Luke Kayan
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- Gerrenthum supplie la République de les protéger depuis longtemps, qu'est-ce qui vous fait croire que le Jedis peuvent changer la donne désormais que le Gouvernement a trouvé une réponse, une réponse qui ne convient pas, donc, à la République?

Il était rare que Luke se montre énervé voir sceptique. Habituellement il acceptait les Ordres de missions avec une grande docilité, teintée de toute la reconnaissance d'un membre heureux de la confiance que sa communauté plaçait en lui. Mais aujourd'hui, le jeune Jedi ne pouvait s'empêcher d'intervenir, peut-être guidé par les propos de Thann Sidh: pourquoi l'Ordre devait-il obéir au Chancelier? Ils étaient des garants de la paix connus, sensément du moins, pour leur détachement envers la politique pure, les négociations de ce genre ainsi que les enjeux économiques. C'était hélas une position difficile à défendre lorsque l'un des leurs avait été lui-même chancelier et que des Maîtres comme Hildegarde étaient désormais rattachés au Gouvernement.

L'opposition de Luke était aussi en partie dû au désespoir. Il n'avait aucune idée de comment convaincre une planète jadis oubliée, presque moquée de collaborer avec eux. C'était ridicule, d'ailleurs sans doute aurait-il, en bon citoyen avisé, refusé une main tendue avec intérêt après des années, des siècles d'oubli volontaire. Ceci dit, le Consulaire finit par céder parce que cette alliance avec Anoat était catastrophique, pour la République mais aussi pour les habitants de Gerrenthum qui finiraient certainement par payer de leur bien-être et de leurs biens tout court, le pouvoir à peine déguisé qu'allait gagner Mid le Sanguinaire à travers cette Alliance. Il regrettait juste que des négociations n'aient pas été entamées avant pour anticiper au lieu de juste réparer comme l'avait d'ailleurs, encore une fois, laissé comprendre l'apprentie de Torr.

- An'Ya Qélis pourrait être un excellent binôme. Elle connaît l'Empire, son fonctionnement, ses rouages. Non seulement elle pourrait témoigner de ses pratiques néfastes à Gérrenthum, mais aussi prédire leurs prochaines avancées ou leurs réactions sur place.

Luke cilla une fois.

- L'ancienne Sith?
- Oui, elle-même. Elle se comporte bien et montre de vrais signes d'intérêt pour s'intégrer au sein de l'Ordre. Sans compter ses connaissances précieuses, et son passé tout aussi précieux.
- Mais?... D'accord, si vous le dites.

Il avait trop lutté de prime abord pour continuer de se rebeller, alors il ferait avec. Luke inclina légèrement la tête, quittant la petite salle attenante au Conseil où il avait été convoqué. Comme le Hapien l'avait deviné, l'ordre d'emmener An'ya n'aurait souffert aucun refus de sa part, tout était déjà prêt, à commencer par May Lino, une sentinelle humaine au visage chevalin et aux muscles saillants. Son redoutable 1 m 90 ne donnait pas envie de la sous-estimer malgré son appartenance au sexe féminin, les cheveux courts et le mot rare, la quadragénaire aurait dû rassurer Luke. Pourtant, après avoir été trompé par une jeune fausse repentie, il peinait à faire confiance aux anciens Siths, tout en espérant bien sûr, une rédemption sincère. Son idéologie le poussait à laisser sa chance à An'ya, y compris admirer son courage, tandis que sa mémoire lui rappelait les conséquences terribles de sa naïveté sur Makem Te.

Finalement décidé à faire confiance à son Ordre ainsi qu'aux Jedis qui avaient rencontré l'ancienne Guerrière sombre -incluant Karm.- le jeune homme mitigerait l'ambiance lourde que la Sentinelle avait installé de part son silence froissé. Il accueillit la femme avec courtoisie, même si son attitude était matinée d'un peu de gêne. Sa timidité face aux étrangers, qu'ils appartiennent à son Ordre ou pas. Sans doute.

Une navette avec pilote réquisitionnée pour l'occasion les transporteraient jusqu'à la planète. Armée pour se défendre sans avoir l'air offensive, elle était sensée les emmener vers Gérrenthum où le Gouvernement les attendaient, froidement d'ailleurs. De fait, le convaincre pour obtenir un rendez-vous avait déjà coûté de gros efforts à la République, et Luke soupçonnait que le fait que l'intermédiaire soit l'Ordre était à l'origine de leur prudente acceptation. Il faudrait jouer finement pour décider la planète à négocier un quelconque accord, y compris très avantageux pour eux. Les intérêts économiques, politiques baigneraient dans un fond de rancœur tout humaine, la pire, la plus glissante et An'ya accompagnée Luke devraient y patiner avec un talent d'expert qu'ils ne possédaient pas, en ce qui concernait le Chevalier en tout cas, il n'avait jamais mis un pied dans une de ces chaussures à glace. Négocier au niveau planétaire lui était déjà arrivé, mais alors la dite planète n'était pas complètement réfractaire, sans compter son appartenance à la République. Ossus avait un long historique amical avec l'Ordre, aussi Luke attribuait le succès de sa rencontre avec Virgile-Auguste aux circonstances. Aujourd'hui, ces circonstances n'étaient pas du tout favorables.

- Avez-vous pensé à une stratégie? -S'enquit-il une fois que la navette ait démarré et que tous les contrôles de sécurité furent effectués. Prudent, le jeune homme n'avait ajouté aucune appellation derrière cette question, ignorant s'il devait s'adresser à la Zabrak via son prénom ou un titre comme "Madame". Novice ou Padawan lui semblait évidemment beaucoup trop réducteurs. Il faudrait bien qu'il se décide à la nommer d'une façon ou d'une autre ceci dit. Ah la femme devait bien être dépaysée comparée à sa rencontre avec Karm, décontracté et naturel. Au pauvre Luke, il lui restait sa gentillesse naturelle. Guère plus.- Je n'aime pas l'idée d'utiliser le dénigrement de l'Empire mais s'il faut passer par là.

Le jeune homme soupira à l'instant où un soldat Républicain se grattait le nez. La délégation modeste était composé de 5 hommes, de la Sentinelle presque muette, de l'ex-Sith et du Jedi aveugle. Autant dire qu'ils n'en imposaient pas beaucoup, d'où le fait qu'il faudrait tabler sur la ruse et la délicatesse pour convaincre Gérrenthum. Difficile. Pour ne pas dire quasiment impossible. Mais on ne le payait pas pour être pessimiste, quoique certes, on ne le payait pas du tout en fait.
An'ya Qelis
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Elle, une ancienne sith, envoyée en mission diplomatique pour le compte du Temple ?!?
Bon. Elle n'était qu'accompagnante d'un Chevalier et une Sentinelle serait toujours là pour la surveiller. Bien sûr, elle n'aurait pas le droit à son arme. Et le Conseil pensait que son passé dans l'Empire serait un atout. Pour l'occasion, elle avait même une tenue toute neuve d'Initiée, encore plus simple que celle des Padawans.
An'ya réfléchissait. N'était-ce pas un risque quand même que le Conseil prenait, même si la mission se déroulerait loin au Sud ?
L'ancienne Sith n'avait toujours pas revu Marja Hildegarde pour statuer sur sa situation. Mais le Conseil lui avait clairement dit qu'il s'agissait d'une sorte de test. Et qu'elle était prête pour ça. Il était vrai que la tatouée avait évolué depuis son arrivée au Temple.

Tout d'abord, elle n'était plus systématiquement en conflit avec les enseignements de son tuteur, le Maître Botarn. Du moins, pas devant les Initiés du Clan. Avec ces enfants, il arrivait même qu'elle se comporte en "grande sœur", les aiguillant dans leur apprentissage au sabre, par exemple. Bon, une grande soeur parfois garce, il est vrai.

Concernant les Sentinelle chargées de sa surveillance, un accord tacite s'était instauré : elles se faisaient le plus discrètes possible et An'ya évitait d'être trop désagréable avec elles. Sauf Zita. Trop bavarde. Vraiment trop. Quelle plaie, celle-là ! Heureusement, ce n'était pas elle qui la chaperonnerait sur cette mission.

Ensuite, sa compréhension du Code Jedi et de sa doctrine n'égalait certainement pas ceux qui baignaient dedans depuis leur plus tendre enfance. Mais elle progressait, à coup de comparaisons avec le Code Sith. Il y avait encore des choses qui lui échappaient mais elle avait le mérite de faire l'effort d'essayer de comprendre.

Puis, elle avait beaucoup appris sur la méditation et, surtout, elle avait découvert une autre manière de faire appel à la Force, loin des enseignements Siths basés sur la colère et la haine. Par contre, son Côté Lumineux était encore loin du niveau de son Côté Sombre, qu'elle avait durement acquis sur Dromung Kass.

Enfin, ses séances d'Apaisement de l'Obscur étaient de plus en plus espacées. Et An'ya les trouvaient de moins en moins éreintantes. Son Côté Obscur avait-il été réduit à néant ?
L'ancienne Sith savait que non : il y avait ces rêves... si réels. Toujours avec les morts de son passé, sa culpabilité, la voix de son Maître Sith et... elle. Darth Misantra. Et puis ce miroir qui revenait sans cesse. Quel était le message derrière tout ça ? Son inconscient travaillait-il la nuit ou était-ce son Maître qui avait encore une certaine influence sur elle ? Pour l'instant, ce genre de choses, elle le gardait pour elle.

Donc oui, An'ya Qelis, anciennement Darth, partait en mission diplomatique pour le compte de l'Ordre Jedi. Sa dernière épreuve pour concrétiser les enseignements du Temple. Quand on lui avait annoncé ça,elle avait d'abord ricané... avant de saisir qu'il ne s'agissait pas d'une blague. Aucun doute que le Conseil demandera un rapport détaillé au Chevalier et à la Sentinelle !

Bref ! La jeune femme sorti de ses pensées lorsque le Chevalier Luke Kayan lui posa une question.
Pour l'instant tout le monde était attaché, le temps de partir dans l'hyperespace. An'ya, encore peu habituée à ce genre de voyage, était nerveuse. Mais après avoir voyagé dans le "carrosse"d'une mercenaire complètement barge nommée Max Darkan, la navette semblait plutôt sûre.
Cette dernière était équipée pour un trajet de plusieurs jours, de manière modeste mais bien entretenue : couchettes, cuisine et sanitaires communs. Et même un petit salon, avec des canapés et un projecteur pour l'HoloNet. Folie. Le problème était qu'An'ya allait devoir supporter tout ce petit monde quelques jours...

Pour toute réponse au Chevalier, An'ya sorti son DataPad et l'activa. Un petit écran bleuté retranscrivait à la manière d'une holotransmission le contenu que l'ancienne Sith parcourait. Cette dernière avait décidé d'holotransettre ses recherches au groupe. Après tout, pour travailler en équipe, il fallait bien partager les infos, non ? Elle n'était pas habituée à ce genre de choses. Habituellement, sur Dromung Kass, elle faisait cavalière seule.À la limite, un binôme avec qui elle était sur la même longueur d'onde, mais c'est tout.

- Voilà. Avant de partir, j'ai téléchargé tout ce qui me paraissait utile : infos sur la planète Gerranthum, son gouvernement, ses relations avec la République. Anoat, sa politique, sa géographie. Bref, ce genre de truc. Je l'ai juste parcouru en diagonale parce qu'on a plusieurs jours à se su... euh... voyager ensemble.

La tatouée se racla la gorge. May Lino eut un sourire fugace. La Sentinelle commençait à connaître la bête. Avec Zita et "Quatre-Yeux", elle était une des personnes à surveiller régulièrement l'ancienne Sith. Quant aux autres membres du groupe - les soldats républicains, dont un qui la regardait particulièrement de travers - An'ya saisissait la raison de leur présence. D’ailleurs, ça la faisait marrer intérieurement : après le coup que Grendo S'orn avait fait aux Jedis – par l'intermédiaire de la Garde Licteur, précisément – le Temple travaillait encore main dans la main avec le Gouvernement aux allures de dictature ? Enfin... An'ya n'était dans la République que depuis quelques mois, alors elle ne devait pas tout saisir. Sans doute.

Pour en revenir à son interlocuteur, elle l'avait rencontré rapidement avant le départ. Quelqu'un de timide. Une connaissance de Karm. Plutôt beau gosse. Et les rumeurs disait qu'il s'agissait d'un pro de l’infiltration. Bah, tout le portrait d'An'ya, en fait ! Ironie.

- Donc non. Pas de plan pour le moment. Je suis plutôt du genre à observer puis à aviser. Mais...

An'ya détestait parler de ses faiblesses.

- ... c'est vous le pro de la diplomatie, non ? Moi, je ne suis que stagiaire, dit-elle avec un humour pince-sans-rire, avant d'ajouter : De toute manière, ils n'ont pas le choix : accepter l'aide de la République (bien gonflée de ne la proposer que maintenant, d'ailleurs) ou se faire gober par l'Empire.

Sur ce, elle reparti dans ses lectures. C'était une bonne manière de s'exclure du blabla ambiant qui avait commencé entre les soldats, à propos du Secteur d'Anoat et de la planète Bespin destinée au riches touristes.
Luke Kayan
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- Et à moi il me semblait que vous vouliez, en nous rejoignant, être traitées comme une collaboratrice à part entière.

Luke haussa les épaules, il avait gagné en aplombs grâce à Karm, et le fait que la Capricieuse soit une ex-Sith aidait probablement. Il lui était plus facile de se montrer détaché, presque froid malgré un fond de courtoisie élémentaire. Changer du jour au lendemain ne devait pas être simple concédait Luke, mais avec cette attitude, ils allaient clairement devoir se "su..." comme avait commencé à le laisser sous-entendre An'ya. Néanmoins peu décidé à mener une guerre de palabres sur deux fronts, le Chevalier laissa retomber ses épaules avec un léger soupir.

- Merci pour les infos, ça reste effectivement intéressant et nous sommes au moins d'accord sur une chose, la République a beaucoup trop tardé à s'intéresser à Gerrenthum.


Avoua-t-il non sans un haussement de sourcil, preuve qu'il s'étonnait de s'être laissé aller à de telles confidences. Certainement à cause de l'ambiance assez lourde de la cabine, prémisses de ce qui les attendaient sur une planète où Luke n'avait absolument aucune envie de mettre les pieds. Passer -et non sans raison- pour le méchant de service, utilitariste n'était jamais plaisant, réparer les erreurs de la République l'agaçait au plus haut point, assez pour qu'il partage tout de go à une ex-Sith, sa réprobation vis-à-vis de cette mission. Pour autant il leur faudrait bien l'accomplir, aussi le Chevalier se concentra-t-il sur l'holo-transmission, notant dans sa mémoire bien entraînée, les sujets les plus importants.

Excellemment placée, notamment près de la voie marchande Corrélienne, la planète disposait d'une économie florissante et l'Empire avait bien dû en jouer, les séduisants avec de nouveaux marchés, toujours plus prospères. Cosmopolite et ouverte sur le monde, Gerrenthum accueillait toutes sortes d'espèces désireuses de se créer une nouvelle vie. Autant dire qu'ils ne pourraient guère compter sur le patriotisme -guère exacerbé- de la population.

- Le problème est qu'actuellement, être "gobé" par l'Empire ne leur paraît pas une si mauvaise idée. Or, vous le savez encore mieux que moi, cette relation ne sera jamais égalitaire. Ils vont, effectivement, faire dévorer, à tous les niveaux.- C'était un peu la motivation de Luke pour cette mission, il n'allait pas défendre la République sinon les citoyens qui seraient victimes du choix de leurs dirigeants.- Ils ont beaucoup de relations commerciales avec la République, des Marchés qui fonctionnent depuis des siècles et rapportent des millions à de nombreuses entreprises, mais je ne veux pas entrer dans la menace, ce n'est pas une technique Jedi. Reste l'option de leur démontrer que l'Empire n'est pas la solution. L'Ordre Sith y était rattaché, non? Auriez-vous eu un aperçu des relations commerciales, personnelles et sociales qu'ils entretenait, ou même avec les peuples sous leur régime?

Alors que Luke se demandait si l'Empire était réellement si terrible, son datapad ouvrit une fiche concernant Mid, et son surnom ne laissait rien entrevoir de bon: Le Sanguinaire. Sous des aspects politiques, leur travail avait un fond bel et bien Jedi, éviter l'expansion d'un monstre, prévenir de prochaines victimes. Du peu que l'on savait de l'étrange individu cyborg- Luke avait du mal à se faire exactement à l'idée de ce qu'était un homme-machine étant donné ses soucis de projections visuelles.- il était aussi intelligent que tyrannique, sans concession. À croire qu'il avait pris de l'Homme tous les défauts -le goût du pouvoir, la colère pour ne pas dire la haine- en délaissant les qualités -la sensibilité ou la compassion- aux ordures.

- Dans le pire des cas, nous disposons d'une certaine marge de négociation pour proposer à Gerrenthum un simple accord en bonne et due forme, partir sur une relation froide mais où chacun trouverait son avantage. Nous laisser poser une base avancée pour les troupes Républicaine afin de prévenir d'une éventuelle attaque d'Anoat, contre une protection, certes tardive mais efficace en cas d'affrontement justement. Il y a aussi des possibilités d'arrangements commerciaux voir politiques mais il faudra faire attention, nous ne disposons pas de grands pouvoirs à ce niveau-là et mieux vaut éviter des promesses que nous ne saurions tenir.

Luke parlait autant pour lui que pour An'ya, sans la forcer toutefois à écouter. Sa voix tranquille et douce qui n'était pas sans rappeler le ton si bas de l'Ark-Ni- du moins un peu- laissait à l'ancienne Sith l'occasion de s'intégrer ou d'échapper à la situation. Elle pouvait, via ses écouteurs ou une discussion avec un des Soldats voir de May couvrir le son de sa voix. En outre, le Chevalier lui épargnait toute question ou réflexion personnelle. Il n'avait aucune intention de papoter sur leurs aspirations, leurs petite vie personnelle ou autre. Concentré sur leurs missions, il cherchait surtout comment aborder la question. Mais ça An'ya devrait le saisir pensait-il. Après tout quand on servait les Siths et par extension l'Empire, on avait encore moins de liberté que chez les Jedis. Sa propre simili-rébellion en recevant la mission lui aurait certainement valu la mort, et Luke n'était pas seulement gorgé de stéréotypes -certes, en partie, il l'était- puisqu'à l'adolescence, pendant plusieurs longues semaines voire mois, il avait (sur)vécu sur Korriban.

Non sans un soupir, le jeune homme transféra ses propres données -des spéculations assez réalistes faites par de grands économistes, des résultats de sondages concernant la politique- au datapad de l'ancienne guerrière Sith. Échange de bons procédés, elle lui offrait des infos, il faisait de même. Dans cette ligne, le Jedi essayait, avec quelques difficultés bien sûr, d'intégrer la froide humaine à la mission. Mais au fond, en voulait-elle vraiment, de cette intégration, cette femme? Ou agissait-elle par pur intérêt, histoire de ne pas finir en prison ou quoique ce soit d'autre? Ordre Jedi ou pas, ce devait être plus agréable de sortir -surveillée d'accord- avec une possibilité de libération totale à la fin que de croupir à Iziz. Cette ex-Sith voulait-elle sincèrement retrouver la lumière ou n'avait-elle pas le choix?
An'ya Qelis
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Une collaboratrice à part entière ? Bon, An'ya allait devoir montrer un peu plus de quoi elle était capable. Après tout, il s'agissait d'une vrai mission et les enjeux étaient de taille. Sa confiance en ses nouveaux principes était testée par l'Ordre Jedi, d'une certaine façon.

- Très bien. Je prendrai des initiatives. J'espère seulement que vous les apprécierez, Chevalier, rétorqua-t-elle avec un léger - très léger - fond de menace dans la voix.

L'ancienne Sith sentait bien que son voisin n'était pas le meilleur ami des... anciennes Sith. Mais pouvait-elle vraiment lui en vouloir pour ça ? Avec chaque nouveau Jedi rencontré, elle devait faire ses preuves, au moins pour le convaincre qu'elle était dans son camp. Pas une traitresse, ni une espionne, ni même... une cannibale. Certaines rumeurs pouvait vous coller à la peau.

- Ils accepteraient d'intégrer l'Empire ?

An'ya se massa le front avec le bout des doigts. Elle n'avait pas pensé à ça. Ces imbéciles seraient prêt à accepter la "protection" de l'Empire ? Les idiots. La tatouée glissa ensuite l'index le long du léger relief que lui procurait ses tatouages. Ce tique indiquait, pour ceux et celles qui la connaissaient bien, qu'elle réfléchissait ardemment.

- L'Empire, c'est l'Ordre Sith. C'est pareil. Pas de distinctions entre les deux. Pour être plus claire, l'Ordre est la caste dominante de l'Empire. C'est pas comme chez vous, avec la République d'un côté, et les Jedis de l'autre.

Le soldat républicain la regardait toujours de travers. Il devait sans doute avoir une dent contre elle. An'ya l'ignorait pour l'instant mais, à un moment où un autre, il faudrait bien qu'elle réagisse à ça.

- Dans l'Empire, tout le monde obéit aux Siths. Si le gouvernement de Gerranthum s'oppose ne serait-ce qu'à un apprenti, ils en paieront le prix. Bref, c'est une dictature qui opprime. Je sais de quoi je parle, j'ai goûté aux deux côtés : opprimée et... euh... le haut de l'échelle sociale.


Trop parler, ça ne réussissait pas vraiment à la native de Dromung Kass.

- Bref.

Toujours en lisant, An'ya écoutait les propos du Chevalier. Sa voix était douce et posée, contrastant avec la discussion animée des autres soldats. En tout cas, l'aveugle était pragmatique et concentré sur la mission. Pas du genre à partir dans des blablas inutiles. C'était appréciable.

Comment convaincre les types du gouvernement ? An'ya n'était pas du genre diplomate mais elle était capable de faire bonne figure. Kayan semblait être plus doué dans ce domaine. Il fallait donc lui donner un maximum d'éléments pour lui permettre de remplir la mission. Et puis si la voix diplomatique ne marchait pas, elle pourrait toujours utiliser ses méthodes. Pas très "Jedi", par contre.

- Je ne sais pas pour les arrangements commerciaux et politiques. Mais je pense pouvoir les convaincre avec des techniques ou des méthodes pas très "jedi", dit-elle en mimant les guillemets.

Soudainement, elle se tourna vers l'aveugle.

- J'ai eu une conversation très intéressante avec une connaissance à vous. Un certain Karm. D'après lui, un pouvoir sith ne serait pas si obscure si on l'utilise pour faire le bien. Enfin... si j'ai bien compris.

Puis elle se replaça, un léger sourire mesquin aux lèvres, en se demandant si cette information pourrait déclencher un débat houleux entre Kayan et l'androgyne.

- Qu'en pensez-vous ? La fin (c'est à dire sauver une planète entière de l'invasion de l'Empire) en vaut-elle les moyens ? Je vais être franche avec vous : je ne veux pas faire ça. Mais vu le risque d'échec de cette mission, peut-être qu'il faut envisager le pire.

Respiration dans la discussion. An'ya sentait une perturbation dans la Force. De la colère. Celle du soldat qui ne la quittait pas des yeux. L'ancienne sith glissa un regard dans sa direction, puis lui adressa un clin d’œil provocateur. L'homme détourna le regard, écœuré, et jura entre les dents.

- Je vous propose autre chose. Demandez moi tout ce que vous voulez sur l'Empire ou les Siths, histoire que je vous donne un maximum d'arguments. Parce que, franchement, je ne vois pas ce que la République peut offrir à Gerranthum, à part de squatter la planète.

Soudain, une idée lui traversa l'esprit. Son regard s'illumina.

- A moins que... que la République leur propose de l'intégrer, avec la possibilité de voter au Sénat et d'avoir tous les avantages qui vont avec. Ainsi, à l'avenir, la République ne pourra plus faire la sourde oreille.

Elle continua à se masser les sinus tout en plissant les yeux.

- Du coup, si on arrive à les convaincre de ça, Mid le Sanguinaire devra s'attaquer à un monde républicain, pas neutre. Qu'en dîtes-vous ?


An'ya était intelligente, certes, mais elle ne maîtrisait pas tous les tenants et aboutissants de la géo-politique de la Galaxie. Elle réfléchissait donc. Quels seraient les conséquences d'un tel revirement ? Et surtout, Gerranthum aurait-elle un intérêt assez gros pour lui faire oublier l'idée de s'affilier avec l'Empire ?
Luke Kayan
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[HJ: Je tiens à m'excuser pour ce retard, je pensais avoir répondu, mais en fait non... De plus, mon absence imprévue n'a fait qu'augmenter le délai, raison pour laquelle je te demande doublement pardon... Et triplement car je trouve ça bof. Néanmoins j'aime bien ton idée, que dirais-tu de contacter Grendo pour essayer d'obtenir cette intégration à la République? :)]

- La colère pousse à faire des choix qu'on ne ferait pas en temps normal.

Soupira Luke en hochant la tête. Face à une ancienne Sith, cette évidence lui semblait légèrement déplacée mais c'était la triste vérité. Les dirigeants, blessée de la planète, seraient capables de se retourner vers les premiers prêts à les flatter, comment les blâmer dans le fond? Après de longues décennies relégués au rang d'indésirables misérables, ils intéressaient une République qui enchaînait les erreurs à leur égard. Maintenant que le Gouvernement avait besoin de Gerrenthum, il se manifestait, de quoi énerver le plus sage, le plus pondéré des politiciens. Et malheureusement, le Chevalier et An'ya devaient le convaincre de remettre leur destin entre les plumes de la République, désormais avide de signer un accord avec eux.

- C'est parfait. - Souffla le blond, un peu gêné de profiter de la mauvaise expérience d'An'ya.- Si vous leur dite ça, ce sera parfait, parce qu'hélas c'est la stricte vérité.- Oh il ne doutait pas que l'ancienne Guerrière disait la vérité. L'idée de savoir ce qu'elle avait pu commettre le fit frissonner. Loin de lui l'envie de la juger, après tout le Conseil l'avait déjà fait, le Jedi ne pouvait cependant s'empêcher d'imaginer combien elle souffrait, peut-être en silence dans ses quartiers au Temple. La conversation impliquait probablement des remords, du moins c'est ce qu'imaginait le Consulaire sans oser aller trop loin dans ses investigations introspectives.

Impossible en revanche de garder un air totalement impassible lorsque l'ex-Sith mentionna le nom de Karm. Il hésita entre l'étonnement, la gêne -encore une fois- et le rire. Oui le rire, parce que l'Ark-Ni le poursuivait décidément, même absent. La surprise passée -et bel et bien exprimée d'ailleurs par le biais d'un léger sursaut et de grands yeux arrondis.- le Chevalier retrouva son air sérieux. Il fronça légèrement un sourcil, supposant finalement que l'humaine avait mal interprété les propos de son aîné.

- C'est vrai, nous nous connaissons, bien même je dirais. K... Le Chevalier Torr a des idées très différentes parfois. Il convient néanmoins de rappeler d'être prudent. Cela dépend du pouvoir dont il parle, de sa finalité et de ses conséquences. Qu'elles soient directes ou indirectes, à court ou à long terme. Par exemple, je doute que l'étouffement soit cautionné par un Jedi, que ce soit le Chevalier Torr ou n'importe quel autre membre de notre Ordre. Si nous parlons d'éclairs projetés sur une porte, je dirais prudemment oui. Enfin, je dis ça, mais je ne fais que vous offrir une autre lecture des propos du Chevalier Torr.

Expliqua Luke, qui cherchait de toute évidence, à éloigner du cerveau de la jeune Qelis que Karm puisse être d'accord avec des procédés Siths. De fait, il avait totalement confiance en son ami, même si une quelconque maladresse honnête de sa part ne l'aurait pas non plus étonné. Le Chevalier Turquoise devrait parfois, au goût de son collègue et compagnon, modérer ses mots, peser ses pensées selon la personne qui se trouvait en face de lui, mais Karm était ainsi, sincère, droit en toutes circonstances, une qualité et un défaut qui avaient en partie su charmer Luke -et lui donner des sueurs froides aussi, d'ailleurs.-

- Mais je serais curieux d'en entendre plus sur cette conversation, le contexte dans laquelle elle s'est déroulée et la réflexion que vous avez entamé.

Fit-il avec une curiosité sincère, quoique légèrement teintée de crainte. Le Hapien était plus ouvert d'esprit grâce à l'explorateur, il avait appris que l'apparence ne voulait rien dire -ironique quand on connaissait son handicap- et que la discussion à propos d'un meurtre pouvait aussi bien émaner d'assassins que de gens désireux de le résoudre pour ainsi dire. Il essayait, depuis, de mieux appliquer le code Jedi en s'intéressant à ses interlocuteurs sans les juger, se défaisant de cette certitude presque arrogante que certains de ses pairs -et lui à une époque- avaient d'être dans le droit chemin.

- Une technique pas très Jedi, dites-vous... Ça dépend je suppose, développez.

Encore une fois, le Chevalier n'était pas très sûr de vouloir entrer dans ce type de discussion sauf qu'ils avaient effectivement peu de chances de réussite. Trop peu pour avoir le luxe d'écarter une solution possible. Le Conseil avait choisi d'envoyer An'ya sur Gerrenthum pour une raison spécifique, et pas seulement pour son témoignage, Luke en était persuadé, alors autant entendre ce que la tatouée avait à dire. Autour d'eux, la tension était montée d'un cran, notamment de la part d'un soldat qui semblait ne pas apprécier la repentie.

- J'aime bien cette idée d'obtention du droit de vote, même si cela demandera forcément de contacter la République afin de leur demander leur avis expressément, voir une réunion directe avec le Chancelier, réunion qu'il faut obtenir, de prime abord. Je suppose qu'une idée similaire a dû être envisagée et rejetée, mais en insistant... Avec de bons arguments... Nous pourrions opérer des deux côtés, travailler Gerrenthum aussi bien que la propre République pour les mener à l'intégration de la première. Comme il y a des risques assez élevés de refus, nous pourrions proposer un autre compromis basé sur votre idée: une sorte de protectorat à laquelle la République s'astreindrait sans possibilité de se rétracter, autrement dit un contrat en corhose.... Éventuellement serti d'accords commerciaux avantageux pour Gerrenthum, l'accès à des technologies, des médicaments, d'autres denrées voire une demande d'entrée officielle en latence dans la République. En attendant, je peux promettre aux Dirigeants de cette planète d’œuvrer pour que Gerrenthum appartienne à la République mais je doute qu'ils croient à mes efforts sans preuve... Et je refuse de mentir en prétextant que c'est déjà envisagé, raison pour laquelle nous devrions envisager de contacter le Chancelier en personne.

Si Luke n'était qu'un chevalier lambda, outre le fait qu'il soit l'ancien apprenti de Saï Don, Maître du Conseil, sa... Leur mission, à An'ya et lui étaient beaucoup moins banales. Le diplomate entreprit de tourner un début de discours argumentatif dans sa tête. Pour que la République les envoient sur la planète délaissée, ils devaient avoir peur, ce ne serait d'ailleurs pas étonnant qu'ils aient cachés d'autres enjeux à leurs ambassadeurs improvisés. Il y avait donc matière à négocier, mais en attendant que le contact ne s'établisse, il fallait envisager d'autres solutions, comme celle d'An'ya par exemple.

Attentif, le Hapien leva la tête vers la jeune femme, lui offrant l'honneur -ou pas!- de lui accorder un regard qui louchait un peu, certes, mais un regard intéressé quand même. L'ancienne Sith semblant être sortie de son marasme, ils allaient enfin avancer.
An'ya Qelis
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An'ya était d'accord avec le Chevalier, la colère pouvait nous faire faire des choix regrettables. Une pensée pour Bail lui vint à l'esprit. A la suite de sa mort, les contrebandiers l'avaient payés de leur vie. An'ya avait été impitoyable. Lorsqu'elle avait fini le travail, en tuant le reste de la bande, elle avait même fait preuve de sadisme. Aujourd'hui, ces fantôme du passé venait la hanter la nuit.


La tristesse et la culpabilité commencèrent à faire surface, mais la jeune femme chassa cette pensée au moment où Luke eut une réaction étrange en parlant de Karm Torr. An'ya plissa les yeux. Une certaine excitation avait pulser dans la Force lorsqu'elle avait questionné Karm au sujet de Luke. Là, la tatouée flaira un truc louche. Quel était leur lien, à ces deux là ? Intéressant. Il faudrait creuser le sujet, à l'occasion.


- Hm. Je ne pensais pas aux éclairs ou à l'étouffement. Quoique... si vous deviez tuer quelqu'un pour sauver la Galaxie, vous ne le feriez pas ? Ironisa-t-elle, elle qui n'était même pas capable de tuer de sang froid.


- En ce qui me concerne, je peux... Hésitation. An'ya avait peur de lâcher une information qui pourrait se retourner contre elle. Je peux plier quelqu'un à ma volonté. Et lire dans son esprit. Mais je ne sais pas si j'arriverai à utiliser la Force de la bonne manière, avec les techniques Jedis. Non, je pense que pour cela, il me faudrait renouer avec le Côté Obscur.


A cette idée, l'ancienne Sith frissonna. Cette perspective avait quelque chose de séduisant mais aussi d'inquiétant. L'image de son reflet au regard sombre, lors de ses cauchemars, revint la hanter quelques seconde.


- On va éviter, hein ? Même si ça peut les convaincre du mal que peut faire les Siths. Sinon, pour les méthodes, si on arrive à trouver une de leur faiblesse, peut être que nous pourrions l'exploiter. Ou - plus subtil - user de manipulation pour les amener à choisir de se rallier à nous. Je suis prête à parier que vous détesteriez faire ça mais, après tout, même les Jedi influencent les faibles d'esprit avec la Force, non ? Dit-elle avec un air espiègle.


Elle se remémora la conversation avec l'Ark-Ni.
- On a discuté avec Karm lors de ma visite de l'ExploCorps. Il m'a fait le tour des activités puis le sujet a dévié. Si je me souviens bien... Le Côté Obscur et ce qu'on y apprend ne lui parait pas forcément mauvais. Tout dépend de ce qu'on en fait.


Elle n'inventait rien et l’androgyne ne cachait pas ses opinions.


Finalement, le passage en hyperespace se passa bien, comme l'annonça le pilote. Chacun détacha sa ceinture et vaqua à ses occupations. Les soldats avaient quartiers libres. Certains décidèrent de s'allonger un peu tandis que d'autres préférèrent faire une partie d'holo-échecs.
Concernant les trois Jedi... euh, les deux Jedi et l'ancienne Sith, plusieurs choix s'offraient à eux. Le petit salon n'était pas encore occupé, alors la tatouée s'y installa, en prenant autant de place que possible, afin de passer le message suivant aux soldats : "Occupé. Dégagez." May Lino, quant à elle, alla au petits coin. Bon débarras, même ça n'allait pas durer. Luke et An'ya se retrouvèrent donc en tête à tête.


- Vous me faites penser : pourquoi ne pas envoyer un holomessage à Grendo S'orn ? On pourrait lui demander de faire un petit discours de promesses, comme il sait bien faire, non ?


L'ancienne impériale plissa les yeux et commença à se masser le front du bout des doigts.


- Hm. Si le Chancelier Suprême en personne propose une intégration à la République aux dirigeants de Gerranthum, nous avons un vrai argument. Ce serait la meilleur réparation que la République pourrait faire, d'ailleurs. Et si S'orn refuse, non savons à quoi nous en tenir, commença-t-elle à dire.


Elle se tourna vers Kayan. Il la "regardait" en quelque sorte. Beau comme un dieu. An'ya prit le temps de le détailler. De toute manière, il n'y voyait que dalle alors elle pouvait le reluquer sans craindre grand chose... Jusqu'à ce qu'elle entende le raclement de gorge de May dans l'encadrure de la porte. Qelis se mit à rougir.


- Euh... bon... Chevalier, vous ne pouvez pas avoir une transmission directe avec S'orn ? Après tout nous sommes envoyé par lui.


Suite à quoi, elle se referma sur elle même, avec son DataPad, sans trop oser regarder en direction des deux autres. Le silence se fit studieux quelques instant. Jusqu'à ce que la jeune femme lise quelque chose dans l'actualité de Gerranthum qui la fit sortir brutalement de sa concentration :


- Oh merde.


Puis elle retranscrit la diffusion d'un ancien titre présent sur l'HoloNet : "La Présidente toujours introuvable !" Une femme impeccablement habillée présentait les information du jour, c'est à dire il y a presque deux ans :


"L'enquête concernant la disparition sur Bespin de la Présidente, Dikti Mohak, ainsi que la quasi-totalité de son Gouvernement piétine toujours, malgré les promesses des services secrets bespiniens pour coopérer avec la police gouvernementale de Gerrenthum.
Toutefois, l'absence des grandes directives de nos élus n’empêchent pas les hauts-fonctionnaires d'organiser le quotidien de la planète, notamment en vue de programmer des élections extraordinaires. En effet, le cas s'était déjà présenté il y a quelques siècle lorsque le gouvernement de l'époque avait péri lors d'un saut en hyper-espace. La Loi prévoit donc le délais d'un an, avant de..."


HRP:
Luke Kayan
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- Aucune idée. Je n'en ai strictement aucune idée.

Avoua sans peine Luke à qui l'on pouvait tout reprocher sauf l'hypocrisie. Face au Conseil, au risque que ce dernier interrompe son adoubement, il avait avoué aimer quelqu'un, puis accepté de le quitter sur le champs si on lui l'exigeait. Le Jedi s'était donc résigné à fixer l'endroit d'où provenait la question afin de répondre. Trop faible, trop ignorant, ou incapable d'imaginer la situation? Quoiqu'il en soit, il aurait été mensonger de répondre tel un preux chevalier que jamais il ne ferait d'entorse à ses principes si tuer un monstre pouvait sauver la Galaxie. Bien sûr, il y avait aussi les circonstances: un enfant destiné à devenir un dictateur ne passerait pas sous sa lame, même en connaissant son destin, mais un criminel déjà renommé menaçant un otage? Aucune idée, non, vraiment. Pensif, le Jedi laissa son esprit voguer sur le fil de cette pensée, dérangeante mais instructive.

- Je crois que je n'y arriverais pas. Je veux dire, c'est contre le code, nous ne tuons qu'au dernier instant et encore si la vie d'un civil est immédiatement mise en danger. Quand c'est la nôtre, nous devons négocier jusqu'au bout... Mais je ne suis qu'un être de chair, de sang. Prédire comment je réagirais vraiment est impossible. Pareil pour une situation où je devrais vraiment tuer cette personne. Serais-je capable de retirer la vie à quelqu'un? Les Gardiens y sont mieux préparés, les diplomates, bien moins.

Le jeune homme n'avait en effet, jamais dérobé le souffle à des lèvres, même mortelles. Il avait d'ailleurs failli le payer de sa propre vie une ou deux fois. Malheureusement ou heureusement, tout le monde n'était pas fait pour assassiner, même quand il le faudrait.

- Sage décision. Autant éviter. - En effet, la fin ne justifiait pas les moyens, surtout quand aucune vie n'était directement sur la scellette. Cette affaire pourrait avoir un impact sur les citoyens à long terme, raison pour laquelle le Jedi se sentait d'ailleurs impliqué, mais de base, c'était plus une opportunité politico-stratégique qu'il y avait à gagner.- Quant à la manipulation, je n'aime pas l'idée, mais... Ça reste acceptable en dernier recours, du moins pour convaincre que nous disons la vérité quant à la dangerosité de l'Empire et qu'ils prennent ensuite la décision en leur âme et conscience. Oui, les convaincre de nous écouter.

Ce serait un bon compromis, persuader les membres du gouvernement que leurs paroles étaient sincères, désintéressés -dans leur cas ça l'était, dans celui de Grendo sans doute moins.- puis les laisser choisir. Il y avait toujours le risque que certains de ces politiciens soient comme le suggéraient le cliché: intéressés par l'argent, le profit, sans ressentir la moindre inquiétude pour leur peuple, mais ça, c'était à la planète de le gérer.

- Excellent!

Enthousiasmé par la proposition de la jeune femme, le Jedi demanda à l'un des gardes d'aller chercher un Datapad qui disposait d'une communication protégée. Marmonnant qu'il n'était pas un messager, l'homme en question finit par s'exécuter et tendre l'objet au Consulaire. Ce dernier ne s'apercevait heureusement pas que la femme tatouée en profitait pour le "reLuker" (HJ: OUI c'est nul, et alors?). Il activa la synthèse vocale puis fit promener ses doigts selon ses instructions sur l'écran. Enfin, le contact de Grendo s'afficha, on lui demanda plusieurs codes d'autorisation, de sécurité, son matricule et de nouvelles précautions apparurent. Au bout de 5 minutes, passablement irrité, le Jedi abandonna.

- Ça valait bien la peine tiens, le Chancelier n'est pas disponible. Il faut attendre au moins 30 minutes.

On aurait pu lui le dire avant, que le Némoindien n'accepterait aucune interruption. Par chance, ce n'était pas définitif, et puis surtout, An'Ya et Luke avaient bien d'autres choses à faire, comme s'inquiéter de ce que venait de découvrir cette dernière. Le blond redressa la tête, surpris par son exclamation qui ne présageait rien de positif.

- Je me demande bien à qui on va pouvoir s'adresser, pire encore, dans une période transitoire, les prétendants jouent les fortes têtes que rien ne peut déplacer, des défenseurs de l'indépendance. Autant dire que ça va être compliqué car je ne pense pas que prôner un arrangement avec la République soit dans leurs listes électorales. Il reste cependant la possibilité de rencontrer les Hauts-Fonctionnaires afin de leur expliquer la situation. Avec un peu de chance, l'idée d'avoir un peu d'aide pour stabiliser Gerrenthum, donner du grain à moudre à leurs citoyens, la promesse d'un gros changement pour meilleur pourrait fonctionner.

La situation démontrait que les gens en avaient assez de toutes les formules présentées jusqu'à maintenant, ils réclamaient du neuf, quelque chose, quitte à ce que ce soit choquant, afin de recommencer à 0.

- En outre, la République, afin de montrer sa bonne foi, pourrait envoyer rapidement des renforts pour chercher la Présidente.

Malheureusement, cette aide pouvait se révéler longue ou infructueuse, pas sûr que le Chancelier accepte d'envoyer des effectifs afin de sauver la présidente, voir retrouver son cadavre. Il restait l'option de se proposer comme enquêteurs mais cela les dévierait de leur mission et le Hapien n'était pas certain d'être qualifié pour une opération d'une telle envergure. Cela rentrait pourtant beaucoup plus dans ses attributions et idéaux. Aider une personne potentiellement en danger, de ce fait rétablir la stabilité sur une planète, et par conséquent obtenir cette fameuse alliance. L'idée plaisait d'autant plus au Chevalier qu'on disait la Présidente honnête, non dénuée de défauts mais tournée vers son peuple et volontaire, ce qu'un Jedi se devait d'encourager avant de songer à des bénéfices pour son Ordre ou le gouvernement sous lequel il évoluait, normalement de manière indépendante au passage.

- Une idée, un peu plus risquée, serait de convaincre le Conseil d'envoyer des Jedis qualifiés mener l'enquête si la République refuse. Ce type de mission rentre complètement dans celles que nous traitons habituellement. Le Conseil peut, surtout dans le cas de Mondes Neutres, se passer des Ordres de la République. Je suppose que ce serait mal pris de la part du Chancelier mais il ne pourrait pas nous en empêcher. Au mieux, nous le convainqrions que c'est une excellente opportunité pour gagner les faveurs de la planète, que l'on retrouve la Présidente ou pas. Donc, nous ferions avec ou sans eux, si le l'ordre était d'accord, ainsi que les dirigants temporaires de Gerrenthum.


Voilà qui les déviait de leur mission, mais Luke se sentait tellement plus à l'aise à l'idée de venir réellement en aide à des gens dans le besoin. Si cela pouvait servir les intérêts de la République, tant mieux, mais si non, tant pis. Un frisson presque imperceptible parcourut son échine, le jeune Chevalier n'avait pas l'habitude de prendre des initiatives comme celles-ci. Heureusement, son idée n'étant pas de défier son cher Ordre, il parvenait à renoncer à sa docilité confortable habituelle. Il s'agissait de froisser peut-être ce cher S'Orn, mais de remplir son rôle de Jedi. Luke n'avait jamais eu la prétention de briguer au poste de Chancelier de toutes manières, alors qu'importe s'il entrait dans les bonnes grâces de l'Insecte.

D'un regard légèrement louche mais évocateur, le Jedi consulta celle qui, pour cette mission, était son égale. Ses idées brillantes avaient réussi à effacer un peu des barrières qui les séparaient encore. Le Hapien ne la voyait pas autrement que comme une collègue, apte à remplir leur mission et toute aussi impliquée qu'il ne l'était, indignée aussi.
An'ya Qelis
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Le Chevalier n'avait donc jamais tué. Certains Jedis étaient décidément bien inexpérimentés pour faire face aux Siths. A l'Académie, on apprenait à haïr les Jedis ainsi que les valeurs qu'ils défendaient. Tout ça était source de moquerie pour Anya. Et aussi source de curiosité. concernant la manipulation d'individus, il y avait aussi un fossé entre les deux Codes. Les Siths baignaient dans la manipulation des autres et la malveillance. L'ancienne Darth excellait en le matière car elle ne pouvait pas s'imposer par la force brute ou sa puissance à manipuler la Force. Elle avait donc cultivé d'autres atouts, la ruse entre autre. Mais depuis son arrivée au temple, de nouvelles difficultés virent le jour. Un climat de bienveillance régnait et elle n'était pas armée pour ce genre d'expérience. La jeune femme avait encore bien du chemin à faire pour comprendre les subtilités de la doctrine Jedi.

Lorsque le soldat donna le DataPad au bel Hapien, l'ancienne impériale sembla gênée. Après qu'il soit parti et après une longue hésitation, elle se lança:

- Euh... Si... Si vous avez S'orn... Évitez de me mentionner. Moins on me connais et... moins l'inquisition risque de me tomber dessus... Hem... Vous pouvez comprendre ça, hein ?

Par soucis d'anonymat, la fuyarde mit sa capuche, dès fois que la connexion se fasse soudainement. May Lino ne commenta pas. D'ailleurs, elle ne commentait jamais rien.


An'ya, elle, replongea dans les actualités datant de la disparition de la Présidente.


- Retrouver la Présidente, c'est une bonne idée. D'après les sondages, elle était très populaire, appréciée et tout ça. Les habitants estimaient qu'elle gérait bien le planète, même si je pense que c'est surtout grâce à l'équipe avec qui elle travaillait.

L'ancienne Sith s'étonna elle-même de ses propres propos. Avant, elle aurait été persuadée qu'une Présidente se devait de tenir les rênes d'une main de fer mais maintenant elle savait que seule, on n'allait pas si loin.


- D'ailleurs, qu'est ce que le gouvernement entier allait faire sur Bespin ? Faut qu'on creuse ça.

Elle continua de lire avant de rajouter :


- Bon. Le nouveau Président n'est pas aussi populaire. Le peuple est mécontent, et il y a même des médias qui parle de complots.

Anya fut surprise par l'agacement de son coéquipier. Trente minutes d'attente pour donner un message au Chancelier Suprême en personne, c'était quoi hein ?
Finalement la jeune femme soupira avant de mettre de côté son DataPad. Elle se tourna vers Kayan pour rebondir sur les mots du Chevalier :


- En fait, pas besoin de l'accord de la République pour sauver la Présidente et son Gouvernement. On est envoyé en mission pour négocier l'occupation militaire de leur zone. Peu importe comment. Sauf si Dikti Mohak gêne particulièrement S'orn ou le Sénat mais, là, je ne vois pas pourquoi.

Elle marqua une pause, pensive.

- Chevalier, lorsque j'étais sur Dromung Kass, j'ai effectué des missions de Limier. J'ai déjà retrouver la piste de plusieurs personnes. Je pourrais être utile.


La tatouée était lancée à plein régime dans la mission. A la différence de Luke, elle ne la faisait pas pour les habitants de Gerrenthum mais pour elle même, pour son intégration au Temple. Elle se leva puis s'étira. Elle avait besoin d'une pause.


- J'ai faim, je vais trouver un truc à manger.

Pas altruiste pour un sous, elle ne pensa même pas à proposer aux deux autres. May, quant à elle, se leva afin de la talonner. Anya s'immobilisa, puis fit volte-face:

- Vous êtes sérieuse ? Vous allez me coller pendant tout le voyage ? Où pensez vous que je vais m'enfuir ?

Son regard était furibond. La sentinelle ne broncha pas, elle se contenta de croiser ses bras musclés sur la poitrine avant d'annoncer d'une voix calme :

- Il s'agit de votre sécurité.


- Mon cul. Vous avez peur pour les autres.

La tension était montée d'un cran. Il faut dire qu'être surveillée vingt-quatre heures sur vingt-quatre, alors qu'elle avait besoin de solitude, était une épreuve terrible pour le jeune femme. Il n'était pas rare que sa mauvaise humeur se focalise sur ses nounous attitrées.

- Lâchez-moi.


- Non, car...


- Je ne vais pas détourner le vaisseau, si ça peut vous rassurer ! lâcha t-elle avec véhémence.

Que n'avait elle pas dit ! Pendant l'altercation, les soldats s'étaient rapprochés - par curiosité, sans doute - et celui qui ne la portait pas dans son cœur sauta sur l'occasion :

- Z' avez entendu ? J' savais qu'on n'pouvait pas faire confiance à une Sith. La Jedi la suspecte de détournement!

C'était trop pour Anya, qui sentait dans la Force un mécontentement général monter en puissance. La colère prit le dessus de manière inattendue, peut être à cause de l'accumulation de plein de chose : la peur d'échouer, le regard des autres, le promiscuité dans un si petit vaisseau, le fait d'être prochainement jugée par le Conseil...

- Soldat, tu la fermes.


- Quoi ?! Des putains de Siths ont tués ma femme, et toi tu... Tu...


Le gars tira le blaster de son fourreau pour le pointer sur Anya. Mais cette dernière, plutôt que de calmer le jeu, lui répondit d'un ton mauvais, sourire mesquin aux lèvres :

- Pauvre choux, les méchants siths... Rien a foutre de ta vie ! Ça ne me regarde pas !

Elle était connectée à la Force, prête à sentir le moment où il se laisserait à appuyer sur le détente. Ses muscles se tendirent. Elle n'aurait pas de mal à esquiver avant le tir de blaster. Ce qu'elle n'avait pas vu : sa gardienne avait maintenant la main sur le manche de son sabre laser...
Luke Kayan
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- N'ayez crainte, je ne donnerai pas votre nom.

Si la République était en droit de savoir que deux Jedis étaient en mission, nul besoin de mentionner leur passé. En outre, Luke était officiellement celui qui dirigeait, c'était donc son dossier que Grendo pouvait ouvrir. À moins d'exigences particulières, An'ya n'avait pas à dévoiler son identité exacte. Le jeune homme ne saisissait pas très bien pourquoi, lavée de ses fautes et sous la responsabilité de l'Ordre, sa collègue insistait pour demeurer discrète, mais il le respectait. L'habitude d'être poursuivie sans doute. S'il était un ancien criminel, lui aussi voudrait rester discret, déjà qu'il avait cette tendance sans avoir quoique ce soit à se reprocher.

Talentueuse, la jeune femme offrait une aide précieuse au Hapien pour démêler la situation. Ils réfléchissaient empiriquement aux solutions possibles, plutôt en accord, sauf peut-être sur l'idée de chercher eux-même la disparue. Avec ses yeux inutiles, Luke n'était pas spécifiquement le plus indiqué pour chercher qui que ce soit. Il avait apprit à pister mais sa formation en la matière demeurait brève. En réalité, elle découlait de celle reçue en infiltration auprès de la police de Coruscant. Assez basiques, ses connaissances n'étaient pas à la hauteur d'une telle tâche. Pour autant, le Jedi était aussi conscient que reformuler des requêtes, obtenir les autorisations nécessaires pourrait mettre la vie de la présidente en péril. Plus le temps passait, moins un otage -si tentée qu'elle le soit- avait de chance de survivre, sans compter la méfiance de Gerrenthum qui ne ferait que grandir. Ces changements seraient possiblement considérés comme d'étranges machinations. Mieux valait donc faire avec ce qu'ils avaient, c'est-à-dire avec Luke et la tatouée, laquelle semblait par chance, meilleure dans ce domaine que son homologue masculin.

- Et bien... Théoriquement, l'autorisation n'est pas nécessaire, cependant c'est... Comment dire, ce qui se fait? Un genre de... heu...

Bienséance? Mais pouvait-il réellement en avoir lorsqu'une vie, et accessoirement toutes celles dépendant de ladite vie, était en jeu?

- Oui. Bon. Imaginons. Vous avez donc les capacités requises, mais moi non. Ce n'est pas du tout ma spécialité. Donc je pourrais vous apporter mon aide, mais elle demeurerait bancale.

Avoua le Hapien, la mine soucieuse. Karm aimait cette tête, il disait que ça donnait un air mignon au jeune homme. Ceci dit, en mission, ce n'était pas une très bonne nouvelle que le placide Jedi aborde cet air un peu défait. Il commençait à penser que tout ça le dépassait et la seule chose dont il pouvait se rengorger était d'avoir considéré l'ex-Sith comme une collègue à part entière. Dans de meilleures dispositions, cette dernière participait activement à l'avancement de leur affaire, elle semblait même s'être détendue en présence de Luke. Du moins c'était l'impression que ce dernier en avait. Une impression qui se renforça lorsque la jeune femme voulut aller chercher à manger. En général, les gens remplissaient leur estomac quand ils se sentaient à l'aise... Ou angoissés, certes. Jamais le Hapien n'avait saisi les codes sociaux implicites autour de la table. Il ne comprenait pas comment on pouvait autant dépendre de la nourriture, ni manger entre les repas d'ailleurs, ou laisser son appétit moduler ses émotions.

Par chance, une fois n'est pas coûtume, An'ya ne semblait pas décidé à prendre en charge son alimentation, elle s'était levée pour se servir seule et c'est tranquillement que Luke l'attendait. Ils n'avaient pas grand chose à faire d'autre tandis que Grendo se décide à leur répondre. Habituellement, le Hapien était très patient, cependant la mission le stressait en plus de le déplaire. Après les avoir envoyé dans la gueule du Gundark, il serait de bon goût que le Chancelier se préoccupe d'eux en urgence, mais ce n'était pas comme si le destin d'une planète entière dépendait de la collaboration entre la République et les Jedis, n'est-ce pas?

Alors que Luke s'attelait à chasser ces idées sombres, presque amères afin de se recentrer sur leur ébauche de plan, il entendit des éclats de voix. De prime abord, jugeant que ce n'était que la pression environnante qui filtrait, il laissa faire, par pur respect envers l'ex-Sith, adulte, qui devait avoir envie de tout sauf qu'on se mêle de ses affaires. Cependant, les timbres ne décoloraient pas. Ils vibraient même d'une rage difficilement contenue qui força le Chevalier à se lever.

- Ça suffit. - Ordonna Luke d'un ton ferme qui s'était positionné entre les bélligérants. Nul besoin de voir l'arme du soldat hors de son fourreau pour comprendre que la situation était grave. La Force envoyait des messages de menaces désordonnés, virevoltants. Et ils émanaient aussi bien d'An'ya que de l'homme furibond. May était, quant à elle, tendue mais elle se contrôlait en bonne Jedi.- Veuillez regagner le cokpit ou la salle des contrôle. En fait, peu importe du moment que vous éparpillez cet attroupement.

Les soldats s'étaient en effet réunis pour assister à la potentielle rixe. Luke sentait leur énergie bouillonner. Elle était mêlée à une curiosité légèrement malsaine qui promettait d'envenimer la situation. Sans compter qu'An'ya, énervée n'avait pas besoin d'être étouffée par de multiples auras qui lui étaient majoritairement hostiles.

- C'est un ordre Messieurs. - Le plus hargneux de tous resta sur place, la main toujours plaquée sur son blaster. D'ailleurs, un déclic commun avertit Luke de la réalité. Même s'il ne pointait pas l'arme sur l'ex-sith, il avait retiré la sécurité.- Tous les messieurs. - Tendu bien qu'il n'en ait pas l'air, le Chevalier s'apprêtait à contrôler le soldat qui écumait de rage. La moindre parole de trop le ferait exploser, en bon diplomate, Luke le savait. Il ne pris donc pas la peine de contredire l'homme quant au statut de Sith de la demoiselle. - Avez-vous des enfants ?

Un silence long parcourut le couloir du vaisseau avant que l'ambiance glaciale ne se détende très légèrement lorsque l'homme hocha la tête. Se rappelant de la particularité du Jedi, il murmura un "oui, 3 " prononcé avec une mauvaise grâce évidente. Ceci dit, le fait qu'il réponde suggérait qu'il acceptait de collaborer. Luke avait donc un petit espoir de désamorcer la situation explosive.

- Votre femme ne peut plus s'occuper d'eux. Pour honorer sa mémoire, faites-le, permettez-leur de grandir sainement. Qu'ils deviennent de dignes hommes, fiers enfants d'un soldat de la République, un gardien de la paix et non un criminel, parce que si vous tirez, que vous touchiez ou non votre cible, vous serez considéré comme tel.


Le soldat hésita. La vengeance était très tentante puisqu'il n'aurait pas cent occasions de tirer à vue sur un de ces maudits sorciers obscurs. Néanmoins, les paroles du Chevalier faisaient leur chemin, elles avaient du sens et surtout il ne s'était pas directement opposé à lui. Peut-être composait-il aussi bon gré mal gré avec cette parvenue. L'idée de ne pas être le seul à devoir faire des efforts gomma légèrement son isolement. Tous ne paraissaient pas être contre sa personne. Luke quant à lui pensait déjà à toucher deux voir trois mots à ceux qui avaient sélectionné les soldats qui les accompagnaient. L'acte du quadragénaire était inadmissible, et il faudrait sans doute procéder à une mise au pied. C'était triste pour ses enfants qui, finalement, finiraient pas grandir sous l'étendard d'un père possiblement expulsé de l'armée, mais le fou ne devait pas le savoir sous peine de déclencher une fusillade au sein du vaisseau. Ça faisait hélas parti du rôle du négociateur, faire croire à l'auteur de son délit que tout pouvait encore changer.

Les yeux fixés sur l'homme qui demeurait crispé sur la crosse de son blaster chercha à capter la raison de l'ex-Sith. Elle n'était pas Consulaire mais pas besoin de l'être pour deviner ce que Luke essayait de faire. La situation était encore particulièrement tendue.

- Venez

Indiqua la Gardienne à An'ya d'un ton calme, le plus détendu possible et moins sévère qu'à l'accoutumée afin de désamorcer la jeune femme elle aussi remontée. La mission Gerrenthum oubliée, le Jedi s'était consciencieusement glissé entre l'humaine et le soldat encore furieux. Non seulement il protégeait -partiellement d'accord- la cible potentielle mais la retirait aussi de la vue du quadragénaire. Cette technique avait eu du mal à rentrer dans son crâne, mais il appliquait le protocole sans trop chercher. Selon sa formation donc, un être qui cherchait vengeance -directe ou reportée comme c'était le cas ici.- pouvait très bien se calmer grâce aux paroles d'un négociateur puis à nouveau exploser et tuer tout le monde, juste parce qu'il avait vu l'objet de sa haine. Il fallait donc soutirer aussi vite que possible An'ya à ses yeux encore assombris.

D'autant plus que le Hapien savait que l'ancienne Sith était beaucoup plus dangereuse potentiellement. Ceci dit, il avait choisi d'avoir confiance en elle et d'agir contre l'esprit le plus instable. Avec difficultés, le jeune homme planta ses yeux vairons dans ceux du soldat. Si ce dernier cherchait à entrer en contact avec le regard de son supérieur, un pas progressif de plus dans la connexion serait à fêter, afin de le reconduire à la raison. Avec son visage calme, doux, compréhensif, Luke avait une chance d'adoucir le soldat, mais il était inquiet. La dispute avait si vite explosée avant de s'envenimer d'une manière toute aussi spectaculaire. Ce mal rongeait depuis longtemps le potentiel tireur, et ce ne serait donc pas facile de le décider à lâcher sa vengeance. Même après que Luke ait mentionné ses enfants, il doutait.

- Rien ne s'est encore passé. Il est tout à fait possible de revenir en arrière.

En partie, cétait vrai. Si le soldat Ryan [HJ: Ouais, j'ai osé] décidait de rengainer maintenant, il pourrait éventuellement être victime d'une mise à pied temporaire avant de recommencer en bas de l'échelle, tenter de tout reprendre depuis le début, mais si l'action se poursuivait, les choses risquaient de devenir très compliquées.
An'ya Qelis
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An'ya était prête à sauter à la gorge de son admirateur. Mais elle ne ferait pas le premier pas. Sinon comment justifier cela au Conseil ? Non, elle le laisserait tirer en premier. Ce serait de la pure légitime défense.


Sauf que le premier à agir fut le Chevalier Kayan! L'étonnement prit l'ancienne Sith, ce qui désamorça d'une certaine manière ses sentiments hargneux. Il prenait des risque pour elle ? L'idiot, se mettre entre le bout du canon et sa cible. Faire ça pour une étrangère, anciennement ennemie en plus. Mais dans le fond c'était touchant.


Alors, elle décida d'observer. La tactique du diplomate intéressa An'ya. Il renoua le dialogue avec le forcené, puis joua sur la corde sensible : ses enfants. Bien joué, Chevalier. Les enfants, ça marchait toujours. Aucun doute que l'aveugle était fait pour les missions de négociation.
La tatouée avait beau être antipathique et associable, elle connaissait que trop bien les codes sociaux. Par le passé, elle n'avait jamais hésité à les utiliser contre les autres.


Pour l'heure, le soldat ne pouvait plus faire marche arrière. Du moins, c'est ce que pensait An'ya. Il était en proie à ses émotions et il lui suffisait de réfléchir deux secondes pour savoir que son écart lui vaudrait une sanction de ses supérieurs. Dans l'Empire, la mort. Pourquoi s'encombrer d'imbéciles ? Mais dans la République, qu'arriverait-il au soldat Ryan ? [HRP : Attention avec ce genre d'humour, je risque de faire pareil ! Wink]


Lino May demanda à la jeune femme de la suivre. Les séparer était une bonne manière de tempérer mais le groupe devra survivre plusieurs jours dans l'hyper-espace. Comment les deux Jedis allaient gérer ça ? An'ya leur souhaitaient bien du courage. Elle riait intérieurement, tout laissant le Chevalier Kayan avec ce sale type.


Elle s'arrêta net.


Luke Kayan prenait des risques pour elle. Rares étaient les personnes qui avait fait un tel geste pour elle. Le Chevalier aveugle avait donc choisi de prendre son parti, à elle ? Normalement, elle l'aurait laissé tomber. Mais quelques mois au Temple lui avait fait changer sa perception des relations humaines.


Elle soupira avant de se retourner vers le soldat toujours armé, pour s'adresser directement à lui :


- J'étais enfant quand les Siths m'ont enlevé à ma famille. Ma mère, mon père, mon frère... plus rien.


Sa voie était étrangement sereine. A l'intérieure d'elle, elle essayait tans bien que mal de calmer ses émotions négatives. Luke pouvait sans mal le voir dans la Force. L'homme, lui, ne répondit pas. Il pouvait imaginer sans peine ses propres enfants sans parents.


- Le pire, c'est ce qu'ils m'ont fait après. Croyez-moi, je déteste les Siths aussi, continua-t-elle sur un ton morose. Vous savez quoi ? Vous qui vous battez pour les valeurs de la République, tirez-moi dans le dos si ça vous chante. J'étais l'une d'eux. Une Sith.


Puis elle tourna les talons. Elle savait, à la tête du soldat, qu'il ne tirerait pas. Ce qui lui manquait, c'était une bonne dose d'empathie envers l'ancienne impériale. Cette dernière avait bien choisi ses mots. Et, surtout, elle lui avait laisser le choix de tirer ou pas. Lui intimer de baisser son arme aurait eut l'effet inverse. Par esprit de contradiction peut-être ? En toute logique, le type allait décider du choix qui lui couterait le moins cher. An'ya le savait : le choix était une arme de manipulation pour ceux qui savait l'utiliser. Enfin, comme le Chevalier l'avait déjà fait, elle lui avait collé l'étiquette de "défenseur de la République". Quelqu'un de bien, en gros. Et quelqu'un de bien ne tirerait pas dans le dos d'une femme désarmée, qui détestait elle aussi les Siths.



Le soldat baissa son arme, honteux. Puis parti dans sa cabine en marmonnant des excuses à l'intention du Consulaire.


An'ya, quant à elle, n'alla pas jusqu'au frigo. Pour désarmer le dénommé Ryan, elle avait décidé de dire la vérité. Dans son cas, la vérité agissait en synergie lorsqu'il s'agissait de manipulation. La vérité donnait du poids à ses propos. Mais la vérité avait un prix pour l'ancienne sith. Elle avait fait remonter des souvenirs douloureux, de la peur et de la haine.


- Qelis, si je souhaitais vous suivre c'est parce que je sentais le soldat nerveux. Je sais bien que vous avez besoin de respirer, je commence à vous connaître. Je reste dans les parages, si jamais la situation venait à dégénérer à nouveau.


An'ya écarquilla les yeux. Jamais la femme au visage chevalin n'avait fait des phases aussi longues en sa présence ! Puis l'imposante montagne de muscle se pencha en avant, pour lui dire sur un ton complice :


- Pas mal, le Chevalier Kayan, n'est-ce pas ?


- Q-Q-Quoi ? Mais... Euh...


Et la Sentinelle l'abandonna là, en plan, dans le couloir menant aux dortoirs. Elle avait bien réussi son coup : changer les idées de la tatouée. C'était bien la première fois que Lino lui faisait un coup comme ça. Elle cachait bien son jeu, celle-là !


- N'importe quoi... J'ai juste maté deux secondes...
Luke Kayan
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Les muscles du Jedi se raidirent automatiquement. La provocation était une technique qui pouvait fonctionner, elle faisait appel à la véritable personnalité du "preneur d'otages". Ne plus avoir d'opposition provoquait sa surprise, avant de gommer une partie de sa colère dans le meilleur des cas. Dans le pire, il pouvait y voir une invitation à continuer, de la pure, simple provocation sans message derrière, et cela arrivait lorsque le cerveau était déjà trop ancré dans sa frustration. Luke se demandait si le soldat, coincé dans un petit espace, sans possibilité de tourner le dos, fuir l'objet de sa haine, serait capable de raisonner. N'était-ce pas trop tard pour user de cette technique? Apparemment non. Au sein de la Force, l'état d'esprit de Ryan se calqua ironiquement sur celui de l'ancienne Sith. Calme, encore un peu choqué parce qui était arrivé, l'homme se détourna pour partir. Le Hapien se retint de le suivre, ce serait briser tout le travail -risqué!- d'An'ya qui s'était exposé. Le protocole avait beau exiger que le présumé coupable soit immédiatement retenu afin de prévenir d'une nouvelle crise de folie, en plein milieu de l'espa, difficile de le respecter. Luke ne voulait pas gérer un prisonnier en plus de cette mission, il laissa donc le Républicain partir, non sans ordonner aux autres de ne pas lui parler et de respecter son besoin d'isolement. Lorsque Ryan sortirait de son recoin, tous tâcheraient de ne pas évoquer l'incident, d'agir aussi naturellement que possible afin de ne pas nourrir son désespoir quant au possible futur qui l'attendait au sein de l'armée -une punition sévère au minimum.-. Sans lui accorder le privilège de la confiance lorsqu'ils débarqueraient sur Gerrenthum, il faudrait faire en sorte de ne pas mettre en place le châtiment, ou du moins un prémisse de ce dernier. Le désespoir pouvait faire autant de mal, parfois plus que la haine.

Luke réfléchissait à tout ceci en triturant ses notes. Comme il n'arrivait pas à grand chose et que relire toutes les informations ne l'aidait pas à trouver de nouvelles idées ou à mieux s'imprégner de l'ambiance de la planète, de la personnalité des membres du gouvernement, il renonça. Inutile aussi de faire semblant d'aller vérifier quoique ce soit en salle de contrôle ou dans le cokpit quand on n'y voyait rien. Le Chevalier avait donc décidé de retrouver An'ya. Si elle démontrait vouloir être seule, il la remercierait rapidement avant de la laisser tranquille, dans le cas contraire, le Chevalier prêterait ses oreilles. Dans tous les cas, conscient de la fragilité de la femme quant à sa position au sein de l'Ordre, des sacrifices qu'elle avait du faire pour se planter devant cet homme qui en voulait à sa vie, Luke avait décidé de ne pas critiquer son acte de témérité qui aurait aussi bien pu déclencher la fusillade. C'était quelque chose que Karm lui avait enseigné au fil du temps, les leçons, la remise en question étaient d'excellents moyens de progresser mais il fallait surtout savoir quand y recourir et quand simplement oublier. Aujourd'hui donc, le Hapien ne mentionnerait aucun des protocoles violés -notamment celui qui indiquait que la cible ne devait pas parler ou avoir le moindre contact avec son possible agresseur.- il se contenterait de valoriser les bonnes intentions de l'ex-Sith. Elle avait d'ailleurs démontré être courageuse et altruiste, des valeurs Jedis qui firent doucement sourire le Chevalier. Il semblait que cette réhabilitation là fonctionnait, faisant ressortir le bon qu'il y avait toujours eu chez cette jeune humaine. Au final, l'expérience avait beau être désagréable, sans parler des conséquences qu'elles impliquaient -gérer Ryan le reste de la mission restait un défi- elle avait contribué à rapprocher très rapidement les deux collègues. Luke aurait tendance à prêter plus facilement sa confiance à l'ex-Sith (bien qu'il commençait déjà à l'apprécier pour ses manières.). Une nouvelle complicité, peut-être vacillante mais précieuse pour ce qui les attendaient sur Gerrenthum.

Mais tandis qu'il songeait aux points positifs de ce qui s'était produit, travaillant sur son habituelle tendance au fatalisme, le jeune Jedi rencontra effectivement, et plus tôt que prévue, la jeune Qelis plantée dans le couloir, sans May. Un peu surpris, le Hapien s'était arrêté quelques micro-secondes avant de se cogner contre elle. Les paroles des deux femmes l'avait sauvé de la collision.

- Maté?

Luke connaissait le sens... Formel de ce mot. Par chance pour An'ya, c'était un Consulaire plus que convaincu, autant dans sa vie professionnelle comme personnelle et surtout, Karm n'avait pas utilisé assez souvent ce mot pour qu'il retienne la définition plus familière. quelques secondes éventuellement très gênantes plus tard, le chevalier reprit.

- Effectivement, vous avez maté la rébellion.

Même si le mot n'était pas très approprié puisque la dite mutinerie ne concernait qu'une âme torturée, enfin, il n'allait pas commencer à donner des cours de vocabulaire à la jeune fille, ayant déjà bien assez à faire avec son charetier d'ami. Luke ravala donc son réflexe de correcteur orthographique inclus dans le pack "consulaire somnifère" pour laisser apparaître un sourire sur ses lèvres. Il n'en avait absolument aucune conscience, bien sûr, mais cette mimique suave et timide le rendait irrésisitible.

- Vous avez été très courageuse, l'épreuve a dû être rude, ceci dit, elle a augmenté la confiance que certains distillaient seulement au compte-goutte. - Pour preuve, Lino n'était pas sur les talons d'An'ya que Luke avait donc trouvé, isolée dans le couloir. Pareillement pour les autres soldats qui avaient légèrement commenté l'incident en soulignant le fait qu'An'ya n'avait pas fait preuve de violence, ni cherché vengeance.- Si vous me le permettez, le Conseil sera mis au courant de votre rôle. Une intervention assurément téméraire, cependant efficace.

Le sourire de Luke s'élargit un peu avant de disparaître, bien qu'il ne soit pas apathique, la joie n'accrochait guère les traits de son visage. C'était paradoxalement son regard éteint qui transmettait une lueur gaie. Le reste démontrait la sérénité, la paix intérieure ou un tranquille contentement, ce qui rendait ses sourires d'autant plus précieux. Timide, le jeune homme ne s'ouvrait réellement qu'à ses proches, lesquels se comptaient sur les doigts de la main.

- Oh... Mais je vous empêche sans doute d'aller dans votre chambre vous reposer, excusez-moi.

Son habituelle timidité nuancée d'une maladresse -ou charmante ou pénible, au choix- était revenue au galop. Il s'écarta, indigné d'avoir abordé de la sorte quelqu'un sur des mots qui ne lui étaient pas destinés. Son ouïe affinée par la privation d'un sens et la proximité hasardeuse avec la tatouée au moment où elle se parlait à elle-même l'avaient poussé à l'aborder, mais il n'avait jamais été invité à s'exprimer. Éduqué par un vieil homme sage, d'une nature elle-même très "chevalresque", le Hapien se sentit mortifié par cette ... Impolitesse digne des pires châtiments, sans nul doute.

- Je vais aller vous chercher quelque chose à manger si vous le permettez, vous en avez bien besoin après tout ça.

De fait, ses propres muscles étaient atteints d'une douleur légère mais constantes après s'être autant crispés. Luke sentait ses genoux raidis esquisser des pas sous la contrainte, pour An'ya, la fatigue mentale devait être encore pire. En le défendant, elle avait renoncé à son apprentissage, agissant contre les principes que son ancien Ordre prônait. Derrière le geste impressionnant, il y avait encore d'autres capes de courage qui poussaient le Hapien à vouloir la connaître davantage. Sa capacité à rapidement anticiper la réaction des autres était une qualité indéniable de Consulaire et il aurait aimé lui en faire part. Qui aurait dit que derrière cette ex-Sith aux apparences amères se cachait une fine sociologue? Le comlink du Hapien sonna, la secrétaire annonçait d'un air faussement désolée que Grendo S'Orn était encore indisponible et que cela risquait de durer. Bizarrement, cela ne dérangea pas Luke, pour une fois, il voulait se détourner un peu de la mission et connaître sa collègue.

Le jeune homme se détourna pour finalement se rendre au frigidaire. Un soldat de bonne constitution lui évita de perdre des heures et lui remit une assiette avec un sandwich accompagné d'un café (dont la tasse était à demi-pleine seulement, histoire d'éviter qu'il ne se tue par brûlure). Les couloirs étroits du vaisseau aidèrent Luke à se rendre dans la chambre de la jeune femme, sans qu'il ne sache si elle lui ouvrirait ou s'y trouvait encore. L'avait-il fait fuir?
An'ya Qelis
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Anya resta plantée au milieu du couloir, les yeux ronds et le bouche entrouverte. Le Jedi l'avait entendu. Il devait compenser sa vue avec l'ouïe sans aucun doute. Elle ne savait pas quoi dire et senti ses joues s'empourprer.

- Effectivement, vous avez maté la rébellion.

Ouf! Il l'avait comprit dans ce sens là. Puis il en rajouta une tonne comme quoi elle avait été courageuse et gnagnagna confiance et gnagnagna le Conseil.

- Attendez, quoi ?

Il allait vanter ses mérites au Conseil? Alors qu'elle était à l'origine de cette situation délicate? En bonne opportuniste, elle sauta sur l'occasion:

- Encore heureux que vous allez le mentionner au Conseil ! J'imagine qu'
on va vous demander un rapport détaillé sur mes progrès, à vous et à Lino May.

Puis l'ancienne impériale se mordilla les lèvres. Elle choisissais les mots pour justifier le début de son dérapage avec le soldat :

- Je vous avoue que je suis stressée. Cette mission me tiens à cœur car je sais que la manière dont je vais la traiter va influencer la décision du Conseil sur mon sort.

Elle continua d'argumenter : 


- Comment vous dire ? Je n'ai pas envie de finir dans la prison de Belsavis parce que jugée dangereuse. Je fais énormément d'effort pour montrer ma bonne fois. C'est éreintant, en plus d'être surveillée constamment...

Elle ne prit pas la peine de montrer une mine triste à l'aveugle. Inutile. Elle se contenta de se rappeler un mauvais souvenir pour que ce sentiment se traduise dans la Force. Cela devrait suffire à la rendre juste assez pitoyable pour que le Chevalier ait envie de l'aider encore plus.

Il sembla bizarre. An'ya le ressenti dans la Force. Comme gêné par... quoi d'ailleurs ? La situation ? Son comportement maladroit ? Il lui bafouilla de drôles d'excuses. Il était vrai que depuis le début, il était irréprochable sur sa bienséance, à laquelle il semblait attacher. Très poli et très chevaleresque, le Luke.

- Oui, je vous le permets
, dit-elle d'un ton légèrement hautain.

Tandis que le Jedi partit en quête du frigo, la jeune femme n'osa pas le reluquer à nouveau, de peur d'être surprise par May ou un soldat.
Elle rentra alors dans la chambre qu'on lui avait assigné. Sombre malgré la lumière artificielle, simple avec un lavabo et un lit superposé. Le vaisseau étant petit, chacun n'avait pas le luxe d'une chambre individuelle. An'ya partagerait l'espace avec sa sentinelle attitrée.
Elle s'allongea sur le matelas du bas, sous lequel elle avait posée son paquetage avant de décoller. Toute cette situation l'avait fatigué.

Elle ferma les yeux tout en se massant les sinus du bout des doigts, en grande réflexion. Si elle arrivait à se mettre le Chevalier Jedi dans la poche tout irait pour le mieux avec le Conseil. Elle fit le point sur Luke Kayan. Ses forces ? A première vue, un fin négociateur, intelligent et charismatique. Envoyé sur Gerrenthum par le Conseil, il devait sûrement manier l'étiquette et la rhétorique à merveille.
Les faiblesses à exploiter maintenant. Sous ses airs calmes, il pouvait être tendu en situation explosive. Autre chose? Malgré le fait qu'il sache s'imposer avec les soldats et faire preuve d'autorité, se cachait un grand timide maladroit dans sa manière d'être... avec elle seulement ?

La tatouée ouvrit les yeux. C'était peut être ça : Kayan ne savait pas sur quel pied danser avec elle ? Mais uniquement dans certaines situations : professionnellement, il assurait. Mais personnellement, il semblait douter ou se remettre trop souvent en question. An'ya sourit. Non seulement c'était craquant mais en plus, elle pourrait jouer sur cette corde sensible pour l'amener où elle veut. Par exemple, en cas d'entorse aux règles de l'étiquette avec elle, l'ancienne Sith pourrait donner l'impression au Jedi de devoir rattraper le coup. Elle même ne maîtrisait pas vraiment la bienséance des hautes sphères. Toutefois elle avait un comportement caméléon: elle était capable de parler un langage soutenu, poli et même ne pas se comporter en parfaite garce si elle le souhaitait. Mais attention! Cela pouvait être un jeu à double tranchant. Si le Consulaire se rendait compte de sa manœuvre, nul doute que cela se retournerait contre elle.

Quand on parlait du loup... Il frappait à la porte.


- Entrez, dit la jeune femme d'une voix lasse.


Face à l'aveugle, elle fit l'effort de se relever pour récupérer le plateau afin de le déposer sur le lit.


- Mm. ("merci" en langage An'yen)


Une fois à nouveau assise, elle tapota à côté d'elle sur le matelas dans le but de signaler au Chevalier une place libre. Bon, c'est vrai que ça ressemblait plus à un maître qui invitait son chien à venir sur le canapé, mais An'ya avait une attitude pleine de double sens. Elle aimait beaucoup jouer avec ce genre d'ambiguïté, et se demandait comment Kayan allait réagir. Elle le testait. Cela l'amusait mais elle veillait à masquer cette émotion dans la Force à l'aide du plaisir d'avoir quelque chose à manger.

- C'est drôle, avant je n'aurais jamais mangé quelque chose pas préparé devant moi, dit-elle en mordant à pleines dents dans le sandwich.


Une fois sa première bouchée avalée, elle ajouta en regardant de travers l'aveugle :


- Surtout si l'autre ne mange pas avec moi. Trop de risque d'être empoisonnée ou droguée.

Mais bon, le Jedi n'avait sans doute pas faim. Et depuis qu'An'ya vivait dans son Clan d'initiés au Temple, elle ne surveillait plus autant ses arrières.
Tout en mâchouillant sa deuxième bouchée, elle se souvint d'une anecdote. Devant un groupe, elle ne l'aurait pas partagé mais dans l'intimité d'une chambre un peu sombre, elle pouvait se laisser aller à la discussion. Et - humour cynique oblige - elle avait hâte de voir la tête du Consulaire. Avec un peu de chance, son expression du visage serait délicieuse.

- Une fois, par exemple, un autre Apprenti m'avait humilié en me maîtrisant par une clé de bras. Il me faisait manger le sol. Je l'avais pourtant prévenu que s'il ne me lâchait pas, je lui ferai bouffer autre chose.

Pause café. Déglutition.

-Hm. Pas terrible ce café. Et donc, plus tard, j'ai mis un laxatif dans son petit déjeuné. Quelque chose de corsé pour que ça dure toute une journée. Je ne vous fais pas un dessin de la suite mais il a vite perdu le respect des autres. Et quand il voulait s'en prendre à moi, il suffisait de lui rappeler cet incident pour le calmer
, conclut-elle sur un ton léger.

Encas fini. La jeune femme poussa un soupir de contentement.
Luke Kayan
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Luke imaginait combien la vie d'An'ya avait dû être difficile avec les Siths. Son imagination d'ailleurs était alimentée par ses propres souvenirs sur Korriban. À cette époque nulle doute que si les Adeptes Obscurs avaient souhaité le tuer avec de la nourriture empoisonnée, le jeune Jedi n'aurait pas tenu longtemps. Élevé avec amour, compassion après que sa mère l'eut battu, il n'avait pas développé cette méfiance propre aux animaux traqués par ceux de sa propre espèce. En venir à perdre confiance face à un sandwich devait être terrible. Par chance, An'Ya semblait prête à laisser cette vie derrière elle, même à y faire face puisque le jeune homme entendit des bruits de mastication. Il renonça donc à manger aussi pour la rassurer, se contentant d'écouter le témoignage avec attention.

- D'après ce que je vois-Il n'avait jamais eu aucun complexe à utiliser ce genre de verbes contrairement à ce qu'anticipaient bon nombre de ses interlocuteurs, lesquels s'étouffaient dans leurs excuses d'ailleurs.- Elle commence à se diluer, cette surveillance, je veux dire. -L'encouragea le Chevalier qui avait en effet noté que la sévère Lino n'était pas dans les parages. Personne à l'affût.-

L'histoire suivante tenait de la petite délinquance, mais si Luke montra une réelle surprise, il ne s'en formalisa pas pendant longtemps. Il se doutait que justement, le milieu dans lequel avait évolué la Sith supposait au minimum ce type d'actes. En fait, il faillit même rire mais se retint au dernier moment. Il ne faudrait pas encourager la repentante initié dans ces pratiques au Temple. Et surtout, surtout pas sur sa personne.

- Hum. Charmant.

Jugea-t-il sans pouvoir empêcher un sourire fugace de courir ses lèvres. Auparavant, il aurait été complètement outré par ces représailles mais sortir de son bureau avait quelque peu cassé le manche à balai qu'il traînait fièrement dans le... dos... Loin d'animer la personne à continuer ce genre de mauvaises blagues, il n'en devenait pas pour autant scandalisé au point d'appeler le Conseil à la rescousse. Karm et son sans-gêne l'avaient suffisamment débridé pour qu'il considère le bon côté de l'acte d'An'ya. D'autres Siths, beaucoup d'autres auraient tué le fameux apprenti. Le passé de la tatouée devait d'ailleurs renfermer des anecdotes bien plus sombres qui expliquaient sa survie jusque là, mais si le Conseil l'avait jugée apte à la repentance, le Hapien continuerait de la voir ainsi malgré sa naturelle méfiance après quelques erreurs. Oui, ses aînés avaient été trop indulgents envers Ses'Kaï Mora, toujours Jedi et actuellement plus sombre qu'An'Ya, oui ils avaient laissé pénétrer certains ennemis ayant repris leurs vieilles habitudes, cependant Luke ne leur en tenait pas rigueur. Sans doute y avait-il un pourcentage de risques, qui, si faible soit-il, exerçait parfois son pouvoir. Aujourd'hui, tout semblait aller pour le mieux, même la terrifiante expérience du Soldat Vengeur s'était extraordinairement bien terminée. C'est donc toujours détendu, pas particulièrement angoissé par l'idée de retrouver un laxatif dans sa boisson que le Chevalier reprit le dialogue.

- Hum, il y avait un apprenti particulièrement connu pour ses blagues, du même genre d'ailleurs. - Comme quoi, les Jedis n'étaient pas toujours des saints. Parfois, ils prenaient des pauses dans leur croisade de bonté. Certes, le gamin en question était considéré comme l'un des jeunes les plus agressifs à l'époque, là où An'ya pour des faits similaires avait dû être prise pour une faiblarde. Par chance, son fameux ennemi ne semblait pas très courageux, il avait abandonné suite à cela selon la jeune femme.- J'ai vécu là-bas aussi, sur Korriban, parmi les Siths pendant quelques mois. J'étais prisonnier, cependant on me laissait déambuler dans les couloirs. Je ne suis pas mort pour l'unique et bonne raison que le Seigneur Noir avait besoin de moi vivant. Je comprends donc, par bribes seulement, combien la vie a dû être compliquée là-bas. Changer aussi, avoir peur de ne plus être accepté par qui que ce soit d'autre, et encore j'avais la chance de savoir que des personnes aimantes m'attendaient, s'inquiétaient voir essayaient de me sauver.

Le Jedi chercha ses mots quelques instants, il ne voulait pas non plus en rajouter. Son comlink le tira de l'embarras. Luke activa le message sans pudeur. Grendo S'Orn avait beau ne pas pouvoir les rappeler, il avait quand mème réagi, leur fournissant [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

- Je crois que nous avons une chance de résoudre cette affaire qui vous tient tant à coeur.

Un sourire encore gêné mais sincère égaya le visage fin du Consulaire. Avec cette clé, tant attendue par Gerrenthum, la mission devenait possible. Étrangement, le Hapien sentit une grande tristesse l'envahir. Il était incroyable de voir que dans cette situation de crise, on leur délivrait la promesse d'intégrer la planète à la République en quelques heures, alors qu'ils n'avaient pas été écouté pendant des millénaires. Il y avait des risques, d'ailleurs, que le gouvernement refuse par rébellion ou méfiance. Maintenant qu'il y avait des enjeux militaires, évidemment, S'Orn s'intéressait à eux. Voilà ce que les dirigeants risquaient -à raison- de songer. Saisiraient-ils malgré tout leur chance ? Aux vues du travail de sappe des minorités pro-empire, laissés tranquilles depuis de longues années, ce serait extrêmement difficile. Luke continuait cependant d'espérer, il le fallait bien. Pour Gerrenthum qui risquait d'avoir des soucis en acceptant la proposition de la République, mais davantage encore en s'unifiant à l'Empire. Ensuite, pour l'Ordre qui comptait sur lui, qu'il apprécie ou non la misison. Enfin, pour An'ya et son intégration.

- Il nous reste environ 30 minutes avant d'atterrir. Une idée de quoi faire après ce merveilleux café?

Demanda le jeune homme qui repassait dans sa tête toutes les étapes de l'affaire. Elles étaient parfaitement préparées, dommage. Au moins il aurait eu quelque chose à proposer.


An'ya Qelis
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- Mh. C'est vrai que mes surveillantes sont moins sur mon dos ces derniers temps. Je peux même dormir sans personne d'autre dans ma chambre.

Pensive. Il est vrai que les Sentinelles étaient constamment sur son dos. Même la nuit, elle avait une surveillanc
e accrue. Pourtant ces derniers temps, ses nounous étaient plus distantes, moins sur le qui-vive. Sauf Zita, qui lui pompait l'air. C'était un cas, celle-là. Peut être qu'An'ya pourrait retenter le coup du laxatif?

A entendre parler l'aveugle de ses mésaventures sur Korriban, An'
ya pensa à son confident : Karm.

- Le Chevalier Torr aussi m'a raconté avoir été prisonnier des Siths... Vous étiez en mission ensemble?


Ensemble. Un mot que l'ancienne impériale utilisait peu.
Soudain, l'appel du Chancelier Suprême vint interrompre leur conversation. An'ya préféra se fondre dans la pénombre de la chambre, capuche sur la tête, afin de ne pas être vu par le politicien. L'anonymat lui tenait à cœur. Le nei
moidien avait l'air absent lors de son échange avec le Chevalier Jedi. Une fois la courte entrevue fini, elle prit la parole:


- Il ne m'a pas l'air très impliqué, le grand chef... En tout cas, son accord est une bonne nouvelle. Non? Chevalier?

Le ton de sa voix s'était teinté
d'un mélange de surprise et d'inquiétude. Que se passait-il dans le tête du Jedi pour qu'il soit si soudainement envahi par cette profonde tristesse?

Quoiqu'il en soit, le temps passait plus vite que ce qu'
imaginait la jeune femme.

- Il nous reste environ 30 minutes avant d'atterrir. Une idée de quoi faire après ce merveilleux café?



Hein? Quoi? Cette dernière question, posée dans la pénombre d'une chambre, assis cote à cote sur un seul matelas... Non, An'ya avait dû mal interpréter... Il n'y avait pas de sous entendu... Le bel Hapien ne dégageait aucune émotion passionnelle actuellement. Et puis ce serait une sacrée entorse à la bienséance, non? Oui. Bien sûr que oui... Un sourire mesquin naquit sur le visage de la tatouée en même temps qu'une idée fourbe naquit dans son cerveau.

- Quoi faire... En trente minutes... Attendez, vous me proposez... ? Oh! Chevalier, vous n'y pensez pas! Je... Non... Sérieusement?


ARRIVÉE SUR GERRENTHUM


En descendant du vaisseau spatial par la rampe, elle se marrait encore intérieurement du quiproquo coquin et de la réaction du si timide et si chevaleresque Luke.

Accompagnant les trois Jedis, quatre des cinq soldats républicains - dont le sergent, un zabbrak au regard perçant, et Ryan - descendirent aussi. Le pilote et son droïde, quant à eux, restèrent avec le dernier combattant, un Twi'
lek à la peau bleutée, pour s'occuper du voyage retour.
Dans le hall du spatioport privé, un groupe de riches personnages encadrés de gardes du corps impeccables attendait la délégation Jedi et Républicaine.
An'ya senti une diversité de sentiments dans la Force : de
la méfiance, de la colère, du mépris, de la crainte, mais aussi de l'espoir et de la curiosité.
Un homme à la stature noble s'avança de quelques pas, se faisant porte-parole du groupe d'accueil
. Une prestance impressionnante se dégageait du personnage. Il s'exprima dans un phrasé dynamique:

- Bien le bonjour, Républicains. C'est avec une immense joie que nous, Eliotti Sop'cra, Président de Gerrenthum, vous accueillons sur notre sol.

Une immense joie? Ah non. An'ya n'avait pas ressenti ça. Cette dernière resta dans l'ombre du Chevalier Kayan, préférant le laisser mener les courbettes diplomatiques et autres léchages
de c... dos. Elle observait, surtout. L'attitude du Président et des autres riches, traquant chaque détail, chaque indice caché dans le non verbal. Elle s'informait ainsi afin de s'équiper pour la suite des négociations. Elle devait savoir à qui elle avait affaire.
Luke Kayan
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- Non. J'avais 12 ou 13 ans. C'était il y a longtemps.

Confia Luke d'une voix sereine, résignée. Le rôle de Jedi impliquait de commencer à l'être dès son plus tendre âge. Lors de ses rares moments de calme, dans les couloirs de l'horrible académie, Luke se rappelait avoir choisi ce chemin, et il se sentait capable d'en assumer les conséquences. Bien sûr, la réalité de sa jeunesse le rattrapait, plus d'une fois il avait cherché à localiser son maître, l'avait appelé désespéremment même s'il savait que c'était un piège, trop effrayé pour s'en tenir à son plan initial: mourir seul et ne pas pousser Saï à l'erreur. Au final, son vieux mentor avait abandonné le Temple pour le retrouver, celui-ci avait été attaqué. Ce dénouement avait longtemps hanté le Chevalier, et il continuait de le faire d'ailleurs, dans ses moments de grande faiblesse lorsqu'il se remettait complètement en question.

Malheureusement, un certain nombre de Jedis pouvait se "vanter" d'avoir été séquestrés par les Siths, surtout la génération qui suivait celle de Karm et de Luke. Proies faciles, déjà dressés aux arts de la Force basique, les Padawans étaient une armée facile en attente de corruption. Les Siths n'avaient aucun scrupules à sacrifier les disciples gagnés, et ils faisaient une excellente chair à canon, sans oublier le coup au moral infligé aux Jedis, plus solidaires, proches des autres membres de leur Ordre quoiqu'ils prétendent à coups de principes. Voir leurs anciens élèves ériger leur lame contre eux avait brisé plus d'un maître. D'un point de vue stratégique, l'idée était excellente. Par chance, le Temple avait pris des mesures afin qu'une telle catastrophe ne se reproduise plus et malgré quelques incidents isolés -tout aussi horribles- du même acabit, la méthode était efficace.

Luke débattait encore intérieurement quant à savoir s'il devait interroger An'ya sur cette facilité à joindre Karm et lui dans une même mission, lorsqu'un nouveau comlink l'interrompit: des données, des formulaires et des informations pour l'entrée provisoire de Gerrenthum au sein de la République.

- C'est toujours ça, effectivement, mais restons prudents.

Une idée assez folle pour le faire frissonner traversa l'épine dorsale du Jedi. Il songeait à lire avec exactitude ces dossiers pour s'assurer qu'il n'y ait pas de piège, au lieu d'avoir pleinement confiance au chancelier. Son rôle de Jedi n'était pas de veiller aux intérêts de la République, sinon à celui des êtres vivants. Hors de question que Gerrenthum se fasse arnaquer et qu'il y participe même involontairement. Ce type de pensées entrait en conflit avec son habituelle docilité, pourtant il décida quand même de s'en ouvrir à An'ya, également soulagé de ne pas avoir à développer des détails de son passage sur Korriban. Il l'évoquait calmement mais s'étendre restait très difficile, il en faisait encore des cauchemars parfois. La maltraitance, la faim, la soif, la terreur constante et cette aura Noire du Seigneur Siths qui le maintenait attaché à lui comme un vulgaire chien au bout d'une chaîne.

- Oh si je vous le propose très sérieusement, cela vous semble trop tôt? Je ne voulais pas vous incommoder, mais je pensais que... prendre un café permettrait de... Détendre l'atmosphère.

N'était-ce pas ce que les gens, civils ou non, aimaient faire? Cette activité sociale allait au-delà du "j'ai faim ou soif", elle semblait lier les âmes et délier les langues, ayant cette fracassante, surprenante, inexplicable capacité à ouvrir les coeurs. Mais peut-être que Luke avait raté quelque chose? Proposer un café à une demoiselle ne lui semblait pas incorrect selon son code de conduite du parfait petit diplomate, en tout cas lors de rencontres élégantes, avec un but bien précis comme celui de débattre de l'avenir d'une planète. Sans véritable but, avec une presque inconnue, peut-être était-ce plus réprimandable? L'humaine semblait en tout cas douter.

- C'est vrai que cela peut s'apparenter à de l'oisiveté. Utilisons donc cette demi-heure de manière plus productive. Que pensez-vous de lire un peu les sous-entendus de cette promesse d'intégrer Gerrenthum à la République? Je n'aime pas la facilité avec laquelle cette bonne nouvelle est arrivée.

Encore une fois, bien que ce soit dans un autre domaine, le Jedi se motnrait inconvenant. Gêné de ses accusations indirectes, il se mordit la lèvre inférieure, cherchant à éviter le regard de la jeune femme -ce qui était plutôt ironique- le Chevalier se leva pour télécharger les documents sur le datapad de l'ancienne Sith. Visiblement, il n'était pas très doué pour se faire des amis ou même se rapprocher des gens sans les blesser. Autant s'en tenir à la mission.

***

En apparence, Grendo S'Orn semblait disposé à accéder à la requête de Gerrenthum sans autre condition que cette fameuse promesse de laisser l'armée Républicaine et ses installations militaires fouler son sol. Luke était encore sceptique mais en une demi-heure, le Chevalier n'avait pas eu le temps de se pencher sur les petits caractères. Sop'Cra les accueillit dans les règles de l'art et de l'hypocrisie. Le Jedi devina qu'An'ya et lui avaient beaucoup de travail, car convaincre un homme aussi enfoncé dans sa colère serait complexe. Pour l'instant, impossible de reprocher quoique ce soit à ce noble dont les manières étaient parfaites. Le blond, "poussé" sur le devant de la scène par sa collègue s'attela à le saluer tout aussi poliment, bien qu'il reste sobre. Malgré son statut de diplomate, il avait toujours parié sur la sobriété. Une élégance simple qui soulignait un certain désir de sincérité, surtout dans ce cas où la méfiance régnait. Le Hapien ne voulait pas être vu comme un de ces inaccessibles beaux parleurs, sinon comme un être éduqué mais direct.

- Monsieur Sop'Cra, enchanté. Voici An'ya Qelis, et je suis le Chevalier Luke Kayan. Nous venons au nom de l'Ordre Jedi ainsi que, comme vous le savez, celui de la République, mais je tiens à souligner notre détachement moral vis-à-vis de la seconde institution. C'est surtout en tant qu'intermédiaires neutres que nous foulons votre Planète. Nous souhaitons entendre tout ce que vous avez à dire.

L'homme hocha pensivement de la tête avant de les mener vers une navette qui les conduisirent dans un bâtiment grandiose bien que l'intérieur semble simple. C'était surtout la matière des meubles anciens, la qualité du marbre et la répartition de la lumière qui rendaient l'endroit magnifique. Sans fioriture exagérée, les lieux ressemblaient d'ailleurs un peu au Temple Jedi. Insensible au paysage, le Chevalier ne put s'empêcher, toutefois, de ressentir un certain bien-être. Il aimait trouver le vide en face de lui au lieu des obstacles typiques des bâtiments riches encombrés de bibelots aussi chers qu'inutiles. Eliotti, presque muet semblait d'ailleurs partager la mentalité de son grand bureau envahi de holo-livres, de disks et de matériel de travail, alors que la seule touche personnelle était un holo-cadre de sa famille.

- Premièrement, nous souhaitons vous remercier de nous recevoir en personne, D'autant plus que nous connaissons vos griefs, justifiés, contre la République. Notre but aujourd'hui n'est pas d'enrichir ce Gouvernement, sinon de vous éviter la pauvreté, la souffrance et la dictature aux mains de l'Empire. Mademoiselle An'ya Qelis pourra témoigner de ce qui se passe pour les planètes en partenariat avec eux. J'ai moimême vécu sur Korriban, autant dire que les droits les plus élémentaires ne sont pas respectés... Mais avant cela, nous aimerions vous entendre, vraiment, tout ce que vous avez à dire. Comme je vous l'ai signifié, nous avons une proposition émanant de la République à vous confier, mais nous ne sommes pas leurs portes-paroles.

Luke avait d'ailleurs quelques points à souligner dans le fameux "contrat" qui lierait effectivement la République à Gerrenthum, et ce afin de s'assurer définitivement que la planète serait protégée. Il ferait tout pour que le traité soit juste, respecter ses principes. Leurs principes, de fait, puisqu'An'ya était aussi une Jedi.

- Il me semble évident que la République a des intérêts bien obscurs. Après nous avoir ignoré des siècles, maintenant que l'Empire la menace, elle se précipite pour nous envoyer des Ambassadeurs. En son nom ou en celui des Jedis, peu importe... Le fait est que nous ne l'avons jamais intéressé, et nous avons appris à vivre sans elle, alors pourquoi devrions-nous accepter maintenant? Avoir leur armée ici, leurs installations nous retirera forcément le statut de neutralité qui nous a jusque là préservé.

An'ya Qelis
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La jeune femme au visage tatoué se contentait de suivre le Chevalier, acquiesçant de la tête lorsque ce dernier parlait d'elle. Pour le reste, elle observait le groupe de riches et se remémorerait les photos qu'elle avait vu sur son DataPad, afin de les identifier. An'ya se maudit intérieurement, elle aurait dû étudier plus en détail le dossier de cette mission avant de partir mais le temps lui avait manqué. Elle avait donc orientée ses recherches sur le gouvernement provisoire, qui allait bientôt devenir permanent si on se fiait aux lois de Gerrenthum.

Lors du court trajet en navette de luxe, des présentations furent de bon ton. Avec l'actuel Président se trouvait pas moins de trois de ses Ministres et conseillers. Une femme à la coiffure excentrique et improbable, très travaillée, répondait au nom de
Alyxime Opegod. Plutôt hautaine avec la délégation Jedi, elle avait le poste de Ministre du Commerce Extérieur. A ses côtés, Freale Brahil le Ministre des Affaires Étrangères, un petit homme au visage émacié très serré dans sa chemise neuve. En face, un individu un peu plus discret, d'au moins une soixantaine d'années, avait un regard bleu électrique. Il avait une manière de regarder les gens un peu étrange, comme s'il les perçait du regard. Il se nommait Morfre Lednew et s'était présenté comme le Ministre de l'Intérieur, chargé de la cohésion du pays, des droits devoirs et liberté de chacun. Quand à la Sentinelle Lino May, elle eut l'intelligence de ne pas se présenter comme la surveillante de l'ancienne Sith, afin de ne pas la mettre en difficulté.

Tout ce petit monde arriva dans le bureau de Sop'Cra. Lorsque Luke Kayan et le Président engagèrent les négociations, la plupart des gardes du corps et des soldats républicains se trouvaient dans une salle attenante. Seul le sergent zabrak était resté. Il écoutait très attentivement les pourparlers. Pour An'ya aucun doute qu'il avait un devoir de retranscription voir même de surveillance de ce qu'il se passerait avec la délégation Jedi. Décidément la confiance régnait. Et la question était bien là: en qui pouvait-on faire confiance ici?

- J'aimerai insister sur les propos du Chevalier. L'ordre Jedi est là pour vous éviter des ennuis avec l'Empire Sith. Les impériaux sont fourbes et n' hésiteront pas à utiliser tous les moyens pour vous mettre la main dessus. Surtout, méfiez vous des pro-impériaux
, dit la tatouée au Président avec une certaine véhémence.

An'ya ne croyait qu'à moitié à ce qu'elle venait de dire. En plus, elle n'avait apporté aucun argument. Son baratin ne représentait qu'un ramassis de jugement. Mais An'ya avait réussi son coup.
Déjà les sentiments inondant la Force étaient moins diffus. La femme avec une choucroute sur la tête laissa apparaitre son mépris et sa rage pour la brune. Le petit gars tout serré dans sa chemise, lui, cacha mieux son jeu. Pourtant, une haine le consuma de l'intérieur.
Bien. Les pro-impériaux étaient là, présents au côté d Eliotti Sop'Cra. Ce dernier avait des sentiments plus posés, plus nuancés. Il était surtout embarrassé par les propos peu diplomates de Qelis. Enfin, l'espoir habitait le soixantenaire aux yeux bleus,
Morfre Lednew. Le voilà, l'homme en qui les républicains pouvaient faire confiance.
L'avantage était que Luke avait sans doute aussi repérer les intentions de chacun à travers la Force.

An'ya se remémorerait l'actualité qui avait suivi la disparition de la Présidente. Sop'Cra et
Lednew s'étaient proposés au replacement de Dikti Mohak (la Présidente disparue) car ils étaient les deux seuls rescapés du Gouvernement. Eux, ils n'étaient pas sur Bespin au moment de la disparition. S'en était suivi un bras un fer entre le charismatique Monsieur Sop'cra, régulièrement pas en accord avec la Présidente malgré son appartenance au même bord, et le pragmatique Morfre Lednew qui, lui, apportait une continuité avec la Présidente. Le bras de fer avait été serré. Sop'Cra ne devait sa victoire pour le titre de suppléant à la présidence que grâce à ses nouveaux alliés : les pro-impériaux, dont leurs électeurs avait fait pencher la balance. Les pro-impériaux avait joué sur une idéologie de la peur de se mettre à dos l'Empire, un discours novateur et anti-républicain. Désormais, ils siégeaient au côté du Président à des postes clés : Ministre du Commerce Extérieur et Ministre des Affaires Étrangères.
An'ya se rappela d'une photo de
Alyxime Opegod, à la coiffure sophistiquée. Elle avait eu le poste par Sop'Cra car elle avait une bonne connaissance du commerce avec les autres planètes. Des planètes impériales à toutes les coups ! Anya était prête à mettre sa main à couper.

Le tatouée brillait par ses capacités intellectuelles et son sens de la déduction mais elle ne faisait pas dans la politique. Elle avait donc misé sur une analyse des différents medias, journaux et autres pour se faire une idée des acteurs de la scène politique de Gerrenthum. La tatouée ferma les yeux et se massa le front du bout des doigts.
Bon. Pour résumer la situation, le nouveau Président s'était entouré de deux profiteurs: la Ministre du Commerce Extérieur et le Ministre des Affaires Étrangères. Les deux personnes à abattre. Le seul garde-fou se trouvait être le Ministre de l'Intérieur, qui faisait office de contre-pouvoir.
An'ya soupira. Le situation était pire que ce qu'elle avait imaginé...
Comment évincer les pro-impériaux? Comment convaincre Sop'Cra?

- Veuillez m'excuser, Chevalier Luke Kayan, mais comment vous croire indépendant de la République dans de telles conditions ? En effet, pourquoi le Grand Chancelier S'orn a-t-il envoyé des Jedis pour parler en son nom? Vos pouvoirs et votre sagesse sont immenses, parait-il. Mais à en voir la composition de votre délégation, nous ne pouvons que constater que l'ordre Jedi est l'instrument de la République.


C'était le petit con boudiné qui venait de parler. Cette sale fouine de
Freale Brahil avait l'air maline. Il fallait contre-attaquer. Oui mais comment?
Luke Kayan
Luke Kayan
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Luke poussa un léger soupir, en soi, le président avait raison. Ceci dit, il y avait une faille dans ce raisonnement implacable. Une faille purement théorique ces temps-ci mais réelle.

- L'Ordre aurait pu refuser. Je ne dis pas que ça aurait été simple puisqu'après tant de siècles, nous sommes liés, psychologiquement au moins. Cependant, nous jouissons d'un droit d'accéder ou non aux demandes. Je peux vous dire personnellement que je n'ai guère d'intérêt à ce que vous entriez ou non au sein de la République. Le secours aurait du vous être porté, mais les Jedis n'ont pas assez de pouvoirs pour intervenir sur une planète entière. Si Mademoiselle Qelis et moi sommes ici, c'est parce que nous souhaitons éviter que par défaut, vous n'acceptiez une relation avec l'Empire. Une alliance avec la République ne sera probablement pas parfaite mais ce n'est pas une dictature. Vous auriez le droit de voter, de vous exprimer, de refuser certains accords. Comprenez qu'une fois entré dans l'Empire, vous leur appartiendrez... Et s'ils s'intéressent à vous, accord ou non, ils considèrent déjà que vous êtes à eux.

Autrement dit, la guerre était imminente. C'était la raison pour laquelle l'Ordre avait décidé d'accepter la misison confiée par S'orn parce qu'ils n'avaient aucune autre solution à proposer à la planète. Jadis, tout aurait été différent. Avec le concours de la République, ils auraient pu éviter les assauts de l'Empire, les décourager tandis qu'ils étaient encore trop faibles, mais aujourd'hui, même si Grendo pourrait envoyer des troupes au nom de la simple "amitié" pour protéger Gerrenthum, il n'accepterait jamais. C'était beaucoup trop tentant de s'arroger leur territoire pour leurs installations: Espionner l'avancée de leurs ennemis et disposer d'une plateforme au plus près afin d'intervenir en cas de conflit. En soi, cela restait positif car le Némoïndien ne semblait pas s'intéresser aux ressources de la planète -que les lois Républicaines protègeraient d'un pillage ceci dit.-, sinon à sa position géographique. Pour So'Pra, c'était l'occasion d'entrer sur le marché, d'exporter ses produits et de disposer d'une certaine protection quoique tardive, encore fallait-il que l'homme saisisse sa chance, or ce n'était pas gagné.

- Si nous pouvions faire en sorte de conserver votre indépendance, nous aurions oeuvré en ce sens mais l'Empire est puissant, plus qu'auparavant alors que vous ne pouviez déjà pas lutter. Il essaye de gagner Gerrenthum par de belles paroles parce que c'est plus économique en matière d'hommes, plus facile de conquérir lorsque les habitants s'y prêtent volontairement, mais sachez que si vraiment vous les intéressez -et vu votre position voire certaines de vos ressources, je crois qu'il en est ainsi.- ils n'accepteront pas un refus. Voilà notre crainte, en tant que Jedi, donc, pas envoyés de la république.

So'pra ne laissait rien filtrer sur son visage, habitué qu'il était à se méfier de tout et de tous, indépendantiste dans l'âme. Un genre de déchirement ponctuel, presque imperceptible filtra au travers de la Force et Luke compris que ses arguments touchaient l'homme. Sans doute était-il conscient, au fond de son être que l'Empire n'était pas la réponse au bien-être de son peuple, malheureusement la République continuait de l'effrayer et c'était normal vu son désintérêt soudainement transformé. Difficile d'imaginer que S'orn ferait quelque chose pour eux, mais encore, s'il avait la promesse que leur vie continuerait comme il en avait été depuis qu'ils s'étaient tous résignés à l'isolement.

- Les termes de l'Adhésion peuvent ensuite être négociée, dans ce sens, l'Ordre pourrait intervenir en tant qu'intermédiaire neutre.

Indiqua le Jedi brièvement. Un léger grincement le laissa supposer que le président s'était rejeté en arrière dans son siège. Les yeux plissés il évalua l'humaine tatouée dont le regard était plus facile à capter. Y cherchait-il la preuve d'une quelconque tromperie? Peut-être. Au bout d'un temps, il se ravança et croisa ses bras sur le bureau. Ses larges phalanges se rejoignirent en un seul poing déterminé, et c'est déterminé qu'il reprit la parole.

- Le problème voyez-vous, est que notre gouvernement est provisoire. Il fut constitué suite à l'enlèvement de Dikti Mohat. Les Jedis interviennent pour aider les populations, n'est-ce pas? Alors vous devriez pouvoir faire quelque chose.

Il voulait certainement retrouver la Présidente mais aussi tester leur prétendue indépendance. Luke arqua un sourcil par réflexe avant de se tourner vers An'ya, réclamant silencieusement un temps afin de discuter avec elle. D'un côté il ne voyait pas d'inconvénients à tenter de demander au Conseil une autorisation spéciale pour lancer une enquête, de l'autre si les autorités de Bespin et de Gerrenthum n'avaient rien trouvé, il fallait craindre un échec semblable. Tant de temps, nulle demande rançon, elle était probablemet morte. Pouvaient-ils perdre ces précieux jours?

De son propre chef, So'Pra s'était levé pour laisser les deux Jedis discuter. Le Hapien pesait le pour et contre.

- Notre devoir serait d'au moins prévenir le Conseil, leur demander leur opinion puis permission avant d'avertir Grendo S'orn. Il ne sera certainement pas content mais en lui expliquant que cela peut inciter Gerrenthum à accepter l'accord... Sans compter que même si je préfèrerais qu'il adhère à l'idée, nous pouvons lui forcer un peu la main, l'Ordre conserve son indépendance quant à ce qu'il veut ou non faire. Si le Président demande officiellement le concours de l'Ordre, ce dernier a le droit d'y répondre ou non.


Même en retrouvant le corps de la Présidente, les Jedis apporteraient un certain soulagement à la famille mais aussi à Gerrenthum. Cela permettrait à la planète de s'organiser pour des prochaines élections, et bien que l'espoir demeure mince, il restait réel.

- L'Empire approche, mais sa conquête ne va pas se faire du jour au lendemain non plus. Si nous obtenons du président qu'il fasse mariner un peu les semblants d'approche ou de négociations entammées, nous devrions essayer de retrouver Mohat.

Essayer
, parce qu'évidemment, presque tout dépendait des éléments qui leurs seraient donnés.

- Quand je dis "nous", je parle de l'Ordre. L'affaire semble complexe et comme vous le devinez sans doute, pister n'est pas ma spécialité, loin de là.

Et il n'était, en outre, qu'un modeste Consulaire. Pour ce rôle, il imaginait bien l'intervention d'une Ombre capable de s'infiltrer dans tous les milieux, discret, expérimenté, mais lui? C'était difficilement pensable. Attentif à An'ya, scrutant son opinion qui serait prise en compte au même nivea que la sienne, le Chevalier s'était calmeent tourné vers elle. De loin, impossible pour So'Pra de dire si les Jedis acceptaient le défi. Il n'avait donné aucune condition ou élément, jugeant que si la vraie vocation des Jedis d'aider, ils accepteraient quelque soit la difficulté de l'enquÊte, ss avancées ou embûches.
An'ya Qelis
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Le président provisoire avait formulé une demande claire : retrouver Dikti Mohak. An'ya pensa que d'une certaine manière il bluffait. Pourquoi laisserait il le pouvoir après tant d'effort?
La jeune femme se souvint que les sondages indiquaient une popularité décroissante de Sop'Cra depuis son ascension au poste le plus important de la planète. L'ancienne Présidente, elle, était énormément appréciée du peuple. Elle savait l'écouter et l'impliquer dans les décisions, parait il, contrairement au Président actuel. Avait-il des doutes sur sa capacité à diriger Gerrenthum? Ou se sentait-il pris au piège avec ses nouveaux alliés, les Pro-Impériaux? En tout cas, les arguments du Consulaire Kayan semblaient avoir fait leur chemin dans son crâne.

Lorsque le Président se leva, après avoir formuler sa demande, la Ministre du Commerce Extérieur ("choucroute hautaine sur la tête") et le Ministre des Affaires Étrangères ("petit con boudiné dans sa chemise") partirent à sa suite, objectant le retour éventuel de Madame Mohak, essayant de le convaincre de revenir sur ses propos. Seul le soixantenaire aux yeux bleus électriques (le Ministre de l'Intérieur, supposé allié) resta quelques minutes avant de rejoindre l'équipe ministérielle dans sa conversation animée. Lino May et le sergent zabrak, quant a eux, restèrent en retrait et silencieux. Ils n'étaient pas là pour intervenir dans les négociations.

Le Ministre de l'Intérieur dit sur le ton de la confidence, à voix basse afin que seuls les Jedis entendent:

- Sop'Cra ne fera rien contre les Pro-Impériaux, même s'il aimerait bien faire autrement. Il est coincée. C'est comme si l'Empire avait infiltré le gouvernent actuel. Par contre, si Dikti Mohak ou son gouvernement revenait, ils reprendraient leur place. Ce qui excluraient du gouvernement les deux Ministres Pro-Impériaux que vous voyez là.


- Sop'Cra nous envoie sur une enquête difficile pour gagner du temps, n'est ce pas? dit la tatouée de but en blanc.

- Exacte. Mais il y a autre chose. Sur Gerrenthum, mes services n'ont aucun problème pour enquêter sur le disparition de Madame Mohak. Mais en dehors, c'est une tout autre affaire. Je n'ai eu que peu d'éléments de ce qu'il s'est passé en dehors de la planète. Ne trouvez-vous pas étrange que les conclusions de l'enquête des services secrets de Bespin n'aient jamais abouti?
continua le soixantenaire.

- Parce que quelqu'un s'arrange pour que les choses n'avancent pas. Quelqu'un qui a le pouvoir de ralentir les choses... commença An'ya en plissant les yeux.

- Et quelqu'un a qui profite le crime, répondit le ministre de l'intérieur, en jetant un œil pour s'assurer que les deux autres Ministres discutaient toujours avec le Président, loin de leurs messes basses.

- Donc en toute logique, le Ministre des Affaires Étrangères correspondrait au profil. Une fois l'enquête sorti de la planète, c'est lui qui prend la suite de l'affaire. Et il a le pouvoir de faire disparaitre les dossiers ou de ralentir l'enquête. Je crois que je commence à aimer la politique, conclut l'ancienne Sith.

- Vous aurez tout mon soutien. Je vous ferais parvenir les conclusions de mon enquête en toute discrétion. Mais attention, les Pro Impériaux vous surveillent. Si vous acceptez la demande du Président, soyez sur vos gardes.

Luke prit la parole :


- Notre devoir serait d'au moins prévenir le Conseil, leur demander leur opinion puis permission avant d'avertir Grendo S'orn. Il ne sera certainement pas content mais en lui expliquant que cela peut inciter Gerrenthum à accepter l'accord... Sans compter que même si je préfèrerais qu'il adhère à l'idée, nous pouvons lui forcer un peu la main, l'Ordre conserve son indépendance quant à ce qu'il veut ou non faire. Si le Président demande officiellement le concours de l'Ordre, ce dernier a le droit d'y répondre ou non.



An'ya écouta attentivement son homologue Jedi. Son cerveau carburait à plein régime. Pendant ce temps le Ministre de l'intérieur rejoignit ses collègues. Leur discussion s'envenima rapidement. Merci pour cette belle diversion. An'ya en profita pour conspirer:

- Chevalier, voici mon analyse de la situation : le Président teste surement notre indépendance. Sans elle, il n'a aucun argument contre les deux Ministres Pro-Impériaux. Il s'est sans doute rendu compte trop tard qu'il avait fait rentré le loup dans la bergerie en s'alliant avec eux.


Elle jeta un regard de travers au Ministre des Affaires Extérieures. Il était toujours occupé.

- Alors, on s'en fout de l'avis de S'orn. On répond à la demande du Président. On est l'ordre Jedi, oui ou non? Au pire, on lui expliquera que c'était pour le bien de la mission.

Le sergent républicain fronça les sourcils. An'ya s'était emballée et avait oublié son parlé diplomatique. Elle en n'avait rien a faire de ce type là ni de S'orn. D'ailleurs, quand la hiérarchie la freinait pour avancer, elle faisait sans! Non pas que An'ya était une tête brûlée mais, sur Dromung Kass, elle représentait le haut de la hiérarchie: les Siths. A l'époque elle faisait bien ce qu'elle voulait et comme elle l' entendait. Sauf si l'ordre Sith ou son Maître lui donnait des ordres, bien entendu. Bref, elle reprit en soignant son langage:

- Vous avez raison, Chevalier. Envoyons une demande officielle au Temple. Et faisons trainer la réponse! Car tant que nous n'avons pas reçu officiellement l'autorisation d'enquêter, nous avons une bonne excuse pour rester ici sans même éveiller les soupçons. Sauf qu'en réalité, nous allons enquêter officieusement pour ne pas perdre de temps. Et le jour où nous recevons l'autorisation officielle, nous serons déjà sur Bespin. Ainsi nous prendrons de vitesse les pro-impériaux.

Le tout sur le ton d'une conspiratrice. An'ya savait comploter et montrer des plans machiavéliques. Même s'ils pouvaient des fois se retourner contre elle... (comme la fois où elle avait pris en traite Yulpi Bepads en plein milieu du Temple!)

- L'affaire semble complexe et comme vous le devinez sans doute, pister n'est pas ma spécialité, loin de là.


An'ya s'imaginait mal enquêter avec un aveugle, en effet. Fallait il attendre un autre jeu pour prendre la suite de l'affaire?

- Vous savez... J'ai déjà fait ce genre de mission. Retrouver quelqu'un, l'endroit où il se terre, de manière discrète en plus, et... Euh...

Bien sûr, elle évita de dire que le but de ces missions était d'éliminer la personne qui se cachait. Des missions d'enquête... suivi d'un assassinat. Une certaine gêne se vit dans l'attitude de la jeune femme.

- Enfin bref... Et puis, s'il nous manque des compétences, nous pourrions toujours demander l'aide des soldats républicains, n'est-ce pas sergent?

- Affirmatif. Nous sommes en soutiens pour que la mission diplomatique réussisse et à la condition de ne pas nuire aux intérêts du Chancelier Suprême.


L'ancienne Sith se tourna vers l'aveugle. 

-Il faut agir maintenant, Chevalier. Qu'en pensez vous? Qu'est ce qu'on fait?


An'ya se résuma la situation (en mission, on pouvait la qualifier de pragmatique). Si les Jedi retrouvaient Mohak ou l'ancien gouvernement, les efforts des pro-impériaux et de l'Empire seraient réduit à néant. Sop'Cra n'aurait aucune raison de refuser son intégration dans la République (et donc de refuser les installations militaires qui vont avec). Donc réussite quasi certaine de la mission.

Pour cela, la délégation Jedi avait un allié de choix: Le Ministre de l'Intérieur. Avec lui, ils pouvaient avoir les informations qu'ils souhaitaient, du matériel spécifique, une demande officielle de collaboration avec les services secrets de Bespin, voir même de faux papiers et une couverture... Le kit du parfait petit espion, en somme! Par contre, si le Ministre des Affaires Étrangères s'en rendait compte, ce dernier allait tout faire pour les neutraliser. 


An'ya était dans son élément mais Luke mesurait-il tout ceci?
Luke Kayan
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Volontairement, Luke se concentrait sur le Président. Son handicap lui permettait cette "impolitesse" sans que personne n'ose faire de remarques. Il avait pourtant conscience des auras assombries qui vrillaient autour d'eux. Son lien n'était pas aussi fort avec An'Ya mais le Jedi avait bon espoir que la vivacité d'esprit de la jeune femme la pousse à s'occuper plus en profondeur de l'entourage de son interlocuteur. Elle pourrait lire des expressions faciales, précieuses lorsqu'on savait les traduire. Ainsi, deux Ministres font les départements étaient dirigés vers l'extérieur (celui des Affaires Étrangères et celui du Commerce Extérieur) avaient été séduit par l'Empire. On avait dû leur promettre des accords, peut-être un poste inter-galactique. Il faudrait donc compter sur eux pour mettre du piment dans leur mission.

Quant au Ministre de l'intérieur, il semblait davantage valoriser Dikti MohkK. Sous ses airs neutres, le Hapien croyait deviner un véritable intérêt pour la retrouver et il n'était pas forcément humaniste. Il croyait fermement que Dikti était encore vivante et que ses bourreaux attendaient pour faire monter les enchères de la rançon ou accuser le Gouvernement actuel par le biais d'une dramatique vidéo dans laquelle l'ancienne Présidente essayerait de s'échapper en hurlant le nom des coupables. Peut-être même faisaient-ils déjà chanter le Président. Ce dernier, en mal de popularité devait aussi retrouver Dikti car l'on devait murmurer sur son passage. À ce point, il était plus sage de participer activement à sa recherche -ou faire semblant-, éventuellement la retrouver, accepter de se ranger derrière son ombre en attendant quelques années. Le costume de héros fidèle à sa Présidente ne pourrait qu'améliorer sa côte, ou du moins, le laver de soupçons. Cet homme avait beau avoir fait une belle impression à Luke, le Jedi s'en méfiait. Il savait les politiciens capables d'endormir jusqu'à la Force avec leurs belles paroles.

- Nous vous remercions Monsieur le Ministre. Sachez que votre collaboration sera reconnue quelques soient nos conclusions.

Acheva le Hapien d'un ton très diplomatique. Une vague de contentement s'élança dans la Force, c'était évidemment ce qu'attendait le Ministre. Il avait tablé sur coopérer avec les Républicains, peut-être dans l'espoir que ceux-ci signent des accords avec Gerrenthum. Puisque l'Empire avait déjà ses champions, il pourrait devenir celui de l'autre Puissance. Cela lui vaudrait une jolie promotion si les Jedis et leur République - car lui les voyait liés quoiqu'on en dise- prenaient l'ascendant. Ne plus voir l'autre boudiné dans sa chemise, quel bonheur.

- Il a aussi et surtout des soupçons qui pèsent forcément sur ses épaules. Victime de calomnies ou coupables, celui qui prend le pouvoir est toujours au moins implicitement accusé en cas de disparition soudaine, inquiétante. Faire semblant de se préoccuper pour Madame Mohak au point de se montrer indigné par notre manque d'action est tout à son avantage, même s'il prend le "risque" d'effectivement la retrouver et qu'il devrait lui rendre son poste. Actuellement, vous l'avez dit, sa popularité est basse. Soit il gouverne par la force, mais je ne le vois pas assez extrême pour ça, soit il retourne dans l'ombre d'une Dikti Mohak, vivante ou morte mais qu'il aura contribué à retrouver.

Le jeune homme aimait de moins en moins la politique. Déjà adolescent, Saï avait peiné à convaincre son Padawan de se diriger dans la voie du Consulaire pour cette raison. Ce domaine était le seul qui puisse se vanter d'avoir fait sortir le placide Luke de ses gonds. Il avait à l'époque, fait montre d'indices de rébellion typiques de la fougueuse jeunesse bien que son caractère et son admiration pour son mentor aient nettement dilué la tendance. À vrai dire, la "crise" du Hapien avait été à peine palpable. Un froncement de sourcils, quelques phrases un peu acerbes assaisonnées de quelques baisers avec son petit ami dd'antan avaient constitué, tout au plus, son étape la plus agitée. Mais bien vite, il avait retrouvé le "droit" chemin, délaissé Josh, délaissé ses idées trop utopiques afin de se former dans la voie qui semblait la plus raisonnable pour un jeune homme calme, au verbe travaillé et aveugle. Cela ne l'empêchait pourtant pas de se sentir agacé par ces multiples complots, ces conflits d'intérêts qui se mêlaient - au mieux- avec un vague sentiment patriotique et un goutte d'empathie. Excellement formé, Luke n'en laissait rien paraître toutefois, aidé par l'attitude professionnelle d'An'Ya. Qu'elle ne tombe pas dans le piège en toute candeur était un véritable repos. Il se retint de la réprimander comme une gamine lorsque ses mots se durcirent à l'égard de S'Orn. Quelques part, c'était plutôt jouissif que l'un des deux ose critiquer le Némoïndien arriviste. Pour la forme, le Chevalier émit quand même un toussotement destiné à rappeler à An'Ya qu'elle était dans l'Ordre et que certaines limites ne sauraient être outrepassées. Un Jedi devait se montrer réservé, calme et effacé en toutes circonstances. S'altérer n'était pas une option, encore moins avoir des mots à l'égard de qui que ce soit. Ni exaltation, ni colère, ni peine, ni prise de parti trop voyantes.

- Votre idée n'est pas mauvaise en soi, mais je suggère plutôt de contacter rapidement quelques membres du Conseil, les mettre dans la confidence et qu'ils s'arrangent, eux, pour faire traîner le dossier. Ainsi, nous serons soutenus dans notre démarche par ces quelques personnes. De toutes manières nous avons besoin d'alliés à l'extérieur, c'est indéniable.

Luke ne voulait surtout pas agir contre l'Ordre, ni pour prendre à défaut les Impériaux, ni pour accélérer les choses. Il connaissait par contre les rouages du système et savait comment obtenir -parfois!- l'autorisation officieuse de supérieurs comme Maître Don et quelques autres Membres du Conseils qui débattaient alors en huit-clos. Devant l'urgence, ce petit commité se réunissait en toute discrétion et accordait une dérogation, tandis qu'officiellement, le dossier suivait son chemin, lourd, pénible, parsemé d'obstacles administratifs. Où comment obtenir les bénéfices proposés par An'ya sans les inconvénients. Bien sûr, il fallait encore que cette petite partie du Conseil accepte de les appuyer mais Luke avait rapidement fait les calculs. Les enjeux, planétaires, étaient trop importants pour qu'on leur refuse cette option, du moins si l'ancienne Sith et son compagnon préparaient de solides arguments. Peu connu pour une quelconque témérité injustifiée, le Hapien comptait sur sa réputation de Jedi prudent aux solutions parfois originales -mais réfléchies- pour convaincre.

- C'est vrai que nous n'avons guère le temps de faire appel à une autre équipe. Outre le voyage, ce sont les papiers qui m'inquiètent. Gerrenthum ne verrait pas d'un bon oeil l'arrivée d'autres Jedis. Le Gouvernement se méfierait et, dans cette crise qui tend à le rendre paranoïaque, pourrait croire à une sorte d'invasion ou de manoeuvre pour s'installer et prendre l'Empire à revers.

En plus, adieu rapidité et discrétion. An'ya avait raison. Cela avait beau agacer Luke de s'imaginer, inutile à suivre l'ex-Sith flairer une piste, ils n'avaient guère le choix.

- Bon, j'ai déjà fait un peu de profilage, et je peux quand même récolter des indices informatiques.

Sans compter la Force que le Chevalier maîtrisait tout particulièrement bien. Il sentait généralement ses avertissements avant les autres, étudiait avec précision le moindre de ses mouvements et reconnaissait plutôt bien l'aura d'Insensibles. Un exercice redouté par les Jedis Voyants qui, ironiquement, devenaient aveugles au sein de la Force lorsqu'il fallait repérer une personne sans aura spéciale. Luke qui avait quelques amis Insensibles ou qui avait également dû suivre la trace de l'une d'elles lors d'une piste d'otages demeurait moyen, mais toujours meilleur que quelqu'un qui ne s'y exerçait jamais. S'il repérait la présence de Dikti Mohak, l'empreinte que la Force laissait autour d'elle -à défaut d'en elle- il pourrait la repérer dans une certaine mesure et à une certaine distance. Arrivés sur place, sans doute leur suffirait-il de sentir la Peur, la Colère ou... Le vide. Malheureusement, un cadavre aussi se percevait pour qui était bien entraîné et c'est d'ailleurs ce à quoi Luke s'attendait. Retrouver un corps sans vie. Le président aussi sans doute, raison pour laquelle- outre le fait de gagner du temps et tester l'indépendance des Jedis.- il devait les exhorter à mener l'enquête.

- Bien. Testons de suite la force des promesses de notre nouvel ami... Et demandons-lui le dossier d'enquête sur la disparition de Mohak, ainsi que son historique personnel. Sa famille, ses proches, ses ami(e)s, leur vocation politique. Puis les ennemis.

Car au fond, en politique il n'y avait guère plus d'amitié. Un cousin pro-empire pouvait l'avoir retiré de la scène pour fragiliser le Gouvernement actuel et faire entrer l'Empire avec deux ou trois jolis mots.

Sous l'oeil méfiants des deux ministres soupçonnés d'être pro-Impériaux, les Jedis se levèrent. Luke les salua avec la même politesse et courtoisie prudente qu'il ne s'éxécuta avec le président. Visage impassible, il ne laissa passer aucune de ses préférences, inquiétudes ou contentement. Une vraie muraille qui mettait mal à l'aise. Ces politiciens jouaient plus sur la fausse affectation, le surplus d'émotions, alors ils n'étaient pas habitués à quelqu'un qui n'essayait ni de leur cracher dessus, ni de leur jeter des fleurs. La plus pure des indifférences nappée d'une diplomatie impeccable. Pas moyen de crocher dans cet être lisse, presque fade au regard aveugle mais toutefois perçant qui ne laissait présager rien de bon en depit de ses apparences inoffensives.

***

Trois noms. C'était ce qu'ils avaient pour l'instant. Le Sergent continuait de faire les cent pas autour des deux Jedis, prêt à intervenir depuis qu'An'Ya avait sollicité son aide pour plus tard. Il avait des fourmis dans les bottes à l'idée de participer à une mission d'une telle envergure et espérait secrètement avoir l'occasion de se démarquer.

Le Comlink de Luke sonna plusieurs fois sans résultat jusqu'à ce qu'il obtienne un rendez-vous avec un membre du Conseil chargé de recevoir ces fameuses requêtes aussi urgentes que discrètes. Le temps que tout fut soumis aux quelques personnes à mettre dans la confession, le Chevalier prévint S'orn, employant des termes diplomatiques mais déterminés. - Ça lui en avait coûté tout de même... Défier le Chancelier de lui interdire quoique ce soit n'était pas rien.-.

Désormais assis sur une petite chaise, dans un bureau dépouillé de fioritures comme de matériel informatique trop sophistiqué, le Chevalier s'était attaqué au dossier de la propre soeur de Dikti. De deux ans son aînée, elle n'avait pourtant guère d'influence sur la scène politique. Manque de charisme. Et si ce n'était pas une conviction politique ou l'appât du gain qui avaient mené au retrait précipité de Mohak sinon la jalousie? Et An'ya qu'avait-elle trouvé?
An'ya Qelis
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- Très bien. Votre option semble la meilleure. Je vous laisse contacter l'ordre car, moi, je ne sais pas dans quelle mesure je serais prise au sérieux...

An'ya se voyait mal négocier ce genre de manoeuvre avec le Temple sans éveiller quelques soupçons. Surtout depuis qu'elle avait fauté en se substituant à la surveillance de ses Sentinelles... Une seule fois mais une fois de trop. Toutefois l'ancienne Sith commençait à se rendre compte d'une chose: l'ordre Jedi lui faisait plus confiance qu'elle ne le pensait.



Pour preuve: elle faisait parti de cette mission avec le Chevalier Kayan.

D'ailleurs, ce dernier prétendait posséder quelques compétences utiles pour la suite. Tans mieux! L'ancienne sith n'avait pas envie de se trainer un boulet! Aussi mignon soit il. Par le passé, An'ya n'avait pas hésité à abandonner des coéquipiers pour avancer plus vite. D'un autre côté, avec Luke, leur binôme fonctionnait plutôt bien jusqu'à présent. Et An'ya appréciait leur approche consensuelle de la mission.

Par contre, n'étant elle même pas vraiment diplomate, leur manière d'aborder les gens contrastait complètement. Lorsque An'ya passa devant les membres du Gouvernement, elle inclina la tête pour saluer sobrement le Président et le Ministre de l'Intérieur mais...  sous le regard mauvais des deux autres, An'ya ne put s'empêcher de leur afficher un sourire faux-cul et provocateur. La réaction ne tarda pas à se faire sentir dans la Force : du mépris et de la rage maîtrisée. La jeune femme était contente de son coup, totalement gratuit en plus.


***

Un appartement avait été mis a disposition de la délégation Jedi et Républicaine, le temps de leur séjour sur Gerrenthum. Le grand luxe, à côté de leur navette spatiale.
Tandis que le Hapien s'occupait de la hiérarchie, An'ya passait au peigne fin les différentes pièces dans le but de trouver d'éventuels cameras ou micros cachés. Rien. Ils étaient donc en lieu sûr.

La tatouée fut impressionnée par l'aplomb de son coéquipier lors de son appel à S'orn. Jamais elle n'aurait osé avoir cette attitude face au Chancelier Suprême et elle eut un certain respect pour le Chevalier aveugle.

Un peu plus tard, un individu peu loquasse avait cogné à la porte, demandant aux Jedis leur DataPad afin de leur transmettre les informations promises, suite à la demande de Luke.

Ils avaient trois noms.

Le deuxième nom était celui d'un riche homme d'affaire Calamarien : Driss Gumann. En effet, d'après les enquêteurs du Ministre de l'Intérieur, l'emploi du temps de la Présidente Mohak - ainsi que de la quasi totalité de son gouvernement - indiquait une invitation à un bal dans un hôtel-restaurant de luxe sur Bespin, par ce fameux Driss Gumann. Ce dernier semblait lié à la sphère politique de la République. Un agent double de cette dernière? Un lobbyiste ou quelque chose du genre? En tout cas, quelqu'un d'assez important pour faire déplacer un gouvernement presque entier.
Le rapport d'enquête, qu'An'ya avait résumé à voix haute pour Luke, affichait des liens vers certaines chaînes d'holonews de Bespin. 
Le premier lien dévoila l'hologramme d'une journaliste, disant d'une voie grave :


"Attentat sur un restaurant de luxe ! Les faits se sont déroulés dans la journée de samedi et des témoins affirment avoir vu deux cargos corelliens s'approcher des derniers étages du restaurant. S'en est suivi des tirs qui ont brisés les vitres. Le plus incroyable fut l'explosion spectaculaire des derniers étages, au moment où les terroristes s'enfuirent, semant le chaos dans le quartier..."

An'ya resta interloquée. Le date correspondait à celle du bal. La présidente était morte, c'était sûr. Une note des enquêteurs était jointe à l'holonews. An'ya traduisit oralement :

- Le restaurant appartenait à Gumann.

Le deuxième lien ne fut pas moins surprenant. Il s'agissait aussi d'une holonews trouvable facilement sur l'HoloNet.


"Du nouveau dans l'affaire de l' incroyable prise d'otage du spatioport. En effet, D'après les caméras de surveillance, quatre droïdes malfaiteurs auraient ouvert le feu au fusil blaster sur les agents de sécurité. Des grenades d'un gaz non identifié et des fumigènes auraient également été utilisés. Nous ne savons pas les raisons d'une telle opération clandestine et l'acte n'a toujours pas été revendiqué mais nos sources confirment l'hypothèse de l'enlèvement du richissime Mon Calamari, Driss Gumann, à bord de l'un des cargos fabriqués par la Corporation Technique Corellienne. Nous attendons encore le résultat de la police scientifique chargée d'analyser les corps du troisième cargo, celui même qui avait été abattu par les autorités de Bespin..."

Tandis que le journaliste parlait, les images montraient la scène de bataille vu de l'extérieur du spatioport. On se serait cru en pleine guerre! Des missiles explosaient dans tous les sens. Un des deux cargos fut abattu. Puis, soudainement, un troisième cargo corellien sorti de nul part, permettant la fuite des malfaiteurs grace à l'effet de surprise.

An'ya n'y croyait pas. Avec un tel bordel, les enquêteurs avaient largement de quoi remonter une piste. Pourtant, RIEN, NI PERSONNE ne parlait du gouvernement de Gerrenthum. Un document était aussi joint à cette holonews. Il s'agissait du rapport d'enquête des services secrets de Bespin. La jeune femme lut le document en diagonale.

- Non mais je rêve. Rien de plus de la part des services de Bespin? Pas même une information complémentaire? Ils se contentent juste de répéter ce qui est dit sur l'Holonet
, cracha-t-elle.

L'ancienne assassin secoua la tête. Il était clair que ces rapports étaient falsifiés. Si elle voulait en savoir plus, il faudrait aller sur place. Et puis une question restait en suspend :

- Qui est derrière tout ça? La sœur jalouse de Dikti? Les pro-impériaux?

Le sergent, qui avait observé les holonews avec attention, prit la parole:

- En tout cas, ce ne sont pas des amateurs. Ce sont des professionnels qui ont fait le coup. Des militaires peut-être. Ils ont étudié leur plan dans les moindres détails, ça se voit, et leur équipement vaut une petite fortune. Les cargos, eux, sont assez communs. Parfaits pour une opération clandestine.

An'ya commença a se masser le front du bout des doigts. Le troisième nom, c'était quoi déjà?



HRP, indices recueillis sur ce RP:
Luke Kayan
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[HJ: Désolée pour le retard ! Dis-moi si quelque chose ne va oas et je modifierai ! ]

L'enquête avait tellement été bâclée que c'était visible à des kilomètres, y compris pour un aveugle. De fait, les indices étaient si nombreux, si éparses que c'était tout aussi difficile de savoir par où commencer. L'explosion, la fête, les proches jaloux. Dikti ne manquait pas de prétendants au meurtre.

- Quelqu'un aux commandes de forces spéciales dont on soupçonne une nature de droïde

Signala le jeune homme, d'un ton d'abord tranquille puis surpris.

- Mais pas de nom encore. Des rumeurs concernant un certain Mid le Sanguinaire, mais aucune preuve. Un Jedi a disparu en même temps que Guuman en tout cas

Ça paraissait si gros que le Jedi imagina de suite que l'attentat n'était qu'une machination pour accuser de "faux terroristes aux intentions cachées.

- Et il y aurait eu des négociations. Alors en fait, il y a bien des otages. Sont-ils encore en vie ? Aucune idée... Mais ils ne voulaient pas vraiment tuer, on a trouvé les traces d'un gaz soporiphique polyvalent, capable d'affecter la plupart des races. Il fallait y penser.

Ces fameux terroristes avaient des moyens (pour faire exploser un étage complet, il en fallait) et du savoir-faire. Pénétrer au coeur d'une ville, passer outre des gardes du corps probablement dispachés deci- delà ... Ce n'était pas donné à n'importe qui, sans compter un soutien que le Jedi commençait à soupçonner sans avoir de preuves. Que l'attentat ait lieu dans le restaurant de Guuman n'était pas un hasard, il faudrait vérifier combien l'assurance devait lui payer d'indemnisation en cas de sinistre, tiens.

- Ce n'est pas nécessairement un qui, sinon éventuellement plusieurs.

Suggéra le Hapien en voyant la piste de la soeur et Guuman s'éloigner. La riche déshéritée du pouvoir aurait payé l'attentat tandis que l'autre sacrifiait son restaurant. Voilà qui expliquait la facilité avec laquelle les terroristes avaient pu s'installer et la lenteur de la police. Si la soeur était derrière, si Guuman avait prêté son établissement c'était presque facile. Cependant Luke ne voulait pas spéculer gratuitement. Il navigua donc sur son datapad, un écouteur planté dans l'oreille. Il était difficile de prêter attention à An'ya d'un côté et de l'autre aux informations qui cavalaient dans son autre tympan mais ce n'étaient que les prémisses. Cette effervescence donnait le ton à cette mission. Luke pianota un moment sur son appareil adapté, swichant entre la recherche de preuves et les permissions administratives, quitte à mentir parfois. Il y avait, derrière tout cela, des intentions occultes que certaines personnes ne souhaitaient pas voir émerger. Le jeune homme s'en cacha soigneusement mais il ressentit une onde de reconnaissance traverser son échine en songeant à Qelis. Compétente, impliquée, un peu bravache, tête brûlée mais définitivement d'une aide inestimable. Lui qui se méfiait au début, après avoir été trahi par une fausse repentie, se rendait compte qu'il avait de plus en plus confiance, au point de partager toutes ses informations sans complexe. D'ailleurs, une option permettait à son datapad de projeter en hologramme les lettres qu'il tapait dans sa langue écrite singulière. Traduite instantanément, elle s'inscrivait dans l'air en lettres informatiques formelles et sèches, pas très jolies mais très compréhensibles.

- J'ai obtenu le droit de passage pour accéder au restaurant de Guuman. Depuis, de nombreuses preuves, s'il y en avaient on dû être effacées mais ce n'est pas comme si nous avions beaucoup d'autres éléments à explorer. Avait-il un lien avec ceux qui l'ont enlevé ?

L'adresse de Guuman s'afficha, montrant avec surprise, un appartement luxueux sur Gerrenthum elle-même et un autre sur Bespin, il serait intéressant de les fouiller pour voir s'ils pouvaient trouver un indice. Ceci dit, le Président actuel ne les aideraient pas, le Chevalier en avait la conviction, d'ailleurs c'était peut-être pour ça que Guuman vivait là, pour l'éloigner du scandale et éviter l'intervention de forces extérieures. En tout cas, l'appartement luxueux, s'il n'avait pas été détruit, démontrait que la perte de son restaurant -effectivement remboursé au-delà même de son prix d'achat par son assurance- ne l'avait pas mené à la ruine, mais encore une fois, on ne pouvait pas juger en avance.

- Je propose d'aller voir les logements de Driss Guuman, d'abord sous couvert d'enquêter sur les faits en soi, quelque chose me dit que si on en sait plus sur son enlèvement, on pourrait en avoir plus sur son amie la Présidente. Tous deux étaient proches... Puis de fouiller plus discrètement. Quoiqu'il en soit, nous sommes seuls face à tous, autant ne pas se séparer.

Étudier chacun de son côté serait aussi risqué que vain, même si cela signifiait aller plus vite. Dikti était certainement morte, Luke aussi le pensait, après autant de temps, sans rançon ? C'était mal engagé, voilà qui rendait la mission plus triste mais surtout moins urgente. Ils pouvaient, dans un certain sens, prendre leur temps.

- Je n'ai pas pu obtenir de renforts, Gerremthum refuse l'arrivée d'autres "Républicains" sur leur sol, même de Jedis, donc c'est parti pour de longues nuits.

Et de très très longues journées, certes. Attentif à l'avis de sa comparse, le Chevalier continua de pianoter sur son ordinateur afin d'obtenir d'autres permis, par des moyens parfois détournés - en les faisant passer pour un journaliste par exemple- afin d'obtenir le droit d'aller dans certains endroits, d'avoir des interviews. Des fois, être Jedi était une véritable punition.
An'ya Qelis
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Driss Gumann a été enlevé le jour où il devait rencontrer la Présidente. Depuis plus de nouvelles des deux individus. An'ya imaginait déjà comment mener l'enquête. Premièrement, il était clair qu'il fallait quitter Gerrenthum pour Bespin. Là bas, questionner le personnel du complexe hôtelier de luxe ne serait pas un luxe (mouah-ah-ah!). Mais avant, profiter de leur arrivée à l'astroport pourrait leur permettre de savoir ce qu'il s'est réellement passé. Enfin, se rapprocher des services secrets de Bespin pour y trouver un allier, afin d'avoir de VRAIS informations, serait la cerise sur le gâteau. Mais comment être sûre de trouver un véritable allié qui ne travaille pas en souterrain pour le Ministre des Chemises Qui Boudinent ?

Une longue journée attendaient la délégation Jedi et Républicaine, en effet. Les heures défilèrent, entrecoupées de pauses. Pauses dans lesquelles la jeune femme critiquait le système dans lequel ils enquêtaient.

- Avec l'inquisition Sith, je peux vous assurer que les responsables seraient déjà démasqués. On ne cache rien face aux Inquisiteurs, dit l'ancienne sith avec un étrange mélange de dédain et de fierté.

Soudain l'attention de l'ancienne assassin fut attirée par un élément du dossier sur son DataPad. Incroyable! Les comptes détaillés du Ministère du Commerce Extérieur et des Affaires Étrangères! Le Ministre de l'intérieur leur avait fourni nombre de documents confidentiels, comme quoi cet homme avait réellement œuvré contre les pro-impériaux. An'ya fouilla les lignes de comptes des deux Ministres ennemis.
Rien. Aucune transaction étrange qui pourrait financer cet attentat et cette attaque sur Bespin.

- Lieutenant, au lieu de vous curer le nez, venez donc jeter un œil là dessus.

- Quoi? Mais non je... Et puis je suis sergent, pas...

- Vous voulez nous aider, oui ou non? (Question rhétorique qui n'attendait pas de réponse.) Alors, vous qui vous y connaissez en opérations militaires, faites donc une estimation du coût de l'opération clandestine. Puis jetez un œil aux comptes de ces deux Ministères si vous voyez quelque chose de louche.

- Grrm. Bien, bien, dit le zabbrak à contre cœur.

Une note des services secrets de Gerrenthum sur les deux Ministres pro-impériaux indiquait que ces deux derniers ne pouvaient pas avoir financé personnellement cette manoeuvre illégale. Du moins, pas directement.
Donc, d'où venaient de tels moyens militaires, une telle artillerie ? De la sœur de Dikti Mohak ?

- Rien d'anormal sur les comptes des Ministères du Commerce Extérieur et des Affaires Étrangères, annonça finalement le sergent au bout d'une heure.

- Mh.

An'ya avait aussi étudié le compte de la sœur de Dikti. Beaucoup plus simple que ceux des Ministères ! Pas de virements suspicieux non plus. An'ya commençait à se dire que les pro-impériaux n'étaient que de sales petits opportunistes tout juste bons à leur mettre des bâtons dans les roues. Bien sûr, l'ancienne impériale partageait ses trouvailles avec le reste de la délégation, Luke en priorité.

- Très cher Chevalier Kayan, commença-t'elle insidieusement, se rapprochant mesquinement de l'aveugle. Sans rançon de la part de ces professionnels, soit leur but était d'obtenir des informations de Gumann et de la Présidente (si son cadavre n'a pas été retrouvé), soit de les tuer. A qui profite le crime?

An'ya se leva, le cerveau en ébullition. En petit comité, elle pouvait se montrer moins introvertie qu'habituellement.

- Nous n'avons aucune preuve contre la sœur et les deux Ministres adverses, à part le fait que l'autre imbécile avec sa chemise trop étroite bloque toute information entre Bespin et Gerrenthum.

Elle tourna la tête vers le visage de Kayan. Dans le tête de la jeune femme, c'était lui le chef de la délégation. C'était lui qu'il fallait convaincre.

- Nous devons nous rendre sur Bespin. Là bas, nous en saurons plus sur le droïde. Avec les fausses identités de journalistes que vous nous avez dégoté, nous pourrons interroger le personnel du spatioport et visionner les caméras de sécurité dans problème. Ensuite nous aurons tout le loisir de fouiller l'appartement et le restaurant de Gumann, finit-elle sur une note faussement légère.

May Lino, qui avait elle aussi fait des recherches, prit la parole:

- Le Jedi disparu s'appelle Teddy. Il ne fait plus parti de l'Ordre et il est devenu le garde personnel de la Présidente il y a plusieurs années. Voilà.

- Très intéressant. Vraiment, ironisa la tatouée.

La Sentinelle au visage chevalin se tourna vers l'aveugle, ignorant la remarque sarcastique et attendant une prise de décision. Par cette attitude, elle montrait clairement à An'ya que ce n'était pas elle qui commandait ici.
Luke Kayan
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- Mais on ne peut pas résoudre un crime en commettant un autre.

Soupirait le jeune homme aux remarques d'An'ya avec, à la fin semblait-il, une pincée de regrets. Même le gentil archétype du Jedi comme lui arrivait à ses limites avec certains individus parfois, et l'envie de les claquer en salle d'interrogatoire avait plusieurs fois traversé l'esprit de Luke. Violent le blondinet. Évidemment, ce genre de pensées n'avait jamais été retranscris en vrai et il s'était d'ailleurs plusieurs fois opposé à des policiers ou militaires trop zélés, celle avec le grossier Korgan Kessel étant la plus notoire. L'homme avait tellement de rage empilé dans sa voix, ses gestes qu'on finissait par se demander qui était le véritable accusé de la salle. Non, décidément, ceux qui se prétendaient justiciers ne pouvaient pas emprunter le chemin de leurs adversaires.

Il se raidit un peu lorsqu'An'ya réduisit la distance de manière un peu osée. Il prêta l'oreille en résistant à l'envie de gentiment lui rappeler qu'il n'était pas malentendant. Le moment critique ne laissait guère place à l'éducation basique.

- Il paraît en effet évident que nous devions aller sur Bespin.

Se résigna le Hapien en notant de vite trouver un moyen d'actualiser leur rapport. L'Ordre leur avait donné beaucoup de droits, autant ne pas briser leur confiance, et puis le respect du protocole le rassurait. Déjà, la jeune femme tatouée et lui jouaient les équilibristes en devançant Grendo, à la recherche de la Présidente.

- Et si nous voyions Dikti Mohak comme un témoin clé qui saurait des choses ? Elle n'aurait donc pas été enlevée pour la rançon, sinon pour la faire taire.

-Dans ce cas là ou celui de la vengeance, il fallait se rendre à l'évidence, elle était décédé. Malheureusement les virements limpides comme de l'eau de roche suggéraient qu'il n'y avait aucun chantage qui justifierait que ses agresseurs la gardent en vie. Une Présidente, c'était visible, reconnaissable. Pourquoi s'en encombrer si ce n'était pour tirer des informations? Si la femme résistait, c'était l'unique espoir que Luke entretenait concernant sa survie.-

- Teddy aurait pu laisser une trace ? Un genre de journal ? Vieux réflexe d'ancien Jedi habitué à faire des rapports, qui sait ? Est-ce qu'on sait s'il travaillait pour une entreprise de sécurité ?

May offrit un sourire carnassier à sa désormais "concurrente", au moins Luke semblait s'intéresser à ses révélations, lui. Elle tapota sur son datapad, ravie de sortir de son rang de simple garde du corps d'ex-siths aux attitudes de gamine. Si elle en avait eu le temps d'ailleurs, Lino aurait parié vu les précédentes scènes dont elle avait été témoin sur le vaisseau, qu'An'ya faisait des avances au Hapien. Cependant, les circonstances ne s'y prêtaient pas. Non seulement il y avait une planète en jeu derrière cette affaire, mais c'était aussi l'occasion de briller en enquête. May avait toujours rêvé de missions plus subtiles or, les Jedi censés aller au-delà de l'apparence lui offraient toujours un rôle de gorille.

- AltaSeguridad. C'est le nom de l'entreprise privée, basée sur Bespin. Elle est assez petite mais vise une clientèle de luxe à des prix exhorbitants. Les quelques employés sont des ex-militaires, officiers en plus. Et donc, un ex-Jedi. Teddy. Quand on voit son salaire, on comprend presque qu'il ait quitté l'Ordre. Si seulement je pouvais être payée comme ça... Qelis est une cliente autrement plus difficile que la Présidente.

Plaisanta à moitié la femme avec toutefois, un soupçon d'affection bien -très bien- caché pour la Tatouée.

- Alors tous sur Bespin. Vous, Chevalier Lino, vous irez à AltaSeguridad en conservant votre identité de Jedi. Ce qui devrait leur faire céder leurs données plus facilement mais soyez convainquante, rappelez-vous qu'en-dehors de la juridiction de la République, le directeur peut refuser. Essayez de savoir où logeait ce Teddy pour trouver un éventuel journal de bord. Il a radicalement changé de vie et aurait pu avoir besoin d'écrire pour se soulager. - Cours de psychologie appliquée à la criminologie. Une vie dure et riche en expériences menaient souvent à dicter ou écrire pour se soulager. Teddy ne semblait pas cacher son passé de Jedi puisqu'il s'en servait pour vendre ses capacités de protection mais on ne sortait pas indemme d'une vie au Temple, d'un adieu à une communauté plutôt fermée pour une vie de civile où l'argent brûlait les doigts.

- Mais et Qelis - Fit mine de protester Lino, trop envieuse de partir enquêter seule mais conscienseuse à la fois. Elle faisait relativement confiance à An'ya.-

- Étant donné les faits qui se sont produits sur le vaisseau, Mademoiselle Qelis a su prouver sa loyauté, de plus l'urgence de la situation me donne le droit à revoir les tâches prévues pour chacun des membres de l'équipe.

- Il détestait tellement diriger. Prendre toutes ces décisions, parler aussi sûrement n'était pas dans son genre. D'ailleurs, le jeune homme détestait particulièrement l'attention perçante du Sergent, de la tatouée et désormais de Lino. Malheureusement nul Karm pour choisir que faire dans l'urgence, frôler les limites du protocole pour allier la théorie et la pratique.-

- Le fait d'apparaître en tant que Jedi à AltaSeguridad risque d'attirer les regards, soyez prudentes.

Et de les aider, An'ya et lui à renforcer leur rôle de simples journalistes. May fronça les sourcils, hocha la tête, un peu trop enthousiaste avant de se rappeler de traduire son geste en mots.

-Je m'en doutais mais ça ira, je n'ai pas peur. Et puis je pourrai toujours prétendre enquêter sur la désertion de Teddy. Soit, être à côté de la plaque pour les espions. Ça ne me fais pas peur.

Assura-t-elle. Luke approuva, étonnamment d'un hochement de tête.

- Bon, je crois que nous partons tous en voyage. Chevalier Lino, utilisez notre navette, Mademoiselle Qelis et moi devrions prendre un transport en commun. Sergent, vous devriez rester ici, à l'affût de changements, de commentaires parmi les hauts placés quant à notre mission.

- Vous voulez que j'espionne ?

- Oui et que vous continuiez d'étudier ces comptes ainsi que les relevés de communication de la Soeur Mohak. Soulignez les numéros qui reviennent souvent. Ça vous va ?

- Du moment que je peux aider.- l'homme était un peu mal à l'aise, plus habitué à des affaires militaires cependant il souhaitait aussi démontrer à l'ex-Sith que non, il ne se curait pas le nez.

L'ordinateur du jeune homme émit un crissement, signe qu'il imprimait et plastifiait deux cartes d'identité. Lui était "Lou Tân", 25 ans, tout juste sorti de l'académie de Journalisme de Coruscant. Par souci de réalisme mais aussi pour pousser leurs interlocuteurs à ne pas s'inquiéter d'eux, un symbole de handicap trônait dans le bas de sa carte, indiquant une "malvoyance". Évidemment, un aveugle qui se baladait sans canne et écrivait des articles, ça ferait un peu trop suspect car Luke devait une partie de sa grande indépendance à son entraînement Jedi ainsi qu'à la Force elle-même.

Il serait donc une sorte d'employé à peine délivré de son statut de Stagiaire. On penserait ainsi que le journal l'envoyait couvrir une affaire froide, plus pour l'occuper qu'autre chose. Cependant, ils travaillaient aussi pour le Petit Coruscantien, très connu sur Holonet. Rien de tel pour mousser un peu l'égo des interrogés qui se verraient peut-être déjà en héros ou martyre dans cette affaire. Le personnel du Spatioport, souvent invisible aux yeux des passants, ouvreurs de porte étaient avides d'un peu de reconnaissance, et surtout ils avaient des oreilles partout, sertis d'une mémoire visuelle extraordinaire. Se renseigner sur le droïde discrètement serait plus délicat mais le Hapien ne doutait pas de la ruse d'An'ya.

Concernant l'identité d'An'ya, Luke lui avait laissé le choix dans le sceptre du possible. L'expérience lui avait appris qu'on jouait mieux son rôle lorsqu'il ressemblait un peu au vrai "soi".
An'ya Qelis
An'ya Qelis
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- Résoudre un crime en commettant un autre? Répéta lentement la jeune femme en plissant les yeux.

Visiblement, elle ne comprenait pas. Puis son regard s'illumina.

- Chevalier... Pour commettre un crime, il faut être dans l'illégalité, non? Or, dans l' Empire, les Siths ont tous les droits. Surtout l'Inquisition, débatti l'ancienne sith.

An'ya eut une pensée pour les actes terribles qu'elle avait commis. Si jamais on l'accusait de meurtre ou de torture, elle pourrait toujours dire qu'elle était autorisée à le faire, en toute légalité. Quant à faire face à sa conscience, c'était une tout autre histoire...

- Ici, dans la République, les lois sont différentes. Et les Jedis ne sont pas la caste dominante, visiblement. C'est dommage, car cela affaiblit le Temple qui doit se justifier pour sauver des vies.

Elle semblait réellement navrée de cet état de fait. Ou frustrée plutôt.

An'ya senti les muscles du Chevalier Kayan se raidir lorsqu'elle se rapprocha de lui. Le fait qu'elle le mette mal à l'aise amusa grandement le tatouée. Elle venait de trouver une des limites du Jedi... et elle adorait jouer avec les limites des gens. C'était une des manières qu'elle avait développé pour se faire craindre des autres, sur Dromung Kass.

La suite de la conversation se passait entre Luke et Lino. Cette dernière osa même provoquer deux fois An'ya ! Par un sourire et par une remarque. Oh, la sale garce ! Elle qui, d'habitude, restait de marbre, elle cachait bien son jeu. An'ya répliqua du tac au tac sur le même ton de plaisanterie :

-Tsss. C'est vous qui devriez payer pour rester avec moi.

Bon, c'était médiocre mais valait mieux ne pas se laisser marcher sur les pieds. An'ya avait trop subit cela lors de son adolescence alors, maintenant, elle mordait - tel un serpent - à la moindre occasion.

La suite de la conversation prit une tournure étonnante : Luke décida de casser son binôme avec sa nounou! Elle ne laissa rien transparaître sur son visage mais, bon sang, ce qu'elle désirait ça! Plus de surveillance, à elle la liberté!

An'ya lança alors une remarque qui avait un double objectif :

- Ne vous inquiétez pas, Chevalier May, je prendrai soin du Chevalier Kayan.

Suite à quoi elle ponctua sa phrase de son plus beau sourire maléfique en coin.
La Sentinelle aurait-elle le doute de laisser le pauvre aveugle entre les mains de cette ex-Sith? Déstabiliser Lino amusait An'ya.
Mais ce qui lui plaisait le plus - son second objectif - était de jouer avec Luke. Ce dernier pouvait légitimement se poser le question de ce que signifiait "prendre soin de lui". De quoi le gêner encore un peu plus... Hi! Hi! Hi!

Le Sergent, quant à lui, resterait en contact avec le nouveau binôme.

- Dans nos communications, si vous commencez vos phrases par "Et bien", c'est qu'il y a un problème et qu'on ne peut pas parler librement. Vous êtes capable de retenir ça, non?

- Grrmh. Oui. (Pas content des provocations de la jeune femme.)

- Simple mesure de sécurité. On ne sait jamais ce qu'il peut arriver en notre absence.


***


Ainsi, la délégation s'était dispersée: le sergent et deux de ses hommes dans l'appartement, Lino May et les deux autres soldats (dont Ryan) avec la navette, et le binôme Kayan-Qelis... dans la rue en direction de l'astroport.
L'ancienne impériale avait l'habitude de missions d'infiltration, d'espionnage et autre. Surtout, elle avait un bon sens de l'observation et de la déduction. Si elle ne se faisait aucun soucis pour May - son plan de passer pour quelqu'un "à côté de la plaque" tenait parfaitement la route - il s'agissait d'une tout autre histoire pour le Chevalier Aveugle et sa collègue.

- Tss. J'en était sûr, siffla cette dernière. On est suivi.

Sur le trajet, Luke pouvait la voir concentrée, observatrice et connectée à la Force.

- Par ici, faites-moi confiance, dit elle soudainement en prenant le bras du Chevalier (plus pour le guider que pour se rapprocher intimement de lui).

Ils se retrouvèrent dans une échoppe où pendaient des frusques et autres vêtements de fabrication locale.

- Celui là et celui là, dans un sac, demanda An'ya sans autre forme de politesse - et trahissant ainsi une forme d'impatience - au marchand qui utilisa trois bras pour la servir et le quatrième pour encaisser les crédits républicains. Nous en aurons bientôt besoin, dit elle en tournant la tête vers le Jedi.

Toujours en guidant l'aveugle de manière autoritaire, ils approchèrent des transports en commun. An'ya regarda la carte pour se repérer ainsi que les allers et venues des voyageurs. Elle attendait le bon moment pour appliquer le plan qu'elle avait improvisé dans sa tête.

- Tenez-vous prêt, Chevalier, je vais bientôt vous habiller. (Elle aurait préféré faire l'inverse...) Vous sentez à travers la Force que nous sommes espionnés, pas vrai? Ça ne va pas durer, dit-elle d'une voix assuré.

C'est alors qu'un transport arriva et déversa une foule d'individus. Au même moment une annonce vocale indiquait dans un haut-parleur un départ imminent.

- Maintenant.

An'ya décala le Jedi derrière l'angle d'un mur tandis que les chassés croisés se faisaient. Elle sorti rapidement du sac les ponchos à capuche couleur locale, facile à enfiler, pour le mettre au dessus de la bure du Jedi. Elle fit de même pour elle, avant de saisir la main du bel hapien pour l'entraîner dans le courant d'êtres vivants qui se déversait et se mélangeait. Ils se laissèrent ainsi porter jusqu'à échouer dans un transport sur railles qui n'allait pas du tout vers l'astroport. Les portes se verrouillèrent, l'engin s'élança dans un glissement caractéristique, puis la sensation d'être surveillée par les supposés espions du Ministre des Chemises Boudinantes disparue.

Sous sa nouvelle capuche, An'ya afficha un sourire narquois et triomphant.

- Bon courage pour nous retrouver. Maintenant, nous avons tout le loisirs de reprendre le chemin du spatioport.
Luke Kayan
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- Caste ? Dominante ? Non en effet, nous sommes indépendants. Enfin... En théorie.

Luke demeura pensif un moment puis haussa les épaules, signe d'abandon. An'ya était encore trop nouvelle pour s'employer à modifier son point de vue, en outre, tous deux étaient occupés par la mission et finalement le Hapien ne considérait pas avoir la permission d'essayer de façonner l'ancienne Sith. Il avait actuellement confiance en elle, tant que l'humaine ne faisait pas montre d'un dérogement aux règles régissant leur Ordre, elle pouvait penser ce que bon lui semblait. Le petit groupe se sépara, non sans quelques ultimes recommandations du Chevalier au Sergent qui semblait, de toutes manières, plus à l'aise avec lui. Le blond n'avait pas la langue aussi tranchante que sa comparse, au mieux il était aimable quoique distant, professionnel. May Lino devait penser pareil car elle se fit une joie de diriger son "au revoir" à Luke et d'ignorer superbement son (ex?) protégée. Elle ne se priva pas non plus de soupirer "bonne chance" au jeune homme, une victime en devenir selon son avis, puis de tourner les talons.

***
- Ah non ! Je veux bien que vous me preniez la main, c'est même pratique pour me guider mais je sais m'habiller depuis plus de 20 a...

Maintenant que l'agacement pointait dans sa voix et se répandait dans son regard bicolore, Luke allait faire le point avec An'ya sauf que cette dernière ne s'arrêta pas une seconde. La femme l'entraîna dans une gare, ou un arrêt pour navettes à en croire les messages qui résonnaient dans les hauts-parleurs. Les cheveux tirés en arrière, le jeune homme émit un grognement avant d'immerger de son pancho avec lequel il se débattait. Il n'était pas habitué à ce que quelqu'un lui enfile - ou retire- quoique ce soit, très indépendant de nature.

Désormais dans le transport en commun, le Hapien s'appliqua à chercher le panneau indicateur, normalement toujours situé au même endroit. Quelques tâtonnements plus tard, il avait trouvé la prévision de route de l'engin, en basic, dans la langue régionale et en braille. Il étudia le trajet en faisant courir rapidement ses doigts dessus avant de se retourner vers An'ya.

- En tout cas, merci, nous les avons semés. Dans le cas où ceux qui nous suivaient ont une intuition, ils vont signaler que nous sommes montés dans un de ces transports, voir donner le signalement de cette navette. Il ne faudra donc pas trop tarder à sortir. Dans deux arrêts, on pourra prendre une autre dans le sens inverse pour aller au spatioport. la A1 qui passe toutes les 10 minutes.

Résuma-t-il rapidement tout en sortant de son sac en bandoulière, sa carte qu'il apposa directement sur son pancho. L'effet fut immédiat, les locaux qui regardaient avec curiosité ces deux jeunes humanoïdes aux traits atypiques chez eux s'en détournèrent. Ici, on n'aimait pas trop les journalistes et personne ne souhaitait être interrogés sur quoique ce soit, surtout que malgré le temps qui était passé, on avait tendance à se douter de quoi ces fouilles-vies auraient envie de causer.

L'arrêt auxquels ils descendirent était en fait une station imposante, le centre névralgique de l'entreprise. Luke en profita pour entraîner An'ya à sa suite. Douce vengeance après s'être fait balader de la sorte et preuve qu'il savait se débrouiller, non mais. Il héla quelqu'un du personnel et présenta sa carte où le sigle de handicap signalait son état.

- Nous devons aller au spatioport. S'il vous plaît.

L'homme les dévisagea un instant, posa son regard sur celui, fixe du prétendu malvoyant. Il les invita à les suivre dans un couloir inaccessible au public, un raccourci bienvenue qui leur ferait gagner du temps et en invisibilité pour arriver directement à la navette, avec en prime, un droit de monter en priorité. Les voyageurs déjà présents qui se bousculaient durent renoncer à monter car An'ya en tant qu'accompagnatrice et le propre Luke passèrent outre la file, escortés par le membre du personnel d'assistance. Installés confortablement dans la A1, le Hapien se tourna vers l'humaine. Non, il n'allait pas la narguer, qu'elle déduise comme une grande. D'ailleurs pour lui, la démonstration était finie, ils étaient à nouveau partenaires, inutile d'en faire cas. Le jeune homme sortit un datapad duquel sortait un écouteur qui lui lisait les données. Ils avaient encore 20 minutes jusqu'au spatioport.

- Quand on arrivera sur les lieux, il faudra faire vite, se déplacer sans hésitation dans un lieu que nous ne connaissons pas, car nos espions doivent se douter des endroits clés que nous allons visiter, des gens que nous allons interroger. Nous avons gagné du temps en évitant de divaguer à la station et en montant en priorité, mais à moins de voler, on ne pourra pas profiter du système d'assistance au spatioport. J'ai téléchargé une carte locale. - Un document touristique peu fourni s'afficha. Bespin n'était pas une destination de vacances très connue.- et entré les coordonnées d'un hôtel proche de l'appartement de Guuman, essayez de mémoriser les lieux pour qu'on sorte du spatioport sans hésitation. Moi, je m'occupe du plan du spatioport.


Trouver le bureau du personnel, celui du directeur, les accès, ce n'était pas simple pour quelqu'un qui peinait à se diriger dans l'espace, heureusement Luke avait une excellente mémoire et il serait capable de souffler "à gauche" ou "à droite" à An'ya au moment voulu. Se repérer vite pour se déplacer encore plus rapidement était une compétence souvent négligée qui pouvait faire la différence. C'était Karm qui lui l'avait enseigné. Quand on avait une population d'autchotones primitifs mais très nombreux à vos trousses, mieux valait avoir étudié la situation géographique, les sorties avant, histoire de fuir dans la bonne direction.

- J'espère qu'on sera assez rapide pour interroger le personnel... J'ai peur que nos ennemis anticipent et aillent à son restaurant. Il y a peut-être une autre solution que celle d'aller très vite d'ailleurs... Aller lentement. Je veux dire, réserver un hôtel et ne pas nous précipiter au restaurant, en ne nous voyant pas débarquer, ils pourront pensé avoir fait fausse route. Il y a d'autres pistes à explorer, et ils pourraient tenter de sortir pour essayer d'anticiper un autre endroit clé. Qu'en dites-vous ?

De plus, la nuit leur laisserait l'occasion de faire une multitudes d'activités. Explorer les archives sur Holonet à propos de l'affaire, contacter le temple, faire un rapport et enrichir leur plan pour "après", par exemple.
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