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# [Boz Pity] La couleur des regrets [PV Halussius] - Ven 26 Oct 2018 - 14:35
On dit qu’il est inutile de noyer son chagrin dans une bouteille, que seul le temps efface l’amertume et la frustration. Peut-être. Mais je m’en moque éperdument en cet instant, alors que ma bouche embrasse goulument le goulot de ma bouteille à demi vide. L’alcool ne supprime probablement pas ce chagrin, cette colère qui obscurcit mes pensées d’un voile nocif mais elle atténue, pour un moment, toute cette rancœur qui sommeille en mon sein.
Dranor… rien que de jeter son nom aux alizées, comme un cri, une blessure à vif, déclenche en moi, une sensation de trahison. Mais au fond, ne l’ai-je pas cherché … à tant vouloir briser cette solitude qui me drape, à tant espérer la chaleur d’un autre dans le froid obsidienne de la nuit. Je suis une idiote, et je n’ai pas d’excuse. Pour Ighelm, j’avais celle de l’innocence, Léonard, celle de ma naïveté, mais pour Dranor, je savais ce qu’il en était. Je l’ai toujours su, toujours connu. Il n’est pas de ces hommes à s’attacher à une seule femme, et lorsque les événements le dépassent… il fuit. Ah en ceci, il ressemble tant aux autres, il faut croire que la lâcheté et la veulerie sont une marque de fabrique masculine.
La boisson me brûle la gorge, mais toujours moins que ma déception. Bientôt une année de silence. Et rien… pas un message, pas un signe, rien que de la friture sur un canal de communication. Je lui ai laissé l’opportunité de s’expliquer, je lui ai laissé le temps de revenir après cette dispute sur Pakuuni, mais il a choisi de disparaître, sans un mot, sans un au revoir. Je pourrais, j’imagine, mobiliser des ressources de Boz pour découvrir où il se terre, mais je m’y refuse. Il va bien. Je le sais. Je le sens au travers du lien de Force fragile qui nous unit. Enfin, bientôt, alors qu’il se dénoue brins après brins, déception après déception, larme après larme, il ne restera plus rien de ces sentiments et de ces serments tissés entre nous. Rien qu’un écho, un souvenir encore un peu cruel.
Mon regard se porte sur l’horizon embrasé de l’aube, sur les cimes des arbres baignés d’une lumière rougeoyante sous leurs dentelles de givre. L’hivers est froid sur la plaine balayée par un vent glacé, mais tellement majestueux. Une belle journée, froide et mordante. Oui, une belle journée pour laisser s’envoler dans la brise, les derniers lambeaux d’une tendresse, les derniers espoirs d’une relation brisée. Je n’aurais jamais dû lui autoriser l’accès à mon cœur, à ce maudit pirate.
Et, dans ce matin blanc teinté d’or, ma main se déploie devant moi, s’ouvrant sur le seul objet qui nous relie encore. Sa photo. Lestée de souvenirs en clair-obscur, elle parait si extravagante, avec son visage paré d'un sourire radieux et son costume rose bonbon. Mes paupières se closent sur mes regrets, alors que des éclairs bleutés viennent lécher la photographie. Elle se racornie, se décolore, et brule jusqu’à ce que le vent chasse de mes doigts, les dernières cendres d’un amour mort-né.
« Tu ne devrais pas être ici… » glissais-je d’une voix lasse à cette présence familière derrière moi, avant de porter à mes lèvres, une rasade d’alcool, sous une nuée de flocons duveteux.
Dranor… rien que de jeter son nom aux alizées, comme un cri, une blessure à vif, déclenche en moi, une sensation de trahison. Mais au fond, ne l’ai-je pas cherché … à tant vouloir briser cette solitude qui me drape, à tant espérer la chaleur d’un autre dans le froid obsidienne de la nuit. Je suis une idiote, et je n’ai pas d’excuse. Pour Ighelm, j’avais celle de l’innocence, Léonard, celle de ma naïveté, mais pour Dranor, je savais ce qu’il en était. Je l’ai toujours su, toujours connu. Il n’est pas de ces hommes à s’attacher à une seule femme, et lorsque les événements le dépassent… il fuit. Ah en ceci, il ressemble tant aux autres, il faut croire que la lâcheté et la veulerie sont une marque de fabrique masculine.
La boisson me brûle la gorge, mais toujours moins que ma déception. Bientôt une année de silence. Et rien… pas un message, pas un signe, rien que de la friture sur un canal de communication. Je lui ai laissé l’opportunité de s’expliquer, je lui ai laissé le temps de revenir après cette dispute sur Pakuuni, mais il a choisi de disparaître, sans un mot, sans un au revoir. Je pourrais, j’imagine, mobiliser des ressources de Boz pour découvrir où il se terre, mais je m’y refuse. Il va bien. Je le sais. Je le sens au travers du lien de Force fragile qui nous unit. Enfin, bientôt, alors qu’il se dénoue brins après brins, déception après déception, larme après larme, il ne restera plus rien de ces sentiments et de ces serments tissés entre nous. Rien qu’un écho, un souvenir encore un peu cruel.
Mon regard se porte sur l’horizon embrasé de l’aube, sur les cimes des arbres baignés d’une lumière rougeoyante sous leurs dentelles de givre. L’hivers est froid sur la plaine balayée par un vent glacé, mais tellement majestueux. Une belle journée, froide et mordante. Oui, une belle journée pour laisser s’envoler dans la brise, les derniers lambeaux d’une tendresse, les derniers espoirs d’une relation brisée. Je n’aurais jamais dû lui autoriser l’accès à mon cœur, à ce maudit pirate.
Et, dans ce matin blanc teinté d’or, ma main se déploie devant moi, s’ouvrant sur le seul objet qui nous relie encore. Sa photo. Lestée de souvenirs en clair-obscur, elle parait si extravagante, avec son visage paré d'un sourire radieux et son costume rose bonbon. Mes paupières se closent sur mes regrets, alors que des éclairs bleutés viennent lécher la photographie. Elle se racornie, se décolore, et brule jusqu’à ce que le vent chasse de mes doigts, les dernières cendres d’un amour mort-né.
« Tu ne devrais pas être ici… » glissais-je d’une voix lasse à cette présence familière derrière moi, avant de porter à mes lèvres, une rasade d’alcool, sous une nuée de flocons duveteux.
Halussius Arnor
# Re: [Boz Pity] La couleur des regrets [PV Halussius] - Mer 14 Nov 2018 - 9:55
L’air de l’habitat était encore chargé de cette vapeur humide et lourde qui se manifeste à la faveur d’une douche bien chaude, comme aimait les prendre Halussius. Allongé sur sa couche, la musculature du torse saillante et ne portant qu’un simple vêtement ample sur le bas de son corps, il laissait son regard absent conduire son esprit dans les méandres de ses songes.
Au milieu des chimères et des pensées qui se matérialisaient dans son esprit, une apparition demeurait et revenait malgré les efforts d’Halussius pour la dissiper. Un homme… celui de ses pensées et de son coeur. Loin de lui sur Alderaan, Arien vivait une vie paisible et honnête ne se doutant même pas qu’il avait aimé Halussius autant que lui l’aimait. La décision que l’ancien Jedi avait prise de lui effacer la mémoire et de lui offrir une nouvelle vie loin de son cloaque malsain de Nar shaada, ne fut pas facile… mais elle était nécessaire sur le moment. Et même si le chemin d’Halussius a prit un tout autre tournant, il cherche inlassablement à se convaincre qu’il s’agit encore d’une bonne décision.
Il fit par tourner sa tête drapée de ses cheveux mi-long encore mouillés qui laissaient une belle auréole humide sur son duvet. À travers le hublot de son habitat ses yeux se perdaient déjà dans les flocons immaculés qui descendaient gracieusement du ciel sous un fugace lever de soleil. Ce spectacle innocent arrivait à transporter son esprit ailleurs et dissipait sa mélancolie passagère.
Ce relevant pour observer la neige tomber, Halussius passa devant une machine dans laquelle se trouvait une tasse qui commença à se remplir de thé en train d’être réhydraté. Ce n’était pas le meilleur des thés, mais réussir à faire venir du thé hapien à Refuge était plutôt compliqué et rare. La neige ne tombait pas encore depuis suffisamment longtemps pour teinter le sol de sa couleur éclatante, mais il se disait que cela n’allait pas tarder étant donné la température extérieure… Il appréciait d’autant plus de siroter son thé bouillant, comme à son habitude.
Mais si la neige lui offrait un moyen de s’évader de ses pensées profondes, son esprit n’avait de cesse de rester attentif aux mouvements et variations de la Force, il n’avait même pas besoin d’y penser au même titre que la respiration ou les battements de son coeur. Le phénomène était encore plus intense lorsqu’il s’agissait d’une personne proche. Tournant machinalement son regard au loin, comme s’il regardait vers l’horizon lointain d’un univers invisible, Halussius ressentit la présence de Velvet et sa douleur et l’éprouvait à son tour. Cette empathie démultipliée, cette emphase réelle était née juste après qu’ils eurent fusionné leurs esprits lors de leur affrontement. Même à l’autre bout de la galaxie l’un de l’autre, ils percevaient les émotions fortes de chacun.
Vêtu de sa veste longue et d’une écharpe légère, Halussius s’approchait peu à peu de Velvet alors assise à contempler les flammes dévorantes de sa déception et de son aigreur à l’encontre de celui qui avait frappé son cœur.
« Tu ne devrais pas être ici… »
Les pas d’Halussius étaient d’une discrétion quasi surnaturelle, mais il n’était pas surpris qu’elle s’adresse à lui. Il s’approcha d’elle avec la plus grande prévenance et lui glissa avec le plus grand soin un pan de tissu duveteux sur les épaules.
« Et voudrais-tu que je sois, alors que tu gèles sur place sans t’en rendre compte ? »
Tout aussi calmement et discrètement, il prit place à côté d’elle et désigna la bouteille qu’elle tenait en main.
« Me permettrais-tu ?»
Partager un peu de boisson enivrante… quoi de mieux pour deux amis sincères de commencer une discussion.
Au milieu des chimères et des pensées qui se matérialisaient dans son esprit, une apparition demeurait et revenait malgré les efforts d’Halussius pour la dissiper. Un homme… celui de ses pensées et de son coeur. Loin de lui sur Alderaan, Arien vivait une vie paisible et honnête ne se doutant même pas qu’il avait aimé Halussius autant que lui l’aimait. La décision que l’ancien Jedi avait prise de lui effacer la mémoire et de lui offrir une nouvelle vie loin de son cloaque malsain de Nar shaada, ne fut pas facile… mais elle était nécessaire sur le moment. Et même si le chemin d’Halussius a prit un tout autre tournant, il cherche inlassablement à se convaincre qu’il s’agit encore d’une bonne décision.
Il fit par tourner sa tête drapée de ses cheveux mi-long encore mouillés qui laissaient une belle auréole humide sur son duvet. À travers le hublot de son habitat ses yeux se perdaient déjà dans les flocons immaculés qui descendaient gracieusement du ciel sous un fugace lever de soleil. Ce spectacle innocent arrivait à transporter son esprit ailleurs et dissipait sa mélancolie passagère.
Ce relevant pour observer la neige tomber, Halussius passa devant une machine dans laquelle se trouvait une tasse qui commença à se remplir de thé en train d’être réhydraté. Ce n’était pas le meilleur des thés, mais réussir à faire venir du thé hapien à Refuge était plutôt compliqué et rare. La neige ne tombait pas encore depuis suffisamment longtemps pour teinter le sol de sa couleur éclatante, mais il se disait que cela n’allait pas tarder étant donné la température extérieure… Il appréciait d’autant plus de siroter son thé bouillant, comme à son habitude.
Mais si la neige lui offrait un moyen de s’évader de ses pensées profondes, son esprit n’avait de cesse de rester attentif aux mouvements et variations de la Force, il n’avait même pas besoin d’y penser au même titre que la respiration ou les battements de son coeur. Le phénomène était encore plus intense lorsqu’il s’agissait d’une personne proche. Tournant machinalement son regard au loin, comme s’il regardait vers l’horizon lointain d’un univers invisible, Halussius ressentit la présence de Velvet et sa douleur et l’éprouvait à son tour. Cette empathie démultipliée, cette emphase réelle était née juste après qu’ils eurent fusionné leurs esprits lors de leur affrontement. Même à l’autre bout de la galaxie l’un de l’autre, ils percevaient les émotions fortes de chacun.
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Vêtu de sa veste longue et d’une écharpe légère, Halussius s’approchait peu à peu de Velvet alors assise à contempler les flammes dévorantes de sa déception et de son aigreur à l’encontre de celui qui avait frappé son cœur.
« Tu ne devrais pas être ici… »
Les pas d’Halussius étaient d’une discrétion quasi surnaturelle, mais il n’était pas surpris qu’elle s’adresse à lui. Il s’approcha d’elle avec la plus grande prévenance et lui glissa avec le plus grand soin un pan de tissu duveteux sur les épaules.
« Et voudrais-tu que je sois, alors que tu gèles sur place sans t’en rendre compte ? »
Tout aussi calmement et discrètement, il prit place à côté d’elle et désigna la bouteille qu’elle tenait en main.
« Me permettrais-tu ?»
Partager un peu de boisson enivrante… quoi de mieux pour deux amis sincères de commencer une discussion.
Darth Velvet
# Re: [Boz Pity] La couleur des regrets [PV Halussius] - Dim 18 Nov 2018 - 16:24
Un rire sans joie perce le silence froid et enneigé. Mon rire. Dentelé de givre et de déception.
« On dit que le froid endort la douleur… je suis au regret de te dire que cela ne fonctionne que modérément pour les déceptions du cœur. » glissais-je serrant sur mon épaule le tissu molletonné.
Comment pourrais-je avoir froid, alors que le feu de la colère, de la résignation et de la déception embrase de lave mes veines, alors même que mes doigts crépitent encore de cette foudre brûlante et des cendres de ma relation morte-née. Pourtant, j’apprécie le geste plein de sollicitude d’Halussius, sa prévenance à mon égard. A mes yeux, son amitié solide est une couverture bien plus chaude que celle qu’il dépose sur ma peine et moi. On pourrait croire que les trahisons de mon cœur, ont eu raison de toutes sortes de rapprochement, que je fuirais aussi bien les amitiés que les amours sans discernement pour ne plus me laisser prendre dans les rets de ces sentiments déçus… mais ce n’est pas le cas. La solitude est un poids bien plus pesant,,bien plus difficile à supporter que la rancœur et l’amertume. Surtout lorsque la nuit se fait sombre et froide…
« Sers-toi… au moins, l’alcool ne fait pas défaut à l’oubli, même si le remède n’est qu’éphémère. »
Je lui tends la bouteille déjà à demi-engloutie par mes attentions.
« Comment supportes-tu l’absence de chaleur, Halu, comment supportes-tu la morsure de nos responsabilités alors qu’il n’y a personne avec qui partager et supporter ce fardeau ? Je suis fatiguée de marcher seule, fatiguée de m’endormir seule, fatiguée de me retrancher derrière la peur, fatiguée de laisser mon passé dicter encore aujourd’hui mes sentiments et mon bras… Et pourtant, à chaque fois que j’accorde ma confiance, que je laisse mon armure se fendre et un homme m’atteindre… à chaque fois je ressens la morsure de sa trahison. »
Je récupère la bouteille, avalant à mon tour une gorgée pour sentir le liquide ravager ma gorge. Déjà les prémices de ses vapeurs me grisent et me font m’épancher, alors que je sens en cet ami, la gémellité d’un même manque.
« Je sais que toi aussi, tu éprouves quelque chose de similaire… je le sens comme un écho. »
Je relève mon regard vers le sien,et la soie liquide de mes cheveux glisse sur ma joue pour dévoiler mon visage dénué de son écrin de glace et de ce masque qui habille usuellement mes traits. Depuis que nous nous sommes liés sur cette station, depuis que nos âmes se sont mêlées et nos esprits ouverts, je ressens avec justesse l’absence, ce trou dans sa poitrine qui, bien qu’il cherche à l’ignorer et le circonscrire, ne cesse de s’agrandir. En ceci, il me ressemble, bien que pour moi, il n’y ait personne pour combler ce vide, alors que pour lui, je soupçonne qu’il en aille autrement tant il persévère à ne pas le voir comblé.
« Dranor et moi… je savais que c’était incongru mais je voulais y croire… c’était stupide. Et inévitable.C’est moins mon cœur qui se brise que mon amour-propre… Au moins, je n’ai plus d’excuses pour étudier la proposition de mariage et d’alliance du clan Besadii… » grinçais-je, sans réellement prendre conscience que j’avance là un sujet dont seul Ragda est informé.
« On dit que le froid endort la douleur… je suis au regret de te dire que cela ne fonctionne que modérément pour les déceptions du cœur. » glissais-je serrant sur mon épaule le tissu molletonné.
Comment pourrais-je avoir froid, alors que le feu de la colère, de la résignation et de la déception embrase de lave mes veines, alors même que mes doigts crépitent encore de cette foudre brûlante et des cendres de ma relation morte-née. Pourtant, j’apprécie le geste plein de sollicitude d’Halussius, sa prévenance à mon égard. A mes yeux, son amitié solide est une couverture bien plus chaude que celle qu’il dépose sur ma peine et moi. On pourrait croire que les trahisons de mon cœur, ont eu raison de toutes sortes de rapprochement, que je fuirais aussi bien les amitiés que les amours sans discernement pour ne plus me laisser prendre dans les rets de ces sentiments déçus… mais ce n’est pas le cas. La solitude est un poids bien plus pesant,,bien plus difficile à supporter que la rancœur et l’amertume. Surtout lorsque la nuit se fait sombre et froide…
« Sers-toi… au moins, l’alcool ne fait pas défaut à l’oubli, même si le remède n’est qu’éphémère. »
Je lui tends la bouteille déjà à demi-engloutie par mes attentions.
« Comment supportes-tu l’absence de chaleur, Halu, comment supportes-tu la morsure de nos responsabilités alors qu’il n’y a personne avec qui partager et supporter ce fardeau ? Je suis fatiguée de marcher seule, fatiguée de m’endormir seule, fatiguée de me retrancher derrière la peur, fatiguée de laisser mon passé dicter encore aujourd’hui mes sentiments et mon bras… Et pourtant, à chaque fois que j’accorde ma confiance, que je laisse mon armure se fendre et un homme m’atteindre… à chaque fois je ressens la morsure de sa trahison. »
Je récupère la bouteille, avalant à mon tour une gorgée pour sentir le liquide ravager ma gorge. Déjà les prémices de ses vapeurs me grisent et me font m’épancher, alors que je sens en cet ami, la gémellité d’un même manque.
« Je sais que toi aussi, tu éprouves quelque chose de similaire… je le sens comme un écho. »
Je relève mon regard vers le sien,et la soie liquide de mes cheveux glisse sur ma joue pour dévoiler mon visage dénué de son écrin de glace et de ce masque qui habille usuellement mes traits. Depuis que nous nous sommes liés sur cette station, depuis que nos âmes se sont mêlées et nos esprits ouverts, je ressens avec justesse l’absence, ce trou dans sa poitrine qui, bien qu’il cherche à l’ignorer et le circonscrire, ne cesse de s’agrandir. En ceci, il me ressemble, bien que pour moi, il n’y ait personne pour combler ce vide, alors que pour lui, je soupçonne qu’il en aille autrement tant il persévère à ne pas le voir comblé.
« Dranor et moi… je savais que c’était incongru mais je voulais y croire… c’était stupide. Et inévitable.C’est moins mon cœur qui se brise que mon amour-propre… Au moins, je n’ai plus d’excuses pour étudier la proposition de mariage et d’alliance du clan Besadii… » grinçais-je, sans réellement prendre conscience que j’avance là un sujet dont seul Ragda est informé.
Halussius Arnor
# Re: [Boz Pity] La couleur des regrets [PV Halussius] - Ven 30 Nov 2018 - 11:08
Ainsi installés dans le froid apaisant et silencieux d’un jour de neige, Velvet et Halussius parlaient comme de vieux amis qui se seraient connus au berceau sans jamais se quitter. Ils se livraient l’un à l’autre sans concession à la faveur de cette bouteille de tord-boyaux qu’avait déjà bien entamée Velvet. La blessure au tréfonds de l’âme de la Mirialan était vive et ses sentiments de faits, tortueux. En buvant une bonne gorgée, l’ancien Jedi sentit les parois internes de son être de contracter au fur et à mesure du passage de l’alcool. L’effet était si fort qu’il regarda comme par réflexe et avec incrédulité la bouteille puis Velvet avant de finalement reposer la bouteille entre eux deux.
« Supporter… c’est un bien grand mot. Disons que j’endure, au gré de mon humeur. Depuis aussi loin que je me la solitude à toujours fait partie de moi. On nous encourageait à cultiver l’esprit d’équipe, l’esprit de corps au Temple, mais je n’y ai jamais été vraiment réceptif. Alors sûrement que cela m’aide à endurer, d’une certaine manière… mais sûrement pas à me dédouaner. »
Halussius regardait tomber les flocons de neige dans une danse douce et légère tout autour d’eux. Les fixer l’aidait à se concentrer et organiser ses pensées.
« Ce que je ressens, je ne peux que me l’imputer à moi même d’une certaine manière. J’ai rencontré Arien dans un contexte et pour des raisons peu recommandables… mais ce fut une agréable découverte pour nous deux. On découvrait chacun ce que signifiait vraiment « aimer »… dans le sens le plus noble et le plus intense du terme.
Je l’aime… et pourtant j’ai fais en sorte qu’il oublie l’amour qu’il avait pour moi.»
Le ton changea brusquement et acheva sa phrase dans un silence lourd de sens.
« Sachant la tâche qui est la mienne, j’ai considéré que j’aurais trop à faire pour lui accorder le temps et l’attention qu’il mérite… Je ne voulais pas le décevoir, le faire souffrir… ni me faire souffrir aussi. Je lui ai offert une nouvelle vie, un nouveau départ… il est heureux, vois-tu. Mais pas un seul jour ne passe sans que mes pensées ne se tournent vers lui.
J’ai fendu mon armure alors que je n’aurai pas dû… Mais je pense pas que c’était une chose stupide pour autant. Toi non plus, ce n’était pas stupide de croire à ta relation à Dranor. Je considère que l’amour est la chose la plus complexe et la plus difficile à envisager de l’univers. En comparaison étudier la Force reviendrait presque à apprendre une chanson pour les enfants…
Visiblement, toi et moi, nous ne sommes pas experts dans ce domaine ! »
Deux sentiments similaires et pourtant deux situations différentes. Velvet se sentait trahis par Dranor et Halussius estimait qu’il avait trahis Arien… Deux âmes tourmentées qui portant se livrait l’une à l’autre.
Halussius reprit alors une gorgée de la bouteille d’alcool, se disant cette fois qu’il était impossible de boire cette mixture. Et il tourna aussitôt son regard vers Velvet une fois la gorgée difficilement avalée.
« Qu’est-ce que cette histoire de mariage ? »
C’était comme si les mots de la non Sith lui revenaient soudainement, après un moment d’absence qui provoquait en lui stupeur et incrédulité.
« Supporter… c’est un bien grand mot. Disons que j’endure, au gré de mon humeur. Depuis aussi loin que je me la solitude à toujours fait partie de moi. On nous encourageait à cultiver l’esprit d’équipe, l’esprit de corps au Temple, mais je n’y ai jamais été vraiment réceptif. Alors sûrement que cela m’aide à endurer, d’une certaine manière… mais sûrement pas à me dédouaner. »
Halussius regardait tomber les flocons de neige dans une danse douce et légère tout autour d’eux. Les fixer l’aidait à se concentrer et organiser ses pensées.
« Ce que je ressens, je ne peux que me l’imputer à moi même d’une certaine manière. J’ai rencontré Arien dans un contexte et pour des raisons peu recommandables… mais ce fut une agréable découverte pour nous deux. On découvrait chacun ce que signifiait vraiment « aimer »… dans le sens le plus noble et le plus intense du terme.
Je l’aime… et pourtant j’ai fais en sorte qu’il oublie l’amour qu’il avait pour moi.»
Le ton changea brusquement et acheva sa phrase dans un silence lourd de sens.
« Sachant la tâche qui est la mienne, j’ai considéré que j’aurais trop à faire pour lui accorder le temps et l’attention qu’il mérite… Je ne voulais pas le décevoir, le faire souffrir… ni me faire souffrir aussi. Je lui ai offert une nouvelle vie, un nouveau départ… il est heureux, vois-tu. Mais pas un seul jour ne passe sans que mes pensées ne se tournent vers lui.
J’ai fendu mon armure alors que je n’aurai pas dû… Mais je pense pas que c’était une chose stupide pour autant. Toi non plus, ce n’était pas stupide de croire à ta relation à Dranor. Je considère que l’amour est la chose la plus complexe et la plus difficile à envisager de l’univers. En comparaison étudier la Force reviendrait presque à apprendre une chanson pour les enfants…
Visiblement, toi et moi, nous ne sommes pas experts dans ce domaine ! »
Deux sentiments similaires et pourtant deux situations différentes. Velvet se sentait trahis par Dranor et Halussius estimait qu’il avait trahis Arien… Deux âmes tourmentées qui portant se livrait l’une à l’autre.
Halussius reprit alors une gorgée de la bouteille d’alcool, se disant cette fois qu’il était impossible de boire cette mixture. Et il tourna aussitôt son regard vers Velvet une fois la gorgée difficilement avalée.
« Qu’est-ce que cette histoire de mariage ? »
C’était comme si les mots de la non Sith lui revenaient soudainement, après un moment d’absence qui provoquait en lui stupeur et incrédulité.
Darth Velvet
# Re: [Boz Pity] La couleur des regrets [PV Halussius] - Ven 30 Nov 2018 - 15:45
Je crois qu’Halussius n’est pas vraiment friand de ma liqueur. Ses yeux se plissent imperceptiblement, la commissure de ses lèvres se retroussent dans l’amorce d’une grimace et sa voix… sa voix s’altère légèrement.
« Qu’est-ce que cette histoire de mariage ? »
Mes doigts se disputent aux siens pour remporter la bouteille que je porte à mes lèvres, une nouvelle fois. Il me faut bien une rasade supplémentaire, un peu de ce courage liquide pour affronter l’éclat inquisiteur de son regard, et les perspectives qu’ouvre cette discussion.
« Une alliance scellée par un mariage. »
L’ironie de cet avenir si… alléchant, me frappe, atténuant l’effet agréable de l’alcool, et la sensation d’oubli de flou qu’il procure. Avec cette question, la longue liste de mes tracas me revient en pleine face, et je sens, sur mes épaules, le poids de mes responsabilités m’écraser de ses prérogatives.
« Les clans sont instables depuis la chute de Borenga. Les familles Hutt s’inquiètent, se renforcent, et les événements de Nar Shaada sont loin de les rassurer. Nous sommes enclavés dans les Territoires Besadii, et les Besadii, comme les autres Kajidics tremblent devant la menace de plus en plus tangible de Synia… »
Je marque une pause, et mon bras se délie, ma paume se tend vers les cieux, recueillant en son creux, quelques flocons duveteux. Mon regard se lève vers les nuages, mes cils se bordent de ces dentelles blanches et ma main se resserre sur cette neige jusqu’à sentir le liquide froid couler entre mes doigts engourdis.
« Tu vois … ils pensent que ma réputation pourrait… disons pourrait apporter une stabilité à leur autorité et être une dissuasion suffisante envers les dissensions qui naissent partout où Elle passe. J’imagine qu’ils ne crachent pas non plus sur notre réseau d’espions et nos sentinelles, pas plus que sur les talents de Ragda à vendre de la boue au prix de l’or. »
Je souffle, laissant quelques volutes de buée s’échapper d’entre mes lèvres.
« En échange, ils mettent leurs flottes à notre disposition pour la protection de nos Frontières et nous ouvrent une nouvelle voie de communication dans leur espace pour le convoi de notre production de Bota. La sécurité et des affaires en échange d’un nom et d’un mariage. Ce n’est pas un mauvais compromis… »
Et, ne suis-je pas libre ? Le cœur délié de toutes promesses ? Dranor est parti, mon orgueil ébréché, mes sentiments émiettés. La solitude demeure mon amante cruelle, celle qui m’enlace mordante, au creux de mes nuits sans sommeil. Il n’y aura pas d’amour dans ce mariage, juste une relation aride, désertique, juste une alliance dissimulée sous les apparences. Mais n’est-ce pas là une façon de m’asservir, de me lier, de glisser autour de ma gorge les chaines de ma liberté, n’était-ce pas ce que je reprochais à El sur Jabiim, lorsque nos sabres s’accrochaient et nos paroles se mesuraient.
« … tout a un prix, j’imagine, et la sécurité de Boz vaut bien ce sacrifice. Après tout, il n’y aura pas de consommation, pas de sentiment juste de la politique. » concluais-je sans en être réellement convaincue. « Ragda est plutôt d’accord, et cette proposition sera soumise au Conseil des guilde mais… je devine déjà ce que tu en penses. »
Ma bouche avale une gorgée, et le feu qui brule dans mon œsophage ne m’apporte nul réconfort.
« Tu ne devrais pas croire que l’éloignement d’Adrien est nécessaire à votre bonheur, que c’est l’unique solution envisageable, tout comme je ne devrais probablement pas envisager de dire oui à ces fiançailles. Tu sais, je crois que ce manque d’attention ou de temps à lui consacrer n’est qu’un prétexte pour éviter de réaliser combien il est difficile de devoir s’abandonner à quelqu’un en sachant que tu prends le risque qu’il écrase ta vie comme si elle n’était rien… S’oublier, ne plus diriger mais se laisser porter… oui c’est compliqué… mais si vous vous aimez, cela ne devrait-il pas être suffisant ? Enfin je suis, comme tu le dis, pas une experte. »
Je ricane légèrement, avec une tristesse insoluble dans le grain de ma voix.
« Toujours est-il que si les Guildes sont unanimes… et bien j’épouserais ce Kajidic"
« Qu’est-ce que cette histoire de mariage ? »
Mes doigts se disputent aux siens pour remporter la bouteille que je porte à mes lèvres, une nouvelle fois. Il me faut bien une rasade supplémentaire, un peu de ce courage liquide pour affronter l’éclat inquisiteur de son regard, et les perspectives qu’ouvre cette discussion.
« Une alliance scellée par un mariage. »
L’ironie de cet avenir si… alléchant, me frappe, atténuant l’effet agréable de l’alcool, et la sensation d’oubli de flou qu’il procure. Avec cette question, la longue liste de mes tracas me revient en pleine face, et je sens, sur mes épaules, le poids de mes responsabilités m’écraser de ses prérogatives.
« Les clans sont instables depuis la chute de Borenga. Les familles Hutt s’inquiètent, se renforcent, et les événements de Nar Shaada sont loin de les rassurer. Nous sommes enclavés dans les Territoires Besadii, et les Besadii, comme les autres Kajidics tremblent devant la menace de plus en plus tangible de Synia… »
Je marque une pause, et mon bras se délie, ma paume se tend vers les cieux, recueillant en son creux, quelques flocons duveteux. Mon regard se lève vers les nuages, mes cils se bordent de ces dentelles blanches et ma main se resserre sur cette neige jusqu’à sentir le liquide froid couler entre mes doigts engourdis.
« Tu vois … ils pensent que ma réputation pourrait… disons pourrait apporter une stabilité à leur autorité et être une dissuasion suffisante envers les dissensions qui naissent partout où Elle passe. J’imagine qu’ils ne crachent pas non plus sur notre réseau d’espions et nos sentinelles, pas plus que sur les talents de Ragda à vendre de la boue au prix de l’or. »
Je souffle, laissant quelques volutes de buée s’échapper d’entre mes lèvres.
« En échange, ils mettent leurs flottes à notre disposition pour la protection de nos Frontières et nous ouvrent une nouvelle voie de communication dans leur espace pour le convoi de notre production de Bota. La sécurité et des affaires en échange d’un nom et d’un mariage. Ce n’est pas un mauvais compromis… »
Et, ne suis-je pas libre ? Le cœur délié de toutes promesses ? Dranor est parti, mon orgueil ébréché, mes sentiments émiettés. La solitude demeure mon amante cruelle, celle qui m’enlace mordante, au creux de mes nuits sans sommeil. Il n’y aura pas d’amour dans ce mariage, juste une relation aride, désertique, juste une alliance dissimulée sous les apparences. Mais n’est-ce pas là une façon de m’asservir, de me lier, de glisser autour de ma gorge les chaines de ma liberté, n’était-ce pas ce que je reprochais à El sur Jabiim, lorsque nos sabres s’accrochaient et nos paroles se mesuraient.
« … tout a un prix, j’imagine, et la sécurité de Boz vaut bien ce sacrifice. Après tout, il n’y aura pas de consommation, pas de sentiment juste de la politique. » concluais-je sans en être réellement convaincue. « Ragda est plutôt d’accord, et cette proposition sera soumise au Conseil des guilde mais… je devine déjà ce que tu en penses. »
Ma bouche avale une gorgée, et le feu qui brule dans mon œsophage ne m’apporte nul réconfort.
« Tu ne devrais pas croire que l’éloignement d’Adrien est nécessaire à votre bonheur, que c’est l’unique solution envisageable, tout comme je ne devrais probablement pas envisager de dire oui à ces fiançailles. Tu sais, je crois que ce manque d’attention ou de temps à lui consacrer n’est qu’un prétexte pour éviter de réaliser combien il est difficile de devoir s’abandonner à quelqu’un en sachant que tu prends le risque qu’il écrase ta vie comme si elle n’était rien… S’oublier, ne plus diriger mais se laisser porter… oui c’est compliqué… mais si vous vous aimez, cela ne devrait-il pas être suffisant ? Enfin je suis, comme tu le dis, pas une experte. »
Je ricane légèrement, avec une tristesse insoluble dans le grain de ma voix.
« Toujours est-il que si les Guildes sont unanimes… et bien j’épouserais ce Kajidic"
Halussius Arnor
# Re: [Boz Pity] La couleur des regrets [PV Halussius] - Mer 12 Déc 2018 - 12:58
Le silence se fit roi après que Velvet eut terminé de parler. Ce n’était pas un silence pesant, lourd de gêne et de malaise, mais ce genre de silence qui s’installe naturellement lorsque l’on apprend une nouvelle conséquente. Ce qu’elle avait dit en dernier sur Arien était presque passé au second plan face à l’annonce de ce projet d’alliance.
Il serait exagéré de dire que la non-sith et le non-jedi étaient des amis à proprement parlé, au sens commun du terme. Ce lien particulier les unissant était d’une toute autre nature, différent, mais de toute évidence très intense. La Force n’était certes pas étrangère à tout cela, mais ce lien trouvait aussi sa substance ailleurs…
Dans l’esprit d’Halussius, quelque chose clochait dans les propos de Velvet. Il ne l’envisageait pas du tout consentir aussi facilement et avec autant de résilience à l’idée d’un mariage, même dit « fictif » car pour lui, de part sa nature même, un mariage ne pouvait l’être totalement.
« Puisque je représente le Nexus au sein du Conseil, je ne m’opposerai pas à cette proposition. Mais je ne peux pas l'approuver non plus. Tu sais ce que j’en pense, tu sais qu’à titre personnel, je la désapprouve. »
Le ton calme et posé d’Halussius brisa cependant le silence par la teneur de ses propos.
« Tu n’as pas à faire ce genre de sacrifice, Velvet. J’estime que tu en as suffisamment fait auparavant… Je n’ignore rien de la position fragile de Refuge, mais est ce une raison pour servir les intérêts des Kajidic ? Les Hutts sont changeants et leur parole vacille au gré de leurs intérêts.
La seule expérience qu’il avait des Hutts en vérité était celle qu’il avait eut avec Ragda lors de son mandat de chancelier. Ils avaient retrouvé de bons rapports aujourd’hui, certes, mais Halussius n’en oubliait cependant pas sa trahison. Il enchaîna aussitôt.
« Tu disais tout à l’heure être fatiguée de ton passée qui te dicte ta manière d’être aujourd’hui. Si cette alliance, ce mariage à lieu, ce clan brandira la sith que tu étais comme une menace contre leurs rivaux. Je ne pense pas que cela soit la bonne manière de laisser ton passé derrière toi... »
Il serait exagéré de dire que la non-sith et le non-jedi étaient des amis à proprement parlé, au sens commun du terme. Ce lien particulier les unissant était d’une toute autre nature, différent, mais de toute évidence très intense. La Force n’était certes pas étrangère à tout cela, mais ce lien trouvait aussi sa substance ailleurs…
Dans l’esprit d’Halussius, quelque chose clochait dans les propos de Velvet. Il ne l’envisageait pas du tout consentir aussi facilement et avec autant de résilience à l’idée d’un mariage, même dit « fictif » car pour lui, de part sa nature même, un mariage ne pouvait l’être totalement.
« Puisque je représente le Nexus au sein du Conseil, je ne m’opposerai pas à cette proposition. Mais je ne peux pas l'approuver non plus. Tu sais ce que j’en pense, tu sais qu’à titre personnel, je la désapprouve. »
Le ton calme et posé d’Halussius brisa cependant le silence par la teneur de ses propos.
« Tu n’as pas à faire ce genre de sacrifice, Velvet. J’estime que tu en as suffisamment fait auparavant… Je n’ignore rien de la position fragile de Refuge, mais est ce une raison pour servir les intérêts des Kajidic ? Les Hutts sont changeants et leur parole vacille au gré de leurs intérêts.
La seule expérience qu’il avait des Hutts en vérité était celle qu’il avait eut avec Ragda lors de son mandat de chancelier. Ils avaient retrouvé de bons rapports aujourd’hui, certes, mais Halussius n’en oubliait cependant pas sa trahison. Il enchaîna aussitôt.
« Tu disais tout à l’heure être fatiguée de ton passée qui te dicte ta manière d’être aujourd’hui. Si cette alliance, ce mariage à lieu, ce clan brandira la sith que tu étais comme une menace contre leurs rivaux. Je ne pense pas que cela soit la bonne manière de laisser ton passé derrière toi... »
Darth Velvet
# Re: [Boz Pity] La couleur des regrets [PV Halussius] - Sam 29 Déc 2018 - 18:26
J’inspire, la ligne d’horizon frissonnante sous la volute de mon souffle et la valse immuable des flocons. Je sais qu’il désapprouve, je la sens, cette boule de désaccord lovée, figé en son sein traversant son aura pour pulser sous ma peau. A moi aussi, l’idée de cette alliance, de mon nom accordé à celui de ce clan ne m’inspire pas un réel plaisir, mais quoi qu’il en dise, quoi qu’il en pense, nous devons chacun suivre la voie que nous nous sommes choisis. Ma rédemption s’appelle Refuge.
« Ils ne veulent pas la sith dissimulée en moi. Pas davantage que la jedi qui existe encore sous les cendres. Ce qu’ils cherchent c’est la peur qu’inspire la puissance, le pouvoir… Il est toujours question de pouvoir en politique. Ou de crainte… Je ne peux pas laisser mon passé complétement derrière moi Halussius, car autant je peux maudire les chemins de ma déchéance, autant je ne peux oublier qu’ils ont révélés celle que je suis. Je veux me détacher des peurs murmurées dans le traumatismes de mes souvenirs, je veux pouvoir être capable de sentir une main sur mon bras sans que la violence m’inonde et l’obscurité me noie. »
Mes cheveux volettent autour de mon visage, sombre et rebelle, en contraste avec ce paysage de neige, d’un calme imperturbable.
« De toutes façons, je ne suis attachée à personne… et la sécurité de Refuge m’incombe. Je ne me leurre pas, Halussius, les guerriers comme moi ne vivent généralement pas vieux, et je n’aurais pas de famille, ou de foyer, pas d’enfants. Si épouser ce hutt sert les nôtres sans avoir d’impact autre que l’usage de mon image, est-ce si mal ? Personne n’en sera blessé ou meurtri… pas de cœur brisé, d’espoirs volés… et même ce genre d’alliance peut se rompre si jamais je le regrettais. »
Peut-être… Ou non. Si Dranor n’avait fui, les événements seraient différents, ma décision probablement aussi. Mais son absence révélatrice ne favorise pas une autre perspective sur le sujet et je suis lasse d’attendre un signe de sa part. Alors oui, il n’y a rien d’idéal dans ces noces, rien auquel j’aspire avec l’innocence naïve d’une promise à ses épousailles et peut-être mes mots sont-ils davantage destinés à me convaincre moi, que le persuader lui, ou peut-être étaient-ils le cheminement nécessaire de ma réflexion pour aboutir à l’inéluctable prise de décision.
« Si une autre alternative se présente, je la saisirais, Halu, mais pour l’heure… Refuge est cerné par ce clan, nos défenses son médiocre et l’ignorance de notre existence un tissu qui se délite jour après jour. Tôt ou tard, il l’on nous cherche, on finira par nous retrouver et sans alliés, nous serons balayés… Refuge vaut bien un mariage. »
Je me retourne vers lui, et, mes lèvres lentement arborent un sourire qui ne brille pas jusqu’à la prunelle d’un regard absent.
« Je crois… que j’ai besoin, d’un peu d’activité, l’inertie et le repos me pèsent et on cette mauvaise tendance à faire ressortir une mélancolie dont je me passe volontiers… m’accompagneras-tu jusqu’aux aires d’entrainement ? » le questionnais-je, impatiente d’abandonner mes hésitations dans la sueur et les coups
« Ils ne veulent pas la sith dissimulée en moi. Pas davantage que la jedi qui existe encore sous les cendres. Ce qu’ils cherchent c’est la peur qu’inspire la puissance, le pouvoir… Il est toujours question de pouvoir en politique. Ou de crainte… Je ne peux pas laisser mon passé complétement derrière moi Halussius, car autant je peux maudire les chemins de ma déchéance, autant je ne peux oublier qu’ils ont révélés celle que je suis. Je veux me détacher des peurs murmurées dans le traumatismes de mes souvenirs, je veux pouvoir être capable de sentir une main sur mon bras sans que la violence m’inonde et l’obscurité me noie. »
Mes cheveux volettent autour de mon visage, sombre et rebelle, en contraste avec ce paysage de neige, d’un calme imperturbable.
« De toutes façons, je ne suis attachée à personne… et la sécurité de Refuge m’incombe. Je ne me leurre pas, Halussius, les guerriers comme moi ne vivent généralement pas vieux, et je n’aurais pas de famille, ou de foyer, pas d’enfants. Si épouser ce hutt sert les nôtres sans avoir d’impact autre que l’usage de mon image, est-ce si mal ? Personne n’en sera blessé ou meurtri… pas de cœur brisé, d’espoirs volés… et même ce genre d’alliance peut se rompre si jamais je le regrettais. »
Peut-être… Ou non. Si Dranor n’avait fui, les événements seraient différents, ma décision probablement aussi. Mais son absence révélatrice ne favorise pas une autre perspective sur le sujet et je suis lasse d’attendre un signe de sa part. Alors oui, il n’y a rien d’idéal dans ces noces, rien auquel j’aspire avec l’innocence naïve d’une promise à ses épousailles et peut-être mes mots sont-ils davantage destinés à me convaincre moi, que le persuader lui, ou peut-être étaient-ils le cheminement nécessaire de ma réflexion pour aboutir à l’inéluctable prise de décision.
« Si une autre alternative se présente, je la saisirais, Halu, mais pour l’heure… Refuge est cerné par ce clan, nos défenses son médiocre et l’ignorance de notre existence un tissu qui se délite jour après jour. Tôt ou tard, il l’on nous cherche, on finira par nous retrouver et sans alliés, nous serons balayés… Refuge vaut bien un mariage. »
Je me retourne vers lui, et, mes lèvres lentement arborent un sourire qui ne brille pas jusqu’à la prunelle d’un regard absent.
« Je crois… que j’ai besoin, d’un peu d’activité, l’inertie et le repos me pèsent et on cette mauvaise tendance à faire ressortir une mélancolie dont je me passe volontiers… m’accompagneras-tu jusqu’aux aires d’entrainement ? » le questionnais-je, impatiente d’abandonner mes hésitations dans la sueur et les coups
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