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Le cargo corellien de Darth Ganys évoluait à travers le tunnel de ver hyperspatial. Le togruta se trouvait en face de Ryden Thorlok séparés par une table dans l’espace de vie du cargo. Le droïde pilote était dans le cockpit et avait fait cap en direction de Kohlma, une des lunes de Bogden, un système ravagé par une guerre plusieurs fois millénaire et qui était des plus déserts désormais.

Darth Ganys se trouvant face au lorrdien qui lui avait causé tant de difficultés à pister avait été plutôt facile à intimider pour la capture. Le togruta méprisait un petit peu son captif pour lui avoir opposé si peu de résistance ni même avoir essayé de s’enfuir. Cela dit, il reconnaissait que le docteur n’était pas un combattant et avait préféré suivre la voie de la raison plutôt que de la peur brute. Cela faisait que quelques heures que le docteur avait été invité à monter à bord, et le togruta n’avait fait que le garder à l’œil, usant de ses pouvoirs pour essayer de le sonder mentalement. Sans un mot, il l’avait fixé de son regard mordoré comme s’il avait cherché à lire chacune de ses pensées. Sans doute que le lorrdien avait du se sentir comme un ver nu à la merci d’un corbeau à l’appétit prononcé. Dans ce silence pesant, la seule source de bruit qui était audible était le son du respirateur greffé au visage de Darth Ganys qui amplifiait chaque inspiration et expiration sur un rythme presque oppressant.

Il appuya sur un bouton de la table et un hologramme représentant une silhouette engoncée dans une armure de combat et portant un casque sur son visage. L’individu se raidit par respect vis-à-vis du togruta mais ne semblait pas inquiété ou dérangé par sa présence. Le seigneur Sith prit la parole d’une voix neutre, déformée par son respirateur.

- Mee. Ici Ganys. J’ai pu mettre la main sur le docteur Thorlok comme convenu.

Il y eut une seconde de décalage entre la parole émise par le togruta et le moment ou le soldat hocha la tête en signe d’entente. Le dénommé Mee répondit simplement et en étant plutôt détendu.

- Excellent travail seigneur Ganys, le seigneur Oracci est déjà sur place. Je lui transmets cette information. Est-ce qu’un comité d’accueil est requis ?

Darth Ganys posa son regard sur le lorrdien lui faisant face, marqua deux secondes de silence avant de répondre à la question posée.

- Ce ne sera pas nécessaire, rassure toi Mee. Je me chargerai de l’escorter moi-même. Darth Ganys terminé.

Il coupa l’hologramme par la suite et se laissa tomber contre le dossier du fauteuil dans lequel il était installé. Le togruta n’avait aucune peur à l’égard du lorrdien lui faisant face. Pianotant sur un clavier holographique, il fit apparaitre un avis de recherche émit par la République sur lequel le visage bien propre et rasé de Ryden Thorlok apparaissait. Darth Ganys ne pouvait s’empêcher de s’amuser de voir à quel point ce docteur des plus prometteurs avait pu se laisser aller à ce point niveau physique. Le togruta était satisfait de voir l’odeur corporelle de sa proie être en partie atténuée par le masque respiratoire qui lui recouvrait la bouche et le nez. Observant l’avis de recherche holographique, le seigneur Sith prit la parole d’une voix presque admirative.

- Docteur Ryden Thorlok. Recherché par la République pour l’inoculation d’un virus hautement dangereux à deux innocents, ayant causé à leur mort afin de ne pas déclencher une pandémie. Vous n’avez pas été facile à pister, plusieurs fois vous m’avez filé entre les griffes. Mais si cela peut vous rassurer, je n’étais pas seul à vous traquer…

Darth Ganys marqua une courte pause avant d’ajouter simplement.

- Votre profil a intéressé certains Hutts, mais ce sont bien les chasseurs de prime embauchés par la République qui ont failli vous capturer. Plusieurs fois, leurs actions m’ont fait perdre votre trace… j’ai donc du m’en occuper.

Le togruta déposa sur la table de son côté le petit sac que s’était constitué le lorrdien et en sortit l’un de ces inhalateurs. Il le fit léviter en utilisant la Force pour que lentement, le petit traitement du docteur se dépose délicatement dans sa main. Darth Ganys ajouta de sa voix grave et synthétique.

- Rassurez-vous, je ne suis pas l’un de ces chasseurs de primes désireux de vous livrer à la République. Je ne travaille pas non plus pour les Hutts. La personne que je représente est intéressée par vos compétences et pense que vous seriez bien plus productif utile et épanoui en étant ailleurs qu’à croupir dans une cellule perdue dans un pénitencier de la République. Si vous collaborez, aucun mal ne vous sera fait. Voyez-ceci comme une opportunité de poursuivre vos expériences.

Ce qui tranchait avec l’apparence de brute épaisse de Darth Ganys était bien entendu son timbre de voix singulier mais aussi les tournures de ses phrases tout comme le vocabulaire employé. De surcroit il pouvait donner l’impression d’anticiper les questions posées par le lorrdien. Sans doute que le docteur pouvait croire qu’il s’agissait de quelqu’un issu d’une certaine bourgeoisie ou aristocratie en un sens, ou du moins un Sith ayant suffisamment d’érudition pour se montrer convaincant.
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Lorsque Darth Ganys m’avait intercepté, j’avais tout d’abord songé à fuir…mais quand j’eus compris à qui j’avais affaire, j’avais décider de renoncer. Je n’aurai de toute façon pas pu aller bien loin. Avec cet emphysème qui rongeait mes poumons, tout effort violent ou stress déclenchait une crise…et j’avais besoin de mon médicament et d’un moment pour récupérer.

J’avais donc décidé de suivre ce Darth Ganys. Je me retrouvais donc dans un cargo corellien, en compagnie de ce Sith à l‘aspect inquiétant, en route pour rencontrer un autre Sith dont je ne savais rien.

J’étais assis à une table, face au Togruta. J’avais eu tout le temps nécessaire pour analyser ses moindres faits et gestes, son visage, tout… En tant que Lorrdien j'avais appris à décrypter le langage gestuel...c'était un héritage de mon peuple...aujourd'hui je le crains destiné à l'oubli...Mes yeux bleus étaient partout...j'allais de ses mains, à son respirateur, en passant par ses Lekku...

Je ne fus pourtant pas sans reste, lui-même même me scrutait sans un mot. Cela faisait des heures que cela durait… Ce qui commençait sérieusement à me stresser…j’avais la désagréable impression d’être passé aux rayons X. Ses yeux mordorés n’avaient cessé de décortiquer mes moindres gestes, mes moindres mimiques…toutes mes expressions faciales, rien n’avait été laissé au hasard. Ce que cela pouvait être perturbant…J’étais mal à l’aise, cependant j’essayais de le montrer le moins possible…autant que faire se peut. Je sentais ma respiration forte…forcément, il m’angoissait à me fixer ainsi ! Ce n’était vraiment pas le moment de paniquer et de lui claquer une défaillance respiratoire. Je prenais sur moi, tentant de réguler mon stress, me concentrant sur ma respiration.

Alors que je reprenais le contrôle de moi-même, mon « ravisseur » effectua une transmission, mettant au courant son interlocuteur de ma capture. Cela faisait donc un moment qu’on me courrait après. Et l’ordre venait de plus haut. Il fut mention du « seigneur Oracci » … Un haut dignitaire chez les Siths surement…avec ce titre de « seigneur » …néanmoins je constatais que le Togruta avait aussi ce rang de seigneur. Bordel…comment ils fonctionnaient dans ce bazar ! Je n’y connaissais rien dans les rangs des Siths, des Jedis…je savais qu’il y avait des apprentis, ou des padawans je crois…des maîtres…mais c’était tout…

Pas d’escorte prévue pour moi…je ne devais pas être bien dangereux à leurs yeux…à moins qu’être escorté par un seigneur Sith soit un honneur ? Comment le saurai-je. J’allais sombrer dans mes pensées, à nouveau, quand le Torgruta fit apparaître ce qui semblait être un avis de recherche…et pour cause, il s’agissait…de moi. Mes yeux se posèrent sur ce qui fut mon ancienne apparence…j’en étais à présent bien loin. Je m’étais dit qu’en laissant pousser mes cheveux et ma barbe, je pourrais créer un nouveau look et qu’on ne me reconnaîtrait pas. Sans aucun doute…je voulais rompre avec mon ancienne vie…cependant, et j’en étais bien conscient, je dégageais une odeur corporelle des plus désagréable. Je pensais qu’en étant repoussant on me ficherait la paix. J’étais décidément tombé bien bas…moi qui étais autrefois si proche de mon apparence…je faisais limite pitié, rêvant d’une douche et d’un morceau de savon. Brusquement j'eu un peu honte de cette apparence qui ne me mettait clairement pas en valeur...j'avais l'air d'un mendiant au mieux...au pire d'un chien enragé.

Darth Ganys s’exprima alors, me faisant à nouveau entendre cette voix flippante qui s’échappait de son respirateur…...bon sang si ce gars là et moi allions devoir nous côtoyer, j'allais devoir supporter cette maudite voix synthétique! il se fit un certain plaisir à me rappeler que la République était à mes trousses. Le rappel de ce qui était considéré comme mes « fautes » m’agaça…Je fis un geste de la main, signifiant ma mauvaise humeur et siffla d’une voix rauque :

- La République…ils m’ont accusé sans comprendre la portée de mes actions ! J’a agis pour le bien de la médecine !

Je les haïssais tous…

Le Togruta me précisa qu’il avait eu du mal à m’attraper…dans un sens cela prouvait que je n’avais pas été si mauvais que cela pour échapper à mes poursuivants. J’appris que même les Hutts avaient engagé des chasseurs de prime à mon encontre… Mon égo surdimensionné était fier de susciter tant d’intérêt. J’haussais un sourcil en apprenant que Ganys c’était « occupé des chasseurs de prime » envoyé par la République…Avec sarcasme je répliquais :

- Et je suppose que je devrais vous remercier pour cela ?

Je n’avais aucune envie d’être agréable avec ce Sith. D’autant plus qu’il était en train de faire joujou avec mon inhalateur…usant de ses pouvoir pour le faire passer de mon sac à ma main. Je ne pus m’empêcher d’être démonstrativement admiratif de la chose. Je ne m’étais jamais intéressé des pouvoir liés à la Force. On racontait tant de choses. Mais là j’en était témoin. Mon inhalateur avait littéralement « volé » jusqu’à moi… C’était incroyable…j’en oubliais presque que j’étais captif, prêt à lui demander comment il faisait cela, et me constituer un nouveau sujet d’étude. Dans un sens il me montrait sa supériorité par rapport à moi et mon état maladif...il me tenait...et ce jusque dans mon traitement médical!

A dire vrai tout dans ce Togruta me surprenait. Autant il était des plus agaçant à me scruter comme s’il voulait me retirer la peau et lire dans mes pensées, autant il me fascinait…je voulais savoir pourquoi cet inhalateur, comment il était devenu Sith, qu’est-ce que cela lui avait apporté…et j’en passe…Mais je me retenais… On n’était pas là pour tailler une bavette, j’étais son prisonnier….

Ses propos sur l’opportunité que son supérieur voulait me donner m’interpelèrent…Manifestement ce « Seigneur Oracci » voulait me donner du travail ? C’était pour mes compétences que les Siths s’intéressaient à moi. Enfin on reconnaissait mon génie ! Enfin…qu’il disait, j’avais pris l’habitude de me méfier des offres alléchantes depuis mon fiasco avec cette société privée qui s’était approprié mes recherches. Aussi fis-je cinglant :

- Permettez-moi de juger par moi-même de cette…opportunité…On a suffisamment abusé de ma confiance…

Vous me trouvez ingrat ? Oui j’étais méfiant…et comment seriez-vous à ma place ? La République avait ses chiens de chasse à mes trousses, les Hutts me voulaient pour je ne sais quelle raison, et maintenant les Siths se targuaient d’être la meilleure offre qu’on puisse me faire…peut-être…mais je ne perdais pas de vue que c’était grâce à eux que j’avais désormais besoin de bronchodilatateur pour tenter de ralentir la dégénérescence de mon système respiratoire.

Cependant je devais bien reconnaître que ce Darth Ganys, outre son regard inquisiteur, était des plus courtois…Il m’avait appelé « docteur » …ce qui ravissait mes oreilles, alors que la République avait décrété ma suspension d’exercice, me retirant mon titre de médecin…or sans la médecine je n’étais plus rien…Il se dégageait de ce Togruta quelque chose de…bienséant. Or du peu que j’en savait les Siths étaient montré comme des brutes sans cœur et sans savoir vivre. Celui-ci respirait une certaine sagesse, il était posé…stable…C’était appréciable dans une telle situation.

Personnellement, j’étais fils de médecin, j’avais reçu une éducation, j’avais une certaine culture. J’appréciais donc le parler et le vocabulaire utilisé par ce Togruta. Au moins je n’avais pas affaire à un analphabète sans cervelle ! De par son visage quelque peu ridé, je pouvais, sans trop m’avancer, qu’il était âgé…avec donc une certaine expérience acquise au fil des années. Je me demandais à quoi pouvait bien ressembler ce « seigneur Oracci » …sans doute un homme d’un grand discernement…Il ne me traversa nullement l’esprit que ce seigneur ne pouvait être autre chose qu’un homme, sans doute parce qu’on parlait d’un « seigneur »…la question qui me brulait les lèves s’échappa brusquement :

- A quoi dois-je m’attendre de ce Seigneur Oracci ?

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Les répliques du docteur Thorlok n’impressionnaient nullement Darth Ganys. A ses yeux il ne représentait aucune menace immédiate pour lui. Bien entendu, le lorrdien était quelqu’un d’intelligent et de brillant dans sa branche, mais en dépit de ses capacités cérébrales il restait pour Darth Ganys aussi dangereux que pouvait l’être le plus malin des termites. Le docteur commençait à se montrer plutôt agressif dans son propos, étant des plus ingrats vis-à-vis du Sith qui s’était donné du mal pour le pister, le retrouver et l’intercepter. Sa voix se fit plus grave et vibrante, à la fois menaçante et légère comme si ce qu’il disait n’avait aucune importance à ses yeux.

- Si vous préférez, je peux très bien m’arranger pour vous livrer aux services de la République chargés de vous retrouver et de vous mettre aux fers. Vous terminerez ainsi votre carrière prometteuse de docteur dans une cellule de haute sécurité, plongé au milieu des pires vermines criminelles que la République a emprisonné…

Le togruta avait cependant ses ordres. Après avoir communiqué le fait qu’il avait mis la main sur sa cible, il ne pouvait pas vraiment mettre à exécution ses menaces. Cela dit rien ne l’empêchait de tourmenter le jeune Ryden sans laisser trop de marques physiques afin de le calmer un peu. Sa méfiance naturelle vis-à-vis de cette offre était légitime compte tenu de son dossier mais Darth Ganys ne comptait pas lui laisser de réelle alternative possible ou envisageable. Sa réponse courtoise tombait comme un couperet.

- Votre jugement sera vite fait : soit vous travaillez pour nous… soit je me charge de vous réduire au silence. Si vous ne pouvez pas nous être utile, vous le serez pour personne.

Il ne plaisantait pas. Ses compétences et le fait qu’il ait été recruté par Darth Oracci l’impliquait de facto dans certaines intrigues de l’umbarane. Aussi si jamais il lui venait l’idée saugrenue de fuir ou de s’échapper, le togruta se chargerait personnellement de l’éliminer promptement pour que sa langue n’aille pas trahir quelques secrets et sinistres projets. Et de surcroit, ses compétences en matière de biologie le rendaient dangereux sur ce terrain là. Darth Ganys avait enseigné à son ancienne apprentie les vertus de la précaution quand il s’agissait d’établir certains projets malintentionnés ou secrets, la moindre fuite pouvait éventer des années de préparation ou de complot, d’où l’intérêt de réduire au silence les éléments les moins fiables une fois leur tâche accomplies. Darth Ganys reprit la parole d’une voix un peu plus posée, à la façon d’un marchand désireux de vendre son produit ou service à un client qui pourrait être intéressé.

- Le seigneur Oracci a des projets pour vous, compte tenu de vos compétences vous serez placé sur des recherches en lien avec vos expériences. Vos travaux sur la peste Rakghoule l’ont impressionné et intéressé. Voici son offre : une aide financière et matérielle pour que vous puissiez poursuivre vos recherches en échange de votre collaboration à l’élaboration de certaines bactéries et virus pouvant lui être utile. Vous serez nourri, logé et blanchi. Nos services se chargeront de vous fournir en cobayes bien entendu et de tout le matériel nécessaire à vos recherches…

En dépit de son allure sinistre, Darth Ganys n’avait rien perdu de son aptitude commerciale, même s’il omettait à dessein, le fait que la proposition de Darth Oracci relevait plus d’une prison dorée, du moins pour le moment. Peut-être qu’avec le temps la longueur de laisse que lui laisserait la Dame Sith serait un peu plus longue qu’au début, le togruta était convaincu que cela se ferait avec le temps. Les deux individus avaient des profils psychologiques suffisamment similaires pour travailler en collaboration et comprendre que l’un et l’autre pourraient accomplir leur objectifs ensemble plutôt que de façon conflictuelle. Le lorrdien était encore sous le choc et dans un état de confusion visible, ce qui expliquait son agressivité et la tension que Darth Ganys percevait en lui.

- Nous nous rendons sur Kohlma, une petite lune du système Bogden. C’est ici que vous trouverez votre nouveau laboratoire. Le personnel s’est chargé de vous accueillir docteur Thorlok. Avez-vous quelques questions avant que vous n’alliez vous préparer physiquement pour rencontrer le seigneur Oracci ?

Demanda Darth Ganys tout en esquissant un léger sourire derrière le masque. Cette provocation était purement gratuite et avait pour but d’éprouver la patience du docteur et lui faire réaliser qu’il pouvait sans doute regagner une certaine dignité. Ce n’était pas grand-chose, mais une bonne douche, quelques soins de peau et de nouveaux vêtements le sortiraient de son allure de vagabond sans abri dans laquelle il s’était enfermé pour essayer de passer sous les radars. En un sens, les Sith lui offraient quelque chose dont il rêvait : redevenir quelqu’un, regagner sa dignité en tant d’individu certes, mais aussi de médecin. Il rentrerait sans doute dans l’histoire non pas comme un bienfaiteur, mais comme un génie en avance sur son temps, surtout si son remède à la peste Rakghoule pouvait fonctionner. Le togruta et l’umbarane avaient bien compris que l’obsession de Thorlok à entrer dans l’Histoire était le meilleur levier de motivation pour s’assurer de sa collaboration.
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Ce n’était pas très malin d’être ardu avec le Sith. Il ne me voulait pas de mal, et m’avait même secouru, sans que je le sache, se débarrassant des charognards envoyés à mes trousses. Face à mon mauvais ton, il ne fut pas surprenant de voir le Sith, se faire quelque peu plus menaçant, et me rappeler à qui j’avais affaire et quelle était ma situation. Et pour couronner le tout, il appuya bien son propos en m’expliquant que soi j’obéissais, soit je disparaissais.

J’aurai pu répliquer, que certes, je n’étais pas aussi fort que lui, et je ne maîtrisais pas les armes, et je n’étais pas sensible à la Force, mais je pouvais, sans le moindre problème lui coller un pathogène mortel et le regarder mourir en prenant des notes. Mais ce serait futile et particulièrement désobligeant de ma part. Et ce serait également un parfait gâchis. Car ce Sith m’avait tout l’air d’être très intelligent, et s’il y avait une chose que je n’aimais pas, c’était le gaspillage.

Aussi je ne répliquais pas à ses menaces, et j’avais trop peur qu’il les mette à exécution. Je me renfrognais, me calant dans mon fauteuil, croisant les bras. J’eus un haussement d’épaules et je tournais la tête pour détourner mon regard du sinistre personnage. Quelle poisse…je détestais être remis à ma place. Je conservais les intimidations du Togruta dans un coin de ma tête…non pas en quête de vengeance, mais pour bien me les rappeler et ne pas perdre de vue de quelle trempe il était. Il avait dit cela avec un sérieux et un aplomb qui témoignaient bien de son intention de le faire si jamais je venais à tenter quoique ce soit contre lui ou ce Seigneur Oracci.

Le Togruta repris alors sur un ton plus posé. M’expliquant enfin ce qu’on attendait de moi. Il était bien évident que je me doutais un peu qu’il ne m’avait pas couru après pour mes beaux yeux. Ce que j’entendis alors sur les projets de Darth Oracci à mon encontre me ramena à poser de nouveau mes yeux sur mon interlocuteur. Voilà qui devenait intéressant !

J’écoutais avec la plus grande attention la fameuse proposition. Ce Seigneur Oracci voulait me rétablir dans mes fonctions de médecin, chercheur scientifique. Je recouvrirais ainsi ma raison d’être, ma dignité, et je pourrais accomplir ce pour quoi je suis fait…ce dans quoi je suis le meilleur. J’aurais un financement, un laboratoire, de l’équipement et même des cobayes…je pourrais continuer mes recherches. C’était le rêve de n’importe quel chercheur scientifique. Je devais seulement collaborer eux, répondant à leur demande en matière de pathogènes et autres microbes. Ma voix s’était dulcifiée, reprenant son timbre habituel grave, mais doux à la fois. J’avais esquissé un petit sourire :

- A l’image du gaz qui fut utilisé sur Lorrd-city sans doute…

L’idée de mettre au point un gaz mortel et de le faire passer par les circuits de ventilation était tout à fait habile…brillant même…Si j’en avais subi directement les effets, m’affaiblissant sur le plan physique, je ne pouvais qu’être admiratif face à l’ingéniosité dont les Siths avaient fait preuve. J’imaginais donc que ce Seigneur Oracci souhaitait quelque chose du genre, mais dans une version moins chimique, et plus biologique. Était-ce lui qui avait organisé l’attaque de Lorrd ?

Ce qui en soit ne me posait pas le moindre souci. Du moment qu’on me laissait faire ce que je voulais, le reste n’avais pas d’importance. Que les Siths déversent une bactérie mortelle de mon cru sur la République me convenait même parfaitement. Après ce que j’avais subi, il n’y avait plus qu’amertume et dédain à l’encontre de cette pseudo institution qui se voulait démocratique et qui m’avait condamné pour avoir fait mon travail.

Mais cette offre était-elle réelle ? N’était-ce pas un piège ? Peut-être me mentait-il sur toute la ligne ? C’était trop beau pour être vrai ! Je plongeai mes yeux dans ceux du Togruta, essayant de déceler une faille. Son élocution était parfaitement vendeuse, il savait y faire. Je me devais de savoir si je pouvais lui faire confiance. Il lisait surement le doute, l’incertitude, et surtout la méfiance, dans le saphir de mes yeux. Sur Lorrd, quand on étudiait le langage cinétique, héritage de notre civilisation, on apprenait à comprendre ce qui se cachait derrière ce qu’on appelait souvent les fenêtres de l’âme. Les yeux, tout comme nos mains, nous sont propres, comme une carte d’identité génétique. Mais le Sith avait sans nul doute appris à cacher ses émotions, et ses intentions.

Si j’avais réussi à m’apaiser quand mon « hôte » m’avait expliqué pourquoi son maître avait requis ma présence et mes compétences, je ne pus m’empêcher de le fusiller du regard et grincer des dents quand il parla de mon apparence physique douteuse. Genre quoi…j’étais trop crasseux pour être conduit ainsi à ce Dart Oracci ?

Je soupirais…Décidément ce Togruta avait encore une fois raison. Et il avait parfaitement bien étudié son sujet, à savoir moi. Si ma pauvre mère me voyait, elle m’aurait attrapé par une oreille pour me conduire directement à une douche avec savon et m’aurait intimé l’ordre de bien frotter partout. De part mon éducation, il était hors de question que je me présente devant une personne importante (ou pas d’ailleurs) ainsi vêtu et repoussant.

J’essayais de me dominer, j’étais sûr que Ganys avait fait exprès de formuler la chose ainsi, je me forçais à lui répondre avec tout le calme dont j’étais capable – à savoir très peu, encore confus dans mon esprit – :

- Ce n’est pas vraiment une question…Si ce n’est que je me demande comment je peux vous faire confiance. J’entends par là dans la durée… Car j’ai bien compris que si je fais le moindre faux pas je serai réduit au silence. Mais quelle garantie ai-je, qu’une fois que vous aurez ce que vous attendez de ma personne, vous ne vous débarrasserez pas de moi ?

Je pensais détenir la réponse à cette question, mais je voulais l’entendre de la bouche du Sith, et avoir bien conscience que je devais me rendre indispensable pour ce genre d’individus si je voulais rester en vie. Dans un sens en quoi Darth Ganys était-il si différent de moi ? Je n’étais pas du genre à m’encombrer de quelqu’un d’inutile. Et j’avais encore tellement à offrir, pour peut qu’on sache m’écouter.

Je m’étais levé après avoir achevé ces mots, prêt à suivre les consignes du Sith, et retrouver une apparence humaine.

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Darth Ganys prenait un certain plaisir à tourmenter le lorrdien, et l’observait avec la même intensité qu’un chat scrutait les moindres mouvements de la souris qu’il avait attrapée. A la mention du gaz libéré sur Lorrd-city, le togruta hocha la tête en guise de confirmation. Et le laissa poursuivre. Puis il posa la question fatidique : qu’adviendrait-il de lui une fois sa tâche accomplie ? Le seigneur Sith esquissa un nouveau sourire derrière son masque respiratoire, il ne s’était pas laissé surprendre par cette question, il avait rapidement cerné le profil du docteur qui lui faisait face, et de fait Darth Ganys savait que Ryden Thorlok était capable de voir plus loin que le bout de son nez. Le togruta ne répondit pas immédiatement et éteignit l’émetteur d’hologrammes. Attirant sa pique laser, il l’empoigna et s’appuya dessus pour se redresser puis se lever de son siège lentement. Sa voix métallique semblait un peu amusée tandis qu’il lui répondait.

- Vous comprenez vite notre façon de pensée docteur. Peut-être êtes-vous plus proche des Sith que vous ne le pensez.

Ses doigts enserrèrent le manche en duracier de sa pique tandis que sa jambe artificielle tapait sur le sol du vaisseau, rythmant la marche du seigneur Sith. Le togurta invita Torhyn à se lever et l’attendait vers la porte d’entrée de la salle de conférence dans laquelle ils se trouvaient tous les deux. Ouvrant la porte, Darth Ganys répondit simplement et avec légèreté comme s’il ne s’inquiétait pas du tout du sort du médecin car devinant son ingéniosité.

- Votre esprit brillant saura trouver de nouveaux fléaux à concevoir, ou des remèdes. Tant que vos capacités cérébrales auront une utilité à nos yeux et que vous vous montrez reconnaissants vis-à-vis de notre bienveillance à votre égard, vous n’aurez rien à craindre de nous.

Il l’accompagna en dehors de la salle et tendit un doigt fin vers la gauche de la coursive dans laquelle ils se trouvaient.

- Par ici.

Ouvrant la marche, ils firent une dizaine de pas avant d’arriver jusqu’à une porte qui s’ouvrit de façon électronique vers une petite chambre de quelques mètres carrés seulement. Sans doute un quartier de membre d’équipage. Il y avait un lit, des vêtements propres, plutôt haut-de-gamme et bien repassés dont un costume, ainsi qu’une blouse blanche de scientifique. Un droïde esthéticien était présent également et fit pivoter sa tête et ses photorécepteurs jaunâtres vers le duo qui était sur le pas de la porte. Laissant Torhynn entrer, il put voir qu’il y avait également un miroir et une douche simple dans une autre salle adjacente. Le tout n’était pas très décoré et le mobilier quoique correct était très spartiate. Cependant il n’y avait rien de superflu ici, juste le strict minimum. Des serviettes étaient présentes, déposés et rangées sur un radiateur interne à côté d’un peignoir.

- Vous pouvez rester ici le temps du trajet, nous avons environ vingt heures avant d’atteindre notre destination. Le frigo présent et la table vous permettront de vous restaurer et de vous hydrater. Le droïde a une fonctionnalité pour préparer vos plats. Mes quartiers sont juste à côté.

Déclara sobrement Darth Ganys qui invita le docteur à pénétrer dans la salle pour prendre soin de lui. Puis il désigna du bout de sa pique une porte située un peu plus prêt du poste de pilotage. C’étaient les quartiers du capitaine du vaisseau, ce qui impliquait qu’il y avait sans doute un peu plus de confort et d’espace pour soi. Sans dire un mot de plus, il tapa dans ses mains et deux droïdes de sécurité s’activèrent dans le couloir et prirent position, rappelant que pour l’heure il était encore un captif. Darth Ganys préférait éviter qu’il soit tenté par l’idée de se jeter dans une capsule de sauvetage en plein voyage hyperespatial (ce qui aurait pour conséquence de causer son décès). Le togruta s’en alla dans ses quartiers après s’être passé les doigts devant les yeux. Visiblement la fatigue commençait à l’éreinter et le rendre assez susceptible. Sans doute que le lorrdien avait pu remarquer que sa main de libre avait tendance à trembler quelques peu parfois dans un geste incontrôlé qui agaçait le seigneur Ganys.

Disparaissant dans ses quartiers, Ryden put prendre possession de sa petite chambre aménagée. Le droïde resta silencieux et l’observa, visiblement cet automate n’était pas présent pour assurer la sécurité mais s’occuper de l’aider dans ses tâches quotidiennes, mais aussi à le coiffer et raser s’il en avait besoin. Aucun couvert n’était présent si ce n’est des couverts en plastique. Darth Ganys n’était pas idiot et avait retiré toute chose susceptible de pouvoir servir d’arme pour le lorrdien, que ce soit contre les occupants du cargo ou alors contre lui-même. La nourriture présente dans le frigo était constituée de plats qui se mangeaient froids, une bouteille d’eau de deux litres, ainsi qu’une petite bouteille d’alcool –en trop petite quantité pour que le docteur puisse se saouler- . Il y avait quelques biscuits secs et des plats froids en ration qu’il pouvait faire réchauffer à l’aide d’un petit four. A côté de la douche se trouvaient également un évier et tout ce dont il pourrait avoir besoin pour se soulager.
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Darth Ganys avait confirmé mes soupçons quant à mon sort si je ne servais plus leurs intérêts… Je n’en pris pas ombrage, c’était de bonne guerre…Je me contentais de claquer un :

- C’est noté

J’avais, toute fois, cru repérer une sorte de respect de la part du Sith à mon égard. Nous verrons avec le temps. Pour l’heure il me guida jusqu’à une petite chambre, avec ce qui s’apparentait à une salle de bain. C’était spartiate, petit… mais bon, c’était toujours mieux que ce que j’avais eu jusque-là. Compte tenu de ce que j’avais vécu ces derniers temps, j’étais heureux d’avoir une douche à ma disposition…et le temps d’en prendre une…sans avoir à me soucier de ce qui pourrait advenir de moi. Avec le Sith les choses avaient été claires, et je savais à quoi m'en tenir. Je devais leur être utile.

Mon regard balaya les quartiers qui étaient à ma disposition. Il y avait tout ce dont j’avais besoin pour recouvrer une apparence plus décente. Darth Ganys m’indiqua que nous en avions encore pour vingt heures avant d’arriver à destination. Un droïde m’attendait dans la chambre, prêt à agir selon ma volonté…Tandis que j’entrais dans la chambre, j’avisais deux droïdes de sécurité qui prenaient position au pied de ma porte…me rappelant ma position de prisonnier. Ce Sith ne laissait rien au hasard. Je le saluais d’un signe de tête tandis qu’il s’éloignait, visiblement las. La porte se referma sur lui. J’étais à présent seul…avec le droïde. Mon premier réflexe fut de faire l’inventaire de mes quartiers, analysant tout ce qui était mis à ma disposition J’esquissais un sourire, rien n’avait été laissé au hasard, il y avait juste ce qu’il faut. Mes yeux se posèrent soudainement sur les vêtements. Ma main se tendis en direction de la blouse…symbole par excellence du scientifique et du médecin, voila un long moment que je n’avais pu en porter une…J’effleurais le tissu blanc, comme si j’avais peur qu’en la prenant elle disparaisse, tel un mirage…

Ce fut la présence du droïde qui me ramena à la réalité, il avait esquissé un mouvement dans ma direction, je fis un geste brusque pour l’interrompre. Je n’avais besoin de personne pour me dévêtir et prendre une douche. Une douche…rien de si extraordinaire en soit, et pourtant, j’en avais bien besoin.

Après m’être débarrassé de mes vêtements – que j’avais négligemment laissé choir à mes pieds – je me retrouvais, nu, à actionner le système de la douche, attendant que l’eau soit suffisamment chaude…je détestais l’eau froide…Lorsque mon corps fut au contact de l’eau, je sentis progressivement mes muscles se détendre. Bon sang, cela faisait un bien fou ! Les volutes de vapeur m’enveloppaient tandis que je me laissais aller à un certain bien être que je n’avais plus ressenti depuis un moment. Une main contre la paroi, l’autre pendante, j’avais baissé la tête, observant mon corps amaigri. J’avais changé, mon corps avant entretenu semblait plus faible, et maladif. Mes muscles avaient fondu…en même temps le moindre effort déclenchait une crise, m’obligeant à prendre mon traitement. J’avais perdu le hâle de ma peau, arborant désormais une certaine pâleur qui renforçait l’image d’un homme affaiblis.

J’essayais de ne pas m’apitoyer sur cette maladie qui me rongeait de l’intérieur…basculant la tête en arrière je savourais cette eau chaude qui ruisselait sur mon visage. Je ne savais pas combien de temps je restais sous la douche. Suffisamment pour que la salle de bain soit transformée en sauna. Une fois savonné et rincé, je sortis pour me sécher. Je passais le peignoir à ma disposition. J’observais mon reflet dans le miroir…mes cheveux avaient tant poussés, et ma barbe était hirsute ! Je ne pouvais définitivement pas rester ainsi. Je devais discipliner tout cela. Comme devinant mes pensées, le droïde à ma disposition s’était approché de moi. J’eus un geste vif, menaçant, je grondais à son intention :

- Ne…me touche pas…

Le pauvre droïde s’éloigna, manifestement contrarié de ma réaction. En même temps je n’avais déjà pas confiance en son maître, ce n’était pas pour avoir confiance en un robot qui pourrait avoir reçu un ordre en ma défaveur…quoique je commençais vraiment à croire au fait que les Siths n’attenteraient pas à ma vie, pour l’instant. Mais c’était trop tôt pour moi de me laisser aller les lames de rasoirs et ciseaux tenus par d’autres mains que les miennes. Alors que j’étais prêt à tout couper, pour retrouver mon apparence d’antan, je me ravisais…je voulais changer…Aussi ne coupais-je que légèrement mes longs cheveux ondulés, afin qu’ils tombent sur mes épaules. Puis je taillais dans l’épaisse barbe sombre qui envahissait mon visage. Je la réduisis grandement, lui donnant un aspect certes fourni, mais structuré.

Je revins dans la partie chambre de mes quartiers, le droïde m’attendait, avec les habits mis à ma disposition. J’allais encore le rabrouer, mais je me retins, je ne prenais pas tellement de risque à le laisser me vêtir. Quelques minutes plus tard, j’étais transformé, et tandis que le droïde s’octroyait le plaisir d’arranger ma tenue, passer rapidement un coup sur mes épaules comme pour chasser une poussière fictive, j’arrangeai les manches du costume que je venais de passer, tout en appréciant la qualité du tissu. Enfin…le moment tant attendu…la blouse…Je la passais avec plaisir, je renaissais. Je me sentais à nouveau investit de mon statut de médecin, comme si ce simple vêtement en était la digne représentation.

Je jetais un rapide coup d'œil dans le miroir. Ce nouveau look me changeait très clairement. Néanmoins c'était le but. Mes cheveux ainsi longs mais désormais propres ainsi que cette barbe, certes taillée, mais plus fournie que cette que j'exhibais sur Lorrd, renforçaient ce côté mystérieux et ténébreux que j'affectionnais. Satisfait de ces changements je ne pus m'empêcher de sourire, celui la en revanche il n'avait pas changé...pas plus que mes yeux...je conservais, selon moi, un certain charme.

Le droïde m’avait proposé de me restaurer…je me contentais de vaguement grignoter un morceau de pain, et boire une grande quantité d’eau…Mon esprit était ailleurs, et je n’avais pas plus faim que cela…Je songeais à tout autre chose…cherchant à imaginer à quoi pouvait bien ressembler le Seigneur Oracci qui inspirait une si grande fidélité chez un autre Seigneur Sith…

Darth Ganys…ma curiosité à son encontre grandissait. J’avais noté ce tremblement de sa main, je me demandais bien à quoi cela était-il dû ? Un trouble neurologique ? Une dégénérescence nerveuse ? Un stress post-traumatique ? Une foule de questions tambourinaient dans ma tête. Attablé, mes doigts commencèrent à tapoter sur la table, trahissant mon incapacité à tenir en place…J’avisais le lit…je n’avais pas sommeil… mon cerveau était en ébullition. Soudain je me levais, mon idée était définitivement stupide, mais c’était plus fort que moi.

Ne prêtant pas attention au droïde protocolaire chargé de s’occuper de moi, j’actionnais la porte, et sortis dans le couloir. Je fus brusquement assailli par deux droïdes de sécurité…ha…c’est que je les avais oubliés ceux-là…

- Monsieur…où allez-vous ?

Heu….il me fallait trouver quelque chose à dire, et vite, sans quoi ces bougres d’idiots allaient, au mieux me renvoyer dans ma chambre comme un sale gamin pris en train de désobéir, au pire ils alerteraient leur maître et là se serait un tout autre problème. J’avisais ma blouse…et si…j’osais… ? Mon expérience avec les droïdes de sécurité m’avait déjà permis de constater qu’ils n’étaient as toujours aussi malins qu’on pouvait le croire. Et que parfois le plus gros des mensonges pouvait nous tirer d’une mauvaise passe…Je leur répondit donc d’une voix calme et posée :

- Hé bien ? Je suis le médecin du bord, Darth Ganys m’a demandé de passer le voir quand je serai prêt.

Je les regardais…peut-être un peut trop gros comme mensonge…Ils étaient en train de calculer les probabilités que mes paroles soient exactes…j’ajoutais :

- Enfin regardez-moi…je n’ai pas d’armes, je suis médecin… c’est ridicule de faire attendre le Seigneur Ganys, il ne sera pas content…

Les droïdes finirent par s’écarter, me laissant passer…relevant la tête, je passais devant eux, me dirigeant vers les quartiers du Darth. Après une courte hésitation…j’activais la porte. Comme je m’y attendais c’était beaucoup plus spacieux que les quartiers qui m’avaient été assignés. Je cherchais des yeux le Sith…cherchant à entendre le bruit de son respirateur…mais rien…Mes yeux se posèrent sur le lit, se trouvant dans un renfoncement, de sorte qu’on ne voyait pas de prime abord s’il y avait un occupant ou non. Doucement, je m’approchais…Darth Ganys était allongé, il semblait dormir. Il m’avait paru fatigué, il n’était pas complètement une machine, il avait besoin de repos.

Mon regard inquisiteur de médecin cherchait à détecter des failles, des signes de pathologie. Alors que je m’approchais un peu plus, mes yeux se posèrent sur son visage…il avait retiré son respirateur…il ne lui servait donc pas à respirer ? Soudain j’eu un mouvement de recul…je venais de constater avec horreur que mon hôte n’avait plus de mâchoire. Comment cela avait-il pu lui arriver ? Ce Togruta paraissait si fort, l’idée que quelqu’un ait pu lui infliger une pareille blessure me glaça d’effroi…Le Seigneur Oracci ? Pour vaincre un géant tel que Ganys, cet Oracci devait être d’une puissance colossale. Brusquement le tremblement de sa main repris…Je fronçais les sourcils… Qu’est-ce que cela signifiait ? De quoi souffrait-il ?

Je reculais…songeant brusquement que s’il se réveillait, il était parfaitement capable de me le faire douloureusement regretter. Je me dirigeais vers la porte…j’en avais assez vu…cependant je n’étais pas satisfait, j’étais venu pensant trouver des réponses à certaines de mes interrogations, et au lieu de cela, d’autres questions vinrent m’assaillir…ce que cela pouvait être frustrant…


HRP:
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Ayant un peu de temps devant lui le togruta prit sur lui le temps de se laver après avoir retiré son masque respiratoire. Changeant de tenue, il confia ses vêtements au droïde chargé de les nettoyer, il enfila une tenue plus légère sans capuchon pour dormir quelques heures.

Les quartiers de Darth Ganys étaient plus spacieux et luxueux, mais aussi décoré ici et là d’objets divers et variés. Vers son bureau se trouvait un mannequin portant une armure de combat d’un soldat impérial lustrée comme si elle venait tout juste d’être produite. Quelques artefacts anciens comme des tablettes étaient disposés ici et là, tout comme un noyau de données posé sur le bureau à côté d’un holocron ressemblant à une pyramide rougeâtre aux arrêtes en or. Endormi, le togruta avait souhaité prendre quelques heures de repos afin de s’économiser et se rétablir après cette traque du docteur Thorlok. Il avait simplement retiré son respirateur et s’était assoupi. Mais un seigneur Sith de sa trempe ne dort jamais vraiment sur ces deux oreilles… toujours conscient de son environnement en un sens et tourmenté par les cauchemars du passé ou des visions que la Force pouvait envoyer. Et le togruta n’échappait pas à cette règle. Tandis qu’il dormait d’un sommeil sans rêves, il crut percevoir une vibration dans l’air qui aurait été captée par ses lekkus. Se concentrant, il focalisa son attention sur son audition pour entendre des pas dans ses quartiers, la démarche n’était pas celle de son droïde… mais plus humaine et erratique.

Darth Ganys ouvrit un œil, ses sens ne l’avaient pas dupé : quelqu’un était dans ses quartiers. Se redressant rapidement pour se mettre sur ses jambes, il vit devant lui le lorrdien qui cherchait à s’échapper de ses quartiers aussi clairement qu’un prédateur repère sa proie. Un son guttural provint du fond de sa gorge comme une quinte de toux qui le secoua à quatre reprises.

- Puis-je savoir ce que vous faites dans mes quartiers docteur ?

Questionna sa voix artificielle tandis qu’il s’avançait après que sa pique ait décollé du mur pour se loger dans la paume de sa main droite. Sans son masque sur le visage, il approchait lentement, verrouillant mentalement la porte de ses quartiers en utilisant la Force. Sa respiration était sifflante et particulièrement aigue. L’absence de sa mâchoire inférieure révéla un trou au fond de sa gorge ainsi que quelques implants amplifiant les vibrations de ses cordes vocales pour générer une voix synthétique. Naturellement conscient de l’état de frayeur qu’il pouvait susciter chez son interlocuteur, il s’en délecta quelques instants et s’empara de son masque qu’il brancha au reste de son corps, reprenant un rythme de respiration plus classique. A dire vrai son masque respiratoire servait surtout à Darth Ganys lors des moments d’efforts intenses ou respirer la bouche ouverte était le plus adéquat pour fournir une ventilation pulmonaire efficace par rapport à la situation. Vêtu d’un simple kimono noir en lin, la veste de son habit était ouverte sur sa poitrine qui restait entretenue même si sa peau semblait renfermer de nombreux stigmates et cicatrices.

- Aviez-vous des questions ?

Demanda-t’il d’un regard des plus inquisiteurs comme s’il cherchait à sonder l’esprit de Ryden qui était coincé entre le seigneur Sith et la porte verrouillée au voyant rouge.
Torhyn Lokred
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Quand on essaye d’en apprendre sur une espèce inconnue, on l’étudie au sein de son environnement de vie…C’était ce que j’avais voulu faire. Mais lorsque la voix du Sith retentit derrière moi, je soupirais…j’avais été stupide de croire qu’il ne se réveillerait pas. Et le pire c’est que, par je ne sais quel moyen, il avait verrouillé la porte. Je n’avais plus aucun moyen de sortir d’ici sans affronter le géant que je venais de déranger dans son sommeil…Enfin si on pouvait appeler ça un sommeil ! J’avais pourtant fait un minimum de bruit, et il s’était tout de même réveillé !

Je me retournais, lui faisant face, alors qu’il s’avançait vers moi…se délectant manifestement de la vision terrifiante de son visage mutilé qu’il m’offrait. Il avait vraiment une tête à faire peur. Il remit son respirateur, j’en conclus qu’il en avait un certain besoin, mais son système respiratoire n’était pas atteint, du moins pas de base. J’avais noté la présence d’un implant cybernétique, qui lui permettait de parler. Je n’avais jamais vu une telle blessure, à un tel degré de gravité. Mais je n’étais pas au bout de mes surprises, car tandis qu’il approchait vers moi, je distinguais le torse, révélé par sa tunique entrouverte, couvert de cicatrices. Était-ce là tout ce qui définissait un Sith ? Une vie de combats, et de blessures ?

Utilisant la Force, il avait de nouveau attiré sa pique à lui, comme si je représentais un quelconque danger ? A moins que cela ne soit pour se donner un air plus effrayant ? Franchement ce n’était pas nécessaire. Il me demanda alors si j’avais des questions…sérieusement ? Oui…j’en avais des questions…

Je ne savais trop comment aborder la chose…J’ouvris une première fois la bouche…non…Je levais un doigt…non…pas comme cela…Mon regard balaya la pièce…bah…autant y aller franchement. Avisant sa pique, je la désignais :

- Etes-vous vraiment obligé d’avoir ça ? Je ne suis pas une menace…Et croyez-moi, vous êtes déjà bien assez dissuasif, même sans.

Ce n’est pas que cela me stressait, mais il était assez perturbant de parler à quelqu’un qui avait sans cesse une arme à la main. Je repris :

- Je ne voulais pas vous réveiller. Je pensais trouver des réponses à certaines questions auxquelles vous auriez été susceptible de ne pas répondre…En tant que médecin, dès que je vois quelqu’un je ne peux pas m’empêcher de chercher des signes de souffrance, ou de pathologie…Votre main, elle a attiré mon attention à plusieurs reprises…De quoi souffrez-vous ?

Cependant, en cherchant à en apprendre plus sur mon hôte, j’avais généré encore plus d’interrogations qu’au départ. J’observais ses quartiers, il y avait une série d’objets qui éveillaient ma curiosité, notamment un…une sorte de pyramide cramoisie sertie d’arrêtes dorées. Ma curiosité était plus qu’attisée, mes yeux pétillaient d’intérêt. Depuis mon départ de Lorrd, c’était sans nul doute l’endroit le plus intéressant qui m’avait été donné de voir. Des tablettes qui semblaient anciennes, des artefacts, un noyau de données, des connaissances auxquelles je n’avais jamais eu accès. Je fis d’une voix grave :

- Vous savez tout de moi, je ne sais rien de vous…et quand je trouve un sujet d’étude si je puis dire, je l’étudie.

Je montrais sa mâchoire absente :

- Que vous est-il arrivé ? Vous êtes couvert de cicatrices, et votre jambe…est-ce à cela que se résume votre vie ? Des combats ? La guerre ? N’êtes-vous jamais rassasié ?

Je fis un geste vers son arme qu’il arborait sous mes yeux…c’était son réflexe, prendre son arme, être menaçant. Ne pouvait-il en être autrement ? Mon esprit était confus…J'aurai presque pu passer pour un dément à le harceler ainsi de questions aussi brutalement. Serrant les dents j’essayais de remettre tout en ordre dans ma tête. Ce Sith ne m’avait rien fait, cependant ses intimidations lors de notre précédente conversation resurgirent brusquement dans ma tête…Je posais deux doigts sur mon front…comme pour appuyer sur un bouton « stop » au flot incessant d’interrogations qui bouillonnait dans ma tête. Et soudain, une autre question naquit alors…cette question je me l’était répétée depuis que les premiers bombardements avaient secoués Lorrd-City. Cette fois la barrière de mes lèvres fut brisée, et je rompis un silence pesant en demandant clairement :

- Est-ce vous qui êtes responsable de l’attaque sur ma planète ? Pourquoi Lorrd a-t-elle été prise pour cible ?

Non pas que j’éprouve la moindre tristesse, je n’avais cure de ce qui était arrivé à mon peuple, mais j’avais moi-même souffert, j’y étais, et j’avais survécut. Néanmoins profondément marqué dans ma chair, j’avais le droit de savoir. Comme un rappel douloureux, je fus alors secoué d’une quinte de toux…ramenant ma main à ma bouche je me détournais de Ganys. Je parvins toutefois à me maîtriser en quelques secondes, ce n’était rien. Mes yeux s’étaient reposés sur la forme pyramidale qui trônait sur son bureau. Je désignais alors cette chose :

- Et cela qu’est-ce que c’est ?

J’aurai pu poursuivre mes questions, mais je me retins. Je le défiais à présent de mon regard saphir. Allait-il illustrer mon questionnement sur sa vie de violences, en me flaquant vertement à la porte pour l’avoir dérangé dans son repos ? Je le croyais sincèrement. Ou me donnerait-il tord en comprenant l’état bouillonnant d’interrogations dans lequel je me trouvais ?

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- Ne comptez pas sur moi pour être le volontaire de vos travaux docteur Thorlok. Et si vous craignez ma pique, sachez que je pourrais vous tuer ici et maintenant sans même avoir besoin de vous toucher.

Claqua-t-il en guise de réponse. Une jolie façon de sous-entendre que la pique-laser n’était sans doute qu’un artifice destiné à attirer l’œil dessus plutôt que de regarder autre part, comme par exemple la main gauche du togruta invoquer la Force pour étouffer le lorrdien… Il ne répondit pas sur le tremblement de sa main qui n’avait pas échappé au regard avisé du docteur, cette seule évocation avait suffit à l’énerver et à envisager de lui casser les jambes pour lui passer l’envie de s’interroger dessus. Mais les questions posées ensuite sur ses cicatrices ou Lorrd semblaient plus intéressantes et justifiées. En effet le docteur ne savait rien de Darth Ganys, et si Darth Oracci souhaitait que tous les deux collaborent, un minimum de choses devait être mis au point. Alors le Togruta recula quelques peu, ses épaules se détendirent et il répondit d’une voix plutôt neutre mais un tantinet hautaine, sous-entendant sa supériorité face au médecin.

- La voie du Côté Obscur est faite de souffrances et de combats… mais c’est un maigre prix à payer pour le pouvoir qu’il vous promet. Connaissez-vous notre mantra ? La paix est un mensonge il n’y a que la passion. Par la passion, j’ai la puissance. Par la puissance, j’ai le pouvoir. Par le pouvoir j’ai la victoire. Par la victoire je brise mes chaînes… La Force me libérera. Seuls les plus forts survivent… et vous n’avez pas idée de ce que j’ai du faire pour mériter ma place au sein de l’Ordre.

Ses yeux se plissèrent. Oui il avait eu un parcours bien différent de celui de son maître actuel. Né sur Shili, il avait été capturé par des esclavagistes et transféré dans l’espace hutt. Ayant réussi à s’échapper, Ganys avait erré dans les rues alors qu’il n’était encore qu’un enfant. Lorsqu’il avait rencontré Darth Oracci et lors de leur affrontement il le lui avait justement rappelé. Elle n’était pas née pauvre, elle n’avait jamais eu faim, elle n’avait jamais eu besoin de se battre, de voler, de tuer juste pour survivre lors de son arrivée sur Korriban. Ce a quoi elle lui avait répondu lors de ce duel que le togruta avait pourtant survécu de part sa volonté, en suivant ses propres règles et à l’aide de ses deux mains il avait pu prendre sa vie en main et devenir un Sith. Elle l’avait supplanté, subjugué alors qu’elle n’avait rien connu de la misère ni de la frontière délicate entre l’humain et l’animal. Non la vie de Darth Ganys n’avait été qu’une succession d’épreuves pour la survie, son existence avait bien failli s’éteindre lors de son duel avec son apprentie. Il avait versé beaucoup de sang pour se hisser des groupes d’acolytes, lui le togruta au corps sec et presque squelettique. Chaque combat gagné était l’assurance d’un bon repas, et bien qu’il fût nourri à l’Académie, cette vieille habitude ne l’avait pas quitté pour autant. Inculte, l’Empire lui avait ouvert les bras et permis de devenir l’un des agents les plus efficaces de l’Empire. Le togruta avait également éliminé son propre maître alors Seigneur Sith pour revendiquer son titre. Lorsque les questions relatives à Lorrd furent posées, Darth Ganys ricana d’un rire jaune. Il n’était pas adressé à Ryden Thorlok, mais plus aux têtes pensantes de l’Ordre qu’il méprisait pour leur manque total de lucidité dans ce conflit.

- Non… Lorrd ne faisait aucunement partie de mes projets d’attaque, ni de ceux de Darth Oracci. Ce monde revêtait une importance stratégique trop mineure pour que j’y consacre des ressources du moins de cette ampleur, l’intérêt de la prise de Lorrd était purement symbolique et non stratégique. Une base d’observation Jedi ne justifiait pas sur votre planète un tel déploiement. Cependant ce n’était pas de l’avis de l’Empire et de ses… ahem… « stratèges ».

Dit-il en mimant des guillemets avec son index et majeur de sa main gauche. Son regard des plus agacés révélait une désapprobation ouverte de la stratégie militaire impériale qu’Oracci partageait avec son ancien maître. L’Empire ne pouvait pas gagner sur le long terme avec ces méthodes. Ce gaspillage de ressources risquerait bien de se retourner contre les Sith, surtout lorsque ceux-ci affrontaient un mastodonte tel que la République en termes de réserves et ressources. Sans une remise en question de la doctrine de combat Sith, ceux-ci couraient à leur perte. Il fit volteface, retirant son entrave sur la porte et s’en alla en direction de l’artefact désigné tout en poursuivant son propos sur Lorrd.

- Darth Odium a coordonné l’attaque. C’est lui qui a suggéré l’attaque au gaz des lorrdiens réfugiés dans les souterrains. L’ancienne impératrice Darth Ynnitach avait alors approuvé cette méthode. A titre personnel je m’y serai sans doute pris autrement de manière moins tape à l’œil. Mais que voulez vous… La matière grise est rare de nos jours. Aussi exploitez la votre au maximum de ses capacités.

Prenant la relique pyramidale au creux de sa main, il la contempla un instant pour la montrer au docteur avant de la déposer précautionneusement sur la commode. Sa voix reprit d’un ton qui sonnait comme un avertissement mais dénué de menace dans sa tonalité.

- Ceci est un holocron Sith. Source de savoir des plus précieuses… mais je vous déconseille de l’utiliser. Car il ne s’agit pas de votre sphère d’expertise d’une part, et d’autre part car je présume que vous ne voulez pas prendre le risque de devenir un légume ce qui serait des plus… regrettables.

Les holocrons Sith pouvaient réserver de très mauvaises surprises à ceux les manipulant comme des bibelots ou pensant être dignes d’en recevoir l’enseignement. Les fabricants de ces holocrons étaient très vicieux et aimaient tenter les individus pour mieux les piéger.
Torhyn Lokred
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Je m’étais attendu à finir en pâté pour rancor, et bien ce fut le contraire, le Sith pris la peine de répondre à mes questions, me surprenant grandement, et cassant les préjugés que j’avais à son encontre. Il était bien plus réfléchi qu’il n’y paraissait. Et sous ses airs de guerrier, un esprit aiguisé œuvrait sans relâche. Voila qui intimait à un certain respect de ma part.

La réplique de Darth Ganys sur sa capacité de me tuer sans utiliser son arme et sans me toucher, me rappela de suite à qui j’avais affaire. Ce n’était pas un simple soldat…c’était un Sith. Un manipulateur de la Force…cette « chose » dont je ne connaissais pas grand-chose, et dont on racontait tant choses. Des rumeurs, des histoires parfois délirantes à mes yeux…Je fus soudainement envahis d’un sentiment d’incertitude. Et si tout ce qu’on racontait à propos des utilisateurs de la Force était vrai… ? On les disait capables de prodiges…

J’eus néanmoins un petit sourire aux propos de mon hôte sur le fait qu’il n’avait nulle envie d’être un de mes « sujets de recherche ». Par chance pour Ganys, j’étais parfaitement capable de faire le médecin et d’étudier un cas de diagnostic différentiel sans essayer de le transformer en cobaye. Et désormais, le Sith devenait des plus intéressant. Cette « maladie » qu’il avait esquivée, évitant de me répondre…Je n’insista pas…du moins pas pour l’heure, inutile de l’énerver…je ne tenais pas à être transformé en chair à saucisse de Bantha. Et tout le corps de Ganys lançait des signaux d’agacement profond suite à ma question sur sa main. Sujet tabou donc…J’y reviendrai…soyez-en sûr mon cher…

Prenant un air légèrement hautain – ce qu’il pouvait être agaçant ! – le Togruta m’expliqua la voie du Côté Obscur. Cela sonnait très « religion » quand il récita le mantra des Siths. Cependant, ces mots raisonnaient tel un doux chant à mes oreilles. C’était tellement vrai… Je répétais à voix basse ces quelques mots, comme pour m’en imprégner et les assimiler et ainsi ne jamais les oublier…

- La paix est un mensonge il n’y a que la passion. Par la passion, j’ai la puissance. Par la puissance, j’ai le pouvoir. Par le pouvoir j’ai la victoire. Par la victoire je brise mes chaînes…

« La paix est un mensonge il n’y a que la passion », je ne pouvais qu’adhérer à une telle idée. Vivre en paix était une pure illusion, et sans passion il n’y aurait pas de vie. Dans la paix on s’enlise dans une tranquillité malsaine. C’est dans le conflit que l’on fait ressurgir le meilleur de nous-même. Et les guerres permettent d’éliminer les plus faibles, et appliquer la sélection naturelle, ceux qui ne méritaient pas de vivre. Et ces conflits génèrent souvent des émotions fortes, telles que la haine, la colère, la frustration. J’en savais quelque chose. La passion est une émotion très forte, souvent tournée vers une autre personne. Or nous nous définition, chaque être conscient par nos émotions, nos sentiments. Ce sont eux qui nous guident dans nos actions, dans nos choix.

« Par la passion, j’ai la puissance », nous avons besoin de ces émotions pour extérioriser ce que nous ressentons. Joie, amour, colère, souffrance. Cela nous permet de nous dépasser, et d’acquérir ainsi la puissance nécessaire pour poursuivre ce qu’on essaye d’accomplir. C’était exactement ce que j’avais fait.

« Par la puissance, j’ai le pouvoir », je crois que je n’oublierais jamais ce sentiment de pouvoir infini que j’ai eu lorsque j’ai inoculé le virus des Rakghouls sur Chani et ce gars qui passait là au mauvais moment au mauvais endroit. Voir cette peur dans leurs yeux, ce désespoir quand ils comprirent leur sort. Un sentiment qui m’avait déjà saisi lors de mes expériences sur les condamnés à mort…avec le test du vaccin…

« Par le pouvoir j’ai la victoire », la logique même ! Celui qui détient le pouvoir peut s’assurer un grand succès, quelle qu’il soit. Que ce soit par une frappe chirurgicale, un traitement à spectre large…ou encore un gaz mortel…


« Par la victoire je brise mes chaînes… », en étant victorieux on assoie sa puissance, on devient plus que ce qu’on était, repoussant les limites de nous-même…Celui qui détient et le virus et le vaccin devient le maître du jeu...sans nul doute. J’espérais arriver à ce genre de dessein grâce à l’appui des Siths.

« La Force me libérera » …ouai…ça ne m’atteint pas vraiment, je ne suis pas sensible à la Force, et c’était…encore trop abstrait. Et cependant, je ne pouvais m’empêcher de songer que c’était peut-être cette Force qui avait permis à Ganys de me retrouver. Si ce que le Togruta avait dit à propos de la proposition de Darth Oracci, c’était probablement une forme de liberté…j’étais certes leur prisonnier, pour le moment, mais d’une certaine façon j’allais être libre de pratiquer la médecine comme je l’entendais, et d’utiliser mon génie selon mes méthodes sans qu’on me bride à grand renfort de code de déontologie et de bioéthique !

Je comprenais subitement mieux ce que le Sith avait pu traverser pour arriver à ce qu’il était désormais. Et cependant j’étais loin de tout assimiler. Tout son être revendiquait ce qu’il était, et moi je n’avais aucune idée de son statut…à quoi correspondait ce « Darth » …On l’avait appelé « seigneur » tout à l’heure…mais ce Oracci également…Cette nouvelle question s’échappa de mes lèvres, bien plus vite que je ne l’aurai voulu…témoignant d’une vive curiosité de ma part…pire qu’un gamin qui aurait trouvé une caverne remplie de trésors :

- Quelle est votre place ? Je veux dire…vous avez un rang j’imagine ? Un statut. Tout à l’heure le dénommé Mee vous a appelé « seigneur ». De même pour le seigneur Oracci…Qu’est-ce que cela signifie ?

Lorsque le Sith me révéla que ni lui, ni Darth Oracci était pour quelque chose dans l’attaque de Lorrd, un certain soulagement me traversa. Certes l’utilisation du gaz était brillante, mais l’attaque avait une ampleur bien plus grande, avec les bombardements et le débarquement au sol. Comme le soulignait Ganys, ce fut beaucoup de moyens déployés pour peu de choses. Cela m’évitera de le leur reprocher un jour. J’appris cependant qu’un poste Jedi avait été établi sur ma planète. Encore une fois cela ne justifiait pas une telle attaque. Ganys parla d’une prise symbolique plus que stratégique concernant Lorrd. Oui…surement…montrer l’exemple…mais tout de même.

- Des Jedis…fis-je dans un souffle…cela explique pourquoi ils furent si prompts à nous sauver…Ils connaissaient les souterrains, mieux que les Lorrdiens il semblerait.

Je me souvenais de la poigne du Jedi qui m’avait attrapé pour me tirer hors du tunnel dans lequel je m’étais effondré, mes poumons, tout mon système respiratoire, et pas la même tout mon corps, envahis de gaz…Enfin des réponses à ces questions toujours en suspens.

Ganys m’apporta son point de vu, me donnant enfin le nom de celui qui avait fomenté, et dirigé l’attaque…avec l’autorisation de l’ancienne impératrice. Sa réflexion sur la « matière grise » rejoignait celle qu’il avait eu un peu plus tôt sur les « stratèges » qui avaient organisés l’attaque de Lorrd. Il ne semblait pas partager la même vision quant à la stratégie à adopter pour que l’Empire s’en sorte victorieux. Ce qui m’amena à une autre question :

- Pourquoi Darth Ynnitach n’est-elle plus l’impératrice ?

Plus Ganys parlait, plus je cernais que j’avais affaire à un guerrier certes, mais aussi un véritable tacticien militaire, capable d’avancer ses pions avec discrétion et efficacité. Une qualité qui me plaisait davantage qu’une simple expression de la force brute. Peut-être parviendrons-nous à tomber d’accord sur certains points. Lorsque j’écoutais sa mise en garde concernant le…le quoi déjà ? « ho-lo-cron »…j’avais décelé un véritable avertissement, il était on ne peut plus sérieux dans son propos.

- J’en prends bonne note !

Mon regard avait suivi l’holocron de la main de Darth Ganys à la commode où l’avait reposé…mes yeux se posèrent alors sur les tablettes anciennes…je n’avais même pas pris attention au fait que la porte était déverrouillée. J’étais trop occupé à remettre tout en ordre dans ma tête, réorganiser les données que je venais d’assimiler. Et alors que je me demandais de quoi pouvait bien traiter ces tablettes…l’armure interpella…qu’est-ce qu’un Sith faisait avec une armure impériale reluisante ? J’interrogeais le Togruta du regard…j’abusais surement de sa patience, mais s’était plus fort que moi.

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L’échange devenait plutôt constructif avec le docteur Thorlok, ce dernier avait même répété le code Sith plus pour lui-même et semblait avoir été séduit par cette philosophie. Darth Ganys dans son esprit estimait que le Code Sith était réservé à ceux qui utilisaient la Force, ou du moins que ces derniers étaient les plus à même de l’appréhender et d’en faire une réalité. Cependant force était de constater que même les non sensitifs pouvaient voir en ce crédo une philosophie de vie à suivre scrupuleusement, mais de part leur absence de pouvoirs dans la Force, jamais ils ne seraient capable d’en capter toute la réalité et la profondeur de cette pensée. Le lorrdien reprit la parole pour poser des questions concernant le statut, la place qu’occupait Darth Ganys au sein de l’Empire. Le togruta se contenta de lever un sourcil puis fit lentement volteface vers son bureau tout en répondant de sa voix monocorde et synthétique qui le faisait passer pour quelqu’un de plutôt apaisé.

- L’Ordre Sith est à voir comme la colonne vertébrale de l’Empire. L’Empire est né de l’Ordre Sith et non l’inverse contrairement à ce que certains peuvent prétendre. Je suis un Seigneur Sith, ce rang est réservé à ceux qui ont su prouver leur valeur au sein de l’Ordre et dans leur maîtrise de la Force. Les rangs supérieurs sont ceux de Conseillers Noir, autrement dit les plus puissants des Sith qui forment ce conseil et sont chargés de gérer chacun un aspect de l’Empire. Voyez-ceci comme un gouvernement en somme, et l’impératrice le chef suprême de cette institution.

Approchant du fauteuil se trouvant derrière son bureau, il déposa sa pique sur un ratelier et posa ses deux mains sur le cuir du fauteuil pour préciser sa pensée et répondre aux questions de Ryden sur le même ton que précédemment.

- En effet, il n’est pas illogique de penser que les Jedi avaient connaissance de l’existence de ces tunnels. Sans doute ne s’attendaient-ils pas à ce que Darth Odium utilise du gaz pour les déloger. Darth Ynnitach a disparu, désormais c’est son apprentie, Ysanne Ha’mi qui gouverne en son nom après que le Cardinal Noir l’ait considérée comme son successeur légitime.

Darth Ganys n’avait pas beaucoup d’estime pour Ynnitach, ni pour Odium. Ce dernier était certes quelqu’un de dangereux et un guerrier né, mais certaines de ces décisions tactiques relevaient de la brutalité irréfléchie. Le togruta le pensait même instable mentalement vu sa proportion à engager des moyens disproportionnés face à des cibles d’un intérêt mineur voire anecdotiques. Peut-être savait-il gérer des campagnes et des troupes lors d’assauts frontaux, mais Darth Ganys tout comme Darth Oracci trouvaient que la subtilité et la finesse lui faisaient cruellement défaut.
D’un simple geste de la main, il invita le docteur à s’installer à son bureau sur une simple chaise.

- Installez-vous.

Le trogruta n’attendit pas que le lorrdien s’approche pour s’asseoir à son bureau. Un terminal holographique était présent, verrouillé ainsi que plusieurs objets divers et assez classiques, si ce n’est quelques vestiges d’un passé lointain et poussiéreux comme une statuette Sith abstraite de couleur ébène. Celle-ci était une métaphore d’un certain Darth Andeddu ayant vécu il y a de cela plusieurs millénaires. Darth Ganys reprit la parole après une profonde inspiration.

- Je préfère jouer carte sur table avec vous d’entrée de jeu : bien que nous soyons des impériaux, vous ne ferez pas partie de l’Empire. Celui-ci ignore tout de nos projets et de votre implication. Je vous laisse tirer la conclusion par vous-même de notre statut au sein de l’Ordre et de l’Empire… De part ses choix stratégiques douteux et son manque de leadership efficace, le seigneur Oracci a préféré choisir de suivre une autre voie plus intéressante… Ne considérez donc pas les autres impériaux comme des alliés ou des amis.

Du moins sur ce terrain là, le togruta était des plus honnêtes avec le lorrdien. Darth Oracci avait décidé de tirer son épingle du jeu de l’instabilité présente au sein de l’Empire Sith ainsi que ses campagnes militaires que l’umbarane trouvait des plus désastreuses sur le moyen et long terme tant les ressources étaient gaspillées allégrement pour des prises revêtant aucun intérêt stratégique permettant de donner à l’Empire, un avantage certain sur la République. A ce train là, il devenait évident que la guerre allait durer, le conflit allait devenir une lutte d’attrition et à ce jeu l’Empire partait perdant d’entrée de jeu. La seule décision stratégique intéressante venait de l’attaque programmée par les Sith sur Columex afin de couper la République d’une portion de son territoire dans la Bordure Extérieure, et pas des moindres, celle qui menait directement à Mon Calamari. Ce système était important pour la République de part son statut de chantier naval capital produisant des vaisseaux de guerre pour le compte du régime de Coruscant. Sa prise amputerait la République d’une partie de ses ressources militaires pour sa flotte, et si ces chantiers travaillaient à produire des vaisseaux impériaux, cela pourrait donner un avantage aux Sith.
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J’écoutais les explications de Darth Ganys avec le plus grand intérêt. Je visualisais mieux l’organisation des Siths, et leur rôle au sein de l’Empire. Ainsi le Togruta, et le « Seigneur Oracci » avaient donc un rang important. C’était bon à savoir. En même temps, au vu de la proposition dont avait déjà fait mention Ganys, il était évident que je n’avais pas affaire au bas de l’échelle dans la hiérarchie de l’Ordre.

Je vis mon « professeur » se diriger vers son bureau, poser – enfin ! – son arme, et prendre place dans un fauteuil tandis qu’il poursuivait mon propos sur les Jedis de Lorrd, et qu’il répondait à ma question sur Darth Ynnitach. J’étais interloqué…Et tandis qu’il me proposait de m’assoir à mon tour, je ne pus m’empêcher de me question sur l’état du gouvernement de l’Empire. Tout en prenant place sur la simple chaise – on s’en contentera pour l’heure – je répliquais doucement :

- Une apprentie ? A un tel rang ?

J’avais posé un coude sur le bureau, mon pouce et mon index tenaient mon menton, dans un geste de concentration, écoutant la voix de Ganys. Je ne savais pas trop ce que signifiait le terme « apprenti », y avait-il un âge requis ? Pour moi c’était quelqu’un n’avait pas fini d’apprendre, et j’imaginais qu’elle était donc bien encadrée par le Conseil qui saurait lui apporter tout l’aide dont elle aurait besoin pour assumer une telle responsabilité.


Tout à mes réflexions, mes yeux avaient poursuivi leur investigation, et maintenant que nous étions approchés du bureau, je pouvais aisément observer ce qui s’y trouvait…Le maniaque que j’était repéra de suite la poussière sur certains artefacts qui ne devaient pas être manipulé bien souvent. Une statuette noire très bizarre retint mon attention. On voyait vaguement une forme humanoïde, mais…cela semblait être un art particulier. De l’abstrait peut-être ? Je n’entendais pas grand-chose à l’art…en dehors de la musique que j’avais tendance à diffuser dans mon laboratoire pour me concentrer et éviter d’entendre les voix de mes collaborateurs susceptibles de m’importuner…je me créais une sorte de bulle ainsi…

Lorsque le Sith m’exposa qu’il voulait être honnête avec moi, j’ouvris en grand mes oreilles, prêtant la plus grande attention à ce qui suivi. Ainsi donc Darth Oracci et le Togruta avait décidé de suivre leur propre voie. Ce n’était donc pas un Empire, ni un Ordre Sith uni qui faisait la guerre à la République. Ce que les apparences étaient trompeuses. Sous une apparente démonstration de force, l’Empire ne semblait pourtant pas être en mesure de faire descendre la République de son piédestal. Voila qui était regrettable. L’Empire ne savait donc pas que Darth Oracci m’avait fait venir. Apprendre cela me fit quelque peu froid dans le dos. Moi qui pensais que le danger n’était que du côté de la République, je me retrouvais donc cerné de toute part. Je mesurais ainsi l’ampleur de la proposition de Darth Oracci, et des « menaces » dont le Togruta m’avait fait part quant à mon utilité. Leur méfiance à mon encontre était d’autant plus justifiée que j’étais apatride, sans attachement d’aucune sorte que de moi-même. Dans un sens Sarth Oracci et ses sbires ne pouvaient compter que sur eux-mêmes…Je fis part de mes réflexions à haute voix :

- J'apprécie votre honnêteté à mon égard, soyez assuré de la mienne en retour.

Je marquais une pause, puis repris:

- C'est un choix dangereux…mais compréhensible si les dirigeants de l’Empire ne sont pas aussi aptes qu’ils en ont l’air…Cependant en agissant de la sorte, vous ne pouvez vous payer le luxe de vous encombrer de personnes …inutiles, et avec un fort risque de trahison. Difficile pour vous de vous fier à qui que ce soit.

Baissant les yeux, j’eus un petit sourire en coin, cela allait être dur de me faire une place dans leur cercle restreint. Mais si leur confiance allait être des plus complexe à gagner, je n’étais pas moi-même des plus enclin à leur accorder facilement la mienne. Car dans ce que j’avais toujours entendu dans les histoires sur les Siths, c’était qu’ils étaient prêts à tout et qu’il ne fallait jamais baisser la garde lorsqu’on avait affaire à eux.

Je soupirais, mes yeux se reposèrent à nouveau sur la statuette, sans que mon coude quitte le bois du bureau, j’allongeais mon avant-bras dans sa direction, mon doigt se posa sur ce qui semblait être une tête, et je fis négligemment :

- Et je suppose que ces projets, que vous avez, sont tops secrets.

Je ramenais ma main, et la passais nonchalamment dans mon épaisse tignasse ondulée, en faisant dubitatif :

- Désolé pour cette question qui n’a rien à voir, mais…c’est...censé représenter quoi ?

Oui quand je bloque sur quelque chose difficile de m’en défaire…un peu comme une sorte d’obsession agaçante qui va me turlupiner jusqu’à ce que je trouve de quoi il s’agisse…de quoi me rendre dingue.


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Darth Ganys hocha simplement la tête lorsque même lui trouvait l’idée de nommer une apprentie au rang d’Impératrice discutable. Signe qu’il acquiesçait et semblait être du même avis que le lorrdien. Sa voix métallique reprit depuis son masque respiratoire afin de confirmer les soupçons éventuels qu’il pouvait avoir à ce sujet concernant le togruta.

- Votre stupéfaction est partagée docteur. Mais le Cardinal Noir l’a nommée Impératrice hélas, et cette décision est indiscutable… du moins pour le moment. D’aucuns présument que le Cardinal l’a élevée à ce rang pour mieux la manœuvrer et avancer ses intérêts.

Il laissa le docteur Thorlok s’exprimer concernant la conspiration ourdie à l’encontre du trône impérial. Puis ne dit rien de plus, le laissant tirer ses propres conclusions à ce sujet. Bien entendu, leurs projets étaient top-secret. Darth Oracci avait –avec les conseils avisés de Darth Gany- organisé son réseau d’agents en cellules indépendantes et autonomes ne communiquant pas entre elles. Un peu à la façon d’une pieuvre dont chaque tentacule ignore l’existence des autres. De la sorte, si l’un de ces appendices venait à être amputé, il ne compromettrait pas les plans des cellules restantes. Certains agents avaient du mal à saisir l’importance de leur tâches respectives, ou du moins les conséquences à long terme, car celles-ci faisaient partie d’un Grand Plan ourdi par la Tisseuse dont l’esprit se chargeait de coordonner les actions des différentes cellules afin que tout aille dans le sens ayant été défini. Cela demandait beaucoup d’efforts, si bien que selon les actions à accomplir, certaines cellules s’avéraient dormantes jusqu’à recevoir de nouvelles directives. Ainsi cela compliquerait la tâche d’un espion chargé de surveiller certains membres identifiés de ces cellules. Et de surcroit, en ayant leur attention concentrée sur un tentacule, cela permettait à Darth Oracci de faire bouger les autres sans éveiller de soupçons, ou alors prendre à revers celui dont les regards avaient été trop indiscrets pour le préserver de sa vie.

Laissant le lorrdien répondre, Darth Oracci fit un simple et léger oui de la tête avant que sa voix au timbre d’acier ne reprenne afin de clarifier une chose de façon subtile pour décourager le docteur.

- Pour ce que nous fomentons, nous risquons tous la mort y compris le Seigneur Oracci.

Insistant quelques peu sur le « tous » afin de faire comprendre que lui et Ganys étaient inclus sous ce terme, le togruta espérait que le lorrdien n’ait pas la sinistre idée de révéler ceci, d’une façon ou d’une autre à qui que ce soit. Si jamais il venait à le faire, nul doute que l’Empire ne ferait pas dans la dentelle et éliminerait le docteur Ryden sans plus s’inquiéter d’éliminer un technicien ou droïde. Aux vues des méthodes employées par l’Empire pour écraser une station d’observation sur Lorrd, déloger des traitres serait une opération de plus grande envergure encore peut-être aux vues des erreurs tactiques commises par Darth Odium. Puis le docteur Thorlok reprit la parole en se montrant quelques peu hors sujet. Darth Ganys resta une seconde surpris avant de se reprendre une fois qu’il eu compris que son interlocuteur faisait référence à la statuette d’ébène de darth Andeddu. Voilà quelqu’un n’hésitant pas à passer du coq à l’âne visiblement ! Le togruta suspecta chez lui une forme de trouble de l’inattention, ce qui était quelques peu paradoxal pour un médecin et chercheur de sa trempe, à moins que ce handicap soit compensé par de l’hyper-concentration mentale ? Il l’ignorait, mais raclant sa gorge pour s’éclaircir la voix, le Seigneur Sith pris sur lui d’expliquer ce dont il s’agissait, même si cela semblait hors sujet, et sans doute peu intéressant.

- C’est un peu abstrait je vous le concède, mais cette statuette représente Darth Andeddu. Un seigneur Noir Sith ayant régné il y a plusieurs siècles ainsi que le premier à avoir porté le rang de Darth. Il était cruel, arrogant, égocentrique mais malheureusement peu perspicace et paranoïaque selon nos sources historiques. Son tombeau sur Korriban n’a jamais été violé tant il craignait que d’autres viennent dérober son savoir, ses rituels et ses expériences morbides dans la Force.

Ces histoires de Sith anciens n’auraient sans doute aucun intérêt pour l’heure, ne touchant pas la statuette en question, Darth Ganys laissa son regard trainer sur la carte galactique holographique qui tournait sur elle-même un instant avant de revenir sur le lorrdien. Il reprit d’un ton quelques peu moqueur, devinant l’une des failles mentales du docteur : celui-ci devait avoir horreur de s’ennuyer, ce qui titillait la cruauté naturelle du Seigneur Sith qui avait bien conscience que seule sa volonté propre pouvait le contraindre à un long ennui de plusieurs heures s’il le décidait.

- Avez-vous d’autres questions docteur ? Ou craignez-vous de vous ennuyer davantage ?

Laissant un sourire narquois se dessiner derrière ses lèvres, il rehaussa quelques peu ses joues et attendit la réponse de Ryden Tholok.
Torhyn Lokred
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Les propos de Garth Ganys vinrent étayer mon étonnement quant à la nomination de cette jeune impératrice. Manifestement lui et Darth Oracci partageaient mes doutes sur les capacités de cette jeune fille. Néanmoins, il est vrai que la jeunesse, et l’inexpérience la rendait sans doute malléable pour ce « Cardinal Noir » qui pourrait ainsi la manipuler telle une simple marionnette. Voila qui n’augurait pas des jours heureux. J’avais donc tout intérêt à voir le Seigneur Oracci réussir dans ses plans.

Je ne doutais nullement que les Siths avaient tout prévu, et que s’il y avait des failles dans leurs plans ils se dépêcheraient de les combler et de se débarrasser des cellules pathogènes qui pourraient gangrener leur organisation. Moi c’est ce que je ferais, une amputation nette et sans bavure, au plus large pour être sûr d’écarter tout foyer infectieux qui risquerait de faire ressurgir le mal.

Alors que j’étais pris dans mes réflexions, le seigneur Sith cru bon de préciser que tous ceux qui étaient impliqués risquaient la mort s’ils étaient pris. Il avait lourdement insisté sur le « tous » …Je ne pu retenir une petite grimace…car maintenant que j’avais été en contact avec eux j’étais également concerné par cette mise en garde. Je ne savais pas quelle était la nature des projets de Darth Oracci, mais j’imaginais qu’il s’agissait probablement d’une mutinerie à grande échelle…

Bah…les Siths pouvaient bien faire ce qui leur plaisaient, je n’avais cure de leurs esprits belliqueux, du moment que cela servait mes propres intérêts, le Seigneur Oracci pouvait bien mettre cette Galaxie à feu et à sang…peu me chaux...la carte holographique qui tournoyait sur le bureau de Ganys semblait confirmer mes réflexions... Je voulais simplement poursuivre mes recherches, et voir mon nom passer à la postérité…et si la République venait à s’effondrer en prime, ce serait une douce vengeance.

J’avais noté la seconde d’étonnement de mon sombre interlocuteur alors que je faisais allusion à…cette chose en bois d’ébène. C’était le prix à payer lorsqu’on avait un esprit tel que le mien. Mon cerveau n’était jamais en pause, jamais en repos, jamais en paix également, ce qui découlait sur un hyper-fonctionnement intellectuel permanent qui avait son revers dans la vie sociale. Mes pensées m’envahissaient en permanences, générant des multiples questions sur ce qui m’entourait de manière générale. Ainsi j’étais toujours aux aguets, furetant, cherchant des données, des analyses pour les emmagasiner et les ranger dans la « base de données » que mon esprit s’était constitué. Il m’arrivait d’avoir des absences, des moments où je me « retirais » dans cette base de données pour y chercher un élément en lien avec le présent. On me prenait au mieux pour un génie, au pire pour un sociopathe à la limite de l’aliénation. Ma pire crainte ? L’oisiveté créatrice d’ennui…Je devenais complètement fou, cherchant à m’occuper et surtout à user de ma matière grise.

C’est ainsi que mon dévolu s’était abattu sur cette statuette, à la douteuse représentation abstraite d’un ancien Seigneur Sith peu avenant. Donnée inutile dans l’immédiat, mais ma curiosité sur cet objet était rassasiée, permettant à mon esprit de se détendre de ce tiraillement brusque qu’il avait ressentit à la frustration de ne pas savoir à quoi correspondait cette « œuvre ». Seulement en agissant de la sorte, j’avais mis à jour ce défaut de concentration, que l’œil aguerri et l’intelligence du Sith avaient pris soin se constater. Et le voila qui renchéris directement sur la chose en me demandant si j’avais d’autre question ou si je craignais de m’ennuyer.

Je répondis à cette moquerie par un sourire forcé…avant de reprendre la parole :

- A vrai dire, oui j’ai encore une question…Qu’êtes-vous pour le Seigneur Oracci ? Son Conseiller ? Son homme de main ?

Je plongeais mon regard bleu au plus profond des reflets dorés de celui de Ganys, cherchant un indice sur sa position au sein du cercle rapproché de Darth Oracci…Puis, mettant fin à cette joute virtuelle, j’eus un geste témoignant du désappointement que je ressentais depuis qu’il avait fait allusion à cette faille…cet ennui que je cherchais à combattre…

- N’avez-vous pas…ne serait-ce qu’un datapad…que je puisse travailler…

Je soupirais…je sentais que le Togruta allait prendre un malin plaisir à me tourmenter…Après tout je l’avais dérangé dans son sommeil… Cependant il avait cordialement répondu à toutes mes questions… Mais il avait peut-être envie de se reposer…et moi…moi je n’avais pas sommeil…et ce même si la confusion qui m’animait au départ s’était quelque peu estompée…Je sentais bien que j’étais trop curieux de rencontrer ce Seigneur Oracci…qu’il me serait impossible de fermer les yeux et espérer me laisser envelopper par les bras de Morphée.
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Le Seigneur Sith resta silencieux, se penchant quelques instants sur la carte galactique. Zoomant sur les mondes du Noyau –Coruscant plus précisément- une petite fenêtre holographique apparut à côté avec quelques informations défilant dans la fenêtre. Il s’agissait des titres de l’actualité compilés dans plusieurs médias principaux qu’il consultait d’un air concentré jusqu’à ce qu’une question posée par le lorrdien le tire de ses pensées. Qui était-il pour la Dame Sith ?

Cette question le renvoya plusieurs décennies en arrière et son regard se perdit quelque part loin par-dessus l’épaule de son interlocuteur. Il se souvenait de tout : de leur première rencontre lorsqu’elle avait éliminé les autres acolytes de son groupe et qu’il l’avait choisie pour devenir son apprentie. Les longues marches sur le monde gelé de Rekkiad afin d’éprouver sa volonté et tester ses aptitudes au combat, les leçons de sabre laser et de maîtrise de la Force, le jour ou, sous sa supervision elle conçut l’arme qui un jour, serait responsable de la perte de sa jambe et de sa mâchoire inférieure. Le jour ou le togruta et l’umbarane avaient croisé le fer sur les plus hauts sommets de l’académie Sith et où elle revendiqua sa place de guerrière Sith, et lui proposa de collaborer avec elle. Depuis ce jour, son influence et son ascension dans les sphères impériales n’avait jamais été aussi rapide paradoxalement. Son chemin vers le pouvoir lui avait coûté sa fierté, sa jambe et sa mâchoire, mais rétrospectivement il s’agissait d’un bien maigre tribut en comparaison de ce qu’il avait pu acquérir désormais.

L’espace d’un instant, il avait tenu la vie de son ancienne apprentie entre ses mains lorsqu’elle fut attaquée par trois de ses rivaux. Le togruta mentirait en prétendant ne pas avoir hésité une seule seconde à ne pas se venger et à saisir cette opportunité de se débarrasser de Darth Oracci. Pourtant il ne le fit pas, et défendit sa nouvelle maîtresse en terrassant ses adversaires avant de s’assurer de sa survie. Revenant soudainement à la réalité, Darth Ganys hésita à répondre à cette question, mais céda pour mettre les choses au clair. Même s’il devait assumer cet échec, au moins demeurait-il capable de tuer le lorrdien d’une simple pensée.

- Je fus son mentor et celui l’ayant formée lors de son apprentissage. Inévitablement, vint le jour ou Oracci me défia en duel sur le toit de l’Académie Korriban. Les blessures que vous voyez sur mon corps : ma jambe ainsi que ma mâchoire sont les conséquences de cet affrontement.

Sa voix se fit plus hésitante et stridente que précédemment, mais le ton grave qu’il prenait montrait qu’il ne mentait pas. Marquant une légère pause pour éteindre la carte holographique, il ajouta simplement sur le la même voix.

- Contre toute attente, Darth Oracci a choisi de m’épargner, estimant que mes capacités pouvaient lui être utiles. L’alternative aurait été la mort. Aujourd’hui, je suis son principal conseiller et agent, mes connexions avec les milieux du crime sont nombreuses ce qui explique le fait que je sois encore en vie aujourd’hui.

Inutile pour lui d’en rajouter plus. Il avait été brisé par l’umbarane et vaincu car trop confiant en ses capacités tout en ayant été trop aveuglé par le talent de son ancienne disciple. En vérité il avait perdu ce duel avant même qu’il ne commence : en se reposant sur ses lauriers et en étant déjà subjugué en partie mentalement par les exploits de son apprentie. Le docteur Thorlok cherchant à tromper son ennui commença à demander un datapad à Darth Ganys. Le seigneur Sith en trouva un qu’il verrouilla afin de ne pas pouvoir émettre quoique ce soit à l’extérieur du cargo et le lui tendit de la main.

- Bien entendu. Prenez celui-ci pour vos occuper et laissez moi seul pour le moment.

Darth Ganys se redressa de derrière sa chaise et invita Ryden Thorlok à quitter ses quartiers avec politesse, gardant sa pique dans la main droite pour s’en servir comme d’un appui. Une fois que les portes furent fermées derrière lui, il retourna à son lit pour chercher à se reposer quelques peu avant leur arrivée sur Kohlma ou Darth Oracci les attendrait tous les deux.
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Je m’attendais à beaucoup…sauf à cela. Et l’image du Seigneur Oracci devint encore plus floue dans mon esprit. De même les pratiques Siths. Qu’un élève supplante son maître était une chose…j’avais moi-même dépassé mon mentor en me libérant du carcan des convenances médicales. J’avais apporté aux sciences médicales en quelques années que lui durant toute sa vie. Qu’importait-il maintenant…il était surement mort sur Lorrd. Mais ce que Ganys me racontait me faisait presque froid dans le dos. C’était Darth Oracci, en personne, son propre apprenti, qui l’avait mutilé de la sorte ! Je n’en revenais pas.

Ce Darth Oracci devait être redoutable, un fin tacticien, et un grand guerrier pour avoir terrassé quelqu’un comme le Togruta qui se trouvait face à moi. Si dans un sens je trouvais que c’était manquer de respect à son professeur que de tenter de le tuer dans ces conditions, je ne pouvais que saluer le fait que le Seigneur Oracci semblait avoir horreur du gaspillage. Il a su épargner son ancien maître, ayant décelé en lui une utilité. Voila qui donnait le ton quant à ma propre situation. Je me rassurais en me disant que ce Seigneur Sith était toutefois enclin à la clémence à condition d’en valoir la peine.

J’avais écouté le Sith me raconter cela, avec presque une sorte de pitié à son égard. Il avait été honnête et courtois avec moi, et bien qu’il soit mon geôlier, plus je passais du temps avec lui, plus j’éprouvais une forme de considération, pour Ganys. En réalité non…je respectais ce Sith. Et je ne savais pas quoi lui répondre face à ces révélations qu’il venait de me faire. A dire vrai, il n’y avait rien à dire. Simplement j’hochais la tête, lui signifiant que je comprenais la portée de ce qu’il venait de me confier. Brusquement le seigneur Sith m’apparu brisé et las…comme si ces douloureux souvenirs l’accablaient.

J’avais formulé le souhait d’avoir un datapad afin d’occuper mon esprit pour le reste du voyage. Ganys accéda à ma requête en m’en donnant un. Il prit cependant soin de le verrouiller afin que je ne puisse rien faire d’autre que de consulter des données, mais rien transmettre. En même temps à qui pourrais-je bien émettre ? Je ne pouvais pas me targuer d’avoir beaucoup d’amis. Je saisis le datapad et me levais. Je ne pouvais abuser plus longtemps de l’hospitalité de mon hôte auprès duquel je m’étais initialement imposé.

Je vis Ganys prendre appui sur sa pique…je ne pus m’empêcher de sourire…loin de moi l’idée de me moquer, bien au contraire, mais simplement je réalisais que je n’avais pas pensé qu’elle puisse servir à autre chose qu’à semer la mort. Je pris donc congé de Darth Ganys :

- Je vous remercie pour ce temps que vous m’avez accordé, et pour l’honnêteté dont vous avez fait preuve.

Je me promis de rendre la pareil au Togruta lorsque l’occasion se présentera. Je regagnais ma chambre, et retirais machinalement ma blouse blanche. Je la posais religieusement sur mon lit. Je fis un geste agacé à la boite de conserve ambulante qui s’approchait de moi pour se rendre utile. Je n’avais pas besoin de ses services. Je m’affalais sur le lit, et saisis le datapad, et étamais des recherches pour m’occuper l’esprit. Je pris connaissances des différentes recherches médicales en cours, les dernières publications de mes homologues. Pff…tous pathétiques, bien-pensants…et surtout, incapables de voir plus loin que le bout de leur nez.

Machinalement, mes recherches me menèrent sur mon propre nom…Ryden Thorlok…Mon visage apparu sur le datapad…les souvenirs de ma vie passée m’assaillirent brusquement. On m’avait retiré le droit d’exerce, j’étais désormais un paria chez les autres médecins, un aliéné…un monstre. Mais qu’importe. J’allais trouver un autre moyen de redevenir un médecin reconnu et émérite…Je souriais à mon propre visage qui apparaissait sous mes yeux. Une quinte de toux me secoua alors…durant plusieurs secondes…j’eux toutes les peines du monde de retrouver une respiration convenable…et alors que je fis signe au droïde de ne pas intervenir – il s’approchait déjà de moi pour s’enquérir de mon état – ma main se glissa dans ma poche pour en sortir l’inhalateur que Darth Ganys avait contrôlé par la Force quelques temps auparavant…Je réalisais alors que ma toux avait cessé, et que je n’avais pas besoin de salvateur médicament…du moins, pas cette fois-ci. Replaçant le bronchodilatateur dans ma poche, je repris ma lecture, changeant de sujet de recherche…

Une nouvelle vie allait s’offrir à moi, je devais décider de ce que j’allais en faire. J’avais hâte de rencontrer ce Seigneur Oracci, et d’écouter la proposition dont Darth Ganys m’avait déjà fait part, mais dans ses propres termes. Je repensais au Code Sith…qui sait…peut-être parviendrais je à me « libérer » moi aussi…et m’élever aux côtés des Siths ?

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Les heures défilèrent, s’étirèrent comme les étoiles devant lesquelles le cargo passait en hyperespace. Darth Ganys en profita pour se reposer jusqu’à ce qu’un signal sonore ne lui indique de se rendre au poste de pilotage : ils arrivaient enfin à destination. Kohlma serait la prochaine maison du lorrdien sur lequel il avait pu mettre la main. Ouvrant les yeux, il se prépara et marcha de sa démarche boiteuse en direction du cockpit ou se trouvait le pilote qui semblait quelques peu éreinté par ce long voyage. Après être entré dans l’atmosphère, Darth Ganys pu contempler ce qu’était Kohlma. Un monde assez rocailleux avec des montagnes, des plateaux et plusieurs forêts. Quatrième lune de Bogden, Kohlma avait aussi pour surnom « La Lune des Morts » en raison du nombre de victimes qui avaient péri et été enterrées ici.

La légende racontait que Kohlma était aussi recouverte d’un pole à l’autre par des pierres tombales, mais depuis les années la végétation avait rendu assez difficile la vérification de cette rumeur. Mais Ganys et Oracci savaient que c’était bien le cas : lors de leur premiers entrainements ici, l’un et l’autre avaient eu l’occasion de tomber sur des pierres dressées en hommage aux victimes de guerre.

Le cargo amorçait sa descente vers un ancien sanctuaire dédié aux morts qui était, vu de l’extérieur, plutôt délabré. Cerné par quatre tours, le sanctuaire était assez haut en taillé en pierres, il était cependant plutôt esthétique car ses formes ne faisaient pas vraiment penser à une forteresse aux contours bien carrés et anguleux. Non en vérité tout semblait avoir été lissé et arrondi, comme si potier avait voulu donner des formes plutôt douces avec ses mains au moment de concevoir le sanctuaire. Les quatre tours pointaient vers le ciel et se terminaient en pointes, comme quatre longues épées dressées contre le ciel, défiant toute divinité malfaisante d’arpenter son sol. Seule l’une des tours avait été aménagée et son intérieur rénovée, ainsi qu’une petite partie du sanctuaire. Quatre aires d’atterrissages avaient été reformées afin de permettre à des vaisseaux allant du chasseur à la corvette de pouvoir se poser sans le moindre problème.

- Docteur, nous arrivons. Préparez-vous à me rejoindre à la rampe de débarquement.

Ordonna Darth Ganys d’une voix calme via l’intercom général du vaisseau. Puis il ordonna aux droïdes présents de se préparer à décharger la cargaison. Le cargo se posa sur l’une des quatre aires et déploya sa rampe de laquelle, sortit Darth Ganys suivi de très prêt par le docteur Thorlok. Il faisait soleil mais les nuages au loin n’auguraient rien de bon : un orage se préparait visiblement. La matinée devait sans doute arriver à son terme, de surcroit il devait faire une température avoisinant les 21 degrés. Sur l’une des autres aires voisines se trouvait une navette militaire au design assez inhabituel que Ryden aurait sans doute beaucoup de mal à identifier tant ce modèle était peu commun. Il s’agissait d’une navette de classe Laneseek umbarane. Peut-être y avait-il d’autres vaisseaux sur les trois autres aires, mais rien ne permettait de l’affirmer.

Devant eux se dressait un homme en armure blanche et bleu assez légère en apparence. Le bas des bottes au niveau de ses tibias était quelque peu marron, rappelant de la boue séchée ici et là. Plutôt fin, tout de son attitude laissait entre-apercevoir un vétéran discipliné de l’armée. Retirant son casque, il révéla un visage humain et s’avança casque sous le bras, fusil blaster en bandoulière et pistolet à la hanche dans son holster. Sûr de lui, mâchoire carrée, il avait quelques cicatrices ici et là sur le visage sur les joues, la lèvre, l’arcade sourcilière et le front. Cependant sous ces airs de gros dur, certains traits venaient adoucir son visage lui donnant une apparence presque androgyne : son nez était assez fin, ses yeux avaient une couleur verte et ses lèvres étaient plutôt fines. Cheveux coupés courts et d’un noir de jais rappelant les traits de sa mère, il avança vers le duo.
Mesurant un mètre soixante dix sept, il considéra un instant le docteur Thorlok d’un œil perplexe avant de se tourner vers Ganys et détendre son visage.

- Ganys ! Nous vous attendons, j’espère que ce voyage a pu vous permettre de vous reposer quelques peu.

Le ton de Darth Ganys se détendit quelques peu avant de reprendre la parole en désignant le lorrdien d’un simple geste de la main.

- En effet Mee, je te présente le docteur Thorlok en personne.
- Docteur.


Répondit le commando d’une voix ferme mais sans animosité tout en hochant simplement la tête en signe de salut. Observant les droïdes décharger les caisses du cargo sur des petits chariots à répulsion, Mee s’avança vers eux un instant pour leur donner des ordres.

- Expédiez ça dans le quartier médical immédiatement. Les techniciens prendront le relai pour l’installation et l’aménagement.

Les automates répondirent simplement par une série de bips et autres sons artificiels pour signifier leur obéissance. Mee revint vers le tandem et renfila son casque, reprenant la parole.

- Je vous accompagne jusqu’à Darth Oracci qui vous attend.

Avançant le long d’une passerelle, qui ralliait l’aire au reste du bâtiment, Ryden pouvait voir se dresser la silhouette du sanctuaire de beaucoup plus prêt. D’extérieur le monument pouvait donner l’impression d’être abandonné, mais en avançant il pu voir l’entrée qui donnait sur l’intérieur. D’inspiration gothique avec des pierres sombres, deux statues représentant des humains aux visages repoussants présentaient des épées, pointes vers le sol. Elles avaient été dressées pour faire fuir d’éventuels pillards et représenter des gardiens des morts en un sens. Une fois entrés à l’intérieur, le sol de pierre laissait résonner les bruits de pas de chacun des trois membres du trio ici présent. Tout semblait quelques peu délabré, et des générateurs étaient présents afin d’alimenter en énergie différent équipement et éclairages.
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Kohlma…j’avais effectué une petite recherche sur le Système de Bogden. Je ne le connaissais pas, et ce que j’en lus à ce moment n’avait rien d’engageant. Et cependant, ce titre de la « Lune des Morts » me fit sourire. Ce nom me plaisait bien, contradictoire pour quelqu’un qui a juré de sauver des vies. J’avais fini par m’assoupir sur le datapad…c’était toujours ainsi, l’épuisement me gagnait et je m’endormais sur ce que j’étais en train de faire. Je ne dormis cependant pas longtemps. L’entrée dans l’atmosphère de Kohlma m’extirpa de mon sommeil. La voix de Darth Ganys ne tarda pas, m’annonçant de me préparer. Nous arrivions.

Je sautais au bas du lit, j’avisais mon reflet dans le miroir. J’avais l’air fatigué, mais cela c’était normal…il y avait longtemps que je n’avais pas connu un sommeil reposant. Qui plus est, la maladie qui me rongeait m’épuisait. Je regrettais mon ancien hâle de peau, qui donnait plus de vie à mon visage à présent pâle. Je secouais la tête, chassant mes pensées négatives. Je replaçais ma longue tignasse ondulée…Puis j’enfilais la blouse que le droïde me tendait. Investis de cette dernière c’était comme si j’avais revêtu un bouclier, arborant mon titre de médecin. Si pour les Siths cela ne signifiait peut-être pas grand-chose, pour moi c’était toute ma vie. Et j’espérais que ce Seigneur Oracci saura le comprendre.

Je rejoignis Darth Ganys, lui emboitant le pas, j’étais excité à l’idée de rencontrer l’ancien apprenti du Togruta. La rampe s’abaissa, et nous pûmes sortir du cargo. Le monde qui s’étendait autour de nous ne semblait pas désagréable. Il était totalement différent de ma planète d’origine. Mais je ne m’extasiai pas plus longtemps sur le coté verdoyant de la forêt qui nous entourait…non…c’était plutôt cette immense structure en ruine qui me fascinait. Véritable vestige du passé, je pouvais en admirer l’architecture stylisée, tentant de résister aux affres du temps. Si le bâtiment central arborait des lignes douces et subtiles, il était flanqué de quatre tours qui se dressaient vers le ciel, presque menaçantes.

Mes yeux se posèrent soudainement sur un jeune homme vêtu d’une armure, et arborant un certain arsenal. Son allure toute entière trahissait un mental d’acier et une discipline sans faille. Quand il retira son casque je me rendis compte qu’il était plus jeune que je ne l’aurai cru, et cependant son visage était le témoin de combats qu’il avait vécu. J’avisais chacune de ses cicatrices…elles contrastaient avec la finesse de certains de ces traits. Il y avait quelque chose de beau chez ce jeune guerrier. Et bien que je le domine question taille, l’aura qui se dégageait de lui ne donnait nullement envie d’en découdre avec lui.

Il n’était pas très causant d’ailleurs. Lorsque Darth Ganys me présenta – je notais que leur relation semblait être des plus cordiale – il se contenta de me saluer…pas de « bienvenue docteur » ou autre…Sans doute se méfiait-il de moi…Néanmoins, j’appréciais qu’il m’appelle « docteur » et non « Monsieur »…de quoi satisfaire mes oreilles et flatter mon égo.

Je le saluais d’un signe de tête, inclinant légèrement le haut de mon corps, esquissant un sourire courtois. Je n’étais pas plus enclin à la discussion que lui sur ce coup-là. J’essayais de comprendre qui il pouvait bien être pour le maître des lieux. Il replaça son casque et nous enjoignis de le suivre. J’avais noté la présence d’une navette dont je ne connaissais pas l’origine. Surement celle de ce Seigneur Oracci dont j’allais être enfin présenté. Je jetais un coup d’œil à Ganys, et je me décidais à suivre le jeune Mee. Nous nous dirigeâmes vers cette structure en ruine…Les mains dans les poches de mon pantalon, je ne pouvais m’empêcher d’admirer ces ruines fantastiques. En tant que paléopathologiste j’aimais l’histoire, et je respectais les connaissances des anciens, et ce qu’elles pouvaient nous apporter. Selon moi on avait tendance à trop négliger ces savoirs passés…car après tout, comment détenir une science si on n’en possède pas son histoire ?

Nous passâmes devant deux énormes statues agressives, gardiens de ce sanctuaire perdu. Je ne pu m’empêcher de marquer un temps d’arrêt, mesurant l’immensité de ces gardes de pierres, à jamais mué dans un silence pesant. Je repris néanmoins mon chemin, je n’étais pas là pour une visite guidée. Toutefois, mes lèvres laissèrent s’échapper une nouvelle question à l’égard de mes deux compagnons de route alors que nos pas résonnaient sur le vieux dallage de la vieille bâtisse :

- Quel est cet endroit ?

Je commençais à me demander ce qui avait poussé le Seigneur Oracci à s’installer ici. Manifestement les lieux ne laissaient pas présager quelque chose de luxueux ou du moins de confortable. Mais j’avais appris à ne jamais fier aux apparences.
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Alors que le trio avançait à travers les couloirs hantés du sanctuaire, le docteur crut bon de devoir à nouveau poser une question. Silencieux, Darth Ganys ne répondit pas, il semblait quelques peu préoccupé par autre chose, presque absent du présent. Mais que Ryden ne s’y trompe pas, s’il jetait un regard vers le sien, les yeux mordorés du togruta croiseraient les siens en une seconde. Mee ouvrait la marche, casque vissé sur la tête, et avançait d’un pas militaire et rythmé, le pouce de sa main droite tirait légèrement sur la bandoulière de son fusil blaster : une carabine impériale de modèle standard. Cependant cette arme semblait avoir été modifiée, ou plutôt customisée. Au dessous du canon se trouvait un compartiment capable de laisser sortir une lame et transformer ainsi son blaster en baïonnette. De surcroit, une lunette de visée avait été incorporée à l’arme sur le dessus, signe qu’il devait aussi bien être adroit au corps à corps que pour éliminer des cibles à grande distance. Tandis qu’ils avancèrent, Mee prit la parole pour répondre au docteur.

- Le sanctuaire de la Lune des Morts docteur. C’est un bâtiment ancien construit en hommage des victimes de guerre sur Bogden. La lune sur laquelle nous nous trouvons compterait des pierres tombales du pôle nord au sud. Ceux qui l’on bâti ne sont plus de ce monde depuis plusieurs décénnies.

Dit-il sans se retourner davantage vers le lorrdien. Ouvrant la marche, ils bifurquèrent sur deux couloirs et poursuivirent leur marche. Le bruit de la prothèse métallique de Darth Ganys résonnait quelques peu dans ces halls abandonnés. Mee reprit la parole en pivotant légèrement la tête vers le docteur cette fois-ci, gardant le lorrdien dans le coin de son œil.

- Nous réinvestissons le sanctuaire pour en faire une base d’installation plus confortable. Certaines zones sont déconseillées : nous avons posé des pièges et capteurs de mouvements à certains endroits, mais le sanctuaire laissé à l’abandon est dangereux. Vous n’êtes pas à l’abri de vous prendre un morceau de plafond sur la tête ou de tomber dans une crevasse si vous vous aventurez dans les zones non sécurisées.

Arrivant vers les zones réhabilitées, celles-ci étaient plus entretenues et donnaient l’impression d’avoir été complètement nettoyées et plus modernes. Le trio s’aventura dans les couloirs et finirent leur trajet devant une porte doublée fermée. Mee s’immobilisa, imité par Darth Ganys. Retirant son casque il s’approcha du panneau d’interface, gardant le contact visuel avec Ryden Thorlok il prit le temps de faire un dernier commentaire d’un ton un peu plus ferme.

- Mais avant de prendre vos quartiers, il y aura quelques détails à régler…

Il pressa le bouton d’activation des deux portes qui coulissèrent, s’entrouvrant sur une silhouette féminine qui venait de se lever de sa chaise située en bout de table. La table était étroite et longue de quatre mètres environ, en plastoïde blanc tout comme les chaises réparties tout autour de cette même table. La lumière traversait les vitraux de cette salle, lui donnant plusieurs couleurs différentes allant du rouge, au bleu, au jaune ainsi qu’au vert teintant la table. Bien entendu, plusieurs luminaires blancs pendaient au plafond. La femme se trouvant de l’autre côté de la table fit claquer ses mains l’une contre l’autre une seule fois et étira ses lèvres en un sourire bienveillant.

- Ah ! Docteur Thorlok, je serai honorée que vous vous joignez à nous pour ce repas.

Dit la voix cristalline de l’umbarane en robe noire se trouvant sur un bout de la table. Avançant le bras pour inviter Ryden à s’asseoir en face d’elle. De derrière une colonne de pierre, sortirent deux droïdes. Le premier était un automate de protocole compte tenu de son design très humanoïde, sa manufacture ne laissait pas de place au doute : il avait été produit par une société impériale. De couleur gris métallisé, certaines bandes rouges sur sa carcasse faisaient écho à ses photorécepteurs cramoisis. Il était loin d’avoir une allure ouvertement agressive cela dit. Le second droïde était différent et pouvait évoquer un robot chirurgien compte tenu de ses quatre longs bras. Pourtant il jouerait le rôle de serveur entre la cuisine et la salle à manger compte tenu de son tablier blanc attaché impeccablement autour de sa taille, mais plus encore à cause des plateaux et bouteilles qu’il avait dans ses quatre mains. La voix de l’hôtesse reprit.

- Je vous en prie asseyez-vous donc. Votre voyage a du être éprouvant, vous devez avoir faim et soif.

Mee appuya cette invitation d’un geste sec de la tête pour indiquer à Ryden de se dépêcher de s’asseoir pour ne pas trainer trop longtemps. Pour enfoncer le clou, la porte se referma derrière le trio tandis que Darth Ganys alla s’asseoir sur le côté gauche de la table. Mee se mit de l’autre côté. Sans doute qu’il y avait désormais quelque chose qui pourrait sans doute sauter aux yeux du lorrdien : Mee et cette umbarane avaient vraisemblablement un lien de parenté tant ils avaient le même regard et une certaine finesse dans leur traits.
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Alors que nous avancions, je m’attendais à ce que Darth Ganys réponde à mon énième question…mais il était ailleurs, et cependant alors que j’avais tourné la tête vers lui, son regard de braise croisa le mien…Absent et cependant toujours aux abois…Ce fut Mee qui pris sur lui d’assouvir ma curiosité. J’appris ainsi que nous étions dans un sanctuaire, en hommages aux nombreuses victimes d’une guerre qui avait frappé Bogden. De même que de nombreuses pierres tombales avaient fleuries sur cette lune…faisant d’elle un véritable tombeau, épitaphe géante à la mémoire de ceux qui sont morts…Sinistre endroit…et cependant j’essayais d’imaginer ce chef d’œuvre architectural du temps de son apogée.

Mee pris sur lui de me spécifier qu’il ne valait mieux pas que je m’aventure en dehors des zones sécurisées. Cette immense structure tombant en lambeaux…faire une chute mortelle ou terminer sous un éboulement ne m’enchantait nullement…je n’avais aucune envie de mourir d’une manière aussi stupide. Mee avait tourné la tête, pour me garder dans son champ de vision alors qu’il m’exposait que des capteurs et des détecteurs de mouvement avaient été posés un peu partout…Une manière dissimulée de me mettre en garde sur le fait qu’il n’y avait nulle échappatoire pour moi. Pour aller où de toute façon. J’avisais le fusil qu’il portait…je n’y connaissais rien aux armes, ce jeune homme en revanche semblait parfaitement maîtriser le sujet. Je fis avec un petit rictus :

- C'est noté

La prothèse de Darth Ganys rythmait notre marche, tandis que nous parvenions à des zones moins délabrées, la rénovation de ce lieu chargé d’histoire était en court, et je fus rassuré en constatant que la base déjà mise en place n’avait rien à voir avec un camp vétuste et primitif. Au contraire, cette partie du sanctuaire était propre et moderne. Nous stoppâmes notre avancé devant une porte à double battants. Comme, marquant un certain suspens, Mee m’expliqua qu’il restait certains détails à préciser…la porte s’ouvrit alors révélant une salle à manger immense, au centre de laquelle trônait une longue table blanche. Une femme, vêtue d’une robe noire, s’était levée au bout de ladite table. Je restais un instant bouche bée devant son allure et sa beauté. Ses traits étaient fins et harmonieux, sa peau pâle contrastait avec le sombre de son vêtement. Elle était véritablement splendide…ce fut sa voix qui me sortit de ma torpeur. Inclinant légèrement la tête de coté pour saluer son invitation, je m’approchais de la chaise qui m’était destinée.

J’étais incapable de quitter l’Umbarane des yeux…Mon regard céruléen analysait tout ce qu’il pouvait de cette apparition presque surnaturelle qui me faisait face. Elle était ensorcelante... Ce furent deux droïdes qui vinrent gâcher le plaisir de mes yeux en se manifestant rien que par leur présence…maudits droïdes…La divine créature m’enjoignit à m’assoir. Je n’avais ni faim ni soif…en revanche j’étais épuisé. Mee me fit signe d’obtempérer. J’obéissais donc, prenant place au bout de la table, tandis que la porte se refermait, et que Ganys, tout comme Mee, se posèrent de chaque côté de la table. Un détail me sauta brusquement aux yeux, une ressemblance plus que frappante entre Mee et la femme qui me faisait front. Bien que je fusse incapable de lui donner un âge, j’en concluais qu’elle était sa mère.

Je posais un coude sur la table, ma main passant machinalement sur ma barbe au niveau de mon menton. J’essayais de comprendre. Qui était cette femme ? Il n’y avait pas d’autres convives prévus, compte tenu du nombre de chaises…Cette femme était-elle le Seigneur Oracci ? Une idée que mon esprit masculin et macho ne put s’empêcher de rejeter à ce moment-là. J’avisais Ganys, il m’avait dit qu’il avait été vaincu par Oracci. Cette femme, si belle et gracieuse soit-elle, ne pouvait rivaliser avec le géant Togruta…encore une fois mes préjugés m’empêchaient de voir les choses en face. Pauvre fou que j’étais, ignorant totalement du pouvoir qui pouvait couler dans les veines des Siths.

Je me demandais même si Darth Oracci, grand guerrier qu’il devait être, n’avait pas envoyé sa compagne, pour m’accueillir. Il fallait dire que mon expérience avec les belles femmes m’avait rendu plus que méfiant à leur encontre. Aussi, c’est tout naturellement que ma voix grave se fit entendre, cependant sur un ton des plus courtois :

- Je vous remercie pour votre sollicitude. Cependant ma chère, force est de constater que vous me connaissez…je ne puis en dire autant en ce qui vous concerne. Puis-je avoir l’honneur de connaitre votre nom ?

J’avais plongé mes yeux dans les siens, limite séducteur, faisant fi des deux convives attablés avec nous, il n’y avait plus qu’elle et moi en cet instant précis ! Je redoutais sa réponse…une petite voix, au fond de moi me soufflait la réponse que je tentais d’écarter…car cela rendrait cette ravissante dame encore plus inaccessible qu’elle ne pouvait l’être déjà pour moi.

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S’asseyant lentement sur sa chaise à la manière d’une Reine, la Dame Sith posa les coudes sur la table et conserva ses mains paume contre paume. Jetant un regard aux droïdes, ceux-ci s’activèrent pour commencer le service. Tandis que le droïde serveur déposait une assiette de végétaux froids et présentés en salade rafraichissante devant le docteur, ses deux autres bras servaient un verre de bière tarisienne au jeune Mee qui avait retiré son casque et l’avait placé au sol sur sa droite avec son fusil blaster. Il déposa également une assiette de salade au jeune soldat. Glissant autour de la table, il resta un instant interdit devant Darth Ganys qui lui fit un « non » de la main. Déposant une simple bouteille d’eau avec une paille devant le togruta, il servit une assiette de salade à la Dame Sith et laissa couler avec une précision chirurgicale le vin blanc dans le verre de l’umbarane dont les yeux avaient accroché ceux de Ryden Thorlok. Il était vraisemblablement confus et sans doute charmé par cette entrée en matière des plus théâtrales. Sirotant son verre de vin à la façon d’une muse dans un tableau, elle laissa au lorrdien le soin de remercier Darth Oracci pour son hospitalité, mais aussi de demander quel était son nom.

Un léger silence flotta dans les airs, Darth Ganys et Mee se raidirent simultanément et tournaient leurs regards vers l’umbarane, curieux de voir leur réaction et en même temps stupéfaits par la curiosité du docteur qui aurait sans doute trouvé un autre moyen d’obtenir cette information. Son verre en cristal entre les mains, la Dame Sith fit tourner un peu le liquide dans son verre avant d’ouvrir la bouche d’un air des plus sereins.

- J’en oublie les bonnes manières, pardonnez-moi.

Elle déposa son verre sur la table et s’empara des couverts en métaux précieux. D’une simple pensée, le couteau dans sa main pouvait se planter dans la carotide du lorrdien. C’était sans doute ce qu’aurait fait un Sith plus susceptible que l’umbarane, mais cette dernière ne prenait pas ombrage de ce genre de questions. Après tout compte tenu de sa fonction et de son rang au sein de l’Empire, le fait qu’on ne la reconnaisse pas au premier coup d’œil était signe d’un professionnalisme élevé au rang d’excellence pure. Darth Oracci esquissa un sourire, fixa le médecin et répondit simplement et sans animosité.

- Je suis Darth Oracci.

Le contraste entre le son de sa voix, son attitude et les mots utilisés donnait l’impression que la révélation était tombée aussi lourdement qu’une lame sur la nuque du médecin. Comme si tout avait été soigneusement planifié, prévu par l’umbarane. Sans doute Ryden devait avoir la sensation de se trouver au milieu d’une toile d’araignée et venait tout juste de faire la connaissance de celle l’ayant consciencieusement tissée. Avait-il seulement idée de l’ampleur de cette toile ? Les limites qu’il pouvait entrevoir n’étaient que celles tracées par Darth Oracci. Hors de question qu’il ait accès à l’ensemble des sinistres desseins de celle qui l’avait tiré de la rue, mis hors d’atteinte des griffes judiciaires de la République pour le placer dans cette cellule faite d’or et d’ivoire. Concentrée sur son assiette en ingérant une fourchette de salade, l’umbarane prit la parole calmement pour avancer dans la discussion et mettre le médecin un peu plus à l’aise.

- Je présume que le seigneur Ganys vous a déjà raconté beaucoup de choses docteur Thorlok. Pour ma part, vos travaux par rapport aux Rakghoules m’ont beaucoup intéressée. Darth Ganys m’a parlé de vous à dire vrai, sans son travail de veille permanente je ne vous aurai jamais rencontré. Il a pu trouver les informations vous concernant ainsi que vos méthodes expérimentales qui ne sont pas des plus communes au sein de votre profession.

Marquant une pause pour tremper ses lèvres dans son verre de vin, la Dame Sith ajouta.

- Rassurez-vous docteur, de part mon expérience je sais qu’il faut parfois accepter le fait que la fin justifie les moyens et sortir des sentiers battus pour atteindre ses objectifs.

Déposant le verre sur la table et croisant les jambes elle jeta un regard au plafond un instant et donna l’impression d’avoir oublié quelque chose. Accordant toute son attention à Ryden, elle reprit en posant une question anodine de prime à bord.

- A ce propos, quels sont vos objectifs dans vos recherches ? Est-ce l’appât du gain, la postérité ou l’amour pour la science qui a motivé vos agissements sur Lorrd ?

Dit-elle en feintant son innocence. En vérité elle avait déjà des soupçons sur la réponse qu’il lui apporterait, mais observer ses réactions, ses mots et sa gestuelle lui donnerait d’autant plus d’indices sur le moyen idéal pour le manipuler. Tout le monde avait ses défauts, et ces défauts étaient d’autant de leviers qu’un calculateur vicieux comme pouvait l’être Darth Oracci avait à sa disposition pour manœuvrer son armée de pions sur l’échiquier galactique. La question était la suivante : est-ce que le docteur Thorlok serait le cavalier du chaos ? La tour servante et protectrice ou alors le fou adorateur de sa reine ? Tous autour de cette table avaient déjà leur rôle, tous sauf le lorrdien.
Torhyn Lokred
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Je tentais d’observer tout ce qui se passait dans cette pièce. Je devinais une mise en scène ingénieuse, déguisée en ce pseudo repas pour en mettre plein la vue et asseoir une autorité... et je venais d’entrer dans l’arène… Le Seigneur Oracci ne faisait rien à la légère semblait-il. Le droïde qui assurait le service s’était approché de moi, j’eus un mouvement de recul significatif, et je le fusillais du regard. Je regrettais instantanément mon geste, car, par mon manque de contrôle, je venais de révéler mon aversion pour les droïdes. Je les haïssais…non pas que je doutais de leurs capacités, je reconnaissais même leurs compétences, notamment les droïdes de protocole. Mais ce n’étaient que des machines, incapable d’égaler l’être vivant sur la complexité de l’esprit. De plus il était aisé pour un connaisseur de les pirater, les reprogrammer…J’étais conscient qu’un bon manipulateur pouvait faire de même sur un cortex cérébral vivant, mais je pensais également que l’esprit pouvait être plus fort que la matière.

Tandis que j’observais la salade de crudités devant moi, l’idée soudaine sur comment le Seigneur Ganys allait s’alimenter me fit relever les yeux pour voir le droïde déposer une bouteille d’eau avec une paille. Puis je tournais la tête vers l’Umbarane. Ses gestes, ses manières, tout indiquait une éducation des plus sophistiquée. Elle savait comment se tenir, comment bouger pour attirer les regards sur elle et captiver ses interlocuteurs. Cependant l’estocade qu’elle me porta me tira de ma contemplation. Et l’admiration céda la place à la surprise et la perplexité.

Tandis que Mee et Ganys avaient tournés la tête vers elle, visiblement curieux de voir sa réaction – ce qui me confirma indirectement mes craintes, mais têtu que j’étais, je choisis d’ignorer ces signaux révélateurs, attendant qu’elle me réponde elle-même.

Elle avait pris beaucoup de soin à répondre à ma question. Jouant avec son verre, savourant mon ignorance, et la réaction qui allait être mienne lorsqu’elle me révèlerait son identité. Et finalement ces quelques mots furent aussi poignants qu’une lame transperçant mes chairs. Ainsi donc, elle était Darth Oracci. Le Seigneur Sith dont Ganys m’avait parlé…était une femme !

Bordel !

Je jetais alors un regard à Darth Ganys, où se mêlaient incompréhension, crainte, et colère. Comment cette femme d’allure si gracieuse et raffinée avait-elle pu mutiler de la sorte ce Togruta ? Ce n’était pas logique ! Et cet espèce de vieux grincheux avait, bien entendu, omis de me signifier que son élève qui l’avait battu, était une femme…et belle se surcroît ! Moi qui m’étais juré de ne plus jamais avoir à faire confiance à une créature enchanteresse, me voila face à la plus machiavélique de toutes sans doute. Car il fallait qu’elle soit ainsi pour parvenir à une telle position et inspirer à la fois un mélange de respect et de crainte chez ceux qui l’entouraient. L’image d’une veuve noire me vint de suite en tête…et je venais de m’engluer dans sa toile…sans la moindre chance de me libérer. Les mises en garde de Darth Ganys me revinrent en tête. Je me demandais brusquement si finalement un pénitencier républicain n’avait pas été une meilleure idée. Ce Seigneur Oracci avait gagné d’avance…que pouvais-je faire contre elle ?

Je secouais la tête…ce devait être la fatigue, la capture, le stress de la situation, et l’excitation du moment…tout cela à la fois…et je perdais mes moyens. Je devais me ressaisir ! Après tout, j’étais un médecin, doué d’un certain charisme, et d’un malicieux instinct de survie. Je devais être capable de tenir tête à ce Seigneur Sith, faisant fi de ses charmes. J’avais appris à analyser, décrypter la gestuelle des autres, adaptant de ce fait mon comportement à ceux qui me faisaient face. Je ne doutais pas qu’elle savait faire de même…mais le langage cinétique n’avait pas de secret…pour un Lorrdien.

J’eus une profonde inspiration. Je me redressais, reprenant tout le maintien fier et altier dont j’étais capable en cet instant. Elle voulait m’apprivoiser, m’éprouver, très bien... Voyons cela. J’écoutais donc la suite de ses paroles, enfournant une bouchée de salade dans ma bouche. Je n’avais pas spécifiquement faim, mais la courtoisie, et l’éducation inculquée par ma mère, m’obligeaient à répondre à ces codes de bienséances qui voulaient que lorsqu’on vous invite à partager un repas, on s’y prêtait. L’Umbarane m’expliqua avoir trouvé mes recherches des plus intéressantes – j’appris par la même que c’était Darth Ganys qui avait repéré mon « potentiel ». J’esquissais un franc sourire, inclinant légèrement la tête en guise d’approbation et observant la belle dame indiquer qu’elle partageait mon avis sur le fait que la fin justifiait les moyens. Un bon point pour elle.

Sa question suivante sonnait étrangement, comme s’il s’agissait d’un test. Ne se doutait-elle pas du pourquoi j’avais agi ainsi sur Lorrd ? Ou était-elle de ces êtres qui se délectaient de faire dire aux autres des évidences pour mieux les briser et les soumettre par la suite ? Je réfléchissais un instant, avalant une nouvelle fournée de salade. Je devais choisir mes mots…soigneusement, non pas que je cherchais à me vendre, mais je voulais qu’elle comprenne bien ma position…je n’avais cure de la politique, de l’argent – j’étais d’ailleurs outré au plus profond de moi qu’on s’imagine que mon génie ne puisse être qu’un instrument pour une simple compensation financière. J’aspirais à bien plus que cela. Je lui répondis alors de ma voix grave tintée de douceur :

- Je suis un médecin…et un scientifique. Si j’ai agi de la sorte, c’est parce que je voulais obtenir des réponses tangibles, des véritables données, et non me contenter de vagues théories hypothétiques. Je me suis libéré du carcan de la moralité et de l’éthique pour servir la Science…et faire avancer la médecine.

Car après tout c’était cela qui m’animait encore à présent. Oui j'étais en mesure de soigner, de sauver des vies, de poser un diagnostic, et de recoudre une plaie. Mais je voulais plus... La connaissance…la compréhension du fonctionnement de chaque cellule – de la protéine à l’acide nucléique, en passant par les bactéries et les protistes, ou encore les spores – de chaque mutation, de l’Evolution au sens large.

- Je voulais apporter aux yeux du monde un nouvelle perception de la Médecine…du cycle même de la Vie…et si pour cela je devais en sacrifier certains à la Mort…alors qu’il en soit ainsi.


Pas d'état d'âme...ni de scrupules. Si j'avais pu découper mes cobayes en morceaux pour comprendre comment les pathogènes injectés avaient évolué en eux, je l'aurai fait...sans aucun soucis.

J’avais posé mes yeux bleus sur l’Umbarane, la défiant du regard, comprenait-elle seulement tout le potentiel qui sommeillait en moi ? Depuis Lorrd, j’avais bridé mes pulsions inhumaines au plus profond de moi, dans un souci de sécurité. Mais je les sentais…grondant, tambourinant derrière les barreaux de mon esprit logique et cartésien…attendant leur heure pour déverser leur colère, telle une Peste meurtrière sur tout ceux qui se dresseraient en travers de ma route. Darth Oracci allait-elle me libérer ? Et me permettre d’exprimer enfin toute la plénitude de mon art. Ce faisant, je saurai lui prouver ma valeur, lui montrant qu’elle fait le bon choix en affranchissant ma folle ingéniosité du joug de la déontologie et de la morale.



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La réponse du docteur Thorlok n’étonna pas une seule seconde Darth Oracci qui s’attendait à cette déclaration. Ce genre de profil était similaire à celui d’un artiste, et ces personnalités recherchaient des reconnaissances autres que matérielles : elles cherchaient à entrer dans l’histoire, à marquer celle-ci de façon durable. En soi il n’y avait pas de mauvaise réponse, et l’umbarane était satisfaite de voir qu’elle avait su viser juste tout en prenant une nouvelle fourchette de salade. La Dame Sith conserva son verre d’alcool dans la main et s’y intéressa quelques secondes avant :

- Ah ! Vous êtes donc à la fois scientifique et artiste. Ce n’est guère étonnant.

Darth Oracci sirota une nouvelle fois son verre de vin tout en détournant son attention vers son ancien maître qui avait fini par sortir des poches de nutriments qu’il ingérait tout en ayant retiré son masque respiratoire dans un sifflement strident. L’umbarane reprit calmement sur la même voix.

- Comme Darth Ganys à du vous le préciser, je vous offre une proposition de poursuivre vos recherches relatives à la Peste Rakghoule, vous disposerez d’un laboratoire, de techniciens, de moyens et de cobayes pour cela. En échange vous mettrez au point d’autres projets et armes spécifiques qui pourront m’être utiles pour avancer mes plans.

Son ton était quelques peu impérieux, cette proposition n’en n’était pas une foncièrement, en effet elle statuait un fait, décidant à l’avance pour le docteur Thorlok de sa tâche. Son consentement était acquis : la seule alternative était peut-être la prison pour le lorrdien. A ceci prêt que les choses avaient évoluées. En ayant connaissance de cette installation sur Kohlma, en plein territoire républicain, et de Darth Oracci conspiratrice contre l’Empire, Ryden Thorlok revêtait plus de valeur qu’il ne le pensait. Tomber entre les griffes de la République pour être interrogé devenait chose impensable pour ne pas que les projets de la Dame Sith ne soient éventés. Mais Thorlok ne ressortirait par d’ici vivant si jamais il lui venait à l’esprit de refuser cette offre. Le piège s’était refermée sur ses chevilles, sa seule alternative était la mort. Et Darth Oracci savait suffisamment que Ryden était soit trop lâche, soit trop fier pour mourir exécuté comme un chien. En dépit de ses penchants douteux, le docteur était quelqu’un intelligent. L’umbarane savait qu’il saurait ou se trouve son intérêt pour une raison simple : son absence de principes moraux. Une qualité qu’il partageait avec sa nouvelle patronne en un sens. Peut-être se ressemblaient-ils plus qu’il ne pouvait l’envisager ? Mais cela il le découvrirait petit à petit. La Dame Sith restait silencieuse. Elle prit une nouvelle fourchette de salade qu’elle ingéra rapidement non sans une certaine grâce. Puis elle détailla les conditions de « séjour » qui rythmeraient la vie du docteur.

- Vos quartiers vous attendront, je vous ferai visiter le complexe qui vous accueillera. Une dizaine de techniciens quelques agents de sécurité et des droïdes seront présents pour vous assister. Considérez-vous comme le directeur scientifique de cette modeste installation, Mee ici présent coordonnera la sécurité. Darth Ganys quant à lui sera l’administrateur principal de Kohlma. En son absence, Mee assurera l’intérim.

Mee ne réagit pas de façon particulière, il s’était préparé et en dépit de son jeune âge il s’estimait capable de gérer ce genre d’affaires. Depuis son enfance il avait été formé pour combattre et assurer un certain commandement : la gestion des affaires administratives ne serait pas si différente que ça dans son esprit. Darth Oracci savait qu’il était à la hauteur. L’umbarane ajouta donnant ses premiers ordres au docteur d’une voix douce.

- Votre première tâche sera de faire l’inventaire de l’existant dans le laboratoire et de dresser une liste de ce dont vous aurez besoins que vous transmettrez à Ganys qui se chargera de faire au mieux pour vous procurer le matériel. Avez-vous quelques questions ?

Darth Oracci avait annoncé la chose de façon simple et naturelle comme si elle savait qu’il y aurait peut-être deux ou trois choses à installer. Il y aurait sans doute quelque chose ou plusieurs équipements dont il y aurait à se doter, mais a priori rien d’impossible à se procurer. Son regard soutenait celui de Torhyn, sans craindre une seule fois la défiance qu’il pouvait émettre à son égard. A ses yeux, le lorrdien en dépit de son génie ne représentait pas plus de danger pour l’umbarane que le plus intelligent des termites.
Torhyn Lokred
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Un artiste ? L’idée était assez intéressante, et me plaisait. Je me contentais d’hocher la tête avec un sourire plus que courtois à l’égard de la belle dame quand elle avança cette notion. Je l’écoutais poursuivre ses explications, avisant Ganys qui avait décroché son masque, dans un déclic acéré, pour se nourrir de poches de nutriments grâce un système adapté. Il fallait être privé d’un membre ou d’une articulation pour se rendre compte de son importance. Dans le cas du Togruta, le seul fait de manger comme nous lui était désormais impossible. Un cuisant rappel de ce qui attendait tous ceux qui oserait se dresser contre la Dame Sith…

J’esquissais un sourire lorsque l’Umbarane eut terminée de m’exposer sa « proposition ». Le ton qu’elle avait employé ne laissait planer aucun doute quant à ses intentions en cas de refus de ma part. D’autant plus que j’avais encore en tête ma conversation avec Darth Ganys sur le cargo qui m’avait conduit jusqu’ici. Je levais alors mes yeux sur l’Umbarane, et toujours souriant, je fis d’une voix douce :

- En résumé, vous me sortez des griffes de la République, et à la place d’une détention misérable dans un pénitencier crasseux en piètre compagnie ; vous m’offrez de travailler pour vous, tout en poursuivant mes recherches…dans une geôle dorée…Je serais bien stupide de refuser…ou suicidaire…

D’aucuns se diraient que le deal n’était pas si avantageux que cela, et que même luxueuse, une prison était une prison…et c’était vrai…mais cette femme avait bien compris quelles étaient mes motivations. De plus sans aide, je finirai par me faire coincer par des chasseurs de primes. Ganys avait semble-t-il déjà fait le ménage…mais d’autres viendront. Enfin, quelle autre chance aurai-je d’espérer reprendre mon travail, mes recherches sans conditions éthiques ? Enfin si je refusais, j’imaginais que mon sort était tout tracé…et un autre cadavre viendrait nourrir la terre de cette lune. Et je n’avais nulle envie de servir d’engrais pour sa végétation…Je valais bien mieux que cela. Et j’avais tant encore à apporter. Et puis j’espérais que ma détention sur cette lune s’adoucirait peut-être avec le temps…qui pouvait savoir ce que l’avenir nous réservait ?

Alors que reprenais une fourchetée, j’écoutais Darth Oracci me livrer plus de détails. J’aurai donc droit à une visite guidée du complexe, et en sa compagnie, de quoi faire plus ample connaissance…enfin…toute proportion gardée. Cette femme n’était pas du genre à se laisser berner par quelques sourires, et battements de sourcils, et je la soupçonnais même d’être parfaitement aux faits de ce genre de manœuvres subtiles. Encore une fois, la Sith savait tout ce qu’il y avait à savoir de moi, et moi je ne savais rien d’elle.

Mes yeux se posèrent un instant sur Mee…allant de lui à l’Umbarane…était-elle mariée ? Avait-elle d’autres enfants ? J’haussais un sourcil en entendant Darth Oracci préciser que le jeune homme prendrait les rênes en cas d’absence de Darth Ganys. En était-il capable ? Il avait quoi ? Au mieux vingt ans. Bah…peut-être n’était-ce pas plus mal, je pourrai peut-être en tirer quelque chose le moment venu.

Je devais donc me considérer comme une sorte de directeur scientifique, ma foi cela sonnait bien à mes oreilles. Cependant directeur scientifique de quoi ? Je n’avais pas d’équipe, et elle me flanquait aux basques des droïdes comme compagnie. Bon sang…elle l’avait fait exprès !

Elle voulait que fasse un inventaire et que je dresse une liste en fonction de ce qu’il me manquerait. Alors là très chère vous n’allez pas être déçue. Je fis un signe de tête et me contentais de lui répondre un bref, mais cependant suave :

- Comptez-sur moi.

Je ne savais pas à quoi m’attendre, j’avais toujours eu la réputation d’être un véritable casse-pied pour tout ce qui était protocoles et gestion du matériel, et j’entendais bien qu’on s’y plie. De plus j’avais toujours exigé du matériel de pointe, et régulièrement calibré pour éviter tout soucis lors d’une expérience. J’avais plus que hâte de voir ce que l’Umbarane m’avait réservé comme surprise question équipement.

Je fus sorti de mes réflexions sur mes prévisions de matériels quand elle me demanda si j’avais des questions. A dire vrai, j’avais une question, et une requête. Je posais mes couverts, et saisissant mon verre d’eau je bus une gorgée, réhydratant ma gorge, et remis mon verre en place. Je m’enfonçais contre le dossier de ma chaine, un coude sur la table. Mon menton reposait sur le dos de ma main, alors que je frottais mes doigts entre eux, comme j’avais coutume de faire lorsque je réfléchissais. Enfin, retirant ma main et levant un doigt pour numéroter mes prochains dires, je me décidais à lui répondre le plus aimablement du monde :

- J’imagine que vous savez tout ce qu’il y a à savoir de moi…et donc vous avez eu accès à mon dossier médical…tout confidentiel soit-il. Mes yeux se tournèrent vers Ganys…avant de revenir vers Darth Oracci. Vous savez donc que j’ai besoin d’un certain traitement, il sera plus que nécessaire de me fournir ces médicaments.

Je ne doutais pas que cette femme Sith, qui planifiait tout, et avait les moyens de gérer ce genre de base secrète, avait parfaitement les moyens de me procurer mon traitement. Mais c’était désormais quelque chose de vital pour moi, et je ne voulais pas que mon esprit se retrouve taraudé par des futilités de ce genre. J’avais eu suffisamment de mal à me fournir en bronchodilatateurs jusque-là, espérant toujours en trouver à temps, avant que la cartouche de mon inhalateur de rende l’âme.

Puis je levais un deuxième doigt :

- Je suppose que vous avez suffisamment de relations pour cela…mais j’aimerai une nouvelle identité. Car j’ai bien compris que vous vouliez m’enfermer ici, et sous bonne garde, mais vous êtes assez intelligente et rusée pour savoir que même le meilleur plan peut parfois avoir des accros, et dans ces moments-là, il faut être en mesure de s’adapter. Je ne peux demeurer Ryden Thorlok. Et puis qui sait...vous pourriez avoir besoin de moi ailleurs qu'ici un jour ou l'autre...

J’esquissais un petit sourire en coin…parfois le ver se trouvait dans la pomme, et la trahison ne venait pas forcement de làoù on s’attendait... des fois même sans que celui ou celle qui en est à l’origine de n’en rende compte… Et mon nom était bien trop connu pour que je me risque à le conserver. Même si cette base était sécurisée, nous n’étions jamais totalement à l’abris. Mon errance m’avait appris la prudence…j’espérais que ce Seigneur Sith connaissait le sens de ce mot…



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Bien, le lorrdien avait de la jugeote pour comprendre l’impasse dans laquelle il se trouvait. Darth Oracci lui répondit en le gratifiant d’un sourire qui se voulait soulageant et réconfortant. Le laissant prendre le temps de tout appréhender, le voici qui négociait en échange de son travail un traitement médical bien particulier. Ce qui était une chose naturelle vu son état de santé. Darth Ganys n’aurait aucun mal à s’en procurer et à faire passer les marchandises par ici par le biais de caisses achetées ici et là. Ryden Thorlok demanda également s’il était possible de lui fournir une nouvelle identité afin de faire taire les traces pouvant le relier à lui. Il était très peu probable que quelqu’un soit en mesure de remonter jusqu’à lui sur Kohlma, mais avoir un chasseur de primes un peu zélé et compétent susceptible de le localiser pour l’abattre était tout sauf quelque chose qu’il fallait laisser au hasard. Ces deux choses seraient un moindre mal en comparaison de ce qu’exigeait la Dame Sith de lui. Terminant son assiette de salade, l’umbarane répondit tout en croisant les bras sous sa poitrine.

- Vous savez de part ma nature, les fausses identités sont quelque chose à côté desquelles il m’est délicat de faire sans. Agir à visage découvert m’exposerait à de nombreuses représailles compte tenu de mon activité. Comme je le dis souvent : nul ne s’oppose à celui qui demeure introuvable. Changer d’identité est une façon de se dissimuler dans la foule tout à fait évidente et naturelle lorsque l’on souhaite se faire discret.

S’adossant contre le dossier de sa chaise, elle prit sa serviette et tamponna les coins de ses lèvres avec une certaine grâce avant d’ajouter quelques mots concernant les bronchodilatateurs.

- Rassurez-vous quant à votre traitement. Vous en aurez. Vous représenteriez un bien maigre investissement si vous veniez à passer de vie à trépas trop vite à mon goût.

Restait à savoir s’il n’était pas plus simple pour Darth Ganys de se fournir directement auprès des structures impériales afin de gagner du temps à ce sujet pour se constituer un stock lui permettant de tenir au moins un semestre en termes de quantités. Cela ne lui poserait beaucoup moins de problèmes que s’il devait se fournir auprès de la République ou pire, de l’espace Hutt ou la qualité du produit pourrait s’avérer de piètre qualité voire dangereuse. Darth Oracci souffla légèrement après avoir mangé puis se pencha quelques peu un avant pour récupérer son verre de vin pour en siroter les dernières gouttes. Elle fronça légèrement les sourcils avant de poser une nouvelle question sur un sujet l’intriguant quelques peu d’une voix claire mais un peu intrusive.

- J’aurais cependant une nouvelle question ; pourquoi vous être intéressé aux Rakghoules plus particulièrement ? Qu’est-ce qui vous fascine chez ces créatures ?

Savait-il seulement que ces créatures zombifiées provenaient à la base d’un savoir Sith perdu depuis plusieurs millénaires ? La peste de Taris était liée à un artefact particulier. Mais il était très peu probable qu’il en soit informé. A dire vrai la peste de Taris avait du constituer un évènement historique suffisamment marquant pour que le docteur Thorlok se décide de se renseigner dessus. Restait à essayer de lui procurer un échantillon du virus pour qu’il puisse de lui-même commencer ses propres recherches. Peut-être y aurait-il un moyen de s’en servir d’arme de destruction massive à déployer si jamais les choses viendraient à mal tourner, un peu comme une carte sortie de prison en somme afin de faire réfléchir quiconque mettrait Darth Oracci à jour.
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