Darth Velvet
Darth Velvet
Messages : 1060
Eclats Kyber : 0
L’odeur d’alcool, de fumée et de sueurs mêlées m’assaille dès mon entrée dans le hall du club. Oh, bien évidemment, elle se dissimule sous un parfum d’ambiance comme il se doit dans un lieu où la clientèle aisée possède un nez plus fin que dans les bas-fonds de la ville. Pourtant, je ne peux m’empêcher de la ressentir, cette pourriture occultée par la préciosité tapageuse de cet établissement. L’humain de garde me frôle d’un regard sombre, étonné j’imagine de voir une femme s’engager dans un lieu uniquement réservé aux hommes. Le tapis moelleux et écarlate, étouffe mon pas, tandis que son bras m’arrête.

« Madame. Vous faites erreur. Les dames ne sont pas acceptées ici. Je dois vous prier de partir. »  

Un rire surgit de derrière moi.

« Aldert, la dame m’accompagne… et nous ferons, pour cette fois ci, une toute petite entorse au règlement. »

La bouche du dénommé Aldert s’arrondit sur un silence béat, et son bras tombe en m’ouvrant un passage. Difficile, j’imagine, de refuser à son gérant l’accès à son propre club au motif qu’une femme soit à son bras. J’esquisse un vague sourire poli, qui ne se diffuse dans l’azur de mes prunelles tout en m’engageant plus en avant.

« J’espère que vous êtes satisfaite… »

Mon regard court sur les boiseries précieuses, les tableaux originaux qui saillent des murs tapissés d’un velours crème. Un bar s’élève dans le fond de la salle, marbré de noir et doré, alors que des tables vides de clients s’étalent sur la majeure surface de la pièce, sous le scintillement d’un lustre de cristal et d’un dôme de verre irisé.

« Pas encore. Bientôt, je l’espère. »

Il regimbe mais qu’importe le jeu est mien et ma main plus implacable que la sienne d’autant que je n’éprouve aucune compassion pour les hommes tels que lui. Refuser d’assumer ses erreurs ou ses actes, est une lâcheté méprisante, bien qu’elle me soit en cette instant très utile, pour qu’il m’introduise dans ses affaires.
Sans un mot, il me guide, empruntant un large corridor menant jusqu’à un prestigieux escalier de pierre. La décoration, toutes en dorure, bois et pierre, appelle nos pas à le grimper, mais mon guide continue, s’imaginant, sans doute, que je ne devinerais dans le feutré intime des étages, les gémissements lointains de plaisirs.


« Oh… vous fournissez aussi ce genre d’agréments à vos clients ? »

Il renifle indécemment.

« Tout ce qui contribue au bien-être ou au défoulement de nos clients. L’on vient chez nous, pour la discrétion, la palette des services proposés et surtout une qualité irréprochable en toutes choses. »

« Je suis sûre que ces jeunes femmes ou ces jeunes hommes doivent apprécier de n’être pour vous que des choses irréprochables. » claquais-je, glaciale.

Il ne répond pas, poursuivant simplement jusqu’à nous faire descendre dans les sous-sols.

« Son agent sera là. C’est une évidence ! »

« Cela serait grandement préférable pour vous, Monsieur Tenardier. »

Devant nous, quelques gradins remplis s’élèvent et surplombent une arène de sable. Des cris et des encouragements s’échappent de bouches avinées, raffinées, alors que sur la piste, un mirialan affronte un nautolan. Les combats et les paris, ne sont certes pas illégaux sur cette planète, mais sont régi par un système strict contrôlé par la législation. Mes bras se croisent sous ma poitrine, mes yeux rivés sur les silhouettes qui s’emmêlent avant de chavirer au sol. Les combattants ne brillent pas particulièrement pas leurs aptitudes, et je doute qu’ils soient réellement des guerriers dans l’âme. Surement s’agit-il là, d’une lutte entre fortunes désemparées cherchant un exutoire à l’ennui.

« Cet homme là .. » désigne mon guide en pointant un humain bedonnant « C’est lui que votre homme à rencontrer. »

« Hmmmm… parfait. » concluais-je sur le départ.

« Et mes holovidéos ? »

« Comme convenu, vous les récupérez demain, à votre bureau »




**********



Plusieurs jours plus tard.

« Tu es sûre que c’est une bonne méthode ? franchement ça fait 3 semaines maintenant et il s’est passé quoi ? Quedal… » grogne Barb’, les mains sur son ventre proéminant.

« Je ne suis sûre de rien, mais visiblement Eliot pensait que les combats étaient le lien, avant de disparaitre. Et honnêtement, son intuition ne m’est pas indifférente. »

« Tu vas encore entrer dans la cage ? »

« Oh… aurais-tu peur pour moi ? A moins que tu ais peur de perdre ton investissement ? »

« Sérieux, t’es chiante ! C’est juste que ils ont embauché du lourd pour ce soir, si jamais… »

J’inspire lentement, achevant de nouer les bandes sur mes mains et mes poignets.

« Je pense que ce soir sera différent des autres… »

« Encore une intuition ? »

Je ris, doucement, presque fragilement.

« Oui, disons cela ainsi. »

Ici, rien n’est semblable à ce club luxueux, peuplés d’argentés en proie aux vices et à l’ennui, où j’ai rencontré Barb’, malgré l’odeur de sueur et d’excitation flottant inexorablement dans l’air. Ici, il y a en plus celle de la crasse, du sang versé dans l’arène surmonté de grillage.
Mais surtout, ici, il n’y a moins de règles, moins de contrôles. Tous les coups sont permis jusqu’à ce que l’un des combattants abandonne, ou s’évanouisse.


« Tu m’as bien inscrite ? »

« Ouais… même pseudo que d’hab. »

« Bien. »

Je ferme mes paupières, ignorant encore un moment l’étalage de violence qui remonte depuis la piste, les cris saluant chaque coup martelé sur le visage adverse. Des soirs, et des soirs à jouer les mercenaires devant un public survolté dans l’espoir de découvrir ce qui est arrivé à ma sentinelle, les causes de cette disparition soudaine. J’expire, rétractant mon aura en mon sein, parachevant mon masque, cette autre que j’incarne au centre de l’arène.

« Avec 10 victoires consécutives à son actif, et aucune défaite. A ma droite, la séduisante et dangereuse V. » scande l’arbitre en mode one-man show, avant de poursuivre tandis que j'entre, ma semelle traçant ses empreintes dans la poussière. « Et à ma gauche… »
Ses'kai Mora
Ses'kai Mora
Messages : 278
Eclats Kyber : 80

Il est bien des mondes complexes dans la galaxie. Parmi eux, Impératrice Têta, autrefois connue sous le nom de Koros Major, une splendide planète, rivalisant presque en bien des points avec la grandiose Coruscant. Cependant, elle avait un très lourd passé avec le côté Obscur et connu de nombreux conflits.
Peut-être sont-ce les souvenirs de ces sinistres époques qui attirent un jour un guerrier en quête de réponse sur cette planète éloignée, et si risquée d'accès pour un Chevalier Jedi.

Ses'Kai se moquait bien d'affronter le danger, d'aller seul, loin de toute zone sûre. Au fond de lui, c'était même ce qu'il recherchait : Un péril, une influence, un chemin que lui tracerait son instinct martial.
Le Code Jedi dictait beaucoup de traits de conduite pour guider les disciples du Temple, comme autant de lois pour préserver ses adeptes de la colère, de la peur et de la vengeance. Aux yeux du cruel Thyrsian, ces dogmes étaient des freins, des chaînes qui l'avaient bien trop longtemps retenu. Il détestait les chaînes.

Mais que faire sur ce monde ? Attaquer des gens au hasard ? Même lui n'y trouvait aucun intérêt, tout comme il n'en voyait aucun à se montrer serviable à ces mêmes hurluberlus. Marcher au hasard ne l'aiderait pas plus...mais c'est par là qu'il commença. Parce qu'à force de suivre ses pieds, le duelliste savait qu'il arriverait quelque part. Son instinct, avide de violence, ou la Force le le conduira jusqu'au prochain pallier.

C'est ainsi qu'il erra plusieurs jours, sans but apparent. Il tournait dans les bars, ces lieux où l'interdit devenait la norme, et les quartiers étranges. Le Thyrsian se sentait mieux dans un environnement peu recommandable, ça l'aidait à garder ses sens en éveil alors qu'il cherchait à capter la voix de la Force, qu'elle soit celle du côté Obscur ou non. Peu lui importait : Il voulait des réponses, même s'il n'était pas certain de la question.
Attiré par les combats, ses pas le firent circuler de rumeurs en ragots, jusqu'à ce qu'il entende parler d'un endroit où ses talents seraient évalués à leur juste mesure. Bien évidemment, il ne fallut pas longtemps pour que le guerrier aille voir de visu.

Dans les milieux qu'il ne pensait plus jamais fréquenter, on pouvait compter celui qui l'avait naître, grandir, et qui aujourd'hui encore l'appelait de tout son être.
Une arène. Un simple ring, où deux êtres rentraient et se jetaient à la gorge l'un de l'autre pour le plaisir extatique d'une foule en délire. Ses'Kai assista, le visage plus dur qu'une statue de marbre, à quelques combats alors que remontaient à la surface ses plus profonds souvenirs.
L'esclavage. L'humiliation d'être "un pantin", une bête de foire. Seul le fait que les combats étaient de vulgaires matchs, et non des mises à morts, avait retenu son bras et empêché de déclencher un carnage.
Mais aussi...la gloire. Le frisson du combat, du un-contre-un dans sa forme la plus pure...et les hurlements de la foule qui faisaient vibrer jusqu'à sa moëlle lorsqu'il levait les bras, triomphal, tandis que son ennemi gisait à ses pieds.
Il ne lui fallut pas longtemps pour demander d'entrer à son tour sur le sable qui avait fait de lui un guerrier avant même d'être un homme.

Ses'Kai ne se déguisa pas. Et quand il retourna sur la première scène de sa vie, c'est sous son véritable nom que le présentateur hurla pour exciter la foule. Débarrassé de son ennuyante toge et de son habituelle carapace d'acier, il se présentait torse nu, excitant la force sauvage qui irradiait de chaque fibre de son corps épais, et vêtu d'un simple pantalon de cuir.
Pieds nus, le Thyrsian foula le sable de l'arène, et il se sentit enfin rentrer chez lui. Enfermé dans une cage, où des dizaines et des dizaines de visages sans nom criaient et tapaient pour faire du bruit le scrutaient, guettant le moindre de ses gestes, et qu'il allait bientôt se battre contre un parfait inconnu, sans autre raison que d'être là pour le faire.
Combattre pour combattre, vaincre ou être vaincu. La violence à l'état pur, pour sa gloire personnelle et le plaisir d'inconnus.
Ici, il oublia le Code Jedi et les sages leçons d'Exa'ren son maître.
Ici, il devenait Ses'Kai, le gladiateur noir.

Parfait anonyme à son entrée, il ressortit en héros. Son premier adversaire avait été un Zabrak au sourire agaçant, que le duelliste avait rapidement fait disparaître. Ils engagèrent l'affrontement dès que le signal tomba, et le duel tourna immédiatement en faveur du féroce Thyrsian. Il frappait avec une force colossale, qui sonna rapidement son adversaire.
Ne lâchant jamais rien, Ses'Kai profita de la première occasion pour lui faire mettre un genou à terre, avant de le saisir pour le soulever à bout de bras au-dessus de sa tête, et poussa un hurlement sauvage avant de lui fracasser le dos sur son genou.
Il éprouva pour la première fois depuis longtemps, un véritable et sincère plaisir lorsque la foule l'acclama. Les bras levés, il salua ses nouveaux admirateurs et ne songea même pas à remercier la Force de l'avoir ramené chez lui. Ici, plus rien n'existait sinon lui, son adversaire, sa victoire...et les spectateurs frénétiques qui hurlaient son nom.
Avant même qu'il n'ait quitté le sable sur lequel il abandonna le Zabrak brisé, Ses'Kai se laissa séduire par la délicieuse idée de devenir le seul et véritable champion de l'arène. LE guerrier qu'on viendrait voir pour se délecter de sa violence, et qu'on adulerait pour ça.
Il se prit à désirer que cette arène devienne la sienne, comme un trône devant lequel défileraient tous les jeunes fous prêts à échanger leur vie contre sa place. Ho oui, il le désirait...

Ses trois autres combats ne furent pas moins brutal, au contraire. Plus il laissait cours à sa vraie nature, plus le Thyrsian cultivait sa propre rage.
Il roua de coups son premier adversaire, même au sol, à tel point qu'il ne participera plus jamais à un combat de sa vie. La foule le remercia pour ça.
Le second parvint à le mettre à terre, en lui plaçant un magnifique plaquage...mais le faire tomber dans la poussière ne suffisait pas. Le gladiateur eut tôt fait de retourner la lutte à son avantage, et après avoir enfoncé le visage de son adversaire dans le sable jusqu'à le faire suffoquer, il lui tira les bras en arrière jusqu'à lui déboiter les deux épaules avec tant de violence que le "CLAC" fut entendu dans la foule. Le noiraud regretta après coup de ne pas avoir tué sa victime, se demandant quel effet ça aurait produit sur ses admirateurs.
Le dernier, il lui brisa les jambes. Et quand il fut à genoux, implorant sa clémence, Ses'Kai le réduisit avec une joie malsaine au silence en lui enfonçant les mains dans la bouche avant de tirer et de l'ouvrir comme un poulet, détruisant à ce point les articulations de ses mâchoires qu'il lui déforma le visage.
Ce dernier acte de cruauté gratuite lui valut l'une des plus belles récompenses du "métier" : Un surnom. Ses'Kai, le fauve de Thyrsus.

Il avait à nouveau tout. La gloire, les femmes, le respect de tous...ou plutôt leur fascination. Les regards étaient braqués sur lui dès qu'il apparaissait, et on attendait avec impatience qu'il se batte, qu'il émerveille la foule en se laissant aller le plus naturellement possible. Enfin, il se sentait lui-même, simplement lui-même.
Et ce soir là, il y retournait. Mais ce ne serait pas n'importe quel match...ça serait contre la fameuse V, qu'il avait eu l'occasion de voir une fois, de loin. Le Thyrsian n'aimait pas regarder le match des autres...quand il devait les affronter, ça gâchait son plaisir de découvrir son nouvel adversaire.
Mais elle, elle était différente. Astucieuse et dangereuse, mortellement douée...si elle se laissait aller, en plus d'avoir une bonne gueule même si elle était verte. Et surtout, invaincue sur dix matchs. Un magnifique combat en perspective, et une gloire phénoménale pour lui lorsqu'il triomphera.
Car il n'envisageait même plus la défaite. Sa vie, c'était la victoire et c'est tout. Revivre ce sentiment d'invulnérabilité était jouissif pour lui.

Cette fois, il se mit sur son "trente et un" pour cette merveilleuse rencontre. Au lieu de se présenter en ayant tout juste enfilé un froc, Ses'Kai fit son apparition dans une armure de cuir moulante aussi noire que lui, et sur sa poitrine brillait en relief un soleil rouge sombre comme un vieux vin. Sans manches, elle exhibait tout autant sa musculature souple. Il demeurait pieds nus, et des griffures avaient été brodées de la même teinte carmin sur ses cuisses.
L'arbitre présenta d'abord la belle V, que Ses'Kai fixait déjà avec un appétit bestial - mais purement violent - et un demi-sourire fou au coin des lèvres. Puis, l'annonciateur le désigna.


"Et à ma gauche...Ses'Kai, le Fauve de Thyrsus !"

Digne de son surnom, le gladiateur imita le cri du redoutable Dragon Krayt, ce même monstre qui avait inspiré le surnom du Djem So et poussa un puissant hurlement pour saluer la foule. Ca y est, son coeur cognait à fond dans sa poitrine. Il savourait toujours les minuscules instants qui précédaient les premiers coups. Cette terrible attente où l'on tremblait de peur...ou d'impatience !
Il n'avait qu'un seul regret : Que V ne soit qu'une fille fluette. Sa victoire aurait été plus impressionnante, plus marquante, si ça avait été un Wookie, ou encore plus gros !


"Que rougissent les soleils !"

A peine l'arbitre se fut écarté que Ses'Kai partait déjà en acrobatie. Habituellement, il évitait ce genre de démonstration futile, qu'il trouvait inutilement tape-à-l'oeil...mais dans une arène, c'était différence. Le public aimait être impressionné, voir des performances qu'on ne pouvait voir nulle part ailleurs. Et en plus d'être un gladiateur à la limite de l'animal, Ses'Kai était un Jedi.
Prenant de l'élan et puisant dans la Force comme il aurait bu à une rivière, il amplifia la puissance de ses muscles et se propulsa dans les airs pour plonger sur "V", comme le chauve-faucon qui avait donné son nom à cette attaque tout droit tirée de l'Ataru. Son immense saut avait déjà provoqué des exclamations admiratives, et excité un peu plus le guerrier.
Et ça, ce n'était que le début...
Darth Velvet
Darth Velvet
Messages : 1060
Eclats Kyber : 0
 Faire abstraction de tout ce qui m’entoure. Du bruit des mains qui claquent contre des cuisses en un tonnerre d’acclamations et d’encouragement. Des hurlements et des cris qui fusent. De la voix stridente de l’arbitre évaluant nos prouesses et les offrant en pâture à une foule assoiffée de violence et de sang. De cette odeur persistante de sueur et de douleur qui imprégne le sable rougis par d’autres. Et de cet homme sombre, rugissant, terrifiant sous couleurs guerrières. De tout ceci, je m’absous, évoluant devant leurs regards sans en avoir conscience, mon attention focalisée sur le combat à venir, sur l’adversaire que l’on me destine. Il n’y a rien d’autre qui compte en cet instant, rien d’autre que le long battement obsédant de mon cœur, tambourinant dans ma poitrine d’un hymne guerrier. Lent… méthodique… empreint d’un indicible calme comme si la vision de cet humain ne pouvait briser cette glace qui me couvre tel un linceul de givre et de sérénité.

Je ne suis pas de celle qui vibre au son du cor de chasse, pas de celle qui frémisse sous l’hallali. Pourtant j’avance dans cette arène, mes semelles foulant le sable dans une démarche féline, provocante et assurée en toute connaissance de ce danger qui me guette à l’autre bout de la piste, de son regard de braise épinglé sur ma silhouette. Qui que soit ce Fauve de Tyrsus, il connait les jeux de dominations des luttes, la mise en scène et le grandiose qui font frissonner les spectateurs de plaisir. Sinon pourquoi user de ce cri, à laquelle la foule répond en écho ? Pour…  m’impressionner,  insuffler la peur dans mes veines, déverser la crainte dans mes muscles. Une tactique. Un instinct peut-être… ou juste l’envoutement de l’instant présent auquel il sacrifie un rituel. Mais je ne suis pas une mercenaire ordinaire, une vulgaire soldate que la chance a épargnée. Je suis une guerrière, et je connais les rouages des arènes pour les avoir de trop près fréquentés lorsque j’étais une autre, plus docile, Je connais les règles de ce jeu silencieux, de ces dominances sous les œillades belliqueuses.

Mon regard luit sous la couche ébène de peinture qui barre en V mes yeux et mon visage. Et la soie vivante et noire de mes cheveux m’auréole d’ombres mouvantes à chacun de mes pas. Peut-être devinera-t-il sous la résille sombre et le cuir pourpre dissimulant mon corps, les cicatrices et ma musculature vive jouant sous ma peau de jade, sur mes bras dénudés et huilés. Peut-être percevra-t-il la férocité sous ce maquillage, dans ces plumes parsemant ma chevelure et mon profil d’oiseau de proie. Mais j’en doute. Mes autres adversaires n’ont jamais vu de moi, que la femme sous les fards, la faiblesse illusoire de ma fébrilité et de ma féminité, en quoi celui-ci diffère-t-il ?

L’arbitre se retire, sifflant le début des hostilités et je ne sais ce qui m’interpelle, sur l’instant, le plus. Sa longue foulée et son saut, tandis qu’il se jette sur moi, prédateur affamé de combat, ou bien cet afflux brutal dans la Force qui m’arrache un frisson d’anticipation. Un sensitif. Je grimace chassant les interrogations qui percent mon esprit, pour recevoir ce fauve tout en muscles et déliés sous son armure de jais.

Là où il est puissance brutale, je suis souplesse. Je glisse par derrière son attaque, esquivant de justesse la dureté du coup, avant d’entrer dans cette danse à laquelle il me convie. Nos pas se succèdent traçant dans le sable des arabesques et le sillage de nos mouvements. Il ne sert à rien de s’opposer à la brutalité et à la force qu’il déploie d’un poing de fer. Lorsque le vent souffle sur les plaines avec la puissance d’un ouragan, les chênes tentent de résister et finissent déracinés. Mais les herbes et l’aubépine, préfèrent ployer sous sa caresse, épouser ses humeurs plutôt que de les contrer. Je suis comme elle. Toute en opposition fluide, épousant son mouvement plutôt qu’allant à son encontre. A plusieurs reprises, ses mains glissent sur la peau huilée de mes bras, frôlent mon menton ou ma pommette. De nombreuses fois, ces genoux et ses pieds vigoureux manquent de me faucher, mais je me fais courant d’air, fantôme, brindille sous la tempête.

Probablement que le spectateur admire, tenu en haleine, nos évolutions dans l’arène, cette danse majestueuse qui mêle la puissance féroce, cruelle et fauve, à la rapidité ondoyante et féline. Peut-être discerne-t-il entre deux soulèvements d’hourras, nos souffles saccadés, la sueur sur nos fronts, son regard prédateur et mes lèvres déchirées d’un sourire carnacier. Deux amants qui s’entremêlent sans jamais réellement se toucher, se jaugeant, s’affrontant. Mais à tout combat, il existe une issue inéluctable et fatalement à un moment ou un autre, les coups portent, les esprits s’essoufflent, d’autant plus si l’un des adversaires use de la Force alors que l’autre s’en retranche.

Je ne sais exactement quelle erreur de jugement je commets, mais, soudainement, son poing me cueille douloureusement au ventre, m’arrachant l’air de mes poumons, alors que je chancèle d’un pas en arrière. Il enchaine, attrapant mon bras pour m’éjecter contre le grillage. Mais sa prise glisse entre ses doigts, ma peau enduite d’huile lui échappe. Lancée contre la cage, je me sers de cette inertie, de cet élan pour exécuter un pas, puis deux le long des barreaux. Je m'élève et passe par dessus de lui d'une culbute en l’air, me retourne d’une acrobatie qui place mes deux jambes sur ses épaules. Mon corps se contorsionne en arrière, et donne une impulsion à mon buste jusqu’à ce que mes doigts s’enfoncent dans le sable tandis que je le projette à terre sous cette rotation.

Mon cœur bat la chamade, et je peine à reprendre mon souffle, pourtant je me redresse faisant face à ce fauve bien décidé à me dévorer. L’idée m’effleure, un instant, de me plonger dans le flux de la Force, de puiser en elle, pour renforcer l’acier de mes muscles pourtant je m’en abstiens. Laisser mon aura exploser serait lui offrir l’opportunité de découvrir que je ne suis pas seulement ce que je parais être : une combattante d’arène.

Autour de nous les vivats et le chahut gagne en ampleur. Les sifflets s’égrènent sous le tambourinement des pieds contre les gradins. Et nous, au centre, nous nous tournons autour comme deux vornks encagés attendant le moment propice pour la mise à mort de l’autre.

« Tu es doué. » cingle ma voix, sauvage et saccadée par la fatigue et l'effort
Ses'kai Mora
Ses'kai Mora
Messages : 278
Eclats Kyber : 80
Hmpf. Elle est douée, la miralan. Peu d'adversaires auraient pu contenir sa férocité avec d'autant d'adresse, et même à lui rendre les coups. C'était un ballet plaisant, où le talent seul ferait la différence...mais il manquait de surprises.
Comme toutes les femmes, elle jouait sur l'agilité, l'esquive, et lui coulait entre les doigts comme une rivière - sans double sens douteux -sans faire preuve d'originalité. Bien évidemment, elle avait raison de jouer selon ses forces, et non celles de son adversaire. Elle aurait été stupide de l'affronter de front par la puissance pure !
Mais ce duel sauvage lui plaisait. Il se sentait bien, même alors qu'il fendait l'air de ses coups sifflants et que cette beauté froide se montrait insensible à ses approches. Enfin, il se libérait vraiment des chaînes du Code Jedi, qui le bridait tant. Ses'Kai en ressentait toujours le poids quand il était en mission, et devait sans cesse se retenir pour se demander ce qu'en penseraient le Conseil.
Sauf que cette fois, il y avait une différence en plus. Oublier le code, c'était facile. Plongé dans un combat à mort, les règles de bienséances disparaissaient bien vite...mais il affrontait alors généralement ses ennemis jurés : Les Siths. Ou même de simples impériaux, c'était suffisant...

Mais pas cette fois. Pas contre elle. Le fauve était lâché, affamé, mais pas enragé. Le guerrier noir n'était pas aveuglé par sa propre haine, l'esprit clair. Et il se sentait léger, de pouvoir se plonger à fond dans un combat digne de ce nom et de pouvoir en savourer chaque instant.
Ha ! Enfin il fait mouche ! En plein ventre, ça va la calmer ! Immédiatement, le fauve de Thyrsus se jette sur elle pour la projeter contre un mur, mais huileuse sa peau lui glisse des doigts et enfin la surprise tombe.
Loin de se laisser abattre, V-erte retourne au contraire l'agression en sa faveur en s'envolant depuis le mur, lui tombant sur les épaules et le renversant avant même qu'il n'ait le temps de tenter quelque chose.

Au moins n'a-t-elle pas l'audace d'essayer de le bloquer à terre. Bon nombre de combattants considéraient la lutte au sol comme l'apothéose du combat, sa conclusion, et Ses'Kai pouvait comprendre cette idée. Le fait qu'elle s'éloigne, préférant reprendre son souffle que se battre dans un engagement purement physique était bien la preuve de son expérience et son discernement.
D'un bond souple, le Thyrsian se remit sur pieds et cracha tandis que son adversaire et lui se tournaient autour. Le sable avait un effet particulier quand on le foulait dans l'arène...mais était toujours aussi désagréable quand on le prenait dans les chicots ! Cela ne l'empêcha cependant pas de sourire, heureux d'être enfin dans son élément et de pouvoir en profiter.
Ah ? Deuxième surprise, elle le complimente. L'espace d'une seconde, son entraînement de Jedi refait surface et essaye d'analyser cette déclaration inattendue. Distraction ? Tentative de séduction ? Avec une bouille pareille, ça ne serait pas surprenant qu'elle tente de lui plaire pour lui faire baisser sa garde et lever le manche.
Bien vite, il s'en débarrasse, des doutes et de la pénible discipline de l'Ordre. Tant qu'il sera sur ce ring, il sera Ses'Kai, gladiateur. Et un gladiateur, ça cogne, ça se pose des questions après.


"Si tu savais comme je suis heureux de t'affronter répondit avec un sourire affamé enfin quelqu'un qui me tient tête ! Il en faudrait plus des comme toi."

Il s'imagina ce que serait sa vie, s'il restait ici. Dans cette arène dont on s'échangeait discrètement l'adresse sous le manteau, à affronter jour après jour des adversaires aussi redoutables que celle-là, qu'ils soient des gringalets ou des mastodontes. Ça, c'était séduisant.

"Mais j'espère que tu as d'autres surprises pour moi, car l'échauffement est terminé il marqua une pause, et se redressa de toute sa stature en écartant grand les bras, avant de hausser la voix pour se faire entendre Et le public attend !"

Un bref frisson le traversa, à la seule anticipation de ce qu'il allait faire et ses vivats qu'on lui jetterait. Le temps de deux respirations, il calma son esprit, appliquant par réflexe une technique méditative que lui avait transmise laborieusement son maître...
Puis il se laissa exploser.

Se plongeant presque en transe de guerre, le fauve se jeta sur V, armant un coup si puissant qu'il aurait assommer même un gamoréen. Puis il inversa au dernier moment sa frappe et pivota pour projeter plutôt un coup de coude. Le Thyrsian n'essaya même pas d'assurer son équilibre, et se laissa au contraire tomber, emporté par sa rotation, pour poser les mains au sol et balayer l'air autour de lui en faisant tournoyer ses jambes.
Ce qui lui accordait vraiment une immense satisfaction, en plus de se battre librement, c'était de "sentir" enfin le Jûyo. Toujours bridé par des codes ou sa rage, cette forme passionnée lui échappait toujours...jusqu'à maintenant.
N'hésitant même pas à dépenser deux fois plus d'énergie pour être deux fois plus dangereux, Ses'Kai se déchaînait à volonté et alternait sans relâche, avide de contact et de violence, des frappes improbables. Un crochet se changeait en revers, et un direct se changeait en coup de coude et genou.
Et comme elle lui résistait, lui échappait, faisait certainement de son mieux pour s'en sortir et lui retourner les coups avec une concentration qui aurait fait défaut à bien des Jedis, le Thyrsian ne faisait que s'exciter de plus belle.

Pour lui, tout était un mouvement d'attaque. Qu'elle s'écarte pour éviter son poing, et il se jetait à coup d'épaule sur elle. Qu'elle le repousse ou le fasse trébucher, par la grâce de sa vitesse ou la fluidité de ses ripostes, et il changeait d'angle, se laissant tomber, renverser et glisser pour repartir à l'assaut en roulant, rebondissant et se tordant dans tous les sens.
C'était exténuant ! Le Djem So était exigeant en terme de puissance brute...mais n'était pas surnommé "la Voie de la Persévérance" pour rien. Alors que cette sauvagerie débridée était un déluge frénétique ou rien d'autre n'avait de sens que taper sur quelque chose...et que c'était bon !

Mais alors qu'il finissait par ralentir, même son puissant physique atteignant vite des limites sous cette débauche de violence, V trouva l'occasion pour se glisser entre deux assauts et lui placer un solide contre en pleine mâchoire qui lui fit tourner la tête. Le choc, alors que le Thyrsian était mal placé lui fit perdre l'équilibre et sa brutale concentration, mais pas dans un dernier souvenir.
Sans même y penser, son poing partit aussitôt dans la direction du coup qui l'avait atteint, frappant totalement à l'aveugle, mais il sentit quelque de dur contre sa main. Probablement le haut du nez, mais hélas à part un picotement désagréable jusqu'au fond des narines, le gladiateur aléatoire n'avait pas du infliger beaucoup de dégâts sur cette attaque au hasard.

Le corps tout entier en feu, son coeur cognant plus fort qu'un orchestre de percussions pour alimenter ses muscles surexploités, le fauve haletait lourdement alors que son sang bourdonnait dans ses oreilles comme un essaim transgénique.
Il se força à calmer sa respiration, se se redressa pour détendre son dos, faisant jouer un peu ses épaules avant de faire craquer sa nuque. Une sensation poisseuse, avec un arrière-goût métallique lui piquait la langue, mais Ses'Kai souriait toujours. Il était véritablement ravi.


"Ce n'est pas banal de me résister comme ça, même les Siths n'y arrivent pas dit-il avant de réaliser que c'était lui qui saignait. Le contre de la mirialan lui avait ouvert la lèvre, mais loin de le déranger il essuya le filet de sang qui coulait en passant la langue dessus, se régalant même du goût d'être en vie Qui t'as appris à te battre ?"

Le Thrysian parlait fort, non seulement car c'était dans sa nature de faire du bruit et car ça l'aidait à reprendre son souffle, mais aussi car des dizaines et dizaines de paires d'yeux étaient braquées sur eux deux. Le public guettait tout, le moindre geste, la moindre parole... Ses'Kai savait que ces spectateurs n'attendaient que d'en savoir plus sur leurs combattants favoris, et le seul fait d'expliciter qu'il avait vaincu des guerriers de l'Obscur avait déjà suscité un émoi dans la foule.
Guerre et spectacle sont des art, et l'arène en est le théâtre suprême. Il serait indigne de lui, qui y est né, de pas l'honorer de son mieux.
Et puis il était vraiment curieux. Qui avait donc réussi à former cette crevette jusqu'à ce qu'elle puisse lui retourner ses assauts les plus déchaînés ? S'il était toujours en vie, ce serait un adversaire formidable !
Darth Velvet
Darth Velvet
Messages : 1060
Eclats Kyber : 0
« … plus des comme toi. »

« Je crois qu’il est préférable que non. »
déclarais-je avec franchise et conviction.

Mais je ne peux lui en vouloir de croire en ce mirage qui se reflète sur ma silhouette, cette image illusoire de guerrière habile et calme. Je ne peux lui en vouloir de ne percevoir au derrière, l’oscillation sombre, et le claquement guttural de mes démons, avides de se libérer de leurs chaines. Comment pourrait-il savoir que mon visage peint dissimule l’obscurité, des ténèbres qu’il courtise davantage à mesure que les secondes s’égrènent, et que notre ballet mortel arrache mon souffle.


Il décrit un cercle autour de moi, ignorant l’invitation qu’il m’offre et de mon refus de laisser ma nature éclater. Malgré l’envie dévorante d’écourter ce combat. Malgré le désir d’user de tout mon savoir pour effacer de ses lèvres, ce sourire. Malgré l’attrait irrésistible de lui rendre chacun de ses coups à la hauteur de mon talent, sans brides, sans chaines, juste pour le plaisir de m’abandonner sans restriction, juste pour faire voler en éclat cette gangue minérale qui m’astreint. Pourtant je tais chacune de mes émotions, les muselle dans un recoin sombre de mon esprit et me concentre sur lui. Seulement lui.

A nouveau les coups pleuvent, avec davantage de vigueur et la maitrise tranchante d’un guerrier roué aux duels. Il se fait imprévisible, équilibriste frénétique, et je reconnais sans peine le style dont il use avec brio. Mon opposition s’amollit, mes esquives deviennent moins rapides, mes ripostes moins précises. Je peine à endiguer le sursaut de ce fauve, de son déchainement de coups et de vitalité. Mon souffle se saccade, de la sueur coule le long de ma colonne comme un prélude à ma proche défaite.


Je ne peux perdre, je ne dois pas perdre. Je me moque bien des vivats qui nous drapent de cette gloire factice, je me fous de ces humains, ces impériens, ces  « je ne sais quoi » qui branquent leurs regards avides sur notre confrontation, la mine goguenarde et l’œil brillant. Qu’importe que leurs cris battent à l’unisson de mon cœur, ou du martèlement de mes bottes sur le sable de l’arène. Qu’importe qu’ils m’offrent la célébrité ou la reconnaissance, je n’en ai aucun besoin pour savoir qui je suis ou ce que je vaux. Non…la seule chose qui compte réellement c’est de découvrir ce qu’il est advenu d’Eliot. Et ceci, je ne le peux sans cette victoire. Mais cette victoire puis-je réellement l’acquérir en m’amputant d’une part de mon âme ? J’en doute…


La douleur s’amorce dans mon visage, fulgurante, comme une semonce, un rappel à l’ordre à mes convictions et mes obligations. Ce guerrier, cet homme aussi sombre que ces eaux troubles où parfois je navigue, s’élève vaillamment entre moi et elles. Opiniâtre, doué  avec une obstination admirable attirant inéluctablement mon respect. Et pourtant…

« Ce n’est pas banal de me résister comme ça, même les siths n’y arrivent pas. Qui t’as appris à te battre ? »

… et pourtant, je doute qu’il m’offre la victoire, pas sans finir gisant et brisé dans le sable déjà ensanglanté. Ma main glisse sur l’arête de mon nez, pour récolter du bout des doigts quelques perles de sang carmin. Un instant, alors que ma résolution vacille, je me demande ce qui peux pousser un jedi à se livrer aux violences de la cage.

« Alors peut-être que ces siths dont on entend toujours parler, qu’on ne voit jamais, ne sont pas aussi terribles qu’à ce que les Jedis prétendent. »

Ce n’est là qu’une pointe, une flèche de glace destinée à l’énerver, annoncée monocordement, alors que je me repositionne en garde, prête à le recevoir. Si pour le faire choir, il me faut user de la Force vicieusement, alors je ferais voler en éclat tout ce qu’il croit connaitre de ma façon de combattre, de parer, de riposter.

« Et pour le reste, quel intérêt à parler des morts, ils appartiennent au passé. »


Cette fois ci, je prends l’initiative, rompant complétement avec la V du début de notre confrontation. Je volte, virevolte, précise comme une torsion de lame, tranchante et vive. Je déchaine sur lui tout mon talent, à la fois sauvage et ondoyante, implacable et chaotique, imprévisible. Il n’y a plus rien de cette femme qui se pliait à ses mouvements, refusant l’affrontement, suivant son rythme et ses coups, plus rien de cette fatigue suintante de mes muscles endoloris par l’effort. Je suis directe, brutale, travaillant chacune des ouvertures, des failles qu’il présente en lui imposant l’agressivité de mes enchainements. Je m’engouffre dans les défauts de sa garde, frappe du plat de la main son torse gainé de cuir, son plexus, insufflant comme une explosion de Force au contact pour décupler ma puissance et voler la sienne. Mon contact devient délétère, toxique. J’appelle la Force , touche par touche, impulsion après impulsion, discrètement afin qu’il ne mesure pas l’étendue de nos ressemblances. Chaque coup porté sur lui, chaque coup qu’il me porte lui arrache davantage de son énergie à mon profit jusqu’à ce que l’épuisement couvre son visage de sueur.

« Abandonne… » murmurais-je à son oreille alors que j’affermit ma prise, jetée sur son épaule comme un sac, mon bras autour de sa gorge, une jambe entourant sa taille alors que mon autre genou se fige dans le bas de ses reins.
Ses'kai Mora
Ses'kai Mora
Messages : 278
Eclats Kyber : 80
La réponse de V-erte ne se fit pas attendre, et lui fit froncer les sourcils. Est-ce qu'elle insultait les Siths, ou bien elle remettait en question sa vraie valeur en prétendant que les battre n'était pas un exploit ? Le Thyrsian avait tendance à pencher pour la première option, puisqu'ils semblaient faire jeu égal, il serait très stupide de sa part de le critiquer. Sauf pour essayer de le déconcentrer, mais si la remarque visait les Siths, il ne pouvait qu'en approuver la pertinence.
Il lui retourna un sourire féroce lorsqu'elle répondit à son autre question. On pouvait comprendre que son menton, qui qu'il soit, a trépassé...et qu'elle soit sincère ou non, Ses'Kai ne pouvait qu'approuver son désintérêt affiché pour le passé pour mieux savourer le présent.


"Ha ! voilà qui est bien parlé."

On ne meurt jamais demain, alors pourquoi s'en soucier ?
Changeant subitement d'attitude, l'autre gladiatrice se rua sur lui comme une furie en tournoyant et tempêtant. Elle prend même le dessus dans l'engagement, mais c'est loin de lui déplaire. Fatigué par sa débauche d'énergie précédente, le Thyrsian a du mal à tenir l'allure mais ne se prive pas de mettre à l'épreuve ses réflexes et ses talents de riposte. L'affrontement frontal a toujours été sa spécialité, et il s'enjaille allégrement que la Mirialan lui en propose un de toute beauté, conscient que la conclusion du duel approche.

Cela dit, les choses prennent vite une mauvaise tournure. Il se sent faiblir, ralentir de plus en plus, ses forces lui échappant un peu plus à mesure que leur ballet frénétique et il prend de plus en plus de touches...mais elles ne lui font pas vraiment mal. Alors que lui continue à frapper, projetant de plus en plus rarement ses poings comme des coups de fouet, mais ne semble pas infliger de dommages.
Ses'Kai commence même à s'étonner de se faire à se point dépasser alors que cette gonzesse est en pleine forme. Ce n'est pas normal, il est bien plus endurant que ça et elle, elle était fatiguée aussi au début du dernier round. Le Jûyo est exténuant, mais pas au point de le mettre hors-jeu !
Un titillement, un picotement léger derrière la nuque, que son esprit avait jusqu'alors écarté en l’interprétant à tort comme la présence dérangeant de sable ou de sueur sur son cou lui donna l'indice.
Un sixième sens semblait clignoter, à chaque fois qu'ils se rentraient dans le lard et qu'il en ressortait plus épuisé et elle rayonnante. Ou alors c'était une autre facette de son instinct guerrier, qui reconnaissait là une capacité souvent appréciée des Siths qu'il avait déjà subi.

Il comprit trop tard, trop concentré sur le combat et trop peu plongé dans les arts spirituels pour déceler à temps la ruse de V. Elle se plaque sur son épaule, s'enroulant autour de sa gorge en lui collant un genou dans le dos, alors qu'enfin la lumière se fait dans son esprit et qu'il est au bout du rouleau.
Une adepte de la Force. La dernière chose qu'il pensait rencontrer ici. Et comme si ça ne suffisait pas d'être mis à mal, le duelliste se retrouve profondément confus. Qui est-ce ? Jedi ? Sith ? Amie ou ennemie ? Qu'est-ce que l'un ou l'autre pouvait bien faire dans une arène pourrie comme celle-ci ?
Sauf que l'étreinte ne l'aide pas à réfléchir ! Exténué, la constriction l'empêche de reprendre son souffle même s'il peut limiter la casse grâce à son épaisse musculature...mais ce n'est pas suffisant. Faut qu'il se dégager, et vite ! Il pensera plus tard, car Jedi ou Sith, ou quoique ce soit, ce dont il est sûr, c'est qu'elle est son adversaire !

Il agrippa son bras, pour se ménager un peu de temps et d'air. La position et la fatigue ne jouaient pas en sa faveur, mais la puissance pure et la masse si. Ça suffirait pour cette fois. Prochaine étape, régler le problème du genou qui lui faisait un mal de chien et l'empêcher de bouger avec l'aisance qu'il lui fallait.
Une veine gonfla, palpita sur son front alors qu'il rassemblait tout ce qui lui restait de force mentale pour laisser la force l'envahir et augmenter ses capacités, mais bien au-delà de ce que faisaient habituellement les pratiquants d'Ataru. Lui demandait une amplification considérable de sa puissance, de transformer son corps en véritable roc de chair et de sang.
Le Code devrait dire "Il n'y a pas de douleur, il n'y a que celle que j'inflige". Ca serait marrant tiens.

La sape sournoise continuait. Il avait très peu de temps. Grinçant des dents en se tordant, le genou s'enfoncant de plus belle dans son dos, il projeta son poing libre dans la figure de la Mirialan, son imposante musculature ne l'empêchant pas d'être souple. Puis, essayant de profiter de l'opportunité, il bascula soudainement sur l'épaule, pivotant en même temps pour essayer de lui enfoncer la tête dans le sable.
Il se débattit alors sauvagement à coup de coude et de dents, faisant honneur à son surnom de "fauve", jusqu'à ménager un minuscule espace où il s'engouffra et bondit aussitôt sur ses pieds à quelques mètres-là, complètement exténué.
Qu'est-ce qui l'énervait le plus, d'être sur le point de perdre ou de s'être fait avoir par négligence ? Les deux se valaient, et le mettait encore plus en rogne.

Ses'Kai profita d'avoir quelques secondes pour réfléchir, essayant de se demander qui était cette foutue chienne verte. Un Sith ? Il n'aurait pas décrédibilisé ses semblables. Il n'aurait sûrement pas non plus tenté de lui faire déclarer forfait plutôt que de juste le tabasser jusqu'à l'inconscience. Et puis, ces débiles de l'Obscur n'aurait pas combattu dignement ou avec finesse. Ils auraient jeté des éclairs en ricanant comme des idiots.
Une Jedi alors ? Mais qu'est-ce qu'une Jedi foutrait dans cette arène !? Lui c'était particulier, il était gladiateur depuis sa naissance ! Impossible d'y trouver un autre Gardien ou un de ces boulets de Consulaire...une Sentinelle peut-être ? Comme Exa'Ren ? Le Thyrsian était sceptique, car les lames-jaunes agissaient plutôt sur les frontières, loin de tout...
Mais il n'ignorait pas que leur maître mot était "adaptation". De tous les Jedis, c'étaient les meilleurs en matière d'infiltration et de récolte d'information. Or, quoi de mieux pour gagner la confiance du bas peuple et écouter ses ragots que de devenir son champion préféré ?
Moui...ça avait du sens. Et s'il la battait, ça allait mettre en péril sa mission. Ca valait mieux de se dire qu'il allait juste se prendre une dérouillée car elle avait été plus intelligente que lui.

Puis, pendant un instant, il leva les yeux sur la foule. Alors Ses'Kai se demanda ce qu'il foutait là.
Qu'est-ce qu'il venait glander, dans cette arène de bouseux à se faire acclamer par des abrutis hystériques ? Ce n'était pas ça qu'il voulait, qu'il recherchait. Le triomphe que lui faisait une foule en délire lorsqu'il abattait son adversaire lui manquait, c'est vrai...mais est-ce que son besoin de gloire éphémère l'avait à ce point obsédé qu'il en avait oublié son propre honneur ?
Il était Ses'Kai Mora, non pas une bête sauvage lâchée dans une cage pour amuser le peuple...mais un bretteur d'exception, qui convoitait le rang de Maître d'Armes de l'Ordre Jedi. Il ne se battait pas pour le plaisir des autres, mais pour le sien et pour affûter ses talents, repousser ses limites.
V lui avait offert ce qu'il recherchait réellement. Pas ces anonymes crétins. Il fronça les narines, se renfrognant profondément en sentant le dégoût et la colère l'envahir, envers lui et ce peuple qui lui semblait encore plus enfermé que les gladiateurs, derrière leurs grilles.


"Tu veux la victoire, V-erte ? Je te la laisse cracha-t-il presque, toujours épuisé mais sans même plus faire attention aux signaux d'alarme de son corps Mais tu me devras la vérité en échange...ou un vrai combat."

Sa main s'égara par réflexe au niveau de sa hanche, là où il portait habituellement son sabre-laser...et ne rencontra que le vide. Le Thyrsian se sentit alors encore plus stupide qu'avant. Lui qui était tellement fier de ses talents d'escrimeurs qu'il cultivait littéralement depuis son berceau de déchets et d'être un Jedi, un élu de la Force...il s'était enorgueilli en tant que troufion lambda de tabasser d'autres trouffions lambda, à coup de poing.
Mais quel imbécile il faisait...sa plus grande défaite, et elle était amère et serait longue à digérer, c'était face à son propre orgueil.
Darth Velvet
Darth Velvet
Messages : 1060
Eclats Kyber : 0
Mon bras enroulé sur sa gorge, mon corps pressé contre le sien, et mes lèvres proches de sa peau d’obsidienne, je ressens contre moi chacun de ses mouvements, chaque muscle qui se tend et se détend, les battements frénétiques de son cœur emprisonné, la pulsation erratique de ses veines. Il se débat, bataille pour m’arracher de lui, avec la hargne de celui qui se sait acculé, de celui qui refuse l’inévitable sans le flamboiement d’un dernier baroud d’honneur. Et s’il parvient à se débarrasser de mon étreinte, dans une explosion de volonté et de Force mêlées, je suis dans son regard farouche, le déroulé de ses pensées… Et son abandon.

« Tu veux la victoire V-erte ? »

« Tu sais bien que oui. »

« Je te la laisse, mais tu me devras la vérité, en échange. Ou un vrai combat. »

J’avance d’un pas, sans acrimonie, la démarche féline et chaloupée, comme si notre affrontement n’avait pas laissé sur moi les empreintes douloureuses et des marques de fatigue qui jalonne sa silhouette et son visage

« L’un ou l’autre… » confirmais-je « … à ta convenance, bien que je me doute que le premier n’ira pas sans le second. »

Il y a comme un silence dans les gradins. Un vide. Un instant de flottement. Les yeux se dardent sur nous, hagards ou interrogatifs, comme s’ils ne comprenaient pas que le combat entre nous s’achève sans que davantage de sang ne soit versé sur l’autel de la gloire et de leur plaisir malsain. Surement ne voit-il pas l’épuisement sur les traits du Fauve, l’affaissement de ses épaules ou sa respiration hachée. Le seul fait qu’ils constatent, c’est que lui et moi sommes encore debout, l’un en face de l’autre. Pour eux le spectacle ne peut se terminer avec deux combattants encore aptes à se déchirer.

« Allez ! Bordel ! Frappe cette connasse ! » hurle une voix déchirant ce silence si intense qu’on pourrait le trancher d’un coup de sabre.

« J’ai parié sur toi, le Fauve ! Bouge ton cul ! » enchaîne une seconde, à l’opposé de la première.

Les sifflets jaillissent de partout. C’est impressionnant de voir comment une foule, un instant plus tôt au paroxysme de son amusement, peut se muer rapidement en un serpent venimeux. Comme si déclarer forfait, pouvait enlever toute la beauté ou l’intensité de notre duel. Mais eux ne sont pas là pour admirer le talent guerrier des gladiateurs, ou leurs savoirs faire, ils ne connaissent que l’argent des paris et l’exaltation primale de la violence. Un twi-lek se lève sur ma gauche, à un pas de cette grille nous séparant de la colère grondante de ces déçus, pour venir se coller aux barreaux et les secouer dans une bordée rancunière d’insultes. Il harangue les rangées d’anonymes derrière lui, et, sous sa diatribe, les insanités se mettent à pleuvoir et inonder l’arène. Je demeure imperturbable, dressée et fier au milieu de la piste, mes yeux se noyant dans les siens, l’azur se teintant, peut-être, d’une pointe d’inquiétude.

Est-il possible que les organisateurs abandonnent à un public belliqueux, leurs combattants ? Oui … sincèrement je le pense. Pour juguler une montée en pression. Et c’est ainsi que des arènes, on évolue au lynchage, que les spectateurs deviennent partie prenante, que les désirs de violence se muent en besoin et que la populace saute le pas entre observation et action. Je me demande à quel instant cette crainte se grave sur mon profil, peut-être lorsque l’arbitre se glisse entre nous, nous sommant de reprendre notre combat, ou bien quand cette masse de ces visages sans identité, se pressa davantage contre la cage au point de la faire vibrer dans ses fondations.

« Nous déclarons l’un et l’autre forfait. » tonnais-je d’une voix qui ne souffre pas la contradiction, la Force tissée dans chacun de mes mots avec tant de force qu’un silence étrange s’abat sur nous.

L’arbitre s’incline, la porte de la cage grince en se relevant, nous ouvrant une voie de sortie vers les coulisses de l’arène

« L’impressionnante V, et le terrible Fauve de Thyrsus reviendront pour s’affronter de nouveau mes amis ! Mais puisqu’ils sont de forces égales au point que l’un et l’autre doivent déclarer forfait… ils s’affronterons armés pour votre plus grand plaisir ! » déclame-t-il derrière nous, à la foule, détruisant leurs apathies éphémères d’une annonce effrontée.

Il y a des applaudissements, des rugissements, mais ils s’effacent à mesure que nous avançons dans le souterrain jusqu’à un vestiaire. J’attrape l’une bouteille d’eau laissée à l’attention des gladiateurs, la lance à cet adversaire coriace, avant de porter la mienne à mes lèvres et étancher la soif de notre combat.  Puis, nonchalamment, je m’appuis, épaule contre un mur, suivant du regard l’homme.


« Tu es un adversaire coriace… mais je suis à peu près certaine que tu n’as pas mis dans l’arène tout ce que tu as dans le ventre. »

Je soupire, tout en continuant de l’évaluer, comme si je pouvais percer d’une œillade cette surface obsidienne pour lire le courant de ses pensées, de sa vie.

« Je suis particulièrement étonnée de croiser un jedi… tu es un jedi, n’est pas, chasseur de Siths ? » demandais-je d’une question qui n’en est pas vraiment une avant de continuer « … dans un endroit comme celui-ci. Je m’interroge sur les motifs qui peuvent contraire un membre de cet ordre à jouer du poing avec autant d’hargne. De deux choses l’une.. ou tu es ici en mission, auquel cas j’espère ne pas avoir mis celle-ci en péril. Ou bien tu es ici pour un motif personnel… et pour trouver un exutoire à tes émotions. »

Je n’attends pas réellement de réponse, en vérité, je m’attends même à ce qu’il réfute mes hypothèses d’un balayement de main ou d’une grimace carnacière. Mais il n’y a pas besoin de mots pour apporter une explication. Il suffit d’observer les paroles du corps, celles, inconscientes, que l’on révèle à notre esprit défendant. Le plissement d’une bouche, la contraction du muscle de la joue, l’attitude de la posture. Autant d’indices qui accusent ou corroborent mes conjectures.

« Mais j’imagine que tu n’attends pas de moi, que je légifère sur tes occupations… plutôt que je fasse la lumière sur les miennes… Je t’ai promis la vérité. Que veux-tu savoir, exactement ? »
Ses'kai Mora
Ses'kai Mora
Messages : 278
Eclats Kyber : 80

Malgré le fait qu'elle pourrait aisément le charger, profiter de son nouvel avantage pour juste écraser le Thyrsian...V semblait plutôt satisfaite de la tournure des événements. Ses'Kai trouva même plus qu'appréciable qu'elle soit prête à s'exécuter à l'une ou l'autre de ses conditions...et consciente que pour le duelliste, les deux allaient souvent de pair.
Le public commença à s'exciter, à les huer et se ruer sur les barrières alors que ça faisait au moins trente secondes que personne ne s'était tapé. Tss...bande de misérables chiens ! Dès qu'ils s'ennuyaient pour des histoires d'argent, ils commençaient à secouer la cage qu'ils acclamaient un instant plus tôt, comme s'ils voulaient la casser.
Qu'ils essayent songea le Thyrsian, qui regretta décidément de ne pas avoir son sabre laser. Faucher cette masse stupide jusqu'à ce qu'il n'en reste aucun aurait été un juste traitement pour cette bande d'abrutis !

La Mirialan grimpa de deux échelons d'un coup sur l'échelle de son estime, lorsqu'elle choisit de ménager l'orgueil de son adversaire qui avait pourtant abandonné en déclarant elle aussi forfait. Elle l'avait dit-elle même, elle voulait la victoire, et si ce geste l'impressionna, Ses'Kai n'en comprenait pas la raison.
Ou alors, la victoire était moins importante pour elle que de se garder le Jedi sous le coude... Il laissa cette interrogation de côté, conscient qu'il aurait bientôt le temps d'y réfléchir, alors que l'arbitre, ce vieux rapace, excitait à nouveau la foule en promettant une revanche des champions mais à l'arme cette fois.
Autant revenir dans cette arène de bouffeurs de chaussettes ne l'intéressait pas le moins du monde...autant faire la deuxième manche au sabre-laser était déjà dans ses plans. Finalement, Ses'Kai préféra hausser les épaules et suivit V-erte hors du ring.

Elle n'affichait aucune rancune, culpabilité ou colère. Juste...une espèce de fausse indifférence un peu déconcertante tandis qu'elle lui jette une bouteille d'eau qu'il s'empresse de vider. Peu après, elle revient le flatter. Et si ses mots font mouches, le duelliste adorant qu'on reconnaisse ses talents - en particulier de la part d'adversaires dignes de ce nom - il n'en reste pas moins méfiant.
En succombant à son propre orgueil, il s'était retrouvé à se battre pour rien, juste comme une pauvre bête en cage, avec encore moins d'enjeux qu'autrefois. "Le Fauve"...voilà un nom qui lui était bien trouvé. Alors hors de question de laisser cette petite futée l'amadouer par de belles paroles. Elle était trop forte, alléchante et maligne pour être tout à fait innocente.

Le guerrier croisa les bras en acquiesçant lorsqu'elle le désigna comme Jedi. V paraissait n'avoir qu'un très léger doute quant à son identité, si léger que le confirmer n'était même pas nécessaire, mais il s'autorisa un sourire à l'appellation de "chasseur de Siths". Voilà un terme bien agréable à ses oreilles.
La Mirialan enchaîna ses réflexions, visiblement aussi curieuse que lui quant à la présence d'un autre utilisateur de la Force dans ce trou à misère et elle était vraisemblablement très lucide. Par contre, Ses'Kai leva un peu plus haut les barrières visant à le protéger, car ce qu'il craignait était confirmé...presque. V n'était pas une Jedi. Elle parlait de l'Ordre comme quelqu'un de distant.
Il plisse les yeux pour l'étudier en détail, comme pour essayer de la lire. Sauf qu'à part profiter de sa silhouette agréable, ça ne l'aide pas beaucoup...car le vrai trouble est là. Elle n'est pas Jedi, mais n'est pas un Sith. Clairement pas.
Elle n'est pas une ennemie, car elle ne lui veut aucun mal - sacrifiant même sa propre victoire pour ménager le Thyrsian, et s'inquiétant de saboter son éventuelle mission - mais si elle est si puissante sans être purement de l'Ordre...alors il ne peut pas se résoudre à l'appeler une alliée.
Encore qu'éventuellement, elle pourrait être une ancienne Jedi qui a quitté les tapettes...ou alors dont le maître est un déserteur, et qu'il souhaiter former une apprentie libre des contraintes stupides du Temple. Ses'Kai dressa un sourcil dubitatif en se disant que le résultat n'était pas si mal après tout.

Trop de questions à la fois. Il finit par fourrer tout ça dans un sac et se concentrer plutôt sur le moment, tandis que V-erte s'annonçait prête à tenir sa promesse. Hé bien voilà ! Au lieu de se casser la tête, c'est elle qui allait lui répondre.


"Je pense que tu n'es ni Jedi, ni Sith car elle semblait tenir en bien faible estime les uns comme les autres pourtant tu manies la Force, et pas les sorts les plus lumineux."

L'absorption de vie était un sort de l'Obscur, il en avait déjà fait les frais sur Dubrillon, ce qui prouvait qu'elle n'était pas du côté de l'Ordre, mais en même temps il était évident que la Mirialan ne servait pas leurs ennemis.
Préférant laisser ce genre de questions de côté, ou attendant que la gladiatrice y réponde elle-même car ça ne lui servait à rien de se casser la tête tout seul, Ses'Kai choisit de mettre les deux pieds dans le plat.


"Alors qu'est-ce que tu es ?"

Le Thyrsian aurait volontiers demandé aussi la raison de sa présence ici. Elle, elle paraissait à la recherche de quelque chose car la victoire n'était pas une simple question de fierté personnelle pour elle...pourtant elle n'avait pas hésité à la reporter pour pouvoir discuter avec lui. Autant dire que ça foutait un joli bordel dans sa tête.
Cela dit, si ça pouvait attendre la revanche, ça pouvait tout aussi bien attendre qu'il tranche la question de son identité. Son vrai nom importait peu, mais son camp oui. Peut-être n'était-elle qu'une déserteuse, comme Emhyr qu'il avait arrêté il y a quelques temps, avec l'aide de l'autre rouquine...mais Ses'Kai en doutait. La Mirialan ne lui était absolument pas familière.
QUoique ? En y regardant plus attentivement, ses traits lui étaient vaguement familiers...enfin. Il la confondait sûrement avec quelqu'un d'autre. Même si cette impression s'était faite plus vive en songeant au renégat, le Thyrsian préféra reporter cette question là également.
Chaque chose en son temps, comme on dit, et la jolie gladiatrice paraissait prête à lui en accorder pas mal.
Darth Velvet
Darth Velvet
Messages : 1060
Eclats Kyber : 0
 Question épineuse que celle qu’il amorce dans le silence des coulisses, alors que plus loin, dans un contraste saisissant, le stadium s’embrasse de cris et d’applaudissement d’une foule ivre de violence pour ne devenir qu’un filet tout juste audible. J’inspire lentement, pour m’autoriser un instant de réflexion sur cette réponse qui ne peut qu’influencer notre relation à venir. Parfois il ne faut qu’un mot, qu’une intonation, qu’une interprétation mal venue pour qu’une situation ne s’envenime, et l’idée d’avoir à affronter de nouveau ce Fauve, ne m’inspire aucun plaisir.Pas si l’enjeu se solde de nos vies.

« Tu es proche… et en même temps tu fais erreur »

Existe-t-il une réelle façon de présenter celle que je suis sans éveiller son instinct de chasseur de sith. Probablement pas. Pourtant je me suis engagée à lui offrir la vérité, aussi, je ne peux laisser le mensonge franchir mes lèvres sans entacher mon honneur, mon intégrité ou ma loyauté. La vérité il souhaite. La verité il aura, brute et véritable, et qu’importe si elle emporte en son sillage, les prémices futures de nos fureurs, et du fracas de nos batailles.

« Une part de moi est jedi et se souvient du Temple, de ses couloirs où les padawans chuchotent entre les cours, de ses apprentissages ou de la première fois que l’on manie un sabre. Mais une facette de moi est sith, toute en murmures sombres de colère et de vengeances, de cette noirceur qui imprègnent les murs de Korriban et des hurlements des apprentis échouant aux épreuves. Je suis sith…. Jedi.. Et pourtant je ne suis ni l’un ni l’autre. Tu me demandes ce que je suis… usuellement je réponds que je suis juste une femme, éprise de liberté et qui arpente un chemin qu’elle s’est choisie. »

Je me décolle de la paroi, et, sous mon apparente nonchalance, la guerrière en moi se prépare à la possibilité que cet homme, sans attendre davantage, se jette sur moi.

« Mais il me semble que tu ne te satisferas pas de cette réponse… Alors, je te dirais juste que ces deux Ordres ne trouvent pas ou plus d’écho en mon sein, qu’ils ne sont que des dogmes stériles régentés par des préceptes incomplets, que ma voie n’est pas de cette engeance qui s’impose à autrui par la force en s’imaginant qu’elle est la voix de la raison alors qu’elle est juste corrompue par une vision tronquée. »

J’avance audacieusement vers le gladiateur.

« Je n’ai pas de querelle envers toi, même si j’abhorre les enseignements et la philosophie que tu représentes, et mes revendications à l’encontre de ton Ordre se sont tues avec le temps, bien que sa trahison laisse en moi, ses stigmates. Je n’en désire pas, pas plus que je ne veux de ce combat qui couve entre nous. Mais, je comprendrais, que tu le convoites, chasseur de siths. J’aimerais juste pouvoir te convaincre de laisser ta lame au fourreau... que ce n’est pas de moi que le premier coup viendra. »

Je me saisis d’une serviette, déposée sur un banc à l’attention des combattants de l’arène. Le tissu est rêche, lorsque j’essuie mon visage de son fard. Un peu comme si m’ouvrant à lui ainsi, je me sentais l’obligation de laisser tomber le masque de V pour lui laisser apercevoir, sous la croute de peinture noire séchée, l’esquisse de celle que je suis, de Velvet. Il n’y a rien de plus à ajouter. La réponse à ce que je suis est tombée, comme cette serviette, sur le sol glacé des vestiaires. Avec sincérité, honnêteté. Par respect pour ma promesse. Par respect pour ce guerrier farouche, qui, je le sais pertinemment, serait un adversaire mortel s’il se laisse guider par sa soif destructrice de jedi en croisade.

« Comptes-tu achever ce que nous avons commencé dans l’arène, Jedi ? » incise ma voix, écho tranchant entre les parois carrelées de cet endroit.

Mon regard s’érige contre lui, toutes en nuance de bleu et d’azur. S’il plonge dans ses eaux, je ne doute qu’il lise les sentiments que je laisse émerger sur leur surface miroitante. L’intégrité, et la franchise sans trace de duperie mais aussi, certainement, une détermination sans faille.

« Velllllllllllllllllvettttttttt ! Vellllllllllllllllllllllllllll ! » clame une voix trop familière au derrière de moi, accompagné du pas lourd d’une course, et du sifflotement d’un souffle peu habitué à l’effort.

Le bruit s’arrête précipitamment, me laissant deviner sans le voir, que Barb’s s’est figé .

« Euh… Vel… V ? » bredouille-t-il en prenant note inconsciemment de la tension qui règne et de sa bourde concernant l’utilisation de mon nom.

« Humm… ? »

« Il… tu sais cet homme, dont je t’ai parlé… »

L’insinuation fait mouche, et je me retourne sur lui oubliant un instant, le Fauve et son regard de prédateur.

« Il est là et… »

Clap… Clap… Clap…

Des applaudissements. Et une voix. Comme un piège venimeux.

« Félicitations à vous deux. Vous avez été tout bonnement magnifiques ! Quelle synergie ! Quelle osmose ! Du grand art ! Je devine en vous un potentiel simplement merveilleux. Mais franchement, pas en tant qu’adversaires, non, vous feriez des merveilles ensemble. Je.. hum.. gère un stadium un peu plus huppé que cet endroit, une arène où vous pourriez remporter un succès plus emballant, notamment en terme de primes. Et surtout vos adversaires seraient d’une toute autre trempe…. Souhaiteriez-vous que nous en discutions ? »
Ses'kai Mora
Ses'kai Mora
Messages : 278
Eclats Kyber : 80

La façon qu'avait V-erte de commencer sa réponse n'augurait rien de bon. Elle entama son récit par son "passé", clairement révolu au Temple Jedi - certainement pour essayer de le brosser un peu dans le sens du poil - avant de parler de Korriban et de se clamer Sith. Sur ces seuls mots, Ses'Kai faillit lui sauter à la gorge, pour la serrer de ses mains robustes ou y planter ses canines, il n'aurait su le dire...mais la curiosité - et la certitude qu'elle n'était pas juste "un peu Sith" - lui firent prendre son mal en patience.
Voici que tombait la vérité, comme elle l'avait promise...et qu'il l'avait devinée. Elle n'est ni Jedi, ni Sith. Un peu des deux, et bien plus pourtant. Mais elle souleva un point qui le toucha, et l'aida à faire redescendre sa rage intérieure. La gladiatrice se disait "éprise de liberté, sur une voie qu'elle s'est choisie". Voilà qui trouvait un écho chez le Thyrsian, un écho puissant...

Et voilà le coup de grâce. Cette étrangère, cette inconnue avouait clairement partager sa propre philosophie. Les Jedis avaient tort, ils se trompaient de voie quoi que puissent en dire les plus fervents fanatiques...la meilleure des preuves était la guerre qui faisait actuellement rage. Mais les Siths n'étaient pas plus clairvoyants, car obsédés par le besoin de se prouver quelque chose à tout prix. Chaque camp prône une seule facette de la Force, alors que la Force se doit d'être appréhendée comme un tout, comme une arme.
Même un Jedi trouverait stupide de n'utiliser que la poignée de son sabre laser, et un sith d'en faire de même avec seulement la lame...pourtant c'est ce qu'ils faisaient avec la Force. Hélas, la première personne, digne de respect qui plus est et franche, qui partage enfin son opinion controversée...est une déserteuse, une traîtresse.
Que faire ?

Tandis qu'il réfléchit, déchiré entre de trop nombreux choix qui l'attirent, V conclut sa diatribe par une déclaration, du corps et de la voix à la fois, qui ne fit que semer encore plus de trouble dans l'esprit du duelliste. Elle partageait sa philosophie, en majeure partie du moins, et reconnaissait ses talents. La Mirialan le respectait, autant qu'elle craignait qu'un véritable combat s'engage car elle savait que l'un des deux ne s'en relèverait jamais...sans pouvoir dire lequel. Il était du même avis, une fois de plus.
Et...il s'autorisait à croire qu'elle l'appréciait, car ce duel elle n'en voulait pas. S'il devait avoir lieu, V serait prête à le poursuivre jusqu'au bout, et la tentation était grande. Très grande même, plus pour surpasser cette formidable gladiatrice que pour chasser la part de Sith en elle, mais...le Thyrsian sentait que ce serait stupide d'en arriver là maintenant.
Il y avait tant à apprendre d'elle, par elle. Le Jedi avait enfin trouvé une voix qui puisse lui répondre avec un esprit ouvert et courageux, la dernière chose qu'il souhaitait était de la réduire au silence.
Vile tentatrice qu'elle était, V-erte le défia presque lors d'une dernière réplique. Piqué au vif, plus par l'intensité de son regard qui l'invitait à engager une ultime lutte en usant de toute leur véritable puissance, Ses'Kai faillit accepter cette terrible invitation. Mais il avait déjà pris sa résolution, et croisa plutôt les bras, comme pour repousser la tentation...ou s'empêcher d'avoir un geste malheureux.


"Non. Pas aujourd'hui."

Car à n'en pas douter un seul instant, le Thyrsian rêvait d'une revanche à armes réelles, qui le ferait encore progresser en tant que bretteur, l'approchant pas à pas du suprême piédestal : celui de meilleur duelliste de la galaxie. Mais ça ne serait pas ici, et pas maintenant.
Un intrus s'immisça soudainement dans la conversation aux dents serrés, avec une course ridicule et des cris d'adolescente qui vraisemblablement appelaient la Mirialan. Brièvement, le Jedi nota qu'elle s'appelait Velvet, avec un nombre indéterminé de "l" et de "t" visiblement.
Velvet...

Ignorant le bref échange entre les deux personnages, Ses'Kai fronce encore un peu plus les sourcils et plonge plus profondément si c'était possible son regard sur la Mirialan car soudainement ce visage lui est vraiment familier, et son nom n'est pas inconnu.


"Velvet..."

Oui...il l'a déjà vue quelque part. Sûr et certain, il en miserait sa barbe ! Mais où était-ce ? Le nom de Zaknafein lui revient en tête, mais ce sale traître - point qu'il partage avec elle - s'était acoquiné d'une Twi'Lek et non pas d'une Mirialan. Mais peut-être que...
Un nouvel intrus vient saboter ses réflexions, alors qu'il approchait de ses révélations. Immédiatement, Ses'Kai le prend en grappe, détestant ses manières, son ton qui ne lui accorde ni bienveillance ni honneur à première vue. Il a plutôt l'air d'un sale fumier impatient d'exploiter des experts du combat pour se remplir les fouilles, sans se soucier un instant d'eux.


"Si tu veux du succès, fais s'affronter à mort des politiciens. cracha le guerrier d'un ton acide Tu serviras au moins à quelque chose, au lieu d'être juste un rapace à la recherche d'esclaves pour ton seul gain."

Seuls les Siths, qui en étaient l'apothéose avec supplément stupidité, insupportaient plus le Thyrsian que ce genre d'individus. Il puait carrément l'arnaque et l'exploitation, tout ça au nom de l'argent. Beaucoup avec pris un coup de sabre pour moins que ça.
Il négligea totalement ensuite le recruteur, affichant clairement que lui et lui seul déciderait de quand et où il se battrait et reporta son attention sur Velverte.
Et soudain, la lumière se fit dans son esprit.


"Ah ! Je sais où je t'ai déjà vue s'exclama le duelliste en la pointant d'un doigt accusateur T'es la fille sur les boites de Krousti'pops au caramel !"

Le Thyrsian était persuadé que c'était une Mirialan qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau sur ces fameux cartons de céréales. Enfin, du moins à une époque. Peut-être. Probablement. Bientôt il recroisa les bras en soulevant un sourcil sceptique. Plus il y pensait, plus Ses'Kai se disait que son raisonnement ne tenait pas du tout debout...pourtant, le Jedi restait convaincu que cette tête était affichée quelque part.
Pourquoi y'a pas un sort de Force qui permet de retrouver la mémoire, hein ? Enfin...là aussi, le duelliste se demande s'il n'y en aurait pas effectivement un...mais qu'il ignorerait totalement, lui et son désintérêt avoué pour les arts spirituels. Crétin, va.
Darth Velvet
Darth Velvet
Messages : 1060
Eclats Kyber : 0
La déconvenue du nouveau venu est aussi vive que cette grimace, qui, fugitivement, barre sa bouche d’un rictus crispé. Mais le masque ne tarde pas à retomber sur ses traits fins d’aristocrate, alors qu’il passe sur le jedi, un regard venimeux et un sourire acide.

« Les politiciens ne font pas des combattants très intéressants. Ils se cassent vite, hurlent rapidement et pissent dans leurs frocs comme des gamines apeurées. Un genre de spectacle des plus navrants, si l’on peut parler de spectacle. Si je voulais assister à des bousculades ou des tirages de cheveux, je m’adresserais probablement à eux. En l’occurrence, il est question ici, de véritables défis et de prix à la hauteur des efforts fournis. » insiste-t-il, en choisissant d’ignorer ostensiblement le refus et l’indifférence du Fauve.

D’ailleurs, comme fait exprès, comme pour narguer davantage l’humain, celui-ci tend vers moi son doigt accusateur avec un air de… petit garçon ravi de sa trouvaille ?

"Ah ! Je sais où je t'ai déjà vue.T'es la fille sur les boites de Krousti'pops au caramel !"

Malgré moi, malgré la présence de cet autre qui revêt pour mes investigations un intérêt tout particulier, je ne peux retenir ce sourire qui fend mes lèvres, ce rire qui en franchit le seuil et secoue légèrement mon corps d’une vague d’amusement.

« Je ne sais pas, je préfère les Cho’co Loops… mais honnêtement je doute que ceux du conseil aient envahit les espaces pub des boites de céréales pour moi. »

Le tapotement d’une semelle contre le carrelage m’arrache à cet intermède, prélude d’ennuis futurs. Parce que s’il envisage d’avoir vu mon visage, ou mon nom, sur ces stupides encarts prévus pour les avis de recherche galactiques, placardés sur les gouters pour enfants, c’est probablement qu’il les a aperçus sur ces affiches de mise à prix dont j’orne le papier holographique. Et de là à ce qu’il s’en souvienne… il ne reste qu’un pas.

« Mon camarade n’est pas intéressé. Mais à dire vrai, je le suis, moi. »

L’inconnu me toise, sa main vient lisser son menton, et ses yeux s’étrécissent, calculateur.

« Non. Vous deux, ou personne. Je vous laisse le loisir de tenter de le convaincre. Venez Barn’, laissez votre pouliche s’occuper de celui-là»

Je grince sous cette appellation, regrettant un instant de ne pouvoir faire sentir à cet ordure pomponnée le goût acre du sang sur sa langue et celui de la douleur dans chacune des cellules de son corps précieux. Mais je ne le peux. Je ne le dois. Pas si j’envisage de retrouver ma sentinelle sauve. Aussi, je ravale l’envie de passer mes doigts autour de son coups, comme un collier de perles expiatrices et me retourne sur le jedi.

Comment pourrais-je convaincre cet homme de me suivre dans cette nasse qui se profile à l’horizon. Oui parce qu’il s’agit bien là d’un piège, d’un traquenard, d’un appât joliment attirant qui ne rêve que de refermer ses mâchoires sur nous. Sinon, Eliot n’aurait pas disparu. J’inspire lentement. Quel autre choix, pour moi, de suivre les cailloux qu’il a laissé à mon attention , d’arpenter la route qu’il a suivi sur mes ordres, et qui mène invariablement à sa disparition.

« Puis-je te convaincre d’accepter avec moi, sa proposition ? Et oui… je sais, elle sent le coup fourrés et les ennuis à des miles à la ronde. »

Je pourrais lui offrir le genre de combat dont il se délecte, lui offrir l’opportunité et même le motif à m’engager du bout de sa lame. Mais en vérité, je n’ai aucune envie de le manipuler de la sorte, je ne suis pas faite de l’étoffe sournoise et hypocrite des traitres. Au lieu de quoi, je demeure fidèle à moi-même, sincère et franche. Au pire, s’il refuse je trouverais une autre solution. S’il négocie et bien…. Nous negocierons.

« Mais il me faut absolument aller dans les arènes de cet humain. Pas pour la gloire ou ses stupides récompenses, si elles existent et ce dont je doute fort, mais pour retrouver l’un des miens.
Ses'kai Mora
Ses'kai Mora
Messages : 278
Eclats Kyber : 80
S'il fallait accorder un seul point positif à l'autre machin là qui a débarqué, c'est qu'il pense plus ou moins la même chose que le Thyrsian à propos des politiciens. Enfin, on s'en fout. La Mirialan elle se met à rire, quelque chose qui devait être exceptionnellement rare, se dit Ses'Kai. Cependant, sa référence au Conseil le laissa songeur. Dit comme ça, ça faisait un peu avis de recherche, et comme elle était une ex-Jedi...
Un avis de recherche sur un utilisateur de la Force de haut niveau...ouais, ça lui faisait dangereusement penser à nouveau à Zaknafein et sa copine, et de mémoire ils ne sont pas les seuls à être placardé un peu partout. Se faisant cette réflexion, le duelliste la fixa avec une méfiance grandissante. Et si...
Mais voilà déjà que le grippe-sou relance les problèmes immédiats. Il veut tout, pas de compromis. Cela pourrait être respectable, si ce n'était pas juste une histoire de fric. Et en plus il se tire comme un prince, laissant à Velverte le soin de faire tout le boulot. Mais quelle espèce de fumier ! C'est lui qu'il faudrait balancer dans l'arène !

Cependant, la Mirialan semble étonnamment...soucieuse. Et à cette attitude, alors qu'elle commence à chercher une façon "polie" de le faire accepter la proposition, le Thyrsian devine qu'il y a Krayt sous roche. Quelque chose de bien plus grave se trame, si cette nana d'enfer est prête à se jeter tête baissée dans un piège en compagnie d'un potentiel ennemi aussi dangereux que lui.
Elle semble presque désespérée même, vue sa façon d'hésiter, de chercher LA formulation parfaite pour le convaincre de l'aider dans cette aventure à la noix. Il ne peut s'empêcher d'apprécier toutefois cette marque de respect, preuve qu'elle tient en estime sa force et son honneur.
Et enfin, elle avoue. Elle a perdu quelqu'un, et cette arène peut lui apporter la réponse. Ses'Kai commence à comprendre vaguement la trame qui se dessine, et qui explique la présence d'une telle guerrière dans ces lieux pitoyables.


"Fallait commencer par-là ! J'sens qu'il y a plus de pépins qu'il n'y parait avec toi, mais on tranchera ça en temps voulu."

Cette affaire de "familiarité" le dérangeait profondément. Il craignait de s'engager aux côtés de quelqu'un qu'il aurait du combattre, et non pas aider. De plus, elle était une déserteuse, une demi-sith, et très certainement des dizaines d'autres trucs pas nets derrière. Et franchement, ça lui frisait les moustaches de devoir aider le genre de personne qu'il abhorrait normalement par-dessus tout.
Mais elle avait combattu avec noblesse, et lui offrait un respect et une compréhension qu'il ne rencontrait que rarement. Même si la Mirialan lui retournait le cerveau, il l'appréciait. Au nom de l'honneur, le Thyrsian ne pouvait pas juste l'abandonner alors qu'elle avait besoin d'aide.


"C'est l'un des principes les plus basiques de l'honneur : On abandonne pas les copains."

C'était la première règle de l'armée aussi, ne laisser personne derrière. Certes, Ses'Kai n'était pas l'homme le plus précautionneux de ses compagnons...mais car très peu méritaient son respect. Il aiderait la gladiatrice verte, et se poserait les questions plus tard.
Et puis, il n'y allait pas non plus gratuitement. Même si ça puait l'arnaque du siècle, le duelliste avait bon espoir de tomber sur de véritables défis qui mettraient à nouveau ses talents à l'épreuve et qu'il en ressortira grandi, une fois de plus.


"Et avec un peu de chance, on aura l'occasion de lui enfoncer un sabre-laser au fond de la gorge."

Zigouiller ce pignouf en passant serait un bonus non-négligeable. Ses'Kai ne le connaissait pas, mais il ne l'aimait pas, ni lui, ni ce qu'il faisait, ni ce qu'il proposait. C'était bien plus que suffisant.
Darth Velvet
Darth Velvet
Messages : 1060
Eclats Kyber : 0
« Es-tu sûr ? »

Des pépins. Une bien jolie image pour les ennuis que je pressens. Quoi qu’il en soit, je ne peux que m’interroger sur cet homme aux allures de gladiateur, ce Jedi si éloigné des stéréotypes du Temple que, l’espace d’un instant, je doute qu’il appartienne réellement à cet Ordre si austère et froid, si spartiate.

« Je comprendrais, si tu refusais, ou si tu avais d’autres vornskrs à fouetter. Pour être honnête, je ne pensais pas que tu accepterais. Je ne connais même pas ton nom. »

J’inspire lentement, avançant d’un pas chaloupé ombré d’une légère hésitation. Peut-être les présentations, dans une arène n’ont pas le moindre intérêt tandis que la foule scande des pseudonymes épiques sur fond d’encouragements et que les adversaires se jaugent mutuellement pour s’affronter. Mais maintenant, alors que je m’apprête à l’entrainer avec moi sur des chemins de traverses peu recommandables, savoir qui il est me parait presque aussi indispensable qu’une bouffée d’air. Il n’est plus le concurrent, celui à abattre, il est le compagnon et en tant que tel, l’appeler le Fauve me parait déplacé.

« Comme tu l’as entendu, je suis Velvet. Mes amis et mes proches préfèrent Vel. »

Ma main gantée se tend vers lui dans un simulacre de salut si cher aux humains, et, sous une minéralité séculaire, je tente de dissimuler l’imperceptible crispation de ma bouche, la tension de mon corps en anticipation de cette coutume à laquelle je me livre, le cœur au bord des lèvres. Il ne mesure assurément pas la portée de ce geste, pas davantage, j’imagine, que la maitrise que je m’impose pour la laisser suspendue entre nous, telle une passerelle, un engagement… une promesse même. La sienne de m’offrir son aide. La mienne de la lui apporter en retour, lorsqu’il me le demandera.

« Je te revaudrais ton aide… »

Ses doigts enserrent les miens sous cette invite. La ligne de ma bouche se durcit inévitablement à son contact, ma mâchoire se serre, et mon corps entier se raidit avant que je n’ôte presque précipitamment ma main.

« Allons lui annoncer la… bonne nouvelle… »

Je l’invite à me suivre, d’un hochement de tête avant de m’engager dans l’étroit couloir sombre, parsemés de néons souffreteux, et qui conduit, sans nul doute vers la sortie réservée au personnel et aux gladiateurs de cette arène. Nos pas martèlent le sol en rythme, enroulés dans un silence presque monacal. Je me demande où a bien pu filer Barn’s, lui qui est aussi incapable de tenir sa langue que de refreiner sa curiosité. Et assurément, cette silhouette sombre qui s’accroche à mon ombre, a de quoi titiller son avidité. Autant la sienne que la mienne, en vérité. Mais s’il est des mystères dont il se drape, je ne doute pas qu’ils se dissiperont avec le temps et la proximité prochaine de nos relations. Passer autant de temps avec une personne, en suant sang et eau, oblige même les esprits les plus secrets à se dévoiler un peu. Et si cette affirmation est vraie pour lui, elle l’est également pour moi, quoique je sois passée experte à la dissimulation de mes pensées et de mes émotions.

Il ne nous faut pas plus d’une minute pour rejoindre un hall décrépi et complétement vide, notre homme d’affaire volatilisé. Mes yeux se plissent, ma bouche se tord, agacée.


« Où sont-ils passés ? »

J’ouvre la porte. La rue est calme. La nuit profonde.


SHHHHHHHHHHHHAAAACKK !

Ma main se porte à mon cou, par reflexe. Déjà ma vue se trouble, et mon souffle s’écourte tandis que je retire une minuscule aiguille de ma peau.

« C’est … hum … » commençais-je la bouche pâteuse en me retournant vers le jedi lui aussi touché par un projectile au bras. « … na..r..c..o… »


J’inspire. J’expire. Avec difficulté. Comme si une énorme chape de plomb reposait sur ma poitrine, compressait mon abdomen. J’étouffe. Je tousse. Je voudrais repousser cette charge qui m’oppresse d’un étau invisible. Mon bras se soulève. Un instant seulement. Il est lourd, si lourd que je n’arrive même pas à amorcer de nouveau le mouvement. Bon sang ! Je suis où ? pourquoi je ne peux pas bouger ! Je panique, ma respiration erratique se saccade encore plus, et, mon cœur tambourine violemment à mes tempes. La peur gonfle mes veines d’appréhension et je peine à me souvenir des derniers événements. Même mes paupières se refusent à s’ouvrir. Je m’oblige à compter mentalement, pour chasser cette panique qui s’infiltre en moi tel un poison, pour chasser mes démons avides embusqués à la lisière de ma conscience, pour faire taire cette sœur d’ombre et de folie qui susurre à mon âme.

1… Je suis Velvet.

2… Je suis une sentinelle

3… Je suis venue sur Impératrice Teta

4… Pour retrouver Eliot

5… Il a disparu après son dernier rapport sur un usager des arènes

6… J’ai remonté sa piste

7… J’ai rencontré un jedi

8.. Cet homme nous a contacté

9… et on est tombé dans un piège.

Doucement je récupère l’usage de mes muscles, comme si je chassais d’un souffle, au rythme de mon décompte, les vapeurs de cet anesthésiant, de cet engourdissement volontaire. Mes paupières s’ouvrent et je perçois enfin les murs immaculés et vides qui entourent ma couchette, les chaines enroulées sur mon poignet et reliées au jedi allongé un peu plus loin. Il n’ y a rien, ni personne d’autre que nous, dans cette pièce aseptisée éclairée par la lumière crue d’un plafonnier sous grille. Je me redresse, avec langueur. Ses yeux sont clos et ma voix, dans cet espace dénué de meuble, résonne lugubrement sous sa douceur.


« Ses’Kai Mora ? »

Il cille. Soudain, un pan de mur disparait dans la blancheur immaculée, ouvrant une porte sur l’inconnu. Et, au loin, une vibration familière, un écho en filigrane. Il y a quelque chose de familier dans ce bourdonnement, dans ce froissement à peine audible que je devine.

« Tu es conscient ? Parce que je crois qu’on nous invite »

A quoi exactement ? A rien de plaisant… probablement….
Ses'kai Mora
Ses'kai Mora
Messages : 278
Eclats Kyber : 80
Hmpf. Cette Velvet semblait se faire beaucoup de soucis à propos de son aide. Pourquoi les femmes sont si compliquées ? Il a dit qu'il choisissait de lui filer un coup de main - et un autre dans la gueule des responsables - alors qu'importait le reste. Une chose à la fois, d'une promesse à une autre, c'est comme ça qu'il progressait en combat comme en mission.
Cependant, quelque chose ne tournait vraiment pas rond alors qu'ils cherchaient à retrouver leur "généreux mécène". Au lieu d'être peuplée de racailles de tout poil, la rue était vide. Le Thyrsian commençait seulement à se douter de quelque chose, un doute qu'il aurait pu avoir bien plus tôt sans son obsession de l'instant présent et du face à face, lorsqu'un aiguillon se ficha dans son bras, et un autre dans le cou de Vel.
L'effet fut immédiat, et alors que ses sens lui jouaient des tours et que son corps l'abandonnait, le duelliste sentait la rage l'envahir. Du poison ! La plus lâche et ignoble de toutes les armes ! Il se mit à tituber, dans une direction aléatoire, chaque pas se faisant plus instable que le précédent, en se jurant d'arracher la gorge du traître qui leur avait tendu se piège, dusse-t-il s'y prendre avec les dents !
Hélas, la volonté seule ne suffit pas à changer le monde. Un vrai maître aurait pu contrer le poison en invoquant immédiatement une transe régénérative...mais le guerrier avait préféré chercher vengeance plutôt que guérison, et bientôt le voici qui s'effondre, des malédictions pleines de haine sur le bout des lèvres.

Après un moment indéterminable, sa conscience lui revient enfin. Quelqu'un s'agite à côté de lui, et il entend un nom. Son nom, comprend-t-il après un instant de doute, alors que la mémoire lui revient petit à petit. L'arène, le piège, le poison...l'esprit troublé par le venin autant que par son brûlant désir de châtier le coupable, Ses'Kai peine à rassembler ses pouvoirs, à se connecter avec la Force puis avec son propre corps pour en accélérer le métabolisme.
Mais après quelques efforts, et plusieurs profondes respirations, le voilà enfin débarrassé de cette drogue. Tous ses muscles lui semblent en feu cependant, mais l'embuscade n'y est pour rien. Ou presque. Le mur s'ouvre, vers un nouveau destin qu'on essaye de lui imposer. Encore.
Une fois de plus, l'argent corrompt les abrutis, et les plus méprisables des corrompus essayent de se servir de lui, de transformer sa vie et son honneur en pauvre jouet à agiter pour une foule stupide. Au bord de l'explosion nerveuse, sa main s'égare vers sa hanche...mais n'y trouve rien.
Une fois de plus, l'arène l'appelle selon ses règles ignobles.


"Bougeons nous le cul alors, il me tarde de repeindre cette putain de planète avec leur sang."

En se relevant, et prenant déjà les devants d'un pas rageur, Ses'Kai réalise alors la présence des chaînes à son poignet lorsque celles-ci le retiennent un instant. Son regard se braque alors que la Mirialan, et l'espace de quelques battements de coeur, le duelliste songe à l'étrangler avec ces fers.
Il n'y a plus de Jedi, de dignité ou d'avenir. Parce que cette chienne existe, il se retrouve à nouveau esclave, replongeant dans son passé, où ses rêves de libertés se confinaient aux murs clos de la prochaine arène et où sa gloire n'était rien d'autre que le plaisir d'imbéciles friqués trop lâches pour se distraire par eux-même dans la bataille. Puisqu'elle est la source de sa condition, de son humiliation, alors il suffit de la faire disparaître.

Cette tentation lui serra la poitrine, jusqu'à en devenir douloureuse. Sa respiration profonde se changea en souffle rauque, alors que la Force emplissait tout son corps, n'attendant que d'être déchaînée contre quelque chose qui peut saigner.
Mais finalement, Ses'Kai secoua la tête et détourna le regard vers l'arène. Un bref vertige le frappa lorsqu'il refusa de céder à la haine aveugle, tandis que de petites voix continuaient à chuchoter dans ses oreilles quel chemin il souhaitait suivre. Velvet était comme lui, victime de toute cette histoire et non pas la coupable.
Le Thyrsian passa les brefs instants qu'il leur fallut pour entrer sur le ring à recentrer ses pensées. Il bouillonnait de rage et de frustration, et par tous les soleils de la Galaxie, le duelliste se jura qu'il ne quitterait pas ce monde sans emporter les têtes de ses véritables ennemis.

L'arène toutefois, était bel et bien d'un autre standing. Large, de haut murs la séparant des gradins où les précieux s'installaient comme pour profiter d'un magnifique match. Arrondie, six stalagmites effilées dépassaient du sol sur plus de deux mètres pour rompre la routine d'un simple ring. Au centre, bien assez large pour y jeter deux wookies d'un coup, un grand cercle donnait directement sur une profonde fosse. Une oubliette, qui rappelait à tous le sort qui attendait les perdants.
Des caméras et des écrans retranscrivaient dans tous les sens le moindre détail du combat, et l'on pouvait savourer la souffrance des corps et la violence des coups de n'importe où dans la salle. Quelques sous-pièces à demi-isolées devaient offrir un point de vue de grand luxe, à un prix effarant.
A cette seule observation, Ses'Kai changea sa promesse et jura de faire périr tous ceux qui osaient l'épier comme un animal étrange. Toute cette vermine puante préférait investir des fortunes pour emprisonner de force des combattants et en faire leur divertissement, plutôt que de soutenir la guerre contre les Siths ou les Hutts.
La vie est pourrie. Les civils comme les engagés sont tous de sales chiens, moisi jusqu'à l'os. Les trafiquants et contrebandiers sont le moteur de tout ce qui va de travers dans la galaxie...mais eux, les spectateurs, le public fébrile, sont le carburant de cette aberration ignoble.
Ils doivent tous crever, jusqu'au dernier.


"Vous voulez du spectacle ? rugit Ses'Kai, écartant les bras comme pour embrasser et accueillir cette foule sans nom De la violence sans pitié ? De voir la mort en personne frapper ici même ?"

Il adressa un regard au binôme adverse.L'un d'eux était un humain, d'un gabarit assez similaire au sien et se renfrognait déjà de cette obligation de se battre. Cependant, sa posture trahissait une habitude de lutteur...probablement un grand pratiquant d'une boxe ou une autre, sans doute même un ancien compétiteur de haut-niveau, qui une fois retiré des championnats s'est retrouvé sans le sou, et sans défense face aux magouilles de la sous-cité.
Le second semblait ressembler de loin à un Nautolan, ou à une race aquatique similaire...mais il était trop épais pour en être un. Ou alors faisait-il fausse route et n'avait-il absolument rien à voir avec un tentapoulpe, ou alors n'était-il qu'un cyborg, greffé de tous les côtés pour des raisons esthétiques. Qu'importe.
Victimes ou non de ce complot, ils connaîtraient le même sort que les autres pour avoir eu le malheur de l'affronter.


"Vous qui souhaitez du sang, réjouissez-vous sa voix agressive s'était changé en couperet glacé. Plutôt qu'une déclaration, c'était une promesse de mort qu'il leur lançait car je vais vous offrir le votre."

En temps normal, Ses'Kai aurait pu trouver un intérêt, et même du plaisir à se battre dans une arène aussi importante face à des adversaires de renom. Seul le défi permet de progresser, et le ring comme le champ de bataille propose le plus intense de tous : La lutte pour la survie.
Mais le Thyrsian se considérait comme un champion, un duelliste épris de liberté et d'honneur. Or, on l'avait forcé à venir ici, le droguant comme une pucelle pour le traîner dans une cage dorée, avant de l'enchaîner tel un esclave pour affronter en duo un autre couple de guerrier.
Le poison, les chaînes, et une gloire partagée dans une mêlée sans queue ni tête, tout ça pour les intérêts et les gains de parfaits salopards bien propres sur eux. Il ne manquait plus que le responsable de tout ce merdier soit un Sith ou un Hutt - ou pire, un Hutt-Sith ! - et il serait probablement impossible de faire quelque chose qui soit plus détestable à ses yeux.

Alors non, aujourd'hui il ne fera pas étalage de ses talents pour le plaisir des autres. Il tendit le bras vers l'humain de l'autre côté de l'arène, à quelques pas de charge de là, et l'enveloppa par la Force de toute sa fureur, cette haine qui ne serait jamais glacée. S'il avait été meilleur "sorcier", Ses'Kai l'aurait tout bonnement broyé par la puissance de sa volonté.
Mais puisque ce n'était pas le cas, il se contenta de le soulever du sol par une main invisible sous le regard stupéfait du public et de son partenaire. Puisque ses propres pouvoirs ne lui permettraient pas d'exécuter impitoyablement ses rivaux, le Thyrsian comptait bien laisser le sale boulot à une autre vieille amie. La gravité.
Il aurait pu se contenter de le hisser jusqu'au plafond, puis d'un mouvement de poignet le placer la tête en bas pour le lâcher...mais le message ne serait pas passé. Pire, avec un peu d'agilité sa proie aurait pu survivre. Non, le Fauve voulait qu'il meurt, sans aucune équivoque possible.
Au maximum de sa concentration, il le déporta dans les airs au-dessus d'un croc de roc qui ornait l'arène, et sans la moindre once pitié ou de compassion, le lâcha pour l'abandonner à son sort.

Un bref vertige le frappa de nouveau. Il n'avait pas l'habitude d'user avec autant d'intensité de ses pouvoirs, mais l'étourdissement lui passera rapidement, contrairement à sa funeste promesse.


"Débarrassons-nous de ces chaînes, et tuons les tous."

Dans l'arène comme sur le champ de bataille, il n'y existe qu'une seule règle. Gagne. Ses'Kai aurait aimé avoir son sabre-laser, pour frapper, tailler et trancher jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un seul ou que l'arène se soit effondrée sur lui...mais l'embuscade l'avait privé de la chance de le récupérer.
Alors il fera sans, et rappellera volontiers à ces abrutis de civils pourquoi il faut craindre la colère des Jedis.
Darth Velvet
Darth Velvet
Messages : 1060
Eclats Kyber : 0
Son regard posé sur moi, s’ourle de violence, dessinant dans la nacre de ses iris, une ombre meurtrière. Je comprends cette colère qui gronde sous sa peau et feule de dépit au tintement des chaines qui nous unissent. Je la comprends d’autant plus qu’elle griffe mon âme âprement, en écho. Pourtant, contrairement à lui, je ne laisse pas l’ivresse de sa rancœur couler dans mes veines, gonfler mes muscles d’un besoin irrassasiable de vengeance et de sang. C’est inutile. Stupide, alors que devant nous s’élève une arène à l’instar de celle d’autrefois, lorsque je n’étais qu’une poupée entre les mains de mes tortionnaires. La force et la rage ne sauront nous extirper de ces murs cristallins, de ce gouffre avide de nous dévorer. Il n’y a pas d’issue par ici, juste la Faucheuse guettant les combattants trop insouciants et ceux qui commettent la folie de croire qu’ils peuvent la vaincre sans y abandonner leur vie.

Mes yeux cavalent dans les tribunes, glissant sur les visages anonymes trop éloignés pour ne pas être flous, notent les holo-caméra disposées pour ne rien rater de l’action. Un frisson parcourt les spectateurs lorsque Ses’Kai hurle à mon coté, toute sa hargne fulminante et son courroux. Il peut hurler autant qu’il le souhaite, haranguer la foule de privilégiés jusqu’à en perdre la voix, mais il n’échappera pas au destin qui nous tends les bras, il ne parviendra pas à leur insuffler la peur ou la honte, juste à les exciter encore davantage.

Ne puis-je lui concéder ceci, cette maigre victoire que celle de pouvoir les injurier ? Après tout, s’il est ici, lié et offert en sacrifice aux dieux des arènes, ou plutôt à ceux des paris et de l’argent, c’est parce qu’il a accepté de m’aider. Mais il use de la Force, apostrophe ces imbéciles avec la démonstration de son don, oubliant qu’ils ne verront dans ce geste de defi, que son potentiel de destruction. Et qui dit performance, dit des adversaires plus teigneux, et une surveillance constante. Avec ce qu’il vient de faire, jamais ils ne relâcheront leur surveillance entre les séances de combat, ils seront davantage vigilants et peut être…. A l’instar de ceux qui jadis me possédèrent, peut-être utiliseront ils ces colliers avilissants qui nous prive de notre perception de la Force.


« Tu as finis ? »

Je ferme les yeux pour ravaler l’agacement qui gronde en mon sein, avant de les ouvrir sur lui, d’un bleu violant virant à l’obsidienne.


« Faire étalage de la Force était stupide… ils vont relever le niveau, et au lieu de nous juger faibles, renforcer la sécurité » claquais-je âprement.  « Impossible de sortir d’ici en plein combat, c’est trop sécurisé, notre seule chance était d’attendre les coulisses. Mais maintenant… ils vont comprendre que tu n’es pas ce que tu sembles… Bon sang ! c’était vraiment nécessaire ? »

Le tintement des chaines ponctue ma désapprobation

« Oui, ils vont tous mourir, mais n’oublie pas une chose…. Il est probable que les certains des autres gladiateurs soient aussi consentants à ce jeu que nous … »

Un jedi sanguinaire… ou un jedi s’enfonçant lentement dans la nuée obscure de sa colère. Je l’ignore et, en fait, cela m’importe peu bien qu’il me paraisse, en cet instant, évident qu’il ne pourra demeurer très longtemps dans l’Ordre. Trop impulsif, trop sombre, trop d’émotions pulsant à la surface de son âme, prêtes à s’évader. L’Ordre a ceci de pernicieux, c’est qu’il bannit les émotions ou sentiments qu’il considère impropres ou dangereuses. Ce faisant, il crée un déséquilibre. Soit le chevalier se bride extraordinairement bien ou trouve un exutoire au trop plein engendré par ce refoulement systématique de ce qu’il est, Soit il enfle jusqu’à imploser… et l’Ordre se retrouve avec un obscur en son sein.

« Quant à la chaine… attendons de voir … »

… ce qu’ils nous réservent. Elle ne nous gênera pas autant que ça, avec nos styles de combat similaires, et comme je l’avais pressenti lors de notre rencontre, l’entente et la complémentarité de nos mouvements. L’entrave pouvait être une arme entre des mains averties.

« Allons y. »

Froide et implacable, je m’avance vers notre adversaire. Il est tendu et la stupéfaction quant au meurtre de son coéquipier barre encore son visage alors qu’une odeur de peur, plus intense que celle musquée du gouffre, flotte autour de lui. Soudain un bruit. Un grincement. Lugubre. Une petite surprise supplémentaire provenant de l’oubliette et assortie d’un grondement féroce. Finalement ce que j’avais jugé comme un vulgaire trou pour les défaits, s’avère être bien plus machiavélique. Regarder un combat et prendre plaisir à voir le sang jaillir, je peux avec un effort, l’admettre malgré le coté sinistre et pervers de ce voyeurisme. Mais s’adonner à celui de contempler un homme se faire déchiqueter par des crocs et des serres, l’entendre crier alors qu’on dévore ses entrailles encore chaudes, cette idée-là me donne la nausée.

Remontant de l’abysse par un habile mécanisme, un terrifiant rancor.

« Niveau de difficulté relevé…. Heureux ? »

Le monstre hurle, sa chaine se défait brutalement, et les hourras satisfaits du public clament lorsqu’il s’empare de notre ex adversaire entre ses griffes, faisant jaillir un chapelet de viscères.

« On l’étrangle avec la chaine… toi à droite, moi à gauche ! » grognais-je

Il faut faire vite, vraiment vite avant que le monstre ne s’avise qu’il lui reste deux autres morceaux de choix à croquer. Je m’élance priant pour que le Fauve suive mon mouvement. La Force s’enroule autour de moi et je la libère brutalement, augmentant ma vélocité, ma force et la justesse de mon attaque avant de sauter par la gauche sur le dos du monstre.



[HRP : sincèrement désolée des délais….]
Ses'kai Mora
Ses'kai Mora
Messages : 278
Eclats Kyber : 80
Bon. Sa copine du jour n'approuvait pas, mais alors pas du tout sa méthode expéditive. Il y avait quelque chose...d'humiliant dans le regard de cette femme. Est-ce que c'était parce qu'elle était une femme, et à son goût qui plus est ? Ou car même l'impétueux duelliste devait reconnaître que la sagesse sortait de sa bouche, à défaut d'y entrer autre chose.
Elle démontra, en peu de temps, qu'elle était bien plus intelligente et méthodique que lui. Elle savait faire taire ses émotions, analyser l'esprit de ses ennemis, fomenter un plan afin de saisir une opportunité à cause d'une négligence et s'échapper comme un oiseau dès lorsqu'on oublie de verrouiller sa cage. En bref...


"C'est vrai. Tu aurais fait une bonne Jedi."

Ricana Ses'Kai, avec un demi-sourire mauvais. Lui, n'était qu'un barbare, une brute épaisse qui ne comptait jamais que sur sa force et ses réflexes pour se sortir de tous les pétrins. Un véritable imbécile...qui après depuis presque trente ans pourtant continuait à s'en sortir et à impressionner quiconque le voyait à l'oeuvre en défiant la logique et les probabilités.

"Sauf que plus vite ils comprendront notre force, plus vite ils nous enverront ce qu'ils ont de meilleur. J'ai pas que ça à foutre de décimer toute la racaille des bas-fonds pendant qu'ils attendent que je croule sous le nombre et la durée !"

Un esclavagiste pouvait être tolérant avec un enfant, en s'imaginant acheter sa loyauté contre un beau jouet...mais c'était déjà une erreur terrible, son ancien maître aurait pu en témoigner. Mais c'était aussi une erreur que ne feraient pas des professionnels de grande ampleur face à deux adultes féroces et rancuniers.
Le Thyrsian ne s'était fait aucune illusion. S'ils ne triomphaient pas maintenant, ils ne triompheront jamais. On les surveillera, droguera, affamera par tous les moyens possible afin de les maintenir sous la coupe du pourri qui régissait l'endroit, ou même de les faire perdre lors d'un combat particulièrement croustillant pour rafler les mises. La seule façon de s'en sortir, c'était de les prendre de court avant qu'ils aient le temps de préparer quoi que ce soit.

Un cliquetis, et des grondements terribles firent battre son coeur plus fort. Un frisson d'appréhension, et d'excitation le secoua alors qu'un véritable défi approchait. Un rancor ! Un rancor dans une arène ! Un bon gros cliché...mais délicieusement efficace.
Oubliant l'espace d'un instant la raison de sa présence ici, Ses'Kai ne put s'empêcher de dévoiler ses dents dans un large sourire sauvage. Contrairement à sa "proche amie" qui n'appréciait pas du tout la situation.


"Je le serais encore plus quand on l'aura tué."

L'échec n'était même pas envisageable, alors pourquoi y penser ? Il se réjouissait d'avance de pouvoir clamer "J'ai tué un rancor à mains nues !", voilà une pensée qui le faisait bouillir d'impatience. Petite tache sur le tableau, il ne l'aurait pas fait seul...dommage. Cela dit, il n'était pas certain d'y parvenir seul et sans arme, pour l'instant il avait encore besoin de l'un ou l'autre.
Pour l'instant.

En revanche, Velv-erte s'élança en suggérant une idée...totalement folle. Ses'Kai sentit une puissance envahir sa compagne d'infortune, tandis qu'elle accélérait. Lui-même l'imita, afin de suivre sa vélocité accrue, mais aussi car il avait son propre plan.


"L'étrangler ? Tu es folle ma belle ! une créature dotée d'un cou plus large que le Thyrsian, et d'un cuir capable d'ignorer des tirs de blasters ne risquait pas d'être gênée par une pauvre chaîne "Moi j'ai un plan, admire !"

Sa camarade bondit sur le dos de la bête, une approche prudente, raisonnable face à une telle créature... La mirialan cherchait vraisemblablement à se repositionner en se mettant hors de portée des griffes et des redoutables mâchoires du Rancor. Mais si le Chevalier la suivit, bondissant sur les omoplates de leur massif ennemi, son idée était toute autre.

Un rictus passionné lui tordant les lèvres, Ses'Kai tira la chaîne jusqu'à eux pour disposer de toute sa longueur et la jeta par dessus la tête du Rancor comme on jetterait un lasso. D'une traction du poignet, il la rappela afin qu'elle se glisse dans la gueule du monstre comme un inutile mors. La foule acclama, tapant des mains ou donnant de la voix en guettant la suite du spectacle, s'attendant à voir un rodéo sur Rancor. Mais son projet était encore plus dément que cela.
Le Jedi noir bondit vers la joue de la bête, s'agrippant à la chaîne qui lui entourait le crâne en guise de ligne de vie. La créature tourna la tête, levant les bras en cherchant à comprendre quelles étaient ces gênes sur son dos et ses crocs, et son mouvement fit balancer comme une feuille morte le Thyrsian qui resta solidement accroché malgré tout.
D'un mouvement de balancier, Ses'Kai prit de l'élan et se tracta jusqu'à l'oeil du Rancor et leurs regards se croisèrent. Les yeux féroces, fous de ce Jedi dégénéré se plongèrent dans la petite bille noire et visqueuse, comme une flaque de pétrole dans une capsule de verre enfoncée dans une énorme masse de chair...puis sa main en fit de même.
Avec un rugissement bestial, le duelliste puisa dans la Force et sa puissance pour fiare de son bras une lance qu'il enfonça jusqu'au coude dans l'orbite de la bête. La sensation était répugnante, c'était comme plonger la main dans un mélange de miel et de morve avec une consistance de gélatine poisseuse. Ignoble.
Pourtant, elle ravit le guerrier enchaîné.

Enchaîné, mais pas pour longtemps. Sous la douleur, le Rancor referma brusquement ses mâchoires - manquant de peu d'arracher la jambe du Chevalier - et broya le lien qui unissait depuis peu le Jedi et sa nouvelle amie, avant de pousser un hurlement assourdissant et de se mettre à tempêter, frappant et tournant à l'aveugle. Sa violence, et la rupture de sa prise, éjectèrent Ses'Kai comme un vulgaire ballot de paille, l'envoyant s'écraser contre le mur avec un bruit mat.
Mais bien que sonné, et sentant que quelque chose n'allait plus avec son épaule, le Thyrsian se releva pourtant, un air parfaitement satisfait au visage. La foule exultait, car il fallait être fou au dernier degré pour enrager un Rancor et en être fier. Il offrit un sourire provocateur à la verdâtre, en espérant qu'elle fasse pas une mauvaise chute, et essaya de crier pour se faire entendre par dessus le tumulte.


"Le voilà notre moyen de sortie !"

Il tapota le mur de sa main valide, alors que la douleur commençait à se répandre dans son dos et son bras depuis l'épaule meurtrie. Quelle était la limite de la force d'un Rancor ? Ses'Kai l'ignare n'en avait pas la moindre idée...mais comme tous ses plans, il était convaincu qu'il trouverait un moyen d'exploiter comme il se doit ce bulldozer vivant rendu enragé par sa blessure et sa captivité.
Par contre, qu'est-ce qu'il allait se faire engueuler par Vel' s'ils s'en sortaient...
Darth Velvet
Darth Velvet
Messages : 1060
Eclats Kyber : 0
Je n’ai que le souvenir des cris se répercutant contre le dôme de l’arène, la vision d’une foule extatique de dégénérés beuglant comme une armée de banthas stupides dans un décorum flou, la mémoire de griffes acérées fendant l’air d’une danse mortelle et le souffle délétère de l’animal, contre ma peau et dans mes cheveux. Mes mains s’agrippent au cuir épais, s’accroche à la fourrure éparse, notant sous les mottes de poils rares, les longues cicatrices. Mal traité… mal soigné… destiné au bon plaisir de cette plèbe amatrice de sang, de cris et de morts. Qu’importe si ceux qui déversent leur vie sur le sable, soient des esclaves, des prisonniers ou des volontaires, qu’ils soient humains ou rancors. Un même usage… un même traitement… Je resserre ma prise sur l’échine de la bête, l’enserre de mes jambes pour ne pas finir désarçonnée, mon regard vissé sur le jedi.

Fou… assurément. Mais de cette pointe de folie qui fait d’une défaite une victoire, d’un inconnu, un héro, et d’un guerrier, une légende. Son bras plongé dans l’orbite de l’animal déclenche une série d’hululements stridents et assourdissants. Je meurs d’envie de me boucher les oreilles pour ne pas que mes tympans éclatent mais mes doigts empoignent encore plus fermement la fourrure, mes jambes compressent davantage son flan jusqu’à ce que je sente, sur ma cuisse, le battement froid d’une chaine délitée.


"Le voilà notre moyen de sortie !"

Mes iris croisent les siennes, victorieuses, et ses mots me parviennent avec force parmi les acclamations. Oui… peut-être. à la condition que la bête ne flanche pas sous ses assauts de l’enceintes, à la condition que nous parvenions à coordonner sur le mur chacune de ses attaques… alors oui, nous pourrions nous extraire du cercle vicieux de cette lice, et apprendre à chacune des personnes présentes, le cout du sang et de la vie d’autrui. Et pourtant… je doute. Assurément la folie furieuse du rancor est une arme de destruction impressionnante quoique délicate à diriger, pourtant, je n’ai pas oublié les stigmates sur ses côtes, les balafres sous mes doigts. Aura-t-il réellement l’opportunité de nous ouvrir une brèche avant de s’écrouler ? Incertain… trop incertain.

L’animal se secoue, se jette sur le jedi, poursuivant sa piste olfactive avec l’avidité d’un prédateur blessé, ivre de douleur. Et, assise sur son échine, il n’y a rien que je puisse faire pour retenir cette masse musculeuse furieuse fondant sur son agresseur, avec une hargne peu commune teintée de rancune. Il s’écrase sur l’enceinte de l’arène, manquant du bout de ses dents, le véloce Ses’kai. Le dôme vibre mais ne fissure pas, alors que déjà, il le charge une nouvelle fois, son propre sang dégoulinant de son œil vers ses canines traitresses.


Là, au milieu de cette seconde attaque, mon esprit se glisse contre celui de la bête, cherchant à museler sa fureur, ou tout du moins la contenir. Il existe une légende sur ces femmes de l’obscur, ténébreuses vierges, chevauchant des rancors, dominant leurs bestialités d’une main de fer et de Force. Peut-être est-elle vrai, ne dit-on pas que chaque histoire recèle une vérité magnifiée… j’espère qu’elle le soit, alors que je m’enfonce dans sa psyché, noyée dans les sables mouvants de ses pensées erratiques et bestiales.

Il n’y a pas de mot pour décrire la soif qui brûle en son cœur animal, l’envie primaire et primale de sentir sous ses dents, le craquement des os, la saveur de la viande saignante. Des sensations vertigineuses me saisissent, si loin de tout concept connu et reconnu. Je suis perdue, déphasée, errante entre les lignes de son immense douleur, de cette sauvagerie féroce irradiant comme un soleil moribond. Sous la souffrance, sous le désir de mordre, une étincelle d’intelligence brille, mais bien trop différente de moi pour que je puisse effleurer son éclat subtil, que je puisse museler sa volonté ombrageuse et farouche. Mon esprit se brise sur ses écueils et ses récifs, il me rejette, et j’accuse le contre-coup, fléchissant sur son dos, vacillante et muette d’une douleur jumelle à la sienne.

Le contrôler ? Impossible… Le soumettre, le diriger ? Improbable. Il se secoue de nouveau, et je bascule. Mon corps heurte lourdement le sable, ankylosé, désarçonné alors qu’il fonce de nouveau sur Ses’kai, avide de ses hurlements. Mais le guerrier ne faillit pas, malgré l’angle étrange de son épaule, et ce rictus épinglé à la commissure de ses lèvres.

Mais peut-être existe-t-il un moyen de détourner l’attention du Rancor, d’augmenter nos chances de briser le dôme ? De forcer nos geôliers, peut-être même à courir eux-mêmes vers leur perte en ouvrant la porte de notre cage ? Oh oui.. il existe une façon de s’en assurer. Je me relève, sans trop de difficulté, ignorant les contusions de mon âme et les ecchymoses de mon corps. Mes lèvres se déchirent d’un sourire, sombre et mauvais, identique à mon aura qui se déploie soudainement dans un tourbillonnement de brume noirâtre. La nuée envahit le sable, emplit l’air de notre prison transparente. Elle s’élance, s’enroule, absorbe et dévore dans un silence ouaté, nos silhouettes… Et que reste-il à ces spectateurs affamés de violence, si leurs proies disparaissent au cœur d’un brouillard surréaliste, hormis la colère ? Et à celui des organisateurs ? Que vont-ils faire alors que le spectacle leur échappe, qu’il ne reste plus personne à acclamer ?

Le bourdonnement d’une ventilation se déclenche, et une brise née du brassage inefficace de l’air s’engouffre dans ma chevelure, en oriflamme mortelle. Une bannière. Une promesse. Et je rejoins, avec la nonchalance prédatrice de ceux qui se savent avec un coup d’avance, un Ses’kai moins flamboyant que dans mes souvenirs. Il y a autour de nous, un espace, une bulle, comme hors du brouillard alors que partout ailleurs, tout est flou, tout est blanc et opaque.


« Le rancor te piste encore… la brume va le tenir éloigné un moment, le temps de remédier à ton bras… Avec un peu de chance, nos kidnappeurs seront assez stupides pour venir essayer de sauver leur spectacle et leur pari…. » Un grondement m’interrompt, suivit d’un reniflement inquiétant. « … s’ils ouvrent une porte, on joue à cache-cache et on leur lâche la bête dessus… »

Je m’approche encore de lui, pause le plat d’une main à la naissance de l’articulation.

« Ca risque d'être désagréable. »

Ma seconde main attrape son coude, et, lentement je tire son bras vers moi, simultanément à l’exercice d’une traction vers le sol, jusqu’à ce qu’un craquement sec m’assure qu’elle soit enfin remise en place. Il a tout juste le temps de reprendre son souffle, que le crissement caractéristique du métal résonne au milieu des grognements de dépit de notre rancor aveugle.

« Ah… des idiots…. Il est temps pour lui de manger et pour nous… de sortir. »

Ses'kai Mora
Ses'kai Mora
Messages : 278
Eclats Kyber : 80
Affronter la frénésie d'un Rancor, rendu fou par la captivité et la douleur avait quelque chose...de stimulant. Le Thyrsian ne comprenant que trop bien, au fond de lui, la souffrance de la bête enfermée, il partageait sa rage, son besoin physique de détruire pour oublier quelques instants sa propre misère.
Pourtant, il ne lui aurait pas offert une once de pitié. La mort était la seule délivrance, et la seule issue. Malgré l'ignoble supplice qui irradiait le long de ses vertèbres meurtries par le choc et de son épaule, Ses'Kai aspirait à poursuivre le combat...tout en sachant que cette intensité, cette sensation de vie qui l'envahissait alors qu'il se tenait au bord de sa propre fin, lui manquerait.

La seule ombre du tableau était qu'il n'était pas seul, et que l'heure n'était pas à un honnête duel entre le guerrier et la bête. Une étrange tempête de sable, qui semblait l'éviter, se leva et le ramena à la réalité alors qu'il prenait une distance prudente avec le Rancor enragé, jusqu'à ce que Velvet se rappelle à son bon souvenir.
Il comprit alors vaguement ce qu'elle avait fait. L'arène étant tapissée de sable, il n'y avait rien de plus facile pour un utilisateur rusé de la Force que de lever une brume qui pique les yeux et la gorge... En fait, même lui, médiocre Sorcier, en serait certainement capable. Pourtant l'idée de lui serait jamais venue à l'esprit.
Le pragmatisme remporte des guerres, là où l'honneur et l'arrogance perdent des duels. Même lui pouvait le concevoir.

Il lui adressa un sourire en coin, la laissant remettre son épaule en place en serrant les dents, étouffant son grognement avec une grimace abominable lorsque le craquement se fit entendre. Trop heureux de pouvoir retrouver l'usage de son bras, il testa immédiatement son articulation avant qu'un intense désir de violence ne remonte quand une porte - une sortie - s'ouvrit enfin.


"Vel. Dans un an, je deviendrais si fort que tu ne pourras plus espérer rivaliser avec moi."

Une déclaration des plus arrogantes, alors que leur survie n'était pas garantie...mais Ses'Kai pourtant s'amusait. Il le savait, le sentait. Sa camarade possédait à la fois la puissance et la sagesse...mais n'était pas une guerrière. Si elle pouvait sauver sa vie plutôt que se battre, elle le ferait. Lui voyait plutôt la vie comme une succession de combat, jusqu'à l'ultime affrontement et la mort.
Pour autant, il la respectait énormément. Elle avait prouvé son adresse, son courage, et son intelligence. Il ne lui en fallait pas plus, c'était bien assez.


"Mais tu es plus intelligente que je le serais jamais. Et je te jure sur les soleils que je te dois une belle faveur !"

Sans elle, il se serait ennuyé dans un ring pour débiles. Sans elle, il ne serait probablement jamais sorti de l'arène truquée. Plus raisonnable, plus maligne, plus...inspirée que lui, elle était la chance de sortir d'ici. Le Thyrsian n'avait pas l'intention de l'oublier.
Il s'essaya à un nouvel exercice. En inspirant profondément, longuement, alimentant ses muscles déjà en feu d'oxygène tout en essayant d'atténuer la douleur qui lui brûlait toujours le dos et le bras, Ses'Kai amassa la Force dans sa gorge, gonflant ses cordes vocales. Et pareil aux mythiques banshees des peuplades primitives qui ont peur du brouillard, poussa un hurlement tonitruant qui ébranla les murs et les esprits alors qu'il chargeait.
Le rancor tout près, qui peinait à le suivre à l'odeur à cause de la "brume" de Velvet répondit toutefois à son cri par le sien et s'élança.

Arrachant son casque qui faisait résonner ce bruit infernal, le premier garde envoyé pour neutraliser cette sorcellerie eut à peine le temps de voir apparaître son bourreau. Sa tête vrombissait de ce double rugissement assourdissant, quand le visage noir d'un possédé surgit des sables. Le temps qu'il lève son bâton électrique, par réflexe, l'hideux faciès disparut et deux mains jaillirent dans son champ de vision par derrière et un craquement sec coupa net à toutes questions, tandis que sa matraque quittait ses doigts privés de force.
Le second garde n'eut pas plus de chance, tandis qu'il s'avançait pour tenter d'aider son collègue. Face au Jedi noir, enragé, enhardi par la frénésie qui emplissait l'atmosphère et ses veines, il ne fit pas le poids. Une double frappe le désarma, avant que le bâton crépitant ne le frappa en plein visage, lui faisant perdre connaissance. Ses'Kai le tua avant même qu'il ne touche le sol, le basculant par-dessus son épaule en le retenant par la nuque pour briser ses os.

Il était ironique, quelque part, que l'arme improvisé par le Thyrsian soit semblable à celles qu'affectionnait son peuple. Cette race de guerriers était en partie connue pour le développement des piques de Force - qui malgré leur nom n'avait rien à voir avec l'énergie cosmique - et qui pouvaient assommer un Wookie adulte. Bien sûr, n'ayant jamais été entraîné à leur maniement, Ses'Kai était loin de posséder la maîtrise des siens d'une telle arme...mais ses talents et sa rage frôlaient le surnaturel, tandis qu'il déployait ses sens à travers la Force pour Détecter les présences autour de lui.
Entre les sables volants et l'agitation, même ses yeux agiles étaient inutiles. Mais pas la Force. Il devança Vel', frappant un garde pour le paralyser avant d'en sonner un second d'un coup de poing d'acier pour lui briser le nez. Derrière eux, le Rancor continuait à le traquer, voulant plus que tout la mort de ce sombre némésis et frappant, piétinait à sa poursuite.
Et pour ne rien arrangeait, Ses'Kai continuait à ponctuer ses assauts, et ses triomphes de cris sauvages. Exultation primale, provocation envers la bête pour l'attirer au milieu de leurs ennemis et semer la panique, tout autant qu'indication pour sa partenaire. Lui qui fonçait vers la sortie, ouvrant un passage de sang et de haine, ne manquait pas d'indiquer le chemin à son "amie" du jour.

Il l'aida ensuite à sécuriser une sortie. Le Rancor allait perdre du temps, à piétiner chaque ennemi qui le piquerait désespérément et en se heurtant à la porte, trop petite pour lui...mais Ses'Kai n'avait pas l'intention d'attendre pour savoir s'il pourrait les suivre. Le bretteur ne craignait jamais rien, ni personne. Tant qu'il était vivant, il se battait, c'était aussi simple que ça.
Sauf que tout ne se résolvait pas que par la lame. Par exemple, à la première intersection venue, alors qu'il avait déjà changé deux fois d'arme - brisant la première en frappant beaucoup plus fort qu'il ne le devrait et égarant la seconde lors d'un assaut désavantageux - il se mit à regarder dans chaque direction qui s'offrait à eux en se penchant pour reprendre son souffle.
Puissant...mais pas illimité. Que ce soit contre Velvet, ou depuis son réveil, le Thyrsian exigeait de son corps des prouesses hors-normes. Même un maître de l'Ataru aurait rendu tablier. Sans même parler des blessures qu'il accumulait. Il ne sentait plus son bras droit, après qu'une frappe électrique l'ait atteint, et il devait rugir pour étouffer la douleur qui l'envahissait chaque fois qu'il usait du gauche. Son dos tout entier le faisait tellement souffrir qu'il en avait les larmes aux yeux, et les muscles de son corps, de la tête aux pieds, brûlaient d'acide lactique. Sans cette dépendance à la violence sous tous ses extrêmes depuis bien trop longtemps, ile Jedi se serait sûrement évanoui. Il avait l'impression que ça faisait des heures qu'il luttait dans tous les sens.


"Vas-y...je te suis."

Dit-il à sa compatriote verte. Seul, Ses'Kai aurait pris une direction au pif et...c'est tout. Il aurait sabré, piqué, se débattant comme un poisson sur la rive jusqu'à la victoire ou la mort. Et en temps normal, le fier duelliste n'aurait même pas envisager de laisser l'initiative à quelqu'un d'autre...sauf qu'il était épuisé, et avait offert sa confiance à la Mirialan. Elle allait les sortir d'ici, et lui lui offrait la force de le faire, son raisonnement était aussi simple que ça.
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn