Le Masque de la Force
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L’accueil des officiels dans le palais de Virgile-Auguste d’Ossus a pris une bonne partie de l’après-midi. Cela n’a néanmoins pas été suffisant pour apaiser la tension, palpable dans les différents salons fastueux dressés pour l’occasion. Les tables sont chargées d’amuse-gueules, les murs de décorations luxueuses, et les conversations vont bon train. Pourtant, impériaux, républicains, officiels neutres et journalistes ne se mélangent guère. Des clans se sont formés dans les différentes pièces et la garde d’Ossus, postée dans tous les couloirs paraît maigre si des escarmouches devaient éclater. Cependant, aucun vaisseau militaire n’a été autorisé à approcher la planète, pour garantir un déroulé pacifique de l’évènement ; aussi les possibles dérapages attendus paraissent davantage diplomatiques qu’armés. Néanmoins, les évènements qui se produisent à quelques dizaines de parsecs d’Ossus ont attisés l’excitation des participants au Sommet…

Evran accompagne la délégation républicaine. A la fois représentant des Jedi au Sénat et porte-parole de l’Ordre, le Chevalier est dans une situation assez délicate : aujourd’hui Maître Marja, membre du Conseil, s’est invitée brusquement à la table des négociations avec Darth Noctis et Grendo S’Orn alors que cela n’avait pas été annoncé ainsi. L’Ordre devait être présent, mais plus à titre de conseiller du gouvernement républicain et garant de la paix que véritable partie prenante. Depuis le début des négociations dans le salon et l’entrée de Maître Marja, retransmise sur les holovids dans les autres salons du palais, les questions des journalistes ne cessent de fuser.

- Chevalier Fykk, vous êtes le porte-parole de l’Ordre Jedi. Quelles sont les revendications portées par Maître Marja ?
- Est-ce qu’il est envisageable que Sith et Jedi se battent ici, au vu de ce qui arrive sur Columex ?
- Les Jedi soutiennent-ils les actions militaires de la Chancelière sur Arda ?

Evran esquive ou répond aux questions avec toute la subtilité dont il est capable au vu de la délicatesse de la situation. Evidemment, il voit bien la délégation impériale qui le toise, les visages goguenards en écoutant ses réponses. Satanés impériaux. Il les ignore royalement.

- Je vous prie de m’excuser, finit-il par interrompre les journalistes et leurs questions incessantes, je dois m’éclipser pour m’entretenir avec le Conseil Jedi, maintenant.

Bonne excuse pour leur fausser compagnie et aller s’enfermer dans un petit salon, seul. En réalité, il n’a pas nécessairement rendez-vous avec le Conseil, mais il sait qu’il va devoir rédiger rapidement des communiqués officiels à faire valider par les Maîtres et pour cela, il faut qu’il arrive à rédiger une version de la situation qui soit le plus… neutre possible au regard de la témérité de Maître Marja.
Evran est soulagé de trouver un petit salon dans lequel s’isoler. Alors qu’il dépose ses affaires sur une petite table, les yeux rivés sur l’écran qui retransmet les échanges entre Maître Marja, Grendo S’orn et Darth Noctis, du personnel de service vient lui servir un rafraîchissement. Distrait, Evran se saisit du verre et au moment où ses lèvres se posent dans le liquide, un mauvais pressentiment survient.

La tête lui tourne immédiatement. Comprenant son erreur, il recrache le liquide, mais il est déjà presque trop tard. Son visage était engourdi et il doit lutter pour ne pas perdre l’équilibre. Tandis qu’il lâche son verre qui se brise au sol avec fracas, Aurora sort de sa cachette. Elle est quelque peu insatisfaite que le Jedi ait si peu avalé de son poison, mais elle estime que cela suffira à voler les données du Chevalier. Elle bondit près de la table, attrape le datapad et se remet à courir aussitôt vers la sortie de la pièce. Des documents détaillés d’information de l’Ordre Jedi… Cela vaut une fortune pour l’Empire, en particulier si elle y trouve des informations sur les opérations de Columex et d’Arda ! Mais elle n’a pas le temps d’essayer de déverrouiller l’appareil pour le moment, occupée qu’elle est à disparaître dans le dédale qu’est le palais d’Ossus…

Evran, lui, a plus ou moins recouvré ses esprits au moment où la silhouette disparaissait dans l’entrebâillement d’une porte. Sans hésiter, il se lance à la poursuite de la jeune femme.


Seuls les joueurs Evran Fykk & Aurora Azulis peuvent intervenir dans ce sujet. S’agissant d’une poursuite (ou d’un combat, ou d’une négociation en fonction de ce que vous en faites…) purement RP, vous serez départagés sur la qualité d’écriture de votre RP, la pertinence, l’originalité et le réalisme de vos actions et de vos choix stratégiques ainsi que votre fair-play vis-à-vis de vos adversaires.
Ordre de post : Aurora - Evran.
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Un sommet pour la Paix. Une nouvelle farce à laquelle allait participer à nouveau le gratin de la Galaxie. Républicains, Impériaux, Siths, Jedis, Dignitaires de tout horizon et plus généralement toute personne ayant des intérêts dans cette guerre. On commençait la guerre quand on voulait, on l'arrêtait quand on pouvait. Les Impériaux allaient-ils renoncer à leur idéal expansionniste ? Les Républicains allaient-ils accepter une trêve après avoir tant perdu face à l'Empire ? Les fournisseurs d'armes et d'informations allaient-ils s'asseoir sur cette manne ? La réponse était simple: non. Dans cette guerre soit on combattait, soit on essayait d'en tirer parti. C'était justement pour cela qu'Aurora s'était mêlée aux invités du sommet. Infiltrée dans la délégation Impériale, prête à tout pour justifier sa place auprès de sa divine compagne Zeltronne, l'occasion était trop belle pour ne pas en profiter. Le Maitre Mot était la discrétion. Dérober quelques informations aux officiels présents, si possible compromettantes et les rapporter à sa chérie. Des informations Jedi seraient d'ailleurs une cible de choix.

Malgré la profusion de denrées et les grands salons luxueux mis à disposition, chaque délégation demeurait dans son coin rendant toute action trop suspecte. Par chance, ce qui ne devait être qu'une table de négociation entre Républicains et Impériaux venait de se voir adjoindre la célèbre Hildegarde Marja. La Maitre Jedi la plus ronchonne du Temple semblait vouloir avoir son mot à dire dans cette affaire. Une aubaine, car l'agitation avait gagnée toutes les assemblées. Un des Jedis semblait avoir fort à faire avec les journalistes. Un porte parole qui plus est. Une cible de choix.

Quittant le confort de la délégation, Aurora se rapprocha de ce dernier. Assaillit, il préféra battre en retraite dans un petit salon. S'isoler était une mauvaise idée. Accostant un domestique portant un plateau garni d'un unique rafraichissement, elle lui désigna le salon où s'était faufiler le Jedi. " Votre invité va mourir de soif après toutes ces questions des journalistes " Lorsque ce dernier leva les yeux pour acquiescer, elle versa une petite poudre dans le dernier verre. Laissant le domestique s'éloigner avec une boisson devenue très spéciale, elle lui emboita le pas. Tout allait se passer très vite. S'arrêtant à proximité du salon, elle attendit que le serveur ressorte et observa par l’embrasure de la porte. Le Jedi recracha le breuvage mais il était trop tard, le narcotique allait faire son effet, au moins un petit moment. Une demie-réussite. S'infiltrant dans le salon, elle se rapprocha de ce dernier et chercha quelque-chose à dérober. Des informations, il lui fallait des informations. Soudain elle remarqua le datapad posé sur une table et l'attrapa à la volée. Entendant du bruit derrière la porte empruntée elle s'élança vers une autre, non s'en jeter un dernier coup d’œil dans le salon. Le Jedi semblait revenir à lui. Le narcotique n'était pas assez puissant ou trop peu avait été ingéré. Nul doute qu'elle n'avait pas pouvoir s'enfuir aussi facilement.

Peu importe, le plus urgent était de rejoindre la délégation Impériale. Au milieu d'eux, le Jedi n'oserait pas intervenir sans risquer de déclencher un incident diplomatique. De plus, la Mirialane avait d'autres plans en tête, d'autres moyens de pression. Le temps était désormais compté. Les négociations allaient durer un certain temps et pouvaient être interrompues à tout moment. Il suffisait de tenir jusque-là. Descendant plusieurs escaliers avec hâte, elle finit par rencontrer un garde du Palais qu'elle faillit bousculer. " Oh toutes mes excuses. " Dit-elle en s'inclinant. " Pourriez-vous m'indiquer les sanitaires pour Dame ? "

Écoutant la réponse du garde peu aimable, elle entendit des bruits de pas venant du haut de l'escalier. Prenant congé du garde, elle s'engagea dans un couloir, consciente que le Jedi était tout près. Ce dernier apparut d'ailleurs un instant dans son champ de vision. Elle reprit donc son allure de course. L'adrénaline inondait son être. La Mirialane se sentait vivante et prête à tout.



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Depuis le moment où il avait croisé Hildegarde dans le hall que sa tête s’était mise à tourner. La verve de cette femme avait le potentiel de réduire à néant les efforts de communications que son département avait déployées. Evran savait parfaitement que personne des deux camps n’était prêt à bouger sur ses principes, mais l’image d’une galaxie en rémission des attaques des mois précédents s’avérait importante à conserver pour pouvoir agir plus efficacement sur le plan diplomatique. Une république en guerre, c’était une république malade; voilà le message qu’il tentait d’enfoncer dans la gorge de l’holonet encore et encore. Tenaillé entre deux reporters twi’lek et un caméraman zabrak, Evran se forçait à garder son faux-sourire tout en serrant son poignet le plus fort qu’il le pouvait.

- Se battre, ici? Allons, je pense que personne n’a en tête de gâcher la somptueuse réception que notre hôte a préparée, vous ne pensez pas? Non, maître Marja le confirmera : nous sommes ici pour parler paix et pour réparer les pots cassés de l’escalade récente entre nos deux puissances. Passez une excellente soirée, merci.

Fuyant le plus poliment possible la nuée de journalistes insistants, le porte-parole s’isola ensuite dans un petit salon où il aurait le loisir de préparer une réponse proportionnelle aux dégâts imminents que maître Marja assénerait aux relations jedi-sith. Déposant son sac sur le fauteuil, il soupira tout en écoutant d’une oreille la retransmission des négociations sur l’écran au mur. Un droïde serviteur s’approcha, un plateau à la main. Evran n’eut pas besoin de se faire prier pour prendre le whisky correllien, versé avec goût dans un verre old-fashioned.

Il trempa ses lèvres dans le nectar, aussitôt surpris par les arômes de l’alcool. Le goût était immonde. Comme un être aussi surfait que Virgile-Auguste aurait pu approuver un whisky pareil dans son sommet? C’est alors que la vérité le frappa de plein fouet. Quelle erreur grotesque. Il recracha aussitôt le liquide, inspirant de toutes ses forces pour éviter que ses voies pulmonaires ne se contractent sous l’effet du poison.

Comment la situation aurait-elle pu davantage tourner au vinaigre? La vision floue, ses pupilles dilatées, et le souffle court, Evran se tenait à la petite table d’appoint comme un bambin qui aurait perdu l’équilibre, impuissant. Il pouvait entendre, sentir cette silhouette qui passait juste derrière lui; son datapad être dérobé de la manière la plus sotte qui soit. Le son des pas prenait de la distance tandis que les voix d’Hildegarde et du représentant sith, Noctis, bourdonnaient toujours dans sa tête. Le porte-parole frappa sa poitrine à plusieurs reprises et se força à tousser pour évacuer la douleur. Il devait reprendre contenance, le plus vite possible. Si son datapad ne contenait que des textes destinés à être lus au public, son accès au réseau sécurisé du temple s’avérait toutefois beaucoup plus problématique. Dans le cas où un agent sith ou tout autre ennemi réussirait à briser la sécurité de son appareil, les conséquences seraient beaucoup plus cataclysmiques que le simple échec de négociations futiles entre les deux puissances galactiques.

Titubant jusqu’à la porte, Evran replaça sa chemise, s’épongea le visage et profita de ces quelques secondes pour se repeigner. Hors de question qu’il déambule dans le palais en ayant l’air d’avoir sué à grosses gouttes; on aurait pu penser qu’il était stressé de l’issue des pourparlers.

Furtivement, il vit la silhouette de la jeune femme descendre en hâte l’immense escalier central, son datapad à la main. Evran lui emboîta le pas d’une démarche déterminée, rapide, sans toutefois courir. Au rez-de-chaussée, il fut témoin d’une brève discussion entre un garde du palais et la Mirialane, qui semblait très pressée de quitter le périmètre. Evran la suivit tandis qu’elle s’effaçait de la réception du hall pour prendre l’embranchement d’un long couloir. Avant qu’il ne puisse s’y rendre, il fut accosté par un représentant sith, avec qui il avait eu le déplaisir de discuter au premier sommet, l’an dernier.

- Ambassadeur Zironan, quelle surprise! Vous m’excuserez, nous devrons reprendre cette discussion à un autre moment.

S’excusant à peine, le porte-parole s’engouffra dans le couloir et, lorsqu’il fut parfaitement certain qu’aucun n’œil n’était posé sur lui, sprinta à toutes jambes vers la voleuse. Sans être devin, il pouvait comprendre que son adversaire se dirigeait en direction de la délégation impériale. Si le porte-parole jedi avait le malheur de mettre les pieds dans cette salle, nul doute qu’il scintillerait comme un lampadaire parmi le gratin sith. Avec un peu de chance, cette petite course-poursuite demeurerait l’affaire des coulisses du sommet et n’attirerait pas l’attention. Evran considérait son sabre-laser, rangé symboliquement à sa ceinture, en espérant qu’il n’aurait pas à l’utiliser sur la jeune femme. Après tout, il avait promis aux journalistes que les négociations ne se termineraient pas en effusions de sang; il fallait bien quelqu’un montre l’exemple.
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Les couloirs de ce Palais semblaient interminables. Plus encore pour une personne traquée par un Jedi sans aucun doute désappointé par la mésaventure et le larcin dont-il avait fait l’objet. La rancune n’était pourtant pas une émotion approuvée par l’Ordre. De nos jours les Jedi se vexaient pour un rien. Une chose était sûre, ce n’était pas aujourd’hui que l’un d’eux mettrait la main sur la jeune Mirialane. Cette dernière, après avoir obtenue une information des plus précieuses, à savoir l’endroit où aucun gentleman digne de ce nom ne mettrait les pieds. Une nouvelle piste de fuite si l’option de rejoindre la délégation Impériale était subitement proscrite.

Sortir du salon par l’arrière n’avait pas été une riche idée. Le détour était conséquent et pouvait s’avérer fatal pour la mission qui était celle de la désormais « sujet d’étude » de la Sith Yana Silvasi. Pour la mission uniquement, car la Mirialane ne voyait pas très bien les risques à court terme qu’elle pouvait encourir. Forcée de combattre au sabre laser ? Pure folie au sein de ce sommet pour la Paix. Être dénoncée par le Jedi ? Qui le croirait ? Cela ne risquait-il pas en plus de déclencher un incident diplomatique susceptible de mettre en péril le sommet ? Non, si le Jedi souhaitait récupérer son bien, il allait devoir manœuvrer habilement et compter sur le fait que l’ancienne Padawan ne se laisserait pas faire.

De fait, cela ne lui avait pas échappé que le Jedi à ses trousses avait subitement accéléré. Ses bruits de pas raisonnaient dans le long couloir, trahissant sa course. Se retournant brièvement, la Mirialane avait adopté la même démarche après s'être assurée que nul ne pourrait la surprendre. Se dirigeant mentalement vers ce qui devait être le chemin le plus court vers sa délégation, Aurora s'arrêta brusquement à une intersection, trois choix s'offrant à elle. Le concepteur de ce Palais semblait avoir tout fait pour perdre ses occupants. Néanmoins, salutaire, une délicieuse odeur vint titiller les narines de la jeune femme. Ne pouvant se permettre de tergiverser bien longtemps elle fit confiance à ses capacités olfactives et emprunta le couloir de gauche.

Quelques minutes plus tard, elle atterrit dans ce qui semblait être une des nombreuses cuisines du Palais. De toute côté, des cuisiniers s'afféraient, préparaient, envoyaient, hurlaient. Véritable intruse au milieu de cette assemblée de Aurora fut bien évidemment prise à parti par un des cuistots. “Je peux savoir ce que vous faites là ? L'accès aux cuisines est interdit ! Beugla celui qui semblait être le chef de cuisine. Cherchant à jouer les belles égarées, Aurora pris un air gêné. " Toutes mes excuses. Je me suis égarée dans les méandres des couloirs. " “Je ne veux pas le savoir ! Dehors ! Répondit-il avec la même brutalité. Arrêtant les faux semblants, le visage de la Mirialane s’assombrit et elle prit la direction qui lui fut indiquée. Le Jedi n’allait pas tarder. S’apprêtant à quitter la cuisine pour rejoindre le gros de la réception, elle discerna une pile de plats prêts à être envoyer en salle. Un geste plus tard en passant la porte et avec un petit coup de pouce de la Force , la pile se renversa. Aurora arriva donc dans un couloir menant à la réception alors que la voix du chef de cuisine tonna, houspillant à tort un de ses aides. Les mets allaient tarder à arriver, mais au moins la pagaille créée dans la cuisine ralentirait peut être le Jedi.

Arrivant à la grande salle de réception, Aurora se mêla aux invités, majoritairement des bourgeois et des nobles indépendants. Sa tenue sombre faisait un peu contraste au milieu des habits blancs immaculés et des envolées de couleurs. Indifférente aux regards qui lui étaient lancé, elle récupéra une coupe sur le plateau d'un serveur passant par là et se fraya lentement un chemin. Le salon où se trouvait la délégation Impériale n'était plus très loin.




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Pourquoi fallait-il toujours que ces jolies fêtes finissent en débandade? Il était tranquille, n’avait rien demandé à personne – surtout pas aux siths – et essayait seulement d’écrire peinard dans son coin. Était-ce trop demander pour le porte-parole de l’une des plus importantes organisations de la galaxie d’avoir cinq minutes à soi?

Evran tapait furieusement sur son comlink pendant qu’il essayait de ne pas perdre pied en accélérant le pas dans cet éternel couloir qui semblait avoir été conçu pour accueillir trente personnes de largeur. La sonnerie se répétait pour une quatrième fois, menaçant de le faire tomber dans les méandres des ondes.

- Bonjour, vous avez bien rejoint le padawan Myk Zekios, assistant aux communications. Je suis indisponible pour le moment, mais vous pouvez me laisser un message après le bip sonore. Pour toute question relative à l’agenda de monsieur Fykk, vous pouvez consulter directement ses apparitions publiques sur l’holonet de l’ordre jedi.

Bip.

- En voilà une, de question relative à mon agenda : Pourquoi t’es jamais là quand j’ai besoin de toi, bon sang?

Un peu essoufflé, il raccrocha aussitôt plutôt que de poursuivre ses réprimandes, et vit la Mirialane tourner à gauche à l’embranchement. Prenant quelques secondes pour la rattraper, ce fut les portes battantes des cuisines qui mirent la puce à l’oreille au porte-parole. Elle courait définitivement plus vite que ses jambes de bureaucrate à moitié dégourdies. Et depuis sa remise en forme nécessaire pour le coma subi sur Dubrillion, Evran avait encore besoin d’un peu de temps pour retrouver sa pleine capacité. Reprenant son souffle, il entendit les foudres des cuisiniers se plaignant de la présence importune de la voleuse. Ça ne pouvait pas mieux tomber. Le porte-parole avait assez souvent mit les pieds dans les salles de réception pour savoir que ces cuisines connectaient probablement uniquement avec la grande salle. Et comme la Mirialane croyait qu’il serait de l’autre côté, Evran opta pour simplement entrer dans la salle et attendre de voir ce qui allait se passer. Avec un peu de chance, son assistant finirait par répondre et il aurait des yeux dans d’autres parties du palais pour la retrouver. C’était un coup à jouer.

Evran s’essuya le visage avant de passer par la porte réservée aux invités, puis se mit à le plus à l’écart possible tout en gardant ses yeux sur l’entrée de service. Il serra les poings, espérant que son intuition ne s’était pas trompée. Il n’avait pas le droit à l’échec sur ce coup. Son regard balaya la salle, essayant d’éviter du regard la plupart des visages qu’il reconnaissait trop bien. C’était le désavantage de travailler en communications : de devoir être capable de faire la conversation avec tout le monde à qui on avait déjà eu le malheur de dire simple bonjour dans le cadre de fonctions officielles.

Enfin, sa cible entra dans la salle, non pas par la cuisine, mais par la même porte que lui, plus d’une minute plus tard. Se faisant petit derrière une table, il se dissimula derrière un buffet à desserts, faisant de son mieux pour ne pas attirer l’attention de ses convives. Lorsque la Mirialane eu passé plus de la moitié de la pièce de son pas dépêché, il tenta une approche discrète, en la suivant pile derrière elle. Se rapprochant peu à peu, il touchait presque au but. Délicatement, il agrippa le bras de sa cible. Aucune agressivité, aucune tentative de reprendre son bien. Elle aurait pu se défaire de son étreinte très rapidement, mais Evran souhaitait procéder différemment.

- Ah, je vous ai cherché partout. Vous connaissez mon ami l’ambassadeur de Raxus? Je suis persuadé qu’il ah-do-re-rait faire votre connaissance, très chère.

Il pointa le verre qu’elle avait entre les mains, faisant une mine faussement dégoûtée.

- Avec glace? Vous manquez la moitié de la saveur, c’est un scandale.

Il claqua des doigts et fit venir le serveur qui passait tout près, choisissant cette fois une coupe dénuée du liquide glacé, prenant le soin d’en prendre une pour lui-même.

- N’empêche, je ferais gaffe si j’étais vous. Mon verre de tout à l’heure a bien failli me tuer, j’vous dis.

Quelle réaction obtiendrait-il avec cette approche? Une fuite immédiate, risquant d’attirer l’attention sur ses activités clandestines? Une fausse collaboration jusqu’à ce qu’elle trouve une porte de sortie? Peut-être choisirait-elle plutôt de simplement l’ignorer. Dans tous les cas, Evran préférait de loin entamer le dialogue à arpenter les couloirs sans fin de cet endroit. Et puis, si elle arrivait jusqu’à la délégation impériale, il faudrait qu’il soit diablement ingénieux pour arriver à y entrer sans faire un fou de lui. Il était presque admis que chaque puissance restait dans son coin, loin de tout à l’exception de cette fameuse rencontre à laquelle Hildegarde participait en ce moment même. Qui plus est, le vol de son datapad lui permettrait peut-être de passer la prochaine heure en agréable compagnie, en attendant que cette maudite réunion au sommet prenne fin. Car là était la véritable menace de cet événement : l’impulsivité de maître Marja, pour qui il aurait à passer la serpillère ensuite auprès des médias.
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Chaque mètre parcouru à travers cet océan de nantis rapprochait la Mirialane de la réussite de sa mission. L’intruse allait bientôt s’effacer pour rejoindre sinon ses semblables, au moins ses plus ressemblants dans l’accoutrement. Une fois en sécurité, elle aurait tout le loisir de faire parler ce fameux datapad. Ce dernier devait contenir moult informations sensibles qui permettraient sans aucun doute à sa « Maitresse » Zeltronne de justifier la présence à ses côtés d’une ancienne Jedi. L’illusion devait perdurer. Les pensées d’Aurora allaient d’ailleurs à cet instant vers sa chère et tendre Yana. Sa délicieuse peau orangée et ses divines prunelles bleues lui manquaient déjà. Il lui tardait également de recevoir à nouveau ses enseignements. Dans bien des domaines, la Sith se montrait très pédagogue et ne se contentait pas de la partie théorique. S’abandonnant à de doucereux souvenirs et d’alléchantes perspectives, la Mirialane relâcha son attention.

Lorsque son bras fut saisi délicatement, son corps de figea. Un frisson parcouru tout son être surtout lorsqu’elle ressentit l’aura du Jedi à ses trousses juste à côté d’elle. Dissimulant son état comme le ferait un des bourgeois présents, elle tourna légèrement la tête sur le côté pour plonger ses prunelles bleu azur dans celles du Jedi. Elle écouta alors son boniment. Ce dernier sembla beaucoup s’amuser à ses dépens, notamment lorsqu’il lui échangea sa coupe avec une autre plus savoureuse selon lui. Observant sa coupe un instant alors que le Jedi lui adressait une mise en garde à la suite de la mésaventure dont-il avait fait l’objet, elle ne put s’empêcher de sourire en coin en recroisant son regard. Le tuer ? La substance qu’elle avait employée était toxique mais loin d’être mortelle. Au pire aurait-il convulsé et bavé immobile sur le tapis du salon quelques heures. Tout juste le temps que le sommet ne tourne au vinaigre ou qu’une équipe médicale ne le prenne en charge, le neutralisant par la même occasion. Non, Aurora n’était pas une meurtrière dans l’âme. Elle ne renvoyait pas n’importe qui à la Force, pas sans une raison valable.

Enfin, si le porte-parole de l’Ordre Jedi souhaitait s’amuser, la jeune femme n’y voyait aucun inconvénient. « D'après vous, combien de personnes vont mourir avant la fin de ce sommet pour la paix ? » Dit-elle à l'attention du Jedi en faisant tourner le contenu de sa coupe. « Vous ne croyez tout de même pas que le verre du plateau qui vous a été servi au salon était le seul. » . Son bluff allait-il fonctionner ? Peu importe, elle aussi voulait s’amuser un peu. Son humour différait sans doute beaucoup de celui du Jedi. Celui d’Aurora était devenu très particulier depuis quelques temps.

La Mirialane observait les différents nobles et bourgeois présents dans la salle. Ces derniers avaient détourné le regard depuis que le Jedi s'était accroché à son bras. Une demoiselle accompagnée attirait toujours moins l’attention « Tic-tac. Nobles, bourgeois. Ils me font tous vomir. Pas vous ? Tout dans le faste et la démesure alors qu'ils viennent de mondes où la majorité de la population meurt de faim. » Une évidence, mais qui était bonne à rappeler. Les inégalités dans cette Galaxie étaient légions. Généralement, plus l’élite était riche, plus le reste de la population était pauvre. Les régimes qui soutenaient le partage équitable des richesses étaient presque inexistants. La solution miracle n’existait « Mais contre ça ou contre les Jedi, une solution existe. » Dit-elle sur un ton menaçant alors que son regard était pointé sur un opulent invité qui se gavait. Fronçant les sourcils, elle se remémora les enseignements dispensés par sa partenaire dans la vie. « Laisse tes émotions couler. Laisse l'Obscur t'envahir. Utilise le pour parvenir à tes fins. » Le noble grassouillet commença à hoqueter, s’étouffant visiblement avec ce qu’il mangeait, aidé par une force invisible. Aurora insista quelques instants avant de s’arrêter, ne maitrisant toujours pas parfaitement cette utilisation de la Force. Laissant l’individu tousser pour libérer ses voies respiratoires, elle regarda le Jedi. « Les négociations vont échouer. Vous le savez. Personne n’est dupe ici. Regardez le désintérêt de l’élite qui n’attend que la confirmation que la guerre va se poursuivre. Et concernant les informations contenues dans ce datapad, elles sont vitales pour moi. Ma tête est en jeu. Je serais donc prête à tout pour les obtenir. Et vous, êtes-vous vraiment prêt à tout pour les récupérer ? Que représentent-elles pour vous ? »

Le regard de la Mirialane était dur, perçant. On pouvait y lire toute sa détermination. Sa tête n’était pas véritablement en jeu. Encore un coup de bluff. Mais pour parvenir à ses fins, pouvoir demeurer auprès de sa Zeltronne, l’échec n’était pas une option. Son cœur battait pour Yana et pour la garder, elle était prête à affronter la galaxie tout entière.



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Qui était cette femme? De près, Evran observait son visage, essayait de l’analyser, de la comprendre. Elle n’avait pas l’air d’une sith, ni d’un jedi. La force était incertaine à son sujet. Elle semblait confuse. Ou peut-être que les capacités du porte-parole s’avéraient encore trop émoussées pour faire la différence. N’empêche, elle était plus difficile à lire que la plupart des politiciens véreux avec qui Evran avait le déplaisir de traiter. Dans tous les cas, il ne pouvait s’empêcher de trouver sa réaction surprenante, voire rafraîchissante. Y aller tout de suite à la menace lorsqu’on venait d’être prise la main dans le sac, il fallait avoir un certain toupet. Evran se contentait de lui servir son faux sourire le plus mondain, le plus poli possible dans la présente situation.

- Je ne sais pas, mais je compte ne pas en faire partie.

Il nota sa réaction, brève, mais intéressante. Elle n’avait pas l’air de vouloir démordre, se montrant plus insistante sur la gravité de la supposée situation d’empoisonnement général. Les impériaux s’étaient-ils réellement donné tout se mal pour voler un seul datapad à un type du marketing jedi? Evran se réservait le droit d’en douter. N’ayant aucune envie d’attiser cette partie de la conversation, il demeura silencieux, essayant une nouvelle fois de lire son non verbal afin de déceler le moindre signe de mensonge dans son regard. La vérité n’était jamais claire lorsqu’elle était ensevelie sous une montagne de dorures et de hors-d’œuvre hors de prix. Or, la haute société était le principal nid de tromperies et de manigances dans cette galaxie.

Il écouta patiemment le laïus de la Mirialane sur cette même bourgeoisie, s’essayant par la même occasion au verre prétendument empoisonné. Le goût était bon, cette fois. Pas de doute, celui-ci ne contenait pas de toxines autres que l’alcool. Le regard d’Evran se posa sur le riche homme obèse désigné par la voleuse, qui s’étouffa avec ce qui semblait être un canapé trop garni. Le porte-parole trouva la manœuvre audacieuse, la toile bien tissée; mais il n’en serait pas prisonnier si aisément. On ne dupait pas celui qui passait sa vie à duper. Les négociations échoueraient, certes, mais cela n’était pas une raison pour assassiner la moitié de l’élite dans un sommet consacré à la paix. Ce serait un plan sorti tout droit d’une holosérie trop dramatique. Non, Evran accueillit la suggestion avec un sourire en coin, se demandant s’il faisait bien de rester impassible à ce genre d’intimidation. Car si le danger était réel, il s’en mordrait les doigts bien assez tôt.

- Ce serait assez imprudent de votre part, cette histoire de poison. Bien sûr, je ne crois pas à la paix plus que vous, mais on ne gagne pas une guerre qu’avec la force brute et un effectif plus grand. Il faut inspirer, convaincre, et amener les gens en croire en votre vision, se battre pour vous. Or, les mondes conquis par ceux pour qui vous travaillez sont assez malheureux, j’ai l’impression. Vous avez fait un tour sur Dubrillion récemment? À part de la fumée et la destruction, vous n’y trouveriez pas grand-chose. Je doute que l’empire ne parvienne à recruter qui que ce soit sur ce caillou… Tant de dépenses pour planter un misérable drapeau sur un champ de ruines, c’est consternant.

Il pointa alors le datapad qui pendait toujours sous le bras. Evran avait peut-être une chance de la convaincre qu’il ne s’agissait pas d’une bonne idée que de lui piquer son matos.

- Vitales, vous dites? Ça dépend si vous êtes une pro de la sécurité réseautique interplanétaire. En local, vous trouverez le prochain discours de la fête de la Reine, sur Ondéron… et bien sûr le brouillon sur lequel je travaillais avant que vous ne m’interrompiez. À part ça, si vous rêviez des plans d’une arme massive ou d’une base secrète remplie de jedis gardiens, vous allez être déçue.

C’était la pure vérité, et Evran trouvait que la carte de la franchise lui allait plutôt bien. Toutefois, si elle l’emmenait à des impériaux plus qualifiés en la matière, le réseau du temple serait exposé et le conseil ne lui pardonnerait probablement jamais ce genre de négligence. Le porte-parole se jurait intérieurement de ne plus jamais travailler sur des postes connectés, à l’avenir. Prochain sommet, il s’achèterait un petit bidule coupé de tout, débranché même de l’holonet, avec un programme de traitement de texte le plus sobre possible. Pour l’instant, s’agissait de savoir si la jeune femme verrait moins d’intérêt dans les informations qu’elle croyait s’approprier. Si sa vie était réellement en jeu, les arguments rationnels ne l'emporteraient probablement pas, mais il fallait essayer.
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Mon précieux Datapad

“ On peut tout fuir: sauf sa conscience ”




La situation n'évoluait pas. Toujours accrochée à son bras, le Jedi alternait silences et traits d'esprit, la dévisageant avec ses iris bleu. Ce dernier était-il inconscient ou bien très perspicace ? La Mirialane n'arrivait pas à le déterminer. Dans ce jeu des masques et des faux semblants, l'individu semblait parfaitement à son aise. Impassible, il n'avait même pas réagi à sa petite démonstration et dégustait sa boisson sans aucune crainte. Une manoeuvre de Jedi politicien pour la déstabiliser ? Cela fonctionnait. Aurora perdait petit à petit espoir en sa tentative de bluff. Mêler mensonge et vérité était pourtant le meilleur moyen de convaincre. Du moins le pensait-elle...

Non,visiblement le Jedi n'en croyait pas un mot. Il n'était pas dupe ni pour le poison, ni pour le sommet pour la paix. Il se permettait d'ailleurs de donner des leçons à la Mirialane concernant l'art de la guerre. A la bonne heure. Cette dernière ne s'était jamais intéressée de près ou de loin à tout ça. Son objectif était de survivre en compagnie de sa doucereuse Zeltronne. Rien de plus, rien de moins. La guerre, la destruction lui arrachaient une pensée triste mais il ne servait à rien de s’apitoyer. Ce qui était fait était fait. Les morts restaient mort et les vivants survivaient.

" Ne perdez pas votre temps à prêcher une convaincue. J'ai faillis être enterrée vivante sous les ruines de Dubrillion. Je ne cautionne pas ce que fait cet Empire Sith, mais si je souhaite que les personnes qui me sont chères puissent continuer à vivre sans crainte, je n'ai pas le choix. "

Son regard se plantait toujours dans celui du Jedi. Elle devait se montrer convaincante car ce n'était après tout qu'une certaine interprétation de la vérité. Elle repartirait avec ce datapad, point final.

" Je ne suis pas une professionnelle dans ce domaine, mais l'Empire dispose d'experts. Je doute que la République ou l'Ordre dissimule ce genre d'informations. Ce ne sont pas leurs méthodes. A moins que les Jedi aient autant changé depuis mon départ. " Déclara-t-elle en souriant.

Une indication sur son ancienne allégeance, qui allait sans aucun doute jouer. Le Jedi allait peut être revoir sa stratégie. Dans tous les cas le plan de la Mirialane était bien défini: rejoindre la délégation impériale. Si pour cela elle devait se montrer brusque en se dégageant, jouer la comédie en lui jetant le contenu de son verre à la figure, elle n'hésiterait pas. Un haussement de voix si ce dernier cherchait à la rattraper, menacer d'appeler la garde, pour résumer: attirer l'attention. Le Jedi ne prendrait pas le risque de faire un esclandre. Elle repartirait donc avec ce datapad et ces informations, aussi futiles fussent-elles. A moins que le Jedi n'ai mieux à lui proposer.

" Maintenant excusez moi, mais si vous n'avez rien d'autre à m'offrir que des leçons, j'ai une délégation à rejoindre. " Dit-elle faisant mine de s'en aller.



CSS par Gaelle

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Ainsi donc c’était une ancienne jedi. Evran n’avait pas eu vent de son cas, tout comme plusieurs n’avaient pas eu vent du sien. À vrai dire, s’il avait fallu compter tous les renégats de l’ordre qui arpentaient la galaxie librement, il y aurait sans doute assez de candidats pour monter un club; et y organiser des ateliers découverte sur le côté obscur, tant qu’à faire.

Il fut un peu surpris que sa révélation sur le contenu de son datapad ne l’ait pas ébranlé. Elle s’y attendait. Peut-être avait-elle vendu les détails de la sécurité réseautique du temple aux impériaux. Dans un tel cas, elle ne méritait aucune considération de la part du porte-parole. Ancienne jedi ou pas, elle était une ennemie. Alors qu’elle faisait volte-face pour quitter la pièce, Evran monta légèrement le ton pour la dissuader de fuir.

- Une petite minute! Déjà, vous ne me tournez pas le dos comme ça. Après, j’espère que vous n’êtes pas assez stupide pour penser que je ne vais pas vous courir après de nouveau si vous partez comme ça. Je trouverai un prétexte après-coup, je suis assez doué pour ça. Vous le sauriez si vous m’aviez vu aux holonews.

Son ton le surprenait lui-même. Il commençait à perdre le contrôle de lui-même, à perdre les pédales. L’arrogance monstre dont faisait preuve cette petite sotte lui montait à la tête et le rendait aigre. Peut-être lui rappelait-elle son propre tempérament au moment où il avait quitté l’ordre, plusieurs années auparavant. Avec le recul, il se disait qu’il devait avoir été insupportable un certain nombre d'années. Le porte-parole fit de son possible pour réprimer cette pensée et poursuivit son discours, animé par une énergie dont il se souvenait à peine. Tôt ou tard, il était sûr qu’il finirait par la déstabiliser.

- Et je me fous pas mal que vous cautionniez ou pas les atrocités commises par votre employeur; vous avez les deux pieds dedans. Si vous saviez le nombre de gens au passé larmoyant qui rationalisent les pires crimes… Tout à l’heure, vous vous disiez prête à buter tous les invités ici. Ça passe difficilement pour une réponse proportionnelle, pardon. Disons seulement que vos chances de faire fondre mon cœur sont assez maigres, très chère.

Evran jeta un bref coup d’œil aux alentours pour être certain que le volume avec lequel il parlait n’attirerait pas l’attention, puis plongea de nouveau son regard amer sur la jeune Mirialane.

- Alors… comment allons-nous régler ça? Je suis encore prêt à passer l’éponge et à oublier cette petite scène ridicule si vous me rendez mon bien. Il y a toujours une alternative à servir le mal, vous savez?

Était-il franc cette fois? Son petit laïus sur le bien et le mal s'avérait peut-être pompeux, mais c'était la première chose qui lui avait passé par la tête. Dans tous les cas, il n'était pas tout-à-fait certain qu'il respecterait sa parole. Capturer une espionne impériale avait le potentiel de jeter le blâme sur l’empire pour l’échec de ce sommet, et Evran aurait alors toutes les bonnes raisons de lancer une salve médiatique dévastatrice dans l’espace républicain. L’idée lui plaisait, bien qu’il serait également responsable de l’échec des négociations dans un tel cas. Personne n’aurait forcément à le savoir…

Au même moment, un petit bip résonna à sa ceinture. Un appel de comlink… probablement son assistant. Il n’osa pas répondre de peur de perdre le fil de la conversation, et mit la sonnerie en sourdine. Tout se jouerait sur la réponse de la voleuse. Peut-être que toute cette situation pouvait se terminer sans faire de vagues, mais Evran considérait ses options avec une certaine envie. Si les choses n’éclataient pas en combat, il pourrait peut-être s’approprier le mérite d’avoir exposé les vils complots impériaux au grand jour. Ceci dit, dans l’éventualité où maître Marja réussissait à gagner des points lors de la rencontre, il viendrait saboter les maigres chances qu’une trêve soit conclue. Evran se mordilla discrètement la lèvre inférieure, rongé par l’indécision.
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Bingo ! Acculée, la jeune femme est bien obligée de rendre le bien pour pouvoir se filer en paix... Tant pix, ce sera pour une autre fois. Il y aura d'autres opportunités pour Aurora...



Evran Fykk remporte la rencontre.
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