Le Masque de la Force
Le Masque de la Force
Messages : 5464
Eclats Kyber : 0
- Vous... Vous êtes sûre ?
- Certaine. Capitaine, vous venez avez moi.

Terressi se tourne vers elle et se met au garde-à-vous.

- Bien, Madame.
- De quoi a-t-on besoin ?
- Quels sont les objectifs ?
- Je veux descendre sur la planète rapidement. Pas pour apporter des renforts, c’est fichu, je l’ai compris. Mais pour voir où on est. Communiquer, commander s’il le faut.
- Bien. Je fais préparer deux escadrilles et une corvette. Les premières en reconnaissance et escorte, la dernière… Pour vous et moi.
- Parfait.


-------- Au sol, les habitants de Repaire et leurs soldats de fortune ont battu en retraite. Les troupes impériales sous l’égide du Major Holz ont le moral gonflé à bloc. Après ce qu’ils ont essuyé, cette ascension folle et ces serpents des marais notamment, se retrouver sur les pavés d’une ville qu’ils sont en train de prendre semble bien plus facile. Mais le militaire est aux aguets. Il est hors de question de relâcher son attention. Il vient d’entendre les rapports de situation donnés au guerrier Lëarrin : les renforts républicains ne devraient pas pouvoir apparaître, mais qui sait ? Quant à la bataille à l’extérieur, elle est loin d’être terminée.

- Major ! Les explosifs sont prêts !
- Parfait, faites-moi sauter ces portes !

Quelques instants plus tard, des détonations font trembler les murs de la ville. Le niveau supérieur est ouvert ! C’est trop facile. Ils n’ont plus qu’à prendre possession des lieux, vérifier que plus personne n’est là. Et enfin, garder la ville jusqu’à ce qu’Ysanne Ha’mi soit prête à marcher sur la capitale conquise…

- Major, il y a des rancors dans les rues !

Mais quelle enflure. La Jedi s’est enfuie, mais elle a pris soin de lui mettre des bâtons dans les roues…

- Nous devons nous en débarrasser au plus vite, dit Holz.

Son subalterne lui répond, mais il n’entend rien à cause du survol d’engins juste au-dessus de leur tête. Ils lèvent les yeux par réflexe, s’attendant à voir de nouveau passer l’escadrille du guerrier Lëarrin…

Mais non. Holz aperçoit en un instant un logo républicain sur une corvette. Des renforts républicains ?!



Seuls les joueurs Emalia Kira & Ervin Holz peuvent intervenir dans ce sujet. S’agissant d’une bataille spatiale purement RP, vous serez départagés sur la qualité d’écriture de votre RP, la pertinence, l’originalité et le réalisme de vos actions et de vos choix stratégiques ainsi que votre fair-play vis-à-vis de vos adversaires.
Ordre de post : Ervin – Emalia.
Ervin Holz
Ervin Holz
Messages : 270
Eclats Kyber : 149

Depuis le spacieux balcon de la villa accrochée à la falaise, Ervin et un capitaine scrutaient à la jumelle la bataille qui faisait rage dans les marécages en contrebas. Le bataillon du Major Dejin'ka s'attaquait aux dernières poches de résistance dissimulées dans les hautes-herbes. Sur un pan de rochers culminant la massif qui soutenait la cité des Zabraks, des équipes de jeunes pathfinders équipés de fusils à lunettes prenaient un malin plaisir à tirer sur les silhouettes républicaines qui dansaient plus bas dans la vallée. Le Major pouvait les entendre depuis sa terrasse, plaisanter comme des adolescents, se lançant toute sorte de défis grotesques qui ne manquaient pas de le faire sourire, comme celui qui arriverait à tuer le plus d'ennemis sans utiliser son viseur, ce genre de chose. Avec un tel moral couplé à la situation désastreuse des ennemis de l'Empire, la victoire serait bientôt acquise, pensait-il agréablement.

Le commandant du quatrième régiment abaissa ses jumelles en plissant les yeux sous l'effet des puissants rayons solaires de l'étoile grenat qui illuminait l'horizon. Il laissa ensuite ses poumons se charger d'un air sain et frais que l'on ne trouvait qu'en altitude. Cette situation relaxante n'était pas de refus après les événements autrement plus musclés qui venaient de se clôturer.

Il portait son armure tactique sombre assignée aux officiers formés à Dromund Kaas, et avait troqué son heaume intégral pour sa casquette en tissu, bien moins embarrassante, maintenant que les combats étaient terminés pour son unité. Sa sinistre silhouette marcha sur la terrasse dallée de marbre en direction d'une porte, avant de descendre vers l'étage inférieur de la villa qui lui servait de quartier général. Le Capitaine Tickman, devenu son subalterne direct depuis la mort de Lara, le suivit jusque dans un curriculum où une poignée de lieutenants à l'allure glaciale étaient penchés sur une carte de la ville étalée sur une table d'obsidienne. Avec une manière qui relevait davantage du fanatisme que de la rigueur militaire, les jeunes officiers firent bruyamment claquer leurs talons en se raidissant lorsque le terrible commandant pénétra dans la pièce, longeant le cadavre gisant de la Zabrak qu'il avait abattu tout à l'heure.

— Messieurs, rapport de situation. »

Un militaire blond  s'empressa de lui répondre le plus mécaniquement possible, comme si son discours était programmé dans sa mémoire et pouvait être diffusé sur demande.

— Au nord nos équipes ont pris le contrôle du marché de Vakara, à l'est le quartier de l'Arène de Sliuur vient d'être pacifié, à l'ouest nos forces affrontent des rancors lâchés par l'ennemi. »

Ervin sentit tout de suite l'ironie de la stratégie républicaine dans cette bataille. Après avoir exécuté sa comparse Lara de sang-froid, ses adversaires lâchaient des monstres sauvages dans une ville remplie d’autochtones. Il était décidément de plus en plus curieux de connaître l'identité du commandant qui s'était chargé de la défense de cette cité, avec des méthodes proches de celles que l'on enseignait aux officiers impériaux.

— Des nouvelles de notre sorcière Jedi ? »

— Aucune mon commandant, nos hommes retournent la ville de fond en comble, mais tout porte à croire qu'elle se terre dans la zone non pacifiée, ou bien qu'elle s'est échappée. »

Il n'avait pas l'intention de laisser tomber cette affaire. C'était un cas personnel qu'il comptait régler avec cette Jedi, et ses sbires le comprirent parfaitement quand il réitéra avec véhémence l'ordre de trouver « cette garce du Temple ».


Sa silhouette fit ensuite irruption à l'extérieur, sortant par l'entrée voûtée béante flanquée de deux sentinelles immobiles. Il s'adossa contre un mur d'argile qui s'effritait avec le temps, et sortit une cigarra d'une boîte métallique frappée de l'étoile impériale. Le Capitaine chauve qui l'avait accompagné l'imita, et les deux soldats discutèrent un instant des rumeurs qu circulaient au sujet d'une possible défaite du Moff Stoker sur Dubrillon. Dans les ruelles autour d'eux, des groupes de soldats aux armures écarlates vaquaient ça et là en se dispersant, poussant des cris victorieux qui couvraient les bruits de détonations et les hurlement de bêtes qui s'élevaient depuis l'ouest de la ville. Des autochtones timides sortaient parfois des maisons en jetant des regards inquiets vers les nouveaux propriétaires des lieux, il y avait même des groupes d'enfants qui jouaient, poursuivant leur train de vie quotidien comme si rien ne s'était passé. Sur le toit de la plus haute structure zabrak, flottait désormais un étendard rouge frappé d'une étoile noire.

— Et tu comptes faire quoi après la guerre, en supposant qu'on vive assez longtemps pour connaître la paix ? » demanda à Tickman le lieutenant qui venait de rejoindre le duo à l'extérieur.

— Avec ma femme, on aimerait s'installer sur une lune de Nez Peron, l'agriculture me plairait après vingt ans de légion. » lui rétorqua l'officier au physique vigoureux.

Ervin venait de son côté de terminer une conversation holographique avec le Seigneur Qui Lëarrin, lorsqu'un brusque assombrissement du ciel lui fit timidement lever la tête. Il y avait un vaisseau de taille moyenne qui approchait. Tickman se gratta le menton, une expression dubitative dessinée sur son visage.

— C'est quoi ça ? »

— Monseigneur Lëarrin vient sans doute nous féliciter du travail ! »

Ce qui étonnait bien Ervin, connaissant la considération sans failles des Sith pour ceux qui n’appartenaient pas à la confrérie. Aussi, la stupeur ne fut que tempérée lorsqu'il remarqua la signature de ses ennemis sur la coque du navire qui était maintenant à moins de deux cent mètres du sol.

Une sirène diffusée à quatre-vingt décibels éclata au même moment dans la ville, tandis que tout autour, les soldats impériaux s'empressaient de rejoindre leurs postes de combat assignés sous une tempête d'ordres diffus. Ervin sentit ses oreillettes se mettre à grésiller.

— Major, la République contre-attaque, notre artillerie n'a pas leur vaisseau dans son angle de tir, il va falloir vous débrouiller vous-même. Tenez la ville jusqu'à ce que nous pacifions la zone.  » déclara la voix métallique au bout de la ligne.

Il obtempéra et s'approcha de ses comparses. Tout autour, les soldats commençaient à braquer leurs armes vers le ciel.

— Qu'on liquide immédiatement ces rancors encombrants, quand à vous Capitaine, prenez des otages, qu'on rassemble le plus d'habitants possible dans cette arène. »

— Mais Major, la situation est en main, nous .. »

Son supérieur émit un claquement de ses lèvres, il n'avait pas l'intention que l'on discute ses directives dans un moment si périlleux. L'homme qui fixait maintenant Tickman n'avait plus rien à voir avec celui qu'il était quelques minutes au préalable. Le capitaine le comprit.

— Nous ne savons pas ce qu'il y a à l'intérieur de cette corvette, ni ce qui va nous tomber dessus dans les minutes qui vont suivre. Vous allez obtempérer à mes ordres même si vous n'avez pas l'habitude de ce que je vais vous ordonner de faire. »

Quelques minutes plus tard, les deux impériaux marchaient à côté d'une procession de soldats qui encadraient une quarantaine de civils. Dans les instants qui allait suivre, le régiment allait entrer en confrontation avec les républicains. Si ils venaient à échouer, il resterait l'option du chantage.

De violentes détonations précédées d'ordres d'ouvrir le feu émis par des sergents zélés éclatèrent partout dans la ville. Des nuées de traits écarlates jaillissant de toute part venaient percuter la carcasse du navire ennemi. La bataille était engagée.
Le Masque de la Force
Le Masque de la Force
Messages : 5464
Eclats Kyber : 0
Ervin Holz remporte la bataille !



Je sais, j'ai été une adversaire super coriace. Encore toutes mes excuses.

Si le cœur t'en dit, on peut se faire un peu le RP quand même, dis moi par MP !
Emalia Kira
Emalia Kira
Messages : 697
Eclats Kyber : 0

Emalia tendait le cou pour voir l’extérieur au-dessus de l’épaule de la capitaine Terressi. La femme à la chevelure blonde ramenée sous son béret militaire se tenait à droite du pilote de la corvette, et tous trois regardaient en silence les nuées de vaisseaux striant les airs – tous, ou presque, impériaux. Parfois, des tirs frôlaient la coque de leur navette et ils étaient forcés de reprendre de l’altitude.

- Pourquoi ne tentent-ils pas de s’en prendre davantage à nous ? demanda Emalia.
- Leurs objectifs sont terrestres. Si nous commençons à causer des dégâts, ils auront tôt fait de nous coller une escadre aux fesses, ne vous inquiétez pas.

La militaire pourtant savait bien que l’Empire devait avoir l’œil sur cet étrange convoi républicain qui survolait le champ de bataille – mais bien trop en hauteur pour s’y impliquer d’une quelconque manière. Cependant, la défense de la Chancelière n’était pas de sa responsabilité mais de celle de l’officier chef de l’escadrille, qui allait s’exprimer par la radio.

- Leader Nuée à Joyau, nous sommes suivis à bonne distance. Aucune menace pour le moment, mais nous allons resserrer la formation.

- Entendu Leader Nuée, rétorqua calmement le pilote de la corvette.

Rassurée que la mission d’escorte fût bien assurée, Terressi se leva de son fauteuil et fit signe à la Chancelière de la suivre. Emalia tendit une dernière fois le cou pour voir le sol mais l’angle de vol n’était pas favorable. Aussi se détacha-t-elle pour suivre la capitaine à l’arrière. Cette dernière rejoignait le centre du navire, très étroit, mais doté d’un plateau central qui s’illumina lorsqu’elle enclencha la commande de l’appareil. Aussitôt, une image apparue à l’horizontal, et Emalia se pencha pour y voir le champ de bataille. La résolution n’était pas excellente, mais on distinguait plutôt bien les mouvements des troupes au sol.

- Cette image aérienne nous permettra de mieux travailler une vision aérienne que celle partielle des hublots, fit la capitaine pour répondre aux questions silencieuses de la Chancelière, puis elle traça avec l’index des lignes invisibles sur l’image. D’ici à ici, les impériaux ont construit une barrière d’artillerie. Ce sont les appareils qui font des tâches sombres en amont. Cela a obligé à nos troupes à reculer jusque-là.
- Vers où se trouve Repaire ?
- Justement, là est le problème : de l’autre côté de la barrière. Nous allons bientôt la survoler.
- On ne pourrait pas les contourner ?
- Sur le flanc gauche, les marécages sont apparemment dangereux, des bêtes ont dévoré des soldats impériaux, ils ne seraient pas judicieux d’envoyer nos hommes dans un piège supplémentaire à ce stade. Sur le flanc droit, le contournement prendrait trop de temps et le sol est instable.

Emalia laissa échapper un soupir, admirant secrètement le calme de la militaire qui l’accompagnait. N’avait-elle pas peur pour sa vie ? Visiblement, non. Terrassi se tourna vers le corridor qui conduisait au cockpit.

- Max ! Baisse l’altitude au-dessus de la ville, nous allons avoir besoin d’en voir davantage !

La Chancelière s’intéressa de nouveau à l’image. La granularité devint plus grande à mesure que le vaisseau se rapprochait du sol, et que le terrain lui-même augmentait en altitude. Soudain les remparts de la ville apparurent et une multitude de toits enchevêtrés défilèrent. Entre eux, des petites silhouettes se hâtaient, donnant l’impression à Emalia de survoler une fourmilière en activité. Cela lui donna aussitôt l’envie de taper du pied dedans pour tout casser. Mais il y avait des civils…

- Repaire a bien été prise par les impériaux, souffla Terressi avec l’air de celle qui peine à le croire, mais qui doit bien l’admettre à la vue des pavillons rouges flottants.

------------
------------Autour de la corvette, les chasseurs commençaient à zigzaguer pour éviter une pluie de traits lumineux.

- Ca commence à se réveiller les enfants ! cria Leader Nuée dans sa radio. Nuée 1 et Nuée 3,  détachez-vous et prenez en chasse nos nouveaux petits copains, il faut le divertir pendant qu’on survole la ville. Nuée 8 et Nuée 12, vous allez me survoler ça de plus près, faites bien attention, je veux voir s’ils ont déploie de l’anti-aérien.
- On le saura bientôt, rétorqua Nuée 8 dans sa radio. On y va chef !
- Nuée 3, bien reçu patron, on s’en occupe.

Quelques vaisseaux se dispersèrent aussitôt, et Leader Nuée jeta un œil dans son propre appareil de visée. Pour le moment, ils ne faisaient qu’une défense classique… Mais il ne craignait qu’il prit à la Chancelière de leur ordonner d’attaquer dans les minutes à venir. On disait d’elle qu’elle avait foncé dans le tas dans Dubrillion… Autant il aimait bien les soldats qui n’avaient pas froid aux yeux, autant quand cela concernait les politiques qui les dirigeait, il était plus réservé. Mieux valait se tenir près à toute éventualité…

------------
------------Mais Emalia était encore trop occupée à comprendre la situation. La corvette s’était mise à faire de grandes courbes qui leur permettait de garder à l’image une bonne partie de la ville, bien que celle-ci pivotasse lentement. Il fallait être attentif pour garder ses repères. L’espèce de marché, l’arène, la grande avenue centrale… Certains éléments permettaient de se représenter la structure de la ville. Cela ne disait toutefois pas à Emalia ce qu’il fallait qu’elle fît.

- Il y a encore des civils et des Jedi là-dedans ? questionna-t-elle.
- Plus de Jedi a priori selon l’Ordre, malheureusement. Des civils, sûrement. L’Ordre a dit qu’un de leurs chevaliers avait commencé une vaste évacuation, mais nous n’avons pas eu beaucoup de précisions. Je crains que cette manœuvre ait été désordonnée et qu’elle ait laissé beaucoup de civils derrière elle.

Emalia se redressa et prit le temps de la réflexion en s’éloignant de la banque lumineuse. Elle n’avait plus besoin de voir la ville pour savoir quel genre de décision elle devait prendre : bombarder, ou pas ? Y avait-il encore une chance de sauver Repaire ? Non, elle l’avait compris. Fallait-il faire des dégâts ? Que sauver ? Et pourquoi ?

- Avons-nous de quoi les attaquer au sol ? De quel genre de puissance de feu disposons-nous ?
- Pas grand-chose, je le crains. Nos chasseurs sont davantage équipés pour répondre à des tirs d’attaque pour protéger la corvette, mais nous possédons quelques torpilles à protons. La corvette a un bon armement, mais plutôt pour se défendre d’une attaque aérienne ou spatiale. La manœuvre près du sol pour viser précisément sera compliqué et dangereux, nous devrions nous en abstenir. Nos chasseurs pourront faire quelques tirs de précision si besoin…

Terressi imaginait déjà que cela n’allait pas plaire aux pilotes si Emalia l’ordonnait. Cependant, ils obéiraient. Lorsque l’on arrivait si près de la Chancellerie dans une carrière militaire, l’on était un fervent partisan de la République. Sinon pourquoi aller jusque-là ? Terressi était certaine que les hommes et les femmes à bord des chasseurs donneraient leur vie pour la Chancelière – et elle sentait toute la responsabilité que cela impliquait à son propre niveau : il lui fallait influencer la Chancelière de façon à ne pas envoyer ses collègues au casse-pipe.

- Bien… murmura simplement Emalia, toujours plongée dans ses réflexions.

Elle égrenait dans sa tête tous les scénarii possibles. Ce qu’il y avait encore à sauver ? Les soldats sur la champ de bataille, et les civils qui fuyaient. Que pouvait-elle faire pour cela ? Une seule idée lui vint à l’esprit.

- Je souhaite attirer l’attention sur la ville, dit-elle brusquement en se tournant vers la militaire. Que les impériaux soient obligés d’envoyer du renfort sur Repaire afin de dégager nos hommes du pétrin dans lequel ils sont dans les marécages. Forcer l’Empire à retirer des groupes de cette zone-là vers la ville, puisqu’il n’y a plus rien à y sauver… Et je veux savoir vers où ont été évacués les civils. Peut-être pourrons-nous aider le chevalier Jedi à gagner du temps.

Lentement, Terressi acquiesça de la tête. La décision de la Chancelière était moins dangereuse que ce à quoi elle s’était attendu… Pour le moment.

- Je fais demander aux Jedi où ils en sont, Madame la Chancelière. De notre côté, nous pouvons tirer sur les zones d’entrée des impériaux dans la ville, afin qu’ils se sentent comme dans une impasse.
- Parfait.

------------
------------Quelques minutes plus tard, Nuée 8 et Nuée 12 revenaient de leur brève mission vers la corvette.

- Pas de tir provenant du sol pour le moment, chef, fit Nuée 12.
- Entendu. Nous avons de nouveaux ordres. Nuée 1, nuée 3, revenez parmi nous. Nuée 1 à 8, vous continuerez de protéger la corvette.

Plusieurs acquiescements parvinrent depuis la radio du leader, qui jeta un nouveau regard vers la ville, avant qu’un mince sourire étirât ses lèvres asséchées. Comme il l’avait prévu, la Chancelière voulait un peu d’action… Mais rien qui ne les engageât trop fortement pour le moment. Voilà plusieurs années qu’il n’avait pas fait voler son appareil en rase-motte et ils allaient tous avoir un peu de sensations. Bizarrement, cela le ragaillardit.

- Nuée 10, 11, 12… Vous venez avec moi, à mon signal. Nous allons descendre vers la falaise sud-est et la remonter rapidement. A tour de rôle, 10, 11, 12, puis moi, nous allons éventrer la porte principale. Reprise d’altitude puis la tour de guet au sud-sud-est. Pas de prises de risque, on veut les mettre mal à l’aise. Allons-y les garçons, à mon top. Top.


------------
------------A ce moment, Emalia s’était approchée d’un hublot. Elle vit les quatre chasseurs se détacher de la formation d’escorte pour fondre vers le sol dans un mouvement parfaitement synchronisé, et les trouva majestueux.
Ervin Holz
Ervin Holz
Messages : 270
Eclats Kyber : 149

— Les républicains viennent de faire sauter la … krrrrrrr. »

— Ici poste de tir Gamma 1-1 quatre appareils ennemis longent la falaise sud en direction ouest. Ils sont hors de notre champs de tir. »

Malédiction. Pensa Holz. Les républicains ne comptaient apparemment pas leur abandonner la ville aussi facilement. Les soldats qu'ils venaient de combattre avaient été bien fébriles comparés aux pilotes chevronnés qui les harcelaient à présent.

— Ici poste d'observation Gamma 1-7, l'aviation ennemie vient de détruire la tour de guet sud-est. »

Depuis le centre de l'Arène de Sliuur, Holz entouré d'aides-de-camps écoutait religieusement les transmissions diffusées dans son com-link. Les choses commençaient à se corser. D'où il était, il était difficile de savoir l'ampleur qu'aller prendre cette contre-attaque républicaine. Fidèle à sa nature profonde, le Major avait de toute façon tout prévu pour garder un coup d'avance sur ses adversaires.

Il s'écoula peu de temps avant qu'un message que les opérateurs impériaux tentaient de détourner vers les canaux républicains soient diffusés sur les ondes.

— Ici Maywun, je suis une habitante de Repaire, ceci est un message d'appel à l'aide, nous sommes une quarantaine à être réfugié dans l'arène de la ville. Il y a des enfants et des vieillards avec nous. Les impériaux ne tarderont pas à nous découvrir, s'il vous plaît venez nous en aide .. »

La Zabrak raccrocha en soupirant. Face à elle, la désolante silhouette du major impérial qui tenait un pistolet laser braqué sur son enfant.

— Ne faites pas cette tête Tickman, il faut parfois faire avec les moyens du bord. Qu'avez-vous à me proposer pour abattre l'aviation ennemie ? » demanda Holz qui s'impatientait prêt d'un groupe d'otages.

— Nous disposons d'un binôme équipé de lance-missile, nous pourrions tenter de l'utiliser contre leurs vaisseaux. »

L'officier supérieur se passa une main sur le front avant de sortir une cigarra de son paquet métallique et de la porter à ses lèvres.

— Fort bien, vous attendiez sans doute qu'ils détruisent toutes nos défenses pour me le signaler ; ne perdons pas plus de temps mon cher Tickman. Mettez vos hommes en embuscade. »

Le costaud saisit son vox-link en paraissant déconcerté par la situation. Il n'aimait visiblement pas son supérieur et ses basses manières de prendre des otages, dont des enfants, qui sanglotaient à côté de leur parents sous la garde de militaires armés dissimulés dans les recoins de l'arène. Le Capitaine détourna le regard de la désolante assemblée et cracha une panoplie d'ordre dans le canal destiné aux équipes d'appui-feu. Le binôme armé du lance-missile portatif fut détaché jusqu'à l'arène d'où il pourrait tenter un coup de poker avec la corvette si leurs ennemis mordaient à l'hameçon.

Holz scruta un instant le ciel par le toit béant du lieu. La corvette républicaine les narguaient au loin en décrivant de grands arcs autour de la ville. Mais le militaire était content de lui, il comptait bien les faire tomber son piège. Les mains passées dans son dos il esquissa un petit sourire arrogant en direction du navire ennemi.

Un appel radio retentissant l'arracha de ses pensées.

— Mon commandant, l'entrée d'un souterrain vient d'être découverte sous un grenier. Les fuyards sont peut-être partis par-là. » déclara la voix féminine au bout du fil.

Une décharge glacée parcourut l'échine du Major qui ne supportait pas que l'on puisse lui échapper. La traque avait toujours été l'une et de ses grandes spécialités et il ne comptait pas laisser ses ennemis le berner dans ce domaine. Sa réponse fusa du tac-au-tac.

— Envoyez des éclaireurs en vitesse voir où débouche ce tunnel. Ils ne peuvent de toute façon nous échapper, le rocher est complètement cerné. »

C'est du moins ce qu'il s'obstinait à penser pour rester optimiste, mais ses ennemis avaient peut-être plusieurs tours dans leur sac ..
Emalia Kira
Emalia Kira
Messages : 697
Eclats Kyber : 0

- Wouhou ! Ça a pété chef !
- Vu, bien joué Nuée 11.

Effectivement, malgré quelques tirs peu précis, ils étaient parvenus à accomplir les tâches qui leur avaient été donné. Des débris avaient volé dans les airs lorsque l’un des soutiens de pierre latéraux de la porte principale s’était effondrée après avoir été fragilisée par plusieurs tirs. Le leader de l’escadron savait bien que cela ne représentait pas en réalité une énorme avancée – c’était une vieille ville et les impériaux ne tenaient pas un siège isolé, ni ne s’inquiétaient généralement de préserver l’architecture des lieux conquis – mais c’était bon pour leur moral et mauvais pour celui des ennemis. Un bon début, en somme. La tour sud-sud-est, elle aussi, avait été durement touchée quoique pas détruite.

- Leader Nuée à 10, 11, 12. On va refaire un tour les enfants, finissez-moi le travail proprement.
- Reçu !
- Bien chef !


----------Depuis l’intérieur du Joyau, Emalia observait le ballet des chasseurs. De son point de vue, les tirs avaient été précis, même si elle s’inquiétait des répercussions que cette attaque aurait. L’Empire allait-il rapatrier, comme elle l’espérait, des moyens du champ de bataille vers eux ? Et si oui, que risquait-elle dans sa petite corvette ?

- Des nouvelles des Jedi, Madame.

La Chancelière releva le nez, intéressée. Mais à la mine mi-figue mi raison de Terressi, elle comprit qu’il n’y aurait pas de nouvelles excellentes.

- Une certaine Chevalier Belluma a indiqué qu’elle a fait faire une évacuation succincte par un tunnel au nord de la ville. Il déboucherait selon elle dans les marais qui se trouvent au-delà, à plusieurs kilomètres d’ici, mais ils ne doivent pas encore avoir atteint la sortie. Loin de la bataille heureusement, mais pas vraiment dans une zone protégée. Le plan est d’aller se cacher dans les sous-bois. Mais les savoir ensevelis là-dessous n’est pas vraiment rassurant tant qu’ils ne sont pas sortis.

Emalia fit un rapide calcul dans sa tête : que feraient ces gens une fois dans la forêt ? Les impériaux auraient tôt fait de les rattraper. Et la République, à cet instant précis, n’était absolument pas en mesure de les extraire : leurs transporteurs pourraient à peine ramener leurs soldats. Il fallait au moins espérer qu’ils ne meurent pas attaqués par les prédateurs locaux… Elle se rendit compte qu’elle ne savait rien de Dathomir. Savait-elle-même que cette planète existait avant que l’Empire ne l’attaque ? Elle ne saisissait pas pourquoi ses ennemis avaient choisi ce territoire à tous points de vue… Inutile.

- Ils vont faire quelque chose ensuite ?
- Les Jedi ? Ils sont tout autant coincés que nous pour accéder à Dathomir, maintenant que les impériaux sont déployés en orbite et que ce champ d’astéroïdes menace toute entrée et toute sortie. D’ailleurs, à ce sujet…
- Pas encore, la coupa rageusement la Chancelière.

Non, ils n’allaient pas encore sortir d’ici. Il y avait encore des choses à faire. Elle n’avait jamais côtoyé les militaires jusqu’à devenir Chancelière mais elle commençait désormais à comprendre leur mentalité. Ils disaient, « tant qu’on n’a pas tout donné, on n’a rien donné », ou quelque absurdité du genre. Et pourtant aujourd’hui, cela faisait sens : ils allaient perdre cette bataille et cette planète. Emalia ne pouvait empêcher cela, désormais, mais elle pouvait leur montrer qu’elle non plus n’abandonnait jamais sans avoir au préalable tout tenté pour rendre la situation le moins à leur désavantage possible.

- Nos chasseurs pourraient-ils condamner définitivement le tunnel d’évacuation ?
- Ce serait potentiellement faisable, mais nous ne connaissons pas l’emplacement exact de celui-ci. Je doute que les Jedi puissent nous aider sur ce point.
- Mais s’ils sont en contact avec elle, cela veut dire qu’ils peuvent nous donner ses coordonnées à elle, non ? Si oui, il nous suffit de nous débrouiller pour ensevelir le passage en amont pour donner du temps aux fugitifs…

Terressi allait objecter quand la voix de Max, le pilote, leur parvint depuis le cockpit.

- Capitaine ! Je capte une communication qui devrait vous intéresser. Je vous la transfère sur l’arrière.

Aussitôt la table stratégique grésilla, et une voix en sortit, entrecoupée parfois de crissements désagréables. Le message restait toutefois audible.

- Ici Maywun, je suis une crrrtante de Repaire, ceci est un message d'appel à l'aide, nous crrr quarantaine à être réfugié dans l'arène de la ville. Il y a des enfants et des vieicrrr avec nous. Les impériaux ne tardcrrr pas à nous découvrir, s'il vous plaît vencrrren aide...
- Manquait plus qu’ça, grogna Terressi.

Emalia ne quittait pas des yeux la militaire, qui finit par être vaguement mal à l’aise et haussa les épaules.

- Si vous avez une bonne idée, c’est le moment, Terressi.
- Heu… On pourrait abréger leur souffrance ?
- … Non, ça ne fait pas partie des bonnes idées.

Terressi leva les yeux au ciel, signifiant qu’elle plaisantait. Puis lentement, elle se pencha de nouveau sur la vue aérienne, mais rien ne lui venait. Ces gens lui paraissaient totalement condamnés. Emalia, désemparée, se laissa choir sur une banquette avec un soupir de découragement. D’abord, ses soldats qui étaient en train de se faire massacrer, puis ces civils qui s’enfuyaient vers nulle part, sans sécurité, et maintenant les femmes et les enfants encerclés. Elle ne pourrait régler tous ces problèmes en un seul coup, c’était certain ! Il lui fallait faire des choix. Le genre de choix qu’elle savait qu’elle aurait à faire dans sa carrière, un jour. C’était désagréable, mais il fallait établir des priorités…

Et puis soudain, quelque chose lui parut clocher. Emalia leva les yeux vers Terressi.

- Si nous avons reçu ce message, les impériaux l’ont sûrement eu aussi, vous ne pensez pas ?
- Exact.
- Alors, ils sont en train de se précipiter sur l’endroit.

Il y eut un bref moment de silence.

- Vous ne pensez tout de même pas…

Si, Emalia pensait à bombarder l’arène, mais elle savait que ce n’était pas le genre de décision qui aiderait beaucoup la situation. Mais cette pensée l’avait amenée à une autre.

- Mais non, voyons. Envoyez un chasseur survoler de près l’arène. Faites-le prendre des images. Nous ne pouvons pas sauver ces gens, mais nous pouvons montrer la cruauté impériale au reste du monde. Et accessoirement, cela nous donnera une meilleure idée de la situation…
- Bien, Madame. Je me charge également de lancer le bombardement de la zone nord de la ville, dans l’espoir que cela fasse s’effondrer les souterrains. Je préviens les Jedi.
- Bien, capitaine.


----------Leader Nuée venait de recevoir les nouveaux ordres. Il hésita un bref instant, avant de répondre à la capitaine.

- Reçu mon capitaine. Mais si je peux me permettre… Avec deux chasseurs en moins sur l’escorte, il n’y en a plus que six pour protéger la Chancelière. C’est peu.
- Leur petit tour pour prendre des images ne prendra que quelques minutes, ils remonteront ensuite. Occupez-vous de bombarder le terrain au nord.
- Bien, répondit-il malgré sa réticence, car il avait un drôle de sentiment avec cette idée d’aller « prendre des images »… Nuée 3 & Nuée 5, j’ai fait apparaître un point d’intérêt sur votre carte. Allez survoler de près la zone, dites à vos astro de sauver des images de l’intérieur de l’arène, histoire qu’on ait des infos sur ce qu’il s’y passe.
- Nuée 3, reçu.
- Nuée 10, 11, 12, vous me suivez toujours ?
- Toujours là !
- Oui chef !
- Ok, nous partons bombarder la zone d’extrême nord de la ville. On veut labourer la terre en profondeur, alors on va y aller aux torpilles à protons.
- En dehors de la ville ? On fait de l’agriculture maintenant ?
- T’occupes, Blaz, ordres directs de la Chancelière. Si elle veut faire du gruyère dans un champ, c’est pas notre problème !
- Bien chef ! Allons faire des trous ! Des p'tits trous...

A quelques kilomètres de là en altitude, deux autres chasseurs s’étaient détachés de l’escorte du Joyau. Sans détour, ils foncèrent vers la ville, passant au-dessus des débris encore fumant de la porte principale, filant au-dessus de l’avenue principale de la ville. Ils bifurquèrent sur leur droite en laissant des trainées de fumée blanche derrière eux, avant de piquer du nez vers le point d’intérêt marqué sur leur carte. Leurs droïdes à l’arrière avaient reçu leurs instructions, et se tenaient prêts à enregistrer les bandes à partir des images perçues par les appareils.
L’arène se découpait de façon rudimentaire dans le paysage. Les dathomiriens n’étaient pas une grande nation, un monde ni exploité, ni habité depuis longtemps. En quelques sortes, un monde anonyme et cette arène devait être l’un des rares monuments réellement intéressants du secteur. Les pilotes virent des points se déplacer à l’intérieur et foncèrent, persuadés d’y voir des civils leur faire des signes. Mais en se rapprochant, ils virent toutes les tenues noires, uniformes, et se dirent qu’ils étaient arrivés trop tard. Mais la Chancelière voulait des images, alors ils entrèrent dans l’arène pour y faire un tour rapide en espérant capturer quelques photos des lieux.

A peine le nez de l’appareil fut-il redressé dans l’espace circulaire que les déflagrations retentirent. En un instant, Nuée 5 fut soufflé par une explosion. Nuée 3, qui suivait juste derrière, dévia au dernier moment son appareil pour éviter le brouillard et les débris tandis qu’un autre tir frôla son fuselage. Son droïde émit des trilles folles tandis qu’il fuyait du lieu en haletant.

- Nuée 5 ! Nuée 5 ? Terry ?!

Ses appels restèrent lettre morte.
Ervin Holz
Ervin Holz
Messages : 270
Eclats Kyber : 149

— Imbécile. »

L'officier asséna deux crochets au caporal qui regagna le sol de l'arène, inconscient.

— Espèce d'idiot. »

— Major ! » pria Tickman en se plaçant devant son supérieur qui voulait continuer de malmener le pauvret.

— Grâce à cet âne nous avons manqué l'effet de surprise. » constata Holz en observant la carcasse du chasseur républicain qui grillait dans un coin de l'arène.

Quelques minutes plus tôt, une escouade de chasseurs ennemis avait survolé le monument en rase-motte et l'un d'eux s'était même engouffré à l'intérieur. Le binôme lance-missile n'ayant visiblement pas compris les ordres avait aussitôt abattu l'appareil, révélant la présence impériale sur place et le subterfuge du Major. S'il y avait une chose que Holz ne supportait pas, c'est bien quand on appliquait mal ses directives.

La chute du rapace ennemi et son crash avait provoqué une série d'émois du côté des autochtones rassemblés dans l'arène, et l'officier s’apprêtait à faire ramener le calme avec quelques bons coups de blaster lorsqu’une détonation fulgurante capta toute son attention. Quelque chose venait d'exploser au nord de la ville. Dans ses oreillettes, le trentenaire entendit une nuée de paroles diffuses fuser dans tous les sens tandis que des chasseurs filaient au-dessus de l'arène dans un assourdissant bruit de réaction.

— Ici Gamma 1-5, l'aviation ennemie bombarde nos positions nord. Plusieurs hommes à terre et du matériel détruit. »

Malédiction. Pensa une nouvelle fois le Major qui sentait la situation lui glisser entre les mains. Il ne comprenait pas bien ce que les républicains cherchaient à gagner par cette contre-offensive alors que leurs troupes étaient défaites dans la vallée, mais il ne pouvait pas continuer à les laisser détruire des objectifs impériaux. Il allait falloir agir, et vite.

— Capitaine, demandez du renfort, qu'ils fassent monter de l'armement anti-aérien. »

Le subalterne obtempéra puis la silhouette du Major pivota pour se tourner vers un soldat impérial.

— Toi, ramasse ça et suis moi. Nous allons calmer leurs caprices. » dit-il en désigna le lanceur qui gisait à côté du soldat qu'il venait d'assommer.

Une fois encore il fallait tout faire soit-même. Constata t-il. Mais au moins le travail ne risquait plus d'être mal fait. La première classe s'empara de l'arme et courut derrière son supérieur qui l'invita à le suivre en se mettant à trottiner vers la sortie de l'arène. Holz se mit à courir plus vite en s'engagea dans une ruelle flanqué de sentinelles postées sous les seuils des villas, à l’abri des menaçants rapaces qui hantaient le ciel. Lui n'en avait cure, téméraire comme il était, et décidé à en découdre une bonne fois pour toute avec cette racaille. Il savait exactement où il allait.

Les deux hommes franchirent l'entrée d'une haute villa avant de s'engager dans les escaliers, Holz en tête. Les militaires impériaux postés à l'intérieur saluèrent leur commandant sur le passage en affichant des mines surprises. L'officier déboucha sur le toit où plusieurs soldats de la 13ème Légion mitraillaient le ciel au blaster. L'ordre de cesser le feu fusa aussitôt. On s'arrêta, puis Holz indiqua d'un doigt le rebord au jeune qui l'avait suivit. Ce dernnier regagna la position en soutenant son gros lance-missile qu'il déploya discrètement en mettant un genou au sol. Son supérieur vint se placer prêt de lui.
Un sombre sourire s'afficha dans l'ombre de la casquette visière du Major lorsqu'il aperçut en contrebas les otages Zabrak que des soldats amassaient autour de la villa.
Sous la garde de soldats armés, leur présence dissuaderait peut-être les républicains de bombarder le point le plus élevé de la ville lorsqu'un autre de leur chasseur serait abattu. C'était les méthodes de Holz. Il avait toujours agit ainsi pour se tirer d'affaire, sachant pertinemment que les républicains étaient moins enclin que les impériaux à causer des dommages collatéraux.

On patienta un moment, puis lorsqu'une nouvelle passe de l'aviation ennemie eu lieu, le Major pointa un doigt menaçant vers le ciel, pressant l'épaule du jeunot de l'autre main.

— FEU ! »

Et le projectile parti dans un bruit assourdissant.
Emalia Kira
Emalia Kira
Messages : 697
Eclats Kyber : 0

- Fricks, garde ton calme, asséna avec fermeté Leader Nuée. Que s’est-il passé exactement ?
- J’en… J’en sais trop rien, chef. Terry est descendu dans l’arène pour prendre des images de plus près. L’instant d’après – pouf ! On se faisait canarder comme de vulgaires canettes de Réac’. Et du vrai armement, les impériaux sont équipés.
- Hmm, grogna l’humain dont l’humeur avait viré au vinaigre, comme le reste de son escadrille. Rejoins-nous au lieu de faire des tours, Nuée 3.
- Entendu, fit le concerné, la voix étranglée.

Leader Nuée avait peine à y croire. Ils étaient en train d’exécuter les ordres de bombardement du nord de la ville lorsqu’il avait entendu les cris de Nuée 3 sur le fil radio de son escadrille. Après ça, tout le monde s’était tu, sidéré. Ils s’étaient faits avoir comme des bleus. C’était vraiment pas drôle d’être le chef dans des situations pareilles. Enfin, il fallait espérer que dans la corvette un peu plus haut, il y eût des gens qui se sentaient davantage responsables encore…


--
-----------
… et c’était le cas. La capitaine Terressi avait frappé du poing sur la table numérique si fort qu’une partie de l’écran s’était fendu dans un craquement sinistre. Emalia, blême, était restée clouée à sa banquette, persuadée que ses jambes ne répondraient plus à ses ordres : elle venait d’envoyer quelqu’un à la mort.
Techniquement, ce n’était pas la première fois : elle avait ordonné plusieurs batailles pendant son mandat, mais elle avait toujours été à bonne distance de l’action. Et lorsque par malheur elle s’était trouvée au cœur de celle-ci, elle n’avait jamais été directement responsable d’un ordre qui avait conduit à la mort d’un soldat.
Terressi parut lire dans ses pensées.

- Ce n’est pas votre faute, personne ne pouvait savoir, c’était un piège, articula la militaire avec une visible amertume. Mais j’aurais dû m’en douter : les traquenards, c’est la spécialité de ces salopards.

Emalia acquiesça silencieusement, mais la culpabilité ne s’allégeait pas pour autant. Une chose était sûre : les impériaux étaient bel et bien des enfoirés : attaquer un monde qui n’avait rien demandé, mettre en danger les civils, se servir d’eux comme appât. Soudain, elle comprit que le combat était vain. Non seulement l’Empire était en surnombre sur Dathomir, mais en plus ils usaient de stratagèmes qui n’étaient pas permis de ce côté de la frontière. Elle réalisa qu’elle avait nourri un vague espoir jusqu’alors ; non pas celui de gagner la bataille, qu’elle savait perdue, mais celui de faire un coup d’éclat visant à montrer à ses alliés comme à leurs ennemis ce qu’elle avait dans le ventre.
Mais désormais, son estomac s’était fait la malle et elle ne savait plus si cela valait encore la peine de prendre une décision.

- Et les bombardements au nord ? demanda-t-elle avec l’espoir d’obtenir des bonnes nouvelles.

Terressi haussa les épaules.

- C’est fait. Mais Leader Nuée dit qu’il y a trop de poussières pour observer finement le terrain et voir si cela a touché un souterrain ou non. Remettons-nous-en à la Force pour que ça ait eu l’effet espéré.

Emalia grimaça. Elle ne s’en était jamais remis à la Force et cela ne risquait pas d’arriver. Mais elle avait fait tout son possible.

- Dites à vos aviateurs de revenir, ça ne sert à rien qu’ils prennent plus de risques.
- Et les civils ?
- Quels civils ?
- Ceux de l’arène !
- C’était un piège, il n’y a pas de civils.
- …
- Ah ! Bon ! Envoyez-le vérifier alors !

La capitaine acquiesça du menton, visiblement satisfaite – tout autant du moins qu’elle pouvait l’être après avoir perdu un homme : au moins s’agissait-il de s’assurer qu’il n’était pas tombé pour rien.

- Leader Nuée, revenez sur la ville, fit-elle en effleurant son comlink des lèvres. Dites-nous s’il y a des civils… Sans prendre de risques inutiles, cette fois.
- Compris, mon capitaine.


--
-----------
L’humain jeta un coup d’œil en contrebas malgré le peu de visibilité que lui offrait la cabine étroite de son chasseur. Le vent sifflait sur la carlingue et il sentait ses manettes vibrer un peu plus fort que d’ordinaire à cause du degré étriqué du virage qu’il était en train d’effectuer. La fumée et la poussière était légèrement poussées par le vent, mais pas suffisamment pour distinguer quoique ce fut à terre. De toute façon, ils en avaient terminé ici. Son escadrille était déjà en train de repartir vers la ville, et le silence régnait sur les radios. Nuée 3 les avait rejoint et s’était accolé à leur formation : sous le choc, il faisait ce qu’il savait faire, à savoir voler en formation. Très bien, songea le leader, tout en appréhendant la fin de la mission, lorsqu’il faudrait parler au pauvre Fricks. Malgré les centaines d’heures de vol à son actif, ce devait être la première fois que le jeunot perdait un camarade.

- Leader Nuée, ici Nuée 11. En approche de Repaire. Nous survolerons dans une minute. Quelle trajectoire ?
- Reçu Nuée 11. Nous allons retourner voir l’arène de loin, mais ne laissez pas deviner notre trajectoire. Faites un crochet par l’est. Prenez la tête de la formation, je vous suis d’un peu plus loin. Nuée 3, 10, 12, suivez 11.
- Reçu.
- Reçu.
- Reçu.
- Reçu.

Le ton des voix dans les radios était devenu autrement plus sérieux que plus tôt. L’humain regarda les chasseurs se remettre en formation et bifurquer vers l’est, et il se mit à les suivre à bonne distance. Plusieurs virages plus tard, ils survolèrent enfin l’arène. Aussitôt, plusieurs tirs jaillirent de la cité, comme on pouvait s’y attendre. Nuée 3, 11 et 12 se dispersèrent pour éviter les projectiles, mais Nuée 10 fut touché sur une aile. Son appareil s’enflamma d’un côté et se mit à suivre une trajectoire incongrue, faite de vrilles incontrôlées.

- .. suis touché ! Je... Aaaah !
- EJECTE-TOI ! EJECTE-TOI ZEFF ! hurla Leader Nuée, les yeux exorbités sous ses lunettes de pilotage.

Le chasseur virevoltant piqua soudain du nez vers la ville, avec une vitesse vertigineuse. Heureusement, juste avant l’impact, Leader Nuée aperçut une petite forme sombre éjectée de l’appareil. La silhouette fut projetée dans les airs, un instant masquée par l’explosion et la fumée dues à la chute du chasseur, puis on aperçut quelques centaines de mètres plus loin le parachute s’ouvrir.
Il était vivant !
Mais pour combien de temps ? Zeff allait retomber dans la ville… Et la Force seule savait ce que les impériaux feraient de lui. Leader Nuée serra les dents.

- Nuée 3, 10, 12, vous rentrez ! Rejoignez le Joyau et priez pour que la Chancelière en ait assez vu comme ça !
- Entendu !
- Chef, vous venez pas ?
- Pas tout de suite. J’ai un petit cadeau de départ à faire avant.

Leader Nuée laissa les siens prendre les devants tandis qu’il effectuait une boucle pour revenir vers le centre de la ville. Il ne s’était pas placé à l’arrière de la formation pour rien : il avait vu d’où provenait les tirs, approximativement : d’une zone un peu surélevée de la ville. Bien déterminé à avoir le dernier mot, il rejoignit la cible en s’avançant par l’arrière du promontoire. Il frôla celui-ci, survolant des habitations spacieuses.

- V’là la livraison, sales chiens d’Sith.

Et il appuya sur les commandes de largage. Les entrailles de son chasseur s’ouvrirent pour laisser tomber deux petits obus.
Ervin Holz
Ervin Holz
Messages : 270
Eclats Kyber : 149
Les assiettes sautèrent de la table et se brisèrent au sol dans une cacophonie de verres cassés quand le prisonnier fut balancé dessus. Il n'avait pas repris son souffle qu'un soldat était sur lui, lui passant un bras autour du coup pour le relever violemment et le jeter cette fois-ci au sol. Le pauvre diable gémit en s'écrasant sur les débris de verres qui jonchaient le carrelage de la villa Zabrak. L'un des geôliers pouffa en réajustant sa casquette noire visée sur son crâne luisant, tandis que son binôme mettait des coups de pieds dans les côtes du malheureux. Mais le manège stoppa lorsqu'un bruit anaphorique de talons qui s'entrechoquent résonna depuis l'extérieur de la structure. L'un des geôliers passa la tête par l’entrebâillement de la pièce où le prisonnier avait été amené.
La grande porte du triclinium était ouverte, et la sinistre silhouette de leur supérieur venait de faire irruption.

— Où ? » demanda simplement Holz en marchant vers eux.

— Par ici, mon commandant, on l'a mis là ! »

Holz remarqua que le soldat avait du sang sur les mains, lui et son collègue n'avaient visiblement pas traîné pour commencer l'interrogatoire. En entrant dans la pièce, il sentit une odeur de rance s'infiltrer dans ses narines. L'air puait la sueur et le stress, le fauve même. Son regard vide se braqua sur l'homme en combinaison de pilote qui gisait au pied d'un militaire. Il croisa alors le regard chargé de haine du républicain, dont le visage déjà tuméfié par les coups, parvenait encore afficher tout son mépris. D'ailleurs, le jeune humain continuait de le fixer sans relâche. Alors, il mit un genou à terre, doucement, prêt de lui.

— Zeff Landry. » dit Holz en inspectant l'écusson de tissu scratché sur le torse du pilote. Un bref silence s'écoula, puis le Major reprit. « Tu as de la famille, Zeff ? »

Dehors les flammes escaladaient les façades de nombreuses villas, touchées par les bombardements, où incendiées par les impériaux. De longues processions de prisonniers traversaient les rues, marchant et clopinant pitoyablement sous la vigilance des soldats qui les tenaient en joues sur les côtés, sous les bombardements opérés par les rapaces qui jonchaient les cieux. L'ordre avait été donné de les conduire dans l'arène avec les autres ressortissants ennemis, pour y être amassé en attendant que soit statué leur sort. Sur les toits des maisons, de plus en plus de sentinelles avaient pris position et scrutaient les cieux avec vigilance. On attendait toujours le matériel anti-aérien qui devait être acheminé depuis la vallée. Il serait plus que bienvenue depuis que l'unique lance-missile du bataillon était parti en fumée avec le bâtiment sur lequel il était posté. Holz qui avait quitté la position ciblée trois minutes avant le bombardement avait encore échappé à la mort.
Dans les sous-terrain, la course-poursuite continuait entre les rescapés Zabraks et leurs malveillants poursuivants. Les jeunots de la Légion Faranna n'avaient pas été confronté à une épreuve bien difficile pour leur premier baptême du feu. Beaucoup étaient toujours traversés par cette sensation d'invincibilité que leur avaient inculqué les formateurs, quelques mois avant le grand déploiement. Dans les tunnels, ils étaient des enfants jouant au chat et à la souris, pressés d'attraper les civils terrifiés qui les distançaient, afin de leurs faire regretter d'avoir espéré remporter cette manche.
Sur Dathomir, les troupes impériales étaient imbibées de ce sentiment de toute-puissance, de renouveau et de renaissance, qui émanait de leur leader, Ysanne Ha'mi la teigneuse. Certains de leur victoire prochaine, les impériaux avaient même détachés des cameramans sur le champs de bataille, afin de diffuser en direct, chose extrêmement rare, les glorieux événements qui se déroulaient sur la planète qui leur serait bientôt acquise. Derrière les verrières des corvettes qui sillonnaient le champs de bataille, il se racontait même qu'on pouvait trouver des peintres, qu'on avait fait venir spécialement, pour dresser des toiles épiques de cet événement qui allait entrer dans l'histoire impériale.

— Tu sais, Zeff. Je déteste la violence. Je suis ici parce qu'on m'a appelé, comme toi. Notre seule différence, tous les deux, c'est que je suis dans le camps d'en face. A part ça, je reste un humain, un soldat qui se bat pour ses convictions. »

Il dégoupilla sa propre gourde fixée à son ceinturon et la tendit au républicain. L'homme lui accorda un bref regard antipathique, avant de cracher un filet dans sa direction.

— Je regrette que mes hommes t'aient fait ça, mais c'est ce qu'on leur enseigne chez nous. Ça me plaît pas forcément, tu sais. Si chacun fait des efforts de son côté, on aura une chance d'arrêter cette guerre, et moi c'est ce que j'espère. » poursuivit Holz, en se remettant debout. Il avait laissé la gourde prêt du républicain et posé sa casquette sur une chaise. Il fit quelques pas autour du prisonnier. « Tu sais pour tout te dire, je n'étais pas pour cette attaque, mais maintenant qu'on y est, et qu'on gagne, il faut que les violences cessent rapidement. »

Holz analysa les expressions du pilote sui ne voulait toujours pas se relever. Il avait cessé de le défier du regard et cherchait maintenant plutôt à l'éviter. Une sensation de répulsion mêlée de haine était pourtant toujours dessinée sur son visage. Il expirait et inhalait bruyamment.

— Il est regrettable que vos supérieurs continuent de s'acharner en vous envoyant bombarder une ville remplie de civils. Même moi je ne comprends pas ce qu'on est venue foutre dans ces marécages humides. Toi et moi, Zeff, on a le moyen d'arrêter ce bain de sang dans l'heure. Confie-moi le plan de tes supérieurs, et je te ferai relâcher après les combats. Tu as ma parole d'officier. »

Alors, le républicain releva lentement la tête. Et Holz put cette fois-ci constater toute la répulsion qui était dessinée sur son visage.

— Je sais qui vous êtes, espèce de salopard. Vous êtes le Major Ervin Holz, vous êtes un criminel de guerre, une ordure sanguinaire, je vous ai combattu sur Dubrillon et je combattrai toujours des monstres comme vous. Vous me servez votre baratin en espérant que je tombe dans le panneau ? Et vous allez faire exécuter tous les civils de cette ville une fois que ce sera fini ? »

Il cracha en direction de Holz.

— Ma vie importe peu, je suis un soldat de la République, un garant de la liberté et je donnerai ma vie pour empêcher les ténèbres de noircir ce que nous avons mis des siècles à bâtir. La République n'est peut-être pas parfaite, mais elle est bien meilleure que le havre d'obscurantisme que vous incarnez, vous et l'Empire. Monstre. »

Le visage de Holz s'était décomposé. L'individu qui fixait le pilote avait disparu, laissant place à un personnage sinistre et glacial qui irradiait de haine. Le républicain l'avait contraint de sortir de son mutisme. Il se jeta sur le prisonnier en le saisissant fermement à la gorge.

— Écoute-moi bien espèce de chien de républicain. J'ai entassé les derniers civils dans l'arène de la ville. Tu vas me confier les ordres de votre état-major et leur plan de contre-attaque, sinon j'explose tout le monde dans trois minutes, et ta petite cervelle avec. Pigé ? »

Dans le fond il bluffait, car il était ridicule de confier le sort d'autant de personnes à un perroquet. Le pauvre diable avait été complètement endoctriné à vénérer l'utopie du système républicain. Tout ce qu'il allait récolter, c'était des coups de botte. Pour commencer.
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by