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Kaa’lia : Sous les rideaux du système

Pseudonyme : Kaa’lia

Nom : GenKora

Prénom : Freyka

Âge : 27 ans (23 sur le terrain)

Année de naissance : 3507 av. BY

Race : Twi’lek

Rang désiré : Renforcé, prostituée

Caractéristiques :
• Force : 1
• Dextérité : 2
• Agilité : 4
• Constitution : 2
• Intelligence : 4
• Sagesse : 4
• Charisme : 6

Points forts : Kaa’lia est une séductrice hors pair. Si elle sait user de ses atouts quand les circonstances l’exigent, elle joint à une charmante dose d’insolence assez de raffinement pour ne jamais frôler la vulgarité. Tout en jouant constamment avec les règles du système, elle prise avant tout le pragmatisme et n’hésite pas à s’en affranchir si le besoin s’en fait sentir. Sa haute éducation et ses années passées dans les milieux les plus populaires lui ont appris à maîtriser les codes de chaque classe sociale et à s’adapter sans cesse à ses interlocuteurs. Pour cette jeune Twi’lek, mentir n’est même plus une seconde nature, tant la tromperie et la duplicité lui furent nécessaires pour survivre dans ce monde hostile : d’un naturel calculateur et méfiant, elle se laisse difficilement manipuler et cherchera toujours à avoir une longueur d’avance, n’hésitant jamais à tout mettre en œuvre pour obtenir ce qu’elle désire.

Points faibles : Sous son masque enjôleur, Kaa’lia tente de cacher une nette propension à l’autodestruction dont elle a tristement conscience. Depuis son adolescence, l’alcool et la drogue l’ont accompagnée chaque soir dans sa solitude et son dégoût pour cet univers qu’elle juge indécent. Bien qu’elle parvienne généralement à se contrôler, ses gueules de bois à répétition et les suites de ses overdoses transparaissent parfois dans son comportement qui, sans crier gare, devient bien plus agressif et bien plus irraisonné que de coutume. Ces troubles de la personnalité se doublent de tendances narcissiques : Kaa’lia aime tellement être désirée qu’elle en devient facilement arrogante et capricieuse. Chaque fois qu’elle franchit ses propres limites qu’elle tente pourtant de s’imposer, elle en vient à perdre le rationalisme froid qui la caractérise habituellement et peut alors éveiller la suspicion.

Caractère : Kaa’lia ne se dit ni bonne, ni mauvaise : elle ne croit pas aux grands idéaux de la société qui ne sont pour elle que des abstractions. Ce détachement cynique, presque nihiliste, vient d’un déchirement intérieur qui la ronge à chaque instant de sa vie, ballotée entre une incontrôlable fascination et une répugnance amère pour le système. Paradoxalement, elle ne saurait vivre en dehors de lui, mais ne parvient jamais à en respecter les lois. De tels errements l’amènent à désirer le saper, non pas en menant une révolution politique qu’elle sait perdue d’avance, mais en le brusquant silencieusement, dans l’ombre. Persuadée que la galaxie ne pourra jamais s’améliorer moralement, cette jeune prostituée ne croit qu’en elle-même et fait de la subversion une forme nouvelle d’héroïsme. Elle prend un malin plaisir à jouer avec le feu, à pervertir des individus qui se disent honnêtes, à transgresser méthodiquement toutes les règles éthiques ou juridiques qu’on pourrait lui imposer : chaque fois qu’elle a secrètement planté un coup de couteau dans les mailles du filet, elle y trouve une irrépressible satisfaction, à la limite du malsain. Elle n’a qu’une seule crainte : voir son corps vieillir, perdre son emprise sur ses cibles et ne plus pouvoir jouer à ce jeu dangereux qui constitue le sel de son existence.

Apparence : L’hasardeuse alchimie de la génétique a offert à Kaa’lia un corps qui n’a rien à envier aux plus grandes stars de l’holoporno. Mais le charme de cette Twi’lek rose pâle ne tient pas qu’à ses formes harmonieuses : quand on la regarde, on ne peut qu’être frappé par ses yeux pétillants, un tantinet moqueurs, sa démarche élégante, son maintien quasi aristocratique. La nature de ses habits varie beaucoup selon les personnes à qui elle a affaire : lorsqu’elle exerce dans les bas-fonds de Coruscant, elle n’hésite pas à porter des tenues "minimalistes", mais elle a dans sa garde-robe toute une gamme de vêtements raffinés, destinés à satisfaire les plus riches de ses clientes et clients. Sa seule constante : son maquillage qui, bien qu’ostentatoire, ne tourne jamais à la vulgarité.

Question HRP : Comment avez-vous connu le forum ? Il y a bien longtemps, dans cette même galaxie, j’ai déjà eu des personnages ici. Devinez qui !
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Histoire :


«Quelle délicieuse créature m’as-tu apporté là, Rognaar ! Ne me dis tout de même pas qu’elle provient des bas-fonds de Coruscant… Attends… Ne réponds pas… Gardons le mystère entier. Bien… Tu peux disposer, maintenant. Quant à toi, mon enfant… je t’en prie… assieds-toi donc à mes côtés… Allons, ne sois pas timide… Et si tu commençais par m’offrir un nom, pour que je puisse le déposer sur ton charmant minois ?»

«Tout le monde m’appelle Kaa’lia.»

«Kaa’lia, hein ? Amour, en Ryl… un amour tourné vers le bonheur de son partenaire, si je ne m’abuse. Un bien joli surnom pour une femme de ta profession, ma foi…»

«Je vois que vous maîtrisez la langue de mon peuple.»

«Je suis souvent amené à collaborer avec des Twi’leks… pour des affaires moins plaisantes que celle qui nous occupe ce soir. Mais si tu me disais ton véritable nom, hum ?»

«Qu’on m’appelle hétaïre ou sale pute, mon métier reste le même. J’imagine que mon patronyme n’échappe pas à cette règle.»

«Ah-ah ! Tu as du répondant ! J’aime ça. Je ne sais comment cette brute de Rognaar t’a dénichée, mais sous ses traits de bantha mal léché, la sensibilité de ce Besalisk parvient parfois à me surprendre… Eh bien soit ! Comme il te plaira ! Ce soir, tu t’appelleras Kaa’lia si tel est ton désir. Buvons donc à la santé de ton pseudonyme ! Voici pour toi un alcool que tu ne risques pas de trouver dans les cantinas miteuses où tu dois passer tes nuits…»

«Oh, du brandy assandran… Je constate que la vente d’armes vous réussit. Ceci dit, ce n’est guère surprenant, vu la conjoncture actuelle…»

«Que… ? Comment… ? Toi, tu me dois des explications, jeune fille. Primo, comment une simple prostituée sait reconnaître un brandy pareil à son simple fumet ? Et… Deuxio, d’où connais-tu mon identité ?»

«Même si je passe l’essentiel de mon temps dans les quartiers crasseux de Coruscant, je prise les clients raffinés, voyez-vous. Mon expérience m’a appris à distinguer le bon spiritueux du mauvais, et les alcools sont bien souvent à l’image de mes partenaires : moins ils sont sophistiqués, plus ils nuisent à la santé.»

«Hum… Admettons. Et mon identité ? Rognaar ne te l’a quand même pas dévoilée ?! Je lui avais pourtant dit de…»

«Inutile d’accuser un innocent. Je regarde les informations, c’est tout. Avec la guerre qui se prépare, l’un des plus grands fournisseurs de blasters pour l’armée républicaine ne passe pas inaperçu sur les holonews.»

«Tu m’intrigues de plus en plus, toi… Mais j’apprécie l’ironie de la situation : je ne saurai probablement jamais ton nom, alors qu’un seul coup d’œil t’a suffi à démasquer le fameux Valaar N’Rayek. A ce sujet… j’espère que tu ne chercheras pas à savoir d’où proviennent les crédits que Rognaar mettra sur ton compte cette nuit. Combien de vies ont été sacrifiées par mes blasters pour que je puisse me payer le plaisir de ta compagnie ?»

«L’argent n’a pas d’odeur, n’est-ce pas ? Vous et moi sommes certainement les mieux placés dans cette galaxie pour le savoir.»

«Ah-ah ! Tu dois avoir raison ! Puisqu’il en est ainsi, je lève mon verre à ton cynisme ! Maintenant, dis-moi, Kaa’lia… A défaut de me révéler ton nom, quelle est ton histoire ? J’aime découvrir mes partenaires avant de passer aux réjouissances, et la tienne m’intéresse tout particulièrement…»

«Je… Je ne voudrais pas assombrir l’ambiance. Voyez-vous, ma vie n’a jamais été une partie de plaisir – sans mauvais jeu de mot.»

«Allons, allons, Kaa’lia. Je ne suis pas un enfant.»

«Oui, mais…»

«Tu peux tout me dire. Je ne te veux aucun mal, tu sais.»

«Comme vous voudrez… Mon existence est aussi dramatique que rapide à raconter. Je n’ai jamais connu ma mère, qui est morte d’une maladie grave juste après ma naissance. Quant à mon père, eh bien… Il était mercenaire. Puisqu’il était ma seule famille, je le suivais partout dans ses expéditions. J’avais sept ans lorsque son vaisseau a été attaqué par des esclavagistes Hutt… Et… alors… j’ai… j’ai vu… mon père… essuyer un tir… en plein cœur… Il s’est effondré… là… sous mes yeux… Ensuite… Ensuite, les pillards m’ont emmenée jusque Nar Shaddaa. Ils m’ont vendue… comme du bétail… à une vieille maquerelle. C’est elle qui s’est chargée de mon éducation sexuelle. Quand j’ai atteint l’âge de douze ans, elle a décidé de me revendre : elle avait des dettes, je crois… des histoires de clan que j’étais trop jeune pour comprendre… C’est ainsi que mon nouvel acheteur m’a exportée clandestinement sur Coruscant. Même si l’esclavage est interdit dans l’espace républicain, vous savez comment ça se passe, dans les bas-fonds de la ville, là où même les soldats n’osent pas se rendre. Toute mon adolescence, j’ai mis mes maigres gains de côté pour pouvoir me racheter à mes propres maîtres… Mais encore aujourd’hui, il me manque beaucoup trop… Et chaque fois que je leur en reparle, ils augmentent les prix… Sous prétexte que mon expérience est une valeur ajoutée… C’est… C’est un véritable cauchemar… Je voudrais vraiment avoir une nouvelle vie, vous savez… Une vie où je pourrais…»

«Oh… Pauvre petite… Ton aventure est tellement affligeante – et tellement bien jouée, d’ailleurs – qu’on y croirait presque…»

Merde. Raté.

«J’imagine que cette petite fiction de ton cru te permet d’obtenir de généreux pourboires. Bravo pour les larmes, au passage ! Tu as dû répéter une paire de fois pour pleurer au moment où tu décris la mort de ton père ! C’est très persuasif.»

Ces gens de la haute sont vraiment les plus pervers… Bon, les plus drôles, aussi.

«Mais je ne suis pas un mercenaire au grand cœur qu’une bonne dose de bière corellienne fera larmoyer facilement. Si tu avais été capturée si jeune, tu n’aurais jamais eu ce haut niveau d’éducation, cette richesse lexicale, cette culture générale. C’est évident. Et crois-moi, je m’y connais ! Alors, alors… Trêve de mensonges… Je réitère ma demande : quelle est ton histoire, Kaa’lia ?»

«D’accord, vous m’avez piégée. Mes parents sont toujours en vie. Ils tiennent une petite cantina dans un quartier, non loin d’ici, mais bien plus en bas…»

«Admettons. Et savent-ils à quelle activité tu dédies tes soirées ?»

«Oh non ! Certainement pas ! Ils me tueraient s’ils étaient au courant ! En fait, je suis étudiante en sciences politiques. Mais vous savez combien coûte l’entrée dans les grandes académies. Puisque ma famille est incapable de me payer mon diplôme, je fais comme beaucoup de jeunes filles issues des classes populaires. Cette solution ne me réjouit pas du tout, vous vous en doutez bien, mais c’est la seule qui me permette de gagner assez pour financer mes études. Bien sûr, ma situation est provisoire. Dès que je suis diplômée, je laisse tout cela de côté.»

«Je vois… C’est donc de ton école que tu tiens tes bonnes manières. Et quel mensonge sers-tu à tes parents ?»

«Je leur invente des petits boulots et des stages rémunérés. Comme ils n’y connaissent strictement rien, il ne sont pas très compliqués à manipuler.»

«Hum… Je comprends mieux, maintenant…»

Parfait. Le mensonge n°2 a marché.

Des excuses… Toujours des excuses… Qu’ils soient au sommet de ces tours dorées ou qu’ils pourrissent dans l’obscurité crasseuse des bas-fonds, ils n’attendent de nous qu’une chose : une bonne excuse. C’est con, hein ? Parce que je suis sans excuse. Mon père, mon vrai père, pas le contrebandier abattu sous mes yeux ou le barman incapable de payer les études d’une pauvre fille méritante, mon père, lui, me l’a bien fait comprendre le jour où il m’a répudiée.

«Une honte ! Tu es une honte pour toute ta famille ! Imagine que tes déboires soient révélés au grand jour ! Que diront les membres de mon parti s’ils apprennent que ma fille, ma propre fille, utilise mon argent, mon argent à moi, pour se droguer et s’envoyer en l’air avec toutes ces crapules ?! Quelle crédibilité trouverai-je auprès de mes électeurs, moi qui défends le redressement moral de notre société ? Moi qui critique la corruption et le népotisme du pouvoir en place ? Et les études en sciences politiques où nous voulons t’envoyer, ta mère et moi ? Tu y songes ? Tu y songes encore, ou tu as décidé de gaspiller mon argent dans tes immondes boîtes de nuit ?»

Désolée, mon cher papa… Si tu savais à quoi je m’amuse aujourd’hui, dix ans plus tard… Si tu savais que ta fille, préprogrammée pour une éminente carrière politique, est actuellement occupée à retirer ses habits devant la pire ordure que le système républicain ait jamais pu pondre… Comme tu serais déçu, n’est-ce pas, papa ?

«Quel dommage que tu comptes quitter le métier, quand tu auras fini tes études, Kaa’lia. Ce corps si délicieux…»

Oh, ne t’en fais pas, mon mignon. Ce diplôme, je l’aurais déjà eu depuis belle lurette si j’avais suivi la voie que ma famille bien-pensante avait tracée pour moi.

«Ta mère et moi-même te laissons le choix. Soit tu décides de rentrer dans le rang une bonne fois pour toutes et nous ne parlerons plus jamais de tes déboires. Soit tu continues dans cette voie, et dans ce cas, je t’ordonne de quitter cette maison.»

Mon paternel était trop habitué à la langue de bois politicarde pour ne pas se convaincre lui-même du bien-fondé de ses fausses alternatives. De tous les trophées personnels que j’abrite dans ma mémoire, la tête qu’il tira quand je lui fis part de ma décision reste le plus héroïque.

«Je… Eh bien… J’imagine que nous n’avons plus rien à nous dire, dans ce cas. Vas-t-en, maintenant. Allez, casse-toi. Je… Je ne veux plus jamais te voir ici…»

Malgré tout, ma mère, en larmes, ne put s’empêcher de me donner secrètement une somme rondelette pour que je puisse survivre.

«Non, Kaa’lia. Pas tout de suite. Garde tes sous-vêtements, veux-tu ? C’est que j’aime prendre mon temps, moi. Mais… Ces traces de piqûre sur tes bras… Ne me dis pas que tu te drogues ?»

«Dans ce cas, je ne vous le dis pas.»

Survivre… Survivre… Le voyage jusque Coruscant ne m’a pas coûté très cher, c’est vrai. J’aurais pu y végéter sans travailler pendant un certain temps, s’il n’y avait pas eu…

«J’te préviens. Si tu paies pas tes dettes, on va te r’faire une beauté ! Alors maint’nant, connasse, tu t’trouves un moyen d’nous acheter notre came, ou on t’explose ta jolie gueule et on t’fourre tes lekkus dans la chatte, pigé ?»

Survivre… C’est le mot. Je pourrais m’inventer mille excuses pour justifier la place qu’occupe la drogue dans mon existence. Je l’ai déjà fait, d’ailleurs. Mais il n’y en a pas. J’aime ça, c’est tout. Pareil pour le sexe. Et donc…

«Dis-moi, Kaa’lia. On raconte que vous autres ne ressentez plus rien, à force de louer votre corps. Ce n’est pas le genre de question que je pose habituellement, mais…»

«On raconte beaucoup de choses sur mon métier, il me semble. Vous pouvez toujours demander à mes collègues comment elles vivent leur profession, mais dans mon cas… non… le plaisir est bien là. Il varie selon le ou la partenaire, bien sûr. Enfin… j’imagine que la vente d’armes n’est pas bien différente : vous aussi, vous devez jouir quand vous faites affaire avec certains acheteurs, mais éprouver de la répugnance face à d’autres, non ?»

«Ah-ah ! Tu as le sens des analogies.»

Prostitution (nom féminin) : comment joindre aux plaisirs du plan cul les bénéfices de la rémunération. J’imagine que seules les nymphomanes cyniques de mon espèce peuvent se satisfaire de telles définitions. N’empêche…

«Ouais, l’compte y est ! Depuis qu’tu t’es lancée dans ton p’tit business, ça a l’air de payer gros, dit ! Kaa’lia ? C’est comme ça qu’tu t’fais appeler, maintenant, hein ? Tiens, j’passerai p’têt faire un p’tit tour au Diamant Vert. C’est là qu’tu t’es fait ton trou, c’est ça ? Ou qu’on s’le fait, plutôt, ah-ah !»

Alors, mon tendre, on se décide, oui ou non ?

«Quelle honte que d’ignobles crapules aient pu entacher ce corps ! Pourquoi ne réserves-tu pas tes services à des hommes de mon rang ?»

«Parce qu’il est bien plus facile de trouver des clients en bas qu’en haut. Simple question de statistiques.»

«Certes… J’apprécie ton pragmatisme. Sache, en tout cas, que j’ai un certain nombre de… d’amis, disons, qui se réjouiraient grandement de ta compagnie. Tu as conscience que tu serais moins en danger si tu te spécialisais dans le luxe, quand même ?»

«Oui, bien sûr. Je ne vous parle pas de tous ces alcooliques agressifs qui ne connaissent d’autre jouissance que dans la violence. Ou de tous ces junkies qui vous demandent de les rejoindre dans leurs trips…»

Ça, en revanche, ce n’est pas un mensonge. Il m’arrive parfois de les oublier, d’enfouir tous ces souvenirs dans les coffrets secrets de ma mémoire. Malgré tout, ils réapparaissent sans cesse, habitent mes rêves, les transforment en cauchemars. Et pourtant, je n’ai aucun regret. Dans ce danger constant, frétille une dose d’adrénaline à laquelle je n’aurais jamais pu goûter si j’étais devenue la petite fille bien éduquée que mes parents avaient égoïstement tenté de formater.

«Puisque tu parles de junkies… Je ne voudrais pas m’obstiner, mais… Mon argent sale ne te paiera pas tes études, si ? Il ira dans des activités plus sales encore, je suppose…»

Je ne peux m’empêcher de sourire. Mais ne réponds pas. Il est tellement rare que l’on me démasque… C’en est presque flatteur.

«Bien. Tu peux te rhabiller. C’en est assez pour ce soir.»

Décidément… Ce Valaar N’Rayek est plein de surprises, lui aussi…

«Vous êtes sûr ? Je ne voudrais que vous soyez frustré.»

«Je crois que je le serais davantage si tu finissais par retirer tes sous-vêtements et que nous passions à l’acte. A ta manière, tu m’as comblé, avec tous tes mystères.»

«Comme vous le souhaitez.»

Ce genre de situation se produit bien plus souvent qu’on ne pourrait le penser. Combien de nuits ai-je passées à discuter, simplement discuter, sans que rien ne se passe ? Dans cet univers individualiste, j’imagine que la compagnie d’un soir procure à certaines âmes solitaires bien plus de plaisirs que les positions sexuelles les plus folles. Et c’est là l’une des beautés cachées de cette profession. Une beauté que je ne saurais expliquer, mais qui me fascine, m’excite même.

«Ne t’en fais pas. Tu seras payée comme convenu. Mais avant que tu ne partes, un mot… Qui que tu sois, d’où que tu viennes et quelles que soient tes intentions, je voudrais que tu regardes ces gratte-ciel, derrière les baies vitrées.»

Je fronce les sourcils.

«Là-haut se trouve un avenir qui t’attend sûrement. Oublie les bas-fonds. Tu as toutes les ressources pour gravir les échelons de cette société, Kaa’lia. Crois-moi, combien de politiciens, combien d’hommes d’affaires paieraient cher, très cher, pour tes services ?»

Je m’approche lentement des vitres teintées qui entourent le salon. La nuit tombe sur une Coruscant dont les tours s’illuminent en pointillés. L’une d’elles, plus que les autres, attire mon attention. Je la connais, celle-là. Elle me rappelle ma toute première visite dans la Capitale…

Je devais avoir onze ou douze ans. Peu de temps avant que les joies de l’adolescence ne s’emparent de mon innocence. Mon père, en mission diplomatique, m’avait emmenée avec lui pour m’initier au monde de la politique. A l’époque, le parti d’opposition qu’il dirigeait avait perdu beaucoup de points dans les sondages, face au pouvoir en place.

«Tu vois cet immeuble immense, Freykaa ?», me demanda-t-il. «Est-ce que tu le reconnais ?»

«Oui, père. C’est là que vit notre sénateur, non ? On voit son immeuble partout, sur les holonews d’Aargau.»

«Exactement, Freykaa. Le repère de ce maudit Lord Janos. Les siens tiennent les rênes de notre planète depuis si longtemps… Mais il finira par tomber, j’en suis sûr : je ne sais pas combien de casseroles ce demi-robot traine derrière lui. En tout cas, quand un scandale éclatera, notre parti remontera brusquement dans les sondages. Ce n’est qu’une question de temps. Les Gen’Kora seront alors la première famille non-humaine d’Aargau à atteindre une si haute fonction, ne l’oublie jamais. Peut-être que moi-même, je serai trop vieux pour y parvenir quand l’occasion se présentera. Mais toi, toi qui es déjà si intelligente, tu trôneras certainement tout en haut de ce gratte-ciel. J’en suis convaincu.»

En fin stratège, il ne s’était pas trompé, je dois le lui concéder. La crise d’Aargau fut d’une telle violence… Elle excéda les désirs les plus fous de mon illustre paternel, Mobok Gen’Kora. Maintenant qu’il est devenu sénateur, à son tour de se pavaner là-haut ! La méfiance que notre planète a suscitée au Sénat ne doit pas lui rendre la tâche facile, mais je le connais : il s’appuiera sur les accords passés par la chancelière Von et le ministre S’orn pour jouer la carte du sauveur populaire. Dans ses beaux discours, il redressera la situation catastrophique où cette monstruosité de Janos a plongé Aargau. Bah… Grand bien lui fasse.

En attendant… Sais-tu que je ne suis pas loin de toi, ô père que j’abhorre ? Tu me voulais au sommet de ces tours ? Me voilà ! Mais de l’autre côté du rideau… Celui que tu n’as jamais pris le temps de regarder.

«Un avenir là-haut, hein ? Pourquoi pas, après tout ?»
Saï Don
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Bonjour Kaa'lia !

Tout d'abord mes excuses pour le temps de réaction. Ton histoire était très intéressante et le personnage est original, j'aime beaucoup.

Je n'ai pas de remarque bien spéciale, aussi te voilà validé ! Tu peux commencer à jouer sur le forum, n'oublie pas de mettre un lien vers cette biographie dans ta signature.

Bon jeu !

PS : bon, je crois que tu ne caches pas ton identité à travers ton histoire Wink
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