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Darth Noctis, Boucher de Kano-IV, surnom qui parait-il lui sied fort mal. Sulfureux, autant d’amis que d’ennemis chez les coteries Sith, insaisissable, lui et Nero ont beaucoup de points communs et leur rencontre s’est écrite dans la Force voilà bien des cycles.

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Le jeune Seigneur s’est annoncé et la vaste cité d’Aztlann est en effervescence. Des familles entières sont rassemblées et se mêle à une faune interlope capable de tout. L’alcool coule à flot et la musique se déverse allègrement dans les rues. C’est la fête, même si des régiments de guerriers Vanquish jalonnent l’artère principale. Sur ce monde vert, le guerrier fait partie des festivités et même si la présence militaire est renforcée, aucune tension n’est palpable chez les Belkadiens. Les armes sont partout, ainsi que les sourires et la légèreté. Le sang Zeltron, largement représenté, y est certainement pour quelque chose.

Lorsque le vaisseau de l’hôte royal survole l’astroport, le niveau sonore de la ville baisse d’un cran. Lorsque la passerelle descend, les cœurs cognent plus fort contre les poitrines, surtout chez cet Archonte qui se tient au centre d’un couloir formé pas des représentants du peuple qu’il a lui-même trié sur le volet. Le casque sous le bras et le sceptre dévotique en main, fermement dressé, le digne garant du Culte Forcien fait face à la divinité qui approche.

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Le long corridor de dévots s’agenouille et l’Archonte fait de même. Lorsque le Hapien se stoppe à son niveau, il redresse le menton.

Dieu forcien Noctis, sois le bienvenu sur Belkadan.

Il a un temps d’hésitation mais se relève finalement.

Le prince Vuldo va te conduire.

Et l’Archonte l’invite à le suivre jusqu’à la sortie de l’astroport. Rapidement ils parviennent à la lumière du jour, et le comité d’accueil est à la hauteur du rang de Noctis. La musique a cessé et le souffle de ces milliers d’hommes et de femmes est coupé. Le peuple ne s’attendait pas à une telle envergure chez l’hôte du roi. L’homme au sceptre s’est immobilisé et adresse un signe de tête au cavalier qui se tient devant eux. C’est un Ayrou monté sur un tusk-cat, le torse nu et vêtu d’un pantalon de toile blanc, Apprenti de Nero et prince de ce monde, Vuldo. Son visage n’exprime absolument rien et son drôle d’œil est arrimé à l’invité de son Maître. Il tient les guides d’une autre de ces incroyables montures féline et a un geste qui invite le Noctis à se mettre en selle à ses côtés.

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Sans un mot, Vuldo volte et fait aller au pas. A ses côtés, Darth Noctis, qui n’a rien à faire pour que son tusk-cat s’aligne sur l’autre. Le prince ouvre alors le bras, histrion, et c’est l’éclatement. Les orchestres se remettent à sonner de plus belle, les belkadiens dansent et crient leurs joies. La fête ne fait que commencer. Plusieurs d’entre-eux, des Zeltrons pour une bonne part, s’approchent à une distance qui mobilise rapidement plusieurs soldats verts. Il y a un léger sourire figé sur les lèvres de Vuldo et son regard glisse vers Noctis à cet instant.
Ils avancent sans aucune difficulté, suivis et précédés par deux cohortes de Vanquish. Un véritable enthousiasme anime la population et le Hapien est certain qu’il n’est pas simulé. Les Belkadiens qu’ils croisent sont joyeux, véritablement. Et toujours ce sourire dangereux sur le visage diaphane de Vuldo.

Le prince infléchit alors leur trajectoire et il emprunte une rue oblique. La musique toujours, la liesse et la sueur. La température a grimpé, l’atmosphère apparait moins familiale et les danses plus sauvages, plus électriques. Pas un enfant, des visages plus marqués. Le Hapien, attentif qu’il est aux apparences, constate l’étonnante concentration de gens beaux et musclés sur son chemin depuis qu’il a posé les pieds sur cette planète. Pourtant, parmi-eux, des mutilés. Un bras peut manquer, une oreille, une jambe. Ils sont plutôt nombreux dans cette rue. Vuldo stoppe et le tusk-cat de Noctis l’imite. Et le prince fait entendre pour la première fois sa voix, traînante et visqueuse.

Nero t’attend là, Seigneur Noctis.

Il tend le bras et son doigt désigne la porte d’un établissement à la façade de bois très chargée, richement ouvragée. A l’intérieur, Noctis est reçu par un Humain et une Zeltronne, deux magnifiques specimen aux cheveux courts. Leurs vêtements ne pèsent rien et leur translucidité est saisissante. Le hall est somptueux, le vert et l’or sont les couleurs dominantes et le marbre voisine avec des essences de bois rare. Un large et double escalier appelle les pas du Seigneur.

Seigneur, tu es tellement plus beau qu’attendu.

La Zeltronne acquiesce et surenchérit, pétillante.

Plus beau encore que notre roi !

Ces deux-là se regardent et éclatent de rire, hystériques. Ils se reprennent tant bien que mal.

Pardonne-nous. Le roi est là-haut et il n’attend que toi.

Et ils s'écartent pour le laisser monter, se composant des faciès sobres et distingués.

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Lorsqu’il pousse la porte de la chambre Alcamaz, c’est d’abord le dos d’une longue femme qu’il envisage. Elle lance son regard par-dessus son épaule et l’observe fugacement avant de s’écarter de son champ de vision. Tout autour de lui, des hommes et des femmes de tous les horizons et de toutes les couleurs. L’orgie est déjà bien consommée mais les appétits sont encore tenaces, en témoignent les regards magnétisés par sa silhouette inconnue. Soudain surgit un colosse dans le plus simple appareil, une coupe à la main et un sourire large sur son visage luisant. Sa voix de stentor résonne entre les tempes.

Mon frère !

Sans gêne aucune, Darth Nero toise son vis-à-vis. Il prend tout son temps et leurs énergies se rencontrent, le roi ne fait aucun effort pour retenir les siennes. Leur danse est captivante et les yeux de Nero s’arrondissent. C’est qu’elles s’accordent de belle façon, sans heurt et sans hésitation. Jamais il n’a ressenti ça en présence de l’un des siens. Il s’accorde une ultime gorgée et laisse choir sa coupe vide. Sa voix est contenue, douce.

Magnifique.

Il rit et ses bras musculeux s’ouvrent. Ses doigts s’agitent et commandent à sa compagnie de montrer tous ses atours. Alors on se presse, on quitte les alcôves et les couches et l’on s’aligne de part et d’autre du roi. Chacune et chacun reste tout à fait détendu et prend la pose, de la plus vulgaire à la plus délicate.

J’aurais pu t’accueillir de façon plus intimiste mais je n’étais pas sûr de tes goûts.

Il avance vers son hôte, pivote et se place de son point de vue, sa large épaule à quelque centimètres de Noctis. Il feint de découvrir sa petite compagnie et se caresse le menton.

Tu les veux tous ? Seulement les femmes ? Les hommes ? Des pièces choisies ?

La femme en noir ne figure pas sur ce tableau et toutes et tous semblent beaucoup s’amuser en présence de ce bel inconnu.
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Le silence s’était abattu sur l’orgie soudainement attentive et, depuis qu’il avait mis le pied sur Belkadan, Noctis n’avait pas prononcé un seul mot. Il avait pris l’habitude des réceptions spectaculaires à mesure que son pouvoir s’était étendu au sein de l’Empire Sith et, rapidement, il avait appris à oublier l’ascétisme rigoureux professer par l’Ordre Jedi et à tenir son rang au sein de sa nouvelle patrie. Il avait étudié Belkadan, aussi, un peu difficilement à vrai dire, parce que les informations qui en provenaient n’étaient pas toujours très clair.

Ce n’était donc pas qu’il avait été surpris. Son silence avait été impassible et son calme serein. Il avait observé l’hystérie dans les rues, la fête, les chants et les cris, avec la réserve quasi paternelle du professeur d’expérience qui regarde les enfants s’agiter dans la cour de recréation. Lui n’avait jamais voulu être roi de quoi que ce soit, ni même dieu, si ce n’état le dieu de soi-même : son ambition se jouait en tête-à-tête avec la Force, et le reste n’était qu’instrument.

C’était ainsi par obligation et non par plaisir qu’il rendait visite à Darth Nero. Au demeurant, il le connaissait peu. Alors que la guerre devenait de plus en plus menaçante, Noctis cependant s’était fait un devoir de mieux saisir les intentions des principaux Seigneurs. Leurs habitudes et leurs méthodes. C’était replonger dans les menues affaires de la politique, et perdre un temps précieux qu’il aurait employé plutôt à ses recherches, mais c’était renouer, aussi, avec la diplomatie, qui était sa première spécialité.

Et, en effet, il s’était présenté aux Belkadiens sous un jour propre à leur plaire. Pour seul vêtement, il avait choisi un pantalon de toile blanche et légère, qui ne cachait en vérité pas grand-chose de son corps, et son torse nu, dont les muscles saillants adoptaient une régularité proprement inhumaine, était parcouru, comme son dos, d’arabesques d’ocre, tatouées pour quelques jours. Ni la pureté de son regard d’azur, ni la grâce de ses gestes n’étaient tout à fait de ce monde et, en effet, chez Noctis, à l’héritage hapien, aux choix médicaux soigneux de sa mère, la grande généticienne, s’ajoutait la puissance d’une Force consacrée à l’esthétique.

C’était cette Force qui s’était déployée quand il avait rencontré Nero, et que son regard s’était plongé dans celui du Sith, cette Force qui avait attiré à lui les yeux des débauchés, qui avait noué leurs estomacs d’un désir presque douloureux. C’était une démonstration de puissance qui tranchait avec la violence brutale qui était souvent le premier choix des Siths mais elle n’en était pas moins spectaculaire.

— Je te veux toi.

Noctis tourna la tête vers Nero et lui adressa un sourire d’une innocence suspecte.

— Pour discuter, naturellement, je veux dire. Puisque tel est l’objet de ma visite.

Il n’empêchait que dans la Force, entre Nero et lui, il avait laissé s’exprimer un désir très explicite. Cette sincérité n’était pas gratuite : elle avait pour but de juger du tempérament de Nero, de creuser sous la façade de la fête, de savoir ce qui relevait ici du calcul ou de la nature, des envies personnelles ou de la mise en scène.

Le regard de Noctis descendit le long du corps de Nero, lentement, et remonta, lentement aussi, pour un nouveau sourire, avant que l’Hapien ne s’éloigne de son hôte pour marcher à pas lents au milieu des convives. Ses yeux, c’était évident, ne s’arrêtaient jamais sur les femmes, sauf quelques secondes, par pure curiosité. Il finit par s’arrêter en face d’un Zeltron à la silhouette menue et ses yeux se plongèrent dans ceux du Belkadien.

Rapidement, dans l’esprit de sa victime, toutes les inhibitions tombaient. L’intelligence, la raison, la réflexion du Zeltron étaient absorbées par l’aura obscure du Sith, qui l’abandonnait à ses seules réactions instinctives. En quelques instants, il avait oublié la cérémonie, les protocoles, la fête et ses codes informulés : il n’y avait plus que Noctis, devant lui, brûlant comme une passion fiévreuse, et soudain, un long gémissement de plaisir échappa au Zeltron, que le Sith n’avait pas même effleuré, et il tomba à genoux, tremblant et extatique.

Petit à petit, Noctis lui rendit l’usage de ses facultés et ses pensées reprirent un semblant d’ordre, juste assez pour qu’il comprenne ce qui venait de se passer, et comment il venait d’être, pour tous, un spectacle étrange. Le jeune Seigneur se tourna vers Nero et déclara d’un ton tranquille :

— Celui-ci, je l’aime bien. Mais enfin, je ne voudrais pas vous brider : je ne suis pas froissé par le spectacle de plaisirs qui ne s’accordent pas au mieux. Il faut de la faiblesse d’esprit et un cruel manque d’imaginations pour faire de ses propres désirs spontanés une maxime universelle.

Parce que rien de tel qu’un peu de philosophie, en plein milieu d’une orgie.

— Vous recevez toujours nos semblables de cette manière, demanda Noctis en tendant une main au Zeltron pour l’aider à se relever. J’ai du mal à imaginer Darth Odium s’abandonner à ce genre de… divertissements.

Et d’ailleurs, il préférait ne pas imaginer.
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Les mains sur les hanches, Nero a le sourire et l’œil fasciné par son hôte qui n’offre pas la moindre prise. La pénétration est impossible, l’esprit de Noctis est imperméable et l’aura virile et électrique de Nero recule, impuissante. Le roi ouvre la bouche.

Mais je suis tout à toi.

Son menton plonge et son regard bleu comme un lac gelé lance le défi.

Tu as un autre lieu en tête ? Une autre compagnie ? Personnellement je peux deviser très sérieusement tout en honorant celle-ci.


Alors le sourd bourdonnement du Côté Obscur. Et cette charnue jeune femme traînée dans les flux d’éther jusqu’au monarque, qui la saisit sauvagement à la gorge mais contrôle parfaitement la puissance contenue dans ses doigts. Elle a le sourire, et la tension sexuelle entre elle et son roi ne cesse de s’amplifier.

Lui n’a pas quitté Noctis des yeux et leur échange est intense. L’invité exprime son désir d’être seul avec le roi, un désir que personne n’ose bien sûr contrarier. On se retire donc, pas forcément très loin, et l’agitation cesse. Face à Nero, Noctis est maintenant très près.

Tout à moi ? C’est une proposition dangereuse. Ce qu’on m’offre, je le prends et ce que je prends, je m’en pénètre jusqu’à le posséder entièrement.

L’œil du monarque oblique vers l’entre-jambe du jeune Seigneur rouge. Celui-là est à la hauteur de sa réputation, un magnifique sodomite dont la pensée semble jouir d’une rare liberté chez les coteries Sith. Nero sourit plus large et se met lentement à lui tourner autours, son animalité pleinement déployée et le sexe vigoureusement redressé. Il le fixe avec appétit et son sourire disparait, Noctis saisit en une seconde les nuances dangereuses de cette faim. A cet instant, l’œil ivre de Darth Nero est celui d’un cannibale, il boufferait l’Hapien, littéralement. Le roi-puma inspire et expire profondément, sa poitrine se soulève avec amplitude. L’éther se charge d’un magnétisme électrisé et l’Hapien a toutes les raisons de se sentir menacé. Cette lumineuse noirceur qui environne maintenant Nero, qui ouvre lentement la bouche et fléchit les jambes en affermissant ses appuis. Va-t-il lui sauter dessus pour lui arracher le cœur et le vit à mains nues ?

Tout à coup un hurlement qui déchire le rideau, du verre brisé et des cris de panique. La femme en noir qui surgit, armée, calme, et traînant l’un des prétendants dont la main vient d’être tranchée. Il suffoque, complètement perdu.

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Mon roi. Cet homme vient d’arriver avec un plateau. Sur ce plateau, une carafe de Cognac bleu d’Abrax. Elle vous était réservée et mon scan est formel : empoisonné, mortel même pour toi.

Nero ferme soudainement la bouche et se redresse. Son visage pivote vers Priss et son regard est tout autre, d’une lucidité extrême en comparaison de celui qui était arrimé à Noctis.

Mes fichiers sont muets concernant celui-là, il est donc impliqué.

Ses deux billes bleus pivotent dans leurs orbites et reviennent finalement sur son hôte. Il hausse les sourcils et a une moue à son adresse, lui signifiant qu'il peut disposer de ce mignon à sa guise. Nero se désintéresse et empoigne sèchement un pantalon militaire qu’il se met à enfiler. Son sexe est mou et son esprit ailleurs.
Absalom Thorn
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— Décidément, c’est un accueil haut en couleurs, commenta Noctis avec une légèreté qui tranchait avec la gravité du danger.

Comme il s’y connaissait en poison, huma le fumet du cognac, avant de reporter son attention sur l’infortuné comploteur. Il caressa l’avant-bras qui se terminait désormais par un moignon et couvrit le membre ensanglanté de sa main. Bientôt, une douce chaleur se répandit sur la blessure, à mesure qu’une Force bienfaitrice chassait la douleur et recousait les tissus. La main était perdue, mais la blessure se refermait, et l’aura que dégageait le Seigneur Sith était d’une tendresse vénéneuse, mélange d’obscurité et de lumière, qui n’était pas commune au sein de l’Empire.

L’assassin impétrant ne put retenir un soupir de soulagement. Noctis posa son autre main sur sa joue, son regard dans le sien, et il murmura d’une voix caressante une formule dans la langue ancienne des Siths. Les yeux du jeune homme s’écarquillèrent brusquement sous le regard du Hapien et, en même temps que ses pupilles, c’était son esprit qui s’ouvrait à la présence envahissante du Sith.

L’empoisonneur commença bientôt à murmurer des paroles confuses, d’un air absent, incapable de détacher son regard de celui de Noctis. Il parlait d’une guerrière venue de la planète aux éclairs infinis, de l’obscurité, de l’oppression, de la promesse d’un grand pouvoir, du poison offert, de l’assurance d’une protection, de la réticence, de la résignation, de la peur, du courage. Finalement, il tomba à genoux. La fièvre avait gagné son esprit rendu malade par l’incursion du Sith.

Noctis avait retiré sa main du moignon guéri et elle était pleine de sang. Une jeune femme nue accourut avec une bassine d’eau fraiche et le jeune homme tendit la main pour qu’elle la lui éponge servilement.

— Il semblerait que sur Dromund Kaas, certains considèrent que mes remarques sur la nécessité d’une paix de développement sont contraires à la saine organisation de l’Empire.

Aux pieds de Noctis, le criminel était désormais prostré au sol, et parcouru de violentes agitations : en vérité, le Seigneur était en train de le drainer de sa force vitale. Pendant ce temps, la servante essuyait de ses longs cheveux la main désormais pure du Sith.

— À mesure que le pouvoir impérial s’affaiblit, si toutefois l’on peut encore parler d’un pouvoir en la matière, on resserre depuis là-bas l’étau de l’Empire, ordonnant au commun la diversité que l’on a peur de ne pas savoir dominer. L’autre jour j’ai surpris un jeune Inquisiteur mal intentionné qui tentait de se frayer un chemin dans mes escaliers. Hélas, une chute est si vite arrivée. Je constate que mes adversaires sont obstinés.

Un éclair sortit brusquement des doigts de Noctis, pendant une fraction de seconde à peine, et, dans une dernière convulsion, sans un cri dont la force lui manquait, le conjuré mourut. Le sorcier ne jeta pas même un regard au cadavre de sa victime et s’approcha de Nero.

— Allons, mon frère, pourquoi cette mine sombre ? Seuls ceux qui vivent dans la fange n’attirent jamais sur eux les intentions criminelles et c’est le privilège des dieux que d’exciter la colère inutile des blasphémateurs. Et en ces temps qui changent, la Force sait qu’il en existe de toutes les sortes. Des dieux, je veux dire, et des blasphémateurs.

Il imaginait sans peine que pour le roi, le maître des lieux, découvrir qu’un assassin avait pu s’approcher de si près de son invité de marque était un problème cruel. Il connaissait trop mal Nero pour deviner si le Seigneur était embarrassé d’une sécurité de toute évidence insuffisante ou simplement préoccupé par les mesures qu’il devrait prendre pour faire sortir du bois d’autres criminels.

À nouveau très proche du Sith, Noctis murmura :

— Le profanateur a été arrêté avec la profanation et je ne peux pas que constater que tu sais t’entourer de gardes vigilantes. Je suis sûr que tu sauras t’assurer personnellement de ma sécurité. Quand elle n’est pas menacée, je veux dire, par tes instincts prédateurs.

De l’index, Noctis suivit la courbe des muscles sur le torse nu de Nero.

— Car, mon frère, si soucieux de moi, qu’est-ce qui était le plus dangereux dans cette salle, qu’est-ce qui, du poison ou de tes instincts, était le plus proche de me tuer il y a quelques instants ? Ce qui te fâches, c’est qu’on ait voulu t’ôter ton invité…

… ou ta proie ?
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Cet incident a tranché le fil cosmique tendu entre les deux Seigneurs. Nero n’apprécie pas, bien qu’il soit friand de surprise, même à ses dépens, celle-ci n’ajoute rien, terni les couleurs au lieu de les nuancer. Tant pis.

Priss écoute ce que son noir couvre-chef lui transmet. Ses fidèles agents sont tous mobilisés à cet instant et un dispositif se met en place en dehors de ces murs. Son regard est braqué sur Noctis, à l’origine de cette tentative toxique. Son casque enregistre chacun des visages qu'il se compose, ses inflexions, ses gestes, et d'innombrables instruments de mesure tentent de repérer le début d'un mensonge. Elle se tourne finalement vers la petite troupe de courtisans figée dans l’expectative. Sa voix monocorde va jusqu’à eux, calme et autoritaire.

Dehors.


Et ils sortent. Priss s’adresse à l’hôte royal.

Mon équipe en sera bientôt plus Seigneur Noctis.

Son front plonge en guise de respectueux salut. Son regard sombre croise celui de Nero et sa longue et gracieuse personne quitte la pièce. Reste un cadavre asséché et deux grands vivants. Le roi finit de nouer les lacets de ses rangers et porte les mains à la boucle de sa ceinture. Il n’a eu qu’un seul et bref regard vers l’empoisonneur. Il n’en a pas l’air mais il est attentif aux mots son invité, qui s’est rapproché. Il serre fermement le cuir autour de sa taille et replace ses yeux dans ceux de Noctis. Après un temps, il répond avec sourire carnassier.

Fâché ?

Il double son hôte.

Je m’réjouis mon bel ami. Je n’ai pas rencontré quelqu’un comme toi depuis une éternité. Et rassure-toi, regarde mon corps et mon visage, j’exerce assez de contrôle sur mes instincts pour éviter que la Force les altère trop visiblement.

Il pose son séant sur l’accoudoir d’un sacré fauteuil, tout à fait détendu, un pied en contact avec le sol et un autre se balançant, ses larges épaules en avant, son œil doux qui envisage Noctis. Sa voix est posée, ses traits sereins.

Je veux que tu m’suives. Fais-le et je te suivrai en retour. Je n’ai jamais perçu une énergie aussi complémentaire à la mienne. Toi et moi, nous pouvons l’impossible.


Il redresse légèrement le menton, noble comme le puma. Ses lèvres pleines s’ouvrent encore.

Demain j’attaquerai Gree pour la prendre et l’offrir à l’Empire, Darth Ynnitach m’a lancé ce défi et je l’honorerai. Ensuite je ferai la chasse aux serpents, ce sera la purge si ceux-là ne sont pas capables de muer en dragons. La duplicité, le mensonge et la trahison étaient des armes nécessaires pour reconstruire. Aujourd’hui, elles nuisent au rayonnement de notre famille et sa cohésion. Je veux que la République et les manipulateurs de Force qui la servent soient confrontés, je veux un Empire généreux et implacable, fort mais honorable, lavé de l’opprobre dont l’héritage Sith l’a couvert. Cet ancrage dans la culture de cette antique race dégénérée, elle nous affaiblit aujourd’hui.

Maintenant son menton plonge et son regard luit.

Et toi, tes projets mon frère ? Parle sans détours, je peux tout entendre.
Absalom Thorn
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Dans son esprit, Noctis passait en revue ses ennemis — et ils étaient nombreux. Qui était assez capable pour pénétrer dans la petite société de Belkadan, où un intrus était sans doute rapidement repéré ? Qui avait eu vent de sa visite à Nero, dont il n’avait certes pas fait mystère, mais dont les préparatifs modestes, de son côté, étaient restés entre lui et son entourage le plus fidèle ? Et qui avait espéré — c’était le point qui surtout le laissait songeur — qu’une tentative aussi simple vienne à bout de sa vigilance, et de celle de son hôte, qu’il croyait innocent ?

Quelques sombres que fussent ces considérations, il ne se départait pas de son sourire léger. Nero s’éloigna de lui ; il enfonça les mains dans les poches de son pantalon. Son regard se perdit dans le paysage que l’on apercevait au-delà du balcon, alors qu’il écoutait les projets de son hôte. Chaque Seigneur, il fallait bien le supposer, avait ses idées sur l’Empire, en ces temps troubles où le pouvoir impérial était tombé aux mains d’une simple apprentie.

— Des projets, moi ?

Noctis haussa les épaules d’un air dégagé mais, tout bon comédien qu’il fût, il savait qu’il ne tromperait personne sur ce chapitre : sa réputation dans l’Empire était d’abord celle d’un esprit profond et subtil, dont les entreprises que certains jugeaient même inutilement complexes étendaient leur toile dans toute la Galaxie.

— J’ai toujours considéré que l’Empire était une distraction. Une solution un peu simpliste à des ambitions par ailleurs respectables mais une solution qui s’est imposée et qui est devenue si étroitement mêlée aux habitudes des Siths, race, Ordre ou religion, qu’il est désormais impossible de s’en défaire véritablement. Renouveler l’Empire fut certainement l’une des décisions les plus consternantes des dernières décennies, qui a conduit à la regrettable situation qui est la nôtre : des dizaines de talents certains, de sensibilités remarquables, contraintes de se préoccuper des menues affaires de la politique et de la guerre, des jeux de cour et de pouvoir, plutôt que de se consacrer à l’étude de la Force.

C’était une position bien peu orthodoxe et dont il n’aurait pas fait étalage s’il n’avait supposé que Nero serait plus réceptif à la sincérité qu’à toute tentative de compromis.

— La période que nous traversons est à ce titre tout à fait symptomatique. Chacun est là à tâter le terrain, à considérer ce trône quasi vacant, à penser à la guerre avec la République. On entraine moins des Siths que de parfaits petits soldats, jetés en pâture sur les champs de bataille, victorieux ou défaits, mais toujours moulinés par la guerre, qui se répète inlassablement, sans que jamais l’Empire ne paraisse apporter autre chose qu’intrigue sur intrigue, où la Force est réduite au rôle d’instrument des ambitions les plus communes, comme la boite à outils du parfait petit comploteur ou du sanguinaire en puissance.

Noctis se détourna de sa contemplation du paysage pour faire face à Nero.

— Nous aurions pu régner sur les systèmes extérieurs, mener nos expériences au cœur de la République, dominer l’économie pour nous protéger des répercussions, et grandir indépendants et libres, plutôt que de nous engoncer dans la bureaucratie et la petite politique d’une énième superstructure galactique. Mes projets sont ceux de ma propre puissance, de ma volonté et de ma grandeur, la grandeur véritable, celle qui m’appartient en propre, celle de la Force, de l’éternité, de la connaissance sans limite, des mystères les plus reculés, pas les oriflammes et les médailles. Je veux vivre pour toujours et être mon propre Dieu.

Un sourire mélancolique se dessina sur les lèvres de l’Hapien.

— Mais me voilà comme tous les autres à peser et soupeser les intentions et les fiertés, à considérer s’il ne faudrait pas que je sacrifie à l’appel du trône, pour éviter qu’un nouveau règne inconsidéré nous force un peu plus à n’être que le revers de la médaille républicaine. Mais après tout, je n’ai jamais été le plus populaire des Seigneurs Siths. Trop doux pour la masse, trop peu patriotique pour l’élite.

Tout impopulaire qu’il prétendait être, Noctis était entouré de fidèles fervents, pour ne pas dire fanatiques, et d’associés qui dépendaient si étroitement de lui par leurs intérêts mêlés de manière indissociable au sien que sa faiblesse politique était toute relative. Ses vues avaient beau être marginales, elles résonnaient avec les espoirs de bien des occultistes et des sorciers, qui auraient préféré consacrer leur temps à explorer leurs pouvoirs et les secrets des mondes lointains qu’à jouer les paratonnerres de la Force sur les champs de bataille.

— Il semblerait que nous ayons des perspectives légèrement différentes. Est-ce que mon hôte si séduisant pense encore que nos énergies sont complémentaires ?
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Il a écouté son hôte sans le lâcher une fois du regard, murmurant parfois un mot prononcé une seconde plus tôt par Noctis, écho humain. A la question de l’Hapien, le roi sourit. Le regard oblique, il répond avec enthousiasme.

Oh que oui !


Il se balance d’avant en arrière, une fois. Il clôt les paupières et sa tête opère une rotation, comme un boxeur à l’échauffement. Ses épais trapèzes ondoient sous sa peau et son regard se pose à nouveau sur Noctis, cet homme qui rêve d’éternité et a su gagner son indépendance au sein de l’Empire. Tout comme Nero.

Je joue, tu joues, nous jouons.


Le monarque laisse échapper un rire, il y a quelque chose de joyeusement désespéré dans celui-ci. Et puis son sourire s’évapore, mécaniquement. Nero se rend soudainement compte de sa distance, sa folie ? Ce défi lancé par sa Reine Noire, quatre ans déjà et pas un seul échange. Il a œuvré, grandit dans la Force et levé une armée digne de ce nom dans l’intervalle. Mais quatre années, ce n’est pas rien à l'échelle des mortels. Il s’apprête à déferler, à triompher et ramener ses trophées sur Korriban. Mais est-il véritablement attendu ? A-t-elle-même le souvenir de son visage ? Il est saisit par le doute et son regard a quitté Noctis. N’est-il qu’un imbécile auquel on a lancé un défi impossible pour l’éloigner des sphères d’influence ? Ses mots et ses gestes ont-ils alerté la Reine à l’époque ? A-t-elle préféré enterrer son champion des Fêtes du Sang ? Son rythme cardiaque s’accélère et lorsqu’il redresse les yeux vers le jeune Seigneur sa tempe droite est mouillée. Son œil est noir et sa bouche forme un fer à cheval.

Il se redresse vivement et ses doigts s’ouvrent. Surgissant, deux sabres noirs laqués portés dans un fort courant d’éther. Les chaudes phalanges du roi se resserrent autour de leur froideur métallique et il les fixe contre ses reins d’un geste sec. Il fait un pas vers Darth Noctis, l’éclat de son regard redoublant d’intensité. Sa voix est plus profonde et les cicatrices qui rayent son torse semblent tout à coup plus nombreuses.

Ce que tu dis là… je me suis trop éloigné. Si le trône est, « quasi vacant », alors Darth Ynnitach est un cadavre. La femme que j’ai rencontré, elle ne laisserait jamais dire une chose pareille, si loin.

Il fait un pas de plus vers son invité. Il a en tête cette prédatrice, le souvenir très vivant de sa consomption par l’ambition et le pouvoir. Son retrait ne peut signifier rien de moins grave que sa mort, imminente ou d’ores et déjà consommée.

Partage avec moi ce que tu sais. Shino m’a informé, le nom d’Ysanne Ha’Mi est parvenu jusqu’à moi. Ses prérogatives se sont élargies, mais quoi d’autres ?


Il approche encore, à une distance où son menton doit plonger s’il veut envisager Noctis. Son aura animale couvre son vis-à-vis comme un manteau de fourrure. Chacun de ses mots pèse comme l’enclume et résonne dans l’espace comme le marteau. Il se moque totalement d’apparaître mal informé et isolé face à cet hôte d’envergure, Nero ne travaille jamais à sauver les apparences.

N’omets rien mon frère. Si tu n’en sais pas plus n'ouvre pas la bouche et je pars maintenant pour Korriban.
Absalom Thorn
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C’était presque un exercice psychiatrique que lui proposait Nero. Noctis soutenait le regard de son hôte et, à mesure que celui-ci s’agitait, les yeux de l’Hapien, eux, se faisaient de plus en plus pénétrants d’intelligence vive et pour ainsi dire chirurgicale. Noctis donnait souvent l’impression de considérer moins les circonstances immédiates que l’écheveau de ses projets futurs, des projets qui, il fallait bien l’avouer, ne concernaient qu’en partie l’Empire.

— Patience, dit-il en posant la main sur le torse nu du roi, Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Même s’il est vrai que patience, longueur de temps et force font plus que tout le reste. Ceci étant dit…

Sa main se retira, mais lentement, et comme par une longue caresse, avant de rentrer comme l’autre dans les poches de son pantalon si indécent, alors qu’il s’approchait du balcon ouvert sur la planète sauvage à laquelle il ne manquait pas de trouver un charme certain.

— L’apprentie de l’Impératrice a l’air de donner beaucoup d’ordres en effet, qu’elle transmet censément de sa maîtresse, sans qu’à ma connaissance qui que ce soit soit bien capable de le vérifier. À quel point cette jeune femme largement inexpérimentée gouverne réellement, je veux dire quelle part des affaires sont constamment soumises à sa réflexion et à sa décision, c’est ce que je n’ai pu éclaircir. Je ne sais pas non plus si elle a l’ambition de devenir impératrice ou si elle pare simplement au plus pressé, en ayant bien conscience d’être encore loin d’avoir les aptitudes requises pour le trône.

Pour sa part, il s’abstenait de juger Ha’mi, qu’il n’avait jamais vraiment rencontré. Il avait vu plus d’un chef d’État précipité dans son rôle par un malheureux concours de circonstance et qui gouvernait par sens du devoir et par l’effet de la nécessité plutôt que par vanité personnelle, et il ne croyait pas certain que l’Apprentie, comme on le murmurait, eût décapité l’impératrice dans son sommeil pour se substituer en effet à elle.

— Fort heureusement, l’Empire, comme toutes les structures assez vastes et, disons, assez bureaucratisé, fonctionne très bien dans les grandes lignes sans souverain, une réalité que les chefs d’État ont parfois souvent du mal à admettre, quand ils croient avoir plus d’influence sur le cours des choses que les forces de l’économie d’un côté et les méthodes des administrateurs de métier de l’autre. Chez nous, les moffs moffisent, les entrepreneurs entreprennent et les généraux généralisent. La vie suit son cours, par inertie, et parce qu’aucun bouleversement terrible n’a fait sentir la nécessité d’une décision suprême.

L’amour de Noctis pour les sciences économiques venait en partie de ce qu’elles constituaient toujours une invitation précieuse à l’humilité. Souvent, on y observait que même les organisations imparfaites prospéraient et que, d’un dirigeant à l’autre, une grande société ou une grande nation poursuivait sur sa route, sans être terriblement affectée par la diversité des personnalités.

— À partir de là, de deux choses l’une. Soit Ha’mi tente effectivement de s’imposer comme l’impératrice et je vois mal comment la plupart des Seigneurs ne se rebelleraient pas, ce qui conduirait sans doute à une violente guerre civile et à une descente vers le tribalisme, qui ferait les affaires de la République mais surtout des Hutts.

Pourquoi surtout des Hutts, ce fut ce qu’il n’expliqua pas, passant comme souvent sur les raisonnements qui lui paraissaient les plus évidents — et qui ne l’étaient parfois que pour lui seul.

— Soit un Seigneur Sith s’impose, transformant sa puissance déjà étendue en imperium de droit puis de fait. Et là, toutes les spéculations sont permises. Tu as tes propres fidèles et tes bases arrières très bien protégées, Odium s’est illustré dans bien des conquêtes, il est très installé à Korriban et il a le mérite d’une longue expérience, et d’autres ont d’autres qualités, valables et sérieuses, qui méritent la considération. Mais le prochain empereur hériterait des conséquences de l’expansionnisme de la dernière impératrice et se heurterait évidemment aux limites naturelles des projets de ce genre. On peut faire les bravaches mais la République n’est pas prête de s’effondrer si facilement et il est probable que le prochain règne sera d’abord marqué par une stagnation et la nécessité fastidieuse d’administrer plus rigoureusement les affaires de l’Empire.

Difficile de briller dans ces circonstances, surtout quand on passe après la gloire de l’Impératrice qui a refondé l’Empire. Le trône est ainsi d’autant moins désirable qu’il ne promet pas une postérité mirifique et que le prestige qui l’accompagne est parfois bien théorique. J’imagine que beaucoup de Seigneurs Siths l’accepteraient, mais à contrecœur, et pour éviter plutôt qu’il ne tombe entre les mains de quelqu’un d’autre. Ainsi donc, si j’étais le roi ambitieux d’une planète très vivante, j’attendrais plutôt que la prochaine crise survienne, pour prendre le contrôle des opérations, m’imposer naturellement, émerger comme un leader, et débuter mon règne plutôt dans la victoire que dans la régression et le pis-aller.


Dans ces explications, pas un moment il n’avait suggéré que le prochain Empereur pouvait être lui-même, quelque temps qu’il ait pris, de toute évidence, pour analyser la situation de l’Empire.
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Son regard reste accroché à cette main de femme qui glisse sur son corps et le quitte. Il observe son hôte évoluer dans la pièce, il l’écoute attentivement et le flot de son sang perd peu à peu de sa vitesse. Ce qu’il entend est alarmant, mais sa machine de guerre est lancée et il ne peut raisonnablement quitter Belkadan maintenant. Demain, il est sur le champ de bataille. S’il est victorieux, il ira comme prévu remettre sa conquête entre les mains de la Reine. Et elle le recevra, quoi qu’il lui en coûte. Si elle a été victime d’une quelconque machination, il sera alors temps de tirer ça au clair, à n’importe quel prix.

Les dernières phrases de Noctis placent un instant Nero sur le trône. Le visage du colosse pivote légèrement et son œil reste arrimé au blondin, oblique. Il a une moue qui se meut rapidement en sourire. Un murmure.

Tu es prêt.

Il sourit plus large et empoigne un carafon, constate qu’il est vide quand il a soif. Nero parcourt la pièce du regard, pas un nectar, rien à boire, Priss a fait le ménage. Il repose sèchement le contenant en verre et s’appuie d’une main contre un meuble imposant. Ses yeux retournent à Noctis.

Et tu as raison. Même si je suis un être de force et de guerre, de passion et de renouveau, même si je suis à l’aise dans le désordre et l’improvisation, là où l’on se sent pleinement en vie.


Son regard passe sur le cadavre desséché qui gît là, mais Nero ne l’envisage pas tel qu’il est, il voit une carpette en renfort des tapis qui recouvrent le plancher. Il hoquette un rire en relevant le visage vers Noctis.

Tâche de rester en vie mon ami, pleinement. Si comme moi tu chéris le présent et la spontanéité, alors nous allons nous entendre. J’aimerais que notre famille évoque autre chose que le machiavélisme, l’obscurité et l’ordre, j’aimerais qu’elle inspire, éclaire et élève des passionnés !

Il quitte son appui et une vague de Force filtre chaudement à travers son être. Il s’avance, enjambant le mort. Et tout à coup il dégaine, laser au clair. Le rayon de son arme est d’un bleu intense et royal, lumineux. L’œil de Nero est rivé à la lame qui opère une douce rotation d’un gentil coup de poignet. Le bruit sourd et rond du rayon laser en contrepoint de sa voix, calme et tranchante. Chacun de ses mots se détache de celui qu’il précède avec poids.

Regarde. Eclat magnifique. Hypnotique. M’aideras-tu à convaincre notre famille de sa lumière ? Le Côté Obscur est une invention qui vise à nous diaboliser. Pour moi il n’y a que la Force, et chacun d’entre nous est un dieu qui en épouse une nuance. Tu as ma parole, Gree sera ma dernière conquête gratuite. Jouer le rempart, le défenseur. Ca pourrait m'plaire.

Il redresse la lame et l’approche de son visage marmoréen qui se teinte d’azur, son œil toujours habité par son rayonnement.

Il faut que notre Reine s’en convainque, nous devons changer.

Sa voix remonte des abysses, il parle en prophète, péremptoire et implacable. A l’entendre, il n’est plus question de douter de l’intégrité physique de Darth Ynnitach. Nero, à cet instant, a perdu de vue son éventuelle disparition. Soudain le rayon azuré est rappelé dans le tube noir laqué. Nero clôt lourdement les paupières, qui s’ouvrent finalement sur Noctis. Le ton qu’il prend est alors d’une légèreté surprenante.

Je t’invite ailleurs ? J’aimerais te présenter à la princesse Zebell, t’es tellement son genre.

D’un geste simple, il rengaine avec un sourire.
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Tu es entouré manifestement de gens qui sont tout à fait mon genre.

L’attitude de Noctis, Nero est assuré d’avoir un allié face à lui.

Allons voir la princesse et, ma foi, si elle n’est pas là, je suis sûr que tu trouveras, mon frère, en toi-même, les ressources nécessaires à mon divertissement.

Nero opine et un souffle rieur s’échappe de ses narines. Il enfile un pardessus taillé telle une robe de chambre dans un vert puissant surpiqué d’or et pousse la grande porte à double-battant d’un seul et même élan.

Dehors la fête bat son plein, sauf dans leur rue. Le périmètre a été sécurisé et des Vanquish sont en faction aux deux bouts. Nero grimace en repensant au poison destiné à Noctis et qui lui est tout à fait sorti de la tête. Il veut être dans le bain et ce genre de mesures qu’il ne peut reprocher à son équipe le chagrine toujours lorsqu’il y est confronté. Il veut sentir l’impact des tambours contre sa poitrine et la fureur des cuivres contre ses tempes, voir les corps agités et en sueurs des belkadiens, s’exposer tout à la fois aux dangers et aux voluptés. Et il se met à courir, tranquillement mais ses foulées ont l’amplitude du puma. Les deux guerrières Banshee qui l’encadrent prennent son rythme et deux autres viennent flanquer Noctis. L’une d’entre elle s’adresse à l’Hapien à travers son masque.
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Nos vies sont vôtres Seigneur.

Elles portent des lances plasma qu’elles cognent de conserve contre leur poitrine. Ces deux femmes suivront Noctis partout où il se rendra sur Belkadan, jusqu’à la mort si nécessaire. Le fardeau, l’honneur des Banshee du Temple. Elles portent la cuirasse ancienne, celle qui sied aux escortes personnelles des dieux forciens.
Rapidement, Nero est au bout de la rue et écarte gentiment les soldats verts avec toute son envergure. Les Vanquish se signent. Ceux qui ont reçu les paumes du roi sur leurs épaules garderont durablement cette empreinte dans leurs âmes. Et il croise les bras pour attendre son hôte, profitant du défilé dans l’artère principal de la ville. C’est un fameux carnaval, se joue là et il se réjouit du spectacle que veut bien offrir les siens. Le turquoise est la couleur du moment, et les fourrures d’apparats sont de sorties chez de nombreux protagonistes montés sur char. Lorsque Noctis est enfin à son niveau, le roi-puma le reçoit avec une main fraternelle est familière. Il lui saisit l’épaule pour lui mignonner avec une délicatesse insoupçonnée, évacuant toute la rudesse que pourrait transmettre ses doigts meurtriers.

Pour toi mon frère.

Nero est réjoui, sincèrement, ses yeux luisent de plaisir face à ces hommes et ces femmes qui tout à coup voltent de concert pour se tourner vers Noctis. Les chars se sont arrêtés et les acteurs exécutent une souple, lente, suave et sauvage danse synchronisée. Leur chorégraphie est outrageusement sensuelle et entièrement dirigé vers l’hôte du roi. Brutalement, un tambour rageur sonne la fin de cet intermède et les scènes perchées se remettent en branle et en rythme. Sur les toits, on peut apercevoir des silhouettes agiles aux armures immaculées et aux longs panaches écarlates. Une escouade de Banshee fraîchement équipées pour la guerre et mobilisées pour sécuriser les hauteurs de la cité.

Nero se retourne, un speeder est à leur disposition. A l’intérieur, la femme en noir.

Allons ! Au Trianokton.

Et ils embarquent. Priss, confidentielle, susurre quelque chose à Nero et le speeder s’éloigne de l’intersection. Il repasse devant le lieu qu’ils viennent de quitter et s’engouffre dans une série de rues peuplées exclusivement de guerriers en faction. Au bout du chemin, un vaisseau agile et léger. Direction la cité de Ixtamax, fief de Zebell la divine.

A bord Noctis découvre la ville, seconde par le nombre d’âme. Il émane d’elle une sombre ardeur dorée, enivrante. Un monumental pont bâti dans la pierre des carrières ouest domine et scinde la cité en deux. Au point le plus haut, le Trianokton, palais des milles délices. Ils atterrissent et l’intendant du palais les reçoit avec tout le respect qui leur est dû.

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Mes seigneurs, la princesse se réjouit de cette visite surprise. L’ennui est malheureusement sur elle ces dernières semaines.

Les grosses mains de Nero enserrent les tempes brunes du notable. Il sourit.

Dévoué Arbagash.

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Ils progressent tous les trois dans la galerie où l’on se presse, encadrés des quatre Banshee. Priss n’est plus avec eux. Il y a du monde, beaucoup de monde, et les vêtements de soies colorés prédominent. Un grand raffinement dans les teintes, une véritable noblesse sur les fronts de ceux qu’ils croisent. La musique est produite par des instruments à corde essentiellement, voluptueuse. Noctis perçoit l’Obscur qui enduit les murs et les visages, dégoulinant. Un manipulateur de Force réside en ces lieux, Zebell ?

Le palais est une véritable fourmilière. Ville dans la ville, étals et fumeries jalonnent leur chemin et les créatures qui arpentent les allées sont d’une grâce à se damner. La population semble plus chamarrée qu’en Aztlann où Humains et Zeltrons semblent se partager la presque exclusivité. Beaucoup de races félines ici, Noctis avise un Kiffar là-bas. A mesure qu’il progresse, l’atmosphère se charge d’ocre, d’étain et d’or. La population s’est quelque peu réduite et la fumée s’est épaissit, les extracteurs n’ont pas le rendement suffisant à la dissiper. Les regards sont biens plus vaporeux, la drogue est dans toutes les veines. Ivresse décadente. Les tenues sont aussi plus légères. Vision incongrue, un homme qui en traîne un autre au bout d’une chaîne dorée. La chaîne est reliée à son sexe.

Arbagash les invite à pénétrer sous une arche voilée et gardée. Les Banshee stoppent ici. Il tire le rideau pourpre et invite les Seigneurs à pénétrer les salons de la princesse. A l’intérieur, la température grimpe et Nero quitte son pardessus qu’il laisse choir sur le tapis. Ici l’indécence se déploie sous toutes ses formes, de la plus sophistiquée à la plus brute. Les lumières chaudes et les volutes jaunes rehaussent le sentiment d’être au cœur d’un cocon. Le parfum des muscs se mêlent à celui des substances que l’on absorbe. Les voix sont tamisées, peu de gens parlent d’ailleurs. On préfère s’échanger murmures et caresses. Arbagash et ses deux hôtes traverses trois pièces moelleuses en enfilade et tire enfin le rideau noir surpiqué d’or.

Ma chère, le roi ton ami et son invité.

Il s’incline en souriant, puis s’écarte, livrant la princesse à la vue de Noctis et Nero.

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Lascive et las, ses yeux vitreux se lèvent lentement en direction du roi. Noctis ne peut plus en douter, elle catalyse la Force. Derrière elle et protecteur, un homme massif à la peau d’airain, un Noorien.

Toi, t’ennuyer ?

Les yeux gris de la princesse fixent ceux de Nero. Longuement. Ses traits ne délivrent pas la moindre émotion, il semble que tout peut lui glisser dessus. Sa voix, éthérée comme le chant d’une sirène.

Arbagash interprète.

Elle soupire.

Tu m’as oublié. Tristesse.


Son visage n’exprime pas cette tristesse. Nero se rapproche d’elle et s’installe sur un coussin.

Je pars en guerre, tu l’sais. Pour me faire pardonner je t’offre le plus beau des hôtes, notre frère Darth Noctis. Regarde-le !

Nero ne lâche pas la princesse des yeux, souriant. L’épiderme de Zebell met un certain temps à réagir, mais il le fait finalement. Entre ses cuisses, l’humidité. Son regard sans fond soutient sans peine celui du jeune Seigneur. Cette femme est d’un magnétisme hors norme et son esprit est bien mieux fortifié que celui de Nero.

L’œil de Nero oblique vers Noctis et il se penche pour défaire les lacets de ses rangers.
Absalom Thorn
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Avec un intérêt pour ainsi dire ethnographique, Noctis avait observé la fête, le carnaval, les colonnes et les voûtes, les guerrières, les combats qu’on mimait dans la rue — mais mimait-on seulement ? — et enfin les splendeurs et les décadences du palais princier. Il arborait toujours un sourire doux, qui n’était peut-être que poli, et un regard pénétrant, qui trahissait lui son esprit analytique, implacable à sa manière, pour lequel les festivités, en même temps qu’un divertissement, était le livre ouvert d’une culture qu’il cherchait à comprendre pour mieux la manier.

Apparemment, les vapeurs du Palais n’affectaient pas ces dispositions intellectuelles très particulières. Depuis longtemps, Noctis soumettait son corps à toutes sortes de drogues et de poisons, dans des cérémonies siths dont il avait inventé l’essentiel, à partir de rituel ancien, pour s’assurer une clarté d’esprit hors du commun. Son désintérêt pour le combat ne l’empêchait pas de prendre de son corps un soin extrême qui dépassait les seules préoccupations esthétiques et ses facultés physiques étaient tout aussi rigoureusement entrainées que celles des autres Siths : elles servaient simplement à des desseins différents.

La séduction, bien sûr, était le premier d’entre eux. Tandis que le garde noorien demeurait impossible, la princesse, dont le regard courait sur le torse toujours nu de Noctis, où les muscles s’étaient laissés dessiner un peu plus par la sueur, puis sur le pantalon qui dévoilait plus qu’il ne cachait, elle, se laissait gagner par un désir quasi primitif, qui ne contribuait qu’à nourrir son lien avec le Côté Obscur.

Avec des gestes lents, lourds comme des vapeurs d’encens, elle quitta son sofa et s’approcha du jeune Seigneur, pour défaire sans attendre d’autorisation la ficelle qui nouait son pantalon et laisser l’unique vêtement tomber à terre. Son regard n’avait pas quitté celui de Noctis et Noctis, lui-même, n’avait pas cessé de l’observer elle : l’esprit du Sith plongeait dans celui de la princesse, sans vraiment trouver un passage qui lui aurait révélé ses pensées, mais plus que leurs corps, c’était bien ainsi leurs deux auras dans la Force qui se rencontraient.

Soudain, Noctis posa une main au creux des reins de la femme et la plaqua contre lui. Était-ce une inflexion imperceptible du corps de la princesse qui lui avait soufflé cette audace ou bien quelque chose qu’il avait perçu dans les heurts invisibles de leurs pensées ? En tout cas, celle-ci s’alanguit contre le corps nu du Seigneur. Noctis comprenait mieux. Il comprenait les libertés que Nero cherchait à prendre avec l’ordre impérial, parce qu’ici, sur sa planète, il avait fondé des cultes que beaucoup de Siths auraient jugé profondément hérétiques.

Le sexe n’était pas affecté chez les Siths du même tabou que chez les Jedis mais il souffrait malgré tout du primat de bien des conceptions dualistes, pour lesquelles les plaisirs des sens étaient un frein aux conquêtes impalpables de l’esprit. Quant à la fureur guerrière que Noctis avait pu discerner dans les danses et les jeux des Belkadiens, on en réservait d’ordinaire la valeur aux seuls Siths, tandis qu’on attendait des soldats impériaux une froideur méthodique et disciplinée, bien différente de l’expression spontanée des instincts primaires.

Noctis avait entrainé la princesse dans un baiser passionné et on ne savait plus très bien si c’était une confrontation des volontés, une reconnaissance mutuelle, ou la victoire de l’un — et lequel ? — sur l’autre. Ses doigts couraient dans le dos de la jeune femme. Ils défaisaient habilement les fermoirs de ses rares vêtements d’appart. Si Noctis n’avait jamais aimé une femme, de ses sentiments profonds, il savait les désirer, quand un mérite exceptionnel se présentait à lui. Ces désirs-là étaient pour lui plus rares et plus passagers que ceux qu’il avait pour les hommes, non moins véritables.

Quand il relâcha enfin son étreinte, les vêtements de la princesse tombèrent dans un fracas métallique, et Noctis eut le sentiment d’avoir encore un peu mieux compris Nero. La jeune femme lui prit la main et le guida sur le canapé. Noctis s’y laissa tomber à côté de Nero ; Zebelle, elle, s’alanguit à côté de l’Hapien nu comme elle.

— Bien des Siths considéreraient tout ceci comme de la décadence, mon frère.

C’était une chose de s’adonner parfois au vice avec une esclave capturée sur les champs de bataille, c’en était une autre d’organiser toute une société pour l’accueillir et le cultiver. Noctis avait posé une main sur la cuisse de Zebell et l’autre caressait du bout des doigts le torse du roi.

— Et si ta réputation venait à s’étendre dans tout l’Empire, pour chercher à s’imposer à lui, inévitablement les détails de tes plaisirs parviendraient aux oreilles des plus conservateurs. Il serait difficile d’éviter que certains se posent des questions. Des questions qu’il sera impossible d’étouffer entièrement et auxquelles il faudra bien répondre.

En d’autres termes, il demandait à Nero comment il comptait unifier un Empire qui devait beaucoup aux soutiens de bien des factions réactionnaires, que les délices du Palais de Zebell risquaient de rebuter.
Absalom Thorn
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N.B. : Ce message vient clore un sujet après la disparition de l’autre joueur-se.


Alors ?
Hmmm ?


Absalom s’était laissé tomber avec nonchalance sur la banquette qui entourait la table oblongue soudée au sol métallique de son vaisseau, alors que celui-ci s’arrachait à l’atmosphère tropicale de Belkadan.


Tu as l’air ravi.


Il y avait comme une pointe de reproche dans la voix de Darth Venenous.


C’était divertissant.
Mais encore ?


L’Inquisitrice personnelle du Seigneur Noctis ne poussait pas toujours autant sa curiosité, mais elle savait reconnaître, après bien des années, les moments où l’Hapien acceptait de se comporter comme un ami, et ceux où il voulait être le maître.


Hé bien, c’est un homme intéressant.


La Kaminoane, les bras croisés, fixait intensément son supérieur.


Très bien proportionné, ajouta Darth Noctis avec un sourire en coin.
Très bien pro…, répéta-t-elle d’abord sans comprendre.
Ses serviteurs aussi.
Ah.


Darth Venenous était toujours mal à l’aise quand Absalom évoquait ses plaisirs avec sa légèreté ordinaire. De son ancienne vie de Sentinelle Jedi, elle avait conservé une méfiance de principe à l’égard de ces choses-là. Le seul attachement qu’elle s’autorisait, c’était celui qui le liait à lui, à cet être à ses yeux presque divin qui lui avait montré la voie du Côté Obscur, qu’il l’avait fait plonger en elle-même et y découvrir des trésors de puissance insoupçonnable. Et cet attachement-là n’avait rien de sexuel.


La princesse aussi est pleine de charmes.
La princesse, fit-elle avec incrédulité ?
Et ma foi assez peu farouche.
Mais, hm…


L’Inquisitrice fut obligée de se tenir à la cloison, alors que le vaisseau bondissait dans l’hyperespace.


La princesse est une… femelle, non ?


Elle avait investi toute sa perplexité dans ce dernier mot.


Rien n’échappe à ta perspicacité, ma chère Anna.
Je croyais que tu… enfin que… hm…


Le sourire du Seigneur Sith redoubla.


La Galaxie est trop vaste et la vie trop diverse pour ne pas faire de temps à autre une entorse à ses propres règles. Et le plaisir de sentir un homme à l’intérieur de soi est d’autant plus vif qu’on s’est remis à l’esprit celui de se sentir à l’intérieur d’une f…
Je préfère ne pas savoir, coupa la Kaminoane.


La jeune femme que Darth Noctis employait presque toujours pour piloter ses vaisseaux fit son apparition dans la salle commune.


Rien à signaler, Seigneur, dit-elle en s’inclinant profondément. Nous devrions arriver à Dromund Kaas dans quelques heures.
Excellent.


Habituée à se faire oublier, elle disparut aussi vite qu’elle était venue.


Et en dehors des travaux pratiques d’anatomie, vous avez parlé politique ?
Un peu.
Et donc ?
Je crains qu’il ne soit… disons, légèrement, et même sensiblement dérangé.


Étonnant, pour un Seigneur Sith.


Un homme assurément plein de charisme et d’ambition, avec un certain sens de l’organisation, si j’en juge à ce que j’ai vu de la planète, mais destiné, je crois, à demeurer trop marginal et trop excentrique pour satisfaire les aspirations plus bassement gestionnaires de la masse de l’administration impériale. Et par conséquent du Conseil Noir.
Le Conseil Noir pourrait se laisser inspirer par une personnalité haute en couleurs…
Le Conseil Noir est en train de faire l’expérience de la réalité du gouvernement d’un empire, et cette réalité implique de ne pas ignorer les aspirations de la foule innombrable de ses fonctionnaires. C’est une chose d’apprécier les idées fantasques ou grandioses dans les rituels ésotériques et les orgies entre amis, c’en est une autre de vouloir leur confier le travail législatif relatif à l’import-export des pièces détachées de speeder ou l’organisation des agences pour la cartographie des champs d’astéroïdes.
Donc il ne t’a pas convaincu ?
La question n’est pas là. Je crois qu’il ferait un Seigneur Noir des Siths exceptionnel, qu’il a l’esprit à la fois poétique et énergique nécessaire à tout renouveau mystique et social, mais nous vivons dans un monde où, pour le meilleur et pour le pire, le Seigneur Noir se doit d’être aussi un empereur et sur ce point, je crains que tout mon enthousiasme ne suffirait pas à faire oublier les réserves que d’autres nourriraient à son égard.


Son soupir résigna résonna dans l’habitacle du vaisseau.


Non que mon enthousiasme ait un poids considérable dans la politique impériale, d’ailleurs…
Il pourrait, si tu t’y appliquais.
Oui, hé bien, j’ai des choses plus constructives à faire de mon existence, répliqua l’Hapien en se relevant. Comme d’aller dormir, par exemple. Toute cette gymnastique fut éreintante.


Cette nuit-là, pendant que son vaisseau filait dans l’hyperespace vers le monde capital d’un Empire agité par bien des rumeurs de sédition, Absalom vit ses songes peuplés par les étreintes lascives qu’il avait connues sur Belkadan. Cette fois-ci, la Force ne lui murmura rien du futur qui attendait cet être hors du commun, étincelle rare et précieuse, à ses yeux, dans l’obscurité d’un Ordre qu’il jugeait sclérotique : ce futur où, quelques années plus tard, alors que Darth Noctis lui-même combattrait autour de Gree contre la flotte républicaine, Darth Nero entamerait un combat dont les suites lui seraient si funestes.
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