Lloyd Hope
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Lloyd sauta de la passerelle en jetant autour de lui des regards vifs, à la recherche de tout indice. Le spatioport principal de Vaynai, planète située dans le secteur Chorlian, était relativement en calme à cette heure précoce de la journée. Mais d’un coup d’œil, l’on comprenait rapidement le genre de clientèle que la capitale souhaitait attirer : les vaisseaux qui s’alignaient étaient massifs et bien futilement décorés au regard de ce qu’avait l’habitude de voir Lloyd dans les hangars impériaux.

- Hope !

Le guerrier se retourna pour faire face à Mumkin, un dévaronien de petite taille.

- Elle arrive dans combien de temps, ta duchesse ?

Lloyd se renfrogna.

- T’éviteras d’ouvrir la bouche quand il sera là, j’ai pas envie de me faire tuer pour tes conneries. Et il arrive dans une heure a priori. Vu le genre de personnage, cela dit, je suggère qu’on soit prêt bien avant.
- Il va arriver à l’avance ?
- Aucune idée, dit Lloyd en haussant les épaules, mais si c’est le cas, je suis pas sûr qu’il pardonne qu’on soit à moitié prêt à repartir.

Mumkin émit un sifflement de dédain, avant de disparaître à nouveau à l’intérieur de l’appareil. Lloyd descendit de la plateforme d’atterrissage à pas pressés pour rejoindre le point d’accueil du spatioport. Des hôtesses en uniforme, au-dessus desquelles planaient des écrans diffusant la propagande impériale, affichèrent un sourire poli lorsqu’il arriva à son arrivée.

- Bonjour, vous désirez ?
- Vérifier que la plateforme 871-C a bien été préparée, déclara Lloyd en extrayant de sa poche sa carte d’identité impériale, preuve qu’il avait le niveau d’accès requis.
- Un instant, je vous prie.

L’humaine au chignon noir de jais baissa les yeux sur son écran et pianota quelques instants. Elle lut à voix haute :

- Plateforme 871-C pour 8h30 heure locale, accès prioritaire de l’appareil immatriculé 87426-AF429, livraison et ravitaillement de 8000 hectolitres de carburant hydrogène, verrouillage de tous les accès à la plateforme après atterrissage, permissions requises de niveau 3. Activation du système de surveillance armé pendant toute la durée du séjour. C’est bien cela ?
- Ça m’a l’air parfait, affirma Lloyd. Il me faut également une autorisation d’usage de couloir aérien pour me rendre dans la région Vayanaran avec l’appareil immatriculé BE19349-12.
- C’est un cargo ? Les livraisons sont interdites en dehors des horaires de…
- Non, non. C’est une simple navette de transport.

L’humaine acquiesça, pianota de nouveau sur son moniteur.

- Voilà, c’est enregistré, monsieur… Hope. Nous vous souhaitons un agréable séjour dans la région Vayanaran. Si vous le souhaitez, vous pouvez consulter les tableaux numériques pour découvrir les endroits les plus touristiques et…
- Ça ira, merci, la pressa Lloyd en tendant la main pour récupérer son badge. Ah oui, et aussi ! Prévenez-moi lors de l’atterrissage sur la plateforme 871, merci.

Aussitôt fait, il se hâta en sens inverse. Tandis qu’il retrouvait le chemin de la plateforme, son comlink bipa. Il plongea sa main dans la poche intérieure de sa veste. La voix de Mumkin surgit aussitôt.

- Hope, on a un pépin.
- Quel genre ?
- C’est la navette, elle ne pourra pas décoller tout de suite. J’ai chopé une saloperie dans le réservoir et…
- TU PLAISANTES ?!

Frustré, le hapan coupa la communication. Deux minutes plus tard, il grimpait dans leur navette et s’enfonça à l’arrière en courbant l’échine. En descendant dans les compartiments techniques, il trouva le dévaronien enfoncé jusqu’à la taille, jambes à l’extérieur, dans un conduit. Une fumée désagréable s’échappait de l’endroit, et Lloyd dut couvrir sa bouche avec le haut de son tshirt. Puis il s’accroupit pour s’approcher de l’endroit où s’était entubé – littéralement – son camarade.

- Qu’est-ce que c’est, au juste ?
- J’sais pas moi ! grogna Mumkin depuis l’intérieur du conduit. Y’a quelque chose qui gêne la vidange du réservoir. Faudrait tout démonter et…
- On n’a pas l’temps, Mumkin, rétorqua Lloyd en se creusant les ménages. Tu peux pas insérer quelque chose, ou passer la main pour voir ?
- Et qu’est-ce tu crois que j’suis en train de faire, la sieste ?!

Lloyd n’insista pas et s’écarta pour respirer moins de fumée. Par réflexe, il sortit son datapad de sa poche : il leur restait 47 minutes avant l’arrivée de Darth Khorog. 47 minutes pour régler leur problème et pour se mettre de nouveau présentable : on n’accueillait pas un membre du Clergé de ce niveau avec de l’huile sur les mains.
A cette idée, l’estomac du jeune hapan se mit à se tordre désagréablement : il n’avait guère rien entendu de clément sur ce fameux Darth Khorog. Il l’avait aperçu de loin lors d’une cérémonie mais ils ne s’étaient jamais réellement rencontrés. Quand il avait évoqué à la cantina sa mission prochaine en soutien à ce Seigneur Sith, plusieurs de ses camarades lui avaient signalé que Khorog avait plutôt réputation sévère. Du genre à avoir l’exécution rapide… En même temps, Lloyd savait mieux que personne que la réputation d’un Seigneur et la réalité pouvaient parfois être très différentes. Pour se détendre, il essaya de songer que travailler avec un membre si élevé dans la hiérarchie Sith était l’occasion de lui-même prendre quelque peu de prestige. Il fallait dire, ces derniers temps, il avait enchaîné les missions ennuyeuses au possible. Il ne commandait presque jamais de troupes, sauf purement mécaniques, et on le tenait loin de tous les terrains intéressants. Il avait peu à peu ressenti la frustration de n’être pas reconnu à sa juste valeur : combien d’années cela faisait-il qu’il était au service de l’Empire, pour finalement n’avoir pas évolué du tout ? Bien sûr, il avait un salaire, et puis, Mat’ était à peu près en sécurité… Sauf qu’il n’avait plus le temps de la voir.

- AH ! cria le dévaronien, sortant Lloyd de ses ruminations. Je crois qu’j’ai trouvé !

En se dandinant, Mumkin ressorti du conduit. Son visage était devenu tout gris, ses yeux créant deux drôles de tâches humides sur sa face. Il agita sous le nez de Lloyd un amas visqueux, dégoulinant, à l’odeur infect. Le hapan recula d’un pas.

- C’est quoi cette horreur ?
- Ah, j’sais pas, un genre de limaces qui a été à demi broyée par les pistons… La semaine dernière j’étais sur Felucia ; figure-toi que ça pullule ces bestioles là-bas.
- Bon, et c’est bon, on va pouvoir repartir ?
- Ah ben attends, maintenant il faut que je vidange, parce que s’il y a des restes, des morceaux de limace, tu vois, qui sont tombés dedans, ça risque de créer un encombrement dans les durites pour le moteur, et j’ai pas envie de le flinguer, et pire, ça pourrait même ne pas démarrer. Alors on va être prudent, je vais vidanger, et reremplir, et comme ça, le réservoir sera comme neuf, et on sera tranquille !
- Parfait, il te faut combien de temps pour faire ça ?
- Oh, bah… Normalement au moins deux heures, mais là, j’ai compris qu’t’étais un peu stressé, et si l'administration impériale est prête à valider le malus sur la facture, je dois pouvoir le faire en une heure grosso modo…
- QUOI ? T’es malade, il faut qu’on reparte dans moins de 45 minutes !
- Hé, gueule d’ange, c’est de la mécanique, pas de la magie hein, j’ai des contraintes, moi !
- On s’en fout de tes contraintes, si on peut pas partir sur le champ, c’est ta tête et la mienne qui vont être broyée dans le réservoir. T’es pas au courant qu’on doit transporter un Seigneur Sith ?! T’as jamais allumé une chaîne holo impériale de ta vie ou bien ?
- Oh oh, mollo gueule d’ange ! Il va pas nous bouffer !

Lloyd sentit que les deux liquides étaient entrés en contact : d’un côté, la frustration latente qu’il se traînait depuis des mois, voire depuis des années, et de l’autre, l’urgence catastrophique de la situation. La bombe était prête.

Le Hapan attrapa le dévaronien par la gorge et le plaqua contre la paroi de métal derrière lui dans un klong qui dût résonner désagréablement dans le crâne de Mumkin. Celui-ci porta ses mains gluantes de sang de limace à son cou, les yeux écarquillés. Sa bouche forma un O mais aucun son n’en sortit. Lloyd, lui, sentait le sang qui battait à ses tempes. Mais il fallait qu’il se contrôle : il avait besoin de ce pilote. Alors même qu’il ouvrait à son tour la bouche pour lui asséner un sermon, le comlink de Lloyd grésilla dans la poche intérieure de sa veste. Les deux individus retinrent leur souffle.

- Monsieur Hope ? Monsieur Hope ? L’atterrissage en plateforme 871-C est imminent. Vous souhaitiez être prévenu. Bonne journée monsieur Hope.

Pendant encore deux secondes, ils restèrent interdits. Puis Lloyd sentit peu à peu la chaleur de la colère le quitter et il desserra un peu son étreinte. Le dévaronien prit deux bruyantes bouffées d’air.

- Je… Je vais… Voir ce que j’peux faire…
- Tu vas remettre ton réservoir en service après un nettoyage très sommaire. Pendant ce temps, je vais aller accueillir notre invité. Quand je reviens, nous serons prêts à partir, c’est entendu ?
- Enten- entendu.

Lloyd lâcha Mumkin qui se laissa glisser à terre.



--------Quelques minutes plus tard, le hapan bipait son badge contre la borne à l’entrée de la plateforme 871-C. Les portes blindées se séparèrent dans un glissement feutré, et Lloyd rejoint au pas de course le quai d’atterrissage, où une énorme navette était en train de se poser dans des panaches de fumée claire. Une ventilation autour de la plateforme la dispersait dans un grondement sourd. Lloyd vint se positionner près de la passerelle encore fermée et se mit au garde-à-vous.

Il fallut attendre encore près de deux minutes avant que l’appareil soit totalement stabilisé et l’on entendit alors le déclic de la passerelle qui se déverrouillait. Lloyd résista à la tentation de scruter les premières formes qui allaient apparaître entre les vapeurs, et garda son regard droit devant lui, ainsi que le protocole impérial l’exigeait. Plusieurs membres de la délégation Sith passèrent devant lui en l’ignorant, chacun paraissant absorbé dans ses affaires. Seulement ensuite, une nouvelle silhouette descendit la passerelle à pas lents. Lloyd sentait la puissance de cette aura, qui avait quelque chose de beaucoup plus effarant que celle, délicate, de Maître Laduim.
Raide comme une vibrolame, Lloyd s’inclina devant le Sith, avant de se redresser.

- Seigneur Khorog, votre excellence, bienvenue sur Vaynai. Je suis Lloyd Hope, guerrier Sith chargé d’assurer soutien et sécurité pour votre noble mission. A vos ordres, mon Seigneur.

Comme l’exigeait le protocole, Lloyd ne regardait pas le Sith dans les yeux. Son regard restait encore figé droit devant lui. Il déglutit, en attendant qu’une réponse lui donnerait rapidement quelque certitude quant à la supposée cruauté de cet honorable membre du clergé.

Darth Khorog
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Un soleil doux et timide venait tout juste de poindre à l’horizon, quand une bien sombre navette impériale perça le magnifique ciel matinal. Tel un oiseau de proie, elle fila droit vers une station balnéaire, sublime cité côtière à l’architecture presque organique, tout en courbe, dorure et toits cristallins. Toute cette lumière multicolore illuminait toute la baie à l’eau turquoise et aux plages de sable fin. Approchant de cette œuvre d’art, la navette se faufilait entre les énormes vaisseaux de croisières, des paquebots spatiaux qui transportaient, à n’en pas douter, d’innombrables touristes assoiffés de soleil et de plaisirs. Ici sur Vaynai, les vacances durent toute l’année. Tous ceux qui venaient ici, ne le faisait que pour se détendre et oublier. Tous … sauf au moins une personne.

Dans le petit engin de transport militaire, le Haut Inquisiteur Darth Khorog observait le paysage depuis son siège. Il regardait l’oisiveté de ces gens et ne constatait qu’une seule chose : ils étaient tous gras. Des animaux de ferme qui ne servait à se faire traire à chaque instant. Darth Khorog ne venait pas ici pour passer du bon temps, il était là pour une raison bien précise. Le fait de voir ce spectacle paradisiaque le laissait de marbre. Ou plutôt non, cela le faisait mourir d’ennui et lui conférait une légère nausée. Il se mit à espérer que cela ne s’aggrave pas plus ou il risquait encore une fois de décapiter quelqu’un.

Quelque part devant lui, l’un des pilotes enclencha la procédure habituelle d’approche et une voix robotisée se fit entendre.

- Ici Tour de contrôle A-478, veuillez décliner votre matricule de transport et votre autorisation de vol.

Darth Khorog se rappela que pour pouvoir accoster sur cette planète, il fallait être membre d’une communauté de gens très restreint, les élites sociales. Seul les plus riches pouvaient se payer le droit d'atterrir sur ce monde hors de prix.

- Ici la navette militaire Impériale KR-4789 du seigneur Darth Khorog, matricule Clérical 789-B036. Autorisation Inquisitoriale de niveau Supérieur. Transmission des codes de certifications.

Il y eu un temps de silence. Un long silence durant lequel la navette continuait de filer tout droit au travers des vaisseaux de croisières accostés, ce n’est qu’au bout d’un long moment que la voix fit d’un ton monocorde :

- Ici Tour de contrôle A-478. La plateforme 871-C vous est réservé. Vous êtes autorisé à y atterrir. Bon séjour sur Vaynai seigneur Khorog.

Ah enfin, il ne tardait qu’une seule chose au seigneur Sith, repartir. Pour cela il lui fallait faire son office au plus vite ! Ce monde lui donnait déjà de l’urticaire.
Tout autour de lui, ses hommes se mirent en place, prêts à sortir. Comme toujours il venait rarement seul. En général il y avait toujours des soldats avec lui, et depuis peu, il venait aussi avec des conseillers. Sa position dans cette mascarade d’organisation galactique sur Ossus lui conférait une certaine visibilité et il ne pouvait plus se permettre de parler n’importe comment et d’insulter tout le monde.

Finalement, la navette se posa lentement, beaucoup trop au goût de Khorog, et la porte s’ouvrit. Immédiatement la suite du Haut Inquisiteur prit place sur la plateforme. Des gens l’y attendait visiblement. Le draethos s’empressa de quitter la navette. Il jaillit des vapeurs des moteurs de sa navette mais il s’immobilisa face au soleil à le vu qui s’offrait à lui au loin. Une planète merveilleusement chaude et agréable. Tout simplement écœurant. Un monde ensoleillé, sans contrainte climatique majeure, sans difficulté. Quel intérêt de vivre ici ? Le draethos grommela quelques insultes dans sa langue natale et se détourna volontiers de ce spectacle beaucoup trop apaisant pour lui. Il remonta l’allée que faisait les soldats rangés au garde à vous et il tomba sur un bel homme, très agréable à regarder à première vue, mais le draethos ne laissa pas transparaître cet intérêt-là. La posture du guerrier Sith était bonne mais il ne regardait pas le Haut Inquisiteur dans les yeux. Était-ce de la culpabilité ? La crainte qu’un complot soit révélé ? Ou peut-être était-il juste lâche ? Qu’importe. Le Sith savait très bien qu’il avait devant celui qui fut l’apprenti du Castellan Noir en personne. Il serait très intéressant de voir ce qu’il en était réellement aujourd’hui de cet enseignement.

- Seigneur Khorog, votre excellence, bienvenue sur Vaynai. Je suis Lloyd Hope, guerrier Sith chargé d’assurer soutien et sécurité pour votre noble mission. A vos ordres, mon Seigneur.

Le draethos répondit de sa voix crayeuse :

- Oui vous l’êtes en effet.

Le Sith s’avança sans attendre de réponse. Il était particulièrement pressé d’en finir. Le draethos se mit à espérer que ce Lloyd était à la hauteur de son rang. Ces derniers temps il n’était tombé que sur des incapables et cela le fatiguait énormément.

- Dépêchons, plus vite nous aurons fini, mieux cela vaudra. Cette mission qui nous incombe n’est qu’une visite de routine, inutile de passer plus de temps sur ce monde horrible.

Le Sith lâcha un regard accidentellement sur la baie vitrée du corridor, la vue sur les paysages magnifiques lui donnèrent la nausée. Il s’en détourna et fixa Hope alors qu’ils marchaient.

- Vous êtes déjà venu ici ? Vous connaissez ses habitants ?

Le Sith se laissait guider par le hapien, et se mit à espérer qu’ils soient bientôt arrivés.

Lloyd Hope
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- Oui, Seigneur Khorog, répondit sobrement le hapan.

Comme prévu, l’invité de marque qu’il était venu accueillir était sévère, tant par ses propos que par son apparence. Cela ne dérangeait en rien Lloyd qui appréciait que l’on fût exigeant dans le travail… Mais il ne put s’empêcher de prier intérieurement que Mumkin ait pu rétablir les fonctions principales de leur navette. Il n’avait pas du tout envie de mal commencer la mission et s’attirer à coup sûr les foudres d’un membre réputé du Clergé. Surtout que le Seigneur Khorog, en apparence au moins, était fidèle à sa réputation : il était difficile de ne pas avoir des frissons quand on le voyait, plus encore lorsque l'on allait à faire à lui. Maître de lui, cependant, Lloyd retrouva vite ses manières directes. Des horreurs, il en avait vu d'autres. Bien d'autres.

Les deux Sith se mirent directement en marche, le hapan indiquant la voie à suivre pour trouver leur chemin dans le vaste astroport. Ils allaient d'un pas vif, sans prêter guère attention aux droïdes et touristes qu'ils croisaient et qui se retournaient sur leur passage tant l'allure du Seigneur Khorog était effrayante.

Puisqu’il s’adressait directement à lui, Lloyd se permit cette fois de croiser le regard du Seigneur Khorog, tout en marchant, et décocha même un léger sourire : ils partageaient visiblement une aversion pour le monde sur lequel ils accostaient ; mais peut-être pas pour les mêmes raisons. Le hapan n’avait aucun bon souvenir de mondes lumineux comme celui-ci. Il préférait ceux où il pouvait aisément se fondre dans la masse, ou au moins il ne se sentait pas jaugé par les regards. Le luxe de ces yachts indiquait pour lui une population bourgeoise où se mesuraient les égos et rivalisaient les richesses dans de stériles compétitions, alors même qu’à quelques systèmes d’ici sévissait la pauvreté et la guerre. Bref, rien qui l’intéressa dans un tel lieu.

- Aucunement mon Seigneur. Je n’ai pas pour habitude de fréquenter des mondes aussi… dominés par l’oisiveté, se risqua-t-il à être honnête. Néanmoins les rapports font état d’une zone très pacifiste. Les rares incidents notables sont des règlements de compte, ainsi que quelques dérives sectaires.

Lloyd avait beau ne pas connaître Vaynai en personne, il veillait à montrer qu’il avait fait ses devoirs d’officier sérieux en s’étant clairement renseigné sur leur destination.
Les deux individus parvinrent au quai où la navette de Lloyd était stationnée.

- Voilà notre moyen de transport, annonça le guerrier avec une légère appréhension. Nous allons nous rendre directement sur les lieux.

Mumkin les attendait sur la passerelle. A l’air qu’il affichait, Lloyd comprit que la navette serait en état de décoller, même si cela ne plaisait guère au dévaronien. Lloyd fit signe de les précéder dans l’appareil, ce que le dévaronien fit sans broncher, peu désireux d’avoir à faire lui-même au draethos. Dans les minutes qui suivirent, le Seigneur Khorog et Lloyd purent s’installer dans des fauteuils à l’arrière du cockpit. De larges hublots leur donnait une vue sur l’extérieure et leur compartiment était ainsi baigné de lumière. A peine installés, Lloyd afficha sur la table tactile la cartographie des lieux.

- Nous nous rendons à l’extrémité ouest de la ville, fit-il en pointant du doigt une zone sur la carte, dans le palais de monsieur N'tiokli. L’endroit n’est pas militarisé. Peu de risques. Néanmoins, je pourrai vous précéder sur les lieux pour confirmer l’absence de présence hostile. La réception à laquelle vous devez assister s’ouvrira à dix heures. Nous arriverons trois quart d’heure en avance, ce qui me permettra de faire cette reconnaissance. A moins bien sûr que vous ne préfériez vous y rendre directement afin de rencontrer dans des conditions plus intimes vos hôtes.

Lloyd, bien sûr, ne savait rien de la teneur des échanges qui attendaient Darth Khorog. Il avait été affecté à une mission de soutien et de sécurité pour le compte du Clergé Sith, mais en aucun cas n’avait accès à leurs dossiers. Aussi les désirs du Seigneur lui échappaient-ils sur ce point de vue. Il avait imaginé l’expédition en fonction des informations qu’on lui avait fourni, mais il laissait bien sûr au Sith la liberté de le modifier comme il l’entendait.

Pendant qu’ils discutaient, les plages de la capitale défilaient par les hublots. L’astre du système étincelait de façon insolente. Ils allaient avoir chaud dans leurs vêtements sombres… Mais Lloyd avait enduré bien pire que cela sur les champs de bataille des dernières années.
Darth Khorog
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Le Haut Inquisiteur suivait docilement son guide. Lloyd Hope menait Darth Khorog à travers les élégants corridors du spatioport. Cet endroit était très vaste et particulièrement luxueux. Khorog s’était posé dans un hangar situé dans la section haut de gamme de l’endroit. Son rang et sa stature lui avait bien évidement valu d’être remarqué. Cette fois-ci il ne savait pas vraiment s’il devait s’en réjouir.
L’humain répondit à sa question. Le Sith l’écouta l’air pensif. Il ne pouvait qu’être d’accord avec lui. Ils partageaient visiblement la même opinion sur ce monde. Voilà qui était surprenant. D’ordinaire les gens du commun aimait ce genre de planète. Les longs couloirs se succédaient, apportant leurs lots de visages inconnus et les innombrables masses d’obscurs personnages à tout à fait inintéressants. Le Haut Inquisiteur souffla, puis respira à plein poumon. Cet air lui semblait vicié, tout comme la vision qui s’offrait constamment à lui d’un paysage mirifique et ensoleillé. Il détestait cela, le soleil. Ici il semblait grand et fort. La lumière faisait mal aux yeux du draethos qui, comme tous ses semblables, n’appréciait que très peu les intenses luminosités solaires. Il fallait pour cela blâmer l’évolution dans les environnements troglodytes. En fait la seule chose qui faisait envie au Sith, c’était décapiter tous ces gens, pour se débarrasser une bonne fois pour toute de leurs sourires niais de gens heureux et satisfaits de leurs vacances de riches inutiles.

- Effectivement l’oisiveté est une chose particulièrement détestable. Ces gens sont des animaux. De plus ces planètes sont d’une nature si paisible qu’elles laissent souvent derrière elles, une … senteur. Comme une odeur de moisi, d’eau stagnante. Les planètes telles que celle-ci sont une insulte pour les Sith. Vaynai représente le l’ombre menaçant de la République. Je ne sais pas ce qui me fait le plus peur, l’idée que nous perdions un jour face à eux. Ou bien que nous devenions comme eux.

Oui c’est cela, le Sith, à mesure qu’ils marchaient, sentait cette odeur. Elle ne venait pas des lieux, ni de son acolyte Sith. C’était diffus et pesant mais quasiment imperceptible.

- Une odeur de putréfaction.

Sans s’en rendre compte, le Haut Inquisiteur s’était arrêté subitement pour regarder vers le sol de marbre blanc et son tapis de velours bleu ciel. Autour de lui les gens s’écartaient, réalisant sans doute sur le moment de la présence du Sith. Il releva la tête pour voir que son comparse de circonstance c’était arrêté pour l’attendre. Penaud, le Sith hôcha la tête pour se faire pardonner et repris sa route.

- Ne faites pas attention à mes inepties. Le soleil est trop fort sans doute.


Une excuse pitoyable bien sûr, mais qu’importe. De leurs côtés, les deux Sith allaient devoir réaliser une mission ensemble. Et quelle mission. Ils ne devaient pas se rater. Pas cette fois-ci. Le draethos suivit son guide qui entra dans une vaste salle. Immense verrière laissant entrer un flot de lumière. La décoration absolument sublime, faite de cascade d’eaux multicolore, des hologrammes très réussi et des fontaines très élaborés rendait ce qui semblait être un hall d’attente, une quasi œuvre d’art. Ici et là, en tournant la tête, le Sith pouvait apercevoir des gens qui … restait là, à rien faire. Des enfants avec leurs parents, des couples qui se bécotaient le long des cascades. Des crétins qui lançaient des pièces dans les fontaines. Chacune de ces personnes portaient des vêtements valant plusieurs centaines de crédits. Darth Khorog se mit à penser que les impôts n’étaient peut-être pas aussi bien calculés qu’il ne l’avait pensé. Il n’avait rien contre la richesse. Cependant il fallait mériter de genre de privilèges.

- Ces gens sont purement écœurants. Comment peuvent-ils prendre plaisir à folâtrer dans un tel endroit.

Les Sith avaient la seule vrai vision artistique. Quoi de plus beau que la statue du corps décharné d’un esclave ? La vision grandiose d’un Seigneur Sith héroïque du passé ? La beauté ancestrale d’un Temple Sith de Korriban ou la finesse inégalable de l’ancien palais des Seigneurs Noirs de Ziost. Personne ne pouvait rivaliser avec une telle supériorité artistique. Tenter de faire ainsi, à jouer avec de l’eau et des hologrammes …. C’était digne des Jedi !
Contenant sa colère, le Sith continua de suivre son guide, discutant avec lui de temps à autre pour penser à autre chose. Jusqu’à ce qu’enfin, ils parvinrent à une porte. Lorsqu’elle s’ouvrit, le Sith pu enfin observer la navette et … un étrange alien à ses côtés, l’air passablement renfrogné.

- Je vois … qui est ce dévaronien ?


La question sous-entendait en réalité une remise en question des capacités de pilote de l’individu. Les dévaroniens étaient au mieux des contrebandier, pas des pilotes de navettes impériales.
Le draethos écouta le Sith et accepta la présentation du pilote d’un hochement de tête. Ensuite, ils prirent place sans plus attendre dans la navette, qui se mit rapidement à décoller, direction la ville. Ils prirent place dans ce qui semblait être un endroit un peu exigu aux yeux de l’imposant draethos qui n’était pas petit, ni mince.

- Bien, expliquez-moi ou nous est-ce que nous nous rendons.

Darth Khorog écouta attentivement l’exposé de Lloyd. Il s’interrogeait beaucoup sur la nature réelle qui se cachait derrière la présence du hapien à ses côtés. En tout cas, ils ne pouvaient décemment pas se permettre de se séparer ici. Déjà parce que Khorog n’avait pas envie de servir de lampadaire à des chiens de bourges et enfin parce que laisser Lloyd seul était un risque trop important. Il ne le connaissait pas après tout.

- Il n’est pas militarisé, il y a donc un risque majeur. Ne perdez jamais de vu que la menace est plus facile à contrer si on sait d’où elle va frapper. Inutile de partir en reconnaissance de votre côté pour le moment.

Si ces gens étaient liés à leur affaire, la méfiance allait être de mise. Il ne faut jamais perdre de vue que les ennemis de l’Empire sont partout et nulle part à la fois. L’absence de présence militaire ne faisait que renforcer, aux yeux du Sith, sa certitude vis-à-vis d’une menace d’hommes armés.

- Ne faîtes pas confiance à ces gens. Cette mission est censée être une routine. Mais les inquisiteurs précédents qui sont intervenu sur ce monde n’en sont jamais revenu. Aucune trace non plus de leurs pilotes. Alors évitez de flâner dans les rayonnages ou de vous laisser distraire par une belle poitrine.


Ce Lloyd semblait être le genre d’humain qui allait beaucoup plaire aux jeunes damoiselles célibataires en chasse d’un mari influent. Qui plus est, le hapien était plutôt bel homme et ancien apprenti du Castellan Noir. Le genre de cocktail qui plaisait beaucoup.
D’ailleurs le Sith ne parvint pas s’empêcher de s’interroger sur la nature de cet être qu’il ne connaissait pas. Osant une question, il demanda à l’humain :

- Vous avez été un apprenti de notre Castellan Noir. J’aimerais beaucoup entendre votre avis à ce propos.

Le sith avait posé cette question avec un air qui se voulait décontracter. Le Castellan avait toujours intrigué le dreathos. En fait il aurait bien aimé rencontrer une telle personnalité. Darth Laduim était maître de la machine de guerre des Sith. Ce genre d’individu méritait que l’on s’intéresse à eux. En revanche, pourquoi envoyer un Sith tel que Lloyd pour une telle mission ? Avait-il la tâche de l’espionner ? De le tuer ? Était-ce le Cardinal qui voulait se débarrasser de lui ?

- Veuillez pardonner ma curiosité, mais j’aimerais savoir pourquoi le seigneur Ladium à envoyer un Sith de votre importance à ses yeux pour m’accompagner ?


Un silence accueilli la réponse. Le draethos réfléchi quelques instants. Puis au final ses pensées vagabondèrent et se perdirent on ne sait où. Il se remit à penser à son maître d’antan, le premier qu’il avait tué. Et le second, l’ancien Haut Inquisiteur à qui il avait ravi la place en le tuant. Peut être aurait-il du s’en abstenir. Peut être aurait-il du faire abstraction et se soucier d’autres choses ?
Mais finalement, son esprit se ressaisit à mesure que leur destination se rapprochait.


- Je ne pensais pas vous rencontrer un jour à l’occasion d’une telle mission, pour être honnête, je m’imaginais plutôt la scène sur un champs de bataille ou sur la table d’opération. C’est selon ce que votre sentiment de loyauté vous aura dicté.


Il se rendit compte un peu tard que son ton était légèrement trop acerbe. Depuis quelque temps il ne faisait que papoter telle une commère. Il se faisait honte.

- Je suis navré si mon langage vous déplait.

Partout autour d’eux, la carlingue de la navette bougea et trembla. Ils se posèrent lentement. Après une dernière secousse, ils se levèrent pour actionner la porte et sortir enfin à l’air libre … cette odeur de moisis suivait Khorog. Elle ne s’était pas dissipée et n’avait fait que se renforcer en dépit des décorations florales écœurantes omniprésente dans ce qui semblait être au loin des rues piétonnes. Tout autour d’eux, les gens ne remarquaient rien, sauf bien sûr la présence des Sith sur la plateforme d’atterrissage.
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Il était particulièrement difficile de s’habituer au faciès de prédateur de Darth Khorog. Cependant, Lloyd soutenait son regard, avec tout le sérieux dont il était capable. Il acquiesçait aux remarques du Sith.
Le jugement de ce dernier envers la population de Vaynai était particulièrement dur. Cela laissait entendre toute la cruauté dont le Clergé était capable à l’égard de ce qu’il méprisait. Lloyd n’avait jamais été un fervent défenseur des croyances Sith, mais il avait toujours veillé à tenir sa langue sur le sujet, de sorte à ne pas être remarqué pour fauteur de troubles. Il lui serait difficile, cependant, de faire comme si ce sujet l’intéressait grandement. Néanmoins, il était un agent efficace, et cela jusqu’ici l’avait plutôt bien protégé.

- Hum, c’est Mumkin, mon Seigneur. Il est chargé de piloter la navette.

Mumkin n’avait pas de nom de famille. Enfant d’esclave. Khorog le considèrerait probablement comme tel lui-même. En réalité, Mumkin avait une drôle d’histoire faite de mercenariat, et il s’était libéré de son joug plusieurs années auparavant pour travailler plus librement. Il était désormais au service des Sith, qui avaient été moins regardant que la République sur ses papiers d’identité. Lloyd ne l’appréciait qu’à demi, mais ils arrivaient à travailler ensemble, c’était ce qui comptait. Par ailleurs, Mumkin était un couard, ce qui arrangeait bien le hapan qui n’avait ni envie d’être menacé par son propre équipage, ni envie d’être tué par un pilote aux pratiques un peu trop risqué.

Ils ne s’attardèrent pas cependant sur ce sujet, le dévaronien étant certainement de peu d’intérêt aux yeux du Seigneur.

- Oui, Seigneur Khorog, acquiesça de nouveau Lloyd en découvrant qu’il accompagnerait donc le Sith sans avoir besoin de réaliser aucune reconnaissance. Ca n’arrivera pas, je vous assure.

Aucune chance que Lloyd se laissât distraire. Son passé l’avait rendu paranoïaque. Sorti d’un vaisseau, à l’air libre, il se sentait constamment épié, et ne pouvait trouver aucun repos. Les distractions d’aucune sorte n’avaient d’effet sur lui.
Le hapan se désintéressa de la carte, affichant un air surpris.

- Mon avis à ce … propos ? Que voulez-vous dire ?

Lloyd se sentit quelque peu mal à l’aise. Cela dût se voir, puisqu’il dût se reprendre pour avoir une contenance de nouveau assurée.

- Le Castellan Noir a toute ma fidélité, crut-il bon d’expliquer. Par loyauté par l’Empire, mais aussi par le lien qui nous unit depuis de longues années.

Ce lien n’avait pas été uniquement positif. Darth Laduim l’avait beaucoup aidé. Et aussi, il l’avait beaucoup détruit. Les deux êtres étaient liés à jamais. Un lieu d’horreur et de survie à la fois. Depuis quelques années, cependant, le twi’lek s’était désintéressé de lui. Lloyd ne savait qu’en penser ; le Seigneur Sith, dans tous les cas, tenait Mat’, et ainsi, il s’assurait que Lloyd continuât à lui obéir en tous points.

- Le Castellan Noir m’a mis à la disposition du Clergé en raison d’un rééquilibrage d’effectifs. Ce ne devrait qu’être temporaire, poursuivit-il. Il n’y avait pas d’autres motivations… A ce que j’en sais.

En même temps qu’il prononçait ces derniers mots, il réalisait qu’il y avait peut-être d’autres raisons. Il se sentit idiot de n’y avoir songé plus tôt. Lloyd déglutit, regardant de nouveau la carte qui s’étalait sous leurs yeux.

- Je ne pense pas avoir une importance particulière, mon Seigneur. J’ai servi Darth Laduim et continuerait à le servir autant qu’il sera nécessaire, expliqua-t-il avec une certaine dignité, mais je ne suis qu’un humble guerrier.

Il ne comprit pas les propos suivants du Seigneur. Une table d’opération ? Que voulait-il dire par là ? Ce Sith lui faisait froid dans le dos. Il afficha cependant une mine contrite.

- Il n’y a aucun problème, mon Seigneur.

La fin du voyage sauva Lloyd de cette conversation qui le mettait mal à l’aise. A peine l’appareil posé, il déboucla sa ceinture pour se hâter d’aller actionner l’ouverture de la passerelle. Un air chaud s’engouffra et balaya leurs visages.
Darth Khorog le suivit à l’extérieur. La plateforme surplombait un quartier aux demeures immenses, plus riches encore que celles qu’ils avaient vu près du spatioport. Ensemble, ils descendirent de l’appareil et déambulèrent à un bon rythme dans l’allée principale. De nombreux individus ne pouvaient s’empêcher de les toiser. Lloyd était rarement le centre de l’attention, et cela renforçait son sentiment de paranoïa habituel. Il était à tout moment prêt à poser la main sur son sabre, accroché à sa ceinture. Mais ils ne furent l’objet d’aucune attaque. Le Seigneur, lui, semblait à peine remarquer l’effet qu’il produisait sur la population… A croire qu’il était habitué aux regards impressionnés sur son passage.

Ils parvinrent dans une large allée bordée de palmiers aux troncs massifs et sombres. De grands escaliers, qu’ils gravirent, amenaient à une double porte vitrée qui coulissa en silence. Un air frais, beaucoup plus agréable qu’à l’extérieur, les accueillit. A l’intérieur, des conversations animées s’éteignirent les unes après les autres, à mesure que l’on remarquait leur présence. Lloyd se contenta de rendre les regards dès que ses yeux furent suffisamment habitués à l’obscurité qui règnait à l’intérieur, contrastant avec les paysages ensoleillés de l’extérieur. Ils étaient dans un grand hall meublé de tables blanches, sur lesquelles trônaient de multiples mets. Une petite foule d’au moins une cinquantaine d’individus, humanoïdes et de plus originales espèces, tous vêtus de vêtements de cocktail, échangeaient des regards. Visiblement, la réception avait commencé sans Darth Khorog. Lloyd ne savait pas très bien ce qu’ils faisaient là.
La petite troupe fut fendue par un petit homme rondelet portant un costume trois pièces. Il accourut vers eux, puis, le souffle court, effectua une profonde révérence. L'hôte était rouge et son front perlait de sueur.

- Seigneur Khorog, votre Excellence, soyez la bienvenue dans mon humble demeure.

De nombreux autres convives se hâtèrent de s’incliner à leur tour. Lloyd en repéra certains en uniforme impérial. Qu’est-ce que des officiers faisaient là, à boire des cocktails pendant que tant de Sith étaient sur des champs de bataille ? s’interrogea-t-il en son for intérieur. Il méprisait ce genre de militaires qui menaient une vie mondaine.
Darth Khorog
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Quel ne fut pas la surprise de voir que les convives s’amusaient déjà. Le bâtiment luxueux était sans commune mesure un palais incroyablement ostentatoire, un palais du plaisir et de la richesse. Tout ici n’était que dorure, oeuvres d’arts glorifiant le désir charnel et l’oisiveté. Cela ne faisait que quelque seconde que le Sith était entrée qu’il détestait déjà cet endroit.
Au centre du hall, il ya vait meublé de tables blanches, sur lesquelles trônaient de multiples plats. Il y avait trop peu de viande au goût du draethos qui était clairement un carnassier. La foule d’alien qui peuplaient cet endroit, buvant des cocktails dans des tenues chic, des tenues cocktails. Tous faisaient semblant de ne pas les observer du coin de l’oeil, amusés de les voir ainsi arriver en retard.

Soudainement, un horrible humain, bedonnant, habillé de pied en cap comme l’un de ces affreux bourgeois du commun.

- Seigneur Khorog, votre excellence, soyez la bienvenue dans mon humble demeure.


Le Sith renifla en observant la pièce. Le regard de dédain qu’il affichait ouvertement était facile à remarquer. L’humain pâli un légèrement en le voyant, il bredouilla l’air incertain :

- Peut-être souhaiteriez vous prendre un verre ? Notre hôte n’est pas encore prêt à paraître en public. Monsieur N’tiokli est encore en train de se préparer.

Le Sith répliqua d’une voix glaciale :

- Je ne bois pas.


Ce ton était sans appel. Une rumeur semblait enfler dans l’assistance qui faisait toujours semblant de ne pas les regarder.

- Ahem, Si vous le souhaitez vous pouvez attendre sur la terrasse ou bien dans le petit salon bleu à l’étage.

Leur interlocuteur semblait pressé de filer loin du draethos.

- Entendu.


Sur leur passage, le Sith dévisagea les convives. Ils étaient tous aussi détestables les uns que les autres. Il repéra néanmoins des officiers militaires impériaux. Ces espèces de larves ne méritaient aucunement leur insigne. Le Sith se promit de leur passer un savon après leur entretien et de les mettre au fer. Il remarqua avec plaisir que l’attitude de son acolyte était identique à la sienne à leur égard.
L’homme les menait maintenant à travers les couloirs, ils gravirent un large escalier bien trop lumineux aux yeux du Sith. Finalement ils pénétrèrent dans une petite pièce. Elle était carré, des fenêtre donnait une belle vue sur les jardins. Au centre du salon tout entier décoré de bleu, ce trouvait une petite table basse, entouré de canapés et de fauteuil sans doute confortable. Sur les murs il y avait des décorations diverses mais beaucoup plus sobre que ce qui lui avait été donné de voir jusqu’ici. Darth Khorog se calma quelque peu. Il observa Lloyd une seconde puis s’avança dans la pièce. L’homme leur assura qu’ils rencontreraient bientôt leur hôte puis disparu en fermant la porte.

Darth Khorog resta quelque temps sans rien dire, devant une statuette qui semblait représenter un rancor.

- Qu’est ce que vous pensez de cet endroit ? Il me semblait qu’en venant directement il n’y aurait pas encore de “fête”. Veulent-ils se moquer de nous ? Et ces officiers, vous les avez repérés ?


Le draethos resta devant la statuette qu’il reposa. Il était mal à l’aise. Quelque chose ne lui plaisait pas. Cette odeur de moisie ne l’avait pas quitté, pourtant Lloyd ne semblait pas s’en inquiéter. Il n’aimait pas cela. Était-il fou ? Avait-il été drogué sans qu’il ne s’en aperçoive ?


- Vous ne sentez rien Lloyd ? Aucune odeur de moisie ?


Le Sith n'écouta qu’à moitié la réponse de son acolyte, perdu dans ses pensées. Il lui tardait de partir de cette planète, quelque chose n'y tournait pas rond. Bon sang pourquoi personne ne venait ?

Ils durent attendre facilement vingt bonne minutes avant qu'une personne ne daigne enfin toquer à la porte. Le Sith s'était mis à tourner à pas lent dans la pièce. Il s'était emparé d'un petit sachet odorant à la lavande dans un tiroir, le genre de sachet utilisé pour parfumer discrètement une pièce. Il collait la lavande contre ses narines pour tenter de faire fuir l'odeur de moisissure désagréable qui lui montait au nez. Étrangement, quand on toqua à la porte, cette odeur disparu immédiatement. Sans attendre de réponse, une personne entra.
Lloyd Hope
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L’atmosphère était chargée de mépris, voire d’hostilité. Lloyd avait tous ses sens en alerte ; ce genre de situation le mettait mal à l’aise et aiguisait ses sens au point qu’il sentait sa peau frémir. L’attitude du petit homme rondelet, en outre, ne faisait rien pour arranger les choses : on ne s’adressait pas ainsi à un Sith du rang du Seigneur Khorog. Ce pouvait être compréhensible venant de la part d’un civil mal informé, mais la présence de militaires dans l’assemblée laissait entendre qu’un tel écueil aurait pu être éviter.
Ainsi, comme le draethos, Lloyd toisa les officiers impériaux présents d’un œil glacial. Il ferait rechercher leur identité dès qu’il aurait un moment ; mais pour l’instant, il devait rester concentré sur sa mission, qui prenait un tour plus périlleux dès lors que le Seigneur qu’il escortait était insatisfait de l’accueil qui lui était réservé.

Ils gravirent des marches et traversèrent un long couloir. L’endroit était décoré avec goût, ce qui échappait totalement au hapan qui, concentré à travers la Force, cherchait à déceler tout piège et présence inattendue. Dans les pièces autour d’eux, il y avait de la vie. Lloyd présuma cependant qu’il s’agissait du personnel de maison qui se chargeait de préparer les mets et la logistique pour une réception telle que celle-ci. Bientôt, ils furent livrés à eux-mêmes dans un petit salon bleu avec vue sur le jardin. Les fleurs qui s’y épanouissaient ne faisaient à Lloyd pas plus d’effet qu’un tableau d’art abstrait. Peu enclin à se reposer, il alla se poster à proximité de la vitre, afin de jeter un œil vers les environs. Il ne vit que des grappes de touristes longeant les plages au-delà du jardin. La question du draethos rejoignit les pensées de Lloyd, qui s’interrogeait justement sur l’attitude des hommes qu’ils venaient de voir.

- Vous n’avez pas été reçu avec les honneurs qui vous sont dus, remarqua-t-il après un moment de silence. Les us de cette planète sont bien trop… relâchés. Elle fait honte à l’esprit impérial.

Il n’était pourtant pas sûr qu’une Ysanne eût vraiment désapprouvé ce qui se passait sur Vaynai. On ne savait guère ce que pensait la mystérieuse Héritière. Mais de telles attitudes n’auraient pas été permises du temps d’Ynnitach. Jamais des officiers auraient pu accepter qu’on manquât de respect à un seigneur Sith, à peine quelques années plus tôt. Les temps changeaient… L’Empire n’était déjà plus celui qu’il avait été. Toute civilisation perdait de la grandeur, inéluctablement ; en étaient-ils déjà là ?
En réalité, la pérennité des traditions Sith importaient peu à Lloyd. Ce qui le scandalisait, c’étaient les risques idiots que prenaient ses officiers et la légèreté de leur comportement en des temps où l’on avait besoin de toute leur énergie, de toute leur concentration. Le hapan serra les poings dans ses mains gantées de noir.

- Ce sont des imbéciles inconscients, lâcha-t-il avec plus de mépris qu’il ne l’aurait souhaité. Pendant qu’ils sirotent leur cocktail, d’autres conduisent leurs troupes contre des républicains et des rebelles. Saper l’autorité de notre hiérarchie pour leur plaisir personnel, c’est consternant.

Lloyd soupira en détachant son regard de l’extérieur. Il alla s’asseoir sur un canapé, en se demandant ce qu’ils faisaient à attendre là. Encore une fois, ce n’était pas digne pour recevoir un Seigneur Sith. Et ce mal de tête qui l’assaillait… C’était bien incongru. Il n’était d’ordinaire pas si sujet aux migraines.
Le hapan releva la tête à la question du Sith.

- Non, mon Seigneur… Je ne sens rien. L’odorat des humains n’est pas très développé, cela dit.

Le draethos se mit à faire les cent pas à proximité de Lloyd, qui se sentait de plus en plus nerveux de cette situation. Il s’attendait étrangement à ce qu’à tout moment, les convives de la fête débarquent, menaçants, s’emparer d’eux. C’était une idée ridicule, essayait-il de se convaincre : armés de leurs sabres lasers, à deux, ils ne feraient qu’une bouchée de ces quelques paresseux. Mais pourquoi diable se sentait-il aussi nerveux, alors ? Etait-ce la simple présence de ce Seigneur Sith et sa réputation ?

Au bout de longues minutes de silence, on vint enfin les quérir. Le petit bonhomme rondelet parut hésiter. Il fit une nouvelle révérence maladroite comme lors de leur arrivée, avant de reprendre la parole.

- Monsieur N’tiokli est enfin prêt à recevoir ses convives pour le festin.
- C’n’est pas trop tôt, fit sèchement remarquer Lloyd.
- Nous sommes terriblement désolés pour l’attente. La réception va se dérouler au sous-sol. Veuillez me suivre, je vous prie.

Les deux convives guidés par le petit majordome descendirent les marches qu’ils avaient gravies en venant. Ils poursuivirent dans un couloir, puis passèrent une arche de pierre inclinée vers l’avant : le sol y était incliné, et devenait bientôt un tunnel qui s’enfonçait dans les ténèbres. Des néons jaunes avaient été disposés dans cet étrange couloir.

- Monsieur N’tiokli tenait à réaliser la réception en ces lieux inédits, expliqua le petit homme comme s’il avait deviné leur étonnement, tout en avançant à pas pressés. Ici ont été réalisées des fouilles qui ont mis au jour les ruines d’une ancienne tribu. Vous allez pouvoir découvrir les trésors culturels qu’ils nous ont légués. Ce sera, je vous l’assure, un cadre exceptionnel pour le festin.
- Ahan.

Lloyd acquiesçait avec une légère appréhension. Ce n’était pas qu’il ne savait pas reconnaître la valeur de certains travaux archéologiques : c’était que s’enfoncer sous la terre lui donnait un sentiment d’insécurité. Il n’y avait désormais qu’une issue en cas de problème, et elle était derrière eux. Ce n’était pas bon présage. Encore une fois, cependant, que devaient-ils craindre ? Ils avaient leur sabre laser avec eux, et les personnes qu’ils avaient vu jusqu’ici ne les terrasseraient pas…

Le couloir déboucha sur une porte à double battants en pierre. Elle était largement ouverte sur une vaste pièce qui avait la forme d’un dôme. Des tables étaient alignées en deux longues rangées, avec les mêmes nappes blanches qu’ils avaient vues plus haut, mais surmontées cette fois de chandeliers enflammés. Au bout des deux rangées, disposés de façon centrale, un promontoire en pierre, comme un bloc à hauteur de ceinture, était recouverts d’étranges gravures. En dehors de cela, la pièce était vide.

- Où est Monsieur N’tiokli ? demanda Lloyd au petit homme qui faisait déjà demi-tour, l’air un peu trop pressé.
- Il arrive ! Il souhaitait que vous soyez les premiers à découvrir l’endroit afin que vous accueilliez avec lui les convives ! Juste un instant !

A pas précipités, comme s’il avait peur que le diable en personne apparût dans la pièce, le majordome s’éclipsa. Derrière lui, les portes de pierre se refermèrent avec un craquement sinistre.
Aussitôt, Lloyd sentit un mouvement dans la Force qui le fit chanceler. Tous les sens en alerte, un frisson lui parcourant l’échine, il scruta la pièce autour de lui, mais il ne voyait rien.

- Il… Il y a quelque chose d’anormal, dit-il d’une voix blanche.
Darth Khorog
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Lorsque le domestique vint prévenir le duo que leur hôte était prêt à les recevoir, Darth Khorog exprima la même impatience que Lloyd. Le serviteur se plia en deux en guise d’excuses pour les avoir fait attendre. Le draethos répliqua :

- Cela reste inadmissible. J’espère que votre maître à une excuse en duracier pour justifier un tel affront.


Le domestique ne répondit pas et le silence s’étala. Finalement, il quitta la salle … mais pour aller où ? Impossible de le deviner. Ils descendirent les escaliers et entrèrent dans un couloir, totalement vide de monde. Il n’y avait même aucun bruit, pas d’invités, pas de domestique. Rien n’y personne. Malgré cette étrangeté, le Sith continua à suivre leur guide qui allait maintenant dans les entrailles inférieure du bâtiment. Un étrange tunnel éclairés seulement par des néons. Le Sith voulu protester mais il se tu. Il mit sa main sur son sabre laser, prêt à dégainer, ses sens en alerte. Il n'écoutait qu’à moitié ce que dit le domestique et la réponse absolument pas convaincu de Lloyd.
Le seigneur Sith regardait autour de lui. Il semblait évident qu’ils étaient pris aux pièges. N’importe qui d’autre aurait fait demi tour, mais ils sous-estimaient le puissant Khorog ! Tous leurs plans échoueraient, c’était une certitude.

Le Sith sentait la peur naître dans les entrailles de son comparse. En temps normal il le jugerait mais là c’était différent. Darth Khorog aussi commençait à craindre qu’ils ne tombés sur un lieu bien plus dépravés qu’il ne le craignait de prime abord.

La salle qui s’ouvrait devant eux n’était ce à quoi il s’attendait. Une vaste salle avec un plafonds en dome, une décoration bien plus sombre. Les couleurs avaient toutes une teinte foncés et les tables blanches n’était abordés par aucun convive d’aucune sorte. Un véritable désert. Pourquoi y avait il des chandeliers ? Pourquoi un tel promontoire ? Était-ce un lieu réservé aux discours ? Pourquoi ici ?

Soudainement, le domestique parla, de sa voir de rongeur désagréable et s’enfuya rapidement derrière une porte. Dès qu’il eu disparu, les portes se fermèrent derrière eux. Le Haut Inquisiteur entendit le léger cliqueti qui lui donna l’assurance que la porte avait été verrouillé. Le draethos sentit que la Peur prenait possession de ses entrailles à lui aussi. Quelque chose s’était éveillé dès que les portent furent close. Quelque chose qui le regardait déjà depuis un moment.

A ses côté, le Haut Inquisiteur acquiesca d’un signe de tête à ce que lui disait son comparse avant de soudainement se plier en deux. L’odeur de moisi était revenu ! Et cette fois-ci, l’intensité était insupportable. Le Haut Inquisiteur se plia en deux sous le coup, apportant la main à ses narines. Cette odeur horribe lui emplissait les poumons, elle lui donnait mal à la tête et se yeux se brouillaient.

- Qu’est-ce …. qu’est-ce que c’est ?
Bredouilla t-il. Cette odeur …

Darth Khorog chancela, il s’avança vers une table pour s’y appuyer. Il y avait quelque chose ici qui lui pompait toute son énergie. Du moins l’impression qu’il avait de se faire vider de toute sa substance. Quelque part autour de lui, il y eu du mouvement, quelque chose tanga sous ses pieds … était-ce le sol ? Il n’aurait su le dire.

Dans la pièce, une autre odeur, opaque, furieuse et presque aussi puissante que la moisissure qui occupait le nez du draethos, se fit sentir dans toute la pièce. La vision de Khorog se troubla d’autant plus et pour finir … il tomba face contre terre.

Le temps sembla se suspendre … interminable. Darth Khorog rêva, il était dans un lieu obscur mais reconnaissable. C’était sa chambre d’enfant. La maison de ses parents. Pendant un temps il ne comprit pas ce qu’il faisait là. Mais cela n’eut bientôt plus d’importance. Il était revenu chez lui !

Rapidement, il se releva, son épaule ne le faisait plus souffrir et … il était en pyjama. Il se regarda dans son miroir et observa bien vite qu’il était redevenu enfant. Il pensa à Vaynaï, à Lloyd, mais c’était loin tout ça, comme si ça n’avait été qu’un mauvais rêve. Peut-être était-ce le cas ? Peut être papa n’était il pas mort ? Peut-être était il encore dans son bureau à éplucher des documents ? Et peut être que maman elle était dans la cour, entrain de s’entraîner pour la guerre ?

L’enfant se rua dans la cuisine et trouva à manger, comme à l’ordinaire. Oui il était revenu à la maison. Il mordit dans une pomme juteuse … avant de s'apercevoir qu’en réalité c’était de la viande cru … chaude … dégoulinante.

Il cracha par terre et fixa ce qu’il tenait dans la main … ça bougeait ! C’était un cœur qui battait la chamade, au même rythme que le siens. Le jeune draethos hurla, il appela sa mère et son père. Il hurlait son désespoir. Qu’est-ce que c’était que cela ?! Il était couvert de sang maintenant. Devant lui, un homme apparu, ce n’était pas un draethos, mais un autre genre d’alien … quelque part au fond de lui, Iorsas le reconnu, c’était Hragh’rshan, l’ancien mentor de … de qui ? Il lui semblait le connaître mais pourtant …

- Darth Khorog … tu me mange sans vergogne ? Tu n’as pas honte ? Une telle dépravation … c’est délectable, ne te retient pas ! Mange moi !

Le garçon hurla de peur, la silhouette était devenu monstrueuse, immense et cadavérique. Une odeur de putréfaction empuantie la pièce. Sans réfléchir, il chercha une porte de sortie, et avisa la porte de la remise qui était ouverte. Il fonça vers l’encadrement de la porte obscure sans réfléchir.
Lloyd Hope
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Lloyd entendit les mots du Seigneur Khorog mais, comme dans un rêve, comme si la voix se délitait, ne faisait plus sens. Il jetait des regards tout autour de lui pour identifier la source de cette présence indescriptible, mais à leurs yeux pour l’instant rien ne s’était dévoilé. Il n’en restait pas moins que la présence était si forte, si indescriptiblement obscure que Lloyd était certain de n’avoir jamais rencontré de son vivant pareille puissance.
Le draethos se courba brusquement en deux, faisant sursauter le hapien qui crut un instant à une attaque invisible. Il n’eût pas le temps de réfléchir davantage. Il sentit ses genoux fléchir et s’effondra au sol. Il avait perdu conscience avant que son visage ne s’écrase sur le marbre.

Le sommeil forcé dans lequel il avait sombré était noir et sans rêve. Il entendait les cris d’un enfant, et une voix gutturale parler, mais il n’arrivait pas à faire sens de ces éléments. Son esprit était embrumé. Il sentit des liens se resserrer autour de son corps, et imagina qu’on tentait de l’étrangler comme il avait étranglé cette pauvre esclave plusieurs années plus tôt. Les images de la scène lui revenaient en mémoire aussi vivides que lorsqu’il les avait vécues, et l’angoisse envahit tout son cerveau.

Lorsqu’il ouvrit les yeux, il était trempé de sueur et il haletait en gémissant. Mat’ allait-elle mourir ? Allait-il la tuer lui-même ? Tous ces gens étaient-ils venus assister au spectacle ?

Il lui fallut plusieurs dizaines de secondes pour réussir à remettre de l’ordre dans ses idées. Tout cela n’avait rien à voir avec Mat’. Des dizaines de personnes étaient là, autour de lui. Il reconnut quelques uniformes et quelques robes qu’il avait vu plus haut dans les étages, mais pas les visages : ils étaient tous masqués. Ils portaient une espèce de bandeau noir qui enveloppait leur tête et ne laissait apparaître que la bouche et les yeux. Leurs regards étaient attentifs, curieux, illuminés d’il ne savait quelle idée fanatique. Il voulut parler, crier même, mais ses sons restèrent dans sa gorge : sa bouche était scellée à l’aide d’un papier collant. D’ailleurs, tout son corps allongé était étroitement saucissonné avec un fil de métal.

Affolé, Lloyd se mit à essayer de bouger et de se déplacer, mais il était maintenu à cause de ce lien sur l’autel en question. Le hapien regarda de tout côté – qu’était-il arrivé à Darth Khorog ? Pourquoi ne le voyait-il pas ? – sans trouver plus de réponses. Les convives n’avaient pas encore pris place autour des tables, ils s’étaient approchés de lui comme s’ils attendaient un spectacle.

Soudain, la voix d’un homme s’éleva, ferme. Elle provenait d’un individu en costume dont le visage était lui aussi masqué.

- Seigneur Nostos, disait-il sur un ton solennel, nous avons convoqué ton esprit dans les règles de l’art et avec les exigences requises à ton rang afin que tu accèdes à notre requête.

Plusieurs des personnes présentes acquiescèrent d’un mouvement de tête.

- Nous avons amené à toi une puissance Sith importante, qui te sera offerte en sacrifice. Pour nous lier à toi et te prouver notre dévotion, nous dévorerons chacun un morceau de cette puissance afin de la répartir entre tous les membres du groupe.

Lloyd ressentit un frémissement d’horreur. Mais il n’y avait pas que son propre ressenti. Le sol tremblait-il ? L’air s’était chargé lourdement, comme si l’air était devenu plus épais. Il essaya encore de se débattre et de crier, sans succès. S’il sortait de là vivant, il découperait lui-même les connards d’officiers qui avaient participé à cette mise en scène.

- Mais avant cela, prend cette vie. Elle t’est offerte afin que tu reprennes des forces avant de passer au rituel.

Puis le groupe s’écarta de Lloyd en reculant. Comme s’ils avaient eu peur que l’esprit à qui ils s’adressaient ne débordât un peu sur eux dans le premier repas que celui-ci pourrait consommer depuis des centaines d’années.

Lloyd crut que son cœur allait s’arrêter de battre quand il comprit que la première offrande, l’apéritif en quelques sortes, c’était lui.
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Le petit garçon fuyait aussi vite que possible l’horrible chose qui s’élançait derrière lui. Hragh’rshan le talonnait de près quand Iorsas s’engouffrait dans l’encadrement de la porte. La remise était au sous-sol de la demeure et l’éclairage faiblard laissait entrevoir des caisses et des objets recouverts de draps. Le petit draethos couru aussi vite que le lui permettait ses petites jambes pour rejoindre une grande armoire à moitié recouverte d’un épais drap blanc.
Sans réfléchir il y entra et referma le battant derrière lui. Laissé légèrement entrouvert, il tenta de voir la salle mal éclairée par les lanternes oscillantes.
Il entendit en premier lieu les pas légers mais sonores qui descendant l’escalier. Puis il aperçut les bottes recouvertes de moisissures, la robe Sith taché de sang et le poitrail défoncé d’où l'on pouvait clairement remarquer l’absence de cœur dans la cage thoracique ainsi mise à nue. L’individu, semblant lire dans les pensées de Iorsas, fit remarquer d’un ton acerbe :

- C’est toi qui m’as fait ça Iorsas. C’est toi qui m’as ouvert après m’avoir assassiné. J’étais comme ton père, j’étais ton mentor ! Et tu m’as assassiné pour me voler ma maison et mon travail. Tu es si méchant Iorsas, il va falloir te punir …. Dis-moi où tu te caches …


Doucement, il se mit à fredonner un air, la comptine que la mère de Iorsas lui chantait parfois. Les douces notes étaient horribles à entendre lorsqu’elles étaient fredonnées ainsi par ce monstre. Le jeune draethos se boucha les oreilles, mais sans succès. L’homme parlait dans sa tête !

- Oui Iorsas, tu ne peux pas m’échapper. Dis-moi où tu es …

Il frappa sur un meuble de bois trois fois au rythme de la chanson avec son indexe replier. Le son sembla résonner dans toute la demeure … jusque dans l’armoire quand quelqu’un tout près du draethos cogna contre le bois ! Le jeune garçon hurla de terreur quand une main se saisit de son épaule alors que l’armoire était restée fermé !

- Noooon ! Mamaaaan !


Le petit garçon hurlait de terreur et sentait les doigts putréfiés de la créature se serrer autour de son cou. La douleur et l’odeur de cadavre lui brûlait les poumons. De ses petites mains il tenta de se libérer de l’emprise du monstre, agitant ses petits bras dans tous les sens. Il était terrifié, cette chose allait le tuer ici, dans sa propre maison ! Il appelait ses parents, il demandait de l’aide, pourquoi personne ne venait ?

- Ils sont morts tes parents ! Tu les as tués petit meurtrier …

Les images lui revinrent en mémoire. Oui c’était vrai, sa mère était morte empoisonnée et son père il l’avait abandonné sur la planète décharge ….
Soudainement, le temps d’un clignement d’œil, le paysage changea. Un éclair zébra l’air et l’instant d’après, une impressionnante averse lui balaya le visage. Iorsas avait grandi, il était adulte maintenant et se retrouvait à nouveau au milieu des vaisseaux rouillés et à moitié enfoncés dans la boue. Derrière lui, c’était le cadavre de Hurld Rahnag qui le tenait dans les bras maintenant … le maître de Iorsas avait un regard froid et démentiel.

- Iorsas … tu m’a déçu. Je t’ai appris à discerner la vérité dans le mensonge et tu n’as vu que les inepties que les Jedi t’ont soufflé à l’oreille. Tu t’es laissé manipulé … je te condamne donc à rester ici et moi je vais prendre possession de ton corps pour réparer tes erreurs.


Le jeune apprenti prit peur. Rester ici ? C’était inconcevable, il ne pouvait pas retourner sur ce monde ! Pas après tout ce temps ! Il avait survécu à Korriban et aux épreuves ! Il avait vaincu les ennemis de l’Empire ! ll ne pouvait pas être récompensé comme cela !

- Maître je vous en prie ! Gardez-moi à vos côtés ! Ne me laissez pas ici !


Le maître Inquisiteur refusait de répondre. Il se contenta de lui prendre le bras et le traîna derrière lui vers la caverne … celle qui abritait la dépouille de son père.

- Noooon ! Je ne veux pas entrer ici ! Maître non je vous en prie !

Hurld garda silence et s’engouffra dans la faille, traînant toujours le draethos derrière lui. Dans l’immense cavité naturelle, il n’y avait plus de vaisseau … mais un immense obélisque Noir. Il semblait être fait d’obsidienne et l’air palpitait tout autour. Il y avait quelque chose à l’intérieur … c’était lui-même ! Iorsas pouvait voir son propre corps dans l’étrange objet. Derrière lui, la main de Hurld se posa sur son épaule. Il l’entendit lui chuchoter à l’oreille :

- Si tu veux être libre tu vas devoir faire ce que je te dis … si tu en est seulement capable, apprenti déchu. Tu dois toucher la pierre et prononcer ces mots dans un Sithese si ancien que Iorsas comprenait mal ce qu’il entendait : “De par mon autorité et mon sang”


Iorsas hésita, mais la main sur son épaule se resserra et lui fit mal. Il se dépêcha de répéter les paroles ainsi que celles qui suivirent.

- De par mon autorité et mon sang, tes fautes sont pardonnées. Nous te donnons le droit à la liberté et te rendons ce que tu as perdu.

Au fur et à mesure qu’il répétait les mots de son maître, il eut l’impression qu’une fatigue de plus en plus importante s’emparait de son corps. Quelque chose qui tombait sur lui telle une chape de plombs. Devant ses yeux, dans l'obélisque. La silhouette enfermée se mit à bouger, comme si elle se trouvait dans une cuve de bacta. L’apprenti s'apprêtait à voir son corps être enfin libéré … mais au dernier moment un sentiment d’horreur s’empara de lui. Une illusion !

Darth Khorog se libéra à ce moment-là, il se réveilla de cette torpeur qui avait paralysé son esprit pendant tout ce temps. Il avait la main posée sur un obélisque d’obsidienne aussi noir que la nuit. Tout autour de lui, il entendait des personnes psalmodier des incantations en Sith ancien qu’il ne comprit pas. Il n’eut pas le temps de voir où il se trouvait. Son reflet dans l'obélisque se mit à changer … ce n’était plus un draethos qu’il avait en face de lui, mais le visage très séduisant d’un Sith au sang pur. Sa peau rouge sang et ses yeux incandescent le fixait. Il entendit lui murmurer dans sa tête :

- Merci de m’avoir permis d’entrer, esclave.

Puis ce fut le noir total. Il se retrouva en un endroit obscur, froid, dans la plus grande solitude d’un néant absolu. Il n’entendit qu’une chose, une voix qui riait au loin et des acclamations … avant de sombrer dans le sommeil.
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L’homme s’était avachi pendant un instant. Il avait la tête penchée en avant puis, prenant conscience de la lumière et de l’air qui soufflait sur son visage il se redressa vivement. Porta sa main à son visage, à son torse puis à son entrejambe. Il poussa alors un sifflement d’étonnement, ou plutôt il souffla entre ses dents. Une joie immense s’empara de lui et il ne put réprimer un éclat de rire. Enfin ! Il s’était libéré !

Tout autour de lui, des personnages encapuchonnés s’était rassemblés autour de lui, incrédules. Puis, une lueur sembla s’allumer dans leurs regards et tous poussèrent des hourras avant de s’agenouiller. Aaaah oui c’est vrai. Les cultistes.

- Maître, enfin vous voilà ! Nous pensions que vous apprécierez de dévorer les prisonniers !

Le Maître gloussa et jeta un œil appréciateur au magnifique humain attaché.

- C’est ce que j’ai fait esclave. J’ai consumé le premier et j’ai pris son corps. Maintenant je vais dévorer celui-ci. Lâchez-le et laissez-le courir. Je veux pouvoir m’en délecter.


Il prononça ses mots en massant son entrejambe et en se passant sa longue langue sur les dents. Son nouveau corps l’étonnait un peu et il lui fallait un peu de temps pour l’apprivoiser. Un peu d’exercice physique lui ferait le plus grand bien.

Les cultistes s’agitèrent en tous sens. Un bruit sourd laissa entendre qu’ils avaient bloqué les issues. Parfait, un piège à rat pour un si magnifique spécimen. Le Maître s’avança vers le hapien. Il se coucha sur lui en posa la main sur son front. Son regard violet s'enfonça profondément dans ceux de Lloyd

- Je suis Nostos, le Dépravé, et je vais faire de toi mon petit plaisir personnel. Fais-moi plaisir et cours aussi vite que tu peux. N’hésite pas à gémir et pleurer de peur, pisse-toi dessus et trucide tous ceux que tu croiseras. Amuse-moi et peut être que tu souffriras … ou pas ! hahaha !

Nostos se remit à rire à gorge déployé. Sa voix claire et cristalline raisonna dans toute la salle, très vite accompagné par les rires des cultistes.

Lloyd Hope
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Lloyd avait cessé de se débattre dans ses liens qui de toute façon étaient bien trop serrés pour qu’il pût s’en extraire. Il cligna des yeux en regardant l’assemblée qui s’était écarté : Darth Khorog était là, libre de ses mouvements. Il eut un bref espoir que le seigneur Sith allait mettre fin à ce manège, mais lorsque le draethos parla, sa voix n’était pas la sienne. Elle était modifiée dans ses manières. Comme si les mêmes cordes vocales étaient utilisées mais par un autre être. Alors la Force l’alerta de nouveau qu’il courait un grand danger.

- Lâchez-le et laissez-le courir. Je veux pouvoir m’en délecter.

Le hapan comprit tardivement, encore une fois, que c’était de lui que l’on parlait. Mais les ordres ne furent pas exécutés immédiatement. Il haletait tandis que se couchait sur lui le Dépravé, ainsi qu’il s’était lui-même nommé, sous la forme du Draethos. Lloyd laissa échapper un cri, à demi-terrifié, à demi-enragé. Il sentait le souffle du draethos sur son visage, sa main chaude sur son front. Il essaya d’échapper en tournant la tête, mais il sentit qu’il était physiquement moins fort que celui qui le maintenait ainsi.
Enfin, tandis que Lloyd transpirait abondamment, il sentit que ses liens se défaisaient – l’un des cultistes encapuchonnés le détachait. Affolé, il se débattit pour s’extirper de l’emprise du draethos qui n’opposa pas de résistance. Lloyd se propulsa de l’autel pour s’éloigner de la créature dont la proximité lui était insupportable. Il tomba à terre comme une masse mais fit fi de la douleur. Il trébucha en se relevant, et roula misérablement au sol. Il se remit debout de façon précipitée, prenant garde à ne pas tourner le dos au seigneur Khorog – ou à Nostos, qui n’étaient plus qu’une seule et même personne.

Les rires emplirent la pièce, menés par la voix dominante de Nostos. Lloyd crut qu’il était dans l’un de ses cauchemars – jamais ils n’avaient été aussi virulents, cependant. Sans un mot il se mit à courir à travers la pièce pour rejoindre la porte par laquelle ils étaient entrés. Il s’acharna sur celle-ci, glissant ses doigts entre les battants – il n’y avait pas de poignée – mais les pans épais refusaient de bouger du moindre millimètre. Il sentait les regards dans son dos, et surtout, la Force lui indiquait que le seigneur Sith se rapprochait à pas lents.

- OUVREZ ! hurla-t-il à la porte, tout en sachant que ce n’était que pure perte.

Alors il se retourna et plaqua son dos à la porte. Il haletait, la terreur faisait trembler ses genoux. Mais il trouva le courage de tendre une main vers le seigneur Sith, dans un appel désespéré de la Force pour l’aider.

Le côté obscur était puissant en ce lieu. La Force lui répondit immédiatement, avec l’aide de la peur, la frustration, la colère. Il sentit le bout de ses doigts se réchauffer tandis qu’il projetait vers le Sith une onde enveloppante. Il rappela rapidement la Force à lui, devant emporter avec elle l’énergie vitale du seigneur Sith, comme il l’avait si bien appris pendant des années : l’absorption par la force de l’énergie vitale était l’un des pouvoirs de Force qu’il maîtrisait le mieux.

Mais cette fois-ci, cela ne fonctionna pas. La Force revint à lui non pas en retirant l’énergie vitale du Sith comme une aspiration, mais comme un assaut. Comme si la Force s’était retournée contre lui pour lui infliger exactement ce qu’il avait essayé contre son ennemi. Lloyd sentit son corps parcouru d’une vague de faiblesse et il tomba lourdement à genoux. Il y eut de nouveaux rires.

- Ah ! Croyais-tu vraiment que la Force t’obéirait contre moi ? Imbécile. Tes mains sont présomptueuses. Elles n’ont pas été bien éduquées.

Le hapan regarda ses mains, incrédule. Elles picotaient. Non, elles brûlaient, même. Sous ses yeux, il les vit s’enflammer. Il se mit à hurler en essayant vainement d’éteindre les flammes. Il finit par se jeter dessus à plat ventre, provoquant une nouvelle salve de rires. Les flammes avaient disparu, mais la douleur intense, elle, était bien réelle. En gémissant, Lloyd roula sur le dos. Il soufflait bêtement ses mains, ce qui n’avait aucun effet. Elles étaient rouges et recouvertes de cloques.

Pendant ce temps, le Seigneur Sith avait continué à s’avancer d’un pas lent. Il était désormais à moins de deux mètres, ce qui força Lloyd à se relever tant bien que mal. Il se mit à longer les murs, comme s’il pouvait trouver une autre sortie – peine perdue, il n’y avait réellement qu’une seule issue.

- Tu n’es pas suffisamment drôle, claqua la voix sur un ton sec. Attrapez-le !

Lloyd anticipa le mouvement des cultistes avant même de le voir. Il se mit à courir avec force tandis qu’ils se ruaient sur lui comme un seul homme. La pièce n’étant pas très grande, il fut très vite pris au piège. Il n’eut que le temps de se retourner pour voir les mains tendues des cultistes fondre vers lui. Alors, avec l’énergie du désespoir, il se mit à frapper tout ce qui l’approchait. Il repoussa violemment deux personnes par des coups de pieds. Dans un réflexe, il mit la main à son sabre laser et, ô surprise, celui-ci était bien à sa ceinture. Il l’activa sans réfléchir.

Il y eut brusquement des cris de douleur et d’horreur, comme un membre venait d’être tranché et d’autres profondément brûlés. Les individus encapuchonnés reculèrent dans un mouvement de panique, laissant devant Lloyd un être recroquevillé au sol qui glapissait de douleur en tenant son bras – ou plutôt ce qu’il en restait : un morceau de chair sanguinolent, sans main.

- NE RECULEZ PAS ! ordonna le Sith.

Et ses mots n’étaient plus des cris de la gorge du draethos : ils étaient présents dans les esprits de tous ceux qui se trouvaient dans la pièce. Ils se remirent à marcher en direction de Lloyd, qui se déplaça latéralement. Il voyait dans leurs yeux le refus, la terreur, mais la Force corrompue les forçaient à obéir. Avec un sentiment de profond dégoût et de désespoir, le hapan abattit brutalement chacun de ces qui s’approchaient de trop près. Les corps s’affalaient après avoir été transpercés.
Darth Khorog
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Nostos se mit à rire comme un tordu, ses hurlements hilares résonnaient et emplissaient les lieux, comme l’eau remplit une bouteille. Cette chose tentait de se défendre et les cultistes semblaient tous mourir les uns à la suite des autres. Comme c’était drôle ! Ils avaient laissé son arme à un prisonnier, en voilà une idée stupide ! Cette situation était si … intéressante ! Il se faisait tous empaler et sans hésiter.

- Mais quelle est cette arme extraordinaire !

Il observait le sabre laser, comme s’il n’en avait jamais vu, puis, rapidement, ses yeux se mirent à fixer les cadavres et il éclata de rire à nouveau.

- Quelle idée, tuer tes geôliers ? C’est si divertissant ! Continu comme ça esclave.

Le dépravé avait prononcé le dernier mot avec une pince moquerie non dissimulé. Le bras en feu, la fatigue, la peur et la haine se lisait sur le visage si beau du petit être. Il s’était arrêté de rire brutalement, comme si on lui avait jeté un seau d’eau froide sur la tête.

- Mais tu ne fais pas assez d’effort ! C’est extrêmement rageant ! Fais des efforts !

Appuyé contre le mur, Nostos souriait tel un carnassier, ses grandes dents effilés faisait peur à voir. Sa main droite caressait le mur alors que la gauche frottait le sommet de son crâne. Il observait avec un grand amusement Lloyd se démener pour se débarrasser de ses assaillants, dos au mur. Ou plutôt dos à la porte.

- J’ignore complètement de quel peuple tu viens, mais cette beauté s'enlaidit considérablement … ça me donne envie de voir ce qui se cache sous cette peau … Je pense que je vais te garder envie, histoire de t’écorcher vif ! C’est ce qu’on fait entre amis, non ? Aaah ah ah !

Une nouvelle série de rire entre mêlés de hurlements de rage secoua la haute silhouette arborant une pose théâtrale. Il observa le dernier cultiste se jeter sur la pauvre créature ridicule. Tel un comédien vedette, il porta sa main au front, mimant le désespoir :

- Hélas, je remarque qu’aucun de mes larbins, en dépit de leurs certitudes, n’a su me contenter. C’est si triste …

Nostos commença à reculer délicatement … il n’avait pas d’arme à la ceinture contrairement à Lloyd. Laissant sa phrase en suspens, il recula vers le fond de la pièce. Mais l’endroit … s’assombrit petit à petit, jusqu’à ce qu’il soit difficile de discerner quoi que ce soit. Un bruit de râle se fit entendre au fond de la salle, contre la porte. De Nostos, une aura ténébreuse s’étendit, emplissant l’air tout autour de lui, rampant au sol comme une créature doué de raison.

- Ah ah ! Je me demande ce que tu sais faire sans tes yeux …

Non content de son effet, Nostos étendit ses facultés mentales, traqua Lloyd à travers la brume noire et l'attaqua à grand coup de foudre, sans s’arrêter de parler bien sûr.

- Je me demande comment je vais t’utiliser … Tu serais un piètre garde du corps, tu n'es même pas capable de tuer convenablement. J’aime quand mes tueurs sont des artistes, toi tu n’es qu’un boucher. Je ne te prendrais pas comme confident, tu n’a aucun charisme. Mais ce petit cul … oui je te mettrais dans mon lit ! Il suffirait pour cela que tu me laisse entrer dans ta tête ! A moins que tu préfère les électrocutions ?

Il avait hurlé sur ces derniers mots et s’en était suivit une danse endiablée que Nostos exécuta instantanément après, sans arrêter de lancer ses éclairs Sith.
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La petite chose tombait dans le noir. Petite chose futile, créature désolé et perdue dans l'immensité de l'éternité vide. Comme englué dans une toile sombre, il voyait le temps défiler au ralenti. Il avait peur, il n'était pas à sa place. Depuis cet endroit froid, hanté par son passé refoulé. Il se souvenait de son enfance sur Korriban, il y a des milliers d'années de cela, avant qu'il ne soit banni par les siens. Il se souvenait de cette période bénis par les délices de la chair et du plaisir perpétuel.

Ces souvenirs défilaient devant ses yeux, il les revivait comme s'ils étaient siens mais ... pourtant, cela n'avait pas l'air d'être le cas. Ces scènes lui étaient étrangères. Comme si ce n'était pas sa vie à lui. Mais c'est impossible, non ? Il ne se posait pas non plus question du lieu où il se trouvait. Ce néant à perte de vue et cette chute libre éternelle. Le sentiment de vertige infini l'empêchait de se concentrer. Son mental était comme figé par cette sensation de vitesse, cette traction qui l'attirait vers un fond invisible.

Pendant un court instant, il avait entendu une voix, et ressenti quelque chose. Une chaleur, un nom : Khorog. Darth Khorog ! C'était quelqu'un qu'il connaissait ... mais qui ? Était-ce un ami ? Un esclave ? Un parent ? Il ne savait pas, en revanche il sentait cette sensation en lui ... le désir de vivre et la peur. Pourquoi avait-il peur ? Il était peut-être en train de mourir. Il ne parvenait pas à sentir ses mains, ni ses pieds. En avait-il seulement ? C'était peut-être pour cela qu'il ne faisait que tomber. Il aimerait tellement réentendre cette voix. La petite chose hurla dans le noir, de sa voix silencieuse. Il appelait, suppliait qu'on lui dise qui était Khorog et qui il était lui-même. Il avait si peur.

Puis à nouveau, un souvenir s'étala devant ses yeux. Il était en train de profiter d'un spectacle sanglant, deux Massassi qui s’entre-tuait sous ses yeux. Mais la petite chose ignorait pourquoi. Un prêtre au regard inquiet se retourna vers lui et dit quelque chose ... mais le hurlement de la foule couvrait ses paroles. Qu'avait-il murmuré ? La petite chose Tenta de se raccrocher à ce souvenir mais il lui glissa des doigts, comme l'eau d'une rivière.

- Et bien et bien ... qu'est-ce que tu fais là ?

La petite chose se retourna, elle vit un homme de belle stature, le visage fin et beau, une silhouette athlétique et agréable à regarder. Sa peau rouge et ses excroissances osseuses rajoutait un air cruel à cet individu que la petite chose connaissait.

- Qu'est-ce que tu recherches dans cette eau ? C'est la mienne.

La petite chose contempla ses mains. Elles étaient enfoncées dans l'eau d'un immense lac souterrain, aux couleurs chatoyantes. L'endroit mirifique ressemblait à un petit paradis. Le plafond était constellé de lueurs semblables à des étoiles, et à la surface plane du lac, les teintes multicolores se mouvaient de façon chaotique ... mais parfois elles prenaient formes. Ce sont les souvenirs que la petite chose contemplait.

- Tu essayes de me voler des souvenirs ? C'est mesquin et très mal polie. Je n'aime pas quand on vole.

Il se pencha et se saisi de la gorge de la petite chose, la soulevant du sol pour la tenir à sa hauteur de visage. Pétrifié par la peur, la petite chose n'osait pas riposter, malgré la colère qui commençait à s'agiter en elle. Elle se souvenait d'une chose, elle détestait cet individu, c'était lui qui lui avait voler son bien ... mais quoi ? La petite chose tenta de parler, mais aucun mot ne se fit entendre.

Lloyd Hope
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Lloyd abattit un nouvel assaillant, puis un autre. Les pauvres êtres n’étaient même pas armés ; ils n’avaient aucune chance contre son sabre laser. Avec dégoût, il les vit s’effondrer au sol, entendit leurs cris de douleurs et d’horreur. Il voyait dans leurs yeux qu’ils se savaient condamner à la mort – alors que ce devait être une si belle soirée pour eux. Le hapan repoussa les émotions folles qui se bousculaient dans sa tête pour essayer de garder le contrôle de ses mains tremblantes. Mais les mots du Sith résonnaient toujours comme s’il se trouvait dans sa tête. Lloyd écarquillait les yeux et jetait des regards en tout sens comme s’ils s’attendaient à voir apparaître d’autres assaillants, mais il venait d’abattre le dernier. Il recula vers la porte, la sentit le percuter dans son dos, toujours désespérément close.

- Je… Je… Non... bégaya-t-il. Si vous me tuez, qui vous fera sortir d’ici ? tenta-t-il d’une voix qui lui semblait suraiguë.

Seul un grand rire lui répondit. Sa tentative d’amadouer la créature ancestrale était vouée à l’échec vu son état psychique. Et il ne pouvait pas non plus compter sur la Force. Ses mains étaient toujours terriblement douloureuses, les cloques suintant sur sa peau brûlée.

Le Sith, lui avait reculé, laissant à Lloyd de brefs instants de répit. Qui ne lui furent d’aucun secours : déjà, la pièce s’envahissait lentement d’une brume obscure. Comme une fumée opaque et pourtant inodore, elle progressa le long des murs. Lloyd fit appel à la Force pour essayer de garder ses perceptions mais encore une fois, la puissance du Sith le surpassait beaucoup trop. En un instant, il fut plongé dans une obscurité totale. Seule sa lame rouge était encore à peu près visible, et il la gardait devant lui comme un maitre bouclier. Il la passa sur sa droite, puis sur sa gauche, mais nul ne s’approchait de lui.
Lorsque la voix reparut dans sa tête, ce fut pour s’accompagner d’une terrible décharge électrique. Lloyd laissa échapper un cri de douleur et tomba à genoux, s’agrippant à la garde de son sabre.

- Ah… Ah ! Arrêtez ça… Je peux… Je peux vous être ut…

Mais il ne put terminer sa phrase. Une nouvelle décharge venait de parcourir son corps, lui faisant l’effet d’une paralysie et de milles lames enfoncées dans sa chair. Cette fois, ses mains crispées ne purent garder son arme et le sabre laser tomba au sol avec un cliquetis, avant de rouler quelques mètres plus loin. Lloyd tomba face contre terre, à peine capable de respirer.

Lorsque la foudre s’arrêta, il haleta, le visage couvert de sueur et de larmes. La douleur avait été si intense qu’il avait un instant espéré mourir pour s’en défaire. Mais non, il ne fallait pas mourir.

- Non, non, gémit-il, mais il n’était pas sûr que le Sith pût l’entendre tant sa gorge avait été vidée de ses forces.

Cet assentiment à ce que le Sith entrât dans sa tête lui semblait de toute façon complètement futile : il n’est pas en mesure de lui résister. Ou s’il résistait, pour combien de temps ? Personne ne viendrait le chercher ici, dans une cave sur Vaynai. D’ici là que l’on s’inquiétât de sa disparition, il serait mort depuis longtemps.

Nouvel assaut électrique. Lloyd se recroquevilla au sol avec un cri, emprisonnant sa tête dans ses mains brûlées dans l’espoir vain de protéger sa vie.

Dans la douleur, entre ses cris, il eut un flash. Un individu à la peau et aux excroissances rouges, les mains refermées sur la petite gorge d’une créature alien et blanche, de la taille d’un enfant. L’instant suivant, la foudre s’arrêta, et l’image disparut. Lloyd haleta de nouveau, roulant par terre dans l’obscurité. Il essayait de reprendre son souffle avant l’instant fatidique, où, certainement, la torture reprendrait. Tous ses membres tremblaient, et sa volonté de survivre était anéantie. Il aurait pu essayer de ramper pour attraper son sabre, ou réessayer d’ouvrir la porte, mais il craignait que le moindre de ses mouvements ne déclenchât de nouveau la colère et la torture du Sith qui se tapissait dans l’ombre.

Les secondes s’égrenèrent. Lloyd n’entendait que sa propre respiration. L’assaut suivant ne venait pas, et la voix s’était tue. Il ne comprenait pas pourquoi. Il eut l’espoir fou que la créature fût morte ou enfuie, et il osa enfin relever la tête, mais la noirceur qui l’entourait était toujours aussi épaisse qu’une fumée de charbon, et l’on n’apercevait rien à moins d’un mètre autour. Sauf, à quelques pas, la lame rougeoyante de son propre sabre.

Le souvenir de la scène de l’étranglement lui trottait dans la tête. Il ne parvenait pas à y donner un sens. Il ne savait qu’une seule chose : il ne pouvait pas sortir, et la chose avait reculé… Craignait-elle son sabre ? Était-ce possible ?
Lloyd se mit à ramper en direction de son arme. Son souffle était court. Il essayait de faire le moins de bruit possible, mais son corps se traînant sur des débris de verre émettait des crissements peu discrets. Au bout d’une minute, néanmoins, son sabre était à portée de main. Il tendit les doigts pour l’attraper en retenant son souffle.
Darth Khorog
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Sur le coup, Nostos fut saisi d’une grande colère. Lloyd était entré l’espace d’un instant dans sa tête pour l’apeçevoir en train d’achever la psychologie de ce pauvre Khorog. Il le dégagea de là et déchargea une nouvelle attaque électrique sur sa victime. Il hurla sa colère l’espace de quelques instants puis se tue. Quelques secondes passèrent avant que le Dépravé ne puisse s’empêcher de rire. L’échos de ce son désagréable dans la bouche du draethos possédé se répercutait dans toute la pièce. Les ombres et la brume épaisse de Force cachait sa présence. Mais il savait où se trouvait Lloyd. Il était recroquevillé sur le sol. Pathétique, Nostos eu l’idée de s’amuser un peu.

- Mon peeeetiit Blooooondiiiiin. J’ai eu une idée pour s’amuser. Tu sais ce que j’aimais faire jadis ? Je violais des beaux esclaves comme toi tout en les éventrant ! C’était si drôle, et pratique ! Se faire plaisir en baisant et en mangeant ! Je sens que ce corps aime la chair fraîche de ton espèce. Peut être aimera t il manger la tienne, petit esclave.

Le Sith recommença à se déplacer. Il s’approcha du corps de sa victime. Il avait attrapé son sabre laser.

- Oh, mon futur petit trou préféré veut se rebeller ? Attends un peu, je vais t’apprendre ce qu’est la Résignation. Tu sais, l’humiliation et la dégradation physique ce n’est pas si mal comme mort, il y a pire … regarde-moi ! Quand j’en aurais enfin fini avec toi et ce Khorog, je pourrais t’enfermer dans cet obélisque de malheur !

Le Dépravé se déplaça, il se mit doucement entre Lloyd et l’Obélisque.

- Tu entends ma voix mais tu n’as toujours pas attaqué ? Tu es donc si faible que cela ? Aha ! Attends donc de voir la suite ! Je n’ai utilisé qu’une fraction de mes pouvoirs ! Je pourrais te retirer ton énergie vitale … mais ça ne serait pas drôle. Je pourrais te scalper ? Mais tu ne serais plus aussi agréable à regarder. Ton je vais énucléer tes yeux ! Oui, tes grands yeux de merlan frit … et je vais les gober ! Hahahaha ! AAAAAH LIBERTÉ JE T’ADORE !

Le Sith fondit alors vers Lloyd, il se saisit du poignet armé de Lloyd d’une main et de l’autre il saisit sa gorge déjà si abimée. Le sourire terrifiant du draethos dont le visage semblait de plus en plus déformé, comme si une illusion fondait la face alien de Darth Khorog et celle d’un Sith de Race.

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Iorsas était prit au piège. Le Dépravé l’avait saisit à la gorge, il l’avait dans sa main et tenait son visage tout contre le siens. Il était terrifié, son heure était venue. Il avait beau regarder autour de lui, il ne voyait rien, seul le paysage mental de ce Nostos l’environnait et il n’y avait rien …. Rien sauf une chose. Loin très loin d’ici. Au milieu d’un lac, celui dont les eaux chariaient les souvenirs du Dépravé. Au centre de cette étendue d’eau il y avait un objet imposant, un Obélisque d’Obsidienne. Cet objet raviva les propres souvenirs de Iorsas. L’Obélisque ! L’autel ! Lloyd !

A ce moment-là, un jeune Sith apparu l’espace d’un instant. C’était Lloyd Hope ! Darth Khorog refit surface à ce moment là et Nostos le relacha, décontenancé. Le Draethos avait réussi à reprendre contenance de lui-même.

- Nostos Graush. Tu es un étrange Esprit. Je vois que cette chose là est lié à toi.

En effet, l’Obélisque semblait déterminant, Darth Khorog n’aurait su dire pourquoi, mais l’Obélisque était primordial ! Il le savait parce qu’il était dans les pensées de Nostos ! Cette révélation lui apporta une autre information. Il avait fait venir Lloyd à lui, inconsciemment. Sans même réfléchir plus longtemps, le Sith se concentra, tentant d’ignorer les attaques de l’Esprit qui revenait à la charge pour tenter d’asservir à nouveau le mental du draethos. Ce dernier se mit à appeler Lloyd … tenter de l’invoquer, à penser à lui. Nostos Graush avait à nouveau resserré ses mains autour de la gorge de Darth Khorog, il était trop fort et le Haut Inquisiteur ne pouvait pas lutter. Mais au final il eu gain de cause. Sur le côté, là, au même endroit que précédément, le guerrier Sith refit surface. Il était griévement blessé. Le Sith se mit à hurler mentalement dans la tête de Lloyd Hope avant que celui-ci ne disparaisse :

- Briser l’Obélisque c’est briser son corps ! Brisez l’Obélisque !

Dès qu’il eu prononcé ces mots, la Peur envahi tout. La Terreur, la colère et l’instinct de survie. L’air devint rouge, le sol suintait le sang et un tonnerre de hurlements éclata dans le ciel de ce paysage mental. Nostos Graush projeta le draethos sur l’eau du lac devenu glace avec un cri déchirant, hurlant des mots dans un langage Sith trop ancien pour que Khorog puisse comprendre. Mais il savaient que son heure était presque venu. Sauf que l’Esprit l’avait relaché en le projetant. Khorog poussa son mental vers ce qu’il souhaitait. Il se retrouva devant l’Obélisque. Il retrouva toute sa combativité et frappa de son poing la surface minérale de l’Objet. Il frappa encore et encore, sentant que de l’autre côté, quelqu’un frappait aussi l’Obélisque dans la réalité. A mesure qu’il frappait, l’air se fissurait et Nostos Graush semblait moins imposant. Darth Khorog continua de frapper jusqu’à ce que …
Lloyd Hope
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Lloyd tremblait, jetait des regards affolés autour de lui vainement : l’obscurité était totale, et seul son sabre laser, toujours, comme un phare, lui procurait un repère lumineux. La voix du Sith poursuivait ses folles menaces et il essayait d’en faire abstraction. Mais bientôt le prédateur se montra au-dessus de sa proie, et Lloyd sentit sa présence noire avant même d’en voir les contours, qui avaient toujours les traits du draethos. Il cligna des yeux, incapable de prononcer un mot.

Non, bien sûr qu’il n’attaquait pas. Comment aurait-il pu ? Il aurait signé son arrêt de mort. La seule chose qu’il pouvait faire, c’était essayer de gagner du temps. Mais même cela paraissait absurde : gagner du temps pour quoi ?

Brusquement, le Sith s’était jeté sur lui et il sentit une poigne froide lui saisir sa main armée et une seconde se refermer sur sa gorge. Hoquetant de terreur, il tâcha d’attraper la main qui l’étranglait mais il ne put que s’accrocher misérablement sans pouvoir se défendre. Sa bouche ouverte essayait d’avaler une goulée d’air, sans succès. Devant son visage, un sourire horrible de draethos s’épanouissait et Lloyd s’imaginait déjà déchiqueté sous ces dents voraces. Il tenta de dire quelque chose, mais l’air ne passait plus dans ses cordes vocales. Il gigota, essaya d’utiliser ses jambes pour repousser le Sith. En vain. Le draethos était plus grand, plus fort.
Bientôt, la vision de Lloyd s’obscurcit. La lumière écarlate de sa lame disparut, laissant place à la douleur, à la terreur, au désespoir. Jusqu’à ce que…








De l’eau noire.

Un lac.

- Briser l’Obélisque c’est briser son corps ! Brisez l’Obélisque !








L’instant suivant, les eaux sombres avaient disparu et la lame rougeoyante était réapparue dans le champ de vision de Lloyd. Ne pas mourir. L’obélisque ? Il avait l’impression que sa tête allait éclater. Son visage était devenu rouge, couvert de sueur, et le manque d’oxygène l’empêchait de penser. Il n’était plus temps de penser de toute façon.

Un bref moment, il lui sembla que le draethos desserrait légèrement sa prise. Il en profita pour rassembler toutes ses forces et tenter un brutal coup de pied dans le thorax penché sur lui. La créature le lâcha instantanément et il n’essaya même pas de voir ce qui se produirait ensuite. Il roula sur le ventre et se releva en aspirant une grande goulée d’air.

L’obélisque.

L’objet était là, sombre et pointu, menaçant le ciel comme le destin, sa silhouette acérée se découpant entre les ombres du brouillard qu’avait imposé la créature.
Lloyd se jeta sur l’objet sans la moindre réflexion. Il abattit violemment sa lame, avec un cri de rage et de désespoir, puis réitéra l’attaque, encore, encore. Le laser entamait l’obélisque comme de simples égratignures malgré toute la force qu’il essayait d’instiguer dans ses coups. Mais que pouvait-il faire d’autre ? Il n’avait que cette option, l’énergie du désespoir.

Dans un instant, se disait-il, il va se relever et m’attaquer. Dans le dos, sans que je ne puisse le voir, et il me tuera, avec toutes les souffrances promises. Mais il ne verrait rien, il aurait déjà essoufflé toutes ses forces, transmis toutes ses ressources dans cet assaut absurde, celui de la lumière contre la pierre, du vivant contre le minéral, du présent contre le passé.

Et il revoyait en boucle un enfant alien étranglé. Etranglé. Etranglé.


Darth Khorog
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Le draethos pouvait ressentir toute la rage et toute la haine qui grossissait à chaque coup que Lloyd et lui-même donnait à l’Obélisque. Une énorme et très puissante énergie semblait s’accumuler. Darth Khorog ne comprenait pas bien ce qui se passait sur le moment, l’esprit encore un peu embrumé par le contrôle que le défunt avait imposé sur ses pensées. C’était à peine fini qu’il pouvait déjà ressentir qu’il recommençait. Mais cette fois-ci Darth Khorog était préparé ! La silhouette massive se dessinait dans l’air, l’atmosphère tout entière semblait être lui, les nuages, le rouge du ciel et même le soleil qui désormais ressemblait à un trou noir régurgitant des quantités phénoménales de sang. Ce fluide se répandit partout tel un raz de marée, c’était la peur de Nostos, elle tenta de balayer Khorog, de briser ses barrières mentales mais le Haut Inquisiteur avait trouvé le point d’encrage du fantôme et il se cramponnait autant que possible à l’obélisque désormais fêlé.

D’ailleurs, quelque chose semblait en émaner, perdu dans l’immensité d’une mer d’hémoglobine, le draethos avait du mal à voir quoique ce soit, et bien que tout ceci se passait dans sa tête, il avait l’impression de suffoquer. Il se sentit immédiatement tomber dans la réalité, son corps avait trébuché et s’était cogné la tête. Une douleur insoutenable lui vrillait les tempes. L’Obélisque lui vibrait par à-coups, tels les battements d’un cœur à un rythme rapide. Il fini par voir à l’intérieur du cristal noir, un éclat lumineux, quelque chose de vivant ! C’était là l’esprit de Nostos. Immédiatement Darth Khorog eut une idée. Il ne pouvait pas survivre ainsi à la merci de l’Esprit Sith alors il n’y avait plus qu’une seule chose à faire … Darth Khorog planta son sabre laser dans le cristal fêlé, il l’enfonça jusqu’à la garde, provoquant une nouvelle série de hurlements suraiguë. Il retira son arme et plongea alors sa main dans l’obélisque. Il se saisit de l’éclat lumineux qui brûla instantanément sa main. La douleur était insoutenable, elle lui réveillait sa vieille blessure à l’épaule et tous ses nerfs endommagés lui faisait payer le prix de ses erreurs passés.

- Non ! Qu’est-ce que tu fais imbécile ! Ne fais pas ça ! Ce n’est pas comme ça qu…

Darth Khorog ne lui laissa pas le soin de continuer sa phrase, n’écoutant que son instinct, il avala l’éclat de lumière incandescent. Elle était trop grosse bien sûr et ne voulait pas descendre mais le Sith savait que ce n’était pas biologique, c’était dans sa tête. Il se concentra sur la Force et son esprit plutôt que sur l’irréalité illusoire de suffocation. Encore une fourberie du Sith ! Il n’était pas question de se faire avaler par Nostos ! Darth Khorog était déterminé à inverser les rôles …. Il n’était pas n’importe qui, c’était un Draethos, un maître des voies de l’Esprit. Ce n’était pas un fantôme vétuste et décrépi qui allait lui faire l’affront de le vaincre sur son propre domaine !

Darth Khorog sentait la peur primaire et intense de Nostos Graush, ses pensées étaient mêlées à celle de Khorog, ses émotions, ses sentiments. Pendant un cours instant, le draethos ne savait pas qui il était, un Sith de l’inquisition ou bien un ancien roi Sith des temps anciens. Mais petit à petit, il rassembla ses propres souvenir, il repensait à son mentor qu’il avait tué à grande peine. Son maître, ce sale traître, lui revenait aussi en mémoire, il avait dû le tuer puis le dévorer. Il repensait à son séjour à l’académie et au sale petit trou du cul qui lui avait apprit le danger de l’amitié aveugle. Enfin ce fut le cimetière de vaisseau, son père et au-delà, sa mère qui s’imposèrent dans sa tête. Pendant un cours instant, il revit une scène, dans son lit de bébé, son père et sa mère qui le regardaient affectueusement. Une bien lointaine période, datant de l’époque où ils ne se détestaient pas au point de s’entre tuer.
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Dans la salle, le draethos était allongé par terre. Toute la pièce semblait avoir été dévasté comme après une bataille. L’obscurité s’était dissoute et l’air n’était plus aussi pesant. Quelque chose gênait Darth Khorog, il ouvrit les yeux et vit un visage ….

- Heuu .... Lloyd ?

La voix du Haut Inquisiteur n’était pas aussi forte qu’auparavant, c’est comme s’il avait passé toute une journée à hurler à plein poumons. Il ne parvint pas à retenir une quinte de toux. Il avait tellement soif.

- Par Ragnos, qu’est-ce qui se passe … et pourquoi je ne peux pas me lever ?

Le draethos releva la tête très péniblement, le hapien était assit à califourchon sur le draethos, son sabre laser allumé, à quelque centimètres de sa gorge.

- Qu’est-ce que c’est que ce bordel …

Il aurait voulu prendre un ton inquiétant mais il avait mal, terriblement mal. Sa vieille blessure à l’épaule lui faisait souffrir, il avait l’impression qu’on lui avait à nouveau découpé le bras, ses nerfs lui faisaient tellement mal qu’il en perdait le contrôle sur ses mains qui tremblaient. Ses yeux lui faisaient mal et sa tête encore plus.

- Je … ah Nostos, il est mort ? Qu’avez-vous fait de l’Obélisque ? Et votre visage, que s’est-il passé ? Aaaah ma tête … Dites moi que vous avez appelés mes hommes, s’il vous plait.

Le ton du draethos était presque implorant, la souffrance dans son corps et dans son esprit était telle qu’il ne parvenait pas à respirer normalement. Il sentait quelque chose dans son cerveau, quelque chose qui tentait de ressortir. Pendant un moment, les yeux du Sith virèrent au violet, le sourire de Nostos réapparu mais Darth Khorog reprit contenance et refoula l’individu au fin fond de son esprit.

- Ah oui, ça y est je me rappelle. Le Dépravé est neutralisé, ne t’inquiète pas. S’il te plait Lloyd, assomme-moi et remet moi entre les mains de Darth Verum, mon second. Il prendra le relais.
Lloyd Hope
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- Sei… Seigneur Khorog ?  

Le hapien haletait, le souffle court, les deux mains figées sur son sabre laser malgré les brûlures qui embrasaient encore ses paumes et ses doigts. Il resta un moment là, à contempler la figure du draethos, éberlué. Mais au bout d’un moment, il dût se rendre à l’évidence : la créature qui avait pris possession du corps du seigneur Sith s’en était allée, et désormais il était en train de menacer de son arme le Haut Inquisiteur de nouveau. Lloyd parut s’en rendre compte et se hâta de libérer le draethos en s’asseyant par terre à ses côtés, puis d’éteindre son arme et la ranger à sa ceinture, non sans un gémissement de douleur.
Sa respiration hâtive soulevait sa poitrine à intervalles réguliers tandis qu’il jetait des coups d’œil méfiant autour de lui. Mais il n’y avait plus d’obélisque.

- Je… Je l’ai détruit, l’obélisque, expliqua le hapien.

Mais il n’était pas rassuré pour autant. Un bref instant, il avait cru voir sur le visage du draethos passer comme un ombre, comme si la créature n’avait pas tout à fait disparu. Il fronça les sourcils.

- Vous… Vous assommer ? répéta Lloyd, incertain. Vous êtes sûr ?  

Ça lui semblait être une mauvaise idée. Comment ferait-il pour transporter un être si grand par rapport à lui ? Certes il était fort, mais il ne s’agissait pas seulement de remonter des escaliers ; il fallait rentrer à la navette. Sans parler de ce moment gênant où il devrait frapper l’Inquisiteur sur le crâne. Mais comme le Seigneur Sith avait l’air certain de ses propos, alors le hapien fit un effort pour se lever. Il enjamba un cadavre, puis une table brisée avant de trouver ce qui lui parut convenir : un grand plat en fonte, lourd, vide.

Il l’abattit sur la tempe du draethos et ce dernier perdit conscience instantanément. Alors le hapien laissa tomber le plat à terre, et fouilla dans ses poches pour atteindre son comlink.

- Mumkin. Mumkin ? Tu me reçois ? C’est moi.
- Hope ? grésilla la voix claironnante du pilote. T’appelles pile au bon moment, figure-toi que j’ai trouvé le problème ! La limace en question là, il restait des morceaux, c’est pour ça, le sale bruit, t’sais ? Hé bien figure toi que je crois que c’étaient les dents de la bête. C’est fou hein ? Une limace avec des dents, je te jure Felucia c’est vraiment pas fréquentable comme…
- Mumkin écoute, j’ai besoin de ton aide, laisse tomber le vaisseau, on s’en occupera plus tard. Verrouille-tout et trouve un speeder. Loues-en un, j’te rembourserai. Il faut que tu viennes au palais de N’tiokli, c’est au bout de l’avenue Kess-24. Là tu m’aideras à charger… Le seigneur Khorog.  
- Heu… Charger ? C’est-à-dire ? La duchesse s’est évanouie ?

Lloyd grogna, jeta un coup d’œil vers l’Inquisiteur, mais celui-ci était toujours inconscient.

- Tu veux vraiment me faire tuer, toi. Ramène-toi, dépêche, j’ai pas envie de rester ici une minute de plus.  
- Ok patron !

La communication fut coupée et le hapien soupira en s’asseyant par terre.







Au bout d’un moment, les portes avaient été rouvertes par le serviteur qui les avait conduits jusqu’ici en début d’après-midi. Quand il avait le chantier que la pièce était devenue, les cadavres, et au moins l’un des deux Sith vivants, il avait hurlé de terreur et s’était enfui. Le hapien ne s’était pas embêté à lui courir après. Il était épuisé. A la place, satisfait de pouvoir enfin sortir, il s’était chargé d’attraper le draethos par les épaules et de le tracter dans l’escalier. Ce fut une longue et douloureuse tâche, à cause de ses mains brûlées notamment, mais quand il parvint dans le hall d’entrée du palais, Mumkin était entré en sifflotant. En venant à sa rencontre, vu que le palais était vide, il n’avait pas pu s’empêcher de faire un petit tour dans une ou deux pièces pour visiter le palais, mais bientôt il aida Lloyd à soulever le corps massif du seigneur Sith. A eux deux, ils l’emmenèrent jusqu’au speeder et le déposèrent sur la banquette arrière avant de vider les lieux le plus rapidement possible.

A l’astroport, sur la plateforme 871-C, Darth Verum les attendait, inquiet, comme s’il avait pu réellement pressentir que ce genre d’évènement allait survenir. Heureusement, il accepta les explications de Lloyd Hope sans sourciller, et le hapien et le dévaronien purent rentrer sur le Sans Visage. A peine étaient-ils entrés qu’ils décollèrent, et Lloyd resta un moment assis à côté du pilote, silencieux. Ses mains paumes ouvertes sur ses genoux le brûlaient encore.

- C’est moi ou on te file toutes les missions merdiques, Hope ?  

Le hapien grogna son assentiment.

- Nan, c’est pas qu’une impression, fit-il quand enfin l’atmosphère fut derrière eux, et que le cockpit fut plongé dans la pénombre, tandis qu’au-delà de la baie de pilotage, seule la toile noire de l’espace était désormais visible. Et avec l’Inquisition c’est pire. Rappelle-moi de plus jamais travailler avec eux.  

Mumkin lâcha un bref rire.

- En tout cas, tu remarqueras que ça fait deux fois, coup sur coup, qu’il faut que je vienne te sauver la mise à la fin, Hope. Je suis un pilote vachement serviable.  
- Mouais. Un peu voleur aussi.  
- Hein ? De quoi tu parles ?

Le dévaronien avait pris un air innocent, mais Lloyd désigna du menton une petite statuette brillante qui dépassait du veston du pilote.

- Le bibelot, là. Tu l’as volé au palais.  
- Ah ça, ahem… Oh, ça va, si j’ai bien compris, le propriétaire en aura plus besoin, nan ?

Le hapien laissa échapper un bref soupir amusé, en reportant son regard vers l’espace.

- Au fait. Appelle-moi Lloyd. T’as p’t-être raison, j’ai besoin d’un pilote serviable de temps en temps, alors tant qu’à faire.  
- Ca veut dire que j’suis pote avec un Sith ? Trop cool ! Appelle-moi… Ben appelle-moi toujours Mumkin, du coup.











HRP : Fin pour moi !

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