Lyrae O'Sil
Lyrae O'Sil
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Adoration

Longue vie au Maître




La demeure de Seigneur Khorog était une perle incrustée dans la roche de la planète sacrée des Sith. Lyrae avait appris à y déambuler en silence, et à effectuer les tâches qui lui revenaient sous l’œil sévère des deux autres esclaves qui partageaient les lieux avec l’ancien Jedi. Il avait appris à baisser ses yeux, qui s’étaient d’ailleurs habitués à l’obscurité rampante des lieux. Le mobilier, les tentures qui occultaient les espaces sans vitre qui servaient de fenêtres, les tapis, tout y était luxueux et de couleurs sombres, ne reflétant pas la lumière. Là où le tissu ne cachait pas les sols, parois et plafonds, la roche apparente polie était fraîche – véritable signe de richesse sur un monde où la chaleur était si écrasante qu’elle y défiait toute vie.

- Ça suffit, fit une voix sèche, et Lyrae sursauta en lâchant une brosse qui retomba dans le seau avec un clapotis. Tu as gagné ton temps libre pour ce soir. Veille à l’user avec piété.
- Oui, Kyuur.

Lyrae ne leva pas les yeux vers le twi’lek musclé qui se désintéressait déjà de lui. Il se hâta de ranger les ustensiles. Ses pieds nus sur la roche lui rappelaient l’humilité dont il devait faire preuve. Kyuur et Riish étaient des modèles sévères qu’il prenait soin d’imiter. Dès son arrivée, les deux twi’leks s’étaient chargés de faire comprendre à Lyrae les devoirs qui seraient les siens dans cette demeure, en particulier en l’absence de leur maître commun. A trois, ils se répartissaient des tâches qui consistaient à nettoyer, préparer des mets et des affaires pour le cas où leur maître reviendrait en sa demeure, ou simplement monter la garde. Sur ses temps libres, il était autorisé à se reposer mais Riish lui avait dès les premiers jours montré comment il convenait d’utiliser ces heures d’oisiveté : il lui avait confié de précieux petits ouvrages, écrits à la main, en lui recommandant de s’appliquer à les lire consciencieusement. La première fois, Lyrae s’était trouvé fortement démuni devant la petite écriture à laquelle il ne comprenait rien. Petit à petit, cependant, il avait compris que l’important était de s’exercer. Compréhension renforcée par les châtiments physiques infligés par les twi’leks à Lyrae dès lors qu’il exprimait son inaptitude à lire la langue sacrée des Sith : Riish portait souvent sur lui une ronce, avec laquelle il griffait Lyrae dans le dos à chaque fois que l’ancien Jedi ne paraissait pas suffisamment sérieux ou régulier dans son étude des documents. Lyrae comprenait qu’il ne s’agissait pas d’une violence ingrate : Riish se punissait parfois lui-même pour des péchés qu’il commettait et dont Lyrae ignorait tout de la nature.
Kyuur, quant à lui, veillait surtout à l’éducation physique de Lyrae : il surveillait que celui-ci respectât toutes les mesures d’hygiène, mais également qu’il fît tous les exercices nécessaires à sa santé. Surtout les premiers jours, il avait passé des heures avec Lyrae dans la salle d’exercice, à lui faire tenir des positions et soulever des poids dans l’espoir que le fragile humain s’endurcisse. Plusieurs fois par semaine, il l’éduquait enfin sur le comportement sexuel de leur maître, et sur les meilleures manières de se soumettre à ses désirs en tant qu’esclave.

Lorsqu’il eut rangé ses ustensiles, Lyrae se hâta de monter les escaliers au fond de la demeure. Dans les étages supérieurs se trouvaient les quartiers privés du Seigneur Khorog, qu’il n’avait guère le droit de pénétrer que sous surveillance de l’un ou l’autre des deux autres esclaves et uniquement pour y effectuer les tâches nécessaires à l’entretien de la demeure. Dans les étages supérieurs encore, on trouvait une petite pièce ronde, dépourvue de toute ouverture, où brûlaient sans cesse des bougies dans des candélabres, seule source de lumière. La chaleur y était étouffante. A peine y était-il entré que Lyrae transpirait déjà sous la bure légère, nouée à la taille, qui était son seul effet personnel et qu’il devait laver à la main chaque soir, l’hygiène étant une exigence absolue de son maître, y compris en son absence.

Lyrae s’agenouilla devant l’autel et baissa les yeux sur l’un des petits livres déposés là. Il s’empara de celui qu’il travaillait en ce moment, qui explicitait le code des Sith. La nuque offerte à leur Dieu justicier, Lyrae se concentra pour faire du mieux qu’il le pouvait.

- Nwûl tash, prononça-t-il, les yeux rivés sur le petit ouvrage à l’écriture étroite, et médita immédiatement à ce que cela pouvait signifier.

La paix est un mensonge. Il ne pouvait exister nulle paix tant que les ennemis des Sith, les hérétiques, existaient dans cette galaxie. Le Seigneur Khorog, à sa manière, œuvrait chaque jour à mener cette infinie et sainte guerre. Lyrae devait lui-même y participer en soutenant son maître, en répondant à chacun de ses besoins. Il ne devait trouver nulle sérénité tant que son maître n’avait pas terminé son œuvre.

- Dzwol shâsotkun.

Il n’y a que la passion. Sa mission devait être toute son ambition, une passion qui le consumerait jour après jour. Il devait goûter le plaisir, la bénédiction d’être celui qui foulait la demeure de son maître, préparait son dîner, habitait sa couche. Exécuter chacune de ses tâches avec la même passion dévorante que le Seigneur Khorog mettait à réaliser son œuvre dans la galaxie.

- Shâsotjontû châtsatul nu tyûk.

Par la passion, j’ai la puissance. Si Lyrae versait suffisamment de son âme dans ces pratiques, et dans l’exercice de sa foi, il pourrait espérer que le côté obscur lui confère une puissance inespérée, qu’il pourrait unir aux autres Sith, afin de vaincre leurs ennemis et faire triompher Typhojem. Pour le moment, Lyrae n’avait aucune idée de la forme que pouvait prendre cette puissance, mais il devait se montrer confiant : son maître saurait lui révéler cette puissance. Aucun doute ne subsistait sur ce point : le seigneur Khorog avait démontré à Lyrae la puissance supérieure de son espèce à plusieurs reprises, notamment par ses intrusions mentales qui étaient une preuve ultime.

- Tyûkjontû châtsatul nu midwan.

Par la puissance, j’ai le pouvoir. Cette puissance se transformerait en l’utilisation de pouvoirs de Force inconnus de Lyrae. Pour l’instant, il ne les méritait pas : il avait été trompé par les Jedi, qui lui avaient fait croire qu’il était l’un des leurs, avant de le jeter dans une cellule et de le battre avec leurs alliés républicains. Lyrae avait péché d’ignorer la véritable nature de la Force. Avant de pouvoir accéder aux pouvoirs du côté obscur, il devait expier ses fautes.

- Midwanjontû châtsatul nu asha.

Par le pouvoir, j’ai la victoire. Même si la victoire paraissait lointaine, sa foi devait lui permettre de continuer à espérer. Les Sith vaincraient. Ce jour-là serait une consécration, un purgatoire : tous ceux qui n’auront pas été suffisamment pieux seront exécutés ; les autres, comme lui s’il était rigoureux dans sa pratique, survivraient, et auraient la joie d’avoir contribué à l’avènement d’une nouvelle ère Sith.

- Ashajontû kotswinot itsu nuyak.

Par la victoire, je brise mes chaînes. Un jour, qui n’était pas encore venu à cause des péchés pour lesquels il devait expier, Lyrae mériterait peut-être sa liberté. Il ne devait pas y penser de trop, sous peine de gâcher l’esprit de soumission dans lequel il devait persister à l’heure actuelle. Néanmoins, il devait conserver la certitude que ses efforts, un jour, seraient récompensés.

- Wonoksh Qyâsik nun.

La Force me libérera. En l’occurrence, cette liberté lui serait donnée par le côté obscur. La Force guiderait la main sage et juste du Seigneur Khorog, qui saurait être le bon moment pour libérer Lyrae de sa servitude. Il ne faisait nul doute que son maître était en quelque sorte l’incarnation de la Force divine, l’incarnation dans le monde tangible de Typhojem. Il ne faisait aucun doute, dans l’esprit du faible humain, que le draethos était un futur Sith’ari, être qui représentait l’idéale incarnation vivante de leur Dieu tout puissant. Cependant le seigneur Khorog avait besoin de ses services pour atteindre cette perfection. Ainsi il était l’instrument de la Force afin que son maître parvînt à cet état supérieur. Alors, le seigneur Khorog le récompenserait, quand la Force lui soufflerait que son esclave eût accompli son devoir. Il caressait cette douce scène, où il imaginait le draethos passer la main dans son cou, plonger ses yeux dans les siens pour lui annoncer fièrement qu’il avait été si dévoué, si bon esclave qu’il lui avait permis d’être le nouveau Sith’ari.

Ces rêveries, qu’il s’autorisait pendant ses pieuses méditations, étaient les seuls moments d’évasion que connaissait Lyrae. Même si genoux à même la roche lui faisaient mal, même s’il devait penser à la perspective douloureuse de la séance d’éducation physique qui l’attendait avec Kyuur dans une heure ou deux, il savourait ces moments réconfortants où il songeait au bien qu’il allait faire grâce à la voie qu’il avait embrassé. Il en remerciait chaque jour intérieurement le seigneur Khorog, à qui il promettait un indéfectible loyauté et une obéissance sans faille, car le maître l’avait tiré de ses bourreaux, ouverts les yeux sur la vraie nature de la Force, avait donné une signification et une direction à toute son existence.

- Nwûl tash…

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Darth Khorog
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Le seigneur Sith était de retour chez lui. Darth Khorog avait eut une longue route le long de la frontière pour gérer une possible menace de trahison. Sans succès hélas il était obligé de rentrer bredouille. Le Haut Inquisiteur avait de plus en plus de travail en vue. L’Empire, à ses yeux, semblait s’enfoncer dans une dangereuse torpeur, quelque chose d’inquiétant et de très insidieux. Le draethos s’inquiétait de ne pas pouvoir agir à temps. L’Impératrice Ysanne semblait elle aussi piégé dans cette mélasse, cette stagnation particulièrement néfaste pour l’avenir de l’Empire. Cette sensation pesait beaucoup sur le cœur du Sith et toute la semaine il n’avait pensé qu’à rentrer chez lui, pour retrouver ses esclaves et la douce pierre de cette antique demeure, qu’il avait jadis acquis en tuant Hragh’rshan. Depuis plus de six ans maintenant il vivait ici et il avait petit à petit modifié la décoration, pour en fait une demeure glorifiant le Clergé Sith et le passé de ce peuple glorieux auquel il appartenait corps et âme désormais. C’était une grande demeure troglodyte, taillé dans la chair de Korriban même. Peut être un ancien tombeau pillé par quelque infâme criminel. Dans tous les cas, son prédécesseur l’avait rudement bien modifié, apportant son lot de sécurité et de confort.

Darth Khorog lui avait apporté le reste, décorations et éléments de vie pour rendre l’endroit plus chaleureux. Ce « manoir » souterrain respirait la tradition Sith. Sur les murs des fresques illustrant les batailles victorieuses sur les autres peuples et les histoires souvent tragiques des Grands Seigneurs Noirs de l’Histoire.

Le Sith avait posé sa navette sur l’imposante plateforme située à l’entrée du domaine. Les lourdes portes métalliques reconnurent leur maître et s’ouvrirent automatiquement d’un geste de sa main. Il entra dans le vestibule, comme à son habitude, URD 788, le droïde protocolaire de Darth Khorog, était là pour l’accueillir.

- Maître ! Vous êtes de retour ! Quelle joie, j’en connais qui seront très heureux de l’apprendre. Je vais préparer votre bain et des rafraîchissements.

- Merci URD, fait donc. Je suis fatigué. Comment va Lyrae ?

Le Droïde interrompit sa course et se retourna. Il s’inclina prestement en déclarant :

- Il est dans le sanctuaire, maître. Il s’attèle à ses leçons. Il ne semble pas poser des problèmes et les maîtres Riish et Kyuur semblent satisfaits, maître.

Le draethos inclina la tête, et le droïde disparu dans les couloirs. Darth Khorog lui s’avança lui aussi dans la pénombre. Ici au moins il n’avait pas à plisser les yeux. L’endroit était semblable à la demeure familiale de son enfance. Ces corridors de roc, taillés et sculptés finement, avec très peu de lumière naturelle. Sur Thosa l’atmosphère était terriblement agité. Toute vie y était presque impossible, d’où la nécessité pour les draethos de vivre sous la terre.
Le Haut Inquisiteur poursuivit son chemin jusqu’aux niveaux inférieurs. Il y avait là une salle de bains, des bassins et des douches qui tirait une eau naturellement chauffée des entrailles de Korriban. L’eau y était bonne pour le cœur et le corps. Plusieurs fois il s’y était uni à Lyrae ou encore à Darth Verum dans des moments de passions déchaînés. Darth Verum en particulier aimait beaucoup cet endroit.
Le Sith se déshabilla et plongea dans le bain d’eau chaude. La douleur semblait quitter quelque peu le corps du draethos. Quelques instants plus tard, URD 788 entra avec un plateau d’argent. Il y avait la une bouteille de whisky et un verre. Le Sith s’en empara et laissa son droïde régler la ventilation de l’endroit.

Il resta ici pendant une bonne demi-heure, sous la juste surveillance de URD. Darth Khorog se détendait entre deux savonnages. Puis, convaincu qu’il ne pouvait pas abuser du confort plus longtemps, se sortit du bain, prit la serviette que le droïde lui tendait pour se sécher. Enfin, il prit un peignoir et marcha pieds nus dans le couloir. Il adorait cette sensation, le contact de ses pieds sur la pierre polie par le temps et les passages incessants. Darth Khorog monta alors les étages pour se rendre dans ses appartements. Mais … avant d’y entrer il se retourna pour chercher ses deux twi’lek préférés. Riish et Kyuur, de magnifiques jumeaux, discutait dans le salon, vaste pièce rectangulaire et haute de plafond. Les deux se tenait debout devant le grand âtre qui rougeoyait d’un feu crépitant joyeusement, réchauffant agréablement la pièce. Quand ils virent leur maître entrer dans la salle, les deux hommes s’inclinèrent respectueusement. Riish était souvent vêtu noblement, il tenait à être présentable pour pouvoir accueillir à toute heure des invités imprévus. Kyuur lui était bien moins habillé. Un tissu drapait son corps, semblable à un courtisan exotique, et qui ne cachait pas grand-chose.

- Maître ! Bon retour chez vous ! Firent les frères d’une seule voix.

- Riish, Kyuur, alors quelles sont les nouvelles ?

- Le Seigneur Grundar aimerait vous rencontrer, maître. Il voudrait vous entretenir de rumeurs concernant un moff. Il craint un coup d’état. Il dit aussi qu’il est prêt à payer le prix qu’il faudra pour obtenir votre aide.

Darth Khorog connaissait de nom le seigneur Grundar, un Sith assez violent mais qui détenait un système riche en minéraux utiles pour l’industrie. Il avait d’excellents contacts au sein de l’armée.

- Dites-lui que le prix sera sa loyauté indéfectible et sa totale soumission.

- Maître, nous doutons qu’il accepte. Il est fier.


- Absolument, et c’est pour cela qu’il préfèrera se soumettre à un Prêtre que de voir ses biens volés par un vulgaire moff.



Le Sith fit une pause, puis demanda :

- Qu’en est-il de Lyrae ? Il fait des progrès ?


Les deux twi’lek acquiescèrent comme un seul homme.

- Il est très zélé et ne semble préoccupé que par votre retour. Il accompli toutes les tâches que nous lui imposons. Il attend dans le sanctuaire avant de procéder aux exercices physiques.


- Parfais, je vais m’en occuper. Merci bien.


Les deux frères s’inclinèrent une nouvelle fois alors que Darth Khorog quittait le salon. Il traversa sa demeure pour atteindre le sanctuaire. La petite pièce était ronde, décoré de candélabres aux bougies rouge sang. La pièce était plongée dans une sainte lumière mortuaire. C’était bien assez pour lire cependant, même pour Lyrae, sans qu’il n’ait à s’abîmer les yeux. La porte était entrouverte et le Sith poussa légèrement le battant. L’humain était à genoux, penché sur un livre et tournait le dos à son maître. Celui-ci entra doucement, mais le prendre par surprise était devenu difficile. Mais avant même qu'il ne commence à entrer dans la pièce, le contact mental se fit immédiatement entre eux deux, leurs esprits renouant l’un envers l’autre, comme à chaque fois. Le seigneur Sith fit alors avec joie :

- Tu travailles bien Lyrae ?

Puis il tendit les bras pour accueillir son esclave. Son jouet favori était très passionné par son maître et ce dernier aimait le récompenser pour son dévouement. Le draethos avait besoin d’exercice physique et Lyrae aussi bien sûr. Mais avant, le draethos avait plein de chose à discuter avec son Lyrae.
Lyrae O'Sil
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Lyrae cligna des yeux plusieurs fois. La fatigue commençait à se faire sentir. Il avait mal aux genoux et dans la nuque à cause de cette posture, mais il fallait rester tant qu’il n’avait pas fini toute son étude. C’était important de bien lire chaque ligne et d’y réfléchir. Il prononçait certaines phrases à haute voix, celles qui étaient les plus difficiles à comprendre. Il espérait secrètement réussir à retenir par cœur des passages entiers de l’un de ces ouvrages en sithese, car alors il pourrait impressionner son maître en plaçant l’une de ces citations dans une discussion, à un moment adéquat.

- Na-hah ur su ka-haat. Su ka

Il s’interrompit, troublé. Ses yeux écarquillés ne fixaient plus le livre, ni l’autel, ils s’étaient perdus dans le vague. Le contact avec son esprit avait eu lieu. Un frisson lui parcourut l’échine, comme pour confirmer sa première impression : le Maître était là.
Lyrae s’était figé dans un mélange d’horreur et d’extrême excitation. Chaque fois qu’il était de nouveau en contact avec son maître, c’était le même effet : la terreur était telle qu’il se mettait à trembler, comme si le pire pouvait arriver, et simultanément il lui semblait que c’allait être l’un des plus beaux jours de sa vie. Il lui semblait devoir faire de gros efforts pour maîtriser son corps, comme si celui-ci risquait soudain de lui échapper. C’était pour cela qu’il se retrouvait systématiquement pétrifié à l’approche de son maître. D’autant plus que celui-ci avait un comportement bien différent selon son humeur…

Lyrae tremblait, refermant doucement le livre tandis qu’il entendit dans son dos le coulissement feutré de la porte que l’on repoussait. A gestes mesurés, précautionneux, il se remit sur ses pieds et se tourna pour exécuter une révérence. Heureusement, le Maître avait l’air joyeux, ce qui le fit se détendre.

Leurs yeux se rencontrèrent et, comme toujours, l’emprise du Seigneur Khorog sur Lyrae fut totale. Sa présence et leur contact dans la Force dissipèrent tous les doutes et l’horreur s’était transformée en bonheur intense, si inexpliqué qu’il lui paraissait étranger. L’ancien Jedi, bien sûr, ne questionnait rien de tout cela : tout ce qui comptait était que le maître était satisfait. Il devait faire bien attention à le combler.

- Maître Khorog, mon seigneur, bienvenue chez vous, récita-t-il, car les twi’leks avaient bien insisté sur la nécessité d’accueillir correctement le maître des lieux.

Puis il n’y tint plus et, comme un enfant, il se précipita dans les bras du seigneur, l’enlaçant avec le vague souvenir de ces nuits d’horreur où seuls les instants passés auprès du draethos étaient un répit. Il avait l’impression, en se rapprochant si physiquement de son maître, d’être de nouveau sauvé par lui.
L’étreinte dura quelques instants. Lyrae était moins frêle qu’auparavant, cependant entre les bras du draethos, il n’avait guère l’air plus imposant qu’une poupée. Sans nul doute, dans leur lien mental, il était tout autant l’objet du Seigneur Khorog que physiquement. Dans les deux cas, il n’opposait aucune résistance, nourri qu’il était par la certitude que la soumission absolue était son devoir.

- J’apprends le sithese, mon seigneur, dit-il avec sérieux. Nu hyalûsh nyâsh si dzwol Khorog’ari.

C’était une formule maladroite dont la traduction littérale pourrait être « j’attendais beaucoup la présence du Seigneur Khorog ».
Lyrae attendit sagement que son maître le félicitât ou le corrigeât, maîtrisant son impatience. Puis il leva les yeux vers l’énorme visage, qui n’avait pour lui plus rien d’étrange et laid : c’était une réincarnation divine et elle ne pouvait qu’être accueillie qu’avec le plus grand honneur.
Comme il se crût encouragé dans ce sens, il poursuivit :

- J’étudie plusieurs heures par jour, mon maître, comme vous me l’avez ordonné.

Il était important pour lui que le draethos sut la peine qu’il se donnait. Il sentait dans son dos encore la brûlure de la ronce avec laquelle Riish l’avait parfois fouetté car il ne s’y prenait pas bien. Il ne s’en plaindrait pas : les twi’leks étaient dans les bonnes grâces du maître et de toutes façons, il ne voulait pas passer pour la faible victime. Et ces quelques souffrances n’étaient rien au regard de ce que le Maître devait endurer pour accomplir ses missions sacrées.

- Comment allez-vous, Seigneur ? Puis-je faire quelque chose pour vous soulager ?

Cela aussi, c’était une phrase qu’on lui avait apprise depuis qu’il vivait ici. Il cherchait soigneusement à ne commettre aucun impair. Il savait que l’erreur pouvait se payer cher. Il fallait prouver sa valeur dans les bons moments.

Darth Khorog
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Le Sith prit son esclave dans ses bras et le tint tout contre lui avec une passion qui l’étonnait lui-même. Pendant ce qui lui semblait un instant à la fois infini et beaucoup trop court, leurs corps et leurs esprits se tendirent pour se joindre complètement. Un processus qui étonnait le Sith, l’inconscient de Lyrae se tendait de lui-même pour toucher Khorog qui n’opposa aucune résistance, se laissant envahir tout comme il prenait position dans l’esprit de son esclave. Darth Khorog se sentait bien, enfin revenu à la maison avec Lyly. Le draethos enfouit sa tête dans le cou de l’humain et passa ses narines dans ses cheveux. Il sentait cette odeur qui était celle de son esclave favori. Derrière tout cela, il entendait les pensées de Lyrae comme si c’était les siennes, il apprit avant même que les mots ne franchissent ses lèvres, que l’humain avait beaucoup travaillé pour satisfaire ses attentes. Il s’était plié à toutes les remarques des jumeaux et avait acceptés toutes critiques et châtiments sans se plaindre. Mieux que cela il avait progressé. Il y a plusieurs mois, Darth Khorog devait se retenir de trop investir l’esprit et le corps de Lyrae, cela l’aurait brisé. Mais maintenant le draethos se retenait d’aller trop loin parce qu’il craignait de se perdre dans ce fanatisme incandescent que Lyrae lui vouait. Darth Khorog ressenti un immense élan de fierté quand son esclave parla sithese. Il était très heureux de cette situation.

Il n’avait pas lâché Lyrae, bien qu’il eu desserré son étreinte, il ne l’avait pas lâché. Il tenait sa main droite avec la sienne, leurs doigts entremêlés. Darth Khorog ignorait d’où lui venait cette émotion … ce sentiment. Mais il lui semblait qu’il n’aurait pas supporté l’idée de ne pas garder de contact physique avec Lyrae.

- Comment allez-vous, Seigneur ? Puis-je faire quelque chose pour vous soulager ?

Darth Khorog eut plusieurs idées en tête. Se détendre une nouvelle fois dans le bain avec son Lyly lui paru une bonne idée … mais il s’aperçu qu’elle provenait de Lyrae. Darth Khorog lui répondit, tant en parole qu’en pensée.

- Mon Lyly, tu sais ce que j’aimerais que tu fasses pour moi. Mais à la place, j’aimerais t’enseigner un peu. Tu as fait tellement d’efforts, tellement de réussites … je suis très fier de toi Lyrae. Vraiment très fier de toi.


A ses mots un élan indescriptible le traversa et il prit Lyrae dans ses bras une nouvelle fois sans même y penser. Il le tint très fort contre lui, enlaçant cet humain de ses bras musclés et ils s’embrassèrent en pensée. Puis, après ce qui fut de longues minutes, le Sith fit glisser une main au creux du dos de Lyrae et ramena la seconde sur sa poitrine. Il s’y arrêta une seconde et fit un sifflement stupéfait. Quelle musculature !

- Lyrae ! Tu t’es vraiment remis on dirait ! Quel corps athlétique. Nous en profiterons cette nuit, et toutes celles qui suivront tu peux me faire confiance.


Le Sith sentait dans sa tête la réaction de Lyrae et n’eu pas besoin d’en dire plus. C’était parmi ces moments que le Sith aimait le plus.
Enfin, Darth Khorog desserra une nouvelle fois son étreinte et, tenant Lyrae par la main, ils marchèrent tous les deux comme un seul homme hors de la salle. Il n’avait pas besoin de dire où il allait, ni pourquoi. Lyrae l’avait su dès que l’idée avait effleuré l’esprit du Sith. En chemin, le draethos ceinturant son esclave par la taille, discutait avec lui. Lui demandant de raconter ses journées. Il n’avait pas besoin de cela, Khorog savait ce que Lyrae avait vécu et lui-même ne cacha pas ses pensées à son humain qui pouvait librement lire en lui et savoir ce qu’il avait fait de la semaine et des précédentes. A son tour, Khorog lui raconta comment il s’était occupé des innombrables dossiers et les affaires de trahisons qui se multipliaient. Il lui raconta qu’il était inquiet et craignait pour la stabilité de l’Empire. Il lui avouait tout autant que Lyrae se livrait à son maître corps et âme.

C’était une émotion si étrange. Le Sith savait que ce n’était pas lui qui pensait cela. En temps normal il aurait gardé ses pensées pour lui, mais avec Lyrae c’est comme s’il n’y parvenait pas. Ou plutôt si, il le faisait. Il gardait de côté toute une partie de son esprit dont Lyrae n’avait pas conscience. Mais pour tout le reste … sa vie entière était étalé là, à portée de main de l’humain. Ils se connaissaient si bien …

Enfin, ils parvinrent devant une porte, un endroit un peu à l’écart de la demeure, très profondément enfouit. Ici il y avait un caveau. Du temps ou le manoir était un tombeau pur de tout pillage, un seigneur Sith avait été enterré ici. Son empreinte et son essence étaient encore perceptibles par moment, remplissant le lieu. Korriban était imprégné jusqu’à son noyau par le côté obscur, nul besoin de chercher un lieu plus puissant encore, n’importe quel tombeau, à l’exception de ceux des seigneurs noirs, faisait l’affaire.

- Tu sais ou on est Lyrae ?


Bien sur qu’il savait. Mais Khorog parlait dans l’espoir d’entendre la voix de son humain.

- C’est la que je médite, que je m’exerce au côté obscur.


Devant eux, l’endroit était totalement obscur. Aucune lumière ne permettait de montrer ce qu’il y avait là. Un rancor ou un Hutt aurait pu s’y glisser sans être visible. L’endroit était très froid. Darth Khorog retira son peignoir. Il était toujours nu en dessous et entra tel quel. Sans lâcher la main de Lyrae, il lui demanda :

- Tu peux faire comme moi si tu le souhaite. On va s’imprégner du côté obscur et couper tous nos sens.

Il attendit que Lyrae se décide ou non à enlever ses vêtements. Une fois son choix fait, Darth Khorog entra avec lui dans l’obscure salle … et la porte se referma derrière eux, les piégeant dans un néant de ténèbres.

Lyrae O'Sil
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Quand le Seigneur Khorog était présent, tout se passait comme si Lyrae n’était plus seul dans sa tête. Son maître était en lui, guidait ses pensées, surveillait ses gestes, nourrissait ses émotions. Si parfois un élan d’angoisse l’assaillait, comme si une vieille conscience de lui-même essayait de lui dire que la situation était anormale, il veillait à la faire taire consciencieusement : d’une part parce que si son seigneur décelait chez lui le doute, il risquait une sévère punition, d’autre part parce qu’il ne supportait plus les émotions négatives. Autrefois Jedi capable de se contrôler, aujourd’hui Lyrae était esclave d’un certain nombre de ses sentiments, qui semblaient exploser en lui, incontrôlables. Aussi se complaisait-il dans des certitudes autour de son rôle capital pour la santé de son maître et de l’importance de faire taire toute réflexion venue d’un passé républicain ; un passé peuplé de traîtrise et de souffrance.
D’un autre côté, lorsque le Seigneur Khorog était absent, Lyrae se sentait désespérément vide. Comme si son esprit n’était plus entier, maintenant qu’il s’était habitué à y accueillir un autre. Une autre angoisse naissait alors, une espèce d’obsession concernant le retour du maître et une terreur d’être rejeté par lui. Les lectures du code Sith aidaient un peu à supporter cet état, ainsi que les exercices où on lui parlait longuement du seigneur Khorog, ce qui remplissait un peu ce vide à l’intérieur de lui. Il semblait que les deux twi’lek avaient bien compris l’importance vitale, pour Lyrae, d’être occupé. Sinon, l’obscurité l’avalerait tout entier pour le détruire, car il était encore trop fragile pour être le réceptacle du côté obscur.

Mais il apprendrait. D’ailleurs, sa main dans celle du maître, il descendait les escaliers pour quitter le lieu d’étude afin de descendre dans les étages de la demeure. Lyrae racontait avec beaucoup de fidélité le programme de ses journées, puis écoutait sagement les propos du draethos. Ce que vivait ce dernier était bien sûr beaucoup plus important que ses misérables tâches, et il levait vers lui des yeux remplis d’admiration.

Lorsqu’ils parvinrent devant la porte, Lyrae ralentit. Le draethos pouvait certainement sentir l’inquiétude de son humain sans même que celui-ci n’ait à formuler quoique ce soit : Lyrae évitait en général de descendre jusque-là. Le côté obscur y était puissant, et sa sensibilité à la Force lui permettait de le ressentir ; mais cette sensation l’effrayait. Le caveau semblait l’appeler, le séduire, mais il avait l’impression que s’il y entrait, il y serait englouti et ne pourrais jamais plus en sortir. Quel genre de maître Sith se trouvait encore là, en esprit ?
L’humain se cramponna au draethos afin de se sentir sous la protection de son maître. Il s’était mis à trembler comme une feuille. Il se répétait intérieurement qu’en présence du Seigneur Khorog il n’avait rien à craindre. Son maître n’était-il pas le nouveau Sith’ari ? En ce cas il était bien plus puissant qu’une quelconque créature, vivante ou défunte, dissimulée dans l’obscurité.

Il dut néanmoins se forcer à quitter l’emprise physique de son maître pour se déshabiller. Ce n’était pas réellement un choix, un désir qui était le sien : son désir se trouvait uniquement dans celui du maître. Aussi, si le seigneur Khorog jugeait qu’il convenait de faire ainsi, sa meilleure option était certainement un pur mimétisme. Il se débarrassa de la bure dont il était vêtu, la laissant choir au sol avant de rapidement reprendre la main du maître, restant tout près de lui.
Puis il tourna son regard devant eux, mais ses yeux ne distinguaient rien. Il retint son souffle.

Le serviteur et le maître s’enfoncèrent dans l’obscurité. Lyrae frissonnait toujours. L’absence de lumière fut tel qu’il n’était plus capable de voir son propre corps, encore moins celui du draethos. Le contact physique était la seule certitude qu’il existait encore. Ce n’était pas seulement qu’ils étaient enveloppés d’obscurité, se rendit-il compte au bout d’un moment, mais que la Force aussi les environnait si densément que Lyrae ne sentait plus la présence de deux twi’lek quelques mètres plus haut, et sa propre aura lui semblait devoir résister pour ne pas être littéralement annulée par la présence. Heureusement, son contact mental avec son maître lui permettait de trouver suffisamment d’énergie psychique pour résister.

Au bout de quelques secondes, Lyrae sentit son maître cesser sa progression et il s’interrompit lui aussi. Le maître s’asseyait, alors il s’assit également, mais sans lâcher la main du maître, qu’il serrait fort, de peur que celui-ci pût l’abandonner dans l’obscurité. Le maître était silencieux, alors il restait silencieux aussi. Le maître méditait, il le sentait dans la Force, alors il essaya de méditer aussi.

Lyrae ferma ses yeux devenus inutiles et se laissa porter par ses sensations. Des souvenirs l’assaillirent. Des images déformées : un tout petit enfant dans ses bras, une cellule désespérément blanche, une voix douce qui lui chuchotait à l’oreille, les râles de ses geôliers lorsqu’ils les avaient transpercés de son sabre. Soudain, il se vit lui-même, sabre rougeoyant en main, tournoyer sur lui-même. Il n’était pas seul, il y avait là des centaines de soldats, mais lui virevoltait avec élégance entre eux, fauchant une tête, un bras, avec une espèce de fierté, et son visage était rond et rouge et beau et fort. Il retombait au sol, cabriolait, abattait un autre de ses ennemis. Un soldat à l’uniforme républicain se jetait sur lui et tous deux roulèrent sur une surface métallique. Ils parvinrent au bord d’une plateforme, tombèrent dans un puits artificiel au fond du puits, s’écrasèrent. Mais ils n’étaient pas morts et Lyrae se redressait, sabre en main pour enfoncer son arme jusqu’à la garde dans le cou de son ennemi ; mais alors qu’il s’exécutait il se rendait compte que son ennemi s’était transformé en un petit bébé, le même petit enfant qu’il avait tenu dans ses bras plus tôt. Il était pétrifié de stupéfaction et d’horreur et pour le punir, dans le puits fut déversé un million d’insectes qui les recouvrirent tous les deux, se mirent à courir sur leur peau nue, les piquer, les gratter, s’introduire dans tous les interstices. Il voulut crier mais en ouvrant la bouche les insectes s’engouffrèrent dans son gosier comme une armée défonçait les portes d’une cité à conquérir.

Lyrae se mit à hurler. Pour sortir de ce cauchemar qui l’emplissait d’horreur sans qu’il ne sût tout à fait pourquoi, il se débattait follement, se griffait comme pour arracher de sa peau les milliers d’insectes dont il croyait sur l’instant qu’ils l’assaillaient vraiment. Dans son affolement, il avait lâché la main du maître, et soudain fut persuadé que le seigneur l’avait abandonné là, en proie à un seigneur du passé qui se nourrissait de l’esprit de jeunes âmes comme la sienne.

Il continua à hurler de terreur.

Darth Khorog
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Darth Khorog, dans l’obscurité absolue de la pièce, sentait l’angoisse, la terreur, qui montait progressivement dans l’air saturé par le côté obscur. En face de lui il savait que, même s’il ne pouvait pas le voir, le visage de Lyrae était déformé par les émotions qui abritait son être. Le Sith pouvait contempler l’entièreté de son désarroi. Le seigneur Sith contempla les souvenirs horribles qui agitaient son esclave. Il put voir les corps des soldats qu’il avait trucidé et ce qu’il avait abandonné derrière lui dans sa vie de Jedi. L’humain était possédé par la peur qu’il rejetait en bloc. Darth Khorog constata que là était le principal problème. D’un autre côté, les autres émotions nécessaires n’était pas employés à leur juste valeur. La colère, la souffrance, la haine. Darth Khorog était toujours en lien mental avec Lyrae et ne s’éloigna pas de lui. Par contre il se dit qu’il pouvait peut-être montrer la voie.

Assis en tailleur sur la pierre froide, il se concentra en lui-même pour faire ressortir ce qu’il gardait constamment sur le point d’exploser … sa colère et sa haine. Il lui donna libre court en laissant sortir ce magma de l’étroit coffret mental et qui se déversa comme un flot dans tout le corps du seigneur Sith. Il sentit l’air se réchauffer très légèrement, presque imperceptiblement. De son côté, il savait que Lyrae était trop occupé à fuir sa propre peur pour avoir conscience de l’existence de Khorog juste à face de lui, ni de sa main posée sur la cuisse de son esclave. Darth Khorog entreprit alors de pousser mentalement sa colère vers Lyrae, la déverser en lui comme un récipient que l’on remplit. Il s’engagea tout entier dans se flot et montra à l’esclave l’étendu du côté obscur. Lui montrant plus que la seule peur, lui faisant voir ce qu’était le véritable cauchemar maîtrisé.

- Tu ne maîtrise pas ta peur Lyrae. Tu ne dois pas la laisser hors de contrôle ! Il te faut la maîtriser !

Le Sith était en colère. Il ne fit rien pour aider Lyrae à se recentrer, mais maintenant il qu’il avait attiré son attention, il se savait écouté.

- La Peur est un outil qui t’indique ce qui ne va pas ! Elle t’alerte du danger. Tu ne dois pas la fuir, tu dois t’en saisir ! Laisse-toi porter par ce qu’elle te dit ! Domine ta peur et retourne la contre tes ennemis !

Le draethos sentait Lyrae en proie avec sa peur. C’était difficile, lui-même n’était pas arrivé facilement à cet exercice. Mais il n’avait pas reçu l’aide de son maître cette fois-là. Ici c’était différent. Darth Khorog était un maître en télépathie et Lyrae bénéficiait de ses faveurs.

- Cherche ta colère Lyrae. C’est elle qui va t’aider à te défendre, te protéger de tes ennemis et de tes émotions. La peur et la colère seront tes plus grandes alliées si tu les domptes. Alors fait le !

De son côté, le seigneur Sith sentait dans son lien mental, que Lyrae faisait des efforts pour accomplir ce que voulait son maître. Le draethos sentait que l’esclave se servait de la colère qu’il avait instillé en lui. Darth Khorog le laissa faire. Il se laissa utiliser tout en instillant plus de haine et de colère chez Lyrae en lui faisant mentalement visualiser la République, ses soldats. Il lui fit part d’images et de souvenir quand Darth Khorog exécutait des traîtres à l’Empire et des Jedi, pour provoquer chez Lyrae une réaction. Il sentit son lien gonfler et prendre plus d’importance. La Force semblait à l’œuvre d’une façon qui échappait à Khorog, derrière tout cela il ressentait encore cette impression d’affection, de plaisir et de désir mais il ignorait qui était à l’origine de ce cocktail d’émotions et de sentiments. Tout ce qu’il pouvait remarquer, c’était ce lien, semblant être fait de duracier, qui unissait Khorog et Lyrae et grossissait maintenant à vu d’œil. Le Sith ne coupa pas ce lien, et même s’il l’avait voulu, il savait qu’il n’aurait pas pu.

- C’est bien Lyrae, utilise les armes à ta disposition, utilise-moi pour vaincre tes ennemis. Regarde comment je fais, je n’ai pas peur des insectes. Laisse-les entrer en toi. Laisse les insectes entrer dans ta peau. Ils ne sont pas réels Lyrae, ce sont des émotions. C’est ta peur et ta colère, c’est là tes remords et ton ressentiment, ta frustration et ta jalousie. Laisse-les entrer Lyrae, ils te protégeront si tu les domines.

Le Seigneur Sith et l’humain, toujours assis dans le caveau obscur, ne faisait plus de bruits maintenant, mais la tension restait palpable, de l’électricité qui semblait imprégner l’air jusque dans la pierre polie.

Lyrae O'Sil
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A ses cris de terreur se mélangeait une voix que Lyrae d’abord, dans son affolement, ne parvint pas à déchiffrer. Mais peu à peu, il se dégoutait d’avoir si peur en vain : ses gestes frénétiques ne repoussaient pas les insectes, ses cris ne provoquaient l’aide de personne. Il sentait la pierre froide sous son corps et se sentit misérable dans sa terreur. Alors, la colère toucha son cœur et il glapit de souffrance. Etait-ce sa colère ? Il n’avait jamais perçu cela en lui. Mais la colère était efficace. Ses cris d’horreur se transformèrent en cris de rage. Ses gestes n’étaient plus de l’affolement, mais de la vindicte.

Alors les mots commencèrent à faire sens. La colère lui permettait de repousser la peur. De la maintenir à bonne distance, malgré l’obscurité. La haine était telle un bouclier contre la menace. Encouragé par les propos de Darth Khorog, qu’il savait être sa seule sécurité en ce lieu, Lyrae parvint à se remettre debout. Il ne pouvait rien y voir, aussi tournait-il pour faire face à des ennemis invisibles à ses yeux. Chaque fois que la peur gagnait du terrain, il se mettait à crier de rage, comme si le son pouvait repousser l’adversaire. La colère lui donnait un rythme. Son cœur battait toujours la chamade, mais ce n’était plus le pas désordonné de la fuite : c’était le tambour de guerre.
La colère était un réservoir sans fin – pas le sien, en réalité, mais l’humain n’en avait pas conscience. Lyrae martelait le sol de ses pieds nus, frappait l’air de ses poings serrés et noueux. Il se sentait de moins en moins attaqué, mais la puissance donnée par la colère l’enivrait. Il découvrait en lui une ressource qu’il n’avait jamais goûtée auparavant. Tant de temps à réprimer sa frustration ! On lui avait caché sa propre force, on l’avait trahi. Jamais les Jedi ne lui avaient dit qu’il pouvait repousser ainsi la peur. Il avait eu peur de tant de choses, et il suffisait de cracher sa haine à la face du monde pour la faire disparaître. Des images dans l’obscurité se dessinaient, projections mentales ou hallucinations. Il voyait des soldats républicains, ces traîtres ! Et il tentait de les attaquer, mais sa main passait au travers du vide, diluant l’illusion. Ces gestes pourtant provoquaient un certain soulagement, peut-être tout aussi fort que ce qu’il aurait pu ressentir s’il avait vraiment pu assouvir une véritable vengeance.

Vengeance ? Ce sentiment était nouveau pour lui. Lorsqu’il avait tué les gardes républicains, ce n’était pas une pulsion revancharde ; c’était un acte désespéré pour suivre le Maître, pour ne plus subir les coups de ses geôliers, mais pas une vengeance. Ce sentiment nouveau lui appartenait-il ? Il ne savait guère et ne se posait pas la question. Il sentait le lien du Maître, il sentait aussi sa satisfaction, et cela l’encouragea quelques instants. Il continua de se défendre contre des illusions, se jetait sur elles, les traversaient avant de retomber sur le sol comme un animal sauvage. Il pivotait et était prêt à bondir de nouveau, haletant.

Les insectes étaient toujours sur lui. Il n’essayait plus de s’en défendre. Il ralentit cependant son manège, la fatigue le gagnant. Au bout d’un moment, il s’arrêta tout à fait, chancelant. A travers la Force, il sentait le Seigneur Khorog à proximité et, comme par automatisme, il se tourna vers lui pour le rejoindre. Il glissa à terre, sa peau recouverte de sueur. Les gouttes qui perlaient sur son torse étaient tels ces insectes qui parcouraient toujours son corps. Il les acceptait. Ils faisaient partis de lui. Il ne devait pas les haïr : valait-il plus, lui-même, qu’un insecte ? Non. Il avait lui-même été un cafard dans cette chambre immaculée. Le cafard avait repris des forces. Il pourrait se défendre si besoin. Surtout, lorsqu’il reverrait la lumière, il saurait se venger.

Au bout de plusieurs minutes, sa respiration se calma enfin. Il serra dans ses mains celle du Seigneur Khorog, qu’il avait réussi à trouver par tâtonnements. Elle était chaude et revigorante. Il la tenait contre lui.

- Je les dominerai, souffla-t-il.

Sa voix éraillée révélait comme son corps venait d’être éprouvé par l’expérience. Soudain la fatigue le gagna brutalement. Il ne savait plus ce qui se passait dans son esprit. Il lui semblait ne pas être seul. Etait-ce le Maître ? Ou un vieux Seigneur Sith tapi dans l’ombre qui voulait absorber son énergie intérieure ? Il n’allait pas s’en faire. D’une part parce qu’il n’avait pas peur, d’autre part parce que le maître était là et qu’il lui faisait toute confiance.

Il se coucha tout près du maître, recroquevillé autour de sa main comme s'il y trouvait un réconfort, et ferma les yeux. Tout son corps frémissait sur la pierre devenue humide de sa sueur.

Il était un insecte à la merci du Seigneur, mais il pouvait être en colère et se défendre. C'était une pensée paisible de se dire que face à la mort, on pouvait se battre et repousser la peur, tout en se sachant condamné.




Darth Khorog
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Darth Khorog était allongé aux côtés de Lyrae, l’humain s’était bien débrouillé. L’esclave tomba de fatigue dans les bras de draethos qui l’accueilli. Il avait mérité un peu de repos. Enlacés tous le deux, couchés à même le sol, ils prenaient le temps de reprendre des forces. Khorog caressait délicatement la joue de l’humain haletant, la tête posée sur son épaule. Mentalement, le Sith étreignait aussi son esclave, leurs esprits solidement entremêlés. Lyrae avait fait preuve d’une excellente force psychologique. Il s’était nourri de Khorog bien sûr, mais c’était là une étonnante faculté. D’une voix douce, il fit à son humain :

- Tu as un don Lyrae, tu es fait pour le côté obscur.

Le Sith fit brièvement glisser sa langue sur le front de son esclave.

- Je pense qu’on pourrait développer ce don. Tu t’es nourri de la colère, tu sais contrôler ta peur. N’oubli pas qu’elle t’est utile là peur, ne la rejette jamais car elle t’avertie du danger, elle est ton alliée.

Darth Khorog, enlaçant toujours Lyrae, vint se placer au-dessus de lui et plongea son regard dans ses yeux. D’une main, il caressa les cheveux de son humain et plongea sa tête dans son cou, inspirant à plein poumon le parfum naturel de l’esclave. Dans son esprit, Darth Khorog faisait revivre la scène du triomphe de Lyrae face à la peur, le sentiment de félicité et d’assurance. C’était grâce au seigneur Sith si l’esclave pouvait devenir fort, acquérir un plus grand respect, un plus grand sentiment d’affection. Tout autour d’eux, l’obscurité oppressante de la tombe ne faiblissait pas et le côté obscur ne perdait pas en intensité. Il imprégnait maintenant les corps entrelacés.

- On va faire une petite pause le temps que tu reprennes.

Puis doucement, ils s’endormirent tous les deux, unis dans le même songe imprégné par l’obscurité du tombeau, vivant de courts passages de la vie passé du défunt qui jadis occupait la pièce. La vie d’un seigneur Sith, animé par la passion et la soif de domination.

Quelques heures plus tard, Lyrae et Khorog étaient attablés côté à côté. Ils dégustaient un plat de viandes fraiche. Le Sith tenait à avoir l’humain avec lui, tout proche de lui, et sans réfléchir, il avait ordonné qu’on leur serve la même chose. Entre deux mastications, le Sith posait des questions à Lyrae.

- Qu’est ce que tu as retenue de notre séance dans la tombe ? Qu’est ce que tu as appris du côté obscur ?

Darth Khorog était plutôt satisfait des résultats de son esclave. Il avait affronté le côté obscur et en était ressorti grandit, il pouvait le sentir. Le Sith sentait que Lyrae avait des prédispositions pour quelques domaines en particuliers.

- Tu as su utiliser ma colère. Tu va devoir trouver en toi la source de ton propre pouvoir, sans que je ne t’aide. T’aider de tes propres émotions. Ce n’est pas facile mais tu verras, tu as en toi tout ce qu’il faut pour maîtriser le côté obscur. Ce n’est qu’une question de volonté.

Darth Khorog fini de lécher son assiette, se nettoya le visage puis, se retourna une nouvelle fois vers Lyrae.

- Nous allons recommencer. Mais cette fois-ci nous irons plus loin toi et moi. Allez viens.

Ils se levèrent de tables et reprirent la direction de la tombe. La porte sombre n’avait pas changé et l’intérieur semblait toujours aussi sombre et inquiétante. Darth Khorog se dévêtit une nouvelle fois, laissant ses habits à l’entrée, puis entra dans la salle. Il prit place au centre, s’assit en tailleur et fit face à Lyrae. Il tendit les mains pour prendre les siennes et ferma les yeux.

- Cette fois Lyrae ressent ce que cache toute cette noirceur. L’obscurité ici ne t’attaque pas pour rien. Tu as appris à faire face et tu as acceptés ces émotions violentes. Mais tu la fais grâce à moi. Cette fois-ci on recommence mais je ne t’aiderais pas. N’oublie pas, ne rejette pas la peur, tout comme la colère elle est là pour te nourrir, c’est ton émotion, ton pouvoir. Si tu fuis, ces émotions deviennent tes chaînes et retiennent dans la médiocrité du commun des mortels.

Le Sith se concentra, en communion avec la noirceur des lieux et il sentit cette sensation monter. Les ténèbres du sépulcre qui s’éveillait et ce focalisait sur eux. Il n’y avait plus depuis longtemps, mais les souvenirs persistent et cet écho attaquait avec colère les intrus qui osait profaner cet endroit. Le Sith laissa les ténèbres l’envahir, provoquant en lui ce délice de souffrance et de peur. Cette fois, il ne laissa pas l’esclave accéder à ses émotions. Il le laissait se débrouiller avec son propre pouvoir et sa propre énergie.
Lyrae O'Sil
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Dans les bras du Seigneur Khorog, Lyrae retrouvait enfin un peu de sécurité. Son esprit se raccrochait follement aux compliments du Maître. C’était pour lui des trésors inestimables, une preuve qu’il n’était pas encore bon à jeter, qu’il avait bien travaillé durant l’absence du draethos. Silencieux, les yeux clos, il se laissait aller tout contre le Seigneur. Le sommeil l’emporta, entrecoupé de cauchemars où des Jedi essayaient de l’enfermer, où des républicains le battaient, où des insectes essayer de s’introduire dans son corps. Mais cela ne le réveilla pas ; les cauchemars étaient monnaie courante désormais dans sa vie et, s’il avait des instants de réveil, il sentait le corps chaud du draethos nu contre le sien et cela suffisait alors à le calmer.

----—

-----—Quand l’esclave et le maître furent attablés, Lyrae répondait sagement aux questions du maître. Ses muscles étaient encore tout engourdis de l’expérience, mais il mangeait proprement, ne commençant un plat qu’après que le maître y ait lui-même goûté. Il utilisait aussi abondamment sa langue, en imitation du maître, pour faire disparaître les derniers gouttes et miettes de chaque aliment.

- Mon Maître, j’ai retenu que la peur, bien que désagréable, était d’une grande puissance. Qu’avec de l’entraînement, on peut la maîtriser et… que le côté obscur peut m’y aider.

Lyrae eut un frisson. Il passa une main dans son cou, sourcils froncés, mais se détendit bientôt. Le souvenir n’était pas du tout bon. Il avait eu tellement peur, mais le Maître ne l’avait pas abandonné.

- Oui… La colère aussi. J’avais juste peur et… L’instant suivant, j’étais en colère. Nous étions en colère, souffla-t-il de sa voix blanche.

Comme s’ils n’avaient plus faits qu’un. Physiquement ou psychiquement, il semblait à Lyrae que ces moments-là d’unité étaient les seuls qui donnaient un sens à sa vie, malgré la douleur qu’ils provoquaient aussi.
Quand le Maître annonça qu’ils allaient recommencer, cependant, Lyrae se raidit, et écarquilla les yeux.
Bien sûr, il obéirait. On ne discutait pas les ordres du Maître.

----—

-----—Lyrae se devêtit de nouveau, imitant encore son maître. Son corps tremblait comme une feuille pendant qu’ils s’enfonçaient dans l’obscurité. Plus il sentait la présence sombre qui grandissait autour d’eux, au fond du tombeau, et plus la terreur l’envahissait de nouveau. Lyrae sentit les larmes envahirent ses yeux puis ses joues, mais il resta mutique. Il se contentait d’acquiescer en secouant la tête, incapable de protester de toute façon.

Ils cessèrent leur progression seulement quand les ténèbres les eurent tellement engloutis que le chemin d’où ils venaient avait totalement disparu. Là, Darth Khorog s’écarta de l’apprenti, qui sentit la solitude et les souvenirs douloureux l’assaillirent de nouveau. Inutilement, il couvrit son visage de ses mains décharnées. Les ténèbres étaient comme entrés dans sa tête et sur sa peau s’étaient dressés tous ses poils sous l’effet de frissons incontrôlables. La terreur l’envahit en même temps qu’il eut l’impression que ses jambes s’enfonçaient dans des sables mouvants. Il recula, tituba en essayant d’extirper d’une matière imaginaire qui l’engloutissait. Il fit monter en lui la colère : non, il ne pouvait pas mourir comme cela, il devait servir le maître. Quiconque se mettrait sur son chemin pour la servitude de Darth Khorog subirait sa colère !
Et, poussant des cris, il se mit à gesticuler, à rejeter la substance qui essayait de monter sur lui comme des tentacules lentes et maléfiques. En même temps que la colère, il nourrit un instant un sentiment de contrôle et de victoire…

… Mais ces émotions-là s’effacèrent lorsqu’un nouvel assaut prit la forme d’une longue aiguille que l’on approchait au-dessus de lui. Une femme aux cheveux verts se penchait sur lui – c’était une Jedi, il le savait, il en était sûr ! – et lui sussurra en faisant apparaître une langue fourchue :

- Tu sssssseraaas… notre assssticot ! Tu… trahiraaas le Sssssssseigneur…
- NON ! Ce n’est pas vrai !

Lyrae perdit l’équilibre et tomba à la renverse. Mais l’aiguille le suivait, menaçait à tout instant d’entrer profondément dans son œil droit. Toute colère avait disparu : seule la terreur subsistait, une folle terreur de n’être pas à la hauteur, de ne pas mériter d’être l’esclave de Darth Khorog.

- Tu ssssss…

- NOOON !

Lyrae bondit de côté, cherchant follement son maître dans l’obscurité, poursuivi, pensait-il, par cette femme énorme à l’aiguille qui allait le transpercer de toutes part. Perdant toute notion de l’exercice, Lyrae courait de façon désordonnée, cherchant à tâtons celui qui pouvait le protéger. Lorsqu’il le sentit enfin, il se jeta à ses pieds, qu’il enserra de ses bras frêles en sanglotant.

- Nooon… Mon maître, Seigneur Khorog, je ne vous trahirai jamais, ne les laissez pas me… Ne me laissez pas ici…

Il embrassa les pieds du Maître, tout en les noyant de ses larmes. Il savait qu’en se comportant ainsi, il échouait l’exercice, mais il ne voyait pas d’autres idées. La perspective que les Jedi allaient causer la perte en l’utilisant, lui, contre le Maître, lui semblait d’une horreur sans nom : cela aurait signifié non seulement un obstacle majeur aux desseins de Sith’ari, mais en plus le Maître ne pourrait plus jamais l’aimer si une telle chose se produisait. Soudain, il était convaincu qu’il ne fallait pas qu’il devînt plus puissant : les draethos devaient être puissants. Les humains, eux, étaient des vermines qui devaient rester des esclaves des Sith, et rien d’autre. Il tremblait tout en poursuivant ses gémissements plein de supplications.

- Je vous en prie, mon Maître, punissez-moi s’il le faut, mais ne me laissez pas entre les mains des Jedi… Je vous en supplie…

Et il sanglota de plus belle, léchant parfois les jambes du draethos contre lequel il s’était blotti en espérant sa clémence. En suscitant même de loin le souvenir de leurs relations charnelles, Lyrae espérait apaiser la colère du maître devant lequel il était en train d’échouer. Comme il était faible de nouveau ! Qu’on le sanctionna s’il le fallait, qu’il servît à tous les désirs, tant qu’on le laissait n’être qu’une pourriture née pour servir et qui mourrait comme telle. Cela seulement ferait son bonheur et rien d’autre.

- Pardonnez-moi, mon Maître…



Darth Khorog
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Darth Khorog observait son esclave à genoux devant lui. Quelque chose dans son esprit semblait remonter à la surface. Quelque chose qu’il voulait réprimer. Ce n’était pas de la peur, comme le craignait Lyrae, c’était autre chose. C’était peut-être son côté Jedi. A moins que ce ne soit les échos de l’Esprit Sith qui jadis régnait en ces lieux ? Oui, c’était l’hypothèse la plus probable. Darth Khorog aussi avait eu entendu cette voix jadis ici. Il avait fait le choix de l’ignorer. Même si au final, il avait tué son maître. Peut être n’avait-il fait que se voiler la face ? Le Sith posa sa main sur la tête de Lyrae. Ils étaient ensemble dans un même esprit, un même corps. Une même âme qui semblait battre à l’unisson des mêmes angoisses. La voix oppressante était insidieuse et mauvaise.

- Lyrae, ce n’est pas la peur que tu entends. Tu te trompe de voix. La peur, c’est elle qui te parle de danger, de menace. Elle te dit quand tu risque de tout perdre, ta vie, ton pouvoir, ton influence. La Peur est ta meilleure amie si tu sais la contrôler. Prends conscience Lyrae, Tu as peur de la voix que tu écoutes. La voix qui te parle de trahir, c’est elle la menace. Je la connais ce n’est pas une Jedi, mon esclave préféré. C’est un résidu de l’Esprit Sith qui jadis dormait ici.

Le draethos soin de caresser les cheveux de son apprenti. Avant de les tirer violement.

- Tu as oublié notre précédente leçon ! La peur t’alerte mais la colère te protège ! Sers-toi de ta colère pour refouler la voix de la trahison ! Cherche là au fond de toi, provoque la peur chez ton ennemi. Tu avais peur de la République Lyrae, et ta colère les a punis !

Le Sith, qui sentait sous les coups de langues de son esclave, son désir grandir, durcissant sa virilité saillante qu’il sentait glisser sur le visage de Lyrae. Il ne chercha pas à brider ce sentiment de désir. Le draethos renforça encore son emprise sur l’esprit du pauvre humain, il s’enfonça encore plus loin pour ressortir les images que la Voix de la Trahison utilisait pour charmer Lyrae. Il choisit des souvenirs humiliants, dégradants de son passé chez les Jedi. Ce visage était tourné en une version maléfique et parlait avec la voix du mépris.

- Tu n’as été qu’un immense regret Lyrae. Nous voulions que tu meures pour notre bon plaisir, comme les autres Jedi. Tu aurais pu devenir un sauvage, comme nous autres mais tu as préféré la civilisation ! Tu n’es que déception … Lyrae le monstre.

Darth Khorog reprit le cours des pensées de son esclave, il chercha en lui la colère et la peur. Il tenta de les attiser et de liés à elles.

- Les Jedi t’ont toujours utilisé pour s’amuser. C’est eux que tu as trahi et tu as bien fait. C’était eux tes seigneurs avant. Maintenant tu es as moi parce que tu as choisi de l’être Lyrae. Moi je t’ai laissé le choix et un jour tu me serviras en homme libre. Je te le promets.

Le Sith embrassa Lyrae à la façon des draethos, avec tout la rage et peur qu’ils avaient éveillée en semble. Ils s’embrassèrent immergés dans le côté obscur qui avait soudainement réchauffé la salle sombre dans laquelle ils se trouvaient. Darth Khorog se sentait partir avec les coups de langues agiles de son esclave. Il aimait ça.
Dans un murmure, il ajouta :

- La trahison est toujours un choix Lyrae, mais pas toujours le bon. C’est moi qui prends les décisions, contente toi d’obéir et tu t’épanouiras. Tu as déjà commencé à le faire mon Lyrae adoré.

Le Sith aimait cette sensation, ils aimaient cette émotion de plaisir uni. Ils ne faisaient qu’un et c’était une source d’extase.

- Écoute ta peur Lyrae. Moi je l’entends. Elle te dit que tu es faible, que tu es un obstacle à ma personne, que tu échoue. Ce n’est pas vrai, pas encore. Ce ne sont que des avertissements. La peur est fourbe mais si tu sais la contrôler, tu ne seras jamais pris par surpriiise …

Le dernier mot fut prononcé sur le ton du plaisir, tel un gémissement. Les coups de langues de Lyrae avaient le don de mettre Khorog dans tout ses états. Il ressentait cette sensation enivrante, cette émotion de désir mélé à quelque chose de plus fort et intense. Le Sith ne savait pas ce que c’était. Mais Lyrae ressentait la même chose et semblait savoir ce que c’était sans jamais la nommer.
Lyrae O'Sil
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Les épaules de Lyrae furent encore secouées de quelques sanglots. Les yeux rivés au sol, entre les pieds musculeux du Seigneur Khorog, il essayait de retrouver un semblant de courage. Mais toute cette obscurité autour de lui, n’allait-elle pas l’aspirer ? Ne s’y cachait-il pas les Jedi et la République prêts à prendre leur revanche sur lui ? Ne les avait-il pas déjà tué des mois auparavant ?

Un frisson fit frémir son corps et ses mains se raffermirent autour du membre du draethos, comme s’il avait eu peur que le Sith pût s’enfuir en le laissant là. Il absorbait ses paroles, sans pouvoir prononcer un mot, sinon un gémissement d’acquiescement de temps à autre. Lorsque Khorog tira les cheveux de son apprenti, ce dernier glapit de douleur, mais ne protesta pas. Il savait bien qu’il méritait bien pire que ce bref châtiment.
Bientôt, une voix se fit entendre.

- Tu n’as été qu’un immense regret Lyrae. Nous voulions que tu meures pour notre bon plaisir, comme les autres Jedi. Tu aurais pu devenir un sauvage, comme nous autres mais tu as préféré la civilisation ! Tu n’es que déception … Lyrae le monstre.

Le corps de l’humain s’affaissa tandis qu’il s’enfonçait dans l’humiliation, secoué de plus belles de sanglots de honte.

- Je… Je sais, couina-t-il en réponse à son maître, avant que celui-ci ne le gratifie d’un long baiser draethos.

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--------Lyrae s’était soumis deux fois encore à l’expérience. La première fois, il avait surmonté sa peur quelques instants avant de s’effondrer à nouveau aux pieds de son maître. La seconde fois, il avait réussi à tenir plus longtemps, malgré les voix envahissantes, les insectes qui voulaient s’insérer dans tous ses orifices, l’aiguille de la femme aux yeux verts qui plongeait vers lui comme si elle avait voulu lui transpercer le cerveau. Il ne réussissait que grâce à la peur de décevoir son maître d’une part, et d’autre part la colère d’être aussi faible face à ces Jedi qui ne souhaitaient que l’humilier.

Au bout d’un moment, il s’était évanoui, tombant sur le sol glacial sans conscience, comme le manche d’un sabre éteint, lâché par son propriétaire, chute tristement après la bataille.

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--------Lorsqu’il s’éveilla, Lyrae sentit immédiatement la paillasse rêche sous lui. Ses yeux s’ouvrirent, non sur l’obscurité de la cave du palais du Seigneur Khorog, mais sur la petite alcôve qui faisait office de chambre. C’était un espace de quelques quatre mètres carrés, où se côtoyaient une couchette à même le sol et un petit meuble bas qui lui servait de table. En dehors d’une seule toge de rechange et de son sabre laser, il ne s’y trouvait aucune possession. La seule luminosité provenait d’un puits de lumière, où se déversait les rayons brûlants de l’astre du système de Korriban. La lumière directe sur son visage l’avait réveillé.

L’esclave se redressa tant bien que mal. La sueur avait laissé son corps moite, et un mal de tête lancinant tambourinait à ses temps. Mais il faisait jour et un esclave ne se repose pas le jour : il travaille aux tâches d’entretien du palais, ou à l’étude, ou à répondre aux besoins du Maître.

Le Maître. Les souvenirs affluèrent et Lyrae se mit debout dans l’affolement. Avait-il échoué ? Kyuur l’avait-il ramené ici ? Le Maître était-il déjà reparti ? L’esclave sortit de son alcôve pour courir dans le palais, direction le salon central, ses pieds nus martelant le sol de marbre.

Dans le salon, cependant, nul trace du Maître. Riish se redressa, occupé qu’il était à arranger un panier de fruits sur la petite table centrale, pour toiser Lyrae d’un œil sévère.

- Tu as beaucoup trop dormi, Lyrae, persifla le twi’lek à la peau colorée.
- Je… Je sais, je suis désolé. Le Maître est parti ?
- Lyrae !

Le ton de Riish était celui de la consternation. L’humain baissa les yeux, honteux. Le twi’lek fit quelques pas pour le rejoindre, et asséna à Lyrae une gifle qui claqua sur la peau et résonna dans le petit salon. Lyrae ne protesta pas. Il garda les yeux rivés au sol. Il savait que Riish avait raison.

- C’est l’esclave qui se tient à la disposition du Maître, pas l’inverse, le sermonna Riish. Maintenant, file : il y a eu du vent cette nuit et la terrasse est couverte de sable. Va l’en nettoyer.

Lyrae déglutit. C’était une tâche qu’il détestait : mal outillé, retirer le sable de la terrasse prenait des heures sous un soleil glacial. Il fallait d’abord remplir des seaux avec une petite pelle, puis quand le gros était retiré, il devait patiemment utiliser une petite brosse. Enfin, pour les milliers de grains de sable restants, qui s’immisçaient entre les carreaux, dans les interstices, il ne restait plus que ses doigts fins et tremblants. Le vent sec et glacial alors, frappait sa nuque et son dos aussi durement que Riish le battait parfois.

- Oui, Riish, acquiesça néanmoins Lyrae.

Et il s’éclipsa vers la terrasse.


Darth Khorog
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Plusieurs jours avaient passé depuis les petites leçons dans les ténèbres. Darth Khorog avait été déçu de Lyrae et l’avait puni en conséquence. Oh, il n’y avait nul besoin d’utiliser des sévices physiques. Le draethos s’était contenté de l’ignorer superbement, de faire monter dans son lit d’autre esclaves, de passer ses journées à faire comme s’il n’existait pas, même lorsqu’il lui adressait la parole. Il s’était même retiré de son esprit, pas totalement mais juste assez pour qu’il se sente seul. Lyrae était un humain torturé, il ne lui en fallait pas beaucoup pour souffrir. Darth Khorog se mit à vouloir que cela change. Il fallait que Lyrae prenne plus de confiance en lui et soit un plus solide.

Après une semaine, presque deux, passés à jouer ce manège, le Sith se décida à cesser la punition. Alors qu’il rentrait dans sa demeure, posant le pied sur le dallage de pierre antique, son contact mental se fit immédiatement avec Lyrae, avec une intensité et une force pleine et entière. Il n’eut pas de mal à trouver son esclave qui tentait maladroitement, d’accrocher une teinture dans un couloir malgré l’air froid qui perturbait ses efforts. Le Sith s’approcha de lui et l’aida dans sa tentative. Puis il se retourna vers l’humain et le prit dans ses bras. Il passa ainsi un peu de temps à le tenir tout contre lui et lui caressant la tête tout en lui murmurant mentalement des mots gentils pour le tranquilliser.

- Lyrae, tu as froid et tu trembles, viens avec moi, je vais te réchauffer.

Dans la clarté du soir, le draethos joignit sa main avec celle de son esclave et il l’emmena avec lui dans ses appartements. Darth Khorog fit usage de toute la douceur dont il était capable. Il cajola et réconforta Lyrae, puis, se déshabillant tous deux, ils s’allongèrent dans le lit. Ils firent l’amour toute la soirée et une partie de la nuit. Le Sith ne se fit pas lourd et dominateur comme à son habitude. Il fit usage de délicatesse, encourageant l’esclave à venir à lui plutôt que le contraire. Une nuit durant laquelle le Sith chercha le plaisir de son esclave plus que le siens, partageant au travers de leur lien mental, toute l’affection que le mental déchiré que Lyrae semblait quémander. Le Sith prit grand plaisir à goûter la semence de son esclave et lui fit de grands éloges sur ses capacités et ses progrès. Puis enfin, ils s’endormirent ensemble, noués l’un à l’autres par leurs bras et jambes entremêlés. Ils firent un seul et même rêve, un songe qui ne provenait ni de l’un ni de l’autre et dans lequel ils étaient ensemble en lune de miel sur Kashyyyk, partageant un succulant rôti de Nautolan.

Le lendemain matin, Darth Khorog était toujours blotti contre son esclave. Son souffle chaud lui caressait l’intérieur du cou. Le draethos y était sensible et il aimait cette sensation. Profitant de leurs nudités, le Sith prit plaisir à caresser avec douceur le dos de l’humain. Il le laissait s’éveiller à son rythme. Lorsqu’enfin l’esclave ouvrit ses yeux, le Sith lui caressa le bout du nez avec son index.

- Bonjour Lyrae.

Le Sith colla son front brièvement sur celui de l’humain en guise de baiser puis reposa sa tête sur son oreiller et replongea son regard dans celui de l’esclave. Ils n’avaient pas beaucoup parlé et le Sith prit enfin la parole tout en continuant ses chastes caresses.

- Lyrae, il y a quelques jours, tu m’as déçu et tu le sais. Mais ta punition est terminée. Cependant, il va falloir que certaines choses changent. Je sais bien ce que tu pense de toi et j’aimerais que tu arrêtes. Tu ne maîtrise pas ta peur et je sais maintenant qu’elle est nourrie par ta honte de toi-même. Tu te trompes de cible Lyrae.

Darth Khorog parlait d’une voix douce, il ne souhaitait pas agresser Lyrae.

- Ce sont les Jedi qui sont des monstres. Ce sont eux qui sont pitoyables, ce sont eux qui sont faibles. Tu es à moi, tu es mon esclave et je ne prends que des esclaves extraordinaires. J’aime mes esclaves et je t’aime toi aussi. Comprends le Lyrae, tu es fort et tu es courageux. J’aimerais que tu retrouve un corps puissant et en bonne santé, que tu retrouves tes cheveux. Pour cela, il faut que tu te reprennes et que tu acceptes qui tu es. Mon Lyrae, un Lyrae civilisé et cultivé. Tu es un Sith, même en étant esclave.

Darth Khorog prit un objet sur sa table de nuit, un projecteur holographique. Il l’alluma devant Lyrae, il lui montra le vaisseau qui tournait sur son axe. C’était un petit vaisseau armé.

- Ce vaisseau, il sera pour toi Lyrae si tu arrive à changer. Tu as la Force, tu as un sabre laser et des compétences formidables pour la mécanique. Tu peux être plus qu’un esclave. Si ça peut t’aider à comprendre que tu es un esclave Sith tout ça fait normal, et non pas un monstre, nous allons faire des bilans médicaux, te plonger dans du bacta, et poser des implants appropriés pour que tu sache que tu n’es plus un Jedi mais mon Lyrae à moi, et rien qu’à moi. J’ai donner des consignes aux cuisines, maintenant tu va suivre un régime spécial, tu va manger et tu va te muscler. Fais confiance à mon jugement Lyrae, si je te dis que tu peux être l’un de mes meilleurs disciple, c’est que c’est vrai.

Le draethos enfoui son visage dans le creux du cou de Lyrae, lui passa la langue sur sa peau douce et reprit.

- Si un jour je suis malade ou blessé, je veux que tu sois assez fort pour me protéger Lyrae. Pour ça tu ne dois plus avoir peur de toi, contente-toi de m’aimer et de me vénérer comme tu le fais si bien.

Le Sith cessa ses caresses et sorti du lit. Il prit Lyrae avec lui et ils se lavèrent ensemble, puis, habillés seulement de robes de chambres, dont une que le draethos prêta à Lyrae, ils prirent la route du salon pour le petit déjeuner. Bien entendu, le régime de Khorog était carnassier, il mangeait de la viande et bien souvent celle de créature consciente, tel que les humains par exemple. Lyrae avait déjà eu l’occasion de goûter la chair de sa propre espèce en son connaissance de cause. Pour Lyrae, son petit déjeuner était également posé là, à côté de celui de Khorog. Ce dernier prit place et invita Lyrae à faire de même. Il lui passa la main dans ses cheveux puis il se serti un verre. La façon dont Khorog buvait était singulière, à cause de sa physionomie, mais il ne s’était jamais caché devant Lyrae qui lui, était bien conscient de l’honneur qui lui était fait de pouvoir observer son maître manger là ou tant d’autre étaient privé de ce spectacle.

- Tiens Lyrae, si tu veux tu peux manger ce plat bacon et ces toasts. C’est un initié qui à lamentablement échoué à l’Académie. Il est délicieux, c’est déjà ça.

Le draethos s’était mis à raffoler de la chair humaine, il ne se s’en cachait pas devant Lyrae et s’était mis plus une fois à discuter de plats cuisinés qu’il aimerait manger avec telle ou telle partie du corps humain. Il faisait cependant bien attention à ne pas inclure Lyrae dans cette espèce. Son esclave était après tout un « être extraordinaire » et son objet rien qu’à lui.

- Dis moi Lyrae, est-ce que tu as des idées sur la façon dont tu aimerais me servir ? Si tu en as n’hésite pas à m’en parler. Moi je veux que tu deviennes fort, mais si tu as tes propres qualités. Si tu veux devenir un prêtre tu le peux, avec un enseignement adéquat. Mais tu peux aussi devenir mon pilote. Si on te forme bien, et que tu t’entraîne tu pourrais avoir du talent. Qu’en dis-tu Lyly ?

Lyrae O'Sil
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L’amour du maître était parti, puis était revenu. Lyrae avait été transi de terreur. Terreur à l’idée de ne plus être utile, de n’être plus un déchet suffisamment valorisé aux yeux du Seigneur Khorog. Terreur à l’idée d’être prochainement exécuté, voire pire : abandonné. Puis il avait été transi de terreur lorsque le draethos s’était intéressé à lui de nouveau. Terreur de subir sa colère, que derrière les caresses il y eût les claques, qu’après les mots doux fut prononcée la sentence.

Mais bientôt l’esprit du Sith fut dans le sien, tout comme son corps, et il lui appartînt entièrement de nouveau.

La nuit fut longue. Pour Lyrae, elle était emplie de doutes : faisait-il bien ce qu’il fallait ? que désirait le Maître ? et comment le désirait-il ? Et après ? Devait-il recommencer ses gestes ? le Maître l’aimait-il davantage ?

Il n’était qu’obéissance. Soumission. Désir d’être désiré, d’être possédé.

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-------Lyrae s’éveilla avec la lumière matinale qui s’infiltrait par les fentes de la demeure de Darth Khorog et jetait sur son corps nu une blancheur qui révélait la faiblesse d’un corps épuisé, qui se remettait doucement de semaines de privations. Des cicatrices barraient ses membres, et il se recroquevilla un peu plus contre son maître, comme si sans celui-ci, il n’avait aucune réalité. Il l’écouta avec attention, sans mot dire, ou en prononçant de simples « oui » tout juste glapis.

Mais l’humain soudain cligna des yeux, la bouche entrouverte.

Un vaisseau. A lui ?

Son regard était captivé. L’appareil avait un nez tout effilé et de grands ailerons, et étrangement tout un tas de mots revenaient dans l’esprit de l’ancien Jedi. Des mots techniques. Décélérateur aérodynamique. Chambre anéchoïque. Régulation thermique. Cycle ouvert à expanseur. Vitesse caractéristique de combustion.

- Les déviateurs sont très visibles sur ce modèle, commenta-t-il d’une voix faible.

Il voulut passer sa main sur les parties qu’il désignait mais ses doigts traversèrent l’hologramme et il en fut surpris, comme s’il avait cru un instant que le vaisseau avait été un jouet ou un modèle réduit présenté physiquement devant lui. Son bras retomba le long de son corps, mais son regard était toujours captivé.

Bientôt il parvint à détacher son regard, pour essayer de mettre de l’ordre dans ses idées. De faire le lien entre le vaisseau et les propos de son Seigneur et maître.

- Si je deviens fort…

Il pointa du doigt le vaisseau sans terminer sa phrase, qui était une question implicite. Oui, s’il devenait fort, il pourrait mettre les mains dans le moteur de périgée de cet appareil.

Tout le long du bain qui avait suivi, Lyrae avait été à demi-absent. Son esprit dérivait, pensait à comment ce vaisseau devait être fait à l’intérieur, et des chiffres lui revenaient en mémoire ; celles de performances spécifiques. Quelle puissance lors de la poussée atmosphérique ce vaisseau pouvait-il atteindre ? Voilà longtemps que son esprit n’avait pas fait d’exercice mental autre que s’inquiéter des besoins du maître et retenir par cœur les mots en sithese écrits dans le code Sith.

Lorsqu’il se retrouva à table, cependant, un instinct de survie lui fit cesser cette gymnastique intérieure pour revenir à la réalité : il fallait manger de l’humain. Ce n’était pas la première fois. Lyrae obéit sagement, prenant bouchée sur bouchée, ses yeux déviant curieusement vers le draethos de temps à autre. Il regardait comment la langue de son maître léchait consciencieusement un os, pour pouvoir l’imiter pauvrement ensuite avec son petit organe diminué d’humain, tout en l’écoutant sagement.

Quand la question lui fut posée, il hésita.

- Pilote ? répéta-t-il, éberlué.

En pensée, ses doigts caressaient le manche de navigation du petit vaisseau vu un peu plus tôt. Mais il n’osait pas s’en ouvrir.

- Si cela est le plus utile au maître, dit-il seulement dans un souffle, avant de baisser les yeux.

Il contempla longuement le dernier toast que contenait son assiette. Il n’y voyait pas l’apprenti qui avait échoué. Il releva la tête vers le maître.

- Je n’ai pas de qualité particulière, mais je travaillerai dur. Je…

Lyrae fut pris d’un tremblement. Un souvenir avait secoué son esprit et il se hâta de repenser au vaisseau. Oui, le vaisseau. Autrefois, il avait piloté. Beaucoup. Il avait appris à d’autres, aussi. Il aimait particulièrement les chasseurs parce qu’ils procuraient une sensation de vol unique. Mais le draethos pouvait-il comprendre cela ?

Soudain l’humain quitta sa siège, glissant pour tomber à genoux auprès de son maître. Il s’agglutina contre lui en posant sa joue contre la cuisse qui s’était dénudée du maître, un pan de sa robe de chambre glissant au sol. C’était un geste qu’il avait déjà eu régulièrement et qui constituait une demande, ou plutôt, une ouverture : en faisant cela il indiquait à son maître que son esprit lui était ouvert ; que plutôt que discuter, le draethos pouvait se servir directement à la source de ses pensées.

Bientôt, Lyrae sentit la main du draethos se poser sur son crâne et il ferma les yeux, laissant l’esprit de Darth Khorog prendre l’ascendant à l’intérieur de lui. Alors Darth Khorog put voir ce qu’il voyait : l’espace noir et étoilé apparaître à travers la baie de pilotage d’un tout petit cockpit. Entendre ce qu’il entendait, comme le son des réacteurs au décollage, ou les tirs des canons secouant l’appareil. Sentir ce qu’il sentait, comme la résistance d’une manette sous sa main, la vibration du siège quand le chasseur frôlait une paroi rocheuse ou quand il prenait, plus violemment, un tir sur son bouclier. Et l’odeur des moteurs à combustion qui surchauffaient, et celle du plastique usé d’un tableau de bord.

Puis l’émotion. L’émerveillement devant les mille couleurs d’une bataille spatiale, l’adrénaline d’être pourchassé, la jouissance de voir un navire ennemi exploser dans un feu d’artifices, des boules de feu incandescentes se dégageant d’une carcasse sans vie.

- Je pourrais combattre pour vous, mon Maître, de cette façon-là, murmura Lyrae.

Darth Khorog
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Le seigneur Sith eut sous ses yeux des images de pilotages de vaisseaux, il ressenti l’envie et le plaisir, la soif de retrouver ce qui est perdu aussi. Une certaine nostalgie déguisée en un étrange mélange de rêve et de mélancolie. Pendant quelques instants, le Sith était aux commandes d’un chasseur, le guidon entre les mains. Les vibrations du moteur, son rugissement et l’odeur du cockpit lui montait au nez et lui procurait une sensation de bien-être tout à fait inédit. Le draethos ne savait pas si c’était à cause de la bouche de Lyrae qui soufflait sur son appareil à raclette ou si c’étaient ses souvenirs qu’il visionnait dans l’esprit de son esclave, mais il y avait ce désir intense qui montaient en lui. Le besoin de sentir l’appareil poussé vers l’avant et vers le grand néant étoilé. Doucement, le Sith laissa Lyrae reprendre ses esprits. Il s’abaissa lui aussi jusqu’à ce qu’il soit à sa hauteur. Il le prit dans ses bras tendrement et lui caressa la tête, avant de lui accorder une léchouille affectueuse.

- Oui je vois ce que tu veux, tu souhaite devenir un pilote. Cela me serait très utile ! Et à l’Empire aussi si tu arrive à devenir très fort. Tu pourrais me conduire et même me protéger si je suis attaqué dans l’espace. C’est une bonne initiative mon petit Lyly.

Le Sith ressortit le petit holo-projecteur et remontra l’image à son esclave.

- Tu penses pouvoir le piloter ?

Il observa son esclave l’air amusé. Puis il eu une idée.

- Lyrae, va t’habiller, on va se promener.

Le Sith demanda aux jumeaux de trouver à l’humain des vêtements chauds. Il faisait froid sur Korriban. Cela dura quelques minutes, mais finalement ils furent prêts à partir. Darth Khorog prit Lyrae par la main histoire de le rassurer. Cela faisait longtemps qu’il était resté au Tombeau. La demeure de Khorog était troglodyte, et sortir à l’air libre pendant un long moment pourrait déstabiliser l’esclave. Ils prirent une navette pour se rendre jusqu’au spatioport. Là-bas, Darth Khorog prit l’ascenseur pour se rendre dans un hangar où étaient disposés plusieurs chasseurs. Le seigneur Sith savait très bien que le modèle qu’il avait montré à Lyrae se trouvait ici. Ce n’était à proprement parlé le même vaisseau, mais il était suffisamment approchant. Le petit Lyrae lui de son côté garda les yeux grands ouverts, sur cet immense endroit. Le Sith se garda bien de lui montrer les éléments les plus sensibles et se contenta des couloirs les plus accessibles.

Lorsqu’enfin ils entrèrent dans le hangar, Lyrae put admirer une bonne quinzaine de chasseurs Sith. Ils étaient tous prêts à être utilisés en cas de déploiements des escadrons. Plusieurs modèles étaient ici, mais celui que cherchait Khorog était tout au fond. Cependant, il observa Lyrae puis lui fit d’une voix douce :

- Tu peux regarder les vaisseaux si tu veux. Il y en a pleins ici. Regarde les bien. Qu’est-ce que tu en pense Lyrae ?

Il fini par pointer du doigt le modèle qu’il avait promis à Lyrae.

- Regarde celui-là. Si tu le mérite, tu en recevras un comme celui-là.

Il accompagna l’esclave jusqu’à l’engin.

- Tu peux monter dans le cockpit si tu veux.

Le Sith ne craignait pas qu’il allume l’engin, il fallait des codes d’identifications pour pouvoir permettre l’allumage du chasseur. Il observait cependant attentivement les réactions de son esclaves, l’aidant au besoin pour éviter qu’il ne perde les pédales. Cependant, face à tant de vaisseaux, il pensait plutôt assister à des exclamations de joies que de peur comme à l’ordinaire.
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