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Un jour comme les autres à la cantine de l'Académie Sith de Korriban. Face à sa double-tranche de volaille, Cori tirait un peu la tronche. Les portions étaient plus petites que la moyenne, et encore, il avait droit à une double portion en raison de son régime excluant toute part végétale. Et ça, c'est quand la cantine avait les stocks pour le lui permettre, ce qui n'était pas le cas tous les jours. Il arrivait qu'il ne puisse pas combler l'absence d'accompagnement, carnivore ou pas carnivore, cela lui était refusé. Bon, ce jour, il avait sa double tranche, mais d'une part, c'était de la volaille, ce qui n'était pas sa nourriture préférée, et d'autre part, ça restait un peu avare. Cori sentait donc qu'il allait rester sur sa faim. Et il avait faim. Et besoin d'être en pleine forme pour le cours particulier avec Darth Ilunitt, son maître, qui l'attendait pour le tout début d'après-midi.

Puisqu'il n'aurait de toute façon pas autre chose, il se contenta d'avaler ce qui ne savait combler sa large et profonde mâchoire de requin. Pour tromper son cerveau, il avala plusieurs petites bouchées plutôt que deux grosses. Il fallait dire que son four était de taille à accueillir au moins l'une des deux tranches servies dans son assiette, d'un seul coup. Alors Cori jugea malin d'essayer de provoquer un sentiment de satiété en avalant petit bout par petit bout, bien que ce qui était pour lui un “petit bout” fût une bouchée normale pour un humanoïde moyen.

Il conclut son repas en finissant d'un trait son verre d'eau, en promenant ses yeux sur les autres Apprentis qui défilaient entre les tables. Parmi eux, un Trandoshan bien particulier. Hugro'at, qu'il s'appelait. Un p'tit con de dix-huit ans que Cori s'était tapé parmi ses camarades de classe durant les quatre derniers cours, depuis le début de la semaine. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le courant ne passait pas entre eux. Cori et Hugro'at étaient deux fortes têtes, et le second était du genre à faire le caïd mais, au lieu de choisir la facilité en emmerdant les plus “faibles”, cherchait à se prouver quelque chose en se mesurant aux plus belliqueux, à ceux qui avaient le plus de répondant. Puisque Cori ne le laissait jamais lui marcher dessus, Hugro'at s'acharnait sur lui, et très vite, la relation entre eux deux était devenue celle de deux mâles alpha qui se cherchaient en permanence pour montrer qui était le plus dominant.

A ce petit jeu, Cori comptait bien faire perdre Hugro'at. Mais ne s'avançait-il pas vers un jeu sans fin ? Hugro'at finirait-il seulement un jour par entendre raison et se chercher une autre cible ? Pour l'instant, Cori misait là-dessus. Cela ne faisait que quatre jours qu'ils se prenaient le bec pour un oui ou pour un non, et même si ça devait durer plusieurs mois, Cori ne lâcherait rien au Trandoshan. Parfois, c'est même lui qui allait le provoquer. Mais il se disait qu'il suffisait d'une mission l'éloignant de Korriban pendant plus de deux semaines, et Hugro'at aurait le temps de passer à une autre cible et ne s'intéresserait plus à lui.
Seulement, là, Cori croisa son regard dans la cantine, alors que Hugro'at passait avec son plateau, et il savait très bien que son rival n'allait pas résister à l'envie de venir le taquiner...
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Inutile de faire mine de ne pas l'avoir vu. Il savait que Hugro'at venait d'avoir l'envie en tête. Qu'il vienne donc, Cori était prêt à l'accueillir...
Et il n'eut pas à se faire prier. Le Trandoshan s'approcha du bout de table auquel était assis Cori seul, et le posa en face du sien, sans s'asseoir, mais en se penchant légèrement vers lui avec un sourire carnassier.

CORI – Tu tombes bien, Lézard, je reste sur ma faim ce midi. T'as envie que j'te bouffe ?

D'ordinaire, Cori avait le don de facilement intimider ses interlocuteurs ; face à un tempérament comme celui de son rival, toutefois, il savait qu'il ne pouvait pas compter là-dessus, ce qui ne l'empêchait pas de lui parler de façon injurieuse, laissant toute forme de respect aux vestiaires, car il n'allait de toute façon avoir droit à aucun respect de sa part. Hugro'at balaya l'injure d'un rictus et rétorqua :

HUGRO'AT – Et c'est un petit poisson qui me dit ça ? Amusant, tu sais j'ai pas beaucoup à manger non plus, tu complèterais très bien mon assiette aujourd'hui. La pêche a l'air bonne !

Ils étaient comme deux animaux qui se mesuraient. Qui était le prédateur, qui était la proie ? Le Karkarodon avait la tête et notamment la mâchoire d'un requin. On associe plutôt “requin” à “prédateur”, mais dans la nature, les requins avaient eux-mêmes leurs propres prédateurs. Comme pour beaucoup d'animaux, l'un de ces prédateurs était justement les humanoïdes, tels que les Humains ou encore les Trandoshans. Cori lui-même pouvait aussi manger du requin. En fait, Cori pouvait même manger d'autres personnes. Ca lui donnait un sentiment de supériorité, de puissance, de domination. Il aimait se sentir prédateur. S'il le voulait, il pourrait dévorer Hugro'at. Seulement, quand les gens voulaient l'humilier, ils aimaient lui rappeler sa nature de poisson, le fait qu'il pouvait lui-même être mangé. Et Cori détestait particulièrement que l'on renverse ainsi les rôles avec lui, en le faisant passer de prédateur à proie. Il en perdait son sentiment de supériorité, de puissance et de domination. Et, de surcroît, l'emploi du mot “pêche” ne faisait que le rabaisser à la nature d'un animal, d'un poisson sorti de l'eau pour servir de nourriture.

Alors, dans un geste rageux voué à couper court au dialogue, Cori balaya de son bras le plateau de Hugro'at, l'envoyant s'éparpiller sur le sol ; mais le Trandoshan avait déjà prévu son coup, et s'était saisi d'un couvert sans que Cori ne s'en aperçût. A peine Cori eut-il fini son geste, que Hugro'at lui plaqua fermement le poignet droit sur la table et lui planta sa fourchette profondément dans le dos de la main. Cori hurla de douleur, et évidemment, l'altercation attira l'attention de tout le monde. L'espace d'un instant, le repas de chacun fut mis en suspens. Personne n'allait venir en aide à Cori, et plus généralement, il n'était même pas garanti qu'un Seigneur Sith cherche même à empêcher la confrontation.

CORI – Aaaaaaaaaah enfoiré !

Cori ramena sa main à lui, et retira sèchement la fourchette, qu'il jeta tout aussi rageusement. Comme si cette humiliation ne suffisait pas, Hugro'at lui empoigna l'arrière du crâne et lui plaqua le museau sur la table. Cori plissait les yeux sous la douleur aiguë qui s'emparait de sa main entière, et ne sut même pas dégager le bras de son rival pour se libérer la tête.

HUGRO'AT – Alors, il frétille, le poisson ? Tu sens terriblement mauvais, mais une fois cuit, ton fumet mettra tout le monde en appétit ! J'en salive d'avance...
CORI – Ta gueule, Lézard de chiasse... J'te jure que tu vas le payer...
HUGRO'AT – Je t'attends.

Avant de le relâcher, Hugro'at lui écrasa un coup le visage contre la table, puis ramassa son plateau et le contenu éparpillé. Son assiette était étalée au sol, son repas impropre à être consommé, juste à être nettoyé par un droïde d'entretien. Il s'adressa au personnel de cantine à voix bien haute :

HUGRO'AT – Excusez-moi, je pourrais être resservi ? J'ai juste voulu jouer avec la nourriture...
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Cori avait cru à un jour comme les autres, à la cantine. Mais au contraire, il avait subi sa pire humiliation depuis bien des années. Cette altercation avec Hugro'at l'avait fait se sentir faible, dominé, il n'avait pas un instant réussi à se défendre, renonçant à faire appel à la Force. Pourquoi y avait-il renoncé, d'ailleurs ? N'y avait-il simplement pas pensé peut-être ? Et en quoi cela aurait changé les choses ? A partir du moment où la fourchette avait été plantée dans sa main, la douleur avait immobilisé un bras et mobilisé l'autre par soutien, il aurait eu trop de difficulté à déclencher un Étouffement sur son agresseur. En tout cas, Cori n'avait fait que subir, et même si la cantine n'avait pas été pleine à craquer, cela avait déjà fait trop de témoins, et pouvait donner des idées et du courage à ceux qui se laissaient trop facilement intimider par le Karkarodon.

C'est donc enragé que Cori se rendit au cours particulier de son maître. Il avait honte à l'avance, en se disant que Darth Ilunitt allait forcément être déjà au courant de ce qu'il s'était passé une heure plus tôt. Et Darth Ilunitt allait probablement avoir honte de lui. La rage vrillait les entrailles de Cori quand il franchit le seuil de la petite salle d'entraînement où l'attendait son maître Selkath. Ce dernier, voyant son Apprenti arriver, reposa sur une étagère l'holodisque qu'il consultait, et invita d'un geste de la main celui dont il sentait la rage bouillonner à prendre position au centre de la pièce.

DARTH ILUNITT – Je te sens troublé, mon Apprenti.

ouvrit laconiquement Darth Ilunitt, usant d'un euphémisme qui eut l'avantage de décrocher un rictus à Cori.

CORI – J'ai la main trouée, voilà ce qui me trouble ! Je demande juste à me venger, Maître, et à faire payer l'enflure qui m'a fait ça.

Façon de dire que tout ce qu'il espérait apprendre durant ce cours, c'est comment renvoyer la pareille à Hugro'at.

DARTH ILUNITT – Il peut réparer ce qu'il t'a infligé.

Il arrivait souvent à Darth Ilunitt de prononcer comme ça des phrases qui, au premier abord, n'avaient aucun sens. Ou du moins, à l'écoute desquelles Cori ne voyait pas où il voulait en venir. En général, ça avait le nom de l'agacer. Cori avait en effet horreur des gens qui tournaient autour du pot, qui balançaient des phrases énigmatiques qu'il devait ensuite réussir tout seul à décrypter. L'avantage avec Darth Ilunitt, c'est qu'il ne laissait presque jamais en suspens les phrases étranges qu'il pouvait parfois émettre : il enchaînait tout de suite avec une explication. Etait-ce dans la nature du Selkath de s'exprimer ainsi, ou bien s'amusait-il à agacer Cori particulièrement en lui parlant de cette façon, afin de le pousser à exprimer ses émotions ? Peut-être qu'agacer Cori était une façon pour lui de toujours venir titiller ses cordes sensibles pour le pousser à puiser au fond de lui ce qui le rendait puissant dans la Force.

CORI – Pardon, Maître, mais je ne me vois pas aller lui demander gentiment de me soigner la main. Et je ne le vois pas accepter.

Au tour de Darth Ilunitt de laisser échapper un rictus.

DARTH ILUNITT – Mon jeune Apprenti, qui te dit de le lui demander ? N'oublie pas les pouvoirs que t'offre la Force : tu peux faire en sorte qu'il soigne ta main, contre son gré...
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Tendre le bras. Se concentrer sur ses émotions. Se servir de tout souvenir important, récent ou ancien. Puiser dans sa volonté profonde. Ne pas tergiverser, laisser son esprit se déplacer librement dans la Force pour se connecter avec elle. Et au final : lever cette bille de plastacier par Télékinésie.
Darth Ilunitt avait de toute façon prévu un cours sur l'utilisation de la Force. Il mêlait toujours théorie et pratique, bien que là, la part de pratique fût un petit peu plus importante. Si Cori voulait réussir à se soigner la main aux dépens de celui qui lui avait infligé cette blessure, il devait être en maîtrise parfaite de la Force autour de lui et en lui. Il devait réussir à la dompter. Alors, il en revenait aux bases, comme une mise en confort.

La bille légère se mit à léviter sans difficulté. Alors, Cori passa à une plus grosse bille, plus lourde. Après cette grosse bille, il s'exerça sur une sphère de la taille d'une balle. Puis sur un petit droïde sphérique mobile motorisé, où le poids n'était plus la seule force physique qu'il devait contrer. L'exercice avait l'air enfantin, mais l'idée était surtout de plonger Cori dans de bonnes sensations, de l'échauffer en quelque sorte. Qu'il se sente en confort, sûr de lui.

Car le plus difficile lorsque l'on apprenait un nouveau pouvoir, c'est l'appréhension. C'est d'éviter la pensée presque automatique suivante : “je sais que je ne sais pas encore le faire”. Il fallait en fait se convaincre que c'était possible, et accessible. Et ce n'était qu'une partie du travail, mais sans cela, impossible d'optenir la concentration optimale pour palper la Force et modeler les fluides à sa volonté.

Cori n'était pas un expert de la Télékinésie. Quand il dut soulever par la Force une grosse boule métallique pesant comme un bantha mort, il grimaça. Il faisait confiance à son maître et ne se demandait donc pas pourquoi il l'entraînait à user de Télékinésie sur des objets de plus en plus lourds, alors qu'il devrait plutôt apprendre à s'emparer de l'énergie vitale d'une victime. Il se doutait que c'était calculé de la part du maître Selkath. Et ça l'était.

Pour justement éviter la pensée “je sais que je ne sais pas encore le faire”, la meilleure chose était de ne même pas avoir conscience que l'on s'entraînait sur un nouveau pouvoir. Darth Ilunitt partait donc sur des bases acquises pour Cori, pour l'emmener vers des choses de plus en plus difficiles, sans lui expliquer le fond de sa pensée. D'un côté, cette méthode n'était pas forcément nécessaire car Cori n'était pas quelqu'un d'anxieux, et n'avait donc pas tendance à anticiper la difficulté et à s'en inquiéter outre mesure. Cori était ambitieux, plein de bonne volonté, à l'écoute des conseils constructifs qu'un maître de confiance pouvait lui prodiguer. D'un autre côté, justement, grâce à ces qualités, cette méthode détournée que choisissait là Darth Ilunitt fonctionnait d'autant mieux : Cori ne passait pas son temps à se demander le but des exercices donnés, il avait pleine confiance en son maître et ne cherchait pas à comprendre où ce dernier voulait en venir.

DARTH ILUNITT – Respire plus lentement. Tu es trop crispé. Ne laisse pas tes pensées prendre le dessus sur ton corps. C'est toi qui dois maîtriser tes pensées.

N'arrivant pas à soulever cette boule terriblement lourde par Télékinésie, Cori s'imaginait qu'il s'agissait de la tête de Hugro'at, espérant alors que la rage qu'il avait accumulée contre ce foutu Trandoshan l'aiderait à puiser dans la Force. Darth Ilunitt voyait cependant que son élève perdait un peu le contrôle.

DARTH ILUNITT – Retiens cette phrase que je te répèterai toujours : une émotion négative ne doit pas te faire du mal, elle doit te rendre plus fort. Ne laisse pas tes émotions faire trembler ton corps. Utilise-les pour renforcer ton esprit.

Cori connaissait ce conseil par cœur, mais son maître le lui rappelait sitôt qu'il s'égarait un peu en oubliant de l'appliquer. Cori expira lentement, essayant de reprendre le contrôle de son corps. Se détendre les muscles. Prendre une position plus naturelle, décrispée. Et uniquement travailler avec l'esprit. La rage, la haine, la honte, le désir brûlant de se venger, de faire payer Hugro'at, tout cela ne devait affecter que son esprit et pour le rendre plus fort. Lui permettre de soulever des montagnes. Lui permettre de...
... faire un peu rouler une sphère.

Cori n'obtint pas mieux. Cette sphère métallique était bien trop lourde, il était incapable de la soulever, il réussit à peine à la faire bouger un peu au sol. Peu importe pour Darth Ilunitt : ce n'était pas l'objectif de ce cours. Il ne se concentrait pas sur le pouvoir de Télékinésie de Cori. Il cherchait juste à exacerber sa volonté. A le pousser à réussir quelque chose dont il était pour le moment incapable. Car c'est exactement ce que Cori s'apprêtait à devoir faire en aspirant l'énergie vitale d'une victime : quelque chose dont il était pour le moment incapable.
C'est ainsi que Darth Ilunitt en vint progressivement au vrai objectif de ce cours, sans que Cori n'y réfléchît.

DARTH ILUNITT – Essaie sur moi, maintenant. Pousse-moi. Soulève-moi.

Soulever un Selkath ? Allez... Son maître le lui demandait, Cori se dit qu'il y avait une raison. Evidemment, il échoua, encore et encore. Il ne réussit même pas à le déplacer, contrairement à la lourde boule précédemment. Déplacer un Selkath, c'était autre chose. Et pour cause...

DARTH ILUNITT – Contrairement à tes précédentes cibles, je suis un être vivant. J'ai une énergie particulière qui s'auto-nourrit, tu peux le sentir dans la Force. Parviens-tu à sentir mon énergie, mon Apprenti ?

Concentré sur l'exercice, Cori ne répondit pas oralement, hochant simplement la tête.

DARTH ILUNITT – Cette énergie est vivante. Elle peut s'opposer à ton pouvoir. Mais puisque tout est connecté à la Force, elle reste manipulable elle aussi. Capte-la. Capte mon énergie. Cette énergie vivante. Allez, capte-la. Aspire-la.
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L'heure du repas du soir. Cori remplit son plateau de cantine, souriant en voyant un beau morceau de viande rouge dans son assiette. Il allait mieux manger que plus tôt à midi. Et il en avait bien besoin pour recouvrer quelques forces. Le cours particulier de Darth Ilunitt avait été intensif. Il avait été adapté suite à ce qu'il était arrivé à Cori à midi. Quelque chose que, contrairement à son repas, il n'avait pas digéré. Sa main bandée suffisait à rappeler à tous les témoins cette scène terriblement humiliante pour le Karkarodon. Dans la cantine, quelques sourires discrets osèrent paraître. Cori ne les remarqua pas tous. Il savait qu'il n'avait qu'à faire payer Hugro'at pour effacer tous ces sourires et laver son orgueil. Comment ? Il ne le savait pas encore. Il n'avait pas réussi à atteindre l'objectif du cours particulier de Darth Ilunitt dans l'après-midi. Mais il n'avait été qu'à un doigt. Il avait senti qu'il était capable. Capable de forcer Hugro'at à le soigner à ses dépens.

Cori ne fut pas ennuyé par Hugro'at. De tout le temps qu'il passa à se restaurer à la cantine, il ne le vit pas. Il eut droit à un ou deux sifflets moqueurs de la part d'imbéciles qui obtinrent le droit de passer la nuit avec un hématome enflé et bien douloureux. Enfin, il vida son plateau et le rangea, puis quitta la cantine, rassasié mais toujours en état de rage. Tous les mots de son maître issus de son cours de l'après-midi passaient en boucle dans sa tête. Cori se trouva à marcher machinalement dans les couloirs de l'Académie sans même décider où il allait. De fait, il venait de prendre la direction de sa chambre.

C'est alors qu'il lui tomba dessus. Hugro'at. Là, dans le couloir menant aux chambres. Il était seul, sans ses amis, certainement venait-il de quitter sa chambre pour se diriger à son tour vers la cantine, ou bien retrouver ses amis d'abord. Cori braqua son regard sur lui, et dans ses yeux naquirent un incendie. Il y avait bien deux ou trois autres personnes dans le couloir mais Cori ne les voyait pas ; aucune importance, ce n'étaient que des Apprentis, qu'ils soient témoins de la scène qui allait se produire.

Cori ne laissa même pas le temps au Trandoshan de sourire. Il se jeta sur lui avec la vivacité d'un fauve et la férocité d'un requin enragé. Il le plaqua contre le mur et lui décocha la plus grosse patate de toute sa vie en plein visage. Le reptile avait l'écaille dure toutefois, et il devait s'attendre à ça. Il encaissa le coup qui aurait assommé un Humain, tenant bon par une urgence de survie, se doutant que s'il faiblissait, Cori ne ferait alors qu'une bouchée de lui et le réduirait en charpie ici et maintenant. Il répliqua, et le pugilat fut lancé.

Le Trandoshan était tout de même déjà un peu handicapé par ce puissant coup reçu en plein visage, sachant qu'il n'était pas le combattant le plus vif de base ; mais le Karkarodon avait une main meurtrie, et c'était la main droite, sa main directrice. Son coup de poing avait été puissant mais avait réveillé la douleur brutalement. Hugro'at, plus solide physiuquement, réussit à repousser Cori et même à le faire tomber à la renverse. A son tour, il se jeta sur lui, essayant de le plaquer au sol, mais Cori se débattait et laisser sa rage exploser. Le Karkarodon parvint à rouler avec son rival et à prendre la position du dessus. Il lui coupa le souffle avec un coup de coude au milieu des côtes, et le sonna avec un autre coup de poing au visage.

Sa respiration était saccadée, mais il tenait son rival à sa merci, maintenant. Hugro'at était trop amoché, sonné, sans défense. C'était le moment. Il défit le bandage de sa main avec laquelle il plaqua la poitrine du Trandoshan. Les émotions négatives devaient le rendre plus fort. Qu'il se regarde : il était grimaçant, haletant, tremblant de rage et de douleur. Il essaya quand même de se concentrer sur l'énergie vitale de Hugro'at. Il la sentit. Il la toucha.
Mais il ne parvint pas à l'aspirer.
Et ça ne fit que l'enrager encore plus.

Il avait passé toute l'après-midi pour ce moment. Une occasion comme celle-ci, il n'en aurait pas deux. Il aurait tellement savouré de pouvoir voler l'énergie vitale de ce misérable pour se soigner la main !
Mais il pouvait encore lui prendre la sienne. Hugro'at était droitier, tout comme lui. Il lui souleva le bras droit et le tint fermement.

CORI – Je t'avais dit que t'allais me le payer. Et tu vas me le payer au centuple.

Il enfonça la main droite de Hugro'at dans ses mâchoires de requin, et mordit à pleine puissance. Il lui sectionna le bout du bras dans un bain de sang et lui recracha sa main au visage. Maintenant cinq Apprentis regardaient la scène, saisis par le hurlement à la mort du Trandoshan. Cori se releva, les dents couvertes de sang. Il renifla, s'essuya la bouche d'un revers de main, et lâcha :

CORI – La prochaine fois que tu me dis un seul mot de travers, c'est ton bras entier qui y passe. Maintenant arrête de pleurer, après tout ta main devrait repousser ! Lézard...

Il lui cracha au visage et le laissa gésir en sanglotant.

Après ce jour, il n'eut plus jamais d'ennuis avec Hugro'at.
Mais il lui restait maintenant à maîtriser un nouveau pouvoir de la Force.
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