Dans la forge, le cliquetis mécanique du four n’avait pas cessé depuis de nombreuses heures. Des journées de travail entière qui avait été mise en péril par cette mission. Et pourtant elle s’en sortait grandi à ces yeux. Plus calme et collecté, mais sa fureur envers ceux qui l’ont abandonné était toujours présente. Mais moins… Incontrôlé. Elle n’avait pas dit grand-chose sur qui était Aïa, et elle se doutait qu’Asehla garderait un œil sur elle. Elle compte lui parler de son récit avec la jedi. Et de comment elle avait pu la convaincre de ne pas la capturer ni d’aller chercher Asehla elle-même. Cette dernière ne le savait pas encore, mais elle devait probablement la vie à Vira. Car Aïa n’était pas connu pour sa clémence envers les Siths.
Assis en tailleur, le corps recouvert de sueur de part la chaleur de la salle et de la concentration nécessaire à la construction de son second sabre-laser. La Togruta faisait face aux différents éléments de son arme qui flottait silencieusement devant elle, les petits composants s’assemblant et se désassemblant petit à petit, s’unifiant avant de repartir. L’assemblage devait être parfait pour cette arme particulière qui serait la sienne. Cette fois le cristal n’était pas un cristal craquelé, instable et dangereux. Mais un cristal synthétique rouge parfaitement constitué, conçu pour être parfaitement adapté à la tâche qui sera donné à cette arme.

Car pour un Jedi, un sabre-laser est un symbole, c’est un insigne, et également un outil. Mais cela ne sera qu’une arme qu’en dernier recours. Pour un Sith. C’est également un symbole. Mais un symbole de puissance, de force et généralement faisant pas un message clair qu’il ne fallait pas avoir le propriétaire de cette arme dans une mauvaise humeur.
Un cliquetis final, et la forge s’arrêta. Les composants s’assemblèrent pour la dernière fois.

Le Sabre était prêt.
Se relevant et amenant tranquillement l’accessoire dans sa main. Elle pressa le bouton, aussitôt une lame parfaitement droite et équilibrer sortir du tube métallique, une sensation de légèreté se dégageait l’arme. Une sensation à l’opposé de son précédent sabre-laser qui donnait l’impression de vouloir exploser à tout moment.
Une approche différente, pour une vision différente.
 
Sortant de la pièce, elle nota la présence de son Maître qui fit un petit commentaire et nota qu’elle était enfin devenue une Sith. La remarque lui fit faire un petit sourire satisfait.
« Je n’allais pas rester avec une vibrolame de toute manière. Cela devenait un poil embarrassant par rapport aux autres. Sans compter au combat. »
En parlant de combat, elle nota l’état de son maître qui s’arrangeait petit à petit, mais elle restait marquée par l’expérience. Et tendit alors son sabre de manière à être bien visible par son maître, mais également pour qu’elle puisse elle-même contempler l’instrument désormais entre ses mains. Vérifiant la moindre possible imperfection sur l’arme pour des séances de corrections potentiels.
« Cette Jedi… Sur Raxus, il s’agissait d’Aïa Kira. Une Maître Jedi de l’Ordre d’Ossus et… Une Jedi assez particulière. J’en avais déjà entendu parler auparavant, brutal dans ses techniques et la dernière personne qui pourrait laisser un Sith s’enfuir en vie… Mais pour être honnête, j’ai effectué une mission avec elle lors de mon temps chez les Jedis. Et nous avions pu établir une certaine connexion. »
La Torguta pointa alors les blessures de son maître.
« Nous avons eu de la chance de lui tenir tête sur ce toit. Et heureusement que j’ai pu la convaincre de ne pas s’occuper de vous… Vous seriez très certainement au fond d’une cellule, ou bien morte. »
Le ton ne laissait aucun doute pour quiconque écoutait la Sith. Ce n’était pas une supposition, ni une forme de vantardise, mais simplement un fait.

« Si je n’avais pas agi ainsi, vous seriez morte dès le début du duel Maître. Aïa est l’une des plus grandes duellistes de l’Ordre et l’unique raison pour laquelle nous nous en somme tiré était parce que je l’ai vue combattre et combattu à ses côtés. Et j’ai pu noter ces quelques points faibles. Je savais que vous étiez en soutien, mais si vous aviez été en tête. Elle vous aurait tranché en deux en quelques secondes. De même si nous avions attaqué tous les deux en même temps. »

Il n’y avait aucune colère, ni de véritable émotion, la phrase était dite et était un fait.

« En revanche, je vous dois en effet des excuses pour ma perte de contrôle. Elle était l’une des dernières personnes que je m’attendais à revoir. Mais je doute que je puisse reperdre le contrôle comme cela. Quant à la convaincre… »

La Sith reprit son sabre et l’installa à sa ceinture, vérifiant au passage que le système d’accroche fonctionnait parfaitement ce qui était le cas.

« Le fait que j’ai eu l’opportunité de travaillé avec elle, et lui raconter comment les Jedis m’ont abandonné sur Gree l’ont un peu… Chamboulé. Je ne dis pas qu’elle était d’accord avec la voie que j’ai choisie, mais disons qu’elle était dans un état de frustration particulier que je ne m’étonnerais pas d’apprendre qu’on ait retrouvé certains Jedi envoyé tête en premier dans une poubelle. Aïa pourrait presque paraître pour une Sith à certains égards mais elle n’a jamais franchi cette ligne vers le Côté Obscur. On pourrait dire que c’est dommage car la République n’aurait pas la moindre chance avec elle dans nos rangs. »
Termina avec un sourire la Togruta.

« Mon nom est Vira. »

La phrase fut prononcée de manière claire et audible, la Togruta ouvrant subitement les yeux. Des yeux orangés que l’on ne trouvait que chez les Sith. L’atmosphère dans la pièce se refroidit brutalement, la chaleur de la Forge semblant disparaître ou être incapable de pénétrer dans le bureau à l’intérieur duquel se trouvait les deux individus. Vira se retourna alors, regardant par la fenêtre la vallée désertique de Korriban et les nombreux bâtiments faisant face à l’Académie. Les tombeaux et plateforme d’atterrissage.

« La relation entre Malaco Signavar et Aïa Kira était courte, mais suffisante pour que cette dernière a des doutes et laisse partir Malaco. Et si Malaco à fuit, c’était parce qu’elle avait peur. Peur d’être ramené à ce maudit Temple sur Ossus par un Jedi. Peur d’être enfermé dans une cellule alors que nous ne commencions qu’à peine à apprendre véritablement ce qu’il fallait savoir sur la Force. Peur face à un adversaire qu’elle sût impossible à combattre sur le moment et qui menaçait tout ce qu’elle désirait. Ce n’est peut-être pas Sith, mais cela l’a maintenu elle et vous en vie. »

Elle tourna alors la tête de côté, son regard désormais perçant fixant la guerrière Sith.

« J’en apprendrais le plus possible sur la Force, je gravirais les rangs et la Galaxie n’aura plus de secret pour moi. Et quiconque tenta de me barrer la route périra par ma lame. Vous pensez réellement que parce Malaco à rencontrer l’un des rares Jedis ayant un semblant d’amitié l’empêchera de réaliser son rêve ? »

Tout en disant ces mots, la Sith regarda de nouveau à l’extérieur, sa main face à elle, se refermant petit à petit comme emprisonnant sa proie entre ses griffes.

« La Paix est un mensonge, il n’y a que passion. Par la passion, j’ai la puissance. Par la puissance, j’ai le pouvoir. Par le pouvoir, j’ai la victoire. Par la victoire, je brise mes chaines. La Force me libérera. »

Sa main se referma sur ses dernières paroles, et durant ce bref instant, un bref arc électrique parcouru la main de la Togruta tandis que ses vêtements semblèrent voleter sous l’effet d’un vent inexistant. Semblant ne pas se rendre compte de l’étrange phénomène qui venait de se produir, elle continua, croisant les bras.

« Le Qotsisajak nous l’enseigne Maître. Ma passion ne vous faillira pas. Et j’obtiendrais ma puissance, mais pour cela je dois augmenter mes connaissances. Et si des Jedis tentent de nous stopper. Ils gouteront à la puissance du Côté Obscur. Padawan, Chevalier, Maître, et y compris les anciens amis. Peut-être voudriez-vous que j’aille tuer quelques Jedis en cellule pour vous le prouver ? Et calmez vos… Crainte ? Ou bien effectuer une mission en votre nom ? »

Tandis qu’elle parlait, la Sith s’agenouilla en direction d’Asehla. La reconnaissant une fois de plus comme sa supérieur et maître, mais l’aura se dégageant de la Togruta ne laissait aucun doute quant à son allégeance.