On l'avait fait demandé à la capitale quelques jours plus tôt, afin de lui confier une mission. Apparemment, un seigneur sith local était soupçonné de menacer la nouvelle impératrice. Au vu de ses résultats sur le champ de bataille de Dathomir, quelqu'un avait dû se dire que Nimbilay constituait un bon choix pour essayer de se débarrasser de cette menace. Elle n'avait évidemment pas refusé. On l'avait fait voyager sous le couvert de siths intéressés par les artefacts de la planète glacée. Elle avait également reçu l'aide d'une autre guerrière pour la mission, qu'elle n'avait pu rencontrer que dans la navette en partance pour Ziost. En entendant des pas légers derrière elle, elle se retourna pour la voir s'approcher.
Elle était un peu plus petite qu'elle et faisait visiblement partie de ces siths qui adoraient les masques et autres fantaisies pouvant leur permettre de cacher leur visage. La nautolan n'avait pas relevé ce trait de caractère chez sa coéquipière d'une mission, se contentant de lui demander son nom, de donner le sien et de s'assurer qu'elle savait ce qu'elles allaient avoir à faire. Une fois satisfaite, elle s'était globalement murée dans le silence pendant la majorité du voyage, ne répondant que brièvement et laconiquement aux éventuelles questions visant à faire connaissance ou à sympathiser. Après tout elle ne venait pas se faire des amis, mais tuer quelqu'un.
Un seigneur sith. Une cible de taille, loin devant tout ce qu'elle avait pu affronter jusque là. Elle n'avait même presque jamais réellement affronté de jedis talentueux, ceux qui étaient tombés sous sa lame étaient bien plus des rebelles, des insurgés ou des soldats républicains. Des mercenaires occasionnellement, mais peu d'utilisateurs de la Force. Affronter un tel adversaire était donc une occasion unique de prouver sa valeur. Ou de mourir d'une façon atroce. Si cette idée l'effrayait, elle ne le montrait pas.
« Bon, il nous faut de quoi traverser la toundra. Si j'ai bien compris, l'Université a quelques véhicules pour ça, on a qu'à aller en chercher un. »
Elle avait la voix abîmée. Le froid pénétrait sa gorge et l'irritait, la faisant régulièrement tousser et se racler la gorge pour essayer de se débarrasser des petits morceaux de glace qui se formaient parfois. Au moins le froid assainissait l'air parce qu'elle n'avait pas besoin de son masque respiratoire pour garder la forme.
En plus de son manteau, sous laquelle elle portait son armure de combat réparée après Dathomir, avec une pointe de classe en plus, elle avait également un genre d'épais bonnet dans lequel elle avait fourré en vrac ses tentacules. La sensation de les avoir emprisonnés comme ça était désagréable, un peu semblable à celle de s'étouffer dans une atmosphère trop lourde, mais elle préférait ça à les exposer à la morsure du froid, en tout cas pour l'instant. Le seul qu'elle ne s'était pas fatiguée à protéger était celui insensibilisé après sa blessure, qui pendait donc sur le côté gauche de son visage et se recouvrait d'une fine couche de gel. Elle battit frénétiquement des paupières pour chasser de ses yeux la moindre paillette de glace puis initia le mouvement vers l'Université et en particulier ce qui ressemblait à des hangars à vaisseau. Si c'était là que l'on rangeait les navettes, peut-être y trouveraient-elles également de quoi effectuer leur long voyage à travers les steppes gelées.
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« Rien de plus que le dossier qu'on nous a refilé. Apparemment on ne sait pas exactement où est cette fameuse base, donc elle ne doit pas être si grande que ça. De mon avis, les assassins ont un gros problèmes : ils ne savent pas quoi faire quand c'est eux qui se font attaquer et pas l'inverse. Donc je propose qu'on fonce là-bas, on trouve leur base et on se trace un chemin jusqu'au seigneur. Simple, direct, exactement ce que je préfère. »
Bon, le dossier de l'inquisition, que Nimbilay refila à sa confrère si celle-ci voulait y jeter un œil, contenait de plus amples informations que ça, évidemment, mais la nautolan ne les avait soit pas lues soit pas retenues. Elle savait où aller et partait du principe que le reste pouvait s'improviser sur place. Il suffisait d'être suffisamment doué, fort, rapide et surtout tenace. Quatre mot qui, estimait-elle, la décrivait assez bien !
Elles arrivèrent dans un grand hangar où était stockés toutes sortes de véhicules, des navettes extra-planétaire aux motojets en passant par tout appareil dont aurait pu avoir besoin une équipe archéologique sur le terrain. Un intendant les identifia rapidement comme siths et donc ennuis potentiels et s'approcha servilement en s'adressant à elle d'une voix mielleuse :
« Avez-vous besoin de quelque chose ? Si vous avez les autorisations vous pouvez emprunter le matériel nécessaires à votre expédition ici. »
Il déballa la première partie de sa phrase à toute vitesse, espérant sans doute qu'elles ne se vexeraient pas de cette limitation de leur bon-vouloir. Nimbilay lui fourra dans les mains le passe électronique fournis par l'Inquisition qui imitait un ordre de mission archéologique prioritaire.
« Ca vous va ça ?
-Tout à fait, vous pouvez emprunter le véhicule de votre choix. Si vous me l'indiquez, je vais le préparer tout de suite pour un départ imminent. »
Nimbilay parcourut le hangar des yeux avant de pointer son doigt sur un appareil qu'elle avait remarqué dans le fond.
« Celui-là. »
L'engin filait à toute vitesse à travers les plaines glacées de Ziost, juché sur ses six pattes arquées comme un insecte à la surface de l'eau. Chacune se terminait par un étrange et large patin tout-terrain qui aplanissait les rares arbustes et bloc de glace comme de roc sans sembler affecté. La nacelle était un large bloc de métal blanc sur trois niveaux abritant tout ce dont pouvait avoir besoin une petite expédition archéologique. Le niveau supérieur était presque intégralement constitué de vitres afin d'offrir un poste d'observation optimal. A l'avant de celui-ci se trouvait le siège du pilote dans lequel Nimbilay s'était installé avec difficulté vu son armure lourde. La conduite en elle-même, en revanche, s'était révélée plus qu'aisée une fois qu'elle eut réussit à comprendre, non sans aide, comment programmer une destination pour l'appareil.
Elle avait préféré ça à une navette pour deux raisons : elle était plus à l'aise au sol et le machin avait l'air plus résistant qu'une navette de la même taille en étant à peine moins rapide.
« On est bientôt sur place. »
Il leur avait fallut néanmoins pas loin de dix heures avant d'arriver en vue de la 'forêt'. En fait de véritable forêt, il s'agissait d'un étrange amas de colonnes de glace formées par quelques étranges phénomènes météorologiques, de plus en plus haut au fur à mesure que l'on s'approchait du centre de l'amas. Le tout pouvait ressemble,r de loin, à une étrange forêt immaculée et brillante comme une pierre précieuse, brisant les rayons du soleil rasant en un millier d'arcs-en-ciel.
« Envie d'élaborer un plan ? »
Cette balade à travers les grands espaces semblaient l'avoir mis de meilleure humeur, surtout que le pilotage automatique lui avait permis de dormir quelques heures dans son fauteuil, et elle aurait presque pu sonner amical sans cet affreux éraillement de voix.
« Ici l'Inquisiteur Gurba, vous approchez du territoire des Zahar'i, nous n'avons aucune idée de la localisation exacte de leur base et de la nature de leurs structures, vous allez devoir vous débrouiller vous-même. Restez vigilantes, nos ennemis sont des assassins Sith et nous ignorons combien ils sont. »
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« Nous attendons que vous localisiez notre cible pour lancer nos offensives .. Il est crucial que vous me confirmiez sa présence physique avant d'entreprendre de l'éliminer. Opérez à votre convenance pour l'approcher, mais ne le laissez pas s'échapper, ou vous ferez un numéro à deux, dans l'Arène de Dromund Kaas. »
Répondit abruptement la nautolan à la menace de l'inquisiteur. Comme si elle n'avait que ça à faire de supporter les menaces habituelles. Elle recommença à fixer des yeux la forêt étincelante droit devant elle. Si étincelante qu'elle augmenta un peu l'opacité de la vitre pour ne pas s'abîmer les yeux.
« Bon, on fait comment pour approcher sans se faire voir ? Parce que bon, on est sur une grande étendue de glace là, on a pas vraiment de cachette. »
Elle fit ralentir l'engin pour donner à sa collègue le temps de la réflexion et lança le scanner de zone. Elle supposait qu'il s'agissait d'un outil archéologique plutôt que d'autre chose mais ça permettrait peut-être de voir venir de potentiels ennemis. Elle eut une quinte de toux violente et se couvrit la bouche d'un bras. Lorsqu'elle se calma, les plaques d'armures étaient constellés de petites paillettes vermeilles qui brillaient comme des grenats. Elle grogna et quitta son siège pour descendre au deuxième niveau où elle avait déposé ses quelques affaires.
« Besoin d'un truc en dessous. »
Lâcha-t-elle comme seule explication de son comportement soudain. Arrivée aux cabines elle fouilla un instant la sienne et attrapa une ceinture utilitaire et en défit une petite bonbonne. Elle déboucha l'inhalateur et inspira plusieurs gorgées du mélange d'antibiotiques et de produits cicatrisant. Elle rangea ensuite le produit et, après un instant de réflexion, décida de passer la ceinture autour de sa taille. Elle remonta à la baie d'observation.
« Ça va mieux. » Elle se râcla la gorge d'une façon sonore et se frappa un peu la poitrine, avant de se repencher complètement sur leur situation.
« Bon, ils doivent bien en sortir d'une façon ou d'une autre de leur base, on pourrait commencer par chercher ça, non ? »
Proposa-t-elle tout en balayant du regard la vaste étendue de steppes gelées autour de leur véhicule et de la forêt glacée qui était encore leur destination, attendant visiblement que sa collègue prenne des initiatives.
- HRP:
- Un peu court désolé mais j'avais du mal à trouver l'inspiration et je voulais pas retarder trop.
« Eyra et Tiss, nos historiens nous indiquent que la forêt abrite un ancien sanctuaire datant des Temps Obscurs après le Grand Schisme. Il peut-être intéressant de commencer par inspecter cet endroit. »
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Elle semblait imperturbable, même s'il lui fallait faire de gros efforts pour ça tant sa poitrine la brûlait. Même à l'intérieur le froid de l'air n'aidait pas et elle n'avait aucune envie de remettre le nez dehors, songea-t-elle en regardant les bords du pare-brise où s'accumulaient les paillettes de glace et de neige. A la question de Siaat, la nautolan fit basculer les résultats du scanner sur l'écran principa du véhicule, montrant une grande étendue bleue sombre parcourut de lignes sinueuses et de quelques points bleus clairs, parfois même jaune ainsi que des taches noires au motif étrange. Elle contempla ce qui était, elle le supposait, une carte pendant de longs instants, cherchant vainement à lire ce qui lui apparaissait sans aucun sens. Il lui fallut un certain temps pour se rendre compte qu'il y avait une légende qu'elle lut quasiment à voix haute.
« Les couleurs indiquent la température, plus c'est bleu foncé plus c'est froid, plus c'est rouge plus c'est chaud. Le noir c'est des fissures ou crevasse. Les lignes indiquent l'altitude. Ah ! La machine sort ses propres conclusions... Altitude moyenne : 1014 mètres. Dénivellé maximum : cinq mètres. Température moyenne : -18°C. Variations de températures maximales : 54°C. Origine probable des sources de chaleur : geysers sous la couche de glace. » Il lui fallut encore un moment de réflexion pour sortir : « Ouais en gros c'est une grosse plaque de glace toute lisse. »
Toutefois, en contemplant le paysage devant eux, quelque chose n'allait pas, ne collait pas, pour la nautolan. Elle n'arrivait pas à mettre la main dessus mais quelque chose lui semblait louche. Elle décida toutefois de laisser ce sentiment de côté pour l'instant et fit avancer le véhicule en direction du temple qu'on leur avait indiqué. Elles s'approchèrent de la grande structure de glace centrale avant de commencer à la contourner par l'est, d'après la boussole. Au bout d'une petite demi-heure, une forme noire apparut au pied de l'un des pics de glace géant en bordure de la forêt.
Au fur à mesure de leur approche se dessinait une façade de pierre sombre, très mate, qui contrastait fort avec le reste du décor. Plusieurs colonnes et statues imposantes encadraient une porte qui ne l'était pas moins. A l'origine le temple avait du saillir plus franchement du monolithe de glace qui se dressait au-dessus de lui mais le temps et la curiosité climatique à l'origine de ce lieu avait petit à petit intégré le bâtiment, la glace le recouvrant années après années et ne laissant plus guère visibles qu'une demi-douzaine de colonnes et els formes de deux des statues originelles autour de l'entrée béante. Il suffisait toutefois d'avoir déjà vu Korriban pour s'imaginer sans mal à quoi avait pu ressembler le temple à son apogée.
Nimbilay fit stopper l'engin au pied des marches d'entrée, quasiment entièrement recouverte de neige, dans une position qui faciliterait tout départ précipité. La rampe d'accès arrière s'ouvrit devant les deux guerrières sith et la nautolan se força à ne pas respirer la vague d'air glacée qui déferla sur elles. Elles descendirent de l'engin et se dirigèrent vers l'entrée presque menaçante.
L'intérieur était presque aussi froid que l'extérieur. La glace avait largement pénétré ici aussi et le bas des murs ou des piliers étaient recouverts. Toutefois l'architecture gardait son aspect impressionnant tandis qu'une sourde puissance battait les tempes de Nimbilay. Ce lieu avait été un lieu de pouvoir, c'était certain.
Elles traversèrent un grand hall, leurs pas crissant sur la légère couche de neige et de glace. Bien qu'elle se forçait à respirer le moins possible, le froid titillait l'arrière de sa gorge et Nimbilay eut rapidement un nouvelle toux, plus mesurée, mais dont l'écho se répercuta sous les voûtes de pierre. Elle haussa les épaules en guise d'excuses quand Siaat se retourna vers elle, après tout elles n'étaient pas supposées être réellement discrètes, et elle cracha un filet mêlé de salive et de sang sur le sol avant de reprendre la marche, quelque pas en retrait de sa collègue, prête à dégainer au moindre danger.
Le premier signe d'occupation qu'elles aperçurent fut ce qui ressemblait parfaitement à un camp d'exploration. Quelques tentes isolantes avaient été montées dans une large salle, un étage plus haut, où elles avaient été entraînés par la présence d'une légère lueur. Des tables de travail, des casiers de rangement, des outils archéologiques ainsi que quelques morceaux de bas-reliefs et autres artéfacts qu'on aurait dis retiré des murs depuis quelques jours au maximum.
« Qui êtes vous, et qu'est-ce que vous faites ici ? »
La voix, autoritaire, venait d'un humain légèrement petit, enrobé dans un épais manteau qui lui donnait l'air un peu empoté. Le bas de son visage était caché par une écharpe mais ses yeux, étrangement profilés et trahissant peut-être un métissage alien, étaient visibles. Il venait de sortir d'une des tentes et s'adressaient aux deux guerrières. A sa suite se tenaient un humain, vêtu du même genre de tenue mais qui semblait plus à l'aise et plus athlétique, ainsi qu'une zabrak, reconnaissable à sa peau rougeâtre marquée de tatouages qu'elles pouvaient voir sur le bas de son visage, le reste étant caché par une capuche et une épaisse paire de lunettes de protection. Aucun d'eux ne portait de sabre visible, mais Nimbilay ne baissa pas sa garde. A leur arrivée elle aurait été prête à parier que le camp était vide et bien qu'elle ait pu tout simplement ne pas remarquer la présence de dormeurs ou de chercheurs en plein travail, cela ne lui disait rien de bon. Elle décida toutefois de laisser Siaat s'exprimer en première, se tenant prête à intervenir au moindre signe de menace.
- HRP:
- Je me suis permis de beaucoup avancer jusqu'à une situation potentiellement intéressante à jouer, si quelque chose ne va pas vous pouvez me le signaler en MP
Perdu parmi les ruines du mystérieux sanctuaire, un camps scientifique semble avoir pris pied. Qui ces gens peuvent-ils bien être ? Des Impériaux ? Des aventuriers téméraires ? En tout cas, leur présence semble avoir échappé à l'Inquisition ..
Sur un chiffre pair, l'individu est un scientifique.
Sur un chiffre impair, l’individu est un utilisateur de la Force.