Torhyn Lokred
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ARCHIVES TRAVAUX DE RECHERCHES

FABRICATION DU VACCIN CONTRE LA PESTE RAKGHOULE




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Deuxième Semestre de l’année 21.574, Centre de Recherches, Kohlma


>> Enregistrement n°1: contexte de la maladie et des recherches



Depuis des milliers d’années, une étrange maladie ravageait les Tarisiens habitant dans les niveaux inférieurs de Taris - les plus pauvres - et au niveau du sol de la planète. Ce fléau transformait les habitants de Taris en des monstres sauvages et agressifs appelés Rakghoules.

La maladie se transmettait par les attaques des Rakghoules, ainsi, une personne qui était griffée ou mordue se changeait à son tour en Rakghoule en très peu de temps. Suivant le métabolisme du contaminé, la transformation pouvait prendre six heures et deux jours. Le changement d'état étirait et tordait le corps de la victime, modifiant complètement sa morphologie, faisant perdre la pigmentation de sa peau et aboutissant à une forme cadavérique tourmentée. De façon générale, il semblerait que les Rakghoules soient d'origine humaine, bien que certains cas de transformation de variantes d'humanoïdes auraient eu aussi lieu. Étant donné le changement radical d'apparence suivant l'infection, la morphologie initiale de la victime pouvait correspondre à n'importe quoi.

Selon les informations du Seigneur Oracci, cette maladie a vu le jour vers 7 000 av B.Y., grâce à la sorcellerie de l’ancien Seigneur Sith Karness Muur, et de son puissant talisman.

Le but était donc de fabriquer un vaccin qui permettrait de se prémunir contre les effets du Fléau Rakghoule afin de poursuivre les recherches à leur encontre. Ce vaccin n’aura nullement un effet antidote, il permettra à l’organisme d’apporter une réponse immunitaire contre les pathogènes responsables de la transformation, comme un inhibiteur. Il s’agit là de poursuive mes travaux de recherches débutés lors de ma thèse pour le titre de Docteur en médecine, et que j’avais poursuivi au Centre médical de Lorrd-City.

Des échantillons directement prélevés sur Taris et des renseignements précieux sur l’origine de cette maladie Sith vont me permettre de résoudre un mystère sur lequel j’ai planché pendant des années.


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>> Enregistrement n°2: mes nouveaux assistants



Je ne fus pas fâché de retrouver le confort de mon laboratoire et de mes quartiers sur Kohlma. Dire que cette lune sinistre m’avait manquée serait exagéré, néanmoins c’était ma demeure. J’avais du pain sur la planche, je devais mettre à profit les données collectées sur Taris auprès des Rakghoules, doublé aux informations sur les manipulations des Siths que le Seigneur Oracci avait bien voulu me révéler.

Alors que je rentrais dans mon petit royaume, ma blouse sur le bras, les effluves des produits tels que l’éther ou encore le formol vinrent délicieusement chatouiller mes narines. J’esquissais un sourire ravi…Je me sentais chez moi au milieu de ces odeurs que beaucoup pourraient trouver désagréables, ou encore de ces bocaux contenant des expériences qui pourraient encore être utiles. Le doux « ronron » des appareils en action participait également à cette sensation de bien-être que je pouvais ressentir. Enfilant ma blouse, j’avisais le droïde protocolaire qui entra dans le laboratoire, flanqué de deux autres droïdes, que je pouvais clairement identifier comme des unités médicales. Je grimaçais…la voix synthétique du protocolaire retentis alors, achevant de briser la magie de mon retour en mon « royaume » :

- Bonjour Docteur, comment allez-vous ?

Je ne répondis pas, croisant les bras sur mon torse, je désignais avec dédain les deux grilles pains, interrogeant le moulin à paroles artificiel du regard. Habitué à mon aversion pour eux, il reprit :

- Voici vos nouveaux assistants. Le premier, P3-1N est un droïde médical M3-M1, ses bases de données contiennent des informations sur plus de cinq mille espèces, sans compter que ce droïde médical est tout à fait apte à diagnostiquer et à traiter plus de deux millions de maux et blessures dont les êtres vivants sont susceptibles de souffrir. De plus…

Je sentais la colère monter alors que cette machine vantait les mérites de son homologue. Pointant un doigt rageur en direction du droïde protocolaire, j’éructais :

- Je n’ai pas besoin d’une boite de conserve pour poser des diagnostics ! J’en suis parfaitement capable ! Sous-entends-tu que je suis incompétent !

Le droïde eut un mouvement de recul, manifestement troublé de ma réaction démesurée compte tenue de la situation, il se confondit en excuses :

- Ho heu…jamais je n’oserai prétendre une telle chose docteur. Je sais que vous êtes un des cerveaux les plus brillants de ce temps. Je ne faisais que mettre en avant les qualités de ce modèle pour que vous puissiez l’exploiter au mieux de ses capacités, et vous permettre de réaliser la mission que vous a confié son Excellence.

Je devais bien reconnaître que ces protocolaires savaient parler et flatter les égos narcissiques comme le mien. Ils avaient aussi l’art et la manière de vous mettre devant le fait accompli, et à la mention de « son Excellence » et de la mission qui était dorénavant mienne, ma colère retomba. Je ne pouvais réaliser ce vaccin seul. Sur Lorrd, je faisais partie d’une équipe de professionnels : immunologistes, spécialistes en maladies infectieuses, tel que moi, techniciens en génie biologique, etc. A défaut d’une équipe, j’avais clairement besoin de renforts. Darth Oracci, qui ne laissait rien au hasard, et au vu de la dangerosité du virus que nous manipulions, avait accepté de me dépêcher des droïdes assistants. J’avais ces synthétiques en horreur, mais force était de reconnaître qu’ils avaient leur utilité.


Je me détendis et lui fis signe de poursuivre. Il désigna l’autre modèle qui planait devant moi au-dessus du sol au moyen d'un système de répulseurs.

- Voici P4-N1K, c’est un modèle JN-66, programmé à la base pour les archives, il est capable de gérer une montagne de données, il est d'ailleurs utilisé par des personnes ayant peu de patience pour ce travail pénible.

Encore une fois ce majordome artificiel avait prononcé des mots qui me firent grincer des dents…Certes, je m’énervais facilement, et je n’avais pas la patience de classer et répertorier…un travail long et fastidieux qui ne mettait pas en valeur le potentiel de ma matière grise. C’est pourquoi c’était souvent la mission des internes ou autres stagiaires, les rares fois où on m’en avait confié sur Lorrd.

- Il faut préciser, et c’est ce qui va vous intéresser le plus, sa main mécanique gauche est couronnée d'un générateur de gravité l'empêchant d'être en contact avec des surfaces ou des objets infectés. Son champ de répulseurs couplés préserve aussi le droïde de toute contamination. Ce droïde possède quatre photorécepteurs lui permettant d'observer même le microscopique. Je suis sûr qu’il fera un très bon assistant médical.

Je fusillais le protocolaire du regard, et siffla à son encontre avec un regard mauvais :

- Tu permets ? C’est à moi d’en juger ! Et je me passerai de tes commentaires !

Tournant autour de mes nouveaux « assistants », je repassais dans ma tête les caractéristiques développées par le moulin à paroles artificiel. Ces droïdes n’étaient pas de première jeunesse.
Levant un sourcil je m’approchais du modèle JN-66 :

- Manipulations génétiques tu gères ?

Alors qu’il allait répondre, le M1-M3 se manifesta :

- Que Monsieur ne perde pas son temps avec cette « antiquité », je maîtrise le séquençage ADN, ainsi que le génie génétique. Je dispose d’une banque de données très complète sur les ADN de toutes les espèces répertoriées dans la Galaxie…et…

Il fut interrompu par le JN-66 :

- C’est à moi que ce Monsieur s’adressait ! Moi aussi j’ai des archives exhaustives sur les différentes espèces connues !

S’en suivit une joute verbale entre les deux grille-pains, qui n’eut pour seul effet que de m’énerver fortement…

- T’es inutile ! Moi je suis un droïde médecin ! Tu n’es qu’un simple archiviste ! Tu n’as même pas de mains !

- Ha oui ? Et moi je suis en mesure de manipuler tout sortes de substances dangereuses sans crainte de contaminer tout le laboratoire, justement parce que je ne touche pas les agents pathogènes !

La tête légèrement baissée, je sentais un début de migraine qui débutait…je frottais mes sinus ethmoïdaux, ils me tapaient littéralement sur les nerfs…finalement, je levais les deux mains en criant :

- CA SUFFIT ! Il n’y a qu’un seul médecin ici et c’est moi ! Par conséquent, vous allez cesser de m’appeler « monsieur », c’est « Docteur » ! Compris ? Je ne veux aucune initiative de votre part ! Contentez-vous d’obéir à mes ordres ! Et si j’en vois un qui essaie d’outre-passer ses prérogatives…il servira de cible pour les entraînements au tir de Mee ! C’est clair !?

Ils répondirent en cœur un « oui docteur », se mettant limite au garde-à-vous devant moi. Avec un petit sourire moqueur je repris :

- P3-1N… P4-N1K…Trop compliqué à retenir…je vais vous appeler… « Peine » et « Panique » !

Les deux droïdes se regardèrent, manifestement perplexes des surnoms dont je venais de les affubler. Mais ils ne bronchèrent pas. Je fis un geste de la main pour leur signifier de dégager de mon champ de vision. Ils s’éloignèrent, non sans continuer de se chamailler. Je fus soudainement pris d’une abyssale lassitude. Je m’assis, avisant le droïde de protocole qui m’observait. Je saisis le masque relié au nébuliseur, et lui jetais un regard noir. Il comprit qu’il était désormais de trop dans ce laboratoire, et s’éclipsa dans un cliquetis plus qu’agaçant.

Activant le système du nébuliseur, je pris une profonde inspiration, le nuage des particules de corticoïdes emplis mes poumons, dilatant mes bronches par leur passage. Je réfléchissais, tandis que je respirais à travers le masque. J’en avais pour trente minutes de traitement, autant exploiter ce temps à essayer de trouver quelles tâches j’allais confier à ces deux moules à gaufres ambulants.


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>> Enregistrement n°3: PHASE I. mise en place du protocole pour la fabrication du vaccin



La première tâche fut de référencer tous les échantillons. Chaque écouvillon avait été déjà soigneusement étiqueté sur place, il fallait désormais les répertorier au cœur de mes recherches afin d’être en mesure de les exploiter. Mais c’était un travail long et fastidieux…et cependant plus que nécessaire. Je devais être en mesure de retrouver avec exactitude dans quelle situation chaque prélèvement que j’allais utiliser, avait été sélectionné et conditionné. Ce fut une mission de choix pour « Panique » qui avait l’habitude de gérer, et archiver des données en tout genre.

Une fois ce travail achevé je devais mettre en place le protocole d’élaboration du vaccin…La fabrication d'un vaccin était un véritable marathon, qui passait par toute une série d'étapes étroitement contrôlées pour garantir la sécurité et l'efficacité du produit final. Il faut savoir que le but d’un vaccin est de stimuler les défenses immunitaires contre un agent infectieux en introduisant dans l'organisme cet agent ou une fraction de cet agent, rendu inoffensif pour ceux qui le reçoivent. Dis comme cela, cela pouvait sembler simple, et pourtant c’était une étape importante, car ce protocole devait être ma ligne de conduite pour la suite du processus. Je ne devais rien négliger et rien laisser au hasard. Toute déviance entraînerait un échec de la réalisation du vaccin.


Je devais cependant me décider de la marche à suivre. Compte tenu de la « maladie » que représentait la Peste Rakghoule, je devais choisir un type de vaccin qui lui correspondrait. Mes travaux de base sur Lorrd reposaient sur le fait que la Peste Rakghoule était issue d’une mutation en raison de la pollution de Taris. Or cette affirmation était totalement erronée. Et grâce au Seigneur Oracci, j’avais désormais toutes les cartes en mains pour comprendre ce qui avait posé problème quant à mes premières tentatives de création d’un inhibiteur contre la maladie Rakghoule.


La Peste Rakghoule n’était en rien « naturelle ». Elle était le fruit d’une manipulation génétique certes, mais créée de toute pièce par un Sith. Cela pouvait paraître désuet de savoir cela, et pourtant c’était capitale. Car la réponse immunitaire devait elle aussi résulter d’une modification génétique « artificielle ». Cependant j’avais besoin d’aide (bon sang que c’était dur de le reconnaître), car bien que mes connaissances étaient solides, je n’étais pas généticien.

- Peine ! Panique !

Mes deux assistants synthétiques firent leur entrée, se poussant mutuellement, cherchant, sans aucun doute, l’un et l’autre, à ce que je favorise l’un par rapport à l’autre. Il était vrai qu’ils étaient en perpétuelle compétition, se chamaillant sans cesse, et essayant de briller davantage que l’autre à mes yeux. C’était cependant peine perdue, car ni l’un ni l’autre ne trouverait grâce à mes yeux…je haïssais les droïdes, et ce n’était pas prêt de changer. Toutefois, ils effectuaient leur travail, et étaient très efficaces, accomplissant à eux deux le travail d’une équipe de recherche traditionnelle.

Finalement, devant mon air courroucé, il se calmèrent et se tinrent devant moi, attendant mes instructions. Soupirant, je revins sur mon ordinateur, et enclenchais la projection holographique de la structure génétique d’une cellule du Virus Rakghoule. Apparu alors, version géante, la cellule du virus.


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Cellule extraite du Virus Rakghoule


Je l’observais, bras croisés, et finalement me décidais à prendre la parole :

- Selon vous, le vaccin synthétique est-il réalisable en se basant sur des techniques recombinantes d'acide nucléique pour former de nouvelles combinaisons de matériel génétique héritable ?

Peine pris la parole en premier :

- Oui, il suffit d’en extraire une branche qui nous servira de base, et apporter la modification génétique par « génie génétique » et ensuite procéder à l'incorporation de la mutation soit indirectement à travers un système vecteur ou directement par micro-injection, macro-injection ou micro-encapsulation.

Panique semblait réfléchir, puis il indiqua :

- Je peux procéder à l’extraction sans risque. De toute façon, moi seul ait les compétences en la matière.

J’observais le petit robot qui flottait face à moi :

- Tu penses que c’est faisable ?

- Ho oui docteur, je suis sûr que je trouverai un matériel génétique fiable parmi les échantillons que vous avez rapporté de votre excursion sur Taris.


Je me tournais vers Peine, qui n’avait pas relevé :

- Tu penses que le complexe majeur d'histocompatibilité réagira correctement face à un antigène génétiquement modifié ?


- Oui…à condition que cette boite de conserve ne se plante pas dans l’extraction…fit-il en désignant dédaigneusement Panique.

Ce dernier voulut répliquer mais je l’en dissuadais d’un geste de la main. Ce n’était pas le moment de se quereller, nous avions beaucoup à faire. Tendant la main vers l’image holographique, je fis tourner la cellule sur elle-même, cherchant une faille, un défaut dans la décision que j’allais prendre de lancer la phase suivante du processus de réalisation de ce vaccin. Mais je ne voyais rien. Les cellules prélevées sur Taris étaient totalement saines – si l’on pouvait s’exprimer ainsi – et donc parfaitement redoutable au contact d’un être conscient.

C’était donc décidé, nous partions sur un vaccin synthétique. En effet, la production d’un vaccin par « génie génétique » présentait l’avantage de produire des vaccins extrêmement purs dont le coût était plus faible et le rythme de production plus rapide que dans le cas de vaccins préparés par les procédés classiques.

Il faut savoir que le génie génétique est un processus permettant de modifier la constitution génétique d'un organisme en supprimant ou en introduisant de l'ADN. La vaccination par ADN était une technique de protection contre les maladies par injection d'ADN génétiquement modifié. Il était donc une réponse idéale pour la Peste Rakghoule. Le vaccin pouvait être introduit directement dans l'organisme hôte ou dans une cellule qui était ensuite fusionnée ou hybridée avec l'hôte. L'ADN injecté entraînait chez les cellules visées une réponse immunologique protectrice par la production d'un antigène. De plus, les vaccins à ADN présentent des avantages potentiels par rapport aux vaccins classiques, y compris la capacité à induire une plus large gamme de types de réponses immunitaires.

Nous avions les bases pour débuter les extractions ADN, et procéder aux séquençages et recodages génétiques des antigènes responsables de la mutation engendrées par la Peste Rakghoule.



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>> Enregistrement n°4: PHASE II. Un peu de génétique : séquençage et recodage



J’avais mis Panique sur l’extraction des gènes nécessaires, et nous constituer une sorte de banque de germes purs, utilisables pour la suite du processus. Peine l’assistait, ou plutôt le surveillait jalousement. Moi pendant ce temps-là, je tentais de déterminer quel vecteur utiliser pour permettre à l’antigène de s’épanouir et se développer correctement. Le vecteur peut être défini comme étant le moyen de transport, ce moyen de transport est un plasmide pour ce vaccin. Il joue un grand rôle dans la réponse immunitaire et donc la sélection du plasmide est importante puisqu’ils n’ont pas tous la même réponse immune or nous recherchons la plus grande réponse immune possible pour avoir la meilleure défense contre le pathogène en question.

Cependant difficile de se concentrer quand mes deux « assistants » se querellaient à nouveau :

- Tu fais ça n’importe comment ! Tu vas finir par abîmer le gène si tu passes par-là !

- Hé ! C’est moi le préposé aux extractions ! Alors quand tu auras un générateur de gravité qui te permet d’extraire de la matière organique sans risque de tout contaminer tu pourras faire le malin. En attendant laisse-moi faire !

Les gènes sont des fragments plus ou moins grands d’ADN enroulés en double hélice issus de l’enchaînement de quatre composés de sous-unités segmentaires caractéristiques : les nucléotides qui portent quatre bases : adénine, thymine, cytosine, guanine. La disposition de ces bases dans la molécule d’ADN code l’information qui permettra l’élaboration du produit du gène, le plus souvent une protéine. Les expériences de technologie génétique débutent obligatoirement par l’isolement, dans le génome, du fragment d’ADN que l’on veut.


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Brin d'ADN avec sélection du fragment désiré


Tandis que mes deux assistants préparaient les gènes à utiliser, j’érigeais les bases de ce qu’allait être le plasmide recombinant pour mon ce vaccin. Mes deux grille-pains ambulants n’avaient plus qu’à appliquer mon protocole. Les doigts de fée de Panique furent de nouveau très utiles. Cette fois, ce fut moi qui le surveillais, tandis que Peine gérait les contenants et surtout se dépêchait de placer les boites de pétrie ou reposaient les plasmides dans des incubateurs.

Le principe était simple, j’avais choisi comme plasmide-support celui d’une molécule d’un colibacille qui avait la propriété de réplication, afin qu'il puisse se copier de manière autonome dans la cellule, et un gène de sélection pour qu'il ne soit pas perdu par l'organisme au fil des multiplications cellulaires. J’y combinais une résistance à l’ampicilline, un antibiotique, cela permettrait aux cellules responsables du clonage de reconnaître les gènes à cloner. Le gène VR1 y fut ajouté par Panique, et le tout fut intégré dans des cellules de levure Saccharomyces cerevisiae (levure de boulangerie). La levure avait la capacité de générer le principe de clonage. De plus son principe actif était très rapide, dans un environnement optimal, il lui fallait seulement quelques heures pour se développer et avec elle le plasmide recombinant.

Je profitais de ce répit pour me reposer, tandis que je laissais Peine et Panique surveiller l’incubation des levures et de leurs « enfants » composants le plasmide. Je demandais à mes assistants de rechercher le meilleur adjuvant qui sera le plus adapté pour notre vaccin.

En effet, les vaccins induisent chez un hôte des réactions immunitaires protectrices qu'il développe normalement, en réponse à une attaque par un agent pathogène. Tout vaccin est constitué d'une partie antigénique spécifique du pathogène contre lequel il doit protéger, laquelle provoque une réponse des lymphocytes T et B avec production de cellules mémoire. L'ensemble de cette réaction forme ce que les spécialistes appellent la réponse d'immunité adaptative. Pour être pleinement efficace malgré tout, le vaccin doit d'abord stimuler les mécanismes de l'immunité innée. Ces derniers ont pour rôle d'activer les cellules produisant la réponse immune acquise adaptative. C'est l'ensemble de ce processus, qui est rendu possible grâce aux adjuvants. Autrement dit, l'adjuvant améliore la réponse immunitaire de l'organisme. Il en existe plusieurs types : il peut s'agir de gels d'hydroxyde d'aluminium, de suspensions bactériennes mortes, ou d'émulsions diverses.

Je m’étais posé avec un café en face du laboratoire, dans la partie plus médicale. Un coude posé sur un bureau, je tâchais de me changer les idées et masser doucement ma tempe droite…je sentais arriver un début de mal de tête. Je n’avais pas assez dormi ces derniers temps, trop occupé et accaparé par ce grand projet de vaccin. Je me mettais une certaine pression, car c’était un véritable défi de reprendre mes anciennes recherches et de les poursuivre avec les nouvelles données accordées par le Seigneur Oracci.

Sirotant mon café, je me calais dans mon fauteuil, passant sur une holo-projection le gène VR qui flottait devant moi. Finalement la fatigue me gagna et je finis par m’endormir.

Je fus réveillé en sursaut…J’ignorai totalement ce qui se passait, mais des cris me parvenaient du laboratoire. Sans doute mes deux moulins à paroles synthétiques étaient en train de se prendre la tête pour rien. Particulièrement agacé d’avoir été ainsi tiré des bras de Morphée, je me levais en maugréant et rejoignis mes deux assistants qui se lançaient des noms d’oiseaux.

- Mais enfin ça n’a pas de sens ce que tu dis ! Espèce de moule à gaufres !

- Et moi je dis que c’est la meilleure solution et que ce sont tes circuits qui ont fondu dans ce qui te sert de caboche !

- Grille-pain !

- sèche-cheveux!

Les deux droïdes se poussaient mutuellement. Panique, facilité par son système de propulsion donna une secousse plus forte à Peine, qui chancela sur ses jambes…Mes yeux s’ouvrirent en grand quand j’entrevis la catastrophe poindre à l’horizon. Ils se chamaillaient juste à côté de l’incubateur…et des précieux gènes séquencés, en phase de recodage. Je devais les arrêter :

- Cela suffit !! Que se passe-t-il ici ?

Devant mon air désappointé, ils cessèrent leurs élucubrations et se tinrent devant moi…pantois.

- Allez-vous me dire ce qui vous prend ? Vous avez failli ruiner mon travail !

- Heu…notre travail… tenta de préciser Panique, mais je le fusillais du regard, j’ai rien dis…

Peine commença :

- Nous sommes en désaccord total l’un et l’autre.

- Vous nous avez demandé de trouver un adjuvant idéal.

- Moi j’ai souligné que le meilleur serait l’utilisation de sels d’aluminium

- Et moi je pense que le mieux serait un adjuvant huileux !

- Andouille ! Cela va demander la mise au point d’une émulsion sans quoi la phase de mélange des composants lors de la fabrication sera un échec car ton adjuvant ne sera pas miscible !

- HA ! Parce que l’utilisation d’une molécule particulièrement dangereuse est mieux…pardon monsieur… !

Je sentais mon sang tambouriner dans une des veines circulant sur ma tempe droite…Ce qu’ils étaient agaçants ! Nous perdions un temps précieux ! Frottant mes yeux encore fatigués, je levais un doigt…leur intimant l’ordre de se taire. Ce qu’ils firent. Avec un sourire carnassier je me tournais vers Panique :

- Nous ne sommes pas là pour une œuvre de charité, la maladie Rakghoule est dangereuse, nous ne pouvons prendre aucun risque. Nous utiliserons de l’Hydroxyde d'aluminium, tant pis s’il y a risque de cancer, ou de myofasciite à macrophage, ou que sais-je encore ! Seul l’aluminium sera suffisamment efficace pour ce vaccin. Tu devras préparer les composés.

Panique allait répliquer mais je l’en empêchais d’un petit « tssss » sec et qui ne tolérait aucune répartie. Peine quant à lui jubilait, fier que je partage son avis sur l’utilisation de l’aluminium. Je secouais la tête, désespéré.

- Bien…prévenez-moi quand les plasmides seront prêts.

Peine s’exclama alors :

- Ho, mais ils sont prêts !


Ma tasse à café vola dans sa direction, témoignant de ma colère qui resurgissait :

- QUOI ! L’incubation est terminée et tu ne l’as pas dit !

Peine s’était baissé pour éviter la tasse qui s’écrasa contre un mur.

- Mais…heu…vous dormiez et…il y avait encore cette question des adjuvants à régler.

Je saisis un bécher vide et l’envoya à nouveau direction du droïde :

- Je suis en train de révolutionner la science médicale…et toi…tu oses…

Le récipient se brisa sur la carcasse du robot qui tentait de se justifier.

- Mais il y a peu de temps que la phase d’incubation s’est achevée, et puis vous deviez vous reposer, vous n’avez pas pris votre traitement d’ailleurs…et…

Ce fut un haricot médical qui vola,

- Je n’ai pas besoin de tes conseils ! Je suis médecin ! Tu entends ! Je suis médecin ! Tu n’es qu’une boite de conserve ! Je t’interdis de me dire quoi faire ! Sinon je te jure que tu finiras ton existence comme pièces détachées !

Ce fut une quinte de toux qui vint stopper ma colère déferlante. Posant une main sur mon thorax je mis du temps à calmer cette toux lancinante qui secouait mon corps. Le droïde avait raison, je devais prendre mon traitement par nébulisation si je voulais qu’il demeure efficace…pour le moment.

Panique qui avait suivi la scène jubilait, je lui jetais un regard noir, signifiant que mes propos étaient valables pour lui. Je repris sur un ton plus calme et moins acerbe :

- Si l’incubation est achevée, nous allons pouvoir passer à la suite. Panique : l’adjuvant, Peine : le tampon phosphate salin.

Le temps qu’ils réalisent tout cela, je quittais le laboratoire pour retourner à mon nébuliseur et inhaler mes corticoïdes salvateurs.

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1 : VR désigne le gène extrait du Virus Rakghoule
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>> Enregistrement n°5: PHASE II. Fabrication du composé test


L'hydroxyde d'aluminium est la forme la plus stable de l'aluminium dans les conditions normales de température et de pression. Panique devait préparer le composant pour pouvoir le mélanger lors du processus de fabrication.

Peine s’occupait de réaliser la solution qui allait servir pour contenir les principes actifs du vaccin sans en altérer les capacités auto-immunes. C’était le rôle du tampon phosphate salin. Il s’agissait d’une une solution tampon couramment utilisée en biochimie. Dans le cadre de notre vaccin, Peine allait devoir mélanger du Polysorbate 80 (un émulsifiant), du Trisaminométhane (utilisé comme intermédiaire pour la préparation d'agents de surface actifs, accélérateur de la vulcanisation2 , pour la préparation d'agents pharmaceutiques), du Chlorure de sodium, et de l’eau pour préparations injectables.

Je les avais rejoint, en meilleure forme, prêt à poursuivre la suite de phase de fabrication. Je jetais un œil sur ce qu’ils avaient fait, tout était en ordre, ils avaient scrupuleusement suivi mes indications. Nous allions pouvoir avancer.

La suite n’était pas compliquée, c’était une étape assez rapide car il suffisait de mélanger les différents composants : l’antigène VR contenu dans le vecteur plasmidique obtenue par génie génétique, L'hydroxyde d'aluminium, puis la solution tampon. J’y ajoutait également du formaldéhyde, plus communément appelé formol. Au sein d'un vaccin, le formaldéhyde est utilisé comme agent de conservation pour inactiver les microbes dans la fabrication de certains vaccins antiviraux.


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Vérification des solutions avant mélange


Le vaccin était prêt, j’avais noté tout le processus et surtout sa composition exacte. Compte tenu de la petite quantité produite, nous allions devoir le tester en premier lieu avant de se lancer à une réalisation à plus grande échelle. Une capacité que je ne possédais pas dans ce petit laboratoire. Cela relevait du domaine pharmaceutique. Nous n’y étions pas…




Vaccin TVAR-01 - Fiche Technique


• Classe
Inerte
- Protéine recombinante


• Adjuvant
Hydroxyde d'aluminium

• Composition
Par dose de 1 ml

Antigène

Antigène de surface du virus Rakghoule VR : 20 µg
1 - Adsorbé sur de l'hydroxyde d'aluminium hydraté (total : 0,50 mg Al3+ pour susp à 20 µg)
2 - Produit sur cellules de levures (Saccharomyces cerevisiae) par la technique de l'ADN recombinant.

Autres composants

• Formaldéhyde max. 200 µg.
• Solution saline tamponnée comprenant
- Polysorbate 80. 250 µg.
- Trisaminométhane 243 µg.
- Chlorure de sodium 8.766 µg.
- Eau pour préparations injectables 1 ml


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>> Enregistrement n°6: Phase IV. Tests et contrôles de la version 1.0 du TVAR (Thorlok Vaccin Anti-Rakghoule)




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La première chose à faire était de voir l’action du TVAR en direct. Néanmoins, je n’avais pas d’autres cobayes que des animaux, et je n’avais pas « le droit » de faire des tests sur des êtres conscients pour le moment, du moins pas sur n’importe qui... Le Seigneur Oracci avait été très claire là-dessus, en attendant d’avoir des spécimens (sans doute des prisonniers), interdiction d’inoculer le virus à quelqu’un sur la base…même de manière « accidentelle ». Nul doute qu’elle ne souhaitait pas que je réitère le fiasco sur Lorrd. Je n’aimais pas utiliser des animaux pour les expériences sur la maladie Rakghoule.

J’avais sous la main une série de petits rongeurs à qui Peine et Panique administrèrent le vaccin TVAR. Puis ils inoculèrent la Peste Rakghoule aux cobayes. L’idée était simple, ces animaux serviraient d’incubateurs à la maladie, comme des porteurs sains. Même si elle n’avait aucune incidence dans leur organisme, il nous sera tout de même possible de déterminer si le vaccin permettait au corps de produire suffisamment d’anticorps et générer une résistance à la maladie, en combattant les gènes responsables du mal.

Nous serions assez vite fixés, toutefois ce test ne remplaçait en rien une étude sur des sujets humanoïdes. Nous avions utilisé des composants universels aux humains et proches-humains. Nous pourrons toujours nous pencher sur les spécificités de certaines espèces plus tard. Refusant de laisser Peine et Panique s’occuper des cobayes seuls, je les surveillais de prêt, étudiant leurs faits et gestes. Afin de minimiser les risques à mon encontre, j’étais équipé d’une combinaison et d’un masque et nous évoluions dans la cabine de confinement du laboratoire. Les cobayes étaient dans des petites cages, chacun était étiqueté, référencé. J’avais décidé d’attendre 24h pour que le vaccin ait le temps d’agir.

Puis nous effectuâmes les prélèvements sanguins sur chacun des petits rongeurs. J’étais fébrile, j’avais hâte d’analyser ce sang et voir le résultat. J’avais décidé de faire une batterie d’examens à ces petites créatures, aussi Panique était aux prélèvements, et Peine jouait à l’immunologiste, s’occupant de la centrifugeuse, et attendait que les résultats sortent dans l’ordinateur. Moi je passais des gouttes de sang au peigne fin à l’aide d’un microscope. C’était le moment de vérité. Je branchais le microscope à l’holo-projecteur, l’image apparue devant moi.


Les antigènes proliféraient dans cette goutte de sang, et s’attaquaient aux molécules agressives VR.



[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Destruction de la cellule du virus par l'antigène


- Ça a fonctionné ! Regardez !

Peine confirma :

- Le taux de lymphocytes et d’anticorps est exponentiels, le virus est massivement attaqué.

J’étais satisfait, cette réussite concrétisait des années de recherches. Mais mon sourire s’effaça quand mes yeux se posèrent sur les cobayes.

- Il faut essayer sur des humanoïdes.

Mes deux assistants s’exclamèrent :

- Mais on n’a pas fait encore assez de tests !

- Imaginez cela ne fonctionne pas en raison d’une déviance à cause d’un paramètre lié à la morphologie et l’ADN des humanoïdes.


Je fis un geste pour les faire taire et aboya vertement :

- Je sais ! Mais nous n’avons pas le choix ! Il est hors de question de présenter quelque chose dont on n’est pas sûr au Seigneur Oracci.


L’idée était simple, nous allions juste accélérer les choses, passer sur des êtres conscients. C’était le meilleur moyen de vérifier si nous n’avions rien « oublié » dans la conception du vaccin. Et s’il venait à y avoir un souci, un échec quelconque, il suffira d’adapter. Je réfléchissais à toute vitesse, essayant de mettre en place un plan d’action dans les plus vifs délais. Ce n’était même pas une question de pression de la part de la Dame Sith, j’étais surtout plus qu’impatient de mettre à l’épreuve ma nouvelle création. Finalement, je me tournais vers les deux droïdes et répliquait :


- Indiquez au Seigneur Ganys que nous sommes prêts pour les tests sur les êtres conscients.


Mes mots étaient tombés telle une guillotine, nous allions pouvoir passer aux choses sérieuses. Il ne me manquait plus que l’accès aux cobayes humanoïdes rassemblés par les soins de mes employeurs dans l’attente de ce moment. J’avais hâte de faire leur connaissance.






2 : Opération chimique consistant à incorporer un agent vulcanisant (soufre, le plus souvent) à un élastomère brut pour former, après cuisson, des ponts entre les chaînes moléculaires.




Invité
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Darth Ganys pénétra dans la salle du laboratoire. Il avait été contacté par le lorrdien qui depuis plusieurs mois déjà s’était affairé à reconstituer une souche du virus Rakghoule, mais plus encore à élaborer un vaccin à celui-ci. Tâche particulièrement ardue à laquelle le médecin Ryden Thorlok se vouait corps et âme. L’allure sinistre du togruta semblait apporter un peu plus de noirceur au petit monde dans lequel se trouvait le médecin, traînant dans son sillage la crainte et l’anxiété de ceux l’ayant croisé. Son allure péniblement fatiguée semblait devenir la norme le concernant. Sa pique laser était l’appui dont il paraissait compliqué pour le Seigneur Sith de se séparer pour avancer. Pourtant, croiser son regard venait alerter toute personne suffisamment perspicace sur les véritables capacités et forme physique du Sith : il n’était pas un vieux lion à prendre à la légère, et avait encore suffisamment de crocs et d’énergie pour tuer en une frappe déterminante. Sa voix métallique s’éleva dans la pièce d’un air plutôt enjoué, chose assez inhabituelle pour quelqu’un d’austère comme lui.

- Bonjour docteur. J’ai eu vent de vos derniers résultats de part votre rapport sur les cobayes animaux testés. Darth Oracci ne peut pas être présente physiquement, cependant elle ne devrait pas tarder à nous contacter par hologramme. Vos avancées l’ont plutôt satisfaite et mise de bonne humeur visiblement.

Il fit le tour du laboratoire, jetant un regard inquisiteur aux différents tubes à essais présents. Au fond de lui Darth Ganys ne comprenait strictement rien à la science du médecin qui opérait sur Kohlma, et il fallait être un idiot pour ne pas s’en apercevoir. Le togruta savait que Ryden était conscient de son avantage sur la biologie, mais le seigneur Sith se savait toutefois être un meilleur psychologue et doté de pouvoirs et d’aptitudes sur lesquelles il pouvait s’appuyer pour se défendre et anticiper les risques. Même si, bien entendu, le togruta estimait à titre personnel que si Ryden avait du trahir Darth Oracci, il s’y serait pris bien plus tôt que ça. Après tout, en dehors de l’interdiction formelle de quitter Kohlma, le médecin pouvait aller et venir dans la majorité du complexe dans lequel il se trouvait, à l’exception du centre de communication, d’alimentation énergétique, l’armurerie et le poste de sécurité. Si le cœur lui en disait, il aurait pu aussi aller faire un tour à l’extérieur, même si la pluie abondante et la faune de la forêt avait de quoi dissuader quiconque de s’aventurer loin des murs du sanctuaire.

- Une réaction assez rare à provoquer chez elle si vous voulez mon avis, bien qu’elle ait su s’entourer d’associés fiables et compétents dans leur domaine. Vous pouvez en être fier. Mais prenez garde à ne pas décevoir cette estime qu’elle vous porte. Maintenant que vous avez définitivement prouvé votre valeur, Darth Oracci attendra beaucoup plus de vos talents et de votre personne. Tiens justement…

Le comlink de Darth Ganys sonna à trois reprises. Prenant l’appel, il écouta silencieusement son interlocuteur tout en tirant un holocommunicateur de sa robe. Il déposa l’appareil primaire en forme d’octogone et appuya sur trois boutons pour relayer l’appel holographique reçu par le centre de transmissions de l’installation Kilo-11. L’image holographique bleutée de la Reine d’Umbara apparut, mesurant 80 centimètres de haut. Elle était vêtue d’une robe élégante, sans doute devait-elle tout juste sortir d’une session au sénat. Darth Oracci étira ses lèvres en un sourire charmeur à l’attention du jeune médecin et prit la parole d’une voix mélodieuse et plutôt enthousiaste.

- Bonjour docteur Thorlok. Le seigneur Ganys m’a rapporté d’excellentes nouvelles de vos travaux et je vous félicite à titre personnel pour cet accomplissement !

Elle marqua une brève pause avant d’enchainer.

- Vous pensez donc avoir développé une première version efficace du vaccin et du virus exact ?

Sa question était posée de manière directe et claire afin de ne pas s’éparpiller et s’assurer qu’elle avait bien compris les termes du rapport envoyé. En effet, Darth Oracci n’était pas plus spécialiste en médecine que son mentor avec lequel elle partageait de nombreux points communs. Le fruit ne tombe jamais bien loin de l’arbre comme on pouvait dire. Même si dans le cas de Mee Keto, les choses semblaient être plus différentes tant il avait peu de point commun avec le couple ténébreux de seigneurs Sith que formaient Darth Ganys et Darth Oracci.
Torhyn Lokred
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Avant de commencer les études chez l’homme, il est nécessaire de passer par une phase de test appelée phase de développement « préclinique ». Cette phase a lieu au laboratoire, puis chez l’animal. Elle permet : de déterminer les doses optimales qui permettent de protéger sans entraîner de toxicité. On peut également vérifier que ce vaccin est sans danger aux doses utilisées ; et également de vérifier qu’il est efficace pour stimuler les défenses immunitaires. Les recherches sont faites chez différentes espèces animales en utilisant la même voie d’administration que celle qui sera utilisée chez l’homme. Lorsque cette phase préclinique s’est déroulée avec succès, et comme pour tout médicament, le développement d’un vaccin nécessite que des « essais cliniques » soient réalisés chez l’homme. Ces essais cliniques se déroulent en quatre phases. Ils ont pour objectif de déterminer la tolérance et l’efficacité du vaccin chez l’homme.

Je devais bien avouer que j’avais quelque peu précipité ces essais cliniques et j’avais donc demandé l’autorisation de les débuter sur un groupe d’humanoïdes. Techniquement, si je me trouvais dans une situation optimale avec un vaccin de type « classique » qui aurait été homologué par mes pairs j’aurai suivi les protocoles médicaux traditionnels. Mais je n’avais pas suffisamment de « cobayes » sous la main. J’allais devoir faire avec.

J’avais demandé à Peine et Panique de contacter Darth Ganys, afin qu’il expose l’avancée de mes travaux à Darth Oracci. Mes tests sur des humanoïdes étaient sans doute trop précoces, mais le temps me manquait. Et malgré les réticences de mes deux « collègues » d’acier, j’avais lancé le processus et les avaient chargés de faire les préparatifs. De mon côté je travaillais sur un autre projet, en parallèle. Secrètement si je pouvais dire. Voir ces splendides créatures sur Taris m’avait donné une idée, elles étaient si fortes, d’une puissance à tout épreuve, et elles étaient bien plus robustes que nous ne l’aurions cru.

J’avais isolé des tubes contenant des extractions génétiques réalisées par Panique pour le vaccin. J’essayais de comprendre le fonctionnement de cette Peste, de comprendre comment elle agissait. Une toux lancinante vint secouer mon corps. Puis une autre…et encore une…C’était pire depuis que nous étions revenus de Taris. Le traitement par nébuliseur ne faisait plus d’effet. J’allais devoir trouver autre chose. Tirant mon inhalateur de ma poche, je le portais à ma bouche et pris deux précieuses bouffées de corticoïdes. Ce fut le moment que Darth Ganys choisit pour faire irruption dans mon laboratoire.

- Bonjour cher ami, répondis-je d’une voix encore rocailleuse, témoignant de ma récente crise de toux, ce qui ne m’empêchais pas de sourire aimablement au Seigneur Sith que j’estimais beaucoup.

Appuyé contre le rebord d’un plan de travail, je profitais du répit que m’accordais mon médicament d’appoint. D’un geste, je fis disparaître de l’écran mes dernières données, et pour lui éviter de croire que je mijotais quelque chose, je lui désignais l’image qui se matérialisa à la place : les composés du vaccin en pleine action de destruction des molécules de la Peste.

- Comme vous pouvez le voir, le vaccin est parfaitement opérationnel.

Je le suivais du regard, alors qu’il faisait le tour du labo, observant tout ce qui l’entourait. Ici c’était mon antre, mon domaine. Moi seul y excellait, et je le savais. Je savourais la supériorité de mon génie scientifique, même face aux Siths que je côtoyais. J’écoutais le laïus du géant Togruta au sujet de la satisfaction de la Reine d’Umbara. Visiblement j’étais en bonnes grâces. J’allais devoir tout faire pour y rester.

J’avais incliné la tête silencieusement, posant une main sur mon torse, me contentant d’un sourire franc au Seigneur Ganys pour lui témoigner ma reconnaissance, et ma parfaite compréhension de la situation. Nous fûmes interrompus par Sly Keto dont l’image apparus bientôt devant nous, pour le plus grand plaisir de mes yeux de lorrdien. Elle était toujours aussi ravissante, et à en juger par sa tenue, elle devait tout juste sortir d’une session du Sénat. J’admirais cette infiltration dont elle était capable et cette performance me rassurais quant au fait qu’elle saurait me rendre ma « liberté » en tant que Torhyn Lokred…

Inclinant doucement le haut du corps dans un salut respectueux, je fis d’une voix douce, trahissant une légère pointe d’excitation :

- Votre Altesse…c’est un réel plaisir, comme toujours (un poil enjôleur, je l’avouais…mais j’étais tout de même sincère). Les résultats précliniques sont très prometteurs, nous sommes prêts à passer à la phase suivante…et à injecter le vaccin sur des cobayes humanoïdes. Puis il nous suffira de leur inoculer le virus et nous entrerons dans la phase d'observation pour évaluer l’évolution du vaccin sur des êtres conscients. Des ajustements seront peut-être nécessaires.

Peine se manifesta dans l’encadrement de l’entrée du laboratoire. D’un geste de tête, je le sommais de s’exprimer :

- Tout a été fait comme vous l’avez demandé docteur.


Enfin…nous allions pouvoir passer aux choses sérieuses…Je repris avec douceur à l’attention de Dame Oracci :

- Avec votre permission très Chère.

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- Nous avons déjà beaucoup investi et accompli d’efforts docteur. S’il s’agit que d’ajustements, alors je suis satisfaite de voir que nous touchons au but.

Rétorqua d’un air paisible et légèrement excité la Dame Sith sous ses aspects de femme sévère. Enfin elle touchait au but, restait à assister tout ceci. L’umbarane était pleinement satisfaite des progrès réalisés après ces nombreux mois de recherche et d’efforts investis dans ce projet fabuleux.

- Procédez comme convenu docteur Lokred. Seigneur Ganys, préparez les cobayes.

Les quatre cobayes vivants étaient des chasseurs de primes malchanceux lancés aux trousses du médecin avaient été capturés lorsque sa tête fut mise à prix. Interceptés par les équipes de commandos impériaux menés par les sergents Goren et Azeris, ils avaient été capturés non sans peine avant d’être transférés dans les geôles de la station Kilo-11. Localisées dans les sous-sols obscurs du sanctuaire et sous bonne garde, ils avaient bien tenté de s’échapper mais sans succès grâce aux mesures de sécurité mises en place par les équipes impériales sur place. Le premier était un fier trandoshan qui devait avoir dans les quarante cinq ans, le second était un humain accompagné d’une humaine et qui marchaient en tandem, ils étaient encore jeunes même s’ils avaient indéniablement un passé de militaires dans une milice planétaire d’un monde neutre, sans doute avait-il du s’agir de leur premier contrat dans leur carrière de chasseur de primes.

Le dernier cobaye était un weequay qui était resté le plus muet et le moins enclin à tenter de s’échapper une fois capturé comparativement aux autres. Ils étaient tous enchainés entre eux et sous l’escorte de ceux qui les avaient capturés : le sergent Goren et Azeris étaient présents avec leurs hommes pour un total de huit commandos armés. L’échantillonnage varié devait, selon Darth Oracci satisfaire le docteur Lokred afin de tester et étudier le virus et son vaccin. L’umbarane s’attendait à voir éventuellement les humains présenter de meilleurs résultats que les deux autres chasseurs de primes dont les spécificités génétiques liées à leurs espèces influeraient inévitablement sur le déroulement du test.

- Voici les quatre premiers cobayes si vous en avez besoin de davantage de sujets, nous en avons encore quelques-uns en réserve. Mais ne soyez pas trop gourmand…

Les cobayes se tendirent d’un coup à l’exception du weequay qui semblait avoir déjà compris qu’il ne sortirait pas vivant de ce piège. Il marmonna quelque chose dans sa langue natale, une prière à ses ancêtres sans doute. Ce que Tohryn Lokred ignorait c’est que certains de ces chasseurs de primes avaient volontairement été attirés ici par certains avis de recherche émis par la Dame Sith elle-même comme c’était le cas pour le trandoshan qui qualifiait les équipes militaires impériales présentes de traitres. Visiblement celui-ci avait pour coutume de travailler fréquemment avec eux, un détail qui ne passerait pas inaperçu pour le lorrdien sans doute. Le sergent Goren fit taire le lézard en lui assénant un coup de crosse dans le dos du trandoshan, lui rappelant que c’était lui qui était armé ici. Darth Ganys observa la scène avec une certaine indifférence tandis qu’il indiqua aux commandos de se mettre en position pour les garder à l’œil et en ligne de mire afin que le médecin puisse faire son œuvre sans craindre quoique ce soit pour sa sécurité.

- Allez-y docteur.

Ordonna calmement Darth Ganys en invitant Torhyn à procéder aux piqûres afin de débuter son expérience. Les hommes présents ici étaient également là pour protéger le médecin mais également intervenir au cas où le vaccin était un échec. Ils étaient tous armés, portaient leurs armures de combat et leurs casques qui les rendaient anonymes. Seuls les rangs de sergents d’Azeris et de Goren les distinguaient des autres soldats sous leurs ordres. Et entre ces deux sergents, leurs carrures différentes et leur taille permettait au médecin de reconnaitre qui ils étaient. Avec la présence d’autant de soldats lourdement armés et du seigneur Ganys, Tohryn était clairement en sécurité.
Torhyn Lokred
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Oui…nous touchions au but…J’vais désormais son aval pour entrer dans le « vif » du sujet…C’était le cas de le dire. Les cobayes me furent amenés sous bonne garde. Des chasseurs de primes, un joli panel : deux humains, un mâle et une femelle…Un trandoshan mâle, et un weequay mâle. C’était parfait. Un rapide hochement de ma tête vint saluer les sergents Azeris et Goren en charge de ces spécimens qu’on m’offrait sur un plateau argenté. Pas de gaspillage m’avait indiqué la dame Sith…Bien sûr…je comprenais. Et je ne pouvais pas utiliser mes « enfants » sur n’importe qui sur la base…Même si ce n’était pas l’envie qui me manquait en ce qui concernait quelques-uns de ses habitants. Mais passons.

- Allez-y docteur.

- Avec grand plaisir!


D’un geste de tête d’avais donné un ordre subtil à Peine et Panique. Ils avaient préparé des unidoses contenant le terrible Virus R. ils devaient à présent les placer dans des pistolets injecteurs afin que je ne coure aucun risque lors du processus d’inoculation. De mon côté, j’observais mes « patients » et leurs expressions au fur et à mesure que je leur administrais le prototype du vaccin. Pas de problème avec les deux humains…Mais j’avais quelques appréhensions sur le weequay et le trandoshan. Ils n’étaient pas humains, ni proches humains. Des aménagements dans la conception du vaccin seraient forcement à prévoir. Rien que le fait de leur administrer le vaccin fut problématique en raison de l’épaisseur de leurs peaux respectives. Mes seringues ne pouvaient transpercer leur cuir. Une solution : passer pas les muqueuses. Et comme je n’avais aucune envie de mettre la main dans la gueule d’un trandoshan pris au piège, je chargeai Peine de s’y coller. Il ne risquait pas grand-chose lui. Surtout que l’animal n’avait pas l’intention de se laisser faire, et il prit un nouveau « rappel » de la part de Goren.

Bien sûr le manque de coopération du Trandoshan était à prévoir, j’avais décelé ses propos sur les troupes impériale présentes qu’il avait qualifié de traitres. Un chasseur de prime qui avait de l’honneur ? Voilà qui était touchant…Toutefois…je me demandais bien pourquoi il avait cru bon de les injurier de la sorte. Le weequay semblait plus raisonnable. Il avait sans doute compris qu’il était inutile de résister.

Il ne restait plus qu’à leur inoculer le virus. Lorsque Panique me tendit la première dose de virus dans un pistolet injecteur, un rictus impatient apparut sur mes lèvres. J’étais surexcité à l’idée de mettre en application ma dernière création. Je m’approchais des deux humains…Peine s’occupait du Trandoshan et du Weequay. J’avais pris le parti d’injecter le virus directement dans la jugulaire. Cela devrait permettre une attente moins longue pour voir les effets. J’étais donc face à l’humain mâle…je sentais sa peur, et son désir de survie. Au moment où j’allais lui injecter le virus, il eut un soubresaut de rébellion. Je reculais d’un pas, affichant clairement un profond désappointement. Il me faisait perdre mon temps !

- Détendez-vous ! réclamais-je avec autorité. Un coup de semonce de la part de Goren vint obliger le cobaye à m’obéir :
- Le doc a dit de se détendre ! fit-il avec un aplomb déconcertant. On était loin de l’homme calme que j’avais rencontré à ma soirée d’anniversaire. Intéressant…Je le remerciais d’un sourire amical, et procédais à l’injection.

La femme fut plus facile à maintenir…J’haussais les yeux…Ces idiots ne comprenaient-ils pas ce projet grandiose qu’ils servaient ? Leur vie minable et inutile allait devenir un vecteur vers la gloire…ma gloire. Il n’y avait pas besoin de dix années d’études pour le comprendre…

Peine avait également rencontré des difficultés avec nos deux amis aux peaux épaisses, surtout ce foutu lézard, mais Goren et Azeris se chargèrent de leur « tanner le cuir » pour reprendre leur expression.

Les sujets furent ensuite placés en observation en confinement. S’il y avait un raté il valait mieux se prémunir et éviter d’être soi-même contaminé. Me tournant vers Darth Oracci j’expliquais :

- Il nous faut à présent attendre. Nous ferons une prise de sang à chacun d’ici une heure. Compte tenu de la pureté des échantillons qui nous ont servis de base, nous devrions être vite fixés. En dehors des deux aliens qui peuvent potentiellement introduire des variations, tant chez le virus que le vaccin.

Je devais bien reconnaître que j’étais incapable de prédire ce qui allait arriver concernant ces deux cobayes.


**


Mes yeux étaient rivés sur mon microscope…Un sourire des plus satisfaits fendait mon visage. D’un geste je fis basculer l’image sur l’holoprojecteur afin de montrer que le vaccin s’attaquait bel et bien aux cellules du virus R. confirmant donc les tests pré-cliniques…Chez les humains du moins.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]


- Voyez, le processus est parfaitement enclenché. Le vaccin combat le virus avec efficacité. Je tournais la tête vers les deux patients humains…ils n’étaient cependant pas au sommet de leur forme. Ils suaient, prostrés au sol…ils avaient l’air épuisés. Le mâle était nauséeux et la femme nous avait déjà gratifié du contenu de son estomac. Je justifiais leur état : le corps est soumis à rude épreuve…le virus est résistant, et pour cela le vaccin comporte également son lot d’effets secondaires peu agréable…

Du côté du Weequay et du Trandoshan la progression n’était pas la même. Le prélèvement sanguin du premier indiquait que le vaccin agissait…mais il était perturbé par d’autres éléments…Les phéromones propres à cette espèce peut être ? Tout était possible en génétique et la moindre variation de code pouvait venir perturber une chaîne d’évolution. Le spécimen était allongé au sol, inconscient, comme si le combat qui avait lieu dans ses cellules l’avait vidé de toute énergie. Le trandoshan en revanche développait des signes d’agressivité. Ses yeux étaient injectés de sang, il salivait et ses gencives saignaient…Echec du vaccin…Quelque chose avait entravé l’action du vaccin…

- Je crains qu’il me faille reprendre depuis le début pour adapter ce vaccin aux espèces particulières…C’était à prévoir…cela fait parti des ajustements dont je vous parlais très chère…Nous verrons si sa transformation est complète ou non et s’il survie…Dans le pire des cas l’autopsie me dira ce qui a empêché le vaccin d’agir. Cependant, je suis heureux de vous dire que pour les humains il est très efficace et…

Je m’étais interrompu…L’humain au sol venait d’attirer mon attention. Je m’approchais de la vitre et fit un signe à Peine et Panique. Une tache marronnée était apparue sur son bras…à l’endroit de l’injection du vaccin. D’un geste j’activais l’ouverture de la porte …je me doutais de ce dont il s’agissait…Peine et Panique sur mes talons…Je saisis le bras de l’humain et auscultait ce dernier. Il était de toute manière trop faible pour tenter de me résister. Panique pris la parole en premier :

- Ha ! ben voilà ! J’avais dit que cela arriverait si on utilisait un adjuvant comme les sels d’aluminium !

- Rien ne prouve que ce soit lié à l’adjuvant ! Et puis un autre type d’adjuvant n’aura pas été aussi efficace !
- Ha oui… ? Il n’empêche que si ce genre de réaction est possible le vaccin est inutilisable !
- Hro tu dramatises !


- SILENCE…pestais-je Je m’étais redressé les fusillant du regard : me prenez-vous pour un imbécile ? Croyez-vous que je vous aie attendu pour avoir conscience d’un tel risque ? J’ai déjà réfléchi à la possibilité qu’une telle réaction puisse avoir lieu. Dépassant les droides je sortis de la cellule et revint devant Sly Keto : c’était à craindre en effet. Pour être sûr d’avoir un vaccin optimal nous avons utilisé un composant dangereux. Il peut entraîner ce qu’on appelle fasciite nécrosante, une inflammation grave des muscles chez des personnes génétiquement prédisposées. Pour faire simple c’est comme une gangrène. Je marquais une pause…vérifiant que l’information était bien comprise par mon public. Puis avec un petit air suffisant, je repris : mais…ce n'est pas dramatique…m’adressant à Ganys : vous souvenez-vous quand je vous ai vacciné avec Mee…je testais une maladie dévoreuse de chair…C’était justement pour cette raison que je m’étais penché sur ce cas. Je vais modifier légèrement le vaccin et il n’y aura plus de risque. Quant à lui…je désignais le cobaye humain, je crains qu’une amputation soit à considérer.


Un léger contretemps…rien de plus…Je savais déjà comment ajuster le prochain vaccin pour répondre efficacement à ce petit « détail ». Dans l’ensemble ces tests étaient une réussite.



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Ni l’umbarane, ni le togruta et l’ensemble du personnel de sécurité présent ici ne comprenaient les détails du jargon scientifique utilisé par le docteur. Seuls les Sith arrivaient à peu près à entrevoir ce qu’il disait et sa logique. Ou du moins entrevoyaient les difficultés auxquelles il s’était confronté. Le sergent Goren observait la créature enfermée, le trandoshan était entré dans un état de rage, mais était contenu dans sa cellule individuelle. Le militaire semblait à la fois horrifié et emballé par le début de la mutation. Mais sa gestuelle indiquait clairement qu’il semblait surtout excité à l’idée de tester ses armes dessus. Il était évident que le militaire voulait comprendre comment tuer cette chose qui s’agitait dans sa cellule.

La sergente Azeris de son côté était beaucoup plus neutre, son regard laissant sous-entendre qu’en ce moment précis, elle n’était qu’une femme-fonction attendant un ordre pour agir. Mais elle semblait prendre la créature au sérieux et n’était rassurée que par la présence de la cellule. Ses mais s’étaient refermées sur son arme : elle était tendue et ne quittait pas le reptile des yeux, prête à faire vomir les décharges à plasma de son arme dessus si une fissure venait à se créer. Darth Ganys observait la situation d’un air impassible.

L’échec du trandoshan était presque attendu par les deux Sith présents dans le laboratoire. Darth Oracci et le togruta s’étaient préparés à accepter le fait que concevoir un vaccin universel faisant fi de la biologie des espèces serait une tâche plus que compliquée à mettre en place. A dire vrai, ils s’attendaient sans doute à ce que le docteur privilégie une série de vaccins efficaces dédiés à chacune des espèces peuplant la galaxie. Ce serait le travail d’une vie entière sans équipe médicale compétente, mais si le lorrdien réussissait déjà à synthétiser un vaccin pour les humains et proches-humains, alors son succès serait déjà énorme.

- Je vais m’occuper de l’amputation.

Le seigneur Sith s’avança devant la cellule de confinement de l’humain au sol. D’un geste ferme mais cordial, il invita le docteur à s’écarter et à reculer. Le togruta était très concentré, guettant tout risque de mutation rapide ou d’attaque de la part du cobaye. Ainsi il se tenait prêt à réagir au moindre geste brusque… D’une simple pression sur sa pique laser, Darth Ganys fit jaillir la lame écarlate de son arme de Sith, puis trancha d’un seul geste le membre qui commençait à se nécroser sur son bras. Le membre se décala par rapport au reste du corps, arrachant un cri de douleur à l’humain qui semblait être trop faible pour faire quoique ce soit d’autres. Soudainement, le bras découpé commença à léviter au dessus du sol, la voix métallique du seigneur Ganys se fit entendre.

- Vous avez votre échantillon pour améliorer votre formule docteur.

Fit-il simplement en faisant léviter le bras amputé de l’humain avec la Force pour que le lorrdien puisse s’en saisir et le mettre dans un conteneur adéquat scellé. Le docteur pouvait aisément constater que l’arme du seigneur Sith avait complètement cautérisé la plaie. Mais il avait compris également que le togruta préférait n’avoir aucun contact physique avec le virus ou tout ce qui était susceptible de le contenir.

- Que pouvez-vous dire du weequay et de la femelle docteur ?

Questionna Darth Ganys en pointant de son doigt gauche les deux individus dans la salle.

- Que faisons-nous de l’humain et de… ce Trandoshan ?

Demanda le sergent Goren qui semblait plus qu’enjoué à l’idée d’ouvrir le feu sur lui. Il avait de plus en plus de mal à dissimuler son aversion irrationnelle pour les espèces reptiliennes… un traumatisme d’enfance à surmonter par la violence sans doute si Ryden était un minimum psychologue.

- Sa dépouille pourrait vous être utile docteur ? Vous auriez des échantillons supplémentaires du virus en plus de ceux récupérés sur Taris au cours de votre expédition je me trompe ?

Proposa poliment Darth Oracci qui semblait être à moitié satisfaite de ce qu’elle avait vu. C’était un résultat des plus encourageants en soit, même si elle avait du mal à cacher sa déception après plusieurs mois de travail et d’investissements. L’umbarane savait cependant que cet objectif serait plus que compliqué à atteindre et demanderait du temps et davantage de moyens. Pour l’heure Ryden Thorlok travaillait seul par mesure de précautions, mais la Dame Sith savait comment reconvertir son atout scientifique pour qu’il dispose de meilleures conditions de travail. Dans tous les cas, il avait bien mérité un sursis et était désormais, d’une certaine façon, considéré comme le membre du personnel le de Kohlma le plus important pour Darth Oracci, ce test l’avait définitivement convaincue de ses compétences, même s’il était infructueux pour le moment…
Torhyn Lokred
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Tout à mon excitation du moment, on aurait pu croire que je n’étais concentré que sur mes « enfants », et leurs effets sur mes cobayes, généreuse dotation de son altesse. Mais j’étais un observateur dans l’âme, un Lorrdien…Et le comportement de Goren ne m’échappa pas. Fascinant je devais bien le reconnaître. Vraiment…Un homme qui m’était sympathique, bien que sa bestialité tournée à l’égard de mes créatures me fasse légèrement tiquer. Je n’aimais pas que l’on fasse du mal à mes cobayes…sauf cas particulier. Il était impressionnant comme ces cobayes, une fois le virus injecté en eux, généraient en moi une affection toute nouvelle.

Azeris était dans son rôle de soldat. Il n’y avait rien à attendre de plus d’une telle personne. De toute manière je me doutais que les subtilités de mon art échappaient à la majorité des personnes présentes ici. Et peut m’importais…

Mes yeux s’étaient posés sur le trandoshan…un échec…mais c’était inévitable. Le weequay allait sans doute prendre le même chemin…J’allais devoir adapter le vaccin en fonction des groupes d’espèces…Il était impossible de faire un vaccin universel. Mais c’était déjà une bonne chose de constater que le vaccin avait ralenti la progression du virus chez le weequay. Cela me prendrait beaucoup de temps pour percer les secrets de la génétique des espèces principales de la galaxie…Une vie entière n’y suffirait probablement pas. D’autant plus que j’étais seul…sans aucune équipe…

J’avais mentionné le fait qu’il faillait amputer l’humain dont le bras avait commencé à se nécroser. Je pensais confier cette tâche à Peine, lui qui prétendait être un droide médical…Cela l’occuperait et me donnerait le temps rassembler les données avec Panique. J’étais loin d’imaginer ce qui allait advenir. Et ce fut avec un certain ravissement pour mes yeux interloqués, que je vis Darth Ganys activer sa pique laser pour couper avec une facilité déconcertante le bras de mon pauvre cobaye. Le cri de douleur de l’homme s’éleva en même temps que le bruit caractéristique de l’arme du seigneur Sith. Le bras ainsi détaché du corps s’envola vers moi. J’haussais un sourcil face à cette démonstration de Force – c’était le cas de le dire – que je jugeais inutile et gratuite. Il n’y avait aucun danger à toucher ce membre nécrosé…Je réceptionnais l’échantillon entre mes mains gantées, observant avec un intérêt particulier l’endroit de la découpe. Parfaitement cautérisé. Quelle arme incroyable. Je tournais et retournais le bras comme s’il s’agissait d’un simple morceau de viande, sans aucune dignité ni aucun soupçon de respect. Tout à ma contemplation, je répondis avec douceur au Togruta :

- La femelle semble bien se porter. Je fis un geste pour que Peine active les données prélevées sur la femme, elle subit quelques effets secondaires totalement normaux, à savoir céphalées, fatigue etc. Rien d’anormal et d’inquiétant. Le vaccin fonctionne parfaitement sur elle. Nous allons la garder en observation. Un nouveau geste de ma part et les données du Weequay apparurent. Concernant ce cobaye, le vaccin a ralenti la progression du virus…Cependant…il est inefficace. Du moins en partie. Il va muter…c’est inévitable, mais je pense que la mutation sera incomplète. Un raté qui me navre. Nous allons observer l’évolution de la transformation et voir jusqu’à quel stade elle se stoppe pour adapter le vaccin en fonction du génome de cette espèce. Il semblerait que quelque chose interfère avec le vaccin.

Cela m’agaçait au plus haut niveau. Et même si je savais qu’il était impossible de créer un vaccin universel, ces détails et contre-temps venaient entacher ma demi-réussite. C’était terriblement frustrant…Une insatisfaction qui se mua en une quinte de toux, secouant mon corps malade. Je m'était détourné, sentant monter la crise. J'avais posé "l'échantillon" si brillamment "prélevé" par Ganys pour ôter mes gants et sortir un mouchoir de ma poche. Il me fallut quelques secondes pour me calmer et reprendre ma prestance. Mais alors que j’ôtais le mouchoir de ma bouche,je vis avec horreur quelques taches vermillons venues colorer le mouchoir. Cachant mon état, je rangeai les "preuves" de la dégradation de ma santé. Cela allait plus vite que je ne l'aurai cru...c'était fâcheux.


*Tu vas mourir...faible corps...faible! Tu es faible Lorrdien!*


Je ne comprenais pas ce que cette voix me voulait...Ni d'où elle venait. Je l'entendais de plus en plus...Peut importait, j'avais mieux à faire, et armé de mon plus beau sourire, j'écoutais la question de Goren. Quoi faire de l’humain et du trandoshan. La voix de Darth Oracci s’éleva, calme et polie. Elle avait bien entendu raison, et je soulignais son esprit vif et logique d’un hochement de tête doublé d’un sourire charmeur :

- Effectivement votre Altesse. Et il me sera utile de l’examiner pour mieux comprendre les spécificités du génome de cette espèce qui entrave l’action du vaccin. Ce qui me permettra de régler cela. Vous pouvez vous amusez Sergent, fis-je à l’intéressé, mais ne l’abîmez pas trop s’il vous plait. Il m’est très précieux. Les humains vont me permettre d’établir la fiche de cette version du vaccin, une fois bien sûr que ce petit souci de nécrose sera réglé. Cela ne prendra pas longtemps. Ainsi le vaccin pour les humains et les proches humains sera abouti. Je n’en ai que pour quelques heures à ajuster cela.

J’avais surtout besoin de l’humaine…elle avait passé les tests haut la main, et à présent que le vaccin coulait dans ses veines j’allais être en mesure d’extraire les modifications qui m’intéressaient de son code génétique. Et passer à la suite de mon plan plus…personnel. Je n’eus pas conscience de cette petite lueur de joie qui scintillaient dans mes pupilles bleutées. J’allais toucher au but…

Acharné comme j’étais, j’allais me remettre au travail immédiatement.
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Écoutant très attentivement l’exposé du médecin, les deux Sith comprirent que dans le cas du Trandoshan le vaccin avait été un échec et que sa mutation était amorcée. Son sort était désormais scellé dans tous les cas. Darth Oracci souleva toutefois une hypothèse probablement utile au docteur, même si elle ignorait s’il avait tenu compte de ce détail dans la confection de son vaccin.

- Cela proviendrait peut-être de l’aptitude du trandoshan à se régénérer naturellement… cette capacité propre à son espèce doit influer avec la composition chimique du vaccin, supprimant certaines substances capitales à son action ?

Dans le cas du weequay, le vaccin avait fait que ralentir la progression de la peste Rakghoule. Sa mutation était inévitable maintenant. La quinte de toux du docteur inquiéta quelques peu tout le monde, mais paradoxalement personne ne fit un commentaire. Darth Oracci ne releva pas la lueur de joie dans ses yeux après qu’il eut approuvé ses propos, mais le regard de Darth Ganys adressé au médecin était clair : il se doutait de quelque chose et allait probablement faire un rapport à sa Dame. Après tout, la distance entre Oracci et Kohlma était trop grande pour que la Force puisse lui permettre de ressentir les émotions du médecin, mais le togruta en revanche était plus attentif, et ses pouvoirs lui avaient indiqué que quelque chose se passait dans le torrent d’émotions du lorrdien. Il ne dit rien pour autant et se contenta de reprendre la parole de sa voix métallique.

- Sergent, je vais ouvrir la cellule de confinement et le maintenir au fond, feu à volonté dès qu’il sera maîtrisé.

Darth Ganys se mit vers la cellule tandis que le sergent Goren se mit dos au mur en face de l’entrée de la cage de verre. Il épaula son fusil blaster lourd, un cliquetis indiquant qu’il n’allait certainement pas tirer en rayon paralysant, mais bien létal. Deux de ses hommes l’encadrèrent et l’imitèrent tandis que les commandos restants prirent position vers le médecin pour assurer sa sécurité, mais aussi vers la seule et unique sortie du laboratoire. A noter que personne ne semblait s’interposer entre Darth Ganys et la créature, et ce détail n’avait certainement pas échappé au médecin.

- Paré.

Fit le sergent alors que le trandoshan muté s’était naturellement rapproché de la sortie en les voyants s’agiter à travers le verre épais. Pressentant que sa cellule serait ouverte, il commença à rugir derrière comme s’il donnait l’ordre d’ouvrir, il avait vraisemblablement perdu la faculté de s’exprimer que ce soit dans sa langue natale ou en basic. D’un geste de la main gauche, Darth Ganys actionna par télékinésie l’interrupteur. La porte commença à coulisser lentement tandis que le bras griffu du trandoshan jaillit vers l’extérieur essayant d’attraper le bout du canon d’un des soldats impériaux. La bête fut soudainement catapultée contre le mur opposé à l’entrée, comme si une main puissante et invisible l’y avait plaqué. C’était l’œuvre du Togruta qui n’avait aucune expression sur son visage tandis que ses pouvoirs écrasaient la demi-rakghoule contre le mur tandis qu’il rugissait de rage en agitant ses membres dans tous les sens pour tenter de se tirer de cette situation.
Ce n’était pourtant pas un combat pour sa survie, mais bien une exécution. Une fois la porte entièrement ouverte, les trois hommes du sergent Goren ouvrirent le feu et à si petite distance, leurs armes firent mouche rapidement, sept tirs furent nécessaires pour neutraliser la bête qui s’effondra dans un râle d’agonie sur le sol, enfin relâché par la poigne de fer du seigneur Sith. Goren s’avança et tira une huitième fois dans la tête de la créature pour s’assurer de sa mort tandis qu’il semblait excité par cette mise à mort. Ses yeux se portèrent vers le weequay, attendant de recevoir l’ordre de faire la même chose avec lui comme un chien prêt à mordre la gorge de la cible indiquée par son maître et suffisamment dressé pour attendre de recevoir cette directive avant d’agir.

- D’autres affaires m’attendent, je vous laisse aux soins du seigneur Ganys.

Déclara sobrement la Dame Sith à l’attention de Ryden Thorlok, elle tourna son regard vers son ancien maître devenu son serviteur et reprit la parole pour lui donner des instructions.

- Envoyez-moi un message si vous avez du nouveau. Je vous recontacterai.
- Vos désirs sont des ordres ma Dame.

Rétorqua Darth Ganys tout en inclinant la tête et mettant ainsi fin à la communication holographique. Il demeura silencieux et attendit avec ses hommes pour voir ce qui allait se tramer et s’il souhaitait exécuter le weequay ou assister à sa transformation finale…
Torhyn Lokred
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- Cela proviendrait peut-être de l’aptitude du trandoshan à se régénérer naturellement… cette capacité propre à son espèce doit influer avec la composition chimique du vaccin, supprimant certaines substances capitales à son action ?

Je réfléchissais en écoutant l’hypothèse de la Dame Sith…Un de mes sourcils s’arqua alors qu’une lumière vint s’illuminer dans les méandres de mon esprit.

- Effectivement votre Altesse, c’est tout à fait possible. Je fusillais le trandoshan du regard…oser contrer mon vaccin par une spécificité d’espèce…Je repris avec douceur, c’est sans doute aussi ce qui modifie sa mutation. Quelle étrange Rakghoule cela aurait donné. Je soupirais et me détournais de la créature avec un certain dédain, mon intérêt pour lui avait fondu comme neige au soleil. Rien d’intéressant pour l’heure. Son destin est scellé, terminai-je, implacable.

Voila qui ferai le plus grand plaisir à Goren, à qui j’avais cependant demandé de ne pas trop abîmer le corps du mutant. Je détestais travailler sur de la charpie. Je fus interrompu par ma quinte de toux…et les conséquences que je dissimulais de mon mieux. Darth Oracci ne savait pas que mon état de santé s’était dégradé depuis quelque temps…A dire vrai je ne l’avais dit à personne. Et j’espérai que Darth Ganys et Mee n’avaient rien remarqué. Je savais que le Torguta me surveillait continuellement. J’avais appris à ne pas m’en chagriner, c’était dans sa nature de Sith. Et je ne le prenais plus pour un manque de confiance, mais plus comme un besoin compulsif de vouloir tout maîtriser. Et puis…j’étais imprévisible. En cet instant, je sentais le regard inquisiteur du Sith sur moi…avait-il sentis quelque chose ? Mon regard croisa le sien, et mes prunelles céruléennes plongèrent dans le mordoré des siennes, cherchant à sonder son esprit…décelant la moindre esquisse de mouvement de sa part, la moindre expression de son faciès…La moindre lueur dans ses iris. Si d’ordinaire le visage Ganys demeurait impassible – de quoi faire rager le lorrdien que j’étais – cette fois il ne dissimula pas cette expression dan ses yeux. Il savait…il savait que quelque chose chez moi n’allait pas. Restait à déterminer ce qu’il avait compris…ou pensait avoir compris.

Mon visage se fendit d’un sourire amical. Le Sith m’impressionnait par son esprit et sa sagacité. Je l’estimais à un haut niveau pour cela. Et le considérait d’une façon qui se rapprochait presque d’une forme d’amitié. Il avait toujours été franc avec moi, me révélant même certaines parts de son passé. Mais en cet instant je ne pouvais lui dire ce que je préparais. Car je ne doutais pas qu’il tenterait de m’en dissuader. Je devais agir seul sur ce coup-là. Et surtout…faire vite désormais, afin qu’il n’ait pas le temps de me court-circuiter…le temps me manquait.

J’observais la suite avec un grand intérêt. Darth Ganys usant de la Force pour ouvrir la porte de la « cage » et maîtriser la créature qui s’y développait, permettant au Sergent Goren de se « défouler ». Quelques soldats s’étaient placés devant moi, pour assurer ma sécurité, je sus me décaler sur un coté pour voir la scène par-dessus l’épaule d’un de mes gardiens. Je reconnus, dans la démonstration de Force de Darth Ganys la technique qu’He’Thu avait utilisé contre moi. Voir cette pauvre bête tenter de se dépêtrer d’une main invisible raviva ce souvenir humiliant en moi. Le visage de Ganys demeurait de marbre alors qu’il procédait. C’était incroyable une telle maîtrise de soi.

Une exécution parfaite selon moi et ma maigre expérience en la matière. Le Seigneur Oracci pris congé me plaçant sous les bons soins de Darth Ganys. J’avais incliné le haut de mon corps pour saluer avec respect la reine d’Umbara, alors qu’elle demandait à être tenue informée de tout événements importants.

Goren quant à lui commençait à zyeuter d’un peu trop prêt et avec une drôle d’expression mon cobaye Weequay.

- Pas celui-ci je vous prie…Du moins pas encore. Je voudrai voir la totalité de sa mutation. Il sera tout à vous ensuite. Puis je me tournais vers Darth Ganys : bien…Je vais m’atteler à régler ce souci de nécrose pour le vaccin des humains et proches humains. Nous pourrons reprendre les tests d’ici quelques heures je pense. Je vous tiendrai informé bien entendu.

Affichant un franc sourire, j’inclinais la tête pour le saluer avec bienséance, et d’un claquement de doigt j’indiquais à Peine et Panique de me suivre pour procéder aux analyses et extractions nécessaires à l’avancement de mes travaux.

J’avais transmis à Peine mes travaux sur la maladie dévoreuse de chair que j’avais étudié quelques mois auparavant :

- Tiens. Occupe-toi de recombiner le dosage de adjuvant avec cette dose d’anti-inflammatoire que j’ai composé dans mes conclusions sur cette étude. Cela nous permettra d’enrayer le risque de fasciite chez les prédisposés humains et proches-humains.

Alors que le droide se mit au travail, je demandais à Panique :

- Occupe-toi des analyses des dernières données, je veux un archivage complet et parfait. Je veux en priorité les résultats sur la femelle…TOUT DE SUITE !

Une nouvelle quinte de toux m’ébranla…Je dus me rattraper au plan de travail. Le goût ferreux caractéristique du sang dans ma bouche me fis grimacer. Peine me regardait avec insistance. Ses capacités médicales ne le trompaient pas alors qu’il me fit remarquer :

- Votre état se dégrade Docteur. Le traitement par nébuliseur ne fonctionne plus…

- Je sais, maugréai-je avec lassitude, extirpant de ma poche mon inhalateur et prenant une bouffée du traitement qui y sommeillait.

- Vos poumons ne tiendront plus longtemps…Vous vous êtes imposé un rythme bien trop soutenu avec l’élaboration du vaccin…

- Je sais ! Fis-je plus fortement en m’affalant sur une chaise, reprenant mon souffle. Je sais…repris-je dans un murmure…pensif.

- On peut vous poser des poumons artificiels le temps que vous trouver des organes compatibles. Je suis sûr que son Excellence mettra tout en œuvre pour vous soigner.

Je levais un doigt pour le faire taire :

- Je vous interdit de dire quoique ce soit ! C’est à moi d’exposer ce fait à qui de droit ! Remets-toi au travail ! Nous perdons un temps précieux !


Le droide avait parfaitement raison cependant. Mes poumons étaient fichus. Irrécupérables. Ils ne tiendront plus longtemps. Mais il y avait plus grave. Et cela il n’était pas question que mes employeurs l’apprennent. Mes dernières analyses – que j’avais dissimulé – avaient mis à jour un autre effet résultant du gazage et qui avait sommeillé jusque-là. J’étais bien plus lourdement atteint qu’on ne l’aurait initialement cru. Et je savais que si je ne faisais rien…je finirai par mourir…

*Tu connais la solution…Tu sais ce que tu dois faire…n’est-ce pas Ryden… ?*

Je fronçais les sourcils…encore cette maudite voix dans ma tête…

- Silence ! pestais-je….

Peine et Panique s’étaient tournés vers moi, affichant leur étonnement :

- A qui parlez-vous ?

- Nous n’avons rien dit…pour une fois.


Je levais les yeux vers eux…J’eus un geste désinvolte, leur signifiant de retourner à leurs travaux…Je me levais sans un mot et gagnais mes quartiers…J’avais besoin de me rafraîchir. J’entrais dans la salle d’eau qui m’était réservée et passait un peu d’eau fraîche sur mon visage…Mais alors que je levais les yeux, je croisais mon reflet dans le miroir qui se trouvait au-dessus du lavabo. Je ne pus retenir un cri de terreur, et je reculais précipitamment, chutant au sol. Ce que je venais de voir…ce n’était pas moi…C’était autre chose…

Un visage décharné, rongé par la maladie, un teint jaunâtre, marqué de tâches et de rides. Des yeux rougis, presque vitreux, dénué de vie. Je me redressais et revins prudemment vers le miroir, craignant ce que j’allais découvrir. C’était moi…bel et bien moi. J’avais les traits un peu tirés en raison de la fatigue mais nous étions loin de la vision cauchemardesque que je venais d’avoir. J’eus un soupir de soulagement…Je devais me ménager…La fatigue me donnais sans aucun doute des hallucinations. Je regagnais le laboratoire, reprenant mes travaux et mon étude des échantillons que Panique avait référencés.


**


- C’est prêt Docteur.

- Contactez le Seigneur Ganys. Dites-lui que le vaccin pour les humains et proches humains est totalement opérationnel.


Cette fois, c'était la bonne.
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Le seigneur Sith resta quelques secondes interdit à propos du weequay, cherchant à percer l’âme du médecin de son regard mordoré. Il soupira légèrement derrière son masque comme si cela n’avait au final aucune importance. Le timbre d’acier de sa voix transformée par son masque s’éleva.

- Comme vous voudrez.

Déclara Darth Ganys en invitant le sergent Goren à suivre les consignes du médecin à propos du weequay d’un mouvement de la main indiquant la porte du laboratoire. Le sergent se mit au garde à vous puis s’en alla avec le sergent Azeris et quelques hommes. Il reprit.

- Je vous laisse deux soldats devant la porte du laboratoire en cas de problèmes…

Autrement dit pour surveiller les agissements du lorrdien pour qu’il ne rompe pas le confinement des cobayes mutants en rakghoule. Ou du moins que deux soldats soient prêts à réagir et donner l’alerte si cela venait à se produire plutôt. Il franchit la porte avec les soldats présents sans dire un mot de plus bien que le sergent Goren semblait quelques peu trainer des pieds, jetant des regards successifs et très réguliers vers le weequay, impatient de pouvoir distribuer la mort et espérant que la mutation s’achève en quelques secondes. La porte coulissante tua cet espoir, ce désir immédiat en même temps qu’elle se referma, mettant les impériaux à l’écart du docteur Thorlok. Pouvait-il se saboter ?

C’était une éventualité que Darth Ganys gardait en tête, l’attitude du médecin était devenue suspicieuse. Le togruta était fin psychologue et se fiait également à la Force pour renforcer cette aptitude qui l’avait jusqu’à présent, permis de survivre dans cette galaxie chaotique ou vous pouviez mourir à tout instant… Préparait-il quelque chose dans son coin ? Ou au contraire avait réalisé qu’il était incapable de synthétiser un vaccin mais refusait de l’admettre devant les Sith pour ne pas subir leur courroux ? Darth Ganys pensait que si la deuxième hypothèse était correcte, alors Ryden Thorlok n’aurait pas menti, mais pour gagner du temps il aurait sans doute réclamé plus de moyens et de ressources. Ainsi il restait mathématiquement la première option : s’agissait-il de ses poumons ? D’une angoisse intérieure ? Un cas de conscience alors qu’il touchait au but et entrevoyait les conséquences du fléau qu’il manipulait chaque jour dans son laboratoire si jamais il venait à être libéré ?

Le togruta l’ignorait, mais avait déjà vu plusieurs soldats, scientifiques ou officiers avoir parfois un moment de doute au moment de prendre une décision, l’éthique revenait parfois à la charge, essayant de ramener l’individu sur le « droit chemin » de la morale.

Darth Ganys avait toujours su traiter de la même façon dans ces cas là : sa seule présence avait de quoi suffire en règle générale, mais parfois, une main un peu ferme sur une épaule, un regard perçant, un ton grave et intimidant étaient de temps en temps nécessaire à employer pour rappeler que si l’individu faisait machine arrière maintenant, alors le togruta ferait chèrement payer ce cas de conscience. Dans toute sa carrière, il avait rencontré seulement deux personnes capables de lui tenir tête même en sachant quel sort leur était réservé en cas de désobéissance. Dans ces cas de figure, alors le seigneur Sith n’avait pas eu d’autre choix que de mettre en application sa menace…

De manière globale, les gens avaient souvent tendance à plus avoir à cœur leur survie que celles d’un millier d’autres, très peu avaient la volonté et le courage de se sacrifier pour le « bien commun ». La lâcheté des individus combinés à l’aura et les pouvoirs mystérieux de Darth Ganys constituaient un cocktail des plus persuasifs pour s’assurer de l’obéissance et de la discipline. Ajoutez à cela le sentiment de déresponsabilisation des individus quand ils prennent un ordre d’un supérieur qui lui, est « responsable » de la situation, et les choses rentrent normalement dans l’ordre…

Il retourna dans son bureau, échangea quelques messages avec Mee Keto, consulta quelques rapports de la cellule d’observation et de décryptage des transmissions républicaines pendant de nombreuses heures sans s’interrompre. A dire vrai ce fut le message du lorrdien qui le ramena à la réalité, il fit demander le sergent Goren et son équipe puis une fois tous rassemblés entrèrent à nouveau dans le laboratoire du docteur Ryden Thorlok. Darth Ganys entra en premier en claudiquant comme à son habitude, sa jambe artificielle marquant le sol d’un bruit une fois sur deux.

- Alors docteur, vous avez pu progresser et améliorer votre formule ? Expliquez-moi tout…

Fit-il d’une voix courtoise, attendant de voir s’il devait contacter Darth Oracci ou non en fonction des résultats que lui présenterait le médecin.
Torhyn Lokred
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Lorsque l’immense Togruta entra pour la suite des essais, je fis la meilleure figure possible, essayant de ne pas laisser paraître mon état. J’ignorai ce dont il était capable dans la Force…Un tas de possibilités toutes les plus farfelues les unes que les autres me vinrent en tête. Pouvait-il voir à travers moi comme un scanner ? Sentait-il la dégradation de mon corps ? Je ne savais rien…Et cela m’effrayait et m’agaçait à la fois…L’ignorance…la pire chose qui soit pour un scientifique tel que moi.

- Alors docteur, vous avez pu progresser et améliorer votre formule ? Expliquez-moi tout…me demanda-t-il d’un ton courtois.

Je lui souris poliment et expliquai :

- En effet. Voyez par vous-même. J’activais une holoprojection pour montrer la nouvelle molécule du vaccin que nous venions de réaliser. Voici. Le problème qui s’est posé en raison de l’utilisation d’un adjuvant dangereux pour composer le vaccin est réglé. La prédisposition vient de faire que la nécrose est causée par le streptocoque de type A. Or bon nombre de personnes sont porteuses de ce microbe, sous forme latente. L’injection du vaccin et de son adjuvant vient lancer une réaction en chaine pouvant mener à ce que vous avez vu chez le spécimen mâle. Mais nous sommes parvenus à ajouter un cocktail d’anti-inflammatoires spécifiques, qui vont enrayer les effets indésirables nécrosants, les réduisant à de simples effets secondaires classiques comme on en trouve après chaque vaccination. Ainsi, même chez les personnes prédisposées, le risque de nécrose est désormais nul. Grâce à cette recombinaison, nous pouvons éviter une autre maladie chronique neurologique qui résulte de ce type d’adjuvant. Je marquais une pause…avant de préciser : il m’est impossible d’utiliser autre chose que des sels d’aluminium comme adjuvant. Le vaccin deviendrait instable et perdrait de son efficacité. Les effets seraient catastrophiques. Je préfère avoir mal à la tête pendant un mois que de courir le risque d’un e transformation retardée…ou incomplète. C’est précisément ce qui arrive à notre weequay.

Je fis un signe pour indiquer à mes hôtes de me suivre en direction des chambres de confinement. La femme somnolait. L’homme était évanoui…Il avait mal supporté la douleur liée à l’amputation.

- Nous continuons les observations sur ces deux humains afin de noter avec précision les étapes et les effets secondaires par lesquels ces deux cobayes passent successivement. C’est la procédure. La femme encaisse bien…mais elle s’est plainte de céphalées et de maux de ventre. Ce qui est tout à fait satisfaisant comme effets. Le mâle en revanche…Il souffre et réclame sans cesse des anti-douleurs, chose que je ne peux lui donner. Cela fausserait mes observations.

J’avais parlé avec un calme et un détachement qui pourrait être surprenant chez un médecin dont le rôle était de soulager les gens. Mais ce n’était pas mon cas. Pas en cet instant du moins. Je faisais simplement le nécessaire pour qu’ils ne me claquent pas dans les doigts. Mais la douleur ? Elle faisait partie des mes observations, je ne pouvais la traiter. Je n’avais aucun scrupule lié à cela. D’aucuns pourraient penser que je n’avais pas de cœur. Ce n’était pas tout à fait vrai. Simplement, j’étais pragmatique. Mes recherches étaient bien trop importantes que le petit confort de mes cobayes.

Mon attention se porta sur le Weequay, que je désignais à Darth Ganys pour attirer son regard sur lui. Il était devenu hideux…bien qu’un individu de cette espèce, de base, n’était as à proprement parlé sexy. Des griffes avaient remplacé ses ongles, ses yeux étaient injectés de sang et avaient perdu toute humanité. Sa peau était devenue grise, et livedo réticulaire s’était formée. La peau apparaissait violacée et marbrée, on parle parfois de marbrure du réseau circulatoire cutanée. Il est généralement dû à un trouble circulatoire par congestion passive. Mais surtout il peut être le signe inaugural d'un choc septique qui constitue une urgence médicale. Dans le cas présent, j’imaginais que le duel entre le vaccin et le virus R. causait cet érythème. Des excroissances de son épine dorsale se dressaient rageusement sur son dos. Les os avaient déchiré la peau, blessant profondément le cobaye, et un sang noirâtre s’échappait des bords des plaies. Son corps était mortifié et profondément marqué dans ses chairs. De nombreux os s’étaient brisés sous l’effet de la mutation incomplète, le laissant dans une position meurtrie, incapable de se redresser. Certaines fractures avaient causé des utilisations profondes.

Je le désignais avec un certain mépris :

- J’ai effectué les prélèves nécessaires sur lui. Je n’ai plus besoin de lui. Comme vous pouvez le voir, sa mutation s’est arrêtée, le laissant dans cet état affligeant. Vous pouvez l’achever sergent si vous le souhaitez…Moi je n’en ferai plus rien…Prenez garde cependant. L’animal blessé peut parfois avoir un regard d’énergie quand il se trouve face à la mort.

Il ne m’était plus d’aucune utilisé…et ce n’était plus qu’un déchet à mes yeux. Inutile créature. J’allais devoir comprendre ce qui avait causé cet échec. Il n’était pas devenu une de ces somptueuse créatures…et ne méritait aucune compassion de ma part. Avec un sourire je terminais :

- Si vous le désirez, nous pouvons vérifier l’efficacité de cette nouvelle version du vaccin cher ami…Sur un humain ou un proche-humain.

Une lueur de défi s'était allumé dans le bleu de mes yeux, et mon sourire s'élargissait...J'étais sûr de moi...
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Silencieux, l’imposant togruta laissa ses doigts frotter le duracier de sa pique-laser en écoutant le médecin décrire la situation. Il n’était pas certain d’avoir saisi entièrement ce qu’avait dit le lorrdien, mais il profita de l’avoir quelques peu distrait sur ses recherches pour sonder son esprit et essayer de ressentir ses émotions. Il semblait calme et détaché mais au fond de lui, Ryden semblait commencer à éprouver une certaine forme d’inquiétude : ce vaccin prenait une dimension importante pour lui. Certes c’était l’œuvre de sa vie entière et son projet le plus ambitieux mais il y avait quelque chose de plus « personnel » et de moins « simpliste » qu’une question d’égo. Il fit mine de réfléchir puis reprit la parole une fois que le docteur Thorlok ordonna l’exécution du weequay.

- Procédez sergent. Comme tout à l’heure, à mon signal.

Darth Ganys laissa les hommes de Goren s’avancer vers l’entrée de la cellule de confinement attirant l’œil gorgé de sang du weequay, il siffla et grogna comme s’il était tiré de sa rêverie laissant sous-entendre qu’il semblait se fier à un sens supplémentaire que son acuité visuelle. En effet il suivait du regard le déplacement des commandos impériaux. Même s’il n’était plus capable de bouger ou de se mettre sur ses pieds pour attaquer, il commençait à furieusement gigoter pour se mettre sur le ventre et ramper à l’aide de ses bras. Le Seigneur Sith s’avança et tendit la main vers la créature imparfaite pour la placer dans le fond de sa cage à l’aide de son pouvoir de télékinésie. Le weequay poussa un cri retentissant du fond de sa gorge et lacéra le sol de sa prison avec ses griffes.

- Maintenant.

La cage fut ouverte, mais le cobaye ne put s’en extraire comme si la gravité de Kohlma l’avait plaqué au sol et était si forte qu’il ne pouvait se mouvoir. Le sergent Goren et deux de ses hommes ouvrirent le feu, chaque décharge de plasma touchant la créature qui geignit à chaque impact. Darth Ganys observait les réactions du médecin devant le meurtre du cobaye, une façon de lui montrer que ces créatures ne représentaient aucune menace pour le Sith. Une fois que l’animal fut éliminé, le togruta relâcha son pouvoir sur le corps du weequay. Darth Ganys ordonna.

- Faites venir les deux cobayes suivants.

Combien étaient-ils au total ? Darth Ganys prenait grand soin de taire le nombre exact de celui-ci pour justement laisser le lorrdien dans le doute. En en faisant volontairement venir moins que le nombre de cobayes précédents il indiquait que les ressources de la station Kilo-11 n’étaient pas illimitées. Les deux cobayes suivants étaient un humain et un zabrak plutôt bien bâti physiquement. L’un comme l’autre avaient un air de malveillance sur le visage et les tatouages qu’ils avaient sur les bras indiquaient soit qu’ils étaient des gangsters ou membres d’un équipage de pirates. Trainés par des chaines dans les deux cages désormais libérées, ils furent mis à genoux pour faciliter la piqûre. Tout se passerait au mieux pour le docteur Thorlok, au moindre geste brusque un tir de rayon paralysant suffirait à calmer les deux cobayes récalcitrants…

- Et voici vos deux cobayes supplémentaires pour les tests de votre vaccin. En espérant que ce soit la bonne cette fois-ci…

Déclara simplement Darth Ganys qui semblait mettre au défi le médecin sans trop donner l’air de le faire. Il devenait évident qu’il commençait à s’agacer de jouer les assistants et portiers pour le compte du docteur et que seul les directives de Darth Oracci le contraignaient à se plier à cet exercice. Le sergent Goren quant à lui observait les deux cobayes précédents afin d’estimer s’ils avaient amorcé ou non une mutation à anticiper.
Torhyn Lokred
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La mise à mort du Weequay fut sans bavure, comme pour le trandoshan. Je sentais le regard du seigneur Sith sur moi. Je demeurai impassible. Je n’avais rien ressenti pour cette pitoyable créature imparfaite. Le weequay était une erreur…une aberration dont la présence devenait insultante. Non…je n’éprouvais que du mépris pour cette abomination qui entachait ces sublimes créatures que je m’évertuais d’étudier pour mieux les sauver.

J’eus un simple haussement de sourcil en entendant son râle alors qu’elle agonisait. Affligeante tarasque…incapable de se mouvoir correctement et de donner un semblant de fil à retordre à ses bourreaux. Vraiment une profonde déception.

Je me tournais vers Ganys quand il mentionna les cobayes suivants. Ils étaient deux…juste…deux. Combien étaient-ils au total ? Via une question que j’aurai aimé poser. Mais je me doutais qu’on me cacherait la vérité. J’avais conscience que trouver des cobayes ne devait pas être une chose aisée, et rien que le fait qu’on m’en fournisse était déjà formidable. La remarque du Sith était teintée de défi…Remettait-il en doute mes capacités ? Je notais qu’il affichait une forme d’agacement. La patience n’était pas le fort des siths. Et malgré l’envie de faire un peu « mariner » mon « ami » togruta, je n’en fis rien, comprenant que ce n’était pas une bonne idée si je souhaitais demeurer à un niveau satisfaisant dans son estime.

*Il ne te croit pas capable de réussir Lorrdien…il te méprise…*

Je fronçais les sourcils, alors que j’observais les cobayes qu’on amenait. Cette voix était toujours présente…J’allais devoir vraiment prendre du repos après tout ceci. Les nouveaux cobayes étaient enchainés, agenouillés dans les cages, j’avais face à moi un humain mâle et un zabrak mâle. Leurs tatouages respectifs indiquaient leur appartenance à un gang ou un cartel de mauvaise renommée. Enchainés l’un et l’autres, ils furent obligés de s’agenouillés devant moi afin que je puisse œuvrer dans de bonnes circonstances.

Les injections furent aisées et rapides. Sans bavure comme de coutume. Il avait été nécessaire cependant de calmer le zabrak qui avait cherché à se dégager de ses entraves. C’était peine perdue. Le Sergent Goren veillait au grain, tout comme Darth Ganys. Je ne me sentais, en aucune façon, menacé. Armé de mon datapad je rentrais les données concernant les types d’injections et les quantités que je venais de leur administrer.

- Cela ne devrait pas être trop long, rassurai-je le Seigneur Ganys.

J’avais profité du temps d’action des produits pour compléter une sorte de « notice » pour le vaccin. Elle comportait la posologie, les conditions d’utilisation, ainsi que les effets secondaires. Les deux cobayes pendant ce temps avaient commencé à se sentir mal…Mais c’était tout à fait normal. Ils se plaignaient de céphalées, d’un état grippal. Rien d’inquiétant. Il n’y avait aucune trace de nécrose cette fois. Pas de transformation en vue.

J’estimais que nous avions attendu suffisamment longtemps. J’effectuais un prélèvement sanguin sur chacun des cobayes pour ensuite me pencher sur mon microscope. Avec un sourire satisfait, je basculait sur l’holo-projection pour montrer à Ganys les résultats.

- J’ai le plaisir de vous annoncer que c’est une réussite totale Seigneur Ganys.

Oui…cette fois était la bonne…Enfin…J’avais réussi, après des années de tentatives infructueuses. Le vaccin Rakghoule était opérationnel chez les humains et les proches humains.




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Les corps des expériences ratées ayant conduit à une mutation imparfaite ou parfaite en rakghoules furent transportés par des droïdes vers l’incinérateur à ordures collectif ou les flammes se chargeraient d’éliminer les déchets biologiques qu’ils étaient devenus. Seuls les cobayes encore utiles étaient laissés en vie pour servir d’objet d’études au médecin de la Dame Sith. Les deux nouveaux cobayes furent injectés du vaccin, puis du virus de la peste Rakghoule avant d’être placés en cellules de confinement pour observation. De nombreuses heures s’écoulèrent mais aucun signe anormal ne semblait se produire chez l’humain et le zabrak. Les soldats, profitèrent de ce moment pour bavarder et jouer aux cartes afin de faire passer le temps tandis que seul Darth Ganys restait vraiment attentif. Ses yeux mordorés passant des cobayes au médecin de manière aussi régulière qu’une caméra de surveillance organique, cherchant à scruter son environnement. Nul doute qu’il utilisait également la Force pour améliorer sa perception de manière passive.

Le seigneur Sith était resté assis et presque immobile tout le temps à l’exception de ses mouvements de tête réguliers en direction du chercheur et des cobayes. Lorsqu’il annonça que son expérience était, cette fois-ci, une réussite, Darth Ganys se redressa et s’approcha de l’hologramme projeté pour regarder longuement celui-ci, puis les cobayes en se frottant l’endroit ou devrait se trouver son menton s’il en avait encore un. A la place, il touchait l’une des arrêtes de son masque respiratoire triangulaire avant de s’avancer vers le docteur sans un mot.

- Excellent travail docteur. Je suis satisfait de votre réussite, je vais me charger de contacter Darth Oracci pour lui annoncer la nouvelle. Sa navette est en route vers Kohlma…

Quelques minutes plus tard, une transmission avait été établie entre la Sith et le docteur, l’image holographique transparente de l’umbarane en bure noire apparut, visiblement elle était sans doute entrain de dormir à bord de son transporteur lorsqu’on l’avait dérangée.

- Qu’y’a t’il Ganys ?
- Maîtresse, les recherches du docteur ont enfin touché au but.


Elle s'étonna un peu et demanda.

- Vraiment ? Docteur ?

Elle se tourna vers les deux cobayes qui n’avaient pas été changés en Rakghoules.

- Tohryn Lokred a injecté successivement le vaccin et le virus Rakghoule à ces deux cobayes.

Darth Oracci plissa des yeux, étouffant un bâillement avant de reprendre quelques secondes plus tard d’une voix plus réveillée et retrouvant un peu de sa superbe.

- Bien, bien, excellente nouvelle… Mes félicitations pour votre travail docteur. J’ai encore besoin de vos services sur un dernier point : voulez-vous tester l’efficacité de votre vaccin sur un neimoidien ?

Cette question n’en n’était pas vraiment une en fait, Darth Ganys ordonna à quatre de ses hommes.

- Apportez le prisonnier V.I.P.

Le sergent Goren et trois de ses hommes s’éclipsèrent sans discrétion du laboratoire dès que le togruta donna son ordre. Darth Oracci quant à elle reprit la parole.

- Voyez-vous, j’ai fais la connaissance d’un ami de la République particulièrement charmant et qui sait beaucoup de choses. Je me suis donc naturellement dit que vous apprécierez de… parler de vos recherches avec cet invité de marque s’il venait à refuser de répondre à quelques questions. Je le gardais exclusivement pour ce moment afin de vous offrir un cadeau pour votre réussite.

Elle fronça les sourcils et reprit.

- Nous commencerons l’interrogatoire dès mon arrivée sur Kohlma. Je répondrais à vos interrogations à mon arrivée, mais votre réussite vient de vous ouvrir des portes intéressantes pour peu que vous acceptiez d’utiliser celles-ci.
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Ce qu’il allait advenir de mes expériences ratées ne m’intéressait pas. Du moment qu’elles ne polluaient pas mes recherches. L’incinération était effectivement la meilleure des choses. Et j’étais bien aise de la réactivité de l’équipe pour nous empêcher d’avoir à subir les affres d’une décomposition ragoutante et malodorante.

Mes nouveaux cobayes se portaient au mieux et moi je n’avais qu’à relever les moindres effets notables. Si les soldats s’accordèrent un peu de « bon temps », non sans rester en alerte au cas où, je sentais le regard du seigneur Sith sur moi. Je misais su le fait qu’il n’était pas suffisamment connaisseur en médecine et biologie pour ainsi ne pas être inquiété de mes collectes de données plus … personnelles.

Après plusieurs heures, nous touchions au but. Et c’est ainsi que je montrais fièrement les résultats au Seigneur Ganys. Ce dernier manifesta sa satisfaction, ce qui n’était pas dans ses habitudes. De quoi satisfaire mon égo. Nous pûmes contacter le Seigneur Oracci qui nous apparu dans une tenue sobre et quelques peu fatiguée. Visiblement elle devait être en train de se reposer. Je n’eus pas une once de remord sur ce fait, l’importance de ce que nous venions de réaliser était sans borne et méritait bien un sommeil raccourci.

Lorsque Ganys lui indiqua les faits, elle parut surprise. Qu’est-ce qu’elle avait cru ? Quand je disais que j’avais tout anticipé je ne plaisantais pas…Je n’étais pas un néophyte bon sang ! Une pointe d’agacement à l’idée qu’elle m’ait pris pour un crétin fini me saisit…Mais ce fut un sentiment fugace…qui disparut aussi rapidement qu’il était venu. D’un geste, j’appuyais sur une touche, ordonnant à l’ordinateur de projeter la formule du vaccin qui s’afficha devant nous.

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Darth Oracci était satisfaite, et c’était tout ce qui importait à présent. Ses félicitations eurent raison d’éventuelles traces de frustrations, et j’inclinais doucement la tête pour la remercier de ses éloges. Il fut question d’un service à lui rendre. De quoi piquer ma curiosité. Lorsque j’entendis parler d’un neimoiden, j’ouvris de grands yeux.

Sly Keto m’expliqua alors qu’il s’agissait d’un membre de la République et qu’elle avait des questions à lui poser. Evidement l’individu risquait d’être récalcitrant. Un cobaye de choix…un réel cadeau en effet pour l’homme de sciences que j’étais, curieux et avide de nouvelles expériences…J’inclinais le haut de mon corps pour la remercier :

- Vous me connaissez bien votre Altesse. Les effets du virus sur un être de cette espèce me sont inconnus. Cela promet d’être divertissant.

Un sourire carnassier naquit sur mes lèvres pincées à l’idée du spectacle qui s’annonçait.

- Je serai ravi de discuter avec votre hôte et surtout, de lui présenter mes travaux.

Darth Oracci précisa que l’interrogatoire aura lieu à son arrivée. Ses derniers mots résonnaient dans ma tête. Elle avait fait mention de « ouvrir de nouvelles portes intéressantes » …Allais-je être libéré ? Avait-elle des projets me concernant ?

Tout à mes interrogations, l’hologramme se coupa et j’eus juste le temps d’hocher positivement la tête. Je pianotais sur mon datapad, et désignais à Darth Ganys l'élaboration de la formule et des effets secondaires que j'avais mis au point au cour des dernières heures.




VACCIN TVAR-01
FICHE TECHNIQUE


Vaccin synthétique contre le « Virus Rakghoule » (molécule nommé VR), obtenu par un processus de génie génétique.
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• Inoculation / posologie :

1 injection : voie intramusculaire dans la région deltoïdienne.

- 10 microgrammes/0,5 ml est destiné aux sujets jusqu’à l’âge de 15 ans inclus.
- 20 microgrammes/1 ml est destiné aux sujets âgés de 16 ans et plus.


• Classe

Inerte
- Protéine recombinante


• Adjuvant

Hydroxyde d'aluminium

• Composition

Par dose de 1 ml

Antigène

Antigène de surface du virus Rakghoule VR : 20 µg
1 - Adsorbé sur de l'hydroxyde d'aluminium hydraté (total : 0,50 mg Al3+ pour susp à 20 µg)
2 - Produit sur cellules de levures (Saccharomyces cerevisiae) par la technique de l'ADN recombinant.

Autres composants

• ROCÉPHINE IM 1 g/3,5 ml (Ceftriaxone: 1g, dont Sodium 83 mg / Lidocaïne chlorhydrate (solvant) 35 mg)
• Formaldéhyde max. 200 µg.
• Solution saline tamponnée comprenant
- Polysorbate 80. 250 µg.
- Trisaminométhane 243 µg.
- Chlorure de sodium 8.766 µg.
- Eau pour préparations injectables 1 ml




• Effets indésirables


Affections hématologiques et du système lymphatique
- Rare : lymphadénopathie.

Affections du système nerveux

- Fréquent : somnolence, céphalées.
- Peu fréquent : sensations vertigineuses.
- Rare : paresthésies.

Affections gastro-intestinales

- Fréquent : symptômes gastro-intestinaux (tels que : nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales).

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

- Rare : urticaire, prurit, rash.

Affections musculo-squelettiques et systémiques

- Peu fréquent : myalgie.
- Rare : arthralgie.

Troubles du métabolisme et de la nutrition

- Fréquent : perte d’appétit.

Troubles généraux et anomalies au site d’administration

- Très fréquent : douleur et rougeur au site d’injection, fatigue.
- Fréquent : fièvre (> 37,5°C), malaise, gonflement au site d’injection, réactions au site d’injection (comme une induration).
- Peu fréquent : syndrome pseudo-grippal.

Affections psychiatriques

- Très fréquent : irritabilité.

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Quelques heures plus tard, Darth Oracci arriva drapée de noir dans le laboratoire, les traits tirés, elle s’avança vers le docteur et Darth Ganys qui lui tendit les données qui lui avaient été montrées. L’umbarane demeura silencieuse et observa la fiche technique du vaccin TVAR-01 en lisant consciencieusement ce qu’il contenait. Elle ne comprenait pas grand-chose à sa composition, mais les effets indésirables lui parlaient déjà un peu plus sans avoir de notion de médecine pour s’y être un minimum documentée dessus. Cependant tous ces effets secondaires n’étaient qu’un maigre prix à payer pour obtenir définitivement une arme de destruction massive efficace ainsi que le remède adéquat à celle-ci. Sa voix douce et mélodieuse s’éleva dans le laboratoire.

- Encore une fois je vous félicite pour votre travail docteur. Vos prochaines étapes seront le perfectionnement de ce vaccin, j’aurais probablement également besoin de votre expertise sur une étude approfondie de ces créatures si vous le souhaitez…

Déclara simplement la Dame Sith qui se tourna vers Darth Ganys pour lui donner un ordre.

- Amenez notre invité je vous prie. Gardes, laissez-moi seule avec le docteur.

Tandis que Darth Ganys s’en alla quérir le mystérieux invité, l’umbarane s’approcha davantage du lorrdien pour le détailler. Le visage de la Sith était partiellement dissimulé dans l’ombre de sa capuche et il en resterait visiblement ainsi pour le moment. Les gardes avaient hésité quelques peu, mais voyant le seigneur Sith partir, ils suivirent sans broncher. Elle ne craignait absolument rien avec le docteur, et à dire vrai, des deux protagonistes dans cette salle, Darth Oracci était la menace la plus dangereuse. Une fois la porte refermée, elle reprit la parole pour introduire le prisonnier qui serait amené ici dans quelques minutes, ligoté et encapuchonné pour qu’il ne puisse voir qu’il était tombé entre les mains de l’Empire Sith, ce serait plus aisé de le faire parler ainsi.

- Notre invité est un neimoidien haut placé. Une personnalité d’importance puisqu’il dirigeait autrefois Neimoidia, le monde natal du chancelier S’orn. A dire vrai il s’agissait de son prédécesseur… qui fut emprisonné dès la prise de pouvoir de S’orn pour une affaire de corruption entre autres. Mais je soupçonne qu’il savait certaines choses compromettantes…

Elle marqua une courte pause et s’approcha encore du médecin comme pour le détailler physiquement, laissant penser qu’elle pouvait avoir d’autres projets pour lui plus ou moins lointains. Darth Oraccir reprit la parole pour apporter plus de détails afin que Ryden Thorlok comprenne davantage ce qui allait se tramer dans l’immédiat concernant le neimoidien.

- He’thu et moi-même avons réussi à intercepter le transporteur chargé de nombreux détenus au sein du système Neimoidia. Ce ne fut pas une mince affaire, mais nous avons pu lui mettre la main dessus. J’ai de fortes raisons de penser que si S’orn voulait l’enfermer définitivement, c’est qu’il représentait une menace politique ou judiciaire pour lui. Aussi… l’interroger pour obtenir ces renseignements me permettra d’avoir un levier de pression efficace sur le chancelier si jamais je venais à me retrouver dans une position délicate. Une manière simple de lui faire comprendre que si je tombe, ma poigne saisira sa cheville au dernier moment pour l’entrainer avec moi dans ma chute. Une fois que j’aurai ce que je veux de lui, je vous laisserai vous amuser avec lui. Vous pourrez l’étudier, bavarder avec lui, faire ce que vous voudrez.

Elle fit volteface et haussa les épaules d’un ton plus léger, comme si elle faisait un cadeau à son serviteur le plus brillant en matière de médecine et de biologie.

- Je pense que ce type de public sera plus sensible à vos travaux que les cobayes que je vous ai déjà livrés à présent. Et cela fera de la compagnie à vos cobayes ayant survécu à vos travaux non ? Quelle est votre opinion des neimoidiens au juste ?

La porte s’ouvrit alors, laissant entrer Darth Ganys, deux gardes en armures de mercenaires, sans doute volées aux chasseurs de primes capturés avant d’être repeintes et nettoyées pour constituer des uniformes neutres ne trahissant pas leur nature d’impériaux. Ils transportaient une silhouette qui était aveuglée par un sac sur sa tête et menottée qui avançait à tâtons…
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Darth Oracci semblait fatiguée, néanmoins elle était présente devant moi, avec toute la prestance dont elle était capable. Elle avait observé mes résultats et les conclusions de mes analyses sans broncher. Avant de finalement me féliciter de nouveau pour le travail accompli. Je saluai ses compliments et rebondis sur ses propos :

- En effet, cette version ne fonctionne que sur les humains et les proches-humains. Il reste énormément de travail sur les autres espèces qui vont demander des adaptations en fonction de leurs génétiques. Il faudra songer à débuter les premières vaccinations. A sa remarque sur l’étude de ces créatures mon sourire s’élargit : je suis sûr que ces magnifiques bêtes n’ont pas fini de nous apprendre bien des choses à leur sujet. Je ne cesserai jamais de les étudier pour les comprendre et les utiliser à bon escient.

Après tout, ces mutants étaient toute ma vie. La reine d’Umbara demanda à ce que le prisonnier nous soit amené. Elle resta seule avec moi, s’étant même approchée pour étudier mon visage fatigué. Le sien était en parti dissimulé par l’ombre de sa capuche. Me concernant, je ne doutais pas que mes traits devaient être tirés, mes yeux cernés. Sans compter mon état de santé qui se dégradait et devait accentuer mon teint maladif, à mon grand désespoir.

La dame sith brisa le silence qui s’était installé, m’expliquant l’identité de son invité VIP. Ainsi donc il s’agissait d’un ancien dirigeant Neimoidien, le prédécesseur de S’orn. Rien que cela. Je fronçais les sourcils. J’allais lui demander comme il se faisait qu’elle ait pu mettre la main sur cet individu. Du peu que je connaissant le Chancelier S’orn, il ne devait pas être du genre à laisser trainer un tel « détail » …surtout s’il pouvait avoir des informations compromettantes…Elle répondit à mes interrogations silencieuses. Ainsi, He’Thu lui avait prêté main forte pour extraire l’individu.

J’hochais la tête confirmant ses propos :

- En effet…J’imagine que ce Neimoidien doit savoir des choses. Et votre prudence face à votre position est des plus légitime.

Je partageais sa défiance à l’égard des politiciens républicains, de même coté de l’Empire. Il fallait savoir se prémunir face aux dangers des assemblées de puissants qui détenaient les gouvernances. Le pouvoir pouvait changer bien des cœurs et faire tourner bien des têtes. Pour garder sa place il fallait de méfier de tout…et se préparer à tout. Sly Keto était passée maître dans cet art…avoir toujours au moins un ou deux coups d’avance sur ses adversaires.

Avec un sourire amical, j’inclinais le haut de mon corps et repris d’une voix douce :

- Votre Altesse, je suis ravi que vous m’invitiez à cet interrogatoire, et si je puis vous être utile ce sera avec joie que je vous aiderai.

Il fallait dire qu’il n’était pas du tout dans mon intérêt qu’elle chute. Sans elle, pour l’heure, je n’avais encore rien…Ou pas grand-chose, pour me mettre en sécurité. Et même par la suite…cette femme en savait beaucoup sur moi, à commencer par ma véritable identité, et mes travaux. Il était donc plus prudent d’être de son côté que contre elle. Je n’avais nul envie qu’elle m’entraine dans une chute potentielle. J’allais donc tout mettre en œuvre pour la maintenir à ce piédestal sur lequel elle trônait. Quand elle me présenta l’individu comme une sorte de « cadeau » pour moi mes yeux pétillèrent. Savoir que pourrai faire de lui ce que bon me plairait me laissais entrevoir moult possibilités. Tel un enfant qui ne savait que choisir entre différentes saveurs pour une friandise…amertume ? Acidité ? Douceur ? Le terrible problème du choix.

- Je vous remercie, soyez assurée qu’il sera traité avec le plus grand respect, selon son rang. Il dénotera effectivement au milieu des autres cobayes. Mais je suis sûr que nous nous entendrons à merveille. Il me tarde de deviser avec lui. Je dois reconnaitre ma chère, que je n’ai jamais eu le plaisir de rencontrer de Neimoidien en chair et en os. Le climat de Lorrd n’est pas très apprécié de tous… et même dans ma…fuite…je n’ai pas eu l’opportunité d’en croiser. Il me permettra d’en apprendre bien plus qu’à travers une simple étude théorique sur cette espèce…

Je fus interrompu par le retour du Seigneur Ganys et de deux gardes vêtus de tenue de mercenaires. Sans doute pour dissimuler leur allégeance. Une silhouette dont la tête était dissimulée sous un sac de toile attira mon attention. Et aussitôt mes yeux céruléens, maitrisant les sabirs lorrdiens, se mirent à scruter et analyser le moindre mouvement, la démarche de ce prisonnier et qui pourraient me renseigner sur son état d’esprit, sur sa psychologie.


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L’umbarane esquissa un sourire devant les réponses du lorrdien. Il était assez vif d’esprit pour clairement comprendre ce qui allait se produire. Ryden semblait trépigner d’impatience pour voir quels seraient les effets de sa médecine sur le pauvre neimoidien qui était tombé dans la toile de l’araignée qu’était Darth Oracci. Mais tout d’abord il s’agissait de l’interroger pour en extraire les informations nécessaires à son projet. La Dame Sith indiqua une cellule vide et les gardes transportèrent le prisonnier à l’intérieur, assis sur une chaise qui avait été installée. Aux menottes qui liaient ses poignets, l’un des soldats mis une seconde menotte reliant la chaine des premières à celles qu’il avait entre les jambes. Avec un tel dispositif et vu la corpulence amaigrie du neimoidien, celui-ci n’avait aucune chance de s’échapper en se servant de ses jambes comme de ses mains.

- Retirez-lui ça, ainsi que son bâillon. Docteur, préparez vos seringues…

Déclara simplement Darth Oracci alors qu’elle croisait les bras en observant la scène qui se déroulait sous ses yeux. Le visage dissimulé par sa capuche, elle reprit son modificateur vocal et fit signe à un quatrième soldat d’installer un dispositif d’enregistrement holographique. Le troisième soldat retira le sac qu’il avait sur la tête puis son bâillon. La Dame Sith s’approcha de lui pour lui adresser la parole avec sa voix modifiée et son visage toujours dissimulé sous son capuchon, même si le neimoidien semblait quelques peu impressionné et paniqué par ce cadre qu’il ne connaissait pas du tout.

- Qui êtes vous ? Ou suis-je ?
- Veuillez excuser ce manque manifeste d’hospitalité, mais votre statut fait de vous quelqu’un de particulièrement important pour moi et je m’en serais voulu qu’il vous arrive quelque chose. Vous êtes quelqu’un de très recherché par les autorités.
- Qui êtes vous ? Ou suis-je ?
- Une amie, et ce que vous savez m’est très important. Nous avons un adversaire commun. Je pense que vous commencez à comprendre qu’en coopérant avec moi, je trouverai le moyen de vous libérer et vous arranger un éventuel retour aux affaires neimoidiennes…

Sa voix était douce, mais derrière ces mots rassurants se cachaient un double discours qui se faisait plus menaçant. Elle pouvait le tuer, en faire ce qu’elle en voulait à tout instant. Sur Kohlma, le pouvoir de l’umbarane était absolu sur tous ceux qui s’y trouvaient et y travaillaient. Madh Mezhan hésita, semblant calculer ses probabilités de s’en sortir et la meilleure façon de se tirer de sa situation.

- Oui… oui… nous avons certainement matière à nous entendre.

Elle reprit la parole sur la même voix.

- Vous êtes ici pour répondre à des questions que je vais vous poser. Vous devez sans doute vous demander ce que vous faites ici, considérez que je vous fais passer un simple entretien afin de mieux cerner qui vous êtes, ainsi que les qualités qui font de vous quelqu’un qu’on cherche à enfermer au mieux, et à éliminer au pire. Vous comprenez ?

Le neimoidien peu rassuré hocha la tête tout en regardant le décor autour de lui. La Sith fit signe de lancer l’enregistrement alors que sa voix modifiée s’éleva à nouveau une fois la diode rouge signalant l’activation de l’engin allumée. Darth Oracci soupira de satisfaction et commença l’interrogatoire.

- Bien, nous allons commencer avec des questions simples. Identifiez-vous je vous prie, prénom, nom, date de naissance, lieu de naissance, fonctions occupées…
- Madh Mezhan. 21.512, sur Koto-Si, Grand Monarque du Commerce.

Il semblait ne pas reconnaître la victoire de S’orn, y avait-il eu des fraudes électorales ? Peut-être, sur Neimoidia c’était l’argent et votre aptitude à négocier qui pouvait vous ouvrir les portes du pouvoir. Satisfaite de la réponse de Mad Mezhan, Darth Oracci frappa dans ses mains et prit un air enjoué.

- Excellent. Pouvez-vous nous expliquer ce que vous faisiez enfermé au milieu de ces prisonniers en partance vers Koru Neimoidia ?

Le neimoidien jeta un regard vers les soldats ainsi que le médecin situé non loin et reprit la parole d’une voix un peu plus ferme et aigrie.

- Parce que tous ceux qui s'opposent à cette vermine de Grendo S'orn finissent enchainés. Cet homme ne reculera devant rien dans sa quête du pouvoir et si personne ne l'arrête il finira à la tête du Sénat !
- C'est déjà le cas monsieur Mezhan. Il vous a enchainé, mais pas sans raison. Pourquoi et comment vous êtes vous opposé à lui ?

Répondit la Dame Sith afin que le choc de la nouvelle rende Mad Mezhan plus bavard et fasse l’effet de le sonner un peu pour qu’il se confie davantage.

- Déjà le cas ?! Cet homme est un vulgaire imposteur ! Un bâtard ! Une misérable larve de caste inférieure née d'une famille de prolétaires. Une insulte à notre rang ! A notre Nation ! Nos services de renseignements m'ont prévenu peu de temps avant que la Garde Royale ne m'arrête. S'orn craint que son secret soit dévoilé car cela remettrait en doute sa légitimité à la tête de notre planète. Mais il y a pire ... bien pire.
- Racontez-moi tout, de quel secret parlez-vous ? Et qu’est-ce que vous savez de pire sur lui ?

L’ancien dirigeant de neimoidia vociféra.

- Cet homme est un meurtrier ! C’est un tueur ! Je vous l’ai dis, il ne reculera devant rien pour accéder au pouvoir, après avoir assassiné le Grand Monarque Osvald Daultay mais il a également fait assassiner froidement sa femme par des criminels duros lui apportant un soutien, ou plutôt la pitié de nos électeurs lors de sa campagne !

Voilà qui était des plus intéressants… Darth Oracci ne cacha pas sa surprise devant ces révélations tant attendues, mais dissimula par contre la lueur d’intérêt qui s’était allumée dans ses yeux. Ainsi le Chancelier avait du sang sur les mains… il était définitivement plus proche d’elle que ce qu’elle aurait pu croire : il était prêt à tuer pour s’assurer de son hégémonie sur un système politique. Une question traversa cependant l’esprit de la Sith : serait-il possible qu’il tente un jour de se débarrasser d’elle ? Bien qu’elle appréciait son compagnon de jeu neimoidien, si la survie de Grendo S’orn dépendait de la mort de Sly Keto, sans doute n’hésiterait-il pas bien longtemps avant de prendre sa décision. Son prisonnier semblait enfin se mettre à table et vidait son sac bien trop facilement…

- Et s’il est arrivé à la tête du Sénat, la liste de ses victimes est sans doute bien plus longue…

L’umbarane jeta un regard vers le lorrdien avant de reposer son attention sur son invité d’honneur après avoir croisé les bras, sa voix se fit plus neutre.

- Vous devez savoir que la politique est un jeu des plus mortels, et que s'attaquer au Chancelier suprême est presque suicidaire sans preuves. Quels éléments avez-vous pour appuyer vos propos et où les trouver ? Vous pensez qu'il a fait plus de victimes que les deux citées ?
- Je ne sais pas ce qu'il a fait de nos services de renseignements lorsque j'ai été arrêté et je ne serais pas étonné qu'ils aient été emprisonnés sans aucune forme de procès. Mais il y a bien un homme que vous pourriez contacter qui ne porte pas S'orn dans son cœur ... le Général Monchar. S’il y a des preuves ou des personnes qui savent en trouver, il pourra vous aider.

Peut-être pas si facile que ça tout compte fait, surtout si l’autre moitié des pièces du puzzle S’orn étaient détenues par le fameux général Monchar qui semblait continuer à faire de la résistance. Darth Oracci soupira d’agacement, remonter une opération clandestine sur Neimoidia était à exclure après son coup d’éclat qui avait failli coûter sa vie et celle de son apprentie. Mais peut-être que la Vice-Chancelière pourrait agir sans trop éveiller des soupçons. Mais un détail la chiffonnait…

- S’orn n’a donc rien fait pour le mettre… à la retraite anticipée ?

Doux euphémisme quand ce genre de retraite était plutôt synonyme de repos éternel. Mad Mezhan fronça un peu les sourcils et répondit, visiblement mis en confiance par son interlocutrice.

- Monchar dispose d'énormément de soutiens dans l'armée, des soldats mais des officiers aussi ... des hommes d'expériences et influents qu'il ne peut éviter. Je ne serais pas étonné qu'il ai éloigné Monchar au profit d'un homme plus jeune ... l'Amiral Durd peut-être mais se débarrasser de notre chef d'état major reviendrait à éveiller le soupçon de nos militaires ce qui serait suicidaire pour un homme comme lui.
- Il usera de corruption, comme il l'a sans doute déjà fait pour couvrir ce double meurtre de son épouse et celui de Daultay ?

L’ancien Grand Monarque du Commerce semblait un peu surpris par la réponse de la Dame Sith. Est-ce qu’elle le connaissait si peu que ça ? Il la fixa dans ce qui devait être ses yeux et déclara d’un ton quelques peu fataliste, mais surtout très ferme.

- De corruption et de tout ce qu'il jugera nécessaire pour étouffer cette affaire !

Le message était des plus clairs et explicites, S’orn n’hésiterait pas à tuer pour conserver sa position et maintenir son emprise sur Neimoidia. Pour Darth Oracci, il fallait désormais trouver le général Monchar tout en se méfiant de l’amiral Durd. En soit elle se fichait pas mal de leurs sorts respectifs et de l’influence que son Chancelier Suprême pourrait avoir sur Neimoidia, tout ce qui l’intéressait c’était de disposer de preuves et d’éléments permettant, si le vent venait à tourner, de s’assurer de la pleine et entière coopération de son associé dans les affaires de la République. Ryden qui était témoin de cette scène pouvait clairement voir que sa maîtresse Sith semblait surprise de ces révélations et en même temps plutôt satisfaite à la fois. Visiblement, l’umbarane ne s’attendait pas à une affaire de double meurtre à coller sur le dos de Grendo S’orn, mais plutôt à des affaires financières comme de la corruption, détournement de fonds publics ou encore plus globalement de corruption. Au fond d’elle, si cette facette méconnue du Chancelier plaisait à Darth Oracci, pour Sly Keto c’était une découverte des plus intéressantes qui lui permettrait de mieux cerner son supérieur hiérarchique…
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J’étais impatient de rencontrer l’invité de Darth Oracci, je n’avais encore jamais vu de Neimoidien en chair et en os et encore moins d’aussi près ! Et celui-ci était un sacré spécimen. Un ancien dirigeant…un aristocrate de belle naissance. Bien que cela ne change pas grand-chose à mes yeux d’un point de vue biologique. Mais j’avais promis de bien le traiter s’il tombait entre mes griffes.

Il fut assis et conditionné de telle sorte qu’il ne puisse ne serait-ce qu’esquisser l’idée de s’enfuir. Ce serait pure folie…Alors qu’on lui ôtait son sac de sur la tête et son bâillon, je me mis en quête de quelques seringues et de quelques flacons contenant des substances liquides transparentes. Détaillant la scène qui se passait sous mes yeux, je préparais plusieurs solutions. Le premier flacon contenait un barbiturique aux effets très connus dans le monde médical (mais pas que) comme étant un sédatif à action très rapide. Loin de moi l’envie d’anesthésier totalement l’individu…juste pratiquer une narcoanalyse, c’est à dire une hypnose chimique. En psychiatrie cela permet aux patients souffrant de phobies de se remémorer des traumatismes enfouis. Dans le cas présent il sera parfait comme « sérum de vérité » si le besoin se faisait sentir…Dans le deuxième flacon, en revanche, sommeillait le redoutable virus R. qu’il me tardait d’injecter au Neimoidien et ainsi observer les phases de mutations pour voir le « produit » fini.

Le visage de la reine d’Umbara restait dans l’ombre de sa capuche. Tout était fait de telle sorte à ce que l’hôte de marque ignore tout de qui nous étions. Elle se faisait passer pour une amie partageant le même but : nuire à Grendo S’orn.

Je ne quittais pas des yeux le dénommé Madh Mezhan, guettant chacune de ses expressions, son attitude, et les intonations de sa voix. Il semblait être d’accord pour être raisonnable, visiblement le cadre ne lui inspirait pas confiance et la crainte de ne pas savoir ce qui l’attendait allait le rendre bavard. Darth Oracci qui ne laissait rien au hasard faisait enregistrer la scène.

Je notais que Madh Mezhan ignorait tout des dernières élections à la chancellerie. Voila qui était curieux. Il devrait être prisonnier depuis un moment…destiné à sombrer dans l’oubli. Car c’était ce qu’on faisait de ceux qui nous gênait d’ordinaire. On s’arrangeait toujours pour qu’ils disparaissent isolés de tout.

Apparemment notre ami ici présent n’aimait pas du tout notre nouveau Chancelier. Selon lui S’orn mentait sur ses origines…Pourquoi pas. Difficile à dire. Et que le Chancelier ait pu tirer ainsi son épingle du jeu forçait l’admiration ! Notre hôte poursuivait, révélant que S’orn était un meurtrier, il aurait fait assassiner un certains Osvald Daultay, mais aussi…sa propre femme pour s’attirer les faveurs des électeurs pendant sa campagne. Si c’était vrai, la belle affaire. Il fallait parfois apprendre à se salir les mains pour parvenir à nos buts. Je n’avais moi-même pas hésité en devenant un parricide…puis en injectant un virus mutant à deux humains.

Cela dit je comprenais que pareille infrormation puisse servir au Seigneur Oracci. Cependant quelue chose me dérangeais…L’information tombait à pique, elle était trop belle pour être vraie…Et surtout…je trouvais que ce Neimoidien était vraiment…très bavard…Il n’était vraiment pas courageux…Une déception…

…Sauf…s’il mentait…Dramatisant les actions de son ennemi pour lancer une coalition contre S’orn. Un regard vers mon employeuse me fit réaliser qu’elle était surprise d’apprendre cela. Mais elle ne semblait pas douter de la sincérité de notre ami…

- Et s’il est arrivé à la tête du Sénat, la liste de ses victimes est sans doute bien plus longue… rajouta Monsieur Mezhan. Darth Oracci me jeta un regard rapide. Je fronçais légèrement les sourcils et secouait négativement mais subtilement la tête. J’avais des doutes. C‘était trop facile. Les explications suivantes sur un général – Monchar de son nom – qui détiendrait des informations et des moyens suffisants pour que S’orn ne s’attaque pas directement à lui. Se contentant de le remplacer par quelqu’un de plus malléable. Cela se tenait…

Grend S’orn tait présentement dépeint comme beaucoup plus dangereux qu’il n’y paraissait. Je reportais mon attention sur Darth Oracci. Que pensait-elle de tout ceci ? Elle était surprise, cela ne faisait aucun doute, mais je la sentais satisfaite. Moi je ne l’étais pas…

Mais je ne bronchais pas…j’attendais les ordres…prêt à agir…Le moment que j'espérais tant approchait à grand pas.


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Tout ce que Madh Mezhan venait de dire avait été particulièrement précieux pour Darth Oracci et Sly Keto. Grendo S’orn était prêt à tuer pour obtenir ce qu’il voulait : il désirait le pouvoir et l’argent, sa corruption aurait pu faire de lui l’apprenti idéal pour la Dame Sith, un héritier toujours plus digne et compétent que pouvaient l’être certains disciples qu’elle avait pu former au cours de sa vie de Sith. Un véritable successeur capable de reprendre son œuvre une fois qu’elle serait passée de vie à trépas. Le docteur était prêt, elle vit qu’il avait préparé deux seringues d’un geste de l’index particulièrement royal afin qu’il s’approche. Tandis qu’il avança dans sa direction, elle reprit la conversation.

- Bien… vous savez si Monchar compte rester sans rien faire ?
- Vous êtes bien peu informée… vous ne connaissez pas la réputation du général exact ?

Darth Oracci se raidit soudainement devant la pique lancée par le neimoidien. Son avertissement trancha avec le ton de sa voix plus chaleureux. Cette fois-ci l’air s’était refroidi et le lorrdien ressentirait comme une baisse dans la température ambiante.

- Ce n’est pas l’objet de ma question Monsieur Mezhan…
- Je sais. Mais je voudrais en savoir plus sur vous… qu’est-ce qui me dit que vous n’êtes pas de mèche avec lui ? Il contrôle tant de choses…

L’umbarane laissa ses lèvres s’étirer de manière tendue, ses sourcils se froncèrent sous sa capuche tandis qu’un soupir laissa transparaître son agacement. La Dame Sith se fit sarcastique et bien moins agréable à l’égard de son invité, révélant une nouvelle facette de sa personnalité que Ryden ne connaissait sans doute pas encore… Elle indiqua de préparer l’injection du sérum de vérité au médecin qui s’exécuta sans poser de questions.

- Vous croyez que j’aurai risqué ma peau pour sauver votre derrière de crapaud si je n’avais pas l’intention d’avoir une bonne police d’assurance contre lui ?
- Ça c’est vous qui le dites…

La tension monta d’un cran. L’agacement de la Dame Sith était perceptible.

- Je vous dirais rien de plus tant que j’en saurais pas plus sur vous, une relation de confiance, ça doit aller dans les deux sens et… attendez… c’est quoi cette seringue ?

L’umbarane sortit la seringue, approcha son index et son pouce de l’aiguille contre laquelle elle fit une pichenette. Elle garda un sourire quelques peu mystérieux sur son visage avant de répondre d’un ton trop détaché pour être rassurant, mais avec un certain sous-texte angoissant.

- De quoi faciliter nos relations diplomatiques mon ami…
- Attendez ! Je… AIE ! OH MON DIEU ARRÊTEZ CA !

La Dame Sith venait de planter la seringue dans la jugulaire du neimoidien et pressa celle-ci afin que chaque goutte du sérum de vérité préparé soit injectée dans l’organisme de Mahd Mezhan. Elle n’avait pris aucune délicatesse et sans doute que le docteur Lokred avait du grincer des dents en la voyant faire. Lorsqu’elle retira l’aiguille, Darth Oracci rendit la seringue au médecin et lui fit signe de désinfecter la petite plaie qu’elle avait laissé. Forcément sa manière de faire avait provoqué chez le neimoidien un certain stress, des cris et une certaine douleur.

- Voilà, vous aurez les idées plus claires et vous direz moins de sottises d’ici quelques minutes.
Torhyn Lokred
Torhyn Lokred
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- Vous êtes bien peu informée… vous ne connaissez pas la réputation du général exact ?

Aie…mauvaise idée…

L’individu devenait un peu trop sûr de lui, et désespérément insolent. Nul doute que la sentence n’allait pas tarder à tomber. Darth Oracci me fit signe de lui donner la seringue du sérum de vérité, je ne fus surpris. Ce qui me fit tiquer en revanche, ce fut ce sourire qui était à mis chemin entre le pincement et le rictus, trahissant clairement une forme d’agacement. Même Sly Keto pouvait s’énerver lorsqu’on ne se montrait pas coopératif. Elle qui avait tendance à préférer de prime abord l’approche douce, n’hésitait pas à monter d’un cran lorsque le besoin se faisait sentir…
Amusant…je devais bien le reconnaitre.

La seringue contenant le barbiturique qui allait servir à rendre notre ami plus coopératif se retrouve rapidement dans la main de mon employeuse.

- Je vous dirais rien de plus tant que j’en saurais pas plus sur vous, une relation de confiance, ça doit aller dans les deux sens et… (mauvaise réponse…) attendez… c’est quoi cette seringue ? (Trop tard).

J’aurai préféré faire l’injection moi-même. Allez savoir pourquoi je ne manifestais pas du tout ce détail insignifiant à l’attention de la reine umbaranne…Question de survie j’imagine. Je me contentais d’observer la Dame Sith planter littéralement la seringue dans la jugulaire de notre hôte, avec bien peu de délicatesse. On aurait presque dit qu’elle tenait un couteau et qu’elle souhaitait le saigner. A croire que ce n’était pas son coup d’essai cependant ? Ce ne serait pas étonnant, mais je m’interrogeais tout de même. Tout comme j’aurai dit qu’elle prenait un malin plaisir à agir ainsi. Une forme de sadisme…C’était intéressant à observer.

A son geste, je compris qu’elle m’enjoignait à venir désinfecter le cou de mon « patient ». Forcement…quand on piquait avec si peu de subtilité…Voila le résultat. On traumatisait la viande. Sans oublier le risque d’extravasation … Je soupirai (intérieurement !) et m’exécutais, armé d’une compresse : j’effaçais les affres de la Sith alors que le Neimoidien faisait force démonstration de sa tessiture.

Je me voulais rassurant face à lui, lui souriant. Mes gestes étaient doux, alors que je posais une main sur son épaule pour voir si mes services n’étaient pas encore requis. Il n’était pas impossible qu’il ressente des mauvais effets dus à l’injection. Après tout c’était un crapaud… Fort heureusement ce ne fut pas le cas, et déjà je décelais des effets positifs du produit. Le barbiturique était à effet rapide interférant avec la capacité de jugement et les fonctions cognitives supérieures. Il se calmait doucement…Ses yeux se firent plus vagues à défaut d’être dilatés (saloperie de constitution de batracien). Ses muscles se détendaient, et un certain sentiment de planer saisissait petit à petit Monsieur Mezhan.

Avec un petit sourire, je me tournais vers Darth Oracci, et d’un signe de tête je lui confirmais qu’il était prêt. Certes il y avait des chances pour qu’il s’exprime en des termes un peu abstraits…Mais au moins il sera incapable de chercher à se défendre verbalement, ou d’essayer de mentir. Ses défenses étaient tombées…

Je m’écartais, reprenant ma place un peu plus loin pour admirer la scène.


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Maintenant que le médecin avait rempli son office et désinfecté la plaie causée par la piqûre de la Dame Sith, cette dernière avait vu Madh Mezhan commencer à se détendre quelques peu, en prenant un air un peu plus béat. Il était évident que sa volonté avait été sévèrement atténuée grâce à cette injection. Darth Oracci le trouvait ridicule dans cet état. Elle se pencha vers lui et demanda :

- Vous allez bien ?

Le neimoidien hocha la tête à cinq reprises, comme s’il cherchait à bien faire passer le message auprès de l’umbarane. Elle étira ses lèvres en un sourire satisfaite et reprit une voix mélodieuse.

- Reprenons notre conversation. Savez-vous si le général Monchar compte rester passif devant les actions de S’orn ? Ou est-ce qu’il cherchera à tenter quelque chose contre lui ?

Madh Mezhan fronça les sourcils comme si Darth Oracci venait de lui demander de résoudre une équation de tête. Il grogna quelques peu et parvenant à accéder à sa mémoire répondit d’une voix pâteuse mais avec des propos suffisamment cohérents pour être entendus.

- Le général Monchar cherchera à faire arrêter Grendo S’orn, d’une manière ou d’une autre, chancelier ou non il essaiera quand même.

Voilà qui était fâcheux. Elle ignorait ce que ce respectable officier neimoidien comptait faire, si ce n’était qu’une tentative d’assassinat, alors si elle réussissait cela mettrait Sly Keto dans une position de dirigeante de la République jusqu’à la fin du mandat de S’orn. Une bien belle aubaine pour la Dame Sith qui profiterait alors de quelques années pour renforcer son pouvoir, son influence et tenter de se faire élire chancelière suprême. Ce plan bien qu’alléchant ne la donnait pourtant gagnante qu’à court terme. Deux ans restants, c’était bien trop peu pour espérer gagner la chancellerie avec ses soutiens actuels, même en y travaillant, le délai était trop court pour faire ses preuves, neutraliser ses opposants politiques et rafler la mise électorale. Madh commença à chantonner.

- Haha, le général Monchar ou Tonchar ? Il vole vers la victoire et après avoir mis la main sur S’orn, finira par s’occuper de ce pendard !

De surcroit, si Monchar cherchait à faire invalider toute possible réélection de Grendo S’orn en révélant ses affaires avec des preuves solides, le Chancelier pouvait très bien entraîner les ambitions politiques de Sly Keto dans sa chute, le scandale finirait par l’éclabousser de manière indirecte, ruinant une bonne partie de ses efforts…

Mais Darth Oracci vit qu’il y avait là une opportunité de faire d’une pierre trois coups. Elle devait approcher le général Monchar d’une façon ou d’une autre pour connaître ses projets, ses plans et l’inciter à agir avec un maximum d’informations. Il fallait gagner la confiance de Monchar pour ensuite le trahir au profit de Grendo S’orn. Une fois devant le Chancelier avec ses informations de coup d’état, la Dame Sith feinterait de connaître les raisons de l’animosité entre les deux neimoidiens et proposerait à S’orn d’attirer le général dans un piège duquel il ne sortirait pas vivant. De la sorte, Sly Keto serait la seule à connaître les terribles petits secrets de S’orn qui, ayant confiance en sa loyauté, ne se méfierait pas d’elle une seule seconde.

Vulnérable, ce serait le meilleur moment de sortir les preuves du témoignage de Madh Mezhan ainsi que les dossiers du général Monchar pour tenir le tout puissant Grendo S’orn entre ses griffes. Le neimoidien aimait le pouvoir et la richesse, il n’oserait pas se découvrir subitement une intégrité morale le poussant à dénoncer sa vice-chancelière si cela devait lui coûter toutes ses années de carrière politique, son rang de Grand Monarque du Commerce et de Chancelier Suprême. Sly Keto serait celle qui pourrait, soit assurer la réélection de Grendo S’orn, soit l’entrainer dans sa chute si jamais il venait à tenter de se débarrasser d’elle. Le Chancelier comprendrait aisément que son intérêt résidait dans celui de coopérer avec la Dame Sith s’il souhaite rester aux affaires le plus longtemps possible.

D’un simple geste, elle pouvait reprendre et balayer les efforts de Grendo S’orn si celui-ci ne se montrait pas conciliant, une jolie laisse que l’umbarane s’apprêterait à passer autour du cou du Chancelier, l’homme à la tête de la République. Ainsi Sly se serait assurée de détenir un moyen de pression ultime et infaillible contre S’orn, se serait débarrassée de Monchar qui aurait fini par devenir gênant pour ses projets, tout en neutralisant Madh Mezhan au passage. Cela lui rappelait ses parties de sabbac qu’elle appréciait, et les souvenirs de ses victoires l’excitaient toujours après toutes ces années passées. Darth Oracci devait encore poser une question.

- Vous savez quelque chose de plus concernant Monchar et ses projets ?

Madh Mezhan mit quelques secondes avant de formuler sa réponse en se balançant sur sa chaise.

- Pas du tout, tout, tout ! L’ortie S’orn se fera écraser par le char de Monchar ! Haha !

Il partit dans un éclat de rire incontrôlable mettant tout le monde mal à l’aise. Darth Oracci comprit qu’elle n’en tirerait pas plus. Elle fit signe de couper l’enregistrement holographique à l’un des soldats présents puis s’éloigna du prisonnier qui venait de perdre tout intérêt. L’umbarane hésita quelques peu avant de s’approcher du médecin pour lui demander son opinion sur ce qui s’était produit.

- Docteur, vous en pensez quoi ?

Très inhabituel, mais la Dame Sith estimait qu’un point de vue extérieur à tout ça serait particulièrement pertinent pour voir son ressenti sur cet interrogatoire. Signe qu’elle accordait du crédit à Ryden Thorlok au final.
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