Alysha Myy’Lano
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Premier Semestre de l’Année 21.573 • Korriban, Terrasses de l’Académie Sith.


L’aube point à l’horizon tandis que sur l’une des terrasses de l’Académie, je m’évertue à reproduire les katas qui m’ont été enseignés depuis les quelques trois semaines que je suis ici. J’ai troqué ma tenue claire contre la sombre mais ai refusé, tacitement, de porter la bure des Apprentis. Je refuse de n’être qu’une copie noircie de l’Ordre Jedi et méprise le caractère monacal que certain arbore : s’enchaîner aux traditions sans les remettre d’abord en question est une autre forme de servage auquel je me refuse.

Mon bâton de combat, je l’ai troqué contre une vibro-lame double à l’équilibre assez similaire. Il m’a été proposée une arme en bois, d’abord. J’écartais cette proposition avec dédain : il n’appartient qu’à moi d’assumer mes faiblesses et ma médiocrité s’il m’arrivait de me blesser. La douleur est une amie sur laquelle il s’agit de s’appuyer. Mon tibia, pansé sous mon vêtement, me tance encore parfois pour me rappeler l’excellence de mon choix ; je n’ai plus reproduit cette erreur depuis que j’ai versé mon sang.

Les lames sifflent, virevoltent, sans trouver d’opposition. Idès, quelque fois, est revenue m’entraîner. Elle m’apprend son étrange danse mais nous avons vite compris que jamais je ne pourrais en reproduire tous les pas. Son style, extrêmement puissant, s’est adapté à la puissance de sa musculature. Les épreuves que j’ai traversées ne me forgèrent pas ainsi, et il me faut apprendre différemment. Jouer avec mon agilité, avec la Force, avec ma finesse pour épuiser l’adversaire et le forcer l’amener à l’erreur.

Ce matin, encore, elle tourne autour de moi. Armée d’une longue baguette en bois, le bât blesse là où ma technique manque. Les coups sont tombés drus, les premiers jours, aujourd’hui je n’ai traversé qu’une légère bruine et les éraflures rouges se font moins nombreuses. Elle sourit.

« Bien, arrête-toi là. Tu dois continuer de renforcer ton corps et laisser davantage la Force te guider. Le survivant n’est pas le plus fort, ni le plus habile, il est celui qui, à travers la Force, parvient à laisser son instinct le guider, à anticiper les coups à venir bien plus loin que son adversaire. Darth Oracci t’a demandé, dépêche-toi. »

Si Idès s’occupe beaucoup de moi lorsqu’il s’agit des arts martiaux, je partage beaucoup de mon temps avec ma Dame. Ses progrès dans la langue des signes sont fulgurants, tandis que continue de trouver laborieux les exercices de lecture – d’autant que ce stupide droïde protocolaire est chargé de me les enseigner. Plusieurs fois, de frustration, j’ai manqué de le réduire à son état premier de boulons. Pourtant, je sens bien que je progresse. Le soir, malgré la fatigue, je ne cesse de parcourir les manuscrits et autres documents auquel on m’a laissé un accès libre. Je décrypte ainsi l’Histoire des Siths, en même temps celle de la Galaxie. Jamais je ne l’aurais cru si vaste, si vieille, cette histoire. Lorsque j’avais découvert, avec Oudeis, la carte galactique, déjà, l’immensité des choses m’avaient figées sur place. Tant de planètes, tant de systèmes, tant de galaxie. C’était une chose que de se l’entendre dire, c’en était une autre que de le constater.

Que m’enseigne Darth Oracci, finalement ? Le pouvoir et les techniques obscures de la Force mais aussi l’art subtil de la politique et de la manipulation. La Tisseuse, c’est ainsi que ses pairs l’ont surnommé, voilà ce que j’apprends : l’art délicat de la tapisserie et de la mise en réseau des êtres et des événements. Je suis d’autant plus avide de ses connaissances que je sais son départ proche. Elle-même me l’a annoncé, un grand sommet pour la Paix se tiendra sous peu dans le système d’Ossus, dirigé par un roi au nom étrange Virgile-quelque-chose. Le choix ne m’a pas été donner, je ne peux la suivre au risque de la trahir. Deux visages sont siens, et cette duplicité ne saurait être risqué pour m’enseigner.

Machinalement, mes pas m’ont conduite jusqu’à ma chambre. Rien de très luxueux et pourtant, moi qui n’en ai jamais eu d’espace qui me fût propre, je considère ce don qui m’est fait comme d’un précieux ineffable. Je passe rapidement dans la salle d’eau, change de tenue, me recoiffe sobrement en une unique natte serrée et m’engage de nouveaux dans les couloirs ; ses quartiers ne sont pas loin.

Le peu de distance qui me sépare d’elle m’entraîne pourtant à croiser quelques-uns de mes homologues, guerriers ou Apprentis. Tous arborent à leur ceinture le chrome d’un sabre-laser tandis que la mienne, pauvrement, ne retient rien d’autre qu’un bâton télescopique. J’ai eu pour tâche d’étudier la question de leurs conceptions depuis une dizaine de jours déjà. Leurs plans, extrêmement complexes, m’échappent presque tout à fait. Je m’obstine pourtant, en étudie chacun des composants. La physique en jeu dans l’objet me dépassant tout à fait, j’ai accepté d’en ignorer les subtilités pourvu que je parvienne à obtenir qu’il fonctionne. La question du cristal, elle, m’inquiète moins. Le document que j’ai consulté m’a permis de comprendre aisément les techniques de fabrication des cristaux synthétiques utilisés par les Siths et mon habileté à manier la Force me guidera le moment venu pour moi de concentrer mon pouvoir en lui, qu’il devienne une extension de ma volonté. Pour la garde dans laquelle il me faudrait le sertir, rien n’est moins sûr.

Je m’arrête devant la porte que je sais donner sur son salon. Je n’ai pas besoin de toquer, je sens sa présence, elle perçoit la mienne. Lorsque je serai autoriser à entrer, elle m’ouvrira la porte.
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Le matin venait de se lever sur Korriban, et Darth Oracci s’était réveillée depuis peu de temps. Ayant avalé un petit déjeuner, pris une douche relaxante et renseignée sur les nouvelles galactiques, l’umbarane était assise en tailleur sur un tapis à méditer. Les préparatifs du Sommet pour la Paix organisé sur Ossus se précisaient petit à petit. Darth Noctis serait de la partie et représenterait les intérêts de l’Empire Sith dans cette affaire, chose qui n’avait pas surpris une seule seconde la Tisseuse. A ses yeux il paraissait le plus qualifié dans ce rôle, en revanche l’absence de l’impératrice Ha’mi l’intriguait davantage.

Sa présence était capitale pour ces négociations de paix, et sa non présence pourrait lui porter préjudice à sa crédibilité déjà si fragile à la tête de l’Empire. Darth Oracci n’avait cure de ce sommet, en estimait que l’absence d’Ysanne devait dissimuler un de ces projets. Lequel ? Cela restait à déterminer. Quoiqu’il en soit, Darth Oracci avait pris ses directives de la part de l’impératrice par le biais de Darth Malevolus. Son objectif était des plus clairs : convaincre Ossus de rallier l’Empire. Mais pour l’umbarane cet ordre de mission était des plus délicats à mettre en œuvre pour deux raisons.

La première d’entre elle était le degré de malléabilité du jeune Roi, Virgile-Auguste. En effet bien que le souverain était tombé sous le charme de Darth Oracci, il n’en n’était pas pour autant complètement idiot, et exprimait nombre de réticences à ne serait-ce qu’imaginer ce que pouvait être une guerre. L’emprise que l’umbarane exerçait sur lui n’était pas suffisante à l’heure actuelle pour le convaincre de quitter sa confortable neutralité pour prendre part au conflit galactique. Alors partir en guerre contre la République lui était pour l’heure inenvisageable d’une part, mais ce serait également un mauvais calcul car beaucoup trop précipité. De surcroit la planète était sous protectorat Jedi à cause de la bibliothèque d’Ossus présente sur ce monde. A la seconde ou il proclamerait qu’Ossus se ralliait à l’Empire, les Jedi présents sur cette planète chercheraient à la détrôner ou… pire : ils détruiraient sans doute le savoir présent dans leurs archives si une action était menée contre eux rapidement.
Archives qui étaient intéressantes d’un point de vue stratégique pour l’Empire certes, mais plus encore aux yeux de la Dame Sith pour ses desseins beaucoup plus personnels. L’Empire pourrait revendiquer Ossus, mais que sur un court terme duquel il ne tirerait aucun avantage tactique dans ce conflit.

La deuxième de ces raisons était beaucoup plus personnelle… Darth Oracci avait un intérêt tout particulier à garder Virgile-Auguste sous sa coupe. Avoir dans ses contacts quelqu’un dirigeant une planète neutre était un atout de secours des plus intéressants pour l’umbarane. Et cet avantage, la Tisseuse ne comptait certainement pas le partager avec le reste d’un Empire qu’elle trouvait de plus en plus incompétent dans l’ensemble et dont la stratégie militaire globale relevait de la farce. Cette simple dernière pensée l’enrageait, cette guerre n’avait que trop duré, l’heure était venue de tailler à même les muscles de la République.

Percevant la présence de son apprentie derrière la porte, elle l’invita à entrer d’une voix puissante afin d’être entendue.

- Tu peux entrer.

Assise sur un tapis et vêtue d’un simple peignoir de couleur grise, Darth Oracci était sur la fin de sa séance de méditation. Aussi lorsqu’elle entra, la kiffar pouvait ressentir la haine que canalisait intérieurement la Dame Sith. Cette sensation de vide était si lourde que la réalité semblait se distordre autour d’elle, un peu comme si le cœur de l’umbarane en cet instant était la gueule béante d’un trou noir absorbant tout ce qui passait à portée de son emprise gravitationnelle. Rouvrant les yeux, soudainement lorsque la porte se referma après le passage d’He’Thu Lhoss, Darth Oracci étouffa sa colère comme s’il ne s’agissait que d’une bougie sur laquelle l’on soufflait et qui s’éteignait sans opposer la moindre résistance. Sa volonté était puissante, le contrôle sur ses émotions lui permettait de garder l’esprit clair afin de tisser soigneusement ses projets ainsi que sa toile.

- … Bonjour He’Thu, ta séance… d’entrainement… a-t-elle… été fructueuse ?

Fit-elle en agitant ses mains d’une façon encore un peu hésitante à chacun de ses mots, pratiquant ainsi la langue des signes qu’utilisait la kiffar. Lentement, elle se redressa dans son peignoir grisâtre et croisa les bras tout en se concentrant pour décrypter ce que lui répondait sa nouvelle apprentie. Formée par Idès tout les matins avant l’aube, elle semblait faire des progrès légers mais suffisamment significatifs pour être encourageants.
Alysha Myy’Lano
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J’ouvre la porte et la découvre, soleil noire rayonnante et diaprée autour duquel dansent sur leurs axes désorbités les faibles du monde. Je l’admire, dans toute la consécration de sa splendeur mortifère, superbe dame aux plumes de corbeaux irisées et ne peux m’empêcher de lui sourire. Qu’elle m’invite à entrer pour assister à son épanouissement n’a d’autre vocation que de m’inviter à atteindre ses sommets. Calme défi lancé à ma personne fragile. Pourrais-je seulement, un jour, emporter tant de corps dans ma traîne de comète ? Bouleverser tant de constellation par ma seule présence ? Déchirer l’ordre des choses et l’obliger, du bout de mes doigts, à valser pour moi.

– … Bonjour He’Thu, ta séance… d’entrainement… a-t-elle… été fructueuse ?

– Si j’en crois les marques qui disparaissent progressivement de mon corps, Idès considère que ma technique s’améliore. Mais je ne saurais dire, sans me mesurer à d’autre que le vent. J’ai hâte de croquer les fruits de vos enseignements. A propos, vous progressez de façon stupéfiante. N’oubliez cependant pas, Ma Dame, que le visage compte autant que les doigts, c’est lui qui donne le ton. »

Sans dévoiler mes dents, l’arc léger de mes lèvres lui fait comprendre le ton tranquille de notre échange qui, si on s’en fit à son propre visage, est plutôt glacial.

« Vous m’avez fait demandée, ma Dame ?

– Tout à fait. Aujourd'hui nous allons concevoir l'arme qui sera l'instrument de ta puissance. »


La lueur dans son regard ne me laisse que peu de doute sur la satisfaction qu’elle éprouve à me voir ainsi m’élever parmi les siens à force d’un travail constant et d’un appétit insatiable. Mon propre sabre-laser ? Les études de ces dernières semaines trouveront enfin une finalité. A l’instant, je doutais encore de ma capacité à réaliser cette arme, à présent, ma Dame m’y invitant, je me savais capable d’y procéder. Pourtant, je n’ignore pas le caractère périlleux de l’entreprise dans laquelle je m’apprête à me jeter, âme et corps. Les documents que j’ai pu consultés font un état assez précis de la question du point de vue technique bien que son origine exacte se perde dans les incertitudes du temps. Exar Kun, un étranger aux Siths comme moi, fut le premier, de mémoire d’archive, à brandir de nouveau cette arme dévastatrice contre ses anciens mentors Jedi. Si cela ne suffît pas à assoir sa domination sur la Galaxie, du moins devînt-il l’un des bretteurs les plus redoutés de son temps.

Ce qu’il perd en aisance, le combattant qui manie cette arme le gagne en puissance et surtout en domination stratégique, l’une et l’autre lame exerçant une menace constante sur l’adversaire. Est-ce ce que je recherche, en désirant me forger une arme semblable ? Je l’ignore. Il y a quelque chose qui me séduit, au-delà même du fait que cette arme ressemble à ce que j’ai toujours manié, un sentiment étrange m’habite qui me pousse à m’emparer d’un tel objet, d’un artefact que j’aurai moi-même ciselé et dans lequel j’aurai enchâssé le fragment de ma haine et de ma colère cristallisées.

Je me contente, ne cachant pas un instant mon enthousiasme, d’acquiescer et d’attendre que ma Dame me conduise dans les Forges de l’Académie, là où les machines m’aideront à broyer le minéral si fort qu’il en deviendra un réceptacle adéquat à mon pouvoir.
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Darth Oracci ne prit pas ombrage de la précision faite par He’Thu au sujet de l’expression du visage. Ayant omis ce détail, elle accueillit les compliments faits puis se décida à expliciter ce qu’elle avait derrière la tête concernant la jeune kiffar. L’heure était venue de la laisser créer l’arme qui la suivrait tout au long de son existence. La première étape serait la conception du cristal synthétique que son apprentie forgerait dans les fourneaux de l’Académie Sith. Insufflant dans ces cristaux ses peurs, ses colères ainsi que sa souffrance elle lui donnerait vie, et pourra s’en servir pour faire jaillir la lame de son sabre laser. La Tisseuse perçut immédiatement l’excitation dans le regard de la jeune femme lui faisant face, il était évident qu’elle avait attendu ce moment depuis longtemps. Aussi l’umbarane reprit ses gestes afin de donner une directive à He’Thu.

- Attends-moi ici, je reviens. Et ne touche à rien.

Elle se dirigea d’un pas lent et gracieux, presque surréel vers une autre pièce ou elle laissa la porte presque fermée. Tandis qu’elle retirait son peignoir, révélant sa plastique, Darth Oracci se changea en silence l’esprit un peu ailleurs et ne faisant pas attention à son environnement. Enfilant une tenue serrée composée d’un pantalon noir et de bottes, elle revêtit la veste de kimono de couleur noire avec par-dessus un poncho. Abandonnant sa cape et son capuchon temporairement, la Dame Sith revint et jeta un coup d’œil à la tablette Rakata présente sur son bureau. Sabre laser à la ceinture elle se rapprocha de la kiffar pour prendre un petit objet afin de coiffer ses cheveux en une queue de cheval.

- Allons-y.

Dit-elle oralement cette fois-ci, et les deux femmes quittèrent les quartiers d’Oracci pour emprunter un ascenseur en silence. Descendant de plusieurs dizaines d’étages, le tandem se retrouva dans les couloirs de l’Académie. Là ils rejoindraient à nouveau un autre ascenseur pour descendre jusqu’aux fourneaux souterrains. Lorsqu’elles entrèrent à l’intérieur, l’air chaud vint les saisir à la gorge. La différence de température entre l’intérieur et l’extérieur de la salle était des plus flagrants si bien que l’umbarane commençait déjà à voir des gouttes de sueur perler sur son front. Approchant d’un fourneau laissé vide, elle invita la kiffar à s’approcher tandis qu’elle retira son poncho. Ses mains dansèrent à nouveau pour lui donner les instructions.

- Installe-toi ici. L’heure est venue de façonner le cristal qui alimentera ton arme.

Se mettant quelques peu à part avec tout le matériel nécessaire, elle savait que cela prendrait sans doute quelques heures à He’Thu pour concevoir ce qui serait le cœur de son sabre laser. La Tisseuse se pencha sur la jeune apprentie pour lui parler à l’aide de gestes.

- Une fois que le cristal est enfourné à l’intérieur, médite pour te focaliser dessus. Tu pourras y insuffler ta haine et ta rage à l’intérieur.

Essayant de se rafraichir un peu, elle rouvrit la veste de son kimono légèrement pour pouvoir souffler un peu plus. La chaleur n’était pas insurmontable mais devenait pesante sur les épaules et contre la peau de Darth Oracci qui gardait la bouche légèrement entre-ouverte pour tenter de se ventiler davantage.
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Je la devine nue sous son vêtement de soie sur lequel la lumière joue à souligner ses courbes en marbrant son corps d’ombres serpentines. J’ignore si je dois être affectée d’une quelconque façon. Il est vrai qu’il ne m’a pas été conté la beauté des Dames Siths dans leur intimité, et à la fois, élevée dans une maison close, la pudeur n’a plus beaucoup de sens pour moi. Une femme belle ne s’en cache pas dans le monde d’où je viens ; pourquoi ma Dame le ferait-elle ?

Attends-moi ici, je reviens. Et ne touche à rien. »

C’est la première fois que je pénètre l’antre du Seigneur et je dois dire qu’elle ne manque pas de goût. Sur les murs, quelques tentures, des tableaux aux couleurs élégantes, des lumières composées avec soin pour nimbée l’ensemble de la pièce dans une clarté certaine mais sans aucune agressivité. Chaque coin de la pièce trouve son utilité dans un raffinement délicat qui ne vire à aucun moment dans l’exhibition granguignolesques. Mes yeux passent sur son lit dont le confort se devine aisément ne serait-ce qu’aux voiles qui descendent du plafond pour l’auréoler d’un cocon diaphane. Non loin, un miroir de pied, gigantesque, au cadre ouvragé dans ce que je devine être un alliage d’argent. Je n’en ai jamais vu de si grand ni de si beau. Je m’aperçois dedans, satisfaite de mon reflet, le quitte et gagne le bureau encombré de ma Dame. Je devine un genre de plaque de pierre, des manuscrits en papier – choses extraordinaires dont j’ignorais jusqu’à l’existence il y a peu – et quelques appareils dont l’usage me dépasse totalement, si ce n’est les écrans d’holordinateur. Alors que je finis de balayer la pièce du regard, mes yeux tombent sur la porte entrouverte de la salle de bain. A-t-elle la même pudeur que moi ? Ou cherche-t-elle à jouer de séduction entre-nous ? Le détail m’interpelle mais il est vite soufflé alors que mes yeux reviennent à la surface du bureau de la Darth. L’objet ne m’avait pas heurté la première fois mais à présent que je m’attarde sur ses angles abîmés, la pierre attise ma curiosité. Que peut-elle bien faire d’un… caillou ? Ma réflexion n’est guère allée plus loin lorsqu’enfin le papillon sort de son cocon de lumière crue. Je contiens avec peine mon excitation, laquelle est pressée d’agir par ma facette la plus curieuse ; d’autant qu’elle scrute la pierre avant de se tourner vers moi en se coiffant sobrement.

« Allons-y. »

Alors qu’elle s’apprête à sortir, j’attire un instant son attention un instant d’un claquement de doigt sec. Un parlant aurait immédiatement considéré le geste comme outrancier, elle sait qu’il est en réalité l’un des seuls moyens d’entamer une conversation par signe sinon en gesticulant comme un Tach – je n’aime guère jouer les singes – si bien qu’il n’y a pas plus d’offense dans mon geste que dans un « s’il vous plaît » :

« Cette pierre, qu’est-ce, ma Dame ?

– Un artefact antique trouvé dans le tombeau d'un ancien Sith.

– Quel est son usage ? Que fait-on d’une pierre, même ancienne ?

– Plus tard, He’Thu, pour l’heure, autre chose nous intéresse. »

Je viens de toucher du doigt un élément précieux et il m’étonne d’autant plus que l’objet me semblait terriblement banal jusqu’alors. Pourtant, je garde ma place et me concentre sur l’immédiat : mon arme. Nous entrons dans un ascenseur et descendons au cœur de l’Académie ; nouveau couloir, une volée de marches, un autre ascenseur poursuit pour nous une longue descente murée de silence vers les plus profondes cavernes du monument. Les portes s’ouvrent en sifflant, la chaleur m’embrasse immédiatement et rosit mes joues d’une pourpre d’abord délicate puis, rapidement, suffocante. Alors que les battants de la forge s’ouvrent à leur tour, je me rends compte de combien le couloir n’est qu’un pâle aperçu de la fournaise qui règne à l’intérieur.

La vague torride me saisit comme la main d’un titan et m’étreint terriblement. D’ordinaire si monolithique, je ne peux m’empêcher d’accuser le coup, moi qui pourtant ai connu tant de hammams et de saunas. J’aperçois, dans une pénombre de cheminée les braises incandescentes, le métal en fusion, les flammes, les presses, toute une machinerie digne de l’ingénierie des Siths.

« Installe-toi ici. L’heure est venue de façonner le cristal qui alimentera ton arme. »

Les efforts que Darth Oracci déploie pour communiquer avec moi me touche profondément et je n’ai qu’à lui suggérer les mots qui semblent lui manquer pour qu’elle les incorpore immédiatement à sa syntaxe dont la grammaire, par ailleurs, est déjà remarquablement correcte. Au cœur de cet enfer, j’ai le sentiment de forger davantage que mon arme. Elle me présente le nécessaire : la poudre de silice et de carbone qui formerait le cristal une fois soumise à des pressions et des chaleurs qui dépassent mon entendement, les composants d’un sabre-laser, différents creusets, différents moules.

« Une fois que le cristal est enfourné à l’intérieur, médite pour te focaliser dessus. Tu pourras y insuffler ta haine et ta rage. »

Je l’écoute attentivement et un instant, je me perds dans le jeu des flammes sur sa peau pâle. Je n’ignore rien du procédé, même si les lois physiques en jeu ne me sont pas tout à fait tangibles. J’ai confiance. Je m’approche de l’établi, procède au mélange idéal des poudres minérales, écoute la Force pour choisir les moules qui accueilleront mes créations. Je m’approche à nouveau du fourneau dont je règle les températures et les valeurs en pascal – par chance les informations à l’écran ne me sont pas difficiles à saisir.

Ensuite, je charge les moules sur les rails et laisse à la gueule enflammée du fourneau tout le loisir de les engloutir. Je ne cesse, à chaque instant, d’invoquer en moi les sentiments obscurs qui m’habitent. Sans trop y réfléchir, d’un mouvement de la main et de la Force, je délasse ma tunique et me dénude jusqu’à me retrouver pratiquement nue. Je désire sentir la flamme mordre ma peau. Je m’approche au plus près de la bouche close du monstre, m’agenouille, j’entends la mécanique gargantuesque se mettre en branle, et j’en appelle à chaque souvenir, à chaque souffrance. Si près, un être ordinaire aurait certainement vu sa peau cloquer et s’enflammer. La mienne, d’une pâleur extrême si elle n’était embrasée par la lueur des flammes, semble de givre. Dans ma main, j’égraine mon komboloï lequel fait jaillir, sans cesse, de nouvelles visions.

J’ignore combien de temps s’écoule. Je sais quand le procédé arrive à son terme, rouvre les yeux et d’un geste de la main, ouvre le four. Grâce à la force, je fais planer le moule jusqu’à l’établi et l’y dépose, noir comme la nuit du fait des flammes. Je m’écarte du foyer, et me rhabille – l’œil attentif de ma Dame posé sur ma peau sèche. Je m’approche ensuite, à nouveau de mon ouvrage, saisis des pinces métallique et brise le moule qui révèle aussitôt les deux reflets de mon âme. J’ignore pourquoi, plutôt qu’un rouge furieux, c’est un vert livide, malade, avatar scintillant du poison qui coule dans mes veines, qui jaillit et illumine cette partie de la pièce, comme chassant le reflet des flammes. Avant de me tourner vers ma Dame avec un sourire superbe au sens ancien, je saisis les cristaux, d’abord par la Force puis dans mes mains – ils sont déjà terriblement froids et je sens, malgré la torpeur qui règne dans les lieux, un frisson me parcourir à leur contact – et lui tends. Le sentiment de consécration qui m’envahit alors ne saurait trouver de comparaison qui ne le dénature pas. Je vis.
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Laissant son regard s’attarder sur les courbes de son apprentie presque dénudée, Darth Oracci fronça les sourcils pour se concentrer davantage sur ce qu’elle faisait. Oui, connectée à travers la Force elle pouvait ressentir sa haine, ses blessures et sa colère, ces années passées à souffrir et à n’avoir pas d’autre valeur que celle d’objet de désir. Heureusement pour l’umbarane, elle n’avait jamais subi cette vie dans son enfance qui avait été plutôt favorisée. Ayant eu l’opportunité de n’avoir jamais manqué de rien dans sa jeunesse, Sly avait vécu son arrivée sur Korriban comme un cruel retour à une réalité brute et bien éloignée des standards de vie des Mondes du Noyau. Ces épreuves ne l’avaient pas brisée, mais au contraire affuté sa volonté de survivre pour en faire l’arme la plus tranchante de l’Empire Sith. Tandis que la chaleur étouffait un peu plus l’umbarane, celle-ci écarta davantage les pans de son kimono pour essayer d’évacuer de la chaleur tandis qu’elle épongeait son front et son cou à l’aide d’un petit mouchoir en soie. Elle était passée par là elle aussi lorsqu’elle avait façonné son cristal, insufflant ses peines, son désespoir, sa rage enfouie à l’intérieur du minéral qui avait pris une teinte cramoisie lorsqu’il fut retiré du fourneau.

Ceux de son apprentie étaient prêts, et dans la pénombre elle tendit la main vers celle de la kiffar. En saisissant un entre son index et son pouce elle le considéra d’un regard attentif et pivota sa main vers le fourneau pour mieux en apprécier la couleur qui était un peu stupéfiante pour la Dame Sith. Le cristal était vert. Pas d’un vert émeraude, sûr de lui et luisant non… comme une version déformée et mutilée du coloris réservé aux Jedi Consulaires. Ce vert était maladif, pâle et vicieux qui renfermait quelque chose de profondément toxique en son sein. Plissant des yeux pour s’assurer d’avoir bien saisi l’intensité de cette couleur, Darth Oracci murmura quelques mots plus pour elle-même qu’à l’attention d’He’Thu, intriguée et à la fois fascinée par ce choix de coloris inhabituel.

- Un cristal des plus originaux pour une apprentie d’exception…

Se rapprochant de son apprentie, Darth Oracci referma sa main sur le cristal et le tendit au dessus de celle d’He’Thu qui se trouvait paume vers le haut. Le laissant choir à l’intérieur de la main de la Kiffar. Elle déclara simplement d’un geste de la main et sans dire un mot.

- Bien, suis-moi à présent. Nous allons à l’atelier.

Sonnant presque comme un ordre de part son faciès inexpressif, Darth Oracci réajusta son kimono et enfila son poncho en marchant vers la sortie des fourneaux. A travers la pénombre de ce lieu, les flammes dessinaient des silhouettes noires et anonymes dédiées à la fabrication d’objets divers et variés. Mais la Dame Sith n’y prêta aucune attention et avançait d’un pas déterminé vers la prochaine étape. Franchissant les portes, l’air avait l’impression d’être beaucoup plus frais et arracha un frisson ainsi qu’un tremblement léger au visage de Darth Oracci dont l’organisme s’était habitué à la température ambiante des fourneaux. Dix minutes plus tard et arrivant à l’atelier, Darth Oracci décrivit la grande pièce dans laquelle elles se trouvaient. Une banque se trouvait sur la droite avec derrière celle-ci un grand droïde muni de quatre bras et assez fin. Derrière lui se trouvaient des casiers ou des composants de sabre laser, et dans le reste de la salle, plusieurs petits établis individuels se dressaient avec les outils appropriés pour concevoir le sabre soigneusement rangés part un autre droïde plus petit et trapu qui se chargeait de surveiller les opérations et que tout était bien ordonné.

- Approche du droïde, et demande-lui les composants dont tu as besoin…

Déclara simplement Darth Oracci avant que celle-ci se dirige vers un des ateliers ou se trouvaient les outils nécessaires pour assembler les différents composants. L’umbarane s’empara de son propre sabre laser et le contempla non sans une once de nostalgie dans le regard. Ce sabre avait été le premier qu’elle avait crée, et il lui avait servi tout au long de son existence. Entretenu, elle se demandait si le modifier n’était pas une bonne idée afin de s’adapter aux nouveaux contextes qui se présentaient à elle. Mais l’imagination de Darth Oracci restait curieusement muette sur cette question.
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« Un cristal des plus originaux pour une apprentie d’exception… »

Et c’est ainsi que je le vois également, je souris comme un requin fixaran dont la proie se présente à lui. Du savoir des Siths, j’ai extrait ce fragment de mon pouvoir, et ainsi il en sera de tout. Jamais acceptant servilement la connaissance et la tradition, doutant de tout pour mieux m’accaparer des puissantes certitudes. Impossible pour moi de mettre sur l’intuition qui a été la mienne alors que je méditais. Un susurre à mon oreille, simplement, comme l’auraient été les paroles du vent. Le rouge qui s’était imposé parmi les Siths depuis des temps immémoriaux n’était pas pour moi. Je me souvenais, en transe, des paroles de Yuthura comme de celle de mon Maître ; je devais travailler à ma propre puissance, non à devenir le résidu friable d’une culture sclérosée. Ainsi s’est imposée à moi cette lueur empoisonnée, ainsi je l’accepte.

Ma Dame me rend mon bien que je reçois avec une douceur féroce. Elle m’ordonne de la suivre, je n’hésite pas un instant, attirant par la Force le cristal jumeau de celui-ci, j’en admire un instant la pureté corrompue et l’éclat luminescent de ce vert feu-follesque, comme jaillit d’outre-tombe, puis le glisse, ainsi que l’autre, dans ma sacoche dont je me ceins les épaules avant de rejoindre son sillage.

Alors que nous avançons, les enfers se referment derrière nous et je réalise la sueur qui s’est mise à rouler sur ma peau, pierre dévalant une montagne instable. La Côté Obscur a reflué hors de mes veines et la chaleur des fourneaux a immédiatement resserrée son étau dont je me libère à mesure que mes pas m’en éloigne. Une certaine fraîcheur me caresse alors la nuque, me faisant soudain frissonner et réaliser le labeur que cet exercice a exigé de mon corps. Je me ressaisis, me fustige, trouve dans le Côté Obscur l’énergie pour revitaliser mon corps : mon arme n’est pas encore forgée et le plus dur, pour moi, point à l’horizon.

L’atelier est immense, au cœur de la terre korribanite, ses étagères s’élèvent bien au-dessus de nos têtes et courent, toutes parallèles, jusqu’au fond d’une pièce dont je distingue à peine les limites. Des droïdes, çà et là, s’active à la confection automatisée d’armes destinées aux armées de l’Empire et de l’Ordre. Si les Jedis disposent d’un attachement particulier à leur arme, ce n’est pas le cas de tous les Siths dont certains n’hésitent pas à user de modèles standardisés, conçus par d’autres mains que les leurs. Je méprise cette attitude. Celui qui ne parvient pas à battre l’acier de ses propres outils est un faible qui ne mérite pas de les manier. Alors que je regarde d’un mauvais œil les machines s’activer sur certains établis, ma Dame attire mon attention d’un claquement de doigts et m’ordonne :

« Approche du droïde, et demande-lui les composants dont tu as besoin… »

J’hoche la tête avec détermination, la suis un instant du regard qui s’éloigne vers un établi puis me focalise sur l’unité droïdique qui m’apportera les éléments essentiels à la fabrication de mon sabre. J’ignore absolument les forces physiques en jeu dans le jaillissement de la lame, je sais simplement quelles en sont les nécessités. Je n’omets rien, de la cellule de Diatium au cristal d’activation, de la lentille de focalisation à l’anneau magnétique de stabilisation. Sur un plateau d’inox luisant le droïde, après d’innombrables allers-et-venus entre les différents casiers, me présente chacune des pièces que j’ai exigées. J’y ajoute les deux fragments viridiens ; soumis à aucune énergie sinon la leur propre, leurs lumières semblent peiner à jaillir sous la lumière crue et blanche des néons.

Je m’écarte, rejoins ma Dame, lui présente le plateau, d’un signe de tête elle m’indique que je ne manque de rien. Je dispose alors l’ensemble sur la surface plane de travail et, après quelques instants de contemplation, je me saisis du fer à souder et commence à opérer.

Je ne saurais juger du temps qui passe. D’abord parce qu’ici, la lumière ne fluctue pas. Ensuite, parce que je n’y prête aucune attention. C’est la première fois que je m’atèle à pareil exercice et la concentration que les manipulations exigent met à rude épreuve ma patience. Je transpire de nouveau, la chaleur n’y est pour rien cette fois. Il me faut atteindre une certaine perfection dans mes gestes, mon esprit et surtout, avec la Force que je sens couler en moi.

    Trois jets successifs, représentant l’ensemble de la procédure, seront nécessaires pour parvenir à forger l’arme. Chaque étape est représentée par une Caractéristique différentes : les soudures et autres branchements sont représentés par la Dextérité, l’agencement global est lié à l’Intelligence et enfin, l’assemblage final sous l’action de la Force est sous l’égide de la Sagesse. Le sabre sera considéré forgé parfaitement lorsque les trois étapes auront été validées, l’étape 3 ne pouvant être validée si l’étape 2 ne l’est pas, et l’étape 2 ne pouvant l’être si l’étape 1 ne l’a pas été.

  • Jet de Dextérité • Dé de Difficulté 3 ; Résultat 3 • Réussite

  • Jet d’Intelligence • Dé de Difficulté 2 ; Résultat 4 • Echec

  • Jet de Sagesse • Dé de Difficulté 5 ; Résultat ø • Echec consécutif de l’échec précédent.

    La tentative est donc infructueuse.


Après plus de deux heures de manipulation, je laisse enfin retomber le sabre sur l’établi. La dernière phase consistait en une méditation profonde pour parvenir à assembler, à travers la Force, l’ensemble des pièces avec une précision au-delà du seul savoir-faire humain. J’ai composé la garde de mon sabre à partir des restes de mon ancien bâton télescopique, dont il ne reste plus grand-chose, squelette désormais inutile d’un artefact n’ayant que trop servi. Sobre quoi qu’élégante, d’une taille largement supérieure à la moyenne des sabres, elle mêle le cuir clair et le duracier – souvenir de l’arme qui m’a servi à la forger – et son équilibre me comble d’aise sitôt que ma main se referme dessus. J’actionne alors, non sans regarder d’abord ma Dame, le bouton qui devrait libérer la lame. Rien.

La frustration s’élance en moi comme un jet de vapeur hors d’un geyser et je ne peux retenir un coup de talon rageur. S’il m’avait été donnée de pouvoir crier, ma voix se répercuterait alentour, menaçant de renverser chaque étagère. Tout ce don je dispose pour m’exprimer, ce sont des grimaces silencieuses et la Force dont j’use rageusement pour compresser l’ensemble de mes chutes d’acier en une boule laquelle devra encore, quelques instants subir ma hargne.

Apaisée, c’est pourtant un regard honteux que je tourne vers mon Seigneur, prête à subir les foudres de son insatisfaction. Il me faudra redémonter l’ensemble, examiner chaque élément avec soin, en déduire l’origine de mes fautes et effectuer une nouvelle tentative. Je refuse d’abandonner.
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Observant scrupuleusement les gestes de son apprentie s’affairer autour du sabre laser, la jeune kiffar était des plus concentrées. Le regard scrutateur de l’umbarane s’attardait sur chaque mouvement effectué, chaque élément sélectionné et agencé dans un ordre précis. Il y avait quelque chose de très relaxant et satisfaisant pour la Dame Sith. Cela lui rappelait bien la propre construction de son sabre laser, mais voir ses mains manipuler avec précision les différents composants avait de quoi mettre Darth Oracci de très bonne humeur, elle qui aimait que les choses soient ordonnées et organisées à la perfection. Les bras croisés, elle demeura silencieuse à l’instar de sa jeune élève. Elle semblait avoir une certaine dextérité au niveau de chacun de ses doigts afin d’accomplir des tâches requérant une extrême précision. Lorsqu’elle eut enfin terminé, elle s’empara de son sabre laser à double lames et pressa le bouton d’activation de son arme. Mais il rien ne se produisit. Darth Oracci n’avait pas cru bon de corriger les erreurs commises par sa disciple afin de voir si elle s’en était rendu compte ou non. L’umbarane laissa son apprentie exprimer sa frustration sans ciller, se nourrissant de celle-ci non sans une certaine once de plaisir qu’elle ne prit pas la peine de dissimuler. Peut-être avait-il été beaucoup trop tôt, peut-être avait-elle surestimé son apprentie. Un sourire sur le visage, elle se rapprocha de la kiffar afin d’éteindre sa frustration et sa honte.

- Ce n’est pas grave, mon apprentie.

Murmura t’elle à l’adresse de sa disciple avant de poser une main réconfortante sur son épaule. Se pencha sur elle, la Dame Sith passa dans son dos et déposa une deuxième main sur son autre épaule. Le contrôle, voici ce qu’adorait Darth Oracci : le contrôle sur tous les éléments l’entourant, y compris le chaos des émotions qui avaient traversé la jeune femme. Fermant les yeux, elle visualisa son propre sabre laser et le fit léviter devant la kiffar. Le manche en chrome se dévissa et chaque élément semblait se désolidariser les uns des autres comme s’il s’agissait d’une vision éclatée de l’arme de la Dame Sith, mais en trois dimension. Le cristal de Darth Oracci était cramoisi et semblait scintiller, ou plutôt vibrait dans la Force. Comme si une partie des passions animant l’umbarane vivait à travers le minéral.

- Oui…

Susurra t’elle d’une voix douce après avoir laissé un soupir chaud courir le long de la nuque d’He’Thu. Darth Oracci raffermit son emprise sur les épaules de la kiffar comme si ce qu’elle avait enfermé dans ce rubis synthétique résonnait en elle. Rouvrant les yeux, elle laissa son apprentie contempler les différents éléments pour comprendre d’où provenait son erreur et la corriger. Sans doute verrait-elle une touche d’originalité en la présence d’un dard rétractable et balistique dans le manche de son sabre qu’elle pouvait utiliser pour poignarder une cible à très courte distance. Réassemblant le sabre par la Force, chacun des composants retrouva sa place formant de nouveau un tout unique et complet, formant de nouveau la lame qui abattit de nombreux adversaires ayant osé mettre à l’épreuve la détermination et l’ambition de Darth Oracci. Revenant à sa place à sa ceinture, l’umbarane relâcha sa poigne sur les épaules de son apprentie pour reprendre la parole doucement.

- Recommence à présent.

Une chose était certaine, il n’y aurait pas de repos pour la kiffar tant qu’aucune lame ne jaillirait de son sabre laser. Une façon pour la Dame Sith de mettre à l’épreuve une fois encore la jeune femme, et aussi observer ses réactions face à l’adversité ou des difficultés techniques. Elle ne pourrait pas se sortir de cette situation sans user de son intellect et de sa perspicacité. La patience inculquée à He’Thu lors de cet exercice constituait en soi une leçon. Une leçon d’autant plus importante pour le rôle que jouerait cette apprentie dans les plans vicieux et sinistres de l’umbarane. Sans maîtrise de sa frustration et un minimum de patience, He’Thu échouerait dans les projets ou missions confiées par sa maîtresse. Et si la Dame Sith pouvait pardonner certaines, choses, l’entêtement et la persistance des autres dans leurs mauvaises appréciations des situations avaient de quoi éprouver la tolérance –bien plus grande que certains de ses pairs- de l’umbarane. Tout avait ses limites, la véritable force résidait dans le fait de les connaitre pour mieux se surpasser.
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« Ce n’est pas grave, mon apprentie »

Le contact de sa main sur mon épaule souffle la flamme de ma colère comme un vent d’hiver éteint les flammes d’une cheminée lorsque la fenêtre, avec violence, la première a cédé. Sous ses paumes, je retrouve une certaine sérénité, comme une enfant retrouverait courage sous le regard de sa mère, et alors seulement je parviens à reconsidérer mon échec. Briser le mobilier ne m’avancerait pas davantage sur la voie du Côté Obscur ; je me dois de dominer mes passions, non de m’y soumettre. J’inspire, elle est si proche que son parfum couvre toutes les humeurs métalliques qui jusque-là affectaient mes sens, j’expire et observe. Elle déploie son sabre devant moi, brisant ce qui faisait son unité avec une aisance presque faussement enfantine – elle cache en réalité toute la maestra de la Dame – et je tente, par l’étude de chacune des choses, non seulement à l’aide de mes yeux mais aussi au-delà, par la Force, de démêler les mystères de ce puzzle qui me résiste. Au cœur du nuage flottant des puces et des lentilles, le cristal vermeil palpite comme doté de sa propre volonté.

« Oui… »

Toute entière perdue dans ma contemplation, je sens à peine son souffle sur ma peau, repoussant ce détail hors des limites de ma conscience mais le préservant suffisamment pour y revenir plus tard. Pour l’heure, comme s’il s’agissait d’un mobile suspendu devant mon regard de nouveau-née à l’enseignement des Siths, je décompose avec toute l’acuité qu’il m’est possible chacun des éléments et en grave la représentation la plus précise jusqu’au fond de ma rétine. Certains éléments m’apparaissent comme superflus, un système de pointe, comme un semblant de fléchette capable de se loger dans la gorge d’un adversaire inattentif, j’en reconnais d’autres comme étant les mêmes que ceux que j’ai manipulés pour ma propre arme. Mon observation se termine alors que d’une vision éclatée, le sabre retourne à son unité première. Je tente de capter alors tous les mouvements, toutes les imbrications, toutes les subtilités qui semblent m’avoir échappées lors de mon premier essai. J’ai tant crains de rater un détail que mes yeux me brûlent faute de ne pas cligner.

« Recommence à présent. »

L’ordre me met en branle mais j’étais déjà bien déterminée à le suivre avant qu’il ne jaillisse de ses lèvres. Toutefois, je n’ignore pas que faire fi de la fatigue qui commence à m’assaillir. De ma sacoche que j’ai attirée jusqu’à moi, je sors une gourde en métal remplie d’un mélange de différents agrumes, d’eau et de stimulants naturels – simplement de quoi me rendre les forces dont j’ai besoin. J’en bois de long traits, vide pratiquement la moitié avant de revisser le capuchon et de me remettre à la tâche.

J’ouvre mon sabre, à la façon de ma Dame, et, tout en suspendant chacune des pièces, tente de comprendre mes erreurs au regard de ce qui m’a été montré. Clairement, mes soudures sont de l’art et chacune des pièces semblent en parfait état… Peut-être les branchements ? Peut-être… Sans plus tergiverser, je me lance à nouveau dans l’épreuve, le regard perçant de la Sith me scrutant depuis ses hauteurs presque irréelles.

    Deux jets restent à réussir selon les mêmes règles que citées précédemment – le Jet de Dextérité ayant été un succès. Il reste donc un Jet d’Intelligence et un Jet de Sagesse, lequel ne pourra être validé si celui d’Intelligence ne l’est pas.

  • Jet d’Intelligence • Dé de Difficulté 2 ; Résultat 3 • Echec

  • Jet de Sagesse • Dé de Difficulté 5 ; Résultat ø • Echec consécutif de l’échec précédent.

    La tentative est donc infructueuse.


Je ne tente même pas de réactiver le sabre, je sens que l’acte sera vain. Quelque chose m’échappe tout à fait et je ne parviens pas à mettre le doigt dessus. Sans même un regard pour ma Dame dont je sais que je déçois les espoirs, je retourne à ma sacoche pour en sortir le datapad dont elle m’a fait cadeau. Je le pose sur l’établi, à côté de la preuve gisante de mon incapacité, et active la projection holographique des plans sur lesquels je travaille déjà depuis plusieurs semaines. L’appareil, absolument fantastique, me permet de manipuler les pièces holographique comme si elles étaient tangibles, si bien que la vision éclatée que mon maître me proposait tout à l’heure apparaît de nouveau – bien que sur un modèle standard – et me permet de voyager à l’intérieur de l’objet par de simples gestes de la main.

Si ma frustration atteint des paroxysmes comme rarement elle l’a fait, j’ai trop de fierté pour me laisser de nouveau aller à un sursaut capricieux. Je m’en saisis, la broie, la jette aux flammes de ma colère et fait ainsi de ce qui a d’abord été des chaînes un combustible. Je me concentre, relis des pages et des pages avant de tendre à nouveau la main vers la coquille inerte de mon sabre et de disloquer l’ensemble. Je ne saisis pas.
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Drapée de silence, la Dame Sith s’écarta de deux pas sur la gauche de sa jeune disciple. Son regard posé sur l’arme que la kiffar était en train de concevoir, la tisseuse remarqua une nouvelle erreur commise par He’Thu mais n’en dit rien, préférant attendre qu’elle s’en aperçoive. Il y avait quelque chose d’un peu sadique chez Darth Oracci qui prenait plaisir à voir sa jeune élève échouer successivement sur la conception de son sabre laser. Elle avait fait une très forte impression en arrivant déjà formée sur une partie de ses pouvoirs dans la Force, tout en ayant des bases solides du combat rapproché. Si bien que l’espace de quelques instants l’umbarane s’était demandée si elle serait capable de la défier pour revendiquer son titre rapidement. La voir échouer sur cette étape de sa formation avait quelque chose de satisfaisant d’une part, mais aussi de rassurant. Elle ne chercherait pas à la tuer beaucoup trop tôt, et de surcroit par ce biais, la Tisseuse ne serait pas contraindre de se priver d’un agent compétent et loyal trop rapidement.

Gardant pour elle ses pensées ainsi que son rictus habituel devant le nouvel échec de la part de la kiffar, Darth Oracci croisa simplement les bras et resta un instant immobile face à son apprentie. La laissant activer le datapad ainsi que la projection holograghique, l’umbarane ne se pencha même pas pour avoir besoin de visualiser le plan de sa disciple. Restant à sa place, la Dame Sith contempla le projet de sabre à double lames que son apprentie avait eu. Une arme des plus audacieuse et loin d’être facile à manier, mais cohérente au regard de l’arme factice qu’elle avait choisie pour combattre Idès. Darth Oracci estimait à titre personnel qu’une lame était bien suffisante lorsque l’on incarnait tout le pouvoir du Côté Obscur en son sein. Multiplier les lames n’était pas synonyme de victoire totale sur son adversaire, auquel cas la Dame Sith ne serait sans doute plus présente aujourd’hui pour former la jeune He’Thu compte tenu du nombre d’ennemis variés ayant croisé sa route depuis ses premiers pas sur Korriban en tant que novice. Passant du temps à essayer de chercher d’où provenait son erreur, l’apprentie semblait quelques peu désœuvrée, sa frustration ainsi étouffée semblait laisser place petit à petit au désespoir, quelque chose que Darth Oracci n’accepterait pas. La colère était toujours plus saine que la tristesse pour l’umbarane, qui se décida à prendre les choses en main.

Cherchant son regard de ses deux yeux, elle fit le tour de l’atelier et attira la tentative d’arme d’He’Thu entre ses mains fines et précieuses. L’umbarane le soupesa et le sonda afin de trouver ce qu’il manquait. Une pression sur le bouton d’activation de la lame ne donna strictement rien. Comprenant d’où venait le problème, elle le tendit de nouveau à la kiffar pour le lui rendre. Elle croisa de nouveau les bras, fit mine de réfléchir avant d’ouvrir la bouche.

- Tu devrais observer au niveau de l’énergie de ton arme He’Thu.

Dit-elle simplement sans préciser d’où venait le problème. Hors de question de lui mâcher le travail, seulement de la mettre sur la voie. Après tout n’était-ce pas le but d’un apprentissage ? Qu’un mentor vous indique le chemin à suivre afin d’atteindre le but fixé par celui endossant le manteau d’élève ? Le problème provenait de deux facteurs : les circuits modulateurs d’énergie ainsi que le canal énergétique des deux lames qui n’avait pas été suffisamment travaillé. Sans canal, aucune lame ne pouvait être émise, un peu comme si vous cherchiez à allumer une lampe sans raccorder celle-ci à une source d’énergie. Concernant les circuits modulateurs, ceux-ci étaient montés à l’envers ce qui bloquerait également l’afflux énergétique de la chose entre le cristal et la lentille d’émission. Croisant les bras à nouveau, Darth Oracci prit son propre sabre en main afin de le soupeser et commença à le regarder afin de vérifier son état tout en attendant qu’He’Thu localise, corrige et essaie à nouveau afin de voir si cette fois-ci serait la bonne.


__________________________

HRP: Bonus de +1 au jet de dé en intelligence. :)
Alysha Myy’Lano
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« Tu devrais observer au niveau de l’énergie de ton arme, He’Thu. »

Elle s’impatiente face à mon échec. Du moins, c’est ainsi que je le ressens lorsque tombe sa directive sur un ton d’une neutralité toute martiale. L’énergie. J’inspecte d’abord les deux cellules au datium qui devait fournir à l’ensemble de mon arme l’énergie nécessaire à leur fonctionnement, puis l’émetteur à déflection, une pièce des plus basiques qui devaient servir à canaliser l’énergie. Je remarque alors une première erreur les canaux entre les cellules et le dit émetteur, contrairement au plan de référence que je suis, sont beaucoup trop étroits et ne laissent probablement pas la possibilité à l’énergie de circuler. L’ayant noté, il me faudra parvenir à corriger cette erreur au moment de l’agencement final de mon œuvre. Est-ce pour autant ma seule faute ? Il m’est difficile de le dire. Je poursuis le chemin de l’afflux d’énergie et rencontre les modulateurs d’énergie que je tente d’installer. Je sais que l’opération ajoute à mon entreprise une difficulté supplémentaire mais, à la fois, il me paraît évident que si je souhaite apprendre à manier cette arme, il me faut pouvoir la rendre inoffensive et, par-là, installer ces modulateurs pour réduire la puissance des lames. Peut-être…

    Deux jets restent à réussir selon les mêmes règles que citées précédemment – le Jet de Dextérité ayant été un succès. Il reste donc un Jet d’Intelligence et un Jet de Sagesse, lequel ne pourra être validé si celui d’Intelligence ne l’est pas.

  • Jet d’Intelligence • Dé de Difficulté 2 ; Résultat 4 - 1 = 3 • Echec

  • Jet de Sagesse • Dé de Difficulté 5 ; Résultat ø • Echec consécutif du précédent.

    La tentative est donc infructueuse.


… Non. Je poursuis l’analyse de mon arme et continue d’observer sans mettre le doigt sur l’erreur que pourtant ma Dame souligne. Je poursuis la chose, ne voit rien, en déduis que j’ai trouvé là ma seule faute et reprends le procéder pour me heurter violemment, à nouveau, à ma médiocrité. Je connais mes faiblesses. Je connais mon manque d’éducation. Je sais les limites de mes connaissances. Je sais tout ce que je ne sais pas mais ce savoir minimal de sa propre ignorance ne m’est d’aucune aide.

J’ai beau essayer de me maîtriser je m’écarte de l’établi, sans un regard pour Elle que je sais infiniment déçue, et fais les cent pas. Moi qui suis pourtant si persuadée de ma toute puissance, du destin qui m’attends, de toute la puissance qui coule dans mes veines, me voilà à me taper la tête contre un mur intellectuel que je ne parviens pas à abattre et la Force reste sourde à mes appels.

Je détache les perles de mon avant-bras et, comme à chaque moment de doute, commence à les égrainer pour retrouver colère, haine et puissance. Une bille d’aigue-marine me glisse entre les doigts et m’emporte loin de tout.

    « Ma tendre sœur, tu es le seul regret
    Que je laisse. Tu me retiens ici
    Comme tu m’attirais là-bas. Parée
    D’un profond chagrin, de colère aussi,
    J’ai peur de la voie que tu t’aies choisie.
    Ne laisse pas les ombres de ce monde
    Souffler la lumière que j’ai saisie
    En te sauvant. »
    Ces mensonges immondes
    Affleurent des lèvres parcheminées
    De l’unique que j’ai jamais aimée.


La peine, son absence, m’assaillent tout ensemble et lacère et mon âme, et mon cœur. Combien elle s’est trompée, combien elle a pu se mentir, me mentir ! Quoi, sinon mon pouvoir, est parvenu à l’attirer pour la conduire à me sauver ? Pourquoi s’était-elle refusée à l’admettre, pourquoi s’était-elle, jusqu’au bout, agrippée à ses croyances futiles, à cette feinte bonté dont ses Sœurs sont incapables. De ma douleur, naît ma colère, de ma colère, naît ma haine, de ma haine naît ma puissance. Les larmes ont fuit mon regard que j’ai porté loin de ma Dame pour qu’elle ne puisse les voir et, l’iris en flammes parce que le pouvoir obscur m’inonde, je retourne à mon œuvre.

HrP • Suite à un cafouillage entre mes différents compte, j'ai été obligée de supprimer l'intervention du MJ (le lancer de dés), dont les résultats étaient 4 et 5. J'ai pris en compte ces résultats mais reposte sans relancer de dés (cette fois avec le bon compte) et rend compte de mon nouvel échec. #OùEstMonMojo ?

En outre, puisque je ne veux pas obliger mon Seigneur à s’étaler encore sur la médiocrité de son apprentie, on a convenu que je doublerai mon post, pour cette fois, en espérant que ma énième tentative à venir soit fructueuse Very Happy
Alysha Myy’Lano
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    Deux jets restent à réussir selon les mêmes règles que citées précédemment – le Jet de Dextérité ayant été un succès. Il reste donc un Jet d’Intelligence et un Jet de Sagesse, lequel ne pourra être validé si celui d’Intelligence ne l’est pas.

  • Jet d’Intelligence • Dé de Difficulté 2 ; Résultat 6 - 1 = 5 • Echec

  • Jet de Sagesse • Dé de Difficulté 5 ; Résultat ø • Echec consécutif du précédent.

    La tentative est donc infructueuse.


Alors que j’ai devant moi les morceaux épars qui résultent de mon nouvel échec, je sens la fureur aller et venir dans mes veines. Des perles dévalent mes tempes, mon souffle court, mes muscles tremblants témoignent de toute la hargne que je tiens, miracle de l’esprit, en joue. Tempête tenue en respect, j’ai comme la sensation de la voir, tornade au regard perçant, prête à m’emporter, à m’arracher du sol.

Je suis le cœur de la tempête. Mes émotions nourrissent ma puissance, je refuse d’être leur pantin. Pourtant à l’origine de ces vents contraires, je peine à présent à garder leur maîtrise. Le Côté Obscur, en moi, enfle à la façon d’une mer et à chaque instant menace de m’emporter pour me faire sa chose, horrible avatar sanguinaire d’une fureur bestiale à laquelle je me refuse.

Et pourtant… Quelle tentation que de libérer tout le pouvoir que je sens hurler en moi. Quel bonheur que de réduire en ruine ce bâtiment qui me confine. Faire imploser le carcan qui m’empêche encore d’avancer. Libérer mon véritable potentiel.

Je serre les dents. Mes mâchoires crispées semblent prêtes à broyer des pierres. Je me tourne vers ma Dame et avec peine, lui adresse ces mots :

« J’y passerai la nuit et le jour suivant s’il le faut mais je comprendrai. J’interdis que l’éducation dont on m’a privée m’empêche aujourd’hui de gagner les cimes qui me sont promises, ma Dame, soyez-en certaine. »

Et de me retourner à nouveau pour éclater le sabre que je ne parviens pas à forger pour en étudier, une nouvelle fois, chacune des pièces à l’aune des plans qui m’ont été délivrés.

Cellules d’énergie, modulateurs, lentilles, gaines, contrôleur de flux, cristal de focalisation, émetteurs, activateurs… La liste des composants est au moins aussi longue que l’arme est dangereuse. Malgré les conseils de ma Dame, je ne parviens pas, en parcourant plusieurs fois les chemins qu’empruntera l’énergie, à comprendre ma faute. Je suis si concentrée que j’en oublie la faim, la fatigue et la soif. Mes yeux me brûlent à force de fixer l’objet de mes interrogations et d’en revenir aux plans que je tente de comparer à ma réalisation. En vain.
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L’umbarane savourait la colère et la frustration de la kiffar jusqu’au point ou elle s’en était suffisamment rassasiée. Voir ce plat lui être de nouveau proposer la rendait quelques peu nauséeuse et ne faisait qu’alimenter quelque chose d’autre dans son cœur : l’agacement. Perdant petit à petit patience, Darth Oracci commençait à devenir des plus irritables et faisait de moins en moins d’efforts pour dissimuler sa déception à l’égard d’He’Thu Lhoss. Après tout, Shoya Karnel avait au moins eu le mérite de déjà posséder un sabre laser avant d’être l’apprentie de la Dame Sith, ou alors peut-être que les espérances de Darth Oracci étaient bien trop élevées vis-à-vis de la jeune femme aux cheveux noirs se trouvant devant elle, prisonnière du silence. La voir gesticuler et serrer les dents au point de les broyer les unes contre les autres agaçait profondément l’umbarane qui ne savait pas si elle avait encore suffisamment de patience pour lui indiquer quoi faire, ou si gifler son apprentie lui remettrait les idées en place.

La voilà qui se retournait, l’air presque penaude comme une enfant ne comprenant pas pourquoi sa création ne plait pas alors que tout est évident. Et une fois encore, elle perdit du temps pour assurer sa détermination auprès de sa maîtresse plutôt qu’à le prouver en essayant encore et encore d’identifier ou se trouvait le problème. Redressant sa tête pour se donner un côté hautain, le visage partagé entre la déception et le mépris, Darth Oracci répondit verbalement à son apprentie, comme une façon de marquer davantage le fossé séparant les deux femmes.

- En ce cas cesse de palabrer et prouve le moi apprentie !

Siffla-t-elle comme une vipère prête à mordre sa gorge pour lui injecter son plus mortel venin. Part cette réponse, la Dame Sith lui crachait sa supériorité au visage. Rappelant tacitement qu’elle ne serait incapable de produire le moindre son. Une tâche de plus, pourtant simple, que la kiffar ne pourrait jamais accomplir ou produire en faisant vibrer ses cordes vocales. Il était inenvisageable qu’He’Thu poursuive sa formation sans avoir pu concevoir son sabre laser et faire jaillir la lame depuis son manche. Bloquée sur les sentiers de son pouvoir et de sa gloire, la kiffar était livrée à elle-même. Darth Oracci ne l’aiderait pas cette fois-ci : tout Sith doit être capable de concevoir son sabre laser seul. Ceux qui échouent meurent, les autres survivent, les choses étaient parfois aussi simples que celles-ci. Restait à savoir de quel côté serait He’Thu. Quoiqu’il en soit, le petit jeu de l’umbarane n’était pas innocent pour autant. En effet cherchant délibérément à pousser He’Thu dans ses retranchements, elle savait qu’elle finirait par réussir. Soupirant bruyamment, la Dame Sith s’empara d’un datapad et commença à se détourner de ce que faisait la jeune kiffar. Cela la motiverait davantage à puiser en elle ce dont elle avait besoin pour se surpasser et comprendre les choses. L’apprentissage était long et fastidieux, mais n’était jamais une mauvaise chose, et la méthode de Darth Oracci aurait sans doute du bon afin de transformer He’Thu en une Sith respectée.
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Je sens tout le poids de son mépris et de sa déception. Ils me tombent dessus, puissants à la façon de l’eau qui cascade, me frappent la nuque, les épaules, le visage, tentent de me faire ployer le genou. L’œil glacial, je soutiens son regard et, orgueilleuse, refuse de lui céder avec honte. « Lorsque le disciple faillit, le maître éprouve les limites, aussi, de son propre enseignement. ». C’est la voix d’Ifant que j’entends résonner en moi et j’entraperçois presque son regard lourd de la sagesse des années qui se superpose aux yeux vipérins de ma Dame. De quel droit affiche-t-elle ce dédain, elle qui ne m’enseigne que depuis trois semaines, la voilà surprise de constater que les faiblesses – que je lui ai volontiers confessées – sont réelles ?

Elle alimente ma colère et verse dans mon cœur le magma épais de la haine. Soit ! J’avancerai seule contre le courant et parviendrai aux sources du pouvoir. Je ne scille pas lorsqu’elle se détourne de moi, m’enveloppe dans le blizzard venimeux de mon ambition, relève le gant qu’elle m’a jeté et retourne à mon œuvre ; elle ne me serait jamais tout à fait une alliée.

J’étudie de nouveau chacune des pièces, gardant une attention particulière à celles qui conduiraient l’énergie, soucieuse de ce conseil qu’elle m’a donné malgré l’attitude qu’elle adopte à présent, et recommence la valse interminable entre l’écran et la réalité…

    Deux jets restent à réussir selon les mêmes règles que citées précédemment – le Jet de Dextérité ayant été un succès. Il reste donc un Jet d’Intelligence et un Jet de Sagesse, lequel ne pourra être validé si celui d’Intelligence ne l’est pas.

  • Jet d’Intelligence • Dé de Difficulté 2 ; Résultat 5 - 1 = 4 • Echec

  • Jet de Sagesse • Dé de Difficulté 5 ; Résultat ø • Echec du fait du précédent.

    La tentative est donc infructueuse.


… Sans parvenir, au bout d’une nouvelle heure, à progresser davantage. Excédée par mes propres limites, je fais venir à moi le mélange dont j’ai déjà goûté et termine la gourde qui le contient. La fatigue s’accumule, la tension aussi. Je refuse de lui donner raison, d’abandonner et de faire preuve, sous son regard faussement ennuyé, de faiblesse. Jamais je n’ai connu les bancs de l’école, et voilà qu’on me reprochait mon incapacité à forger l’une des armes à la physique la plus complexe ayant jamais existé ? Créer, diriger, contenir un flux de plasma pure en une gaine si étroite, en un jeu de cristaux et de lentilles si complexes, poussant les savoirs sur le magnétisme au-delà de ses derniers retranchements. Qui pouvait, en trois semaines, non sans déraison, exiger que je parvienne à me jouer comme d’un puceron de cette difficulté ? Et à la fois… Je veux cette revanche. Je veux briser le hasard social qui me vaut toutes mes tares. Je brûle de tordre cette réalité qui m’a enfermée dans le rôle de l’ignare pour parvenir, contre toute attente, au niveau des chanceux qui eux bénéficièrent de tout le bagage qui m’a été confisqué.

Et pourtant, me voilà qui m’entête, me brisant le crâne contre ce mur de compréhension qui refuse de me céder, trappe de duracier ostensiblement installée pour m’empêcher d’accéder aux étages du firmament, je cogne et frappe sans relâche et ne parviens pas à traverser le métal, le front en sueur à défaut d’être en sang.

Je sens le mélange revitaliser mon corps, ma volonté s’enflammer de nouveau. Mes yeux qui s’étaient perdus dans le vague, reviennent à leur tâche et mon esprit se focalise à nouveau sur l’artefact et ses secrets.

HrP • Pour que chacun puisse se rendre convenablement compte du bonheur hasardeux qui semble m’assaillir, j’avais une chance sur soixante douze de parvenir à une si longue série d’échec. Si le prochain jet est encore un échec, j’aurais eu une chance sur cent quarante-quatre de le réaliser Laughing

On annonce, mon Maître et moi. Si dans deux essais mon personnage n’est pas parvenu à forger ce ***** de sabre, ce sera un échec définitif jusqu’à prochaine tentative dans un autre sujet (après un gain d’intelligence via mission ou évolution annuelle ?)
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Alysha Myy’Lano
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« He’Thu ? He’Thu ?! »

Encore une fois, j’ai échappé à sa vigilance et à ses soins, trop bons, pour moi. Comment lui dire ? Comment lui faire comprendre tout ce que je ne peux la comprendre elle ? Je cours à travers les troncs et les branches sans jamais les agiter, plus furtif qu’un souffle de vent. Je ne peux partager la vision qu’elle tente de m’enseigner de ce monde où je devrais m’oublier, disparaître. Pourquoi ? Pourquoi n’y parvins-je pas ? Cette rancune, tenace, qui me mordille le cœur. C’est lui, d’abord, qui m’a ignoré trop longtemps, dans une crevasse trop profonde, trop sordide de la galaxie. Leurs faire payer à tous, j’ignore même ce que cela veut dire, ils furent si nombreux et à la fois, je ne les hais pas tous, ou du moins ma haine les a tous dépassés pour embrasser la galaxie toute entière et le beau mensonge qui permet aux âmes biens nées de dormir tranquillement dans des lofts qui tutoient les étoiles au cœur de cette spirale stellaire.

Je n’entends plus les appels de ma mère. Je suis arrivée à la cime d’une avancée rocailleuse, laquelle domine toute la forêt et un lac en contrebas. Je sais qu’elle m’y retrouvera suffisamment tôt et me pardonnera. Pour l’heure, je hurle en silence ma détresse, ma douleur et ma peine au ciel bleu azur qui s’étend dans toutes les directions au-dessus de moi.

Le souvenir est si vif dans mon esprit que j’ai le sentiment de le vivre à nouveau, à la façon des visions qui me saisissent parfois. Comment ma pensée a-t-elle pu à ce point se laisser dériver dans son propre courant pour me faire gagner des berges si lointaines ? La fatigue, sûrement. Ou alors le sentiment qui me tient et me travaille, celui d’être le nouvel échec de quelqu’un. Je ne l’accepte pas. Elle a rejeté la faute sur moi mais son enseignement était biaisé, vicié, ignorant des réalités et des jeux de domination et de pouvoirs du monde. Je n’étais pas dans l’erreur, je ne le serai pas aujourd’hui.

Avec une hargne renouvelée, je laisse à nouveau le feu du Côté Obscur guider mes mains et m’élance une nouvelle fois pour tenter de briser les chaînes de mon ignorance.

    Deux jets restent à réussir selon les mêmes règles que citées précédemment – le Jet de Dextérité ayant été un succès. Il reste donc un Jet d’Intelligence et un Jet de Sagesse, lequel ne pourra être validé si celui d’Intelligence ne l’est pas.

  • Jet d’Intelligence • Dé de Difficulté 2 ; Résultat 3 - 1 = 2 • Réussite

  • Jet de Sagesse • Dé de Difficulté 5 ; Résultat 5 • Réussite.

    La tentative est donc une réussite.


Alors que je sors de la méditation qui m’a élevé, pendant de longues minutes, à quelques centimètres du sol, j’ai le souffle court, le corps endoloris par le feu brûlant du Côté Obscur et l’esprit plus las qu’il ne l’a jamais été. Mais je souris. Je souris de toutes mes dents et mes incisives, comme les crocs d’un requin fixaran, semblent prêtes à déchirer la Galaxie entière. L’objet de mon désir, jusque-là suspendu dans l’air par la puissance de mon esprit, je le saisi d’une main, campée sur mes deux jambes comme prête à résister à tous les assauts de d’un océan furieux et enfin… Enfin ! j’active les lames d’un viridien somptueux. Elles jaillissent de part et d’autres de la garde comme du fond des enfers, leurs éclats pâles jouant sur ma peau marmoréenne comme sur une toile tendue les scènes de violence à venir, et leur bourdonnement, comme le chant du cygne, annonce les démonstrations de puissance à venir.

Ivre de mon propre exploit, je le savoure et enchaîne les katas qu’Idès m’enseigne depuis plusieurs semaines. L’équilibre est parfait, la mélodie tout à fait juste, la cadence, majeure, m’emporte. Lorsqu’enfin j’arrête de virevolter, je sens la présence de ma Dame, juste dans mon dos. Je me retourne alors, bien plus raide qu’à l’habitude, percluse de douleur que je suis, et, un genou à terre, mes yeux dans ses yeux, je lui présente, à la façon d’un chevalier présentant sa lame à son Seigneur, l’artefact que j’ai forgé.
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Les yeux rivés sur son datapad, elle ne faisait plus attention aux efforts déployés par son apprentie pour concevoir son arme. Mais cette attitude dédaigneuse –bien que sincère en partie du moins- était aussi réalisée à dessein. Le mépris lancé à la figure de la kiffar lui donnerait sans doute la motivation et la hargne nécessaire pour se surpasser. Perdue dans ses différents projets, Darth Oracci se concentrait sur sa préparation à sa rencontre avec Virgile Auguste. Se remémorant ce qui avait pu se passer entre eux deux, il y avait fort à parier que son influence manifeste saurait servir les intérêts de l’umbarane au cours de ce sommet. Mais pour que le charme opère, encore fallait-il l’entretenir et renforcer ces chaines de soie qui encerclaient le cœur du jeune monarque.

Il y eu soudain le son du déclenchement d’un sabre laser. Tressautant sur son siège car prise par surprise, la Dame Sith se redressa et pivota la tête directement vers la kiffar. Celle-ci tournait le dos à sa maîtresse et était focalisée sur l’éclat verdâtre de son sabre laser. He’Thu commença à reproduire certains enchainements enseignés par Idès lorsqu’elle met fin à son excitation assez soudainement. Pivotant elle reste fixe et raide devant la Dame Sith avant de déposer un genou à terre. Ne rompant à aucun moment le contact visuel avec sa disciple, Darth Oracci tend la main vers le sabre présenté devant elle. Inclinée et tendant le manche avec ses deux mains, paumes ouvertes, les doigts fins de la tisseuse se referment sur le manche qu’elle soulève avec précaution. Le portant à ses yeux, l’umbarane l’observe sous tous les angles possibles. Oui, elle savait que cette arme était fonctionnelle, certes pas très raffinée mais chaque Sith avait son propre style. D’un point de vue plus pragmatique, tant que le sabre laser était fonctionnel, il s’agissait d’une bonne arme. Darth Oracci laissa quelques mots s’échapper de ses lèvres.

- Impressionnant…

Il n’y avait aucune duplicité dans son expression, seulement quelque chose d’honnête. Darth Oracci avait su que la kiffar était douée à partir du moment où elle l’avait vu combattre Idès il y a déjà trois semaines de cela. Volontairement l’umbarane avait voulu précipiter la fabrication de son sabre laser afin de tester la détermination ainsi que le talent d’He’Thu à faire face à ce défi. Nombreux sont les apprentis qui, à ce stade de la formation, auraient échoué à concevoir leur sabre laser. He’Thu avait prouvé qu’elle était capable de se surpasser lorsqu’elle était poussée dans ses derniers retranchements. La Dame Sith laissa transparaître un sourire de satisfaction et de fierté sur son visage. Elle ne s’était pas trompée et n’avait pas perdu son temps avec He’Thu. C’était une excellente chose que son instinct ne lui ait pas fait défaut. Toujours avec le même sourire sur le visage, son regard se posa sur la jeune femme. Elle activa à son tour l’une des deux lames du sabre laser et délicatement passa son sabre au dessus de son épaule gauche, très prêt de sa joue, avant de faire la même chose sur l’autre épaule puis au dessus de sa tête. Sa voix reprit d’une voix solennelle même si l’umbarane ne cachait pas sa fierté devant l’accomplissement de sa jeune élève.

- He’Thu, par ta création que je tiens entre mes doigts, je te reconnais comme étant officiellement mon apprentie. Relève-toi.

Lorsqu’elle s’exécuta, Darth Oracci désactiva la lame du double sabre laser et le rendit à sa propriétaire en le déposant entre ses mains. Plongées dans le silence, l’umbarane s’exprima à nouveau avec la langue de sa disciple.

- Ma sœur. Tu peux être fière de ton accomplissement. D’aucuns auraient pensé qu’il était beaucoup trop tôt pour toi de te soumettre à cette épreuve, mais tu as su t’en tirer pour concevoir l’arme qui pavera ton chemin vers tes ambitions. Et sache qu’à titre personnel, je suis fière de toi.

Il n’était pas commun pour Darth Oracci de faire des compliments honnêtes et sincères. En un sens, cela était flatteur pour He’Thu et sans doute que cela représenterait la plus belle des récompenses qui lui était donné d’avoir jusqu’à présent. L’umbarane l’enlaça quelques instants, donnant un peu de sa chaleur pour détendre le corps raidi de sa disciple. Puis elle reprit, toujours en langue des signes.

- A présent retourne dans tes quartiers et repose toi. Nous reprendrons ta formation demain. En attendant observe ton sabre, et prends soin de l’entretenir.

Se dirigeant vers la sortie de l’atelier, Darth Oracci attendit qu’He’Thu range les outils auprès du droïde avant que les deux femmes regagnent leurs quartiers.
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« Impressionnant »

Je ne sens plus une once d’animosité en elle. Elle se tient devant moi, me surplombe de toute sa hauteur, manipule ma création et soudain l’active. La lame vient bourdonner à mes oreilles, terriblement proche, je sens la morsure brûlante de la lame d’énergie pure mais ne scille pas. Mon cœur, comprenant davantage le caractère solennel de l’instant que mon esprit, s’emballe.

« He’Thu, par ta création que je tiens entre mes doigts, je te reconnais comme étant officiellement mon apprentie. Relève-toi. »

Le souffle étrangement court, je m’exécute. Elle tend mon arme que je récupère, ne réalisant pas tout à fait encore l’exploit qu’elle représente pour moi. La fatigue, surtout, l’intensité du moment, aussi, m’empêchent de saisir tout à fait les événements qui se succèdent. Ses doigts s’agitent et par-là, elle renoue le lien qu’elle a, il y a peu, menacé de défaire :

« Ma sœur. Tu peux être fière de ton accomplissement. D’aucuns auraient pensé qu’il était beaucoup trop tôt pour toi de te soumettre à cette épreuve, mais tu as su t’en tirer pour concevoir l’arme qui pavera ton chemin vers tes ambitions. Et sache qu’à titre personnel, je suis fière de toi. »[i]

Depuis leur rencontre, les compliments de ma Dame ont été rares. Un tel éloge m’émeut et m’emplit d’une fierté qui balaye la fatigue et l’usure des épreuves que je viens de traverser. Dans mon esprit, pourtant, un signe tourne comme en boucle. [i]Ma sœur
. Il tourne encore jusqu’à ce que soudainement, les bras de l’Umbarane m’accueillent et me serrent. Je réagis d’abord à cette étreinte en me raidissant encore davantage, saisit de stupeur, puis, après quelques battements, mon corps et ma peur abdiquent de concert et je sens sa chaleur m’envahir. Je lui rends ce témoignage d’affection, sans y réfléchir. J’ignore combien de temps nous nous trouvons l’une contre l’autre. Elle est si grande que mon oreille repose sur son cœur que j’entends battre sereinement, comme le rythme tranquille d’une horloge qui vous berce. Elle s’éloigne. Je tressaille alors que le froid de la pièce remplace la chaleur de sa présence.

« A présent retourne dans tes quartiers et repose toi. Nous reprendrons ta formation demain. En attendant observe ton sabre, et prends soin de l’entretenir.

– Bien, ma Dame. »

Je m’incline devant elle, plus profondément qu’en simple remerciement, je lui fais part de mon respect. D’un revers de main fatigué, j’invoque une nouvelle fois la force pour regrouper l’ensemble des restes de mon ancienne arme ainsi que les chutes de matières qui résultent de l’opération de fabrication. L’ensemble se dépose sur le plateau qui s’élance vers le droïde que j’ai consulté il y a… Si longtemps. Je n’ai aucune idée du temps qui me sépare de mon arrivée ici, j’ai juste conscience de l’océan de fatigue que j’ai traversé.

Nous remontons, en silence, des entrailles de l’Académie et, par un bref salue, nous nous quittons devant mes quartiers. J’y pénètre. La porte, dans un sifflement sec, se referme derrière moi. J’ai à nouveau conscience de respirer, comme si j’avais jusque-là retenu ma respiration. La tension retombe et les heures de concentration m’accablent tout ensemble. Les effets revitalisants se sont tout à fait dissipés, mon corps tout entier me semble douloureux.

Je gagne ma pièce d’eau, me remplis un bain en même temps que je quitte mes vêtements encore humides de l’effort que j’ai fourni. Je plonge dans l’eau fumante et un être inférieur l’aurait jugé brûlante, et me perds au cœur de la fournaise liquide. Ma conscience de ce qui m’entoure vacille tandis que je plonge dans une transe curative profonde que m’enseigna, il y a si longtemps, Ifant.


Lorsque j’émerge de ma méditation, l’eau est glaciale et mes lèvres bleues. Je frissonne, me plonge une dernière fois tout à fait dans l’eau et en sors tout aussi vite, tout à fait réveiller par le baiser glacé que nous nous sommes échangés. Je me glisse dans le séchoir sonique et me voilà séparée de tout mon eau, sèche comme au sortir d’un désert. J’appelle à moi un kimono en soi, long, et m’y glisse. J’avise mes vêtements, épars, et mon sabre, négligemment oublié dans le creux du tissu. Quelques gestes et voilà le tout rangé et le manche aux éclats d’acier dans ma main. Je gagne ma chambre, adopte l’assise du lotus, comme à mon habitude, et pose l’objet devant moi et le scrute.

Après quelques instants à admirer l’artefact que je tiens pour ma première revanche sur le monde et pour l’une de mes plus éclatantes victoires, j’ose un regard vers l’heure. Nous sommes en fin de nuit, mais quelle nuit ? Mes yeux ne trouvent pas le courage de parcourir le reste de l’écran pour trouver la date. L’aube sera bientôt-là, Idès aura tôt fait de me sermonner si j’ai manqué le moindre de ses entraînements.

Je continue d’admirer la garde. Je reconnais sans mal les gaines de mon ancien bâton télescopique et les bandes de bois – assez étrange – qui servent à la fois de grip mais aussi de marque. Je suis heureuse de constater cette façon singulière dont mon arme incarne un fragment de ma vie. Elle subit les mêmes évolutions que moi. Après un instant, je l’active, pour la seconde fois. Le bourdonnement éveille en moi une joie intense – fruit de mon labeur. Je m’assure alors de l’efficacité des modulateurs d’énergie en réglant les lames sur la position voulue pour l’entraînement. Sur le dos de ma main, je constate de l’efficience du dispositif : suffisamment douloureux pour ne pas vouloir trop renouveler l’expérience et à la fois absolument sans danger – mon but n’est pas de couper Idès en deux… pour l’instant.

Je souris, ma console sonne. C’est l’heure pour moi de gagner les terrasses de l’Académie et d’arborer fièrement mon arme. Aujourd’hui, ma tenue sera claire, comme le sentiment absolue d’accomplissement qui m’habite.
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