Virgile-Auguste d'Ossus
Virgile-Auguste d'Ossus
Messages : 101
Eclats Kyber : 0
Palais Royal d’Ossus – 21H15 – Dans une petite salle de réunion.


Tout de même Grand Chambellan, que son Altesse Royale ne veuille pas faire de discours est une chose, mais qu’il ne se montre pas au gala de charité qu’il a lui-même organisé commence à être gênant, les convives se demandent où sa majesté se trouve. Les représentants de Jabiim se sentent même insultés.

Un homme d’âge mûr, cheveux tirés en arrière à l’aide d’un chignon faisait les cents pas en jetant des regards catastrophés  à Thélophilus, le conseiller principal de Virgile-Auguste.  Pierre-Louis-Léopold de Tricastin le Haut Diplomate en charge des relations extérieures d’Ossus était un homme d’expérience, habitué aux mondanités et aux soirées protocolaires mais en vingt ans d’expérience c’était la première fois que le Roi d’Ossus ne venait pas saluer ses invités en personne.

Je sais de Tricastin, je sais. Le Roi ne se sent pas très bien, je crois que tout ce monde l’intimide quelque peu. Je vais m’en aller le trouver, servez plus de petits fours et des vins, après tout le buffet intéressera toujours plus les invités que la présence d’un monarque, je me trompe ?

Le Diplomate avait tout organisé à la perfection. Le palais avait été paré de ses plus beaux atours. Le ballet incessant des navettes diplomatiques venus des quatre coins de la galaxie prouvait qu’Ossus savait encore attirer même si son nouveau Roi était loin de faire l’unanimité. Les têtes couronnées et les nababs de la galaxie étaient venus en nombre.

Dans les grands jardins, une musique d’ambiance jouée par un groupe animait un parterre d’invités en robe de soirées et en smoking qui dansait où interpellaient les droïdes serveurs qui remplissaient les verres des meilleures liqueurs. La vente aux enchères qui s’était tenue un peu plus tôt avait rapporté une belle somme de crédits pour les deux fondations à l’honneur de cette grande soirée.

Dîtes à sa majesté qu’il serait très dommageable pour son image qu’il continue à se cacher tel un enfant qui refuse de se rendre à son goûter d’anniversaire, reprit le diplomatique d’une voix sèche.

Modérez vos propos Tricastin et ne parlez plus jamais du Roi de cette façon en ma présence ou c’est bien plus que vos titres que vous perdrez.
Courroucé, le Fosh s’était avancé vers son vis-à-vis et avait placé son bec face au visage de Pierre-Louis-Léopold. Intimidé ce dernier quitta la pièce et retourna à la soirée en resserrant son nœud papillon.

Jardin du palais royal, à l’écart de la foule. 21H20


Installé sur un banc sous un kiosque végétal. Virgile-Auguste d’Ossus regardait les rideaux d’étoiles qui perçaient le ciel, l’air mélancolique. Habillé de son uniforme d’apparat, il ne s’était pas montré au grand désarroi de sa mère. Naturellement, il avait reçu quelques hommages en tout début de soirée mais avait profité d’un moment de répit pour s’éclipser.

A pas de loups, il s’était rendu à l’écart de la soirée, une centaine de mètres plus loin dans les jardins. Tout jeune et inexpérimenté, il savait très bien que cette soirée n’avait de charité que le nom, ô bien entendu des fonds seraient récoltés. Mais en définitive, cette soirée n’était qu’un jeu politique où chaque force en présence tâchait de tirer la couverture vers ses propres intérêts. Un jeu où son père avait excellé mais là où il brillait par son incompétence. Le jeune Roi se sentait désespérément seul, jeté dans un bain dans lequel il n’avait pas pied. Certes, il avait eu quelques victoires comme son entretien avec Grendo ou les premières mesures de son règne pour tâcher de réduire les inégalités sociales d’Ossus, mais le travail était si lourd. L’héritage des Rois du passé si pesant.

Il avait peur de l’Empire, peur des Jedis, peur de la République, peur des Hutts. Peur de tous ceux qui se présentaient comme ses alliés. Seul et terrifié, le jeune rouquin n’en menait pas large, il avait décroché l’écusson de l’Ordre Jedi qui ornait sa veste et la mordillait doucement.
Son officier de sécurité, un Epicanthix en complet sombre de deux mètres trente s’approcha discrètement de lui et se pencha sur le banc.  

Majesté, le Grand Chambellan, insiste pour que preniez la parole sur l’estrade, même rapidement pour remercier les invités. Ils vous attendent tous.

La voix du gorille était rassurante, malgré son air peu engageant. L’officier attrapa l’écusson Jedi et le raccrocha à la veste. Virgile-Auguste soupira et finit par se lever.

On ne peut rien refuser à Maître Thélophilus…

L’Epicanthix, tapota l’épaule du Roi, compatissant. Il protégeait Virgile-Auguste depuis ses premiers jours et connaissait très bien les faiblesses de son protégé.

Ayez confiance en vous majesté, vous en êtes capable.

Quelques minutes plus tard, c’était un rouquin de dix-huit ans qui était perché sur une estrade, juché sur un pupitre orné du symbole d’Ossus qui se raclait la gorge en tournant les pages d’un discours qui avait écrit six jours plus tôt par une horde de consultants en communication. Derrière son pupitre, il tremblait, imperceptiblement, atrocement mal à l’aise comme il l’avait toujours été lorsqu’il s’agissait de parler en public. Pour cause, si Virgile-Auguste était intellectuellement brillant, passer des idées et s’exprimer en public était un traumatisme d’enfance encore bien trop vivace.

Le silence et tous les regards braqués sur lui ne faisaient qu’amplifier sa gêne, malheureusement trop visible pour être totalement dissimulée. Il souffla et respira profondément comme on lui avait appris. Il jeta un œil sur Maître Thélophilus en contrebas qui l’encourageait du regard. Le micro allumé, il prit enfin la parole.

Ch.. Chers amis, votre présence m’honore et honore Ossus. Je cro..

Sa voix se perdit dans ses cordes vocales alors que son bégaiement reprenait le dessus, il en fut paralysé. Son visage se marque de rouge alors qu’il tenta de reprendre son discours tournant maladroitement les feuilles.

La Fondation Aristophane-Charles pour l’enfance d’Ossus et  la Fondation UNEOI pour la reconstruction des sites archéologiques de Gree comptent sur vous pour… pour… pour… pour… pour..

Les regards catastrophés de ses conseillers lui firent prendre la mesure de tragédie qui venait de se jouer sur la scène.

Virgile-Auguste sentant presque les larmes lui monter aux yeux face à l’échec cuisant.  

Passez une bonne soirée.

Sans un mot supplémentaire, sous les chuchotements d’une foule mal à l’aise. Il quitta l’estrade sans demander son reste. Se frayant un chemin à travers les convives, il partit en direction du fond du jardin suivi de près par son officier de sécurité. Tandis Pierre-Louis-Léopold de Tricastin était monté sur l’estrade précipitamment pour excuser le Roi – souffrant d’après – lui et pour continuer le discours.

Le monarque s’arrêta devant une rangée de statue et s’assit sur un escalier qui menait à une fontaine pour tâcher de reprendre ses esprits. Une nouvelle fois, son corps l’avait trahi, son manque de charisme l’avait frappé en plein cœur, de quoi avait-il l’air ? Plus son règne avançait, plus il commençait à comprendre d’où venait l’animosité de feu son  frère et l’indifférence de feu son père. Il n’était pas à la hauteur et ne le serait jamais.

Le jeune homme se frotta les yeux tandis qu’au moins un silhouette se dessinait à la pénombre des lampions accrochés sur les arbres centenaires de cette partie des jardins, le Roi se redressa prêt à apercevoir ses conseillers… [/b]
Je sais, je sais Thélo...

Dit-il à voix haute ne sachant même pas à qu'il il s'adressait.
Niganoht Qademanda
Niganoht Qademanda
Messages : 119
Eclats Kyber : 0
Niganoht eut un hoquet et se crispa dans l'arbre depuis lequel il était perché : Thélophilus n'était pas loin devant lui, en tête de la foule mondaine qui attendait d'assister au discours du Monarque d'Ossus. S'il avait su que le conseiller principal du Monarque était un Fosh, il ne serait pas venu ! Enfin, c'était vite dit, il serait venu quand même bien sûr, d'autant plus que l'initiative ne venait pas de lui et qu'il n'était venu sur cette planète que sur demande de Shaffzi, ce dernier étant justement le seul Fosh dans l'univers que Niganoht arrivait à peu près à s'habituer à approcher de près. Il avait toujours quelques crispations, quelques tics nerveux quand il était à moins de deux mètres de Shaffzi, mais il arrivait à se tenir. Ca lui avait demandé du temps. Juste pour un Fosh, dans toute la galaxie. Et voilà que ce foutu Thélophilus, conseiller principal du Monarque d'Ossus, s'avérait être un Fosh lui aussi, et prenait place à l'avant de la foule où Niganoht était déjà venu se percher, évitant de rester au sol où il aurait eu la vue obstruée par les personnes placées devant lui. Compte tenu de la nature du Sénateur d'Agamar, on pouvait lui pardonner cette petite extravagance qui n'en était même pas une.

Niganoht n'avait pas goût aux soirées mondaines de ce genre mais s'y était fait assez vite, la politique étant beaucoup faite d'apparât. Ossus était une planète intéressante de par sa position : hors des frontières de la République, c'était un monde neutre dans un système indépendant, qui entretenait toutefois une relation un peu ambiguë avec la République et bénéficiait d'un protectorat jedi, car elle avait pour point commun avec Agamar d'être proche des frontières de ce nouvel Empire Sith chaque année plus menaçant. Découvrant l'invitation d'Ossus à une grande soirée de charité, Shaffzi avait décidé d'envoyer Niganoht pour représenter Agamar sur place. Niganoht avait accepté car même s'il adorait sa planète natale, il aimait autant y vivre que de partir en mission, et plus il pouvait se tenir loin de Shaffzi, mieux il se portait. Il avait simplement à faire acte de présence de toute façon, rappeler l'existence d'Agamar et vanter les atouts de la planète auprès des plus hautes personnalités d'Ossus. Pour Niganoht, c'était aussi là l'occasion de se rapprocher d'un monde neutre, de comprendre comment on pouvait bénéficier d'un protectorat jedi tout en restant indépendant, et tout cela n'était pas dans les plans de Shaffzi qui demeurait pro-république, prêt à se fédérer sous toutes les exigences de Coruscant, au contraire du Sénateur.

La vente aux enchères s'était déjà déroulée, et maintenant, il était l'heure du discours de Virgile-Auguste, le Monarque d'Ossus en personne, dont on n'avait encore vu la tête pour le moment depuis le début des festivités. Quand celui-ci fit enfin son apparition à son pupitre, avec un certain retard, il fut accueilli par un élan d'applaudissements qui étaient autant le signe d'une impatience comblée. Pour se joindre aux applaudissements, Niganoht frappa le bout de sa queue frénétiquement contre une branche voisine de l'arbre dans lequel il avait pris siège.

Le discours commença... et prit fin brusquement au bout de quelques phrases mal articulées. Les bégaiements de Virgile-Auguste et son volte-face brusque semèrent le trouble parmi la foule des représentants de différentes nations et planètes. Le Diplomate d'Ossus, auteur de la lettre d'invitation, l'homme qui avait tout orchestré, dut rattraper le coup comme il put. Il expliqua que le Monarque d'Ossus était souffrant et que cela expliquait son indisposition à se montrer en public ce soir.

Si Niganoht s'en tenait à la volonté de Shaffzi, c'est-à-dire à faire acte de présence, cela n'avait rien de problématique, et il pouvait continuer à bavarder avec d'autres invités, dont beaucoup étaient simplement les représentants d'autres nations de la planète. Seulement, Niganoht était venu ici dans l'espoir secret d'obtenir un entretien avec le Monarque. Et si possible, un entretien assez détendu, dans les jardins ou ailleurs, et non le genre de rencontres solennelles relayées par les journalistes et exigeant une conférence de presse. Niganoht voulait se mêler aux invités et allait aborder de façon plus ou moins innocente le Monarque quand il se présenterait. Seulement, les chances que le Monarque se présente semblait de plus en plus minces...

Il fallait donc essayer de le trouver ailleurs. Niganoht s'isola de la foule pour s'extraire de la place en mode furtif, rasant les buissons, les bancs et les murets. Le serpent essaya de n'être vu par personne. Au pire, il ne serait de toute façon pas pris pour un animal sauvage : les gens n'étant pas habitués aux Anacondans, Niganoht était coiffé d'une sorte de couronne assortie de pierres et de plumes. Si un autre invité le voyait, il hausserait simplement un sourcil, comprenant que le python était une race alien et un invité de la soirée, et se disant qu'il n'avait pas à lui demander pourquoi il se comportait de la sorte ; mais Niganoht ne voulait pas être stoppé par un membre de la sécurité au cas où l'ordre serait reçu de maintenir les invités ensemble sur le grand jardin et de les empêcher d'approcher le Monarque sur un autre côté du palais.

La discrétion du serpent fut soit réussie soit inutile, en tout cas il arriva sur une autre place ornée de statues et d'une fontaine. C'est alors qu'il vit Virgile-Auguste s'asseoir sur les marches d'un escalier devant la fontaine. Niganoht ne chercha plus à se faire discret. Il dressa l'avant du corps, ne voulant pas surprendre le Monarque d'Ossus. Il s'arrêta de ramper un instant, regarda tout autour d'eux. Il crut sentir au sol les pas d'une autre personne mais ne s'en alerta pas.

VIRGILE-AUGUSTE – Je sais, je sais Thélo...

Niganoht sentit son sang se glacer : Thélophilus était là ? Il regarda tout autour de lui, darda sa langue pour capter la moindre phéromone, mais pas l'ombre ni l'odeur d'un Fosh à moins de trente mètres. Niganoht se détendit, ne sachant pas pourquoi le Monarque d'Ossus venait de faire comme s'il s'adressait à son conseiller. Virgile-Auguste semblait en tout cas abattu. Mais pas malade : rien dans son odeur ne laissait transparaître le moindre signe de maladie. S'il avait bégayé, ce n'était probablement qu'à cause du trac.

NIGANOHT – Pardonnez mon irruption, Grand Monarque d'Ossus... Je ne m'attendais pas à vous voir arriver sur ces escaliers.

La politesse exigeait qu'il s'annonçât, en espérant que la première réaction de son interlocuteur ne serait pas de lui demander de le laisser seul. Dans cette crainte, Niganoht essaya de jouer l'indifférence, comme si ce qui venait de se produire n'avait aucune importance, et ainsi d'amener son interlocuteur sur un tout autre sujet qui le mettrait plus à l'aise :

NIGANOHT – J'espère ne pas déranger, je voulais simplement observer le palais et ses jardins sous d'autres angles. C'est une bien belle place. Ossus m'est plus charmante que Coruscant, je dois dire... Ce qui n'a rien de bien difficile en soit, je le concède...
Invité
Anonymous
Darth Oracci avait reçu le message envoyé depuis l’un de ses associés sur Umbara. Le grand monarque d’Ossus, Virgile Auguste avait envoyé une invitation personnelle à chaque représentant des mondes de la République ou alliés proches d’Ossus. Ce message indiquait qu’il organisait une soirée de gala afin de collecter des fonds qui iraient directement à deux organismes à but non lucratifs, l’un chargé de s’occuper des orphelins de guerre, et le second à financer la reconstruction des sites archéologiques de Gree endommagés lors de la dernière offensive menée par l’Empire Sith sur ce monde. Si le sort des orphelins de guerre n’intéressait que Darth Oracci, c’était seulement pour le potentiel dans la Force d’une poignée d’entre eux pouvait avoir. Concernant les sites archéologiques Gree en revanche, c’était une autre histoire. La Sith qu’elle était ne cachait pas de son intérêt pour les reliques et secrets du passé, surtout s’ils permettaient de conférer un pouvoir sur les autres. Elle avait eu vent d’un artefact Gree antique et qui pourrait lui apporter une supériorité indétrônable au sein de l’Empire Sith si elle parvenait à mettre la main dessus. La Dame Sith qu’était Darth Oracci ne pouvait se rendre de manière si effrontée sur Ossus, cependant son alter égo, Sly Keto serait toute désignée afin de tisser des relations avec les mondes neutres gravitant autour d’Ossus d’une part, mais aussi pour essayer de capter des informations de la part d’officiels de la République.
Sa navette umbarane sophistiquée et au design épuré s’était posée sur l’aire d’atterrissage prévue à cette effet. Sly Keto en était sortie dans une robe qui se voulait mélange de tradition umbarane, mais aussi conforme aux standards de la République. De la tradition on pouvait reconnaitre les différentes nuances de gris conformes aux tenues classiques des membres des hautes castes de la société d’umbarane. De la modernité et du cosmopolitisme de la République, l’on pouvait observer un tracé plutôt collé au corps mettant en valeur ses hanches et sa poitrine sans avoir de décolleté pour autant de la longueur de la robe qui ne trouvait sa fin qu’à la moitié des mollets de la Reine Keto.

Arpentant les jardins impériaux d’Ossus, la souveraine d’Umbara avait commencé son office en commençant à saluer de vieilles connaissances de l’espace républicain, tout en gardant à l’œil ses rivaux politiques. Tissant une toile de contacts épars, elle avait l’impression d’être une araignée confectionnant des fils invisibles qui sauraient être utiles pour la suite de ses sinistres desseins. Sly avait toutefois pu prendre quelques minutes pour observer l’entretien et la beauté de ces jardins. Si un jour l’Empire devait envahir ce monde, Sly savait que ces jardins seraient réduits en cendres…
Prenant sa place pour les enchères, elle put enfin apercevoir de loin le visage du jeune souverain d’Ossus. Sa jeunesse avait impressionné Sly qui dirigeait dans l’ombre puis ouvertement depuis plusieurs décennies et perçut immédiatement le manque de confiance en lui qu’il avait. Elle n’était pas convaincue que ce Roi serait capable de gouverner de façon efficace sans des ministres et conseillers compétents pour l’aiguiller dans ses prises de décision. Son discours ne dura pas longtemps car rapidement paniqué par le nombre rassemblé ici, il mit fin de façon abrupte à son intervention avant de quitter la scène. L’umbarane arqua un sourcil, sceptique mais persuadée que ses premières impressions avaient été confirmées par son attitude de ce soir. Elle se leva et prit congé des autres en toute discrétion, prétextant un besoin de se rendre aux vestiaires. Une fois qu’elle quitta le centre d’intérêt des éventuels autres curieux, Sly suivit son instinct ainsi que la Force pour essayer de localiser le roi Virgile Auguste.
Celui-ci était tombé nez à nez avec un anacondan plutôt imposant qui commençait tout juste à prendre la parole évoquant sa préférence pour les jardins d’Ossus plutôt que le permabéton de Coruscant. Une opinion que partageait curieusement Sly pour le coup.

- L’avantage de ces jardins, c’est encore le fait que l’air y est moins artificiel que sur le joyau de la République.

Lança-t-elle à l’attention du long serpent qui avait engagé la conversation avec le jeune souverain. Contrairement à l’anacondan, Sly comptait bien briser la glace de manière un peu plus directe mais pas moins subtile pour autant. Son visage se fit compatissant et la souveraine d’Umbara approcha lentement. Lorsqu’elle s’exprima ce fut avec une sincère empathie pour le jeune homme, un peu à la façon d’une mère prête à réconforter son enfant.

- Quelque chose ne va pas votre altesse ? Puis-je vous être utile ?
Virgile-Auguste d'Ossus
Virgile-Auguste d'Ossus
Messages : 101
Eclats Kyber : 0
Une lueur de surprise fissura le regard juvénile du monarque lorsqu’il leva les yeux sur le reptile. Il s’était attendu à la visite de son conseiller qui n’était jamais bien loin mais fut presque soulagé de ne pas apercevoir le Fosh dont il supportait de moins en moins les paroles réconfortantes à chacun de ses faux pas. L’humain réajusta son uniforme et aplatit une mèche rousse qui s’était échappée tout en entreprenant de saluer avec déférence le Sénateur à l’allure si insolite.

Sénateur Qademanda, par pitié ne vous excusez pas je vous en prie, c’est un honneur de vous rencontrer.

Le Roi inclina la tête vers le serpent nullement étonné par la nature de son invité. Agamar était une planète singulière sur laquelle il s’était documenté par le passé. Si certains détails de la société lui avaient échappés, il se souvenait du triste sort réservé aux anacondans et le nom de Qademanda ne lui était donc pas tout à fait inconnu par sa singularité. De plus, en bon élève, il avait soigneusement épluché la liste des invités – photos à l’appui – sous la houlette d’un communiquant pour savoir exactement les noms prénoms et titres de chacun de ses invités. De par son excellente mémoire, le jeune monarque pouvait reconnaître une très grande partie de ses convives. C’était bien son seul atout dans pareille situation. Ca et sa bienveillance naturelle doublée de son extraordinaire gentillesse candide.

L’agréable brise estivale d’Ossus n’avait pas amené que le Sénateur auprès du monarque bien mal en point, puisqu’une femme altière et longiligne s’était approchée. L’élégante souveraine magnifiquement drapée, si belle, semblait faire de l’ombre aux étoile scintillantes du ciel d’Ossus. Sa voix était à son image : à tomber. Toutefois le monarque n’eut pas le temps de lui répondre.

Monsieur, madame, veuillez laisser le Roi s’il vous plaît.

L’Epicanthix qui servait de garde du corps à Virgile-Auguste s’était rapproché bien décidé à préserver la tranquillité de son protégé qu’il savait déçu avec sa terrible prestation quelques minutes plus tôt. Peu conscient de son entorse à l’étiquette ce fut le Roi qui intervint avec une tranquillité qui tranchait avec son intervention sur l’estrade, il posa la main sur l’épaule de l’immense gorille.

C’est bon, laisse-nous. Je n’ai pas d’ennemis ce soir. Reine Keto, mes hommages.

Le Roi se leva et selon les us attrapa la main tendue de la Reine et s’inclina pour la lui baiser avec respect alors que le garde s’éloignait en murmurant quelques mots à ses collègues via son oreillette. Virgile-Auguste se sentit désolé pour ses invités venu les quérir jusque-là.

Ces jardins sont merveilleux, moins impressionnants mais plus intime. Ils apportent la paix et la tranquillité à ceux qui savent les apprécier. Je ne crois pas m’être déjà rendu sur Umbara ou sur Agamar mais j’imagine qu’Ossus n’a rien à leur envier.

Dit amèrement le jeune Roi d’une voix basse en s’efforçant de garder la stature et le sourire qui incombaient à son rang et à sa qualité d’hôte. Oracci le mit à l’aise, il se sentit relativement en sécurité même face à une femme qu’il ne connaissait que de nom et d’un anacondans qui lui semblait être totalement détaché de la catastrophe diplomatique qui s’était jouée. Dans le bal diplomatique, la valse ne pouvait se permettre aucun faux pas. Les danseurs choisissaient les meilleurs cavaliers et ignoraient les médiocres danseurs ; malheureusement pour lui, Virgile-Auguste lui n’avait jamais été un bon danseur, fuyant autant la piste de danse que le bal lui-même.

J’imagine que vous avez assistés au désastre, je n’ai hélas jamais été adroit pour soulever les foules, pourtant je peux vous promettre que ces fondations me tiennent énormément à cœur.

Dit-il sans se rendre compte qu’il venait à nouveau de se tirer une balle dans le pied en avouant ouvertement qu’il était pratiquement incapable de parler en public. Dans l’ombre, en petit comité, le jeune adulte était bien plus à l’aise, le manteau de la nuit lui était infiniment plus rassurant que l’étincelante lumière. Sa fuite dans cette partie des jardins n’avait rien d’un hasard. L’endroit était faiblement éclairé, seuls quatre braseros encerclant la fontaine dégageaient une lumière chatoyante mais tremblante. La statue voisine de Walder-Théodème de Pyerelongue, un illustre aïeul de la famille étendait son ombre autour des trois protagonistes semblant les dévisager du haut de son trône.

Avez-vous pu apprécier la soirée malgré tout ? Je m’étais imaginé que cette petite soirée offrirait une bouffée d’oxygène à la galaxie si secouée ces derniers temps, je crains qu’elle soit un échec.

Virgile-Auguste était très impliqué dans la politique galactique, c’était l’une des prérogatives royales qu’il affectionnait. Ossus à la parfaite jonction entre la République, l’Espace Hutt et l’Empire était un territoire convoité. Riche et puissante, à l’apogée de sa souveraineté, la petite Ossus jouissait de solides accords commerciaux avec les Hutts. Ces derniers se servaient des bonnes relations entre Ossus et la République pour accéder au marché républicain en échange de grosses commissions négociées par le père de Virgile-Auguste. Par ailleurs, les Jedis protégeaient leurs intérêts locaux et en particulier la grande bibliothèque. Ossus.

Définitivement, la petite planète neutre avait tout pour plaire, même en dépit des dissensions de son peuple dont une partie voulait rejoindre la République. Un autre partie était favorable à l’ouverture d’une communication avec l’Empire tandis que d’autres encore voulaient renverser le petit Roi, arrivé sur le trône par hasard suite au décès de son père et de son frère. Ce frère qui lui avait pourri l’existence, dans la vie comme dans la mort.

Je ne sais pas si vous vous êtes déjà rencontrés. Reine Keto, je vous présente le Sénateur d’Agamar, Niganoht Qademanda. Vous me demandiez si vous pouviez m’être utile majesté, me feriez-vous le plaisir de m’accompagner pour que je vous montre les trésors les plus cachés des jardins royaux, Sénateur, votre présence serait également un honneur.

Sans se démonter, il tendit le bras comme pour inviter la magnifique Umbarane à place son bras sous le sien comme on lui avait appris des années plus tôt dans ses cours d’étiquette. Il bottait aussi en touche pour ne pas avoir à s’expliquer sur le malaise et sur sa totale incapacité à commander quoi que ce soit sur son système. Il ne pouvait pas le laisser paraitre, c’eut été un véritable suicide diplomatique. Une ballade à travers les immenses jardins à la rencontre des arbres immémoriaux de la flore luxuriante serait du plus bel effet et permettrait par la même occasion l’arrivée d’autres curieux. Il se contenta alors de dire à ses deux convives.
La galaxie a été si troublée dernièrement, ces batailles incessantes ont été terribles.
Niganoht Qademanda
Niganoht Qademanda
Messages : 119
Eclats Kyber : 0
Sans avoir voulu faire sursauter le Grand Monarque d'Ossus, Niganoht ne put éviter de lui causer une certaine surprise malgré tout. Virgile-Auguste était resté le regard dans le vide, sans voir l'Anacondan approcher bien que ce dernier n'eût justement pas cherché à se faire discret. En entendant le son de sa voix, une expression de surprise étendit les traits du visage du jeune Humain, qui reprit rapidement contenance pour exécuter un salut protocolaire. Niganoht hocha la tête en réponse.

VIRGILE-AUGUSTE – Sénateur Qademanda, par pitié ne vous excusez pas je vous en prie, c’est un honneur de vous rencontrer.

Evidemment ce n'étaient que des paroles formelles de circonstance, le Grand Monarque d'Ossus n'avait aucun honneur particulier à rencontrer un Anacondan, fût-il Sénateur Républicain d'Agamar. Du moins, c'est ce que se dit Niganoht, qui croyait peu à la flatterie et qui imaginait difficilement que qui que ce soit puisse être réellement honoré de le rencontrer, lui. Ayant suivi six années d'études de haut-fonctionnaire et ayant lui-même flatté un certain nombre de Hutts pour obtenir leurs faveurs, Niganoht était blasé par de tels propos.

Il n'avait pas senti la présence d'un Fosh mais malgré tout celle d'une troisième personne, dont il avait même senti les pas au sol. Cette personne finit par se montrer en prenant la parole de façon assez abrupte, à côté de tout ce protocole :

SLY – L’avantage de ces jardins, c’est encore le fait que l’air y est moins artificiel que sur le joyau de la République.

La Proche-Humaine svelte et pâle qui approchait avait donc entendu le début de la conversation, et rebondissait sur ce que venait de dire Niganoht. Niganoht darda sa langue pour analyser l'odeur de cette nouvelle interlocutrice qu'il ne savait identifier. Elle n'avait pas tout à fait une odeur humaine, Niganoht pouvait jurer avoir déjà rencontré des individus de cette race mais il n'arrivait pas à s'en rappeler le nom. Par ailleurs, il ne savait pas quelle planète ou quel peuple cette personne représentait, et cette dernière ne semblait pas avoir la bonne idée de se présenter.

Une autre personne arriva par derrière Virgile-Auguste, un Epicanthix bien taillé pour servir de garde du corps, veillant à la tranquilité du Grand Monarque. Ce dernier le congédia toutefois, et une fois l'Epicanthix rentré, il présenta ses hommages à la Reine Keto. Niganoht savait au moins maintenant le nom de cette nouvelle interlocutrice, mais toujours pas de quoi elle était reine. Un indice lui fut rapidement donné, puisque Virgile-Auguste regretta de ne jamais encore s'être rendu sur Agamar ni sur Umbara.

Une Umbarane ! Voilà ce qu'était exactement cette Proche-Humaine ! Niganoht savait qu'il avait déjà rencontré cette race. Keto était-elle donc Reine d'Umbara ?

VIRGILE-AUGUSTE – J’imagine que vous avez assisté au désastre, je n’ai hélas jamais été adroit pour soulever les foules, pourtant je peux vous promettre que ces fondations me tiennent énormément à cœur. Avez-vous pu apprécier la soirée malgré tout ? Je m’étais imaginé que cette petite soirée offrirait une bouffée d’oxygène à la galaxie si secouée ces derniers temps, je crains qu’elle soit un échec.

Il aurait été vain et même insultant au final de nier que Virgile-Auguste s'était complètement vautré pour son discours. Si cet échec le préoccupait, alors la meilleure chose à faire était simplement de le relativiser.

NIGANOHT – Chacun ses qualités. Et réciter un discours devant un public, c'est une aptitude qui peut venir avec le temps. En ayant place parmi les invités, sachez que l'ambiance était bonne, et le discours était une simple formalité. Les gens espéraient simplement pouvoir rencontrer leur hôte.

La vérité, c'est que certaines personnes n'hésiteraient pas à juger Virgile-Auguste sur cette prestation. Sur certaines planètes, ou même dans certains pays d'Ossus, on lirait dans les journaux : “Le Grand Monarque d'Ossus Virgile-Auguste perd tous ses moyens lors d'un discours”. La diplomatie demandait évidemment de taire ces prédictions. La Reine d'Umbara allait peut-être essayer, quant à elle, de rassurer Virgile-Auguste sur la bonne tenue de la soirée.

VIRGILE-AUGUSTE – Je ne sais pas si vous vous êtes déjà rencontrés. Reine Keto, je vous présente le Sénateur d’Agamar, Niganoht Qademanda.

Niganoht se tourna face à l'Umbarane, et s'inclina en courbant l'avant de son corps comme le cou d'un cygne, sa manière de présenter une révérence sans avoir ni jambes ni bras. En vérité, il était plus frustré qu'autre chose par la présence de cette souveraine tierce, alors qu'il avait espéré pouvoir s'entretenir en privé avec Virgile-Auguste. Il ne savait pas quelles seraient les positions d'Umbara sur les points d'intérêt dont il voulait discuter avec le Monarque d'Ossus, et cette oreille tierce pouvait aller ensuite répéter des rumeurs embêtantes.

Virgile-Auguste proposa à ses deux interlocuteurs une balade dans les jardins, leur offrant le privilège d'en découvrir les beautés les plus farouchement préservées. Ca, c'était un honneur qu'il faisait, en tout cas à Niganoht. Ce dernier dut ramper à côté des deux humanoïdes qui marchaient bras-dessus bras-dessous. Il ne pouvait pas se tenir à leur hauteur, et espérait ne pas être négligé dans la conversation à venir.

VIRGILE-AUGUSTE – La galaxie a été si troublée dernièrement, ces batailles incessantes ont été terribles.
NIGANOHT – J'ai été trop bien placé pour le voir. J'étais sur place, sur Pakuuni, et j'ai subi ce que je qualifierais d'une prise d'otage au premier abord, même si cela s'est finalement bien démêlé.
Invité
Anonymous
Alors que Sly s’approchait lentement du jeune souverain afin de le réconforter, un imposant garde du corps s’approcha à mi-distance, demandant au sénateur ainsi qu’à la souveraine de laisser le Roi seul. D’instinct, l’umbarane se raidit puis s’immobilisa et ouvrit ses mains afin de signifier qu’elle n’était pas armée et n’était pas une menace, mais fort heureusement Virgile-Auguste s’exprima en premier intimant à son gardien de les laisser seuls. La Reine Keto se détendit et afficha une mine plutôt sereine et respectueuse face à l’humain lui faisant face.

- Votre majesté…

Fit-elle poliment et avec courtoisie en s’inclinant légèrement. Elle tendit sa main droite à l’attention de Virgile-Auguste qui l’attrapa et déposer un baiser sur le dos de sa main. Reprenant sa main, elle répondit au souverain d’Ossus quant à la flore présente sur son monde natal. Peut-être serait-il curieux de visiter Umbara qui sait ?

- Umbara dispose d’une flore bien particulière et exotique pour de nombreux humains. Les jardins du palais sont plutôt éblouissants.

Exotique et éblouissant étaient les mots justes pour désigner les plantes en présence sur Umbara. Ce monde plongé dans une nuit éternelle avait pu développer une flore qui avait de quoi dépayser bon nombre de personnes habitués à une végétation plus classique. Ne serait-ce que certaines variétés fluorescentes qui émettaient de la lumière, en d’autres termes, certains jardins devenaient de véritables lieux lumineux sans avoir recours à des appareils électriques. C’est alors que Virgile-Auguste dirigea la conversation vers son échec à s’exprimer face à son parterre d’invités. En effet le jeune homme semblait ne pas être du tout à l’aise pour prendre la parole devant autant de personnes.
Le sénateur fut le premier à lui répondre, laissant le temps à Sly de trouver les mots justes pour son hôte. Elle répondit aux interrogations de Virgile-Auguste avec sincérité et d’une voix toujours aussi douce et chaleureuse.

- L’exercice du pouvoir s’apprend. Vous êtes encore jeune, et vous avez encore à apprendre, mais je reste convaincue que vous avez les qualités requises pour vous révéler être un souverain digne et droit. Bien que je ne puisse pas parler pour les autres invités et le fait que ce gala ne soit pas encore terminé pour ma part je passe une agréable soirée.

Sly gratifia le jeune roi d’un sourire radieux qui se voulait aussi rassurant. Dans le fond, elle estimait avoir mis le doigt sur ce qui plombait toute assurance et audace chez le jeune homme. Il n’avait pas véritablement appris à gouverner et avait sans doute été rabroué dans son enfance lors d’une, ou de nombreuses occasions. Son manque de confiance en lui pourraient le mener à sa perte, de surcroit si un jour, l’Empire Sith se décidait à envahir ce monde pour le revendiquer. Un souverain incapable de croire en la chance de son peuple à triompher d’un envahisseur était déjà destitué de son pouvoir et de son propre monde. L’umbarane savait aussi que son manque de confiance en lui ferait sortir ses rivaux et opposants politiques des bois, une menace sans doute plus sournoise que l’impératrice sur son trône de Dromund Kaas. Pour l’heure, Sly n’avait aucune raison de souhaiter qu’Ossus soit ciblée. L’innocence et la naïveté de Virgile Auguste étaient ses faiblesses, peut-être était-il possible de réveiller quelque chose en lui pour lui permettre de s’accomplir ? Ces deux freins l’handicaperaient à vie sans une aide extérieure ou un électrochoc. Ce qu’il manquait à ce jeune souverain était une figure de mentor et de parent, ou peut-être plus ?
La reine d’Umbara commençait à se demander si elle ne pouvait pas jouer ce rôle afin de permettre à Virgile-Auguste de s’accomplir en tant que roi d’Ossus. Il y avait sans doute là un coup à jouer pour avancer et poursuivre à tisser sa toile. Avoir un allié neutre dans ce conflit pouvait avoir de nombreux avantages, de surcroit Sly pourrai se vanter d’avoir pu faire du jeune roi, un homme fort et ayant l’assurance suffisante pour exercer son pouvoir ainsi que son autorité aussi bien à l’intérieur du système, qu’en dehors de part une diplomatie efficace.

- Quoiqu’il en soit, ce ne sera pas un échec. L’objectif étant de collecter des fonds pour les deux fondations sera rempli. Croyez-moi. Mais si vous acceptez, je pourrais peut-être vous aider à être plus à l’aise…

Avança-t-elle prudemment tout en se penchant légèrement sur elle afin d’essayer de donner plus de poids à son propos, toujours souriante et d’une voix douce afin de le convaincre d’accepter son aide qui était sincère. Le jeune Virgile-Auguste se tourna vers le sénateur afin de présenter celui-ci à la reine d’Umbara. Cette dernière avait presque oublié son existence, et suivit le mouvement de l’humain.

- Non en effet, nous ne nous sommes pas encore rencontrés. Sénateur, enchantée de vous rencontrer.

Répondit-elle tout en s’inclinant, n’ayant aucune main à serrer vis-à-vis de Niganoht Qademanda compte tenu de sa nature d’anacondan. Il lui semblait avoir déjà entendu ce nom quelque part récemment dans des évènements impliquant un affrontement contre l’Empire. Mais elle tenait ses informations de la part de son ministre sur Umbara, pas de ses contacts au sein des renseignements Sith.
La reine d’Umbara fut tirée de ses pensées par le jeune et charmant roi qui l’invita à le suivre à travers ces jardins somptueux et raffinés, dissimulés sous ce ciel étoilé. Tendant le bras vers Sly, cette dernière, surprise, hésita une fraction de seconde avant de d’accepter l’invitation qu’on lui avait faite tout en étirant ses lèvres dans un sourire charmeur.

- Ce serait un grand plaisir de partager ce privilège avec vous votre altesse.

Laissant le jeune souverain placer son bras sous celui de la reine, elle se rapprocha de lui et se laissa guider, portée par le jeune homme qui semblait éprouver une grande attention à son égard. Sly avait remarqué qu’elle semblait avoir séduit le roi, ou tout du moins tapé dans l’œil, et pour l’heure la reine était plutôt d’accord pour entrer dans son jeu par curiosité mais aussi par égo. Cet humain était très jeune, et avait encore les traits d’un enfant, là ou l’umbarane était une femme mûre et avait déjà vu sur son visage les premières marques du temps qui passait apparaître subrepticement. Sly lui accorda un regard assez profond et du se retenir d’utiliser la Force pour essayer de sonder son état d’esprit, indéchiffrable les étoiles se reflétaient dans ses yeux, sans doute que Virgile Auguste le remarquerait. Il préféra parler alors de la guerre et des troubles qui secouaient la stabilité galactique. Bien que le régime de Dromund Kaas et celui de Coruscant s’étaient défiés au cours de trois théâtres d’opérations, la République avait su limiter les dégâts. Cependant celle-ci perdait petit à petit du terrain, et sa légitimité à protéger Dubrillion avait été remise en cause par ses habitants. Combien de temps cela prendrait-il pour que d’autres mondes frontaliers ne décident de revendiquer leur neutralité car préférant se défendre seuls plutôt que de compter sur une République corrompue capable de les sacrifier par intérêt tactique ? Combien de temps cela prendrait-il pour certains autres dirigeants de systèmes voisins de cet Empire ne se décident à s’aligner aux côtés des Sith pour préserver leur pouvoir sur leur monde ?
Dans cette guerre d’attrition, il ne pouvait y avoir qu’un seul vainqueur : celui qui serait le plus rusé et habile.

Sly demeura silencieuse, mais rebondit sur ce que le sénateur venait de dire, tout en se rapprochant de quelques centimètres de son hôte, laissant son parfum venir à ses narines. Elle ouvrit la bouche de surprise, se repris puis posa deux questions au sénateur afin de se renseigner sur ce qui avait pu se passer.

- Vous étiez sur Pakuuni… Que s’est-il passé pour que vous soyez pris en otage ? Comment avez-vous fait pour vous en sortir indemne ?

Quelques peu impressionnée, sa question était honnête et sans sarcasme. Il y avait toujours du bon à écouter ce que les acteurs principaux de ce genre d’évènement pouvaient avoir à raconter. Ayant déjà eu accès au rapport concernant Pakuuni –rapport qu’elle avait survolé mais dont elle se promis de se pencher dessus- , Sly était plutôt curieuse de voir comment ce sénateur avait su tirer son épingle du jeu de cette situation.
Virgile-Auguste d'Ossus
Virgile-Auguste d'Ossus
Messages : 101
Eclats Kyber : 0
Virgile-Auguste réservait la plus belle partie des jardins pour ses invités de marque uniquement. Le climat tempéré d’Ossus permettait à un écosystème préservé de vivre au rythme des saisons qui ponctuaient les années. La surprise qu’il leur réservait était un morceau de jardin sauvage où poussaient des saules si hauts que les visiteurs qui arrivaient par navette aérienne pouvaient les contempler dès l’entrée dans l’orbite de la planète. Bien des années plus tôt, il s’y était fait construire une cabane qui dominait à plusieurs mètres de hauts. Un refuge secret contre la solitude qui son père avait jugé bon de faire démolir pour le punir de lui faire honte constamment. Un Prince ne s’adonnait pas à de tels enfantillages.

Il répondit immédiatement au Sénateur qui tentait de passer de la pommade sur une plaie encore trop ouverte, poliment et avec les manières de son rang, il se laissa aller, jugeant que de toute manière il était trop tard pour s’appesantir sur ce nouvel échec cuisant.

Je vous remercie de vos mots Sénateurs, je crains malheureusement que tous mes invités ne partagent pas votre sens de la diplomatie. Mais je vous rassure, je suis habitué aux foudres des médias à ce sujet, une nouvelle médaille à accrocher à mon tableau de chasse j’imagine.

Il grimaça légèrement sur la dernière phrase. Avec les années, la timidité presque maladive du Roi s’était estompée mais il n’oublierait jamais les moqueries retransmises sur les médias du système et les émissions satiriques qui s’étaient moquées de sa diction à heure de grande écoute. Les attaques avaient été si violentes que sa mère était intervenue pour faire taire ces immondes attaques.

Le jeune monarque reporta un instant son attention sur la reine Keto d’Umbara, la nébuleuse fantôme de la nuit éternelle. La Reine n’avait rien de fantomatique, elle qui semblait emplir les jardins par sa simple présence lumineuse. Le charisme qui émanait de tout son être mit immédiatement le jeune Virgile-Auguste en confiance. Sa voix cuivrée et teintée d’une apaisante tessiture lui fit vriller les oreilles et étreignit son cœur romantique.

En effet, j’ai entendu dire qu’Umbara possédait une flore incroyable même dans la nuit. La vie trouve toujours son chemin. C’est un privilège de vous avoir à notre soirée, votre système est reconnu pour être des plus secret. J’aimerai un jour avoir le privilège de le visiter.

Il ne disait pas cela par pure convenance. En bon érudit, avide de lecture et solidement éduqué, Virgile-Auguste possédait une culture minimale sur chaque planète du système. Son Maître lui avait toujours appris qu’il fallait être idiot pour ne pas en apprendre sur les mondes périphériques. Loin de voir cette instruction comme une contrainte, le roux s’y était prêté de tout son cœur et ne regrettait jamais de pouvoir être à peu près pertinent sur la majorité des planètes de la galaxie.

Le sujet de son intervention revint sur la table mais en des termes élogieux, les deux compères s’étaient donné le mot pour tenter de redonner un peu de courage au Roi. Il apprécia le geste, candide et naïf, il ne pouvait imaginer un seul instant que ces paroles réconfortantes puissent dissimuler un quelconque intérêt. Il se permit un sourire qui ourla ses lèvres rosées.

Je vous remercie majesté, il est vrai que de commander aux Hommes est un exercice ardu. Je n’y suis pas rompu, j’imagine que vous devez le savoir mais feu mon frère devait être le souverain légitime d’Ossus. Malheureusement, le destin en a décidé autrement.

Il n’avait pas cillé à l’évocation de la mort accidentelle de son père et de son frère lors d’un voyage diplomatique. Même plusieurs mois après, il n’arrivait pas à savoir s’il en était réellement attristé ou si sa peine affichée était une simple posture. Il n’avait jamais été aimé ni par son père ou son frère. Le premier lui reprochant d’être si faible, le second lui faisant payer.

Ces fondations me tiennent vraiment à cœur. Ossus en tant que système neutre n’a pas vocation à s’immiscer dans les conflits entre la République et l’Empire mais je considère qu’il est de notre devoir de prêter assistance à ceux qui en ont besoin.

En réalité l’équation était bien plus complexe que cela mais l’heure n’était pas à discourir sur les problématiques géopolitiques, surtout en présence de deux Républicains. La présence des archives Jedis compliquait sensiblement l’indépendance mais permettait à Ossus d’être sous protectorat constant de l’Ordre Jedi.

Je vous remercie de votre aide majesté, je pense avoir beaucoup à apprendre de vous mais je crains qu’il me faille consulter ma cour avant de pouvoir répondre favorablement à votre demande. La neutralité d’Ossus pourrait être-elle mise à mal si vous veniez à m’aider ?

Une femme d’expérience capable de diriger une planète si éloignée et si singulière avait sans doute beaucoup à lui apprendre. Les problématiques de Castes sur ce système présentait des similitudes avec la monarchie absolue présente depuis des millénaires sur Ossus. L’idée même de partager un peu de temps avec la sénatrice ne lui était pas désagréable pour ne rien ôter à ce tableau. Mais il fallait passer par le Grand Chambellan, celui qui décidait pour le Roi au fond

Sa reine au parfum envoûtant sous le bras, il se mit en marche vers son paradis perdu mais s’arrêta quand le Sénateur reprit la parole, stupéfait.

Ouah ! Est-ce l’Empire qui a osé prendre un otage un Sénateur de la République ? Vous vous êtes battus, je veux dire, je ne pense pas que puisez manier un blaster.

Questionna le jeune Roi, stupéfait d’entendre qu’on ait pu kidnapper une personne protégée comme un sénateur. Sa remarque avait été maladroite mais candide, il manqua de s’excuser mais ne le fit pas ne voulant pas s’abaisser encore un peu plus. Virgile-Auguste n’avait pas eu cette information, il se demanda pourquoi ? Thélophilus voulait peut-être ne pas l’inquiéter, c’était tout à fait son style après tout. L’Empire, un début de voie diplomatique était en cours d’ouverture avec les représentants de l’Empire. On avait même envoyé une lettre de félicitations à la nouvelle impératrice. Le monarque savait que la situation se compliquait, l’expansionnisme impérial irait sans doute un jour frapper à sa porte.

C’est un acte absolument abject. Mais une question me vient sans offenses, il va de soi. J’ai entendu dire que la République avait violé l’espace orbital de Gree, un système neutre. N’avez-vous pas peur que l’agressivité de la Grande Chancelière n’attise un peu plus les troubles ?
Virgile-Auguste posa un regard sur la Reine et il lui sourit timidement espérant à nouveau ne pas avoir fait trop d’éclat avec cette déclaration. Dans son esprit, un compromis de paix était possible. Personne n’avait à gagner d’une guerre entre l’Empire et la République, ni les protagonistes, ni les systèmes neutres. Ossus était une planète puissante, bien placée et très riche. L’ancien Roi avait été dragué plus d’une fois par les émissaires républicains pour prêter allégeance ce à quoi il s’était toujours refusé.

Le Roi reprit sa marche, en tournant régulièrement la tête vers le Sénateur pour ne pas le laisser penser qu’il s’intéressait davantage à son autre convive, bien qu’elle présentât un certain nombre d’atours qui faisaient cruellement défaut à l’Anacondan.

Sénateur, majesté. Vous qui représentez la République, quel est l’intérêt de cette guerre au fond ?

La question était posée et la réponse l’intéressait réellement. Il n’était pas idiot loin de là mais pourquoi ? Pourquoi se combattre militairement, cela ne faisait qu’augmenter la défiance des habitants envers leurs habitants, coûtait horriblement cher et laissait dans son sillage un champ de corps sans vie.

Comme il était fier, d’être au bras de la Reine et aux côtés d’un sénateur qui ne le jugeait pas, finalement la soirée risquait d’être intéressante.

Spoiler:
Niganoht Qademanda
Niganoht Qademanda
Messages : 119
Eclats Kyber : 0
Evidemment, en lâchant cet événement comme un cheveu sur la soupe, Niganoht s'attira plusieurs questions sur le déroulement des faits et sur le fond de l'intrigue. Sans avoir été totalement voulu, ce ne fut pas plus mal, au moins Niganoht se rassura en voyant l'attention se recentrer sur lui. Dit comme ça, on pouvait imaginer Niganoht d'un naturel égocentrique, ce qui n'était pas le cas. Aucun égocentrisme là-dedans ; simplement, Niganoht avait cherché à se retrouver seul à seul avec le Grand Monarque d'Ossus pour discuter de sujets bien précis qui ne plairaient pas à tout fédéré de la République, et il se trouvait fort frustré par la présence de la Reine Keto d'Umbara, surtout si le Grand Monarque d'Ossus se mettait à plus s'intéresser à cette dernière qu'à l'Anacondan. Tout cet effort de discrétion en s'échappant de la foule d'invités, tout ça pour que cette souveraine républicaine tapât l'incruste dans la conversation et charmât l'interlocuteur désiré de Niganoht.

Alors, oui, Niganoht apprécié de redevenir soudain le centre d'intérêt de Virgile-Auguste d'Ossus. Ca n'allait pas durer, mais c'était toujours un bon point de se donner de l'importance. Sly Keto, il n'en avait rien à faire, d'elle. Si elle avait pu s'en aller tout de suite sans dire au revoir, ça aurait même fait ses affaires. Evidemment, la courtoisie, et plus que ça, la diplomatie, l'empêchaient de signifier à l'Umbarane qu'il préférait rester seul à converser avec leur hôte. Alors Niganoht prenait sur lui. Mais il n'était qu'un Anacondan, un insignifiant animal de compagnie – quoiqu'un drôle d'animal de compagnie pour bien des cultures – qui ne pouvait que ramper au niveau du sol quand les humanoïdes marchaient en s'élevant à plus d'un mètre et demi, prêts à le piétiner sans faire attention à lui. Niganoht apprécierait de pouvoir se faire porter sur les épaules de Virgile-Auguste, mais il ne risquait pas de le demander en sachant très bien que cela serait perçu comme très déplacé et inconvenant. A moins de tomber par hasard sur un passionné d'ophidés qui laisse de côté le fait d'avoir affaire à un sénateur républicain, rien que ça.

La Reine Keto demanda ce qu'il s'était passé pour qu'il fût pris en otage et comment il avait fait pour s'en sortir indemne. Même si Niganoht avait envie qu'elle s'en aille de la conversation, il se devait de considérer sa présence et ses questions. Il lui répondit en dissimulant tout ressentiment :

NIGANOHT – J'ai été menacé par un droïde, et cela a tourné à l'affrontement. J'ai essayé en vain de le neutraliser, mais une autre personne impliquée dans cette intrigue a su désamorcer la situation. Le droïde avait simplement pris ses ordres trop à cœur, dirons-nous. Je ne fais définitivement pas confiance à ses machines.
VIRGILE-AUGUSTE – Est-ce l'Empire qui a osé prendre un otage un Sénateur de la République ? Vous vous êtes battus, je veux dire, je ne pense pas que puisez manier un blaster.

Virgile-Auguste sembla prendre des pincettes pour évoquer un fait aussi simple que celui qu'un Anacondan était dépourvu de mains. C'était quand même marrant de voir comment les gens polis étaient toujours aussi gênés pour évoquer les différences des races aux particularités morphologiques minoritaires. Imaginez que Niganoht soit gêné de dire à un Humain qu'il a des cheveux sur la tête, ou à un Nautolan de dire qu'il a des tentacules à la place. Rappeler à Niganoht qu'il n'avait pas de main pour utiliser un blaster, n'était pas plus insolent que de rappeler que sa peau était constituée d'écailles ; mais bizarrement, ça devenait parfois une source de gêne pour ses interlocuteurs. Niganoht ne comptait plus le nombre de personnes qui avaient bafouillé en réalisant qu'elles ne pouvaient pas lui serrer la main pour le saluer, et qui s'étaient trouvées bêtes en ne sachant pas comment s'y prendre, certaines lui demandant même si elles devaient à la place lui serrer la queue ou le cou. Les gens se mettaient parfois une sorte de pudeur bizarre pour des choses aussi simples. Niganoht en parlait sans aucune gêne, sans aucun tabou. Pourquoi en aurait-il ? Sa race était ainsi ! Il n'en avait pas honte !

NIGANOHT – Je pourrais m'entraîner avec ma queue... Mais bon, je suppose que même s'il me poussait des bras, je ne chercherais pas à m'entraîner au blaster.

Il restait la question de l'Empire, bien plus intéressante que de savoir si un Anacondan était capable d'utiliser un blaster.

NIGANOHT – Non, je ne crois pas que ce fût l'Empire. Je pense qu'il s'agissait d'une maladresse, d'une méprise. L'autre personne était une mercenaire, suffisamment bien payée pour taire l'identité de son employeur, et ce dernier tenait apparemment à me tenir à l'écart des conflits à l'extérieur du bâtiment où je me trouvais. Je n'ai pas compris utiliser autant d'opacité pour l'intention de protéger un sénateur, mais la mercenaire n'a rien tenté contre moi, et m'a aidé au contraire à me déplacer en évitant le pire. Seulement, je n'avais rien demandé.

Niganoht se garda bien de dévoiler ce qu'il faisait sur Pakuuni, dans ce bâtiment, et pourquoi il avait été plus frustré qu'autre chose d'avoir une mercenaire pour soi-disant le protéger – tout comme il était frustré ce jour-ci de devoir accepter Keto dans la conversation.

VIRGILE-AUGUSTE – C'est un acte absolument abject. Mais une question me vient sans offenses, il va de soi. J'ai entendu dire que la République avait violé l'espace orbital de Gree, un système neutre. N'avez-vous pas peur que l'agressivité de la Grande Chancelière n'attise un peu plus les troubles ?

La discussion venait sur le terrain géopolitique, voilà qui était intéressant...

NIGANOHT – Ne faites pas l'erreur de croire que la République est pacifiste. Elle a son armée, elle sait s'en servir autrement que défensivement. Elle a les Jedis, qui interviennent aux endroits que la République pointe du doigt. Et à ce titre, l'ancien gouvernement était le spécialiste de l'ingérence, et je ne crois pas que notre nouveau gouvernement y change quoi que ce soit. La République n'est pas pacifiste. Grendo S'orn avait fait voter l'entrée en guerre de la République, le “pour” l'a emporté, et le voilà nommé Ministre. Cette politique ne peut que créer des troubles, à défaut de simplement les attiser.

Niganoht avait un avis tranché, et commençait déjà à manifester son recul et son détachement devant la politique de la République. Il appréciait trop pouvoir participer aux débats du Sénat et aux séances de vote, pour demander qu'Agamar devienne un monde neutre ; mais il voulait avoir les avantages sans les inconvénients. Seulement, être fédéré par la République et porter son pavillon, cela comportait son lot d'inconvénients.

Alors, Virgile-Auguste demanda l'intérêt de cette guerre. En voilà une bien vaste question. Et pour ne pas trop se laisser emporter par ses propres propos, Niganoht laissa la Reine Keto répondre en premier, posant son regard sur elle pour lui faire comprendre qu'il lui laissait la parole.
Invité
Anonymous
Poursuivant leur promenade nocturne à travers ces jardins, la reine souveraine pu rester ébahie devant la hauteur des saules présents ici quelques instants. L’umbarane trouvait ce jardin bien trop sauvage à son goût, la variété d’espèces présentes était intéressante, mais il y avait un côté trop anarchique qui lui déplaisait. N’affichant rien de plus que de l’admiration sur le visage, elle se reprit.

- Votre altesse, c’est… splendide.

Puis la dirigeante de la nébuleuse fantôme, laissa quelques instants flotter dans les airs tendit qu’elle apposa sa seconde main sur le bras du Prince et se rapprocha délicatement sans s’en apercevoir.

- Vous pourriez visiter bien plus que la flore votre majesté… Mes jardins royaux sont un chef d’œuvre d’exotisme, d’art visuel et d’ordre.

Répondit Sly Keto d’un ton toujours aussi doux et apaisant. Elle pencha la tête en direction du jeune homme et plongea son regard dans celui de son interlocuteur. Ce dernier interpréterait comme il l’entendrait l’invitation voilée de la Reine d’Umbara à visiter bien plus que ses jardins royaux. Sans plus d’intonation que d’ordinaire dans la voix, elle le gratifia cependant d’un sourire étincelant de charme.

- J’attendrais le retour de votre cour quant à ma proposition, en espérant que ce soit positif.

Fit-elle en se laissant définitivement prendre au jeu par Virgile-Auguste, elle retira sa seconde main du bras du jeune homme puis laissa le sénateur répondre aux questions posées. Il est vrai que la reine avait presque oublié son existence tant il était en retrait et que le jeune humain semblait avoir été piégé dans le champ de gravité exercé par Sly. Cette dernière percevait au fond d’elle et légèrement à travers la Force un ressentiment de la part de l’anacondan. Sans pouvoirs supplémentaires, la reine d’Umbara avait bien compris que sa présence dérangeait le sénateur qui devait avoir l’impression de tenir la chandelle aux deux personnalités royales présentes bras dessus et bras dessous. Puis vint les questions de géopolitique qui venaient compliquer les choses. Curieusement la position du sénateur d’Agamar était des plus étonnantes venant de la part d’un représentant de la République. Sa position quant à la politique de la République avait de quoi être intéressante et figurerait sur le rapport que Darth Oracci remettrait aux sphères de l’intelligence impériale. Peut-être qu’il y avait là une opportunité à saisir lorsque le sénateur Qademanda serait plus mûr pour entendre les murmures impériaux. Sly Keto resta silencieuse, écoutant l’anacondan donner son avis et évoquer le nom de Grendo S’orn l’actuel ministre dont la politique semblait ne pas faire que des satisfaits.
Demeurant silencieuse, la reine d’Umbara attendit que vienne son tour pour donner son opinion sur Gree d’une voix toujours calme, même si son visage affichait un air plus sérieux et moins détendu, faisant preuve d’un certain leadership qui ferait sans doute son effet sur Virgile-Auguste.

- De part notre isolationnisme naturel et notre position nous sommes plutôt concentrés sur les troubles ayant lieu au sein de l’espace Hutt. Et l’instabilité découlant de ces troubles pourrait représenter une menace beaucoup plus proche de nous et directe en comparaison à l’Empire Sith… Mais pour répondre plus précisément à votre question, il me semble de mémoire que c’est l’Empire Sith qui avait posé pied sur Gree bien avant que les Jedi n’arrivent dans le système, et ils n’avaient pas plus d’autorisation que la République à ma connaissance.

Elle se félicitait intérieurement d’avoir eu accès aux rapports impériaux concernant les invasions de Gree, Dubrillion ainsi que de Dathomir. Bien qu’ils aient été survolés seulement, certains éléments clefs étaient restés en tête de l’umbarane qui vit l’anacondan se défausser sur la deuxième question. Conservant sa dignité et son calme olympien, Sly soupira comme si la réponse à la question de Virgile-Auguste la déprimait avant même qu’elle ne quitte ses lèvres sensuelles.

- Oh, vous me posez une question bien singulière votre altesse. Je pense que l’intérêt de cette guerre repose sur l’hégémonie d’un régime, d’un modèle de société sur la galaxie. Or ces deux régimes que constituent la République et l’Empire Sith sont bien trop différents pour espérer coexister sans accrochages ou déclencher conflit sur conflit, et l’historique entre ces deux factions n’aidera en rien à pacifier les relations, du moins je n’aperçois que trois solutions éventuelles.

Sly prit un peu de distance avec le Prince Virgile-Auguste et fit quelques pas en avant vers le saule. Devant l’immense tronc, elle leva lentement le bras et apposa sa paume contre le bois tout en redressant sa tête vers le ciel obscur pour contempler les étoiles.
Virgile-Auguste d'Ossus
Virgile-Auguste d'Ossus
Messages : 101
Eclats Kyber : 0
Virgile-Auguste eut un éclat de rire franc et parfaitement candide à la répartie cinglante de l’Anacondan au sujet de sa queue. Il s’imagina à quoi pourrait bien ressembler un serpent doté d’une paire de bras. Maladroit dans ses manières, le jeune monarque regretta immédiatement de s’être laissé aller de la sorte à une remarque qui pouvait être désobligeante. La xénophobie était courante dans la galaxie et laissait d’indélébiles traces à ceux qui en étaient victimes. Mais la position de Niganoht était la preuve absolue que des belles histoires pouvaient se raconter. De ce qu’il se souvenait, le système d’Agamar n’était pas réputé pour être tendre avec les Anacondan qu’ils avaient domestiqués et réduits à un système moral proche de l’esclavage.

N’avez-vous jamais songé à manier le sabre ? Vous pourriez avec votre queue.

Renchérit le monarque sur le ton de la plaisanterie en gratifiant le Sénateur et voulant vraisemblablement en finir avec cette maladresse protocolaire qui ne lui rendait pas honneur.

Votre Statut de Sénateur fait de vous un représentant des institutions de la République, c’est en cela que je trouve votre agression grave et je suis effaré qu’une enquête n’ait pas été diligentée séance tenante pour trouver et exécuter le coupable.

Commenta à nouveau le monarque en haussant les épaules en se disant que les mœurs républicaines étaient décidément bien lointaines de celles d’Ossus. La gouvernance d’une monarchie totale et absolue comme Ossus offrait à son Roi une latitude bien plus grande. Proférer une simple menace contre le Roi était à une époque passible de la peine capitale et même les détracteurs se gardaient de faire étalage de leurs pensées en public.

Les lois sur le blasphème avaient été abolies quelques décennies auparavant et aujourd’hui les médias se permettaient de critiquer ouvertement la monarchie, mais tous savaient qu’aller trop loin était un pari risqué. La figure du Roi était intouchable, sacrée et au-dessus de tout. Intronisée par la grande déesse Talla elle-même, le monarque possédait tous les pouvoirs. Si un jour on essayait de kidnapper Virgile-Auguste, ce serait l’armée toute entière qui serait envoyée pour châtier le coupable jusqu’aux confis de la bordure extérieure.

Le jeune homme fut tiré de ses pensées par l’exclamation de surprise de la Reine. Légèrement envouté par la beauté quasi surnaturelle et le charisme de celle qui l’accompagnait, il se prit à rougir maladroitement comme un enfant pris sur le fait d’une grosse bêtise. Roi omnipotent, peut-être mais bien faible face aux charmes de la Seigneur Sith sous couverture. Il fallut d’ailleurs à Virgile-Auguste une volonté farouche pour ne pas retenir l’étreinte de la Reine. Il aurait aimé que cette présence qu’il trouvait rassurante durasse jusqu’à la fin des temps.

Je. Je. pense que ça ne devrait pas poser de problèmes, majesté.

Dit-il en butant sur les mots le regard tourné vers ses souliers vernis dont la boucle en or était sertie de pierres précieuses. Ses pensées tournaient à vive allure, y avait-il de la séduction ? Ou était-ce un jeu de pouvoir et d’influence. D’un pragmatisme usuel absolu, le monarque se sentait léger comme si – pour une fois – son cœur prenait le pas sur son cerveau analytique et chirurgical. Il n’avait d’ailleurs absolument pas noté le jeu à somme nulle que semblait mener la Reine et le Sénateur pour capter son attention. Attention qui se reporta par la suite sur son autre convive dans une réponse qui l’étonna. Notamment l’évocation de Grendo qu’il avait reçu en grande pompe quelques jours seulement après son couronnement.

Je ne comprends pas Sénateur, j’ai rencontré le Grand Monarque S’orn, ici même et ses intentions ne semblaient pas belligérantes. Quant aux Jedis, je crois me souvenir qu’ils sont une force indépendante ?

Il repensa à son entrevue fort plaisante avec Luke Kayan quelques semaines plus tôt au Temple Jedi d’Ondéron. L’inexpérience parlait, les réalités des ouvrages galactiques et des cours magistraux de géopolitique ne reflétaient sans doute que partiellement les réalités politiques qui lui échappaient.

Je n’ai nul jugement à émettre à propos des choix de l’obédience des motivations républicaines, mon système étant neutre et comptant bien le rester. Mais il serait souhaitable que la République aille mener sa guerre loin de mes frontières. Frontières proches de l’Empire.

Etait-ce une menace ? Un simple avertissement, Virgile-Auguste ne le savait même pas, mais son ton avait changé de manière presque imperceptible. Il ne comprenait pas les remous guerriers qui agitaient la galaxie mais la sécurité et la prospérité de son peuple était sa seule motivation. Le poids des responsabilités lui pesait si durement sur les épaules qu’il avait fini par utiliser l’objectif de garder son peuple en paix comme réponse majeure à toutes les questions sensibles.

La discussion battait son plein, Virgile-Auguste fut interrompu par un assistant en uniforme venant s’enquérir de leurs besoins en rafraichissement. Le Roi ordonna qu’on lui apporte un jus de framboise d’Ossus et laissa à ses invités le soin de passer leur commande s’ils le désiraient.

C’est une question qui nous inquiète également beaucoup Reine Keto. Nous sommes alliés avec un certain nombre de systèmes de l’Espace Hutt avec lesquels nous commerçons. Autrefois ennemis, notre alliance avec les Seigneurs de Guerre est profitable à tous les camps. Avez-vous une idée de mesure commune que nous pourrions prendre au sujet de la stabilité de l’espace Hutt ?

Il était peu probable qu’Umbara ait des relations commerciales avec les renégats Hutts en raison des embargo galactique républicains sur bon nombre de systèmes inféodés à la diplomatie du blaster qui régnait chez les Seigneurs de Guerre, mais totalement bonne poire qu’il était : rendre service à SA Reine n’était pas pour lui déplaire. Dépêcher quelques vaisseaux en direction d’Umbara l’aiderait à affirmer une virilité qu’il avait du mal à exprimer autrement qu’avec des gros chars d’assauts et des vaisseaux de plusieurs centaines de mètres de long.

La guerre que se mènent l’Empire et la République est totalement contreproductive que ce soit d’un point de vue économique ou politique. Elle relance peut-être la croissance sur certains systèmes mais le tribut en sacrifice est si lourd. Une trêve n’est -elle pas possible ?

N’était-ce pas là son rôle ? Le rôle d’un Roi d’un système neutre au sommet de sa puissance. Organiser la trêve, faire en sorte qu’il ne soit pas un Roi de passage mis un monarque ayant permis de créer la paix dans un monde si complexe. Ainsi il rendrait honneur à son père qui ne l’avait toujours vu que comme un pleutre doublé d’un rêveur.

J’ignorait que la violation de l’espace souverain de Gree était du fait de l’Empire, c’est encore plus étrange. Gree n’abrite que des vieilles pierres et des tribus de nomades, l’intérêt géostratégique de ce système est nul. Je vais revoir l’idée d’une route diplomatique avec l’Impératrice Ysanne Ha’mi.

L’idée avait déplut aux Jedis mais les Conseillers stratégiques d’Ossus imploraient leur Roi d’entamer un dialogue avec les Siths pour une ouverture au moins diplomatique entre Ossus et l’Empire. Après tout, les impériaux étaient puissants et l’idée d’une route commerciale n’était pas pour déplaire aux fiscalistes du palais. Le protectorat Jedi gênait Virgile-Auguste qui ne voyait pas ouvrir grands les bras aux ennemis des Jedis surtout après ce que lui avait raconté Luke. Mais au fond, Ossus avait à y gagner.

Nous avons tous intérêt à la paix, Sénateur, Reine Keto, possédez-vous assez d’influence pour guider la Chancelière vers un accord avec l’Empire ou tout du moins à une trêve ?

Tous intérêt et encore plus Ossus.

Attristé de voir SA Reine s’éloigner un peu plus, Virgile-Auguste se reprit et reporta toute sa concentration sur l’Anacondan.

Sénateur, je crois savoir que votre système Agamar est également si proche des zones de conflit que le bruit des blasters vous réveille au petit matin. Voulez-vous être mon allié sur cette question ? Enfin, d’abord, vous trouvez que c’est une bonne idée.

Il avait begayé sur sa dernière phrase n’était pas sûr que cela soit une si bonne idée que cela. Toujours comme un garçon entouré de deux adultes à discourir mais sans vraiment être sûr du bienfondé de ce qu’il disait. Où était sa Cour en ce moment ?!

Mais l'idée d'un pacte tacite lui plaisait bien. Agamar était un système riche et donc une cible de choix pour l’Empire. Une planète éloignée, riche et mineure au Sénat. Le Sénateur devait être conscient des réalités comme Virgile-Auguste l’était. Cette main tendue était un atout considérable, surtout venant d’un système aussi peu interventionniste que l’était Ossus. C’était un message fort.
Niganoht Qademanda
Niganoht Qademanda
Messages : 119
Eclats Kyber : 0
Niganoht ne s'attendait pas à être aussi drôle en disant qu'il pourrait s'entraîner au maniement du blaster avec sa queue, bien qu'il n'en eût pas envie. A vrai dire, il avait dit cela sans même penser faire un trait d'humour, cette phrase avait été prononcée sérieusement, et la Reine Keto n'y trouva, pour sa part, rien de drôle apparemment, à juste titre ; mais le Grand Monarque d'Ossus partit dans un rire franc, comme un enfant amusé par une blague ne s'élevant pas au niveau des adultes. Loin de s'en sentir gêné de quelque façon, Virgile-Auguste d'Ossus renchérit en demandant à l'Anacondan s'il n'avait jamais songé à manier le sabre avec sa queue. Pour sûr, ce n'était pas une vraie question, peu importe que le mot “sabre” référât au sabre-laser des Jedis et des Siths, ou à une arme blanche. Niganoht ne sut déterminer s'il s'agissait d'humour bon enfant ou d'une moquerie ; dans le doute, le Sénateur reptilien afficha un sourire de circonstance. Il n'avait rien à ajouter de toute manière, et la conversation reprit sur les sujets centraux les plus sérieux.

Notamment sur la prise d'otage qu'il avait évoquée. Virgile-Auguste d'Ossus s'indigna qu'une enquête n'eût pas été diligentée pour exécuter le coupable. L'exécuter, carrément... Même pas l'interroger et le juger, non, l'exécuter directement. La planète Ossus était représentée par un Monarque, Niganoht ne jugeait pas les us et coutumes.

NIGANOHT – Que voulez-vous, la lenteur de l'administration...

Beau mensonge parfaitement crédible. Sauf qu'en vérité, aucune enquête ne serait jamais décidée sur cet événement, au vœu même du Sénateur d'Agamar, qui ne voulait pas avoir à expliquer ce qu'il faisait sur Pakuuni alors qu'il aurait dû se rendre à une invitation officielle sur une autre planète même proche. Le Sénat, méfiant, voulait espionner le gouvernement ; sur Pakuuni, Niganoht avait été l'œil posé sur la Vice-Chancelière et sur le Ministre de la Sécurité Intérieure et des Libertés Publiques. Or, cela ne devait pas se savoir, Niganoht ne voulait pas risquer d'ébranler les institution républicaines.

La Reine Keto, de son côté, entraînait Virgile-Auguste d'Ossus sur des sujets peu intéressants pour Niganoht qui observait simplement ce qui ressemblait à une technique de drague. La Reine Keto s'émerveillait devant les jardins d'Ossus. Mmmh, mouais, ils étaient beaux, mais Niganoht avait déjà mieux sur Agamar, des forêts et des jungles sauvages entières, une nature végétale épanouie, dense et indomptée, qui faisait, dans une galaxie ayant majoritairement pris les couleurs du permabéton et du plastacier, la richesse de la planète natale de l'Anacondan, au même rang que d'autres planètes comme Kashyyyk ou Naboo. Niganoht ne quittait pas Agamar pour s'émerveiller devant des jardins semi-artificiels.

Heureusement, Virgile-Auguste d'Ossus ne se laissait pas entièrement distraire par les avances et les flagorneries de la Reine Keto. Il nourrissait la conversation sur la géopolitique dans laquelle Niganoht avait justement espéré l'entraîner. Puisqu'il ne prenait pas part au Sénat, il s'étonna des propos de Niganoht sur les Jedis et sur la personne de Grendo S'orn.

NIGANOHT – Il me semble que les Jedis aiment prétendre à une certaine indépendance. La vérité est qu'ils sont bien trop liés à la République pour que cela soit vrai dans l'absolu. C'est bien la République qui nourrit le prestige et la réputation des Jedis. Comprenez bien : sans la République, les Jedis ne seraient plus que des mercenaires apatrides.

De tels propos pouvaient être interprétés comme un certain mépris de la part de Niganoht, mais ce dernier ne s'en cachait justement pas. Il n'avait jamais porté les Jedis bien haut dans son estime. Cela ne l'empêchait pas de s'intéresser à eux, et même une fois de se rendre à un séminaire au Temple Jedi de Coruscant. C'était il n'y a pas si longtemps.

Un assistant se présenta devant le Grand Monarque d'Ossus et ses deux interlocuteurs et proposa des rafraîchissements. Niganoht se laissa guider par le même choix que son hôte, un jus de framboise pouvait flatter le palais.

SLY – De part notre isolationnisme naturel et notre position, nous sommes plutôt concentrés sur les troubles ayant lieu au sein de l'Espace Hutt. Et l'instabilité découlant de ces troubles pourrait représenter une menace beaucoup plus proche de nous et directe en comparaison à l'Empire Sith... Mais pour répondre plus précisément à votre question, il me semble de mémoire que c'est l'Empire Sith qui avait posé pied sur Gree bien avant que les Jedis n'arrivent dans le système, et ils n'avaient pas plus d'autorisation que la République à ma connaissance.
VIRGILE-AUGUSTE – C'est une question qui nous inquiète également beaucoup Reine Keto. Nous sommes alliés avec un certain nombre de systèmes de l'Espace Hutt avec lesquels nous commerçons. Autrefois ennemis, notre alliance avec les Seigneurs de Guerre est profitable à tous les camps. Avez-vous une idée de mesure commune que nous pourrions prendre au sujet de la stabilité de l'espace Hutt ?

Ainsi Ossus était alliée avec des Seigneurs de Guerre Hutts... Mais voilà qui était fort intéressant ! Niganoht appelait de son cœur à une alliance avec les Hutts, ce qu'il se contraignait jusqu'à présent à ne faire que clandestinement malgré son poste de Sénateur. Le Gouverneur d'Agamar préférait traiter les gens de l'Espace Hutt comme de la peste. Niganoht savait que l'opinion publique sur sa planète n'était pas encore prête à accepter une nouvelle optique. En présence de la Reine Keto, Niganoht hésita à se montrer trop enthousiaste sur le sujet. En tout cas, cette information n'était pas passée dans l'oreille d'un sourd, et il comptait bien relancer Virgile-Auguste d'Ossus sur le sujet de l'Espace Hutt.

VIRGILE-AUGUSTE – La guerre que se mènent l'Empire et la République est totalement contre-productive que ce soit d'un point de vue économique ou politique. Elle relance peut-être la croissance sur certains systèmes mais le tribut en sacrifice est si lourd. Une trève n'est-elle pas possible ?

Bien sûr, Niganoht aspirait à la paix. Il ne pouvait qu'abonder dans le sens de la trève également désirée par Virgile-Auguste d'Ossus. Seulement, il se montrait moins naïf que lui : cette guerre avait un sens, malgré tout, sinon la République aurait déjà clairement manifesté une volonté à y mettre un terme. Il avait laissé la Reine Keto s'exprimer à ce sujet. A son tour :

NIGANOHT – Je rêve d'une trève tout comme vous, seulement, cette guerre n'est malheureusement pas contre-productive comme vous le dites. Non. La guerre fédère. Un gouvernement instable et populaire, celui que nous avons aujourd'hui, peut chercher à fédérer la population contre un ennemi évident. Par là même, cela donne une légitimité aux Jedis. Comme je vous l'ai dit, ces derniers sont trop liés à la République pour prétendre être une fondation indépendante. Ils sont brandis comme la meilleure arme contre l'égérie de l'Empire : les Siths. Sans cette guerre, ce gouvernement n'aurait rien à vendre, rien pour fédérer, et rien pour donner une prestance aux Jedis.

Niganoht pourrait le répéter : sans la République et sans cette guerre contre l'Empire, les Jedis ne seraient plus que des mercenaires. Ca ne fait pas rêver. Sans leur prestige, s'ils étaient aussi indépendants qu'ils le prétendaient, les Jedis n'auraient pas le pouvoir de s'ingérer dans les affaires des mondes républicains.

VIRGILE-AUGUSTE – Sénateur, je crois savoir que votre système Agamar est également si proche des zones de conflit que le bruit des blasters vous réveille au petit matin. Voulez-vous être mon allié sur cette question ? Enfin, d'abord, vous trouvez que c'est une bonne idée ?

Niganoht n'avait pas osé croire qu'une telle phrase pût arriver si tôt dans la conversation. Et il n'avait même pas eu besoin de la prononcer lui-même : c'est Virgile-Auguste d'Ossus qui lui proposait une alliance ! Mais quelle aubaine ! Niganoht afficha un sourire radieux. Il allait saisir cette occasion au vol, d'autant plus franchement que Virgile-Auguste d'Ossus voulait entretenir des alliances avec l'Espace Hutt.

NIGANOHT – Je ne peux qu'être ravi de votre offre d'alliance. Nos deux mondes ont en effet ce point commun d'être proches des frontières de l'Empire. Et l'alliance d'un monde républicain comme le mien et d'un monde neutre comme le vôtre ne peut qu'être profitable aux deux. Je suis venu sans délégation, mais nous pouvons d'ores et déjà convenir des termes de l'alliance, et nous programmerons une ratification publique. Je saurai convaincre le Gouverneur d'Agamar. Vous m'aiderez à trouver des arguments. Ensemble, avec chacun notre position géopolitique, nous agirons pour une trève. J'ai envie de dire : pour la paix, tout simplement, y compris avec l'Espace Hutt. Nous devons proposer un autre chemin que celui de notre gouvernement qui marche sur des braises.

Il ne pouvait pas être plus clair dans sa réponse.
Invité
Anonymous
A environ trois mètres du duo, Sly levait les yeux vers le ciel noir dans lequel scintillaient un milliard d’étoiles. Elle resta quelques minutes contemplative à observer ces points blancs qui vivaient et mourraient à des centaines voire des milliers d’années lumière de sa position. Et l’espace de quelques instants, la Reine d’Umbara eut la sensation de revenir plusieurs décennies en arrière. Sentant l’arbre vivre sous sa paume, elle eut quelque chose qui remontait en elle, quelque chose qu’elle avait enfoui depuis bien longtemps qu’elle avait tué pour survivre étant plus jeune… était-ce de la culpabilité ? Cette vision lui rappelait l’un des premiers matins passés auprès de Darth Xothun dans les quartiers privés de son croiseur. Du moins ça y ressemblait beaucoup, comme à présent elle avait un peu froid, et l’évocation de ce souvenir la fit frissonner. Le souvenir de ce plaisir éphémère qu’elle ne retrouverait plus jamais la rendit un peu morne, peut-être venait-elle de mettre le doigt sur ce qui la motivait à chercher à le venger. La frustration de voir ses projets partir dans la tombe de ce Sith, la colère de devoir planifier de nouvelles choses… ou alors était-ce tout simplement l’amour ? Après tout quel autre homme que lui avait su la faire vibrer à ce point ?

Non.

Elle referma sa main lentement contre l’écorce de l’arbre, et baissa les yeux. Sly aperçut l’anneau en argent que Xothun lui avait offert, un rappel des moments passés mais un douloureux avertissement pour l’avenir : ses manigances pouvaient très bien être la toile dans laquelle elle pourrait s’engluer pour y mourir. Se reprenant, elle inspira un grand coup pour reprendre sa respiration et étouffer toute émotion pouvant la submerger. Sly ferma les yeux, puis les rouvrit. Tout allait mieux avec son masque habituel sur son visage. Le Roi Virgile Auguste semblait avoir accepté sa proposition de l’aider à incarner davantage le pouvoir en prenant confiance en lui, le fait d’avoir insisté un peu plus tout en appuyant son petit jeu semblait l’avoir convaincu. Le serviteur du palais vint à elle, et la Reine d’Umbara commanda un verre de vin rouge d’Ossus. Lorsqu’on lui tendit le verre, elle remercia le servant puis se rapprocha des deux personnes avec lesquelles elle discutait jusqu’à présent. Discussion dont peu de choses lui avaient échappées. Elle ne répondit pas à la remarque concernant le blaster pour l’anacondan mais esquissa un sourire d’amusement. Sly doutait que ce sénateur soit un jour capable de se servir d’une arme, même si cela dit, elle préférait éviter de se retrouver piégée entre ses anneaux qui avaient l’air bien plus dangereux.
Elle ne dit rien de plus concernant Gree, Virgile Auguste avait raison sur ce point : l’intérêt géostratégique de ce système était nul. Il ne constituait ni une cible stratégique vitale pour la République, ni une cible symbolique d’importance. Darth Oracci maudissait intérieurement les généraux ou Sith en charge de définir les cibles républicaines à attaquer et les considérait comme de vrais crétins. De facto ce qu’avait dit Sly avait sans doute amené le jeune Roi à reconsidérer l’idée d’une route commerciale avec l’Empire Sith, ce qui ravissait l’umbarane intérieurement sans laisser transparaître quoique ce soit sur son visage pâle et sculpté avec finesse.

- Malheureusement votre altesse, je n’ai pas l’influence suffisante pour que la Chancelière m’écoute. C’est le prix de notre isolationnisme relatif instauré par mes prédécesseurs. De surcroit la Chancelière Kira arrive sur la fin de son mandat. Si vous me le demandez et avec votre appui, peut-être pourrais-je voir si son successeur pourrait me prêter une oreille attentive ? Je doute cela dit qu’il puisse convaincre le Sénat d’aller en ce sens… car ce sont eux qui tiennent les rennes.

Sa voix toujours douce et claire, au fur et à mesure de sa réponse elle se rapprocha davantage de Virgile-Auguste pour enserrer son bras lentement, la mine un peu morne cela dit. Un peu comme si cette option semblait déjà courue d’avance et conduirait à un échec. A contrario du sénateur Niganoht Qademanda, elle proposait cela dit une aide au jeune Roi, un mince espoir auquel s’accrocher s’il avait le courage de s’élever pour suggérer cette idée. A travers son attitude, elle laissait croire que Virgile Auguste pouvait peut-être gagner son cœur s’il essayait, car elle le suivrait dans cette démarche. Une façon pour lui de prendre de la carrure et de l’importance aussi bien sur Ossus qu’au niveau galactique, une occasion pour lui de devenir le monarque qu’il voulait devenir.

Elle trempa ses lèvres délicatement dans le verre au contenu bordeaux et se reprit un peu. Le goût était différent des breuvages originaires de Naboo, mais agréable avec une petite touche amère un peu plus marquée peut-être… La réaction de Niganoht concernait les Jedi l’avait à moitié surprise. Ce n’était pas très étonnant car beaucoup de sénateurs trouvaient que les Jedi avaient beaucoup trop d’autorité et d’avantages sur eux, mais il y avait aussi une question d’influence. Là ou le Sénat pouvait être vu comme corrompu par la population, beaucoup de citoyens voyaient en les Jedi des modèles de vertu et des héros de la République. Nul doute n’était permis, l’Ordre Jedi disposait d’un capital de sympathie bien supérieur à ceux du Sénat auprès de la population. Sans doute que la jalousie des sénateurs à leur égard venait de là.
C’était plutôt ironique, mais pour le coup ceci amusa l’umbarane qui allait devoir défendre l’honneur des Jedi. Sa voix restait calme et posée mais elle chercha à trouver de quoi répondre afin d’avancer son point de vue sans froisser le sénateur se trouvant devant elle. Quitte à ouvrir un débat avec l’anacondan sur cette question afin de mieux cerner son point de vue.

- Les Jedi ne sont pas que de simples mercenaires sans patrie ou idéaux Sénateur. Leur lien avec la République est mutuellement profitable aussi bien à l’Ordre que la République, même si je peux avancer le fait que le Sénat ait son mot à dire sur les affaires de l’Ordre et ses prérogatives à mon avis. Quoiqu’il en soit, historiquement les Jedi sont liés à la République, et défaire l’un reviendrait à défaire l’autre en même temps.

A contrario de Niganoht, Sly –tout comme Darth Oracci- ne sous-estimait pas les Jedi. Elle savait qu’il fallait tout faire pour contrôler les actions de l’Ordre mais était des plus réalistes. Les Jedi avaient leur utilité dans ce conflit et la République avait pu gagner des batailles uniquement grâce à leurs interventions dans certains cas. Au fond d’elle, Sly tout comme son alter égo pouvait se sentir supérieure à eux, ne tolérant pas leur trop grande indépendance, cependant elle ne les considérait pas avec mépris et dédain. C’était sans aucun doute, l’un des meilleurs atouts de la République dans ce conflit.
Se souvenant de la question posée par Virgile Auguste à propos de l’espace Hutt, elle se tendit en direction du jeune homme lentement tout en se rapprochant de l’oreille du jeune homme et en s’exprimant d’une voix cuivrée qui aurait de quoi faire son petit effet lorsque le monarque pourrait sentir son souffle chaud si prêt de sa peau.

- Je pense que nous pourrions envisager quelques solutions afin de stabiliser l’espace Hutt, mais je vous en ferai part plus tard, en tête à tête, autour d’un verre de ce vin si cela ne contrevient pas à vos obligations bien entendu…

Une façon de s’assurer d’une fin de soirée en tête à tête sans anacondan dans les parages pour perturber la conversation. L’idée d’un ou plusieurs accords avec le jeune monarque pèserait sans doute dans la balance au cours de la discussion, elle ne doutait pas qu’Umbara aurait certainement de quoi éveiller l’intérêt du jeune monarque. Qui sait, une alliance militaire pourrait aussi être envisagée ? Visiblement le sénateur Qademanda souhaitait également faire affaires avec l’hôte de ce gala de charité, la Reine Souveraine d’Umbara fut toute ouïe, enserrant toujours avec délicatesse le bras du Roi d’Ossus sans pour autant serrer son emprise.

D’un geste gracieux, Sly leva à nouveau son verre jusqu’à ses lèvres sensuelles et les entrouvrit pour goûter une nouvelle gorgée du vin proposé par son serviteur quelques minutes plus tôt. Ecoutant la conversation avec le sénateur, elle chuchota à l’oreille du jeune souverain quelques mots pour reprendre la marche à travers les jardins.

- Avez-vous d’autres merveilles à nous montrer votre altesse ?

Echangeant un regard avec son hôte, elle battit des paupières rapidement tout en reprenant une meilleure mine. Reprendre la marche permettrait de continuer à visiter ces jardins et autres œuvres d’art que pouvaient réserver Ossus. Continuant de siroter lentement son verre de vin, elle se rappela de prévenir l’un de ses droïdes protocolaires afin de donner l’ordre de transférer les crédits concernant les organisations participant au gala de charité organisée. Préférant attendre de voir ce qu’Agamar serait prêt à donner afin de renchérir la somme versée. Cela coûterait certes des crédits, mais un geste de bonne foi et de générosité à l’attention des victimes de ce conflit serait bien perçu de la part de l’hôte de cette soirée. Préférant éviter de devoir rendre des comptes à certaines questions du Rootai, peut-être faudrait-il effectuer le don depuis sa fortune personnelle ?
Peu lui importait les modalités d’une alliance avec Agamar tant que cela ne venait pas contrarier les plans de Sly, de surcroit elle restait convaincue qu’Umbara représentait un meilleur allié économique et stratégique. Après tout, tout comme Ossus, le monde de la nébuleuse fantôme partageait une partie de ses frontières avec l’espace Hutt.
Virgile-Auguste d'Ossus
Virgile-Auguste d'Ossus
Messages : 101
Eclats Kyber : 0
Mais l’essence de la République est liée aux Jedis, c’est une alliance millénaire. Une double inféodation ou les deux pièces d’une même face, l’un ne peut exister sans l’autre n’est-il pas Sénateur ?

Durant ses études, on lui avait appris que l’Ordre Jedi et la République en faisait qu’un, qu’ils jouaient tous les deux un rôle de garde-fou réciproque. Imaginer des Jedis comme des sorciers apatrides ou des mercenaires au même rang qu’une organisation militaire indépendante lui était presque insupportable. Les paroles dures du Sénateur d’Agamar lui arrachèrent à ce titre un sourire crispé, si loin de ce qu’il avait appris. Une vision manichéenne était à bien y réfléchir parfaitement simpliste mais dans le cœur encore adolescent du monarque, il se plaisait à idéaliser les utilisateurs de la Force, défenseurs de la veuve et de l’orphelin.
La méfiance envers l’Ordre Jedi vous semble-elle nécessaire ? Reprit le jeune Roi, essayant de s’imaginer dans quelle mesure Ossus pourrait se passer de l’appui militaire des porteurs de sabre. L’esprit malléable de Virgile-Auguste se posait sincèrement la question. Son père n’avait jamais porté l’Ordre dans son cœur, de son côté, avant d’accéder au trône du système, il avait imaginé les Jedis comme un « bien absolue » ne trouvant rien à redire à une cause si noble et si vertueuse. Or depuis qu’il gouvernait, les messages ambivalents et contradictoires se multipliaient contre eux. Sly eut le bon sens de contrebalancer cette nouvelle et se rangea dans sa vision. Le coup de foudre intellectuel en quelque sorte, en plus du coup de foudre physique.

Les doigts nerveusement crispés sur son verre, il écouta de nouveau comme un enfant écouterait son professeur le point de vue de Niganoht sur la guerre qui drapait de son manteau sombre les peuples de la galaxie, il en fut revolé et son visage se pourpra. Il reprit alors en bégayant plus que de raison.

La guerr…e… n’est… jamais… profitable à qui que ce soit…. Elle affaiblit les puissants et à ce titre, tue les plus faibles. Aux yeux d’un Ossien nul échec n’est pire qu’une guerre frontale. Je ne suis pas un simple d’esprit cher Sénateur, j’ai conscience des jeux politiques qui agitent votre rotonde mais la stabilité de la galaxie ne devrait jamais être une question d’intérêt pour une faction ou un autre.

Grogna-il finalement en reportant son attention sur Sly qui buvait le vin comme une muse sur un tableau de Maître. Tout chez cette femme transpirait la présence et l’élégance, le Roi en fut subjugué un court instant, comme la première fois où il avait pris le temps d’observer dans la grande galerie un tableau de la genèse ossienne. Subjugué par la grandeur et par la démesure du tableau, son souffle en avait été presque coupé, comme maintenant. Sauf que celle qui tenait son bras était bien de chair et prenait possession de ses cinq sens tout en amplifiant sa confiance en lui.

N’allons pas si vite en besogne cher Sénateur, je dois entretenir de ces idées avec mes plus fidèles conseillers, nous ne partageons pas la même vision de ce que doit-être une galaxie unifiée, il nous faudra en discuter plus longuement même si une alliance entre nos deux , voire trois mondes me semble-être une excellente idée.

Ne pas avancer trop vite.

Je crois aussi que la Chancelière Kira fait fausse route et je prie pour que son successeur se montre plus pacifique. Chère Reine, si vous pouviez souffler un mot à son successeur cela ferait la joie et la fierté de mon peuple.

Les liens forts qu’entretenaient Ossus avec l’espace Hutt et avec quelques-uns des plus redoutés des Seigneurs de guerre attirait les convoitises depuis l’alliance avec les Kadjics. Une alliance qui permettait de préserver la paix des Ossiens et d’assurer une manne colossale pour les Hutts qui se servaient d’Ossus comme d’un système offshore pour commercer avec la République via la route de Columex.

Cette alliance, si elle avait défrayé la chronique et irritée la République avait été accueillie comme une bénédiction par Ossus qui profitait directement des retombées financières et économiques. Mais les Hutts n’étaient pas des enfants de chœurs et détestaient qu’on se mêle de leurs affaires, entretenant une défiance plus que compréhensible avec la République, les Seigneurs n’avaient aucune envie d’un rapprochement entre Ossus et les républicains. Le message avait été passée en personne lors de la visite du Seigneur Kijiji lors de l’anniversaire du monarque, quelques mois plus tôt. De même qu’une normalisation des relations entre la République et l’Espace Hutt nuirait économique à Ossus.

Naturellement Virgile-Auguste avait été révolté plus d’une fois par les méthodes de Hutts ou leurs façons de se débarrasser des problèmes ou encore par l’hégémonie violence qu’il imposait sur leurs systèmes, mais contrairement aux Jedis, Ossus était neutre et se contenait d’engranger les crédits sans regarder ce qui se passait, la réalité était ainsi faite et il avait trop à perdre pour changer quoi que ce soit dans la nature de leurs relations.

[color=white]Pardonnez-moi Reine Keto mais je pense que l’espace Hutt n’a ni besoin, ni envie que quelqu’un veuille les stabiliser. Je n’ai pas la prétention de savoir ou même de vouloir m’immiscer dans les affaires des Seigneurs.

Comme mû par un réflexe, il fit un écart pour prendre un peu de distance avec la Reine, terrorisé à l’idée de devoir discuter des Hutts et se sentant un peu trop proche d’elle à cet instant précis. L’esprit un peu embrumé, il reprit à l’adresse de ses deux interlocuteurs.

[color=white][b]Je vous prie de m’en excuser Reine Keto, Sénateur Niganoht mais si alliance il doit y avoir entre nos systèmes, elle ne pourra pas inclure une quelconque action ou même de mention des Seigneurs de guerre, je ne vous apprends rien en vous disant que ce sont des alliés qu’il faut ménager et surtout qu’il faut respecter.

Ceci-dit il se sentit acculé, tout son non verbal lui criait de fuir et de ne plus parler de choses aussi sérieuses. Le Sénateur lui faisait une forte impression mais il avait le sentiment que les choses allaient beaucoup trop vite. La Reine Keto faisait battre son cœur à un rythme anormalement élevé, mais il était le ver de terre tombé amoureux d’une étoile. Qu’avait-il à offrir à une Reine aussi somptueuse ? Elle l’impressionnait aussi qu’elle l’intriguait. Il voulait être à la fois tout proche d’elle mais aussi le plus loin possible. Il lui fit un sourire gêné, ne sachant quoi dire, ne sachant quoi penser ou quoi faire.

Il avait emmené sur la table le débat sur les alliances et voilà qu’il reculait, pareil à un soldat terrorisé d’une guerre qu’il n’a pas encore mené, où étaient ses conseillers ? Où était Maître Thélophilus, qui, lui aurait su quoi répondre de la bonne façon. Virgile-Auguste d’Ossus n’était qu’un gosse, un gosse tout puissant certes mais un gosse changeant rapidement d’avis et qu’il fallait accompagner tout en douceur.

La porte de sortie qu’elle lui donna fut inespérée et il se jeta dessus.

[b]Ossus renferme bien des trésors, si nous avions plus de temps j’aurais pu vous vous emmener à la rencontre de mon peuple ou bien dans les merveilleux jardins de Talla situés à quelques centaines de kilomètres d’ici. Oh mais, je peux si vous le souhaiter vous montrer ma collection de speeders ou bien la grande galerie des tableaux ou la salle du trône, ou mon vaisseau personnel, je ne sais pas trop, quelque chose vous intéresse en particulier ?


Mauvais Roi, mauvais guide, vite changer de sujet encore une fois.

Sénateur, vous êtes de ma mémoire le premier Anacondan à accéder à une poste de Sénateur, Agamar doit être fier ! Comment avez-vous pu atteindre ce rang ?
Questionna-il en sincèrement. Il avait lu une fois que les races indigènes étaient plus souvent vouées à l’esclavage qu’aux plus hautes fonctions démocratiques sur ce système mystérieux.
Spoiler:
Niganoht Qademanda
Niganoht Qademanda
Messages : 119
Eclats Kyber : 0
Une alliance avec Ossus représenterait des bénéfices pour tout le monde, même en-dehors des deux mondes concernés. Le Grand Monarque aspirait à une trève, ce qui impliquerait que les Jedis perdraient en “utilité”, en prestige. Niganoht voulait que les gens n'aient plus l'impression d'avoir besoin d'eux. Cette trève permettrait aussi à la République de s'intéresser un peu mieux au cas de l'Espace Hutt. En réglant le problème de la stabilité de cette entité galactique, la République trouverait le bénéfices de nouveaux partenariats commerciaux, du rétablissement de nouvelles routes commerciales, peut-être même le soutien militaire de certains Seigneurs de Guerre. En se faufilant dans l'opportunité, Niganoht pourrait petit à petit faire valoir sur Agamar l'intérêt d'avoir de bonnes relations avec l'Espace Hutt. Ainsi, les activités qu'il devait manigancer clandestinement, pourraient être discutées au grand jour. La République y gagnerait, Ossus y gagnerait, Agamar et Niganoht personnellement y gagneraient, et l'Espace Hutt y gagnerait.

VIRGILE-AUGUSTE – Mais l'essence de la République est liée aux Jedis, c'est une alliance millénaire. Une double inféodation ou les deux pièces d'une même face, l'un ne peut exister sans l'autre, n'est-il pas Sénateur ?

Niganoht ne serait évidemment pas crédible s'il se mettait à affirmer que les Jedis ne devaient simplement plus exister du tout, ou que la République resterait aussi forte sans eux. La Reine Keto surenchérit, paraphrasant son nouvel amant d'un soir tout en rappelant par délicatesse que le Sénat avait bien sûr son mot à dire sur les affaires de l'Ordre.

NIGANOHT – Vous avez tout à fait raison sur l'interdépendance, et je ne prétends pas qu'il serait sage que les Jedis se détachent réellement de la République. Notez bien, Reine Keto : je n'ai pas dit que les Jedis “sont” des mercenaires, mais qu'ils “ne seraient que” des mercenaires apatrides sans la République à leurs côtés. A l'heure actuelle, ils sont une force armée considérable pour la République, et nous avons besoin d'eux pour contrer les Siths ; mais ils ne devraient être que ça, et non prétendre à un autre rôle. Ils sont d'une arrogance crasse quand ils prétendent être une institution indépendante. Et pourtant la République les laisse s'enorgueillir d'une prestance mystique, et leur donne même le droit de s'ingérer dans des affaires qui ne sont pas les leurs, au nom de leurs croyances et de leur vertu. Ils parlent de la Force, alors qu'ils l'utilisent quand les Siths le font, afin de les contrer, mais qu'ils n'imposent pas cet ésotérisme à ceux qui n'ont rien à y entendre. Les Jedis ne sont pas qu'une force armée de la République : ils sont une religion, à laquelle on laisse trop de liberté. Nous avons besoin des Jedis en tant que force protectrice, non en tant que religion.

Niganoht espérait maintenant que son point de vue serait plus compréhensible pour ses deux interlocuteurs. Il essayait surtout de convaincre le Grand Monarque d'Ossus, qui avait prononcé le mot magique “alliance” ; mais ceci en évitant de choquer la Reine Keto d'Umbara, apparemment fervente défenseuse des Jedis. Le point de vue de Niganoht devait donc être clair et compris, à défaut d'être partagé, pour ne pas choquer une souveraine de planète républicaine.

VIRGILE-AUGUSTE – La méfiance envers l'Ordre Jedi vous semble-elle nécessaire ?

Le Grand Monarque d'Ossus commençait à s'inclinait vers son point de vue. Niganoht devait porter le coup de grâce, avec délicatesse :

NIGANOHT – Non pas une méfiance, mais un recul. Nous n'avons pas à nous méfier des Jedis, mais nous devons aussi pouvoir gérer nos affaires sans qu'ils s'y ingèrent. Ne faites pas l'erreur de croire, je vous en prie, que les Jedis puissent vous être d'une quelconque aide pour apporter la stabilité dans l'Espace Hutt et pour rallier plus de Seigneurs de Guerre. Les Hutts n'aiment pas les Jedis.

Niganoht hésita à ajouter : « Et les Jedis n'aimeront probablement pas nous voir nous rapprocher de l'Espace Hutt. », mais se retint, juste à cause de la présence de la Reine Keto, qui serait probablement à même de contredire ce semi-mensonge en rappelant que les Jedis ne s'opposeraient jamais à plus de stabilité dans l'Espace Hutt.

Quant à l'intérêt de la République à maintenir la guerre, le Grand Monarque d'Ossus parut choqué par les explications de Niganoht. Il en vint à bafouiller – décidemment, il avait vraiment du travail à faire sur son élocution et sur la maîtrise de soi. Il estimait que la stabilité de la galaxie ne devrait jamais être une question d'intérêt pour une faction. C'était sans doute de sages paroles. Et pourtant... La dure réalité était tout autre.

Niganoht n'insista pas. Il ne voulait pas non plus se donner un air condescendant ; d'autant que cela ne se voyait peut-être pas aux yeux d'un humanoïde, mais il n'était pas bien vieux, et manquait lui-même d'une grande expérience en politique. Même si Virgile-Auguste d'Ossus était, pour le coup, vraiment très jeune, Niganoht ne pouvait pas se permettre de jouer le vieux sage ou le mentor.

Le Grand Monarque d'Ossus conclut finalement le sujet de l'alliance potentielle entre Ossus et Agamar, en appelant à la tempérance, car rien n'était encore décidé, et il avait lui-même d'autres personnes à convaincre, tout comme Niganoht de son côté.

NIGANOHT – Evidemment. Au moins vous savez ma totale ouverture à votre proposition d'alliance.

La Reine Keto, toujours dans son manège de vouloir envoûter le Grand Monarque d'Ossus, lui fit une proposition que Niganoht jugea excluante :

SLY – Je pense que nous pourrions envisager quelques solutions afin de stabiliser l'espace Hutt, mais je vous en ferai part plus tard, en tête à tête, autour d'un verre de ce vin, si cela ne contrevient pas à vos obligations bien entendu...

Il s'instaurait de plus en plus comme une sorte de rivalité entre Keto et Niganoht pour obtenir les faveurs de Virgile-Auguste d'Ossus. Et si c'était bien le cas, alors il était bien joué de la part de la Reine Keto que de proposer un entretien seul à seul pour discuter de ce sujet. Une manière censée être délicate mais un peu flagrante d'écarte Niganoht du sujet, car la Reine Keto devait bien sentir que ça pouvait devenir le principal point d'entente entre Ossus et Agamar.

Et pourtant la réponse du Grand Monarque d'Ossus eut de quoi surprendre :

VIRGILE-AUGUSTE – Pardonnez-moi Reine Keto mais je pense que l'Espace Hutt n'a ni besoin, ni envie que quelqu'un veuille les stabiliser. Je n'ai pas la prétention de savoir ou même de vouloir m'immiscer dans les affaires des Seigneurs.

Si ce n'était que ça, Niganoht pouvait chercher une autre façon de tourner le sujet, d'autant plus qu'après avoir vertement critiqué la tendance des Jedis et du gouvernement à l'ingérence, il serait très malvenu de parler de s'ingérer soi-même dans les affaires des Hutts. Niganoht se dit donc qu'il allait devoir mâcher ses mots, mais le Grand Monarque d'Ossus fut plus péremptoire encore :

VIRGILE-AUGUSTE – Je vous prie de m'en excuser Reine Keto, Sénateur Niganoht, mais si alliance il doit y avoir entre nos systèmes, elle ne pourra pas inclure une quelconque action ou même de mention des Seigneurs de Guerre ; je ne vous apprends rien en vous disant que ce sont des alliés qu'il faut ménager et surtout qu'il faut respecter.

Face à ça, il n'y avait plus qu'à se taire... pour le moment. Partir dans une argumentation frontale serait destructeur. Et même essayer d'insister avec des pincettes et des reformulations, resterait grossier. Niganoht tenait à ne surtout pas briser l'espoir d'une alliance avec Ossus. Le Grand Monarque avait été celui à faire la proposition, il ne devait pas la retirer.
Pour se forcer à se taire, Niganoht but le jus de framboise qui lui avait été servi. Puis il déploya lentement sa queue pour déposer le verre vide sur un plateau.

De son côté, la Reine Keto changea de sujet en suggérant au Grand Monarque d'Ossus de lui faire visiter la suite des jardins. Au moins, comme ça, le sujet était clos pour de bon, et ne serait réabordé qu'un autre jour. Niganoht rampa à côté des deux humanoïdes, revenant un peu à la situation de départ. Quoique pas tout à fait : Virgile-Auguste et Sly n'étaient plus bras-dessus bras-dessous, et même, le souverain local s'intéressa spontanément à Niganoht. Ce dernier en fut ravi.

VIRGILE-AUGUSTE – Sénateur, vous êtes de ma mémoire le premier Anacondan à accéder à une poste de Sénateur, Agamar doit être fier ! Comment avez-vous pu atteindre ce rang ?

Grâce aux Jedis. Voilà toute l'ironie de la chose. Sauf que dire cela ne serait qu'un résumé trop rapide, et donc un peu biaisé. Niganoht n'avait pas envie de remercier les Jedis. Il fallait donc esquiver le sujet.

NIGANOHT – C'est une longue histoire, je ne saurais pas par quel bout la prendre. Jamais un Anacondan n'avait encore pu espérer occuper de telles fonctions au nom de la planète. Je suppose que j'ai su m'investir, donner de ma personne et de ma volonté pour faire bouger certaines choses. Et je pense que cette réussite prouve non seulement qu'Agamar sait être avant-gardiste, mais aussi que toutes les mentalités peuvent évoluer. Ca me donne la passion de m'investir pour mes convictions.

Niganoht eut une idée :

NIGANOHT – Puisque vous aimez avoir de la verdure florissante dans vos jardins, permettez-vous de vous inviter à visiter Agamar. Vous découvrirez nos paysages de jungles, nos bois sauvages observables depuis le palais.
Invité
Anonymous
A la réponse du sénateur d’Agamar, l’umbarane prit un air quelques peu perplexe, acquiesçant sur certaines phrases concernant la correction de son propos, l’ensemble de l’ingérence Jedi dans les affaires de la République principalement, ne tiquant que sur certains mots. Son opinion vis-à-vis des Jedi resterait cependant très utile. Peut-être que le sénateur Qademanda deviendrait à son insu, un agent efficace dans la suite des projets de l’umbarane qui sait ? Niganoht se trouvait des plus isolés tant Sly souhaitait renfermer son emprise sur le jeune Roi. La réponse de Virgile-Auguste quant à la guerre trahissait son manque de conscience des réalités de la politique et de la guerre. Impassible, elle était confiante dans ses projets. Demeurant silencieuse, elle avait avancé de discuter de l’espace Hutt et proposé un tête à tête avec le Monarque afin de traiter de ce sujet, voire plus si affinités. Mais la réaction de l’humain ne suscita chez elle que déception. La question des Hutts se devait d’être traitée pour tout système neutre à proximité. Croire que la politique de l’autruche et la simple frontière suffirait à contenir le chaos ambiant dans ce secteur de l’espace relevait de l’ignorance, de la lâcheté ou de la bêtise : voire les trois à la fois. Mais qu’importe, Ossus n’était pas sous la coupe de Sly et la question de la criminalité finirait par se poser tôt ou tard. Ce petit revers n’inquiéta pas l’umbarane si sûre d’elle : ce n’était qu’un simple contretemps. Revenir un peu plus tard avec plus de subtilité ne lui poserait pas de problèmes. De surcroit nouer un partenariat économique entre Ossus et Umbara n’impliquerait pas l’espace Hutt qui était une question qui serait traitée à part. Les engagements que prenaient Umbara avec Ossus n’étaient pas les mêmes qui lieraient la République à Umbara en un sens… Ces limaces effrayaient Virgile-Auguste, visiblement son courage s’arrêtait aux mots. La Reine Keto les trouvait vicieux, fourbes et tellement limités dans leur vision de la galaxie. La disparition de Borenga avait fragilisé leur relative unité au profit de l’Empire Sith dont les troupes se hâtaient de récupérer ces territoires. Elle avait cependant l'avantage de partager la même surprise et déception que le sénateur présent à ses côtés. Cet anacondan semblait beaucoup plus terre à terre que l'humain sur ce coup.

Gardant un air imperturbable et indéchiffrable par les propos de Virgile-Auguste, l’étoile s’était cependant ternie en apparence pour mieux rayonner un peu plus tard. Le jeune humain s’était éloigné d’un pas simplement, et Sly se contenta de boire une nouvelle gorgée de vin. Revenir sur le sujet maintenant n’apporterait rien, de surcroit en présence de cet Anacondan. Cependant elle lui retourna le sourire dont il la gratifiait, laissant entre-apercevoir un rayon de chaleur et de lumière de manière aussi certaine que le jour succède à la nuit. Se précipitant dans la porte de sortie qu’avait laissée soigneusement la Reine d’Umbara, le jeune roi proposa plusieurs choix : la grande salle du trône, le vaisseau personnel –qui devait sans doute être très sécurisé-, la galerie des tableaux ou encore la collection de speeders qu’il possédait. Cette mention la fit tiquer tandis qu’elle terminait une nouvelle gorgée de fin avec élégance. C’est non sans une certaine surprise et une voix laissant paraître de l’admiration envers ce jeune humain qu’elle lui répondit.

- Au risque de vous surprendre, votre collection de speeder m’intrigue votre altesse. Je ne savais pas que vous étiez un adepte de la conduite et de balades, êtes-vous bon pilote ?

La Reine Keto ajouta immédiatement après, pesant une nouvelle idée.

- Ou alors votre galerie de tableau aurait de quoi nous émerveiller si vous préférez. Qu'en pensez-vous sénateur ?

Puis l’umbarane laissa Niganoht s’exprimer sur sa condition de premier anacondan sénateur de son système. C’était quelque chose d’assez intéressant en un sens car sans doute chercherait-il à marquer l’histoire de son empreinte. Restait à voir s’il en avait l’ambition nécessaire. Par politesse, la Reine Keto déclara simplement.

- Vous êtes à votre poste de part votre compétence sénateur, n’en doutez pas. La situation sur Agamar est difficile compte tenu des mentalités locales au fait ?

N’étant pas au fait de la situation dans ce système, poser la question ne lui paraissait pas des plus déplacées. Au contraire montrer un peu d’intérêt pour le sénateur lui permettrait de mieux le jauger afin de cerner chez lui ses forces, mais aussi les failles que pourrait exploiter Darth Oracci à l’avenir si jamais leurs chemins venaient à se croiser de nouveau, mais dans les sphères politiques de la République cette fois-ci.
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn