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Le regard d'Alycius s'assombrit davantage si c'était possible. Son cheval de bataille -si on passait l'expression- l'avait mené, galopant, à un dossier brûlant: plus encore que sa lame de sabre-laser, Ses'Kai Moral causait de véritables problèmes au sein de l'Ordre. Diverses plaintes étaient remontées dont celles de Luke Kayan. Quelques témoignages de plus avaient suffit à rendre le cas aussi concret qu'urgent, et le Conseil avait décidé de se réunir pour convoquer le fauteur de trouble. Alycius connaissait le Thyrsian, de moins de renom, pour son don au sabre-laser. Il aurait eu tendance à le respecter si celui-ci ne manquait pas cruellement de discipline et de retenue. À ses yeux, un véritable bretteur savait conserver son calme, preuve en était son propre égarement sur Dubrillion, sa colère passagère avait menacé de le faire perdre contre le Seigneur Sith. Il était si facile de se laisser glisser dans cette puissance brute, de se bercer avec sa propre haine pour abattre sa lame, encore et encore, sur les chaires ennemies. Gagnant physiquement mais cédant du terrain psychologiquement, l'équidé avait lutté pour retrouver sa sérénité. Il avait alors pu défaire son ennemi, lame au clair, rage engoncée dans son fourreau.

Pour la première fois depuis sa nomination, le Jedi s'apprêtait à épouser les formes d'un des sièges confortables de la salle du Conseil. Ses yeux redécouvrirent la rosace tant admirée, tant crainte lorsqu'il était convoquée en ces lieux sublimes. Il apprécia le nouvel angle que sa position lui offrait tout en se demandant pourquoi le Temple était aussi beau, composé d'une architecture indigne de l'austérité prônée par son Ordre. Mais qu'importe. Ce n'était pas la communauté et d'éventuelles incohérences que le Maître et les siens allaient présentement juger, sinon le proche-humain. Avait-il le coeur aussi sombre que sa peau? Bien que négative d'entrée de jeu, le Jedi avait décidé de ne pas rendre son jugement final avant d'avoir entendu l'individu en question. Il se méfiait quelque peu de ses pleurnichards de Consulaires, même si Luke Kayan ou les autres plaignants n'étaient pas réputés pour verser des larmes de Rancor.

Ce fut après quelques hésitations presque amusantes, touchantes -auxquelles personne n'assista, heureusement pour sa réputation.- que le Maître osa poser son derrière sur la mousse du siège. Le confort promettait d'éviter des escarres malgré ce qui risquait d'être une longue séance, quoique si le comportement de Ses'Kai était aussi caricatural qu'on le prétendrait, le verdict pourrait être tout aussi rapide à donner.

À peine fut-il assis que l'équidé dû se redresser pour saluer ses pairs. Il le fit avec la sobriété qui faisait aux yeux de certains, sa réputation. Au sein de la Force cela dit, son respect pour eux luisait, malgré leur race, leurs idées divergentes, son propre passé. Après des années, ces êtres hors norme avaient décidé de lui faire suffisamment confiance pour le nommer Chevalier puis Maître, et enfin membre du Conseil. L'idée en soi ne plaisait pas beaucoup à Alycius qui ne se pensait pas fait pour ce poste, cependant il s'était déjà promis d'accomplir cette tâche au mieux, notamment en restant lui-même, en proposant ses idées ou en réfutant celles qui lui déplaisaient car on l'avait certainement nommé pour ce qu'il était avant.

À nouveau assis une fois que tous furent installés, le Maître braqua ses yeux sur la porte. Lorsque le convoqué entra, il lui adressa un simple hochement de tête, demeurant cette fois dans son siège, histoire d'indiquer le ton. Le Conseil était fort mécontent et surtout inquiet en ce qui concernait les actes de Ses'Kai, du moins une partie supputait Alycius. Ses mains fines et longues posées sur les accoudoirs, dos droit, regard sévère il fixait l'individu. Sa longue queue couleur lunaire se déployait largement sur le siège, descendant jusqu'au sol, là où sa toge brune glissait également. Il s'imagina à la place du trentenaire et s'estima satisfait. À sa place, il se serait senti intimidé, entouré des Aînés, or il en fallait beaucoup pour impressionner Alycius El'Dor. Seulement, dans son état, le Chevalier Sombre serait-il apte à ressentir la moindre inquiétude? Et que dire d'une éventuelle repentance?

- Maîtres, bonjour. Je vous présente le Chevalier Mora. Chevalier Mora, le Conseil vous a convoqué suite à divers commentaires inquiétants au sujet de votre comportement. On vous dit brutal et agressif, envers des Chevaliers comme des Padawans, sans oublier des discours prônant la colère, intolérables entre ces murs et au-delà, au sein de notre Communauté, de fait. Qu'avez-vous à répondre?

Sans chercher à trop acâbler le présumé coupable, Alycius avait rapidement énoncé les accusations. Il voulait laisser sa chance à Ses'Kai de se défendre voir de s'excuser-utopie des plus folles.- avant de développer. Son regard se porta aussi sur les maîtres présents afin de connaître leur avis. Pour éviter la subjectivité ou l'influence de qui que ce soit, ils n'avaient pas discuté du dossier avant. Tout se ferait au fur et à mesure, le Chevalier serait jugé par rapport aux plaintes qui étaient remontées mais aussi vis-à-vis de son attitude au moment de la comparution. Moins à l'aise qu'il n'y paraissait, l'équidé était également ravi de laisser la parole à autrui, que ce soit au présumé coupable ou à ses collègues. Il détestait parler, encore plus pour énoncer des jugements et ne s'y prêtait que lorsque c'était profondément nécessaire. À défaut de colère, il avait lui aussi fort à faire pour retenir son mépris pour des gens de l'espèce de Mora qui interprétaient le code selon leur bon vouloir.
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Et voilà, ça arrivait enfin. Le Conseil - nouvellement recomposé, certes, mais ça n'en était que plus impressionnant - le convoquait pour juger ses actes. Tandis qu'il repassait en mémoire ses actes, Ses'Kai se préparait dans ses quartiers. Après tout, pour une fois qu'il assistait à un événement "tout à fait officiel" qui comptait pour lui, il tenait à être le plus présentable, le plus "lui-même" possible.
Il tailla impeccablement sa barbe, veillant au poil près avec son éternelle minutie, avant de coiffer longuement ses cheveux derrière sa nuque. En vérité, cela ne l'étonnait pas d'être convoqué. Cette épée de Damoclès pesait sur lui depuis son arrivée au Temple.
Il s'étonnait même de ne pas avoir été convoqué plus tôt.

Revêtu de sa panoplie habituelle - exception faite de l'armure, qu'il ne considérait utile que sur un terrain hostile - aux tons sombres, frappé du blason de soleil mourant en l'honneur de son sang pur de Thyrsian, et de la bure de l'ordre, impeccablement plissée. Un bref instant, le duelliste hésita à laisser son sabre sur place, se disant que se présenter désarmé au Conseil ne pouvait qu'attester de sa bonne foi...mais il s'en ravisa bien vite.
Il était le guerrier de l'Ordre, et un Jedi. Un Jedi ne se sépare jamais de son sabre, et un guerrier encore moins, alors le Chevalier se résolut à être tel qu'il était quoiqu'il arrive, dans sa cellule solitaire comme devant les plus grands maîtres de l'Ordre.
Les bottes cirées, sa ceinture de terrain pleine à craquer et le sabre accroché noblement à sa hanche, le Thyrsian ne pouvait pas être plus prêt. Alors, droit comme un I, la tête haute, comme pour faire comprendre à tous ses détracteurs qu'il n'avait jamais craint cette situation, Ses'Kai traversa les couloirs et les halls, jusqu'à se tenir devant LA porte.

Il se voulait fier, indomptable, téméraire...mais aujourd'hui, alors qu'il allait peut-être être renié en tant que Jedi dans quelques minutes en ayant à s'expliquer face aux plus grands du Temple, son coeur cognait fort dans sa poitrine. Nerveux ? Bien sûr, anxieux même. Parmi les nombreuses questions qu'il évitait de se poser, il y avait "et si je n'étais plus Jedi ?".
En vérité, lui songerait bien à continuer, avec ou sans eux. Peu lui importait d'avoir des amis, du moment qu'il avait des ennemis...mais le Conseil n'allait certainement pas le laisser repartir simplement, pas alors qu'il était déjà incontrôlable en étant l'un des leurs, qu'il savait manier la Force et fabriquer un sabre-laser.

Ah, et puis au diable les doutes ! Le Thyrsian s'était résolu à assumer sa Voie jusqu'à la fin, et il avait bien l'intention de le faire, fusse- contre le Conseil tout entier ! Alors fièrement, d'un pas ferme, il s'aventura dans cette chambre légendaire, où l'on avait déjà jugé par le passé. En tant qu'enfant, qu'apprenti, puis en tant qu'homme, que Chevalier Jedi. Aujourd'hui, plus jamais, il allait faire honneur aux espoirs qu'on avait placé en lui.
Ici, bien que raide comme un piquet, il les salua. Il ne connaissait pas tous les noms, ni toutes les têtes...mais même les inconnus méritaient par défaut son respect, car le seul fait d'être assis ici indiquait un niveau de compétence et de savoir défiant l'imagination. Eeet...pour les noms familiers, il y avait ici même rien de moins que certains des plus grands bretteurs actuellement en vie. Certainement supérieurs à lui, et rien que pour ça...


"Maîtres du Conseil."

Simple et sobre, pour leur témoigner son admiration en un minimum de temps. A juste titre semble-t-il, car Alycius - qui en dépit de son étrange apparence avait su défaire un redoutable seigneur Sith dans un duel des plus honorables d'après la rumeur - entama les "hostilités".
Cela fit monter encore d'un cran sa nervosité, car ça y est, on était vraiment les deux pieds dans le plat...mais qu'importe ! Tant mieux qu'ils crèvent enfin l'abcès. Cela dit, le duelliste fit brièvement la moue en devinant très bien quelles étaient les lopettes se plaignant de ses actes.
Mais au lieu de se morfondre, comme un padawan pris en faute, le Thyrsian releva au contraire le menton et bomba le torse.


"C'est entièrement vrai, Maîtres. Si je devais ajouter quelque chose, je dirais même que j'aurais y aller plus fort."

C'était d'une infinie arrogance, ou d'une infinie stupidité de plastronner ainsi...mais le duelliste n'avait jamais eu peur de ses choix, aujourd'hui encore moins qu'un autre jour. Il posa les mains sur les hanches, attestant de sa prise de position résolue.

"Mes pairs, les Jedis, prennent leur temps pour fortifier leur corps et leur esprit. D'affiner leurs techniques et leurs pouvoirs. En temps normal, même moi louerait leur patience. Mais ce n'est pas à vous que je rappellerais que nous sommes en guerre !"

La fin justifie les moyens, et force fait loi de nécessité...ou un truc du genre. Les dictons c'est pas son truc, à part "ma main dans ta gueule suffira", mais celui-là y va pas trop le sortir ici. Il avait clamé sa logique à des apprentis, qui ne l'avaient pas compris. Puis à des Chevaliers, des Consulaires même, qui y avaient été imperméables. Et même à des Maîtres, qui n'avaient fait que le prendre de haut.
Aujourd'hui, lui, Chevalier "renégat" allait pouvoir s'exprimer à ceux qui devaient véritablement l'entendre.


"Nous ne pouvons pas attendre que les membre de l'Ordre prennent le temps de grandir, pas à pas, tout en douceur. Les Jedis sont faibles, de corps et d'esprit. J'en veux pour preuve que je les terrifie !"

Quel que soit leur âge, aucun Jedi ne le comprenait. On le prenait pour un fou, un monstre, un démon ou pire...un Sith. On le regardait de loin, comme un animal enragé. Rien que pour ça, ils mériteraient des taquets dans les gencives. Ses'Kai adorait être le centre d'attention, admiré ou redouté...mais pas pointé du doigt comme une bête.
Il croisa les bras, en se renfrognant.


"Je suis peut-être le guerrier le plus expéditif de l'Ordre, mais je n'en reste pas moins un Jedi ! Et en tant que tel, je respectes quand même des règles. Ils auront beau me traiter de tous les noms, je n'ai jamais tué un autre Jedi. Je ne les ai même pas démembré ! Je leur donne un aperçu d'une véritable bataille, pour qu'ils n'arrivent pas la bouche en coeur sous le feu ennemi en se demandant pourquoi ça leur fait mal, et eux se mettent à pleurer !"

Les Jedis, en particulier les Gardiens, suivaient tous un entraînement physique et mental extrême, de façon à dominer les faiblesses de leur chair, pour contrôler leur peur, leur douleur, tout. Chez Ses'Kai, c'était inné, et poussé à un extrême encore plus dangereux à cause de son passé de gladiateur, d'esclave-guerrier.
"Tuer ou être tué, par tous les moyens", c'était une règle des plus fondamentales qui régissait entièrement sa vie...et qui semblait faire défaut à nombre de Jedis.


"Et s'ils me craignent et me fuient, moi, un allié, l'un des leurs. Imaginez un peu ce qu'ils feront lorsque les Siths arriveront. Ce temple a déjà brûlé une fois, parce que les Jedis n'étaient pas assez fort ou brave pour les arrêter. Alors je ferais tout ce qu'il faudra pour que ça ne recommence pas, y compris coller des claques à mes pairs pour leur éviter de finir empalés sur des sabres rouges."

Il était furieux...Car la réalité qu'il décriait lui semblait inévitable. Ses talents ou ses "cours" ne faisaient que l'isoler et l'Empire noir gagnait du terrain chaque jour. Alors vivement que le Conseil tranche, et secoue le Temple...ou bien ne l'exile, et le libère enfin des chaînes qui lui interdisent tant de fois de tuer.
Car quoiqu'on en dise, sa férocité n'était ignorée de personne. Il était un tueur, un véritable fauve...pourtant, à part une fierté piétinée et pas mal de contusions - et beaucoup d'insultes - de quoi pouvait-on l'accuser au sein de l'Ordre ? Parce qu'il avait beau frapper fort, Ses'Kai était convaincu que ses poings étaient moins destructeurs qu'un sabre-laser...
Et certes, il n'avait jamais autant parlé d'un seul trait, mais c'était là le condensé de ses peurs, de ses attentes, de ses projets. Si les Jedis n'étaient pas prêts pour le grand combat, l'Ordre disparaîtrait à tout jamais...et les Siths domineront la galaxie.
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L’heure était – enfin – arrivée, Tore allait passer les portes de la salle du Conseil non pour se présenter devant les Grands Maitres de l’Ordre, mais pour siéger parmi eux. Le Whiphid ressentait un mélange d’excitation et d’appréhension, honoré de faire partie des membres les plus reconnus de l’Ordre mais également incertain quant à sa légitimité quand d’autres que lui n’avaient jamais cédé aux sirènes du Côté obscur. Pour autant, il ne se présentait pas à reculons auprès de Saï Don, Anya Jeseladai, Tendra Deenia ou tous les autres, nouvellement élus ou non. S’il était là à présent, c’est que ses pairs l’avaient choisi parmi les autres candidats et que la Force l’avait voulu, elle aussi. C’était donc avec autant d’humilité que possible que Tore allait siéger pour la première fois dans la salle emplie de la sagesse des Jedi depuis des siècles.

Et pour sa première, le cas à gérer était particulièrement ardu. Tore ne connaissait pas Ses’Kai Mora, il ne l’avait d’ailleurs jamais croisé, ou alors il n’y avait pas fait attention. Mais lorsque le Chevalier se présenta au milieu de la chambre, Tore sut que l’un et l’autre ne s’étaient jamais vu, l’impression laissée par le Thyrsian ne s’oubliant pas si facilement. Son aura était teintée d’une obscurité qui lui rappela celle qui fut sienne plusieurs années auparavant. Il comprit alors que son rôle au sein du Conseil était d’apporter cette expérience – en plus du reste de son vécu et de sa sagesse bien entendu – pour contrer une tendance qui s’accentuait dans les rangs jedi au fil que le conflit avec l’Empire Sith s’intensifiait.

Ce fut le Maitre Alycius El’Dor, nouvellement élu et que Tore connaissait pour s’être entrainé à ses côtés, qui présenta le cas à ses pairs. Le Nazzar fut assez bref quant aux accusations pesant sur le Chevalier Mora, peut-être estimait-il que les autres membres de l’assemblée avaient d’ores et déjà connaissance des agissements du Thyrsian. Sans le connaitre, Tore avait eu vent du comportement de Ses’Kai, de sa violence à la fois verbale et physique, de son penchant pour l’obscurité et de son goût non-dissimulé pour le sang… Un passif bien lourd pour quelqu’un qui se prétendait être un Jedi. De mémoire, Tore ne connaissait aucun membre de l’Ordre autant porté sur la profanation de son Code. Pourtant Ses’Kai était un Jedi, et aujourd’hui un Jedi auquel on donnait une chance de s’exprimer sur ses actes.

Le Whiphid put sentir une certaine dose de nervosité chez le Chevalier, ce qui le surprit étant donné le caractère qu’apparemment il affichait d’ordinaire. Un simple retard à l’allumage visiblement, puisque Ses’Kai ne cherchait pas à nier les accusations, ni même à les atténuer. Le Thyrsian toisait les membres de la vénérable assemblée avec orgueil et détermination. Il était ainsi fait et il ne changerait pas sa manière d’être simplement parce qu’il comparaissait devant le Conseil. Pour cela, Tore ne put que le respecter. Moins pour les paroles qu’il prononça ensuite.

Il écouta attentivement, impassiblement, le monologue du Chevalier sur ses griefs quant à l’apprentissage jedi, sur la prétendue faiblesse des membres de l’Ordre et, comble de l’arrogance, sur la terreur qu’il pensait exercé sur ses semblables. Tore reconnaissait volontiers que les temps actuels appelaient à une plus grande fermeté de la part de l’Ordre et du Conseil face aux provocations de l’Empire Sith. Toutefois, jamais il n’aurait ne serait-ce que songé à abandonner ce qui faisait l’apprentissage des Jedi depuis des millénaires. Si l’Ordre devait évoluer avec son temps, il ne devait cependant pas en oublier ses fondations et le Code qui le définissait. Les Jedi ne faisaient pas la guerre, ils défendaient la paix et la liberté à travers la galaxie. Entendre l’un des leurs parler avec tant de verve et de violence laissait le Whiphid soucieux, quand bien même il ressentait lui-même le besoin d’être mieux armé face aux menaces qui pesaient sur l’Ordre Jedi et la République.

S’il écouta sans intervenir, la simple évocation de l’attaque du Temple fut la goutte de trop. Tore ignorait où était Ses’Kai Mora lors de l’incendie provoqué par Darth Sinya, mais il ne pouvait laisser le Chevalier s’attaquer ainsi à la mémoire des centaines de Jedi de tous âges qui avaient alors payé le prix ultime pour la défense de l’Ordre.

- Je ne peux vous laisser accuser les Jedi de faiblesse lorsque Darth Sinya a pris d’assaut le Temple, par surprise et sans que personne n’ai vu venir le retour des Sith. » Un point qui avait été la plus grande faiblesse de l’Ordre Jedi et de la République à l’époque, Tore le concédait sans mal et avait dû en subir les conséquences. « Des nôtres sont morts pour protéger les plus jeunes et l’Ordre, ne leur manquez pas de respect Chevalier Mora, ce n’est pas digne du Jedi que vous êtes. »

Là n’était pas la question cependant. Si de tels propos étaient condamnables, ils n’étaient pas les plus dangereux qu’ait prononcé le Chevalier. De toute la diatribe du Thyrsian, Tore pouvait en excuser une partie, même s’il ne le faisait pas forcément de gaité de cœur. La volonté, la détermination, les compétences de bretteur de Ses’Kai en faisait un atout incomparable pour l’Ordre contre l’influence grandissante des Sith. Pour autant, il ne pouvait consentir à le voir se prétendre Jedi en avançant comme arguments n’avoir jamais « tué » ou « démembré » l’un d’eux.

- Nous savons pertinemment que les Jedi ne sont pas parfaits, et nous devons en accepter les aspects, aussi extrêmes soient-ils parfois. » reprit Tore sur un ton qui se voulait plus conciliant et apaisé. Lui-même ayant reçu le pardon du Conseil pour ses actes obscurs, il ne se voyait pas condamner immédiatement Ses’Kai. « Mais demandez-vous ce que vous inspirez réellement aux autres Jedi, en particulier aux plus jeunes ?... Le chemin vers le Côté obscur. J’ai arpenté ces chemins, Chevalier Mora, je sais à quoi ils ressemblent et ce qu’ils nous conduisent à faire. Et à avoir passé tant de temps sur le fil, je crains que vous ne fassiez plus clairement la différence entre ce qu’être un Jedi est, et ce que ce n’est pas. »

C’était en pensant faire le bien que Tore avait basculé un temps sur la voie obscure. Le Whiphid ne doutait donc pas un instant de la volonté du Thyrsian, mais était plutôt tenté de la refreiner pour ne pas qu’elle le consume entièrement.

- Ne pas avoir tué, ou démembré, de Jedi, selon vos propos, n’est simplement qu’une question de bon sens, cela ne vous définit pas en tant que Jedi. Vous aimez le sang. Pire, vous le recherchez, et c’est cela qui est condamnable. Plus que vos… méthodes d’apprentissage. » Méthodes que Tore n’approuvait pas, mais chaque Maitre avait sa façon de faire après tout. Evidemment, il ne cautionnait pas les grossièretés et l’irrespect. « Votre détermination à combattre les Sith est louable, mais ne doit pas se confondre avec vos obligations de Jedi. Ne commettez pas l’erreur que vous êtes le seul à vous soucier de l’avenir de notre Ordre. »

Tore pouvait sentir une peur secrète, intérieure, l’une de celles qu’il avait déjà éprouvé par le passé. Ses’Kai craignait l’engloutissement des Jedi par les Sith, au point d’en oublier qu’il servait la Lumière et non le Côté obscur. Il était du devoir du Conseil d’accompagner le Chevalier dans ses doutes pour l’empêcher de plonger dans une voie sans retour… sur laquelle il marchait déjà depuis longtemps.

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Hildegarde se regardait dans l’imposant miroir accroché au mur de la porte de sa chambre. Drapée dans une robe noire et blanche épousant sa silhouette gracile. Son sabre était accroché, nonchalant, à une ceinture de velours bleue. Elle ne portait que rarement la bure accordant à son grand âge le privilège de s’habiller à peu près comme elle le souhaitait tant qu’elle respectait la bienséance.

L’image qu’elle se renvoyait dans le miroir laissait apparaître un visage aux traits fatigués, usés par tant d’années de service. Les traits finement ciselés de l’auguste caratienne lui rappelait que des années plus tôt elle avait été aussi belle qu’une fleur sous un soleil d’été. Si belle que son premier Maître lui avait fait un enfant en plus de la former, si belle qu’il n’avait pas pu la tuer quand elle allait mettre son enfant au monde dans une chambre crasseuse de Coruscant. Si belle que des années plus tard, il avait voulu la revoir pour la convaincre de rejoindre l’Empire, comme lui. Si belle que lorsqu’elle lui eût fait rendre gorge d’un coup d’estoc meurtrier, son dernier souffle fut pour lui murmurer qu’il ne cesserait jamais de l’aimer.

Elle avait payé le prix terrible de cette beauté qui fanait aujourd’hui. Le Conseil Jedi de l’époque lui avait enlevé son fils. L’avait honni, mise à l’épreuve, envoyé sur les terrains les plus difficiles et les moins grandiloquent, lui avait confié les padawans les moins habiles. Elle avait tout arraché à la seule force de sa détermination de lionne : son titre de Chevalier, puis de Maître ; Ses victoires triomphantes, sabre en main ou à la table des négociations dans l’antichambre des enfers. Jamais elle n’avait faibli. Failli oui, mais jamais faibli.

Et voilà que bien des années plus tard, ironie de la Force, elle allait siéger à ce même conseil. Ce Conseil qu’elle avait tant de fois défiée. Elle lui avait imputé sa faiblesse, sa lâcheté, son asservissement à la République, son modernisme effréné qui selon elle signait l’arrêt de mort des valeurs de l’Ordre, son aveuglement à détourner les yeux quand l’Empire renaissait de ses cendres, sa passivité quand le Temple avait attaqué.

Aujourd’hui, elle avait le pouvoir de changer ce qui devait être changé.

L’époque était maudite, famélique et malade : elle seule était le remède.

La maladie était avancée, le traitement se devait d’être radical.

Ses pairs l’avaient nommée, preuve était que sa vision avait trouvé du soutien. Preuve que ceux qui ne partageaient pas ses méthodes étaient désarmés face à leur incompétence crasse et à aux lubies de cette despote d’Emalia Kira. Le renouvellement des sages était bénédiction pour l’Ordre.

Cette trainée d’Alyria Von tout juste bonne à forniquer avec son affreux amant balafré qui passaient plus de temps à glousser qu’à diriger était partie à la retraite. La vieille pendule mal réglée répondant au nom de Maître Manteer était retourné cultiver ses choux dans son immonde trou à rats. Tout allait pour le mieux.

Réajustant son chignon sévère, elle entendit son Comlink biper pour lui rappeler la session extraordinaire avec ses nouveaux coreligionnaires. Sans attendre elle franchit le seuil de sa chambre se dirigeant vers la salle du Conseil à pas vifs. Elle fit un arrêt par une salle commune réservée aux padawans. Tous les jeunes se levèrent à son entrée ne connaissant que trop bien sa réputation de mégère acariâtre. La Jedi toisa les occupants de la salle d’un œil inquisiteur. Ne trouvant finalement rien à redire elle quitta la pièce en adressant un sourire et un mot d’encouragement à la pépinière de l’Ordre.

Dix minutes plus tard dans la Chambre du Conseil des Jedis.


Hildegarde avait pris soin de saluer un à un ses collègues. Il n’y avait après tout que des grands Jedis dans cette assemblée. Hildegarde avait prêté un intérêt tout particulier aux petits nouveaux qui comme elle faisait leur rentrée des classes pour cette bien triste occasion. Elle appréciait Alycius pour son apprêté et sa grande puissance. De ce qu’elle avait entendu dire, le Nazzar était un Maître aussi sage que tenace. Maître Ae s’était illustré maintes fois sur les terrains d’opérations. Sa sagesse et son expertise seraient les bienvenues.

Assise dans son fauteuil, elle ne daigna même pas saluer le Chevalier Mora qu’on allait entendre. Ses petits yeux noisette se contentaient de l’observer sur toutes les coutures. Le Thyrsian semblait avoir fait un effort pour se rendre présentable, c’était au moins cela de gagner. Le Chevalier était imposant, son aura dans la Force valsait comme une barque sur une mer agitée ; il ne pouvait être aussi assurée que sa prestance le laissait paraitre.

Le Chevalier qui leur faisait face n’était pourtant pas dénué d’intérêt. Il y avait dans cette assurance exacerbée certains mots qui raisonnaient aux oreilles d’Hildegarde comme de vérités tues depuis très longtemps, des tabous inaudibles, des réalités à ne jamais révéler. Selon elle, il n’était pas tout à fait dans le faux. Hildegarde blâmait également la légèreté des Jedis sur les sujets martiaux et l’impréparation parfois évidente au combat de certains membres de l’Ordre. Naturellement ce n’était pas l’unique raison de la décadence de l’Ordre mais une véracité était toujours bonne à dire.

A l’évocation de l’épisode tragique de l’attaque du Temple, Marja manqua de se lever. Tore fut plus rapide et répliqua avec la juste mesure de la terrible sentence que Ses’Kai avait prononcé. Le souvenir de la mort des jeunes du Temple hantait encore les cœurs et les corps des Jedis. L’attaque immonde de l’Empire sur Ondéron avait causé la mort de tant de padawans innocents, la vieille femme avait perdue plusieurs amis pendant la bataille. Ulcérée, Hildegarde ne répondit pas immédiatement, le laissant aller au bout de son raisonnement. Une fois le calme revenu et les sages remarques du Whiphid énoncées, elle ouvrit la bouche posément mais fermement.

Chevalier Mora. Si le mémo que j’ai reçu est correct, je vois que vous avez manqué d’être refusé à l’admission en raison de vos penchants vers l’obscur. Je passe rapidement sur les nombreuses violences qui émaillent votre curriculum. Meurtre, insubordination, humiliation, non-respect des ordres de mission, mise en danger de nos relations diplomatiques avec les instances institutionnelles, meurtre de dirigeant en système souverain. En revanche, plusieurs lignes m’étonnent.

Elle se pencha en avant fixant le colosse comme pour appuyer ses paroles, les sourcils froncés.

Si la formation des jeunes semble vous tenir autant à cœur pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez laissé à son sort le padawan Avner alors que vous étiez responsable de lui ? Etait-ce un moyen de l’endurcir ? Vous avez également manqué de mutiler, le padawan du Chevalier Karm, le jeune Soruell.

Hildegarde tendit la main en avant.

Pensez-vous qu’un jeune abandonné à son sort sous le feu ennemi ou qu’un padawan amputé puisse-être d’une quelconque utilité pour combattre l’Empire ? N’avez-vous jamais songé qu’il pouvait y avoir un juste milieu entre la faiblesse que vous nous reprochez et l’extrême dureté que vous proposez à ceux qui ont le malheur de croiser votre route lors de vos mauvais jours ? Hélas, rien ne me dit qu’un jour vous ne tuerez pas vos frères dans la Force, volontairement ou involontairement, et cela, ni moi, ni mes confrères ne pouvons le laisser passer. Un Jedi mal préparé vaut toujours mieux qu’un Jedi mort, ne trouvez-vous pas ?

Elle marqua une pause le temps de jauger l’effet de ses paroles sur le Chevalier, de toute évidence il n’avait sans doute jamais pensé à la question. Les écarts de conduite qu’on lui reprochait étaient graves, tous le savaient ici. A jouer avec la frontière du côté obscur, il y avait toujours un moment où il n’était pas possible de revenir de l’autre côté. Comme Maître Ae, elle l’avait vécu, ce n’était que grâce à sa grande Maîtrise du Juyo qu’elle n’avait pas basculée.
Elle reprit ensuite d’une voix plus tranquille.

Je dois reconnaître que je partage une partie de votre diagnostic Chevalier, toutefois les remèdes que vous proposez ne sont pas les bons je peux vous l’assurer. Malgré tout votre raisonnement est intéressant. Je vais vous poser une dernière question simple : que feriez-vous à notre place au sujet de la formation des Jedis si vous aviez carte blanche ?

La question était posée. La réponse intéressait Hildegarde. Les deux Jedis se ressemblaient par certains aspects. Mais pour elle, il était essentiel de savoir la haine de Ses’Kai ciblait les bons ennemis.
Ses'kai Mora
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Oulah...ça va mal finir pour son matricule cette histoire. Les Maîtres Ae et Marja sont ceux ayant le plus réagi à sa remarque au sujet de l'attaque du Temple, cet événement terrible les ayant tous marqué, même lui.
Et enfin, Ses'Kai faisait face à des êtres doués de sagesse et d'intelligence. Là où n'importe quel troufion, civil lambda ou maître moyen, lui aurait fait une vulgaire morale, le Conseil essayait...de le comprendre. Ils pointaient ses torts bien sûr, et lui recommandaient - pour ne pas dire menaçaient - de trouver une nouvelle voie qui concilierait les arts Jedis et ses talents. De plus, on lui reconnaissait également ses forces.
La vénérable Hildegarde lui confiait même qu'elle partageait au moins en partie sa philosophie. A ces mots, son coeur se gonfla de fierté et d'espoir. Lui qui avait si longtemps cherché une oreille capable de l'entendre, un esprit qui parviendrait à comprendre sa nécessité d'extrême trouvait enfin sa perle rare. Le Conseil des Jedis était en effet sage, plus qu'il ne le serait jamais lui-même sans doute, ce qui une nouvelle fois, en leur présence, lui enseignait l'humilité.
L'ancienne maître d'arme poussa même le vice jusqu'à lui demander ce que lui ferait à leur place. Le Thyrsian ne s'attendait tellement pas à une telle question, à cette opportunité de le laisser exprimer sa pensée en toute franchise, de le faire se mesurer à ses espoirs et à la réalité, qu'il resta interdit quelques secondes.

Finalement, il se racla la gorge en inspirant profondément. Intimidé...un peu, oui. Impressionné, par leur patience, leur discernement, assurément. Alors que son escrime supérieure lui donnait le sentiment de brasser inutilement du vent sans pouvoir changer les choses, ses juges lui donnaient l'occasion de laisser son empreinte dans l'histoire.
Si les mots qu'il prononcerait pouvait changer le cours des événements, alors ce concile serait son occasion de prouver sa valeur...et étrangement, sans l'aide de sa précieuse lame. Un paradoxe pour lui, qui le laissait un peu songeur, même si cela ne l'étonnait guère.


"Le fait que les Siths nous aient surpris est la preuve même que notre enseignement est insuffisant, incomplet. Effrayés par le Côté Obscur, les Jedis en détournaient les yeux, et lorsque ses disciples ont surgis, nul ne les a vu. Ni la sagesse, ni la discipline, ni nos pouvoirs n'ont servi il se renfrognait à mesure que la vérité, celle qu'il voyait chaque jour, lui pesait sur le coeur et à ce rythme, ce carnage recommencera. Mais cette fois, l'Ordre n'en réchappera pas ! Les Jedis doivent se presser, s'aventurer sur de nouveaux sentiers, même périlleux, car s'ils continuent à attendre leurs ennemis, l'Empire Noir nous rasera tout simplement de la Galaxie ! L'Ordre cessera d'exister, et nul ne pourra plus jamais s'opposer aux Siths, qui eux veilleront réellement à ce que leurs rivaux ne réapparaissent jamais."

S'il y avait une nouvelle bataille comme celle du Temple, ça en était fini d'eux. Plus de Temple; plus de Jedis, plus de résistance. Soit il était d'un tempérament extrêmement pessimiste, soit il était évident que la République plierait le genou en quelques jours à peine. Les "Civils" se tournaient déjà vers l'envahisseur, de peur de leur colère, alors qu'il existait des guerriers capables de leur tenir tête. Qu'adviendrait-il lorsqu'il ne restera que les Siths ?

"Nous ne pouvons nous payer le luxe de nos traditions. L'heure approche où il faudra combattre le feu par le feu...ou nous laisser immoler jusqu'au dernier."

Il prit le temps de réfléchir avant de lancer sa prochaine tirade. Ses'kai était conscient d'être impulsif, de parler avant de penser, et si d'habitude ça ne le gênait pas, ici c'était différent. Plus que de lui, c'était du destin de l'Ordre, et de la galaxie peut-être que dépendaient ses paroles.

"Maître Ae, je n'ai pas peur d'affronter l'Obscur. Je redoute encore moins de m'en servir, si cela peut me donner la force de vaincre mes ennemis. Mais je suis Thyrsian, escrimeur, et Jedi. Mon honneur ne souffrira aucun parjure. Aussi, je vous rappelle, autant que j'en fais le serment en vous prenant vous tous, Maîtres du Conseil, pour témoins dit-il en écartant les bras pour englober la salle et ses précieux auditeurs Que je suis né Gladiateur, que j'ai grandi guerrier, et que jusqu'à ce que je meurs, ou que j'ai pourfendu la dernière abomination habitant la galaxie, je continuerais à vivre par et pour la Lame. Mais que jamais, dussiez-vous me bannir, me renier et me retirer mon sabre, jamais les Jedis ne seront mes ennemis."

Et pourtant, la Force savait qu'il en avait ! Les traîtres, les menteurs, les lâches, les esclavagistes, les corrompus, et tout ce qui n'était pas strictement honorable...ça faisait énormément de monde. Une pauvre fille, qui, une seule fois, s'autorisait un plaisir très coupable, pouvait être sujette à sa féroce colère.
Mais de cela, il le jurait en cet instant devant ceux qui décideraient de son avenir, jamais il ne tournerait pour de bon son épée contre ses pairs. En cet instant, assumant pleinement sa dignité et ses talents, Ses'Kai osait même défier du regard les Maîtres. Il se targuait de ne connaître aucune peur, alors qu'ils le mettent à l'épreuve s'ils l'osaient. Aucun défi ne saurait l'arrêter.
Sauf peut-être du calcul mental en compagnie d'une classe de maternelle...mais là, ça serait vraiment vicieux.


Maître Marja. Vous êtes la première personne dans cette galaxie de menteurs, de lâches et de tricheurs à m'avouer partager, ne serait-ce qu'un peu mes opinions. Un vulgaire tueur comme moi ne trouvera pas de mots pour exprimer ce que je ressens en cet instant il n'aimait pas non plus avoir de dettes...et cet honneur immense qu'elle lui faisait méritait une réponse immédiate, une démonstration de sincérité. Après laquelle il la regarda droit dans les yeux Mais pour vous répondre, si j'étais à votre place, je continuerais."

C'était pure folie peut-être, que d'exiger d'un Jedi de vivre et jurer par l'épée, de sceller ses serments dans le sang, le sien et celui de ses ennemis. En particulier pour un ancien Gladiateur, pour qui la diplomatie, la retenue, la patience étaient des défauts auxquels il se voulait imperméable.
Mais de son point de vue, cette guerre ne se gagnera jamais par des mots. L'un des deux camps devait disparaître, et Ses'Kai n'avait pas la moindre intention que les Jedis soient rayés des livres d'histoire.


"Sur l'Arca, j'ai laissé Avner livré à lui-même car il m'aurait ralenti. Je rappelle que j'avais demandé à y aller seul ! Une mission suicide n'est pas un terrain pour un enfant, si j'avais du me brider pour espérer le soutenir, j'aurais été tué, et lui avec, la mission aurait échoué et l'Empire aurait pris l'avantage ! de nouveau, il écarta les bras, adoptant inconsciemment une vieille garde de défi, de provocation de l'arène Pourtant j'ai réussi là où même certains d'entre vous auraient échoué ! Je ne suis ni gentil, ni pédagogue, ni même sage ou bienveillant. Je vis pour tuer, et je tuerais tant qu'il existera quelqu'un qui mérite de finir sur ma lame."

"Arrête crétin, tu creuses ta propre tombe !" se dit le Chevalier...mais en même temps, cela lui faisait un bien fou d'enfin crier aux plus sages et nobles de l'Ordre tout ce qu'il avait sur le coeur.

"Vous trouverez ça arrogant, et vous aurez raison...mais un Jedi mal préparé EST un Jedi mort. Les Siths ne jouent pas selon nos règles, ils sont traîtres et mauvais. Ils useront de tous les subterfuges afin de nous terrasser, et si nous ne surpassons pas d'urgence leurs vices, ils nous extermineront définitivement."

Il était temps de répondre, et après avoir mis les deux pieds, les fesses et même la tête dans le plat, l'heure était venue d'allumer le feu.

"Je préférerais mourir que de tuer un Jedi. Et si vous en doutez, testez-moi ! Tranchez-ma tête, et les doutes et craintes qu'elle apporte, je ne tirerais même pas ma lame. les défiant d'éprouver sa volonté, il croisa les bras, bien loin de son sabre-laser, et leva le menton pour exposer sa gorge mais si j'en avais les compétences, j'enseignerais la guerre aux Jedis. Vivre et affronter la peur, la mort et la haine. Jusqu'à ce qu'ils en soient les amants, et la dominent."

Là, c'était le discours qu'il avait tenté, en des mots bien plus doux, par-ci par-là. Avec son propre maître, autrefois, puis des civils, des "amis", ou bien des mercenaires, voire ses propres pairs...sans jamais de résultat.
Mais aujourd'hui, c'était le tout pour le tout. Quitte à ce que ce soit son dernier jour en tant que Jedi, ou tout court, autant faire en sorte de marquer les esprits et de changer le destin.


"Plus ils éviteront ce qu'ils redoutent, moins ils seront capables d'y faire face. Alors non, si je le pouvais, je n'aurais pas l'once d'une hésitation à frapper un de mes pairs, à lui faire goûter son propre sang et à lui briser les os, fusse-t-il un enfant, si cela peut lui permettre de tuer un Sith au lieu de lui succomber."

Un double sens cruel, bien plus pour lui que pour les maîtres peut-être, car lui qui était si attaché à l'Ordre auquel il était à ce point redevable...la trahison était encore pire que la malveillance. Or, combien des Jedis désertaient ? Padawans, Chevaliers, et même Maîtres...combien de ces enfoirés qui le prenaient de haut et se croyaient meilleurs que lui abandonnaient leurs amis, leur famille, pour prendre une route solitaire ou pire, suivre les pas de leurs ennemis ?
Assurément, Ses'Kai préféra un Jedi mort qu'un Jedi traître...et il serait prêt à mettre sa vie, et même son honneur en jeu pour y veiller tandis qu'il croisait les bras, son esprit tiraillé par de nombreuses logiques contraires.
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Tore écouta avec patience l’intervention d’Hildegarde Marja, une consœur nouvellement élue comme lui et qui prônait ouvertement un durcissement de la politique de l’Ordre Jedi. Une voie sur laquelle la Whiphid émettait quelques réserves, fidèle à sa vision évolutive de l’Ordre et de ses membres, mais conscient malgré tout que les temps actuels nécessitaient plus de poigne de la part du Conseil.

Il reconnut la vieille Jedi dans le cœur de son discours, intransigeant et grave, mais qui reconnaissait au Chevalier certains points. Comme lui-même l’avait évoqué juste avant, toute l’attitude de Ses’kai Mora n’était pas à condamner, ses intentions de combattre jusqu’au bout le Côté obscur aurait d’ailleurs pu forcer l’admiration… si le reste n’avait pas été aussi extrême.

Et plutôt que de se confondre en excuses – comme l’auraient certainement fait de nombreux autres Jedi –, Ses’Kai se tint à sa vision des choses, conformément à la forte tête qu’il était. Il trouva indécent de continuer à profaner la mémoire des Jedi tombés lors de l’attaque de Darth Sinya, les accusant en silence d’avoir pris peur devant le pouvoir de l’Obscur. Le Chevalier signa même en prétendant ne pas avoir peur de cette obscurité, d’en faire usage. Comme Tore l’avait déjà largement pressenti, Ses’Kai marchait sur le fil du miroir.

- Cela suffit, Chevalier Mora. Je ne peux vous laisser insulter ceux qui sont tombés par la faute de Sinya. Combattre le mal par le mal, marcher sur le chemin du Côté obscur, toutes vos solutions ne sauveront pas l’Ordre Jedi mais le mèneront à sa perte. Car en prenant ces chemins, c’est notre nature même de Jedi que nous renierions, ne valant alors pas mieux que ceux que nous combattons. » intervint-il d’une voix plus dure, résonnant dans la salle. « L’Ordre perdurera tant qu’il y aura quelqu’un pour se rappeler ses principes et ses traditions, et pour les transmettre. »

Ses’Kai Mora n’était pas un Jedi parfait. Il le savait, Tore le savait, le Conseil le savait. Mais en existait-il seulement un ? Ce qui importait était que Ses’Kai était un Jedi. Un combattant, un guerrier, et sacrément habile de sa lame si l’on en croyait les rapports. Tore ne le jugeait pas sur ces points, même l’Ordre avait besoin de combattants et il se félicitait même que Ses’Kai fasse partie de leurs rangs plutôt que de ceux de l’ennemi.

L’entendre se qualifier de « vulgaire tueur » était une limite qu’il n’aurait pas dû franchir. Tous les Jedi aguerris avaient déjà ôté la vie, il aurait été hypocrite d’affirmer le contraire. Cependant, la nuance se faisait là où les Jedi ne tuaient pas pour tuer mais seulement pour se défendre ou défendre autrui. L’inverse était seulement guidé par le Côté obscur, ce qui conduit Tore à prendre de nouveau la parole après que le Chevalier les ait mis au défi de lui prendre la vie.

- Ne soyez pas ridicule Chevalier, vous savez très bien qu’aucun membre du Conseil ne prendrait votre tête même si vous étiez un Sith. Apprendre l’art de la guerre est une chose, sur laquelle je confesse que l’Ordre aurait dû prendre plus de responsabilités. Cela ne constitue pas l’objet de la séance du jour cependant, et relève du Conseil seul. » Tore ne doutait d’ailleurs pas que ce point serait abordé sous peu par le Conseil en session close. « Mais faire en sorte que les Jedi deviennent des – comment dites-vous ?... – "amants" de la peur, de la mort et de la haine… Vous ne dépeignez pas autre chose que le Côté obscur ici. »

Surpasser les vices des Sith ? Comment ? Pourquoi ? Ses’Kai était-il véritablement prêt à franchir ce gouffre qui séparait les serviteurs de la Lumière de ceux de l’Obscurité ? Finalement, ce que Tore redoutait le plus, c’était le discours même du Chevalier. Il ne comptait plus le nombre de référence à la mort, à la violence. Combien de fois avait-il parler de tuer ? Rien de toute cela ne correspondait au discours d’un Jedi, aussi extrémiste et belliqueux soit-il. Ses’Kai s’était enfoncé si loin dans l’obscurité que Tore craignait qu’aucun retour ne soit possible.

Le Whiphid eut une pensée fugace pour son propre Padawan, Yath Von. Un bon garçon, appliqué et volontaire. Peut-être pas encore prêt à se frotter à un Sith, mais à force de temps et d’expérience, le jeune Kel Dor le serait. Et ce ne serait pas en lui transmettant la peur de l’extinction et la haine des Sith que Tore ferait de son élève un meilleur Jedi. Ce n’était pas sa vision de l’apprentissage jedi. Imaginer qu’un homme comme Ses’Kai puisse abandonner un apprenti, voire pire, de le rosser jusqu’à ce qu’il soit suffisamment endurci dépassait l’entendement du Maitre whiphid. Si tel devait être l’avenir de l’Ordre, il n’hésiterait pas un seul instant pour le quitter définitivement. Il en serait même heureux et soulagé.

Mais si les mots et l’attitude butée ne plaidaient pas en la faveur du Chevalier, Tore n’était pas seul juge de la situation. C’était le Conseil dans son ensemble qui statuerait sur les actes et les paroles du Chevalier avant de rendre son verdict.

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Spoiler:




Interrogea le jeune maître, désireux d'entendre la version du Chevalier. On lui avait déjà reproché d'emprunter un chemin obscur, mais Alycius préférait voir jusqu'où allait l'aveuglement du Thyrsian. S'offrait-il son rôle de Jedi comme excuse pour tuer sous couvert d'être dans le bon camps? Ou croyait-il sincèrement servir la lumière? Pour le Nazzar, c'était la seconde opinion qui primait, offrant à l'homme l'adjectif de fou plus que de malfaisant. Était-ce un rang plus enviable que celui de la plus pure des vilénies, pas sûr.

Il écouta, les oreilles un peu plus enfouies dans son pelage à chacune des paroles, des sentences prononcées par Ses'Kaï. Hildegarde et Tore furent plus rapides, alors Alycius se tu, les remerciant silencieusement d'avoir usé leur salive pour répondre à cet individu. S'il connaissait et admirait les faits d'armes du chevalier, le Jedi méprisait totalement les moteurs d'un tel talent. L'imprudence pouvait faire le génie d'un bretteur, innovation et imprévisibilité étant deux dons précieux. Toutefois, en si grande quantité, elle devenait caricaturale, folie. Quant à la haine de Ses'Kai, elle ne pouvait qu'hérisser l'échine de l'équidé. Sans mot dire tandis que ses aînés s'exprimait, neutre comme une statue, aussi bien verbalement qu'au sein de la Force, il attendit la fin de l'interaction pour parler, non seulement par respect pour eux -y compris pour Ses'Kai quoiqu'on en pense.- mais aussi pour offrir au guerrier une leçon de contrôle. Son dédain enfermé dans une boule hermétique, le Nazzar accéda à prononcer quelques mots, calmes mais glaciaux.

- Qu'est-ce qui vous différencie des Siths, selon vous? Et qu'est-ce qui vous indigne chez eux?

Interrogea le jeune maître, désireux d'entendre la version du Chevalier. On lui avait déjà reproché d'emprunter un chemin obscur, mais Alycius préférait voir jusqu'où allait l'aveuglement du Thyrsian. S'offrait-il son rôle de Jedi comme excuse pour tuer sous couvert d'être dans le bon camps? Ou croyait-il sincèrement servir la lumière? Pour le Nazzar, c'était la seconde opinion qui primait, offrant à l'homme l'adjectif de fou plus que de malfaisant. Était-ce un rang plus enviable que celui de la plus pure des vilénies, pas sûr. Sa seconde question lui paraissait légitime également. Puisque Mora méprisait les civils, dédaignait les victimes et prônait le meurtre des présumés coupables aussi bien que la mise en danger d'innocents, quel était le sens de son rang de Jedi à ses yeux?

-Qui protégez-vous Chevalier Mora? La population? Les faibles? Sur Dubrillon, vous avez abattu votre sabre dans la masse, alors que des civils se trouvaient à portée de votre lame. Quant à votre ultime mission, nous pourrions facilement l'accoler à Carnage en guise de synonyme dans le dictionnaire... Attaques aveugles mettant en péril des vies innocentes, comportement ouvertement dédaigneux envers des esclaves traumatisés par leur situation. Certains Jedis sont moins empathiques que d'autres, axés sur le pragmatisme davantage que la psychologie, cependant vous avez clairement démontré une attitude de dégoût. En quoi cela est-il différent d'un Sith? En quoi avez-vous cherché a protéger ces gens?

Lui-même peinait à supporter les pleurnichards, toutefois, le Gardien s'abstenait d'agir de cette façon avec des civils. De même qu'il ne dégainait pas son arme si ceux-ci se trouvaient en danger. Cela reviendrait à pénétrer de force dans une banque en plein pillage, remplie d'otages retenus par des tueurs sans merci. Rien dans les actions du Chevalier sombre ne reflétaient les principes de l'Ordre, leur devoir si ce n'était sa volonté, plus grande que la sienne encore peut-être, d'éteindre la Nuit.

Le Maître se redressa soudain, avec la vivacité de l'éclair, il ne savait pas si c'était une bonne idée, seulement son instinct lui dictait d'illustrer ainsi ses propos. Tore avait déjà déclamé l'évidence, celle qui voulait qu'un Jedi ne coupait la tête de personne, et il ne pouvait qu'enrichir ces mots déjà sages. Une fois levé, le Jedi tira son arme avec la dextérité qui faisait sa renommée. Il l'ouvrit et l'abattit sur Ses'Kai, ignorant sa réaction à cause de la rapidité de l'action. Au dernier instant, le Jedi stoppa la course qui semblait pourtant définitive de la lame bleue. Si le Chevalier ne s'était pas retiré, elle planait à quelques millimètres de la jonction entre son cou et son épaule. Du Nazzar, un calme polaire émanait, sans colère, ni tristesse, ni déception. Juste une tranquillité étrange et remarquable, doublée de son geste parfaitement maîtrisé. Sa main ne tremblait pas, la lame ne vacilla aucunement, maintenue immobile.

-Les plus fines lames de l'Ordre ainsi les plus prodigieux utilisateurs de la Force comme mes pairs, présents aujourd'hui sont tous parvenus à obtenir leur rang de maître, puis un siège ici de part leur capacité de recul, de contrôle. La technique compte plus que la brutalité, savoir quand abattre son sabre, dans quelle mesure, avec quelle puissance mais surtout quand ne pas le sortir de son fourreau forge les plus grands Gardiens et Consulaires. S'il est vrai que certains points que vous avez cités sont à revoir, moi aussi je le concède, comment imaginez-vous l'Ordre mené selon vos idéaux sur le long terme? Il ne serait pas détruit par les Siths, non, mais réduit en cendres, rongés, brûlés par ses propres idéaux tordus et déformés. L'ordre Jedi deviendrait un versant de l'École Noire, et nous éteindrions notre propre lumière, finissant par fusionner avec les Siths, sans que personne ne soit apte à nous différencier.

Avec ce même simili d'indifférence, Alycius rangea sa lame puis son sabre dans sa tunique. Il espérait que sa réaction ne serait pas décriée par ses collègues mais on l'avait choisi pour cela, pour être lui, s'exprimer, non? D'un regard, il croisa la superbe Hildegarde à qui le temps avait changé sa beauté sans pour autant la dérober. Il trouvait l'humaine parfois un peu trop ancienne, toujours sur le dos des plus jeunes tandis que lui privilégiait l'idée de les laisser se débrouiller seuls pour récompenser ceux qui PENSAIENT à bien faire, de part leurs propres moyens. Ceci dit, il admirait sa force. Avoir eu un enfant, être parvenu à s'en détacher, retourner l'avis du Conseil, d'abord négatif pour le faire devenir positif. Un peu comme Tore qui était revenu de loin, du plus profond de la noirceur. Alycius les admiraient, et que dire du bon, du doux Saï? Jamais le Nazzar ne le dirait à haute voix, mais il éprouvait une certaine tendresse à son égard. Cet homme qu'il avait toujours connu ridé lui avait offert sa propre chance, lisant sous des couches de xénophobie bien ancrées, un caractère dur et faussement je-m'en-foutiste. Serait-il à la hauteur pour ce jugement? Et Ses'Kai? Nettement plus enfoncé que l'équidé à l'époque, il semblait mal part, néanmoins, pour tous ses pairs présents, ceux qui lui avaient offert sa chance, et au nom des principes Jedis, il acceptait d'écouter encore le Thyrsian, toujours en contrôlant son mépris, cette insulte vivante à l'art du Sabre et aux Gardiens eux-même.

-Qui protégez-vous Chevalier Mora? La population? Les faibles? Sur Dubrillon, vous avez abattu votre sabre dans la masse, alors que des civils se trouvaient à portée de votre lame. Quant à votre ultime mission, nous pourrions facilement l'accoler à Carnage en guise de synonyme dans le dictionnaire... Attaques aveugles mettant en péril des vies innocentes, comportement ouvertement dédaigneux envers des esclaves traumatisés par leur situation. Certains Jedis sont moins empathiques que d'autres, axés sur le pragmatisme davantage que la psychologie, cependant vous avez clairement démontré une attitude de dégoût. En quoi cela est-il différent d'un Sith? En quoi avez-vous cherché a protégé ces gens?

Lui-même peinait à supporter les pleurnichards, toutefois, le Gardien s'abstenait d'agir de cette façon avec des civils. De même qu'il ne dégainait pas son arme si ceux-ci se trouvaient en danger. Cela reviendrait à pénétrer de force dans une banque en plein pillage, remplie d'otages retenus par des tueurs sans merci. Rien dans les actions du Chevalier sombre ne reflétaient les principes de l'Ordre, leur devoir si ce n'était sa volonté, plus grande que la sienne encore peut-être, d'éteindre la Nuit.

Le Maître se redressa soudain, avec la vivacité de l'éclair, il ne savait pas si c'était une bonne idée, seulement son instinct lui dictait d'illustrer ainsi ses propos. Tore avait déjà déclamé l'évidence, celle qui voulait qu'un Jedi ne coupait la tête de personne, et il ne pouvait qu'enrichir ces mots déjà sages. Une fois levé, le Jedi tira son arme avec la dextérité qui faisait sa renommée. Il l'ouvrit et l'abattit sur Ses'Kai, ignorant sa réaction à cause de la rapidité de l'action. Au dernier instant, le Jedi stoppa la course qui semblait pourtant définitive de la lame bleue. Si le Chevalier ne s'était pas retiré, elle planait à quelques millimètres de la jonction entre son cou et son épaule. Du Nazzar, un calme polaire émanait, sans colère, ni tristesse, ni déception. Juste une tranquillité étrange et remarquable, doublée de son geste parfaitement maîtrisé. Sa main ne tremblait pas, la lame ne vacilla aucunement, maintenue immobile.

-Les plus fines lames de l'Ordre ainsi les plus prodigieux utilisateurs de la Force comme mes pairs ici présents sont tous parvenus à obtenir leur rang de maître, puis un siège ici de part leur capacité de recul, de contrôle. La technique compte plus que la brutalité, savoir quand abattre son sabre mais surtout quand ne pas le sortir de son fourreau forge les plus grands Gardiens et Consulaires. S'il est vrai que certains points que vous avez cités sont à revoir, moi aussi je le concède, comment imaginez-vous l'Ordre mené selon vos idéaux sur le long terme? Il ne serait pas détruit par les Siths, non, mais réduit en cendres, rongés, brûlés par ses propres idéaux tordus et déformés. L'ordre Jedi deviendrait un versant de l'École Noire, et nous éteindrions notre propre lumière, finissant par fusionner avec les Siths, sans que personne ne soit apte à nous différencier.

Avec ce même simili d'indifférence, Alycius rangea sa lame puis son sabre dans sa tunique. Il espérait que sa réaction ne serait pas décriée par ses collègues mais on l'avait choisi pour cela, pour être lui, s'exprimer, non? D'un regard, il croisa la superbe Hildegarde à qui le temps avait changé sa beauté sans pour autant la dérober. Il trouvait l'humaine parfois un peu trop ancienne, toujours sur le dos des plus jeunes tandis que lui privilégiait l'idée de les laisser se débrouiller seuls pour récompenser ceux qui PENSAIENT à bien faire, de part leurs propres moyens. Ceci dit, il admirait sa force. Avoir eu un enfant, être parvenu à s'en détacher, retourner l'avis du Conseil, d'abord négatif pour le faire devenir positif. Un peu comme Tore qui était revenu de loin, du plus profond de la noirceur. Alycius les admiraient, et que dire du bon, du doux Saï? Jamais le Nazzar ne le dirait à haute voix, mais il éprouvait une certaine tendresse à son égard. Cet homme qu'il avait toujours connu ridé lui avait offert sa propre chance, lisant sous des couches de xénophobie bien ancrées, un caractère dur et faussement je-m'en-foutiste. Serait-il à la hauteur pour ce jugement? Et Ses'Kai? Nettement plus enfoncé que l'équidé à l'époque, il semblait mal part, néanmoins, pour tous ses pairs présents, ceux qui lui avaient offert sa chance, et au nom des principes Jedis, il acceptait d'écouter encore le Thyrsian, toujours en contrôlant son mépris, cette insulte vivante à l'art du Sabre et aux Gardiens eux-même.
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Hildegarde écouta d’un stoïcisme impérial la réponse tempétueuse de Ses’Kai à ses questions en tapotant doucement son accoudoir le regard grave, plongé dans celui du Chevalier hérétique qui s’évertuait à creuser sa propre tombe. La vieille femme accueillit le compliment en haussant un sourcil. Elle fut surprise de l’omerta qui régnait à ces sujets au Temple. Comme si parler des faiblesses de l’Ordre était un tabou. La vieille Maître se passait des convenances et appréciait les discours tranchés. Sagesse et réalité ne devaient pas diamétralement opposé dans les us des Jedis. Mais l’ancien Conseil avait érigé la faiblesse sur l’autel de leurs convictions, rien d’étonnant à ce que la chaine de commandement suivre la manœuvre.

Finalement elle soupira ne sachant que répondre. Elle l’avait pourtant mis sur la piste en lui indiquant qu’elle partageait le diagnostic mais pas le traitement, il ne l’avait pas compris ? Etait-ce une simple provocation bravache offerte par le titan Mora face à la plus haute instance de l’Ordre ? Ou alors de la pure inconscience d’un esprit incapable de se tempérer. Elle craignait malheureusement d’avoir une bonne idée de la réponse.

Maître Ae était encore trop doux à ses yeux lorsqu’il tenta patiemment d’expliquer son point de vue. Hildegarde appréciait le Whiphid qui savait allier force, droiture et sagesse. Un Jedi de cette trempe ne pouvait être que de bons conseils comme elle le constata peu après. Sa réponse pleine de tact lui arracha un sobre hochement de tête.

La démonstration de contrôle de Maître El’d’or lui fit lever les yeux au ciel alors qu’elle se redressait dans son siège. Nul besoin d’arriver là.

Je vous prie Maître El’d’or épargnez-nous vos démonstrations de force.

Sentanca Hildegarde en direction du fier bretteur qu’était le Nazzar. Nul ici ne doutait des capacités martiales d’Alycius, bretteur hors pairs, sublime guerrier aux reflexes acérés et à la vitesse cyclonique. Un autre Jedi qu’elle appréciait car elle le savait à son image courageux et intègre. Elle savait où il avait voulu en venir, Ses’Kai le comprendrait-il ?

Lorsqu’il eut terminé, elle reprit la parole, calme et paisible.

Je ne vois pas de différence entre ce que vous décrivez et l’Académie Sith de Korriban Chevalier. Ne voyez-vous pas d’autres méthodes que nous pourrions mettre en place à la lumière de ce que mes confrères viennent de vous dire ?

Elle lui laissait une chance et en profita pour égratigner une partie du Conseil. Car cette exécution sommaire de Chevalier Jedi était un très bon prétexte pour que tous se rendent compte que la donne avait changé, que les nouveaux membres du Conseil n’étaient pas aussi aveugles que les précédents, que la situation était trop grave pour détourner le regard sur la porcherie qu’était devenu le Temple. Où les assassins côtoyaient les couples mains dans la main comme de vulgaires civils. Elle en était persuadée, la responsabilité du comportement de Ses’Kai était un cri d’appel à l’aide face à leurs propres faiblesses. Face à l’incapacité du commandement Jedi de se comporter autrement que comme un laquais de la République et incapable d’aller chercher la victoire quand il le fallait.

Mes compatriotes de l’ancien Conseil dont certains sont encore autour de cette table ont commis de très graves erreurs de jugement en succombant à leurs propres plaisirs, en s’aveuglant dans cette salle si loin du terrain et de notre devoir. Ils sont à blâmer et je considère que votre faiblesse et aussi pour partie la leur.

Jeter des froids d’une voix doucereuse était une de ses spécialités, il n’y avait aucune raison de s’arrêter en si bon chemin.

Fort heureusement l’erreur nous permet d’apprendre, elle nous fait grandir et guide notre chemin dans la Force. L’erreur est source de sagesse, nous avons tous fautés moi la première mais ces fautes sont autant de cicatrices que nous contemplons en nous jurant de ne jamais en avoir de nouvelles. Le nouveau Conseil s’emploiera à réparer ce qui a pu être brisé par le passé. Et ce qui s’applique à ce Conseil s’applique également à vous.

Froide comme Hott, la Maître Jedi balaya du regard ses confrères avant de refixer ses prunelles perçantes sur le Chevalier.

Amendez-vous Chevalier, repoussez l’obscur, pardonnez-vous et renoncez à ces paroles remplies de haine. Je vous conjure de croire que l’obscur vous dévorera tout entier et que le chemin que vous prendrez sera à sens unique. Un jour, vous tuerez ceux que vous avez juré de défendre, un jour, vous mettrez à mort l’un des nôtres brisant votre serment, ce n’est pas une menace Chevalier, c’est une promesse !

La caratienne souffla et entoura son visage ridé de ses mains.

Arriverez-vous alors à vous regarder dans une glace ?

Elle tendit un doigt tremblant et inquisiteur en reprenant sa longue tirade, plus expressive, presque implorante.

Ne sous-estimez pas le pouvoir du côté obscur, car c’est exactement ce qu’il attend de vous, tapi dans l’ombre. Acceptez la main que nous vous tendons et amendez-vous en nous aidant à reconstruire un Ordre Jedi abimé. Reconstruisons un Ordre plus fort, plus croyant en la Force, plus strict dans l’application de sa mission. Mais un Ordre qui protège, un Ordre intègre fidèle à son engagement dans la lumière, un Ordre qui accompagne les plus fragiles et le tire vers le haut au lieu de les brutaliser, un Ordre capable de tirer le sabre pour mettre à terre ceux qui le méritent mais aussi capable de tendre la main pour relever. Un Ordre clairvoyant et puissant mais sans être aveuglé par sa puissance.

Elle fit une pause finalement très contrariée, elle réajusta sa bure.

Je vous repose une ultime fois la question Chevalier Mora, à notre place que feriez-vous ? Pour l’amour de la Force, réfléchissez et ne prenez pas notre patience et notre sagesse pour de la faiblesse où je vous jure que je serai la première à voter pour votre renvoi pur et simple.

La vieille Jedi presque en sueur après son monologue se calma et s’affaissa dans son siège l’air renfrogné en fixant le vénérable Maître Don qui n’était pas encore intervenu.
Vous valez mieux que cela.




Ses'kai Mora
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Beaucoup de choses furent dites. Comme il pouvait s'y attendre, ou plutôt comme il l'espérait, chaque maître réagissait avec autant de virulence que de caractère à ses propos absolument indigne d'un Chevalier Jedi.
Une fois de plus, le Whiphid invoqua la mémoire des morts et les traditions. Lui, c'était donc le conservateur, digne, droit. L'archétype posé du Jedi, une image à transmettre aux jeunes générations, et d'autant plus amusante que son apparence était répugnante aux yeux du plus grand nombre. Toutefois, il souligna un fait qui plût énormément au Thyrsian : Bien que jeune maître du Conseil, Ae approuvait le fait que la guerre, et la façon de la vivre et la faire, auraient du être enseigné avant de tomber dedans. Toutefois, il désapprouvait le goût extrême de Ses'Kai pour la violence.
Une autre preuve de sagesse, et qu'il avait sa place dans cette salle.

Maître Alycius prit ensuite la parole...et ne manqua pas d'immédiatement braquer le duelliste, qui sentit ses chairs se gonfler de rage. Dans toute la galaxie, il n'existait pire insulte pour le Chevalier noir que d'être traité de Sith. Il délivra une belle tirade, moralisatrice, et parfaitement sensée...avant de faire preuve d'une action physique, qui faillit tourner au drame.
Aussitôt qu'il bougea, vif comme l'éclair en dépit de son apparence, le corps de Ses'Kai appela à une réponse. Son sang thyrsian s'enflamma, son honneur de duelliste appela à triompher de ce maître bretteur. Ses bras croisés se crispèrent, en essayant de se tendre vers son sabre pour porter un contre plutôt qu'une parade, confiant dans sa résistance...mais Ses'Kai les brima.
Il avait encore plus levé le menton lorsque l'épée de lumière se stoppa, à quelques poils à peine de sa gorge vulnérable, et loin de craindre la mort, il la défia au contraire, autant qu'il défiait l'équidé de faire autre chose qu'une vulgaire démonstration. De la même façon qu'il repoussait l'Ataru de ses techniques, Ses'Kai rejetait également les étalages inutiles de talents.
Une lame servait à tuer, un guerrier à la manier, point.

Il allait répondre, quand Hildegarde reprit la parole, en soutenant tout d'abord l'opinion de la lasagne sur pattes...avant de pondre ce qui ressemblait à un jugement, autant de lui que de l'Ordre, voire des anciens Conseils.
Elle, en revanche, c'était le mélange entre la tradition et le progressisme. L'avatar même du compromis entre deux époques, apte à préserver les idéaux et les puissantes des anciennes époques, tout en s'adaptant aux évolutions de la nouvelle. Elle appelait, conjurait même, le Thyrsian de poursuivre dans sa Voie...mais en restant fidèle à l'Ordre, et à ses principes.
En gros, elle sous-entendait qu'on pouvait terrasser ses ennemis, se libérer des chaînes des lois "civils", sans renier sa nature de Jedi. Pour sûr, Ses'Kai souhaitait parler plus longuement avec elle...mais ce n'était ni l'endroit ni le moment.

On lui laissa la parole. Le Guerrier préféra se mordre les lèvres pour retenir ses impulsions primaires. L'heure était grave, le moment décisif. Trop de choses se jouaient en cet instant, alors il fallait réfléchir, peser ses mots. il leva un doigt pour réclamer un moment de réflexion.
Bordel, qu'est-ce que ça le faisait chier.


"J'ai beaucoup de choses à répondre...mais pour commencer, je vais vous répondre, Maître Al'dor."

Il espéra ne pas avoir écorché son nom. Certes, le multi-culturalisme de l'Ordre prônait la tolérance, tant face aux opinions que les accents, mais c'était toujours vexant quand on prononçait mal un patronyme. Lui-même était tenté de mettre une gifle à tous les p'tits cons qui l'appelaient "Sez'Key".

"Je ne protège personne."

Il respira profondément suite à cette déclaration. Un Jedi pouvait être qualifié de fou, de traître ou de sith pour moins que ça...et lui en avait fait son crédo. Mais comme chaque autre facette de sa personnalité, il était prêt à l'assumer jusqu'au bout.
Le duelliste posa fermement les mains sur les hanches, montrant qu'il ne parlait pas sans réfléchir, ni qu'il ne craignait leur jugement.


"Je ne m'encombre jamais d'autre chose que de l'efficacité au nom du devoir, au delà-même de cet honneur qui m'est si cher."

Il pouvait répondre aux trois accusateurs à la fois ainsi. Son coeur cognait à toute vitesse, mais par tous les soleils qu'est-ce que ça lui faisait du bien d'enfin lâcher toutes ses craintes, ses questions et ses opinions aux plus sages de l'Ordre.

"Aucune loi, aucune morale, aucune pitié ne retiendra ma lame lorsque le sale boulot doit être fait. Et c'est en cela que je pense suivre les préceptes de l'Ordre, et le fait même que l'on soit aux côtés de cette foutue République de pourris !"

Il jeta un regard noir à Alycius, pour lui signifier qu'il lui répondait à lui tout particulièrement tout autant qu'il lui lançait un défi. Lui qu'on murmurait parfois, ici et là, être le meilleur bretteur de l'Ordre ne pouvait qu'être son prochain Challenge.

"Les Siths sont des sacs à merde, égocentriques, égoïstes et esclavagistes. Ils vivent pour asservir les faibles et lécher le cul des plus forts qu'eux. Ils sont la lie de l'existence !"

Non, il ne songera même pas à s'excuser de son langage. Déjà, parce qu'il est bien trop énervé pour y penser, mais surtout car le Thyrsian aurait supposé que des êtres d'un tel rang ne se seraient pas offensés de la violence des mots destinés à leurs ennemis suprêmes.
Et oui, il était toujours extrêmement énervé d'avoir été ENCORE comparé à ceux qu'il abhorrait plus que tout dans l'univers.


"Vous aurez beau douter de moi, me reprocher ma colère, mes méthodes et tout le reste, mais je reste un Jedi. Je pisse sur ces cons d'esclaves sur Eriadu, car à un million contre un, ils ont préféré courber l'échine ! Je pisse sur ces troufions sur Dubrillon, car s'ils s'étaient écartés au lieu de m'attaquer, je ne les aurais pas sabré il renifla, levant la tête, pour affirmer qu'il assumait et même et avec fierté ce qu'il avait fait Je suis peut-être le pire Jedi qui ait existé, mais ce que je fais, je l'ai toujours fait pour l'Ordre, que ça vous plaise ou non."

Bon sang, il souhaiterait presque une nouvelle attaque du Temple, juste pour avoir l'occasion de déverser toute sa fureur sur une véritable cible. Car Hildegarde se méfiait de son attitude, à juste titre, car des centaines d'autres avaient tenu un discours similaire avant de se retourner contre leurs frères...mais lui était convaincu que ce serait différent.
A leur yeux, une autre banalité, sûrement.


"Je vais vous dire deux choses, Maîtres du Conseil."

Deux choses, pas besoin de plus à cette étape du jugement. De toute façon, il n'y avait que deux options. Cas probable, soit il était foutu, et autant assumer jusqu'au bout, soit ils continueraient à l'accepter en tant que Jedi malgré sa décadence, et autant aller jusqu'au bout aussi.
Alors autant aller jusqu'au bout, et voir ce que ça donne. Pour Ses'Kai, peu importait en cet instant d'être compris, d'échouer ou d'être défroqué, ce qui comptait c'est que l'Ordre en ressorte grandi.


"Premièrement, je m'attendais à mieux de la part des plus sages de tous. C'est ça, le Conseil Jedis ? Ceux qui vont proclamer qu'il faut étudier la lumière et fuir l'Ombre, car telle est la volonté de la Force ?"

Son visage de crispa de rage, mais il se retient de les insulter et empoigna de toutes ses forces sa ceinture pour ne pas faire de grands gestes brutaux en leur direction.

"C'est aussi con que de dire à un Proche-Humain de ne pas utiliser sa main gauche parce qu'elle est moche ! La Force est un tout, tout le temps et partout ! Qu'elle puisse blesser ou guérir importe peu, Ombre ou Lumière, on s'en cogne bordel ! Vous me décevez !"

Et merde, il avait craqué. Pointant un doigt accusateur, sur chacun d'eux, tour à tour, les foudroyant du regard, il cracha enfin tout le venin qu'il avait accumulé et qui n'avait jamais trouvé d'écho chez personne avant aujourd'hui

"Et les sabres-lasers alors !? Sans même parler du Djem-So et du Jûyo, dont la seule finalité est de massacrer le plus efficacement possible quelqu'un, on parle là de la plus puissante arme personnelle qui existe de toute la galaxie ! J'ai découpé des armées, des vaisseaux, des siths et des seigneurs avec mon sabre ! Et vous en avez très certainement fait encore plus que moi !

Un jet de salive lui monta aux lèvres, mais se rappelant qu'il était en présence des êtres qu'il respectait le plus, Ses'Kai le ravala péniblement et baissa d'un ton, même si sa déception et sa colère étaient plus qu'apparents.

"Les sabres-lasers aussi, sont interdits et bannis car ils peuvent être dangereux, ou bien vous êtes tous hypocrites depuis la nuit des temps ? Une lame capable de couper un char en deux d'un seul coup est faite pour tuer, point. J'en ai fait la preuve à l'autre blondinette de Consulaire l'autre jour, même le Soretsu peut tuer."

Invoquer la troisième forme comme art du meurtre pur et simple était très représentatif de la philosophie de Ses'Kai, et il espérait que le message soit clair. L'heure n'était plus à la patience, mais à l'action, quel qu'en soit le prix.
Se maudissant d'avoir été aussi violent et grossier, il s'arrêta un instant, et inspirant profondément essaya de se calmer...sans grand succès. Il baissa encore d'un ton, mais l'obscur de son coeur, orienté tout entier pourtant vers la véritable justice, continuait à transparaître par le moindre pore de sa peau aussi noire que sa volonté.
Il soupira profondément.


"Excusez-moi, je ne voulais pas vous insulter "excusez-moi". Même lorsqu'il faisait amende honorable, le Thyrsian ne pouvait implorer le pardon, seulement l'exiger Mais je n'en pense pas moi que la Force est une tout. Les Siths utilisent des pouvoirs de Lumière, et n'en sont pas pour autant des Jedis. Alors pourquoi les Jedis deviendraient Siths, en utilisant l'Obscur ?"

Lui-même se considérait Jedi après tout, et il n'était probablement pas le seul à puiser dans l'obscur pour se battre au sein de l'Ordre...alors qu'est-ce qui empêchait d'aller encore plus loin ?
Puis sa moue, et son regard se refirent haineux.


"Et de toute façon, même si on plongeait dans l'Obscur pour écraser les Siths, ça ne serait l'affaire que de quelques années, tout au plus ! Tant qu'on est en vie, on a encore l'occasion de changer, de s'améliorer, alors que si l'Empire Noir nous extermine jusqu'au dernier, on l'a dans l'os."

Voilà qui devrait peut-être les secouer un peu, car c'est bien beau d'avoir peur de la tentation...mais être vivant, c'est être tenté, par toutes les voies à la fois, pas seulement la pire. Le chemin de la faiblesse et la lâcheté n'est pas forcément celui de l'Obscur, et tant qu'on respire, on peut décider de marcher ailleurs.

"Quant au deuxième point...je vais vous dire clairement ce que je pense. De toute façon, je ne serais sûrement plus Jedi d'ici quelques heures, mais peu m'importe. J'ai juré, toute ma vie, d'être fidèle à mes principes et à mes convictions, et je n'arrêterais qu'à ma mort."

Il laissa quelques secondes passer, le temps de regarder chaque maître présent, se demandant s'il avait raison d'être aussi borné...puis finalement, que ce soit l'honneur des Jedis ou des guerriers qui le lui dicte, le Thyrsian se résolut à tout assumer, jusqu'au bout.

"Peu m'importe la méthode, seul le résultat compte. Car seul le résultat décide de la victoire, et seuls les vainqueurs dictent l'histoire. Alors je vais vous le dire sans doute allait-il se faire des ennemis...mais peut-être, se dit-il en jetant un oeil vers Hildegarde, se ferait-il aussi des alliés Quand les Siths auront été terrassés, annihilés jusqu'au dernier, que leur culture aura été piétinée et incendiée jusqu'à ce que nous soyons les seuls à nous en souvenir, et qu'elle disparaisse avec nos générations"

Une belle façon de dire "La guerre durera tant qu'il y aura un ennemi.". Une autre façon de dire "il y aura toujours une guerre à mener".

Alors une fois les Siths disparus, qu'importe ce que fera l'Ordre, je m'en prendrais aux Hutts. Ce sont des esclavagistes et trafiquants de la pire catégorie. Et s'ils sont immunisés contre les pouvoirs mentaux, ils ne seront jamais assez épais pour que je ne les décapite pas d'un revers de lame."

Les Siths, et les Hutts. De toute la galaxie, il n'y avait rien que Ses'Kai n'haïsse plus que ces deux espèces. Mais ça, c'était la partie facile, évidente...mais la juste cause n'admettait jamais de facilité.

"Et quand les Hutts seront éteints, je m'occuperais de la République. Car ce ne sont pas nos alliés il cracha presque ses mots avec autant de venin que lorsqu'il prononçait le mot Sith Ils sont menteurs, lâches et égoïstes. Que cela leur est pratique que nous soyons Jedis ! Nous pouvons mourir pour leurs magouilles, c'est génial !"

Son regard furieux chercha un truc dans lequel cogner, mais n'en trouva pas, il cracha un juron en Hutt en regrettant de ne pas avoir un caillou, une pierre, un crâne dans lequel flanquer un coup de pied.

"Chaque jour, chaque heure des scandales éclatent. Les politiciens, ces "diplomates de la libertés" sont encore pires que les Hutts ! Et encore plus insidieux, car à cause de leur insignifiance, les Jedis se sont résolus à les aider, mais le jour viendra où il faudra trancher la question...et certainement pas mal de têtes."

C'était sans doute inutile de citer toutes les dernières activités...mais puisque lui-même était concerné par une mission récente :

"Sur Eriadu, j'ai méprisé les esclaves, tué des miliciens, et démembré l'autre empaffé de Gouverneur. Et j'en suis fier ! Et vous savez pourquoi ? il leur laissa trois secondes, pour qu'ils se posent la question Parce que je n'ai pas laissé des lois corrompues et des mensonges protéger cet enculé. Si vous pensez que c'était un cas exceptionnel, vous n'avez qu'à quitter vos sièges et aller à Coruscant, ou n'importe quelle autre planète de la galaxie et vous verrez la même chose !"

Il chercha cette fois un truc sur lequel taper du poing, mais n'en trouva pas, le Thyrsian frappa dans sa paume.

"Quatre milliards d'esclaves ! Quatre putain de milliards ! C'est bien plus qu'il n'y a jamais eu de Jedis, et c'était sur une seule planète pour servir UN SEUL empaffé à la con qui les asservissait jusqu'à dans son palais et très certainement jusqu'à dans son lit ! Il a même eu le culot de s'en prendre à des diplomates et à des Jedis, persuadé que son argent le protégerait de tout !"

Cette fois, Ses'Kai cracha par terre, non pas contre le Conseil mais contre ce politicien corrompu. Sa voix se fit plus lente, et plus tranchante. Il regrettait clairement de ne pas l'avoir exécuté à vue.

"Et vous, vos lois, vos codes, et ceux de cette République pourrie jusqu'à la moelle, vous souhaitiez tous que je l'épargne. Parce qu'il était "important" à cause de son argent, et non pas de ses valeurs Une moue écoeurée lui tordit les traits faciaux et je l'ai fait. Je ne l'ai pas tué, pour vous prouver que je ne suis pas un Sith."

Les accusations d'Alycius continuaient à résonner dans sa tête, et fixant une nouvelle fois l'équidé, le Thyrsian assuma une ultime fois sa rage, son dédain, tout ce qui faisait de lui ce qu'il était.

"Et pour autant, je n'ai pas éprouvé la moindre pitié pour ces déchets d'esclaves. Car à quatre milliards contre quelques dizaines, s'ils baissent encore la tête, c'est qu'ils le méritaient. Une cause, ça se défend, à n'importe quel prix. Si on n'en est pas capable, alors on mérite de subir notre sort."

Autrement dit, un esclave mérite d'être esclave tant qu'il ne se bat pas contre son oppresseur...au même titre que les Jedis mériteront de disparaître si jamais ils ne décident pas de revoir leurs priorités. Les Siths ont trop d'avantages, trop de facilités pour que l'Ordre se contente de jouer selon ses traditions et les règles.
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Le Whiphid resta de marbre face à l’intervention musclée d’Alycius. Il n’était pas certain qu’il s’agisse là de la meilleure des méthodes pour faire passer un message au Chevalier récalcitrant, il doutait même qu’elle puisse avoir un quelconque impact sur ce dernier. D’autant qu’il venait juste de mettre en exergue la réticence des Jedi à ôter la vie. Alycius avait pris l’option à contre-courant, là où Tore était persuadé qu’il fallait que le Conseil s’affiche uni et tirant dans le même sens face au Chevalier. Ce fut finalement Hildegarde qui intervint, le Thyrsian n’ayant pas esquisser le moindre mouvement. Tore était même persuadé qu’il n’en était que plus réfractaire à leurs paroles après tout ceci…

Tore écouta patiemment les griefs de Maitre Marja puis toute la rancœur, la colère et la frustration de Ses’Kai. Il ne semblait pas prendre conscience des risques que représentait le Côté obscur, ou plutôt il était certain de les connaitre et de pouvoir les dompter pour finalement les contrôler et leur imposer sa volonté de Jedi. Encore fallait-il qu’il soit encore un Jedi après ça. Rien dans ses explications ou dans son attitude ne laissait ne serait-ce qu’une lueur d’espoir que le Thyrsian puisse résister à l’appel définitif du Côté obscur. Et comme l’avait si bien dit Hildegarde, il finirait par se tourner contre les Jedi, malgré le serment auquel il croyait dur comme fer.

Forcément, il fallait s’y attendre, la faute fut bientôt rejetée sur le Conseil lui-même, et sur la sagesse dont il était sensé faire preuve. Le Chevalier ne comprenait pas ce que tous ici essayaient de lui faire comprendre et restait buté, bien campé sur ses positions faites de violence et d’irrespect. Pas surpris le moins du monde, Tore l’écouta s’emporter et déverser sa bile sur les membres de l’assemblée.

- Reprenez-vous Chevalier ! » Le Whiphid éleva la voix une fois le flot des paroles du Thyrsian épuisé. « Vous croyez que c’est ainsi que vous parviendrez à plaider votre cause aux oreilles du Conseil ? Votre situation est inquiétante, précaire, ne l’aggravez pas avec des paroles inconsidérées. » Il préféra laisser de côté son langage vulgaire pour se concentrer sur l’essentiel. « Nous ne fuyons pas le Côté obscur, mais il faut une grande maitrise de la Force pour l’approcher et ne pas succomber. Notre mission est d’accompagner les plus jeunes – voire d’autres plus expérimentés – sur les voies de la Force, de leur faire prendre conscience des dangers du Côté obscur. Quant au sabre, aussi puissant soit-il, il n’a jamais eu vocation d’être une arme offensive. Nous nous en servons pour défendre les populations, pas pour les décimer. »

Il termina sur un ton plus dur, plus rude, même s’il était d’ores et déjà persuadé que ses mots ne trouveraient pas écho chez Ses’Kai. Pour le Thyrsian, le sabre n’était qu’une vulgaire arme, et les armes servaient à tuer, point. Le Chevalier s’excusa cependant de s’être laissé emporter, mais il n’en restait pas moins à des années-lumière de la réalité de la menace de l’Obscur.

- Vos paroles sont dangereuses, Chevalier Mora. Ne croyez pas qu’il soit si aisé que cela de revenir de l’Obscurité. Même y plonger "quelques années" comme vous semblez le considérer, cela ne fera que détruire l’Ordre. Vous ne mesurez pas bien la portée du danger. Si nous triomphons, ce sera par la Lumière. Si nous échouons, alors nous échouerons, mais ce sera en tant que Jedi. »

Ceci terminé, il laisse Ses’Kai reprendre le fil de son discours, toujours empli de mort et de sang. Son existence était-elle donc uniquement vouée à semer le chaos sous couvert de servir la Lumière de l’Ordre Jedi ? Sith, Hutt, politiciens, tous étaient sur la liste du Chevalier. Hildegarde avait raison, et viendrait inévitablement un jour où les Jedi y apparaitraient eux aussi.

La République s’attirait déjà les foudres du Thyrsian, même si Tore devait bien reconnaitre qu’il n’avait pas tort sur tous les points. Oui, le Sénat était en grande partie corrompu, et les Sénateurs cherchaient à renforcer leurs intérêts personnels au détriment d’une politique d’ensemble. Néanmoins, au-delà de ça, la République incarnait des valeurs que défendait l’Ordre Jedi depuis sa création, et c’était ça qui importait le plus. Et c’était une des raisons pour lesquelles Tore se battrait pour que le Conseil sa place auprès du Sénat pour y apporter une certaine mesure et sa sagesse. L’Ordre défendait la République, mais il devait aussi savoir être écouté par ses dirigeants.

La colère et la haine se lisait dans les yeux du Jedi. Tore s’était dit qu’il n’irait pas plus loin dans ses propos, mais Ses’Kai persista et signa : il s’en prendrait à la République. Le Whiphid avait essayé de le comprendre, de le refreiner et de lui expliquer calmement les positions défendues par le Conseil. Rien de tout ceci n’y avait fait. Le Thyrsian était dangereux, à la fois pour lui-même et pour les autres.

Ses’Kai cracha au sol, au pied des Maitres les plus sages de l’Ordre. Sur son siège confortable, Tore se tendit et sentit le calme qui lui était propre s’échapper le temps d’un instant. Il se retint finalement, hausser le ton ne ferait que braquer un peu plus le Jedi qui était déjà bien sourd à quelque autre parole que la sienne.

- Êtes-vous un justicier Chevalier Mora, ou un quelconque vengeur masqué ? Si vous défendez votre propre cause, si vous menez votre propre lutte, alors vous ne valez pas mieux que ceux que vous insultez dans cette salle. L’Ordre n’est pas parfait, il fait de son mieux. N’hurlez pas que cela ne vous suffit pas, nous le savons tous ici. » Tore préférait parer à toute éventualité. « La cause que défend l’Ordre est ardue, mais nous croyons en elle aussi profondément qu’en la Force. Elle demande du temps – je sais, vous n’en avez pas –, et si vous avez l’impression que nous ne jouons pas à armes égales avec l’Empire… C'est probablement vrai. Mais devons-nous pour autant oublier ce qui fait de nous des Jedi pour céder à la facilité et au Côté obscur ? Je ne le pense pas, et je doute que quiconque dans cette salle hormis vous ne le pense aussi. »

Tore redoutait à présent une réaction démesurée et pleine de verve de la part du Chevalier. Il avait déjà prouvé qu’il cédait rapidement à l’impatience, à la colère et à la violence, verbale ou physique selon les situations. Le Whiphid en était arrivé à se demander si Ses’Kai avait encore un avenir au sein de l’Ordre… Mais si tel n’était pas le cas, le Conseil pouvait-il vraiment prendre le risque de lâcher un individu de ce genre dans l’immensité de la galaxie ?

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[hj: désolée pour les fautes et d'éventuels détails oubliés. J'ai écrit la moitié du rp de mémoire et sur téléphone... Donc. ]

Sitôt le reproche fait, Alycius inclina légèrement la tête envers Hildegarde, signe qu'il entendait ses propos, et que sans s'en excuser, il lui concédait le droit à des explications.

- Veuillez me pardonner cette intervention qui parut aussi soudaine que saugrenue. Je voulais voir jusqu'à quel degré le Chevalier Mora était capable de se contrôler, y compris en sachant qu'en ces lieux, aucun mal ne lui saurait fait. Bien qu'en apparence il est bien réagi, vous avez certainement observé à mon instar, ses muscles mais surtout son aura se tendre, devenir tumultueuse. Pire encore, sa réponse fut de défier en redressant la tête. Que se serait-il passé en cas d'un second affront Chevalier ? Si nous inversions les rôles et que nous étions en train de vous insulter comme vous le faites, je pense que vous auriez été inapte à retenir vos coups, que nous soyons vos pairs ou non. Il vous a déjà coûté de trop nombreux efforts de résister à l'envie de me rendre mon coup au centuple.

Si les muscles de Mora se tendaient sous le sabre-laser d'un maître à l'aura parfaitement contrôlée et suite aux mots rassurants d'un autre, qu'en était-il en cas de véritable défi, sûrement maladroit d'un pair voir d'un adolescent? Serait-il apte à finalement assassiner celui qui écraserait son honneur? Le jeune Jedi voulait bien croire le Thyrsian quand ce dernier prétextait se retenir face aux autres, néanmoins il savait aussi que ces processus étaient animés de dynamiques. Viendrait un jour où la tolérance s'effriterait et où, paré de nouvelles excuses, l'homme passerait à l'étape suivante.

- Il est bien plus facile de laisser exploser sa colère que de soigneusement la contrôler, en combat comme dans la vie quotidienne. Votre voie ne semble décidément pas être la nôtre. Le meurtre vous semble acceptable en cas de doute raisonnable. Qui êtes-vous pour vous octroyer le droit de plein jugement et de peine de mort? L'un des premiers principes, donc non corrompus, de la République joint à la nôtre est que tout le monde à la droit à un jugement équitable avant d'être condamné. Vous ne respectez pas plus les amendements les plus purs, traditionnels, non viciés, fondateurs de la Liberté et de notre Communauté-. S'il est un point que nous partageons avec le gouvernement et une société se voulant civilisée, c'est bien celui du droit à se défendre. Vous retirez ce droit à qui bon vous semble, traitez mal des esclaves qui, certes, peuvent bien être des victimes de leur passivité ou ce que vous voulez, mais n'ont pas à subir votre ire pour ce fait. Quiconque est indigne de vos principes semble apte à passer sous vos injures au mieux, votre lame au pire. Qu'avez-vous de commun avec nous?

Lui aussi luttait activement contre la corruption, mais il ne pouvait pas utiliser les mêmes méthodes viciées que ceux qui se débarrassaient de leurs ennemis par des moyens frauduleux, sous peine de devenir lui-même, un Jedi corrompu. C'était parfois frustrant de se battre à armes inégales contre des adversaires s'arrogeant tous les droits, donc plus puissants de base.

- Mon plus valeureux adversaire, un Seigneur Sith, fut le plus calme que je n'avais jamais rencontré. Fin stratège doublé d'un contrôle hors pair, je n'ai ressenti sa colère qu'à de rares moments.

Confia le Jedi dont l'oreille tiqua à cette évocation, Probablement parce que le triangle découpé sur le rebord de cette dernière était du fait du si fin bretteur. Nesanto avait failli causer sa perte, mais au final, il avait fini par fuir le champ de bataille, perdant du terrain à cause de sa colère qui resurgissait. Ou des circonstances. Quoiqu'il en soit, c'était bien sa finesse d'esprit doublée d'un corps complètement maîtrisé qui avait failli l'assassiner.

- Les colériques sont les plus faciles à vaincre. Prévisibles. Comme vous.

Le Nazzar se tu ensuite, hochant la tête lorsque ses camarades prononcèrent leur sentence. Pour sa part il avait presque fait son choix et différait désormais de celui de Tore. Tandis que ce dernier parlait de faire amende honorable, pour le Maître, il était trop tard. Ses'Kai avait outrepassé les limites bien avant de se présenter face à eux. La seule différence après toute sa diatribe balancée sur le Conseil-bien que celui-ci avait effectivement commis des erreurs.- était que le Nazzar en était a présent sûr. Il aurait préféré qu'Hildegarde ne le dise pas tout haut, afin de ne pas offrir encore plus de raison au Thyrsian mais conserva ses pensées pour lui.

Il se contenta d'un bilan, yeux rivés sur l'homme. Intérieurement il aurait aimé s'y confronter, que cet abruti l'attaque pour répondre et lui démontrer que sa prétendue puissance nourrie par la rage ne valait rien. Alycius ne se pensait pas meilleur mais il avait pour lui la discipline, la lumière et l'expérience. Quelqu'un devrait donner une leçon bien musclée à Mora. Surtout que ce serait peut-être bien l'unique personne qu'il accepterait d'écouter. Et encore.

- Si les gens semblent vous décevoir tour à tour, n'avez-vous pas songé que c'est parce qu'en réalité c'est vous qui êtes dans l'erreur? Une personne à contre-courant peut parfaitement avoir raison mais au bout de la troisième fois, quatrième qu'elle se retrouve face aux mêmes obstacles, ne serait-ce pas son tour de se remettre en question?

Conclut-il bien après que des pairs se soient exprimés pour être sûr de ne pas couper la parole.

- Pour ma part j'en ai fini. Si vous avez d'autres questions Maîtres, je les écouterai avec attention, de même que vos réponses Chevalier Mora. En ce qui me concerne je suis prêt pour la délibération.
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Jusqu'au bout, le Maître Ae serait l'incarnation du traditionnalisme conservateur de l'Ordre...mais expliqué avec justesse. Typiquement, le Whiphid était l'archétype même de ce que devrait être un Jedi. Un être sage et raisonnable, éclairé et patient, qui expliquait pourquoi certains secrets devaient le rester plutôt que de se contenter de les taire.
Seulement, il était bien trop coincé. C'était le problème avec les conservateurs, ils ont tous un croiseur enfoncé dans le fondement et sont pas fichus de l'enlever. C'est beau de croire en ses valeurs, et de se résigner à les défendre envers et contre tout jusqu'au bout. Admirable même, c'est que le Thyrsian faisait lui-même en cet instant...mais l'ennui, c'est que c'était aussi la porte ouverte à une inévitable défaite. Et cela lui hérissa le poil de voir que le Whiphid préférait voir l'Ordre détruit, en essayant de rester fidèle à ses principes, plutôt que de survivre en s'en éloignant.
Sauf que la fin des Jedis signifiait le début d'un âge d'or durable pour les Siths, et ça c'était inadmissible.

En revanche, la lasagne sensitive se fendit d'une longue tirade...particulièrement offensante. Chaque phrase, chaque intonation résonnait comme une provocation, une insulte aux oreilles de Ses'Kai qui dut se faire violence pour ne pas l'envoyer paître comme le premier clochard bourré venu. Il semblait vénérer le calme, la patience, la fameuse insensibilité morale qui faisait tant de tort aux Jedis, aux yeux du peuple.
Il le laissa s'exprimer jusqu'au bout, se mordant férocement les joues pour s'empêcher de lui couper la parole, puis d'un ton glacial lui rétorqua.


"J'ignorais que la sagesse, la lumière et la maîtrise prônaient aussi l'orgueil et l'aveuglement. Merci de cette merveilleuse leçon, Maître Al'dor."

Écorchant volontairement, l'air de rien, le nom de son aîné, il croisa encore plus fermement les bras sur sa poitrine, comme souvent lorsqu'il devait se retenir d'une violente pulsion.

"Car de nous deux, vous êtes le seul à avoir ressenti le besoin de vous rassurer sur vos propres capacités, en en faisant l'étalage devant vos pairs, de vous en vanter, et de rappeler que vous avez assumé une victoire."

Une chose que lui ne pouvait pas vraiment clamer, certes...et qui lui faisait ressentir une certaine jalousie envers l'équidé, même s'il ne la vivait pas si mal que ça. Alycius était un grand bretteur, et un excellent adepte de la Force, là où le Thyrsian n'était qu'un violent gladiateur. Il se savait inférieur, et pouvait prendre patience pour le rattraper petit à petit.

"Alors permettez moi de vous apprendre qu'aussi glorieuse que puisse être une victoire, elle ne vaut pas grand chose seule. Tout ce que l'on gagne par les armes disparait à la première défaite. Une défaite qui nous attend, à ce rythme.Quant à votre belle morale, vous n'êtes pas le premier à me la faire. En revanche, vous serez le premier à être capable de me la répéter son visage se tordit d'une grimace, entre la détermination et la fureur Car que vous le croyiez ou non : Je ne combattrais PAS les Jedis."

Il aurait fallu ergoter longtemps sur sa définition de combattre, de Jedi, et de tout le reste...mais il n'en avait ni le temps, ni l'envie. Le sujet était autrement plus important. Cependant, trop de tentations le tiraillaient, et le Thyrsian brûlait de rappeler quelques leçons fondamentales à un de ces orgueilleux du cul qui se prétendaient les grands maîtres, quand bien même leur nomination était encore plus fraîche qu'une pucelle dans un frigo.

"Pas de discipline sans sagesse, pas de sagesse sans pragmatisme." Voilà ce que m'a dit mon Maître un jour."

En repensant à son mentor, Ses'Kai s'égara un instant. Qu'aurait pensé le Togruta de toute cette affaire ? Quels mots lui aurait-il prononcé, pour l'accuser ou le défendre ? Ses morales monotones et répétitives lui manquaient quelque part, au milieu de cette guerre sans fin.
Se désintéressant du cheval, le Thyrsian fixa son regard sur maître Ae, qui semblait autant vouloir l'accuser que lui donner une chance de se racheter.


"Ce même Maître qui est la garantie que je tiendrais parole dit le Chevalier sur un ton solennel, mais où l'irritation d'être traité d'avance comme un Sith et un menteur se faisait sentir "Exa'Ren m'a tiré du boyau puant clandestin où je suis né, où je n'étais rien d'autre qu'un esclave, une vulgaire ressource pour le même genre de fumier qu'on affronte chaque jour, sur chaque planète, et ce depuis avant le retour des Siths."

Il se résolut de baisser d'un ton, même s'il ne contrôla pas plus sa virulence. Il fallait que son message soit compris pour ce qu'il était, une promesse, un avertissement, une tentative de leur faire prendre conscience que la bonne morale avait ses limites aux frontières de l'hypocrisie et non pas qu'on le juge simplement comme étant violent et décadent, parce que ça ce n'était pas un scoop.

"Il a cru en moi, et grâce à lui je suis devenu un Jedi. J'ai une dette envers lui, et envers l'Ordre. Une dette que je m'efforcerais de payer jusqu'à ma mort, et peut-être même au-delà selon ce qui m'attend après."

Il fit un vague geste sur ces derniers mots. L'après-vie ne l'intéressait guère, mais s'il devait retourner à la Force elle-même, alors l'avenir ne pouvait qu'être palpitant d'une façon ou d'une autre. En tout cas, espérait-il que son sens de l'honneur extrême - qui pouvait se traduire par une provocation dans un duel particulièrement brutal pour un oui ou un non - ajouté à son entêtement serait un argument suffisant pour leur faire comprendre sa loyauté.

"Je ne représente pas vos idéaux. Je ne les partage même pas, d'ailleurs...mais contrairement à ce dont vous m'accusez, je ne suis pas juste un boucher dégénéré qui tue pour le plaisir. Les civils, les esclaves, et tous les autres pouilleux qui ont ramassé des marrons sur mon passage n'avaient qu'à s'écarter quand je le leur ai ordonné...ou à assumer pleinement le risque qu'ils encouraient à pointer une arme sur moi."

Ca en revanche, c'était pas très Jedi...mais Ses'Kai était résolu à défendre son opinion, entièrement, et jusqu'au bout. Lorsqu'il débarquait, sabre au clair, en beuglant de faire place, ceux qui restaient sur son chemin devenaient des obstacles, des alliés de ses ennemis. De même, ceux qui restaient soumis, à pleurnicher sur de l'aide au lieu de provoquer une opportunité ne méritaient pas sa pitié, mais ça il l'avait déjà dit.
Quant à ceux qui osaient jouer aux durs, aucun intérêt de les ménager. Quand un homme, ou une femme, ou un...truc porte une arme, c'est qu'il est prêt à risquer sa vie pour défendre sa cause. Si c'est le cas, alors le pleurer n'a aucun sens.


"Le seul obstacle que je rencontre, c'est la lenteur des protocoles. Pour porter une justice réclamée par des planètes entières, il faut attendre des mois, voire des années, pendant lesquelles des magouilles se trament en toute quiétude pour que quelques uns s'enrichissent sur la souffrance de tous les autres."

Il inspira profondément, et bombant le torse le duelliste leva le menton tandis qu'il posait les mains sur ses hanches.

"Si je dois prendre une vie pour en défendre ne serait-ce que deux, je le ferais. Parce que c'est plus rentable. Parce les salopards que je zigouille sont du genre qui affament, exploitent, assassinent ou vendent des centaines de milliers de personnes chaque jour. Je ne vois pas en quoi c'est respecter le Code Jedi que de leur accorder un sursis, quand le "respect de leurs droits" revient à mépriser ceux de tous les autres."

Et quelque part, c'était bien là sa véritable motivation. Après tout, Ses'Kai avait de nombreux ennemis...mais leurs archétypes se ressemblaient fortement, et en dehors de ces quelques sagouins, le Thyrsian se tenait relativement à carreau lorsqu'on ne le menaçait pas.

"Mes méthodes ne vous plaisent pas, et j'en parfaitement conscient. Sauf qu'elles sont efficaces, et dans une guerre on a besoin d'efficacité. Et je ne permettrais pas qu'on la perde. Je ne permettrais pas que les Jedis disparaissent, ni que les Siths les remplacent."

Il recroisa les bras en fronçant les sourcils. La défaite était inenvisageable, et entendre un Maître en parler si...légèrement l'avait révolté.

"Je vous laisse la discipline et la Lumière, alors laissez-moi le sale boulot. Vous n'aurez qu'à m'utiliser comme ogre pour faire peur aux Padawans, et à m'envoyer des chasseurs de prime quand on aura gagné la guerre."

La priorité, c'est l'extermination des Siths. Le reste, y compris son titre de Jedi, était optionnel.
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Cette colère, volcanique, rugissante, grondante dans les entrailles de la Force qui trouvaient refuge dans les paroles de Ses’Kai laissaient Hildegarde de marbre. Cette violence, elle la connaissait, l’avait épousé et savait aussi l’utiliser. Ce Chevalier avait quelque chose de prodigieux, là où la plupart se seraient confondus en excuse, implorant la clémence de la plus haute juridiction de l’Ordre, l’imposant Thyrsian ne pliait pas tel un arbre millénaire devant une tempête. Il y avait véritablement de quoi être impressionné par ce courage, ou bien cette folie.
Mais un Jedi de la trempe de Ses’Kai était un atout précieux.

Un gladiateur qu’on pouvait envoyer à une mort certaine sans sourciller, une bête de combat, ivre de violence et de rage. Un instrument et comme chaque instrument, il pouvait avoir sa fonction. Dans cette guerre comme dans toutes les autres il y avait nécessité de se salir les mains. Si certains étaient trop pieux pour refuser de l’admettre, la caratienne savait que tous, au fond, d’eux n’ignoraient pas l’utilité d’un Chevalier comme Ses’Kai. La Force nous donnait des talents, elle avait doté le géant carnassier d’une violence associée à une droiture morale qui lui plaisait. Gâcher les talents que la Force nous offrait revenait à se planter son sabre laser dans le ventre.

En dépit du vomissement de brutalité et de sa grossièreté, il était cohérent. Son allégeance à l’Ordre et aux Jedis semblait sincère. Peut-être pourrait-il être utile finalement.

Cette mascarade n’a que trop duré.

Hildegarde se leva et doucement de son siège en prenant appui sur l’accoudoir. Elle s’approcha ensuite du Chevalier le scrutant sous toutes les coutures. Droite comme un i, la fière Maître Jedi finit par plonger son regard ardent dans celui du pénitent presque comme si elle cherchait à lire son âme et à cerner les contours, voulant presque se nourrir de sa bestialité qui suintait dans la Force.

Du haut de ses quatre-vingts ans, Hildegarde gardait l’élégance et la prestance issue de son sang, son maintien naturel et ses traits durs ne cachaient pourtant pas un visage et des traits qui avaient vus des combats depuis plus de cinquante ans. Lentement, elle finit par prendre la parole d’une voix blanche et parfaitement détachée.

Vous êtes une arme Chevalier.

Dit-elle finalement en posant sa main sur le torse musculeux de Ses’Kai pour sentir un peu plus intensément la puissante de stentor qui émanait du colosse à travers sa respiration accélérée par la colère.

Notre Ordre, ne peut selon moi se passer d’armes telle que vous en ces temps troublés. Votre raisonnement a beau être dévoré par la colère, je dois reconnaître que j’en partage malheureusement au moins une partie.

Elle eut un sourire presque aguicheur en se pourléchant les babines plongeant à présent sa main derrière la nuque du titan de muscles. Son plan prenait forme. Plutôt que de punir l’animal qui lui faisait face, autant le dompter pour le rendre plus dangereux encore mais sous contrôle. On ne sacrifiait pas un Jedi comme Mora, non, on le sacrifiait au profit de la cause, au profit de l’Ordre.
Elle lui murmura à l’oreille.

Serez-vous mon arme Ses’Kai Mora ?

Elle se retourna ensuite vers les augustes membres du conseil se tenant aux côtés de Ses’Kai, les bras croisés.

Mes vénérables collègues, soyez assurés que je ne cautionne ni n’accepte les dérives évidentes du Chevalier Mora ici présent ni sa vision de notre rôle. En d’autres circonstances, j’aurai plaidé pour qu’il rende bure et sabre séance tenante. Toutefois l’heure est grave et des circonstances exceptionnelles imposent des solutions exceptionnelles.

Elle ferma les yeux.

Si vous le permettez Maîtres, je m’engage à répondre des actes de Ses’Kai Mora en le mettant à mon service pour des opérations spéciales. Il sera notre arme, une arme qui inspirera la crainte à l’Empire, car la peur doit changer de camp. Je formerai le Chevalier Mora et lui apprendrai à maîtriser sa colère et à l’utiliser au service de l’Ordre.

Elle prenait un risque, mais cette occasion elle l’avait attendu depuis beaucoup trop longtemps. Maintenant qu’elle pouvait remettre l’Ordre sur le droit chemin elle le ferait. Trop d’innocents avaient péri à cause du laxisme, à cause de bons sentiments. Pourquoi ne pas essayer une autre méthode ? S'adapter ou survivre, les philosophes tiraient cet adage de la sagesse populaire, l'Ordre Jedi devait quitter sa zone de confort, se renouveller pour mieux exister. Tant pis pour les sensibilités.

Chevalier Mora, si vous devenez mon arme, je vous enverrai traquer du Sith et vous salir les mains pour que celles des Jedis restent propres et je vous fournirai tout ce dont vous avez besoin pour les missions spéciales que je vous confierai.

Elle se tourna vers lui d’un air absolument menaçant.

Mais par la Force ! Si j’apprends que vous avez à nouveau lever la main sur un Jedi, je vous assure que mon châtiment sera si terrible que c’est moi qu’on jugera ici une fois que j’en aurai terminé avec vous.

La promesse était lancée et Hildegarde Marja avait maintes fois prouvée que ses promesses étaient toujours respectées.

Elle partit ensuite se rasseoir et reprit une dernière fois la parole en réajustant sa bure, le regard fixé sur le sol comme si cette dernière phrase lui coûtait.

Cette proposition est entre vos mains chers collègues, soyez avisés que je me fierai à votre sagesse si la décision collecte prenait une autre décision.

Les décisions du Conseil étaient toujours collectives, l’intelligence commune était une des composantes essentielles dans la gouvernance de l’Ordre Jedi. La vieille Maîtresse tiendrait parole, elle savait pertinemment que sa proposition avait bien peu de chance d’être acceptée car contraire à leurs principes. Toutefois, elle faisait confiance à la sagesse et à la lucidité de ses pairs.





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Le cas Ses’Kai Mora tournait en rond. Le Chevalier campait sur ses positions, assumant jusqu’au bout son caractère, sa façon de penser et d’agir à l’encontre des codes jedi mais malgré tout en vouant une loyauté totale à l’Ordre. Le danger d’un basculement total et irréversible dans l’Obscur restait malgré tout une menace et une interrogation constante dans l’esprit du Whiphid, mais Tore commençait à entrevoir ce que le Conseil pouvait faire d’un individu pareil.

Ainsi qu’il l’avait déjà pensé pour lui-même, il était hors de question de relâcher un fauve de la trempe de Ses’Kai dans la nature sans aucune limite ou garde-fou. Il ne respectait déjà pas les principes de l’Ordre, Tore n’osait imaginer ce qu’il se passerait si le Conseil recourrait à cette éventualité.

Ce furent ses dernières paroles qui poussèrent le Maitre whiphid à envisager un autre avenir pour le Thyrsian, toujours au sein de l’Ordre mais qui correspondrait mieux à ses qualités – douteuses pour un Jedi, mais efficaces comme il le disait lui-même – que la pédagogie et la diplomatie. Utiliser la colère et la violence qui était en lui pour combattre l’ennemi au plus près du danger. Comme Ses’Kai le suggérait lui-même : le laisser se salir les mains puisqu’il aimait ça, mais dans l’intérêt de l’Ordre.

Les grands esprits s’étaient apparemment rencontrés dans cette salle, puisqu’Hildegarde posa des mots sur les réflexions du Whiphid. Tore et elle n’étaient pas toujours en accord sur tous les points, mais ils partageaient beaucoup sur la manière dont ils désiraient diriger l’Ordre tant qu’ils siègeraient au Conseil. S’il garda une certaine mesure, il approuva les propos de sa consœur.

- Je partage l’avis de Maitre Marja. Nous nous trouvons dans une impasse puisque ni vous… » Il planta son regard dans celui du Chevalier. « … ni le Conseil… » Il désigna d’un geste l’ensemble de l’assemblée. « … ne révisera ses positions visiblement. Ayant également approché le Côté obscur, je me propose aux côtés de Maitre Marja pour former le Chevalier Mora, si d’aventure vous acceptez mes humbles conseils. Je préconise également que vous répondiez de vos actes devant le Conseil plutôt que seulement devant Maitre Marja. »

Non pas qu’il n’accordait pas sa confiance à la vénérable Jedi, bien au contraire, mais Tore estimait qu’il était de la responsabilité du Conseil tout entier de surveiller, d’encadrer, de recadrer le Thyrsian. Pour une question de discrétion, il était cependant d’accord pour que les missions que l’assemblée lui confierait se décident en séance secrète et ne soient transmises que de manière discrète. Des détails sur lesquels ils auraient à se décider en temps voulu.

- Je soutiens la proposition de Maitre Marja. »

Tore se calla dans le fond de son siège, les mains jointes devant son menton. C’était là aussi que résidait la sagesse du Conseil, savoir faire des compromis, retourner une situation épineuse à son avantage. Tore n’était pas un grand adepte des moyens détournés, flottant à la frontière entre la légalité et l’illégalité, mais la guerre imposait parfois de telles décisions. Elles n’étaient pas toujours faciles à prendre, celle-ci ne le satisfaisait d’ailleurs pas entièrement, mais elles étaient parfois meilleures que d’autres. En l’occurrence, le Whiphid ne voyait pas comment Ses’Kai aurait pu garder sabre et bure à la fin de cette séance si cette solution n’avait pas été avancée.

Ses'kai Mora
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Mais qu'avait-il été fou de ne se faire convoquer plus tôt ! Il avait pensé le Conseil fou, aveugle et timoré, et les réactions de ses pairs qui clamaient tous le dénoncer sur le champ n'avaient fait que l'encourager à penser qu'il était le seul à voir la réalité en face...mais par les Soleils, comme il était heureux de s'être trompé !
S'ils ne lui avaient pas inspiré que du bon, les Maîtres tendaient désormais pour certains à se rallier à son opinion. Non pas celle que le Côté Obscur était juste, mais bien qu'il fallait prendre des décisions radicales pour survivre, et espérer vaincre.
Maître Marja fut la première, une fois de plus, à le soutenir. Elle comprenait ce qu'il disait, ressentait, et mieux encore, la vénérable Jedi l'approuvait ! En le traitant d'arme, elle aurait pu l'insulter...mais ce n'était qu'un écho de son propre ressentiment. C'était la guerre, et dans une guerre il faut de quoi se battre. Un sourire lui étira les lèvres, chassant sa frustration alors qu'il commençait à entrevoir un avenir pour l'Ordre.

Mais sa satisfaction s'étouffa rapidement sous la méfiance lorsque la vieillarde s'approcha, se coulant contre lui comme une Twi'Lek sur une table de Nar Shadaa. Peut-être une réminiscence de ses armes de jeunesse, ou bien espérait-elle le séduire après avoir entendu parler de ses goûts pour la chose...mais une telle attitude, aussi bien qu'une ancêtre que d'une Maître Jedi siégeant au Conseil, le répugna et le mit totalement sur la défensive. Il lui fallut même se retenir de la gifler pour la faire reculer, en se disant qu'il faut pas frapper les vieilles peaux quand elles peuvent te soutenir.
Et bon sang, le Thyrsian eu raison de se retenir ! Non contente de le déclarer utile, voire indispensable à l'Ordre durant cette époque sombre, Hildegarde se proposa en plus d'en faire son agent spécial et de lui fournir à la fois le matériel et les cibles qu'il avait toujours espéré. C'était infiniment séduisant, même si elle se permit encore une menace ensuite, mais être tentant ne suffisait pas avec Ses'Kai...c'est même la raison pour laquelle il est là, à rendre des comptes aux Maîtres, plutôt qu'à servir l'Empire.

En revanche, le maître Tore Ae le surprit réellement. Lui qui était si conservateur et méfiant, tant envers le côté obscur qu'envers lui, se dévoilait maintenant à soutenir Hildegarde et même à se joindre à sa proposition avec bien plus de finesse et de franchise qu'elle ne l'avait fait.
Deux maîtres du Conseil ! Deux maîtres qui avaient côtoyé les puissances sombres de la Force, et qui acceptaient de reconnaître son utilité dans l'Ordre et le conflit, se proposaient de le prendre sous leur aile pour en faire un être plus grand que jamais. C'était un honneur sans précédent !
Profondément touché, même Ses'Kai choisit de s'incliner pour afficher sa déférence, son respect et son plaisir d'être enfin reconnu...mais n'allait pas s'arrêter là. Quand il se redressa, le duelliste ne souriait pas. Sa colère était retombée, mais pas son anxiété.


"Les mots me manquent pour vous exprimer ma joie. Je craignais pour l'avenir de l'Ordre, car je ne rencontrais jamais que des Jedis bas de plafond, incapable de comprendre l'urgence de la situation."

Il ne put s'empêcher d'avoir un bref rictus, alors qu'il brûlait d'impatience d'envoyer paître le prochain peigne-cul qui lui dirait "je vais le dire au conseil que t'es vilain pas bô". Car quand bien même le Conseil déciderait finalement, à la majorité, de l'exclure ou de le mettre sur la touche...il y aurait au moins deux Maîtres qui le soutiendraient, car jugeant ses compétences indispensables à l'heure actuelle.
Toutefois, il posa à nouveau les mains sur les hanches en se tenant bien droit, comme un défi, ou un avertissement.


"Cependant vous vous méprenez encore lourdement sur mon compte, et votre manque de discernement me choque. Car si vous êtes les plus sages de l'Ordre, alors l'Ordre va déjà au plus mal."

D'abord Alycius, qui le prenait de haut grâce à sa récente victoire. Puis Hildegarde, dont les tentations cachaient quelque chose au goût du Chevalier noir, puis Tore Ae, qui malgré qu'il fusse le plus...normal des trois, commettait encore une erreur de jugement.
C'était probablement stupide, ou même suicidaire d'insulter ouvertement des Maîtres qui venaient de difficilement lui accorder un début de confiance, mais Ses'Kai tenait à ce que tout soit clair, et faire tout ce qu'il pouvait pour aider les Jedis, fut-ce t-ils du Conseil, à progresser.


"Premièrement, je ne serais jamais l'arme, ou l'agent, personnel d'aucun d'entre vous. Peu m'importe votre rang, vos pouvoirs ou votre expérience, je me bats pour l'Ordre et non ses représentants. Je suis un Jedi, pas un chien de guerre !"

Il cracha ces derniers mots. C'était un peu contradictoire, alors qu'il venait de leur suggérer de le diaboliser, de l'utiliser comme ogre, juste avant...mais pour Ses'Kai la différence était très claire. Peu lui importait d'être utilisé comme une arme, comme un assassin, ou moyen de terreur...du moment que c'était pour l'Ordre et non pour les intérêts personnels de qui que ce soit. Il visa tout particulièrement Hildegarde en prononçant cette sentence.

"Deuxièmement, redescendez un peu de vos nuages. Je ne suis pas un Padawan qui cherche encore à ne pas se brûler avec son sabre d'entraînement. Vous ne me "formerez" pas comme si je n'étais qu'une motte de glaise."

Le Thyrsian s'arrêta quelques secondes pour reprendre le contrôle de sa respiration. En se laissant emporter, il risquait de tout gâcher...mais autant cela ne lui déplaisait pas d'être projeté comme une lance en plein coeur, s'il le fallait, de l'Empire Noir, autant être traité comme un vulgaire objet par quelques individus le braquait au plus haut point.

"J'ai pleinement conscience de mes forces et mes limites, bien plus que vous ne pourrez jamais les connaître. J'ai construit mes techniques au coeur même des fusillades et des assauts. En essayant de m'inculquer vos méthodes, vous gagneriez juste à me ralentir."

Car très clairement, c'est précisément car le duelliste s'était affranchi des habitudes Jedis qu'il était devenu aussi fort et véloce. S'il laissait des maîtres, sceptiques et bien-pensants, essayait de le modeler à leur image...tout ce qu'il en tirera, c'est de perdre son identité propre qui le rend si mortel.

"Et troisièmement, je suis déjà l'arme de l'Ordre. Je vais déjà sur le champ de bataille pour montrer aux Siths ce qu'est réellement la colère et la violence. Pendant que certains se vantent de leurs exploits au lieu d'en faire de nouveaux, moi je brisais des tyrans, des traîtres et des Guerriers de l'Obscur."

Ses'Kai croisa les bras, à nouveau. Lui qui avait constamment la bougeotte se sentait devenir impatient de retourner au front le plus vite possible, maintenant que des maîtres se disaient prêts à le soutenir...du moins avant sa petite diatribe mal sentie.

"Maintenant, si vous êtes rassurés sur ma loyauté, je serais plus que ravi d'aller jusqu'à Korriban pour trancher la tête de l'Impératrice elle-même, et de chacun des ignobles bâtards qui la servent sur mon chemin une belle façon de dire qu'il n'avait peur de rien, ni personne, mais qu'il attendait juste qu'on le traite avec un minimum de bon sens Je n'ai pas besoin de leçons, de pitié ou même d'aide. Seulement d'une cible. Nommez, Maîtres, et je tuerais."

Fut-ce Sai Don lui même qui lui en donnerait l'ordre, le Thyrsian refuserait probablement d'agir...mais si l'injonction était votée par le Conseil, ratifiée par le plus grand nombre, voire publiquement, alors le couperet ne tarderait pas à tomber. Voilà qui le ravissait, voilà tout ce qu'il attendait depuis de bien trop longues années.
Il allait pouvoir se lâcher à fond, enfin !


"Ah, et une dernière chose Maître Marja. Je n'ai jamais combattu un Jedi qui n'ait pas accepté de m'affronter. S'ils refusent, je passe mon chemin il marqua un instant d'hésitation avant de hausser les épaules ou alors je leur gueule dessus jusqu'à les faire fuir. Mais je ne les combats pas."

Il jeta un coup d'oeil vers Ae. C'est vrai qu'il avait probablement été...un peu sec, en leur disant d'aller se gratter, qu'il n'avait pas besoin ne serait-ce que de Conseils, alors que le Whiphid proposait humblement son aide. Cela lui donnait envie de le rencontre en privé, au calme...mais le duelliste se dit qu'il irait le voir plus tard au besoin.
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Ses’Kai était un être complexe et difficile à cerner. Dans un premier temps, il pouvait vous remercier et se montrer respectueux, avant de retomber dans ses travers et de repartir à l’insulte et à la provocation. Somme toute, il était finalement plutôt facile de lire entre les lignes acerbes du Jedi et de le pousser dans le sens désiré. Ses’Kai ne voulait pas avoir l’impression d’agir pour l’intérêt de quelques-uns mais pour celui de l’Ordre tout entier, et il refusait à peu près toute forme d’autorité.

- Ne vous méprenez pas Chevalier, nous ne souhaitons pas que vous soyez l’arme d’aucun d’entre nous. Vous souhaitez combattre pour l’Ordre, au nom de l’Ordre, alors saisissez cette opportunité. D’après vos propos, vous le faites déjà. Alors combattez le Côté obscur, mais tenez-vous à l’écart de vos condisciples qui, s’ils n’affichent pas votre… détermination, s’efforcent de lutter eux aussi contre ce mal. »

Ce point était important. Après tout, Ses’Kai était initialement jugé pour son comportement envers les autres membres de l’Ordre. Il fallait que le Conseil focalise l’agressivité du Thyrsian sur les Sith et les Impériaux, pas sur ses semblables. Et agir au nom de l’Ordre impliquait d’en rendre compte au Conseil lui-même, que le Chevalier le veuille ou non. D’un autre côté, Tore estimait qu’il valait mieux pour lui qu’il soit jugé par ce même Conseil, plus conciliant, que par une cour martiale républicaine qui hésiterait sûrement moins sur le fin mot de l’histoire.

- Vos méthodes d’apprentissage personnel vous regardent. Vous avez appris au cœur des batailles, tant mieux pour vous. Mais je vous prie de bien vouloir accepter nos conseils pour ce qui est du Côté obscur, Chevalier Mora. Comprenez bien qu’il ne s’agit pas de vous modeler pour faire de vous le Jedi parfait… » Cette cause était d’ores et déjà perdue. « … mais de vous accompagner sur cette voie que vous avez choisie. Marcher au bord de l’Obscur est un chemin bien plus périlleux que vous ne le pensez, Chevalier. Pour vous, pour que vous restiez le Jedi que vous souhaitez être, acceptez nos conseils. »

Tore capta le rapide coup d’œil du Chevalier, tout en espérant que son calme et sa pondération étaient parvenu à trouver un certain écho chez le Thyrsian. La confrontation par les armes d’Alycius, ou par les mots d’Hildegarde, n’avait visiblement pas touché le Jedi autant qu’on aurait pu s’y attendre. Les brutes avec du répondant aimaient généralement qu’on leur rentre dedans, mais Ses’Kai en avait profité pour étayer un peu plus ses propos accusateurs envers le Conseil et l’Ordre.

Le Whiphid, s’il se défendait bien d’avoir trouver la clé pour comprendre et capter un tant soit peu l’attention de Ses’Kai, avait opposé ses propres armes face à son épineuse situation et espérait qu’il était parvenu à toucher ce petit détail qui amènerait l’oreille du Thyrsian à être un peu plus attentive. Evidemment, il s’attendait aussi à un nouveau flot irrespectueux de paroles. Tore ne serait plus surpris d’un nouveau changement d’attitude chez le Chevalier.

- Maitres, je pense qu’il est temps de statuer sur le cas du Chevalier Mora. Pour ma part, je réitère mon soutien à la proposition de Maitre Marja, dont les tenants et aboutissants devront cependant être discutés ultérieurement. J’appelle donc mes estimés collègues à se prononcer sur cette affaire. »

Tout ou presque avait déjà été évoqué concernant le cas Mora, et les arguments des uns et des autres commençaient à se répéter. Le Conseil et le Jedi campaient sur leurs positions mais un terrain d’entente pouvait être trouvé si l’assemblée soutenait la proposition d’Hildegarde Marja. Tore avait encore apporté son soutien en ce sens, bien que de nombreux points restaient encore à définir concernant les missions du Thyrsian et leurs responsabilités respectives. Mais sa voix n’était pas celle du Conseil tout entier, et certains des Maitres présents pouvaient encore s’y opposer.

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[HJ: J'avais écrit une moitié de RP jamais postée avant la proposition d'Hildegarde -__-. Aujourd'hui perdue, je dois tout recommencer, donc désolée de la qualité.]

Les yeux rivés sur Ses'Kai, Alycius essuya les insultes d'un simple regard digne. Bien qu'il estime devoir encore s'améliorer, travailler, il n'attendait rien d'un tel énergumène et certainement pas un jugement valable. Pas du tout vexé puisque nullement atteint mais aussi peu envieux de lui donner raison en engageant un bras de fer, le Nazzar décida d'ignorer purement l'homme, une chose difficile à faire tandis qu'il déversait son venin sur l'Ordre, y compris après la proposition plus que généreuse d'Hildegarde.

- Las, il me semble que votre offre, généreuse et éclairée, Maître Marja, ne soit déjà en train d'échouer avant même d'être conclue. Je serais vous que je ne placerai guère d'espoir dans ce garçon.- Oui, garçon. Ses'Kai avait définitivement perdu son rang d'homme aux yeux de l'équidé, qui le jugeait désormais comme un Padawan perturbant, perturbé.- Mais puisque l'autre solution n'est guère Jedi, du moins de prime abord... Je voterai prudemment pour votre solution. Néanmoins, s'il échoue, vous n'en serez pas l'unique responsable, sinon nous tous. Il serait inconcevable, injuste de vous faire porter ce poids. -Du reste, Alycius serait affligé de punir Hildegarde pour un échec de toute évidence... Évident. Il n'acceptait pas qu'une telle dame soit sali par ce petit morveux.- De ce fait, si Maître Marja aurait la préférence pour donner des ordres, c'est devant nous tous qu'il devrait répondre.

En effet, Alycius se fichait complètement de ce qu'avait pu pérorer Ses'Kai à propos du fait qu'il n'appartenait à personne et ne serait pas un bras armé, sachant qu'avant il semblait s'octroyer ce titre. Bien que contre l'esclavage, le Maître jugeait qu'en appartenant à une structure, Ses'Kai devait s'y soumettre. Que le nombre d'aînés soit plus ou moins restreints importait peu, surtout lorsqu'on était coupable de débordements donnant lieu à un genre de sanction. Ce ne fut qu'avec cette ultime phrase que le Nazzar concéda un regard à l'homme. L'ultime. S'il se soumettait à la majorité pour le bien de l'Ordre, à ses yeux, Ses'Kai n'était en fait, même plus Jedi.

- Continuez donc votre crise de caprices et vos négociations alors que vous n'êtes guère en position de le faire. Pour ma part, cette séance est terminée.

Le cas était classé, même si au fond, Alycius était déçu qu'après toutes les chances déjà offertes à Ses'Kai, il l'aurait fait glisser, fermement, vers la porte de sortie. Le problème et le Gardien en était conscient, était le danger que représentait le Colérique dehors. Ayant au moins la vertu-peut-être l'unique que le Jedi lui prêtait.- d'être sincère, sans mauvais jeu de mots, l'homme sombre avait déjà annoncé la couleur: il continuerait, pauvre fou orgueilleux, d'appliquer sa justice, unilatérale, violente. Restait une solution dont le Maître avait entendu parler, à l'instar de ses collègues, peut-être. Il en savait juste suffisamment pour croire que ce n'était pas une légende, que le processus, un rituel, pour retirer la Force à un Jedi ou un Sith était possible. C'était néanmoins un châtiment cruel, sans retour possible. S'il l'aurait appliqué à Ses'Kai, il n'osa pas le proposer à ses pairs, préférant stratégiquement attendre un débordement de l'homme. Si ce sale gosse décidait de fuir l'Ordre -ce dont l'équidé doutait, vu sa tendance à penser avoir raison en toutes circonstances.- tant pis. Cela ne ferait qu'un fou de plus dans cette Galaxie. Un fou puissant, certes, mais pas plus que ce Nesanto apte, lui, à contrôler ses émotions, combattre froidement.

Dans le cas donc, où le Thyrsian décidait de partir pour tuer tous ceux qui répondaient à sa définition de vilain, sa lame s'abattrait sur la sienne, Alycius El'Dor, et la Force les départageraient alors. Il n'avait pas peur. Une chose était de reconnaître le savoir, le don de Ses'Kai qui aurait, sans quoi, déjà succombé à des blessures, un coup fatal. Une autre était de se terrer face à ce colosse érigé par la rage et guère plus. Fait d'un seul matériel, tel le fer, il suffisait de trouver la rouille de ce bloc uniforme, insipide au fond. C'était bien plus faisable que face à un Seigneur Sith au caractère nuancé, composé de divers matériaux aptes à se soutenir les uns les autres si l'on trouvait la faiblesse, l'antonyme de l'un d'eux.

Au fond, Alycius espérait un échec de l'Irrécupérable. Sans colère mais fatigué, déçu, il avait hâte de remettre de l'Ordre au sein du Temple. Une bonne manière de commencer à retrouver les traditions serait de donner un coup de pied dans l'arrière-train du Perturbateur. Celui qui dévorait, seul, la majorité de leurs principes, notamment à propos du contrôle de soi, de la sagesse et du dialogue. Tout aussi Gardien que Ses'Kai et pas des plus pacifiques, le Nazzar avait toutefois un minimum de respect pour leurs idées. Il estimait donc que le Thyrsian, sans limite pour sa part était un mauvais exemple pour les Padawans, sans compter qu'il s'attendait à un grave accident dans une salle d'entraînement un jour. Incapable d'entendre Hildegarde et Tore l'avertir à propos de l'obscurité qu'eux avaient connus, Ses'Kai démontrait être sans espoir. La seule chose que redoutait Alycius était que ce jour où se produirait le probable accident, celui où inévitablement, le Chevalier attaquerait un de ses pairs, ils arrivent pour découvrir son cadavre.
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