtes connues, croisées quelque part lors d’une mission, d’un transfert ou d’une perm. Difficile à dire. J’ai la mémoire des visages et des culs, par celui des lieux et des noms. En fait, une seule tronche sort du lot, celle du Caporal-Chef Reed. Elle était en perm sur Bakura avec nous. Bref.
 
Rapidement je quitte le troupeau en formation pour contourner la colonne de véhicules, transport de troupe en tête suivi par quatre camions logistiques blindés, pour rejoindre un attroupement de gradés. Leurs insignes brillent au soleil autant que leur égo sur leur gueule. J’ai été briefé sur les grades des Forces Armées Libre Dubrillionne, droites héritières des mouvements de résistances qui ont secoués la planète jusqu’à la libération. Un lieutenant, un capitaine et, un colonel. Le premier appartient au corps logistique, le second à celui des Commandos de la Liberté : l’équivalent de nos Forces Spéciales Républicaines, mais à bien plus petite échelle. Le troisième type, la soixantaine, grosse moustache grise qui lui bouffe la moitié inférieure du visage grêlé des crevasses causées soit par une maladie soit par la bibine, est le commandant du camp d’entrainement. Ils échangent avec une Twi’lek bleue du 103ème. Capitaine Rei Flint, en charge du convoi blindé. Tous les véhicules appartient au régiment, débarqués des soudes du Pride of Alderaan pour la mission au spatioport militaire de la capitale planétaire. J’ignore pourquoi on a pas été directement largués sur place, ici… Encore des conneries de protocoles à la con dont je pige quedal.
 
Lorsque j’arrive à leur niveau, la conversion aborde la question du stationnement des véhicules sur la base, et de leur ravitaillement en carburant. Très rapidement, le Capitaine Flint et le lieutenant responsable de l’intendance du camp s’esquivent, préoccupés par tout un tas de données pratiques dont je me contre-fous. Le convoi, en colonne, stationne devant la porte toujours fermée du camp militaire. Quelques détails de routine à régler, comme des signatures de registre, des inspections, et tout le monde pourra entrer et commencer à déballer le matos.
 
Le colonel quitte des yeux, à contre-cœur, le cul de la Twi’lek pour me dévisager. Je procède à un salut militaire en règle, avant de leur tendre la main, à lui et au second officier. Direct, le colonel ouvre les festivités verbales :
 
« Vous êtes le Caporal-chef des Forces Spéciales en charge de la formation de nos hommes, je présume ? »
« Oui, Colonel… »
« Achtoum. Colonel Achtoum. Commandant du Camp des Basses-Terres. Nous sommes ravis que la République ait envoyé des troupes d’élites pour former nos meilleurs hommes à l’utilisation des armes et armures de pointes que notre gouvernement a acheté bien trop cher, avec l’argent de nos concitoyens… »

 
Je note dans sa voix une montagne de sarcasme. J’ignore tout des tractations diplomatico-économiques entre la République et Dubrillion. Tout ce que je sais, c’est que des milliards de crédits de fournitures militaires ont été vendues et acheminés par la troisième flotte d’assaut réquisitionnée pour l’occasion. J’ai eu le temps de jeter un coup d’œil sur une partie du matos : armures de combat, armes de pointes, explosifs, armement lourd, une caisse entière de fusils de précisions… Y’a du beau monde bordel. Et bien-sûr, le contrat ne s’arrête pas à la fourniture de matériel… Nos grands chefs ont jugé rentable de monnayer quelques jours de formations aux destinataires de ce tout nouvel équipement… Et c’est là que bibi entre en scène. Depuis la trêve, faut bien occuper les Forces Spéciales comme on peut hein… Aller hop, une petite mission de formation, accompagné par deux autres Typhons et des éléments aguerris du 103ème. Le second type se présente :
 
« Capitaine Anderson. Commandos de la Liberté. J’ai personnellement sélectionné les hommes et femmes que vous allez former. Ce sont des durs à cuir qui ont traversés les derniers conflits sanglants. Ne les ménagez pas, ils prendraient ça pour une insulte. »
 
Sa face se pare d’un sourire carnassier. J’sais pas, le feeling passe bien avec le Capitaine. Il a l’air d’un type franc, un homme de terrain, probablement l’un des piliers de la Résistances contre l’oppresseur Impérial. Un mec avec des grosses couilles et qui sait les poser sur la table lorsqu’il faut se sortir les doigts du cul. Tout ça, j’arrive à le lire dans son regard. Dubrillion est un monde qui a bien morflé ces dernières années. Prise par l’Empire, puis libérée par la République. A chaque fois, la population locale a payé le lourd tribut de la guerre… Mais ce peuple est fier, combatif. Total respect pour ces gars qui n’ont jamais rien lâché, même lorsque l’espoir était devenu une denrée rare.
 
« Message reçu Capitaine. Je ne compte pas leur faire cadeaux. Le timing est serré, nous n’aurons pas le temps de souffler. »
 
Six jours, trois modules. Deux jours par modules. Ouais, ça va être au pas de course. Surtout que la première journée est déjà bien entamée. Malgré le départ matinal, on n’aura pas fini de décharger avant midi. Dans mon dos, les moteurs vrombissent. La lourde porte d’entrée du camp grince. Elle s’ouvre. Les énormes roues increvables des véhicules du convoi tournent lentement.
 
« Et comment comptez-vous organiser tout cela ? »
 
Je hausse les épaules, j’suis pas du genre à tortiller du cul pour chier droit. Simple et efficace.
 
« On va faire trois groupes. Je me charge de la formation aux Armures de combat et aux armes lourdes. Le Caporal Mad’ s’occupera des armes conventionnelles et du tir de précision… Et le Caporal Matt’ de l’équipement de guerre électronique. A vous de voir si vous désirez que tous vos hommes passent par les trois modules, sinon on pourra passer plus de temps avec les futurs spécialistes. »
 
L’objectif n’est pas seulement de présenter le matériel, mais aussi de former ces gars pour qu’ils puissent former à leur tour leurs camarades une fois de retour dans leurs unités. J’inspire un grand coup. Les deux gars échangent un regard. Le colonel est interrogatif… Mais est vite rassuré par Anderson qui hoche la tête l’air de dire : ça m’a l’air propre. Je ne suis pas un pro de la formation, mais je connais ce matos sur le bout des doigts, je sais de quoi je parle.
 
« Et les soldats du… 103ème qui vous accompagnent ? »
« Ils nous soutiendront. »

 
Poker face, je ne laisse rien paraître… Mais j’ai lu entre les lignes que certains de ces soldats comptaient bien profiter de la formation des hommes des FALD pour aiguiser leurs propres compétences. Faut dire, c’est du sacré matos… A la moindre de la technologie militaire, usuellement réservé aux troupes d’élites. Ma main à couper que les zigotos du 103ème bandent à l’idée de les tenir entre leurs mains. Perso, je m’en branle, tant qu’ils ne viennent pas m’emmerder.

« Bon, j’imagine que tout est en règle à présent. Si vous avez besoin de moi, je serai dans mon bureau la plupart du temps… Et le Capitaine Anderson vous accompagnera tout au long de votre séjour. Restez concentré sur votre mission, vous nous coûtez bien assez cher comme ça… Alors pour si y’a le moindre problème, la moindre question, Anderson se chargea de tout.
 
Et j’ose espérer que je n’ai pas besoin de rappeler que vous vous trouvez sur une base militaire, et non en territoire Républicain. Vous aurez seulement accès aux zones requises pour les besoins de la formation. Si je prends un de vos hommes à fureter, c’est sans état d’âme que je vous fous tous au trou. Suis-je clair Caporal-chef ? »

 
Machinalement je hoche la tête. C’est pigé gros. En même temps, il a raison. On n’est pas ici en terrain ami, ou pour les vacances. Ces gens sont ni nos ennemis ni nos potes. Dubrillion est une terre qui a gagné sa liberté, et qui compte bien le rester. Le colonel s’éloigne aussitôt. Moi je reste là, quelques instants, le temps que les véhicules du convoi entrent. Mad et Matt me rejoignent, je leur présente le Capitaine Anderson et leur refait le topo.
 
« Et si nous commencions par faire un tour des zones… autorisées ? »
Nomi Reed
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Dubrillion, sérieusement ? Nomi ne pouvait pas croire qu'elle remettait les pieds ici ... Tant de combats, de souffrances, de larmes et de sang. Bien qu'un grande victoire la République, cette victoire avait un goût amer tant le prix à payer fut immense. Des millions de morts, de blessés, Nomi en connaissait de vue ou plus personnellement plusieurs dizaines, si pas centaines.

Les cahots de la route la firent sortir de ses pensées. Nomi leva la tête, regardant tour à tour les autres soldats présents dans le blindé. Une dizaine de 103th et quelques types des forces spéciales. Nomi les reconnaissait ... c'était les zigotos des cascades sur Bakura.

Bakura ... Nomi n'arrivait pas à croire, même plusieurs semaines après qu'elle c'était tenue si proche de Emalia Kira. Madame Emalia ... elle était encore plus grande, plus belle, plus inspirante et plus magnifique encore de proche.

Un coup sourd sur la carlingue, encore une fois dans ses pensées, Nomi tourne la tête. Un flash de lumière l'aveugle aussitôt ... après plus de deux heures dans la soute de ce maudit blindé, piloté en plus par les gars de Flint, l'air doux et frais qui pénétra l'intérieur de la carlingue lui esquissa un sourire. Enfin, se lever, marcher, plus rester sur son petit cul à attendre.

Nomi descendit à la suite des Typhons et de leur chef le grossier Caporal-chef Kessel. Rien n'était plus semblables à ses souvenirs. Une sorte de calme pesait sur ce monde maintenant ... comme si aucune trace des terribles combats qui s'y étaient déroulés quelques années plus tôt ne subsistaient. Le ciel bleu, la végétation verte. Toutefois, en y regardant de plus prêt, de nombreux indices trahissait la présence d'une zone chaude. La nouvelle base, le Camp des Basses'Terres des Forces Armées Libre Dubrillionne. Nomi se méfiait toujours un peu de ces "mouvements" armés. La plupart des groupes para-militaires abordant "liberté", "démocratique", etc ... sont souvent les groupes qui commettent le plus d'exactions. Enfin ... à la différences, eux avaient connus l'Empire. Enfin ...

Nomi vit du coin de l’œil Flint échanger avec plusieurs officiers locaux tandis qu'elle avançait à la suite de Kessel et de ses hommes, captant l'échange entre les deux hommes.

« Vous êtes le Caporal-chef des Forces Spéciales en charge de la formation de nos hommes, je présume ? »
« Oui, Colonel… »
« Achtoum. Colonel Achtoum. Commandant du Camp des Basses-Terres. Nous sommes ravis que la République ait envoyé des troupes d’élites pour former nos meilleurs hommes à l’utilisation des armes et armures de pointes que notre gouvernement a acheté bien trop cher, avec l’argent de nos concitoyens… »

 

Nomi esquissa un sourire, bon, le vieux schnock avait un peu d'humour. Une bonne partie du bataillon de Flint avait été mobilisé pour le transport, soit un bon nombre de blindé, les soutes avaient été bourrée à bord du Pride of Alderaan. Atchoum avait raison, c'était là une sacré cargaison. Nomi avait déjà hâte de déballer les jouets et de faire un joli feu d'artifice.

L’exercice devait durer six jours. L'esouade Typhon se chargeait de prendre la tête des opérations, le 103th lui, se contentait d'apporter son assistance aux FS.

Un grincement résonne. Tournant la tête, Nomi vit les grandes portes s'ouvrirent. Au pas de course, Nomi rejoignit le convoi, s'accrochant à une des échelles extérieur du blindé de tête, alors que les énormes roues se mirent à tourner, alors que le convoi se mettait lentement en route.

« Et les soldats du… 103ème qui vous accompagnent ? »
« Ils nous soutiendront. »


Le véhicule de tête passa proche des deux hommes, midi. Le déchargement devait être fini pour cette heure ci afin de ne pas perturber le planning. Moins de dix minutes plus tard, le convoi arrivait sur l'aire de déchargement. Nomi sauta à terre, s'adressant à son escouade qui était en charge des deux premiers blindés.

Ok les gars. On a deux heures pour décharger tout le matos. Alors montrons à ces gars des FS qu'on est pas juste des branleurs au petit cul choyés par les gars de la flotte.

"On va leur montrer" songea Nomi. La jeune femme saisit la première caisse, la prit à l'épaule et commença à décharger le matériel ...


Korgan Kessel
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Le tour des zones autorisées est rapide… Terrain d’entrainement avec stand de tir, tente montée à la va-vite pour les soldats républicains, terrain vague où sont stationnés les véhicules du convoi. Point barre. Rien de plus. Ah si : un accès a bloc sanitaire le plus proche, baraquement en permabéton gris dégueulasse, sans ouverture ni aération, mixte, où les douches n’ont pas d’eau chaude, et les chiottes sont des trous creusés à même le sol. Autant dire qu’en plein cagnard ça sent pas la rose. Ou alors celle qui pousse dans la bouse. Mais bref. J’ai connu pire. Au moins le périmètre autorisé est clairement délimité. Ça évitera les quiproquos diplomatiques à la mord moi le noeud.
 
Je ne lâche pas le capitaine Anderson d’une semelle. Mes premières impressions se confirment. Un type droit dans ses bottes. Un militaire de carrière, résistant notoire, et patriote dans l’âme. Le tout saupoudré d’un égo calibré et d’une compétence à l’épreuve du terrain. Je lui demande :
 
« Et pour le décrassage matinal, si je fais des tours du périmètre, je ne vais pas me faire trouer la peau par l’un de vos snipers ? »
 
Il ricane.
 
« Nous ne sommes pas des sauvages… Quel heure votre footing ? »
« Cinq heure pétante, tous les matins. Pendant une heure quand j’ai rien de plus pressant. »
« Parfait. Je passerai vous chercher. On ira se… décrasser les jambes ensemble. On fera des vrais tours du camp, vous aurez moins l’impression d’être un rongeur en cage. »

 
Cette fois c’est moi qui ricane. Nickel rien de mieux qu’un bon bol d’air frais avant les premiers rayons du soleil pour mettre en route la machinerie. Plus les années passent, plus les batailles se succèdent, plus les blessures s’accumulent, plus l’entretien de mon corps se doit être irréprochable. Mon corps est un outil, mon outil de travail. Un défaut d’entrainement, une faiblesse, et c’est l’assurance d’y rester lors du prochain déploiement. Ma rigueur est d’autant plus stricte que nous sommes à présent en temps de paix, et qu’il serait trop facile de se relâcher à la moindre excuse. Non. Aucune excuse. Qu’il neige, vente, pleuve ou que des météorites menacent de nous tromper sur le coin du paletot : tous les matins, à cinq heures pétantes, je file bouffer des kilomètres à pleines bottes.
 
Un nuage passe. La luminosité baisse d’un coup. Je lève les yeux, en profite pour fixer l’astre diurne. Il est déjà haut dans le ciel, signe que la matinée s’achève inexorablement.
 
« Avec plaisir Capitaine. Bon… Allons voir si le 103ème fait honneur à sa réputation. »
 
Il hoche la tête, et du bras tendu m’invite à prendre les devants cette fois. Je tourne le dos au terrain d’entrainement : parcours classique avec tranchées, obstacles, ponts de singe, cordes, mur à gravir à la force des bras. Ma démarche est rapide, assurée. Je contourne le stand de tir attenant au parcours, puis je traverse le terrain dégagé qui nous sépare de la tente commune. Elle est rudimentaire : toile épaisse tendue par un entrelacement savant de piquets et tubes d’aciers. Dessous, sur deux rangées plaquées contre les parois, des lits de camps superposés se succèdent. On se croirait de retour à l’académie militaire. L’accueil est frugal mais correct. Les couchettes sur le Pride of Alderaan sont du même standing même si elles ont plus de gueule. L’espace à l’entrée de la tente est dégagé, seulement occupé par des tables de bivouac déployées en arc de cercle. Et des chaises repliables. L’espace repas en somme… Le mess des Républicains. Il est clair que notre bon vieux Colonel Achtoum ne souhaite pas qu’on se mélange avec ces hommes. Mais en vérité je m’en branle totalement. On n’est pas là pour faire copain copain. Derrière le coin des invités, le terrain vague mal entretenu. L’herbe y est plus haute que dans le reste du camp ou la terre battue et les plaques de goudron sont la norme. Les véhicules du convoi sont stationnés là. Les rampes et les portes sont grandes ouvertes, pour les aérer, pour permettre aux soldats de les décharger. Les caisses blindées sont de tailles diverses et variées… Mais heureusement ces gars ne sont pas venu juste avec leur bite et leur couteau. Ils disposent de chariots répulseurs et d’exoarmure de manutention pour les aider à déplacer les plus lourdes. Du beau matériel à y regarder de plus prêt. Ma main à couper que le 103ème, est fier de sa division blindée, et toute la logistique qui gravite autour.
 
Deux pas en retrait, sur ma gauche, le Capitaine Anderson laisse échapper un sifflement d’approbation à peine audible. Sur le coup, je me demande même si c’est pas le vent tiède qui s’engouffre dans mon canal auditif. Mais non. Suffit de tourner la tête pour voir l’éclat qui brille dans son regard. J’imagine que les moyens déployés par nos forces armées pour une simple mission transport de matériel le dépasse, l’impressionne. Dubrillion sort de deux conflits majeurs, leurs forces armées sont en pleine réorganisation, et surement en proie à des pénuries en tout genre. Je profite de l’occasion pour essayer d’en apprendre un peu plus… Déformation professionnelle. De la tête, je fais signe au Capitaine de me suivre jusqu’à la caisse la plus proche. Deux mètres de haut, base carrée d’un mètre sur un. Blindée, protégée par une serrure numérique à lecture d’empruntes. Je sais ce qu’il y a dedans. Je tends la main, pose le pouce sur le lecteur biométrique. Les voyants s’allument, passent du rouge au vert.
 
« Vous allez voir. Même si votre Colonel n’a pas l’air satisfait du tarif, on s’est pas foutu de vous sur la qualité du matériel. »
 
Les verrous magnétiques claquent. Les gonds coulissent sans un bruit. La caisse s’ouvre comme une fleur, chaque face devenue un pétale qui pivote depuis la base jusqu’au sol. A l’intérieur, un portique sur lequel sont fixées trois combinaisons intégrales de combat. Direct le Capitaine réagit, il approche, pose sa grosse paluche sur la base de la manche, renforcée par de plaques de blindage souple et un entrelacement de tissus anti-feu capable d’absorber plusieurs tirs de blaster avant de fondre.
 
« Je n'en avais jamais vu des comme ça… Sacré matos. »
 
Il laisse échapper ces mots comme une pensée à voix haute. Faut dire : c’est une putain de technologie, même le 103ème n’en a jamais porté des comme ça. Je laisse glisser un :
 
« J’ai comme l’impression de votre Colonel n’est pas de cet avis… »
 
Direct, Anderson relève les yeux, me fusille du regard. Mais la remontrance est fugitive. Je capte du dépit dans le fond de ses yeux.
 
« Il n’est pas aussi froid d’habitude. Mais il pense, comme bon nombre d’officiers supérieurs, que nous aurions tout à gagner en investissement massivement pour être autonome en matière d’équipements militaires, plutôt que de dépenser des milliards en matériel qu’il faudra renouveler de toute façon dans quelques années. »
« Et vous, vous en pensez quoi Capitaine ? »

 
Il sait que je le jauge. Mais le gars est franc et direct. Il n’est pas du genre à tortiller du cul pour chier droit. Il n'a rien à cacher, ou rien à prouver à qui que ce soit. Cash il fait :
 
« Moi je pense que nous ne pouvons plus nous permettre d’ignorer les menaces et de rester les bras ballants à attendre que l’équipement tombe du ciel. Toute aide est bonne à prendre… A condition que la qualité soit à la hauteur du prix qu’on vous paye, Caporal-chef. »
 
Sourire en coin. La petite pique est à propos. Clairement, j’ignore tout du deal entre politicards. Mais j’ai bien pigé qu’on parle de gros sous. Y’a un type là-haut qui nous a vendu à prix d’or pour former les futures troupes d’élite de ce monde en reconstruction. On est attendu au quart de tour, y’a pas le droit à l’erreur. De la pression sur mes épaules ? Ouais, et alors ? C’est quand on a le flingue sur la tempe qu’on est le plus efficace. Du coup, je lui propose :
 
« Si ça vous intéresse, passez tout à l’heure quand je ferai le speech d’introduction. Vous aurez un aperçu des différentes fonctionnalités. Je dis pas souvent du bien de nos grosses-tètes, mais pour le coup, ils ont pratiquement pensé à tout… »
 
Il tique, sourcils froncés, la curiosité piquée :
 
« Pratiquement ? »
« Ouais. Faut dire ce qui est : c’est quand même une galère à enfiler et à retirer seul. Alors si vous oubliez de passer à l’isoloir avant la mission, vous n’avez plus qu’à vous pisser ou chier dessus… »

 
Il secoue la tête, mi amusé, mi dépité. En tout cas, le déchargement est pratiquement terminé. Anderson le constate également. Ses sourcils se plissent, il recouvre sérieux et concentration, et me fit :
 
« J’ai encore quelques détails à régler, dont passer en revue une dernière fois les recrues. Histoire de faire bonne impression après l’accueil glacial du Colonel. Je vous invite à profiter de la demi-heure qu’il vous reste avant la graille pour dispatcher le matériel où bon vous semble. Treize heures pétantes, on commence. Profitez bien des R.C.I.R. »
 
R.C.I.R ? Ration de Combat Individuelles Réchauffables ? Ca promet. Service gastronomique en perspective, mais sans « nomique » si vous voyez ce que je veux dire. Y’a pas à dire, notre bon vieux Colonel Achtoum a le sens de l’hospitalité. Sur ces belles paroles, il fait demi-tour et retourne à ses occupations, loin derrière la limite que nous n’avons pas le droit de franchir. Bon. Je cherche le Capitaine Flint du regard… Mais je ne la vois nulle part… Je m'arrête soudain sur la seule tête vraiment connue : le Caporal-Chef Reed. Je siffle pour attirer son attention et lui ordonne :
 
« Les caisses d’armes et de munitions au stand de tir, le matos technique peut rester ici… Et tout le reste, à côté du parcours d’entrainement. »
 
Puis je rejoins Mad’, Matt et le reste du 103ème aux opérations de déchargement et d’acheminement du matériel de formation…
 
****

 
Une demi-heure plus tard, à proximité de la tente.
 
Le lieutenant en charge de la logistique du camp nous salue et s’esquive, flanqué de ses trois sous-fifres. Ils laissent derrière eux une desserte répulsive sur laquelle trône une pile cartons éventrés. A l’intérieur : les fameuses RCIR. Je me penche au-dessus, une vapeur surchauffée me remonte jusqu’aux narines. Ces sagouins n’ont même pas pris le temps de les sortir de leurs cartons d’origines pour les mettre au micro-onde. Mais je doute que leur état de délabrement en soit la cause première. Ils sont éventrés, et ont clairement subi un début d’incendie. Ils sortent ça d’où bordel ?! Je plonge deux doigts à l’intérieur du premier. J’en ressors une barre à peine plus longue que ma paume, solidement emballée dans un sachet hermétique, opaque, prévu pour garantir une température de chauffe maximum en un temps minimum. Le logo encore visible ne laisse aucun doute possible : des rations de combats impériales. La date de péremption, sur la tranche, indique l’année dernière. Les enflures, ils nous refilent leur vieux stocks… En plus de la barre, y'a un morceau de viande séché sous vide, une fromage à patte molle aussi rigide qu'une semelle de brodequin neuf. Un sachet de thé moisi et peut-être d'autres trucs qui ont disparu. Bref, je prends ma ration, et me concentre sur la barre, qui me semble la plus saine du lot, c'est peut dire bordel...
 
Par expérience, je sais que ces foutues dates de péremptions sont juste des grosses conneries. Ces machins sont increvables, même dans un millénaire elles seront toujours comestibles. Faut dire : elles sont déshydratées, bourrées de toute sorte de produits chimiques qu’on ne filerait jamais à des civils consentent. Même les insectes ne les grignotent pas. Mais pour les militaires y’a pas de problèmes. Un repas complet en une seule barre, calculé par je ne sais quel nutritionniste savant-fou à la calorie près. Enfin une fois, on n’est pas ici pour les vacances. Je déchire le sachet d’un coup de dents et croque dedans. Elle est si sèche que je dois forcer comme un putain de gamoréen pour en arracher une bouchée… Mais rapidement, ma salive la réhydrate. Elle devient alors pâteuse, colle aux dents, à la langue, et m’offre un aperçu éclair d’une myriades gouts indéfinissables… Je grimace. Mais après la troisième bouchée, mon sens du gout est tellement saturé qu’elle en devient presque mangeable… J’vais être franc : elles ne sont pas pires que celles que nous filent l’intendance Républicaine pour les missions. A se demander si nos deux armées n’ont pas le même fournisseur en fait…
 
Je cherche le Caporal-chef Reed du regard. Son cul est posé plus loin, sous la tente, à une table. Le repos avant la tempête. Le déchargement a été fastidieux et usant pour tout le monde. Je m’approche, et, arrivé à son niveau, je file un coup du revers de la main sur l’épaule de son voisin. Un spécialiste du 103ème dont j’ignore le nom.
 
« Dégage, va voir ailleurs si j’y suis… »
 
Le type grogne mais obtempère. Je me pose à sa place. La chaleur de son cul, imprimé dans la toile inconfortable, enrobe le mien. Vous avez déjà fait gaffe ? Quand on s’assoit après quelqu’un, on a toujours l’impression qu’il a le cul plus chaud que le nôtre. Drôle de sensation.
 
Je pose les deux coudes sur la table, et entre directe dans le vif du sujet, entre deux bouchées dégueulasses.
 
« Mad’ m’a dit que tu voulais participer à l’entrainement au tir ? J’ai pas de prob avec ça… Mais faut pas que ça perturbe le reste. Les types ont payé pour qu’on forme leurs gars, pas pour qu’on s’amuse entre nous. Si ça se voit, ou que ça se sait, ça va foutre une bosse grosse merde. Je sais que t’es loin d’être conne. Donc, c’est ok pour moi. Mais sans en faire trop, pigé ? »
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"Bam"

Nomi posa la dernière caisse au sol. 11.59.55. Cinq secondes d'avance. Rien d'incroyable mais au moins Flint sera contente. La jeune femme s'essuya le front d'un revers du bras droit. L'exercice de déchargement avait été intense. Deux des chariots répulseurs avaient lâché et Basto avait planté l'exoarmure alpha en tombant de la rampe du blindé de tête. Flint lui avait d'ailleurs fait passé un sale quart d'heure. Son nombre de bosses avait été multiplié par deux. Quel abruti. Nomi soupira. Un jeune con, fraichement débarqué dans le régiment, qui, évidemment avait fini par se retrouver dans l'escouade Nern. Nomi jeta un œil vers cet abruti affalé contre un des murs de la caserne, en nage, deux énormes bosses rouges vives sur le front. Reed esquissa un sourire, au moins le reste de l'escouade et elle étaient libérés des corvées pour les deux prochains jours, Basto c'était sympathiquement porté volontaire sous la menace d'une Cap'taine Rei en furie pour les faires.

Nomi souffla, cette histoire d'exo, de chariots, de voyage en première classe dans un four vapeur l'avait cuit sur place, aussi bien que non réglementaire la jeune femme avait fini par faire comme les autres et virer le haut de l'armure. Une large trace de sueur lui marquait le dos, ses épaules et son torse luisait de l'effort fourni plus tôt.

Reed adressa un sourire et lança un "bien joué" à ses gars. Bien que cela faisait quelques mois maintenant, la jeune femme avait toujours encore un peu de mal à donner ses ordres ou mener ses gars comme elle souhaitait. Nomi avait toujours peur d'en faire trop, ou pas assez. Aussi aujourd'hui ce fût plus simple, quelques locaux arrivèrent, portant plusieurs caisses. La bouffe visiblement.

En partant, l'odeur surchauffé de carton, de vieux plastique fit pincer le nez de la jeune femme. Autour d'elle les gars prirent les boîtes sans rien dire, s'assirent et commencèrent à bouffer. C'était facile pour eux, Nomi elle avait manger des trucs tellement bizarres, des trucs au nom imprononçable sur Bakura. Mais seigneur que c'était bon. Or chaque fois qu'elle se trouvait face à l'ordinaire de la troupe, elle ne pouvait s'empêcher de se languir de toute cette bouffe de monarque qu'elle avait mangé quelques semaines auparavant. Il y avait ce truc là, ça ressemblait à une araignée et ça vivait au fond de l'eau. En y repensant, Nomi affichait un sourire béat, perdue dans ses pensées.

"Hey Cap ? Ça va ? Tu rêves ou ... ?"

Nomi sursauta, devant elle se tenait Malou. Un jeune humain originaire de Haruun Kal, grand, gigantesque même, portant de grand tatouages tribaux un peu partout. Il était sympa, quoique parfois collant songea Nomi.

"Ah euh nan ... je me demandais juste comment j'allais pouvoir manger cette merde."

"Ça pas merde. C'est bonne nourriture !"

Merde ... c'est vrai. Nomi avait complètement oublié, mais Malou avait souvent connu non pas la faim, mais le rationnement de nourriture dans sa jeunesse, aussi pour lui toute nourriture était bonne à manger. En y repensant, le géant en avait bavé durant son enfance. Son peuple est tribal, nomade, sa planète exploité par de grandes compagnies qui en extraient les richesses minières comme gazeuse. Et c'est sans compter les volcans, les bêtes sauvages tout ça ... Une vie paisible en somme.

Malou s'attaqua à un morceaux de feu de la viande séchée qui résistait bravement à l'assaut de sa dentition. Le pauvre, sa première mission l'avait conduit directement à l'infirmerie. Une roche dans la gueule. Il l'avait pas vu venir. Et le voir charger avec la mâchoire pendouillant avait quelque chose d'effrayant, tant pour nous que l'ennemi. Les toubibs l'ont rafistolé. Mais avec la demande gigantesque en prothèse et autres, Malou n'en avait eu qu'une de piètre qualité, aussi depuis, il éprouve plusieurs problèmes d'élocution et, plus rigolo, sa bouche émet de petits vrombissements robotiques lorsqu'il parle.

"Euh oui ... regarde"

Nomi lui montra l'emballage de la barre protéinée. Un sigle de l'Empire.

Malou la pris et la glissa dans sa poche. Il m'adressa un sourire et s’éclipsa, lui faisant signe d'aller m'asseoir, il s'occupait de tout.

***

Dix minutes plus tard il était de retour. La chaise penchée en arrière, les pieds sur la table, Nomi le regarda revenir, portant quelque chose emballé dans un papier brun. Il vint s'asseoir à côté de la jeune femme, déposant son butin. Butin consistant en quelques fruits, de l'eau et du pain.

"Tu as trouvé ça où ?"

"C'est mieux moi pas dire toi. Flint sera pas content."

En parlant du loup, la Capitaine passa devant le mess, adressant un signe de tête à Nomi, joint d'un petit sourire. Nomi l'ignorait, mais Rey était fière du boulot que la petite faisait. C'était pas facile pour elle, mais elle se donnait à 110% et la Twi'lek appréciait ça. Aussi elle prenait bien soin de toujours encourager Nomi quand elle le pouvait, la première de ces aides étant de demandé l'affectation de Nomi à l'une des escouades du troisième bataillon.

Nomi elle se surprit à rêvasser à nouveau, suivant Flint et son fessier de course du regard. Une drôle de sensation parcourant à la fois le corps et l'esprit de la jeune femme. Une sensation étrange mais absolument pas désagréable.

"Dégage, va voir ailleurs si j’y suis… "

Nomi sortit de ses pensées. A temps pour voir Malou s'éclipser, chasser tel un moucheron par ... Kessel. Le Caporal-Chef Kessel. Nomi le fixa, d'un air innocent, plaquant une pomme sous la table après en avoir prit une bouchée. Avec ce con de Malou qui était aller piquer ça quelque part, le pauvre risquait d'en prendre pour son matricule. C'est dingue ça ... pourquoi quelqu'un risquerait de s'en prendre une sur le coin de la tronche pour un simple merci et un sourire de Nomi ... Elle avait du mal à comprendre.

"Cap ..."

"Mad’ m’a dit que tu voulais participer à l’entrainement au tir ? J’ai pas de prob avec ça… Mais faut pas que ça perturbe le reste. Les types ont payé pour qu’on forme leurs gars, pas pour qu’on s’amuse entre nous. Si ça se voit, ou que ça se sait, ça va foutre une bosse grosse merde. Je sais que t’es loin d’être conne. Donc, c’est ok pour moi. Mais sans en faire trop, pigé ? "

Nomi prit une gorgée d'eau, un peu du liquide coula sur son menton puis sur son torse, roulant là et allant imbiber son débardeur déjà bien humide de transpiration.

"Oui Monsieur, enfin, j'aimerais profiter d'avoir à portée de main de tels engins. Et puis ... je ne vous décevrais pas. "

Nomi afficha un regard décidé, visiblement, la jeune femme comptait en découdre et était prête à tout pour le prouver à Kessel.

Et aussi à Emalia ...

Un jour.




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