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On ne vit que deux fois. C’était que ce se disait Cohorte intérieurement, sa pensée et son intelligence s’étaient considérablement développés avec les upgrades intéressants qu’il avait d’ores et déjà subi. Son cerveau droïde ouvrait sa conscience vers une nouvelle forme, un nouveau plan qu’il n’avait encore jamais exploré jusqu’à présent. Ce nouvel apprentissage prendrait sans doute du temps, mais cela n’en ferait qu’un tueur plus efficace à terme. Sortant de son programme de pensée intégrée, SCAR-5 était présent dans la soute du vaisseau, observant ses soldats et les véhicules qu’il utiliserait pour son infiltration de la base. Les systèmes furtifs de la corvette employée par le commando Sattius étaient bien opérationnels. On lui relaya une communication depuis la passerelle.

- Commandant Cohorte, nous avons détecté un site d’atterrissage optimal à travers la forêt : une petite clairière située à exactement 106,7 kilomètres au nord-nord ouest de notre cible. Validez-vous le point d’atterrissage ?

Cohorte observa la représentation holographique représentant la zone sur un carré de 150 km de côté. Leur atterrissage se ferait derrière une colline boisée assez haute, le relief rallongerait quelques peu la traversée forestière, mais serait qu’un détail en soit. Dans tous les cas, ils interviendraient de nuit sur leur objectif après s’être postés suffisamment loin. Il répondit brièvement.

- Point validé, reçu.

La descente fut longue, même avec les systèmes furtifs activés il était nécessaire de corriger et adapter les trajectoires de descente de façon à anticiper les mouvements éventuels de vaisseaux en orbite de Columex. Arrivant au dessus de la forêt, elle passa en rase motte au dessus de la cime des arbres pour ralentir puis s’immobiliser au dessus du point validé au préalable par Cohorte. Lentement la corvette amorça son atterrissage dans la clairière désignée, et une fois la procédure finalisée, le commandant Cohorte envoya un ordre silencieux émis depuis son cerveau à l’attention de l’ensemble du personnel droïde. Sa voix résonnant dans l’esprit des machines de guerre produites sur Anoat.

- Ouvrez la soute, déployez les véhicules et les droïdes de combat.

Pour cette mission, Cohorte disposerait de 3 chars anti-grav, de 20 droïdes de combat, et de son habituel commando Sattius au grand complet avec ses douze membres d’élite. Le commando Sattius était les principales forces d’intervention spéciales d’Anoat et composées de douze droïdes assassins basés sur le modèle unique de SCAR-5. Le Commando Sattius avait plusieurs rôles assez classiques, mais avait aussi pour fonction de mener des opérations de reconnaissance et de guerre non conventionnelle d’une part, mais aussi de se livrer à des opérations noires et clandestines pour le compte d’Anoat. En cas d’échec, Cohorte savait qu’aucun moyen supplémentaire ne serait déployé en renfort pour faciliter son extraction : il avait que les ressources allouées par Mid’E’Roïb pour réussir, et ne pouvait compter que sur lui seul pour s’en tirer.

Cependant les moyens qu’il avait sous son commandement seraient sans doute plus que suffisants pour parvenir à leurs fins… Alors que le déchargement de la soute avait lieu lentement mais sereinement après que quelques droïdes de combat se soient déployés pour former un périmètre de sécurité conséquent autour de la corvette, le commandant Cohorte envoya un nouveau signal muet à ses hommes. Il ordonna à ses Sattius de trouver un moyen adéquat de se camoufler et pour cause, ils joueraient les éclaireurs et ouvreurs de voie au plus gros des troupes. Comme d’ordinaire ce serait les SCAR d’Anoat de constituer la pointe de la lance de Mid’E’Roïb sur ce coup. Aussi les douze droïdes se tartinèrent la carlingue de boue, de feuilles et de morceau d’écorce pour se fondre le plus aisément dans la végétation et casser les formes anguleuses de leurs corps d’acier et de fer. Une fois que tous furent suffisamment camouflés, le droïde commandant SCAR-5 prit la parole pour donner l’ordre de commencer l’opération Tonnerre.

- En avant ! Les troupes régulières suivront nos traces.

Et d’un geste du bras, Cohorte lança sa meute à travers les bois. Comme un seul homme, les droïdes filèrent en direction de l’est ou se trouvait leur objectif. Avançant à toute vitesse en constituant une ligne, les droïdes couvraient un large champ d’action à travers la forêt et chaque élément de cette ligne était distant des autres de dix mètres. Ils progresseraient rapidement vers leur objectif et c’était l’avantage d’avoir une armée droïde : ils ne connaissaient ni la fatigue, ni la fin, et la végétation épineuse. Indiquant le meilleur chemin à suivre aux troupes les suivant qui commençaient à se mouvoir.

Conservant une distance variant entre 10 et 20 kilomètres derrière les Sattius, les troupes régulières avançaient péniblement, contraignant parfois les éclaireurs à ralentir leur course effrénée jusqu’à la prochaine étape de leur plan ou ils agiraient en autonomie totale cette fois-ci.

Cohorte se sentait libre de toute influence, ses photorécepteurs et son cerveau droïde analysaient le terrain accidenté qu’il parcourait définissant la meilleure trajectoire à suivre pour franchir les différents petits obstacles se dressant sur sa route. Ses capteurs lancés vers l’avant l’aideraient à repérer très rapidement et à 3 kilomètres devant lui tout soldat de la république ou droïde envoyé en patrouille, sa capacité d’analyse de donnée et de traitement rapide lui permettrait également de déceler tout type de piège éventuellement dressé par mesure de précaution, même s’il était très peu probable que les forces locales de Columex se soient chargé d’en dresser en dehors des sentiers et à aussi grande distance du centre de défense orbital. Cohorte avançait sans ralentir sa course: il avait un compte à régler avec la République et était pressé d'en découdre avec ses défenseurs.
Zerath Ular'Iim
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Base de défense planétaire Celdiün – 7h36 heure locale – Huit jours plus tôt

Le jour se lève sur le centre, déjà en émoi. Les soldats débutent leurs gardes, on inspecte les données satellitaires, on ne s’autorise pas le moindre répit. Les unités ont leurs ordres, la défense doit être parfaite. C’est ce que se dit, du moins, le commandant Cyril Kowako. Il patiente nerveusement, mains dans le dos et dos droit, face à la piste d’atterrissage dans la cour intérieure principale de la base – sa base. Il ne fait jour que depuis quelques minutes. Sa respiration projette des petits nuages cotonneux devant lui ; c’est une journée grise d’orage qui s’annonce, de ces froids temps d’automne. La proximité du lac amène une humidité qui décuple la sensation de froid. Même emmitouflé dans son uniforme rembourré, Kowako a froid. Son torse se gonfle avec fierté mais se dérobe avec appréhension. Il est chez lui, décide-t-il. Il est commandant du huitième bataillon défensif et de support tactique de l’armée de Terre. Il n’a rien à apprendre ou entendre d’un sous-officier – de la Marine qui plus est. Pourtant...Les ordres de l’Etat-Major sont clairs. Et à ces ordres, même lui ne peut se soustraire.

Il n’aime pas ça...Mais la situation l’exige. L’Empire a peut-être été bouté en orbite, mais sa menace pèse toujours sur le sol. Ils sont toujours là, ces chiens de l’Impératrice. À espérer que ce traité de paix aboutisse à quelque chose de plus que du vent, songe le commandant. Du plafond nuageux, un hurlement strident résonne. Hors de la masse de coton gris s’extirpe une navette. Kowako sert les dents. Il en a entendu, des rumeurs. Mais combien sont avérées ?

Les turbines du vaisseau hurlent dans le suraigu. Un souffle d’air chaud remonte du sol et s’écrase par vagues sur les murs de la cour. Kowako sent la chaleur lui cingler les joues. La navette, enfin, se pose au sol. Les moteurs descendent dans les graves en refroidissant. La porte arrière de la navette s’ouvre dans un murmure vaporeux puis un plateau descend et se pose enfin au sol. Deux grands cercueils rétropropulsés sortent de l’appareil, guidés par une paire de soldats chacun. Cyril hausse un sourcil, mais affecte une mine plus rapidement neutre. Derrière les deux grosses caisses rectangulaires métalliques s’avance le fameux « gouverneur ». Monstrueuse machine qui fait aisément deux mètres de haut, courbée sur elle-même à la façon d’un titanesque vautour, engoncée d’un large manteau – ou est-ce une cape ? - qui dissimule quasiment tout son être...Seuls ses bras couverts de bandage sortent du manteau, fins comme des os. Pour seul visage, un masque qui semblerait presque être un crâne osseux, au creux de ses orbites deux yeux de reptile. Il est chez lui, se répète le commandant pour se rassurer, il n’a rien à craindre. Ses yeux détaillent à nouveau le sergent Ular’Iim. Il en a vu des cyborgs dans l’armée...Mais jamais un aussi complet, jamais aussi poussé...Reste-t-il seulement la moindre part vivante dans cette abomination ?

« - Ah ! s’exalte dans un ouragan d’acier bienveillant la voix difforme du sergent. Commandant Kowako. »

Rappelé à ce que la discipline de l’État Major lui commande malgré ses doutes, Cyril se met au garde-à-vous, mais son interlocuteur, qui continue à s’approcher de lui à grandes enjambées, lève un de ses affreuses mains effilées.

« - Ne vous troublez guère en procédures, ce n’est pas l’objet de ma présence. »

L’humain reprend une posture neutre. Les deux grosses caisses rétropropulsées sont à présent à sa hauteur. Le grand automate les suit lentement.

« - J’ignorais que nous attendions un ravitaillement matériel plus de deux fois par semaine mon (il hésite)...Gouverneur. »

Il est si étrange de devoir parler ainsi à un être qui devrait, de fait, être son subordonné et non son supérieur.

« - Je vous apporte des carcasses, non des vivres, commandant. »

Il s’approche, presque au niveau de Cyril. L’homme n’a jamais été très grand, même pour ses pairs, mais face à la titanesque machine il se sent microscopique.

« - Carcasses de nos ennemis tombés, eux qui par trop de fois nous ont assiégés. Cette paix ne durera pas, nous devons être préparés à leur imminent assaut. Mais avant toute chose, laissez moi vous présenter auparavant un chevalier de l’Ordre Jedi, la sentinelle Kith’Araquia. »

De la navette vient un dernier mouvement. Kowako écarquille les yeux, alors que jaillit hors de la navette une monstrueuse arachnoïde à six pattes. Le commandant observe le cyborg. Est-il de la République, ou des enfers de la Force ?...Cyril tente de calmer ses émotions en tumulte et de se concentrer sur ce qui l’attend désormais, il doit passer outre les deux monstres qui viennent d’entrer dans son domaine, outre ses instincts les plus primaires qui lui ordonnent ici et maintenant de fuir pour sa survie.

« - Nous discuterons à l’intérieur de tous les détails, commandant. Pour l’heure, faites nous donc visiter cette si cruciale forteresse » gronde la voix métallique, le faisant sursauter et sortir de ses pensées du même coup.

« - Ah euh...Hum...Oui... »

On entame, dans le froid matinal, le tour de la base. Entre la machine et l’araignée, le commandant ne sait pas où se mettre et se borne à une présentation dans le détail des installations. La base planétaire de Celdiün, région au sud-est de Erebrö, est une véritable forteresse, loin des bases arrières usuelles qu’on trouve sur les planètes républicaines. Columex, longtemps en bordure de l’Espace Impérial comme de celui Hutt, s’est fortifiée dans ses installations à défaut de ses effectifs pour pouvoir tenir à distance les pillards, pirates et modestes flottes. Le bâtiment lui-même, comme l’explique Cyril, ne peut accueillir un régiment entier que difficilement et est généralement occupé par une centaine d’hommes. En temps de crise et sous couvert de renforts appropriés ainsi que de ravitaillements bi-hebdomadaires, il peut accueillir jusqu’à six fois ce nombre, ce qui représente moins de la moitié des unités sous les ordres du commandant. Les puissants boucliers déflecteurs qui cerclent la base le protègent aussi bien des assauts énergétiques que des projectiles, grâce à une double couche de boucliers thermiques et cinétiques. Les besoins colossaux en énergie sont assurés par quatre générateurs DSS-01 redondants qui alimentent les boucliers, gardé quarante-deux mètres sous terre. Autant de générateurs de facture AlderaanMotors assurent les autres besoins en énergie du centre et un dernier générateur auxiliaire de secours, alimenté à l’anthracite celui-ci, est gardé en réserve si tous les autres venaient à faillir. La façade Est de la base donne directement sur un grand lac aux eaux paisibles. Le penser ainsi est une erreur courante, dévoile Kowako le regard malicieux à ses interlocuteurs, mais la population autochtone ne s’y trompe pas. Ce n’est pas un lac, mais un chasme d’une profondeur insondable. C’est un tunnel de gabbro, rigide et terriblement profond qui émerge dans les profondeurs de l’océan, situé quatre-cent kilomètres plus au sud. L’eau de ce lac est ainsi salée et nécessite ainsi un traitement spécial avant d’être propice à la consommation. Ce traitement s’effectue dans une station au nord-ouest de la base Celdiün, à sept kilomètres, elle aussi sous un lourd contrôle pour éviter que l’ennemi ne tente d’empoisonner l’installation militaire, bien qu’elle face pâle figure en comparaison à la véritable forteresse qu’est le centre orbital lui-même. Ce centre de traitements des eaux alimente également les villes en périphérie et les postes plus avancés, qui lient Erebrö et Celdiün, mais peu vont s’aventurer dans le lac, qu’on nomme ici le Couloir. Il n’est pas rare que des bêtes des profondeurs y remontent, et la baignade comme les exercices militaires n’y sont autorisés qu’à des profondeurs n’excédant pas 15 mètres.

La région, explique le commandant, n’est pas une vaste forêt vierge et sauvage. Columex est après tout une planète civilisée, et ses villes sont plus nombreuses que ses espaces verts. L’isolement du centre orbital par rapport aux villes – la plus proche à cinquante kilomètres – est une question de santé publique avant tout. Les strictes régulations des mondes avancés ne permettent pas à un centre de défense qui puisse présenter un risque d’être approché des agglomérations à moins de trente kilomètres, pour des raisons de nuisance sonore et d’empoisonnement de l’air ; il est en effet avéré que la production des puissants missiles qu’embarque la station a des effets à long terme sur la santé. Si la façade Est est ainsi en bordure de cet abîme sans fond, les autres façades sont exposées à la forêt qui s’étend sur une centaine de kilomètres de rayon. La forêt, dense et profonde, fournit une barrière naturelle à moindres frais. Le commandant a disposé ses patrouilles dans les bases avancées – appellation glorifiée qui ne désigne parfois rien de plus que des bunkers.

Le bâtiment lui-même est composé de trente étages et descend jusqu’à soixante mètres sous la surface. C’est à l’avant-dernier niveau que sont situés la majorité des générateurs énergétiques. Au niveau final se trouve le générateur du canon ionique principal, modèle v-140 Défenseur Planétaire de Kuat Drive Yards. Quatre lance-torpilles à protons calibre 40mm accompagnent le terrible v-140. Pour assurer une synchronisation parfaite entre défense et attaque, ils sont tous liés aux boucliers dans les chaînes de contrôle, minimisant les chances d’une faille dans les temps d’assaut et de protection. Deux salles de contrôle sont présentes dans le centre, mais une seule peut être active à la fois, les superordinateurs ne permettant l’accès qu’au personnel autorisé et détenteur d’une clef mécanique nécessaire pour activer leur alimentation. Cette redondance est un point crucial de la base : le premier centre est en surface, le second est au vingt-cinquième étage sous le sol, qui sert de lieu de retraite si le premier venait à être compromis.

Le choix de tous ces étages est, selon Cyril, une nécessité pour une défense optimale. Chaque étage est équipé de couverts et de passages dérobés. L’organisation verticale à même la pierre de gabbro rend les passages en force vers les salles inférieures impossibles. Plusieurs sas sont aménagés pour contenir de potentiels incendies, mais aussi pour limiter la progression d’envahisseurs. Son interlocuteur cyborg réclame détails sur détails. Les couloirs sont assez larges pour que cinq personnes passent de front, mais que faire si l’envahisseur a une puissance de frappe supérieure, comme cinq seigneurs Sith ? Dans ce cas, assure Cyril, on exploitera les couverts et les passages dérobés pour les écraser par le nombre sans mettre en danger les hommes. S’ils s’emparent des passages dérobés ? On les pourchassera, la topologie du bâtiment est connue par coeur par les hommes. Comment les communications seront-elles assurées si l’Empire tentait de les brouiller ? Trois systèmes autonomes redondants par câbles arpentent chaque étage, par lesquels les hommes peuvent communiquer dans le cas où les comlinks ne fonctionneraient pas.

Et des alarmes ? Le système de câbles alimente également les alarmes, lui aussi présent de façon redondante pour empêcher qu’un sabotage intempestif déroute la base avec aisance.

Une zone franche de trois cent mètres autour de la base a été transformée en clairière afin d’offrir des angles de tirs favorables aux soldats du centre. Des barricades et des positions avancées gardent le périmètre. Quatre cercles de barbelés hauts d’un mètre, en spirales épineuses, forment les cercles extérieurs de défense. Ensuite vient une petite clôture, dont le rôle n’est rien de plus que ralentir plus encore de potentiels fantassins et décourager des pillards égarés. Le premier mur d’enceinte est haut de quinze mètres. Chaque extrémité est gardée par une tour mirador haute de vingt mètres, équipée d’une redoutable mitrailleuse laser lourde. Les angles de tirs sont faits de sorte que les tourelles, ensemble, n’aient pas d’angle mort sur l’enceinte extérieure. L’énorme cour abrite plusieurs casernes, destinées aux soldats chargés d’assurer les relèves directes pour les rotations nocturnes comme diurnes et assurer des renforts rapides en cas de soucis. Les véhicules – speeders légers – sont gardés dans un premier entrepôt. Le second entrepôt contient les véhicules de transport et de siège. Une permanence est assurée dans le lieu, sous très haute garde, pour empêcher que des espions s’emparent des armes redoutables. Au deuxième sous-sol se trouve l’armurerie. Au troisième, les unités endormies. Par le jeu des rotations, trois-cent cinquante soldats des cinq cent sont toujours actifs et assurent la sécurité de l’installation.

Le commandant connaît son affaire sur le bout des doigts. Le grand cyborg convient enfin d’aller à l’intérieur. Il a de nouveaux détails à lui exposer.



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Quelques heures plus tard


La troupe est à présent assise autour d’une table de plastoacier, au coeur du centre de défense. La salle principale, d’où l’on surveille les environs, est pareille à celle d’une tour de contrôle. Les ingénieurs spécialisés se tiennent face à des hologrammes, règlent les instruments pour contrôler le périmètre sur l’infrarouge, l’ultraviolet, les longueurs visibles. On contrôle les communications, on échange avec les autres bases avancées qui forment le périmètre de défense sous la charge du commandant Kowako. Sur la table, l’un des gros cercueils gît sans couvercle. Au creux repose la carcasse figée d’une machine lacérée net comme par quelque cutter. L’oeil expert ne s’y trompera pas : le coupable est un sabre laser.


« - Ce droïde, débute le grand cyborg à l’intention de la Sentinelle Jedi autant que Cyril, est de ceux qui ont assailli Erebrö il y a quelques jours. Ce modèle particulier a, semble-t-il, pris d’assaut une membre de l’Ordre Jedi alors défendant la surface. Ladite Jedi a récolté nombre de données au sujet de notre adversaire mécanique à Erebrö même. Nos ingénieurs en étudient chaque parcelle afin de formuler les moyens les plus propices pour précipiter leur perte. Attendez-vous à devoir produire de nouvelles installations sur la base de votre armurerie et de votre matériel dans les prochains jours, commandant. »

Cyril fronce les sourcils.

« - Je vois mal ce que ces cadavres pourraient nous apporter que nous ignorons. »

« - Le tyran d’Anoat se trouve toujours au-dessus de nous, commandant. Si longtemps dure leur silence pouvez-vous agir pour forcer votre avantage défensif. Rendez-vous invincible. Nos maîtres à penser ont fabriqué cette paix par les mots – pour cela elle est de papier. Un papier que les feux de la guerre auront tôt fait de consumer. Par quel moyen observez-vous le ciel ? »

Question abrupte sans grand rapport avec la discussion en cours. L’humain doute un instant de ses oreilles mais répond malgré tout.

« - Nous avons nos propres appareils de mesure, mais nous échangeons fréquemment avec le centre de communications de Erebrö pour croiser nos données. »

« - Soyez prêt à un isolement parfait. Si vos comlinks avec Erebrö sont brouillés, avez-vous quelconque moyen pour alerter les autres zones planétaires ? »

« - Eh bien...Nous avons bien un réseau secondaire avec la station d’épuration, qui elle-même pourrait porter le message aux autres installations...C’est un vieux dispositif, mais il pourrait fonctionner. »

« - Et si ce dispositif venait à échouer ? »

Cyril se tait. La probabilité que les communications soient brouillées depuis le ciel sont faibles compte tenu des puissantes installations, mais qu’en plus ce vieux relai de secours archaïque soit pris pour cible par des saboteurs simultanément ? Quasiment impossible.

« - Ayez un coursier prêt à partir à tout moment. Votre pilote de speeder le plus rapide, votre homme le plus fiable. En cas de menace de niveau deux, la priorité est à l’alerte autant qu’à la défense. Si votre agresseur se trouve submergé par nos renforts venus de toute la région, alors même s’il est le plus grand Sith il tombera ou battra en retraite. Mais si par malchance vous êtes pris de court, qu’encore par facétie du destin vos défenses cessent de fonctionner, que votre merveilleuse barricade est forcée ou qu’encore l’ennemi trouve une faille pour se faufiler jusqu’aux lits de vos hommes par les plus brillants assassins du Côté Obscur ? Que ferez-vous alors, commandant ? »

Cyril sent le courroux le gagner. Après toutes ses explications, il aurait au moins espéré qu’une chose soit claire : le centre est imprenable ! La chaleur lui monte aux joues.

« - Des assassins...Nous avons des capteurs qui touchent de l’infrarouge à l’ultraviolet et qui observent la base ! Sur mon ordre, la base peut passer à un état d’alerte tel que pas un centimètre de parcelle ne serait couverte par un tireur d’élite ! Et vous me parlez d’assassins ! »

En face, les yeux de vipère de son interlocuteur s’emplissent de ce qui semble être de la satisfaction. Son regard glace immédiatement Cyril, qui sent sa bouffée de chaleur disparaître dans un frisson tiède le long de son échine.

« - L’infrarouge, dites-vous. Croyez-en mes iris, mon bon commandant – l’acier glacé n’émet que très peu aux limites que vous suggérez. Notre ennemi n’est pas humain. Familiarisez-vous avec cette carcasse mécanique. Nos ingénieurs auront sans peine décodé la portée de ses armes d’ici peu. Il tient à votre compétence de trouver l’arsenal le plus adapté pour leur faire face, si l’Empire se décide à briser cette trêve à laquelle il n’a agréé que pour s’autoriser le temps du repos après la sombre promesse que je lui ai fait. Quant à la surveillance de la base... »

Le monstre se tourne vers l’autre monstre, cette araignée titanesque mais pourtant dotée seulement de six pattes.


« - Chevalière Kith’Araquia, vous saurez sans peine vous illustrer en la matière, je n’en doute pas. Le miracle fait chair à travers vous n’est pas votre seule qualité ; vos racines chasseresses seront synonyme de perte pour nos adversaires. Faites de ce lieu votre antre et la tranquillité des nôtres sera garantie. »

Il porte à nouveau son visage inexpressif vers Cyril.

« - Vous seul êtes maître des lieux, en ceci vous êtes plus qualifié pour décider ce qu’il est nécessaire de changer. Il n’est pas de mon goût de laisser le lac si légèrement défendu. Quelques pièges y seraient peut-être bienvenus – et ne lésinez pas non plus en terrain dégagé comme dans les couloirs pour tout ce qui serait mécanique. La machine est redoutable, mais elle a des failles qui ne sont pas celles de nous faits de sang et cette asymétrie est ce que vous devez exploiter... »

Cyril a du mal à voir en quoi le sergent est fait de sang d’une quelconque façon, mais il ne commente pas.

« - ...Enfin, la tactique Anoati sur Destrillion, employée contre une base de défense planétaire comme celle-ci, était de déployer des troupes à une distance respectable du centre puis de mener une avancée méthodique dans l’espoir d’outrepasser les boucliers déflecteurs. S’ils n’ont pas rencontré succès ce jour – sans quoi nous n’aurions guère cette discussion, ils peuvent faire usage de tactiques similaires. »

« - Mon...Gouverneur, si je puis me permettre...Vous semblez certain que l’Empire va nous attaquer, pourquoi ? »

« - Je n’ai aucune certitude ; si j’en avais, vous seriez déjà en ébullition à positionner vos troupes minutieusement pour l’arrivée prochaine de notre ennemi. Non, de certitudes je n’ai pas. Mais s’il fallait faire tomber Columex, je débuterais par ce centre. »

Son ton s’est fait plus sombre. Pendant quelques secondes, le commandant Kowako a presque l’impression que la machine engoncée dans son manteau sombre le menace de sa perte prochaine. Un silence pesant tombe sur la table. Le droïde se lève et saisit la canne blanche sur laquelle il semble s’appuyer pour marcher.

« - Dites moi, y a-t-il la moindre faiblesse exploitable pour infiltrer cette base ? »

« - Euh...Eh bien...Oui, il y aurait bien... »

« - Ne me dites pas, tranche subitement le Kaleesh. Et ne comblez pas ce trou béant par du béton. Chevalière Kith’Araquia, vous serez une maçonne plus appropriée en cette tâche. Je vous recommande de mettre moitié moins d’hommes en surface visible commandant. N’intimidez pas notre ennemi au-delà de ce qui est nécessaire, ou il n’attaquera guère. »

Cette fois, Cyril est proprement perdu. Maintenant il veut que l’Empire attaque ?

« - Je pensais que vous n’étiez pas sûr de l’attaque... »

« - L’on se rend victorieux en assurant les suppositions. Rendez-vous faible pour susciter la tentation, fort pour la dissuasion. Mais surtout ne vous rendez pas muet car dans les deux cas vous finirez vaincu. Au revoir, commandant Kowako. Tout ceci ne sont que des recommandations. Votre victoire, elle, est un ordre. »



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Base de défense planétaire Celdiün – 22h13 – Jour actuel


Kowako dîne seul dans la salle des officiers. Il a entamé depuis quelques minutes un potage de pommes de terre plutôt insipide mais qui tient bien au corps et l’aide à lutter contre le froid qui tend à régner à cet étage. Une autre assiette est servie : c’est celle de la chevalière Jedi H’phedia Kith’Araquia, supposée revenir bientôt de ses assignations à l’extérieur. Cela fait trois jours que le « gouverneur » Ular’Iim a quitté ses fonctions sur Columex. Kowako est désormais seul maître à bord, si ce n’est parfois par quelques échanges avec la petite flottille en orbite du capitaine Darsch – bien pâle face à celle impériale.

Le commandant ne s’est toujours pas fait à l’énorme arachnide, mais il faut reconnaître qu’elle a des qualités certaines. Les hommes la tolèrent difficilement et sa présence les rend nerveux – une raison de plus pour l’envoyer hors des murs. Cependant ses aptitudes en font une valeur ajoutée immense à ses équipes, surtout sur les périmètres extérieurs en forêt. Pour ceci, Cyril est largement prêt à faire des efforts de civilité et inviter de temps en temps l’insectoïde inhabituellement intelligente à sa table.


« - Mais si seulement elle pouvait être à l’heure... » gémit-il pour lui-même.
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Devant la console pyramidale translucide qui s’élevait au centre de la passerelle, le tyran Anoati était penché sur l'holo-écran qui affichait la composition de la force d’invasion de Columex. Identifiée Légion Gamma Mak'adash ou de façon plus protocolaire, 252ème Corps Auxiliaire Sith, cette vaste armée était une coalition Imperialo-Anoati composée, entre autre, de soixante-cinq navires Sith dont une dizaine Anoati, ainsi que cinq million de droïdes de guerre et vingt-mille soldats impériaux comprenant trois Légions Sith. Le commandement suprême dépendait du tyran Quermien, au-dessous duquel se trouvait l'Amiral Lucius-Ykanim Ramcke, commandant des impériaux.

Mid observait religieusement les profils des chefs de croiseurs impériaux en faisant défiler les pages de l’écran tactile. La grande pièce était éclairée d’une lumière bleu diffusée par les lumiglobes qui surplombaient les innombrables navigateurs au travail. Il y faisait plutôt chaud depuis que l'on avait activé les chauffages de sol.
De son côté, Ramcke marchait entre les rangs d’opérateurs en distribuant quelques consignes. Personne ici, en dehors du tyran, ne se doutait qu’une corvette Anoati venait de quitter l’oiseau de l’oiseau de fer en coupant le flot noir vers la perle qui luisait dans les ténèbres étoilés. Tout comme on ne se doutait sans doute pas que deux Sith étaient à bord, et s’apprêtaient à exécuter un travail qui contribuerait à démolir les fondations pourries de la morale qui s’empara de l'Empire comme une plante parasite qui étouffe ses congénères autrement plus gâtés par l’existence.

— E'roïb, fit Ramcke qui avait surgit derrière lui tandis qu’il changeait de page de recherche, nous devons causer en privé, je dois savoir ce que vous avez réactivé à l’arrière tout à l’heure.
Mes hommes disent avoir entendu d’étranges choses. Voyez-vous de quoi je parle, Commander ? »


La tête du cyborg pivota sur son thorax et il jeta à l’humain un regard bien rapide, comme s'il venait de constater quelque chose de déplaisant collé sous sa semelle. Ce rat qui avait fait venir l'Inquisiteur tout à l’heure continuait de le coller comme une sangsue.

— Je crains que cette partie ne vous concerne pas, mêlez vous donc de vos affaires. »

Ramcke jeta des regards rapides autour de lui avant de s'approcher encore du tyran pour lui glisser des mots plus vindicatifs.

— Espèce de vipère, ce navire est un bâtiment de notre marine, et notre impératrice a beau vous accorder des privilèges inconsidérés je suis le capitaine à bord et je dois savoir tout ce qu’il s’y passe. Vous avez compris ? »

— Vous n’écoutez pas les assignations qui vous sont posées, Amiral. Vous le saurez en temps voulu, maintenant cessez de me traîner dans les pattes. Autre chose .. il se tourna complètement vers le militaire en s’avançant, avant de poser une main froide sur l’épaule de son homologue, ne vous avisez plus de m'injurier une fois encore. Je vous conseille d’écouter cet avertissement, car votre Inquisiteur n'est plus ici pour vous protéger de mes serres affûtés. »

— Je sais ce que vous préparez, mais je jure sur mon honneur de soldat que je ne vous laisserai pas faire, E'roïb. »

Ramcke prit sur lui une fois encore en ravalant sa rage contenue, avant de s’éloigner dans le brouhaha de la masse grouillante de personnels qui vaquaient dans tous les sens en se dispersant. Mid termina de relever les noms des individus, ainsi que la localisation de leur navire dans le blocus, puis une fois ce travail entreprit, il éteignit l’écran et on le vit glisser vers la sortie avec son emblématique démarche lente et vigilante. À l’extérieur de la salle l’attendait deux individus qui flottaient dans des tuniques cérémonielles aux couleurs vives. On devinait bien qu’il ne s’agissaient pas d’impériaux. Ses deux conseillers aliens qui ne le lâchaient pas d’une semelle en ce moment se placèrent de chaque côté en accompagnent sa marche dans le tunnel légèrement éclairé d’une lumière lugubre.

— Excellence, nos troupes viennent de débarquer sur la planète. »

C’était un Aki-Aki de Paasana habillé d’une toge rouge. Sa tête bleu céruléen était enroulée dans un voile de la même couleur que sa toge et plusieurs bijoux dorés ornaient son visage timide et les phalanges creuses de ses mains.

— Ces petits républicains ne payent rien pour attendre ! Les heures sont comptées avant que nous ne les écrasions au tape-mouche. » pesta Mid en refermant u e poigne mortelle dans le vide.

— Excellence, devons-nous passer à l’étape suivante du plan ? » fit l'Abyssin qui portait un poncho cobalt incliné sur sa tête et flottait dans sa grande robe verte.

— Mettez les chefs ingénieurs en alerte, qu’ils se préparent à activer toutes nos divisions. »

Le trio continua sa marche jusqu’à un wagon qui les emmena à l’arrière du navire où ils rejoignirent une salle circulaire gardée par deux cogneurs, et au centre de laquelle s’élevaient un projecteur d’hologramme.

Mid passa un appel tandis que ses conseillers ne bougeaient pas d’un centimètre, puis au bout d’un moment,une silhouette masquée et drapée d’une bure noire apparut au dessus du projecteur. Les trois aliens mirent un genou à terre jusqu’à se que la silhouette ne prenne la parole.

— Relevez-vous Anoati .. Commander, quelles sont les nouvelles. » fit la voix féminine.

— La trêve semble avoir aboutie sur un accord et l'on m'a ordonné de lever le siège dans les quarante-huit heures, Maîtresse. Dans quelques instants mes Sattius lanceront l’assaut sur le centre de défense de Columex. »

— Bien .. Très Bien .. l’heure de la renaissance approche .. j’aurai bientôt les alliés suffisant pour concrétiser tout ceci .. »
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Columex, un monde mineur en soi, une planète au climat tempéré tel que l'appréciait les humains. Elle avait cependant eu la malchance de se trouver à un point-clé de la route commercial perlemienne, prise en tenaille entre les siths d'un côté et l'espace neutre d'ossus de l'autre. Un peu plus loin c'était les hutts qui poussaient, du moins jusqu'à ce que l'empire commence à annexer certains de leurs territoires. En somme, si ce monde tombait, l'empire couperait à la république l'accès à tous les mondes se trouvant au-delà, des mondes comme Paakuuni ou Mon calamari, l'amputant au passage d'une partie de ses territoires. Son importance était donc devenue capitale et elle avait constitué, avec Arda, les deux principaux théâtres de la dernière passe d'armes entre la République et l'Empire. Si sur Arda la victoire de la première avait été éclatante, sur Columex la situation avait été plus mitigée. Les siths l'avaient emporté dans l'espace, obtenant par là même la suprématie orbitale, mais la république et les jedis avaient quant à eux sécurisé la surface. Le cessez-le-feu instauré peu après acheva ce conflit sur un match nul, pour le moment.

Car ce dernier n'était par essence qu'une mesure provisoire dans l'attente de la tenue de nouveaux pourparlers, d'une teneur similaire à ceux du sommet pour la paix sur Ossus, dans le but de statuer sur la situation de la planète. Il fallait cependant garder à l'esprit que l'une des deux parties impliquées était les Siths et que croire que tout allait se régler sans accroc et de façon pacifique était faire preuve d'une candeur que la république avait abandonnée depuis bien longtemps. Ces sois-disantes « négociations » pourraient très bien n'être qu'un leurre utilisé par l'empire pour gagner du temps et préparer sa nouvelle offensive, et même si l'impératrice dérivait vraiment jouer le jeu, rien n’empêchait des éléments suffisamment sanguinaires d'en décider autrement. Cela était déjà arrivé après Artorias où un groupe de Sith avait sécession pour continuer à se battre contre la république de leur côté.

C'est dans cette situation des plus tendue que vint s'insérer H'phedia. La flotte impériale en orbite, bien que n'ayant encore lancé aucune attaque, avait effectué des manœuvres jugées inquiétantes. La république avait donc envoyé autant de renforts qu'elle pouvait afin de renforcer les défenses à la surface, ces renforts incluant bien évidemment des Jedis. La jeune araignée s'était proposée, ayant fait ses classes sur Felucia et Lorrd elle avait l'expérience des planètes assiégées par l'empire et c'était justement pour cela qu'elle ne voulait pas voir une autre planète tomber face aux siths.  

Avant d'arriver sur Columex en elle-même elle apponta sur l'un des rares vaisseaux de la république encore en orbite pour y rencontrer le responsable des lieux, le commandeur Ular'Ilm. Ce dernier était l'architecte de la dernière campagne militaire de la république, c'était à lui qu'on devait la prise d'Arda, c'est aussi lui qui était parvenu à amener quelques vaisseaux en orbite de la planète pour permettre de faire la jonction avec la surface. Il était cependant très loin de l'image que l'on pouvait se faire d'un militaire, il était un Kaleesh, une espèce guerrière de la bordure extérieure, mais aussi un cyborg. Son corps avait été visiblement lourdement endommagé lors d'une bataille et ce qu'il en restait avait été placé dans une imposante et intimidante carcasse métallique, c'était l'un des rares êtres à être aussi grand qu'elle, bien que pas aussi volumineux. Dans la Force elle pouvait voir les parties de lui qui étaient encore vivantes, plus qu'elle ne l'aurait cru, mais moins que ce qui aurait dû être, au moins il ne semblait souffrir.

Le commandeur avait un phrasé très particulier, bien loin de la manière claire et concise de s'exprimer des membres de l'armée, une sorte de lyrisme mystique, ou bien de mysticisme lyrique. C'était parfois, souvent, difficile à suivre, mais quand on y arrivait on entrevoyait la grande compétence du Kaleesh dans son domaine, il n'était pas arrivé là par hasard.

La situation était la suivante, si les siths venaient à attaquer, les forces spatiales de la république en présence ne seraient pas suffisantes pour repousser les leurs, ce serait donc aux troupes à la surface de tenir le temps que des renforts arrivent, en prévision de cela les positions devaient être fortifiées au maximum. C'est au sol que le prochain combat pour Columex aurait lieu, éventuellement, c'est donc avec le commandeur lui-même, et deux cercueils de métal, que la jeune araignée se rendit au sol via une navette.

Leur destination était le centre de défense orbital, l'endroit était exactement ce que son nom indiquait, en cas d'attaque il allumerait tout vaisseau hostile en orbite ou tentant d'entrer dans l'atmosphère, empêchant tout déploiement trop important de troupes. C'était aussi la clé de voûte du dispositif militaire de la planète. Quiconque voudrait s'emparer de la planète devrait d'abord s'emparer de cette forteresse, car s'en était une, de forteresse.

À leur arrivée ils furent accueillis par le responsable de l'endroit, le commandant Kowako, un homme qui semblait compétent dans son domaine, bien que quelque peu incertain dans sa personnalité, à moins que ce ne soit l'étrangeté des visiteurs qui le déstabilisait. Ce dernier leur fit une visite guidée de la base, H'phedia fut impressionnée, c'était avec un zèle tout particulier que l'on avait rendu cette installation le plus imprenable possible, cela n'était cependant pas suffisant aux yeux du Kaleesh, elle ne serait pas là sinon. Tout ceci lui rappelait cependant un peu trop Lorrd, là-bas aussi, terrés dans leurs bunkers de la taille d'une ville, abrités par une croûte terrestre d'une exceptionnelle densité, ils s'étaient crus à l'abri, prêt à endurer le long siège à venir. Mais les siths avaient su trouver la faille, et la forteresse s'était changée en tombeau, l'affaire fut réglée en quelques heures. Voilà aussi pourquoi elle était là, pour que l'histoire ne se répète pas sur Columex.

Une fois la tournée d'inspection terminée le commandeur leur présenta ce que contenaient les fameuses boîtes, des carcasses de droïde. Ils étaient d'un modèle qu'elle ne connaissait pas et avaient clairement été abattues par un sabre laser. Il s'avéra que ces unités avaient été déployées lors de la précédente bataille, et abattus alors par un jedi présent sur place. L'impérial qui dirigeait l'assaut à l'époque était le même que celui dont la flotte était en ce moment en orbite, ce qui signifiait qu'en cas de nouvelle attaque une tactique similaire pourrait être appliquée.

Des droïdes tueur, pourquoi cela finissait-il toujours avec des droïdes tueur ? Elle en avait eu plus que son compte avec M.U et le Jedi Killer, mais la Force avait un sens de l'humour bien à elle semblait-il. Elle pourrait donc ajouter ses précédentes « aventures » sur le sujet dans la liste des raisons de sa présence ici.

À mesure que le Kaleesh développait son raisonnement H'phedia se rendit compte qu'il était assez semblable au sien, comme disait le proverbe « Les grands esprits se rencontrent. ». Il n'y avait que deux façons de faire tomber cette base, soit par un déploiement de forces massif, mais cela était rendu impossible de par l'existence même de la base, soit en infiltrant une petite équipe pour la détruire de l'intérieur. Une équipe qu'Ular'Ilm avait des raisons de penser qu'elle pourrait être composée de droïdes et qui tenait donc à ce que des contre-mesures soient établis en conséquence.

La principale caractéristique des automates était qu'ils n'étaient pas vivants, une caractéristique qui leur offraient un certain nombre d'avantages sur un champ de bataille. Outre le fait qu'ils n'avaient pas de présences dans la Force, ce qui les rendait impossibles à détecter avec, les concepts de peur, de douleur et d'épuisement leur était étranger. N'ayant nul processus biologique ils pouvaient s'aventurer dans des endroits dépourvus d'air ou hautement toxiques. Le métal qui les composait était plus résistance que la chair, bien que cela ne fasse aucune différence pour un sabre laser. Ils pouvaient porter des équipements plus lourds et plus versatiles à taille équivalente qu'un soldat organique, ou dont l'usage serait dangereux pour ces derniers, elle pensait aux boucliers déflecteurs personnels dont la technologie émettait des radiations néfastes sur le long terme. Tout cela faisait donc d'eux des opposants redoutables, animés d'une détermination implacable à accomplir la mission qui leur avait été définie, et dépourvu de la moindre pitié.

Cependant, ils restaient des morceaux des technologies ambulants, l'électromagnétisme était donc leur plus grande faiblesse. Leurs esprits artificiels n'avaient pas la même flexibilité, ni les mêmes capacités, que celui d'un être vivant. L'on pouvait les pirater aussi bien que les reprogrammer. Et enfin, même s'ils ne faisaient pas partis de la Force, cela ne voulait pas dire qu'ils en étaient immunisés pour autant, c'était même l'inverse, ils n'avaient aucune défenses contre les attaques basées sur cette dernière. C'est d'ailleurs ainsi qu'elle et son Maître avait pu triompher de la création de Narthox.      

Finalement, le commandeur revint vers elle pour l'instruire du rôle qu'elle aurait à jouer dans tout ceci, un rôle assez particulier car elle ne serait pas une simple arme de plus à brandir, mais bien une partie intégrante du dispositif, une ligne de défense à elle seule.

*****

Huit jours avaient passé, au cinquième le commandeur cyborg s'en était allé, des affaires hors-mondes qui requéraient son attention, laissant la base aux bons soins du commandant Kowako, et aux siens.

Le Kaleesh avait trouvé une manière des plus élégantes de mettre à profit ses talents, non pas ceux dont elle disposait en tant que jedi, mais en tant qu'Arachnide. Ces attributions consistèrent en grande partie en des missions de patrouilles et de reconnaissances au-delà des murs de la Forteresse, l'épaisse forêt qui la bordait intimidait les soldats, mais pas elle don c'était là le milieu naturel, elle oserait même ajouter que comparée à celles de Kirtania, elle n'était pas bien impressionnante.  

La vraie raison de ces sorties cependant, était pour permettre le déploie d'un nouveau système de surveillance, un que l'on ne pourrait brouiller avec une EMP et que l'on ne pourrait désactiver en faisait sauter un générateur, car ce n'était pas un dispositif électronique et il n'avait besoin d'aucune énergie pour fonctionner, sa toile. N'était-elle pas une araignée après tout ? Sous couvert de ces sorties elle avait tissé jour et nuit, ne s’arrêtant que pour se reposer et manger. Une soie sèche, résistante, dissimulé au niveau du sol, d'abord au niveau de la clairière qui ceinturait la base, puis dans les zones boisées au-delà, plus quelques extensions à des points qu'elle avait jugés critiques. Son ouvrage avait pris plus d'une semaine à être complété et couvrait une surface d’à peu près cinq hectares. Sa fonction était très simple, quiconque entrait en contact avec déclencherait une vibration qui voyageait à travers l'ensemble de l'ouvrage, si H'phedia était placé sur ce dernier non seulement elle la sentirait, mais en plus serait capable d'en connaître la position. De là elle utiliserait la Force, et ses sens augmentés par elle, pour déterminer si elle avait affaire à un simple animal égaré, des forces alliées ou hostiles, ou bien, si la vibration se corrélait avec une absence dans la Force, des droïdes. En cas de toute anomalie elle donnerait l'alerte.  

À la tombée de la nuit elle se rendit à la salle des officiers pour y prendre son repas. Elle avait eu beau utiliser la Force pour stimuler son métabolisme, à la fin l'un des principes fondamentaux de la chimie s'appliquait toujours « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. », sa toile ne surgissait pas du néant, et de temps en temps elle devait recharger ses batteries.

Kowako était là, de temps en temps il partageait un repas avec elle, une manière de sympathiser avec elle, mais plus vraisemblablement de montrer à ces hommes que tout se passait bien avec la jedi araignée, que lui était toujours aux commandes. L'humain faisait partie de ses hommes qui, s'ils ne manquaient pas de compétence, semblaient perpétuellement en proie à l'inquiétude, comme s'ils étaient incertains de leur propre existence, ou de la véracité de la réalité dans laquelle ils se trouvaient, et vivaient dans la peur panique que cette dernière s'effondre d'un instant à l'autre. Ce qui faisait qu'ils étaient près à tout pour réassurer  leur prise sur celle-ci, ce qui ne faisait qu'augmenter leur peur de celle-ci. À moins qu'il ne soit seulement nerveux de par l'aspect d'H'phedia, autant que de la menace d'une attaque imminente.

La flotte impériale avait poursuivi ses mouvements, désormais ils encerclaient entièrement la planète, la plaçant sous un blocus effectif. Il semblait donc que les prédictions du Commandeur soit en train de se réaliser, ce qui était l'une des raisons pour laquelle elle avait tenu à compléter son œuvre aussi vite que possible.

La jeune araignée vint donc se positionner face au commandant, lequel dégustait un potage de pomme de terre, ce qu'elle avait elle dans son assiette était bien différent et pouvait s'apparenter à un pain de viande, un gros pain de viande. L'arachnide ne se nourrissait en effet pas de la même façon que les espèces douées de mâchoires, il lui fallait d'abord, via des canaux dans ses crochets, injecter des sucs gastriques dans sa proie qui se chargeraient de la dissoudre en une bouillie qui serait ensuite absorbée par un orifice situé entre ses chélicères et irait rejoindre son système digestif à proprement parler. Une araignée donc, ne mangeait pas à proprement parler, elle buvait. Cela dit, il fallait que ce qui soit présenté à elle soit parfaitement liquide ou solide, les états intermédiaires ou mélanger comme le repas de Kowako ne passait juste pas. De plus elle avait remarqué qu'elle assimilait mieux la nourriture quand elle était mélangée au auparavant avec ses sucs. Ce pain de viande représentait donc à lui seul un repas complet et parfaitement adapté à son mode de nutrition, l'alternative était de chasser dans la forêt, mais cela exigeait un temps qu'elle n'avait pas.  

Avant de se nourrir elle s'adressa au commandant pour le tenir informé de l'avancée de son entreprise, c'était là la moindre des politesses.

« Bonjours... Commandant Kowako... Vous serez heureux d'apprendre... que mon périmètre de toile est désormais complet... Une fois cette collation terminée... je me placerais en position de surveillance... »

Et sur ces mots elle planta ses crochets dans le pain de viande, il y eut un premier bruit comme un écoulement quand les sucs gastriques se déversèrent pour le dissoudre de l'intérieur, puis un second, de succion, quand elle aspira la bouillie qui en résulta. Le processus fut l'affaire de quelques minutes, elle mangeait vite.  

« Voilà... A présent je vais rejoindre mon point de surveillance... Je resterais en contact avec la base via comlink... Je vous préviendrais si je détecte quoi que sois... »

Et sur ces mots elle quitta la salle pour rejoindre son fameux « point de surveillance », il s'agissait d'un segment de sa toile qui se trouvait au niveau de la façade est du complexe. Depuis le début ce lac lui avait déplu, malgré ce qu'on avait pu lui dire, que c'était en réalité un tunnel volcanique menant à un océan lointain, à ses yeux il constituait le point faible de cette installation, ça et la station d'épuration qui y était reliée. Elle ne pouvait s’empêcher d'imaginer un escadron de droïde émerger du lac et s’avancer sur le rivage laissé sans protection ou, plus audacieux encore, de ramper dans les conduits d'alimentations en eau pour arriver directement dans la base. À cause de cela elle avait inclus le bord du lac dans son réseau de soie, de même que le secteur de la base où arrivait les tuyaux venant de la station d'épuration.  Le personnel du complexe, suivant les recommandations du Kaleesh, avait ajouté un grand nombre de dispositifs anti-droïdes dans leur arsenal, donc des mines électriques enterrer sur le rivage du lac, mais aussi à d'autres endroits du périmètre. Il pouvait aussi compter sur des armes ioniques et des disrupteurs, des grenades électromagnétiques et à paillettes métalliques pour déstabiliser leur viser et enfin, idée d'un membre  du génie particulièrement ingénieux, certains murs avait été décoré d'étranges motifs en trompe-l’œil supposément pour désorienter les êtres artificiels, leurs systèmes ne parvenant pas à interpréter correctement la forme qui se présentait à eux.

La jeune araignée prit position, c'était le milieu de la nuit, face à elle le lac,  en dessous sa toile. Elle fit appel à la Force, étendant ses sens à travers Elle. Par seulement ses yeux pour qu'elle puisse voir dans le noir, mais aussi ses pattes qui captaient les vibrations de sa toile et ses poils qui, loin d'être là pour faire joli ou tenir chaud, lui permettaient de détecter les vibrations de l'air. Elle s'en servaient généralement comme oreilles, mais pouvaient aussi les utiliser pour détecter les remous provoqués par le déplacement d'un être. Théoriquement, même un être se rendant invisible ou faisant preuve d'un grand silence dans ses déplacements serait détecté, car le déplacement lui-même provoquerait un mouvement d'air. A moins qu'il ne s'agisse d'un assassin sith disposant de technique de dissimulation dans la Force très avancée.

Ses sens à présent pleinement déployés, sa ligne com opérationnelle, elle se tenait immobile dans le noir, sa garde avait commencé.
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Les Sattius étaient arrivés à la limite définie pour les troupes droïdes régulières. Le commando les attendit, ils étaient à environ 30 kilomètres de la bordure du lac et la nuit commençait à tomber. Pour l’heure les éclaireurs qu’ils étaient n’avaient décelé aucun signe de vie ou de surveillance dans leur course effrénée vers le sud-est ou se trouvait leur objectif. La troupe motorisée blindée commandée par un droïde tacticien dénommé Brazh rejoignit l’escouade avancée des Sattius qui patientaient. Une fois qu’ils seraient tous arrivés et alignés, les Sattius passeraient à la phase 2 de leur plan : avancer et s’infiltrer dans la base. La troupe motorisée blindée resterait ici prête à passer à l’action une fois le signal lancé, de là ils attaqueraient frontalement la base pour offrir une porte de sortie au commando Sattius avant que la flotte impériale ne procède à un base delta zéro en bonne et due forme sur le centre de défense orbital en guise de riposte. Une fois la troupe rassemblée, Cohorte leur ordonna de se tenir prêt à attaquer ou battre en retraite vers la corvette rapidement si leur infiltration était compromise avant d’avoir pu infiltrer la base en question…

Le crépuscule tombait sur Columex, et les Sattius attendirent la tombée de la nuit pour passer en vision nocturne et avancer plus lentement mais selon le même mode opératoire : alignés et espacés chacun d’environ une dizaine de mètres. Leur marche était rapide mais ils prendraient plus le temps d’analyser leur environnement ainsi que leur avancée. Plus ils se rapprocheraient, plus le commando prenait le risque de tomber sur une patrouiller ou un dispositif de surveillance, la prudence était donc de mise afin d’évoluer dans cet environnement sans se faire repérer et en toute discrétion. Passé quatre heures il ne leur restait plus qu’une dizaine de kilomètres à faire quand ils aperçurent les contours d’une installation au loin. Immédiatement, le commando Sattius s’immobilisa de façon simultanée et les droïdes s’accroupirent. Cohorte s’avança à pas feutrés et observa de loin le bunker avec ses photorécepteurs améliorés et passa en vision thermique : 8 soldats de la République se trouvaient à l’intérieur. Les Sattius avaient l’avantage du nombre et de la surprise, cependant la position fortifiée du bunker faisait que pénétrer à l’intérieur serait des plus compliqués et prendrait du temps. Sans attirer l’attention et provoquer une alerte générale dans le complexe, c’était beaucoup trop risqué de se frotter à eux pour obtenir des informations ou ne serait-ce que les neutraliser.

Non sans une sensation similaire à de la frustration, Cohorte envoya une commande cryptée à ses compagnons : celle de s’allonger sur le sol et de ramper vers le sud-est à nouveau pour éviter d’attirer l’attention sur eux. Ils s’éloignèrent d’environ 700 mètres du bunker pour se relever et poursuivre leur marche sur 300 mètres en étant recroquevillés sur eux-mêmes pour reprendre leur marche classique. Cependant sans s’en apercevoir, la cheville gauche de SCAR-5 tira sur un filin de soie soigneusement tissé sans le voir ni savoir ce que cela allait déclencher. Ils continuèrent de marcher en silence vers le bord du lac pendant environ une heure sans tomber sur d’autres patrouilles, mais en évitant avec prudence les autres bunkers de la même façon que précédemment.

Le groupe de droïde arriva à l’orée du bois vers la proximité avec le lac. Ils s’immobilisèrent dans les fourrés et Cohorte utilisa ses photorécepteurs perfectionnés avec ses macro-jumelles à longue distance pour observer la base, leur objectif à grande distance pour se faire une idée sur la réalité de ses estimations ou s’il avait eu faux sur toute la ligne. Ils avaient encore du temps avant que le jour ne se lève, restait à trouver le meilleur angle d’approche pour s’infiltrer silencieusement et efficacement, mais une bonne reconnaissance était indispensable dans ces cas là. Les remparts à cette distance semblaient avoir été curieusement repeints, ce qui ne perturba pas Cohorte et son nouveau cerveau droïde, mais déclencha quelques bugs chez le reste des commandos Sattius restés sur un corps de la première version de SCAR-5. En effet ce qui faisait que le Commando Sattius était des plus synchronisé était leur liaison permanente et constante leur permettant à chacun de mettre en commun les informations que chaque individu captait. Ils échangeaient constamment des données sur leur environnement et analysaient celui-ci pour se partager la meilleure option à adopter. Pour Cohorte et ses hommes, cela revenait à avoir 12 paires d'yeux en simultané et de percevoir les images en temps réel pour son cerveau.

Ce détail titilla les modules d’alerte de SCAR-5 qui filtra de lui-même le rempart en appliquant un motif unifié grisâtre sur sa capture d’image retransmises afin de stabiliser le cas de ses compagnons d’acier. Pourquoi avaient-ils fait ça si ce n’était pas pour provoquer ce type de réaction ? Étaient-ils attendus ? Voilà qui risquerait de compliquer les choses… de surcroit les remparts semblaient assez vides, même en les passant aux scanner thermique. Ce n’était pas aussi anormal que ça la nuit, mais la combinaison de ces deux facteurs amena l’androïde à se montrer plus alerte. N’avançant pas, il prit quelques peu le temps de réfléchir : il était nécessaire de redoubler de prudence pour ne pas trahir sa position et réussir à s’infiltrer. Mais s’ils s’attendaient à ce que des droïdes arrivent, sans doute étaient-ils équipés d’armements ioniques qui seraient dévastateurs pour son armée. La République pensait-elle vraiment que les troupes mécanisées de Mid’E’Roïb lanceraient un assaut frontal contre les remparts ? Étonnant. En attendant il estima qu’il était temps d’envoyer un message crypté relayé depuis la corvette furtive directement à son officier supérieur et lui demander un petit service.

# Rapace ici Vipère-Un. Nous sommes en position en bordure du lac. Aucune alerte déclenchée. Présences de motifs destinés à perturber les photorécepteurs sur les remparts: possibilité d'être attendus sur point de rendez-vous. Besoin de transmission d’une reconnaissance aérienne sur la zone d’intervention. Définition des périmètres requis : vue aérienne du centre 1 km autour de l'objectif, 5 km autour de l’objectif, 10 km autour de l’objectif, et 20 km autour de l’objectif en vision classique, nocturne, infrarouge, thermique et électromagnétique. Terminé. #

Une reconnaissance aérienne en bonne et due forme devrait peut-être davantage aiguiller les Sattius dans leur mission. Pour l'heure, ils restaient fixes et immobiles genoux au sol et alertes à leur environnement. Six Sattius montaient la garde, fixant la forêt sous différents filtres de vision nocturne et thermique. Trois sur la gauche, trois sur la droite, et trois devant. Les prendre par surprise serait délicat pour tout assaillant éventuel...
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Contact. Une vibration remonta toute sa toile jusqu'à elle. Une cassure, pas une pression. Cela venait du Nord-Ouest, à la limite de son périmètre de toile, hors de la portée de ses autres sens, même de la Force, si bien qu'elle ne pouvait encore déterminer de quoi il s'agissait. Elle reporta cependant la chose via sa ligne com et continua de la pister via sa toile.

* Contrôle... Ici H'phedia... J'ai un contact... Quadrant Nord-ouest... Dans le périmètre du Bunker 11-5-1... Identification en cours... Informations complémentaires à venir... Terminé *

Toutes les minutes elle transmit au Contrôle les coordonnées approximatives de l'intrus selon ce qu'elle arrivait à déterminer via les vibrations qu'elle captait. Parfois, elle avait plus à transmettre.

* Contrôle... Contact M+10... Le rythme de la foulée et son intensité ne correspond pas à la faune connue de Columex... Configuration humanoïde... probable... Présence multiples... probable... Terminé *

* Contrôle... Contact M+30... Présences multiples confirmé... Estimation entre 5 et 10... Leur marche est à un rythme uniforme... Leur trajectoire évite délibérément nos différents bunkers tout en restant constante en direction du centre... Vecteur d'Infiltration confirmé... Terminé *

* Contrôle... Contact M+50... Les intrus sont arrivés à portée de Force... Aucun signe de vie détecté... Nous sommes en présence d'un commando de droïdes... comme le commandeur l'avait prédit... Des modèles similaires à la carcasse qui nous a été présentée à n'en pas douter... Ils suivent le bord du lac... Possiblement pour infiltrer le centre via celui-ci... Comme je l'avais prédit.... Terminé *

* Contrôle... Contact H+1... Le commando a stoppé son avancée... Position actuelle à l'orée de la portion de la forêt qui borde le lac... Coordonnées envoyées via la ligne com... Aucune confirmation visuelle malgré la proximité... Usage de camouflage physique et technologique... Probable... Hypothèse... Ils ne reprendront leur avancé qu'après avoir évalué les défenses du complexe... Possible qu'ils les aient sous-estimés... Il est hautement improbable qu'ils sachent que j'ai pu les pister jusque-là... De ma position je ne peux les atteindre avant de les alerter... Une arme à longue distance le pourrait sans doute... Mais de par leur position ils auraient toute latitude pour se replier et attaquer à nouveau par la suite... Attendre qu'ils soient à terrain découvert... là où leur retraite pourrait être coupée... permettrait d'éliminer toute l'unité... Ce n'est qu'un conseil... La décision vous appartient... Terminé *

La décision leur appartenait en effet, de son côté, elle n'engagerait le commando que si ce dernier s'en prenait véritablement à la base, ou que le commandement de cette dernière ne lui demandait expressément d'intervenir. Elle était, après tout, le pivot du dispositif de surveillance de la base, quelque chose dont l'ennemi ignorait tout et qu'il n'avait aucun moyen de contrer, à moins de la tuer ou de léviter. Elle était donc bien plus utile à son poste qu'à aller courir après des droïdes quasi-invisibles dans la forêt, après tout, rien ne disait qu'ils étaient la seule chose que l'empire avait envoyée, seulement la première. Alors elle fit ce qu'elle avait fait jusque-là, elle resta immobile, et vigilante.
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— Rapace pour Vipère-1, requête acceptée, analyse en cours. »

Les énormes objectifs placés derrière une verrière blindée sous le ventre du navire grincèrent pour s’orienter vers la zone à photographier avant de la flasher à de multiples reprises. Les techniciens droïdes sous le contrôle des aliens scannèrent la zone sous toutes les visions réclamées par l’unité au sol. Kotob qui semblait superviser l’ensemble de la salle de contrôle, repère d’innombrables consoles et de terminaux parsemés d'holo-écrans, traînait sa masse rondelette entre les astromech en observant les données noosphériques comme si sa vit en dépendait.

— Mon Capitaine nous venons de détecter une anormalité. » fit l'un des droïdes qui opérait derrière une console en arc de cercle au centre des navigateurs.

La grosse taupe leva les yeux vers la plateforme et souffla en constatant le petit escalier spiralé qui permettait d’y accéder. Puis il l’empruntera en s’aidant de la rambarde, montant les marches une par une.

— Mais qu'est ce qu .. »

— Cela ressemble à un piège, sir. »

En effet sur la carte passée en vision thermique Kotob remarqua cet étrange anneau circulaire qui ceinturait le périmètre de façon irrégulière.

— Analysez-moi ça. » dit Kotob entre deux inspirations.

— Sir, nous ne pouvons pas pratiquer d’analyse sans une reconnaissance directe du phénomène. » rétorqua le technicien droïde.

L’air songeur, Kotob se passa une main sur son museau bouffi. Puis il défi la sangle souple de ses lunettes avant de frotter les verres avec un petit chiffon et de les remettre.

— Ne faites rien. Prévenez Viper-1 du phénomène et donnez leur les coordonnées exactes. Cela est trop grand pour être une basique singularité. »

— Bien sir. »

Et tandis que le chef des astrotechs confiait les nouvelles directives à ses subordonnés par un ordre mental, le tyran Anoati fit son irruption dans la pièce. Kotob qui était redescendu et s’était assis pour souffler se releva brusquement en manquant de se bloquer le dos. Les séquelles de son ancienne vie de mineur commençaient à se faire ressentir.

— Votre Excellen .. »

— Pliez valises et bagages, ce maudit Ramcke vient d’ordonner une inspection générale de l’arrière du navire, il a obtenu l’accord du plus haut niveau. »

Kotob se frappa le front.

— Par la culotte d'Uttu la Taupe. »

— Combien de temps pour désinfecter cette salle, Kotob. »

— Peut être deux heures en faisant venir du renfort. »

Mid saisit le talpidé par son col et la souleva à plus d’un mètre cinquante au-dessus du sol.

— Capitaine, nous ne disposons même pas de dix minutes. »

— A-a-alors p-peut-être d-devrions nous les empêcher d-d’entrer ici, Noble Excellence .. ! »

Mid eut un mouvement de recul de la tête, comme s’il venait d’être illuminé par la plus sublime des idées, puis il lâcha Kotob qui retomba bruyamment sur son arrière train en gémissant.

— Vous êtes un génie Capitaine, comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Je vous donnerai une médaille pour cela. »

Kotob parut partagé entre l’étonnement et l’incompréhension.

— Merci Excellence, c’était un honneur. »

— Je vais m’occuper des hommes de Ramcke. Continuez d’opérer et transmettez au commandant Cohorte d’accélérer leur attaque. Tout doit être fini dans une heure. »

Et Mid s’en alla par le même sas d’où il était entré escorté de deux Kedorzhans armés de vibro-armes.
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Cyril a écouté attentivement les informations de la Jedi, à mesure que son rapport a progressé. Ce qu’il était prêt à accepter comme de simples animaux se précise à mesure: quelque chose avance dans la forêt, qui a perturbé le périmètre de toiles. Quelque chose qui ne vit pas, quelque chose qui doit être droïde selon la sentinelle Kith’Araquia. Maintenant, à Cyril de décider quoi faire. Mais il n’est pas seul: le commandant est actuellement en salle de réunion, avec le reste de l’état-major administrant la base. Dès les premiers rapports de l’araignée sapiente, il a ordonné à ses subordonnés directs de se réunir. Les voici maintenant, quatre autour d'une table. L'on a écarté les doutes quant à la présence ou non d'hostiles: dans la situation actuelle on ne peut pas être laxe et balayer les rapports de H'phedia comme de simples erreurs de vent ou de quelque autre phénomène hasardeux.

Le premier homme, dans la quarantaine, barbe fournie, début de calvitie marquée, prend la parole. C’est le lieutenant Mogrith.

- On y est commandant. Une dizaine d’individus selon la Jedi. On déclenche l’alerte et on se prépare à les accueillir comme il se doit?

Cyril réfléchit. À la gauche de Mogrith, c’est au tour d’une blonde dodue de s’exprimer, c’est la major Souf:

- On a probablement affaire à un commando, voire deux vu l’effectif. Si la toile de la sentinelle Kith’Araquia est fiable, on a aussi leur position. Lançons l’alerte. On sait que des forces inconnues sont dans le périmètre? Traitons ça comme si une armée de dix milles hommes était à nos portes. Jamais dix droïdes ne passeront.

Déclencher l’alerte dissuaderait certainement quiconque d’un assaut. Ular’Iim d’inviter au contraire les adversaires à l’attaque. Ce n’est cependant pas du goût de Cyril, qui observe la carte. La position supposée des droïdes est en bordure du lac, au nord-est.

- Avons-nous la moindre confirmation visuelle de ces droïdes?

- En visuel, non, il fait nuit noire. Nos scanners ont détecté du mouvement, mais depuis quelques minutes plus rien. Ils ont dû s'immobiliser.

- Docteur Wiggs, interpelle Cyril, vous êtes notre expert en cybernétique. Si les droïdes ne font pas de chaleur, pourrait-on les détecter autrement?

De l’autre côté de la table, la docteure rajuste ses lunettes. C’est une vieille femme, tirant aisément vers la soixantaine. Elle fronce les sourcils derrière les grandes lentilles qui lui donnent des airs de chouette. Son expertise est à la cybernétique, pas à la détection thermique. Complexe est le rôle du scientifique au milieu des militaires qui demandent des réponses.

- Eh bien tous les corps émettent une chaleur. S'ils n'ont pas un camouflage thermique poussé ou un matériau isolant, nous pourrions effectivement les détecter. En plein jour ce serait extrêmement facile à cause de l'écart de température entre le sol et les corps isolés, mais en pleine nuit c'est plus compliqué.

- Donc on ne peut rien faire?

- Contre le camouflage thermique, pas vraiment. On pourrait probablement diffuser de la lumière sur leur position et regarder ce qui revient. Le spectre d'émission dans le domaine infrarouge pourrait nous révéler des différences entre un matériau avec un camouflage - un métal - et le sol, mais ce serait très hasardeux. Et s'ils ont un camouflage optique ce sera inutile. Ils pourraient détourner une partie ou la totalité du spectre lumineux pour autant que je sache. Avec des conditions lumineuses particulières, peut-être qu’on pourrait les distinguer mais ce serait trop coûteux et ça empêcherait tout effet de surprise.

- Quelles conditions?

- Une lumière très concentrée et surtout cohérente, comme un laser.

Coûteux en effet. Un laser de classe industrielle ou militaire aurait effectivement été équivalent à hurler aux ennemis qu’ils étaient repérés. Une stratégie qui est à l’inverse de l’idée d’origine, confirmer la position adverse. De surcroît, un tel appareil n’est pas présent dans la base.

- Donc...tant qu'ils demeurent immobiles pas de moyen de les repérer plus précisément?

- Eh bien hum...Il faut bien admettre que...Ah, si, peut-être qu’il y a bien quelque chose. On pourrait essayer de détecter des anomalies magnétiques. Ce serait très fiable, mais ce serait à courte portée.

- Si on a affaire à des droïdes, ils pourraient tout aussi bien transporter des tourelles lance-missiles. La courte portée n’est pas une option. On pourrait leur envoyer la cavalerie. Droïdes ou humains, personne ne peut tenir contre une unité aéroportée qui fonce par surprise.” conseille Souf.

“-Sauf s’ils ont des lance-missiles, contre Mogrith. Ils auraient en plus le temps de battre en retraite vers la forêt. On a qu’un seul escadron, et c’est pas comme si y’avait le temps d’en appeler plus de l’orbite.

Le temps que des renforts arrivent, la partie serait probablement jouée ou bien entamée, songe Cyril. Envoyer un tank est hors de question. C’est peut-être précisément le piège qu’attendent les droïdes pour s’emparer du véhicule et faciliter grandement la prise de la base. Mais on ne peut pas les laisser pénétrer dans l’enceinte du bâtiment, quant bien même tous ses hommes seraient-ils placés en embuscade. Ce serait prendre un risque trop grand, trop inconsidéré pour un bénéfice trop faible. Pour l’heure, ils ont un lac entre eux. Et beaucoup de pièges.


- Envoyons l’escadron de chasseurs, indique Cyril. Il prendra les airs par le sud, cela ne devrait pas attirer directement l’attention des droïdes. Il remontera à moyenne altitude, fera tout le quadrant; sud, sud-ouest, ouest, nord ouest, nord puis nord est. Si les droïdes reculent, la sentinelle Kith’Arara...Kith’Aalaq...(il soupire) la sentinelle le sentira sur sa toile. S’ils avancent hors de la toile, peu importe leur route ils devront bien marcher en terrain piégé. Technologie de camouflage ou non, nous saurons où ils sont: les mines devraient certainement faire chauffer leur carcasse! Avec de la chance certains exploseront même, ce qui donnera une source de lumière supplémentaire pour les repérer. Notre escadron pourra profiter de la diversion pour descendre en piqué et abattre les survivants d'une frappe chirurgicale. Mogrith, faites décoller vos hommes.

Le temps que la chasse décolle puis effectue son tour de quadrant, il devrait bien s’écouler une dizaine de minutes.

“- Dans cinq minutes nous déploierons nos tireurs d’élite sur les remparts - mais toujours à couvert bien sûr. Si par chance ou hasard les mines sont déclenchées avant que l’unité aéroportée ne soit à distance de tir, les tireurs d’élite pourront couvrir cette faiblesse. Souf, vous vous en occupez? Wiggs, je vous laisse carte blanche pour la détection magnétique dont vous parliez.

On continue à les surveiller; dès que les tireurs d'élite sont en position, déchargeons des bunkers environnants la moitié de l'effectif. Nous pourrons bloquer la retraite vers la forêt grâce à nos troupes, si besoin est. S'ils ne bougent pas de leur position, l'aviation les réduira en charpie. S'ils avancent, les mines. S'ils reculent ou se déplacent sur les côtés, nos hommes.
Au moindre contact hostile ou visuel, on déclenchera l’alerte générale, mais pour le moment, faisons comme si de rien était. Tant que nous savons où ils sont à peu près, on peut leur laisser croire que c’est la routine pour nous, le temps de préparer notre assaut et de leur ôter toute chance de riposte. Vu?


Tout le monde acquiesce autour de la table.

- Alors euh rompez.”

Tandis que chacun file vers ses propres tâches, Cyril s’empare de son comlink, pour contacter directement H’phedia. Maintenant que l’ennemi est présent, il est de mise de distribuer les ordres dans un langage codé, pour éviter un potentiel espionnage.

- Sentinelle? Restez au bout du fil, merci. Remontez à la pêche mais ne tirez pas hors de l’eau. Nous allons leurrer la truite.

Un discours évident; H’phedia doit continuer à surveiller sa propre toile mais si possible en s’approchant des hostiles confirmés, sans cependant entamer les hostilités. Cette tâche est laissée aux bons soins de Kowako et ses hommes.
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Alors que le commando Sattius attendait le retour de la part de Rapace, Cohorte et ses soldats restaient immobiles, guettant les environs qui paraissaient bien trop paisibles à leur goût. Enfin les données revinrent alors, ils avaient visiblement franchi une anomalie, une sorte de disque aplati sur lequel ils s’étaient trouvés sur la forêt. Aucun doute possible ils avaient marché dessus selon la trajectoire empruntée. Mais de quoi pouvait-il s’agir ? De l’écho d’une installation souterraine massive ? Impossible. D’un système de détection sophistiquée ? Probable. Mais pour l’heure l’ennemi républicain semblait ne pas avoir encore réagi. Ce fait combiné aux motifs singuliers peints sur les remparts de la base pour perturber les droïdes alerta davantage SCAR-5 qui commençait à se demander dans quoi on avait pu l’envoyer, les remparts étaient d’ailleurs toujours déserts et la probabilité d’être surveillés et attendus dans la base l’agaçait. Ses troupes étaient insuffisantes pour mener un assaut frontal contre la base. Et s’ils étaient attendus, son infiltration serait plus délicate.

S’attarder ici devenait une option de plus en plus inconfortable cependant, la meilleure chose à faire restait encore de disparaitre dans le lac rapidement. Le commando se dressa comme un seul homme, et Cohorte transmit l’ordre d’avancer vers le lac. Avançant à pas feutrés sur la plage, un affreux sentiment s’empara de l’androïde. La troupe avança et d’un coup, il y eut un grésillement suivi d’un crépitement, répété à trois reprises. Dans le même temps, Cohorte sentit trois de ses frères être soudainement déconnectés du réseau opérationnel tactique. Il leva le bras intimant l’ordre à tous ses hommes de s’immobiliser. Ils exécutèrent l’ordre immédiatement. SCAR-5 fit pivoter sa tête à 180° et vit alors les corps de trois droïdes allongés sur le sol et dont la carcasse fumait. Ils avaient grillé soudainement et leur électronique et circuits avaient été calcinés en une seconde seulement. Que s’était-il passé ? Aucun ennemi en visuel, aucune foudre n’aurait pu faire ça. Il passa l’environnement au scanner thermique, infrarouge, électromagnétique et vit alors avec effroi plusieurs disques enterrés sous le sol : des mines ! Des mines électriques. Dispositifs conçus spécialement pour griller les circuits de droïdes en envoyant une décharge à fort ampérage, ces mines étaient une preuve supplémentaire qu’ils étaient attendus de pied ferme. Cohorte ordonna à ses commandos restants de passer en vision électromagnétique afin d’éviter de marcher davantage sur les mines et ménager ses hommes tout en se jurant d’aller toucher deux mots aux techniciens de Mid’E’Roïb quant à leur scan de la zone qui n’avaient visiblement pas cru bon de les prévenir de la présence de mines…

Alors que le commando franchissait le champ de mines, un groupe de chasseurs se fit entendre, moteurs à vivre allure la trainée lumineuse laissant dans leur sillage indiquait qu’ils descendaient en piqué… vers la direction du commando selon le calcul de trajectoire de Cohorte. Ils étaient officiellement détectés désormais, et la République comptait bien les attaquer. Avant d’arriver à portée de tir, le commando Sattius quitta le champ de mine avançant dans le lac. Lutter contre des chasseurs était la dernière chose à faire compte tenu de leur portée supérieure côté canons et puissance de feu. De surcroit des tirs manquèrent de les toucher au même moment en provenance de la base républicaine : des tireurs embusqués ! La situation devenait chaotique, SCAR-5 réfléchit rapidement à un plan d’action. La meilleure chose à faire restait encore de se disperser, il ordonna à ses cinq unités améliorer d’enclencher leur camouflage dans un premier temps et de s’enfoncer complètement dans le lac avec lui. Les quatre unités restantes filèrent dans la direction opposée à la base en longeant le lac et restant dans l’eau tout en ouvrant le feu vers les chasseurs qui commençaient à tirer. Les SCAR se déplacèrent en évitant les mines et partirent en direction du sud tandis que des décharges en provenance de la base filaient dans leur direction. Ces quatre unités devaient se mettre hors de portée de tir de ces tireurs embusqués et donner l’impression de battre en retraite. Il fallait que ces quatre droïdes fassent diversion il ordonna pour se faire à deux autres droïdes sous camouflage et sous l’eau avec lui de se faire oublier et se disperser. Ces six droïdes devraient agir en relative autonomie pour attirer le gros des troupes et tenter de repartir vers la forêt, même si leurs capteurs détectèrent l’approche de troupes armées déployées pour leur couper la retraite.

Les quatre droïdes quittèrent le champ de mine et se dispersèrent après avoir ouvert le feu pour repartir dans la forêt. Les deux autres camouflés ressortirent de l’eau, profitant de leur furtivité pour faire de même. Cohorte avait espéré que certains de ses SCAR parviendraient à ne pas se faire attraper ou engagés au combat s’ils agissaient assez rapidement. La République ne devait pas avoir suffisamment d’hommes en dehors de la base pour faire un filet assez rapide et compact sans failles.
Cohorte et deux de ses machines une fois à une bonne profondeur moyenne désactivèrent leur camouflage et, profitant de la confusion sur la plage commença à se diriger vers leur objectif d’entrée dans la base en espérant ne pas tomber sur une mauvaise surprise une fois arrivé sur place… Son cervodroïde maintenait le contact avec les siens et il continuait de leur donner ses directives.
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Elle restait immobile et vigilante. Pour l'instant ni la base ni le commando n'avaient fait le moindre mouvement. Faute d'ordre contraire elle faisait de même. Cela ne saurait durer pour autant, elle avait déjà connu des situations similaires pendant la guerre, où chaque camp semblait retenir son souffle, attendant que l'autre fasse le premier pas. Invariablement quelqu'un finissait par se décider, parfois bougeaient-ils en même temps, le résultat était alors explosif.

Ce mouvement c'est Kowako qui le fit en la contactant. Il s'exprima en un langage codé, signe qu'il supposait que l'ennemi puisse espionner leur conversation, mais elle en comprit le propos : Elle devait se rapprocher, discrètement, sans pour autant passer à l'action, signe que le commandant avait déjà autre chose de prévu pour les intrus.

« Reçu »

Après cette confirmation laconique la jeune araignée se mit en mouvement. Avec lenteur, calme et précision elle quitta son perchoir au centre de sa toile pour se diriger vers le lac. Au cours de son déplacement elle transféra une partie de sa concentration de ses sens à la dissimulation de sa présence. C'était là le domaine où elle excellait le plus, ironique pourrait-on penser au vu de sa taille, mais en réalité fort logique, c'était justement du fait de son gabarit qu'elle devait mettre tant d'effort dans la furtivité, et cela avait payé. La voici donc qui se glissait dans les ombres de la nuit, rendue invisible par la Force, dissimulée dans une nappe de brume au travers de laquelle un œil électronique ne pouvait voir. Si elle le voulait, elle pouvait même supprimer sa présence dans la Force, mais cela la priverait de l'augmentation de ses sens et ce n'était pas utile si des sith n'étaient pas déployés.

Elle arriva alors à son nouveau point d'observation, situé sur l'enceinte extérieur de la base. De là elle avait un excellente vue sur la plage et le lac. De même qu'elle eut une excellente vue de ce qui arriva par la suite.

Un grésillement puis un crépitement, à trois reprises. H'phédia n'avait pas de tête à tourner, ses yeux multiples lui montrèrent la scène sans qu'elle ait besoin de tourner la tête. Elle ne sursauta pas non plus, formée comme elle était, au contraire elle se concentra à maintenir son propre camouflage et à examiner en détail ce qu'il venait de se passer. Le champ de mines, ils avaient activé le champ de mine, et trois d'entre eux avaient mordu la poussière. Cela confirma bien qu'ils avaient affaire à des droïdes. Le camouflage ne semblait plus être de mise alors qu'ils s'étaient figés pour évaluer la situation, permettant à la sentinelle d'avoir une idée précise de leur nombre, qui était supérieure à son estimation la plus haute. Contacter Kowako s'imposait.

« Contact... Le champ de mines sur la plage du lac... Droïdes confirmés... Trois à terre... Reste dix... »

Alors que les automates progressaient dans le champ de mines sans de nouveaux incidents, ils devaient utiliser leurs sens de machines pour détecter les pièges, H'phedia entendit le son des chasseurs qui approchaient, le mouvement du Commandant à n'en point douter. L'effet sur le commando fut immédiat, ils changèrent de trajectoires pour se diriger vers le lac, ou plus exactement dans le lac.

« Ils sont pleins pieds dans le lac... »

Des snipers positionnés dans la base commencèrent alors à ouvrir le feu, mais aucuns ne firent mouche. Cela eut cependant pour effet de faire une nouvelle fois réagir les machines. Une partie d'entre elles disparurent tout simplement, un camouflage optique. Si la sentinelle ne pouvait plus les voir, en se concentrant sur les remous de l'eau elle pouvait avoir une vague idée de ce qu'ils étaient en train de faire. Les droïdes restants, eux, demeurèrent bien visibles et partirent dans la direction opposée, vers la forêt, attirant tous les tirs des forces de Kowako. En voilà une diversion bien exécutée, pendant que les défenseurs poursuivaient les fuyards, le groupe restant pouvait se faufiler profitant du trou dans le dispositif défensif. Mais c'était sans compter sur la jeune araignée qui veillait au grain.

« Les quatre unités qui fuient vers la forêt sont un leurre... les six autres ont activé leur camouflage optique... Immersion dans le lac plus que probable... Elles poursuivent leur vecteur d'infiltration... Je ne peux plus les voir... Mais elles n'échapperont pas à ma toile... »

Ainsi H'phedia attendit, guettant les vibrations dans sa toile autant que les remous du lac qui indiquerait que les automates avaient refait surface. Elle n'eut pas à attendre longtemps, des ondulations dans l'eau, vite suivit par des vibrations familières dans sa toile. Cependant quelque chose n'allait pas, si des droïdes invisibles avaient effectivement émergé, ils n'étaient que deux et se dirigeaient eux aussi vers la forêt. C'était une autre diversion, pendant que le reste demeurait encore dans les profondeurs.

« Deux droïdes camouflés viennent d'émerger... Mais ils suivent la trajectoire des fuyards... C'est une autre diversion... Quatre demeurent encore immergés... Statut... Inconnu pour l'instant... Dois-je tenter de les débusquer ou attendre qu'ils se manifestent ? »

Les automates attendaient-ils simplement que les choses se calment un peu avant de revenir à l'air libre ou bien avaient-ils un autre plan en tête ? Là, tout de suite, elle ne voyait pas comment, en restant dans le lac, l'on pouvait s'infiltrer dans la base. C'est pour cela qu'elle préférait attendre l'avis de Kowako qui lui avait toutes les cartes en main.
Zerath Ular'Iim
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La situation est en train de dégénérer, songe Cyril. S’il prend une seule mauvaise décision à présent, l’opération peut bien lui échapper complètement. Des droïdes tueurs sont sur la plage, ses hommes lui confirment la présence de carcasses noircies. Seulement, ça n’est pas là l’entièreté de la force de frappe, selon la Sentinelle Jedi. Non, des droïdes se sont submergés dans l’eau, selon elle.

Les troupes du commandant ne peuvent pas confirmer les dires Jedi; il n’y a pas de trace thermique qui puisse être détectée dans le lac d’eau froide, et pas de contact visuel direct avec les prétendus fuyards. Que faire? Se concentrer sur la diversion? Non, ce serait jouer leur jeu. Est-ce que les droïdes peuvent nager? Pendant combien de temps peuvent-ils rester sous l’eau? Trop de questions auxquelles il n’a pas de réponses. La docteure Wiggs pourrait certainement l’éclairer, mais ça ne serait que par hypothèses au mieux. Qui sait quelle machinerie infernale l’Empire a décidé de lâcher contre Cyril et ses hommes?
Assez d’hésitation. Il doit agir, avant que tout fiche le camp! Il entre en contact avec son escadron de chasseurs.


- Escadron bleu, ici Celdiün. Frappe chirurgicale sur le lac. Utilisez les missiles à concussion, réglez les pour une explosion juste sous la surface ou à la surface.

- Bien reçu Celdiün.

Cyril a souvent entendu à l’académie militaire les rumeurs de blessures sous-marines; un soldat perd sa grenade sous l’eau et celle-ci, pourtant loin de lui, explose avec une violence amplement supérieure à ce qu’elle devrait normalement produire. Un autre, ici, se trouve mutilé par la déflagration surprenante d’une charge pourtant jugée anodine, à peine plus grosse qu’un feu d’artifice, pour déloger un rocher lors d’une opération aquatique. L’intuition de Cyril en la matière n’est pas déraisonnable, bien qu’il en ignore la réalité; il s’avère en réalité que les ondes de choc sont des transferts d’énergie. L’écart de puissance rapporté par les collègues, murmuré dans les infirmeries, ne vient pas d’une ignorance commune mais d’un phénomène réel et quantifiable. Le milieu dans lequel transite une onde de choc est crucial pour déterminer l’énergie atteignant les victimes: l’air, en gaz, est compressible et de ce fait absorbe la majorité de l’énergie du souffle initial. Par opposition, l’eau est conçue généralement comme incompressible; en conséquence elle transmet bien plus d’énergie plus loin. Cette sagesse dictée par l’empirisme est quantifiée par la science depuis des siècles sur Coruscant; les spécialistes hydrauliques et les ingénieurs spécialisés savent qu’une explosion dans l’eau génère une pression 4310 fois plus élevée que dans l’air, pour une cible à la même distance de l’épicentre du souffle initial*.

Cette sagesse, cependant, n’a guère transpiré en dehors du domaine académique, si ce n’est par une vague intuition: quel intérêt à savoir exactement à quel point une explosion est plus mortelle dans l’eau, lorsque la majorité des guerres actuelles se livrent dans l’espace, où les explosions n’ont guère d’effet. De fait, la majorité des explosifs sont créés afin de pénétrer la coque des navires adverses, où ils peuvent ensuite exploser: l’onde de choc initiale se répartit ainsi dans l’air du cockpit mais également dans les matériaux formant la coque et l’armature.

De tous ces faits, Cyril n’a pas conscience. Il est juste guidé par l’idée que, si les droïdes n’ont pas encore plongé assez profondément, les missiles devraient pouvoir leur causer au moins assez de dégâts pour les dissuader de venir attaquer sa base. Mais à la réflexion, les droïdes n’ont peut-être pas vraiment d’instinct de conservation... Et si jamais ils venaient à survivre? Pourquoi plonger dans le lac d’ailleurs...?

Le commandant, en proie au stress et à l’urgence de la situation, bercé par toutes les inconnues qui se multiplient et à son manque de connaissance de ce nouvel adversaire, ne considère pas ses choix de façon rationnelle. Sans doute un stratège plus mesuré aurait-il choisi, après la frappe de l’aviation, de replier ses troupes pour consolider sa défense, laisser l’ennemi fuir ou mourir exsangue hors de ses murs. Mais le commandant Kowako n’a fait que suivre les enseignements de l’académie militaire. Malgré les guerres récentes, il n’a en définitif participé qu’à des batailles ouvertes, jamais à des positions à tenir comme actuellement - jamais non plus contre un ennemi invisible. Un esprit plus acéré dirait par ailleurs qu’il se concentre bien trop sur le lac, pas assez sur les autres fuyards, et qu’il perd la vision globale actuellement.
Mais Kowako est seul maître à bord; ses subordonnés directs qui pourraient lui inculquer la réflexion à avoir en pareille crise sont déjà mobilisés ailleurs, par les ordres de l’homme lui-même.

Alors, toujours en proie à sa vision tunnel, sa concentration momentanée sur les quatre supposés droïdes ayant plongé dans l’eau, il décide qu’il lui faut quelqu’un sur la piste de ces droïdes. Il lui faut quelqu’un pour plonger dans le lac. Il repasse sur le canal avec la Sentinelle Kith’Araquia.


- Attendez que l’onde de choc retombe, et plongez à la suite des droïdes.


* Nguyen, Ngan, et al. "Aerial fireworks can turn deadly underwater: Magnified blast causes severe pulmonary contusion." Injury extra 45.4 (2014): 32-34.
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La décision d’entrer dans le lac avait été définie comme plan d’insertion. Rien ne s’était passé comme prévu cependant, la république semblait avoir réponse à toute intrusion éventuelle, aussi se jeter dans le lac semblait être la situation la plus sage mais quelques peu désespérée dans le cas présent. Cohorte s’estimait désormais dans un abri relatif sous l’eau, à environ une dizaine de mètres sous la surface et s’enfonçait lentement vers sa cible tout en coordonnant les autres droïdes dans leur fuite et diversion. Profitant de ce moment de calme pour marcher au fond de l’étendue d’eau, le droïde réfléchissait à son plan d’action pour essayer d’anticiper les dangers qui lui feraient face.

Cependant il n’aurait pas le loisir de se livrer à cet exercice plus longtemps. Plusieurs missiles pénétrèrent la surface de l’eau pour exploser sous le lac. Les deux premiers avaient été tirés suffisamment loin pour que la déflagration n’endommage pas les droïdes, mais dans un contexte aquatique, ce n’était pas les flammes le danger, mais l’onde de choc provoquée par le souffle de l’explosion. Les deux premières ébranlèrent et secouèrent les droïdes violemment, soumettant leurs carcasses en duracier à des pressions difficiles à encaisser. Un troisième missile tomba au hasard dans le dos plus proche, stoppant définitivement les automates dans leur approche de la base. Le lac allait devenir leur casse pensa Cohorte. Déjà ses deux comparses signalaient des failles dans leur coque, l’eau commençait à s’engouffrer dans leurs circuits de manière inquiétante.

La mission serait donc un échec sans davantage de droïdes. Cohorte tira son cutter à fusion de sa cache ventrale pour procéder à des réparations d’urgence en allumant la torche du cutter. Le but était de chauffer suffisamment les deux parties qui avaient été séparées pour réaliser une soudure rudimentaire, un peu à la même façon qu’un paramedic se chargerait de faire de recoudre une plaie. Les droïdes cherchaient leurs failles structurelles pour essayer de survivre, mais ils n’eurent pas ce loisir. Quatre, cinq, non six missiles tombèrent pas loin de leur position, et les ondes de choc contraires se heurtèrent broyant leurs corps, sectionnant leurs membres, enfonçant leurs carlingues pour laisser l’eau s’infiltrer en eux et court-circuiter leurs systèmes internes.

S’ils avaient été faits de chairs et d’os, le spectacle aurait été d’ampleur horrifique et sans doute plus gore encore que bien d’autres holofilms, mais dans le cas présent, il s’agissait surtout d’éclats de métal, de membres arrachés et de troncs, torses et ventres broyés et déchirés du reste. SCAR-5 n’échappa pas au carnage, miraculeusement sa tête fut expulsée vers le rivage ou elle s’échoua, les photorécepteurs éteints car privés d’énergie. Ni ses pairs ni lui n’avaient pu ressentir la moindre forme de douleur : la mort pour les machines n’était synonyme d’aucune souffrance, cela s’était fait de manière instantanée. Soudainement, le courant parcourant le corps du droïde avait été éteint, de la même façon que l’on éteint un ordinateur en somme. Le commando Sattius avait échoué dans sa mission, mais il subsistait encore une chance pour Cohorte de prendre un nouveau départ.


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[HRP : Fin du topic pour moi. Merci de me ramener aux Jedi sur Coruscant auprès de See'Ryl. Considérez que les droïdes présents retournent au vaisseau Anoati et battent en retraite.]

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La réponse du commandant mit un temps certain à venir, pendant un instant H'phedia pensa même que les communications avaient été brouillées, mais Kowako devait simplement réfléchir, ou bien donner d'autres ordres en parallèle. Ses instructions furent quelque peu cryptiques et pas parce qu'ils les avaient codés cette fois-ci, mais, la jeune araignée eut l'intuition qu'elle saurait de quoi il parlait bien assez tôt, alors elle continua de surveiller le lac.

Elle n'eut pas à attendre longtemps, les chasseurs qu'elle avait entendus auparavant firent un passage au-dessus du lac, lâchant dans le plan d'eau une bonne dizaine de missiles au bas mot. Oui, c'était une façon de faire, il n'y avait pas à se soucier des droïdes dans le lac s'il n'y avait plus de lac. Elle n'était pas une experte en armement, loin de là, mais son maître lui avait quand même appris à distinguer les différents types d'armes, histoire de savoir avec quoi on essayait de la tuer. Ainsi, au vu de la nature des explosions, elle supposa qu'il devait s'agir de missiles à concussion. De là où elle était cela semblait déjà assez impressionnant, cela devait être pire encore pour les automates en dessous.

La sentinelle se conforma aux instructions et attendit que les derniers remous se soient calmés avant de quitter son perchoir et s'avancer vers le lac. Elle remarqua quelque chose sur le rivage, une tête de droïde qui gisait là inerte, un de moins se dit-elle.

« Une tête de droïde vient d’atterrir sur le rivage du lac... vous en avez au moins eu un... Je vais maintenant m'immerger pour vérifier ce qu'il en est des trois autres. »

Il était vrai qu'elle anticipait quelque peu l'idée d'aller sous l'eau, elle était une arachnoïde arboricole après tout, pas un crustacé. Mais elle était aussi une Jedi, et elle n'allait pas laisser cela l’arrêter. Un peu de préparation était de mise cependant. Elle commença donc par tisser une membrane de toile entre ses pattes, c'était un dérivé de la technique du cerf-volant que son espèce utilisait pour planer entre deux arbres distants ; ici cela servirait à la fois de pseudo-nageoire d'équivalant aux mains palmées des espèces amphibies. Kirtania, son monde natal, étant sujet à de fréquentes pluies torrentielles, la soie des Araquia était naturellement à l'épreuve de l'eau, pas de problème de ce côté-là. Restait le point le plus important, la respiration : elle n'avait aucune intention de juste essayer de la retenir, ou de faire des choses extrêmement compliquées à base de bulle d'air. Fort heureusement, le kit de base de tout bon Jedi était fourni avec un respirateur pour se genre de situation, son autonomie ne dépassait pas deux heures, mais elle serait amplement suffisante. Le sien était spécialement adapté à sa morphologie, en l’occurrence ses poumons feuilletés situer sur son abdomen. Quelque contorsion plus tard il était en place et était enfin prête à s'enfoncer sous la surface.

L'eau était froide, et salée. Elle se souvenait de ce que le commandant avait dit lors du briefing, ce n'était pas un véritable lac, plutôt le haut d'un conduit conduisant à la mer. La morsure du sodium se faisait sentir sur sa chitine et ses yeux. Ses sens étaient perturbés d'être plongé dans un environnement aussi peu familier, elle tenta d'utiliser la Force pour compenser, mais elle ne fit qu'amplifier ce qui était déjà distordu. C'était un problème, surtout qu'elle ne pouvait sentir les droïdes, ils pouvaient l'attaquer à tout moment. Elle agita faiblement des pattes pour se maintenir au fond du lac, pour garder une notion de haut et de bas. Elle alluma ses sabres, autant pour fournir une source de lumière et que pour se tenir prête au combat.

Mais le combat ne vint jamais, après un temps de silence et d'errance elle tomba sur un morceau de droïde, plusieurs enfaîte. Après quelques recherches supplémentaires elle trouva les restes de quatre machines, dont celle à qui devait appartenir la tête sur le rivage. Quatre, le compte était bon, la frappe de Kowako avait fait mouche au-delà de toute espérance, ne jamais sous-estimer les vertus d'un bombardement aérien massif.

La jeune araignée rassembla tous les morceaux qu'elle trouva, l'on n'avait pas affaire à des modèles de combat basique mais à des unités d'infiltration haut de gamme, il pouvait être intéressant de les examiner. Quand elle émergea à nouveau du lac, sa chitine encroûtée de sel réclamant une bonne douche, elle contacta à nouveau le commandant.

« Commandant... Vous avez fait un carton plein... J'ai quatre droïdes en miettes... La totalité du contingent d'infiltration... J'ai conservé les pièces... C'est de la haute technologie... L'étudier pourrait nous être utile... Il ne reste du commando que ceux qui ont fui dans la forêt... Que faisons-nous à leur sujet ? »
Zerath Ular'Iim
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La nuit fébrile de recherches et de traque cède place au matin à un calme vigilant. On ne trouve pas d’autres droïdes, ni même de signes d’hostilité de la part de l’Empire. Où que soient partis les autres agresseurs, il semble qu’ils n’aient pas pour désir de troubler la tranquillité de Celdiün plus longtemps. Aucune communication ni revendication impériale, seulement les cadavres ramenés par la sentinelle H’phedia.

Alors que l’aube étire ses premiers rayons paresseux sur la surface du lac, après une nuit éprouvante dans le silence, on s’autorise enfin à souffler. Le commandement se détend. Cyril observe ses hommes, un à un.


- Ce qui s’est passé ici cette nuit ne doit parvenir aux oreilles de personne. Si cet assaut arrivait aux oreilles de la Chancellerie, la trêve pourrait être mise en danger. On a eu assez de morts comme ça.

- Donc on ne dit rien à l’état-major, silence complet sur l’attaque.observe le lieutenant Mogrith en caressant sa barbe, considérant l’idée un moment. Si l’information est dévoilée aux instances supérieures, cela finira tôt ou tard par tomber aux oreilles de la Chancellerie, puis inéluctablement du Sénat, lorsque les leviers politiques auront besoin d’arguments forts. Conserver le secret sur les événements de la nuit est la meilleure chose à faire...Mogrith ricane, l’air cynique.

- Si ça se sait, vous serez le premier à être amené en cour martiale pour haute trahison commandant.

- Je sais...Mais on a perdu assez de gars dans cette fichue guerre.

Mogrith sourit.

- Le cran, c’est important pour s’élever dans les grades. Mes hommes ne diront rien.

Les autres officiers opinent. Mais la docteure Wiggs, la mine inquiète, objecte:

- Et pour les corps, on fait quoi? On ne peut pas laisser passer de potentielles informations technologiques si capitales!

- Si l’existence de ces droïdes est transmise aux équipes R&D de l’armée, ça n’est qu’une question de temps avant que l’Etat Major découvre le pot aux roses. On devrait les détruire complètement, voire les couler dans le lac. Pas de preuve, pas de piste.déclare la major Souf d’un air assuré.

- Mais ces droïdes disposaient peut-être d’informations capitales au sujet de l’Empire et...Et même simplement étudier leurs alliages, leurs articulations, leurs sources énergétiques...Nous pourrions faire des progrès immenses! La République a dix ans de retard sur l’Empire sur l’alimentation autonome...Les applications seraient...!

- Superbes sans doute, mais l’existence de ces droïdes entre les mains de nos chercheurs n’est pas envisageable docteure. Ils doivent être détruits. interrompt Mogrith.

La femme de science porte un regard implorant sur Cyril. Aah, que la situation est délicate. Il ne sait proprement pas quoi dire ou faire. Replonger les corps dans le lac ne lui paraît pas excellente idée. Qui sait s’ils ne vont pas se ranimer par quelque miracle de la technologie pour un second assaut? Non, il dormira bien plus tranquille s’il sait les monstruosités mécaniques loin de l’orbite de Columex. Il soupire, se frotte les yeux. Il est bientôt huit heures et demi.

- Gardons les droïdes sous bonne garde. Pas un mot à qui que ce soit. Tout le monde prend du repos, dans sept heures je donnerai ma décision pour ces droïdes.

Là-dessus on abandonne l’affaire; l’homme ne veut qu’une chose: dormir.



Code:
Base de défense planétaire Celdiün - 12h31

Tous les officiers sont autour de la table du midi. On a servi le repas militaire, chacun est devant son assiette fumante d’un émincé en sauce brune couplé à une odorante purée. À la table est également présente la sentinelle Kith’Araquia. Contrairement aux habitudes, on ne déjeune pas avec les soldats. En effet, il est temps de trancher sur les droïdes. Cyril s’essuie la bouche, achevant sa bouchée. Sa nuit lui a permis de mettre ses idées au clair.

- Je pense que les droïdes ne doivent pas être détruits.commence-t-il.Comme l’a dit la docteure Wiggs, ils représentent une source d’information trop importante pour que nous puissions la supprimer définitivement. Leur analyse pourrait permettre de déjouer de prochains assauts impériaux ici comme ailleurs, voire de renforcer nos propres troupes.

Il voit la mine de Mogrith et Souf s’assombrir. Ils ne discutent pas, fort de la hiérarchie militaire rigoureuse, mais il sent leur désaccord. Il poursuit malgré tout.


- Mais je pense aussi qu’il ne faut absolument pas que l’assaut de cette nuit arrive aux oreilles des échelons supérieurs. On ne peut donc pas laisser ça aux mains de nos chercheurs, pour le meilleur comme pour le pire. Il faut transmettre ces droïdes - des plus abîmés aux plus intacts - à un organisme de confiance, qui honorera la confidence où il sera placé et qui pourra facilement justifier par ses opérations d’avoir trouvé lui-même les droïdes ailleurs dans la galaxie.

Son regard se braque sur H’phedia.

- Sentinelle Kith’Araquia, vous nous avez déjà beaucoup aidé pour cette opération - sans vous on serait peut être morts...Aidez nous encore: apportez les restes à votre ordre pour les étudier en secret. Il doit bien y avoir quelqu’un dans vos rangs capable de cela? Ne parlez pas de ce qui s’est passé cette nuit.



C’est ainsi que l’affaire se règle et que chacun trouve finalement satisfaction. Les terribles machines de guerre sont confiées à la Jedi, ramenés dans les cercueils qui, à leur arrivée, portaient les automates que Zerath avait amené pour les besoins de son avertissement. Après bien des remerciements, on laisse la grande araignée partir. Bien que Cyril soit toujours mal à l’aise en sa présence, il lui reconnaît une compétence et une sagesse rassurantes. Autant qu’à ses hommes, il lui doit le succès de la nuit.

Celdün a tenu bon, et l’Empire cloîtré dans son mutisme n’osera peut-être plus tenter d’en violer les murailles. Cyril, cependant, garde à l’esprit l’avertissement de l’Ular’Iim: s’il devait faire tomber Columex, il débuterait par Celdün.

L’histoire ne raconte pas comment le tyran d’Anoat accueille la nouvelle de l’échec de ses troupes; si fulminant il injure ses subordonnés et leur promet les pires châtiments dans la justice autoritaire et unilatérale de son monde natal ou s’il considère avec réserve son échec et conçoit entreprise plus sournoise encore.

Cependant peut-elle compter comment la pacifique Sentinelle se porte loin de l’orbite de Columex, encore peuplée par les menaçants canons impériaux, pour aller sous des orbites plus clémentes où les affres de la guerre sont invisibles. Le corps de Cohorte, bientôt trouvera nouveau maître dans l’ordre des Jedi millénaires; une main capable de l’étudier et qui sans doute saura le reforger vers des entreprises moins sanguinaires. Mais c’est là une autre histoire - où le commandant Kowako comme la base Celdün n’ont pas de rôle à jouer.
Invité
Anonymous
C'était terminé. Voilà ce qu'elle se disait alors qu'elle voyait les premiers rayons du soleil poindre à l'horizon. Toute la nuit, bien après qu'elle est extirpée du lac les carcasses des droïdes, elle avait monté la garde, attendant la prochaine vague. Mais rien n'était venu, ni les restes du commando qui avait fui dans la forêt, ni les éventuelles forces armées qui devaient les suivre une fois leur œuvre accomplie. Rien n'était venu non plus des forces impériales en orbite, passées leurs manœuvres initiales elles s'étaient murées dans une inaction presque inquiétante. Mid'E'Roib, voyant l'échec de son unité d'infiltration, devait avoir renoncé à une offensive perdue d'avance, à moins que ses maîtres Sith ne l'aient rappelé à l'ordre pour ce qui était une initiative purement personnelle, il travaillait avec eux, pas pour eux après tout. Dans tous les cas, rien n'était venu, si ce n'est le matin, et avec lui la fin de sa veille.

La sentinelle commençait à ressentir le contrecoup de cette longue nuit. Utiliser la Force quasiment sans discontinuer, soit pour se dissimuler, soit pour affiner ses sens, même sans avoir recours au Côté Obscur, était éprouvant sur le long terme, auquel s'ajoutait aussi la tension des jours précédents alors qu'elle préparait le dispositif de surveillance. Oui, elle était fatiguée, et encroûté de sel par-dessus le marché, la faute à ce lac qui n'en était pas vraiment un, mais elle était aussi soulagée, l'assaut avait été repoussé, la base était indemne, sa mission était un succès.

*****

Quatre heures, une douche sonique, un repas et un peu de repos plus tard, H'phedia se retrouvait à la table des officiers, et seulement eux. Il était clair qu'il ne s'agirait pas d'une simple collation amicale on l'on se féliciterait du succès de la nuit passé, les hommes et les femmes présents affichant l'air grave de ceux qui avaient cogité sur un problème toute la nuit.

Il s'avéra qu'il était question de deux choses, du sort des droïdes abattus et de l'incident en lui-même, les deux étant intimement liés. En résumé, les officiers ne voulaient pas que l'incident s'ébruite de peur de mettre en danger la fragile trêve qui venait tout juste d'être instaurée, une dissimulation que la gestion exemplaire de l'assaut et sa faible échelle rendait possible. Cependant, les droïdes récupérés étaient des modèles extrêmement avancés, l'on se devait d'en étudier la technologie au cas où elle serait utilisée à nouveau contre la République, mais cela ne pouvait se faire sans attirer l'attention sur l'incident. C'est là que H'phedia entrait en scène pour résoudre ce paradoxe insurmontable, c'est elle qui emporterait les carcasses des automates pour qu'ils soient étudiés par l'Ordre Jedi, ainsi leurs secrets seraient révélés à la République tout en préservant celui de leur obtention. Bien évidemment la sentinelle devrait jurer elle aussi de garder le secret.

La jeune araignée réfléchit longuement à la question, d'un côté il s'agissait de cacher sciemment la preuve de la duplicité des Sith, mais de l'autre, si cela n'était l'œuvre que d'un élément isolé désireux de gâcher la Paix naissante, révéler l'incident serait joué son jeu. Elle n'était Chevalier que depuis très récemment, elle était soucieuse de bien faire, quand il avait le choix un Jedi devait toujours choisir l'option de la paix n'est-ce pas ? De plus, elle s'était battue aux côtés de ces hommes, n'était-il pas donc juste qu'elle honore leur requête ? Cela ne prouverait-il pas que les Jedi étaient justement des partenaires fiables de l'Armée et de la République ? C'est pour toutes ces raisons qu'elle accepta leur proposition.

« Je comprends votre raisonnement... et je l'accepte... c'est d'accord... j'emporterais les droïdes avec moi... Ils ne sont pas très nombreux... mais il y a des Jedi qui s'intéressent à la technologie et qui seront plus que ravis de pouvoir les étudier... Nous tiendrons la République au courant si nous trouvons quoique ce soit d'important... et bien sûr... je ne dirais pas un mot sur ce qui s'est passé ici... »

Ainsi le pacte fut scellé, sans plus d’atermoiement la sentinelle prit congé des officiers et de la base de Celdün dans son ensemble. Exfiltrer les droïdes ne fut pas un problème, elle et le Commandeur étaient venus avec des droïdes dans des cercueils et elle repartait avec ces mêmes cercueils, mais avec des droïdes différents à l'intérieur.

Alors que sa navette s'élevait, laissant derrière la base si savamment protéger, sa forêt bucolique et son lac d'eau de mer, alors qu'elle quittait l'atmosphère et qu'apparaissaient à sa vue les sinistres vaisseaux de l'Empire, la jeune araignée repensa à la décision qu'elle venait de prendre, et elle continuerait à y repenser dans les années à venir. À l'époque cela semblait être la bonne chose à faire. Aujourd'hui ? Elle n'en était plus si sûre.
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