Les dortoirs de Korriban, cela faisait longtemps que Yana n’avait pas mis les pieds dans les dortoirs sur Korriban. Même lorsqu’elle résidait sur Korriban, elle préférait rester dans les appartements qui lui avait été confiés par son ancienne Maitre avant sa disparition. Elle n’en avait pas encore été expulsée, ils étaient plus confortables, et surtout elle était loin de la plupart des apprentis. Il était étrange pour elle de penser comme ceci, elle qui était si sociale auparavant, mais elle répugnait de se mêler aux autres apprentis.

Trop guerriers, trop violents, et les souvenirs de ce qu’elle avait vécu en ces lieu de la main des autres apprentis la faisait encore grimacer en son for intérieur. Elle ne montrait pas de faiblesse, ça aurait été une grossière erreur de sa part, mais elle n’oubliait pas, et elle ne pardonnait pas. Elle avait horreur de ce système qui produisait des âmes brisées à la machine de guerre impériale, mais elle était loyale. L’Empire l’avait aidée à devenir plus qu’elle n’aurait pu l’être autrement. L’Empire lui a appris à utiliser sa cervelle, à utiliser son physique pour convaincre et manipuler ses interlocuteurs.

Elle ne se voyait ni comme guerrière, ni comme sorcière. D’après la définition exiguë de certains, elle n’était sans doute même pas digne de prétendre au titre d’apprentie Sith. Mais cela ne changeait rien à son allégeance. Et même si elle avait horreur de visiter les dortoirs des apprentis, elle le faisait régulièrement pour essayer de repérer des… camarades qui sortaient du lot. Qui utilisaient leur cervelle au lieu de se laisser totalement envahir par le côté obscur et de vouloir massacrer tout ce qui se mettait au milieu de leur chemin.

Ou du moins c’était le plan. Sentir des émotions troublées, réprimées dans le dortoir n’était pas ce à quoi elle s’attendait. Eh, elle se souvenait de cette période durant laquelle elle pensait que c’était la marche à suivre elle aussi, une période où son empathie était plus un inconvénient qu’un avantage. Elle ne savait pas qui pensait que ses émotions étaient plus un désavantage qu’autre chose ici, mais elle était… curieuse.

Fermant les yeux, elle se laissa guider par la Force pour trouver la source de ce trouble, sans aucun doute un des appartements des apprentis. Souriant légèrement, elle avança dans les couloirs, ignorant les présents et s’arrêtant simplement devant une des portes. C’était là, la chambre de la jeune personne qui réprimait ses émotions. Il ne lui restait plus qu’une chose à faire.

Elle se leva et toqua à la porte attendant que la personne ouvre la porte pour s’expliquer. La personne qui se trouvait derrière la surprit légèrement, mais elle ne manqua pas de se fendre d’un large sourire. Une Zeltronne. Elle ne s’attendait pas à en rencontrer une autre en ces lieux, mais soudain ce qu’elle ressentait ce comprenait beaucoup mieux.

Se voulant rassurante, elle regarda la jeune femme face à elle.

« Bonjour, je ne m’attendais pas à rencontrer une autre Zeltronne ici, mais je comprends mieux les émotions que je sens désormais. »

Son ton était aimable, même si elle avait mis le doigt sur quelque chose qui aurait été très mal vu par beaucoup d’apprentis sans cervelles. Elle avait agi de manière identique à son âge après tout.

« Est-ce que tu veux qu’on rentre dans la chambre pour discuter ? Sinon, j’ai d’autres endroits discrets où nous ne serons pas dérangés. J’ai été à ta place il y a quelques années et j’ai quelques conseils à te donner si tu veux. »

Après tout, elle venait de la surprendre sans doute, et lui laisser le choix du lieu de discussion pouvait la rassurer.