Absalom Thorn
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— Tu dors ?
— Je réfléchis.

Sa réflexion ressemblait beaucoup à de la méditation mais le prostitué zabrak qu’Absalom avait engagé pour le week-end n’était pas exactement rompu aux arcanes de la Force alors il se dit que c’était l’une des nombreuses excentricités de son client que de réfléchir en tailleur au milieu du salon. Baeth s’était pris à rêver, comme rêvaient souvent celles et ceux qui louaient leurs charmes dans les ruelles de Nar Shaddaa : ils rêvaient d’un bel et riche inconnu qui viendrait les tirer tel un chevalier blanc de leur vie de misère.

Et l’inconnu de Baeth était beau et il était riche. Il ne lui manquait plus que le côté chevaleresque.

— C’est bientôt l’heure de ton rendez-vous.

L’Hapien ouvrit brusquement les yeux. En laissant son esprit plonger de seconde en seconde un peu plus dans les profondeurs du Côté Obscur, il avait failli en oublier l’heure. Il se redressa sous le regard du Zabrak qui proposa, plein d’enthousiasme :

— Si tu veux, je t’accompagne, je connais bien les rues de Nar Shaddaa et je parle les langues du pays.
— Moi aussi, répliqua Absalom en passant une chemise et un blouson en cuir, mais c’est gentil.

Sur une planète moins familière, il n’aurait pas refusé un guide mais il connaissait la lune des Hutts comme sa poche. Il n’était pas rare que ses intérêts l’y conduisent, à la rencontre d’un contrebandier ou d’un hacker, parfois même d’un assassin, quand il jugeait préférable de confier un contrat délicat à quelqu’un qui ne fût pas trop lié à l’Empire. « Ne pas mettre tous ses œufs dans un même panier », tel était l’un de ses proverbes favoris et, alors que la guerre menaçait de dévaster la Galaxie, Absalom ne comptait pas miser sur un seul camp.

— Je vais revenir, dit-il en s’approchant du tabouret où le Zabrak s’était perché, le long du bar qui séparait la cuisine du salon, dans l’appartement qu’il avait loué pour son séjour, si c’est ça qui t’inquiète.
— Je doute pas que tu veuilles revenir, mais les rues sont parfois dangereuses.
— Et moi plus qu’elles, assura le Sith avant d’entraîner le jeune homme dans un baiser que la décence m’empêche de décrire à mes chastes lecteurs.

Quelques minutes plus tard, Absalom s’était mêlé à la foule bigarrée qui se pressait dans les rues de la cité sans fin. Par un ami d’un ami d’un ami, il avait pris contact avec un contrebandier qu’on disait bien au fait des opérations républicaines, du genre à pouvoir assurer le passage de certaines marchandises, même en temps de guerre, pour qu’elles ne transitent pas par l’Empire. C’était parfaitement suffisant pour Noctis, qui trouverait ailleurs d’autres associés, habiles sur d’autres routes.

Quelques mois plus tôt, il avait pris des parts dans une société pharmaceutique républicaine, Cosmogenesis, qui opérait à la frontière de l’Espace Hutt, dans le domaine des thérapies géniques. C’était un ancien doctorant de sa mère qui avait fondé là une petite affaire sans histoire, dans laquelle le Sith avait investi sous le nom de Cadel Panim. Le vrai Panim, lui, avait connu peu avant cela l’accueil trop chaleureux d’un réacteur de destroyer impérial.

Mais Absalom ne s’intéressait pas aux thérapies géniques. Son plan était différent, beaucoup plus compliqué, et même parfaitement tordu. Il le mûrissait avec une patience d’horticulteur et la guerre n’allait certainement pas l’empêcher de le mener à bien.

Cadel Panim avait rendez-vous avec le contrebandier sur les docks, dans l’une de ces zones où se déroulaient les déchargements et les rencontres informelles, là où les gens discutaient entre deux caisses des cargaisons les plus diverses. Arrivé un peu en avance, l’Hapien s’adossa à l’une de ces parois métalliques où la peinture élimée des indications n’était plus d’une grande utilité.

Des hommes, des femmes, des droïdes de toute sorte passaient là lui jetaient souvent un regard : tout le monde s’observait, sur Nar Shaddaa, mais jamais longtemps — c’était une question de prudence autant que de politesse.
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- Nouveau message !

La voix de Karissa Bron se répercuta contre les parois métalliques de l’Eternel jusqu’à Madigan qui somnolait. Il devait traverser l’espace depuis deux jours et sa notion du temps s’était diluée parmi les étoiles inlassables qui parsemaient l’espace. Le dévaronien dodelina la tête, faisant s’enfuir les dernières traces de sommeil. D’un geste, il ouvrit sa messagerie. Un message. En effet. Il ne connaissait pas l’expéditeur. Cadel Panim. Il faisait partie des actionnaires d’une vaste entreprise de thérapie génique. Un commercial sans doute, un industriel, un riche oisif. Ça sentait le pognon, ce qui donnait un peu plus de motivation à Madigan qui ouvrit le message. Il le parcourut d’un regard vif. Sur un autre écran, il observa également l’état de son compte en banque. Le contrebandier grimaça. Il ne ferait pas de mal d’avoir un peu plus de crédits en poche.

- C’est intéressant, chef ?

Karissa avait surgi derrière lui et observait l’écran par-dessus son épaule. Il n’était plus techniquement son supérieur, mais il continuait de considérer la mirialane comme son second, sa plus précieuse alliée.

- Je pense que ça vaut le coup de jeter un coup d’œil. Je fixe un point de rencontre.

Le rendez-vous fut fixé sur Nar Shadaa. La bonne vieille Nar Shaddaa.

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- Tu veux venir avec moi ?

- Non, je dois finir de réparer le carbu qu’a sauté y a deux jours.

- OK. On reste en contact alors.

L’immonde et monstrueuse Nar Shaddaa. Mad avait toujours des relents d’enfance qui lui remontaient dans l’estomac comme un excès de bile. Le dégoût se manifestait de manière physique. Ou alors était-ce le repas rapide qu’il avait pris dans un étal à même la rue, debout. Les allées pauvres où il avait grandi n’avaient pas vraiment changées. Elles étaient toujours grouillantes des trafics, des affaires louches, des caïds à la solde des cartels Hutt qui ne cessaient de se déchirer comme des loups d’une meute concurrente. Les jedi sentaient quelque chose d’étrange sur Nar Shaddaa. Elle pulsait. C’était un bon endroit pour un utilisateur de la Force qui cherchait à se cacher. Il se souvenait encore clairement des mots qu’avaient utilisés Apo. Une planète brutale où la loi du plus fort régnait. Il ne pensait pas beaucoup mieux de planètes comme Coruscant, c’était juste quelque chose de différent.

Il avait rendez-vous sur les quais. Il avait un souvenir net du jour où, très jeune, il avait tenté pour la première fois de quitter Nar Shaddaa. Il avait été repris avant, amené au poste comme un vulgaire criminel. Sa mère avait dû le récupérer. Il lui était toujours impossible sur ce qu’il avait ressenti à ce moment-là. On ne quittait Nar Shaddaa que si la planète le voulait bien. Autrement, vous étiez prisonniers de vos dettes. Il haïssait cet endroit et tout ce qui le rattachait à lui. Mais il était contrebandier, et par conséquent ses activités le contraignaient souvent à se rendre sur la Lune des Contrebandiers.

Mad songea à la mission qui l’attendait. Mais au vu du lieu de rencontre, ce devait être un minimum illégal. Même la plus respectable des personnes pouvaient mener ses activités dans l’ombre. Une chose qu’il ne savait que trop bien. Il ne fut pas compliqué de trouver son commanditaire parmi la foule. Il attendait déjà, au milieu de personnes constamment en mouvement. Les gens sur Nar Shaddaa étaient toujours en déplacement, comme si stagner ou attendre les mettaient en danger. Lui, il restait là. Comme s’il ne courrait aucun danger.

En plus de cela, ce n’était pas un simple humain. C’était un hapien. Il avait cette beauté irréelle qui le faisait ressembler à une créature d’un autre univers, plus éthéré. On n’en voyait pas beaucoup sur Nar Shaddaa, même s’il y avait des excentriques partout. Pendant ses voyages, il avait un peu entendu du consortium sans pour autant avoir eu beaucoup affaire à lui. Les hapiens ne s’occupaient rarement d’autre chose que de leurs propres affaires. Ils n’étaient pas isolationnistes. Discrets à tendance auto-centrés ? Oui, quelque chose comme ça.

Le dévaronien s’approcha de l’homme.

- Cadel Panim ? On devrait papoter dans un endroit plus discret.
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— Ça existe, les endroits discrets, sur Nar Shaddaa ?

Ici, même les oreilles des murs avaient des oreilles. On disait parfois que quand on croisait un essaim d’insectes sur Nar Shaddaa, il comptait plus de robots-espions que de véritables animaux. Mais en évoquant cette réalité peu engageante, Cadel Panim avait eu un sourire tranquille.

— Il y a un bar pas très loin, pour les capitaines de vaisseaux, avec des alcôves privées.

Sur la Lune des Contrebandiers, il y avait deux types d’alcôves privées : celles où des strip-teaseuses qui avaient désespéré depuis longtemps de se payer des études d’informatique se déhanchaient au rythme lointain d’une musique répétitive et celles qui servaient de salles de réunion à des entrepreneurs en transit plus ou moins recommandable. Parfois, on pouvait passer de l’une à l’autre.

Le bar qu’avait repéré Noctis était ce qui se rapprochait le plus d’un établissement de standing : c’était là que se retrouvaient dans la pénombre des gens qui avaient des affaires vraiment sérieuses à discuter et qui n’appréciaient pas d’être interrompus par l’ordinaire des distractions futiles, comme les bagarres improvisés ou les numéros de danse exotique.

Il ne leur fallut pas longtemps pour le rejoindre et le trajet s’était passé en silence, parce que le brouhaha ambiant et les oreilles qui trainaient se prêtaient peu au menu bavardage. Bientôt, les deux hommes arrivèrent devant un métisse mi-humain, mi-bloc de granit, qui barrait l’entrée et qui ne fut convaincu de se mouvoir qu’à l’exhibition de moyens de paiement. À l’intérieur, une musique feutrée accompagnait les réflexions pensives des clients isolés dans la salle principale, tandis que des alcôves privées régulièrement espacées accueillaient des têtes-à-têtes probablement très lucratifs.

Une bouteille d’alcool de prix leur ouvrit le droit à un salon, où ils furent conduits par une Miraluka bien accorte, que ses dons naturels avec la Force n’avaient pas suffi à garantir un avenir brillant parmi les Jedis ou sanguinaire au sein de l’Empire. Elle versa les deux premiers verres avant de les abandonner, tirant derrière elle l’épais rideau de vouloir qui devait achever d’amortir le bruit de leur conversation.

Cadel leva son verra à la santé du contrebandier et avala la liqueur d’un coup sec, laissant presque aussitôt ses pouvoirs de guérison dissiper l’effet de l’alcool. Il n’était pas homme à apprécier les intoxications et, en toute circonstance, il préférait garder l’esprit clair.

— Je cherche quelqu’un qui serait susceptible de transporter des cargaisons peu volumineuses mais coûteuses et assez surveillées, depuis la République jusque dans l’Espace Hutt, malgré les complications que risque d’entrainer la guerre.

Le temps, c’était de l’argent pour tout le monde et parfois, il était opportun de faire l’économie des menus propos.

— Il est peu probable que quelqu’un recherche activement ce que j’ai à vous confier mais si on venait à le découvrir, les problèmes pourraient être considérables, parce qu’on chercherait à en connaître l’origine. En d’autres termes, ce n’est pas le genre de marchandises, si l’on peut dire, qu’on se contente de saisir, avec une amende en prime. Plutôt du genre qui crée des enquêtes.

Pour lui, ce ne serait pas dramatique : il s’était protégé par une succession d’identités d’emprunt qui devaient brouiller les pistes et puis, au bout du compte, ce n’était pas comme s’il tombait facilement sous la juridiction de la République. Au pire, une enquête serait un contretemps fâcheux pour une partie de ses opérations. Mais pour Madigan, évidemment, les conséquences pouvaient être plus sérieuses.

— L’avantage de votre point de vue, je suppose, c’est que comme la chose en question n’est pas beaucoup plus grosse qu’un datapad, vous pouvez facilement prendre une autre mission en complément sur le même trajet. Faire d’une pierre deux coups, en somme.

Les occasions de doubler la rentabilité de son espace de cargo n’étaient pas nombreuses et Noctis avait bien conscience que son offre, même vague, pouvait paraître alléchante. Mais il espérait que le Dévaronien se montrerait tout de même un peu réticent : un intérêt inconditionnel trop facilement obtenu était rarement la marque d’un professionnel à qui se fier.
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Oh mais il existait des endroits très discrets sur Nar Shaddaa. C'était même l'un des endroits les plus discrets de l'espace connu quand il s'agissait de mener certaines activités. Il fallait s'enfoncer dans les entrailles de la planète, où aucune loi, aucune éthique, aucun jugement ne pouvait pénétrer. En réalité, la lune des Contrebandiers abritaient les affaires les plus sordides, le genre d'affaires que l'on éviter d'ébruiter. Nar Shaddaa abritait des laboratoires qui n'hésitaient pas à mener des expériences interdites sur des cobayes loin d'être volontaires. Mais il fallait partir bien profond pour s'en apercevoir, et certains secrets étaient bien trop cachés pour refaire surface aussi facilement.

Madigan suivit le client jusqu'à l'établissement qu'il avait choisi. le client était roi. Celui-ci ne semblait pas non plus apprécié les rades bas-de-gamme. Cadel Panim avait opté pour Le Kyber, une sorte de taverne qui était chère et assez luxueuse. Enfin aux critères de Nar Shaddaa. Le Kyber serait passé pour un trou à gizka décadent en comparaison de n'importe quel hôtel ou cantina moyenne de Corellia ou d'Alderaan. Mad en avait déjà entendu parlé mais il n'y avait jamais mis les pieds. Plus jeune, il ne faisait que travailler chez un mécano et n'avait donc pas les moyens de se payer n'était-ce qu'une bouteille avec sa paie mensuelle de l'époque. Même maintenant, il lui préférait les cantinas surpeuplées et bruyantes où les conversations pouvaient se noyer dans le flot des babillages incessants de la population avinée qui s'y réunissait régulièrement. Mais Cadel Panim était riche et souhaitait sûrement conserver un peu d'intimité.

En s'installant dans l'alcôve privée désignée pour les deux hommes, Mad vérifia du plat de la main qu'il n'y avait pas de micro planqué sous la table ou sur son siège. Nar Shaddaa était un nid à demandes de rançons, d'espionnage et de vente d'informations acquises de manière frauduleuse. Dire "on n'est jamais trop prudent" était partout ailleurs une maxime désuète. Sur cette planète, c'était une règle de survie. La chute pouvait venir d'un mot de trop, entendu par la mauvaise personne. Mais il n'y avait a priori pas d'objet d'écoute dissimulé. Mad tenta alors de se détendre un peu.

Son client potentiel servit deux verres de l'alcool hors de prix qu'il avait acheté. Mad l'observa boire à son propre verre avant de tremper ses lèvres dans le sien. Il aimait avoir l'esprit clair lorsqu'il se lançait dans des négociations. Sans compter qu'il avait des tendances à abuser de la boisson après le drame d'Artorias. Il s'était tenu à carreaux depuis et n'avait pas l'intention de retomber dans ses travers. Il se contenta de laisser Cadel évoquer ses projets et ses besoins.

Comme beaucoup de personnes, le bel hapien resta très vague sur la nature réelle de ce qu'il souhaitait transporter. Il était de toute façon admis que Madigan était assez rarement appelé pour déplacer du matériel légal. Il avait déjà aidé des fermiers à déplacer du bétail et embarquer des voyageurs d'une planète à une autre à un prix plus modeste que les navettes officielles était un gagne-pain assez courant pour l'éternel.

- Ces objets sont-ils dangereux ? Je n'aime pas transporter des marchandises dont la nature m'est inconnue.

Il pouvait s'agir d'un produit particulièrement nocif interdit dans la République, d'une arme qui nécessitait des autorisations particulières dont Cadel panim ne disposait pas. La taille en elle-même n'était pas gênante. Avec Karissa, il avait créé des caches multiples dans son vaisseau. Certaines n'avaient jamais été n'était-ce qu'effleurées par les douaniers des planètes Républicaines. Si cet objet ne faisait pas partie de recherches spécifiques comme le prétendait don interlocuteur, les risques étaient minimes. Mais l'homme pouvait parfaitement mentir. Mad avait de toute façon conscience d'être le pigeon de l'affaire. L'hapien était-il seulement ce qu'il prétendait être ? Les faux-semblants étaient courant dans le métier, et n'étaient pas son problème pour le moment.

- S'agit-il d'un transport régulier ou d'une mission unique ?

Madigan saisit la bouteille, la déboucha et servit l'homme. Le liquide doré coula dans le verre en émettant un bruit léger. La première solution lui assurait des revenus réguliers, mais il serait obligé de faire un chemin similaire assez souvent et les risques seraient plus étalés.

- La marchandise doit être envoyée sur quelle planète ?

Le dévaronien reposa la bouteille et jeta un oeil à la marque. Un whisky corellien difficilement trouvable dans la bordure extérieure. Il aurait reconnu la couleur caractéristique du breuvage entre toutes.


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— Nullement dangereux. Ni toxique, ni explosif, ni rien.

L’Hapien observait son vis-à-vis avec un regard profond et intelligent qui laissait bien supposer qu’un esprit redoutable avait machiné cette mission. Il avait hésité à jouer au bourgeois dépassé par la véritable nature des affaires sur Nar Shaddaa, pour endormir véritablement la méfiance du contrebandier, mais il avait finalement jugé qu’un air trop amateur risquait de le faire passer pour un mauvais payeur, du genre de ces aspirants criminels qui finissaient en prison avant d’avoir pu régler leurs dettes.

Il avait bien remarqué que le contrebandier n’avait pas beaucoup bu et c’était fâcheux. Noctis aimait quand les autres s’abandonnaient à la drogue et à l’alcool : la voie vers leur esprit était alors d’autant plus simple à emprunter et, quelque puissant que l’on fût dans la Force, il ne fallait jamais se refuser l’assistance de moyens plus ordinaires. Il n’insista pas cependant et laissa lui-même la bouteille de côté.

— Ce transport-là serait unique mais il n’est pas impossible que si vos services me donnent satisfaction, je fasse aussi appel à vous dans l’avenir. J’anticipe que mes affaires se développent à la frontière entre l’Espace Hutt et la République.

Noctis avait commencé à se servir de l’Espace Hutt comme d’une zone transitoire entre l’Empire et la République, une zone dont les frontières étaient moins éprouvées par la guerre. Mais c’était aussi un endroit où il pouvait dissimuler une partie de ses activités à ses pairs trop curieux et, dans le climat d’instabilité politique ambiante qui régnait au sein de l’Empire, c’était une précaution loin d’être inutile.

— La livraison se fera dans l’espace. Je vous donnerais les coordonnées d’un système isolé où vous abandonnerez la marchandise avec une balise, pour que je puisse venir la récupérer.

Noctis poussa un datadisk sur la table. À l’intérieur, il y avait des fichiers génériques qui contenaient les spécifications d’un certain type de serveur informatique, pour des calculateurs puissants qui étaient utilisés en général afin de conduire des recherches scientifiques et de traiter de vastes quantités de données, dans des simulations complexes. Le serveur lui-même faisait un mètre cube et il était placé dans une enveloppe réfrigérante un peu plus grande, qui assurait son constant refroidissement.

— Le caisson ne sera peut-être pas avec l’objet lui-même. Tout dépendra des circonstances de son extraction. Mais mieux vaut prévoir large. Le serveur est fragile, comme vous pouvez le constater aux documents.

C’était surtout les cristaux qui en formaient le cœur et qui canalisaient les multiples lasers destinés à transmettre les informations d’un processeur à l’autre qui étaient susceptibles de se briser. Dans l’absolu, Noctis s’intéressait plutôt aux données qu’au serveur lui-même mais, si celui-ci devait être endommagé, les informations deviendraient plus délicates à extraire.

— Transmettre les données qu’il contient serait certes une possibilité mais la Galaxie est pleine de gens peu recommandables…

Un fait qu’il était ironique de déplorer quand on était assis dans une taverne de Nar Shaddaa.

— … et je ne voudrais pas qu’un hacker intercepte les signaux. Le transport physique me parait ainsi beaucoup plus sûr.

Les recherches que le serveur contenait contrevenaient allègrement aux lois de la République et celui qui le transporterait se trouverait exposé à des questions embarrassantes quant à son implication dans ces crimes de scientifiques.

— Votre chemin devra éviter tout phénomène magnétique de nature trop considérable qui pourrait endommager les données mais c’est un détail : ce ne sont pas les routes qui manquent pour éviter les nébuleuses et je doute que vous soyez du genre à y foncer allègrement.

Implicitement, cela impliquait aussi d’éviter de se faire tirer dessus par des armes magnétiques, mais c’était une recommandation qui relevait plutôt du simple bon sens.

— Comme vous le constaterez en étudiant le dossier technique, toute tentative de copier les données conduiraient à leur corruption et je vous déconseille par ailleurs de tenter de vendre la chose vous-même sur le marché noir. Sans parler de la difficulté à trouver un recéleur spécialisé, vous attireriez invariablement mon attention et celle de mes associés, qui ne sont pas réputés pour être très partageurs.

Se présenter comme un simple intermédiaire était toujours préférable : c’était un moyen de laisser à ses interlocuteurs la responsabilité de fantasmer de mystérieuses organisations de commanditaires, dont les moyens seraient proportionnées aux inquiétudes qu’elles susciteraient.
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Ni toxique, ni explosif, ni rien. La malchance de Mad pouvait au moins éviter de causer des dégâts de ce côté-là. La souvenance cuisante d'un malheureux événement lui remontait en mémoire. Alors contrebandier tout neuf, il avait accepté de transporter du matériel de laboratoire d'un scientifique indépendant qui déplaçait ses effets d'une planète à une autre pour rejoindre un collectif de recherche plus important et mieux financé. L'affaire était légale d'un bout à l'autre et son client avait lancé lui-même les demandes pour obtenir toutes les autorisations nécessaires. Il y avait notamment quelques fioles de produit hautement corrosif dans la cale qui avait très peu de chance de se renverser. C'était sans compter sur le manque de talent pour la conduite d'un selkath qui, à 5 kilomètres à peine du point de livraison, avait heurté assez violemment la cale de l'éternel. Le réceptacle avait été abîmé dans l'opération, le produit corrosif avait sérieusement rogné le métal. Il y avait toujours un trou d'ailleurs. Il devrait peut-être s'occuper de ça.

Il ne réagit lorsqu'il apprit que le taf n'était pas régulier dans l'immédiat. C'était rarement le cas et Mad avait sans doute été un peu naïf d'espérer le contraire. Il se contenta de tremper ses lèvres dans le liquide légèrement brûlant. L'homme en tout cas semblait avoir bien préparer son plan. Il n'était pas le premier péquin venu qui sous-estimait le danger de son activité et faisait courir les risques à ses associés par manque de discernement et de préparation. Il n'arrivait cependant pas à déchiffrer les intentions de Cadel Panim. Il restait froid, méthodique et précis pendant qu'il exposait les modalités de son plan au dévaronien. Même lorsqu'il menaça son interlocuteur à mots couverts son ton n'avait pas varié et aucun éclat n'était venu déranger la pureté de son regard. Le contrebandier se crispa légèrement.

D'une main, Madigan saisit le datapad que l'hapien avait posé sur la table. Le serveur ne lui disait pas grand chose, même si les cristaux qui le composaient lui semblaient en effet très fragiles. Ancien militaire, il n'était pas spécialisé dans les technologies, tâche qui était dédiée à un autre membre de son commando dans une autre vie. Ses quelques connaissances informatiques avaient été acquises sur le tas, par nécessité, de manière anarchique et désordonnée. Il n'avait jamais observé de machine très puissante en la matière et se contenta de l'observer d'un œil distrait. Quoi qu'il en était, Cadel Panim prenait de nombreuses dispositions pour protéger son transport. Le contrebandier en vint à la seule conclusion possible : c'était un objet volé, le serveur lui-même ou bien les données.

- Ce sont des données volées ? Que je sache jusqu'à quel point je dois cacher la chose.

C'était monnaie courante, sinon ils ne seraient pas en train d'échanger. La caisse trouverait sa place dans un endroit protégé de la cale, où un Selkath maladroit ne pouvait pas l'abîmer, bien maintenu par des lanières, s'ils arrivaient à arriver à un accord. La mission puait l'histoire louche, il subodorait l'affaire qui le ferait définitivement plongé dans les profondeurs d'une cellule obscure de la République s'il se faisait prendre. Cadel Panim ne devait même pas être le véritable nom de l'homme qui lui faisait face, bien trop malin pour laisser traîner la moindre info qui puisse ne laisser qu'entrevoir la réalité de son identité. Mad sentit de nouveau une poussée de méfiance.

- De nombreuses mesures pour protéger vos informations. Quelque chose me dit que je vais perdre beaucoup si on m'attrape avec votre fragile serveur et ses données secrètes.

Fini vaisseau, liberté , voyage. Bonjour prison, isolement, honte.

- Je suppose que vous avez des paiements qui égalent les risques de votre mission ? Des garanties ? Vous vous êtes sûrement renseigné sur moi et vous m'avez choisi pour une bonne raison.

Il avait bonne réputation dans le métier. Fiable, efficace, pas balance, Karissa et lui ne posaient jamais plus de questions que nécessaire. C'était pour ça qu'il parvenait à avoir des boulots malgré son caractère méfiant. Son pédigrée d'ancien militaire d'élite, qu'il ne secouait comme un étendard ou de la pub bas de gamme, n'était pas non plus difficile de trouver (ou le fait qu'il était officiellement porté disparu ou mort).

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— Ah, c’est là que nous rentrons dans les subtilités fascinantes du droit de l’espace, s’enthousiasma Noctis, comme si vraiment, tout le monde rêvait de discuter théorie juridique dans les tavernes de la Lune des Contrebandiers.

Il avait bien senti la méfiance du Dévaronien qui montait mais comment en aurait-il pu être autrement ? La nature même de leur rencontre, et le lieu où elle se déroulait, prêtaient naturellement à la circonspection. Noctis, lui, avait pu se renseigner sur celui qu’il se proposait d’employer, mais l’inverse n’était pas vrai.

— L’objet et ses données m’appartiennent techniquement…

Techniquement.

— … tant qu’ils restent dans le territoire républicain.

Évidemment, il lui fallait bien des prête-noms pour mener ses opérations en République et le serveur appartenait bien plutôt à l’une de ses innombrables identités d’emprunt qu’à lui-même mais il était assez confiant en la solidité de ses montages administratifs pour ne pas craindre des risques de ce côté-là.

— Mais la technologie, je veux dire celle décrite par les données qu’il contient, fait l’objet d’un embargo, à cause d’une sombre histoire de subventions officielles, dont je vous épargne les détails.

Trop aimable.

— Et les données ne sont pas censées sortir du territoire républicain. C’est pourquoi, bien entendu, je fais appel à votre, hm… Finesse. Je suppose donc que si vous étiez intercepté et que votre trajectoire, disons, un brin suspecte en direction de l’Espace Hutt était découverte, on vous poserait des questions fâcheuses, qui pourraient ne pas se dérouler que sur votre vaisseau.

C’était un bel euphémisme pour dire qu’on le jetterait en prison pour l’interroger vigoureusement. En réalité, une partie des thérapies géniques développées par l’entreprise avaient été financées par des subventions de l’Armée Républicaine, qui tenait à avoir la primeur exclusive des travaux des chercheurs. En ces temps de guerre, les militaires préféraient conserver leur petite avance technologique, dans le domaine médical comme dans celui de l’armement.

Extraire les données de la République, c’était donc à peu de choses près faire acte de trahison.

— Il est donc évident que c’est un travail qui mérite un salaire à la hauteur du risque et néanmoins, étant donné les dimensions somme toute assez modestes de l’objet, et notre souplesse relative quant au calendrier, qui vous permettent d’ajouter au voyage une autre cargaison et de faire double emploi de votre vaisseau, nous avons la conviction que vous serez capable de proposer un tarif très raisonnable.

Noctis se servit un second verre d’alcool, dont il but une bonne gorgée, non par plaisir, mais pour Madigan puisse croire que sa clairvoyance le cédait à l’emprise de la boisson, dont il purgeait en vérité aussitôt les effets de son système, grâce à la Force. De la sorte, s’il paraissait céder un peu sur le prix plus tard, la concession pouvait en avoir l’air plus considérable. Ce n’était pas vraiment qu’il manquait de moyens mais, précisément, on ne devenait pas riche en dépensant son argent inconsidérément.

— D’ailleurs, j’imagine que si une inspection découvrait votre vaisseau plein d’une cargaison agricole, on aurait moins tendance à suspecter que vous gardez derrière une fausse cloison un serveur pour un temps soustrait à la jalousie excessive de la République.

C’était une suggestion parmi d’autres. Pour sa part, il était persuadé que la meilleure technique consistait à transporter du purin : il ne connaissait pas de douanier assez zélé pour s’infliger une inspection de fond en comble d’un cargo malodorant. On sous-estimait en général le pouvoir de la fiente.

— Mais un homme organisé comme vous, je suis sûr que vous avez déjà votre grille tarifaire et une petite idée de la somme qui vous paraitrait raisonnable et susceptible de nous fidéliser.

En faisant miroiter la possibilité de collaborations futures sur le long terme, une possibilité d’ailleurs loin d’être illusoire, car Noctis aimait repérer les gens sûrs, le Seigneur espérait faire baisser encore un peu le prix.
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Madigan regretta immédiatement sa question et manqua de bailler à plusieurs reprises. Il n'avait rien d'un juriste ou d'un conseiller fiscal et les finesses du droit intergalactique républicain faisait partie de ces choses qui provoquaient chez lui un ennui profond. A vrai dire, il songeait même à se faire passer des enregistrements d'étudiants en droit lisant des articles de droit pour trouver le sommeil les soirs de stress. Il parvint à afficher un air stoïque tandis que l'homme lui expliquait la problématique de manière plus précise. Ce qu'il retint, c'est que les données n'étaient pas censées quitter l'espace Républicain. Dans quel but ? Est-ce que le dévaronien, acceptant un contrat, allait oeuvrer à l'encontre de la République ? C'était probable, mais Mad n'en avait cure. Peut-être l'homme voulait-il vendre ses données au plus offrant ? la République faisait en quelque sorte entrave à la libre-circulation des ressources.

Le souvenir de la bataille d'Artorias lui fit monter la bile, car il se remémora la raison de sa haine de la République avec une clarté telle que cela se rapprochait plus de la réminiscence que d'un simple souvenir. D'un geste, il but une gorgée d'alcool. Il fut assez vite calmé, car ce n'était pas le moment de flancher. La République l'avait abandonné. Lui et ses hommes. C'était la seule vérité et elle ne valait pas mieux que n'importe quel autre système, l'hypocrisie en plus.

- Ouais, ça me va. Une sortie de zone républicaine risquée pour cause de menues divergences sur les droits et la possession des données.

Une grille tarifaire ? Voilà qui ramena Madigan dans le droit chemin avec une efficacité redoutable. Un homme responsable ? Il n'aurait pas été si loin. Voilà qui semblait incongru, une grille tarifaire. Il avait plutôt l'habitude des clients qui lui imposaient un prix ridiculement bas tandis qu'il devait forcer la main pour obtenir le plus de liquidités possibles. Une grille tarifaire ? Pourquoi n'allait-il donc pas déposer un statut légal auprès de l'administration de la République pour régulariser ses revenus tant qu'il y était ? Bron & Obadia, transport rapide et fiable, meilleurs pris de la République jusqu'à la bordure extérieure !

- La flexibilité du calendrier ne va pas me faire prendre moins de risques ! 50 000 crédits républicains, ce sont des données précieuses qui peuvent me coûter un séjour à l'ombre dont je me passerais bien.

D'un geste automatique, il passa le bout de son index sur la cicatrice qui striait son visage. Avec 50000 créds, il pouvait prévoir de sacrées améliorations sur l'éternel. Il avait calculé mentalement la distance parcourue, assez vaste, en prenant en compte la probabilité d'être contrôlé et de ne pas trouver de boulot en même temps pour assurer plus de rentrées de thunes. Il supposait également que le mec avait une idée assez vague des tarifs en vigueur, vu qu'il le laissait poser en prix en premier.

- Moitié avant la livraison, au moment où je récupère votre colis, moitié après livraison. Comme ça nous avons tous les deux des garantis.

C'était une façon de faire assez répandue et classique qui lui convenait. Cela lui donnait un petit pécule d'avance pour payer certains frais et le client était assuré qu'il ne se tirerait avec la livraison. Mad aimait être réglo dans son travail, une certaine rigueur militaire qu'il conservait intacte malgré les années.

- J'ai plusieurs comptes sécurisés dans des banques Muun plus impénétrables que l'Atramentar. je vous assure qu'aucune de nos transactions ne sera traçable par des autorités légales. Le moindre mouvement transite sur une série de comptes particulièrement ardus à détecter. Mais je suppose que vous savez autant que moi, voire mieux, comment assurer des échanges absolument indétectables ?

Un léger sourire accompagna le sous-entendu. C'était plus une constatation amicale qu'une insulte ou une menace, le dévaronien avait l'instinct d'avoir parfaitement raison.

- Mais si vous préférez un mode de paiement liquide ou que vous souhaitez procéder, autrement, je suis ouvert à d'autres propositions...

Toujours laisser une porte entrouverte pour le client paranoïaque qui souhaitait poser ses propres conditions. Mad se contenta de croiser les bras et de conserver un visage neutre, tandis qu'il ne lâchait pas le soi-disant Cadel Panim du regard.

Absalom Thorn
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— Cinquante milles, c’est une coquette somme.

Bon, d’accord, ce n’était pas exactement hors de ses moyens mais il n’y avait pas de petites économies. Du reste, c’était une question de sérieux : s’il ne négociait pas, le contrebandier le trouverait forcément suspect, n’est-ce pas ? C’était presque comme si le Dévaronien le forçait à baisser les prix, en somme.

— À ce prix là, j’ai meilleur temps de me payer les services d’un pirate bothan qui transférera mes données virtuellement ou d’engager un cyborg qui les transportera dans sa mémoire par convoi commercial.

Honnêtement, il doutait qu’un cyborg survive à la quantité d’informations dont il était question mais c’était histoire de suggérer que la contrebande en général et Obadia en particulier n’étaient pas ses seules options. Il préférait garder le serveur intact pour éviter autant que possible la moindre corruption des données, dont l’intégrité n’était jamais assurée dans un transfert virtuel, mais il était prêt à envisager des compromis.

— Je comprends naturellement que vous ayez des frais, je me suis même laissé dire que votre cargo avait besoin de quelques réparations…

Une manière comme une autre de sous-entendre qu’il avait fait ses devoirs et qu’il savait à qui il avait affaire. Rien de bien surprenant au demeurant, puisque c’était lui qui avait pris l’initiative de contacter le contrebandier.

— … mais nous devrions tâcher d’être raisonnables. Je suggère 30 000.

Noctis leva une main apaisante pour prévenir toute protestation.

— 30 000, moitié avant, moitié après, et je prends en charge ou vos frais légaux, ou l’organisation de votre évasion, à votre préférence, si vous deviez être capturé malgré vos meilleures manœuvres.

Autrement dit, si Obadia tombait à cause de sa propre incompétence, Noctis le laisserait croupir dans les geôles de n’importe quelle prison.

— Si vous réussissez, les ingénieurs de notre organisation se pencheront sur votre vaisseau pour y apporter les réparations nécessaires…

Et possiblement y glisser quelques systèmes de surveillance, c’était toujours ça de pris.

— … et nous vous confierons une autre mission, entièrement sans danger celle-ci, de transport d’équipements scientifiques, pour le même tarif. En somme, c’est quasi une augmentation que je propose là.

À quelques détails près bien entendu, et tous ces engagements reposaient sur des promesses. Ces promesses, Noctis comptait bien les tenir : il aimait s’attirer la fidélité de travailleurs capables, d’un bout à l’autre de la Galaxie, parce qu’il était convaincu que la principale et la plus précieuse des ressources, c’était l’aptitude des autres. S’il pouvait compter durablement sur les services du Dévaronien, fût-ce de manière ponctuelle, ce serait un atout de plus pour ses opérations dans l’Espace Hutt, qui commençaient à prendre de l’ampleur.

— Les transactions bancaires me conviennent fort bien, nous prenons nos propres assurances de discrétion en la matière et c’est toujours plus sûr que de se promener avec de grosses sommes sur une lune comme celle-ci.

En réalité, bien mal avisé serait le voleur qui se mettrait en tête de détrousse un Sith.

Noctis acheva son second verre. Encore une fois, il hésita à accompagner ses propositions d’une légère inflexion de la Force, pour pénétrer l’esprit de Dévaronien, même de manière superficielle, mais une vague impression lui soufflait la prudence en la matière et, en bon Jedi à l’époque, Noctis avait appris à toujours écouter ses impressions. En tout cas, il prit soin d’avoir l’air un peu plus enjoué, comme si l’alcool commençait à troubler un peu son esprit, et ses talents de comédien suffisaient amplement à ce petit exercice. De la sorte, son interlocuteur se montrerait peut-être moins méfiant.

— Songez que beaucoup de profits sur le long terme et un vaisseau solide valent mieux qu’une satisfaction immédiate.

Pour un peu, il aurait pu se reconvertir dans la vente d’assurances-vies.
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L'homme évoqua habilement une éventuelle concurrence pour amorcer la négociation. Madigan espérait, en proposant un prix si haut, obtenir une bonne petite somme pour se refaire. Cela manqua de lui arracher un petit sourire, mais il se tint coi. Il ne fut pas déçu, car l'hapien dévoila des trésors de persuasion et d'avantages pour finir de le convaincre d'accepter le job. Mad l'imagina brièvement sur un trône en or, serti de pierres précieuses de toutes sortes, ressemblant à s'y méprendre à une statue qui agrémentait les vieux temples des planètes humaines. L'homme devait crouler sous les crédits et ne s'en cachait même pas. Ou l'affaire en question en valait vraiment la chandelle.

- Si vous aviez une solution plus sûre que moi, nous ne serions pas ici, n'est-ce pas ?

Mad n'avait prononcé ses mots avec morgue, c'était une simple constatation. Cadel Panim avait lui-même évoqué qu'il ne souhaitait pas prendre de risques trop grands en transférant simplement ses données informatiquement. De même, un robot ne pouvait stocker qu'une quantité de données limitées et présentait un risque : sa libre-circulation était limitée et il lui faudrait dans tous les cas être accompagné. Mais Mad aurait été déçu s'il n'avait pas eu l'occasion de négocier, il fallait le reconnaître.

- En effet, c'est une belle augmentation, reconnut platement Mad.

Il était un peu excité à l'idée que son vaisseau ait enfin une tête potable. Il était rapide et avait d'excellentes capacités de propulsion, mais c'était au détriment de services secondaires que Karissa et lui n'avaient que d'autres choix que d'ignorer. Il aurait peut-être alors les moyens de trouver d'autres membres d'équipage, notamment un mécano. Lui comme Karissa se débouillait, mais les réparations plus spécialisées passaient par des spécialistes formés qui lui coûtaient parfois une belle somme et lui de surcroît perdre du temps. Un mécanicien attitré pourrait lui assurer des réparations plus rapides, plus efficaces et peut-être réaliser quelques améliorations.

- Génétique, contrebande, ingénierie spatiale... Vous avez beaucoup de cordes à votre arbalète laser. Je ne doute pas que vos méthodes de protection des données soient également à la pointe de la technologie.

On ne lésinait pas sur les moyens lorsqu'on les avait. Mad parlait surtout pour se laisser le temps de réfléchir un peu. Une évasion aux frais de son commanditaire certes, mais rien ne lui permettait de tenir ses engagements. A sa place, Mad aurait laissé son contrebandier défaillant pourrir dans les geôles humides et sombres de n'importe quel trou galactique. Il serait débarrassé d'un incompétent et n'avait rien à y gagner. Le dévaronien considéra cette parole comme ayant la valeur d'une promesse de politicien en campagne, à trop vouloir séduire on tombait dans la démagogie. Mais l'hapien aurait sans doute fait un merveilleux homme politique.

La perspective d'une deuxième mission était juteuse. Toutefois, ce n'était également qu'une promesse. Rien ne pouvait pousser son interlocuteur à tenir parole si cela allait contre ses intérêts. L'homme semblait extrêmement pragmatique. La richesse ne venait que rarement sans un certain sens pratique.

- Vous devez comprendre que sans engagement formel et justifiable, ce qui semble peu possible dans notre... situation, vos paroles ne restent que des paroles. Je vous propose 40 000 avec les réparations de mon vaisseau et frais de transports, réparations et améliorations dont je vous laisse estimer la hauteur. Je vous laisse également déterminer la date de livraison.

Mad avait un emploi du temps assez flexible, les missions secondaires étant en général prises par Karissa. Elle les menait directement avec l'un des deux modules de l'éternel, ce qui garantissait à chacun des deux membres de l'équipage une relative autonomie toujours bienvenue entre les personnalités fortes.

- Souhaitez-vous voir l'éternel de plus près pour déterminer quel est le meilleur endroit pour dissimuler votre cargaison ?
Absalom Thorn
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— Hé bien, si le prix doit comprendre les réparations du vaisseau, mieux vaut voir en effet quelle tête il a, répliqua Noctis d’un ton joyeux en vidant d’un trait son troisième verre d’alcool.

Les deux hommes quittèrent leur table et passèrent le rideau de l’alcôve. La bouteille avait déjà été réglée et ils sortirent du bar sans autre forme procès, ignorés apparemment par tous ceux qui s’y trouvaient, et les ignorant à leur tour, comme un échange de bons procédés. Dehors, la rue était grouillante de monde, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, et Noctis emboita le pas au Dévaronien pour se laisser guider.

L’idée que Madigan pût être en train de l’attirer dans une ruelle obscure pour l’égorger et le détrousser l’effleura un instant, sans toutefois l’inquiéter, mais il la rejeta rapidement, en jugeant qu’il s’agissait d’un travers de Sith. À trop vivre sur Dromund Kaas et sur Korriban, on aurait finir par soupçonner les vendeuses de cookies de noirs et meurtriers desseins.

Des noirs desseins, ils en suscitèrent sans doute plus d’un, comme tout un chacun, en se frayant un chemin dans la foule de Nar Shaddaa. Plus d’une fois, Noctis sentit qu’une petite main se tendait vers ses poches et plus d’une fois, il fit un pas de côté pour l’éviter, convainquant de la sorte l’orphelin des rues de tenter sa chance contre une proie moins soupçonneuse.

Ils finirent par atteindre l’emplacement de L’Éternel, qui partageait au moins avec le concept auquel il devait son nom le fait d’être très ancien. Noctis considéra le vaisseau avec un brin de perplexité qu’il ne chercha pas à dissimuler. Il était prêt à payer 40 000 crédits pour le réparer mais il se demandait honnêtement si, une fois toutes les améliorations déduites, il resterait beaucoup de liquidités à son propriétaire pour profiter de la vie.

— Hmm… Je suis sûr que nos ingénieurs trouveraient le cas très stimulant.

En réalité, c’était un compliment autant qu’une critique. Madigan avait malgré tout une solide réputation de contrebandier et il fallait être bien talentueux pour arriver à s’en tirer toujours avec un vaisseau décrépi. L’Éternel aurait tenu de la pièce de collection, si son âge s’était exprimé avec la patine des antiquités plutôt qu’avec la rouille des vieilleries. De toute façon, Noctis ne cherchait pas à s’offrir les services d’un super-destroyer. Si ça volait, ça ferait bien l’affaire.

Il emboita le pas au contrebandier à bord du vaisseau.

— Et juste par curiosité, si mes ingénieurs en viennent à intervenir sur l’appareil, vous souhaiteriez conserver l’aspect extérieur ? Cet air, hm… Baroudeur.

Ça, c’est ce qu’on appelait le sens de l’euphémisme diplomatique.

— Parce que j’imagine qu’en bien des lunes aussi peu fréquentables que celle-ci, mieux vaut ne pas payer de mine que de circuler avec un vaisseau flambant neuf.

Et lui-même considérait que l’allure de L’Éternel était un solide argument de vente pour Madigan, parce qu’on imaginait mal les douaniers de la République, toujours en quête du vaisseau trop rapide qui leur filerait entre les doigts, s’intéresser de trop près à un vieux coucou dont il était permis de douter qu’il alignerait deux sauts dans l’hyperespace.

— Sur les 40 000 crédits que vous proposiez, à combien devraient s’élever les réparations selon vous ? Parce que si vous parliez d’amélioration, je suppose que vous aviez deux ou trois idées en tête. Si c’est de l’armement très spécifique que vous recherchez, ça peut être une diffculté.

On aurait presque dit qu’Obadia était devenu le client et Noctis le fournisseur qui visitait la carlingue avant de présenter son devis. Du rien, l’Hapien prenait très au sérieux sa proposition : un premier accord rondement mené et scrupuleusement respecté augurait toujours de relations de travail mutuellement profitables et c’était sur cette base de confiance que se construisaient les trahisons futures les plus utiles.

Maintenant qu’il en découvrait l’intérieur, il était en tout cas certain que le contrebandier n’aurait pas trop de mal à dissimuler quelque part le précieux serveur et, au fond, il avait déjà résolu de confier la mission au Dévaronien, dont il appréciait du reste le côté direct et pragmatique.
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Madigan avait toujours des sentiments un peu mixtes quand il s'agissait de montrer l'éternel à un inconnu. D'un côté, c'était son bébé, il en tirait donc une certaine fierté. Ils avaient vécu ensemble, il la bichonnait, la réparait, ils avaient passé un petit bout de chemin ensemble. D'un autre côté, c'était tout de même un vaisseau de seconde main récupéré dans une casse au fin fond de la galaxie, et les coups de peinture ne suffisaient pas à dissimuler cet état de fait. Certaines pièces avaient été rognées par le temps et présentaient aussi bien des tâches de rouille que des traces du temps qui s'écoulait. Marques de blaster, trainées de couleurs et d'origines indéfinissables et vieilles caisses de fer étaient monnaie courante dans les larges couloirs.

- Je préférais qu'elle garde son aspect.Vous pouvez sire qu'elle est moche, hein. Je ne suis pas aveugle. L'esthétique est secondaire et elle peut avoir son utilité. On a tendance à moins se méfier d'une épave ambulante. L'effet de surprise n'est pas négligeable, on ne s'attend pas à ce qu'elle carbure un max une fois tous les propulseurs poussés à leur limite.

En parlant, il avait frappé deux fois du poing contre une poutre métallique. Le bruit froid s'était répercuté en écho dans le vaisseau, comme si l'éternel avait sa propre voix. Mad et Karissa étaient parvenus à installer des améliorations, parfois récentes, parfois juste efficaces, à des systèmes qu'ils avaient estimés comme stratégiques à leur mission. La vitesse, les caches de dissimulation, les systèmes de survie avaient été placées en priorité. D'autres systèmes étaient quasiment laissés à l'abandon jusqu'au prochain pépin où ils réparaient la chose de manière approximative : avec les moyens du bord et assez proprement pour que ça tienne quelques mois.

- Ici, c'est la salle principale.

Comme beaucoup de vaisseaux de taille moyenne, le centre névralgique était une vaste salle qui semblait un peu vide. Cette dernière servait de salon et de salle à manger, notamment avec une vaste table de métal et quelques chaises disposées au milieu. Sur le côté, un établi portait les traces d'un usages récent. Karissa avait travaillé il y a peu sur l'un de ses blasters lourds et les outils étaient encore sortis avec l'une des pièces qu'elles tentaient d'améliorer. La pièce était un peu vide, mais les traces de vie suffisaient à y apporter un peu de chaleur.

Il y a avait ensuite deux dortoirs. L'éternel pouvait normalement transporter une dizaine de personnes, ce qui permettait à Mad de gagner un peu d'argent en transportant des passagers peu regardants sur la qualité du transport d'une planète à une autre. Les lits étaient simples. Comme dans beaucoup d'autres vaisseaux de ce type, ils étaient fixés au mur et pouvaient se plier et se déplier au gré des besoins. Seul celui de Karissa était occupé, Mad restant dans la cabine du capitaine.

- Ceci est la cuisine. Voici Karissa Bron, mon second.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Karissa était en train de se laver les main avec énergie quand les deux hommes étaient entrés. La mirialane les salua d'un geste mesuré de la tête, frottant ses mains pour tenter d''ôter le camboui qui s'y était accumulé. Elle n'était du genre sociale et préférait laisser Mad s'occuper de la négociation. A vrai dire, elle préférait la compagnie des armes et des explosifs que des autres espèces, ce qui faisait d'elle une collègue d'une remarquable discrétion malgré les piques acides qu'elle était capable de lancer à ses camarades dans les moments où elle était un peu plus bavarde que d'habitude. Elle ne lança qu'un bref regard à Cadel Panim avant d'annoncer :

- J'ai fini de changer les carburateurs, ils devraient tenir pour quelques temps.

- BOUGEZ TAS DE NERFS !

La voix robotique colérique était sortie de nulle part. AK-49 surgit de la réserve en transportant un nombre non négligeable de réserve, produisant à passage un insupportable concert de cliquetis métalliques. C'était un droïde HK, une antiquité qui avait été reprogrammé non plus pour tuer mais pour s'occuper des tâches courantes comme la cuisine ou les tâches ménagères, d'où son changement de matricule en AK pour marquer ses modifications. Mad l'avait récupéré alors que ses anciens propriétaires s'apprêtaient à s'en débarrasser. Le droïde avait au fil des années développé un épouvantable tempérament et insultait toute créature à sa portée de manière aussi gratuite que brutale. Karissa pensait que c'était parce qu'il était frustré d'avoir été détourné de sa fonction première pour servir de bobonne. Mad pensait que ses circuits étaient grillés par le temps.

Le contrebandier s'écarta vivement pour laisser passer AK. Ce dernier déposa ses conserves sur le plan de travail et commença à en ouvrir quelques unes.

- C'est AK-49, notre droïde à tout faire.

- EST-CE QUE L'AMAS DE CELLULES SUPPLEMENTAIRE VA RESTER MANGER ? hurla AK en grésillant.

Les émetteurs vocaux d'AK étaient constamment déréglés. Il passait donc le plus clair de son existence à gueuler en émettant de la friture. Mad évitait en général de se trouver à proximité pour éviter les maux de tête.

Absalom Thorn
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— C’est, hm…

Le Sith avait observé le vaisseau avec une politesse retenue, il avait adressé un signe de tête à la seconde, jaugé le droïde du regard, et il lui semblait bien en effet avoir fait le bon choix. L’Éternel était le genre de cargo passe-partout qui réservait bien des surprises et si Noctis aurait été bien incapable de juger de son état d’un point de vue technique, son intuition lui murmurait à travers la Force qu’il aurait été inutile de chercher un meilleur candidat.

D’un geste de la main, il rassura le droïde qui était sans doute prêt à lui envoyer un hachoir à viande dans le coin de la face pour avoir osé s’inviter sans prévenir.

— Je crois que je vais passer mon tour, je ne voudrais pas m’imposer.

Il ne sut si les grincements qui lui répondirent étaient de bonne ou de mauvaise augure mais, en tout cas, la machine partit vaquer à d’autres occupations. Noctis n’aimait guère les robots : ils représentaient tout ce qui échappait, celui, aux subtilités de la Force, la froide mécanique d’une invention purement rationnelle, privée de ce souffle vital qui était l’objet principal de ses méditations. Tous ceux qu’il employait avaient l’air le moins conscient possible et il mettait un point d’honneur à ce qu’ils n’imitent pas des espèces vivantes.

Mais il ne poussait pas le sectarisme jusqu’à les condamner chez les autres.

— Bien, déclara-t-il finalement, après un dernier regard circulaire. Il me semble que le vaisseau est en bon état, relativement parlant.

Il était fonctionnel, en tout cas, et c’était bien tout ce qui comptait.

— Votre dernière proposition me parait donc convenable. Je vous fais confiance pour trouver l’endroit le plus propice pour ce dont nous avons discuté.

Noctis tira une seconde puce de sa proche.

— Vous trouverez ici quelques indications pour me contacter. Le protocole est tout à fait ordinaire, vous verrez.

Tout à fait ordinaire pour qui cryptait ses communications avant de les diffuser sur les ondes les moins écoutées de l’Espace Hutt, certes, mais ce genre de précautions n’avait rien d’étrange sur Nar Shaddaa.

— Vous pourrez ainsi me transmettre la date de livraison. Si cela pouvait avoir lieu dans le mois qui vient, ce ne serait pas plus mal, mais encore une fois, la sécurité du transport m’importe plus que sa célérité. Prévenez un peu en avance, que j’aie le temps de mon côté de mobiliser nos ingénieurs. Il est sans doute préférable de ce point de vue, d’ailleurs, que nous convenions d’un autre point de rendez-vous que celui-ci.

Nar Shaddaa avait paru un lieu convenable à un simple échange rapide mais s’il fallait entreprendre des travaux sur L’Éternel, Noctis préférait que son équipe fût en sécurité et il supposait que Madigan, de son côté, avait tout intérêt à ce que les modifications se fissent dans la plus grande discrétion. Les techniciens qu’il ferait intervenir avaient beau être des sous-traitants de sous-traitants, perdus dans les recoins de l’organigramme tentaculaire de ses opérations, Noctis n’était pas du genre à gâcher des ressources précieuses.

— Il y a une station spatiale qui fait office de chantier naval d’appoint pas très loin des frontières républicaines, Gamiz-64, tenue par une famille de Bothans. Je crois que ce serait l’endroit idéal pour procéder à la livraison et aux travaux, mais si vous avez des habitudes ailleurs, n’hésitez pas à me le faire savoir.

Il tendit la puce à Madigan. Dans quelques heures, la machine complexe de sa comptabilité se mettrait en marche pour puiser dans l’une de ses blanchisseries l’argent propre qui transiterait par de société en société jusqu’au premier compte de Madigan, puis au deuxième, et au suivant encore. Leur accord serait scellé, mais perdu dans la jungle financière toujours si luxuriante, entre l’Espace Hutt et la République.

— Ah, au fait. Si vous deviez rencontrer le moindre problème et que la livraison vous paraissait devoir être définitivement impossible, j’apprécierais que vous détruisiez le colis. Un bon coup de blaster fera amplement l’affaire. C’est qu’il ne faudrait pas que tout cela tombe entre de mauvaises mains.

Enfin, d’autres mauvaises mains.
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Tiens ! L'hapien sembla un peu mal à l'aise d'être entré si vite dans ce vaisseau peuplé de créatures hétéroclites. Il était vrai que AK, avec sa dégaine de tueur et sa propension à constamment hurler, pouvait intimider les nouveaux venus. En contraste avec le caractère taciturne de Karissa, on ne savait plus sur quel pied danser. Mais vu qu'ils allaient faire affaire, il était important que son client sache qui d'autre allait faire partie de son coup. En tout cas il ne sembla pas considérer ses deux compères comme des pestiférés indignes de confiance.

- Allons, tout le monde est toujours le bienvenu ici. Enfin sauf avec un mandat d'arrêt ou de perquisition.

Mais il n'insista pas. AK, en tout tas de métal rouillé qu'il était, n'avait pas compris que sa proposition était plus maladroite qu'autre chose. Il devrait sûrement revoir les protocoles du droïde, il avait tendance à prendre des libertés avec un peu trop de largesses. Il ne fallait qu'il soit trop familier avec les inconnus, ça pourrait lui coûter des contrats juteux à l'avenir. Heureusement, Cadel Panim ne sembla pas en prendre ombrage.

- Il tient bien le coup. Relativement parlant.

L'éternel est une belle machine. Karissa et lui avaient réussi à le maintenir malgré le manque d'argent, grâce à une hiérarchisation précise des réparations à faire. Panim avait finalement accepté ses conditions. Mad était globalement satisfait de sa négociation. Les clients friqués étaient rarement regardants sur l'amont de crédits à balancer, pourvu que le travail soit fait et bien fait.

- Ouais, Nar Shaddaa ça craint. Une planète dans l'espace Bothan ou une autre moins craignos dans l'espace Hutt ce serait parfait.

La réponse que lui donna l'homme répondit à ses prières. Mad aimait quand ses clients avaient réponse à la moindre difficulté. C'en était presque trop beau. L'hapien avait de toute évidence beaucoup de moyen et de connexions. S'ils avaient un accord régulier, le contrebandier devait rester prudent. Prendre garde à ne pas tremper dans des affaires trop louches. Il avait la sensation que s'il se faisait prendre, il aurait besoin d'un peu plus que de la vaseline pour s'en tirer.

- Une famille Bothan, c'est bon ça. Un chantier naval c'est discret, parfait.

Les Bothans aimaient œuvrer discrètement. Ils étaient des clients efficaces et réglos qui ne rechignaient pas à payer. En plus de cela, ils faisaient des indics du tonnerre. Ils ne trahissaient pas aisément lorsque ce n'était pas dans leur intérêt. En plus ils faisaient partie d'un peuple indépendant de toute influence extérieure.

- Je détruirai les infos s'il y a un pépin.

Le client était rassuré. Ils avaient un deal.
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