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La corruption de Tatooine était aussi vieille que les deux soleils qui tournoyaient autour de sa ceinture sableuse. Alycius détestait la corruption et le sable, ses grains indisciplinés avaient une tendance fâcheuse à se glisser dans les interstices de ses sabots ou pire, entre ses poils d'ébène. Il n'aimait pas de nombreuses choses, mais cette planète lui sortait directement par les naseaux, donc il abordait une mine de circonstance, davantage renfrognée encore que d'habitude. La seule chose qui remontait le moral du Maître -si l'on pouvait imaginer que ce ronchon en ait un, de moral,- était l'approche imminente de son objectif. Après le dossier encore chaud du Reptile Tyr Alaki, c'était une ancienne archive déjà classée, glacée qui était tombée sous sa main. De fil en aiguille, le Jedi était remonté de Simm Hund à la fille qui rôdait suspicieusement autour de l'atelier de couture légué par sa mère, et soit-disant offert à une employée. Le Nazzar avait ouvert de grands yeux ronds, offrant une attitude inédite à son visage habituellement sévère. Que les Siths se préoccupent de leurs finances faute d'un bulletin de salaire et d'une inscription à la sécurité sociale était compréhensible, mais qu'ils le fassent par le biais d'un magasin de couture? Alycius avait aussitôt pensé à une couverture pour faire passer de la drogue ou imaginer de mauvais coups, cependant il n'avait pas suivi le fil d'ariane tendu. Aujourd'hui il ne s'inquiétait pas de la légalité d'un local au sein de la planète la plus corrompue qui soit. Ce n'était pas la pelote qui l'intriguait, sinon le chat qui jouait avec, soit, l'ancienne gérante mystérieusement présente pour des réunions qui ne devraient plus la concerner.

Alycius ne se rappelait plus vraiment de ce fameux Simm Hund, sinon qu'il avait été, un Chevalier médiocre. Mais qui ne l'était pas à ses yeux ? Il était le premier à s'en faire le reproche à la moindre faille. Quoiqu'il en soit, de manière plus objective, l'homme n'avait guère marqué les anales de l'Ordre, ce n'était pas une honte puisque cela concernait environ 95% des Jedis, êtres exceptionnels en-dehors de leur Temple, rares et puissants, faibles et charlatans voir mystiques pour la Galaxie, communs pour leurs congénères, au sein de leur demeure. Simm ne s'était détaché du rang que lors de sa trahison. D'abord déclaré disparu, ce dernier avait ensuite été retrouvé un sabre-laser rouge entre les doigts. L'indifférence d'Alycius s'était transformé en mépris mais jeune chevalier à l'époque, il n'avait ni participé aux recherches, ni aux tentatives d'arrestation, et aujourd'hui non plus ce ne serait pas le cas. De fait, l'équidé venait pour sa fille, Denna. Elle aussi était sensible à la Force et le Jedi supputait qu'elle avait suivi les pas de son cher géniteur aux vus de ses liens avec l'Empire. Des liens toutefois distendus si l'on considérait que son voyage s'était fait en toute discrétion. Alycius partait sans à priori sur la Zeltronne, sachant qu'il était difficile de se dépêtrer de son éducation, bien que lui l'ait fait. Naître dans un milieu défavorisé donnait une excuse de base aux fautifs, même si continuer dans cette voie finissait par les condamner. C'était en tout cas moins condamnable que l'homme éduqué au Temple qui s'en détournait par la suite.

- Bonjour Denna.

D'une voix profonde, calme à défaut d'être douce, Alycius venait de pousser la porte d'une cantina tranquille où la Zeltronne passait parfois après ses fameuses réunions. Il avait attendu que celle-ci se termine plus ou moins, selon ses indics, afin d'avoir tout le temps de discuter avec la présumée Sith. Sans cacher son aura ni son rang au sein de la Force, le Nazzar apparaissait comme un voyageur exotique vêtu d'une toge civile rêche aux yeux des autres. Denna seule pouvait le percevoir, formant ainsi une bulle de connivence entre eux.

- Je ne vous veux pas de mal. Seulement discuter. De votre père, notamment. Je m'appelle Alycius El'Dor et vous aurez sans doute deviné mon affiliation. J'ai rouvert de vieux dossiers dans lequel se trouvait celui de Simm. - Il n'avait pas prononcé le nom de famille afin de ne pas compromettre l'identité de la jeune femme.- Par extrapolation, vous êtes très intéressante aussi Mademoiselle. Cette conversation ne vous coûtera rien. De fait cette planète ne fait évidemment pas partie de ma juridiction. Alors, seriez-vous prête à accepter une discussion autour d'un verre? C'est aussi l'occasion de me poser des questions et satisfaire votre éventuelle curiosité.

Direct. Espérant mettre en confiance la jeune fille de part sa transparence, le Maître resta debout auprès de la table. Il hésita à sonder son esprit, décidant toutefois de ne pas le faire. Il ne savait toujours pas si la gamine avait reçu une formation Sith, pas même si elle connaissait son père. En fait, le dossier lui avait surtout permis de la retrouver. Au fond cela dit, c'était mieux car la Zeltronne aurait l'impression de discuter d'égal à égal. Décidé à ne pas se mettre la pression, le Jedi attendait l'invitation de l'entrepreneuse. C'était un vieux dossier, intéressant, certes mais pas de quoi s'angoisser, surtout si c'était pour tout précipiter et donc tout faire rater.
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Teela Nitram attendait, seule, un peu nerveuse, assise à une table dans une cantina miteuse sur Tatooine, tripotant nerveusement la carte de crédits dans sa poche. Depuis le début de la guerre, rencontrer sa patronne était devenu très difficile, et la Zeltronne détestait Tatooine : les émotions autour d'elle étaient laides, et elle avait du mal à ne pas se laisser submerger par la méfiance et le mépris ambiants. Avec soulagement, elle entendit, puis vit celle qu'elle attendait, la jeune Zeltronne nommée Denna Hund, la rejoindre dans la cantina, puis à sa table.

Elle connaissait Denna depuis qu'elle était toute petite, juste une gamine qui aimait danser et les robes aux couleurs vives, qui riait fort et souriait souvent. Maintenant, elle avait grandi, et était devenue une jeune femme très séduisante, à la peau rose clair, et au cheveux bleus foncés. Aujourd'hui, elle portait une robe aux tons bleus crépusculaires, lui donnant une apparence plus austère qu'à son habitude : toutefois, dans les rubans qu'elle portait enroulés autour de son bras droit, comme un bandage, quelques-un semblaient briller d'un orange vif, attirant son œil vers le ruban dans ses cheveux, et le bracelet autour de son poignet gauche, eux aussi une touche bienvenue de couleur dans la tenue de Denna.

Teela se souvenait de Desi Derr, son ancienne patronne, et la mère de Denna. Elle adorait les couleurs vives, certes, mais accordait une importance énorme à son habillement, toujours pensé avec précaution, suivant des règles dont elle seule connaissait les détails. En regardant la jeune fille devant elle, la Zeltronne ne pouvait s'empêcher de revoir Desi, et, encore une fois, la pensée de la petite Denna seule dans l'Empire Sith la remplit d'inquiétude.

Mais elle repoussa vite ce sentiment, le remplaçant par des émotions bienveillantes envers Denna. Sur Zeltros, tout le monde étant empathe, ils avaient tous développé l'habitude de dissimuler leurs émotions négatives, et de toujours se concentrer sur les émotions positives, afin de ne pas déranger les personnes autour d'eux. Teela avait vécu là-bas toute sa vie, et avait tellement l'habitude de contrôler ses émotions qu'elle doutait que Denna puisse même les deviner.

***

Quand Denna entra dans la cantina, l'odeur de l'inquiétude de Teela emplit ses narines. Évidemment, elle pouvait en deviner la cause : Tatooine était un endroit difficile pour une Zeltronne, quoi que rien comparé à Korriban. De plus, bien que Denna ne porte jamais son sabre laser à sa ceinture, son amie devait avoir ses suspicions sur ce qu'elle était devenue.

En entrant, Denna lui fit donc un grand sourire, et fit le vide dans son esprit. En se déplaçant vers sa table, elle se concentra pour écarter ses propres émotions négatives, et, utilisant la Force en même temps que ses propres phéromones, elle envoya une vague de calme et de bien-être vers l'autre Zeltronne, la rassurant immédiatement.

"Salut Teela. Alors, comment vont les affaires ?"

Les affaires n'allaient pas très bien, en fait. Les deux Zeltronnes discutèrent pendant presque une heure, essayant de trouver des façons de relancer l'atelier de couture, et finalement décidant de repousser leur prochaine réunion à un an plus tard : les frais de ces rencontres devenaient trop importants pour la santé financière du petit commerce.

Finalement, Teela quitta la cantina avec soulagement, pressée de revenir sur Zeltros, et Denna resta seule, avec ses pensées. Elle commanda un autre verre, de l'alcool le plus fort disponible sur Tatooine, la carte de crédits hélas bien peu remplie dans sa poche, réfléchissant à une nouvelle source de revenus.

Mais tout d'un coup, elle fut sortie de ses pensées par quelque chose qu'elle ne s'attendait pas à ressentir ici : une aura dans la Force, qui lui fit regarder la porte de la Cantina immédiatement.

- Bonjour Denna. 

Denna regarda le nouveau venu, cachant sa surprise. Elle renifla très vite dans sa direction, et sentit... très peu. Elle sentit son pouls s'accélérer, et elle prit une longue inspiration, se calmant très vite.

- Je ne vous veux pas de mal. Seulement discuter. De votre père, notamment. Je m'appelle Alycius El'Dor et vous aurez sans doute deviné mon affiliation. J'ai rouvert de vieux dossiers dans lequel se trouvait celui de Simm.  Par extrapolation, vous êtes très intéressante aussi Mademoiselle. Cette conversation ne vous coûtera rien. De fait cette planète ne fait évidemment pas partie de ma juridiction. Alors, seriez-vous prête à accepter une discussion autour d'un verre? C'est aussi l'occasion de me poser des questions et satisfaire votre éventuelle curiosité. 

Elle prit une autre grande inspiration. S'il avait trouvé le dossier de son père, ce devait être un Seigneur Sith. Ce ne pouvait être qu'un Sith, mais un Sith qui contrôlait ses émotions aussi bien que... aussi bien qu'elle. Cette réalisation manqua de la faire frissonner. Peut-être même mieux qu'elle. Elle n'avait jamais vu personne comme ça, jamais ressenti la Force utilisée avec autant de calme et de maîtrise, et ce choc lui faisait même occulter l'apparence inhabituelle de la personne en face d'elle.

Il lui fallait en savoir plus, sur cet Alycius El’Dor, et sur ce qu’il savait d’elle, et de son père. Elle prit une seconde de plus, visualisant ses émotions comme des rubans tourbillonnant autour d’elle, et les repoussant fermement. Elle avait besoin de garder son calme pour ça.

- Je suis toujours partante pour une discussion autour d’un verre. Je vous l’offre même ! Elle dit avec un grand sourire, sortant la carte de crédits qu’elle venait de récupérer.

Elle regarda le barman, commandant pour elle-même un verre de l’alcool fort qui avait rempli les trois verres qui se trouvaient maintenant vides devant elle, puis reportant son attention sur la personne devant elle.


- Désolé de ma surprise je m’attendais pas à croiser quelqu’un qui connaisse mon nom ici. En tout cas, enchanté, Alycius – je peux vous appeler Alycius ?
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Pas l'ombre d'un doute. Pour lui, Denna savait très bien à qui elle avait affaire et le Jedi était d'autant plus étonné de sa bonhomie. Avec prudence, respect, Alycius projeta la Force au-devant de lui. L'onde le précéda, comblant la distance entre eux, déjà réduite. Elle s'enroula autour de l'esprit de l'héritière sans l'enserrer, polie, presque enjôleuse. Le Nazzar n'avait pas un caractère expansif de base, néanmoins la surprise d'être si bien reçu l'avait légèrement animé. La relation débutait sur une certaine empathie, car la Zeltronne -si Zeltronne soit-elle justement- rappelait au Maître ses propres débuts. Jeune, son aura différait déjà de celle des siens, fous à lier, attachés à leur secte plus qu'aux membres de leur propre famille. Denna semblait, de prime abord toujours, avoir échappé à la folie traîtresse de son père. Étonné et d'autant plus curieux, le Jedi accepta de se détendre un peu, esquissant un de ses si rares sourires, quelque peut timide pour ne pas dire crispé. Se retrouver face à une jeune fille joyeuse voulant lui offrir un verre, couverte de rubans et de couleurs le mettait presque plus mal à l'aise que de fixer son adversaire, sabre au clair. Manque d'habitude sans doute.

- Hum. Merci.

Un peu gêné, le Maître accepta l'offre, bien qu'il ne soit pas de son genre, lui le vieux jeu, de se laisser payer quoique ce soit par une jeune à l'économie sans doute instable. Ne désirant toutefois pas contredire son interlocutrice, il tira la chaise, s'assit et la ramena contre la table. Là où trônaient déjà trois verres vides dont l'odeur forte laissait peu de doutes quant à ce qui les avaient remplis. Pour sa part, l'équidé demanda un cocktail de fruits. Pas très ragoûtant d'ailleurs mais sur une planète sableuse, il ne fallait guère espérer mieux. Néanmoins, les limites imposées par son régime végétalien n'étaient pas sa préoccupation première. Alycius leva ses yeux sombres sur la jeune femme. Décidé à conserver au moins une de ses habitudes dans ce lieu, ces circonstances déroutantes, le Maître choisit la franchise.

- Nous sommes tous deux formés à la Force, ni vous ni moi ne nous en sommes cachés. Vu l'affiliation de votre père, je pensais que vous seriez également Sith... Est-ce le cas? J'admets que vous venez de parvenir l'exploit de pousser mon mur de certitudes à s'effriter.

Au bout du compte, le Jedi pourrait deviner le rang de la Zeltronne, cependant il ne voulait pas la brusquer. Une idée faisait son chemin après avoir senti cette aura étrangement adoucie pour une adepte du côté obscur mais c'était beaucoup trop tôt pour l'appliquer ou même y songer. Discipliné jusque dans ses propos, le Nazzar renonça à cette étape qui ne verrait peut-être jamais le jour dans leur conversation.

- Hum. Oui évidemment. Appelez-moi comme vous le désirez.

Difficile à accepter en réalité pour un personnage comme lui, modeste mais rôdé à l'ordre. Il aimait que tout soit à sa place et s'il avait durement gagné son rang de Maître, il estimait que les plus jeunes enfants de la Force devaient le nommer par son rang. Denna n'appartenait toutefois pas à son Ordre, elle consentait déjà à lui parler alors que ce n'était en rien obligatoire, Alycius devait donc céder sur ce menu détail qui finit par ne même plus le déranger.

- Que faites-vous sur Tatooine? Selon le dossier de votre père, lequel déborde un peu sur des données vous concernant, votre mère disposait d'un Atelier de Couture que vous auriez remis à quelqu'un d'autre dans le besoin. Un geste très généreux pour...

Une Sith? Que se passait-il? Où était la méchante lame-rouge assoiffée de pouvoirs? Alycius le vieux jeu était un peu perdu. Il faisait des efforts pour n'en laisser rien paraître, un air serein fiché sur sa fine tête.

- En ce qui concerne Simm, il fut Jedi avant d'être Sith et a décidé de tourner le dos à notre Ordre. Des Chevaliers retrouvèrent sa piste à l'époque mais ils échouèrent. Pour le retrouver ou le ramener à la lumière, je l'ignore... Toujours est-il que des années plus tard, je rouvre le dossier. De nombreux apprentis disparaissent et nous sommes inquiets pour leur intégrité physique ou mentale. Je les recherche pour leur porter secours, du moins s'ils le désirent.

Le jeune Jedi ignorait totalement avouer une affiliation dont en fait Denna ignorait tout. Il ne s'attendait donc à aucune réaction surprise voire agressive de sa part. Tranquillement adossé à sa chaise, le Maître s'était tu après avoir exposé sa mission en toute sincérité. Évidemment, il n'avait rien divulgué de son mépris pour les anciens Padawans qui quittaient le giron de l'Ordre par caprice, cédant à la tentation. Son but était de retrouver ceux qui n'avaient pas eu le choix, leur porter secours comme Nils enlevé pour des combats dans l'arène d'une arrogante Hutt. Tyr Alaki sur Nar Shadaa lui avait honteusement menti, essayant par une pirouette maladroite de lui faire croire qu'il n'était pas ce saurien lâche et colérique qui avait fui du Temple. Le Maître l'avait laissé sur sa planète corrompue avec le sentiment d'avoir perdu du temps, de l'avoir dérobé à des jeunes apprentis qui voulaient réellement faire parti de l'Ordre, qu'on ne secourait jamais par manque de moyens plus que de conviction. Ces gamins laissés à eux-même finissaient par être les plus terribles des Siths, convaincus que l'Ordre Jedi se moquaient de leur sort. C'était l'unique cas de figure qui déclenchait l'empathie du Nazza si sévère. Ces ex Padawans devenus Siths pour survivre ou encore ceux qui n'avaient jamais eu le choix, nés du mauvais côté de la barrière comme éventuellement Denna.

Attentif, le Jedi tourna ses deux oreilles vers la Zeltronne en délaissant son cocktail. Il ne lui avait pas posé davantage de questions, ni aucune vraiment précise. Elle était libre de parler de sa personne, de son père ou de lui poser des questions.
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Denna s'appuya contre son dossier, avec un feint air de décontraction. Elle sent, autour d'elle, l'esprit doucement inquisiteur d'Alycius, et, tout aussi doucement, dérobe ses pensées à son toucher, trahissant sa méfiance.

- Nous sommes tous deux formés à la Force, ni vous ni moi ne nous en sommes cachés. Vu l'affiliation de votre père, je pensais que vous seriez également Sith... Est-ce le cas? J'admets que vous venez de parvenir l'exploit de pousser mon mur de certitudes à s'effriter. 

Denna croyait sans problème que celui qu’elle pensait être un Sith était perturbé, et elle s’en réjouissait : elle aussi ne savait que penser de cette situation, et si la personne en face d’elle avait été en contrôle complet de la situation, elle aurait probablement commis un impair, qui aurait pu conduire à sa mort.

De cette façon, elle avait une chance, peut-être minime, mais bien réelle, de comprendre la situation avant Alycius et de manœuvrer de façon à ce que ni elle, ni Teela, ni personne ne soit tué. Elle décida de lui répondre, suspectant que cette question était une sorte de piège.

« Oui je suis une Sith, évidemment, dit elle, hochant la tête. Ne laissez pas mon « apparence » vous tromper. 


Son ton indiquait bien que par apparence, elle ne voulait pas juste parler des touches de couleur dans son costume.

- Que faites-vous sur Tatooine? Selon le dossier de votre père, lequel déborde un peu sur des données vous concernant, votre mère disposait d'un Atelier de Couture que vous auriez remis à quelqu'un d'autre dans le besoin. Un geste très généreux pour... 

Denna sourit, un peu plus assurée, cette fois voyant venir la question piège. Elle pensait comprendre, maintenant : Alycius avait entendu parler de l’atelier de sa mère, et venait vérifier que Denna ne cédait pas au sentimentalisme.

- Remis ? Oh non, je suis toujours propriétaire, l’autre ne fait que le gérer. C’est dur de trouver de l’argent sur Korriban, et je suis habituée à un certain… train de vie.

Elle haussa les épaules, et ajouta :

- Avec la guerre, ça commence à ne plus rapporter assez de toute façon, donc si vous entendez parler d’autres opportunités d’investissement, je me débrouillerai pour revendre.

Elle retira ses pensées et émotions encore plus profondément en elle-même, espérant qu’Alycius ne renifle pas l’immense assiette de contre-vérités qu’elle était en train de lui servir. Elle était convaincue que, s’il le faisait, elle serait probablement forcée de brûler elle-même cet atelier dans un futur proche.

- En ce qui concerne Simm, il fut Jedi avant d'être Sith et a décidé de tourner le dos à notre Ordre. Des Chevaliers retrouvèrent sa piste à l'époque mais ils échouèrent. Pour le retrouver ou le ramener à la lumière, je l'ignore... Toujours est-il que des années plus tard, je rouvre le dossier. De nombreux apprentis disparaissent et nous sommes inquiets pour leur intégrité physique ou mentale. Je les recherche pour leur porter secours, du moins s'ils le désirent. 

Denna entendit le début de ce que disait Alycius, et faillit occulter tout le reste. Un Jedi ? Comme un ressort, ses émotions, et son aura de Force, qu’elle n’avait pas arrêté de replier depuis le début de la conversation, tout d’un coup bondirent tout autour d’elle, alors que Denna se connectait au flux de la Force.

De façon ouverte, Denna se connecta à Alycius, pas à ses pensées, mais à ses émotions, prête à agir à la moindre colère, la moindre haine. Elle surveillait aussi ses mouvements, convaincue qu’il devait avoir un sabre laser caché sous sa toge. Si jamais elle le sentait prêt à l’attaquer, elle était prête à se défendre, et elle voulait qu’il le sache. Ayant senti l’aura que dégageait le Jedi, elle savait qu’elle serait probablement tuée si ils en venaient là, mais elle n’allait pas laisser ce détail l’empêcher de se défendre.

D’un point de vue extérieur, pourtant, la situation très tendue semblait être une discussion normale. Denna avait à peine écarquillé les yeux de surprise, et elle gardait une apparence très décontractée. Elle attrapa son verre, et le vida d’une traite, le posant vide sur la table et faisant signe au barman de lui en apporter un autre. Elle regarda Alycius, s’efforçant de garder une voix calme.


- Ok, laissez moi récapituler, parce que je pense que j’avais pas bien compris la situation. Vous êtes un Jedi. Une pause. Mon père était un Jedi. Une deuxième pause. Vous n’êtes pas là pour me tuer. En disant cette phrase, elle semblait le scruter très attentivement. Vous êtes là pour…

Le reste de ce qu’il avait dit commençait maintenant à lui revenir en mémoire, alors qu’elle tentait tant bien que mal de rassembler les pièces du puzzle.


- Vous cherchez des apprentis. Vos apprentis je suppose. Qui vous auraient trahis pour venir chez nous ?
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Alycius haussa un sourcil, étonné. Le quiproquo peina à se dévoiler, plongeant le jeune Jedi dans la même confusion que Denna. Comment une gamine pouvait-elle confirmer son rang avec un aplomb presque indécent devant un Maître Jedi? Était-ce du courage ou de la stupidité? Alors qu'il hésitait encore, Alycius dressa son oreille droite vers la rivière invisible qui continuait de s'écouler des lèvres de la Zeltronne. Étonnamment, un sourire naquit que celles du Nazzar et il du même se retenir de rire, amusé par la situation rocambolesque. Au moins, la jeune fille n'avait pas fui malgré les aveux inattendus.

- Je cherche des Padawans enlevés, en détresse. - Corrigea-t-il du même ton tranquille quoique ferme.-Les traîtres comme vous les appelez, sans concession et avec raison d'ailleurs, ont choisi leur camps. Nous n'obligeons personne à rester. En outre Denna.- Sa voie s'adoucit, fait rare chez lui.- Les Jedis ne cherchent jamais à tuer. Ni vous, ni leurs pires ennemis. Cela n'arrive qu'en ultime recours, lorsque la vie d'innocents ou que la leur -et encore- entre en jeu, face à un forcené par exemple. Soyez donc sûre que je ne suis pas là pour vous tuer, ni vous blesser, ni pour vous causer le moindre tort. De fait, vous êtes libre de partir sur le champ, mais convenez que ce serait un peu dommage, non?

Le Jedi était totalement contre ses pairs gâteux qui essayaient de convaincre les gens qui tournaient leur veste de remettre leur ancienne toge. Jusqu'au prochain coup de fermeture éclair dans la figure. Le Nazzar était peut être dur, pourtant il croyait en la rédemption, comme un nectar d'ambroisie. Rare, à distribuer avec parcimonie après de nombreuses épreuves et s'il y avait une base expliquant la trahison, or si Simm ne répondait pas aux critères, sa fille montrait des signes encourageants. Pour l'heure, l'équidé ne désirait guère la convaincre, il voulait juste la connaître davantage. Il avait donc plus de patience la concernant, la considérant comme une Sith de Circonstance et non Volontaire. Pour le moment du moins.

- Je n'ai aucune notion financière, désolé. Et encore moins de contacts dans ce milieu- Une des grosses failles des membres de l'Ordre était probablement leur éloignement total du matériel. Ils n'avaient pour la majorité, aucune notion d'investissement ou de jeux en bourse. La seule notion pour laquelle les Jedis dont Alycius était doué était celle d'économiser. Se détacher de l'argent, sauvegarder des crédits pendant des années avant de les ressortir pour un petit verre à l'occasion, voir un repas.- Avez-vous choisi votre voie?

Demanda soudain le Maître, finalement peu intéressé par l'aspect financier de la vie de Denna. Du moins, il en donnait l'impression alors qu'intérieurement, il avait bien noté que l'espèce d'Académie-pantomime du Temple Jedi- laissait ses membres mourir de faim. Sur une planète hostile, ils devaient survivre sur tous les fronts, au point de compter sur une boutique de couture afin de maintenir leur "certain train de vie". Beaucoup plus intéressé par le rang de Sith de la jolie Zeltronne donc, le Jedi posa ses yeux francs dans ceux de son interlocutrice, non sans un certain espoir: jusque là, la discussion était franche, ils pourraient en apprendre énormément sur l'autre- et par extrapolation sur le camps adverse.-. C'était une occasion dont de nombreux Consulaires auraient rêvé. Parvenir à converser de façon tranquille autour d'un verre avec une Sith, Alycius avait eu de la chance que sa méthode directe d'approche ait plu. Les détournements, les mots doux n'étaient pas de son acabit. Il manquait de patience et de tendresse, ce qui le faisait parfois passer pour un être dénué d'empathie.

- Si vous souhaitez parler plus longuement de sujets et d'autres. Que ce soit de votre géniteur, de votre condition ou de la mienne, permettez-moi de vous inviter à déjeuner.

Proposa-t-il, plus naturel que galant. La galanterie après avoir été Escort Boy de luxe pendant un an, ce n'était plus du tout son registre. Cette ambiance feutrée saupoudrée d'un nuage de luxure à peine voilé par une fausse délicatesse l'avait toujours dégoûté. Convaincu du bien fondé de la vraie équité entre hommes et femmes de toutes races -ce dernier point lui coûtait plus d'efforts.- Alycius agissait de manière parfois impulsive. Seul son statut de Jedi lui permettait de calculer certains de ses propos ou ses gestes. S'il avait été complètement naturel, le Nazzar aurait découpé la plupart de ses interlocuteurs d'un simple regard, sans avoir besoin de sabre-laser pour se faire.

Toujours est-il que dans ce cas précis, le Gardien avait choisi de faire primer son côté naturel, valorisant ses réactions premières, peut-être légèrement primaires. Son propre mentor lui avait enseigné que les Siths n'étaient pas tous de fieffés monstres. Outre le fait que certains ne choisissaient pas cette voie, plongeant dedans par obligation suite à diverses circonstances -solitude, abandon, tragédie, éducation.- d'autres l'étaient uniquement à cause de leur comportement un peu trop vif. Le manque de contrôle, du moins à l'époque la plus austère et chatoyante de l'Ordre suffisait à remettre en question la place d'un Jedi en son sein, pareil pour une relation amoureuse. Il existait donc des enfants de la Force devenus obscurs pour continuer de vivre leur histoire charnelle, à cause d'une incapacité à la froideur typique de leur communauté plus que pour saccager, piller, tuer et amasser du pouvoir. Quel type de Sith était donc Denna? Apparemment fière de ses origines, à l'apparence pas si trompeuse -contrairement à ses propos.- semblait-il au Maître? Pour le Nazzar, ouvrir son esprit n'était pas un exercice facile, mais il s'y prêtait avec toute l'humilité dont il était possible. La modestie: cette vertu qui l'avait sauvée de sa xénophobie déjà moins ancrée que celle qui rongeait sa race. Surveillé par un Conseil frileux envers son admission dans leur Ordre, l'ancien enfant d'une secte devenu Escort Boy avait peiné à s'habituer à la vie rude, différente du Temple. La misère matérielle, il l'avait toujours connu, en revanche, la richesse d'esprit lui était jusque là totalement étrangère, lui paraissant dangereuse, outrageante. Pourtant il s'était bien prêté à l'exercice. Si bien qu'il était aujourd'hui et à sa grande surprise, devenu membre dudit Conseil n'ayant aucune confiance envers lui auparavant. C'est par là que le Nazzar devait ouvrir les yeux et le coeur. S'il avait changé, s'il s'était adaptée, peut-être que Denna le ferait? Mais pas maintenant, c'était trop tôt. Alors le Jedi attendit de savoir si en premier lieu, la jolie Zeltronne accepterait l'invitation à déjeuner, et si elle profiterait de sa disponibilité pour poser des questions. Quoiqu'on en dise, la curiosité était une vertu, bien dosée, surtout chez les Jedis, puisqu'elle précédait cette fameuse ouverture d'esprit.

-Mais au fait. Vous pensiez que j'étais Sith au début et sembliez donc craindre que je ne veuille vous tuer. Quelqu'un de votre camps vous aurait-il menacé ?
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- Je cherche des Padawans enlevés, en détresse. Les traîtres comme vous les appelez, sans concession et avec raison d'ailleurs, ont choisi leur camps. Nous n'obligeons personne à rester. En outre Denna, les Jedis ne cherchent jamais à tuer. Ni vous, ni leurs pires ennemis. Cela n'arrive qu'en ultime recours, lorsque la vie d'innocents ou que la leur -et encore- entre en jeu, face à un forcené par exemple. Soyez donc sûre que je ne suis pas là pour vous tuer, ni vous blesser, ni pour vous causer le moindre tort. De fait, vous êtes libre de partir sur le champ, mais convenez que ce serait un peu dommage, non?
Denna hocha la tête, elle n'avait aucune intention de partir maintenant. Elle ne savait pas si elle croyait que les Jedi ne voulaient pas tuer, mais elle ne sentait aucune hostilité à son égard. Elle baissa sa garde légèrement, répondant à sa question.
- Oui, ce serait dommage. Mais je suis désolée, je n'ai rencontré aucun ancien Jedi sur Korriban qui ne soit pas là de son plein gré.
- Je n'ai aucune notion financière, désolé. Et encore moins de contacts dans ce milieu.
Denna sourit, avec un petit geste montrant que ce n'était pas grave. Elle n'avait demandé que pour protéger Teela et elle-même de ce qu'elle pensait être un Sith.

- Avez-vous choisi votre voie? 

La question surprit Denna, et elle répondit immédiatement, presque par réflexe.

- Je ne sais pas s'il y a d'autres voies.

Mais dès qu'elle parla, elle se rendit compte que non, elle n'était pas tout à fait honnête avec elle-même. Elle savait depuis longtemps qu'elle ne suivait pas la voie Sith, malgré son apprentissage. Combien de fois a-t-elle été réprimandée pour contenir ses émotions, pour ne pas s'abandonner totalement à la Force ? Combien de Maîtres l'avaient rencontrée, avaient testé son pouvoir, pour ensuite la juger trop faible ? Combien de fois d'autres apprentis l'avaient choisie comme cible facile pour faire la démonstration de leur propre pouvoir ?

Elle avait toujours refusé de faire ce qu'il fallait pour augmenter son pouvoir dans la Force. Et pourtant, elle la sentait, au fond d'elle, cette connexion, brillant comme un soleil jaune. Elle ne lui semblait pas faible. Elle se ressaisit, comprenant tout d'un coup le vrai sens de la question d'Alycius.


- Mais je ne suis qu'apprentie, si c'est votre question.

- Si vous souhaitez parler plus longuement de sujets et d'autres. Que ce soit de votre géniteur, de votre condition ou de la mienne, permettez-moi de vous inviter à déjeuner. 

Denna fut prise un petit peu au dépourvu par l'invitation. Sa première pensée fut de se demander si le Nazzar essayait de la séduire, mais elle trouvait cette hypothèse assez peu probable. Mais en tout cas, elle se rendit compte que, quelles que soit ses intentions, elle appréciait beaucoup la spontanéité d'Alycius. Elle répondit, un sourire très sincère sur ses lèvres :

- Avec plaisir. Je pense qu'il faudrait que je mange quelque chose de toute façon.

Elle finit d'une traite le verre qui venait de lui être apporté, comme pour souligner son propos. Elle avait certes une résistance à l'alcool que n'importe quelle autre espèce jugerait grotesque, mais elle ne voulait pas que son esprit soit embrumé pendant cette conversation.

Elle se leva, et paya les consommations, écoutant la question du Jedi :

-Mais au fait. Vous pensiez que j'étais Sith au début et sembliez donc craindre que je ne veuille vous tuer. Quelqu'un de votre camps vous aurait-il menacé ?

Elle rit un petit peu. Elle était maintenant convaincue qu'Alycius n'avait rien d'un Sith.

- Vous savez, j'ai appris quelques choses sur Korriban, que je peux partager. Par exemple, que les Sith qui vous menacent sont les moins dangereux.

Elle sourit, penchant la tête sur le côté, et gardant un ton très léger.

- Voyez, s'ils vous menacent, c'est qu'ils veulent quelque chose. Et s'ils veulent quelque chose, il y a moyen de savoir ce que c'est, et de l'utiliser pour se protéger. Ce n'est pas si dangereux. Le vrai danger, c'est les autres. Ceux qui ne disent rien, qui ne font qu'observer, jusqu'au moment où ils frappent.

Son visage devint un peu plus sérieux, ne trahissant aucune émotion.

- Vous ne saurez jamais ce qu'ils veulent, ni pourquoi ils s'en prennent à vous. Peut-être qu'ils veulent vous aider à augmenter votre pouvoir, ou peut-être qu'ils veulent juste se débarrasser d'un rival, ou d'un élève gênant. Mais au moment où vous savez qu'ils en ont après vous c'est trop tard. Vous êtes déjà mort, ou pire.

Elle recommença à sourire.

- Heureusement, beaucoup de Sith m'ont menacée.
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Y avait-il d'autres choix? Alycius fixa avec intensité Denna. D'où provenait-elle pour ne pas avoir eu le choix? Il l'écouta patiemment, immobile si ce n'était une oreille qui tiquait de temps à autre. La demoiselle l'étonnait: conserver un brin de lumière au sein de cette masse grouillante de noirceur révélait un potentiel naturel.

- Oui. Il y a d'autres voies.

Souffla doucement l'équidé. Ses yeux s'éclairèrent légèrement tandis qu'une onde légère et chaude traversait ses prunelles habituellement sombres, sévères. Sans fondre comme neige au soleil, il se sentait touché par son interlocutrice.

- Si vous pouviez changer, que diriez-vous?

Entre temps, les plats arrivèrent, coupant légèrement l'ambiance de confidence qui s'installait. La chape rassurante retomba assez vite sur leurs épaules toutefois. Alycius n'avait même pas relevé les propos de la Zeltronne concernant sa méconnaissance d'anciens Padawans retenus contre leur gré. Pour l'instant, il avait face à lui, une prisonnière sans dossier. Une presque gamine entre barreaux chamarrés de rubans, certes, mais des barreaux quand même. Sans parler de recruter, le Jedi voulait au moins lui parler d'alternatives.

- Comment faites-vous pour supporter toutes ces menaces? - Pour l'une des premières fois, peut-être LA première d'ailleurs, l'équidé choisit de s'ouvrir, raconter sa propre expérience.- J'ai grandi dans une communauté sectaire où fanatismes, extrémisme et violence psychologique formaient mon quotidien. Mes parents, aveuglés, donnaient tout aux Gourous. Si personne n'avait de sabre-laser, nous n'avions ni affection, ni vie en-dehors de la religion. Les familles ne tissaient guère de lien, au point que lorsque je me suis confronté à mes proches avec des "pourquoi", je fus enfermé pendant très longtemps dans une pièce, isolé afin de me faire changer. C'est ce que j'ai fait... Au début je me suis conformé à ce qu'ils disaient, pourtant je n'étais pas moi, ce n'était pas tenable et alors même que j'avais gagné leur confiance... Devenant une figure importante de leur secte grâce à des manifestations de la Force, j'ai profité de la première occasion, je suis parti. Sans formation, sans argent, sans personne, mais cela valait mieux que mon existence misérable d'alors. Par la suite, mes débuts dans ce monde jusque là inconnu furent très difficiles, inutile de le cacher ou de brosser un portrait idyllique. Je me raccrochais à l'idée d'avoir choisi cette voie, de souffrir de la faim, des humiliations et autres obstacles, pour un avenir différent. Et il arrive, ce futur.

Presque honteux d'avoir ainsi parlé de son histoire à une apprentie Sith, le Nazzar se concentra sur sa salade. Bien sûr, discuter de la sorte avait aussi fait rejaillir de vieux sentiments, comme la colère éprouvée à l'égard de ses parents qui ne l'avaient jamais soutenus, la culpabilité car après avoir été la fierté des siens, en s'enfuyant il avait plongé ses parents dans la honte. Au moins l'apprentie comprendrait peut-être que tous les Jedis ne naissaient pas du bon côté de la barrière, que personne ne les avaient enveloppé dans des draps de bonheur, ni changés leur couche en chantonnant une comptine mièvre sur la Force. Il fallait du courage pour aller vers la lumière, cesser d'en vouloir au monde entier. Comme échantillon de preuve, le Maître calma doucement sa colère -celle à l'égard de ceux qui avaient rendu sa vie aussi difficile, sa propre race dans son ensemble, donc.- et l'enferma dans un écrin doux et chaud. Il était difficile de croire qu'un si fier guerrier comme lui pouvait faire preuve d'autant de patience. Le processus, lent, progressif s'affermit au bout d'une minute, jusqu'à ce que la douleur, maîtrisée s'apaise enfin. Désormais couchée au fond de son coeur comme un petit animal sauvage partiellement apprivoisée à force de caresses, Alycius abordait des sentiments beaucoup plus basiques. Il évoquait la faim, le contentement ou la prudence mais en toute liberté. En un mot, serein, le Jedi posa à nouveau ses yeux sur la jeune femme, insistant sur sa première question: voulait-elle de cette vie?

Pour lui, le fait que la Zeltronne maintienne cet atelier était une preuve qu'elle ne voulait pas vraiment s'intégrer chez les Siths. Ni vivre de rapines, ou de missions meurtrières pour le compte de l'Empire, sinon avoir un travail honorable était un grand signe quoique discret de son désir d'avoir une porte de sortie.

- Je ne vous demande pas de devenir Jedi, Denna. Je ne vous recrute pas. D'ailleurs, je ne pensais jamais que la conversation tournerait ainsi, ayant en tête de simplement vous questionner sur votre père voir le lieu où les apprentis Siths s'entraînent. Voici mon unique conclusion: Seule ou accompagnée, si cette vie vous déplaît, vous pouvez la quitter. Et si vous avez besoin d'aide, un jour, appelez-moi.

Au moins, elle ne devrait pas se prostituer comme lui l'avait fait -bien que la majorité du temps, il accompagnait de riches femmes capricieuses, le Jedi avait parfois du vendre son corps à ces mêmes mégères sur-maquillées voir des hommes.- Il espérait en tout cas aider quelqu'un à sentir l'impulsion nécessaire pour changer, le fait d'avoir son soutien l'aiderait-elle? En tout cas, le Maître espérait ne pas être victime d'une manipulatrice hors pair car si c'était le cas, il s'était fait avoir malgré un zeste de prudence/méfiance qui demeurait. Ses barrières s'étaient en majorité abattues, bien plus qu'avec ses propres pairs. Serait-ce la situation particulière de Denna? Sa franchise surprenante, son accueil chaleureux ou même sa propre nature de Zeltronne? Sans éprouver de désir sexuel à son égard -ce sens était beaucoup trop réprimé chez lui, aidé par sa vision très négative des relations charnelles suite à ses expériences.- il se sentait attiré par elle. Psychologiquement. Aurait-elle pu, dans une autre vie, être sa Padawan?

Ylm lui manquait terriblement, mais ce n'était pas une excuse. Dure à la tâche, presque plus intraitable que cette apprentie Sith, la Miraluka ne ressemblait en rien à Denna, et puis il y avait aujourd'hui Glurba, plus ou moins son apprenti aujourd'hui. Non, c'était vraiment en tant qu'individu que le Nazzar commençait à apprécier la jeune Sith. Une idée folle, de fait, naissait dans son esprit bien qu'il la réprime au nom du pragmatisme. Après plusieurs réussites et malgré son caractère particulier, le Hutt démontrait peu à peu des capacités pour devenir Chevalier. Pensant de plus en plus à le pousser vers les épreuves, il se demandait si après lui, il pourrait aider une Denna décidée à devenir Jedi.

Il y avait encore le temps pour ça cependant. À moins que ce ne soit qu'une Utopie. De toutes manières loin d'être du genre à se précipiter ou pousser les gens à le faire, le Nazzar se contenta d'avaler une autre bouchée de salade, piquant au passage une tomate cerise.
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« Oui. Il y a d'autres voies. Si vous pouviez changer, que diriez-vous? 
Denna prit un moment pour y penser. Il se trouvait que la nourriture arrivait, elle prit donc son temps en attaquant son plat. Il lui semblait bien que la voie Sith ne lui convenait pas, et il était très possible qu’une autre lui convienne mieux. Pourquoi pas la voie Jedi ? Alycius était la preuve que la façon de faire des Jedi n’était pas aussi faible que les Sith prétendaient, donc pourquoi pas ? Mais en même temps, trahir l’Ordre Sith aurait des conséquences très graves, et elle n’en savait pas assez sur les Jedi pour être convaincue que le jeu en vaille la chandelle. Elle répondit donc :

- Je suis tentée.

Elle prit une bouchée, écoutant le Jedi en face d’elle.

- Comment faites-vous pour supporter toutes ces menaces?

Elle allait répondre « je ne sais pas », mais sa bouche était pleine, Alycius continua donc.

- J'ai grandi dans une communauté sectaire où fanatismes, extrémisme et violence psychologique formaient mon quotidien. Mes parents, aveuglés, donnaient tout aux Gourous. Si personne n'avait de sabre-laser, nous n'avions ni affection, ni vie en-dehors de la religion. Les familles ne tissaient guère de lien, au point que lorsque je me suis confronté à mes proches avec des "pourquoi", je fus enfermé pendant très longtemps dans une pièce, isolé afin de me faire changer. C'est ce que j'ai fait... Au début je me suis conformé à ce qu'ils disaient, pourtant je n'étais pas moi, ce n'était pas tenable et alors même que j'avais gagné leur confiance... Devenant une figure importante de leur secte grâce à des manifestations de la Force, j'ai profité de la première occasion, je suis parti. Sans formation, sans argent, sans personne, mais cela valait mieux que mon existence misérable d'alors. Par la suite, mes débuts dans ce monde jusque là inconnu furent très difficiles, inutile de le cacher ou de brosser un portrait idyllique. Je me raccrochais à l'idée d'avoir choisi cette voie, de souffrir de la faim, des humiliations et autres obstacles, pour un avenir différent. Et il arrive, ce futur. 

Denna resta interdite, alors que le maître Jedi s’épanchait devant elle. Sa bouche resta ouverte un peu trop longtemps, et elle essuya discrètement le coin de son œil. Son premier réflexe fut un réflexe de Zeltronne, sentant la douleur, la peine que le Nazzar ne pouvait lui cacher : elle voulait diminuer sa douleur, à tout prix, l’aider autant qu’elle le pourrait. Et elle le pouvait ! Un mélange de Force et des phéromones propres à son espèce formait un remède émotionnel presque imparable.

Mais elle savait qu’en dehors de Zeltros, cette méthode serait considérée comme intrusive, voire une agression. Elle se retint donc, comme elle l’avait fait un millier de fois depuis qu’elle avait quitté sa planète natale. Mais elle ne pouvait pas non plus rester sans rien faire, et elle posa donc sa main sur le bras d’Alycius, de manière aussi réconfortante qu’elle le pouvait. Elle se sentait toutefois légèrement gauche, même avec ce simple geste de compassion. Après tout, elle n’avait pas agi ainsi, avec douceur, depuis… Elle repoussa cette pensée immédiatement, sentant sa tristesse remonter, et l’étouffant.

Elle attendit ainsi que le Jedi aie réprimé sa colère, avec un peu de fascination. Il voulait clairement lui montrer comment il faisait, et elle voyait de nombreux points communs avec son propre genre de méditation. Elle l’observa, et eut le temps de penser. Son histoire lui faisait penser à la sienne, mais avec une différence notable.

- Je ne vous demande pas de devenir Jedi, Denna. Je ne vous recrute pas. D'ailleurs, je ne pensais jamais que la conversation tournerait ainsi, ayant en tête de simplement vous questionner sur votre père voir le lieu où les apprentis Siths s'entraînent. Voici mon unique conclusion: Seule ou accompagnée, si cette vie vous déplaît, vous pouvez la quitter. Et si vous avez besoin d'aide, un jour, appelez-moi. 

- Vous savez, j’ai eu le choix. Elle dit, assez abruptement. Je veux dire, j’avais une belle vie sur Zeltros. J’ai eu une mère, qui m’aimait, et quand elle est morte, j’avais des amis qui étaient là pour moi. Mais j’ai quand même choisi de partir, d’aller voir ce que l’Ordre Sith aurait à m’offrir.
Et j’ai payé pour ce choix. Pire encore, quelqu’un d’autre a payé très cher pour mes choix. Quelqu’un de proche.

Cette pensée menaça de faire remonter sa tristesse une fois de plus, mais elle parvint encore à la contenir.

- Et si je fais encore le mauvais choix, les conséquences pourraient être graves pour ceux que j’ai laissés derrière moi. Ou pour ceux qui m’aideraient. Elle soupira. Ça ne veut pas dire que les Sith ne me débectent pas, honnêtement. Plus je reste sur Korriban, plus ça devient difficile de vivre parmi eux. Toute cette colère…

Elle fronça les sourcils, et prit une bouchée. Elle devait vraiment se sentir en confiance pour parler de choses comme ça ouvertement, et elle espérait vraiment que ce n’était pas une erreur de plus. Elle se gratta la tête, ayant l’air plus vulnérable que depuis le début de cette conversation.
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- Nous faisons tous des erreurs, au nom de la curiosité.

Bien qu'égratignée, l'estime éprouvée pour la jeune et intelligente jeune fille demeurait en grande partie. Isolée malgré ses amis proches, elle avait probablement désiré changer d'air, essayer quelque chose de nouveau et pourquoi pas suivre les traces de ce géniteur inconnu. Avait-elle désiré le retrouver? Faire naître un lien entre eux? Le Maître l'ignorait, sachant juste que c'était une réaction plutôt humaine selon ses cours de psychologie. La disparition du parent connu laissait parfois un tel vide que le membre restant essayait de renouer avec l'inconnu qui partageait son sang. Il avait peut-être été question de revoir ses projets d'avenir, d'occuper son temps avec un nouvel apprentissage serti d'un autre monde? En tous les cas, l'expérience ne lui avait pas plu. À peine Alycius avait-il gratté la surface que l'adolescente se confiait facilement. S'en était déconcertant, surtout pour lui, peu habitué à recevoir les confidences de gamins mal dans leur peau. Ses traits avaient beau être ceux d'un herbivore, son regard acéré, son attitude en général menaient tantôt à l'admiration tantôt à la peur, mais surtout pas à un laisser-aller émotionnel. Entraîné à ce niveau-ci plus en théorie qu'autre chose, le Jedi avait tressailli en sentant la main sur son bras. Il avait toutefois ordonné à son membre de demeurer à sa place, tandis que son esprit se concentrait sur la texture d'un ruban venu frôler son poignet par pur hasard. À son tour, il envoya sa propre tentative de réconfort, via un jet de Force qui enroula doucement l'esprit de Denna sans chercher à y pénétrer, sauf si elle ouvrait la porte.

De l'extérieur, rien ou presque, sinon les doigts de la Zeltronne sur la tunique de civil de l'équidé n'étaient visibles. Ils semblaient victimes d'un arrêt sur image, lequel dura quelques secondes avant de s'estomper, tandis que chacun retrouvait sa capacité à bouger. D'abord une oreille qui tiqua, puis l'autre, un geste de la main quelque peu existant, la fourchette guidée vers la bouche. Lorsque tout fut à nouveau fluide et qu'il fut certain que sa voix ne trahirait pas une émotion nouvelle, le Maître s'exprima calmement.

- Vos proches s'ils en sont réellement, ne désirent pas une vie de misère pour vous, bien que ce soit au prix de leur sécurité, veuillez croire que votre bonheur ferait le sien. Quant aux personnes qui pourraient éventuellement vous aider, elles sont suffisamment grandes, fortes et conscientes quant aux risques. - Fait rare chez lui, un sourire complice se logea sur ses lèvres, furtif mais presque... Malicieux.- Ceci dit, vous pouvez aussi procéder par étape. Vous retirer de cette vie avec lenteur, sans rejoindre un quelconque camps. Qui pourrait vouloir tuer une apprentie? Sans souhaiter vous offenser, les Siths accordent assez peu d'importance à leur "chair à canon". Si vous n'êtes pas considérée comme une adversaire, ils ne remarqueraient même pas votre absence. Si la peur subsiste, vous pouvez demander à être protégée.

Elle et sa famille ou ses proches d'ailleurs. C'est ce que le Nazzar chercha à lui faire comprendre par le biais d'un regard direct et sûr. Si l'adolescente voulait réfléchir à tout ceci, elle pouvait prendre son temps. Toutefois si sa décision était déjà prise- ce qui semblait possible vu la rapidité à laquelle les événements se déroulaient.- il n'y aurait pas une minute à perdre. Les Jedis ne faisaient pas dans la protection personnalisée habituellement, cependant le Gardien voulait bien s'engager à veiller sur Denna ou ses proches. Officiellement pour obtenir des informations sur Korriban, une idée de la structure abritant les Siths, leurs cours, leur nombre et projets. Officieusement et surtout parce que son cas l'avait interpellé. Il avait envie d'apporter son aide à une "mini-Alycius" égarée dans ce monde, sans aide, surtout après que son propre maître soit mort dans les rues de Coruscant pour sauver une toxicomane. L'équidé voulait lui éviter de rester chez des Siths qui finiraient par la tuer en sentant son animosité ou par pur amusement en la voyant si peu motivée à gagner du pouvoir. Et si elle parvenait à quitter cette communauté maudite, il espérait la protéger du passage "serveuse de bar misérable" et accessoirement "prostituée", ou encore "propriétaire d'un magasin de couture en faillite", peut-être d'ailleurs saccagé par ses ex-camarades de l'Obscur. S'ils ne la poursuivaient probablement pas sur le long terme, les Siths chercheraient possiblement à s'en prendre à elle spontanément, surtout des apprentis zélés, fanatiques.

- Personne n'est jamais venu me chercher sur Coruscant lorsque j'ai faussé compagnie à mon tuteur. Ils n'en avaient pas l'envie à défaut de moyens. De plus, vous pourriez temporairement vous installer sur Onderon, près du Temple. Voilà qui achèverait de dissuader ses poursuivants.

Loin de lui ordonner de rejoindre les siens, Alycius la contemplait plus comme une civile, voire une ennemie en moins. Il ne considérait pas valable que l'on entre dans l'Ordre par reconnaissance. Cela ne fonctionnait que si la personne embrassait réellement et sincèrement cette cause, qu'elle voulait faire le bien à leur façon, avec leurs préceptes. Sans qu'il ne s'en rende compte, c'était peut-être cette attitude à la rare, étrange et pourtant très logique que le Jedi parvenait a inspirer confiance à Senna, petit à petit. Il n'attendait d'elle rien d'autre qu'un peu de courage pour poursuivre ce bonheur qui la narguait.

Il l'observa en silence se gratter la tête puisnposa sa propre fourchette, prenant une pause dans ce déjeuner qui valait bien la peine qu'on l'allonge un peu.
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"Vos proches s'ils en sont réellement, ne désirent pas une vie de misère pour vous, bien que ce soit au prix de leur sécurité, veuillez croire que votre bonheur ferait le sien. Quant aux personnes qui pourraient éventuellement vous aider, elles sont suffisamment grandes, fortes et conscientes quant aux risques. Ceci dit, vous pouvez aussi procéder par étape. Vous retirer de cette vie avec lenteur, sans rejoindre un quelconque camps. Qui pourrait vouloir tuer une apprentie? Sans souhaiter vous offenser, les Siths accordent assez peu d'importance à leur "chair à canon". Si vous n'êtes pas considérée comme une adversaire, ils ne remarqueraient même pas votre absence. Si la peur subsiste, vous pouvez demander à être protégée. 

Denna hocha la tête avec un sourire.

- Merci, c'est rassurant... Et je ne sais pas si je serais pas remarquée, il y avait ce Sith, une connaissance de mon père, c'est lui qui m'a trouvée sur Zeltros, et... je sais pas, j'ai toujours eu l'impression qu'il avait quelque chose derrière la tête, me concernant. Et du coup il sait où je vivais et tout. Et il y a plusieurs professeurs qui ont pris leur échec à m’enseigner comme un affront personnel.

Denna se gratta la tête, et reprit une bouchée de son plat, tout en écoutant le maître Jedi avec attention.

- Personne n'est jamais venu me chercher sur Coruscant lorsque j'ai faussé compagnie à mon tuteur. Ils n'en avaient pas l'envie à défaut de moyens. De plus, vous pourriez temporairement vous installer sur Onderon, près du Temple. Voilà qui achèverait de dissuader ses poursuivants. 

Elle hocha la tête, réfléchissant une seconde.

- C'est possible ? Avec mes proches de Zeltros ? Oh ! Est-ce que vous avez une bibliothèque ?

La question lui était venue très naturellement, la première chose lui passant par la tête après la sécurité des siens, et ce n'était pas sans raison. Pendant quatre ans, sur Korriban, la bibliothèque avait été sa principale source d'information sur la Force : il lui était difficile d'apprendre dans une classe pleine de colère et de haine, surtout les premiers mois.

Mais, elle se rendit compte, sa question avait d'autres implications, qui ne lui étaient pas venues à l'esprit au premier abord, mais qui maintenant lui semblaient à la fois évidentes, et importantes. Quoi qu’elle choisisse, elle voulait continuer à étudier la Force, à la manier, et à mieux la comprendre. Elle se demanda un moment comment l’exprimer à Alycius, et décida de juste projeter cette émotion, cette curiosité mêlée de fascination, dans sa direction.

Elle lui laissa une seconde avec cette information, se demandant quelles implications elle aurait pour le Jedi. Les Sith répétaient à leurs apprentis que les maîtres Jedi voulaient limiter la connaissance de la Force de leurs Padawans, pour les empêcher d’atteindre leur plein potentiel et de les détrôner, mais Denna, à ce moment, ne pensait pas vraiment à ça. Elle se demandait vaguement pourquoi cette émotion qu’elle partageait maintenant était aussi importante pour elle, sans vraiment trouver de réponse, et elle passa donc rapidement à autre chose, partageant ses pensées avec Alycius, cette fois à l’oral.

- J’ai pas tellement peur de retourner sur Korriban, c’est pas un endroit agréable, mais j’ai l’habitude. Et je pense que j’ai encore des choses à faire là bas. Mais… j’ai l’impression que les choses ne vont pas rester comme elles sont.

Denna soupira. Elle savait que des impressions n’étaient souvent pas suffisantes pour convaincre quelqu’un, mais c’est tout ce qu’elle avait.

- Et si on essaie de me forcer à faire quelque chose que je ne peux pas faire… Elle fit une grimace. J’apprécierais d’avoir un moyen d’y survivre. Mais euh… je veux pas abuser de votre gentillesse, du coup…

Elle prit une grande inspiration.

- Si je retourne sur Korriban, est-ce qu’il y a quelque chose que je peux faire pour vous ? Comme je l’ai dit, j’ai l’habitude de l’endroit, je peux m’en sortir. Je peux vous donner des informations, ou je sais pas, autre chose ?

Denna avait bien conscience que, à ce moment précis, sa conversation devenait réellement de la trahison. Mais, même si elle n’était pas encore convaincue de pouvoir faire entièrement confiance aux Jedi, elle connaissait les Sith suffisammen tbien pour savoir qu’elle avait besoin d’options, quitte à se mettre encore plus en danger.

- Ce serait pas juste de vous demander de régler les problèmes que je me suis créés sans contrepartie.
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- Ces professeurs auraient tendance à s'attaquer à vous.

Le Jedi balaya les inquiétudes compréhensibles de Denna d'un geste de la main. Selon le profil type, ces "enseignants" ne sauraient être vexés par un probable échec, rejetant la faute entière sur la Zeltronne. Si cette dernière risquait de se voir envoyer les nouveaux apprentis dudit professeur, en guise d'appât pour augmenter leur confiance en eux ou les entraîner, il doutait qu'ils perdent du temps à lui régler son compte. S'attarder sur un échec aussi insignifiant et certainement pas de leur fait serait plus humiliant, révélateur de leur incapacité à absorber un raté, à le considérer leur. Bien sûr, le Maître pouvait aussi se tromper, d'autant plus qu'il commençait à avoir des échos concernant des Siths différents. À l'instar de Nesanto, des hommes ou des femmes sachant cacher leur colère pour adopter la séduction. Les bons vieux Siths traditionnels aux yeux jaunes striés de noirs, aux veines saillantes se faisaient rares. Ils étaient si faciles, avec leur caractère unilatéral, prévisible.

- C'est mon travail, ne vous inquiétez pas. Nous protégeons les citoyens en danger.

Denna était un peu particulière, certes, parce que de base ce n'était pas une citoyenne normale. Elle appartenait malgré elle à une entité "criminelle". Par chance, les anciens traités comme celui d'Artorias avaient normalisé l'Empire auquel était associé les Siths.

- Faites attention à vous, c'est ce qui compte le plus, et surtout réfléchissez bien à ce qui vous conviendrait. Si vous décidez de quitter cette... Organisation pour mener une vie de civile, faites-le moi savoir, je vous guiderai pour les démarches administratives et vous aiderait.

Peu désireux d'avoir l'air d'un recruteur, le Jedi ne proposa pas l'autre solution, pourtant implicitement ouverte.

- Bien sûr. Une des plus grandes bibliothèques se trouve sur Ondéron.- À la fois amusé et désolé que la jeune femme n'ait peut-être pas accès au savoir neutre, véritable, le Nazzar continua sur un ton apparemment neutre.- Une autre, raccrochée à l'Ordre, nourrie par lui depuis des centenaires se trouve sur Ossus.

Ce n'était pas un secret, l'endroit était en fait si célèbre, ainsi que leur union avec cette planète que c'était presque surprenant que Denna le demande. La bibliothèque en question, chargée d'Histoire Jedi était connue dans une bonne partie de la Galaxie. On y trouvait des écrits provenant des plus illustres Chevaliers et Maîtres, de certains remettant même en cause le système et quelques civils. Se voulant tolérant envers les critiques, l'Ordre n'avait pas retiré les écrits violents à leur égard, quoique peu nombreux. Enfin, certains chercheurs reconnus avaient aussi bénéficié d'une place de choix dans les rayonnages. En résumé, même un Hutt n'aurait pas assez de son espérance de vie millénaire pour achever de lire toute la bibliothèque.

- Pour en revenir à ce que vous pourriez faire, nous nous intéressons à leurs profils psychologiques. Donc si vous avez des informations à ce propos, des exemples, décrire des personnalités de Siths que vous côtoyez, ce serait très intéressant. Il ne s'agit pas de fouiller dans leurs affaires, de vous mettre en danger en essayant de forcer des rencontres, simplement remarquer, collecter ce que vous saisiriez au vol. J'insiste toutefois sur le fait que nous n'avons aucune exigence de contrepartie. Ce que je vous ai proposé va dans un seul sens, et dans le but de vous aider. Ce que vous ferez à votre retour là-bas est de votre ressort, d'ailleurs je vous laisse le choix d'y retourner, ou de ne pas le faire... Pour la suite, que ce soit en tant que citoyenne ou si vous voyiez une autre voie, je me suis engagé. Je n'ai ni pour habitude de parler autant, ni de mentir. Prenez donc ma proposition au sérieux. Sauf si vous veniez évidemment à commettre un délit grave. Mais vous vous en doutez certainement.

Le Nazzar replia avec élégance mais sans fioriture sa serviette après s'être essuyé des lèvres pourtant non souillées. Il avait, paradoxalement, appris les bonnes manières lors de son année en tant qu'Escort Boy. D'abord destiné à seulement accompagner des femmes ou des hommes dans des lieux assez prestigieux, on lui avait enseigné la courtoisie, la finesse. Deux domaines que son passage au Temple, encore une fois paradoxalement, avait poli. S'il était, pour les besoins de son métier, trop poli, trop exagéré, il agissait désormais en toute simplicité. À l'image de sa proposition.

[HJ: désolée c'est un peu court. :/]
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- Pour en revenir à ce que vous pourriez faire, nous nous intéressons à leurs profils psychologiques. Donc si vous avez des informations à ce propos, des exemples, décrire des personnalités de Siths que vous côtoyez, ce serait très intéressant. Il ne s'agit pas de fouiller dans leurs affaires, de vous mettre en danger en essayant de forcer des rencontres, simplement remarquer, collecter ce que vous saisiriez au vol.
Denna hocha la tête, réfléchissant. Décrire les personnalités des autres apprentis Sith ? Elle pourrait faire ça pendant une semaine entière et avoir encore des choses à dire. Elle regarda Alycius et écarta les mains.

- Je peux saisir beaucoup de choses au vol. Avantage d’être empathe. Elle lui fit un petit sourire. Il faut bien qu’il y en aie quelques-uns.

Elle prit une autre bouchée, son assiette presque finie. Elle avait mangé avec appétit tout le long, malgré l’intensité de la conversation, et elle appréciait chaque bouchée du plat posé en face d’eux, qui était étonnamment bon pour l’endroit dans lequel ils se trouvaient.

Denna ne pensait pas que la compensation qu’Alycius demandait était suffisante, et elle réfléchissait donc à des moyens de récupérer plus d’informations sur Korriban. Il devait y avoir des bases de données d’apprentis, peut-être qu’un pirate pourrait en récupérer ? Ou peut-être qu’elle pourrait en trouver faites non-officiellement, par les apprentis eux-mêmes.

Elle se demanda pourquoi est-ce qu’elle tenait tellement à se mettre en danger alors que le Jedi lui proposait sa protection, et lorsqu’il continua de parler, ses paroles allaient dans le sens de ses pensées.

- J'insiste toutefois sur le fait que nous n'avons aucune exigence de contrepartie. Ce que je vous ai proposé va dans un seul sens, et dans le but de vous aider. Ce que vous ferez à votre retour là-bas est de votre ressort, d'ailleurs je vous laisse le choix d'y retourner, ou de ne pas le faire... Pour la suite, que ce soit en tant que citoyenne ou si vous voyiez une autre voie, je me suis engagé. Je n'ai ni pour habitude de parler autant, ni de mentir. Prenez donc ma proposition au sérieux. Sauf si vous veniez évidemment à commettre un délit grave. Mais vous vous en doutez certainement. 

- Je vous prends au sérieux c’est juste… Elle prit une autre bouchée, la mastiquant en cherchant ses mots. Vous m’invitez chez vous, me proposez votre protection, du temps pour trouver ma place… Et en fait, ma mère m’a appris que quand on est invité quelque part, on se pointe pas le mains vides, vous voyez ?

Elle rit légèrement, faussement, et prit la dernière bouchée de son plat. Elle attrapa sa fourchette, et joua un peu avec, un peu nerveuse. Elle se rendait compte, lentement, qu’elle n’était pas très sincère, et se mordit la lèvre. Alycius avait été très honnête avec elle, et elle avait apprécié ce respect, elle se devait donc de lui rendre la pareille.

- Non, c’est même pas juste ça. Je comprends que vous voyiez ça comme votre devoir, de me protéger. Et c’est vrai que j’étais citoyenne de la République, mais en partant servir l’Empire, la vérité c’est que je l’ai trahie. Je sais pas comment c’est administrativement, mais c’est pas le problème. Le problème, c’est que je mérite pas votre aide.

Elle pensait aussi, tout au fond d’elle, à son plus grand crime, celui qu’elle n’osait pas avouer au Maître Jedi devant elle. Malgré sa déclaration, elle n’était pas prête à sentir la déception qu’Alycius ne manquerait pas de ressentir si elle l’avouait maintenant. Il avait, en peu de temps, réussi à inspirer beaucoup de respect chez l’apprentie, et maintenant, elle se retrouvait face à ses propres démons.

- Et c’est pas que j’en veux pas, ou que je la refuse… C’est juste que je veux pas l’accepter comme ça, sans avoir fait le plus possible pour la mériter avant… Vous comprenez ?

Denna se demandait si le maître Jedi était capable de reconnaître ses émotions en ce moment. Doucement, elle abaissa ses murs, pour être sûre que ce soit bien le cas. Elle ne voulait pas être traitée comme une innocente, ou une enfant, car elle n’était plus ni l’une ni l’autre. Elle savait aussi que, si elle suivait cette voie, viendrait un moment où elle devrait être jugée pour ses crimes. Est-ce que ce serait le moyen de vaincre la culpabilité qui la rongeait ?
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Les oreilles d'Alycius s'agitèrent plusieurs fois, signe discret d'agitation. Il n'aimait pas pousser une jeunette, y compris de manière indirecte, dans le filet de Siths probablement plus expérimentés qu'elle. Un Jedi avec moins de scrupules aurait été satisfait d'envoyer en pâture à ses adversaires, une autre ennemie, en soi, c'était un moyen parfait de rouiller leur machine, les retarder, les diviser, mais sous son visage sévère et ses grands yeux sombres, le Nazzar était un -presque-tendre. Et surtout, il respectait les principes de l'Ordre, observant des limites qui l'avaient obligé à renoncer à la vie palpitante quoique si dangereuse et parfois controversée des Ombres.

Sachant que Denna ne ferait pas marche arrière, visiblement aussi têtue que son aîné, le Maître se contenta de hocher la tête, oreilles aplaties pour démontrer un désaccord impuissant.

- Faites attention.

Souffla-t-il, contrarié par l'attitude beaucoup trop Jedi, trop juste d'une gosse sensément obscure, mais davantage contrarié encore par les divers sentiments qui l'animaient, lui. Entre l'inquiétude presque abusive éprouvée pour cette quasi-inconnue qui avait su le toucher, sa satisfaction d'avoir un agent apparemment plus fiable que prévu et son idéologie, sans oublier le mécontentement de plier devant une gamine. C'en était trop pour le froid Maître, habitué à contrôler à la perfection des sentiments qu'il n'avait d'ailleurs que très rarement.

Les émotions si nuancés de la Zeltronne le perturbaient aussi. Chamarrés comme les rubans de cette dernière, la sensation de culpabilité se mélangeait à l'innocence volée d'une gosse victime de ses circonstances. Et si les enfants de la Force Sombre ne l'avaient pas trouvée avant, le Jedi doutait de moins en moins quant à ses capacités en tant que gardienne de la paix. Ses remords non dits confirmaient cette sensation car peu de Siths connaissaient de tels regrets. Bien que loin d'être une pure agnelle, Denna n'en restait pas moins un bon coeur, une âme de plus, égarée dans cette Galaxie rendue Cruelle par ceux qui y vivaient.

Alycius se leva afin de payer les derniers consommations, inutile de se mettre en danger en prolongeant leur entrevue. Il ne savait, en outre, pas que dire de plus. Comprenant que lui aussi aurait agi de la sorte, c'est-à-dire en refusant qu'on se méprenne sur son statut, qu'on lui offre une charité non méritée à ses yeux, il avait choisi de ne pas insister. Malgré ses craintes pour la vie de Denna, les flash de sa Padawan décédée qui dansaient devant ses grands yeux, flouant les murs de la cafétéria pour le renvoyer à un triste passé. Il devait partir immédiatement tandis qu'une humidité suspecte- surtout sur cette planète désertique- s'immisçait au coin de ses cils. Alycius avait pleuré deux fois au long de son enfance, et pendant sa carrière Jedi, une seule. Après avoir découvert le corps sans vie d'Ylm, il avait fendu foule et policiers pour s'échapper dans un recoin misérable de ruelle. De longues coulées d'eau, brûlantes comme de la lave, s'étaient glissées hors de ses yeux, et la tête plongée entre ses doigts, il s'était vidé pendant d'interminables minutes. Songer à son ancienne apprentie demeurait très douloureux, mais il se contrôlait habituellement. Aujourd'hui c'était impossible, tout juste s'il pouvait retarder le moment. Le moment du "quoi", le Nazza l'ignorait, à défaut de savoir qu'il devait s'échapper de cet endroit, de la fumée des cigarettes qui rendait l'atmosphère lourde mais aussi plus intimiste.

Le trentenaire se pencha pour prendre une serviette, il sortit un stylo d'une de ses poches et griffonna un numéro de Comlink.

- La ligne est cryptée, mais pour assurer notre conversation, dites-moi que la tenue que j'ai commandé est prête, et je répondrai que je passerai la chercher dans la matinée. Cela vous sied?

Et si ça ne lui seyait pas ce serait pareil d'ailleurs, parce qu'il était vraiment temps de se quitter, la laisser réfléchir sur son avenir. Désormais, la Zeltronne avait les cartes en main, elle pouvait choisir de compter sur un appui extérieur, quitter les Siths pour une autre voie: celle des Jedis ou celle civile. Outre son espérance de ne pas la voir succomber par excès de courage en "infiltration", Alycius espérait que ne plus être seule la convainquait de cesser d’œuvrer pour une cause qui la détruisait plus qu'autre chose.

*Que la Force soit avec vous.*

Signa-t-il mentalement après s'être redressé puis quitter les lieux l'air de rien. Il se réfugia dans son vaisseau où les larmes l'assaillirent, toujours dirigées vers Ylm mais aussi, un peu, envers Denna.
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