Karm Torr
Karm Torr
Messages : 3593
Eclats Kyber : 0
Dis moi, ma beauté, ce serait combien pour une petite…
Je suis déjà pris.

Mais pourquoi, au nom de la Force toute puissante, pourquoi n’avait-il pas choisi par vocation la vie tranquille et recluse des archivistes jedi ?

Allons, allons, je suis sûr que tu peux trouver quelques minutes. Toi, moi, ma cabine.

Karm réprima le plus long soupir de sa vie.

Tout avait commencé trois jours plus tôt, lors de l’un de ces étranges rendez-vous avec trois Maîtres de l’Ordre dont son destin avait le secret.

Karm, Karm, Karm, grésilla Rekiik Ik’Dak, une Maître Yam’Rii réputée pour avoir conçu certains des plans d’infiltration les plus audacieux des quinze dernières années.
Maître… ?
Karm.

Jamais le Chevalier n’avait vu trois Maîtres aussi embarrassés.

Chevalier Karm, se décida le Consulaire Dépérien, après avoir considéré le jeune homme qui lui avait face par-dessus ses lunettes étroites, nous avons une mission à vous confier.

Sans blague.

Une mission délicate.
Qui exige, euh… disons des compétences…
Des dispositions… ?
Oui, voilà, des dispositions particulières, conclut la seconde Consulaire, une Hapienne d’une soixante d’années qui assurait le lien entre les arrestations menées par des Jedis et les procureurs de la République.

Le regard turquoise du Gardien passa de l’un à l’autre Maître.

Vous vous souvenez de Shala l’Insaisissable ?
Elle m’a tiré dessus, volé mon speeder et j’ai passé quatre semaines à l’infirmerie. C’était y a quinze ans, mais ouais, j’me souviens.
Voilà.

Lorsqu’il n’était encore qu’un Padawan, sa Maître et lui avaient tenté d’appréhender la fameuse contrebandière bothane sur un monde désertique de la Bordure Extérieure.

Parfait, parfait, parfait, vrombit la Sentinelle.
Vous n’êtes pas sans savoir que rares sont les membres de l’Ordre à avoir déjà eu affaire à Shala et qu’aucun enregistrement n’existe de sa personne. Aucun enregistrement fiable, tout du moins. À vrai dire, vous êtes le seul Jedi à ne pas être actuellement en mission qui puisse l’identifier de manière fiable. Vous pourriez, n’est-ce pas ? L’identifier, je veux dire.

Karm hocha lentement la tête.
(Tout cela sentait le traquenard à plein nez.)

Excellent, excellent, excellent.

Rekiik se frottait les pinces de bien inquiétante façon.

Nous savons de source sûre que Shala sera présente sur un paquebot-casino, le Rising Sun Casino, qui fait un tour des plus beaux soleils du Noyau, pour y vendre à un acheteur que nous n’avons pas pu identifier les œufs d’un reptile rare, découvert récemment dans les profondeurs de la jungle d’Ondéron, et dérobés il y a deux semaines du vivarium du laboratoire herpétologique de l’université de Coruscant. Votre mission…
… si toutefois vous l’acceptez…
… sera de vous rendre à bord du Rising Sun Casino, d’identifier l’acheteur, de récupérer les œufs et d’appréhender Shala.
OK…, fit un Karm juste un tout petit peu méfiant.
Bien, bien, bien.

Le Consulaire Dépérien se racla la gorge d’un air embarrassé.

Oui, donc, hm. Il se trouve que naturellement, vous… enfin… vous avez une apparence qui n’est pas exactement… enfin, disons que vous n’êtes pas précisément passe-partout.
Certes.
Et il serait regrettable que Shala vous reconnaisse avant que vous ne l’identifiez, d’autant plus que vous… hm… n’avez pas nécessairement beaucoup changé ces quinze dernières années…
J’ai une tête d’ado, ouais, j’suis au courant.

Les Ark-Ni paraissaient jeunes beaucoup plus longtemps, aux yeux des autres humains et proche-humains, peu habitués à cerner les subtiles différences physiques sur lesquelles se fondaient l’ethnie si homogène génétiquement pour déterminer l’âge de ses membres.

Donc, je me déguise.
Et il vous faudra une identité d’emprunt.
Que nous avons d’ores et déjà conçue.
Que Maître Ik’Dak a conçue, à vrai dire, précisa Dépérien.
Escort boy, intervint l’insecte géante.

Silence consterné dans l’assemblée.

Euh…

Dépérien regardait avec la plus grande attention ses longs doigts parcheminés qu’il gardait sagement croisé, pendant que l’Hapienne faisait mine de consulter les notes prises sur son datapad.

J’vous d’mande pardon ?
Les croisières sur les paquebots-casinos sont de hauts lieux de la prostitution de luxe, entreprit d’expliquer la Yam’Rii d’un ton professionnel et factuel, et se faire passer pour un travailleur du sexe est un excellent moyen de se faufiler dans tous les recoins du navire, sans beaucoup susciter la curiosité du service de sécurité, des autres clients ou des membres de l’équipage. Après un sondage auprès du personnel civil féminin humanoïde de l’ExploCorps, j’ai déterminé que votre capacité à passer pour un prostitué de luxe était tout à fait saisissante. Je cite l’un des témoignages…
Oh, ce ne sera peut-être pas nécessaire, toussota le Consulaire.
C’est pour qu’il prenne confiance en lui. Apparemment, Chevalier Karm, pour un humain, et si j’ai bien compris, c’est de là que vous vient le surnom de Chevalier en Slip, vos organes gén…
Vraiment pas nécessaire, Maître Ik’Dak.

La créature insectoïde tourna vers son confrère un regard qui était probablement plein d’incompréhension, autant que les trois humanoïdes fussent capables d’en juger.

Quoi qu’il en soit, se résolut-elle à conclure, vous adopterez l’identité de Théos Askérios, un humain de Coruscant engagé dans la prostitution, à travers l’agence factice SBS, Sensual Boys Services, créée par des enquêteurs de la police des mœurs de la planète-capitale, qui ont accepté de nous prêter main forte pour l’occasion. Mes Ombres s’occuperont de veiller à la qualité de votre teinture et de vos lentilles de contact, pour dissimuler la couleur naturelle de vos cheveux et vous prêtera une tenue adaptée, afin de mettre en valeur vos caractéristiques érogènes pour les autres humanoïdes.
Pour, euh…

La Consulaire releva les yeux.

… pour faciliter le transport des œufs et en vertu des dispositions prises par la couronne d’Ondéron s’agissant de la protection des espèces rares, Iziz dépêchera un Ranger pour vous assister dans votre tâche une fois la localisation des œufs clairement identifiés. Ils n’ont pour l’heure pas arrêter leur choix sur la personne en question, mais ces informations vous seront transmises via une communication sécurisée le moment venu.
Des, hm… des questions, Chevalier Karm ?

Silence.

Non, sérieux, c’t’une caméra cachée, pas vrai ?

Ça n’avait pas été une caméra cachée.
La vie est parfois pleine d’épreuves.

Avec de splendides cheveux noirs et des lentilles d’un vert envoûtant, Karm s’était donc retrouvé trois jours plus tard à bord du Rising Sun Casino, sous le nom de Théos Askérios. Pour faire bonne mesure, Maître Ik’Dak s’était assurée que certains barmans, croupiers et autres personnels de bord reçoivent une contribution financière de la part de Sensual Boys Services en échange d’un petit coup de pub. Karm avait donc l’insigne honneur de repousser les avances de vieilles dames très en forme et de messieurs concupiscents.

Archiviste.
Il aurait dû faire archiviste.

Le paquebot voguait paresseusement entre deux planètes. Son parcours d’étoile en étoile n’était qu’un prétexte pour ses treize ponts exclusivement consacrés aux jeux d’argent, des machines à sous qui faisaient le bonheur des passagers les moins huppés aux salles de jeu privés des ponts supérieurs, dont les baies d’observation donnaient directement sur les splendeurs de l’espace. Sur les autres ponts, salles de sport et piscines, restaurants et boutiques satisfaisaient aux plaisirs les plus ordinaires.

C’était toute une population interlope qui se pressait là, des personnages les plus respectables aux profils les plus troubles. Le casino brassait constamment des centaines de milliers de crédit et le service de sécurité d’une croisière, obnubilé par la protection de cet argent-là, fermait volontiers les yeux sur les rencontres louches qui pouvaient se faire au détour des bars ou dans l’intimité des cabines. On embarquait à Coruscant, on débarquait ailleurs, dans le relatif anonymat d’une foule trop occupée à calculer ses gains et ses pertes pour s’interroger sur les manigances de tel ou tel compagnon de route.

Repérer une Bothane précisément insaisissable dans la masse de ces joueurs ne s’annonçait pas comme un jeu d’enfants.

Dites-moi, jeune homme, ne seriez-vous pas… Théos le Mutin… ?

Archiviste.
Que n’avait-il fait archiviste…
Viqi Donos
Viqi Donos
Messages : 595
Eclats Kyber : 0
- Tu veux que quoi ? C’est une blague ?
- Mais non, je vais avoir besoin de ton aide. C’est une affaire vraiment cruciale pour moi.
- Tu as tes gardes habituels à ce que je sache, ils feront très bien le job.
- Mais ils n’ont pas ton talent. Ce sera une transaction vraiment épineuse et je veux être certain d’être en sécurité.
- Donc, tu t’es dit que prendre une junkie avec toi ce serait une bonne idée, il faut juste la rendre visuellement potable.
- Mais non, c’est…
- Arrête de débuter tes réponses par ''mais'' !

Viqi était assise dans un grand fauteuil, ou plutôt avachie dans ce grand fauteuil. Elle se trouvait dans le bureau de Bar’An qui l’avait demandé de venir afin de lui proposer une mission « originale et sympathique aux allures de vacances dans un formidable environnement », tels avaient été ses propos. On pouvait critiquer cet arnaqueur, mais il avait un don pour l’éloquence et la joute verbale. Sauf dans ce cas présent où il tentait de rattraper sa maladresse dans ses propos auprès de la jeune femme. La mission en question consistait d’accompagner Bar’An à bord d’un paquebot de luxe qui faisait office de casino : le Rising Sun Casino. Le navire spatial partait pour une croisière interstellaire afin de montrer aux riches voyageurs les beautés de l’univers, mais également de profiter dilapider tout leur argent aux travers des nombreux jeux proposés. La plus vieil arnaque existante dans l’histoire de la galaxie, mais une arnaque légale.

Son employeur devait se rendre à bord de ce paquebot afin d’y réaliser une transaction particulière et spécifique, le navire était un terrain neutre pour les deux parties au milieu des civils. Classique. Quant à l’objet de la transaction, il s’agissait de…Non, non, non. Viqi ne voulait rien savoir, cela faisait partie de ses règles personnelles. Moins elle en savait, mieux elle se portait. Elle ne voulait pas connaître ni le partenaire de la transaction, ni l’objet de l’affaire. Il s’agissait de quelque chose de nouveau et qui changeait des habitudes de Bar’An, cela le concernait directement. Cela elle le comprenait pour deux raisons : la première venait du fait qu’il se déplaçait en personne, chose qu’il faisait rarement, et la seconde concernait son insistance quant à la présence de Viqi pour cette transaction. La jeune femme avait d’ailleurs cédé, elle y voyait un bon moyen de se divertir et de changer sa triste routine. Elle aurait l’occasion de côtoyer la haute société, voir tous ces riches se gaver avec leurs crédits, leurs faux compliments et leurs parures hors de prix. Bref, cela promettait un grand moment de plaisir, de joie et de détente dans la pire des galaxies.

Mais, il y avait un mais, Bar’An avait amené le sujet critique sur la table : le look de Viqi. Cette dernière, même si elle comptait beaucoup aux quatre yeux de l’aqualish, bien plus que leur relation professionnel pouvait leur laisser la possibilité d’être proche, avait une hygiène qu’on pouvait qualifier d’absente. Elle vivait au jour le jour, n’avait pas d’attache, ni d’habitat à proprement parlé. Elle dormait là où elle se trouvait, c’était souvent dans un bar ou dans la rue. Cela se traduisait par une forte odeur corporelle qui était accompagné de diverses odeurs imprégnaient sur ses vêtements. Vêtements qu’elle ne changeait rarement, voir jamais, mais qu’elle nettoyait de temps à autres. Ses mains sales, ses cheveux non entretenus et son visage fatiguée et décharnée, il s’agissait là des nombreux éléments démontrant les vicissitudes de la vie de Viqi, ainsi que ses excès. Il n’était pas possible pour Bar’An d’amener la jeune femme dans cet état, il était nécessaire de la rendre présentable. Et puis la bure jedi n’était pas à la mode, surtout une bure toute défraichie avec de nombreux trous. Il lui fallait quelque chose de plus passe-partout. Non, il lui fallait quelque chose de chic, de clinquant, de tape-à-l’œil.


- Viqi, ma grande, tu sais que je t’adore. Ne vois aucun mal dans mes propos.
- Du mal, peut-être pas, mais des insultes déguisées. Tu n’as qu’à me dire que je suis une clodo directement.
- Tout de suite les grands mots. Allons, allons, le mélodrame ne te convient pas.

Viqi enfila son verre de whisky d’une traite avant de déposer fortement le verre sur la table, elle se lova un peu plus dans le fauteuil avec un air bougon. Elle boudait. Au fond d’elle, elle savait de quoi elle avait l’air physiquement, mais elle ne se le disait jamais, elle préférait vivre dans le déni. Elle écoutait parlé Bar’An qui lui promettait de s’occuper d’elle et de faire en sorte qu’elle puisse avoir le meilleur.

- Alors, qu’est-ce que tu en dis ?
- Ecoute-moi ! Jamais ! Je vais venir t’accompagner et t’aider, mais jamais je ne me prostituerais physiquement pour satisfaire la rétine de qui que ce soit. Jamais !

***

- Je te déteste, Bar’An.

Elle murmurait ses propos à l’oreille de Bar’An. Il avait fallu environ une semaine pour préparer Viqi, à commencer par les cheveux afin de leur rendre leur éclat, désormais ils étaient ondulés et soyeux. Il avait également fallu user de nombreux artifices pour son visage. La jeune femme avait appris un art qu’elle ne maîtrisait pas jusque-là : le maquillage. Elle avait subi de nombreuses heures d’explications et de pratiques afin de pouvoir utiliser toutes ces lotions, ces crèmes, ces poudres et autres outils que Bar’An lui avait dégoté. Il n’avait pas menti, il avait pris ce qui se faisait mieux, juste pour elle. Puis il y avait eu les vêtements…cela n’avait pas été évident. L’aqualish insistait pour une robe alors que Viqi voulait quelque chose qui lui permettait de se déplacer sans avoir à l’air gourde. Elle avait eu le dernier mot.

Viqi et Bar’An sortaient de l’ascenseur, derrière eux se tenaient la garde rapprochée de son employeur, et ils pénétrèrent à l’intérieur de l’immense salle de jeux. L’aqualish avait une sorte de beaux vêtements dans un mélange de bleu et de vert, le tout recouvert par une longue veste qui lui tombait presque jusqu’aux pieds, une ceinture ornementale lui couvrait le ventre. Quant à l’humaine, elle avait décidé de porter quelque chose de plus classique dans un ensemble de couleur blanc et gris, son pantalon mettait en valeur sa croupe avec un haut rentré à l’intérieur de celui-ci, le tout recouvert par une veste courte. À sa ceinture, devant elle, était accroché un cylindre gris qui servait d’ornement.

Ils étaient visibles de tous, mais ils ne se cachaient pas. Bar’An voulait montrer qu’il était important et rien de mieux pour cela que de s’afficher ouvertement avec sa garde rapprochée. Il n’était pas le premier à le faire, il n’allait pas être le dernier. Le tandem s’engouffra un peu plus dans la salle avant de se séparer, l’aqualish continuait à se diriger vers les tables de jeux avec ses gardes du corps, Viqi en profitait pour se diriger, seule, vers le bar. Elle avait besoin d’un remontant au plus vite. Elle se posa au comptoir, sans pour autant prendre l’un des tabourets présents. Elle appela le barman.


- Un Johrian, double, pour commencer.

La jeune femme, attendant son verre, se retourna afin de jeter un œil à la salle et essayait de repérer son employeur. Même si l’atmosphère était détendue, elle n’en oubliait pas pour autant qu’elle avait un travail à accomplir. Elle intercepta une conversation près d’elle, une femme qui s’approchait d’un homme jeune, très jeune. Trop jeune ? Un escort boy et à sa tête il n’avait pas l’air de passer le meilleur moment de sa vie.

- Madame, votre verre.

Viqi se tourna à l’appel du barman, elle remercia et récupéra son verra. Elle n’hésita pas à boire une bonne gorgée rapidement. Elle croisa du regard l’escort boy et n’hésita pas à le saluer de son verre, une manière de lui souhaiter bon courage, avant de scruter de nouveau les tables de jeux. Pour elle aussi ce voyage allait lui paraître long.
Galdur
Galdur
Messages : 304
Eclats Kyber : 0


« Et ouais ! J’fais partie de l’équipe de maintenance pour la journée et la soirée ! Ma spécialité, c’est les poissons exotiques ! Me semble bien que vous avez des aquariums à nettoyer et à gérer nan ? »

Galdur présenta ses documents à la sécurité, déjà occupée à le fouiller sous toutes ses coutures en plus de le passer sous divers scanners pour vérifier qu’il n’avait rien de compromettant sur lui. L’agent de sécurité du casino inspecta les documents et grommela… Le Rising Sun était un casino pompeux. Littéralement le genre d’endroit où on pouvait profiter de putes de luxe. Entretenir les piscines ou les aquariums remplis de poissons exotiques des salles principales n’allait pas se faire tout seul. L’agent de sécurité inspecta le trandoshan, son regard de fer dissimulé derrière ses lunettes noires.

« Votre nom ? »
« Cornelius Von Migo. »
« Votre vrai nom ? »
« Rhakk. »

La sécurité lui rendit les papiers. Tout semblait en ordre, et on lui donna accès au casino. Pfiouh. Les types de la caserne avaient bien fait leur taff. Ce genre de préparations préalables, c’était vraiment pas son truc. Par contre, les animaux… Ça… Eh bien ça c’était VRAIMENT son truc. Et le ragoût de haricots, bien entendu. Comme quoi, travailler à mi-chemin entre la République et le Temple, c’était le bon tuyau pour avoir des collègues efficaces ou des branleurs de papiers.

« Bon… Le vidage se fait dans quelques heures. Ton chef d’équipe te donnera la liste des tâches à faire. Mais surtout : Pas de conneries. Une grande partie des poissons de ces aquariums valent plus cher que le lot d’employé payés pour les entretenir. »

« Booooh, pas d’soucis. Eh… Mon ‘Pa était un pêcheur. C’est lui qui m’a donné l’amour des algues, de la poiscaille et des biscuits dégueulasses. D’ailleurs, ça fait du bien de pouvoir retrouver des artisans qui font des biscuits aussi dégueulasses que dans les bas fonds de Coruscant. »

Le Trandoshan sourit de toutes ses dents, l’air légèrement stupide et benêt. L’agent de sécurité alla pour lui répondre quelque chose, mais finit par se retenir et le chassa de quelques coups de mains. Autrement dit : l’individu s’en foutait de l’histoire du nettoyeur de bassin.

« Super, super. Maintenant vas voir ton boss. Moi j’ai du boulot. Allez hop ! On bouge ! »

Forcé de déguerpir, Galdur réajusta son pantalon en circulant. Oh pas de soucis, mon coco, il allait bouger. C’était tout ce qu’il demandait en réalité. Maintenant, il allait devoir prendre du temps pour se faire quelques marques dans l’enceinte du casino. En attendant que l’opération « œufs durs » soit lancée… C’était le nom de l’opération, pas vrai ?

--

La soirée battante, Galdur s’aventura dans la grande salle de jeu, un sourire jusqu’aux tympans, dans sa tenue de staff légèrement sale et mal taillée pour lui. Oh qu’il y avait du monde ici ! Et puis, ce bordel pimpant ! On était bien dans un repaire de riches foutrement riches qui appréciaient se gargariser dans leur propre fortune. Le trandoshan n’avait jamais réellement compris l’intérêt des casinos. Tant qu’à jouer, pourquoi ne pas jouer à des choses intéressantes ? Comme chasser le dewback laineux.

« Bon alors, ils sont où mes p’tits ballons écailleux ! »


Il se dirigea vers l’un des premiers aquariums qui se trouvait dans l’allée principale, positionna son escabeau et grimpa pour aller au-dessus. Galdur souleva délicatement le couvercle et jeta un œil à l’intérieur : des Blembies de Naboo ! De sales petites pestes carnivores au mauvais tempérament. Très sensibles à la température cependant. Le Trandoshan prit le soin de vérifier les thermomètres et la qualité du substrat. Il ajusta le thermomètre conformément aux indications nécessaires, et s’apprêta à refermer le couvercle, satisfait de ce qu’il observait.

Merde ! La mission !

Pour un peu, il allait oublier qu’il était là pour assister quelqu’un. Non pas que la santé des poissons ne soit pas importante aux yeux de Galdur, loin de là, mais bon… Ça aurait été quand même un peu dommage d’avoir été embauché pour assurer le bien être d’un Jedi et que ce dernier ne reparte suicidé de trente-six tirs dans le dos. Restant sur son perchoir et mimant de nettoyer et brosser la surface de l’aquarium, sous le regard amusé de quelques visiteurs, le trandoshan tendit l’oreille et ouvrit les yeux. Où est-ce que pouvait se cacher…

C’était lui là-bas ? Oh…

Eh bien, si quelque chose de mal lui arrivait, à défaut d’avoir un flingue, il disposait au moins de poisson frais. Peut-être qu’il aurait dû prévoir un peu plus de moyens, mais ainsi était Galdur : Impulsif pour certains. Un peu con pour d’autres. Il avait au moins la réputation de remplir ses missions, même si souvent de manière… Étrange. Bon par contre, il n’avait pas prévu non plus qu’il allait devoir protéger un chanteur de pop corellienne.

Distrait, il manqua de tomber à la baille, mais parvint à se stabiliser sur son escabeau. Dans l'aquarium, c'était comme si la friture était déçue de ne pas avoir quelque chose à manger. Galdur leur renvoya un regard aussi globuleux que les leurs.

« Cons de merlus !»



Karm Torr
Karm Torr
Messages : 3593
Eclats Kyber : 0
Adossé à un mur, Karm s’était plongé dans l’étude attentive des plans du paquebot, que la police des mœurs de Coruscant avait réussi à se procurer auprès de l’armateur. Le projet du Jedi était simple, et terriblement fastidieux : parvenir à se brancher sur le flux de surveillance du navire, section par section, à défaut d’avoir un datapad assez puissant pour agréger la totalité des vidéos, et tenter d’y repérer la Bothane. Même si Shala choisissait de rester terrée dans sa cabine pendant toute la durée de la traversée, pour échapper à la vigilance du service de sécurité, elle avait nécessairement dû embarquer à un endroit ou un autre.
 
Peut-être que s’il parvenait à mettre la main sur le fameux ranger d’Ondéron, le travail irait plus vite. Pour la énième fois, le Jedi releva les yeux de son datapad et croisa quelques regards qui pesaient sur lui, tous plus ou moins lubriques, sauf celui d’une femme qui avait l’air de servir de trophée à un Aqualish bien entouré. Est-ce que c’était elle ? Elle était si propre sur elle qu’il avait du mal à l’imaginer patauger dans la boue de la jungle à longueur de journée, mais après tout, lui aussi c’était déguisé pour l’occasion.
 
La femme se détourna. Le regard de l’Ark-Ni recommença à fouiller les environs. Une vieille dame agita les doigts avec un sourire enjôleur dans sa direction, auquel répondit par son propre sourire crispé, digne des meilleures holopubs pour la constipation passagère. Et puis ses yeux s’arrêtèrent sur un type qu’il voyait parfaitement patauger dans la boue sous le soleil d’Ondéron.
 
Un Trandoshan.
Une vague mélancolie s’empara du Jedi, alors que la silhouette de l’étranger faisait ressurgir le souvenir de ce Maître péri sous ses yeux, lors d’un combat au sabre laser, sur Coruscant, quelques mois plus tôt à peine. La cicatrice sur son propre ventre n’avait pas tout à fait disparu, malgré les efforts des Guérisseurs du Temple.
 
Le Trandoshan le regarda.
Il regardait le Trandoshan.
Ce ne fut pas le début d’une torride romance digne des plus beaux holofilms, mais d’une intuition que Karm s’employa à affiner à travers la Force, pendant que l’autre s’employait à valser avec son escabeau.
 
Quelques secondes plus tard, à peu près certain qu’il tenait son acolyte du soir, l’Ark-Ni partit contempler l’aquarium, pendant que quelques messieurs en profitaient pour contempler ses fesses fermes, opportunément souligner par son pantalon à la mode. Les mains dans le poche, les yeux fixés sur les poissons de Naboo qui frayaient entre les algues, Karm souffla à voix basse la phrase dont il était convenu qu’elle servirait de code pour se reconnaître avec le Ranger :
 
Le landspeeder du trompettiste pétarade en démarrant.
 
Pendant ce temps-là, quelques ponts plus bas, une femme de chambre toquait pour la quatrième fois de la journée à la porte d’une cabine. Pas de réponse. Encore un client qui cuvait son alcool. En maugréant, elle tira le pass universel de la poche de son tablier, pour le presser devant le lecteur et faire coulisser la porte automatique.
 
Et là.
C’est le drame.
 
HAaaaaAAaaaaaaAaaaAaaaAAAAAAaaaaAAAh, fit-elle observer, avec une toute relative pondération ! [/color]
 
Au même moment, une bonne dizaine de ponts plus bas, un Rodien en surpoids plissait les yeux devant ses écrans de contrôle.
 
Euh, chef ?
Pas maintenant, tête de téton, je suis occupé.
 
Le chef, en effet, jouait aux cartes sur son datapad.
 
J’crois qu’il y a un problème en cabine 723B, chef.
 
Soupir.
Pivotement de siège.
Observation circonspecte.
 
Qu’est-ce qui lui prend, à celle-là ?
Elle hurle, chef.
Je vois bien ça, qu’elle hurle, tête de téton, je demande pourquoi elle hurle.
Parce qu’il y a un prob…
Appelle-la.
 
Il fallut plusieurs secondes pour que le préposé aux écrans exhume de la base de données l’identifiant comlink de la femme de ménage.
 
Mayarine, articula-t-il une fois la communication établie, en butant sur chaque syllabe du prénom qu’il lisait sur son écran, c’est le PC sécurité, vous avez un problème ?
HaaAAaaaAAAaaAAAAAah, répondit Mayarine.
Est-ce que ce serait possible d’être plus précise ?
Calmez-vous, ma grande, intervint le chef de la sécurité en arrachant le micro à son subordonné. Que se passe-t-il ?
Là… là ! Sur le lit. Un cadavre. Un cadavre ensanglanté.
Ah. C’est fâcheux.
Très fâcheux, confirma Tête de Téton, bien décidé à ne pas être en reste dans ce moment de fine investigation policière.
Et il est ensanglanté comment, enchaîna le chef de la sécurité ?
Avec du sang, répondit Mayarine, qui était une femme perspicace.
Bon, bon, je descends, ne touchez à rien.
 
La communication coupée, le préposé aux écrans demanda avec un rien de naïveté :
 
On prévient les voyageurs ?
Certainement pas. C’est un coup à créer une panique.
Mais il y a un tueur à bord !
C’est un paquebot casino, tête de téton, y a probablement plus de tueurs à bord que de croupiers.
 
 
Peut-être que s’il parvenait à mettre la main sur le fameux ranger d’Ondéron, le travail irait plus vite. Pour la énième fois, le Jedi releva les yeux de son datapad et croisa quelques regards qui pesaient sur lui, tous plus ou moins lubriques, sauf celui d’une femme qui avait l’air de servir de trophée à un Aqualish bien entouré. Est-ce que c’était elle ? Elle était si propre sur elle qu’il avait du mal à l’imaginer patauger dans la boue de la jungle à longueur de journée, mais après tout, lui aussi c’était déguisé pour l’occasion.
 
La femme se détourna. Le regard de l’Ark-Ni recommença à fouiller les environs. Une vieille dame agita les doigts avec un sourire enjôleur dans sa direction, auquel répondit par son propre sourire crispé, digne des meilleures holopubs pour la constipation passagère. Et puis ses yeux s’arrêtèrent sur un type qu’il voyait parfaitement patauger dans la boue sous le soleil d’Ondéron.
 
Un Trandoshan.
Une vague mélancolie s’empara du Jedi, alors que la silhouette de l’étranger faisait ressurgir le souvenir de ce Maître péri sous ses yeux, lors d’un combat au sabre laser, sur Coruscant, quelques mois plus tôt à peine. La cicatrice sur son propre ventre n’avait pas tout à fait disparu, malgré les efforts des Guérisseurs du Temple.
 
Le Trandoshan le regarda.
Il regardait le Trandoshan.
Ce ne fut pas le début d’une torride romance digne des plus beaux holofilms, mais d’une intuition que Karm s’employa à affiner à travers la Force, pendant que l’autre s’employait à valser avec son escabeau.
 
Quelques secondes plus tard, à peu près certain qu’il tenait son acolyte du soir, l’Ark-Ni partit contempler l’aquarium, pendant que quelques messieurs en profitaient pour contempler ses fesses fermes, opportunément souligner par son pantalon à la mode. Les mains dans le poche, les yeux fixés sur les poissons de Naboo qui frayaient entre les algues, Karm souffla à voix basse la phrase dont il était convenu qu’elle servirait de code pour se reconnaître avec le Ranger :
 
Le landspeeder du trompettiste pétarade en démarrant.
 
Pendant ce temps-là, quelques ponts plus bas, une femme de chambre toquait pour la quatrième fois de la journée à la porte d’une cabine. Pas de réponse. Encore un client qui cuvait son alcool. En maugréant, elle tira le pass universel de la poche de son tablier, pour le presser devant le lecteur et faire coulisser la porte automatique.
 
Et là.
C’est le drame.
 
HAaaaaAAaaaaaaAaaaAaaaAAAAAAaaaaAAAh, fit-elle observer, avec une toute relative pondération ! [/color]
 
Au même moment, une bonne dizaine de ponts plus bas, un Rodien en surpoids plissait les yeux devant ses écrans de contrôle.
 
Euh, chef ?
Pas maintenant, tête de téton, je suis occupé.
 
Le chef, en effet, jouait aux cartes sur son datapad.
 
J’crois qu’il y a un problème en cabine 723B, chef.
 
Soupir.
Pivotement de siège.
Observation circonspecte.
 
Qu’est-ce qui lui prend, à celle-là ?
Elle hurle, chef.
Je vois bien ça, qu’elle hurle, tête de téton, je demande pourquoi elle hurle.
Parce qu’il y a un prob…
Appelle-la.
 
Il fallut plusieurs secondes pour que le préposé aux écrans exhume de la base de données l’identifiant comlink de la femme de ménage.
 
Mayarine, articula-t-il une fois la communication établie, en butant sur chaque syllabe du prénom qu’il lisait sur son écran, c’est le PC sécurité, vous avez un problème ? [/color]
HaaAAaaaAAAaaAAAAAah, répondit Mayarine.
Est-ce que ce serait possible d’être plus précise ?
Calmez-vous, ma grande, intervint le chef de la sécurité en arrachant le micro à son subordonné. Que se passe-t-il ?
Là… là ! Sur le lit. Un cadavre. Un cadavre ensanglanté.
Ah. C’est fâcheux.
Très fâcheux, confirma Tête de Téton, bien décidé à ne pas être en reste dans ce moment de fine investigation policière.
Et il est ensanglanté comment, enchaîna le chef de la sécurité ?
Avec du sang, répondit Mayarine, qui était une femme perspicace.
Bon, bon, je descends, ne touchez à rien.
 
La communication coupée, le préposé aux écrans demanda avec un rien de naïveté :
 
On prévient les voyageurs ?
Certainement pas. C’est un coup à créer une panique.
Mais il y a un tueur à bord !
C’est un paquebot casino, tête de téton, y a probablement plus de tueurs à bord que de croupiers.
Viqi Donos
Viqi Donos
Messages : 595
Eclats Kyber : 0
Viqi profitait du moment. C’était étrange, mais elle aimait être ici, au milieu de toute cette agitation, de tout ce mouvement cosmopolite. Elle percevait la vie qui fourmillait tout autour d’elle. C’était diffus, étrange même. Son lien avec la Force se tarissait, il devenait de plus en plus difficile à continuer de le faire vivre. Elle avait la sensation d’oublier comment cela fonctionnait, mais en contrepartie elle oubliait la douleur que cela amenait. La Force la quittait, elle le sentait. Un processus long et qui semblait irréversible. Elle se demandait même si elle voulait le stopper. Mais qu’allait-elle devenir sans son lien ? Une fille lambda, une moins-que-rien. Après tout, ses compétences étaient grandement limités, elle ne savait pas faire grand-chose. Sans la Force, elle pouvait dire adieu à tous ces moments de plaisir, dont celui qu’elle vivait en ce moment. Bar’An n’aurait plus besoin d’elle, comme personne d’autre d’ailleurs. Et alors…il en serait fini de Viqi Donos.

Oh, par les étoiles du noyau ! Elle devait se changer les idées, tout ce n’était que tristesse. Elle devait profiter de l’instant présent et de la beauté du paysage stellaire. Au-dessus la salle, se trouvait la verrière supérieure du pont, elle permettait de profiter du spectacle de l’espace. Au loin, une nébuleuse, somptueuse. Immense, gigantesque, infini même. Berceau des étoiles. C’était un spectacle incroyable qui lui prenait aux tripes. Le fait de contempler la nébuleuse lui permettait de se rendre compte à quel point elle était si petite, si insignifiante, comme toutes ces personnes qui étaient présentes à bord. Ils étaient tous futiles, comme elle. Chacun cherchait à mener à bien ses objectifs personnels, souvent lié à l’appât du gain, alors qu’ils n’étaient qu’éphémère dans cet univers. Ils pouvaient voyager à travers les étoiles et pensaient être les rois de cette galaxie. Une galaxie qu’ils ne connaissaient pas. Ils…Oh ! Suffit Viqi ! Déprimante ! Elle n’en était qu’à son premier verre qu’elle n’avait toujours pas terminé.


- Alors, ma grande, on rêvasse de l’espace ?
- Ton humour est à tomber. La chance est avec toi ?

Viqi avait une oreillette, cela lui permettait de garder le contact avec son employeur. Son regard quitta la verrière pour se diriger vers celui de l’aqualish. Il était à l’autre bout de la salle et lui lança un petit signe de la main. Il était à une table à roulette et semblait s’amuser comme un enfant.

- J’ai connu des jours meilleurs au jeu. Tu ne veux pas tenter ?
- Pas de suite. Je travaille, contrairement à d’autres.

Elle entendait Bar’An rire à travers son oreillette. Elle profita de l’occasion pour terminer son verre. Elle se retourna pour appeler une nouvelle fois le serveur. Ce dernier lui apporta directement une boisson, un cocktail.

- Qu’est-ce que…ça se boit réellement ces trucs ?
- Oui, madame, il s’agit d’un twistler. Mélange d’un brandy corellien et…
- Je connais, je connais. Mais c’est pas ce que je veux.
- C’est offert, par le monsieur là-bas.

Le serveur tourna son regard à l’autre bout du comptoir afin d’indiquer à la jeune femme un weequay âgé qui était à l’origine de cette boisson offerte. Il était éloigné d’eux pour pouvoir entendre leur conversation.

- Oh là ! Je crois que papy a un peu trop d’ardeur !
- Désirez-vous que je fasse la commission ?
- Je veux bien, l’ami. Et tu me remettras un double.

Alors que le barman partit expliquer au weequay que ses chances de réussite auprès de Viqi étaient négatives, cette dernière reprit l’exploration visuelle de la pièce. Elle ne pouvait pas dire qu’il se passait grand-chose d’intéressant ou de pertinent.

- Ma grande, est-ce que tu vois le bothan qui vient d’arriver ?
- J’ai peur de ce que tu vas me demander.
- Tu devrais aller le voir et passer un peu de temps avec lui.
- C’est bien ce que je disais.

Un bothan venait de pénétrer, seul, dans la grande pièce. Il était grand, fin et poilus. Son pelage brun était en contraste total avec sa tenue : un costume mauve orné de parures dorés. Le bon goût n’était pas donné à tout le monde, mais Viqi n’allait pas faire le moindre commentaire. Elle attrapa le cocktail offert ainsi que le verre de Johrian que le barman venait de lui remettre. Elle n’hésita pas et se dirigea rapidement le bothan, un peu trop rapidement. Une fois à sa hauteur, elle lui tendit le cocktail de force.

- Un vieux weequay me poursuit. Seriez-vous assez gentleman pour m’aider à me sortir de cette situation en m’accompagnant à une table de jeu ?

Le bothan fut surpris, mais accepta la proposition avec un grand sourire. Ils marchèrent tous les deux côte à côte. Les présentations étaient futiles. Maintenant qu’elle était proche de lui, elle se rendait compte qu’il avait également une oreillette.

- Il me semble que vous et moi avons une affaire à conclure.
- Il n’a pas été aisé de faire monter la marchandise à bord et je ne suis pas sûr que nous n’ayons pas amené des rats avec nous.
- Voudriez-vous tout annuler ?

Viqi et le bothan déambulaient dans la pièce normalement comme s’ils échangeait des banalités. Ils prirent le soin de ne pas parler trop fort afin de ne pas ébruiter leur conversation. Malgré l’ambiance générale et le brouhaha généré, il était préférable de prendre certaines précautions. Alors qu’ils se dirigèrent vers une table de jeu, ils passèrent à côté d’un aquarium auquel la jeune femme jeta un œil. L’aquarium grouillait de vie, il était entretenu par…beurk ! Un trandoshan ! Elle détestait les trandoshans ! Elle avait eu un mouvement d’esquive lorsqu’elle se retrouva proche de lui et de l’individu qui l’accompagnait – n’était-ce pas ce type proche du bar de tout à l’heure ? – avant de se concentrer de nouveau sur sa conversation.

- Veuillez me pardonner, je n’ai pas entendu ce que vous disiez.
- Je vous disais que non, nous n’annulons rien. Avez-vous un problème ?
- Non…juste que je n’aime pas les reptiles.

Sa dernière remarque n’avait pas été des plus subtiles et des plus discrètes.
Galdur
Galdur
Messages : 304
Eclats Kyber : 0


Pourquoi est-ce qu’ils avaient décidés que ce mot de passe serait idéal déjà ? Dans tout les cas, cela confirmait la chose. C’était donc son contact pour l’opération… Il était persuadé que ce n’était pas la première fois qu’il avait vu des Jedi opter pour ce genre d’accoutrements ridicules, et au moins aussi convaincu que ça ne serait pas la dernière fois. Comme disait l’autre : les voies de la force étaient parfois impénétrables. Au moins, cela lui facilitait la tâche ! Ils allaient immédiatement pouvoir échanger et Galdur allait pouvoir le mettre au parfum de ses petites manigances internes depuis qu’il s’est fait embaucher dans le staff.

« Mais ouais, vous avez raison ! C’sont des Blembies originaires des courants chauds de Naboo. Superbe nan ? Je vois que vous êtes un connaisseur, on n’aurait pas dit dans votre métier hein ! Eh ! Observez donc la coloration des nageoires ! Ç’veut dire qu’ils sont en périodes de reproduction. Les mâles sont environs six fois plus agressifs. Du coup, on fout les femelles dans un autre aquarium, sinon ils s’bouffent entre eux. Truc de bonhommes. »

Inutile de faire quoique ce soit de plus suspicieux en réponse au mot de passe. Perché du haut de son escabeau, le trandoshan avait sortie son épuisette pour chasser et ramasser les déjections et autres produits ingrats de l’aquarium. Il était sur le point de fournir à son contact quelques éléments, lorsqu’il perçu un duo qui s’approchait d’eux.

Et la gonzesse venait passivement agressivement de lui larguer une pique à la figure.

Pour une des rares fois dans sa vie, Galdur se sentit coincé. D’un côté, il avait la furieuse envie de larguer le sac de nourriture pour poisson du haut de son escabeau sur la figure de la concernée, de l’autre c’était le meilleur moyen pour se faire virer par la sécurité et de griller sa couverture. Il se contenta de grogner un peu en mimant de chasser la saleté à l’épuisette. C’était sans doute… Plus sage de ne rien faire pour l’instant.

« Wanka... » gargouilla-t-il.

Il patienta tranquillement que les deux s’éloignent un peu plus pour descendre de son escabeau et fit mine de plier bagage pour se rendre vers un autre aquarium. Transportant tout son bazar et les mains pleines, le trandoshan fit « accidentellement » tomber quelque chose aux pieds de son contact. C’était visiblement un sachet de nourriture pour poisson, quoique ce dernier paraissait un peu abîmé.

« Si la poiscaille ça vous branche, z’avez qu’à m’faire signe. J’serai ravi d’vous faire une petite intro et un topo des différentes espèces qu’on a dans le coin. Hein ? Hé hé hé hé... »

Il alla s’installer à l’aquarium suivant et reprit une besogne similaire à celle qu’il avait déjà entreprise ici. Le sachet de nourriture pour poisson, une fois ouvert, révélait un contenu un peu plus intéressant. Il y avait bel et bien des flocons séchés qui sentaient la mort là-dedans, mais semblait se situer au fond du paquet une carte magnétique pour sécurilock, ainsi que ce qui ressemblait à une petite balise… Est-ce que le trandoshan était équipé pour suivre cette dernière ? Impossible à dire en l’état.

En tout cas, quelle malchance que ce paquet fut perdu par son propriétaire lors d’un passage vers un autre aquarium.

Karm Torr
Karm Torr
Messages : 3593
Eclats Kyber : 0
Il est effectivement très mort.

Le chef de la sécurité était un homme perspicace. Les bras croisés, l’air soucieux, il contemplait le cadavre d’un humain d’une quarantaine d’années, que l’on avait manifestement égorgé dans son lit. La cabine était couverte de sang, les tiroirs sens dessus dessous.

C’est que ce type, demanda-t-il en pressant son comlink ?

De son côté, la femme de ménage, laissée dans le couloir, utilisait le sien pour partager ses émotions avec toutes ses collègues, petite armée ménagère distribuée aux différents étages du vaisseau.

L’occupante enregistrée pour la cabine est une certaine Melinda Trusp.
Localise la avec son pass passager.
Bien, chef.

Pendant ce temps, Karm contemplait avec une fascination sincère d’explorateur enthousiaste les petits poissons qui s’agitaient dans leur vaste aquarium. Du coin de l’œil il avait repéré une silhouette bothane puis, en constatant qu’il s’agissait d’un mâle, il avait reporté son attention sur les autres reflets qui dansaient dans la vitre derrière laquelle frayaient les animaux.

Et comment les différentes espèces s’adaptent-elles à la luminosité artificielle ? Je sais que les poissons d’aquarium se décolorent souvent à cause des conditions particulières.

Avec des gestes adroits, il avait récupéré le sac de nourriture et extirpé la carte magnétique et la balise, qui disparurent aussitôt dans ses poches.

Vous avez oublié ça, dit-il négligemment.

Un cri d’exultation monta à l’autre bout de la pièce. Quelqu’un venait de remporter gros aux cartes. Karm était presque sûr que Shala ne se montrerait pas aux ponts qui abritaient les tables avec les paris les plus gros : trop de sécurité, pas assez de garantie de discrétion. Il y avait fait un tour lui-même pour asseoir son personnage, vérifier qu’aucun acheteur hypothétique ne lui sauter aux yeux et s’imprégner de l’atmosphère, mais il comptait descendre aux points moins surveillés dès que l’occasion s’en présenterait.

J’ai bien envie d’essayer les machines à sous, remarqua-t-il d’un ton dégagé.
J’ai un levier que je pourrais volontiers te laisser manipuler, glissa une voix chaude tout à côté de lui.

Karm manqua de sursauter.

Un Arkanian d’une trentaine d’années, solidement bâti, s’était glissé à leurs côtés et avait posé avec beaucoup d’assurance une main entreprenante au creux de ses reins. Le Jedi dut faire appel à tout son flegme légendaire pour ne pas se retourner brusquement et lui écraser la tête contre l’aquarium avec une clé de bras bien sentie.

J’suis déjà pris, murmura-t-il.
Je suis sûr que je peux payer plus cher.

Qu’est-ce qu’il était censé répondre à ça ? Est-ce que les prostitués négociaient leurs prix au fil de l’eau ? Étrangement, le Gardien n’avait pas souvenir d’un cours au Temple qui l’aurait préparé à cette délicate situation. Profitant de son trouble, l’Arkanien enchaîna :

Viens, laisse les employés de bord faire leur travail, je vais t’initier à des activités plus plaisantes.

Et il entreprit de manœuvrer l’escort boy à l’écart des aquariums et en direction de la sortie.

Pendant ce temps, la nouvelle de l’assassinat se répandait comme une traînée de poudre au sein des employés de l’établissement. Chacun avait le droit à son message chuchoté sur le ton de la confidence au creux de l’oreille par comlink et l’histoire prenait des proportions plus ou moins dramatiques, selon l’imagination de celui qui la colportait. Un coup, c’était un vibrolame planté dans le cœur, un autre, trois corps retrouvés découpés en morceaux dans la cabine sanitaire d’une suite de luxe.

RUTUK.

La voix du capitaine avait tonné dans le comlink du chef de la sécurité.

Qu’est-ce que c’est que ce bazar ?
Un bazar, fit l’intéressé ? Quel bazar ? Tout est sous contrôle.
Il paraît que vous avez retrouvé un homme dévoré de l’intérieur par des arachnides géants.
Pardon ?
Il paraît… Vous m’avez très bien entendu, Rutuk, ne jouez pas à cela avec moi.

Silence.

Un type s’est fait égorger dans la cabine d’une cliente, on cherche à repérer la cliente en question.
Bon, je donne l’ordre à la sécurité d’isoler les ponts, pour éviter les chassés croisés.

Rutuk soupira.
Le capitaine était un ancien officier de corvette médicale de la planète Kalist, dont le rêve le plus cher était de pouvoir imposer des mesures d’urgence sur les navires qu’il commandait, pour avoir l’impression de mener une existence héroïque.

Si vous faites ça, capitaine, vous allez déclencher une panique. Ce sera plus dangereux que…
Plus dangereux que de laisser un assassin sanguinaire commettre de nouveaux crimes ?
Je crois pas qu’on ait affaire à un psychopathe, déclara le chef de la sécurité. Il cherchait clairement quelque chose dans cette cabine.
Il n’empêche, insista le capitaine.

Et puis Rutuk lui entendit donner à un ordre à l’un des employés du pont de pilotage :

Faites sceller les ponts. Transférer ici les commandes du PC sécurité.

Quelques minutes plus tard, alors que Karm allait franchir la porte avec son entreprenant Arkanien, la voix du capitaine résonnait sur tous les ponts, avec un ton de jubilation mal contenu :

À tous les passagers, ici votre capitaine. Nous procédons à des vérifications de routine sur les systèmes de sécurité, pour garantir votre confort et votre sécurité. La circulation entre les ponts est temporairement impossible. Amusez-vous bien.

Lui, en tout cas, s’amusait comme un petit fou.
Viqi Donos
Viqi Donos
Messages : 595
Eclats Kyber : 0
- 400.
- 600.
- 600 ? Mais il est fou ce type !
- 400 à ma gauche !
- Dis-lui 500 et qu’on en parle plus.
- 500.
- 550 ?
- Madame, vous augmentez vos propres enchères.
- Non, 500.
- Non vous n’augmentez pas ou vous restez à 500 ?
- Va pour 500.
- Ils n’ont pas intérêt à abuser.
- Oh ! Pas tous en même temps !

Viqi s’énerva, elle n’arrivait plus à suivre. Sauf qu’à la table de jeux, tout le monde ne connaissait pas la situation dans son ensemble et les différents participants la regardèrent avec l’air de la prendre pour une folle. Le croupier face à elle attendait patiemment l’accord de la jeune femme pour miser ses jetons suivant la valeur indiquée. Le Bothan près d’elle semblait satisfait de l’accord qu’ils venaient de trouver. Quant à Bar’An, de son côté, il n’arrêtait pas de pester dans son oreille.

- Je vous confirme, ce sera 500. 19, rouge.
- Bien, madame. Faites vos jeux !

Le croupier fit tourner la roulette, il avait pris soin de la faire tourner dans le sens inverse où elle tournait précédemment. Il n’attendit qu’une poignée de seconde avant de lancer la bille dans le cylindre. Tous les yeux étaient braqués sur cette petite bille, certains joueurs continuaient de miser. La bille avait fait trois le tour du cylindre, le jeu était validé, mais elle continuait son parcours. Elle s’approchait ostensiblement des petits socles numérotés prévus pour la réceptionner.

- Rien ne va plus !

Les paris étaient désormais fermés. La bille amorçait sa descente finale et percuta l’un des éléments présents au fond du cylindre. La bille rebondit, sauta, elle donnait l’impression de prendre vie et de chercher la fuite. La tension était palpable, tous les parieurs étaient dans l’espoir de repartir avec quelque chose. Sauf une d’entre eux, elle n’espérait pas, elle était certaine de son coup. Elle se concentra et utilisa, lentement, avec douceur, la Force pour jouer sur le mouvement de la bille. Cette dernière ralentissait, tout comme le cylindre, sa course s’achevait délicatement.

- 19 rouge. Plein. Félicitations, madame.

Les spectateurs autour de la table applaudissaient la joueuse qui venait de remporter 35 fois sa mise, telles étaient les règles de la roulette. Ce devait bien être la première que la jeune femme se retrouvait dans un casino à jouer, le Bothan lui avait gracieusement offert cinq jetons afin qu’elle puisse se lancer et cela avait payé. Le croupier lui remit sa mise et celle-ci en retira cinq jetons qu’elle tendit au Bothan près d’elle.

- Non, je vous en prie, gardez-les. Il s’agissait d’un cadeau et je suis ravie de voir que cela vous a porté chance.
- Oh, je vous rassure, même dans les jeux de hasard je ne compte pas sur la chance.

Le Bothan rigola à la remarque et lui tendit une petite plaque avec un numéro. Il s’agissait de la clé de la cabine dans laquelle la transaction allait se dérouler. Viqi la récupéra et la glissa rapidement dans une poche, le geste avait été rapide et subtile.

- Je vais devoir vous abandonner, le temps de finaliser certains préparatifs. Veuillez me pardonner, madame… ?
- Les noms importent peu et je préfère mademoiselle, si vous n’y voyez pas d’inconvénient. Je vous dis à tout à l’heure dans ce cas.

Le Bothan claqua des talons et s’éloigna de la table en direction des ascenseurs. La jeune femme le regarda d’un œil avant de faire signe au croupier de récupérer ses gains, il les échangea contre une carte pour qu’elle puisse récupérer ses crédits quand elle le souhaitait durant son séjour sur le paquebot. Son contact avait fini par disparaître dans l’un des turbolifts présents, c’était le moment pour elle de s’éloigner de la table de jeu. Elle déambulait désormais seule au milieu des tables de jeux et de toute cette foule.

- Je crois que nous avons un problème, je ne le sens pas ce type.
- Allons, ma grande, tout est sous contrôle.
- Non, je ne crois pas. Trop droit, trop propre, trop carré, trop…trop de trop avec lui.
- Tu t’inquiètes TROP. Détend-toi, on continue sur le plan initial.

Viqi n’appréciait pas ce choix, mais son employeur avait décidé de continuer. Elle n’avait pas d’autres choix que d’abdiquer et de se plier à la volonté de Bar’An. Mais la transaction n’était pas pour maintenant, la jeune femme avait du temps devant elle et un travail à accomplir. À son tour, elle se dirigea vers les ascenseurs, mais à peine venait-elle de s’y diriger qu’une voix résonna dans les haut-parleurs.

« À tous les passagers, ici votre capitaine. Nous procédons à des vérifications de routine sur les systèmes de sécurité, pour garantir votre confort et votre sécurité. La circulation entre les ponts est temporairement impossible. Amusez-vous bien. »

C’était bien son jour de chance ! Elle se retrouvait bloquée à ce niveau sans la possibilité de descendre. Durant une fraction de seconde, la possibilité de prendre les escaliers de secours émergea dans son esprit, mais ils allaient être gardé pour éviter tout mouvement entre les ponts. Non, le seul moyen de descendre c’était de créer un mouvement de panique au milieu du casino, mais sans pour autant être repéré. Cela aurait été embêtant de se retrouver au poste de sécurité jusqu’à la fin du voyage. Il n’y avait pas beaucoup de solutions à cela : l’utilisation de l’alerte incendie. Le seul endroit où elle pouvait réaliser son action sans être vue, c’était aux toilettes pour femmes.

Sans plus attendre, elle retourna voir Bar’An qui continuait de flamber à sa table. Ce dernier était en vaine et sa pile de jetons ne cessait pas d’augmenter. Sans lui expliquer quoi que ce soit, elle lui demanda de lui fournir l’un des cigares ainsi que le briquet chalumeau qu’il possédait. Ce dernier s’exécuta, quelque peu surpris par la demande. Le cigare était déjà prêt, il n’y avait pas besoin de le découper. Elle le mit en bouche et alluma le pied du cigare, dans son intégralité, afin d’assurer la bonne combustion de la couronne. Elle pris quelques bouffés rapide afin d’être certaine que l’objet de la convoitise était bien allumé, elle le retira de sa bouche et lâcha une fumée s’assurant de l’épaisseur de cette dernière. Elle était prête ! Elle glissa le briquet chalumeau dans la poche de son employeur et lui lança un clin d’œil avant de s’éloigner.

Sans plus attendre, elle se dirigea vers les toilettes pour femmes en prenant la précaution de garder son cigare bien allumé. Une fois à l’intérieur, elle constata que la pièce était grande, toute en longueur. D’un côté il y avait les cabines, de l’autre les lavabos, au plafond il y avait deux arroseurs automatiques ainsi que trois détecteurs de fumée. Elle pris la précaution de vérifier qu’elle était bien seule et ouvrit une à une les portes des cabines. Cela étant réglé, elle se plaça sous le détecteur du milieu. Elle se mit à fumer de plus en plus vite, tirant des bouffées de plus en plus grosses afin d’accumuler plus de fumée en bouche et qu’elle recracha en l’air, en direction du détecteur. Parce que la physique est ainsi faite, la chaleur se dirige toujours vers le haut, la fumée épaisse et chaude du cigare remontait tranquillement vers le plafond où elle stagnait pour se dissiper tout doucement. Viqi avait dû s’y reprendre à plusieurs reprises, entamant son cigare en poignée de minute alors qu’il aurait nécessité beaucoup plus de temps pour le déguster. L’odeur en bouche en devenait infecte et lui donnait une haleine de bantha. Mais cela importait peur pour elle, seul comptait le résultat.

Le temps lui semblait long. Depuis combien de temps était-elle seule dans ces toilettes à tenter de déclencher le système anti-incendie ? Cinq, dix minutes ? Moins ou plus ? Elle ne savait pas. Elle lâcha une énième bouffée de fumée de son cigare qui alla s’agglutiner au reste sur le plafond, la fumée était perceptible et formait comme un petit nuage gris autour du détecteur. Puis soudain…les arroseurs se mirent à s’activer, ils étaient accompagnés du bruit strident de l’alerte incendie. Du moins, dans les toilettes pour femmes.

Alors qu’elle se retrouvait trempée et qu’elle jetait son cigare mouillé dans une cuvette, elle se demanda si le système anti-incendie fonctionnait pour tout le pont ou juste par pièce.
Galdur
Galdur
Messages : 304
Eclats Kyber : 0


Pour l’instant, tout allait bien. Le plan suivant son cours, et rien n’était à signaler. Enfin, parler de plan était un grand mot, il s’agissait plutôt de lignes directrices qu’il suivait tant bien que mal plutôt que d’une réelle stratégie de long terme. Restait à patienter tranquillement un peu et chercher une opportunité pour ouvrir la voie à son collègue de travail. Continuant son travail mine de rien appliqué sur les aquariums, Galdur ne voulant pas malgré tout que ces poissons passent une mauvaise journée, il se dirigea ainsi progressivement de plus en plus vers les portes d’accès aux autres ponts et passerelles. Il allait pouvoir tranquillement quitter la pièce et…

Et c’était qui ce type ? Est-ce qu’il venait d’embarquer son camarade pour… Des grivoiseries qui allaient certainement être à l’encontre de la mission ? Uh oh. Qu’était-il censé faire… Attaquer le client ? Ça allait faire un drôle de tronche sur son CV de spécialiste en aquariums et installations de pisciculture.

« Merde… Les carelets… Oh nom de... » gargouilla-t-il en surveillant la scène et manqua de faire tomber l’aquarium de son support.

Pas le choix. Il descendit de son escabeau avec précipitation et la grâce d’un flan aux œufs, avant de faire semblant de chercher des affaires sur son chariot de matériel qu’il poussa en avant, lui permettant ainsi de suivre son camarade. Avant que quoique ce soit ne puisse se passer, une alerte retentit.

« À tous les passagers, ici votre capitaine. Nous procédons à des vérifications de routine sur les systèmes de sécurité, pour garantir votre confort et votre sécurité. La circulation entre les ponts est temporairement impossible. Amusez-vous bien. »

Ah ! Et bien… C’était bizarrement une bonne nouvelle pour lui ! L’opportunité de… euh… et bien de trouver quelque chose pour progresser vers l’objectif qui devait se cacher quelque part sur ce rafiot, pourquoi pas dans les quartiers des invités. Bon, par contre, cela voulait aussi dire que l’on risquait désormais aussi de rencontrer des gardes dans ces axes et qu’ils seraient probablement peu coopératifs, mais que voulez-vous : On ne faisait pas d’omelettes sans cassez les œufs… Mais comment retirer cet embêtant euh… Proxénète de son chevalier jedi ?
Il avait bien une idée…

Se saisissant de multiples éléments sur son chariot d’entretien, Galdur mélangea de la nourriture pour poisson avec du substrat et de l’eau censée servir pour placer les poissons lors d’un nettoyage. En résultat une préparation très odorante, carrément dégoûtante même. Satisfait, il fit mine de diriger son chariot vers les deux, et lorsqu’il passa a proximité du duo, il projeta « accidentellement » d’un bon coup de coude le conteneur liquide qui alla éclabousser en pleine épaule et joue le chevalier jedi. Le liquide nauséabond empestant et salissant ce dernier.

« Oh merde ! J’suis vraiment confus hein ! Avec c’tte précipitation j’devais me rendre express au poste de nettoyage suivant et j’ai pas fait gaffe ! C’est totalement d’ma faute et j’m’en excuse ! Vite ! Faut nettoyer ça avant que ça durcisse ! C’est d’la merde de poisson. » tenta-t-il.

Il attrapa le bras du chevalier jedi pour l’arracher à son comparse qu’il regarda dans les yeux, espérant que ce dernier soit assez repoussé par l’odeur et l’accident pour lui lâcher les pompes.

« Ouais ben oh, ça va hein, je n’ai pas fait exprès, m’engueulez pas non plus ! J’vous l’rend votre p’tit copain, c’est la moind’ des choses d’lui indiquer les chiottes pour se laver un peu ! Puis de toute façon, c’est fermé ! Vous irez picoler ensemble ensuite. »

Galdur se pencha pour glisser quelques mots au jedi avant de parler à voix haute...

« Rejoins moi dans les chiottes pour mec. Oh ! Les chiottes sont au fond de la pièce, là-bas… Allez y, oui, oui !»

Il pointa vers le fond de la pièce avant de se reculer et de se mettre à nettoyer ce qui était tombé par terre à l'aide d'un racloir et d'une brosse. Et...

Pourquoi est-ce qu'il pleuvait dedans d'un coup ?

Karm Torr
Karm Torr
Messages : 3593
Eclats Kyber : 0
Magnifique.
Splendide.
Jubilatoire.

Karm, couvert de bouillie pour poissons, enfermé sur le pont, manquait de qualificatif quand, après avoir été poussé par le Ranger en direction des toilettes pour hommes, l’alarme à incendie se mit à hurler et le système d’extinction se déclencha sur tout le pont, arrosant copieusement les convives. Le Rising Sun était un paquebot à la quarantaine bien tassée et on avait opté pour le système le plus économie. De l’eau. Partout. Tout le temps.

Les tables de jeu aimantèrent brusquement les jetons avant de pivoter sur elles-mêmes pour protéger le matériel, tandis que des cris de surprise, suivis par toutes sortes de témoignages de mécontentements — râles, vociférations, grognements, hululements et sifflements, et vas-y que je fais des signes injurieux avec les tentacules en fixant d’un air accusateur les caméras de sécurité dont le regard globuleux et indifférent enregistrait méthodiquement la soirée —, tandis que des cris de surprise, donc, commençaient à accompagner le pschit-pschit-pschit narquois des diffuseurs anti-incendies.

Quelques ponts plus haut, le capitaine exultait ostensiblement.

Un incendie, se félicita-t-il !
Euh non, capitaine, non, alors non, je crois pas non.
Comment ça, non, fit-il avec une pointe de déception, en se tournant vers la Vuvriane chargée de surveiller les dispositifs atmosphériques de l’appareil ?
Hé bien, euh, hm, oui, voilà, vous voyez, n’est-ce pas ? La chaleur est constante sur le pont 28, c’est probablement, euh, comme qui dirait un dysfonctionnement du détecteur, ou peut-être de la fumée qui… une cliente qui fume dans les toilettes, ou une espèce, peut-être, enfin je ne veux pas m’avancer, mais parfois, des flatulences excessives, des gens qui viennent d’une atmosphère chargée en souffre, des…
Bon, bon, admettons, coupa le capitaine avec une nette réticence, arrêtez les diffuseurs.
Alors voilà, oui, justement, à propos des diffuseurs…
Quoi, les diffuseurs ?

Le capitaine commençait à perdre patience. Était-ce trop demandé d’avoir au moins une fois dans sa carrière une bonne petite crise comme dans les holofilms ?

Les, hm…

La jeune femme clignait nerveusement tous ses yeux à la fois, ce qui n’était pas rien, compte tenu qu’elle en avait douze.

Les diffuseurs sont, comme qui dirait, euh, un peu bloqués.
Un peu ?
On pourrait même aller jusqu’à dire comme qui dirait complètement.
Saperlipopette, rugit-il, en ne reculant devant aucune obscénité.
Comme qui dirait, oui.
Affectez un droïde de réparation à la zone.
Hé bien justement, à propos des droïdes de réparation…

Rude tension sur le pont de commandement.
Oui…, fit le capitaine, qui était à deux doigts de gagner l’oscar du meilleur acteur, catégorie illustration d’article médical sur le burn out ?
Les droïdes de réparation sont en réparation.
Ah.
Comme qui dirait.

L’officier se massa lentement l’arrête du nez.

Envoyez les instructions de réparation à… Je ne sais pas, on doit bien avoir du personnel technique, dans cette zone-là.
Alors, oui, oh la la, bien sûr, un grand navire comme ça, s’empressa de répondre la Vuvriane, voyons, euh, peut-être pas un croupier ni, disons, comme qui dirait, un serveur, mais par exemple, euh… On a Rhakk !

Silence.

Eeeuh… Ah. Oui. Rhakk. Évidemment. Ce brave Rhakk, bien sûr, bien sûr, fit stratégiquement le capitaine, qui se targuait, en bon officier supérieur, de connaître personnellement chacun des membres de son équipage. Et, euh, dites-moi, rappelez-moi ce qu’il fait, comme qui di… ce qu’il fait, ce cher Rhakk ?
Maintenance des aquariums et expertise piscicole, capitaine.
Hé bien voilà, ça a à voir avec l’eau, tout ça, envoyez-lui le schéma technique des diffuseurs et, hm… des instructions claires, surtout.

Tandis que Karm disparaissait dans les toilettes pour hommes, trempé jusqu’aux os, Galdur recevait donc une série de consignes claires, détaillées et fort bien illustrées, pour effectuer les réparations nécessaires sur le système de diffusion. Et ce fut dans les toilettes, et précisément devant les miroirs des toilettes, que le Chevalier Jedi découvrit qu’il y avait des limites à l’expertise de la coiffeuse qui s’était occupée, sur les bons conseils de Maître Ik’Dak, de son déguisement.

Sa teinture était en train de se faire la malle, pour révéler des cheveux blancs et argentés.

Soupir.
(Soupir et grosse fatigue.)

Karm attrapa une masse gluante de papier toilette pour éponger tant bien que mal son visage et, pendant qu’il y était, se défaire du reste de la teinture. La partie infiltration de la mission était gravement compromise. Plan B : embarquer le Ranger, aller droit au PC de sécurité, faire valoir l’autorité de la République et exiger de consulter le manifeste des passagers, repérer tous les Bothans, croiser leurs allées et venues avec les enregistrements de surveillance et espérer de tout son cœur que Shala n’ait pas des informateurs parmi le personnel de bord.

Alors que le Jedi sortait des toilettes avec une solide avance dans le concours de tee-shirt mouillé, catégorie éphèbe en pleine puberté, les clients, excédés par les circonstances, commencèrent à se masser vers les portes, contre lesquelles il tambourinait avec toute l’humide ardeur dont ils se sentaient capables, en exigeant qu’on leur ouvrît ou, pour les plus audacieux, qu’on les remboursât.

Soudain, un ordre tombé de tout en haut de l’empyrée de la capitainerie conduisait à l’ouverture brutale des portes et un mouvement de foule se déclencha aussitôt.

Du calme, du calme, évacuons avec ordre et méthode, glapissait debout sur une chaise un serveur en costume trempé, avec un brassard « Évacuation ».

L’ordre et la méthode consistèrent en une ruée sauvage vers les turbolifts, les femmes et les enfants pas d’abord, les clients les plus corpulents jouant des coudes qu’ils avaient parfois nombreux pour s’assurer d’une avance.

Du calme, du calme, tenta à nouveau le serveur sur le ton de la supplication.

Mais quand la première vague eut afflué vers les turbolifts, ce qui restait de la foule se calma brutalement, parce que là, au milieu des tapis jadis moelleux et désormais spongieux de la salle de jeu, gisait un homme ensanglanté, qu’en profitant de la confusion, quelqu’un venait d’égorger.
Viqi Donos
Viqi Donos
Messages : 595
Eclats Kyber : 0
Alors qu’elle se retrouvait trempée et qu’elle jetait son cigare mouillé dans une cuvette, elle se demanda si le système anti-incendie fonctionnait pour tout le pont ou juste par pièce.

- Il n’y a pas 36 façons de le savoir.

En quelques secondes, Viqi se retrouva trempée. Il n’y avait pas à dire, le système anti-incendie était plutôt efficace. Elle se dirigea vers la sortie avant de s’arrêter devant la porte, elle rebroussa chemin et se regarda dans le miroir. Elle pouvait voir les effets désastreux de l’eau sur son visage, son maquillage coulait et ne ressemblait plus à rien. Son air affreux réapparaissait au grand jour, il était même amplifié avec le mascara dégoulinant le long de ses joues. Mais cela lui importait peu, elle se consolait avec l’idée qu’elle avait été belle pour une courte période et qu’elle avait eu l’occasion d’attirer l’attention des hommes…enfin d’un…un vieux Weequay. Bref ! Il était temps de sortir de ces toilettes et de constater si son idée de génie en était bien une.

À peine ouvrit-elle la porte qu’elle constata que l’alarme couinait dans la grande salle et que les gicleurs faisaient leur travail tentant d’éteindre un incendie imaginaire. Et ils ne semblaient pas s’arrêter. Parfait, c’était tout ce dont elle avait besoin. Elle sortit des toilettes pour femmes alors que la porte de celle des hommes claqua, indiquant qu’une personne venait d’y pénétrer. Sans y faire plus attention, elle atteignit la salle principale où tous les convives se trouvaient dans une ambiance des plus « festives ». Il n’avait pas fallu longtemps pour voir des personnes s’énerver, crier, rouspéter, injurier son prochain et réclamer le remboursement du séjour. La situation idéale pour obliger le service de sécurité ou les dirigeants de ce navire à ouvrir les portes du pont pour laisser les gens évacuer.

En attendant ce moment qui n’allait sûrement plus tarder, Viqi se dirigea vers Bar’An qui était bien encadré par ses gardes du corps. Ce dernier lança un regard noir sur la jeune femme quand il remarqua son approche. Était-ce un regard noir ou bien cela venait-il simplement du fait qu’il avait les yeux noirs ? Le petit sourire de Viqi se dissipa quand elle approcha de lui.


- Qu’est-ce que tu fais ? Est-ce que tu rends compte que cela risque de nous compromettre ?

Il s’agissait bien d’un regard noir que lui avait fait l’Aqualish, il n’y avait plus de « ma grande » ou de petites remarques gentilles. Il était inquiet par la situation et le fait que Viqi puisse les faire repérer.

- Ne t’inquiète pas, tout se passera bien. J’avais simplement besoin de débloquer la situation.
- Et plus subtilement ? Est-ce que tu connais ce mot ?
- Subtil ? Bien sûr. C’est juste avec la définition que j’ai du mal. Et comment j’aurais pu faire, ô grand expert ?
- Tu es une femme, Viqi. Tu sais, ce petit détail auquel tu ne penses qu’une fois par mois ! Tu n’avais qu’à draguer le vigile devant la sortie de secours et il t’aurait ouvert toutes les portes.

Viqi ouvra la bouche pour protester contre cette remarque sexiste et au double sens plus que douteux – était-ce volontaire de sa part ? – , mais elle resta ainsi le temps d’une poignée de secondes sans rien dire. Au fond, la remarque de l’Aqualish n’était pas si idiote que cela. Elle avait déjà eu l’occasion de voir des femmes le faire afin d’arriver à leur fin et cela fonctionnait dans la grande majorité des cas. Il était vrai qu’elle n’avait pas une haute opinion d’elle et de son physique, mais ce soir cela aurait pu être différent. Bar’An lâcha un soupir accompagné d’un geste de la main, comme s’il cherchait à écarter cette mauvaise situation de manière physique.

- C’est fait, nous ne pouvons plus revenir en arrière. Dis-moi, tu penses pouvoir continuer ? Sans mettre trop le bazar je veux dire.
- Oui, je vais le faire, ne t’en fais pas. Plus de dérapage.

Ce n’était pas la première fois qu’elle se faisait « réprimander » par Bar’An, un peu comme une petite fille qui se faisait gronder par son père. Mais comme toujours, cela était plus un agacement temporaire. Seuls les résultats comptaient et ils étaient là. Soudain, du bruit se faisait entendre du côté des ascenseurs, les portes s’ouvraient enfin et la populace semblait s’extasier face à cette nouvelle au point de s’agglutiner afin d’avoir les premières places pour quitter cet étage qui prenait l’eau. Viqi, Bar’An et ses gardes du corps se dirigèrent vers les turbolifts afin de rejoindre la foule, tout doucement. Pour la jeune femme, cette sortie était compromise, il y avait bien trop de monde et elle allait perdre un temps fou pour quitter ce pont.

- Je vais y aller de mon côté, je te laisse avec tes gardes. On reste en contact.

Bar’an acquiesça d’un geste de la tête et laissa Viqi s’éloigner de lui. Cette dernière s’écartait du groupe, elle joua des coudes pour remonter la foule à l’opposé des turbolifts afin de rejoindre la sortie de secours la plus proche. Alors qu’elle atteignait la fin de la foule, s’approchant enfin d’un bol d’air frais de liberté, elle trébucha. Elle s’étala de tout son corps en avant. Cela lui avait fait bizarre de se retrouver allonger par terre si subitement. C’était comme si on avait tenté de lui faire un croche-pieds. Toujours sur le sol, elle se retourna vivement afin de retrouver le coupable. Elle allait passer ses nerfs sur lui.

- Eh ! Mais pour qui tu te prends, espèce de…

Le coupable en question était allongé sur le sol, sur le dos, les bras écartés. Son regard vitreux était tourné vers Viqi et sa gorge possédait une ouverture de laquelle s’échappait un liquide rouge visqueux. Le coupable était plutôt victime. Victime d’un crime atroce à bord d’un atroce navire spatial. L’humaine resta sous le choc quelques secondes, elle ne s’était pas attendue à tomber sur un cadavre ce soir – au propre comme au figuré. La surprise passée, elle se ressaisit et se rapprocha du corps.

- Un médecin ! Vite ! Un médecin !

Elle avait crié le plus fort possible sans pour autant voir si on l’entendait. Elle espérait que son appel à l’aide pouvait passer par-dessus les cris d’effrois qui se faisaient désormais entendre autour d’elle. Que pouvait-elle faire ? Rien. Elle n’y connaissait rien aux gestes de premiers secours dans ce genre de cas, elle ne voyait que du sang qui continuait de couler de la gorge de la victime. Elle constata d’ailleurs que sa main et son genou gauche traînaient dans cette mare de sang qui s’était créée. Viqi eut alors un mouvement de recul et se redressa de toute sa hauteur constatant que le sang était sur elle. Lui faisant face, un Sullustain la pointait du doigt tout en baragouinant dans mots dans sa langue natale. Son réflexe suivant fut de porter sa main droite à son oreille afin de contacter son employeur.

- Il y a eu un meurtre ici même ! Reste avec tes gardes !

Elle n’avait pas attendu la réponse de Bar’An, des hommes de la sécurité du navire venaient d’arriver sur les lieux du crime. Le Sullustain continuait de pointer Viqi du doigt tout en vociférant des propos qui lui étaient incompréhensibles. Mais pas pour la sécurité du Rising Sun Casino apparemment, ou alors faisaient-ils comme s’ils comprenaient. Désormais tous les regards étaient braqués sur la jeune femme. Malgré toute l’eau qui continuait de couler des gicleurs, le sang sur sa main ne partait pas, celui sur son pantalon était désormais imprégné et semblait servir de motif de morbide. Elle le sentait venir, elle allait passer un sale moment.

- Je n’y suis pour rien ! Il m’est tombé dessus comme ça ! Enfin, je suis tombée sur lui plutôt…mais qu’importe ! Vous avez un tueur à bord !
- Et on vient de lui mettre la main dessus.

Celui qui devait-être le chef du groupe fit un signe et deux personnes de la sécurité vinrent de chaque côté de Viqi afin de lui prendre les bras et l’immobiliser. Apparemment, elle faisait la coupable idéale, mais elle savait qu’elle n’avait rien à craindre. Il y avait des caméras de surveillance partout à bord et il suffisait de les consulter pour s’apercevoir de la véracité de ses propos. Cela était surtout bien énervant et représentait une perte de temps importante.

- Amenez-là à Rutuk, directement au PC !

Viqi avait tenté de se débattre jusqu’au moment où elle entendit la dernière phrase. Elle avait arrêté la lutte. Ils allaient l’amener tout droit jusqu’au PC de sécurité, sûrement dans l’idée de l’enfermer jusqu’au moment où ils allaient se rendre compte de leur erreur. Mais cela importait peu. Ils allaient l’amener directement jusqu’à son objectif. Les mains bloquées derrière le dos, les deux gardes l’emmenèrent avec eux afin de quitter la salle.

- Nous n’avons pas parlé de subtilité il y a tout juste cinq minutes ?

La voix de Bar’An résonnait dans l’oreille de Viqi. Elle aurait voulu lui répondre, mais elle avait préféré se taire puisqu’elle était désormais accompagnée. La jeune femme avait vu une opportunité, alors elle n’avait pas hésité à s’y engouffrer. Était-ce la plus raisonnable des idées ? Non. Mais Viqi n’était pas du genre raisonnable. Cela faisait partie de son charme.

***

Dans les ponts inférieurs, dans une cabine pour particulier, se trouvait un Rodian. Ce dernier avait fini d’installer son matériel et se tenait derrière l’écran de son terminal de contrôle. Il en était fier, il s’agissait-là de bien plus qu’un simple outil de travail, c’était un petit bijoux de technologie suffisamment équipé pour lui permettre d’accomplir le boulot pour lequel on lui avait fourni une belle avance. Officiellement, ce Rodian répondant au doux nom de Djaloo Terik travaillait une entreprise de conseil sur la sécurité informatique des sociétés. Officieusement, il n’hésitait pas à jouer les hackers par intérim afin d’arrondir les fins de mois. Il n’était pas le meilleur, mais il était suffisamment compétent pour réaliser ce qu’on attendait de lui.

Mais pour cela, il avait besoin d’un petit coup de pouce venant du PC de sécurité. Alors, il attendait tranquillement devant son écran. Il attendait de voir apparaître le signal lui permettant d’intervenir.
Galdur
Galdur
Messages : 304
Eclats Kyber : 0


« J’ai une tête à faire dans l’maintenance de c’genre de trucs ? »

On venait de l’interrompre alors qu’il allait se rendre dans les toilettes pour taper la discussion avec le Jedi, et maintenant qu’il s’était prit une bonne saucée sur la figure à cause des mesures anti-incendie, on voulait l’envoyer s’occuper d’une défaillance technique.

« Je ne veux pas le savoir, les ordres sont les ordres. De toute façon, tu es le plus qualifié pour le problème qu’on a sous la main pour l’instant. Allez hop ! Exécution, on bouge ! Hop ! Hop ! Hop » renvoya le garde de sécurité en se mettant à le pousser vers la porte de sortie.

Contraint de coopérer, Galdur grimaça en traversant le blocage de sécurité maintenu par les agents et se retrouva ainsi dans les ponts annexes et couloirs de transfert. Il avait toujours avec lui le matériel d’entretien des aquariums. C’est ici que son agent l’abandonna pour retourner à son travail de surveillance et de gestion de foule. Le trandoshan considéra un instant son environnement. Des murs de métal, de la lumière artificielle, on était bien loin des étendues naturelles de dehors. Qu’était-il censé faire dans ce cas ? Il inspecta l’écran du comlink à son poignet et aperçu les plans de la machinerie qu’il était censé réparé. Et il avait aucune foutre idée de ce qu’il était en train de lire ou faire, ce qui promettait de compromettre très vite sa couverture. À moins qu’il bousille encore plus les diffuseurs et finisse par asphyxier tout le monde à bord ?

« Ooooy… Davjäan inyameet … Bon bah… Quand faut y aller... »

Suivant les couloirs internes du vaisseau, Galdur se rendit compte qu’il n’avait pas vraiment de plan de rechange et qu’il allait devoir improviser. Les caméras lui posaient problème, également. Impossible de faire quoique ce soit de suspect tant que celles-ci le regardaient… Le trandoshan fit mine de se rendre dans un placard de matériel pour y récupérer des affaires, placard qu’il referma autant que possible. En lieu et place de prendre du matériel pour réparer, il se mit aussitôt à fouiller dans son pantalon, au niveau de sa cuisse. Il en tira trois morceaux de bois aux attelles métalliques qu’il se mit à relier ensemble et à assembler. Son visage se pourfendit d’un grand sourire en observant ainsi sa fidèle sarbacane remontée.

« Oh… Toi tu m’avais manquée ma p’tite… J’espère que t’es contente de revoir papa... » gargouilla-t-il.

Il glissa la sarbacane sous ses vêtements et reprit son trajet comme si de rien était, regardant son comlink. Mmrph … Impossible de contacter le Jedi ainsi, mais au moins, il pouvait le suivre à la trace à l’aide de la balise qu’il avait fournie… À voir comment les choses allaient évoluer…
Galdur s’arrêta en plein milieu d’un couloir quand il entendit un peu de raffut lui parvenir des couloirs de transits proches, il jeta un œil discret dans un angle, et aperçu des gorilles qui semblaient visible traîner quelqu’un… Eh… c’était la donzelle qui lui avait largué une pique au passage… Elle pissait le sang ? Oh, il y avait quelque chose à exploiter ici. Le trandoshan fit cependant mine d’être occupé à consulter ses messages sur son comlink, laissant l’escouade de capture passer et tracer son chemin. Quand ils furent éloignés et tournèrent, Galdur entreprit de les suivre, aussi loin que possible, tentant d’identifier leur route. Probablement la salle des gardes. Hum.

Sur le chemin, il s’arrêta dans l’une des réserves de matériel de pisciculture. Il y déposa ses précédentes affaires et se saisit en lieu et place d’un bocal de transfert de spécimen : le trandoshan avait une petite idée. Farfelue, mais quand on s’appelait Galdur, les plans les plus cons pouvaient parfois être les plus efficaces. Il se dirigea après quoi vers les réserves animales a proximité, où il s’arrêta devant un bassin précis.
Les anguilles Mon Cala. Celles contenues dans le bassin ici étaient juvéniles, mais elles feraient parfaitement l’affaire.

 « Allez, poisson poisson… Par ici... »

Il fit glisser une des anguilles dans son bocal rempli d’eau à l’aide d’une tige pour éviter le contact direct avec la bestiole, et referma le compartiment avec attention. L’’anguille tambourinait sur les bords, frustrée d’être enfermée dans un si petit espace. Patience ma cocotte… Tu auras ton heure…
Le bocal dans une main, il quitta la réserve animale et se dirigea vers la salle de sécurité… Les types des caméras n’allaient sans doute pas râler parce que l’employé des aquariums se promenait avec du matériel en lien avec ces derniers, même s’il avait été mit sous une autre tâche… Son comlink sonna.

 « Qu’est-ce que tu fabriques avec ce truc ? »
« Les anguilles se sont encore bouffées entre elles et y-a un macchabée. J’vais balancer l’corps dans les chiottes pour empêcher les flics d’enquêter. »
 « Je vois. Perds pas de temps. Ces diffuseurs doivent être réparés au plus vite.  »

Galdur montra les dents. C’était qu’une question de temps avant que sa couverture se barre. Autant l’exploiter au maximum… Il arriva à proximité de la salle de sécurité et se dirigea vers les toilettes à proximité, tendant surtout l’oreille pour saisir un peu plus ce qui se passait à bord.

Karm Torr
Karm Torr
Messages : 3593
Eclats Kyber : 0
Y a-t-il un docteur dans la salle ?
Ah ! Par tous les dieux ! Par tous les dieux ! Edmond, je me sens faiblir, vite, mon flacon de senteurs.
Un docteur ! Y a-t-il un docteur dans la salle ?
Moi ! Que se passe-t-il ?
Un homme ! Un homme gravement blessé.
Edmond ! Mon flacon ! Edmond ? Edmooond ?
Madame, enfin ! Je suis docteur en histoire.
Shlak ovuk guk guk sova tük ?
Un médecin ! Y a-t-il un médecin dans la salle ?
Ciel ! Edmond ! Mais Edmond, tu saignes ! Ta si belle cravate…
Place ! Place ! Laissez passer, je suis podologue.

Pendant que les gardes embarquaient une suspecte sur la foi de la dénonciation pour le moins cryptique du Sullustéen mal embouché, le médecin s’était théâtralement jeté à genoux près de la victime, qui se prénommait Edmond et qui était en voie d’exsanguination expresse. Karm était à deux doigts de jeter au diable sa couverture pour employer ses modestes talents de guérisseur et soulager au moins les douleurs du malheureux, quand le perspicace podologue déclara :

Ce monsieur est mort.
Sans blague, fit une voix dans le fond.
Il a été égorgé !
Non, pas possible…
Madame, enfin, un peu de tenue !
Atchoum, intervint le docteur en histoire.
Ciel, je défaille, fit la femme d’Edmond, en défaillant.

Alors que tout le monde, sauf les curieux aux instincts les plus morbides, tentaient toujours d’échapper à la noyade, un homme, un seul, tentait de se frayer un chemin en sens inverse.

Faites en place, enfin, faites place je vous dis. Voilà. Je suis là. Ne vous inquiétez de rien.

C’est un Pantoran d’une soixante d’années peut-être, petit, replet, avec des cheveux blancs bouclés, sauf sur l’avant de son crâne dégarni. Pour une raison fort mystérieuse, il s’était équipé d’un déflecteur de pluie à bord d’un vaisseau spatial et il en tenait le manche bien droit, pour que le léger champ de force le protège de l’averse continuelle des diffuseurs.

Je vois, je vois…
Et on peut savoir qui vous êtes, intervint le garde qui gérait toute cette affaire avec une attitude que personne n’aurait eu l’idée de qualifier d’excès de zèle ?
Comment, monsieur, vous l’ignorez donc ? Allons, allons !
Je vais vous demander de…
Mais je suis Erk-Ül Pou-Har’o, monsieur !

Un murmure admiratif ponctué de « mais oui ! » et autres « c’est vrai ! » se répandit dans l’assemblée au spectacle inattendu de ce fameux détective privé qui, deux mois plus tôt à peine, avait résolu la mystérieuse affaire de la disparition des diamants pourpres de Zeltros. Le garde fut instantanément frappé d’une admiration à laquelle la perspective de se décharger de ses responsabilités sur les épaules du Pantoran n’était certes pas étrangère.

Vous, là, s’exclama Erk-Ül Pou-Har’o en pointant Karm d’un doigt aussi bleu que boudiné, Jedi en mission, assistez moi.

Karm fit la pleine démonstration de ses légendaires talents de comédien en rougissant violemment.

Hein, de quoi ? Jedi, moi ? Vous faites erreur.
Allons, monsieur ! N’insultez pas les pouvoirs d’observation et de dé-duc-tion de Pou-Har’o, qui sont légendaires dans toute la République et même au-delà. Vous avez le port d’un militaire, mais vous êtes bien trop petit pour un humanoïde des armées républicaines et votre manteau mouillé cache mal une protubérance cylindrique qui ne peut qu’être causée par un sabre laser. Ergo, un Jedi.

Murmures d’approbation parmi l’assistance, surtout de la part de ceux qui n’avaient rien entendu.

Cette question étant réglée, fit Pou-Har’o en lissant machinalement son exubérante moustache, intéressons-nous, voulez-vous, à notre victime. Vous, là, monsieur le garde, tâchez de me réveiller cette femme que je devine être son épouse. Monsieur le Jedi, fouillez donc les poches du malheureux. Et vous autres…

Le Pantoran promena un regard inquisiteur sur l’assemblée.

Pou-Har’o vous a à l’oeil, oui, à l’oeil, et au bon ! Mais en attendant, regagnez vos cabines. Pou-Har’o a besoin d’air pour penser.

Partagés entre l’envie d’observer le célèbre détective à l’oeuvre et la promesse d’une douche chaude dans des cabines bien au sec, les joueurs commencèrent finalement à disperser pendant que, avec un soupir de résignation, Karm s’attelait à la fouille du cadavre encore chaud et que le garde giflait modérément madame Edmond, qui n’en finissait pas de défaillir.

Vous avez un nom, monsieur le Jedi ?
Torr.
C’est bref.

Karm extirpa le datapad des poches de la malheureuse victime. Comme la plupart des engins sur le marché, il résistait plutôt bien à l’eau et le Chevalier entreprit d’accéder aux données personnelles du macchabée.

V’savez que la sécurité a déjà arrêté une suspecte ?
Vraiment ? Sans attendre mon avis ? C’est très imprudent.
L’ont embarquée au PC.
Hé bien, nous irons leur rendre visite après avoir interrogé madame Edmond.
V’z’avez pas l’impression d’interrompre ma mission, des fois ?
Une mission plus urgente que d’empêcher un meurtrier de frapper une troisième fois ?

Karm releva les yeux.

Troisième ?
Il… ou elle ! Pou-Har’o ne néglige aucune hypothèse, jamais, tout est bon pour nourrir la petite matière grise, il, donc, je disais, ou elle a déjà assassiné quelqu’un dans une cabine des ponts inférieurs.
Comment vous savez ?
Rien n’échappe à Pou-Har’o.
E… Edmond… ?
Je disais : une mission plus importante que d’empêcher un meurtrier de frapper une troisième fois ?
Non, reconnut Karm. Non, j’imagine que non.
Excellent, s’exclama le détective, avant d’entreprendre de pivoter sur ses talons pour faire face à la veuve très éplorée. Madame, la disparition de votre époux est absolument tragique.
Edmond.
Précisément, précisément. Lui connaissiez-vous des ennemis ?
Oh, Edmond, mon bon Edmond !
Madame !

La veuve sursauta.
Le ton de Pou-Har’o était soudain plein de l’autorité décisive d’un homme énergique, habitué à manier les drames de la ville.

Vous vous appelez ?
Thérèse-Adélaïde Putibond.
Putibond ?
Madame Putibond.
Madame, fit Pou-Har’o, en entamant une référence rendue compliquée tant par le maniement de son déflecteur de pluie que par sa corpulence et un début de sciatique, c’est un honneur, à défaut d’être, dans ces très regrettables circonstances, un plaisir. Que pouvez-vous me dire sur les ennemis de votre époux ?
Oh, mais Edmond était un homme bon, généreux, doux et serviable, aimé universellement de tous.
Que faisait-il dans la vie ?
Fabricant de mines antipersonnelles.
Détective ?
Appelez-moi Pou-Har’o, mon jeune ami, je vous en prie.

Karm tendit le datapad au Pantoran. Il contenait un dossier relatif à une commande de mines pour le compte de l’armée républicaine, à travers un intermédiaire que Putibond devait rencontré lors de sa croisière sur le Rising Sun Casino. Entre la nature de l’armement en question et les circonstances de la transaction, l’affaire semblait tout à fait louche au Jedi trempé jusqu’aux os.
Viqi Donos
Viqi Donos
Messages : 595
Eclats Kyber : 0
Elle était escortée à travers les coursives du vaisseau, quittant la grande salle de jeu en direction d’un endroit plus intime avec bien moins de monde. L’eau continuait de couler les gicleurs disposaient à de nombreux endroits sur le plafond. Cela faisait déjà plusieurs minutes, la jeune femme était trempée jusqu’aux os désormais. Le sol commençait à se recouvrir d’une couche d’eau, à chacun de ses pas elle avait l’impression de marcher dans une flaque d’eau. Au détour d’un couloir, elle croisa le Trandoshan qui s’occupait des bassins, il semblait plus intéressé par son comlink que par la situation actuelle. Elle ne s’attarda pas plus à cette vision furtive et retourna dans ses pensées. Le chemin jusqu’au poste de sécurité allait prendre quelques minutes. Elle connaissait déjà le chemin, elle se souvenait de la configuration du vaisseau…

***


- Ma grande, concentre-toi. Et lâche ce verre !
- Cela m’aide à me concentrer, c’est mon carburant !

La pièce était plongée dans la pénombre, quelques rayons arrivaient à passer à travers les stores tiraient. Viqi était allongé sur le sol, son visage enfoui dans la capuche de sa bure. Elle tenait un datapad dans une main, un verre rempli d’une double dose d’un whisky dont l’origine lui était inconnue dans l’autre – sûrement de Ryloth, il y avait un arrière-goût fruité que les Twi’leks appréciaient tant. Cela faisait presque deux heures qu’elle consultait les données qui lui avaient été fournis : il s’agissait des plans du navire casino. La jeune femme avait moins de deux jours afin d’embarquer sur le vaisseau avec Bar’An, une fois à bord elle n’aurait plus l’occasion d’avoir accès à ce type d’informations.

- Tu n’as pas besoin de tout connaître, juste l’essentiel.
- Pour la sixième fois : je sais ! Détends-toi un peu, tout va bien se passer.

L’Aqualish tournait en rond dans la pièce, l’anxiété le gagnait à chaque heure que le départ s’approchait. Viqi ne l’avait jamais vu ainsi et elle avait pourtant assisté à des transactions bien plus importante que celle-ci. À voir son comportement, elle était de plus en plus certaine qu’il lui cachait quelque chose.

- Bien ! Bien, bien, bien ! Reprenons alors !

L’humaine déposa le verre sur le sol et se redressa, balançant le datapad sur le fauteuil qui était proche d’elle. Elle se releva complètement et s’étira les muscles.

- Le Rising Sun Casino, navire stellaire de plaisance et de divertissement. Capacité d’environ 5000 passagers, avec 1500 personnes supplémentaires pour l’équipage. Il y a 22 ponts accessibles à tout le public. Il s’agit des 22 ponts sur lesquels se situent les cabines, les différentes boutiques, mais également les salles de jeux, de spectacles et celles d’holo-dramas.
- Va dans les détails intéressants.
- La passerelle de commandement se situe sur un pont supérieur, uniquement accessible pour les personnes autorisées. Le PC de sécurité se situe sur le pont 11, au centre du navire, afin de permettre le meilleur accès aux agents présents.
- Passe à la partie basse du vaisseau.
- Juste en-dessous des ponts, nous avons 5 étages de faux-ponts, interdit au public. Plus on descend, plus les accès sont restreint. Il s’agit des quartiers de l’équipage, des salles de réunions privées, mais aussi l’endroit où sont entreposés les serveurs du navire. Le niveau -5, au centre du navire une nouvelle fois, le coffre-fort du casino.
- Pas mal, pas mal du tout ! Je vois que cela commence à rentrer.
- Et enfin, pour te montrer que j’ai bien appris ma leçon, nous avons les cales sur 3 étages. L’amont concerne le stockage de marchandise et l’appontage de petits appareils, voire d’un nombre limité de navettes. Le reste est principalement réservé à la salle des générateurs du navire ainsi qu’aux moteurs. Nous avons deux moteurs principaux, quatre de secours, deux générateurs d’hyperdrive et un de secours. Les moteurs sont de Sienar Technologies et…
- Ça va, ça va ! J’ai compris, tu connais la base par cœur.

Viqi souffla un coup, elle récupéra son verre sur le sol et le termina d’une traite. C’était une manière de se rafraichir. Elle attrapa la bouteille la plus proche – originaire de Ryloth, elle avait vu juste concernant son origine, elle commençait à s’y connaître petit à petit – afin de remettre une double dose.

- Maintenant que tu as les grandes lignes, on va rentrer dans les détails !

La jeune femme regarda l’Aqualish, elle sentait l’exaspération qui la gagnait petit à petit. Elle hésitait à lui balancer la bouteille quasiment au visage. Mais cela aurait été du gâchis, elle préféra lui lâcher un long soupir sonore signe de sa lassitude.

***

Le trajet avait duré moins de six minutes. Le temps de traverser différentes coursives, de prendre un turbolift réservé au personnel, de traverser d’autres coursives et enfin de valider l’accès au PC de sécurité par l’agent présent à l’intérieur. Le parcours s’était effectué dans le silence, les deux gardes se comportant en professionnels, mais légèrement brusque. Ils lui tenaient toujours les bras à l’arrière de son dos afin de maintenir leur emprise sur elle, cela se faisait d’une poigne très ferme de leur part. Durant cette promenade de santé, Viqi ressassa les évènements de la soirée. Comment en était-elle arrivée là ? Il y avait eu ce meurtre – car il s’agissait là d’un meurtre, rare étaient les suicides en public où la victime s’ouvrait la gorge, quant à la thèse de l’accident… – en plein milieu de la grande salle de jeux, le coupable ayant profité de la cohue pour réaliser son forfait. Cette cohue qui était due à l’ingénieux plan de la jeune femme car les ponts avaient été isolés les uns des autres pour « une vérification de routine ». Une vérification en plein voyage avec des passagers, cela semblait déjà étrange sur le moment, mais en tenant compte de l’acte qui venait d’être perpétré…Les deux éléments étaient-ils liés ?

Le trio arriva devant la porte blindée menant au PC de sécurité, l’un des deux gardes plaça son badge sur le lecteur qui se trouvait à côté de la porte. Après lecture du badge, un petit voyant clignota quelques secondes avant de passer au vert. En pénétrant dans les lieux – enfin un endroit où il n’y avait pas de gicleurs automatiques – ses yeux firent rapidement le tour du propriétaire. Il y avait une pièce principale donnant sur trois autres pièces. À sa gauche, dans une alcôve, protégée par des vitres légèrement fumées, se trouvait le poste de visualisation des caméras de surveillance. Il n’y avait qu’une personne, un Rodien, derrière tous ces écrans – étrange de ne voir si peu de personnel, étaient-ils tous dispersés à la recherche du meurtrier ? – qui ne semblait plus savoir où donner de la tête. Les autres pièces étant fermées, Viqi ne pouvait pas voir ce qu’il se cachait derrière. Néanmoins, elle avait étudié les plans, il n’était pas nécessaire pour elle d’ouvrir les portes pour connaître les lieux.

On l’amena dans la pièce qui était située face à elle : une salle d’interrogatoire. Une table, deux chaises, des caméras et murs blancs. Classique. On la fouilla afin de vider ses poches, les gardes déposèrent les objets trouvés sur la table. Quatre passes pour accéder à des cabines privées avec les numéros de chambre indiquées dessus, rien de plus. Ils disposèrent les plaques magnétiques épaisses sur la table, devant elle, on lui laissa l’ornement tubulaire accroché à sa ceinture. Une fois la fouille terminait, on proposa à Viqi à s’asseoir à l’autre bout de la pièce avant de la laisser seule dans la pièce. Elle ne pouvait pas quitter la pièce, il n’y avait aucune poignée sur la porte, uniquement un lecteur de carte permettant de déverrouiller la sortie.

Elle patienta seule dans la pièce quelques minutes avant l’arrivée d’une personne. Il ne s’agissait pas de l’un des deux gardes qui l’avaient accompagné, mais d’une troisième personne. La jeune femme regarda rapidement le badge qu’il portait sur la poitrine, mais elle n’arriva pas à lire le nom de là où elle était. L’homme prit le temps de regarder les cartes présentes sur la table et notamment aux numéros des chambres qui étaient inscrits dessus. Aucune ne correspondait à la chambre où l’on avait retrouvé le premier corps.


- Séjournez-vous dans chacune de ces cabines ?
- Non, juste l’une d’entre-elle. Il me semble…oui c’est ça, c’est celle de droite. Non, ma droite.

Viqi s’était légèrement redressé afin de pouvoir visualiser les cartes magnétiques et vérifier les numéros qui étaient inscrits dessus.

- Hum…il s’agit d’une belle cabine que vous avez. Vous la partagez avez quelqu’un ?
- Est-ce une proposition ?
- Non, bien sûr que non. Simple question de routine, mais je ferais vérifier cela. En tout cas, cela faisait beaucoup de cabine pour une seule personne.
- Que voulez-vous, j’ai eu pas mal de succès en seule soirée.
- Beaucoup plus que l’homme que vous êtes accusé d’avoir égorgée. Des témoins affirment vous avoir vus près de la victime lorsque cela s’est produit.
- Je n’ai rien à voir avec tout ceci. J’ai trouvé le corps et j’ai voulu l’aider, ma plus grande erreur, mais il était trop tard. Résultat, en plus de perdre du temps avec vous, je peux dire adieu à ma tenue du jour.

Viqi se leva et s’écarta sur le côté de la table afin de montrer le sang qui avait imprégné les vêtements qu’elle portait, principalement son pantalon. Ce dernier virait de moitié à la couleur rouge vermillon.

- Je ne vais pas vous apprendre votre boulot, mais vous n’avez qu’à regarder les enregistrements et vous comprendrez rapidement que je n’ai rien à voir avec ça.
- C’est déjà en cours. Si vous me permettez, je vais en profiter pour faire une petite inspection.

L’homme termina sa phrase en prenant les différents pass sur la table, il allait ainsi voir à qui correspondait ces différents numéros de cabines et le lien qu’ils pouvaient avoir avec cette femme qui lui tenait tête. Il se retourna face à la porte et décrocha son badge personnel afin de lui permettre de l’ouvrir. Dans le même temps, Viqi, qui n’était plus gênée par la table après s’en être écarté, décrocha son ornement tubulaire en Phrik de sa ceinture tout en s’approchant rapidement de l’homme de sécurité. Ce dernier, à peine venait-il d’ouvrir la porte, se retourna en entendant les pas derrière lui. Trop tard, la jeune femme s’était servi de l’objet en main comme d’une matraque et elle venait de l’assommer avec un coup à l’arrière du crâne. Rapidement, elle récupéra ses cartes de chambres et réquisitionna le badge du garde – Rutuk, il s’appelait Rutuk, un nom affreux – avant de refermer la pièce avec l’homme à l’intérieur.

Il n’y avait personne dans la pièce principale, comme à son arrivée. Sans attendre plus longtemps, elle se dirigea vers l’alcôve en essayant de faire le moins de bruit possible. Une fois proche de celui-ci, elle ouvrit la porte, le Rodien ne l’avait toujours pas remarqué, il était trop concentré sur les écrans et devait avoir l’habitude d’entendre son chef aller et venir pour y faire attention désormais. Viqi n’avait pas attendu avant d’agir et, une fois de plus, elle porta son coup à l’arrière du crâne de sa victime pour l’assommer. Cela fait, elle raccrocha son ornement à sa ceinture de la même manière qu’initialement, à l’horizontale. Elle remarqua à ce moment d’une des plaques magnétiques, qui recouvraient l’objet, était manquante. Ces plaques étaient censés lui permettre de dissimuler la véritable nature de l’objet. Sans la plaque manquante, la piste d’activation de son sabre laser devenait visible. Cela lui importait peu, personne n’allait y faire attention.

Viqi ne s’attarda pas, elle avait une mission à accomplir et elle ne voulait pas rester plus longtemps que prévue dans cet endroit. Elle récupéra deux cartes magnétiques dans sa poche et retira l’étiquette collait sur chacune d’entre-elle. Elle intégra les cartes dans des fentes spécifiques qui étaient présentes sur le poste de contrôle, comme cela lui avait été montré deux jours plus tôt. Ces deux cartes servaient à…


- Djaloo, tu me reçois ?

La main sur son oreillette, Viqi tentait de joindre le hacker. Ce dernier semblait s’être endormi dans sa cabine.

- Mais ce n’est pas possible d’avoir une équipe de bras cassé !
- Cette équipe coûte cher.
- Bar’An, pas maintenant ! Si ce Rodien ne répond pas, je vais le rejoindre dans sa cabine pour le découper en morceau.
- Je suis là ! Le programme est en cours d’exécution.

Enfin une bonne nouvelle. Elle en avait donc terminé ici et il ne restait plus qu’à quitter les lieux. Viqi quitta le siège sur lequel elle s’était installée et se dirigea vers la sortie.

- Quelque chose ne va pas…c’est étrange.
- Non, non, et non ! Tout se passait plus ou moins bien jusqu’à maintenant ! Crache le morceau !
- Notre objectif c’était de pénétrer le système de sécurité pour le vider des archives de vidéo-surveillance de ce soir afin de ne laisser aucune trace de notre passage, mais…
- Mais ? Ne me dit pas que ça se complique !
- Il n’y a rien d’enregistré pour ce soir. Quelqu’un a fait le ménage avant nous.
- Oh…Oh ? Oh !

Une onomatopée pour symboliser une réflexion en trois temps. Le premier pour démontrer la surprise après une montée de stress qui ne faisait qu’accroître le caractère irascible de la jeune femme avant de revenir à un état neutre. Le deuxième pour le questionnement sur le pourquoi, le comment et le quand cette situation. La troisième et dernier quand elle avait compris que cela allait les aider, mais surtout que le meurtre qui avait eu lieu dans la salle de jeux devait être prémédité depuis quelques temps.

- On abandonne tout, cela nous échappe.

Viqi n’avait pas attendu plus longtemps avant d’ouvrir la porte pour quitter le PC de sécurité. Mais elle avait commis l’erreur de ne pas regarder si des personnes n’étaient pas présentes de l’autre côté. Face à cette rencontre incongrue et au silence gênant qui s’installait, elle tenta d’improviser.

- Cela va vous paraître étrange, mais regardons la situation dans son ensemble et je suis certaine que nous trouverons tout cela logique.

La phrase venait à peine d’être prononcée, qu’elle regretta aussitôt ses propos. Elle se fixa une nouvelle règle : arrêter l’improvisation.
Galdur
Galdur
Messages : 304
Eclats Kyber : 0


Galdur resta en place dans sa cachette de fortune un certain temps, avant de décider d’en sortir lorsque le chemin fut dégagé. Les couloirs étaient bien dégagés à cause des mesures prises par la sécurité. Il s’empressa d’inspecter le terminal de messagerie des employés à l’aide de son comlink. Merde, on commençait à s’impatienter quant au statut de réparation des diffuseurs. Par contre, on dirait qu’il y avait beaucoup de dysfonctionnement actifs… Qu’est ce qui se passait ici ? Est-ce que des pirates venaient d’attaquer le casino et préparaient un abordage ? Impossible à dire ainsi.

Galdur quitta les toilettes, et avant qu’il ne puisse se décider d’une destination, il vit la porte du PC de sécurité s’ouvrir, pour révéler la figure de la gonzesse qui venait d’être embarquée par les gardes. Ah ben ça c’était cocasse, et vu sa tronche, elle ne devait pas s’attendre à ce qu’il se trouve ici. On aimait bien rentrer avec les menottes, mais on ressortait comme si de rien était ?

« Oh ben vous savez : Vous aimez p’t’être pas les reptiles, mais moi j’aime bien quand les événements prennent des tournures marrantes. Par contre, va falloir bosser les mensonges hein. Z’auriez au moins pût essayer de me baratiner en disant qu’on vous a libéré temporairement. »

Galdur étant lui-même un faux membre du staff, ce qui est arrivé à ceux à l’intérieur, cela lui en touchait une sans vraiment faire bouger l’autre. Ils n’eurent pas le temps de continuer car la porte du couloir s’ouvrir soudainement, révélant … Ah merde. Le superviseur de Galdur pour sa couverture. Ce dernier avait l’air furax, et cela n’était pas près de s’arranger lorsqu’il aperçu le trandoshan.

« Bordel de Rhakk ! Qu’est-ce que tu fous ? Ça fait déjà trop longtemps que ces diffuseurs sont en panne ! »

Il remarqua alors la femme à côté de ce dernier, fronça les sourcils, et dégaina aussitôt ce qui semblait être un pistolet blaster. Galdur réprima un soupir intérieur, roulant des yeux sous ses lunettes. C’était donc maintenant que la situation perdait son contrôle. Il posa son bocal à anguille sur le sol et leva les mains en l’air, tentant de calmer le jeu.

« Relax… Relax… Tout est sous contrôle… J’m’arrêtais juste car y’a eut une… Anomalie comme vous pouvez l’voir à côté de moi... »

Le superviseur garda son arme pointée et approcha son poignet de sa bouche. Uh oh… Il allait donner l’alarme, Galdur ne réfléchit pas plus longtemps. Il prit un peu d’élan de la jambe et d’un bon coup de pied, projeta le bocal au sol pour l’envoyer droit dans la figure du superviseur qui tira par réflexe. Le projectile blaster et le bac à anguille échangèrent de propriétaires respectifs. Le premier alla se loger droit dans le torse de Galdur qui loucha sur l’impact en grognant, et le second émit un gros « BONK » lorsqu’il frappa le crâne du superviseur qui tomba au sol, sonné par l’impact. Cela ouvrit le couvercle de la boîte au passage, et de l’eau se répandit au sol, l’anguille échappée commençant à se tortiller en l’absence de son élément. Le trandoshan oublia bien vite sa blessure, laissa échapper un hoquet de surprise, et se rua aussitôt vers l’anguille qu’il attrapa avec délicatesse à la base du cou, là où les glandes électriques ne pouvaient l’atteindre. Le superviseur tenta mollement de braquer son arme vers le trandoshan qui s’empressa d’appliquer la mâchoire de l’anguillle sur la cuisse de ce dernier. La décharge électrique délivrée par l’animal le secoua dans tout les sens, et ultimement, lui fit perdre connaissance. Galdur se redressa vers la femme, l’anguille dans une main, le bocal dans l’autre.

« Bon écoutez. J’sais pas qui vous êtes, mais vous vous doutez bien que j’suis pas d’la maison maintenant. J’ai du taff à faire ici et j’ai pas d’raisons de m’en prendre à vous tant qu’nos objectifs entrent pas en collision, oi ? Alors qu’est qu’vous diriez qu’on « oublie » cette histoire ? On s’est jamais vu. D’abord z’êtes qui ?»

Il rangea délicatement l'anguille dans son bocal à moitié vide, et remit le couvercle par dessus. Le trandoshan semblait prendre une grande délicatesse dans la manipulation de l'animal et il semblait plus s'inquiéter pour l'état de cette dernière que de l'impact de blaster qui décorait désormais son torse.
Karm Torr
Karm Torr
Messages : 3593
Eclats Kyber : 0
Bien, bien, excellent.


Avec un cadavre ensanglanté au sol et les vêtements qui lui collaient à la peau, Karm avait une autre appréciation de la situation.


Allons voir le chef de la sécurité.
Son aide sera la bienvenue.
Pour lui dire de ne pas se mettre sur notre chemin.
Pardon ?


Mais Pou-H’aro avait déjà pivoté en direction des turbolifts et Karm dut courir pour le rattraper : le Pantoran replet et court sur pattes était étonnement véloce.


Mon jeune ami, vous apprendrez que le chef de la sécurité d’un casino est toujours le dernier des crétins.
J’ai comme un doute.
Faites confiance à Pou-H’aro, répondit le détective, en repliant son parapluie dont il employa l’extrémité pour presser le bouton du pont 11. Aucun propriétaire de casino ne veut confier le contrôle de ses systèmes à un homme assez intelligent pour y voir son propre profit. De nos jours, ils préfèrent tous investir dans les sécurités mécaniques, électroniques, biologiques, parfois, même…
Biologiques, intervint Karm ?


Le Pantoran lui adressa un regard éloquent, avant de murmure, sur un ton sinistre :


Pou-H’aro a vu des choses terribles, mon jeune homme ter-ribles.
J’suis pas si jeune que ça.
Or donc, poursuivit l’enquêteur d’un ton imperturbable, les chefs de la sécurité ne sont plus guère là que pour recueillir quelques plaintes des clients et satisfaire les égos des capitaines de seconde zone qui ont toujours besoin de gens à qui commander, des vraies personnes vivantes, plutôt que des droïdes. C’est une question de psychologie, vous me suivez ?
Eeeuh…
Excellent !


Sur ces entrefaites, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, sur un couloir, et, là-bas tout au bout, un Trandoshan dans le couloir, qui se battait à coup d’aquarium et... d’anguille ? Pou-H’aro, absolument imperturbable, observa la scène de ses petits yeux sagaces et perçants, et Karm commençait à comprendre que rares étaient les détails qui échappaient à son acolyte du jour.


Hâtons le pas, mon jeune ami.


En se servant de son parapluie comme d’une canne, Pou-H’aro trottina dans le couloir, suivi par le Jedi, et ils atteignirent l’étrange duo au moment où le faux pisciculteur s’entretenait avec la vraie fausse coupable.


Ah ! Excellent, s’enthousiasma Pou-H’aro. Une Sith ?
Pardon ?
Soyez attentif, mon jeune ami. Il faut exercer son pouvoir d’observation et ses petites cellules grises, pour venir à bout des problèmes que le réel met en travers de n…
Comment ça, une Sith ?
Voyez plutôt : elle s’échappe du poste de garde et porte à sa ceinture un sabre laser dissimulé dont on aperçoit le bouton d’activation, expliqua le Pantoran en pointant l’objet en question du bout de son parapluie, , de toute évidence, elle est ici pour commettre quelques exactions criminelles, mais n’est probablement pas coupable de l’égorgement, qui était un acte prématuré, et dont la fuite, par conséquent, était préméditée. Bien sûr…


Karm écoutait d’une oreille distraite, à la place concentrée sur l’étrangère. Son regard avait une intensité soudaine, alors qu’il scrutait la Force, employant ses pouvoirs de détection pour déterminer si Pou-H’aro avait tort ou raison quant à son allégeance.


… elle aurait pu commettre ce forfait pour se faire conduire précisément dans le PC de sécurité afin de… hm… nous disons…


Le Pantoran s’était glissé près de la jeune femme pour l’observer de près. En l’occurrence, il donnait surtout l’impression de lui compter les poils de nez.


… pirater le système ? Repérer quelqu’un sur les enregistrements de sécurité ? Dérober un pass universel ? Mais pour cela il aurait suffi de tricher aux tables de jeu, pas besoin de sortir les grands moyens, ni de jouer du vibrolame.
J’crois pas que ce soit une Sith, finit par dire prudemment le Jedi, après avoir cligné plusieurs fois des yeux pour sortir de sa transe.


Et une Sith ne se serait probablement pas contentée d’assommer le personnel de sécurité.


Vraiment ? Comme c’est intéressé. Pou-H’aro est intéressé.


L’homme tendit une main aussi bleue que potelée à Viqi.


Erk-Ül Pou-H’aro, investigateur indépendant, pour vous servir, madame.


Karm échangea un regard avec Galdur, avant de murmurer :


Longue histoire…
Résumons, s’exclama Pou-H’aro, avant de les pointer à tour de rôle de son parapluie, en commençant par Viqi ! Vous, vous êtes en train de commettre un crime qui n’a apparemment rien à voir avec notre double assassinat. Vous, mon jeune ami, vous êtes un Jedi en infiltration qui enquête sur un sujet absolument différent aussi, si je ne m’abuse. Et vous… Qui êtes-vous ? Qu’aviez-vous contre ce pauvre monsieur ? Employé mécontent ? Espion industriel ? Criminel indépendant ?
C’est plus un casino, c’est Nal Hutta, marmonna Karm.
N’est-ce pas ? N’est-ce pas, s’enthousiasma l’enquêteur ?


Sur le pont de commandement, l’enthousiasme était plus réservé. Rutuk ne répondait pas. L’équipe d’entretien ne répondait pas non plus. Il n’y avait guère que les diffuseurs qui continuaient à diffuser.


Euh… Hm… capitaine ?


Le capitaine était assis sur son siège, voûté, et très occupé à se masser l’arrête du nez.


… oui…, fit-il avec une dose considérable de résignation ?
Les caméras de sécurité sont HS, on dirait.
Sur quel pont ?
Sur tous les ponts, capitaine.


L’homme se releva d’un bond.


Sur tous les ponts ?
Affirmatif, capitaine.
Nous sommes attaqués !
Ah bon ?
Chargez les torpilles à protons !
On pourrait pas plutôt demander assistance à la station Centauri ?
Vous craignez le combat, enseigne ?
Ben c’est surtout qu’on a pas de torpilles à protons.
C’était une expression.
Et Centauri est à deux heures de…


D’un geste impatient de la main, le capitaine intima le silence à sa subordonnée. Les Bothans de Centauri leur poids en épices pour la moindre réparation.


Contactez directement les gardes et qu’on organise une fouille systématique pont après pont.
Bien capitaine.
Qu’ils utilisent le casino inondé pour enfermer les éventuels suspects.
Bien capitaine.
Navigateur !


La voix d’un Gotal d’un certain âge répondit en chevrotant :


Ouiiii… ?
Calculez-nous une trajectoire de retour vers Coruscant.


Ce serait la croisière la plus brève qu’ait jamais effectuée le Rising Sun.
Viqi Donos
Viqi Donos
Messages : 595
Eclats Kyber : 0
Les choses s’étaient déroulées très vite sous ses yeux. Elle était tombée nez à nez sur un Trandoshan – par la Force, elle n’aimait pas ces créatures, elle avait bien trop de mauvais souvenirs avec une personne de cette race, cela créait un traumatisme qu’elle n’avait toujours réglé – qui se trouvait là. Son boniment n’avait pas fait long feu. De plus, il lui adressait la parole comme s’il la connaissait, ce qui surprit Viqi. D’où pouvait-il bien la connaître ? Surtout que les Trandoshans avaient la fâcheuse manie d’avoir tous la même tête écailleuse. Mais sa question resta en suspens, un homme fit son apparition, un membre appartenant à l’équipage du Rising Sun et qui, d’après les propos qu’il tenait, semblait être le responsable du reptilien humanoïde. Cela n’allait pas arranger la situation de la jeune femme qui constata, rapidement, que la situation dégénéra. Que venait-il de se passer exactement ? L’homme avait sorti son arme, mais le Trandoshan avait utilisé son bocal comme arme de substitution avant que l’alerte ne fut donnée afin de le sonner, ce qui fonctionna, mais cela eut pour conséquence un impact sur son torse qui fut causé par un tir malencontreux. Chose qui semblait insignifiante pour cette créature qui dévoilait, désormais, sa véritable identité avec une anguille en main.

Une anguille en main…oh ! Mais bien sûr ! Il s’agissait de ce type qu’elle avait croisé plus tôt dans la soirée, celui qui s’occupait des aquariums. Cela expliquait un peu mieux sa remarque précédente. Néanmoins, ce n’était toujours pas une raison, pour elle, de s’excuser. Voilà qu’il proposait une trêve, une manière de repartir sur de bonnes bases. Pourquoi pas, après tout elle n’avait plus rien à perdre.


- OK…ça me va…il est vrai que le numéro de claquette, que vous venez d’effectuer, était pas mal. Et je ne pense pas que nos…euh…missions – disons cela de cette manière – entrent en collision désormais. D’après ce que…mais c’est pas possible ! Vous êtes qui encore ?

Il semblait y avoir plus de monde qui squattait le PC de sécurité de ce navire que les salles de casinos. Deux nouvelles créatures faisaient leur apparition : un Pantoran et un type qu’elle était certaine d’avoir croisé plus tôt dans la soirée. Ne s’agissait-il pas de l’escort boy qu’elle avait aperçu au bar ? Mais oui ! Incroyable ! Enfin, incroyable jusqu’au moment de se faire insulter de Sith par cette créature bleue.

- Non mais j’y crois pas ! Espèce de…virez ce parapluie de là !

Viqi tenta de dégager la pointe du parapluie que le Pantoran utilisa pour étayer ses hypothèses. Ce dernier ne sembla pas s’offusquer et s’approcha d’elle afin de mieux la dévisager. Seul l’intervention de l’Ark-Ni sembla la dédouaner des soupçons de ce type qui se prenait pour un inspecteur.

- Vraiment ? Comme c’est intéressé. Pou-H’aro est intéressé. Erk-Ül Pou-H’aro, investigateur indépendant, pour vous servir, madame.
- Viqis Donos…vraiment pas intéressée.

Elle ne serra que l’un des doigts potelé que le Pantoran lui tendait. Ce dernier ne perdit pas de temps et se lança dans un résumé des évènements qui venaient de se dérouler jusqu’à maintenant. À commencer par elle, qu’il accusait ouvertement de commettre un crime.

- Mais je ne vous permets pas !

Viqi s’indigna, cherchant à sa défendre, mais le regard du trio qui lui faisait face – ce genre de regard, les yeux à demi-clos, l’air blasé, qui vous faisait comprendre que malgré tout ce que vous pouviez dire, personne ne vous croyiez – la fit abdiquer. Elle soupira, croisa les bras et se colla au mur, la mine boudeuse. La vie pouvait parfois être injuste ! Cela ne l’empêcha pas d’écouter ce que le détective avait à dire. Tout d’abord, il y avait elle qui était écartée de tous soupçons concernant le double assassinats – la victime de la salle de jeux n’était pas la seule, ce qui pouvait expliquer la fermeture des ponts qui avait eu lieu plus tôt – puis il y avait cet escort boy qui n’était autre qu’un Jedi – l’Ordre ne semblait plus en mesure de payer une tenue descente pour ses membres – en mission à bord de ce navire. Restait la question du Trandoshan.

- Ils sont ensemble. À voir les regards que ses deux-là se lancent, ils se connaissent. Je me rappelle vaguement les avoir vus ensemble dans la salle de jeux. De plus, vu la performance réalisée pour assommer ce garde, je doute qu’il soit là pour le plaisir. Hum…vous dites que l’adolescent qui vous accompagne est un Jedi en mission, je vous réponds que ce Trandoshan est son co-équipier.

Elle se pencha légèrement vers le Pantoran, un léger sourire aux lèvres. Mi-malicieux, mi-cynique.

- Vous voyez, j’ai également le sens de l’observation ainsi que quelques neurones pour avancer des hypothèses.

Elle se redressa et toisa les trois mâles qui lui faisaient face.

- Je me permets d’ajouter à ce récit un élément supplémentaire. Le système de surveillance du navire a été piraté – non, pas de question sur comment je le sais, prenez-le simplement pour acquis – ce qui me pousse à croire que le coup était préparé bien en avance.

Cette dernière hypothèse, elle en avait pris conscience il y avait quelques minutes lors de la découverte du piratage, mais elle n’avait pas encore idée des enjeux. Tout cela avait été préparé pour permettre le meurtre de deux personnes. Pourquoi ? Qui étaient ces personnes ? Quelles étaient les liens entre eux ? Pourquoi attendre d’être sur un paquebot stellaire de plaisance pour réaliser ces crimes ? Beaucoup de questions, très peu de réponses. Puis rien ne certifiait qu’il n’y aurait pas d’autres meurtres. Elle regarda une nouvelle fois la brochette de créatures qui se tenait devant elle.

- J’ai peut-être une idée sur la personne qui pourra nous fournir un début d’information…

S’il y avait eu un double meurtre et que la mise en quarantaine avait été une mesure de contenir le criminel, alors le chef de sécurité était au courant de ces faits. Viqi retourna à l’intérieur du PC de sécurité, plus précisément jusqu’à la salle d’interrogatoire. Elle traîna le corps inconscient de Rutuk, le chef de la sécurité, jusqu’à la pièce principale sous le regard incrédule des trois aliens.

- Je vous rassure, il est vivant.

Elle laissa le corps, allongé sur le sol, au milieu de la pièce et le contourna avant de s’agenouiller à côté de lui. Elle tenta de le réveiller à l’aide de petites gifles sur le visage, cela lui permettrait peut-être de reprendre connaissance.

- C’est le chef de la sécurité. Si nous voulons nous assurer de pouvoir stopper le ou les responsables, il va nous falloir des infos sur nos victimes précédentes afin d’établir des liens et ce type-là peut nous les fournir. Tant que nous ne savons pas à qui nous avons affaire, nous ne connaîtrons pas les véritables intentions qui se cachent derrière tout ça.

L’homme qui gisait sur le sol semblait revenir petit à petit à lui, des petits mouvements de tête montraient qu’il reprenait conscience. Elle espérait qu’ils obtiendraient des réponses de sa part leur permettant d’éclaircir certaines zones d’ombres. Ils ? Oui, elle envisageait désormais de faire équipe avec les trois ahuris qu’elle avait rencontrés dans le couloir. Non pas que cela lui plaisait fortement, mais il en était de sa responsabilité. Bar’An, son employeur, pouvait potentiellement être une cible et il était de son devoir de le protéger. Au-delà de ça, rien n’écartait l’hypothèse que tout le navire était en danger, dont elle-même.

Alors que le chef de la sécurité ouvrait enfin les yeux, Viqi perçut une légère vibration provenant du vaisseau. Tout le monde avait dû la sentir. Les moteurs étaient activés, le paquebot stellaire entamait une manœuvre, sûrement pour préparer un passage en hyperespace. Le temps était désormais compté.

Galdur
Galdur
Messages : 304
Eclats Kyber : 0


Oh tiens ! Son camarade mission venait de faire son apparition ! Sacrés Jedi ! Toujours prêts à rire et à pimenter les opérations. Au moins, Galdur n’avait plus à essayer de le retrouver, puisqu’il venait à lui. C’était y pas beau ça ? Par contre : Il avait a ses côtés un zigoto qui déplaisait à Galdur. C’était qui lui, un mec trop pauvre pour se payer un véritable déguisement de Chiss ? En tout cas, il ne manquait pas d’assurance et de mordant, puisqu’il traversa le couloir pour venir se planter droit devant les deux et commença à débiter une série d’accusations… Et de déductions sur la situation. Quand il porta attention vers le sabre laser de la femme, Galdur tourna ses yeux globuleux à lunettes et s’esclaffa en frappant sur sa cuisse.

« Ah ouais p’tain ! C’est vrai, trop marrant ! »

Par contre, même lui doutait que c’était pas une Sith. Les Siths aimaient bien se fringuer en noirs, avaient souvent des tatouages ridicules fait au crayon feutre pour se donner de grands airs, et en plus, ils avaient une hygiène bucco-dentaire plus que discutable. Et puis tout le monde savait que les Siths avaient peur des herbes aromatiques félucienne ! Et Galdur en transportait toujours un flacon plein sur lui… Quoique… Oh zut, il était resté dans sa « cachette » avec ses autres affaires. Merde ! Peut-être que c’était vraiment une Sith après tout !

Le jedi lui renvoya un regard désabusé. Longue histoire ? Il voulait bien y croire : Mais Galdur s’en fichait pas mal sur le long terme, tant qu’il pouvait accomplir sa tâche et retrouver ses affaires afin de picoler un peu en toute tranquillité, loin du Temple, cela lui convenait. La dernière fois, Maître Pindi lui avait encore dérobé son rhum !

Galdur répondit sans trop d’hésitations lorsque l’enquêteur en herbe vint lui poser des questions.
« Moi c’est Cornelius Von Migo ! » répondit t-il avec enthousiasme.
Le silence qui s’ensuivit suffit à lui faire comprendre qu’il n’était pas crédible. Presque vexé, le trandoshan croisa les bras, prit une mine boudeuse et leva la tête, un air plein de suffisance.
« Pfeuh… Moi c’est Galdur. Mais tout le monde m’appelle Dudur. »

Il ne spécifia rien de plus, comme si cela suffisait comme présentation. Non pas que le trandoshan eut pour réelle ambition de cacher énormément de choses sur lui, mais il ne voyait pas vraiment quoi ajouter de plus. Ben… C’était Galdur quoi. Rien de plus ? Si ?

« J’vous trouve bien brave pour dévoiler ce genre d’infos alors que vous êtes à portée d’anguille tactique m’dame. » dit-il lorsque la femme vint dénoncer son rôle de coéquipier.

Bon, bon, en écoutant le reste de la scène, le trandoshan parvint à faire le point sur la situation. De un, la mission était compromise, mais pas annulée, et de deux, il y avait donc un tueur en liberté dans les parages. Sans doute le Jedi voudrait l’arrêter… Quant à la demoiselle… Euh… Eh bien il ne savait pas vraiment ce qu’elle voulait. Il se permit de faire un détour dans la réserve animale juste à côté où il allait y redéposer son anguille. Il semblait presque désolé de devoir la remettre en cage. Le trandoshan y récupéra également ses quelques affaires planquées ici. Il avait caché un baluchon dans l’aquarium des carrelets de Dantooïne. N’hésitant pas à mettre les mains dedans, il y récupéra ses affaires. Son sac, ses bolas, et les munitions pour sa sarbacane. Pourquoi cacher un blaster là-dedans ? Ces armes de malheur tenaient mal les conditions extérieures. Des bolas étaient toujours fidèles.

Il regagna finalement la position des autres qui semblaient occupés à contempler l’éveil progressif de ce qui devait être le chef de la sécurité. Ah ben il n’avait pas été loupé l’idiot. Posant son baluchon et commençant à déballer ses affaires pour les renfiler, Galdur ricana.

« Eh euh… Si z’avez besoin, j’sais faire une super potion de réveil. M’faut juste un peu de café, un détonateur thermique, de la détonite et une pincée d’poivre. »

Cela n’allait sans doute pas être nécessaire, puisque le type finit par revenir à lui pendant que Galdur enfilait sa veste typique des Rangers Ondéroniens, rangea sa sarbacane à sa cuisse et glissa ses bolas à sa ceinture. Sa montagne de grigris et de fétiches de nouveau enfilé, il abandonna la tenue de technicien. De toutes les manières : il était grillé désormais.

« Brrr... »

Est-ce que le vaisseau était en train de se déplacer ? Qu’est ce qui se passait encore… Il mettait sans doute le cap quelque part, mais où ? Cela n’allait pas aider la mission : il devait retrouver ces œufs ! Qui avaient de toute façon plus leur place dans un nid que dans une collection. Comment pouvait-on être aussi infect ! Dérober des œufs à leur môman ! Il n’en fallait pas plus pour mettre en colère le trandoshan.

« Bon… Excusez-moi… Mais si vous permettez hein... J’sais que c’est pas dans le code Jedi, mais je n’ai jamais cru lire une ligne qui disait que fallait pas faire des têtes aux carrés à ceux qui avaient la bouille ronde. »

Il glissa une bonne bouchée de tabac à mâcher dans sa gueule, commença à mastiquer bruyamment et s’abaissa pour ramasser le chef de sécurité qui venait de se réveiller. Il l’attrapa par le col et le souleva assez brusquement pour aller le coller violemment contre le mur dans un « paf » audible. Il se mit à secouer le chef de la sécurité comme un prunier en le maintenant malgré tout soulevé dans les airs.

 « Saluuuuuuut ?! Y’a quelqu’un là-dedans ? Mes copains et moi on aurait quelques questions à poser. Alors… Va falloir y répondre, parce que sinon… Ben… Ben parce que je vais te tabasser sinon, faut pas chercher plus loin ! » dit-il en secouant le chef de sécurité contre le mur.

Le trandoshan tourna la tête vers son camarade Jedi et les autres. Comme s’il doutait de quelque chose. Il n’avait jamais été vraiment amené à interroger quelqu’un mais c’était comme ça qu’ils faisaient dans les films non ?

 « Eh… Jedi, j’fais ça bien ? P’têtre que j’devrais vous laisser faire vos… Trucs de forceux. J’pense qu’il risque de moins bien parler si je lui casse trois dents. Enfin trois ou plus, j’suis pas sûr d’savoir combien y’en aura au total. »

Il relâcha sa prise sur le prisonnier quand il réalisa qu’il était à moitié en train de l’étouffer en le pressant ainsi contre le mur. Oups.

 « Oh merde. Désolé p’tit gars. Tu vas bien ? » s’inquiéta le trandoshan en décollant légèrement le chef de la sécurité du mur.

Karm Torr
Karm Torr
Messages : 3593
Eclats Kyber : 0
Euh…


Un peu dépassé par l’enthousiasme plein de baffes de ses coéquipiers d’infortune, Karm jeta un regard désespéré au détective qui, lui, était occupé à considérer la situation avec un silence inhabituel. Le Jedi comprit confusément que le Pantoran attendait moins le réveil du chef de la sécurité qu’il ne saisissait une occasion de les observer tous les trois pour se faire une idée plus précise de leur comportement.


Laissez faire Pou-H’aro, jeunes gens, finit-il par dire cependant, alors que Rutuk, le chef de la sécurité, reprenait conscience tant bien que mal, mais surtout mal. Monsieur… monsieur…


Du bout de son parapluie, le détective tapota le nom de l’humain, cousu sur son uniforme.


Kutur. R. Kutur. Comme c’est chantant.
Sé… sécurité…, balbutia l’intéressé d’un air aussi sonné que peu convaincu.
Précisément, s’exclama Pou-H’aro, pré-ci-sé-ment. C’est ce qui nous amène, mes, hm… associés et moi. Je suis Herk-Ül Pou-H’aro, investigateur spécialisé, mais sans doute m’aurez-vous déjà reconnu.
Euh…
Excellent !
On peut p’têt en venir aux faits, suggéra Karm, qui avait l’impression que tous ces préambules ne contribuaient qu’à leur faire courir le risque d’un assassinat supplémentaire ?
Patience, mon jeune ami, patience.


Machinalement, le chef de la sécurité réarrangea son uniforme tout froissé par cette horrible brutalité, comme si en lissant les plis il parviendrait à reprendre ses esprits.


M. Kutur, des gens ont été assassinés, des gens le seront peut-être encore, et parmi la foule interlope de votre établissement volant, des criminels se cachent. Ou devrais-je dire, plutôt, plus de criminels que d’habitude.
Je ne sais pas ce que vous insinuez ni pour qui vous vous prenez mais…
Allons, allons, M. Kutur, ne jouons pas les naïfs, nous sommes entre nous, ces trois personnes…


De son parapluie, Pou-H’aro désigna cette fois-ci Viqi, Galdur et Karm.


… appartiennent à l’Ordre Jedi, comme vous le constaterez aisément à leurs sabres laser.


De toute évidence, le détective n’avait rien contre un ou deux mensonges pour faire avancer sa cause. À cette mention en tout cas, tout l’esprit vindicatif de Rutuk Kutur se mua en pâleur circonspecte et de pâleur circonspecte en une sorte de professionnalisme dévoué. Pour opérer, le Rising Sun Casino avait besoin à la fois du pavillon de Coruscant et d’une licence de jeux, et il était essentiel de ne pas se mettre en porte-à-faux avec les autorités.


Ah. Bien. Euh… Pardonnez-moi, madame, Chevalière, Maître, mademoiselle, je l’ignorais.


Quel genre de Jedis assommaient les agents de sécurité à tour de bras au juste ?


Laissons tout cela dans le passé, s’empressa d’enchaîner Pou-H’aro, soucieux de ne pas permettre à Rutuk de s’attarder sur les incohérences de sa situation, Deux meurtres ont été commis, nous savons tout sur le second, mais que pouvez-vous nous dire sur le premier ?
Je… je peux consulter le manifeste, pour savoir qui…
Faites, faites.


Quelques secondes de pianotage sur datapad plus tard, Rutuk déclara :


La personne qui occupait la cabine où a été retrouvé le premier corps est un certain Bobaca Asrafaoui.
Et que nous apprends l’holonet sur feu M. Asrafaoui ?


Nouvelles secondes, nouveau pianotage. Karm jetait des regards réguliers et circonspects à Viqi. Pas Sith, pas Jedi. Alors quoi ? L’une de ces originales qui erraient dans la Galaxie sabre laser à la main ? Une ancienne de l’Ordre ? Une exilée de l’Empire ? À quoi pouvait bien ressembler la vie de ces gens qui étaient privés des institutions où ils avaient été formés ?


Bobaca Asrafoui, lut le chef de la sécurité à haute voix, est un député de la 72e circonspection…
Circonscription.
… de Sy Myrrth au parlement de la planète. Il siège à la commission de la Défense et est vice-président du groupe parlementaire pour l’amitié entre Sy Myrrth et Abhean.
Résumons donc. Un parlementaire qui a son mot à dire dans la surveillance des contrats de défense et un industriel qui fait commerce de mines antipersonnelles trouvent la mort sur un paquebot-casino en provenance et, si j’en juge par notre changement de direction, en partance pour Coruscant.
Alors quoi, demanda Karm ? Quelqu’un essaie d’empêcher une vente d’armes ?
Possiblement, possiblement, murmura Pou-H’aro d’un ton pensif, ou bien d’en faciliter une, particulièrement au-delà des frontières. Sy Myrrth est au croisement de la République, de l’Empire et de l’Espace Hutt après tout. Ou bien c’est une affaire de vengeance personnelle. Mais il est trop tôt pour faire des théories, mes amis. Comme le dit toujours Pou-H’aro, les faits nourrissent les spéculations, mais les spéculations ne doivent pas assécher les faits. Mon brave Kutur !


Le brave Kutur était en train de se masser l’arrière du crâne avec une grimace de douleur.


Vous seriez trop aimable si vous épluchiez le manifeste de bord pour trouver le nom et le numéro de cabine de tous les passagers qui auraient de près ou de loin un rapport avec l’industrie de la Défense.
Non mais vous avez une idée du nombre de personnes à bord ?
Je ne doute pas que vous trouverez un droïde ou un programme pour vous aider dans cette noble tâche. Quant à nous…


Pou-H’aro pivota sur ses talons comme un astromech pour faire face à sa fine équipe.


Vous, mademoiselle, vous savez que le système de sécurité a été piraté, ne seriez-vous pas capable de nous dire d’où vient le piratage ? Sans doute celui qui vous a, hm…


Précédée.


… sans doute la personne aura laissé des traces, suggéra diplomatiquement Pou-H’aro. Pour ma part, je vais interroger la veuve du regretté Edmond Putibond, notre fabricant de mines, qui doit avoir retrouvé ses esprits désormais… la veuve, je veux dire, pas M. Putibond, qui hélas ne trouvera plus grand-chose si ce n’est, espérons-le, le repos éternel, l’interroger, donc, disais-je, pour en apprendre un peu plus sur les affaires de son époux. Je vous suggère de votre côté d’aller inspecter la cabine de M. Asrafoui, je doute que nos amis de la sécurité y aient récolté tous les indices.


D’un regard, le Pantoran détailla Galdur de pied en cap.


Je ne doute pas que vous êtes homme à savoir relever une piste et traquer une proie, n’est-ce pas… ?
Viqi Donos
Viqi Donos
Messages : 595
Eclats Kyber : 0
Le Trandoshan n’était pas du genre à blaguer, vu comment il secouait le chef de sécurité, elle n’aurait pas aimé être à sa place. Mais le sort qu’elle lui avait fait subir n’était pas forcément mieux. Avait-il une prime de risque ? Cela lui importait peu après tout. Le Pantoran prit le relais et dirigea l’interrogatoire de Rutuk, cela donna plus de résultats que l’ensemble des gifles qui avaient été assénées jusqu’à maintenant. Le mensonge de Pou-H’aro fit légèrement tiquer la jeune femme en son for intérieur, elle n’aimait pas ça, mais cette situation restait préférable comparé à la précédente où elle était considérée comme la suspect principale dans une affaire de meurtre. D’ailleurs, concernant ces meurtres, le détective semblait mettre la main sur des informations concernant…

- Un problème, Chevalier ?

Viqi avait repéré les nombreux regards que lui lançait le Jedi, si elle avait cherché à se contenir dans un premier temps, cela finit par l’agacer au point de lui faire remarquer en insistant tout particulièrement sur le dernier mot de sa phrase. Pour qui se prenait-il ? Parce qu’il était Jedi, ce dernier se sentait tout puissant ? De quel droit pouvait-il la juger ? Se sentait-il supérieur à elle ? Elle le toisa avec un regard assassin durant une poignée de secondes suffisamment longues pour lui faire comprendre le message sans pour autant interrompre l’interrogatoire en cours.

Cela fait, elle se concentra de nouveau de nouveau sur le Pantoran qui entamait son résumé – encore un, à croire qu’il aimait s’entendre parler. L’affaire semblait plus complexe qu’elle n’y paraissait et impliquait des politiciens et des industriels avec les enjeux qui en découlaient. À vrai dire, cela ne l’intéressait pas plus que ça, mais rien n’indiquait qu’il s’agissait réellement de cela et tant qu’elle n’en était pas certaine, la vie de Bar’An pouvait être en danger. Elle préféra rester dans le groupe et de jouer le jeu, puis maintenant qu’elle avait changé de statut, peut-être qu’elle pouvait en tirer parti.

Pou-H’aro se retourna vers le trio et donna ses consignes, ce dernier semblait prendre un malin plaisir à mener l’enquête et à diriger les gens. Elle fut la première désignée – les dames d’abord, bien évidemment – afin de remonter la trace du piratage. Elle n’était pas certaine que cela permettrait d’aboutir sur une piste quelconque, mais elle ne si connaissait pas assez pour avoir un avis constructif sur la question. Le Jedi récolta la fouille de la chambre du premier mort, le Pantoran se garda la mission d’interrogatoire de la veuve du deuxième assassiné, quant à Galdur on lui demanda de jouer les pisteurs.


- Avant de nous séparer, je vous propose de…ah ! En voilà un.

Viqi attrapa un comlink du service de sécurité qui traînait là et changea la fréquence de communication qu’elle montra à tout le monde.

- Personne n’utilise cette fréquence à bord, uniquement nous cinq. Au moins, nous pourrons rester en contact en permanence et indiquer les avancées de chacun.

Elle rangea le comlink dans sa poche et se dirigea vers la sortie en faisant un signe de la main à l’équipe sans se retourner. Elle longea quelques coursives afin de se perdre volontairement, elle regarda derrière elle de temps afin d’être certaine de ne pas être suivie. Cela fait, elle s’arrêta dans un coin et tenta de faire le point mentalement, elle était tentée d’utiliser ces évènements à son avantage, mais le risque encouru était grand tant qu’elle n’était pas certaine de ce qui se tramait derrière tout ça. Il était préférable de la jouer en douceur et de continuer sur la lancée. Seule dans son coin, elle prit contact avec son hackeur Rodien.

- Djaloo, tu me reçois ? Je vais avoir besoin de ton aide.
- Toute cette histoire sent mauvais ! Très mauvais !
- Ne t’en fait pas, tant que tu restes là où tu es, tout ira bien. S’il y a le moindre soucis, je viendrai te récupérer en personne. Rassuré ?
- Ouais…enfin non. Tu crois que je peux être visé ?
- Raah ! Mais non, idiot ! Concentre-toi un peu ! Tu es toujours dans leur système ? Est-il possible de savoir d’où et comment le piratage de la vidéo-surveillance a eu lieu ?
- Donne-moi un peu de temps.
- Vas-y, fait toi plaisir, c’est pas comme si une vie était en jeu…

Alors que Viqi patientait silencieusement au milieu de la coursive et attendait le retour du Rodien, elle se l’imaginait tapotant frénétiquement sur les touches diverses de ses appareils électroniques, un peu comme dans ces holo-films d’espionnage. Cela la fit sourire et l’amena à se représenter comme l’une de ces héroïnes qui déjouaient les plans d’un méchant diabolique cherchant à…

- Je crois que j’ai quelque chose !

Le rêve prit fin brusquement, la jeune femme soupira en repensant à ce petit plaisir gâché. Elle le garda en mémoire pour une prochaine fois quand elle aurait l’occasion de se représenter la partenaire idéale pour ses aventures.

- C’est étrange…c’est vraiment étrange…
- J’ai compris, tu sais mettre un suspense de folie. Maintenant, dis-moi ce qu’il en est.
- Apparemment, tout a été effacé depuis la salle des serveurs. Sans accès sur place, je ne pourrais pas sur place, je ne pourrais pas en savoir plus.
- Si je m’y rends, y a moyen que ça nous fasse avancer ?
- Je pense que oui. Oui, je pourrais te guider pour me donner les accès à distance.

Viqi se mit en route pour la salle des serveurs. Elle n’avait pas besoin d’être guidée afin d’atteindre cette pièce sécurisée, mais une aide extérieure était nécessaire. La salle des serveurs se situait dans les niveaux inférieurs du paquebot stellaire, l’accès à ces niveaux était restreint pour des raisons de sécurité. Alors qu’elle s’approchait d’un turbolift, elle contacta le chef de la sécurité.

- Rutuk, je vais avoir besoin de vos services. Il me faut l’accès aux niveaux inférieures, je dois me rendre dans la salle des serveurs.
- Mais, mais, mais…attendez ! Êtes-vous vraiment obligé de vous y rendre ?
- Cela dépend, est-ce que vous tenez à avoir une troisième sur les bras ? Pour information, je suis au turbolift numéro…attendez…XF-1258. Je suis dedans, c’est quand vous voulez.

Il y eut un silence. La jeune femme savait pertinemment que cette conversation pouvait être par les trois autres protagonistes de l’enquête alors qu’ils menaient à bien leur objectif respectif, cela leur donnait l’indication de l’endroit où elle se dirigeait. Elle se demanda où ils en étaient dans leur avancée.

- C’est bon, vous avez les accès.

Les portes du turbolifts se fermèrent devant Viqi, elle sentit le mouvement de la cabine descendant les niveaux rapidement.

- Mais comment savez-vous que la salle des serveurs se trouve en bas ? Et pourquoi y allez-vous ?

Un nouveau silence. Voilà qu’il commençait à réfléchir, cela devenait ennuyeux.

- Allons, monsieur Kutur, vous doutez bien que trois Jedi et un investigateur spécialisé, ce n’est pas le fruit du hasard.
- Non…non, en effet. Vu comme ça, ça ne peut pas être un hasard.
- Pré-ci-sé-ment, monsieur Kutur. Faites-nous confiance pour mener cette enquête et mettre en lumière toute la vérité avec votre aide, je suis sûr que cela vous sera également bénéfique pour la suite.

Le Pantoran s’était mêlé à la conversation usant de ses talents d’orateur ainsi que des aspirations de carrière du chef de la sécurité pour calmer le jeu. Viqi souffla, cela lui permettrait d’avancer plus tranquillement. La conversation se termina là pour le moment, laissant la jeune femme se concentrer sur la tâche qu’elle possédait. Le turbolift arriva à destination, les portes s’ouvrirent lui permettant de quitter la cabine. Elle marcha rapidement dans les coursives en direction de la salle des serveurs, il lui fallut plusieurs minutes avant d’arriver devant la porte de la pièce concernée. Il s’agissait d’une double porte coulissante en acier, elle soupçonna qu’elle devait posséder une certaine épaisseur d’alliage afin de ne pas être forcé facilement par le premier venu. Elle contacta de nouveau le chef de la sécurité, sollicitant une nouvelle fois son aide afin de lui ouvrir les portes.

- Je ne peux rien faire à distance. Je vous envoie quelqu’un de suite.

Viqi patienta quelques minutes avant de voir débarquer un jeune Zabrak dans son uniforme de sécurité. Il n’y eut pas de présentation, cela n’était pas nécessaire. Il se dirigea directement vers la console d’ouverture de la porte, il y glissa sa carte d’accès et fit scanner sa main droite ainsi que ses yeux. L’accès à cette pièce était des plus stricte, personne ne pouvait y pénétrer sans y avoir les autorisations nécessaires. La jeune femme remarqua tout de même un point d’accès pour droïde à côté de la console, mais sans en tenir compte plus que ça.

- Combien de personnes peuvent pénétrer dans cette pièce ?
- En temps normal, nous sommes 6 à bord à pouvoir y pénétrer. Uniquement le personnel de sécurité.
- Dont vous et votre chef, j’imagine ?

Le Zabrak acquiesça d’un signe de tête et pénétra le premier dans la pièce. Viqi lui emboîta le pas et découvrit une grande salle blanche, climatisée. En y faisant plus attention, elle constata que la lumière provenait du sol et du plafond via des dalles carrées lumineuses. Face à elle se tenait de nombreuses tours d’ordinateurs formant une « ferme » de serveurs. Les espaces étaient réduits ne permettant le passage que d’une seule personne à la fois dans les couloirs formées par les tours d’ordinateurs. Tout était si calme, on pouvait entendre des « bip », des « zip » et des « trip » qui provenaient des ordinateurs.

- Que cherchez-vous exactement ?
- Honnêtement, je ne sais pas trop.

La jeune femme s’aventura parmi l’un des couloirs, l’espace entre les tours d’ordinateurs lui permettait à peine de passer en largeur. Son regard scrutait chaque rangée à la recherche du moindre défaut susceptible de la mettre sur la moindre piste. Elle fit attention à l’agent de sécurité présent, ce dernier se tenait toujours devant l’entrée. Elle continua son périple et, au moment qu’elle jugea le plus opportun, chuchota pour son contact.

- Djaloo, j’y suis. J’fais quoi ?
- Il faut que tu trouves un poste sur lequel tu peux me connecter.

Viqi continua d’avancer entre les différentes rangées à la recherche d’un poste de connexion. Une fois devant, elle contacta le Rodien qui la guida dans les manipulations nécessaires à effectuer. Le Zabrak, l’ayant perdu de vue, l’interpella à voix haute afin de retrouver une trace visuelle. Elle ne répondit pas volontairement afin de se concentrer sur les tâches qui lui étaient dictées. Il était préférable de garder cela secret, la sécurité n’aurait certainement pas apprécié la tentative de connexion clandestine qui se réalisait, même si cela permettait de remonter la trace d’un piratage précédent. Elle entendait les pas du Zabrak qui s’approchait petit à petit, ce dernier était massif qu’elle et il prendrait plus de temps à la rejoindre. Néanmoins, la chance fut avec elle, elle termina de justesse. Alors que Djaloo criait sa joie dans l’oreillette de Viqi, cette dernière sortit de sa cachette afin de se montrer face à l’agent de sécurité.

- Vous avez trouvé quelque chose ?
- Non, rien, aucune trace visible d’une connexion quelconque ou d’un émetteur. Je continue de regarder.
- Euh…bien. Je suis devant la porte si vous avez besoin d’aide. Si pouviez, s’il vous plaît, rester visible au maximum.

La jeune femme lui fit un signe de tête et marcha dans une direction quelconque. Le Zabrak s’éloigna pour regagner la porte, comme il l’avait précisé. Elle n’était pas passée loin de la catastrophe. Il fallait espérer que tout cela puisse porter ses fruits.

- Je crois que j’ai quelque chose. Oui, c’est bien ça, le piratage a eu lieu d’ici et ça leur a donné le contrôle des systèmes du vaisseau.
- Tu peux en tirer quelque chose ?
- Oui, c’est en cours. Par contre…il y a quelque chose avec vous.
- Je sais, c’est le gars de la sécurité.
- Non, Viqi. Il y a quelque chose d’autre avec vous deux dans cette salle.

À peine la phrase venait-elle de se finir que des tirs de blaster se firent entendre, quelque chose s’écroula au sol. Un son lourd, rien de métallique. Puis ce fut le silence. Elle pouvait entendre des « bip », des « zip », des « trip » et des bruits de métal. Ce dernier ne venait pas des ordinateurs. Le pirate informatique devait encore se trouver dans la pièce.
Galdur
Galdur
Messages : 304
Eclats Kyber : 0


Galdur semblait quelque peu désenchanté de la tournure de la situation. Non pas qu’il ne trouvait pas marrant qu’on le prenne pour un Jedi, plutôt que l’orientation de la mission semblait prendre une direction totalement différente au contrat initial. Il gargouilla quelques mots au Chevalier Jedi à voix basse.

« ‘Tendez un peu… Z’avez vraiment confiance en ce wanka ? C’pas pour ça qu’on est sur les lieux, on est censé r’trouver des œufs. Leur place est pas dans les paluches d’un riche mais dans un nid ! Et j’peux vous jurer que j’quitterais pas l’vaisseau tant que je n’aurais pas assuré la mission. Ouais euh... C'est vous l'chevalier dans l'histoire après... Moi j'dit ça...»

Il évita de baragouiner trop fort mais finit par se résoudre au plan finalement. Après tout : cela n’annulait pas l’ancien objectif non ? Tout au plus, cela en additionnait un autre… Il haussa les épaules, pas vraiment sûr de ce qu’il pouvait répondre.

« Bon, c’la dit, c’pas trop mon truc les morceaux de métal volant. Moi j’fais plus dans la jungle et la boue d’habitude. C’compliqué de suivre les traces de pas sur un vaisseau. Ou bien d’trouver des branches cassées signalant un passage… Mais j’vais essayer. Mes couilles sur mon front, ça fait un dindon si je trouve que dalle.»

Sur ces belles paroles, il attrapa le comlink fournit par la gonzesse et haussa les épaules en le plaçant à sa main gauche. Désormais, il en avait deux, un pour les gardes, un pour le canal privé. C’était plutôt classe, mais pas très cohérent. De toute façon, il n’allait certainement plus se faire passer pour un membre du staff.

« La classe. J’suis plus blindé et bling bling qu’un négociant d’épice au milieu d’une vente aux enchères. Bon… J’vais j’ter un coup d’oeil à votre truc. Je pourrais peut-être trouver quelque chose. J’rejoindrais la cabine un peu plus tard, j’vais essayer de voir au niveau du hall principal si y’a des traces, notamment sur le mec dézingué dans le casino durant la panique. »

Et c’est ainsi, vaillamment et gaiement que notre trandoshan prit son chemin, conformément au plan. Il grommelait encore quant à sa tâche initiale… Il se devait d’aider au mieux le Jedi mais… Il ne pouvait pas laisser ces œufs servir de décoration au premier venu ! Traversant les couloirs, il trouva agréable de ne pas avoir à trop se soucier de la sécurité maintenant que le chef était plus ou moins de leur côté. P’têtre qu’il l’avait baffé un peu trop. Il finit par retrouver le hall principal, ses aquariums, et son coin bouclé. C’était ici que le type avait été a priori égorgé au milieu de tous… Il devait bien y rester quelques traces du crime.

Il s’approcha du tapis où la victime avait été renversée : On avait placé un drap sur ce dernier en attendant de pouvoir évacuer le corps et un périmètre de sécurité avait été observé. Galdur se pointa au milieu et passa les gardes qui lui renvoyèrent un regard mauvais : Et ouais, il n’était pas celui qu’il prétendait être depuis le début.

Début de l’investigation !

« Ouais euh… Jedi en action hein, donc restez écartés, car, euh… La Force est forte en moi et… Me protège, yadayada, vous connaissez l’truc. Bref… BOUGEZ-VOUS ! » aboya-t-il en forçant les membres de la sécurité à s’écarter.

Il n’était pas médecin, mais il savait deux trois trucs. Forcément : le sol était teinté de sang séché et en plus, des idiots avaient eut la bonne idée de marcher un peu dans la flaque, brouillant d’autant plus les pistes en considérant les traces qui se séparaient…
Galdur souleva le drap afin d’inspecter le corps et la blessure… Bon… Ca pouvait pas être un blaster ou un sabre laser… Si c’était une vibrolame, la gorge avait dû être tranchée largement et entamée même au niveau de la colonne… Si c’était une lame classique, sans doute c’était moins profonds… De ce qu’il en voyait, il partaît plus sur une arme blanche standard… Le type s’était vidé de son sang à une vitesse folle, mais n’était pas mort de la section d’une partie de sa colonne sans doute…

« Pff… j’suis pas doc… Mais j’dirais que c’est p’têtre un peu trop en surface pour que ce soit une vibro... »

Galdur tourna la tête et s’intéressa plutôt aux traces au sol. Quelqu’un qui égorge ainsi un autre avait forcément laissé des éclats. Il parvint à identifier les éclats au sol, sans doute sur l’impact initial, mais peut-être qu’il y avait plus… La tâche n’était pas rendue aisée avec les traces de pas ensanglantée au sol…
Le trandoshan se mit à quatre pattes pour inspecter de très près le sol, remontant le long des éclats pour tenter d’identifier quelque chose et… Ah… Ah ah ! Des gouttelettes de sang au sol… Trop petites pour être celles de l’impact initial, c’était une arme qui avait dégouliné doucement de quelques perles de sang… Elles étaient très petites, mais maintenant sa posture à quatre pattes, le trandoshan se mit à les suivre comme un chien suivrait une odeur, sous le regard incrédule du public.

Cela s’éloignait de la table de jeu… Il a fait le tour du bar central… Et la piste s’arrêtait au niveau de l’aquarium. Il releva le nez et tomba les yeux dans les yeux avec un poisson globe qui gonfla aussitôt en renvoyant un regard aussi globuleux que celui de Galdur.
Reprenant son escabeau d’entretien abandonné jusqu’ici, il grimpa sur l’aquarium et…

Et il plongea la tête droite dedans, effrayant les carrelets et fugus d’ici et de là…

Le trandoshan laissa échapper quelques bulles alors qu’il était le haut du corps plongé dans l’aquarium, entre les algues et les bancs de poissons… Il suivait un très léger filet de sang...
Lorsqu’il réapparut à la surface, il avait les joues pleines, et il régurgita six carrelets droits dans l’eau avant de sortir ses mains de la baille : L’une d’entre elle tenait visiblement une lame.

Ah-ah ! L’arme du crime !

Mais… Le trandoshan ne connaissait rien aux manufactures des lames. Pour autant qu’il puisse être au courant, cela pouvait être une lame tout à fait standard, ou bien celle d’un peuple rare et quasi éteint…

Galdur reprit joyeusement son comlink qu’il activa, ne se doutant pas de l’activité de ses collègues.

« Ici enquêteur Cornelius Von Migo, aka Dudur. J’crois que j’ai trouvé quelqu’chose ! C’est le coupe-coupe qui a tué machin dans le hall principal j’crois ! J’ai aucune foutre idée de la qualité et de la manufacture du machin par contre… Donc euh… Si quelqu’un peut me renseigner hein… Yo ! Quelqu'un m'entend ?»

Karm Torr
Karm Torr
Messages : 3593
Eclats Kyber : 0
La cabine de Bobaca Asrafoui ressemblait à toutes les cabines du même niveau, abstraction faite de Bobaca Asrafoui lui-même et de son sang, qui avait imbibé les draps du lit. La femme de ménage éplorée avait été depuis longtemps tractée dans un endroit plus discret et on avait condamné la porte, pour éviter d’alarmer les passants. Karm avait dû utiliser le pass fourni par le chef de la sécurité pour s’ouvrir l’accès de la scène de crime.

Sans son éducation jedi, l’Ark-Ni se serait senti un brin défaitiste. On était loin de son terrain de prédilection et, debout au milieu de la pièce, il ne savait pas très bien comment procéder. Son regard courait au petit bonheur la chance sur le mobilier standardisé des lieux, soigneusement soudé aux parois métalliques. Un holotableau diffusait des publicités pour les différentes salles du casino et à part l’odeur du sang, rien ne lui paraissait particulièrement familier.

Peut-être pouvait-il essayer d’imiter les Sentinelles ? Fermer les yeux. Inspirer profondément. Se concentrer sur la Force. Et tenter de la scruter, de percevoir les échos des événements dans ses flux et ses reflux. Déployer ses sens. Les meilleurs enquêteurs de l’Ordre obtenaient de la sorte, il le savait une clairvoyance singulière. Les secondes passèrent, de plus en plus silencieuses, alors que son coeur et sa respiration se ralentissaient, et puis il se mit à entendre un bruit régulier, électronique, à peine perceptible.

Bip.
Bip.
Bip.

Karm ouvrit brusquement les yeux, tous les sens en alerte. Il ne savait pas s’il venait vraiment d’utiliser la Force, ou s’il s’était simplement concentré, mais désormais il tendait l’oreille, traquant le bruit. Pas dans la commode, pas dans la salle de bain.

Bip.
Bip.
Bip.

Très vite, le Jedi se retrouva à soulever la bâche de survie qui couvrait pudiquement le corps du sénateur de Sy Myrrth. Sa gorge était profondément tranchée. Et plus bas, sa chemise aussi était ensanglantée, par une tache circulaire. On l’avait poignardé puis égorgé.

Avec une appréhension grandissante, le Chevalier entreprit de déboutonner la chemise du ventripotent politicien pour en examiner la blessure. La lame avait pénétré profondément.

Bip.
Bip.
Bip.

Karm entreprit de palper le ventre autour de la plaie et là, sous la graisse, il sentit un objet solide. Un objet qui faisait bip bip. Un objet qui…

Brusquement, tout se mit en place dans son esprit et Karm, puisant dans ses capacités décuplées par la Force, se précipita à une vitesse phénoménale vers la porte de la cabine. Deux secondes plus tard, Bobaca Asrafoui, avec le reflux gastrique le plus impressionnant de l’histoire galactique, explosait à partir de l’estomac. Malgré ses réflexes, le Jedi fut emporté par le souffle et projeté contre le mur du couloir, en face de la cabine, contre lequel il s’écrasa brutalement.

Nouvelles alarmes.
Nouveau déclenchement du système incendie.

Karm, sonné, mit plusieurs minutes à parvenir à se redresser. Deux gardes accourraient. Il se releva en titubant. L’un des gardes lui parlaient, sans que le Jedi ne comprenne. L’incendie dans la cabine avait été promptement éteint, noyé sous une neige blanche et épaisse. Karm dut bailler plusieurs fois pour récupérer l’usage de ses tympans.

Vous allez bien ?
Ça… ça va, balbutia-t-il, en se rendant compte qu’il n’avait échappé que de justesse à de graves blessures, sans parler de la mort.
Quelqu’un a cherché à détruire les preuves.

Non.
Évidemment que non.
C’eût été une méthode extraordinairement complexe.

La voix de Galdur résonna dans son comlink.

J’… j’entends, c’est Torr…, répondit Karm d’une voix un peu lointaine.

L’explosif dissimulé dans la plaie de la victime ne s’était déclenché que lorsque Karm avait tenté de l’inspecter. Et le second meurtre avait été commis en pleine foule. Rien de tel pour attirer l’attention. Et…

Pou-H’aro ? Pou-H’aro, vous m’entendez ?

Pas de réponse.

Le Jedi se retourna vers les gardes.

Trouvez-le. Le détective. Le Pantoran. Il est parti interroger la veuve de la deuxième victime.

Le garde, habitué à recevoir des ordres, ne songea pas une seule seconde à questionner celui-ci. Il hocha la tête avec un air aussi martial que possible, pour paraître professionnel aux yeux du Jedi à nouveau trempé jusqu’aux os, et partit en courant. Le second garde, lui, coupait enfin le système anti-incendie. Karm, de son côté, réactivait son comlink et expliqua à l’attention de ses deux acolytes :

J’viens d’échapper de justesse à une explosion, quelqu’un avait piégé le corps d’Asrafoui. J’crois… j’crois qu’on essaie d’attirer l’attention de Pou-H’aro. Et pas pour lui faire du bien.

Des meurtres spectaculaires, des indices dangereux, quoi de mieux pour éliminer un détective célèbre, dont la présence à bord était probablement de notoriété publique et qui, au cours de sa longue carrière, avait dû se faire un certain nombre d’ennemis ?

Méfiez-vous d’c’que vous trouvez, c’est probablement pas le seul piège. Pou-H’aro ? Vous m’entendez ?

Toujours pas de réponse. De fait, le malheureux Pantoran n’avait jamais rejoint la veuve du marchand d’armes : en chemin, il avait perdu connaissance, après avoir reçu un coup sec derrière la nuque, et il se retrouvait désormais inconscient, soigneusement ligoté en fonds de cale, face à un homme balafré qui attendait patiemment son réveil avec un regard de prédateur.
Viqi Donos
Viqi Donos
Messages : 595
Eclats Kyber : 0
Viqi jouait à cache-cache avec les différents serveurs qui se trouvaient autour d’elle. Elle cherchait à voir la créature qui se trouvait dans les parages, sans pour autant se faire repérer. Durant un instant, elle aperçut les jambes du garde de sécurité, il était allongé au sol. Était-il mort ou simplement assommé ? Impossible de le dire, depuis sa cachette elle n’avait pas assez d’éléments pour définir l’état de santé du Zabrak et elle ne pouvait pas compter sur la Force, son lien était muet. Elle continua à se déplacer lentement, silencieusement, tel un chasseur qui guettait sa proie…

« Ici enquêteur Cornelius Von Migo, aka Dudur. J’crois que j’ai trouvé quelqu’chose ! C’est le coupe-coupe qui… »

Bordel ! Elle n’avait pas coupé le son du comlink et le Trandoshan avait bien choisi son moment pour faire son rapport sur la situation de son côté. Elle chercha dans ses poches l’appareil de communication afin de le couper. Mais le temps de mettre la main dessus, il était trop tard. Deux yeux jaunes cybernétiques lui firent désormais face alors qu’elle relevait la tête. Devant elle se tenait un droïde de sécurité, il était bien plus grand qu’elle. La jeune femme eut une seconde d’hésitation. Il ne s’agissait que d’un droïde appartenant au paquebot et à sa compagnie, il ne pouvait pas lui faire de mal. Cependant, il se trouvait là, dans cette zone restreinte. Et si le pirate l’avait reprogrammé ? Et si ce droïde avait été reprogrammé avant le départ pour réaliser le méfait ?

Lorsque la poigne d’acier du robot attrapa Viqi à la gorge, cette dernière eut la réponse à toutes ses questions et se doutait désormais de l’état de santé du Zabrak. Elle ne doutait pas de se retrouver dans le même état si elle n’agissait pas rapidement. Le Droïde était plus grand et plus fort qu’elle, ce fut sans aucune difficulté qu’il la souleva du sol tout en continuant d’étreindre sa prise. La voix du Jedi résonna à travers le comlink.


« Méfiez-vous d’c’que vous trouvez, c’est probablement pas le seul piège. »

Sans blague ! Merci pour l’information, on repassera pour la ponctualité. Les coups de pieds de la jeune femme ne servirent à rien face à l’acier de l’être mécanique qui lui faisait face. De sa main droite, elle attrapa son sabre laser et l’activa afin de trancher le bras robotisé. Elle retomba sur ses pieds et ne perdit pas une seule seconde pour s’éloigner de son adversaire. Elle avait l’avantage d’être beaucoup moins large que le droïde, elle put passer à travers les ordinateurs sans soucis contrairement à son adversaire qui se retrouva fortement ralenti. Viqi fut donc la première à s’échapper des tours d’ordinateurs et à se retrouver dans une large plus large pour se défendre. Elle se positionna sur la défensive et attendit quelques secondes avant de découvrir l’être de métal quitter, à son tour, l’encombrement des ordinateurs afin de se diriger vers elle, la main restante tendue vers l’avant afin de l’agripper.

Pour l’ancienne Jedi, il n’y eut aucune difficulté à se défendre contre ce droïde. Un moulinet pour lui ôter son dernier bras, un coup en diagonale pour les deux jambes et elle termina en l’empalant sur le sol. Après tout, il ne s’agissait que d’un droïde, seul l’effet de surprise lui avait permis de tenir jusque-là. Elle ne fut assurée de l’arrêt définitif de la machine qu’une fois que les yeux jaunes s’éteignirent pour de bon. Cela fait, Viqi rattacha son arme à sa ceinture et se dirigea vers le Zabrak afin de confirmer ses soupçons : il était mort la gorge broyée, des traces de doigts mécaniques étaient encore visibles sur sa peau. Il n’avait pas dû comprendre la situation, il avait dû apercevoir le droïde s’approcher de lui sans se méfier un seul instant. La jeune femme ferma les yeux du cadavre avant de s’asseoir un instant pour reprendre son souffle.


- Ici Viqi…

Elle avait attrapé son comlink qui faisait beaucoup de bruit afin de se joindre à la conversation de ses partenaires.

- On a trouvé le pirate informatique. Il s’agit d’un droïde de la sécurité qui semble avoir été détourné de ses fonctions principales. Seules des experts nous le dirons. Il nous a eu par surprise…

Silence dans le comlink. Comment était-elle censée annoncer ça ?

- Votre homme est mort, Rutuk.

Il s’agissait d’une manière un peu brusque, mais elle n’avait pas trop le temps pour sortir les trompettes et les éloges funéraires. L’annonce du décès du Zabrak laissa place à un silence gêné, personne ne semblait pas avoir les mots. Puis il restait le Pantoran qui était toujours introuvable à bord du navire et sans aucune possibilité de localisation. Il n’y avait aucun enregistrement de la surveillance, il n’était donc pas possible de ressortir les bandes des dernières minutes afin de les visionner. Une idée lui traversa l’esprit, elle n’était pas certaine de la possibilité technique, mais cela pouvait toujours être tenté. Elle passa sur sa communication personnelle.

- Djaloo, j’ai encore un service à te demander. Je ne te garantis pas que ce soit le dernier.
- Tant que j’ai mes crédits, tu sais…
- Si je te fournis une fréquence de comlink, est-ce que tu es capable de retrouver une personne ?
- Hum…en considérant le comlink comme un appareil émetteur et récepteur sur une fréquence propose, si je règle mes appareils pour…
- Juste un oui ou non me suffit, inutile de m’impressionner avec les termes techniques.
- Pour faire simple, oui. Attends…c’est bon. J’ai cinq signaux. J’ai le tien et quatre autres.
- Génial ! Ils sont où ?
- Un au PC de sécurité, un dans le hall, un troisième au niveau des cabines et le dernier dans les ponts inférieurs. Attends, pour plus de précision…

Viqi patienta un court instant avant d’avoir les informations concernant ce dernier signal qui devait être celui du détective. Elle était la plus proche du signal – évidemment, ça devait tomber sur elle – et elle ne perdit pas un seul instant pour quitter la salle des serveurs tout en reprenant la communication avec ses acolytes « Jedi ».

- Le dernier signalement de Pou-H’aro se trouve dans les ponts inférieurs, je m’y rends de suite.

La jeune femme traversa les différentes coursives le plus rapidement possible. Elle avait beau être la plus proche, il lui était nécessaire de traverser le navire sur toute sa longueur et de descendre d’un étage. Ce ne fut qu’après plus minutes qu’elle put atteindre son objectif…au milieu d’un couloir. Il n’y avait rien, il était désert. Pourtant, le signal l’avait amené jusqu’ici, comment cela était-il possible ? Elle prit le temps de la réflexion et scruta la zone avec minutie. Après une courte minute, elle décela sur le sol un petit comlink circulaire. Ce devait être celui du Pantoran. La piste s’arrêtait donc ici.

- Eh, Galdur, tu sais pister ? Je crois qu’on va avoir besoin de tes services par ici.

Pou-H’aro avait fait référence au Trandoshan comme un être avec les compétences d’un traqueur. Elle n’était pas certaine que cela lui soit suffisant pour pister quoi que ce soit, mais cela ne coutait rien d’essayer.
Galdur
Galdur
Messages : 304
Eclats Kyber : 0


Bon, au moins le comlink fonctionnait. Galdur resta un peu perplexe en inspectant la lame… Il ne connaissait pas vraiment la manufacture de l’objet… Il fallait dire que ce n’était pas du tout son domaine de prédilection… Cela ressemblait à une longue dague affûtée et pointue, mais dont les rebords étaient légèrement émoussés : Une arme qui avait du vécu ? Ou alors la lame en elle-même était trop fine pour ne pas s’abîmer sur le contact des surfaces dures. La poignée ressemblait presque à des serres d’oiseaux, et un visage grimaçant servant de pommeau.

Il fut tiré de ses pensées lorsque le comlink sonna.

« J’viens d’échapper de justesse à une explosion, quelqu’un avait piégé le corps d’Asrafoui. J’crois… j’crois qu’on essaie d’attirer l’attention de Pou-H’aro. Et pas pour lui faire du bien.Méfiez-vous d’c’que vous trouvez, c’est probablement pas le seul piège. Pou-H’aro ? Vous m’entendez ? »

Galdur pressa frénétiquement la touche de réponse du comlink, manqua de peu le bouton pour éteindre de ses gros doigts et répondit de manière précipitée.

« Bahah.. gahga… uh… Il a filé ? P’têtre que c’est un traître qui est allé prévenir les autres de notre avancée ? »

Ah-ah ! Le signe qu’il fallait ! Il en était sûr, ce pseudo-détective travaillait contre eux depuis le début. Le Trandoshan jubila en soupçonnant son instinct d’être le bon. Hélas, d’autres messages vinrent bien rapidement contre-dire sa version des faits, l’annulant carrément au passage. Il n’en fallait pas plus pour le faire déchanter et grommeler.

«  Le dernier signalement de Pou-H’aro se trouve dans les ponts inférieurs, je m’y rends de suite. »

Ou alors, il s’était juste fait casser la figure dans les couloirs, et c’était désormais l’heure pour la fine d’équipe d’aller sauver la demoiselle en détresse. Formidable… Encore un objectif supplémentaire qui allait lui mettre un mur l’empêchant d’accéder aux œufs. Encore un de plus. Est-ce que c’était vraiment ce que l’on attendait de lui finalement ? Pas le temps de réfléchir. Il fut bien forcé de répondre présent et se mit aussitôt en marche vers la position de la « jedi » qui faisait équipe avec eux. La retrouver ne fut pas spécialement très dur, merci aux communications et marquages établis auparavant.

« Me voilà… Qu’est qu’vous avez trouvé qui m’permettrait de trouver quelqu’chose ? J’suis pas vraiment compétent pour bosser dans les tas de ferraille… Mon truc c’est plus la jungle… Mais bon… J’peux tenter... »

Le comlink de l’enquêteur. Évidemment, il avait réussi à se faire enlever. Galdur le ramassa et l’inspecta aussi, à la recherche de la moindre trace qui révélerait un indice. Mais non… Rien du tout. Ce comlink avait été retiré proprement, et il n’y avait pas de traces de sang ou de sueur dessus…

« … Je n’vois rien de s’spect là-dessus… Ah… tant que j’y suis… Voilà l’couteau qu’a été remué dans l’plaie du type dans le hall… J’sais pas qui a fait ce truc, mais ça a de l’gueule non ? Ca doit forcément appartenir à une ethnie spéciale... »

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Il montra ainsi le couteau allongé, presque comme une dague. Le métal blanc brillait à la lumière du couloir, et il laissa ainsi la jedi le prendre, et éventuellement le manipuler. Qui sait. P’têtre qu’elle saurait à qui cela appartient ? Galdur lui, se mit à déambuler dans les environs, à la recherche de traces ou d’indices… Ils étaient dans les ponts inférieurs, ce qui veut dire que l’enquêteur n’avait pas pût être emmené très loin… Mais les soutes étaient larges et séparées en de nombreux compartiments. Tout fouiller pour trouver la bonne promettait de prendre des heures… Heures que le détective, lui, n’avait probablement pas. Naturellement : Les portes auraient aussi été verrouillées… Et le Trandosha erra quelques instants sans grands espoirs, complètement incapable de produire la moindre piste de part cet environnement bien différent de son domaine de compétence… Jusqu’à ce qu’il ne passe devant un placard qui attira son attention…

« Uuh… ? »

Galdur pivota et inspecta la porte du placard. Il approcha de celle-ci et se mit aussitôt à la renifler avant de l’ouvrir… Il y avait quelque chose là-dedans qui le titillait… Quelque chose dans l’odeur… Il se concentra sur le placard en lui-même, qui semblait contenir du nécessaire d’entretien mécanique. Après tout : Les machineries de l’appareil n’étaient pas très loin… Les Trandoshans n’étaient pas les plus grands « renifleurs », mais les années pratiquées à pister le gibier avait rendu le sens de l’odorat de Galdur relativement sensible : Même si les odeurs sur ce vaisseau se contredisaient et constituaient un véritable bazar olfactif.
Il plissa les yeux sous ses lunettes et se concentra sur la porte en elle même, l’ouvrant et la fermant, inspectant l’interstice dans laquelle elle se rangeait… Ah-ah ! Quelque chose ici… Sur le bord interne… Une trace sombre !
Galdur tira une langue épaisse qu’il appliqua sans trop hésiter sur la trace, avant de la rentrer et de humer son palais du goût… C’était du sang sec.

« Oooy, faites voir le couteau deux s’conde ? »

Le Trandosha appliqua de nouveau sa langue sur la lame, réfléchissant avant de lever le pouce et d’hocher la tête. Pas de doute là-dessus, même goût, c’était le même sang ! Pas la peine de chercher très loin pour savoir ce qu’il s’était passé. Le meurtrier du type du hall s’était éclaboussé de sang, et un de ses habits avait dû frotter accidentellement contre cette porte en passant. Ce qui signifiait qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond dans cette pièce…
Galdur tira les meubles de façon à écarter les étagères de rangement du mur, et commença aussitôt à tapoter du poing sur la surface… Jusqu’à ce qu’un son creux attire son attention…

« … Z’entendez ça ? C’est creux. Il y a quelque chose derrière ce panneau métallique... »

S’il se souvenait bien des cartes du vaisseau fourni par l’employeur, cela devait donner sur les couloirs techniques de maintenance des machines. Le genre d’endroit où seuls les ingénieurs pouvaient se rendre pour réparer d’éventuelles fuites ou brèches dans la machinerie qui circulait à travers les murs à cet étage du vaisseau.
Galdur tira sur le panneau métallique qui rompit sans trop de problèmes, révélant un espace éclairé de diodes rouges de faible luminosité ainsi qu’un chemin étroit qui longeait un ensemble de larges conduits circulaires : Probablement ce qui permettait de transporter l’énergie du vaisseau d’un point A à un point B.

« … J’crois qu’on a notre prochaine destination... » Il prit son comlink. « Eh… Korm ? On a trouvé quelqu’chose d’intéressant… Ramène-toi… J’crois que ça va nous emmener dans la gueule du loup... »

Pas con. Ce passage devait permettre de rejoindre un des compartiments de cale sans avoir à passer par les salles de maintenance des ingénieurs et du personnel de bord, et de garder verrouiller les entrées principales des compartiments… Par contre… Ca pouvait être un vrai labyrinthe là-dedans ! C’était des couloirs étroits de maintenance, pas du tout fait pour la circulation classique et encore moins accueillir beaucoup de personnes…

Karm Torr
Karm Torr
Messages : 3593
Eclats Kyber : 0
Ah. Vous êtes réveillé. Excellent.
Hmm hmmm hmmm, répondit Pou-H’aro, malheureusement bâillonné.
Inutile de vous agiter, Pou-H’aro, vos petits camarades ne vous retrouveront pas ici. J’ai le vaisseau tout entier sous mon contrôle.


L’homme se fendit d’un rire machiavélique. C’était une grossière exagération, bien entendu : son équipe avait réussi à pirater le système d’holosurveillance et à reprogrammer deux ou trois droïdes de sécurité, et le reste de son succès reposait en bonne partie sur la relative incompétence de l’équipe de sécurité. Mais qui aurait résisté à un moment de jubilation devant son ennemi de longue date ?


Je sais ce que vous dire, Pou-H’aro. Je sais. Vous me croyiez enseveli dans les geôles des infâmes prisons de Castell, n’est-ce pas ? Sachez, Pou-H’aro, qu’aucun mur, aucun champ magnétique ne me résiste !


Et hop, un petit bis du rire machiavélique pour faire bonne mesure.


Hmmm hmmmm hmmm ?
Tout à fait. Votre mort sera lente et atrocement douloureuse.
’Tain, j’ai hyper mal aux fesses, se plaignit Karm à Karm.


(Et pas de manière ludique.)


En réalité, le Jedi avait mal un peu partout, mais l’heure n’était pas au laisser-aller. À la place, il courait, encore, dans ce vaisseau dont les dimensions en devenaient presque désespérantes, pour tenter de rejoindre au plus vite ses deux acolytes, dont les importantes découvertes le mèneraient peut-être à Pou-H’aro. Karm supposait sans peine que si le détective était à la hauteur de la situation, il s’était fait de ces ennemis dangereux qui ne reculaient pas contre un ou deux assassinats pour le débusquer et mettre en scène une terrible vengeance.


La question essentielle, au fond, n’était pas de savoir qui et pourquoi — ces réponses viendraient d’elles-mêmes — mais combien. Un individu isolé ? Compte tenu des dimensions du paquebot-casino, la chose semblait peu probable. Alors combien ? Toute une équipe de mercenaires, habilement mêlée à la clientèle ? Cinq personnes ? Dix ? Vingt ? À quel prix pouvait-on payer les vengeances haineuses que le détective était susceptible de motiver ?


Une vingtaine de ponts plus bas, Karm finit par déraper dans les couloirs, une violente douleur à la fesse gauche, qu’il se massa machinalement, en se demandant si cette glorieuse blessure de guerre glutéale pouvait constituer un prétexte suffisant pour se livrer aux bons soins de son guérisseur de compagnon. Mais le réconfort viendrait après les efforts et le Jedi s’engagea à son tour dans l’inextricable dédale des coursives de service.


Vous avez un. Nouveau message. Vous avez un. Nouveau message. Vous avez un…
Satanée machine, pesta le génie du mal, en tirant son comlink de sa poche avant de s’éloigner de Pou-H’aro, pour le porter à son oreille et activer la messagerie vocale.
Chef, c’est moi, notre droïde de sécurité s’est fait haché menu par la Jedi et le capitaine a ordonné de mettre le cap sur Coruscant. Dix contre un que la police contrôlera tout le monde au débarquement, ça sent mauvais pour nous. J’ai réussi à me planquer mais je fais quoi maintenant ? Terminé.


L’homme aura volontiers écrasé le comlink de mécontentement dans son poing, comme dans les holofilms, mais d’abord il n’était pas assez musclé pour cela, et ensuite il n’en avait pas de rechange. À la place, il composa donc le numéro de fréquence de son assassine.


Parce que la police de Coruscant a ton signalement, peut-être ?
C’est vous, chef ?
Mais évidemment, qui veux-tu que ce soit ?


Silence pensif.


C’est vrai… Non, moi, je pense que j’arriverai à débarquer. Mais vous… ?
Ne t’inquiète pas pour moi, j’ai mes propres plans. Mais rapplique ici pour me débarrasser des Jedis s’ils venaient à se pointer.
Eeeeeeeuuuuh…


Elle avait signé par assassiner deux hommes d’affaires, pas vraiment pour affronter trois Jedis dont l’un était un lézard géant.


Rapplique toi, je te dis.


Et l’homme raccrocha aussi sec, avant de retourner vers Pou-H’aro.


Karm, lui, s’était abstenu d’appeler Viqi et Galdur, de crainte que le bruit des comlinks n’attire l’attention de leurs adversaires éventuels. À la place, il les suivait à la trace, à travers la Force. Mais soudain, toutes les coursives autour d’eux se mirent à trembler violemment. Les machines faisaient un bruit assourdissant. C’était le saut dans l’hyperespace qu’on préparait. La seconde suivante, le paquebot bondit, les projetant eux contre les murs, tandis que la transition s’était faite en douceur, à des ponts de distance des moteurs, pour les autres passagers.


… j’ai encore plus mal aux fesses maintenant…, marmonna Karm en se relevant, tout moulu.


Désormais, les moteurs avaient repris un ronronnement ordinaire et il ne faudrait probablement qu’une ou deux heures au paquebot pour rejoindre Coruscant, quittée un peu plus tôt à peine. En songeant que la décision du capitaine avait été prévisible, Karm s’interrogea sur les dispositions prises par leurs mystérieux assassins pour se tirer de la surveillance policière, une fois revenus au point de départ.


Mais ces questions furent balayées par un bruit de pas derrière lui. Le Jedi se retourna vivement pour apercevoir une femme d’une trentaine d’années, une humaine probablement, qui le braquait avec son blaster.


Ah bordel, vous avez des yeux derrière la tête, c’est pas possible !
Ben c’est surtout que vous faites du bruit en marchant.
N’importe quoi, je suis une professionnelle.
Comme vous voulez.
Bon, écoutez, y a rien de personnel, hein, mais je vais vous descendre directement, parce que ça me paraît plus prudent.
Essayer.
Quoi ?
Vous allez essayer de me descendre.


Silence.


Ah ne commencez pas à m’embrouiller, vous, hein !
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn