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Un terrain vague, en rase campagne, une grande plaine herbeuse, l’endroit idéal pour faire transiter des marchandises, et surtout faire un atterrissage sauvage pour un gros vaisseau cargo. Fariss et Ilmon avaient fait le trajet dans un coin de la soute où on y avait installé des couchettes de fortunes. Alors qu’ils sortaient de l’hyperespace, les deux Mejalaiens contemplaient leur « refuge » par les vitres du vaisseau. Asile salutaire où jungle sauvage pour remplacer la jungle urbaine de Coruscant ; Fariss ne savaient dire ce que serait ce monde pour eux, mais peut-être était-ce le seul endroit dans la galaxie où ils seraient en sécurité. Le seraient-ils vraiment ? Et a quel prix ? Parfois il se demandait s'il n'était pas mort en même temps que son ordre. C'est quand on a fini de vivre qu'on meurt. Étaient-ils encore vivants ?

Ils…

Le Jeune homme contempla son compagnon d’infortune, son frère en esprit, l’homme qui les avaient vendus. Il avait le regard fuyant, il était plutôt beau, paraissait fort, il aurait pu avoir l’air impressionnant, mais quelque chose en lui émanait de la petitesse, et de la lâcheté. Il se demandait souvent s’il allait pouvoir vivre avec cet homme, et le respectait comme son frère.
« La lumière n’éclaire que l’homme perdu dans les ténèbres » disait le Premier Hommes.
Kidar aurait su quoi faire dans cette situation, il l’aurait sûrement apaisé, aurait transformer sa colère en combativité, et ses remords en pardon ; mais Kidar était mort maintenant, précisément à cause d’hommes comme Ilmon.
La Pneuma aussi aurait pu l’aider lors de ces épreuves difficiles, pour apaiser son cœur ; il n’avait malheureusement pas médité depuis longtemps et il se sentait bien loin de la Lumière en cet instant.

Le « docteur » Silisif le sortit de sa rêverie. Le Nautillan avait apparemment l’air tout à fait crédible dans son rôle, il faisait très médecin dans sa blouse, et il aurait l’air sympathique si Fariss ne connaissait pas la nature de leurs activités.
- Nous allons bientôt atterrir, vous nous quitterez dés qu’on sera sur terre si la guilde des marchands accepte.
Il repartit sans attendre leur réponse.

Le vaisseau ne tarda pas à atterrir. Alors que la rampe d’accès du vaisseau s’ouvrait, le docteur était encadré de quelques esclaves, mais pas de wookie, quelques weekays, des trandosiens, des zabraks, très bien habillés d’ailleurs. Trop bien habillés. Il comprit alors qu’ils n’auraient sûrement pas affaire à d'autres criminels aujourd’hui. Il ne savait pas si ça devait le rassurer au vu du type de compagnie qu’il avait actuellement.
Le nautillan s’approcha des deux Mejalaiens.
- Avant que l’on se quitte, je dois vous précisez, au cas où vous manqueriez de jugeotte que nous avons encaissé l’équivalent de vos primes pour vous ramener ici, mais si nos activités devaient s’ébruiter, je ne serais pas contre le fait d’être payer double. Compris
- Oui bien sûr. Marmonna fébrilement Ilmon
C’était vraiment un être méprisable. Fariss n’était pas du tout rassuré non plus, il avait clairement peur mais faisait au moins un effort pour le masquer. Il fit signe qu’il avait compris sans émettre un mot, puis toute la compagnie descendit du vaisseau. On voyait à des kilomètres à la ronde, une rivière à leur droite, a gauche et derrière le vaisseau des collines pleines de formations refuge, et devant, des plaines à perte de vue.
Personne à l’horizon, ils attendaient. A ce moment, Fariss aurait bien aimé avoir un blaster, il avait un sentiment d’insécurité dont il n’arrivait pas à se défaire.
- Ils sont en retard. S’agaça le Nautillan

Effectivement ils l’étaient. Fariss se demandait si le Nautillan les abandonnerait ici si personne ne venait les chercher.
Ragda Rejliidic
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Ragda leva les yeux vers le ciel. L’astre diurne, déjà haut, continuait de s’élever dans l’azur, insensible aux trames qui se nouaient et se dénouaient à l’autre bout de la galaxie. Il inspira profondément. Le souffle tiède des bourrasques annonçant la saison chaude s’immisça par ses larges narines jusqu’à ses poumons, où l’oxygène trouva sa voie jusqu’à son cerveau en ébullition. Ses pensées s’animèrent de plus belle, déchaînant une tempête d’idées et d’images entremêlées. Il cligna des yeux, secoua la tête pour les chasser, puis reporta ses iris rouge-orangées sur le cargo miteux posé juste devant lui, à quelques mètres seulement.

La rampe de la soute, telle une gueule béante, lui inspirait une profonde colère. Sentiment qu’il dissimulait non sans mal sous le masque d’impassibilité qu’était devenu son disgracieux faciès au fil des années et de jeux politiciens. Ignorant tout de ses humeurs, les Refugiens s’activaient autour de lui. Ils se relayaient pour charger les caissettes métalliques : des caissons pressurisés à l’intérieur desquelles des centaines de fleurs de Bota séchées attendaient d’être transformées.

« Dépêchez-vous ! Nous allons être en retard ! » Harangua-t-il, laissant enfin transpirer l’agacement qui lui nouaient les tripes depuis la veille au soir, lorsqu’il avait eu connaissance de la venue du « docteur » Silisif. Le Nautolan ne lui inspirait aucune confiance. Ses deux grands yeux noirs lui paraissaient être des puits sans fonds, où se tapissaient toute sorte de démons. S’il avait eu le choix, Ragda l’aurait simplement envoyé balader, à grand coup s’insultes colorées comme il savait si bien le faire.

Mais justement : il n’avait pas le choix. C’était de ce cruel manque d’option qui naissait sa colère. Il soupira, dépité, résigné. Depuis la chute de Junkfort Station, capturée par les sbires de l’Impératrice, Refuge connaissait une crise sans précédent, sur le plan financier. La station spatiale avait été jusqu’alors la plaque tournante de leur discrète exportation de Bota. Une plante génétiquement modifiée, aux applications médicales multiples… Mais qui pouvait également s’avérer être un puissant psychotrope une fois raffinée.

Refuge ne devait sa sécurité qu’à sa discrétion. Personne dans la galaxie ne savait que la petite communauté se cachait dans les profonds canyons de Boz Pity. Ragda avait dépensé jusqu’aux derniers crédits de sa colossale fortune pour couvrir l’orbite de satellites espions capable de pister les moindres distorsions spatiales causées par les sauts hyperdrives. Nul ne pouvait approcher de la planète sans mettre la petite communauté en alerte, sans que les Sentinelles, ses gardiens, ne fussent en mesure d’intervenir pour préserver ses secrets. Mais, fort heureusement, rares étaient ceux qui s’approchaient d’un monde inhabité, aussi dépourvu d’intérêt que l’était Boz Pity.

Pourtant, la chute de Junkfort Station avait contraint Rejliidic à revoir sa stratégie commerciale. Faute de plateforme d’échange, il lui avait fallut prendre des risques pour maintenir à flot l’économie de Refuge, exclusivement basée sur l’exportation de Bota. D’autant que la montée en puissance de l’Empire dans l’espace Hutt avait refroidit l’ardeur de certain de ses clients, qui jugeaient à présent trop risqué de commercer avec une zone de l’espace en proie à un conflit majeur. Radga n’avait eu d’autre choix que d’ouvrir son carnet de commandes à de nouveaux clients de seconde zone, tous aussi douteux les uns que les autres… Et de se servir des vastes plaines herbeuses de l’hémisphère nord de Boz Pity comme d’un lieu de rencontre pour les transactions.

Des choix risqués oui. Ces nouveaux venus raffinaient peut-être la Bota en drogue, comme le redoutait Velvet. C’était même plus que probable, estimait le Hutt… Même si cette expectative ne causait pas le moindre cas de conscience. A vrai dire, sans l’ex-Sith, il aurait depuis longtemps vendu la Bota à des cartels… Ce qui aurait décuplé les bénéfices engendrés par Refuge. Oui, Velvet avaient insisté pour que Rejliidic agisse avec un minimum d’éthique… Et il s’y était tenu. Du moins, jusqu’à peu. Tel était le prix de la survie en ces temps difficiles : aux grands maux, les grands remèdes. Lorsque la situation se serait calmée dans l’espace Hutt, alors, et seulement alors, Refuge pourrait se permettre de faire la fine bouche.

Enfin la cargaison chargée, Ragda emboita le pas aux refugiens qui montaient à bord. Rien ne l’obligeait à les accompagner. La plupart du temps, le Hutt répugnait aux tâches du quotidien. Il préférait se consacrer aux perspectives à plus long terme, ou au développement de ses pouvoirs qu’il commençait à peine à maitriser. Le cargo, avec un bourdonnement sourd qui fit vibrer les vitres des préfabriqués les plus proches, s’élança dans les airs. Il s’échappa du canyon pour obliquer aussitôt, afin de rester le plus proche possible des frondaisons.

Ragda rampa jusqu’au poste de pilotage, où Barns s’activait aux commandes. L’état général du tableau de bord aurait rendu pâle plus d’un pilote… Mais le corellien, de son propre aveu, affectionnait les vieilles bécanes : « comme on en faisait plus de nos jours ». Quel crétin, estima le Hutt. Seul un idiot pouvait prendre plaisir à manier un engin aussi vétuste… Mais Refuge n’avait toujours pas les moyens de se payer des cargo neufs… il fallait faire avec les antiquités trouvées sur le marché noir des occasions merdiques…

« Sortez du cockpit, bordel ! »
aboya Barns, sans même lever les yeux de ses commandes. [color=#ffff00]« Vous portez la poisse ! »[/color]

Ragda croisa ses petits bras sur sa poitrine composée d’une multitude de bourrelets couverts de mucus poisseux. Son regard devint aussi noir que le vide spatial. « Barns… » laissa-t-il échapper entre ses lèvres pincées comme le sifflement d’un serpent. « Dois-je vous rappeler que vous avez toujours l’incroyable honneur d’être le seul pilote de Refuge à avoir crashé l’un de nos précieux cargo… »

« Ouais ! Vous ne pouvez pas vous empêcher de me le rappeler chaque fois que vous l’ouvrez ! » répondit-il, du tac-o-tac, sans se laisser démonter par la masse menaçant dans son dos. « Et, entre nous, sans ce crash, comme vous dites, nous n’aurions jamais découvert la Gargantellite ! Alors, vous… »

« Assez. Concentrez-vous ! » le coupa Ragda, pour mettre fin à cette conversation synonyme de perte de temps. Trop de voyants clignotaient à son gout. Cette scène, ils avaient déjà joué et rejoué des dizaines de fois ces derniers mois. « Et, pour une fois, essayez de suivre le plan de vol… »

Un plan de secours devenu la procédure standard : décoller, voler en rase motte pour éviter d’être repéré par d’éventuels senseurs espions depuis l’espace… Puis prendre de l’altitude, sorte de l’atmosphère le plus rapidement possible, pour se poser sur la face cachée de la lune…. Et attendre. Attendre l’arrivée des acheteurs de Bota. Il fallait impérativement faire croire, pour la sécurité de Refuge, que les cargos Refugiens venaient d’un autre système, qu’ils ne se servaient de Boz Pity que comme d’une zone d’échange neutre et discret, excentrée des conflits actuels. Nul ne devait savoir que Refuge se dissimulait ici, juste sous leur nez… Sans quoi bien des rapaces se seraient abattus sur la petite planète pour découvrir les secrets de la Bota, ou pour capturer les êtres sensibles à la Force qui s’y cachaient.

La manœuvre dura une trentaine de minutes. Autant que l’attente. Enfin, les capteurs rapportèrent la présence d’un vaisseau en approche planétaire. Celui du « Docteur » Silisif. Pile à l’heure.

« Attendez qu’il se pose » Ordonna le Hutt, alors que Barns s’apprêtait à relancer les moteurs. « Faisons-le poireauter un peu… ça ne peut pas lui faire de mal… » Ragda se méfiait de sa « cargaison bonus ». Il pourrait s’agir d’un piège… Mais, en vérité, ce qui motivait avant toute le Hutt, c’était d’imaginer la tête de Silisif, s’agaçant du retard de leur fournisseur. Une image qui le fit sourire malgré lui.

****

Vingt minutes plus tard,

Le cargo Refugien se posa lentement sur la plaine herbeuse. Les trains d’atterrissage se déployèrent en grinçant tandis que les répulseurs, poussés à leur paroxysme, fauchaient les touffes d’herbe sous le ventre du vaisseau. Les végétaux virevoltaient autour de la coque avant de s’envoler vers un destin peu enviable : celui de leur inévitable dépérissement. Le contact avec le sol meuble fut brutal, causé par l’état pitoyable des amortisseurs qui grinçaient leur lente agonie. Enfin les moteurs s’éteignirent. Le vacarme céda place à un silence presque douloureux… Aussitôt rompu par les sifflements pneumatiques d’une rame qui se déploie. L’énorme Hutt apparu à son sommet, comme un chewing-gum informe au milieu d’une bouche béante. L’image n’avait rien de flatteur, pour sûr. En tête du cortège, il approcha de Silisif et sa bande. Face à ce genre de personnage, il était futile de perdre du temps en mondanité jugea-t-il.

« Douze caissettes de Bota, comme convenu. » fit-il donc, sans préambule, avant de braquer son regard inquisiteur vers les deux êtres en retrait. « J’imagine que c’est ces deux-là. » Question rhétorique. Des humains. Il ne savait d’eux que ce que le Nautolan avait bien voulu communiquer : juste assez pour que Refuge accepte le deal. Des êtres sensibles à la Force qui désiraient se cacher de leurs poursuivants. Il aurait pu s’agir d’espions de l’Empire, voire du Temple Jedi. A chaque contact, les Refugiens risquaient de ramener le loup dans la bergerie. D’où toutes ces précautions. Ragda se tenait face à eux, faussement l’air inoffensif. Mais, tous les sens en alerte, il n’attendait qu’un geste douteux pour déchainer ses pouvoirs que bien peu connaissaient. Un Hutt sensible à la Force ? Cette phrase sonnait comme le début d’une bonne blague… Mais pourtant… Alors que les Refugiens apportaient les fameuses caissettes jusqu’aux mains crasseuses des sbires de Silisif, Rejliidic tentait de jauger les inconnus, autant au travers de ses sens physiques que de ceux qui lui avait octroyés la Force. L’un transpirait littéralement la peur. L’autre la dissimulait plutôt bien. Rien n’indiquait la moindre menace, ou des intentions douteuse dans leur manière d’être. Ragda pouvait sentir leurs doutes… Comme si des milliers de questions s’entremêlaient sous leurs cranes respectifs. Il plissa des yeux, étira son esprit jusqu’aux frontière des leurs. Une caresse mentale qui leur ferait comprendre qu’ils étaient sous étroite surveillance.

« Avancez. » leur ordonna-t-il, d’un ton neutre, mais qui ne laissait guère place à discussion. Avant de leur lancer, il avait attendu que la moitié des caissettes fussent remise à Silisif, afin que celui-ci n’y trouve rien à redire. « Montez à bord. Je termine avec notre… ami commun. Et je vous rejoins. En attendant, faites ce qu'on vous dit. »
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Fariss était plutôt dubitatif ; c’était la première fois qu’il voyait un Hutt de sa vie. Par extension s’était aussi la première fois qui voyait un Hutt qui savait manipuler la Force. Il en rayonnait, comme les anciens sur sa planète, il pouvait sentir l’énergie autour de lui. C’était presque imperceptible, mais c’est comme si le hutt exerçait une pression plus forte sur le monde invisible. Cela dit il trouvait aussi les hutts très laid, mais Fariss n’était pas du genre à s’arrêter sur ses détails. Cependant il n’était maintenant plus vraiment certain de vouloir être là. Les hutts avaient la réputation d’être des êtres pervers et machiavéliques, les jedi d’être des fanatiques, alors un Hutt jedi. Ils étaient peut-être plus en sécurité à Coruscant maintenant qu’il y réfléchissait. Il ne put s’empêcher de vérifier que son collègue avait bien intégré la gravité de la situation.

- Je te préviens tiens-toi bien. C’est un jedi que nous avons là, il peut nous tuer en un instant, comme les Sith. Chuchotât-il entre ses dents.
- Et comment sais-tu que c’est un jedi ?
- Je ne sais pas Ilmon ! J’espère que ce n’est pas un Sith, auquel cas tu serais dispensé de faire des efforts de politesse puisque nous serions sûrement condamnés à mourir.

Fariss vérifia si le Hutt avait un sabre-laser - Il paraissait que les jedi donnait des sabres laser à tous les membres de l’ordre – mais il n’arrivait pas à voir. Ils s’approchèrent alors du Hutt qui les regarda avec beaucoup d’attention, puis il essaya de faire quelque chose à leur esprit, comme si la pression qu’exerçait le Hutt dans la Force se retournait sur eux. Par reflexe, Fariss récita une litanie intérieurement et repoussa cette présence perverse juste aux frontières de son esprit. Il se reprocha de s’être défendu, ça ne donne pas vraiment l’air coopératif et ça pourrait mettre le jedi en colère. Fariss leva les yeux vers le hutt, à la fois surpris et terrifié. Il eut un mouvement de recule et regarda Ilmon. Il ne savait pas si son collègue avait réussi à repousser l’assaut du Hutt, mais certainement il l’avait vu, et il pensait bien que l’expression qu’arboirait alors le Mejalaien confirmait son hypothèse.

Le Hutt parla ensuite quelques secondes avec Silisif puis leur dit de monter dans le cargo. Il n’était vraiment pas sûr de vouloir rester dans un environnement fermé avec cet être. Il se mit cependant à monter la passerelle alors que le Nautilan fit signe à Ilmon :

- Et petit ! N’oublie pas de tes relevés sanguin toutes les deux semaines, c’est une question de vie ou de mort. Tu as le matériel pour les faires ?

Ilmon sortit un petit appareil qui ressemblait à un Holo communicateur avec une pointe au bout.
Fariss était très soupçonneux vis-à-vis de cet échange. A sa connaissance Ilmon n’avait pas de sœur et si quelqu’un était en danger de mort il n’aurait sûrement pas besoin qu’on le lui rappelle. Tout ça paraissait étrange. Il nota tout ça dans un coin de sa tête et n’en fit rien dans un premier temps.

Ilmon et Fariss arrivèrent près des sièges passagers. Ilmon s’assit de suite. Fariss quant à lui désirait essayer d’aller à la pêche aux infos. Il se rendit donc dans le cockpit. Un corellien dans la force de l’âge les y attendait. Fariss le salua :

- Alors c’est vous les petits nouveaux. Vous avez besoin de quelque chose ?
- Non pas de soucis, c’est gentil à vous merci.
Fariss allait retourner à son cockpit quand il se rendit compte qu’il allait faire une boulette.
- Si maintenant que j’y pense. Il se rapprocha du corellien. Qu’est-ce que vous pouvez me dire sur ce Hutt là-bàs, et où on va, parce que nous là on se fait trainer dans les quatre coins de la galaxie, mais je vous assure que c’est pas clair cette histoire !

*******

A l’extérieur au même moment.

Silisif était plutôt content de son coup, il avait récupéré une quantité de matière première conséquente, et cela pourrait être un investissement à plus long terme. Clairement, un petit bandit, une petite frappe, une fiotte aurait pu tenter un coup à ce moment-là, mais pour quoi faire ? Pour ne pas payer, simplement doubler les bénéfices. Non, sérieusement, le nautilan était un grand du milieu, il voyait plus loin. Il devait nouer une relation avec le refuge, et ensuite seulement les entourlouper. Ainsi il pourrait, au hasard… Récupérer la plantation de plantes pour eux tout seul. Ça c’était un vrai plan.

- Merci, je vous remercie beaucoup encore. Nous n’avons plus de bacta ni de kolto sur Yfer III et je dois vous dire que ces botas sauveront la vie de beaucoup de gens. C’est le professeur Mel’ka, un Mon calamarie qui m’avait parlait des propriétés de cette plante quand je faisais mes études à l’IRMBM. Une chance que je sois le médecin de la maison palastre ! J’espère pouvoir sauver un maximum de personne, et en même temps ne nous le cachons pas, mon maître va sûrement gagner beaucoup de point pour sa prochaine campagne électorale grâce à cette action humanitaire. Si tous se passe bien d’ici mon retour pensez vous que nous pourrions continuez à coopérer ?

Le nautilan devait avoir l’air ridicule à lui raconter sa vie, mais le ridicule ne tue pas, une mauvaise couverture si. Silisif n’était peut-être même pas capable de souffler sur le bobo d’un enfant qui est tombé, mais il savait que la maison Palastre avait engagé un médecin de guerre répondant au nom de Silisif, qu’il avait étudié à l’institut de recherche médical de la bordure médiane et que le professeur Mel’ka consacrait trois heures de sa cour sur les analgésiques et cicatrisants à la Bota. Silisif était simplement un neïmodien. Mais comme le Nautilan n’était pas un rat womp, il avait fait trafiquer les données holonet et il pouvait espérer que le docteur Silisif serait encore connu comme un Nautilan jaune pendant quelques jours. Il avait poussé le vice jusqu’à recréer des uniformes de la maison Palastre pour ses hommes de main. IL espérait donc bien que le hutt allait faire des recherches, et s’il en faisait-il ne trouverait rien, il aurait au contraire l’impression de trouver un docteur tout ce qu’il y a de plus normal, totalement traçable. En même temps c’était le métier du Nautilan, l’infiltration.
Ragda Rejliidic
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Barns lâcha l’un de ses légendaires sourires en coin. A croire qu’il s’agissait là d’un trait typiquement corellien.

« J’voudrais bien en dire plus mon gars. T’as une bonne tête. N’y voit rien de personnel… Mais les règles sont strictes. Tu sais, les types qui cherchent à rejoindre Refuge, c’est rarement pour l’amour du grand air. La plupart ont la mort aux trousses… Alors, tu vois, les ordres sont les ordres. Motus et bouche cousus…» Il fronça fugitivement des sourcils alors que des silhouettes bougeaient sur ses écrans. « Le gros revient. Ragda Rejliidic qu’il s’appelle. Tu ferais mieux de retourner derrière et de tenir à carreaux jusqu’à ce qu’on arrive. La dernière fois, il en a passé un par le sas parce qu’il se la racontait trop… »

Barns ne peut s’empêcher de rire plus d’une demi-seconde. Il pouffa, avant de s'esclaffer jusqu'aux larmes. Il sortait la même blague à chaque fois qu’on lui en laissait l’occasion.

****


Pendant ce temps, à l'extérieur,

C’est ça oui… Sauver des vies... ironisa mentalement le Hutt, en guise de réponse, alors que les sbires de Silisif chargeaient les dernières caisses. Commercialement parlant, cette transaction rimait avec désastre. Il lui suffisait de poser les yeux un peu trop longtemps sur la marchandise pour sentir l’amertume monter du tréfonds de ses entrailles. Il inspira lentement, profondément pour faire taire ce malaise. Refuge n’était en rien une simple organisation commerciale… Les vies passaient bien avant le profit. Qui aurait su prédire, qu’un jour, le Hutt se serait trouvé un ersatz de conscience ? Cette question l’aurait fait sourire si son interlocuteur ne lui inspirait pas tant d’antipathie. L’espace d’une fraction de seconde, il avait cru sentir une émotion douteuse se former sous son crane de poulpe. Comme celle que l’on ressent chez les chasseurs de prime hésitant à presser la détente, avant de se raviser. Très certainement que Silisif esquissait l’envie de les doubler, réalisant qu’un Hutt désarmé lui faisait face, seulement escorté d’une poignée d’hommes et de femmes somme toute ordinaires. Ils portaient tous des vêtements de travail élimés aux genoux et aux coudes, aux couleurs pastel et passe partout. Des membres de l’Agricorp pour la plupart, sans disposition particulière avec la Force. Mais, parmi eux, se dissimulait un puissant Jedi. Un ex-Jedi pour être parfaitement honnête. Jorus, la soixantaine bien tassée. Son dos s'était légèrement courbé avec les années. Il gardait son visage dévoré par sa barbe poivre et sel enfoncé sous la profonde capuche de son poncho. Son sabre-laser, lui aussi, échappait aux regards, sous l’ample morceau de tissu.

Mais il ne fallait jamais se fier aux apparences, surtout avec les utilisateurs de la Force. A lui seul, Jorus aurait pu balayer Silisif et ses hommes. D’aucun le considérait comme l’homme le plus sage et le plus expérimenté de la colonie… A égalité avec Halussius si l’on oubliait quelques instants ses délires sur les origines extra planaires de la Force. Il occupait un rôle prédominant parmi le corps des Sentinelles : celui de toujours veiller sur la sécurité de Refuge, tandis que les autres parcouraient la galaxie au gré des missions et des opportunités.

Ce long aparté mental ne fit que rappeler à Ragda l’importance de garder secret la localisation de Refuge. Sa sécurité ne tenait qu’à lui… Mais le Hutt ne laissa rien trahir de ses réflexions. Il arborait une expression neutre.

« Tout le plaisir est pour moi » mentit-il, éhontément. Un jeu de dupe qui n’était pas sans lui rappeler les fastueuses réceptions alors qu’il siégeait encore un Sénat Républicain. « Je ne doute pas que nous nous reverrons bientôt… Veuillez transmettre mes hommages à votre maître. » conclut-il, insistant bien sur ce dernier mot pour faire comprendre au Nautolan qu’il ne le considérait que comme un sous-fifre. Il fit aussitôt volte-face, pour regagner le cargo Refugien. Tous étaient déjà à bord, excepté Jorus, au pied de la rampe, qui l’attendait, l’œil brillant, paré à toutes les éventualités.

****

Quelques instants plus tard, a bord du cargo Refugien,

A mesure que le cargo s’éloignait de la base orbite, les vibrations créées par le frottement atmosphérique s’estompaient. Ragda s’était tenu en retrait quelques minutes, dans la soute, en compagnie des Refugiens. Jorus, assis en tailleur, semblait plongé dans une profonde méditation.

« Tu ne fais rien avant mon signal » lui dit Ragda, sachant pertinemment que le vieux débris l’entendait très bien, même s’il n’en laissait rien paraître. Enfin, jugeant le moment opportun, Ragda glissa jusqu’au compartiment passager ou les deux nouveaux arrivants patientaient. Cette scène, il l’avait déjà vécue une dizaine de fois… Mais chaque représentation prenait des tournures inédites. Difficile de prévoir les réactions. Certains obtempéraient sans un mot. D’autres luttaient. Ragda ne disposait d’aucune arme… Mais bien souvent, sa charismatique laideur suffisait à tuer dans l’œuf toute envie de négocier. Ainsi, le Hutt se présenta aux deux humains, dont il ne connait que les prénoms : Fariss et Ilmon. Il marqua un temps d’arrêt, avant de lancer les hostilités verbales :

« Messieurs »
fit-il, cérémonieux. Sa voix grave tonnait sur les murs nus de la carlingue, couvrant sans peine le chaos ambiant. « Avant toute chose… Je vous souhaite la bienvenue à bord. Je regrette la froideur de notre accueil… Mais je me dois, pour le bien de tous, de prendre toutes les précautions nécessaires. Dans quelques instants, nous quitterons définitivement l’orbite de Boz Pity… Alors je vous demanderai de me prouver votre motivation. Le socle sur lequel se construira avec le temps notre confiance… Mais puisque nous avons encore quelques minutes, je vous laisse l'opportunité de me poser trois questions. Pas une de plus… » Ragda décocha alors un sourire monstrueux. Il s’amusait déjà, visiblement.

Son regard globuleux passa de Fariss à Ilmon. Puis d’Ilmon à Faris. Lequel des deux se lancerait en premier ? Cet exercice pouvait sembler futile… Mais en réalité, Ragda, en fin sophiste, savait juger les gens à leur manière de s’exprimer. Il voyait ces questions comme… Les pièces d’un puzzle, dont le motif représentait la personnalité de ses interlocuteurs. En les assemblant correctement, il parviendrait à mieux les cerner. Du moins, en théorie… Il n'y avait rien de plus imprévisible que les êtres humains en cette galaxie !
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