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Quelque part dans les sous-sols de la Commission-générale, siège du gouvernement planétaire ..

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Des ombres défilaient sur les parois sombres d’un corridor humide où régnait une puanteur stagnante. Sur Anoat, tout le monde était au courant de cet endroit qui existait sous la Commission-Générale, dans les profondeurs. Un complexe d’interrogatoire où les opposants politiques étaient soumis à la questionnette, un art que les agents du tyran maîtrisait à la perfection.

— J’espère que le ragoût de Rat Mowo a satisfait Madame la Présidente ! » s’exclama Botu.

C’était un gros être vil, une taupe de cent cinquante kilogrammes enroulée dans un anorak cuivré avec des renforts de laine. Peut-être de la fourrure d’un quelconque gibier des steppes gelées à en voir son aspect sale et grossier. Il avait un museaux disproportionné par rapport à ses convives et ses yeux rougis étaient masqués par une paire de lunette proche de celles d’un pilote de pods. Un attirail coutumier chez les Kedorzhans qui souffraient d’une visibilité bien mauvaise.

Depuis tout à l’heure, Botu tournait autour du siège de cuir acajou dans lequel était sanglée la dirigeante de Gerrenthum.

— D’habitude je ne sers guère à manger aux prisonniers avant qu’ils ne viennent dans cette pièce, mais le maître tiens à ce que vous teniez jusqu’au bout. Vous savez, vous êtes importante pour nous Madame la Présidente ! Je vais prendre soin de v.. »

— Pourrais-je savoir ce qu’il est advenu de mes amis ? » le coupa l’humaine sur un ton aussi stoïque qu’indifférent.

— Ah ! Vous voulez parler du Jedi et de votre ami milliardaire, Monsieur Gumann. Ne vous faites aucune inquiétude pour eux Madame, ils sont au frais, d’ailleurs ils ne sont pas bien loin de nous ! »

Un hurlement de douleur résonna depuis une salle voisine, si fort qu’il avait été audible dans la pièce malgré l’épaisseur des cloisons de duracier. Le visage de la Présidente se durcit, mais elle gardait toujours la tête haute en ne laissant paraître que bien peu d’émotions, fixant, intrépide, l’horizon clôt de la cellule où était éparpillé toutes sortes d’instruments. C’était une petite pièce, bercée par la pénombre et la fine lueur verte tamisée émise par quelques lumiglobes depuis un plafond crasseux. D'autres sièges vides d’où pendaient des lanières de cuir étaient fixés au sol et, sur des tables métalliques reposaient tout un étrange matériel. Pinces, perceuse, lames et des gadgets autrement plus étonnants.

Au bout d’un moment, et tandis que la grosse taupe avait cessé de tourner autour de l’humaine pour ouvrir une caisse qui reposait au sol, le sas de la pièce s’ouvrît en exhalant une brume vibrante. Un grand type enveloppé dans un manteau amarante en jaillit accompagné d’un être presque aussi grand. Ils étaient suivis d'emblématiques cogneurs armés de vivro-hallebardes.
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Cohorte était revenu d’une mission sur Daalang passée avec Joseph Vankrayn, elle avait été bien rémunérée à hauteur de 80.000 crédits républicains que le droïde s’était dépêché de transférer vers un compte offshore et personnel qui avait appartenu à Randuin Sattius par le passé. SCAR-5 usurpait l’identité de son défunt ami, mais n’avait pas d’autre choix : quelle banque dans cette maudite galaxie accepterait d’ouvrir un compte et de gérer l’argent d’un droïde ? On l’avait rappelé sur Anoat afin de procéder à l’interrogatoire des cibles qu’il avait capturées sur Bespin au nez et à la barbe de la République. Il était parvenu à capturer un Jedi et désormais il arborait son sabre laser à portée de main comme un trophée. Le début d’une grande collection qui n’attendait que des additions des plus prestigieuses pour gagner en valeur, du moins c’était ce qu’imaginait SCAR-5, ces armes pourraient être ensuite vendues aux enchères à un prix d’or afin de se constituer un magot suffisamment massif pour acheter quelque chose de gros comme une lune peut-être ?

- Capitaine, le Secrétaire Général Mid E’Roïb a demandé à ce que vous le rejoigniez au niveau B-6, locaux est : salles d’interrogatoire.
- Bien reçu bien reçu Légat.

Le droïde savait que c’était ici que l’on avait enfermé l’ensemble des membres du gouvernement de Gerrenthum, sa présidente, un businessman originaire de Mon Calamari, Gumann, ainsi qu’un Jedi que Cohorte avait pris soin de mutiler en l’amputant de ses pieds avec son propre sabre laser pour qu’il ne fasse pas de tentative d’évasion… ou du moins ne tente pas d’aller bien loin s’il parvenait à se libérer du champ de confinement dans lequel il flottait, privé de ses pouvoirs. Pénétrant dans un ascenseur à la musique plutôt plaisante, Cohorte lança un diagnostic de ses systèmes internes afin de vérifier que tout était bien en règle tout en se connectant également à la diffusion des médias anoatiis pour se tenir au courant de ce qui avait pu se passer en son absence. C’était une de ses habitudes depuis qu’il s’était installé ici, même s’il n’était à l’aise que dans le vaisseau que son ami corellien lui avait légué, il avait été plus ou moins obligé de résider en permanence dans le palais.

Une légère secousse fut captée par les senseurs internes de SCAR-5 qui, en conséquence, put quitter l’ascenseur quand les deux portes coulissantes glissèrent silencieusement pour ouvrir sur un couloir sombre et bétonné éclairé par des néons blafards au plafond. Il ne salua pas les deux gardes qui gardaient l’ascenseur, puis se hâta de rejoindre son nouvel employeur d’un pas rapide et pressé. Lorsqu’il rejoignit Mid, il était évident qu’il était arrivé depuis quelques secondes seulement. Quelques gardes jetèrent un regard en coin aux armes que portait le droïde mais aucun ne fit de commentaire.

- Vous m’avez fait demander ?

Déclara simplement le droïde à travers son vocodeur synthétisant une voix la plus neutre possible. Mains dans le dos, ses photorécepteurs rouges se posèrent sur la présidente de Gerrenthum qui lui avait donné tant de fil à retordre. L’envie de se charger de l’interrogatoire démangeait les circuits de l’androïde qui ne s’était encore jamais livré à cette pratique, mais qui avait fort heureusement, des schémas anatomiques très détaillés concernant les humains, ce qui en faisait un bon médecin pour rafistoler et stabiliser ses alliés, mais un tueur d’autant plus redoutable car sachant ou frapper.
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— Madame la Présidente. » fit l’odieux être en s’avançant, les phalanges passées derrière sa chape vive.

D’un geste discret, il envoya les gardes à l’extérieur, avant de se rapprocher du fauteuil brun où était attaché sa captive, puis de se mettre à tourner autour telle une lune orbitant autour de la présence planétaire de sa récompense.

— Figurez-vous, débuta t-il en levant une main démonstrative, j’ai fait bâtir ce complexe souterrain pour interroger mes opposants de choix. Vous pouvez voir ceci comme un carré VIP.
D'une certaine façon, le luxe vous est accordé, Madame. »


La présidente les bras posés sur les accoudoirs ne pipait mot en se contentant de fixer le Quermien de son regard le plus noir. Dernière, le sas de la pièce venait de s’ouvrir et une machine de mort qui dépassait les deux mètres fit irruption à son tour dans un bruit mécanique. Meru ne pu s’empêcher de frissonner. Sur Anoat, tout le monde le connaissait.

— Bon euh, alors moi je vous laisse, je suis à côté si vous avez besoin de mes services, Excellence .. Voilà, voilà .. » fit la taupe en relevant son col, avant de traîner sa masse puante vers la sortie.

— Mademoiselle Mohak voici le commandant Cohorte, mon meilleur élément, venu spécialement pour vous. Vous observerez que le commandant est un droïde bien peu bavard, mais croyez-moi, il excelle dans d’autres domaines. »

— L’essentiel est que vous ayez gardé votre sens de l’humour, E'roïb. » rétorqua froidement l'humaine en jetant un coup d’œil vers le drôle de truc qui l’avait kidnappé sur Bespin.

— Quand nous faisons appel au commandant, la diplomatie se trouve bien souvent est en échec. Oh, je suis évidemment le premier à regretter que les tentatives me de dialogue entre nos planètes n’aient jamais abouti sur un résultat acceptable. J’aurais tout essayé ! » Dit-il en levant les bras au ciel dans une tragique hyperbole tandis que la prisonnière roulaient des yeux, l’air de s’impatienter.

Certes il y avait bien eu ces pourparlers prometteurs quand Gerrenthum avait mandaté son ambassadeur pour aller parler avec les dirigeants d'Anoat. Mid s’était retrouvé face à un être arrogant qui était venu lui dire quoi faire, dans sa propre résidence, à défaut d’élaborer un dialogue constructif. Les restes de ce Kawa Burrako n’avait d’ailleurs toujours pas été rendu à Gerrenthum qui, après avoir fomentée une insurrection, était venu supplier la République de lui venir en aide contre une attaque imminente de son voisin. Dans cette galaxie remplir d’êtres vils, on ne pouvait décidément faire confiance à personne.

Mais voilà que le chef des Anoati s’est arrêté de tournoyer.

— Cependant .. Et si nous dérogions à la règle ? pourquoi ne pas s’élever par-dessus les choses en faisant abstraction des coutumes, nous pouvons être une avant-garde aujourd’hui, alors madame la présidente je me tourne vers vous avec une proposition raisonnable. Vous me détaillez votre système de défense planétaire et moi je vous fais relâcher. Après tout, je sais me montrer démocrate. » menti-il, honteusement.

— Bien, accélérons E’roïb, je vous avoue que je commence à m’ennuyer ici. » rétorqua la dame sur un ton si détendu que l’on concevait mal qu’elle

La sauterelle de métal s'avança vers la prisonnière avant de s’arrêter à quelques centimètres. La Présidente évita le regard de son bourreau en affichant toute sa répugnance.

— J'ai justement prévu une distraction qui devrait vous plaire. Il se tourna vers le Sattius, faites entrer Monsieur Gumann et le Jedi. » croassa t-il.

Mid ricana en voyant la présidente déchanter. Il avait réussi à arracher cet insupportable dédain du visage de cette prétentieuse ! À présent comptait bien sur Cohorte pour faire une petite démonstration de ses talents sur les drôles qui arrivaient dans de bien piètres états.»
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Cohorte resta silencieux et laissa Mid’E’Roïb prendre les devants avec la présidente Mohak. L’androïde ne réagit pas quand son employeur le présenta comme son meilleur élément peu loquace mais terriblement efficace dans les tâches qu’il entreprenait. Pas plus qu’il ne réagit quand l’humaine répondit froidement que le quermien n’avait rien perdu de son sens de l’humour. C’était assez évident que pour l’heure il ne savait pas vraiment ce à quoi il s’attendait. Les deux prisonniers arrivèrent dans la salle lorsque Mid le demanda, Cohorte resta silencieux et s’écarta, s’approchant d’une tablette hors de vue de la présidente avec ses outils de torture qu’il dévoilerait au fur et à mesure.

Le Jedi était visiblement sous l’emprise d’une drogue assez puissante pour réduire ses capacités cognitives et l’empêcher de se concentrer pour utiliser le pouvoir qui sommeillait en lui, qui courait dans ses veines depuis son enfance. Ses deux pieds étaient manquants, découpés par la lame de son propre sabre laser que le droïde de combat avait utilisé pour lui sectionner tout moyen de s’échapper. Mutiler un prisonnier égrainait son moral, et cela faciliterait à nouveau sa capture s’il était contraint de ramper plutôt que de courir après avoir dupé la vigilance des gardes et dispositifs de sécurité. Ce pauvre humain aurait pu sans doute devenir un grand Jedi au sein de son ordre, mais la présidente Mohak l’avait sans doute condamné à une mort prématurée et douloureuse. Certainement pas le genre de chose à laquelle on s’attendait lorsque l’on rejoignait l’Ordre Jedi en étant enfant. Le Mon Calamari allait un peu mieux, il boitait et s’appuyait sur une canne en bois à cause de sa blessure à la jambe qui avait été traitée et cicatrisait, cependant il était amaigri et puant de sueur, sous ses yeux globuleux jaunâtres, de larges tranchées d’un brun sombre contrastant avec sa peau cernait son regard pour clairement marquer le manque de sommeil qu’il avait pu subir. Des deux individus, il était sans doute celui qui était le plus en bon état physique, mais mentalement peut-être était-ce tout autre chose… Le Jedi avait au moins la chance, dans ses moments de lucidité, de se raccrocher au mantra que récitaient les autres membres de son ordre, ainsi qu’un entrainement et une discipline de fer qu’ils avaient subi au cours de leur noviciat et apprentissage pour qu’ils deviennent les champions de la lumière qu’ils étaient destinés à devenir. On leur apprenait à ne jamais perdre espoir, que la Force les accueillerait dans l’au-delà. Mais l’homme d’affaires originaire de Dac quant à lui n’avait jamais subi une rigueur et un entrainement de son âme pour supporter ce genre de situation. Cohorte s’exprima.

- Je vous conseille de répondre à la question. Toute résistance de votre part est inutile et ne fera qu’aggraver le cas de votre ami Jedi, car c’est avec lui que je vais commencer à répercuter les conséquences de votre entêtement. Sa nature humaine m’est familière, et comme vous le constaterez également si vous persistez à ne pas donner les bonnes réponses, vous vous apercevrez que j’ai des fichiers très détaillés sur l’anatomie humaine.

Cela n’en faisait qu’un tueur encore plus dangereux, mais accessoirement un bon chirurgien militaire en un sens, capable d’extraire des éclats de métal ou de traiter des blessures avec précision et très peu de moyens directement sur le champ de bataille. Randuin Sattius avait vu sa vie être sauvée que par SCAR-5 quand tous les deux arpentaient la galaxie en chasseurs de primes errants à la recherche d’un bon paquet de crédits à se caller sous l’oreiller ou à placer pour les rentabiliser.

- Ceci est un goutteur d’acide. Une légère pression laisse une goutte de cet acide couler. A toute mauvaise réponse, ce sera ce Jedi qui recevra une goutte sur son corps. Il ronge jusqu’au duracier ou le permabéton lentement, mais sur un corps ses effets sont insupportablement douloureux, ouvrant de nouveaux horizons de souffrance. Il dévore les peaux, écailles, les chairs, muscles et os. Mais ce n’est pas une fatalité, ceci est l’anti-acide, il fonctionne sur le même principe mais neutralise l’acidité du précédent produit, permettant une cicatrisation rapide et un soulagement de la douleur. Pour chaque bonne réponse, le cobaye recevra deux gouttes, permettant ainsi de prolonger sa vie et de ne plus le faire souffrir.

Avait révélé Cohorte en montrant successivement deux bouteilles, l’une verdâtre, et l’autre grise à la présidente de Gerrenthum qui étaient respectivement l’acide et le neutralisateur d’acidité. Il s’avança vers le Jedi, avec ses deux bouteilles puis posa la question.

- Je commence l’interrogation surprise. Je répète la question de votre hôte : veuillez détailler le système de défense de Gerrenthum dans son intégralité, ses forces, ses faiblesses, ses effectifs et moyens, procédures et plan d’action. Bien entendu, si vous mettez plus de vingt secondes à réponse, je considère que celle-ci est mauvaise et appliquerait le traitement.

Intérieurement le minuteur s’enclencha : 20 secondes, 19 secondes, 18 secondes, 17 secondes…
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— Mademoiselle Mohak, figurez-vous, mon ami Cohorte est un Sattius. Et les Sattius ont cette habitude de connaître et de faire de drôles de choses. À votre place je ne le laisserai pas jouer avec les nerfs de vos amis. »

Tandis que la présidente restait de marbre en regardant droit devant elle, le sas de la pièce s’ouvrît et on fit entrer d’abord le milliardaire du monde-océan.

— Driss, vous allez bien ? » demanda l’humaine d’un air grave et stoïque.

— Ah Madame .. j'ai connu des jours meilleurs mais je ne désespère pas, la République saura mettre fin à cet odieux crime. Je suis persuadé qu’une opération de sauvetage est déjà en cours. »

— Une opération de .. ? » commença Mid avant d’être prit d’un étrange mouvement de recul.

Un rire aussi tonitruant que diabolique fusa de son vocalisateur en le faisant tressailler sur ses hautes jambes de métal. Le tyran se tenait les côtes en tentant vainement de se calmer, mais la scène s’éternisa si bien qu’un garde passa son museau dans l’entre bâillement de la lourde porte blindé pas complètement refermée. Puis Mid parvint à retrouver un peu plus de sérieux. Il s’approcha du milliardaire et l’observa quelques secondes.

— Ici, cher ami, personne ne vous entendra hurler. » dit-il en relevant un doigt.

Cohorte était entrain de préparer ses outils quand le second prisonnier arriva dans la pièce sur une civière flottante, encadrée de cogneurs Kedorzhans qui le placèrent sur le troisième siège. Puis ils quittèrent l’endroit sans avoir pipé mot. Les trois captifs étaient maintenant repartis circulairement, si bien qu’ils pouvaient se voir et Mid se tenait au milieu.

— Teddy ?! » s’exclama Mohak en agrippant les accoudoirs du siège. Elle venait sans doute de constater les pieds manquants du garçon qui l’avait sauvé, et don les yeux roulaient sans cesse dans leurs orbites.

Elle lança un regard cinglant au Quermien, le genre de regard que lance un prédateur avant de déchiqueter sa proie.

— ORDURE, MONSTRE VOUS N’ÊTES Q'UNE ORDURE. »

— Vous allez le payer cher, E'roïb. » dit le Mon Calamari submergé par l’émotion.

Mid resta silencieux en observant Dikthi Mohak. Se sentant particulièrement agressé, il se défendit.

— Un dirigeant au service de sa planète, ma chère, et je vous fait remarquer que je n’ai pas commencé le premier. D’ailleurs, ceci est l’œuvre de mon ami Cohorte, je n’ai rien décidé de moi-même. Peut-être préféreriez-vous que je vous laisse en discuter avec lui ? »

Le Sattius avait apparement terminé la préparation de son matériel et commençait à mettre ses victimes au courant de ce qu’il comptait faire. De son côté, Mid avait glissé vers un coin de la pièce pour y retirer d’un geste sec un voile noir qui recouvrait une grosse masse. L’instrument polyphonique était d’un rouge sombre maculé, son clavier était recouvert de touches ivoires tirant sur le bisque. De longs tubes ardents s’élevaient au dessus de sa masse et étaient reliés à la base.Il était magnifique.
Le tyran prit ensuite place sur un tabouret de velours bruns aux pieds dorés qui ressemblait à un candélabre, et qui était posé devant l’instrument.

— Contre une triche, peut-on gagner sans tricher ? reprit t-il en retirant la partition de papier cobalt posée sur le pupitre, sa mémoire augmentique était suffisante pour se souvenir de la mélodie de son choix, C'est vrai, j’ignorais l’existence de votre planète. Mais plutôt que d’apprendre par vous-même, vous avez choisi, Mademoiselle, de regarder sur votre voisin. De bien mauvaises habitudes que l'on aurait dû vous interdire tôt.
Tout ce que vous avez récolté fut de m’obliger à me pencher sur votre cas, et d'y découvrir un monde en plein essor, le plus riche et le plus peuplé du système ! Une aubaine à la portée de la tentation. »


Mid cambra ses longues phalanges au dessus du clavier, avant d’enfoncer les touches les unes après les autres avec une rapidité déconcertante.

— J’ai appris l'orgue à l’âge de huit ans. Quand mes parents ont choisi de travailler sur Anoat, il fallait bien que je trouve une activité qui me permette d’oublier mon rude quotidien. C’est en se confrontant à la masse prolétaire, et aux humains, qu’on apprends à connaître le monde. Ces gens m’ont tout appris, et croyez-moi, je le leur ai bien rendu. Je pense qu’une bonne partie n’était pas comblé par son quotidien. Un monde minier recouvert par le pergélisol et les glaciers n’est pas un endroit idéal pour combattre l’amertume. Je les ai délivrés de leur souffrance.

Il avait fini de s’échauffer.

— Bien, reprenons. Le système de défense planétaire ? »

De son côté, Cohorte venait d’enclencher le mécanisme de torture en annonçant son effrayant principe. Mid observait l’ingénieux gadget qui n’allait pas tarder à brûler le captif si cette maudite humaine continuait de se murer dans son silence.
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La présidente était sous le choc en voyant le résultat des méthodes de Cohorte. Mais le droïde ne prit pas ombrage du petit esclandre qu’elle avait fait. Le Mon Cal était aussi scandalisé en voyant l’état dans lequel était le pauvre Teddy, mais sa menace sur le coup de l’émotion sonnait creuse. Ils n’avaient aucune chance de s’échapper l’un comme l’autre. Mid ‘Er’Roïb leur répondit d’un ton aussi agressif pour se justifier de son mieux d’avoir agi de la sorte.

Il fut cependant un peu plus surpris de l’attitude du tyran d’Anoat quand celui-ci se mit à jouer de l’orgue. La mélodie était parfaite d’un point de vue mathématique, si bien que le capitaine du commando Sattius commença à reproduire le son de la mélodie à la perfection avec son vocodeur intégré, produisant un écho cherchant à rivaliser avec ce que produisait l’employeur. En l’observant sans doute serait-il capable de reproduire la mélodie de façon plus perfectionnée que Mid’E’Roïb. Cependant la différence entre les deux était de taille : le droïde assassin ne savait pas composer une nouvelle symphonie, sa compétence s’arrêtait à l’imitation de ce qui existait déjà. Cohorte cessa de produire la même musique puis il reprit.

- Toute résistance était futile. Je vous avais prévenue. Si vous vous étiez laissée faire et si ce maudit Jedi s’était occupé de ses affaires je n’aurais pas été obligé de l’amputer.

Les secondes défilaient, et SCAR-5 reprit la parole de sa voix monocorde pour énoncer une cruelle et froide vérité concernant la mission qu’il avait menée sur Bespin pour capturer Mohak.

- Votre gouvernement entier a été capturé sur Bespin. Driss Gunman ici présent et ce Jedi n’étaient pas prévu dans nos plans. Mais ça me fera d’autant plus de personnes à interroger, ce qui fiabilisera les informations obtenues quand je recouperai les interrogatoires.

Après tout, si la présidente refusait de répondre aux questions, les ministres de la sécurité et de la défense de Gerrenthum seraient peut-être plus enclins à parler sous la torture ? Quoiqu’il en soit c’était déjà trop tard pour la présidente. Le SCAR-5 s’exprima à nouveau en imitant la voix du jeune Jedi qu’il avait entendue, un moyen psychologique de soumettre l’humaine à ses désirs.

- Le temps est écoulé. Votre ami va souffrir par votre faute humaine.

Le droïde s’avança vers le dénommé Teddy avec son compte-goutte acidité. Il se pencha sur lui, et approcha son instrument sur la paume du Jedi. Il tendit la bouteille et une goutte d’acide au creux de sa main. Immédiatement la substance fit son office, fumant et emplissant la pièce d’une odeur nauséabonde. Le prisonnier pourtant assommé par les drogues dans son organisme se raidit d’un coup et hurla à s’en briser les cordes vocales pendant que l’acide rongeait sa peau, et ses chairs. Une goutte serait insuffisante pour le dissoudre ou le tuer, ou dévorer sa main entière, cependant un petit trou serait rapidement percé si l’humaine persistait à ne pas parler. Un trou fin, aux contours irréguliers causés par cette petite goutte, l’androïde déposa le goutteur d’acide pour s’emparer de l’anti-acide pour faire stopper net l’appétit de la substance qu’il avait versée dans la main du Jedi. Cela ne prendrait que quelques secondes pour que le dénommé Teddy ne souffre plus de l’acide.

- Tout ne dépend que de vous. Je vous relâcherai une fois que nous aurons eu ce que nous voulons.

Le droïde s’avançait un peu trop vite au goût de son employeur sans doute, mais il mentait. Sa voix synthétique rendait difficile la perception de son mensonge, même pour Mid’e’Roïb qui serait sans doute surpris d’apprendre que le capitaine Cohorte pouvait déformer la réalité de cette façon.

- Je répète ma question : le dispositif de défense planétaire s’il vous plait. Vous avez vingt secondes. 19, 18, 17…

Devant l’absence de réponse malgré les cris de douleur du Jedi, Cohorte reprit le compte à rebours tandis que les yeux larmoyant du jeune humain croisèrent ceux de la présidente Mohak. Cette idiote semblait être prête à se montrer tout aussi monstrueuse que son geôlier en le condamnant à cette mort lente causant des souffrances inutiles et superflues. Cohorte plongea ses photorécepteurs dans les yeux de Driss Gumman pour lui faire comprendre qu’il serait sans doute le suivant si son amie, Dkithi Mohak refusait de parler. Est-ce que Driss chercherait à marchander sa survie ? A insister auprès de la présidente pour qu’elle parle ? C’était ce qu’essayait de faire le droïde qui inclina la tête sur sa droite pour appuyer cet échange silencieux que le Mon Cal et la machine avaient actuellement.
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Mid arrêta de jouer quand il entendit une deuxième symphonie vibrer à travers le vocalisateur du geôlier. Depuis l’assise de son fauteuil, il observait, non sans étonnement, le droide se livrer à une reproduction identique de la partition musicale, avec semblait-il une pointe d’originalité qui venait irriter l’égo du tyran. Mid sentit l’énervement le gagner à l’écoute du son imperfectible produit par Cohorte sans aucun autre instrument que sa voix. Il acheva son morceau par un déluge de notes anarchiques qui plongèrent fans le grave avant de se lever.

— Cela suffit Capitaine, dit-il en se frottant les mains. Eh bien .. comme notre invitée se montre bien timide nous allons l’aider à parler. Allez-y, Capitaine. »

Le droïde-assassin appliqua son attirail et les hurlements du Jedi assommé par la drogue s’élevèrent dans la chambre jusqu’à crever les tympans. Mid souriait dans son être à l’image de cet insupportable moine-guerrier livré à de pareils tourments. Il faisait bien moins le fier que lorsqu’il était armé de son faisceau destructeur.
Driss Gumann tenait les yeux fermés et la tête basse, il ne pouvait pas se boucher les oreilles avec ses mains sanglées, ce qui semblait l’irriter au plus haut point. En témoignait les grimaces qui se dessinaient sur son visage orange. Ce fut finalement et sans étonnement la Présidence qui brisa le silence, quand le compte à rebord du droïde approcha de zéro.

— ASSEZ ! Je vais vous dire ce que vous voulez entendre. »

— Vous voyez, j’étais convaincu que nous allions trouver un accord, Madame la Présidente. Vous pardonnerez ces malencontreuses méthodes que je n’ai pas l’habitude d’employer, hélas une forte tête comme la vôtre m’en a tenu obligé. Et je le regrette. »

Mid semblait s’être métamorphosé en un tendre agneau en l’espace d’une seconde. La dirigeante le fixait pourtant toujours d’un regard de glace sans dire un mot. Le Quermien glissa alors vers le Jedi qu’il tapota à l’épaule de ses longues phalanges.

— Allons, allons, ce n’était qu’un instant pénible, mais vous en voilà libéré, jeune homme. Ne vous en faite pas pour vos pieds, nous allons vous implanter d’excellentes prothèses, vous allez vous y faire. Après tout, ne my suis-je pas accoutumé ? Cela m’a même rendu plus fort. »

Le Secrétaire-Général leva son poignet jusqu’à son vocalisateur pour y glisser quelques mots. Trois marmules trapues entrèrent dans la pièce avant désangler l’humaine et le Mon Calamari, qui pour ce dernier, ne cachait pas sa joie.

— Vous avez bien fait mon amie, voilà une décision pénible à prendre, mais je reconnais là toute votre sagesse. » dit Gumann en se massant les poignets.

La mine de la présidente était bien plus grise.

— Je ne pensais pas en être capable, livrer toute une population à un tel sort .. mais je ne peux infliger cela à Teddy après ce qu’il a fait pour nous. La vigueur de nos citoyens reposent maintenant entre les mains de la République. »

— Voilà qui est parlé, Madame Mohak. Messieurs, veuillez donner une suite à Madame la Présidente et Monsieur Gumann. Ils seront mes invités le temps des pourparlers. Le Capitaine Cohorte se chargera de leur sécurité. Faites emmener le Jedi à l’antenne médicale et donnez-lui tous les soins nécessaires, qu’il retrouve ses pieds. »

On fit conduire les deux diplomates dans des appartements luxueux, chacun disposait d’une suite d’une centaine de mètres carrés située au dernière étage de la commission générale. La présidente de Guerrenthum disposait d’un appartement dont toute une façade était une verrière de cristale alvéolée avec vue sur la Place du Pouvoir. Le sol était en marbre ocre, gravé de motifs en rosaces dans un style oriental, et des colonnes de basalte rouge sombre soutenaient le plafond haut et marbré frappés d’immenses lustres noirs qui descendaient en arborescence. Le lit était monumental, et enfermé dans des nappes rideaux rouges. Sur un plateau d’argent posé sur une table d’obsidienne prêt de la baie vitrée, il avait une large collation d’une grande variété de fruits des maigres planètes tropicales du système ainsi que plusieurs nectars et des vins sélectionnés. Driss Gumann héritait d’un l’appartement similaire situé au même niveau. Le Mon Calamari n’avait pas attendu pour se laver dans une baignoire de malachite avant de s’installer dans un fauteuil de cuir ivoire en y dégustant un Cortig Brandy, observant, songeur, le paysage jaune d'Anoat, et les immenses usines qui culminaient au-dessus des ruches, puis les steppes gelées à perte de vue que l’on apprécevait dans l’horizon jaunis dès la fin de la zone urbaine.

Il était dix-huit heures quand Mid sortit de son appartement principal. Le Sattius Cohorte était là dans le corridor.

— Capitaine, nous devons régler ce problème avant de partir pour la guerre à Columex. Ce soir, ils seront tous les deux mes invités à dîner, je leur sous-tirerai le plus d’informations. Mid parut songeur. Occupez-vous de notre sécurité. Ce revirement de la Présidente me paraît bien soudain, il n’est pas impossible que nos ennemis soient infiltrés dans le secteur pour libérer nos captifs. Car l’enjeu est grand. »

Lors du kidnapping sur Bespin, le commando Sattius avait été filmé par les homo-caméras de l'astroport. Pour Mid, ce n’était qu’une question de temps avant qu'Anoat soit identifiée et que la République contre-attaque.
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Les méthodes de Cohorte avaient été efficaces. Il n’eut pas besoin d’appliquer une deuxième dose d’acide sur le corps décharné du padawan que déjà la présidente brisa le compte à rebours en prétextant vouloir livrer ses secrets. L’androïde était satisfait de son petit procédé et ne s’étonnait pas de cette réaction : ce n’était pas une soldate ou quelqu’un ayant eu à voir les choses les plus horribles que la galaxie pouvait réserver à certaines personnes. Sans doute qu’à sa place, le Jedi aurait été plus difficile à convaincre… D’un geste précis et calculé il redressa son flacon et déposa l’acide sur la tablette présente à côté de lui. Le quermien semblait être des plus ravis, et à raison il avait obtenu ce qu’il voulait. Il promit au dénommé Teddy de nouvelles prothèses pour qu’il se rétablisse. Le padawan ne répondit pas, trop perturbé par les drogues pour pouvoir réagir ou comprendre ce que le tyran lui disait. Mais quelque chose fit tiquer SCAR-5 : Mid’E’Roïb commençait déjà à ordonner à trois de ses taupes de détacher et dessangler les prisonniers présents. Avait-il perdu la tête ?! SCAR-5 se demanda si son employeur n’avait pas besoin de suivre un diagnostic poussé des éventuels implants qu’il pouvait avoir dans son cerveau, peut-être que ceux-ci présentaient un dysfonctionnement.

La procédure la plus classique et standard à suivre dans ce cas là était de poursuivre l’interrogatoire et de récolter l’information immédiatement avant d’envisager de relâcher les détenus. Mais le cyborg semblait si sûr de lui qu’il pêchait par orgueil en croyant que l’affaire était pliée. Ce n’était pas le cas. L’affaire serait conclue et cet interrogatoire terminé une fois les renseignements tactiques sur Gerrenthum obtenus. Certes la présidente pouvait mentir, ou omettre des détails volontairement ou non. Mais la présence des autres membres du gouvernement dans les geôles anoatiis permettrait par des interrogatoires séparés et poussés à recouper les témoignages afin de déceler d’éventuelles failles ou et assurer une certaine précision et fiabilité dans les informations collectées. Mais la décision de Mid faisait force de loi, malheureusement et SCAR-5 préféra ne rien dire.

Il rangea son matériel et suivit la présidente avec une partie des droïdes de combat standards présents pour la surveiller. Cohorte demanda toutefois à tout son commando de se regrouper. 4 étaient en présence du Jedi, 4 avec Driss Gumann, et lui ainsi que les trois autres SCAR restants gardaient la présidente. Ses consignes avaient été claires et transmises par transmission interne cryptée : au moindre geste brusque de la part du padawan, le capitaine du commando leur avait donné l’ordre de l’éliminer sans la moindre sommation préalable. De tous ceux qui étaient captifs, il était celui qui avait le moins de valeur dans le renseignement qu’il possédait mais aussi le plus susceptible de s’évader et de se montrer dangereux. Autant ne pas prendre ce jeune homme à la légère : Cohorte assumerait seul les conséquences auprès de Mid’E’Roïb si jamais Teddy venait à avoir l’idée folle d’échapper à la vision de ses gardiens d’acier et de circuits imprimés.

A aucun moment Cohorte ne la lâcha des photorécepteurs. Pas quand elle se dénuda pour profiter d’une douche relaxante, même s’il lui était difficile de faire fit de la présence du capitaine des Sattius présent à 2 mètres de la cabine, et dont la vapeur et la relative opacité de la vitre ne l’empêchait pas de distinguer sa cible avec ses photorécepteurs améliorés. Lorsqu’elle osa lui demander de lui passer une serviette, Cohorte rétorqua qu’il n’était pas programmé pour le protocole, forçant la présidente à sortir nue de la cabine pour faire elle-même ce qu’elle avait voulu tenter d’ordonner au capitaine. Qu’elle se rassure, le droïde assassin était tout sauf lubrique ni pervers. La seule idée qu’il avait derrière la tête était qu’elle ne lui fausse pas compagnie, rien de plus. En un sens, les droïdes étaient bien plus professionnels que les organiques.

Il fut cependant contraint de laisser sa cible pour se rendre dans le corridor de la suite du tyran non sans avoir laissé deux des siens auprès de la présidente. Mid’E’Roïb trouvait que la présidente s’était mise à table beaucoup trop vite. Il ordonna à Cohorte de s’occuper de la sécurité ce soir car il redoutait la présence d’éléments ennemis infiltrés sur Anoat. Cohorte répondit d’une voix assez sarcastique en dépit de son timbre neutre et métallique.

- Et il vous parait si soudain que vous avez oublié de poursuivre l’interrogatoire avant de les détacher et de leur livrer une suite confortable et luxueuse ? Surtout un Jedi ?

Le voilà maintenant qu’il prenait conscience de son erreur. Mieux vaut tard que jamais mais cette attitude agaça Cohorte. S’ils avaient déjà les informations en sa possession, alors liquider, remettre ou laisser récupérer les prisonniers par des infiltrés ne représentait différence en soit pour le droïde. Il ne comptait pas cependant désobéir aux ordres et reprit d’un ton plus ferme et glacial.

- J’exécuterai vos ordres. Cependant si quelque chose de dramatique venait à se produire, ne comptez pas me faire porter le poids de l’échec consécutif au risque que vous venez de prendre. Autrement je mettrais un terme à notre contrat passé.

Rétorqua le droïde en pointant de l’index son employeur. Ce pouvait peut-être être considéré comme une menace, mais Cohorte restait un professionnel dans sa branche. Ni lui, ni Randuin Sattius de son vivant ne se seraient permis de collaborer avec des amateurs.
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Un fou est bien incapable de déceler chez lui la démence. Aussi Mid se contenta de réprimer l'orage sanglant qui éclata dans ses veines cristallines quand le Sattius lui fit une remarque sur son attitude. De quoi donc parlait-il ? Il se contenta d'observer religieusement son homologue de métal, resta muet quelques secondes quand ce dernier eut fini, avant de se pencher légèrement sur lui.

— Tout ceci est bien simple. Je déteste la simplicité, Commandant. J'eusse aimé que Mademoiselle Mohak se montre un peu plus coriace, mais tout est allé si vite. Alors, je flatte ma patience par cette petite collation. N'est-ce pas simplement bon enfant ? »

Il se tourna, et disparut derrière le sas. Il fallait croire qu'il entrait de nouveau en phase maniaque.

Il s'écoula plusieurs heures et le soleil de plomb commença à décliner sur la planète glacée et sa ville polluée.
Ses bras souple croisés sur son ventre, la présidente observait l'horizon jaune depuis la verrière de la chambre. Sur la place du pouvoir, les bataillons droïdes effectuaient leur parade quotidienne sous le ton rythmé, quasiment chantonné, des contre-commissaires Kedorzhans. Au loin, le bruit battant et sourd d'inlassables laminoirs au travail continuait de résonner au-dessus de la ville. L'espoir persista dans les yeux brillants de la jeune femme. Elle pensait à Teddy, à sa planète, à la République et à l'avenir, cet avenir si incertain, si angoissant et insaisissable. La jeune femme déglutit pour réprimer le sanglot qui lui bloquait la gorge. L'avenir ne pouvait être le reflet de ce qu'elle avait devant les yeux. Ce spectacle de désolation et de larmes, si terne et si froid.
Un bruit l'alerta, elle se tourna. Le sas coulissant s'était rangé sur la droite et un grand eunuque Zeltron au visage androgyne lui accorda un sourire.

— Si Madame la Présidente veut bien me suivre, le Secrétaire-Général vous convie à une collation. »

Mid était confortablement installé dans un canapé ivoire en cuir de Beck-tori aquatique. Blanc et tacheté de bleu marine. Deux-cent cinquante mille dataries sur le marché de l'Art. Il l'avait fait importé de Teta où ses délégués d'achats s'occupaient de relayer ses offres dans le grand hôtel de vente de la cité côtière d'Utlantis. Rarement une vente ne lui échappait quand il la désirait.
Driss Guman était assis en face dans un autre sofa alezan, la mine peu rassurée, mais déjà plus détendue que tout à l'heure dans les souterrains. On lui avait donné un costume de soie sobre, mais plutôt assez chic, bien qu'un peu grand pour lui.

— Mademoiselle Mohak. Prenez donc place avec nous. » fit Mid en désignant un fauteuil d'une main décharnée.

On fit apporter des collations, chacun réceptionna son verre et le cyborg tenta de détendre l'atmosphère en parlant de ses dernières acquisitions foncières sur un monde théologique de l'Espace Neutre, jusqu'à ce qu'il juge important de donner une autre direction à la discussion.

— Maintenant que nous avons du temps devant nous, vous consentiez à me livrer le descriptif de votre système de défense planétaire ? »

La Présidente Mohak avait en vérité, à peine touché sa flûte. Elle attendait cette partie de la discussion. Un bref regard jeté au milliardaire, elle se passa une main sur sa frange et commença.

— Nous disposons d'une flotte de défense secrète, qui est basée sur Elpida V, l'un de nos satellites en apparence désert, mais qui accueil en fait .. une base qui soutient nos principales forces. »

Elle savait sans doute qu'en avouant ce secret, qui ne manqua d'ailleurs pas de surprendre Mid par son ingéniosité, elle condamnait de nombreux marins à la mort. Le cyborg ne l'interrompit pas car elle semblait avoir des choses à dire dont il ne soupçonnait absolument pas l'existence.

— Nous disposons sur Gerrenthum d'une flottille très légère, l'Armada Odesseo que vous avez sans doute identifiée comme notre principale force de défense. Cette flotte est sensée provoquer une diversion qui amènera vos forces à être prises à revers par le gros de la flotte d'Elpida V. C'est tout ce que je sais. »

Mid se réjouit de cette confidence. Tous les éléments étaient à présent entre ses mains pour passer à l'offensive finale. Il ne demeurait plus qu'un seul obstacle devant lui, l'appel des Sith pour apporter son tribut sur le champs de bataille. Lui, Rourk, Cohorte et les autres. Quand cette campagne à venir serait finie, il le savait, une autre guerre commencerait ici.

Dans le salon baroque de la Commission-Générale, jusqu'aux étages inférieurs et supérieurs, un long et houleux rire robotique cingla.
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