Absalom Thorn
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L’heure était grave.
Le mal était partout.
La décadence morale.
La fin de la civilisation.

On avait volé…

… un bol !

— C’est qu’un bol.

Noctis leva les yeux de son datapad et vers Darth Venenous, l’inquisitrice qui l’accompagnait souvent dans ses affaires. Ils se connaissaient depuis longtemps, et cette longue familiarité avait acquise à celle-ci le droit à une certaine familiarité.

— Est-ce qu’il a vraiment des pouvoirs magiques ?
— La question n’est pas là, déclara le Hapien d’un ton calme. c’est une question de principe.

Tout le monde se doutait bien que les artefacts siths qui étaient conservés dans l’Académie de Korriban pour servir à l’édification des jeunes apprentis pendant les cours d’introduction à la sorcellerie sith n’étaient pas exactement des super-armes qui renverserait le destin de la Galaxie, mais Darth Noctis estimait que si l’on laissait se dissiper l’aura de mystère et de sacré qui entourait les arts occultes de leur Ordre, ce serait la porte ouverte à une dangereuse entreprise de rationalisation systématique.

— Je comprends, mais tout ce que je veux dire, c’est que c’est une question de principe qui pourrait être résolue par les locaux. Je ne suis pas sûre que l’intervention d’un Seigneur Sith soit absolument nécessaire dans toute cette histoire. En plus, le bol a été retrouvée, la coupable appréhendée et…

Les derniers mots de Darth Venenous furent rapidement ravalés, devant le regard que lui adressait Noctis. Quand on comptait parmi les proches de l’Hapien, on se retrouvait toujours dans une situation délicate, où le tempérament généralement poli, doux et cordial du Seigneur Sith pouvait laisser croire à une égalité relative entre les rangs, alors qu’au fond, il n’en était rien. Comme tous les Seigneurs de l’Ordre, Darth Noctis avait des limites qu’il était préférable de ne pas franchir. Qu’il fût un peu moins porté à la violence soudaine que ses compatriotes n’en faisait pas un ange.

L’inquisitrice baissa le regard.

— Désolée.
— Ce n’est pas grave, répliqua le Sorcier. Et je sais que ça peut paraître, disons… Anecdotique. Mais c’est souvent dans les petits symboles comme ça que les traditions survivent véritablement.

Darth Venenous n’avait pas tort. L’affaire, somme toute, était d’une simplicité enfantine. Quelqu’un s’était introduit nuitamment dans la réserve d’artefacts entreposés pour les besoins pédagogiques, avait dérobé un bol cérémoniel qui servait à récolter le sang des victimes sacrificielles lors de certains rituels siths et, après une enquête rendue assez brève par l’effet d’une dénonciation anonyme, on avait retrouvé l’objet du délit caché dans la chambre d’une Miraluka, qu’en ce moment même on traînait, probablement sans beaucoup de ménagement, dans le bureau occupé par Darth Noctis.

En lui-même, le bol n’avait aucun pouvoir particulier et il aurait été facilement remplacé. Mais tout le monde s’accordait sur la nécessité de sévir, et même sévir durement. On ne tolérait guère les erreurs dans l’Académie et si le chaos y était parfois organisé, c’était toujours de l’initiative des maîtres des lieux. Celui que les apprentis créaient d’eux-mêmes étaient le plus souvent rudement réprimé. Et Noctis avait beau ne pas toujours approuver les méthodes éducatives les plus radicales de l’Académie, le sujet de la sorcellerie avait une place toute particulière pour lui et, dans ces circonstances, il était d’accord avec les autres.

— Mais je suis d’accord que notre séjour ici a déjà assez duré. Fais préparer le vaisseau, on repart demain pour les systèmes frontaliers.

Darth Venenous hocha la tête et s’éclipsa sans mot dire. Dans le couloir de pierre qui menait au bureau, elle croisa l’apprentie, la fameuse coupable, encadrée par deux guerriers siths. L’un d’eux toqua bientôt à la porte du bureau de Noctis et, quand il en eut l’autorisation, il y pénétra avec son acolyte et leur prisonnière.

La pièce était assez impersonnelle, parce que le Seigneur Sith passait peu de temps sur Korriban. Une bibliothèque, un bureau, une table et des fauteuils formaient tout le mobilier, et rien n’indiquait vraiment qui y séjournait ni quelles étaient ses spécialités. D’ailleurs, Darth Noctis, qui ne participait que de temps à autre à la formation de certains Apprentis, n’était pas toujours connu du plus grand nombre, malgré son physique difficile à ignorer, comme toujours ceux de son espèce.

— Seigneur Noctis, déclara l’un des Guerriers masqués, d’une voix grave. Asori Ka’an. La coupable.

La jeune fille fut poussée devant le Sith, sans délicatesse.

Pour une Miraluka, la présence de Darth Noctis dans la Force était sombre, radicalement sombre, mais le Côté Obscur ne naissait pas chez lui de la même tempête de colère et de haine que l’on pouvait trouver chez d’autres Siths. C’était un murmure insidieux, séducteur, un souffle empoisonné, une ombre qui s’enroulait autour de ses victimes, patiemment, calmement, et presque avec douceur.

— Vous pouvez nous laisser, dit-il aux deux gardes, qui s’éclipsèrent sans poser de question.

Les bras croisés dans le dos, Noctis fixait intensément la Miraluka, et plus il la fixait, plus elle pouvait sentir peser sur son esprit, sur sa conscience, sur ses pensées, la présence envahissante, inquisitrice, du jeune Seigneur Sith.

— Les preuves contre vous sont lourdes, mademoiselle. Et comme vous le savez, dans ces couloirs, personne ne s’embarrasse de procédure. Malgré tout, j’aimerais connaître vos motivations. Pourquoi voler à l’Académie, et pourquoi voler précisément cet artefact ? Que comptiez-vous en faire ? Le garder pour vous ? Le revendre ?
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Asori s'était absentée de sa chambre pendant la moitié de la journée, afin de s'adonner à ses épreuves du jour. Une journée banale pour la jeune Sith, qui poursuivait son objectif, celui de devenir une véritable Sith. Mais pour y parvenir, elle se devait de répondre aux exigences des surveillants, afin d'attirer l'attention d'un seigneur Sith sur elle, dans une perspective d'évolution. Tout cela lui semblait totalement naturel, et elle n'avait absolument rien à redire. Et comme dans toute journée totalement banale, elle avait répondu aux exigences du jour avec son sérieux habituel. Son obsession était de suivre coûte que coûte la voie lui permettant d'atteindre son objectif. Toutefois, rien ne l'avait préparée à l'immonde complot qui allait s'abattre sur elle. Quelque chose qui semblait insignifiant à première vue, mais qui allait se transformer en mauvaises nouvelles pour elle. 

En rentrant dans sa chambre, elle ne se rendit absolument compte de rien. Se jetant sur son lit, elle n'allait pas rester longtemps bien tranquille. Des hommes firent irruption dans sa chambre sans prévenir. Ne connaissant absolument pas leur présence dans la Force, cette dernière agit instantanément, sautant de son lit, et actionnant la lame de son sabre laser. Grossière erreur. Elle réfléchissait toujours à ses actes, mais par moments, quand elle était prise par surprise, cette réflexion laissait place à des agissements instinctifs, pour se défendre. Elle n'eut même pas à se battre, puisqu'elle fut rapidement expédiée en dehors de sa chambre. La Miraluka ne comprenait rien à ce qui était en train de se passer, et dans son esprit, un nombre incalculable de questions se bousculaient. Par les brides de paroles qu'elle comprenait, quelque chose de mauvais allait se dérouler pour elle, ce qui l'inquiéta profondément.

En essayant de se rappeler ce qu'elle avait bien pu faire de mal pour se retrouver dans une telle situation, même en remuant profondément dans ses souvenirs, absolument rien ne lui vint en tête. Il devait sûrement s'agir d'une erreur, mais comme ces hommes étaient persuadés qu'elle était coupable, aucune justification ne trouverait grâce à leurs yeux. Pour la jeune femme, il ne restait que la patience. Attendre, et voir. Attendre et agir en conséquence. Bien qu'elle soit inquiète dans son for intérieur, elle restait profondément calme à l'extérieur. Rien ne pouvait trahir visuellement son état d'esprit, ce qu'elle allait utiliser à son avantage. Du moins, c'était ce qu'elle espérait. Après un trajet relativement mouvementé, on la jeta sans le moindre ménagement dans une pièce. La première chose qu'elle sentit fut l'obscurité de l'une des personnes présentes dans cette pièce. Mais une obscurité qui n'avait rien à voir avec la plupart des Sith. La sienne semblait.... presque attirante.

Toutefois, elle pouvait constater qu'il la fixait, et plus ce dernier la fixait, plus elle se sentait comme tiraillée par cette obscurité qui émanait de lui. Il fallait qu'elle tienne bon, qu'elle reste calme, et qu'elle ne fasse pas trop de vagues. Elle était ici pour prouver qu'elle n'avait rien à voir avec toute cette histoire. Comment aurait-elle pu faire quelque chose si elle n'avait pas le moindre souvenir de cette chose? Cela n'avait absolument aucun sens, et elle devait le prouver, en choisissant bien ses mots, et en se montrant intelligente. Pour répondre à sa question, elle adopta un air très humble. Son air naturel, qu'il lui était impossible de feindre. Toute personne sachant lire les émotions se rendrait compte qu'elle était honnête rien qu'en la regardant.

- Excellence, avec tout le respect que je vous dois, je n'ai absolument aucune idée de ce que vous pouvez me reprocher. Je ne sais absolument pas de quel artefact vous voulez parler. Et pourquoi irais-je voler quelque chose en pleine académie ? Je ne sais dans quel endroit vous avez pu retrouver cet objet, mais je n'ai rien à voir là-dedans. Pourquoi irais-je détruire tous mes efforts produits depuis mon arrivée sur Korriban dans un stupide vol d'artefact, si j'ai bien compris les faits qui me sont reprochés? Encore une fois, avec tout le respect que je vous dois, je pense que vous faites fausse route.


Asori était extrêmement calme extérieurement, s'attendant à recevoir de nombreuses menaces si elle ne parlait pas. Mais si elle devait parler aux inquisiteurs pour lui ôter les mots de la bouche, ces derniers se rendraient finalement compte qu'elle n'avait strictement rien fait. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à espérer qu'on se rende compte qu'elle était sincère. Car si un interrogatoire se poursuivait, elle ne pourrait rien dire d'autre que son innocence. 
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Lire les esprits. C’était un fantasme de bien des guerriers siths, qui se rêvaient en maîtres de la politique, à éventer les complots et fomenter les révolutions grâce à la toute-puissance de la télépathie. La vérité était sensiblement différente. Plus belle, aux yeux de Darth Noctis, mais sensiblement plus complexe : la Force révélait beaucoup des pensées et des émotions qui agitaient les autres, mais elle devait, pour se faire véritablement instructive, reposer d’abord sur un solide sens psychologique.

Ainsi, tout autant qu’il sondait la Miraluka à travers la Force, il observait ses expressions, sa posture et pesait les mots qu’elle avait choisis. La véritable sorcellerie sith n’était pas toujours entièrement distincte des tours de prestidigitateur : parfois, l’art technique du magicien rejoignait l’art ésotérique du sorcier pour livrer ses réponses. Ce jour-là, l’observation psychologique se mariait à l’observation mystique.

— Dans votre chambre. On l’a retrouvé dans votre chambre, cet artefact, mademoiselle, déclara calmement Noctis, en fixant la jeune femme plus intensément que jamais.

Mais elle ne flanchait pas. Elle était inquiète, probablement, mais qui ne le serait pas dans de pareilles circonstances ? Ni dans la Force, ni dans son attitude, Noctis ne sentait l’ombre d’une dissimulation. Il aurait fallu une adolescente au talent prodigieux et inouï pour se faire si parfaitement convaincante, comme comédienne et comme Sith.

— Mais je crois comprendre que cette nouvelle est une surprise pour vous tout autant qu’elle l’a été pour nous.

D’un geste de la main, il désigna l’un des fauteuils de la pièce.

— Je vous en prie, asseyez-vous.

Une politesse qui n’ôtait rien au côté impératif de son ordre. Il prit place en face de la jeune femme et, les mains croisées devant son menton, se mit à réfléchir à haute voix :

— Il semblerait que quelqu’un cherche à se décharger de ses fautes sur vous, Ka’an. Une situation désagréable, vous en conviendrez, et qui mérite qu’on l’éclaircisse. Certains ici trouveraient peut-être que ce genre de facéties témoigne d’un caractère porté à la manipulation et par conséquent propice à l’Ordre Sith, mais, pour une part, je trouve que c’est un temps précieux que l’on nous fait perdre, à vous comme à moi.

L’Apprentie avait des ennemis. Probablement. Quelle jeune personne au sein de l’Académie n’en avait pas ? La vie y était toute entière placée sous le signe de la compétition, en dehors des rares moments où des efforts de groupe étaient exigés des classes, et le Tournoi des Apprentis, comme chaque année, n’avait dû faire qu’exacerber les tensions entre les jeunes qui se battaient pour attirer l’attention des pontes de l’Ordre et écarter leurs concurrents.

— Je prends les atteintes à la dignité de la sorcellerie sith très au sérieux…

Parce que sa propre position au sein de l’Ordre reposait au moins autant sur sa maîtrise des arts obscurs de la Force que sur son expertise diplomatique et économique. Préserver le caractère sacré de la sorcellerie, c’était aussi quelque part préserver sa propre aura d’autorité.

— … et je ne doute pas que vous preniez les atteintes à votre survie sur le même ton. Vous et moi, nous allons donc faire toute la lumière sur cette affaires. Si l’on cherche à vous piéger, vous détenez sans doute sans le savoir une partie des clés du mystère.

Le jeune Seigneur quitta son siège pour prendre une boîte en bois posée sur son bureau. Il la déposa sur la table, l’ouvrit et en sortit le bol en fer, sur lequel, au fil des années, des décennies, et des siècles peut-être, le sang de bien des victimes avait tracé des arabesques sombres. L’objet n’avait aucun pouvoir en lui-même, mais les atrocités dont il avait été le témoin silencieux l’avait imbibé d’une aura obscure et il avait, naturellement, une valeur symbolique.

L’Hapien posa le bol devant l’apprentie.

— Un bol pour les rituels sacrificiels, qui sert à récolter le sang des victimes. On l’utilise lors des cours d’initiation à la sorcellerie sith, comme exemple. Une pièce dont la valeur n’est pas considérable, mais qui est néanmoins habituellement conservée sous clé, dans la réserve du matériel pédagogique. Est-ce que vous l’avez déjà…

« Vu » n’était peut-être pas le terme approprié.

— … perçu ? Manipulé en cours ? Lui avez-vous déjà témoigné un intérêt particulier ? Ou été témoin de l’intérêt que lui aurait témoigné quelqu’un d’autre ? C’est un premier point. Second point : quelle est la liste de vos ennemis ou, disons, simplement, de vos concurrents les plus sérieux au sein de cette Académie ?

De l’autre côté de la porte, les deux guerriers qui montaient la garde devaient s’impatienter de ne pas attendre la suspecte hurler de douleur sous des éclairs de Force.
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Ainsi donc, on avait retrouvé cette chose dans sa chambre. Alors ça, c'était trop fort. Comment avait-elle pu ne pas s'en rendre compte? A moins que quelqu'un ne soit venu le chercher durant son absence, ce qui était tout à fait logique à ses yeux. Mais ceci n'expliquait pas pourquoi l'on voulait lui faire porter le chapeau. Elle n'avait aucune explication à donner à tout ceci. Et quand bien même elle serait au courant de tout ce qui s'était passé, elle n'aurait pas pu faire grand chose, à son grand désespoir. Néanmoins, elle restait toujours aussi calme extérieurement, et même intérieurement. La clé de son succès résiderait dans le fait de gérer ses émotions, ce qui allait quelque peu à contresens de la philosophie Sith, qui justement préconisait de libérer ses émotions.

Mais si ce dernier s'amusait à lire ses émotions, voire même à lire son esprit, il se rendrait compte qu'elle ne dissimulait absolument rien. Il fallait faire preuve d'une extraordinaire force d'esprit pour cacher quelque chose à un Seigneur Sith, surtout si ce denier avait une telle présence dans la Force. Et Asori n'était pas encore assez puissante pour accomplir une telle prouesse. Le serait-elle un jour? Rien n'est moins sûr. Toujours était-il qu'elle faisait profil bas, même si elle se savait parfaitement innocente. Les Sith étaient connus pour se saisir de la moindre opportunité pour faire tourner les choses à leur avantage, et elle ne voulait pas que quelque chose comme ça puisse avoir lieu en ce moment-même. 

Sans faire de vagues, elle s'exécuta lorsqu'elle reçut l'ordre de s'asseoir. En voyant à travers la Force, elle pouvait voir l'obscurité qui émanait de lui, et qui ondulait partout dans cette pièce, comme si cette dernière cherchait à l'englober. Elle écoutait avec une très grande attention ce que ce Sith avait à lui dire. Tentant de se creuser la tête, tout en gardant une oreille attentive, elle essayait de passer en revue tous les profils qui pouvaient lui être hostiles. En tant qu'apprentie Sith, elle était exposée à une compétition permanente pour attirer seulement quelques élus vers le haut. Et un tel degré de compétition amenait évidemment son lot de tensions et de coups-bas. Et maintenant qu'elle y réfléchissait sérieusement, il y avait éventuellement une personne qui pouvait lui en vouloir à ce point. Mais tout cela semblait bien peu crédible, étant donné qu'il dégageait une profonde aura de stupidité. A moins que.... tout ceci ne soit qu'une façade en réalité. 

- Maintenant que j'y songe, Excellence, il y a bien une personne qui, à mes yeux, pourrait m'en vouloir à ce point, et tenterait donc de me faire porter le chapeau. Mais voyez-vous, ce qui me chagrine, c'est qu'il semble profondément stupide, à tel point qu'il est possible de se demander comment il est possible qu'il ne se soit pas encore fait dévorer par un Tuk'ata. A moins que tout ceci ne soit qu'une façade, et dans un tel cas, je me serais faite avoir. 

En pensant à une telle chose, son poing se serrait. Elle détesterait l'idée d'avoir été prise pour une idiote. Si tel avait été le cas, elle devrait remettre en question beaucoup de choses, et elle n'avait pas tout à fait le temps pour faire une remise en question intérieure aussi poussée. Toutefois, il était évident qu'elle allait coopérer. Il était hors de question qu'elle laisse sa réputation entachée un seul instant de plus. 

- Voyez-vous, je pense ne pas avoir d'autre choix que d'accepter de vous venir en aide. Je n'ai pas fais tous ces efforts pour rien. Et s'il faut que je tue de ma main le margoulin qui aura osé s'en prendre à moi, je le ferais. Du moins, si vous me le permettez, Excellence.
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— Nous allons éviter de tuer qui que ce soit aveuglément, c’est généralement une mauvaise idée.

Darth Noctis n’était pas exactement connu pour être un grand sensible en la matière, mais sa position était pour le moins nuancé. Celui qu’on surnommait parfois le Boucher de Kano-IV, depuis qu’il avait conduit un massacre à grande échelle pour purger une planète rebelle à l’Empire puis avait conduit un rituel de Sorciers pour assécher la Force Vivante de tout un continent pouvait difficilement être soupçonné de sensiblerie.

Néanmoins, il répugnait toujours à ôter la vie à un être sensible à la Force. La Force était sa vertu cardinale, sa seule boussole morale, et la préservation de celles et ceux qui savaient la voir, l’entendre, l’écouter était, à ses yeux, une priorité suprême. De la même manière qu’il était opposé à une guerre dans laquelle des Jedis et des Siths périssaient inutilement, alors qu’ils auraient pu contribuer à la connaissance plus approfondie de la Force, il n’avait aucune intention d’exécuter l’apprenti éventuellement coupable du méfait.

— Néanmoins, il faudra bien que le coupable réponde de ses actes. Commençons donc par votre camarade stupide.

Le Seigneur se leva pour ouvrir la marche. La perspective de se plonger dans des affaires d’adolescent ne l’enchantait guère. Même quand il avait été plus jeune, il s’était tenu éloigné des petits drames humains qui faisaient le quotidien des Padawans de l’Ordre Jedi, trop occupé par ses recherches pour s’intéresser à qui que ce soit d’autre que ses conquêtes masculines. Et s’il avait trouvé jadis les Padawans trop insipides, il trouvait désormais les Apprentis Siths trop brutaux.

(Jamais content.)

Quand ils passèrent la porte, les deux guerriers se tournèrent vers lui, apparemment toujours aussi peu décidés à lui adresser un mot. Parler au Seigneur Noctis était un exercice rendu notoirement difficile par l’affabilité quasi permanente de l’Hapien : on craignait toujours de se laisser prendre au piège de son amabilité, de parler trop librement, de dire un mot en trop, et d’être puni. Alors ceux qui étaient assez circonspects pour reconnaître le danger et ne pas surestimer leur aptitude à se dépêtrer de la bienveillance feinte ou réelle de Darth Noctis conservaient souvent un silence prudent.

— Vous pouvez disposer. Merci beaucoup pour votre assistance.

Les deux guerriers s’inclinèrent profondément et, après un regard curieux, mais très bref, à l’Apprentie, ils disparurent dans les ombres du couloir.

Vêtu d’une complexe tunique d’un bleu sombre brodé d’or, qui paraissait être entièrement constituée d’un complexe enchevêtrement de ruban les mains croisées dans le dos, avec sa beauté angélique de Hapien, fruit des expérimentations génétiques de son peuple et de sa propre sorcellerie sith, Darth Noctis tranchait avec beaucoup des mines patibulaires et martiales que la jeune fille et lui croisaient sur leur chemin, mais, à en juger par la manière dont on s’écartait devant lui, personne ne commettait l’erreur tragique de confondre sa délicatesse apparente avec une fragilité réelle.

— Il est difficile de feindre la stupidité, reconnut-il, en reprenant le fil de leur conversation, mais quand on mène une enquête, le premier piège consiste à chercher midi à quatorze heures. Il faut d’abord écarter les évidences, avant de soupçonner des complots compliqués. Parfois, le monde est d’une décevante simplicité. Quelle porte ?

Ils étaient arrivés dans le quartier des apprentis. Bientôt, guidé par Asori, il pressa son empreinte contre la serrure électronique de l’une des portes. Les privilèges des Seigneurs Siths surpassaient toute préoccupation pour la vie privée des apprentis et la porte s’ouvrit aussitôt, pour révéler le fameux stupide, très occupé à faire des pompes. Il resta un instant à faire la planche avec de gros yeux éberlués, avant de comprendre qui venait le voir et de se relever prestement, essoufflé et le torse tout rougi par l’effort.

— S… Se… Seigneur… Qu’est-ce que… Quel plaisir !

Son regard se posa enfin sur Asori, comme s’il se rendait compte seulement alors de sa présence et, aussitôt, par réflexe, il s’exclama :

— Elle a menti !
— Sur ?
— J’suis sûr qu’elle m’a accusé de quelque chose. Mais j’ai rien fait ! Je suis innocent !
— Si vous êtes innocent, que diable faites-vous dans une Académie Sith ?
— Non, je veux dire, je suis… Euh… Méchant… Euh… Sombre… Obscur… mais obéissant.
— Méchant, donc un peu coupable.

Noctis ne faisait pas tourner sa victime en bourrique pour la beauté du geste : c’était une technique bien rodée, simple mais efficace, pour faire naître le stress chez son interlocuteur, le déstabiliser, et court-circuiter toute présence d’esprit nécessaire au mensonge.

— Donc, vous avez des griefs contre Ka’an ?
— C’est à quel sujet ?
— Vous avez vraiment l’impression que c’est à moi de répondre à vos questions à vous ou bien… ?
— P… Pardon, Seigneur…
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- A votre guise, Excellence. 

Asori avait appris une chose. Elle devait rester à sa place, et ne jamais contredire un Seigneur Sith, même si ce dernier pouvait avoir tort sur toute la ligne. Un apprenti Sith n'avait en aucun la légitimité de contredire un Seigneur Sith, car de toute manière, il lui était supérieur en tous points. Elle allait donc se plier à sa façon de voir les choses, même si cette dernière pouvait entrer en contradiction avec la sienne. Le suivant en dehors de cette pièce, elle faisait toujours profil bas. Par pur réflexe, comme à chaque fois qu'elle sortait d'une pièce et se déplaçait dans l'académie, sa capuche était rabattue sur sa tête. Une vieille habitude dont elle n'arrivait pas à se défaire. Et il était parfaitement stupide de tenter de se défaire d'une telle chose.

Au fond d'elle-même, elle espérait que la lumière sur ce nouveau mystère serait rapidement faite. Car comme elle était impliquée dans tout ceci, et que sa réputation était en jeu, elle ne tenait pas vraiment à ce que tout reste au point mort relativement longtemps. Mais il fallait également assez de preuves pour découvrir qui était le véritable coupable. Suivant donc ce Seigneur Sith docilement, elle se demandait toutefois pourquoi on avait pu lui faire une chose pareille. Pour l'évincer de la compétition? Pour quelle raison? Elle se demandait sincèrement ce qu'elle avait bien pu faire pour importuner quelqu'un. Mais par moments, il ne fallait pas chercher de raisons dans ce genre d'agissements. 

Une fois dans le quartier des apprentis, elle essayait de se souvenir de l'emplacement de la chambre de ce dernier. Au fond d'elle-même, elle le soupçonnait d'être la cause de tout ce remue-ménage, étant donné sa profonde aversion pour elle. Mais la Miraluka n'avait pas le moindre début d'une preuve, ainsi, elle n'avait fait qu'une supposition. Et il fallait bien évidemment faire des suppositions, vu qu'elle était ici pour faire toute la lumière sur tout ceci. De la lumière pour un Sith, voilà qui était hautement paradoxal. Se souvenant enfin la localisation de la chambre de celui-ci, elle l'indiqua à son supérieur tout en imaginant ce qui allait bien pouvoir se passer. Ce dernier sembla rapidement outré de la voir, et la mit directement en accusation. Ne rétorquant pas, elle laissa parler le Sith présent à côté d'elle, avant que plus un mot ne sorte. Gardant toujours sa capuche sur sa tête, elle se décida enfin à parler.

- Je suis une menteuse, n'est-ce pas ? Oh... Qui va dire à tout le monde que j'ai tenté de te tuer alors que tu n'as qu'une simple cicatrice dans le dos, liée à un acte de défense où TU as tenté de me tuer ? Qui est venu me faire passer pour une dangereuse manipulatrice envers les surveillants juste pour me faire porter le chapeau du fiasco que tu as toi-même initié en n'étant même pas capable d'accomplir une simple tâche ? Mais tu ne l'assumes pas. Et tu arrives encore à me faire passer pour une menteuse devant un Seigneur Sith... Elle soupira. Navrée de tout ceci, Excellence, j'imagine qu'il y a de nombreuses choses plus importantes à accomplir que de faire l'arbitre dans un conflit puéril entre deux adolescents. Elle se calma instantanément ensuite. - Évites de lui faire perdre son temps, et le mien. Si tu n'as rien à voir là-dedans, dis-le, au lieu de tourner autour du pot.

Elle pensait que si le Seigneur Sith avait vu quasiment instantanément dans sa manière d'agir qu'elle était innocente, il verrait aussi quasiment instantanément si ce dernier était coupable ou non. Son poing était crispé, mais dissimulé sous sa manche.
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L’avalanche d’accusations de la part de l’apprentie et l’attitude du Seigneur Sith mettaient le jeune humain mal à l’aise et, tout peu favorisé qu’il fût pour ce qui était de l’intelligence, il comprit vite qu’il valait mieux jouer la carte d’une parfaite candeur, pour éviter de se retrouver dans un imbroglio des plus dangereux.

— J’ai rien fait !

Son regard croisa celui d’Asori et puis celui de Noctis.

— Enfin, pour le reste, je dis pas, mais c’est toujours comme ça à l’Académie et en plus…
— Aux faits.
— J’ai rien fait, mais c’est vrai que des fois, des gens parlent dans le dos d’Asori. Tout le monde parle dans le dos de tout le monde, ici.

Noctis laissa échapper un soupire d’impatience bien calculé.

— M’rassit, dit précipitamment l’humain, M’rassit parlait de faire le ménage, l’autre jour.
— Le ménage ?

Le jeune homme avala difficilement sa salive.

— P… pour… c’est ses mots, pas les miens… pour euh… « nettoyer » l’Académie de tous les non-humains.
— Je vois. Et où est-ce qu’on peut le trouver, ce M’rassit ?
— Ben le plus souvent, il s’entraîne au sabre.

Noctis hocha la tête avant de tourner les talons pour quitter la chambre. Par une sorte de mansuétude, il s’était abstenu de creuser la question de la participation volontaire de leur premier suspect à un petit complot raciste. Le but de toute cette histoire n’était pas de semer encore plus la division au sein de l’Académie, mais bien d’en extirper une mauvaise graine, et il fallait parfois savoir fermer les yeux sur les idées les moins reluisantes de certains Apprentis.

Alors qu’ils remontaient le couloir qui longeait les chambres, le jeune Seigneur expliqua à l’Apprentie qui l’accompagnait :

— C’est la deuxième fois en quelques semaines que je suis confronté à des histoires de ce jour. La dernière fois, des jeunes malmenaient l’un des apprentis non-humains. Kael, le Chironien. Il a eu bien du mal à s’en dépêtré.

D’ordinaire, il aurait gardé le nom de la victime pour lui, mais Kael, en refusant une mission que Darth Noctis avait voulu lui confier, s’était attiré l’inimitié du Seigneur Sith. L’Hapien avait d’autres choses à faire que de poursuivre constamment le jeune combattant de sa colère, mais si l’occasion se présentait de rendre sa vie un peu plus difficile au sein de l’Académie, en nuisant à sa réputation auprès des autres Apprentis et en le présentant comme un faible qu’on pouvait éliminer, il ne s’en priverait pas.

Kael n’était-il pas, après tout, l’un des nombreux exemples de la lente déliquescence d’une formation qui, selon Noctis, produisait principalement depuis quelques temps des orgueilleux irréfléchis et brutaux, qui manquaient des outils nécessaires pour affronter la complexité du destin impérial ?

— C’est une expérience que vous avez souvent ? Le racisme ?

L’Académie était cosmopolite mais les humains, comme souvent dans la Galaxie, étaient assez nombreux pour constituer un petit groupe soudé et décidé. Noctis doutait que tous les jeunes humains de l’Ordre Sith se soient réunis pour fomenter ensemble une conspiration, mais il suffisait de trois ou quatre personnes vraiment déterminées pour mettre les choses en branle. Et dans un monde aussi dangereux que celui de l’Académie, la solidarité des espèces était une raison aussi bonne que d’autres de mettre de côté ses différends pour s’unir contre quelques ennemis communs tout désignés.

— Parce que si c‘est un problème récurrent, il est grand temps que les autorités académiques s’en saisissent. Nous ne pouvons nous permettre que l’efficacité de la formation soit entamée par de petites cabales ineptes. Dans un Empire comme le nôtre, il n’y a pas de place pour d’autres divisions que celles du mérite.

Une déclaration ironique de la part d’un Hapien, représentant de l’un des peuples les plus eugénistes de la Galaxie, qui conservait frénétiquement son patrimoine génétique et considérait toute hybridation comme une souillure profondément immorale. Et Darth Noctis lui-même n’avait pas échappé aux préjugés de sa culture d’origine, mais, au fil des années, à mesure qu’il en prenait conscience, il faisait des efforts pour s’en débarrasser, moins par souci moral que par volonté de pragmatisme.

— Je ne vous suggère pas nécessairement de dénoncer vos camarades, je n’ignore pas que ce serait… délicat. Mais de nous donner une idée de l’ampleur du problème.
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Bien évidemment, ce dernier s'entêta à la faire passer pour une menteuse. Ce qui n'étonnait pas vraiment Asori. Elle avait l'habitude avec lui désormais. Tant qu'elle n'allait pas régler ce problème personnellement, il allait la prendre comme cible. Mais elle lui réservait un petit quelque chose qu'il n'allait pas oublier. Il fallait simplement être patiente. Elle n'allait bien évidemment pas le tuer, si elle agissait de la sorte, elle allait rentrer dans son jeu, et c'était justement ce qu'elle ne voulait pas faire. La jeune Sith devait se montrer bien plus intelligente que lui. Elle l'était, c'était un fait indéniable. Il fallait vraiment le vouloir pour être aussi voire plus stupide que lui. Il donna donc un autre nom. Un nom qu'elle n'avait jamais entendu auparavant. Comment quelqu'un, qu'elle ne connaissait absolument pas, pouvait lui en vouloir à ce point? Tout ceci ne tournait pas rond du tout. Néanmoins il fallait suivre cette piste. 

Elle suivait donc ce Seigneur Sith vers cette nouvelle piste. Il ne fallait pas la négliger, et ramasser le maximum de preuves, pour ensuite prendre une décision. En entendant sa question au sujet du racisme, la Miraluka soupira quelque peu. Il était évident que le racisme était extrêmement présent dans l'Empire Sith, à plusieurs degrés, et pour de nombreuses raisons. Elle avait vécu tout ceci. Quand elle fut plus jeune, cela la touchait personnellement, mais avec le temps, elle avait réussi à prendre sur elle, et à ne plus prendre ce genre d'insultes au sérieux. Maintenant, tout ceci lui passait au-dessus de la tête. Maintenant, tout personne qui s'en prenait à elle à ce sujet se confrontait à un véritable mur de mépris. Dans son esprit, il valait mieux garder sa haine pour des causes qui en valaient vraiment la peine.

- Je ne vais pas vous mentir, Excellence, sur mon monde natal, je m'en prenais souvent plein la tête. Surtout quand l'Empire est arrivé et nous a annexé. Mais je sais que par nature, l'Empire Sith n'est pas tendre avec ce qui ne correspond pas à sa vision des choses. Mais j'ai pris sur moi, voyez-vous, et maintenant, je fais partie de ce même Empire qui ne voyait en moi au départ qu'une gamine d'une espèce inférieure. Mais tout ce racisme venant d'humains est assez risible. Car si l'on suit leur logique, tout ce qui n'est pas de sang pur Sith est un être inférieur. Par conséquent, tous ceux qui en profitent ouvertement pour s'attaquer aux non-humains devraient commencer par s'attaquer à eux-mêmes. Pour vous répondre de manière honnête, ce n'est pas récurrent, mais ça arrive de temps en temps. Mais ça ne m'affecte plus.

Elle n'avait pas besoin de mentir à ce sujet. Maintenant, tout ceci lui passait au-dessus de la tête comme si c'était la chose la plus insignifiante possible. La main sur la garde de son sabre laser, le visage toujours dissimulé sous sa capuche, elle se demandait comment tout ceci allait se terminer. Et qui porterait le chapeau. Asori devait d'ores et déjà commencer par faire plus attention aux autres, et à ce qui pouvait se dire sur elle ou se tramer contre elle. Elle était en plein milieu d'une académie Sith après tout. Elle le savait, mais elle comptait tout de même sur ses aptitudes pour régler les conflits. 

- Ceci dit, je ne compte pas éradiquer la moitié de la population de cette académie car elle n'est pas capable de tenir sa langue. Je cherche à m'élever au-dessus d'eux, voyez-vous. Mais je ne pourrais le faire que si un Seigneur Sith me juge digne. Et c'est pour cela que je me bats depuis que je suis ici. Alors voler un artefact que je n'ai encore jamais vu, ni manipulé, au risque de mettre en péril tous mes efforts... C'est trop fort. Je ne suis pas assez stupide pour ça.
Absalom Thorn
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— L’Empire Sith est plus divers qu’il n’en a l’air de prime abord. Plus divers dans les espèces qui le composent, et plus divers dans les points de vue de ceux qui les dirigent. La propagande ennemie a beau prétendre que la République a l’apanage de la tolérance et de l’ouverture d’esprit, c’est une illusion de croire qu’un Etat aussi complexe et gigantesque que le nôtre pourrait jamais survivre sans accepter le multiculturalisme cosmopolite, et par conséquent les divergences d’opinion.

C’était une vérité difficile à entendre pour les Apprentis de l’Académie, qui étaient éduqués dans un strict respect de l’autorité uniforme et un peu abstraite de l’Empire, mais, la vérité, c’était qu’avec des centaines et des centaines de planètes sous son autorité, et au moins autant d’espèces, le pouvoir impérial n’avait ni les moyens ni le souci de tout discipliner et de tout intégrer. C’eût été une entreprise titanesque qui eût exigé toutes les ressources institutionnelles pour maintenir une police politique omniprésente.

— Naturellement, la tentation est forte pour certains esprits obtus d’instrumentaliser les outils de notre nécessaire unité nationale pour les mettre au service de leurs obsessions personnelles.

Une manière bien polie de dire que l’autoritarisme impérial pouvait servir les desseins racistes de quelques individus. Pour l’heure, les Seigneurs Siths formaient une population loin d’être homogène quant aux espèces, aux points de vue et aux origines, et les humains y étaient minoritaires, mais qui leur disait que, dans quelques années, la vapeur ne serait pas renversée ?

— Quoi qu’il en soit, il est vrai que dissimuler l’artefact dans votre chambre paraît un stratagème un peu grossier. Il est possible qu’on cherchait moins à vous faire accuser qu’à se débarrasser d’un objet encombrant avec lequel l’on craignait d’être découvrait. Auquel cas, vous auriez été un dommage collatéral. Mais commençons par écarter les fausses pistes les plus évidentes.

Et le Hapien passa la main devant l’interrupteur de la porte de la salle d’entraînement, qui s’enfonça dans le mur pour les laisser passer. De l’autre côté, sur le tatami, deux Apprentis humains, qui devaient avoir entre dix-sept et vingt ans, s’affrontaient torse nu, sabre laser à la main. Leurs silhouettes athlétiques, avec des muscles sculptés par la sueur, trahissaient leur ambition fondamentale : celle de devenir des Guerriers purs et durs. La voie des armes était souvent la méthode privilégiée par les jeunes Siths, parce que, dans un temps de guerre, elle apportait les promotions les plus rapides, et que surtout, elle exigeait une compréhension moins profonde de la Force. En un sens, elle était plus égalitaire.

Noctis laissa son regard caresser quelques secondes le corps des deux Apprentis. Il s’abstenait le plus souvent de faire des conquêtes au sein de l’Ordre Sith. Trop de complications. Mais rien n’empêchait, après tout, de regarder la marchandise. Et puis, au bout d’un moment, les deux jeunes gens se rendirent compte de leur présence. Le vrombissement des sabres lasers s’interrompit et ils se tournèrent vers le Seigneur Sith, pour mettre un genou au sol, en signe de respect.

— Seigneur, déclara l’un d’eux, que nous vaut l’honneur de votre visite ?
— Je cherche un certain M’rassit, répondit Darth Noctis.
— C’est moi, Seigneur.

Celui qui avait parlé se releva, bientôt suivi de son collègue. Il faisait un mètre soixante-dix, à peu près, avec une musculature puissante. La peau pâle, le regard fier, il n’était probablement qu’à quelques mois de devenir un guerrier. Il s’approcha de Noctis, non sans jeter un regard inquisiteur à la Miraluka.

— J’ai cru comprendre que vous formiez, disons, une sorte de groupe politique aux intentions très précises.
— Je ne suis pas sûr de voir de quoi vous voulez parler…

Il avait insisté légèrement sur le verbe « voir », avec un nouveau coup d’oeil à Asori. Une provocation qui ne mangeait pas de pain.

— Certains bruits de couloir assurent que vous préféreriez que l’Académie soit peuplée d’humains.
— C’est très exagéré, Seigneur. Je pense seulement que certaines morphologies sont inadaptées au genre de missions qui sont confiées aux Siths et que c’est gaspiller les ressources de l’Empire de former des gens qui seraient plus utiles ailleurs.

Un art du presque politiquement correct qui attisait la curiosité du diplomate Noctis.

— Et comment comptez-vous vous assurer que les ressources soient mieux attribuées ?
— Simplement en faisant valoir mes mérites et ceux de mes camarades humains et proche-humains, Seigneur.

Une stratégie éprouvée : promouvoir un racisme par cercles concentriques. Ici, M’rassit proclamait son amitié pour les Proche-Humains et, entre Humains, il les excluait à leur tour de sa communauté rêvée.

— Vous n’avez donc rien contre Ka’an ici présente ?
— Je n’ai rien de personnel contre qui que ce soit, Seigneur. Il est vrai que je doute que les Miralukas puissent remplir toutes les missions… Après tout, la vision de force ne saurait remplacer la perception des couleurs, des écritures, des hologrammes. C’est très handicapant. Il me paraît absurde pour eux de se mettre en danger inutilement.
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- La République ne s'est pas vraiment illustrée par sa tolérance, son ouverture d'esprit et son grand amour des diversités à la fin de la Grande Guerre de l'Hyperespace, Excellence. Le Génocide Sith est la preuve ultime que la République n'a jamais été et ne sera jamais tolérante. Tout ce qui ne correspond pas à son standard ne fait pas long feu, même s'ils se plaisent à dire le contraire. 

Elle pensait très sincèrement ce qu'elle venait de dire. Voir la République ne pas réagir lorsque sa planète natale fut annexée à l'Empire Sith, comme si la vie de ces derniers n'avait aucun sens pour la Sainte et Grande République, tout ceci l'avait profondément marquée. Mais la propagande Sith jouait parfaitement son rôle également, jouant sur ce genre de choses sans même s'en cacher. Elle n'avait jamais vraiment aimé la République de toute manière, même lorsqu'elle était enfant. Il n'y avait absolument aucune raison que sa haine change de camp désormais. Elle servait l'Empire Sith, et pour elle, changer de camp serait un acte de haute trahison, inacceptable peu importe la raison. 

Dans son esprit, la jeune Miraluka essayait de passer en revue les pistes possibles. Mais beaucoup d'entre elles n'avaient strictement aucun sens. Pas de quoi reprendre la parole pour exposer ses idées au Seigneur Sith. Il ne fallait pas partir dans des chemins détournés, sans savoir où l'on allait. Ce serait non seulement une perte de temps, mais également d'énergie. Lorsque l'on cherchait la solution à un mystère, il valait mieux éviter de s'éparpiller. De ce fait, elle essayait de ne garder que les hypothèses un tant soi peu crédible. Cependant, ces dernières ne se bousculaient pas au portillon, donc il fallait qu'elle soit patiente. Pour une Sith, elle l'était énormément, mais beaucoup moins que certains Jedi, il fallait bien l'avouer. Elle le suivait sans poser la moindre question, bien décidée à mener son enquête jusqu'au bout et découvrir l'identité du vrai coupable.

Elle tomba donc nez à nez avec deux hommes, en train de s'entraîner. Elle ne pouvait pas s'empêcher de tiquer intérieurement. L'objectif de la Miraluka était clair et net, elle voulait devenir une sorcière Sith. Car son physique et sa force physique ne lui permettaient clairement pas de devenir une guerrière Sith. Elle voulait principalement utiliser la Force, sa meilleure alliée, que sa propre force physique. Mais l'heure n'était pas aux considérations personnelles. Elle n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit que ce dernier s'attaqua directement à elle, prétextant que comme elle était née sans yeux, elle n'était pas capable de faire certaines choses, contrairement aux humains. Ce qui la fit doucement rire.

- Voyez-vous ça... 

Restant calme, faisant les 100 pas autour de lui, comme si elle donnait l'idée de réfléchir à ce qu'elle allait bien pouvoir dire, elle allait cependant le prendre par surprise. Faisant comme si de rien n'était, elle continuait ses 100 pas, avant de dégainer rapidement son sabre laser et de le placer sous la gorge de cet imbécile. Un sourire en coin, son ton de voix restait très posé.

- Un Miraluka aurait déjà paré cette "attaque" car il l'aurait vu arriver de loin. La vision de Force a des avantages que tu n'imagines même pas. Il me suffirait d'un seul petit coup de poignet, un seul coup si infime, pour t'égorger et te laisser mourir. Mais je ne tiens pas à me mettre à ton niveau. Qu'attendre d'un simple humain ? Je te le demande. Si ma vision est inférieure à la tienne, comment ça se fait que tu n'ai même pas pu voir venir mon coup?

Une lueur rouge vive éclairait sa gorge, alors que seul le bruit du laser crevait le silence. Encore un imbécile qui se pensait supérieur aux autres, mais qui n'avait pas vu une action aussi prévisible. La Miraluka soupirait. Elle commençait à être fatigué de tout cet étalage de bêtise. 

- Excellence, êtes-vous persuadé que ce dernier ai quelque chose à voir avec l'affaire qui nous occupe ? 
Absalom Thorn
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— J’essaie d’être persuadé du moins de choses possible quand j’enquête, Ka’an.

Par exemple, il n’était pas aussi persuadé qu’un Apprenti de la trempe de M’rassit fût présentement aussi sans défense que la Miraluka ne le croyait. L’arrogance était bien répartie dans cette salle d’entraînement, et il était après tout difficile d’en être surpris : c’était ce que l’on enseignait aux Apprentis dès leur arrivée à l’Académie. Le sentiment de supériorité, la nécessité de se sentir meilleur que les autres, pour le devenir, et tirer enfin son épingle du jeu.

M’rassit n’avait pas bougé d’un ciel en sentant la chaleur de la lame laser près de sa peau. Parfaitement placide, il regardait le Seigneur droit dans les yeux, conscient que dans toute cette histoire, l’impression qui importait, c’était celle que l’on faisait à la plus haute autorité de la pièce.

— Si je savais de quoi il est question, je serais plus à même de vous aider, Seigneur, déclara d’un ton calme l’humain, comme si la Miraluka qui menaçait sa vie était une quantité négligeable dans l’affaire.
— On a trouvé un artefact volé dans la chambre de Ka’an. Le produit d’un vol dans lequel je suis convaincu qu’elle n’était pas impliquée.
— Naturellement.
— Une idée sur la question ?

M’rassit échangea un regard avec son compère.

— Ka’an, laissez le jeune homme respirer.

Quand la lame se rétracta, M’rassit fit un pas vers l’Hapien. On n’ignorait pas les préférences du Seigneur Noctis dans les couloirs de l’Académie, et le jeune Guerrier pouvait à bon droit espérer que sa silhouette athlétique et dénudée lui attirerait au moins pour un temps les faveurs du Sith.

— Il y a quelqu’un à qui il est toujours possible de parler pour en savoir plus sur les objets qui circulent au sein de l’Académie de façon moins… Officielle que d’habitude.
— Je vois.

Sous le regard insistant du Sorcier Sith, M’rassit calculait les risques et les avantages de son aveu. Il supposait que tous les Seigneurs devaient se douter que dans une organisation comme l’Académie, tout n’était pas constamment conforme au règlement. Dans tous les internats et toutes les prisons, toutes les universités et tous les camps du monde, il y avait de petits commerces parallèles que les autorités toléraient avec plus ou moins de bienveillance, pour maintenir un calme relatif et se consacrer à des affaires plus importantes.

Le tout était de ne révéler que ce qui risquait le moins de lui attirer l’inimitié de ses camarades.

— Na’la Kalim. C’est à elle qu’il faut parler.
— La botaniste ?

M’rassit hocha la tête.

— Fort bien.

Noctis fit signe à Ka’an de le suivre à nouveau dans les couloirs. Alors qu’ils s’apprêtaient à passer la porte, le jeune homme lança derrière eux :

— Si vous avez encore besoin de quelque chose, Seigneur, de quoi que ce soit, n’hésitez pas à venir me voir.

Sans rien répondre, Noctis laissa la porte de se refermer automatiquement derrière eux. Ce n’était pas la première fois qu’un apprenti de l’Académie essayait de jouer de ses charmes pour s’attirer ses faveurs. C’était monnaie courante, pour tous les Seigneurs Siths. Certains en profitaient sans avoir jamais l’intention de tenir leur part du contrat implicite, d’autres se faisaient de vrais protégés et d’autres encore, comme Noctis, préféraient conserver en la matière la plus grande circonspection.

— Vous savez quel terme utilisent les Suprémacistes Humains pour désigner les gens de mon espèce ? Les éprouvettes.

Les manipulations génétiques hapiennes donnaient certes des perfections esthétiques, mais cette qualité évidente n’était pas toujours accueillie avec une entière bienveillance par le reste de la Galaxie. Pour certains idéologues, les Hapiens étaient à peine plus qu’une plante OGM ou un tas de cellules bricolées dans un laboratoire.

— Je n’ai pas beaucoup de sympathie pour lui. Mais il faut choisir ses combats. Et ne jamais sous-estimer un Guerrier Sith.

Il faisait cette fois allusion à l’assurance que la jeune fille avait eu de pouvoir l’emporter facilement sur M’rassit une fois qu’elle l’avait surpris. Si toutefois elle l’avait réellement surpris.

— Ceux qui jouent de leurs muscles ne sont pas nécessairement des abrutis. Aussi tentant qu’il soit de le croire.

Lui-même n’était pas toujours libre de ce préjugé. Il avait tendance à considérer la voix de la violence armée comme la plus simpliste et ceux qui l’embrassaient comme carrière comme des gens qui manquaient des idées nécessaires pour résoudre les problèmes autrement. Mais il savait bien, au fond, que la vérité était tout autre, et qu’il fallait se garder de ses idées préconçues.

En parlant, ils prenaient le chemin des serres, où la fameuse botaniste se trouvait probablement.
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Asori n'avait pas d'autre choix. Quand elle recevait un ordre, elle se devait de l'exécuter, même si ce dernier pouvait ne pas correspondre à sa vision des choses. Rétractant la lame de son sabre, elle soupira. Elle n'aimait pas cette personne, ce qui pouvait se voir à des kilomètres. Néanmoins, elle tentait de faire bonne figure, pour ne pas être accusée à tort de quoi que ce soit. La Miraluka les écoutaient donc échanger à ce sujet, sans rien dire. Tout ce qu'elle voulait, c'était mettre la main sur celui ou celle qui avait quelque chose contre elle, et qui avait intérêt à la voir quitter l'Académie. La compétition pouvait pousser certaines personnes à tenter le tout pour le tout pour voir leurs rivaux quitter l'Académie définitivement. 

Prenant sur elle, elle se montra très patiente, et quasiment renfermée sur elle-même pour le coup. Elle commençait sérieusement à se poser des questions sur la sincérité des personnes qui se faisaient interroger par le Seigneur Sith. Visiblement, aucun d'entre eux n'était capable de se coordonner. À moins que tout ceci ne soit la surface d'un réseau plus grand encore, et qu'elle ne soit qu'une simple victime collatérale choisie au hasard, ce qui avait tout de même du sens. La question était de savoir pourquoi une telle chose s'était mise en place. Mais la réponse n'allait pas arriver comme tombée du ciel. Il fallait faire preuve de patience, et même si Asori voulait savoir pourquoi tout ceci l'avait prise pour cible, elle n'allait avoir aucune réponse si elle n'explorait pas chacune des possibilités. Elle devait donc attendre à contrecœur et se faire balader de personne en personne. 

La jeune Sith soupira une nouvelle fois lorsqu'elle dut changer de location. Si les choses continuaient sur cette lancée, elle allait bientôt faire le tour de l'Académie en une après-midi. Extérieurement, elle restait tout de même placide, même si intérieurement, des doutes commençaient à naître dans son esprit, sans qu'elle ne sache réellement pourquoi. Toutefois, elle fut relativement surprise de la déclaration que venait de faire le Seigneur Sith. Visiblement, les humains avaient une panoplie de surnoms qu'ils jugeaient appropriés pour bon nombre d'espèces à travers toute la Galaxie. 

- Ça ne m'étonne guère. Il me semble que les humains sont férus des surnoms à donner aux espèces qu'ils méprisent. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais strictement rien. Je ne sais même pas pourquoi ces derniers se prennent pour une espèce supérieure, alors qu'ils composent l'une des bases de la population Galactique. Je trouve qu'ils se rapprochent particulièrement bien des Sith au Sang Pur en terme d'élitisme. 

Asori avait plus d'admiration pour les Sith au Sang Pur que pour les humains, ce qui avait du sens, car elle ne croisait que très rarement ces Sith. Ainsi, elle n'avait pas vraiment de problèmes avec eux. Les humains étant les plus nombreux, il était proportionnellement plus fréquent de voir des actes de racisme fais par des humains. C'était sûrement dans leur nature, mais la Miraluka n'était pas experte dans ce genre de choses, et par conséquent, elle ne voulait pas s'avancer à ce sujet. Se dirigeant donc vers les serres avec le Seigneur Sith, elle réfléchissait à tout ceci. 

- Si tout le monde se rejette la balle ainsi, cela ne veut dire que deux choses. Soit personne ne nous dira la vérité et nous perdons de l'énergie pour rien, soit nous sommes face à un réseau de grande ampleur, et je pense que ça peut impliquer plusieurs personnes haut-placées. Et ce qui me chagrine le plus, c'est que ces deux hypothèses semblent aussi cohérentes l'une que l'autre. 
Absalom Thorn
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— Cela dit, ne nous voilons pas la face, les humains sont loin d’avoir l’apanage du racisme. Et tout bien considéré, comme espèce, à cause de la diversité de leurs sociétés, ils sont même plutôt moins racistes que les autres.

Noctis jeta un regard de côté à la Miraluka.

— Ma planète natale est probablement sur le podium des sociétés les plus racistes de la Galaxie. Chez nous, c’est une organisation sociale, le socle même de la communauté. L’eugénisme règne en maître. À côté de cela, les humains sont, ma foi… de temps en temps un peu fermés d’esprit, disons.

Et Hapès était loin d’être un cas isolé.

— Beaucoup d’espèces sont cantonnées à une seule planète et, malgré la galactisation, vivent dans une situation de relative homogénéité raciale. Ces espèces-là sont beaucoup plus susceptibles de nourrir des préjugés sur les autres, y compris sur les humains, en les considérant comme une sorte de page blanche galactique, de degré zéro de la spécialisation évolutive. Simplement, comme ces espèces sont le plus souvent minoritaires en dehors de leur propre planète, elles ont rarement les moyens socio-culturels et économiques de concrétiser leur racisme.

Les dômes de transpacier qui formaient les serres se dessinaient désormais devant eux, à l’extérieur de l’Académie, dans la chaleur désertique de Korriban ; là-bas, un rare climat tropical ou tempéré permettaient aux apothicaires siths de cultiver des plantes qui n’auraient jamais survécu dans l’atmosphère de la planète.

Les portes des serres s’ouvrirent automatiquement devant eux, alors que l’Apprentie évoquait ses théories.

— Peut-être, répondit Darth Noctis d’un ton prudent. Mais évitons pour l’heure de sombrer dans la théorie de la conspiration. Supposer des réalités complexes, c’est s’exposer à tirer des conclusions hâtives. Si on nous dirige de personne en personne, c’est sans doute simplement que toute société, comme celle de l’Académie de Korriban, a ses réseaux souterrains qui font partie de son fonctionnement ordinaire. Il n’y a jamais de lumière sans ombre, ni de monde officiel sans activités plus ou moins clandestines.

Et en bon économiste, Noctis savait pertinemment que ces activités devaient être pour une large mesure tolérées, pas par faiblesse des autorités, mais parce qu’elles contribuaient à la société. À leur manière.

Les deux Siths s’étaient engagées dans la chaleur moite d’une serre tropicale. Tout autour d’eux, le paysage minéral et hostile de Korriban avait cédé la place à une jungle luxuriante mais soigneusement entretenue. Des expérimentations botaniques étaient délimitées par de fins rayons laser et des hologrammes flottaient de place en place pour indiquer la nature des espèces cultivées et leur utilité escomptée.

— Na’la Kalim est une sorcière sith, souffla Noctis à voix basse, alors qu’ils avançaient dans les allées, spécialisée dans la botanique et les arts apothicaires. Une personne utile à l’Ordre, qui mérite… Au moins le bénéfice du doute, disons.

Ils finirent par déboucher sur un petit espace central où une longue table de travail, couverte d’instruments d’horticulture et de plantes en pot qui attendaient d’être boutées, servait de bureau à une Duro d’une cinquantaine d’années. Les plantes tout autour d’elle semblaient répondre à sa présence à travers la Force, et nul doute qu’il valait mieux éviter de la contrarier dans cette végétation envahissante qui constituait son domaine.

— Na’la, quel plaisir de te voir, s’enthousiasma Noctis avec un parfait naturel, !
— Seigneur Noctis, que me vaut l’honneur de votre visite ?
— Tu connais déjà Asori Ka’an, je suppose ?

Une question posée en passant mais qui avait avant tout pour but de vérifier que Ka’an n’était pas la victime personnelle de la botaniste.

— Pas que je sache, non, mais je fréquente peu les apprentis.
— Naturellement, naturellement, reprit Noctis d’un ton distrait. Dis moi… je cherche quelque chose de particulier. De très particulier.
— Hmm hmm.
— Un artefact. Pas très puissant, mais, disons, symbolique. Une sorte de bol. Rituel. Pour les sacrifices.

Les deux Sorciers se regardaient droit dans les yeux et il était évident que la Duro n’était pas dupe, et que Noctis lui-même ne venait somme toute que de formuler une accusation voilée. Ce qui comptait, c’était pour l’un comme pour l’autre de conserver les faux semblants.

— Il est possible que j’aie entendu quelque chose à ce sujet.
— Je n’en doutais pas. Si tu pouvais m’aider, ce serait un tel soulagement…

Na’la avala difficilement sa salive. La politesse du Hapien était irréprochable, toujours, mais dans la Force, il y avait comme une menace de plus en plus oppressante, une présence dangereuse qui à tout instant pouvait s’abattre sur elle.

— Il paraît qu’une Apprentie du nom de Sajtir Valeddo chercherait à se constituer un petit pécule en subtilisant divers objets de l’Académie pour les revendre sur le marché noir, quand elle est envoyée en mission. Je le sais parce que je l’ai surprise à fouiner dans la serre…

Ben voyons.

— Naturellement.
— … mais il faut bien que jeunesse se passe et elle ne vole jamais rien de bien considérable. C’est un peu comme si elle développait un talent utile pour l’Ordre…
— Bref.
— Bref, j’ai entendu dire qu’elle avait volé ce bol mais qu’elle avait été contraint de le dissimuler quelque part, parce que les gardes de l’Académie lui tournaient autour. Je ne sais pas où, précisément, mais je suis sûr que persuasif comme tu es, tu pourras l’inciter à se confier à toi.
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- J'ai l'intention de devenir une Sorcière Sith également. Du moins, j'espère pouvoir y parvenir, si on m'en laisse l'opportunité, bien évidemment. Car même si j'ai quelques projets pour mon avenir, le reste ne dépend pas uniquement de moi. C'est ce que j'ai compris dès mon arrivée ici. Et je ferais ce qu'on m'ordonnera de faire, si l'on me donne des ordres. 

Si elle déclarait qu'elle voulait devenir Sorcière Sith depuis toute petite, cela serait l'un des plus gros mensonges qu'elle aurait pu dire de toute sa vie. Elle ne s'était intéressée à la Sorcellerie Sith que depuis son arrivée sur Korriban. Mais son projet était net et défini, à ses yeux, il n'y avait aucune raison de faire machine arrière. Toutefois, si l'on décidait de l'embarquer sur une autre voie, elle n'aurait pas d'autres solutions que de se laisser faire. Car tant qu'elle n'était pas Sith, elle devait faire ce que l'on attendait d'elle. Depuis toute petite, elle savait que l'obéissance était un principe fondamental, et elle n'allait tout de même pas remettre en cause l'intégralité de son éducation.

Toutefois, la Miraluka avait une technique assez étrange pour se calmer. Par moments, quand elle était la proie de tensions intérieures, elle récitait en un murmure le code Sith. Elle n'arrivait pas vraiment à expliquer le pourquoi du comment, mais c'était une chose qui l'apaisait intérieurement. Et c'était tout ce que la jeune femme demandait à la démarche, donc il n'y avait pas vraiment matière à se plaindre. Tout était bénéfique pour elle, du moins pour le moment, car dans le futur, une telle situation pourrait changer, il ne fallait jamais affirmer que le changement n'aurait jamais lieu. Car c'était précisément lorsque l'on pensait que le changement n'allait pas se produire, qu'il se produisait en fin de compte. Murmurant donc le code Sith pour se calmer intérieurement, elle suivait le Sith jusqu'aux serres de l'Académie. Pas d'impatience, tout allait s'éclaircir en temps voulu. 

Une fois dans les serres, Asori comprit pourquoi de telles plantes poussaient de manière aussi sereine. Il faisait tellement chaud et humide là-dedans, rien à voir avec le climat désertique présent sur le berceau Sith. La Miraluka supportait assez bien la chaleur sèche, mais une fois que le taux d'humidité grimpait en flèche, elle commençait à défaillir, ce qui était normal vu qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de réellement s'y habituer. Elle ôta très rapidement sa capuche, comprenant qu'elle n'allait pas supporter son port, surtout s'ils restaient longtemps en ce lieu. Et comble de l'ironie, la jeune femme transpirait beaucoup en milieu humide. Ainsi, pour faire bonne figure, c'était raté, mais elle n'y pouvait pas grand-chose. 

En arrivant près de la Sorcière, Asori agit instinctivement en sachant que cette personne lui était supérieure hiérarchiquement, elle s'inclina quelque peu respectueusement. Encore une fois, elle écoutait très attentivement leur conversation, mais sans y prendre part, restant à sa place sans faire de vagues. Il valait mieux pour elle d'ailleurs, puisqu'il était question ici de sa crédibilité au sein de cette Académie, et il ne fallait en aucun cas briser tous les efforts mis en place depuis son arrivée. Toutefois, en voyant qu'elle ne savait pas où le bol avait été trouvé, elle décida de prendre la parole, en gardant un ton de voix très respectueux.

- Dans ma chambre, Madame. Je ne sais pas du tout pourquoi, mais il semblerait que quelqu'un m'en veuille. Personnellement ou non, cela reste un mystère. Et pourquoi un tel objet, alors que je n'ai jamais été en contact ni de près ni de loin avec ce dernier, tout ceci pose une énigme de plus. Mais je ne voulais pas vous importuner.

On pouvait lire l'honnêteté sur son visage comme dans un livre ouvert. La jeune Miraluka ne voulait apporter qu'un simple complément d'information, tout en glissant, certes de manière peu subtile, qu'elle n'avait strictement rien à voir là-dedans. Toutefois, elle les laissa continuer leur discussion sans s'en mêler, tentant tant bien que mal de contrôler sa transpiration, ce qui était bien sûr peine perdue.
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Les informations nécessaires soutirées à la sorcière, les deux Siths quittèrent enfin les serres pour retrouver pendant quelques instants le climat désertique de Korriban, avant de s’engouffrer une nouvelle fois dans les couloirs de l’Académie. Noctis avait le sentiment que le jeu de piste touchait à sa fin, pour ce qui était en tout cas de l’affaire du bol, mais qu’il était temps peut-être, dans les semaines à venir, de se pencher sérieusement sur les économies parallèles qui, semblerait-il, fleurissaient parmi les Apprentis.

— Vous devriez saisir cette occasion pour vous introduire dans les bonnes grâces de la botaniste. C’est une sorcière très compétente, qui aurait des conseils à vous fournir, et comme elle n’est pas entièrement innocente dans cette affaire, vous pourriez échanger votre discrétion contre un peu d’entraînement.

Les arrangements de la sorte étaient légions au sein de l’Ordre Sith. Les Siths les plus puissants vaquaient à leurs propres occupations et poursuivaient des recherches qui ne cadraient pas toujours avec les structures officielles de l’Empire et la nécessité de maintenir un ordre en phase avec les ambitions autoritaires. Quand on surprenait ces petits arrangements, on avait un moyen de pression.

— Le tout est de ne pas lui présenter les choses de manière aussi directes. Un peu de diplomatie ne fait jamais de mal.

Ils étaient enfin de retour dans les quartiers des Apprentis. Sur leur passage, de nouveaux regards les avaient suivis, ceux des autres jeunes gens surtout, qui commençaient à s’interroger sur les raisons de ces pérégrinations entre un Seigneur qui n’avait pas la réputation de beaucoup s’intéresser aux élèves de l’Académie et une jeune fille avec laquelle on ne lui connaissait pas d’affinités particulières.

Déjà, les rumeurs allaient bon train, plus ou moins malveillantes, mais Noctis les ignorait superbement. L’opinion que les Apprentis se faisaient de lui était un problème tout à fait secondaire à ses yeux. Il finit par pousser la porte de la chambre Sajtir Valeddo, sans prendre la peine de frapper, comme il l’avait fait une bonne heure plus tôt, avec celle de leur premier suspect. L’un des deux lits de la petite pièce partagée par deux Apprentis était occupé par un Twi’Lek d’environ dix-huit ans qui travaillent sur son sabre laser.

Quand il vit le Seigneur entrer, il se redressa d’un bond et s’inclina profondément, avant d’adresser un signe de tête à Asori, qu’il ne connaissait à vrai dire que de loin.

— Valeddo ?
— C’est l’autre lit, Seigneur, mais il est pas là.
— Une idée de l’endroit où il se trouve ?
— La cantine, je pense. Je peux aller le chercher, si vous voulez.
— Inutile. Mais c’est bien aimable de proposer.

Le Twi’Lek hocha la tête et puis, après un instant d’hésitation, en voyant que les deux autres ne partaient pas, il demanda d’une voix incertaine :

— Vous voulez que je parte… ?
— Si ça ne vous dérange pas.
— Non, non, bien sûr. Je vais, euh… Je vais travailler dans les ateliers.

Avec des gestes un peu nerveux, l’Apprenti remballa son matériel d’électronique, rangea soigneusement le sabre en réparation dans un petit sac et se faufila hors de sa propre chambre. Il sentait la présence de Darth Noctis dans son esprit et il comprit sans mal que le Seigneur sondait ses intentions. Mieux valait ne pas courir de risques et s’abstenir de prévenir son colocataire de ce qui se tramait dans leur chambre commune.

— Bien. Je propose que nous commencions par fouiller les lieux, pour voir si nous trouvons d’autres indices des activités compromettantes de Valeddo. Si c’est le cas, alors nous avons probablement trouver notre homme et il ne nous restera plus qu’à l’appréhender pour le faire parler. Je prends la salle de bain, je vous laisse la chambre.

Les deux pièces trahissaient les styles très différents des habitants. Les deux moitiés occupées par Valeddo, dans la chambre et la salle de bain, étaient envahies par le désordre le plus complet, tandis que celles qui étaient dévolues au Twi’Lek trahissait d’un soin méticuleux de l’organisation. Mais Noctis soupçonnait le capharnaüm de Valedoo d’être un alibi idéal pour dissimuler le fruit de ses petits larcins au nez et à la barbe de son colocataire.

Le Seigneur Sith se fit donc un devoir d’inspecter consciencieusement les moindres recoins de la salle de bain. Comme quoi, le Côté Obscur menait à tout.
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- C'est une éventualité que je vais commencer à envisager. Mais ne vous en faites pas pour ça, je ne suis pas vraiment du genre à demander directement les choses. Je ne suis pas la personne la plus diplomate du monde, mais il me semble que mes parents m'ont élevée suffisamment pour que je sache garder ma place, et adopter un langage adapté aux situations. Car il est hors de question pour moi d'adopter le même langage face à une Sorcière Sith que face à un simple apprenti.

Une fois de retour à l'extérieur, Asori respira un grand coup. Elle était bien plus adaptée au climat désertique régnant sur Korriban qu'au climat tropical et humide des serres Sith. Une chaleur sèche était bien plus supportable qu'une chaleur humide. Tout ceci était une histoire de transpiration. Une chaleur sèche permettait l'évaporation, une chaleur humide, suivant le taux d'humidité, par essence, l'interdisait. Il faisait bien frais dans l'Académie, en comparaison avec la chaleur écrasante régnant sur le monde Sith. Ce qui pouvait en surprendre plus d'un, et potentiellement causer un choc thermique, ce qui n'aurait rien d'étonnant. Une fois à l'intérieur de l'Académie, la Miraluka remit sa capuche sur sa tête, comme à son habitude. 

Elle était une preuve vivante du cliché du Sith se déplaçant toujours avec sa capuche sur la tête, comme pour se donner un air mystérieux. Mais pour la jeune femme, ce n'était pas du tout le cas. C'était une habitude qui datait de son enfance, et elle avait beaucoup de mal à s'en défaire. Mais il y avait bien plus important que de se demander comment l'on pouvait se défaire d'une habitude. Il fallait trouver une réponse à ce mystère. En suivant le Sith, elle entra dans une chambre d'apprentis, et tomba nez à nez avec un Twi'lek, hochant la tête en retour en guise de salutation. Visiblement, le Seigneur Sith cherchait quelque chose. Et Asori se devait de l'assister, pour ne pas donner l'air de ne pas s'impliquer dans les recherches. Tout ceci la concernait en premier lieu, et par conséquent, elle se devait de s'impliquer très fortement. 

- A votre guise, Excellence.

Elle pensait très sérieusement qu'un tel bazar ne pouvait que cacher des choses. L'apprentie n'était pas du genre à être une maniaque du rangement et de la propreté, mais sa manière de ranger les choses ne trahissaient pas des intentions de cacher des choses. Elle n'avait tout simplement rien à cacher, et le Sith avait pu le constater en très peu de temps. Le mensonge était un art, surtout chez les Sith, et certains d'entre eux le maniaient à la perfection. Mais pas la jeune femme. Ses mensonges se voyaient comme le nez au milieu de la figure. Usant de sa faculté à voir à travers la Force, elle se concentra pour chercher des détails qui passeraient à la trappe pour nombre d'observateurs. Si jamais le propriétaire de tout ce foutoir faisait irruption à un moment auquel elle ne s'y attendrait pas, Asori n'aurait en aucun cas besoin de se justifier. Une apprentie fouillant une pièce en compagnie d'un Seigneur Sith n'avait pas vraiment à se justifier auprès d'un autre apprenti, tant qu'un Sith était présent dans les parages. 

Très occupée à chercher le moindre indice, elle ne voyait pas vraiment le temps passer, ce qui était plutôt bon signe, car cela montrait qu'elle était très attentionnée, et qu'elle ne voulait rien louper. Il s'agissait de rétablir sa réputation après tout, donc la patience n'avait pas de prix. Se guidant avec les fluctuations de Force, elle cherchait quelque chose de particulier. Elle sentait de la malveillance dans la pièce. Mais ce n'était pas dû au Seigneur Sith. Non, cela venait du tas qu'elle était en train de fouiller.

- Excellence, je pense que j'ai trouvé quelque chose de particulièrement intéressant. Un tas d'objets qui semble banal à première vue n'est pas vraiment censé dégager une telle dose de malveillance. 

Elle ne savait pas quel objet pouvait dégager un tel concentré de malveillance, et espérait sincèrement que le Seigneur Sith puisse savoir de quoi il s'agit.
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Dans le capharnaüm que constituait la trousse d’hygiène de Sajtir Valeddo, Darth Noctis avait fait de bien étranges découvertes. Quel adolescent en pleine formation au sein de l’Académie Sith avait besoin de fond de teint et de lentilles de couleur ? Qui diable se faisait des teintures dans les salles de bain, entre deux expériences avec le Côté Obscur ? En voilà un qui cherchait souvent à ne pas être reconnu.

L’Hapien ne fut donc guère surpris d’entendre qu’Asori avait de son côté aussi déniché quelque chose d’intéressant. Il referma la trousse et la rangea soigneusement — c’est-à-dire qu’il la replaça dans le désordre chaotique qu’était le placard occupé par Valeddo dans la salle de bain —, avant de rejoindre la Miraluka dans la chambre.

À son tour, il considéra les objets découverts. C’était de petits bijoux d’ornement, du genre que l’on portait dans certains rituels, quand on avait le goût de la tradition : des épingles à cheveux pour sorcière sith, des anneaux à lekku ou à tentacules, des bracelets de cuir. Ce qui n’avait été jadis que de simples décorations s’était chargé, au fil des expériences magiques, de la présence du Côté Obscur. Ces bijoux permettaient désormais à qui les portait de se sentir plus en phase avec les énergies sombres à manier pendant les rituels.

On en trouvait des dizaines et des dizaines sur chaque planète sith, probablement, et la plupart des Sorciers avaient déjà les leurs, mais ils se revendaient tout de même à un petit prix aux Apprentis désireux de mettre toutes les chances de leurs côtés, ou d’avoir en tout cas l’impression d’être déjà des Siths à part entière. Une opération de contrebande sans doute bien ordinaire, mais lucrative malgré tout.

— Vous avez raison, murmura Darth Noctis, qui envisageait désormais la suite des opérations. Prenez-les avec nous. Quand Valeddo aurait constaté la disparition de son petit butin, son comportement nous en dira long.

Noctis referma le petit sac qui contenait le trésor de Valeddo et, après s’être assuré d’un dernier coup d’oeil que la chambre ne trahissait pas trop leur passage, il la quitta avec la Miraluka.

Quelques mètres plus loin, alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le quartier des Apprentis, il se tourna vers elle.

— Désormais, il s’agit de faire preuve de patience et de la surveiller de près. Je ne doute pas qu’il découvre la disparition des objets et qu’en posant quelques questions, il finisse par se rendre compte que nous avons été sur sa piste. Il devrait se mettre à paniquer et à contacter des complices, soit ses fournisseurs, s’il ne commet pas les vols lui-même, soit ses receleurs. Quoi qu’il en soit, je vous charge de le surveiller de près, pendant que, de mon côté, je vais tenter d’en apprendre plus sur la provenance de ces artefacts.

Tout en parlant, il avait sorti son datapad, pour envoyer, par le réseau de proximité, à un message à Asori, qui lui permettrait de le contacter dans les heures qui suivaient.

— Quand il vous semblera que Valeddo rencontre ses partenaires, contactez moi et nous les appréhenderons ensemble. Si vous étiez découverte et que la situation l’exigeait, naturellement, défendez-vous, mais gardez à l’esprit que nous préférons avoir Valeddo mort que vif. Il s’agirait de l’interroger. Il n’a pas l’air de mener un grand trafic, mais il n’empêche que nous mènerons l’enquête jusqu’au bout. Bon courage. Et tenez moi au courant.

Après un signe de tête en guise de salut, Darth Noctis laissa l’Apprentie à sa nouvelle mission. Il la connaissait peu, mais, pour surveiller d’autres sensibles à la Force, les Miralukas avaient un avantage certain. Et Asori était suffisamment concernée par toute cette affaire pour que le jeune Seigneur ne doute pas de son implication.

De retour dans son bureau, il disposa pour sa part les différents artefacts au sol, avant de s’asseoir en tailleur devant cette étrange collection. Rapidement, son esprit plongea dans une méditation profonde et sa conscience de la Force devint plus aiguë. Les objets prenaient pour lui un sens nouveau : il les percevait dans l’écheveau inextricable des courants obscurs qui s’enroulaient et se déroulaient un peu partout dans l’Académie Sith. Ils avaient laissé une trace, partout sur leur passage, infime, sans doute, comparée aux auras obscures puissantes et intenses des Seigneurs qui hantaient ces lieux, mais perceptibles néanmoins, à qui savait où regarder.
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L'Apprentie Sith l'écoutait avec une très grande attention. Non seulement car elle lui était inférieure en tout point, et par conséquent tout ceci devait être une marque de respect, mais également car elle devait exécuter ses ordres, vu qu'elle allait devoir travailler pour lui. Elle notait toutes ces instructions dans un coin de son esprit, pour être sûre de ne pas les oublier. La jeune femme n'avait pas le droit à l'erreur de toute manière. On le lui avait suffisamment dit depuis son arrivée sur Korriban, et les surveillants appréciaient visiblement lui rappeler cet état de fait très régulièrement. Néanmoins, elle se rendait compte d'une chose. Le fait qu'elle soit physiquement aveugle était une très bonne couverture. Elle pouvait ainsi donner l'air de ne pas se rendre compte de ce qui se passait. Certains apprentis un peu lents ne se rendaient jamais compte qu'elle voyait à travers la Force, et que, comme tous les Miraluka, elle pouvait par conséquent voir des choses qui étaient invisibles pour le commun des mortels.

- Je ferais selon vos désirs, Excellence. Et je vous tiendrais évidemment au courant à chacune de mes découvertes.

Elle s'inclina très respectueusement, et se retrouva par conséquent seule. Elle se mit toutefois rapidement à la tâche, prenant cette situation très au sérieux, et ne voulant pas que sa réputation soit entachée outre mesure.Tout ceci était déjà allé beaucoup trop loin à son goût. Le fait qu'elle n'ai rien vu venir la mettait dans une rage noire, qu'elle arrivait à contenir, du moins en façade. Intérieurement, elle bouillonnait. Durant des jours entiers, elle surveilla de près cet individu. Si un Seigneur Sith pensait qu'il était lié à toute cette histoire, la Miraluka avait tout lieu de penser qu'il était réellement impliqué. Dans son esprit, on ne pouvait tromper un Seigneur Sith longtemps. Et pour cela, il fallait avoir un esprit en duracier, ce qui n'était clairement pas l'apanage des apprentis. Si elle devait subir un interrogatoire digne des Inquisiteurs Sith mais fait par un Seigneur Sith, elle savait d'ores et déjà qu'elle avait perdu d'avance, elle ne pourrait pas y résister.

Au fond d'elle-même, elle espérait ne pas se faire repérer. La jeune Miraluka n'aurait aucun scrupule à se servir de son sabre. Mais si elle voulait éviter les problèmes, il valait mieux ne pas agir de la sorte. Un jour, en début de soirée, alors qu'elle agissait toujours aussi discrètement que possible, quelque chose attira particulièrement son attention. Ce dernier se réunissait avec quelques personnes, alors que ces derniers jours, il avait particulièrement veillé à être seul. Instantanément, ceci sonna la sonnette d'alarme dans l'esprit d'Asori. Néanmoins, elle n'allait pas agir seule. Elle retint dans sa tête l'endroit exact où ce dernier s'était réuni avec ces personnes, et alla rendre compte au Seigneur Noctis. Elle agissait de manière naturelle, comme une apprentie déambulant simplement dans l'Académie, ne voulant pas éveiller les soupçons. Une fois à proximité du bureau de ce dernier, elle requit de le voir avec la plus grande urgence. On la fit patienter quelques instants, avant qu'elle ne soit autorisée à entrer. En entrant, la première chose qu'elle fit fut de retirer sa capuche, avant de s'incliner on ne peut plus respectueusement.

- Excellence, je pense détenir une information qui risque de vous intéresser. Notre homme vient de se réunir avec quelques autres personnes, après avoir passé des jours entiers seul. Je prends le risque de me prononcer sur cette question, mais il me semble que tout ceci a un rapport avec l'histoire qui nous intéresse. Je peux vous y conduire si vous jugez cela nécessaire.

Elle attendait sa réponse avant de poursuivre.

- J'ai bien évidemment veillé à être la plus discrète possible. Je ne sais s'il m'a repéré ces derniers jours, mais il n'a rien tenté contre moi.

La Miraluka restait suspendue à sa décision, et espérait, au plus profond d'elle-même, que tous ses efforts pour rester discrète n'avaient pas été vains.
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— Entrez.

Le Seigneur Sith avait disparu pendant quelques jours de Korriban — en tout cas, c’était ce qu’il avait semblé aux Apprentis d’un Académie, mais chacun avait bien conscience que les allées et venues d’un Seigneur échappaient parfois à la vigilance de celles et ceux qui débutaient encore dans leur apprentissage de la Force. Il était là pourtant, providentiellement, quand la Miraluka frappa à sa porte. La panneau s’ouvrit automatiquement pour laisser pénétrer la jeune femme, et Darth Noctis l’écouta avec attention.

— Excellent, commenta-t-il d’un ton calme, tout en quittant son siège. Je vous suis.

Alors qu’ils prenaient le chemin de l’un des hangars de déchargement qui servaient aux barges de ravitaillement, celles qui livraient les vivres nécessaires à une vaste communauté comme celle de l’Académie, l’Hapien expliqua :

— J’ai enquêté sur ce que nous avons trouvé dans la chambre de Valeddo et sur les réseaux par lesquels il aurait pu écouler ce genre de marchandises. Il y a un petit trafic au marché noir de Korriban, rien de nouveau de ce côté-là. Les reliques du désert ont toujours contribué à l’économie parallèle et j’imagine que, dans une certaine mesure, c’est inévitable.

Il voyait mal les autorités de la planète consacrer des moyens considérables, en pleine période de guerre, pour étouffer de petites combines qui portaient pour l’essentiel sur des objets sans grande importance, dont la valeur historique n’était pas indifférente, certes, mais qui étaient de loin d’être des artefacts mystérieux et pleins de pouvoirs obscurs.

— Mais certaines des trouvailles de Valeddo viennent d’ailleurs. De petits objets qui me paraissent appartenir à des lots plus vastes, découverts dans des fouilles archéologiques, mais qui n’apparaissent pas dans les données.

L’enquête qu’il avait menée avait été fastidieuse, et surtout administrative, entre les rapports de fouille et les tables de données dans les archives de l’Académie. On était loin des courses-poursuites rocambolesques qui animaient les holofilms les plus prisés. Mais Darth Noctis avait un esprit méthodique qui ne répugnait pas au travail de la paperasse.

Il jeta un regard en coin à l’Apprentie.

— L’Empire organise des fouilles sur certaines planètes clés pour exhumer l’héritage sith et celui des Jedis exilés. En partie pour retrouver des choses utiles, en partie pour écrire notre propre histoire, que la République a tenté d’effacer. La guerre est aussi une guerre culturelle. L’Académie ici, comme d’autres institutions savantes dans l’Empire, reçoit le fruit de certaines de ces fouilles, pour cataloguer les artefacts, monter des bases de données et permettre ensuite les études.

Un travail qui faisait sans doute moins rêver la plupart des Apprentis que la perspective de se battre, sabre à la main, dans les différents théâtres d’opération de la frontière impériale, mais un travail tout aussi essentiel, qui alimentait quotidiennement les réflexions et les expériences des Sorciers Siths.

— J’ai examiné les lots d’objets de certaines fouilles, en comparant la base de données établie à l’arrivée et les rapports préliminaires des équipes archéologiques sur le terrain. Certains inventaires ne concordent pas bien et je soupçonne Valeddo, ou un complice, de soustraire de petits objets qui passent relativement aperçus, pour les écouler sur le marché noir, à Korriban ou ailleurs.

Ce qui était grave à ses yeux, finalement, ce n’était pas tant l’hémorragie d’ailleurs toute relative d’objets que l’on ne pouvait guère considéré comme essentiels que le fait que des gens se sentent suffisamment sûrs d’eux pour monter ce petit trafic au sein même de l’Académie. Voilà qui en disait long sur le déficit d’autorité dont souffrait l’institution.

En parlant, les deux Siths avaient quitté l’aile consacré aux bureaux des enseignants et aux services administratifs, pour s’enfoncer dans le méandre des couloirs dédiés aux services, guère fréquentés ordinairement par les étudiants ou les professeurs. Ils finirent par passer silencieusement la porte d’un vaste hangar, où plusieurs grandes barges de transport de marchandise, vides pour l’heure, attendaient de décoller.

Petit à petit enveloppé par un voile de Force, le Seigneur Sith se fondait dans le décor, parfaitement silencieux, invisible, indétectable, alors qu’ils longeaient les murs métalliques, en s’approchant d’un endroit où, entre deux barges, une discussion animée se tenait en chuchotant. Il y avait trois ou quatre personnes peut-être, qui semblaient se disputer, mais dans un calme relatif, pour savoir quelle était la meilleure manière d’écouler de nouvelles marchandises. Asori avait vu juste : ils venaient de mettre la main sur leurs conspirateurs.
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Fort heureusement, Asori avait été relativement discrète dans sa mission. Elle aurait bien entendu utilisé son sabre laser si nécessaire, mais cela n'avait pas été le cas. La jeune Miraluka n'était certes pas une très grande duelliste, mais elle était assez compétente au combat au sabre laser. Fort heureusement, elle ne se dirigeait pas vers une carrière de guerrière Sith. Elle n'en avait ni les compétences, ni la force physique. Elle préférait mille fois devenir une sorcière Sith. Mais ce n'était pas elle qui décidait, elle occuperait le poste que son maître lui dirait d'occuper. Elle avait beau n'être qu'une simple apprentie, elle comprenait qu'il fallait qu'elle reste à sa place. Ainsi, elle commençait à guider le Seigneur Sith, comme il le lui demandait. Au fond d'elle-même, elle espérait que cet abruti n'était pas parti, histoire d'être pris sur le fait. Mais elle le savait mieux que quiconque. Les Sith étaient imprévisibles, et tout pouvait basculer d'un moment à l'autre.

Elle le guidait donc de mémoire, tout en utilisant par moment sa Vision de Force. Capuche rabattue sur la tête, elle agissait comme si de rien n'était, comme une simple apprentie se dirigeant quelque part avec un Seigneur Sith derrière elle. De fait, elle ne voulait pas attirer l'attention sur elle. Toutefois, la blonde écoutait avec un très grand intérêt ce que pouvait lui dire le Seigneur Noctis, puisque tout ceci avait à voir avec l'affaire la concernant. Et la moindre petite information pouvait être extrêmement utile. Au fond, tout ceci était cohérent, mais elle ne comprenait toujours pas pourquoi elle avait été la cible d'un complot alors qu'elle n'avait rien à voir avec ces gens depuis le début. Il était vrai qu'au sein de l'Académie, certains complots visaient des apprentis pour qu'ils soient poussés vers la sortie car gênant d'autres apprentis, mais tout cela n'avait pas le moindre sens. On aurait dit une farce, d'un très mauvais goût soit dit en passant. Ces artefacts venaient pour certains d'entre eux de très loin, et pouvaient avoir été commandés par des personnalités très influentes. Mais la perspective d'être soupçonnée de faire partie d'un trafic alors qu'elle n'avait jamais commis quelque chose de ce genre ne l'enchantait guère.

- J'avoue ne toujours pas comprendre pourquoi quelqu'un s'est mis en tête de me faire passer pour ce que je ne suis pas, Excellence. Cela fait peut-être partie d'une compétition entre Apprentis, je ne mettrais pas cette possibilité en doute, mais à ma connaissance, je n'ai encore jamais provoqué quelqu'un pour en arriver jusque-là. J'avoue que tout ceci me dépasse, et j'ai bien envie de mettre la lumière sur ce mystère une bonne fois pour toutes.

Il y avait des choses qui s'expliquaient très simplement, et d'autres non. Et la jeune Miraluka n'avait pas très envie d'user de son sabre laser pour découvrir toute la vérité. La violence pouvait parfois être une réponse, mais elle préférait tout de même utiliser la voie des mots et de la négociation. Encore une preuve qu'elle n'était absolument pas faite pour être une guerrière Sith. Ils progressaient petit à petit, Asori se guidant toujours de mémoire. Généralement, elle mémorisait très bien les chemins, et sa mémoire ne l'avait quasiment jamais trahie, hormis une ou deux fois, mais rien de bien grave en somme. Arrivés quasiment à destination, elle se posait beaucoup de questions. Allait-il choisir la voie de la discrétion ou allait-il foncer dans le tas? A première vue, il ne semblait pas partisan de la seconde solution, mais la jeune femme pouvait se tromper, elle n'avait pas la science infuse. Elle le vit s'enrouler ensuite dans un voile de Force, et se mit à proximité de lui pour en profiter. La voie de la discrétion, c'était une très bonne idée à ses yeux. Néanmoins, et ce même si elle était dissimulée également, elle se mit à parler à voix basse pour rester dans une discrétion absolue.

- Sauf votre respect Excellence, qu'allons-nous faire? Avez-vous une idée derrière la tête? Devons-nous nous en occuper nous-même, ou devons-nous passer via des instances plus hautes?

Il fallait le dire, Asori avait beau être une Sith, elle restait très curieuse de nature.
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HRP : Désolé, je n’ai pas reçu l’alerte mail pour ta réponse et je ne m’étais pas rendu compte que c’était à mon tour. Toutes mes excuses ! Je vais conclure ce sujet et je te propose, si tu es toujours dans le coin, que nous en relancions un autre qui puisse te servir dans les évolutions.

Une instance supérieure ?

Le Seigneur Sith jeta un regard surpris — et sans doute un peu vexé — à la jeune fille qui, dissimulée dans l’ombre à ses côtés, venait de faire cette étrange suggestion. Une instance supérieure ! Et lui, il était quoi ? L’assistant du facteur, peut-être ?

Je crois que nous parviendrons à nous hisser à la hauteur du défi que représentent quatre adolescents en train de trafiquer des vieilles poteries, jeune fille, répondit-il avec un brin d’acidité.

D’ailleurs, les adolescents en question remballaient les affaires et attendre plus longtemps, c’était courir le risque de les disperser.

Allez monter la garde à la porte qui mène au bâtiment principal, je vais les appréhender.

D’un coup d’oeil, le Sith s’assura que l’apprentie avait suivi ses instructions, puis il sortit de l’ombre et marcha d’un pas vif vers les quatre receleurs de bas étage, qui s’empressèrent et avec des gestes maladroits de faire disparaître leur marchandise dans des sacs à dos informes.

Seigneur Noctis !
Quelle, euh…
Quelle bonne surprise…
On était en train de… euh…

Les quatre garçons s’échangeaient des regards anxieux qui valaient tous les aveux.

Jeunes gens, si vous me permettez un conseil, changez de loisir, vous n’êtes définitivement pas doués pour ce genre de petits trafics.
Quel petit trafic, osa l’un d’entre eux ?
Mais la ferme, souffla l’autre, qui avait bien conscience que feindre l’innocence revenait désormais à provoquer un Seigneur Sith, ce qui pouvait conduire à d’affreuses et interminables souffrances !
Qu…

Un troisième garçon lui asséna un coup du revers de l’une de ses quatre mains si puissant que l’autre tomba à genoux.

Pardonnez-le, je vous en prie, Seigneur, il ne sait pas reconnaître ses défaites.
Je vois ça, murmura Noctis, en baissant le regard vers le jeune homme.

L’Hapien savait très bien ce que les habitudes de l’Académie de Korriban, une institution gérée selon de la plus déplorable des manières et contre tous les principes du bon sens pédagogique, attendait de lui : qu’il inflige une punition cruelle, et techniquement disproportionnée, à ces quatre abrutis, à la fois pour imposer son autorité, leur inspirer de la terreur face à l’Ordre Sith et cultiver en eux les émotions les plus noires, une rage pleine de frustration qui viendrait nourrir leur quête du Côté Obscur.

Sur Korriban, l’on éduquait des Siths un peu comme l’on dressait des chiens enragés. Noctis, pour sa part, avait une autre idée du potentiel de leurs recrues — ou bien, selon les Seigneurs qui ne partageaient pas ses vues, il faisait preuve d’une faiblesse de caractère qui le poussait à leur témoigner une bienveillance inutile et même coupable.

Bien, vous allez commencer par me suivre dans mon bureau pour y répondre à quelques questions sur votre commerce, là…

La fine équipe se voyait déjà attachée à des chevalets de torture en train de se faire électrocuter les tétons par des anguilles sauvages.

… et ensuite on statuera sur votre cas.

Les quatre Apprentis baissèrent la tête en signe de soumission. Peut-être la perspective de résister au Seigneur Sith leur avait traversé l’esprit, à quatre contre un, mais chacun avait déjà vu des démonstrations de force si terribles de la part de ces êtres pour eux presque mythiques qu’ils apercevaient parfois dans les couloirs de l’Académie que le vent de la rébellion s’était éteint presque aussitôt en eux.

En réalité, Darth Noctis fut d’une modération exemplaire — ou scandaleuse, selon les points de vue. Après avoir rudement fait la morale aux quatre garçons, il avait surtout mis un point d’honneur à repérer le moins stupide du lot et à extraire d’eux toutes les informations possibles. Puis il les avait forcés à présenter de plates et publiques excuses à leur camarade, une humiliation à ses yeux amplement suffisante.

Et il avait extrait celui qui lui avait paru le plus habile, Reyik, un adolescent umbaran d’une quinzaine d’années. Après tout, voler des artefacts de l’Académie n’était pas un mince exploit, même s’ils avaient fini par se faire repérer. Absalom n’était pas du genre à laisser se perdre d’utiles talents. Il prit celui-ci, en train de bourgeonner, sous sa protection. Pour s’introduire dans les bibliothèques de l’Académie, par exemple, et en extraire aussi discrètement que possible des ouvrages mal surveillés. Pour le tenir au courant, sinon, des dernières rumeurs de ces petites vies secrètes que menaient inévitablement les Apprenties de Korriban.

Et puis un jour, un instructeur de sabre laser eut l’idée lumineuse d’organiser des confrontations à armes réelles entre des Apprentis. Pour leur forger le caractère, disait-il. Reyik s’en tira honorablement : il avait tenu deux rounds, en effet, avant de sentir son coeur perforé brutalement par la lame incandescente de l’une de ses plus proches amies. Il s’était écroulé au sol, le caractère pas du tout forgé, et mort sur le coup.

Absalom avait senti le peu de respect qu’il lui restait pour l’Académie de Korriban mourir avec lui ce jour-là.

FIN
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