Darth Velvet
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L’air vicié de Nar Shadda m’assaille durement, me laissant suffocante sous l’aile étincelante de mon vaisseau amarré. J’avais oublié, combien je déteste cette planète, son atmosphère polluée et les souvenirs qui s’agrippent à ses relents nauséabonds. Mais il faut croire, qu’aujourd’hui encore, je ne saurais me défaire de ces lambeaux de passée englués à ma peau, collant, visqueux, corrosifs. Un soupir s’arrache de mes lèvres, et mon regard fend l’horizon des quais surpeuplés en cette heure de pointe. Traverser cette marée humaine de rudes dockers en plein travail, de passagers, de silhouettes hagardes déambulant en armée de somnambules m’envahit d’un frisson d’anticipation, et menace de me submerger sous une nausée tenace. Pourtant il le faut. C’est là mon fardeau, mon devoir, une tâche bien trop périlleuse et incertaine pour que je la confie à une autre sentinelle.

Je m’élance dans le flot erratique de cette marée humaine, luttant contre les esquifs d’ombres qui se dressent sur mon chemin, fendant cette foule d’un regard vide, d’un pas brûlant d’impatience. Je refoule l’obscurité grondante qui dévore mon âme, un peu plus, à chaque frôlement indésiré, mesurant chacune des secondes, chacun des pas me séparant encore de ma destination. Et, lorsque la foule s’amenuise jusqu’à n’être plus qu’un filet de visages anonymes, j’aspire avidement une goulée d’air putride, telle une noyée perçant les eaux troubles où elle s’enfonçait inexorablement.

Il y a autour de moi, la lumière estompée d’enseignes miteuses, et des bâtiments hauts et délabrés, jonchant la route sous un soleil moribond. Tout est gris, terne, de cette couleur qui résonne la misère et la déchéance. Les cantinas bordent le bitume étalant leurs charmes douteux et leurs chambres louables à la minute. Et, les professionnelles abondent aux coins des rues, offrant leurs services à une clientèle de passage, dans ce quartier des docks. Le dortoir éphémère du spacioport, des marins de passage, des écumeurs de l’espace, des contrebandiers et des pirates. Ici, l’alcool est aussi frelaté que bon marché, et les femmes… faciles, qu’importe si elles portent sur leurs visages trop maquillés les prémices de l’âge ou de la maladie. Mais sous cette misère malodorante, j’espère découvrir l’empreinte de ces pirates qui déciment nos convois comme une armée de fourmis rouges affamées.


Un néon rose grésille au-dessus de moi, affichant le délié d’une twi’lek sur une barre de striptease. Le Casanova. Le nom me semble bien audacieux pour un endroit de débauche malfamée, et l’homme miteux quoique impressionnant qui protège son entrée. Il me dévisage de haut en bas, évaluant certainement ma silhouette sous les résilles et le cuir de ma tenue, Je ne ressemble pas aux filles qui déambulent dans cette établissement, démarche chaloupée et décolleté avenant, juste à une aventurière à la recherche d’un verre et d’un coin sympa ou passer la soirée. Lentement, mes lèvres dessinent un sourire illusoire sur les reliefs minéral de mon visage. Il s’écarte, et j’entre silencieuse et mortelle comme une promesse.

D’après Fantôme, le « Casanova » n’a rien d’un repaire d’enfants de cœur, il offre un refuge aux contrebandiers, pirates et autres forbans de l’espace. On dit que son tenancier, autrefois, parcourait l’espace sur sa frégate, qu’il sait tout sur tout, et moyennant finance peut tout fournir à ceux qui présentent ses couleurs : recrues, armes, vivres, informations. J’espère qu’il sera à même de me lancer sur les voies du « Venin ». Ma mâchoire se crispe au souvenir de cette sentinelle mutilée qui, dans un chuchotement agonisant, m’a délivré son nom. A cela, en vérité, je prévois des représailles à la hauteur du mal infligé et l’ombre d’un carnage à venir.


« Un bloodie wookie, s’il vous plait » annonçais-je au barman, accoudée au bar

« Voilà ma p’tite dame. » Le dévaronien place le verre devant moi. « Ce sera tout ? »

« Non… le patron… où est-il ? »

« Occupé. »

« Je souhaiterais le voir….. on me l’a… expressément recommandé … pour une affaire de la plus haute importance... » glissais-je en marquant un sous-entendu avant de continuer « un certain Darinson. »

Je n’ai aucun scrupule à user du nom de Dranor comme d’une clef vers cet homme

« Il y a des loges privées à l’étage. Prenez la bleue. P’être qu’il se pointera. Ou p’têtre pas ! »

J’esquisse un sourire hivernal, me saisissant du verre pour aller vers l’étage et ces fameuses loges. Elles ont un coté rétro, avec leur porte à verrouillage manuel, la vitre et le rideau dissimulant une stripteaseuse qui n’apparait qu’en échange de quelques crédits glissés par la fente d’un vieil appareil désuet. Je m’installe sur le sofa, cocktail en main. Quelques pièces de monnaies après, le rideau de lève sur la danse érotique d’une nautolane. Je n’ai aucun gout pour ce genre de spectacle, mais ne pas consommer c’est se voir refuser cette loge, et il me faut impérativement cet entretien avec ce tenancier.
Zian Cti Toepie
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Tout ne s'était pas passé comme prévu, loin de là. Au moins, Zian Cti Toepie était toujours en un seul morceau et avec une information précieuse en poche : Darth Velvet devait se rendre dans un refuge clandestin aux allures de bar aux plaisirs, quelque part sur Nar Shaddaa. Zian Cti Toepie aimait cette planète. Ce que les gens appelaient “pollution”, quand ils ne voyaient que des déchets aux relents nauséabonds, tout cela constituait au contraire pour lui autant d'atours alléchants sur la planète grise. Quant à l'aspect morne des villes qui écrasaient toute tentative de la Nature de reprendre ses droits, le Géonosien s'en moquait bien. Le côté art-déco, c'était pas son truc. Une mouche ou un rat ne demande pas la proximité d'une plante verte tant qu'on lui donne un peu de merde à ronger.

Zian Cti Toepie évitait la foule, bourdonnant dans l'air intermédiaire entre le niveau des routes suspendues pour speeders et le niveau du sol réservé à toutes ces races terrestres dénuées d'ailes. Il se savait dans le bon quartier, et ses yeux d'insecte analysaient robotiquement toutes les enseignes qui apportaient ses seules couleurs à la ville.
Le Casanova.
Voilà ce qu'il cherchait. Zian Cti Toepie se posa dans une petite ruelle, au bout de laquelle un Mon Calamari dévêtissait une prostituée Balosar. Tournant le dos à la scène, il quitta la ruelle pour se pointer devant l'entrée de l'établissement, et faire face à un Humain qui aurait pu se faire passer pour un videur de boîte de nuit s'il n'avait pas l'air aussi miteux. Il était mal placé pour faire des réflexions sur les fringues des clients, et avait de toute façon à inspecter du regard un Géonosien dont le port vestimentaire était au plus inexistant. Ses yeux s'attardèrent donc plutôt sur l'armement du mercenaire. Mais le Casanova n'était pas une boîte de nuit. Deux personnes sur trois à l'intérieur portaient un blaster. Le videur fut intrigué par le bâton métallique porté à la hanche par le nouveau “client”. Devina-t-il qu'il s'agissait d'une vibro-lance rétractable ? En tout cas, il s'écarta d'un pas pour laisser passer le Géonosien.

Entre la musique forte, les discussions qui s'entremêlaient, les sifflements et les applaudissements devant des gogo-dancers féminins et masculins, l'ambiance sonore était à péter les tympans, et l'on ne s'entendait pas parler si l'on ne criait pas. Zian se fraya un chemin jusqu'au bar, à l'opposé de la scène de gogo-dancing, où un Dévaronien faisait le service. Il se paya une boisson quelconque, et leva la tête pour observer la mezzanine, d'où on avait une belle vue sur l'ensemble de la clientèle. Zian Cti Toepie s'y retrouva d'un battement d'ailes. Il s'accouda contre un pilier et balaya la salle du regard avec une méticulosité attentive. Il repéra sept Mirialans, dont deux femmes seulement, et aucune des deux n'était Darth Velvet.

Zian Cti Toepie était peut-être arrivé avant sa cible, c'est en tout cas ce qu'il souhaitait. Il essaya de se faire aussi inexistant que possible en sirotant son cocktail sans regarder personne dans les yeux. Il ne voulait pas qu'on l'aborde. Il patienta ainsi deux bonnes heures, pendant lesquelles il vida trois autres verres, jusqu'à ce qu'une cliente particulière entrât dans l'établissement.
C'était elle. Sa cible. Celle sur qui il voulait sa revanche. Car il ne pouvait pas abandonner sur un premier échec.
En revoyant son visage, Zian Cti Toepie eut des flashs de leur rencontre sur Pakuuni. Il avait tenu la Mirialane au bout de son blaster, il s'était cru en contrôle de la situation. Sa cible n'avait demandé qu'une seule faveur, et il avait cru pouvoir la lui accorder. Il s'en voulait encore aujourd'hui de s'être fait berner par celle qui s'était révélée être une manipulatrice de la Force. Zian Cti Toepie avait tiré sur un bouclier indétectable. La bagarre qui s'en était suivie avait tourné à l'avantage de sa cible. Zian Cti Toepie avait quand même réussi à quitter Pakuuni sans de trop graves blessures, mais l'Empire n'avait pas eu de nouvelles de lui.

Darth Velvet échangea quelques mots avec le barman Dévaronien et monta à l'étage un verre à la main. Zian Cti Toepie laissa filer quelques petites secondes, puis alla voir le barman.

ZIAN CTI TOEPIE – La Mirialane, que voulait-elle ?
Barman – Un bloodie-wookie.

Zian Cti Toepie pianota sur son comlink pour extraire un billet de cinq cents crédits.

ZIAN CTI TOEPIE – Que voulait-elle vraiment ?

Le Dévaronien inséra le billet de crédit dans sa caisse comme s'il s'agissait d'un pourboire et offrit une réponse moins bête :

Barman – Elle veut parler au patron, elle n'a pas dit pourquoi. Enfin, « une affaire de la plus haute importance ». Elle est dans la loge privée bleue.

Zian Cti Toepie hocha la tête et s'apprêta à filer mais le barman lui adressa un message :

Barman – Hey ! Pas de conneries, ici. On se comprend bien ?
ZIAN CTI TOEPIE – On se comprend.

Ouais, c'est ça, « on se comprend »... Le barman pouvait bien empocher cinq cents crédits pour avoir peut-être à faire virer deux clients.
Darth Velvet
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 La danseuse évolue avec grâce derrière le vitrage, jouant sensuellement de ses courbes, de ses plumes qui ne dévoilent que partiellement la rondeur de ses charmes et ses longues jambes fuselées. Pourtant, elle ne retient pas mon attention, et à mesure que les minutes s’écoulent, je me noie dans mes pensées, et vers cet autre forban, dont l’absence et le silence menacent de poignarder mon cœur. Dranor. J’ai usé de son patronyme sans vergogne pour attirer dans mes filets celui qui règne en ces lieux de débauche. Un écart qu’il, j’espère, me pardonnera…. Pour autant m’a-t-il laissé le choix ? Son départ après Pakuuni résonne comme une fuite dont j’ignore les nœuds et les déliés… Et depuis, il ne me répond plus, me laissant dans l’expectative de sa disparition soudaine. J’ignore si elle est liée à celle qu’il aimait auparavant, aux enfants qu’elle protège en son sein. Peut-être… la paternité semblait pour lui un sujet douloureux, autant que moi, à défaut d’avoir des raisons identiques. Mais ceci n’excuse pas son silence cruel. 

Mes yeux se ferment, brulant d’une larme que je refuse de verser. Il a ouvert en moi une brèche qu’il me faut impérativement combler. Je ne peux me permettre de la laisser suppurer et je remets à trop longtemps cette décision de carapacer mon cœur de nouveau. Il faut croire que les hommes qui se frayent un chemin vers mes sentiments, finissent inévitablement par les briser. Mon maitre jedi… Léonard… et maintenant Dranor. Suis-je donc maudite ? Le rideau, lentement redescend sur la jeune nautolane, l’ôtant de ma vue, alors que la porte grince derrière moi.

« Vous devriez remettre quelques crédits »

La voix est sombre, rauque, fumée par le tabac et l’alcool. Je m’exécute, sans un mot, observant le lent manège du rideau qui s’ouvre à nouveau sur la stripteaseuse.

« Vous me cherchiez. »

« Exact »

« Pourquoi ? »

« Je cherche des informations, et l’on m’a dit que vous pourriez probablement y répondre. »

« Tout dépend… des questions. » claque-t-il sybillin

Je plisse les yeux, le laissant venir sur la banquette, à mon côté, pas trop près de telle sorte que nos coudes ne puissent s’effleurer.

« Mais avant tout j’aime savoir à qui j’ai à faire. »

« Une femme qui a un besoin vital d’informations. »

« Mais une femme qui a un nom, j’imagine. »

« Effectivement, une femme qui a un nom, des secrets et la nécessité de savoir si le vaisseau « Venin » vous évoque quelque chose. »

Il tique. Imperceptiblement. Et ses longs doigts burinés par le travail affichent soudainement une étrange nervosité.

« Rien du tout. »

« Vraiment ? j’ai l’intuition que vous mentez. »

« Et moi, celle que vous n’avez rien à foutre dans mon établissement. »

Il se lève, brutalement, et poursuis.

« Je serais vous, je me barrerais fissa d’ici. Avant d’avoir des problèmes en plus des secrets. »

« Et… si je refuse ? »

Il sort un blaster et le pointe sur mon visage.

« Gliffer, Rankai! »

Deux garmoréens entre dans l’alcove, et soudain c’est comme si l’on manquait de place. Trop de personnes dans un endroit si… intimiste ?

« Accompagnez la dame dehors. Et si elle résiste… accompagnez la, moins gentiment. »

« Hummm… ne me touchez pas ! » grinçais-je évitant habilement une main. « Je vous suis, aucun besoin d’en arriver là. »

Je ne resiste pas, ce serait inutile. Visiblement « Venin » est un patronyme qui évoque la méfiance ou la peur, ou un je ne sais quoi que je n’ai le temps de saisir dans le regard du patron. Qu’importe qu’il remporte sur moi, cette première victoire, je sais qu’il sait quelque chose, et si cette bataille est pour lui, la guerre sera mienne. Tout n’est que question de patience… et de stratégie. La prochaine fois que nous nous rencontrerons, je doute qu’il se sente aussi sûr de lui qu’en cet instant, où ses yeux me suivent, inquisiteurs, jusqu’à ce que la porte se referme derrière moi.

La ruelle est sombre, et la nuit d’encre. Même les réverbères affichent la pauvreté malfamée du quartier, avec leurs lueurs blafardes, grésillantes lorsqu’ils fonctionnent encore. Je m’enfonce dans l’étroite artère adjacente au « Casanova », ressentant entre mes omoplates une présence affutée et indésirée. Lentement, au rythme du clapotement de mes pas sur l’asphalte, je laisse la Force m’envahir, étendre ses tentacules évanescentes à la recherche de ce danger anonyme, et mes doigts se saisissent discrètement de mon arme.

Zian Cti Toepie
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Zian Cti Toepie récapitula ses options et ses angles d'action. Il avait fait le tour du bâtiment avant d'y entrer pour repérer les sorties et les caméras. La seule caméra en fait qu'il avait effectivement repérée surveillait l'arrière, où se trouvait une sortie secondaire depuis un sous-sol, la porte donnant sur un petit escalier, donnant lui-même sur une petite cour pleine de détritus. A côté de cette cour se trouvait un parking, où attendait là un speeder volé que Zian Cti Toepie avait loué à un contrebandier et garé ici afin d'avoir un moyen de transport pour emmener Darth Velvet jusqu'à un contact de l'Empire. Nar Shaddaa avait beau se situer dans l'Espace Hutt, elle était connue de toute la galaxie et servait évidemment de plaque tournante à toutes sortes de trafics. L'Empire y avait tout un tas d'agents, et Zian Cti Toepie comptait passer par l'un de ces intermédiaires pour éviter d'avoir à quitter la planète avec sa cible capturée. Dernier détail : les fenêtres des deux étages pouvaient aussi servir pour fuir le bâtiment.

Zian Cti Toepie attendit quelques secondes avant de monter les escaliers encadrés de tapisseries bordeaux se voulant luxueuses mais dont l'apparât était trahi par de multiples salissures, déchirures voire traces de moisissures quand on y regardait de plus près encore. Le Casanova n'avait rien d'un endroit de luxe. Le mercenaire repéra plusieurs cabines fermées par des rideaux de couleurs. C'est la cabine bleue qui l'intéressait. Normalement, les clients venaient s'y offrir une danse privée de la part d'un employé au déhanché aguicheur. Zian Cti Toepie savait par le barman que Darth Velvet n'était pas là pour ça.

Il ne pouvait pas s'avancer dans le couloir où se trouvaient ces différentes cabines, car deux caméras surveillaient aussi cet endroit, et la personne en régie aurait vite fait de trouver l'attitude du Géonosien louche, puisqu'il n'avait rien à faire ici. Le couloir courait jusqu'à un mur porteur et une fenêtre donnant sur la rue devant le bâtiment. Une foix qu'il eut repéré les lieux, Zian Cti Toepie redescendit l'escalier avant de pouvoir se faire remarquer.

Il se mêla aux clients pour attendre de voir ressortir Darth Velvet, ce qui se produisit plus vite qu'il ne l'aurait prévu. La Mirialane était accompagnée par deux Gamorréens, membres du personnel de sécurité. Que venait-elle de faire pour mériter de se faire jeter dehors ? Cela contrariait les plans de Zian Cti Toepie. Tant pis. Il n'allait pas agir avec ces deux gardes qui escortaient sa cible.

Il quitta donc à son tour l'établissement, déjà frustré par la tournure des choses, et se posta sur le toit, d'où il suivit le déplacement de sa cible. Cette dernière se retrouva seule dans une ruelle. Zian Cti Toepie ne voulait pas la laisser riposter. Il savait les risques d'une confrontation frontale, et en même temps la vanité de la tenir en joue. Ce qu'il n'avait pas encore essayé, c'est de la prendre par surprise. Au pire, s'il se ratait, Darth Velvet opterait pour la fuite, très certainement, plutôt que d'essayer de riposter contre son agresseur allongé sur le rebord du toit.

Zian Cti Toepie tint son blaster comme si c'était un fusil de précision. Il visa le relief du holster de sa cible. Neutraliser son arme serait déjà prendre un avantage. Mais le Géonosien s'apprêta à faire un second tir immédiatement après, visant sa cuisse. Tac tac : arme, cuisse. Il répéta mentalement son double tir : arme, cuisse. Arme, cuisse. Dans la foulée.

Et son doigt pressa la gachette deux fois.
Darth Velvet
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Nar Shadda est une ville aussi bruyante que polluée, mais la nuit, lorsque le ciel est d’encre liquide, que les rues se vident de leurs travailleurs pour devenir le territoire des ombres, il s’étiole pour devenir un fond sonore presque négligeable. Parfois, l’écho d’une sirène résonne entre les murs décrépis du quartier, ou les hurlements d’un camé en mal de dose, mais, malgré tout, l’obscurité jette sur ce monde, un linceul de silence. Précaire… fragile… néanmoins palpable. Aussi palpable que cette tension qui noue les muscles entre mes omoplates, sous l’oppression d’une observation menaçante.

Est-ce pour ces deux raisons que la détonation d’une arme jaillissant dans le pseudo-silence de cette nuit sombre sonna à mon esprit comme une alarme ? Ou bien est-ce ma vigilance accrue, puisant dans les méandres de l’éther qui me prévint de cette attaque félonne ? Qu’importe… le coup claque. Et si le premier trouve sa cible déchirant l’étui de mon blaster, le second me manque de peu, éraflant la surface de ma cuisse en mouvement alors que je me plaque brutalement contre l’enceinte d’un bâtiment, dos collé à la surface crasseuse pour ne plus rien offrir en pâture au tireur embusqué.

Je m’attendais à une réaction rapide de la part du gérant du Casanova, et, peut-être même aussi de ceux qui sont à l’origine de cette visite en ces lieux, mais rien d’aussi instantanée que cette attaque traitresse. Le pressentiment que ces tirs et mon affaire ne sont liés d’aucune façon s’impose doucement. Je soupire, avisant de mon arme abandonnée dans d’une flaque d’eau frelatée au milieu de la ruelle, et de cette présence hostile toujours à l’affut. Je pourrais attendre simplement que mon agresseur se lasse de cette attente sans issue. Lui à l’autre bout sur un toit. Moi dissimulée par la pénombre et les briques salvatrices d’un recoin. Mais je ne peux me satisfaire de le laisser s’enfuir. C’est un risque que je ne peux prendre. Il n’est pas question de passer mon temps à regarder en arrière de peur que le prochain tir qu’il m’adressera ne finisse dans ma nuque. J’ignore qui il est, mais il est certain que j’escompte une réponse à cette question.

Aussi, j’attire la Force à moi, me lovant dans ses bras jusqu’à ce qu’elle me recouvre d’un voile d’ombres mouvantes. Et, je file, droit sur l’origine des coups de blaster, droit vers cet assassin, fantôme dans la nuit que seul mon souffle trahit. Une échelle de secours abaissée m’offre un accès inespéré aux toits et je la gravis sans un bruit, sans un froissement de métal rouillé jusqu’à apercevoir une tête à demi-engloutie par le parapet d’une toiture délabrée. Je me fige, attentive. Il demeure immobile. J’avance glissant par derrière lui pour laisser ma voix percer l’obscurité sans me révéler.


« Chasser la nuit venue… tssss… ça manque singulièrement de courage. » commençait je d’une voix douce comme le velours avant qu’elle ne s’hérisse d’une glace tranchante. « Qui êtes-vous. »

Et, libérant ma silhouette de son écrin d’ombre, je lance mes sortilèges siths, tressant autour de son cœur, la nasse d’un piège invisible. Une pensée, une seule pensée, et je compte lentement écraser son organe dans la paume éthérée de ma main. Mais pour l’heure, comme une promesse à venir, comme une mise en garde contre ce blaster qui s’élève vers moi, je tire doucement sur les fils de Force, le pressant brutalement pour le relâcher aussi vite. Juste le temps d’un battement. Juste un froissement douloureux.

« Ne jouez pas de votre arme, où il se pourrait que cette nuit, soit pour vous la dernière. Il est des proies qui n’en sont pas. Je vous le demande une dernière fois. Qui êtes-vous ? »

Je maitrise la situation. Aucun doute. Je pourrais le tuer presque instantanément alors d’où vient cette étrange sensation de danger qui continue de me picoter la nuque d’un sombre avertissement. Mes yeux se plissent glissant sur le généosien avant de se perdre aux alentours. Il y a autre chose… oui… non… ma bouche s’arrondit sur un cri, alors que, simultanément les mailles d’un filet métallique se referment sur nous deux. Et, sous l’élan de ses lests, nous projette dans le vide.
Zian Cti Toepie
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Il n'y avait aucun doute que Zian Cti Toepie allait bien viser. Il avait les capacités d'un tireur d'élite, et même pour effectuer un tel double-tir sur deux zones différentes de sa cible, aucune difficulté quand on avait son niveau. La question n'était donc pas de savoir si les deux tirs allaient être précis, mais uniquement si la cible allait se décaler soit par réflexe soit par chance. Par réflexe, oui, c'était possible, car la cible en question avait des dons particuliers, une sensibilité à la Force, sans quoi elle n'aurait eu aucun moyen d'esquiver par un geste réflexe.

Tir numéro un : étui touché, blaster neutralisé, tombé au sol. Parfait.
Tir numéro deux : mouvement de la cible, simple éraflure causée à la cuisse. Raté.
La cible se mit en couverture derrière un pan de mur.
Le blaster au sol était visible de Zian Cti Toepie. Si sa cible voulait le récupérer, elle s'exposerait à de nouveaux tirs. Le tireur patienta. A la manière d'un sniper. Il avait de toute façon la position d'un sniper. La précision d'un sniper. La patience d'un sniper. Il avait en somme tout d'un sniper... sauf l'arme.

La cible ne se montra pas. Zian Cti Toepie patienta, mais le petit jeu dura quelques petites minutes avant qu'une voix juste derrière lui le fît sursauter.
Elle s'était déplacée ?! Sans qu'il ne la vît, ne l'entendît, ne la sentît ?! Comment avait-elle fait ? Surtout pour grimper sur le toit, en prime ?
Zian Cti Toepie savait comment elle avait fait : la Force. Mais ne sachant que trois fois rien sur ce que la Force était et sur ce qu'elle permettait d'accomplir, il s'était fait surprendre.

Son cœur manqua un battement. Au sens propre. A peine le frêle insecte se fut-il retourné sur le dos pour viser Darth Velvet – à cet instant on ne savait plus qui était la cible de l'autre – que son corps subit un étourdissement à cause de ce battement de cœur manqué.
A nouveau la panique s'empara de lui. Il venait d'échouer, c'était un fait, et cet échec pouvait bien être son dernier : il se sentait à la merci de Darth Velvet. Deux fois qu'il échouait à la tuer, qu'elle se montrait plus maligne, plus forte, et surtout, simplement imprévisible à cause de tous les pouvoirs qu'elle maîtrisait. Foutue Force... Comment lutter contre ça ?

Darth Velvet venait de lui demander qui il était. Ne le reconnaissait-elle pas ? Elle aurait au moins pu se rappeler qu'un Géonosien l'avait agressée sur Pakuuni lors des évènements récents diffusés sur tous les holojournaux. Fût-elle incapable de reconnaître un Géonosien parmi d'autres, elle aurait au moins pu faire le rapprochement. Peut-être était-ce une chance. Mais qu'est-ce que ça changerait, si c'était pour mourir maintenant ?

DARTH VELVET – Ne jouez pas de votre arme, où il se pourrait que cette nuit, soit pour vous la dernière. Il est des proies qui n’en sont pas. Je vous le demande une dernière fois. Qui êtes-vous ?

Avait-elle déjà essayé de répondre dans la seconde après que son cœur eut été comprimé par une force impalpable ? Elle réitérait sa question comme un ultimatum sans même lui avoir laissé le temps de répondre. Zian Cti Toepie cherchait une solution de fuite. Dans un premier temps, il se releva lentement, rangea son arme et présenta ses deux mains en l'air, comme s'il était mis en joue par un blaster. Non, il était mis en joue par pire que ça.

ZIAN CTI TOEPIE – Je suis Zian Cti Toepie. Nous avons été conf...

Fffshlack ! D'où sortirent ces filets lestés ? Lancés par qui ? par quoi ? L'insecte fut attrapé en même temps que la peau-verte, et tous deux furent emportés à côté du toit... dans le vide. Comme une répétition. Cette chute dans le vide, et Zian Cti Toepie incapable de voler normalement... La première fois parce qu'il devait supporter le poids de son vis-à-vis, et cette fois-ci parce que les filets comprimaient un peu ses ailes.

Pourtant par réflexe il s'efforça de faire battre ses ailes à vive allure, ne serait-ce que pour amortir sa chute, puisque celle-ci était inévitable...
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Il y a comme le manque d’un battement à l’orée de mon cœur, comme le silence d’une partition, comme cet instant figé où vous prenez toute la mesure inévitable d’une série d’événements et leurs conséquences. Alors, l’espace de quelques secondes, le temps se suspend à votre respiration, le soleil interrompt sa course, et vous avisez qu’il n’existe aucune autre issue que l’inéluctable. Et, l’inéluctable pour moi, pour ce géonosien, se compose des mailles infranchissables de cette nasse, et de cette promesse de chute. Malgré les battements d’ailes désespérés de mon compagnon d’infortune. Malgré sa volonté implacable que je ressens au travers de sa frénésie.

Il n’y a rien qui puisse infléchir cette issue, mais pour autant, dans un réflexe de survie, mon corps de roule en boule, et, instantanément, la Force m’enveloppe d’un écrin protecteur, doux, robuste. Oh, évidemment, il ne saurait me garder de l’impact qui nous attend sur l’asphalte, mais j’escompte qu’il en absorbe une partie de l’énergie, alors que j’étends ce bouclier précaire à l’insecte dont les ailes, à présent, s’emmêlent au filin.

Le bitume me cueille cruellement, et, sous sa morsure, je sens mes défenses voler en éclat, l’os de ma clavicule céder violemment et une vive douleur irradier de mon épaule.

« Argh.. »

J’essaie de me remettre debout, vacillante et endolorie. Le filet m’entrave aussi surement que des chaines, et je ne parviens qu’avec difficultés à me mettre à genou pour atténuer mon poids sur la chitine de Zian.

« Vous êtes en vie ? » grinçais-je au géonosien comprimé entre l’asphalte et moi tout en avisant de l’approche de silhouettes dans notre direction.

Mais je n’ai pas l’occasion d’échanger davantage avec lui, pas plus que de sortir mon sabre de ma botte, qu’une voix nous interpelle, joyeuse.

« Hello, mes p’tits poissons ! Parait qu’on m’cherche ! Mais avant de discuter ensemble pour savoir ce que vous me voulez, on va se faire une petite sieste ? Hein ? Ok ? »

Un courant électrique parcourt soudainement les mailles métalliques du filet. Et je sombre, inexorablement dans l’inconscience.

Ploc… Ploc.. Ploc…

Lentement, j’émerge de l’obscurité sans rêves, la bouche pâteuse, l’épaule douloureuse. Il y a en arrière-plan, le ronronnement mécanique d’un moteur entrecoupé de grincements métalliques. Des gouttes d’huiles nauséabondes, glissent le long d’une tuyauterie pour s’écraser régulièrement sur ma joue. J’aimerais pouvoir les essuyer d’un revers de main, mais je suis attachées, poignets suspendus au-dessus de ma tête.

« Tsssss...Zian Cti Toepi vous êtes là? » murmurais-je dans l'obscurité de ma détention
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Sa chute fut amortie, oui. Mais pas par ses ailes. Il y eut comme un coussin, fin et peu moelleux, invisible et impalpable. Une seule explication possible : la Force, encore et toujours, cette satanée énergie occulte. Mais alors, Darth Velvet venait-elle d'utiliser ses pouvoirs pour éviter la mort à Zian Cti Toepie en plus d'éviter sa propre mort à elle ? Ca semblait être le cas, et on avait alors envie de se demander : pourquoi prendre cette peine ? Pourquoi en effet prendre la peine de sauver la mise de celui qui vient d'essayer de vous capturer en pleine rue, pour la deuxième fois en une courte période ? Peut-être parce que Darth Velvet réfléchissait vite et se disait que face à ce qui s'annonçait d'ores et déjà comme un ennemi commun, il valait mieux pour elle de garder le Géonosien à ses côtés pour avoir plus de chances de se tirer de ce mauvais pas.
De toute façon, ces pensées n'eurent pas le temps de traverser l'esprit de Zian Cti Toepie. La chute eut beau être amortie, elle resta très douloureuse, d'autant plus que Darth Velvet lui tomba dessus. Encore, si la Mirialane avait eu la position du dessous, ça n'aurait pas été les six kilos du Géonosien qui auraient aggravé sa douleur au point de chute ; en revanche, il fut bien plus pénible pour Zian Cti Toepie de se faire écraser par elle.

Zian Cti Toepie resta un instant sonné. Il sentit vaguement la Mirialane essayer de le soulager de son poids en se hissant sur ses bras. Le filet entravait leurs mouvements à tous les deux – en l'occurence, surtout ceux de Darth Velvet, puisque Zian Cti Toepie demeurait inerte.

DARTH VELVET – Vous êtes en vie ?

Oui... Il lui semblait bien être en vie... Mais dans quel état ? Heureusement, le Géonosien n'était pas un vertébré. Sa chitine lui servait d'exosquelette, mais il ne pouvait pas se fracturer un tibia ou se faire une entorse à la cheville. Cela ne signifiait pas pour autant que ses articulations pouvaient accepter n'importe quelle déformation, ni que ses membres pouvaient supporter n'importe quelle pression.

Revenant lentement à lui, Zian Cti Toepie essaya de rouler sur le côté, offrant par là même une réponse tacite à Darth Velvet : oui, il était en vie. Darth Velvet semblait vraiment s'en soucier... Ce mouvement lui permit de vérifier que ses quatre membres lui répondaient toujours. Pour les ailes, il verrait ça plus tard. Si l'un de ses membres avait été complètement écrasé, ça aurait été bonjour la cuve à bacta. Et va te payer ça !

Zian Cti Toepie entendit une autre voix, sans nul doute celle de leur agresseur. Mais il n'analysait plus rien. Il ne comprit même pas ce qui lui arriva quand il reçut la décharge électrique et sombra dans l'inconscience.

Il reprit lentement conscience en ayant l'impression d'avoir fait un mauvais rêves. Les courbatures eurent tôt fait de lui rappeler la réalité. L'insecte perçut en premier les odeurs. La crasse, le métal, l'huile, Darth Velvet... Oui, elle était là... D'autres personnes aussi... Dans cette pièce ou ailleurs, en tout cas d'autres personnes étaient passées ici ces dernières heures. Et au moins l'une de ces personnes avaient pour habitude de fumer des épices. Zian Cti Toepie ne réussit même pas à tousser.

Son sens du toucher fut le second à se réveiller, presque en même temps que sa vue. Il avait les deux bras maintenus en l'air par les poignets. Il ne touchait même pas le sol.

DARTH VELVET – Tsssss... Zian Cti Toepi vous êtes là ?

Zian Cti Toepie ne voyait que les contours des murs et de quelques objets ou caisses éparpillés sur les côtés de la pièce. En tout cas, son ouïe reprenait elle aussi ses fonctions. Sans vraiment l'avoir reconnue à cause de la tonalité murmurante, il devina la voix de Darth Velvet. Et puis elle était la seule à connaître son nom, a priori. Enfin, leurs détenteurs avaient dû les fouiller avant de les attacher. Donc non, eux aussi connaissaient leurs noms à présent.

ZIAN CTI TOEPIE – Je suis là... Je suis attaché... J'ai mal...
Darth Velvet
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Mon rire, entre nous, s’égrène en chapelet brisé, désabusé.

« Nous sommes deux. »

Je peine à reconnaitre cette voix enrouée comme mienne, sous le tintement métallique de mes fers. Une douleur sourde rayonne depuis mes tempes, glissant tel un frisson glacé sur mon échine, le long de ma colonne pour venir exploser dans mes omoplates. Le moindre de mes mouvements, me laisse oscillante au bout de mes chaines, pourtant je me refuse à laisser la souffrance et le désespoir s’infuser dans mes veines, empoisonner mon sang. A trop s’apitoyer sur son sort, à trop vouloir s’attarder sur ses plaies, on en augmente la portée. Lentement je me retire de mon corps endolori, faisant rapidement complètement abstraction de mon épaule démise, de mon bras tordu pour me réfugier là, au cœur de mon esprit, dans cet endroit inexpugnable où l’on se retire pour ne plus rien sentir lorsque la douleur est si intense qu’elle tue. Un bastion secret au sein de mes ténèbres. Et comme une réminiscence indésirable, je sens à nouveau sur moi, le souffle du passé, de ses entraves, de ces instants maudits qui m’ont appris à me retrancher de la réalité.

« J’adorerais savoir à quel jeu, vous jouiez dans cette ruelle, s’il s’agit de primes ou de vengeance pour Pakuuni, mais je doute que l’instant soit opportun. » commençais-je, lui laissant percevoir que ses derniers mots avant notre chute ne furent pas perdus. « Pas si, comme je le crois, nous sommes aux mains de l’équipage du Venin »


J’inspire longuement, essayant de faire jouer mes poignets emprisonnés dans leurs bracelets de métal.

« J’imagine que nous pourrons régler ceci, si nous nous en sortons. En attendant, je suis navrée mais à me donner la chasse, vous vous trouvez au beau milieu d’une histoire qui ne vous concerne en rien. »

Je m’interromps brièvement, perçant l’obscurité d’un regard lumineux vers sa présence.

« Et qui, ne va rien avoir de plaisant, je gage. »

Il ne peut répondre qu’une porte s’ouvre, inondant d’une lumière artificielle notre prison sordide. Mes yeux me brûlent, et de détourne mon visage de ce cette source aveuglante. La voix qui retentit à présent n’a rien d’inconnu, elle est l’exact reflet de celle de la ruelle lorsque nous gisions emmaillotés dans le filet.

« Ah…. Mes p’tits poissons, et si on passait aux choses sérieuses ? »

Un poing me fauche au ventre. Je grogne.

« Bon c’est tout facile. Moi je fais les questions, et vous faites les réponses. J’vous conseille pas trop de la jouer muet, c’est un truc qui me fout les nerfs. Alors on va faire un truc. Celui de vous deux qui sera coopératif, d’un, se prendra pas d’coup, et de deux ,aura un traitement de faveur. Vous êtes prêts ? On commence ? »

Il se plante devant nous avec un sourire goguenard dissimulant derrière ses larges épaules, la présence d’un gamoréen et d’un faleen.

« Première question super facile. Qui êtes-vous ?
»
Zian Cti Toepie
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La voix enrouée de Darth Velvet l'informa que cette dernière aussi avait mal. Zian Cti Toepie bougea la tête pour observer ses liens. Seuls ses poignets étaient entravés. Des menottes reliées à des chaînes attachées au plafond. Il était ainsi suspendu par les bras, ses pieds étaient à une trentaine de centimètres du sol. Cette position en elle-même était déjà une torture. Même si Zian Cti Toepie se libérait par une méthode miraculeuse, il serait dans l'incapacité immédiate de tirer correctement au blaster à cause des courbatures. Et il se remettait à peine de la chute du toit du Casanova et du poids de Darth Velvet qui l'avait écrasé – quoiqu'amorti par un coussin de Force.

Darth Velvet commença alors à se demander à haute voix pourquoi il s'était acharné à vouloir la capturer, tout en reconnaissant que le moment était mal choisi pour en discuter. Au moins, elle avait remis les choses dans leur contexte. Zian Cti Toepie n'avait pas eu le temps de se “présenter” à sa cible, mais finalement, Darth Velvet se souvenait de lui et de leur confrontation sur Pakuuni.

A la croire, ils étaient prisonniers dans le Venin. Ce nom de vaisseau ne parlait pas du tout à Zian Cti Toepie. Et il devait bien y avoir mille branquignols dans la galaxie qui avaient eu l'idée d'appeler leur vaisseau Venin, de toute façon. Bon, il y avait encore moins original comme nom.

DARTH VELVET – En attendant, je suis navrée mais à me donner la chasse, vous vous trouvez au beau milieu d'une histoire qui ne vous concerne en rien. Et qui ne va rien avoir de plaisant, je gage.

Zian Cti Toepie tourna la tête, ébloui par la soudaine lumière qui s'infiltra à la faveur de l'ouverture d'une porte. Une personne entra. Un Humain. Zian Cti Toepie ne le sut qu'à l'odeur, évidemment. Suivi de deux autres personnes. L'odeur porcine ne pouvait être que celle d'un Gamorréen, et la dernière personne était reptilienne, peut-être un Trandosien. Les paupières de Zian Cti Toepie essayaient de protéger ses pupilles le temps qu'elles s'habituent à la lumière. Mais la porte se referma, et l'effort d'adaptation fut soudain inutile.

Capitaine – Ah... Mes p'tits poissons, et si on passait aux choses sérieuses ?

Zian Cti Toepie entendit le bruit d'un coup de poing donné à une cible sans défense, suivi immédiatement qu'un grognement de douleur qui était assurément celui de la Mirialane.

Capitaine – Bon c'est tout facile. Moi je fais les questions, et vous faites les réponses. J'vous conseille pas trop de la jouer muet, c'est un truc qui me fout les nerfs. Alors on va faire un truc. Celui de vous deux qui sera coopératif, d'un, se prendra pas d'coup, et de deux, aura un traitement de faveur. Vous êtes prêts ? On commence ?

Zian Cti Toepie commença à pouvoir observer son interlocuteur. Il examina la petite pièce dans laquelle Darth Velvet et lui-même étaient attachés. Ca ressemblait à une remise, et tout un tas d'affaires avait été poussé en vrac contre les murs pour faire de la place aux deux prisonniers. L'Humain, le Gamorréen et le... Falleen – ce n'était donc pas un Trandosien – étaient chacun armés d'un pistolet-blaster. L'humain portait en plus sur lui une petite carte magnétique qui devait être la clé des entraves des prisonniers.

Capitaine – Première question super facile. Qui êtes-vous ?

Ce n'était qu'une question-test. L'Humain savait forcément déjà qui étaient les deux prisonniers. D'une part parce qu'il fallait parier qu'il avait cherché leur identité parmi leurs effets personnels, et d'autre part parce qu'il était inconcevable qu'il s'en fût pris à deux personnes au hasard sur le toit du Casanova. Ou alors il avait une drôle de façon de protéger sa “boîte de nuit”.

Zian Cti Toepie voulut laisser Darth Velvet parler en premier, puisque comme cette dernière le disait si bien, il se retrouvait pris dans une histoire qui ne le concernait en rien. Cependant, Darth Velvet resta muette, à l'exception d'un ou deux mots en langue étrangère, des injures très probablement. Patient, l'Humain posa son regard sur Zian Cti Toepie, gardant toujours un petit sourire sûr de lui sur le visage. A quoi servait de se prendre des coups inutiles pour une question-test ?

ZIAN CTI TOEPIE – Mon nom est Zian Cti Toepie.
Capitaine – Ah ! On a un bavard intelligent. Quoique s'il était vraiment intelligent, il se douterait que ce nom ne me dit rien du tout... Suis-je censé avoir déjà entendu parler de toi ?
ZIAN CTI TOEPIE – Non. Je n'étais pas là pour vous. Je ne sais même pas qui vous êtes, et je m'en moque.
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 J’aurais du me douter que l’insecte ne tiendrait pas, ou peu, sa langue. En réalité, et à sa décharge, je peux comprendre qu’il espère ainsi éviter les coups qui, inévitablement commenceront à pleuvoir, lorsque les réponses se tariront. Parce qu’il viendra un temps, où il sera tout simplement incapable de saisir les tenants et les aboutissants et que cet homme, si amical pour l’heure révélera toute la noirceur de son âme.

Je devrais le laisser s’enferrer dans cette situation, au moins agissant ainsi il les occupe, me permettant de réfléchir à une échappatoire possible, mais je sais que ce jeu ne peut durer trop longtemps. Déjà, la crispation dans la voix ne notre interlocuteur laisse entendre que la réponse de Zian est loin d’être à la hauteur de ses espoirs déçus.

« Oh oh oh, mon petit papillon, tu ne crois quand même pas qu’on t’a épinglé par erreur. Nous prends-tu pour des amateurs ? Mais tu étais avec la mirialan, et elle, elle nous cherche. Tu vois, pas la peine de te cacher derrière elle, on sait déjà que tu fouines dans nos affaires. »

« Pas vraiment non, enfin on ne peut pas s’attendre à ce qu’un abruti de ton genre comprenne quoi que ce soit. »

Un défi. Et la réponse cinglante à ma répartie se solde par le bruit sec d’un soufflet. Pour autant, je ne cille pas, ignorant ostensiblement la douleur qui rampe le long de ma mâchoire endolorie. Une caresse comparée aux traitements que l’on m’a infligé, il y a si longtemps que mes souvenirs commencent à s’estomper malgré cette saveur rémanente de violence et d’affliction qui ourlent leurs couleurs délavées par le temps, par le désir d’oubli.

« C’est tout ? Pour un pirate qui prend plaisir à répandre les entrailles de ses prisonniers, je trouve que tu manques singulièrement de poigne. »

Il ricane. Nerveusement.

« Finalement notre petit papillon n’est peut-être bien qu’un dommage collatéral. Visiblement tu es celle qui marque le tempo, ma petite sirène. Très bien. Jouons un peu, et tu verras que ma réputation n’est pas usurpée même si elle n’arrive pas à la cheville du Commandant. »

« Enfin. » grinçais-je avec aplomb, un regard hivernal sur lui, un stratagème en tête.

« Commençons par le début petite sirène. Qui es-tu ? »

Il avance près, trop près. Son souffle glisse sur mon front voilé par la soie liquide et noire de ma chevelure. Mon menton se relève, dévoilant mon profil de duracier et mon sourire prédateur. Eut-il été plus méfiant, peut-être aurait-il senti le subtil changement de posture de mon corps, ou la ligne tendue de mes muscles, ce petit tiraillement dans la nuque et ce frisson léger qui annonce inévitablement les ennuis. Au lieu de cela, le dos de son index s’amarre sur ma joue pour parcourir l’ecchymose de ma mâchoire.


Brutalement, mes abdos se contractent, et je me hisse, mes jambes s’enroulent autour de sa gorge comme un nœud coulant.

« Je crois que nous allons la jouer différemment… »

Crac.

« Et ne me touche plus jamais. »

Mes jambes le libèrent et son corps sans vie glisse sur le sol crasseux. Quant à son homologue rester en arrière, il porte ses mains à sa gorge, incapable de se libérer de l’emprise de mon regard implacable, sans une once de culpabilité ou de pitié
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Capitaine – Oh oh oh, mon petit papillon, tu ne crois quand même pas qu'on t'a épinglé par erreur. Nous prends-tu pour des amateurs ? Mais tu étais avec la Mirialan, et elle, elle nous cherche. Tu vois, pas la peine de te cacher derrière elle, on sait déjà que tu fouines dans nos affaires.

Zian Cti Toepie ne fouinait pas dans leurs affaires, donc le capitaine ne savait rien... et était bel et bien un amateur. Ou en tout cas quelqu'un d'un peu trop méfiant qui prenait dans son filet de pêche poissons et coraux ensemble. Le Géonosien sentit bien la volonté d'insulte raciste dans la désignation de “papillon”, mais depuis qu'il avait quitté sa planète et voyageait comme seul membre de sa race – n'ayant jamais eu à faire équipe avec un autre Géonosien, déjà qu'il était rarissime qu'il rencontre un congénère dans la galaxie – il avait subi toutes sortes de dénominations inspirées d'insectes. “papillon”, “mouche”, “larve”, “coléoptère”, “scarabée”, “hanneton”, les exemples étaient nombreux... Et il avait même fini par lui-même se surnommer en quelques occasions la Guêpe. Cet insecte l'inspirait bien. Rapide, insaisissable, inquiétant, et à la piqûre douloureuse – sa vibro-lance était son dard.

Darth Velvet ouvrit la bouche pour provoquer le capitaine du Venin. Deux comportements opposés s'observaient : Zian Cti Toepie essayait de se sauver la mise en ayant à subir le moins de maltraitance possible, d'autant qu'il voyait très bien que sa capture n'était qu'une méprise, tandis que Darth Velvet jouait l'assurance, la provocation, comme si elle n'avait rien à craindre.

Et ce n'était peut-être pas si idiot que ça. D'une part, cela amena le capitaine à comprendre que Zian Cti Toepie « n'était qu'un dommage collatéral ». Surtout, trop confiant et voulant à son tour provoquer sa prisonnière, il commit une imprudence. Darth Velvet sut ignorer la douleur pour soulever ses jambes, plus lourdes et moins souples que celles d'un Géonosien, et prit le cou du capitaine en étau entre ses cuisses. Avant que le Falleen et le Gamorréen n'eussent le temps de réagir, elle lui brisa les cervicales. Zian Cti Toepie craignit la riposte des deux gardes, mais le Falleen en fut privé, subissant une attaque invisible qui rappela à Zian Cti Toepie ce qu'il avait lui-même subi sur Pakuuni. Le Falleen eut du mal à respirer et ses mains furent trop occupées à essayer de dégager sa gorge d'une poigne impalpable pour utiliser son pistolet-blaster.

Toutefois, le Gamorréen, plus lent à la détente, n'allait pas rester sans rien faire. Darth Velvet avait la Force pour l'aider malgré son entrave, mais Zian Cti Toepie, lui, n'avait rien, et dut réfléchir à toute vitesse à une action à accomplir.

ZIAN CTI TOEPIE – Le Gamorréen ! Attention ! Envoie-moi l'Humain !

Si Darth Velvet le pouvait... Zian Cti Toepie n'avait aucune idée de l'étendue de ses capacités avec la Force. Il avait déjà vu une fois un Sith déplacer un objet à distance. Certaines personnes prêtaient aussi aux Jedis des pouvoir de cicatrisation des plaies et autres fantaisies. Où étaient la part de vérité et la part de fantasme dans tout ça ? Si Velvet était capable de projeter le capitaine vers lui et de neutraliser le Gamorréen, ils avaient une chance de se sortir de cette situation. Cela faisait déjà trop de “si”...
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L’odeur de la peur souffle sur le visage du faleen, sur cette veine palpitante que j’oppresse perfidement sans esquisser le montre geste. Oui… la terreur emplie lentement la surface trouble de son regard, chassant les dernières brumes de la surprise pour l’éclat terne de ceux qui observent le danger fuser sur eux sans pouvoir agir. Il peut, par instinct, libérer le suc séduisant de ses hormones, dérouler contre mes sens, cet effluve sensuel de chocolat, de fourrure et de draps froissés mais je doute qu’il trouve, sous ma caresse éthérée, la concentration nécessaire à ses petites manigances. Toutefois, il n’est pas seul à se dresser entre nous et notre liberté. Le Garmoréen siffle, et l’étonnement qui jusqu’alors l’emprisonnait dans un immobilisme parfait, se dissout traduisant l’urgence de la situation à son cerveau minimaliste.

« Le Gamorréen ! Attention ! Envoie-moi l'Humain ! » hurle Zian dans un bourdonnement caractéristique de sa race

Lui envoyer l’humain gisant telle une poupée désarticulée à mes pieds. Ou me concentrer sur la carotide encore palpitante de vie d’un faleen aux capacités trop vicieuses pour qu’on lui laisse impunément l’opportunité d’en user. Je sais qu’expulser le cadavre du capitaine, sur l’insecte, délivrera de mon emprise son sous-fifre. Pourtant, d’instinct, je sais aussi qu’il me faut accéder à sa requête, sans quoi, la brute au faciès porcin pourrait bien se charger de nous avec plus d’efficacité que feu son maitre. Sans hésiter plus qu’une fraction de seconde, je libère la gorge de l’un pour projeter le corps à mes pieds, sur mon acolyte. Une lame de Force s’élève brutalement, balayant la pièce d’un vent invisible, jusqu’à ce que je perçoive, dans la lumière tamisée de notre geôle, les silhouettes enlacées du mort et du génosien.


« Garce ! » grince une voix enrouée de douleur et de haine, insulte reprise en écho par le grognement du garmoréen avant qu’il ne se précipite sur Zian

Je ne sais pas exactement ce que l’insecte prévoit de faire avec sa poupée désarticulée en main, mais quoi qu’il essaye, je lui conseille de se hâter. Pour lui. Et pour moi. Déjà, le Fallen contre-attaque, parfumant l’atmosphère d’une vrille de phéromone qui me frôle en promesse de péchés.
Je serre les dents, ma concentration brisée par la chaleur naissant au creux de mon ventre. S’il est bien une espèce que je hais dans cet univers, c’est celle-ci et son pouvoir de sujétion perverse. Il ne commet pas l’erreur de son supérieur en s’approchant de moi, et son blaster crépite sous la salve qu’il me lance. Je ne dois ma survie qu’au reflexe de mon bouclier, qui, telle une seconde peau se répand entre lui et moi pour absorber la charge cinétique de son arme. Insuffisant pour le faire renoncer à la distance de sécurité qu’il maintient entre lui et moi. Insuffisant pour qu’il range son pistolet et s’attèle à des armes de corps à corps.
Et tandis qu’il m’inonde du flot pernicieux de sa séduction, pour exiger ma reddition sans coup férir, les traits d’énergies viennent mourir contre mes protections sapant aussi surement ma force que les idées coercitives qu’il déploie en mon cœur.


« Zian ! » grondais-je en sentant les derniers lambeaux de mon bouclier s’effriter et ma raison se perdre dans les méandres d’un jeu auquel je me refuse à m’adonner.

Mais bien que mon esprit tente de résister à l’embrasement qu’il distille dans mes veines dans une bouffée de phéromones avilissantes, je le sens s’attendrir lentement. Insidieusement. Et, peu à peu, tandis que mon âme m’échappe dans ces volutes aguichantes, que son venin s’enroule sur mes désirs en serpent perfide, je m’interroge. Pourquoi ne le laissais-je pas faire ? Comment ne pourrais-je pas lui abandonner ma vie et mon cœur ? Pourquoi résister à cet inconnu qui, je ne sais comment, a su réveiller en moi, la femme et l’amante endormie. Je n’ai pas envie de le combattre, juste de l’étreindre, me perdre dans son regard, glisser mes lèvres contre les sienne pour boire son souffle. Qu’importe que nous soyons ennemis, je m’en moque., je le veux au point d’en souffrir, au point que l’idée même de son rejet me blesse davantage que l’éclat de cette lame qui brille sous l’oscillation d’un néon. Mes barrières mentales s’effondrent, m’abandonnant au seul plaisir de le voir s’approcher tandis que ma bouche s’orne d’une invite en forme de sourire
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Zian Cti Toepie ne savait pas du tout si Darth Velvet était capable de déplacer un cadavre – ou mieux, une personne vivante – par la Force. Ainsi, alors qu'il venait lui-même de lui demander de le faire, il fut surpris de voir son vœu exaucé. Il réagit avec une demi-seconde de latence, à la fois émerveillé et effrayé de voir tout ce que cette chose appelée la Force conférait comme pouvoirs à ses utilisateurs. Il repoussait l'idée de renoncer à capturer Darth Velvet, une idée répugnante, indigne de lui, mais il avait vraiment de quoi se demander quelle méthode lui permettrait d'accomplir cet objectif. Ca devenait indécent.

Pour l'instant, il se concentra sur le cadavre qui lui arriva dessus. Il essaya de l'amortir puis d'en retenir le poids avec ses jambes. Ha ! Quelle vanité. Alors avant que le cadavre ne s'affaisse avec le risque que les éléments intéressants soient hors de portée, Zian Cti Toepie se concentra sur deux objets bien précis, clés de sa survie et de sa libération.

Cependant il vit le Gamorréen pointer son arme sur lui. Heureusement, les chaînes reliant ses menottes au plafond avaient du jeu, et il put bouger le torse dans un réflexe limite mais salvateur. Il sentit la chaleur du plasma lui caresser la chitine, signe qu'à un centimètre près, ça aurait senti le brûlé. Mais tout en esquivant, Zian Cti Toepie garda les jambes actives sur le corps du capitaine, et son pied droit se saisit de l'arme de celui-ci, qu'il retourna contre le garde du corps avec une étonnante dextérité des orteils. Le Géonosien avait bien l'habitude d'utiliser ses pieds pour saisir voire manipuler des objets en plein vol, évitant d'avoir à faire une pirouette ou de se poser au sol pour utiliser ses mains. Il savait donc tirer au blaster presque aussi bien avec le pied qu'avec la main. Un peu de précision en moins, mais la même dextérité.

Le Gamorréen grommela comme un porc en recevant le tir dans le gras du ventre. C'est qu'il encaissa bien ! Il riposta même, sûrement grâce à l'adrénaline, mais ce tir reçu le rendit moins précis, et il ne fit qu'amocher le corps du capitaine déjà mort. Zian Cti Toepie tira une seconde fois, et atteignit le Gamorréen plus haut, à la poitrine. L'ennemi s'écroula. Peut-être pas mort, mais si un troisième tir devait partir, ce ne serait pas pour tout de suite. Zian Cti Toepie eut donc le temps de faire ce qu'il voulait.

Il s'empara de la carte magnétique du capitaine avec le pied gauche. C'est alors qu'il entendit Darth Velvet crier de détresse. De sa place, Zian Cti Toepie perçut les phéromones dégagées par le Falleen. Son sens de l'odorat était sans aucun doute bien plus sensible que celui de la Mirialane. Dans cette pièce, le Gamorréen était le seul à peut-être rivaliser sur ce plan-là.
Ce ne fut pas suffisant de toute façon pour l'empêcher d'accomplir son action. Le Géonosien s'était déjà surnommé la Guêpe quelques fois et il partageait bien un autre point commun avec cet insecte : sa souplesse. Zian Cti Toepie ne put toutefois réprimer un ahan en réveillant la douleur dans tout son corps, alors qu'il lança ses jambes vers le haut.

Il tenta d'ignorer la douleur mais céda à la première tentative. Il souffla un coup, secoua la tête, fit vibrer ses ailes, et retenta en se motivant avec l'urgence de la situation. Il ne devait pas échouer ! C'était une question de vie ou de mort ! Allez ! Un petit effort ! Tant pis pour la douleur ! Un effort et ce serait fini !
Il tendit les jambes vers le haut, grimaça et bourdonna de douleur, mais rapprocha ses pieds de ses poignets. Il fit jouer ses orteils pour rapprocher la carte magnétique du bon capteur. Allez... Que ça réagisse, vite...

Sboum !
L'insecte s'écrasa au sol presque lamentablement. Ses menottes venaient de s'ouvrir soudainement, alors qu'il était à un cheveu d'abandonner sa tentative à cause de la douleur.
Par instinct de survie, son regard braqua le Falleen à qui il venait de causer une distraction en se libérant. Et pas seulement son regard, mais aussi le blaster qu'il tenait toujours dans son pied droit. Sans sommation, il tira, en position allongée.
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Rien n’a plus d’importance, que cet homme, que son parfum suave de soie bruissante et de péchés qui s’enroule autour de ma gorge avec délice. Qu’importe ces liens qui me maintiennent hors d’atteinte de ses bras, qu’importe ce surin qui se dresse impitoyable vers mon cœur. Rien ne compte. Je me perds dans l’éclat mortel de son regard, un sourire éclot sur mes lèvres, inconsciente du danger qui me guette. Et lorsque les coups retentissent, déchirant le silence envoutant de notre rencontre, lorsque sa poitrine s’ourle d’un cratère fumant, mon cri de désespoir s’élève en écho. Il glisse vers le sol, les yeux écarquillés d’étonnement, la bouche ouverte , cueillit par la Mort sans un mot. Et mon cœur s’enfonce dans les ténèbres, écrasé par la douleur, broyé par mes larmes qui refusent de couler sur mes joues tuméfiées. Le chagrin m’enveloppe comme une seconde peau, douce, amère, cruelle. Puis, alors que les traces de phéromones s’effacent autour de moi, il mue doucement en une colère silencieuse que le cadavre encore fumant ne saurait taire.

Mes chaines s’entrechoquent en miroir de l’agacement qui me drape. Je hais ces espèces capables d’une œillade et quelques phéromones d’asservir votre volonté, de la briser comme si elle n’était rien de plus qu’un tissage entremêlé de fantasmes, comme si rien n’était plus important que la facette primale de nos personnalités. Faire ressurgir les bas-instincts, les attiser jusqu’à ce qu’ils nous dominent …et nous manipuler pour accéder à leur désir quels qui soient. J’aimerais dire que je suis immunisé à leurs jeux pervers, que l’entrainement que j’ai reçu me permet de résister à la chimie fallacieuse dont il s’entoure. Mais il n’en est rien, et, pour la deuxième fois de mon existence, je me dis qu’il serait important que je parvienne à une parade, que je découvre comment rompre le charme, rester distance de ces hormones. A nouveaux mes fers grincent, et ma voix résonne par-dessus, pressante.


« Maintenant qu’ils sont tous morts, j’apprécierais grandement que vous sous pressiez pour me détacher, Zian. »

Parce que qui sait combien de temps cette accalmie durera, ou quand l’un des hommes de ce capitaine choisiront de venir prendre leurs ordres.  Mon regard se tourne vers l’insecte, perçant par-delà la cascade de soie sombre de mes cheveux.


« N’imaginez pas que vous puissiez profiter de cette occasion, parce qu’outre le fait qu’il vous faudra de l’aide pour vous extirper de cette cale et du vaisseau où nous nous trouvons, si vous n’êtes pas sage, je ne serais pas aussi gentille et miséricordieuse que la dernière fois. Maintenant, choisissez. Ou vous faites une bêtise que vous n’aurez pas le loisir de regretter, où vous me détachez. »
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Pleine poitrine. Même ankylosé, même avec des relances de douleur après la chute de l'immeuble, même en tirant avec le pied, Zian Cti Toepie n'avait rien perdu de sa superbe. C'était encourageant, pour lui-même, de voir que dans cet état, il était encore capable de représenter un danger mortel pour ses ennemis. Il était un tireur d'élite qui savait se servir de ses quatre membres pour manipuler un blaster avec précision. Personne ne devait négliger cela.

Le Falleen tomba à genou, les traits du visage étirés par la stupeur. Il sentait la Mort le caresser, lui souffler un doux murmure d'abandon, et petit à petit, ses poumons se vidèrent sans trouver la force de se remplir. Ses yeux devinrent livides et son corps finit de s'écrouler. Darth Velvet venait de pousser un cri de désespoir, comme si elle ne voulait pas voir son geôlier mourir. Etrange. Peut-être simplement l'effet des phéromones ? Zian Cti Toepie avait lui-même perçu quelque chose, heureusement l'adrénaline lui avait permis de résister à la faible dose, les phéromones du Falleen ayant avant tout été dirigées sur la Mirialane.

Le Géonosien se mit debout en grimaçant, dans un crissement d'ailes. Ses élytres durent combattre quelques soubresauts nerveux, en partie dus à la douleur, pour se refermer pour de bon dans son dos. Il s'avança vers le Gamorréen et l'acheva froidement d'un blast dans la tête. Il fit l'état des lieux. Trois cadavres, et Darth Velvet qui lui était maintenant offerte. Zian Cti Toepie avait toutefois eu la démonstration qu'il fallait se méfier des apparences : la Mirialane semblait sans défense, et pourtant elle avait réussi à faire voltiger un corps par télékinésie. Elle pouvait toujours surprendre le mercenaire par l'emploi de la Force.

Alors que faire ? L'occasion semblait trop belle de profiter de la situation. Toutefois, s'il voulait prendre le contrôle du vaisseau, il aurait peut-être besoin d'une aide. S'il avait été seul, il aurait dû se débrouiller et cela aurait été bien difficile. Il n'avait que des notions de pilotage, mais il ignorait combien de membre d'équipage il allait devoir contraindre, et combien de personnes armées il restait dans ce vaisseau dont il ignorait même le gabarit.

DARTH VELVET – Maintenant qu'ils sont tous morts, j'apprécierais grandement que vous vous pressiez pour me détacher, Zian.

Quand il se faisait appeler juste Zian, il avait toujours mécaniquement l'impression qu'on le traitait avec familiarité via l'emploi d'un diminutif, alors qu'il savait pourtant très bien que la plupart des gens pensaient naturellement que Zian était son prénom, ignorant qu'il n'avait ni prénom ni nom de famille, et que Zian Cti Toepie était son nom complet et n'avait pas à être tronqué.

DARTH VELVET – N'imaginez pas que vous puissiez profiter de cette occasion, parce qu'outre le fait qu'il vous faudra de l'aide pour vous extirper de cette cale et du vaisseau où nous nous trouvons, si vous n'êtes pas sage, je ne serai pas aussi gentille et miséricordieuse que la dernière fois. Maintenant, choisissez. Ou vous faites une bêtise que vous n'aurez pas le loisir de regretter, où vous me détachez.

Darth Velvet avait peur. Sinon, elle n'aurait pas besoin de menacer Zian Cti Toepie. Elle avait besoin de se montrer intimidante pour avoir une chance d'être détachée. Seulement, l'ironie de la situation, c'est que Zian Cti Toepie avait peur lui aussi. Il devait bien peser ses actions, car en situation normale, il savait que Darth Velvet pouvait le malmener avec ses pouvoirs et ainsi prendre le dessus sur lui. L'avoir d'entravée comme à cet instant était justement une opportunité rare d'équilibrer un peu les choses et d'avoir une chance de la livrer à l'Empire vivante. Mais rien de garanti. Et finalement, la garder ainsi pouvait lui apporter plus de problèmes que d'atouts.

ZIAN CTI TOEPIE – Ne me menacez pas. Vous n'êtes pas en position de me menacer. Je vais vous détacher, mais vous-mêmes, ne tentez rien de stupide. Nous devons coopérer. Vous retourner contre moi serait une mauvaise idée.

Zian Cti Toepie se passa la carte magnétique dans la main gauche, tandis qu'il tenait le blaster dans la main droite. Il marcha jusqu'à Darth Velvet, surveillant le moindre de ses mouvements et de ses regards. Il tendit le bras et déverrouilla les menottes avec la carte magnétique.

ZIAN CTI TOEPIE – Nous devons trouver où se trouvent nos affaires, et maîtriser toutes les personnes que nous croiseront à bord. Pour cela, nous devons agir à deux.
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" Ne me menacez pas. Vous n'êtes pas en position de me menacer. Je vais vous détacher, mais vous-mêmes, ne tentez rien de stupide. Nous devons coopérer. Vous retourner contre moi serait une mauvaise idée."

« Pas une menace. Une mise en garde Zian. Comprenez bien, je suis peut-être attachée mais nous savons tous les deux que c’est un détail. Si j’avais souhaité vous tuer, je l’aurais fait sur Pakuuni, ou sur ce toit. Réfléchissez-y. »

Il glissa le pass sur mes menottes et elles s’ouvrirent. Qu’il est agréable de sentir enfin quelque chose sous la semelle de ses bottes, même s’il s’agit de la carcasse vrombissante d’un vaisseau en mouvement. Je frotte mes poignets endoloris, la peau marquée par la morsure du fer.

" Nous devons trouver où se trouvent nos affaires, et maîtriser toutes les personnes que nous croiseront à bord. Pour cela, nous devons agir à deux."

« Je suis d’accord. Mais si cet homme était le capitaine, il me faut absolument son second vivant. Pour les autres…, je n’ai pas envie d’être très miséricordieuse » concluais-je, d’un sourire de gel.

Mais avant, je me glisse, de cette démarche féline qui caractérise les chasseurs ou les assassins, vers le cadavre étendu du falleen. A sa hanche inerte, pend un coutelas. Un bien joli objet, plus décoratif que fonctionnel, à l’évidence, lorsqu’on le prend en main. Mal équilibré, au manche lisse et glissant qui promet au novice quelques coupures sur le bouts des doigts lors d’une rixe, il n’a guère ma faveur. Pourtant, à mon tour, je le place à ma ceinture, suspendant un instant mon geste au dessus du visage livide de son propriétaire. Il m’est difficile de faire taire l’envie aussi soudaine que viscérale de plonger la lame dans ses yeux, de déchiqueter ses pommettes et son profil de bonimenteur. Je suis certaine que, les quelques secondes où mon bras demeure figé, irrésolu entre m’abandonner à la noirceur de mes désirs macabres et oublier l’épisode humiliant de mon addiction à ses foutues hormones, la haine que je lui voue, à lui, à sa race, transpire sous l’hiver de mon regard et la courbe carnacière de mes lèvres.

« Allons y. » déclarais-je en me redressant, abandonnant mes vices comme l’on se dévêt d’une mante trop encombrante.

Derrière la porte, aucun autre bruit que le ronronnement apaisant des moteurs ne filtre. J’imagine que l’équipage ne s’attend sûrement pas à nous voir déambuler dans leur vaisseau. Mais combien sont-ils à vaquer à leur occupation en ignorant encore que la mort marche parmi eux ? Une vingtaine ? Une cinquantaine ? Nous avançons dans ses entrailles, nos pas tintant légèrement sur le treillis métallique de la passerelle sans que personne ne vienne à notre rencontre. Les niveaux inférieurs semblent désert, en même temps hormis en cas de panne, quel intérêt à arpenter les soutes. Entre l’odeur d’huile, de liquide de refroidissement et carburant, la fumée et le bruit assourdissant des turbines à mesure que nous s’approchons de la poupe, il y a plus agréable.


J’emprunte une échelle, regrettant de n’être comme le génosien munie d’une paire d’ailes translucides. La porte grince sur ses gonds, et des voix nous parviennent depuis l’autre bout d’une coursive. Peut-être le quartier de l’équipage ? Mon index se pose sur mes lèvres pour intimer le silence à mon camarade et comme si le temps se ralentissait, je ferme mes paupières, dessinant dans la trame éthérée de la Force, un sortilège d’ombres. Et, sur mon injonction muette, le clair et l’obscur s’unissent, tissant autour de nous un voile, invisible, intangible. Ils ne restent de nos silhouettes qu’un flou vacillant comme le reflet furtif d’une ombre dans l’eau vive d’un ruisseau. Presque indiscernable.

J’avance, retenant ma respiration, le coutelas entre mes doigts avide se sentir sous sa pointe la vie d’un autre. Ils sont 6 à discuter, à jouer au pazzak, à miser leur solde carte en main autour d’une table. Il y a des couchettes tout autour d’eux, une trentaine, mais ils ne sont que six, bientôt cinq alors que mon arme se referme sur une gorge, l’ouvrant totalement dans un giclement carmin
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DARTH VELVET – Pas une menace. Une mise en garde, Zian.

Quelle différence ? Zian Cti Toepie ne saisit pas bien. Cette “mise en garde” portait sur les propres actions potentielles de son émettrice. C'était, semblait-il, la définition d'une menace. Darth Velvet essayait peut-être de prendre un ascendant sur la conversation en jouant sur les mots, mais Zian Cti Toepie balaya cela d'un revers mental, n'ayant guère envie de s'attarder sur ce petit jeu. Darth Velvet venait de le menacer, point final.

DARTH VELVET – Comprenez bien, je suis peut-être attachée mais nous savons tous les deux que c’est un détail. Si j’avais souhaité vous tuer, je l’aurais fait sur Pakuuni, ou sur ce toit. Réfléchissez-y.

Il y avait tout de même fort à parier qu'à au moins un moment, Darth Velvet avait éprouvé l'intention de le tuer. Elle était face à un mercenaire cherchant sa capture pour une prime, sa situation avait donc été simple avant de se retrouver prisonnière sur ce vaisseau : se laisser capturer ou éliminer le mercenaire. Difficile d'imaginer qu'elle ait pu cherché à simplement neutraliser Zian Cti Toepie sans le tuer. Pourquoi aurait-elle eu de l'égard pour sa vie à lui, après tout ?

Tout ça sentait le mensonge, la manipulation. Darth Velvet essayait de se faire passer pour une gentille, peut-être. Zian Cti Toepie ne savait pas trop dire à quoi elle jouait. « Je ne vous menace pas, je n'ai jamais cherché à vous tuer. »... Ca n'avait rien de crédible, et encore une fois, Zian Cti Toepie préféra se concentrer sur l'instant présent plutôt que d'essayer de comprendre à quoi rimaient ces mensonges.

En revanche, Zian Cti Toepie restait parfaitement conscient que Darth Velvet représentait un danger. Qu'elle se fût réellement retenue de le tuer les fois précédentes, ou que c'eût été le sort qui l'en avait empêchée, elle demeurait à cet instant capable de prendre le dessus sur la situation, et Zian Cti Toepie ne tenait pas vraiment à avoir sa vie entre ses mains. Darth Velvet n'avait juste pas intérêt à le faire maintenant, pas plus que lui.

Darth Velvet annonça vouloir garder le second du capitaine vivant, sans faire de miséricorde pour le reste de l'équipage. Zian Cti Toepie espérait tout de même qu'elle n'allait pas tuer tout le monde. Garder le pilote en vie sous la contrainte, se révèlerait sans doute plus astucieux que de le tuer froidement.
Tout ceci étant dit, Darth Velvet s'arma d'un coutelas en dépouillant le Falleen, sur le cadavre de qui elle resta penchée plusieurs secondes, perdue dans ses pensées, comme si elle était toujours sous l'effet des phéromones. Zian Cti Toepie se retint de la presser, ne voulant pas risquer de la mettre en colère. Il ne savait pas dans quel état d'esprit Darth Velvet se trouvait, et préféra se taire.

Enfin ils avancèrent à pas de loup, l'un derrière l'autre, dans quelques coursives jusqu'à arriver devant une échelle. Ils n'eurent croisé personne dans la soute avant d'arriver à cette échelle en haut de laquelle ils pouvaient entendre les échos de discussions innocentes. A côté de ça, Zian Cti Toepie avait l'odorat envahi par les huiles mécaniques, le carburant, les vapeurs. Ni de bonnes ni de mauvaises odeurs, juste de quoi étourdir s'il ne faisait pas l'effort de rester concentré sur ce qu'il avait à faire.

A l'étage juste au-dessus de la soute, les deux camarades d'infortune avancèrent jusqu'à la source de ces discussions. Plusieurs personnes, au moins trois, peut-être six, semblaient discuter autour d'une table. Comme si cela était nécessaire, Darth Velvet fit signe à Zian Cti Toepie de rester silencieux. La Mirialane était très concentrée. Zian Cti Toepie en frissonna : à la connaître, il devina qu'elle mijotait un pouvoir de Force. Quand il eut l'impression que les jeux de lumière dans la coursive s'animèrent et se mêlèrent aux ombres en tournoyant autour d'eux, il devina qu'il eut vu juste, sans pour autant être capable de dire ce que la manipulatrice de la Force était en train de faire exactement.

Darth Velvet s'avança à découvert, et Zian Cti Toepie l'observa un instant avant de comprendre qu'elle se savait invisible. Le Géonosien eut l'intuition qu'en restant tout près d'elle, il pouvait bénéficier du même camouflage. C'est ainsi qu'il vit six hommes jouer au pazzak. Ils discutaient sans se douter un instant qu'ils allaient, pour certains, mourir dans la minute.

Darth Velvet sonna le gong en égorgeant un premier joueur. Zian Cti Toepie tira en pleine tête de deux autres joueurs avec le blaster du capitaine. Il compta sur la dextérité de Darth Velvet pour éliminer autant de cibles. Zian Cti Toepie braqua l'arme sur la tempe de l'un des joueurs, le plus proche de lui, se positionnant dans son dos.

ZIAN CTI TOEPIE – N'alerte personne ou tu es mort. Indique-nous où sont gardés nos armes.
Darth Velvet
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Le sang inonde mon visage, chaud et visqueux, striant ma peau émeraude d’écarlate. Je demeure inébranlable, imperturbable, glissant vers ma seconde proie aussi naturellement que la rivière court vers l’océan, ignorant la douleur qui vrille ma clavicule, tandis que je frappe de nouveau, liquide et souple, meurtrière. Derrière moi, un blaster crache, éclate les faciès stupéfaits des joueurs qui s’écroulent face contre sol. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il ne reste de cette tablée que deux survivants. L’un sous l’égide mortelle du pistolaser de Zian, et l’autre, se dressant au-devant de moi, une bouteille brisée en guise de coutelas, le regard embrumé de peur, de surprise et de défi. J’avance d’un pas, ma botte crissant sur les étoiles de verre et les cartes ensanglantées. Il recule, instinctivement, portant entre nous le tranchant de son arme. Un sourire, lentement, très lentement s’égare sur mes lèvres, cruel et sombre, capiteux d’une promesse funeste.

Et mon bras se dresse, main ouverte, vers lui. Mes doigts se referment sur le vide, mon esprit frôle l’éther, tissant au bout de mes ongles, le lacis de mes sortilèges siths avant qu’il ne se referme sur lui. Ses yeux se révulsent, sa respiration se saccade, ses muscles s’atrophient. Il demeure immobile, soumis à mon caprice, alors que j’happe sa vie comme l’on boit à la coupe d’un vin étourdissant. La bouteille chute. A mesure que son énergie coule de lui vers moi, à mesure que sa peau se ride et se racornie comme une vieille chose, le violacé de mes hématomes s’estompent, la douleur recule, l’os de ma clavicule se ressoude. Et bientôt, alors qu’il choit sur le sol, coquille vide recroquevillée, il ne reste rien de mes blessures.

Là, dans un dernier souffle moribond, il expire et je me retourne vers son camarade, dont la tempe embrasse le canon du blaster de Zian.

« Alors ? Où sont les armes ? »

Et ma voix est pareil à une lame, sombre et froide, qui jamais ne retourne au fourreau sans avoir verser le sang. Il bredouille, s’emmêle, les yeux épinglés sur le cadavre exsangue de son ami papillonnent jusqu’à moi, à la ligne durcie de ma mâchoire, au rictus gravé sur mes lèvres, aux ténèbres ourlant d’ombres mes iris.

« Su… sur le p…ont 4. »

Je croise les bras, menaçante.

« Ne… ne… me tuez pas et je vous y conduis ! » poursuit-il d’un bloc en retrouvant une once de courage malgré son air have et les tremblements de ses jambes.


« Ton prisonnier, ta décision Zian Cti Toepi. »
Zian Cti Toepie
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Derrière le membre d'équipage amateur de pazzak, un Géonosien qui pointait un blaster sur sa tempe. Devant lui, une Mirialane aspergée par le sang de ses camarades qu'elle venait d'égorger devant lui. Une vision d'horreur. Car une personne couverte de sang, ça impressionne toujours. La Mirialane fit usage d'un pouvoir déroutant sous les yeux de l'otage : blessée à l'épaule, elle se soigna aux dépens d'une autre victime, elle toujours vivante mais qui perdait de l'énergie au fur et à mesure jusqu'à ne même plus pouvoir tenir une bouteille dans sa main. C'est comme si Darth Velvet aspirait l'énergie vitale de cette personne. Déroutant, oui. Zian Cti Toepie n'en revenait pas de tout ce que Darth Velvet était capable de faire avec la Force. Comment réussir à capturer quelqu'un comme ça ?

La question n'était pas pertinente à l'instant présent, mais le mercenaire la gardait en tête, analysant tout ce que Darth Velvet lui dévoilait de ses pouvoirs, pour en tenir compte à l'avenir. La victime de cet étrange pouvoir finit par expirer son dernier souffle. Alors Darth Velvet répéta à l'otage la question posée par Zian Cti Toepie.

Le Zabrak, puisque c'en était un, n'était pas loin de se pisser dessus. Il répondit en bredouillant. Le pont 4. Cette information devait suffire, et vu l'état de l'otage, il n'y avait pas à douter que ce fût la vérité. Toutefois, par instinct de survie, l'otage se proposa d'y accompagner les deux intrus qui le menaçaient.

DARTH VELVET – Ton prisonnier, ta décision, Zian Cti Toepie.

Appréciable. Zian Cti Toepie posa son regard sur le membre d'équipage tout tremblotant, pesant le pour et le contre. Il se rappela une mission, où une victime l'avait supplié de lui épargner la vie, et Zian Cti Toepie y avait consenti en se disant qu'il n'avait aucune raison de s'acharner sur elle en la tuant ; la victime en question avait attendu que Zian Cti Toepie relâche la pression pour se précipiter vers un bouton d'alarme. Zian Cti Toepie en avait tiré une leçon. Juste pour ça, il pensa éliminer le Zabrak qu'il avait à cet instant en otage. Oh, il pouvait l'abattre froidement, il en était bien capable. Il lui avait dit « N'alerte personne ou tu es mort. Indique-nous où sont gardés nos armes. », ce qui avait sous-entendu que l'homme aurait la vie sauve s'il obtempérait, et il venait d'obtempérer, mais Zian Cti Toepie restait pragmatique, et il n'avait dit ça que pour l'amadouer. Non pas qu'il n'avait aucune parole de façon générale, mais là, ça importait peu : lui-même luttait pour sa survie à l'heure actuelle, et ça passait devant celle des autres, devant des petites phrases balancées en l'air juste pour arriver à ses fins.

Toutefois, Darth Velvet et lui n'avaient aucune idée de la direction à prendre pour aller au pont 4, ils n'avaient pas de plan, et ne pouvaient pas déambuler dans les couloirs tranquillement pour chercher des indications. Y avait-il moyen d'empêcher cet homme de sonner une alarme sans pour autant le tuer ?

ZIAN CTI TOEPIE – Enlève ton vêtement.

Le Zabrak tourna la tête avec une mine d'incompréhension à l'égard de Zian Cti Toepie.

Otage – Quoi ?!
ZIAN CTI TOEPIE – Ton haut, enlève-le. Tout de suite.

Sans comprendre la raison de cet ordre, l'otage obéit et tendit son t-shirt à Zian Cti Toepie. Ce dernier laissa tomber le blaster à ses pieds pour attraper le t-shirt avec les deux mains. Il l'étira et l'enroula sur lui-même pour le transformer en une sorte de corde. Il ramena les deux bras de l'otage dans son dos et lui lia les poignets avec le vêtement. Avec le pied, il récupéra son blaster, se le lança verticalement et le saisit avec la main à la volée.

ZIAN CTI TOEPIE – Conduis-nous. Tu cries, tu essaies de te défaire les poignets, tu fais un geste suspect : tu es mort. Reste un pas devant moi. Tu te rapproches de moi ou tu t'éloignes : tu es mort.
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Nous dévalons les ponts et les couloirs, parcourons d’un pas de course le labyrinthique vaisseau, notre guide contraint et forcé devant. J’avoue ne pas saisir les pensées de cet homme alors que nous débouchons sur un nouveau corridor de maintenance, sans avoir croisé personne. Comment peut-il coopérer alors qu’il ne fait aucun doute qu’il ne vivra pas davantage que le temps dont nous auront besoin de ses connaissances. Agit-il à dessein pour nous conduire dans la gueule du vornsk, où est-il suffisamment lâche pour espérer notre clémence ? Quant à imaginer nous doubler… comment peut-il envisager que ses camarades oublient sa traitrise et le sang encore chaud baignant les cadavres de ses amis. Peut-être ne voit-il pas plus loin que ces quelques minutes de survie grapillées au rythme de nos bottes dur la résille métallique du pont. Probablement… sans doute… il se fige brutalement devant une porte rivetée, manquant de faire trébucher notre colonne silencieuse.

« C’est ici »

« Tenez-le à l’œil, je vais passer devant. »
annonçais-je, joignant à la parole le geste.

La porte s’ouvre sur une armurerie tout aussi vide que le furent les couloirs de maintenance. Au-devant, parfaitement alignés dans leurs casiers à demi-vide, des fusils et des blasters, côtoient des armures élimées par les combats ou le temps, des portes-armures dépouillés, des étagères remplies de munitions s’accrochent aux murs nus ; et au milieu de cet arsenal hétéroclite mais pillé, une table où gisent encore en vrac nos affaires au coléoptère et à moi-même.

« Pourquoi ce vaisseau me semble si vide ? » demandais-je en refermant la porte derrière mes compagnons, pour plus de discrétion. « On pourrait presque se croire tous seuls … Pas d’alarme, pas de bruits. Je m’attendais à ce que l’on trouve les cadavres que nous avons semés, plus vite, et que l’on nous donne rapidement la chasse. »

L’otage détourne les yeux un instant, visiblement mal à l’aise.

« D’autant que cette armurerie est plutôt vide. »

Mon regard se fait inquisiteur, glissant désagréablement sur le visage de l’homme.

« Un capitaine, 6 marins, pour une frégate relativement importante, ça ne vous parait pas louche, Zian ? Peut-être que notre ami, ici présent à oublier de nous informer de la situation réelle. Où sont les autres ? Où est passé le reste de l’équipage ? » précisais-je innocemment tout en continuant de sangler mes armes.

« Je…. Je ne vois pas… de… de quoi vous parlez… » bégaye-t-il avec autant d’aplomb qu’un hutt honnête.

« Ah… je crois que votre otage à envie que vous le bousculer un peu, Zian. Visiblement il fait dans la rétention d’informations. »


Zian Cti Toepie
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L'otage se montrait coopératif et suivait les consignes posées par le mâle tenant le blaster pointé sur son crâne : pas de cri, pas d'entourloupe, pas de tentative de fuite ni de combat rapproché. Il restait la crainte de tomber sur d'autres membres du personnel un peu par hasard. L'otage faisait avancer les deux ex-prisonniers dans une série de coursives, le tout ressemblant à un labyrinthe qui ne pouvait pas trouver sa place dans un vaisseau de faible importance, mais sans pour autant croiser personne. Zian Cti Toepie ne détecta que peu d'odeurs corporelles, presque aucune en fait. Les phéromones salées de l'otage, émises par sa moiteur excessive, avaient l'arôme de la peur ; au moins ne feignait-il pas cette émotion, Zian Cti Toepie pouvait le garantir – de ce qu'il savait, les Zabraks ne savaient pas contrôler leurs phéromones, et seule une toute petite poignée de races en étaient capables, notamment les Zeltrons et les Falleens.

Otage – C'est ici.

Il venait de s'arrêter devant une écoutille blindée que Darth Velvet entreprit d'ouvrir pour passer devant. Zian Cti Toepie attendit un petit instant, que Darth Velvet pût assurer qu'il n'y avait pas de piège, et fit avancer l'otage pour entrer à son tour dans ce qui était censé être une armurerie mais se trouvait là franchement dégarni. Il ne restait que dans quelques casiers, des blasters, des fusils, des armures, pas de toute première jeunesse ; et enfin, éparpillés sur une table, les affaires de Zian Cti Toepie et celle de la dangereuse Mirialan manipulatrice de la Force. Zian Cti Toepie savait qu'ils ne se trouvaient pas dans un petit vaisseau, il était déjà assez étonné de n'avoir croisé personne jusqu'à l'armurerie, aussi le voilà d'autant plus étonné de trouver cette pièce stratégique comme pillée. Que s'était-il passé ?

Tout en refermant la porte de la soi-disant armurerie, Darth Velvet posa la question à voix haute. Pourquoi ce vaisseau semblait-il si vide ? Pourquoi les cadavres semés par les deux ex-prisonniers n'avaient-ils toujours pas été découverts, et aucune alarme sonnée ? Zian Cti Toepie fixa l'otage, attendant une réponse. Il le vit juste dévier le regard, visiblement mal à l'aise.

DARTH VELVET – Un capitaine, six marins, pour une frégate relativement importante, ça ne vous paraît pas louche, Zian ?

Il fallait aussi compter les deux gardes qui avaient accompagné le capitaine dans la cellule de détention, mais ça ne faisait jamais que neuf personnes au total, et vu les couloirs parcourus jusqu'ici, il était normal de s'attendre à beaucoup plus.
Sans relever ce qui sonnait à ses oreilles comme une familiarité malvenue, parce qu'il savait très bien que la plupart des gens pensaient d'abord que Zian seul était son prénom et Cti Toepie un nom de famille, le Géonosien hocha la tête. Sans avoir véritablement eu besoin de la confirmation du mercenaire, Darth Velvet interrogea l'otage avec plus d'insistance :

DARTH VELVET – Peut-être que notre ami, ici présent à oublier de nous informer de la situation réelle. Où sont les autres ? Où est passé le reste de l'équipage ?
Otage – Je... Je ne vois pas... de... de quoi vous parlez...

Pendant ce dialogue infructueux, Zian Cti Toepie récupéra ses propres armes, gardant toute de même le blaster du capitaine sur lui, se disant que ça pourrait toujours être utile. Sa vibro-lance rétractable lui avait déjà manqué, il l'inspecta sous toutes les coutures pour s'assurer qu'elle était toujours en parfait état.

DARTH VELVET – Ah... je crois que votre otage a envie que vous le bousculiez un peu, Zian. Visiblement il fait dans la rétention d'informations.

Cet otage ne semblait pas être un dur-à-cuire. Il transpirait la peur et le malaise. Il bredouillait, il n'en fallait pas beaucoup pour qu'il craque, voire qu'il se fasse dessus. Inutile donc d'employer la torture. Du moins pas une torture sévère. Dans un bourdonnement agaçant, le Géonosien se déplaça derrière le Zabrak et fit mine de lui renifler le cou.

ZIAN CTI TOEPIE – Tu as l'odeur de la peur. Et de la malhonnêteté. Mais pas encore celle du sang...

Le mercenaire appliqua la pointe de sa vibro-lance sur la nuque du Zabrak, qui en sentit la charge électrique lui donner des frissons.

ZIAN CTI TOEPIE – Nous parlons du fait que cette armurerie semble pillée et que nous n'avons trouvé que neuf personnes dans ce vaisseau qui devrait être beaucoup plus chargé. Alors réponds aux questions !

Les dernières défenses psychologiques de l'otage tenaient encore, branlantes. Il hésitait à parler. Peut-être se disait-il courageusement que les deux ex-prisonniers avaient besoin de lui pour comprendre leur situation et qu'ils n'oseraient donc pas le tuer ?

Otage – Je... Je...

Il ne se décida pas à finir sa phrase.

ZIAN CTI TOEPIE – Parle ici et maintenant, ou bien nous pouvons te forcer à nous conduire au cockpit pour que nous évaluions la situation par nous-mêmes, mais tu perdras l'usage d'un bras en gage de notre compréhension.

Sur ces mots, Zian Cti Toepie lui piqua l'épaule, afin de le laisser imaginer ce que ça donnerait s'il se la faisait carrément transpercer.

Otage – D'accord ! D'accord !... Je vous dis tout, ne me faites pas de mal !...

Zian Cti Toepie savait bien que de simples menaces allaient marcher sur lui.
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