See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Dans l’un des hangars de la base militaire, il eut d’abord un silence là où l’activité faisait habituellement un bruit de fond. Sans doute la sortie précipitée de certains mécaniciens et ingénieurs aurait pu indiquer ce qui suivit : une explosion. Pas suffisamment grave pour infliger de lourds dégâts mais suffisamment pour souffler les vivants alentours ainsi qu’une bonne partie du matériel. Les éventuelles flammes furent éteintes, la poussière évacuée grâce aux systèmes de ventilation. Il eut l’un des bleus pour se relever plus rapidement que les autres. « Maître ! » appela-t-il en découvrant qu’autour de lui il n’y avait aucune trace de la Jedi qui était venue pour leur expliquer les subtilités d’un bon réglage d’une interface de contrôle.

En chancelant, il s’approcha du centre de l’incident et avec soulagement, il découvrit ladite Jedi agenouillée, les mains encore dans le moteur. De prime abord, elle ne semblait pas blessée. Visiblement, même s’il ne comprenait pas ce qu’elle avait bien pu faire, ses actions avaient limité l’explosion. Non loin, l’immense droïde qui la suivait s’avança. « Administratrice, vous êtes blessée. » Ce n’était pas une question mais une constatation effectuée avec un détachement propre aux mécaniques.

Le bleu se précipita pour aider la Jedi qui, il le constata bientôt, avait perdu ses lunettes. Elle détourna les yeux mais pas suffisamment rapidement pour qu’il n’ait pas un aperçu d’un regard blanc. « Légion. Mes gants ont fondu. Débrouilles-toi pour que je puisse me relever. » Le ton était égal à celui qu’ils avaient déjà entendu venant d’elle. Pourtant, elle devait bien souffrir, non ? se demanda le soldat en se précipitant pour aider le droïde dans sa tâche. Ce qu’il vit le poussa à se redresser et hurler pour demander un médecin.

Au cri de l’humain, See’Ryl leva intérieurement les yeux au ciel. Il n’y avait objectivement aucune raison valable pour faire venir un médecin. Il devait bien y avoir d’autres blessés qu’elle alors autant qu’il s’occupe de ses semblables. Si en même temps, il pouvait leur inculquer un peu de logique et de prudence, ce serait parfait. Parce que c’était à cause de l’un de ces bleus qu’elle avait du dériver le circuit de refroidissement de l’engin sur lequel elle les formait, afin d’éviter une catastrophe. Toute à sa manipulation, elle ne s’était servie de la Force lorsqu’il avait été trop tard à la fois pour ses lunettes, ses gants et, par extension, ses mains.

Ce n’était rien de grave, probablement. Rien que la Force ne pourrait guérir. Ses yeux, en revanche, c’était plus problématique. La chaleur avait été intense et il y avait fort à parier qu’il faudrait quelques jours à sa vue pour redevenir normale. La Jedi réprima un mouvement d’humeur. Voilà qui était agaçant. Légion parvint à libérer sa première main. See’Ryl se permit un soupir de soulagement, consciente que le plus dur débutait.

« Soldat ? » appela-t-elle dans l’espoir qu’il y avait quelqu’un pour l’entendre. Celui qui avait demandé un médecin s’approcha. « Suivez ce que je vais vous dire. Ne posez pas de questions. Obéissez simplement. » Elle perçu la tension qui envahit soudain l’humain qui acquiesça cependant. « Oui, Maître. » See’Ryl inspira et émit un léger sifflement de douleur. « Le médecin va arriver. » intervint le soldat dans la plus grande indifférence des deux autres. « Vous allez déconnecter l’interface avant de détacher la réserve de munitions. ». Devant son hésitation, elle lâcha, glaciale « Exécution. »

Ne restait plus qu’à espérer que soit Légion ou le médecin arrive à la libérer avant que le bleu ne leur fasse une syncope.
Balian Atraïde
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C’était une très mauvaise journée. La nuit avait déjà été mouvementée. J’avais été rappelé dans la nuit pour un pauvre bougre qui avait pété un plomb. Il voulait mettre fin à ses jours. Un traumatisme ancré au plus profond de son esprit après avoir vu son grand frère tué sur Dubrillion, et lui-même brûlé sur une grande partie de son corps. Le gaillard était un ancien artilleur, caporal de son état. Il était parvenu à subtiliser une arme sur un bleu qui avait « oublié » qui rendait visite à un ami à lui dans la chambre voisine. Pourtant les consignes étaient claires…JAMAIS d’armes dans la section psychiatrique ! Mais non…ils ne réfléchissaient à rien ces petits cons…

Le caporal, en fauteuil roulant avait donc réussi à choper l’arme du gamin et menaçait donc de l’utiliser contre lui. Heureusement les infirmiers étaient parvenus à le lui reprendre…mais à quel prix…Je vais vous le dire…le prix : ma jambe ! C’était pourtant la base ! Même moi je le savais que pour désarmer un dérangé il fallait retirer la cellule d’énergie ainsi l’arme serait inutilisable. Mais non…ils ont préféré batailler auprès d’un mec qui avait été, certes, blessé physiquement…mais il avait guéri de puis le temps…C’était son cerveau qui était atteint…embué dans son syndrome de stress post-traumatique…Mais il demeurait physiquement fort, même diminué…

Le coup partit tout seul…cela eut le mérite de surprendre tout le monde et mes hommes purent désarmer le pauvre bougre. Je voulus m’approcher de lui et lui injecter la dose de lorazepam que j’avais préparé pour le calmer et lui faire faire un gros dodo…Mais ma jambe se déroba…et je me retrouvais au sol :

- Docteur ! Vous êtes touché !!

Ha oui…l’infirmier aussi était un bleu. Il ignorait que ma jambe gauche était une prothèse. Il se précipita sur moi, je lui tendis rageusement la seringue et lui ordonna :

- ça va aller ! Injectez-lui ça !

Le patient sentit la piqure et le tranquillisant se répandre dans son corps. Ses muscles se détendirent et sa tête retomba sur son torse. L’infirmier voulu revenir vers moi mais je repris vertement :

- Vous n’allez pas le laisser ainsi ! Remettez-le dans son lit ! La dignité du patient ça vous parle ?

Mon ton ne laissait place à aucune négociation. Je m’agrippais à un fauteuil et parvins à me remettre debout pour m’affaler lamentablement sur le fauteuil en question. Mes gars étaient en train de border le patient, alors que j’examinais les dégâts. C’était ma jambe gauche qui avait pris le coup… Mon treillis était tâché d’un liquide sombre…Un truc avait être amoché… L’infirmier revint vers moi en panique…Je soupirais et relevais mon pantalon pour le rassurer, mais aussi pour comprendre ce qu’il se passait et avait transformé ma jambe en un poids mort. Heureusement qu’il s’agissait de ma jambe cybernétique. J’avais des ennuis avec depuis quelques temps, elle couinait sans cesse. La réparation sommaire que Cally avait pratiquée dessus n’était pas éternelle. Elle m’avait d’ailleurs prévenu sur ce point. Mais j’avais négligé de me rendre à la maintenance pour un check-up de ma jambe. Ce coup de blaster n’allait pas arranger la chose.

J’avais été obligé de retirer ma prothèse pour la rafistoler comme j’avais pu. Le tir avait dézingué l’alliage qui protégeait les circuits et naturellement le boitier d’alimentation. Le liquide qui se déversait allègrement était quelque chose qui devait s’apparenter à de l’huile…En même temps j’étais médecin, mais ingénieur en mécanique ! Ce fut donc à grand renfort de rubans adhésifs et de bandages que je réparais comme je pus ma jambe, en attendant d’être en mesure de me rendre à la maintenance.

La matinée se poursuivit dans la même lignée…Café en panne, alors que je devais enchaîner les consultations, des soldats qui s’étaient blessés à l’entrainement, il y en avait plus qu’il n’y paraissait. J’avais donc hurlé comme quoi si je n’avais pas mon café il y aurait « explication des gravures » pour reprendre l’expression favorite de mon ami Vhagar, sergent-instructeur. J’eus finalement le droit à mon café, juste à temps pour recoudre l’arcade sourcilière d’un cathar récalcitrant : la journée promettait d’être longue…mais longue…et particulièrement chiante…

- Non non et non vous ne me raserez pas les poils ! Vous vous rendez compte ! J’aurai l’air de quoi ! Débrouillez vous mais vous ne me raserez pas ! C’est honteux ! Avouez ! C’est parce que je suis un cathar !

Armé de la tondeuse je me battais avec l’autre pour qu’il coopère…Finalement je fis mine de renoncer non sans préciser d’une voix grave :

- Très bien…à votre guise. Mais si je ne recouds pas cette vilaine plaie correctement, vous vous exposez à diverses agents infectieux pathogènes…à coup sûr ce sera un sepsis…cela se vérifie d’autant plus que votre espèce est particulièrement sensible à ce genre de syndrome d'infection et d'inflammation…J’observais l’individu du coin de l’œil…il demeurais suspicieux…je décidais de renfoncer le clou : Je vois d’ici le tableau…un choc septique avec chute de la tension artérielle, des frissons, les extrémités froides, la tachycardie, etc…Cela nécessitera une hospitalisation en milieu de réanimation où seront placés, entre autres, des perfusions intraveineuses d'antibiotiques, de l'oxygène, etc. Il faudra surement enchainer des hémodialyses lorsque vos reins lâcheront…

- Ça va…ça va ! Allez-y…

Fier de ma victoire je m’empressais de raser mon patient et d’entreprendre de désinfecter et de recoudre la vilaine plaie qu’il arborait.

Soudain, comme si la journée n’était pas assez merdique, une violente explosion se fit entendre. Je soupirais…dans mon sursaut j’avais manqué de mal piquer mon patient en le recousant. Je pestais :

- Bordel ! Qu’est-ce qu’ils ont encore foutu !

Ma réponse arriva rapidement avec l’intrusion d’un infirmier dans ma salle de consultation, totalement paniqué :

-Docteur Atraïde ! Il faut que vous veniez !

- Vous ne voyez pas que je suis occupé ?! Cherchez un autre médecin !

L’infirmier balbutia :

- Mais heu Sergent…c’est vous qui êtes de permanence aujourd’hui…Et puis apparemment il y a un Maître Jedi parmi les blessés. Vous…vous avez déjà eu affaire à eux alors…

Je tressaillis, la mention d’un Maître de l’Ordre me fit immédiatement penser à Cally. Cela ne pouvait de toute façon pas être elle. Elle devait subir le jugement du Conseil…Mais le doute me submergea…et si… ?

- Hé merde…remplacez-moi ici. Il suffit de terminer de recoudre ce brave garçon sur le même point que le mien…

J’arrachais mes gants, et saisis mon sac de secours et je quittais précipitamment la pièce. Il ne me fut pas compliqué de trouver le lieu de l’incident…Des blessés étaient déjà pris en charge par d’autres soldats, on me faisait signe de poursuivre, que ce n’était pas grave. Enfin un soldat me fit des grands gestes vers un hangar et j’entendis un : « Toubib » paniqué. Le problème c’était que ma jambe, bien que rafistolée, ne me permettait pas de piquer un sprint. Ma réparation sommaire ne tiendrait pas longtemps.

Je pénétrais dans le hangar et un avisais la situation. Une femme – sans doute la Maître Jedi – était agenouillée devant ce qui me semblait être une pièce de moteur ou autre truc mécanique…Je ne compris pas de suite ce qu’elle pouvait bien foutre par terre dans cette position…jusqu’à ce que je réalise qu’elle était manifestement coincée…Sa main était restée collée à l’engin…Petite pointe de déception lorsque je réalisais que ce n’était pas Cally…et en même temps j’étais soulagé à l’idée qu’elle puisse être blessée.

Je fronçais les sourcils songeant que ma journée ne pouvait pas être pire…puis je m’agenouillais en face de celle qu’on m’avait désignée comme un maître Jedi. Un couinement terrible m’indiqua que ma jambe était toujours en souffrance…presque à l’agonie…saloperie… D’abord la femme…Je me présentais tout en essayant de trouver une solution pour la dégager de là.

- Bonjour, je suis le Docteur Balian Atraïde. Que s’est-il passé ?

Je levais les yeux vers le soldat visiblement au bord de la crise de nerfs :

- Ca va aller mon gars…Respirez un grand coup…Tout va bien ! Bon…il nous faut dégager cette main… Quelqu’un a-t-il une idée ?

Nan parce que j’avais bien une idée hein…mais pas sûre qu’elle plaise à la Jedi…ce serait rapide et sans bavure...Surtout que je détenais le record de découpe à la scie à os...
Quoi? Moi énervé? même pas vrai!

See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Visiblement, qu’elle soit aimable ou non, le soldat était incapable de sortir de cette spirale dont elle était le centre. C’était on ne pouvait plus agaçant. Le Maître Jedi est blessé… Blablabla… A croire qu’elle allait tous leur faire visiter leurs ancêtres avant l’heure prévue. Ce qui, elle devait bien l’avouer, la soulagerait au niveau du bruit et évacuerait une partie de son énervement. Cependant, ce n’était pas très Jedi… Si l’on considérait certains membres de l’Ordre… Tel n’était pas le sujet, présentement. Consciente que l’humain ne ferait rien de bon, elle tourna son attention vers son droïde. « Légion, fais ce qu’il faut pour que cela n’explose plus. »

Aussitôt, il cessa ce qu’il faisait pour obéir. C’était apaisant de ne pas devoir négocier ou hurler pour se faire comprendre. Débuta une attente qu’elle espérait brève. Elle perçu l’arrivée d’un individu de sexe masculin qui couinait à chaque pas mais dont la présence apportait un semblant de calme. Voilà une chose étonnante : le chaos n’est jamais aussi grand en zone de guerre. En ces instants, elle avait la douloureuse impression qu’il y avait eut pire qu’un petit incident. Tel un massacre comme celui de Dubrillon, quelques mois plus tôt.

Le grincement, concomitant avec l’installation de l’homme près d’elle, attira l’attention de See’Ryl vers lui. L’Arkanienne se redressa et lui jeta un regard à travers ses paupières presque closes. Trop tôt. Elle ne voyait encore rien. « See’Ryl Lun’Sa Ahso’Tye. » répondit-elle à sa présentation. On avait suffisamment hurlé son statut pour qu’elle s’épargne la peine de le répéter. « Ce qu’il s’est passé ? J’avais froid aux mains. Je me suis dit que j’allais les réchauffer sur un module armé. » Certes, le sarcasme n’était probablement pas la meilleure idée du siècle. Pour sa défense, se retrouver ainsi lui tapait singulièrement sur les nerfs.

« L’élève officier Koral a coupé le fil bleu et s’est trompé sur la dérivation du circuit secondaire de la sécurité du système. Lors de son essai, l’appareil s’est emballé. » Le droïde n’avait pas levé les yeux de ce qu’il faisait mais avait répondu sans même qu’on le lui demande. Il se redressa et apporta une pièce à See’Ryl qui la fit flotter non loin de sa main libre pour l’ausculter du bout de ses doigts. « Elle est foutue. » lâcha-t-elle. Elle allait ajouter quelque chose quand l’interrogation à la volée du médecin l’interrompit dans son élan.

L’Arkanienne, malgré ses paupières closes et un vague reste de lunette accroché à ses cheveux, toisa l’homme « Si vous mettez à exécution l’hypothétique idée de vous servir d’autre chose que d’un scalpel pour couper le tissu, je me servirais de mon sabre pour m’arranger à ce que vos capacités reproductives frôlent le zéro absolu. » Une diatribe prononcée clairement. Pas suffisamment murmurée pour que personne ne l’entende. See’Ryl s’en moquait éperdument. Si elle avait appris une chose auprès des soldats qu’elle avait côtoyé, c’était qu’il fallait mieux être direct qu’enrober le message. Les hommes et femmes d’action se méfiaient généralement de celles et ceux mettant trop de temps pour dire quelque chose.

Il n'y avait pas que Balian qui était énervé. See'Ryl n'était pas en reste.
Balian Atraïde
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See’Ryl Lun’Sa Ahso’Tye…Quel nom ! Pas sûr que je retienne tout cela. Manifestement ce Maître jedi était une comique, maniant le sarcasme et l’ironie noire. La première réflexion qu’elle eut à mon encontre me fis hausser un sourcil. Je soupirais…Le droïde m’expliqua alors qu’il s’agissait de l’erreur d’un élève. Ha ! Je n’étais donc pas le seul à avoir subi les affres et les conneries d’un bleu aujourd’hui. C’était la journée…

La deuxième remarque que me fit la Maitre Jedi sur mon idée implicite d’amputation me décrocha un rictus. D’autant plus qu’elle venait de balancer cela à haute et intelligible voix. Les soldats non loin de là ouvrirent de grands yeux, se retenant de rire. Chacun connaissait mon mauvais caractère, j’étais attentionné auprès de mes patients, mais ces braves gars savaient qu’un jour à où l’autre ils passeraient entre mes mains pour une visite médicale. Et dans ce cas là il me serait aisé de me venger par des examens rarement appréciés. Cela ne m’empêcha pas de répliquer à la jeune femme sur le même ton :

- Mais elle mord ! Y’a eu une distribution de fessées ce matin ? Je ne suis pas sûr d’apprécier l’exécution de votre menace. Laissez-moi donc faire mon travail et gardez vos sarcasmes…si vous devenez enquiquinante je vais avoir du mal à jouer le gentil docteur. Ne bougez pas…je pourrais vous blesser…malencontreusement.

Non mais…Elle était de mauvais poil ? Moi aussi…si elle voulait faire un concours des répliques désobligeantes…pas de soucis. Je dégainais un scalpel et me penchais doucement vers elle, puis je baissais les yeux et approchais mon instrument à dissection de sa main collée sur l’engin que le droïde cherchait à sécuriser. J’allais devoir découper avec précision pour ne pas blesser ma patiente.

Je m’étais un peu apaisé, je repris d’une voix un peu plus douce, et avec sérieux :

- Vous avez un humour particulier pour une Maître Jedi.

J’incisais dans le tissu…j’allais devoir couper uniquement le gant fondu et éviter la peau, un peu comme si je dépeçais un animal. Il fallait retirer la peau sans abimer les muscles qui composaient la viande. Alors que je progressais, je réalisais qu’elle était le troisième jedi que je rencontrais. Je devais être abonné aux représentants de l’Ordre. En parlant de cela, je me rendis subitement compte que de ce qui n’était clairement pas encore un automatisme pour moi : le lien de cette femme avec la Force. Sa connexion était telle que même avec ma faible sensibilité cela me sauta aux yeux comme le nez au milieu de la figure. Elle avait sans aucun doute ressenti le léger flux qui émanait de moi, j’étais incapable de le dissimuler.

J’étais parvenu à trancher une partie du gant qui retenait sa main ; mais un morceau était particulièrement récalcitrant. J’allais devoir employer les grands moyens. Je farfouillais dans ma trousse de secours pour en extirper un scalpel laser, plus précis et permettant de découper plus facilement des éléments plus denses, tels que des os…Mais je ne tenais pas à être émasculé…aussi je précisais :

- Cela risque d’être…un peu chaud du coté de votre main. Je suis désolé si je vous inflige d’éventuelles souffrances, c’est pour la bonne cause.

Je me penchais un peu plus afin de mieux voir et entrepris de découper le dernier bout de tissus fondu sur le machin-chose-mécanique potentiellement explosif. Enfin je parvins à la dégager.

- Hé voila. Bien, il faut que vous veniez avec moi en consultation. Vous avez probablement subi des dommages non visibles. Et il faut que je regarde mieux votre main.


Je me redressais dans un grincement strident. Le bandage qui enserrait ma jambe était de nouveau tinté d’un liquide sombre. Hé merde…Je soupirais…ma jambe allait de nouveau me lâcher sous peu. J'allais devoir faire quelque chose. mais j'avais tant de boulot. Cela tiendra bien encore un peu.

Je reportais mon attention sur la Jedi. Je songeais qu’elle ne m’avait pas regardé dans les yeux, s’étant contentée de seulement les plisser. Je demandais alors :

- Vos yeux…avez-vous été blessée ? Montrez-moi cela.

Je m’approchais d’elle pour qu’elle me montre ce qui clochait avec ses yeux.
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Elle avait prononcé son nom et avait ressenti un certain soulagement en constatant que le médecin n’avait pas eut de réaction particulière décelable. Ils étaient nombreux à ne serait-ce qu’hausser un sourcil en l’entendant. Et encore plus à ne pas parvenir à l’écrire sans une faute. Elle avouait que c’était un sacré défi pour ceux qui avaient l’habitude d’identités plus simple. Chez les Arkaniens, son seul nom indiquait l’essentiel de sa lignée. Le soupir de Balian attira son attention. See’Ryl prouva que l’éternelle intuition des Jedis n’était pas forcément une légende… A moins que ce soit la sienne. Allez savoir. Elle répliqua et réprima l’ombre d’un sourire amusé aux réactions alentours qu’elle percevait à travers la Force.

La réponse ne se fit pas attendre, aussi piquante qu’elle s’y attendait. « Non seulement je mords mais en plus des fois, je tue. » Ce n’était pas un avertissement mais une réalité. See’Ryl avait tué pour la République. Tout comme chaque soldat présent, en définitive. « Evidemment que vous n’appréciez pas… Vous être déjà d’une humeur de rancor, j’ose à peine imagine quel pourrait être le résultat d’une telle opération. » Chose étonnante quand on connaissait See’Ryl : elle venait de plaisanter et ce, sur le ton approprié. Enfin, disons que son ton habituellement monocorde s’était réchauffé. Elle se décala pour laisser plus de place au médecin et siffla, toujours taquine. « Parce que vous êtes gentil là ? Ca donne quoi quand vous êtes énervé ? Vous meuglez comme un Bantha ? »

Elle bougea encore pour se plaquer dos à la machine et dégager tout l’espace possible. Elle avait beau piquer, elle le laissait faire son boulot avec une confiance aveugle. Ce qu’il lui glissa, quelques instants plus tard lui fit hausser un sourcil surpris. Voilà quelque chose qu’on ne lui avait jamais dit. Pour la défense du reste du monde, il était rare d’entendre See’Ryl faire de l’humour. Si jamais Balian en parlait à l’Ordre, ce dernier l’enfermerait sans hésiter. Un léger soupir passa la barrière de ses lèvres tandis qu’elle se laissait aller contre l’engin. « Je le prends comme un compliment. Je détesterais être considérée comme un Maître Jedi banal. »

Ce n’était pas une question d’orgueil. Ou du moins, pas totalement. See’Ryl estimait juste que ses congénères avaient de sérieux problèmes de comportement. La majorité agissait comme si les Jedis étaient toujours indépendant et qu’il était encore toléré qu’ils fassent n’importe quoi sans rendre des comptes. La réalité avait changé mais l’Ordre non. Quand on considérait les derniers évènements, c’était à se demander quand tomberait la colère de la République. Un jour l’Ordre devrait faire face aux conséquences de ses actes et au lieu d’essayer d’atténuer les coups, il continuait à tester les limites.

Avec le nouveau gouvernement, See’Ryl ne doutait pas une seconde que ces dernières seraient bien plus proches qu’espéré. « Ne vous inquiétez pas, je sais faire la différence entre un acte involontaire et celui, plus volontaire, d’expédier mon cas. » Encore une once de chaleur. Restant patiente, See’Ryl le laissa faire sans broncher d’un iota même lorsque le laser se faisait clairement perceptible. Sa main libérée, elle l’écarta de l’engin pour faire bouger ses doigts. Elle se leva, faisant mine de ne pas avoir entendu l’agonie de la prothèse de son médecin du jour.

« Je vous suis » confirma-t-elle. Avant qu’elle puise continuer, elle entendit Balian s’approcher. Le peu de chaleur de son expression se dissipa à sa question. « En consultation. » Le ton était, cette fois-ci, sans appel. « Légion. Regroupe mes outils et rejoins-nous. » Le droïde vint d’abord vers elle. Une trappe s’ouvrit et il lui tendit d’abord des lunettes puis des gants qu’elle enfila avec une rapidité issue de l’habitude. « Je vous suis, docteur » répéta-t-elle alors que Légion allait exécuter ses ordres.
Balian Atraïde
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- Ma parole vous êtes une sacrée comique vous. « Humeur de Rancor » seulement ? Moi qui pensais avoir atteint le seuil « Dragon Krayt ». J’ai encore boulot. Et si vous devenez casse-pieds, je ne meuglerai pas…je rugirai.

Cette Jedi avait le sens de la répartie. En un sens c’était amusant de trouver un esprit de ce genre, surtout au sein d’une société qui avait la réputation de ne jamais dire un mot plus haut que l’autre et encore moins de manière acerbe. Cela promettait ! Je rangeais ma trousse à dissection dans mon sac et précisais avec un sourire amusé :

- C’était un compliment Maitre Asho’Tye. Bien suivez-moi.

L’immense droïde s’approcha de la Jedi et elle prit une paire de lunette et des gants qu’elle passa à une vitesse remarquable. Elle ne voulait donc pas qu’on voit ses yeux, et elle dissimulait ses mains. Intéressant…Je passais devant pour la guider en direction du Centre Médical. Ma jambe couinait toujours autant, et je la sentais de plus en plus lourde, comme si je traînais un boulet. Bon sang elle était salement amochée. Il allait vraiment falloir que je fasse quelque chose. Des regards interloqués se posaient sur notre étrange duo à mesure que nous progressions.

Je marmonnais :

- Par la Force que c’est gênant ! Puis je m’exclamais à l’attention d’un petit groupe de jeunes recrues particulièrement démonstratif à notre encontre : hey soldats ! Si vous n’avez rien à faire peut-être qu’un peu d’exercices vous fera du bien !

Ils se raidirent en effectuant un salut et s’excusèrent :

- Toutes nos excuses sergent ! On ne voulait pas vous déranger mais vous faites un drôle de bruit…

Je fis un geste d’agacement et retorquais :

- Ho…et vous votre tenue est négligée, vos chaussures ne sont pas cirées, et vous vous trimbalez en bordel comme si vous étiez à la plage...Les jeunes s’examinèrent et firent la moue en réalisant que j'avais raison. Ils se remirent en rang alors que je reprenais : merci soldats d’avoir porté cela à mon attention ! Je n’avais pas remarqué que cette foutue prothèse faisait un bruit de casserole et pissait de l’huile ! Puisque vous êtes assez oisifs pour pointer du doigt des évidences inutiles et par la même me faire perdre mon temps, allez donc voir aux livraisons…je sais qu’ils vont avoir besoin de bras…on reçoit un important stock de matériel médical. Rompez !

Ils me saluèrent et s’éloignèrent en petite foulée et toujours en rang, après avoir beuglé en cœur un « Oui Sergent ! ». Nous nous remîmes en route en râlant :

- Ces nouvelles recrues…allez savoir ce qu’ils ont tous en ce moment…ils ne sont franchement pas doués ! Quelle plaie ! C’est plus une base militaire c’est une colonie de vacances !

Nous pénétrâmes dans l’aile médicale, je repérais la première salle de consultation disponible et y entrais. J’invitais la maître Jedi à pénétrer dans la pièce et j’actionnais le verrouillage de la porte. Je posais mes affaires et désigna la table d’auscultation pour qu’elle s’y asseye. Je me dirigeais vers un évier, toujours dans un couinement épouvantable. Après m’être lavé les mains, je m’emparais d’une paire de gants jetable et revint vers See’Ryl.

- Bien…voyons cela. Ressentez-vous des vertiges ? Des tremblements ? Des picotements dans vos doigts ? Otez vos gants je vous prie…et vos lunettes. Que j’examine vos yeux. Avez-vous reçu des projections dans les yeux ? Ce n’est pas impossible…si c’est le cas il faut agir vite avant que la cicatrisation ne débute.

Ouai…j’avais enchainé toutes ces question en un temps record. J’étais sur les nerfs et même dans ma diction cela se ressentait…malgré mes efforts pour m’apaiser. Comment Luke avait-il dit ? Faire le vide hein…tu parles…

See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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« Je demande à voir » le défia-t-elle d’un ton calme lorsqu’il la menaça de rugir si elle devenait casse-pieds. Après une courte réflexion, elle ajouta « Quand à être au seuil dragon Krayt, il faudra déjà que les soldates cessent de vous dévorer des yeux. » Voilà qui lui donnerait peut-être de quoi réfléchir. See’Ryl n’avait pas besoin de beaucoup d’efforts pour saisir les soupirs qui n’avaient rien à voir avec de l’amusement ou de la souffrance, venant d’individus féminins… majoritairement.

L’Arkanienne se contenta de hocher doucement de la tête quand il l’invita à la suivre. « Je vous en remercie », dit-elle au sujet du compliment, une fois son attirail habituel remit en place. Elle suivit le médecin sans commenter l’état de sa jambe. Jusqu’à ce qu’il le fasse lui-même mais avant qu’elle puisse prononcer un seul mot, son guide était déjà en train de rabrouer un groupe de recrues. S’il agissait constamment ainsi, il n’était pas vraiment étonnant, alors, que les autres aient manqué de faire une apoplexie à sa première réplique. Pas la moindre expression ne passa sur son visage quand ils firent remarquer le bruit que faisait le médecin à chacun de ses pas.

Cependant, à la suite des remarques de Balian, See’Ryl fit claquer sa langue contre son palais. Une expression que l’on pouvait assimiler au plus près d’un rire que rares avaient eut l’occasion d’entendre. Peu de temps plus tard, elle reprit son chemin en compagnie du fameux sergent croisé avec un Bantha. « Attendez un peu et ils vont rapporter les danseuses de charme. »souligna-t-elle, l’air de ne pas y toucher. En entrant dans la salle, Balian pu apercevoir l’ombre d’un micro-sourire en coin. Elle ne se fit pas prier pour s’installer sur la table, obéissante. Depuis le temps, elle avait appris à avoir confiance en les médecins et tâchait de ne pas leur rendre leur boulot plus difficile qu’il ne l’était déjà. Un docteur lui disait de s’asseoir, elle le faisait. Qu’il fallait une piqûre, elle acceptait. Même si elle n’appréciait pas du tout.

« Je vous suggère de vous asseoir sur le tabouret à roulettes avant que votre jambe soit totalement irréparable. » dit-elle d’un ton tranquille. A ses instructions, elle retira ses gants puis ses lunettes et les posa avec un soin maniaque à ses côtés. « Pas de vertiges ni de tremblements. Ni de picotements dans mes doigts. » Elle répondait strictement dans l’ordre de ses questions. « Mon implant a grillé ce qui va rendre ma main gauche moins souple et moins mobile qu’attendu. Cet état n’a rien à voir avec l’incident. » indiqua-t-elle. See’Ryl ouvrit les paupières en grimaçant. D’un petit mouvement des doigts, elle réduit la lumière. « Pas de projectiles que je sache. Le souffle a broyé mes lunettes et la chaleur… mes yeux sont sensibles à la chaleur. »

Elle se força à ouvrir un peu plus les yeux. Elle soupira en constatant que la lumière était bien plus supportable ainsi. Voilà, s’il était un tant soit peu doué, il devinerait aisément ce qu’elle était vraiment : une Arkanienne pur sang. Involontairement, See’Ryl s’était tendue, dans l’attente du rejet. Balian ferait son job, il y était tenu par son serment. En revanche, il pouvait tout à fait faire preuve d’indiscrétion ou de mépris en le faisant.
Balian Atraïde
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J’avais haussé les épaules à sa remarque sur les éventuels soupires et regards langoureux que ma personne pouvait générer. J’étais irascible, peu avenant et la guerre avait laissé des cicatrices très visibles sur mon visage et mon corps. Je ne voyais pas ce qu’on aurait pu trouver à une personne telle que moi. De toute façon je n’avais pas de temps pour cela. La dernière fois que je m’étais collé une femme dans les pattes à travers le mariage, cela s’était soldé par un divorce fracassant et mon compte en banque en banque fut dépouillé. La silhouette d’une certaine Twi-lek à la peau rose se dessina dans les tréfonds de mon esprit…Je chassais de suite cette idée.

See’Ryl semblait être du même point de vu que moi sur les jeunes recrues. Ils n’étaient pas encore passés entre les pattes de Vhagar. Il avait l’art et la manière de métamorphoser la pire bleusaille en un soldat à peu près correct. J’en était la preuve vivante après tout. Moi qui n’étais pas du tout un militaire de base…j’avais fini par m’y faire, et même adopter leurs méthodes, leurs manies et leurs délires parfois. Des danseuses de charmes…Je ne doutais point que ces petits jeunes aux hormones en ébullitions devaient zyeuter des holo de prostituées très aguichantes…Il ne manquerait plus que des holo-portraits viennent orner les murs des dortoirs…A nouveau la Twi-Lek rose vint se lover dans les méandres de ma matière grise…Soudainement j’ouvris de grands yeux…et si… ? Une inspection surprise dans les dortoirs était à programmer, en tant que sous-officier j’étais en droit de le faire. Ce serait la première fois…mais je devais en avoir le cœur net…Dès ce soir ! Une gêne désagréable enserra ma cage thoracique. Voila que cela me reprenait. Etrange comme sensation. Je n’arrivais pas à comprendre ce que cela pouvait bien être.

Je fus ravi de constater que, contrairement à ce que j’avais crains – sans doute en raison de sa répartie - , Maitre Asho’Tye était très disciplinée. Elle s’était assise sans faire d’histoire et avait également retiré gants et lunettes. J’appliquais son conseil, posant mes fesses sur un tabouret à roulette qui trainait dans un coin et revint vers elle en me servant de ma jambe valide, tandis que l’autre reposait sur les pattes dudit tabouret. Amusant…fallait le dire…

Mais revenons à nos banthas, elle avait répondu à chacune de mes questions, et dans l’ordre en plus. Je notais son auto-diagnostique au sujet de son implant pour sa main gauche. Une conséquence d’un cas antérieur donc. J’avais effectivement noté la présence de quatre doigts au niveau de sa main droite…et cinq à la gauche…mais la présence de l’implant me chiffonnait. Ces doigts n‘étaient pas normaux. Soudain, la lumière, jusque-là assez forte pour permettre une auscultation complète, se tamisa. Sans doute la conséquence d’une utilisation de la Force.

Elle ne semblait pas en souffrance…voyons ses yeux. Elle parvint à les entrouvrir. Je ne comprenais pas une telle difficulté si elle n’avait pas de corps étrangers. Elle venait de dire que ses yeux étaient sensibles à la chaleur…Un court instant mon cerveau se brancha sur la xeno-anthropologie…quatre doigts à une main…des yeux sensibles…mouai…cela me rappelait vaguement quelque chose. Mais d’autres signes ne collaient pas. Bref…ce n’était pas bien grave.

- Voyons vos yeux…Je suis désolé, je vais devoir les forcer à s’ouvrir…N’hésitez pas à me dire si je vous fais mal.

Je m’étais approché, à quelques centimètres de son visage, afin de mieux observer la source des mes craintes pour sa santé. Avec la plus grande douceur, j’avais posé une de mes mains sous un de ses yeux, et avec mes doigts de autres mains, je tirais légèrement sur ses paupières pour ouvrir un peu plus son œil. Je fronçais les sourcils…en découvrant une iris totalement blanche…Je procédais à la même vérification du deuxième œil. Même constatation…Mes soupçons sur ses origines étaient donc fondés…Sans la moindre remarque, je me contentais d’expliquer :

- Effectivement, vos yeux n’ont pas apprécié l’explosion…

Je reculais en roulant et me dirigeais vers un tiroir. Je retirais mes gants pour en prendre des neufs, et farfouiller dans le tiroir…Je ne trouvais pas ce que je cherchais…Deuxième tiroir…Bordel où est-ce que les infirmières avaient rangé ces foutues unidoses…Alors que j’étais en quête de mon produit miracle, je fis d’une voix douce :

- Je suppose que vos lunettes, votre teinture de cheveux et…l’implant de votre main gauche sont là pour cacher vos origines Arkaniennes ?

Enfin ! Le troisième tiroir fut le bon ! J’extirpais avec un geste théâtrale doublé d’un « Ha ha ! Trouvé ! » et je revins en roulant avec entrain vers la Jedi qui s’était quelque peu raidit…Je lui fit de nouveau ouvrir les yeux et justifia :

- Vos yeux sont effectivement sensibles à la chaleur, ils viennent de subir une surexposition qui peut entraîner une uvéite antérieure. Si votre vision devient trouble dans les jours qui viennent, il faudra refaire une consultation. En attendant je vais vous prescrire des unidoses d’un collyre anti-inflammatoire qui va venir faire office de traitement local. C’est précisément ce que je suis en train de mettre dans vos yeux. Cela va vous faire une sensation de fraîcheur, peut-être quelques picotements, mais c’est parfaitement normal.

Finalement, je m’écartais et lui demandais avec prévenance :

- Cela fait du bien non ?

Je retirais mes gants, jetais le tout dans une poubelle au loin (panier) et saisis mon datapad pour générer la prescription et la création de son dossier médical.

- Alors…Collyre anti-inflammatoire…en unidose pour adulte. A prendre matin et soir pendant trois jours…cela devrais suffire. De toute façon si cela ne va pas mieux d’ici là vous retournez voir un toubib…Hop…voilà, ça c’est fait. Alors dossier médical. Donc…See’Ryl Lun’Sa Asho’Tye…c’est bien ainsi que vous vous nommez…j’espère ne pas avoir fait de fautes d’orthographe dans votre nom. Espèce : Arkanienne…Taille…hum vous êtes plus grande que moi… à vue de nez je dirais un mètre quatre-vingt-cinq ? Poids…ben heu...je la regardais des pieds à la tête, c’était qu’il ne fallait pas dire de conneries avec les femmes sur ce coup-là. J’avisais la balance électronique un peu plus loin…vous voulez bien monter sur cette balance s’il vous plait ? Et l’âge…ha…ben pareil je ne vais pas courir le risque de vous vexer…quel âge avez-vous ma chère ?

Pas question que l 'idée de me couper mes parties lui reprenne...
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Visiblement, le médecin était totalement inconscient du fait qu’il attirait le regard de la majorité des individus féminins de la base… Ce qui ne faisait rajouter qu’à son charme, si See’Ryl en croyait ce qu’elle avait lu au sujet des relations dites « humaines ». Elle n’argumenta pas pour tâcher de le détromper, terminant le trajet en silence pendant que lui était perdu dans ses pensées. Une fois dans la salle de consultation, elle obéit aux instructions en ayant conscience que cela allait le surprendre.

See’Ryl se laissa faire et n’intervint que pour baisser la lumière afin de ne pas s’infliger une douleur supplémentaire. Prévenue de la manipulation prochaine, l’Arkanienne ne broncha pas et ne dit rien quand il lui faisait mal. Son souffle ne varia pas d’un iota. Même tamisée, la luminosité était encore trop forte. Aussi, dès qu’elle le pu, See’Ryl referma les paupières. « J’ai activé mon bouclier un peu trop tard » dit-elle, presque comme une confession « J’ai tenté jusqu’au dernier moment de limiter le souffle au maximum. Une réussite puisqu’il n’y a pas de morts. » La suite lui fit l’effet d’une douche froide.

Elle se redressa, son visage retrouva rapidement l’expression distante qui était la sienne en temps normal. Elle n’aimait pas vraiment ce que Balian venait de sous-entendre. « Mes lunettes sont là parce que mes yeux sont sensibles à la chaleur. Mon implant parce que j’ai eu une blessure à la main gauche. La teinture parce que je préfère ainsi… et aussi parce que mes interlocuteurs sont moins mal à l’aise. » Un euphémisme pour dire que sinon, elle serait fuit comme si elle avait la peste. Elle laissa un ange passer puis reprit « Et je n’ai pas des origines Arkaniennes. Je suis Arkanienne. » Aux yeux de la Jedi, c’était deux choses complètement différentes. Elle n’était pas une métisse, même si elle ne possédait pas le teint doré de ses congénères. Sa pâleur était le fruit d’un choix génétique.

Elle était toujours droite comme un i quand Balian revint vers elle. Elle se laissa de nouveau faire, se permettant un frisson au contact du collyre. Elle osa même soupirer de soulagement quand la douleur se fit moins présente. « Beaucoup, merci. » répondit-elle à l’interrogation même si son langage corporel avait parlé pour elle. See’Ryl renfila ses gants puis ses lunettes alors que l’on frappait à la porte « C’est mon droïde. Il rapporte mes outils. » indiqua-t-elle pour laisser au médecin le choix d’ouvrir un nom.

« Quatre-vingt huit » indiqua-t-elle pour lui donner l’information exacte. Elle pencha légèrement la tête quand il évoqua son poids. Pourquoi diable hésitait-il ? se demanda-t-elle en se dirigeant vers la balance. « 66 kg. » lut-elle d’un ton indiquant qu’elle s’en moquait comme de sa première combinaison. Elle revint à sa place et il pu lire la perplexité sur son visage. « Pourquoi je me vexerais à propos de mon âge ? » l’interrogea-t-elle avec sérieux. Voilà quelque chose qu’elle ne comprenait pas. « J’ai 32 ans. » annonça-t-elle avant d’ajouter « J’ai été opérée de la main aux alentours de mes 8 ans. Ma dernière blessure en date a été faite sur Dubrillon ».. Oui, elle venait de résumer les grandes lignes de son passé médical. Ou presque.
Balian Atraïde
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J’écoutais ses explications sur ses tentatives de se protéger, elle et les autres soldats, de l’explosion qui avait eu lieu. Je devais bien reconnaître qu’elle avait su gérer la situation. Après tout elle était une maître Jedi…Je me demandais bien ce qui déterminait qu’un chevalier devenait un maître…était-ce l’âge ? L’expérience ? Le lien avec la Force ? Les exploits ? Le tout ? Je répondis avec un certain soulagement :

- Les blessures que vous avez subies, tout comme les soldats présents auraient pu être bien plus graves…Vous leur avez indéniablement sauvé la vie…

J’avais dû toucher une corde sensible en émettant l’hypothèse quelle dissimulait ses caractéristiques qui faisaient d’elle une Arkanienne…car elle se fit plus cinglante. Je répliquais en raillant :

- Ma parole voila que ca vous reprends…

J’haussais les épaules après tout ce n’étaient clairement pas mes oignons…néanmoins je notais que toutes ces justifications étaient « pratiques » …comme par hasard cela aboutissais à une dissimulation de ce qui faisait d’elle une Arkanienne…Elle me repris d’ailleurs sur la nuance des mots que j’avais pu utiliser…

- Ho…toutes mes excuses ma chère… Donc vous êtes une Arkanienne…mais ce n'est pas flagrant de prime abord.

J’eus finalement la réponse véritable à mes soupçons « parce que mes interlocuteurs sont moins mal à l’aise » …Un sourire narquois vint souligner mes lèvres pincées. La teinture pour les cheveux, j’étais mal placé pour la juger car moi-même je déteignais mes cheveux qui sans cela seraient d’un noir profond.

- Haha…vous foncez vos cheveux alors que moi je les éclaircis…Les goûts et les couleurs n’est-ce pas…Cela dit, je ne vois pas pourquoi le fait d’être Arkanienne peut mettre les gens mal à l’aise. Ce ne sont pas nos origines qui devaient être jugées…Qui que l’on soit au fond de nous, nous ne sommes jugés que par nos actes. C’est bien dommage que vous ayez pu subir des critiques, juste parce que vous êtes Arkanienne.

Les Mirialans étaient des êtes pacifiques en soit, et pourtant, j’étais loin d’être un être lumineux. J’avais commis des erreurs, j’avais trahi mon serment de médecin en me parjurant pour mes doses de drogue…Alors les origines de quelqu’un…on s’en moque…ce qui compte ce son les actions de la personne…

Finalement la jedi s’était un peu adoucie alors que je venais de lui administrer les gouttes de collyre…Sans doute la douleur était-elle moindre. J’avais hoché poliment la tête tandis que je préparais sa prescription et son dossier. Je fus temporairement interrompu par le fait qu’on frappait à la porte. Le droïde…Je commandais alors l’ouverture de la poste qui s’ouvrit sur Légion, et lui fis signe d’entrer. La porte se referma afin de garantir la discrétion de ce qui allait suivre. Le secret médical était primordial, même pour une simple consultation.

Je pianotais toujours sur mon datapad pour remplir le dossier de ma patiente. Je rectifiais la taille, bien que je ne me fusse pas trompé de beaucoup…Elle semblait aimer la précision, tout comme moi. Un bon point pour elle. Puis elle m’apporta toutes les informations nécessaires, sans comprendre ma volonté de ne pas commettre d’impaire.

J’expliquais :

- Ho…en général il y a certaines choses que les femmes en général n’apprécient pas…Comme lorsqu’on leur demande leur âge…ou qu’on tente d’estimer son poids…Dans tous les cas cela se termine dans des cris, des pleurs, parfois une gifle pour le pauvre bougre qui s’est risqué à la chose…

Je soupirais…J’étais passé par là…J’avais eu le malheur de signifier à mon ex qu’elle avait peut-être pris un peu de poids à force de trop faire la fête…Je ne vous raconte pas la scène que j’avais eu ! Une autre fois, elle s’était pointée vers moi en me réclamant le nom d’un confrère en chirurgie esthétique parce que « Madaaaame » avait une ride disgracieuse…Je lui avais alors rappelé qu’elle n’avait plus vingt ans…Mal m’en avait pris…Mais je crois que le pire…c’était quand elle s’énervait pour un rien, et qu’innocemment je lui demandais si elle était dans sa période menstruelle…Alors là…qu’avais-je osé demander ! Pour éviter tout risque de me tromper sur ce dernier point, j’avais pris soin de repérer secrètement les dates de ses menstruations. J’étais médecin après tout ! Et j’esquivais par là une sacrée quantité de conflits potentiels.

Je notais également les dernières indications que la Jedi venait de me confier. Opération à la main à ses 8 ans…mouais…aucun rapport avec le fait qu’elle soit Arkanienne hein…Dernière blessure en date : Dubrillion… Je levais les yeux et fis presque tristement :

- Ho…vous étiez sur Dubrillion…je n’ose imaginer le carnage que ce fut…Je n’avais pas achevé mes classes, je n’étais pas prêt à aller sur le terrain encore.

Hé oui...je venais tout juste d'intégrer l'armée à ce moment...juste après ma cure de désintoxication...Aussitôt les témoignages que j’avais récupéré des victimes de Dubrillion me revinrent…Tout comme ce foutu procès auquel on m’avait demandé de participer en tant qu’expert…Belle connerie. Mon visage s’était assombrit…


See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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« Il est attendu de moi que je protège les autres. » dit-elle sans qu’une once d’orgueil ou même de lassitude se fasse entendre. See’Ryl se contentait d’énoncer un fait. Combien de fois lui avait-on répéter qu’un Jedi devait défendre la Vie ? Bien trop, si on lui demandait son avis. En revanche, le fait de faire preuve de sarcasme n’était clairement pas dans le Code. Cependant, la suite de l’échange lui donna aussitôt un goût amer. Allait-elle donc devoir se justifier encore et encore ? A la raillerie, elle répondit un simple « C’est vous le médecin, si vous vous contentez de l’approximation, c’est votre problème. » prononcé avec le ton monocorde et détaché qui était le sien habituellement.

Elle reprit ses affaires alors que Balian continuait à parler. « Il est fort dommage que le reste du monde ne pense pas comme vous, Docteur. Tout comme il est fort dommage qu’il ne s’arrête pas à des critiques non plus. » souleva-t-elle sans chercher à s’étaler plus. La Jedi n’aimait pas parler de ses années au sein de l’Ordre, avant qu’elle soit « acceptée », il y avait peu de temps de cela d’ailleurs. Et malgré la réaction de Balian, See’Ryl continuait à penser que ses choix étaient les meilleurs. Elle aurait continué à le laisser penser ce qu’il voulait s’il n’y avait pas eu cet incident qui l’avait contrainte à se dévoiler. Le médecin, d’ailleurs, se révélait étonnant. Apaisant même. Il n’était pas le premier à tenir ces propos. Néanmoins, l’Arkanienne les avait entendus tellement rarement qu’ils avaient gardé le pouvoir de l’adoucir quelque peu.

Et allié au collyre qui avait apaisé la douleur de ses yeux, See’Ryl était plus à même d’être moins ronchon. Si tant est que le qualificatif soit adéquat. Légion remercia Balian pour l’avoir laissé entrer et s’immobilisa là où il ne dérangerait pas. Il assista à l’explication de Mirialan au sujet du potentiel de vexation de certaines questions. « Mais pourquoi les organiques femelles posent ces questions si elles ne veulent pas entendre les réponses ? » demanda-t-il, une nuance curieuse dans sa voix synthétique.

See ‘Ryl ne l’empêcha pas de poser son interrogation. Elle laissait à Légion des occasions d’enrichir ses données à propos des organiques. Ce qui, parfois, avait pour conséquences des scènes comiques. Comme lorsqu’il avait reprit un noble de Dubrillion parce qu’il avait utilisé le mauvais terme pour désigner le Sénat. Il avait encore quelques lacunes dans le domaine social. Compte tenu des règles strictes concernant les droïdes, l’Arkanienne prenait soin de laisser des blancs dans les données de Légion. Ainsi, en cas de contrôle, elle pouvait éviter de le réinitialiser totalement.

Debout, elle ne commenta pas au sujet de Dubrillion. C’était encore trop frais pour être évoquer sans provoquer de la tristesse ou d’autres émotions bien plus négatives. Notant le visage assombrit de Balian, elle s’approcha pour attirer son attention. « Bien… Maintenant que vous m’avez soignée, je vais m’occuper de votre jambe. » Le ton était, cette fois, sans appel. Exactement celui qu’elle utilisait avec la bleusaille, les étudiants ou bien quiconque qu’elle devait diriger. Elle fit jouer sa main droite en s’écartant. « Déshabillez-moi cette jambe. Et allongez-vous. » Non, elle ne lui laissait pas vraiment le choix.
Balian Atraïde
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Quelle drôle de grande personne…Un coup elle me taclait vertement (haha) et quelqu’un instants plus tard elle était plus avenante. Je m’étais retenu de lui rétorquer que j’avais carrément autre chose à faire de de pinailler sur des conneries de vocabulaires et autres palabres du genre. Mais…je craignais de dépasser les bornes. Et après tout, elle était ma patiente. Aussi m’étais-je contenté de me taire suite à sa pique sur la précision des mots.

Tandis que son droïde s’était installé dans un coin pour ne pas nous déranger, je terminais ma prescription et le dossier de la Maître Jedi. La réaction verbale du droïde m’avais fait sourire, manifestement il était loin d’être un simple droïde d’assistance. Il était doué de réflexion et surtout d’appréciation en fonction des discussions qui se déroulaient devant lui. Sa programmation ne devait pas contenir de censure et il devait sans doute être en apprentissage autonome. Aussi je lui répondis avec une pointe de malice :

- Mon pauvre ami…Si tu parviens à élucider ce mystère…préviens-moi.

Moi j’avais renoncé à comprendre…Trop chèrement payé…dans tous les sens du terme. Ce qui m’avais valu d’être encore plus réticent à me faire des amis, et encore plus à m’approcher de trop près des femmes…dans le sens tomber amoureux. Enfin ça c’était ce que je m’étais promis, mais les promesses étaient rarement tenues n’était-il pas ?

See’Ryl s’était redressée et mise debout. Elle ne répondit rien sur ma remarque sur Dubrillion, chose que je pouvais comprendre. Un Jedi n’étais pas insensible, et elle avait sans aucun doute vu des choses traumatisantes…J’en savais quelque chose. Je ne parvenais pas à me débarrasser de mes cauchemars, et de mes douleurs vestiges de mon membre amputé. A nouveau je fis rouler mon tabouret en direction du précédent tiroir pour en extirper les précieux collyres que je venais de lui prescrire. Puis je glissais vers le droïde (c’était plus drôle que je ne l’aurais cru ce tabouret) pour les lui tendre, vu que manifestement il gardait les affaires de sa maîtresse. Je répétais la prescription afin qu’il puisse également lui servir de rappel :

- Veille à ce qu’elle mette bien ces gouttes de collyre dans ses yeux matin et soir pendant trois jours. C’est important.

Mais alors que je m’étais dit que cette consultation allait toucher à sa fin, See’Ryl m’ordonna (il n’y avait pas d’autres mots) de relever mon pantalon pour qu’elle regarde ma jambe synthétique. Je voulais ronchonner qu’il était inutile qu’elle se donne cette peine, mais le ton qu’elle venait d’employer ne laissais aucune place ni à une réplique de ma part, ni à la moindre négociation. Son regard était également des plus sérieux…Un service pour un service… ? Sauf que moi je n’avais fait que mon travail de médecin…Je me rappelais alors qu’elle était certes un Jedi, mais aussi spécialisée en ingénierie et tout ce qui va avec…Finalement, s’il vient bien une personne en mesure de sauver ma jambe, c’était bien elle.

Je me penchais pour ôter ma chaussure « rangers» et relever jusqu’à mon genoux mon pantalon de treillis, révélant ainsi ma prothèse. J’avais été amputé d’une partie de mon membre inférieur gauche, juste au-dessous du genou. Ma nouvelle jambe artificielle était des plus basique, sans fioritures, ni peau synthétique. Puis je me relevais, pour m’assoir sur la table d’auscultation et m’allonger comme See’Ryl me l’avait sommé.

- J’ai pris un tir de blaster plus tôt ce matin…J’ai fait ce que j’ai pu pour assurer une réparation sommaire. Mais je suis médecin…pas ingénieur.

Je pouvais réparer bien des choses dans un corps organique...mais faire de la mécanique ce n'était clairement pas mon truc...A coup sûr mes bandages et mes sutures sommaires allaient la faire sourire…Moi j’enrageais toujours après l’autre abruti qui était responsable de ce tir dans ma guibolle…Désarmer un déséquilibrer sans ôter la cellule d’énergie…Bordel celui-là, dès demain, je l’envoie en stage auprès du sergent-instructeur Vhagar Zhym. Mon ami…le seul sur cette base cela dit. Il allait s’occuper du cas de cette andouille de bleusaille d’infirmier…Croisant les bras, le buste calé contre la partie de la table d’auscultation relevée en un genre de dossier, j’observais la maître jedi…

- C’est pas joli hein ? Fis-je un peu dépité…




See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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A la réponse de Balian, Légion hocha légèrement de la tête comme s’il réfléchissait à ce qui venait de lui être dit. Ainsi, les organiques ne comprenaient pas non plus cette pratique étrange qui consister à demander des choses sans vouloir réellement la vérité. Un mystère sur lequel il ne manquerait pas de se pencher. Une autre femme que See’Ryl se serait sentie mal à l’aise face à cet instant de « solidarité masculine ». L’Arkanienne se contentait d’assister à l’échange, peu encline à prendre la défense de la gente féminine. Chose totalement impossible, pour le peu qu’elle en savait. Certes les représentantes féminines des Jedis semblaient avoir « oublié » le paradoxe qui venait d’être énoncé. Cela ne voulait pas dire qu’ailleurs, toutes en avaient fait de même.

En revanche, quand Balian donna le traitement de See’Ryl à Légion, tout en lui indiquant la posologie. L’Arkanienne fit claquer sa langue contre son palais « Je ne suis pas une enfant à qui il faut un rappel pour prendre ses médicaments. » râla-t-elle avant d’ordonner au médecin de se déshabiller puis de s’allonger. Oui, ordonné. See’Ryl n’était pas du genre à négocier quand elle avait quelque peu la supériorité. Pour le coup, elle était probablement la seule sur cette base capable d’effectuer une réparation pérenne de cette jambe. Autant ne pas attendre.

« Pourtant, d’un certain point de vue, les prothèses sont organisées à l’identique des organes qu’elles remplacent. » dit-elle en activant la fonction qui permettait à ses lunettes de s’assombrir encore plus alors qu’elle augmentait la luminosité de l’endroit. Elle se pencha pour observer les dégâts. Elle se permit un micro-sourire pour Balian « Disons qu’en voyant vos points, je remercie la Force de ne pas en avoir eu besoin. » le taquina-t-elle pour dédramatiser.

Elle se redressa. « Je vais faire une réparation solide. Mais il va falloir la changer à plus ou moins long terme. » annonça-t-elle. En elle-même, la jambe était récupérable mais il fallait impérativement modifier la majorité des éléments permettant la motricité. Visiblement, ce n’était pas son premier incident, si elle en croyait les traces sur diverses pièces. « Légion. Coupe la suture et vide les circuits. » Tandis que le droïde effectuait les diverses manœuvres, See’Ryl récupéra ses outils et les disposa sur un plateau roulant. Elle tendit de quoi récupérer les divers liquides – à chaque fois dans un récipient différent - à Légion puis jeta un œil à Balian. « Est-ce-qu’il y a à quelque part un tuyau… comme pour les perfusions ? Et une centrifugeuse avec les tuyaux nécessaires ? » demanda-t-elle « Je suis désolée, on serait à mon atelier, j’aurais tout ce qu’il faut. Je n’avais prévu d’effectuer des réparations. »

« Opération terminée. Dois-je nettoyer ? » See’Ryl acquiesça tout en continuant de préparer ce qu’il fallait. Ce fut le droïde qui coupa le tuyau endommagé. Il le tendit à la Jedi qui, tout en le maintenant en place grâce à la force, l’observa un moment. « Et de cette pâte que certains médecins utilisent pour réparer les dents quand les patients n’en ont pas les moyens ? Et la lampe qui va avec évidemment. » Elle reposa délicatement le morceau sur le plateau et contempla Légion œuvrer. Si elle n’avait pas été blessée, ce serait elle qui s’en occuperait. Mais à circonstances exceptionnelles, manœuvres exceptionnelles. « Voulez-vous que je vous en construise une autre ? » proposa-t-elle.
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Je n’avais pas relevé, simplement haussé un sourcil, quand elle avait râlé au sujet de mes consignes données au droïde. Mon côté trop « paternel » avec mes patients sans doute…Cally me l’avait déjà fait remarquer…à ceci prêt qu’avec elle, cet aspect était sur développé en moi…Forcement Maître Venta avait l’apparence d’une enfant, toute vieille dame fusse-elle.

Finalement, See’Ryl plonga au cœur de ma jambe synthétique, faisant remarquer qu’en principe, il y avait des similitudes entre une prothèse et une jambe en chair et en os. Tu parles…

- Comme vous dites…d’un certain point de vue…

Le sang…je savais ce que c’était, les artères, les veines, tout ca je connaissais. Les os aussi, tous les organes m’étaient familiers. Mais le liquide qui s’écoulait de ma jambe, je ne savais pas ce que c’était, la densité des composants de ma prothèse n’avaient rien à voir avec celle de mon autre jambe. De même les circuits qui sillonnaient entre les composants m’étaient inconnus. Bref…pour moi : rien à voir.

See’Ryl avait même tenté une « blague » …mais encore de son point de vue…Car de prime abord je pris sa réflexion au premier degré. Qu’est-ce qu’ils avaient mes points de suture hein ? J’avais fait ce que j’avais pu mais encore une fois le matériel médical que j’avais sous la main n’était pas adapté pour réparer une jambe synthétique. J’avais eu un mal de chien-kath à piquer dans aa matière caoutchouteuse qui constituait les « artères » de la prothèse. Pendant une fraction de seconde je vis rouge, elle me cherchait ? Elle remettait en doute mes compétences de chirurgien ? Autrefois j’étais un des meilleurs chirurgiens cardiovasculaires de Coruscant…pour ne pas dire le meilleur…Mais…il y a bien longtemps que je n’avais plus fait d’opération à cœur ouvert. Désormais j’étais chirurgien de combat…Je devais opérer vite et bien. Je soupirais…

Ce Maître Jedi avait esquissé un sourire très subtil mais il était là…Ce n’était pas une critique à mon encontre, c’était une taquinerie…une boutade pour dédramatiser la situation…Nul besoin de s’énerver. Je répondis d’un ton neutre :

- Il est toujours mieux de ne pas avoir besoin d’un médecin…c’est signe de bonne santé…

Comment plomber l’atmosphère…J’observais le droïde effectuer les gestes à la place de Maitre Asho’Tye, sa main n’était pas au sommet de sa forme, le droide suivait les directives de sa maîtresse à la lettre. Nul doute qu’il faisait du bon travail. J’étais songeur…repensant à ma vie lorsque j’étais encore diagnosticien certifié…double spécialité en cardiologie et xéno-anthropologie…et je me souvenais que je n’hésitais pas à en jouer…je n’hésitais pas à rabaisser les autres en raison de mes diplômes et de mes compétences…

See’Ryl me sortit de mes réflexions pour me demander du matériel…Je fronçais les sourcils…essayant de viser juste quant au rangement douteux des infirmières qui ont organisé cette salle de consultation… Finalement je pointais du doigts un tiroir en face de moi :

- Vous devriez trouver des perfusions dans ce tiroir-ci…Les tubulures feront l’affaire. La centrifugeuse est là…je pointais du doigt une grosse machine qui se trouvait sur le plan de travail derrière moi. Et…l’amalgame dentaire…hé bien…il est dans la salle de consultation en dentaire, à l’autre bout du couloir…ainsi que le matériel de dentisterie. Si Légion me donne mon comlink je pourrais demander qu’on vous amène ce dont vous avez besoin…A moins que vous ne préféreriez aller tout chercher vous-même afin de vérifier si cela correspond bien à vos attentes ?

La suite me fit écarquiller les yeux…ce qu’elle me proposait me fit presque rougir (bien que le vert de ma peau neutralisait l’effet)…Ma prothèse était un modèle basique militaire…par manque de moyen j’avais dû prendre le bas de gamme, mais elle était solide, résistante aux conditions humides, robuste pour une utilisation sur le front. J’étais parvenu à avoir une démarche totalement naturelle, de sorte qu’on ne pouvait soupçonner sa présence. Mais le modèle était vieillissant, et je savais qu’un jour il me faudrait le changer…

Je répondis avec douceur :

- Je…ce serait fort aimable à vous…Mais je vous rémunérerai pour la fabrication ! Je ne voudrai pas que vous perdiez votre temps pour moi…
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Visiblement, le sujet de la jambe était un problème. En était-il ne serait-ce conscient ? Probablement, songea See’Ryl qui doutait tout de même de sa capacité à l’admettre à haute voix. Elle ne renchérit pas quant aux similitudes entre une jambe de chair et une jambe de métal. Il pensait bien ce qu’il voulait et ce n’était pas à elle de lui prouver par A + B qu’elle avait raison. L’Arkanienne aimait bien jouer à ça mais à l’occasion. Or, présentement, la situation ne s’y prêtait pas.

Encore moins quand elle le taquina. Oui, oui, taquina. Tentative qui se solda par un semi-échec si elle en croyait l’expression de plus en plus ombrageuse du Mirialan dont elle voyait les prunelles s’assombrir – si tant est que ce soit possible. Et puis… il sembla avoir capté le micro sourire qui s’était esquissé sur les lèvres de l’Arkanienne qui, lorsqu’il lui répondit, se permit de claquer sa langue contre son palais. « Ou de négligence. Ou pauvreté. Avoir accès à un médecin est une chance et un privilège. » souligna-t-elle avec une douceur apaisante. Il était rare qu’elle usât de ce savoir faire hérité du Maître qui avait assuré sa formation de padawan. En le faisant, elle n’espérait pas charmer le médecin mais l’amener à des songes plus positifs.

Aussi embraya-t-elle sur des demandes précises concernant du matériel. Elle écouta les réponses et laissa Légion donner son Comlink au médecin. Elle lui faisait confiance pour avoir compris ce qu’elle voulait et donner des instructions précises. Pendant ce temps, le droïde se mit en quête des tubulures désigné et apporta des flacons à la Jedi pour qu’elle transvase les liquides. « Si tu trouves des compresses, il en faudra. » lui dit-elle. Juste avant d’assister à une réaction touchante de la part de Balian. See’Ryl lui avait proposé une nouvelle jambe avec naturel et sans arrières pensées.

La réponse créa un vrai sourire sur le visage de l’Arkanienne qui tapota légèrement la jambe métallique « Je vous le propose parce que cela me fera plaisir de vous aider. Je ne perdrais pas de temps, je vous l’assure. Et si vous tenez à me rémunérer… Donnez une somme au groupe d’aide aux anciens combattants. » proposa-t-elle à la place. En réalité, l’idée d’être payée la gênait. C’était totalement opposé à son éducation Jedi et elle ne tenait pas à commencer sans quoi, elle n’en finirait plus. Elle termina de mettre les différents liquides dans les flacons et se leva pour fouiller sa sacoche d’où elle sortit quelques bouteilles.


« Il faudra que vous me disiez si vous désiriez des compartiments particuliers… Pour un blaster ou un kit de premiers secours… ou les deux… Une matière, une allergie… » énonça See’Ryl en faisant ses différents mélanges sans faire mine de regarder les flacons. Et puis, prenant conscience qu’il pouvait éventuellement s’interroger sur ce qu’elle faisait, elle expliqua « Il y a plusieurs types de liquides en plus de l’huile… Je suis en train de faire en sorte qu’ils soient purifiés. Parce que… Dites moi… avez-vous fait révisé votre jambe depuis sa pose ? » demanda-t-elle avec un faux air de remontrance. « Je vais me servir de la pâte et d’un petit morceau de compresse pour boucher le trou du tuyau. Je vais ensuite entourer les tuyaux externes avec la tubulure que je vais souder avec la pâte aux jonctions pour que s’il y a un nouveau problème, la circulation puisse continuer. »

Elle venait de récupérer lesdites tubulures. Tout en parlant, elle mesurait les tuyaux externes pour pouvoir découper les tubulures en amont. « Ca ne tiendra pas éternellement. Je vous laisserais de quoi me contacter. Je suis souvent sur Coruscant. En cas de problème, n’hésitez pas. »
Balian Atraïde
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Le Luxe de s’offrir des soins médicaux…je fronçais les sourcils. De sombres souvenirs resurgissaient. Je n’avais pas été des plus compatissants autrefois. A ma grande honte à présent. Lorsque je travaillais au Service diagnostic de Coruscant, l’idée de devoir réaliser les consultations des pauvres bougres qui se présentaient aux consultations gratuites une fois par semaine me rebutait au plus haut niveau…Je me souvenais que je faisais tout pour esquiver la chose…



**
*

Centre médical de Coruscant, rez-de-chaussée, accueil des malades – année : 21 564




- Docteur Atraïde ! Vous n’êtes pas encore en consultation ! Vous devriez y être depuis vingt minutes !

- Ha…c’est drôle parce que moi j’avais aucune envie d’y aller !

- Je vous paye pour que vous fassiez votre travail !

Le doyen du Centre Médical de Coruscant avait toujours su mener sa barque, et ce n’était pas un jeune médecin certes talentueux mais ô combien arrogant et désobligeant qui allait lui résister.

- Ho non…pitié ! Pas les consultations du matin ! Tout ça pour soigner un ramassis de vagabonds et de souffreteux des bas-fonds…C’est répugnant…Et j’ai du travail qui m’attends ! Un article à rédiger…vous savez…de la vraie médecine…Je suis médecin pas un gentil petit toutou à qui on ordonne de soigner des pouilleux qui feraient mieux de mourir sagement dans leur coin…Cela diminuerait l’excèdent de la population des bas-fonds cela dit…

Il ne se démonta pas et répliqua sur un ton neutre :

- Ho…vous avez trop de travail ? En ce cas docteur Atraïde ce n’est pas grave. Je vous raye des publications de ce semestre. Ainsi vous aurez plus de temps pour votre article. Dois-je vous virer du service des diagnostiques également ? Vous êtes médecin non ? Alors au boulot…

Touché…le salopard…Rageusement je saisis un dossier…et me présenta devant la salle d’attente pleine à craquée de malades qui n’avaient pas les moyens de se payer les services d’un médecin. Le Centre médical organisait des visites tous les mercredis matin. Mais ils étaient si nombreux que nous ne pouvions pas apporter de l’aide à tout le monde. Pour moi ils étaient répugnants, des parasites, et dorénavant des boulets qui venaient de me faire rater un travail bien plus intéressant et bien plus stimulant pour mon cerveau de génie…Je pris une profonde inspiration et fis avec dédain à la cantonade :

- Bonjour Mesdames Messieurs les malades et leurs chères familles. Afin de gagner du temps et d’éviter d’ennuyeux bavardages ultérieurs, je suis le Docteur Balian Atraïde…appelez-moi « Docteur ». Je suis l’un des trois médecins assurant les consultations gratuites du matin…Je suis un médecin…diagnosticien certifié avec une spécialisation en cardiologie. Je suis aussi le seul médecin du Centre médical qui assure les consultations contre sa volonté. Mais soyez tranquille pour la majorité d’entre vous le travail pourrait être réalisé par un singe-lézard kowakien avec un flacon d’ibuprofène. Aussi tel que vous me voyiez je suis déjà de très mauvaise humeur…et si vous devenez particulièrement enquiquinants, je deviendrai encore plus désagréable. Bref...qui est-ce qui veut de moi ? personne ne leva la main…Et qui est-ce qui préfère attendre un des deux autres médecins ? tous levèrent la main.

Avec un regard sarcastique que toisais le doyen pour me rendre dans ma salle de consultation tandis que ce dernier appela un patient particulièrement sale et fit d’une voix forte :

- Salle de consultation 1…avec le Docteur Atraïde…

Hé merde…Quelle plaie…


**
*




Voila un état d’esprit qui me caractérisait dont je n’étais pas fier.

Perdu dans mes pensées, je laissais See’Ryl et Légion œuvrer au secours de ma jambe. J’avais passé commande auprès d’un infirmier par comlink du nécessaire en dentisterie pour poursuivre les réparations. Pendant ce temps See’Ryl m’expliqua qu’elle ne voulait pas être payée, cela dit si je tenais à apporter ma contribution financière pour la fabrication de ma prothèse je n’avais cas remettre la somme au service des victimes de guerre…Je demeurais étrangement surpris. Cette jedi avait sans doute vu des horreurs sur Dubrillion…Peut être même avait-elle participé aux mêmes batailles que moi par la suite…J’éprouvais subitement une profonde estime pour elle – non pas que je ne la respectais pas déjà à la base, mais cette sollicitude pour les anciens combattants me touchât tout particulièrement.

- Voilà une excellente idée à laquelle j’adhère pleinement. Nous ferons donc ainsi. Vous me direz à combien s’élèvera le prix de cette nouvelle prothèse, et j’en ferai don…

La suite s’embraya sur les « options » que See’Ryl pouvait apporter à cette nouvelle jambe. Je réfléchissais et répondis :

- L’idée d’y mettre un compartiment pour un kit de survie me plait beaucoup. Pour la matière je vous laisse juge vous vous y connaisse mieux que moi. Simplement, en tant que militaire je suis souvent amené à me rendre dans des zones peu praticables, ou encore humides, voir en immersion totale. J’ai besoin donc d’une résistance et d’une étanchéité à toute épreuve. Enfin, je suis souvent debout…je dois avoir une souplesse d’action…Je n’ai pas d’allergies…vous avez donc carte blanche.

La question sur le fait que j’ai déjà fait réviser ma jambe me fit monter le rouge aux joues…Encore un moment de honte…Je n’étais pas très…régulier dans mes visites pour assurer la maintenance de ma voiture…Je maugréais :

- Je…heu… Bien sûr que je l’ai déjà faite voir pour des révisions…Cela fait presque quatre ans que j’ai été amputé…Mais…je n’ai peut-être pas effectué touuutes les maintenances…Il y a quelques mois une de vos « collègues », Maitre Venta a réglé un petit souci sur ma jambe…elle faisait un petit couinement…

Je me demandais d’ailleurs comment allait Cally, peut-être que ce Maitre Asho’Tye sera en mesure de m’apporter de bonnes nouvelles à son sujet. Finalement on frappa à la porte, et un infirmier (celui qui était responsable de ce désastre) entra avec un plateau contenant le nécessaire demandé par See’Ryl en dentisterie. Il demeura un instant interloqué puis, devant mon air rébarbatif, il posa son plateau et le matériel sur une table à roulettes en inox, qu’il poussa vers la Jedi et Légion.

- Voila ce que vous avez demandé Docteur…Vous…vous avez besoin d’aide ?

Il était penaud…j’eus un geste pour éluder la chose en marmonnant :

- Ça ira caporal…vous en avez assez fait…Merci…Vous pouvez nous laisser.

Il inclina doucement la tête et quitta la pièce, toujours avec cet air navré qui n’avait pour d’autre effet que de m’agacer. Il avait fait une boulette, mais il n’y avait pas mort d’hommes bon sang de bonsoir. Pas la peine d’épiloguer sur la question. Je désignais le plateau et son contenu et fis :

- Avez-vous tout ce qu’il vous fallait ?

J’espérais que l’autre andouille n’avait rien oublié sans quoi cela allait barder pour son matricule. J’avais écouté les explications de See’Ryl sur l’usage de chaque élément qu’elle avait demandé…c’était impressionnant :

- J’admire votre capacité à détourner du matériel qui n’est pas initialement prévu à l’effet que vous souhaiter l’utiliser. Vous êtes médecin en un sens…à votre manière…Je vous donnerai également un moyen de me joindre…Sait-on jamais…Vous pourriez avoir de nouveau besoin d’un médecin…

Un petit sourire taquin s’esquissait au coin de mes lèvres.
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Toute à ses réparations, See’Ryl ignorait tout des pensées qui avaient assaillit Balian. Quand bien même aurait-elle était attentive, rien n’avait laissé imaginer ce qui venait de traverser l’esprit du Mirialan. Toute à ses projets de réparations, l’Arkanienne refusa une quelconque rémunération et alla jusqu’à proposer qu’il effectue une donation à une association d’anciens combattants. La jeune femme ne se souvenait que trop bien des ravages de la guerre et du manque de considération de la société envers ceux qui avaient tout risqué pour elle. Si elle nota un changement soudain dans la perception que Balian avait d’elle, See’Ryl ne fit aucun commentaire. Elle acquiesça silencieusement quand il accepta sa proposition et se concentra aussitôt alors qu’il semblait s’enthousiasmer pour les possibilités de personnalisation.

Légion enregistra les informations pour les intégrer aux différentes simulations qu’il calculait déjà en terminant son nettoyage. L’évocation de l’absence de révision complète provoqua chez le droïde quelque chose qui ressemblait à un simulacre d’exaspération. See’Ryl fit claquer sa langue contre son palais et lui jeta un regard équivoque : pas de ça. Entre eux, peut-être mais pas en public semblait-elle lui rappeler. « Et bien…Docteur, il va falloir devenir régulier. Et soigneux. » dit-elle avant d’ajouter « Dois-je le dire à vos subordonnés pour être certaine que vous le fassiez ? »

Oui, c’était une pique vis-à-vis de ce qu’il avait fait quelques instants plus tôt en donnant son ordonnance à Légion. En revanche, elle n’avait pas réagit ou dit un mot à propos de Cally. Son intuition lui disait que le docteur était proche de l’ancienne Jedi… Et si c’était vrai, See’Ryl n’était pas certaine qu’il prenne bien la nouvelle de son exclusion. Egoïstement, elle n’avait pas envie de plomber l’ambiance.

Pour cela, il y avait l’infirmier qui entra avec un plateau contenant tout ce qu’elle avait demandé un peu plus tôt. A la tension qui émergea aussitôt, il était inutile de demander qui avait été l’auteur du coup de blaster fatal pour la jambe. Légion se redressa pour aller récupérer la table à roulette des mains de l’organique. L’air penaud du caporal fit presque pitié à la Jedi, même s’il avait clairement sous-entendu qu’elle était incapable de réparer la prothèse. Elle se tourna vers l’infirmier avant qu’il ne sorte « Allons… Vous n’avez pas touché l’artère principale… Au prochain coup, visez plus haut. » Une petite taquinerie, accompagnée de ce qu’il fallait de Force pour la rendre chaleureuse. See’Ryl se désintéressa aussitôt de sa réaction pour vérifier le plateau.

« Parfait. On va pouvoir commencer le plus intéressant. » annonça-t-elle avec une minuscule once d’enthousiasme. La légère courbure de ses sourcils parlait pour elle. « Légion, lance la centrifugeuse avec les liquides. Il faudra filtrer ensuite. » ordonna-t-elle en coupant les dernières tubulures. Les dimensions vérifiées, elle continua ses préparatifs avec une précision maniaque. Les mots de Balian finirent par lui arracher un demi-sourire. « Mon frère vous dirait qu’un bon ingénieur doit savoir bricoler n’importe où, avec ce qu’il a sous la main. » ânonna-t-elle « Et je vous ai dit que cette prothèse était comme une jambe organique. »

Elle rapprocha la table et la mis à niveau pour que Balian y ait accès. Elle lui tendit la lampe. « Tenez-la. »Tout en mettant en place le morceau de compresse puis la pâte, See’Ryl répondit enfin à sa taquinerie « Je serais tout à fait ravie de jouer de nouveau avec le docteur », tout à fait inconsciente du double sens que pouvaient avoir ses mots. Elle lui fit signe d’allumer la lampe et rapprocha le tube endommagé. Elle réitéra l’opération plusieurs fois jusqu’à être satisfaite
Balian Atraïde
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J’avais tendu le bâton pour me faire battre, elle l’avait saisi sans aucune hésitation. Je pris donc une semonce concernant mon manque d’assiduité à la révision de ma jambe synthétique. Mais qu’est-ce qu’elle croyait ? Que j’avais que ça à faire ? Sérieusement, je trimais comme un dingue pour assurer les consultations, tout en gérant les dossiers des soldats en Syndrome de stress post-traumatique, sans oublier les éventuelles missions qu’on pouvait me confier. Alors pensez donc que ma jambe hein…mon ancienne jambe j’avais pas besoin de lui faire faire une saloperie de révision !

Croisant les bras je me contentais d’hausser les épaules et d’arborer une mine boudeuse. Mais sa remarque suivante sur le fait de donner la consigne à mes subordonnés me fit sortir de mes gongs, je fis un geste rageur et râlai :

- Ha non hein…j’ai déjà assez de ce maudit droïde de protocole affecté à cette unité médicale pour me servir d’emploi du temps ambulant bavard et casse-pied ! Ne rajoutez pas un de mes infirmier sur le dos…j’ai déjà assez à faire…Je repris ma position de boudeur et grommelais néanmoins : je ferai attention dorénavant je vous le promets…

Il était vrai que cela pouvait paraître étrange qu’un maniaque comme moi délaisse ainsi sa prothèse. J’étais de nature scrupuleuse dans mes actes, mais ma relation avec cette partie synthétique de moi était…houleuse. Tout comme la vue de mes cicatrices conséquence de mes brulures sur près d’un quart de mon corps me dégoutait. Cela faisait pourtant quatre ans…mais je ne m’y faisais pas. Sans doute en raison de la violence de l’évènement qui en était la cause. Mon psychiatre dirait que toutes les blessures finissent par guérir…et qu’il fallait laisser le temps faire son action. Mon père me conseillerait de faire confiance à la Force, et qu’elle me guiderait au cœur de mes doutes vers la lumière…En cet instant je n’avais pas envie de songer à la Force.

Contrairement à ce que j’avais cru, nulle surprise de See’Ryl quant au fait que je connaissais Cally…en même temps See’Ryl était un maître…peut-être un membre du conseil ? Je n’en savais même rien. Elle savait sans doute qu’un médecin extérieur au temple était venu voir Maître Venta. Je n’osais lui demander des nouvelles de ma jeune/vieille amie. Le sujet était certainement sensible, et peut-être tabou chez les Jedis. Je respectais cela, même si pour moi Cally, en tant qu’être vivant, avait droit à toute la considération qui allait avec. J’espérais seulement qu’elle allait bien…Sans nul doute était-ce le cas, car je n’avais pas été rappelé à ses côtés. Elle n’avait pas besoin de moi…chose que je pouvais comprendre.

La petite taquinerie de See’Ryl pour mon crétin d’infirmier fit sourire ce dernier…moi je marmonnais

- Haha. Très drôle ma chère…ne lui dites pas ce genre de chose il est capable de le faire…je fusillais le caporal du regard et fis un geste de la tête pour lui signifier de foutre le camp très vite, avant qu’il n’aggrave son cas…Pas de pitié pour les imbéciles de ce genre.

En tout cas la Jedi semblait plutôt enthousiaste à l’idée de rafistoler ma guibole…genre gamine avec un nouveau jouet. Je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire en la voyant ainsi dans son élément. Légion avait mis en route la centrifugeuse pour actionner le processus de filtration…sympa le détournement l’appareil…J’écoutais ses instructions, et j’appris ainsi qu’elle avait un frère. Forcement…ce n’était pas parce qu’on était un Jedi qu’on n’avait pas de famille. Je veux dire, on venait tous de quelque part…

La voila qui recommençais avec le coup du « une jambe synthétique est basée sur le modèle d’une jambe organique »… gnagna…Certes…le modèle est là, mais la densité des composants n’était pas la même, les circuits électronique personnellement je n’y entendais rien…malgré le rapprochement possible avec le système nerveux…Mais sinon…bon les tubes et autres « veines » artificielles c’était le système sanguin…M’enfin le sang coagulait lui…hein…Et celui la je savais stopper son avancé…que de l’huile ou je ne savais quoi d’autre…ben c’était pas mon rayon. L’ossature de la prothèse, les os…ok…Mais…je n’en demeurai pas moins peu convaincu par ce qu’elle avançait…Mais qu’importait, nous étions bornés tous les deux sur la chose de toute façon. Et je n’avais aucune envie de me lancer dans un débat stérile. Qui plus est c’était sa spécialité…elle s’y connaissait bien mieux que moi.

Elle me tendit la lampe et me demanda de l’éclairer. Ma foi, si au moins j’observais, et apportais une petite contribution dans la réparation de ma jambe, je serai moins ignare ce soir. Je le redressais donc et obéis à sa requête, éclairant l’endroit précis. Tout concentré que j’étais, à essayer de reconnaitre les tuyaux et autres composants, je ne m’étais pas attendu à sa réflexion suivante : « ravie de jouer de nouveau avec le docteur »…plait-il ? C’était quoi cette boutade à double sens ! Décidément elle n’avait rien à voir avec d’autres Jedis que j’avais pu rencontrer ! Je sentis une vague de gêne m’envahir et je ronchonnais :

- Un jeu professionnel bien sûr … Je ne voudrai pas m’immiscer dans votre vie privé Maître jedi.

Histoire que les choses soient claires et qu’elle ne se fasse pas d’illusions hein…Nan parce qu’elle était jolie, ça c’était sûr. Mais…je n’étais pas porté sur certains besoins que pouvaient ressentir les êtres vivants…enfin c’était ce dont j’essayais de me convaincre…car il y avait bien une personne qui parfois venait

See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Une fois n’était pas coutume, See’Ryl était suffisamment détendue et en confiance pour se permettre de sociabiliser un peu. Et cela passait par un humour surprenant et une tendance à attraper les occasions au vol. Voilà pourquoi elle n’avait pas hésité une milliseconde à l’attraper et à sermonner le médecin d’un air très docte et fort mécontent. Ce qu’elle n’était pas. Elle n’était pas née de la dernière pluie et comprenait parfaitement qu’il n’ait pas forcément eut le temps. Arriva alors une chose à laquelle elle ne s’était pas attendue : voir le médecin croiser les bras et… bouder. Oui, oui : bouder. Voilà qui mériterait d’être enregistré et montré à ses collègues. Au geste rageur, See’Ryl ne résista pas et laissa entendre un rire presque muet mais indéniable. « Si cela peut vous consoler, dites-vous que vous ne pouvez rien faire pour vos patients si vous êtes incapable de vous tenir debout parce que votre jambe est inutilisable. » dit-elle « En somme, en prenant soin de votre jambe, vous prenez aussi soin de vos patients. »

Elle avait terminé de s’exprimer d’une voix douce, percevant très bien le dilemme qui agitait le médecin quant à cette partie de son anatomie. Il n’était pas le premier à vivre en conflit avec sa prothèse. Des Jedis vivaient exactement la même chose. See’Ryl n’en était pas suffisamment proche pour savoir comment il s’en sortait. Peut-être que si Balian le lui demandait, elle irait se lier à eux pour pouvoir apprendre et, ainsi, aider le médecin. Cependant, l’intuition indiquait à l’Arkanienne que l’homme n’était pas du genre à demander de l’aide. Une fierté à mettre sur le compte – notamment – de l’égo masculin.

Elle ignora le coup d’œil chaleureux du caporal, concentrée sur ce qu’elle faisait. « Homme de peu de foi » taquina-t-elle encore comme pour le pousser un peu plus à sortir de ses gonds. C’était distrayant pendant qu’elle s’affairait sur les différents éléments qu’elle allait bientôt réinstaller à leur place d’origine. Il se renfrogna encore quand elle repartit sur sa comparaison qu’il jugeait bancale. See’Ryl se contenta de clore le débat par un « A la prochaine fuite, au lieu de coudre, cautérisez avec un morceau de métal ou de plastique. » parfaitement laconique, entre deux sections de tubulure.

La suite fut… des plus gênantes. Pourquoi précisait-il un jeu professionnel, suivit du fait qu’il ne voulait pas s’immiscer dans sa vie privée ? Quelle vie privée, d’ailleurs ? Perplexe, le regard de See’Ryl quitta la soudure en cours pour aviser le médecin qui semblait gêné. Elle pencha la tête et retourna ajouter un peu de pâte qui fut ensuite lissée. « Je ne comprends pas pourquoi vous faites cette précision, docteur. » dit-elle, d’un ton un peu pincé. Elle était inexplicablement vexée, ayant l’impression qu’il venait de l’insulter sans qu’elle ne parvienne à comprendre comment. Elle reposa le tuyau endommagé et entreprit de couvrir les autres des tubulures précédemment coupées. Elle guida le faisceau lumineux pour assurer la prise de la pâte à chaque jonction, se murant dans un silence à la fois concentré et perplexe.

Légion revint avec les fioles qu’il disposa sur un nouveau plateau. « Filtre les liquides, Légion. Je vais bientôt pouvoir réalimenter les systèmes. » annonça-t-elle en ayant retrouvé son ton monocorde habituel.
Balian Atraïde
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Prendre soin de ma jambe s’était prendre soin de mes patients…sans quoi je ne tiendrai pas debout pour les soigner…En un sens ce n’était pas faux. Cela se tenait bien. Je validais d’un signe de tête. Jusque là tout allait bien, elle s’était même permise de me taquiner. Mais allez savoir pourquoi la suite ne semblait pas être de son goût. En même temps quelle idée de balancer des propos à doubles sens hein ! Maintenant que j’y pensais, elle ne devait pas être consciente de cette éventualité. Il n’était donc pas étonnant qu’elle ait mal pris mes dernières paroles.

Bordel les interactions avec les êtres vivants s’était tellement compliqué…surtout les femmes ! Je remerciais le ciel de n’avoir jamais eu d’enfants avec mon ex…Enceinte…elle aurait été une calamité ! Déjà qu’au naturel c’était une plaie. Elle avait toujours pris l’habitude de s’exprimer par des locutions à doubles sens. Mon épouse avait toujours aimé plaire, séduire, en agissant de la sorte elle attirait les regards et subtilement aguichait les personnes qui se trouvaient « éblouis » par sa beauté…Je fut une de ces personnes…au tout début. J’avais vite déchanté.

En voyant que la Maître Jedi redevenait frigide et piquante je tentais de me reprendre en balbutiant une explication doublée d’une excuse miteuse :

- Je…veuillez m’excuser. Loin de moi l’envie de vous froisser ou de vous être désagréable. Vos propos ont généré chez moi un amalgame qui m’a rappelé une personne que je ne souhaite plus jamais revoir. Ce n’était pas contre vous. Si vous êtes souvent sur Coruscant nous aurons sans doute bien des occasions de nous revoir.

J’étais tellement désespérant…affichant une mine vraiment navrée de mon manque de savoir vivre. Je vivais seul depuis longtemps, et ne recherchais pas la compagnie des autres. En dehors de Vhagar, quelque Luke…Cally quand j’étais au temple jedi…je ne voyais que des patients. J’avais toujours été un peu rustre. Je songeais alors aux propos de Cally…elle qui doutait que j’avais pu être un être désagréable et parfaitement imbuvable. J’esquissais un sourire en songeant à la tête qu’elle avait fait lorsque je lui avais révélé ce penchant de ma personnalité d’antan qui resurgissait parfois…souvent…

- Quand je pense que Maître Venta m’a reproché d’être trop prévenant à son encontre…je passe plus pour un balourd dénué de savoir-vivre avec vous. Ceci dit…je ne veux pas que vous ayez une mauvaise opinion de moi. Une fois que vous aurez achevé vos réparations, puis-je vous inviter à boire quelque chose ? Je marquais une pause…je crois que c’était ce que faisait les gens dans ces moments-là…ils s’invitaient…quand ils voulaient se faire pardonner, ou pour remercier d’un service rendu…je poursuivis doucement : ce n’est pas le grand luxe, mais le droïde de protocole de cette unité peut nous apporter une collation dans mon bureau. A moins que vous ne préféreriez l’ambiance de la cafétéria ? Je vous laisse le choix…

Mouai…un peu crasseux comme « rendez-vous » …Mais…ce n’était qu’un moyen de m’excuser de m’être comporté comme un mufle en imaginant qu’un Jedi puisse avoir un esprit mal placé…En fait je côtoyais les Jedis mais je ne savais rien du tout sur leurs us et coutumes…
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See’Ryl ne comprenait pas. Elle avait beau retourner le sujet dans tous les sens, quelque chose continuait à lui échapper. Elle mourrait d’envie d’attraper son interface et chercher la réponse. Pour un peu, elle en aurait claqué la langue contre son palais tant c’était frustrant. Quelqu’un la connaissant bien aurait su détecter l’once de brutalité avec laquelle elle reposait ses outils sur le plateau. Légion ne fit aucun commentaire et se contenta de disposer les fioles avec les différents liquides non loin. L’excuse de Balian brisa un silence qui, sans cela, n’aurait pas manqué de s’éterniser. Elle considéra les mots un court instant « Je suis navrée de ramener à vos souvenirs une si détestable personne. » dit-elle, toujours monocorde.

Et toujours aussi inexplicablement vexée. Une pince lui échappa et See’Ryl se crispa. Voilà quelque chose qui ne lui ressemblait pas. Elle se contraint à inspirer profondément et expira lentement. « Je ne comprends pas. » avoua-t-elle finalement. « Je ne comprends pas votre réaction. Et je ne comprends pas non plus pourquoi je la trouve vexante et pourquoi je me sens autant rejetée. » Elle ne lui avait même pas jeté un coup d’œil, continuant à œuvrer à ses réparation comme si l’instant n’était pas problématique. Elle ajouta pour elle-même « Je devrais avoir l’habitude pourtant… ». Elle attrapa le poignet de Balian pour orienter la lumière à un autre endroit.

Lorsqu’il bafouilla son invitation, See’Ryl leva enfin les yeux vers lui, à deux doigts de lui demander s’il était sûr de lui. Devant ses efforts sincères pour se rattraper, elle réprima cette réaction qui aurait pu être vraiment cruelle. « Je ne veux pas que vous vous sentiez obligé, docteur. » murmura-t-elle bientôt « Je n’ai pas une mauvaise opinion de vous. J’ai bien compris que j’ai eu des mots malheureux. » Voilà ce qu’il lui arrivait quand elle laissait un peu de côté le contrôle qu’elle exerçait sur elle-même et qu’elle ne pesait pas chacun de ses mots. Elle reprit la lampe pour l’éteindre et la poser à l’écart. Elle se redressa en faisant jouer les doigts de sa main gauche qui s’ankylosaient de part l’absence d’implant.

Sans qu’elle lui ait parlé, Legion lui tendait la première seringue de liquide. Par réflexe, elle vérifia le liquide avant de le réinjecter dans le bon circuit. Tout en faisant de même avec les autres, See’Ryl brisa le silence. « Je n’ai rien contre le fait de boire quelque chose dans votre bureau. » Le malaise ne s’était pas vraiment dissipé mais elle s’efforçait de passer outre. C’était, après tout, ce que l’on attendait d’elle, n’est-ce-pas ? Bientôt, elle réajustait les ultimes éléments de la jambe tandis que de son côté, Légion s’affairait à nettoyer ce qui devait l’être. « Ca devrait être bon. Essayez de la plier et de marcher. » demanda-t-elle. Ok, le ton de sa voix ne s’était pas réchauffé d’un iota et demeurait dans la nuance impersonnelle. Il aurait été impossible de dire que, quelques minutes auparavant, Balian était parvenu à arracher un rire à la Jedi.

« Si quelque chose vous gêne, dites-le moi. » invita-t-elle le médecin avant de se reculer pour le laisser se mouvoir à sa guise. Elle ne le lâcha pas des yeux pendant qu’il bougeait. Son expression dévoilait une once de concentration et était tournée vers la jambe gauche comme si elle tâchait de déterminer si un problème perdurait. La preuve en fut qu’elle se leva pour s’agenouiller devant Balian et, à l’aide d’un outil, réajusta une pièce. « Voilà. C’est finit. » dit-elle en se relevant avant de s’éloigner.
Balian Atraïde
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*Fermer ta gueule Balian la prochaine fois…hein…ce sera mieux…Cela évitera ce genre de situation désagréable et particulièrement gênante pour toi et ton interlocuteur…en l’occurrence là interlocutrice. *

Voilà ce que je me répétais en boucle dans ma tête. Pourquoi…comment…comment en était-je venu à penser qu’une Maître jedi ait pu prononcer des mots à double sens…enfin vers un sens « coquin » si l’on peut dire…Je veux dire…c’était assez connu que techniquement…les Jedis ne sont pas vraiment portés sur la chose. Du moins c’était ce que je croyais. En même temps je ne l’étais pas vraiment non plus…porté sur la chose. Mais mon esprit venait de faire un amalgame terriblement embarrassant.

De plus, il semblerait que See’Ryl soit particulièrement éprouvée par mon manque de tact. Ses gestes étaient un tantinet moins sûr. Jusqu’au moment où une pince lui échappa. Je m’en voulais…mais la suite me surpris car elle avait pris ma réflexion directement pour elle et non comme une précision anodine de ma part. Cette fois j’y décelais quelque chose de bien plus profond…Et sa dernière phrase vint étayer mes soupçons : elle se sentait rejetée, et visiblement ce n’était pas la première fois. En quoi – bordel – je l’avais rejetée ? Je n’avais fait qu’apporter indication pour plus de netteté et qu’elle ne s’imagine pas…je-ne-sais-quoi.

Je la regardais alors qu’elle poursuivit sur le même laïus comme quoi je n’avais pas à me forcer…et que le problème venait forcement d’elle. Il y eut comme un déclic dans ma tête…et je réalisais alors que le Maitre jedi qui me faisait face, sous des airs de maintient parfait, avait ses faiblesses, ses traumatismes. Et que même un Jedi n’était pas insensible. Je me promis de revenir un peu plus tard sur cette notion de rejet dont elle faisait allusion…une boisson chaude aidera probablement à détendre l’atmosphère et une consultation déguisé pourrait se faire.

Alors, avec douceur, je me décidais à expliquer :

- Voyez-vous…vos propos contenaient un sens…cachés. Un …sous-entendu, de part l’utilisation du mot « jouer ». Ce sont généralement des termes que l’on utilise pour déguiser une intention plus…intime, plus…sensuelle, pour ne pas dire « faire-du-rentre-dedans ». Je marquais une pause…et repris : j’ai été marié à une femme très belle…Une Mirialane qui adorait pratiquer ce genre d’expressions séductrices. Elle avait besoin de se valoriser aux yeux des autres, et surtout, elle aimait charmer…se sentir désirable. Elle voulait me rendre jaloux, mais au contraire…cela n’eut pour effet que de m’exaspérer au plus haut niveau.

Une expression haineuse s’était dessinée sur mes traits, repenser à mon ex me fichais toujours dans un état d’énervement incroyable. Lui pardonner était impossible. Réalisant alors que See’Ryl pourrait se méprendre sur ce que je venais de dire, et se sentir comparée à mon ex…je poursuivis, toujours avec la même douceur :

- Ne croyez pas que je vous compare à elle. Simplement mon esprit est imprégné du mépris que j’éprouve à l’égard de cette personne. Les amalgames sont fréquents. J’ai parlé sans réfléchir que j’avais affaire à un Maître jedi. Et ma réaction fut soudaine et inappropriée.

Je me sentais bête…je n’étais pas habitué à interagir avec des gens en dehors de mes patients. Avec eux c’était simple…ils souffraient forcement. Donc pas de soucis de ce côté je savais quoi faire. Mais avec ceux qui n’avaient pas besoin de mes services en qualité de médecin…c’était autre chose. Je repris :

- Ecoutez, je ne voulais pas vous vexer et encore moins vous rejeter. Je…ne suis pas très doué pour les interactions sociales. Tout le monde pourra vous le dire je suis un solitaire, acharné au travail. J’ai fait des efforts avec mes patients, car ils ont besoin d’attention et de soins. Mais j’ai encore du mal avec…les autres personnes.

See’Ryl finalisait son travail et procédait à remettre les composants de ma jambe. Puis finalement elle me demanda de tester en me mettant debout. Je m’exécutais sans broncher. Je fis quelques pas, testant la solidité de la réparation. See’Ryl me questionna, toujours avec ce ton sans âme, pour savoir si je ressentais une gêne dans mes déplacements. J’allais lui dire qu’il y avait effectivement un petit quelque chose qui coinçait ma flexion, me faisant boiter de manière très subtile. Mais elle s’en rendit compte d’elle-même et elle s’agenouilla pour venir rajuster quelque chose…et ce fut parfait. J’avais retrouvé une jambe en état.

Je la remercier avec une admiration et une certaine joie non dissimulée :

- Vous êtes douée. Vous avez fait des merveilles. Je réfléchis un peu, songeant à ses propos précédents restés sans réaction de ma part compte tenu de l’enchaînement de la situation. Puis je me lançais : Ecoutez See’Ryl…je ne veux pas vous vexer…encore moins vous rejeter. Mon invitation tient plus de l’excuse et du remerciement que de me sentir obligé de vous devoir quelque chose. Je ne me force pas…et quand je dis que je n’ai rien contre vous, et que je suis un idiot…je suis sincère. Les mots malheureux c’est moi qui les ai eus…Un manque cruel de tact de ma part.

Tout en finissant ma phrase, je continuais mon test de ma jambe en entreprenant de ranger les déchets causés par les soins prodigués d’abord par moi, puis ensuite par See’Ryl et Légion. Puis, j’actionnais la porte et invitais le Maître jedi à me suivre :

- Mon bureau est sur le même étage…si vous voulez bien me suivre...

See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Dire que la situation était devenue particulièrement gênante tenait d’un euphémisme de la taille de la planète capitale, au bas mot. Perdue, c’était le cas de le dire, See’Ryl laissa échapper quelques mots qu’elle regretta aussitôt. Elle n’avait pas à dire qu’elle se sentait rejetée. Pire, qu’elle en avait l’habitude. Elle se gifla mentalement, tout à fait consciente qu’elle venait d’en dire beaucoup trop et il ne lui restait plus qu’à espérer que le médecin ne se prenne pas l’envie d’essayer de creuser. Le ton doux avec lequel il reprit la parole fit lever les yeux à l’arkanienne qui, lorsque le double-sens fut illuminé, sentit ses joues la brûler sans qu’elle en ait le moindre contrôle. Soudain, elle ne savait plus ce qui était le plus gênant dans tout ça : la réaction de Balian ou son sous-entendu involontaire.

Puis il eut l’expression haineuse qui chassa brièvement la douceur du médecin et See’Ryl retint un geste d’apaisement de peur d’agir de manière incorrecte. En revanche, ses épaules se décrispèrent quelques peu. « Mes mots l’étaient tout autant…je ne cherchais pas à vous séduire… On… nous apprend que les choses intimes sont… pour les autres. » Ses joues étaient redevenues de leur pâleur coutumière. Le sujet n’était plus perturbant. See’Ryl ne comptait plus depuis longtemps le nombre de personnes lui ayant posé des questions sur la vie intime des membres de l’Ordre.

« Il semblerait que nous ayons tous deux des lacunes en relations sociales » constata-t-elle avant de l’inviter à bouger. Elle l’observa durant ses premiers pas, se précipitant pour ajuster une pièce minuscule mais ô combien essentielle. Les remerciements de Balian provoquèrent un sourire léger et modeste. Elle termina de ranger ses affaires, étonnée qu’il revienne à son invitation. Elle l’écouta avec attention « Cela me fait… étrange d’entendre mon prénom. » nota-t-elle « Habituellement c’est Maître, Maître Asho’Tye et… d’autres appellations moins… délicates dirons-nous. » Mais son prénom… Ses frères l’utilisaient lorsqu’ils communiquaient. En dehors de cela, il y avait des années qu’elle ne l’avait pas entendu de la part d’autres personnes. « J’aime bien. » confia-t-elle pour qu’il ne pense pas avoir commis une erreur.

Alors qu’il ouvrait la porte pour l’inviter à le suivre, elle nota le trajet, totalement indifférente aux regards qui s’interrogeaient à leur propos. Devant la porte, elle ordonna « Légion, reste dehors. ». Le droïde se contenta d’obéir, se positionnant devant la porte une fois que les deux organiques furent entrés. Il veillait à ce que personne ne cherche à écouter aux portes d’une manière ou d’une autre. A l’intérieur du bureau, See’Ryl s’immobilisa dans un coin, là où elle ne dérangerait pas l’évolution de Balian dans la pièce. Derrière ses lunettes, elle observa autour d’elle, tout à fait consciente que ce genre d’endroit en disait long sur son occupant.

« J’ai un atelier sur Ondéron. Normalement, je devrais le partager avec d’autres chercheurs… » dit-elle pour briser le silence « Mais… je suis un peu trop… Mes recherches prennent trop de place. » Avec tous ses efforts, See’Ryl ne parvenait pas à effacer intégralement l’once de sarcasme qui avait pointé dans ses quelques mots.
Balian Atraïde
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J’aurai dû m’en douter…bien sûr que ce n’était pas le genre de chose que les Jedis apprenaient durant leur apprentissage ! L’image que j’avais d’eux était peut-être stéréotypée, mais même sans cela…quel boulet je faisais. Elle avait piqué un fard en réalisant le sens caché de ses mots. La pauvre…elle était victime de mon tact légendaire. Heureusement, mes excuses semblaient passer, et See’Ryl réalisa que je ne faisais pas cela juste parce que je me sentais obligé, mais bien par sincérité. Je lui devais bien cela en plus.

J’eus un sourire quand elle signala que nous avions tous les deux ses soucis d’ordre relationnels…sans nul doute. Moi-même je me concentrais sur mon travail …perpétuellement. Si bien que même Cally m’avait mis en garde contre le surmenage. Et que je devais apprendre à m’amuser et m’ouvrir sur les autres…Bon…faisons un effort.

De même le fait que je l’ai appelée par son prénom lui plut…bien que sur le moment je pensais avoir commis une autre boulette…mais non…ouf ! Je ne pus m’empêcher de me justifier sur la question :

- Désolé…l’habitude de nommer mes patients par leur prénom…afin de nouer un certain lien et établir une relation d’égal à égal et surtout de confiance. Cela dit si vous m’autorisez à vous appeler par votre prénom…vous devrez m’appeler Balian…sans quoi ce ne serait pas juste.

Je guidais la maître jedi vers mon bureau, fusillant du regard les quelques curieux qui paraissaient étonné de notre duo…ce qu’ils étaient agaçants tous. Finalement nous parvînmes à mon bureau et je l’invitais à entrer, tandis qu’elle demandait à Légion de rester dehors. Je vis mon inviter analyser la pièce qui était – sans nul doute – celle où je passais le plus clair de mon temps.

Mon bureau était…aseptisé. Aucune fioriture, pas de décorations, aucune personnification. La pièce était de taille moyenne, suffisante pour que je puisse recevoir un patient en consultation plus privée. C’était souvent le cas pour les profils psychologiques et les syndromes de troubles post-traumatiques. Mon bureau était sobre, un holo-projecteur relié à un ordinateur me permettait d’illustrer mes possibles explications à mes patients. Mon datapad était posé sur le bureau. Deux fauteuils se trouvaient en face du mien, j’avais exigé qu’ils soient confortables en raison des longs entretiens que je pouvais avoir avec ceux qu’on m’envoyait.

Il y avait également des blocs de données rangés sur des étagères. Une immense armoire vitrée contenait des flacons et autres verreries remplis de produits utiles aux premiers soins, ainsi que des médicaments, etc. Une autre armoire contenant des objets de mesure médicales et autres instruments de première nécessité pour tout médecin qui se respecte. Contre un mur, une table d’auscultation avait été disposée là, au cas où.

L’ensemble n’avait rien de chaleureux, mais nous étions à l’armée, pas dans une clinique privée. Qui plus est cela me convenait parfaitement. Je n’avais jamais porté un grand intérêt pour les choses matérielles, en dehors du domaine médical. Les bibelots, etc. ne m’intéressaient pas. J’avais pris soin, en entrant de baisser l’intensité de la lumière afin que les yeux de mon invitée ne soient pas trop en souffrance malgré ses lunettes.

Je posais ma blouse sur le dossier d’un des deux fauteuils, et fis signe a See’ryl de prendre place. Je lui demandais alors :

- Je vous en prie, asseyez-vous. Vous savez, mes recherches prennent peu de place, et pour autant personne n’est en mesure de travailler avec moi. Cela dit…je n’ai pas fait de recherche sur le plan…anatomique et…manuelle depuis…hé bien depuis que je ne suis plus au service diagnostique du Centre Médical de Coruscant…Une fois entré dans l’armée, j’ai dû apprendre la chirurgie de guerre…la prise en charge psychiatrique des soldats…Je n’ai plus le temps pour exercer la médecine comme avant.

Une once de nostalgie fugace me saisit…puis revenant à la réalité je pris place juste en face de See’Ryl…sur le deuxième fauteuil habituellement réservé aux patients, mais je n’allais tout de même pas siéger de l ‘autre côté de mon bureau…Ce serait trop formel, et je n’étais pas là en qualité de médecin.

- Que souhaitez-vous boire ? Le café n’est pas mauvais, sinon nous avons du thé…ou des sodas ?

En même temps que je questionnais See’Ryl, j’activais mon comlink pour appeler le droide protocolaire et lui commander la boisson du choix de la maitre Jedi, ainsi qu’une collation, et pour moi un café long noir, sans lait ni sucre. Je me calais dans mon fauteuil et demandais avec intérêt:

- Sur quoi portent vos recherches...si ce n'est pas indiscret?
See'Ryl Lun'Sa Asho'Tye
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Avec l’aide de l’explication de Balian, See’Ryl pouvait remettre en perspective sa propre réaction. Ainsi comprit-elle que cette dernière avait été motivée par un excès de fierté fort peu à propos. Il avait de quoi se remettre quelque peu en question. Depuis quand se laissait-elle allait à des considérations de la sorte ? Elle nota dans un coin de sa mémoire de creuser un peu plus et de pallier à ce qui serait probablement un défaut si cela allait en empirant. L’instant inconfortable semblait s’éloignait d’eux et See’Ryl accepta l’invitation, plutôt contente qu’ils ne restent pas sur ce malentendu et cherchent à terminer leur rencontre par un moment plus agréable, dirons-nous.

La jeune femme fut surprise quand il lui demanda à l’appeler Balian. Quelle idée… songea-t-elle brièvement. Idée dont elle comprenait les tenants et aboutissants. Lentement, elle acquiesça. « D’accord… Balian. » Voilà un pas étrange qu’elle venait d’esquisser. Il lui donnait une impression étrange. Appeler quelqu’un par son prénom était un acte qui prenait une importance particulière pour l’Arkanienne solitaire. Une nouveauté à la saveur particulière car originale.

Elle se laissa guider jusqu’au bureau, ses regards assassins parfaitement cachés par ses lunettes… contrairement au mirialan qui ne se faisait pas prier pour remettre les curieux à leur place. Il confirmait ce qu’elle avait entr’aperçu depuis qu’il était venu décoller sa main : le médecin militaire était un râleur de première, rapidement agacé. C’était presque amusant, se dit-elle en entrant dans le bureau. « Merci. » dit-elle quand il baissa la lumière. Une attention appréciable s’il en était. Toute à son observation, See’Ryl se déplaça en silence vers l’armoire vitrée. Du bout des doigts, elle frôla la poignée. « C’est étrange… » commença-t-elle en se tournant vers lui « Votre bureau est censé accueillir des patients au minimum angoissés…Et il n’y a rien pour réchauffer l’ambiance. »

A son ton, il était évident qu’elle ne faisait qu’une observation dénuée de jugement. Elle revint vers Balian « Par contre, l’armoire contenant probablement de quoi tuer un contingent quelques fois d’affilée est clairement visible. Le matériel qu’elle protège est exposé. » En parlant, elle avait sensiblement penché la tête sur le côté, comme pour contempler la réaction de son interlocuteur à partir d’un autre angle. Elle ne termina pas son raisonnement, ne voulant pas tomber dans la psychologie de comptoir. Lorsqu’il l’invita à s’asseoir, elle prit place, croisa les jambes et posa son menton dans sa paume, plus détendue qu’elle ne l’avait été depuis un moment. « Pas en mesure de travailler avec vous, n’est-ce-pas ? Est-ce parce que vous les fusillez des yeux à chaque seconde ? » une petite taquinerie pour l’aider à chasser la nostalgie qu’il venait de dévoiler.

See’Ryl se redressa alors qu’il s’installait face à elle. « Un café au lait. Ce sera parfait, merci » demanda-t-elle. La commande passée, elle répondit à sa curiosité. « En ce moment, je me penche sur l’optimisation des transmissions longue portée des droïdes mécano… Mais j’avoue que même si le sujet est passionnant, je n’ai guère la possibilité d’y consacrer tout le temps que je désire. L’Ordre passe avant mes loisirs » On pouvait, dans le dernier mot, déceler une minuscule once d’exaspération. « Regrettez-vous votre vie passée, Balian ? » demanda-t-elle pour initier un échange.
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