Alysha Myy’Lano
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Premier Semestre de l’Année 21.574 • Hyperespace, quelque part entre les planètes Kohlma et Taris.


Cela fait quelques jours que nous avons entrepris ce qui est, de mon point de vue, mon baptême du feu. Depuis Dromund Kaas – où ma Dame est venue me chercher – nous avons pris la voie hyperspatiale vers Kohlma – cette charmante planète où j’ai eu l’occasion de faire ma visite médicale. Là, nous avons compléter notre équipage : en plus des deux pilotes, des deux agents impériaux et des deux droïdes qui étaient déjà présents lors de mon arrivée, voilà que sont venus l’agrémentés un grand Togruta largement marqué par le passage des années, un jeune homme à l’orée de l’âge adulte et ce bon Docteur à qui je n’ai pas manqué de sourire lors de son embarquement.

S’il m’a fallu un instant pour le reconnaître – du fait du temps qui avait passé et surtout de son respirateur – j’ai rapidement reconnu en le colosse claudiquant l’ancien Maître de ma Dame dont j’avais déjà fait la rencontre en vision. Nous n’avons pas échangé un mot, depuis son arrivé sur le vaisseau, à peine un regard. A vrai dire, il n’est pas celui qui a attisé ma curiosité puisque je sais déjà qui il est et qu’au travers de la ceinture encore, je continue d’avoir des échanges avec son passé. Non, celui que je guette à présent, c’est le jeune loup qui l’a suivi et avec lequel le Docteur discutait alors qu’ils pénétraient, de concert, dans le vaisseau. Grand, brun, ciselé par l’exercice militaire, le port assuré, l’œil attentif et ce je-ne-sais-quoi de familier, ma Dame me l’a présenté un instant avant leur arrivé comme son fils, Mee, sans rien n’ajouter. L’occasion est trop belle pour que je ne l’aborde pas : d’abord, il partage son sang avec celle que je révère, mais aussi je devine sans mal qu’il est largement susceptible de m’apporter une somme de connaissances conséquentes. Or, si je dois assumer le rôle de la Suivante mais aussi de la Garde-du-Corps, n’est-il pas évident que je me dois de m’y former ? Et si mon enseignant peut être un jeune et galant homme à la discipline irréprochable, n’est-ce pas de mon devoir de lui demander son aide ?

Il est excessivement tôt selon les standards galactiques lorsque je réponds à l’appel de ce devoir. J’ai guetté discrètement ses habitudes, et j’ai remarqué qu’il a profité, depuis ces deux derniers jours, que tout le monde soit encore endormi ou enfermé dans ses quartiers personnels pour occuper la soute du vaisseau. Il s’y exerce depuis déjà un bon quart d’heure quand je me décide à entrer. Il est alors torse nu, tient le compte de ses tractions, attend d’être parvenu à un chiffre rond avant de se laisser souplement tomber et de me demander :

« Je ne vous avais pas vue, je peux vous aider ? »

Le spectacle de ses muscles saillants, s’activant sous sa peau métisse d’une pâleur délicieuse, a fait naître sur mes lèvres un léger sourire que je ne rends pas prédateur mais au contraire, un peu timide. J’agite les mains :

« J’aurais aimé discuter un peu avec vous, si vous me le permettez. »

Il interrompt ses exercices, se passe une serviette sur le visage et se fait quelques pas vers moi. L’air un peu désolé de celui prit en défaut, il me répond :

« Je suis désolé, je ne vous comprends pas. »

Je prends l’air triste, mire la pointe de mes pieds et alentour, comme pour chercher une solution qu’en réalité, j’ai déjà toute trouvée, puis affiche le regard du ‘eurêka’, m’approche de lui, tapote doucement ma tempe, puis la sienne, et mime avec les mains un semblant de, « je peux ? ». Il acquiesce et, répétant ce qui m’est désormais anodin, je noue délicatement les fils qui relieront mes pensées aux siennes le temps de notre échange.

« Bonjour, Mee. Ne vous inquiétez pas, je ne lis pas vos pensées, je me contente de projeter mes mots en vous pour que nous puissions échanger malgré mon handicap. Puis-je vous importuner quelques instants ? »

Mon ton est doux, chaud, celui de celle qui se sait importune – d’autant plus que sa défaillance oblige à l’autre à un exercice sûrement peu familier – mais tout à fait naturel et bienveillant. Malgré la curiosité du moyen utilisé pour notre échange, il ne sourcille pas et me répond aimablement :

« Oui bien entendu, He'Thu, en quoi puis-je vous être utile ?

– J’aurais un service à vous demander, mais n’y voyez aucune obligation surtout. Savez-vous quelle est ma fonction auprès de votre mère ? »

– Je sais que vous êtes son apprentie, pourquoi ?

– C'est exact. Et parce que je suis son Apprentie, je dois la suivre où qu'elle aille et me fondre dans la suite de ses servantes. Vous n'ignorez sûrement pas que toutes furent formées pour être autant des suivantes que des gardes du corps. Je n'ai pas bénéficié de cette formation et je me demandais... Enfin, j'ai cru comprendre que vous étiez doté de ces aptitudes et je suis venue vous demander conseil. Croyez-vous... Je laisse la phrase en suspens, espérant que spontanément il vienne à m'aider pour l'achever et derrière accepte de partager un peu de son savoir.

– Que je puisse vous former au combat au corps à corps et au blaster ?

Je soupire, comme soulagée de voir mon vilain secret éventé par un homme d'une clémence extrême, et lui souris : nous nous comprenons.

– Oui... Idhès et votre Mère me forment à la façon des Siths, mais il m'est impératif d'apprendre aussi votre voie, vos codes, vos façon de faire et votre façon de voir le monde. Et puis... Un temps d'hésitation afin qu'il m'invite à aller plus avant.

– Poursuivez. Son ton amical m’invite à croire que je suis sur une bonne voie.

– J’aurais… J’aurais aimé profiter de l’occasion pour vous connaître vous. Je rougis un peu, c’est à peine si on le devine dans la lumière blafarde de l’endroit. C’est pourquoi je suis là. Je voulais faire part de ma volonté à votre Mère mais je ne désirais pas que cela vous soit imposé. Je voulais votre accord en premier lieu. Puis-je ? »

Il se redresse, joint les mains dans le dos et prend une pose terriblement martiale. N’importe quelle femme aurait fondu de caresser son torse, de lui tirer les cheveux en arrière et de mordre ses lèvres plutôt que de les embrasser.

« Ce sera à ma mère d'en décider, mais je ne suis jamais contre former et transmettre mon savoir. Peut-être pourriez-vous assister dans un premier temps à un entrainement du docteur sur Kohlma à notre retour pour vous faire une idée de ce qui pourrait vous attendre. »

Je plante mon regard dans le sien, d’un air de défi dénué d’animosité, en émule, et réponds avec un sourire au moins aussi déterminé que sa posture :

« Je pensais que nous aurions pu profiterque tout le monde soit occupé pour commencer au plus tôt ? Qui sait si je n’aurais pas quelque utilité à vos leçons dès notre arrivée sur Taris ?

Il répond à mon sourire par le sien mais avec un professionnalisme à toute épreuve persiste : – A part vous faire faire des exercices physiques de renforcement musculaire, je ne vois pas quoi vous faire faire d'autre. Le tir c'est compromis, et le corps-à-corps serait pas raisonnable avant une mission en cas de blessures.

J’affiche l’air le plus mignonnement déçu du monde, comme une enfant privée d’un grand moment, et tente une nouvelle approche – Et quand est-il de votre langage ? Nous voyons toujours dans les holos les soldats faire tout un tas de geste avec leurs mains pour communiquer leurs ordres… Promis, juste cela et j’accepterai tout le renforcement musculaire du monde. »

Il continue de sourire et cède à mon caprice. J’apprends rapidement les quelques signes utilisés par les armées umbaranes pour communiquer silencieusement sur le terrain. Moi qui en connaît des milliers d’autres, ce ne sont pas ceux-là qui me posent problème. En échange, au détour de la conversation, je lui apprends les bribes de mon langage : bonjour, merci, son prénom, le mien, histoire de nourrir un peu le lien. Ensuite, comme promis, je passe sagement aux exercices de renforcement et me forme à m’isoler de la Force. Je ses toutes les limites de mon corps et j’éprouve toutes les peines du monde à parvenir au bout des exercices finaux mais, malgré la sueur qui perle et goutte sur le sol ferreux de la pièce, je parviens, en serrant les dents, au bout des interminables minutes de gainage qu’il m’impose – je ne me dupe pas et je sais que si j’y parviens c’est avant tout parce qu’il aura su jauger l’effort à l’étalon de ma propre personne.

Tremblante, j’ignore combien de temps a passé mais ce que je n’ignore pas, c’est le plaisir que j’ai trouvé à ce moment. Plaquant grâce à l’humidité de tout mon être mes cheveux en arrière, je lui souris chaleureusement, l’œil pétillant. J’ai abandonné au cours des exercices le haut de ma bure que j’enfile rapidement afin de pouvoir parcourir l’espace qui me sépare de mes quartiers. Avant de le quitter, j’ajoute :

« Merci beaucoup, Mee, j’espère que votre mère acceptera que nous partagions encore d’autres moments comme celui-ci.

– C’est pas mal. Avec l’habitude, ce sera plus facile ! Même les défis les plus compliqués. »

Dans ma langue, je le remercie profondément, encore, puis glisse prestement sur mes talons. Tandis que je m’évanouis vers l’ascenseur qui relie la soute aux étages supérieurs, je sens son regard s’attarder un instant sur moi avant qu’il ne reprenne sa propre routine.

Une heure se passe, heure durant laquelle je m’assure d’être à nouveau tout à fait présentable, puis je me mets en quête de ma Dame. Je la trouve sans mal dans le salon. Lorsque nous sommes proches, j’ai comme l’impression de pouvoir constamment dire où elle se trouve. Lorsque je m’approche, elle est occupée à consulter la représentation holographique de Taris qu’elle manipule habilement. Je me tiens derrière elle, j’attends, je sais qu’elle a senti ma présence et qu’elle s’adressera à moi lorsqu’elle le souhaitera. Elle ne tarde pas, s’adresse à moi et pivote alors que sa question trouve sa fin :

« Je t’écoute mon apprentie, te sens-tu prête pour ta mission ? »

Avant de lui répondre, je la salue comme il se doit, en Reine et Maître, et m’exprime instinctivement par geste. C’est le mode spontané que nous avons adopté. Lorsqu’elle commence par la télépathie, je lui réponds sur le même média, sinon la voie normale suffit.

« Vous m’avez bien formé et notre tâche à venir ne m’effraie pas. Cependant, j’aurais une demande à vous faire, concernant des tâches futures et en particulier mon rôle, auprès de vous, de Suivante. Puis-je ?

– Exprime ta pensée, mon apprentie.

– Ma fonction exigera que je sois apte à me battre comme une personne n’ayant pas notre don. Idhès ne peut m’enseigner cette voie, j’ai besoin d’apprendre auprès de quelqu’un qui le sache pour l’avoir vécu et non pour se l’être simplement imaginé. Je suis venue vous demander la permission de m’entraîner auprès de votre fils, Mee, et d’être formée par lui aux us et façons de vos armées, ma Dame.

– Nullement, mais je te remercie de l'avoir proposé. Tu as quartier libre en attendant le briefing rapide que je ferai lorsque nous approcherons de notre objectif.

– Bien, ma Dame, il en sera fait selon vos exigences. »

Je m’incline une nouvelle fois et m’éclipse aussi discrètement que je suis venue. Plus tard, au hasard d’un couloir, mon nouvel instructeur entendra résonner au creux de son esprit Son exacte parole.



Premier Semestre de l’Année 21.574, dans la soirée du lendemain • Hyperespace, quelque part entre les planètes Kohlma et Taris.


J’ai le corps endoloris par les courbatures. Mee, ce matin, a refusé que je me soumette au même traitement que la veille pour ne pas risquer de meurtrir durablement l’un de mes muscles. Je n’ai pas insisté, Elle m’a demandé de prendre sa parole comme la sienne. Bien que les lumières de l’hyperespace n’ont pas changé, les éclairages à l’intérieur des coursives se sont apaisés pour nous signifier que nous sommes officiellement en soirée. C’est à la faveur de cette lumière ocre que je me décide à revenir vers l’un de nos autres camarades de traversée. Il est seul, dans l’un des salons de l’appareil, et je me présente dans l’encadrement de la porte qu’il a laissée ouverte. Comme il ne me remarque pas, je toque doucement sur le cadre.

Comme nous n’arriverons à Taris que dans deux jours et que ma Dame m’a laissée libre de me mettre à l’aise le soir venu, j’ai choisi, après ma douche, d’enfiler mon kimono d’intérieur dont le confort et la douceur ne me lasse pas. J’attends, en silence, qu’il m’invite à entrer, mes cheveux ondoient sans trop d’ordre à l’entour de mon visage, encore légèrement humides.
Torhyn Lokred
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Le grand jour était arrivé, Mee et Ganys m’avaient informé dela venue dès le lendemain du Seigneur Oracci, pour nous embarquer en direction de Taris. J’étais partagé à la fois entre l’excitation et l’appréhension. Je n’avais jamais, ô grand jamais, effectué ce genre de « mission ». Mais j’avais suivi avec attention et assiduité l’entrainement de mon séduisant et charmant instructeur, Mee Keto…Ce dernier avait pu noter mes progrès et j’étais satisfait de constater que mon traitement de fond, pour l’heure, me permettais de réaliser les exercices physiques que le jeune homme m’imposait. J’avais souhaité m'associer à lui pour jouer et me rapprocher sa mère, mais finalement ce gamin je l’aimais vraiment bien…un peu comme ce jeune frère que je n’avais eu…à défaut d’autre chose…

Toutefois, mon excitation fut de courte durée – ouvrant grand les voies de la peur au sein de mon cœur – lorsque j’appris que le Seigneur Oracci n’était pas seule…sérieusement qu’est-ce qu’elle avait eu besoin d’amener avec elle sa péronnelle d’apprentie ? Cette pimbêche m’avait promis qu’on se reverrait, j’avais espéré que ce ne serait pas de sitôt…Mais si la Force – dont je ne savais pas grand-chose – était capable de diriger le destin des gens, elle ne m’aimait pas…du tout…

C’était réciproque cela dit…

C’est donc ainsi que j’étais monté à bord du vaisseau flanqué de Darth Ganys et de Mee, et le Ronchon, caché dans une des poches de ma blouse. J’avais salué le Seigneur Oracci, et répondu – la bienséance oblige – au sourire qu’He’Thu m’avait lancé par une inclination de la tête, sans la quitter des yeux, et un sourire figé sur mes lèves fines.


J’attendais l’autorisation de rejoindre le Seigneur Oracci suite à la demande d’audience que j’avais formulé. En effet j’étais quelque peu perplexe, et j’avais besoin de quelques éclaircissements depuis ce fameux jour…


* *
*


J’étais – comme toujours – terré dans mon laboratoire, occupé à « jouer » avec Sujet n°3 aka Ronchon. Les rats étaient des animaux particulièrement intelligents et extrêmement dociles une fois qu’on les avait dressés. J’avais compris d’où venait l’agressivité de Ronchon, c’était la peur. Doté d’une sensibilité un peu plus poussée que la normale et d’un formidable instinct de survie, cet adorable petit cobaye m’avait perçu comme le tortionnaire que j’étais, et avait compris ce qui l’attendait. Une fois qu’il fut rassuré, il s’était calmé et laissé approcher. Je n’en étais qu’au début de son apprentissage, mais nous avions déjà de bonnes bases.

J’avais pris pour habitude de regarder les nouvelles galactiques, comme une fenêtre sur le monde que le Seigneur Oracci m’avait accordée, par pitié…ou par ruse…Toujours était-il qu’il était question de [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]. J’avais déjà entendu parler de ce Neimoidien, un scientifique, homme d’affaires et surtout homme politique. Et du peu que j’avais pu en voir, ce nouveau Chancelier était un redoutable personnage… mais que changera-t-il ? Les républicains m’avaient condamné par étroitesse d’esprit, en quoi ce nouveau Chancelier sera-t-il différent ?

J’écoutais ses propos…il s’exprimait bien il fallait le reconnaître, il savait manier les mots, ses postures et sa façon de bouger, tout cela était calculé.

« La nécessité de réorganiser notre système politique pour l'adapter d'avantage aux besoins d'aujourd'hui est plus que primordiale. Je n'ai cessé de le répéter durant la campagne ; il nous faut considérer la République comme une terre d'opportunités, pour tous et non pour quelques rares privilégiés. »

Je me resservais un café, tout en pestant contre les propos de Grendo S’orn :

- Mais oui…et quand on vous en propose des opportunités, des avancées scientifiques, technologiques, vous autres au pouvoir vous n’avez pas la capacité de les apprécier ! Les génies en avance sur leur temps ne sont pas traités comme tels…on les condamne…on les enferme à double tour, on jette la clé et on les oublie. J’en sais quelque chose…Vous ne serez pas différents des autres Monsieur S’orn…je le crains.

Finalement rien d’intéressant sur l’holonews…J’avais donc repris mes travaux, délaissant mon petit rat qui observait mes gestes.

« Mesdames et Messieurs, laissez-moi vous présenter la vice-chancelière ... Sly Keto, Souveraine d'Umbara. »

Une femme…mouai…une potiche qui allait servir de vitrine plus qu’autre chose. J’espérai qu’au moins elle soit agréable à regarder. Une Umbarane…et reine de surcroît…si elle était à moitié aussi belle que le Seigneur Oracci, cela ferait l’affaire. Je levais donc la tête, pour poser mes yeux sur l’hologramme, afin de voir celle qui était la dirigeante du monde d’où venait mon employeuse, non sans reprendre une rasade de café…

Je n’aurai pas dû…pour le café.

Car en voyant la silhouette de la Vice-Chancelière, j’écarquillais les yeux, et ma gorge se noua si bien que je recrachais aussitôt toute la gorgée de café. Sans prendre garde aux taches brunes qui s’étendaient sur ma blouse et mon costume, je me redressais, pointant du doigt le visage de l’Umbarane qui apparaissait devant moi. C’était impossible… Je frottais mes yeux…la fatigue surement…Cette reine d’Umbara ressemblait à s’y méprendre au Seigneur Oracci. Et il me fallut un long moment pour comprendre…que c’était elle… J’étais frustré, en rage de savoir qu’on m’avait mis volontairement à l’écart de tout ceci. Pour quelle autre raison si ce n’était par manque de confiance ? J’étais donc toujours ses yeux ce savant fou dont il fallait se méfier ?




* *
*


Je fus donc introduit dans les quartiers de la dame Sith. Avec respect, j’inclinais le haut de mon corps, une main au niveau de mon ventre pour retenir les pans de ma veste.

- Je tenais à vous féliciter pour votre …magnifique promotion au sein de la Nouvelle République Galactique… Votre Majesté …J’avais fait exprès d’insister sur le « Votre Majesté », ne l’ayant jamais appelée de la sorte, puisque j’ignorais tout de ce titre qu’elle portait…Je repris : Qui êtes-vous ? Un Seigneur Sith ? une souveraine désormais n°2 au sein de la République ?

Oracci ricana amusée:

- Tout à la fois, cela vous semble aussi improbable ?

Je la fixais…ses mots raisonnaient dans ma tête et petit à petit un rictus apparu sur mes lèvres fines…je répondis :

- Improbable…il semblerait que non…Je suis cependant plus qu’admiratif…qu’un Seigneur Sith soit parvenu à se cacher au plus prêt des hautes sphères de la République. C’est à la fois…brillant…et terrifiant. Ne craignez-vous donc pas qu’on vous découvre ? Les autres sensibles ne peuvent-ils sentir votre lien avec la Force ?

- C'est une éventualité à laquelle je me prépare depuis un certain temps. Mais pour l'heure ils ont été incapables de découvrir ma véritable nature. Si c'était le cas, ils m'enfermeraient.

- Je vois…Une telle chose ne m’arrangerai nullement votre Altesse…Je vais donc m’assurer que tout est prêt de mon côté pour la bonne réussite de cette mission…et permettre à mes recherches de vous être utiles…. Mon sourire s’était élargi…Si Sly Keto venait à être arrêtée, cela me mettrait moi et mes recherches si précieuses en danger…Cette pensée me fit frissonner…Je ne laisserai pas ce Seigneur Sith tomber entre de mauvaises mains…Car je n’avais nul doute qu’elle m’entrainerait dans sa chute…J’allais prendre congé, m’inclinant de nouveau…mais avant de partir je rajoutais d’une voix douce… J’espère être en mesure de vous prouver que vous pouvez me faire suffisamment confiance pour la suite…et que ce n’est pas de moi dont vous devez vous méfier le plus.

- Je le sais déjà docteur. Rassurez-vous.

J’étais resté impassible en quittant les quartiers de Darth Oracci…mais alors que la porte se fermait sur moi, je demeurai quelques minutes interdit…incapable de bouger…tant j’étais encore surpris de cette conversation, et les derniers mots de l’umbarane se gravaient en moi…Pouvais-je la croire quand elle disait cela ? Mon visage se fendit d'un grand sourire, je ne pouvais pas m'empêcher de la croire...Il fallait donc m'assurer que mes intérêts ne s'effondrent pas s'il venait à arriver malheur au Seigneur Oracci...et pour cela, la meilleure chose était...de veiller à ce qu'il ne lui arrive rien...Et mes recherches allaient m'y aider.



Ces derniers jours furent donc particulièrement studieux en ce qui me concernait, désireux de ne rien négliger sur le plan médical, je tâchais de déterminer tous les types de prélèvements dont j’allais avoir besoin pour répondre aux attentes du Seigneur Oracci…et servir mes propres desseins également. Assis dans un fauteuil, une jambe ramenée négligemment sur l’autre, j’avais laissé mon costume trois pièces habituel, pour porter une simple chemise noire légèrement ouverte, et un pantalon bleu marine bien plus décontracté que mes tenues habituelles. Mes longs cheveux étaient ramenés en une queue de cheval basses, avec mes sempiternelles mèches rebelles ondulées qui dansaient autour de mon visage…

Je ne l’avais pas vue…trop occupé à étudier une hélice d’ADN… – le mien en l’occurrence – je m’en servais comme base pour le génome humain, pour établir une comparaison avec l’ADN Rakghoule que nous prélèverons. Mes recherches sur Lorrd ayant été effacées, je devais tout recommencer…même la base…Néanmoins quelque chose me chiffonnais sans que je puisse mettre le doigt dessus... J’entendis un petit bruit, comme si l’on toquait sur quelque chose. Je redressais la tête…

Elle était là…splendide…comme toujours…dans sa tenue de type kimono qui la mettait en valeur sans pour autant révéler le moindre bout de chair de son corps. Cette garce était décidément toujours désirable. Je me levais brusquement, posant mon datapad sur le fauteuil, et tendis la main vers elle pour prendre la sienne et l’inviter à entrer :

- Très chère…je vous en prie…Comment allez-vous depuis notre dernière rencontre ?

Rester simple, pas de jeu, aucune arrières pensées de ma part…j’avais retenu la leçon…Je poursuivis :

- Vous avez donc été conviée, vous aussi, dans cette excursion sur Taris.Je suis sûr que vous ne serez pas de trop…la dangerosité de notre destination n’est plus à faire et les créatures qui nous intéressent ne sont pas à prendre à la légère.

A cette pensée mon sentiment d’excitation s’était ravivé et un sourire vint illuminer mon visage…Avoir de nouveau en ma possession de virus Rakghoule me mettais dans un état de joie indescriptible.

Elle se laissa guider, et pris place sur le fauteuil face au mien, me rendant mon sourire. Je la vis tenter de communiquer avec ses mains. Je fronçais les sourcils, malgré le fait que cette fille m'avait humilié, j'avais décidé de me mettre à l'apprentissage de sa langue gestuelle, dans le but de ne pas paraître idiot, et aussi ne rien perdre de ses conversations éventuelles. Néanmoins j'étais loin de maîtriser la chose, aussi lui fis-je signe d'aller moins vite. Je pus toutefois comprendre ce qu'elle voulait me dire.

"Je suis heureuse de vous revoir, Torhyn. Je n'ai pas encore été briefée sur la nature de l'opération, mais je crois comprendre qu'elle vous ravit. A vrai dire, je suis venue pour deux raisons : vous présenter une nouvelle fois mes plus sincères excuses, en espérant que vous les acceptiez, et vous faire une petite surprise."

Je pris soin de reprendre mon datapad en main et me rassis.

- Très chère nous ne sommes plus des enfants, je prends vos excuses pour ce qu'elles sont. Et vous en remercie. De plus, je suis moi-même fautif d'avoir eu un comportement déplacé à votre encontre. Cependant, comprenez que vos pouvoirs, dont j'ignore tout, puissent m'effrayer...n'y voyez-là que de l'incompréhension de ma part face à vos capacités incroyables et qui me dépassent totalement.

Demi-vérité...car ses excuses je m'en foutais royalement, et je n'avais définitivement aucune confiance en elle...J'avais pris la décision d'aider le Seigneur Oracci en me rendant indispensable et en poursuivant mes recherches, et ce même si je devais la protéger de son apprentie qui pourrait s'avérer devenir trop gourmande, comme de coutume chez les Siths...Mais j'avais pris soin de cacher mes intentions au milieu de la véracité de mes propos quant à ma crainte de ses facultés en tant que sensible à la Force. De plus, ses derniers mots avaient véritablement piqué mon intérêt, et c'était donc de cette curiosité dont je fis une sincère démonstration:

- Ho? une surprise? Je brûle d'en savoir plus...
Alysha Myy’Lano
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Il est ravissant, dans sa petite chemise qui ne fait pas le choix entre le distingué et la détente. Il y a des gens qui s'embellissent en vieillissant et parmi ceux-là, il y a ceux qui non seulement ont cette chance mais en plus ont eu, sitôt la jeunesse, l'incroyable cadeau d'être conforme aux canons de beautés. Est-ce peut-être le poivre et sel ? Un magazine féminin de peu d'intérêts me suggèrerait sans doute que cette faiblesse me venait d'une absence paternel. Par chance, je ne lis pas cette presse ; et puis, parfois, je me sens le coeur à aimer la galaxie entière autant que je la hais.

Assise face à lui, j'ai toute son attention. J'ai le sentiment que si son esprit est là, son coeur n'y est peut-être pas. Peut-être je fabule, mais cette incertitude me chagrine. Il me faut le ramener à moi puisque j'ai besoin de lui.

" Non, non. Vous vouliez m'aider, vous avez été tout à fait charmant. Simplement, lorsque vous avez appuyé - et je ne vous le repproche pas, il était normal que vous le fassiez - sur la plaie, je ne m'attendais pas à cette décharge de douleur et j'ai réagi en animal blessé. Dame Oracci aurait réprouvé mon comportement, à raison, et j'ai honte de celui-ci.

Sachez que j'ai noté votre inquiétude et qu'à vrai dire, j'aimerais que nous nous aidions mutuellement à la faire disparaître. D'abord, j'ai pris la liberté de nous préparer du thé, si vous le voulez bien, mais il y a aussi une discussion que j'aimerais avoir avec vous, de vive voix. "


Son sourcil s'arque, il doute, rien de plus sain. Ne suis-je pas une Sith, après tout ? D'un hochement de tête, il accepte le thé et presque aussitôt, répond :

" Je vois que votre passé est un poids... Si je puis vous être utile, dites-le-moi. Mais je vous en prie, poursuivez. "

Je lui souris, de cette façon dont les malades sourient pour feindre que tout va bien, tout en admettant que ce n'est que de façade qu'il arbore cette joie. D'une pensée, j'attire doucement jusqu'à nous le plateau que j'avais laissé dans le couloir et le dépose avec une égale douceur sur la table qui nous sépare. Je me penche ensuite moi-même pour saisir la théière et en déverser le contenu. De la façon dont je procède, on saisit immédiatement que je pourrais présider à une cérémonie du thé traditionnelle sans commettre d'impair. Je poursuis ensuite, après avoir déposé la tasse devant lui.

" Attendez un instant avant de boire, Docteur, je ne voudrais pas que vous vous brûliez et j'aimerais d'abord vous faire cette surprise dont je n'arrête pas de vous rabattre les oreilles. Me donnerez-vous vos mains ?"

Je viens me mettre à genoux, assise en tailleur, aux pieds de sa chaise, seul mon dos droit ne me met pas en position de suppliante. Je le regarde d'ici-bas et lui tend les mains, paumes ouvertes, pour qu'il y glisse les siennes. Il hésite, évidemment, mais me concède le geste. Je prends ses mains, je les serre doucement et en caresse le dos de mes pouces, non pour le séduire, simplement pour l'inviter à se détendre. Doucement, je tisse le lien, de la même façon que j'ai tissé le lien avec Dame Orracci, et soudain, au creux de son esprit, ma voix qui résonne.

" Surprise ... murmurai-je dans son esprit avant d'y rire avec chaleur avant de reprendre rapidement. N'ayez crainte, Tohryn, ce n'est que moi. Je ne lis pas vos pensées, je vous le promets, simplement, je voulais que vous m'entendiez, vraiment. Vous serez l'un des rares à pouvoir le faire, et je voulais que ce fût le cas. Ai-je votre permission pour poursuivre ainsi ? Si vous avez besoin de boire, pour prendre le temps d'accepter l'étrangeté de ce qui se passe, je vous en prie. "

Ma présence, même pour lui, est palpable car c'est ainsi que je le souhaite. Je ne m'introduis pas en traîtresse, je m'avance à découvert et mes pensées sont chaudes, apaisantes, carressantes par instant. Je ne veux plus être une menace pour lui, je souhaite cette conversation sur le mode de la confidence et de l'intimité. Je guette sa réaction sans jamais cesser de caresser ses mains d'une douceur toute aristocratique.
Torhyn Lokred
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Je vous laisse imaginer ma surprise quand je l’ai vu se mettre assise devant moi (pas de manière soumise cependant…dommage…) et que j’ai posé mes mains dans les siennes. Je n’étais pas très enclin à participer à un quelconque rituel Sith ou je ne sais quoi en lien avec l’utilisation de la Force. Puisque je n’étais pas sensible, je ne voyais pas pourquoi j’allais devoir supporter le débordement de supériorité de ceux capables de faire mumuse avec un pouvoir qui me dépassait.

Que dire…j’ai cru l’espace d’une seconde que je devenais véritablement fou lorsque j’entendis cette voix dans ma tête…j’avais eu un mouvement de recul…me demandant ce qu’il se passait, j’avais essayé de me dégager, mais j’avais senti qu’elle me retenait avec beaucoup de douceur. Je ne lâchais donc pas ses mains… Puis en écoutant cette voix qui au départ n’était qu’un murmure…suivis d’un rire…La voix se voulait rassurante, elle était agréable à entendre. J’eus le réflexe de regarder autour de moi, mes yeux devaient sans doute témoigner une certaine stupeur pour ne pas dire crainte.

- Ce n’est que moi…je ne lis pas vos pensées...

Ce pourrait-il que…Mes yeux de saphir se posèrent sur le visage d’He’Thu, je fronçais les sourcils, tâchant de réfléchir. C’était donc elle qui me parlait directement dans ma tête. Ma bouche s’entrouvrit…mais aucun son ne sortit. Je fixais la jeune femme assise devant moi, comme si je voulais sonder son esprit et voir en elle…

- Si vous avez besoin de boire, pour prendre le temps d'accepter l'étrangeté de ce qui se passe, je vous en prie.

Bonne idée…c’est alors que je réalisais que mes mains, que je m’étais contenté de simplement poser sur celles d’He’Thu et qu’elle s’était mise à caresser surement pour me rassurer, étaient désormais solidement agrippées à celles de la jeune femme, comme si j’avais besoin de me raccrocher à quelque chose de concret pour ne pas sombrer dans cette démence qui me guettait continuellement. Un peu hébété, je lâchais les mains d’He’Thu et pris la tasse de thé la plus proche pour en prendre une gorgée…Sentir le chaud liquide glisser le long de mon œsophage…je fermais les yeux…pris une profonde respiration…et reposais la tasse. Je retentais de parler, et cette fois, comme si la chaleur du thé avait dénoué le nœud qui s’était contracté dans ma gorge, les mots purent sortir de ma bouche :

- Je…que…soupire…Comment est-ce possible ? Mais...oui allez-y...continuez à...parler...heu...dans ma tête...

- Je vais être honnête avec vous, Docteur, je ne puis vous le dire. Je peux le faire, ça m'est facile mais pourquoi... Cela m'échappe... Lorsque vous êtes présent, que je me concentre, je sens votre esprit. Il me suffit, avec la Force, de tisser un lien entre vous et moi. Je ne saurais vous l'expliquer autrement.

C’était tellement étrange de dire cela…j’avais vraiment l’air d’un taré ! Sa réponse était à l’image de la situation : vague…pas de quoi éclairer ma lanterne sur l’étrangeté de cette situation fantasmagorique. D’autant plus que je sentais quelque chose d’étrange en moi comme une présence dans ma tête en plus de sa voix…un écho quelque chose qui ne m’appartenait pas. Ce n’était pas rationnel ! Un scientifique comme moi avait besoin de tangible pas d’une pseudo explication de magie Sith ! Néanmoins…ce n’était pas désagréable je devais bien le reconnaitre, c’était doux, comme une caresse…

- Je suis désolé…loin de moi l’envie d’être désagréable, c’est extrêmement nouveau pour moi. Je n’aurai jamais cru qu’une telle chose puisse être possible…Je veux dire…je suis médecin…ce genre de faculté résulte de l’énigme pour moi.Je marquais une pause…hésitant à poser la question qui me brûlait les lèvres…pour finalement me jeter à l’eau… Dites-moi…je ne suis pas en train de rêver ? Vous êtes bien réelle n’est-ce pas ?

Oui…c’était possible çà ! Je passais des heures à travailler sur mon écran de datapad, j’ai très bien pu m’assoupir et rêver d’une telle situation…comme d’un fantasme ? Mais cela avait l’air si réel…Elle éclate de rire dans mon esprit, ce n’était pas un ricanement moqueur, mais vraiment l’éclat chaleureux, me trouvant sans aucun doute touchant dans mon incompréhension. Elle me saisit à nouveau la main et la serra tendrement et ensuite tenter de me convaincre :

- Que vous disent vos autres sens, Tohryn ? Ne sentez-vous pas ma main ? Ne voyez-vous pas mes yeux dans les vôtres ? Ne sentez-vous pas mon parfum. Je suis tout aussi réelle que vous. À vrai dire, je ne saurais comment vous le prouver. Une illusion pourrait tout aussi bien affirmer la même chose que moi et n'en demeurer pas moins une illusion... Cela vous suffit-il pour me croire ? Attendez-vous autre chose de moi ?

Mes autres sens ? Je sentais effectivement la chaleur et la douceur de ses mains…Je voyais les nuances du bleu de ses yeux changeant selon la faible luminosité…Son parfum…enivrant. Mais tout ceci pourrait très bien être des vestiges de notre ancienne rencontre…J’avais bien une idée qui m’avait traversé l’esprit…

Sans dire un mot, je me penchais en avant et saisis le menton de la jeune apprentie, et approchais mon visage du sien dans une tentative pour l’embrasser. Un geste totalement gratuit et déplacé pour un gentleman…finalement je m’arrêtais au dernier moment…dans un rêve j’aurai été jusqu’au bout de ce geste…n’ayant rien à perdre…mais là le doute m’avait assailli…Je reculais donc…Mais alors elle s’était avancée, et sans que je ne puisse l’esquiver elle parvint à déposer un très léger baiser sur mes lèvres…Tellement subtil que je n’étais même pas sûr qu’elle ait réellement touché ma bouche…mais…dans mon doute, je ne pouvais ignorer la chaleur qu’elle venait de déposer sur mes lèvres avec les siennes…ni le feux qui envahissait mes joues. A nouveau son rire retentit dans ma tête :

- Vous voyez, j’ai l’air d’être réelle, non ?

Touché !

Je venais de me faire avoir encore une fois…Mais je l’avais clairement cherché…au moins j’en étais sûr…désormais, je ne rêvais pas. Mon visage se fendis d’un sourire charmant, révélant mes dents,

- Effectivement…veuillez m’excuser…ce n’était pas très galant de ma part. J’avais…besoin d’être sûr. Mon esprit fatigué est capable de me jouer ce genre de tour…

D’autant plus que j’étais à peu prêt sûr que si j’avais envie de fantasmer sur quelqu’un ce serait probablement sur Mee, avec qui je m’entendais bien, terriblement séduisant…et il y avait bien longtemps que je n’avais pas eu de relation avec un homme…Dommage que Mee ne soit pas plus ouvert sur ce point…Revenant à la réalité, je réalisais brusquement quelque chose…elle n’avait pas acquis cette faculté toute seule la donzelle…Le Seigneur Oracci était donc capable d’un tel prodige…Voila qui était intéressant. Je demandais alors à He'Thu:

- Cela fonctionne -t-il dans l'autre sens? Pouvez vous m'entendre par la pensée? Je me demande bien de quoi d'autre d'aussi surprenant vous êtes capable très chère.

Une question naïve, mais toutefois sincère, car cette performance m'avait vraiment intrigué...Et si je voulais protéger le Seigneur Oracci, je devais en savoir plus sur les sensibles qui l'entouraient...et leurs facultés.
Alysha Myy’Lano
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Je m’amuse beaucoup de notre conversation et de la tournure que prennent les évènements. Il m’est difficile de juger combien j’ai pu ferrer ce drôle de petit poisson mais ce baiser volé et la façon qu’il a eu de le faire tressaillir me laisse à penser que notre relation se réchauffe enfin malgré mes frasques lors de notre rencontre. Je poursuis sur la voie de l’honnêteté et de la sympathie, un tantinet plus sérieuse qu’à l’instant :

« Oui, j'en suis capable si je le souhaite. Et je pourrai faire en sorte que jamais vous ne puissiez-vous en apercevoir. Pire, il me serait possible de semer dans votre esprit une zizanie telle, une horreur si absolue que vous ne sauriez faire autrement que vous recroqueviller sur le sol en implorant que la mort vienne.

C'est pourquoi, Tohryn... Je vous propose ceci…
Je marque une pause. C’est une grande liberté que je prends là et à la fois, je me sais bien faire. Je serre sa main de nouveau mais à travers cette pression c’est mon courage que je trouve. Il existe des techniques pour vous prémunir de ce genre d'intrusion, même pour vous qui n'êtes pas sensible à la Force. Je peux vous les apprendre. Faute de comprendre, vous pourriez au moins vous en prémunir et ainsi, peut-être, vous autoriseriez-vous de nouveau à me faire confiance. Je prends un nouveau temps. Qu'en dites vous, Tohryn ? » Je murmure presque son prénom.

J’ai du mal à interpréter son regard, il semble un peu perdu et pourtant je ne doute pas qu’il me croit. A la fois, je lui parle de choses qui le dépasse tout à fait. Sur un ton doucereux, que j’ai du mal à interpréter, il me répond :
« Très chère j'espère que vous n'en viendrez jamais à une telle extrémité. »
Il me sourit avec ce regard si perçant que je comprends qu’il aimerait lire à travers moi comme je peux le faire à travers lui.
« Je vous remercie de votre proposition, je ne demande pas mieux que de vous faire confiance ma chère. Je sens qu’il serre à son tour ma main, Sans doute est-ce l'occasion de réduire ce fossé qui nous sépare... Je vous écoute...

– Vous vous en êtes aperçu, Torhyn, si vous avez vos difficultés respiratoires, je garde d'autres séquelles de mon passé. C'est aussi parce que je ne désire pas vous faire de mal qu'il me faut vous apprendre à m'empêcher de le faire. Si je ne puis avoir confiance en moi, au moins aurai-je confiance en vous. Vous comprenez ? »

Il a de quoi s'étonner car je suis en réalité tout à fait honnête autant sur la menace que je représente que sur mon aveu de faiblesse. S’il tique lorsque j’aborde la question de ses difficultés respiratoires, il semble se détendre et, dans sa posture, je le sens quitter la défensive.

« Il est vrai que cette offre que vous me faites révèle la réalité de votre sollicitude à mon égard... Et je vous en suis gré.

Je soupire, soulagée, je ne sens pas de tromperie chez lui.

« Merci, sincèrement. Sachez, par ailleurs, que ce savoir vous protégera également de tous les ennemis de ma Dame, lesquels pourraient volontiers s'en prendre à vous. Vous en gagnerez que plus de valeur à ses yeux. Il me faut aussi vous avouer que, si vous me permettez de vous emprunter une comparaison médicale, à la façon d'un vaccin, il me faudra peut-être exercer sur vous une violence maîtrisée afin de vous former au mieux à vous défendre. Vous resterez cependant toujours maître de la situation, libre d'user d'un code que nous établirions au préalable afin de réguler l'intensité de l'exercice. L'acceptez-vous ? »

Il me paraît évident, lorsque je vois ses réactions, que je touche des points auxquels il n’est pas indifférent. Je l’ignorai si loyal mais je suis heureuse de constater qu’il se soucie autant de ma Dame que moi-même. Il hoche finalement la tête et me donne ainsi son assentiment, à ceci près :

« Je me dois cependant de vous rappeler que mon asthme pourrait se déclencher à tout moment surtout si je suis en état de stress... Il est donc plus que nécessaire d'établir un code visuel pour faire cesser l'exercice... »

Il me regarde en frippon, la chose, après l’avoir surprise, semble à présent l’amuser.

« Bien... Nous verrons cela en temps voulu et ces exercices ne se présenteront pas avant que nous ayons préparé au mieux le terrain. Il acquiesce et ajoute :

– Effectivement très chère...comme pour un vaccin il faut préparer en amont des bases solides afin d'en extraire les meilleures cellules.

– J'aimerais cependant que vous réfléchissiez d'abord à ceci. Votre esprit, comme le mien, est à concevoir un peu à la façon d'un banc de poissons. Sur le tour, se trouve vos pensées conscientes et vives. Au cœur de la masse, votre inconscient et votre mémoire - toujours présents mais hors de votre portée. Tout votre entraînement consistera à maîtriser si pleinement vos pensées conscientes qu'elles feront invariablement obstacles à tout prédateur qui se présenteraient. Il s'agira de convoquer les souvenirs les plus forts et les plus anodins, de se focaliser sur les scènes, les pensées les plus vaines et à la fois les plus aisées à convoquer. Rendre votre esprit plus mobile, plus vif et par là-même le plus insaisissable. Un être qui ne peut maîtriser la Force ne peut rendre son esprit impénétrable, il s'agit pour lui de le rendre le plus illisible possible faute de pouvoir en écarter les lecteurs. Vous comprenez ? »

J’essaye de rendre mon explication la plus claire possible mais il n’en demeure pas moins que ses sourcils se froncent sous l’effort d’imagination qu’il est obligé de déployer pour saisir mon image.

« Je vois... J'apprécierai effectivement qu'un mauvais esprit ne soit pas en mesure de déchiffrer ce qui se trame da ma tête...tant de recherches et de travaux médicaux que je garde jalousement pour en réclamer la découverte quand le moment sera venu... comprenez-vous? Sans oublier le lien qui m'unit désormais à l'univers des Siths... Il rit de bon cœur et reprend avec un clin d'œil Cependant je plains celui qui chercherait à entrer dans ma tête...d'aucuns disaient que j'étais fou...haha… »

Le rire se mue en un rictus sadique à cette idée... pour finalement s'estomper. Le Docteur cultive ses idées noires aussi bien que moi. Nous nous entendons.

« Nous verrons que faire de ces chimères en temps voulu, fis-je avec un sourire qui en dit long de ma familiarité avec certaines ténèbres, Mais méfiez-vous, elles peuvent aussi bien vous sauver que vous desservir. Ceci étant dit, j'aimerais à présent vous demander... Un service ? Je me lève, abandonne doucement sa main et me rassois pour enfin boire mon propre thé qui a eu le temps de tiédir un peu. J’hésite, puis : J'aimerais... Si vous le voulez bien... Que vous m'aidiez à retrouver les miens. Mes origines. Mes parents. »

Je n’ai aucun plaisir à évoquer la question. Au contraire, dans ma poitrine, une pointe effilée prend plaisir affadir la joie qui jusque-là accompagnait notre conversation.

« Je ne cacherai rien à Dame Oracci, évidemment, simplement... Je ne veux pas qu'elle épuise ses ressources en vain. Je veux trouver le début d'une piste à lui présenter et... J'ai cru que vous pourriez m'aider. »

Puisque j’ai réintégré ma place, il reprend une position de gentleman correcte dans son fauteuil et profite de la boisson que je lui ai préparée, attentif à ma douce voix dans son esprit. Il incline légèrement la tête sur le côté, pensif et répond :
« Votre requête est tout à fait légitime. Et je comprends que vous souhaitiez préserver le précieux temps du Seigneur Oracci... Il s’interrompt, boit, joue avec sa barbe comme s’il songeait à la façon de me présenter nos possibilités le plus clairement possible : La médecine est un moyen de soigner, mais elle offre également d'autres possibilités grâce à l'ADN notamment. Dommage que le processus de votre opération ne soit pas complet...nous aurions pu commencer par la traçabilité de la prothèse qui aurait du vous être implanté suite à l'ablation de vos cordes vocales... Sa tasse est terminée, il la repose et poursuit, Je ferai mon possible pour vous aider en ce sens... Recoller les morceaux de votre passé et comprendre ce qui vous est arrivé vous permettra de faire la paix avec vous même...

– Du moins est-ce ce que j’espère. Elle lui sourit, boit longuement et alors qu'elle semble en avoir fini reprend pour un dernier détail. Bien... Il me reste une dernière chose à vous dire, ou plutôt à vous demander. J'ai eu l'occasion d'une rencontre et d'une conversation fort intéressante avec Mee Keto et lui, ainsi que Dame Oracci, sont d'accord sur la nécessité de me former aux arts martiaux et aux techniques de commandos classiques. Il m'a proposé de me former à vos côtés, j'ignorais que vous suiviez son instruction. Cependant, je ne veux pas vous imposer ma présence et, tout à la fois, je vois là l'occasion de faire ricochet. Nous pourrions nous voir pour que nous travaillions les défenses de votre esprit, pour flairer les pistes de mon passé et pour nous entraîner tous deux aux côtés de Mee. Qu'en pensez-vous ? Sentez-vous libre de refuser, vous l'êtes, Tohryn. »

Alors que mes propos se sont éternisés, il en a profité pour se resservir et déguster de nouveau. Il faut croire qu’évoquer Mee Keto ne le laisse pas indifférent puisqu’il manque de s’étouffer, m’arrachant par là-même un sourire curieux :

« Excusez ma surprise...Je ne pensais pas qu’une telle formation vous était nécessaire... Il tousse encore et reprend tant bien que mal, Effectivement je m'entraine avec Mee, depuis que le Seigneur Oracci lui a demandé de me former au tir avec un baster doublé d'un renforcement musculaire...Mes crises d'asthmes ont été plus fortes ces dernières années...autrefois j'étais bien plus sportif...j'avais vraiment besoin de me remettre en forme, et surtout apprendre à manipuler un blaster...pour m'assurer une certaine sécurité durant cette mission sur Taris. Voyez-vous je suis médecin...pas militaire ou autre chose...Je manie le scalpel et la scie à os...mais les armes...c'est autre chose...Cela ne m'a pas empêcher d'y prendre gout, car voyez-vus tant que je me sens en forme, je continue les entraînements avec Mee. Il est interrompu par une nouvelle quinte. Je ne vois pas de raison de refuser votre offre très chère...Après tout plus on est de fous plus on rit...Et comme vous le signifiez si bien , cela nous permettra de mieux nous cerner pour l'autre entrainement... Je me dois de vous mettre en garde...j'ai beau faire des progrès, mon niveau reste désastreux. »

Je souris, indulgente et amusée :

« Je suis sûre que vous êtes trop sévère avec vous-mêmes. Il me fait toute la gestuelle nécessaire pour me ménager la surprise puis je reviens sur sa surprise pour l’éclaircir. Cette formation m’est cruciale si je veux pouvoir servir la Reine Keto à visage découvert, en tant que l’une de ses Suivantes. Je dois être à même de m’intégrer aux forces de sécurité d’Umbara et de protéger ma Dame sans trahir… Son autre facette, pas plus que la mienne. Je bois de nouveau, me ressers, bois encore profitant d’un thé plus chaud que le précédent et reprends. Je suis heureuse de voir que ma préparation vous plaît.

– Délicieux ce thé. »

Je n’ai pas le temps de lui répondre que soudain je sens un profond trouble dans la Force suivi d’un cri de ma Dame qui me confirme ce que je savais déjà : quelque chose lui est arrivé. Aussitôt, j’intime d’un geste de la main le Docteur à l’immobilité et me précipite, usant de la Force pour me mouvoir bien au-delà des limites humaines, sabre au clair, jusqu’à elle…
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- Entrez.

L’imposant togruta pénétra dans les quartiers de sa supérieure qui était assise à son bureau tout en consultant les dernières informations des médias républicains la concernant. Cerner les critiques et sympathisants à son action était quelque chose de primordial, et en dépit de l’importante mission qu’elle avait programmé vers Taris, Darth Oracci était plutôt sereine et détendue. Ses échanges avec He’Thu Lhoss concernant son entrainement avec son fils avait été une formalité à laquelle, l’umbarane n’avait pas trouvé de motif suffisant pour l’interdire. D’aucuns pouvaient prétexter qu’exposer ainsi son fils aux griffes de la kiffar était une mauvaise idée, cependant l’umbarane avait suffisamment confiance en son apprentie pour savoir qu’elle n’oserait pas toucher à un seul de ses cheveux et espérer échapper au courroux de sa mère. La galaxie ne serait pas assez vaste pour garantir autre chose à la kiffar qu’une vie de fugitive. Et cela permettrait de rapprocher le docteur de son apprentie de surcroit. Une idée qui amusait la Dame Sith ayant eu connaissance de l’altercation s’étant produite entre eux lors de la visite médicale passée sur Kohlma. Ceci avait définitivement convaincu Darth Oracci de la loyauté du lorrdien à son égard lorsqu’il s’était hâté de prévenir son employeuse des ambitions futures de la kiffar. Ryden Thorlok était d’ailleurs venu manifester une forme d’admiration et de mécontentement lorsqu’il avait découvert le double jeu de la Sith. Une chose qui avait amusé l’umbarane quelques minutes avant qu’elle ne lui rappelle gentiment qu’elle n’avait aucun compte à lui rendre. L’entrée de Darth Ganys ne fut pas suffisante pour que l’umbarane détourne immédiatement son attention de sa tâche. Portant un verre de vin à la robe jaune paille à ses lèvres, la voix au timbre métallique de celui qui fut son mentor s’éleva dans la salle après que la porte se soit refermée.

- J’ai des informations importantes à vous rapporter.
- Je vous écoute Ganys, de quoi s’agit-il ?
- Le databloc récupéré dans le repaire de Kraen Rehgar il y a deux ans…


L’umbarane cligna des yeux et haussa les sourcils. Elle s’immobilisa et fit pivoter son fauteuil en direction de Darth Ganys pour le fixer directement. Un air aquilin sur le visage, prêt à plonger en piqué sur une proie intéressante, la Dame Sith laissa une seconde de silence flotter dans les airs avant de reprendre la parole d’une voix plus déterminée mais aussi très prudente, comme pour se préparer à ce qu’allait révéler son ancien mentor dans les quelques minutes qui allaient s’écouler.

- Poursuivez…
- Nous ne pouvions pas y avoir accès car il nous manquait une clef de décryptage des données qu’il renfermait. Le module de cryptage n’était pas celui employé habituellement par les services secrets d’une part, et hors de notre atteinte sans risquer d’attirer l’attention sur nos projets car employé par les conseillers noirs et leurs plus proches assistants. J’ai pu trouver dans l’espace hutt un déserteur impérial qui a tenté de refaire sa vie comme trafiquant d’informations. Il avait déserté suite à la bataille de Lorrd, et se faisait appeler Nerac Tuinn.


La mention de Lorrd agaça l’umbarane devant le gâchis de ressources qu’avait été cette opération. Elle répondit au tac au tac d’un air très prétentieux et ouvertement hautain, sûre de sa supériorité.

- Vous voulez dire l’échec de Lorrd plutôt. Un de plus à rajouter sur la liste des pires campagnes menées par l’Empire Sith, à côté de Dubrillion ou de Gree à attribuer à ses crétins de Sith et de généraux inaptes au commandement.
- Certes. Et bien mes agents et contacts m’ont permis de remonter jusqu’à lui, mais de manière indirecte. En effet je m’étais lancé à la recherche des éventuels chasseurs de primes et criminels ayant pu rentrer en contact avec le docteur Thorlok. Il s’est constitué un petit réseau local de surveillance afin de vendre ses informations au plus offrant. Nerac Tuinn a participé à la traque du docteur Thorlok en mettant en relation des chasseurs de primes avec certains gangsters qui soit voulaient empocher la prime, soit se servir de ses connaissances pour perfectionner des drogues de synthèse.


Ne voyant pas le lien entre les deux affaires, la tisseuse fronça les sourcils et demanda.

- Quel rapport avec le databloc crypté ?
- J’y viens. Il aurait participé à l’élaboration de ce module de cryptage lorsqu’il travaillait pour l’Empire pour le compte du Maître des Forges. Après sa désertion, il se servait de ses compétences pour pirater les transmissions impériales et républicaines pour collecter des informations qu’il revendait aux Hutts. Lorsque j’ai mis la main sur lui, il a naturellement proposé ses services à mon compte, estimant que je ne trouverai pas de meilleur expert que lui en la matière si je souhaitais bénéficier d’un avantage sur les autres Sith… Je l’ai capturé et placé en lieu sûr sur Saleucami, une des installations sous votre contrôle et donné pour tâche de concevoir un moyen de décrypter le databloc.


Elle écarquilla les yeux, assez stupéfaite de la coïncidence qui avait mené ce déserteur de Lorrd à servir Darth Oracci sur le cas de la mort de Darth Xothun. L’umbarane réalisa la chance dont elle avait bénéficié. Si elle n’avait pas creusé la piste du Docteur Ryden Thorlok, qui sait combien de temps cela aurait pu prendre. Elle posa donc une nouvelle question tout en sachant déjà quelle serait la réponse.

- Il a réussi ?
- Ça lui a pris environ 4 mois, mais il y est parvenu… nous avons donc combiné les différentes clefs de cryptage avec l’ajout rudimentaire de Tuinn.


Il y eut alors un moment de silence, un flottement dans l’air l’espace de quelques minutes. L’atmosphère se chargea en une tension difficilement perceptible. Darth Oracci avait les traits tirés par un sentiment mêlant l’agacement qu’avait suscité ce databloc en tant qu’obstacle avec l’excitation d’obtenir enfin une réponse à cette énigme, une confirmation de ses soupçons qui pesaient sur la nuque de Darth Malevolus, membre du Conseil Noir placé à la tête des services secrets impériaux. Sa voix quelques peu tremblante s’éleva dans un ton inquisiteur.

- Qu’a-t-il trouvé ?
- Des éléments confirmant nos soupçons, plusieurs données tactiques impériales et… un enregistrement d’une transmission intéressante. Nous avons réussi à passer outre le brouillage de l’interlocuteur de Maître Rehgar Kraen… nous avons réussi là ou la République a échoué à identifier sa source. Son contact était Darth Malevolus lui-même.


Le regard de l’umbarane s’embrasa instantanément, laissant le feu de sa rage apparaître dans ses yeux. Elle inspira un grand coup pour s’apaiser légèrement puis aboya sèchement son ordre.

- Montrez-moi la transmission.

Darth Ganys sortit son datapad et se brancha sur le générateur d’hologrammes portatif présent dans les quartiers de l’umbarane qui enchaina deux gorgées sèches de son vin. Les données provenaient du quartier général des services secrets après avoir remonté les données camouflées et cryptées, tout remontait à une seule personne : Darth Malevolus dont l’identité demeurait secrète sur son espèce, son sexe et son âge… Rapidement deux silhouettes holographiques apparurent, un mirialan âgé de presque soixante dix ans, et une silhouette encapuchonnée dont le visage était apparemment humain.

- Maître Kraen. Je suis des plus honorés de vous rencontrer à travers les étoiles.

Cette tournure de phrase et excès de politesse était sans doute gage d’un mot de passe permettant de s’assurer que le Jedi mirialan savait qu’il s’adressait à sa source habituelle de renseignements.

- Bonjour Comète. Quand aurais-je le loisir d’avoir enfin un nom et un visage sur mon interlocuteur ? Ce nom de code n’est pas des plus inspirés…
- Ceci n’a aucune importance.
- Je vois. Vous tenez à votre anonymat... et compte tenu de votre position au sein de l’Empire Sith cela se comprend. Si l’Inquisition vous tombait dessus vous auriez des soucis. Et nous perdrions une source fiable de renseignements.
- Ces idiots de dévots ne se douteraient pas une seule seconde de mon identité, et je vous conseille de ne pas creuser cette piste non plus…
- Dites moi, avez-vous pris contact avec moi juste pour me faire des menaces ou est-ce que vous aviez autre chose de plus intéressant à dire ?


Darth Malevolus serra les poings, et reprit la parole d’une voix sèche et agacée.

- Darth Xothun, un des plus proches Conseiller du Maître des Forges sera très bientôt vulnérable à une de vos attaques. Il doit superviser lui-même le ravitaillement des troupes impériales à bord d’un croiseur Harrrower sur l’un des fronts que je vous transmets.
- Vous nous livrez en pâture des membres aussi importants désormais ?
- Il est sous l’influence d’un élément bien trop ambitieux au goût de l’impératrice. Il est un maillon faible dans une chaine, je ne peux l’atteindre aussi directement sans risquer d’attirer l’attention du Clergé Sith. Vous en revanche vous pouvez.
- Trop ambitieux au goût de l’impératrice ou du vôtre ?
- Est-ce que cette question a vraiment une importance ?
- Vous marquez un point. Mais pourquoi ne pas liquider cet élément influençant Darth Xothun ? De surcroit même si nous le prenons en embuscade nous n’avons aucune garantie qu’il ne s’échappe pas…
- Un de mes agents sera sur place pour actionner une bombe afin de s’assurer de sa mort. Votre attaque couvrira les preuves… Quant à cet élément ambitieux, c’est un collaborateur compétent, et je suis convaincu que la disparition de Xothun constituera un avertissement suffisamment clair pour que cet élément se rappelle de sa position dans notre hiérarchie…


Maître Rehgar Kraen sembla hésitant :

- Je sais comment vous fonctionnez. Vous ne craignez pas plutôt de vous le mettre à dos ?
- Ceci est mon problème pas le vôtre. Si cet ambitieux est trop stupide pour ne pas comprendre cette mise en garde, alors je me ferai une joie de régler le problème par moi-même et sans avoir à supporter votre sarcasme et vos commentaires de plus en plus difficiles à supporter.
- Très bien, je vais vérifier ceci afin de m’assurer qu’il ne s’agit pas d’un piège…
- Vous m’insultez !
- Au contraire, votre position élevée fait de vous un suspect potentiel dans les renseignements que vous nous transmettez. Vous nous excuserez d’être précautionneux.
- J’ai perdu déjà suffisamment de temps avec vous, faites ce que bon vous semble de l’information que je vous offre, mais ne croyez pas que vous aurez d’autres occasions de ce genre.
- Nous verrons cela, terminé.


La transmission fut interrompue à l’initiative du Jedi. Les deux silhouettes restèrent figées au dessus du vide, mises en pause. Darth Oracci soupira. Les mains tremblantes elle était soulagée d’avoir enfin la confirmation des soupçons. Enfin elle détenait la preuve formelle que Darth Malevolus, son supérieur direct au sein des Ombres de l’Empire se trouvait derrière cet assassinat. Mais dans le même temps, un autre sentiment vint écarter, ou plutôt dévorer cette satisfaction d’avoir eu la réponse à cette grande question : la colère. Son verre se brisa dans sa main, libérant la fin de son contenu sur sa cuisse gauche, les éclats de verre dans sa main laissèrent perler quelques gouttes de sang venant se mélanger à l’alcool. Mais l’umbarane resta impassible en voyant ce qui s’était produit. L’air hébétée, elle se leva, écrasant les éclats de verre au sol sous ses bottes et avança lentement vers Darth Ganys, se parlant à elle-même…

- Je vais le trouver…

Puis elle pivota soudainement, se dirigeant vers la couchette installée dans ses quartiers, elle laissa sa main ensanglantée effleurer les draps, tandis qu’elle persiflait dans son coin.

- Toutes les nuits, je ressens sa présence à mes côtés. Cet ami que j’ai perdu… cette absence n’arrête pas la douleur. C’est comme si une partie de lui était toujours là. Je suis celle qui a causé sa mort… Non. Malevolus me craint… il sait que je tentais de remonter sa piste…

Soudain, Darth Oracci balaya tout ce qui se trouvait sur son bureau d’un revers du bras, invoquant la Force pour projeter les objets à travers ses quartiers. Elle tomba à genoux sur le sol, mis son visage entre ses mains tandis qu’elle poussa un cri strident qui fut sans doute entendu à travers tout le vaisseau. Peu importe, elle aurait sa vengeance ! La Dame Sith se trouvait dans un tourbillon, une tornade d’émotions la subjuguant et faisant fissurer le masque d’indifférence qu’elle arborait en permanence. La rage d’avoir vu cette douleur revenir, d’avoir enfin un nom sur la personne ayant arraché quelqu’un d’aussi important pour elle, quelqu’un qui allait payer pour son crime, la culpabilité d’avoir dessiné sans le savoir une cible sur le dos de Darth Xothun, mais il y avait aussi une forme de joie… Bientôt Darth Oracci goûterait à ce plaisir sadique de voir son adversaire périr par sa main, le voir implorer jusqu’à la dernière seconde de l’épargner, ce plaisir vaudrait tous les orgasmes qu’elle avait pu ressentir jusqu’à présent. Cette vision devint claire dans son esprit alors qu’He’Thu pénétra dans les quartiers de sa maîtresse au moment ou celle-ci fit son vœu le plus cher dans un murmure.

- Darth Malevolus doit mourir.

Elle rouvrit un œil et vit son apprentie se tenir dans l’encadrement de la porte. Laissant tomber ses mains pour se redresser, le visage de craie de l’umbarane était maculé de son sang, lui donnant une apparence animale et primitive peu soupçonnée chez elle. Croisant le regard de la jeune kiffar, et du lorrdien, la Dame Sith s’immobilisa. Touchée par la Force, elle eut la révélation suivante : He’Thu Lhoss, son apprentie, et le docteur Ryden Thorlok seraient ses instruments de prédilection pour exercer sa vengeance non seulement sur Darth Malevolus, mais sur cet Empire qui lui avait tant pris, et si peu donné en retour. C’était évident. Comment n’avait-elle pas pu s’en apercevoir plus tôt ? C’était sa recherche dans l’effacement des traces de Ryden qu’elle avait pu trouver la vérité après laquelle elle courait depuis tant de temps. Lentement et non sans une certaine grâce, la Dame Sith se redressa comme un serpent, redressant son menton et n’ayant pas peur de son visage sur lequel un sourire énigmatique venait de se figer. La bête était de nouveau dans sa cage, prête à bondir la prochaine fois. Sa voix rassurante refit surface en même temps qu’elle revêtait son masque habituel, essuyant les larmes qui avait dévalé ses joues sans s’en apercevoir, étalant davantage le sang encore frais sur son visage d’un geste anodin.

- Ce n’est rien.

Il lui avait pris la personne la plus importante dans sa vie, arraché un fragment de sa chair et de son âme, laissant en l’umbarane une part de vide : elle lui prendrait tout ce qui lui appartenait. Darth Oracci prendrait même bien plus que cela… Elle ne sentirait complète qu’après avoir exécuté le conseiller Noir, elle s’en fit le serment, et pour cela ces deux là devraient être loyaux, efficaces et au maximum de leurs capacités. Ce ne serait que la première étape vers un plan beaucoup plus global. Relevant son visage vers He’Thu, Darth Oracci comprit qu’elle s’interrogeait sur ce qui s’était passé. L’umbarane montra sa main ensanglantée, révélant d’où provenait son sang. Atteignant l’esprit de sa disciple, elle s’adressa à la kiffar d’une voix étonnamment calme et sereine, mais emprunte d’une certaine froideur dans sa voix.

- J’ai trouvé des réponses à certaines questions douloureuses… je sais quelle est ma voie désormais. J’en ai la certitude des plus absolues.

Darth Ganys resta fixe, sa main refermée sur le manche de sa pique laser, il observait la situation. Tandis que le médecin approchait, l’umbarane lui intima de ne pas s’approcher en tendant son bras dans sa direction, lui montrant sa blessure tout en lui donnant un ordre d’une voix douce et calme.

- Docteur, allez chercher de quoi désinfecter ceci je vous prie…
Torhyn Lokred
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Cette conversation avec He’Thu avait été, décidément, des plus intrigantes. Entre cette révélation sur ce pouvoir de télépathie, sa proposition de m’enseigner comment me prémunir des intrusions dans mon esprit, ce baiser déroutant qui m’avait fait piquer un fard bien plus que je ne l’aurai voulu, et enfin l’entrainement avec Mee.

J’avais fait bonne figure suite à sa demande de s’entrainer avec moi sous la coupe de Mee…mais au fond de moi je ressentais une certaine jalousie. Cette jeune kiffar était un prédateur, et Mee…il était certes un guerrier, un redoutable combattant, mais il n’était qu’un gamin…Et He’Thu savait y faire, ensorcelante, et aguichante. Elle pouvait faire tourner bien des têtes, et je ne voulais pas qu’il en soit ainsi pour Mee. En acceptant, j’escomptais bien avoir la jeune femme à l’œil, et être en mesure d’agir d’une façon ou d’une autre…

De même que si j’avais choisi de « pardonner » à He’Thu sa réaction disproportionnée lors de notre dernière rencontre, c’était un moyen de me rapprocher d’elle et d’en apprendre davantage sur ses capacités, ses intentions, bref…je voulais tout savoir d’elle…Car il n’était pas question que quelqu’un vienne à nouveau, mettre en péril l’avancée de mes recherches. Si je m’alliais à He’Thu, ce serait un moyen d’extraire de sa personne la substantifique moelle, dans tous les sens du terme.

Voila donc où j’en étais lorsque je cherchais à changer de conversation en babillant sur le thé, afin de cacher mon trouble quant à la mention de Mee Keto. Elle allait me répondre quand un cri déchira l’atmosphère calme et apaisée du vaisseau. En un éclair He’Thu s’était précipitée hors de la pièce, non sans m’avoir, d’un geste, demandé de ne pas bouger. Je restais quelques secondes, hébété, tâchant de comprendre comment elle avait pu se déplacer aussi rapidement…Puis en grognant intérieurement qu’il devait s’agir une fois plus de l’utilisation de la Force, je me décidais à aller voir ce qui se passait. Car ce cri…à n’en point douter c’était celui du Seigneur Oracci. Rester ici les bras croisés ? Pas question, l’umbarane était peut-être blessée.

Je me ruais donc au dehors, laissant là mon datapad. Je rejoignis He’Thu qui était restée dans l’encadrement de la porte des quartiers de la Dame Sith. Je me risquais à regarder à l’intérieur, restant au départ à une distance de sécurité. Ce que je vis me fit frissonner. Darth Oracci semblait en proie à une profonde rage, je n’étais pas familier de la Force, ni sensible, mais nul besoin de cela pour déchiffrer son visage déformé par les sentiments qui la submergeaient, elle qui arborait habituellement un visage serein, elle se montrait sous un autre jour. Elle était terrifiante, et l’atmosphère était palpable et extrêmement désagréable. Le sang qui souillait sa jolie figure apportait une dimension bestiale à cette facette de Darth Oracci, une facette que je ne lui connaissais pas…et qui ne me rassura nullement.

Je remarquais la présence Darth Ganys, et allez savoir pourquoi mais cela eut pour effet de me rassurer quelque peu, imaginant que le géant togruta ne la laisserait pas m’atteindre si, dans sa colère, il lui prenait l’envie d’étrangler quelqu’un. Elle s’était relevée après nous avoir fixé un petit temps He’Thu et moi-même…en cet instant, j’aurai tant aimé être en mesure de lire ce qui se tramait sous ses cheveux noirs. Elle se contenta de dire que ce n’était rien…tout en essuyant ce que j’imaginais être des larmes…elle avait pleuré ? Le plus déconcertant, c’était qu’en cet instant où elle semblait être vulnérable, et en besoin de réconfort, il transpirait de la Dame Sith de la violence, et une force incroyable…Et je puis vous assurer que je n’en menais clairement pas large…voila qui n’allait pas me réconcilier et me rassurer quant aux pouvoirs des sensibles à la Force. Néanmoins la présence de ce sang, et surtout la difficile appréciation l’endroit où se situait la blessure en raison des différentes zones ensanglantées. C’est alors qu’elle montra sa main…je remarquais les bris de verre…je fis le lien immédiatement…
Surmontant ma peur, je m’avançais, les yeux rivés sur Darth Oracci…En ma qualité de médecin, et de part ma décision de protéger cette umbarane dans mon propre intérêt et celui de mes recherches (du moins c’était ce que je croyais), je me devais de lui porter assistance !

- Votre Altesse…que…

Mais alors que j’approchais, elle tendit le bras dans ma direction me stoppant net dans mon mouvement, avant de me demander d’aller chercher le nécessaire pour désinfecter la plaie. Sa voix était douce…comme de coutume ce qui tranchait littéralement avec la situation. J’avais levé les yeux vers elle, lui posant milles questions du regard…pourquoi ? comment ? Qui ? Quoi ? Etc. Tournant la tête, je fixais quelques instant Darth Ganys, comme si je pouvais trouver des réponses sur le visage du togruta…. Affichant une mine résignée, j’inclinais la tête doucement, signifiant que j’obéissais, puis je tournais les talons, croisant le bleu des yeux d’He’Thu, je sortis chercher de quoi désinfecter cette plaie…Si au moins elle m’avait laissé l’approcher… Peut-être du verre s’était-il installé dans sa blessure…peut-être s’était-elle entaillée plus profondément qu’il n’y paraissait ?

Un court instant je m’étais dit qu’elle voulait m’écarter pour parler avec son ancien maître et son apprentie. Mais, elle aurait pu utiliser la télépathie dans ce cas là…Je soupirais, et accélérait le pas. J’arrivais dans la partie médicalisée du vaisseau. J’ouvrais les tiroirs, fouillant, et prenant pince, compresse, désinfectant, etc. J’en profitais pour me laver les mains et prendre au passage un kit de pansage. J’avais mis le tout dans un haricot médical. Puis, je me dépêchais de revenir au pas de course. Puis je revins aux quartiers du de Darth Oracci, y entra de nouveau, et me planta devant elle, la mine sombre, je demandais de ma voix grave tintée de douceur en désignant du regard sa main blessée :

- Puis-je ?

Parfois les blessures les plus anodines pouvaient devenir handicapantes, et ce n’était clairement pas le moment !
Alysha Myy’Lano
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Alors que les vents de la Force violents s’apaisent, la porte glisse, cédant à ma volonté, et je découvre le cœur de la tempête, encore battant, sourd, comme prêt à libérer de nouveau sa fureur, au moindre écart, à la façon d’une étoile prête à s’effondrer au moindre atome dissident. J’entends son serment, j’en ignore la portée véritable mais j’en saisis tout le terrible. La sentence a été prononcée, la question n’est plus que celle de l’exécution.

« Et je serai à vos côtés lorsque vous appliquerez sa peine, ma Dame. »

Focalisée sur Elle, je ne remarque que dans un second temps l’enregistrement projeté ainsi que son ancien Maître. Je reconnais les visages : l’un que j’ai découvert dans le cœur du froid, l’autre, plus fugace, à peine dans l’éclat d’un souvenir. J’avais alors touché le cristal de ma Dame. Je sais que l’une de ses deux formes a déjà rejoint les ombres, j’ignore qui est la seconde, j’en déduis qu’il est notre condamné. « Darth Malevolus ».

Le visage maculée par le sang et les pleurs, Elle se relève, salue mon engagement, et aussitôt recompose Son personnage, malgré les marques restées sur ses joues. Elles sont une injure à Sa personne. Une injure aux vœux que j’ai prêté de La servir. Sa haine, devenue sourde mais toujours pulsante, remonte le lien qui nous uni et répond à ma colère. Il nous faut rappeler aux ignorants que nous sommes de la race des seigneurs. Il nous faut graver, sur leur visage, la crainte au fer rouge. L’aube sera incandescente.

« J’ai trouvé des réponses à certaines questions douloureuses… je sais quelle est ma voie désormais. J’en ai la certitude des plus absolues. »

Je n’ai rien à dire, mon regard suffit à faire savoir ma détermination à la suivre sur cette voie, jusqu’en Enfers. Rassurée sur l’absence de danger imminent, je faisais de nouveau disparaître la garde de mon sabre-laser dans les plis nombreux de mon kimono. Je me tins muette, attendant que ma Dame m’annonce ce qu’il devait s’en suivre de cette affreuse scène. La voir dans une telle détresse a éveillé en moi des sentiments puissants de louve. J’ai besoin de sauter sur une gorge coupable et d’en sectionner l’artère.

Le Docteur est envoyé chercher le nécessaire pour panser la plaie. Un temps gagné ? Même par télépathie, il est difficile de suivre deux conversations. Ce médium, comme les autres, connaît ses limites.

« Pour l’heure, que puis-je faire, ma Dame ? J’ai reconnu le Jedi, je sais son destin. L’autre, est Malevolus. Comment puis-je Vous permettre de l’atteindre ? Ordonnez-le-moi, et je le déposerai pieds et poings liés à Vos pieds. »

Je m’entraîne depuis trop longtemps, je me sais prête, j’ai besoin d’agir, besoin d’éprouver ma puissance et de servir enfin.

« Nous allons devoir tisser soigneusement notre vengeance. Cela prendra du temps. Si nous echouons nous seront des traîtres à l'empire. Mais en triomphant nous serons en bonne position pour exercer notre influence. Ne le sous estimez pas. Il est plus dangereux que moi. Nous devrons mettre toutes nos chances de notre côté.

– Nous sommes deux, il est seul. Si malgré nous, il venait à se montrer le plus fort, c’est que nous n’aurons pas mérité de régner. Ainsi le veut la voie des Siths, ainsi le veut votre enseignement, ma Dame. Nous serons assez fortes, nous le balayerons ou nous mourrons. En tous les cas, plus jamais il n’aura l’occasion de vous blesser comme il le fit, j’en fais le serment. Parlez et je réaliserai votre volonté. »

Je sens la brûlure de l’Obscur dans mes veines. Je ne vois pas mon reflet, je sais l’éclat de mes iris à cet instant. Alors que je m’avance sur le champ de bataille des Siths, je ne crains pas de me battre pour arracher des mains tremblantes des seigneurs leurs couronnes de fer.

« Tu seras à mes côtés pour ce combat. Nous serons en effectifs réduits, il me faudra les meilleurs. Mais pour le moment concentrons-nous sur la mission.

– Bien, ma Dame. »

Je respire profondément. La fureur quitte mes yeux alors que le Docteur entre de nouveau.
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La conversation avec He’Thu rassura Darth Oracci quant à sa loyauté indéfectible sur ses projets. Il était évident qu’elle avait immédiatement pensé à lui demander de se tenir à ses côtés quand l’heure serait venue pour Malevolus de passer de vie à trépas. Darth Ganys et Idès seraient de la partie également, restait à savoir si elle inclurait d’autres éléments recrutés récemment dans sa quête de vengeance, de justice et de pouvoir. Peut-être que d’autres apprentis se joindraient à elle, mais il fallait limiter le nombre de séides sur les lieux afin de ne pas prendre le risque de tous les perdre si la fuite était la seule option envisageable en cas d’échec. Il faudrait se montrer habile et préparer solidement son coup pour optimiser les chances de succès de cette mission. Mais pour l’heure il était capital de se concentrer sur la mission programmée sur Taris et élaborer le virus et vaccin concernant la Peste qu’ils étaient venus récupérer afin de maîtriser son pouvoir meurtrier.

Ryden revint au pas de course pour traiter la blessure de la Dame Sith. Il demanda très poliment s’il pouvait se mettre au travail. Sans un mot, l’umbarane tendit sa main ensanglantée vers le lorrdien pour qu’il puisse faire son office non sans s’être d’abord assise sur son fauteuil. C’est alors que pendant que le médecin retirait les éclats restés dans sa peau, la voix du pilote résonna dans l’intercom général du vaisseau d’une voix aussi neutre que celle d’un droïde.

- Arrivée sur Taris dans moins de trente-minutes.

Darth Oracci ravala sa salive et s’éclaircit la gorge pour prendre la parole pour l’ensemble des individus présents dont son fils qui avait observé silencieusement la scène.

- Vous allez devoir vous préparer bientôt.

Tous allaient bientôt devoir revêtir les armures légères de combat banalisées pour pouvoir évoluer sans être affectés directement à l’Empire s’ils venaient à être repérés par des éclaireurs républicain. Ainsi on les prendrait sans doute pour des mercenaires ou chasseurs de primes en mission ou exercice ce qui attirerait peut-être moins l’attention et la vigilance des forces républicaines que s’il s’agissait de soldats impériaux. Cela dit, ce n’était pas pour autant une garantie de ne pas avoir de problèmes, certaines zones étaient interdites, et le braconnage de Rakghoules également.

- Seigneur Ganys, veillez à ce que le matériel soit prêt et désignez le site d’atterrissage avec le pilote comme convenu. Pour rappel : zone sauvage forestière éloignée des centres urbains. Activez les systèmes de furtivité dès notre sortie de l’hyperespace. Mee prépare les moto-jets.

Ordonna Darth Oracci à l’adresse de son plus fidèle serviteur mais aussi à son fils.

- Comme vous voudrez maîtresse.
- A vos ordres !


Répondirent Mee et Ganys tandis qu’ils quittaient les lieux pour exécuter les directives qui leur avaient été confiées. Afin de se mouvoir plus rapidement dans les forêts tarisiennes, ils allaient utiliser un petit modèle de moto-jet facilement transportable et rapide afin de couvrir plus de distance si le besoin s’en faisait sentir.

- Nous y sommes enfin. Nous allons mettre la main sur la souche et développer cette arme ainsi que son remède. Cela constituera un atout précieux dans notre manche afin d’asseoir notre influence. Je ne doute pas de vos compétences docteur pour parvenir à nos fins, et que vous puissiez enfin voir l'aboutissement des recherches que vous aviez débuté sur Lorrd.

Une fois que les essais seront concluants et auront des résultats viables, Darth Oracci comptait bien s’en servir pour enfin exercer sa vengeance à l’encontre de son supérieur. Sa colère était sourde, froide mais bien présente, comme une puissance phénoménale contenue dans quelque chose pouvant craquer et libérer cette énergie à tout instant sur le malheureux osant prendre un risque aussi fou. Ryden pouvait le sentir également, cette sensation désagréable que l’air était devenu plus lourd et chargé d’électricité statique. Puis le regard de la Sith se tourna vers la kiffar et elle ajouta.

- Il en va de même pour toi He’Thu, ces créatures ne te poseront pas de problème tant qu’elles ne seront pas trop nombreuses pour te submerger…

C’était véridique, seules ces créatures n’étaient pas une menace sérieuse pour un Sith, mais si une trentaine, quarantaine ou cinquantaine d’entre elles se jettaient sur un Sith, alors les choses seraient beaucoup plus délicates à appréhender pour espérer s’en tirer en un seul morceau, ou non contaminé.
Torhyn Lokred
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Cette désagréable sensation d’être écarté…du moins de ne pas être mis au courant de tout. J’allais devoir faire avec, les Siths avaient leurs secrets…et je ne faisais pas parti de tous les plans fomentés par le seigneur Oracci. Une évidence qui me chagrinait presque…En soi qu’est-ce que cela pouvait bien me faire ? Je n’étais pas là pour elle ! Mais bien pour mes travaux sur les Rakghoules…n’est-ce pas ?

Alors pourquoi je me précipitais vers elle pour une coupure à la main ? Pourquoi la voir pleurer m’affectais plus que je ne le souhaiterais ? Je fronçais les sourcils…Pas question que je me détourne de mes objectifs. Cette Sith n’était qu’un moyen…pour reprendre mes recherches. Je me rendais utile, et elle me donnait ce dont j’avais besoin…Non ? Cela ne pouvait de tout façon en être autrement.

J’étais revenu dans les quartiers du Seigneur Oracci, attendant son autorisation pour prendre les choses en mains…c’était le cas de le dire. Mes yeux se posèrent un instant sur l’image fixe de l’hologramme…deux silhouettes…un mirialan d’un certain âge, et un humain encapuchonné. Était-ce cela qui l’avait mise dans un tel état ? Je l’ignorais…je ne connaissais pas ces individus…mais s’ils étaient responsables de… heu…de quoi d’ailleurs ? Vraiment Ryden…il faut te ressaisir, parce que finalement les affaires des Siths tu t’en moques ! Les Rakghoules, voilà tout ce qui importait…

Finalement elle s’assit et me tendit la main. Impassible, je posais mon matériel sur une table et saisit avec délicatesse et douceur la main de la souverain umbarane, examinant la blessure. Comme je le soupçonnais, des éclats de verre étaient encore présent au niveau de la plaie. Je saisis un flacon d’eau physiologique et versais allègrement le liquide sur la main de ma patiente afin de nettoyer le sang et révéler la plaie et les corps étrangers qui étaient restés. De toute façon sa tenue était déjà maculée de sang et de vin…elle n’était plus à cela prêt…

Puis, je saisis une pince droite et entrepris de retirer les bris. C’est alors que retentit dans tout le vaisseau la voix du droïde qui indiquait que nous n’étions plus qu’à 30 mins de notre destination. Aussitôt mon cœur se mit à battre plus fort et à nouveau je fus submergé par un duo d’émotions…entre l’excitation et la peur…Une nouvelle lueur s’était allumée dans mes yeux céruléens et un sourire se dessina sur mes lèvres fines. Taris…nous approchions…j’allais pouvoir collecter des informations capitales pour l’étude de ces créatures qui avaient marqués ma vie à jamais suite à ma thèse de médecine.

Et comme le faisait justement remarquer son Altesse royale, il allait être temps de se préparer. Les ordres fusèrent et Ganys et Mee – qui observait la scène – se mirent en quête d’exécuter les ordres. J’avais eu juste le temps de lever les yeux vers Mee Keto, et lui décrocher un sourire amical. Sa présence me rassurait au milieu de tous ces Siths. Et après tout n’était-ce pas moi qui lui avait demandé de venir…et…bon sang, ce qu’il lui ressemblait…

Je retirais le dernier morceau de verre qui tomba dans mon haricot médical dans un petit « ting », et analysais la main de ma patiente tandis qu’elle s’adressais à moi, au sujet de mes compétences pour réussir là où j’avais échoué sur Lorrd. Avec un large rictus je fis avec douceur :

- Ne vous inquiétez pas…Le virus est facile à synthétiser…il est si résistant. En revanche le vaccin sera une énigme qu’il va me tarder d’élucider. Sur Lorrd je manquais de données et mes recherches ne plaisaient pas. J’étais bridé. Mais lorsque cette mission sera terminée j’aurai toutes les cartes en mains pour réussir à composer ce vaccin…Cela fait des années que j’attends cela…

Enfin j’allais prendre ma revanche sur ces imbéciles de Lorrdiens et de Républicains qui m’avaient condamné parce que j’étais un visionnaire. Enfin…mes recherches allaient prendre un nouveau tournant. Dommage que je ne puisse utiliser ma véritable identité…Mais qu’importe…je savais qui j’étais au fond de moi. La Peste Rakghoule et l’étude de ces animaux si magnifiques…cette mutation complète si parfaite…je savais que je pouvais faire plus que simplement réaliser un virus et un vaccin…De plus je devais rester utile à Darth Oracci si je voulais survivre…Aussi j’ajoutais sur un ton un peu énigmatique :

- Ce ne sera que le début Majesté…il y a d’autres perspectives que peuvent nous offrir ces délicieuses créatures…et je compte bien les exploiter…

Après tout les Rakghoules étaient des animaux…autrefois des humanoïdes, avec un cerveau, des sens aiguisés. Tout était possible, et envisageable. Et j’avais hâte de me plonger enfin dans le vif du sujet. Mais pour l’heure, la délicate main de la Reine Keto demandait une certaine attention. Je grommelais :

- Vous avez eu de la chance…vous auriez pu endommager votre nerf médian et compromettre l’usage optimal de votre main pour un certain temps.

L’atmosphère de la pièce avait changé de nouveau…une ambiance pesante…désagréable. Je levais les yeux vers la reine umbarane…sa colère remontait à nouveau ? Car je ne doutais plus que désormais dans un endroit clos c’était bel et bien en raison des manipulateurs de la force que les changements s’opéraient. Bah…que pouvais-je faire après tout ? Soigner cette mains…Tandis qu’elle parlait à He’Thu, j’attrapais le désinfectant et versais le précieux liquide sur une compresse. Puis, toujours délicatement j’indiquais à la dame Sith :

- La sensation ne sera pas très agréable…

Le désinfectant que j’utilisais ne contenait pas d’alcool et donc ne « piquait pas », j’étais sadique, mais pas envers mon employeuse. Sur la peau écorchée ou coupée, l'alcool pique et irrite davantage les tissus blessés, ce qui pourrait compromettre la cicatrisation. Non j’avais choisi de la chlorhexidine…Cependant le contact était froid et désagréable. Mais je ne doutais pas que le Seigneur Oracci avait vu pire. Pour ralentir le saignement je pris une compresse propre et comprimais légèrement la plaie…Quelques minutes suffiraient. Le temps de demander un peu bravement :

- Pardonnez ma question, et mon audace Majesté, mais…puis-je connaître la raison de cette…rage qui vous anime ? Cet hologramme en est-il la cause ?

Bon sang Ryden…ce ne sont pas tes affaires ! Soigne cette main !

Enfin je retirais la compresse, ouvris le kit de pansage et entrepris de finaliser les soins au Seigneur Sith. Mes gestes étaient rapides mais toujours avec douceur et attention. Elle se retrouva avec une main parfaitement bandée, lui laissant la liberté d’utiliser sa main sans craindre des désagréments liés à cette plaie certes non dangereuse…mais tellement mal située et potentiellement handicapante. Je signalais d’un petit sourire triomphant l’achèvement de ma tâche et entrepris de rassembler mon matériel souillé du sang de l’umbarane.

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Assise et laissant le docteur faire son office, l’umbarane l’écoutait très attentivement suggérer ses plans concernant les diverses applications de la Peste Rakghoule. Il sous-entendait clairement qu’il était possible de voir beaucoup plus loin et de faire de ces monstres engendrés des armes… ou plutôt une armée. Voilà quelque chose qui laissait la Dame Sith assez songeuse quant à l’utilisation de ce virus. Le revoir comme un atout capital et offensif avait quelque chose de tentant, mais pour l’instant il fallait surtout rester concentré sur la mission. Elle hocha de la tête remerciant le docteur Thorlok pour son œuvre, et elle regarda sa main bandée pour observer le résultat. C’est alors que Ryden posa une certaine question par rapport à l’hologramme. L’umbarane garda le silence se demandant quoi faire, après tout cette affaire était clairement personnelle et le médecin n’avait pas besoin de cette information, cependant il devenait évident qu’il chercherait sans doute à savoir ceci de son côté, ou que cela pourrait le déconcentrer sur la réussite de sa mission. La voix de Darth Oracci s’éleva lentement plutôt terne tandis que son regard se posait sur sa jeune apprentie.

- Le mirialan était Maître Kraen Rehgar, un Maître Jedi chargé d’une installation d’observation de la République, je l’ai tué. C’était quelqu’un de rusé qui m’avait donné du fil à retordre, si bien que nous étions à la fois rivaux dans nos branches, et associés de circonstance quand il y avait nécessité. Darth Malevolus est un membre du Conseil Noir et mon supérieur direct au sein des renseignements, je convoite sa place… et il s’en doute.

Darth Oracci referma sa main valide dans le vide, comme si elle étranglait à distance le cou de son supérieur hiérarchique direct au sein de l’Empire Sith. Sa voix reprit plus posément.

- Il y a environ 4 ans je m’étais liée avec un autre Sith dans le cadre d’une mission d’infiltration, un proche conseiller du Maître des Forges au sein du Conseil Noir. J’ai joué mon rôle plus qu’il n’était nécessaire…

Elle marqua une pause, sa voix était devenue tremblante sur sa dernière phrase. Puis regarda He’Thu guettant une réaction sur son visage afin de mieux la cerner au moment ou elle révélait l’une de ses anciennes faiblesses. Puis la Dame Sith se reprit non sans mettre un peu plus de fermeté dans sa voix tandis qu’elle arborait le préjudice que lui avait infligé Darth Malevolus à l’époque.

- La distinction entre le jeu et le réel devenait floue, je tenais à cet esprit brillant plus que ce que j’aurai du le faire. Darth Malevolus s’en est aperçu, et au lieu de m’éliminer à tendu un piège à ce Sith afin de faire passer un message à mon égard, et causer un grand trou dans la toile de mes plans, ce qui a considérablement ralenti mes projets et mes ambitions : un trou béant au milieu de la toile que j’avais tissé. J’ai perdu un proche, du temps, et de nombreuses ressources…

Mais aujourd’hui elle était plus puissante et influente, et Darth Malevolus n’avait rien fait pour l’en empêcher. Que préparait ce sournois individu ? Elle l’ignorait, mais cela n’annonçait rien de bon. Une fois qu’elle aura réglé le problème tanaabien et neimoidien tout en ayant sécurité la conception du virus Rakghoule au préalable, c’était des plus nécessaires. Elle termina en se redressant de toute sa hauteur, sa voix se faisant lentement mais sûrement un mélange amer de fermeté et de satisfaction.

- Le message que vous voyez… c’est la preuve formelle qu’il me manquait pour inculper Darth Malevolus. J’avais eu des doutes sérieux à son sujet, mais après avoir récupéré le noyau de données entre les mains de Kraen Rehgar, j’ai désormais la preuve formelle qu’il est le cerveau de ce complot. Cela m’aura pris 4 ans, mais je connais la vérité.

Elle soupira et regarda sa jeune apprentie puis son médecin. Elle inspira un coup, les traits légèrement tirés par l’émotion et la fatigue mais l’umbarane se dirigea vers sa propre armure tenue droite sur un mannequin. Darth Oracci donna des directives afin d’aller au plus rapide et ne pas prendre de retard sur la mission de Taris.

- Je vous dis ça afin que cet incident ne vienne pas interférer avec votre mission. Maintenant préparez-vous, je vous rejoindrais.
Alysha Myy’Lano
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Les images prennent soudain beaucoup plus de sens. J’ai assisté à cette scène. A la mort de Maître Rhegar. J’ai encore, au fond de moi, une fibre de haine, une étincelle de colère. J’étais alors ma Dame. J’étais la tempête, brièvement. Elle me regarde, je ne sais ce qu’elle guette comme réaction. Moi-même, j’ai connu ce doux sentiment. J’ai tenté de me mentir, de feindre que le deuil d’Ifant ne m’avait pas affecté. La colère, contre elle, contre ses sœurs, un temps, m’a permis d’y croire. Mais après cette fureur, le néant. L’absence. Si ma Dame était arrivée, elle n’était pas Ifant, elle ne le sera pas. Si Elle a déjà commencé de me hisser jusqu’au firmament, c’est Ifant qui m’a sauvé. Je ne sais ce qu’Elle attend de moi mais une pensée, à peine formulée, glisse d’elle à moi.

« Je comprends… »

Elle hoche imperceptiblement la tête ; peut-être ai-je vu juste. Nous restons des êtres organiques. Se voiler la face serait idiot et, à la fois, il est évident que la solitude absolue ne peut être un idéal à poursuivre. Nous ne sommes pas des méchants d’holofilms, je ne prends pas de plaisir infini dans la souffrance de l’autre et avoir réduit le monde en cendre ne me permettra pas l’ultime jouissance dans un rire impétueux. Je serai la plus à même d’arracher mon bonheur, voilà tout.

Alors qu’elle nous appelle à nous préparer, les paroles du Docteur me revienne. J’ignore pratiquement tout de ces créatures. Les Rakghoules. J’ai bien vu la passion qui l’anime en en parlant. Le feu de la connaissance ? Il me faut lui parler de nouveau. Alors que nous saluons notre Seigneur, nous sortons lui et moi de la pièce, j’attrape doucement son coude, ses mains étant pleines des ustensiles dont il a besoin.

« Docteur ? Puis-je avoir votre conseil ? »

Il se retourne doucement et m’explique sur un ton égal à son mouvement :

« Le plus important est de ne pas vous faire mordre... Car il n'y aura aucun moyen de vous soigner...même la Force ne vous sera d'aucun secours. La maladie va se répandre dans votre corps. La mutation agit très rapidement...et vous deviendrez une Rakghoule à votre tour en un rien de temps... Gardez toujours cela à l'esprit.

Il me sourit. Je ne sens pas de duperie. Je lui rends son sourire. Il ignore les formidables feux du Côté Obscur. Certes, j’en suis moi-même incapable, mais je ne doute pas un instant, à l’exemple des grands Seigneurs Siths d’antan, que ma Dame est capable de diffuser ces ardentes puissances dans son sang si bien qu’elle en brûlerait tout corps étranger. Certes, ce pouvoir ne laisse pas le corps indemne, mais il le laisse vivant pourvu qu’on agisse assez vite.

[color=#ff3300]« Souhaitez-vous plus d’informations sur ces formidables créatures ?

– En effet, au-delà du danger. Quelle est leur histoire ? J’ai cru comprendre que… La nature seule n’avait pas agi ici. Je dois dire que l’idée me fascine. Modeler ainsi le vivant, faire preuve de plus de créativité que le hasard… Docteur, en êtes-vous, vous-mêmes, capable ? Transformer un être tout à fait anodin en… Ce prodige ? »

A vrai dire, depuis quelques temps, depuis Neimoidia et la bénédiction de ma Dame quant à mes recherches, c’est une question que j’ai creusée. Ce n’est que récemment que j’ai découvert l’existence de ces êtres, autrefois terriblement normés, qui soudain prennent une voie tout autre. Les Leviathans ont d’abord capté mon attention puis ç’a été les puissants Terentateks mais finalement, que reste-t-il de ces anciennes prouesses ? Des textes, simplement, dans une langue que je ne maîtrise que par bribe, dont le droïde lui-même, qui me sert d’assistant, ne parvient pas à percer tout à fait les secrets. Aujourd’hui, m’est proposé le résultat vivant de l’Alchimie de la Chair. Comment aurais-je pu ne pas me passionner pour la question ?
Torhyn Lokred
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Ainsi donc Darth Oracci avait été privé d’un homme qu’elle affectionnait un peu plus qu’elle ne l’aurait dû. Je comprenais mieux la situation et la réaction qu’elle avait eu en se laissant submerger par ses émotions. J’appréciais qu’elle daigne en expliquer un peu plus, bien que la raison soit plus…pragmatique. La Dame Sith me connaissait, moi et mon esprit tourmenté, toujours à se questionner de tout et de rien. Darth Ganys en avait fait les frais, je ne pouvais rester inactif intellectuellement, sans quoi je tournais en rond tel un animal en cage. Et une question sans réponse était pour moi une véritable torture…comme une petite piqure d’insecte qu’on essaye d’oublier et qui se rappelle à notre bon souvenir par une envie irrémédiable de se gratter.

A présent, j’en connaissais un peu plus sur le Seigneur Oracci, et de ce qui se tramait sous des cheveux ébènes. Nul doute qu’elle était loin de nous avoir tout révélé…mais qu’importait, c’était déjà un bon début, et je me sentis investit d’une certaine fierté d’être jugé suffisamment digne de confiance. Cela dit, certaines cachotteries pourraient aussi me freiner dans l’exercice de mes fonctions, et cela, j’étais bien décidé à le faire comprendre à la Dame Sith. Mais pour l’heure…j’avais toutes les cartes dont j’avais besoin en mains.

Le Seigneur Oracci nous demanda d’aller nous préparer, He’Thu et moi prîmes congés. J’avais incliné la tête, mon haricot plein de compresses souillées dans une main, le flacon d’eau physiologique sous un bras et le désinfectant dans mon autre main. Je quittais les quartiers de l’umbarane quand je sentis une main qui me retint par le coude, aucune agressivité cela dit dans le geste qui me stoppa dans ma progression. Je fis donc face à He’Thu répondant à ses questionnements parfaitement légitimes. La règle d’or était clairement de ne pas laisser les Rakghoules s’approcher, sans quoi on terminait dépecé, ou contaminé.

Je fus surpris de l’intérêt de la jeune femme sur ces créatures, je pensais être le seul à avoir développé une fascination pour les êtres rebutants aux yeux des autres. Elle cherchait plus de précisions et je me surpris à lui sourire avec plus de sympathie que je ne l’aurai voulu. Elle remontait clairement dans mon estime…Peut-être allait-elle être plus intéressante que je ne l’aurai cru ? Peut-être allait-elle me servir d’une autre façon finalement ? D’une voix douce je repris :

- Avançons en même temps voulez-vous ? Afin de ne pas nous mettre en retard. Mes yeux brillaient d’une lueur nouvelle…la joie de m’être trouvé une compagne de jeu. Pour répondre à votre question, oui il est possible de modeler des cellules par le biais de la génétique. Un bon scientifique sera capable de créer de nouvelles mutations sur n’importe quelle espèce. Certes ne sont pas toujours des mutations visibles ou importantes, mais tout est possible avec la science. Je cherchais un cas pour illustrer mes propos…j’eus une idée : prenez par exemple un cancer, c’est une maladie provoquée par la transformation de cellules qui deviennent anormales et prolifèrent de façon excessive. Ces cellules déréglées finissent par former une masse qu'on appelle tumeur…c’est une mutation…et c’est ce qui a généré l’ablation de vos cordes vocales. J’avais tourné la tête en cet instant pour m’assurer que l’évocation de son passé n’aurait pas un impact trop douloureux. Je poursuivis mon cours accéléré : Cependant je me rends compte mes professeurs et mes pairs étaient ignorants au possible…

Et je devais bien le reconnaitre…J’avais été bien imbécile de ne pas fouiller plus loin sur Lorrd quand je me rendais compte que mes recherches étaient infructueuses. Je poursuivis :

- Voyez-vous, on m’avait toujours dit que les Rakghoules étaient la conséquence de la pollution de taris. Cela ne paraissait pas illogique en soit…cela s’est déjà vu. Mais dans ce cas présent c’était parfaitement faux…C’est Darth Oracci qui m’a appris la véritable nature de la Peste Rakghoule…elle est issue de l’alchimie Sith. Ce sont les Siths qui sont à l’origine de ces créatures, à travers un artefact fabriqué par un certain Karness Muur.

Je me gardais de lui en dire plus sur le fait que c’étaient les non-sensibles à la Force qui étaient touchés. Elle était déjà bien assez dédaigneuse comme cela sur le sujet.

- L’artefact a été perdu il y a des siècles, son influence s’est amoindrie, mais est resté présente…d’une certaine façon. Ceux qui contractèrent la maladie devinrent des créatures bien moins évoluées que les premières générations de Karness Murr. Elles conservaient leurs facultés, et leur savoir-faire. Les bêtes qui nous attendent ne sont plus que des animaux…muent par un instinct primitif…ayant perdu toute conscience.

Je marchais doucement…songeur. Il était impensable que l'ADN des Rakgoules ait été totalement réécrit...il avait forcement gardé en mémoire...quelque part...une trace du passé. Je ne doutais pas que cette mission allait nous permettre de parvenir à mes fins.

- Et pourtant…les animaux peuvent être domptés…Je suis sûr qu'on peut les utiliser d'une façon ou d'une autre...

L'image de Chani se dessina au creux de mon âme...je soupirais...elle aurait pu être ma magnifique création...Mais la question qui demeurait en suspend: pourquoi était-elle différente de l'autre lorrdien que j'avais contaminé en même temps qu'elle? Comment se faisait-il que sa mutation ait été modifiée? Quels gènes divergeant étaient responsables de cela? J'avais tant à étudier!

- Ce savoir Sith sur les Rakghoules est peut-être perdu…mais la médecine et la génétique apportent des solutions non négligeables. C’est ce que j’avais essayé de faire lorsque j’étais médecin sur Lorrd…avant de…avant que…ma voix se cassa quelque peu, avant que je n’échoue. Je restais évasif sur mon passé. Il était inutile que la kiffar en sache plus pour le moment. Mais une fois que cette mission sera menée à bien, je sais que cette fois je réussirai…il me manquait des données importantes que désormais je possède. Une fois le génome rakghoule isolé…nous pourrons créer des Rakghoules sans le moindre souci, tout en nous prémunissant de la contagion.

Je ne pouvais pas faillir…Lorsque le Seigneur Oracci m’avait révélé la vérité sur la Peste que j’étudiais, les informations s’étaient parfaitement emboîtées dans l’immense puzzle sur le sujet au cœur de mon esprit. J’avais compris ce qui m’avait fait échouer, c’était même devenu une évidence…J’avais toujours traité le virus comme une mutation naturelle…alors qu’en réalité il n’en n’était rien. En isolant le pathogène responsable de la mutation, je pourrais créer son opposé…par le génie génétique…et non plus par des procédés classiques de fabrication de vaccins.

Nous étions arrivés devant l’infirmerie. Je jetais les compresses ensanglantées, rangeais les flacons de désinfectant et d’eau physiologique, puis je rinçais les ustensiles et le haricot médical pour ensuite les placer dans une cuve de décontamination et stérilisation. Je revins vers He’Thu :

- Je suis agréablement surpris de votre intérêt pour ces créatures…elles sont fascinantes, et elles sont toute ma vie…Nous aurons tôt fait de faire leur connaissance en descendant sur Taris...Promettez-moi d'être prudente ma chère. Elles sont de nature très agressives.

Avec un large sourire trahissant mon impatience de me rendre sur les lieux, je suggérais:

- Nous devrions nous préparer. Nous en apprendrons plus une fois à terre.
Alysha Myy’Lano
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Je sens toute l’ardeur qui l’anime, toute la passion que son cœur tente de contenir dans des battements puissants. On n’opprime pas ainsi le génie, ni sa fureur. Alors que je marche à ses côtés, je l’écoute avec l’attention d’une vestale tendant l’oreille à un oracle. Ce pouvoir qu’il a, rationnellement, sur le vivant. Je n’ose imaginer ce que peut advenir du vivant dans nos mains, la Force venant, aux côtés du bistouri et de la génétique, peindre le nouveau, créer l’inédit, fondre les vieilles matières organiques dans de nouveaux moules inattendus, autrement inconcevable. J’ignore tout de ce Karness Muur. Sûrement, ma Dame, a-t-elle accès à des archives qui me sont interdites. J’inscris dans ma mémoire l’information, j’y reviendrai. Quelle a pu être son œuvre ? Comment est-il parvenu à exercer un tel contrôle sur le vivant ? Les Rhakgouls ont un jour été douée d’une forme d’intelligence ? N’ont-elles étaient que les créatures écervelées soumises à la volonté d’un seul ? Quel degré d’indépendance ont-elles alors gagnés ? Libérées du joug de leur ancien maître ?

Sur Lorrd ? J’ignorais qu’il avait un jour était là… Je sais les exactions de l’Empire sur sa planète et je suis étonnée de le trouver-là, à servir son bourreau. Etonnée ? Un bref instant, simplement. Il est évident qu’il aura su reconnaître, lorsqu’elle se présenta à lui, la voie de la liberté, de la connaissance et de la puissance. Toutes les créatures peuvent être domptées. Il est une belle créature et le voilà à accepter la laisse de ma Dame. Et me voilà comme lui. Je souris, à la fois de ma pensée et parce que son exaltation a fini de me gagner. Nous nous sommes trouver une passion commune.

« Mon beau Docteur, n’ayez crainte, je saurai prendre soin de moi, et de vous. Promettez-moi simplement de ne pas être heurté si je devais déployer une nouvelle fois ma violence. Elle sera, cette fois, toute entière tournée vers notre préservation, cela, je vous le promets. »

Le voilà qui cligne de l’œil et sourire, taquin comme au début de notre rencontre.

« Me voilà rassuré ma chère... Je tâcherai de ne pas oublier votre mise en garde. J'aime mieux que votre puissance se déverse sur ces créatures qu'ailleurs. »

Alors que nous sommes parvenus au seuil de son temple, l’infirmerie, qu’il commence à rire, je lui dépose un léger baiser sur sa joue barbue et m’évanouit dans les couloirs de l’appareil, riant à mon tour, mêlant mon souffle au bruissement délicat de mon kimono ; je gagne mon propre territoire.

Là, j’y trouve ma tenue. Un nouveau cadeau de Sa part. Un tissu aux microbfibres extrêmement résistantes, des lames de plastacier pour protéger les parties les plus importantes de mon corps, une capuche à l’étrange ingénierie qui me permet de faire disparaître mon visage dans une ombre artificielle – je ne m’explique pas cette technologie mais déjà je m’y attache. La précision de la confection est incroyable, je m’y plonge comme dans un drap de soie tant la combinaison est faite pour moi. Je jette un œil dans le miroir, je suis véritablement superbe : merveilleusement intimidante. Attention délicieuse, une petite sacoche, dans mon dos, vient parfaitement accueillir mon komboloï que je ne peux me permettre de laisser fixer sur mon avant-bras dans ces situations de périls. Sur ma hanche, un blaster, sur l’autre hanche, quelques appareils nécessaires à ce genre d’opération dont un masque capable de déployer sur l’ensemble de mon visage pour me permettre de respirer un air sain, dans le creux de mes omoplates, mon sabre.

Lorsque je me présente dans la soute, pour rejoindre le reste de mon escouade, je suis électrisée par l’action à venir. Je n’ai qu’une envie, sortir, découvrir ses créatures, faire la démonstration de mon utilité et continuer d’avancer sur les sentes du Côté Obscur et de sa puissance. Dans l’ombre de mon vêtement, quelque attentif devirait deux pièces de jais cerclées d’un or flamboyant.
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Laissée seule avec elle-même, l’umbarane verrouilla ses propres quartiers. Elle désactiva l’hologramme en espérant que cela viendrait atténuer sa douleur, mais cette souffrance continuait de la hanter. Il était rare qu’elle soit aussi incapable de se concentrer sur l’objectif de sa mission actuelle, pourtant elle se devait de montrer l’exemple et de maintenir l’ordre et la discipline au sein de l’équipe qu’elle avait soigneusement constituée. Là elle retira sa bure, puis ses vêtements un à un, se dénudant dans cette pièce sombre et froide. Le regard perdu au loin, elle jeta un bref coup d’œil au lit avec l’envie dévorante de se glisser sous cette couverture qui réchaufferait ses os et sa chair. L’espace d’un instant, elle hésita, laissant les souvenirs de sa dernière nuit passée avec Darth Xothun remonter depuis les abysses de sa mémoire. Darth Oracci étouffa un sanglot dans sa gorge puis se ressaisit : elle enfila la combinaison noire hermétique présente, savourant la texture qui épousa sa peau et qui lui apportait un peu de chaleur. Sans un mot, elle monta une à une les pièces d’armure de mercenaire qu’on lui avait apportée d’une façon machinale. Cette armure devenait sa seconde peau, une carapace plus épaisse que ne l’étaient ses robes, ou sa tenue traditionnelle de Sith.

Enterrant ses peines, ses blessures et ses faiblesses sous cette cuirasse, elle prit soin de s’attacher les cheveux en un chignon avant de s’approcher de son miroir. Elle se pencha vers un caisson de transport militaire impérial qu’elle ouvrit d’un geste sec : elle s’empara de blasters qu’elle inséra dans ses holsters aux hanches. Puis la Dame Sith attira son plus ancien et fidèle allié qui jaillit depuis ses vêtements sombres laissés au sol pour filer dans sa main droite gantée de noire. Tel un reflet d’argent, Darth Oracci le contempla puis l’accrocha à sa ceinture. Pour compléter son déguisement, elle se regarda dans le miroir pour observer ses yeux, mais ceux-ci étaient marqués par quelques cernes, et avaient l’air sans vie. Soudain ils s’embrasèrent d’une couleur mordorée : cette faiblesse la dégoutait. Sans doute avait-elle été l’une des plus grandes balafres que l’umbarane n’avait pas pris soin d’enterrer suffisamment profondément pour l’oublier. Darth Malevolus paierait pour son crime : Darth Oracci lui arracherait tout ce qu’il possédait et tout ce qui faisait de lui un individu… C’était le seul moyen pour elle de passer à autre chose et de surmonter la déchirure que son âme avait eue à supporter à cause de lui. Il était cuit, il ne le savait pas encore.

Son visage devenant plus fermé, déterminé, elle réalisa qu’elle incarnait sans doute un océan beaucoup trop calme pour ne pas annoncer un cataclysme de grande ampleur qui engloutirait tous ceux qui se dresseraient devant elle. Le feu de sa rage ne s’éteindrait pas avant d’avoir enjambé le corps de l’homme à la tête des Ombres de l’Empire. Sa vengeance serait douce, savoureuse tel un met des plus rares et raffinés que peu de personnes peuvent se permettre de déguster sans en payer un prix très élevé. Sans dire un mot, et laissant un sourire mauvais naître sur ses lèvres, elle enfila le casque, devenant le nouveau personnage qu’elle incarnerait dans ce jeu de rôle à haut risques.

Quelques minutes plus tard, le trio s’était rassemblé dans la soute du vaisseau ou Mee et Ganys les attendaient déjà. Quatre moto-jet légères les attendaient alors que le vaisseau amorça sa procédure d’atterrissage. Un très léger choc se fit entendre lorsque l’appareil toucha le sol de Taris. Laissant les deux portes s’ouvrir, l’umbarane apparaissait dans son armure, n’ayant conservé qu’une cape noire à capuchon flotter dans son sillage. Sa démarche était droite, directe et implacable comme un ouragan que personne n’arrêterait. Le docteur voulait ses échantillons de sang et de peau… il en aurait plusieurs tonnes se dit l’umbarane. La Dame Sith prit la parole pour présenter une partie du matériel qu’ils transporteraient.

- Voici des détecteurs de signes vitaux, il fonctionne sur une portée de 2 kilomètres autour de vous. Il fera la distinction entre les rakghoules et les membres de notre commando grâce aux micros balises que nous portons sur nous. En rouge, ce sera les rakghoules, en jaune un membre de notre équipe en somme. Vous avez aussi des fusées de détresse si les choses tournent mal afin de communiquer votre position. Ainsi qu’un kit de premiers soins.

Darth Oracci ajouta.

- On maintient le contact radio à intervalles de 30 minutes. L’objectif et de ramener des échantillons de Rakghoule, au mieux deux cadavres voire un spécimen vivant si on peut se le permettre sans prendre des risques inconsidérés. Un rayon paralysant combiné à des sédatifs en votre position devraient faire l’affaire… Partez vers l’est et contactez-nous sur vous détectez des Rakghoules. Ganys et moi iront au sud.

Mee enfourcha sa moto-jet et invita Torhyn à monter derrière lui pour le pilotage. He’Thu, Ganys et Oracci disposeraient de leurs propres véhicules. Les deux dernières moto-jet seraient utilisées par les membres de l’équipage pour tenter une mission de sauvetage si tout tournait mal. Darth Ganys et Darth Oracci attendirent ensuite que la porte du hangar se déverrouille et que la rampe se déploie pour démarrer leurs véhicules et accélérer en douceur sur la descente de la rampe. Le vaisseau s’était posé dans un espace dégagé à ciel ouvert qui avait du être un ancien stadium consacré aux évènements sportifs et concerts éventuels. Un bon tiers de la structure avait été balayée et devant les Sith, une jungle rampante avant commencé à reprendre ses droits sur le bâtiment, le recouvrant de mousse, champignons, lianes et lierres. Le ciel était couvert de nuages noirs qui n’annonçaient rien de bon… Peut-être que de l’orage était à prévoir pour cette mission, mais pour l’heure aucune bruine n’était tombée sur la végétation humide de Taris. Les deux seigneurs partirent en direction du sud et s’enfoncèrent dans la forêt à allure moyenne afin de se repérer aisément dans le paysage.
Torhyn Lokred
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He’Thu semblait enthousiaste quant à la possibilité d’obliger un organisme à se transformer…Je n’osais imaginer ce que mon savoir mêlé à la sorcellerie Sith pourrait donner…Pour l’heure je me contentais de suivre les directives de ma bienfaitrice. Elle allait dans mon sens et je ne voulais pas la défier, ni m’éparpiller sur d’autres sujets d’études. Les Rakghoules étaient au centre de mes recherches depuis des années. Depuis que j’avais découvert leur existence ces créatures occupaient mes pensées. Elles avaient nourri mes espoirs quant à l’évolution de la Science renforçant mon intérêt pour la génétique et les infections.

La kiffar me promit d’être prudente, et d’utiliser son pouvoir pour se protéger. Elle me mit en garde su la violence des foudres qu’elle déchaînerait pour veiller à ma propre sécurité. Une attention tout à fait louable je devais bien le reconnaître. Cette fille faisait tout pour se faire pardonner. Si je venais à baisser la garde, je finirais par me laisser pleinement amadouer par cette tentatrice et dangereuse fleur fraîche. Le baiser sur ma joue qu’elle me laissa avant de me planter là me laissa pantois. La chaleur monta, rehaussant ma pâleur maladive par un petit fard rosé alors que je la regardais s’éloigner alors qu’elle riait à sa façon de son comportement lutin.

Mais alors que seul le bruissement de son kimono ne fut plus qu’un souvenir, je n’avais pas bougé…ma main se leva d’instinct et mon doigt vint caresser l’emplacement sur ma joue où elle avait posé ses lèvres chaudes. Un souvenir me submergea alors…un souvenir d’une femme qui avait abusé de moi…qui m’avait planté en pleine rue, dans le froid de Lorrd après m’avoir embrassé sur la joue…Un souvenir cuisant qui avait laissé une profonde frustration dans mon être…une meurtrissure jamais refermée, alimentant mes pulsions colériques de mon esprit belliqueux.

Tâchant de chasser mes sombres pensées, je tournais les talons, je devais me préparer, ne pas être en retard. Je gagnais mes quartiers et avisais en grimaçant la tenue qui avait été déposée à mon attention. Une armure légère que j’avais appris à passer, et à porter durant mes entraînements avec Mee. Je détestais ce truc…d’abord parce que c’était tout sauf seyant. Ensuite parce que je ne me sentais clairement pas à l’aise avec ce truc sur le dos. Sérieusement, cela avait beau être une armure légère, je ressemblais à un dandy qui voulait se la jouer cador. Un sac se portant dans le dos avait été ajouté. Je pouvais y ranger les écouvillons et le nécessaire pour mes prélèvements et les stocker sans qu’ils soient altérés. J’ajoutais mon datapad afin d’être en mesure d’enregistrer des données suivant les prélèvements, et les spécimens utilisés. J’y glissais également ma trousse de secours dans laquelle se trouvais mes injections de bronchodilatateurs et de l’atropine au cas ou mes poumons me lâcheraient durant cette mission. Mon inhalateur vint trouver sa place dans une sacoche à ma ceinture. Le blaster avec lequel j’avais appris à tirer vint achever ma panoplie…bien rangé à ma ceinture dans son holster.

Je tâchais de dompter mon épaisse tignasse poivre et sel, saisissant le tout et attachant mes cheveux en une queue de cheval basse. Cela fera l’affaire…Un petit couinement m’extirpa de la contemplation de mon être que me renvoyait le miroir de la salle de bain : Ronchon venait de se dresser sur ses pattes arrière visiblement il avait compris qu’il se tramait quelque chose. Je n’avais fait qu’entamer sa formation, lui ayant appris la propreté, sauter d’un meuble à l’autre et surtout à rester tranquille dans une poche de mes blouses ou sur une de mes épaules…les bases quoi. Avec un petit sourire je le saisis avec douceur, et le ramenais dans la chambre, le posant sur le lit et lui ouvrant un paquet de biscuits. Ses petits yeux rouges s’ouvrirent en grand quand il reconnu les sacro-saints biscuits qu’il affectionnait tant. Je les lui montrais et fit doucement :

- Ne mange pas tout d’un coup ! Je ne sais pas quand je rentrerai…Tu restes ici…et… tu gardes le vaisseau ok ?

Il tendait ses petites pattes griffues vers moi, aucune affection à mon encontre je le savais bien, juste une volonté d’avoir les fameux gâteaux secs que je faisais miroiter sous son museau. Avec un sourire je les lui posais sur le lit…et je tournais les talons…le laissant à son repas. Je ne pouvais pas l’emmener, il n’était pas encore habitué à revenir si je l’appelais, et il avait énormément de lacunes…Je savais qu’il saurait se débrouiller sans moi…il avait l’eau et des gâteaux…S’il ne survivrait pas à mon absence, c’était que je m’étais fourvoyé sur son intelligence.

- Sois sage Ronchon…je reviens dès que possible.

La porte se referma sur moi et je pressais le pas pour me rendre à la soute du vaisseau. Darth Oracci expliqua comment nous allions procéder…et notamment les mesures de sécurité qui me paraissaient tout à fait légitimes. Je faisais équipe avec Mee et He’Thu, j’étais heureux que le jeune homme ait accepté de venir avec nous. Je montais derrière lui sur la moto-jet…j’étais prêt…prêt à rencontrer ces formidables créatures…j’avais tant attendu pour enfin que ce jour arrive… Mon destin était sur le point de s’accomplir.
Alysha Myy’Lano
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Le plan est d’une simplicité déconcertante, sa mise en œuvre serait d’un ordre tout autre. Je m’empare du matériel qui sera le nôtre pour les heures à venir. Ma combinaison est prévue pour accueillir une sacoche en bandoulière tenue par des fermoirs magnétiques. Au moindre besoin, je peux me délester de mon fardeau sans que ce dernier ne vienne entraver mes mouvements. Je n’aime guère l’apparence monstrueuse que peut donner un sac-à-dos à la silhouette d’une femme. Il faut croire que ma Dame l’avait deviné.

En voyant les motos, je ne peux retenir mon sourire. Si je n’ai aucun goût pour la voltige, j’avoue avoir été grisée par les courses, en plein désert korribanite, aux côtés d’Idhès une fois que celle-ci m’a appris les rudiments du pilotage. J’ai démontré un certain don avec ces appareils qu’il ne me déplaît pas de développer. Le vent, en furie, les lieues parcourues, les paysages mouvants, changeants, surgissants et évanescent. La perspective de la promenade me ravit.

J’enfourche la bête. L’engin est relativement ramassé, pas bien fuselé, prévu pour les terrains particulièrement difficiles plus que pour la vitesse. Je la démarre. Les vibrations accentuent mon sourire. Nous descendons tranquillement la rampe et, sitôt le sol gagné, je prends les devants. Il est évident qu’il m’appartient d’ouvrir la marche. Envoyer le Doc au-devant aurait été ridicule. En retrait, Mee et lui seront protégés.

Je fais rugir le moteur, courbe ma trajectoire jusqu’à trouver l’Est et mets les gaz. Autour de nous, la forêt a pris racine dans les bâtiments éventrés et les ruines centenaires de l’endroit. Si la planète connait de nombreux projets de réhabilitations, administrés avec plus ou moins de brio, de larges surfaces de son territoire restent absolument abandonnées. Les répulseurs puissant de l’appareil font leur office et de nombreux écueils surgissent du sol pour tenter de l’éventrer, en vain. Rapidement, la végétation se fait plus dense, plus inégale aussi. Les anciennes tours, mise à mal par le bombardement du Seigneur Noir Malak, prêtent leurs flancs aux plus téméraires qui s’élèvent à plusieurs centaines de mètre au-dessus de nous. Les autres, moins courageux, vivotent sur un sol oscillant entre la rocaille urbaine et le marécage pollué. Ce paysage est… extraordinaire. Le foisonnement du vivant au milieu des vestiges. La destruction a fait naître quelque chose…

Les lieues filent et défilent autour de nous. L’ombre commence à s’épaissir sous la frondaison. Je ralentis. On ne peut se permettre d’être surpris. Dans mon oreille, la voix de Mee résonne.

« Plusieurs signes de vie apparaissent sur nos capteurs.

– Je les vois également. Simplement, cela peut-être de simples vies animales. Le terrain est trop accidenté pour que nous nous risquions à descendre ici de nos jets. Trouvons un moyen de prendre de la hauteur, peut-être trouverons-nous un terrain dégagé de là-haut. »

Ma monture rugit alors que j’engage les aérofreins pour partir en trombe vers l’une des hautes tours flanchées. Nous courrons sur son arrête. Sous nous défilent les fenêtres brisées et les arabesques de métal rouillé. Les arbres se font plus épars, la lumière plus présente, bientôt, nous parvenons à la cime bétonnée du bâtiment. En réalité, il avait été plus grand, simplement, la moitié haute de ce dernier repose à quelques centaines de mètres de là, couchée sur le sol, le flanc encore nettement pulvérisé par un tir. Je m’arrête, mets pied à terre. En contre-bas, sur ce qui a dû être une immense esplanade, des choses s’activent, il n’est même pas la peine de consulter l’écran, la vie grouille en bas. Je sors les électro-jumelles, nous sommes bien trop haut et bien trop loin pour distinguer les créatures à l’œil nu, et constate…
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Darth Oracci et Darth Ganys étaient partis de leur côté en moto-jet arpenter le sud de leur position. Quittant l’ancien stadium dans lequel leur vaisseau s’était posé, les deux seigneurs Sith remontèrent une ancienne avenue dont on apercevait encore parfois le bitume sous l’herbe et la mousse, avec par-ci par-là quelques flaques à l’eau d’une couleur brune d’où émanait une odeur de putréfaction. Nauséabonde, cette planète empestait la décomposition partout ou on l’y posait pied et les multiples efforts de la République pour tenter de reconstruire ce monde après l’attaque orbitale perpétrée par Darth Malak il y a plusieurs siècles avaient eu de bien maigres résultats. Alors qu’ils filaient en direction d’un quartier industriel le togruta communiqua par la pensée à son ancienne disciple.

- Je ressens la présence de plusieurs créatures… non loin d’ici.

La Dame Sith se concentra légèrement et ressentit la même chose non loin. Son ancien maître était bien plus alerte qu’elle quant à la présence d’éléments hostiles dans le périmètre.

- Je les ressens aussi. Allons vérifier s’il s’agit de Rakghoules... Je vous suis Ganys…

Répondit Darth Oracci tandis que Darth Ganys la dépassait par la gauche pour indiquer le chemin. Les Rakghoules seraient les proies des Sith, leurs anciens maîtres revenaient pour récupérer le secret qui sommeillait dans leur sang pour se constituer un atout non négligeable à dissimuler dans leur manche. La galaxie connaitrait bientôt la paix, ou l’anéantissement si les choses venaient à mal tourner pour les sinistres desseins de la Dame Sith. Chaque kilomètre parcouru la rapprochait inéluctablement de sa réussite ou de sa chute anticipée, restait à voir ce que la Force avait décidé quant à son sort… Même si Darth Oracci escomptait bien parvenir à forcer la main du destin en la matière. Elle seule déciderait de la fin qu’elle donnerait à sa grande aventure secrète.

Mee hocha de la tête en signe d’approbation. L’idée d’He’Thu était la meilleure à suivre pour avoir une vue d’ensemble de la situation. L’apprentie d’Oracci fit vrombir son moteur, et Mee la suivit dans la seconde, arpentant le côté incliné d’un ancien gratte-ciel flanché avec plus de prudence que la jeune femme ouvrant la voie. Après tout avait-il un passager derrière lui qu’il ne valait mieux ne pas trop paniquer par des accélérations superflues ou des manœuvres trop audacieuses. Casque vissé sur sa tête, il suivait en s’aidant des informations fournies par l’ATH sur sa trajectoire et sa vitesse. Il sentait autour de son abdomen les bras du médecin qui semblaient se resserrer un peu trop autour de lui. Mee arrêta sa moto-jet juste derrière l’apprentie et descendit non sans avoir coupé le contact au préalable. Il s’approcha aux côtés d’He’thu pour regarder également à travers ses éléctro-binoculaires. Il y avait bien de nombreuses créatures en bas, mais difficilement identifiables à cause de la distance, cependant il y avait du mouvement. D’autres créatures étaient subitement apparues et semblaient commencer à courir après celles présentes, provoquant ainsi un mouvement de fuite quasi synchronisé et paniqué chez celles déjà présentes. Quelque chose les chassait…

- Je devrais partir devant pour vérifier ça de plus prêt, qu’en dites-vous ? Histoire d’identifier ces traqueurs et confirmer qu’il s’agisse bien de Rakghoules. Je vous laisserai le docteur pour ne pas prendre de risques… et qu’il intervienne une fois une de ces bêtes éliminées.

Suggéra Mee calmement, et prêt à agir directement une fois l’approbation de la kiffar obtenue. Mais une autre idée passa dans son esprit, et il la présenta également afin de laisser le choix à la jeune et séduisante Sith qu’il avait pu faire la connaissance quelques heures plus tôt.

- Ou sinon je peux vous laisser passer devant et vous couvrir depuis cette position si vous ne vous éloignez pas trop et surtout si vous parvenez à en attirer certains vers nous… Si la situation dégénère, on pourra toujours les semer et récupérer les échantillons sur le cadavre plus tard.

Le mercenaire semblait plutôt serein quant aux deux options qu’il présentait à He’Thu, confiant il restait très professionnel et concentré sur les objectifs. Mee était un bon pilote de speeder, débrouillard en matière de survie et de combat, mais c’était aussi un bon tireur de précision quand il s’agissait d’abattre des cibles sur de grandes distances. Il ne cherchait nullement à imposer un choix, les deux options lui paraissaient viables à ses yeux, mais il était nécessaire d’agir rapidement afin de ne pas perdre la trace de ces animaux qui en chassaient d’autres…
Alysha Myy’Lano
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Je ne lâche pas la scène du regard tandis que j’écoute le jeune homme. Les jumelles, magnifiques bijoux de technologies me permettent de me retrouver au milieu de la scène. Il ne fait aucun doute, une meute et en chasse et bien que je n’en ai jamais vu, j’identifie immédiatement l’assaillant. Elles sont nombreuses et, alors que je dézoome pour observer de nouveau un plan d’ensemble, je constate qu’elle témoigne d’une certaine organisation. Leur chasse n’est pas une charge irréfléchie et furieuse. Les plus frêles d’entre elles, les plus rapides de fait, sont en train de resserrer la nasse, progressivement, tandis que les plus trapues, et certainement les plus fortes, au fond de ce panier grouillant, prêts à égorger les proies qui auraient le malheur de s’être laissées enfermées.

« Docteur, empruntez donc mes jumelles, je pense que vous m’en voudriez à mort de ne pas voir avoir laissez observer ça. »

Je lui tends l’objet et me tourne ensuite vers Mee.

« Je vais descendre. Je ne vous serais d’aucune aide à cette distance et vous courriez plus de risques que le Docteur à être en bas. En outre, je peux disparaître, ce dont vous êtes incapable. Je vais tenter de faciliter leur chasse. Un prédateur est d’une dangerosité extrême dans cette situation alors qu’une fois le banquet entamé, ils ont l’esprit qui se loge dans l’estomac. »

J’abandonne mon speeder, ne m’encombre de rien sinon de mon arme : il serait dommage que ma sacoche s’accroche à un débris alors que je cherche à fuir le danger. Je m’élance dans l la pente, usant de la Force pour amortir mes pas, pour retenir mes chutes, et soudain, au détour d’une plaque de duracier déchirée, je me sais avoir disparu à la vue de mes coéquipiers, habillée par mon Pouvoir.

Mon but est assez simple. J’ai évalué, de là-haut, la route probable qu’emprunterait les animaux en fuite. Je m’y rends afin d’y provoquer un éboulement et ainsi piéger l’ensemble des malheureuses créatures dans une impasse fatale. Le résultat de la chasse, certainement inattendue pour les rhakgoules, provoquera un véritable charnier festinatoire. J’aurai alors, j’espère, le loisir d’isoler l’une des créatures les plus faibles – les plus fortes ayant droit à leur part d’abord – et ainsi obtenir un premier sujet d’analyse qui ne soit pas des plus ingérables.

Je commence à percevoir le bruit des galops, les mugissements, et à sentir la peur bestiale. Un saut, encore un autre. Invisible à leur vue, je suis au-devant pourtant de leur ligne de front et observe déjà, depuis mon perchoir, les plus rapides d’entre eux. Ceux-là, sans moi, auraient été sauvés.

J’observe, alentour, les tas de ferrailles et de structures. Une large poutre de duracier semble retenir un amas important. Un instant, j’hésite à sauter jusque-là et trancher nette le pilier mais alors, je risquerais d’être moi-même prise dans l’éboulement. Un lancer, plutôt. Je me concentre, la garde quitte ma main, de l’esprit j’en active la lame, elle passe à travers l’acier comme à travers la chair, l’ensemble commence à céder, tout juste ai-je le temps de récupérer mon bien qui revient inactif jusque dans ma main. Le fracas est tonitruant, couvre les cris des bêtes, soulève une poussière centenaire, je n’ai d’autres choix que d’attendre que l’ensemble se stabilise à nouveau, au risque d’être blessée, mais je sais avoir offert à mes observateurs un spectacle saisissant.
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L’ancien Maître Sith s’immobilisa en premier, imité par son ancienne apprentie. Darth Ganys descendit de sa moto-jet et semblait humer l’air à travers son masque respiratoire, même s’il se concentrait surtout sur la Force et sa capacité de perception. Darth Oracci quitta son véhicule et laissa son plus loyal serviteur prendre la parole d’un timbre métallique tandis qu’elle se rapprochait de lui.

- Nous devrions continuer à pied. Ils sont à 11h, à environ deux kilomètres… Si nous continuons avec nos moto-jet nous allons les alerter de notre présence.

Sans un mot supplémentaire, les deux Seigneurs Sith commencèrent leur marche à travers la végétation dense et marécageuse, leurs pas dans cette herbe boueuse étaient le seul son pouvant trahir leur présence. Après environ un quart d’heure de marche, les deux Sith cessèrent d’avancer et se mirent à croupis : à une dizaine de mètres devant eux ils assistèrent à un spectacle des plus intéressants. Une chienne Ferrazid massive, venait de pénétrer dans un bâtiment en ruine à toute allure, poursuivie par six Rakghoules qui l’avait rabattue dans ce qui devait être un vieille gare si l’on se fiait aux pylônes recouverts de mousse se trouvant à l’arrière du bâtiment, ainsi qu’à la carcasse longiligne d’un vieux train magnétique désossé et laissé à la merci de la rouille. Les cris de la bête et des six chasseurs résonnaient à l’intérieur et des bruits de lutte se faisaient entendre depuis le bâtiment. Darth Oracci réalisa que le schéma de chasse des Rakghoules révélait une certaine intelligence, ils étaient coordonnés et cherchaient à acculer leur proie pour la mettre à mort à l’aide d’outils rudimentaires. Mais plus perturbant, la Dame Sith était aussi presque certaine d’en avoir vu un utiliser l’équivalent d’une ancienne lance pour mener ses congénères dans cette chasse. L’umbarane se tourna vers le Togruta pour observer sa réaction, mais celui-ci était concentré comme un tigre –dressé- à attendre l’ordre.

- Allons-y.

Dit-elle en toute simplicité et les deux Sith approchèrent rapidement et avec discrétion, optant pour « le pas commando », à mi-chemin entre la course et la marche afin d’arriver rapidement dans la vieille gare sans être particulièrement bruyants. De toute façon, les cris de la chasse couvriraient le son de leurs pas, et avec cet avantage de la discrétion tout se passerait pour le mieux…

De son côté, Mee observa la réponse de l’apprentie de sa mère : elle allait visiblement descendre seule. Elle n’avait pas tort sur un point : un prédateur rassasié se montrerait sans doute moins agressif. Le jeune mercenaire se contenta d’accepter et s’installa sur le bord de la crête : il s’allongea à proximité du rebord de la tour et déploya le trépied de son fusil blaster avant de retirer les caches de sa lunette de visée. Il mit un chewing-gum dans sa bouche et commença à mettre son œil dans l’alignement de sa lunette de précision pour couvrir He’Thu. Il lança au lorrdien l’accompagnant.

- Docteur, si vous voulez bien vous installer pour profiter du spectacle… Gardez les jumelles, j’ai ma lunette de visée pour ma part, je la préfère.

Il l’invita à s’allonger d’un geste du bras même si la mousse humide et en décomposition était assez désagréable. Entre un grand champignon et une vieille antenne tordue, Mee observait de dos la Kiffar dévaler la pente sans un bruit pendant quelques minutes avant de la voir soudainement disparaître.

- Bordel ou est-elle passée ?!

S’exclama t-il soudainement. Camouflée ? Impossible qu’il l’ait perdue de vue. Naturellement il envisagea de passer en vision infrarouge, mais avec la luminosité ambiante, ce serait inutile : il ne faisait pas assez sombre pour cela. Cependant passer aux ultraviolets ou plutôt en vision thermique serait plus adéquat. Il s’écoula quelques secondes sans pour autant qu’il parvienne à l’identifier rapidement avec la meute qui courait après sa proie. Puis il distingua une silhouette différente qui s’apprêtait à leur couper la route, une source de chaleur fut émise de sa main, décrivit un arc de cercle a plusieurs dizaines de mètres devant elle, tranchant une poutre en duracier qui causa un éboulement sur les bêtes, écrasant certaines d’entre elles sous les décombres. Mee siffla.

- Ok, je suis impressionné. Je n’ai jamais vu Ganys faire ça. En même temps il n’a pas souvent utilisé ses pouvoirs en ma présence si ce n’est sa télékinésie…

Avait-il dit au docteur d’une voix assez humble quant à ses capacités. Plongée dans un nuage de poussière, He’Thu ne voyait probablement pas grand-chose et préférait attendre que celle-ci se dissipe. Mais Mee lui n’était pas gêné par ceci de part le mode thermique de sa lunette de visée, il était prêt, doigt sur la gâchette à effectuer des tirs de précision sur tout Rakghoule qui s’approcherait trop d’elle, même si à cette distance, il était évident que sa cadence de tir s’en verrait ralentie : préférant prendre quelques précieuses secondes pour ajuster le plus efficacement son tir plutôt que de tirer au hasard.

Si elle avait été à plus courte portée, cela lui aurait facilité la tâche en cas d’agression, mais en étant éloigné du cœur des combats, il était beaucoup plus serein et concentré et en gagnerait en précision dans ses tirs. Le stress face à une meute se ruant vers vous pouvait vous faire perdre vos moyens et ne pas ajuster vos tirs pour être le plus meurtrier possible. C’était quelque chose de commun à de nombreux soldats, et seuls les droïdes de combat ne craignaient pas la mort, surtout lorsqu’elle se rapprochait à grande vitesse… Restait à voir ce qu’en penserait Ryden.
Torhyn Lokred
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Je m’étais laissé porté par le mouvement, pour l’heure j’étais plus excité qu’autre chose. J’étais dans une attente sourde…mais aux tréfonds de mon être, je bouillonnais d’impatience. J’allais enfin revoir ces splendides créatures. He’Thu et Mee s’étaient décidés à prendre de la hauteur, apparement quelque chose était en mouvement…Impossible encore de savoir de quoi il s’agissait. Depuis un point haut la vue serait bien meilleure, c’était d’une logique implacable.

He’Thu et Mee sortirent des jumelles et observaient les alentours…Mois j’étais descendu de la moto-jet, attentif à la moindre expression de mes compagnons. Mee proposa alors deux solutions, soit il passait devant pour vérifier qu’il s’agisse bien de Rakghoules, soit, He’Thu servirait d’éclaireur. Je la laissais décider, après tout je n’étais qu’un boulet dans cette expédition…le scientifique…

Il se passait quelque chose en bas…une chasse était en cours…He’Thu me tendis alors les jumelles dont je me saisis, non sans un tremblement d’impatience dans les mains. Ses mots me signalèrent que nous avions trouvé ce que nous cherchions. Je portais les binoculaires à mes yeux et observais la scène en contrebas…Un sourire de satisfaction de dessina sur mes lèvres pincées, je sentis mon cœur faire un bond dans ma poitrine. Un troupeau d’animaux s’enfuyait face à une horde de Rakghoules en chasse. C’était magnifique…ces formidables créatures se déplaçaient en groupe et chassaient selon un schéma parfaitement identifiable. Dans un ballet élégant, je différenciais déjà deux catégories : les pisteuses, et les tueuses. Un ravissement pour mes yeux. Toutes ces Rakghoule arboraient un corps blafard…elles se déplaçaient à quatre pattes, évoluant à une vitesse déconcertante.

Finalement He’Thu pris la décision d’aller voir de plus près, et trouver le bon moment pour commencer la véritable mission : collecter des données. Sans quitter mes jumelles j’entendis He’Thu se débarrasser de ce qui ne lui serait pas utile. Je lui rappelais alors avant qu’elle se mette en route :

- Soyez prudente ma chère. Ce ne sont pas de simples animaux…Elles sont dangereuses…

Mee quant à lui se mit en position, armé d’un fusil blaster, équipé d’une lunette de visée. Il m’invita à venir prendre place à ses côtés. Sans prendre garde à l’inconfort du sol visqueux et humide je m’allongeais à côté de lui, et repris ma surveillance. Il suivait He’Thu avec sa lunette, et moi avec mes jumelles. Soudain, comme elle nous l’avait spécifié, elle disparut…Mee ne put retenir l’expression d’une certaine surprise pour cette prouesse. Moi j’avais la tête ailleurs…cherchant déjà lequel pouvait être l’alpha…car il ne pouvait être autrement, il fallait un chef de meute. Mais laquelle de ces Rakghoules était la dominante ? Sans doute celle qui ira se nourrir en premier…

Brusquement, l’éboulement…dans un fracas tonitruant, soulevant une poussière dense, si bien qu’on n’y voyait plus rien. Une manifestation supplémentaire des pouvoirs d’He’Thu. Cette fois Mee siffla d’admiration…je me contentais de dire d’un ton monocorde :

- Hum…impressionnant en effet…

Avec ce nuage de poussière je ne voyais plus rien…et je ne devais pas être le seul. Cela dit cela me perturba …car je ne parvenais toujours pas à repérer le chef de la meute. De plus j’espérais sincèrement que personne ne prendrait ces créatures à la légère…elles étaient de formidables machines à tuer…aux sens aiguisés.

Des cris s’élevaient de la masse opaque…des grognements également…La poussière commençait à retomber, dissipant l’épais brouillard soulevé par l’éboulement. Nul doute que les Rakghoules n’étaient pas stupides…elles seraient probablement surprises dans leur chasse avant de reprendre le but de leur course : se nourrir. Cela dit, l’intervention d’He’Tu leur facilitait la tâche…et des cadavres fraîchement tués étaient désormais à disposition. Et les survivants s’étaient vus éventrés par les griffes et les dents acérées des « tueuses ».

Le banquet était servi…Plusieurs Rakghoules se ruèrent en premier sur les corps, déchiquetant les chairs et arrachant des lambeaux de chairs et de peau pour les ingérer rapidement…faisant fit des os, cartilages, etc. Rien n’était gaspillé, et il ne restera rien des proies. D’autres créatures attendaient leur tour…si l’une s’approchait trop prêt elle était rapidement remise à sa place…La hiérarchie semblait bien définie…

- Quelles magnifiques créatures...regardez comme elles se sont organisées...

Je ne voyais pas He'Thu...Mee était prêt à la couvrir en cas de besoin...Moi je retenais mon souffle...admirant ce spectacle.
Alysha Myy’Lano
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J’impose à la Force un courant, léger mais tangible, et m’en drape pour que la poussière en nuage autour de moi ne puisse m’atteindre. Je ne prête plus attention ni à l’ouïe, ni à la vue, le vacarme environnant et la brume sableuse les ont rendus vains. Je ne me sers plus que de la Force, en alerte. L’avertissement du Docteur à l’esprit, je ne prends pas le risque de l’orgueil. Je les ai vues, nombreuses, voraces, puissantes et si mon sabre n’aura aucun mal à leur passer à travers le corps, leurs griffes n’auront pas plus de mal à m’ouvrir en deux à la moindre occasion. Je fais couler le feu de la Force dans mes veines, mon corps, mes sens vont crescendo, gorgés de puissance. Alentour, le monde apparaît à nouveau. Je ne sens aucun danger immédiat, la mort et la violence sont au-delà du mur que j’ai abattu. Mon regard se perd dans les hauteurs, comme un oiseau je me cherche un perchoir.

Il est là. Une taule, chiffonnée comme une simple feuille par les forces colossales qui se sont exercées. Largement en-dessus de la scène de banquet, elles n’auront certainement pas conscience de ma présence et je pourrai les observer à loisir. J’oblige la Force à me porter jusque-là, d’un bond, j’ai franchi l’obstacle. Comme un oiseau, je jette un œil de haut.

Le festin est déjà bien entamé. Toutes occupées à se repaître, quelle aubaine que cette chute !, elles n’ont d’attention plus que pour la chair et le sang. La hiérarchie est clairement établie, les forts mangent en premier et interdisent aux plus faibles l’approche. Je devine que parfois, les plus téméraires des faibles, finissent par rejoindre les proies. Au-delà des yeux, je tends à les caresser à l’aide de mon pouvoir. Je sens l’obscurité en elles. Je sens… Une étincelle, un fragment que je n’ai jamais trouvé chez une autre créature. Cet éclat, fiché dans leur chair, il est la marque du sorcier qui les a créé. La fascination me saisit. Est-ce ça l’amour ? Je souris et observe à loisir.

Un temps, tout absorbée à la contemplation, j’en oublie notre mission. A la fois, il est évident qu’elles sont trop nombreuses. Chaque fois que je crois avoir toute la horde sous les yeux, une nouvelle surgit des débris pour rejoindre les autres ou s’écarte pour aller se repaître plus loin de sa pitance. Tenter d’exfiltrer un individu d’une telle multitude, ce serait prendre des risques inconsidérés. Ne pouvant m’approcher par le corps, je poursuis mon chemin par l’esprit et effleurer à présent le leur. De la brutalité, de la violence, la faim, la faim, la faim dévorante et terrible. Toutes les chasses ne se terminent pas si bien. La conscience de la horde, la conscience… Un dominant.

Soudain, le calme se fait. Absolu, toutes les créatures ont cessé de faire aller leurs mâchoires et ont tourné leur regard vers les dédales. Une forme s’avance, vaguement humaine, la peau presque rubiconde, des pièces d’armures et d’os fichées dans sa chair même. Elles l’accueillent, toutes, se soumettent, s’inclinent, lui ouvre la voie. Les plus puissantes la guident, je ne remarque que maintenant que la pièce de choix, le cadavre le plus exquis est resté intacte. Elle est la part du Rancor. Elle avance encore, jusque-là, découpe d’une griffe une large part de muscle et l’engloutit. Elle se tourne vers ses sujets, hurle… Non, elle parle. Elle forme des sons. Les cris ne sont pas continuent, ils fluctuent. Comme j’ai touché les autres, je tends mon esprit vers le sien et me laisse surprendre.

Elle a senti ma présence. Elle a senti ma présence et s’est immédiatement tournée vers mon perchoir. Son doigt griffu vient d’annoncer la sentence, tendu vers moi, aussitôt la horde s’ébranle pour une nouvelle chasse et les plus agiles sont déjà à mi-hauteur. Je frappe grâce à la Force, ébranle de nouveau la structure qui redevient instable, je disparais à nouveau et m’éloigne le plus rapidement possible pour regagner mon équipe.

« Ma situation est compromise, n’hésitez pas à me couvrir. Si à un quelconque moment vous vous sentez en danger, fuyez – mais faites chauffer le moteur de ma bécane avant. »

Tout se jouera sur mon habileté à escalader la montagne que j’ai quittée, il me faudra aller plus vite que les bêtes dont je ne doute pas que, malgré la Force qui me cache, elles sauront suivre ma trace et me poursuivre.
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Mee était allongé et contempla la scène non sans un certain dégoût pour le festin qu’il voyait à travers la lunette de son fusil de précision. Il n’avait pas exactement compris comment les choses s’étaient déroulées, mais visiblement le camouflage d’He’thu n’avait pas trompé cette Rakghoule qui désigna du doigt quelque chose d’invisible. Leur flair devait être particulièrement développé. Il vit l’installation de fortune s’écrouler tandis qu’He’Thu lui demanda de la couvrir.

- Reçu, tirs de suppression. Baissez la tête et foncez !

Répondit-il non sans une certaine anxiété dans la voix. Il aligna les organes de visée de son arme sur la poitrine d’une Rakghoule, qui était sur les talons de la jolie kiffar. Jouant avec son chewing-gum, il souffla pour faire une bulle qui éclata en même temps qu’il pressa la détente de son arme. La décharge de plasma fila à travers la distance séparant le canon de la cible. La Rakghoule fut touchée et s’écroula en arrière en pleine course comme si elle avait percuté une poutre trop basse pour elle.

- Un.

Dit-il avec nonchalance, sa victime était probablement que blessée mais il y en avait encore bien d’autres. Le jeune chasseur de primes donna un ordre au docteur ; une simple précaution espérait-il.

- Doc, démarrez les moteurs de nos speeders.

Mee sélectionna rapidement une seconde cible, retint son souffle pendant deux secondes, le temps d’ajuster sa visée alors que les cris des Rakghoules se faisaient de plus en plus sonores. Il tira une nouvelle fois : la décharge toucha la Rakghoule dans le visage et l’impact lui brisa la nuque sur le coup. Le jeune chasseur de prime souffla et reprit son décompte non sans fermeté.

- Deux.

Les cris et cette horde sauvage se rapprochait encore. Il essaya de garder son calme et d’éviter que le stress ne lui fasse perdre ses moyens. Mee s’efforça de mettre de côté le cauchemar qu’il avait eu pour rester concentré. Derrière lui, le bruit rassurant des moteurs des moto-jets le détendit un peu. Il sélectionna une nouvelle cible, se focalisant en priorité sur les plus en avance. Il retint son souffle, pressa la détente, son tir réussi toucha l’épaule de la Rakghoule visée. L’umbaran grommela quelque chose et crispa son visage pour tirer une seconde fois dans la tête comme s’il avait corrigé une erreur d’inattention qui l’avait passablement agacé. Avec Ganys, l’exercice aurait déjà pris fin…

- Et de trois ! Salope…

Dit-il avec froideur tandis qu’il prit une quatrième cible et la descendit d’un tir dans le cœur sans poursuivre son décompte cette fois-ci. Faisant abstraction de ce qui l’entourait directement, il répéta une nouvelle fois son petit rituel et abattit une cinquième, puis une sixième cible. Plus la horde se rapprochait, plus ses tirs devenaient meurtriers et précis, mais son stress grimpait à grande vitesse également. Il respirait quelques peu bruyamment, abattit une septième cible d’un tir dans l’abdomen. Et commença à réaliser que cela ne suffirait pas à les repousser, il était beaucoup trop lent dans l’exécution des cibles lancées à la poursuite d’He’thu. Une huitième Rakghoule tomba au sol pour ramper, son genou détruit par un tir de Mee qui commença à s’agacer de la situation.

- Bordel, ils sont trop nombreux. Elle n’y arrivera pas ! On doit l’aider !

Son cerveau réfléchissait à un plan de secours. Il évaluait les options à sa disposition tandis qu’il rata son neuvième tir et corrigea avec le dixième en tirant dans les jambes d’une autre Rakghoule pour l’empêcher de mettre ses griffes sur He’Thu.

- Doc, sortez votre blaster et asseyez vous sur l’une des moto-jets…

Darth Oracci et Darth Ganys pénétrèrent à pas feutrés à l’intérieur de l’ancien bâtiment en ruine. Ce devait être une gare désaffectée depuis le bombardement de Taris opéré par Darth Malak comme le confirmait le grand hall au toit éventré, avec les panneaux holographiques endommagés décrochés et les pancartes au sol couvertes de poussière. La proie avait été acculée et devant le sort funeste que ces créatures de malheur lui avait réservé, la chienne Ferrazid frappa du sol avec ses pattes, retroussa ses babines pour révéler ses crocs : elle ne se laisserait pas tuer sans combattre. Les Rakghoules se jetèrent sur elle tandis qu’elle chargea. Le dominant de la meute, portait une lance et évita bien trop aisément la charge d’un bond sur le côté, comme s’il l’avait vu venir contrairement à deux de ses pisteurs dont les corps volèrent avant de s’écraser au sol.

La chienne Ferrazid poursuivit sa course sur Darth Oracci et Darth Ganys qui se séparèrent chacun d’un côté de l’animal pour éviter un coup fatal, glissant tels des ombres et de façon synchronisée, ils allumèrent leurs sabres laser pour, ensemble, lacérer les flancs de la bête qui s’effondra, blessée et hurlant à la mort. Les Rakghoules firent volteface après avoir perdu deux des leurs dans la charge de la bête qui avait brisé leurs os lors de l’impact. Le leader regarda les deux intrus avec une certaine perversité dans son sourire, il les pointa du doigt et une voix caverneuse retentit des tréfonds de sa gorge.

- Siiiiiith…

Le togruta et l’umbarane se regardèrent, stupéfaits l’un et l’autre de voir la Rakghoule parler, mais plus encore de réaliser que le morceau de métal sur le bout de sa lance –qui était plus un bâton supposé représenter son pouvoir sur ses pairs- était un sabre laser. Il s’en empara et alluma la lame verdoyante qui en jaillit. Darth Oracci plissa des yeux en fixant le plus bavard des Rakghoules, et interrogea son mentor d’une voix sérieuse et sceptique.

- Un ancien Jedi ?
- Probable…


Rétorqua Darth Ganys d'une voix sans assurance. Ce dernier vit alors d’autres Rakghoules rejoindre le grand hall depuis des endroits insoupçonnés, leurs cris retentissaient contre les murs, et ces créatures jaillissaient de failles, de bouches d’égoûts, de conduits d’aération pour les plus minces, et de derrière des tas d’éboulis qui condamnaient de prime à bord certains couloirs. Intérieurement, la Dame Sith se maudissait de les avoir sous-estimés : de chasseresse, elle était devenue la proie. Le Rakghoule au sabre avait sans doute été un Jedi dans une autre vie, et le voila qui jeta son bâton au sol et prit une posture rappelant furieusement l’Ataru au deux Seigneurs Sith. Le temps semblait s’être figé tandis que Darth Oracci et son ancien maître étaient cernés par une trentaine de ces créatures. Disciplinées, ces dernières attendaient sans doute l’ordre de leur chef autoproclamé pour attaquer de façon simultanée…
Torhyn Lokred
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La scène qui se profilait sous mes yeux ébahis me plongeait dans le ravissement. C’était incroyable…Ces créatures se respectaient, elles vivaient en groupe et respectaient une hiérarchie bien définie. On pouvait le voir à ce propos, les plus fortes mangeaient en premiers. Leurs griffes déchiraient les chairs de leurs proies. Leurs mâchoires puissantes arrachaient des morceaux de cadavres, que leurs dents venaient broyer dans une mastication infernale. Elles se repaissaient de tout, quoiqu’elles semblaient apprécier certains morceaux plus que d’autres.

Faisaient fi du sang et des fluides corporels qui dégoulinaient de leurs gueules, il était difficile de s’imaginer qu’auparavant ces créatures étaient des êtres conscients. Je demeurai muet, pris dans ma contemplation, plus rien n’existait autour de moi. J’aurai tant voulu m’approcher…mais je savais leur force et leur instinct, elles ne feraient de moi qu’une bouchée. Quoique…mon corps rongé par la maladie pourrait facilement leur paraître peu avenant. Plus que tout je risquais de devenir une des leurs…et alors qui prendrai soin d’elles ? Personne d’autre que moi ne pouvait les aimer ne serait-ce qu’autant que moi. Elles étaient toute ma vie…et il en sera toujours ainsi…

Tout à ma fascination, je prenais des notes dans ma tête…parfois même certains mots m’échappaient à haute voix.

- Quadrupèdes essentiellement…griffes longues et acérées pour déchirer, éviscérer…Mâchoire puissante capable de broyer. Variation des tailles des spécimens présents…difficile à évaluer compte tenu de leur posture…Peau terne et livide…nuances de gris, brun, et bleu selon les sujets…

Mon cœur battait à tout rompre, j’étais dans mon élément et rien ne pourrait me divertir en cet instant, parfaitement concentré sur ces splendides créatures…

- Elles sont…parfaites…

Soudain, les rakghoules semblèrent se figer, une autre venait de faire son apparition…était-il cependant possible de dire que c’était une Rakghoule ? Bipède cette fois, elle avançait et les autres lui cédaient la place sans broncher. Elle était majestueuse, et si magnifique…Jamais je n’aurai cru…mais soudainement l’ambiance changea, je vis la créature désigner une direction et les Rakghoules lui obéirent et ce fut une nuée qui se précipita vers…vers quoi d’abord ? Il me fallait un temps pour réaliser que c’était He’Thu….je l’avais presque oubliée celle-là !

He’Thu demanda qu’on la couvre, elle était donc découverte. Mee pris le message au pied de la lettre et avant que j’eusse le temps de dire quoique ce soit, il ouvrit le feu. En un sens il était tellement trognon avec son chewing-gum essayant de se concentrer pour toucher les cibles qu’il visait. Mais son décompte morbide me rappela alors le but de la manœuvre…en tuer le plus possible. Et a chaque fois qu’il faisait mouche et que je voyais une de ces pauvres bêtes tomber sous ses tirs, je sentais une pression dans ma poitrine…comme une meurtrissure…Il m’avait confié la charge de mettre en marche les moto-jets pour faciliter notre fuite. Je m’’exécutais. Mee semblait de plus en plus anxieux, il avait raté une cible…et s’agaçait…témoignant de son état par une insulte à l’encontre d’une Rakghoule…Je secouais la tête et détournais les yeux…J’avais perdu le compte, c’était trop pour moi. Comment pouvait-il les tuer avec tant de détachement ?

La situation ne semblait pas au beau-fixe pour nous, et surtout pour He’Thu qui était en fâcheuse posture. Mee décida que nous devions intervenir. J’exécutais l’ordre donné, enfourchant une moto et sortant mon blaster…je n’avais cependant aucune envie de m’en servir, plus écœuré qu’autre chose par les meurtres qui venaient de se dérouler sous mes yeux…Cela allait être bien plus difficile que je ne l’aurai cru…
Alysha Myy’Lano
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Il y en a tant que j’ai ne parviens plus à saisir toutes leurs présences. Elles sont, à travers la Force, comme une marée montante sur une plage trop égale, alors que je file comme le vent, la crète des vagues semble toujours sur le point de glacer mes talons. La peur. Je sens l’impératif de survie monter en moi. L’adrénaline qu’elle procure accélère encore mon cœur. Je saisis ce sentiment, le domine, le compresse, le transforme en colère et irrigue davantage mon corps de feu obscur. Mes iris flamboient, je ne doute pas qu’il est difficile de faire une différence entre leur grimace vorace et mon sourire.

Un tir fuse, la marée ne ralentit pas. J’ai cessé de me draper dans la Force, pourquoi demander une couverture s’il ignore où se trouve le danger. Les grognements, le crissement des griffes sur le métal, le claquement des mâchoires avides emplissent en canon l’air. Je saute, virevolte, m’élance. Parfois, sitôt que je quitte une plate-forme précaire, je la frappe par la pensée, empêchant par-là que mes poursuivantes ne suivent ma sente. Elles sont pourtant partout. Si certaines échouent à me suivre, elles sont toujours suffisamment nombreuses pour que quelques-unes trouvent leur chemin.

Les tirs se multiplient. J’ignore comment l’une d’elle parvient à s’approcher tant, j’ai senti le souffle du tir, celui de la serre aussi qui a cherché à m’entailler la chair. D’un bond formidable, je parviens à reprendre quelques mètres d’avance. Je multiplie à présent les frappes, les obstacles. Si je ne peux gagner de vitesse, je dois multiplier les ruses. Dans mon sillage, les poutres cascades, les morceaux de tôles glissent, le sang jaillit et la rage de ces monstres fantastiques viennent nourrir la mienne. Je me repais d’elle aussi délicieusement qu’elle souhaite se repaître de moi.

Un autre rugissement se superpose à celui des bêtes, la mécanique d’un moteur. Les tirs de précision ont cessé, soudain, d’autres surgissent tandis que mon soutien dévale la pente, détournant l’attention de mes poursuivantes, surprises dans leur traque par ce nouvel adversaire inconnu. Ce fragment d’inattention, je ne le laisse pas s’échapper, je gravis les derniers décombres, je roule sur le côté, je tranche en deux la patte griffue qui tente de me saisir, une vague de Force entraîne la chute de l’importune. Me voilà bientôt, haletante, sur une machine hurlante. Je suis dans le sillage de mes partenaires, des créatures s’y trouvent aussi. D’une main, je maintiens mon cap, de l’autre, j’use de mon sabre comme d’une lance et fauche les âmes. Rien ne semble pouvoir leur faire perdre espoir, et il n’y a que le temps et la vitesse pour nous sauver.

* Filez le plus loin possible, toute la zone semble grouiller de ces bébés. Je reste dans votre sillage pour m’assurer qu’aucune ne nous suis, concentrez-vous sur l’avant, ces ruines sont traîtresses. *

Rapidement, la densité des créatures diminue, j’éteins ma lame, je laisse le Côté Obscur refluer, le danger s’est évanoui. Ce premier contact m’a profondément bouleversée. Il y a tant de choses sur lesquelles nous devons échanger, il nous faut trouver un lieu propice à cela. Je m’adresse directement au jeune prodige de la famille Keto.

* Il nous faut nous trouver un lieu calme, toute notre approche est à revoir, ces merveilles sont… Surprenantes et nous ont pris au dépourvu. *
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