Torhyn Lokred
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"Vous en êtes certain docteur ?"
"Bien, je laisse les droïdes en ordre de vigilance simple. Ils regagneront leur poste une fois la situation revenue à la normale. J'indique aux autres unités de ne pas approcher davantage et de reprendre leurs postes. Je ferais toutefois un rapport au seigneur Ganys."
"Mee terminé."


Telles avaient été les propos de Mee…peut-être aurai-je dû finalement réclamer de l’aide. Cette petite garce était plus imprévisible que je ne l’aurai cru. A dire vrai je ne savais pas trop à quoi j’aurai dû m’attendre. Je n’avais jamais eu affaire à des manipulateurs de la force avant ma rencontre avec le Seigneur Ganys.

Quand je la vis retirer ma main de son visage, je compris que ma tentative était infructueuse, toutefois la suite me surpris et je fus pris de court alors je m’élevais du sol. Emprisonné dans un étau invisible, soulevé par une force imperceptible pour moi, je n’en menais pas large. Tournant la tête vers les droïdes, ils ne bougèrent pas d’un poil alors que ma vie pouvait être en danger. Qu’est-ce qu’ils foutaient ? Je me remémorais alors que je leur avais intimé l’ordre de ne pas bouger…Bon sang…voila pourquoi je haïssais le droïdes, surtout de sécurité…incapables de sortir de leur programmation et de prendre une décision.

He’Thu était métamorphosée, ses yeux étaient incandescents contrastant avec la pâleur morbide qui envahissait son être. La rage et la colère s’étaient emparées de la jeune femme, et c’était une toute autre personne qui me faisait face. Son regard de braise était posé sur moi, rendant encore plus détestable cette situation humiliante dans laquelle je me trouvais.

Ses mots raisonnaient dans ma tête, assénant sur leur passage des coups de plus en plus fort, fracturant les portes imaginaires où étaient emprisonnées mes plus bas instincts, mes pulsions bestiales. Cette fille m’insultait littéralement, médisant sur mon insensibilité à la Force. Ainsi donc selon elle, seuls ceux capables de manipuler cette puissance trouvait grâce à ses yeux ? Et pour cette raison, je devrais, moi, Ryden Thorlok, ployer le genou face à cette petite peste illettrée et capricieuse ?

Je ressentais de la peur…mais aussi une profonde animosité à l’encontre de cette pimbêche qui imaginait me dominer parce qu’elle avait un taux de Midichloriens supérieur au mien. Mon regard s’était obscurci, j’avais tant voulu, en cet instant lui injecter un paralysant et m’amuser à découper ses membres les un après les autres…et terminer par la dissection de son cerveau dérangé. Les vivisections étaient sans aucune doute une de mes étapes préférées dans mes études, quand je découpais les chaires encore palpitantes et chaudes de mes cobayes. Cette pensée me réconforta quelque peu…d’autant plus que dans cette position je ne pouvais pas réaliser ce doux rêve que je venais d’imaginer.

Il fallait que je me rende à l’évidence, pour l’heure c’était elle qui avait gagné. Captif de ses liens indécelables pour quelqu’un comme moi, je ne pouvais rien faire d’autre que de supporter le courroux et la versatilité de cette mijaurée…du moins pour l’instant. Quel autre choix avais-je si je voulais rester entier ?

Parfois il valait mieux perdre pour mieux gagner…ployer le genou maintenant pour porter un coup plus fort et plus malsain par la suite…lorsqu’elle ne s’en apercevrait pas. Je pris donc sur moi…et me résolu à hocher la tête pour lui signifier que j’avais compris ses menaces, et que je me soumettais. Je me sentis redescendre, et mes pieds touchèrent à nouveau la terre ferme. Voici une expérience que je n’étais pas prêt d’oublier. C’était cela…la Force ? Une chose était sûr cela ne me plaisait pas. Et je me jurais de trouver un moyen de me prémunir face à ses manipulateurs.

Mes émotions s’entremêlaient, mes pensées également. Mes jambes étaient molles, et je chancelais, je dû me rattraper au droide de protocole qui était arrivé vers nous, comme attiré par un aimant quelques instant plus tôt. Je me ressaisis, et retrouvais un semblant de contenance. J’étais face à He’Thu dont je devinais la jubilation et l’exaltation de m’avoir ainsi mortifié psychologiquement. A nouveau j’aurai voulu me jeter sur elle, et lui montrer ce dont était capable quelqu’un comme moi…mais je me retins à temps. Elle n’aurait aucun mal à me transformer à nouveau en une marionnette. La prudence était donc de mise. Surtout que cette expérience avait réveillé en moi une souffrance au plus profond de ma cage thoracique.

Pris d’une quinte de toux, je posais une main sur ma poitrine, sentant les prémices d’une crise qui se rapprochait à bride abattue. Je serrais les dents, et tenta de respirer calmement. Le droïde fit un pas vers moi, mais je levais un doigt, lui commandant de me laisser.

Mes yeux étaient posés sur He’Thu alors qu’elle avait retrouvé sa lumière et son charmant sourire. Oui elle était belle, mais je n’avais plus aucune envie de jouer…et même si je le voulais, je n’en étais plus capable physiquement. D’une voix quelque peu cassée, je lui répondis :

- Je n’oublierai pas vos mises en garde…Vous m’avez percé à jour… je ne suis qu’un simple médecin, et j’agirai donc comme tel. Je vous prie de m'excuser mon manque de discernement . Je vous remercie de m'avoir montré que je m'étais fourvoyé à votre sujet.

Oui...j'avais été dans l'erreur, j'avais sous estimé l'immaturité et l'esprit pernicieux de cette jeune femme. J'avais baissé ma garde, et n'avais pas réalisé ses capacités quand à l'utilisation de la Force. En cela j'étais répréhensible. En me révélant une petite partie de son pouvoir, et les véritables pensées qui l'animaient, He'Thu me confortais dans ma méfiance à l'égard des manipulateurs de la Force...mais surtout de leur incroyable présomption et vanité...qui les perdra un jour où l'autre.

Qu’à cela ne tienne…qu’elle s’imagine m’avoir dompté…C’était de toute façon le cas en un sens. Qu’elle prenne mon état de nervosité, ma faiblesse physique, et mon accablement pour de la soumission à son encontre.

Je repris, toujours tremblant :

- J’ai pratiquement tout le nécessaire pour créer votre dossier médical. Il ne manque plus qu’une petite prise de sang pour faire une analyse plus complète. Si bien sûr cela vous convient.


J’inclinais doucement la tête, lui montrant que je retenais la leçon. Qu’elle refuse ou accepte ne m’importait plus rien…j’avais tout ce dont j’avais besoin pour faire mon rapport au Seigneur Oracci sur l’état de santé de sa protégée. Je serrais les dents…réprimant une autre quinte de toux, la peur à l’idée de devoir sortir mon inhalateur devant cette petite garce…

Alysha Myy’Lano
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Je sens le bouillonnement en lui de sa rage qui éclate en grosse bulle colérique. Il se contient, je l’ai humilié, il aimerait me voir morte à ses pieds – je n’en doute pas un instant bien que je ne puisse extirper une image si nette de son esprit, pas encore. Son aveu sonne étrangement, sa voix est plus roque, elle semble sortir avec difficulté comme si l’air lui manquait. Je sais ce que je lui ai fait, je ne l’ai pas contraint à une poussée douloureuse, je n’ai pas étreint sa gorge. Est-ce la panique qui lui enserre la gorge ? Au contraire, je le sens en lutte pour se maîtriser. La chose m’intrigue mais je ne peux décemment pas le secouer encore, comme une poupée, juste pour voir quelle serait la suite.

Cet accès de colère, maintenant que la jubilation du pouvoir faibli, je le regrette. Il m’a dévoilé davantage à ses yeux que je ne l’aurais voulu et le voilà défiant. J’ai perdu la main. J’agite mes doigts avec un léger tremblement.

« Allons, allons, Docteur. Pas de cela entre-nous. Je sens le grondement en vous aussi nettement que je vois vos beaux yeux. Veuillez pardonner mon écart de conduite, vous m’avez surprise dans un état que j’aurais aimé garder pour moi et votre attitude toute professionnelle à mon égard m’a déroutée ; vous avez porté le masque qui convenait, j’ai fauté, et j’ai réagi comme une enfant pour tenter de dissimuler ma faute. J’espère que vous trouverez la patience de me pardonner. Ce pouvoir, s’il vous échappe, m’échappe aussi parfois.

Je reste un temps sans soutenir son regard et reprend, m'approchant de lui.

Pourtant, ne vous défaites pas de cette belle colère, de cette haine que je sens en vous. Continuez de l’alimenter, c’est ainsi que vous vous hisserez parmi les Siths, motiver par ce puissant moteur. Cela vous poussera au génie, cela m’obligera à la vigilance, et nous en ressortirons tous deux plus forts. Ainsi suivrons-nous la voie de la Sith’ari.

Vous parliez d’une prise de sang ? Puis-je savoir ce que cela apporterait ? Non pas que je souhaite m’y soustraire mais vous savez mon ignorance, je l’ai reconnue, mis à part sa couleur et son goût, je n’en connais guère plus. »


En même temps que je lui ai parlé de sa haine, j’ai doucement posé ma main sur son cœur et tapoter sa poitrine puissante. Si proche de lui, j’entends le sifflement étrange de son souffle. Plus tard, je poserai la question.

Alors que le pouvoir à tout à fait refluer de mon corps, le froid trouve enfin prise sur moi, je frissonne et mes dents se mettent à claquer malgré moi. Je referme la veste qu’il m’a déposée plus tôt sur les épaules et commence à redescendre la colline d’un pas mesuré pour qu’il l’adopte à son tour. Je regarde la porte que j’ai brisée, entrevois brièvement la scène. Le tir qu’il a décoché m’a atteint beaucoup trop profondément – ma Dame aurait honte.

J’ai été vulnérable, absolument, et il me faut m’inquiéter sérieusement de ce rapport fragile que j’entretiens à mon propre passé. Je pensais, jusqu’à présent, pouvoir me construire malgré cette grande incertitude mais je me trompais. Ce n’est pas un problème en soi, que l’erreur, mais qu’il le sache désormais, oui.
Torhyn Lokred
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J’avais du mal à me retenir de tousser, cette petite peste avait ouvert les portes du Tartare, libérant ma rage, ma haine…mais aussi la frustration, le tout saupoudrée d’une panique profonde. Le tout me consumait de l’intérieur, réveillant l’écume brûlante de la maladie qui dévorait mes organes respiratoires. Rien que pour cela je réprouvais cette fille en cet instant.

Cependant, à présent que la crise d’He’Thu était passé, elle semblait éprouver des regrets de s’être ainsi emportée à mon égard. Je notais le tremblement de sa main alors qu’elle essayait de se justifier et de s’excuser, elle détourna également son regard du mien. Ainsi elle ne contrôlait pas son pouvoir…c’était bon à savoir. J’écoutais le droïde me traduire ses gestes, alors qu’une de mes mains s’était glissée dans ma poche, enserrant mon inhalateur, prêt à le sortir…

Ses excuses…en un sens me firent du bien. Mais le mal était fait, et elle avait perdu l’innocence dont elle s’était – sans aucun doute, volontairement – parée à son arrivée. Certes nous jouions tous les deux, mais il ne s’agissait plus de jeu pour moi, mais de survie. Car cette jeune femme venait de me ramener à nouveau à la réalité…elle était l’apprentie du Seigneur Oracci, elle était une manipulatrice de la Force. Moi…je n’étais qu’un prisonnier, et mes capacités d’exercice de mon art n’étaient pas encore à leur paroxysme. Certes je n’avais ni chaines, ni entraves…mais cela n’ôtait rien au fait que l’Umbarane me tenait dans tous les sens du terme. J’étais désormais dépendant d’elle, et cette lune était ma cage. Cette pensée généra une nouvelle vague de frustration, et une nouvelle quinte de toux. Je devais me calmer, reprendre le contrôle de moi-même.

Elle s’était approchée de plus en plus prêt de moi. Je la surplombais largement, et c’était moi qui ressentait de la peur…et non elle. Mon regard était vague, je ne savais où poser mes yeux. He’Thu avait repris, m’expliquant que ma haine et ma colère étaient bénéfique pour moi. J’écoutais la voix métallique du grille-pain traduire ces gestes que je ne maîtrisais pas…pour l’instant. « Alimenter mon génie »…petite sotte…Elle était si loin du compte. La rage et le courroux étaient certes de bons moteurs pour avancer, à condition de ne pas se laisser aveugler par eux, sans quoi on pouvait vite sombrer et commettre des erreurs, réduisant à néant le travail de toute une vie. J’en savais quelque chose… je ne regrettais pas d’avoir utilisé le virus sur des humains…mais j’avais été trop impétueux sur Lorrd. Mon emportement m’avais conduit à l’imprudence, transformant deux êtres en Rakghoules. Certes c’était une chose à faire, l’utilisation des cobayes humains était nécessaire, mais pas en plein cœur d’un laboratoire du Centre médical de Lorrd-City…Mon jugement avait été obscurci par mes émotions et j’avais agi sans penser aux conséquences. Et maintenant j’étais ici…entre les mains des Siths, tremblant pour ma vie…Comment pourrai-je réfléchir et travailler si je devais sans cesse craindre de voir mon corps fracassé et disloqué par une puissance invisible, en raison de l’humeur de ces gens ?

Comment cette fille qui ne savait rien de son passé, totalement incapable de se contrôler, pouvait-elle me faire la leçon sur la route à suivre…Alors qu’elle me parlait, sa main vint se poser sur mon cœur, tapotant doucement ma poitrine…Réalisant ce contact physique j’eus, instinctivement, un geste de recul, et je m’écartais vivement, creusant un fossé désormais inévitable entre elle et moi. D’une part je n’étais plus en confiance, redoutant son pouvoir que je ne comprenais pas. Et d’autre part, elle pouvait sentir des choses alors qu’elle ne le devrait pas. Pas question, elle ne devait pas savoir la vérité sur moi…ni les détails de cette maladie. Nous étions peu de rescapés Lorrdiens, et je me doutais bien que je n’étais pas le seul à subir les affres du gazage…mais il serait aisé de faire des recoupements et de rapidement mettre à jour ma véritable identité. Cela pourrait s’avérer dangereux pour moi, mais aussi pour mon employeuse. Et si ma personne et mon nom venait à lui causer des ennuis, je ne doutais nullement que le Seigneur Oracci ne s’encombrera pas d’un rouage grippé dans la formidable machination qu’elle entretenait.

Je serrais les dents, réfléchissant à l’attitude que je devais adopter face à cette ignorante petite Kiffar. Ma respiration était sifflante, et cela ne s’arrangerait pas…pas tant que…J’étouffais une nouvelle quinte de toux. La pluie et l’humidité ambiante n’arrangeaient rien. Finalement je pris la parole, expliquant mon réflexe lorsqu’elle m’avait touché :

- Excusez mon geste…je ne peux pas paraître impoli, mais vous comprendrez, je l’espère, qu’après cette petite démonstration, je demeure quelque peu…prudent…Le vie m’a apprise à être vigilent face à l’inconnu. Et ce pouvoir qui grandit en vous, à la fois fascinant et menaçant, est pour moi une source de craintes. J’espère que vous parviendrez à canaliser cette…Force, et que la lumière sur votre passé vous libérera.

Je marquais une courte pause. Songeant à ses propos, elle avait parlé de Sith’ari…je n’avais pas la moindre idée de ce que cela pouvait être. J’en étais pour l’heure resté au code Sith, et quelques bases, notamment sur la hiérarchie, et le fonctionnement des Siths. Mais c’était décidément un univers bien particulier, marqué par les ombres et la dissimulation. Difficile de tout ingéré en si peu de temps. Finalement à défaut de me briser les genoux, cette Kiffar allait-elle pouvoir m’apprendre quelque chose ?

- Puis-je savoir ce qu’est Sith’ari ?

Sa question sur le sang me ramena au statut de médecin…du sang elle n’en connaissant que la couleur et le goût. Le paranoïaque que j’étais y vit là une autre forme de pique pour me montrer qu’elle avait sans aucun doute fait couler le sang …et qu’elle était donc en mesure de gouter le mien…Tâchant de dissimuler mon affliction devant ses lacunes – inutile de lui servir à nouveau de jouet – je répondis sur un ton neutre :

- Le sang est comme une carte d’identité. Il est composé d'un fluide aqueux, le plasma, et de milliards de cellules, principalement les globules rouges, qui lui donnent sa couleur. Une prise de sang va me révéler ce que votre corps a vécu en fonction des cellules qui s’y trouvent. Car le sang transporte le dioxygène et les éléments nutritifs nécessaires aux processus vitaux de tous les tissus du corps, ainsi que les déchets, tels que le dioxyde de carbone vers les sites d'évacuation comme les reins, les poumons ou encore le foie. Il permet également d'acheminer les cellules et les molécules du système immunitaire vers les tissus, et de diffuser les hormones dans tout l’organisme. Vous comprenez donc l’importance d’une prise de sang.

J’avais étalage de mon savoir au même titre qu’elle avait fait démonstration de son pouvoir…Ce n’était qu’un simple retour de balle…mais c’était bien peu de choses comparés à la Force…j’allais devoir acquérir plus que cela pour me prémunir de cette gamine illettrée, vaniteuse et incontrôlable, et de ses semblables.

Je l'entendis grelotter, elle avait froid...et s'était mise en route pour retourner au complexe. Je grimaçais…et rejoignis He’Thu…Nous passâmes devant les droides sentinelles, suivi du protocolaire qui se dépêcha de nous fournir à nouveau des serviettes pour nous sécher une fois que nous eûmes regagnés le laboratoire.
Je fis à l’intention d’He’Thu :

- Vous devriez remettre vos vêtements, inutile que vous ne tombiez malade. De plus la prise de sang n’est qu’une simple formalité, nul besoin d’être en blouse médicale pour cela. Excusez-moi, je vais…me changer. Je n’en ai que pour quelques minutes.

Un signe au droïde pour qu’il donne à He’Thu la tenue avec laquelle elle était arrivée et je sortis du laboratoire. Mes quartiers se trouvaient juste à côté, je ne serais pas long. J’avais trouvé cette excuse pour : d’une part, m’isoler quelques instants, d’autre part, me changer, j’étais totalement trempé avec toutes ces frasques, et enfin, régler mon souci respiratoire. Je sortis donc mon inhalateur et pris une bonne dose de ces nébuleuses particules salvatrices qui se dégagèrent de la capsule lorsque j’en actionnai le mécanisme. Je respirais de nouveau normalement, quoique la douleur n’était pas totalement passée, et ma respiration était encore quelque peu rauque. Cela fera l’affaire pour l’instant…je devais me changer et rejoindre He’Thu avant qu’elle ne brise autre chose.
Alysha Myy’Lano
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Le voilà qui fuit le contact de ma main. Même une enfant aurait senti la peur qui l’habite. Il est confus, en colère, terrifié. Ma démonstration de puissance lui a fait perdre pieds et le jeu de séduction a brutalement prit fin. Il lui faut du temps, peut-être ? Au moins n’aura-t-il plus jamais l’idée de recourir de nouveau à la condescendance… Du moins je l’espère.

« Alors peut-être plus tard, lorsque nous nous connaitrons mieux, cesserez-vous de me craindre, Docteur. »

Je suis assez surprise de sa question. Le terme, parmi les Siths, est relativement courant, d’autant qu’il n’appartient qu’à l’Impératrice et qu’il fait partie de ce que mon professeur de métal nomme « sa titulature », l’ensemble des titres honorifiques qui accompagne son nom. Me voilà l’enseignante et le Docteur l’enseigné, l’idée me plaît et me fait légèrement sourire.

« Dans les légendes Siths, le Sith’ari est le plus puissant d’entre nous, l’être ultime qui, s’étant forgé dans le feu de la rivalité, dominera tous les autres et élèvera les Siths au sommet de la Galaxie. C’est aussi, en dehors de la légende, un titre. Notre Impératrice, aujourd’hui, le porte. On le traduit communément par « Seigneur Suprême ». »

Après que je lui ai donné ma leçon, il me dispense la sienne, je sens pourtant un pic d’anxiété chez lui et réponds :

« Je crois que vous vous méprenez, je ne vous menacez pas. Je pense que nous avons tous fait, un jour où l’autre, l’expérience d’une blessure qui nous a fait saigner, et qu’il nous est tous arrivé au moins une fois de nous mordre si sévèrement la langue ou la joue que nous nous sommes fait saigner. Je ne suis pas une sorte de vampire, Docteur. »

Je ris, la situation me semble d’autant plus cocasse que j’ai totalement échappé à sa grille d’analyse habituelle. Alors que nous entrons de nouveau dans le complexe, quelques droïdes de maintenance s’activant déjà à la réparation de mes torts, je remarque que le sifflement, dans sa respiration, est toujours présent – d’autant que ses tirades me laissent tout le loisir de l’entendre, si bien que, sitôt qu’il revient sèchement revêtu, je ne peux que remarquer son absence et m’interroge.

« Êtes-vous asthmatique, Docteur ? Je regrette de vous avoir provoqué une telle émotion, vraiment. »

J’ignore exactement ce qu’est cette affection, du moins je sais qu’une ancienne camarade esclave en souffrait – en souffre encore ? – et je suis heureuse de parvenir à l’identifier ; je deviens le Docteur de mon propre Docteur et comprends la fragilité du grand gaillard. Avec de grands yeux pénitents, je demande ensuite, comme si ma présente docilité pouvait racheter mon accès belliqueux de l'instant :

« Comment procédons-nous ? »
Torhyn Lokred
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Cesser de la craindre ? Je doutais que cela puisse être possible. Il fallait être fou pour ne pas craindre les Siths. Surtout s’ils ne se contrôlaient pas. Tandis que je me changeais cette idée ne me quittait pas. La volonté de la jeune femme de suivre la voie du Sith’ari ne laissait rien présager de bon…devenir le plus puissant faisait sans nul doute parti de la doctrine des Siths. L’important était de déterminer de quel côté il valait mieux se trouver quand deux Siths s’affrontaient. Je pensais très clairement que ma survie dépendrait de mon efficacité et surtout de mon utilité. Toutefois rien ne m’obligeait à prendre part directement aux querelles internes de ces manipulateurs de la Force. D’autant plus que j’étais encore bien loin de maîtriser le sujet. Je me jurais de me documenter davantage sur les spécificités de ces sensibles à la Force.

Une fois prêt, je rejoignis mon laboratoire où He’Thu m’attendait sagement. J’avais opté pour une chemise blanche et un pantalon de costume, avec un gilet assorti, bleu marine. Une cravate gris-clair vint terminer le tout. Je me sentais mieux, et surtout au sec ! J’avais attaché mes longs cheveux afin de cacher leur indiscipline. Seules quelques mèches rebelles dansaient encore autour de mon visage. Ma respiration ne sifflait plus, toutefois je sentais encore une gêne, occasionnant quelques toussotements passagers. Rien de bien méchant.

Alors que je me dirigeais vers un tiroir pour en extirper le nécessaire pour une prise de sang, He’Thu me pris de court en me demandant si j’étais asthmatique. Je restais un instant interdit…machinalement j’avais failli lui dire que non, que je souffrais d’un emphysème pulmonaire…Heureusement je m’étais ravisé à temps. Mais en me questionnant sur la chose, la Kiffar me donnait sur un plateau d’argent la solution à mon égarement. L’asthme avait les mêmes symptômes que l’emphysème, et surtout…un traitement identique.

Saisissant une paire de gants médicaux jetables, et un kit de prélèvement sanguin, je revins vers la jeune femme avec un petit sourire gêné. J’expliquais alors :

- Effectivement, je suis asthmatique. J’ai des difficultés respiratoires qui surviennent lors d’un effort physique trop intense ou un choc émotionnel. Dans ces moments là je dois prendre une dose de ce médicament.

Disant ces derniers mots je sortis mon inhalateur de ma poche et le lui présentais.

- Mais ne vous inquiétez pas…je suis habitué à ce genre de crises...Nous avons tous nos faiblesses. Je travaille justement à l’élaboration d’un traitement de fond qui me permettra d’être moins dérangé par la suite, même si cela ne fonctionnera qu’un temps. Ce serait dommage de ne pas tenter le coup.

J’avais justement l’idée d’utiliser un nébuliseur pour diffuser dans mes bronches un mélange de bronchodilatateur et de corticoïdes. Cela renforcera quelques temps mon anatomie respiratoire…J’étais prêt à tout essayer afin de faire reculer le moment où je devrais songer à une intervention chirurgicale…quelle qu’elle soit. Mais revenons à notre prise de sang, je montrais à He’Thu le kit scellé :

- Voici un kit de prélèvement sanguin, comme vous pouvez le constater il est scellé et n’a jamais servi. Il est composé d’une aiguille à ailettes, stérile, à usage unique. Il me suffit de piquer avec cela, votre sang passera par cette tubulure pour arriver dans ce tube. Sachant que je n’aurai besoin que de deux tubes. Ce processus est rapide et sans douleur…

Faire des prises de sang était devenu un automatisme pour moi, il me semblait même être en mesure de le faire les yeux fermés tant j’en avais pratiqué. Le sang était la base de mon travail en tant que médecin spécialiste des maladies infectieuses. Je fus en mesure de sourire à He’Thu, attendant son autorisation de pratiquer l’acte de prélèvement.
Alysha Myy’Lano
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Lorsqu’il pénètre de nouveau dans le salon où il m’a accueillie un temps plus tôt, il a tout à fait changé de tenue. Il a abandonné le costume du médecin pour celui du beau civil chic et moderne. Pourtant, la blouse tombée ne signifie pas la fin des examens et voilà déjà que ses mains habiles et douces manipulent, sûres, un nouvel instrument. Celui-ci m’est bien mieux connu que les précédents et, pourrait-on dire, il est même l’un de mes classiques d’autrefois lors des visites médicales que m’imposait mon ancienne patronne. Pourtant, si l’outil m’est familier, la façon est tout à fait différente et bien moins silencieuse.

Je suis curieuse de tout ce qu’il saura extraire d’information de cette prise de sang. Quelque part, je le crains même. Je lui offre, et à travers lui à ma Dame, une nouvelle entrée sur un monde intérieur dont je n’ai aucune idée. De mon point de vue, c’est comme de lui tendre un écran sur lequel glisseraient des pages entières de ma vie sans avoir pu, moi-même, jamais les lire. Quoique, plutôt qu’un livre innocent, je lui tends plutôt un artefact ancien dont je suis incapable de dire s’il me tuera ou, au contraire, m’élèvera aux firmaments.

Alors, je lui rends son sourire et, presque timidement, lui demande de me lire quelques feuilles de mon livre tout en l’invitant, tendant mon bras couleur de crème, à procéder à son exercice que je devine le plus familier.

« Et qu’allez-vous chercher, Docteur, en scrutant au travers de mes veines ? Ce n’est pas la première fois que l’on me soumet à pareil examen, mais c’est cette fois l’occasion pour moi d’une réponse dont on ne me fit jamais le présent. »

Je ne lui apprends rien en exposant de nouveau l’étroite étendue de mon savoir, tout juste est-ce un rappel. Je regarde venir l’aiguille, je sens la chaleur de sa main sous mon coude et sa fermeté, je sens l’enveloppe de nacre céder – sans douleur – et dessous l’éclatante blancheur surgit la source vermeille de ma vie. J’ai toujours été étonnée de trouver, sous une peau parfois si diaphane, un liquide si profondément rouge.
Torhyn Lokred
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Ayant son autorisation, je m’employais donc à effectuer le prélèvement sanguin sur le bras de la jeune femme. Mes gestes étaient doux mais précis, et comme promis je ne pris que deux tubes de sang, c’était bien assez pour moi, et les tests que je comptais réaliser. Alors que le liquide vermillon s’échappait de sa veine pour atterrir dans le tube à travers la tubulure, elle me questionna de nouveau, affichant de nouveau sa navrante ignorance…Néanmoins je devais bien lui reconnaître que ses questions témoignaient d’une volonté de se cultiver et de palier à sa nescience. De plus, jouer le rôle de celui qui détenait le savoir et la connaissance ne me déplaisait pas, et peut-être que ses questions étaient une manière de flatter mon égo, mais qu’importait…j’allais de nouveau endosser le costume du professeur :

- Comme je vous le disais le sang est une véritable carte d’identité, et une base de données de votre corps. Il témoigne du bon fonctionnement ou non de ce dernier. En analysant votre sang je vais en apprendre davantage sur vous, comme par exemple votre groupe sanguin…un renseignement non négligeable s’il fallait vous faire une transfusion sanguine. Je marquais une pause alors que je retirais le premier tube et insérais le deuxième, et repris mon cours magistral. Je pourrais également déterminer si vous êtes porteuse ou non de maladies infectieuses…vous pourriez être ce qu’on appelle « une porteuse saine », c’est-à-dire que la maladie est présente en vous mais sous une forme latente.

Finalement ce fut rapide et sans douleur pour la jeune kiffar. Avec beaucoup de soins, j’extirpais de son bras l’aiguille et posa immédiatement un petit coton pour empêcher une éventuelle goutter vermillon de venir souiller le marbre de sa peau. Redevenir l’enseignant aux yeux d’He’Thu, plutôt que son défouloir m’avait redonné une certaine confiance en moi, et je reprenais mon air avenant et attentionné. Toutefois je n’étais pas assez stupide pour réitérer mon erreur à l’encontre de la jeune femme. Et il n’était pas question de ployer à nouveau le genou devant elle si d’aventure l’envie la reprenait d’user de la Force contre moi. Je serai prêt…à répliquer…cela je pouvais l’en assurer. Mais pour l’heure je devais rester agréable à son encontre…après tout elle était redevenue affable.

Je saisis les deux tubes et les levais un peu pour les mettre sous la lumière et admirer le liquide rubis qui reposait désormais entre mes pattes…Ce que je n’avais pas préciser à He’Thu, c’était que j’allais également déterminer les spécificités de son sang en tant que sensible à la Force, et extirper d’éventuelles failles exploitables contre la jeune kiffar. Un sourire franc naquit sur mes lèvres révélant mes dents blanches, tournant mon regard vers He’Thu, je m’extasiais comme un gosse avec un nouveau jouet :

- Regardez comme c’est splendide…cette couleur rouge est si…envoûtante ne trouvez-vous pas.

Je me décidais à reposer précautionneusement les deux tubes dans un support adapté. Je revins vers ma patiente, et lui tendis la main pour l’aider à se remettre debout et à nouveau amener ses doigts délicats au niveau de mes lèvres dans un cérémonial et respectueux baisemain. D’une voix douce j’indiquais alors la fin de la visite médicale :

- J’en ai terminé très chère…J’ai tout ce qu’il me faut pour réaliser votre dossier médical qui sera directement transmis au Seigneur Oracci… Vous êtes en pleine forme et prête à…et bien…à réaliser vos souhaits.

Je ne savais guère quel rôle cette jeune personne avait au cœur des plans du de Darth Oracci…Ce premier contacte avec l’apprentie de mon employeuse fut très instructif, me révélant combien les siths pouvaient être dangereux, et comme ma situation était à double tranchant. J’imaginais qu’He’Thu allait repartir auprès de l’umbarane, ce qui en un sens, n’était pas pour me déplaire. Cette jeune kiffar était très intéressante, magnifique et extrêmement désirable…Mais elle m’avait prouvé à quel point elle pouvait être dangereuse, et combien les apparences pouvaient être trompeuses. De plus, j’avais énormément de travail, et guère le temps pour m’amuser, le Seigneur Oracci avait été très claire, tout devait être prêt pour effectuer notre mission sur Taris. Alors, pas question de me laisser distraire par la demoiselle dont les yeux de feu pouvaient m’embraser et me hanter des jours…tout comme les flammes de sa chevelure dévoraient mon corps d’obscènes flétrissures…Elle était l’opposé du Seigneur Oracci…beauté marmoréenne, véritable reine de glace et de givre…captivante également, éteignant à l'instant le brasier dérangeant qu’He’Thu avait allumé en moi.

Sauvé...je secouais la tête, chassant mes pensées pécheresses.

Quel merdier…je me retrouvais désormais flanqué de trois siths au lieu de deux…la situation m’échappait terriblement !

Le temps était donc venu pour la jeune femme de repartir dans ses pénates...le plus loin possible de moi. Je l'avais alors raccompagnée jusqu'au vaisseau qui l'avait conduite jusqu'à moi. Juste avant que la passerelle ne se referme sur elle, He'Thu avait arboré un sourire taquin et ses mains s'agitèrent, immédiatement traduites par le grille pain ambulant...Néanmoins je n'avais pas besoin de traduction pour comprendre le sens de ses gestes tant son air était éloquent...

- Au plaisir de vous revoir, mon cher Docteur

C'est ça...à jamais plutôt!


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FIN DU RP


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